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Répons e à l’Avis citoyen sur le projet urbain de l’île de Nantes Question du Mandat : “ Au regard du projet urbain dans sa phase 2, quels sont vos questionnements, vos souhaits et vos recommandations (à court et moyen termes), pour répondre aux besoins des habitants de l’île et de la métropole et aux engagements pris par Nantes métropole en faveur du développement durable ? ” Septembre 2012

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Réponse à l’Avis citoyen sur le projet urbain de l’île de Nantes

Question du Mandat :“ Au regard du projet urbain dans sa phase 2, quels sont vos questionnements, vos souhaits et vos recommandations (à court et moyen termes), pour répondre aux besoins des habitants de l’île et de la métropole et aux engagements pris par Nantes métropole en faveur du développement durable ? ”

Septembre 2012

Réponse à l’Avis citoyen sur le projet urbain de l’île de Nantes

Les participants à l’atelier citoyen24 participants ont été recrutés suite à un sondage réalisé sur un échantillon de 605 personnes, représentatif de la population de l’agglomération. Ces 24 participants ont été recrutés à partir de critères de genre, d’âge, de catégorie socio-professionnelle et d’origine géographique sur l’agglomération. En effet, 9 personnes habitent l’île de Nantes, 4 habitent Nantes hors île et 11 habitent l’agglomération Nantaise (hors Nantes).

L’atelier citoyenLes participants ont pris part à 3 sessions de 2 jours de travail qui ont eu lieu de 9h à 18h les :

• 18-19 novembre 2011

• 9-10 décembre 2011

• 13-14 janvier 2012

Le programme de ce travail dense a été préparé par l’équipe de Missions Publiques, cabinet de conseil spécialisé dans l’accompagnement de démarches participatives et chargé de l’animation de l’atelier, en concertation avec la Samoa, amé-nageur de l’île de Nantes et commenditaire de cet atelier.

Le programme a été construit essentiellement de manière thématique, à partir des préoccupations des participants, qui avaient identifié 10 thèmes à approfondir à l’issue de la 1ère session de l’atelier. Suite à un vote pour estimer ceux qui étaient prioritaires pour le groupe de participants, 6 thèmes ont été retenus et ont permis d’élaborer le programme (voir en annexe) :

• Vie sociale (la question de l’humain dans le projet, les équipements, les lieux de rencontre...) • Déplacements (problèmes de la saturation, du stationnement, de l’accueil du CHU sur l’île et des flux inhérents,

possibilité d’utiliser le fleuve...) • La nature, l’environnement (le parc, les berges, la nature en ville, les espaces verts, la dépollution...) • Logement et mixité sociale (comment la rendre réelle ?) • Commerces et artisanat • Emploi

L’avis citoyenLe texte remis en Février 2012 formalise les réflexions et propositions des participants à l’atelier, à l’issue de la 3ème session de leurs travaux. Il s’affranchit des thèmes abordés pour répondre de manière plus transversale aux questions posées dans le mandat donné par les élus et la Samoa.

Présentation de l’atelier citoyen

« Au regard du projet urbain dans sa phase 2, quels

sont vos questionnements, vos souhaits et vos

recommandations (à court et moyen termes), pour

répondre aux besoins des habitants de l’île et de

la métropole et aux engagements pris par Nantes

métropole en faveur du développement durable ? »

Le mandatLes questionnements confiés par les élus Patrick Rimbert - adjoint au Maire de Nantes et Vice-Président de Nantes mé-tropole à l’attractivité internationale, aux projets métropoli-tains, à l’emploi et la politique de la ville, aujourd’hui Maire de Nantes depuis mai 2012, et Alain Robert - adjoint au Maire de Nantes à l’urbanisme, au logement, au commerce et à l’arti-sanat, ainsi que par la Samoa (Société d’Aménagement de la Métropole Ouest Atlantique) étaient les suivants :

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La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

• L’atelier citoyen sur le projet urbain phase 2 a été un moment fort de citoyenneté qui a permis des échanges nous semblant bénéfiques pour tous les participants.

• D’un côté il a été un espace d’échanges vous permettant de vous exprimer sur les choix qui sont opérées, à s’accorder sur ce qu’est l’île aujourd’hui et surtout ce qu’elle doit devenir.

• D’autre part, et c’est principalement sur cet aspect que nous sommes en mesure de vous l’affirmer, cette expérience a été très enrichissante sur de nombreux points pour les élus et services mais aussi pour la Samoa et l’équipe d’urbanisation qui travaille sur le projet île de Nantes.

• Tout d’abord, la rédaction de l’avis citoyen a permis de conforter plusieurs partis pris sur la seconde phase du projet urbain de l’île de Nantes, et ce, particulièrement dans sa vocation à être une île durable agencée autour d’une forte cohésion sociale.

• Ensuite, vos questionnements nous ont permis d’envisager la suite plus sereinement grâce à une meilleure appréhen-sion de vos besoins. Les directions à suivre pour parvenir à un projet satisfaisant le plus grand nombre sont désormais plus claires.

• Enfin, la formule choisie pour cet atelier a également permis de faire ressortir des raisonnements pertinents qui ont consi-dérablement nourri le projet urbain. Bon nombre de vos suggestions ont effectivement été âprement discutées et ont permis de réorienter certains choix.

• Au final, l’atelier « Projet Urbain Phase 2 » a entrainé un foisonnement d’idées pour faire la ville de demain dont la plupart sont déjà effectives de multiples façons : lancements d’études, réalisations de partenariats, départs de divers chantiers ...

• Cependant, comme vous l’observerez, vos suggestions n’ont pas toutes abouti. Quelques-unes n’étaient pas du ressort des pouvoirs publics tandis que d’autres font encore l’objet de discussions au vu de leur caractère innovant, des arbitrages financiers nécessaires à leur mise en œuvre et de la multiplicité des acteurs à coordonner autour de la ville.

• Ainsi, au-delà de ces nombreuses actions d’ors et déjà effectives, les réponses qui vous sont transmises par le présent document n’augurent pas la fin d’un processus mais bien davantage le chemin à emprunter pour ce projet qui n’est encore qu’à ses balbutiements.

Présentation des réponses de l’Atelier Citoyen

L’assiduité de chacun aura permis un échange enrichissant le projet urbain

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La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

L’île durable pour s’engagerLes premières réponses que nous vous donnons portent sur le volet environnemental du projet urbain. Cette préoccupa-tion motivée tant par un esprit citoyen que par les aménités propres aux modes de vie plus écologiques ont été au cœur de la réflexion du projet urbain.

• L’île durable pour s’engager • L’île apaisée pour se déplacer • L’île agréable pour habiter• L’île attractive pour entreprendre• L’île conviviale pour partager

Comme convenu avec vous, nous avons essayé de répondre à toutes les questions recensées lors de l’atelier. Certaines d’entre-elles font références à d’autres ateliers citoyens récemment organisés avec le conseil de quartier de l’île de Nantes. Toutefois, pour éviter les répétitions et rendre le tout davantage compréhensible, nous avons parfois fait le choix de ras-sembler certaines réponses. Elles sont organisées autour de 5 grandes vocations reprenant peu ou prou celles qui ont été définies pour organiser l’atelier citoyen :

Les réponses à l’avis citoyen

«DES ESPACES VErTS + DES ZONES DE jArDINS OUVrIErS DANS LE QUArTIEr»

Vous nous avez fait remarquer l’importance que revêt l’introduction de la nature en ville de multiples façons : espaces verts, jardins ouvriers...

La phase 2 du projet de l’île de Nantes a pour ambition d’instaurer la nature en ville de manière plus forte en la promou-vant comme structurante. Ainsi, le projet imaginé par les architectes-urbanistes Smets/uapS s’organise autour d’une fi-gure paysagère ambitieuse et fédératrice, relier l’île entre ses quartiers, chacun ayant leurs spécificités géographiques et historiques. Tout en confortant l’identité propre de chaque quartier, elle prévoit de les relier par une trame d’espaces publics (rues, parcs, jardins, cheminements...) connectés entre eux. Outre les bords de Loire qui constitueront à terme un pourtour continu de 12 km de promenades à l’instar du quai rhuys, il est donc prévu de constituer des trames viaires et vertes unifiant les quartiers.

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La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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Le canevas de la future figure paysagère

Cette trame reliera entre eux des espaces de proximité plus modestes disséminés sur le territoire qui seront autant de lieux permettant aux habitants de se retrouver, d’échanger... Cette aspiration trouve écho dans la volonté du projet d’aménagement de conforter l’ambition politique de garantir 500 mètres maximum d’éloignement d’un espace vert pour chaque habitant.

Dans un horizon proche, on peut notamment évoquer l’axe est-ouest complètement rénové avec l’arrivée du Chronobus. Opéra-tionnel dès septembre 2013, il permettra de requalifier plusieurs rues dont la rue Paul Nizan et le boulevard Vincent Gâche, qui se doteront d’espaces publics particulièrement soignés avec pistes cyclables autonomes, aires de jeux et de détente...

Concernant le sud-ouest, le projet ambitionne d’offrir un parc de 14 hectares connecté au CHU, aux futurs quartiers (dont Prairie-au-duc sud) et aux quais de Loire par un subtil jeu paysagé irriguant ce poumon vert par des ouvertures sur le grand paysage de la Loire. Dans l’hypothèse évoquée lors de l’atelier citoyen où le CHU ne se ferait pas, il s’agira de concevoir un autre projet, mais en tout état de cause, le parc ne serait pas pour autant agrandi. Ce dernier s’avère effecti-vement déjà être le plus grand réalisé sur la métropole depuis très longtemps.

Parallèlement à l’élaboration du projet stratégique de la phase 2, il est nécessaire de mettre en place des actions plus modestes, mais immédiatement perceptibles par les habitants, dans un souci de proximité. Cette ambition est portée par Nantes métropole, distinguée par la Communauté Européenne comme « capitale verte européenne » en 2013, et qui compte s’appuyer sur cette opportunité pour développer des projets de proximité. Dans ce cadre et encouragé par vos suggestions, nous proposons donc d’introduire ce thème de la nature en ville de façon modeste mais significative, et ce de manière pérenne ou temporaire. Cette ambition prendra la forme d’un ensemble d’actions, notamment autour des jardins partagés, en mobilisant des espaces interstitiels ou en devenir. Une définition plus précise de ces projets ressortira d’un appel à idées lancé en juillet 2012 par la Samoa afin d’inviter les acteurs de la cité à développer des pro-jets sur l’espace public. Ce concours ne s’adresse pas exclusivement à des architectes-paysagistes, mais à des équipes de recherche pluridisciplinaires associant également des sociologues, designers, artistes, écologues qui sont invités à proposer des actions innovantes à co-construire avec les habitants autour de la nature en ville.

L’objectif de cette appel à projets est de concevoir, pour le printemps 2013, un parcours jalonnant l’île de Nantes à tra-vers nombres d’escales réinventées sur le thème de la nature en ville, mettant en valeur soit des espaces déjà réalisés (Fonderies, square Mabon), soit des espaces en cours de réalisation ou en projet. Ces actions feront largement appel aux initiatives habitantes et associatives...

Nous avons bien noté votre souhait de développer les jardins potagers sur l’île et nous tenterons d’intégrer ce type de projets à l’avenir. Toutefois, il est à noter que le passé industriel du territoire a engendré une pollution importante des sols. Or, ceci conditionne la faisabilité technique de jardins dédiés à la culture sur une grande partie des parcelles.

La rue Paul Nizan est promise à devenir un espace apaisé et facilement appropriable par les habitants ⁄ Illustration Didier Ghislain pour uapS

La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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« LES PrOPOSITIONS POUr LE PArC UrBAIN »

L’engouement suscité par le parc urbain lors de l’atelier citoyen nous amène à être particulièrement ambitieux et attentifs sur la question de son devenir qui n’en est toutefois qu’à ses prémices.

Le parc métropolitain, conçu comme un contrepoint face à la masse imposante du futur CHU, est plus grand en surface que le site hospitalier. Par cette envergure, il permettra d’offrir une diversité d’ambiances et d’usages. Prolongeant le Parc des chantiers et le vaste espace des quais, ses atmosphères successives composeront une promenade de quai à quai qui révèle l’étendue et la variété de l’île. Outre la nécessité de privilégier sa dimension végétale (en contrepoint de l’ambiance plus minérale du Parc des chantiers), sa programmation et ses usages restent encore à définir en tenant compte de vos propositions qui éclairent le champ des possibles. Ainsi, comme vous nous l’avez suggéré, l’aménage-ment du parc devrait notamment permettre de rééquilibrer l’ouest avec l’est en matière d’équipements sportifs.

A ce stade, seuls les contours se dessinent avec l’ambition de différencier la forme de ses limites au nord et au sud afin d’optimiser son insertion dans la configuration générale du sud-ouest. Au nord, le parc urbain accompagne le front bâti du nouveau quartier de Prairie-au-duc et propose une limite franche en longeant le prolongement rectiligne du boulevard de l’Estuaire. Au sud, il épouse le tracé en doigt de gant des grappes résidentielles qui se développeront progressivement sur les grandes emprises industrielles et la transition favorisera l’appropriation des riverains par une domestication progressive.

Compte-tenu de la qualité des préconisations faites dans le cadre de l’atelier citoyen, il sera proposé de poursuivre la réflexion avec ceux qui le souhaitent dans la phase de programmation du futur parc. Dans le cadre de l’année « capitale verte » (titre décerné à Nantes métropole par la Commission européenne pour l’année 2013), il sera ainsi organisé des ateliers de réflexion autour du parc. Le but de cette entreprise est de faire essaimer des vocations innovantes pour cet élément majeur du projet métropolitain afin qu’il soit à la hauteur des attentes légitimes tant par sa localisation que par son dimensionnement.

À noter également le travail sur les usages et la programmation du futur parc réalisé par des étudiants de l’école d’archi-tecture de Nantes qui constitue une source d’inspiration pour les futurs possibles du projet.

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La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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Seule la forme du parc émerge des réflexions actuelles. Elle conjugue l’appropriation des habitants avec une dimension métropolitaine ouvrant le champ des possibles / © Joao Nunes - PROAP

« LE DéVELOPPEMENT DES éNErGIES rENOUVELABLES ET DE SOLUTIONS QUI PrENNENT EN COMPTE L’ENVIrONNEMENT »

Votre attention a également porté sur le volet énergétique avec l’aspiration sous-jacente d’une île durable. Face à la nouvelle donne environnementale, la collectivité travaille particulièrement sur les quatre piliers du développement durable : ceux traditionnels « économie – social – environnemental » auxquels nous ajoutons la culture.

Les ambitions énergétiques de l’île de Nantes concourent de fait sur une grande diversité de domaines : le respect et la mise en valeur du patrimoine naturel, la réutilisation des matériaux, une gestion économe de l’eau, la performance énergétique des bâtiments. Ces sujets sont portés par différentes expertises nécessaires pour atteindre l’excellence environnementale.

Tout d’abord, le choix de la ville dense comme alternative à l’étalement urbain, n’est pas tant un choix idéologique qu’un choix raisonné, porté par l’ambition de promouvoir un mode de développement économe. Il présente effective-ment différents types d’économies, quelles soient foncières (consommation de peu d’espaces), financières (par une conception innovante réutilisant l’existant), dans les déplacements courts, dans la gestion des ressources naturelles (par exemple la gestion raisonnée des eaux pluviales par des toits végétalisés et la réutilisation des terres et maté-riaux existants) et enfin économe en matière énergétique.

Sur ce dernier point, le projet de l’île de Nantes recherche l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments et la promotion des énergies renouvelables. L’objectif est simple : améliorer de façon continue les niveaux de perfor-mance de l’ensemble des bâtiments produits, plutôt que de se concentrer sur la réalisation de quelques opérations emblématiques. Néanmoins, de nombreux projets particulièrement innovants se distinguent quand même étant don-né la reconnaissance de l’île comme laboratoire de la ville durable. Parmi ces projets devant initier la ville de demain, on compte notamment l’îlot à énergie positive qui devrait être livré sur le nouveau quartier Prairie-au-duc en fin 2015 ou début 2016.

Parallèlement, une stratégie d’approvisionnement énergétique globale du sud-ouest est en cours de réalisation pour construire un quartier économe en énergies. Elle associe une extension du réseau de chaleur communautaire exis-tant (alimenté par l’incinération des déchets) permettant le raccordement de 500 logements en 5 ans avec l’utilisa-tion conjointe du potentiel d’énergies renouvelables mobilisables (géothermie, solaire, biomasse...).

Cette ambition environnementale, engagée dès le démarrage du projet, a été reconnue par le fait qu’à différentes échelles, le projet île de Nantes a été lauréat de nombreux appels à projets : d’abord au titre du programme européen Concerto, et, plus récemment, par le label « Ecoquartier » en 2009 délivré par le gouvernement pour l’ensemble du quartier Prairie-au-duc, ainsi qu’un certain nombre d’actions pour ce même quartier inscrites dans le cadre d’EcoCité Nantes-Saint Nazaire.

Toutes ses initiatives contribuent à la réalisation d’un nouvel outil de cadrage pour la Samoa d’ici fin 2012 : la Charte d’objectifs de développement durable. Elle permettra de promouvoir et de fixer des exigences en matière de dévelop-pement durable auprès des différents partenaires pour tout aménagement sur l’île.

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Prairie-au-duc, un écoquartier ambitieux au cœur du projet urbain ⁄ Illustration Didier Ghislain pour uapS

La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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L’île apaisée pour les transportsCette partie regroupe les réponses aux suggestions et autres interrogations concernant l’organisation des transports sur l’île de Nantes. Vous y trouverez de nombreuses réponses concrètes s’articulant autour d’un parti pris pragmatique : rechercher un nouvel équilibre privilégiant des transports alternatifs à l’usage exclusif de la voiture. Le but étant d’opti-miser l’accessibilité de l’île tout en rendant cette dernière plus accueillante et durable.

« L’îLE COMME ZONE PILOTE DANS LA NON-UTILISATION DES VOITUrES, COMME LABOrATOIrE DU CHANGEMENT DE COMPOrTEMENT DE MOBILITé. »

Vous avez exprimé tout d’abord la possibilité d’aménager l’île comme zone pilote dans la non-utilisation des voitures, comme laboratoire de comportement de mobilité.

Les questionnements induits par cette suggestion demeurent intéressants mais se heurtent à une réalité prégnante qui rend sa mise en œuvre effective difficile à l’échelle de l’île de Nantes. Elle est effectivement une composante majeure du territoire de l’agglomération tant par son rayonnement propre que par sa fonction organisationnelle de transit pour l’axe nord-sud.

En revanche, le projet urbain se doit de mettre cet objectif en perspective, et vise à faire de l’île de Nantes un territoire apaisé où il fait bon vivre, ce qui induit forcément une place retrouvée pour les vélos, piétons et transports en commun pour limiter progressivement l’usage de la voiture.

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Cette progressive mutation se réalisera par un ensemble de choix urbanistiques qui attestent de cette volonté politique : arrivée du Chronobus en 2013, maillage de l’île par des pistes cyclables, meilleure estimation du nombre de places de stationnement par logement pour les nouvelles opérations. Le cas de l’opération B3/B4-C1/C2 sur le boulevard Prairie-au-duc est révélateur de la manière d’agir sur ce dernier point. En effet, grâce à l’instauration d’une mixité fonctionnelle, les parkings vont être mutualisés et donc optimisés entre l’usage résidentiel et celui des bureaux.

Le projet urbain veut concrétiser l’ambition d’une ville des courtes distances. En mêlant l’ensemble des fonctions ur-baines sur un même territoire, le projet urbain contribue à offrir à tous (habitants, actifs et visiteurs de l’île), les possibili-tés de trouver dans ce quartier, l’ensemble des services nécessaires à la vie quotidienne.

L’accessibilité à plus grande échelle est loin d’être occultée avec l’arrivée programmée d’une nouvelle ligne de transport en commun en site propre conjointement à l’ouverture du CHU. Elle permettrait de renforcer l’axe est-ouest de l’île et ainsi compléter le réseau existant privilégiant une trajectoire nord-sud.

La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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D’autres actions seront engagées pour limiter l’usage de la voiture pour les trajets de plus longues distances. Par exemple, la formule d’autopartage Marguerite permet de limiter le parc automobile en plus d’induire de grandes écono-mies pour ses utilisateurs.

De plus, aux nuisances engendrées par la voiture s’ajoute la difficulté de réaliser du stationnement sous-terrain, rendu excessivement coûteux par les problèmes récurrents de pollutions des sols sur l’île de Nantes. Une solution déjà proposée sur l’île est de faire des places de stationnement parties intégrantes du bâti et conçues comme autant d’espaces évolutifs. Par l’intermédiaire de workshops (ateliers de travail) réunissant architectes, promo-teurs et urbanistes, d’autres pistes de réflexions innovantes sont actuellement en discussion à l’instar de la mutualisa-tion des places de stationnement, la promotion de modèles alternatifs de mobilité ou encore la proposition de compenser l’abandon de la voiture par des offres immobilières plus attrayantes...

« SéPArEr LES FLUx DE CIrCULATION + TAxI POUSSE-POUSSE SUr L’îLE OU UN MOyEN TrèS éCOLOGIQUE »

En second point, votre préconisation concernant la séparation des différents flux de circulations apparait aujourd’hui comme une nécessité en termes de sécurité mais également de confort pour les déambulations douces. Le bienfondé d’une telle poli-tique transparaissant par l’unanimité manifeste autour de cette question guide les choix opérés par la maitrise d’œuvre.

Le projet urbain de la phase 2 va dans ce sens en départageant les espaces publics de façon à offrir davantage de place aux modes de déplacements doux. La plupart des aménagements suivront ce schéma, à commencer par ceux impactés par le Chro-nobus telles que les voies Vincent Gâche, Babin Chevaye, Paul Nizan ou encore le tracé en boucle dissocié qui prévaudra entre le boulevard Prairie-au-duc et celui de l’Estuaire.

Pour ce qui est des déplacements à deux roues non motorisés, une véloroute traversera l’île d’est en ouest dans la conti-nuité de l’actuel talus ferroviaire.

Elle a pour objectif d’offrir aux cyclistes venus de divers quartiers un tronçon commun et autonome, dont l’aménagement en voie séparée incitera à la confiance et à la rapidité. A partir de cet axe vélo majeur, les cyclistes pourront accéder à l’intégralité de l’île grâce à un maillage vélo secondaire fait de bandes et pistes cyclables.

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Avec l’arrivée du CHU, l’île se repositionne au cœur des déplacements métropolitains par l’intermédiaire du chronobus qui sera livré en 2013 (ici en rouge) et d’un transport en commun en site propre (ici en violet - tracé à l’étude pour 2020-2025) / © uapS

Les différentes solutions possibles de la véloroute ⁄ © Anne Mie Depuydt - uapS

La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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« UN FrANCHISSEMENT EN AVAL DE LA LOIrE »

« POUr éVITEr LES EMBOUTEILLAGES, éTALEr LES HOrAIrES. »

« PENSEr À L’ACCESSIBILITé DES PErSONNES HANDICAPéES »

Comme vous l’avez souligné ensuite, la métropole nantaise fait face à des problèmes de congestion automobile liés aux déplacements pendulaires, qui sont particulièrement prégnants au niveau du franchissement de la Loire dans sa partie aval. Ajouté au fait que l’île de Nantes a vocation à se densifier, la question de son accessibilité se pose avec une acuité toute particulière, et ce, notamment vis-à-vis de l’accueil du CHU. Aussi, votre suggestion sur la création d’un nouveau franchissement est parfaitement légitime.

Ce sujet, qui n’est pas nouveau, n’est pas spécifique à l’île de Nantes. Il renvoie à une réflexion métropolitaine sur l’or-ganisation globale des déplacements, en fonction des choix politiques exprimés au travers du Plan des Déplacements Urbain (PDU) récemment approuvé, et des moyens disponibles pour le mettre en œuvre. C’est pourquoi il fait l’objet d’une réflexion de fond par les services de Nantes métropole.

Actuellement, différents scénarios de franchissement sont en cours d’étude par des cabinets spécialisés. Aucun scéna-rio n’est écarté, qu’il s’agisse de la localisation possible des franchissements ou du mode de franchissement envisagé. Toutefois, deux options se distinguent pour le moment, soit entre Chantenay et Trentemoult, soit directement sur l’île de Nantes depuis la rive nord.

La grande technicité requise par le sujet, les nombreux paramètres dont la complémentarité avec les transports en com-mun et les montants des investissements imposent une décision par les élus courant 2013, qui devront prendre en compte l’ensemble des paramètres dans une vision à l’échelle de l’agglomération.

Vous avez également porté votre attention sur la question du temps de façon à répartir au mieux le trafic de façon à éviter les embouteillages. Cette préconisation peut faire référence à un travail engagé par Nantes métropole et à la Ville de Nantes sur la conciliation des temps dans le cadre d’un atelier prospectif. Pour le moment, cet atelier a essentiellement permis de consolider des éléments de diagnostic mais il a également débouché sur des actions concrètes mises en œuvre par la ville et qui sont déjà intégrés aux politiques : extension des horaires d’accueil du périscolaire ou des crèches...

D’autres actions en direction des entreprises ou employeurs extérieurs à la collectivité ont été amenées sur cette ques-tion des horaires de travail. Cela nécessite des négociations très poussées avec nos partenaires que sont les entreprises, certaines sont bien engagées mais cela reste un travail sur le long terme dès lors qu’il s’agit de faire évoluer les mentali-tés et les modes de vie.

Dans le cadre de cet atelier, vous nous avez aussi interpellés sur la question de l’accessibilité des personnes handica-pées. Il s’agit là d’une préoccupation systématique de la Ville qui dispose d’une mission Handicap spécialement dédiée pour assister les différents services sur cette problématique. De plus, un travail est réalisé en partenariat avec le Conseil Nantais des Personnes Handicapées (CNPH) sur de nombreux projets d’espaces publics de l’île de Nantes.

Cette instance est souvent rattachée aux opérations d’aménagement sur l’île pour garantir une accessibilité à chacun. Ces séances de travail généralement très denses ont pour objet d’amener une réflexion s’attardant sur tous les volets de l’aménagement impactés : matériaux choisis, normes à respecter, schéma de déplacements...

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La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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« UNE CArTE DE TrANSPOrT AVEC LAQUELLE PLUS ON CIrCULE, PLUS LE TArIF EST DéGrESSIF + DES MESUrES PONCTUELLES POUr ENCOUrAGEr À L’UTILISATION DES TrANSPOrTS EN COMMUN »

Ainsi, il est couramment fait appel au CNPH pour réaliser des expertises d’usages qui se traduisent en nombreuses pré-conisations de bon sens. A titre d’exemple, c’est un tel travail qui a permis aux personnes à mobilité réduite d’accéder au plus près de la Loire grâce à une passerelle sur le Parc des chantiers. Plus récemment, une autre expérience éminem-ment constructive s’est déroulée avec la réflexion portant sur l’espace public aux alentours du futur lycée. De nombreux échanges ont notamment permis d’aboutir au projet de nouveau jardin des 5 sens qui ambitionne d’être une référence quant à l’appréhension du handicap.

D’autres actions sont mises en place dans cette optique dont les feux sonores télécommandés qui sont présents sur le boulevard Victor Hugo et celui des Martyrs Nantais de la résistance.

Au final, l’attention portée à cette question est constante et beaucoup est entrepris pour mettre aux normes les établis-sements accueillant du public avant l’échéance induite par la loi Handicap de 2005. Dans cette optique, Nantes métro-pole, la ville de Nantes et la CCI communiquent beaucoup sur le sujet auprès des commerçants et des professionnels de l’immobilier commercial. De plus, lors des travaux de voiries, il est systématiquement pris en compte l’accessibilité entre l’espace public et les entrées des commerces. Cependant, comme vous l’avez souligné, il nous appartient d’être toujours plus exigeant en la matière en rendant effective cette égalité primordiale.

Concernant la politique des transports en commun, vous avez proposé des actions sur plusieurs points. L’institution d’une carte de transport figure parmi eux. Vous l’avez imaginée obéissant au principe que plus on circulerait, plus le tarif serait intéressant. Nous avons fait part de vos réflexions à la Semitan (société publique chargée d’organiser les transports de l’agglomération) pour imaginer la faisabilité d’un tel projet.

Cette proposition fait ainsi écho à une expérimentation qui va être menée sur Nantes métropole visant à contourner les obstacles à l’utilisation des transports en commun dus aux modes de paiements et aux tarifs.

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Le jardin des 5 sens, une île dans l’île pourtant accessible à tous ! ⁄ © Samoa

La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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Intitulée Libertan, sa mise en service prévue pour mi-2013 devrait permettre une plus grande souplesse dans l’utilisation des transports en commun ainsi qu’une écono-mie financière pour de nombreux usagers. Il consiste en un système de billettique novateur : sans contact et prévoyant le « post-paiement ». Pour permettre cela, les usagers seront dotés d’une carte magnétique simple d’utilisation. Elle permettra un paiement des trajets réalisés a posteriori selon le tarif le plus avantageux par rapport à leurs utilisations.

Parmi les autres mesures pour promouvoir les transports en commun, la Semitan, en partenariat avec Nantes métropole, expérimente actuellement la mise à disposition de vélos pliants. répondant au nom de « CycloTan », ils devraient permettent une meilleure offre pour les utilisateurs facilitant leurs circulations et les correspondances sur l’ensemble du territoire.

Concernant les mesures ponctuelles pour encourager à l’utilisation des transports en commun que vous proposiez, elles s’avèrent déjà être mises en place par la Se-mitan et Nantes métropole en partenariat. Ainsi, des mesures incitatives sont régu-lièrement proposées, et ce particulièrement à l’occasion d’événements engendrant beaucoup de flux (compétitions sportives, Voyage à Nantes...). Nous avons appuyé et relayé auprès de la Semitan le souhait de voir ce type d’opérations être reconduit.

La Semitan expérimente actuellement la remise de vélo pliant avec un abonnement en transport en commun pour favoriser l’intermodalité ⁄ © Tan.fr

« FACILITEr LE STATIONNEMENT DANS CETTE PérIODE DE TrANSITION EN CréANT DES ZONES BLEUES PLUTôT QUE DES STATIONNEMENTS PAyANTS. »

Face aux problèmes de stationnement que vous avez diagnostiqué sur l’île de Nantes, vous nous avez préconisé l’instau-ration de zones bleues plutôt que du stationnement payant. Aprement discuté entre les services, il a été convenu que cette solution ne peut être envisagée sur l’île pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, elle apparait comme contradictoire avec l’ambition de faire une île propice aux déambulations douces, ce qui impose de réduire la place de la voiture. Par ailleurs de nombreuses études ont démontré que la meilleure façon de limiter l’usage de la voiture consiste d’abord à réguler le stationnement.

Ensuite, outre cette politique générale en faveur des déplacements doux, de nombreuses études s’intéressent au sta-tionnement pour trouver des réponses adaptées à chaque cas, en phase avec la diversité des situations qu’offre l’île de Nantes. Ainsi, à titre d’exemple, le quartier du Faubourg pour lequel cette problématique est forte ne peut trouver une réponse dans la réalisation de zones bleues. Elle se trouve effectivement inadaptée à l’occupation des stationnements sur voirie par des résidents ne disposant pas de parking privatif.

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Le parc des chantiers ou la reconversion d’un parking en esplanade piétonne connaissant un vif succès ⁄ © Samoa

La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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Avant

En effet, les zones bleues sont dédiées essentiellement à la desserte des commerces de proximité et même dans ce cadre, elles ne se sont pas toujours montrées efficaces (par exemple, sur la ZAC Bottière-Chesnaie). De surcroit, pour qu’elles soient respectées, les zones bleues demandent une activité supplémentaire de contrôle, supportée intégrale-ment par le citoyen nantais et non par les usagers. De fait, nous menons actuellement une réflexion globale sur le pro-blème du stationnement sur l’île de Nantes afin de trouver des solutions justes et efficaces.

« L’AFFICHAGE DES TEMPS DE TrANSPOrT »

Enfin, vous avez également préconisé l’affichage des temps de transports afin d’inciter à l’utilisation d’autres modes que la voiture. Cette attente est légitime pour s’organiser d’une part mais également pour rendre le ressenti du temps d’attente moins long tel que cela ressort d’une étude sur le sujet.

De fait, cette demande qui est apparue également à travers d’autres avis citoyen encourage la Ville à faire cet investis-sement. Aussi, sur la voirie, l’opportunité d’affichage des temps se fera en fonctions des évènements (travaux, manifes-tations...) tandis que pour les arrêts de transports en commun, l’ambition est de systématiser ce dispositif au passage des chronobus de la même façon que sont déjà équipés les arrêts de trams et de busway.

Vos délibérations sur l’inadaptation du logement aux évolutions sociétales et à la diversité de la demande se sont avérées très judicieuses et ont contribué à initier une réflexion approfondie sur le sujet. Cela prend la forme d’ateliers explora-toires réalisés avec des professionnels sur le thème des « Formes urbaines et production de logements ». Elles portent tant sur l’évolutivité des logements que sur l’adéquation avec les nouvelles structures familiales ou encore sur le dévelop-pement de types de logements spécifiques (logement/studio de travail, logements pour les « créatifs », co-habitations...).

Même si les résultats ne sont pas encore connus, il faut souligner qu’avec la programmation de 7000 nouveaux loge-ments à l’horizon 2025, la volonté est clairement d’allier quantité et qualité.

A cet égard, le projet urbain vise à proposer une offre riche et diversifiée. Une offre diversifiée dans sa forme : si les bâti-ments de logements collectifs de toute hauteur constituent l’essentiel de la programmation, des maisons de ville ou des surfaces atypiques (lofts) s’intègrent à de nombreuses opérations. La problématique du télétravail que vous avez abordé est également prise en compte par des logements plus spacieux et permettant facilement la conversion d’un espace en bureau. L’offre est également diversifiée dans la gamme des logements et des prix proposés : du locatif social aux loge-ments de standing en passant par le logement abordable...

Comme vous l’avez remarqué, l’île de Nantes n’est pas encore suffisamment attractive pour un public familial, 58% des ménages sont composés d’une personne seule. Ce phénomène s’explique en partie par une offre de logement peu adap-tée. Toutefois, malgré les idées reçues, une étude de l’AUrAN (Agence d’Urbanisme de la région de l’Agglomération Nan-taise) démontre que les constructions neuves et tout particulièrement celles de l’ouest vont déjà dans ce sens visant à rééquilibrer l’offre à destination des familles.

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L’île agréable pour habiterDans cette partie, nous avons regroupé les questionnements portant sur l’habitat de l’île de Nantes. Cette thématique com-prend tant les équipements et services de proximité disponibles pour les habitants que les types de logements et de ma-nière corrélée la population attendue, notamment dans le but de garantir une mixité sociale pour la phase 2 du projet urbain.

« L’ADAPTATION DES LOGEMENTS FAVOrISEr LE TéLéTrAVAIL»11

La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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Avec 1,63 personnes par ménages, l’île de Nantes est largement en deçà de la moyenne de Nantes métropole (2,13) mais également de la Ville (1,90).

La seconde phase du projet urbain souhaite encore accentuer la place des familles en l’affirmant comme le public priori-taire à accueillir. Cette ambition va être facilitée par l’importance du foncier public détenu sur le sud-ouest. Nous pourrons ainsi plus facilement conditionner l’achat des terrains et la délivrance des permis de construire à une offre de logements confortables, suffisamment grands et accessibles au plus grand nombre des familles sur le plan financier.

La volonté est également de proposer une offre riche dans les qualités d’usages des logements produits : une attention particulière est portée au rapport intérieur/extérieur permettant de concilier intimité dans le logement et ouverture sur la ville par la création de larges balcons, terrasses ou jardins au sein des opérations. D’autres prescriptions sont déjà mises en application et ont récemment été renforcées comme l’obligation d’avoir un local vélo accessible, sécurisé, suffisam-ment grand et aménagé pour toute construction neuve.

Votre raisonnement dans le cadre de l’atelier vous a amené à suggérer la mise en place de gardiens d’immeuble qui soient des personnes référentes et qui puissent rendre des services créer du lien, du dialogue via des conciergeries à l’échelle de l’îlot.

Cette préconisation entre parfaitement en résonnance avec les préoccupations de la Samoa qui a beaucoup échangé sur le sujet suite à vos débats. Nous partageons votre diagnostic sur l’existence d’une demande habitante de plus en plus prégnante sur ce sujet, qui vise à considérer le logement au regard de la gamme de service de proximité l’accompagnant. La notion de « conciergerie », dans une acception renouvelée, se heurte souvent à une question de coût et d’impact sur les charges.

A titre d’exemple, dans la consultation sur un lot important du quartier Prairie-au-duc, la Samoa a ainsi demandé, dans le cadre de la consultation, que les opérateurs fassent des propositions en termes de conciergerie et de services inno-vants. En effet, l’importance du programme en question (22 000 m²), et sa très grande mixité de fonctions, a permis au groupement de promoteurs lauréat de jouer sur la mutualisation des différents programmes pour « porter » le coût d’une conciergerie, conçue dans un rôle de service à l’ensemble des usagers de l’îlot, qu’ils soient locataires sociaux, proprié-taires, personnes âgés occupant un logement adapté, salariés des entreprises, etc.

« DES GArDIENS D’IMMEUBLE QUI SOIENT DES PErSONNES réFérENTES ET QUI PUISSENT rENDrE DES SErVICES, CréEr DU LIEN, DU DIALOGUE VIA DES CONCIErGES À L’éCHELLE DE L’îLOT »

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La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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Document d’étude

Taille moyenne des ménages

La taille moyenne des ménages est de 1,63 per-

sonne par ménage.

Elle est inférieure à celle de Nantes (1,90) et à celle

de Nantes Métropole (2,13).

Nantes Métropole

En complément, une expérimentation est à l’étude avec le groupe La Poste qui cherche à développer de nouvelles solu-tions de distribution des colis en centre-ville dense, plus adaptées aux modes de vie actuels (augmentation des flux liés aux commandes par internet, horaires de travail ne permettant pas de réceptionner des colis au domicile lors des tour-nées des facteurs, saturation de la circulation en centre-ville aggravée par la présence de camions de livraison...).

Pour répondre à cette problématique et grâce à une subvention du fonds Ville de Demain du Programme d’Investisse-ments d’Avenir, La Poste étudie l’implantation de ce qui serait sa première expérience de « conciergerie de quartier » sur l’île de Nantes. En fonction des résultats de l’étude de marché et de définition en cours, la Samoa et Nantes métropole pourraient être mobilisés pour accompagner la réalisation du projet.

Vous avez abordé l’éventuelle opportunité d’accueillir un pôle culturel sur l’île, en mentionnant notamment l’idée d’un « cinéma ». Pour l’instant, un tel équipement n’est pas envisagé entre la proximité de la médiathèque jacques Demy, le foisonnement d’activités culturelles émanant du Quartier de la création et du futur Pôle interrégional d’Enseignement Supérieur de Spectacles Vivants (PESSV) à l’est. Il faut ajouter à cela la vie culturelle induite par l’établissement de nom-breuses associations et artistes qui proposent des activités ou la possibilité d’une pratique culturelle et artistique sur différents équipements du quartier : Centre socioculturel de la Maison de quartier de l’île, maison des associations Mangin Beaulieu, salle Sémaphore, conservatoire, amicale laïque des Ponts, Vivre à Beaulieu, Chapidock, l’atelier des Machines, la Fabrique avec Stereolux et Trempolino,...

« CréATION D’UN PôLE CULTUrEL SUr L’îLE, UN CINéMA + rENDrE ATTrACTIVE LA CULTUrE VIA CErTAINES ACTIVITéS CULTUrELLES MOINS CHèrES, POUr DES FAMILLES. UN SITE CULTUrEL SUr L’îLE POUrrAIT êTrE ExEMPLAIrE À CE NIVEAU »

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Chapidock et son armature en bois, nouvel espace d’accueil de l’école du Cirque, animera la pointe ouest ⁄ ©Jean-Dominique Billaud

La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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En ce qui concerne la question du coût de ces activités, il faut tout d’abord préciser que si certaines activités sont payantes, il existe également une offre d’activité peu chères ou gratuites (toutes les informations se trouvent dans le Guide des activités associatives disponible à la Maison de quartier, à la mairie annexe et à l’équipe de quartier ou sur le site de la Ville : www.nantes.fr).

Par ailleurs, un nouveau dispositif d’accès à la culture pour les personnes précaires est mis en place à partir de sep-tembre 2012. Il s’agit de « Carte Blanche ». Grâce à ce nouveau dispositif, les nantais(es) - sous condition de ressources - pourront composer en toute liberté leur palette: concerts, théâtres, visites, expositions, cinémas, évènements sportifs. Des tarifs réduits sur de nombreuses offres culturelles et sportives, des réductions ponctuelles: entrée à un spectacle, au cinéma, à une exposition, à un évènement sportif (handball, volley, basket, hockey sur glace, rugby). Enfin des actions de médiations culturelle et sociale seront proposées à certaines familles par l’intermédiaire d’acteurs en lien avec ce public (restaurant social Pierre Landais, foyer ADOMA, centre socioculturel de l’ACCOOrD, Secours Catholique, Secours populaire, ATAO, Vivre à Beaulieu, GEM, Ecole de la 2è chance, mission locale...).

Enfin, une étude interne en cours à Nantes métropole sur la programmation et les besoins en équipements dans le cadre du projet île de Nantes phase 2 sera sans doute de nature à apporter des précisions sur le sujet. Elle devrait en particulier pouvoir nous éclairer sur la possibilité d’accueillir un grand équipement supplémentaire sur l’île dans le cadre du grand projet sur le sud-ouest.

Vous avez également abordé la problématique des lieux de cultes sur le quartier de l’île de Nantes. Il dispose actuellement de deux lieux de culte catholiques dont la plus centrale est l’église Sainte-Madeleine (Bd Gustave roch) : outre les messes et les cérémonies des sacrement, la paroisse offre des activités aux enfants, aux jeunes et aux adultes (catéchisme, camps de vacances, sorties, rencontres, ateliers thématiques...).

« DES LIEUx DE CULTES »14

L’Eglise Sainte Madeleine, monument classé qui jouit toujours d’une riche activité / © Stéphane Bellanger

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Vous avez émis le souhait de munir l’île de Nantes de davantage de toilettes publiques. Trois sites accueillent déjà ces équipements : le jardin des 5 sens, le square Vertais et le Parc des chantiers. Si Nantes métropole comprend tout à fait votre souhait, il faut souligner que ces équipements représentent un coût très important pour la collectivité, en investis-sement comme en entretien.

C’est pourquoi Nantes métropole limite leur implantation aux zones de forte affluences (tels que les marchés et l’hyper centre) et aux parcs publics. Concernant l’île de Nantes, des améliorations sont prévues. Ainsi, les toilettes du jardin des 5 sens vont être remises à neuf dans le cadre du réaménagement du jardin et la capacité des toilettes publiques du parc des chantiers va être augmentée pour accompagner le développement touristique de ce site.

Un certain consensus est ressorti de l’avis citoyen visant à faire de l’île de Nantes un quartier marqué par la mixité en terme de logements mais aussi en terme de fonctionnalité.

Cette aspiration s’affiche comme un des fondamentaux du projet urbain : renforcer la cohésion sociale et créer le vivre-ensemble. Cette mixité est avant tout sociale en se déclinant par une ambition très volontariste au niveau de l’habitat : compter au moins 25% de logements sociaux et autant de logements dits « abordables » pour aider la moitié des futurs résidants.

Toutefois, malgré les préjugés, il convient de très fortement nuancer l’image de l’île « boboïsée » par les classes supé-rieures, telle qu’elle ressort régulièrement des enquêtes qualitatives. En effet, le revenu moyen sur l’île est inférieur de 20% à celui de la Ville de Nantes. Dans le même ordre d’idée, plus de 50 % de la population active de l’île est composée d’ouvriers, 17% des ménages vivent sous le seuil de pauvreté...

Par ailleurs, le renforcement engagé de la mixité et la diversité devrait s’appuyer sur plusieurs pistes d’actions : dévelop-pement du parcours résidentiel familial, équilibre entre le neuf et l’ancien, nouvelles offres spécifiques pour des publics cibles (jeunes ménages en début de parcours résidentiel et familles primo-accédantes)...

L’idée de mixité sur l’île de Nantes s’exprime également au travers de sa très grande mixité des fonctions urbaines, gage d’une plus grande urbanité. Dans le projet de la phase 2 d’aménagement, il est ainsi projeté d’accueillir 30 à 35 % de bureaux ou activités (hors CHU) pour 60 % de logements.

Même en ce qui concerne les activités, le projet est très attentif à conforter une mixité entre les activités industrielles existantes, les grands équipements touristiques, le maillage en commerces de proximité... Il en ressort une économie principalement résidentielle qui s’affirme en constituant une source importante de nouveaux emplois de tous niveaux de qualification, fabriquant de fait de la cohésion sociale.

« DES TOILETTES PUBLIQUES À réPArTIr SUr L’îLE »

« CréEr DES QUArTIErS MIxTES (ACTIVITé ET LOGEMENT) POUr LIMITEr LA DENSITé »

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La seconde église se trouve à l’Est (Allée Titus Brandsma), il s’agit de Notre Dame des Lumière qui dépend du couvent des Grands Carmes et qui propose des messes, une possibilité de retraite (journée du désert) ainsi qu’une bibliothèque pourvue d’un très important stock de livres religieux (25 000 volumes), notamment dans les domaines de l’histoire, de la spiritualité et de la théologie.

En ce qui concerne les autres cultes, de nombreux lieux existent sur Nantes : huit églises protestantes, une église ortho-doxe, une synagogue, quatre mosquées (et deux en projet) et deux centres bouddhiques.

A ce jour, il n’y a pas eu de la part des communautés religieuses et des habitants de demandes pour développer un nou-veau lieu de culte sur le quartier île de Nantes.

La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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Il est intéressant également de revenir sur la question de la densité que vous avez soulevée. En réalité cette question à peu à voir avec celle de la mixité et de la hauteur, comme certains ont pu le laisser entendre. En effet, malgré bon nombre d’idées reçues, il apparait que les quartiers des grands ensembles sont bien moins denses que le tissu traditionnel fau-bourien. Ainsi, la grande hauteur est très loin d’être à lui seul un facteur de densité. Or, c’est précisément la densité urbaine qui devient un des critères majeurs de la durabilité et de la mixité, en permettant aux différentes fonctions urbaines de « faire ville ». Pour réussir cette alchimie, ni trop haut, ni trop lâche, le tissu urbain de l’île de Nantes a voca-tion à fabriquer de l’intensité urbaine. C’est précisément la « chance » de l’île de Nantes que de pouvoir bénéficier de cette double échelle, métropolitaine et de quartier, qui produit cette intensité et cette vie urbaine qui peut faire défaut dans certains autres quartiers quand ils sont trop résidentiels.

Vous nous avez ensuite fait part de votre souhait de maintenir et valoriser l’existant. Cette préoccupation nous encourage à continuer l’aménagement de l’île de Nantes autour du parti pris initié par le travail d’Alexandre Chemetoff qui fut précur-seur en la matière.

Conserver l’existant ne relève pas d’une attitude nostalgique mais bien d’un mode de développement qui s’appuie sur les atouts du territoire pour les valoriser. Maintenir les bâtiments, les espaces publics -mais également, les activités, les fonctions, les habitants- c’est les inscrire dans le projet et viser un apport réciproque entre l’existant et le projet.

Grâce à cette démarche, la valorisation du patrimoine industriel est déjà reconnue comme un marqueur identitaire de l’île de Nantes qui permet de singulariser ce territoire tout en améliorant l’équilibre économique du projet.

« MAINTENIr ET VALOrISEr LA MéMOIrE DES LIEUx »17

La phase 2 du projet urbain a pour ambition d’assurer une continuité avec la première phase en valorisant le patrimoine industriel à l’instar du Jardin des Fonderies ⁄ © Vincent Jacques

La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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Sur l’espace public, cette exigence se traduit par des interventions simples : maintien des sols existants et des éléments de patrimoine industriel (rails, marbres, dalles béton...), réutilisation d’anciens revêtements dans les nouveaux aména-gements (anciens pavés de chaussée, bordures de trottoirs...), reprises des profils de voiries limitées.

Ce mode d’intervention est également porté dans la production de nouvelles fonctions : d’anciens bâtiments industriels réhabilités accueillent une pépinière des biotechnologies, une maison des avocats, un lieu festif et culturel (Hangar à Bananes). Les Nefs de Loire, anciennes halles de construction navale dédiées au seul usage industriel puis abandonnées à des activités peu valorisées sont transformées en un vaste équipement, lieu d’accueil d’activités créatives et de loisirs pérennes (Atelier et Galerie des Machines de l’île, la Fabrique) ou temporaires (festival de musique, de théâtre...). Les anciennes Nefs des Fonderies de l’Atlantique sont transformées en un jardin public extraordinaire. Ainsi, aménagements et projets économes se conjuguent de façons éparses sur l’île dans un souci de qualité architecturale et urbaine.

Le projet urbain de la phase 2 a pour ambition de conforter cette démarche en mettant notamment en valeur le patri-moine architectural tel que celui exceptionnel du site de Tereos qui est amené à être conservé. Cet attachement au passé industriel de l’ouest de l’île ne se limite pas à une muséification de la seule architecture des lieux. Bien au contraire, par son évolutivité et sa vocation, le projet est conçu de manière à maintenir autant que possible l’activité industrielle sur le secteur.

Beaucoup d’autres exemples peuvent être cités, comme la réutilisation des anciennes halles Alstom, qui deviendra bien-tôt le cœur du quartier de la création, en accueillant non seulement la future école des Beaux-arts de Nantes métropole, mais tout un écosystème autour de l’économie créative, mêlant le public et le privé avec notamment un pôle de recherche et de fonctions universitaires, un espace de création et médiation, un hôtel d’entreprises... Ou encore, plus récemment, l’accueil d’une quarantaine d’entreprises créatives dans le site de l’ancien Karting, à l’ouest de l’île.

L’usine Beghin Say / Tereos toujours en activité, un patrimoine architectural remarquable ⁄ © Jean-Dominique Billaud

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Les pôles de commerces de proximité et la présence des artisans qui est corrélée, apparaissent comme des éléments structurants et très demandés sur l’île de Nantes. De fait, le soin apporté à leur présence sur l’île a fait l’objet d’une atten-tion toute particulière par les habitants à travers les ateliers citoyen.

Lieux de rencontres et d’échanges, les pôles de proximité permettent la satisfaction de besoins immédiats, tout en favo-risant l’animation du quartier. Ils sont en outre un atout majeur dans le choix d’implantation de nouveaux habitants ou activités sur le territoire. Vos propositions ont porté tant sur la mise en valeur des boutiques, que les aides proposées pour leurs installations.

S’appuyant sur les commerces existants, le projet île de Nantes ambitionne le développement de cette offre de proximité. Dans cette optique, est confiée au bureau d’études « Objectif Ville » l’élaboration d’un diagnostic exhaustif des com-merces existants sur lequel s’appuyer pour proposer une stratégie globale qui s’attache à la programmation des rez-de-chaussée de la ville : commerces, bien sûr, mais aussi activités, artisanat, services, logements, etc..

L’île attractive pour entreprendreL’atelier citoyen fut l’occasion de s’attarder sur le volet économique de l’île par l’intermédiaire des commerces et artisans. En fait, les échanges ont été principalement motivés par l’animation suscitée par ces acteurs majeurs du territoire.

« DES AIDES À L’INSTALLATION DE COMMErCE + UN VILLAGE D’ArTISANS + MISE EN VALEUr DES COMMErCES DE PrOxIMITé + DES ESPACES ADAPTéS+ DéVELOPPEr DES ZONES ArTISANALES

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De nombreux rez-de-chaussée sont réservés aux commerces pour qu’ils puissent jouer leur rôle de lieux de convivialité ⁄ © Jean-Dominique Billaud

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Cette stratégie, qui se décline ensuite secteur par secteur, a pour objectif prioritaire de commencer par renforcer les pôles commerciaux de proximité existants, et de proposer le développement progressif de nouvelles polarités commerciales, en accompagnement de l’urbanisation future, notamment sur le sud-ouest. Cette démarche ne se limite pas à définir le « souhaitable » en matière de développement des commerces de proximité. Elle s’attache également à définir les moda-lités opérationnelles les plus adaptées pour développer ces commerces et s’assurer, point essentiel, de leur pérennité dans le temps.

La maîtrise d’œuvre urbaine Smets/uapS, choisie pour l’aménagement de l’île de Nantes, participe évidemment à cette réflexion pour l’adapter au projet. Elle a par exemple décidé de porter son attention sur le secteur Mangin en l’identifiant comme un espace prioritaire. De même, l’arrivée de transports en commun, et tout particulièrement le Chronobus, vont amener les autres pôles à se développer car ils seront mieux desservis.

Ainsi, l’étude a fait ressortir 4 nouveaux pôles qui seront localisés sur l’ouest de l’île (à l’exception notable du secteur du Tripode) pour, à terme, mailler tout le territoire en commerces de proximité.

Le travail de programmation se poursuit actuellement. Il s’articule autour de deux enjeux prioritaires : valoriser l’armature commerciale existante par le développement de véritables pôles de vie répondant au mieux aux critères de succès et de pérennité du commerce ; éviter le développement de commerces diffus. Il s’agit, en fonction du potentiel commer-cial de proximité projeté, d’éviter le « saupoudrage » pour favoriser le regroupement des commerces en petits pôles de proximité, qui permettent de créer la vie urbaine. Cette vision prend en compte les enjeux commerciaux dans une logique de projet urbain, c’est-à-dire par une implantation des nouvelles polarités commerciales dans l’objectif de maximiser les synergies (TCSP, CHU, parc...).

Le commerce, dont le rôle est primordial pour la vie des quartiers, ne se décrète pas pour autant. Son implantation et son développement obéissent à des règles et obligent à composer avec l’ensemble des acteurs privés concernés.

Les interactions entre ces enjeux et le rôle prééminent joué par le privé induit une équation délicate qui nous amène à accompagner son développement grâce à la mise en place d’outils dédiés.

L’étude menée par Objectif Ville laisse apparaitre un maillage de 8 polarités commerciales (hors le centre commercial Beaulieu qui joue un rôle de proximité et de destination) ⁄ © Objectif Ville

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Aussi, la Samoa s’est dotée de compétences pour mieux définir la destination des rez-de-chaussée commerciaux dans le cadre des nombreuses opérations immobilières lancées sur l’île de Nantes. Grâce au diagnostic réalisé, et au plan de marchandisage élaboré pour chaque secteur, la Samoa est en mesure de programmer la destination possible et souhai-table pour les locaux en rez-de-chaussée de chacune des opérations qu’elle est en mesure de commercialiser, dans un dialogue permanent avec les opérateurs concernés.

Ainsi, lorsque le besoin est avéré, la Samoa dispose d’un cahier des charges spécifique aux rez-de-chaussée qui est soumis aux promoteurs lors de la consultation pour que ceux-ci soient adaptés aux besoins d’un commerçant (la taille du commerce, son positionnement en façade, sa profondeur, l’existence d’une extraction pour les activités de restauration sont autant d’éléments imposés aux promoteurs).

Enfin, pour éviter que des locaux restent vacants, la Samoa a décidé le plafonnement des coûts de sortie (location ou vente) pour les surfaces réservées aux commerces, afin d’éviter que ces surfaces, pourtant très demandées, soient commercialisées à des coûts qui ne correspondent pas au marché et aux activités souhaitées.

Dans une démarche complémentaire, Nantes métropole s’est ainsi dotée d’un outil de diagnostic des pôles commerciaux de proximité qui recense l’ensemble des composantes d’un pôle commercial de proximité dit « idéal ». Ces composantes se traduisent par des activités commerciales nécessaires pour répondre aux besoins d’un habitant ou d’un foyer de ma-nière récurrente (quasi quotidienne) à savoir : pharmacie/boulangerie/boucherie/poissonnerie/épicerie (les 3 derniers pouvant être compensés par une offre présente sur le pôle dans une supérette) / banque ou distributeur de billets / supérette alimentaire / laverie. Une identification de porteurs de projets susceptibles de venir s’installer et compléter l’offre existante est engagée par les services de Nantes métropole.

Concernant la mise en valeur des commerces existants, elle dépend quasi-exclusivement de la responsabilité du com-merçant. Il existe cependant des règles d’urbanisme qui imposent dans le cadre d’un permis de construire ou d’une décla-ration de travaux un certain nombre de règles à respecter dans l’aménagement des façades des magasins (taille et forme de l’enseigne, agencement de la vitrine etc...).

Par ailleurs, Nantes métropole et la CCI se sont engagées dans la promotion des commerces « design » à travers l’évè-nement qui a débuté en 2010 sous le nom de « Nantes shop Design » qui récompense chaque année une dizaine de commerçants ayant aménagé leurs magasins de façon remarquable.

Toujours dans votre aspiration à favoriser l’offre artisanale sur l’île de Nantes, vous avez émis le souhait de prévoir des facilités de stationnement pour les artisans. En fait, cette disposition existe déjà par l’intermédiaire de deux procédés.

Tout d’abord, il s’agit de la mise en disposition par la collec-tivité d’arrêtés d’autorisation d’occupation temporaire de l’espace public qui est un instrument juridique permettant un tel usage du domaine public.

Ensuite, il existe des tarifs préférentiels très attractifs sur le stationnement payant pour les artisans qui peuvent obtenir auprès de la mairie une vignette « professionnel mobile ».

« PréVOIr DES FACILITéS DE STATIONNEMENT POUr LES ArTISANS »19

La vignette professionnel mobile, carte de stationnement à tarif préférentiel pour les professionnels.

La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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Vous avez émis le souhait de créer un autre système d’achat d’un bien innovant. Cette aspiration sous-entend une cri-tique de certains travers du système actuel qui est marqué par l’inégalité.

Bien que cette proposition ne rentre pas directement dans les prérogatives de la puissance publique, on peut toutefois indiquer que la Samoa, en tant qu’aménageur, souhaite développer des opérations permettant de mettre en œuvre des alternatives aux modalités plus « classiques » du logement, notamment en programmant des opérations en PSLA (loca-tion avec option d’achat), en accession progressive à la propriété, et pourquoi pas, des opérations plus atypiques comme l’autopromotion, les coopératives habitantes, ou encore le démembrement de propriété.

Vous nous avez fait part de votre souhait de voir s’installer une enseigne dynamique sur l’île de Nantes. Les pouvoirs publics disposent de peu de leviers d’action pour permettre cette légitime aspiration. De plus, les commerces de desti-nation, si on associe ce terme à l’idée du grand centre commercial de périphérie, ne sont pas la priorité pour le projet de l’île de Nantes qui vise davantage à mailler le territoire en pôle de proximité. En effet, la politique de Nantes métropole privilégie le centre-ville qui a besoin d’enseignes majeures pour lutter contre le développement du commerce sur les zones commerciales périphériques.

Par ailleurs, Nantes métropole a élaboré un schéma de développement de l’urbanisme commercial à l’échelle de l’agglo-mération. Ce document, qui permet d’organiser le développement des surfaces commerciales pour éviter qu’elles ne se concurrencent entre elles, ne prévoit pas le développement de commerce de destination sur l’île de Nantes.

L’atelier « projet urbain phase 2 » et celui sur l’identité de quartier ont posé la question du commerce non sédentaire sur l’île de Nantes. Face à l’enthousiasme suscité lors des avis citoyen, la collectivité va tenter d’inciter plus fortement la réalisation d’une telle entreprise mais de nombreux paramètres ne dépendent toutefois pas d’elle, à commencer par la venue des commerçants.

Un projet autour de la cuisine, du goût et d’une offre de produits bio est d’ores et déjà en cours d’étude à l’ouest de l’île. Nantes métropole réfléchit par ailleurs à la création d’un marché du soir sur l’île mais il reste à définir son emplacement et à trouver des commerçants non sédentaires intéressés.

Il convient de spécifier que l’île de Nantes n’est toutefois pas totalement dépourvue de ce type d’activité, elle compte déjà une AMAP (située à la Maison de quartier). Comptant déjà 165 membres inscrits, il y est possible d’obtenir (le lundi de 18h à 19h30) des fruits et légumes mais aussi de la viande, des œufs, du pain, des fromages grâce au partenariat avec 8 producteurs de la région.

D’autres porteurs d’activités sont présents comme l’association « Au fil de l’île » qui regroupe des créateurs de mode et artisans et propose des animations sur le quartier (expositions vente, défilés).

De plus, il faut rappeler la présence des Ecossolies qui aide à l’installation des acteurs de l’économie sociale et solidaire développant des produits et des services dans une grande diversité de secteurs : services à la personne, culture, inser-tion et emploi, environnement, agriculture, commerce équitable, solidarité internationale, loisirs, sport, tourisme, habitat, réemploi, informatique, consommation responsable...

« CréEr UN AUTrE SySTèME D’ACHAT D’UN BIEN INNOVANT »

« FAIrE VENIr UNE ENSEIGNE DyNAMIQUE »

« UN MArCHé NOCTUrNE, DES COMMErçANTS AMBULANTS + D’AUTrES AMAP DANS LE QUArTIEr »

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La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

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L’immeuble Manny du groupe Coupechoux fait office de locomotive auprès des autres entreprises du Quartier de la création ⁄ © Vincent Jacques

En revanche, au-delà des grandes enseignes en périphérie, il existe sur l’île de Nantes un vrai potentiel pour l’accueil d’un type de commerce très spécifique, qui a parfois la taille plus modeste d’un commerce de proximité, mais qui, par sa spécificité ou sa notoriété, fonctionne de fait comme un commerce de destination. Le cas du commerce du design (IDN/Coupechoux, spécialiste du mobilier design ou encore Civelle) est emblématique de ce positionnement. Il sera donc encouragé, dès lors qu’il entre en synergie avec les thématiques spécifiques de l’île de Nantes et qu’il ne vient pas, évi-demment, concurrencer une implantation possible dans le centre-ville historique.

Le dernier point de vos préconisations portait sur la possibilité d’organiser des évènements pour faire connaître les en-treprises de l’île. Cette suggestion permettrait effectivement aux habitants d’avoir une meilleure connaissance de leur territoire mais aussi de garantir aux entreprises une meilleure visibilité ainsi que la possibilité de travailler entre-elles.

Aussi, Nantes métropole et la Samoa cherchent aujourd’hui à initier la création d’un club d’entreprises sur l’île qui per-mette de disposer d’un interlocuteur représentant les entreprises, de faciliter les échanges entre les entreprises et de favoriser l’émergence de projets communs à ces entreprises. On pourrait très bien imaginer valoriser les activités et les savoir-faire présents sur l’île dans ce cadre.

« DES éVèNEMENTS POUr FAIrE CONNAîTrE LES ENTrEPrISES DE L’îLE »23

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La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

L’île conviviale pour partagerLes dernières réponses à l’atelier citoyen se concentrent autour de vos interrogations et suggestions autour du vivre en-semble. Vous nous avez interpellés sur cette notion par l’intermédiaire de plusieurs biais capables d’animer l’île : la Maison de quartier, le tourisme, la concertation...

Lors de l’atelier citoyen, vous avez imaginé la présence d’une halle couverte et ouverte, multifonctions, à la fois lieu festif pour les habitants, espace ouvert pour des commerces non permanents, espace culturel pour des expos...

Il s’avère que les nefs, déjà en place sur le Parc des chantiers, apparaissent comme un lieu stratégique et emblématique répondant déjà partiellement à votre demande par son caractère public et sa vocation d’accueillir divers événements (défilés, concerts, tournois de babyfoot...). Devant le succès de ce lieu et vos attentes, nous souhaitons renforcer cette dynamique en animant toujours davantage ce symbole du renouveau de l’île de Nantes.

Votre idée d’y accueillir du commerce non sédentaire a été très fortement relayée par la collectivité qui réfléchit de fait à l’opportunité de ce lieu pour accueillir des marchés (notamment composés d’artisans). Le prochain développement du quartier Prairie-au-duc et les arrivées d‘habitants concomitantes vont sûrement permettre de concrétiser cette idée que vous avez fait germer.

« UNE HALLE COUVErTE ET OUVErTE, MULTIFONCTIONS, À LA FOIS LIEU FESTIF POUr LES HABITANTS, ESPACE OUVErT POUr DES COMMErCES NON PErMANENTS, ESPACE CULTUrEL POUr DES ExPOS »

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Les nefs de l’île, un lieu conçu pour accueillir différents programmes, pérennes ou évènementiels, dans des volumes autonomes glissés sous la structure couverte ⁄ © Jean-Dominique Billaud

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La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

Au cours de l’atelier, vous avez préconisé de réaliser une activité spécifique visant les touristes et les croisières. De nom-breux événements et activités connaissent déjà un grand succès sur l’ouest de l’île. L’atelier des Machines, les anneaux de Buren, l’Eléphant ou encore le nouveau Carrousel des Mondes Marins contribuent à rendre la métropole plus attractive. En témoigne la fréquentation touristique croissante de ce site et l’image de Nantes auprès des investisseurs d’une ville dynamique et créative.

Des événements comme Estuaire ou le Voyage à Nantes contribuent à renouveler la vision que les nantais ont de leur ville et de l’île de Nantes. Les croisières en sont un élément fort.

L’enthousiasme apparent lors de l’atelier citoyen quant aux développements des usages de la Loire nous amène à réfléchir aux nombreuses pistes proposées. Cet engouement pour le fleuve est présent dès l’origine du projet île de Nantes qui a réconcilié les habitants avec leur fleuve.

Les aménagements des berges comme le parc des chantiers mais aussi le Navibus, le Nantilus, les croisières du Voyage à Nantes et les paquebots accostant régulièrement sur le quai Wilson ont contribué à animer le fleuve et à renouveler ce rapport par des approches variées. Toutefois, comme vous nous l’avez signalé, il serait intéressant d’être encore plus ambitieux dans ce domaine.

« ACTIVITé SPéCIFIQUE VISANT LES TOUrISTES ET LES CrOISIèrES »

« DéVELOPPEr L’USAGE DE LA LOIrE »

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Les Machines de l’île ne désemplissent pas et profitent tant à l’activité touristique qu’à doter le territoire d’une image dynamique ⁄ © Jean-Dominique Billaud

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La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

Le Voyage à Nantes ou les éditions d’Estuaire animent la Loire... ⁄ © Vincent Jacques

Vous avez également envisagé de redonner un nouveau souffle à l’activité portuaire sur l’île de Nantes. Ce retour de la ville vers son fleuve se lit déjà avec le un nouveau ponton venant récemment d’être inauguré sur le quai de la Fosse. Origi-nellement destiné à l’accueil du Belem, majestueux trois-mâts faisant régulièrement escale à Nantes (sa ville d’origine), le ponton de 90 m²permet dès maintenant d’accueillir plusieurs bateaux simultanément.

Cependant, pour des raisons de sécurités évidentes, la Loire ne peut pas accueillir des activités de loisirs pour le plus grand nombre. En effet, il s’agit d’un fleuve difficile sur lequel les conditions de navigabilité sont très particulières, ce qui implique d’être averti et exercé. De ce fait, et comme c’est déjà le cas avec Défi Loire Aviron, la pratique des sports nau-tiques est réservée à des évènements très encadrés.

Vous nous avez interrogés sur la problématique de l’accueil des nouveaux habitants avec le désir de votre part de leur fournir les clés pour qu’ils comprennent l’endroit où ils s’installent, les possibilités...

Cette question a fait l’objet d’un atelier citoyen dans le cadre du Conseil de quartier de l’île de Nantes. Les membres de cet atelier ont proposé de mettre en place un système de parrainage ainsi que de procéder à l’organisation, à l’échelle du quartier, d’un temps d’accueil convivial afin de tisser des liens entre anciens et nouveaux habitants et de faire connaître l’île à ces nouveaux venus.

« ACCUEIL DES NOUVEAUx HABITANTS »27

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La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

En réponse à ces préconisations, la Ville considère avec un grand intérêt la volonté d’implication des citoyens, sans struc-turation associative, pour œuvrer au lien social dans les quartiers, que ce soit pour l’accueil des nouveaux habitants ou pour lutter contre l’isolement. Elle s’engage à étudier, en concertation avec les habitants impliqués, les modalités de l’in-tervention de citoyens-relais, en leur fournissant un cadre, des sources d’information et des interlocuteurs. Ce dispositif, très transversal, ne peut être immédiatement opérationnel.

Par ailleurs, pour mieux accueillir les nouveaux habitants, différentes expériences seront conduites comme l’organisa-tion d’un « espace quartier » lors de la réception des nouveaux Nantais en présence des équipes de quartier. y figure éga-lement une expérimentation d’accueil des nouveaux habitants lors du forum associatif organisé par l’Accoord et la Ville à la maison de quartier de l’île en septembre 2012. À partir du stand municipal déjà existant et animé par les directions des solidarités et du développement associatif, il s’agira d’associer à cet accueil les habitants du quartier volontaires, notam-ment les membres de l’atelier citoyen. Une balade urbaine sur l’île de Nantes, sera également proposée.

Parallèlement, la Ville propose de mieux identifier le dispositif « Nouveaux Nantais » au sein des équipements munici-paux, des mairies annexes et des maisons de quartier. La création d’un espace ou d’une identification spécifique pour les nouveaux arrivants dans la ville ou le quartier est à l’étude. L’objectif est de toucher les quelques nouveaux Nantais qui n’auraient pas été identifiés dans le processus actuel et les nouveaux habitants. L’île de Nantes, au vu du volontarisme exprimé par les membres de cet atelier citoyen, est d’ores et déjà retenue comme site expérimental pour cette démarche.A signaler également le futur test d’un « document boussole » au sein de cet espace pour guider et orienter le nouvel habitant, afin qu’il sache où et sous quelle forme existe l’information qu’il recherche, vers quel service, quelle institution se tourner selon ses demandes. Ce document pourra servir la démarche des citoyens relais dans l’accueil des nouveaux habitants. Le document boussole sera diffusé dans un premier temps à la mairie annexe et à la maison de quartier.

Enfin, il sera proposé d’organiser régulièrement des temps de découverte et de visite du quartier et ce notamment à l’occasion de la livraison d’immeubles ou d’ensemble immobilier. Ces temps seront à organiser entre la Samoa, les opéra-teurs et l’équipe de quartier.

Concernant votre suggestion de dynamiser la Maison de quartier en la restituant aux associations et aux habitants, là encore, des éléments de réponses furent déjà soulignés à l’occasion de l’atelier « Accueil des nouveaux habitants ». Il nous semble important que ce lieu ne soit pas uniquement animé par des professionnels mais également par des asso-ciations et habitants du quartier, pour qu’ils y trouvent leur place et proposent des choses qui répondent à leurs intérêts.

Pour ce qui est du centre socioculturel ACCOOrD son activité se déploie donc sur deux lieux : la Maison de quartier de l’île (rue Conan Mériadec) et l’espace d’animation Beaulieu (rue Marc Vaubourgoin). Un centre de loisir, situé dans le pôle enfance Aimé Césaire (boulevard la Prairie-au-duc - avec la nouvelle école et le multi-accueil) viendra compléter l’offre à partir de novembre 2012.

C’est donc au regard de l’activité des deux (et bientôt trois) équipements qu’il faut analyser l’action du centre sociocultu-rel et apporter des éléments de réponse.

L’action du centre socioculturel est encadrée par un projet social d’équipement qui détermine les enjeux, les objectifs et présentes les actions du centre socioculturel. Celui-ci est établi pour 2011 à 2014. Les orientations sont déterminées par le centre socioculturel en lien avec le Conseil d’équipement. En effet, dans les équipements ou les lieux d’activités gérés par l’Accoord, il a été créé un conseil d’équipement dont le but est d’associer les usagers et les associations de quartier à la détermination et au suivi du programme annuel des activités. Sur l’île de Nantes, le conseil d’équipement accueille des habitants et des associations de l’île (Vivre à Beaulieu, Pays de Loire Gaza jérusalem, CSF, CLISSAA...)

« DyNAMISEr LA MAISON DE QUArTIEr EN LA rESTITUANT AUx ASSOCIATIONS ET AUx HABITANTS »

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La réponse à l’atelier citoyenAtelier projet urbain

La maison de quartier propose déjà une grande palette d’activités ⁄ © Vincent Jacques

Par ailleurs, le projet social d’équipement de l’ACCOOrD île de Nantes pose comme préalable que « chacun, quel que soit son degré de participation, doit pouvoir trouver sa place dans l’équipement » : la promotion de l’action des bénévoles, l’engage-ment des familles et des associations dans l’activité du centre socioculturel constituent donc un axe prioritaire. Cela passe notamment par l’existence de commissions (« parents », « ludothèque », « île était une fois », « atelier culinaire », « sor-ties pour tous », « Quartiers en scène ») qui permettent à chacun de s’impliquer dans l’organisation et le suivi d’activités et d’événements.

Enfin, le centre socioculturel s’inscrit dans une dynamique partenariale forte avec des acteurs du quartier soit dans le champ du social (pour mettre en œuvre des actions en direction des publics isolés, fragîles et précaire), soit pour conduire des projets d’animations du territoire (Forum associatif, Quartiers en Scène) ou y être associé (participation à l’île était une fois, à Bouge ton été...).

On voit donc que l’activité du centre socioculturel se déploie dans une logique de solidarité, de partenariat et d’engagement, même si certains points peuvent encore être améliorés pour susciter l’investissement des habitants et des associations.

Aussi, pour faire connaître les équipements et améliorer l’accueil, il est prévu d’agir sur plusieurs volets. Tout d’abord, à l’occa-sion d’une révision de la signalétique sur toute l’île d’ici septembre 2013, il sera fait en sorte que les lieux soient repérés plus facilement sur le territoire.

Ensuite, il est convenu d’offrir un espace plus accueillant et plus adapté grâce à des travaux dans la cour de la Maison de quartier de l’île pour permettre le déroulement d’autres activités.

En dernier lieu, il est prévu de diversifier les moyens de communication de l’ACOORD pour mieux faire connaître l’activité de la Maison de quartier de l’île. Dans cette optique, un blog de la Maison de quartier est déjà en cours de conception et verra bientôt le jour. A noter également qu’à partir de ce mois-ci, une réflexion est initiée entre l’ACCOOrD et la direction du dévelop-pement associatif afin de rendre lisible toutes les activités se déroulant à la Maison de quartier de l’île (celles proposées par l’ACCOOrD et celles proposées par des associations conventionnées par la direction du développement associatif).

Toutes ces mesures ont pour finalité de rendre les habitants acteurs du projet. Cette posture est déjà en cours sur les deux équipements mais devrait également être mise en œuvre sur le centre de loisir Aimé Césaire. Ainsi, il est prévu de faire participer les parents à l’aménagement des espaces, le choix de mobiliers, bref, de les mettre en situation les parents d’être acteurs de l’accueil de loisir et pas seulement consommateurs.

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Vous nous avez fait part du bien fondé résultant de l’invention de nouvelles modalités de sociabilité et de rencontre. Vous avez à titre d’exemple évoqué un lieu où l’on pourrait être en démocratie participative et en réaction à des projets, dans une logique d’interactivité et de réseaux sociaux.

Cette intervention nous a fait prendre conscience que, malgré sons succès, le Hangar 32 doit proposer plus de temps d’échanges et de débats. Ouvert au public du vendredi au dimanche de 14h à 18h, il est le lieu d’exposition privilégié du projet urbain, notamment par des visites commentées et l’accueil d’expositions temporaires.

Une réflexion sur une nouvelle formule est actuellement en cours d’élaboration pour initier davantage de débats, et ce, notamment en incitant la participation d’un public familial et scolaire. Dans le cadre de cette modernisation du Hangar 32, un espace voué à être actualisé fréquemment va être aménagé, pour reprendre l’idée d’observatoire du projet urbain que vous avez proposé lors de l’atelier.

Cela contribuerait en partie à associer de manière continue les habitants au projet urbain comme vous le souhaitiez. D’autres moyens sont déjà mis en œuvre dans cette finalité : réunion de concertation (dont cet atelier est un exemple), réunions d’informations (notamment autour du projet C5), relais dans Nantes Passion et le journal de Nantes métropole, lettres d’actualités (plaquettes de suivi de chantier Chronobus notamment), contributions apportées aux réflexions du Conseil de quartier...

« INVENTEr DES NOUVELLES MODALITéS DE SOCIABILITé ET DE rENCONTrE + UN OU DES CAFéS ASSOCIATIFS + DES ACTIVITéS POUr LES jEUNES LE WEEKEND +UN DON D’UNE jOUrNéE POUr FAIrE AVANCEr UN PrOjET COLLECTIF+ UN OBSErVATOIrE DU PrOjET UrBAIN ET DE L’îLE + ASSOCIEr DE MANIèrE CONTINUE LES HABITANTS AU PrOjET UrBAIN »

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Le Hangar 32 devrait connaitre une nouvelle formule laissant davantage de place à la concertation et au suivi actualisé du Projet Urbain / © Vincent Jacques

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Cette demande d’engagement et d’expression citoyenne qui se lit par exemple avec votre préconisation de dons de jour-nées pour faire avancer les projets collectifs est partagée sur de nombreux quartiers.

A travers les Conseils de quartier, la ville favorise et encourage l’investissement des citoyens. En effet, le dialogue ci-toyen tel que les élus l’ont défini dans la charte en 2009 a pour objectif principal de coproduire les politiques publiques, projets et actions conduits par la Ville de Nantes et Nantes métropole. Il s’agit d’associer les citoyens à des démarches opérationnelles d’amélioration, d’innovation, d’expérimentation pour lesquelles les élus ont un pouvoir de décision. C’est le fameux « faire ensemble ».

Ainsi, la ville construit certaines réponses : organisation de cycle de conférences (comme sur les enjeux du développe-ment durable) ou animation d’événements thématiques co-construits avec les acteurs (comme « questions de parents » sur les enjeux de la parentalité). Elle contribue également à amplifier les sujets portés par l’activité des conseils théma-tiques (jeunes, personne handicapée, étranger) avec l’organisation régulière de rencontres avec des experts et l’étude d’expériences venues d’ailleurs. Elle organise enfin l’activité des Conseils de quartier.

Toutefois, il est important de rappeler que le Dialogue citoyen initié par la mairie ne saurait se substituer à la vie démocra-tique locale dont chaque citoyen est acteur dans son quartier, son entreprise, son association...

L’animation du débat local se doit d’être pluraliste, portée par des acteurs différents. L’agenda des conférences et débats organisés chaque semaine par les associations, les lieux culturels, économiques, universitaires est très dense à Nantes. Des mouvements associatifs en ont fait leur objet principal. Tout habitant peut initier un débat dans son quartier et l’auto-nomie d’initiatives doit rester garantie. Il serait déontologiquement dangereux que la société civîle soit soumise à « auto-risation » dans ce domaine. Il revient donc aux habitants de s’organiser et aussi de s’appuyer sur le mouvement associatif pour développer des espaces de discussion citoyens.

Par exemple, dans votre volonté de mettre au débat le projet urbain et de se retrouver ensemble, vous avez proposé la mise en place de cafés-associatifs. Il s’agit là de structures intéressantes et diverses tels que« A l’Abord’âge » ou encore « Ptit Ka Fait » que la ville accueille déjà en son sein. Cependant, nous n’avons pas connaissance d’un tel projet sur l’île de Nantes et il n’est pas de notre ressort d’en organiser. Pour qu’elle réussisse, ce genre d’initiative doit effectivement être portée à l’échelle du quartier et provenir des habitants eux-mêmes en revêtant un caractère spontané.

Votre préconisation de proposer des activités pour les jeunes le week-end entre en partie dans ce cadre. Cependant, la collectivité œuvre sur ce point par l’intermédiaire de l’animation « Bouge ton été » qui permet aux jeunes de multiples ac-tivités gratuites dans toute la ville et tout au long de l’été. Qu’elles soient sportives ou culturelles, les activités proposées connaissent un grand succès notamment par l’aspect « découverte » intrinsèque aux lieux et animations avancées.

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Réponse à l’Avis citoyen sur le projet urbain de l’île de Nantes

2 ter quai François Mitterrand BP 36311, 44263 NANTES cedex 2 TéL : 02.51.89.72.50 / FAX : 02.51.89.72.51 • E-MAIL : [email protected]

www.iledenantes.com • www.Samoa-nantes.fr