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Sommaire

Introduction 1

Matériels et Méthodes 3

Espèces étudiées 3

Zone d’étude 3

Traitement en laboratoire 4

Analyse des données 5

Résultats8

Composition du régime alimentaire 8

Variations du régime alimentaire 10

Discussion 14

Bibliographie 18

Annexes

Annexe 1 : Présentation détaillée des espèces de proies présentent dans le régimealimentaire de S.canicula dans le Golfe de Gascogne et indices d'analyse de cerégime.Annexe 2 : Proportion détaillée des espèces de proies présentent dans le régimealimentaire de S.canicula en Mer Celtique, et indices d'analyse de ce régime.Annexe 3 : Espèces de proies présentent dans le régime alimentaire de L.naevus enMer Celtique et indices d'analyses qui les caractérisent.Annexe 4 : Espèces de proies présentent dans le régime alimentaire de L.naevus dansle Golfe de Gascogne et indices qui les caractérisent.Annexe 5 : Espèces de proies présentent dans le régime alimentaire de M.asterias etindices associés.Annexe 6 : Courbe de corrélation entre le poids total (g) et la longueur totale (cm)des individus de S.canicula. Coefficient de corrélation = 0,94 ; p-value < 0,001 (***).

Page 4: Rapport de Stage de M1 SBM

Table des figures et tableaux

Figure.1 : Localisation des stations d'échantillonnage au sein des deux zonesd'études (Mer Celtique et Golfe de Gascogne) lors de la campagne EVHOE 2014.

Figure.2 : Modèle de Costello. (1989) modifié par Amundsen et al. (1996) qui

représente l'abondance proie-spécifique en fonction de la fréquence d'apparition dansle régime alimentaire. Indique aussi la caractéristique de la proie (abondante ou rare)et la stratégie alimentaire du prédateur (généraliste ou spécialiste).

Figure.3 : Courbes de proies cumulées pour les trois espèces deChondrichtyens de l'étude : S.canicula (a), L.naevus (b) et M.asterias (c). Présententl'augmentation de la richesse spécifique en proies du régime alimentaire en fonctionde l'augmentation du nombre de contenus stomacaux traités.

Figure.4 : Gamme de taille des individus de S.canicula (1), L.naevus (2) et

M.asterias (3) suivant les deux zones d'étude : Golfe de Gascogne (bleu) et MerCeltique (orange).

Figure.5 : Nombre d'individus par classes de taille pour S.canicula et L.naevusdans les deux zones d'étude : Golfe de Gascogne (GdG) et Mer Celtique (MC).

Figure.6 : Indice d'importance relative (%IRI) de chacune des catégories de

proies pour les trois espèces de Sélaciens étudiées.

Figure.7 : Modèles d'Amundsen représentants l'abondance proie-spécifique enfonction de la fréquence d'apparition pour chacune des catégories de proiesidentifiées chez S.canicula et L.naevus. Modèles pour chacune des variations (horsontogénie) expliquant les évolutions du régime alimentaire des Sélaciens : (a)S.canicula en Golfe de Gascogne, (b) S.canicula en Mer Celtique, (c) L.naevus enGolfe de Gascogne, (d) L.naevus en Mer Celtique, (e) petits individus de L.naevus,(f) individus moyens de L.naevus et (g) grands individus de L.naevus.

Page 5: Rapport de Stage de M1 SBM

Figure.8 : Évolution de la proportion de chaque catégorie de proie (en termesde biomasse) en fonction de l'augmentation de taille des individus de S.canicula.

Tableau.1 : Paramètres trophiques de S.canicula et L.naevus sur l'ensemble del'étude.

Tableau.2 : Valeurs de corrélation entre la longueur totale des individus deS.canicula, L.naevus et M.asterias et la taille de chacune des catégories de proies.

Tableau.3 : Résultats de la db-RDA pour S. canicula et L. naevus. Paramètresexpliquant au mieux les variations du régime alimentaire de ces deux espèces entermes d'abondance de proies et de biomasse de proies.

Page 6: Rapport de Stage de M1 SBM

Introduction

Les Elasmobranches ont un rôle écologique majeur au sein des écosystèmes marins en tant

que top prédateurs vis-à-vis des populations à la fois de poissons et d’invertébrés de faibles niveaux

trophiques (Ellis et al., 1996). En effet, en tant que top prédateurs, ils régulent les communautés

auxquelles ils sont associés. Ainsi les Sélaciens, et plus particulièrement les requins, influencent

fortement la communauté dans laquelle ils se trouvent (Cortés, 1999). La description et la

compréhension des interactions entre prédateurs et proies via les relations trophiques sont

primordiales pour comprendre le fonctionnement des communautés et des écosystèmes (Akadje et

al., 2013) puisqu’elles sont impliquées dans les transferts de biomasse entre organismes et dans la

régulation des populations.

Des études précédentes sur la Petite roussette (Scyliorhinus canicula) ont montré que ce

requin possède un comportement opportuniste (Henderson et Dunne, 1999) en se nourrissant de

toutes les proies disponibles sans effectuer de choix alimentaire (organismes démersaux, benthiques

ou pélagiques) (Lyle, 1983). Il a également été démontré que les décapodes épibenthiques (crabes,

crevettes…) représentent une part importante du régime alimentaire de ce requin (Lyle, 1983). Les

rejets de pêches, notamment de Merlan bleu (Micromesistius poutassou), fournissent également un

apport ponctuel conséquent de nourriture à S.canicula, notamment chez les individus matures

(Olaso et al., 2002). De plus, comme de nombreuses espèces de prédateurs (raies, merlu), les Petites

roussettes se déplacent rapidement vers des zones ayant subit un chalutage récent et donc avec un

nombre important d’organismes morts ou endommagés et de nécrophages, notamment des poissons

et invertébrés (Kaiser et Spencer, 1994). Ceci appui l’hypothèse d’un comportement opportuniste et

d’une influence des rejets sur le niveau trophique de ces prédateurs. Cependant, une étude plus

récente a montré que S.canicula est en fait un prédateur généraliste plutôt qu’opportuniste en se

nourrissant d’une large gamme de proies de façon non aléatoire, c’est-à-dire en choisissant ces

mêmes proies (Domi et al., 2005). Ces auteurs ont également établit que l’Émissole tachetée

(Mustelus asterias) possède un comportement alimentaire purement spécialiste en se nourrissant

presque exclusivement de crustacés (Domi et al., 2005). Cette spécialisation peut être

morphologique (capacité à détecter et capturer qu’un seul type de proies) ou comportementale

(choix de cette proie ou comportements ne permettant pas de choisir un autre type de proie). Pour ce

dernier type, l’augmentation dans le milieu d’une catégorie de proies amène le prédateur à orienter

son alimentation vers ces proies afin de diminuer au maximum le temps de recherche alimentaire

(Ferry-Graham et al., 2002).

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Page 7: Rapport de Stage de M1 SBM

Les raies, de par leur importance chez les Elasmobranches (25% des espèces) ainsi que par

leur abondance, pourraient jouer un rôle majeur dans la dynamique des communautés démersales

(Ebert et al., 2007). La Raie fleurie (Leucoraja naevus) est une espèce eurybathe (Chavance, 2001)

et peut ainsi se nourrir non seulement sur le fond mais aussi en pleine eau chez les individus de plus

de 60 cm (Gautier, 2001). Cette espèce se nourrit principalement de téléostéens, de crustacés et de

polychètes (Ellis et al., 1996) et il a été montré que L.naevus possède une variation qualitative de

son régime alimentaire durant l’ontogenèse (Du Buit, 1972). En effet, la diversité de son régime

alimentaire augmente avec sa taille (Holden et Tucker., 1974), avec une modification de la

composition en espèces : dépendance des juvéniles aux crustacés, augmentation du nombre de

poissons et diminution de la diversité en crustacés avec l’augmentation de taille des raies (Holden et

Tucker, 1974). Ce switch alimentaire peut être lié au fait que les individus les plus grands (et donc

les plus matures) sont des prédateurs plus actifs avec une capacité de nage qui leur permet de

capturer des proies plus rapides (poissons, grands crustacés) et de prospecter dans la colonne d’eau ;

mais aussi peut être expliqué par des besoins physiologiques plus importants (Farias et al., 2006).

Cependant, cette espèce ne présente pas de variations des proies capturées que ce soit en fonction de

la saison étudiée ou encore en fonction du sexe des individus (Du Buit, 1972).

L’étude suivante avait pour objectif d’analyser le régime alimentaire de trois espèces de

Chondrichtyens (S.canicula, L.naevus et M.asterias) dans le cadre de la DCSSM et de la campagne

EVHOE 2014. Il s’agissait dans un premier temps de déterminer les espèces de proies présentes

dans le contenu stomacal des trois espèces dans deux zones d’étude : la Mer Celtique et le Golfe de

Gascogne. La répartition des espèces de proies a été analysée en fonction de ces deux zones

géographiques, mais aussi en fonction de la taille (longueur totale) des individus des trois espèces

étudiées. Il a été supposé qu’un changement de régime alimentaire survient avec l’augmentation de

taille des prédateurs, faisant appel à des besoins énergétiques différents suivant l’âge ou en fonction

de la maturation sexuelle. L’hypothèse suivant laquelle la composition du régime alimentaire varie

en fonction de la zone d’étude a également été proposée, en supposant que la composition biotique

du fond et les influences abiotiques qui y règnent sont différentes du nord au sud. Contrairement à

de nombreuses études, une approche supplémentaire a été réalisée dans cette étude, à savoir la mise

en évidence d’une relation entre la taille des prédateurs et la taille des proies capturées par ces

mêmes prédateurs afin de déterminer si l’augmentation de taille des individus leur permet

effectivement de capturer des proies plus grandes et donc plus volumineuses.

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Page 8: Rapport de Stage de M1 SBM

Matériels et Méthodes

1) Espèces étudiées

Les trois espèces étudiées (Scyliorhinus canicula, Leucoraja naevus et Mustelus asterias) présentent

des aires de répartitions plus ou moins restreintes et chevauchantes. La Petite roussette

(Scyliorhinus canicula) se distribue de la Norvège au Sénégal et en Méditerranée à des profondeurs

s'étendant des eaux peu profondes à plus de 300 m (Ellis et al., 2005). C'est l'un des élasmobranches

les plus répandus et les plus abondants dans l'Atlantique Nord-Est et en Méditerranée (Gibson et

al., 2006). Ce requin peut avoir une longueur totale d’un mètre mais dépasse rarement les 80 cm. La

Raie fleurie (Leucoraja naevus) se répartie du sud de la Norvège au nord du Maroc ainsi qu'en

Méditerranée à des profondeurs de 50 à 500 m mais son abondance maximale se trouve entre 100 et

200 m (Chavance, 2001). Cette espèce eurybathe peut mesurer jusqu'à 75cm de long. L'Émissole

tachetée (Mustelus asterias) est une espèce côtière distribuée du Nord de l'Europe à L'Afrique du

Nord-Ouest à des profondeurs allant jusqu'à environ 200 m (Ellis et al., 2005). Elle a une longueur

totale d'environ un mètre.

2) Zone d'étude

Les échantillons de S.canicula, de L.naevus et de M.asterias ont été récoltés lors de la campagne

EVHOE dans deux zones d'études pré-définies : la partie nord du Golfe de Gascogne et la Mer

Celtique. La campagne EVHOE 2014 a été menée à bord du navire océanographique Thalassa 2

entre le 30 octobre et le 30 novembre 2014 et les échantillonnages ont été réalisés uniquement de

jour via deux types de chaluts de fonds à panneaux ovales et à grande ouverture verticale GV50 et

GV100 à des profondeurs allant de 19 à 488 mètres. Sur l'ensemble des stations échantillonnées lors

de cette campagne, trente concernent cette étude dont la localisation est présentée ci-dessous (Fig.

1). Les individus de S.canicula ont été directement conservés au congélateur alors que les individus

de M.asterias et de L.naevus ont été mesurés, puis disséqués afin de prélever leur estomac qui a

ensuite été conservé au congélateur à -20°C.

Le nord du Golfe de Gascogne se caractérise par des fonds particulièrement vaseux comprenant une

vasière principale appelée la Grande Vasière et la présence de sédiments sablo-vaseux et de sables

fins dans sa partie externe (Glémarec, 1969). Au niveau de l'hydrodynamisme, le Golfe voit des

mouvements de masses d'eau très lents, avec une dominance de l'effet des courants au large et de la

marée et du vent près des côtes. De plus, 3 fleuves importants s'y déversent (Loire, Gironde et

Vilaine) avec des variations importantes de salinité et la mise en place d'un front océanique

thermohalin vers 100 m de profondeur en hiver (Kacher, 2004). La Mer Celtique présente un

plateau largement ouvert avec des fonds sableux sous influence de la marée. D'importants bancs de

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Page 9: Rapport de Stage de M1 SBM

sables ainsi que de grandes dunes de sable entourées par des sédiments sablo-vaseux se rencontrent

entre 100 et 170m. De manière générale, son hydrodynamisme est très influencé par l'action de la

marée avec un rôle négligeable du vent, mais les différents mécanismes s'y ajoutant sont encore peu

connus et compris (Kacher, 2004).

3) Traitement en laboratoire

Une fois au laboratoire, après décongélation, chaque individu de S.canicula a été pesé au gramme

près, mesuré au centimètre le plus proche et son sexe a été déterminé lorsque la taille le permettait.

Dans un deuxième temps, les estomacs ont été prélevés en coupant le tractus digestif au niveau de

l’œsophage et en arrière du pylore afin d'éviter toute perte de matériel stomacal. Le poids frais de

l'ensemble du contenu stomacal a ensuite été déterminé et les restes du bol alimentaire conservés

dans de l'alcool à 70% jusqu'à l'identification des proies. En ce qui concerne L.naevus et M.asterias,

les estomacs ont été décongelés et le traitement du contenu stomacal a été le même que pour S.

canicula.

Les différentes proies de chaque contenu stomacal ont ensuite été identifiées sous loupe binoculaire

à l'aide de différentes clés de détermination. Pour l'ensemble des groupes de proies, la détermination

a été réalisée jusqu'au plus bas niveau taxonomique possible. Lorsque l'état de digestion le

permettait, les individus identifiés ont été mesurés tels que (i) pour les crabes, la longueur totale de

la carapace et du dactyle de la première patte, (ii) pour les crevettes, la longueur de la carapace (iii)

pour les poissons, la longueur totale ou la longueur des otolithes. De plus, tous les individus ont été

dénombrés et le poids sec de chaque espèce de proie a été déterminé. Pour ce faire, les proies ont

été placées à l'étuve à 60°C durant 48 heures minimum afin d'obtenir leur poids sec. L'ensemble des

données concernant l'abondance, la taille et la biomasse des proies a permis de réaliser la base de

données « régime alimentaire ». Une seconde base de données a été établit en prenant en compte les

caractéristiques phénotypiques des individus prédateurs (sexe, poids total, longueur totale), les

références des prélèvements (numéro d'individu et trait de chalut) ainsi que les résultats des

manipulations (abondance et biomasse des proies, indice de vacuité).

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Figure 1  : Localisation des stations d'échantillonnage au sein des deux zones d'études (Mer Celtique et Golfe de Gascogne) lors de la campagne EVHOE 2014.

Page 10: Rapport de Stage de M1 SBM

4) Analyse des données

Les données ont été utilisées pour établir une analyse quantitative précise du régime alimentaire de

chaque population de Sélaciens afin de déterminer les facteurs expliquant une variation du régime

alimentaire de ces espèces. Pour ce faire, plusieurs méthodes d'analyses ont été utilisées.

Une analyse préliminaire généralement recommandée dans une étude d’écologie trophique est

l'utilisation de courbes de proies cumulées (Ferry et Cailliet, 1996). Cette technique permet de

vérifier si le nombre total d'échantillons récoltés (d’estomacs) est suffisant pour pouvoir décrire

précisément le régime alimentaire des prédateurs et pour pouvoir effectuer des comparaisons fiables

(Ferry et Cailliet, 1996). Ces auteurs ont montré que de telles courbes étaient basées sur le fait

qu'avec l'augmentation du nombre d'échantillons, la richesse spécifique cumulée diminue et la

courbe atteint une asymptote.

Dans un premier temps, les méthodes classiques utilisées dans de nombreuses études sur le régime

alimentaire des Elasmobranches ou des Téléostéens ont été utilisées. Tout d’abord, l'indice de

vacuité (%IV) correspond au pourcentage d'estomacs ne contenant pas de la nourriture par rapport

au nombre total d'estomacs examinés (Du Buit, 1972), soit :

(%IV) = nombre d'estomacs vides/nombre total d'estomacs x 100

Ensuite, le régime alimentaire des prédateurs a été analysé via les méthodes numériques,

gravimétriques et d’occurrence (Hyslop, 1980). La méthode d'occurrence (%F) correspond au

pourcentage d'estomacs contenant un type de proie sur l'ensemble des estomacs considérés dans

l'analyse (ceux qui contiennent au moins des restes du bol alimentaire) :

(%F) = Nie/Net x 100

où Nie correspond au nombre d'estomacs contenant un type de proie i et Net le nombre total

d'estomacs examinés (Rosecchi et Nouaze, 1987). Cette méthode a été définie comme un indicateur

de la compétition interspécifique puisque si un taxon est présent à plus de 25% chez deux

prédateurs au moins, une compétition peut exister (Hyslop, 1980).

La méthode numérique (%N) est le pourcentage en nombre qu'occupe un type de proie sur

l'ensemble des proies répertoriées chez tous les individus (Costello, 1989) :

(%N) = Ni/Nt x 100

où Ni est le nombre total d'individus d'une espèce de proie i et où Nt est le nombre total de proies.

Enfin, la méthode gravimétrique (%W) tient compte du poids sec de chaque type de proie (qualifié

de biomasse, Hyslop, 1980). Il s'agit en fait d'un pourcentage représenté par le poids sec d'un taxon

sur l'ensemble du poids sec de tous les taxons identifiés :

(%W) = Wi/Wt x 100

où Wi correspond à la biomasse de l'espèce i et Wt la biomasse totale de tous les types de proies.

Ces trois méthodes rendent compte de la place occupée par une proie dans le régime alimentaire des

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Page 11: Rapport de Stage de M1 SBM

prédateurs et de son importance pour ces derniers.

Afin de fournir une meilleure description du régime alimentaire et de faciliter des études

comparatives en combinant les trois méthodes citées, l'index d'importance relative (IRI) a été utilisé.

Il est calculé par la multiplication de la fréquence d'apparition de chaque type de proie par la somme

du pourcentage du poids et de l'abondance (Cortés, 1997) :

IRI = %F x (%N + %W)

Afin de résumer ces différents indices (%F, %N, %W, et IRI) et d'obtenir les informations de façon

plus visuelle, une représentation graphique a été proposée. Une modification de la méthode de

Costello (1989) par Amundsen et al. (1996) a été mise en place (Fig.2) avec l'utilisation de

l'abondance proie-spécifique (Pi ) en fonction de la fréquence d'occurrence de chaque type de proie :

Pi = (∑Si/∑Sti) x 100

où Si représente la biomasse totale de la proie i et Sti la biomasse totale des estomacs contenant

cette même proie i sur l'ensemble des estomacs étudiés pour une même espèce (Amundsen et al.,

1996). Ce modèle permet de représenter le régime alimentaire de l'espèce considérée en termes

d'importance des proies (rares ou abondantes) et de représenter la stratégie alimentaire du poisson

(généraliste ou spécialiste, Farias et al., 2006). Chaque point proche de 100% pour chaque indice

indique une proie abondante alors que les points proches de l'origine de chaque axe indiquent des

proies rares. Un point proche de 100% pour la fréquence d’occurrence F et de l'origine de l’axe P i

correspond à un régime généraliste (la proie est souvent retrouvée mais en faibles proportions) alors

qu'un point proche de 100% F et de 100% Pi indique un régime spécialiste (la proie est souvent

retrouvée en grandes proportions).

La taille de la niche trophique a également été estimée via l'indice de Levin Bj qui prend en compte

la proportion de chacune des catégories de proies pij :

Bj = 1/ ∑ pij²

Cet indice tend vers 0 lorsque l'espèce possède une niche trophique étroite (se nourrit de peu

d'espèces) et augmente avec l'augmentation des types de proies consommées (Ellis et al., 1996).

L'indice de MacArthur-Levin a été utilisé afin de déterminer à quel point le régime alimentaire de

6

Figure 2 : Modèle de Costello. (1989) modifié par Amundsen et al. (1996) qui représente l'abondance proie-spécifique en fonction de la fréquence d'apparition dans le régime alimentaire. Indique aussi la caractéristique de la proie (abondante ou rare) et la stratégie alimentaire du prédateur (généraliste ou spécialiste).

Page 12: Rapport de Stage de M1 SBM

l'une des espèces est similaire au régime alimentaire de l'autre espèce et donc à quel point il peut y

avoir compétition entre les deux espèces :

Mjk =

où Mjk et Mkj sont le taux de chevauchement de l'espèce k sur l'espèce j et vice versa, pij et pik les

proportions de la proie i dans le régime alimentaire de l'espèce j et de l'espèce k respectivement

(Ellis et al., 1996).

Enfin, le niveau trophique des trois espèces considérées (TLk) peut être obtenu via l'utilisation du

niveau trophique de chacune des proies (www.seaarroundus.org) :

TLk = 1+(∑Pj x Tlj)où TLj est le niveau trophique d'une proie j et Pj la proportion que représente cette même proie dans

le régime alimentaire du prédateur (Cortés, 1999).

Enfin, une relation entre la longueur totale des prédateurs et la taille des proies ingérées a été testée

par corrélation afin de déterminer si l'augmentation de taille des prédateurs leur permet de capturer

des proies plus grandes de façon effective (avec un aspect comportemental par exemple).

Dans un deuxième temps, une « distance-based Redundancy Analysis » ou db-RDA a été réalisée

(Legendre et Anderson, 1999). Cette technique est considérée comme le meilleur équivalent d'une

RDA lorsque les données obtenues imposent l'utilisation de la distance de Bray-Curtis notamment

les données d'abondance des communautés ou de proies dans les contenus stomacaux (Cachera,

2013). Elle repose sur une analyse en coordonnées principales (PcoA) puis sur une analyse de

redondances (RDA) où une matrice A de variables indépendantes (les paramètres de la population)

placées sous une ANOVA est liée à une matrice B de variables dépendantes (ici le régime

alimentaire) représentant la majeure partie des données (Legendre et Anderson, 1999). Le but de

notre analyse est de déterminer si les variations du régime alimentaire peuvent être expliquées par

les variations des paramètres de la population (zone géographique, classe de taille à savoir petits-

moyens-grands individus et longueur totale des individus) : Régime alimentaire ~ zone + classe de

taille + longueur totale des individus.

Cette technique présente de nombreux avantages par rapport aux autres méthodes multivariées

toujours selon Legendre et Anderson. (1999) : utilisation avec des distances non-euclidiennes, test

des interactions sous une ANOVA ou encore utilisation de permutations non-paramétriques ne

nécessitant pas de normalité multivariée. L'effet des paramètres de la population sur le régime

alimentaire a été testé d'une part pour l'abondance en proies et d'autre part pour la biomasse de

chacune des proies afin de déterminer si elles sont influencées de la même manière. En effet,

l'abondance des proies en nombre renseigne en général sur le comportement des individus alors que

Mkj =

7

∑p²ij∑p²ik

11

j=1

∑pijxpik∑pijxpik

Page 13: Rapport de Stage de M1 SBM

la biomasse des proies renseigne principalement sur les transferts de biomasse au sein du réseau

trophique (Hyslop, 1980). Une sélection de variables de type « stepwise », basée sur des tests de

permutations, a été utilisée afin de sélectionner les variables explicatives significatives pour chaque

db-rda (i.e. pour chaque prédateur). Ces statistiques ont été réalisées via le logiciel R et le package

« vegan ». Lorsque des variables ont été détectées comme significatives dans les modèles de db-

RDA, les individus de chaque espèce ont été séparés pour former des groupes correspondants (par

classe de taille ou par zone). Une nouvelles fois, la représentativité du nombre d’estomacs pour le

régime alimentaire a été vérifiée, pour chaque groupe, par les courbes de proies cumulées, puis des

modèles d'Amundsen ont été établis afin d’en décrire le régime alimentaire. Quand la longueur

totale des individus est apparue significative dans les modèles, les variations du poids de chaque

catégorie de proies le long de l’augmentation de la taille ont également été représentées.

Résultats

Sur la totalité de l'étude, 43 espèces de proies ont été identifiées ainsi que 15 familles (quand il était

impossible de déterminer jusqu'à l'espèce). Sur l'ensemble des contenus stomacaux (n= 347), huit

grandes catégories de proies ont été déterminées : les Crustacés, qui sont majoritaires, les Poissons,

les Céphalopodes, les Polychètes et en abondance moindre les Échinodermes, les Ascidies et les

Anthozoaires.

Les courbes de proies cumulées ont été établies pour chacune des trois espèces de l'étude (Fig.3)

afin de déterminer si le nombre d’estomacs était suffisant pour estimer le régime alimentaire des

prédateurs. Dans le cas de S.canicula, la courbe se rapproche sans atteindre l'asymptote requise dans

ce modèle pour que le nombre d'individus récoltés soit suffisant. Le nombre d'individus de

S.canicula n’est donc pas suffisant pour décrire correctement le régime alimentaire, mais sera tout

de même utilisé comme estimateur. Pour l'ensemble de la population de L.naevus, la courbe atteint

l’asymptote, indiquant que l'échantillonnage est suffisant pour établir une description et une analyse

du régime alimentaire fiable et robuste. Enfin pour M.asterias, le nombre d'individus récoltés

(n=11) n'est pas suffisant pour déterminer son alimentation de manière rigoureuse et cette espèce a

été exclue du reste des analyses.

1) Composition du régime alimentaire

Les petites Roussettes (S.canicula) récoltées mesuraient de 21 à 63 cm en longueur totale et 202

individus ont été prélevés dont 101 dans chacune des deux zones d'étude (Fig.4). Les individus ont

été classés en classes de taille en fonction de leur longueur totale dans le Golfe de Gascogne et en

Mer Celtique (Fig.5). Sur l'ensemble des estomacs, 7 étaient vides, tous dans le Golfe de

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Page 14: Rapport de Stage de M1 SBM

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Figure 3 : Courbes de proies cumulées pour les trois espèces de Chondrichtyens de l'étude  : S. canicula (a), L. naevus (b) et M. asterias (c). Présentent l'augmentation de la richesse spécifique en proies du régime alimentaire en fonction de l'augmentation du nombre de contenus stomacaux traités.

Figure 4 : Gamme de taille des individus de S.canicula (1), L.naevus (2) et M.asterias (3) suivant les deux zones d'étude : Golfe de Gascogne (bleu) et Mer Celtique (orange).

Figure 5 : Nombre d'individus par classes de taille pour S.canicula et L.naevus dans les deux zones d'étude : Golfe de Gascogne (GdG) et Mer Celtique (MC).

Page 15: Rapport de Stage de M1 SBM

Gascogne (%IVGdG = 6,93% ; %IVMC = 0%).

Chez la raie fleurie, Leucoraja neavus, 134 individus ont été récoltés lors de la campagne, dont 36

dans le Golfe de Gascogne et 98 en Mer Celtique. Leur gamme de taille s'étendait de 21,5 à 66 cm

(Fig.4) et l'indice de vacuité (%IV) est de 0% sur les deux zones. Un classement par taille et par

zones géographiques a été effectué comme pour les Petites roussettes (Fig.5).

La figure 6 représente l'indice d'importance relative (% IRI) pour chacune des catégories de proies

du régime alimentaire de Scyliorhinus canicula. Sur l'ensemble de la population, les Crustacés

représentent 75% du régime alimentaire et les Poissons 15% des proies. Les Céphalopodes et les

Polychètes se retrouvaient dans les mêmes proportions (5%) alors que les quatre autres catégories

de proies n’étaient presque pas représentées avec des proportions inférieures à 0,2% et seulement un

seul individu d'une seule espèce retrouvé pour les Échinodermes, Ascidies et Anthozoaires.

Chez la raie fleurie, quatre des huit catégories de proies retrouvées chez S.canicula ont été

identifiées. Les Crustacés dominaient très largement le régime alimentaire du Sélacien ainsi que les

Poissons (respectivement 68,79% et 28,31% de l'IRI). Les deux autres types de proies, i.e. les

Céphalopodes et les Polychètes, étaient très peu présents dans les contenus stomacaux de L.naevus

(Fig.6). Enfin, chez M.asterias, les crustacés composent exclusivement son régime alimentaire

(100% IRI), les autres catégories de proies n'étant pas présentes.

Le tableau 1 montre les différents paramètres trophiques relevés sur les deux populations de

S.canicula et de L.naevus. La largueur de la niche trophique a une valeur plus importante chez la

Petite roussette que chez la Raie fleurie (3,08 contre 2,09). Il en est de même si l'on considère le

chevauchement des régimes alimentaires : celui de L.naevus empiète plus sur celui de S.canicula

que ne le fait le régime alimentaire du requin sur celui de la raie (1,09 contre 0,74). Enfin,

l'estimation du niveau trophique de la raie est supérieure de plus d'un point à celle du requin avec

des valeurs respectivement de 4,4 et 3,35.

Le tableau 2 présente l'indice de corrélation et la p-value pour chacune des catégories de proies chez

les trois espèces d'Elasmobranches. La taille des céphalopodes identifiés montre une très forte

corrélation avec la taille des individus de S.canicula (0,93 et p-value <0,001). La taille des crustacés

est elle faiblement corrélée avec la taille des Émissoles tachetées (0,2 et p-value <0,05). Les autres

catégories de proies ne montrent pas de corrélation significative avec la taille des prédateurs, que ce

soit pour S.canicula, L.naevus et M.asterias (Tableau 2).

2) Variations du régime alimentaire

Le tableau 3 présente les résultats obtenus pour chacune des db-RDA effectuées. Les trois

paramètres explicatifs du régime alimentaire (zones géographiques, classes de taille et longueur

totale des individus) ne sont pas apparus significatifs pour expliquer les variations de l'abondance

10

10

Page 16: Rapport de Stage de M1 SBM

11

Figure 6 : Indice d'importance relative (%IRI) de chacune des catégories de proies pour les trois espèces de Sélaciens étudiées

Tableau 1 : Paramètres trophiques de S. canicula et L. naevus sur l'ensemble de l'étude.

Tableau 2 : Valeurs de corrélation entre la longueur totale des individus de S.canicula, L.naevus et M.asterias et la taille de chacune des catégories de proies. NA : pas assez de proies mesurées et absence de proies mesurables. (P-value<0,05* ; P-value<0,01** ; P-value<0,001***).

Tableau 3 : Résultats de la db-RDA pour S. canicula et L. naevus. Paramètres expliquant au mieux les variations du régime alimentaire de ces deux espèces en termes d'abondance de proies et de biomasse de proies. Modèles non significatif (ns) lorsque les P-values sont supérieures à 0,05. Lorsque le modèle est significatif, la variable et sa P-value sont indiquées (P-value < 0,05*  ; P-value < 0,01**  ; P-value < 0,001***).

Page 17: Rapport de Stage de M1 SBM

de chacune des proies identifiées dans l'alimentation à la fois des Roussettes et des Raies. En

revanche, en considérant la biomasse de chaque proie répertoriée, certains de ces paramètres

permettent d'expliquer sa variation dans le régime alimentaire : la zone géographique et la longueur

totale des individus pour les Petites roussettes, et la zone géographique et les classes de taille chez

la Raie fleurie.

Les courbes de proies cumulées pour S.canicula pour chaque zone et chaque classe de taille se

rapprochant (mer Celtique) ou atteignant (Golf de Gascogne) l’asymptote, le nombre d’estomac

dans chacun des groupes a été considéré comme un relativement bon estimateur du régime

alimentaire (Fig.7). La longueur totale individuelle étant le deuxième facteur explicatif des

variations du régime alimentaire, une représentation de la biomasse pour chaque catégorie de proies

le long de l’accroissement de la taille a été réalisée (Fig.8). La biomasse des céphalopodes

augmente de façon exponentielle chez les requins de plus de 45 cm de long, de même que celle des

poissons qui suit quasiment une exponentielle à partir des individus de 40 cm de long. Les crustacés

ont une biomasse dont la courbe, le long de la longueur totale des prédateurs, tend vers la parabole

avec un maximum chez les requins de 47cm puis une diminution progressive jusqu'à 0 chez les

roussettes de plus de 60cm (Fig.8). Les cinq autres catégories de proies n'ont pas de patrons

marqués dans la variation de leur biomasse sur toute la gamme de taille de S.canicula et se

maintiennent à de faibles valeurs. Des modèles d'Amundsen ont par la suite été obtenus, basés sur la

biomasse des catégories de proies, pour les 2 zones chez la petite roussette (Fig.7). Les crustacés

représentent la grande majorité des types de proies retrouvées avec 55% d'occurrence pour le Golfe

de Gascogne et 49% en Mer Celtique (Fig.7). En Mer Celtique cependant, l'abondance proie-

spécifique de crustacés diminue par rapport au Golfe de Gascogne en passant de 68 à 42% (Fig.7).

Les poissons ont une abondance constante de l'ordre de 70% et une occurrence allant de 15 à un peu

plus de 20% entre le Golfe de Gascogne et la Mer Celtique. En ce qui concerne les céphalopodes, il

y a une différence très marquée entre le Golfe de Gascogne avec une abondance de 14% et la Mer

Celtique avec une abondance de 73%. Il y a donc une inversion du type de proie qui sera consommé

en priorité entre les deux zones géographiques, du nord au sud (Fig.7.a et Fig.7.b).

Les courbes de proies cumulées, dans le cas de L.naevus, atteignent l’asymptote pour les 2 zones et

pour 2 des catégories de tailles (petites et grandes). Seules les raies fleuries moyennes ne comptent

pas assez d’échantillons pour être représentatives du régime alimentaire (Fig.7). Des modèles

d'Amundsen ont ici aussi été obtenus, basés sur la biomasse des catégories de proies, pour la zone

géographique et les classes de taille. Chez L.naevus, des différences marquées sont également

visibles en fonction de la zone d' étude. Les crustacés représentent encore l'essentiel des proies

consommées, mais leur occurrence et leur proportion varient de manière claire : respectivement 57

et 85% en Golfe de Gascogne contre 47 et 52% en Mer Celtique. Les poissons sont plus fréquents

12

Page 18: Rapport de Stage de M1 SBM

13

Figure 7 : Modèles d'Amundsen représentants l'abondance proie-spécifique en fonction de la fréquence d'apparition pour chacune des catégories de proies identifiées chez S.canicula et L.naevus. Modèles pour chacune des variations (hors ontogénie) expliquant les évolutions du régime alimentaire des Sélaciens : (a) S.canicula en Golfe de Gascogne, (b) S.canicula en Mer Celtique, (c) L.naevus en Golfe de Gascogne, (d) L.naevus en Mer Celtique, (e) petits individus de L.naevus, (f) individus moyens de L.naevus et (g) grands individus de L.naevus.

Page 19: Rapport de Stage de M1 SBM

dans le Golfe de Gascogne qu'en Mer Celtique (42 contre 34%) mais avec une abondance

équivalente (77 et 79%). La composition du régime alimentaire est cependant différente entre les

deux zones : les poissons dominent autant que les crustacés en Mer Celtique, alors que dans le

Golfe de Gascogne les crustacés sont plus fréquents. De plus, les céphalopodes et polychètes sont

présents chez les individus de Mer Celtique, même faiblement, alors qu'ils sont absents du Golfe de

Gascogne (Fig.7.c,d). Enfin, toujours chez L.naevus mais en prenant en compte les classes de taille,

une variation du régime alimentaire apparaît. Les crustacés très abondants chez les petites raies de

21,5 à 44cm (70%) voient leur abondance diminuer avec l'augmentation en taille des prédateurs (59

puis 54%) alors que leur occurrence passe de 41% à 30% pour les individus plus grands. Les

poissons dominent à la fois en termes d'abondance et d'occurrence sur toutes les classes de taille

avec une légère augmentation en fonction de l'augmentation de taille des raies (de 74 à 82%

d'abondance et de 42 à 50% d'occurrence). En revanche, à l'opposer de ces deux types de proies, les

céphalopodes voient leur abondance fortement augmenter (de 3 à 77%) entre les petites et les

grandes raies (supérieures à 55cm) avec une occurrence maximale de 5,7%. Chez ces raies, les

céphalopodes deviennent plus abondants que les crustacés et presque autant que les poissons

(Fig.7.e,f,g).

Discussion

L’objectif de ce travail était d’analyser le régime alimentaire de trois espèces de Sélaciens

dont une a été retirée ultérieurement par manque d’échantillons (Mustelus asterias). Cette étude a

montré une différence de régime alimentaire entre les roussettes et les raies en fonction d’une part

de la zone géographique (Mer Celtique ou Golfe de Gascogne) et d’autre part en fonction de la

taille des individus (de manière progressive ou plus marquée).

14

Figure 8 : Évolution de la proportion de chaque catégorie de proie (en termes de biomasse) en fonction de l'augmentation de taille des individus de S.canicula.

Page 20: Rapport de Stage de M1 SBM

Scyliorhinus canicula possède une alimentation de type malacophage, ce qui est concordant avec les

observations faites précédemment (Lyle, 1983, Ellis et al., 1996, Henderson et Dunne., 1999). Les

crustacés composants son régime alimentaire sont en très grande majorité les Caridae et les

Paguridae, ainsi qu’une forte proportion d’Amphipodes. Les Poissons, qui représentent le deuxième

groupe en termes de proportions, sont majoritairement des M.poutassou, même si la plupart des

poissons-proies présents n’ont pu être déterminés. Il a donc été extrapolé que la plupart de ces

poissons indéterminés étaient des Merlans bleus, compte tenu du fait que cette espèce est rejetée en

grandes quantités par les pêcheries (Guérineau et al., 2010) et que ces apports occasionnels de

particules alimentaires sont bénéfiques directement et indirectement pour S.canicula (Olaso et al.,

1998). Enfin, chez les polychètes, les Eunicidae et Lumbrineridae sont largement majoritaires en

comparaison des autres familles. S.canicula est donc un prédateur à tendance malacophage qui

possède une large niche trophique comprenant des proies à la fois benthiques et demersales.

Leucoraja naevus a elle aussi un régime alimentaire malacophage. En revanche, les

Amphipodes sont dominants pour les raies de Mer Celtique alors que les Caridae dominent le

régime alimentaire dans le Golfe de Gascogne. Les téléostéens sont également une composante

importante de l’alimentation de cette espèce, et dans des proportions plus importantes que chez

S.canicula. Chez la raie fleurie, le Merlan bleu et le Dragonnet (Callionymus lyra) sont les deux

espèces présentes dans les contenus stomacaux. Ici encore, la plupart des poissons étaient dans un

état de digestion qui ne permettait pas de les identifier. Compte tenu des mêmes facteurs évoqués

pour la Petite roussette, il a été supposé que la plupart des poissons indéterminés étaient des Merlan

bleu. Il est important de remarquer ici que, dans cette étude, les crustacés sont largement

majoritaires dans le régime alimentaire comparés aux poissons, en désaccord avec une précédente

étude ayant montré que la Raie fleurie se nourrissait à proportions égales de ces deux types de

proies au niveau de l’Atlantique Nord-Est (Ellis et al., 1996). Concernant les Polychètes et les

Céphalopodes, ils sont respectivement en faible quantités dans le régime alimentaire et à l’état

indéterminés. La raie fleurie est donc aussi un prédateur à tendance malacophage benthique ou

dermersale avec une niche trophique plus étroite que celle de la petite roussette. L’ensemble de ces

observations confirment bien le caractère benthique et démersal de S.canicula et de L.naevus, la

plupart des proies étant épibenthiques. Cela confirme aussi le caractère généraliste de ces deux

espèces avec de nombreux types de proies mais dans des proportions différentes (choix des proies

ingérées). L’alimentation de Mustelus asterias est exclusivement portée sur les crustacés, avec une

domination nette des brachyoures (96% de l’IRI), les autres groupes n’étant que très peu

représentés. La Petite roussette et la raie fleurie sont donc des espèces s’alimentant de proies

similaires, une compétition inter-spécifique peut donc être à l’œuvre entre elles, si les proies sont

15

Page 21: Rapport de Stage de M1 SBM

limitées dans le milieu.

Les analyses ont également démontré que les variations de zones, de longueur totale des

individus ou encore de catégories de taille n’influencent que la biomasse des proies capturées, et

non leur abondance. Ceci signifie que le comportement de prédation des petites roussettes et des

raies fleuries de cette étude, i.e. le type de proies qu’ils choisissent, n’est pas affecté par les facteurs

décrit ci-dessus. En revanche, les transferts de biomasse au sein du réseau trophique seront affectés

par ses différents paramètres puisque une influence sur la biomasse des proies dans l’alimentation a

été mise en lumière.

Pour Scyliorhinus canicula, les variations de zone et de longueur totale des individus sont

significativement impliquées dans les variations de la biomasse des différentes proies.

Premièrement, une diminution de la biomasse des crustacés capturés entre le Golfe de Gascogne et

la Mer Celtique, et une augmentation de la biomasse des céphalopodes sont observées. Cela

traduirait une préférence alimentaire des Petites roussettes pour les céphalopodes de grande taille au

sein de la Mer Celtique et potentiellement une différence de la structure de la communauté de

crustacés ; mais aussi, peut-être, de la communauté benthique dans son ensemble puisque les deux

espèces de prédateurs montrent des tendances alimentaires similaires entre les zones. Ensuite, une

forte présence de téléostéens dans le régime alimentaire de la petite roussette est observée. En effet,

leur occurrence est comprise entre 15 et 23% sur les deux zones, ce qui contraste avec les valeurs

plus faibles trouvées dans une autre étude (Olaso et al., 1998), si on tient compte du fait que la

plupart des poissons identifiés sont des Merlan bleu. S.canicula, dans le Golfe de Gascogne et en

Mer Celtique, comme en Mer Cantabrique, peut tirer profit de façon directe ou indirecte des rejets

de M.poutassou par les pêcheurs exerçants dans ces eaux. En effet, ces rejets se font à des taux très

élevés dans certaines zones (Guérineau et al., 2010), et les valeurs retrouvées dans le régime

alimentaire du squale ne peuvent être expliquées uniquement par une prédation (Olaso et al., 2002).

Il y a donc une influence de ces rejets sur l’alimentation du requin. Cependant, cet apport de

ressource n’est généralement que ponctuel avec une incorporation des particules jusqu’à deux jours

(Olaso et al., 2002) après le rejet, puisque la matière organique en décomposition est rapidement

consommée dans ce milieu. Deuxièmement, un changement ontogénique est observé dans le régime

alimentaire du requin. Les crustacés, poissons et céphalopodes augmentent progressivement

jusqu’aux individus de 50 cm, puis les céphalopodes et les poissons augmentent de façon

exponentielle chez les individus de grande taille alors que les crustacés diminuent lentement. Cela

traduirait le fait que les individus les plus grands possèdent des capacités de nage et de prise

alimentaire qui leur permet de capturer des proies plus rapides et de plus grand volume, de plus

grande taille (Farias et al., 2006), alors que les juvéniles ne serait capables de capturer que des

16

Page 22: Rapport de Stage de M1 SBM

proies peu mobiles. Cette différence entre les petits et les grands individus peut aussi être due à une

composante physiologique. En effet, au moment de la maturation sexuelle qui se produit en été et en

automne, les adultes constituent des réserves pour répondre aux besoins énergétiques durant la

période de reproduction (production des gamètes), ce qui pourrait expliquer l’apparition de proies

de plus haut niveau trophique comme les céphalopodes et les poissons (Lyle, 1983).

Leucoraja naevus, montre des variations de son régime alimentaire en fonction de la zone et

de la catégorie de taille dans laquelle les individus se trouvent. La diminution de la biomasse des

crustacés entre le Golfe de Gascogne et la Mer Celtique pourrait traduire le fait que ces crustacés

seraient plus petits dans cette dernière zone. De plus, l’apparition des céphalopodes et des

polychètes en Mer Celtique confirme bien une différence de structure des communautés benthiques

entre la Mer Celtique et le Golfe de Gascogne, comme l’a évoqué Lyle (1983) au niveau de l’Île de

Man. Une compétition inter-spécifique avec d’autres espèces prédatrices en présence peut

également amener les raies fleuries et les petites roussettes de Mer Celtique à se nourrir de crustacés

plus petits et d’autres types de proies (céphalopodes, ascidies). Une préférence alimentaire des deux

espèces pour les céphalopodes en Mer Celtique pourrait également entrer en compte du fait peut-

être de la plus grande concentration de ces derniers dans la zone ou de leur meilleure accessibilité.

Les Raies fleuries montrent également une modification de leur régime alimentaire suivant leur

catégorie de taille. Une diminution de la taille et de l’occurrence des crustacés est observée

confirmant le fait que les individus de plus grande taille délaissent les crustacés. Les céphalopodes

sont eux très présents uniquement chez les grands individus. Ce switch (changement brusque)

alimentaire traduirait donc une capacité des grands individus à capturer des proies rapides mais

aussi leurs besoins en proies de plus haut niveau trophique. Enfin, le niveau trophique de L.naevus

est supérieur à celui de S.canicula, ce qui signifie que les raies fleuries consomment des proies plus

hautes dans le réseau trophique que les petites roussettes et donc qu’un transfert de biomasse plus

important est réalisé entre niveaux trophiques dans les réseaux trophiques dominés par la raie

fleurie. A l’inverse, S.canicula se nourrit d’une gamme de proies plus importante que L.naevus, ce

qui explique la plus forte diversité retrouvée dans leurs estomacs. Pour finir, il été montré que le

régime alimentaire de la raie fleurie est plus similaire à celui de S.canicula qu’inversement. Des

phénomènes d’exclusion compétitive peuvent alors intervenir entre ces deux espèces. En effet

Hardin. (1960) explique que ce phénomène concerne deux espèces qui partagent une même

alimentation et une même zone géographique, et dont l’une possède une croissance plus rapide que

l’autre, pouvant entraîner l’exclusion de la seconde espèce. Ici, l’une des deux espèces pourrait

exclure l’autre espèce ; ou bien les différentes proies sont en abondances suffisantes pour prévenir

tout risque de compétition et permettre leur coexistence. Chez la plupart des poissons, la taille des

proies consommées augmente avec la taille des prédateurs (Scharf et al., 2000). Ici des corrélations

17

Page 23: Rapport de Stage de M1 SBM

ont été établies entre certains prédateurs et leurs proies, mais l’avancement de la digestion n’a

permis de mesurer que peu de proies et une corrélation n’a pu être montrée. Les différentes

méthodes illustrées dans cette étude ne peuvent être appliquées qu’à des contenus stomacaux dont

l’avancement de la digestion permet de déterminer et de quantifier les espèces de proies de manière

fiable. De plus, les observations faites dans cette étude sur M.asterias ne peuvent concerner ni

l’espèce, ni même la population d’Émissoles. Il s’agit seulement d’orientations sur son régime

alimentaire.

En conclusion, ces travaux ont montré que S.canicula et L.naevus sont des prédateurs

malacophages demersaux avec des tendances piscivores et à la prédation de céphalopodes. Cette

étude a aussi mis en lumière l’éventuel caractère généraliste de la roussette et de la raie qui

possèdent une large gamme de proies. Une hypothèse forte était également l’apport de particules

alimentaires par les rejets de pêches pouvant avoir un impact sur le régime alimentaire des

Elasmobranches qui pourront en tirer bénéfice durant un certain temps. Cette étude a également mis

en lumière l’existence de différences significatives dans le régime alimentaire de Scyliorhinus

canicula et de Leucoraja naevus suivant la zone géographique d’une part et de manière ontogénique

d’autre part. Différents aspects peuvent être à l’origine de cette variabilité alimentaire : écologique,

avec une différence à la base de la structure des communautés benthiques ou avec une compétition

inter-spécifique ; morphologique avec une amélioration des performances de prédation chez les

grands individus ; physiologique avec une demande énergétique plus importante lors de la

maturation sexuelle des individus ; et comportemental avec une préférence alimentaire pour un type

de proie suivant son abondance, sa disponibilité et les besoins énergétiques du prédateur.

Cependant, aucun de ces aspects de peut expliquer à lui seul les variations observées dans cette

étude. Une combinaison de paramètres en est sûrement la cause, et la réponse des organismes et des

communautés dépendra du type de combinaison présente dans un écosystème.

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20

Page 26: Rapport de Stage de M1 SBM

ANNEXES

Annexe 1 : Présentation détaillée des espèces de proies présentent dans le régime alimentaire deS.canicula dans le Golfe de Gascogne et indices d'analyse de ce régime.

20<Taille<35 cm

PROIES %N %W %F IRI %N %W %F IRI

CRUSTACEA 60,1 71,97 110,8 14633,356 58,25 54,72 160,77 18162,1869

Indéterminés 12,5 17,5 32,72 981,6 17,26 12,65 41,3 1235,283

1,13 3,3 1,81 8,0183 0,59 1,8 2,17 5,1863

0,56 0,1 1,81 1,1946

Crabes indéterminés 1,13 2,92 3,63 14,7015 1,78 0,12 6,52 12,388

1,13 0,38 3,63 5,4813 2,38 0,5 8,69 25,0272

1,7 0,9 5,45 14,17 0,59 0,09 2,17 1,4756

0,56 1,98 1,81 4,5974 0,59 0,71 2,17 2,821

0,56 0,06 1,81 1,1222 0,59 0,02 2,17 1,3237

0,56 0,03 1,81 1,0679

1,7 3,93 5,45 30,6835 1,19 0,23 4,34 6,1628

0,59 1,52 2,17 4,5787

Crevettes indéterminées 9,65 7,44 27,27 466,0443 4,16 1,07 8,69 45,4487

0,59 0,04 2,17 1,3671

Isopodes indéterminés 0,56 0,03 1,81 1,0679 0,59 0,04 2,17 1,3671

0,56 0,1 1,81 1,1946 0,59 0,04 2,17 1,3671

1,13 0,13 3,63 4,5738 0,59 0,04 2,17 1,3671

1,7 0,06 5,45 9,592 3,57 0,11 10,86 39,9648

Amphipodes indéterminés 3,4 0,2 7,27 26,172 7,73 0,02 10,86 84,165

13,06 21,64 21,81 756,807 10,11 32,96 36,95 1591,4365

2,84 10,02 7,27 93,4922 0,59 1,06 2,17 3,5805

5,11 1,18 5,45 34,2805 3,57 1,66 8,69 45,4487

0,56 0,069 1,81 1,13849 0,59 0,04 2,17 1,3671

POISSONS 11,89 38,04 41,29 2061,6097

0,59 2,44 2,17 6,5751

1,19 16,6 4,34 77,2086

Indéterminés 9,65 21,22 30,9 953,883 10,11 19 34,78 1012,4458

CEPHALOPODA 7,36 0,37 16,34 126,3082 5,35 4,75 17,37 175,437

1,7 0,034 5,45 9,4503

0,56 0,034 1,81 1,07514

0,59 0,11 2,17 1,519

1,19 0,04 4,34 5,3382

0,56 0,069 1,81 1,13849

Indéterminés 4,54 0,24 7,27 34,7506 3,57 4,6 10,86 88,7262

POLYCHETES 20,42 2,84 37,96 882,9496 21,38 1,39 54,33 1237,0941

0,56 0,034 1,81 1,07514

2,84 0,1 1,81 5,3214

0,59 0,22 2,17 1,7577

0,59 0,01 2,17 1,302

0,56 0,1 1,81 1,1946

2,84 1 9 34,56 8,32 0,88 30,43 279,956

3,97 0,27 7,27 30,8248 1,78 0,14 6,52 12,5184

0,56 0,034 1,81 1,07514

6,25 0,24 5,45 35,3705 7,73 0,028 6,52 50,58216

Indéterminés 2,84 1,07 9 35,19 1,78 0,12 6,52 12,388

SIPUNCULIENS 2,26 3,85 7,26 44,3586 3,56 1,19 13,04 61,94

1,13 2,57 3,63 13,431

1,78 1,03 6,52 18,3212

Indéterminés 1,13 1,28 3,63 8,7483 1,78 0,16 6,52 12,6488

Total 19311,0603 sur 168 proies sur 46 estomacs 26390,68086

GdGScyliorhinus canicula

Taille≥35 cm

Macropipus tuberculaus

Liocarcinus marmoreus

Crangon allmanni

Processa canaliculata

Alpheus glaber

Philocheras sculptus

Caridion gordoni

Crangonidae

Solenocera membranacea

Eurydice pulchra

Ichnopus spinicornis

Hippomedon denticulatus

Ampelisca sp

Paguridae indéterminés

Pagurus prideaux

Galatheidae

Galatheidae indéterminés

Mysidacea

Micromesistius poutassou

Engraulis encrasicolus

Loligo forbesii

Sepietta oweniana

Sepiola atlantica

Sepia elegans

Loligo reynaudii

Glyceridae

Maldanidae

Cirratulidae

Terebellidae

Orbiniidae

Eunicidae

Lumbrineridae

Sigalionidae

Sigalion mathildae

Onuphidae

Aponuphis bilineata

Golfingiidae

Sipunculus nudus

sur 176 proies sur 55 estomacs

GdGScyliorhinus canicula

20<Taille<35 cm

PROIES %N %W %F IRI %N %W %F IRI

CRUSTACES 60,1 71,97 110,8 (54,51) 14633 (87,94) 58,25 54,72 160,77 (56,05) 18162 (83,7)

POISSONS 9,65 21,22 30,9 (15,2) 953 (5,72) 11,89 38,04 41,29 (14,39) 2061 (9,49)

CEPHALOPODES 7,36 0,37 16,34 (8,03) 126 (0,75) 5,35 4,75 17,37 (6,05) 175 (0,8)

POLYCHETES 20,42 2,84 37,96 (18,67) 882 (5,3) 21,38 1,39 54,33 (18,94) 1237 (5,7)

SIPUNCULIENS 2,26 3,85 7,26 (3,57) 44 (0,26) 3,56 1,19 13,04 (4,54) 61,94 (0,28)

Taille≥35 cm

Page 27: Rapport de Stage de M1 SBM

Annexe 2 : Proportion détaillée des espèces de proies présentent dans le régime alimentaire deS.canicula en Mer Celtique, et indices d'analyse de ce régime.

MCScyliorhinus canicula

35<Taille<45 cm Taille ≥45 cm

PROIES %N %W %F IRI %N %W %F IRI %N %W %F IRI

CRUSTACEA 66,99 50,04 161,9 18947,157 63,41 28,42 148,5 13636,755 44,52 13,53 91 5282,55

Indéterminés 5,59 13,64 22,8 438,444 7,69 9,63 21,9 379,308 2,17 0,85 8,7 26,274

Macropipus tuberculaus 0,69 0,24 2,8 2,604

Crabes indéterminés 1,28 0,23 4,9 7,399

Crangon allmanni 2,79 2,92 11,4 65,094 5,12 1,23 12,2 77,47 1,08 0,02 4,3 4,73

Processa canaliculata 1,39 5,93 5,7 41,724 1,92 0,43 7,3 17,155 8,69 2,82 4,3 49,493

Pasiphea sivado 0,64 0,49 2,4 2,712

Philocheras sculptus 1,39 1,34 5,7 15,561

Caridion gordoni

Crangonidae 4,19 0,9 14,2 72,278 1,28 0,09 4,9 6,713

Callianassa subterranea 0,69 0,19 2,8 2,464

Pestarella tyrrhena 0,69 0,04 2,8 2,044

Crevettes indéterminées 27,27 17,52 31,4 1406,406 29,48 12,23 39 1626,69 22,82 2,16 34,8 869,304

Eurydice pulchra 0,69 0,04 2,8 2,044 0,64 0,03 2,4 1,608 1,08 0,07 4,3 4,945

Isopodes indéterminés 0,69 0,04 2,8 2,044 1,08 0,01 4,3 4,687

Ichnopus spinicornis 1,39 0,19 2,8 4,424 0,64 0,17 2,4 1,944

Hippomedon denticulatus 1,39 0,24 2,8 4,564 1,28 0,03 4,9 6,419

Ampelisca sp 4,19 0,28 11,4 50,958

Amphipodes indéterminés 2,09 0,14 8,5 18,955 3,84 0,12 14,6 57,816

Paguridae indéterminés 3,49 4,78 14,2 117,434 3,84 1,9 12,2 70,028 6,52 3,53 26 261,3

Pagurus prideaux 1,92 1,59 7,3 25,623 1,08 4,07 4,3 22,145

Galatheidae

Galathea intermedia 0,64 0,04 2,4 1,632

Galatheidae indéterminés 0,69 0,57 2,8 3,528

Mysidacea 6,99 1 11,4 91,086 3,2 0,21 9,7 33,077

Astracilla longicornis 0,69 0,04 2,8 2,044

POISSONS 16,07 47,08 54,2 3422,73 19,22 53,3 63,37 4595,5924 18,47 30,34 65,2 3182,412

Micromesistius poutassou 8,39 25,5 22,8 772,692 10,89 38,8 31,7 1575,173 5,43 13,46 21,7 409,913

Merluccius merluccius 0,69 1,62 2,8 6,468 0,64 0,04 2,4 1,632

Indéterminés 6,99 19,96 28,6 770,77 7,69 14,46 29,27 648,3305 13,04 16,88 43,5 1301,52

CEPHALOPODA 4,87 1,94 17 115,77 7,04 15,32 26,7 597,012 13,02 49,79 39 2449,59

Loligo forbesii 1,39 1,19 2,8 7,224 2,56 10,56 9,7 127,264 4,34 12,64 13 220,74

Sepiola atlantica 0,69 0,04 2,8 2,044

Rossia macrosoma 0,64 4,76 2,4 12,96 2,17 27,77 4,3 128,742

Sepia elegans 2,17 6,26 8,7 73,341

Indéterminés 2,79 0,71 11,4 39,9 3,84 2,34 14,6 90,228 4,34 3,12 13 96,98

POLYCHETES 10,4 0,63 37 408,11 7,68 0,43 21,7 175,987 19,53 0,49 60,5 1211,21

Acrocirridae 0,69 0,04 2,8 2,044

Maldanidae 0,69 0,04 2,8 2,044 0,64 0,04 2,4 1,632 1,08 0,03 4,3 4,773

Cirratulidae 2,17 0,18 8,7 20,445

Orbiniidae 1,39 0,14 5,7 8,721

Glyceridae 0,64 0,04 2,4 1,632

Aphroditoidea 0,64 0,02 2,4 1,584

Chaetopteridae 0,64 0,02 2,4 1,584

Eunicidae 1,39 0,09 5,7 8,436 0,64 0,12 2,4 1,824 2,17 0,04 8,7 19,227

Lumbrineridae 2,09 0,09 5,7 12,426 4,48 0,19 9,7 45,299 9,77 0,18 21,7 215,915

Sigalionidae

Sigalion mathildae 2,79 0,14 8,6 25,198 1,08 0,01 4,3 4,687

Indéterminés 1,39 0,09 5,7 8,436 3,26 0,05 13 43,03

SIPUNCULIENS 2,16 0,08 8,6 19,264

Golfingia vulgaris 0,69 0,04 2,8 2,044

Sipunculus nudus 1,08 0,06 4,3 4,902

Indéterminés 2,56 1 7,3 25,988 1,08 0,2 4,3 5,504

ECHINODERMES

Amphipholis squamata 0,69 0,14 2,8 2,324

ASCIDIES 1,08 4,38 4,3 23,478

ANTHOZOAIRES

Actinauge richardi 1,08 1,13 4,3 9,503

Total sur 143 proies sur 35 estomacs sur 156 proies sur 41 estomacs sur 92 proies sur 23 estomacs

20<Taille≤35 cm

MCScyliorhinus canicula

35<Taille<45 cm Taille ≥45 cm

PROIES %N %W %F IRI %N %W %F IRI %N %W %F IRI

CRUSTACES 66,99 50,04 161,9 (58,72) 18947 (82,74) 63,41 28,42 148,5 (55,5) 13636 (71,65) 44,52 13,53 91 (33,34) 5282 (43,38)

POISSONS 16,07 47,08 54,2 (19,65) 3422 (14,94) 19,22 53,3 63,37 (23,7) 4595 (24,14) 18,47 30,34 65,2 (23,9) 3182 (26,13)

CEPHALOPODES 4,87 1,94 17 (6,16) 115,77 (0,5) 7,04 15,32 26,7 (9,98) 597 (3,13) 13,02 49,79 39 (14,3) 2449 (20,11)

POLYCHETES 10,4 0,63 37 (13,42) 408 (1,78) 7,68 0,43 21,7 (8,11) 175 (0,92) 19,53 0,49 60,5 (22,17) 1211 (9,94)

SIPUNCULIENS 0,69 0,04 2,8 (1,01) 2,044 (0,009) 2,56 1 7,3 (2,73) 26 (0,13) 2,16 0,08 8,6 (3,15) 19,26 (0,16)

ECHINODERMES 0,69 0,14 2,8 (1,01) 2,324 (0,01)

ASCIDIES 1,08 4,38 4,3 (1,57) 23,48 (0,19)

ANTHOZOAIRES 1,08 1,13 4,3 (1,57) 9,5 (0,08)

20<Taille≤35 cm

Page 28: Rapport de Stage de M1 SBM

Annexe 3 : Espèces de proies présentent dans le régime alimentaire de L.naevus en Mer Celtique etindices d'analyses qui les caractérisent.

MC

PROIES %N %W %F IRI %N %W %F IRI %N %W %F IRI

CRUSTACEA 72 38,37 125,67 13870,1979 69,64 45,23 137,7 15817,599 52,69 16,59 73,3 5078,224

Indéterminés 6,21 5,91 20,5 248,46 5,88 2,44 20,7 172,224 9,88 5,74 23,33 364,4146

Crabes indéterminés 0,62 2,21 2,6 7,358 1,09 0,05 3,33 3,7962

1,86 1,47 5,1 16,983 6,86 11,88 17,2 322,328 2,19 0,76 3,33 9,8235

11,76 10,13 13,8 302,082 29,67 6,39 16,66 600,7596

0,98 0,7 3,4 5,712

2,48 0,73 5,1 16,371

0,62 0,49 2,6 2,886

1,09 2,62 3,33 12,3543

Crevettes indéterminées 3,1 6,15 7,7 71,225 3,92 4,37 10,3 85,387 5,49 0,71 13,33 82,646

5,58 6,64 15,35 187,577

3,72 6,4 10,25 103,73 3,92 1,57 13,8 75,762 2,19 0,27 6,66 16,3836

Isopodes indéterminés 1,86 0,24 5,1 10,71

50,91 14,76 64,12 4210,7604 31,36 9,77 51,7 2126,421

8,7 2,21 15,4 168,014 5,88 0,87 13,8 93,15

4,96 3,2 7,7 62,832 4,9 2,79 13,8 106,122

2,48 1,72 10,25 43,05

7,45 1,23 7,7 66,836 4,9 0,17 3,4 17,238

1,96 1,92 6,9 26,772

27,32 6,4 23,07 777,9204 13,72 4,02 13,8 244,812 1,09 0,05 3,33 3,7962

0,98 0,35 3,4 4,522

3,98 4,02 3,4 27,2

0,62 0,01 2,6 1,638

POISSONS 18,01 29,55 74,4 3538,464 22,54 16,95 79,34 3133,1366 31,84 53,18 86,65 7366,983

0,62 2,21 2,6 7,358 2,94 6,95 10,34 102,2626 2,19 20 6,66 147,7854

0,62 17 2,6 45,812 1,09 19,4 3,33 68,2317

1,09 9,03 3,33 33,6996

Indéterminés 16,77 10,34 69,2 1876,012 19,6 10 69 2042,4 27,47 4,75 73,33 2362,6926

CEPHALOPODA 2,18 23,93 6,66 173,8926

1,09 23,01 3,33 80,253

Indéterminés 3,1 29,3 12,8 414,72 0,98 31,46 3,4 110,296 1,09 0,92 3,33 6,6933

POLYCHETES 6,82 2,7 25,7 244,664 6,86 4,7 24,04 277,9024 13,15 7,68 49,97 1040,8751

3,29 3,28 10 65,7

0,62 0,73 2,6 3,51 4,39 0,32 10 47,1

0,98 0,52 3,4 5,1

0,98 0,52 3,4 5,1

0,62 1,23 2,6 4,81

4,38 1,47 13,32 77,922

0,62 0,73 2,6 3,51 1,96 2,79 6,9 32,775 2,19 0,71 6,66 19,314

2,19 0,76 6,66 19,647

Indéterminés 4,96 0,01 17,9 88,963 2,94 0,87 10,34 39,3954 1,09 1,14 3,33 7,4259

Leucoraja naevus

25 ≤Taille<45 cm 45 ≤Taille <55 cm Taille ≥ 55 cm

Crangon allmanni

Processa canaliculata

Philocheras sculptus

Caridion gordoni

Crangonidae

Solenocera membranacea

Isopoda

Eurydice pulchra

Amphipoda

Ichnopus spinicornis

Hippomedon denticulatus

Ampelisca sp

Lysiannassidae

Tmetonyx cicada

Amphipodes indéteminés

Paguridae indéterminés

Munida sp

Mysidacea

Micromesistius poutassou

Callionymus lyra

Microchirus variegatus

Loligo forbesii

Labioleanira yhleni

Acrocirridae

Palmyridae

Terebellidae

Eunicidae

Sigalionidae

Sigalion mathildae

Sigalion squamosus

MCLeucoraja naevus

PROIES %N %W %F IRI %N %W %F IRI %N %W %F IRI

CRUSTACES 72 38,37 125,67 (52,67) 13870 (76,77) 69,64 45,23 137,7 (56,32) 15817 (81,79) 52,69 16,59 73,3 (33,84) 5078 (37,18)

POISSONS 18,01 29,55 74,4 (31,18) 3538 (19,58) 22,54 16,95 79,34 (32,45) 3133 (16,2) 31,84 53,18 86,65 (40) 7366 (53,93)

CEPHALOPODES 3,1 29,3 12,8 (5,36) 414 (2,29) 0,98 31,46 3,4 (1,39) 110 (0,56) 2,18 23,93 6,66 (3,07) 173 (1,26)

POLYCHETES 6,82 2,7 25,7 (10,77) 244 (1,35) 6,86 4,7 24,04 (9,83) 277 (1,43) 13,15 7,68 49,97 (23,07) 1040 (7,61)

25 ≤Taille<45 cm 45 ≤Taille <55 cm Taille ≥ 55 cm

Page 29: Rapport de Stage de M1 SBM

Annexe 4 : Espèces de proies présentent dans le régime alimentaire de L.naevus dans le Golfe deGascogne et indices qui les caractérisent.

Annexe 5 : Espèces de proies présentent dans le régime alimentaire de M.asterias et indicesassociés.

GdGLeucoraja naevus

20<Taille<50 cm

PROIES %N %W %F IRI %N %W %F IRI

CRUSTACEA 89,17 83,43 110,5 19072,3 66,66 76,5 47,1 6742,836

Indéterminés 4,05 0,67 15,8 74,576 3,03 3,5 5,9 38,527

Caridea 72,96 78,74 78,9 11969,13

Crangon allmanni 63,5 73,6 57,9 7938,09

Processa canaliculata 9,46 5,14 21 306,6 45,45 47 23,5 2172,575

Crevettes indéterminées 10,81 3,58 10,5 151,095 15,15 1 11,8 190,57

Isopoda

Eurydice pulchra 3,03 1 5,9 23,777

Amphipoda

Ichnopus spinicornis 1,35 0,44 5,3 9,487

POISSONS 10,8 27,77 42,2 1627,654

Micromesistius poutassou 1,35 11,2 5,3 66,515

Callionymus lyra 1,35 11,2 5,3 66,515

Indéterminés 8,1 5,37 31,6 425,652 33,33 48,5 64,7 5294,401

Total Sur 74 proies Sur 19 estomacs Sur 33 proies Sur 17 estomacs

Taille >50 cm

Mustelus asterias

PROIES %N %W %F % IRI

CRUSTACES 100 100 100 100

Indéterminés 0,53 0,009 2,93 0,02

Brachyura 86,66 96,21 58,95 96,64

M.tuberculatus 64,36 81,6 32,57 83,62

A.rotundatus 17,55 13,28 23,45 12,71

Indéterminés 4,78 1,33 2,93 0,31

Caridea

C.allmanni 5,85 0,55 14,65 1,64

Anomoures 6,37 3,21 20,52 1,63

Paguridae 2,12 0,98 11,72 0,63

P.prideaux 4,25 2,23 8,79 1

Amphipodes 0,53 0,009 2,93 0,02

Page 30: Rapport de Stage de M1 SBM

Annexe 6 : Courbe de corrélation entre le poids total (g) et la longueur totale (cm) des individus deS.canicula. Coefficient de corrélation = 0,94 ; p-value < 0,001 (***).

Page 31: Rapport de Stage de M1 SBM

Fonction Mission Activités

Fonction (en deux lignes à quoi servait le poste)

(exprimées en verbe d'actions)

Technicien delaboratoire stagiaire

Analyse du contenu stomacal,du régime alimentaire de laraie fleurie et de la Petiteroussette en Mer Celtique etdans la Golfe de Gascogne

-Préparer les échantillons

-Disséquer les requins et estomacs de raies

-Conserver les proies

-Trier les espèces de proies et les identifier

-Peser les espèces de proies

-Analyser les résultats obtenus

Vos points forts pour assumer cette fonction Vos points faibles

-Expérience générale en écologie

-Passion pour l'écologie, la biologie et le comportementdes requins

-Habitude de tout types de travaux pratiques

-Formation en taxonomie

-Lacunes sur les proies rencontrées et levocabulaire scientifique du fait de ma formationde Licence basée sur l'écologie continentale.

Ce qui vous a plu Ce qui vous a déplu

Le fait de travailler sur des Elamobranches,l'immersion dans le monde de la recherche et desprojets scientifique, l'observation d'espèces peu vuesjusqu'à présent.

La répétition des mêmes gestes, surtout en fin de journée.

Page 32: Rapport de Stage de M1 SBM

Ressources propres (internes)

Ressources externesSavoirs, connaissancesSavoir-faire techniques Savoir-faire relationnels

-Notions en taxonomie

-Connaissance personnelle sur les requins

-Connaissance des méthodes de manipulation, expérimentales

-Habitude des cadences élevées

-Stage dans une association d'éducation au développement durable

-Les connaissances et le savoir-faire de mon maître de stage et du personnel du LEMAR

-Les informations de différents sites scientifi

Page 33: Rapport de Stage de M1 SBM

Au niveau des écosystèmes marins, les requins et les raies sont des top prédateurs occupant

le sommet du réseau trophique. C’est pourquoi il est important d'étudier le régime alimentaire des

Sélaciens, afin d'avoir une idée précise de la composition spécifique de l'écosystème dans lequel ils

évoluent, et de comprendre le fonctionnement dans lequel se trouvent ces mêmes écosystèmes. Le

régime alimentaire de trois espèces a été étudié (Raie fleurie, Petite roussette et Émissole tachetée)

en Mer Celtique et dans le Golfe de Gascogne. Les proies de chacun de ces régimes ont été

identifiées jusqu'au plus bas niveau taxonomique possible, dénombrées et pesées afin de déterminer

la biomasse et l'abondance de chacun des types de proies. Une analyse quantitative puis statistique a

été réalisée via l'utilisation classique d'indices alimentaires et l'utilisation d'une Analyse Redondante

de distances (db-RDA). La raie fleurie et la petite roussette ont montrés un régime alimentaire

similaire, généraliste à tendance malacophage benthique ou demersal, et pourraient donc être 2

espèces en compétition trophique. Des variations significatives de la biomasse des catégories de

proies ont été observées entre les zones pour les 2 espèces, le long de la croissance chez les

roussettes et entre catégories de taille pour les raies. Ces observations peuvent être le résultat d’une

structure différente des communautés benthiques, des interactions compétitives entre différentes

espèces ou d'une préférence alimentaire pour un type de proies ou encore d’un changement des

besoins physiologiques chez les individus matures.

In marine ecosystems, sharks and skates are on the top position of food webs as top-

predators. It is thus important to study the diet of these organisms in order to learn about the

faunistic composition and the functioning of the ecosystem. In this study, individual stomach

contents of three Elasmobranch (cuckoo ray, lesser-spotted dogfish and starry smouth-hound) was

analysed in two area, i.e. the Celtic Sea and the Bay of Biscay. Prey composition of each species

diet was determined to the lowest taxonomic level, and each prey category were counted and

weighted in order to obtain its abundance and its biomass in each stomach. Then, a quantitative

analysis of the diet was performed with calculations of classical dietary indices and a statistical

analysis of individual dietary variations was also performed with a distance-based redundancy

analysis (db-RDA). Finally, several Amundsen's models were plotted for each species to estimates

diet characteristics. The Cuckoo Ray as well and the lesser-spotted catshark exhibited similar diets,

generalists with an important proportion of benthic or demersal crustacean. These 2 species may

experience a strong trophic competition within their foraging area. Significant variations of prey

categories biomass were firstly found between the two area for the two species; and secondly along

the growth for S.canicula and between size categories for L.naevus. These results may demonstrate

a strong difference between communities of the Celtic Sea and the Bay of Biscay; a behavioural

food preference for one kind of prey in the predator species; or a difference of physiological needs.