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n°19 - août 2011 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - www.nocomment.mg no comment ®

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Magazine mensuel gratuit de Madagascar

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n°19 - août 2011 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - www.nocomment.mg

no comment®

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SOMMAIRESOMMAIREAussi à la télé !

Partenaires :

metis' images productions

no comment®

Rendez-vous sur RTA pour découvrir le magazine TV de no comment®.Ce mois-ci, quatre rencontres au programme, à ne manquer sous aucun prétexte !

Fifou de l'association Cétamada Mercredi 24 août à 21h30Dimanche 28 août à 17h30

Célestine Profession : chauffeur de taxi

Mercredi 17 août à 21h30Dimanche 21 août à 17h30

SamoelaChanteur, poète et roi de la provocMercredi 10 août à 21h30Dimanche 14 août à 17h30

Fidèle à l’ambiance no comment®, chaque émission se termine par le volet Cahiers de nuit.

Ramilison BesigaraLa plus célèbre troupe de Hira Gasy

Mercredi 3 août à 21h30Dimanche 7 août à 17h30

COUV’ BY10 Sleeping Pop

SONDAGE12 Vous et la télévision14 CLIN D’ŒIL

BéDé18 Malagasy Dream

CULTURE20 Bàbà : Parole de gangsta22 Tambour Gasy : Dix ans dans le rythme24 Raphaël Sudan : Un classique

qui décoiffe !26 Ilema : Élektro-gasy 28 Tsenga : Comores and more30 Gaude : La peinture dans le sang32 Rijasolo : Retour en solo35 Le film du mois : L’illusionniste35 Le livre du mois : Rêve de Madagascar

SOATOAVINA36 Les ambiguïtés du pouvoir

TAKELAKA MAMPITOKELAKA38 Guide de survie à Tana :

Partir en provinceTRADITIONS ET PATRIMOINE

40 Fanompoambe : les bains des reliques royalesASSOS

43 Disparitions d’enfants : les travailleurs sociaux se mobilisentESCALES

44 Nicolas Quehen : le passeur des deux rives

46 La forêt sacrée d’Ifotaka

48 Sainte-Marie – Caéroune, princesse du quadCOUSINS-COUSINES

51 La Réunion - Une « Fety Gasy » haute en couleurs

52 Île Maurice - Heureux le Pov d’esprit…ÉCO

54 Joël Randriamandranto - ONTM58 La fibre pour entreprendrew MÉTIERS

60 Fidèle Rakotoarimalala : Fidèle au pot !GASTRONOMIE

62 Interview gourmande : Ny Haingo Lorentz Andriantsoa, chef de la Villa Isoraka

67 Vin du mois : La Roche Mazet Sauvignon 2009

69 Cocktail du mois : Le Blue Club du ClubSORTIR

72 Happy hour ou afterwork ? Pas d’heures pour s’amuser

75 Hôtel Allamanda : la mer au centre-villeLOISIRS

76 Bernard Agier : Tous en selle78 Vétéran Club : les copains d’abord80 LA MODE93 Aurélien Morette : de l’or entre les mains

BEAUTÉ94 Camille avant, après96 CAHIERS DE NUIT

122 JEUXFICTION

124 L’homme au parapluie128 AGENDA129 ANNUAIRE

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Plus parlant qu’un CV, le portrait chinois s’installe

dans no comment®. Sleeping Pop, l’illustratrice

de notre couv’, se prête au jeu.

1. Si j'étais un objet…Je serais un crayon pour pouvoir dessiner mes rêves.2. Si j'étais un animal…Je serais une lionne, parce que je suis autoritaire et que je rugis souvent.3. Si j'étais un végétal…J'éviterais d'être un épinard. D’abord, les enfants me détesteraient, et moi non plus je ne m'aimerais pas…4. Si j'étais une couleur…Tantôt le noir parce que j'aime montrer un côté

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sombre et mystérieux, mais après le rouge pour exprimer toute la vitalité en moi.5. Si j'étais une planète…La Terre, bien sûr ! De toute façon, je n'en connais aucune autre…6. Si j'étais un plat…Je serais une salade de fruits pour exprimer la diversité de mon travail.7. Si j'étais un film…Je serais Ma femme est une gangster ; ce film a été mon miroir pendant toute mon adolescence.8. Si j'étais une arme…Je serais la foi, parce que j'ai toujours réussi à vaincre avec elle.9. Si j'étais un pays imaginaire…Le pays des merveilles d’Alice ! 10. Si j'étais une légende…Je serais ma propre légende, parce qu'on dit que j'en suis une !

Contact sur www.nocomment.mg

Le portrait chinois de… Sleeping Pop

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Sondage exclusif pour no comment® magazine réalisé en juillet 2011 par MarketData. Sur un échantillon composé de 381 personnes représentant les ménages tananariviens équipés de téléviseurs. Répartition selon les revenus : supérieurs : 8 % ; intermédiaires : 36 % ; faibles : 15 %. Répartition par âges : - 6 à 16 ans : 18 % ; 17 à 29 ans : 33 % ; 30 à 45 ans : 25 % ; 46 à 60 ans : 18 % ; plus de 60 ans : 6 %. Personnes actives : 59 % ; inactives : 8 % ; étudiants : 33 % et l’âge. Pour la version intégrale imprimable veuillez contacter no comment®.

Vous et la télévision

Combien de téléviseurs avez-vous dans votre foyer ?

1 : 63 %2 : 31 %3 et plus : 6 %

Combien d'heures par jour regardez-vous la télévision ?

Une heure : 32 %Deux heures : 36 %Trois heures : 24 %Quatre heures : 7 %Plus de quatre heures : 1 %

Comment captez-vous vos programmes ?

Réseau hertzien : 80 %Satellite : 17 %

Dont :- Canal Sat : 4 %- Blue Line TV : 3 %- Parabole : 2 %- TVF : 1 %- Autres : 7 %TV via portable : 3 %

Quelle est votre chaîne préférée, et pour quelle raison ?

RTA : 28 % (séries)TV Plus : 27,5 % (actualités)Ma TV : 14,5 % (cinéma)TNTV : 8 % (cinéma)Viva : 8 % (documentaires)Jery TV : 6 % (jeunesse)Record : 4 % (musique)TVM : 4 % (actualités)

Quel type de programmes regardez-vou ?

Cinéma : 24 % Séries : 19 % Actualités : 13 % Documentaires : 11 % Musique : 9 % Jeunesse : 8 % Téléréalité : 7 % Divertissement : 6 % Pratique & interactif : 2 % Sport : 1 %

Dans l'ensemble, jugez-vous la qualité des programmes :

Très satisfaisante : 5,5 % Satisfaisante : 51 % Peu satisfaisante : 35 % Non satisfaisante : 8,5 %

Si la télévision n’est présente que dans un foyer malgache sur trois, les habitudes d’audience sont à peu près celles des autres pays, avec deux heures par jour qui lui sont consacrées par la majorité des téléspectateurs. Une courte majorité se dit même satisfaite et très satisfaite de la qualité des programmes.

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1Nouvelle adresse pour l'achat de vos lingeries à l'Audace Lingerie.

2Ouverture du Cristal Hôtel Antsirabe.

3Les 25 et 26 Juin, Les voiliers se sont donnés rendez-vous à Nosy Be pour un grand week-end du nautisme, organisé par La Marina. Au programme, un boat-show et une régate en deux manches.

4 Ouverture du deuxième salon de Regina's Beauty à Antsakaviro.

5 Nouvelle terrasse O!Fosa pour votre déjeuner, à la villa Pradon, Antanimena.

6 Fête de la Musique à Isoraka, le 21 juin, dans les restaurants Villa d’Isoraka, La Médina, Ozone, Le B’ et les bars Le Mojo et Manson.

CLINS D’ŒIL

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Retrouvez les contacts de nos

Clins d'œil sur www.nocomment.mg

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CLINS D’ŒIL

7She, tous les accessoires pour femmes à Antsakaviro (route Circulaire).

8Une quinzaine de boutiques vous attend à La Nouvelle Galerie de l’enceinte Point Pacom, à Andranomena.

9Le chef Marius a ouvert son restaurant-karaoké Karak'Cave à Ankadivato.

10Dessin inédit offert à nocomment® par le bédéiste Michel Bridenne lors de son passage au festival Gasy Bulles 2011.

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BéDé

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Bàbà

Parole de gangsta

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CULTURE

Du kabary au rap, en passant par le slam, Bàbà utilise tous les ressorts de l’art oratoire pour rythmer son univers de « gangster raffiné ». Son premier album Amontana, prévu fin juillet, devrait faire mal.

Gangstabab. Un nom qu’on dirait sorti du ghetto et qui pourrait prêter à confusion quant aux intentions réelles de Faniry Alban Rakotoarisoa, dit Bàbà. Ce n’est pas à une énième mouture de Grand Master

Flash qu’il nous convie, mais à quelque chose de beaucoup plus intimement lié à la tradition malgache. Car Bàbà est d’abord un maître de l’art oratoire (kabary) formé au sein de la très sérieuse FI.MPI.MA (Fikambanan’ny Mpikabary eto Madagasikara), dont il est sorti en 2003.

Après avoir consacré de patientes études aux ohabolana (proverbes malgaches), il décide de revenir à sa première passion, la musique urbaine. Son nom de scène de Gangstabab est d’ailleurs un hommage rendu au rappeur Coolio, l’auteur de Gangsta’s Paradise, qu’il découvre en 1994. « À l’époque j’étais encore un gamin, mais j’avais déjà très envie de me lancer dans le rap. Comme c’était encore un truc très marginal, ma famille s’y est opposée ». D’où le sage apprentissage du kabary. Pourtant, les liens avec l’art oratoire malgache et le rap sont manifestes, et c’est bien cette parenté que Bàbà tente d’exprimer à travers son premier album Amontana dont la sortie est prévue fin juillet (cinq extraits et trois clips vidéo sont déjà en diffusion radio et télé).

Un album qui intègre aussi le slam, cet autre pilier de la culture orale contemporaine. « Le rap est autrement plus agressif que le slam, mais les ressorts utilisés sont toujours ceux de l’art oratoire. C’est ce qui me passionne quand je relie ces deux formes d’expression importées à notre kabary ». Sans cesse à l’affût d’une idée, d’une « phrase qui claque bien », Bàbà a toujours un calepin ou un dictaphone sous la main et se fait fort d’écrire un slam de 38 lignes en deux heures… son record. « Je le dois à l’école du kabary où il faut savoir improviser sur tous les sujets de la vie quotidienne, aussi bien les deuils que les mariages ».

Bàbà ne se considère pas comme un slameur au sens strict du terme puisque dans Amontana, il fait appel à des musiciens et chante lui-même à l’occasion. L’ensemble n’en est pas moins captivant, transcendant allègrement les règles du kabary, du rap et du slam. Conforme à son image de « gangster raffiné », Gangstabab n’hésite pas à toucher à des thèmes dérangeants, comme sur Ankavanan’ny Ray (À la droite de Dieu) où il met en scène ses obsèques… et son propre kabary.

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TAMBOUR

GASY

D i x a n s dans le ry thme 22

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Depuis dix ans qu’il tourne dans les festivals, Tambour Gasy n’avait jamais enregistré d’album. C’est chose faite avec Andian-gadona, une galette qui va faire du bruit.

Cela fait déjà une bonne dizaine d’années que Tambour Gasy est la sensation de tous les festivals en terme de percussions. Et voici que la méga-formation

(dix musiciens) emmenée par Tiana Ramarokoto, dit Rainitelo, s’apprête à sortir un premier album, doublé d’une tournée à l’étranger pour mai 2012. « Le manque de moyens et la peur de se faire pirater nous ont retenus jusqu’ici, mais après dix ans dans le circuit, il était temps qu’on sorte quelque chose ». Un album justement intitulé Andian-gadona (Tous les rythmes), en référence aux innombrables styles musicaux pratiqués dans l’île. Malgré quelques emprunts aux sonorités étrangères, comme le ragga, les musiciens s’efforcent toujours d’être au plus près des rythmes typiquement malgaches. Un purisme qu’ils poussent jusqu’à ne jouer que sur des instruments qu’ils fabriquent eux-mêmes, dans l’atelier qui leur sert aussi de local de répétition.

C’est à l’issue d’un concert au Tranompokonolona (théâtre municipal) de la capitale, que Rainitelo a l’idée de créer son propre groupe. Tout naturellement, il fait appel à des percussionnistes de sa connaissance, issus comme lui des quartiers populaires. « Nous sommes avant tout des potes, et c’est bien l’amitié qui nous soude depuis dix ans », confie-t-il. La suite, on la connaît, c’est Donia et Angaredona, la crème des festivals, et des compositions de plus en plus élaborées où le vako-drazana est forcément à l’honneur. Si les tambours sont très en avant, le groupe intègre aussi le chant, les kabary (discours) et la danse dans ses spectacles. Se reconnaissant comme des héritiers de percussionnistes du calibre de Olombelo Ricky, les Tambour Gasy veulent aussi être des modèles pour les jeunes générations, sorties comme eux de la rue. D’où leur action dans les centres pour enfants défavorisés où ils enseignent le tambour. « Tous ces gamins sont bourrés de talent. Nous leur transmettons notre savoir, mais c’est par l’effort et la volonté qu’ils s’en sortiront », souligne Rainitelo. Effort souvent récompensé, car il arrive que les plus prometteurs de leurs élèves montent avec eux sur scène. Tambour Gasy, pas que des tambours qui battent… le cœur aussi est de la partie.

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CULTURE

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Avec son piano, Raphaël Sudan transcende tous les registres, du classique à l’improvisation pure. Il était au pays durant tout le mois de juillet pour une série de concerts pour le moins ébouriffants.

Un look à la John Lennon (interprétant Imagine), mais un pianiste classique hors pair ! On l’a vu le 16 juillet au Café de la Gare, dans le cadre de Jazz en

duo de la RLI 106 FM, aux côtés du saxophoniste Seta. Un jeu fluide, capable de s’adapter à toutes les improvisations, même si lui, par formation, est de l’école de la partition. « Je ne suis pas là pour imposer mon style, mais pour comprendre la musique malgache et m’y adapter », précise Raphaël Sudan, Suisse de 26 ans, dont c’est le premier séjour au pays.

Raphaël Sudan

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Le 20 juillet, il a joué à l’Institut français de Madagascar (IFM) la Sonate en Si mineur de Franz Liszt. Un compositeur et pianiste hongrois de l’école Romantique, dont on célèbre cette année le 200e anniversaire de la naissance et avec lequel il se sent bien des affinités. « Une musique très technique, mais qui m’a tout de suite profondément touché. Je suis fasciné par sa capacité à retranscrire une sensation, un paysage, une histoire, tout ce qui n’est pas musical à la base ».

Raphaël Sudan se définit comme un « éclectique ». Quand on l’interroge sur son genre de musique préféré, il répond avec humour : « le piano ». Aussi à l’aise avec les grands noms du répertoire classique qu’avec les modernes. « Pour un concert classique, je m’efforce d’être fidèle à la partition. Je ne me cache pas derrière elle, je la justifie. Plutôt que de m’approprier l’œuvre, je la transmets ». Ce qui ne l’empêche d’être très féru d’improvisation, un art qui demande d’autres qualités. « Bien que l’on soit plus autonome, il s’agit tout de même de jongler avec les casquettes de compositeur et d’interprète, en étant bon des deux côtés ». Sa méthode ? Il n’en a aucune ! « Si on applique une recette, on fait tout le temps le même repas », souligne ce partisan d’une musique « totalement libre ». Le 18 juillet, Raphaël Sudan a aussi animé un atelier au CGM, destiné aux pianistes confirmés désireux de se faire la main avec lui. Une aubaine.

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Un classique qui décoiffe ! 25

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CULTURE

« Moof Gasy », le premier album électro

d’ILema, est disponible en ligne depuis près d’un

mois. Un opus avant-gardiste, mêlant rythmes traditionnels et musique

urbaine.

I lema apporte un vent nouveau dans le monde

musical malgache avec son premier album Moof Gasy, un savant mélange de musique électro et de rythmes traditionnels. Une promotion très atypique puisqu’il n’est disponible qu’en ligne depuis près d’un mois. « C’était une façon pour moi de tester comment les gens perçoivent ma musique, mais aussi une forme de diffusion moins coûteuse que le CD », explique-t-il. Un double album est néanmoins en préparation pour le marché malgache.

La musique d’Ilema s’adresse à toutes les générations, et pas seulement aux clubbeurs. Son mot d’ordre : « sortir des produits formatés ». Ce qui l’amène à mêler des styles très roots, comme

iLema

Élektro-gasy 26

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le Vako-drazana, à des sons éminemment urbains comme le rock, le rap et bien sûr l’électro hardcore. « En puisant dans la tradition, c’est mon identité malgache que je mets en avant. Mais pas pour faire du revival, pour la plonger dans la modernité ! » Avoir choisi les réseaux Internet pour faire porter Moof Gasy aux quatre coins du « village global » est un choix qu’il défend pleinement, conscient qu’« en faisant de la musique, on participe aussi au développement du pays ».

Des projets, Ilema en a plein la tête, mais chaque chose en son temps. Après la promotion de son album, il se concentrera à un concert qu’il promet « unique et original ». Touche-à-tout inspiré, Ilema se passionne également pour le cinéma, mais ça, c’est une autre histoire…

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CULTURE

COMORES AND MORE

Tsenga

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Unir la musique comorienne à celles des îles voisines pour « faire résonner d’une seule voix l’océan Indien ». C'est le défi de Tsenga qui, après Jimmy Rakotoson, s’ouvre à Teta.

On les a vus en concert le 24 juin dernier à l’Institut Français de Madagascar (IFM), à l’occasion de la promotion de leur album Tsenga 2. Si la formation

est d’origine comorienne, son répertoire déborde largement le cadre de cet archipel, puisque le projet est clairement « d’intégrer toutes les influences des îles proches dans un creuset musical commun ». C’est ce qu’expliquent Mikidache et M’Toro Chamou, les fondateurs du collectif (à la base des auteurs-compositeurs évoluant en solo). « Notre démarche va dans le sens de la musique comorienne qui a, par elle-même, une forte identité métisse avec ses influences arabes, persanes, voire bantoues ou malgaches. Alors pourquoi ne pas pousser plus loin ce métissage et faire résonner d’une seule voix cette partie de l’océan, Indien ? ».

L’idée d’incorporer des musiciens malgaches s’est tout naturellement imposée, et c’est ainsi que le batteur Jimmy Rakotoson a rejoint Tsenga en février 2011. Accompagnateur d’Eliasse pendant deux ans, c’est d’ailleurs ce dernier qui l’a présenté au groupe lors d’une tournée en France en janvier dernier. Une collaboration qui, pour l’instant, s’inscrit dans le cadre de la tournée de Tsenga dans l’océan Indien, mais qui devrait servir d’exemple à d’autres musiciens malgaches. Comme Teta qui vient de participer à la création d’un morceau prévu pour le troisième album, dont l’enregistrement aura lieu après leur tournée en France métropolitaine. Tout naturellement, Teta a assuré la première partie de leur concert à l’IFM.

Une collaboration qu’il juge des plus enrichissantes. « C’est une formation très ouverte où chacun s’exprime librement, sans chercher à prendre l’ascendant sur les autres ». Si le comorien reste la langue de prédilection pour le chant, rien n’empêche l’artiste invité de s’exprimer en malgache, ou en créole s’il vient de La Réunion. Une superbe mosaïque musicale et linguistique à l’image de la région. À noter que Teta participera également à la finale du Prix Musique de l’océan Indien en octobre et qu’il aura en face de lui le Mahorais Bohouss, lui aussi membre de Tsenga. Le monde est petit.

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Natif de Fianarantsoa, Gaude ne peint qu’à la sanguine, un art ancien et délicat dont il se sert pour raconter le quotidien malgache. Depuis plus de quinze ans, ses tableaux s’exposent en France et à Madagascar.

Il reçoit dans la salle des professeurs du lycée où il enseigne les arts plastiques. Il est un peu absent, presque effacé. Et doucement les yeux s’animent, la parole

se délie, les gestes se libèrent. Il cite Vinci, Delacroix, puis Miro et Dali, saute du romantisme au surréalisme, inscrivant son art dans la plus grande tradition.

Instituteur de formation, Tsangandahy Ramaharoarivo, son nom à l’état civil, découvre la peinture en enseignant à ses élèves. Il s’intéresse à toutes les techniques, se plonge dans l’histoire de l’art, cherche sa voie. Il s’essaye à la peinture à l’huile, à

Gaude

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CULTURE Fianarantsoa

l’aquarelle, aux pastels, tout lui plaît. Mais dans les années quatre-vingt, le matériel se fait rare et cher et son ami Pierrot Men lui conseille la sanguine, un pigment bon marché et facile à importer. C’est le déclic. La richesse de cette roche, dont les nuances s’étendent du rouge écarlate au brun sombre, le séduit : « On arrive

à développer toutes les nuances à partir d’une seule couleur. C’est une peinture épurée ».

Progressivement, il apprend à maîtriser la matière, le papier, lisse ou à grain, blanc ou crème, et les outils. S’inspirant des techniques de la Renaissance, il combine la sanguine avec la pierre noire et la craie pour rendre toutes les nuances. Il se spécialise dans les portraits car « la sanguine est un matériau idéal pour restituer la carnation, faire émerger des émotions ou transmettre des expressions. En travaillant les

lumières, les ombres et les pénombres, on donne vie à un visage ». Il dessine ainsi plusieurs heures par jour, souvent de nuit, consacrant de huit à douze heures de travail pour un portrait.

Artiste engagé, Gaude veut aussi mettre son talent au service des autres. Acteur du collectif des artistes peintres de Fianarantsoa, il organise des expositions dont le but n’est pas de vendre ses œuvres mais de promouvoir l’éducation artistique pour une population qui n’y a habituellement pas accès. « Si l’art figuratif est très important à Madagascar, il manque de diversité. Et l’abstraction n’est pas du tout dans les esprits », constate-t-il. Un fossé qu’il ne désespère pas de combler.

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La peinture dans le sang

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Retour en solo

Rijasolo

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Avec Miverina, un retour à Madagascar, Rijasolo met en avant sa quête identitaire. Un « road movie photographique » où il évoque la magie du pays retrouvé.

« Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens ». Rijasolo, de son vrai nom Rija Randrianasolo, aime à citer ce proverbe africain qui résume toute

son histoire. Né en France, ayant longtemps vécu à Strasbourg, il n’est installé à Madagascar que depuis juin 2011. Un retour aux sources commencé sept ans plus tôt, lorsqu’il décide de photographier la grande île qu’il a perdue de vue depuis plus de vingt ans. A cheval sur deux mondes, le premier contact ne se fait pas sans

interrogations. « J’ai peur de confronter mon indécent niveau de vie d’Occidental à celui des Malgaches. Je sens que je ne serai pas à ma place : étranger dans son pays d’accueil, étranger dans son pays d’origine, ai-je entendu un jour », note-t-il lors d’un précédent voyage.

De ses nombreux allers-retours provient « Miverina (revenir), un retour à Madagascar », qu’il a présenté au CGM (Cercle germano-malgache) du 11 au 28 juillet, dans le cadre du Mois de la photo Sar’Nao 2011. « Un road movie photographique où je raconte mes rencontres, mes déambulations », souligne l’artiste qui a

choisi la carte intimiste du noir et blanc pour évoquer le pays retrouvé. Photo-reporter, correspondant de la presse française pour la zone océan Indien,

il a retenu l’attention du photographe américain David Alan Harvey, membre de la prestigieuse agence Magnum, qui diffuse certains de ses clichés sur le site burnmagazine.org. Maintenant qu’il a franchi le pas et choisi de s‘installer définitivement au pays, Rijasolo se donne pour objectif de monter sa propre agence photo spécialisée dans les réalisations de reportages et la collaboration avec les agences de communication. Miverina, un retour à Madagascar sera exposé au Festival Lagos 2011 au Nigéria.

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Rêve de MadagascarPar Philippe Aimar

Cet ouvrage de Philippe Aimar ne doit pas être vu uniquement comme une présentation de la nature mais aussi comme une étude de l'homme malgache dans un essai chaleureux et subtil. Le photographe a mis dans son travail toute sa passion et son attachement pour l'île et ses habitants. Il propose une approche originale et vivante de la société malgache mettant en évidence un réseau d'affinités et d'échanges qui le relie à un monde qui le subjugue, l'intrigue et l'attache. Il ne s'est pas contenté de montrer la beauté de l'Ile avec des gens heureux, mais il fait toucher du doigt le paradoxe de la beauté et de la misère en montrant comment les Malgaches acceptent leurs destins et que les gens pauvres ne sont pas toujours tristes. Il nous présente une nature attachante et un peuple des plus accueillants avec beaucoup de réalisme. Philippe Aimar est né en 1958 à Paris. II est journaliste professionnel et collabore régulièrement avec des magazines français et internationaux.

Éditions Orphie - En vente à la librairie du Tana Water Front.

L’illusionniste2006 – 77 min – Film d’animation de Sylvain Chomet. Scénario : Jacques Tati et Sylvain Chomet

Sept ans après le succès des Triplettes de Belleville, Sylvain Chomet fait revivre l’univers de Jacques Tati à travers ce film d’animation réalisé sur un scénario inédit que l’auteur de Jour de fête avait imaginé pour

sa fille. L’illusionniste ressemble comme deux gouttes d’eau à l’auteur de Mon oncle. Les émotions s’y expriment par les gestes, et les dialogues sont rares, car communiquer n’est pas toujours chose facile comme on le découvre entre le vieux Tatischeff, qui vit les dernières heures des spectacles de magie du music-hall, et Alice, la jeune fille qui croit en lui. Cette émouvante évocation du rapport père/fille laisse à penser que ce scénario était le plus personnel de Jacques Tati. Cette fable tendre et burlesque joue aussi sur l’étrangeté des habitudes du passé et sur celle des usages en vogue. Il flotte comme un parfum de mélancolie ainsi que l’idée que la magie n’a pas fini de jouer des tours. Un cartoon espiègle et lunaire, César du meilleur film d’animation 2011.

Diffusion sur Canal Sat lundi 8 août 17 h 35, jeudi 11 août 14 h 55 et samedi 13 août à 8 h 00.

Le Film du mois Le Livre du mois

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SOATOAVINA La succession des crises depuis l’indépendance et l’interminable transition débutée en mars 2009 ne manquent pas d’intriguer. Y aurait-il un rapport

particulier au pouvoir dans la culture malgache qui permettrait de décrypter les méandres d’une vie politique obscure, voire parfois incompréhensible ?

Le pouvoir dans la Grande Île reste marqué par la manière dont il était vécu dans la société traditionnelle. Son accès était commandé par l’âge et la caste, que les groupes aient été vastes ou restreints, qu’ils aient été régis par des chefs coutumiers ou par des nobles. Car l’ancienneté constitue un gage de savoir et de sagesse, y accéder confère une place d’autant plus remarquée que l’espérance de vie était faible. Les anciens, parés du statut envié de ray aman-dreny (père-et-mère), régulaient la vie sociale par leur exemple et par leurs conseils. Ils pouvaient aussi bien imposer que de lever les fady (interdits), mais leur champ d’action se limitait à la gestion de petites communautés autosuffisantes.

Certains groupes ayant été localement unifiés par des chefs prestigieux en de nombreuses régions, une nouvelle stratification sociale fut instaurée. Les dirigeants se sont érigés en caste noble (andriana), au-dessus des hova (hommes libres), les andevo (esclaves) privés de tout droit assurant les tâches matérielles et la subsistance. Fondé sur la naissance, le pouvoir participait de la sphère du sacré, le mpanjaka (roi) étant intermédiaire entre le peuple et Zanahary (Créateur), et garant du culte des ancêtres. En dépit de l’abolition de l’esclavage en 1896, cette stratification continue à influencer les mentalités et le langage.

Puis la colonisation plaqua sur ces réalités complexes le cadre rigide d’un État moderne et d’une législation appelée à se substituer aux subtilités de la coutume ; mais l’accès à un pouvoir accaparé par les colons restait toujours fermé au peuple. L’indépendance va bouleverser la donne. Depuis un demi-siècle, les citoyens malgaches tentent avec peine de s’approprier l’héritage d’une structure étatique dont l’esprit et le fonctionnement leur sont étrangers. D’un point de vue formel, rien ne manque : présidence, parlement, élections périodiques, justice, forces armées, administration, écoles, hôpitaux, entreprises, médias, société civile, etc. Mais la population ne s’est pas approprié ces institutions, leur logique profonde lui reste fermée ; plus grave, elle n’a pas intégré la notion de bien commun.

Ainsi s’expliquent les dysfonctionnements et les échecs des régimes successifs,

Les ambiguïtés du pouvoir

Chaque mois, dans sa rubrique Soatoavina, Sylvain Urfer se penche sur un fait de société à Madagascar. Il analyse les valeurs, décrit les blocages, interroge les comportements pour tenter de construire une réflexion capable d’aider chacun d’entre nous à mieux comprendre le pays et à mieux y vivre avec les autres.

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Jésuite, Sylvain Urfer vit à Madagascar depuis 1974. Enseignant, écrivain et éditeur, il est considéré comme l’un des analystes les plus pointus de la société malgache.

en dépit du recours aux idéologies les plus variées et de la compétence de nombreux responsables. Derrière les apparences en effet, le fonctionnement social reste encore régi par les règles de la société traditionnelle. Le citoyen est paralysé par un respect craintif de l’autorité et le souci de ne pas se démarquer du groupe. La famille et l’ethnie restent l’horizon naturel de la solidarité, au détriment d’une citoyenneté encore théorique, ce qui interpelle sur le contenu donné à l’unité nationale. Quant aux médias, et à l’ensemble de la société civile, l’autocensure permet souvent d’éluder les dénonciations ou les désaccords.

Aux carences citoyennes correspond l’irresponsabilité politicienne. La politique est aujourd’hui le moyen le plus sûr et le plus rapide de s’enrichir, le détournement des deniers publics permettant un minimum de redistribution et l’entretien d’une clientèle. Ni projet de société, ni conviction personnelle chez les acteurs de la scène politique, comme en témoignent les reniements successifs qui permettent aux mêmes de traverser tous les régimes. Au besoin, le bourrage des urnes permet de continuer à se prévaloir de la représentativité populaire. Enfin, espérant sans doute échapper au jugement de l’histoire, et toute honte bue, la classe politique vote périodiquement de belles lois d’auto-amnistie.

Pour sombres qu’elles puissent paraître, ces réalités sont connues de tous, mais chacun se dit impuissant. Elles ne trouveront pas de solution immédiate. Passer de l’horizon familial et ethnique à la conscience civique est une œuvre de longue haleine ; sortir du carcan de l’ignorance tout autant, s’agissant d’une population analphabète pour moitié ; et plus encore échapper à la manipulation par l’argent, lorsque trois personnes sur quatre vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Mais dès lors que les citoyens prennent conscience de l’origine des blocages, et le processus est en cours, sans nul doute, la construction d’une société démocratique et d’un État de droit franchit un pas décisif. 37

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Christodule est le meilleur guide de l’univers connu. Quelle chance : il habite à Madagascar ! Voici des extraits de son guide, (très) bientôt disponible chez les vendeurs de rue.

Quitter Tana en taxi-brousse réserve de nombreuses surprises qui raviront les touristes les plus curieux. Non seulement

c’est la solution la moins chère pour découvrir le reste de l’île, mais sa pénibilité vous permettra de relativiser tous les petits désagréments de la vie. Après un trajet de plusieurs heures sur une piste défoncée, les aléas de votre voyage (blessure, maladie, vol d’organe) seront pris avec le sourire.

LA GARE ROUTIÈREArrivé au stationnement des taxis-brousse, vous serez accueilli par les rabatteurs,

champions nationaux du harcèlement. Ils arracheront vos bagages du taxi dès votre arrivée avant de vous réserver un billet pour la destination de leur choix. Si vous ne faites pas attention, ils écriront même les cartes postales à votre place.

À Madagascar, les trajets sont souvent longs, et il est important de bien choisir son emplacement dans le véhicule. Arrivez en avance et réservez le siège de devant, à côté du chauffeur. Arrivez en retard et on vous placera au dernier rang, coincé entre un sac de riz et l’aisselle d’un grand gaillard prénommé Tovo.

Le matériel roulant s’est considérablement amélioré ces dernières années. Les pick-up bâchés ont été remplacés par des minibus asiatiques, et les transporteurs

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KA Guide de survie à Tana :

Partir en province

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fournissent des efforts pour promouvoir les biocarburants. Désormais, de nombreux chauffeurs carburent à l’éthanol.

C’EST PARTIVous voici embarqué pour un trajet qui se vivra

au rythme du folklore. Laissez-vous bercer par la beauté des paysages, la musique locale, et cette douce odeur de gaz d’échappement. Proximité oblige, c’est une ambiance familiale qui règne à bord des taxis-brousses. Les fruits achetés à la sauvette sont partagés entre voyageurs, on donne le sein à son enfant comme à la maison et, lors des grandes descentes pour aller dans l’Est, il n’est pas rare que le chauffeur demande à tous les passagers de sortir les pieds pour assister le freinage.

Les taxis-brousses s’arrêtent pour les contrôles policiers, les pauses déjeuners ou, plus souvent, pour effectuer une réparation majeure. Profitez-en pour sortir vous dégourdir les jambes, et admirer la dextérité des mécanos, capables de réparer le joint de culasse avec une bouteille en plastique et des feuilles de bananier.

Dépendant de votre place dans le taxi-brousse, il est souvent plus aisé d’entrer et de sortir par les fenêtres. Vous partagerez l’espace avec d’autres voyageurs, mais aussi avec tout un tas de marchandises qui n’ont pu être entassées sur le toit. Une bonne surprise lorsqu’il s’agit d’un chargement de coussins. Un peu moins pour des pièces détachées de moteur. En tout cas voici une phrase souvent utile lors de déplacements en taxi-brousse : « Azafady madama fa mitsaingoka ny tongotro ny akohovavinao », soit « excusez-moi madame, mais votre poule est en train de me picorer les pieds ».

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Les bains des reliques royales constituent un événement majeur pour les Sakalava. Chaque année, ils sont des milliers à converger vers le Doany Miarinarivo de Mahajanga, le sanctuaire des grands ancêtres.

Du 18 au 22 juillet se sont déroulées les grandes cérémonies des bains des reliques des quatre rois fondateurs de la dynastie Sakalava du Boina. Un événement

qui attire chaque année les Sakalava dispersés aux quatre coins de l’île, mais aussi de nombreux fidèles venus de Mayotte, de La Réunion, voire de France. C’est l’occasion de grands pèlerinages au Doany Miarinarivo, le lieu de culte où sont gardées les reliques royales, dans le quartier Tsararano de Mahajanga, sous l’œil attentif du

Fanompoambe

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TRADITIONS ET PATRIMOINE Mahajanga

prince Richard Djaofeno, « Le bain des ancêtres signifie la purification. Les Sakalava considèrent que les esprits des rois vivent dans le zomba (sanctuaire) et les laver est une marque de respect et de dévotion », explique le prince Richard Djaofeno, l’actuel souverain.

Après le bain des reliques, les mânes des ancêtres désignent dans la foule des « porte-parole ». C’est le tromba, le moment où l’esprit des rois, appelé Andriamisaraefadahy, s’empare de fidèles et s’exprime à travers eux. Les médiums sont d’autant plus respectés qu’ils sont aussi guérisseurs. Les voix « d’outre-tombe » égrènent leurs messages aux sons des tambourins. Prières et demandes de bénédiction se poursuivent, de jour comme de nuit jusqu’au vendredi soir. Dans la foule, on chante le jijy (ou antsa sakalava), accompagné du hululement des femmes. Opportunité oblige, s’installent aussi, ici et là, les marchands de tous genres.

« Le Doany est le lieu sacré où l’on demande le pardon, la santé et la chance pour soi et les siens, mais il faut bien se préparer avant d’y entrer », explique le prince Richard. Un bain de mer d’au moins 30

minutes est requis au préalable, puis on enfile un long pagne consacré, sans rien dessous. Tête nue, pas de chaussures. Le dénuement total. Tout au plus, chez les femmes, les cheveux tressés ou séparés en deux nattes. En cette époque marquée par le « syncrétisme » religieux, les Sakalava continuent à puiser dans la tradition. Par elle s’exprime leur rapport au monde, aux vivants et aux morts. Un pur objet de civilisation.

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les bains des reliques royales 41

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Depuis 2009, 713 enfants portés disparus n’ont toujours pas été retrouvés. Le Syndicat des professionnels diplômés en travail social tire la sonnette d’alarme.

Le 25 mai dernier, dans le sillage de la neuvième Journée internationale des enfants disparus, le SPDTS (Syndicat des professionnels diplômés en travail social) se mobilisait sur ce dossier

particulièrement préoccupant à Madagascar. Depuis la crise de 2009, 2 501 disparitions d’enfants ont été enregistrées à travers le pays, dont 713 ne sont toujours pas résolues. Selon Norotiana Jeannoda, présidente du syndicat, les fugues représentent la part la plus importante des disparitions, dues aussi bien à la maltraitance qu’à l'instabilité familiale. « Pauvreté, alcoolisme, violence domestique sont souvent à l’origine du réflexe de fuite chez l’enfant. Mais une fois livré à lui-même, les dangers qu’il encourt sont bien réels au contact de la rue », commente-t-elle. Les cas d’enlèvements ou d’égarements volontaires par les parents sont heureusement beaucoup plus rares.

« Nous ne nous chargeons pas des enquêtes, nous aidons surtout la police dans la recomposition du noyau familial et au niveau du soutien psychosocial », précise la présidente du SPDTS. Les travailleurs sociaux travaillent notamment en collaboration avec la police des mœurs, le service de la protection des mineurs et le poste de police des six arrondissements de la Commune urbaine d’Antananarivo. Le syndicat peut également solliciter l’aide des autorités locales, notamment par l’installation de services de recherche au niveau des fonkontany, des communes et des régions.

En première ligne pour la protection de l’enfant et de la famille, le SPDTS travaille également sur des dossiers tout aussi dramatiques comme la prise en charge des victimes d’abus sexuels, la maltraitance infantile, l’accompagnement des femmes en détresse, la lutte contre la traite des personnes, la réinsertion des détenus… « Nous sommes au service des plus vulnérables, mais le travailleur social est un intervenant encore trop peu connu à Madagascar. C’est pourquoi notre première mission est de mieux faire connaître notre métier et de tenter de mettre en place un ordre ou un conseil général du travail social », commente Norotiana Jeannoda.

Travaillant en collaboration, avec l’Unicef, le SPDTS intensifie la formation auprès des travailleurs sociaux, tout en multipliant les actions de sensibilisation face aux fléaux qui continuent à ravager la société malgache. Toujours dans le cadre de la protection des enfants et des femmes maltraitées, l’Unicef et la fondation Telma viennent d’installer un nouveau service d’appel. Composez le 034 22 100 10, la police judiciaire vous répond.

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ASSOS

les travailleurs sociaux se mobilisent

Disparitions d’enfants

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ESCALES Nosy Be

Nicolas Quehen

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De Nosy Be à Mahajanga, Nicolas Quehen fait découvrir la côte Ouest d’une autre façon. En boutre ou en pirogue, ses circuits ont un furieux goût d’aventure.

Il y a 25 ans, Nicolas Quehen débarque à Nosy Be. C’est le point de départ d’une immense

fringale de découverte qui l’amène à se construire une pirogue sans moteur et à partir seul, ou avec des amis, à la rencontre de ces terres encore largement inexplorées. Un périple de cinq années où il apprend, chemin faisant, la langue et la culture des lieux qu’il traverse. « C’était pour moi comme un immense terrain de jeu. En souquant sur mon boutre, je découvrais des horizons toujours plus fabuleux ». Le Bateau ivre, en somme. Car il y a du poète en Nicolas.

Ses amis, enthousiasmés par ses aventures, l’incitent à faire partager à d’autres sa façon « nomade » de vivre la côte Ouest. Et aujourd’hui, Nicolas propose, comme guide, des expéditions en boutre : « des virées roots et sportives au plus près de la vie de la brousse », précise-t-il.

Au programme, des terres inaccessibles depuis la route. « Un monde en soi qui fonctionne indépendamment de l’extérieur, où rien n’est dénaturé, tout est encore intact ». Un parfum d’Éden au prix de quelques coups de rames. Aujourd’hui, Nicolas fait tourner deux grandes pirogues et deux boutres magnifiques, conçus dans les règles de l’art, objets de l’admiration de ses hôtes. Les trajets qu’il propose peuvent durer de trois à vingt-trois jours sur toute la côte Ouest. De Nosy Be à Mahajanga, c’est une succession de paysages à couper le souffle, pour la plupart non répertoriés dans les guides, et toujours l’accueil enthousiaste des riverains. Une inépuisable invitation au voyage pour qui veut prendre le temps de la découverte.

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le passeur des deux rives

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ESCALES Anosy

La forêt sacrée d’Ifotaka

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Il existe des jours bénis des dieux où, en l’espace de quelques heures, la terre nous offre des spectacles d’une infinie beauté. Les alentours de la forêt sacrée d’Ifotaka sont propices à ce retour aux sources.

À peine entrouverte, la superbe tente où nous avons été hébergés pendant la nuit, laisse pénétrer quelques rayons de soleil que seuls de majestueux et centenaires

tamariniers s’évertuent à retenir. Des couleurs subtiles se marient en ce petit jour ; une véritable aquarelle ! Pas le temps pour la moindre ablution. Les immenses champs de sisal ponctués de baobabs doivent être découverts, eux aussi, aux lumières changeantes du matin ; quand le rouge violent de la terre contraste avec le bleu azur du ciel mettant en relief les formes acérées des agaves.

Vous l’aurez compris, nous sommes dans le Sud. Dans l’extrême Sud. Sur les bords du fleuve Mandrare qui sillonne toute la région en y apportant la vie. En ce matin calme, le fleuve a été colonisé par des aigrettes. Leurs ailes immaculées captent, au hasard de leur envol, un peu de lumière. Dans quelques instants, ces gracieux volatiles laisseront la place à d’immenses troupeaux de zébus venus s’abreuver. Les lambas chatoyants de leurs gardiens se détachent sur les verts profonds de la forêt sacrée d’Ifotaka, de l’autre côté du fleuve.

Nous franchissons le Mandrare à pied. De bancs de sable en gués naturels. Dès le rivage, se mêlent les arbustives euphorbes et les élancés alluaudias. Le combat que se livrent ces deux espèces végétales afin de coloniser les hauteurs du fleuve, est spectaculaire.

Les habitants ont construit les tombes qui abritent leurs ancêtres, à l’ombre épaisse de cette végétation dense. Que d’efforts consentis pour rassembler des milliers de pierres qui composent d’imposants tombeaux surmontés de leurs trophées !

Les cornes de zébus apportent la touche finale à un décor d’un autre monde. Un monde loin d’être assoupi. Les villages que nous traversons témoignent d’une culture bien vivante. Les façades des maisons sont régulièrement sculptées. Quelques villageoises, qui prêtent à peine attention à notre présence, parcourent l’étroite piste qui sillonne entre les cases. Un bonjour par ci, un sourire par là. Malgré la rudesse du climat et des conditions de vie, le bonheur personnifié…

Anosy

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L’histoire de Caéroune est celle d’une jolie Saint-Marienne ayant peu fréquenté l’école et qui gère aujourd’hui, avec succès, une entreprise spécialisée dans la location de quads et de buggys.

Caéroune est née à Ambodifotatra, la capitale de Sainte-Marie. À 17 ans, elle part à Tamatave rejoindre sa famille, mais après une année et demie,

elle a la nostalgie de son île et décide de rentrer. « Il m’était difficile de me réadapter à la vie de brousse. J’ai donc exercé différents petits métiers à Ambodifotatra, tout en apprenant la couture ».

C’est à ce moment-là que la route de Caéroune va croiser celle de Jacky, un Parisien, homme de communication, qui vient régulièrement à Madagascar pour se ressourcer, et particulièrement à Sainte-Marie dont il apprécie le côté sauvage et préservé. « Jacky a commencé par m’apprendre à lire. Il m’a emmené en France où j’ai pris l’habitude de rencontrer et de converser avec des étrangers ».

Ensemble, ils vont créer Quad de Sainte-Marie. « Le quad nous a paru le meilleur moyen de faire découvrir les charmes les plus secrets de Sainte-Marie. Mon plus grand plaisir est le contact amical avec les touristes qui maintiennent des relations avec nous ».

Aux cinq quads sont venus récemment s’ajouter quatre buggys. « Ce sont des buggys du

même type qui seront utilisés lors du Mada Buggys Tour en avril 2012. Ce raid humanitaire reliera Toliara à Morondava », précise la jeune femme. nocomment® se fera l’écho de ce projet entre rallye et découverte. Nous aurons, par conséquent, le plaisir de revoir la princesse du quad.

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ESCALESSainte Marie

Caéroune

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princesse du quad

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Une « Fety Gasy »

COUSINS/COUSINESLa Réunion

Cette année, la participation aux fêtes de l’Indépendance malgache a atteint des audiences records à La Réunion. Le sentiment d’appartenance reste très présent chez tous les cousins/cousines.

L’éloignement géographique rapprocherait-il de ses racines ? Malgré un manque de médiatisation de l’événement, plus

de 10 000 personnes ont assisté à la neuvième édition de Fety Gasy à Saint-Denis de La Réunion, et à peu près autant le lendemain à Saint-Pierre, dans le sud de l’île. Cette année, le mot d’ordre des organisateurs et des municipalités partenaires était : « Aucune récupération politique de l’événement ». Message entendu et compris par tous pour cette édition 2011 particulièrement haute en couleurs.

Mikéa, Rivéra, Firmin, Rajery, Soameva et l’artiste réunionnais Tiloun, en résidence artistique à Madagascar, ont fait le déplacement pour l’occasion. Un programme savamment orchestré par les nombreuses associations participantes. Ainsi, Gammam, collectif d’associations malgaches, a proposé un spectacle de danses et de chants en plusieurs tableaux

représentatifs des six provinces : salegy, kilalaka, sareba… un joli tour dans le rythme. Cerise sur le gâteau, la compagnie Garango, composée de six danseurs professionnels, a ouvert la soirée à Saint-Denis et assuré les transitions sur le thème de la « transe musicale » à Madagascar.

Côté mode, un défilé visant à montrer l'évolution des tenues vestimentaires et des coiffures malgaches, a été présenté au public. Un voyage dans le temps passionnant depuis les costumes traditionnels des XVIIIe et XIXe siècle, jusqu’aux tenues de cérémonie et de mode actuelles. En plus de la participation massive des Malgaches installés à La Réunion, Fety Gasy attire d’année en année un public toujours plus nombreux. C’est même devenu la principale vitrine culturelle de la grande île à la Réunion. Chose dont on ne peut que se réjouir.

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haute en couleurs

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Ses gags illustrés font toujours mouche. Caricaturiste de presse bien connu des lecteurs malgaches, Pov travaille aujourd’hui à l’île Maurice où il multiplie Les prix internationaux.

Nul besoin de faire un dessin pour saisir l’essence des caricatures de Pov. Corrosif, son humour donne toujours

à réfléchir, égratigne les uns, interpelle les autres. Né LE 12 janvier 1975 à Tana, d’un père technicien et d’une mère prof d’anglais, Pov (William Rasoanaivo pour l’état civil), se destinait à une carrière peinarde après des études en sciences naturelles à l’Université de Tana. Mais le dessin, sa passion d’enfant, l’a vite rattrapé.

Deux hommes ont marqué sa carrière. D’abord son oncle qui « passait son temps à gribouiller des figures de cow-boys et de Zorro », puis le rédacteur en chef du journal Ilampy, qui lui donne carte blanche, en 1995, pour illustrer des articles. Deux ans plus tard, Pov se retrouve caricaturiste à Midi Madagasikara. La situation politique lui permet de donner toute la mesure de son talent : en 2003, il reçoit le Prix RFI-Reporters sans frontières.

COUSINS/COUSINES Île Maurice

Heureux le Pov d’esprit…

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S’il se retrouve aujourd’hui à Maurice, c’est que l’amour a aussi croisé son chemin. En la personne de Madeline, une jolie Mauricienne qu’il a croisée au Botswana alors qu’elle était, comme lui, coopérante en Afrique. Mais la vie à Tana ne convenait pas à la santé de Madeline. « On a décidé de tout recommencer à zéro à Maurice. En fait, on était déjà à zéro », plaisante Pov qui nous accueille dans la petite maison qu’il loue à Coromandel.

Débarqué à Maurice en 2006, il doit se résigner à faire le vigile avant de contacter le groupe de presse La Sentinelle. « On m’a demandé quand je pouvais commencer : on était vendredi, j’ai dit lundi ». Depuis, il collabore à L’Express, le premier quotidien de l’île, et dans d’autres magazines du groupe. En 2010, privilège rare, il décroche à nouveau le Prix RFI-Reporters sans frontières pour un dessin illustrant les 50 ans de l’Indépendance en Afrique. Chez lui, dans son petit atelier, trône également le trophée du Worldpress Cartoon qui lui a été décerné en 2010. Son challenge actuel : sortir une bande dessinée. La vie de Pov est décidément une histoire à suivre.

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ÉCO

Président du conseil d’administration de l'ONTM, Joël Randriamandranto a connu les beaux jours de l’avant-2009. Puis la crise et la fragile remontée de l’après. Malgré les grains de sable qui peuvent à tout moment « enrayer la machine », il estime que la relance est bien là.

Trois ans après la crise de 2009, la perception est que le tourisme malgache a du mal à remonter la pente…Ce n’est pas exactement ce que disent les chiffres. Selon les dernières statistiques du ministère du Tourisme et de l’artisanat, pour la période de janvier à mai 2011, on a presque retrouvé le niveau de recettes de 2008. On est encore loin des 375 000 touristes annuels d’avant la crise, mais plus dans le trou noir de 2009 avec ses 162 687 entrées. La relance est là, elle a d’ailleurs commencé dès le troisième trimestre 2009. Elle se confirme de mois en mois, et cette année on peut raisonnablement tabler sur les 300 000 touristes. Si rien ne vient enrayer la machine…Comme avec les deux Boeing 767-300 d’Air Madagascar qui se sont vus fermer le ciel européen en avril, pour cause de maintenance insuffisante ? Cet incident aurait pu nous coûter la saison 2011 ! Le tourisme est une chaîne : si un maillon saute, tout saute, et la compagnie nationale n’est pas n’importe

Joël RandriamandrantoPRESIDENT DE L’OFFICE NATIONAL DU TOURISME DE MADAGASCAR

« La catastrophe a été évitée de justesse » 54

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quel maillon. Grâce aux deux avions qui ont été mis à sa disposition par Air Italy, elle a évité la catastrophe de justesse. Elle a pu au moins assurer le programme sur le long courrier et honorer ses engagements par rapport aux tickets vendus depuis fin 2010. Mais c’est une solution provisoire et qui nous inquiète, nous, les opérateurs privés. Cela remet gravement en question la capacité d’Air Madagascar à soutenir la relance. Que demandez-vous ?Que l’État, actionnaire majoritaire d’Air Madagascar, prenne ses responsabilités et mette très vite en œuvre un plan de sauvetage. Le long courrier, ce n’est plus un problème, car les autres compagnies qui desservent Madagascar peuvent toujours augmenter leurs fréquences. Le vrai problème, ce sont les dessertes des vols intérieurs que seul la compagne nationale assure aujourd’hui. Leurs fréquences ont été réduites et cela nous pénalise. La particularité de notre tourisme est d’être itinérant : les visiteurs se baladent d’un point à l’autre de l‘île et ont besoin d’une logistique aérienne solide.En clair, vous demandez la fin du monopole ?Le monopole, moi je veux bien, mais à condition d’assurer correctement le service, et l’on voit bien que ce n’est pas le cas aujourd’hui. Dans l’intérêt bien compris de tous, il est urgent que d’autres compagnies desservent le réseau intérieur. On dit que l’open sky est une réalité, mais si derrière vous mettez plein de conditions et de blocages pour que les compagnies ne viennent pas, elles ne viendront pas…

BIO

A 51 ans, Joël Randriamandranto préside à la fois aux desti-nées de l’ONTM et à celle du groupe Jacaranda, l’un des premiers tours opérateurs spécialisés de la destination Madagascar. Formé en France au génie mécanique et à infor-matique, il choisit de s’orien-ter vers le tourisme lorsque sa soeur, Josielle Randriaman-dranto, créatrice de l’agence de voyages Jacaranda Paris en 1996, lui propose de s’as-socierr à elle L’idée est de la relayer sur le terrain pour la réception des touristes. En dé-cembre 1997, il rentre au pays et crée dans la foulée Jacaran-da Tana. Dès 1999, il se lance dans la location de véhicules avec Madagascar Service, filiale du groupe Jacaranda, puis dans l’hôtellerie, en ac-quérant en 2001 Les Toiles de l’Isalo, à Ranohira, une struc-ture qu’il repense du tout au tout. Précurseur sous bien des aspects, il confie n’avoir « pas attendu l’ouverture de la ligne Antananarivo-Guangzhou pour penser à la Chine ».

« La catastrophe a été évitée de justesse » 55

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Le lobby touristique est-il assez puissant pour peser sur ce dossier ?En tant qu’association d’utilité publique représentant tous les professionnels de la filière, nous sommes là pour dire aux autorités ce qui ne va pas, quand ça ne va pas. Et taper sur la table, le cas échéant. Cela ne signifie pas qu’on est en conflit sur tout. L’ONTM assure sans arrière-pensée toutes les missions que l’État lui confie, aussi bien la promotion sur les salons que le développement de la formation. Qu’on le veuille ou non, le tourisme reste l’une des premières sources de devises du pays : on ne scie pas la branche sur laquelle on est assis…L’État a-t-il tout simplement les moyens d’une grande politique de relance du tourisme ? Il est clair que non. Du moment que les aides pour le développement sont toujours bloquées, sa marge de manœuvre reste limitée. Pour décoller, ce secteur a besoin d’une réelle promotion de l’investissement, des infrastructures, de la formation. Tout ce qui allait en ce sens s’est arrêté avec 2009. Ce qu’il faut, dans un premier temps, c’est retrouver la stabilité : à ce jour, la crise politique n’est toujours pas résolue.Placer tourisme et artisanat au sein d’un

même ministère va-t-il dans le bon sens ?

Depuis six ans, le tourisme est passé successivement à la culture, aux transports, à l’environnement, et aujourd’hui à l’artisanat. Ce ne sont que des ajustements partiels, pas à la mesure de l’énorme mobilisation multisectorielle qu’il faudrait initier. Cela vaudrait au moins un grand ministère.La prolongation de la suppression des droits de visa pour les séjours de moins de 30 jours ?Ce n’est pas le prix du visa qui décide un touriste lointain à venir ou pas. Pour un Réunionnais qui voyage en famille, oui, sans doute, ça compte, d’autant que les 60 euros qui étaient demandés étaient notoirement trop chers. Il faut plutôt voir ça comme une mesure « d’appel », un gage de notre bonne volonté face aux opérateurs étrangers qui nous auscultent depuis 2009. Une fois la période d’instabilité passée, il faudra revenir au payant, disons 20 euros.L’avenir n’est-il pas finalement aux partenariats régionaux, sur le modèle des Iles Vanille (Vanilla Islands) ?C’est un projet sur lequel nous travaillons depuis 2010 aux côtés des offices du tourisme de Maurice, des Seychelles et de la Réunion. Nous venons de le présenter officiellement à l’ITB Berlin, en mars dernier, et la réponse des professionnels est très encourageante. En plaçant nos îles sous un label touristique

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commun, avec toutes sortes d’offres combinées, nous pouvons espérer profiter de l’afflux des touristes australiens qui ont des vols directs avec La Réunion, ou des visiteurs d’Asie qui viennent à Maurice. Pour Madagascar, qui souffre à la base d’un problème d'accessibilité, c’est vraiment une carte à jouer. Le vaste marché émergent que représente la Chine est un autre débouché…Depuis l’ouverture de la ligne Antananarivo-Guangzhou, en 2009, nous sommes convaincus que c’est un marché d’avenir. L'ONTM était présent au China International Travel Market de Shanghai en novembre 2010 et d’évidence les investisseurs chinois s’intéressent à notre potentiel. On le voit avec la société Sogecoa qui gère aujourd’hui, à Ivato, l’hôtel Paon d’Or et ses villas cinq-étoiles. Les Chinois amènent avec eux le savoir-faire et la possibilité de développer un tourisme d’affaire, une voie que nous ne devons pas négliger.L’image de Madagascar à l’international n’est-elle pas un frein à l’extension du tourisme ? L’insécurité, par exemple…Je déplore que l’existence de quelques zones sensibles rejaillisse sur l’ensemble du pays. Quand on parle de problèmes à Analakely ou sur la montagne des Français à Diego, ce n’est pas toute l’île qui est concernée. A Barbès aussi on peut se faire voler son portefeuille et ce n’est pour cela que la France est à éviter ! Moi, ce que je constate, c’est qu’il n’y a pas d’attaques qui ciblent les touristes. Sous couvert d’élémentaires mesures de prudence, comme de ne

pas se déplacer n’importe où la nuit, Madagascar reste un pays paisible et hospitalier.Le tourisme sexuel est un autre point noir. L’indice que le tourisme apporte aussi sa part de toxicité…Je veux être très clair là-dessus : il faut pénaliser les touristes qui sont là pour ça, mais sans généraliser, c’est quand même une minorité. Aujourd’hui, la tendance lourde va plutôt dans le sens du tourisme durable et solidaire, c’est-à-dire de voyageurs qui sont conscients d’être dans l’un des pays les plus pauvres du monde et qui veulent apporter leur contribution. Découvrir l’autre sans le dénaturer, ni sa culture ni son environnement. C’est en ce sens que l’ONTM organise depuis deux ans la Tour Operateur Competition qui vise la promotion des meilleurs circuits solidaires pour le développement durable. Quand on est soi-même tour opérateur et président de l’ONTM, n’y a-t-il pas risque de conflits d’intérêts ?C’est mon troisième mandat depuis 2005 et ma fierté est d’avoir toujours su séparer l’ONTM de mes activités à Jacaranda. Je dirais même que je me suis interdit beaucoup de choses pour écarter toute suspicion. La preuve, je n’ai presque pas eu de nouveaux partenaires depuis six ans. En revanche, je me suis beaucoup battu pour apporter une gestion saine et promouvoir une vision nouvelle du tourisme. Aujourd’hui, si je choisis de ne plus me représenter, c’est qu’il est temps de faire jouer l’alternance, et de passer pour moi à autre chose.

Le tourisme en chiffres

Arrivée des visiteurs non résidents aux

frontières2008 : 375 0102009 : 162 687 2010 : 196 052

Recettes en devises au titre

du tourisme (milliards ariary)

2008 : 8582009 : 352,7

2010 : 441,298

Emplois directs générés par le

tourisme2008 : 25 6622009 : 27 299 2010 : 29 389

Taux d’occupation moyen des hôtels (%)2008 : 642009 : 39 2010 : 46

(Sources : ministère du Tourisme et de l’artisanat)

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ÉCO Mahajanga L’actuelle présidente de l’Association des femmes entrepreneurs de Mahajanga mise sur l’exploitation des matières premières forestières pour donner encore plus d’autonomie aux femmes des villages. Après le raphia, place à la fibre du cocotier...

Au début, l’Association des femmes entrepreneurs de Mahajanga n’était composée que de femmes chefs

d’entreprises ou d’actionnaires de société. Puis, au fil de temps, elle s’est ouverte à d’autres personnes désireuses de promouvoir le développement des femmes à travers des programmes environnementaux. C’est ainsi qu’Andrée Mathilde Ethève, son actuelle présidente, s’est engagée autour du raphia pour que les villageoises apprennent à transformer cette matière première de leur environnement proche et lui apportent de la valeur ajoutée.

Elle travaille étroitement avec l’Angap sur Ankarafantsika et avec la fondation anglaise Durheil Wild Life sur Soalala, dans le cadre de la conservation des espèces en voie de disparition. Une autre ONG est en voie d’opérer, qui s’occupera de la nouvelle aire de Mitsinjo, toujours autour du raphia.

En plus de la transformation de la fibre, des conseils sur la coupe et la replantation sont également prodigués. Près de 750 femmes ont déjà profité de cette formation, produisant aujourd’hui une vannerie de très grande qualité. Pour commercialiser leurs produits, l’association a également ouvert une boutique sur la route de la plage. Sacs à mains, chapeaux, écharpes en soie, sets de table, stores, tapis… Telles sont aujourd’hui les productions de ces nouveaux artisans « made in Mahajanga ».

Andrée Mathilde Ethève a encore bien d’autres projets en tête, comme le développement du travail de la soie sauvage, du coton filé ou de la fibre du cocotier ! Sa bataille : donner de la valeur ajoutée à toutes les matières premières forestières de la région. Sa devise : ne jamais baisser les bras.

Contact sur www.nocomment.mg

Andrée Mathilde Ethève

La fibre pour entreprendre58

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Un lieu éminemment stratégique pour Fidèle qui jouit d’une autorisation de vente tout ce qu’il y a de plus en règle. « Tout le monde me connaît depuis 11 ans que j’occupe le trottoir et on sait que mes yaourts sont bons », explique cet homme de 32 ans, qu’un échec cuisant au bac, et pas assez de moyens pour le repasser, a conduit à devenir marchand ambulant. « Ce n’est pas ce que je rêvais de faire, ma vraie passion c’est la coiffure, mon premier métier. Mais ça me permet de faire vivre ma famille et de faire en sorte que mes trois fils poursuivent leurs études jusqu’au bout ».

Tous les matins, Fidèle remplit chez son grossiste une glacière de 60 à 90 pots de yaourt, le chiffre variant selon les recettes de la veille. Acheté 200 ariary, le pot est revendu 300 ariary, une marge devenue

insuffisante avec la vie chère. « Avant, je réussissais à obtenir 150 ariary par pot, mais depuis trois mois, je rame, les ventes sont faibles ». Pour compenser, il vend aussi des sodas au verre, soit la valeur de quatre bouteilles qu’il se procure chez un grossiste des 67 Ha.

En poste dès 7 heures, il écoule généralement sa marchandise vers 10 heures, mais il faut encore attendre que ses clients le règlent

MÉTIERS

Depuis onze ans, il vend ses yaourts faits maison face au palais présidentiel. Un métier qui le nourrit tout juste, mais qui devrait l’amener un jour à réaliser son rêve… ouvrir un salon de coiffure.

Sa glacière en bandoulière, on le reconnaît entre mille dans ce quartier très passant d’Ambotsirohitra. C’est là, juste en

face du palais présidentiel, que Fidèle Rakotoarimalala propose ses yaourts « faits maison », délicatement installés sur leur lit de glace. Une halte fraîcheur très appréciée des employés des ministères, sa clientèle privilégiée.

FidèleRAKOTOARIMALALA

Fidèle au pot !60

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et lui ramènent les pots vides, ce qui le retient jusqu’à tard dans l’après-midi. Et pour eux aussi la crise se fait sentir : Fidèle doit bien consentir à faire du crédit s’il veut vendre son stock.

Pour autant, notre homme a toujours la coiffure en tête. Ses week-ends, il les consacre à satisfaire la vingtaine de clients réguliers qui apprécient son coup de ciseaux. Il ne lui manque plus que son petit coin coiffure. Un projet qu’il caresse depuis des années. « J’ai déjà le local, il ne me reste plus qu’à acheter les équipements », explique-t-il, tablant sur de meilleures ventes de yaourt pour concrétiser au plus vite son rêve. « Quand on ne me verra plus devant le palais, c’est que j’aurai ouvert mon salon », ajoute-t-il, sourire en avant. Et ce jour-là, on pourra dire que Fidèle a du pot…

Contact sur www.nocomment.mg

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INTERVIEW GOURMANDE

Ny Haingo Lorentz

ANDRIANTSOA

« Petit parmi les grands », a-t-il la modestie de se décrire. Lorentz n’est cuisinier que depuis peu de temps, mais une chose est sûre, il a déjà l’étoffe d’un grand.

Ny Haingo Lorentz Andriantsoa a fait ses débuts en 2005 comme maître d’hôtel au Relais de la Haute

Ville. Il a rejoint la Villa Isoraka en février dernier. Juste le lieu idéal pour pouvoir exprimer pleinement son potentiel.

Comment définiriez-vous votre style ?La Villa Isoraka est avant tout un restaurant bar-à-vin, on y mêle donc produits classiques et raffinés, tout en revisitant la cuisine du terroir.

Vos produits de prédilection ?J’ai une préférence toute particulière pour tout ce qui touche au poulet. Les saveurs infinies qu’on peut lui donner ont de quoi faire voyager à travers le monde.

Les ingrédients récurrents de vos plats ?Les olives. Elles accompagnent aussi bien les apéros que les entrées et les plats et donnent une couleur et un goût sans commune mesure.

Le genre de cuisine qui vous déplaît ?J’ai du mal avec le rôti de veau.

GA

ST

RO

NO

MIE

chef de la Villa Isoraka

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Votre plat préféré ?En ce moment, la roulade de poulet à la tapenade. Les clients de la Villa Isoraka l’apprécient énormément aussi.

Votre boisson préférée ?L’eau pétillante, j’adore le cristal. Pas d’alcool, en revanche, mais nous avons une sommelière passionnée pour faire l'accord entre mets et vins !

À quelle fréquence modifiez-vous votre carte ?Tout dépend de la saison et des demandes des clients, mais le plus souvent je le fais tous les trois ou quatre mois.

Comment vous y prenez-vous pour créer vos plats ?L'inspiration vient essentiellement de mes aînés que j'admire, tout en restant moi-même, avec ma touche personnelle. Bien sûr, avec tous les bons produits du terroir que nous avons, ça ne peut que m'aider à innover.

Quel chef prenez-vous pour modèle ?Antoine Deca.

Votre recette du moment ?Chèvre chaud au miel.

Votre prochain dîner ?Ô Poivre Vert de l’Hôtel de France.

PAR NY HAINGO LORENTZ ANDRIANTSOA, CHEF DE LA VILLA ISORAKA

Ingrédients4 morceaux ronds de chèvre frais ; de la pâte feuilletée abaissée ; un jaune d’œuf ; 2 cuillerées à soupe de miel ; 30 cl de bière Skol ; du sucre.

PréparationRéaliser un sirop de bière Skol dans une casserole avec le sucre, 2 pincées de sel et de poivre. Coupez 4 rondelles de pâte feuilletée, placer le chèvre frais au milieu de chaque rondelle, ajouter du miel et fermer le feuilleté. Dorer avec le jaune d’œuf et mettre au milieu du four de 180° à 200 °C. Une fois dans l’assiette, arroser avec du sirop bien réduit.

Chèvre chaud au miel

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Côte de porc à la provençale

Chèvre chaud au miel

PROPOSITION GOURMANDE DEGASTRONOMIE

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Velouté de chocolat

NY HAINGO LORENTZ ANDRIANTSOA, CHEF DE LA VILLA ISORAKA

Roulade de poulet à la tapenade

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ISABELLE RAKOTOZAFY

LE VIN DU MOIS

Œnologue depuis plus de vingt ans, Isabelle Rakotozafy est diplômée de l’École nationale supérieure agronomique de Montpellier.

GASTRONOMIE

NICOLASDE L’HÔTEL GRÉGOIRE

Ce générique est incroyable en bouche, il voyage bien puisque sur trois années de vente dans nos restaurants, La

Rotonde et l’Aquarium, aucune bouteille nous a été retournée. Il se marie énormément avec la gastronomie malagasy

(volaille, crevette, foie) et plus particulièrement avec les pois de Bambara dits Voanjobory. Un bon rapport qualité prix.

Ce vin du Midi de la France se boit classiquement frais. Très agréable en apéro également, avec ou sans crème de cassis, pour un sympathique Kir de qualité. Sa note minérale est en harmonie avec le fruité du vin. Accords mets-vins conseillés : poissons grillés, crustacés, poissons crus (sushis, sashimis).

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

La Roche Mazet Sauvignon 2009

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L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

du Club

LeBlue Club

LE COCKTAIL DU MOIS

Un cocktail à découvrir, très agréable à boire. Avec modération, bien sûr.

Ingrédients

• 4 cl de téquila blanche

• 2 cl de Curaçao• 1 cl de jus

de citron• 1 cl de sirop

de grenadine

Préparation

Dans un grand verre à Margarita, verser la téquila blanche, le Curaçao, le jus de citron et le sirop de grenadine. Ajouter les glaçons. Bonne dégustation.

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Chaque soir de la semaine est l’occasion de faire la fête dans la capitale. Avec le développement des formules « happy hour » et « afterwork », les lounge bars ne désemplissent pas. Avec modération, bien sûr.

Qui a dit qu’il fallait attendre le week-end pour faire la fête ? La formule « deux-en-un » est très à l’honneur

dans la capitale depuis des années avec le happy hour. Pour une boisson achetée, l’autre est offerte, que demander de mieux ? Un concept marketing simple, apparu aux États-Unis dans les années cinquante, qui permet aux établissements de faire salle comble dans des créneaux horaires habituellement peu porteurs : entre 16 et 19 heures pour faire simple. Et ça marche ! Les endroits où se retrouver entre amis autour d’un petit verre pas cher ne désemplissent pas à Tana.

Dans une ambiance cosy servie par une décoration ultramoderne, Le Kudéta Club consacre le mercredi et le jeudi à ses happy hours, avec toujours la possibilité d’aller s’éclater sur la piste de danse. « On profite de la formule, car c’est très économique quand on est en groupe », confie Sonia, une auditrice de 24 ans, venue se « ressourcer » avec d’anciennes copines d’université. Soft cocktails et jus d’orange pour ces dames, une tablée plutôt sage.

Dans une atmosphère plus survoltée mais toujours bon

SORTIR

pas d'heures pour s’amuser

ouHappy hour

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pas d'heures pour s’amuser

enfant, le Manson, à Isoraka, invite ses fidèles à son incontournable Jeudi Mojito qui débute à 18 heures. Derrière le comptoir, les barmaids vous concoctent en un tournemain ce somptueux cocktail cubain inventé, dit-on, dans les années 1910. Cela ne nous éloigne pas tellement du happy hour dont le mot viendrait du temps de la Prohibition : c’était le nom donné aux petits cocktails que l’on prenait en douce dans les speakeasy (les bars clandestins) avant d’aller dîner…

Dans une ambiance plus rétro, le Café de la Gare opte pour un autre concept, également très vogue : l’afterwork. Ciblant plus spécifiquement la clientèle des cadres, il concilie vie de bureau et vie nocturne avec des soirées organisées dès 19 heures. « Pour commencer la fête dès la sortie du bureau et rentrer tôt chez soi », précise Nirina, un ingénieur d’une trentaine d’années qui, pour la circonstance, a décidé de tomber la cravate. Au programme, un « apéro-dînatoire », un petit verre accompagné de plein de bonnes choses à grignoter.

Le concept a germé il y a une dizaine d’années en Angleterre, conforme à l’image du British aimant boire un verre à la sortie du bureau, mais aujourd’hui le principe des « avant-soirées » est solidement implanté dans toutes les métropoles du monde.

Pour Nirina et ses collègues qui s’octroient un afterwork par semaine, c’est surtout l’occasion de prolonger dans un cadre plus détendu leurs relations de travail. On discute de la dernière promotion, on casse un peu de sucre sur le dos du boss, mais surtout on tape sans vergogne dans les canapés. « D’habitude, on prolonge par un dîner, mais pas au-delà de minuit », précise Nirina, toujours partant pour faire la fête, mais à condition de ne pas se retrouver avec des cernes le lendemain matin. Une formule faite pour lui, en somme.

SORTIR

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L’hôtel Allamanda est le seul établissement trois-étoiles de Diego situé en bord de mer tout en ayant un pied dans la ville. Deux bonnes raisons d’en profiter.

L’hôtel Allamanda a ouvert ses portes en 2005. Dominant le front de mer, il est aussi implanté dans le centre historique

de Diego, en pleine rue Richelieu, juste après l’ancien Hôtel de la Marine et à quelques encablures de la place Joffre. En à peine cinq minutes, si vous êtes en voiture (le double à pied), vous vous retrouvez plongé dans l’animation de la ville, ses bureaux, ses magasins toujours bien fournis, ses marchés pittoresques.

C’est pour cette raison que l’hôtel Allamanda accueille une large clientèle d’hommes d’affaires qui, le jour, vaquent à leurs occupations et le soir peuvent profiter pleinement de la piscine. L’établissement

compte également un bon nombre de touristes qui apprécient de retrouver le calme d’une chambre confortable après une journée d’excursion. Deux options s’offrent à eux : côté mer, 12 chambres premium de 38 m² pourvues d’une grande baie vitrée ; côté jardin, 12 chambres standards de 24 m² avec terrasse. Toutes sont climatisées, munies d’un minibar, d’un coffre et de la télé satellite.

Ouvert de 6 h 30 à 22 heures, le restaurant Melville est une autre occasion de goûter au confort des lieux. Il s’adresse autant aux clients de l’hôtel qu’aux convives de passage, avec sa vue imprenable sur la baie et ses superbes langoustes pêchées du jour. Un endroit d’exception pour vivre Diego autrement.

Contact sur www.nocomment.mg

Hôtel Allamanda

la mer au centre-ville

SORTIR Diego

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Promoteur du cyclisme à Madagascar, Bernard Agier se propose de nous faire découvrir la grande île à travers deux superbes courses de VTT prévues pour la saison 2011-2012. Si vous vous sentez les jambes…

Depuis près de 15 ans, Bernard Agier organise des tours cyclistes en Afrique. À Madagascar, il est le promoteur du célèbre Tour de Mada en

collaboration avec Jean Claude Rehala, président de la Fédération malgache de cyclisme. Une expérience qui lui a permis de développer un autre projet, mais cette fois axé sur le vélo tout-terrain (VTT). « Par rapport au cyclisme, le VTT est plus écologique et plus accessible, explique-t-il. Notre objectif est de populariser le vélo à Madagascar et de faire découvrir le pays à travers des paysages encore sauvages ».

Avec la première édition de la Grande Île VTT, Bernard Agier a pour objectif de mettre en place une véritable foire dédiée au tout-terrain. Une première saison qui promet d’être riche en sensations musculaires avec deux grandes courses en octobre 2011 et mai 2012. La première durera trois jours et explorera la périphérie de Tana avec une première étape de 50 km, une deuxième plus « VTT marathon » de 80 km et la dernière de 30 km. « On veut privilégier le côté familial. Ce sera une grande fête du VTT avec la mise en place d’un village et d’un podium, où les enfants pourront participer », explique-t-il.

Les professionnels pourront, eux, participer au Super MadaRaid qui se déroulera du 14 au 20 mai 2012. Une course d’une semaine entre Tana, Antsirabe et l’Est avec des étapes de 60 à 120 km. Les coureurs venus de l’étranger pourront également s’y frotter. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Bernard Agier projette pour les amoureux du vélo un circuit nocturne à travers la capitale, via les escaliers, avec arrivée à la Mairie. Accrochez-vous !

Contact sur www.nocomment.mg

LOISIRSBernard Agier

Tous en selle76

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LOISIRS Fort-Dauphin

Cela fait 25 ans que le Vétéran Club de Fort-Dauphin se réunit, tous les samedis après-midi, pour faire la fête au ballon rond. Mais aussi, à l’amitié.

Il était une fois, à Fort-Dauphin, une bande de copains (Évariste, Edwin, Aziz et les autres), tous amateurs de foot, qui

décidèrent un jour, copiant le concept du « Variété Club », de se retrouver tous les samedis après-midi pour taper dans le ballon. Juste histoire de s’éclater, sans se mettre la pression de la compète. C’était en 1985…

Depuis, les années ont passé et l’équipe des « Variétés » est devenue celle des « Vétérans ». Ce qui ne signifie pas la retraite, loin de là ! Dernièrement, ils ont reçu une équipe de Mayotte et

en ce moment, tous cotisent pour « monter tournoyer » à Antananarivo… Tous les ans, ils organisent aussi le

sacrifice du zébu pour se féliciter de cette victoire de plus sur le temps. C’est d’ailleurs le seul moment ou la présence féminine et familiale est tolérée…

Aujourd’hui, il ne reste plus que deux membres fondateurs, car il y a eu la relève. « Du sang neuf pour que perdure la fierté de faire partie de la fameuse équipe des Vétérans de Fort-Dauphin », confie Évariste. Et personne ne raterait ce sacro-saint rendez-vous du samedi, jour de match. D’autant qu’au niveau de la convivialité, ce n’est pas sans rappeler une partie de pétanque à l’ombre des platanes, quelque part dans le sud de la France.

Sauf qu’ici on est dans le sud de Madagascar et que l’élément fédérateur est bien le foot.

C’est ainsi que depuis un quart de siècle, l’équipe des Vétérans sacrifie tout à la fois à la passion du sport et à celle de l’amitié. Une jolie prouesse, car rien à la base ne les prédisposait à aller traîner leurs crampons ensemble. « L’équipe s’est constituée au petit bonheur. Certains sont issus de l’administration, d’autres du commerce, mais tous se côtoient sans distinction, et c’est là notre secret de jouvence », estime Évariste.

Une belle réduction de la société fort-dauphinoise où il est toujours possible de se faire chiper le ballon par le boutiquier du coin, de se faire tacler par son boucher ou de surprendre la défense de l’employé de la Banque centrale. Et surtout d’arriver en force pour affronter la troisième mi-temps. Un moment tout aussi captivant, où l’amitié coule à flots…

Vétéran Club les copains d’abord !

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LA MODE !

Elle s’appelait Micheline. Drôle de nom pour une fille qui n’avait jamais pris le train. D’ailleurs, de train, il n’en passait jamais dans cette gare. Ça ne pouvait que dérailler.

Chez Page 2

Manteau gris : 175 000 Ar

Short en cuir : 65 000 Ar

Bottes longues : 169 000 Ar

Elle était sûre qu’un train finirait par arriver et qu’il sifflerait trois fois. Encore une qui se fait un film, je pensais. Je n’allais pas la contrarier, imaginez qu’elle me botte le train…

Un trainnommé désir

Pull de chez Intimea : 80 000 ar

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Soudain un convoi qui s’arrête, bourré de containers. Je ne savais pas ce qu’il y avait dans les containers, mais pour le combi-short, c’était du tonnerre !

Combi-short de chez Intimea : 72 000 Ar

Demi-bottes de chez Page 2 : 109 000 Ar

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L’important dans le container, c’est ce qu’on peut mettre derrière, elle m’a dit. Elle se moquait de moi ou quoi ? Gare à toi si je t’attrape !

Chez Page 2

Veste marine : 77 000 Ar

Pantalon carotte : 65 000 Ar

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La capuche et la petite laine, c’est bon pour le transsibérien. Peut-être qu’à fuir le train-train quotidien, elle visait le Grand Nord ?

Chez Page 2

Ensemble pull gris : 93 000 Ar

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Ni une ni deux, elle est montée dans le convoi et j’ai compris qu’elle voulait jouer les passagères clandestines. Pas question de lui filer le train !

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Chez Distingo

Top chemise gris : 70 000 Ar

Top chemise interieur : 55 000 Ar

Leggings : 35 000 Ar

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Sur ce, le chef de gare a sifflé un grand coup. Pas pour faire démarrer le convoi, parce qu’il venait de la repérer, la belle…

Superstay 24h blg 195 Rasberry26 000 Ar

Superstay 24h sg 048 sun beige39 500 Ar

Crayon Khol Iced Silver2 500 Ar

Remerciements à Madarail.

Modèles : Ialisoa Sandra et Jackie Valérie de chez Lolita Agency

Make up et coiffure réalisés par : Serenity Palace du Hall de la Gare Soarano

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Chez Page 2

Ensemble 3 pièces :

290 000 Ar

Chaussures rouges :

109 000 Ar

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Trop tard, la belle était prise au piège. Elle qui voulait mener grand train très loin, c’était raté.

Ses copines sur le quai ont essayé de la prévenir : cours, Micheline, y’a quelqu’un qui te colle au train !

Chez Carambole

Top Rojo : 29 000 Ar

Tunique Sahondra : 40 000 Ar

Short Manja : 29 000 Ar

Chez Carambole

Tongs adulte : 15 000 Ar

Tongs enfants : 10 000 Ar

Chez Page 2

Pull rayé blanc : 65 000 Ar

Leggings : 45 000 Ar

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Finalement, elle a été obligée de continuer à pied. À ce train-là, elle ne doit toujours pas être arrivée...

Chez Carambole

Tunique Sahondra : 40 000 Ar

Short Manja : 29 000 Ar

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LA MODE !

de l’or entre les mains

Aurélien Morette

Avec sa collection Pierres d’argent, Aurélien Morette vise le marché extérieur. Un projet qui lui permet de promouvoir les richesses de Madagascar en matière de gemmes et pierres précieuses.

« À mon arrivée à Madagascar, il y a huit ans, j’ai tout de suite eu un coup de foudre pour les pierres de ce pays, explique Aurélien Morette.

J’ai alterné les formations en gemmologie et en lapidairerie, car je me suis vite rendu compte que ce métier ne s’improvisait pas ».

Ayant travaillé avec les plus grands noms de la joaillerie et de la mode à travers le monde, notamment Christian Lacroix et Kenzo, il crée son atelier de fabrication de bijoux à Tana, à ce jour le plus grand de Madagascar. Quatre ans plus tard, il lance sa propre collection baptisée Pierre d’Argent : des bijoux haut de gamme en argent rhodié, sertis de véritables pierres fines. Des pièces de grande qualité distribuées principalement en France grâce à une centaine de points de vente, mais aussi dans le reste du monde.

« Nous exportons plus de 10 000 pièces par an, mais plusieurs collaborations sont en pourparlers et nous devrions doubler notre production d’ici à l’année prochaine. Notre ambition, qu’une marque créée de toutes pièces à Madagascar soit reconnue mondialement ».

Au niveau local, Aurélien Morette se consacre principalement à la joaillerie, un domaine où l’or et les pierres d’exception sont les plus travaillés. « Le travail en amont et les difficultés pour obtenir ces pierres nous mènent à créer des bijoux uniques en or blanc, rose ou jaune, souvent agrémentés de diamants », précise-t-il. Un travail sur mesure qui exige beaucoup de rigueur et qui lui permet de satisfaire sa passion première : la rencontre avec une pierre rare.

Contact sur www.nocomment.mg

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BEAUTÉ Camille, 22 ans, étudiante en gestion commerciale, souhaite une allure plus femme pour intégrer le milieu professionnel. Les équipes de Coyote Girl et de no comment® lui ont donné un petit coup de pouce.

Shampooing Liss-Ultime de l’Oréal, chez

Coyote Girl

30 000 Ar

Cheveux : coupe dégradée et effiléeCamille a les cheveux colorés et légèrement frisés avec les pointes sèches. Pour les aider à être plus disciplinés et à retrouver plus de brillance, le coiffeur lui fait un shampooing avec l’Oréal Liss-Ultime, suivi d’un masque Vitamino-Color. Après les soins, la coiffeuse procède à la coupe : dégradée et effilée. Pour apporter plus de longueur aux cheveux, on a choisi de lui faire un tissage naturel et partiel. La première étape consiste à faire des tresses collées à l’arrière pour pouvoir coudre les cheveux de tissage. Ils sont ensuite lissés à plat.

Camilleavant et après

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Modèle : CamilleSalon de beauté : Coyote Girl

Soins du visage : une peau zéro défautDans un premier temps, l’esthéticienne procède à l’épilation des sourcils. Avec les produits Clinique, elle passe au démaquillage, une étape importante pour éliminer les impuretés. Suivent ensuite le gommage, l’extraction des points noirs et des comédons, le massage facial et le masque. Elle termine par la lotion et la crème pour hydrater la peau.

Maquillage : couleurs chaudesCamille peut désormais passer à l’étape du maquillage. Après avoir unifié son teint, la maquilleuse opte pour une déclinaison de vert et de gris pour le fard à paupières. Camille a la chance d’avoir une carnation parfaite pour recevoir les couleurs chaudes. Pour rehausser son regard, la maquilleuse lui applique du noir sans oublier un trait d’eye-liner. Comme Camille a une bouche assez fine, la maquilleuse redessine le contour de ses lèvres avant d’appliquer un rouge à lèvre bordeaux au pinceau. Un coup de blush sur les joues pour la touche finale.

Maquillage de soirée, avec les produits make-up Contact et Sephora

40 000 Ar

Facial Soap Extra-Mid de Clinique, chez Coyote Girl

88 000 Ar

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CAHIERS DE NUIT

SoiréeAmbiansygasy gasy

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de photos sur www.nocomment.mg

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La Réunion

fête

l'Indépendan

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malagasy

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La Boussole

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Le Phoenix

de photos sur www.nocomment.mg

Ange de la nuit by

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de photos sur www.nocomment.mg

Pandora Tamatave

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Le Rossini

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de photos sur www.nocomment.mg

KUDéTAUrbanClub

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Le B'

de photos sur www.nocomment.mg

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Le Six de photos sur www.nocomment.mg

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Café de la Gare

de photos sur www.nocomment.mg

Veloma

Alexis !

L'ancien rédacteur en chef de

nocomment®

quitte Mada

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XL Bar

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Le Manso

n

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Shakira

Majunga

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FLUO NIGHT

FÊTE DE LA MUSIQUE

VIVE LES VACANCES

Mojo

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de photos sur www.nocomment.mg

La Medina

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LeGlacier

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Villa Isoraka

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Cédricdu Passeport

Vip

Passeport

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ÉNIGME

Une sœur dit à son frère : « J’ai autant de frères que de sœurs ».

Il répond qu’il a deux fois plus de sœurs que de frères.

Combien d’enfants, garçons et filles, y-a-t-il dans cette famille ?

ÉNIGME

Il faut faire traverser d’abord la chèvre et la laisser seule. Puis faites traverser le loup et revenez avec la

chèvre. Laissez la chèvre et prenez le chou. Enfin vous reviendrez avec la chèvre.

— MADAGASCAR —HORIZONTALEMENTI. Ville thermale II. Pas dur - Plage du Nord III. Partie d’un stylo - Prénom du mannequin, épouse de David, célèbre rocker britannique des années 80 IV. Lisière - Accord russe V. Métal précieux VI. Arbre du voyageur VII. Personnel familier - Détesté VIII. Archipel du Nord-ouest IX. Année - Prénom de l’épouse du Prince William - Romains X. A respirer - Coup de défense au tennis XI. Village réputé pour sa source chaude naturelle et son parc national.

VERTICALEMENT1. Ville de marqueterie malgache sur la route du Sud 2. Couleur d’un certain marché - Réfuta 3. Grande ville du Sud-ouest 4. Article défini - Plage et village de pêcheurs Vezo 5. Colère d’antan - Indispensable pour un recrutement - Mammifère voisin du cerf 6. Soleil égyptien - Village de pêcheurs voisin de Fort-Dauphin 7. Fécule utilisée pour le linge - Personnel 8. Connu pour ses gorges, à découvrir en descendant la Tsiribihina - Dans la gamme 9. Grande école française - Article défini - Particule électrisée 10. Un lac proche d’Antsirabe.

JEUXRÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°18MOTS CROISÉS — GÉOGRAPHIE

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Depuis trois mois qu’elle avait décidé de vivre à Madagascar, elle n’était pas encore sortie d’Antananarivo. La capitale de

la grande île l’ensorcelait. Elle ne se lassait pas de monter et de descendre ses collines, de passer plusieurs fois par jour de l’agitation et de la pollution des grandes artères aux ruelles pavées de la ville haute, calmes et silencieuses. Elle aimait à emprunter les escaliers au hasard pour voir où ils la conduiraient. Elle traversait alors d’étranges quartiers qui faisaient songer à de paisibles villages de campagne. Elle aimait la façon dont s’enchevêtraient les charmantes maisons traditionnelles de brique et les récentes constructions de mauvais béton, jamais finies, qui tenaient sur les pentes escarpées par on ne savait quel miracle d’équilibre.

Les trottoirs étaient étroits quand ils existaient, les bordures des rues étaient semées d’embûches, de trous profonds où stagnait une eau trouble, de morceaux de fer à béton qui dépassaient du bitume sans que l’on sût s’ils avaient jamais servi à quelque chose. On risquait de se blesser à chaque instant. Pourtant, elle ne prenait jamais de taxi ni de taxi-be. Elle préférait aller à pieds.

Pour elle, on ne pouvait s’approprier une ville que par la marche. C’était le seul moyen de voir de près comment vivaient les gens, de se mêler à eux, de les côtoyer à défaut de partager vraiment leur existence. Ça, ce serait pour plus tard, elle avait bien le temps. Elle se demandait si un jour on cesserait de se retourner sur son passage parce qu’elle était blanche. Si les enfants cesseraient de l’interpeller en

FICTION

L’homme au parapluie

124

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lui disant « Bonjour Vazaha ! ». Parfois elle répondait « Manao ahoana Gasy ! » Cela interloquait les enfants, faisait rire les adultes. Mais la communication la plupart du temps s’arrêtait là. Elle ne connaissait pour l’instant de la langue malgache que ce qu’il fallait pour acheter des cigarettes ou demander son chemin.

On était au début du mois de novembre, il faisait très chaud et lourd. On le lui avait annoncé, la saison des pluies allait commencer. Elle le sentait, ce serait pour aujourd’hui. Elle n’avait jamais vu de pluies tropicales. On lui avait dit que celles d’Antananarivo pouvaient être impressionnantes. Depuis la fin de la matinée, le ciel se voilait. Elle abordait le marché des Pavillons d’Analakely. Elle décida de s’acheter un parapluie. Elle négocia un peu avec le marchand qui lui expliqua qu’elle faisait bien de s’équiper, qu’il allait pleuvoir aujourd’hui, que c’était sûr.

Elle ressortit des Pavillons contente de son grand parapluie noir dont l’armature métallique lui paraissait solide. Elle souhaitait être dehors au moment où la pluie commencerait. Elle voulait voir ça. On lui avait raconté que les rues se transformaient en rivières, les escaliers en torrents, les carrefours en petits lacs. Que d’un coup Antananarivo se trouvait entièrement recouverte d’une eau rouge et bouillonnante.

Les gens dans la rue paraissaient se préparer. Les vendeurs de journaux couvraient leurs étals de bâches de plastique transparent, certains marchands remballaient leurs bric-à-brac, les chauffeurs de taxi refermaient le toit ouvrant de leur 2 CV. Les rues peu à peu se dépeuplaient. L’air devenait plus épais, la lumière déclinait rapidement. Il devait être 14 heures, peut-être 15 heures, elle n’avait pas de montre. Elle était maintenant au pied des grands escaliers qui reliaient Analakely à la place de l’Indépendance. Elle décida d’y attendre la pluie. Il lui suffirait ensuite de remonter et de marcher quelques centaines de mètres pour regagner son appartement.

Une première goutte de pluie la frappa au visage. Sa joue droite fut immédiatement trempée. Elle ouvrit son parapluie. Les gouttes se firent plus fréquentes et au bout de quelques secondes il pleuvait à verse. Elle n’avait jamais vu des gouttes aussi grosses. On ne distinguait plus rien à dix mètres. De véritables cataractes se déversaient sur la ville. À ses pieds, l’eau montait rapidement. Les vendeurs de tampons qui occupaient le pied des escaliers remballèrent leur matériel et disparurent. En quelques minutes, elle se trouva presque seule. Des silhouettes se pressaient de loin en loin sous l’averse énorme.

Soudain, un formidable éclair déchira le ciel et tomba juste au-dessus du tunnel d’Ambanidia, immédiatement accompagné d’une effroyable détonation. Elle sursauta avec nervosité. Elle n’avait pas du tout pensé que les pluies tropicales pussent être accompagnées d’orages. Un autre éclair vint frapper la colline de Faravohitra. Puis encore un autre. Les détonations étaient monstrueuses. La jeune femme commençait à avoir peur et décida de rentrer chez elle.

La pluie maintenant tombait si drue, et en bourrasques si désordonnées que son parapluie la protégeait à peine. Les escaliers d’Analakely n’étaient plus qu’une grande cascade. Les eaux se précipitaient sur le bitume, s’engouffraient dans les égouts, en ressortaient avec fracas. Les rares véhicules avaient de l’eau jusqu’aux pare-chocs et soulevaient en roulant de grandes gerbes d’eau.

Il était temps de rentrer. Elle agrippa fermement son parapluie à deux mains et s’approcha de l’escalier. En sentant le contact froid de la tige métallique du parapluie dans ses mains, elle fut prise d’une inquiétude. Cette tige de fer ne risquait-elle pas d’attirer la foudre ?

Elle était là, hésitante, se demandant si elle devait refermer son parapluie ou même l’abandonner, 125

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lorsqu’elle vit la silhouette courbée d’un vieil homme qui se dirigeait vers elle. Il s’abritait tant bien que mal sous un petit parapluie vert. Il semblait s’apprêter à monter lui aussi les escaliers et elle décida d’attendre qu’il arrive à sa hauteur pour s’engager en même temps que lui dans l’ascension des marches ruisselantes.

Lorsque l’homme arriva près d’elle, il s’arrêta et la considéra quelques instants.− Bonjour Madame. Que faites-vous là sous la pluie ? Vous êtes une touriste ? Vous devriez rentrer à votre hôtel, il pleut fort.− Non, je ne suis pas une touriste. J’habite ici depuis trois mois. C’est la première fois que je vois une grosse pluie.− Et ce n’est pas la dernière ! déclara l’homme en riant. Si j’étais vous, je rentrerais chez moi. Bonsoir Madame. Il se détourna et commença à grimper l’escalier. Elle le rattrapa et lui toucha le bras.− Monsieur ?− Oui ?− Pensez-vous qu’on risque davantage d’être foudroyé si l’on marche avec un parapluie ?

L’homme redescendit une marche pour être à la hauteur de la jeune femme. Il lui posa la main sur l’épaule, sourit finement et déclara :− Comment voulez-vous que je le sache ? Si votre heure et venue, vous serez foudroyée. Si votre heure n’est pas encore venue, vous

ne le serez pas. C’est tout.L’homme une seconde fois se détourna et poursuivit l’ascension

de l’escalier. La jeune femme resta plantée là, sous son parapluie. Alors c’était ainsi, songeait-elle. Les risques que l’on prenait n’augmentaient pas nos chances de mourir tant que notre heure

n’était pas venue. Et inversement. On pouvait se montrer aussi prudent que possible, on n’en mourrait pas moins si l’heure de la fin avait sonné. C’était une philosophie rassurante et irresponsable, conclut-elle en refermant son parapluie et en le jetant à ses pieds.

Au même instant un éclair colossal s’abattit sur la place de l’Indépendance, en haut des escaliers. Le roulement de tonnerre fut si puissant que la jeune femme se trouva assourdie pour plusieurs secondes. L’eau ruisselait sur son visage, dans son cou. Elle était complètement trempée à présent. Son regard se porta mécaniquement vers le haut des escaliers, où l’éclair venait de tomber. À travers les rideaux de pluie, elle aperçut le petit parapluie vert du vieil homme, tout en haut. Le parapluie s’agitait de droite à gauche. Elle pensa qu’il lui faisait un signe, leva la main et y répondit. Mais le parapluie s’éleva dans les airs, tournoyant au-

dessus des escaliers et, seul, dansa longtemps dans le vent avant d’atterrir à ses pieds.

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Vendredi 29 Juillet au Mardi 09 Août 2011

Is’Art Galerie : Exposition « La paix » - Peinture, Artiste : Guiseppe de Rossi

Lundi 1er au Mercredi 10 Août 2011

AFT : Expo thématique : « Les déchets : du tout-à la rue à la collecte sélective »

Lundi 1er au Dimanche 14 Août 2011

AFT : Salon Jeux de Société

Vendredi 5 Août 2011

La Boussole : Week-end « Cassoulet »In Square 21h30 : Soirée « Cool Tempo » aux platines Kuz et Tsong

Samedi 6 Août 2011

La Boussole : Week-end « Cassoulet »

Jeudi 11 au Dimanche 21 Août 2011

AFT : Exposition : « Rêve et illusion » de Del Sette Alberto. Vernissage le 11 Août à 11h

Jeudi 11 Août au Lundi 05 Septembre 2011

Is’Art Galerie : Exposition - Installation et peinture, Artiste : Ralf

Vendredi 12 Août 2011

In Square 21h30 : « Intimate Evening »

Vendredi 19 Août 2011

La Boussole : Week-end « Potée auvergnate »In Square 21h30 : Soirée « Funky Spirit » avec Bim & Tommy

Samedi 20 Août 2011

La Boussole : Week-end « Potée auvergnate »

Lundi 22 au Mercredi 31 Août 2011

AFT : Exposition : « La Paix » de De Rossi Guiseppe. Vernissage le 22 Août à 11h

Vendredi 26 Août 2011

AFT 19h : Concert de RakotoIn Square 21h30 : Soirée Funky à l’ancienne 70’s à nos joursIn Square 21h : Chaque Jeudi et Samedi : « Soirée Karaoké »Café de la Gare : Tous les week ends du mois d'août, « Les huîtres font leur come-back »

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SONORISATION • ECLAIRAGE SCENIQUE • ESTRADE

Contact : 033.11.222.15 / 032.07.152.40Mail : [email protected]

Pour paraître dans l’annuaire, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 AOÛT à : [email protected]

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Hôtel : 032 07 935 94Restaurant : 032 88 245 33

PK 13, route de Ramena

ANNUAIRE

ANNUAIRE ANTANANARIVO

A ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 • ADAN : 034 26 381 83 • AERO PIZZA : 020 22 482 91 • AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AINA HOTEL : 020 22 630 51 • AIR France : 020 23 230 23 • AIR MADAGASCAR : 020 22 222 22 • AK…TV : 020 22 385 41 • AKOA : 020 22 437 11 • ALL SPORT TANA WATER FRONT : 020 22 644 09 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ANJARA HOTEL : 020 22 053 79 • ANJARY HOTEL : 020 22 279 58 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTE : 020 22 642 69 • ARIRANG : 020 24 271 33 • (L’)ART BLANC : 020 22 422 20 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51• ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • AT HOME : 020 22 446 38 • ATLANTIS : 020 24 642 71 • AUBERGE DU CHEVAL BLANC : 020 22 446 46 • AU BOIS VERT : 020 22 447 25 • AU JARDIN D’ANTANIMENA : 020 22 663 91 • ANTIQUAIRES DE TANA (TANA WATER FRONT et BEHORIRIKA) : 032 07 174 50 • AU MIRANDAV : 0202245916 • AU N’IMPORTE QUOI : 034 01 341 21 • AU TRIPORTEUR : 020 22 414 49 • (L’)AVENUE (HOTEL TANA PLAZZA) : 020 22 218 65 B (Le) B’ : 020 22 316 86 • (Le) BAO’BAR : 033 23 026 06 • (Le) BASMATI : 020 22 452 97 • (La) BASTIDE BLANCHE : 020 22 421 11 • BELLISSIMA (esthétique & coiffure) : 034 17 404 41 • BESOA I : 020 22 210 63 • BESOA II : 020 22 248 07 • BIJOUTERIE MANOU ANALAKELY : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU ANTANINARENINA : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • BOOLY FRONTIERE : 020 22 205 17 • (La) BOUSSOLE : 020 22 358 10 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • (Le) BRAJAS HOTEL : 020 22 263 35 • (La) BRASSERIE : (HOTEL DE FRANCE) 020 22 213 04 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 • (Le) BUFFET DU JARDIN : 020 22 632 02 • (Le) BUREAU : 033 41 590 60 C CAFE CHARLY RESTAURANT (CARLTON) : 020 22 517 31 • CAFE DE LA GARE : 020 22 611 12 • CALIFORNIA : 032 50 269 68 • CANALSAT : 020 22 394 73 • CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 • (LE) CARLTON HOTEL : 020 22 260 60 • (Le) CARREFOUR : 020 22 338 61 • CCAC : 020 22 213 75 • (Le) CELLIER (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • CH’LUIGGY : 033 02 012 40 • CHALET DES ROSES : 020 22 642 33 • (La) CHAUMIERE : 020 22 442 30 • CHILLOUT CAFE : 034 19 100 78 • CHIRURGIEN DENTISTE ISORAKA : 020 22 358 70 • CHEZ ARNAUD : 020 22 221 78 • CHEZ DANIEL ET NATACHA (Atelier Réelle) : 020 22 451 84 • CHEZ FRANCIS : 020 22 613 35

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• CHEZ JEANNE : 020 22 454 49 • CHEZ LORENZO : 020 22 427 76 • CHEZ MAXIME : 020 22 431 51 • CHEZ SUCETT’S : 020 22 261 00 • CITY PIZZA : 020 24 165 85 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • CMA (Bureau d’étude) : 020 22 317 04 • COCOONING : 034 36 327 27 • COFFEE BAR : 020 22 279 09 • COFFEE TIMES : 020 24 106 70 • (LE) COLBERT HOTEL : 020 22 202 02 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • (Le) COMBAVA : 020 23 584 94 • CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 • COOKIE SHOP : 032 07 142 99 • COURTS ANKORONDRANO : 020 22 550 25 • COURTS TANJOMBATO : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 • CT MOTORS : 020 23 320 52 D (Le) DAMIER : 020 22 218 19 • DECI-DELA ANKORONDRANO : 032 05 00 274 • DECI-DELA IVATO : 032 11 00 277• DECI-DELA ROUTE CIRCULAIRE : 032 05 00 272• DECI DELA TANA WATER FRONT : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DILANNTOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DIRICKX : 020 22 446 60 • DIVINA : 034 43 241 22 • DMT PHOTO SCORE DIGUE : 032 02 046 32 • DMT PHOTO ANTANINARENINA : 020 22 622 19 • DMT PHOTO ANALAKELY : 020 22 611 00 • DMT PHOTO ANKORONDRANO : 032 62 796 36 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 03 015 06 E ELABOLA AEROPORT IVATO : 033 37 251 09 • ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)

EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • EPICURE : 034 07 185 49 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ESTETIKA : 020 22 201 27 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • (L’)EURASIE : 020 24 303 90 • EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 F FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FELINE ANKADIVATO : 020 22 288 20/ 033 23 008 91 • FELINE BEAUTE ZOOM : 020 22 364 94 • FEMININE : 034 60 647 38 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FIRST FASHION CAFE : 032 84 628 99 • FIRST IMMO : 020 22 368 68 • FLEURS de BEAUTE (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORENCE Fleurs : 032 07 788 73 • (Les) FLOTS BLEUS : 020 24 614 17 • FORM + : 020 26 394 98 • FOSA SHOP TANA WATERFRONT : 020 26 377 85 • FOSA SHOP ISORAKA : 020 26 243 91 • (La) FOUGERE : (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • La FOURMILIERE : 020 22 697 93 • FROGGY’S : 033 14 913 00 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 G GASTRO PIZZA : 033 14 025 54 • G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 • GIN’ART (ancien JK Guest House) : 020 22 299 40 • (Le) GLACIER HOTEL : 020 22 340 99 • GRAINS de BEAUTE : 020 22 445 26 • (LE) GRAND MELLIS HOTEL : 020 22 234 25 • (Le) GRAND ORIENT : 020 22 202 88 • (Le) GRILL DU ROVA : 020 22 627 24 • (Le) GRILL DU SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • GUEPARD : 034 01 908 96 • GUEST HOUSE MANGA : 020 24 606 78 • GUY HOQUET : 032 07 173 17 H (Les) HAUTES TERRES : 020 22 255 53 • HAVANNA CAFE : 034 14 954 69

• HAZOMANGA : 032 02 527 43 • HEDIARD : 020 22 283 70 • HOTEL DE FRANCE : 020 22 213 04 • HOTEL DE L’AVENUE : 020 22 228 18 I IBIS HOTEL :020 23 555 55 • ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • (L’)ILE ROUGE : 032 45 507 34 • IMMO Conseil : 020 22 622 22 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • (L’)INDISPENSABLE MASCULIN : 032 05 653 07 • IN SQUARE : 034 07 066 40 • IS’ART GALERIE : 020 22

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394 81 • ISLAND CONTINENT HOTEL : 020 22 489 63 • IVAHONA (Boutique) : 032 69 554 78 • IVATO HOTEL : 020 22 445 10 • IVOTEL : 020 22 227 16 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 J (Le) JARD’IN : 032 40 098 64 • (Le) JARDIN DU RAPHIA : 020 22 253 13 • JAVA : 032 59 987 82 • (Le) JEAN LABORDE : 020 22 330 45 • JINA CHAUSSURES : 020 22 380 24 K KAMIRA : 032 02 787 94 • KAPRICE TANA WATER FRONT : 034 08 031 75

• KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO ISORAKA : 033 08 443 19 • KRYS OPTIQUE GARE SOARANO : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE SCORE DIGUE : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE ZOOM ANKORONDRANO : 020 22 318 38 • KUDETA LOUNGE BAR : 020 22 611 40 • KUDETA URBAN CLUB : 020 22 677 85 L LA PLANTATION : 032 82 699 30 • LA ROMANCE : 034 02 025 81 • LA TABLE D’EPICURE : 020 22 359 83 • LAVAZZA : 032 05 045 72 • (Le) LAC HOTEL : 020 22 447 67 / 033 11 062 99 • LAPASOA : 020 22 611 40 • LE CLUB : 020 22 691 00 • LE PHARE : 020 26 323 28 • LES HERONS : 033 06 194 65 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • LOLITA BOUTIQUE : 020 24 375 53 • LOUNGE’ART : 020 22 612 42 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 M MACADAM : 020 22 640 68 • MAD’DELICES : 020 22 266 41 • MADA HOTEL : 033 23 717 07 • MADAUTO : 020 23 254 54 • (Le) MAESTRO : 020 22 400 88 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAJOREL : 020 22 253 29 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44/032 07 305 50 • MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • (Le) MANSON : 032 05 050 32 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOJO BAR : 020 22 254 59 • MONTPARNASSE BAR RESTAURANT : 020 22 217 16 • MOTO STORE : 020 22 600 00 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 • MY SPACE : 020 26 381 83 N (Le) NERONE : 020 22 231 18 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NIKA : 020 22 291 24 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 O O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’)OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • OCEANE PLANET : 032 07 611 30 • OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • OUTCOOL : 033 12 12 624 P (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61/ 032 05 432 10 • PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45 • PASSION BEAUTE : 020 22 252 39 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHILAE DECO : 020 22 427 21

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• PIMENT CAFE : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRESTO PIZZA ANKORONDRANO : 033 28 488 67 • PRESTO PIZZA ANTSAHABE : 032 69 249 54 • PROGDIS : 020 23 256 10 • (Le) PUB : 032 78 690 44 Q QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 R RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 • RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • RAPHIA HOTEL AMBATONAKANGA : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL ISORAKA : 020 22 339 31 • RATATOUILLE ARTISAN BOULANGER : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • REGAL SHOES : 020 24 773 52 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • RLI Radio : 020 22 290 16 • ROKA IMMO : 032 07 848 02/ 034 07 848 02 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 • ROYAUME DE SIAM : 032 77 536 34 S (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • SALLE DE SPORT (IMMEUBLE ARO AMPEFILOHA) : 020 26 296 27 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79 • SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SEVILLA CAFE : 032 53 54 820 • SHALIMAR ANTSAHAVOLA : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • SICAM : 020 22 229 61 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SODIREX : 020 22 274 29 • SOFITRANS : 020 22 223 30 • SOREDIM : 020 22 239 27 • STA Aviation : 032 73 369 81 • (Le) STUDIO (SEVILLA CAFE) : 020 24 268 30 • STOP MARKET : 034 36 818 00 • STUDIO 101 : 032 05 817 96 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL AMPARIBE : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL ANKORONDRANO : 020 22 368 29 T (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10/ 020 22 624 09 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12 • TEKNET GROUP : 020 22 313 59 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TIMGAD : 020 22 327 42 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • (Les) TONTONS ZINGUEURS : 033 11 968 33 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRACES (Moto) 20 23 350 35 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 • TROPIC ASIA : 020 22 610 47 • TSARAVOATRA : 034 22 575 22 U UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 • URBAN CAFE : 033 11 258 66 V VAHINY HOTEL : 020

DurableEconomiqueFiableIgnifugeRapideSécuritaire

Société FANIRYDistributeur de panneaux agglomérésIVS 13 AntanimenaTél. : +261 20 22 554 09E-mail : [email protected]

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22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA ISORAKA : 020 24 220 52 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 • VIMA : 020 22 330 93 • VIVA DESIGN ANKORONDRANO : 020 22 364 88 W WHITE PALACE : 020 22 669 98 Y YOU Sacs & Chaussures : 034 02 016 64 Z ZAZAKELY : 034 04 245 82/ 020 22 627 48 • ZEBU ORIGINAL BISTROT : 033 14 683 95 • ZIK BOX : 033 12 839 12 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05

ANNUAIRE ANTSIRABE

A AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 B BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 C CANALSAT : 032 07 220 17 • CLEA BOUTIQUE : 032 05 871 36 • CLEMENTY : 033 08 324 18 • CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 G GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87 H HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 L LA TARENTELLE : 032 65 446 66 M MICROCRED : 032 05 367 01 R RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 S SARABANDA RISTORANTE : 032 51 822 95

ANNUAIRE MAHAJANGA (MAJUNGA)

A (L’)ALAMBIC : 032 41 439 27 • ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 B BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 C CANALSAT :

032 02 417 47 • CAPRICE : 020 62 244 48 E EXPRESSO : 034 45 980 39 • CLEMENTY : 020 62 243 04 • COCO LODGE : 020 62 230 23 D DMT PHOTO : 020 62 245 39 E (L’)EXOTIC : 032 63 588 50 F FISHING : 032 05 160 93 G GUEST : 032 76 193 79 H HOTEL

RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 K KARIBU LODGE : 033 11 497 51 L LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 • LA PASSERELLE : 032 40 053 70 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 71 391 58 M MARCO PIZZA : 032 11 110 32 P (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 Q QUAI OUEST : 020 62 233 00 R RESTAURANT LA TAVERNE : 032 64 642 78 • RESTAURANT PETITE COUR : 020 62 021 94 • SHAKIRA : 033 71 365 39 S (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 T TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 V VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35

ANNUAIRE TOAMASINA (TAMATAVE)

A ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 51 • ANTIDOTE : 032 11 692 27 B (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 • (Le) BORAHA VILLAGE (SAINTE MARIE) : 020 57 912 18 C CANALSAT : 032 05 276 02 • CLEMENTY : 020 53 309 90 D DMT PHOTO : 020 53 315 09 H HOTEL CALYPSO : 034

07 131 32 J JAVA HOTEL : 020 53 316 36 • (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 • (L’)OCEAN 501 : 032 64 147 43 • PALAIS DES ILES : 020 53 314 33 P (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (SAINTE MARIE) : 020 57 004 03 Q QUEEN’S : 032 61 486 20 R (La) RECREA : 020 53 332 36 S SUNNY HOTEL : 020 53 336 08 T (La) TERRASSE : 034 45 016 03 V (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 X XL BAR : 034 07 043 09

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ANNUAIRE TOLIARY (TULEAR)

A ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 B (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BOEUF : 032 57 251 99 C CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CANALSAT : 032 07 220 46 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • CLEMENTY : 020 94 411 91

• (LE) CORTO MALTÈSE : 032 02 643 23 D DUNES IFATY : 020 94 914 80 E (L’)ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’)ÉTOILE DE MER : 020 94 428 07 H HOTEL DE LA PLAGE (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (ANKILIBE) : 020 94 936 26 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTO LA MIRA (MADIORANO) : 032 07 602 40 • HOTEL SAFARI VEZO (ANAKAO) : 020 94 919 30 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 I IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 J JARDIN DU ROY / RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 K KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 L LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 M (LA) MAISON : 032 07 727 47 • MAGILY HOTEL : 032 02 554 28 N (LE) NAUTILUS : 032 07 418 74 P (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 01 R (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 S SAÏFEE HOTEL :032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL :020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 T TAM TAM CAFÉ : 032 02 524 48 • ( LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 • TOP GSM : 034 23 118 29 V VICTORY HOTEL :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36

ANNUAIRE ANTSIRANANA (DIEGO-SUAREZ)

A ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 B BLACK WEAR : 032 04 558 89 C CANALSAT : 032 04 122 96 • CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 57 729 73 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 • COCO PIZZA : 032 45 678 21 D DIEGO SUN CITY : 032 53 288 22 • DMT PHOTO : 020 82 232 08 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 G (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 H HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 240 22 • HOTEL PLAZA : 032 04 052 40 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 I IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 L LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA COTE BAR : 032 02 306 97 • LA GOURMANDISE : 032 05 644 42 • LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LIBERTALIA : 032 71 894 54 M MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MICROCRED : 032 05 366 92 • MEXI COCO : 020 82 218 51 R RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 008 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 V VARATRAZA : 032 87 041 82 • VOKY BE : 032 04 012 01

Disco Club - Cabaret - Toliara

Un grand merci à nos partenaires et diffuseurs : )

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ANNUAIRE FARADOFAY (FORT-DAUPHIN)

A AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80 • AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 C CANALSAT : 032 07 220 24 • CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 E ECOLE LES P’TITS LOUPS : 034 60 140 10 G GINA VILLAGE : 033 21 326 21 K KALETA HOTEL : 020 92 212 87 L LE FILAO : 032 43 288 58 M MAXI PIZZA : 032 55 671 49 R RESERVE DE NAHAMPOANA :

034 11 212 34 S SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 T TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35

ANNUAIRE FIANARANTSOA

C CANALSAT : 032 07 220 21 L L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 T TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06

ANNUAIRE HELL VILLE (NOSY BE)

A AT HOME : 032 53 930 09 • AU P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 B BELLE VUE : 020 86 613 84 • BLACK WEAR : 032 04 558 89 C CANALSAT : 032 07 220 33 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 D DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 G GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 L L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 M MAKI : 032 04 014 76 N NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 O OASIS : 032 07 137 76 R RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 S SAFARI BAR RESTAU : 032 45 437 91 V VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60

ANNUAIRE (MANANJARY)

H HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22

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