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Boréal Gilles Archambault UN PROMENEUR EN NOVEMBRE Nouvelles Extrait de la publication

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Page 1: Un promeneur en novembre · chauffeur de quelques ministres, je vis dans un appartement du Vieux-Longueuil. Seul la plupart du temps. Des jours entiers sans sortir. N’était la

Boréal

Gilles ArchambaultUn promeneUr en novembre

Nouvelles

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Les Éditions du Boréal4447, rue Saint-Denis

Montréal (Québec) h2j 2l2

www.editionsboreal.qc.ca

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u n p r o m e n e u r e n n o v e m b r e

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du même auteur aux éditions du boréal

romans

À voix basse

Les Choses d’un jour

Courir à sa perte

De l’autre côté du pont

La Fleur aux dents

La Fuite immobile

Les Maladresses du cœur

Nous étions jeunes encore

Parlons de moi

Les Pins parasols

Les Rives prochaines

Le Tendre Matin

Une suprême discrétion

Un homme plein d’enfance

La Vie à trois

Le Voyageur distrait

nouvelles

Comme une panthère noire

De si douces dérives

Enfances lointaines

L’Obsédante Obèse et autres agressions

L’Ombre légère

Stupeurs et autres écrits

Tu ne me dis jamais que je suis belle

récit

Un après-midi de septembre

chroniques

Chroniques matinales

Dernières Chroniques matinales

Nouvelles Chroniques matinales

Les Plaisirs de la mélancolie

Le Regard oblique

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Gilles Archambault

u n p r o m e n e u r e n n o v e m b r e

nouvelles

Boréal

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© Les Éditions du Boréal 2011

Dépôt légal: 1er trimestre 2011

Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Diffusion au Canada: DimediaDiffusion et distribution en Europe: Volumen

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Archambault, Gilles, 1933-

Un promeneur en novembre

isbn 978-2-7646-2080-9

I. Titre.

ps8501.r35p76 2011 c843’.54 c2010-942514-6

ps9501.r35p76 2011

isbn papier 978-2-7646-2080-9

isbn pdf 978-2-7646-3080-8

isbn epub 978-2-7646-4080-7

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Un promeneur en novembre

Je suis devenu le petit homme qui va au cimetière un soir de novembre.

dino buzzati à Yves Panafieu, dans Mes déserts, entretiens

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Il n’y a pas tellement longtemps, il arrivait encore qu’on me fasse remarquer que j’étais trop impres-sionnable. Je n’en tirais aucune gloire, loin de là. Plutôt embêté de voir qu’un rien me faisait rougir, j’avais la larme facile, je perdais pied trop aisément.

Les années venant, on semble me trouver moins gênant sous ce rapport. Il faut dire que je sors peu. Après avoir été pendant vingt-trois ans chauffeur de quelques ministres, je vis dans un appartement du Vieux-Longueuil. Seul la plupart du temps. Des jours entiers sans sortir. N’était la visite hebdomadaire de la femme de ménage, je serais des jours entiers sans desserrer les lèvres. Quand la situation est intenable, je vais toquer à la porte de Mme Durand. Elle m’inonde de propos auxquels je finis par trouver de l’intérêt. Je sais qu’elle déteste les hommes. Elle n’en a connu qu’un, un vaurien à son dire qui l’a abandonné enceinte, il y a bien quarante ans. Son fils ne vaut guère mieux qui ne lui donne aucun signe de vie

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depuis longtemps. Les hommes, tous pareils, sauf moi évidemment, puisque je m’occupe d’elle. À vrai dire, je me contente de faire ses courses les jours où ses varices la font trop souffrir. De temps à autre, je lui offre des fleurs. Vous ne vous ennuyez jamais? me demande-t-elle souvent. Je réponds n’importe quoi. Mme Durand ne comprendrait pas qu’on perde le goût des aveux. Ce n’est pas à elle que je confierais mes petits secrets. Je n’ai plus en tête certaines incongruités auxquelles mon travail m’a habitué. Des mœurs politiciennes, je n’ai à peu près rien retenu. Qu’un ministre m’ait demandé de le conduire au Hilton de Québec en général le lundi soir et que j’aie dû le reconduire vers deux heures du matin à son domicile, où devait l’attendre l’épouse qu’il affichait volontiers à la télévision, ne me regardait pas. Non, c’est plu-tôt des relents de ma sensibilité qu’il s’agit.

Que dirait Mme Durand si je lui disais que je n’ai jamais été aussi ému que le jour où j’ai vu ma fille pour la première fois à l’hôpital. Cléa a été dès sa naissance une magnifique enfant. Nous l’avions baptisée ainsi en hommage à Lawrence Durrell. Je m’étais marié très jeune. Vingt ans. Andrée, quelques mois de moins. J’étais amoureux fou et je n’imaginais pas qu’il fût possible de vivre sans elle. Autour de nous, on se mariait moins, on s’unissait

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pour quelques années, je ne voulais pas de ce genre de pacte. Je me plaisais à dire que si Andrée me quittait, je me flamberais la cervelle. Lorsque, vingt ans plus tard, elle m’annonçait son désir de divor-cer, je ne l’ai pas crue. Cléa venait d’entrer à Poly-technique. Andrée publiait des romans à succès, je n’étais toujours que chauffeur. Andrée ne m’en fai-sait pas reproche, mais je sentais qu’elle en était un peu gênée. Il a suffi d’un voyage au Salon du livre de Paris pour qu’elle s’amourache d’un éditeur américain. Leur liaison n’a duré que huit ou neuf mois. Après cet intervalle, elle n’a pas souhaité que nous reprenions la vie commune. Si je racontais tout ça à Mme Durand, elle me dirait probable-ment que les femmes savent pardonner et se faire pardonner. À son avis, il suffirait sans doute que je fasse signe à Andrée pour que tout reprenne entre nous. Comment lui dire que c’est plutôt le silence de ma fille qui me pose problème? Je ne vois Cléa qu’une fois par an à peu près. À chaque occasion, elle me paraît distante. Je l’invite au restaurant. Nous parlons peu. À peu près jamais de choses que j’ai à cœur.

Dans ma vie, outre Mme Durand, il y a mon père. Il m’appelle tous les jeudis après-midi. Dans dix minutes au plus tard, j’entendrai sa voix éraillée. Il n’est plus très jeune. Mme Durand me dit

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souvent que j’ai de la chance de pouvoir compter sur sa présence. Son père, elle l’a peu connu, mort lorsqu’elle avait cinq ans. J’ai tenté de lui expliquer que le mien ne m’apporte que des soucis, elle ne m’écoute pas. On n’a qu’un père, répète-t-elle. Par-fois, quand je me promène dans les rues du quar-tier, je me dis qu’il ne serait pas mauvais que j’ap-prenne son décès. Il deviendrait une ombre qui s’ajouterait à celles qui peuplent déjà mon univers. Ne dites pas cela, vous le regretterez à sa mort, me rappelle chaque fois Mme Durand.

Je sais que mon père s’ennuie dans sa mai- son de retraite. S’il n’était pas ce qu’il est, je serais plein de compassion à son égard. Un cœur tendre, j’ai un cœur tendre, même Andrée en convenait. C’était même pour cette raison qu’elle m’avait choisi. Tu as toujours la larme à l’œil quand tu vois un film qui te touche, m’avait-elle dit un jour que nous avions vu La Vieille Dame indigne de René Allio. Elle me connaissait très peu, nous étions ensemble depuis un mois peut-être. Combien d’années s’était-il écoulé avant qu’elle se détache de moi pour cette raison même? Trop sensible, j’étais trop sensible. Une faiblesse, selon elle. Son éditeur américain n’était pas de la même eau. Quel genre de livres publiait-il? Je ne l’ai jamais su.

— Je ne te dérange pas trop?

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Chaque fois le même cérémonial. Il n’attend jamais ma réponse pour dérouler sa litanie. Dans un premier temps, il va se plaindre des divers maux physiques qui l’accablent, la prostate, le foie, le rein. Il faut le comprendre, il est vieux, insiste toujours Mme Durand, vous connaîtrez ce genre d’ennuis, vous aussi. Pour l’heure, ce n’est pas le cas. Il ne manque jamais de me réclamer des sous. La der-nière fois, c’était pour l’achat d’un tricot. Il avait froid, comment lui refuser? Une croisière sur le Saint-Laurent est organisée parmi les vieux, il aimerait bien se distraire un peu, sa vie est si monotone. Et la mienne, donc! Mais il s’accroche tant que je finis par céder. Pourquoi ne s’adresse-t-il pas à mon frère? Gérard est comptable agréé, il vit du côté de Westmount. Seulement mon père n’ose pas le déranger, ce n’est qu’à moi qu’il se plaint.

— J’ai bien reçu ton chèque. Chaque fois que j’allume la radio, je pense à toi. Pour ce qui est des CD, tu sais, ce n’est pas très utile pour moi. Mais enfin, tu croyais bien faire.

Il entreprend de me décrire l’appareil qu’il a choisi dans un catalogue Sears. J’ai la tête ailleurs. Il s’en aperçoit, n’en continue pas moins.

— Tu vis toujours seul?Combien de fois ne m’a-t-il pas posé la ques-

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tion? Occasion rêvée pour me dire que je suis sau-vage, que j’ai mauvais caractère, car autrement Andrée m’aurait-elle laissé tomber?

— Au moins tu as ta vieille cinglée pour t’écouter quand tu n’en peux plus de monologuer.

Il n’a jamais vu Mme Durand. J’ai eu le tort de lui en parler quelquefois. Il ne comprend pas qu’elle ne vive pas en maison de retraite comme lui. Elle a à peu près son âge.

— Je n’ai plus de cigarettes. J’ai bien essayé de ne plus fumer. C’est difficile. Il faudrait pourtant que je me raisonne. Le tabac coûte cher.

De toute évidence, il s’attend à ce que je lui envoie un autre chèque. Il devient de plus en plus avide. Est-il en train de thésauriser sur mon compte? Maman l’accusait parfois de faire des économies sordides. Quand il m’interroge sur mes années à Québec, il ne manque jamais de me poser des questions au sujet des cadeaux que je pouvais recevoir. Les politiciens étaient-ils généreux, ache-taient-ils mon silence par de petites enveloppes? J’ai toujours été muet à ce sujet. D’ailleurs, je n’ai jamais été tenté de lui confier quoi que ce soit.

— Mon garçon, j’ai quelque chose d’un peu gênant à te dire. Je ne voudrais pas que tu le prennes en mauvaise part. Cléa vient me voir deux ou trois fois par mois. Elle ne voulait pas que je t’en

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parle. Elle craint que ça te fasse de la peine. Une belle fille, Cléa, et gentille avec ça. Elle ressemble un peu à Andrée, le même nez, les mêmes yeux noirs. Rien de toi, elle n’a rien de toi.

Qu’ai-je trouvé pour rompre la communica-tion? Je ne sais plus. Il y a dix minutes de cela. J’ai descendu le plus discrètement possible l’escalier, je ne voulais surtout pas que Mme Durand m’inter-cepte. Il lui arrive de plus en plus fréquemment de chercher à me parler. La pauvre femme s’en-nuie. Je ne suis pas en état de l’aider.

Ainsi, Cléa se rend à la maison du vieux de façon régulière. Quel genre de conversation peut-elle soutenir avec son grand-père? Il y a belle lurette qu’il s’est retranché de la vie, qu’il n’a plus d’intérêt que pour la dégradation progressive de son corps. Comment a-t-elle appris qu’il se trou-vait là, justement? Il y a aussi peu que deux ans, il vivait encore dans son appartement miteux du boulevard Saint-Joseph. Le voyait-elle déjà? Le vieil homme est demeuré évasif, satisfait, j’en jure-rais, de constater mon étonnement. S’il ne s’était pas retenu, il m’aurait peut-être appris que Cléa ne se sentait pas tout à fait à l’aise avec moi, qu’elle me trouvait ennuyeux. Il ne s’était pas gêné à l’époque pour me dire que si Andrée m’avait quitté, c’était à cause de mon manque de personnalité. À son avis,

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je n’avais rien du dynamisme de mon frère. Avoir frayé pendant des années avec des ministres et des gens influents, et se contenter d’être chauffeur de limousine. Avec un peu de dynamisme, un peu d’entregent, j’aurais observé, j’aurais grimpé les échelons, j’aurais fait de la politique. Et Andrée n’aurait pas songé à s’éclipser.

L’émotion me rend facilement muet. Je n’ai rien su répliquer à mon père. Mes propos, je les balbutiais. Il s’est sûrement rendu compte que son coup avait porté. Pourquoi agit-il ainsi? Est-ce de la méchanceté, de l’inconséquence? Je l’ignore. Je sais toutefois que je suis détruit. Détruit, on le devient peu à peu. Pour cela, il suffit de vivre. Les quelques personnes que je croise et qui me voient marcher lentement sous la pluie fine qui com-mence à tomber me prennent peut-être pour un sans-abri. J’en ai l’apparence, je n’apporte plus aucun soin à mes vêtements depuis des mois. On me jette parfois un regard méfiant. Tout juste si on ne m’allonge pas une pièce. Non, pourtant, je ne fais pas la manche.

Je serais plutôt à m’interroger sur la pater- nité. Je n’oublie jamais que je n’ai été père que parce qu’Andrée voyait dans la procréation l’abou-tissement normal de notre amour. Je me suis laissé convaincre. Elle n’a pas eu besoin de parler,

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Andrée. Tout son corps réclamait la présence de Cléa. J’ai été emporté dans un mouvement. Ce que j’ai pu aimer cette enfant! À ma façon sans doute, qui n’était pas la bonne. Andrée me l’a-t-elle assez reproché, je suis maladroit.

La pluie ne cessera pas. Peut-être même se transformera-t-elle en neige. J’ai trop marché. Il est temps de rentrer. Je vais hâter le pas. Avec un peu de chance, il y aura de la lumière chez Mme Durand.

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Table des matières

Un promeneur en novembre 7

Angoisse 19

L’anniversaire de grand-mère 31

Une fragile immortalité 45

Le jardinier 55

Rien à fêter 69

Encore quelques pas 81

Un dimanche matin 93

Un couple 107

Le chagrin des autres 119

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Gaston Miron, c’est dans ton répertoire? 131

Du bœuf braisé, ça te dit? 143

Le charme de Sébastien 157

Perdre 171

Un heureux événement 183

Le cri des trains de nuit 191

Dans le silencieux automne 203

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crédits et remerciements

Les Éditions du Boréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour ses activités d’édition et remercient le Conseil des Arts du Canada pour son soutien financier.

Les Éditions du Boréal sont inscrites au programme d’aide aux entreprises du livre et de l’édition spécialisée de la SODEC et bénéficient du programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres du gouvernement du Québec.

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mise en pages et typographie: les éditions du boréal

achevé d’imprimer en janvier 2011 sur les presses de l’imprimerie gauvin

à gatineau (québec).

Ce livre a été imprimé sur du papier 100% postconsommation,

traité sans chlore, certifié ÉcoLogo

et fabriqué dans une usine fonctionnant au biogaz.

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Boréal

Un promeneur en novembre« Je sais que je suis détruit », se dit un vieil homme qui se promène dans les rues de Montréal un jour de novembre. « Détruit, on le devient peu à peu. Pour cela, il suffit de vivre. »

Les dix-sept nouvelles qui composent ce recueil sont autant de variations sur cet unique thème, cette unique vérité que l’auteur emprunte à Miguel Torga : « Exister, c’est perdre, petit à petit. » Et perdre, c’est être seul, de plus en plus. Pourtant, nul désespoir dans ces pages, pas même de révolte ni de cynisme. Plutôt, l’acceptation lucide et modeste de l’inévitable, forme ultime de la dignité et de la beauté. Car chaque personnage a beau éprouver pour lui-même le sentiment (la certitude) de sa propre défaite et de la solitude grandissante où l’existence l’a jeté, cette défaite et cette solitude n’empêchent pas que subsiste toujours, quelque part, une dernière lueur, une dernière tendresse, un dernier souvenir de bonheur. La destruction est inéluctable, certes, l’ironie de la vie est tantôt cruelle, tantôt risible, mais il arrive aussi que le naufrage ne soit pas sans douceur...

Né à Montréal en 1933, lauréat du prix David en 1981 et du Prix du Gouverneur général du Canada en 1987, Gilles Archambault est devenu, grâce à la trentaine de romans, recueils de nouvelles, chroniques et autres écrits qu’il a publiés, le créateur de l’une des œuvres les plus singulières et les plus attachantes de la littérature québécoise contemporaine.

ISBN 978-2-7646-2080-9 imp

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22,95 $18 e Boréal

ArChAMBAULTUn promeneur

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