Régis est un gentil garçon affectueux et joueur, ni pire ni meilleur que toi.

Mais il n’est pas très docile et, quoi qu’on lui répète souvent les mêmes choses, cela ne rentre pas très faci-lement dans sa tête ! Sim-plement, il n’en voit pas l’utilité, donc, il laisse courir et fait à sa guise !

Alors, vous pensez, la pro-tection de la planète, l’éco-logie, ce sont des mots, tout ça ! Des mots compli-qués, et qui ne le concer-nent en rien ! Pourtant…

Voici son histoire !

Papa freine brutalement, fait reculer la voiture. « Descends ! dit-il à Régis, et va ramasser ce paquet vide que tu as envoyé par la portière ! Tu imagines la tête du lapin qui a reçu cela sur le museau ?»

Régis descend en maugréant : quelle histoire, pour un malheureux papier ! Le lapin est intelligent, il n’y touchera pas ! »

Les voilà sur l’autoroute, où règne un trafic intense. « Imagine, dit papa, les voitures sont aussi nombreuses tout au long de la journée. Elles passent sans arrêt, sans arrêt ! Et si, dans seulement la moitié de ces voitures, il y a un Régis qui balance sottement un papier par la portière, ne fut-ce qu’un papier de bonbons… »

Régis a la vision de papiers s’envolant de toutes ces voitures. Il commence à comprendre !

Ils passèrent un après-midi délicieux près du ruisseau. Régis prenait plaisir à patauger dans l’eau claire. Il vit des petits poissons multicolores qui se poursuivaient. C’était un bel après-midi, vraiment ! Pourquoi donc papa était-il soucieux ?

« On installe le tout à l’égout dans le bourg voisin, et c’est tant mieux pour eux. Mais il n’y a rien de prévu pour le moment en ce qui concerne l’écoulement, et tout aboutira dans cette rivière. Oui, Régis, même les balayures des rues, et quand tu re-viendras, tu verras flotter sur l’eau les papiers de bonbons que tu jettes en ville, et ces papiers étoufferont les poissons qui pourront survivre à cette pollution… »

Difficile de comprendre quand on a 7 ans…

-Mes… mes papiers de bonbon vont venir jusqu’ici ??? Mais je ne veux pas étouffer les petits poissons !

- Alors c’est simple, ne jette plus rien par terre ! »

Simple, simple… Il en a de ces mots, papa !!! Bon, enfin, il essaiera !

Il crut bien voir passer, comme un éclair vert, la fée du ruisseau qui lui souriait pour lui dire merci. Mais ce n’était peut-être qu’une libellule…

Tout de même, tout cela tournait dans sa petite tête. Surtout, surtout, il n’imaginait pas qu’ils ne puissent plus venir pique-niquer ici, au bord du ruisseau, simplement parce que des grands avaient décidé que là devaient être jetées les saletés du bourg…

- Mais on trouvera un autre endroit pour pique-niquer, n’est-ce pas ?

- On essaiera, Régis, mais tu sais, la plupart des cours d’eau sont plus ou moins sales.

- Plutôt plus que moins, dit maman… »

Ils rentrèrent, songeurs.

«  Non Régis ! Les papiers ne vont pas à cette poubelle ! Quand donc te feras-tu au tri collectif ? Trie-moi ces papiers, et mets les dans le sac jaune, je te prie. »

Régis est fatigué. Fatigué par la journée, mais aussi par ce qu’il a appris. Il enlève quatre ou cinq morceaux de papier, mais laisse le reste. Un sac ou une poubelle, en quoi cela peut-il avoir de l’importance, je vous le demande ? Maman n’a rien vu, mais papa lève la tête de son journal et l’appelle affectueusement.

Il le juche sur ses genoux en l’embrassant.

- Sais-tu à quoi servent ces papiers que l’on récupère ?

- ???

- Ils sont nettoyés, traités, et refont du papier. C’est ce que l’on appelle du papier recyclé. Quand on utilise ce papier on sauve des arbres, car autrement il faut beaucoup d’arbres pour faire du papier, et qui viennent parfois de loin, de pays où ils sont pourtant bien nécessaires. De régions ou de pays ou des enfants de ton âge voient disparaitre petit à petit toutes leurs forêts.

Tu comprends, maintenant, pourquoi il faut faire un tri ? Peut-être que chaque fois que tu mets un papier dans le sac jaune, tu sauves un arbre ! Tu vois l’importance que tu as !!!

Le soir, Régis se couche avec toutes ces idées en tête. Il se tourne et retourne dans son lit, quand soudain… Dans la noir de la chambre, une pluie d’étincelles, qui deviennent étoiles, et un ange s’accoude au pied de son lit.

Un vrai ange, Messieurs-Dames ! Avec des ailes et tout !!! Et une voix si douce… Une voix d’ange, forcément !

- Bonsoir Régis ! Je suis si heureuse que tu aies commencé à comprendre ! Je vais t’expliquer un peu. Et je te donne une mission !

- Tu expliqueras à tes copains tout ce que tu as appris aujourd’hui. Mais aussi, à travers le diaporama qui racontera ton histoire, c’est toi qui le fera comprendre à beaucoup d’enfants partout sur la planète. Et tu vas participer à la sauver ! Les enfants pourront toujours s’émerveiller devant les fleurs, les oiseaux, les papillons. Il y aura de nouveau des rivières pures. Si vous, les enfants, vous comprenez l’importance de tout cela pour la planète, vous la sauverez, car c’est vous les hommes et les femmes de demain !Regarde sur le mur ! 

Régis vit le mur s’allumer comme un écran de télévision.

D’abord apparut un petit ourson.

- Je suis triste… Des enfants ont ramassé toutes les myrtilles, ils ont saccagé les pieds, et tout ça pour laisser pourrir les fruits ! Moi, j’ai-me les myrtilles, c’est une grande partie de ma nourriture d’automne. Et l’an prochain, les pieds saccagés ne donneront rien. Quelle misère !

L’écran devint vide, puis apparut une petite grenouille.

- Je vivais heureuse dans mon fossé, mais il est envahi par tous les papiers que les gens jettent depuis leur voiture. Je reçois même des canettes en métal, des bouteilles… Et quand il pleut, tout cela est emporté vers la rivière, puis vers la mer. Quelle honte !

Puis apparut sur l’écran un aigle majestueux. Mais il semblait tout triste…

- Au premier vol qu’a fait mon petit hors de notre aire, il a atterri un peu brutalement plus bas. Alors, pour se redonner des forces, il a gobé ce qui était à sa portée. Malheureusement, c’était un papier de bonbon, qui l’a étouffé. Il a beaucoup souffert avant de mourir, et je ne pouvais rien faire…

Le mur redevint noir. L’ange reprit la parole avec douceur :

- Tu vois, c’est tous ces petits gestes que tu dois expliquer aux copains, à tous les enfants. Par exemple, tu as appris à l’école que les éoliennes aidaient à économiser l’électricité. Donc, ta maman a raison, tu dois éteindre la lumière quand tu quittes une pièce, ou ne pas laisser la porte du frigo ouverte. Tous ces petits gestes ont de l’importance, tous se répercutent sur la planète ! Même le plus insignifiant.

Alors apparut un autre petit ange qui soufflait sur une boule de pissenlit. Mais au fur et à mesure que les aigrettes s’envolaient, elles se transformaient en papiers de bonbons, poches de chips vides, et venaient s’abattre sur Régis. Il avait beau crier et se débattre, il était maintenant englouti.

Une main douce le réveilla, maman était près de lui.

- Qu’y a-t-il, Régis ? Tu as fait un cauchemar ! Calme-toi, et rendors-toi vite maintenant !

Régis regarde autour de lui. Pas d’anges, pas de poussière d’étoiles, pas de mur lumineux…

Avait-il vraiment rêvé ?

Enfin, rêve ou pas, il ferait ce que lui avait dit l’ange !

Il expliquerait aux copains, il ne jetterait plus de papiers (enfin, pas trop) il économiserait les lumière.

Et ainsi, lui, Régis, il sauvera sa terre !!!

Dessins : Travail des enfants de l’atelier du « Bouquet des Arts » à Sancerre (18)

Texte : Jacky

Musique : Florian Bernard au synthétiseur

Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la PaixJacky.questel@gmail.comhttp://jackydubearn.over-blog.com/Site : http://www.jackydubearn.fr/

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