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3 Commentaire Par Amamra Saïd Med El Hadi. Bien au contraire !Sauf que ce qui a déplu à cet énergumène venu « d’ailleurs » c’est que sa photo n’y était pas ! Déjà que ce dernier se prend pour le nombril du monde : « c’est moi le directeur,s’écriait-il dans son délire-démence-coléreux. » Il faudrait qu’il sache que si dans son « fief » (momentanément) il est « le maître absolu », à 0,05 cm de son institution il n’est absolument rien du tout avec un grand « R »…… Croire qu’il est invulnérable est le propre des assoiffés voire des débiles mentaux : et en la matière nous en avons connu de pires !(au fait,où sont-ils maintenant ?) Il n’y a que Batna pour recevoir de telles im- mondices ? Il est vrai que certains d’entre nous excellent dans « l’à plat ventrisme » mais ce n’est pas une raison pour que notre »MOUDIR » confonde vitesse et précipitation ! IL N’Y A QUE LES TONNEAUX VIDES QUI FONT BEAUCOUP DE BRUIT, et nous lui conseil- lons vivement de méditer ce proverbe !....Et d’aller se faire soigner… Cette parenthèse –désagréable,mais o combien nécessaire- close,passons aux choses sérieuses ! Batna ,et toute la région des Aurès, souffre énormément du manque flagrant de communi- cation au point où l’agressivité est devenue le seul moyen d’expression(y compris dans cette institution dont nous parlions un peu plus haut). En guise d’anecdote ,nous avons perdu un télé- phone portable avec deux puces . Jusque là rien d’anormal ça peut arriver à n’im- porte qui diriez vous. Mais là ,où le bas blesse c’est lorsque vous entamez la procédure de « blocage » des puces, vous allez être confronté à un accueil plutôt désagréable de la part des agents de sécurité d’un opérateur privé qui au lieu de faire(ce der- nier) son mea culpa vous engage à attendre des heures durant pour une simple opération,puis il vous faut fournir des photocopies à la pelle et de surcroît légalisée SVP (un samedi ?),ensuite il y a aussi la déclaration de perte à obtenir auprès des services de police,là aussi tout un dossier et reve- nez mercredi ou samedi prochain (P/S : le télépho- ne a été perdu le 27 décembre 2008 ,la déclaration de perte sera obtenue le 3 janvier 2009…et ce n’est pas sûr !). Soit mais une question s’impose lorsque des mil- liers de puces sont vendues dans les marchés et autres tables à la sauvette d’où viennent-elles ? Qui les fournit au marché parallèle pour qu’au- jourd’hui on en vient à emmerder les gens avec cette histoire d’identification. Ne nous faites pas porter le chapeau à la place de ces pseudo opérateurs qui doivent d’abord justifier le pourquoi de l’existence de millions de puces anonymes dans la nature ! Et puis ce même opérateur privé se doit, au vu du nombre considérable de clients,avoir un peu plus d’égard envers ceux -ci !!(dans d’autres pays mê- me arabes se serait –il conduit pareillement ?).Il est vrai que les employés sont algériens et donc de mentalité……mais toujours est –il que des agen- ces annexes doivent voir le jour et au niveau des dairates aussi. Le citoyen à droit à une attitude accueillante dans tous les cas de figures, concur- rence oblige et surtout que c’est lui qui doit être « roi» :c’est lui qui les a enrichi ! Pour clore revenons à ce (ir) responsable « ana houa el moudir !!!! » pour lui assener ce ver arabe qui est si explicite : « ﻣﻠﻜﺘﻪ ﺍﻟﻜﺮﱘ ﺃﻛﺮﻣﺖ ﺍﻥ..... ﲤﺮﺩ ﺍﻟﻠﺌﻴﻢ ﺃﻛﺮﻣﺖﺍﻥ». A bon entendeur…. «ANA HOUA EL MOUDIR! * » Il est des faits qui vous laissent pantois : un « semblant » de responsable d’une institution donnée s’est révolté non pas parce qu’on ne s’est pas empressé de fêter son institution,qui soit dit en passant a été obtenue grâce aux sacrifices énormes des militants qui ont sué sang et eau pour l’obtenir (!!!)-et- ce n’est certainement pas « grâce » à son narcissisme maladif-. *« MOI , RIEN QUE MOI ….LE DIRECTEUR ! »

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Commentaire Par Amamra Saïd Med El Hadi.

Bien au contraire !Sauf que ce qui a déplu à cet énergumène venu « d’ailleurs » c’est que sa photo n’y était pas ! Déjà que ce dernier se prend pour le nombril du monde : « c’est moi le directeur,s’écriait-il dans son délire-démence-coléreux. » Il faudrait qu’il sache que si dans son « fief » (momentanément) il est « le maître absolu », à 0,05 cm de son institution il n’est absolument rien du tout avec un grand « R »…… Croire qu’il est invulnérable est le propre des assoiffés voire des débiles mentaux : et en la matière nous en avons connu de pires !(au fait,où sont-ils maintenant ?) Il n’y a que Batna pour recevoir de telles im-mondices ? Il est vrai que certains d’entre nous excellent dans « l’à plat ventrisme » mais ce n’est pas une raison pour que notre »MOUDIR » confonde vitesse et précipitation ! IL N’Y A QUE LES TONNEAUX VIDES QUI FONT BEAUCOUP DE BRUIT, et nous lui conseil-lons vivement de méditer ce proverbe !....Et d’aller se faire soigner… Cette parenthèse –désagréable,mais o combien nécessaire- close,passons aux choses sérieuses ! Batna ,et toute la région des Aurès, souffre énormément du manque flagrant de communi-cation au point où l’agressivité est devenue le seul moyen d’expression(y compris dans cette institution dont nous parlions un peu plus haut). En guise d’anecdote ,nous avons perdu un télé-phone portable avec deux puces . Jusque là rien d’anormal ça peut arriver à n’im-porte qui diriez vous. Mais là ,où le bas blesse c’est lorsque vous entamez la procédure de « blocage » des puces, vous allez être confronté à un accueil

plutôt désagréable de la part des agents de sécurité d’un opérateur privé qui au lieu de faire(ce der-nier) son mea culpa vous engage à attendre des heures durant pour une simple opération,puis il vous faut fournir des photocopies à la pelle et de surcroît légalisée SVP (un samedi ?),ensuite il y a aussi la déclaration de perte à obtenir auprès des services de police,là aussi tout un dossier et reve-nez mercredi ou samedi prochain (P/S : le télépho-ne a été perdu le 27 décembre 2008 ,la déclaration de perte sera obtenue le 3 janvier 2009…et ce n’est pas sûr !). Soit mais une question s’impose lorsque des mil-liers de puces sont vendues dans les marchés et autres tables à la sauvette d’où viennent-elles ? Qui les fournit au marché parallèle pour qu’au-jourd’hui on en vient à emmerder les gens avec cette histoire d’identification. Ne nous faites pas porter le chapeau à la place de ces pseudo opérateurs qui doivent d’abord justifier le pourquoi de l’existence de millions de puces anonymes dans la nature ! Et puis ce même opérateur privé se doit, au vu du nombre considérable de clients,avoir un peu plus d’égard envers ceux -ci !!(dans d’autres pays mê-me arabes se serait –il conduit pareillement ?).Il est vrai que les employés sont algériens et donc de mentalité……mais toujours est –il que des agen-ces annexes doivent voir le jour et au niveau des dairates aussi. Le citoyen à droit à une attitude accueillante dans tous les cas de figures, concur-rence oblige et surtout que c’est lui qui doit être « roi» :c’est lui qui les a enrichi ! Pour clore revenons à ce (ir) responsable « ana houa el moudir !!!! » pour lui assener ce ver arabe qui est si explicite : « و ..... ان أكرمت الكرمي ملكته .…A bon entendeur .«ان أكرمت اللئيم مترد

«ANA HOUA EL MOUDIR!*» Il est des faits qui vous laissent pantois : un « semblant » de responsable d’une institution donnée s’est révolté non pas parce qu’on ne s’est pas empressé de fêter son institution,qui soit dit en passant a été obtenue grâce aux sacrifices énormes des militants qui ont sué sang et eau pour l’obtenir (!!!)-et- ce n’est certainement pas « grâce » à son narcissisme maladif-.

*« MOI , RIEN QUE MOI ….LE DIRECTEUR ! »

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Ce recueil vise à rentabiliser un homme et à lui rendre hommage. Il nourrit l’ambition de le soustraire à l’anonymat et l’abandon. Intellectuel au destin singulier, totalement mé-connu des Algériens, MOHAMED BENSAI dit HAMOUDA, est un nom qui ne rappel rien, même au sein des milieux culturels du pays, si l’on doit excepter quelques rares personnes. Cet homme qui nous a quittés, en 1998, broyé et proscrit, après une poignante traversée du siècle (il est né en 1902), a mené une vie où les douleurs s’enchainaient et les peines se succé-daient, comme disait Lamartine. Beaucoup de téléspectateur se souviendront peut être de sa première et ultime apparition en 1998, sur la scène publique à la faveur d’une émission culturelle télévisée qui l’avait présen-té, insitu, dans sa situation précaire et sur son lit de mort, à la cité de Recasement à Batna, peu de temps avant qu’il n’ait tiré sa révérence. Quelles pathétiques images ! On ne peut être

que pris de regrets pour un si impitoyable sort et pour les conditions dans lesquelles il vivotait. C’est dire combien il fut, sa vie durant, poursuivit, rattrapé et accompagné par l’adversité et les malheurs. Outragé, BENSAI a rejoint, dans l’indifférence totale –une bien déplaisante habitude algé-rienne- d’autres noms d’intel-lectuels et militants algériens qui sombrent toujours dans l’oubli. Qui connaît, en Algérie, les regret-tés émir Khaled descendant de l’émir Abdelkader, disparu dans

MOHAMED HAMOUDA BENSAI

Dossier Par NOUR- EDDINE KHENDOUDI

Ce dossier « vise à réhabiliter un homme et à lui rendre hommage. Il nourrit l’ambition de le soustraire à l’anonymat et à l’abandon », et, il faut le dire tout est puisé dans l’ex-cellent travail de NOUR-EDDINE KHEN-DOUDI, préfacé par SADEK SELLAM (MOHAMED HAMOUDA BENSAI ou le farouche destin d’un intellectuel algérien) –à lire absolument- ; découvrons………

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l’anonymat et son compagnon Sadek Den-den, directeur du journal « El Ikdam », mort dans le dénouement et le besoin ? qui se souvient encore d’Ali El Hammami (1902-1949), figure de prou du nationalis-me algérien, mort dans un crash d’avion au Pakistan où il était parti défendre la cause de son pays et de celle du Maghreb arabe, à l’occasion d’un congrès de pays musul-mans à Karashi ? Combien d’Algériens ont entendu parler de Mohand Tazerout (1898-1973), grand germanophobe, traducteur d’Oswald Spengler (Le Déclin de l’Occi-dent) et auteur de plusieurs ouvrages de haute facture sur la culture et la civilisa-tion, mort seul à l’âge de 75 ans dans un piteux hôtel de Tanger ? Et quid du Dr Azzouz Khaldi mort en 1972 ? Pour ne citer que ces quelques noms cités de mé-moire. Pourtant tout semblait prédisposer Hamou-da Bensai, pour y revenir, à la réussite et à un bel avenir. Dans les années trente à Paris, il avait compté parmi ses connais-sances ou s’était lié d’amitié avec des no-toriétés intellectuelles comme André Gide, prix Nobel de littérature, Louis Massignon, le grand orientaliste, des personnalités religieuses comme Abdelhamid Ben Badis et Bachir Ibrahimi, les deux chefs du cou-rant réformiste en Algérie, ou de futurs hommes politiques comme Ferhat Abbes, premier président du Gouvernement Provi-soire de la République Algérienne, Salah Ben Yousse, le grand militant tunisien, Hadj Nouira, l’ancien premier ministre de Tunisie ou Ahmed Belafredj, minis-tres des affaires étrangères du Maroc, du temps de feu le roi Mohamed V. Pour une triste et tourmentée histoire, pour toute l’injustice qu’il a subie de son vivant, Mohamed Hamouda Bensai mérite cette évocation posthume.

Ancien élève de la medersa de Constantine, Hamouda Bensai s’est distingué tôt par une activité intellectuelle qui ne passait pas inaperçue dans ce premier fief de l’islah algérien. A Paris, où il s’est inscrit à la Sor-bonne pour des études de sociologie, le jeune homme s’est révélé d’une grande culture qu’un parfait bilinguisme renforçait. Ses idées originales sur l’islam et les pro-blèmes de la Nahda , ses considérations sur le passé et le présent des musulmans ainsi que sur le renouveau du monde musulman ne laissaient pas indifférent. Durant cette phase parisienne, au cours des années trente, Bensai était l’esprit d’une « bande à quatre » qui s’est manifestement détachée des autres étudiants arabes et ma-grébins, en formation dans les universités et grandes écoles françaises. Ces jeunes étu-diants algériens, dont un certain Malek Bennabi, professaient dans l’insouciance et la quiétude des idées qui, conjuguées à leurs activités militantes et nationaliste, étaient perçues comme une menace qui plane sur l’ordre établi. En France, le contexte de l’entre-deux-guerres était mar-qué par un renforcement de la surveillance des milieux émigrés. Sous la conduite des précurseurs du combat nationaliste comme l’émir Khaled et Messali Hadj, les idées révolutionnaires, voire les revendications carrément indépendantistes, commençaient à gagner les milieux de le communauté algérienne. Soumis à la surveillance d’une police spé-ciale, les étudiants originaires de Maghreb évoluaient dispersés même si certains ten-taient de s’organiser dans des cadres estu-diantins, d’autres militaient au sein de par-tis politiques. Une autre catégorie, plus vulnérable, était approchée à travers toute sorte de tentatives d’enrôlement.

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Bensai et Bennabi commençaient à se faire remarquer à cette époque, ils réessaient le statut avilissant d’indigène, ce sous-homme amoindri, transformé en être apa-thique et ankylosé, devenu inapte à la civi-lisation. Indépendants d’esprit, mais qu’on peut situer entre les Oulémas et Messali, dont ils se démarquaient parfois, opposés fermement aux idées du Dr Benjelloul et de son adjoint Ferhat Abbas, ils prêchaient des idées nouvelles sur la renaissance de l’Algérie. Face au drame musulman, ils raisonnaient en termes de civilisation, au moment où la politique subjuguait les au-tres et inspirait leurs discours et démar-ches. Il leur arrivait d’assister aux conférences de Massignon qui portaient généralement sur le monde musulman. Ils ne manquaient pas de lui porter la contradiction et la criti-que, alors qu’il intervenait devant un pu-blic acquis d’avance à ses thèses. Ils accu-mulaient, ainsi, les imprudences en allant défier un des éminents maitres à penser du système colonial. D’après BENSAI et BENNABI, eux-mêmes, MASSIGNON, conseiller à l’époque du gouvernement français pour « les affaires musulmanes », était à l’origine des roueries de l’adminis-tration et des services français dont ils furent victimes. Des obstacles furent dres-sés sur leur chemin pour les contraindre à abandonner leurs études et leur barrer l’accès au travail, dicté par le dur besoin, même pour les petits boulots de journaliers ou de simples tâches de manœuvres , payés à la commission. Ces mesures aussi dissuasives que coerci-tives prises contre eux ,n’étaient pas le fruit d’une simple impression ou nées de l’imaginaire. Ils avaient suffisamment de preuves , pour accabler l’ancien professeur du collège de France , continuateur du père

CHARLES de FOUCAULT ,pour expli-quer leurs mésaventures en France et en Algérie. BENNABI s’en est longuement étalé dans ses ouvrages : C’est à partir de ces infortunes que l’idée de la collusion entre le colonialisme et la colonisabilité, le coquin et la moukère, a muries dans l’es-prit d’un BENNABI. A l’épreuve, BENSAI, moins battant, peu déterminé à résister, a fini par céder. Ses études en avaient ainsi pâties et l’ancien étudiant à la Sorbonne, dans les années 1930,n’a jamais pu achever sa thèse com-promise par les « interférences » sournoises dans le choix du thème et les autres pres-sions exercées sur lui. Fin prématurée également d’un parcours culturel brillamment commencé. BENSAI qui ,au cours des années trente, faisait sen-sation à Constantine, Alger et Paris ,s’est trouvé réduit au silence, exclu de toute la séquence intellectuelle. « Devant les gran-des douleurs, le silence est de mise », disait-il. Rentré au pays , après ces dures épreu-ves ,il s’est trouvé à Batna sa ville natale ; où il s’est définitivement installé. Début d’une longue et pénible vie qui l’ac-compagnera jusqu’à la mort. En plus d’une indigence criarde ,on ne peut que déplorer la situation de dépaysement dans laquelle il s’est trouvé acculé depuis. Tant et si bien que de passage à Batna ; en 1950 , cheikh BACHIR EL IBRAHIMI ne put que lui conseiller de quitter ce pays où le savoir seul n’assure pas le pain à son homme : « vous êtes savant, mais il vous manque l’art d’être un diable ». Idéaliste , incarnation de la droiture, com-me le décrivait BENNABI, BENSAI tenait à des principes et à une morale d’où il pui-sait les règles de conduite et de rectitude. C’est un homme qui ne répondait qu’à sa seule conscience et ne se référait qu’à sa foi

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qu’il n’a , au demeurant, jamais perdue. Dans la capitale des Aurès, le dur besoin l’a poussé jusqu’à exercer la modeste profession d’écrivain public dans un café populaire. Les modiques sommes recueillies lui permet-taient l’achat de journaux afin d’assouvir sa soif de la lecture. Quelques connaissances s’offraient, parfois, à faire parvenir des journaux français, à ce lecteur friand qui suivait attentivement l’ac-tualité d’ici et d’ailleurs. Précautionneux, réservé de nature, devenu suspicieux, un trait de caractère signalé déjà par BENNABI et qui s’est accentué avec les difficultés et les dures réalités de la lutte idéologique, endurées depuis Paris, BENSAI se réfugie généralement dans le mutisme. Cachotier, il conservait précieusement ses documents et ses archives personnels. Mais il lui arrivait de se confier à quelques rares personnes à qui il faisait confiance et de commenter devant eux, les événements na-tionaux et internationaux. Il exprima, ainsi, son scepticisme qui contrastait avec l’apho-risme général, né en Algérie après 1989. « Attention à la suite des événements, préve-nait-il ». Son dur quotidien n’a pas entamé la lucidité de ses jugements. « Je n’ai pu me faire un nom dans les lettres car le colonialisme et ses agents m’ont réduit à la misère », se plaignait-il. Mais vaille que vaille, refusant d’abdiquer, il a réussi à se libérer de sa camisole de force dans laquelle il s’est trouvé enfermé depuis des dizaines d’années. Il a repris, ainsi, sa plume, au dé-but des années 1980, autrement dit aux der-nières années d’une vie qu’on dit fort précai-re, pour rédiger des articles que lui inspi-raient ses lectures ou pour coucher ses sou-venirs. Certains de ses articles, tirés de ses archives et rafraichis, sont livrés au lecteur avec un ton chargé de nostalgie, d’amertume et de regrets. Outre des contributions à la presse, BEN-SAIéchangeait des lettres avec quelques confidents.

Marquée par un style captivant et d’une rare beauté, cette activité épistolaire, qui tirait par moment de sa longue solitude, ne renseigne pas uniquement sur son état d’âme. Le lecteur saisira leur portée informative et savourera également les croustillants post-scriptum par lesquels il bouclait généralement ses missi-ves. Ces pièces d’archives renforcent notre conviction que BENSAI s’est bien mis à la composition de livres. Dans une de ses lettres à ABDELWAHAB HAMOUDA, on peut lire, en effet : « je pro-fite également de cette occasion pour vous envoyer une photocopie de la deuxième note annexe du livre en voie d’achèvement, ayant pour titre « Ecrits sur les souvenirs de jeunes-se ». J’espère, Incha Allah, en publier d’au-tres : « Au service de l’ISLAM », « Au servi-ce de l’ALGERIE »,…. Ce qui corrobore les dires des rares personnes qui le fréquentaient. Elles nous ont affirmé que BENSAI s’est mis à composer des ouvrages, après sa longue halte. Les copies de quelques bonnes feuilles dacty-lographiées, qui lui ont été, en fait subtili-sées* et qui présument un livre de souvenirs, balaient le moindre doute. Où est donc le pro-duit de cet intellectuel si singulier ? Quoi-qu’il en soit , l’Algérie a perdu un François Mauriac. BENSAI qui ,du reste ressemble étonnam-ment au célèbre écrivain français, nous laisse sur notre faim. On aurait souhaité qu’il nous ait légué, lui aussi des « carnets ». En attendant l’avènement du jour où le voile sera levé sur le sort de l’ensemble des écrits de feu MOHAMED BENSAI, le lecteur ne trouvera donc, dans ce recueil (le livre sur BENSAI ndlr), que des bribes que nos recher-ches ont pu réunir. Il ne faut surtout pas ré-duire BENSAI à ces quelques fragments et lui faire tort. D’ores et déjà, il est permis, à l’ins-tar de SADEK SELLAM, le préfacier, de parler « d’une œuvre inachevée ».

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Après 1925, celle-ci avait renoncé aux gestes de bien-veillance par lesquels le gou-vernement français cherchait à atténuer les tensions entre colonisateurs et colonisés en Algérie. Parmi ces gestes dont on es-comptait des effets psycholo-giques favorables,il y avait eu l’adhésion du gouverneur CAMBON au comité pour la construction d’une mosquée à Paris et la circulaire qu’un ministre de l’intérieur avait envoyée , juste avant la guerre de 1914, aux préfets pour leur demander de faciliter les séjours des travailleurs algériens en France, de maniè-re à améliorer son image aux yeux des « indigènes » En Algérie. En abandonnant cette « politique des égards », l’administration a renoué avec la suspicion à l’égard des Médersas qu’un haut fonctionnaire trop craintif avait assi-milées à « une pépinière de nationalistes ». L’arbuste nationaliste poussait en France après « l’effet Khaled » de 1924 qui précé-da la création à Paris de l’étoile nord

africaine en 1926 et celle de l’association des étudiants musulmans nord africains en 1927. Une police spéciale chargée de la surveillance des tra-vailleurs et des étudiants musulmans en France fut créée en 1925 à la suite des inquiétudes inspirées par cette évolution commencée durant la première guerre mondiale. Après la célébration triom-

phaliste du centenaire de la colonisation, des algériens instruits en arabe, qui s’in-vestissaient localement dans l’enseigne-ment libre ou le journalisme,donnèrent une dimension nationale à leur engage-ment et créèrent en 1931 l’association des oulémas musulmans d’Algérie. La politique coloniale se durcissait en réponse aux craintes inspirées par les initiatives d’une élite parmi les coloni-sés, qui voulait compter sur soi et valo-riser ses ressources propres.

Dossier Par: SADEK SELLAM

L’ŒUVRE INACHEVEE DE HAMOUDA BENSAI

Dans les années 20,les départs en France des médersiens algériens désireux d’y poursuivre leurs études, n’étaient guère encouragés par l’administration coloniale.

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L’administration s’en tenait au cadre tracé en 1850 par les promoteurs des Médersas , qui confinaient leurs diplômés aux emplois de Adel,de Mouderrès ou d(interprète, alors que bon nombre de médersiens cher-chait à s’en échapper pour apporter l’ac-compagnement intellectuel à la renaissan-ce de leur pays et contribuer aux réformes de la société. C’est dans ce contexte politiquement et intellectuellement que MOHAMED HA-MOUDA BENSAI a décidé d’aller faire des études de philosophie à Paris, avec seul viatique le modeste mandat mensuel que son père , qui était clerc de notaire à Batna , promettait de lui envoyer. Après la sortie de la médersa de Constanti-ne, BENSAI s’était fait connaître par des articles remarqués (par cheikh BEN BA-DIS notamment) parus dans « la voix indi-gène » (en français) et « En Nadjah » (en arabe). Son style, son ton et son parfait bilinguisme, annonçaient déjà l’intellectuel féru d’érudition, rigoureux et engagé. A Paris ,il s’est érigé rapidement en « maî-tre à penser » d’un groupe qui a osé porter les couleurs de l’unité maghrébine et de l’islah à un moment où une partie des étu-diants algériens en France devenaient des militants partisans assimilationnistes, tan-dis que la plupart des autres s’inscrivaient soit en droit , soit en médecine et préfé-raient leur carrière aux engagements politi-ques. Ce groupe comprenait notamment : MA-LEK BENNABI qui venait de passer de l’école centrale d’électronique à l’école supérieure de mécanique et d’électricité ; SALAH BENSAI, le frère cadet de HA-MOUDA qui se spécialisait dans l’agri-culture tropicale à l’école d’application de l’institut national agronomique, après avoir obtenu le diplôme de l’école d’agri-culture d’el Harrach ;

ALI BENAHMED,médersien inscrit à l’é-cole des langues orientales après avoir fait paraître pendant près de deux ans à Alger « la voix du peuple », avec l’ancien mauras-sien islamisé, MOHAMED CHERIF JU-GLARET. Il y avait également quelques « compagnons de route », comme le futur avocat BRAHIM BENABDALLAH ; HA-MOUDA BENSAI et MALEK BENNABI ont contribué au rayonnement de l’AEM-NA dont les congrès annuels étaient des évènements marquants de la vie intellec-tuelle et politique, et qui participa active-ment en 1932 au lancement de la glorieuse « étoile nord africaine », après l’interdic-tion de la première ENA. Sa conférence sur le « Coran et la politique »,faite en français à Paris au siège de l’AEMNA,puis en arabe au « cercle du progrès » d’Alger, l’a fait connaître plus que ses articles de presse de la fin des an-nées 20 . Dans un manuscrit consacré au courant réformateur en Algérie , AUGUS-TIN BERQUE (qui suivait l’évolution des intellectuels algériens à la direction des « affaires indigènes » du gouvernement géné-ral) mentionne cette conférence et qualifie HAMOUDA BENSAI de chef de file d’un « courant positiviste musulman ». Avec une grande indépendance d’esprit, BENSAI et BENNABI se situaient dans la mouvance des Oulémas, mais plaidaient pour un « Islah formé à l’école cartésienne ». Ils se démarquaient nettement des gran-des formations politiques algériennes de l’époque à qui ils reprochaient de négliger les transformations sociales. Dans le même temps,HAMOUDA BEN-SAI croyait beaucoup aux dialogues inter- religieux et interculturels et acceptait de présider « l’amicale franco-nord-africaine » fondée avec MARCELLIN PIEL,faisait partie des intellectuels rencontrés par M. BENNABI à « l’union chrétienne des

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jeunes gens de Paris » , de la rue Trévise (Paris 9ème ). Les séances hebdomadaires de « brainstor-ming » amenèrent BENSAI et BENNABI à concevoir un grand dessein pour l’Algé-rie et pour l’Islam. Il y avait des prémices d’un mouvement inspiré par les premiers élans de l’islah et qui aurait eu une prati-que de la politique sensiblement différente de celle des « zaims » de l’époque que BENNABI appellera ironiquement des « intellectomanes » intéressés seulement par la « boulitique », une caricature de la vraie politique. Dans l’atmosphère d’optimisme, voire d’euphorie due sans doute à la découverte à Paris des libertés qui étaient beaucoup moins reconnues dans les faits en Algérie –les deux amis avaient peut être tendance à n’entrevoir que les possibilités de réali-sation de leurs projets, qui ne manquaient pas d’ambition. Ils sous estimaient les dif-ficultés que rencontraient les colonisés qui voulaient porter des projets d’action col-lective autonome. Ils ne tardèrent pas à découvrir ces difficultés quand ils passè-rent du micro climat intellectuel du quar-tier Latin au marché du travail. Ils eurent l’impression de véritables obstructions destinées à maintenir le colonisé dans une vie végétative. La deuxième guerre mondiale leur fit per-dre ce qui leur restait de leurs illusions des années 30. HAMOUDA BENSAI l’a montré dans la terrible lettre écrite en 1946 à LOUIS MASSIGNON qui avoue avoir eu « beaucoup de peine » à sa lec-ture. « Je m’en veux de vous avoir ai-mé… »,lui écrivit-il en lui reprochant de lui avoir fait croire aux possibilités de dialogue entre « arabes musulmans et français chrétiens ».

Massignon est accusé de l’avoir « désarmé » sur le front de la lutte idéologique et d lui avoir fait, ainsi, « plus de mal que les enfu-meurs des grottes du Dahra » !!! La sévérité de cette lettre donne une idée des ravages provoqués par les massacres collectifs de mai 1945 sur une âme aussi sensible que celle de l’intellectuel croyant HAMOUDA BENSAI. Massignon qui ,selon son fils DANIEL, gardait de l’estime pour son ancien étu-diant, a commenté à plusieurs reprises cette lettre devant ses auditoires chrétiens pour leur montrer comment les progrès sur la voie du dialogue islamo-chrétien pouvaient être compromis par les retours du colonia-lisme au tout répressif. Le grand arabisant ,qui avait cru dans les années 20 et 30 à une « intégration » des algériens dans le respect de l’Islam, dénon-çait plus vigoureusement le colonialisme, sans pour autant soutenir les revendica-tions indépendantistes. Il a notamment condamné en 1953 l’utilisation des chefs maraboutiques par l’administration colonia-le au Maroc et en Algérie. HAMOUDA BENSAI est sorti de sa réserve pour lui reprocher sa volte-face , en lui rappelant l’apologie du maraboutisme qu’il faisait au collège de France dans les années 30. Dans les échanges qu’ils a eus à cette occasion avec le Dr KHALDI dans la république Algérienne, HAMOUDA BENSAI a mon-tré sa fidélité à ses idéaux des années 30 et la permanence de son grand intérêt pour le débat d’idées. Dans les années 80, un de ses condisciples à Paris m’a dit que «la vie a été trop dure avec lui ». Il en parlait avec des accents qui traduisaient le prestige qu’avait eu dans les années 30 cet intellectuel auprès de toute une génération. A la même période ,son frère SALAH en parlait aussi avec un respect empreint

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d’admiration et de regret . Il invoquait les circonstances qui empêchèrent son frère de donner toute la mesure de son talent. Après la disparition du grand agronome, la traduction en arabe de l’article nécrologique que je lui ai consacré au début de 1991 a été publiée à Constantine. Le traducteur reçut une lettre dans laquelle HAMOUDA BEN-SAI , d’habitude si méfiant et si critique , nous remerciait d’avoir retracé convenable-ment le parcours de frère et d’avoir évoqué le rôle joué par le groupe dont ils avaient fait partie à Paris. A la suite d’une de ses visites à Alger,où il rencontrait ABDELKADER MIMOUNI, et après ses rencontres avec des journalistes de Batna ou de Constantine ,on parlait de ses manuscrits et de ses mémoires sans que cela aboutisse à sa mise en contact avec un éditeur , ni à un projet de livre qui aurait fait été fait d’entretiens avec un chercheur ou un journaliste intéressé par l’histoire des idées . La publication de textes de H. BENSAI ,ou d’écrits sur lui , comble en partie cette lacu-ne. Elle est utile pour la mémoire par l’hommage rendu à un intellectuel croyant et patriote qui a participé , directement ou indirectement à la renaissance de la culture islamique en Algérie . Elle peut ouvrir la voie à des travaux sur des périodes et personnalités restées insuffi-samment étudiées, en raison des difficultés de la recherche historique en général, et de l’idéologisation d’une partie de ce qui est publié en particulier. L’évocation du souvenir de H.BENSAI conduit aussi à s’interroger sur les vicissitu-des, toujours existantes sous des formes différentes, qui empêchèrent l’aboutisse-ment d’une œuvre si bien commencée et qui ,bien qu’interrompue, garde toujours une valeur exemplaire. Le CORAN nous dit qu’ « il y a en cela un rappel pour quiconque est doué de cœur et tend l’ouie pour être un témoin ».

L’assemblée générale de la fondation aures-sienne des sciences arts et culture tenue en son siège le lundi 29 décembre 2008, passé, coïncidant avec le 1 Moharem 1430, a adop-té à l’unanimité les bilans moraux et finan-cier présenté à l’assistance nombreuse des adhérents et autres invités par le président M.AMAMRA MED EL HADI. Ce dernier a été reconduit à la tête de la FA-SAC par l’assemblée générale au vu du bilan fort positif pour un troisième mandat avec son équipe ; les différents clubs ,l’opération « 100% BAC » ayant enregistré un taux de réussite avoisinant les 71,50% ,une revue mensuelle qui vient de fêter son « an 1 » et qui va donner naissance à un supplément hebdomadaire, le lancement en ce mois de janvier du ciné club de la FASAC ,qui soit dit en passant vient de réussir le pari de se doter d’une salle équipée de 40 places et aussi son espace « forum culturel » qui se tient chaque mois et qui est animée par une figure culturel ; M.LARBI BOULBINA ainsi que le poète TAREK THABET. Des projets, la FASAC n’en manque pas et son ambitieux président ne recul pas devant l’effort tout en saluant l’aide de MM .le wali et du DJS. M.AMAMRA regrette toutefois d’ « avoir été obligé d’arrêter le groupe littéraire de l’opération « 100%BAC2009 » faute de moyens financiers, mais ne désespère pas de le relancer très bientôt. On notera que BATNA-INFO est non seule-ment éditée par la FASAC mais elle est im-primée à la FASAC depuis peu et son prési-dent veut atteindre l’objectif de l’impression couleur dans les plus brefs délais. Bravo à cette fondation active !

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par Bourki Messaoud

BIENTÔT LE CINE CLUB DE LA FASAC

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1-INTRODUCTION Au cours du vingtième siècle, la période des années vingt a été marquée, en ce qui concerne les Algériens, par une renaissan-ce politique. C'est ainsi qu'après les déve-loppements qu'a connus le monde à l'issue de la première guerre mondiale et l'émer-gence d'une élite algérienne de diverses orientations parmi les députés, les réfor-mistes et les travailleurs émigrés, la cons-cience politique a commencé à s'affirmer de jour en jour à travers la création de par-tis et de formations politiques d'orienta-tions diverses parmi lesquelles l'associa-tion des ulémas musulmans algériens. 2-CONDITIONS DE SA CRÉATION L'Association des Ulémas Musulmans Algériens est apparue dans des conditions particulières que l'on peut résumer comme suit: - Célébration par la France du centenaire de l'occupation (1830-1930), la fierté qui a accompagné cet événement d'avoir liqui-dé la personnalité algérienne et en particu-lier les provocations de la part des colons. - Naturalisation de tous les enfants nés en Algérie de parents étrangers, des privilèges considérables leur étant par ailleurs, oc-troyés dans l'administration et les servi-ces . - Le viol manifeste des libertés fondamen-tales des citoyens, les pressions exercées sur la presse algérienne et les établisse-

ments d'en-se ignemen t

- Emergence d'une élite intellectuelle de culture française appelant à l'assimilation et la fusion dans la civilisation française. - Encouragement des communautés juives à avoir la mainmise sur les activités écono-miques en leur octroyant des privilèges notamment après que la nationalité françai-se leur ait été accordée. C'est dans ce contexte que l'association des ulémas musulmans algériens fut créée le 05 mai 1931, au club "al taraqi" à Alger. Elle était constituée des ulémas les plus émi-nents de l'époque, à savoir : Abdelhamid ibn Badis, El Bachir al Ibrahimi, Tayeb el Oqbi , Larbi Tébessi. Le comité constitutif fut présidé par M. Amrane Smaïl et un conseil d'administration de 13 membres fut désigné. Malgré son absence, Cheikh Ab-delhamid Ibn Badis fut élu président de l'association et Cheikh El Bachir Ibrahimi nommé vice-président. L'association réussit à obtenir l'agrément de l'administration française compte tenu du caractère modéré de son programme. 3-SON PROGRAMME Le programme de l'association des Ulémas était défini dans ses statuts comprenant 24 chapitres dans lesquels étaient abordées les grandes lignes de l’action de l'Association. Les objectifs de l'association apparaissent aussi bien à travers ses statuts que les acti-vités et écrits de ses membres.

Par: Batna Info

L'ASSOCIATION DES ULEMAS MUSULMANS

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En tête de ces objectifs , figure la préserva-tion de la religion musulmane et la lutte contre les mythes et légendes, la revivifi-cation de la langue arabe et ses humanités ainsi que la glorification de l'histoire du monde musulman et son patrimoine. Même ceux qui étaient opposés aux idées de l'association en ont témoigné, à l'instar de Mr Ferhat Abbas qui a noté que les objectifs de l'association consistaient à "rénover l'Islam , lutter contre les mara-bouts, instrumentalisés par le colonialisme et former les cadres de la culture arabe". Le président de l'association avait précisé les objectifs principaux de celle-ci dans un article intitulé: "Appel et fondements de l'association des ulémas musulmans ". Par ailleurs, l'association avait affiché des po-sitions claires concernant les questions politiques qui se posaient, s'opposant no-tamment à la politique d'assimilation re-vendiquée par la Fédération des élus algé-riens, sous la direction du Docteur Bend-jelloul, Ben Touhami, Ferhat Abbas et d’autres. De même qu'elle se distingua par sa présence effective au Congrès Islami-que en 1934. Pour mener ses activités, l'association avait recours aux moyens reconnus tels que les mosquées, les écoles libres d'ensei-gnement et d'éducation, la formation de cadres et les clubs pour les activités cultu-relles ainsi que la presse pour diffuser ses idées et notamment les deux journaux al chihab et al baçaïr . Ce déploiement d'activités a mis l'associa-tion dans une position inconfortable et peu enviable dans la mesure où de nombreux opposants à ces activités se manifestèrent. C'est ainsi que, outre les manœuvres en-treprises par l'administration française pour faire face à l'association des ulémas et l'assassinat de Cheikh Mohamed Ka-houl, il y avait également l'opposition des

députés, des confréries et des marabouts ainsi que les missionnaires et les hommes de religion du christianismeLe programme de l'association des Ulémas était défini dans ses statuts comprenant 24 chapitres dans lesquels étaient abordées les grandes lignes de l’action de l'Association. Les objectifs de l'association apparaissent aussi bien à travers ses statuts que les activités et écrits de ses membres. En tête de ces objectifs , figure la préserva-tion de la religion musulmane et la lutte contre les mythes et légendes, la revivifica-tion de la langue arabe et ses humanités ainsi que la glorification de l'histoire du monde musulman et son patrimoine. Même ceux qui étaient opposés aux idées de l'association en ont témoigné, à l'instar de Mr Ferhat Abbas qui a noté que les ob-jectifs de l'association consistaient à "rénover l'Islam , lutter contre les mara-bouts, instrumentalisés par le colonialisme et former les cadres de la culture arabe". Le président de l'association avait précisé les objectifs principaux de celle-ci dans un article intitulé: "Appel et fondements de l'association des ulémas musulmans ". Par ailleurs, l'association avait affiché des posi-tions claires concernant les questions politi-ques qui se posaient, s'opposant notamment à la politique d'assimilation revendiquée par la Fédération des élus algériens, sous la direction du Docteur Bendjelloul, Ben Touhami, Ferhat Abbas et d’autres. De même qu'elle se distingua par sa présence effective au Congrès Islamique en 1934. Pour mener ses activités, l'association avait recours aux moyens reconnus tels que les mosquées, les écoles libres d'enseignement et d'éducation, la formation de cadres et les clubs pour les activités culturelles ainsi que la presse pour diffuser ses idées et notam-ment les deux journaux al chihab et al ba-çaïr .

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Ce déploiement d'activités a mis l'associa-tion dans une position inconfortable et peu enviable dans la mesure où de nombreux opposants à ces activités se manifestèrent. C'est ainsi que, outre les manœuvres en-treprises par l'administration française pour faire face à l'association des ulémas et l'assassinat de Cheikh Mohamed Ka-houl, il y avait également l'opposition des députés, des confréries et des marabouts ainsi que les missionnaires et les hommes de religion du christianisme. 4-SON PARCOURS POLITIQUE En dépit des pressions exercées sur elle par l'administration coloniale et l'opposition de ses adversaires, l'association poursuivit néanmoins ses activités durant les années trente par le biais des écoles, des journaux et des clubs jusqu'au déclenchement de la seconde guerre mondiale. Refusant d'ex-primer son soutien à la France, elle rédui-sit ses activités et cessa la publication de ses journaux. Cheikh El Bachir El Ibrahi-mi fut alors exilé par les autorités françai-ses à Aflou et l'Association intégra les Amis du Manifeste, formation politique fondée par Ferhat Abbas. Après la seconde guerre mondiale, elle poursuivit sa mission réformatrice sous la présidence de Bachir El Ibrahimi jusqu'au déclenchement de la lutte de libération, lorsque ce dernier publia le 14 novembre 1954 au Caire, le communiqué de l'Asso-ciation des ulémas musulmans, appelant le peuple algérien à s'unir autour de la Révo-lution. En 1957, les autorités françaises décrétèrent la dissolution des partis politi-ques et parmi eux, l'Association des Ulé-mas Musulmans Algériens.

Condoléances. (1) Le président de la fondation auressien-ne des sciences arts et culture a appris avec peine le décès de la mère de M. ABDELHAKIM ROUABAH , présen-te en cette douloureuse circonstance ses condoléances les plus attristées à ce dernier et à toute sa famille et les assu-re de sa sympathie. « ان هللا و ان إليه «راجعون Condoléances. (2) Le président de la fondation auressienne des sciences arts et culture a appris avec peine le décès de la mère de M. NOURI wali de Tlemcen, présente en cette doulou-reuse circonstance ses condoléances les plus attristées à ce dernier et à toute sa fa-mille et les assure de sa sympathie. « ان هللا و «ان إليه راجعون

تصويب

لقد ورد سهـوا يف الـعـدد السـابـق ان صـاحـب علـي ، وصـاحـبـت . هو ج" مىت نسمع األخر" املقال

املقال،يف احلقيقة، هي السيدة مـزعـاش فـمـعـذرة .لالثنني على اخللط الذي وقع من غري قصد

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Portraits Par SAID MERZOUKI

J’ai su dernièrement et grâce à Mme TOURI Hassina votre sœur que : •Né le 4 mars 1928 à T’Kout, fils de TOURI Amor, enseignant et plus tard, successive-ment Directeur d’Ecole puis Inspecteur en fin de carrière à Blida et de BAADA Mes-saouda, •Vous avez eu un parcours scolaire qui vous a mené de l’Ecole du Stand, (actuellement Ecole EMIR ABD EL KADER), jusqu’à votre réussite au concours des Bourses qui marqua votre admission au Collège Moderne de Batna •Après l’obtention du Brevet du 1er Cycle vous rejoignez le Lycée d’AUMALE. actuel-lement REDHA HOUHOU) de Constantine, puis celui de ST. AUGUSTIN de BONE (ANNABA) où vous avez obtenu les deux parties du Baccalauréat dont celui de Mathé-matiques Elémentaires en 1946. •Au Lycée BUGEAUD (actuellement EMIR ABD EL KADER) vous vous êtes inscrit pour deux années consécutives en séries Mathématiques : Supérieures puis Spéciales dites toutes deux TAUPE vous préparant à des concours aux Grandes Ecoles. •Mais celui de l’Ecole des Mines, votre choix prioritaire, ne vous a pas souri. Aussi vous êtes-vous contenté de l’inscription en Licence d’Enseignement de Mathématiques à l’Université d’Alger, Licence que vous avez obtenue à la veille de la Révolution

pour ensuite effectuer en 1955 une année de stages pédagogiques dans divers lycées d’Al-ger en vue du C.A.P.E.S. •En 1956 , au Collège Moderne de Batna, ce fut votre 1er poste que vous avez d’ailleurs gardé jusqu’en juin 1960, y enseignant les Mathématiques et même, au départ, m’a-t-on dit et ce par intermittences, Physique-Chimie. Ce dont je me rappellerai toujours et encore c’était votre silhouette revêtue d’une blouse blanche, largement échancrée sur le devant parce que jamais boutonnée, un cartable, quasi vide, ne contenant que les grandes li-gnes d’une préparation du jour avec exerci-ces, ce cartable pendouillant à la main gauche ou pris serré sous l’aisselle tandis que votre main droite tenait entre ses doigts une cigaret-te qui, brûlée et devenue mégot, ne s’éteignait qu’après avoir servi à allumer la cigarette suivante. Vous étiez d’un abord plutôt bourru pour nous, vos élèves, et le mot « mathématiques » était synonyme de « tyrannie » selon l’appré-ciation populaire qu’en donnait Gaston Ba-chelard, cet autre remarquable scientifique autodidacte, tellement vous exigiez, de nous tous, les définitions exactes, la récitation des corollaires et autres axiomes en des termes les plus exacts, la bonne exécution de toute dé-monstration, avec la chronologie de ses éta-pes, le strict énoncé des théorèmes et leurs applications méthodiques, les constructions

Une figure de proue bien de chez nous : MONSIEUR TOURI RACHID Je vous ai connu professeur de mathématiques au Collège Moderne de Batna. Vous m’y avez enseigné tant à moi-même qu’à ma femme, de 1957 à 1959 en classes de seconde et première alors que monsieur AZEMA était le principal de l’établissement secondé par MM. MAR-QUET surveillant général, DUPUIS, KATEB intendants et que MM. PELOUS, VOLDOIRE, BOUZID, LACROIX, (Melle HAMDIKEN, Mme COMMERE) Mmes (MARQUET et MALLEM) étaient respectivement professeurs de français, de syntaxe, d’arabe, d’E.P.S., de physique et d’anglais, sans oublier l’Adjudant LE DREZEN et le Sergent TARTAGLIA en-seignants de P.M.E.

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géométriques rigoureuses à la règle et au compas aux fins d’une recherche des lieux invariants avec leurs caractéristiques qu’ils fussent médiatrice, bissectrice, arc capable, polaire d’un point par rapport à un cercle, axe radical et autres faisceaux harmoni-ques…. Il vous était arrivé un jour, rapporte un élève, devenu Inspecteur d’Académie en retraite depuis une dizaine d’années, qu’entrant, haletant en classe où vos émules vous atten-daient, vous aviez jeté un bref regard à votre montre pour dire à la cantonade, que de Ta-zoult au Collège, vous veniez de mettre - 10 minutes et 30 secondes-, au volant de votre « PL 17 », une « PANHARD ». Dans quelle intention ? Peut-être, en vue de la prochaine leçon sur « les mouvements rectilignes » ! Pour qui voulait vous voir hors du Collège, la Brasserie de l’Etoile accueillait vos inter-minables parties de belotes avec vos intimes, la preuve étant que la PANHARD était inva-riablement garée devant le SQUARE atte-nant. J’étais le responsable de la classe et, en tant que tel, je devais y entrer plutôt que mes camarades pour la préparation du cahier de textes à mettre en évidence sur le bureau du professeur. Ce jour-là je vous avais surpris bien avant 8 heures, au tableau noir, esquis-sant de curieuses mais harmonieuses cour-bes à la craie. Devant mon « pardon, mon-sieur ! » et juste faisant une furtive marche arrière en me retirant, pensant vous avoir outrageusement dérangé, vous aviez aussitôt lancé un tonitruant : « Entrrrrrez ! ». Gogue-nard vous aviez invité votre « 1er de la clas-se » à contempler votre œuvre, lui deman-dant ironiquement son avis. Qu’y pouvais-je y comprendre, à cet imbroglio de lignes, et vous, de m’expliquer que « ce ne sont là que des courbes unicursales appelées communé-ment CONIQUES en mécanique céleste ! vous commencerez à en étudier quelques unes en terminales ».

C’est bien plus tard, en 1960, nous promenant avec des copains le long des Allées BOCCA, devenues depuis Allées BEN BOULAÏD, nous étions en vacances d’été. Nous feuille-tions la Dépêche de Constantine (devenue elle aussi le quotidien AN’NASR), nous y remar-quions l’entrefilet nous remplissant de fierté à votre propos parce que devenu notre idole, entrefilet vous concernant donc, dans lequel vos compagnons «les professeurs du se-condaire félicitent leur collègue TOURI Ra-chid pour son brillant succès obtenu au Certi-ficat d’Astronomie Approfondie avec la men-tion « très bien » ». En fin d’année scolaire, ayant réussi avec mention mon 1er BAC et, lors de la tradition-nelle kermesse de l’Ecole du Stand où vous habitiez, tard dans la soirée (vers 23h.), vous m’aviez apostrophé dans la grande cour abon-damment pavoisée et illuminée pour la cir-constance, bruyamment animée de refrains d’airs de l’époque qui se faisaient écho dans le grand préau. Je vins à vous, bafouillant, tandis que vous, copieusement, vous vous mîtes à me conseiller quant à mon proche avenir: devoir me rendre à Constantine dès la rentrée prochaine, y effectuer impérativement la terminale « math.élém. » parce que le col-lège de Batna n’offrait alors, pour nous élèves issus du Moderne qu’une classe de « philo. » pour les seuls classiques en fin de cycle se-condaire. Vous aviez ajouté : « vous trouve-rez ma méthode intégrale chez monsieur SIN-KAIZEN (pardon pour l’orthographe !) mon ancien professeur de mathématiques, alsacien d’origine mais installé au lycée d’Aumale depuis 1924 ». Au cours de cette année-là (1959) j’exerçais, parallèlement à mes cours, T.P. et T.D. de « Math-Elém », la fonction fort astreignante de maître-élève : 30 heures de surveillance en internat. J’obtins, à la limite, mon 2nd BAC. L’année suivante (1960) je m’inscris en MPC. En cours d’année j’eus la surprise de vous apercevoir un matin, de bonne heure, au Lycée d’Aumale. Vous veniez passer l’écrit de l’Agrégation de Mathématiques, examen

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qui avait mobilisé nombreux autres candidats dans plusieurs disciplines. De 7 h du matin à 17 h de l’après midi, entre quatre murs et sans interruption si ce n’était la pause de midi pour avaler un sandwich et un soda, vous « crapahutiez » devant des problèmes complexes. Vous m’aviez demandé, en début d’épreuve, un livre de tables de logarithmes dites « RATINET ». Je vous en avais rap-porté un, de couleur rouge, sur le champ. Mais vous m’engueulâtes alors parce que l’édition rouge comportait des formules in-terdites à l’épreuve. Je repartis aussi vite vous l’échanger contre l’édition jaune, celle-là plus officielle. Je vous perdis de vue en 1961. La sinistre OAS ne permettait plus aux étudiants algé-riens de continuer sereinement leur cursus universitaire. Mais à l’indépendance, vous vous étiez retrouvé enseignant les années « TAUPE » ou préparatoires aux Grandes Eco-les et ce au Lycée BUGEAUD devenu Lycée EMIR ABD EL KADER d’Alger, juste 16 ans après que vous y fûtes vous-même élève. •1962 vous vit avec le titre d’Agrégé de l’Enseignement et ce après votre succès à l’oral passé à Paris. •Devenu aussitôt Maître-Assistant à l’Uni-versité d’Alger, en 1971 vous y êtes nommé Doyen de la Faculté des Sciences tout en assurant, en parallèle, des cours à des étu-diants et préparant vous-même un Doctorat d’Etat auprès d’une Faculté de Nice. •Jusqu’en 1981, vous aviez veillé sur l’Uni-versité d’Alger en qualité de Recteur pour, ensuite, être Représentant de l’Algérie au-près de l’UNESCO à Paris durant 3 années. •Retour à Alger pour une retraite mais, ayant les mathématiques comme vous dans le sang, vous ne pouviez vous empêcher de continuer à être Professeur Associé à l’Université des Sciences et de la Technologie « HOUARI BOUMEDIENNE » (U.S.T.H.B.) dispensant des cours de haut niveau et ce pratiquement jusqu’à votre décès survenu un 7 novembre 1993. Un jour, votre femme, se plaignant des

absences de sortie de famille en voiture à la campagne comme tout un chacun, vous lui répliquâtes sèchement : « moi ! je prépare mes cours ! moi ! » pour résumer que la cho-se qui vous importait le plus au monde c’é-taient la fidélité au savoir rigoureux de la mathématiques, vos étudiants et chercheurs : assistants et maîtres assistants qui en dépen-daient idéalement. Responsable aux plus hautes instances de l’Université, vous aviez continué à assurer donc vos cours qui, aux dires de vos étu-diants, actuellement Docteurs d’Etat dans diverses branches de la Mathématique, com-portaient la plupart du temps une énigme donnée en fin de séance, sous forme d’un thème de recherche, le point final d’une quel-conque démonstration n’existait pas chez vous parce qu’alors débutait une question à résoudre pour vos étudiants, façon pour vous de les initier à la recherche continue. Vous fûtes un symbole pour nombre d’entre nous, pour ne pas dire pour une génération entière, à qui vous aviez appris les mathéma-tiques, ce puissant outil tant de l’esprit que de la pratique, outil permettant des applications dans de nombreux domaines, depuis les sciences de l’ingénieur jusqu’à la recherche fondamentale en passant simplement par l’ac-quisition de la raison critique propre à l’hon-nête citoyen, doué du bon sens et donc être bien pensant. Vous resterez présent au fond de nous tous, vos élèves, vos étudiants devenus, à leur tour, Professeurs et Hauts Cadres, tant en Algérie que dans le monde entier où vous avez essai-mé le savoir mathématique, bref de tous ceux qui vous ont approché. Puissent les autorités scolaires et universitai-res, que dis-je, la Nation entière, pérenniser votre nom en en baptisant amphis, instituts et grandes places, de sorte que les générations à venir aient à se rappeler monsieur TOURI Rachid à bon escient, s’en imprégner et agir avec logique et pertinence.

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Imadghassen, presque le même style que celui dudit Tombeau de la chrétienne de Tipasa. Localisé entre Constantine et le village de Timgad à Batna , il est une halte par excellence pour touristes. Ce chantier s’éter-nise au risque de « coûter » cher à sa… valeur historique. Érigé au sommet d’une terre surélevée, che-min reliant le village de Boumia (daïra d’El-Madher) à la RN3, Medracen, ce mausolée typiquement numide, vieux de plus de 24 siècles a été édifié vraisemblablement à la fin du IIIe siècle avant J-C, attend encore l’opé-ration de sa restauration ,ainsi que ses pierres de taille «éboulées» par le temps. Effective-ment, la restauration du tombeau du Medra-cen, engagée par la direction de l’urbanisme et de la construction (DUC) de la wilaya de Batna, est à l’arrêt depuis des mois. Aucune évolution n’est constatée sur ce chantier. La situation semble ankylosée. L’échafaudage monté à la fin de l’année 2006 pour la réfec-tion du monument semble prendre racine et le chantier de semble avoir été évacué de-puis belle lurette. Aux interrogations quant aux raisons de l’arrêt des travaux de réfec-tion ou de remise en état du monument anti-que, c’est motus et bouche cousue. Les ques-tions restent posées sur cet état des lieux. En absence d’une communication officielle, place aux les rumeurs ! On avance pêle-mêle, manque de budget, non-faisabilité technique de l’opération qui risque de mena-cer tout l’édifice ou, encore, déficit en spé-cialistes restaurateur.

Dans l’attente d’une hypo-thétique relance du chan-tier, le temps semble ac-complir son œuvre funeste ; gigantesque et arrogant le Medracen continue, malgré les blessures qu’il porte, à toiser du regard le temps et les hommes. Tel un mutilé

de guerre, Medracen attend qu’on le débarras-se de ses pansements, que sont ces feuilles de zinc coiffant quelques-uns de ses vingt-quatre gradins, et de ces béquilles sur lesquelles il s’appuie, ces madriers qui le soutiennent et renforcent quelques-unes de ses 60 dori-ques… C’est le même décor d’antan qui per-siste et la situation se dégrade de jour en jour. Ce sont les mêmes pierres de taille qui gisent à ses pieds et les mêmes blessures qui stigma-tisent son corps. Pourtant, à l’époque l’ex-DUC de la wilaya de Batna a affirmé que “les travaux étaient en phase d’urgence” et que la DUC avait fait appel à des spécialistes, en la matière, venant de Tlemcen pour restituer un « état d’origine » à ce mausolée numidien . Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et la restauration du Medracen, ce gigantesque cône de pierres à gradins, posé sur un socle cylindrique, cette base, peu élevée de 4,43 mètres et ornée de soixante colonnes engagées, surmontées de chapiteaux doriques, est restée « en souffran-ce ». Le temps semble s’acharner contre ce monument antique pour le mettre à genoux. D’ailleurs, l’auteur du livre intitulé, « L’Algé-rie septentrionale » ,n’a-t-il pas écrit que le tombeau de Medracen avait fait objet d’as-sauts de la part des autochtones pour le terras-ser mais sans y parvenir. Résistera-t-il devant le dédain et le mépris imposé par l’homme du XXIe siècle ?

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VESTIGES AURESSIENS Par: Batna Info

À QUAND LA RESTAURATION DE IMADGHASSEN VIEUX DE 24 SIÈCLES ?