résumé texte d'orientation tacle
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Résumé du Texte d'orientation de la Tendance Action Collective et Luttes Etudiantes pour le 84e Congrès de l'UNEF, le Syndicat Etudiant.TRANSCRIPT
Rompre avec le syndicalisme délégataire et construire les mobilisations
étudiantes pour s’opposer à la politique du gouvernement !
Notre 84e congrès s’ouvre dans un contexte d’austérité généralisée partout en Europe. La Grèce
représente un symbole du niveau des attaques mais la France n’échappe pas à ce processus. Les
politiques d’austérité se répercutent sur la jeunesse étudiante qui subit la précarité et voit ses
conditions d’étude se dégrader par les coupes budgétaires dans les universités. Les réformes libérales
accélèrent la restructuration du service public de l’Enseignement Supérieur et constituent des attaques
à l’encontre de nos formations et de nos diplômes. L’enjeu du congrès doit être de se mettre en ordre
de bataille face à cette situation et se préparer à combattre pied à pied la politique du gouvernement
dans nos universités.
1) Un avenir de précaire et des conditions d’étude plus que jamais dégradées par l’austérité
La majorité des universités affichent des déficits budgétaires et les autres multiplient les coupes pour
maintenir l’équilibre, les conditions d’étude n’ont jamais été si détériorés et les acquis étudiants les
plus élémentaires sont remis en cause.
Les conséquences s’accumulent pour nos conditions d’études : surcharge des TD, suppressions de
filières, sélection illégale, cours en ligne, etc. Avoir le bac n’est plus une condition suffisante pour
s’inscrire dans la filière de son choix. Chaque année, plusieurs milliers de jeunes renoncent à faire des
études supérieures faute d’avoir pu s’inscrire dans l’université ou la filière de leur choix.
Nos conditions sociales ne sont pas épargnées. Le coût des études augmente et les bourses sont
aujourd’hui insuffisantes pour assurer aux 2 millions d’étudiants de faire des études supérieures. Les
prêts étudiants se multiplient, accroissant notre précarité sur le long terme, en parallèle d’une
augmentation du salariat étudiant, qui menace la réussite de nos études. Cette situation ne peut
qu’empirer puisque le gouvernement remet sur la table la suppression des APL pour les étudiants non-
boursiers. L’augmentation des frais d’inscription est une autre piste envisagée par le gouvernement
pour nous faire payer la crise.
Ces mesures remettent en cause la démocratisation de l’Enseignement Supérieur. Face à cela, l’UNEF
doit se battre pour une université gratuite avec des financements 100% publics à hauteur des besoins.
Nous devons aussi nous battre pour l’amélioration des conditions de vie étudiante, en continuant de
mener la bataille pour l’allocation d’autonomie, seul moyen pour permettre la réussite de tous à
l’université.
2) Des réformes structurelles pour s’adapter au désengagement financier de l’Etat
L’application des réformes libérales accélère ces processus et modifie de manière structurelle le
fonctionnement des universités. L’autonomie budgétaire a conduit à la mise en concurrence des
établissements et les présidences d’universités sont forcées d’orienter les budgets vers les filières
d’excellence au détriment de la majorité des étudiants. La loi Fioraso votée en 2012, renforce ces
mécanismes.
Les regroupements, principale mesure de la loi ayant pour objectif de passer de plus de 80 universités
réparties sur tout le territoire à une trentaine de pôles, ont un objectif clair : « rationnaliser » les
dépenses des universités, c'est-à-dire mutualiser les mesures d’austérité et réduire drastiquement
l’offre de formation. Dans certaines universités, les suppressions de filières sont déjà effectives. Le
deuxième objectif est de poursuivre la destruction des diplômes nationaux avec une remise en cause
toujours plus forte du cadrage national des diplômes par le biais notamment de la régionalisation.
Celle-ci a également pour but d’en finir avec l’université des savoirs et d’adapter nos formations aux
bassins d’emploi locaux via l’université des compétences. A terme, l’objectif est celui de rendre nos
diplômes individualisés, non qualifiants et donc de casser nos droits collectifs sur le marché du travail.
3) Pour une stratégie syndicale à la hauteur de ces attaques
Face à ces attaques sans précédent, l’UNEF doit se doter d’une stratégie à la hauteur des enjeux. Nous
devons expliquer les conséquences des réformes libérales et de l'austérité sur nos conditions d'études
et notre avenir dans nos campagnes syndicales quotidiennes et électorales. Notre syndicat doit coupler
ces batailles avec une stratégie permettant de construire un rapport de forces suffisant pour obtenir
enfin des victoires. L’UNEF doit impulser des batailles autour de revendications précises pour améliorer
la situation des étudiants : refus d’une fermeture de filière et de la sélection, droit à des examens de
qualité mais aussi augmentation des bourses ou du nombre de places en cité-U.
En nous appuyant sur les problèmes quotidiens, nous devons chercher à mettre les étudiants en action
pour les résoudre, à favoriser leur auto-organisation pour reconstruire la confiance dans l’action
collective. Des mobilisations se sont déclenchées au cours des derniers mois dans les universités. Mais
elles sont restées isolées et n’ont pu obtenir de victoires significatives. Nous cherchons à impulser des
mobilisations majoritaires au côté des enseignants et personnels pour arracher des victoires locales.
Pour gagner, nous devons les unifier et chercher à faire émerger une mobilisation nationale de
l’enseignement supérieur. Se lier avec les autres secteurs qui se battent contre l’austérité est
nécessaire : l’implication du plus grand nombre dans un mouvement d’ensemble est le seul moyen
d’inverser le rapport de forces en notre faveur face à la politique du gouvernement.
4) Pour une UNEF œuvrant à la transformation de la société
Notre engagement syndical ne se limite pas aux questions étudiantes. Notre syndicat se réclame de la
transformation sociale. Il doit se placer du côté de tous ceux qui luttent pour l’amélioration de leurs
conditions de travail qui seront bientôt les nôtres et qui tentent de résister aux offensives
gouvernementales et patronales. L’UNEF doit également se battre contre toutes les formes
d’oppression : le racisme, le sexisme, l’homophobie. Notre syndicat doit aussi être internationaliste en
soutenant les peuples opprimés et en nous opposants aux guerres impérialistes. Face à la division de
notre camp social orchestrée par les classes dominantes, notre réponse est l’unité et la solidarité !
5) Pour une UNEF unitaire et démocratique
Pour aller vers une mobilisation nationale des étudiants, l’UNEF doit rechercher l’unité d’action et la
construction de cadres réguliers avec les autres organisations étudiantes et professionnelles pour
discuter des batailles nécessaires à mener ensemble.
Pour répondre à la baisse de l’engagement syndical, l’UNEF ne pourra pas éviter une réflexion sur son
mode de fonctionnement. Il faut revoir les rythmes de l’organisation, la façon dont elle structure et
intervient dans son milieu. Tout militant doit pouvoir peser sur l’orientation du syndicat et les
structures de base doivent être au cœur de l’organisation.
Voter pour la tendance Action collective et luttes étudiantes, c’est voter pour :
● Une UNEF qui place au cœur de sa stratégie syndicale l’action collective des étudiants, leur
auto-organisation pour résoudre les problèmes du quotidien
● Une UNEF qui combat les réformes libérales de l’ESR et revendique : l’abrogation de la loi
Fioraso, l’arrêt des regroupements, la fin de l’autonomie budgétaire des universités et un
financement 100% public des universités à hauteur des besoins.
● Une UNEF qui s’appuie sur des revendications d’urgence pour les étudiants et les jeunes, qui
les porte lors des élections universitaires et aux CROUS et dans les mobilisations, et les articule
avec un projet global pour l’enseignement supérieur et la société
● Une UNEF qui bataille contre la dégradation des conditions de vie des étudiants et qui réclame
la mise en place d’un réel pré-salaire d’autonomie