interview franck - chauffeur poids lourd chez transvoirie

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8 Franck Vieille, CHAUFFEUR POIDS LOURD CHEZ TRANSVOIRIE Franck Vieille, 31ans, en concubinage, 2 enfants. Franck, chauffeur poids lourd polyvalent chez Transvoirie Vaud, nous raconte son métier et son parcours au sein de l’entreprise. COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉ CHEZ TRANSVOIRIE ? J’avais de bonnes relations avec l’ancien directeur de l’AVO transports, il connaissait ma situation chez mon ancien employeur où j’étais chauffeur poids lourd, il m’a donc proposé une place au sein de l’entreprise. C’était une bonne entreprise mais je trouvais mon travail monotone, je réalisais des livraisons dans l’ensemble de la Suisse Romande, j’attendais qu’une chose, l’hiver, pour effectuer des trajets en montagne et sortir de mon quotidien ! POUVEZ-VOUS NOUS RÉSUMER VOTRE PARCOURS ? J’ai commencé l’apprentissage dans le milieu agricole par un brevet d’études puis un diplôme professionnel en conduite et gestion d’exploitation agricole dans le but de devenir exploitant. Mes parents n’étant pas dans le domaine agricole, je n’avais pas d’exploitation familiale à reprendre, j’ai donc trouvé un premier emploi en tant que salarié. Au bout de quelque temps, je me suis rendu compte que cela était compliqué de s’installer, de par les multiples contraintes légales et l’investissement à consentir pour débuter (machine, terrain, …). VOUS AVEZ DONC OPTÉ POUR LA VOIE DU TRANSPORT ? J’avais une préférence pour l’aspect matériel, je me suis naturellement tourné vers la conduite INTERVIEW DES MÉTIERS ET DES HOMMES - 2EME SEMESTRE 2016 - N°2 INTERVIEW DES MÉTIERS ET DES HOMMES - 2EME SEMESTRE 2016 - N°2 d’engins. J’ai passé en parallèle de mes diplômes les différents permis poids-lourd pour la conduite d’engins et véhicules. A la suite de ma première expérience en exploitation, j’ai entamé ma carrière professionnelle dans les travaux publics, je passais plus de temps sur les pelles et les dumpers que dans les camions. Je voulais être dans un camion au quotidien. J’ai donc cherché un poste qui me correspondait mieux. Je me suis tourné vers une entreprise Suisse que je voyais souvent passer devant chez moi. L’un de mes amis travaillait pour cette dernière. « De beaux camions et des longues distances, tout ce qui m’intéressait sur le moment » QUEL TYPE DE TRANSPORT AVEZ-VOUS EFFECTUÉ ? Cette entreprise était en charge de transporter des matières liquides alimentaires vers l’Europe de l’ouest. Je roulais le jour, la nuit, les weekends et les jours fériés ! J’ai appris énormément et cela m’a beaucoup plu. J’ai passé de très bon moments. On traversait des pays différents, on embarquait parfois le camion sur le bateau ou sur le train, j’ai dû vaincre la barrière de la langue, notamment l’allemand, l’anglais et l’italien, j’ai réussi à acquérir de bonnes notions, même si certaines ont disparu à cause du manque de pratique. « Je passais plusieurs dizaines de jours à plusieurs milliers de kilomètres de chez moi, j’ai mis à profit ce temps pour apprendre des pays visités » Cette expérience m’a appris à vivre, j’ai découvert d’autres cultures, et d’autres façons de travailler, notamment sur la règlementation avec les denrées périssables (qualité de camion, leurs fonctionnalités et différence des tonnages pris en charge). Il faut avoir un minimum de base pour se lancer dans le transport à l’international. POURQUOI AVOIR QUITTÉ LE TRANSPORT INTERNATIONAL ? J’ai occupé ces fonctions pendant 4 ans, j’ai renoncé à cet emploi lorsque j’ai eu mon premier enfant, je ne pouvais plus me permettre de m’absenter 2 à 3 semaines, j’ai choisi ma vie de famille. J’ai rebondi dans une entreprise qui faisait du transport en Suisse Romande en tant que chauffeur remplaçant pendant 2 ans, entreprise que j’ai quittée pour Transvoirie ensuite. JUIN 2013, DÉBUT DE L’AVENTURE CHEZ TRANSVOIRIE ? Oui cela a fait 3 ans au mois d’avril dernier. Je voulais profiter d’être encore jeune pour voir un maximum de choses ! Le transport de déchets était totalement nouveau et une belle opportunité ! QUELLE EST LA DIFFÉRENCE PAR RAPPORT À VOS EXPÉRIENCES PRÉCÉDENTES ? Le contact avec le client n’est pas le même ! Dans mes anciens jobs, le client payait pour une prestation de transport seulement, alors que les clients de Transvoirie paient pour une prestation complète, le client a plus d’attentes de notre part. 8 9

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Page 1: Interview franck - Chauffeur Poids Lourd chez Transvoirie

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Franck Vieille, CHAUFFEUR POIDS LOURD CHEZ TRANSVOIRIE

Franck Vieille, 31ans, en concubinage, 2 enfants. Franck, chauffeur poids lourd polyvalent chez Transvoirie Vaud, nous raconte son métier et son parcours au sein de l’entreprise.

COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉ CHEZ TRANSVOIRIE ?

J’avais de bonnes relations avec l’ancien directeur de l’AVO transports, il connaissait ma situation chez mon ancien employeur où j’étais chauffeur poids lourd, il m’a donc proposé une place au sein de l’entreprise. C’était une bonne entreprise mais je trouvais mon travail monotone, je réalisais des livraisons dans l’ensemble de la Suisse Romande, j’attendais qu’une chose, l’hiver, pour effectuer des trajets en montagne et sortir de mon quotidien !

POUVEZ-VOUS NOUS RÉSUMER VOTRE PARCOURS ?

J’ai commencé l’apprentissage dans le milieu agricole par un brevet d’études puis un diplôme professionnel en conduite et gestion d’exploitation agricole dans le but de devenir exploitant. Mes parents n’étant pas dans le domaine agricole, je n’avais pas d’exploitation familiale à reprendre, j’ai donc trouvé un premier emploi en tant que salarié.

Au bout de quelque temps, je me suis rendu compte que cela était compliqué de s’installer, de par les multiples contraintes légales et l’investissement à consentir pour débuter (machine, terrain, …).

VOUS AVEZ DONC OPTÉ POUR LA VOIE DU TRANSPORT ?

J’avais une préférence pour l’aspect matériel, je me suis naturellement tourné vers la conduite

INTERVIEWDES MÉTIERS ET DES HOMMES - 2EME SEMESTRE 2016 - N°2

INTERVIEWDES MÉTIERS ET DES HOMMES - 2EME SEMESTRE 2016 - N°2

d’engins. J’ai passé en parallèle de mes diplômes les différents permis poids-lourd pour la conduite d’engins et véhicules.A la suite de ma première expérience en exploitation, j’ai entamé ma carrière professionnelle dans les travaux publics, je passais plus de temps sur les pelles et les dumpers que dans les camions.Je voulais être dans un camion au quotidien. J’ai donc cherché un poste qui me correspondait mieux.

Je me suis tourné vers une entreprise Suisse que je voyais souvent passer devant chez moi. L’un de mes amis travaillait pour cette dernière.

« De beaux camions et des longues distances, tout ce qui m’intéressait sur le moment »

QUEL TYPE DE TRANSPORT AVEZ-VOUS EFFECTUÉ ?

Cette entreprise était en charge de transporter des matières liquides alimentaires vers l’Europe de l’ouest.

Je roulais le jour, la nuit, les weekends et les jours fériés ! J’ai appris énormément et cela m’a beaucoup plu. J’ai passé de très bon moments. On traversait des pays différents, on embarquait parfois le camion sur le bateau ou sur le train, j’ai dû vaincre la barrière de la langue, notamment l’allemand, l’anglais et l’italien, j’ai réussi à acquérir de bonnes notions, même si certaines ont disparu à cause du manque de pratique.

« Je passais plusieurs dizaines de jours à plusieurs milliers de kilomètres de chez moi, j’ai mis à profit ce temps pour apprendre des pays visités »

Cette expérience m’a appris à vivre, j’ai découvert d’autres cultures, et d’autres façons de travailler, notamment sur la règlementation avec les denrées périssables (qualité de camion, leurs fonctionnalités et différence des tonnages pris en charge). Il faut avoir un minimum de base pour se lancer dans le transport à l’international.

POURQUOI AVOIR QUITTÉ LE TRANSPORT INTERNATIONAL ?

J’ai occupé ces fonctions pendant 4 ans, j’ai renoncé à cet emploi lorsque j’ai eu mon premier enfant, je ne pouvais plus me permettre de m’absenter 2 à 3 semaines, j’ai choisi ma vie de famille.J’ai rebondi dans une entreprise qui faisait du transport en Suisse Romande en tant que chauffeur remplaçant pendant 2 ans, entreprise que j’ai quittée pour Transvoirie ensuite.

JUIN 2013, DÉBUT DE L’AVENTURE CHEZ TRANSVOIRIE ?

Oui cela a fait 3 ans au mois d’avril dernier. Je voulais profiter d’être encore jeune pour voir un maximum de choses ! Le transport de déchets était totalement nouveau et une belle opportunité !

QUELLE EST LA DIFFÉRENCE PAR RAPPORT À VOS EXPÉRIENCES PRÉCÉDENTES ?

Le contact avec le client n’est pas le même ! Dans mes anciens jobs, le client payait pour une prestation de transport seulement, alors que les clients de Transvoirie paient pour une prestation complète, le client a plus d’attentes de notre part.

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INTERVIEW

« Je dois remercier mon ancien collègue Marcel Gaillard, récemment retraité qui m’a aidé pendant ces années à ses côtés, j’ai beaucoup appris de lui. »

QUE POURRIEZ VOUS CHANGER AU SEIN DE VOTRE TRAVAIL ?

En tant que chauffeur, notre façon de travailler, AVO transports est restée longtemps sur ses acquis, il faut évoluer et combler le retard en termes de méthode, on voit encore certains camions faire 30 à 40 kilomètres avec 300 kilos de carton, ce n’est plus viable, il faut qu’on arrive à optimiser les levées et chaque transport.

« Depuis que Transvoirie est arrivée, il y a une vision plus large, l’entreprise est plus ouverte à l’innovation et au changement, nous sommes sur la bonne voie ».

SI VOUS DEVIEZ ÉCHANGER VOTRE POSTE DE TRAVAIL AVEC QUELQU’UN, QUI SERAIT CETTE PERSONNE ?

Avec le disponent. Avoir l’opportunité et la chance de prouver que l’expérience terrain peut être bénéfique au sein du bureau serait une belle réussite.

INTERVIEWDES MÉTIERS ET DES HOMMES - 2EME SEMESTRE 2016 - N°2

POUVEZ-VOUS ME DÉCRIRE UNE JOURNÉE DE TRAVAIL ?

Ces temps-ci elle commence tôt et finit tard ! sourit Franck Il y a pas mal de travail, on embauche aux aurores ! Il y a une surcharge de travail du fait de la période estivale et on vide nos bennes plus loin.

« On va vider jusqu’à Bâle ou Niedergosgen »

COMMENT GÉREZ-VOUS VOTRE EMPLOI DU TEMPS ?

Le disponent me donne chaque soir le travail à effectuer pour le lendemain et je me charge de répartir le travail durant ma journée. Il faut vraiment gérer son temps de travail !

EN 3 MOTS, COMMENT DÉCRIVEZ-VOUS VOTRE RÔLE AU SEIN DE L’ENTREPRISE ?

Il faut être organisé, polyvalent et avoir du respect pour le client, se tenir aux horaires et au boulot pour lequel nous nous sommes engagés !

QUELLE EST L’AMBIANCE AU SEIN DE L’ENTREPRISE ?

Très dur ! Quand je suis arrivé, c’était une mentalité un peu à part, j’étais le plus jeune et faire face à des gens qui ont 30 ou 40 ans d’ancienneté c’est compliqué. J’ai dû imposer mes idées et ma façon de travailler. Mais quand on est convaincu que cela marche, il faut un peu de temps pour y arriver et ça passe !

SUR QUELLE TOURNÉE ÊTES-VOUS AU QUOTIDIEN ?

Je suis attitré sur les tournées multi-lift, sur les bennes de déchèterie, sur les bennes Strid et Vadec ! Je suis chauffeur remplaçant également, cela m’arrive d’aider certains collègues sur des collectes d’ordures ménagères, de la levée de moloks, je suis formé sur tout le parc ! Cette polyvalence est un bon atout pour l’entreprise.

« J’ai eu la chance de rouler sur l’ensemble du périmètre Transvoirie Vaud. »

POURQUOI AVOIR CHOISI CE MÉTIER ?

Par passion ! On apprend plein de choses dans ce métier ! on a beaucoup de contact et c’est ce que je préfère.

QU’EST-CE QUI VOUS FAIT LEVER LE MATIN ?

L’envie d’aller au contact du client. Les tournées multi-lift permettent de rencontrer de nombreuses personnes, de nouvelles têtes chaque jour et c’est une vraie chance. Il n’y a quasiment pas de monotonie !

« Une certaine complicité s’installe avec les chefs de chantier. »

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INTERVIEW

AVEZ-VOUS DES ACTIVITÉS EXTRA-PROFESSIONNELLES ?

Je gère une association périscolaire, nous prenons en charge chaque jour entre 30 et 40 enfants dans une commune en marge de la journée scolaire.C’est du bénévolat, nous gérons les enfants le matin, la cantine le midi et la garderie le soir.

« Je gère trois salariées à temps partiel au quotidien »

Cette activité permet d’avoir un œil différent lorsqu’une décision est prise en entreprise. De par mon activité de responsable, je suis également amené à prendre des décisions importantes au sein de l’association.Je suis également sapeur-pompier volontaire, et occasionnellement je fais un peu de vélo.

« Les semaines sont bien remplies. »

UN CONSEIL POUR UNE RECRUE ?

De montrer ce qu’il sait faire dès le début et de s’imposer !

---Nos remerciements à Franck Vieille

pour avoir répondu à nos questions.

Propos recueillis par Mike Sebaut, Service Communication – 18.07.16

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