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Le bois de l’Aumône à Faumont Octobre 2009 n° 1

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Le bois de l’Aumône à Faumont

Octobre 2009 n° 1

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Faumont et son Patrimoine « Au fil du temps » Octobre 2009 n°1

SOMMAIRE

Siège social de l’association Mairie, 660 route Nationale, 59310 Faumont

tel. 03.20.84.66.96 ou 03.20.84.90.97 Site Internet : www.faumont.com

ISBN : 978-2-9535473-0-6

Directeur de la publication Guy Desbiens

Comité de rédaction, les administrateurs Bernard Bouillon, Philippe Cotton, Emmanuel Declerck,

Gilbert Derthe, Colette Dransart, Jean-Marc Dupuis, Dominique Fourment, Michel Olivier, Jacqueline Schlick, Brigitte Schlick

Prix public : 12 € Prix adhérent : gratuit Adhésion 2010 : 8 €

Impression Sprintoo Lille

P 1 Sommaire, préface, avant propos

P 3 Interviewe Doyenne de Faumont

P 4 Exposition mars 2009. Victor Mignot

P 6 Stéphane Tréla : Le Prieuré de Faumont

P 11 Marc Debersées : La Ferme de la Croix

P 14 Gérard Hugot : La Bataille de Mons en Pévèle

P 19 Alain Plateaux : L'église St Roch et son architecture

P 21 Photos d'hier et d'aujourd'hui

P 22 Les commerces vers 1906

P 27 Histoire de la rue du Boujon

P 32 Histoire d'une rue mitoyenne à Faumont

P 34 Histoire de l’entreprise Schlick

P 42 AndréaMontpellier.com

P 44 Mme Vion, institutrice à Faumont

P 45 Ces dames qui ont mis au monde des Faumontois

P 46 Nos partenaires

P 60 Agenda 2010

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Avant-propos

Guy DESBIENS,

président de l’association « Faumont et son Patrimoine »

De retour à Faumont en 2008, pour la retraite, mon premier souhait fut de redynamiser l’association « Faumont et son Patrimoine » que nous avions créée en 1996 et qui était en standby.

Cela fut possible grâce à quelques personnes passionnées d’histoire locale et grâce aussi à la munici-palité de Faumont que je remercie de nous apporter un soutien logistique important.

Notre première manifestation en mars 2009 fut une réussite totale. Nous avons enregistré près de 80 adhésions qui étaient surtout liées à notre projet d’éditer une revue historique de qualité. Ce fut aussi l’occasion de rendre hommage à Victor Mignot un grand photographe faumontois qui a couvert tous les évènements de la vie à Faumont, et dans les communes limitrophes, entre 1940 et 1975.

J’ai une pensée envers les membres fondateurs de 1996 qui n’ont pas pu nous rejoindre cette année et en particulier Mme Odette Verbecke qui nous a quittés peu avant notre 1ère manifestation de mars et qui nous avait encore prêté des photos pour celle-ci. Nous avons convenu de lui consacrer un article au prochain numéro en rappelant l’histoire de sa demeure, appelée autrefois « La Ferme de la Vac-querie », qui fut au XIXe siècle la résidence de M Charles Desmoutiers, député-maire, et plus récem-ment celle de la famille Derbaisse.

Je remercie nos partenaires, les artisans et commerçants de Faumont, qui nous ont apporté un soutien pécuniaire nous permettant de couvrir les frais de la première impression, et qui ont accepté de nous présenter leurs activités que nous avons retranscrites en articles de cette revue.

La revue comprend de nombreux sujets consacrés à l’histoire locale mais aussi quelques grandes pa-ges de l’histoire de Faumont racontées par de grands historiens qui nous avaient fait l’honneur de nous les présenter sous forme de conférences lors de notre 1ère manifestation de mars.

J’espère que vous trouverez un certain plaisir à feuilleter ces pages ; sachez que nous sommes ou-verts aux remarques et aux suggestions et toujours à la recherche de documents anciens.

Préface

Michel FACOMPRÉ

Maire de FAUMONT

Faumont et son Patrimoine, une association qui me tient à cœur, dirigée depuis de nombreuses an-nées par M. Guy DESBIENS et toute son équipe.

Association dont le nombre de ses membres n'a cessé de croître depuis sa création.

Personne n'est insensible à connaître la valeur des bâtiments, leur histoire, leur création, il en est de même en ce qui concerne les légendes et la façon de vivre des Faumontoises et Faumontois, les faits historiques, la création des hameaux et des « lieux-dits »...

Et pour moi, je pense qu'on ne peut pas construire son avenir sans connaître son passé, ses origines.

Je souhaite bonne et longue vie à l’association.

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ALIDA, LA DOYENNE DE FAUMONT Guy Desbiens

A l i d a D u e z -Briquet aura 98

ans le 15 novembre pro-chain, ce qui fait d’elle, à ce jour, la personne la plus âgée de notre vil-lage.

Encore alerte, une bonne mémoire, nous avons souhaité la ren-contrer.

« Mon secret c’est faire du bon manger. Aujourd’hui les jeunes générations mangent n’importe quoi, moi je prends toujours mon

temps et beaucoup de plaisir pour varier mes repas chaque midi avec des choses simples ». Bernard Bouillon, qui était présent, confirme et se souvient que le di-manche précédent lors-qu’il était venu pour prendre rendez-vous, « çà sentait drôlement bon dans la maison »!

A 98 ans, Alida fait toujours ses courses au supermarché en se fai-sant conduire. Elle re-grette le temps où à côté de chez elle se trouvait la « COOP », bien sûr il fallait s’armer de pa-tience pour faire ses courses, parfois l’attente était de plusieurs heures mais c’était pratique.

La Dame et son chien

Alida a adopté ce petit chien qui a 6 ans aujourd’hui. Elle le considère comme son petit enfant, elle lui

donne à manger à la pe-tite cuillère, en le tenant dans ses bras. Une petite allée en gravillon lui est même consacrée dans le

petit jardin qu’Alida continue de soigner mé-ticuleusement.

Les deux maisons occupées par Alida (à droite) et sa sœur Suzanne (à gauche), formaient autrefois, un café où l’on y donnait des bals. Sur la photo au centre, Bernard Bouillon et Brigitte Schlick (administrateurs de l’association).

ALIDA, LA DOYENNE DE FAUMONT EN 2009 �3

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VICTOR MIGNOT, PHOTOGRAPHE FAUMONTOIS Julie LUCAS petite-fille de Victor Mignot

V ictor Mignot est né le 2 mars 1915. Il résidait 3 rue Verte à Faumont.

Il commença à travailler dès l'âge de 14 ans en temps que menuisier ébé-niste.

Passionné par la photographie, il décida de s'installer au début des an-nées 1940.

Autodidacte et avec peu de moyens, il a appris seul le métier de photogra-phe. Il faisait des reportages, des pho-tos d'identité, développait des pellicu-les, le tirage sur papier, les agrandisse-ments et la vente de tout ce qui se rap-portait à la photo.

Il a "créé" les photos couleurs en colorisant au pinceau les photos Noir et Blanc.

Un petit souvenir parmi d'autres : ses doigts étaient jaunis par le révéla-teur (produit chimique utilisé dans la photo).

Il réparait aussi les postes de radio et les téléviseurs à lampe, ainsi que le petit électroménager.

Son magasin était ouvert du lundi au dimanche midi et il n'a jamais pris de vacances.

Il était connu des villages voisins pour son savoir-faire, sa serviabilité et sa gentillesse.

Avec son épouse Thérèse Lhermi-nez, ils ont eu 5 enfants.

Il est décédé en 1975 dans sa 60ème année alors qu'il était encore en activité.

Victor Mignot dans son jardin en 1974

Photo noir et blanc colorisée au pinceau par Victor Mignot représentant la famille Delaine, rue Verte. Intitulé humoristique : « Les mangeurs de confitures ».

Photo Victor Mignot. L’Union Musicale en 1948

4�VICTOR MIGNOT, PHOTOGRAPHE FAUMONTOIS

Photo Victor Mignot. M Gostiaux et Julius Delaine devant la boutique.

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EXPOSITION « FAUMONT ET SN PATRIMOINE » DU 29 MARS 2009 �5

EXPOSITION DU 29 MARS 2009

A u Fil du Temps, l’association a recueilli de nombreux documents prêtés par les uns et

les autres et plus particulièrement cette année lors-que nous avons fait une recherche pour retrouver des photos de Victor Mignot. Il faut dire que ce photographe était connu au village et bien au delà. Plusieurs générations de Faumontois se souvien-nent de lui car il les a photographiés de leur nais-sance à leur mariage et même plus tard. Très méti-culeux, il conservait un registre annoté de toutes les photos qu’il prenait. Malheureusement pour la mémoire, ce registre a disparu. L’ensemble des documents recueillis nous a permis de réaliser une exposition fort réussie en ce prin-temps 2009. Aussi, nous nous permettrons de remercier nom-mément les donateurs en espérant n’oublier per-sonne :

Mesdames et messieurs Henri Agache, Jean-Jacques Debuchy, Blanche Decottignies-Mallet, Jeannine Delaby-Boone, Anna Delaine, Henri De-laine, Louise Delaine, Maurice Delplanque, Marie Delporte, Léon Desbiens, Louis Dewas, Pierre Dhainaut, Gilbert Dherte, Colette Dransart, So-lange Dubar, Jean-Marc Dupuis, Jean Dupuis, Dominique Fourment, Albert Fournel, Jeannette Ghyselen, Jean Hennet, Marie-Thérèse Houillier, Daniel kowalski, Dominique Malengé, Nathalie Mignot, Michel Olivier, Georgette Pasbecq, Char-les Pinquet, Angèle Raton, Louise Raton, Jacque-line Schlick, Marie-Thérèse Stasiak, Odette Ver-beke, Renée Zeghers.

Francine, Pascal, Dominique et Nathalie, les enfants de Victor Mignot, étaient tous venus pour participer à l’hommage rendu par l’association à leur papa. Francine avait même fait l’aller retour d’Annecy.

Des mémoires extraordinaires de notre village, un bien précieux pour notre association. Sur la photo de gauche, Louise Delaine, fille d’Anna Delaine rue Verte, et Jacqueline Schlick. Sur la photo de droite, Marie-Louise Duhem en conversation avec Georgette Pasbecq.

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LE PRIEURE BENE-DICTIN.

Localisation : 635 rue de Faumont.

L e prieuré s’élevait rue de Faumont qui

est parallèle, côté est, au CD 917 (ex Nationale). Au n° 635, actuellement l’ex-ploitation agricole de M. Develter. La carte I.G.N. la nomme « Ferme de Fau-mont » sans doute en sou-venir de l’importance pas-sée. Rappelons que ce lieu est situé à Coutiches jus-qu’en 1830, année de séparation entre Coutiches et son hameau Faumont.

Première mention historique : un texte de 1110.

Le nom de « Faumont » apparaît pour la première fois dans un texte écrit en 1110. Donc 900 ans l’an prochain d’existence prouvée du village. Des hom-mes y vivaient depuis bien plus longtemps puisqu’on a retrouvé des tuiles gallo-romaines au XIXe ou au début du XXe me semble-t-il. Faumont, « fort ancien-nement connu par titres » est vraisemblablement cité dans des textes de la fin du XIe siècle relatifs à l’ab-baye Sainte Marie de Bourbourg. Le transfert, près de Dunkerque, du monastère initialement prévu à Fau-mont, datant de 1102. Reste à retrouver de tels docu-ments s’ils ont existé ou existent encore. Un fouineur chanceux remontera-t-il plus avant dans le temps en découvrant dans les archives un texte antérieur ?

Le parchemin du XIIIe siècle. L’acte original a disparu. On ne possède qu’une

copie du XIIIe siècle. Un cartulaire du XVIe siècle de l’abbaye de Bourbourg précise que l’original était « scellé en chire apparent blanche, couverte de rouge, dung scau pendant en double queue ». C’est un texte de dix-huit lignes en latin. Vercauteren en fit la trans-cription, Madame Denise Poulet sa traduction.

Commentaire du texte. Le document fait partie d’une somme qui récapi-

tule toutes les donations des comtes de Flandre à l’ab-baye. Donations que les comtes successifs augmen-taient, rappelaient et confirmaient périodiquement par écrit. Des copistes et des notaires vérifiaient les archi-ves et les recopiaient, légalisant par là, en quelque sorte, les possessions ecclésiastiques très étendues avant la Révolution de 1789.

LE PRIEURÉ DE FAUMONT Stéphane TRÉLA

Le prieuré de Faumont, 1716, Arch. dép. Nord, plan Douai 55.

Rue de Faumont, ferme Develter, emplacement de l’ancien Prieuré

Stéphane Tréla lors de sa conférence du 29 mars 2009 à Faumont

6�LE PRIEURÉ DE FAUMONT

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Année 1110 Au nom de la sainte et indivisible Trinité. Nous

voulons qu'il soit porté à la connaissance de tous les hommes présents et à venir que moi Robert, comte de Flandre et Clémence, comtesse, mon épouse, nous avons fait construire pour la rémission de nos péchés et le salut de nos âmes, une maison de moniales à Faumont, et nous avons donné aux moniales servant Dieu en ce même lieu deux manses de terre et la dîme d'une nouvelle terre en Pévèle, cultivée ou à cultiver, et la perception de la dîme de lin qui nous revient, et aussi une nouvelle terre à Ruhol et toute dîme des jardins à Orchies et aussi de Petreholt avec la perception de sa dîme. Mais que personne ne pro-jette inconsidérément de contrevenir à ces disposi-tions sans faire attention à la preuve attestée par notre sceau. Fait en l'an mille cent dix devant les témoins suivants : Bernard, chapelain, Théodoric, notaire, Thibaut d'Aire, Reingier échanson, Guillaume châte-lain, Guillaume échanson, Bernholt de Lille, Gérard châtelain de Cassel et plusieurs autres.

Ces récapitulatifs, véritables aide-mémoire, va-laient actes de propriété pour les terres, les dîmes, les rentes, droits de justice perçus par les divers bénéfi-ciaires des pieuses largesses comtales au fil des siè-cles. Soigneusement archivés et conservés dans les cartulaires des abbayes, ces actes sont nombreux à avoir subsisté jusqu’à nos jours.

Le comte de Flandre Robert II et son épouse Clé-mence, sœur du futur pape Calixte II, rappellent la fondation d’une maison de moniales à Faumont en Pévèle, les dons de terres et dîmes nécessaires à l’en-tretien des bâtiments et la subsistance des religieuses. Comme il s’agit d’un rappel, Faumont fut donc fondé avant 1110. La comtesse est alors régente durant l’ab-sence du comte parti à la croisade. Il en reviendra auréolé du titre de « Robert de Jérusalem ». Ces dota-tions de terres, de rentes en argent ajoutées aux ponc-tions de la dîme sur les récoltes font de l’Eglise, jus-qu’à la Révolution, l’un des premiers propriétaires terriens du pays et le principal marchand de grains.

Voici donc les donations : �� deux manses de terres, �� la dîme d’une nouvelle terre cultivée ou à

cultiver (en cours d’essartage), �� la dîme de lin (culture dont la dîme est sujette

à contestations), �� une nouvelle (qui vient d’être défrichée) terre

à Ruhol (forêt de Clairmarais) et sa dîme,

�� dîme des jardins à Orchies (normalement ex-clus de la dîme),

�� une terre à Pétreholt (hameau de Frelinghien) et sa dîme.

Le couple comtal innove en incluant dans les ré-coltes dîmables, le lin qui n’est pas une céréale et les jardins.

Un texte ultérieur accorde en outre les revenus de l’autel de Coutiches.

Par cette fondation et ces dons, le couple comtal espère « la rémission de (ses) péchés et le salut de (son) âme ». C’est acheter son paradis à bon compte car ces largesses ne lui coûtent rien, provenant du travail des paysans.

Ceci montre l’importance des donations et par conséquent l’assurance d’une vie matérielle correcte pour les religieuses de Faumont. Ces donations reste-ront propriété du prieuré jusqu’en 1790. Pendant près de sept siècles !

Bourbourg supplante Faumont. Immédiatement donnée à la récente abbaye béné-

dictine de Bourbourg, la maison de Faumont ne se développe pas. Devenue une simple annexe, elle reste un simple prieuré.

Faumont (en diocèse d’Arras) aurait pu être le point de départ d’une grande abbaye. Il n’en fut donc

Le texte de 1110 et sa traduction

LE PRIEURÉ DE FAUMONT�7

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rien. Pourquoi Faumont ne se développe-t-il pas, reste-t-il un petit prieuré dépendant de Bourbourg, promise, elle, à un bel avenir ?

Le précis historique et statistique sur l’arrondis-sement de Douai, écrit en 1830 : « Voici ce que dit un écrivain contemporain (?) auteur de la vie de Hugues né à Tournai vers 1102, abbé de Marchiennes (1148-58) : « Hugues ayant engagé sa mère à quitter le monde et à abandonner tout ce qu’elle possédait, l’emmena (1127). Clémence, qui fut ensuite appelée duchesse à cause du mariage qu’elle contracta après la mort de Robert comte de Flandre, son premier ma-ri, faisait bâtir alors au pays de Pévèle, dans un en-droit nommé Faumont, un couvent de femmes… Ayant su que la mère de Hugues, femme très ver-tueuse, pouvait lui être d’un grand secours, elle fit beaucoup d’instances et de prières pour l’y retenir, mais Hugues s’y refusa et la jugeant trop proche de ses parents, la conduisit au monastère de Saint Amand à Noyon. »

Ce texte nous éclaire sur les difficultés que ren-contraient les fondateurs d’une abbaye. L’expression « grand secours » résume le triple problème : autorité morale, dotations et sans doute sécurité, à résoudre lors de la création d’un établissement religieux.

Une cause possible. Manqua-t-il au monastère naissant l’aura d’une

« femme très vertueuse » pour en assurer la direc-tion ? En s’y retirant, une telle femme aurait apporté, certes, la publicité de son renoncement au monde. Mais, bien plus important, une dot et la protection d’une famille influente, bien que cette dernière n’ap-préciât pas toujours la perte d’héritage. Faute de trou-ver la perle rare, la comtesse, « malgré beaucoup d’instances et de prières » en faveur de Faumont se résolut-elle à développer Bourbourg ? L’ayant trouvé, apparemment pour Bourbourg, rien ne l’empêchait de la muter à Faumont. Il faut donc rechercher une autre explication.

La vallée de la Scarpe est déjà en train de se doter de nombreuses abbayes tandis que le littoral (12 km en deçà de l’actuel) en cours d’assèchement reste à pourvoir. L’installation d’un monastère dans une ré-gion marque l’emprise sur un territoire, son organisa-tion, son peuplement. Il a toujours d’importantes conséquences agricoles par les défrichements entre-pris, économiques, religieuses, politiques et sociales. Le clergé et la cour comtale en étaient parfaitement conscients. Vraisemblablement, la comtesse, qui eut toujours beaucoup de sollicitude pour Faumont, dut se rendre aux arguments de ses conseillers qui voyaient à long terme l’importance de la côte. On est en train de drainer ces terres amphibies. Il importe de s’y installer. Les comtes de Flandre tiennent à faire valoir leurs droits sur ces territoires. Dunkerque, Ber-gues, surgissent à ce moment-là. De plus, la région de la Scarpe, déjà bien pourvue en abbayes, connaît une période de troubles : des abbayes étant même atta-quées. Le transfert du monastère de Faumont à Bour-

bourg eut lieu en 1102. En 1113, un acte du pape Pascal II, confirme que la maison de Faumont dépend désormais de la toute jeune abbaye de Bourbourg qui vient d’être fondée.

Comment les premières religieuses s’installèrent-elle à Faumont ? Qui étaient-elles ? Comment étaient-elles recrutées ? Combien étaient-elles ? Certaines quittèrent-elles le prieuré pour Bourbourg ? Autant de questions sans réponse. L’installation d’un monas-tère est œuvre de longue haleine. Une petite commu-nauté resta à Faumont car un texte de 1260 parle de « li abbesse de Borborc et li prieuse de Faumont et les autres dames… à la capelerie de Faumont » et du « capelain » de Faumont qui y habite et que ces da-mes entretiennent à leur service.

Combien de nonnes vivaient à Faumont ? On n’en sait trop rien. En 1644, elles sont quatorze et deux novices. La moyenne dut être d’une dizaine. A quel-les activités s’adonnaient-elles ? On n’en sait rien non plus ! Saint Benoît avait prévu une journée de 14h d’activités spirituelles et physiques : 4h d’offices, 4h de lectures, 6h de travail manuel.

Je n’ai pas étudié les liens qui unirent Faumont et Bourbourg de 1102 à 1789. Théoriquement, le prieuré devait être autonome selon la règle bénédictine. Il apparaît bien que la prieure était nommée par Bour-bourg et non pas élue par Faumont. Dès le début, la comtesse impose sa loi, nommant abbesse, prieure et chapelain. L’habitude se continua longtemps. On sait que les religieuses étaient envoyées de Bourbourg. Y avait-il indépendance financière ? Il y eut des change-ments au cours de ces sept siècles. Toujours est-il que le prieuré resta durant tout ce temps sous la tutelle de l’abbaye. Ainsi en 1649, Louis XIV autorise-t-il les religieuses de la côte à se réfugier dans leur « petit prieuré nommé Faumont » à cause des guerres. Il était assez vaste pour accueillir plusieurs dizaines de non-nes supplémentaires. Le plan de 1820 montre des bâtiments de 50, 40, 30 m de long.

Quel rayonnement ? Au milieu du XVIIe siècle, on parle de « petit

prieuré ». Au XVIIIe siècle, on ne parle plus de prieu-ré mais bien de « chapelle », par la suite de cense ou de « ferme de Faumont ». Ces mots évoquent la mo-destie du lieu, moins matérielle car les bâtiments sont importants, que religieuse semble-t-il. Moins signe de déclin religieux que traduction d’une réalité datant sans doute de l’origine. Cette petite communauté de femmes ne laisse pas de trace dans les chroniques locales. Au point qu’il se pourrait qu’il n’y eût pas grand monde à certaines époques. Le seul rayonne-ment spirituel est du au culte de Saint Roch apparu au XIVe siècle. Le lieu ne s’anime qu’à la neuvaine an-nuelle et lors des épidémies de plus en plus rares. Restent les revenus de la belle cense.

Un prieuré riche. Dans les registres des comptes de décimes pour

l’impôt pontifical de financement des croisades, Fau-

8�LE PRIEURÉ DE FAUMONT

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mont est taxé en 1361-62 sur la base de 263 livres, c'est-à-dire son revenu net, tous frais déduits

Prenons l’exemple des années 1634-1644. L’exploitation agricole s’étend sur 80 bonniers,

soient environ 112 hectares de terres labourables, prai-ries et bois. C’est la grosse cense. Louée annuellement 1000 florins ou 1300 livres à un fermier. Les frais de gestion : gages du receveur, du sergent, du chapelain, du clerc, l’entretien de la chapelle Saint Roch et de la muraille s’élèvent à 726 livres. Il reste donc 574 livres de revenu net. Cela ne concerne que Faumont. S’y ajoutent les revenus de terres et dîmes situées ailleurs comme indiqué dans l’acte de 1110.

Et celui de l’année 1790. A la nationalisation des biens du clergé, la cense du

prieuré : 80 bonniers et demi et quatre cents de terre, plus une petite dîme rapportent 3200 livres. Si on y ajoute d’autres rentes et dîmes, le total brut monte à 4612 livres. Plus les droits de justice. On sait d’autre part que le fermier se devait d’approvisionner par contrat de location, les religieuses en farine, œufs, vo-laille, laitages… donc assumer leurs frais de bouche.

Bâtiment subsistant du XVIIIe siècle, sept. 2006, photo S. Tréla.

C o n f i g u r a t i o n actuelle de la ferme

Develter avec le seul bâtiment du

XVIIIe qui subsiste.

La mare-abreuvoir d'origine, sept. 2006, photo S. Tréla.

Puits et les dalles bleues de l’ancien cuvelage.

LE PRIEURÉ DE FAUMONT�9

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Fournir également bois de chauffage et quelques charrois. N’oublions pas le chapelain qui recevait en 1260 « un porc encrassié… dix capons… et un cent de harengs… » sans compter argent, blé, avoine, pois, fèves, pâturage de sa vache… ». Ces droits persistè-rent jusqu’en 1789.

Une constante semble-t-il : les revenus de Fau-mont représentaient le douzième des revenus de l’ab-baye de Bourbourg. (XVIIe-XIXe siècle)

Le culte de Saint Roch. On ne sait exactement à quel moment et comment

le culte de Saint Roch apparaît pour perdurer à Fau-mont et placer l’église actuelle sous sa protection.

Roch (1293-1327) naît à Montpellier, ermite, sau-vé de la peste par un chien. On le fête le 16 août. Une chapelle en grès et briques lui est consacrée à « l’ex-térieur » du prieuré. Le chroniqueur Buzelin au début du XVIIe siècle parle du pèlerinage de Faumont. Pen-dant la neuvaine qui suit le 16 août et lors des épidé-mies, la foule se presse pour se recueillir devant un buste en argent. Contient-il une relique ? On sait seu-lement avec certitude que Faumont en récupérera, deux, bien plus tard, au XIXe siècle. On compte en-core dix mille pèlerins en 1866. Avant la guerre 1939-45, la procession et la messe de la Saint Roch attiraient toujours du monde. A la révolution, la cha-pelle servit de grange puis de lieu de culte provisoire avant la construction de l’église actuelle en 1821-23.

Représentations du prieuré.

Curieusement, les albums de Croÿ au début du XVIIe siècle, ne mentionnent pas le prieuré. La carte de Cassini du XVIIIe siècle montre une simple église-type sur le lieu (est du Grand Chemin) noté Faux-mont. Une autre église-type au Bougeon ( ?). Cepen-dant les censes de Plancabille, la Croix, la Vacquerie, historiquement tardives et sans renommée y sont. Croÿ et Cassini notent la chapelle N.D. de la Fontaine ou des Fièvres à Coutiches, bien plus modeste mais possédant, il est vrai, une fontaine miraculeuse.

Le plan de 1716 montre un quadrilatère de 180 m sur 130 m soient environ 2 hectares et 33 ares de su-perficie entièrement clos de murs en briques. A gau-che, des bâtiments de chaque côté de l’entrée, un au-tre plus au nord et l’église au toit d’ardoises (bleu) qui n’est pas la construction la plus vaste ; à droite, le pigeonnier ; vient ensuite un ensemble au carré pres-que fermé avec un long bâtiment à trois cheminées avec extension à l’est et un autre bâtiment indépen-dant à une cheminée. L’échelle n’est pas respectée parfaitement. Les couleurs sont importantes : le rouge des murs indique qu’ils sont en briques, le jaune des toits indique le chaume.

Une carte des environs de Douai par Daudet, d’a-près Masse, de 1736 représente le prieuré sous le nom de « chap. St Roch ou Faumont ». A l’ouest du lieu, en face, le long de l’actuelle Grand route on voit un

« Petit St Roch » qui annonce la future église actuelle à proximité.

Le plan de 1769 peu précis, mentionne la chapelle et la cense de Saint Roch.

Le plan de 1820 (?) est autrement plus précis. Vé-ritablement à l’échelle, on remarque la chapelle : 22 m x 10 m qui clôt un quadrilatère de bâtiments de 50 m x 50 m : les bâtiments conventuels. D’importantes constructions en angle à l’entrée (40 m x 12 m et 30 m x 6 m) avec la mare-abreuvoir centrale. La pré-sence de deux longues basses : peut-être dues à l’ex-traction d’argile pour les briques de la construction et leur utilisation comme carpières. J’ai ajouté un point représentant le puits d’origine et en noir le seul bâti-ment reconstruit au cours du XIXe siècle, subsistant. Jardins et basse-cour ne sont pas délimités.

Le plan de 2006 extrait du cadastre informatisé, simplissime, n’indique que les bâtiments de la ferme actuelle construite au nord-est de la parcelle. Cette parcelle est exactement la même que celle de 1716. Vraisemblablement ses limites remontent à la fonda-tion du prieuré. Le seul vestige du prieuré figure au sud-est. C’est un bâtiment sur les anciennes fonda-tions qui doit dater du XIXe siècle. Ni les basses, ni le puits ne sont représentés.

Conclusion. La révolution supprime abbaye et prieuré, confis-

que leurs biens.

L’ensemble qui figure sur le plan de 1820, est détruit progressivement au cours du XIXe siècle.

A part le puits qui doit avoir plus de neuf cents ans (de la fin du XIe siècle ?), le bâtiment isolé non d’origine, une pâture mamelonnée, une parcelle in-tacte dans ses limites depuis le début du XIIe siècle, il ne reste rien du prieuré de Faumont.

La ferme actuelle date des années 1930. Monsieur Develter se demandait où étaient enterrées les reli-gieuses car divers travaux n’ont jamais rien mis à jour. Mais pendant longtemps on enterrait profondé-ment (6 pieds soit 1,80m) et le corps des religieuses « bien nées » devait être transféré dans un lieu plus noble.

Bibliographie. Coutiches et Faumont. P. Duvillers (1913). Les églises de la Pévèle française. A. Plateaux (1990). L’abbaye de Faumont et la comtesse Clémence. Henri Platelle (Pays de Pévèle n°32, 1992). Actes des comtes de Flandre. F. Vercauteren (1938). Précis historique et statistique sur l’arrondissement de Douai. 1830.

10�LE PRIEURÉ DE FAUMONT

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LA FERME DE BERSÉES DE LA CROIX

La ferme de Le Croix à Faumont : mémoire d'un lieu, berceau d'une fa-mille.

L a ferme de Le Croix ou Delcroix

est à Faumont un lieu de mémoire hautement em-blématique. Les origines sont à mettre en relation avec le passé lointain du village. Ce fief est égale-ment associé à l'existence et à l'évolution d'une fa-mille souche qui marquera

l'histoire de ce village proche de Moncheaux.

La ferme Delcroix dans la mémoire de Faumont.

Dans la monographie sur l'histoire de Coutiches et de Faumont (1913) l'abbé Duvilliers évoque le fief de

Le Croix ou de La Croix situé rue Coquet, voici ce qu'il écrit :

« La Croix : - Tenu à 10 livres de relief, ce fief consistait en une motte amassée de maison, enclose de fossés, qui menait du pont de Cumont au pont de Coutiches, et d'autre part au chemin de Coutiches à Marquette, hameau de Faumont.

En 1385, ce fief appartenait à Allard de Bersée (d'argent à la bande de gueules, accompagnée de six lions de sable posés en orle) (1). En 1458, son posses-seur était Ricard Le Fèvre, fils de feu Gilles, vraisem-blablement greffier de Douai de 1439 à 1454 environ. Puis la Croix devient une sorte d'annexe de la sei-gneurie des Wastines appartenant aux Montmorency, et fut acquise, vers 1700, par le Collège Anglais de Douai. »

Le lieu dit La Croix et ce qui reste de cette très belle ferme est toujours visible à 100m en arrière de la rue Coquet et de sa « nouvelle » ferme ( XIXème siècle ) située en bordure de route.

Située sur la proprièté de Mr Ollivier, cette motte amassée ressemble à une motte castrale mais ce n'est semble-t-il pas , selon Mr Étienne Louis , de la direc-tion archéologique du Douaisis , une motte castrale au sens strict du terme. Il s'agirait plutôt d'un aménage-

Marc Debersée, descendant en lignée directe de la famille « de Bersées de la Croix ». Membre de la commission historique du Nord

Michel Olivier l’actuel propriétaire de la Ferme de la Croix et Marc Debersée.

Texte de la conférence de Faumont du 29 mars 2009 Marc Debersée

Plan de 1632 indiquant l’emplacemnet de la ferme rue Coquet

LA FERME DE BERSÉES DE LA CROIX�11

Note : 1. Le blason décrit appartient en fait à Jean De Bersée

seigneur de Faumont et De Bersée, décédé avant 1352.

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ment médiéval d'une ferme. Les mottes castrales sont plus hautes ( 2 à 5 mètres ) et les fossés mesurent de 10 à 20 m de largeur. La parcelle circulaire de Fau-mont semble trop plate, même si elle a pu être arasée par les labours. Le site peut être rangé dans la catégo-rie des « maisons-fortes », avec une plate-forme cir-culaire et entourée d'un fossé circulaire de quelques mètres de large. A proximité, on y trouvait la « basse-cour » et les bâtiments d'exploitation.

Le cas de plate-forme de ce type, selon Mr Louis, n'est pas si fréquent dans le secteur et ces plate-forme quadrangulaires ou plus ou moins ovalaires sont les plus nombreuses.

On connaît en Ostrevent les mottes de Masny, d'Emerchicourt en Pévèle, de Coutiches (ferme d'Hel-lignies). Cette motte de La Croix est à rapprocher d'un cas similaire même au niveau des dimensions: celui de la « motte Julien », à la limite entre Douai et Flers en Escrebieux. Elle apparaît après le milieu du XIIIsiècle, au moment de défrichements. C'est une époque de pression démographique et on assiste à la naissance de « petites seigneuries intercalaires ».

Il semble que l'on ait le même cas à Faumont.En période de croissance forte, ces petits fiefs s'installent sur les marges du terroir jusque la inexploitées et des-tinées le plus souvent à caser les cadets de famille.

Comment se présentait cette maison forte sur plate-forme? Le bâtiment était-il en bois ou en pierre ? Y'avait-il une palissade ? La date de cette installation est incertaine, les sources sont muettes pour la période du haut Moyen-age. La seule certitude c'est que ce fief appartenait en 1385 à Alars de Ber-sée, puis qu'après divers occupants plus ou moins connus, cette ferme devint la proprieté du collège anglais de Douai au début du XVIII siècle, d'où l'apellation de « ferme des Anglais ».

A cette date, c'est une très grande ferme à cour fermée, dont nous possedons deux documents du XVIIIème siècle, utilisés par Jean Claude Remy pour une étude publiée par la Société historique du Pays de Pévèle (n°23). Le premier document est le terrier du village de Faumont (ADN plan de Douai). Le deuxième est un procès-verbal de mesurage et d'esti-mation de la ferme (bibliothèque municipale de Lille).

De cette ancienne cense, il ne reste qu'une partie de la façade, bien transformée depuis quelques decen-nies, soit un quart environ du bâtiment d'origine. La porte principale, aujourd'hui murée présente encore les piédroits en grès et on observe le départ du pi-geonnier aujourd'hui rasé. Autre disparition: sur la toiture des tuiles brunes se dessinait une croix rappe-lant l'origine ancienne du lieu.

Cette grande ferme comprenait l'habitation, cons-truction rectangulaire en briques sur un soubassement de grès. Le plan donne le profil de cet imposant bâti-ment en hauteur appelé « château ». Pour accéder à la porte principale, il faut franchir un petit pont pavé de grès. La porte s'ouvre sur un étroit vestibule. Dans ce

vestibule, un escalier monte à l'étage, aux chambres à coucher. A droite du rez de chaussée, s'ouvre une porte sur la grande salle avec une cheminée. Cette grande pièce donne sur la chapelle privée. Au fond du vestibule, à gauche, deux petits escaliers, l'un des-cend, l'autre monte. Celui qui monte permet d'accéder à une pièce étroite, la chambre pour le fermier. Le second escalier mène en descendant à la cuisine. C'est une pièce voutée en briques, au sol couvert de carreaux en pierre bleue.Par la cuisine, on accède à la relaverie, une dépendance aux fonctions multiples (préparation de la nourriture des animaux, par exem-ple). Le sol est constitué de briques mises de champ. Dans un coin, on a creusé un puits. La relaverie com-munique par un escalier à la chambre pour le fermier. A coté, on trouve une première étable à vaches avec un escalier qui mène jusqu'au pigeonnier, lequel sur-plombe la grande porte cochère.

L’ensemble de l’aile gauche constitue la bergerie, six étables à moutons, soit une capacité d’abriter une centaine de moutons en tout. La grange forme pres-que à elle seule tout l’arrière de la ferme. De la grange à la maison d’habitation, on rencontre l’étable à vaches puis l’écurie.

Au centre de la cour, on trouve très certainement le tas de fumier. Sur le terrier, on remarque l’exis-tence d’un puit qui n’apparaît pas sur le plan. Autour de cette cour se situe le trottoir, le 'grebion', large de 90 cm, en grès. Les toitures des différents batiments qui le longent forment une avancée, sorte d'auvent qui protège de la pluie (les 'coyettes'). Enfin, à l'extérieur on trouve une brasserie et un four qui ont également disparu mais que l'on retrouve, positionnés sur le terrier du XVIII° siècle. Après l'aspect patrimonial, passons à l'impact généa-logique de ce remarquable lieu de mémoire. La ferme de la Croix, berceau de la famille souche Debersee- De Le Croix.

Mr Champagne, auteur de l'histoire de Mon-cheaux en quatre tomes a consacré plus de vingt pa-ges à l'étude de la famille Debersée. Ce généalogiste distingue en fait six branches, dont deux sont à ratta-cher directement aux seigneuries de Bersée. L'une est la souche « Faumont, Moncheaux, Mons en Pévèle ». Elle nous ramène à la fin du XIV siècle et c'est Alars de Bersée (dit Alars 1er) qui fonde la lignée. Alars, né aux environs de 1340, décédé après 1385 est seigneur de Le Croix à Faumont. C'est d'ailleurs à cette occa-sion que l'on trouve, une des premières fois, trace du nom de Faumont proprement dit.

Alars a trois fils Gérard, Gillard et Alars dit Alars II. Alars II, né vers 1370, mort après 1449, vit à Mon-cheaux où il possède en 1449 40 razières de terre. L'histoire de cette famille suit alors plus étroitement l'histoire de Moncheaux mais les trois successeurs d'Alars 1er porte toujours le surnom « de Le Croix » ou « dit de Le Croix ». Alars II déjà cité, son fils Pierre, dit Pierre 1er (né vers 1400-1410, décédé avant 1474) juge de Moncheaux de 1449 à 1471. Ce Pierre de Bersée de Le Croix laisse en 1747 un héri-

12�LA FERME DE BERSÉES DE LA CROIX

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tage de 15 hectares tenus du chapitre St Pierre de Lille.

En 1449, d'après une enquête fiscale conservée au ADN, Pierre de Bersée de Le Croix mène une protes-tation des habitants de Moncheaux contre l'assiette de la taille. Au cabinet des Médailles, on conserve le sceau de Pierre de Bersées datant de 1463 représen-tant un écu à la hamaïde devant un arbre. Son fils, Pierard de Bersée, alias Pierrotin (Pierre II) né en 1474, mort après 1512, portera le dernier le nom « de Le Croix ». Il demeure au Haut Moncheaux et pos-sède 5 razières et demi de terres. Le fils de Pierre II est Jehan de Bersée, cité dès 1512, mort après 1554, connu sous le titre de Jehan II de Bersée, dit « Le Rustre », qui possède 88 coupes de terres à Mon-cheaux. Sa signature apparaît sur un terrier de 1543. Il est également juge de Moncheaux en 1545.

C'est dire que la souche traverse les époques en maintenant ses fonctions de propriétaire et de notable. Il ne faut pas y voir semble-t-il une quelconque « décadence de la famille Debersee » (Mr G. Niquet) mais une pragmatique adaptation aux mutations du XVIème siècle. Pierre IV de Bersée, dit Pierrichon, fils de Jehan le Rustre est, comme son père, labou-reur, c'est à dire riche propriétaire et non pas « simple laboureur ». Pierre IV meurt à Faumont après 1564. Ici s'arrête l'histoire parallèle de Faumont et de la lignée Debersée. De Noël Debersée, dit Noël 1er, autre fils de Jehan le Rustre, nous passons à Vincent, juge de Moncheaux, en 1625 et 1631 et Denys qui est le seul à demeurer à Faumont. Les autres, Maurice, Antoine IV, Jean-Baptiste II, Pierre Antoine et Amand, sont nés et décédés a Moncheaux. Pierre An-toine II, né à Moncheaux en 1817, est maçon au Wac-ca, hameau de Mons-en-Pévèle et y décède en 1908.

Le fils de Pierre -Antoine II, Jean Baptiste (1846 – 1928) fonde la fabrique de carreaux de Mons en Pé-vèle. Lui et ses quatre fils sont nés à Mons en Pévèle. L’un d’eux, Alexandre Anatole aura quatre enfants, tous nés à Mons en Pévèle. Le seul héritier mâle de la lignée est né en 1912, il s’agit de mon père, Arthur Debersée qui sera un des derniers de la famille à maintenir la fabrique de carreaux Debersée-Frères, dont les anciens se souviennent. Combien de vieilles maisons de Faumont et d'ailleurs conservent encore les traces de ces carrelages de ciment qui ont fait la fierté de leurs fondateurs !

La famille Debersée souche de La Croix reste associée à la mémoire de Faumont mais aussi à toute l’histoire de notre Pévèle. Quel chemin parcouru du petit seigneur féodal au fabricant de carrelage, en passant par le propriétaire terrien et le notable local ! Pour conclure avec cette évocation généalogique, je me permettrais de reprendre in extenso cette introduc-tion de Mr Michel Champagne dans son tome IV de l’histoire de Moncheaux p. 477 : « Le terme de < bonne famille > convient parfaitement aux Debersée, ne serait-ce que par l’ancienneté du nom, la qualité des alliances, les illustrations des différents personna-ges au cours des siècles dans la région pevelloise.»

Origine du plan : Bibliothèque municipale de Lille - Fonds anciens Lille et communes Faumont - boîte 8. Plan de la ferme de la Croix

LA FERME DE BERSÉES DE LA CROIX�13

SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES : �· DUVILLERS Paul : Monographie de Coutiches et Faumont (1913) �· CHAMPAGNE Michel : Histoire de Moncheaux , tome 1-2-3-4 (1980-1982) �· DEBERSEE Arthur et Marc : Histoire généalogi-ques de la famille Debersée de 1340 à 1984. �·LOUIS Etienne : Quelques sites médievaux des campagnes du Douaisis, Revue du Nord n°5 1997 �.REMY Jean Claude : La ferme de Le Croix à Fau-mont. Pays de Pévèle. n°23

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LA BATAILLE DE MONS-EN-PÉVÈLE VUE DE FAUMONT

L e Pays de Pévèle a été le site, au

Moyen Age, de deux ba-tailles, celle de Bouvines en 1214 et celle de Mons-en-Pévèle en 1304. La première est très connue, la seconde beaucoup moins, au point d’avoir peu à peu sombré dans un quasi oubli, ou d’être vic-time d’une condescen-dante indifférence. Et pourtant, un personnage de l’histoire de France avait pris conscience de l’importance de la bataille

qui s’est déroulée à Mons-en-Pévèle, le 18 août 1304 : il s’agit du roi Louis-Philippe.

Celui-ci, vers 1840, avait voulu rassembler au château de Versailles, dans une longue galerie, toutes les batailles qui avaient fait la France, de Clovis à Napoléon Ier ; il marqua sa volonté d’y faire figurer, à quelques mètres de distance, Bouvines 1214 et Mons-en-Puelle 1304. Louis-Philippe savait que le 18 août 1304 avait eu des conséquences politiques ma-jeures ; en effet, la victoire remportée ce jour-là, sur les Flamands, par Philippe IV le Bel plaça les châtel-lenies de Lille, Douai et Orchies, sous la suzeraineté royale pendant 240 ans, c’est-à-dire jusqu’au règne de François Ier…

Mais pourquoi la bataille de Bouvines est-elle si connue, et celle de Mons-en-Pévèle si méconnue ou mal connue ? Le 700ème anniversaire de la première a été commémoré en 1914 au moment où la France et l’Allemagne s’apprêtaient à s’entre-déchirer. Dans ce climat d’extrême tension, évoquer Bouvines, magni-fier Bouvines, cela contribuait à renforcer l’unité na-tionale, et cela d’autant plus qu’en 1214 les Flamands s’étaient acquis, outre-Rhin, le concours des troupes d’Othon de Brunswick !

Mons-en-Pévèle, par contre, a été victime, si je puis dire, d’un autre nationalisme, celui qui, dans la seconde partie du 19ème siècle, prit naissance en Flan-dre belge où il était alors de bon ton de nier la victoire française et de professer qu’à la limite le 18 août 1304 fut une journée sans vainqueur et sans vaincu…

Puis le temps a passé. Une brochure a été éditée en 1904 à Mons-en-Pévèle 1; une conférence fut don-née à Douai en 1914 2 ; il a fallu attendre la publica-

tion d’une monographie en 1963 3 pour qu’un timide essai de réhabilitation de la bataille soit tenté. Mais c’est l’Association Mons-en-Pévèle 2004 qui, pour le 700ème anniversaire de l’évènement, a contribué à rendre à la bataille du 18 août 1304 la juste place à laquelle elle a droit dans l’histoire de notre pays.

La bataille de Mons-en-Pévèle a eu, au Moyen Age, un retentissement considérable. Les chroni-queurs l’ont relatée avec force détails, dans de nom-breuses chroniques parmi lesquelles on peut citer : la

Gérard Hugot, historien, auteur en 2004 de « La Bataille de Mons-en-Pévèle » édité à l’occasion du 7è centenaire de la bataille.

Texte de la conférence de Faumont du 29 mars 2009 Gérard Hugot

Mons en Puelle 1304, Tableau de Larivière Charles Philippe (XIXe)

Stèle érigée à Mons-en-Pévèle à l’occasion de la célébration du 7ème centenaire de la bataille

14�LA BATAILLE DE MONS-EN-PÉVÈLE VUE DE FAUMONT

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Chronique artésienne, la Chronique tournaisienne, la Chronique normande, la Branche des royaux ligna-ges, de Guillaume Guiart (soldat-écrivain orléanais qui était présent en Flandre en 1304) et les Annales Gandenses. Nous le verrons bientôt, ce sont leurs travaux qui, par exemple, permettent d’affirmer que Philippe le Bel était à Faumont en août 1304.

Des historiens de notre époque ont bien sûr écrit sur le règne de Philippe le Bel, le principal d’entre eux étant Jean Favier, ancien directeur des Archives nationales et membre de l’Institut, qui est « le » spé-cialiste actuel de Philippe le Bel et de son époque. Et puis, il y a les historiens locaux qui ont, pour certains, publié sous l’égide de sociétés historiques : leurs tra-vaux aident à mieux connaître tel ou tel aspect de la journée du 18 août 1304. Parmi eux, l’abbé Dal tient une place à part puisqu’il évoque Faumont dans le livre « En Chemin de fer, de Pont-à-Marcq à Pont-de-la-Deûle » qu’il a écrit en 1898, ainsi que la part prise par le village dans le déroulement et la topographie de la bataille 4.

Pour quelle raison y a-t-il eu une bataille à Mons-en-Pévèle ? Pour répondre à cette question, il convient de se reporter une dizaine d’années en ar-rière, tandis que Philippe le Bel régnait sur la France et que le comte de Flandre se nommait Guy de Dam-pierre. Mais l’espace limité des lignes qui vont suivre ne permettent d’évoquer que succinctement ces an-nées-là de même que le déroulement de la bataille 5.

Le comté de Flandre était fort puissant, économi-quement, politiquement et militairement ; le comte figurait parmi les personnages influents du royaume puisqu’il en était l’un des six pairs laïcs. Dans les années 1295-1296, Guy de Dampierre caressa l’espoir de se détacher de la couronne de France ; il entra en contact avec Edouard Ier d’Angleterre, pays avec lequel la Flandre effectuait le commerce de la laine. Un projet de mariage entre le fils d’Edouard et la fille du comte fut envisagé. Philippe le Bel s’y opposa : d’une part, un grand feudataire ne pouvait pas marier ses enfants sans son assentiment ; d’autre part, une alliance entre la Flandre et l’Angleterre représentait un grave danger car elle aurait eu pour effet de placer le royaume entre deux ennemis puisque les Anglais possédaient alors l’Aquitaine. En quelque sorte, c’é-tait la situation qui existait avant Bouvines qui se représentait…

Finalement, le comte de Flandre céda, mais provi-soirement, et le roi de France dut se résoudre à inter-venir militairement. En juin 1297, l’armée royale, sous sa conduite, entra en Flandre et l’occupa ; des trêves furent conclues, des pourparlers s’engagèrent mais les relations s’envenimèrent encore. L’armée royale était présente dans le comté, ce qui exaspérait les Flamands ; les engagements n’étant pas respectés, Guy de Dampierre et son fils aîné Robert de Béthune furent retenus prisonniers par le roi de France.

Nous arrivons à l’année 1302 qui va se révéler comme une année tragique. En Flandre, la situation sociale est explosive ; le peuple et le bas clergé sou-

tiennent le comte tandis que les bourgeois et le haut clergé sont, au contraire, favorables au roi de France. Dans la nuit du 17 au 18 mai, à Bruges, des émeu-tiers, sous la conduite de Pierre de Coninck et de Jan Breydel, entrent dans les habitations où logent des soldats de l’armée royale, et les égorgent : cet acte, qui suscita l’effroi et la colère en France, entrera dans l’Histoire sous l’appellation de « Matines brugeoi-ses » 6.

Philippe le Bel décida de venger ces assassinats contraires au code de la chevalerie et enverra en Flan-dre une nouvelle armée, sous la direction du prince Robert d’Artois ; elle se présentera devant Courtrai où une bataille l’opposera aux Flamands, le 11 juillet 1302. Cette tragique journée allait figurer dans l’His-toire sous le nom de « Bataille des éperons d’or » 7. L’armée du prince, composée d’hommes d’élite, fut décimée dans les marécages de Courtrai par l’armée du peuple flamand. Robert d’Artois et de très nom-breux nobles et chevaliers y laissèrent leur vie ; sur le champ de bataille, 700 éperons d’or furent récupérés et appendus aux voûtes d’une église toute proche.

La nouvelle de cette défaite sema la consternation en France où le deuil frappa de nombreuses familles de haut lignage. La victoire de Courtrai permit aux Flamands de chasser les Français et de reconquérir leur comté ; toute l’année 1303 fut suivie d’actions militaires où les soldats du comte passèrent à l’offen-sive, par exemple à Douai et Lens, et même sous les portes d’Arras. Alors, Philippe le Bel réunit ses ba-rons afin de pouvoir reconstituer une armée, celle qui lui permettrait de prendre sa revanche. Il la convoqua à Arras en juin 1304… En effet, chaque fois que l’ar-mée royale a été réunie en vue de châtier ou de conquérir la Flandre, c’est dans la capitale de l’Artois qu’elle a été rassemblée.

L’objectif de Philippe le Bel était, à partir d’Arras, de se diriger tout droit vers Lille, en passant par Lens et Seclin. De tout le royaume, les seigneurs et leurs hommes arrivèrent à Arras, conformément aux ordres du roi ; quand toute l’armée se trouva réunie, l’ordre du départ fut donné : c’était le 29 juillet. Dans l’esprit du souverain, des princes et des nobles qui l’accom-pagnaient, la rencontre avec les Flamands s’opérerait rapidement, probablement quelques lieues avant Lille. Mais un obstacle de taille vint perturber les plans du roi ; en effet, les Flamands tenaient le passage de Pont-à-Vendin, empêchant de ce fait son armée de franchir la Deûle. Le souverain dut choisir un autre itinéraire et c’est ainsi qu’il fixa comme nouvel ob-jectif la ville de Tournai, qui dépendait de la cou-ronne de France, en passant par Douai, Valenciennes et Condé sur l’Escaut.

L’armée royale longea le fleuve sur la rive droite, tandis que, sur l’autre rive, celle du comte de Flandre suivait le même itinéraire, interdisant tout franchisse-ment à ses ennemis. Tournai accueillit Philippe le Bel et son armée le 9 août ; ils n’y restèrent qu’une jour-née car le souverain voulait au plus vite atteindre et prendre Lille, clé du comté de Flandre. Pour cela, il

LA BATAILLE DE MONS-EN-PÉVÈLE VUE DE FAUMONT�15

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lui faudrait passer la Marque, par l’un des ponts qui la jalonnaient, à Bouvines, Tressin ou Pont-à-Marcq. Mais, bien sûr, les Flamands les avaient sous leur garde et s’opposeraient à toute tentative de la part des hommes du roi.

Philippe le Bel décida de se diriger vers Pont-à-Marcq, ce qui lui permettrait ensuite de continuer sa chevauchée vers Lille ; le 10 août son armée quitta Tournai, marcha vers Orchies, qu’elle occupa, ainsi que vers Mons-en-Pévèle. La vaste plaine de Sec-Mont ainsi que les villages de Mons-en-Pévèle, Fau-mont, Bersée et Moncheaux offraient aux 70 000 hommes du roi toute l’étendue dont ils avaient besoin, tandis que celui-ci prenait ses quartiers au prieuré de Faumont.

Deux chroniques, au moins, évoquent le séjour du roi à Faumont ; la première, la Chronique artésienne le fait en ces termes : « (dans ce village) c’on appe-lois Faumont, a une lieu d’Orchies, ens un kemin qui va de Douay Lille ». La seconde, la Chronique nor-mande, cite également le village : « s’en ala, le roy, logier à Faumont l’abaye ».

Une semaine allait s’écouler avant la journée déci-sive du 18 août. Entre-temps, dans la mer du Nord, à Zierikzée, au sud de la Hollande, l’une des plus im-portantes batailles navales du Moyen Age opposa la marine flamande à celle de Philippe le Bel. Ce der-nier, qui avait confié sa flotte à l’amiral Rainier Gri-maldi, eut la joie d’apprendre, alors qu’il se trouvait à Faumont, que les bateaux flamands avaient été dé-truits ou dispersés par ceux de Grimaldi.

Celui-ci, quelques années auparavant, c’était en 1297, avait, par ruse, conquis le château qui dominait le rocher de Monaco et y avait fondé une dynastie, celle qui règne encore de nos jours dans la Principau-té. A l’issue de cette bataille navale, Rainier Grimaldi regagna Boulogne puis prit la route afin de rejoindre Philippe le Bel à Mons-en-Pévèle où il combattit le 18 août ; il est permis de penser qu’il le rencontra au prieuré de Faumont. De la même façon, on peut évo-quer l’idée que les princes et seigneurs qui étaient venus en Flandre se rendaient au même prieuré pour s’entretenir avec le roi. Parmi eux, il y avait Enguer-ran de Marigny, chancelier de France…

Les négociations Durant plusieurs jours, les armées ennemies sta-

tionnèrent là, les Flamands occupant Pont-à-Marcq et ses environs, l’armée du roi s’étant installée sur le mont et la plaine. Dans un ultime effort pour éviter un affrontement, il fut décidé d’engager des pourparlers afin de déterminer si un compromis politique était envisageable. Aucun texte n’indique précisément où ces négociations se déroulèrent ; Guillaume Guiart dit simplement qu’elles eurent lieu « dessouz l’église » de Mons-en-Pévèle. Sans doute faut-il entendre par là « en contrebas » de l’église, ce qui évoque le Pas Ro-land, mais il ne s’agit là que d’une simple tradition locale et rien ne permet d’affirmer (ou de nier, d’ail-

leurs) que les négociations se sont déroulées à cet endroit.

Ces pourparlers, qui durèrent du 14 au 16 août, échouèrent. Un grave problème d’intendance se posa alors au roi : lorsqu’il avait quitté Arras, il était per-suadé qu’en une semaine tout serait terminé et que l’oriflamme flotterait bientôt sur Lille. Mais le long détour qu’il fut contraint d’effectuer par Tournai, et la perte de temps qui en découla, eurent pour effet d’é-puiser les réserves d’alimentation et de fourrage. Alors, le 17 août, le roi décida de quitter Mons-en-Pévèle et de se diriger vers Pont-à-Vendin afin de prendre à revers le pont pour libérer le passage aux convois de vivres qui viendraient d’Arras.

Philippe le Bel ordonna à ses hommes de quitter le sommet du mont et de s’apprêter à prendre la route vers Douai. Bien entendu, aussitôt les Flamands s’empressèrent d’occuper le mont ; alors, le roi décida de les combattre mais la bataille n’eut lieu que le len-demain.

La bataille Le matin du 18 août, Philippe le Bel partit du

prieuré et rejoignit, non loin de là, le camp qui avait été dressé à son intention et à celle des gens de sa Maison. De part et d’autre, les armées se mirent en place, dans un chatoiement de couleurs.

Les Flamands s’étagèrent sur la colline, laissant derrière eux le village et une rangée de chariots for-mant comme un rempart qui protègerait leurs réserves de victuailles et de boissons. Les hommes prirent place dans un ordre parfaitement établi, par villes (Bruges, Gand, Courtrai, Ypres et Lille) et par mé-tiers. Aucun homme à cheval ne figurait dans cet en-semble car le peuple flamand se méfiait des nobles qui, pour un certain nombre, se montraient favorables au roi de France…

En face, occupant toute la plaine de Sec-Mont, l’armée royale se disposait comme il avait été conve-

Philippe le Bel

16�LA BATAILLE DE MONS-EN-PÉVÈLE VUE DE FAUMONT

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nu : tout devant, les arbalétriers, puis la cavalerie, puis encore les fantassins placés de part et d’autre de cinq machines de jet, et, enfin, d’autres troupes com-mandées par le roi en personne et qui constituaient des réserves prêtes à intervenir en cas de nécessité.

La bataille, qui opposa environ 150 000 hommes (70 000 pour le roi, 80 000 pour les fils du comte de Flandre) dura toute la journée, par une chaleur tor-ride. Elle commença avec des échanges de tirs d’arba-lètes par les premiers rangs des deux camps, tirs qui causèrent de nombreuses victimes ; ensuite, la cavale-rie royale tenta de prendre le mont par ses deux extré-mités mais les Flamands repoussèrent ses assauts. La seconde ligne des piétons du roi entra en action et de nombreux corps à corps firent que la plaine de Sec-Mont se couvrit de cadavres ; jusqu’alors, les machi-nes de jet avaient pu lancer contre les Flamands de longs carreaux et des boulets mais, soudain, les gens d’Ypres se jetèrent sur elles et détruisirent quatre d’entre elles.

La cavalerie tenta une nouvelle offensive sur le mont ; cette fois, elle fut couronnée de succès, ce qui lui permit d’atteindre le sommet et – fait extrêmement grave pour les Flamands – de saisir et d’emporter leurs réserves alimentaires et de boissons. Ainsi, du-rant toute cette journée marquée par une chaleur cani-culaire, ceux-ci n’eurent plus la possibilité de s’a-breuver ou de manger. Beaucoup d’entre eux, qui tentèrent d’étancher leur soif sur les bords du courant de Coutiches ou à la fontaine Saint-Jean, y laissèrent leur vie sous les flèches des hommes du roi.

A un moment de la journée – les heures divergent selon les chroniqueurs – une trêve s’instaura et les armées se mirent au repos. Philippe le Bel se dirigea vers la tente surmontée des fleurs de lis, ôta son heaume et son armure ; les gens de sa Maison l’imitè-rent. Tandis que les soldats du roi se restauraient et buvaient, les Flamands ne disposaient ni de breuvage ni de nourriture et le soleil les écrasait de chaleur. Découragés, beaucoup décidèrent de quitter le champ de bataille et de s’en retourner à Lille, sous la conduite de Jean et Henri de Namur. Ils y rejoignirent ceux qui, déjà, dans la matinée, avaient fui Mons-en-Pévèle lorsque la cavalerie royale envahit le camp flamand dominant le mont.

Alors, leurs chefs se concertèrent. Du sommet, ils pouvaient voir l’armée ennemie au repos, sans aucune méfiance, exposée à tous les coups ; plus loin, vers Faumont, les tentes du camp de Philippe le Bel atti-raient les regards. Alors, ils décidèrent de rompre la trêve et de lancer deux offensives avec, pour objectif avoué, celui d’occire le roi de France…

La première attaque a été menée par Guillaume de Juliers, petit-fils du comte de Flandre, à la tête de 700 hommes ; ils ont déferlé du mont sur la plaine, bous-culant et tuant les soldats du roi qui étaient au repos, et se sont approchés dangereusement du camp royal. Les combats et les cris ont alerté les proches de Phi-lippe le Bel ; heureusement pour ce dernier, la cavale-rie s’est regroupée et les nobles sont arrivés au galop

de leurs chevaux pour briser l’assaut flamand. Guil-laume de Juliers, se rendant compte que son initiative allait échouer, regroupe alors ceux qui l’avaient suivi et les dispose en ellipse, face tournée contre l’enne-mi ; mais le combat va s’avérer inégal, d’autant plus que le comte de Boulogne reconnaissant à ses armes – le Lion de Flandre – le petit-fils de Guy de Dam-pierre, le tuera de sa main.

Le second assaut va s’avérer plus dangereux en-core et il se déroulera au bout de la plaine de Sec-Mont ; c’est la scène que représente le tableau de la Galerie des Batailles au château de Versailles. Cette fois, ce sont les Brugeois qui s’élancent, armes à la main, tandis que s’élève le cri « Au roy ! au roy ! Jà, sera pris ! ». Nombreuses sont les victimes dans le camp de Philippe le Bel ; celui-ci réclame un cheval. On lui en amène un, tandis que les Brugeois sont maintenant près de lui ; il parvient à se hisser sur le cheval mais deux de ses serviteurs sont tués sous ses yeux. Le roi réclame une arme, on lui tend une ha-che ; alors, il frappe autour de lui, éliminant tout Fla-mand qui s’approche. Heureusement, il n’est pas re-connu…

Soudain, un Brugeois, muni d’un goedendag 8 tente une ultime manœuvre pour faire chuter ce cava-lier intrépide et dangereux : de son arme, il donne un coup au cheval du roi, espérant le tuer, mais l’animal, blessé et fou de douleur, se cabre et bondit droit de-vant lui. La chance de Philippe le Bel est qu’il l’en-traîna vers le camp français et non pas au devant de l’ennemi. Le roi est sauvé.

C’est à nouveau la cavalerie qui rétablira la situa-tion, tuant ou chassant les téméraires Brugeois ; ceux-ci refouleront vers le sommet du mont afin de rejoin-dre les hommes qui y étaient restés. Il existe à Mons-en-Pévèle un chemin qui porte le nom de « voie du reste ». La tradition locale dit que c’est par là que s’est sauvé le « reste » des assaillants qui, par Méri-gnies et Pont-à-Marcq regagnèrent, à leur tour, Lille.

Philippe le Bel les laissa s’enfuir sans ordonner de les poursuivre. Puis, le soir venu, à la lueur des tor-ches, il parcourut le champ de bataille, à la recherche des « morts de distinction » ; un Te Deum conclut cette journée victorieuse et le roi de France regagna le prieuré de Faumont. Il y resta encore le lendemain, puis, le 20 août, prit la route pour Seclin avant de se diriger vers Lille dont il entreprit le siège. La ville se rendit un mois plus tard, un traité fut mis en chantier en 1305 et connut plusieurs rebondissements ; en gage de son exécution, les châtellenies de Lille, Douai et Orchies furent remises en garantie au roi. C’est ainsi qu’en 1322, elles passèrent sous la suze-raineté royale, et cela jusqu’en 1544.

Les victimes Les chiffres relatifs au nombre des victimes va-

rient beaucoup, d’un chroniqueur à un autre, d’un camp à un autre ; les historiens modernes estiment qu’il y eut à Mons-en-Pévèle entre 7 500 et 11 000

LA BATAILLE DE MONS-EN-PÉVÈLE VUE DE FAUMONT�17

Page 20: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

tués. Un grand mystère demeure quant aux endroits où ils ont été inhumés.

D’abord, il y a les victimes de l’armée royale ; les dépouilles des seigneurs furent bien souvent ra-menées dans leurs châteaux. Quant aux anonymes, Philippe le Bel ordonna de les inhumer « près d’une abbaye » dit un historien florentin ; et puis, il y avait les Flamands mais le roi donna de strictes instructions pour qu’ils ne reçoivent pas de sépultures : il se souvenait qu’en 1302, à Courtrai, les Flamands avaient refusé d’en-terrer les Français ; par ailleurs, le comte de Flandre s’étant rebellé contre le roi, il était devenu par-jure, de même que ses sujets, et ils ne pouvaient donc pas reposer en terre chrétienne… Mais il fallut bien les inhumer un jour, d’autant plus que c’était le plein été. « Près d’une abbaye… » : il y avait certes les bâtiments qui dominaient le mont, mais l’endroit était beaucoup trop petit pour accueillir une telle quantité de cadavres.

Alors ? S’est-il agi du prieuré de Faumont ? C’est une hypothèse parmi d’autres mais aucun texte précis ne vient la corroborer. Seu-les, des fouilles méthodiques per-mettraient peut-être de tenter de lever le voile sur ce mystère vieux de sept siècles…

Dessin de la Bataille

Notes 1. Abbé Jules Hérent, La bataille de Mons-en-Pévèle, Lille 1904 2. Général Herment, Les événements en Flandre au début du XIV° siècle, la bataille de Mons-en-Pévèle, Société

d’Agriculture, Sciences et Art de Douai, 1923 3. Gilberte Waast, Essai de monographie sur Mons-en-Pévèle, Foyer Notre-Dame, 1963. Dans cet ouvrage a été

incluse une étude de l’auteur de ces lignes « La bataille de Mons-en-Pévèle » reprise par la suite dans le livre de Jean-Cyrille Balthazard, Histoire des communes du Pévèle, Lecoq, 1977 ainsi que dans les bulletins périodiques de « Radio-Pévèle », 1983-1984

4. Ce livre a été réédité en 1997 par l’association « Faumont et son Patrimoine et la société historique « Mérignies et son passé », ainsi qu’en 2006 par l’association « Les Amis du PP »

5. Les personnes intéressées pourront se reporter au livre « La bataille de Mons-en-Pévèle, 18 août 1304 » publié en novembre 2003, par l’Association Mons-en-Pévèle 2004

6. Sur la Grand-Place de Bruges, un monument, en face du beffroi, représente Pierre de Coninck et Jan Breydel 7. Elle est, depuis 1973, jour de Fête nationale flamande 8. Bâton qui se termine par un crochet et une pointe en fer

18�LA BATAILLE DE MONS-EN-PÉVÈLE VUE DE FAUMONT

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Une église née d’une scission

S uite à la scission de Coutiches et de

Faumont en 1820 et aux prescriptions du Concordat de 1801 qui impose une paroisse dans chaque com-mune et que chaque église doit avoir son curé et son presbytère, il est décidé de créer une succursale à Faumont.

Les plans sont de l'architecte Boulet, de Douai, qui construit en même temps l'église de Coutiches, et si-gnés le 19 février 1820. La 1ère pierre est posée le 9 avril 1821 et l’église est bénie le 28 octobre 1823.

Durant la construction, on améliore le projet, ce qui rend l'église beaucoup plus belle que ce qui était pré-vu, notamment les chainages aux angles, la niche de St Roch qui est une serlienne (arc soutenu par deux co-lonnes). Le clocher est plus imposant que prévu, avec une flèche plus aiguë. Le décor intérieur est plus abon-dant et très soigné d’un style néo classique, art qui prévaut entre 1750 et 1850 et qui impose une rigueur architecturale et décorative en opposition au baroque. Cette église rappelle de petites églises de la Vénétie

Curiosités. Le mobilier qui a été installé à l'intérieur vient d'un

autre édifice car il est plus ancien, des XVII et XVIIIe siècles. L'abbé Duvilliers2 dit qu'il provient de l'abbaye d'Anchin, détruite durant la Révolution.

Il y a des fragments de retables d'autels baroques, dont des consoles de qualité. La tribune, trop grande, paraît ancienne et pourrait dater du XVIe siècle. Il reste à percer le mystère entourant ce mobilier. Situation actuelle

Situation actuelle. Les vitraux latéraux ainsi que les

enduits intérieurs ont disparu, l’autel a été déplacé.

Intérieur de l'église au début du XXe siècle. Le décor est bien visible, ainsi que les autels du XVIIIe siècle, et aussi les superbes lustres...Photo Augustin Boutique.

L’ÉGLISE ST ROCH ET SON ARCHITECTURE

Alain Plateaux

Alain Plateaux1, lors de sa conférence de mars 2009.

Eglise et presbytère. Coll. JM Dupuis.

Intérieur de l’église. Photo GD mars 2009.

1. Alain PLATEAUX ; Les églises de la Pévèle Fran-çaise ; Mardaga ed. 1990 ; p. 296 à 298 et diverses mentions dans l'ouvrage.

2. Abbé Paul DUVILLIERS ; Monographie de Coutiches et Faumont ; Bulletin de la Société d'Etudes de la Pro-vince de Cambrai, T. XVII - 1912 p. 161 et s.

Console baroque soutenant un

bénitier.

L’ÉGLISE ST ROCH ET SON ARCHITECTURE�19

Page 22: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

1829 Bury Emmanuel 1830 Vrambout Henri-Constantin-Charles 1832 Brienne Charles-François 1868 Cochet Charles-Joseph

Dal Jean-Baptiste , 1883

Decler Mortier

Vexten Alphonse

Delebois

Lerustre Pierre Bavière Jacques

Vandenbergue Paul

À L’ORIGNE DE LA PAROISSE DE FAUMONT

Pétillon Jacques

Carlier Jean-Noël

L 'auteur rappelle l'ordination sacerdotale reçue par son

héros le 19 décembre 1818, à l'âge de 23 ans.

Le nouveau prêtre fut immédiate-ment chargé d'une fonction impor-tante. Monseigneur l'appela et lui dit avec beaucoup de bonté: "Je vous nomme vicaire de Coutiches en rési-dence à Faumont, vous serez parti-culièrement chargé de cette annexe. Sans doute vous vous trouverez à une assez grande distance de votre curé; mais je sais que vous êtes d'un caractère grave et sérieux et je compte sur vous".

Le bon curé de Coutiches ac-cueillit son nouveau vicaire avec beaucoup d'affabilité et lui dit qu'il se déchargerait bien volontiers sur son zèle de cette partie du troupeau qui avait été trop délaissée, à cause de la distance qui la séparait de la paroisse principale.

C'était beaucoup qu'une si grande charge pour un jeune prêtre, qui n'avait encore aucune expérience du ministère; mais il se vit bientôt obli-gé d'y ajouter un autre service non moins fatigant. A cette époque où le diocèse n'avait encore qu'un petit nombre de prêtres, dont plusieurs étaient avancés en âge ou avaient contracté des infirmités précoces dans l'exil et la persécution, les jeu-nes prêtres, qui joignaient à la vi-gueur de l'âge l'ardeur du zèle, étaient obligés de se multiplier pour porter secours partout où ils étaient appelés. C'est ce qui présenta pour M. Philippe. Outre le service régu-lier qu'il devait remplir à Faumont et à Coutiches, il fut encore obligé d'al-ler chaque dimanche dire une se-conde messe à Flines, qui était éloi-gné de six kilomètres, parce que le bon vieillard qui desservait cette paroisse ne pouvait plus supporter la fatigue du binage. On comprend combien un tel service devait être pénible, surtout pendant la mauvaise saison; et, malgré son zèle, le dé-voué vicaire s'étonnait d'avoir pu résister à la tâche, et plus tard il re-gardait cette époque comme le temps héroïque de sa vie pastorale.

Le hameau de Faumont, qui jus-que-là dépendait de Coutiches, ri avait qu'une simple chapelle, qui avait servi de grange pendant vingt-cinq ans et qui d'ailleurs n'était plus en rapport avec le chiffre de la popu-lation. I1 ne fallait donc pas songer à la relever de ses ruines, mais à la remplacer par une église convenable et plus spacieuse. C'était une grave difficulté pour un jeune prêtre au début de son ministère. Il ne se lais-sa pas décourager et, pendant deux ans, il mit tout en oeuvre pour re-cueillir les ressources nécessaires. Mgr Belmas approuva ses projets, et pour l'encourager fit les démarches officielles pour que l'annexe de Fau-mont fût érigée en succursale. Le jeune vicaire fut solennellement ins-tallé comme curé le 31 octobre 1820. Dès lors il déploya toute son autorité pour la construction de la nouvelle église, qui fut achevée en deux ans et bénite le 28 octobre 1823, par M. Carpentier, doyen de Saint-Pierre, à Douai.

Après avoir terminé cette pre-mière partie de son oeuvre, il la compléta en bâtissant le presbytère tout proche de l'église, de sorte que la paroisse de Faumont doit à son premier curé ses deux édifices reli-gieux qui resteront comme un monu-ment de son zèle et de son activité.

En même temps il s'appliquait à établir dans la nouvelle paroisse d'excellentes habitudes, dont la tra-dition deviendrait comme une sorte de loi pour les familles; il y travailla pendant dix ans pour toutes les in-dustries d'un zèle aussi ardent que prudent, et il trouva dans ce bon peuple de si heureuses dispositions que la paroisse devint en peu de temps un modèle de ferveur et de piété.

L'abbé H.J. Philippe quitte Fau-mont en 1828 pour devenir doyen de Saint-Jacques à Tourcoing. Il est vicaire général du diocèse de Cam-brai en 1842 et décède le 30 juillet.

Biographie de l'abbé H.J. Phi-lippe (1795-1870) par J. LASNE, p. 57-75, ici p. 6164.

20�L’ÉGLISE ST ROCH ET SON ARCHITECTURE

Pels Joseph

Les prêtres

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DÉBUT DES ANNÉES1900 2009

Route Nationale

Rue de la Gare

Rue du Debout

FAUMONT HIER ET AUJOURD’HUI EN PHOTOS

FAUMONT HIER ET AUJOURD’HUI�21

Page 24: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

ANNUAIRE DE 1865

Population : 1617 habitants Maire : Nicolas Bouchez Marchand de bestiaux : Benoît Frères, Dubus, Montel, Plaisant Bourrelier : Plaisant Charbon : Dujardin Frères Épiceries, étoffes : Lemaire, Lespagnol Graines de betteraves : Dransart et Beauvois Fabrique de sucre : Hennion

Château de la Quennerie : Duchatel

ANNUAIRE DE 1877

Population : 1600 habitants

Maire : Louis, Joseph Cuisinier Médecin : Louis, Joseph Cuisinier Fabrique de pannes : Dumont, Delajus Fabrique de sucre indigène : Desmoutiers Charles

Château de la Quennerie : Vve Desmoutier

ANNUAIRE DE 1889

Population : 1570 habitants Maire Charles Desmoutier Marchand de bestiaux : Benoît Frères, Dubus, Montel, Plaisant Bourrelier : Plaisant Charbon : Dujardin Frères

Épiceries, étoffes : Lemaire, Lespagnol, Loy, Montel Fabrique de pannes : Dransart et Beauvois Meunier : Delot Graines de betteraves : Dransart et Beauvois Fabrique de sucre : Hennion

Château de la Quennerie : Duchatel

ANNUAIRE DE 1901

Population : 1510 habitants Maire : Charles Desmoutier Fêtes communales : 3e dimanche d’août et 4e dimanche d’octobre Agriculteurs : Benoit, Boursier, Dedeuxville, Delot, Dewas, Dransart,

ARTISANS ET COMMERÇANTS AU TEMPS JADIS Jean-Marc Dupuis

A partir de diver-ses recherches

dans quelques anciens annuaires officiels des abonnés du téléphone du Ministère des Postes, Télégraphes et Télépho-nes de 1865, 1877, 1885, 1889, 1901, 1906, 1911, 1917, 1927, 1928 et 1933, j’ai pu ainsi établir une liste des commer-çants et artisans de Fau-mont.

Nous avons alors un aperçu de l´évolution de notre commune à ces diverses époques de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

Route Nationale, les cycles Edmond Delcourt vers 1900. Coll. Jean-Marc Dupuis En médaillon, un cycle E.D exposé dans un rendez-vous de collectionneurs à Brebières en 2003

22�ARTISANS ET COMMERÇANTS EU TEMPS JADIS

Page 25: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

Beauvois, Hennion, Legland, Malangé Bouchers : Fossier, Wattelier Boulangers : Crombez, Grohin, Malangé, Mortelette A., Mortelette Vve Bourreliers : Fleury, Plaisant Charbon : Dapvril Épiceries, étoffes : Grohin, Lemaire, Lespagnol, Loy, Mignot L., Picquet, Montel Fruits en gros : Vion H., Vion L., Vion V. Graines de betteraves : Dewas, Dransart et Beauvois Maréchaux : Despret, Dupont, Schlick Médecin : Cuisinier Meunier : Vion Fabrique de pannes : Dransart et Beauvois Peintres : Buquet, Herengt, Mortelette Serrurier : Ulmez L. Tabac (débits de) : Baratte Vve, Mortelette Vve Château de l’Abbaye : Duc de la Trémouille Château de Faumont : Becquet, Cuisinier Voiture publique pour la gare de Pont à Marcq

ANNUAIRE DE 1906

Population : 1526 habitants Maire : Gustave Carpentier Fêtes communales : 3e dimanche d’août et 4e dimanche d’octobre Sté de musique, Sté de tir Agriculteurs : Beauvois Alexandre, Benoit, Boursier, Dewas, Dransart, Beauvois, Dubois, Dedeuxville, Hennion, Jeandeboeuf, Dedeuxville, Legland, Malangé Beurre : Carpentier, Lequien Vve Bouchers : Fossier, Wattelier Boulangers : Carpentier, Crombez, Dubus L., Grohin, Lespagnol, Malangé, Mortelette A. Bourrelier : Plaisant Charbon : Trublin, Warusfel Épiceries, étoffes : Grohin, Lemaire, Lespagnol, Loy, Mignot L., Picquet, Montel Ferblantier : Lemaire Fruits en gros : Vion H. Graines de betteraves : Dewas, Dransart et Beauvois, Fleurquin, Legland

Maréchaux : Despret J., B., Desprez, Lecomte, Dupont, Lestriez, Théry Médecin : Cuisinier Meunier : Maine Fabrique de pannes : Dransart et Beauvois Peintres : Buquet, Mortelette Serrurier : Ulmez L. Tabac (débits de) : Baratte Vve, Mortelette Vve Vélocipèdes (marchand de) Delcourt A., Delcourt Emile, Dubus

Château de l’Abbaye : H. Coillet Château de Faumont : Becquet, Cuisinier

ANNUAIRE DE 1911

Population : 1461 habitants Maire : Désiré Wattelier Fêtes communales : 3e dimanche d’août et 4e dimanche d’octobre Sté de musique, Sté de tir Agriculteurs : Beauvois Alexandre, Benoit, Boursier, Dewas, Dransart, Beauvois, Dubois, Dedeuxville, Hennion, Jeandeboeuf, Dedeuxville, Legland frères, Malangé

Beurre : Carpentier, Lequien Vve Bouchers : Fossier, Wattelier Boulangers : Dubus L., Grohin, Lespagnol, Mortelette A. Bourrelier : Plaisant Charbons : Warusfel Charrons :Deregnaucourt, Mélantois, Séraphin

Dans les champs. Photo V. Mignot

La moisson Photo Louis Dewas

La moisson Photo Henri Laine

ARTISANS ET COMMERÇANTS EU TEMPS JADIS�23

Page 26: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

Épiceries, étoffes : Lemaire, Lespagnol,

Loy, Mignot L., Picquet, Montel Ferblantier : Lemaire Fruits en gros : Vion H. Graines de betteraves (culture et commerce de) : Dewas, Dransart et Beauvois, Legland frères, Théry frères Maréchaux : Despret J., B., Desprez, Lecomte, Dupont, Lestriez, Théry Médecin : Cuisinier Meunier : Maine Fabrique de pannes : Dransart et Beauvois Peintres : Buquet, Mortelette Serrurier : Ulmez L. Tabac (débits de) : Baratte Vve, Vve Mortelette Vélocipèdes (marchand de) Delcourt A., Delcourt Emile (fabrication), Dubus

Château de l’Abbaye : H. Coillet Château de Faumont : Becquet, Cuisinier G., Desprez

ANNUAIRE DE 1917

Population : 1464 habitants

Maire : Léon Ulmet Foires : le 2e dimanche d’août après le 16 août (3 jours) et 4e dimanche d’octobre (2 jours) Fêtes communales : le 2e dimanche d’août après le 16 août (3 jours) Sté de musique, Sté de tir Agriculteurs : Beauvois Alexandre, Dambrine L., Dewas Aug., Dransart, Beauvois, Dubois, Dedeuxville, Jeandeboeuf, Dedeuxville, Legland frères, Malangé Battage (entreprise de) : Dambrine, Schlick Beurre : Carpentier, Lequien Vve Bouchers : Fossier V., Wattelier D. Boulangers : Dubus L., Grohin, Lespagnol, Mortelette A. Bourrelier : Plaisant Charbons : Warusfel Charrons :Deregnaucourt, Fontaine L., Mélantois, Séraphin Cycles (marchand de) : Delcourt A., Delcourt Emile (fabrication)

Épiceries, étoffes : Lemaire, Lespagnol, Loy, Mignot L., Picquet, Montel Ferblantier : Lemaire Fruits et primeurs : Laine Graines de betteraves (culture et commerce de) : Dewas, Dransart et Beauvois, Hennet, Plaisant, Legland frères, Vilette H. Maréchaux : Delaine J., Despret J., B., Desprez, Lecomte Médecin : Cuisinier Meunier : Maine Fabrique de pannes : Dransart et Beauvois Peintres : Buquet, Hérengt C., Mortelette Serrurier : Ulmez L. Tabac (débits de) : Baratte Vve, Mortelette Vve Tuyaux de drainage (fabr. De) : Dransart, Beauvois

Château de l’Abbaye : H. Coillet Château de Faumont : Cuisinier, Desprez, Dewas, Dumoulin

ANNUAIRE DE 1927

Le forgeron

Le charron

Une famille de charrons, maréchaux vers 1921. Photo prêtée par Blanche Decottignies-Mallet

24�ARTISANS ET COMMERÇANTS EU TEMPS JADIS

Page 27: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

Le château de la brasserie et la brasserie

L’épicerie au début des années 1900

ARTISANS ET COMMERÇANTS EU TEMPS JADIS�25

Page 28: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

Population : 1234 habitants Maire : Simon, Victor Lespagnol Curé : Duclermortier Ducasses : dimanche d’août après le 16 août et 4e dimanche d’octobre Hameaux : Boujon, Bourgage, Catoire (la), Colette, Coquet (le), Gorgochon (le), Moulin, Picterie Agriculteurs : Bounier H., Crombez, Delmotte J., Dewas Aug., Dhainaut, Cartier, Dransart, Beauvois, Gacquerre frères et sœurs, Ghyselen H., Jeandeboeuf, Dedeuxville, Lefebvre, Boursier, Malangé, Montel, Duhem, Pluchard P., Ricquier J., Tirmont C, Trublin N. Battage (entreprise de) : Schlick Bestiaux (march. de) : Montel Ed. Beurre : Lespagnol, Carpentier, Olivier GJ Bois (march. de) : Caron H. Boucher : Wattelier D. Boulangers : Blondeau L., Dubus L., Lespagnol Bourrelier : Plaisant Brasseur : Ammelorot G. Charbons : Sirjacobs O. Charrons :Deregnaucourt, Mélantois, Séraphin Cycles : Dennetière V. Épiceries, étoffes : Briquet, Lemaire, Picquet, Montel, Richard H. Ferblantier : Lemaire Fruits et primeurs : Bray J., B., Lespagnol G. Graines de betteraves (culture et commerce de) : Dewas, Dhainaut A., Dransart et Beauvois, Legland frères, Lestriez, Hennet, Vilette H. Jantes en acier Etablissements Emile Delcourt

Maréchaux : Beaumont, Delaine J., Despret J., B., Lestriez Peintres : Hérengt C., Mortelette Serrurier : Ulmez, Maeght E. Tabac : Baratte Vve, Mortelette Vve Tuyaux de drainage (fabr. De) : Dransart, Beauvois

Château de la Brasserie : Ammeloot, Dhainaut Vve Château de la Quennerie : D’Halluin et Cie H. Coillet Château de la Vacquerie : Gaquerre frères et soeurs

ANNUAIRE DE 1928

Population : 1234 habitants Maire : Simon, Victor Lespagnol Curé : Duclermortier Hameaux : Boujon, Bourgage, Catoire (la), Colette, Coquet (le), Gorgochon (le), Moulin, Picterie Agriculteurs : Bonnier H., Crombez A., Delmotte J., Déprez E., Dewas Aug., Dhainaut, Carlier, Dransart, Beauvois, Gaquerre frères et sœurs, Ghyselen H., Jeandeboeuf, Dedeuxville, Lefebvre, Boursier, Malengé, Montel, Duhem, Pluchart P., Ricquier J., Tirmont C., Trublin N. Entreprise de battage : Schlick Beurre : Lespagnol, Carpentier, Olivier J. Boucher : Wattelier D. Marchands de bestiaux : Montel Ed. Marchand de bois : Caron H. Boulangers : Blondeau L., Dubus L., Lespagnol Bourrelier : Plaisant Brasseur : Ammelorot G. Charbons : Sirjacobs G.

Charcutiers : Benoît L., Loy A., Montel M. Charrons : Deregnaucourt, Mélantois, Séraphin Cycles : Dennetière V., Ghyselen G., Vion F. Épiceries, étoffes : Briquet L., Lemaire, Picquet, Montel, Richard H. Ferblantier : Lemaire Fruits et primeurs : Bray J., B., Lespagnol G. Graines de betteraves (culture et commerces de) : Dewas, Dhainaut A., Dransart et Beauvois, Legland frères, Lestriez, Hennet, Vilette H. Jantes en acier : Etablissements Emile Delcourt Maréchaux : Beaumont A., Delaine J., Lestriez Peintres : Héreng C., Mortelette Serrurie : Ulmet, Maeght E. Tabac : Baratte Vve, Mortelette Vve Château de la Brasserie : Vve Ammeloot, Dhainaut Château de la Quennerie : D’Halluin et Cie Château de la Vacquerie : Gaquerre frères et soeurs

ANNUAIRE DE 1933

Population : 13062 habitants Maire : Philippe Dransart Curé : Duclermortier Agriculteurs : Bonnier H., Crombez A., Delmotte J., Déprez E., Dewas Aug., Dhainaut, Carlier, Dransart, Beauvois, Gaquerre frères et sœurs, Ghyselen H., Jeandeboeuf, Dedeuxville, Lefebvre, Boursier, Malengé, Montel, Duhem, Pluchart P., Ricquier J., Tirmont C., Trublin N.

Entreprise de battage : Rivière H., Schlick Beurre : Lespagnol, Carpentier, Olivier J. Boucher : Wattelier D. Marchands de bestiaux : Ghyselen H., Montel Ed. Marchand de bois : Caron H. Boulangers : Blondeau L., Dubus L. Bourrelier : Plaisant Brasseur : Ammelorot G. Charcutiers : Benoit L., Loy A., Montel M. Charrons : Deregnaucourt, Mélantois frères, Séraphin Cycles : Dennetière V., Ghyselen G. Epiciers : Baratte Mme, Briquet L., Lemaire, Picquet, Montel, Richard H. Ferblantier : Lemaire Fruits et primeurs (marchands de) : Cupers, Delforge A., Derache, Duez, Dujardin, Lespagnol G. Graines de betteraves (culture et commerces de) : Dewas, Dhainaut A., Jeandeboeuf C., Legland frères, Lestriez, Hennet, Vilette H. Jantes en acier : Etablissements Emile Delcourt Maréchaux : Beaumont, Delaine J., Lestriez, Rivière H. Peinture et vitr. (entrepr.) : Héreng C., Mortelette Serrurie (entrepr.) : Ulmet, Maeght E. Tabac : Baratte Vve, Lemaire C. Château de la Brasserie : Vve Dhainaut Château de la Quennerie : Van Petighem Château de la Vacquerie : Debarse

26�ARTISANS ET COMMERÇANTS EU TEMPS JADIS

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J e vous propose une prome-nade dans le quartier du

Boujon, guidée par les souvenirs des jeunes filles, qui avant guerre vivaient et jouaient dans ce quar-tier.

De retour du bois de Faumont par la rue de l’abbaye des Près en arrivant sur la route nationale à l’angle on découvre le café de Jules Malengé (1)situé en face de la mai-son du Docteur Cuisinier. , démo-lie et remplacée par la maison de monsieur Gostiaux. En sortant de la consultation les patients passent

chez Jules pour se désaltérer et éventuellement se faire coiffer car Jules est également coiffeur pour homme. Les coiffeurs pour femme n’existent pas à cette époque au village.

En remontant la route nationale on découvre d’abord la boucherie de Maurice Montel (2) et ensuite le café Lestriez Lecomte (3)avec son atelier de forge. Le café est tenu par Gabrielle Lecomte épouse de Charles Lestriez forgeron et maré-chal-ferrant son atelier est dans la même maison.

Vers les années 1930 le café cesse son activité, le fils aîné Ar-thur reprend la forge, et la cède plus tard à son beau fils Michel Seghers.

Poursuivons la promenade en arrivant rue du Boujon on découvre le café Callen (4) et l’atelier de charron installé dans le même bâti-ment.

Ce café est tenue par Denise Deregnaucourt, épouse Dhainaut, dite «Callen».

SOUVENIRS DE LA RUE DU BOUJON DANS LES ANNÉES 1930 ET PLUS

Bernard Bouillon

L’auteur Faumontois d’adop-tion remercie, pour leur collabora-tion les grand-mères, que sont de-venues les jeunes filles de la pro-menade. .

Leurs souvenirs sont nom-breux, précis et argumentés.

Les tranches de vie qu’elles nous ont décrites font partie du patrimoine de Faumont et nous les avons recueillies avec respect et intérêt.

1-café Jules Malengé.

2-boucherie Montel.

3-café Lestriez Lecomte.

Cadastre napoléonien de 1875. Les numéros correspondent aux photos

SOUVENIRS DE LA RUE DU BOUJON �27

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L’attribution d’un nom jeté était très usité à l’époque et dans cer-tains cas le nom jeté est transmis en héritage ! Le café existait déjà avant la guerre de 1914. . Une « musique à sous » égayait le temps passé dans ce café, un jeu de billon permettait aux plus adroits d’effectuer des prouesses.

Repris ensuite par son fils Mar-cel Dhainaut il devient le café «chez Marcel» sans abandonner l’appellation «Callen».

À gauche sur la RN, Gilbert Deregnaucourt frère de Denise, également dit «callen»est installé charron et à l’occasion menuisier, il est sans descendance.

Sur la droite le café d’Alcide Coillet (5). Après son décès un boucher s’installe à la place, Mau-rice Montel de Bersée dit «Maurice poche»,marié à Louise Coillet.

L’entrée du café est sur la route nationale celle de la boucherie sur la rue du Boujon.

Pendant la 2ème guerre la bou-cherie à déménagé route nationale dans une maison du petit coron dans la direction de l’église nous avons vu cette maison au début de notre promenade. En poursuivant sur la RN et au delà de la rue du Boujon se trouve le café des époux Riquer (6). Leur fille Marie est l’épouse d’Honoré Richard.

Nous remontons maintenant la rue du Boujon et sur le coté gauche nous atteignons la ferme Carpentier Lespagnol (7). Cette ferme à donné deux maires à la commune. Gus-tave Carpentier a été maire de 1902 à 1906, sa fille Augustine épouse Simon Victor Lespagnol dit «compère», qui a été maire de 1920 à 1929.

En face de cette ferme le café Mortreux on y danse sur les airs de la musique à sous.

Après sa cessation d’activité il est rasé et une maison neuve est construite à la place.

À coté du café Mortreux un commerce très fréquenté par les habitants du quartier, la COOP (8), appellation contractée des Coopé-rateurs ce commerce est très impor-tant pour la vie du quartier et de tout le village. On y trouvait tout pour la vie quotidienne, la maison, l’alimentation,l’habillement, et le linge de maison. Ce commerce est tenu par Henri Lefebvre. A sa re-traite après guerre il aura trois suc-cesseurs jusqu’à la fermeture dans la décennie 1970.

Mitoyen avec la COOP le café Briquet (9), originaire du bois de Raches, Lisa Briquet née Brisacque achète ce café en 1927, son époux Jules Briquet est dit «gros Louis» bien que svelte, en fait il a hérité du nom jeté de son père. Il est mineur à la fosse 9 et grand chasseur. En 1970 à l’âge de 90 ans, titulaire de 61 permis,il est décoré de la mé-daille de tir olympique et de la mé-daille d or de la fédération !

L’établissement est très fré-quenté,le lundi de la Ducasse à l’arrière du café on «bat le coq». ces concours attirent beaucoup de monde, la mise au parc est à quinze heures et la mise au jeu de trois francs pour un gain de dix. Le café cesse son activité après la deuxième guerre. Deux filles du couple habitent actuellement le café transformé en deux habita-tions, l’aînée Alida est la doyenne de Faumont.

7-ferme Carpentier Lespagnol.

8-la COOP.

9-café Briquet. 10-ferme Fleurquin Malengé. 11-ferme Richard.

5-café Coillet.

6-café Riquet.

4-café Callen.

28�SOUVENIRS DE LA RUE DU BOUJON

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Ce lieu au carrefour de la rue du Boujon et de la rue des Crinchons, actuelle rue Gustave Carpentier en mémoire du maire, fermier dans ce quartier, est appelé le petit Paris. C’est là que s’installait la Ducasse du Boujon. .

C était la fête ! Le dimanche avant la Pentecôte

dans une pâture s’installent des chevaux de bois, des tirs à pipes des fritures des jeux d’adresse et des loteries pour gagner des jouets qui ravissent les enfants.

Les plus adroits grimpent sur les arbres à savon ! Ce sont les poteaux électriques enduits de sa-von noir avec des cadeaux au som-met, pour ceux qui peuvent les at-teindre !

Les plus rapides participent aux «courses à sac»

Dans la journée la musique défile,les riverains offrent aux musiciens de la tarte et des bois-sons.

Le bal volant installé dans une pâture avec sa piste en planches et son toit de toiles vertes attire les danseurs et leurs partenaires pour des heures de danse !

Le lendemain le lundi de Du-casse est un jour chômé. A midi a lieu le grand apéritif, le soir c’est le «bal à sabots», le porteur des plus beaux sabots repartait avec un ma-gnifique cadeau !

Très réputée la ducasse du Bou-jon attirait beaucoup de monde de Faumont et des villages voisins. La tradition s’est éteinte fin des années 50.

Faisons maintenant un petit détour dans la rue Carpentier coté gauche la ferme de Marie Malen-gé (10) épouse d’Auguste Fleur-quin, leur fille Angèle épouse Hen-ri Ghyselen. Actuellement cette ferme est habitée par Jeannette belle-fille d’Henri Ghyselen et membre d’honneur de notre asso-ciation.

En face une petite ferme (11) avec quelques vaches et une activi-té d’épicerie charcuterie, était tenue par Henri Richard, marié à Rufine Defrance.

Leur fils également prénommé Henri travaille avec son père à la charcuterie, musicien, membre assidu de l’Union musicale de Fau-mont. Il a été professeur et direc-teur de 1972 à 1980 et président de 1985 à 1986.

Les filles Clotilde et Marie Louise sont restées au Boujon

Dans la rue Carpentier réside, Eugénie Tricot dite «Génie cara-co». Épouse de Joseph Lespagnol femme dévouée et appréciée des habitants du quartier, elle assiste le Docteur Dufour pour les accouche-ments. Après guerre elle continuera de parcourir le village sur son solex

En revenant sur le coté droit de la rue du Boujon on découvre le café Bourgeois Lespagnol (12) tenu par Marie Lespagnol, marié à Vic-tor Bourgeois dit bébé, le dimanche on danse sur la musique à sous on joue au billion et l’on participe aux combats de coqs, le jour de Du-casse on fait des frites.

En face dans le passage (13), Amédée Cassel assisté de son fils Louis marié à Rosalie, fabrique des « balais d’boule » livrés à

12-café Bourgeois Lespagnol. 13-balais d 'boule Cassel.

15-café Deregnaucourt.

16-maison Coillet.

17-ferme Dhainaut.

18- ferme Louis Riquier.

19-café de Marie.

14- ferme Jules Coillet.

SOUVENIRS DE LA RUE DU BOUJON �29

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Douai pour l’armée. Ces balais sont réalisés avec des rameaux de bou-leau.

D’autre part il vend des lapins des poules et des légumes sur le marché de Douai.

À droite du passage la ferme de Jules Coillet (14) appelé « dinon » et de son épouse Marie

À coté le café de François De-regnaucourt (15) dit « franc-tireur » qui a succédé à la cordonnerie d’I-réné Warufel. En face installé dans une propriété des Coillet (16) Pier-rot Brisbacque fabrique des « balais d’boule ».

Ensuite dans cette maison Mau-rice Dumarché époux de Jeanne Coillet s’installe marchand de co-chons pendant plusieurs années.

À coté l’ancienne ferme de Fer-dinand Dhainaut (17) dit «bailly», rachetée par Henri Camille Ghyse-len époux de Angèle Fleurquin fille de la ferme Fleurquin Malengé ils l exploitèrent jusqu’en 1956. La plus grande partie des souvenirs présen-tés dans cet article on été recueillis auprès de leur fille Marie Louise native et longtemps résidente du Boujon.

Avançons dans la rue, sur le coté gauche se situe la ferme de Louis Ricquier (18) et de son épouse. Ce couple a eu quatre fils qui ont combattu à la guerre 14-18. Louis à été tué à l ennemi en 1915,Henri est décédé des suites de ses blessures en 1918. Apres la guerre Gustave habitait Lille et Jean,époux de Flavie Ghyselen, exploite la ferme jusqu’aux années trente puis ils la cède à Jules et Agnès Raes qui la tiendront jusqu’à leur retraite.

Un peu plus loin du même coté le café très ancien de Marie (19), petite-fille de Célinie Lespagnol, et épouse de » Louis XIV » né Bri-quet,il a hérité du nom jeté de son père qui étant le quatorzième en-fant d’une famille de Lallaing a été qualifié de Louis XIV.

La grand mère Célinie a été la nourrice dans la région parisienne d’une petite fille qui est devenue

l’épouse de monsieur Lefaucheux PDG de la régie Renault, ensuite elle est revenue à Faumont. Ce café à été transformé en ferme dans les années 1920-1930.

Plus loin sur la droite le com-merce de cycles créé par Gérard Ghyselen (20).

Après la première guerre, repris avec succès par sa fille Louisa, les mains dans le cambouis. . On peut considérer que c’est une première diversification des activités tradi-tionnelles du village.

À coté le café de Césarine Les-pagnol Lefebvre (21), sœur du gé-rant de la coop et mariée à Désiré Lespagnol, le café cesse son activi-té après la seconde guerre mon-diale.

Sur le coté gauche de la rue nous rencontrons la maison d’An-dréa (22),qui résulte de la transfor-mation d’une grange datant de 1850 où son ancêtre Elie François Riquer étai t « censier à l’brouette ». Il fabriquait pour l’ar-mée des « balais de cour » en osier et en saule.

Nous avons rencontrés plu-sieurs fabriques de balais pour l’ar-mée, le lecteur conviendra que les casernes devaient être très propres et les soldats bien occupés !

Ensuite un passage, au fond résidait Adèle Lievin, accoucheuse, dite « Adèle noca » ou « la petite Adèle. »

À droite du passage la cordon-nerie d’Albert Wafflart (23) son fils Charles a été tué en 1916 à la grande guerre et son fils Léon en 1917.

À coté de la cordonnerie le café Gros Louis (24) tenu par Sophie épouse de Jules Briquet dit » gros Louis »,ce café à fait épicerie pen-dant un certain temps, leur fils Ju-les également dit « gros Louis » est l’époux de Lisa Brisacque qui tient le café Briquet que nous avons déjà rencontré.

Ensuite toujours sur le coté gauche de la rue la ferme tenue par la famille Leplomb (25), une fille épouse un fils Dhainaut, la ferme

21-café Césarine.

22-grange Elie François Riquer.

23-cordonnier Wafflard.

24-café Gros Louis.

25-ferme Leplomb.

20-cycles Gérard Ghyselen.

30�SOUVENIRS DE LA RUE DU BOUJON

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est alors connue sous le nom Dhai-naut Leplomb.

À coté le café tabac épicerie d’Elise Baratte (26) fille de Aman-dine dite « mindine ». Le com-merce est appelé « à mo mindine ».

À coté la maison du Docteur Dufour (27) qui parcourait le vil-lage à vélo pour prodiguer ses bons soins aux habitants. De 1945 à 1947 le docteur est maire de la commune. Après son décès la mai-son est rachetée par Mer Buquet, menuisier.

En face le café « nocat» (28) tenu par Marie Louise Lievin, « on y fait cinéma », le samedi et surtout le dimanche le bal avec musiciens attirent les danseurs des villages voisins.

Le mari Georges est mineur,ils sont nombreux dans la rue.

Les petite filles se souviennent de certains mineurs :Jules dit gros Louis,Jean Dessaim,Ferdinand Mortelette dit « que non », Bouzou Lespagnol, Georges Lievin, Fran-çois Dhainaut dit « chaudhainaut », à pied ou en vélo de très bonne heure, le jour n’étant pas levé, ils se rendaient à l’Escarpelle à la Fosse Bernard ou à la fosse 9

Dans l’après-midi ils reve-naient harassés, remontant la rue du Boujon, la musette de certains

contenait une « racourche » sorte de bûche utilisée pour allumer le feu et le fameux « pain d’a-louette ». Au retour « d’el fosse » les enfants dégustaient ce mysté-rieux dessert « eun’tartine arséquée qu’avot un tiot goût de pain d épi-ces »

Dans la rue le journalier des champs plaisantait : » t’as déjà fini ta journée ! » et le mineur de ré-pondre : «quand je suis passé ce matin tu dormais encore !»

Ce dialogue rituel était une sorte de jeu qui unissait ces travail-leurs

À la fin de la guerre 14 et pen-dant les années suivantes à coté du café Nocat se tenait l’école» tenue par Gabrielle Warusfel dite « madame du méto ».

Enfin sur la droite nous arrivons au café « Pierrot » (29) géré par Hortense Dominique épouse de Pierrot Brisbacque un des fabri-cants de balais que nous avons ren-contré précédemment

Après cette longue promenade dans le quartier et dans le temps, les jeunes filles sont devenues des grand-mères connues et appréciées de tous. et nous les remercions pour leur collaboration.

Rue du Boujon à l’angle de la rue des Crinchons (rue Gustave Carpentier)

27-maison Dr Dufour.

29-café Pierrot.

28-café Nocat.

26-à mo mindine.

SOUVENIRS DE LA RUE DU BOUJON �31

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C outiches et son hameau Faumont comptaient en

1815 plus de 3000 habitants. Se-lon les voeux de la population de jadis, le conseil municipal décide alors, considérant combien est vaste le territoire de la commune (2600 hectares), la construction de deux églises.

En 1823, la paroisse Saint-Roch de Faumont s'installe autour de sa nouvelle église. La com-mune de Faumont naquit plus tard par ordonnance royale de Charles X en 1830. Elle sortit ainsi toute formée des flancs de Coutiches dans une proportion des 2/5 du territoire initial selon la direction d'une ligne qui sépare les sections C et D de la commune sur le ca-dastre de 1817; c'est ainsi que notre rue devient tout naturelle-ment mitoyenne aux deux com-munes.

Chemin de terre classé puis chemin vicinal en cul-de-sac de la Pévèle situé au hameau du Boujon entre les lieux-dits Riez d'Abbaye et Bourgage dans un axe approxi-

mativement orienté nord-sud, no-tre rue appartient donc paradoxa-lement à la fois à Coutiches et à Faumont pour aboutir sur le terri-toire de la commune de Flines-les-Râches.

La rue des Bois de Râches (ou de Flines) sert déjà en 1716 de ligne de séparation sur des plans terriers aux bois et terroirs du 12e

canton (Coutiches) et 13e canton (Faumont), elle montre des parcel-les habitées au milieu de bois, dévoile quelques fermes et quel-ques terres agricoles (champs, pâtures, vergers). Elle abrite alors 24 maisons, puis 30 en 1817, 31 en 1873, aujourd'hui 58 maisons réparties en 29 ménages à Couti-ches et 29 ménages à Faumont.

La rue mène donc en sa partie caillouteuse aux bois de Flines, de Râches et de l'Aumône très fré-quentés aux XIXe et XXe siècles. On constate sur un plan de l'ab-baye de Flines que le chemin fai-sait bien partie intégrante de la rue des Bois et on imagine facilement qu'un projet de raccord avec la route de Douai à Tournai (distante

de moins d'un kilomètre à vol d'oi-seau), le pavé d'Orchies, était pré-vu. Il ne sera jamais réalisé à cause des sablières exploitées dès 1900.

La rue des Bois débute à une hauteur de 29 mètres au carrefour de la rue du Bourgage (autrefois chemin du Metz à Marquette) et culmine à une hauteur de 37 mè-tres au carrefour de la rue des Sarts (rue d'Essart autrefois) pour une longueur d'environ mille deux cent cinquante mètres jusqu'au bois (initialement bois de l'abbaye de Flines en longeant le bois des Anémones devenu d'ailleurs après la Révolution le bois de l'Aumône et aussi surnommé bois des Alle-mands durant la Première Guerre mondiale.

Pavée avec la rue des Sarts vers 1840, elle sera macadamisée en 1977. Les chevaux et les char-rettes ("des barous") circulaient sur le bas-côté de Coutiches moins dur que les pavés et une piste de terre pour les cyclistes et les pié-tons garnissait le bas-côté fau-montois.

LA RUE DES BOIS À FAUMONT ET COUTICHES PETITE HISTOIRE D’UNE RUE MITOYENNE

Jean-Marc DUPUIS

Faumont, Coutiches la rue des Bois

32�LA RUE DES BOIS À FAUMONT, PETITE HISTOIRE D’UNE RUE MITOYENNE.

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Côté Coutiches on trouve sous terre les conduites de gaz (1997), le tout-à-l’égout (1994) et les lignes aériennes des réseaux électrique (électrification en 1927, éclairage public en 1967) et téléphonique (vers 1935). Côté Faumont serpente le réseau d'eau potable (depuis 1962 car avant, on allait alors se ravitailler aux puits de la rue ou à ceux de la rue des Sarts).

Notre rue fort fréquentée auparavant par piétons ou cyclistes comme raccourci pour rejoindre depuis l'Orchésis, Râches et le Douaisis avec leurs mines et leurs entreprises, abandonne petit à petit son visage agricole, a perdu ses divers estaminets et commerces, ses fermes, sa ducasse (jusqu'en 1958) et beaucoup de terres à labour sont vendues comme terrains à bâtir surtout entre 1990 et 2000. La proximité de l'agglo-mération lilloise et des carrefours autoroutiers pro-ches de Seclin et d'Orchies argumente pour beaucoup le choix de nouveaux résidants souhaitant habiter à la campagne tout en espérant garder les avantages de la ville proche !

Elle dépend du centre distributeur de la poste d'Orchies (59310). La numérotation devenue métri-que depuis l'an 2000, offrit, d'ailleurs dès l'origine de la poste, à Coutiches les numéros pairs et à Faumont les numéros impairs. Aujourd'hui elle permet aussi d'accéder au site départemental du bois de l'Aumône et à la zone naturelle des Argilières intégrés au projet européen Natura 2000.

Ce texte n'est bien sûr qu'un très court résumé de l'histoire de notre rue que j'essaie de réaliser et pour laquelle je sollicite votre précieuse collaboration qui sera toujours la bienvenue. Je recherche aussi des cartes postales de Coutiches et Faumont.

Vous lirez aussi ci-après l'ordonnance royale de la création de Faumont qui est conservée aux Archives Départementales du Nord à Lille suivie d'un montage des plans cadastraux de notre rue au XIXe siècle.

Reproduction de l’ordonnance royale du 18 avril 1830 transcrite par Jean-Marc Dupuis.

EXTRAIT D’UNE ORDONNANCE DU ROI

Charles, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre A tous ceux qui ces présentes verront, Salut. Sur le Rapport du Ministre Secrétaire d'État au département de l’Intérieur, le comité de l'Intérieur de notre conseil d'État entendu Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit:

Article 5 La Section de Faumont dépendant de la Commune de Coutiches, ar-rondissement de Douai, département du Nord , est distraite de cette commune et érigée en commune particulière.

Article 6 La limite entre les communes ci-dessus est fixé par le chemin tracé dans la Direction de la ligne Lilas sur le plan ci-annexé.

Article11 Les dispositions qui précédent auront lieu sans préjudice des droits d'usage ou autres qui seraient réciproquement acquis.

Article 12 Nos Ministres Secrétaires d'État de l'Intérieur et des Finances, sont chargés chacun en ce qui le concerne de l'exécution de la présente Or-donnance. Donné en notre château des Tuileries, le 18 Avril de l'an de grâce mil huit cent trente, et de notre règne le 6ème.

Signé Charles.

Par le Roi

LA RUE DES BOIS À FAUMONT, PETITE HISTOIRE D’UNE RUE MITOYENNE�33

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L’ENTREPRISE SCHLICK À FAUMONT Brigitte Schlick

L ’histoire que je vais vous conter est une aven-ture qui m’a permise, par mes recherches per-

sonnelles, de manipuler de vieux documents de plus de 100 ans gardés par notre famille conservatrice et qui m’ont aidée à retracer et à remonter le temps à partir de l’arrière-arrière-arrière grand-père de notre dernier né Antoine. L’histoire d’une famille faumon-toise, dans notre village depuis les années 1875, qui a crée une entreprise familiale, toujours existante de-puis 4 générations, et qui s’est adaptée, selon les épo-ques, avec ses joies et ses peines. Je vous invite à vivre un véritable voyage rempli de nostalgie et, c’est en évoquant cette saga familiale que je désire rendre hommage à tous nos aïeux, à tous ses travailleurs saisonniers, à tous nos frères paysans qui ont aimés cette terre, qui l’ont cultivée, l’ont moissonnée, lais-sant ainsi leurs empreintes à tout jamais. JOSEPH (1846-1922)

- Joseph : « Vous êtes incorporé dans l’armée ter-ritorial selon la liste de recrutement de la classe de 1866, département du Bas-Rhin ; votre incorporation sera effective à dater du 17 juin 1867 ». Joseph est appelé à incorporer, comme tout homme à cette épo-que, le corps de l’armée pour un service militaire de 7 ans, il a 21 ans, il quitte son alsace natale, sa famille,

pour rejoindre le 1er régiment d’artillerie à compter de juin 1867 comme remplaçant dans une caserne mili-taire qui se situe dans le Nord à Douai.

Durant ces 7 années, ses états de services et l’ins-truction militaire reçue lui permettront d’être 2ème canonnier servant le 27 juin 1867 ; maréchal ferrant le 1er août 1870 du 19ème régiment.

Mais l’Allemagne est en guerre contre la France …..

Joseph va se battre contre l’Allemagne du 21 juil-let au 28 octobre 1870 et il fut prisonnier de guerre du 29 octobre 1870 au 20 juin 1871.

L’histoire veut qu’après le traité de Francfort, l’Alsace-Lorraine soit cédée au 2ème Reich allemand en 1871.

Une décision s’impose à Joseph,(lui alsacien de naissance), s’il retourne à ses racines, il sera obligé de subir la germanisation des « envahisseurs », germani-sation qui pour cette région durera de 1871 à 1918, d’ailleurs tous les registres sont marqués en allemand durant cette période.

Fuir, « je veux fuir » : se dit Joseph.

De gauche à droite: Antoine Schlick, Brigitte Schlick, Bernard Wyts, Jacqueline Schlick, Catherine Schlick, Bruno Schlick, Jean-Charles Schlick et un employé.

34�L’ENTREPRISE SCHLICK AU TRAVERS 4 GÉNÉRATIONS

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Le buraliste regarde Mr Schlick et plonge son regard dans le registre en disant d’une voix claire : « Sieur Schlick (canonnier, homme de troupe) dans le 19ème régiment territorial d’artillerie, 27ème compa-gnie,matricule 13362 né à Sourbourg canton de Soultz-Sous-Forêts, département du Bas-Rhin le 10 mai 1846 de valentin et de Bauer Madeline domiciliés à Sourbourg ; taille 1mètre 75, visage plein, front épais,yeux marrons, nez court, bouche grande, men-ton rond, cheveux et sourcils châtains, n’est répertorié dans son livret militaire aucun crimes et délits militai-res pouvant entrainer des peines qui y sont attachés opte en ce jour 9 mai 1872, à la mairie de Douai, pour la nationalité Française ». Il a choisi, il a trouvé son échappatoire dans les plaines nordistes ; rester dans le nord et fuir son alsace. En prenant cette décision, il trace son destin ainsi que la destinée et l’histoire de ses futurs descendants.

Maintenant qu’il reste dans le nord, il décide de suivre l’instruction de l’école régimentaire du 1er de-gré le 20 mai 1872 : la progression de l’instruction militaire proposé à tous les artilleurs consiste, à l’épo-que, à une instruction à l’école de peloton, à l’école d’escadron, à la conduite des voitures et aux batteries attelées (instruction apprises à pied et à cheval)), puis une instruction d’artillerie c’est-à-dire une instruction sur les canons de campagne et de montagne sur les canons de siège (place et côté) et sur les manœuvres (appelés de chèvre, de force et de siège). Il sera en-suite incorporé au 33ème régiment d’artillerie comme maréchal ferrant à la date du 21 octobre 1873 ; puis 2ème canonnier conducteur le 18 mai 1874 ; recevra un certificat de bonne conduite pour être enfin libéré du service actif le 17 juin 1874.

Néanmoins, le service militaire terminé, chaque soldat restait assujetti à certaine obligation, où il était rappelé par l’armée territoriale pour accomplir une période d’instruction militaire afin de se remettre aux services de l’armée en cas de besoin. Joseph fut libéré de toute obligation le 1er janvier 1892 à 46 ans

Le service militaire terminé en 1874, Joseph se retirera à Lille, au numéro 10 de la rue d’Anvers.

A l’armée ,il a eu l’occasion de rencontrer Séra-phine Brisaque (1852-1938), ils se marieront, vien-dront rester à Faumont rue des Crinchons (aujourd'hui rue Gustave Carpentier), puis à la rue du Boujon en exerçant le métier de forgeron. De cette union naquit 4 enfants : Alfred, Joseph-Emile, Elisabeth et Geor-ges mort pour la France en 1916.

Alfred (1876-1954). C’est l’aîné de la famille, il fut le fondateur de

l’entreprise Schlick.

Alfred se marie à Céline Dessaint de Râches (1879-1953), et ensemble ils décident de créer une entreprise, mais dans quel domaine ? Dans cette rue du Boujon, où il a passé son enfance, il a l’opportuni-té d’acquérir un bien au 60 route nationale. C’était un ancien café bien situé dans le croissement de deux rues pavées, la route nationale et la rue du Boujon, cette rue du Boujon d’ailleurs à l’époque très festive elle était appelée le « Petit Paris »,car il n’y avait pas un week-end sans fête. Fallait-il poursuivre l’activité de ce café ou être plus audacieux ? L’essor agricole connaissait un grand bouleversement dans le domaine du battage des céréales. Fini le temps du foulage au pied et de l’égrenage à la main, fini le temps du fléau qui frappait les brins de blé étalé sur le sol, fini le roulage ou la traction des rouleaux assurés par des animaux pour écraser le blé. Arrivent les nouvelles technologies mécaniques qui permettront aux hom-mes un travail moins pénible mais toutefois rude. C’est l’avenir se dit Alfred ; il fut un des premiers pionniers de Faumont à posséder une batteuse avec locomobile et presse (avec l’entreprise Ghyselen de Coutiches qui de nos jours n’existe plus). Néanmoins, ne voulant pas se lancer dans une telle aventure sans assurer « ses arrières »,il est parti travaillé pendant un certain temps à l’usine d’Auby « les asturies », usine de minerai de fer ; il partait à 3h30 du matin à pied et

L’ENTREPRISE SCHLICK AU TRAVERS 4 GÉNÉRATIONS�35

Cette photo portait comme inscription: « Matériel de battage livré à Mrs Schlick en 1938 ». Trois générations sont représentées sur cette photo. De gauche à droite : sur la 2ème batteuse, des ouvriers de l’époque ; en bas de la 3ème batteuse : Alfred Schlick (chemise blanche et casquette), Mr Vanroyen (le vendeur), Fernand Schlick (2ème fils d’Alfred), Marie Schlick (fille de Charles Schlick) entourée de Jeanne et Fernande Schlick (filles de Fernand), Céline Schlick (épouse d’Alfred), Mr X, et Charles Schlick (1er fils d’Alfred).

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chaussé de sabots pour ensuite revenir dans la journée et assurait le travail du battage. L’en-treprise voit dont le jour en 1904 avec l’acquisi-tion d’un matériel de base. La famille s’a-grandit : Charles né en 1903 et Fernand né en 1906 ; la relève est assu-ré se dit Alfred.

« On a assassiné l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche » une nouvelle qui se ré-pète sous tous les toits, nous sommes au mois de juin 1914, il faut penser à la moisson se dit Alfred,loin de se douter que cette tra-gique nouvelle allait être le début d’un engrenage qui entraînerait la 1ere guerre mondiale. L’Allemagne déclare la guerre à la France, la mobilisation générale est déclarée le 1er août 1914. Alfred ainsi que ses frè-res partent à la guerre, il a 38 ans.

Le 31/08/1916, Alfred, blessé de guerre,est en convalescence à Rochefort ; il reçoit une lettre de son frère cadet Georges. Cette lettre, jaunie avec le temps, est écrite au crayon gris, dans un contexte effrayant puisqu’il l’a écrite sous une pluie d’obus. On arrive à peine à la décrypter, la prononciation de certains mots est phonétique, il l’a écrite recru dans une tranchée sous un tir de mitrailleuses, de canons mais elle est manuscrite d’une main touchante et aimante ; en voici les propos :

Cher frère,

J’ai bien reçus ta lettre quel mafait grand plaisir quel mafait grand plaisirre de voirre que tu est tou-jours en bonne santé ainsi que mon cher cousin Jules et Joseph et notre cousin Baptiste et Achille. Je te dirais que je suis toujours en bonne santé insis (ainsi) que les amie du Pays Deprès Florian et Henri Desipe et Dubas, il te fait bien des compliment. Je suis siter 2 fois et prosée (proposé) comme caporal de l’offensive que nous avons fait. Je nevois plus rien à te dire pour le moment que je te souhait bonne chance et bonne courage. Tu feras ton possible ausito que jarais (j’aurais) recus ma décorracion et mont grade pour montvoiez (m’envoyer) un petit mandas ensemble pour mois arrosser ma décorrasion et mont grade. C’est ton frère quit tans brasse (qui t’embrasse) pour la vie. Signé : Schlick Georges et après cette signature il rajoute ; Tu neferas attensions (attention) à mon écriture car je suis sous une pluie d’obus que jamais tu en est vue depareile.

Le 14 septembre 1916, Georges décède à Ran-court dans la Meuse, il était âgé de 25 ans.

Alfred reçoit une carte lettre datée du 27/09/1916 par le camarade de son jeune frère, Florian Deprès. Celui-ci explique les circonstances de la mort de Georges et s’acquitte de la tâche qui lui a été confiée par son camarade de tranchée. Florian écrit :

« Je remets au vaguemestre un petit colis recom-mandé que tu recevras d’ici peu avec tous les petits souvenirs que j’ai pu retrouver sur lui, maintenant que tu le sais ma tâche est remplie » et il termine par ses mots ; « voilà mon cher Alfred tout ce que je peux te dire et ce que j’ai pu faire pour ton cher frère que

Ferme à Coutiches vers 1910, au fond de la photo, la locomobile avec sa haute cheminée qui est tractée à la batteuse par une longue courroie. Au centre, de gauche à droite, Céline et Alfred Schlick, entourés d’une multitude d’ouvriers.

Alfred Schlick (1876-1954) , fondateur de l’entreprise Schlick.

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moi aussi à bien du chagrin. Ton ami qui t’em-brasse ».

Toute guerre laissera bien des blessures,aussi bien pour les familles, que pour ses combattants restés vivants avec leur souvenir de camarades tombés au front.

« De cette guerre des poilus, mon frère, tu n’en es point revenu ».

Cette guerre terminée, les survivants reviennent au Pays et on reprend ses occupations dans les champs qui avaient été entretenus par les hommes trop vieux pour faire la guerre et les femmes restés au foyer.

1920 : Alfred décide de construire un hangar pour stoc-

ker le matériel suivi d’un concasseur pour réaliser des moutures de grain pour les animaux et d’une forge qui servira à la réparation du matériel. Il informe le préfet le 1er février 1920 de l’acquisition d’une loco-mobile (machine à vapeur provenant des ateliers Mer-lin à Vierzon dans le Cher ), la chaudière de cette machine est tubulaire et à flamme directe avec une pression maximum de la vapeur de 8 Ka.

Juillet 1923 Le jour de la moisson est arrivée, les blés sont

bien blonds et dorés, ils ondulent avec le vent qui forme des vagues sur ses grandes étendues de plaine, il est temps de détourer le champ. C’est pratiquement tout le village qui est en ébullition, la main-d’œuvre est considérable, la convivialité de rigueur, l’entraide naturelle même ceux qui n’étaientt pas du milieu agri-cole venaient voir tout ce petit monde travaillé attirés par le bruit, le caracolement des chevaux et les sen-teurs de l’été. Le détourage d’un champ est indispen-sable avant que la moissonneuse-lieuse ne rentre dans le champ et à l’époque il était fait à la force des bras. On ne voyait dans les champs que les dos courbés les uns saisissaient les épis et tranchaient les tiges de leur faucille et les autres les réunissaient en botte en nouant l’osier flexible tout autour. On jetait la botte sur le côté du champ pour laisser le passage aux che-

vaux de traits qui tractaient la moissonneuse-lieuse qu’on avait sorti de sa remise, minutieusement huilée, les toiles en bon état et remises à leur place ainsi que les deux pelotes de ficelle dans leur boîte. La mois-sonneuse-lieuse remplaçait alors la faucille de l’homme et de son ventre sortait la botte ou gerbe ficelée qu’il restait à ramasser par les hommes. On ramassait 6 à 8 bottes que l’on mettait en « moyettes » , c’est-à-dire en petits monts de plu-sieurs bottes, l’épis en l’air afin que le vent de l’été puisse bien sécher le grain. On laissait ses « moyettes » (nom jeté dit dans notre village) quel-ques jours voire deux semaines dans le champ. On va « renclore » (rentrer) le blé dit Mr Derbaise,ancien cultivateur de Faumont de la rue Verte. On rentrait alors les bottes de blé bien sèches, ramassées dans les champs, dans les hangars des fermes à l’aide de char-rettes. Regarde, maman, le baromé, encore un nom jeté propre à notre village, c’était un bouquet de fleurs ou d’herbes qui était ficelé à l’extrémité d’un bâton ou de la charrette signifiant l’arrivée du dernier chariot rempli de bottes qui rentrait à la ferme.

Toute la récolte était rentrée au domaine mais le travail n’était pas encore fini car il fallait maintenant battre le grain et c’est là que le cultivateur faisait ap-pel à un professionnel : « un entrepreneur de bat-tage ». C’est souvent la maison Schlick qui interve-nait pour ce travail. La clientèle de notre entreprise était variée, on allait aussi bien dans les fermes à brouette (fermes dispersées un peu partout dans le village), plus condensées à la Vacquerie (rue du Gé-néral de Gaulle), que dans les grosses exploitations. Nous travaillions aussi beaucoup pour les villages avoisinants (Coutiches, Râches, Bersée, Raimbeau-court, et même au-delà vers Douai, Esquerchin ….). Le battage se faisait de juillet à avril et comme une caravane, de ferme en ferme, de village en village, on attendait la batteuse. Dans un premier temps, ce fu-rent les chevaux qui tractaient tout ce matériel, puis il fut remplacé par le tracteur vers les années 1930. L’entreprise traversait la campagne avec son défilé de locomobile, de batteuse et de presse et on installait le tout au champ près de la meule ou dans la cour de la ferme du cultivateur dans un rituel immuable : On positionnait la locomobile en premier (c’était elle le moteur qui permettait à la batteuse et à la presse de

Ancienne entête d’une facture de l’entreprise Schlick dans les années 1940.

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fonctionner), ensuite à bonne distance les unes des autres la batteuse et la presse pour permettre l’instal-lation des courroies de la locomobile à la batteuse et de la batteuse à la presse ; la mise à niveau était par-fois nécessaire avec la pose de cale et les cris.

6h30 du matin : Alfred, ses fils Charles et Fernand ainsi qu’une

dizaine d’ouvriers partent à pied, il faut chauffer la locomobile mettre le charbon, l’eau, les courroies ….La locomobile fonctionne sur le même principe que la cocotte minute, on chauffe l’eau grâce au char-bon, aussi, là où se trouve la locomobile, le charbon n’est pas loin ainsi que la citerne ou les tonneaux d’eau. Quand tout était à la bonne pression, un coup de manivelle et l’on pouvait entendre le toussotement de la machine, les essieux criaient, le solo des cour-roies en action ; une débauche de bruits et de sons, tous travaillaient dans un bruit assourdissant de ma-chines et d’ordres hurlés sous des odeurs de paille, de graisse et de gaz d’ échappement. Les seuls moments de silence étaient dûs à une panne mécanique, la courroie qui sautait paralysant ainsi tout l’ensemble. La répartition du travail s’effectuait de la manière suivante :

Trois ouvriers étaient positionnés sur la meule ou le chariot, ils se lançaient de main en main la botte de paille alors déposée sur le monte gerbe de la bat-teuse ; au bout du monte gerbe une dame réception-nait la botte, coupait la ficelle et introduisait ainsi la botte déficelée dans le ventre de la batteuse où trois matières en sortaient : le grain, la courte paille et la paille. Le grain séparé de la paille était réceptionné par des trappes où deux trois hommes remplissaient des sacs de jutes de 80 kilos (pas plus, pas moins ),la balance n’était pas loin pour peser ses sacs, que l’on mettait ensuite sur un monte charge qui permettait ainsi à l’homme de le transporter plus facilement sur son dos jusqu’au grenier du fermier pour engranger le blé. Par une petite buse située sur le côté de la bat-teuse, sortait aussi la courte paille ; cette courte paille était très convoitée, c’était l’enveloppe du grain appe-lée aussi « la balle » (blé et avoine uniquement ) très doux au toucher et très sain. Une Faumontoise m’ex-pliquait qu’avec cette courte paille, elle remplissait une housse qui servait de rembourrage pour confec-tionner un matelas naturel et sain bien sûr ; néan-moins il fallait le changer tous les 3-4 mois par me-sure d’hygiène. La paille qui sortait de la batteuse allait directement dans la presse où deux gars particu-lièrement vigilants installaient les aiguilles qui ser-vaient à délimiter la taille des ballots et y faisaient passer les fils de fer, une personne était chargé d’atta-cher ses fils. C’est là que l’on déplore le plus d’acci-dent, un Faumontois y a d’ailleurs laissé quelques doigts. Les ballots ainsi ficelés étaient récupérés par deux ou trois gars qui les hissaient sur le chariot prêt à être stocké dans les hangars. Les femmes par leur présence apportaient la gaieté, favorisaient les plai-santeries et même parfois les mariages. Le battage mobilisait donc une main d’œuvre par machine d’en-

viron douze personnes et la journée était bien remplie par un minimum de douze heures de travail. Les vieux livres de paie que j’ai retrouvés, datent des an-nées trente, et bien des noms de familles faumontoi-ses y apparaissent : Duhem, Dessaint, Lefebvre, Oli-vier, Dubus, Mallet, Ghyselen, Dhainaut, Lespagnol, Raymond, Bourghelle, Dumonchaux, Briquet, Dere-gnaucourt, Martin, Richard, Benoit, Leflon, des bel-ges, des polonais, et je vous passe bien des noms tel-lement la liste est considérable.

Dans les années trente, Alfred achète quatre trac-teurs, à huile lourde, Lanz 38CV pour un prix unitaire de 51.300 FF, suivis de quatre batteuses de type Mer-lin (d’ailleurs l’une d’elle brûlera le premier jour de son utilisation ). Alors en pleine activité, on comptait 48 personnes à gérer, des saisonniers et des perma-nents, une vraie petite usine.

Mais en 1939, l’agitation d’une 2ème guerre se fait menaçante et en mai 1940, l’Allemagne envahit la France.

Mai 1940 Il faut évacuer Mr Schlick dit un officier Français

à Alfred, les allemands arrivent, alors il a fallu partir, non sans hésitation. La petite Marie se souvient : « Grand-père Alfred a pris les quatre tracteurs avec quatre plateformes, il y avait trente et une personnes qui nous accompagnaient, les familles des chauffeurs, des cousins et nous sommes partis, où ? on ne sait pas, on suivait le cortège, une fuite sans destination, notre progression fut très vite abrégée, arrivés à Nor-

rent-Fontes (Pas-de-Calais ),les allemands étaient là, nous fîmes demi-tour ; l’exode avait duré 3 semaines, de re-tour à Faumont, la mai-son avait été pillé, le toit

avait disparu trace d’un obus qui avait éclaté plus loin ». Quatre années difficiles allaient se succéder où le marché noir et la résistance firent leur apparition.

Charles (1903-1977).

De gauche à droite : Charles Schlick ( 2ème génération de la continuité de l’entreprise), Georges Schlick (fils de Charles, 3ème génération) et Pierre Ledent (ancien cultivateur rue du Général de Gaulle). Photo de 1967.

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Charles et son frère Fernand travaillaient avec leur père Alfred au battage des céréales (le blé, l’avoine, le seigle, la luzerne, et les graines de betterave ….). Mais ils s’occupaient également de la réparation de tout le matériel agricole. La forge tournait à plein régime sur-tout à partir d’avril où l’on démontait toutes les batteu-ses, un désossement complet, pour réparer les avaries de la campagne précédente, les poulies étaient rempla-cées au besoin, on entendait le soufflet ravivé le feu, le martèlement du marteau sur l’enclume, chacun connaissait son travail, il fallait faire vite car le mois de juillet arrivait à grand pas et une nouvelle moisson allait renaître avec un battage qui durerait l’année sui-vante jusqu’en avril.

Charles se marie avec Marie-louise Montel (1906-1978), ils auront 2 enfants : Marie née en 1926 et Georges en 1931.

Durant la guerre de 39-45, Charles est resté à Fau-mont, réformé à cause d’une maladie contracté en 1939, il a pu continuer les moissons de façon un peu chaotique, tandis que son frère Fernand parti au front reviendra après 4 années de captivité. Cette guerre a été plus meurtrière pour Faumont où les bombarde-ments aériens ont fait beaucoup plus de dégâts, surtout du côté de la Catoire, du Gorguechon, des maisons complètement détruites et des familles décimées. Des allemands étaient notamment postés à la rue verte. Du côté de la route nationale, un moteur d’avion anglais est même tombé du ciel fracassant le toit de la ferme Dransart (ferme actuelle de Mr Raës) pour terminer sa chute juste au pied du lit de Mme Dransart réveillée par ce vacarme tandis que l’avion dépourvu de son moteur atterrissait plus loin dans les champs. Beau-coup de dommages de guerre ont été formulés et de-mandés, le concasseur de la maison Schlick fut réqui-sitionné pour aider la population faumontoise, on ve-nait avec son sac de grain de blé et on repartait avec de la farine pour faire son pain.

Les silos à grain et les coopératives ont commencé à apparaitre vers les années 40-50, fini le stockage dans les greniers, l’évolution et la mécanisation agri-cole étaient loin d’être terminées.

Avant les années 50, la main d’œuvre venait de partout, les saisonniers,une vingtaine environ, lo-geaient,durant le battage, dans le hangar de l’entre-prise ; ils aménageaient une surface avec de la paille des couvertures et des sacs en guise de lits et tous les soirs grand-mère Céline chauffait une « lessiveuse » d’eau pour qu’ils puissent faire leur toilette et cuisait une grande marmite de pomme de terre : se souvient Marie.

Georges accompagnait souvent son père Charles dans la camionnette pour aller recruter ses ouvriers, ils allaient ensemble à Dorignies aux camps des Spartiaux ou à Pont de la Deûle dans un café où les habitués at-tendaient. Ils étaient payés à la semaine mais souvent ils réclamaient un acompte bien avant car ils n’avaient par d’argent pour aller boire un petit coup dans les innombrables cafés de Faumont.

Meule, avec le monte gerbe tout en haut, ou 3 ouvriers lancent la botte de paille qui arrive à la batteuse, fait à Brebières dans les années 1950-60.

Moissonneuse-lieuse des années 1950 tractée par des chevaux et conduite par Antoinette Ledent née Pasbecq à ses côtés Maurice Desbiens dans un champ à Faumont.

1ère moissonneuse-batteuse, de marque Lang 2 rangs, conduite par Louis Delporte en 1957.

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En 1955, Fernand décide de travailler pour son propre compte, il se sépare de son frère Charles; Fer-nand décédera malheureusement en 1957.

C’est en 1956 que l’on voit apparaitre les premiè-res moissonneuses-batteuses : une vraie révolution. Notre première moissonneuse-batteuse fut acheté en 1957 de marque Lanz.

Georges (1931-2003). Quand la moissonneuse-batteuse est arrivé, c’est

tout un pan du monde paysan qui a disparu, ainsi que ses traditions et son folklore, avec cette nouvelle frac-ture mécanique, les battages n’offraient plus ce rituel ordonné de machines et d’hommes. La machine a une fois de plus remplacé l’homme pour certaines tâches et par la même occasion diminué le besoin en main d’œuvre. Les dernières batteuses virent leurs jours se terminer en 1969 dans notre entreprise. Fini les belles moissons d’antan que certains nostalgiques Faumon-tois aiment encore se remémorer , ce savoir ancestral reste dans leur mémoire à jamais.

Au départ la nouvelle moissonneuse-batteuse n’é-tait pas pourvue de cabine, alors le chauffeur pour se protéger du soleil et de la poussière s’habillait d’une chemise, d’une veste et d’un pantalon en toile bleue, d’une casquette et en fin de journée malgré toutes ces précautions Georges revenait noir de poussière collée par la sueur d’une journée de labeur bien remplie. Georges se marie avec Jacqueline Pasbecq (1932 ….) , ils ont eu 5 enfants : Thérèse, Chantal, Philippe, Jean-Noël et Bruno.

Georges continuera l’entreprise de battage en as-sociation avec son beau-frère Louis Delporte (1923-1984), et quelques ouvriers, du nouveau matériel fit son apparition avec les moissonneuses-batteuses, des semoirs, des presses, des tracteurs, des remorques pour le transport du grain, une tarière, des faucheuses, des éparpilleurs de fumier et une ensileuse à maïs ; car le battage qui autrefois durait de juillet à avril était fait sur deux mois de temps avec la moisson-neuse-batteuse, parfois même maintenant sur deux semaines à un rythme infernal et selon la clémence du temps ; tout doit être fait rapidement, il n’y a plus que le rendement qui est important, la rapidité, l’urgence.

Au décès du grand-père Charles, l’entreprise de-vient une S.A.R.L, les statuts changent comme les hommes jusqu’en 1984 où la 4ème génération fit son apparition avec Bruno Schlick.

Bruno (1961….). Bruno, fils cadet de Georges aime ce monde rural.

Au décès de son oncle Louis et à cause des problèmes de santé de son père, il décide, en 1984, de reprendre le flambeau familial avec ses deux beaux-frères Marc Claeys (décédé en 1997) et Bernard Wyts. Bien des choses ont changé depuis la création par Alfred où seul le battage de céréales pouvait assurer la rentabili-té de l’entreprise. Aujourd’hui, avec l’évolution et cette mécanisation, le nombre de petites fermes n’a

cessé de décroître et le travail doit de plus en plus se diversifier. L’entreprise de battage et donc devenue plus générale, c’est-à-dire une entreprise de travaux agricoles qui élargit ses prestations auprès du fermier et du particulier (semis, moisson, pressage, débrous-saillage, ensilage, fauchage, transport, vidange de fosse sceptique ). En 1989, elle sera complétée par du matériel pour les travaux publics avec l’achat de ca-mions, de bennes et de voiture de fonction. Cette di-versification nous assure ainsi un travail tout au long de l’année, avec un personnel permanent d’une di-zaine d’ouvriers.

De 1989 à 2007, nous avons sous-traité avec une entreprise du Sud ouest () qui remontait, du pays bas-que, avec deux ou trois moissonneuses-batteuses et venait ainsi nous aider à réaliser la moisson. Encore en activité professionnelle à cette époque , je prenais mes vacances durant cette période pour aider mon mari, car les chauffeurs qui accompagnaient les ma-chines étaient nourris, logés et blanchis par nos soins. Notre maison était alors littéralement transformée en hôtel, les chambres des enfants devenaient les cham-bres des saisonniers, on mettait des lits d’appoint, la bonne entente était de mise pour tous. On se remémo-rait ces moissons passées avec leurs difficultés liées au temps ou aux avaries et on prenait des nouvelles des familles de chacun. C’était une véritable ruche d’allées et venues de fermiers, de saisonniers, d’ou-vriers. Dés le matin la table était toujours bien garnie pour le petit déjeuner, ensuite venait le déjeuner et puis le dîner ; nous étions au minimum dix à table pour le déjeuner mais jamais à manger ensemble car la moissonneuse-batteuse n’arrêtait pas de tourner et une rotation de chauffeur était assuré pendant les heu-res de repas. Premier service à 11h, deuxième service à 12h30 et le troisième service vers 14h ; autant vous dire que j’étais toujours dans mes fourneaux et je recommençais le soir !!! Par de répit aussi bien pour les femmes que pour les hommes pendant la moisson.

Attention, convoi agricole, la voiture pilote ac-compagne la moissonneuse-batteuse sur la route pour des raisons de sécurité et guide ainsi cette grosse ma-chine jusqu’au champ où des bennes vides attendent leur chargement. Dès qu’elle entre dans le champ, son ronronnement fait détaler les lapins, les lièvres, fait fuir d’un bruissement d’aile les perdrix, les faisans, attirent toujours le regard des passants. Au milieu de la poussière, c’est un ballet incessant de tracteurs ben-nes qui transportent le grain à la coopérative. La paille restera à même le sol en andains ou sera broyée selon le désir du fermier. Plus tard la presse passera pour la ramasser et la mettre en ballots cubiques ou en rouleaux.

Maintenant, l’informatique arrive dans les machi-nes, le satellite devient l’allié de l’agriculture avec la création de cartographies numérisées, de logiciels d’exploitation de données, de guidage GPS. Il suffira d’amener la machine au champ de la programmer et hop la voilà partie seule pour effectuer son travail, plus besoin de chauffeur !!!! Nous n’en sommes pas encore là mais cela, seul l’avenir nous le dira ……..

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Bastien Agache et Jean-Charles Schlick en appui sur une boule d'herbe enrubannée : une relève assurée !!! Photo GD 07/2009

Juillet 2009. Moisson de l'orge de printemps rue du Général de Gaulle. Photo GD 07/2009

Bruno Schlick aux commandes de sa moissonneuse-batteuse TX 68 plus Photo GD 07/2009

LA MOISSON 2009

Vue de la plaine Faumontoise de l'intérieur de la cabine avec la coupe relevée. Photo GD 07/2009

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ANDRÉAMONTPELLIER.COM Guy Desbiens

Internet

A ndréa Montpe l l i e r -Ricquet utilise Internet

depuis trois ans, depuis que ses enfants lui ont offert un ordinateur pour ses 80 ans.

« Mon beau fils m’avait déjà montré le fonctionnement sur le sien lorsqu’il venait à la maison. Au début je n’osais pas toucher à cela, j’avais un peu peur et puis je me suis aperçue qu’en fait ce n’é-tait pas si compliqué que cela. »

Internet sert surtout à Andréa pour faire des recherches dans le secteur médical ; elle recherche des recettes à base de plantes, une passion qu’elle tient de sa grand-mère Eloise. « C’est ainsi que j’ai fait récemment un sirop de coque-licots avec des fleurs qui avaient poussé devant la maison. »

« Et bien sûr j’utilise la messa-gerie d’Internet pour rester en contact fréquent avec mes enfants, mes petits-enfants, notamment mes filles, Any et Nadine, qui habitent la région parisienne, et que je ne vois pas aussi souvent que Guy qui habite moins loin. Je reçois aussi des photos et il y a probablement beaucoup d’autres choses que je pourrais faire avec Internet mais vous savez à mon âge, je peux vous le révéler, j’ai 83 ans, .. Je ne désespère pas quand même»

Ma maison au Boujon « Mes parents, Albert Ricquet

et Zulma Leroy, dite Alice*, ont habité cette maison que ma grand mère avait héritée de ses parents et ont ensuite occupé la « grange » mitoyenne, où je vous reçois aujourd’hui, qui était utili-sée autrefois par mes arrières grands parents Elie Ricquet et Caroline Cuvelier pour fabriquer des « ramons » (balais à base d’o-sier). Pour la petite histoire, ma grand mère Eloise Riquet (sans c) avait épousé Jean-Baptiste Ric-quet (avec un « c ») » !

L’école Andréa est entrée à l’école de

Faumont à l’âge de six ans. Elle n’avait pu le faire avant ayant été atteinte d’une pneumonie. Durant sa maladie, c’est son père qui, s’est chargé de son instruction. « Et en arrivant à l’école, je sa-vais lire, écrire et compter. Je me souviens que l’on m’avait donné une plume et de l’encre alors que les autres utilisaient un crayon de bois. Mes institutrices étaient Mme Hennet, la mère de Mme Vion qui habite rue de Gaulle, Mlle Valmence et Mme Caron avec qui j’ai passé le certificat d’études dont l’examen a eu lieu pendant la guerre et je me sou-viens que les petits drapeaux et décorations étaient interdits. »

Souvenirs La rue du Boujon a connu

beaucoup d’activités, de nombreux cafés, où l’on donnait des bals, deux ducasses…

Il y avait deux cinémas à Fau-mont, le cinéma de M le curé et un autre dans un café chez Mme Lié-vin. « Plus tard on allait plutôt au cinéma de Flines et c’est là que j’ai rencontré mon mari. Je me rappelle d’un film que j’avais beaucoup aimé « Cartacalha » dans lequel il y a une chan-son encore gravée (et Andréa se met à fredonner) sur la route …. »

Peu de circulation, rue du Boujon en 1950. Guy Montpellier en profte.

À 83 ans, Andréa se connecte régulièrement sur la toile, fait beaucoup de découvertes et reste ainsi en contact avec sa famille et quelques amis.

* Zulma dite Alice ? Le grand-père d’Andréa, qui

avait copieusement arrosé la nais-sance de sa fille, avait oublié le prénom qu'il devait déclarer en arrivant à la mairie. C’est en aper-cevant une dame qu’il connaissait qu’il décida de lui donner son pré-nom, Zulma.

En rentrant chez lui, son épouse furieuse lui dit qu'on l'ap-pellerait Alice et c'est ainsi que Zulma Ricquet-Leroy porta toute sa vie le prénom d’Alice !

42�ANDRÉA MONTPELLIER

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De Gauche à Droite, de Bas en Haut 1er Rang : Marie-Thérèse WOSTYN, Odette PICQUET, Madeleine DUEZ, ? DEREGNAUCOURT, Marie-Thérèse HERENG, Philippine MALENGE, Suzanne HENAULT, Charline DHAINAUT, Jacqueline LIEVIN, Geneviève MORTELETTE, Louise DUPUIS, Marcelle MORTELETTE, ? DEREGNAUCOURT, Yvonne LEFEBVRE . 2eme Rang : Antoinette PASBECQ, Andréa RICQUET, Jeanne GRENET, Marie SCHLICK, Berthe LEFLON, Josette DESSAINT, Alice BOURGHELLE, Marguerite DHAINAUT, Angèle BARRY, Denise CALLENS, Paulette PASBECQ, en retrait : Mme. HENNET Institutrice. 3eme Rang : Nelly RICQUET, Jeanne REMOND, Alice MORTELETTE, Raymonde LIEVIN, Marie DUPONT, Marie-Jeanne CLAIRON, Simone BOURGHELLE, Marie-Louise DESSAINT, Angélique DESSAINT.

De Gauche à Droite, de Bas en Haut 1er Rang : Marie-Louise DESSAINT, Charline DHAINAUT, Jacqueline LIEVIN, Marcelle MORTELETTE, Marie-Thérèse HERENG, Paulette PASBECQ, Simone FIRMIN, Marie DUPONT, ? DEREGNAUCOURT, Georgette DUBUS, Denise CALLENS, Jeanne GRENET. 2eme Rang : Marie-Jeanne CLAIRON, Alice BOURGHELLE, Angélique DESSAINT, Berthe LEFLON, Irène MORTELETTE, Angèle BARRY, Louise VILLETTE, Fernande ULMET, en retrait : Mme. HENNET institutrice. 3eme Rang : Renée LESTRIEZ, Thérèse PASBECQ, Léona DESBIENS, Marie-Thérèse WOSTYN, Marguerite DHAINAUT, Marie SCHLICK, Georgette DEREGNAUCOURT, Maria LEFEBVRE, Nelly RICQUET. 4eme Rang : Antoinette PASBECQ, Madeleine DUEZ, Andréa RICQUET, Louise DUPUIS, Geneviève MORTELETTE, Jeanne REMOND ? ou RAYMOND, Josette DESSAINT, Marie-Thérèse DENOYELLE, Gisèle DURIEUX.

À L’ÉCOLE DANS LES ANNÉES 1930

PHOTOS DE CLASSE DANS LES ANNÉES 1930�43

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MME VION INSTITUTRICE À FAUMONT

Brigitte Schlick

44�MME VION, INSTITRICE À FAUMONT

À l’école autrefois

O riginaire de Faumont, Mme

Vion succède à sa mère, (Mme Hennet), comme institutrice à Faumont de 1947 à 1980. « Nous n’étions pas des profes-seurs des écoles mais des institutrices » nous déclare Mme Vion qui a connu les écoles de gar-çons et de filles sépa-rées.

J’ai vu trois évolutions de bâtiments durant ma carrière. En 1947, ma première classe était située dans la mairie à la place du bureau de Mr le Maire,. Nous entrions par la cour maternelle, on longeait un petit couloir tristounet avec des porte-manteaux. De l’autre côté d’un petit muret se situait un local où étaient entreposés le corbillard de la mairie et le charbon ; les manteaux des enfants étaient bien sou-vent recouverts d’une pellicule de charbon à cause de la proximité des pièces.

Dans ma classe, je me souviens d’ un tableau noir plein d’écailles de boursoufflures, c’était horrible !

Le mobilier des enfants se composait de vieilles tables deux places avec casiers et encriers. Le matin nous préparions l’encre et quand il y en n’avait plus, on mettait un tube dans une bouteille d’eau chaude et il y avait deux couleurs d’encre : le violet et le rouge, le rouge pour corriger les fautes bien sûr.

La pièce était chauffée par un poêle à charbon. Bien souvent, lorsqu’on arrivait le matin, le poêle était éteint et il fallait retrousser ses manches, pour le vider, le rallumer et pendant ce temps, les élèves gar-daient leur manteau en attendant que la pièce soit réchauffée.

J’avais des classes de 30 élèves en moyenne, j’en ai même eu une de 42 élèves. Au début je me suis occupée de la classe section enfantine (SE) et du CP des garçons pour ensuite diriger le CE1-CE2 gar-çons dans la vieille école de l’école primaire où d’ail-leurs dans cette classe, ma chaise servait à cacher un trou dans le mur par lequel on pouvait voir une touffe d’herbes du jardin de Mme Huart.

Puis arrivèrent les nouveaux bâtiments. Les élèves avaient alors des places individuelles et des sièges réglables. C’est aussi l’époque des tableaux verts et du stylo Bic.

Ses meilleurs souvenirs sont les fêtes d’école mais « quel boulot car je m’occupais de la réalisation des costumes, la chorégraphie… »

Actuellement âgée de quatre-vingt cinq ans, Mme Vion cultive son jardin, ses fleurs, fait des mots croi-sés, joue au sodoku, et fait encore un peu de couture pour ses petits enfants.

« J’ai trois filles, sept petits enfants et deux arriè-res petites filles » nous avoue Mme Vion, « je ne m’ennuie pas. »

Jours de fête à l’école Classes de Mme Vion

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CES DAMES QUI ONT MIS AU MONDE UNE GÉNÉRATION DE FAUMONTOIS

Anne-Marie Bouillon Duhem

T oute une génération de Faumontois se souvient de deux dames dont le role était

d’aider aux accouchemnts. L’une, Eugénie Tricot, qu’on appelait Génie Caraco épouse de Joseph Lespa-gnol habitant rue Gustave Carpentier, a mis au monde des enfants dans le secteur du Boujon et se déplaçait à Solex alors que Lucia Derible épouse Pringuet, qui habitait rue de Gaulle, a mis au monde des enfants du Centre de Faumont et se déplaçait à pied.

Ci-après un témoi-gnage d’Anne Marie Bouillon Duhem.

« Ma chère Génie Caraco

« Tu nous a mis au monde, Annie, Henri, Pierre, Jean Paul, Marie Paule, Bruno… parmi tant d’autres.

« A cette époque les femmes accou-chaient à la maison, tu étais présente au-près de nos mères, bien souvent avant les Docteurs Dufour ou Pronier.

« Nos pères étaient plutôt au café, la maison deve-nait le domaine des femmes.

« Selon l’usage, les mères restaient couchées neuf jours, alors tu venais donner des conseils, soi-gner les mamans et surtout nous, les bébés.

« Sur tes genoux, bande, chemise, mouchoir de cou, pointe, lange, brassière et jambes bien serrées nous voilà prêts pour la tétée ou le biberon.

« Il fallait aller à la consultation du nourrisson, pour ne pas perdre les allocations, cela ne t’empê-chait pas sur ton vélo Solex de venir nous rendre vi-site.

« Merci pour tout ce que tu as fait pour nous.

« Plein de tendres baisers comme ceux que tu nous as donnés.

Anne Marie Bouillon Duhem

PS Mon grand regret est de ne pas avoir de photo de toi sur ton Solex. »

Lucia Derible avec les enfants Marie Paule, Françoise et Jean Pierre Barenne

Eugénie Tricot appelée Génie Caraco avec dans ses bras Nadine Riquet, entourée de son parrain, sa marraine et son grand père paternel.

Anne Marie dans les bras de Génie

CES DAMES QUI ONT MIS AU MONDE UNE GÉNÉRATION DE FAUMONTOIS�45

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« Boulangerie de caractère au cœur de Faumont »

S ituée face à l’église, la boulangerie pâ-

tisserie tenue par Lysiane et Christophe Deledeuil a été ouverte récemment, en octobre 2008, sous l’ensei-gne « Au Fournil Faumon-tois ».

Les « Anciens » se sou-viennent encore qu’autre-fois il s’agissait d’une mercerie, une maison de

linge qu’on appelait « Chez Piquet » et comme un rituel, chaque dimanche après la messe, les enfants y venaient acheter pour 2 centimes de bonbons.

Aujourd’hui, point de linge chez Lysiane, mais les bonbons sont toujours là avec aussi une bonne odeur de pain cuit qui vous chatouille les narines dès votre entrée dans le magasin.

Un design chaleureux et convivial

Commerçants de souche et Boulangers-Pâtissiers depuis 10 ans dans le Douaisis, Lysiane et Christo-phe vous proposent leurs services, de la boulangerie traditionnelle à la pâtisserie du terroir : pains, vien-noiserie, pâtisserie, chocolat, sandwich, pizza, un large éventail de choix dans un design chaleureux et convivial.

Lysiane Deledeuil

Au Fournil Faumontois

605, Route Nationale Ouvert la semaine (6H30-19H)

samedi (7H-19H) dimanche(7H-12H30)

Fermée le mardi

Gourmandise., quand tu nous tiens !

46�NOS PARTENAIRES « AU FOURNIL FAUMONTOIS ». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)

Page 49: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

« Festival de gourmandises et sa suite...»

V oici, en toute modestie un

poète, un artiste confir-mé, huit longues années d’apprentissage pour ce créateur de génie , il réalise des moulages personnalisés avec des o b j e t s i n c r o y a -bles ! « Ma passion je le dois à ma grand-mère avec qui je pre-nais le temps de réali-

ser de la pâtisserie » nous avoue Xavier Dele-hedde.

Sculpture sur glace ! Savoir-faire, qualité, créativité associant goût et

volupté sont les atouts de cet artisan glacier, secondé par son épouse Marylène pour la comptabilité.

Ce fils d’agriculteur a plus d’un trophée dans sa poche. Son domaine la glace, sous toutes ses formes et tous les parfums notamment les parfums du terroir (spéculoos, pain d’épice, chicorée) ; les sorbets aux fruits de saison ; et surtout sa spécialisation la sculp-ture sur glace pour les mariages, séminaires, récep-tions…. Depuis sa création en juin 2006, Xavier tra-vaille pour le particulier mais aussi en collaboration avec des restaurants, des traiteurs et des boulangers patissiers….

Un jour, une enseigne sur la route Nationale ? à suivre...

Son objectif est de s’agrandir et son idéal serait d’ouvrir une enseigne sur la route Nationale, un pro-jet que Xavier aimerait bien voir se concrétiser dans les trois ans à venir.

Après avoir franchi la porte du petit magasin, on peut découvrir le local où Xavier prépare ses créations.

Xavier Delehedde. Artisan glacier.

Une spécialité, la sculpture sur glace.

Cascade de glace 583, rue du Général de Gaulle

Tél : 03.20.05.95.27 (ouvert le mercredi et le samedi)

www.cascade-de-glace.fr [email protected]

NOS PARTENAIRES « CASCADE DE GLACES ». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)�47

Page 50: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

« Concessionnaire sur les chapeaux de roue »

S ous le capot, point de repos, dans son atelier souvent bruyant et odorant, Salvatore, sou-

cieux du détail se met en 4 pour votre voiture. Hé-lène, son épouse, s’occupe de la station service, du secrétariat et du magasin avec une agilité époustou-flante dans un ballet de va et vient enivrant : « J’ai appris sur le tas ». On y fait tout (mécanique, tôlerie, peinture, diagnostic, révision toutes marques….), on y trouve tout, on y vend tout (pneu, bouteille de gaz, voiture neuve ou d’occasion….).

Tous deux d’origine flinoise, ils s’installent et ouvrent le « Garage Rapisarda » en février 2000 (anciennement garage Willocq et précédemment Abraham).

« Nous faisons partie du meilleur réseau de ga-ragiste multimarques (Top Garage), pour le sérieux, la qualité, la confiance et la garantie nationale », et cela se voir lauréat depuis plusieurs années du grand prix de la performance et de l’excellence, voici un garagiste à la page, qui depuis son BEP et une expé-rience de 10 ans dans un garage de la région, a eu le goût de l’aventure en créant sa propre entreprise familiale.

« Çà roule !! » Un projet particulier, non par vraiment : « nous

sommes très heureux, nous donnons beaucoup d’heures, avons beaucoup de travail et quant on aime on ne compte pas ». Ça roule !!!!

Un siècle d’histoire entre ces deux photos

Hélène et Salvatore Rapisarda

Hélène au service et Salvatore au garage

Garage Rapisarda

472, Route Nationale Tél : 03.20.59.23.55

Ouvert la semaine : 7H-12H30, 14H-19H Samedi : 8H30 -12H30

Hélène au service et Salvatore au garage

48�NOS PARTENAIRES « GARAGE RAPISARDA ». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)

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« Des virtuoses du ciseau » à votre service

A près un parcours scolaire au lycée

Alfred Mairesse à Lille et professionnel dans un salon de coiffure à Douai, Em-manuelle, originaire de Coutiches, décide de s’ins-taller à Faumont comme coiffeuse pour la simple raison qu’il n’en existait pas.

Situé près de la poste, le salon « Coiffure Emma-

nuelle » voit le jour en août 1997. Autrefois appelée « maison du receveur » cette construction n’était nullement un bâtiment commercial. Reconverti en salon de coiffure, c’est un lieu de détente, de séréni-té, indispensable pour notre moral et pour notre image.

« J’aime choyer et bichonner ma clientèle, pour rien au monde je ne changerai, j’aime ce village, je me sens bien intégrée » nous confie Emmanuelle, qui régulièrement fait des stages de remise à niveau (stage management, stage chignon, stage coupe …) pour être à la pointe de la mode.

Ici, on coiffe toute la famille Dans les mains d’Emmanuelle, point de nuque

triste et de coiffure bêtement plate ; Sophie et Cécile, les 2 employées assurent votre bien-être, vous met-tent en valeur et révèlent votre personnalité selon votre style de coiffure. Ici on coiffe toute la famille,

on vous propose divers forfaits en fonction de la prestation voulue, on vous conseille et on vous vend des produits de coiffure pour votre suivi et vos soins à domicile.

Un futur salon esthétique ? Un rêve qu’Emmanuelle aimerait réaliser : créer

un salon esthétique en plus des soins capillaires ….. c’est tout un programme…..

Surprise surprise, Emmanuelle retrouve son professeur qui nous confiera que « des élèves comme elle on n’en fait plus » !

Coiffure Emmanuelle 500, Route Nationale Tél : 03.2059.67.26

Ouvert du mardi au vendredi et le samedi de 8H à 18H.

Passage obligé en sortant !

NOS PARTENAIRES « COIFFURE EMMANUELLE ». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)�49

Page 52: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

U n chez soi raffiné, d’une finition

soignée aux courbes et nuances ensoleillées, c’est un pari gagné pour Samuel ce jeune artisan carreleur au parcours atypique mais richement constructif, di-plôme en poche, douze années d’expériences pro-fessionnelles dans la région

lilloise, parisienne et en Espagne à travailler dans différentes sociétés du bâtiment : « j’ai touché à tous les corps de métier et cela m’a permis d’acquérir un savoir-faire hors pair dans la maçonnerie, le carre-lage des sols et des murs, la peinture, la plâtrerie, le revêtement de sol souple et dur, et de la conception à la réalisation de salle de bain (balnéo…sauna…hammam…), de cuisine et de terrasse ».

« Partenariat et équipe pluridisciplinaire »

Depuis la création et le démarrage de son entre-prise en janvier 2008, Samuel travaille surtout en partenariat avec des sociétés de construction, des sociétés HLM, des architectes, des magasins de bri-colage et des particuliers. Dynamique et volontaire, Carline sa compagne s’occupe de la comptabilité ; Arnaud, Rodrigue et Edith travaillent sur différents chantiers en cours avec Emmanuel en apprentissage, et parfois quelques jeunes viennent en stage de dé-couverte, un très bel esprit d’équipe dans une am-biance familiale.

« La promesse du carreleur » « J’assure un travail de qualité où la beauté,

l’originalité, la fonctionnalité et l’innovation sont garanties,… pour se sentir comme un poisson dans l’eau …. ». Voilà une entreprise qui ne manquera pas d’attirer notre attention.

La société est installée au domicile, rue Gustave Carpentier, autrefois la rue des « Crinchons ».

« Harmonisation au top niveau »

Fontaine et poissons rouges.

Duquesne Carrelage

305, rue Gustave Carpentier 59310 Faumont

Devis gratuit Tél. 03.20.84.51.76

En famille

Aménagement de terrasse réalisé par Samuel

Samuel Duquesne

50�NOS PARTENAIRES « DUQUESNE CARRELAGE ». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)

Page 53: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

T ranquille, dans un cadre au-

thentique et exception-nel, la « Source des Bois Bleus » se niche en bordure du Bois de l’Aumône au sein du bocage faumontois.

Cécile Delourme, fon-datrice de cet établisse-ment créé en octobre 2004 nous accueille chaleureusement dans ce complexe de remise en forme où la sérénité, la détente et la relaxa-tion sont les principaux atouts.

Cécile au sein de l’espace « Détente »

La source des Bois Bleus 693, rue des Bois

Tél : 03.20.64.28.04 Sur rendez-vous du lundi au vendredi

de 13H30 à 22H. Le samedi et dimanche de 9H à 13H.

www.lesboisbleus.com

Cécile Delourme est kinésithérapeute de formation,

« Pur moment de bonheur bleu » « Tout a été pensé pour répondre aux goûts de chacun » nous dit Cécile et différentes formules et prestations sont proposées pour savourer et « succomber au charme de cet éden » : - Un espace détente pour des séances de relaxation et de soin (hammam au parfum d’eucalyptus, sau-na, jacuzzi, massage dos gommage, massage cali-fornien). - Un espace privatif avec terrasse et jardin pour des séances d’aquagym et de musculation.

Séjour détente « La Source des Bois Bleus » est en partenariat avec « Les Ecuries de l’Abbaye des Prés » et « Les Deux Pépinières » pour offrir aux gens qui le sou-haitent une formule « gîte compris » dans ces deux sites privilégiés de Faumont.

« Écrin de détente »

NOS PARTENAIRES « LA SOURCE DES BOIS BLEUS ». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)�51

Page 54: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

N atif d’Esquer-chin, fils d’agri-

culteurs, Gérard Queste habite à Faumont depuis son mariage en 1974 avec une Faumontoise ren-contrée, grâce aux fêtes organisées par la J.A.C (Jeunesse Agricole Catho-lique).

Il commence à travailler dès 1971 dans différentes

entreprises agricoles de la région comme mécanicien puis installateur de matériel d’élevage pour terminer comme technico-commercial et commercial.

« Représentant depuis vingt ans, j’ai ressenti un besoin d’indépendance pour retrouver le plaisir du dépannage que jadis j’effectuais » nous raconte Gé-rard Queste, « c’est ainsi que j’ai créé ma propre entreprise en 1996 ».

« Multi facettes du dépanneur » « Multi dépannages » est une entreprise qui pro-

pose ses services pour la réparation et l’entretien du matériel d’espace vert (tondeuse…), le dépannage dans plusieurs domaines comme le vitrage (pose de volets roulants), serrurerie, plomberie, électricité, sanitaire, la pose de sanibroyeur, d’adoucisseur et des petits travaux de transformation.

« Je ne fais pas d’installation, je ne fais que du dépannage ou de la transformation » nous précise Gérard, c’est pourquoi il travaille en partenariat avec d’autres artisans, des maçons, des chauffagistes,… pour assurer une qualité de travail soigné.

« Rapidité et efficacité » Cet auto entrepreneur, artisan, travaille souvent

dans l’urgence d’un coup de fil qu’il reçoit ; son intervention est alors rapide et efficace : « mon compteur a sauté… au secours…! ».

Le siège de l’entreprise est un ancien corps de ferme familial acquit en 1888, la façade a été construite en 1938. Marie Delporte née Schlick, belle-mère de Gérard Queste,

« Dépanneur qui tombe à pic et vite ! »

« Multi-dépannages » Gérard Queste

1380, rue Colette Tél : 03.2059.28.55 ou 06.80.99.26.00

Devis gratuit

Gérard Queste

52�NOS PARTENAIRES « MULTI DÉPANNAGES ». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)

Marie Delporte et Brigitte Schlick

Page 55: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

« Chaleur humaine et nid douillet »

D ès l’entrée par le grand porche, on

se sent chez soi avec Syl-vie et Michaël Dutertre.

Dans cette ancienne ferme rénovée, chaleureu-sement décorée par Syl-vie, deux chambres d’hô-tes sont proposées dans un cadre champêtre.

D’un régal authenti-que pour les yeux, les murs de la cour intérieure sont tapissés par le fleu-rissement de glycines qui nous invite à une halte paisible et reposante. « Nous avons ouvert ces chambres d’hôtes en mars 2008 car nous aimons beaucoup le contact humain, la convivialité, le plaisir de partager, les rencontres dans un esprit essentiellement familial » nous dé-clare Michaël.

« "Hôtes des champs, hôtes des villes et partenariat" »

Situé autrefois entre deux pépinières (Mathys et Dhainaut), d’où son nom, le gîte accueille, pour la nuit et petit-déjeuner, une clientèle variée, des familles ve-nant au village pour di-v e r s é v è n e m e n t s , (mariages, commu-nions..) aux personnes en déplacement, il complète, en partenariat avec « La Source des Bois Bleus », la formule « séjour dé-tente » qui permet après des soins de bien-être de se reposer dans ce havre campagnard. « Notre jardin privatif donne une belle vue sur la Pévèle » nous explique Sylvie, « et le petit étang complète notre douceur de vivre ».

« L’ardeur prometteuse d’une transformation en gîte rural »

« Dans un avenir proche, télévision dans chaque chambre et aménagement de la grange pour créer un espace salon, cuisine… une transformation néces-saire pour évoluer en gîte rural » nous explique Mi-chaël. Un beau projet que nous suivrons avec plaisir.

Michael et Sylvie Dutertre

Chambres d’hôtes « Les 2 Pépinières » 497 rue de la Catoire

Tél : 06.77.81.34.49 ou 06.76.69.35.27 [email protected]

La chambre rouge.

La mare et les canards. Michael et Sylvie dans la véranda, espace petit-déjeuners

NOS PARTENAIRES « LES 2 PÉPINIÈRES ». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)�53

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« Vivre de sa passion »

P ierre Dhainaut est un pur natif de Faumont

aux soixante quinze prin-temps. Il reprend la ferme de ses parents en 1959 mais sa vrai passion ce sont les ar-bres.

« C’est ma grand-mère, née d’une famille de pépiniéris-tes, qui m’a initié et beau-coup conseillé » nous dé-clare Pierre.

Au départ, vers 1970, je tra-vaille dans les jardins et of-

fre mes services en espaces verts aux particuliers et aux mairies. En 1986, je crée, avec mes fils, la SARL Pierre Dhainaut et Fils (entreprise parcs et jardins pépinière) et en 2006, avec ma belle-fille Carole, je dé-cide de m’occuper unique-ment de la pépinière et crée la « Pépinière Pierre Dhai-naut ».

Pierre et Carole travail-lent avec des saisonniers, des stagiaires de Genech, Wagnonville, Lomme et d’autres partenaires selon les prestations demandées.

« Berceau secret du Pépiniériste » Des espaces harmonieux, un panorama de plantes,

d’arbres, de fleurs vous incitent à une promenade qui met vos sens en éveil, le regard pour l’euphorie des couleurs, l’odorat pour les senteurs des fleurs, l’ouïe pour le chant des oiseaux et le clapotis de l’eau où vient se mêler le bêlement de « Charline » la chèvre et

Pépinière Pierre DHAINAUT Arbres fruitiers, ornement, arbustes

à fleurs, conifères, oliviers, palmiers 397, rue de la Catoire

Tél : 03.20.59.22.32, devis gratuit

Rue de la Catoire, entrée de la pépinière

Pierre et son fils Jean-Pierre dans l’espace « oasis »

Carole, les enfants et les copains.

Carole dans l’espace « arbres fruitiers ».

Pierre Dhainaut dans la serre.

« Chipeur » le bouc. Ce sont les trésors de l’antre de notre pépiniériste.

« Ah, quelle éternelle jeunesse vous avez Mr Dhainaut ».

Charline la chèvre et Chipeur le bouc dans la serre.

54�NOS PARTENAIRES « PÉPINIÈRE PIERRE DHAINAUT ». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)

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« Plaisir naturel du paysagiste »

P ierre-André Dhai-naut fait partie

d’une famille implantée à Faumont depuis cinq gé-nérations. Né dans un milieu où la terre et la nature sont omniprésentes (son père est pépiniériste et son grand-père était agri-culteur), il crée en 1986, avec son père et ses frères, la SARL Pierre Dhainaut et Fils et en 2006, désirant voler de ses propres ailes, sa propre société la SARL Pierre-André Dhainaut Services Espaces Verts. « Ma société offre deux possibilités de structures, un service à la personne comprenant entretien et espace vert permettant une déduction fiscale et un service création d’espace vert, clôtures, plantations, élagage… pour le parti-culier, les sociétés et aussi les collectivités ».

« Jardin rêvé, jardin réalisé » Avec ses quatre employés ( Jean-Michel, Loïc,

Florent et Anne-Sophie son épouse), Pierre-André propose au client de l’accompagner dans son projet de la création jusqu’à la réalisation d’un jardin clas-sique, bohême, ultra-contemporain, design ou cham-pêtre : « je suis très perfectionniste, j’aime créer mais aussi entretenir jardin, gazon et tous les dé-chets sont recyclés », nous confie Pierre-André, « je travaille avec d’autres sociétés pour une harmonisa-

tion, une qualité et une finition optimale car j’aime le travail bien fait ».

Des saisonniers viennent compléter l’effectif si nécessaire, ainsi que des stagiaires du lycée de Ge-nech et de Wagnonville.

« Un petit jardin à votre style où il sera tout sim-plement bon y vivre » : voici une bonne devise.

Pierre-André DHAINAUT Services Espaces Verts 375, rue de la Catoire Tél : 03.20.84.91.61

Taille, tonte, traitement, entretien annuel devis gratuit

Anne-Sophie et Pierre André

SARL Dhainaut père et fils Pierre-André à la tonte

« SERVICES ESPACES VERTS DHAINAUT». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)�55

Page 58: Octobre 2009 n° 1 - faumont.patrimoine.free.fr

« Relookeur de Surface »

L aurent Mauwers est artisan peintre dé-

corateur, une vocation en-couragée par son ancien patron qui lui a toujours dit qu’il avait de l’or dans les mains. « Je dois mon expé-rience à un parcours pro-fessionnel hors pair (travaux publics, bâtiment, réno-vation, couverture de toit, jardinage, ferrailleur…) ; j’ai même été bonnetier pour terminer comme chef d’atelier ».

À trente six ans, Laurent décide de passer son BEP de peintre décorateur en bâtiment et crée son entre-prise « LM Peinture » en septembre 2005.

Il habite à Faumont depuis 1997, une maison qu’il a entrepris de rénover nous confiant que « c’était la 3ème maison qu’il rénovait ».

« Vie professionnelle pleine de couleur »

Laurent intervient pour le particulier mais travaille également avec d’autres professionnels si besoin. « Je répare, rafraîchis, harmonise et revalorise tous vos revêtements ex-térieurs et intérieurs » nous rapporte Laurent, de la peinture traditionnelle à la peinture tendance en passant par la pose de papier peint, de parquet,

moquette, d’enduit décoratif, rien n’arrête Laurent. Secondé par son salarié Gérald, Laurent joue avec les volumes, les décors, les reliefs, les couleurs, les textures en véritable esthéticien et manipule brosse, pinceau, couteau à enduire comme un créateur.

« Avenir encore plus haut » « J’aimerais ajouter à mon actif, le nettoyage, le

démoussage et la peinture de toiture, c’est un nou-veau projet très proche ». Très perfectionniste ce cher Laurent, du sol ….à….la toiture.

LM Peintures Tél. 06.32.80.26.29

www.lmpeinture.com Devis gratuit

56�NOS PARTENAIRES « LM PEINTURE ». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)

Laurent aime conserver des photos prises au cours de ses travaux comme ci-dessus et ainsi montrer l’état des lieux avant, pendant et après.son intervention.

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D ominique est issu d’une fa-

mille d’agriculteurs depuis quatre généra-tions, deux de ses ancê-tres ont même été mai-res de notre commune : Philippe en 1929 et Jean en 1959.

Après avoir travaillé un premier temps dans une entreprise de se-mences de la région, il reprend en 1989 la ferme familiale devenant ainsi le gérant de l’EARL du Berquin dont l’activité est de produire du blé de semence pour une moisson de sélection.

En 2007, après mûre réflexion, il décide d’arrêter l’élevage laitier, à cause des contraintes de mises aux normes, et de voler vers d’autres horizons en gardant un esprit agricole et d’indépendance de son entre-prise.

Il crée alors la société « Dransart D. Entretien Espaces Verts ». « Je reviens à mes premiers amours de ma formation dans l’horticulture » nous dit-il.

« Au service du particulier » Quoi de plus beau qu’une pelouse bien entrete-

nue, qu’un jardin rayonnant de couleurs, d’arbres vigoureux et sains. « Rien ne me dérange, rien ne m’arrête » clame Dominique, « je tonds, je taille,

j’entretiens les massifs, je fraise et laboure les pota-gers….mais je ne travaille que pour le particulier et je fournis une prestation de service d’aide à la per-sonne ».

Merci de prendre soin de nos jardins, Dominique.

Dominique DRANSART Entretien Espaces Verts 1054, Route Nationale Tél : 03.20.59.22.37

Devis gratuit, Chèques emplois services acceptés,

Déduction fiscale de 50%

La taille des rosiers, une spécialité de Dominique.

« Le cœur de notre artisan espaces verts et de sa demeure »

La chapelle « Notre Dame de la Route », la maison de Philippe Dransart, le père, et à l’arrière, la ferme familiale.

Dominique en pleine moisson de sélection, rue Coquet, sous l’oeil attentif de Philippe, son père. « Ce n’est pas facile de jongler entre 2 activités... pendant la moisson, les particuliers doivent attendre ; je vais devoir faire un choix pour ne pas décevoir ma clientèle » ! nous confie Dominique.

Cette jolie demeure où Dominique et Colette nous ont accueillis, est une ancienne ferme bâtie au carré avec une cour centrale entièrement pavée et, petite histoire, « durant la guerre 14-18, toutes les vaches du village ont été réquisitionnées par les alle-mands et entreposées dans une des granges de ce corps de ferme » rappelle Dominique.

« ENTRETIEN ESPACES VERTS DRANSART». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)�57

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Caverne aux milles merveilles

Q uand le carillon ré-sonne, Maryline

Sergeur surgit de l’arrière boutique de sa caverne ; ce « bric à brac », c’est le gre-nier de nos grands-mères gorgé de « curiosités » où l’on aime paresser, glaner, baguenauder, chiner, dans les allées à la découverte

d’une merveille, d’une intri-gue, où scintillent luminai-

res, bijoux, argenteries, meubles et centaines de bi-belots divers.

« Passion familiale depuis deux générations »

« Je suis tombée dedans étant petite, mon père m’a tout appris », nous raconte Maryline, « et j’ai succédé à cette entreprise familiale en 1991 ». .Créé en 1957 par ses parents Thérèse et Claude Sergeur, ce magasin de fruits et légumes, alimentation, vente de fleurs vit le coin brocante apparaître en 1969 avec la superette libre service. En 1977, ce fut un change-ment définitif en boutique d’antiquités, brocante.

« Cette boutique est née d’une réelle passion familiale des marchés, des brocantes et des ren-contres avec des professionnels de l’art » nous dit Maryline.

« Inépuisable Maryline » Pétillante, passionnée d’art, présidente de

l’A.R.C.A.F (association renouveau commercial artisanal de Faumont), organisatrice du Printemps de la bande dessinée, membre associé du CCI (chambre

de commerce et d’industrie) grand Lille pour le terri-toire de Douai, Maryline travaille depuis vingt-huit ans avec des maîtres verriers, ferronniers, une artiste peintre et un ébéniste. « Un vrai boute-en-train, la seule chose qu’elle ne vend pas, d’ailleurs, car chez elle c’est innée », sacrée Maryline.

Le Printemps de la BD a 10 ans

Thérèse Sergeur, la maman de Maryline.

Maison Sergeur Antiquités, brocante 338, Route Nationale Tél : 03.20.59.22.98

58�NOS PARTENAIRES « MAISON SERGEUR ». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)

Maryline Sergeur

En cours de restauration

Maryline est à l’origine du « Printemps de la BD », festival annuel de la bande dessinée qui a lieu à Fau-mont chaque premier week-end du mois d’avril. Le Printemps de la BD a fêté ses 10 ans en 2009. Ci-contre quelques affi-ches.

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Au rythme des quatre saisons

B runo Schlick(entrepreneur de

travaux agricoles et pu-blics) nous explique que son travail se rythme au fil des quatre sasons : l’été c’est l’effervescence des moissons, l’automne le maïs pointe son nez et l’en-dive arrive, l’hiver le matériel est remis à neuf et au printemps le renouveau est en perspective avec les semis, saccadé bien sûr tout au long de l’année par le travail des chantiers publics.

Hier, aujourd’hui, demain….la compétence et le sérieux

Fort d’une compétence et d’un savoir-faire ances-traux transmis depuis quatre générations, doté d’un parc de matériel au service de l’agriculture et des travaux publics : « nous proposons des prestations de services adaptés aux besoins de l’agriculteur (semis, battage, ensilage…), du particuliers (vidange, tail-lage de haies…), et des collectivités ( pour les com-munes le fauchage des accotements…et du matériels de transports pour les chantiers publics ouverts ou fermés) » déclarent Bruno Schlick et Bernard Wyts les deux associés de la SARL Schlick depuis 1984. Une dizaine d’ouvriers disponibles, sérieux, profes-sionnels et qualifiés complète l’équipe.

Et les vacances… « Ah, non par tout de suite, maintenir une entre-

prise n’est pas de tout repos alors on verra à la re-traite », nous confie Bruno avec un large et agréable sourire que mère nature n’a pas manqué de lui donné.

SARL SCHLICK 2352, Route Nationale Tél : 03.20.59.22.40

Située à la sortie de Faumont, en allant vers Râches, la configuration de l’entrée de l’entreprise est pratiquement inchangée depuis plus d’un siècle.

Bruno Schlick aux

Une entreprise familiale depuis 4 générations De gauche à droite, Bernard Wyts (beau-frère de Bruno), Brigitte, Bruno et Antoine Schlick, Jacqueline Schlick (la mère de Bruno), un employé, Jean-Charles et Catherine

« ENTREPRISE DE BATTAGE SCHLICK ». (Textes Brigitte Schlick, photos Guy Desbiens)�59

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AGENDA 2010 DE L’ASSOCIATION FAUMONT ET SON PATRIMOINE

N ous avons adopté le principe de donner rendez-vous à nos adhérents et au public deux fois par an, le dernier dimanche de mars, pour une exposition et des conférences, et le dernier dimanche d’oc-

tobre pour l’assemblée générale. C’est simple à retenir, ce sont les deux jours dans l’année où l’on change d’horaire !

Les prochains rendez-vous seront donc : Dimanche 28 mars 2010 15 h

Dimanche 31 octobre 2010 15 h

AGENDA 2010 DE L’ASSOCIAITON FAUMONT ET SON PATRIMOINE�60

D ans le but de se constituer une base docu-mentaire sur la vie au village de nos

jours, notre association « Faumont et son Patri-moine » organise un concours photo gratuit, ou-vert à tous, intitulé « Un regard sur notre vil-lage ».

Ce concours est ouvert du 1er octobre 2009 au 10 mars 2010.

Les quartiers, les fêtes, les manifestations, les paysages, les portraits, les vues insolites…, tous les sujets peuvent être abordés dans la mesure où ils correspondent au thème « Un regard sur notre Village ».

Un jury se réunira mi mars 2010 pour établir un classement des photos.

L’exposition des photos et la remise des prix auront lieu le dimanche 28 mars 2010 à 15 h, date de notre exposition annuelle.

Chaque participant pourra remettre 5 photos maximum.

Les photos numériques peuvent être en-voyées par mail à l’adresse : [email protected] (à raison d’une photo par mail). Pour les cartes et cle USB, prendre contact au 03.20.84.66.96.

Les photos papiers peuvent être remises à la secrétaire de l’association : Brigitte Schlick, 2352 rte Nationale, 59310 Faumont.

Pour tout renseignement complémentaire : 03.20.84.66.96 ou [email protected]

De plus amples informations seront données lors de notre assemblée générale le 25 octobre prochain.

Il est fort probable que ce concours photo soit étendu à un concours de peinture qui serait organisé sur le village de Faumont par le groupe d’artistes peintres encadré par M Pecqueur qui habite rue des Bois à Coutiches. Mais tout reste à définir...

Modalités.

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