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n°31 - août 2012 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - tv - www.nocomment.mg no comment ®

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Magazine du nocomment Aout

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n°31 - août 2012 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - tv - www.nocomment.mg

no comment®

SOMMAIRECOURRIER

10 C’est vous qui le ditesSONDAGE

14 À la mode de chez nousCOUV’ BY

16 Le portrait chinois de Doda 18 CLINS D’ŒIL24 AGENDA

CULTURE30 Iraimbilanja : Le rock pour devise32 DJ Khod : Au nom du scratch34 Sarandra Beloba : Mangaliba là-bas36 Les Solistes : Ils ne manquent pas d'airs !38 Éric Fayard : Quand la peinture est soul40 Luck Razanajaona : « Pas condamné

à l’underground »42 Le film du mois : Je vous aime très beaucoup42 Le livre du mois : Mégacomplot à Tananarive

PORTFOLIO44 Anthony Asael : « Moments partagés »

FOMBA AMAM-PANAO46 La géographie au bout des pieds

TSIAHY48 C’était il y a cent ans… en août 1912

TRADITIONS50 Vodiondry : Donne-moi ta main

MEDIAS52 Jean-Luc Rajaona : « L’avenir est dans le buzz »

ÉCO54 Super-riz sans OGM : Prenez-en de la graine !56 Shahim Ismaël : La City dans la ville58 Amina Soihili : Un docteur au chevet

du tourismeMÉTIERS

60 Tavoahangy : Oly prend de la bouteille

ASSOS62 Jumeaux maudits de Mananjary : Le tabou

de trop

NATURE66 Caeristrus darwini : On en parle sur la toile ! 68 Raymond Botobe : « Le plastique,

c’est pas chic ! »ESCALES

70 Voyage chez les Zafimaniry

74 Festival Lagnona : Couleurs betsileo

76 Evatraha : Un panoramique « hollywoodien »

COUSINS-COUSINES 78 Fety Gasy 2012 : Un défilé monstre !

GASTRONOMIE80 Interview gourmande : Henintsoa Moretti

de Chez Lorenzo87 Le vin du mois : Pleins feux sur le Viña Maipo 201190 Le cocktail du mois : Le Gossip Girl du Carré

SORTIR92 Idées sandwichs : Meilleur quand c’est light !94 La Planque : Une table bien cachée

LOISIRS96 Parfait Rakotonirina : Les marrons de la gloire

LA MODE !98 Sousou : Ce que femme veut

100 Le vieux piano de la plageVINTAGE

112 Playmobil : On en pince pour eux !BEAUTÉ

114 En avant la couleur ! 118 CAHIERS DE NUIT

BY NIGHT142 Madame Justine : « N’oubliez pas le service »144 JEUX

ABIDI146 Seri ô, zetem jiska l’aeropaoro

FICTION148 La chance152 ANNUAIRE

DOWNTOWN166 En ville avec Daniella Debon

En toute LibertaliaDans votre édition de juin (« Vovo et les 

pirates  ! », no comment® n° 30), vous évoquez Libertalia, la colonie qui aurait été fondée au XVIIe siècle par des pirates. J’ai toujours entendu dire que c’était une légende. Qu’en pensez-vous ?

Prosper D., Diego-Suarez

Fait  historique  ou  création  littéraire  ?  Les  avis  sont  partagés sur cette colonie « libertaire » qui aurait duré un quart de siècle quelque part au nord de Madagascar entre Nosy Be et  la baie des Pirates,  l’actuelle Antsiranana.  Il  en  est  fait mention pour la  première  fois  en  1724  dans  l’Histoire générale des plus fameux pirates du  capitaine  Charles  Johnson.  Ce  dernier  ne serait autre que l’écrivain Daniel Defoe, l’auteur de Robinson Crusoe. D’après ce livre, la création de Libertalia serait due au capitaine Olivier Misson, ex-officier de la marine française, et au moine défroqué Carracioli dont on n’a retrouvé à ce jour aucune preuve  de  l’existence.  En  revanche,  Johnson  cite  un  troisième 

protagoniste, le capitaine Thomas Tew, dont le décès 

en 1696 est bel et bien mentionné dans les registres de la Marine britannique. Que des pirates aient fondé des colonies dans cette partie de l’océan Indien, lieu de passage des riches navires de la Compagnie des  Indes, n’est pas mis en doute par  les historiens. Ce  qui  l’est  en  revanche,  c’est  l’organisation  d’une  colonie  en république  « démocratique »  régie  par  ses  propres  lois,  car  très en avance sur son époque. Outre que Johnson ne donne aucun indice  pour  localiser  Libertalia,  on  sent  trop  dans  son  récit  le procédé littéraire de l’utopie politique, sociale et philosophique. Au  mieux  s'agit-il  d'une  fiction  basée  sur  des  faits  réels  :  on sait que Defoe – si c’est lui l’auteur – fréquentait les tavernes à marins en prenant des notes. Le rhum et  l’imagination auront fait le reste…

Deuxième bureauC’est avec beaucoup d’amusement que j’ai lu la chronique Fomba Amam-Panao consacrée au fameux « deuxième bureau » (no comment® n° 29). Non, il ne s’agit pas d’un quelconque service de renseignement à la solde d’une puissance étrangère,

CO

UR

RIE

R

Coups de cœur, coups de gueule, envie d’envoyer un message à une personne qui vous est chère ou simplement de vous exprimer… cette rubrique vous est dédiée. Envoyez vos mails à [email protected], nous les publierons.

C’est vous qui le dites

10

mais bien du nom donné par les Malgaches à leurs liaisons parallèles. Je note d’ailleurs qu’on ne dit pas « second bureau », car il est entendu que le nombre de maîtresses n’est limité que par l’état du portefeuille : rien n’empêche donc en théorie qu’il y ait un troisième, un quatrième bureau, etc. Les aperçus de l’auteur, Mamy Nohatrarivo, sont d’un authentique connaisseur de la grande île et d’un fin spectateur de ses grands et petits travers. Certains de ses mots comme : « Si  tout  le monde est fidèle  tout  le  temps,  la consanguinité  fera disparaître  le genre humain » sont dignes d’un Coluche ou d’un Desproges malgaches. Moi je dis bravo !

Aina Rakoto, Tana

À la pagePour nous, habitant en province, votre « petit livre » bien fourni joliment illustré et paginé (ouf !) est une source importante d'infos et de news. Il nous permet d'être « à la page ». Chapeau et merci.

Taly, Mahajanga

Merci de vos encouragements. L’ambition de no comment® est  en  effet  d’être  le  reflet  de  la  nouvelle  culture  urbaine  à travers toute l’île, y compris dans ses villages les reculés, car être « urbain »  c’est  d’abord  un  état  d’esprit.  Loin  de  fonctionner comme un rouleau compresseur, cette culture a besoin de tous les particularismes  régionaux pour apporter  le meilleur d’elle même, d’où le soin que nous apportons, mois après mois, à faire remonter les informations de nos correspondants locaux.

D’après le styliste Oscar de la Renta, la « fashionista » se reconnaît à ses fringues toujours à la mode (même si elles sont moches) ; à sa façon compulsive d’acheter ce qui se porte à Paris, Rome ou Tokyo; au fait de ne pas craindre d'aller à contre-saison (bottes fourrées l'été, par exemple). Et vous, êtes-vous une fashion victim ? S

ON

DA

GE

Sondage réalisé en ligne sur www.nocomment.mg avec un panel d’hommes et de femmes âgés de 18 ans et plus. Pour participer vous aussi au prochain sondage, rendez-vous sur notre site.

À la mode de chez nous

1. Suivez-vous la mode ? Oui, comme mon ombre 7 %Parfois, quand elle me plaît 77 %Non, je la fuis 16 %

2. Quel est votre style vestimentaire ? Rock 32 %Fashion 52 %J’ai mon style 16 %

3. Quelle couleur portez-vous le plus ? Noir 28 %Blanc 31 %Bleu 25 %Gris 16 %

4. Portez-vous des vêtements, même s’ils ne vous plaisent pas, juste parce qu’ils sont à la mode ? Souvent 16 %De temps en temps 52 %Jamais 32 %

5. Achetez-vous forcément de la marque ? Toujours 28 %De temps en temps 56 %Jamais 16 %

6. Comment faites-vous pour avoir une idée du vêtement que vous voulez porter ? Grâce à Internet 12,5 %Grâce aux magazines 12,5 %Grâce à la télévision 14 %Je l’ai vu sur quelqu’un dans la rue ou au bureau

61 %

7. Quel type d’achat priorisez-vous ? Chaussures 36 %

Vêtements 32 %Sacs 16 %Accessoires 16 %

8. Votre lieu de préférence pour le shopping ? Centres commerciaux 38 %Au marché (dans la rue ou stands ouverts)

42 %

A l’étranger 20 %

9. Le regard des autres sur votre manière de vous habiller a-t-il de l’importance ? Énormément 22 %Beaucoup 22 %Un peu 56 %

10. Sur vos revenus, votre budget vestimentaire mensuel représente : - de 10 % 30 %De 10 à 20 % 30 %De 20 à 40 % 24 %+ de 50 % 16 %

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SO

ND

AG

E

Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans no comment®. Doda, peintre et illustrateur de notre couv’, répond du tac au tac…

Si j’étais un animal…Je serais un mustang pour parcourir la grande prairie célesteSi j’étais une chanson…Ilay Masoandro de Nonô, bon soleil couchant…Si j’étais une bédé…Luky Luke, parce que j’aime les Dalton !Si j’étais une arme…Une kalach pour les dahalo…Si j’étais un endroit…Tuléar !Si j’étais un personnage historique…Le Che… révolutionnaire !

CO

UV

’ BY

Si j’étais un personnage de fiction…Spiderman qui vole au-dessus des buildingsSi j’étais une invention géniale…Un hydravion, pour voler dans les airs et glisser sur l’eau…Si j’étais un élément…L’air frais qui souffle sur ton joli visageSi j’étais un bruit…Le silence pour penser justeSi j’étais un art…La musique pour faire rêver les artistesSi j’étais une planète…La Lune pour faire rêver les poètes…Si j’étais un vêtementUn blue-jeans façon vieux cow-boySi j’étais un imaginaire…Madagascar assise sur un grand trésor

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Le portrait chinois de

Doda

21

4318

1Exposition de Nonoh Ramaro à l'IFM Analakely, le 2 juillet.

2Paprika, un nouveau resto lounge bar à découvrir au Cap 3000 Andraharo.

3Ouverture de deux Centres de ressources à Toliara. Un pour les organisations de la société civile et le second pour les médias en vue d’améliorer la qualité des informations et des services fournis aux usagers.

4Beach rugby au Café de la gare le samedi 7 juillet sous l'égide de la Star avec Golden.

5Food & Beverages a fait des animations dans les supermarchés de Tana, profitant de la reprise, avec un nouveau package et un nouveau prix, de la marque de jus Les maîtres fruitiers de Madagascar.

6Café Coton est aussi présent à Madagascar ! La boutique à ne pas rater pour refaire sa garde-robe en chemises, polos ou cravates de marque pour vous les hommes. Au Tana Water Front d'Ambodivona.

CLIN

S D

’ŒIL

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6

9

7Infinithé a ouvert ses portes le 30 juin, pour être encore plus près de vous, à l'immeuble Assist Ivandry.

8East Academy une salle de sports où vous pouvez vous ressourcer à Toamasina : fitness-muscu-zumba…

9Andriamampionona Njato est l'heureux gagnant du jeu en ligne de no comment® du mois de juin avec Taf. Vous aussi jouez et gagnez sur www.nocomment.mg

10La discothèque Le Six offre une occasion à ne pas rater : des entrées gratuites sur présentation de leur publicité parue dans no comment® magazine, et cela pendant tout le mois d'août !

10

CLINS D’ŒIL

7

Retrouvez les contacts de nos Clins d'œil sur

www.nocomment.mg

8

20

Mercredi 1 août 2012

Aft : Heures du conte

Jeudi 2 août 2012

Jao's Pub 20h : Cabaret avec Anjarany Gn'anosy

Vendredi 3 août 2012

In Square 20h : Soirée « Cool tempo »Jao's Pub 20h : Cabaret avec Manaly

Samedi 4 août 2012

Aft Tana 14h-15h : Ciné juniorAft Morondava : vernissage de l'exposition de grands dessinateurs de MorondavaJao's Pub 20h : Cabaret avec Teta

Lundi 6 au samedi 18 août 2012

Aft : 17ème édition du Salon des jeux de

société, hall

Mercredi 8 août 2012

Aft 14h-15h : Ciné junior

Jeudi 9 août 2012

Jao's Pub 20h : Cabaret avec artiste découverte

Vendredi 10 août 2012

In Square 20h : Soirée Dj'in avec diverses animationsJao's Pub 20h : Soirée Fréquence plus

Samedi 11 août 2012

Jao's Pub 20h : Cabaret avec Dhalia Saramba

Mercredi 15 août 2012

Aft : Heures du conte

AG

EN

DA

SONORISATION • ECLAIRAGE SCENIQUE • ESTRADE

CONTACT : 033.11.222.15 / 032.07.152.40MAIL : [email protected]

Jeudi 16 août au jeudi 6 septembre 2012

Is'Art Galerie : Exposition « Vezivezim-panahy » ou « Errance de l'âme » par Fampionona Joastin. Vernissage le jeudi 16 août.

Jeudi 16 août 2012

Jao's Pub 20h : Cabaret avec artiste découverte

Vendredi 17 août 2012

In Square 20h : Soirée « Holiday's night »Jao's Pub 20h : Cabaret avec Angelah

Samedi 18 août 2012

Aft 14h-15h : Ciné juniorJao's Pub 20h : Cabaret avec Mpamanga

Lundi 20 au vendredi 31 août 2012

Aft : Exposition thématique « La région d'Ambalavao »

Mercredi 22 août 2012

Aft 14h-15h : Ciné junior

Jeudi 23 août 2012

Jao's Pub 20h : Cabaret avec artiste découverte

Vendredi 24 août 2012

Jao's Pub 20h : Cabaret avec GedaIn Square 21h : Soirée « Funky spirit » avec Bim & Tommy

Samedi 25 août 2012

Aft 14h-15h : Ciné juniorJao's Pub 20h : Cabaret avec Don Sarebareba

Mercredi 29 août 2012

Aft 14h-15h : Ciné junior

Jeudi 30 août 2012

Jao's Pub 20h : Cabaret avec artiste découverte

Vendredi 31 août 2012

Gare Antsirabe 19h : 4ème édition du festival international Mamahoaka : grande scène avec Mily ClémentIn Square 20h : Soirée « funky à l'ancienne (rétro session) »Jao's Pub 20h : Cabaret avec JaojobyAlliance Française Antsirabe 21h30 : 4ème édition du festival international Mamahoaka avec la compagnie Groove LéLé & Mpamanga

Durant tout le mois d'août 2012

Discothèque Le Six : Entrée gratuite sur présentation du coupon (voir pub le Six) de ce numéro de no comment® magazine pour les couples mixtes et avant minuit.

Pour paraître dans l’annuaire, merci de nous faire parvenir vos infos

avant le 15 JUILLET à : [email protected]

LE ROCK POUR DEVISE

Iraimbilanja30

Trente ans d’existence et toujours la même envie de jouer. Si son nom est inspiré d’une unité monétaire depuis longtemps disparue, Iraimbilanja n’en reste pas moins une valeur sûre du rock malgache…

Il y a tout juste trente ans, Iraimbilanja débarquait dans le paysage musical malgache. Non pas à la façon d’un coup de

tonnerre, plus exactement d’un déluge de guitares. Le truc énorme pour l’époque, avec riffs incandescents portés par de gros amplis... de quoi électriser toute une génération ! Alors que le folk acoustique des Mahaleo et des Lolo sy ny Tariny règne en maître, cela relève autant de l’électrochoc que de la révolution culturelle. Un peu comme si Jimi Hendrix avait décidé de se poser au pays des baobabs (pas si fou de le penser, il composera peu avant sa mort un morceau intitulé Madagasikara !) Bref, le rock d’ici venait de naître.

À la manœuvre, façon Allman Brothers multipliés par deux, les frères Niry (guitare 1), Batata (guitare 2), Roger (guitare 3) et Papay (guitare basse), sans oublier l’ami Dera aux claviers. Dans la grande tradition garage band, ils sont issus d’un premier groupe, les Papay’s Brothers, constitué en 1982 dans l’enceinte du lycée Galliéni d’Andohalo. Pour la petite histoire, leur nom d’Iraimbilanja, l’ancienne unité monétaire malgache équivalant à un cinquième d’ariary (autant dire pas grand-chose), serait dû à l’admiration que portait Niry au groupe américain Dollars, aujourd’hui bien oublié…

Leur premier concert, donné le 19 novembre 1983, a lieu à Antsahamanitra, dans le cadre du grand concours rock organisé par Tsoa et Dida Randriamifidimanana sous l’intitulé très provoc de Rock  indray  no  ady  eo (le rock est dorénavant mon arme).

Une façon de clouer le bec aux vieux rabat-joie qui ne voient dans le one,  two,  three qu’une invention décadente de l’Occident capitaliste ! « À  l’époque,  le  rock  était synonyme  de  sexe,  de  drogue,  de  délinquance.  Pour  le  faire accepter, nous avons dû commencer par des compositions softs du style Ilay Mosoara avant d’en arriver à des trucs plus hard comme Tanin-Dolo  ou  Vohitsara », se souvient Roger. Le mouvement est lancé. Dans la foulée, vont vite apparaître les gros calibres du rock malgache « première génération », les Masindahy, Kazar, Ortho’Dox… Que du lourd !

Le truc en plus d’Iraimbilanja, c’est ce qu’il appelle le vakorock : littéralement le « rock du terroir ». Un son proche des Stones et

de Santana certes, mais allongé de rythmes locaux comme le banaike du grand Sud. À la même époque, partout dans le monde, le reggae (rock issu du terroir jamaïcain ?) fait fureur et l’on commence déjà à parler de Word Music… tout se tient ! Au sein de la

formation, pas de leaders exclusifs, chacun écrit et compose ce qu’il veut, et peut même à l’occasion aller voir ailleurs, comme Roger qui se produit régulièrement avec Samoela. Probablement la recette de leur longévité, car trois décennies plus tard, le groupe est toujours là, toujours aussi soudé. « Iraimbilanja est notre base de repli et une quatrième décennie ne nous fait pas peur », clame Batata. À preuve, la dernière composition du groupe intitulée Maninona  Moa  ? (pourquoi pas ?), comme un nouveau pari sur l’avenir. Une chose est sûre, quelles que soient les modes musicales, Iraimbilanja ne sera jamais de la monnaie de singe…

Njato GeorgesContact sur www.nocomment.mg

CULTURE

VAKOROCK, LITTÉRALEMENT ROCK DU TERROIR

31

DJ KhodChampion du monde de Djing à 18 ans, déjà pas courant. Accompagnateur des rappeurs new-yorkais Tres Coronas, encore moins. Décidément, l’itinéraire de DJ Kodh, figure majeure de l’électro-pop en Europe, est plein d’imprévus depuis sa naissance à Madagascar il y a tout juste 30 ans…

D’avoir décroché à 18 ans, en 2000, le titre très envié de champion du monde de DJing au DMC Battle for World 

Supremacy, a fait de lui une espèce de surdoué du scratch, de Mozart des dancefloors. Une réputation qui ne s’est jamais démentie depuis, d’autant qu’au fil des années DJ Kodh a su prendre des orientations musicales de plus en plus ambitieuses. Aujourd’hui, à tout juste 30 ans, il est l’un de grands noms du turntablism, l’électro expérimentale ouverte à tous les découpages sonores, digne héritier des Stockhausen et des Brian Eno ! Avec son groupe VHM (Voice Hands Machine), il est également très en vue sur le front de l’indietronic, ce mix très étonnant d’indie, d’électro, de rock et de pop. Le groupe vient de sortir un mini-album intitulé Cold Jam où DJ Kodh n’hésite pas à donner de la voix. Une vocation nouvelle ?32

Ben Andriamaitso, pour l’état civil, a quitté Madagascar à 3 ans pour aller vivre avec sa famille à Rouen, en France. A cheval sur deux cultures, il avoue surtout connaître la grande île à travers les récits de ses parents, tout en se sentant lié de cœur et d’esprit avec ses habitants. « J’attache  beaucoup  d’importance aux  sonorités  africaines,  et  cela  je  le  dois  à  mes  racines », estime-t-il. À son crédit et dans la droite ligne de l’ingéniosité des luthiers malgaches, son invention du SCRxTCH : un instrument pour le moins insolite constitué d’une platine CD couplée à une console de mixage et qui se porte comme une guitare ! «  Avec  lui  un  DJ  peut  scratcher  sur  scène  comme  un  guitar  hero », explique-t-il. Suffisait d'y penser !

DJ Kodh comme digicode, cet appareil magique qui ouvre les portes ? L’ancien membre du collectif Audiomicid hausse les épaules : « Juste un nom que j’ai trouvé quand je faisais du graff et qui m’a plu par son esthétique. » Au carrefour du hip-hop façon Chicago House et de l’électro-pop, il se reconnaît tout un tas d’influences dont le « code profond » est sans doute à chercher dans le rythme et la danse.

C’est en écoutant du rap, vers 15 ans, qu’il apprend à scratcher et à jouer avec deux platines à la fois (pass  pass). Propulsé sur la scène internationale du Djing à

la faveur de son titre de champion du monde, son parcours est depuis parsemé de rencontres capitales, comme sa collaboration avec les rappeurs new-yorkais Tres Coronas et une série de concerts très agités en Amérique du Sud. Et sans doute, un jour, l’occasion de venir faire des concerts à Madagascar : « Si l’on m'invite, c’est avec joie que je découvrirai la scène malgache. Question techniques, j'imagine que nous avons tout un tas de choses à nous échanger », assure-t-il. C’est noté !

Joro AndrianasoloPhotos : Marlène Boulad

Contact sur www.nocomment.mg

CULTURE

AU NOM DU SCRATCH

Sarandra Beloba

34

Ils sont sept musiciens lancés depuis 2005 dans la croisade du mangaliba typique : 100 % grand Sud, traditionnel et acoustique. Malgré les galères, le groupe s’accroche à ses mandolines magiques et continue à gagner du terrain. La preuve, les Mahorais en sont fous…

Les habitués du Glacier connaissent ce groupe de l’Anôsy, réputé comme l’un des plus « funs » dans l’art de faire résonner

le mangaliba. Le mangaliba « authentique » s’entend, pas l’un de ces succédanés pour touristes qu’on sert parfois dans les hôtels de Fort-Dauphin, même si leurs tenues « folkloriques » en tissu soga pourraient faire penser le contraire… « On joue le mangaliba des griots du Sud, celui qui te prend les tripes et te met en transes », clame Tomboson Rialy, dit Beloba, le leader du groupe. Pas exactement un inconnu : avant de créer sa propre formation en 2005, il officiait à la mandoliny au sein du groupe Hazolahy. Un virtuose accompli de cet instrument traditionnel du Sud inséparable du mangaliba et d’autres rythmes locaux comme le sagenaky, le katrehaky, le fary mireky…

À ses côtés, deux autres mandolinistes (Remena et Naina), deux percussionnistes (Rais et Bady) et deux danseuses (Rosimaine et Patricia). « Tous  les  instruments  joués  sur  scène,  du  belamaky (mandoline basse) à l’antranantrana (un instrument à percussions accompagné de baguettes), sont traditionnels de l’Anôsy et fabriqués à  la maison », explique Tomboson Rialy. Tout ce beau monde se retrouve également au chant, un domaine qui est loin d’être négligé par le groupe puisque son nom de Sarandra provient précisément d’un chant traditionnel a capela des Tanosy. Bref, des puristes.

Remis en selle au début des années 2000 par Dadah de Fort Dauphin, le mangaliba a largement retrouvé ses lettres de noblesses. À travers des artistes comme Ange-Lah, une ancienne elle aussi de Hazolahy, c’est l’un des rythmes les plus festifs de l’île, très à l’honneur chez les branchés urbains, même si les textes évoquent souvent la dure vie des paysans du Sud…

Si le répertoire de Sarandra Beloba consiste en une vingtaine de chansons écrites collectivement (comme Tsy  afaka  olon-dratsy  ny  an-tanà dont on peut voir le clip), la perspective de sortir un album n’est pas pour demain, le groupe se débattant dans pas mal de galères financières et organisationnelles. « Faute d’argent, nous n’avons pas de manager, on fait tout nous-mêmes, soupire Tomboson Rialy. Quand  j’entends  parler  d’un événement, j’essaie de nous glisser dans le programme, je distribue aussi notre press-book un peu partout,  en  espérant qu’on finira par nous appeler. »

Un marketing mano  a  mano qui porte néanmoins ses fruits, puisque c’est de cette façon que le groupe a pu participer à Angaredona 2008, une belle reconnaissance, puis au festival Milatsika de Mayotte en 2010. Les Mahorais sont devenus tellement accros au mangaliba qu’ils ont encore fait appel à Sarandra Beloba en avril 2011 pour une grande tournée à travers l’île. Un groupe peut-être plus connu à l’extérieur que dans son propre pays, mais nous n’en sommes plus à un paradoxe près !

Joro AndrianasoloContact sur www.nocomment.mg

MANGALIBA LÀ-BAS

CU

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35

ILS NE MANQUENT PAS D'AIRS !Les Solistes36

Ils sont jeunes, ils sont beaux et savent donner de la voix sur tous les registres. Sopranos, ténors, barytons, basses… Les Solistes prennent un plaisir évident plaisir à faire (re)vivre à Tana les grandes heures du répertoire lyrique.

C’est au Cercle germano-malgache qu’ils ont inauguré le 18 mai dernier leur collaboration en tant que Solistes. Eux,

c’est-à-dire deux sopranos, un ténor, deux barytons et une basse profonde. Six jeunes gens issus de l’AMI (Anglican Music Institute) d’Ambohibao et dévoués à la popularisation de l’art lyrique – entendez l’opéra – à Madagascar. Un genre fort en vogue comme le montre le succès sans cesse croissant des Thés à l’Opéra au Café de la Gare. Qui s’en plaindrait ? Entre le beko et la musique mafana, il y a bel et bien de la place pour Mozart, Verdi ou Puccini !

Leur nom montre assez qu’ils ne sont pas dans une logique « collective » de chant choral : ce sont avant tout des solistes ayant chacun un territoire musical à défendre. C’est le cas de Tiana Lalaina Rajaonarivo qui, en tant que soprano, officie dans la tessiture la plus aiguë des voix féminines. Elle est suivie par Nanjavola Rakotoson, dont le registre soprano dramatique allie puissance de voix et, comme son nom l’indique, potentiel dramatique.

Place au ténor avec Manoa Rakotozanany, très à l’aise dans ce registre masculin le plus aigu popularisé par le grand Pavarotti ! Viennent ensuite les barytons Charlie Randriamalala et Michael Rakotoarivony, dont la voix rappelle le timbre du ténor sans en posséder l'aigu. Et pour fermer le ban, la voix basse profonde de Fahombiazana Andrianamelasoa, la tessiture la plus grave dans l’art lyrique. « Certains musiciens passent 14 ans à étudier dans un conservatoire, puis poursuivent dans un autre. C’est un 

domaine  où  l’on  est  en  perpétuel apprentissage. » Tout cela au prix d’une discipline quasi olympique : des milliers d’heures de solfège, de vocalises, d’exercices physiques (abdominaux, footing) et de respiration…

Grave, médium, aigu… autant de termes qui laissent souvent sur le carreau les non-initiés. Heureusement la typologie des chanteurs classiques n’est pas une science exacte et cela ne doit pas nous dissuader d’aller les écouter ! « Trop de gens  se  sentent intimidés par l’opéra. Nous on veut juste montrer combien il est porteur d’émotions et de plaisir toujours renouvelé. »

Démonstration avec le répertoire romantique que les Solistes mettent très en avant. Que ce soit la Marche  triomphale de Verdi ou les envolées lyriques de Madame  Butterfly, l’opéra de Puccini, l’art italien du XIXe siècle est là avec toute sa maestria. Le registre purement classique est également abordé avec les grands thèmes de Mozart. « En 35  ans  de  vie,  il  aura composé  27  opéras,  dont  certains  comme  Les Noces de Figaro sont  de  pures  merveilles  d’inventivité. » On sait qu’on lui doit l’introduction des « ensembles » à l’opéra, c’est-à-dire de moments où plusieurs personnages chantent en même temps. Duo, trio, quatuor, quintette, octuor… de quoi ne plus savoir où donner de la voix pour les Solistes ! « Pour l’instant, nous ne faisons pas d’incursions dans le répertoire contemporain, car il faut laisser le temps au public d’assimiler les grands maîtres. » Un public qui en redemande et qui sera heureux de les retrouver pour un nouveau spectacle d’ores et déjà annoncé pour le second semestre.

Joro AndrianasoloContact sur www.nocomment.mg

CULTURE

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Isaac Azaly

Inspiré par l’artiste américain d'origine haïtienne Jean-Michel Basquiat, Isaac Azaly s’inscrit volontiers comme observateur des « idioties intellectuelles » de son temps. Il se retrouve tout naturellement parmi ces jeunes talents qui renouvellent sans crier gare la peinture malgache. Avec une première exposition intitulée Afro Div’art et couleur musicale qui était davantage tournée vers la quête identitaire, son exposition du 19 juillet dernier à l’Is’art Galerie d’Analakely, précisément intitulée L’observatoire des idioties intellectuelles, porte un regard plus précis sur le monde qui l’entoure. Un style fusionnant entre culture afro-américaine, couleurs éclatantes et soul music.

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CULTURE

Isaac Azaly

Prison de l’esprit« Cette toile représente le dilemme entre ce que l’on veut

faire et ce que l’on peut faire. C’est une figuration libre, je me suis complètement lâché avec une absence de technique.

Cette peinture traduit les questionnements que l’on a dans la tête. Par exemple, j’ai inséré le mot Black Jesus, ça fait partie du paradoxe. Personne n’imagine un Jésus Noir. »

Solypsisme« À travers cette toile, j’exprime ma solitude. Il y a une prédominance de noir tandis que les couleurs traduisent l’espoir. »

Des mots et de la sueur« J'ai fait cette toile en écoutant de la musique, de la soul, du rap. J’ai marqué tous les mots qui me passaient par la tête. C’est en quelque sorte un exutoire, j’étais comme dans un état second. »

QUAND LA PEINTURE EST SOUL 39

Luck Razanajaona PAS CONDAMNÉ À L’UNDERGROUND 40

Primé au pavillon Cinéma du Monde du dernier festival de Cannes, pour son projet de long-métrage Le Chant des Tlous, Luck Razanajaona entend bien positionner Madagascar dans les circuits internationaux du cinéma. La Nouvelle Vague malgache serait-elle en train de déferler ?

La diffusion de ton court-métrage Le Zébu de Dadilahy au Short Film Corner, lors du dernier festival de Cannes, a été un sérieux coup de pouce à ta carrière…Disons qu’il m’a servi de carte de visite. Dans la foulée, le pavillon Cinéma du Monde a primé mon projet de long-métrage Le  Chant  des Tlous sur les centaines de dossiers qui lui avaient été adressés. Les 35 000 euros du prix seront consacrés à la postproduction du film qui se fera à Paris. Ce n’est qu’une goutte d’eau : Le Chant  des  Tlous devrait coûter dans les 600 000 euros et j’en suis toujours avec Laza, mon producteur, à la recherche de fonds dans les festivals pour que le tournage puisse commencer d’ici août 2013. Il sera joué en malgache, en français, en allemand, en wolof et en arabe. La majeure partie sera tournée ici, mais le reste se fera à la frontière franco-allemande…Assiste-t-on au réveil du cinéma malgache ?Ma motivation est en tout cas d’intégrer le circuit international du cinéma. Comme réalisateur malgache, je ne veux pas être cantonné à l’underground. Il est certain que nous sommes invisibles sur la carte cinématographique, beaucoup de cinéphiles à l’étranger ignorent qui est Raymond Rajaonarivelo ou Solo Randrasana. Or j’estime

que Madagascar devrait pouvoir prétendre un jour, comme n’importe quel autre pays, à la Palme d’Or à Cannes…Qu’est-ce qu’il manque aujourd’hui pour y arriver ?De la formation et des moyens. Avec Le Zébu de Dadilahy, c’était la première fois que je travaillais dans des conditions professionnelles et je me suis aperçu que nous sommes loin d’être conformes aux normes internationales. Alors je vais retourner plancher sur l’écriture de scénario et sur les moyens de trouver des financements à travers les fonds

mondiaux. J’espère revenir avec des pros pour former nos équipes et préparer la relève. Le cinéma malgache, c’est de pouvoir réaliser un jour nos histoires, avec nos mots et notre vision à nous…Telle est bien l’ambition du Chant des Tlous…C’est un film qui parle de l’identité malgache, à un moment où beaucoup de nos concitoyens ne ressentent plus la fierté d’être Malgaches, avec toutes

les galères qu’ils traversent au quotidien. Le tlou  (toloho) est un oiseau des forêts de l’est ; son cri était imité par les rebelles comme signal d’attaque à l’époque de l’insurrection de 1947. Le héros du film est un patriote dont toute la troupe a été décimée. Grièvement blessé, il se réfugie dans la forêt pour y mourir. Un esprit lui offre alors une seconde chance, une seconde vie… Mon ambition est de faire un film historique qui relèvera aussi du fantastique, car c’est conforme à l’âme malgache.

Joro AndrianasoloContact sur www.nocomment.mg

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Extrait du Zébu de Dadilahy.

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Le Livre du moisMégacomplot à TananarivePar Pov et Dwa

À l'Université de Tana, Rémy veut devenir le président de l'association des étudiants. Ce poste lui donnerait l'occasion de rejoindre son frère qui vit en Europe, et ainsi de fuir la maison familiale où sa belle-mère a pris les commandes. Pour espérer arriver à ses fins, Rémy doit gagner la sympathie des autres étudiants dont il a l'habitude de se

moquer, en masquant soigneusement sa véritable motivation… Ambition, manipulation, intérêt personnel, tout cela prend une saveur particulière dans une île secouée depuis des décennies par des coups d'État à répétition. Humour potache à multiples degrés, l’ensemble est brillamment enlevé par le duo malgache Pov et Dwa : le premier, bien connu des lecteurs de Midi Madagascar, travaille aujourd’hui

comme dessinateur à Maurice, le second est l’auteur de la série Pions. Édité à la Réunion par Des Bulles Dans l'Océan, l'album de 96 pages tout couleur (22 x 29 cm) a été présenté à Tana en juin dernier lors du festival Gasy Bulles. Les auteurs l’avaient déjà présenté au festival international de la BD d'Angoulême, en France, au début de l’année.

Dans les bonnes librairies ou à commander chez l’éditeur.Contact sur www.nocomment.mg

Je vous aime très beaucoup2009 - France - 90 mn - Comédie de Philippe Locquet avec Firmine Richard, Bruno Lochet, Philippe Duquesne, Julien Crampon

Après la mort de leur mère, trois demi-frères passent ensemble un été chez leur grand-mère. Ils ont grandi dans des univers très différents, ne se connaissent pas et vont s’apprivoiser. De l’hostilité à la complicité, de blagues potaches en premiers émois, ils vont faire les quatre

cents coups. Certains sans conséquences, d’autres plus tordus… Six ans après Tic  –  Trouble  involontaire  compulsif, son premier long-métrage sélectionné dans de nombreux festivals et récompensé du prix de l’inventivité à celui de Houston en 2003, Philippe Locquet aborde les thèmes de la famille et de l’adolescence dans ce deuxième long dont il a coécrit le scénario avec Claire Renaut. Dans le portrait qu’il brosse de ses personnages, Philippe Locquet, qui a débuté aux côtés de Jeanne Labrune, va introduire peu à peu des tons sourds. Cette comédie fraîche et cocasse, entre Nos  jours  heureux et La  Guerre  des  boutons prend alors un tour plus dramatique, certains passages faisant écho à des films comme Mean Creek ou Ken Park qui abordent l’adolescence sous l’angle d’un réalisme cru.

Diffusion sur CanalSat les jeudi 9 août à 11 h 40, dimanche 12 août à 07 h 00 et lundi 13 août à 13 h 30.

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RELe Film du mois

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PORTFOLIO

« Photographe d’émotion » comme il se définit lui-même, il peut se flatter d’avoir visité chacun des 193 pays reconnus par les Nations Unies. Cofondateur avec Stéphanie Rabemiafara de Art in All of Us en 2005, il s’efforce à travers cette ONG de stimuler la créativité des enfants en initiant des activités artistiques dans des écoles. Aujourd’hui plus de 160 000 enfants dans le monde ont pris part à ces activités, ce qui a valu à Art in All of Us de recevoir les honneurs des Nations Unies à New York.Depuis son installation à Madagascar, il va et vient entre écoles et orphelinats, sans oublier ses responsabilités dans la gestion de Art in All of Us. Les « tours photos » qu’il organise à travers le pays sont l’occasion d’un apprentissage professionnel de la photographie pour les adultes et le moyen de découvrir un Madagascar « toujours neuf ». Un pays qu’il connaît depuis 15 ans.

« Pris lors d’une balade à la Baie de

Sakalava. Des enfants jouaient avec une

pirogue. Madagascar est un paradis pour

les photographes d’émotion. J’aime

capturer ces moments de vie partagés »

MOMENTS PARTAGÉS

Anthony Asael

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PORTFOLIO

Partenaires :

« On est près du port de Tamatave. Après une partie de pétanque, je regarde au-dessus de moi et je vois le garçon m’observer du haut de son arbre. Après quelques échanges de sourires et de photos, je lui enseignais à son tour à utiliser mon appareil… »

« Photo prise sur les rails de train en banlieue d’Antsirabe où je travaillais dans le Centre de jour

de SOS Villages d’Enfants. Je travaille régulièrement là-bas afin d’enseigner la photo aux enfants »

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Ils sont îliens, certes, mais les Malgaches ne sont pas totalement nuls en géographie, bien au contraire. Tout au plus, ils peuvent confondre pays et villes. Ils retiennent Argentine au lieu de Buenos Aires, Barcelone au lieu de Portugal ou Italie au lieu Turin. Ils ne connaissent ni Rio de Janeiro ni Sao Paulo.

Quelles sont les principales villes du monde ? Elles ne situeront pas aux États-

Unis, ni en Asie, ni en Inde, ni en Chine, les pays les plus peuplés du monde. Ce ne sera donc ni New York, ni Shanghai, ni Tokyo ni Bombay. Le Malgache de 10 à 60 ans vous citera imperturbablement Madrid, Chelsea, Munich, Manchester, Barcelone ou Marseille, quoique cette dernière, comme d’autres, ait perdu un peu de son aura sous les outrages du temps, des championnats, des relégations ou des scandales.

Vous l’avez deviné, les Malgaches ont appris la géographie sur le globe de la planète football. Et ils y sont incollables, même avec un gros péché d’exclusion. L’Amérique d’Obama, le Japon, la Russie, la Chine ou les richissimes émirats du pétrole se perdent en queue de peloton, voire ne méritent aucune attention particulière. La proximité, la solidarité continentale ou une longue histoire footballistique commune sauvent l’Afrique de l’indifférence. La Côte d’Ivoire, le Sénégal ou l’Égypte sont

des pays connus sur le planisphère local.Après la folie du Mondial, la Ligue des champions

alimente les échanges sur les bancs des jardins publics, au bar et partout où plus de deux Malgaches mâles et de bonne constitution se retrouvent ensemble. Les analyses sont celles de vrais pros du ballon rond. Le Réal ou le Barçà ? Les fans ne tarissent pas de commentaires. Chaque joueur est passé au crible comme pour le choix des chevaux du PMU que l’on va jouer pendant quinze jours. Ils les connaissent tous, mais il y a des noms qui ont disparu des mémoires. Beckenbauer ou Platini sont devenues des vieilleries historiques.

La passion enflamme les compères, mais ils ne poussent pas jusqu’à en venir aux mains. À Madagascar, le foot n’est qu’un jeu. Le hooliganisme ne fait pas partie des mœurs. On ne s’étripe pas quand tout se joue dans un fauteuil et devant la télévision. Le petit écran a rendu les Malgaches encore plus accros des stades et de leurs dieux, mais leur a fait perdre le goût du terrain. Il n’y a plus que la jeunesse des banlieues pour faire perdurer dans les mémoires que Madagascar a figuré parmi les pays les plus prometteurs dans l’art de jouer au foot. La Saint-Michel tenait la dragée haute aux Égyptiens et une certaine défaite dans les années 1970 a été un deuil national. L’As Corps enseignant de Toliara avait bénéficié d’une aura continentale, comme l’AC Sotema de Mahajanga.

On regrette cet âge d’or, mais on ne perd pas espoir quand tous les week-ends, toute la jeunesse de n’importe quel village du pays occupe les rizières de l’après-récolte pour sacrifier aux rites du dieu Foot. Peu importent les maillots ou les shorts dépareillés, les godasses rafistolées ou les ballons à l’article de la mort. L’essentiel est de jouer, même si la géographie ne mène pas sur le toit du monde.

FOMBA AMAM-PANAO

La géographie au bout des pieds Par Mamy Nohatrarivo

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Lors de sa séance du 22 août, l’Académie malgache est sommée par le Père Caussèque, de la Mission d’Ambositra,

de s’expliquer sur l’enseignement du malgache dans les écoles indigènes. Celui-ci n’a pas, soutient dans sa lettre le religieux qui est aussi membre sociétaire de l’institution, la place qu’il mérite. Le Bulletin rapporte ses propos : « Il affirme que ne plus demander maintenant dans les examens qu’une version et un thème, revient à vouloir traiter le malgache comme une langue ancienne et morte, au même titre que le latin ou le grec. » Charles Renel, membre titulaire et chef du service de l’enseignement à Madagascar, lui répond que « le  reproche  n’est  pas  fondé,  qu’il  aime  personnellement  beaucoup 

la  langue  malgache,  mais  qu’il  convient  d’enseigner  également  le français dans les écoles, car en répandant notre langue, nous servons la cause de la France, notre patrie, nous répandons par elle nos idées, nos  mœurs,  nos  coutumes.  Il  ajoute  qu’il  s’efforce  de  donner  à  la langue hova la place qui lui revient dans les établissements scolaires de la Colonie. »

Singularités localesLa question est d’autant moins épuisée que des

chercheurs font, dans la même séance, le point sur

leurs travaux linguistiques. Jean Paulhan communique l’article qu’il a publié dans le Journal  asiatique  :  Les  hain-teny  merinas. Fruit de deux ans de récolte, cette étude d’une trentaine de pages se conclut ainsi : « Le hain-teny est, tour à tour, le jeu où s’exerce, la rivalité où s’impose cette science des paroles qui apparaît au Merina comme  la  connaissance  essentielle. » De son côté, le Père Dubois poursuit son dictionnaire du betsileo – il en est à la lettre K.

L’entreprise du Père Dubois prouve l’intérêt pour les singularités des différents peuples de Madagascar. Les Malgaches pourraient se pencher sur celles des peuples de France à travers l’organisation de banquets régionaux. Le samedi 10, l’Union générale des

Corses et des Amis de la Corse organise son banquet, suivi d’un bal, à l’Hôtel Métropole. Le lendemain, les natifs du Roussillon se réunissent au même endroit pour discuter de l’organisation d’un prochain banquet. Une semaine plus tard, les Charentais et les Poitevins se rendront à l’Hôtel Villecrose dans le même but. Quant aux Champenois et Briards, ils ont fixé leur réunion au 23 à l’Hôtel Métropole…

Il ne suffit pas de prévoir les festivités, il faut aussi régler les affaires courantes. Ainsi, le drame de Tsaratanana, évoqué en février et mars, au cours duquel l’administrateur Longuemart

C’était il y a cent ans… en août 1912 Par Pierre Maury

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avait trouvé la mort, vient de trouver son épilogue : Ramavo, sa compagne, a été condamnée par le tribunal de Majunga à dix ans de réclusion.

Un train dans les rizièresLa construction de la ligne de chemin de fer Tananarive-Côte Est (T.C.E.) n’est

pas achevée, mais les convois circulent entre la capitale et Brickaville. Le samedi 17, le chef du service technique du T.C.E. voyageait avec un train de marchandises parti de Tananarive, pour aller à la rencontre du Gouverneur général, en séjour à Tamatave. Au km 13, entre Anivorano et Brickaville, un aiguillage était ouvert sur un bout de voie d’une cinquantaine de mètres. Que le train emprunta avant de s’abîmer dans les rizières. Le mécanicien a été contusionné à une jambe et l’ingénieur en a été quitte pour la peur.

Quant à la ligne Tananarive-Antsirabe, elle en est toujours au stade des débats, et le budget est en hausse. Le rapport de M. Malavialle note que l’avant-projet est à refaire en entier et qu’il faut prévoir une augmentation des dépenses de 35 à 50 %. Le député Maurice Laviolette conteste ces chiffres pourtant approuvés par le Parlement.

Tout a un coût, y compris l’approvisionnement de l’armée à Madagascar. L’avis d’adjudication pour l’année 1913 est paru. Il faudra fournir 14 tonnes de café vert, 199 de farine de froment, 18,5 de sucre cristallisé, 20 de conserves de bœuf et… 407 000 litres de vin rouge.

Le  Siècle, quotidien de la Métropole, revient sur l’aménagement du port de Majunga, nécessaire pour le signataire de l’article. L’adjudication des travaux de construction des quais a malheureusement été effectuée de telle manière que rien ne sera entrepris avant l’année prochaine. Par ailleurs, la modification des itinéraires de navigation remet en cause le commerce entre Majunga et Lourenço-Marquez, alors que 1 200 tonnes de riz blanc ont été exportées l’an dernier vers cette destination, et que les perspectives étaient meilleures pour 1912.

TSIAHY

Vodiondry50

Le « vodiondry » est le mariage traditionnel malgache. Plus exactement, la demande en mariage à la belle-famille. La présence d’un orateur s’impose pour vanter les qualités du prétendant, et si ça ne suffit pas, de petites enveloppes bourrées d’argent permettront peut-être d’emporter la décision.

Donnera, donnera pas ? C'est la grande crainte du jeune homme avant la cérémonie du vodiondry, le mariage

traditionnel. Chez les Malgaches, la demande consacrée « Veux-tu m'épouser ? » ne s’adresse pas à la jeune fille convoitée, mais à la future belle-famille dûment rassemblée. Pour cela, le prétendant paré de ses plus beaux habits doit se présenter avec tous ses parents et amis. « C'est l'occasion de faire connaissance avec les uns et les autres », explique Hanitra Andriamboavonjy, présidente nationale du Cercle des pratiquants de l'art oratoire malgache (Fimpima).

Le prétendant est également accompagné d’un mpikabary, un orateur ayant pour mission de mettre en valeur les qualités du futur époux. Et là, il faut débattre ferme avec la belle famille, surtout quand les questions d’argent arrivent sur le tapis… Il n’est pas rare que le jeune homme rentre bredouille faute d’avoir trouvé un consensus entre les deux familles.

Le terme vodiondry signifie littéralement « partie postérieure du mouton ». En effet, c’est cette partie des animaux que l’on offre traditionnellement à tous ceux que l’on veut honorer. Cela en vertu d’une ancienne coutume qu distinguait le vodiakoho, la partie postérieure du poulet offerte aux aînés, le vodiomby, celle du zébu pour les rois, et le vodiondry pour les futurs beaux-parents. Du temps du roi Ralambo, au XVe siècle, on offrait encore un mouton vivant, mais sous le règne d’Andrianampoinimerina, au tournant du XIXe siècle, l'animal est remplacé par de l'argent

soigneusement caché du regard par du lambamena, un tissu en soie. Mesure sage, car les pauvres avaient honte de leur mouton maigre quand ils allaient demander la jeune fille en mariage, alors que les riches aimaient en mettre plein la vue dans les villages avec leur mouton gras… Pour couper court à tout ce déballage, on prit l’habitude de remettre directement de l'argent, aujourd’hui déposé dans une enveloppe. « J'ai mis Ar 200 000 dans l'enveloppe », confie Heritiana Razafinjatovo, marié depuis le mois dernier. Une somme plutôt rondelette pour les Malgaches.

Durant la cérémonie du vodiondry, le jeune homme offre également différentes enveloppes remplies d'argent à la famille de sa dulcinée : le tapi-maso (cache-vue) pour les frères, l’ala-fady pour les oncles, etc. Même les amies avec qui elle a joué quand elle était petite auront leur petite enveloppe. « Les mots ne suffisent pas, il faut les accompagner de présents qui donnent leur prix à la demande en mariage », explique Hanitra Andriamboavonjy.

Le vodiondry est considéré comme la première étape obligatoire menant au mariage. Mais du temps des Ntaolo, les Malgaches d’antan, à l’époque où l’on ne s’encombrait pas de paperasse, le vodiondry était considéré comme le mariage en soi. Après s’y être plié, le couple pouvait vivre sous le même toit et avoir des enfants. « Mitari-bady  tsy  lasam-bodiondry  mahamenatra », disaient alors les anciens. Aujourd’hui, le vodiondry a besoin, en plus, du mariage civil à la mairie et religieux à l’église pour officialiser l’union. Autres temps, autres mœurs.

Njato GeorgesContact sur www.nocomment.mg

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DONNE-MOI TA MAIN 51

Avec plus de dix ans d’expérience dans le développement logiciel offshore, Ingenosya est un acteur historique parmi les sociétés de services en ingénierie informatique (SSII). À l’aube de la révolution du marketing viral, elle entend bien consolider son image de société pionnière à Madagascar. Son directeur général, Jean-Luc Rajaona, nous en dit plus.

Ingenosya a toujours joué la carte de la faible médiatisation parmi les SSII. Pourquoi cette visibilité soudaine ?

Depuis la création d’Ingenosya en 1999, par Dominique Morvan et moi-même, notre spécialité est le développement de logiciels, les systèmes d’information pour entreprises, les intranets et extranets. On a notamment fait le nouveau site de l’Office national du tourisme, opérationnel depuis mai. C’est un domaine où il n’est pas besoin de faire de vagues, il suffit d’être bon pour être connu des professionnels. Notre choix de communiquer aujourd’hui vers les particuliers est lié à la n a i s s a n c e de notre d é p a r t e m e n t m a r k e t i n g et à notre intérêt pour le marketing viral (ou buzz marketing) via les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Linkedin.

De quoi s’agit-il concrètement ?C’est une forme de bouche-à-oreille on line, une publicité interactive

où le consommateur contribue à diffuser le message d’une entreprise via Internet. Sa spécificité est que les consommateurs deviennent les principaux vecteurs de communication de la marque. L’offre se diffuse alors comme un virus, d’un internaute à l’autre. Depuis le développement d’Internet et du haut débit, le potentiel de diffusion virale a connu un

Jean-Luc Rajaona

L’AVENIR EST DANS LE BUZZ

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essor considérable, surtout avec le web 2.0 qui a fait décoller les blogs, les forums, les réseaux sociaux et les plateformes vidéo.

Quels enjeux pour Madagascar ?Il sera bientôt incontournable pour les marques d’être

présentes sur les réseaux sociaux et les réseaux professionnels. Tous les professionnels de la communication devront s’y mettre, même si actuellement on donne toujours la priorité à l'e-mailing, à savoir la diffusion d’un message sur un maximum de clients potentiels pour une propagation optimale de la publicité. Les grands enjeux du marketing viral sont entre autres l’optimisation des budgets marketing et communication, la construction d’une image de marque (et la gestion de l'e-réputation), la génération d’un trafic ciblé et la maximisation de la valeur client. Le viral ne cessera pas de se développer. Il va gagner progressivement d’autres fonctions de l’entreprise jusqu’à devenir un enjeu global.

Pour quand cette révolution ?À l'heure actuelle, nous ne proposons pas encore de

prestations en marketing viral à nos clients. Notre cœur d'activités reste le développement logiciel sur le mode offshore informatique à Madagascar. Plus précisément le développement web, multimédia et les applications mobiles. Mais s’agissant d’un enjeu considérable, il n'est pas inimaginable qu'à très court terme nous diversifions nos activités dans ce domaine d'expertise.

Propos recueillis par Joro AndrianasoloContact sur www.nocomment.mg

MÉDIAS

Redonner au pays la position qu’il occupait il y a quelques décennies en terme d’exportation de riz, c’est toute l’ambition de Castells Madagascar. Grâce à la sélection naturelle des semences (garantie sans OGM), le pari est beaucoup moins fou qu’il n’en a l’air…

Créée en 2006, Castells Madagascar est une filiale de Semillas Certificadas Castells, société espagnole fournissant en semences de riz certifiées une grande partie de

l’Europe (Grèce, Italie, France, Portugal). Implantée pour l’essentiel dans la région du lac Alaotra, à Andramosabe Ampit’Andrefana, elle entend bien se développer à travers tout le territoire. « L’enjeu est de produire des variétés améliorées capables de s’adapter  dans  des  conditions  agroclimatiques  difficiles  à  la  riziculture », explique Roland Harlys Rabarison, cogérant de la filiale.

Il s’agit bien de « sélections  naturelles  de  semences »  et non d’organismes génétiquement modifiés (OGM), précisent Jose Pedro Castells Franch, président-directeur général du groupe, de passage à Madagascar, et Joan Faiges, responsable commercial. En clair, ne conserver que les meilleures semences pour améliorer progressivement la qualité du riz. Sont notamment prises en compte la résistance aux maladies, la résistance à la verse et la productivité. Exemple. Une variété locale comme le Makalioka connaît actuellement

PRENEZ-EN DE LA GRAINE !Super-riz sans OGM

Roland Harlys Rabarison54

une forte dégénérescence dont une de ses manifestations est le changement de couleur du riz blanc vers le rouge. Cette dégénérescence s’explique par le non-renouvellement des semences par les riziculteurs. Pour améliorer cette variété, Castells Madagascar a retrouvé les caractéristiques des souches initiales à travers des procédés d’épuration. Grâce à cette méthode, les rendements sont meilleurs : jusqu’à une tonne supplémentaire à l’hectare ! « Un riziculteur devrait changer ses semences au moins une fois tous les trois ans pour garder la qualité variétale, c’est le message que nous voulons aussi  faire passer auprès des paysans. »

Pour la sélection de nouvelles souches de semences, tout commence par des recherches menées en Espagne dans des laboratoires-serres, puis par leur mise en culture à Madagascar dans des rizières expérimentales. C’est ainsi que Castells a pu introduire sur le marché malgache deux nouvelles variétés de riz qui lui sont propres, le Tahia et l’Angaka, permettant des rendements d’environ 6 000 kg à l’hectare. « Nous  vendons  nos  semences  améliorées  plus cher par  rapport aux autres producteurs, 1 500 ariary  le kilo dans la zone du Lac Alaotra, mais c’est  le prix de la qualité », estime Roland Harlys Rabarison.

La campagne 2011-2012 a permis à Castells d’écouler 40 tonnes de semences améliorées, un chiffre en hausse et en accord avec la demande grandissante. Boosté par ces premiers résultats, le groupe compte s’installer dans de nouvelles zones du pays et ouvrir de nouveaux points de vente, notamment dans la capitale et pourquoi pas les zones côtières.

Joro AndrianasoloContact sur www.nocomment.mg

ÉCO

des plastiques). Raison pour laquelle le groupe a décidé d’ériger un nouveau centre commercial, appelé La City, sur la route des Hydrocarbures. Encore un, diront certains ! Sauf qu’il s’agira d’un des plus grands centres commerciaux de la capitale et de l’île, avec une infrastructure et un design répondant aux normes internationales. « Le  concept est de  créer un  lieu de vie  très intense  qui  rassemblera  toutes les  activités  urbaines  en  un seul  point », explique Shahim Ismaël.

Construite sur un terrain de 3,2 hectares, La City occupera une superficie de 12 000 m². Ses deux étages pourront accueillir 60 boutiques, 16 appartements de grand standing, 14 restaurants et un parking en sous-sol d’une capacité de 300 places. « Pour  des  raisons  de sécurité,  il y aura deux entrées qui  permettront  d’accéder aux  différents  étages  par  des ascenseurs  et  des  escalators. Aucune  boutique  n’aura  une ouverture  à  l’extérieur » La

LA CITY DANS LA VILLE

Shahim IsmaëlAvec ses 60 boutiques, son supermarché, ses 14 restaurants, ses 16 appartements grand standing, La City offrira dès septembre toutes les commodités d’une ville dans la ville. Son directeur exécutif nous fait le tour du propriétaire.

«P lus  la  concurrence  est  là,  mieux  c’est », estime Shahim Ismaël, le jeune directeur exécutif de la société SMTP (Société malgache de transformations 56

restauration et le prêt-à-porter y seront classiquement présents, mais la nouveauté est qu’on y découvrira aussi un pressing, des points minutes, de la réparation de chaussures, une garderie, un centre de bien-être… Depuis le mois de juillet, un magasin d’alimentation Shoprite y est déjà installé sur une surface de 3 750 m², plus du quart de l’ensemble.

Initié en 2010, dans un climat économique assez tendu, le projet a pu voir le jour grâce à la volonté et à la confiance des entrepreneurs et des bailleurs de fonds. « Un pari sur l’avenir qui devrait voir la création d’autres centres  commerciaux  d’ici  un  ou  deux  ans », affirme Shahim Ismaël. À 26 ans, après des études de finance à Londres, il ne cache pas ses ambitions pour Madagascar. Sa famille y vivant depuis six générations, travailler au développement du pays est pour lui comme une évidence. À la tête d’Agrivet, une chaîne de distribution d’intrants agricoles, vétérinaires et d’hygiène, c’est en collaboration avec son père qu’il s’est lancé sur le projet de La City. « Une activité à l’opposé de mes études, mais extrêmement enthousiasmante », souligne-t-il.

Jamais à cours de challenge, il compte élargir le centre pour créer autour un véritable petit village, nouveau lieu de vie citadin. « Nous pensons à une nouvelle extension du centre d’ici  l’année prochaine ou dans deux ans avec un bowling  ou une arcade de  jeux. » En attendant, La City sera officiellement ouverte le 4 septembre prochain. Qu’on se le dise !

Aina Zo RaberantoContact sur www.nocomment.mg

ÉCO

Docteur en écotourisme, Amina Soilihi est l’initiatrice, en collaboration avec l’Université de Mahajanga, de formations sur trois ans, délivrant des licences professionnelles de guides et de gérants d’entreprises touristiques. La valeur n’attend pas le nombre des années…

«Sans les bourses du gouvernement français et  les aides du club de services Soroptimist, je n’aurais pu espérer soutenir, en cette année 2012, ma thèse 

de doctorat  en  écotourisme.  J’ai,  en  effet,  pu  séjourner plusieurs mois  chaque année depuis 2008 à Strasbourg dont l’université a signé une convention avec celle d’Antananarivo. » Avant même la fin de ses études, Amina avait projeté avec le professeur Rabesa Zafera Antoine, président de l’Université de Mahajanga, la création d’une école de tourisme. À force de volonté et d’obstination, cette école a pu accueillir les 46 étudiants de sa première promotion en mars 2011. « Les études s’étaleront sur trois années afin de délivrer des licences professionnelles de guide touristique bilingue (français/anglais) et gérant d’entreprises touristiques. »

Le sérieux de cette école, qui profite de l’enseignement des professeurs de l’Université de Mahajanga, a tout de suite attiré de nouveaux étudiants. Avec le démarrage de la deuxième promotion, ce sont aujourd’hui 160 étudiants qui sont inscrits. « Les frais d’écolage ne vont pas permettre de couvrir les frais de déplacement et d’équipement. Nous ambitionnons, par exemple, de former des guides marins  dont  les  aires  protégées  côtières  vont  avoir  besoin. Or, nous ne pouvons disposer de matériels de plongée. »

L’appel est ainsi lancé à quelques bailleurs ou généreux donateurs afin d’appuyer cette école et relayer l’engagement d’Amina qui ne vise qu’à permettre à de jeunes Malgaches de saisir les opportunités du développement attendu du secteur tourisme.

Richard BohanContact sur www.nocomment.mg

ÉCO

UN DOCTEUR AU CHEVET DU TOURISME

Amina Soilihi58

C’est précisément le business d’Oly, la quarantaine active, dont le stand installé dans le périmètre d’Analakely est en soi un véritable musée de la bouteille : canettes de bière, eaux minérales, bocaux à cornichons, gouttes pour le nez, sirops pour la toux, produits détergents divers et multiples, tout ce qui a l’heur de ressembler à un récipient se retrouve ici. Et même de très improbables comme cette authentique vodka russe, étiquetée en cyrillique, ou ce magnum de champ à goulot doré, sortis d’on ne sait quelle fiesta ! « Au hasard de ce qu’on ramasse, mais on peut aussi  fournir  le  flacon  que  vous désirez,  quel  qu’il  soit  et  dans les  24  heures », assure Oly qui travaille avec tout un réseau de collecteurs allant de porte en porte à travers la ville.

Ses clients sont aussi multiples que ses récipients. Qu’on ait besoin d’une bouteille pour y transvaser un médicament ou un jus de corossol, c’est chez

OLY PREND DE LA BOUTEILLE

Tavoahangy

MÉTIERS

Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait Oly ? C’est sans doute ce que pensent ses clients qui viennent depuis des années se fournir chez elle en bouteilles vides de toutes sortes. Moins chères que les pleines et à usages multiples. Il suffisait d’y penser !

À Mada rien ne se perd, et surtout pas les bouteilles vides. Qu’elles soient en verre ou en plastique, elles trouvent facilement preneurs, parées pour une seconde

vie pour peu que quelqu’un prenne la peine de les ramasser et de les nettoyer. 60

Oly qu’on vient se fournir. « La bouteille vide me coûte Ar 80. C’est  vingt  fois moins  cher  qu’une  pleine  dont  j’aurais en plus à boire le contenant », estime Viviane dont le choix vient tout juste de se porter sur une bouteille d’eau minérale destinée à recevoir sa tisane de katrafay. « C’est  cadeau  et ça  dépanne  les  gens », explique Oly qui avoue se faire un bénéfice de 10 à 200 ariary sur chaque bouteille. Son plus, l’hygiène et la sécurité. Car dans son stock, il y a aussi des récipients sensibles, style médicaments ou pesticides. « Tout est méticuleusement lavé à la brosse et au savon, puis rincé à grande eau », assure-t-elle. Vigilante, elle ne commercialise pas les flacons de médicaments périmés. « Jusqu’à aujourd’hui 

je  n’ai  jamais  eu  le  moindre  problème  avec  mes  clients,  et d’ailleurs j’ai une réputation à tenir », explique celle qui se flatte d’appartenir à une famille installée dans la bouteille depuis trois générations. « Ca  se  transmet de mère  en fille, mais moi j’espère un avenir plus confortable pour mes trois enfants. Après  leurs  études,  s’ils veulent  continuer à vendre des bouteilles, qu’au moins ils ne le fassent pas dans la rue, comme moi, exposée à tous les vents. Izay adala no toa an-drainy (seuls les imbéciles ne dépassent pas leurs maîtres) », lance-t-elle philosophe. Sa bouteille à la mer ?

Njato Georges

Jumeaux maudits de Mananjary

Nelly Ranaivo Rabetokotany, co-auteur de l’enquête

de l'Unicef et du Capdam.

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Chez les Antambahoakas de Mananjary, les jumeaux sont fady : rejetés à la naissance et condamnés à l’abandon. Pour éradiquer ce tabou ancestral, l’Unicef et des chercheurs malgaches mènent

une grande campagne de sensibilisation.

C’est à la demande du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef ) que le Centre d’analyse et de prospectives sur le développement à Madagascar (Capdam)

commence à enquêter en 2008 sur le fady  mitaiza  zaza  kambana, autrement dit les abandons d’enfants au seul motif qu’ils sont jumeaux. Une coutume toujours en vigueur chez les Antambahoakas de la côte sud-est, dans la région de Mananjary. « Le Comité des Nations Unies sur les droits humains avait exprimé son inquiétude auprès de l’État malgache et nous a demandé d’intervenir », commente Nelly Ranaivo Rabetokotany, co-auteur de l’enquête aux côtés d’Ignace Rakoto et Gracy Fernandes.

Lié à une légende ancestrale, le fady kambana considère les jumeaux comme des êtres maléfiques, quasi démoniaques, mettant en danger par leur seule existence la survie du clan familial. Les garder amènerait l’exclusion des parents biologiques de la communauté, notamment du tombeau familial, chose impensable pour les Antambahoakas. Le seul recours pour eux est donc de les abandonner à la naissance. Autrefois on les déposait le long du canal des Pangalanes, promis à une mort certaine ; aujourd’hui on les place dans des centres d’accueil où leur destin n’est pas assuré pour autant. « Beaucoup  meurent avant  la  fin  du  premier  semestre,  principalement  de  dysenterie  et  de  malnutrition, sans parler du choc de l’abandon. Les plus chanceux seront peut-être accueillis dans des familles d'adoption en France », explique un bénévole du Centre d’accueil et de transit des jumeaux abandonnés (Catja) de Manajary. Trouver une tonne et demie de riz tous les mois pour nourrir la centaine d’enfants recueillis, sans subventions de l’État, tel est le pari toujours recommencé de ce centre qui est, avec Fanantenana, la seule structure dévouée au sort des jumeaux abandonnés, en attendant celle que le PNUD compte créer.

« Nous  sommes  dans  un  district  économiquement  pauvre  qui  n’a  connu  aucune 

ASSOS

LE TABOU DE TROP

Nelly Ranaivo Rabetokotany, co-auteur de l’enquête

de l'Unicef et du Capdam.

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évolution  depuis  une  dizaine  d’années. Quelque  part,  le  maintien  de  ce  tabou est  lié  à  cette  situation », fait remarquer Nelly Ranaivo Rabetokotany, historienne et anthropologue. « L’objectif  n’est  pas  de stigmatiser la population, sachant que dans d’autres  pays  la  protection  des  enfants  est tout aussi problématique », précise-t-elle.

Depuis les années 2000, des campagnes de sensibilisation ont lieu auprès des parents biologiques, notamment les mères, pour les encourager à garder leurs enfants. Malgré la forte implantation du tabou chez les Antambahoakas, les mentalités évoluent peu à peu, comme le montre l’exemple du village de Fanivelona, dans le district de Nosy-Varika, à 100 km au nord de Mananjary. Le 5 juillet 1982, ce village a aboli le fady kambana grâce à l’action des chefs coutumiers (mpanjaka-tangalamena) qui se sont engagés publiquement à « prendre sur eux » toute malédiction éventuelle qui découlerait de l’abandon de cette coutume. À Fanivelona, les jumeaux sont désormais élevés par leurs parents sans qu’aucun malheur ne perturbe leur vie, et le village a commémoré en grande pompe, en juillet dernier, le 30e anniversaire de cette abolition. « Mananjary  est  tenté de  suivre  l’exemple de Fanivelona, mais  les  chefs coutumiers sont divisés sur ce sujet. Ils veulent que la levée du tabou soit monnayée », explique Nelly Ranaivo Rabetokotany. L’enquête du Capdam a donné lieu à un ouvrage très documenté, Les  jumeaux de Mananjary, entre abandon et protection, édité par l’Unicef et agrémenté de photographies de Pierrot Men.

Aina Zo RaberantoPhotos : © 2012 - Pierrot Men

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NATURE

ON EN PARLE SUR LA TOILE !Caeristrus darwini

Mini mais elle fait le maximum. Du haut de ses 2 cm, l’araignée de Darwin bark, une espèce endémique découverte en 2010, tisse la plus grande toile du monde. Des fils de soie de 25 m de long qui s’avèrent vingt fois plus résistants que les fibres des gilets pare-balles. Spiderman peut aller se rhabiller !

En 2011, elle a ravi la première place dans le top

10 des espèces nouvelles les plus spectaculaires de l’année, établi par l'Université d'Arizona. Avant le cafard sauteur, le champignon phosphorescent, la bactérie mangeuse de rouille ou la limace cannibale ! C’est dire que cette petite araignée endémique de Madagascar, découverte dans le parc national d'Andasibe-Mantadia, n’en finit pas d’étonner son monde. Et

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pour cause, pas plus grosse qu’une pièce de 100 ariary (2 cm pour les femelles, cinq fois moins pour les mâles), elle est capable de dévider des fils de soie de 25 m de long, soit la plus grosse toile d’araignée jamais répertoriée, toutes catégories confondues. Un phénomène !

À l’origine de sa découverte, deux chercheurs qui n’en reviennent toujours pas de l’« énormité » de leur prise : Matjaz Kuntner, président de l’Institut de biologie de l’Académie des sciences et des arts slovène, et Ingi Agnarsson, directeur du Musée de zoologie de l’Université de Porto Rico. Caeristrus  darwini, l’araignée de Darwin bark, tel est le nom de la nouvelle venue, semble en effet dotée de superpouvoirs. Pour traverser une rivière, elle n’hésite pas à jeter son fil d’une rive à l’autre, en s’aidant du souffle du vent. Ce faisant, elle tend une toile d’environ trois mètres carrés qui va s’avérer d’une extraordinaire efficacité, car la raison d’être d’une telle structure – de la simple salive solidifiée - est avant tout de lui servir de garde-manger. Or sur une seule de ces toiles, les deux chercheurs ont trouvé jusqu’à 32 insectes pris au piège : libellules, guêpes, scarabées…

« Pendant  la  saison  chaude,  les  toiles  sont plus  grandes  car  il y a moins d’insectes,  contrairement à  la  saison pluvieuse où  les insectes abondent et où  l’araignée n’a pas à  tendre de  si grands pièges », précise Jean-Jacques Rafanomezantsoa, coordinateur et entomologiste à la California Academy of Sciences à Tana, l’un des grands spécialistes malgaches des araignées.

Pour que la toile géante supporte le poids de l’araignée et celui des insectes capturés, il faut qu’elle soit d’une solidité à toute épreuve. Et c’est là la deuxième grosse surprise que nous réserve Caeristrus darwini : ses fils de soie sont parmi les plus résistants et les plus élastiques connus au monde. Dix fois plus que la fibre de kevlar, utilisée pour la fabrication de gilets pare-balles, s’émerveillent Kuntner et Agnarsson dans le très sérieux Journal of Arachnology ! De telle sorte que certains chercheurs, comme Todd Blackledge de l’Université d’Akron, envisagent déjà de l’utiliser en médecine pour la réparation des tendons et des os, mais aussi pour les pansements et les sutures. Bref, une petite araignée qui ne paye peut-être pas de mine, mais qui ne manque pas de ressources. Depuis la découverte de Kuntner et Agnarsson, elle a été également observée dans le parc national de Ranomafana, ce qui laisse à penser que pour sa boîte à pharmacie, Madagascar n’a pas trop à s’inquiéter !

Aina Zo RaberantoContact sur www.nocomment.mg

Raymond Botobe veut garder son île propre. D’autant qu’elle a été classée parmi les dix

merveilles du monde par le magazine américain National  Geographic ! Il s’agit bien sûr de l’Île aux Nattes (Nosy Nato), à cinq minutes en pirogue de Sainte-Marie. Jeune quadra, Raymond n’est ni hôtelier ni restaurateur : il habite une simple paillotte au bord de l’eau. Sa conscience écologique, il l’a aiguisée au cours des dix années où il a accompagné à la fois comme cuisinier et assistant technique une équipe d’océanographes à travers les mers du globe. Du Brésil à la Nouvelle Calédonie, il a ainsi découvert les fonds marins et leur grande fragilité.

De retour chez lui, sur l’Île aux Nattes, il s’applique à sensibiliser les habitants sur les dangers de la pollution. « À  Madagascar,  la  pauvreté généralisée  fait  que  l’écologie  n’est pas  une  priorité.  Il  est  pourtant essentiel  d’éduquer  les  enfants  dès maintenant. » Et comme rien ne vaut un bon exemple, Raymond

nettoie seul depuis huit ans les bords de plage avec sa pirogue. Bouteilles, sacs plastiques, ferrailles rouillées, pneus, piles, boîtes de conserve… c’est environ une tonne de déchets qu’il ramasse à

LE PLASTIQUE, C’EST PAS CHIC !

Raymond BotobeQuand on habite, à en croire le magazine National Geographic, l’une des dix merveilles du monde, on fait tout pour en préserver l’environnement. C’est en tout cas la mission que s’est fixée Raymond Botobe en s’installant à l’Île aux Nattes.

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chaque fois. Ces déchets sont ensuite triés par ses soins : le végétal d’un côté, le plastique de l’autre. Les déchets organiques et biodégradables sont enterrés, le verre est soigneusement pilé pour être rejeté en mer, loin au large.

Le  plastique,  c’est  pas  chic, c’est la chanson que fait fredonner Raymond aux enfants quand il les mobilise pour nettoyer le littoral avec lui. « C’est avec ces actions en direct que j’arrive à les sensibiliser. Je leur explique qu’un filtre de cigarette met 90 ans à se dissoudre. Qu’un sac plastique peut être avalé par un poisson au risque de l’étouffer et qu’ainsi leurs parents pêcheurs auront de plus de plus de difficultés à trouver à manger. »

Depuis l’année dernière, l’aide financière de certains restaurateurs locaux a permis à Raymond d’étendre ses actions de nettoyage à tous les sentiers de l’Île. Elle lui a également permis d’acheter des piquets et des paniers poubelles qu’il plante tous les 100 mètres. Son seul regret, que les pouvoirs publics ne se mobilisent pas plus pour la sauvegarde de l’environnement de l’île. « Je le fais en bénévole et  je ne demande pas d’argent,  là n’est pas  le problème,  mais  quelque  part  ce  manque  de  soutien  n’est pas normal », estime-t-il. Sans parler d’autres problèmes à régler comme l’absence de toilettes publiques, la gestion des déchets et le geste citoyen à inculquer pour la propreté et l’hygiène. C’est bien la moindre des choses si l’on veut tenir son rang de merveille du monde…

Philippe BonaldiContact sur www.nocomment.mg

NATURESainte-Marie

Voyage chez lesZafimaniry70

ESCALESAprès les Mikeas que nous vous présentions dans une précédente édition (no comment® 21), le photographe Youry Bilak revient avec un reportage inédit sur les Zafimaniry. À consulter également sur son site.

Après avoir quitté la RN7 à Ivato, au bout d’une piste de 26 km et une heure de route, nous arrivons à Antoetra, centre névralgique du

peuple Zafimaniry, habitants des hauts plateaux, connus pour leur art de la sculpture sur bois, une tradition séculaire. Ravi à l’idée de découvrir cette région où la marche à pied est le seul moyen d’accès : même la charrette à zébus ne passe pas ici. Rémi, fervent défenseur de cette culture nous guidera jusqu'à l’un des nombreux villages Zafimaniry. Ma volonté étant de rencontrer les habitants d’un village vierge de tout tourisme, nous voilà en route pour Ifempona.

La diversité des paysages tout au long de cette marche est époustouflante. Au passage nous constatons là encore, que malgré les efforts du gouvernement, la culture sur brûlis comme dans le reste de l’île de Madagascar fait des ravages. À l’entrée du village, une école en construction,

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constituée de pierre et ciment. Inhabituel chez les Zafimaniry ! On m’explique qu’à cause de la pénurie de bois, cette école ne sera pas bâtie de manière traditionnelle, comme cela est prescrit dans la coutume ancestrale. Les rochers trouvés et cassés sur place serviront de pierres à l’édifice, le sable provient de la rivière du village où l’on peut également voir de jeunes enfants s’improviser chercheurs d’or.

Le ciment vient d’Antoetra, à cinq heures de marche de là. Une chaîne humaine de femmes et d’hommes s’est organisée. Chacun porte un sac de 25 kg de ciment sur ses épaules. Une ONG se charge de les rémunérer… 5 euros par personne et par voyage.

Après cette longue marche, nous sommes accueillis dans la maison du tangalamena (chef du village)

Razafimamonjy. Comme le veut la tradition, c’est à lui que nous demandons la permission de nous installer pour plusieurs jours. Il est assis sur un tabouret en bois sculpté, entouré de toute sa famille. La maison est enfumée par un feu qui fait office de cuisine. Le plafond est tapissé de maïs, cultivé aux portes du village dans des cultures en terrasse au même titre que le riz.

Chaque portion de bois que compose la maison est sculptée, les objets de la vie courante également, un authentique artisanat d’art. Aux fenêtres, les enfants du village s’affairent, ils sont venus voir ces Vazaha…

Texte et photos : © 2012 - Youry BilakContact sur www.nocomment.mg

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Festival LagnonaCOULEURS BETSILEO

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ESCALES Fianarantsoa

Organisé pour la première fois cette année, le festival Lagnona a été créé pour mettre en valeur les richesses de la culture betsileo. Trois jours de fêtes entre « tolon’omby » et « kabary » pour perpétuer un patrimoine inestimable.

Tôt ce matin du 25 mai, une longue procession s’étire sur les six kilomètres qui séparent Iharaghany, le lieu de résidence

des descendants des rois betsileos, de Fianarantsoa, capitale administrative de la Haute Matsiatra. Pendant une heure, dans la brume teintée de l’aube, une centaine de personnes transportent les richesses héritées des anciens royaumes : vêtements, ustensiles de cuisine, coffres, bijoux, eau sacrée. Les uns après les autres ils déposent leur chargement à l’intérieur d’une vaste maison traditionnelle rouge, construite pour l’occasion et représentant le palais royal. Puis le mugissement du zébu sacrifié devant le palais marque l’ouverture des festivités. « Nous avons voulu débuter le festival par des rites traditionnels qui  montrent  que  les  us  et  coutumes  appartiennent  aux  rois et  à  leurs  descendants », explique Perlette, déléguée régionale du ministère de la Culture. « Ce  sont  eux  qui  détiennent le  patrimoine  culturel  immatériel.  Ils  sont  les  gardiens  de  la mémoire collective ».

Organisé grâce à la collaboration d’entreprises privées et d’institutions publiques, le festival Lagnona (« fêtes communes » en betsileo) est né de la volonté de rappeler la richesse des traditions afin de réveiller leurs pratiques : tolon’omby (combat entre un homme et un zébu), tournoi de fanorona (jeu de pions traditionnel), kabary (discours), danses et défilés se sont succédé au son rythmé des mpilalao, les orchestres de campagne

où se retrouvent jejy, valiha et kabosy. « Nous  avons  surtout privilégié  les  activités  de  groupe  qui  renforcent  le  sentiment d’appartenance  à  une  communauté », comme le partage des zébus sacrifiés, le repas de sosoa  sy  tantely (riz bien cuit accompagné de miel) ou le pilage du paddy par les femmes, symbole de la solidarité féminine.

À l’heure du bilan, Perlette a le sourire : « Bien  sûr, l’organisation est parfois à revoir. Mais les échos sont très positifs et nous commençons déjà à organiser la prochaine édition pour 2013. Nous ne nous accrochons pas à des  traditions  sclérosées ou  un  folklore  dépassé.  Le  festival  doit  devenir  un  véritable événement culturel, non dans une perspective de repli  sur soi, mais d’échange et d’ouverture aux autres ». Dans un contexte de mondialisation et d’uniformisation de la culture, le festival Lagnona s’inscrit donc dans une prise de conscience récente de l’importance des traditions locales, sources d’identité. Un enjeu plein d’avenir.

Bénédicte Berthon-DumurgierContact sur www.nocomment.mg 75

Evatraha

UN PANORAMIQUE « HOLLYWOODIEN »76

À quelques encablures de Fort-Dauphin, les collines qui surplombent le village de pêcheurs d’Evatraha offrent l’un des plus beaux paysages de Madagascar composé d’une chaîne montagneuse, l’océan et ses plages, canaux et lagunes…

L’embarquement vers la pointe Evatraha se situe aux abords du lac Lanirano. En chemin, les vues sur le pic Saint-Louis

qui, du haut de ses 529 mètres, domine la presqu’île de Fort-Dauphin, sont superbes. La végétation qui abonde en ces contrées est exubérante et nul ne s’étonnera qu’en ces lieux, trois aires protégées présentent un éventail très large des plus belles espèces de la flore méridionale de Madagascar.

La sortie du lac Lanirano débouche sur un étroit canal bordé de typhonodorums ou oreilles d’éléphants. On pourrait se croire sur l’un des innombrables cours d’eau des Pangalanes. La chaîne anosyenne qui, à perte de vue, sert de toile de fond à ce décor grandiose nous rappelle que nous sommes, bel et bien, à l’extrême sud-est de la grande île. Des villages rassemblant quelques cases en falafa se sont implantés sur les dunes de sables qui ourlent le rivage, entre mer et canal. Ce sable dont on extrait depuis quelques années l’ilménite. Que l’on se rassure, seule une petite écluse, que franchissent avec nous quelques pirogues de pêcheurs traditionnels, trahit la présence de cette discrète industrie extractive.

Un autre lac reste à traverser jusqu’au terme de notre croisière « fluviale ». De jeunes femmes immergées jusqu’à la taille pêchent au filet. L’une d’entre elles a son enfant accroché dans son dos. Il dort, y compris quand sa mère, à la faveur d’un trou d’eau, le précipite en grande partie dans les flots !

Nous débarquons près du village d’Evatraha qui est perpétuellement animé par une multitude d’enfants, des joueurs de dominos, des femmes qui tressent quelques vanneries, des pêcheurs qui réparent leur filet… Les hauteurs immédiates de ce

village aux cases bien alignées entre les cocotiers, permettent de découvrir un panoramique à « couper le souffle » : la lagune se jette dans la mer, les vagues de l’océan Indien déferlent sur des plages infinies et l’ensemble de la chaîne anosyenne n’est ponctué que par la bourgade de Fort-Dauphin qui semble blottie à ses pieds.

En longeant la côte, ce n’est qu’une succession de criques toutes plus belles les unes que les autres, régulièrement occupées par

de petites plages de sables. Cette côte voit s’épanouir de nombreux népenthès, espèce carnivore remarquable de la flore locale. La courte balade que nous effectuerons jusqu’à la baie de Lokaro nous aura permis de rencontrer des pêcheurs et leurs belles prises ainsi qu’un collecteur d’huîtres bien charnues. Quel moment de bonheur que de déguster ces fruits de mer, bien installé au creux de baies où dès le début du XVIe siècle vinrent s’établir des Portugais puis des Français !

Le soleil déclinant nous invite à la méditation tout en admirant les vagues qui viennent s’échouer en de belles gerbes sur la côte rocheuse. Que pourrait-il y avoir de changé en ce décor d’une parfaite harmonie depuis l’époque où quelques émissaires du roi Louis XIV implantèrent ici un comptoir de la compagnie des Indes orientales ?

Richard BohanContact sur www.nocomment.mg

ESCALESFort-Dauphin

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lieux géographiques d’origine. Une grande mosaïque malgache en mouvement dans les rues.

Les Fanino, plus d’une quarantaine de jeunes danseurs, ont ouvert le cortège. L’idée était de mettre à l’honneur dans une grande parade l’ensemble des six provinces, mais également les costumes traditionnels, les fanfares, les danses… la diversités des couleurs et des cultures. Les provinces de

Fety Gasy 2012UN DÉFILÉ MONSTRE !

Si l’anniversaire de la fête de l’Indépendance a occupé l’édition de l’année dernière, cette année était encore marquée par un anniversaire. Celui des 10 ans de la célébration de « Fety Gasy » au Barachois de Saint-Denis…

Pour cette Fety Gasy (Fête malgache) 2012, une grande nouveauté par rapport aux années précédentes : un défilé de plus de 300 personnes

venues de différents points de l’île et regroupées par associations ou

COUSINS/COUSINESLa Réunion

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Mahajanga et Antsiranana (Diego-Suarez) défilaient sous la même pancarte.

La mixité des cultures s’est retrouvée également sur scène : Jerry Marcoss a tout simplement enflammé des milliers de fans à Saint-Denis et le lendemain à Saint-Pierre. Tous les hommes présents à la Fety Gasy parlent encore de ses danseuses, sirènes envoûtantes et chaloupantes… Autre tête d’affiche venue directement de Mada pour l’occasion, Tinondia. Les nombreux artistes malgaches installés à La Réunion se sont succédé sur scène. Parmi les plus connus, présentés déjà dans les Cousins/Cousines précédents, Tiana, Sandrya ou encore Hanitra. Versant Réunion, le talentueux Dominique Barret est venu saluer en musique la communauté malgache.

Julien CatalanContact sur www.nocomment.mg

Henintsoa Moretti est un peu la mamma italienne de Chez Lorenzo à Androhibe. D’avoir vécu trois ans en Italie lui donne de solides connaissances en cuisine du soleil. Pizzas, pâtes, risottos… c’est toute la Méditerranée qui illumine votre assiette. Buon appetito !

Présentez-nous votre cuisine…Chez Lorenzo, on essaye vraiment de garder la cuisine traditionnelle italienne surtout au niveau du goût et de la présentation. D’ailleurs, les clients italiens qui viennent chez nous se sentent vraiment comme en Italie.Quels sont vos produits préférés ? Les pâtes fraîches que nous produisons nous-mêmes, comme les tagliatelles, les raviolis, les tortellinis et les gnocchis de pomme de terre.Qu’est-ce qu’on retrouve régulièrement dans votre cuisine ? Le parmesan, l’huile d’olive, le soffritto, le basilic, la sauge et la tomate.Le genre de cuisine que vous évitez ? Les plats trop épicés. Pour moi, les épices doivent être utilisées pour relever la saveur d’un produit, mais surtout pas l’excéder.Quel est votre plat préféré ?Tortellinis farcis à la viande à la sauce Matricciana. C’est une sauce à base de lardons, tomate, basilic et relevée avec un peu de piment… un régal !Votre boisson préférée ?Le vin blanc sous toutes ses déclinaisons : sec, demi-sec, doux - sauf les bulles, je ne les aime pas trop !À quel rythme modifiez-vous votre carte ?A chaque saison mais tous les jours on affiche trois plats à composer en formule : un antipasti (entrée), un primo (assiette de pâte ou de risotto) et il secundo (plat de viande, de poisson ou de crustacés). C’est aussi l’occasion pour moi d’inventer un plat…

GASTRONOMIE INTERVIEW GOURMANDE

de Chez Lorenzo

HenintsoaMORETTI

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PAR HENINTSOA MORETTI DE CHEZ LORENZO

Préparation

Nettoyer et préparer les fruits de mer.Laver et couper les filets de calamar en rondelles, laver et nettoyer les crevettes en enlevant le fil noir dans leur dos et couper les en morceaux. Ensuite, cuire les palourdes et les moules. Prenez deux grandes casseroles et mettez de l’eau avec un bouquet garni. Verser les palourdes dans l’une et les moules dans l'autre. Couvrir et laisser cuire à feu vif jusqu'à ce que toutes les coquilles s'ouvrent. Lorsque les palourdes et les moules auront leurs coquilles ouvertes, éteindre le feu, filtrer l'eau à travers un tamis et garder de côté. Ensuite, passer à la cuisson du calmar.Faire revenir du céleri haché et la carotte. Les faire frire avec de l'ail entier à retirer plus tard et ajouter les calmars en arrosant avec un demi-verre de bière Skol. Laisser cuire jusqu'à ce qu'ils deviennent tendres. Pendant ce temps, préparer le riz. Dans une grande casserole faire cuire l'oignon dans l'huile à feu très doux, lorsque l'oignon devient transparent ajouter le riz Carnaroli, le faire griller et ajouter l'autre moitié de bière. Une fois que la bière s’évapore, laisser mijoter en ajoutant progressivement le jus des moules et le fumet de poisson.Après le temps indiqué ci-dessus, ajouter le mélange de calmars et de crevettes au riz et bien mélanger, puis ajouter les moules et les palourdes. Quand le risotto est cuit, le riz doit rester ferme, éteindre le feu. Laisser le riz reposer pendant quelques minutes et si vous aimez saupoudrer le risotto aux fruits de mer avec une poignée de persil haché. Servir le risotto avec la garniture de fruits de mer le plat avec les moules et les palourdes entières qui ont été réservées.

Comment vous y prenez-vous pour inventer vos plats ?Franchement, mes inspirations suivent mes envies et surtout les produits qu’offre le marché du jour. En me fiant au goût de mon mari qui est mon premier fan. Ensuite, souvent les clients me suggèrent des plats que leur mère leur a préparés, comme les rognons de bœuf à la façon toscane.Un chef modèle ?Deux chefs : ma mère qui a réussi à faire des plats succulents avec des produits pas chers du tout et ma belle-sœur qui m’a appris quelques secrets de la cuisine familiale italienne.Votre recette du moment ?Le velouté de gambas d’eau douce de Mahajanga.Votre prochain dîner ?Avec des amis italiens qui apprécient particulièrement de retrouver le goût des plats classiques de l’Italie et des pâtes al dente Chez Lorenzo.Votre actualité ?Une de mes toutes dernières créations : Amorevole (adorable, en italien : nom donné par mon mari). C’est un plat de pâtes avec des légumes, des tomates confites, du pignon de pin, du parmesan, de l’huile d’olive extra-vierge et du basilic.

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Ingrédients (pour 4 personnes)

• 320 g de riz Carnaroli (ou Arborio)• 50 cl de bière Skol• 2 gousses d’ail• 2 louches environ de fumet

de poisson• 200 g de calamar• 350 g de moules• 250 g de palourdes• 350 g de crevettes décortiquées• 2 tiges de ciboulette• Huile d’olive extra-vierge à volonté• 1 bouquet de persil• Poivre

Recette du mois : Risotto ai frutti di mare e birra (Risotto aux fruits de mer et à la bière)

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Risotto ai di frutti di mare e birra

PROPOSITIONS GOURMANDES PARGASTRONOMIE

Arcobaleno

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Ossobucco alla

gremolata

Quattro stagioneTiramisu & mousse aux fruits

HENINTSOA MORETTI DE CHEZ LORENZO

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LE VIN DU MOIS GASTRONOMIE

GABRIELLA, SOMMELIÈRE VILLA ISORAKA

« Vous allez apprécier toute la Gamme Vina Maipo à sa juste valeur. Vous avez des vins gouleyants, facile à boire avec une complexité aromatique. Ce sont des vins structurés et charnus à la fois, avec des tanins fondus et surtout des arômes intenses et francs. Que vous pouvez boire maintenant ou dans quelques années !La gamme Vina Maipo a sa typicité, de par les cépages tout d'abord (Mono-cépage ou bi-cépage), le terroir, l'exposition, le climat, le savoir-faire. Sortez enfin des chemins battus ! En principe, les vins légers accompagnent des plats légers, et les vins lourds des plats lourds. Mais on sait aussi que les opposés s'attirent ! On n’a pas tous la même perception, alors amusez-vous à faire l’accord mets et vins. Ce vin chilien est pour moi un vrai coup de cœur depuis notre rencontre à Vinexpo l'année précédente à Bordeaux. »

CHARLES ESCHAUZIER CARLTON

« Le vin Maipo est le bienvenu à Madagascar. Ce vin chilien est intéressant car il détient plusieurs cépages et offre ainsi plusieurs choix pour marier le vin avec différents mets. Moi, j’aime le Carménère qui s’allie bien avec nos plats Pan-Asia. Il présente des notes de poivre noir et de chocolat qui s’accordent bien avec les épices de la cuisine asiatique. »

Viña Maipo 2011Pleins feux sur

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CHEF ARNAUD DE CHEZ ARNAUD

« Vin agréable à boire, très beau nez, épicé et fruité, puissant en bouche, beaucoup de saveur, notes de fruits rouges. Finale sur des tanins un peu rugueux, mais ensemble très agréable. Ce vin pourra être servi avec toutes les viandes, surtout rôties, côtes de bœuf, gigot, charcuteries et fromages. »

STEEVE DEMETTE LE CARNIVORE

« Un rapport qualité-prix exceptionnel ! Un savoureux assemblage de Merlot et de Cabernet Sauvignon. Bien que de facture moderne, il sait toutefois préserver son caractère Chilien et son originalité.Un vin rouge gouleyant à la texture veloutée et aux tanins souples. Les arômes rappellent les petits fruits rouges, le cacao et les épices. A déguster avec de la viande rouge grillée. »

JOHAN PLESS KUDETA

« Gamme de vins chiliens très abordable au niveau du prix et présentant une qualité de vinification très intéressante. C’est une des maisons chiliennes les plus connues et les plus réputées. Cette bodega chilienne propose des vins plaisants à boire, pas trop complexe et bien faits… »

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION. 89

LE COCKTAIL DU MOIS

L 'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR L A SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

Elle cause plus, elle blogue plus, la Gossip girl, elle trinque ! La preuve, la voici au shaker dans un numéro inattendu à base de litchi, framboise et autre plaisirs fruités. Avec modération bien sûr !

Ingrédients

• 5 cl de Girl Pink (liqueur à base de litchi, framboise, vodka et cognac)

• 4 à 5 morceaux d'ananas• Glace pilée• Eau gazeuse• Sirop de fraise

Préparation

Dans un blender, verser les 5 cl de Girl Pink, rajouter les morceaux d'ananas, la glace pilée et un filet d'eau.Mixer le tout jusqu'à l'obtention d'un mélange homogène et onctueux.Verser dans un verre à cocktail 2 cl de sirop de fraise puis ajouter la préparation mixée et finir par l'eau gazeuse.

Le Gossip Girl

du Carréavec Mada Duty Free

Prendre sa pause-déjeuner en terrasse est un réflexe citadin de plus en plus répandu. Simple, rapide à préparer, le sandwich s’impose alors. Un encas beaucoup plus diététique qu’on ne le dit… à condition de résister à l’appel de la mayo !

En inventant le sandwich un jour de 1765, John Montagu, quatrième comte de Sandwich, nous a-t-il tous condamnés à

finir obèses ? Eh bien non ! répondent en chœur les nutritionnistes qui commencent à trouver à cet encas tout un tas de vertus diététiques. Contrairement à une idée reçue, les sandwichs peuvent très bien faire office de déjeuner et apporter tous les nutriments nécessaires. Première règle : évitez de consommer les sandwichs tout préparés, baignant dans le ketchup et la mayo, et privilégiez ceux faits maison, beaucoup moins gras. Si vous ne vous sentez pas le talent, il est toujours possible de demander à un traiteur ou à un restaurateur de vous préparer un sandwich « à la carte ».

Pour Cathy Herrmann, professeur de fitness et nutritionniste diplômée d’État, « le  sandwich  light  idéal  doit  être  composé  d’un pain complet (60 ou 80 g) moins riche en sucre que le pain blanc, agrémenté  de  jambon  dégraissé  ou  de  blanc  de  poulet  sans  peau (120 ou 150 g), avec de la salade, du cornichon, de la tomate ou du concombre à volonté ». En assaisonnement, elle opte pour la sauce allégée, mais déconseille autant que possible les matières grasses. À la rigueur, on mettra de la mayonnaise 0 % ou du beurre allégé « La clé d’un régime, c’est de manger de tout en quantité raisonnable avec une activité sportive régulière », rappelle la nutritionniste. Si les premiers sandwichs concoctés par John Montagu consistaient en bœuf salé et tranches de concombre, aujourd’hui la fantaisie des chefs est telle qu’on les trouve servis à toutes les sauces. Façon indienne, thaïe ou simplement malgache, à vous de choisir !

Aina Zo RaberantoContact sur www.nocomment.mg

Idées sand wichs LA BOUSSOLE

Sandwich au caviar d’aubergine et à la viande de zébu fumée30 g de caviar d’aubergine ; 50 g de viande de zébu fumée, 1 tomate découpée en rondelles ; baguette « Boussole »

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Idées sand wichs SORTIR

LE B

Sandwich poulet à la Thaïe3 tranches de pain de mie ; 70 g d’émincés de poulet ; 3 feuilles de coriandres ; ail ; une cuillerée soupe de sauce poisson ; 4 cuillerées à soupe de lait de coco ; 1 cuillerée à café de pâte de curry

KASS’DALL

Sandwich Indien1 pain entier ; 100 g de poulet ; salade ; tomate, mayonnaise allégée

MEILLEUR QUAND C’EST LIGHT !

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Marion, la mère et la fille, gérantes de La Planque. Sans tambours ni trompettes, par la seule magie du bouche à oreille et des réseaux sociaux, cette table d’hôte ouverte depuis mai a déjà ses adeptes. Un établissement qui se mérite, sans fléchage particulier, quasi pour initiés. « Nous n’avons  quasiment  pas  de  signalétique, hormis  le plan sur notre page  facebook. Pas  toujours évident à  trouver, mais  les gens  s’indiquent  l’emplacement  entre eux », commentent les maîtresses de maison. Une maison qu’elles ont rénovée elles-mêmes en deux mois de travaux, chapeau Mesdames !

Il n’y a pas de recette miracle au succès de la Planque, simplement Marion aux fourneaux qui utilise avec brio les produits locaux. « Que  du  frais,  pas d’import  :  ici  tout  est  bio,  les  fruits  et légumes  ont  du  goût », explique-t-elle. Sa façon de les accommoder fait le reste. Venue de France, l’idée d’ouvrir un restaurant s’est imposée à elle en découvrant la qualité des produits du terroir : « Tout ce qu’on ne sait plus faire en Europe, à savoir des vrais bouchers, de la viande pas traitée, des vrais fruits, des vrais légumes, du vrai cacao… »

La qualité, ça se mérite. Pour ceux qui en douteraient, voici La Planque, une table d’hôte très discrète à Ivandry, dont l’adresse s’échange quasiment entre initiés. Ici, la fondue savoyarde est souveraine et les produits du terroir traités avec grand égard.

Dans ce coin retiré d’Ivandry, une fois la porte franchie, vous êtes sûrs de vous retrouver en de très bonnes mains. Celles de Catherine et

UNE TABLE BIEN CACHÉE

La Planque

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Et le résultat, c’est « une cuisine  généreuse  dans  un  lieu  simple,  pas  une  usine  à  gaz », comme aime à la décrire Catherine. Une « cuisine de grand-mère », sobre et efficace, où la qualité prime sur la quantité. « Plutôt  qu’une  carte  à  rallonge,  nos  clients  peuvent  voir  nos produits de base et s’ils le souhaitent, on adapte les recettes à leur demande. » Végétarien, halal, toutes les options sont possibles.

En guise d’animation, la maison propose chaque mois une soirée à thème : tapas, fondue… La fondue savoyarde au fromage gasy est en soi une petite merveille d’acclimatation ! Avec tout juste une quinzaine de tables pour un maximum

de 30 couverts, ce qui est relativement peu, La Planque parvient à être comble certains soirs. Pas mal pour une table aussi discrète, servie tous les midis, samedi excepté, et le soir sur réservation. Modestes, à l’image de leur cuisine, les deux femmes estiment leur établissement « en progression ». Doux euphémisme !

Joro AndrianasoloContact sur www.

nocomment.mg

SORTIR

Dans la catégorie des moins de 57 kg, il a montré qu’un Malgache pouvait faire le poids sur n’importe quel ring du monde. Et

plutôt deux fois qu’une puisqu’il a été à deux reprises, en 1997 et 1999, sacré champion du monde en boxe française savate (nom officiel de la discipline depuis 2002). L’histoire retiendra aussi que c’est le premier gasy à avoir remporté un titre mondial ! « D’après mes  calculs,  j’ai  gagné 95 % des  combats  auxquels  j’ai  participé et  95 % de  ces  victoires  l’ont  été  par K.-O. », commente Parfait Rakotonirina qui se souvient être monté pour la première fois sur un ring à l’âge de 5 ans. Déjà ses revers fouettés sont foudroyants, ses chassés latéraux dévastateurs… la rage de gagner fera le reste !

Technicien en télécommunication, il a tout sacrifié à sa passion du combat.  « Heureusement  que  l’entreprise  qui  m’employait acceptait  de  me  reprendre  à  mes  retours  de  compétitions,  sinon j’aurais  fini  SDF », ironise-t-il. Car donner et recevoir des marrons, même à très haut niveau, ne nourrit pas son homme quand on est Malgache. En 1997, il n’a empoché en tout et pour tout que 60 millions de FMG de l’époque. « Ca a l’air d’une grosse somme, mais  c’est parti  en un rien de  temps, beaucoup plus vite que le temps consacré à les gagner », relève-t-il. Il regrette que les efforts consentis par les sportifs malgaches ne soient pas mieux

LES MARRONS DE LA GLOIRE

Parfait RAKOTONIRINA

Il restera à jamais l’homme qui a remporté par deux fois le titre de champion du monde de boxe française savate. Autant dire une légende. Retiré de la compétition, il prépare aujourd’hui la relève pour les Jeux olympiques. Ca va cogner !

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LOISIRS

récompensés. L’humoriste Francis Turbo en a d’ailleurs fait une bonne blague : « L’État  doit  soutenir  financièrement  Parfait pour qu’il ne devienne pas un bandit. Qu’est-ce qu’on fera face à un pickpocket double champion du monde ? » Allusion au duo d’athlètes Bob et Carter devenus, de lâchage en dégringolade, des malfrats notoires.

Certes, la boxe savate à ses débuts - à Paris dans les années 1800 - était bel et bien pratiquée par les voyous qui réglaient leurs querelles à coups de pieds, de poings et de bâton si ça ne suffisait pas. Pour autant le « savateur » d’aujourd’hui n’a rien d’une petite frappe, bien au contraire ! « C’est  un  sport de  combat qui obéit à un véritable  code d´honneur. Le  tireur (savateur) est davantage jugé sur la technique, la tactique et la qualité de sa prise de risque que sur la puissance de ses coups », explique Parfait.

Malgré qu’il maîtrise plusieurs styles de boxe (anglaise, thaïlandaise, full-contact), Parfait n’est pas du genre à se bagarrer dans la rue, et cela il le doit à la savate. « Hors du ring, je préfère parler que cogner », admet-il. Retiré de la compétition, il consacre aujourd’hui son temps à enseigner l’autodéfense à l’Académie des arts de combat et à former la relève pour les Jeux Olympiques. Une relève bien présente avec Élysée Faratiana Razanabahoaka qui a été sacrée championne du monde de boxe savate en 2011, catégorie des moins de 52 kg, et Jean Stéphane Rakoto qui vient d’arracher en juin denier la médaille d'or au championnat du monde de boxe thaïlandaise à Bangkok. Qui a dit que la vie est un éternel combat ?

Njato GeorgesContact sur www.nocomment.mg

SousouCE QUE FEMME VEUT98

À 27 ans, elle n’a pas peur de bousculer bien des idées reçues en détournant les matières pour mieux les réinventer. Adepte de la découpe et de l’asymétrie, ses mariages de couleurs sont à son image… hautement décoiffants !

Son dernier défilé solo remonte au mois de mars dernier où Sousou, de son vrai nom Nivo Ny Soa Randriaminahy, a présenté Anio, une « collection 100 % récup 

et détournement de matériaux », on ne peut plus dans l’air du temps. « Anio puise dans l’actuel », convient la jeune styliste de 27 ans. Un actuel sur fond de crise, forcément peu morose, mais qu’elle sublime avec ses mélanges de couleurs asymétriques et hautement énergisants. « Je joue beaucoup sur le mariage de couleurs qui ne sont pas évidents aux yeux de certains. Par exemple, le vert et le rouge, le jaune et le bleu… » Autant de coups de fouets pour réveiller une époque qui s’enfonce dans la grisaille.

Révélée à Créateur Créatures II en 2005, Sousou ne cesse d’imposer sa griffe, toujours prête à se renouveler du tout au tout d’un défilé à l’autre – la marque des grands ! Après une formation en coupe et couture, elle intègre l’association Jeunes créateurs en 2004 pour suivre un stage avec Joël Andrianomearisoa et Hagamainty. Un pied dans l’avant-garde, elle gagne rapidement en maturité et en audace créative. « Étant de nature très timide, le stylisme m’a permis de me dévoiler tant au niveau personnel que dans mes rapports avec les autres. Quand j’étais petite, ma mère m’interdisait de porter certains types de vêtements qu’elle jugeait extravagants, c’est donc un peu une revanche… »

Robes, petits hauts colorés, minishorts, tuniques… Sousou habille tout le monde, quels que soient l’âge ou la taille, avec une perception très up to date de ce que doit être la féminité. « Finies les potiches, les femmes osent et s’assument. N’osant pas mettre de  robes, de  jupes  encore moins porter des  couleurs, avec mes  créations mes clientes retrouvent leur féminité refoulée », explique-t-elle. Sa matière de prédilection reste le coton, bien qu’il soit souvent jugé conventionnel par les jeunes créateurs. « Certains trouvent qu’il est trop commun et qu’il manque de classe. Moi je le trouve facile à travailler et ouvert à toutes les audaces ! » Ce qui ne l’empêche pas d’utiliser également le lin ou la soie.

Aina Zo RaberantoContact sur www.nocomment.mg

LA MODE !

Le vieux piano de la plage ne joue qu'en fa qu'en fatiguéLe vieux piano de la plage possède un la qui n'est pas gaiUn si cassé qui se désoleUn mi fané qui le consoleUn do brûlé par le grand soleil du mois de juillet…

LA MODE !Le vieux piano

de la plageDedicated to Charles T.

Photos : © Francky Dovan

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Veste en cuir Shop Addict’in

Pantalons Desigual de chez On Abi

60 000 Ar

Demi-bottes compensées Gorgeous

de chez Jet7 130 000 Ar

Veste H&M de chez Jet7 135 000 Ar

Escarpins Gorgeous de chez Jet7 230 000 Ar

101

Veste Soego de chez Jet7

140 000 Ar

Mais quand il joue pour moi les airs anciens que je préfèreUn frisson d'autrefoisM'emporte alors dans l'atmosphèreD'un grand bonheur dans une petite chambreMon joli cœur du mois de septembreJe pense encore encore à toiDo mi si la

Sweet de chez Intimea 72 000 Ar

103

Robe de chez Kristel boutique by Miarivola Création

Manteau Soego de chez Jet7

140 000Ar

Leggins de chez Gaïa galerie Point Pacom

15 000 Ar

Escarpins Gorgeous de chez Jet7

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Manteau de chez On Abi 130 000 Ar

Jeans de chez Distingo 79 000 Ar

Bottes souriantes de chez Jet7 195 000 Ar

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Le vieux piano de la plage ne joue qu'en sol en solitude.Le vieux piano de la plage a des clients dont l'habitudeEst de danser samedi dimanche.Les autres jours seul sur les planchesDevant la mer qui se souvient il rêve sans fin...

Stylo Cerruti de chez Madesign

117 000 Ar

Top de chez Distingo

55 000 Ar

Veste kaki de chez Arabesque

70 000 Ar

Chemise Mangue de chez Viva Design

Jeans de chez Distingo 62 000 Ar

Escarpins Jennifer de chez Jet7

210 000 Ar

Montre Jourdan de chez Madesign 376 000 Ar

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C'est alors que je sors tout courbatuDe ma cachetteEt que soudain dehors tremblant, ému,Devant lui je m'arrêteEt c'est inouï tout ce que je retrouveComme cette musique jolie m'éprouveMe fait du mal me fait du bienJe n'en sais trop rien

Adieu, adieu piano tu sais combien peuvent être cruellesCes notes que tu joues faux mais dans mon cœur ouvrant ses ailesS'éveille alors la douce rengaineDe mon heureux sort ou de mes peines Lorsque tu tapes, tapes, toute la semaine mais le samedi…

Robe de chez Viva design

Bottes Bastelle de chez Viva design

Veste kaki de chez Arabesque 70 000 Ar

Chemise Mangue de chez Viva design

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Remerciements : Mialitiana & Steffy

Prise de vue : Tato Apart Hotel

Make up : Aina avec les produits L'Oréal

Coiffure : Salon haute coiffure

Gemey Maybelline

Mascara Illegal Lenght Black

Poudre unifiante Affinitone

Vernis longue tenue rouge profond

Veste de chez Distingo

110 000 Ar

Pantalons Mango de chez Jet7

140 000 Ar

Escarpins Metalika de chez Jet7

195 000 Ar

Short Etam de chez Jet7 80 000 Ar

Demi-bottes compensées Gorgeous de chez Jet7 130 000 Ar

Gilet de chez Gaïa galerie Point Pacom 85 000 Ar

Top de chez Gaïa galerie Point Pacom 63 000 Ar

Quand les jeunesses débarquentTu sais alors brigand de la plageQue ton souvenir les marqueEt qu'un beau soir passé le bel âgeUn autre que moi devant la piste s'arrêtera là et sera tristeEn écoutant le cœur battantL'air de ses vingt ans

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De la vie à la ferme aux expéditions spatiales, en passant par les chevaliers, les cow-boys, les pirates, Playmobil fait depuis quarante ans la fête au plastique. On estime à plus de deux milliards et demi le nombre de ces étranges figurines dotées de leurs petites pinces…

Réagissant au premier choc pétrolier de 1973, Geobra Brandstätter, une entreprise allemande

spécialisée dans les gros jouets en ABS, un plastique particulièrement résistant, décide de lancer de toutes petites figurines destinées à tirer le meilleur parti de cette matière première devenue onéreuse.

La première figurine est déjà conçue à partir du schéma qui deviendra la marque de fabrique des Playmobil : une tête ronde coiffée d’une perruque, qui représente le quart de la hauteur, un corps, deux bras indépendants et deux jambes droites pivotant en bloc pour asseoir le personnage. Chaque pièce est teintée dans la masse. Le visage est rose, il a les yeux ronds et une bouche souriante. On trouve des perruques blondes, brunes et noires.

Les personnages sont reconnaissables aux pinces souples qui leur servent de mains, capables de tenir toutes sortes d’objets : vêtements, outils, armes selon les thèmes proposés (Chantier,  Amérindiens,  Moyen  âge,  Pirates…). Misogynes les Playmobil ?

En 1974, il n’y a que des personnages masculins, les premières figurines féminines n’apparaissant que deux ans plus tard. À partir

de 1979, ce sont les animaux qui se multiplient (chevaux,

chiens, phoques, lions) à travers deux thèmes faits pour eux : la Ferme et le Cirque. Les thèmes des Explorateurs et du Monde arabe font apparaître, en 1980, les premiers personnages non européens (peau noire, perruque bouclée et barbe), tandis qu’avec Espace les premiers spationautes Playmobil embarquent dans leurs vaisseaux

intergalactiques… parés pour le XXIe siècle !

Damien Petitjean

PlaymobilON EN P

I NCE POUR EUX !

VINTAGE

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Ras la casquette de son look trop classique ! Sandrine, 31 ans, veut mettre un peu de couleurs dans sa vie. L’équipe de Femin’in et no comment® lui ont donné un petit coup de pouce. Avant, après… c’est sûr que ça change !

BEAUTÉ

Shampooing Cheveux méchés Cycle Vital 23 800 Ar

Crème révélatrice couleur Cycle Vital 35 000 Ar

Cheveux : Allumer les mèches ! Avant de passer au shampooing, la coiffeuse passe directement à la coloration. Elle effectue une décoloration des mèches avec le produit Solaris d’Eugène Perma à la poudre 7. Elle passe ensuite à la couleur

blond foncé doré cuivré qui se marie parfaitement à la carnation des Malgaches. Après un temps de pause de 35 minutes, Sandrine passe sous le bac pour le shampooing. La coiffeuse utilise la gamme de soin Cycle Vital : le Shampooing Cheveux méchés et l’application d’une crème révélatrice couleur. Comme Sandrine veut faire pousser ses cheveux, la coiffeuse rectifie simplement la coupe. Elle termine par le brushing.

En avant la couleur !

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Ongle : Tout un artPour des ongles tendances et sortir un peu du french manucure, la spécialiste choisit le nail art avec la technique du one stroke. Elle effectue d’abord un soin des mains en enlevant les cuticules pour que les ongles soient bien nets. Ensuite, elle pose les capsules rose fuchsia une à une sur le bord de l’ongle avec une colle spéciale et différents gels : gel de base, gel

de construction et gel de finition. Pour la technique du one stroke, un dessin de fleur, elle utilise de la peinture acrylique spéciale et des pinceaux.

Aina Zo Raberanto

Modèle : SandrineSalon de beauté : Femin'in

Maquillage : Simplement naturel Après avoir épilé les sourcils de Sandrine à l’aide d’un fil, l’esthéticienne passe au démaquillage de la peau, étape importante pour enlever les impuretés. Ensuite, elle applique une crème teintée et de la poudre de soleil pour illuminer le teint. Au niveau du maquillage, elle choisit un fard à paupières marron-doré pour être en harmonie avec la nouvelle couleur de cheveux de Sandrine. Pour accentuer son regard, la spécialiste opte pour une pose de faux cils journaliers. Enfin, le rouge à lèvre est également choisi dans un ton naturel.

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CAHIERS DE NUIT

Soirée goodiesavec Golden

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Libertalia

au Club

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Sicam

Le Six

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Rossini

Kudeta

Ange de la nuit by

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Manson

Le

Carnivore

Le

Carnivore

Le

Glacier

Paprika

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LeCarré

VahinyMontparnasse

L-Sens

La Medina

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Café de la Gare

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Le B'

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Villa

Isoraka

Mojo

LaBoussole

Dame pipi est un métier parfaitement honorable bien que souvent considéré comme ingrat. Pour Madame Justine qui le pratique au Caveau depuis 22 ans, c’est un travail qui coule de source…

Comment devient-on dame pipi ?Au départ, je vendais des bonbons et des cigarettes juste à l’entrée du Caveau. Puis le patron m’a repérée et il m’a demandé si je pouvais travailler dans la boîte. Maintenant, je travaille ici depuis 22 ans et je m’y plais bien. Grâce à lui j’arrive à nourrir ma famille.

Comment se déroule votre travail ?Je suis au Caveau du mercredi au dimanche à partir de 21 h 30. Mon travail est simple : je nettoie les toilettes et de temps en temps la salle. Mais je vends toujours des cigarettes, des bonbons et des préservatifs. Avec les clients, je n’ai aucun problème. Je m’entends bien avec eux et il nous arrive de parler, surtout avec les filles. Parfois, elles me racontent leur vie. Elles ont en besoin et je ne suis pas là pour les juger. Chacun son boulot !

Vous n’avez jamais pensé à changer de travail ?Être dame pipi est un métier comme les autres. À 53, ans, je gagne bien ma vie, donc je ne me plains pas. En plus de mon salaire, je peux aussi compter sur les pourboires des clients. Le travail que je fais au Caveau est assez fatiguant parce que je veille de 21 h 30 jusqu’à ce que les clients partent vers 5 ou 6 heures du matin. Là je n’ai plus d’énergie pour un autre travail, je rentre chez moi et je dors.

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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N’OUBLIEZ PAS LE SERVICE !

Madame Justine142

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ÉNIGME N°31

Si vous versez de l’eau très chaude dans un verre à eau épais et dans un verre à vin fin, quel verre risque le plus de se fêler ?

RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°30MOTS CROISÉS — LES YEUX

SOLUTION DE L’ÉNIGME N°30

Vous devez actionner le premier interrupteur et attendre quelques minutes. Coupez-le et actionnez le second. Montez ! • Si l’ampoule est allumée, c’est le second • Si l’ampoule est éteinte et chaude, c’est le premier • Si l’ampoule est éteinte et froide, c’est le troisième.

— LES DEVISES MONÉTAIRES —

HORIZONTALEMENTI. Circule aux Etats-Unis et au Canada - Monnaie de l’Afrique du Sud II. Colère d’antan - Elles circulaient en Italie III. Imagine - Cancres IV. Monnaie du Pérou - Devise turque V. Surface - Anciennes coutumes - Préposition VI. Pronom personnel - Annonce une suite - Céréales VII. Il peut être en ciel - Touffe rebelle - Terminaison verbale VIII. Ancienne monnaie des Pays Bas - Il circule dans plusieurs pays d’Amérique du Sud IX. Vêtement d’hiver X. Habitants - Astuce XI. Négation - Aigre - Pronom personnel XII. Monnaie du Ghana - Devise de l’Indonésie.

VERTICALEMENT1. Unité monétaire du Maroc - Monnaie suisse 2. Devise nordique - Circule à Sao Paulo - Partie tendre 3. Unité bulgare - Capitale européenne dont l’Euro est la devise 4. Avant la matière - Pilai 5. Symbole chimique - Hors jeu - A la mode 6. Circulent en Iran - Pénétrer 7. Sigle routier - Initiales d’un petrolier - Monnaie de l’Europe 8. Vrai - Echangés en Croatie 9. Bien établie - Possédée 10. Feintes - Deux Romains 11. Unité monétaire de la Tunisie - Devise de la Russie.

JEUX

LA MINUTE NATURALISTEpar Earth & Wildlife Experiences

À vous l'antenne !Considérée non sans raison comme le plus beau papillon du monde, l’Uranie de Madagascar

(Chrysiridia madagascarensis) est immédiatement reconnaissable à l’éclat métallique de ses ailes vivement colorées.

La famille des Uraniidés compte une centaine de papillons tropicaux, diurnes ou nocturnes. Mais au fait, savez-vous comment différencier un papillon de jour d’un papillon de nuit ? Simple, il suffit de se repérer aux antennes ! Celles des papillons de jour sont toujours les mêmes, minces et fines, alors que celles des papillons de nuit sont épaisses et souvent en forme de plumes. 144

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Parlez-vous malgache ? Chaque mois, no comment® vous propose un apprentissage trilingue de la langue à partir de situations de la vie de tous les jours.

Voambolana / vocabulaire / glossary Fitsipi-pitenenana / grammaire / setting

Seri ô, zetem

Mikotikoty / draguer / to hit on somebodyPhonétique : mikôtikôti

Mpanapoinse / être chaud / to flirt with somebodyPhonétique : panapouinss

Fotoana / rendez-vous / datePhonétique : foutôna

Pezy, mazaka / (faire) une touche / to seduce somebody Phonétique : pézi

Tara, potika / en pincer pour quelqu'un, avoir le béguin / to be crazy about somebodyPhonétique : tara , poutika

Tsoada / bisou intense / french kissPhonétique : tôda

1- seri, seri ô ! zetem ziska l'aeropaoro.

Séri, séri ô ! zeutèm zuskà l'aéroport.Chéri(e) ! je t'aime jusqu'à l'aéroportI luv you so Honey…’til you fly out!

Sous-entendu  :  je  t'aime  moi  non  plus  !  Curieusement, c'est  devenu  une  expression  courante  entre  Malgaches  pour taquiner quelqu'un qui se dit amoureux...

2- mitoraka blao

Mitouraca blàwo.Jeter des boulonsBullshitter

Sous entendu : c'est un beau parleur, quelqu'un qui en jette... mais seulement en paroles.

ziska l'aeropaoro !

* Ndao hirevy… * Ie ! Fa tsy

miaraka aminao.

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ABIDI

3- Oay… vao mahita anao aho, mila hijanona ny foko.

Ouaì… vô màhitanawo awo, milà hidjanouna ny foukou.De te voir mon cœur soudain s'est arrêté.My heart jumps out every time I see you, can you imagine?

Sous-entendu  :  expression  cliché  du séducteur qui ne fait pas forcément illusion.Autrement dit : arrêtes tes bobards !

4- Efa misy tompony aho fa mbola afaka miditra ianao

Éfa miss toumpoun awo fà mboula afàca miditchianawou.Je suis déjà pris(e), mais tu peux encore entrer.I’ve got a sweetheart but you can be another one.

Sous-entendu : c'est l'expression employée par un dragueur honnête qui prévient sa conquête qu'il a déjà une régulière, mais qu'il  est  prêt  à  faire  une  exception  pour elle. C'est donc  en  toute  connaissance de cause que la demoiselle se laissera ou non séduire.

5 - Omeo tsoada kely ary aho e !

Ouméou tsôdàkéliiàrawouée!Donne-moi un petit bisou !Do I deserve a little kiss?

Sous-entendu : variante du "embrasse-moi idiot  !" L'homme ou la femme à qui cette demande  est  faite  comprend  parfaitement qu'il ne s'agit pas d'un "petit" bisou mais de beaucoup plus. Tous les espoirs sont permis !

6 - Pezy lesy le joba a !

Pézzléss lé djôbàà !Ca y est, j'ai une touche !Guess what…she’s mine!Sous-entendu : cri de victoire du séducteur.

7- Mitovy daholo ihany !

Mitouv daôl iànn.Tous pareils !Ah well…They’re all the same!

Sous-entendu  :  c'est  une  expression employée  aussi  bien  par  les  hommes  que par  les  femmes  au  lendemain  d'une aventure qui finit mal ou prématurément. En d'autres termes : ce n'est pas demain la veille que je me ferai encore avoir...

Peut-être n’aurait-elle jamais dû quitter Miandrivazo. Les événements s’étaient enchaînés malgré elle, comme si tout à coup elle n’était plus

maîtresse de son destin. En réalité, elle en avait perdu le fil en même temps que son talisman.

Jusque-là, la vie avait été simple. Depuis ce jour où elle avait rencontré Fiona.Elle se souvenait parfaitement de cette journée-là. Un mardi de juillet,

quand la chaleur qui tenait la plupart du temps la ville dans sa main de plomb allégeait son emprise. Un jour comme les autres, où après avoir puisé de l’eau pour ses patrons, elle avait fait la vaisselle et rangé la maison, tâche qui lui rapportait le petit billet couleur de puce avec lequel elle achetait le riz pour sa mère. Elle avait terminé tôt, à l’heure de la sieste, et comme elle n’avait pas sommeil, elle était descendue au bord du fleuve. Elle aimait ce moment, quand la ville assoupie laissait vagabonder ses zébus et jouer les enfants qui, comme elle, n’allaient pas à l’école. Elle s’asseyait sur le rivage et laissait son regard partir au fil de l’eau qui traçait son chemin dans la vallée de sable, loin, très loin, en imaginant qu’elle était une fourmi posée sur un bois sec descendant vers la mer. Elle ne l’avait jamais vue, la mer, mais elle l’imaginait, si grande que le regard avait besoin des pirogues pour se reposer de tant d’espace. Si grande que Miandrivazo n’était plus qu’un point minuscule, pareille à une étoile parmi d’autres, brillante de sa vie à elle, riche de promesses.

Mais ce jour-là, quelqu’un était assis à sa place habituelle, une petite fille portant un short bleu et une chemise à carreaux rouges, qui s’amusait à jeter des cailloux dans le fleuve. Une Malgache, comme elle, mais si bien coiffée sous son chapeau de paille, et les pieds chaussés de sandales, bleues elles aussi,

La chance Par Laurence Ink

148

qu’elle était restée interdite, n’osant ni s’approcher ni s’éloigner, debout derrière cette fille qui n’était pas d’ici.

C’était Fiona. L’autre le lui avait dit très vite, en lui tendant la main comme font les grandes personnes, sérieuse et en même temps gaie, et ainsi, elles étaient devenues amies.

Fiona habitait au-delà des mers, dans une ville ou un pays qui s’appelait Bordeaux. Elles parlaient peu, car le malgache de Fiona était hésitant, plein de mots étrangers qui n’avaient pas besoin d’être compris pour être magiques. Mais tous les après-midi, pendant ce qui avait paru des semaines mais n’avait peut-être duré que quelques jours, elles se retrouvaient au bord du fleuve, et jouaient un moment, à dessiner dans le sable, à tresser des joncs, à faire flotter des brindilles pour voir celle qui irait le plus loin. Puis, comme rappelée à l’ordre par une cloche intérieure, Fiona se levait, époussetait son short, et après un veloma à peine articulé, s’enfuyait en courant vers le haut de la vallée.

Avant de quitter Miandrivazo, Fiona lui avait donné une médaille. Une médaille sans trou pour passer la chaîne, mais encerclée d’or et bordée d’étoiles. Elle la lui avait posée dans la paume, repliant dessus les doigts de son amie, et elle avait dit :– Si tu la gardes toujours, tu ne seras jamais malheureuse. Et tu te souviendras de moi.

Malheureuse, elle ne l’avait pas été pendant longtemps, heureuse même quelquefois, surtout quand elle revenait au bord du fleuve et qu’elle pensait à Fiona, à son rire, à ses mots étranges, sans parvenir à l’imaginer autrement

qu’avec son short bleu et sa chemise à carreaux, et non pas comme elle grandie, avec une poitrine naissante et des garçons qui lui tournaient autour. Fiona, c’était une autre étoile qui brillait de tous ses feux dans son ciel à elle.

La médaille ne la quittait jamais. Nouée dans un coin de son lamba, attachée dans un petit sac suspendu autour de son cou à une longue ficelle. Pendant toutes ces années, elle avait pu garder son secret, s’endormant le soir en la serrant dans son poing.

Elle l’avait perdue la nuit où Tsiory l’avait entraînée au bord de ce même fleuve et avait dénoué son lamba. La médaille avait dû tomber dans le sable, et jamais elle ne l’avait retrouvée.

Cette nuit-là, elle avait perdu la bénédiction de Fiona, et tout était devenu difficile.

Quand sa mère s’était aperçue qu’elle était enceinte, elle lui avait mené une vie impossible. C’étaient tous les jours des cris, des insultes, des malédictions, des reproches d’être la fille de ce père qui, comme Tsiory, avait abandonné l’objet de son plaisir, sans un regard en arrière.

L’enfant était né, une petite fille. Il avait fallu travailler du matin au soir, sans même un moment pour regarder le fleuve couler vers la mer. Miandrivazo n’était plus qu’un bourg écrasé de chaleur, voilé de poussière ou dégoulinant de pluie, où les voyageurs ne s’attardaient pas, s’essuyant le front de leur manche, où les garçons rêvaient de partir et où les filles espéraient qu’un garçon les emmènerait avec lui.

Seuls les changements qu’elle observait chez sa fille lui donnaient une idée du temps qui passait. Quand elle se

FICTION

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surprenait à houspiller son enfant comme sa mère l’avait fait avec elle, elle sentait les larmes lui monter aux yeux. La nuit, dans ses rêves, elle voyait de nouveau la mer, mais pour s’y engloutir, se réveillant inondée de sueur, guettant les bruits de la nuit, comptant et recomptant les années depuis cet après-midi où elle avait rencontré Fiona.

Il s’était passé dix ans, et elle en avait vingt.Quand elle eut économisé le prix d’un billet de taxi-

brousse, elle partit, la petite emmaillotée dans une couverture, laissant en évidence sur sa natte la mauvaise clé rouillée de la maison.

Tournant le dos à la mer, elle prit la route de la capitale.Qu’avait-elle espéré ? La Ville ne l’attendait pas, la Ville

où la nuit, depuis les hauteurs, le regard se perdait sans aucune pirogue pour se reposer de tant d’espace. Elle erra, trop terrifiée pour s’arrêter ou seulement un instant, s’assoupissant dans un recoin de mur, la petite serrée contre elle, puis reprenant sa marche, quémandant du travail, un bol de riz, dans des gargotes dont on la chassait le plus souvent, comme d’autres femmes qu’elle croisait et n’osait aborder, fuyant leur regard vieilli, leur visage ravagé. Fuyant les mots blessants des hommes, leurs gestes obscènes quand, le soir venu, elle continuait à longer les rues, éperdue.

Elle finit par s’évanouir un jour, alors qu’elle remontait une nouvelle fois la rue des bijoutiers.

Quand elle reprit connaissance, elle était entourée de femmes. Elles lui firent boire du rhum coupé d’eau dans

un gobelet de fer, manger quelques cuillerées de riz. Sa

fille, lui expliqua une plus vieille, avait été prise en charge par une autre femme.– Mendier avec un enfant, c’est mieux. Et ce soir, tu auras le prix de la location.

Elle n’eut rien à expliquer. Depuis des jours, on la suivait des yeux, on savait. Ce soir-là, elle réussit à dormir, allongée sur un carton entre deux femmes qui comme elle enserraient leur enfant dans leur couverture.

Ce fut le lendemain, à l’aube, alors que ses compagnes de la nuit rassemblaient de quoi payer le marchand de soupe itinérant, qu’elle vit la médaille. Parmi les pièces d’argent malgache, les billets si froissés qu’ils en avaient perdu toutes couleurs, elle était là. Non pas une mais trois, avec leur cerclage d’or et leurs étoiles.

– Comment avez-vous eu ça ? parvint-elle tout juste à articuler.– Ça ? C’est des gars de l’aéroport qui nous les passent, pour qu’on les change. C’est des pièces de là-bas que les Vazaha ont dans les poches. Des euros. Nous, on se fait un peu de sous dessus.Les lèvres blêmes, elle fixait les pièces, dans la paume crasseuse de la femme. Lui revenaient en mémoire le visage de Fiona, l’odeur du fleuve, la silhouette des zébus se découpant sur le sable, la moiteur de Miandrivazo…– T’en veux une ? Tu me passes ta fille trois jours et je te la donne.

Elle tendit la main, sans un mot, refermant les doigts sur la pièce, au creux de sa paume.

Elle avait vingt ans. Sa vie ne faisait que commencer.

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ANTANANARIVO

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A AERO PIZZA : 020 22 482 91 • AINA HOTEL : 020 22 630 51 • AKOA : 020 22 437 11 • ANJARA HOTEL : 020 22 053 79 • ANJARY HOTEL : 020 22 279 58 • ARIRANG : 020 24 271 33 • (L’)ART BLANC : 020 22 422 20 • ATLANTIS : 020 24 642 71

• AUBERGE DU CHEVAL BLANC : 020 22 446 46 • AU BOIS VERT : 020 22 447 25 • AU JARDIN D’ANTANIMENA : 020 22 663 91 • AU TRIPORTEUR : 020 22 414 49 • AU N’IMPORTE QUOI : 034 01 341 21 • (L’)AVENUE (HOTEL TANA PLAZZA) : 020 22 218 65 B (Le) B’ : 020 22 316 86 • (Le) BASMATI : 020 22 452 97 • (La) BASTIDE BLANCHE : 020 22 421 11 • BESOA I : 020 22 210 63 • BESOA II : 020 22 248 07 • BOOLY FRONTIERE : 020 22 205 17 • (La) BOUSSOLE : 020 22 358 10 • (Le) BRAJAS HOTEL : 020 22 263 35 • (La) BRASSERIE (HOTEL DE FRANCE) : 020 22 213 04 • (Le) BUFFET DU JARDIN : 020 22 632 02 • (Le) BUREAU : 033 41 590 60 C CAFE CHARLY RESTAURANT (CARLTON) : 020 22 517 31 • CAFE DE LA GARE : 020 22 611 12 • CALIFORNIA : 032 50 269 68 • (LE) CARLTON HOTEL : 020 22 260 60

• (Le) CELLIER (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • CH’LUIGGY : 033 02 012 40 • CHALET DES ROSES : 020 22 642 33 • (La) CHAUMIERE : 020 22 442 30 • CHILLOUT CAFE : 034 19 100 78 • CHEZ ARNAUD : 020 22 221 78 • CHEZ FRANCIS : 020 22 613 35 • CHEZ JEANNE : 020 22 454 49 • CHEZ LORENZO : 020 22 427 76 • CHEZ MAXIME : 020 22 431 51 • CHEZ SUCETT’S : 020 22 261 00 • CITY PIZZA : 020 24 165 85 • COFFEE BAR : 020 22 279 09 • COFFEE TIMES : 020 24 106 70 • (LE) COLBERT HOTEL : 020 22 202 02 • (Le) COMBAVA : 020 23 584 94 • COOKIE SHOP : 032 07 142 99 D DIVINA : 034 43 241 22 E ELABOLA AEROPORT

IVATO : 033 37 251 09 • EPICURE : 034 07 185 49 F FIRST FASHION CAFE :

032 84 628 99 • (Les) FLOTS BLEUS : 020 24 614

17 • (La) FOUGERE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 G GASTRO PIZZA : 033 14 025 54

• (Le) GLACIER HOTEL : 020 22 340 99 • (LE) GRAND MELLIS HOTEL : 020 22 234 25 • (Le) GRAND ORIENT : 020 22 202 88 • (Le) GRILL DU ROVA : 020 22 627 24 • (Le) GRILL DU SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • GUEST HOUSE MANGA : 020 24 606 78 H (Les) HAUTES TERRES : 020 22 255 53 • HAVANNA CAFE : 034 14 954 69 • HEDIARD : 020 22 283 70 • HOTEL BRETON : 020 24 194 77 • HOTEL DE FRANCE : 020 22 213

Ces établissements acceptent Orange Money

Ces établissements acceptent

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Un grand merci à nos partenaires et diffuseurs :)

04 • HOTEL DE L’AVENUE : 020 22 228 18 I IBIS HOTEL : 020 23 555 55 • (L’)ILE ROUGE : 032 45 507 34 • INFINITHE : 032 03 888 88 • IN SQUARE : 034 07 066 40 • ISLAND CONTINENT HOTEL : 020 22 489 63 • IVATO HOTEL : 020 22 445 10 • IVOTEL : 020 22 227 16 J JAO’S PUB : 034 41 213 33 • (Le) JARD’IN : 032 40 098 64 • (Le) JARDIN DU RAPHIA : 020 22 253 13 • (Le) JEAN LABORDE : 020 22 330 45 K KARIBOTEL : 033 15 629 33 • KUDETA LOUNGE

BAR : 020 22 611 40 • KUDETA URBAN CLUB : 020 22 677 85 L LANTANA RESORT : 020 22 225 54 • LAPASOA : 020 22 611 40 • LA TABLE D’EPICURE : 020 22 359 83 • LA TABLE DE NIKA : 032 21 933 19 • LAVAZZA : 032 05 045 72 • (Le) LAC HOTEL : 020 22 447 67 • LE CARNIVORE (Restaurant) : 032 05 125 04 • LE CLUB : 020 22 691 00 • LE KASS’DALL : 034 15 110 47 • LE PHARE : 020 26 323 28

• LE PHOENIX : 034 45 960 50 • LES HERONS : 033 06 194 65 • LGM : 032 95 408 04 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • LOKANGA HOTEL : 034 14 555 02 • L’ORION : 034 84 129 29 • (Le) LOUVRE

HOTEL : 020 22 390 00 • L-SENS : 032 07 609 18 M MAD’DELICES : 020 22 266 41 • MADA HOTEL : 033

23 717 07 • MAKA AKOO (FAST FOOD) : 034 20 501 27 • (Le) MANSON : 032 05 050 32 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MOJO BAR : 020 22 254 59 • MONTPARNASSE BAR RESTAURANT : 020 22 217 16 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 N NERONE : 020 22 231 18 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 O O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’)OASIS

(HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • OUTCOOL : 033 12 12 624 • OZONE : 020 24 749 73 P (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (Le) PALLADIOS : 020 22 539 49 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PILI PILI DOCK : 020 26 299 42 • PIMENT CAFE : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POURQUOI PAS (RESTO) : 032 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRESTO PIZZA (Antsahabe, Tana Water Front, Analamahitsy) : 034 19 610 49 R RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 • RAPHIA

HOTEL AMBATONAKANGA : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL ISORAKA : 020 22 339 31 • RATATOUILLE ARTISAN BOULANGER : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17

• (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 S (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SHALIMAR ANTSAHAVOLA : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SPUMA GLACE : 034 07 179 63 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL AMPARIBE : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL ANKORONDRANO : 020 22 368 29 T (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA ARTS CAFE : 034 15 610 56 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60

• TIMGAD : 020 22 327 42 • TOKO TELO : 020 24 657 47 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 U URBAN CAFE : 033 11 258 66 V VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA ISORAKA : 020 24 220 52 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 Z ZENITH HOTEL : 020 22 290 05

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO

A ADAN : 034 26 381 83 • ALL SPORT TANA WATER FRONT : 020 22 644 09 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ARABESQUE : 032 02 303 42 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51 • AT HOME : 020 22 446 38 • AUDACE LINGERIE : 032 70

710 44 • ANTIQUAIRES DE TANA (Tana Water Front et Behoririka) : 032 07 174 50 B BIJOUTERIE MANOU ANALAKELY : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU ANTANINARENINA : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • BYZANCE : 032 05 233 30 C CAFE COTON : 020 22 302 09 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • COUP DE CŒUR : 032 89 461 45 • COURTS ANKORONDRANO : 020 22 550 25 • COURTS TANJOMBATO : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 D DECI-DELA ANKORONDRANO : 032 05 00 274 • DECI-DELA IVATO : 032 11 00 277• DECI-DELA ROUTE CIRCULAIRE : 032 05 00 272 • DECI DELA TANA WATER FRONT : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 03 015 06 E ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)

EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85

• ETHNIK Shop : 020 22 611 40 F FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89

• FEMININE : 034 60 647 38 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FOSA

SHOP TANA WATERFRONT : 020 26 377 85 • FOSA SHOP

ISORAKA : 020 26 243 91 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28

G G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 H HAZOMANGA : 032 02 527 43 I IS’ART

GALERIE : 020 22 394 81 • IVAHONA (Boutique) : 032 69 554 78 J JAVA : 032 59 987 82 • JINA CHAUSSURES : 020 22 380 24 K KAPRICE TANA WATER FRONT : 034 08 031 75 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO ISORAKA : 033 08 443 19 • KRYS OPTIQUE GARE SOARANO : 020 22 211 02

• KRYS OPTIQUE SCORE DIGUE : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE ZOOM ANKORONDRANO :

020 22 318 38 L LA ROMANCE : 034 02 025 81 • LOLITA BOUTIQUE : 020 24 375 53 • LUMIN’ART : 020 22 434 34 M MADESIGN : 020 22 245 50 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44 • MALGADECOR : 020 23 691 98 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MY SPACE : 020 26 381 83 N NEW BALANCE : 034 31 693 10 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 O ON ABI : 020 22 558 59

156

P PAGE 2 : 034 16 751 84 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • PRECIOUS : 034 01 170 39 Q QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 R REGAL SHOES : 020 24 773 52 S SAMSUNG (Analakely) : 020 22 295 53 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79 • SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • SOBEK : 020 24 166 41 • STOP MARKET : 034 36 818 00 T TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 V VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • VIVA DESIGN ANKORONDRANO :

020 22 364 88 W WHITE PALACE : 020 22 669 98 Y YOU SACS & CHAUSSURES : 034 02 016 64 Z ZAZAKELY : 034 04 245 82

SPORTS, LOISIRS

A ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 C CANALSAT : 020 22 394 73 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 F FITNESS CLUB : 034 05 360 51• FORM + : 020 26 394 98 I INGA :

032 02 260 42 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 L LE CHAT’O : 034 23 033 33• LE C.O.T. : 032 05 085 40 O OXYGEN

FITNESS & SPA : 034 14 240 22 P PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61 S SALLE DE SPORT (IMMEUBLE ARO AMPEFILOHA) : 020 26 296 27 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 • T-TOON : 034 40 612 50

COMMUNICATIONS, AGENCES

A AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 11 001 00 • AK…TV : 020 22 385 41 M MACADAM : 020 22 640 68 O ORANGE MADAGASCAR : 032 34 567 89 R RLI Radio : 020 22 290 16 T TEKNET GROUP : 020 22 313 59

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES

A AIR FRANCE : 020 23 230 23 • AIR MADAGASCAR : 020 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 C CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 D DILANN

TOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 M MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 N NOOR VOYAGES : 034 05 020 90 O OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 S STA Aviation : 032 73 369 81

SALONS DE BEAUTÉ, PARFUMERIES

A APHRODITE : 020 22 540 48 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTE : 020 22 642 69 • ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ATELIER DE HAUTE COIFFURE : 032 04 259 82 B BELLISSIMA (esthétique & coiffure) : 034 17 404

41 C COCOONING : 034 36 327 27 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 E ESTETIKA : 020 22 201 27 F FELINE ANKADIVATO : 020 22 288 20 • FELINE BEAUTE

ZOOM : 020 22 364 94 • FLEURS de BEAUTE (Salon de beauté) : 020 24 354 97 G GRAINS de BEAUTE : 020 22 445 26 H HARMONY BEAUTY : 032 47 361 03 I INTERLUDE : 033 18 529 31 M MAJOREL : 020 22 253 29 P PASSION BEAUTE : 020 22 252 39 • PROGDIS : 020 23 256 10 R RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 S SOFITRANS : 020 22 223 30 T TARA’S COIFFURE : 032 05 438 51

SANTÉ

A ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 C CTB : 032 78 488 42 P PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHARMACIE METROPOLE : 020 22 200 25

ENTREPRISES, INSTITUTIONS

A ABC CONSTRUCTION : 020 22 423 49 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 B BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 D DIRICKX : 020 22 446 60 E EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 H HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 I ID

MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • IFM (ex-CCAC) : 020 22 213 75 J JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 M MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MICROMANIA : 020 22 558 60 S SARL REGENCY (Passeport Vip) : 034 64 937 00 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SOREDIM : 020 22 239 27 U UNICEF : 020 22 674 97

• UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 V VIMA : 020 22 330 93

CONCESSIONNAIRES

C CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 • CT MOTORS : 020 23 320 52 I INFINITY : 034 14 000 19 M MADAUTO : 020 23 254 54 • MATERAUTO : 020

22 233 39 • MOTOSTORE : 020 22 600 00 S SICAM : 020 22 229 61 • SODIREX : 020 22 274 29 T TRACES (Moto) : 020 23 350 35

PHOTOS

D DMT PHOTO SCORE DIGUE : 032 02 046 32 • DMT PHOTO ANTANINARENINA : 020 22 622 19 • DMT PHOTO ANALAKELY : 020 22 611 00 • DMT PHOTO ANKORONDRANO : 032 62 796 36

IMMOBILIERS

F FIRST IMMO : 020 22 368 68 G GUY HOQUET : 032 07 173 17 I IMMO Conseil : 020 22 622 22 R ROKA IMMO : 032 07 848 02

SERVICE RAPIDE

M MALAKY : 032 45 383 32

PAYSAGISTE

P PARADISE GARDENS/PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45

MATÉRIELS INFORMATIQUES

P POLYGONE : 020 22 306 20 • PREMIUM INFORMATIQUE : 032 05 115 00 T TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12

ANTSIRABE

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 B BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 C CRISTAL HOTEL :

034 44 916 09 H HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL DES THERMES : 020 44 487 61 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 L LA TARENTELLE : 032 65 446 66 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE RELAIS DES SAVEURS : 020 44 491 00 R RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 S SARABANDA RISTORANTE : 032 51 822 95

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 05 276 46 G GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87

ENTREPRISES, INSTITUTIONS

M MICROCRED : 032 05 367 01

MAHAJANGA (MAJUNGA)

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A (L’)ALAMBIC : 032 41 439 27 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 159

B BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 C CAPRICE : 020 62 244 48 • COCO LODGE : 020 62 230 23 E (L’)EXOTIC : 032 63 588 50 • EXPRESSO : 034 45 980 39 F FISHING HOTEL : 032 04 682 20 • FISHING RESTAURANT : 032 05 160 93 H HOTEL ANTSANITIA : 034 22 854 81 • HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 K KARIBU LODGE : 033 11 497 51 L LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 • LA PASSERELLE : 032 40 053 70 • LA PETITE COUR : 020 62 021 94 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 79 894 71 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 71 391 58 M MARCO PIZZA : 032 11 110 32 P PAPY RALEUR : 032 07 939 15 • (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 Q QUAI OUEST : 020 62 233 00 R RESTAURANT LA TAVERNE : 032 64 642 78 • RESTAURANT PETITE COUR : 020 62 021 94 S SAN ANTONIO : 032 05 244 03 • SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 T TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 V VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO

C CLEMENTY : 020 62 243 04

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 02 417 47

ENTREPRISES, INSTITUTIONS

A ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52

PHOTOS

D DMT PHOTO : 020 62 245 39

TOAMASINA (TAMATAVE)

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 61 • ANTIDOTE : 032 11 692 27 B (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 • BLUE MOON : 032 52 199 74 • (Le) BORAHA VILLAGE (SAINTE MARIE) : 020 57 912 18 C CHEZ LUIGI : 020 53 345 80 • CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • COM CHEZ SOIS : 020 53 345 80 D DARAFIFY : 034 60 468 82 F FLEURI : 032 40 542 41 H HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 • HOTEL H1 : 033 28 358 33 I IBIZA : 034 08 292 03 J JAVA HOTEL : 020 53 316 26 L LA PIROGUE : 033 05 917 17 • LE DOMAINE DES BOUGAINVILLIERS (Mahambo) : 032 04 011 96 • LE METIS : 032 86 379 55 • LE PALAIS DES ISLES : 020 53 314 33 • LE TII’WAI : 034 02 123 10• LONGO HOTEL : 020 53 335 54 N (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 O (L’)OCEAN 501 : 032 64 147 43 P PANDORA : 032 46 087 36 • (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (SAINTE MARIE) : 020 57 004 03 Q QUEEN’S : 032 61 486 20 R (La) RECREA : 032 04 610 71 S SNACK-COULEUR CAFE : 032 56 298 36 • SOUTH EAST : 032 50 261 86 • SUNNY HOTEL : 020 53 336 11 T (La) TERRASSE : 034 45 016 03 V (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 X XL BAR : 034

07 043 09160

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO

C CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 46 C CLEMENTY : 020 53 309 90 M MY EPICERIE : 034 79 282 54 N NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 T TNT : 034 39 025 54

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 05 276 02 C EAST ACADEMY : 034 02 335 86

SALONS DE BEAUTÉ, PARFUMERIES

E ESPACE BEAUTE : 033 05 252 33 L LA PARFUMERIE : 032 05 252 33 S SWEETIE’S BEAUTY : 032 04 900 42 V VITA BEAUTE : 034 87 439 59

LIBRAIRIES

L LIBRAIRIE FAKRA : 020 53 321 30

TOLIARY (TULEAR)

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60

B (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BŒUF : 032 57 251 99 C CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • (Le) CORTO MALTESE : 032 02 643 23 D DUNES IFATY : 020 94 914 80 E (L’)ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’)ETOILE DE MER : 020 94 428 07 H HOTEL DE LA PLAGE (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (ANKILIBE) : 020 94 936 26 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTO LA MIRA (MADIO RANO) : 032 02 621 44 • HOTEL SAFARI VEZO (ANAKAO) : 020 94 919 30 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 I IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 J JARDIN DU ROY/RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 K KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 L LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 • LA MAISON : 032 07 727 47 • LE JARDIN DE BERAVY : 032 40 397 19 M MAGILY HOTEL : 032 02 554 28 N (LE) NAUTILUS :

020 94 418 74 P (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 02 R (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 S SAÏFEE HOTEL : 032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL : 020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 T TAM TAM CAFE : 032 02 524 48 • (LA) Disco Club - Cabaret - Toliara

TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 V VICTORY HOTEL :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO

C CLEMENTY : 020 94 411 91 T TOP GSM : 034 23 118 29

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 07 220 46

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES

M MAD SUD VOYAGE : 020 94 423 20

ANTSIRANANA (DIEGO SUAREZ)

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 C COCO PIZZA : 032 45 678 21 D DIEGO SUN CITY : 032 53 288 22 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 81 746 27 G (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 H HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 240 22 • HOTEL KARTIFFA : 032 55 978 44 • HOTEL KIKOO : 032 07 597 75 • HOTEL MANGUIER : 032 55 978 44 • PLAZA : 032 04 052 40 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 I IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 L LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA CASE EN FALAFY :

032 02 674 33 • LA COTE BAR : 032 02 306 97 • LA GOURMANDISE : 032 41 644 42 • LA NOTE BLEUE :

032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE 5 TROP PRES : 032 49 162 64 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LE SUAREZ : 032 07 416 17 • LIBERTALIA : 032 71 894 54 M MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MEXI COCO : 020 82 218 51 R RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 008 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 T TONGA SOA : 032 02 288 20 V VARATRAZA : 032

87 041 82 • VOKY BE : 032 04 012 01

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO

B BLACK WEAR : 032 04 558 89 • BOUTIQUE BLEUE NUIT : 033 09 552 63 • BOUTIQUE INO VAOVAO : 032 02 288 80 C CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 25 341 92 • CHEZ BADROUDINE : 020 82 223 00 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 L LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 04 122 96

ENTREPRISES, INSTITUTIONS

M MICROCRED : 032 05 366 92

CONCESSIONNAIRES

S SICAM : 032 07 421 21

PHOTOS

D DMT PHOTO : 020 82 232 08

FARADOFAY (FORT-DAUPHIN)

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 C CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 G GINA VILLAGE : 033 21 326 21 K KALETA HOTEL : 020 92 212 87 L LE FILAO : 032 43 288 58 M MAXI PIZZA : 032 55 671 49 R RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 S SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 T TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 07 220 24

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES

A AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80

CONCESSIONNAIRES

S SICAM : 032 05 221 59

FIANARANTSOA

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

C CLAIR DE LUNE : 034 05 707 08 E ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX (RESTAURANT) : 034 17 135 64 H HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 • HOTEL SORATEL : 020 75 516 66 L L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LES BOUGAINVILLIERS (HOTEL D’AMBALAVAO) : 034 18 469 21 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 R RESTAURANT CHEZ DOM : 034 01 975 78 T TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 07 220 21

HELL VILLE (NOSY BE)

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A AT HOME : 032 53 930 09 B BELLE VUE : 020

86 613 84 C CAFE DEL MAR : 034 46 753 22 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 D DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 L L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032

07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 N NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 O OASIS : 032 07 137 76 • O P’TIT BONHEUR : 032

49 163 01 R RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 S SAFARI BAR RESTAU : 032 80 354 49 • SARIMANOK : 032 05 909 09 T TAXI BE : 032 59 187 86 V VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO

B BLACK WEAR : 032 04 558 89 G GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 L LE TAMARIN : 032 04 944 20 M MAKI : 032 04 014 76

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 07 220 33

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES

O ORTNB : 032 04 163 78

MANANJARY

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

H HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 05 276 14

MORONDAVA

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

B BAOBAB CAFÉ : 020 95 520 12 C CHEZ MAGGIE : 020 95 523 47 • COULEUR CAFÉ : 032 43 666 54 H HOTEL TRECICOGNE : 020 95 924 25 L LA

CAPANINA : 032 04 670 90 • LE PALISSANDRE COTE OUEST : 020 95 520 22 • LE RENALA SABLE D'OR : 032 04 976 88 M MADA BAR : 032 04 703 99

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES

O OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 032 40 766 82

ENTREPRISES, INSTITUTIONS

A ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 72

Responsable du service communi-cation du groupe Sicam, Daniella Debon nous livre ses petits plaisirs culinaires et sportifs pour s’évader après sa longue semaine au boulot. Au programme : magret de canard, champagne rosé, golf et aérobic.

Votre table préférée ?Le Rossini à Isoraka. J’ai beau y aller depuis des années, je ne me lasse jamais du cadre, de l’accueil et encore moins du magret de canard aux fruits de saison. La touche sucrée de ce plat me renverse à chaque fois.Pour boire un verre ?Sans aucun doute, Le Montparnasse. Je ne connaissais pas l’établissement à ses débuts mais depuis que Holy l’a repris en gérance, je m’y rends obligatoirement car le champagne rosé est encore meilleur avec la convivialité qui anime cet endroit.Un coin pour s’oxygéner à Tana ?Mes week-ends « magnifiques » se passent au golf du Rova. M’y retrouver avec mon homme dans un cadre où il y a la verdure, les paysages, l’oxygène, tout cela me revitalise. Sans oublier la passion du jeu car le golf est un sport qui permet un combat

contre soi-même. Le golf du Rova est également une bonne table !Un lieu pour garder la forme ?En dehors du golf, je reste chez moi les week-ends pour faire du vélo et de l’aérobic.L’événement artistique qui vous a marquée dernièrement ?Elakelatrano, la comédie musicale de Mialy et sa troupe, dont la représentation a eu lieu à l’IFM en mai dernier.Votre actu ?Sicam a fait le lancement le 5 juillet dernier de la Honda CRV quatrième génération. Madagascar a eu l’immense privilège de l’avoir avant tous les autres pays du continent africain, mais aussi de l’Europe ! Sinon, nous faisons actuellement des dons de ballons de foot en collaboration avec Hyundai auprès de la Fédération malgache de foot, des ligues et des centres de formations. Nous avons 10 000 ballons à distribuer pour permettre aux jeunes de faire du sport dans toute l’île.

Propos recueillis par Helvia Jean

En ville avec

DOWNTOWN

Daniella DEBON

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