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FRANCE JAPON ÉCO 137 HIVER 2014 二十一世紀、自動車産業は依然として日本とフランス 両国の経済、貿易の牽引役を担い続けている。現在、 数多のフランス企業が、日本の自動車製造業のすみず みにまで部品を供給している。それは日本国内にとど まらない。「日本車」の世界中の生産拠点にまで部品 を納入するのである。これは両国の戦略的協力が最 も功を奏した例の一つである。 十九世紀にこの役割を演じたのが絹産業である。 おかげで、フランスは産業革命の再来でにわかに沸 き立つ。絹製品は第一位の輸出品目に躍り出て、フ ランスは世界でも指折りの生産大国に数えられるよ うになる。その一大中心地がリヨンである。一方、日本 は絹生糸を主にフランス相手に1865年より四十有余 年にわたり輸出し続け、この国が産業革命に必要とす る資金を確保できたのである。日本のこの努力を後押 しすべく、フランスは技術を供与し、1872(明治四)年、 フランス人技師、ポール・ブリュナの指導の下、当時と しては世界最大規模の製糸場が群馬県の富岡に建設 される(「絹と光」p.122-127参照)。この製糸場は、日 本全国二十カ所に計画中の工場の模範となるのであ る。今日の自動車部品製造業と同様に、百五十年前も こうした近代式製糸設備のほとんどを供給したのは フランス企業であった。こうした協力の一例として、フ ランスのアン県、セルドン村の銅製品製作所で、現在 はミュージアムとなっている旧マン・エ・フィス社を紹 介しよう。同社は1871年より富岡製糸場に繰糸器と紡 糸器を供給していた。 2013年5月8日、在日フランス商工会議所商務部ブノ ア・ロロー氏より一通の電子メールを受け取った。送 り主はセルドン村の銅製品製作所、旧マン・エ・フィス 社、現在はミュージアムとなっている施設の館長、モー リス・ゴワ氏で、自社と同じ様にミュージアムとなった 富岡製糸場と協力関係を結びたいので、責任者を紹 介して欲しい、との願いが綴られていた。筆者と富岡 市、および富岡製糸場との三十有余年におよぶ付き 合いを知っていたブノワ・ロロー氏から、モーリス・ゴ ワ氏と富岡市との仲介の労をとったらどうかと勧めら れた。無論、そのような御用であれば喜んでお引き受 けしよう。 まずモーリス・ゴワ氏とメール、手紙を何通かやり 取りし、キュイヴルリ・ド・セルドン・ミュージアム、マン・ エ・フィス社、セルドン村とその周辺地方に関する資料 A u XXI è siècle, l’industrie automobile demeure pour le Japon et pour la France la locomotive de l’économie et des exportations. Aujourd’hui de nombreux équipemen- tiers français fournissent tous les constructeurs automo- biles japonais, aussi bien dans l’Archipel que dans le monde ; c’est l’une des plus belles réussites en matière de coopérations stratégiques entre les deux pays. Au XIX è siècle, c’est l’industrie de la soie qui joue ce rôle ; elle fait basculer la France dans la révolution industrielle. Les produits de la soie deviennent le premier poste des exportations, l’Hexagone se his- sant au premier rang mondial des pays producteurs avec pour capi- tale Lyon. Au Japon, l’exportation de soie grège (fil de soie), princi- palement vers la France pendant plus de 40 années, permet à l’Archipel, dès 1865, de trouver les ressources financières néces- saires à sa révolution industrielle. La France va participer à cet effort de modernisation en apportant ses technologies et en construisant, en 1872, la plus grande filature de soie du monde de l’époque, à Tomioka dans le département de Gunma, sous la direction de l’ingé- nieur Paul Brunat, filature qui servira de modèle pour vingt autres projets sur tout le territoire (voir Soie et Lumières pp. 122 à 127). Comme aujourd’hui pour les équipementiers de l’industrie automo- bile, ce sont, 150 ans auparavant, des sociétés françaises qui vont fournir la plupart des équipements de ces filatures modernes. Nous présentons un exemple de cette coopération avec la société Main et fils, l’actuelle cuivrerie de Cerdon (Ain) devenue musée, qui a livré, dès 1871, à la Filature de soie de Tomioka, les machines de dévidage et de filage. par Christian Polak, Président, fondateur de la Séric Chercheur-associé au Centre de recherches sur le Japon de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS Paris) Administrateur de la Maison franco-japonaise クリスチャン・ポラック株式会社セリク創業社長 フランス社会科学高等研究院日本研究所 (EHESSパリ)客員研究員、 日仏会館理事 Traduction et mise en page d’Akemi Ishii 翻訳、レイアウト:石井朱美 78 CES FRANçAIS DU JAPON 日本のフランス人たち La société Main et Fils, cuivrerie de Cerdon, fournisseur de la Filature de soie de Tomioka Première Partie 第一部 富岡製糸場に繰糸器を供給した セルドン村の銅製品製作所、マン・エ・フィス社 © Musée de la cuivrerie de Cerdon 繰糸器設計図面

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Page 1: 78 CES FRANçAIS du JAPON La société Main et Fils

FRANCE JAPON ÉCO 137 HIVER 2014

二十一世紀、自動車産業は依然として日本とフランス両国の経済、貿易の牽引役を担い続けている。現在、数多のフランス企業が、日本の自動車製造業のすみずみにまで部品を供給している。それは日本国内にとどまらない。「日本車」の世界中の生産拠点にまで部品を納入するのである。これは両国の戦略的協力が最も功を奏した例の一つである。

十九世紀にこの役割を演じたのが絹産業である。おかげで、フランスは産業革命の再来でにわかに沸き立つ。絹製品は第一位の輸出品目に躍り出て、フランスは世界でも指折りの生産大国に数えられるようになる。その一大中心地がリヨンである。一方、日本は絹生糸を主にフランス相手に1865年より四十有余年にわたり輸出し続け、この国が産業革命に必要とする資金を確保できたのである。日本のこの努力を後押しすべく、フランスは技術を供与し、1872(明治四)年、フランス人技師、ポール・ブリュナの指導の下、当時としては世界最大規模の製糸場が群馬県の富岡に建設される(「絹と光」p.122-127参照)。この製糸場は、日本全国二十カ所に計画中の工場の模範となるのである。今日の自動車部品製造業と同様に、百五十年前もこうした近代式製糸設備のほとんどを供給したのはフランス企業であった。こうした協力の一例として、フランスのアン県、セルドン村の銅製品製作所で、現在はミュージアムとなっている旧マン・エ・フィス社を紹介しよう。同社は1871年より富岡製糸場に繰糸器と紡糸器を供給していた。

端 緒2013年5月8日、在日フランス商工会議所商務部ブノア・ロロー氏より一通の電子メールを受け取った。送り主はセルドン村の銅製品製作所、旧マン・エ・フィス社、現在はミュージアムとなっている施設の館長、モーリス・ゴワ氏で、自社と同じ様にミュージアムとなった富岡製糸場と協力関係を結びたいので、責任者を紹介して欲しい、との願いが綴られていた。筆者と富岡市、および富岡製糸場との三十有余年におよぶ付き合いを知っていたブノワ・ロロー氏から、モーリス・ゴワ氏と富岡市との仲介の労をとったらどうかと勧められた。無論、そのような御用であれば喜んでお引き受けしよう。

まずモーリス・ゴワ氏とメール、手紙を何通かやり取りし、キュイヴルリ・ド・セルドン・ミュージアム、マン・エ・フィス社、セルドン村とその周辺地方に関する資料

A u XXIè siècle, l’industrie automobile demeure pour le Japon et pour la France la locomotive de l’économie et des exportations. Aujourd’hui de nombreux équipemen-tiers français fournissent tous les constructeurs automo-biles japonais, aussi bien dans l’Archipel que dans le monde ; c’est l’une des plus belles réussites en matière

de coopérations stratégiques entre les deux pays.Au XIXè siècle, c’est l’industrie de la soie qui joue ce rôle ; elle fait

basculer la France dans la révolution industrielle. Les produits de la soie deviennent le premier poste des exportations, l’Hexagone se his-sant au premier rang mondial des pays producteurs avec pour capi-tale Lyon. Au Japon, l’exportation de soie grège (fil de soie), princi-palement vers la France pendant plus de 40 années, permet à l’Archipel, dès 1865, de trouver les ressources financières néces-saires à sa révolution industrielle. La France va participer à cet effort de modernisation en apportant ses technologies et en construisant, en 1872, la plus grande filature de soie du monde de l’époque, à Tomioka dans le département de Gunma, sous la direction de l’ingé-nieur Paul Brunat, filature qui servira de modèle pour vingt autres projets sur tout le territoire (voir Soie et Lumières pp. 122 à 127). Comme aujourd’hui pour les équipementiers de l’industrie automo-bile, ce sont, 150 ans auparavant, des sociétés françaises qui vont fournir la plupart des équipements de ces filatures modernes. Nous présentons un exemple de cette coopération avec la société Main et fils, l’actuelle cuivrerie de Cerdon (Ain) devenue musée, qui a livré, dès 1871, à la Filature de soie de Tomioka, les machines de dévidage et de filage.

par Christian Polak, Président, fondateur de la SéricChercheur-associé au Centre de recherches sur le Japon de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS Paris)Administrateur de la Maison franco-japonaiseクリスチャン・ポラック、株式会社セリク創業社長フランス社会科学高等研究院日本研究所

(EHESSパリ)客員研究員、日仏会館理事Traduction et mise en page d’Akemi Ishii 翻訳、レイアウト: 石井朱美

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CES FRANçAIS du JAPON 日本のフランス人たち

La société Main et Fils, cuivrerie de Cerdon,

fournisseur de la Filature de soie de Tomioka

Première Partie 第一部

富岡製糸場に繰糸器を供給したセルドン村の銅製品製作所、マン・エ・フィス社

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を大量に受け取った。多くの未公開資料のなかでも、特にエシュト・リリアンタール商会とマン・エ・フィス社との間に取り交わされた契約書を見た筆者は、両ミュージアム間に協力関係が樹立できると確信し(その形態は後に述べることにする)、2013年11月13日、富岡製糸場ミュージアムに友、今井幹夫所長を訪ね、スタッフ一同が見守るなか、企画書を提案したのである。富岡市とセルドン村との提携構想は皆の心を魅了した。かくして筆者は渡仏を決意した。モーリス・ゴワ氏に会いに行くのである。リヨンで初対面の11月25日、筆者の目の前に現れたのは熱い情熱と温かい真心の持ち主で、その説得力あふれる語り口に筆者は魅了された。そして、セルドン村使節団の富岡市訪問の今春実現を目指すという結論に達し、帰路に就いた。

Le LienLe 8 mai 2013, nous recevons un message de Benoît Laureau du ser-vice d’appui aux entreprises de la Chambre de commerce et d’indus-trie française du Japon. Ce message expliquait la demande de Mon-sieur Maurice Goy, directeur de la Cuivrerie de Cerdon, ancienne so-ciété Main et fils devenue musée : entrer en contact avec les respon-sables de la Filature de soie de Tomioka, devenue elle aussi musée, afin de proposer une coopération entre les deux institutions. Connais-sant nos liens depuis plus de trente ans avec la ville de Tomioka et sa filature, Benoît Laureau nous suggère d’assister Maurice Goy dans sa démarche. C’est, bien sûr, avec enthousiasme que nous acceptons cette mission. Nous échangeons d’abord avec Maurice Goy de nom-breux messages et courriers, et recevons une importante documenta-tion relative au Musée de la Cuivrerie de Cerdon, à la société Main et fils et au village de Cerdon et à sa région. Convaincus, d’abord, par plusieurs documents inédits, dont en particulier le contrat entre la so-ciété Hecht Lilienthal et Main et fils, et, ensuite, par cette idée d’une éventuelle coopération dont la forme sera à définir plus tard, nous nous rendons, le 13 novembre 2013, à Tomioka revoir notre ami le di-recteur du Musée de la Filature de soie, Mikio Imai, entouré de son équipe, afin de lui exposer le projet. L’idée d’un rapprochement entre Tomioka et Cerdon séduit. Nous décidons de nous rendre en France pour rencontrer une première fois Maurice Goy à Lyon le 25 no-vembre. Passionné et chaleureux, le personnage nous envoûte par sa force de persuasion. Nous nous quittons avec le projet d’une visite à Tomioka d’une délégation de Cerdon pour le printemps de cette année.

Paul Brunat et la Filature de soie de Tomioka, grand projet d’État du gouvernement MeijiLe gouvernement Meiji conçoit son grand projet industriel avec la France : la grande fi lature moderne de Tomioka dans le département de Gumma au nord de Tokyo qui servira de modèle à vingt autres projets dans le pays. C’est Paul Brunat qui est choisi en 1870 par Eichi Shibusawa, membre du nouveau gouvernement (voir Soie et Lumières p. 123) pour diriger ce grand projet d’État. Employé par la société Hecht Lilienthal à Yokohama comme expert de soie grège, il doit quitter son poste pour devenir fonctionnaire du gouverne-ment japonais chargé de la construction et de l’organisation de la fi lature.

Avec Edmond Bastien, architecte français à l’arsenal de Yokosuka, Paul Brunat en dirige la conception ; il choisit d’installer la future fi lature dans le département de Gunma à Tomioka qui réunit toutes les exigences en eau, charbon et bien sûr en fourniture de cocons, la région étant spécialisée dans la sériciculture. Il part en France au début de l’année 1871 pour commander tous les équipements nécessaires. Il parcourt la région de Lyon visitant de nombreuses entreprises capables de fournir en temps les diverses machines. Pour les appareils à fi ler, c’est la maison Main et fi ls, du petit village de Cerdon dans le département de l’Ain, qui va être retenue.

Cerdon et la maison Main et fi lsVillage dans une vallée encaissée des contreforts du Jura sur la route de Lyon à Genève, Cerdon connaît un premier essor artisanal au XVè siècle avec l’installation d’un premier moulin à papier grâce à l’énergie de la petite rivière La Morénaz. Puis à partir du XVIIè siècle, l’activité du roulage confère à Cerdon le rôle de village-relais bien situé sur le parcours des diligences Lyon-Genève. Le passage diffi cile de la montée vers Labalme par la voie ro-maine exigeait des nuits de repos, donc des hôtels pour héberger les voya-geurs, des restaurants, des renforts d’équipage (chevaux et hommes), des charrons, des palefreniers, des maréchaux ferrants, des estaminets, des au-bergistes et des bistrots servant le vin des vignes avoisinantes. Au milieu du XIXè siècle, la malchance s’abat sur Cerdon : la voie ferrée supprime le rou-

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En haut, article du quotidien régional, Jomo Shinbun, daté du 9 janvier 2014 relatif à la découverte d’un contrat passé entre Hecht Lilienthal et Main et Fils sur l’envoi d’un technicien à la filature de Tomioka. En bas, machine à filer livrée à la filature de Tomioka par la société Main et Fils.上:富岡製糸場への技術者一名派遣に関してエシュト・リリアンタール商会とマン・エ・フィス社との間で取り交わされた契約書が発見されたことを報じる地方紙、上毛新聞1月9日付記事。下:マン・エ・フィス社から富岡製糸場に納入された繰糸器。

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ポール・ブリュナと富岡製糸場明治政府の一大構想明治政府は日本の殖産興業という壮大な計画をフランスと共に構想した。それは群馬県富岡に近代式の大規模官営製糸場を設置し、日本全国に計画されている他の二十件の製糸場の模範とすることである。この国家の一大プロジェクトの指導者選定の任にあたったのが新政府のメンバー、渋沢栄一である。1870年、エシュト・リリアンタール商会で絹生糸の目利きとして活躍していたポール・ブリュナに白羽の矢が立つ。だが、日本政府のお雇い外国人として製糸場の建設と運営を行うにあたっては、その職を辞さねばならなかった

(「絹と光」p.123参照)。横須賀造船所付建築家、エドモン・バスティアンと共にポール・ブリュナは構想を練る。彼が将来の製糸場に選んだ地は、群馬県の富岡だった。そこには水、石炭、そして無論、養蚕が盛んな土地柄だけに蚕の繭という必要な資源が全て揃っている。1871年が明けると必要な全ての機材を発注するため、ブリュナはフランスに帰国する。リヨン地方をくまなく回り、各種機械を期限内に納入してくれる企業を尋ね歩いた。繰糸器の供給元に選ばれたのは、アン県の小村に所在するマン・エ・フィス社であった。

セルドン村とマン・エ・フィス社リヨンからジュネーブに至る街道沿いのジュラの支脈に囲まれた谷間の村、セルドンは十五世紀に小規模河川、モレ

lage qui avait amené la prospérité, puis le tracé de la nouvelle route natio-nale évite la vallée, enfi n l’oïdium, le mildiou et le philloxéra anéantissent les vignes. En quelques mois, plus de 500 Cerdonnais doivent émigrer dans les villes à la recherche d’un travail. Les vignerons tenaces replantent les vignes et quelques artisans établissent leurs petites entreprises de tournage sur bois, de papeteries ou encore de cuivreries. Parmi eux, Charles-Eugène Main, chaudronnier, ancien compagnon du Devoir du Tour de France, dé-cide, avec ses deux fi ls Joseph et Jules, d’établir, en 1854, son entreprise à Cerdon dans les locaux d’un vieux moulin à papier qui fournira l’énergie né-cessaire grâce à l’installation des premières roues à aubes.

Appelés quotidiennement pour des travaux de chaudron-nerie dans les grandes usines de soiries Bonnet de Juju-rieux, la petite maison Main se voit proposer par le direc-teur de cette société Bonnet, la fabrication de la première fi lature sur banque métallique. Tous les appareils de fi la-ture de Jujurieux sont alors transformés par la maison Main et fi ls qui installe cent nouvelles bassines en cuivre posées sur platelage laiton, avec ses pots, son tuyautage et ses divers accessoires. Cette jeune entreprise acquiert vite une renommée internationale pour cette nouvelle spéciali-

té qui s’ajoute aux autres, plateaux de balances en laiton, aiguières, bouilloires, batteries de cuisine, alambics de laboratoire, articles de bains, articles pour l’Orient, pièces d’orfévrerie hôtelière. Elle installe la plupart des fi latures avec banques en laiton et bassines en cuivre qui remplacent l’antique banque en ciment avec bassines en terre. Les premiers appareils à fi ler fabriqués par l’usine de Cerdon sont installés dans les fi latures du Midi de la France, en Espagne, en Italie, en Grèce, en Syrie, et bientôt au Japon. (Note 1)

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Représentée par l’envoyé de Napoléon III, Jean-Baptiste Gros, la France signe le 9 octobre 1858 à Edo (ancien nom de Tokyo) son premier traité de paix, d’amitié et de commerce avec l’Empire du Soleil Levant. Le premier consul général de France, Duchesne de Bellecourt, arrive à Edo le 6 septembre 1859. Sur le plan économique, la France recherche d’urgence un pays partenaire capable de l’approvisionner en un produit stra-tégique : la soie grège. En effet, au milieu du XIXè siècle, l’économie du Second Empire repose sur son industrie de la soie, qui occupe la pre-mière place mondiale et dont les produits trans-formés forment le premier poste des exporta-tions. Entre 1855 et 1860, deux maladies, la pé-brine et la fl acherie, viennent ruiner et mettre en péril cette industrie séricicole. Les premières dépêches du représentant de la France à Edo confi rment bien que l’industrie séricicole du Japon pourra pallier à la pénurie qui sévit en France. Ainsi les premiers Français à débarquer dans les ports ouverts au commerce, Nagasaki, Yokohama et Hakodate, sont les soyeux de Lyon qui constatent la qualité supérieure de la soie grège du Japon comparée à celle de Chine. Ils achètent aux premières maisons de commerce japonaises autorisées à vendre le précieux pro-duit : Nozawaya, Wakao, Mitsui Bussan. Un Lyonnais, Louis Bourret, installe la première fi la-ture de soie dans le quartier français de la concession étrangère de Yokohama dès 1860, fi -lature qui hélas brûlera dans l’incendie de 1863.

La même année, la société Hecht Lilienthal et Cie devient la première société française d’import-export à s’installer à Yokohama avec son premier représentant Maurice Lejeune, se-condé en 1865 par l’expert en soie grège, Paul Brunat ; elle sera suivie par les maisons Oppenheimer, Ulysse Pila, Dourille, Robison, Meynard, Puech, Reynaud, etc.

Le deuxième représentant de la France, Léon Roches, arrivé le 27 avril 1864, originaire de Grenoble et sensibilisé au grave problème de la maladie des vers à soie en France, aidé par Mermet-Cachon et Jo.un Kurimoto, d’abord s’assure auprès du gouvernement shogunal d’un approvisionnement régulier en soie grège vers la France, puis obtient la levée de l’interdic-tion d’exportation des graines de vers à soie de l’Archipel, les seules à résister aux deux mala-dies, comme le confi rme défi nitivement en 1867 le rapport de Louis Pasteur ; les bombyx du Japon vont régénérer et sauver la sériciculture des régions de Lyon et de la vallée du Rhône. Des milliers de cartons sont ainsi exportés par les navires des Messageries Impériales qui inaugurent la ligne Marseille-Yokohama en sep-tembre 1865. (voir Soie et Lumières pp. 26 à 47)

Sous l’impulsion du 14ème shogun Tokugawa Iemochi et de Léon Roches, une relation d’inter-dépendance s’installe entre les deux pays. La France achète au Japon ses besoins en graines de vers à soie et en soie grège, soit plus de 50% de la production totale de l’Archipel. En contre-partie le Japon va demander à la France de contribuer à la modernisation du pays en appor-

tant ses compétences scientifi ques, technolo-giques et industrielles. Les importations de soie du Japon étant considérées comme straté-giques pour la France, Roches convainc facile-ment Napoléon III de répondre positivement

Contexte historique

posées sur platelage laiton, avec ses pots, son tuyautage et ses divers accessoires. Cette jeune entreprise acquiert vite une renommée internationale pour cette nouvelle spéciali-

Charles-Eugène Mainシャルル・ウジェーヌ・マン

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1- voir La Nouvelle Encyclopédie, 25 novembre 1898, revue bi-mensuelle, Chronique Industrielle, La Fabrique de cuivrerie et maillechort de MM. Main et fils, à Cerdon (Ain) – Les plateaux de balances.- Les appareils pour filatures de soie. – L’orfrèvrerie en maillechort, pp. 8 et 9.

Étiquette de la maison Hecht Lilienthal pour les ballots de soie grège. エシュト・リリアンタール商会の絹生糸用商標

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ナズ川の水力を利用した紙漉き水車が設置され、最初の手工芸発展期を迎える。十七世紀になると道路交通網が発達し、セルドンはリヨン ‒ ジュネーブ間乗り合い馬車路線上の絶好の宿場町としての役割を担うようになる。ローマ街道上の隣町、ラバルムに向かう上り坂は険しいため、旅人はセルドンで一泊を余儀なくされる。こうして、旅人を泊めるためのホテル、レストラン、人馬双方の装具補強や増員サービス、車大工、馬方(別当)、蹄鉄工、ビアパブ、料理店を兼ねた宿屋、近隣の醸造所仕込みのワインを飲ませる居酒屋等が繁盛する。十九世紀中頃、セルドンは三重の不運に見舞われる。まず、鉄道の開通により、セルドンにこれまで繁栄をもたらしてきた宿場町のインフラは不用となり、さらに新国道は谷を迂回し、挙げ句の果てにうどん粉病、べと病、フィロクセラ病によってブドウの木が壊滅的被害を受けたのである。職を求めて大都市に転出を余儀なくされる村民の数は数ヶ月間に五百人を超えた。それでもしぶとく生き残ったワイナリーがブドウの木を植え替え、数えるほどの職人が木工所、紙漉き所、あるいは銅製品製作所といった小規模企業を立ち上げる。そのなかに、フランス職工組合、ツール・ド・フランスの元加盟員で金物工のシャルル・ウジェーヌ・マンがいた。彼は1854年、二人の息子、ジョゼフ、ジュールと共に昔の紙漉き所のあった場所で金物製作所の起業を決意する。当地で初めての羽根車式発電機を設置し、必要なエネルギーはここでまかなうのである。ジュジュリユー自治体の大手絹織物工場ボネに金物加工で毎日のように呼び出されていた一小規模事業主マンは金属製の鍋台付き繰糸器を考案し、これを工場長に提案する。こうして、ジュジュリユーの町の全ての繰糸器がマン・エ・フィス社の手によって

Le contrat de coopération entre la maison Main et fi ls et la future fi lature de soie de TomiokaPaul Brunat passe plusieurs jours en novembre 1871 à Cerdon visitant les ateliers de la maison Main et fi ls. Satisfait par la qualité des appareils à fi ler que son directeur Charles-Eugène Main lui présente, il décide de passer commande de trois cents appareils à fi ler pour la future fi lature de Tomioka. Pour ce faire, il n’oublie pas son ancien employé, la société Hecht Lilienthal, à qui il donne les pouvoirs pour passer offi ciellement commande et organi-ser l’exportation vers le Japon ainsi que le délicat transport jusqu’à Tomioka dans des délais très serrés. Le contrat en plusieurs articles est négocié entre la société Hecht Lilienthal et la maison Main et fi ls sous la responsabilité de Paul Brunat dans les termes suivants (voir illustration ci-dessous) et signé le 6 décembre 1871 à Lyon :

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aux multiples demandes du shogun Iemochi : c’est d’abord l’immense projet de l’arsenal de Yokosuka, chantier de constructions navales, projet dirigé par le jeune ingénieur du génie maritime, Léonce Verny, assisté d’une cinquan-taine d’ingénieurs et de spécialistes qui arri-vent début 1866. (voir Soie et Lumières pp. 106 à 121) Des canons dernier cri sont aussi livrés à l’armée du shogun.

La France envoie une première mission mi-litaire de l’armée de terre (artillerie, cavalerie et infanterie) dirigée par le capitaine Chanoine, composée de 17 offi ciers et sous-offi ciers, pour moderniser l’armée du shogun. (voir Soie  et Lumières pp. 52 à 77)

Le nouveau gouvernement de Meiji conti-nue dès 1871 à faire appel à son partenaire privi-légié, la France : les ingénieurs français poursui-vent la construction de l’arsenal de Yokosuka jusqu’en 1876, une deuxième mission militaire arrive pour dix années en 1872 composée de cin-quante offi ciers et sous-offi ciers qui fondent l’École militaire sur le modèle de Saint-Cyr, et qui installent les fondements de l’industrie d’armement du Japon. (voir Sabre  et  Pinceau, pp. 10 à 75)

1858年10月9日、ナポレオン三世の特命を帯びたジャン=バティスト・グロを団長とするフランス使節団は、江戸で日本と第一次修好通商条約を取り交わす。初代フランス総領事デュシェヌ・ド・ベルクールは1859年9月6日に江戸入りする。フランスは緊急の課題を抱えていた。それは自国の経済、貿易にとって戦略的な製品、絹生糸の供給能力のある相手国を見つけ出すことである。なぜなら、十九世紀半ば以降、第二帝政の経済は絹産業に強く依存していたからである。同国の絹産業は世界第一位の座に上り詰め、この分野での各種加工品は輸出品目の第一位を占めた。ところが1855年から1860年まで、微粒子病、硬化病という蚕の二大病が大流行し、蚕糸産業を壊滅的危機に陥れる。

フランス総領事が江戸から本国に送った外交文書の第一信は、日本の蚕糸産業がフランスの逼迫状況を必ずや打開してくれるであろうというものだった。こうして、外国人に開かれた長崎、横浜、箱館の三港からいち早く日本に上陸したフランス人は、リヨンの絹商人であった。彼等は日本の生糸が中国産のものよりも上質であることを確認する。幕府からこの貴重な商品の販売を許された日本の一流商社、野沢屋、若尾、三井物産が彼等の買い付け先となった。リヨン出身のルイ・ブーレは日本国内では初の西洋人資本の製糸場を1860年に横浜外国人居留地内に開業していたが、あいにく1863年に火事で焼失してしまう。同年、エシュト・リリアンタル社がフランス初の貿易商社として横浜に開業する。初代支配人にはモーリス・ルジュヌが就任し、1865年からは生糸の鑑定人、ポール・ブリュナが加わり、脇を固めた。その後、オッペネメール商会をはじめ、ユリス・ピラ、ドゥリーユ、ロビゾン、メナール、ピュエッシュ、レノー等の商社が続々と参入する。

1864年4月27日に着任した第二代駐日フランス公使、レオン・ロッシュはグルノーブル出身で、フランス国内に蔓延する蚕の伝染病の深刻さを認識していた。そこでメルメ・カション、栗本鋤雲の助けを借りて幕府に陳情し、まずは絹生糸をフランスが安定的に調達できるよう言質を取り付け

る。次に蚕の二大病に唯一耐性を示す日本産蚕の卵、蚕種(さんしゅ)の輸出に関する幕府の禁令を解いてくれるよう訴える。事実、ルイ・パスツールは1867年発表の報告書で

「リヨン、ヴァレ・デュ・ローヌ地方の蚕糸産業を再生、救済できるのは日本産のカイコガだけ」と断言している。こうして、何千箱という蚕種が1865年9月に開通したメッサジュリ・アンペリアルのマルセイユ・横浜間定期航路の郵船に載せられて、フランスへと輸出されていった。(「絹と光」p.26-47参照)

第十四代将軍、徳川家茂とレオン・ロッシュのてこ入れにより、両国に相互依存関係が成立する。フランスは日本から蚕種と生糸という、なくてはならない商品を調達する。これは日本の総生産量の実に五割を超えている。その見返りとして日本は、科学、技術、産業ノウハウの提供を通じて国の近代化を後押しして欲しいとフランスに要求する。家茂からの要求は複数に及んだが、日本産絹の輸入はフランスにとって戦略的とみなされたため、レオン・ロッシュはさほど苦もなくナポレオン三世を説き伏せ、前向きな返答を取り付けることができたのである。家茂の願いへのフランスの答え、中でも真っ先に挙げられるのが海軍造船所の建設という巨大事業である。用地は横須賀、陣頭指揮をとる首長には若手技師、レオンス・ヴェルニーが選ばれた。彼は約五十人の技師、専門家らを従え1866年初頭に来日する(「絹と光」p.106-121参照)。最新式の大砲も将軍の軍隊に納入された。

フランスは陸軍(砲、騎、歩の各兵科)を対象とした第一次遣日軍事顧問団を派遣する。シャノワーヌ大尉団長以下、士官・下士官十七人によって構成され、将軍の軍隊の近代化をその使命とした(「絹と光」p.52-77参照)。

明治新政府は1871年から再びフランスを特権的パートナーに指名する。横須賀造船所の建設を行っていたフランス人技師らは、引き続きこれに従事することとなり、1876年に帰国した。1872年には五十人の士官、下士官から成る第二次軍事顧問団が十年の期限で来日し、サンシールを手本にした陸軍士官学校を創設するとともに日本の武器産業の礎を築いた(「筆と刀」p.10-75)。

Contrat signé entre Hecht Lilienthal et Main et Fils. エシュト・リリアンタール商会とマン・エ・フィス社との間で取り交わされた契約書

歴史背景

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CES FRANçAIS du JAPON 日本のフランス人たち

« Entre les soussignés Hecht Lilienthal et Cie, négociant demeurant à Lyon, 3 rue du Garet, d’une part,et Messieurs Main et fils, constructeurs de machines demeurant à Cerdon (Ain),d’autre part,Il a été expliqué ce qui suit :Le gouvernement japonais dans le but d’améliorer la soie du Japon, ayant décidé la création d’une filature à l’Européenne à trois cents bassines et a confié l’organisation et la gérance de cette usine à Monsieur Paul Brunat et a chargé Messieurs Hecht Lilienthal et Cie d’engager pour son compte en Europe le personnel dont Monsieur Brunat aura besoin. Tous pouvoirs nécessaire ont été conférés soit à Monsieur Brunat soit à Messieurs Hecht Lilienthal et Cie par un traité conclu et signé à Yédo le 29 novembre 1870 et régulièrement enregistré à la Chancellerie du Consulat de France à Yokohama. Dans cet état, Monsieur Brunat ayant confié à Monsieur Jouffray cadet et fils la construction de la dite filature, Monsieur Jouffray a dû s’engager d’envoyer des ouvriers à Yokohama, capables de monter sur les lieux mêmes cette filature.Monsieur Jouffray, ayant confié une partie des constructions à Messieurs Main et fils, a fait des ouvertures à ces derniers qui envoient un de leurs ouvriers au Japon. Il a été fait les conventions suivantes :

Article I.Messieurs Main et fils envoient à Tomioka un ouvrier dont ils sont complètement sûrs et qui, sous les ordres et sous la direction de Monsieur Brunat, doit rester tout le temps au Japon pour monter la filature et ne doit quitter le Japon que quand elle est en marche et que Monsieur Brunat lui signifie que sa mission est terminée.

Article II.L’ouvrier partira par la malle française de la première quinzaine de janvier 1872, il aura droit à un passage de cabine de deuxième classe sur les paquebots pour l’aller et 

le retour.L’ouvrier sera logé par la filature ; quant à la nourriture, elle lui sera donnée gratuitement par la filature comme aux autres employés de l’usine pendant trois mois. Après ce délai il devra se nourrir lui-même, il lui sera alloué à cet effet une indemnité dont le chiffre sera basé sur la moyenne des dépenses que la filature aura faites pour la nourriture des employés pendant les trois mois d’essai.

Article III. Messieurs Main et fils s’engagent que leur ouvrier remplira loyalement et consciencieusement l’emploi qui lui a été confié et à y consacrer tout son temps et ses soins. Si pour sa convenance particulière, il s’absentait plus de quatre jours sans l’autorisation de Monsieur Brunat, il subirait pour la première fois une réduction proportionnelle de ses appointements et en cas de récidive, il serait renvoyé sans indemnité et sans avoir droit à aucun frais de rapatriement. De même s’il quittait son poste avant d’avoir monté la filature et sans y être autorisé par Monsieur Brunat, les appointements de l’ouvrier seraient perdus et il n’aurait pas droit aux frais de retour.

Article IV.Si pour des raisons imprévues et absolument indépendantes de la volonté de l’ouvrier de Messieurs Main et fils, et de son travail, le gouvernement japonais venait à le congédier avant l’expiration du présent contrat, le gouvernement japonais devra payer à Messieurs Main et fils ce qui leur est dû jusqu’au jour du départ de l’ouvrier ainsi que ses frais de retour en France.

Article V.En cas de maladie, les frais de médecins et les médicaments ordonnés seront à la charge de la filature. En cas d’incapacité de travail par suite de maladie, le présent contrat sera résilié mais Messieurs Main et fils auront droit aux appointements de l’ouvrier jusqu’au jour de son renvoi et aux frais de rapatriement de 

ce dernier.

Article VI.Messieurs Main et fils recevront pour l’envoi de leur ouvrier un appointement de cent piastres mexicaines par mois pour tout le temps de son séjour au Japon. Cet appointement courra du jour de son embarquement et ne cessera que le jour de son arrivée à Marseille. Les deux tiers de son appointement ne sont exigibles qu’à l’arrivée de l’ouvrier à Marseille ; c’est à ce moment que Messieurs Hecht Lilienthal et Cie le payeront entre les mains de Messieurs Main et fils. Quant au dernier tiers, soit environ trente cinq piastres par mois, elles seront mises mensuellement à la disposition de l’ouvrier désigné par Messieurs Main et fils et auquel il donnera pouvoir pour toucher cette somme.

Article VII.Le présent engagement dont les conditions ont été librement discutées et exécutées d’après le traité du 29 novembre 1870 est fait pour une durée qui aujourd’hui ne peut pas être fixée mais qui commencera comme il a été dit dans l’Article II le jour de l’embarquement de l’ouvrier désigné et cessera probablement dans un an.

Article VIII.Pour statuer sur  toutes difficultés qui pourraient surgir pour l’interprétation ou l’exécution du présent contrat, les parties sont d’accord de s’en rapporter à la décision du Tribunal consulaire de Yokohama qui sera seul compétent et qui jugera en dernier ressort.

Article IX.Aux présentes, intervient Monsieur Paul Brunat en sa qualité d’organisateur et de Directeur de la filature lequel ratifie et approuve le présent contrat.Ainsi convenu pour être exécuté de bonne foi.Fait et signé en triple à Lyon Le 6 décembre 1871Signataires : Main et Fils et Hecht Lilienthal. »

D ans ce contrat, Paul Brunat fait inter-venir la maison Main et Fils sur deux missions  : d’une part, fourniture de trois cents machines à filer et, d’autre part, détachement d’un technicien

compétent capable de monter ces machines et de les faire marcher. Le nom du technicien qui sera envoyé au Japon n’est malheureusement pas indiqué. Cependant grâce aux documents d’archives de la maison Main et Fils, classés par Maurice Goy, no-tamment le Registre du Personnel, nous pouvons affirmer aujourd’hui qu’il s’agit bien de Jules Chatron, né le 30 avril 1845 dans un petit village près de Cerdon (Ain), entré chez Main et fils en 1855 et parti au Japon en janvier 1872. De plus, le Registre du Personnel de la Filature de Tomioka nous permet également d’appuyer cette affirma-tion, dans lequel est indiqué : Jules Chatron, âgé de 27 ans (ce qui correspond parfaitement à son âge) arrive le 12 février 1872 et rentre en France le 25 novembre de l’année suivante, avec un salaire de 100 dollars (comme précisé dans le contrat ci-contre). La confrontation des documents japonais et français nous permet de résoudre une ancienne et longue énigme. (Note 2)

Ce contrat rappelle les contrats actuels des in-génieurs des équipementiers automobile qui vont résider pendant plusieurs mois au centre de re-cherche et de développement du constructeur au-tomobile japonais pour terminer la mise au point du produit commandé. (À SUIVRE)

2- Voir la liste des employés français de Tomioka fournie par Mikio Imai ; voir Sawa Mamoru : Tomioka seishijo no oyatoi furansujin, Les employés français de la Filature de soie de Tomioka in Chiba keiai keizai daigaku kenkyu renshu No. 20, décembre 1981, pp.193 à 216).

Tarif des articles pour l’Orient de la société Main et Fils.マン・エ・フィス社の中近東向け製品価格表

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ポール・ブリュナはこの契約書の二つの使命に関してマン・エ・フィス社を介在させている。繰糸器三百釜の供給と、これを組み立て、作動させることのできる技術者の派遣であるが、モーリス・ゴワ氏が分類したマン・エ・フィス社所蔵の古文書、なかでも従業員名簿によって、この技術者が1845年4月30日、アン県セルドンに近い小村で生まれ、1855年、27歳でマン・エ・フィスに入社し、1872年に渡日したジュール・シャトロンであることが確認できた。さらに、富岡製糸場の従業員名簿のジュール・シャトロンに関する記述もこれの裏付けとなった。1872年2月12日、27歳(彼の年齢と完全に一致する)で着任し、フランスに翌年11月25日に帰国したことが確認できる。給与は契約書に記載した通り月額百ドル。日仏双方の資料を突き合わせることによって、長年の謎がようやく解けた。(注2)

この契約書は、現代の自動車部品会社の技師が日本の自動車製造会社の研究所に数カ月間滞在し、受注製品の調整を完了させる際に取り交わす契約書に似ている。(続く)

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1. 隔月刊雑誌「ラ・ヌーヴェル・アンシクロペディ」1898年11月25日号参照、産業史、セルドン村(アン県)、マン・エ・フィスの銅および洋白加工所、計量台 ‒ 絹製糸用器具 -洋白製貴金属細工p.8-9)

2. 今井幹夫氏提供お雇いフランス人リスト参照、澤護「富岡製糸場のお雇いフランス人」、千葉敬愛経済大学研究練習第20号」1981年12月、p.193-216)

作り替えられることとなる。同社はさらに水入、配管、その他付属品を取り付けた真鍮製の台座に据え付けた銅製釜を百釜、新規で設置する。この創業間もないベンチャー企業は、黄銅製計量台、水差し、やかん、炊事用具一式、実験用蒸溜器、浴室用具、中近東向け備品、ホテル用貴金属細工等の既存分野以外に、この新規参入した専門分野で瞬く間に国際的名声を得るのである。ほとんどの製糸工場の旧式のセメント製作業台と素焼き製釜が、同社の真鍮製の鍋台繰糸器と入れ替わった。セルドン社製の初期の繰糸器は南フランス、スペイン、イタリア、ギリシャ、シリアに導入され、間もなく日本でも導入されることとなる。

(注1)

マン・エ・フィス社と将来の富岡製糸場との事業協力契約ポール・ブリュナは1871年11月にマン・エ・フィス社の工房群を何日かかけて回っている。事業主シャルル・ウジェーヌ・マンが提案する繰糸器の性能に満足したブリュナは、富岡製糸場のために三百釜の繰糸器を発注する。この際、ブリュナは自分の元雇用主、エシュト・リリアンタール商会への恩義を忘れておらず、同社に正式な発注、日本への輸出手配、富岡までの輸送の権限を与えている。ただし、製品は非常に繊細、しかも日程は非常に立て込んでいる。契約書はポール・ブリュナの責任の下で、エシュト・リリアンタール商会とマン・エ・フィス社との間で右記の条件にて交渉され(前頁挿絵参照)、1871年12月6日、リヨンで署名された。

Tableau du prix de revient d’une filature de 100 bassines de filage. 繰糸器100釜装備の製糸場の製造原価計算表

仲買人にしてリヨン、ガレ通り三番に所在する下記署名人、エシュト・リリアンタール商会を一方の当事者とし、機械製作業者にしてセルドン(アン県)に所在するマン・エ・フィス社をもう一方の当事者とし、下記のように経緯が説明された:日本政府は、日本産絹の品質向上のため、繰糸器三百釜を配備したヨーロッパ式製糸場の創設を決定し、当該工場の編成及び運営をポール・ブリュナ氏に委託し、エシュト・リリアンタール商会には、ブリュナ氏に代わり、同氏が必要とする人員をヨーロッパで雇用する任を与える。必要な一切の権限は、1870年11月29日、江戸にて締結され、在横浜フランス領事館事務室に定期的に登録される条約によってブリュナ氏及びエシュト・リリアンタール商会に付与されるものとする。こうした状況において、ブリュナ氏はジュフレー・カデ・エ・フィス社に当該製糸器の組み立てを委託していたため、ジュフレー氏は現地で製糸器を組み立てる能力のある作業員を横浜に派遣する約束をしなければならなかった。ジュフレー氏はかかる組み立て業務の一部をマン・エ・フィス社に委託していたため、同社に協力を申し入れ、同社は自社作業員の一人を日本に派遣することとなった。以下の合意書が作成された。

第一条マン・エ・フィス社は全面的に信頼できる作業員一名を富岡に派遣するものとし、当該作業員はブリュナ氏の命令、監督の下、製糸器組み立てのため、いつ何時でも日本国内に待機しておらねばならず、また製糸器が作動中であり、かつ、ブリュナ氏より当人の使命は完了したと明確に申し渡しのない限り、日本を離れてはならない。

第二条作業員は1872年1月の第二週までにフランスの客船で出発するものとし、往路も復路

も二等船室を利用できるものとする。作業員の居所は製糸場より与えられるものとする。食事に関しては、最初の三ヶ月間は他の工場従業員と同様に製糸場から無料で支給されるものとする。当該期間を過ぎると食事は自ら工面しなければならない。そのため、食事手当が支給されるが、その金額は、三ヶ月の試用期間中に製糸場が従業員らの食事に出費した金額の平均値に基くものとする。

第三条マン・エ・フィス社は自社の作業員が、委託された職務を忠実、かつ誠意を以て遂行し、己の全ての時間と注意力を仕事に捧げることを保証する。特に作業員自身の都合にてブリュナ氏の許可なく四日以上欠勤する場合、それが初めての場合は、相応分の金額が給与から差し引かれるものとするが、再発の場合は、解雇手当も、帰国費用も一切受け取る資格なしに帰国させられるものとする。 同様に、製糸器を組立てず、かつ、ブリュナ氏の許可を得ず持ち場を離れた場合、作業員の給与は支払われず、帰国費用を受ける権利も失うものとする。

第四条予期せぬ、かつ、マン・エ・フィス社作業員およびその仕事とは全く関わりのない事由により、日本政府が本契約書の満了前に当該作業員を解雇する場合、日本政府はマン・エ・フィス社に、当該作業員の離日までに同社が負う負債及び当該作業員のフランスへの帰国費用を支払わなければならない。

第五条罹病の場合、医師費用、処方薬剤費用は製糸場が負担するものとする。罹病の後、労働不能となった場合、本契約書は解除されるが、マン・エ・フィス社は当該作業員が本国へ送り返されるまでの給与、及び帰国費用の支払いを受ける権利を有する。

第六条マン・エ・フィス社は自社の作業員を派遣するにあたり、一月当たり百メキシカンピアストル(ドル)を受け取る。給与は作業員が

(日本行き)客船に乗船した時に発生し始め、マルセイユに帰還するまで発生し続けるものとする

給与の三分の二は作業員のマルセイユ到着時に請求可能となり、この際、エシュト・リリアンrタール商会はこれをマン・エ・フィスに支払うものとする。残りの三分の一、すなわち月額約三十五ピアストルは、マン・エ・フィス社が指名する作業員に月々支給されるものとしエシュト・リリアンタール商会は作業員に当該金額を受け取る権限を与えるものとする。

第七条本契約書の文言は自由に討議され、1870年11月29日付条約に従って執行されるものとするが、その存続期間は現時点ではまだ確定できない。第二条に述べたように、作業員の乗船日に始まり、おそらく一年後に終了する可能性が高い。

第八条本契約書の解釈、執行をめぐり生じるあらゆる問題を解決すべく、両当事者は横浜領事裁判所を唯一の管轄法廷とし、その裁定を最終裁定として仰ぐものとする。

第九条本契約書にはポール・ブリュナ氏が製糸所開業準備人および支配人の資格で介入し、同氏が本契約書の改訂及び承認を行うものとする。かくして信義誠実の原則に則り合意、締結された。リヨンにて原本三部作成署名1871年12月6日署名人:マン・エ・フィスとエシュト・リリアンタール商会