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n°50 - mars 2014 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - tv - www.nocomment.mg 50

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n°50 - mars 2014 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - tv - www.nocomment.mg

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FOMBA AMAM-PANAO 50 Justement, car elles ne sont pas

des hommes

TRADITIONS49 Afo tsy maty : Le feu sacré

MéDIAS50 Evolution : Paré pour la Smart TV

éCO53 Salone : La main à la pâte

SONDAge EFFECTUÉ PAR

12 Salut les quinquados !

CULTURe30 Ndrambavy Elina :

La fille de son père

32 Zanaray Percussions : Groupe qui frappe

36 Donn : Peinturescence

38 Zébu... Zé plus soif ?

40 Bilal Tarabey : « Tout ce que je raconte est vrai »

42 Lettres de Lémurie

SOMMAIRE 54 Nicolas Rousseau : L’autre pays du fromage

61 Eric Razafimaitra : On the road again…

62 Bruno Marchat : « Un avenir pour le Jatropha »

MeTIeRS68 Ra-Maître : Une envie de brochettes

ASSOS70 Association Tsiky : Sourire

quand même

NATURe74 Patricia Wright : L’île des lémuriens

eSCALeS76 Mahajanga au fil des heures

CULTURE

Patrick Andy« New York, New York »

Nature

AtsinananaSanctuaire en péril

VintageBottes à haut risque…

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GASTRO

gASTRONOMIe82 Interview gourmande :

Luc & Arno de La Suite 101

SORTIR92 La Kaz : Comme à la maison

LA MODe !108 Rakotovao : Chaussure à son pied

BIeN-êTRe114 Un soin à l’or 24 carats

TONONANDRO149 Poissons : Équilibre ou harmonie

FICTION152 Ouioui en Malgachie

DOWNTOWN170 En ville avec Shaani

Huîtres d’Anosy Fous ces Bretons !

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Bien qu’elle n’ait enregistré qu’une demi-douzaine d’albums, elle occupe la place d’une icône dans les milieux du jazz malgache. Un talent tellement discret qu’on a peine à se rendre

que cela fait un demi-siècle tout rond qu’elle est là, transcendant les modes et les époques. Une œuvre subtile servie par une bonne soixantaine de titres qu’elle a écrits et composés mais pas forcément interprétés, car elle adore se mettre au service des autres, surtout des jeunes : Mika et Davis, Lalie et Nanie, Kiady, etc. « Ma plus grande fierté est de penser que mes chansons ont peut-être servi à les révéler à eux-mêmes », confie-t-elle. Sa marque de fabrique, une façon de ne jamais plier devant la facilité, la variété commerciale, le bazar médiatique. Un halo de mystère et de poésie l’accompagne à chacune de ses apparitions. Grand-mère de six petits-enfants, elle avoue goûter aux « privilèges de l’âge », tournant le dos à tout ce jeunisme « si peu propice au mûrissement

artistique qui est pourtant seul moyen de faire une œuvre sur le long terme. » Et son temps, elle sait le prendre ! Si elle a fait très peu de scène entre 1968 et 2000 (six concerts en tout), plus occupée dans l’import-export et dans l’éducation de ses enfants, elle n’a jamais cessé d’écrire et de composer pour autant, sachant qu’un jour elle reviendrait, maîtresse de son art. Fille d’un journaliste et d’une musicienne, et nièce de l’éminent poète Rado (Georges Andriamanantena de son vrai nom), Fanja a commencé à écrire et à composer très jeune. Pour autant, elle fait remonter les débuts de sa carrière à 1964, année de sa première apparition sur scène, à l’occasion d’un concours de blues organisé par le Centre culturel Albert Camus, l’actuel IFM. Depuis, le succès ne s’est jamais démenti, comme ce jour de 1968 où elle remporte la médaille de bronze à un festival mondial de la jeunesse en Bulgarie, parmi 160 pays représentés. S’ensuivront néanmoins trois décennies de quasi-silence...

50 ans de bonheur

 L’art de prendre son temps 

Fanja andriamanantena

Du haut de ces carrières exceptionnelles, un demi-siècle vous regarde. À une époque où les chanteurs s’usent plus vite que leurs tubes, les parcours de Fanja Andriamanantena et Abel Ratsimba ne peuvent que laisser rêveurs. Même dans le silence leur voix porte...

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Pages réalisées par Solofo RanaivoContact sur www.nocomment.mg

abel ratsimba

ACTUEL

On l’appelait l’idole des jeunes

Les gens l’appelaient l’idole des jeunes. Et ce n’était pas du tout exagéré, car il fut une véritable star pour groupies déchaînées

dans ces décennies magiques qui relient les années 60 aux années 80. « J’étais jeune, j’étais beau et élégant, mais ça ne suffit pas pour construire une carrière », soupire Abel Ratsimba, cousin germain d’Henri Ratsimbazafy, son maître à chanter. Né à la scène en 1964, en pleine Surfmania - comme il y eut à l’époque une Beatlemania -, chacune de ses chansons fait alors un carton et certaines sont toujours diffusées par les radios comme pièces du patrimoine national. Ainsi de Ry alina ô nahoana et Sahinao sorties en 1970. Elles composent son premier disque, un 45 tours produit par Jérôme Randria du groupe Ny Railovy. « Je n’ai jamais eu un public particulier. Les Malgaches comme les étrangers, les jeunes comme les adultes venaient à mes spectacles. » Une autre époque, beaucoup moins saturée d’artistes et de stratégies marketing que l’actuelle. « Si tu arrivais à faire diffuser ta chanson à la radio nationale, seule station existant à l’époque, c’est que tu avais vraiment du talent et que ton œuvre était exceptionnelle. » L’époque n’est pas aux chanteurs professionnels et Abel Ratsimba préfèrera assurer sa subsistance comme instituteur dans une école primaire publique (EPP) avant de quitter les paillettes dans les années 80. Son œuvre enregistrée tient en quinze 45 tours, deux 33 tours et quatre DVD. Sans compter l’opus qu’il compte sortir cette année, histoire de célébrer en musique ses cinquante ans de chansons malgaches.

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TOTAL100%

Moins de 50 ans100%

50 ans et plus100%

Est-on vieux à 50 ans ?

Oui 30% 29% 31%

Non 69% 69% 69%

Ne se prononce pas 1% 2% 0%Pour vous, à quel âge est-on vieux ?

+ 40 ans 3% 3% 3%

+ 50 ans 19% 18% 23%

+ 60 ans 41% 41% 46%

+ 70 ans 36% 37% 28%

Sans opinion 1% 1% 0%

L’idée d’avoir 50 ans vous fait-il…

Très peur 2% 2% 3%

Assez peur 12% 13% 5%

Pas tellement peur 16% 17% 17%

Pas peur du tout 68% 66% 75%

Sans opinion 2% 2% 0%Qu’est-ce qui vous fait le plus peur dans le fait d’avoir 50 ans ?

Peur de ne plus pouvoir rester chez moi 1% 1% 0%

Peur d’être seul(e) 6% 6% 5%

Peur d’avoir des difficultés financières 21% 20% 25%

Peur d’avoir des problèmes de santé 40% 40% 44%

Peur de voir diminuer mes facultés mentales

5% 5% 5%

Peur de m’enlaidir 5% 5% 4%

Peur de devenir dépendant 6% 6% 9%

Peur de voir baisser mes capacités physiques

16% 17% 8%

Salut les quinquados !Contraction entre quinquagénaire et adolescent, c’est le nouveau terme à la mode des instituts de sondage pour désigner ces quinquagénaires décomplexés se comportant (parfois) comme de grands enfants. 50 ans le bel âge ?

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Enquête menée en face à face à domicile sur 326 individus du Grand Tana et représentative des 15 ans et + selon les quotas d’âge et de profession du chef de foyer, après stratification géographique. Marge d’erreur d’environ 5 %.

SONDAGE

Pour vous, quels sont les bons côtés de la cinquantaine ?

On a du temps pour profiter de la vie 6% 5% 10%

On sait mieux aimer 23% 23% 24%

On est matériellement plus confortable

15% 14% 22%

On relativise les soucis de la vie quotidienne

9% 8% 13%

On est libéré des conflits des générations

7% 6% 9%

On apprend que la vie est longue 40% 44% 22%Les personnes mûres sont-elles suffisamment écoutées dans notre société ?

Oui 85% 86% 82%

Non 9% 9% 9%

Sans opinion 6% 5% 9%Parmi les personalités suivantes, qui incarne le mieux les quinquagénaires ?

Michelle Obama (50 ans) 44% 50% 38%

George Clooney (52 ans) 10% 6% 13%

Madonna (56 ans) 29% 23% 36%

Bill Gates (58 ans) 17% 21% 13%

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Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans no comment®. Le photographe Pierrot Men, illustrateur de notre couv’ (une fois n’est pas coutume !) répond du tac au tac.

Si j’étais un objet…Un Leica, il m’aide à mieux observer le monde.Si j’étais une saison…L’été, pour être moins habillé.Si j’étais un animal…Un cheval, depuis que j’ai vu le film Cheval de guerre de Spielberg.Si j’étais un personnage de fiction…Lucky Luke, il tire plus vite que son ombre.Si j’étais une chanson…Kat’mi de Mahaleo, je vois en

CO

UV

’ BY

images tout ce qu’elle raconte…Si j’étais une arme…Un regard, revolver.Si j’étais un lieu…Midongy du Sud, pour mes souvenirs d’enfance.Si j’étais un personnage historique…Charlie Chaplin, il m’a fait tellement rire quand j’étais gamin.Si j’étais un élément…La lumière, car elle façonne la vie.Si j’étais un fruit… Une pomme, pour la croquer à pleines dents, comme la vie.Si j’étais un bruit…Le déclenchement de mon appareil photo pour la capture de l’image, je trouve cet instant magique.Si j’étais un pays imaginaire…Le paradis, tout le monde en rêve…

Le portrait chinois de

Pierrotmen

Recueillis par Joro Andrianasolo

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Accro aux branchesDans votre magazine du mois de janvier

(no comment® n° 48), j’ai lu avec plaisir un article sur l’accrobranche. Je suis intéressé par cette activité mais je voudrais savoir si on peut la pratiquer tout au long de l’année. N’y a-t-il aucun risque au niveau de la sécurité et existe-t-il pour grimper aux arbres ? Merci !

Tahiry, Antsahabe L’accrobranche est dispensée par l’association

Mad’arbres présidée par Olivier Guerpillon. Il est titulaire d’un diplôme d’éducateur de grimpe d’arbres en France. Au niveau sécurité, cette activité est 100 % sûre car elle est pratiquée dans le strict respect des normes internationales en ce qui concerne les équipements. Le fabricant principal de matériels (mousquetons, harnais) est d’ailleurs présent à Madagascar. Pour profiter des différentes activités liées à la grimpe, il faut penser à faire des réservations car les installations ne sont pas permanentes. L’association travaille sur quatre sites : le centre Alahary à Ambohidrabiby, le parc national de Ranomafana, le Rova d’Antsahadinta et à Anjozorobe.

Elle peut aussi installer des structures dans des jardins de particuliers pour des anniversaires ou autres événements

familiaux. En ce qui concerne le contenu des activités, Olivier Guerpillon et son équipe proposent la grimpe d’arbres, la tyrolienne, des jeux de pistes, des stages d’initiation de deux à cinq jours avec ballade accompagnée d’arbres en arbres et possibilité de dormir dans des hamacs suspendus. La formule « nuit bivouac » regroupe une demi-journée de découverte et une nuit entière dans les arbres. Pour chaque activité, chaque personne est guidée par une animatrice. L’association accueille aussi les entreprises pour des sessions de team building. Le coût des activités varie selon la taille du groupe entre 30 000 Ar et 100 000 Ar.

BodybuildingJe suis très heureuse d’apprendre qu’un sportif de haut

niveau malgache a pu défendre notre pays dans le domaine du bodybuilding (no comment® n° 49), je n’imaginais pas qu’il y avait de vrais pratiquants chez nous. Je souhaiterais pouvoir suivre ses entraînements, ayant un problème de surpoids après ma grossesse récente. j’aimerais aussi savoir si, en complément du culturisme, on peut apprendre auprès de lui des techniques d’autodéfense ?

Onja, IvandrySi le culturisme ou bodybuilding (« construction du corps » en anglais)

n’a été pratiqué au début que par les hommes, vers 1980 la gente féminine

Coups de cœur, coups de gueule, envie d’envoyer un message à une personne qui vous est chère ou simplement de vous exprimer… cette rubrique vous est dédiée. Envoyez vos mails à [email protected], nous les publierons.

C’est vous qui le dites

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a commencé à pratiquer ce sport et à prendre part à des compétitions. Il n’y a donc aucun problème à ce que Maître Narindra vous accueille étant, de plus, habitué à coacher des culturistes se trouvant en situation post-natale. Il est toutefois recommandé, comme pour tous les sports, de demander au préalable l’avis de votre médecin traitant. La salle de l’ASA Body Club permet effectivement la pratique de plusieurs arts martiaux et de techniques de self-défense tout à fait adaptées aux femmes. Maître Sakoly y enseigne notamment le « combat spécial », un art combinant kick-boxing, lutte et aïkido, permettant de se tirer d’affaire dans toute situation délicate.

Nucléaire malgacheDans votre dernière édition (no comment® n° 49), le Pr. Raoelina

Andriambololona de l’Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN) affirme que le nucléaire est l’avenir de Madagascar. Il précise que le coût de l’électricité sera divisé par cinq si on adopte cette source d’énergie. Cela fait rêver, mais c’est une utopie ! Certes, il est le « père du nucléaire malgache » et c’est un grand physicien reconnu par la communauté scientifique internationale, mais à lui tout seul, il ne peut rien. On devra attendre des décennies pour avoir d’autres Malgaches aussi capables et expérimentés que lui. Car impossible de confier cette technologie à risque à des techniciens qui ne seraient pas au top niveau. On a vu ce que cela a donné avec Tchernobyl, et plus récemment avec Fukushima...

Mino, Soavimbahoaka Vous êtes un peu sévère dans votre jugement. Il est vrai qu’il y a peu

de Malgaches maîtrisant le nucléaire, mais il y en a ! Entre autres, le docteur Wilfrid Chrysante Solofoarisina qui vient d’expliquer, en marge de l’Accord régional africain pour la recherche et la formation dans le domaine des sciences et technologies nucléaires en novembre 2013,

qu’on peut transformer de l’eau de mer en eau potable par l’énergie nucléaire. Imaginons l’application pour le sud aride ! D’autres cerveaux vita gasy travaillent présentement dans des laboratoires scientifiques à l’étranger, attirés par une meilleure rémunération et de meilleures chances d’évolution de carrière. Les inciter à rentrer est encore une autre histoire.

Ici AmpefyMerci à Njaka

pour cette photo prise au Centre de Lecture, d ’ i n f o r m a t i o n et de culture (Clic) du village d’Ampefy. Que no comment ®

puisse être un i n s t r u m e n t d’apprentissage pour les enfants d’Ampefy (et d’ailleurs) est pour nous une grande fierté. Créés en 2003 par l’association Trait d’Union, en partenariat avec le Ministère malgache de l’Education nationale, la Fondation Hachette et l’Ambassade de France, les Clic sont des bibliothèques de brousse réparties sur l’ensemble du territoire dans des localités d’au moins 10 000 habitants possédant un collège. Depuis 2007, les Clic sont rattachés à l’Alliance française la plus proche, ce qui permet de développer toutes sortes d’animations culturelles en direction du public.

COURRIER

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Le trafic des animaux rares de Madagascar s’est beaucoup développé ces deux dernières décennies. Il se présente sous forme de pillages à grande échelle, à partir de l’endroit même où vivent ces animaux.

Chaque année, Madagascar célèbre deux journées internationales sur l’environnement : le 2 février qui est

dédié à la protection des zones humides et le 5 juin qui est consacré à la protection de l’environnement. Cependant, la destruction massive de nos richesses naturelles continue de plus belle : seules 10 % de nos forêts primaires demeurent et un bon nombre des 13 000 espèces endémiques est en danger d’extinction. Nous voudrions parler d’une des principales causes d’un tel désastre : le trafic des animaux rares.

À la source, les réseaux de fournisseurs connaissent bien la manière de vivre de ces animaux, leurs heures de sortie ainsi que les lieux où ils sont faciles à repérer. Des intermédiaires communiquent avec ces fournisseurs et viennent recueillir les informations : on leur

donne l e s c o n s i g n e s sur les lieux o ù récupérer les a n i m a u x c a p t u r é s et sur la manière dont ils vont être transportés. Un complice se charge du transport e n dissimulant les animaux par tous les moyens possibles : taxi-brousse, pirogue…

Traicd’animaux

Sur Internet en toute 18

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Un autre complice se charge de la réception des animaux et éventuellement de leur envoi à Ivato, Antananarivo si l’exportation se fait par voie

aérienne.Jusqu’ici, ces animaux sont essentiellement exportés

vers l’Asie. La Thaïlande et la Malaisie ont été nommées maintes fois. Il y a également d’autres destinations telles

que l’Europe et l’Amérique du Nord. Nous savons aussi que des pays d’Afrique comme l’Afrique du Sud figurent parmi les pays d’escale. Des professionnels dans le trafic des animaux rares qui sont de parfaits connaisseurs du marché international réceptionnent les marchandises. Et ce genre de trafic est même visible sur Internet, en toute impunité. Les groupes appelés amphibiens (les grenouilles) et les reptiles (les animaux rampants tels que le lézard, la tortue, le caméléon et ceux qui leur ressemblent) sont les plus recherchées, ainsi que les insectes comme les papillons ou les scarabées. Les lémuriens furent

auparavant les victimes de ces trafics.Pourquoi y a-t-il commerce illégal des animaux rares

de Madagascar ? Parce qu’il existe une coopération, une entraide entre nationaux et étrangers pratiquant ce trafic (…)

Si vous prenez part dans un trafic d’animaux en voie d’extinction

à Madagascar, il est grand temps pour vous de changer de cap et de devenir protecteur des richesses incomparables de ce pays. Incomparables car non seulement elles font partie du patrimoine national mais également mondial. Elles représentent la fierté de tout un peuple ! Je voudrais m’adresser particulièrement à nos dirigeants et aux autorités des différentes instances. Il est

incontestable que vous assumez de lourdes tâches. Dans l’accomplissement de ces tâches, je vous invite à réfléchir deux fois sur l’avenir de notre pays : nos richesses naturelles sont tout ce que nous avons, elles représentent tout ce que nous pouvons transmettre à la génération

future. Parfaitement conscient de la sagesse dont vous faites preuve, j’espère que « bonne gouvernance » n’est plus désormais un vain mot.

Pr Jonah Ratsimbazafy

• Le Pr Jonah Ratsimbazafy est secrétaire général du Gerp (Groupement d’étude et de recherche sur les primates de Madagascar). Il enseigne au département de paléontologie et d’anthropologie et au département de médecine vétérinaire de l’Université d’Antananarivo. Il a été de 2002 à 2013 Training and Conservation Coordinator au sein de Durrell Wildlife Conservation Trust.

TRIBUNE

 Changer la donne pour les générations à venir  

Les opinions exprimées dans Cette page n’engagent que Leurs auteurs. no comment® se désoLidarise de tout Contenu poLitique ou reLigieux, seCtaire ou partisan.

impunité 19

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1Ny Fonenako, une performance conçue par Leong Sang Géraldine qui s’est tenue le vendredi 31 janvier au Showroom de Madagascar Automobile (Madauto) à Analakely.

2Envie d’une bonne bouffe traditionnelle, le restaurant bar Le Plancha est là pour vous servir. Ambiance décontractée, les pieds dans l’eau à la plage de Madirokely à Nosy Be.

3Projection du film Électrons libres à l’Is’art Galerie, le 14 février, en présence de David Hardy dit Le Suisse Marocain (co-fondateur de 59Rivoli) et Vincent Bardi (collectionneur et fondateur de Madagasyart).

4Vente-expo pour la Saint-Valentin au studio 101 Ankorondrano les 14 et 15 février.

5ABC a présenté sa nouvelle marque de peinture Indigo le lundi 17 février à la City Ivandry.

6Inauguration du nouveau restaurant Le Côté Saveur du Chef Lalaina, le samedi 8 février à Androhibe.

CLIN

S D

’ŒIL

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7Un clin d’œil à Johann Pless du Kudeta qui nous envoie ce cliché de Thaïlande avec un no comment®. Vous aussi, n’hésitez pas à nous envoyer vos photos de voyage !

8Le nouveau journal en ligne Le Daily a lancé officiellement son site d’information le 24 janvier au Tamboho Hôtel Ambodivona.

9Cette photographie de Bilal Tarabey pour l’Agence France Presse, prise dans le sud de Madagascar lors de l’invasion de criquets, a été selectionnée par Time Magazine comme l’une des « plus surprenantes de l’année 2013 ».

10Vernissage de l’exposition de Môssieur Njo « Si Jean Joseph Rabearivelo était une bonne sœur... » le 22 janvier au CRAAM à Ankatso.

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Du jeudi 27 février au mercredi 12 mars 2014Local CRAAM (Centre de Ressources des Arts Actuels de Madagascar) - Université d’Ankatso : Exposition : « … dia … » de Bary Malandi Mongoloo. Une exposition portant sur l’installation, la photographie et la vidéo numériqueSamedi 1er mars 2014IFM (ex-CCAC) 15h : Slam : scène ouverte - Terrasse de la médiathèque, entrée libreIFM (ex-CCAC) 16h : Opéra - Madagascar Mozarteum présente : « Falstaff » : opéra en 3 actes de Giuseppe Verdi, salle de spectacle. Tarifs : 10 000 Ar et 20 000 Ar (places réservées)Jao’s Pub 20h : Cabaret avec JaojobyDu lundi 03 au samedi 22 mars 2014AFT : Exposition : « Dis-moi dix mots … à la folie », hallIFM (ex-CCAC) : Exposition / photographie : « Mada 67 » de Pascal Grimaud, hall d’exposition, entrée libreMercredi 05 mars 2014IFM (ex-CCAC) 15h : Lectures et activités manuelles - Animations pour les enfants, espace multimédia jeunesse, entrée libre pour les adhérents. Une lecture et des activités autour d’un livre : « Le sac à soucis » de Muriel BlochIFM (ex-CCAC) 15h : Culturethèque : Ateliers numériques, médiathèque, ouvert à tous les adhérentsAFT : Ciné junior : « La prophétie des grenouilles » de Jacques-Rémy Girerd, 90 min / aventure / 2003, lieu : mezzanineAFT : Ciné junior : « Zarafa » de Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie, 1h15 min / aventure / 2012, lieu : mezzanineIFM (ex-CCAC) 18h30 : Un tour du monde en francophonie : « Mobile home » de François Pirot, Belgique, 2012, 1h35Du jeudi 06 au jeudi 27 mars 2014Is’Art Galerie : Exposition : « Assiettes chinoises vides fusils chargés » par Temandrota (artiste plasticien malagasy)Jeudi 06 mars 2014In Square 19h : « Pub lounge bar »Vendredi 07 mars 2014IFM (ex-CCAC) 19h : Un tour du monde en francophonie : « Hors la loi » de

AGENDA50

Àévénement exceptionnel, couverture exceptionnelle. Et pourquoi pas une « une » signée Pierrot Men (une

photo pour déroger à nos bonnes vieilles habitudes) pour fêter comme il se doit ce numéro 50 ? L’excellent Pierrot Men qui est actuellement à l’honneur au Futuroscope de Poitiers, deuxième parc d’attraction et de loisirs en France, dans le cadre d’une grande exposition sur Madagascar où 72 de ses oeuvres sont exposées en formats panoramiques depuis le 15 février pour une durée minimum d’un an : deux millions de visiteurs attendus ! Pour le Groupe Picoty-Avia, mécène de l’exposition, c’est l’occasion de parler de ses activités dans la Grande Ile, notamment d’un ambitieux projet de mise en culture du jatropha (valavelona) en vue de la fabrication de futurs biocarburants, comme nous l’explique Bruno Marchat, son secrétaire général (p. 64). Autre raison de nous en réjouir, le livre de l’exposition Madagascar Fragments d’une vie sera édité par no comment® et sortira le 3 avril, jour de l’inauguration officielle de l’exposition. Nous aurons l’occasion d’en reparler. Bref, un numéro 50 chargés de promesses et d’aboutissements, à l’image de ces 50 mois que vous avez eu l’obligeance de passer avec nous, amis lecteurs, partenaires et annonceurs. En route maintenant pour le numéro 100 !

ÉD

ITO

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Rachid Bouchareb, France/Algérie, 2010, 2h18In Square 20h : « Soirée cool tempo »Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Roseliane et EusebiaChillout café 21h : Namesix - reggae acoustiqueDu samedi 08 au samedi 22 mars 2014AFT : Exposition : « Printemps des poètes », médiathèque adulteSamedi 08 mars 2014IFM (ex-CCAC) 10h : Littérature / Printemps des poètes 2014 : Au cœur des arts - Carte blanche à Serge Henri Rodin : « Rezatra sy Eritra / Régurgitations et réflexions », salle de spectacle, entrée libreIFM (ex-CCAC) 10h30 : Culture scientifique - Rencontre avec un chercheur : « Ces aliments, sources de vie et de mort », espace presse médiathèque, entrée libreIFM (ex-CCAC) 16h30 : Un tour du monde en francophonie : « Le cochon de Gaza » de Sylvain Estibal, Belgique/Allemagne, 2011, 1h39IFM (ex-CCAC) 18h30 : Un tour du monde en francophonie : « Cuba une odyssée africaine » de Jihan El Tahri, France/Egypte, 2007, 3hIn Square 19h : « Sing like star karaoké »Jao’s Pub 20h : Cabaret avec SiscaMardi 11 mars 2014IFM (ex-CCAC) 18h30 : Projection / Débat / Sciences - La science en images, les images de la science : « L’île rouge : refrains de la mémoire - trois chants des hautes terres centrales malgaches », salle de spectacle, entrée libreMercredi 12 mars 2014AFT 14h : Heure du conte, salle Poly 2AFT 14h30 : Ateliers culturethèque - Atelier d’initiation et d’exploration de la plateforme pour le grand public, médiathèque adulteIFM (ex-CCAC) 15h : Jeunesse / Conte mimé & spectacle de clown : « Izy io tsy ariako & Zarazarao » avec Cie Zolobe, terrasse de la médiathèque, entrée libreAFT 15h30 : Club de lecture - Séance consacrée à des propositions de lectures et d’échanges entre les membres, salle polyJeudi 13 mars 2014In Square 19h : « Karaoké soft »

Vendredi 14 mars 2014IFM (ex-CCAC) 19h : Concert / Jazz / Rumba : « Franco Na

Biso ! » - création franco-congolaise originale sur la musique de Franco Luambo, Tarifs adhérents : 4 000 Ar / non adhérents : 6 000 ArIn Square 20h : « Soirée 100% RNB - Latina »Jao’s Pub 20h : Cabaret avec HaramyChillout café 21h : Kougar - roots reggae dance hall, concert promo nouvel albumDu samedi 15 au samedi 22 mars 2014AFT : Le ciné des mots (semaine de la francophonie), hallSamedi 15 mars 2014IFM (ex-CCAC) 10h : Jeunesse / Conte mimé & spectacle de clown : « Izy io tsy ariako & Zarazarao » avec Cie Zolobe, salle de spectacle, entrée libreIFM (ex-CCAC) 10h : Forum littéraire / Semaine de la langue française et journée de la francophonie : « Genèse d’une création » avec Michèle Rakotoson et Rijasolo, salle de spectacle, entrée libreAFT 14h30 : Saynètes de théâtre (ouverture semaine de la francophonie), hall, intervenants : établissements scolairesIFM (ex-CCAC) 18h30 : Un tour du monde en francophonie : « Donoma » de Djinn Carrenard, France / Haïti, 2010, 2h13In Square 20h : « Intimate evening soul music live »Jao’s Pub 20h : Cabaret avec JaojobyMardi 18 mars 2014AFT 9h : Grand défi puzzle (semaine de la francophonie), hallMercredi 19 mars 2014IFM (ex-CCAC) 13h : Concert classique de midi - Madagascar Mozarteum présente : « Agnès Joignerez (flûte) et Mirana Randria (piano) », salle de spectacle, entrée libreAFT : Concours international : « La plume d’or », hallAFT : Ciné junior : « La prophétie des grenouilles » de Jacques-Rémy Girerd, 90 min / aventure / 2003, lieu : mezzanineAFT : Ciné junior : « Zarafa » de Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie, 1h15 min / aventure / 2012, lieu : mezzanineIFM (ex-CCAC) 15h : Culturethèque : Ateliers numériques, médiathèque, ouvert à tous les adhérentsIFM (ex-CCAC) 15h : Lectures et activités manuelles - Animations pour les enfants, espace multimédia jeunesse, entrée libre pour les adhérents. Une lecture et des activités autour d’un livre : « Le bonhomme apin d’épice » de Paul Galdone

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IFM (ex-CCAC) 18h30 : Un tour du monde en francophonie : « Un homme qui crie » de Mahamat Saleh Haroun, Tchad/France, 2010, 1h30Jeudi 20 mars 2014In Square 19h : « Billard clubbing et karaoké »Mojo by no comment® 22h : Cabaret avec SiloVendredi 21 mars 2014AFT 15h : Lecture scénique - Lectures d’extraits issus de l’ouvrage « Icare et autres nouvelles », hallLycée Français de Tananarive (Ambatobe) 19h45 : Théâtre : mise en scène Ingrid Genillon - Troupe « Melting Potes » : « 8 femmes » de Robert Thomas, salle de spectacle, prix d’entrée : 5 000 ArIFM (ex-CCAC) 19h : Spectacle / Semaine de la langue française et journée de la francophonie : « Les hommes sont des salauds » avec Nirina Patrick Ramamonjisoa, alias Monsieur (textes et conception, Julie Ratefy (piano) et Rolf (basse), salle de spectacle, entrée libreCafé de l’Alliance Antsirabe 20h : « Oazy » en concert, entrée libreIn Square 20h : « Funky spirit » avec Bim & TommyJao’s Pub 20h : Cabaret avec Nina’sChillout café 21h : Groupe Mevasoa - musique traditionnelle des hauts plateauxSamedi 22 mars 2014IFM (ex-CCAC) 9h à 12h : Littérature / semaine de la langue française et journée de la francophonie : « Dis-moi dix mots … à la folie », salle de spectacle, entrée libreIFM (ex-CCAC) 14h à 17h : Littérature / semaine de la langue française et journée de la francophonie : « Dis-moi dix mots … à la folie », salle de spectacle, entrée libreAFT 18h30 : Soirée nostalgie avec Gothlieb : les meilleures des chansons malgaches francophones (cabaret-concert), hall. Prix d’entrée : 6 000 Ar / 5 000 ArIn Square 19h : « Sing like star karaoké »Jao’s Pub 20h : Cabaret avec JaojobyDu lundi 24 mars au jeudi 10 avril 2014AFT : Exposition photo BMOI : Amie des arts « A deux », hall. Vernissage le lundi 24 mars à 18h

Du mardi 25 au vendredi 28 mars 2014IFM (ex-CCAC) : Festival AEFE : « Festival des arts », salle de spectacleMardi 25 mars 2014Lycée Français de Tananarive (Ambatobe) 19h45 : Théâtre : mise en scène Ingrid Genillon - Troupe « Melting Potes » : « 8 femmes » de Robert Thomas, salle de spectacle, prix d’entrée : 5 000 ArMercredi 26 mars 2014AFT 14h30 : Club de lecture - Lectures et échanges entre les membres / Préparation de la rencontre avec un auteur en avril, salle polyAFT 14h30 : Ateliers culturethèque - Atelier pour les apprenants de l’Aft, salle polyIFM (ex-CCAC) 18h30 : Un tour du monde en francophonie : « Le fil » de Mehdi Ben Attia, France/Tunisie, 2010, 1h30Jeudi 27 mars 2014In Square 19h : « Karaoké soft »Mojo by no comment® 22h : Cabaret avec Lalanto (jazz)Vendredi 28 mars 2014IKM (Antsahavola) : Evènement d’art malgache : « Ny asa-tanako »IFM (ex-CCAC) 19h : Un tour du monde en francophonie : « Sur la planche » de Leïla Kilani, France/Maroc, 2011, 1h45Lycée Français de Tananarive (Ambatobe) 19h45 : Théâtre : mise en scène Ingrid Genillon - Troupe « Melting Potes » : « 8 femmes » de Robert Thomas, salle de spectacle, prix d’entrée : 5 000 ArJao’s Pub 20h : Cabaret avec Jerry MarcossIn Square 21h : « Soirée Funky à l’ancienne 70’s-80’s-90’s »Chillout café 21h : Ako’sticks - pop acoustiqueSamedi 29 mars 2014IKM (Antsahavola) : Evènement d’art malgache : « Ny asa-tanako »In Square 20h : « Billard clubbing et karaoké »Jao’s Pub 20h : Cabaret avec JaojobyTous les jeudisLa Suite 101 20h : « Tropical Latino »Tous les samedisChillout café : Karaoké live dancingPour paraître dans l’agenda, merci de nous faire parvenir vos

infos avant le 15 MARS à : [email protected]

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Ndrambavy

elina

Le talent n’attend pas le nombre des enfants. Après Roseliane, Eusébia, Eliane, Anderson et Jackson, voici Ndrambavy Elina, l’autre fille de Jaojoby Eusèbe qui promet de faire aussi bien voire mieux que son papounet. Il est vrai que ses mélanges de salegy et de malesa nimbés de synthétiseurs nous disent clairement

qu’on a changé de siècle…

Dans la famille Jaojoby, je demande la fille. Après Roseliane, Eusébia, Eliane – et sans

parler de fistons Anderson et Jackson – voilà que la famille nous dévoile un nouveau nom : Ndrambavy Elina,

nouvelle princesse du salegy puisque son père en est le roi ! Chanteuse et danseuse, la belle peut se vanter d’être tombée toute petite dans le rythme tropical.

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Et comme son paternel une sacrée bosseuse – la marque des plus grands lui a-t-il sans doute appris. Entre 2012 et 2013, elle a enchaîné festival sur festival, notamment celui de Libertalia à Sainte-Marie. Et elle vient tout juste de terminer en décembre son tour de Madagascar. Qu’on lui prête un air de Vaiavy Chila ou de Tence Mena, c’est aux plus grandes ambassadrices du salegy qu’on pense. Un morceau comme Anjarako tsy Ariako est sans ambiguité là-dessus. Et comme ces dernières reviennent immanquablement à l’influence qu’a pu avoir Jaojoby Eusèbe sur elles, c’est au moustachu électrique qu’on en arrive toujours !

Pour ceux qui seraient nés d’hier, Jaojoby (59 ans, mais il ne les fait pas) est ce petit gars d’Anboahangibe, près de Sambava, en pays Betsimisaraka, qui a su porter le rythme 12/8 à des hauteurs jusque-là insoupçonnées. Nourri aux « bals poussière » des années 60, il est de cette génération qui voit apparaître les premières guitares électriques et les premiers amplis. Adapté aux rythmes traditionnels du Nord-Est, certains vieux de plusieurs siècles, cela va donner le salegy, cette espèce de « rock » tropical dont il pose les bases dans les années 70 dans des formations aussi mythiques que Los Matadores à Diego ou Les Players toujours à Diego. Le salegy comme genre à part entière explose vraiment en 1987 avec l’album Les Maîtres du Salegy et son tubissime Samy mandeha samy mitady ou l’extraordinaire funky gasy Nanaino Ndreky. Le reste appartient déjà à l’histoire.

« Pas évident d’être la fille d’une légende », explique Ndrambavy Elina. « D’un côté, cela m’a permis de signer quelques contrats quand je débutais, mais de l’autre ça me met toujours dans la situation de devoir prouver que je vaux quelque chose par moi-même. » Le

blues des fils et filles de… Demandez à Julian Lennon, à Ziggy Marley ! « Toujours ce sourire condescendant qui semble dire : ah oui c’est la fille d’Eusèbe, elle chante bien mais elle n’a aucun mérite… » C’est oublier toutes les heures passées toute seule dans son coin à s’entraîner pour maîtriser son corps et sa voix. Et puis les premières récompenses quand elle intègre par la petite porte les groupes Fandrama et Andak’s. « J’ai appris le métier par le bas. Je sais ce que c’est que d’être une voix dans un chœur, une paire de jambes sur une estrade… »

La réalité est que la petite a ça dans le sang. Génétiquement programmée pour faire du salegy. Et pourquoi aller au-delà ? Par exemple avec le trôtrobe, une danse sakalava mélangeant salegy et malesa qu’elle remet à l’honneur dans ses spectacles « Le malesa est une danse de couple plus lente et plus sensuelle que le salegy, c’est vraiment le quart d’heure romantique qui fait la différence dans une soirée… » Et tout aussi innovante quand elle apporte une coloration rock à ses orchestrations, en ajoutant à l’accordéon traditionnel guitares électriques et synthétiseurs futuristes. Pas encore le salegy psychédélique mais ça viendra !

Solofo RanaivoContact sur www.nocomment.mg

La FILLe de SON PèRe

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ZanarayPercussions

Unis par une même passion pour les percussions traditionnelles.

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Dans le Sud-Est, on aime prendre son temps. La preuve, il aura fallu dix ans aux frères Zanaray et quelques rencontres magiques (Youssou N’Dour) pour sortir enfin leur premier album « Somasoman-daza ». Polyrythmies savantes, mélange de roots et de fusion, avec eux ça frappe fort et juste.

«Somasoman-daza s’inspire d’un jeu où les enfants se mettent en cercle à la pleine lune. Un jeu typique du Sud-Est, notre

région natale », explique NyAina. Cette référence aux jeux de l’enfance revient comme un leitmotiv à travers des morceaux comme Batone, le jeu des bâtonnets. Dans Menaky, le propos est plus grave : il y est question de voleurs d’huile, allusion à peine voilée à la corruption. « On a des messages à faire passer, des choses à dénoncer, mais on ne veut pas être des donneurs de leçons. » Ce nom de Zanaray (littéralement, nés d’un même père) est on ne peut plus approprié car les cinq membres du groupe sont frères, et tous percussionnistes : NyOnja à l’aponga be (gros tambour traditionnel), Andry aux congas, bongos cubains et djembé, Tanjona au cajon (d’origine péruvienne), Johanne au tary et chant et NyAina au lapa (également péruvien) et congas. Au total, une quinzaine de percussions tant malgaches, africaines que latino-américaines, pour de savantes polyrythmies qui se suffisent amplement à elles-mêmes. « Pas besoin de guitares, de claviers ou de cuivres, nos percussions les remplacent et s’intègrent naturellement au chant et à la danse. »

Dès les débuts du groupe en 2004, âgés d’une quinzaine d’années, ils savent clairement ce qu’ils veulent : mettre en valeur les rythmes du Sud-Est sans s’interdire des incursions dans d’autres

territoires fusion. « On s’inspire beaucoup des rythmes traditionnels malgaches, africains, réunionnais et latinos. On est très influencés par des gens comme Giovanni Hidalgo, le percussionniste portoricain qui a mis au point la technique moderne des congas. On aime bien aussi le jazz afro-caraïbéen façon Ultramarine. » Bref, un sens aigu de la world qu’ils ont eu largement le temps de peaufiner en dix ans d’existence, en jouant à l’extérieur avec des pointures comme Youssou N’Dour, le roi du mbalax sénégalais. Et pas n’importe où... au Grand Rex, salle mythique parisienne ! On les a également vu croiser les percussions avec le groupe indien Shakti dans un esprit fusion ouvert à toutes les aventures. Mais leur parcours ne se limite pas à la scène musicale. Ils enseignent également les percussions au CGM (Cercle germano-malgache) d’Analakely et accompagnent couramment les danseurs, comme la chorégraphe Saroy Rakotosolofo. « Notre plus grande fierté est d’avoir enseigné les percussions à des sourds et muets à La Réunion. Là tu comprends que tout est question de vibration et que la musique est d’abord don de soi », commente NyAina. Le groupe ne devrait pas attendre encore dix ans pour donner une suite à Somasoman-daza : « Le second album est déjà en route, mais on aime prend notre temps... » Donc pas de date, mais une chose est sûre, c’est encore un album qui va frapper.

Aina Zo RaberantoContact sur www.nocomment.mg

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groupe qui frappe 33

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Patrick

an

dy

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Du rappeur Wyclef Jean (ex-Fugees) au batteur Chris Coleman, il est l’un des bassistes les plus demandés dans les studios de New York. À 35 ans, Patrick Andriantsialonina, Patrick Andy sur l’international, peut se flatter d’avoir touché du doigt le rêve américain.

Un Malgache qui se fait un nom à New York, ce n’est pas si courant…La Grosse Pomme est une ville où tout peut arriver, il suffit juste d’être patient et d’y croire… moi ça m’a pris 15 ans. À mon arrivée, en 2000, je ne connaissais personne, je ne parlais même pas la langue. J’ai dû faire des petits boulots et en parallèle je jouais dans une église. J’ai toujours évolué dans le milieu évangélique : à Mada je jouais déjà au temple FCI de Mandroseza. C’est comme ça qu’un groupe qui recherchait un bassiste pour un remplacement m’a remarqué et que j’ai commencé à me faire connaître. Depuis 2003, je suis à temps plein dans la musique, scène ou studio. J’ai eu l’occasion de jouer au Madison Square Garden, au Zinc Bar, au Blue Note, des lieux mythiques pour les musiciens ! Et puis j’ai amélioré mon anglais (rires).Comment s’est passée ta rencontre avec Wyclef Jean ?Il venait de se séparer de son bassiste et comme je connaissais son manager et son batteur, ils m’ont appelé pour les répétitions. Il a apprécié ma façon de jouer et depuis trois ans je l’accompagne dans ses tournées. Pareil pour les autres musiciens - Meshell

Ndengeocello, Emeline Michele, Liz Menezes, pour n’en citer que quelques-uns - c’est toujours affaires de rencontres dans les cabarets, les festivals, les églises. Depuis 2006, je suis dans un groupe de la Time Square Church de Manhattan, une des plus grandes églises de New York. Il faut savoir que là-bas, la plupart des musiciens sont issus du milieu évangélique. Au final, tout le monde se connaît, c’est un petit cercle.« Joy », sorti en 2011, correspond-il à ce que tu es ?

Oui, absolument ! C’est un album d’inspiration évangélique avec pas mal d’éléments jazz et R’n’B. Les chœurs proviennent de différentes églises new-yorkaises, notamment le Manhattan Grace Tabernacle Children Choir. On y trouve aussi du salegy et du tsapiky, mes racines malgaches que j’ai à coeur de faire connaître. Et puis j’ai pu rassembler la fine fleur des musiciens new-yorkais, comme les guitaristes Eli Menezes, Tim Reyes ou le batteur Manny Laine… L’album a bien fonctionné aux États-Unis et en Europe. Grâce à des amis à Mada, je compte bientôt le diffuser ici. Il y a enfin le groupe de rock

évangélique Mercê que j’ai formé avec trois musiciens brésiliens. On revient tout juste d’une tournée au Brésil… il n’y a pas que New York non plus !

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

CULTURE

NeW YORK, NeW YORK 35

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Donn

Peinturescence

JOYAUX DES MERS (2013 - Huile et acrylique sur toile - 3 m x 2 m)

« De la beauté à la richesse rien ne doit être dissimulé, pour être mis en valeur et s’épanouir. La première règle, c’est d’être libre… »

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Sa dernière exposition intitulée Lumen (lumière en latin) remonte à octobre 2013 à l’IFM – Institut français de Madagascar. Donn, de son vrai nom Andriamialison Njaratiana Antonio, n’en finit pas de jouer avec cette « énergie » mystérieuse qu’il tente de canaliser sous toutes ses formes. Ses peintures représentent toujours trois points de vue possibles d’un même phénomène, trois éclairages si l’on veut, en fonction du type de lumière utilisé. Il y a d’abord la lumière blanche, celle qui nous éclaire naturellement, puis la lumière noire, le rayonnement ultraviolet (UV) non visible à l’œil nu, et enfin le noir total qu’il tente de révéler grâce à la peinture phosphorescente. Il désigne par le joli mot de « peinturescence » son travail sur les couleurs fluorescentes et phosphorescentes. Très inspiré de l’action painting (peinture active) de Jackson Pollock, technique consistant à égoutter ou à projeter les couleurs sur la toile, il se veut le représentant d’un expressionnisme abstrait très innovateur dans le contexte malgache.

CU

LTU

RE

ROSE SILENCE (2013 - Huile et acrylique sur toile - 2 m x 1,4 m)

« Notre monde souffre. Le silence est devenu une deuxième nature. Malgré le chahut, nous avons appris à aimer le silence. S’exprimer ne se résume pas à juste à faire du bruit… »

LAKABE (2013 - Huile et acrylique sur toile - 50 cm x 50 cm)

« Dans tout processus de création et de

stratégie, se placer dans le Lakabe est la meilleure

condition, car l’univers s’est créé ainsi… La

Nature est le modèle par excellence… »

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Si le théâtre m’était conté… oui mais avec humour et dérision. La troupe amateur de L’Étroit Zébu repart sur les planches avec une pièce intitulée « Venez nombreux y aura d’la

bière ! » Un titre qui fait saliver.

«R encontre d’une romancière à

succès et d’un architecte de talent sur une petite île tropicale où, contrairement à toute attente, ils décident d’écrire une pièce de théâtre », expose le pitch. Bien évidemment, c’est faux, le spectateur ne sait pas à quoi s’attendre et c’est donc avec surprise qu’il découvre cette pièce en un acte. Elle est née en 2012 de la rencontre de Pierre Lebeaupin, l’un

Zébu... Zé plus

La troupe de L’Étroit Zébu, sous le signe du bulrlesque.

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des fondateurs de la troupe d’amateurs L’Étroit Zébu, et d’Estelle Nollet, écrivaine en villégiature à Nosy Be. Une envie commune les rassemble : développer le spectacle vivant sur ce petit caillou.

Elle est aussi le fruit d’autres rencontres qui nous ramènent une dizaine d’années en arrière. À la base, des copains qui mettent en scène des spectacles parodiques dans le simple but de s’amuser. D’où le nom de L’Étroit Zébu qui pose bien l’esprit du groupe : de l’humour, de la dérision, de l’absurde. Ils mettent en place des ateliers d’improvisation (toujours en vigueur tous les jeudis soirs à l’Alliance française) d’où découlera une première création : L’escalier, une histoire de voisinage dans un immeuble, à la recherche d’un personnage énigmatique à la Godot.

La pièce est portée avec succès au théâtre de l’Alliance française d’Hell-Ville en 2010. Deux ans plus tard, deux têtes, quatre mains, une quinzaine de

jours et quelques anisés et produits maltés ont suffi à redémarrer l’aventure. Au temps de l’écriture et du choix des comédiens succède celui des répétitions et des modifications de texte. Pour cette pièce la troupe est réduite à huit acteurs. Un décor simple

mais plein de références, ainsi que des panneaux scéniques aiguillent le spectateur dans cette longue et rigolote histoire du théâtre, des Grecs à Beckett, en passant par Molière. L’interactivité est de mise. La salle s’esclaffe et parfois frémit quand les personnages circulent dans les rangs… Je ne peux en dire plus au risque de me voir tomber dessus la Brigade des accros au théâtre !

Les cinq représentations de décembre et janvier, à l’Alliance française et au Batumoch, ont fait salle comble, pas loin de 150 personnes dans la salle : résidents, vahiny (étrangers) et scolaires des écoles malgaches et françaises ont réellement apprécié le spectacle. Les enfants se sont régalés et les acteurs ont donné le meilleur d’eux-mêmes. D’autres représentations sont prévues à Nosy Be, notamment dans les rues à la belle saison. Et pourquoi pas dans d’autres villes : Diego, Mahajanga, Tana… et qui sait, un jour peut être à Papeete ?

Flora MarivinContact sur www.nocomment.mg

plus soif ?CULTURENosy Be

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Journaliste français d’origine libanaise et syrienne, correspondant pour France 24 et Afrique-Asie, Bilal Tarabey est installé à Madagascar depuis 2011. Dans son livre, « Madagascar, dahalo », il raconte une année d’enquête sur la piste des voleurs de zébus et de Remenabila, leur chef présumé.

Pourquoi un livre sur les « dahalo » ? L’envie décrire un livre a toujours été en moi. Je pense que c’est le fantasme de tous les journalistes, d’avoir enfin le temps et de ne pas être comprimé dans un petit format pour raconter des histoires. Ensuite, parce que j’ai pas mal travaillé sur le Sud de Madagascar

à Paris, du temps où j’étais en ethnomusicologie, notamment sur le tsapiky. Enfin, dans le cadre de mon travail de journaliste, j’ai commencé à lire des histoires sur ces bandes de 300 personnes armées de kalachnikov, ça me paraissait irréel parce que nous sommes à Madagascar. Maintenant, dix personnes armées de ce genre d’engins peuvent prendre un quartier entier de la capitale. Alors pourquoi pas ? C’est le mélange de tout ça qui m’a poussé à faire le premier de mes trois voyages. Ton état d’esprit durant ces enquêtes ? Honnêtement, c’est peut-être une des rares fois où j’ai vraiment eu

TOUT ce QUe Je RacONTe

Bilal

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la sensation de faire mon travail d’informateur. J’ai toujours travaillé sur des « on dit que », « on rapporte que », « selon la gendarmerie ou Amnesty international, il y a des villages brûlés », mais personne n’y est allé, il n’y avait pas de photos, rien. C’est une des zones les plus dangereuses de Madagascar, de plus je ne suis pas dans mon pays, il fallait que je fasse doublement attention. Dans ces conditions, on ne voyage pas en mode touriste ou voyageur. On est juste un journaliste qui fait son travail. En plus, c’était le jeu du chat et de la souris avec les gendarmes d’un côté, les villageois de l’autre, personne ne voulait parler. Des moments qui t’ont le plus marqué ? Pour lutter contre les dahalo, les forces spéciales s’en sont pris aux villages. Quand je suis arrivé dans le premier qui avait brûlé durant l’opération Tandroka, je me suis cru dans un film. Ce n’était plus des « on dit », ça avait vraiment eu lieu. Plusieurs mois après les faits, des gens étaient encore complètement détruits, mais leur histoire ne trouvait pas d’échos. Quelque part, c’était injuste. Ce livre, c’est aussi pour eux.

Il y a une part revendiquée de subjectif dans cette enquête…Il est vrai que dans un travail d’enquête normal, on doit privilégier les faits. Mais là, c’est un format de récit, on a la place, on peut aller au fond des choses. Quand je parle de mes sentiments sur le terrain, c’est une autre façon d’aider le lecteur à mieux cerner les détails et les nuances. C’est d’ailleurs une technique de journalisme très utilisée depuis

les années soixante. Je trouve que c’est une part de vérité. Tout ce que je raconte dans ce livre est vrai. Remenabila, le chef présumé des « dahalo », existe-t-il vraiment ? Je pense que oui. Je ne vais pas raconter ce qui se passe dans le livre, mais il a un catalogue de personnes qui disent qu’elles le connaissent ou qui sont liées avec lui

à travers leur famille. Etant donné les événements que je raconte, mis à part les forces spéciales malgaches et les villages brûlés, je ne vois pas pourquoi on m’aurait dit ou pris le risque de me dire qu’il existait si c’était une pure invention. Moi j’y crois. Maintenant ce que je ne sais pas si ce Remenabila n’est pas un simple berger dont on a pris le nom parce qu’il en fallait un ou si c’est réellement l’équivalent d’un Al Capone ou d’un Oussama Ben Laden. Dans tous les cas, je suis candidat pour aller l’interviewer...

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

CULTURE

eST VRAI « Madagascar, dahalo » par Bilal Tarabey. 221 pages,

nocomment® éditions. Prix : 25 000 Ar . Disponible dans nos locaux d’Antsahavola et dans les librairies.

ilal TaRaBeY

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Lettres de Lémurie par Johary Ravaloson

Oyez, oyez, voici une bonne nouvelle : Tananarive,

ses quartiers et ses rues, de Jean-Joseph Rabearivelo, en collaboration avec Eugène Baudin, avec les gravures de Eve-Pierre Fonterme, sorti en 1936 de l’Imprimerie de l’Imerina, est réédité par Vohitsera Production, en partenariat avec la BOA (Bank of Africa), sous le titre inversé (!) de Tananarive, ses

rues et ses quartiers. Le texte à l’intérieur reste le même heureusement.

Rabearivelo commence ainsi : « Le bruit court encore qu’il pourrait y avoir plusieurs façons de traduire le mot Antananarivo en français », puis nous révèle alors la seule

signification possible. Le Roi Andrianjaka conquérant la montagne d’Analamanga en

1610 l’a nommé La ville des mille pour souligner sa volonté d’y demeurer, en y plaçant mille hommes puisque « mille

hommes ne meurent pas en un seul jour » (devise de la ville jusqu’à nos jours). Ensuite, le poète nous dépeint l’Antananarivo limitée à la Haute-ville jusqu’à l’époque d’Andrianampoinimerina (1794-1810), et nous révèle l’histoire des quartiers de la ville qui s’étendait peu à peu hors des limites originelles. Il nous entraîne dans un jeu fabuleux entre les lieux et leurs noms, la toponymie offrant un champ rêvé à sa poétique de la traduction, perçue par plusieurs chercheurs dans l’ensemble de

«… Il y a un autre monde dehors qui est à nous aussi »Harlem, Eddy Harris.

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son œuvre (par exemple, Traduit de la nuit, poésie, éditions de Mirages, Tunis, 1935).

L’ouvrage change de ton lorsqu’il évoque les rues. L’usage de les nommer relevant de la Colonie et, de fait, les rues portaient des noms de célébrités ou de héros français, cette partie doit correspondre à la participation d’Eugène Baudin, co-auteur et ami du poète.

La réédition, en plus des gravures de l’édition originale, s’enrichit de photos d’époque. Le curieux souhaiterait un plan et des annotations sur les noms inconnus des rues, devenus depuis malgaches.

Au fil des pages, on se balade dans le Tana dans le temps. Si on fait de surcroît le voyage avec les fameux Calepins Bleus – dont les volumes rescapés, écrits de 1933 à 1937, près de 1 000 pages, parurent dans le tome I de ses Œuvres complètes édité par le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et Présence africaine en 2010 –, on voit marcher sur les pavés le plus fantasque de nos génies.

Tananarive, ses quartiers et ses rues est le dernier livre édité du vivant du poète. Il ne l’évoque même pas dans son journal. Serait-ce parce que ce n’est qu’un recueil d’articles commencés en 1931, pour le journal La Tribune de Madagascar, ou déjà était-il dans la spirale morbide qui l’amena

à se tuer ce jour court de juin 1937 ?

Ce livre a pourtant contribué à faire de lui l’écrivain vénéré d’Antananarivo. Les Chants d’Iarive ne furent publiés qu’en 2012 dans le tome II de ses Œuvres complètes, par les éditions du CNRS. Même s’il a rêvé de Trois Îles, un projet de revue des lettres de Lémurie, même s’il a tissé un vaste réseau poétique à travers ses correspondances de par le monde, Rabearivelo n’est jamais allé très loin hors d’Antananarivo. Elle lui donnait l’inspiration, lui offrait ses lieux de débauche, mais surtout le ceinturait dans ses murs. « Iarive, Iarive, Iarive la morte ! Depuis longtemps déjà tu m’as fermé la porte destinée à donner sur le soir de ma race ! », criait-il dès 1928 (Volumes).

Il n’a jamais cessé de l’aimer et de vouloir en être aimé. « Iarive, en ses murs d’argile, a toute une

beauté », disait-il par-ci. « Iarive où mes amours se sont écloses », chantait-il par là.

Les amoureux de la ville s’associeront avec plaisir à l’hommage fait au poète en cette réédition de Tananarive, ses quartiers et ses rues.

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Le Livre du moisFemmes malgaches - Magnagny gasy par Sarah Lembo et Francine George

Ce carnet-reportage tient son originalité au traité des portraits et au style graphique qui mêle astucieusement photos et

illustrations. L’un parle de l’autre dans une correspondance subtile, l’ensemble donnant envie d’entrer dans la scène de vie exposée. De page en page, le quotidien des femmes se feuillette dans sa plus grande diversité, les enfants, le marché, la pêche, la coquetterie, le dénuement, l’artisanat, la prostitution… au rythme de ce pays si particulier où les coutumes ancestrales, comme les plantes vivaces, ne se laissent pas envahir par la modernité.

De lettre en lettre, de graphisme en dessin envoyés à sa cousine Camille, l’auteur a essayé de trouver dans les rencontres avec les femmes malgaches, Magnagny Gasy, et l’observation de leur vie quotidienne, l’empreinte de ses émotions lorsqu’elle lui racontait son île rouge. C’était ses contes et légendes, son odyssée dans le canal du Mozambique. Elle adorait sa grand-mère. Elle avait quelque chose de particulier et portait en elle la nostalgie de son pays. Jusqu’à la fin de sa vie, elle s’est documentée et lui faisait partager ses découvertes. Aujourd’hui, en retour, l’auteur restitue à Camille une ambiance, un instantané, le vécu de ce qu’elle a vu par la voix de sa grand-mère tant aimée. Ce livre a obtenu le prix Médecins sans frontières 2010. « Femmes malgaches - Magnagny gasy » par Sarah Lembo et Francine George. 108 p, 19 x 21,5, Océan Edition. A commander sur livranoo.com

Blancanieves2011 - Espagne, France – 101 mn - Comédie dramatique en première exclusivité de Pablo Berger avec Daniel Giménez Cacho, Ramón Barea et Inma Cuesta.

Sous la forme d’un film muet en noir et blanc, l’Espagnol Pablo Berger (Torremolinos 73)

transpose le célèbre conte de Grimm Blanche-Neige en Andalousie dans les années 1920. Une merveille d’inventivité, couronnée meilleure film et meilleur scénario original aux Goyas 2013, où ses dix-huit nominations font figure de record. Carmen, fille d’un célèbre matador et d’une danseuse de flamenco morte en couches, est élevée par sa grand-mère. Quand celle-ci meurt, elle est accueillie chez son père, invalide depuis un accident de corrida, par Encarna, sa marâtre, une infirmière cupide. Pour échapper à la jalousie meurtrière de cette dernière, elle fuit dans la forêt où elle est adoptée par une troupe ambulante de nains toréadors qui la surnomment Blancanieves… Des trois versions de Blanche-Neige tournées ces dernières années, celle-ci est de loin la plus inventive, la plus audacieuse et la plus exaltante. La plus risquée aussi puisqu’il s’agit d’un film muet en noir et blanc. Mais contrairement à The Artist, qui revisitait cette forme d’expression oubliée avec respect et application, le film de Pablo Berger la revitalise avec un dynamisme extraordinaire. Beau et cruel jusqu’à la dernière larme, ce conte de fées sorti de nulle part est un vrai coup de maître.

Diffusion sur CanalSat les mardi 4 mars à 22 h 55, jeudi 6 mars à 10 h 40, dimanche 9 mars à 0 h 40, mardi 11 mars à 2 h 05, vendredi 14 mars à 0 h 55 et jeudi 20 mars à 1 h 05.

Le Film du mois

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Les femmes, ça se conquiert, ça se dorlote, ça se cocoone, ça se couvre de fleurs, ça se… arrêtons là la liste. Elles n’en veulent plus. Après l’audace du bikini ou du soutien-gorge sans bretelles, elles veulent maintenant le pouvoir. Le gouvernement de la Cité n’est pas une affaire d’hommes. On sait ce qu’ils en ont fait du monde...

Ah les femmes ! Toujours les femmes ! Le 8 mars, la Journée mondiale des femmes,

c’est un peu pour rappeler qu’elles constituent quasi la majorité du genre humain, peut-être moins quand l’autre moitié voudrait bien ne contribuer à mettre au monde que des garçons. C’est un peu compliqué à comprendre, car il faut bien des filles puis des femmes, pour qu’elles se marient avec un mari pour « engendrer » de futurs maris pour de futures mères de famille. Il faut comprendre l’ostracisme dont sont victimes les mariages officiels d’amours particulières. Bref, dans un XXIe siècle où le fameux Mariage pour Tous fait le buzz, on est tout de même en droit de s’inquiéter de l’avenir de l’espèce, humaine en l’occurrence. Le « O tempores, o mores » - autres temps, autres mœurs - c’est bien joli et ça fait cultivé, mais il semble que le « mores » tend à lâcher une de ses constantes majeures : la différentiation des espèces est à la base de la perpétuation. La Journée mondiale des femmes est un coup de frein par un rappel d’un principe salutaire : le progrès est tributaire du respect de la différence. Bref, on ne peut imaginer

un monde sans femmes, car, justement, elles ne sont pas des… hommes et vice-versa. Si on va jusqu’à instituer une

journée mondiale, pour marquer une évidence, c’est qu’ « il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark », comme dirait Hamlet.

Le scandale ? Les femmes regimbent contre un cours du monde, qu’elles ne considèrent plus comme son cours naturel. Ca remonte à la Genèse, certes, avec Eve la futée et Adam le gros benêt. La Journée mondiale de la Femme est la reconnaissance de leur pouvoir. Le 8 mars prouve que siècle après siècle et millénaire après millénaire, elles continuent opiniâtrement de suivre les traces de leur grande aïeule. Elles veulent changer le monde après s’être fait attraper et expulserdu jardin d’Eden. Les femmes, ça se conquiert, ça se dorlote, ça se cocoone, ça se couvre de fleurs, ça se… arrêtons là la liste. Elles n’en veulent plus. Après l’audace du bikini ou du soutien-gorge à poubelle, elles veulent maintenant le pouvoir. Le gouvernement de la Cité n’est pas une affaire d’hommes. On sait ce qu’ils en ont fait du monde. Voilà sans doute, la révolution féminine ? Mesurés à cette aune, l’Amour et ses attributs, dont les cadeaux et le lit, sont des formes extérieures de la corruption. La férocité du gros bras vaincue par la douceur d’une figure (ou un corps) angélique, et pour la bonne cause. Voilà un beau sujet de tableau pour illustrer l’adage « Ce que femme veut… ». Les femmes veulent un monde à leur image, un monde sans guerre ni épouvante, mais un monde où il fait bon vivre (et surtout s’aimer) dans la sérénité du foyer. C’est pour cela que les hommes les aiment, et non pour le seul repos du guerrier. Bref, les femmes sont comme des éléphantes, ça trompe énormément...

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OJustement, car elles ne sont pas des hommespar Mamy Nohatrarivo

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Le « Afo tsy maty » ou « feu qui ne s’éteint jamais » est depuis toujours un des rituels marquants du Nouvel An malgache. Recueillir les braises ou les cendres de ce feu passe pour être un puissant talisman pour affronter l’année qui vient.

Les temps changent, mais le afo tsy maty reste. Chaque année, la veille du Taombaovao malagasy (nouvel an malgache), on

allume un grand feu de camp dans le palais royal, auquel l’ensemble de l’ambanilanitra (peuple) est convié. Dans les temps anciens, obligation était faite par le roi de jouer toute la nuit autour de ce feu (afon-dasy) et d’y allumer des lampions. « Ce partage du feu avait valeur de bénédiction », commente Henri Randrianjatovo, président du Trano Kolotoraly Malagasy.

Autour de ce feu, des activités sont organisées, cela va du concours de beauté (fampitaha) ou de rhétorique (don-tany sy kapo-tandroka) en passant par des jeux de société, en attendant le jour et le vary amin-dronono tondrahan-tantely (riz cuit avec du lait et imbibé de miel) qu’on se partagera au petit matin. « Le sens de ces activités est de garder le feu intact. La flamme qui produit de la lumière et de la chaleur symbolise la vie, la vérité, l’honnêteté, le fihavanana (solidarité) et tout ce qui est bon en général. Il ne faut donc pas qu’il s’éteigne si l’on veut que les

bonnes choses de l’année qui se termine puissent se poursuivre. »

Si cette flamme est si importante pour les Malgaches, c’est que la légende veut qu’elle soit un objet céleste. Sur ce point, l’angano (mythe) malgache et grecque sont

similaires : le fils de Dieu aurait dérobé le feu aux cieux et l’aurait apporté aux hommes. « Le afo tsy maty n’est certainement pas inspiré de la flamme olympique, même s’il y a des analogies dans la symbolique. Les Vazimbas, le premier peuple de Madagascar, le pratiquaient déjà bien avant la découverte de la Grande île par Diego Diaz en 1500 », rappelle Henri Randrianjatovo. Traditionnellment, ce sont les Velondraiamandreny, le clan au service des souverains de génération en génération, qui sont chargés de garder cette flamme allumée toute l’année.

Le rite de l’afo tsy maty est pratiquement demeuré inchangé, même si les dates de sa célébration ont pu varier avec les époques. Il était célébré, par exemple, le même jour que l’anniversaire de la reine Ranavalona III sous son règne, mais le 14 juillet pendant la colonisation... Le matin, quand le jour s’est levé et que le feu de camps s’éteint, tout le monde se presse pour ramasser ce qu’il reste de braises, ou carrément les cendres. Ces reliques sont précieusement conservées toute l’année avec valeur de talisman. « Elles passent pour être des boucliers très efficaces pour se préserver des mauvais sorts qu’on pourrait nous jeter », explique le président du Trano Kolotoraly.

Solofo Ranaivo

Le FeU SACRé

TRADITIONS

Afo tsy maty

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PaRé POUR L

Blueline arrive en force avec Evolution, sa box multifonction permettant d’intégrer à votre téléviseur, connexion Internet, contenus multimédia et bien sûr télévision. Pour Mada, l’heure de la ou télé connectée, ou Smart TV, a bel et bien sonné.

La Smart TV la télévision raccordée à Internet, on en rêvait tous pour Mada. Depuis

décembre dernier, c’est une réalité grâce au boîtier multifonction Evolution commercialisé par Blueline. Tournant sous Android, le système d’exploitation pour smartphones et tablettes, il a la particularité d’offrir à la fois de la connexion Internet et des programmes en TNT (télévision numérique terrestre), simplement en le raccordant à son téléviseur. « C’est une révolution à Madagascar et le fruit de 18 mois de travail en collaboration avec des ingénieurs d’une grande société coréenne », confie Laurent Lemoine, directeur marketing et communication de Blueline. La nouvelle box ne s’arrête pas là puisqu’il est également possible de lui installer,

evolutionLaurent Lemoineet Matthieu Mertian en phase de présentation du produit.

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comme on le ferait sur son téléphone, toutes sortes de contenus multimédia : musiques, textes, jeux, vidéos… « Près de 150 applications sont déjà accessibles sur la bibliothèque gratuite Blueline Apps Store, de quoi satisfaire toutes les demandes », précise Matthieu Mertian, directeur commercial.

Evolution porte parfaitement son nom, étant la suite logique des technologies 4G, 3G et télévision numérique lancées à Tana par Blueline… « À chaque fois on devait vendre un nouveau boîtier qui coûte cher. Avec Evolution, on a voulu un outil unique, accessible au plus grand nombre. » En tout cas une véritable aubaine pour les budgets malgaches qui ont bien du mal, en général, à s’abonner à la fois à l’Internet et à des programmes de télévision internationaux. En fait, il n’y a plus d’abonnements du tout puisque la Smart TV, en plus de l’acquisition du boîtier, fonctionne en prépayé. Le boîtier est actuellement vendu en deux packs différents : le premier à 250 000 ariary avec 1 gigaoctet (Go) d’Internet et le bouquet Mythic (le plus important), valable 30 jours ; le second à 350 000 ariary avec 200 mégaoctets (Mo) d’internet par mois (dont 100 Mo pour Facebook et Twitter) et le bouquet Classic (bouquet de base), valable un an. « 200 Mo c’est suffisant pour les mails et Wikipedia, mais vite épuisé sur Youtube. Ca reste toutefois, à tarif équivalent, toujours mieux que ce qui est proposé ailleurs », fait valoir Matthieu Mertian.

Si votre quota de connexion est atteint, des recharges prépayés de 10 000 à 220 000 ariary sont disponibles, autorisant jusqu’à 10 Go d’Internet et offrant l’accès à une soixantaine de chaînes de l’offre Blueline. Pour qu’Evolution fonctionne sur votre téléviseur, il vous faut juste une antenne standard. À noter que des mises à jour seront effectuées automatiquement via cette antenne. « Nous travaillons déjà sur la version 2. On corrige certains bugs, on ajoute des fonctionnalités, on a vraiment à cœur d’offrir ce qui se fait de mieux au monde en terme de Smart TV. »

Joro AndrianasoloContact sur www.nocomment.mg

OUR La SMART TV

MÉDIAS

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La MAIN à LA

Créée en 1964, Salone est une des sociétés pionnières de l’agroalimentaire à Madagascar. La toute première en tout cas à avoir fabriqué localement des nouilles chinoises instantanées en sachet. Des pâtes oui, mais des Salone !

Cinquante ans et une bonne dose d’obstination. C’est en gros le bilan que dresse Elisabeth Chen, directrice commerciale de Salone, quand elle passe en revue

ces cinq décennies passées dans l’agroalimentaire malgache. « Malgré les crises à répétition, nous n’avons jamais jeté l’éponge », rappelle-t-elle, évoquant comme un cas de force majeure cette coupure de plusieurs mois en 2002 : « Toutes les routes reliant la capitale aux provinces étaient barricadées par les manifestants, et il n’y avait plus de carburant… »

À l’origine de la marque, une famille d’origine cantonaise, les Chen, installée à Madagascar depuis cinq générations. Tout naturellement, c’est vers la production de nouilles instantanées que Salone fait ses premiers pas en 1964. Ces pâtes déshydratées, inventées à Taïwan à la fin de la Seconde Guerre mondiale, font vraiment partie en Asie du paysage alimentaire. Économiques et faciles à préparer, elles deviennent rapidement l’un des classiques du repas malgache. Tout comme les pâtes jaunes que Salone met également en production et qui sont aujourd’hui inséparables des mi-sao. « C’est un peu notre fierté si ces pâtes font aujourd’hui partie

Salone

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des habitudes alimentaires malgaches », souligne Tojonirina Rakoto, directeur marketing. Et jamais de sur-stockage afin que les produits conservent toutes leur fraîcheur dans le bol. « Notre production journalière est de 5 tonnes de pâtes en moyenne, elle est strictement au prorata de la capacité de consommation de notre clientèle », souligne le responsable.

Avec les années, Salone a ajouté à sa gamme la levure chimique et le café moulu en sachet. Plus d’autres produits d’accompagnement comme le sucre et le vinaigre. Des secteurs où la marque s’affirme comme « leader », revendiquant notamment 50 % des parts de marché pour les pâtes. La société d’ordinaire si discrète ne craint pas de ferrailler au sein du Syndicat des industries de Madagascar (SIM) contre la concurrence déloyale des produits importés. « Nous contestons ces produits qui entrent sans contrôle sur notre territoire. Ce n’est pas du protectionnisme, nous défendons simplement le principe de saine concurrence. »

Actuellement, bien que la conjoncture économique ne soit pas des plus fastes pour les affaires, l’usine emploie quelque 300 travailleurs. Solidement implanté sur le marché local et malgré son savoir-faire, Salone n’est pas pressée de rivaliser à l’extérieur avec les grosses multinationales de l’agroalimentaire. « Question d’investissements. Sans parler de toutes ces normes et standards de production à suivre à la lettre », commente Élisabeth Chen. En clair, mieux vaut être un gros poisson chez soi qu’un petit chez les autres. Sagesse chinoise ?

Solofo RanaivoContact sur www.nocomment.mg

LA PâTe

ÉC

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Tojonirina Rakoto,

directeur marketing.

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Raclette, gruyère, reblochon, crottin ou Bleu d’Antsirabe (sa dernière trouvaille), Nicolas Rousseau entend bien inscrire Madagascar sur la carte mondiale du fromage. Avec de sérieux atouts, explique le fondateur et gérant de Lactimad.

«E n fromagerie l’investissement matériel est important mais pas essentiel », fait valoir Nicolas Rousseau. Lui se flatte

d’avoir lancé Lactimad en avril 2007 avec peu de matériel, mais « choisi avec soin, à l’identique d’une fromagerie d’alpage qu’on croiserait dans le Jura ». Avec aussi un énorme savoir-faire. Car l’homme, ingénieur agroalimentaire de formation, a passé pas mal d’années en production et recherche & développement dans ce qui se fait de mieux en France en matière d’industries fromagères : Entremont (l’Emmental) et Lactalis (Chaussée-aux-Moines). C’est à l’issue d’une mission humanitaire de 15 mois comme conseiller technique dans une fromagerie malgache, que lui vient l’idée de fabriquer son propre fromage sur les Hautes Terres. Bonnes raisons à cela, ici on retrouve quelque chose du vert des alpages et le lait de vache local (pie rouge, holstein), s’il

Nicolasrousseau

L’autre

Nicolas Rousseau entend tirerle meilleur parti du cheptel local.

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est bien sélectionné, a de sérieux atouts pour lui. Il est collecté auprès de fermes-écoles des alentours d’Antsirabe, comme Tombontsoa ou Antsahasoa, et près de 300 litres sont ainsi transformés chaque jour en sept spécialités : raclette, gruyère, reblochon, crottin, bleu, fromage frais et fromage blanc.

L’objectif est clairement d’installer sur le marché local des fromages haut de gamme appelés à se substituer aux produits d’importation. Logique quand on sait qu’un fromage importé coûte jusqu’à cinq fois plus cher qu’une production locale. Pour l’assister, Nicolas Rousseau emploie cinq aides fromagers qu’il forme lui-même en continu, car la quête de la qualité est un travail de longue haleine. « Le lait d’Antsirabe apporte toute sa saveur aux fromages, on est complètement dans une optique produits du terroir », explique-t-il. Ainsi du Bleu d’Antsirabe qui est le premier fromage à Madagascar à se présenter avec une pâte aussi persillée et moelleuse (façon Bleu de Gex du Haut-Jura, précise le maître fromager).

Tout aussi remarquable, son gruyère dont les meules de 9 kilos, après affinage, auront nécessité pas moins de 120 litres de lait entier. À noter que chaque après-midi, le petit-

lait (ou sérum) issu de la fabrication du jour est offert aux employés et aux enfants du quartier pour ses qualités nutritionnelles.

Le soin constant porté à l’hygiène et l’affinage lent à froid (un mois environ pour la plupart des fromages) sont autant de vecteurs de qualité. Pour les amateurs d’affinage à la carte, à noter qu’il est possible de « réserver » sa propre meule qui restera en cave aussi longtemps que souhaité. « À partir de huit mois d’âge, la raclette gagne encore en saveur, on se rapproche du parmesan. Nous avons même atteint un record national de 23 mois d’affinage ! » Inutile de préciser que ces productions font déjà les délices des grands restaurateurs d’Antsirabe et de Tana. Entre personnes de goût on se comprend toujours. La visite de la fromagerie est possible, uniquement sur rendez-vous et en prévenant une semaine à l’avance. Tout le processus de fabrication vous sera expliqué avec des produits de la gamme disponibles à la vente. On en mangerait !

Henintsoa MampiononaContact sur www.nocomment.mg

e pays du fromage

ÉCOAntsirabe

 on est dans une optique produits du terroir 

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Eric Razafimaitra est né au hasard d’un voyage entre la capitale et Fianarantsoa. Il était écrit que ce jeune et dynamique entrepreneur qui vient d’accéder à la présidence de l’Office régional du tourisme Boeny œuvrerait dans les transports…

Il est le gérant de Malagasy Car - Transport Première Classe (TPC), une entreprise familiale en activité depuis

une dizaine d’années. Avec son parc de minibus tout confort, TPC se présente comme la première société de transports en commun « haut de gamme » à Madagascar, reliant quotidiennement Mahajanga à Antananarivo et à Morondava, la capitale du Menabe : une ligne supplémentaire devrait prochainement s’ouvrir entre

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ericrazaFimaitra

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Mahajanga et Ambanja. « Mes parents assuraient il y a déjà fort longtemps des liaisons routières entre Fianarantsoa et la région enclavée de l’Ikongo. J’ai moi-même été impliqué, dès l’origine, dans la création des circuits touristiques Nord et Nord-Ouest, et je souhaite davantage y contribuer. » C’est chose faite aujourd’hui puisque depuis le 17 janvier dernier, Éric Razafimaitra préside aux destinées du Conseil d’administration de l’Office régional du tourisme Boeny (ORTB). Il a été élu à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire qui s’est tenue le 16 janvier à la Chambre de commerce et de l’industrie de Mahajanga, l’élection proprement dite du bureau et du PCA (président du conseil d’administration) ayant eu lieu le lendemain après-midi dans les locaux de l’ORTB. « J’ose l’affirmer, je suis ambitieux pour la région Boeny qui dispose d’atouts touristiques exceptionnels. » À la tête d’une entreprise de transports qui est par définition un excellent indicateur de la fréquentation domestique et internationale, Éric Razafimaitra est mieux à même que quiconque d’appréhender les enjeux du développement de son secteur à Mahajanga. Bonne route, Monsieur le Président !

Richard BohanContact sur www.nocomment.mg

RO AD aGaIN…

ÉCOMahajanga

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Depuis le 15 février se tient au Futuroscope de Poitiers une grande exposition photo consacrée à Madagascar et à l’un de ses artistes les plus emblématiques, pierrot Men. Le mécène de cette exposition est le Groupe Picoty-Avia dont les liens avec Madagascar passe par un important projet de mise en culture du jatropha. Une plante appelée à jouer un rôle capitale dans la fabrication de biodiesel, nous explique son secrétaire général.

Pourquoi Avia, enseigne internationale non implantée à Madagascar, a-t-elle choisi de parler de la Grande Ile dans cette exposition au Futuroscope ?Ce n’est pas tant Avia que le Groupe Picoty qui est à l’origine de l’initiative. Il faut savoir qu’Avia, un des leaders en Europe de la vente de carburants et de fiouls, est portée par 80 petites sociétés indépendantes qui ont choisi ce mode de fonctionnement pour contrebalancer l’influence des grands groupes pétroliers. Picoty, qui exploite la marque sur une grande moitié ouest de la France à travers un réseau de 355 stations-service, est l’une d’entre elles. Mais le groupe a d’autres activités qui lui sont propres, dont deux au moins concernent Madagascar. D’un côté, Say Tout Mada, un centre de

Bruno MarchatSecRéTaIRe GéNéRaL dU gROUPe PICOTY-AVIA

UN AVeNIR 62

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relation clientèle que nous avons ouvert en 2012, en lien direct avec nos activités en France, et de l’autre, une plantation expérimentale de jatropha de 400 hectares que nous pilotons à Mahajanga depuis 2007, via notre filiale Valavelona (jatropha en malgache). Pourquoi le jatropha ?En tant que distributeur de gasoil, dans un contexte de substitution des produits pétroliers classiques, on fait de plus en plus de mélanges pour biodiesel. Ces carburants alternatifs intègrent des huiles végétales qui, une fois brûlées, sont nettement moins chargées en CO2 que le diesel standard. Il se trouve que l’huile de jatropha, extraite des graines, a un potentiel énorme en ce domaine. La plupart des grandes compagnies aériennes font déjà voler leurs avions en la mélangeant au kérosène, et tout indique que le procédé est applicable aux voitures fonctionnant au diesel. Mais l’enjeu n’est pas qu’environnemental, il est aussi d’ordre éthique. Il y a toute cette polémique autour de l’utilisation des oléagineux à vocation alimentaire pour la fabrication des biocarburants (en France, c’est le colza, aux États-Unis, plutôt le soja). Une pratique très décriée alors que les crises alimentaires s’accumulent de tous côtés et qu’un sixième de l’humanité ne mange pas à sa faim. Avec le jatropha le problème ne se pose plus : son fruit n’est pas comestible, ni pour l’homme ni pour les animaux. Pourquoi avoir choisi Madagascar pour l’expérimenter ?D’abord une raison personnelle. Un de mes cousins, responsable du groupe Toyota Rasseta, vit à Madagascar et cela fait des années

que je cultive un vrai coup de coeur pour ce pays. Pour Mahajanga en particulier que je considère comme ma ville d’adoption. C’est d’ailleurs dans ce contexte que j’ai entendu parler pour la première fois du jatropha - on s’en sert ici comme huile d’éclairage - et que l’idée m’est venue de l’expérimenter à des fins industrielles. L’objectif, à terme, est d’arriver à un minimum de 20 000 hectares en plantation sur l’ensemble de Madagascar, soit 40 millions d’arbustes. Pour cela, le Groupe Picoty est associé à Toyota Rasseta et à Sica Atlantique, une coopérative céréalière de La Rochelle, pour un investissement de l’ordre de 180 000 euros par an. Nous ne sommes pas les premiers sur ce

créneau : avant nous il y a eu des Américains, des Israéliens, et dans la région de Diego, des Allemands qui ont démarré une culture en même temps que nous. Avec plus ou moins de bonheur, il faut bien le reconnaître. J’en ai su la raison après avoir fait venir un expert indien (l’Inde est très à la pointe dans ce domaine) : Jatropha curas, la variété la plus cultivée dans le monde et qui pousse à Madagascar, est

malheureusement mélangée à une variété endémique qui s’avère beaucoup moins riche en huile, et donc de rentabilité médiocre. Tout le problème aujourd’hui consiste à séparer les deux, et c’est ce qui explique le retard que nous avons pris avec cette plantation pilote. Quel est le bilan concrètement ?A ce jour, nous n’avons pas réalisé pas un seul centime de chiffre d’affaires. C’est normal, on est encore dans l’exploration et il faut savoir rester humble devant la nature. En fait, il faut trois ans pour

NIR POUR Le JATROPHA

 on en a assez de cette image de pollueurs... 

ÉCO

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qu’un jatropha arrive à maturité, et cette année on va seulement commencer à presser pour nos propres besoins... L’autre explication est que nous voulons installer un véritable modèle de développement durable pour la centaine de petits producteurs qui travaillent déjà pour nous. Cela passe par leur autosuffisance alimentaire, par exemple en ajoutant au jatropha la culture du riz ou du maïs : à partir de là seulement, le modèle pourra être reproduit ailleurs. Nous ne voulons pas d’une monoculture qui détruirait tout autour d’elle, les équilibres économiques et humains. C’est aussi le sens des mesures d’accompagnement que nous prenons depuis des années en faveur de la population malgache. Par exemple en finançant l’ONG Pompiers de l’urgence internationale (PUI) qui intervient régulièrement au moment des cyclones ou en soutenant le réseau des crèches solidaire de l’association Aina, enfance et avenir.À ceux qui seraient tentés de penser qu’à travers le jatropha, c’est le pétrole malgache que vous visez ?(Rires) Ce serait une grave erreur d’interprétation. On est juste des distributeurs, on ne sait pas faire avec le brut. On n’extrait pas, on ne raffine pas et surtout on n’a aucune influence sur le prix du baril : en 2008, on avait nos cuves pleines, les cours ont chuté et on a perdu plusieurs millions d’euros en quelques semaines ! Le jatropha est vraiment pour nous le moyen de parler autrement de notre activité de pétrolier. On en a assez de cette image de pollueurs tous azimuts, alors que le métier est

en pleine transformation. Cette année-même, nous sommes en train de lancer en France une nouvelle génération de stations-services où les pompes à essence sont nettement en retrait du coin épicerie et restauration : elles ne sont même plus visibles en devanture ! Nous voulons instaurer un autre rapport avec les énergies et une autre façon d’en parler.D’où cette exposition photo...À travers notre réseau de stations-services, nous sommes souvent amenés à travailler en partenariat avec le Futuroscope de Poitiers qui est quand même le deuxième parc d’attraction et de loisir en France. On s’est donc mis d’accord pour que Picoty-Avia finance, sous forme d’un mécénat, cette exposition d’un an renouvelable intitulée Madagascar Fragments de vie. Son but est de donner une image plus positive de la Grande Île à travers l’un de ses photographes les plus représentatifs, Pierrot Men. Cette exposition fait évidemment partie de notre projet global sur Madagascar. On y parlera du jatropha, mais aussi des activités d’Aina, en espérant trouver pour elle de nouveaux parrainages. Les retombées en communication, ce sont 2 millions de visiteurs attendus sur deux 12 mois et un vernissage très important le 3 avril où la presse nationale française sera conviée. Pour Madagascar comme pour nous, c’est d’abord une immense fierté, car c’est la première fois qu’un tel éclairage est porté sur ce pays.

Propos recueillis par Alain Eid

MADAGASCAR, FRAGMENTS DE VIE

L’exposition « Mada-gascar Fragments de vie » a débuté le 15 février et sera présen-tée pendant toute une année (avec possibilité de renouvellement) das le hall central du Futuroscope de Poitiers. L’oeuvre de Pierrot Men y est à l’honneur à travers 72 photos grands formats et formats panoramiques qu’ac-compagneront des visuels géants sur les activités du Groupe Picoty à Madagascar. Le livre de l’exposi-tion sera édité par no comment® et vendu au Futuroscope ainsi que dans les stations-service Avia en France. Il sortira le 3 avril, jour de l’inauguration de l’exposition, et de-vrait être disponible à Madagascar en mai.

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ADD-ONL’ACTUALITé DU JeU VIDéO VUe De MADAgASCAR

Dans cette guégerre interminable entre Vektans et Helgasts, on se surprend parfois à bailler, le doigt mollement appuyé sur la gâchette. Si le dernier rejeton de la série « Killzone » est techniquement au point, en revanche le design est quelconque. Dommage.

Vous êtes Lucas Kellan, soldat vektan en conflit avec les Helgast, les deux peuples

ne parvenant plus à cohabiter sur la planète Vecta. Deux armes en main (la plupart avec deux modes de tir), on dispose d’un écho tactique pour repérer temporairement la position des ennemis. Le pavé tactile de notre manette contrôle le OWL, un drone ayant quatre fonctions : attaque, bouclier, étourdir et surtout la tyrolienne qui est hélas une fausse bonne idée... on ne peut la lancer qu’à des emplacements très précis.

Les environnements sont plus variés mais les armures métalliques helgasts se fondent dans le décor : énervant car on meurt souvent sans comprendre qui nous a abattu. Détail amusant, les journaux audio du jeu

sont audible dans la manette, pas très utiles mais immersifs. Les missions sont longues, variées et on gagne en liberté d’exploration au point de se perdre si l’on ne consulte pas régulièrement ses objectifs. Le héros a beau parler un peu plus que celui d’un Call of

Duty: Ghosts, il a le même charisme d’huître. On regrettera aussi sa lourdeur: quelle différence entre la vitesse des mouvements en marche et au pas de course ? A croire qu’il est obèse.

Ce jeu justifie-t-il l’acquisition d’une Playstation 4 ? Non. Néanmoins, il exploite bien les nouvelles fonctionnalités de la manette et sort des sentiers battus du FPS militaire, sans oublier son multijoueur : 10 cartes, jusqu’à 24 joueurs et l’incontournable mode « zone de guerre » avec ses objectifs qui changent en pleine partie.

Joro Andrianasolo

Sony Computer Entertainement - Guerilla Games - FPS - disponible sur Playstation 4

Killzone: Shadow Fall

PAN T’eS MORT ! Note : 6/1067

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Vous voulez du tsaky, quelque chose à vous mettre sous

la dent après avoir bu cul-sec ? Alors rien de plus indiqué que ces délicieuses brochettes que Hery, dit Ra-Maître, prépare sur son bout de trottoir d’Analamahitsy-Tanana. La trentaine, allure athlétique et volubile à souhait, il est là-bas une véritable figure locale. Tous les jours, sauf le lundi, son jour de repos, il dresse son petit stand et propose à ses clients – dont bon nombre de fidèles – ses spécialités maison. Au choix, brochettes de filet de zébu, de rognon ou de poulet, le tout assorti de nems et de cateless (beignets de viande).

Hery fait ce travail depuis trois ans. Pas une vocation, mais il lui fallait bien trouver une activité rentable pour nourrir sa petite famille en ces temps de crise. Il n’a pas eu à le regretter. Aujourd’hui, il écoule quotidiennement pas moins de deux kilos de filet de zébu, de 500 grammes à un kilo de rognons et un kilo de poulet. Un boulot qui, mine

Ra-Maître

Une envie de brochettes

Ra-Maître officie à Analamahitsy-Tanana comme vendeur de « masikita » (brochettes). Un travail qu’il exerce en famille depuis trois ans, entre un frère boucher qui le livre à toute heure et une soeur gérante de bar qui ne manque pas de lui envoyer ses clients affamés. Malin !

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de rien, rapporte. En accumulant les brochettes de 50 grammes vendues de 100 à Ar 100 à 200 ariary selon la qu’il s’agisse de zébu ou de poulet, en fin de journée cela lui fait une gentille petite recette, de quoi faire bouillir la marmite et c’est l’essentiel. « Mes parents étaient fripiers, mais mon grand frère est boucher dans le quartier et ma sœur et son mari tiennent un bar pas loin d’ici. Il fallait bien que je me trouve moi aussi un business », explique-t-il en manipulant sa tablette tactile dernier cri.

Et entre gens de la même famille, on peut toujours s’entraider. C’est ainsi que son frère le fournit en viande de qualité, quelle que soit l’heure, même après 21 heures quand il lui arrive d’être en rupture de stocks. « A ce moment de la soirée, les clients affluent et toutes les boucheries sont fermées depuis longtemps. Il n’y a qu’un frère pour accepter de vous livrer dans ces conditions », commente

Ra-Maître. Et pour sa soeur, c’est tout aussi commode : « Quand les clients du bar ont un petit creux, elle mes les envoie. Bref, on fait une véritable équipe à trois ! »

Depuis tout petit, il aime faire à manger, particulièrement pour lui-même car il a toujours été un grand gourmand. Néanmoins, à force de griller de la viande à longueur de journées, il avoue avoir aujourd’hui des fantasmes de végétarien quand il rentre chez lui. Son plus grand plaisir, un bon ravim-bomanga rony (bouillon de feuilles de patates douces), sans huile ni graisse, et surtout pas de sauce. Juste des feuilles, du gingembre et un peu de sel. Quel délice !

Solofo Ranaivo

MÉTIERS

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Paludisme, diarrhée, malnutrition, la ville de Mahajanga n’est pas épargnée par ces fléaux qui sont responsables de la moitié des décès d’enfants. D’où l’initiative partie de La Réunion du Dr Sandrine Ernould, Malgache d’origine, à travers l’association Tsiky.

«50 % des décès infantiles peuvent être rattachés à la malnutrition,

directement ou indirectement, avec pour conséquence qu’un enfant sur dix décède avant son cinquième anniversaire », note le Dr Sandrine Ernould, pédiatre au Centre hospitalier Gabriel Martin à Saint-Paul de La réunion. Pour palier ce problème, l’Association Tsiky (Sourire) a décidé d’intensifier son action. Créée en 2012,

association

Tsiky

Sandrine Ernould, médecin pédiatre à La Réunion.70

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elle œuvre pour le soutien sanitaire et médical aux enfants scolarisés dans les écoles primaires publiques (EPP) de Mahajanga ainsi qu’à leurs familles.

« J’ai découvert à La Réunion de nombreuses associations qui œuvraient pour les enfants et pour la santé à Madagascar, mais en tant que Malgache et en tant que pédiatre ces projets ne correspondaient pas à mes convictions. J’ai alors réfléchi pendant plusieurs années au moyen d’instaurer une prise en charge plus globale de la santé de l’enfant à Madagascar, d’où la création du projet Tsiky. » Aidée par les membres de l’équipe de pédiatrie du Centre hospitalier Gabriel Martin et des bénévoles des milieux hospitaliers de Mahajanga, elle multiplie les consultations pédiatriques de dépistage avec propositions de soins et actions de prévention et d’éducation à la santé. Les cas traités concernent la santé dentaire, la malnutrition, les maladies infectieuses et le paludisme.

« Une étude que nous avons réalisée a montré une diminution significative du pourcentage de retard de croissance chez les enfants en novembre 2012 et avril 2013. Au niveau du paludisme, cette maladie constitue le second motif de consultation dans les centres de santé chez les enfants de 5 à 14 ans de Mahajanga », souligne la pédiatre. L’association a débuté ses actions en mai 2012 à l’EPP d’Amborovy, puis l’EPP

Fanantenana dans le quartier de l’Abattoir. Depuis, des consultations pédiatriques et dentaires pour 90 enfants scolarisés en primaire ont été programmées. Les problèmes de santé sont liés à l’hygiène bucco-dentaire, la malnutrition, le paludisme et la sexualité.

Pour y remédier, l’association a proposé des soins, la culture d’un potager dans les jardins de l’école, la distribution de près de 350 moustiquaires ainsi qu’une collation trois fois par

semaine aux élèves de CM2. « Il fallait lutter contre le phénomène de faim immédiate surtout que ces enfants allaient passer leur examen du CEPE. Grâce à ses collations, le taux de réussite a été de 83 % et 92 % à Amborovy et Fanantenana. » La formation médicale en termes de gynécologie,

cancérologie, bactériologie et hygiène a été également dispensée. Pour 2014, l’association compte poursuivre ses actions de prévention et d’éducation à la santé dans d’autres écoles de la ville. « Il nous semble aussi important de développer la formation médicale surtout dans le domaine de la mère et l’enfant. »

Aina Zo RaberantoContact sur www.nocomment.mg

Sourire quand même

ASSOSMahajanga

 des progrès scolaires spectaculaires... 

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Forêts humidesde l’Atsinanana

SANCTUAIReS eN PéRIL

Les six parcs nationaux qui constituent les forêts humides de l’Atsinanana sont inscrits depuis 2007 au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une bonne nouvelle qu’est malheureusement venue refroidir en 2010 leur inscription à la Liste du patrimoine mondial en péril, pour cause de braconnage et de pillages des ressources naturelles…

Les forêts humides de l’Atsinanana comprennent les six parcs nationaux de Marojejy, Masoala, Zahamena, Ranomafana, Andringitra et Andohahela.

Six écrins naturels étendus sur 479 661 hectares et reflétant l’un dans l’autre l’incroyable biodiversité des forêts humides de l’est. Ici le taux d’endémicité des espèces est de 80 à 90 %, soit l’un des plus élevés du monde (on en vient à parler de mégadiversité !). Ce n’est donc pas une surprise lorsque

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l’UNESCO décide en juin 2007 d’inscrire ces parcs sur sa fameuse Liste du patrimoine mondial. Elle comprend aujourd’hui 981 biens répartis dans 160 pays, d’une valeur universelle reconnue « exceptionnelle ». Deux autres sites malgaches y figurent : la réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha depuis 1990, et la colline royale d’Ambohimanga depuis 2001.

Cette liste se double hélas d’une autre liste beaucoup moins réjouissante, celle du patrimoine mondial en péril, également du ressort de l’Unesco. Les forêts humides de l’Atsinanana ont le triste privilège d’y figurer depuis juillet 2010, aux côtés de 44 autres biens « sinistrés ». En 2013, la Syrie y a fait une entrée fracassante avec quatre chefs d’œuvre en péril inscrits d’un coup : les anciennes villes d’Alep, de Bosra, de Damas, le Crac des Chevaliers, le site de Palmyre et enfin les villages antiques du Nord de la Syrie. Pour Madagascar, ce n’est pas la guerre mais toujours l’inconséquence des hommes qui est à l’origine de cette

situation. La déforestation sauvage n’a laissé dans cette partie de l’île que 8,5 % des

forêts pluvieuses d’origine à tel point que l’on peut parler de forêts « reliques »

pour celles de l’Atsinanana. On y trouve néanmoins une faune et une flore originelles en tout point exceptionnelles, par exemple plus

de la moitié des 123 espèces de mammifères non volants de l’île.Leur disparition compromettrait

gravement la biodiversité de l’île, et c’est pourtant ce qui et en train de se passer. Principaux responsables, les coupes illégales de bois et le braconnage

dont sont notamment victimes les lémuriens endémiques, comme l’aye-aye (Daubentonia madagascariensis) aujourd’hui sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Un état de fait qui préoccupe les spécialistes de l’environnement déjà alertés en 2009 par l’épineux dossier des trafics de bois précieux sur les sites de Marojejy et de Masoala.

Andoniaina BernardPhotos : Marc Gansuana

Contact sur www.nocomment.mg

TROIS MILLIONS DE DOLLARS POUR L’AFRIQUELa sous-représentation des

biens africains sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco a été évoquée le 31 janvier der-nier en marge du 22e sommet des chefs d’État de l’Union africaine à Addis-Abeba en Éthiopie. Lors d’un déjeuner réunissant 54 Etats membres de l’Union africaine, il a été décidé que trois millions de dollars USD seraient versés au fonds de dotation du Fonds du patrimoine mondial africain (FPMA). Une goutte d’eau puisqu’il faudrait 25 millions de dollars USD pour que le FPMA soit en me-sure d’atteindre pleinement ses objectifs. Ils aideront néanmoins à poursuivre le travail important que mène le FPMA avec l’UNESCO depuis 2006 pour augmenter le nombre des sites africains et renforcer les capacités des États membres à gérer et à promouvoir leur patrimoine. Depuis 2008, douze nouveaux sites ont ainsi pu être inscrits sur la Liste du pa-trimoine mondial (dont celui des forêts humides de l’Atsinanana) et plus de 40 projets de conser-vation de sites ayant besoin d’une assistance d’urgence ont été financés.

NATUREEst

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L’avant-première de « Island Lemurs » à New York en février dernier promet déjà d’en faire un classique du documentaire animalier. Porté par la voix de Morgan Freeman, sur une musique de Hanitra Ranaivo, il raconte trente ans de la vie de la primatologue Patricia Wright au service des lémuriens. Sortie malgache en septembre.

Les lémuriens de la Grande Ile font à nouveau parler d’eux, cette fois sous la forme d’un documentaire animalier en 3D intitulé

Island of Lemurs (L’Ile des lémuriens). Réalisé par David Douglas pour Warner Bross Pictures et Imax Entertainement, il met en scène le Pr Patricia Wright, une des spécialistes mondiales des lémuriens, que l’on suit pendant cinq mois dans le parc naturel de Ranomafana, à l’est du pays, et dans les Tsingy. Ses travaux qui s’étalent sur trois décennies l’inscrivent dans la lignée de la grande primatologue américaine Alison Jolly, pionnière des études sur les lémuriens de Madagascar (voir notre édition de février), qui vient tout juste de disparaître, en février dernier à l’âge de 75 ans.

Fondatrice du Centre Valbio, rattaché à de l’Institut pour la conservation de l’environnement tropical, on doit notamment à Patricia Wright la découverte du lémurien bambou d’or

PatriciaWrigHt

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(Hapalemur aureus), en 1987 à Ranomafana. C’est d’ailleurs à partir d’un projet de conservation des lémuriens qu’elle a piloté que le parc a pu être créé en 1991. « Je connaissais David Douglas pour son documentaire 3D Nés pour être sauvage sur les éléphants du Kenya et les orangs-outans d’Indonésie. Je lui ai dit qu’il y avait la possibilité de faire un film sur les lémuriens de Madagascar . Il a fait une reconnaissance en 2011 et le tournage du film a eu lieu entre août et décembre 2012 », explique la scientifique.

A travers ce film en relief, l’objectif est de mieux faire connaître au monde la faune et la flore malgaches, passablement déformées par le dessin animé Madagascar... Le texte est dit par l’acteur Morgan Freeman sur une musique de la Malgache Hanitra Ranaivo. Traversant tour à tour les déserts épineux, les tsingy, la forêt tropicale humide, on croise toutes les familles de lémuriens : les microcèbes (lémuriens nains), les propithèques de Verreaux (sifaka), les Indris-indris, les plus proches de l’homme par leur taille, les lémurs noirs et blancs, les makis catta... Des populations en voie de disparition en raison du braconnage et des feux de forêts. « Ce film est aussi un cri d’alarme. Il sera diffusé dans toutes les salles du

monde et on espère qu’il va vraiment contribuer à sensibiliser l’opinion mondiale sur le sorte des lémuriens. D’après la première qui a été faite à New York le 1er février dernier, il es clair qu’il ne laisse pas indifférent. Il sortira dans les salles américaines en avril prochain,

et si tout se passe bien, en septembre à Madagascar. »

Commentan t la disparition d’Alison Jolly, elle reconnaît la « dette immense » que la primatologie actuelle doit à cette précurseuse. « Elle a formé de nombreux é t u d i a n t s m a l g a c h e s ,

c’était un modèle pour nous tous. Elle nous manquera par sa sagesse, son intelligence et son attention particulière à la conservation. Ses livres comme Seigneurs et lémuriens ont permis d’apporter un autre regard sur Madagascar et sur le monde mystérieux des lémuriens. Toute l’ambition de ce film est de parvenir au même résultat. »

Aina Zo Raberanto

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L’îLe deS LéMURIeNS 75

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Mahajangaau il des heures76

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La capitale du Boeny est synonyme de vacances pour un grand nombre de Tananariviens qui savent qu’elle se vit de différentes manières au long de la journée. Reste aux touristes étrangers à en découvrir également tous les charmes.

Quand la lumière pointe au petit matin et que la chaleur n’a pas eu encore le temps d’accomplir son œuvre, il est bon de flâner le long

de la corniche. Les pirogues à voiles traditionnelles quittent la terre ferme. Bientôt, elles sembleront obstruer l’embouchure de la Betsiboka en un ballet dont on ne se lasse pas. Du côté du quai Orange, les denrées s’accumulent. Qu’il s’agisse de celles qui viennent d’être débarquées des majestueuses goélettes ou de celles qui s’apprêtent à voguer vers des rivages lointains. Le port aux boutres présente à longueur d’année une animation qui mérite le détour. Les vendeuses de cocos haranguent les passants. Le va-et-vient des marins est incessant. Quand les vents sont favorables, les boutres déploient leurs voiles. Le spectacle évoque alors Henri de Monfreid, les secrets de la mer Rouge, les trafics en tous genres du « temps des colonies »…

Les marchés doivent également être parcourus. Que l’on soit résident malgache ou touriste découvrant la richesse des fruits de la terre (on recense 46 variétés de mangues dans la région) ou de la mer. Le soleil va bientôt parvenir au zénith et à quelques kilomètres à peine du centre-ville, les plages nous appellent. Elles gardent toutes leur authenticité. Des pêcheurs débarquent parmi les baigneurs quand d’autres tirent leurs filets le long du littoral recouvert, par endroits, de parasols multicolores. À partir de 13 heures, le dimanche principalement, les tables sont prises d’assaut. Des femmes proposent

leurs grillades de poissons, crevettes et langoustes.La fin d’après-midi approche, il est alors grand temps de rejoindre les

alentours du vieux baobab, véritable monument emblématique de la ville. En direction de Katsepy et de son phare, les couchers de soleil

sont quasiment tous les jours au rendez-vous, de même qu’une foule bigarrée qui déambule sans but, simplement pour jouir de la fraîcheur quelque peu revenue. Les premières senteurs des masikita (brochettes) rappellent que l’heure est venue de se rapprocher des fatapera (fours) et leurs braises ardentes. Sambos et cuisses de poulet ne peuvent rivaliser : les grandes vedettes de la soirée sont ces incomparables petites brochettes de zébus que l’on déguste par dizaines. La musique envahit les rues, la foule se presse partout, l’ambiance tropicale est à son comble.

Il conviendrait que tous ceux qui aiment Mahajanga profitent de leur séjour pour s’offrir au moins une excursion vers les sites touristiques proches. Certains sont connus et appréciés tel le cirque rouge ou le lac sacré de Mangatsa. D’autres méritent d’être découverts : la réserve bio-culturelle d’Antrema, les grottes

d’Anjohibe. Un dernier conseil : arrêtez-vous pour visiter le parc national d’Ankarafantsika. Vous le verrez, le Boeny s’apprécie aussi au fil des jours.

Texte et photosRichard Bohan

ESCALESNord-Ouest

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Au fin fond des terres agricoles de Fianarantsoa, Mamisolofo a grandi sous influence musicale de son père musicien organiste. Dans un ailleurs lointain, Mevah, a grandi dans la grande cité de Lyon, elle aussi sous l’influence d’un père pianiste et guitariste…

La rencontre entre Mamisolofo Rakotonanahary (Mamiso) et Julie Frantz (Mevah) est celle de deux passionnés de musique

et de voix. Et d’instruments traditionnels tels qu vealiha, kabôsy et kalimba. Ils partagent depuis quelques années leur vie

professionnelle et privée. Mamiso, inscrit à l’université de Toliara au début des années 1990, collectionne les prix en tant que musicien, interprète et compositeur. En 1991, il reçoit du rectorat une subvention pour aller enregistrer à Tana. Mais la somme ne permet

d’assurer que l’enregistrement, pas la duplication des cassettes. En 1995, il organise lui-même une souscription pour sortir son premier album en 500 exemplaires, son titre : Fitiavana

Feno. Le grand Sengemanana répond présent et accepte de prêter sa voix sur cet album.

Leur rencontre donnera naissance au groupe Senge. La maison de disquse

française Cobalte s’intéresse alors au groupe

et produit un CD en 1998. Lauréats du Prix Découvertes RFI en 1999, ils commencent alors une tournée internationale.

Pendant ce temps, dans un lointain ailleurs, Mévah s’implique activement à populariser la pratique du chant à travers le réseau associatif Les chantades : chorales et échanges musicaux dans des lieux publics ou des cafés, elle milite passionnément pour la désacralisation du chant. La jeune diplômée de Sciences Po se retrouve ensuite professeure à Mayotte, où elle rencontre Mamiso. Sa vie professionnelle prend un nouveau virage, elle a trouvé sa « voix » et quitte toutes ses activités pour rentrer à Lyon, cette fois en duo avec Mamiso.

La richesse de leur synergie vocale, cocktail de leurs deux cultures, les a vite fait connaître et reconnaître en France. Ils produisent deux albums : Mila Anao, besoin de toi en 2009 et Belvédairs, chansons bigarrées en 2013. Installés depuis peu à La Réunion, île où les cultures se frottent et s’imprègnent, ils poursuivent leur aventure musicale avec une tournée qui vient de se terminer à Madagascar et l’envie de monter une école de chant, où le malgache et le français continueront à se donner l’un l’autre.

Julien CatalanContact sur www.nocomment.mg

La clé des chants

COUSINS/COUSINESLa Réunion

Mamiso & Mevah

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Les Huîtresd’Anosy

Parti d’un projet de coopération avec la région Bretagne, l’élevage d’huîtres en eau pleine est depuis 2013 une réalité à Fort-Dauphin. Si entre-temps l’investissement est devenu privé, le savoir-faire est lui toujours breton…

Il aura fallu six mois pour que la société Les Huîtres

d’Anosy acquière statuts et livre en août 2013 ses premières productions. Rapide estimeront certains pour ce qui se présente quand même comme le premier grand projet d’ostréiculture à Fort-Dauphin ! En réalité, son principal instigateur Patrick Saigot, un Breton de 40 ans, y travaille depuis des années dans le cadre d’un accord de coopération signé en 2006

ILS SONT FOUS ceS BReTONS !80

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entre les régions Anosy et Bretagne. « Il est clair que l’élevage est plus efficace que la collecte traditionnelle des huîtres sauvages par plongée en apnée. Il permet aussi de résoudre pas mal de problèmes qui jusque-là empêchaient la commercialisation des huîtres de l’Anosy : l’absence de calibrage, la difficulté d’ouverture des coquilles, les risques sanitaires. »

Producteur de moules à l’île de Groix, c’est lui qui est chargé de détecter le site où les huîtres seront déposées à cinq mètres de fond, dans des poches en grillage. Après avoir exploré quelque 200 km de côtes, son choix se porte sur le village d’Ambinanibe, au sud de Fort-Dauphin. Sa lagune abritée du ressac est riche en huîtres naturelles ; on y trouve même la navicule bleue, le plancton dont se nourrissent les fameuses huîtres bretonnes Marennes Oléron… heureux présage ! Malheureusement survient la crise de 2009 qui stoppe net le partenariat avec la Bretagne. « Du jour au lendemain, on s’est retrouvés sans subsides. Si on voulait continuer l’expérience, il ne fallait plus compter que sur nous-mêmes, d’autant qu’on avait suscité un réel espoir auprès des pêcheurs », explique le Breton qui décide de prendre le problème à bras-le-corps en débarquant avec femme et enfants à Fort-Dauphin en juillet 2013. Pour faire face à l’investissement de départ - l’acquisition de 5 000 poches en grillage pour Ambinanibe et d’une unité de traitement de 400 m2 à Fort-Dauphin, avec cinq bassins oxygénés - il choisit de s’associer à Gildas Le Net, un autre professionnel breton de

l’halieutique, ainsi qu’à Njaka Masimana, Pierre de La Rupelle et Bastien Warnier qui relaient l’activité sur Tana.

« On se donne trois ans pour arriver à un calibrage rigoureux (N.D.L.R., Les huîtres sont numérotées de 0 à 5 : plus le numéro est élevé, plus les huîtres sont petites). Au moment du tri, on ne garde que les spécimens permettant d’obtenir 12 ou 15 huîtres par kilo. Tout ce qui est trop petit repart en production. » Cela passe également par des formes plus standardisées et un contrôle sanitaire constant grâce à un laboratoire installé sur place.

Partie de deux tonnes en 2013 (pour en donner dix au bout de douze mois), la production devrait atteindre les 40 tonnes d’ici deux ans. « On pense parvenir à diviser par deux le prix de l’huître sur le marché, faire en sorte que ce ne soit plus un produit élitiste », confie

Patrick Saigot. Le principal débouché est encore Tana, grâce à l’avion qui permet le maintien rigoureux de la chaîne de froid. Depuis janvier, La société Les Huîtres d’Anosy propose même un service de livraison à domicile. Et bientôt des plateaux de fruits de mer complets directement sur votre table. Que du bon en somme.

Alain EidPhotos : Bernard Wong

Contact sur www.nocomment.mg

Patrick Saigot (à g.) et Gildas Le Net.

GASTRONOMIEFort-Dauphin

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À La Suite 101, la cuisine joue délibérément la carte de la jeunesse et de la complémentarité avec deux chefs passionnés de cuisines du monde. Le résultat, ce sont des assiettes « mondialisées » où les saveurs de l’Asie le disputent à celle de la Grèce ou de la France...

Du côté des fourneaux, ce sont deux hommes qui font la loi à la Suite

101 : Luc Rakotolahy dit Bali (chef de cuisine) et Arno Razanatsimba (chef de pâtisserie). « On est juste complémentaires sur le même projet », souligne Bali. Une « cuisine du monde qui sait faire la fête aux produits importés - saumon, jambon cru - pourvu qu’ils aient du goût », précise son compère. Sortis de l’INTH à deux promotions près (2008 pour Luc, 2010 pour Arno), ils atterrissent en même temps à la Suite 101 en septembre 2013. Avant, Luc a fait ses armes à l’Hôtel Grégoire, puis au sein de Pregam (Préparation gastronomique Miquel) à Antanimena, aux côtés de celui qu’il considère comme son mentor : Miquel Rakotoarinjara. Il aura aussi été commis de cuisine dans des bistrots en France. Mais son expérience

la plus mémorable reste pour lui ses deux années passées comme second au Kaleta Hôtel (Groupe Colbert) de Fort-Dauphin. Arno quant à lui est directement entré après ses études comme chef de partie au B’, en 2010, après un stage au Café de la Gare.Présentez-nous votre style ...On est arrivés à un concept fusionnel où tente de survoler les cuisines du monde, en intégrant plusieurs styles dans un même plat. En ce moment, on est pas mal dans les saveurs thaïlandaises et indiennes. Mais on cuisine aussi des produits grec, la feta par exemple, ou français. En pâtisserie, nous proposons des classiques revisités à notre sauce : pêche melba, brownies maison... tout est maison d’ailleurs.Quels sont vos produits de prédilection ?Fruits de mer, ananas, beaucoup de fruits... On est très nature.Quels sont les ingrédients récurrents de vos plats ?Beaucoup de légumes, les produits légers comme le fromage blanc, tout ce qui est épices.

GASTRONOMIE INTeRVIeW GOURMaNde

Luc& Arno

de la suite 10182

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Recette du mois : crêpes maison au caramel au beurre salé façon grand-mère

Préparation

Dans une calotte, tamiser la farine puis mélanger avec le sucre. Verser petit à petit le lait, ensuite ajouter la bière, les caviars de vanille et les œufs. Au dernier moment, verser la bière et le beurre salé. Prendre 15 à 20 mn de pause, poêler à température ambiante avec une poêle à crêpe bien beurrée.

Ingrédients

• 500 g de farine• 200 g de sucre• 100 g de beurre

salé• 1 gousse de vanille• 10 cl de bière • 8 œufs• 1 l de lait.

Le genre de cuisine que vous n’appréciez pas ?(Arno :) La cuisine grasse. (Luc :) ce qui n’a pas de goût, je déteste les plats superbement décorés mais qui ne titillent pas le palais. Mieux vaut faire simple et bon que compliqué et fade.Vos plats préférés ?(Luc :) la soupe de légume avec des tripes. (Arno :) la tête de porc façon look’s...Vos boissons préférées ?(Luc :) thé glacé, ça rafraîchit sans faire grossir. (Arno :) vodka pomme, pour l’ambiance mais avec modération !A quelle fréquence modifiez-vous votre carte ?Pour toute cette année on va garder notre carte actuelle car on est assez nouveaux. Ensuite, on changera en fonction des avis de la clientèle.Comment vous-y prenez-vous pour créer vos plats ?(Luc :) en voyageant, par exemple si je passe un week-end à Ampefy ou à Mantasoa... Les marchés m’inspirent toujours. (Arno :) je me documente beaucoup

notamment sur ce que font les chefs étrangers.Vos modèles ?(Luc :) au niveau international j’adore Thierry Marx, son mélange de rigueur et de passion. Ensuite le chef Miquel Rakotoarinjara, mon mentor, et le chef Huo Patrick, un ami avec qui on a beaucoup partagé comme traiteurs. (Arno :) Christophe Michalak, le roi de la pâtisserie, et Cyrille Lignac. A Madagascar, le chef James Raharijaona.Votre recette du moment ?Le naan de poulet, les gens aiment parce que c’est épicé. Où se fera votre prochain dîner ?(Arno :) à Ivandry, dans le nouveau restaurant de Lalaina Ravelomanana. (Luc :) au Zaimaika.Votre actualité ?Nous voulons amener de la variété à notre carte. Nous prévoyons d’intégrer pas mal de nouveautés comme le concept « jusqu’au matin » avec des crêpes et des gaufres au chocolat, à la confiture et au caramel façon grand-mère.

PAR LUC RAKOTOLAHY & ARNO RAZANATSIMBA DE LA SUITe 101

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PROPOSITIONS GOURMANDES PARGASTRONOMIE

Sashimi de saumon marinade au citron vert et wasabi

Mille feuilles de tomates et de crevettes rose des hauts fonds et son aïoli

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PAR luc raKotolaHY & arno razanatsimba DE la suite 101

Naan de poulet roulé au parfum d’Inde

Verrine de feta marinée à l’huile d’olive aux fines herbes et romarin, tomates confites

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l’aVis de l’œnologue

« Le Château Ferrande, propriété de la famille Castel, est situé en plein cœur de Graves, la plus ancienne des régions viticoles du Bordelais. Les vins de Graves sont les seuls en France à tirer leur appellation du nom de leur sol ; un sol à la fois caillouteux et sablonneux très drainant, propice aux maturations rapides des fruits, et à la production de vins stylés. Ce vin rouge 2009 du château Ferrande confirme parfaitement cette règle ; médaillé d’argent aux Vinalies internationales de 2011, un concours organisé par l’Union des œnologues de France, il assure de par son style organoleptique empyreumatique (miel, grillé, fumé) et l’élégance de son équilibre tant au nez qu’en bouche. A l’heure où mondialisation et réchauffement climatique tendent à réduire les expressions des terroirs, la reconnaissance de personnalités vitivinicoles est un gage de qualité pour les consommateurs qu’ils soient œnophiles ou non ! Bref, ce Château Ferrande 2009 est un cru d’un millésime exceptionnel, certifié et garanti par un collège de professionnels qui le catégorise en vin élégant, puissant, équilibré, à déguster idéalement entre 2014 & 2018. Je ne peux qu’y adhérer à 100 % ! »

Isabelle Rakotozafy

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

le Vin du mois GASTRONOMIE

cHeF lalainaDU CÔTÉ SAVEUR« Ce Château Ferrande est un vin suave et bien structuré qui joue la séduction. Belle intensité aromatique, nez de fruits noir rôtis, de prune avec des notes boisées et épicées. En bouche un joli fruité, une touche de rondeur, une juste acidité. Finale sur des tannins serrés et satinés. J’ai goûté ce vin avec un magret de canard lustré au vin rouge, une sauce à base de ce même vin, servi avec un salpicon de foie gras et un fondu de poireau caramélisé. C’est un vin idéal pour ce plat de canard.»

Château Ferrande 2009

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le cocKtail du mois

Qu’a-t-il de si spécial ce Tropical Spécial ? Eh bien, il est tellement tropical avec son mélange tutti frutti qu’il vaut à lui tout seul un moment de douce farniente sous les cocotiers, au bord de la mer. Fermes les yeux, oubliez que vous êtes au Café de la Gare et vous êtes déjà loin, loin... avec modération bien sûr !

Ingrédients • Gin 4 cl• Vodka 2 cl• Cocktail de jus 20 cl

PréparationDécorer avec du sucre, sirop de fraise, une paille et des rondelles de citronVerser les ingrédients dans un grand verre et mélanger... c’est prêt !

du café de la gareL'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

Le Tropical Spécial

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Vente ConseilsRéparationSAV

034 04 102 87 033 07 209 06 22 257 39immeuble Flamboyant à Ambatonakangadu lundi au vendredi 8h30-13h /14h-18h

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(15 bonnes raisons de sauter le pas

et de vous équipez au top)

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2014, année Apple.

Page 92: Mag no comment 50

La Kaz

Raj Hassanaly et Lucie Auquiert, les gérants du nouvel établissement.

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Sa soirée d’ouverture le 31 décembre à Ampandrana a donné le ton. La Kaz est un concept très original de bar à cocktails où l’expression « être comme chez soi » prend toute sa signification. Ici, on peut amener sa propre déco et même sa viande à faire griller…

Curieux nom pour un bar à cocktails. Mais très exactement ce qu’il signifie ! « On voulait un endroit où tout le monde

se sente comme à la maison », expliquent Raj Hassanaly et Lucie Auquiert, les gérants de ce nouvel établissement du quartier d’Ampandrana, ouvert depuis début janvier. Du mardi au dimanche et de 11 heures à 23 heures (voire au-delà, « tant qu’il y a des gens » en fait), La Kaz s’impose d’emblée par sa somptueuse carte à cocktails : pas moins de 17 spécialités, avec d’un côté les « résidents » (cocktails permanents) et de l’autre les « vahiny » concoctés en fonction des fruits de saison, comme la prune actuellement. Les plus demandés, le traditionnel Mojito, le Tiny Lime à base de pommes (plus Martini blanc, vodka et citron) ou encore le Shot Sputnik (vodka, café, citron, sucre). La Kaz est donc bien pourvue pour les afterwork (MiniMojito et réduction sur les whiskys les mardis et jeudi de 18 à 21 heures) et happy hour (réductions de 1 000 ariary sur les bières et de 2 000 ariary sur les cocktails les vendredis et samedi de 18 à 21 heures). Mais c’est aussi un endroit très convivial où l’on peut s’adonner à toutes sortes de jeux de société : Trivial Pursuit, Scrabbles, Jungle Speed, 1 000 bornes, Cluedo, sans oublier les jeux de

cartes. Chaque mercredi soir, un grand quizz est même proposé aux visiteurs.

La déco rend hommage à la culture de la rue avec ces objets 100 % récup, comme cette lampe faite de bidons de lessive ou ces sous-verres en vieux DVD. Pour pousser encore plus le côté « chez soi », les habitués sont autorisés à déposer ici (en échange, on leur offre un verre) des éléments de leur propre déco intérieure. « Au fur et à mesure, chacun aura ici des petites choses qui lui appartiennent et ce sera vraiment comme chez soi. » Le tout dans une ambiance évolutive, mais toujours à la demande : « Le début est plutôt lounge et latino, puis plus rythmé à mesure que la soirée avance », explique Raj Hassanaly.

Le dimanche après-midi, l’ambiance est tout aussi familiale avec le grand barbecue où chacun peut amener sa viande… La Kaz propose aussi des kôpy : des préparations sucrées ou salées servies dans des tasses, une vingtaine de variétés en tout. Les soirées spéciales sont tout autant à recommander. Et parfois, des concerts, comme avec le Christelle Band, le groupe de Christelle Ratri, l’après-midi du 2 février. Avec sa quarantaine de places assises en terrasse et une vingtaine à l’intérieur, en comptant les chaises de bar, La Kaz peut accueillir jusqu’à 300 personnes, ce qui s’appelle une grande famille !

Joro AndrianasoloContact sur www.nocomment.mg

COMMe à La MAISON

SORTIR

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Ma môme, elle joue pas les starlettes Elle met pas des lunettes De soleil Elle pose pas pour les magazines Elle travaille en usine A Créteil

Ma MômeDedicated to J.F.

Photos : David B’ioux & Linda Chan

Fancy boutique Ensemble 575 000 Ar

Collier 17 000 Ar

Teams collectors by Tachou

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LA

MO

DE !Fosa

Robe In’Am 285 000 Ar Dans une banlieue surpeuplée

On habite un meublé Elle et moi La fenêtre n’a qu’un carreau Qui donne sur l’entrepôt Et les toits

Teams collectors by Tachou

Escarpins noirs Gorgeous de chez Jet7 245 000 Ar

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On va pas à Saint-Paul-de-Vence On passe toutes nos vacances A Saint-Ouen Comme famille on n’a qu’une marraine Quelque part en Lorraine Et c’est loin

Actual textile

Pyjama

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Gaïa ( Galerie Point Pacom)

Tunique H&M 65 000 Ar

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Fosa

Robe Inam 185 000 Ar

Arabesque

Tunique imprimé 225 000 Ar

Collier fantaisie 60 000 Ar

Pantalon Mojito 195 000 Ar

Tana Sport

Marigold Cowgirl 100 000 Ar

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Shamrock

Robe marinière 55 000 Ar

Écharpe 38 000 Ar

Page 101: Mag no comment 50

Strass

Top mousseline 40 000 Ar

Short jean 28 000 Ar Arabesque

Robe Marine Net Live 375 000 Ar

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Jet7

Robe bustier Jennifer

110 000 Ar

Écharpe Mango

35 000 Ar

Page 103: Mag no comment 50

Shamrock

Top 80 000 Ar

Fancy boutique Chemise blanche

79 000 Ar

Gaïa

Haut jaune 55 000 Ar

Pantalon beige 120 000 Ar

Collier 12 000 Ar

Chaussures pailletées

Rose Tango de chez Jet7

95 000 Ar

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Mais ma môme elle a vingt-cinq berges Et j’crois bien qu’la Sainte Vierge Des églises N’a pas plus d’amour dans les yeux Et ne sourit pas mieux Quoi qu’on dise

Strass

Pancho 22 000 Ar

Débardeur 15 000 Ar

Jupe 25 000 Ar

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Page 106: Mag no comment 50

Remerciements : Bintchoo & Nathalie

Prise de vue : Ivato, TOA Jet Privé & La Casbah

Make-up : Ainah Matisse avec les produits L'Oréal

Gemey Maybelline

Rouge à lèvres Color Sensational Vivids 914 Vibrant Mada

Mascara Crème Vol’Express brun profond

Crayon à Yeux Liner Matic Brown Sepia

Page 107: Mag no comment 50

Tana Sport

Top Hibiscus Island 140 000 Ar

Short Loving life 160 000 Ar

Tennis Gimme MEgabucks 315 000 Ar

Sac Shopper 120 000 Ar

L’été quand la ville s’ensommeille Chez nous y a du soleil Qui s’attarde Je pose ma tête sur ses reins Je prends doucement sa main Et j’la garde On s’dit toutes les choses qui nous viennent C’est beau comme du Verlaine On dirait On regarde tomber le jour Et puis on fait l’amour En secret

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Issu d’une lignée de maîtres bottiers - son grand-père et son père avant

lui -, M. Rakotovao chausse de nombreux clients étrangers, car la réputation des chaussures Rainivony, sur le marché depuis 1922, a largement dépassé les frontières du pays. « Mon grand-père a appris le métier par un Français qui lui a légué sa boutique quand il est parti. A l’époque, nos locaux étaient à Isoraka, ça fait presque un siècle. » Son fils a tout naturellement repris l’entreprise familiale, non sans avoir suivi une formation en France pour exercer le métier dans les règles de l’art. En 1980, M. Rakotovao lui succède, mais la saga est loin d’être terminée puisque c’est sa fille aujourd’hui qui s’apprête à reprendre le flambeau.

La botterie faite main n’est pas spécialement une sinécure, d’autant que la concurrence chinoise avec des matières beaucoup moins nobles que le cuir est féroce sur ce créneau. M. Rakotovao tentera de lui résister, mais en 1999 il est obligé de fermer boutique et de se reconvertir dans

CHAUSSURe à SON PIeD

M. Rakotovao ou Rainivony, au choix, est l’un des grands maîtres bottiers du pays. Pour hommes ou pour femmes, en cuir lisse ou en croco, ses modèles « grande mesure » expriment une certaine idée du luxe malgache.

Rakotovao

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la réparation de chaussures. « C’était ça ou la faillite, mais je reconnais que l’activité est beaucoup plus rentable que le travail du cuir. Aujourd’hui j’ai quatre échoppes sur Tana : le Pavillon Analakely, aux 67 Ha Sud, à Rasalama et au Jumbo Score d’Ankorondrano. » Toutefois, n’oubliant pas sa vocation première de créateur de chaussures, il consacre encore une petite part de ses activités aux chaussures grande mesure. A la différence du sur mesure, la grande-mesure (ou bespoke) est un travail entièrement réalisé à la main pour un modèle unique et qui répond dans les moindres détails aux désirs du client. « Je n’ai pas de modèles, ce sont les clients qui viennent avec leur propres dessins et qui choisissent les formes et les matières. Le but est d’avoir un article d’exception, unique au monde, où l’excellence de l’artisan se reflète. C’est un peu une consécration. »

Sa clientèle est composée d’hommes et de femmes d’un certain standing, style quarantaine active. « Ils poussent la porte de mon atelier pour me faire partager leur rêve. Mon rôle est de le rendre réel, même si cela doit me prendre une semaine ou quinze jours. » Après avoir intégré toutes les exigences du client, il commence par fabriquer une maquette de la chaussure dans

du mauvais cuir. A partir de là, il est toujours possible de rectifier dans le détail, rallonger le bout, diminuer le nombre de brides… Une fois que le modèle est parfait, il n’y a plus qu’à le couper dans du cuir supérieur. Le maître

bottier assure qu’aucun client n’a jamais été déçu. « Ils reviennent à chaque fois parce qu’ils sont satisfaits. La plupart sont des étrangers, des Français, des Canadiens, très peu de Malgaches. » Chez M. Rakotovao, une paire de chaussures pour hommes en cuir lisse coûte 350 euros (1,1 million Ar), 500 euros (1,6 million Ar) si c’est du croco. Pour les femmes, un modèle tout confort ne dépasse guère 250 euros (800 000 Ar). « C’est sans commune mesure avec les prix pratiqués par la botterie de luxe française ou italienne, et pourtant en

qualité mes modèles n’ont absolument pas à rougir. » Il prévoit d’ouvrir prochainement un showroom du côté d’Antaninarenina, car « savoir-faire et faire-savoir vont de pair aujourd’hui ». Une vraie chance pour la chaussure malgache et l’artisanat d’exception.

Aina Zo RaberantoContact sur www.nocomment.mg

LA MODE !

Presque un siècle de chaussures Rainivony.

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Page 111: Mag no comment 50

Éléments de « too muchité » ou de « sexytude » (c’est selon), les cuissardes tentent de réinvestir le pavé urbain des années 2010. Mais rares sont les modeuses qui maîtrisent le port de cette botte qui monte plus haut que les autres.

Buffalo Bill en portait pour chasser le bison, mais ce n’est pas ce qu’on a vu de plus sexy. Remises

en selle avec l’arrivée de la minijupe, les cuissardes sont en revanche ce que les années 60 ont inventé de plus culotté. De plus casse-gueule aussi, car à moins d’avoir une sublime paire de gambettes à défier les hauts sommets de l’Annapurna et un dress code irréprochable (stick en cuir à bannir absolument), c’est tout juste l’accessoire qui risque de vous faire passer pour ce que vous n’êtes pas dans une soirée ! Eh oui, notre époque manque singulièrement d’audace. Fini l’érotisme

débr idé des années love quand les Paco Rabanne, Pierre Cardin et YSL rivalisaient

d’imagination sur des modèles de cuissardes à rendre coucous tous les

amateurs d’Histoire d’O.

Le résultat, c’est Brigitte Bardot bardée de cuir comme un B52 dans le clip Harley Davidson (1967) ou Jane Fonda galbée de vinyle par Vadim dans Barbarella (1968).

Toutes choses qui semblaient avoir disparu dans le laminoir n é o -straight des années HIV, à l’exception peut-être de l’apparition furtive de Julia Roberts en minirobe

et cuissardes vernies noires dans Pretty Woman (1990). Et voilà qu’ en pleine débauche streetwear, au milieu des immondes tennis en élastomère, les années 2000 s’ouvrent sur un incroyable florilège de cuissardes en tout genre signées Dior, Versace, Karl Lagerfeld ! Depuis, elles ne cessent de tourmenter les modeuses qui se demandent comment les porter sans sombrer dans un regrettable premier degré. La solution est peut-être dans cette apparition très « minimaliste » de Carla Bruni en août 2007 dans le magazine Vogue (édition française). Nue, certes, mais en cuissardes Chanel…

VINTAGE

Cuissardes

Bottes à haut risqueAndoniaina Bernard

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8 mars, c’est mon jour !Pour honorer la Journée internationale de la femme, le 8 mars, Natacha, 23 ans, a décidé de se faire chouchouter, à chacun son tour ! L’équipe de Coiffure du Monde et de no comment® lui a donné un petit coup de pouce pour ce relooking en beauté.

Coiffure : zoom sur le violine Natacha a les cheveux frisés avec des mèches

blondes. Pour la changer radicalement, la coiffeuse lui propose une coloration dans les tons violines,

très tendance et une coiffure Tie and Dye. Elle consiste à ombrager et rendre clair les cheveux.

Pour ce faire, la coiffeuse choisit le châtain clair violet extra et le blond clair violet extra.

La coloration se termine par une émulsion, un rinçage, l’application d’un shampooing technique pour assurer la brillance et pour que les cheveux restent sains. Pour la coiffure, la spécialiste lisse

les cheveux de Natacha avec un fer à frisé et laisse une frange de côté.

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BEAUTÉ

Modèle : NatachaSalon de coiffure : Coiffure du MondeAina Zo Raberanto

Ongles : de vrais faux-ongles Pour donner un peu plus de longueur et affiner les mains de Natacha, la spécialiste opte pour les faux-ongles, mais toujours avec un rendu naturel. Après avoir préparé les mains, elle pose les faux-ongles avec de la colle spéciale qui permet aux ongles de tenir jusqu’à deux semaines. Pour parfaire le tout, elle dessine quelques motifs de fleurs à la main.

Maquillage : des yeux de biche

Au niveau du maquillage, l’esthéticienne décide de faire des extensions de cils pour sublimer

le regard de Natacha. Ce sont des faux cils posés grâce une colle

spéciale et qui peuvent être gardés pendant plusieurs semaines. Le

résultat reste naturel. Ensuite, il faut passer à l’épilation des

sourcils au fil, plus efficace qu’à la cire ou à la pince à épiler. Avant de faire le maquillage, l’esthéticienne

doit faire un soin express pour nettoyer, gommer et appliquer un masque rafraichissant pour le visage. Enfin, elle passe au

maquillage en choisissant des fards à paupières dans les tons bleus pour être en raccord avec les vêtements de Natacha. Elle

finalise les yeux avec un mascara et un eye-liner. Pour les lèvres, la

couleur orangé domine.

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De l’or 24 carats sur le visage ce n’est pas donné ! Et pourtant, c’est le traitement beauté qui marche le plus actuellement en Europe et en Asie. D’origine chinoise, ce soin masque anti-âge naturel est pratiqué depuis dix ans à l’institut Sérénité.

Un soin à l’or24 carats 114

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A l’institut Sérénité d’Antanimena, un soin spécial, unique en son genre à Madagascar, attire les clientes. Il s’agit d’un

traitement d’origine chinoise aux... feuilles d’or. « Les feuilles d’or sont utilisées en Chine depuis des siècles comme soin de visage pour homme et femme. Je propose ce soin depuis près de dix ans. Il est adapté à tous les types de peaux et spécialement ceux qui présentent des rides très marquées. Il élimine aussi les radicaux libres, améliore le teint et l’éclaircit », explique Voahirana Chang, la propriétaire de l’institut. Dans la médecine traditionnelle chinoise, l’or est considéré comme la clé de la jeunesse, permettant de lutter efficacement contre les rides du contour des yeux ou de la bouche, ou encore les rides d’expression... Des études japonaises ont confirmé que ce matériau est dix fois plus efficace que l’acide hyaluronique, une molécule couramment utilisée dans les traitements anti-âge. L’explication est scientifique : les ions positifs des feuilles d’or qui entrent en contact avec ceux de la peau entraînent une stimulation de la régénération cellulaire et freinent ainsi l’apparition des rides.

Ce soin 100% naturel est conseillé aux femmes ou aux hommes âgés de 30 ans, un âge où les rides et la fatigue commencent à faire leur apparition. « Il enlève également les impuretés et les tâches du visage. » Avant d’appliquer les feuilles, il est important de nettoyer le visage en profondeur. Pour cela, Voahirana Chang utilisent des produits spéciaux comme du gel ou de la crème contenant également de la poudre d’or. « Le but est de ne pas altérer les effets de l’or. J’utilise aussi un appareil électrique de

microdermabrasion, combinant deux actions simultanées, l’exfoliation de la peau et l’application d’une solution spécifique selon le type de peau. » L’application des feuilles d’or sur l’ensemble du visage se fait à l’aide d’une pince. A noter que ces feuilles très fines sont les

mêmes que celles utilisées pour restaurer les meubles anciens ou les cadres des œuvres d’art. Après 20 minutes, elles sont retirées. « Il est conseillé de faire une cure tous les dix jours pendant deux mois. Mais pour obtenir des résultats maximum, je conseille de faire ce soin six fois dans l’année. » Le soin aux feuilles d’or est proposé à 168 000 Ar. Pas donné sans doute, mais un visage en or, ça n’a pas de prix...

Aina Zo RaberantoContact sur www.nocomment.mg

BIEN-ÊTRE

La médecine traditionnelle considère l’or comme la clé de la jeunesse. Ici, des feuilles d’or prêtes à l’emploi.

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Depuis quelques années, le By-Pass figure en bonne place à l’agenda des sorties des Tananariviens. L’endroit, très calme dans la semaine, devient à la nuit tombée le rendez-vous des fêtards et des amoureux de belles mécaniques. Mais dépêchez-vous, car à 20 heures tout est déjà fini…

Vendredi 15 heures. Rien d’intéressant ne se passe sur le By-Pass au niveau d’Ambohimanambola. Rien qui n’annonce en tout cas la folie du vendredi

magnifique qui se prépare. Si ce n’est la trentaine de gargotiers ambulants présentement en train d’installer leurs chapiteaux avec tables, chaises et comptoir où viendront bientôt s’entasser les fêtards. À 17 heures tapantes, la première vague arrive : des gens en voiture ou à moto qui aiment passer leur afterwork ici. Nanou, propriétaire d’un de ces « bars démontables », les accueille sourire en avant « Alors, les gars, qu’est-ce qu’on vous sert ? » Elle ne craint rien, son frigo et ses caisses débordent de boissons en tout genre. De fait, les 70 places sous sa tente sont vite occupées. Les employés de Nanou font le va-et-vient entre les bancs pour prendre les commandes ou servir prestement brochettes et barbecues. Ceux qui arrivent trop tard peuvent toujours boire dans leur voiture, ou contempler le coucher de soleil à l’horizon s’ils sont accompagnés.

C’est comme ça que ça se passe au By-Pass les vendredis, samedis et dimanche soirs. Les quelques hectares en bord de route deviennent vite plus surpeuplés que les terrasses du centre-ville. L’ambiance y est rustique, comme dans les fêtes foraines. Pas de musique à haut volume pour vous casser les oreilles, on entend juste les conversations et les éclats de rire des amis et familles qui se racontent tout et n’importe quoi. Mais pourquoi ces gargotes bâchées ? « Avant il y avait des bars en dur, mais ils ont été interdits par la commune d’Ambohimangakely qui est propriétaire du terrain. Depuis 2009, elle préfère louer les emplacements à des itinérants comme nous, ce qui est une façon de mieux assurer l’ordre public », explique Nanou. Si vous demandez à Mamy, manutentionnaire d’une quarantaine d’années, pourquoi il vient ici chaque

By-Pass :

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BY

NIG

HT

ON Y PASSe, ON Y RePASSe

semaine, sa réponse est imperturbable : « Ici on soûle moins vite qu’au centre-ville, c’est dû à l’espace et à l’air pur… » Puisqu’il le dit ! Il y a aussi les amoureux de belles mécaniques – voitures et moto – qui choisissent la large route du By-Pass pour tester leurs bolides et frimer un peu sous le regard des jeunes filles. Venir avec un véhicule est d’ailleurs recommandé, car passées 20 heures difficile de trouver un bus ou un taxi. C’est l’heure qui marque la fermeture des gargotes ambulantes, même si la loi les autorise en théorie à ouvrir jusqu’à

21 heures. « Après 20 heures, c’est moins sûr. L’alcool fait son effet et ça devient plus difficile à gérer », fait remarquer Nanou. Au moment de plier les bâches, les protestations sont rares : chacun rentre chez soi ou se disperse ailleurs, sachant que la semaine suivante tout sera de nouveau en place. et si le By-Pass garde sa bonne réputation festive, c’est précisément en raison de cette autodiscipline tout à fait remarquable.

Solofo Ranaivo

Dès 18 heures, l’ambiance est assurée sous les bâches plastiques.

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CAHIERS DE NUIT

Soirée THBau Jao’s Pub

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de photos sur www.nocomment.mg

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Actions & dons

Airtel

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Le Bistrot

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Coyote CaféAntsirabe

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Welcome

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Le Louvre

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Kudeta

Ange de la nuit by

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City Grill

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Candy Club

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Le Car

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La Medina&

La Casbah

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de photos sur www.nocomment.mg

Le B'

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Caféde la Gare

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La Boussole

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Le Carnivore

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Le Montparnasse

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Le Glacier

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Dreams

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La Suite 101

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Le Rossini

de photos sur www.nocomment.mg

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LA MINUTE NATURALISTELa p…Le m…………

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ENIGME N°50

Je m’allonge et rétrécis en même temps.Qui suis-je ?

RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°49MOTS CROISÉS — LA MAISON

SOLUTION DE L’ÉNIGME N°49

C’est 2 fois l’année en cours.

LA MINUTE NATURALISTEEncore les trafiquants de tortuesLa Thaïlande est depuis quelques années la plaque tournante d’un important trafic d’espèces endémiques de Madagascar menacées d’extinction. C’est le cas notamment des tortues terrestres, très prisées comme animaux de compagnie en Asie et qui refont régulièrement surface à la rubrique des faits divers. Le 10 décembre dernier, ce sont 62 Astrochelys radiata (tortues étoilées de Madagascar ou tortues rayonnées) qui ont été saisies par les douanes thaïlandaises à l’aéroport international de Bangkok. Elles étaient cachées dans un sac de voyage, recouvertes de mousse. Le trafiquant, un ressortissant malgache, a pu être appréhendé et les tortues placées sous la garde des parcs nationaux de Thaïlande.Depuis 2008, les autorités thaïlandaises ont ainsi saisi plus de 400 tortues passées en contrebande depuis la Grande Île. Là-bas, un spécimen âge de 2 à 4 ans peut se vendre plus de 270 dollars sur le marché thaïlandais, mais être revendues jusqu’à 4 600 dollars à des collectionneurs aux quatre coins du monde. Il s’agit principalement d’Astrochelys radiata et d’Astrochelys yniphora (tortues à soc). Ces dernières, comme le rappelle l’Alliance Voahary Gasy, une plateforme d’organisations de la société civile malgache œuvrant pour l’Environnement, figurent avec les tortues à éperon et les tortues araignées à l’Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) interdisant toutes formes de trafic et d’exportation à leur endroit. (sources : www.alliancevoaharygasy.mg).

— EN L’AIR —

HORIZONTALEMENTI. Elles permettent l’accès aux avions II. Né le premier - Organes du vol III. On en décolle - Symbole du cobalt IV. Un danger pour les avions - Certains avions dépassent sa vitesse - Pour un choix V. Le prix d’un billet d’avion peut l’être - Ancien do VI. Interjection - Te rendras - Le lieu pour un duel VII. Durées passées de la vie - Fis du tort VIII. Terre entourée d’eau - Indispensable à la vie IX. Se déplacer dans l’air - Un aperçu d’en haut X. Cube à jouer - Possessif XI. Raser - Métal blanc XII. Un aéroport parisien - Personnel de confort et de sécurité.

VERTICALEMENT1. Il est aux commandes de l’avion - Aéroport malgache 2. Zone autour d’un point lumineux - Métal précieux 3. Prince des démons - Un danger pour les avions - Sur une plaque minéralogique hollandaise 4. Numéroté, il nous est attribué dans un avion - Prénom 5. Avant d’embarquer 6. Transport parisien - Conjonction - Interjection 7. Lieux d’arrêt ou de ravitaillement pour les avions 8. Dans la gamme - Animal à ailes - Pour une suite 9. Qualifie un avion commercial qui relie deux points - A assurer par une compagnie aérienne 10. Article arabe - Symbole du pascal - Champion 11. Ses issues sont présentes dans les avions - Oublié 12. Pour les bagages ou les marchandises - Flotte dans l’air.

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Fuyez, incertitude féconde ! L’animal à sang-froid qui vous représente symboliquement n’est pas réputé pour ses attaques

de front, ses trajets en ligne droite, ses décisions irrévocables. Au contraire, vous, puisque c’est de vous qu’il s’agit, donnez l’impression de vous dérober devant les assauts, de contourner les obstacles, de changer d’avis au gré du vent qui souffle. Tout cela, votre attitude et la perception qu’en ont les autres, est affaire d’équilibre. Une grande affaire, surtout en cette période de l’année astronomique (et astrologique aussi, ne craignons pas les amalgames), l’équinoxe : moment où le jour et la nuit occupent le temps à parts égales. Cela ne dure pas, l’équilibre est immédiatement suivi d’un déséquilibre et l’incertitude crée une plage plus vaste, bien

que moins plane. Victor Hugo, qui s’y connaissait (né le 26 février 1802, il était Poissons), écrivait : « Mettre tout en équilibre, c’est bien ; mettre tout en harmonie,

c’est mieux. » Vous nous ferez remarquer, avec raison, que Victor Hugo a beaucoup écrit et qu’il est possible de trouver chez lui des citations éclairant à peu près n’importe quelle situation – et tout aussi bien la situation contraire. Voilà bien le Poisson : jamais il ne reconnaîtra qu’il s’enfonce dans des contradictions. Mais il vous prouvera, de dix manières différentes, qu’il est dans la complémentarité. Victor Hugo appelle cela l’harmonie. Ce qu’il fallait démontrer.

RavatobeIllustration : Olivier Vignaud

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équilibre ou harmoniePOISSONS (19 FéVRIeR – 20 MaRS)

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Voambolana / Vocabulaire / Vocabulary

Vazaha / Étranger désignant le plus souvent un Occidental / Foreigner from the OccidentPhonétique : vàzàVahiny / Visiteur, / VisitorPhonétique : vàhinn.Vozongo / Étranger / ForeignerPhonétique : vouzoungou.

expression

1- Ny vola toy ny vahiny : tonga anio, lasa rahampitso Phonétique : nivoulà touille ni vahinn, toungàniouw, làsà ràmpitssouTraduction : L’argent est comme un visiteur : il arrive aujourd’hui et demain il repart.

Money is like a visitor: it arrives today and tomorrow it leaves.Explication : La crise frappant de partout, l’argent est devenu

trop fugace. Plus on en a, moins on sait où il va.2- Tenim-bazaha tsy miverina indroaPhonétique : ténimbàzà tsss mvérniinndjou.Traduction : Les paroles des vazaha ne reviennent pas une deuxième fois.Foreigners’ words don’t return a second time.Explication : Un équivalent de « Je ne le répéterai pas deux fois », stigmatisant l'autoritarisme des Occidentaux, tel qu'il était perçu sous la Colonisation.3- Vahaza lany mofo, lany zavatra tsakoinaPhonétique : vàzà lànn mouff, lànn zavatcha tsakouinna.Un vazaha ayant épuisé son pain n’a plus rien à grignoter.A foreigner having exhausted its bread has nothing more to nibble at.Explication : Un vazaha lany mofo est un vazaha pauvre, ou qui vit en-dessous de sa condition de vazaha.

4- Aza manao senegaly mahazo baiko Phonétique : àaà manaow sénégal mààzz baik.Traduction : Ne fais pas comme le Sénégalais qui a reçu un ordre.Don’t act as the Senegalese who received an order.Explication : Encore une expression héritée de la colonisation et de la présence des tirailleurs sénégalais qui étaient réputés pour leur trop grande obéissance.5- Ireto koa tahaka ny vazaha mody miady Phonétique : rétou cou tàhàk ni vàzà moud miàd.Traduction : On dirait des Européens qui font semblant de se battre.They look like Europeans who pretend to fight.Explication : À ce qu’il paraît, la stratégie des étrangers c’est qu’ils font semblant de se battre et à la fin, c’est toi qui te fait avoir. Tout comme les politiciens qui veulent s’entretuer aujourd’hui et sont alliés le lendemain. Il ne faut pas essayer de comprendre.

Natacha

ABID

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Vazahatarasambo

/ j’ai raté mon bateau !/ I missed my boat !

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IVATO MALGACHIEEn Malgachie, on descend de

l’avion comme dans les films, directement sur le tarmac. Il n’y a pas de photographes, de tapis rouge, de limousines noires, par contre ça sent la vanille. Avant de sortir de l’avion, le commandant de bord et les hôtesses bien coiffées ont tenu à me serrer la main pour me féliciter de mon courage face à la trouille. L’équipage me conseille de me reposer à cause du décalage horaire.

Le décalage horaire ce sont les montres suisses qui accélèrent ou freinent suivant la distance de votre voyage. Dans l’avion, il n’y a personne qui a l’heure juste. Les montres sont toutes fausses. Par exemple et pour faire simple, si vous donnez rendez-vous à quelqu’un dans l’avion pour un boulot ou un entretien d’embauche, c’est à 100 % sûr que cette

personne sera soit en avance, soit en retard.Je n’ai pas totalement compris l’explication

rationnelle du décalage, mais de ce que je sais, c’est

un problème de rotation. La mappemonde tourne sur son axe et le soleil tourne autour de la mappemonde. Cela provoque une double rotation rotative qui ressemble aux rotules de

Ouioui en Malgachie par Philippe Bonaldi

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direction. Mécaniquement semblable aux roulements à billes des bicyclettes.

Suivant la direction prise par le pilote de l’avion, vous pédalez à l’envers. Au-delà des montres décalées cela provoque des turbulences dans le cerveau des voyageurs. Le décalage horaire se traduit par un petit-déjeuner à treize heures et un dîner à quatre heures du matin. Au final, quand vous arrivez enfin à destination, vous n’arrivez plus à dormir correctement. Même si vous ajustez votre montre d’un côté, votre corps de l’autre n’est pas à l’heure exacte. Il faut à la mécanique du cerveau le temps de régler ses papiers de douanes, déclarer ce qu’il a dans le ciboulot. Laisser le temps de faire la queue à la frontière du réel et de se faire tamponner en bonne et due forme.

Pour ma part, je n’ai pas senti d’effets secondaires particuliers. Tout d’abord, je n’ai pas de montre externe, pas d’horloge interne. L’explication, ensuite, viendrait peut-être de la capacité de mon cerveau à se coller aux fuseaux horaires.

Les conséquences du décalage sont désastreuses pour les hôtesses de l’air. Elles sont maigres car elles ne savent plus réellement quand il faut manger. À peine arrivées, elles redécollent pour d’autres petits-déjeuners. Comme seuls bagages, elles ont de toutes petites valises à roulettes avec juste de quoi se changer les idées. Imaginez qu’elles peuvent suivre le soleil dans sa rotation rotative, ne jamais voir le jour et sauter des repas. Le diagnostic est redoutable : ne pas manger à la bonne heure, laisser filer le temps… voilà en deux mots l’hygiène de vie des hôtesses d’avions. Ça leur donne ce côté tête en l’air. Pour un bon équilibre, il vaut

mieux être hôtesse de terre.Une fois les pieds sur le tarmac on peut raconter ce

qu’on veut, mais c’est quand même bien agréable de sentir à nouveau le contact du sol de la Terre sous la plante des pieds. Après le tarmac, c’est là qu’il faut remettre les pendules à l’heure car il y a le passage à la douane. Les douaniers ont des casquettes et sont là pour ouvrir les valises et les sacs à dos afin de demander ce que chacun a à déclarer.

Quand vint mon tour, sans hésiter j’ai déclaré haut et fort que j’étais vraiment content d’être arrivé à bon port. Ils ont refermé mon sac, ont souri et m’ont dit Tonga soa (bienvenue). Une fois passé la frontière des valises, j’ai aperçu une silhouette dans la foule qui sautillait avec une pancarte « Choco-Lu ».

Il s’appelle Mamy Razafimalala, Malgache de Malgachie, petit comme Gus mon jeune

frère, avec le même sourire mais cinq dents en moins. J’ai déclaré une deuxième fois le plaisir

qu’exhalait mon cerveau d’être arrivé à bon port, même si les avions n’ont pas d’ancres.

Mamy m’a répondu :- À la bonne heure, vous voilà !Je me suis excusé de ne pas avoir de montre et

de ne pas savoir si j’étais en avance ou en retard.- Tsy manina !- Ca veut dire quoi ? - Pas de problème. Montez dans la

voiture, zeu suis votre guide.Je dois dire que les premières

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images de Malgachie sont déroutantes. Depuis la vitre de la 4L, nous traversons Ivato, le quartier de l’aéroport pour rejoindre Tsaralalana. Autant de lettres en majuscule que de gens en minuscule. Les rues sont pleines à craquer. Il y a en même temps des voitures, des charrettes, des piétons, des pousse-pousse, des Mobylettes, des bicyclettes, des gens qui transportent sur la tête, dans le dos, des gens qui tirent, des gens qui poussent, qui chargent et qui déchargent. Mes yeux ont du mal à bien tout regarder tellement la vie est en accéléré.

Les odeurs aussi vont vite en Malgachie. À la vanille de l’aéroport viennent s’empiler des parfums de brochettes, de gasoil, de café grillé, de gingembre, et d’autres arômes que mon nez ne comprend pas.

Ma tête + mon nez + mes pieds sur terre font vaciller ma tête sur les épaules quand je tente d’utiliser mes oreilles pour écouter les bruits du dehors. Il y a là aussi un grand mélange désaxé de sons. Se mélangent ainsi les sifflements de la musique à grand volume, les pots d’échappement, les clochettes des charrettes, les klaxons des voitures, les poules, les enfants, les rires et les radios qui chantent.

- Cela ne vous embête pas si je vous appelle Mamy Chocolu ?

- Tsy manina, je comprends. C’est difficile pour vous de prononcer les noms malgaches !

En Malgachie il y a pleins de noms à rallonge. On a l’impression qu’il manque des virgules tellement les noms ressemblent à des phrases. Il y a beaucoup de tsy (négation), de be (beaucoup), de ra, de nana. Passez tout cela dans un mixeur et vous en perdrez votre latin avant d’avoir retrouvé les pièces du puzzle.

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Mamy me fait répéter quelques mots comme le nom de la capitale malgache : Antananarivo. J’ai l’impression de bégayer et de rajouter trente lettres supplémentaires à la capitale. Le mot mora mora est bien celui que je préfère. Il est double, court et facile. En plus il veut dire tranquille. On dit mora mora pour pleins de situations. C’est un homonyme très synonyme. C’est une expression économique, elle sert plein de fois et dans les deux sens.

Mamy est très sympathique avec moi. Il rigole beaucoup et m’explique tout ce que je demande avec son petit accent qui met des esse à la place des cheu et des zed à la place des ji.

- Je vous invite sé moi à Tanà puis nous irons voir l’usine Socolu à Antsirabe, à trois heures d’ici…

En Malgachie, les kilomètres c’est pour rigoler car on calcule la distance parcourue en heures de déplacement. Le total d’un voyage est généralement mora mora en vitesse par heure. Les statistiques analysent et prennent en compte l’état de la voiture et de la route puis comptabilisent les arrêts pour manger et les passages de frontières. Les frontières sont un peu partout. Quelque fois cinq frontières en une heure. Des fois une seule frontière sur cinq heures de trajet.

Les policiers des frontières invisibles sont là pour vérifier que je suis bien arrivé. Ils continuent ainsi à me souhaiter le tonga soa de l’aéroport. Accompagné de mon diplôme Chocolu, je traverse facilement avec Mamy tous les territoires factices. En tant qu’ambassadeur Choco-Papaye je n’ai pas d’échantillons à leur offrir, mais Mamy se charge de présenter à chaque contrôle son permis de conduire avec quelques billets en guise de dégustation…

(À SUIVRE)

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ANTANANARIVO

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A AERO PIZZA : 020 22 482 91 • AINA HOTEL : 020 22 630 51 • AKOA : 020 22 437 11 • ANJARA HOTEL : 020 22 053 79 • ANJARY HOTEL : 020 22 279 58 • ARIRANG : 020 24 271 33 • ARLEQUIN : 034 05 929 40 • (L’) ART BLANC : 020 22 422 20 • ATLANTIS : 020 24 642 71 • AUBERGE DU CHEVAL BLANC : 020 22 446 46 • AU BOIS VERT : 020 22 447 25 • AU JARDIN D’ANTANIMENA : 020 22 663 91 • AU TRIPORTEUR : 020 22 414 49 • AU N’IMPORTE QUOI : 034 01 341 21 B (Le) B’ : 020 22 316 86 • (Le) BASMATI : 020 22 452 97 • (La) BASTIDE BLANCHE : 020 22 421 11 • BATOU BEACH : 034

09 500 03 • BESOA I : 020 22 210 63 • BESOA II : 020 22 248 07 • BISTROT 21 : 032 45 816 89 • BOOLY FRONTIERE : 020 22 205 17 • (La) BOUSSOLE : 020 22 358 10 • (Le) BRAJAS HOTEL : 020 22 263 35 • (Le) BUFFET DU JARDIN : 020 22 632 02 • (Le) BUREAU : 033 41 590 60 C CAFE CHARLY RESTAURANT (CARLTON) : 020 22 517 31 • CAFE DE LA GARE : 020 22 611 12 • CALIFORNIA : 032 50 269 68 • (LE) CARLTON HOTEL : 020 22 260 60 • CASINO COLBERT : 020 22 208 11 • (Le) CELLIER (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • CH’LUIGGY : 033 37 051 41 • CHALET DES ROSES : 020 22 642 33

• CHANTACO : 020 22 346 45 • (La) CHAUMIERE : 020 22 442 30 • CHEZ AINA GUEST HOUSE : 033 14 565 54 • CHEZ ARNAUD : 020 22 221 78 • CHEZ FRANCIS : 020 22 613 35 • CHEZ JEANNE : 020 22 454 49 • CHEZ LORENZO : 020 22 427 76

• CHEZ MAXIME : 020 22 431 51 • CHEZ SUCETT’S : 020 22 261 00 • CHILLOUT CAFÉ : 034 06 003 78 • CITY GRILL : 020 23 096 75 • CITY PIZZA : 020 24 165 85 • COFFEE BAR : 020 22 279 09 • COFFEE TIMES : 034 25 991 42

• (LE) COLBERT HOTEL : 020 22 202 02 • (Le) COMBAVA : 020 23 584 94 • COOKIE SHOP : 032 07 142 99 • COTÉ SAVEUR : 034 05 018 10 • CREPERIE LE PHARE : 020 26 323 28

D DIVINA : 034 43 241 22 • DREAMS KARAOKE : 034 81 350 55 E ELABOLA AEROPORT IVATO : 033 37 251 09 • EMMA PLANQUE : 034 07 185 70 • EPICURE : 034 07 185 49 F FIRST FASHION CAFÉ : 032 84 628 99 • FLEUVE ROUGE : 033 04 069 86 • (Les) FLOTS BLEUS : 020 24 614 17 • (La) FOUGERE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02

• FRING’ALL : 020 22 229 13 G GASTRO PIZZA : 033 14 025 54 • (Le) GLACIER HOTEL : 020 22 340 99

• (LE) GRAND MELLIS HOTEL : 020 22 234 25 • (Le) GRAND ORIENT : 020 22 202 88 • (Le) GRILL DU ROVA : 020 22 627 24

• (Le) GRILL DU SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • GUEST HOUSE MANGA : 020 24 606 78 H HAPPY DAYS : 033 86 200 42

• (Les) HAUTES TERRES : 020 22 255 53 • HAVANNA CAFÉ : 034 14 954 69 • HEDIARD : 020 22 283 70 • HOTEL BRETON : 020 24 194 77 • HOTEL DE FRANCE : 020 22 213 04 • HOTEL DE L’AVENUE :

020 22 228 18 I IBIS HOTEL : 020 23 555 55 • (L’) ILE ROUGE : 032 45 507 34 • INDIA PALACE (Antaninarenina) : 020 26 408 16 • INDIA PALACE (Tsiazotafo) : 033 12 563 73 • INFINITHÉ : 032 03 888 88 • IN SQUARE : 034 07 066 40

• ISLAND CONTINENT HOTEL : 020 22 489 63 • IVATO HOTEL : 020 22 445 10 • IVOTEL : 020 22 227 16 J JAO’S PUB : 034 41 213 33 • (Le) JARD’IN : 032

40 098 64 • (Le) JARDIN DU RAPHIA : 020 22 253 13 • JASMIN HOTEL : 032 07 539 04 • (Le) JEAN LABORDE : 020 22 330 45 • JED ONE : 032 02 142 • JET CLUB : 034 79 361 56 K KARIBOTEL : 033 15 629 33 • KUDETA LAPASOA : 034 74 645 52 • KUDETA LOUNGE BAR : 020 22 611 40 • KUDETA URBAN CLUB : 020 22 677 85

L LA CASBAH : 034 05 134 33 • LA PLANTATION : 020 22 335 01 • LA SUITE 101 : 032 11 080 80 • LA

AN

NU

AIR

E

Un grand merci à nos partenaires et diffuseurs :)

Ces établissements acceptent

Ces établissements acceptent 156

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TABLE D’EPICURE : 020 22 359 83 • (Le) LAC HOTEL : 020 22 447 67 • LANTANA RESORT : 020 22 225 54

• LAVAZZA : 032 05 045 72 • LE BED : 034 98 888 71 • LE BELVEDERE HOTEL : 034 16 950 79 • LE BRETAGNE : 033 40 957 87 • LE CARNIVORE (Restaurant) : 032 05 125 04

• LE CARRÉ : 032 60 498 00 • LE CLUB : 020 22 691 00 • LE COIN DU FOIE GRAS : 034 07 924 83 • LE GAROOGAR : 033 71 534 51 • LE KASS’DALL : 034 15 110 47 • LE KIWI : 033 87 454 56 • LE LOUCHEBEM : 020 22 488 88 • LE WELCOME : 034 13 305 15 • LES HERONS : 033 06 194 65 • LGM : 032 95 408 04 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • LOKANGA HOTEL : 034 14 555 02 • L’ORION : 034 84 129 29 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 • L-SENS : 032 07 609 18

M MAD’DELICES : 020 22 266 41 • MADA HOTEL : 033 23 717 07 • MAKA AKOO (Fast Food) : 034 20 501 27 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MOJO BAR by no comment® : 034 20 343 47 • MONTPARNASSE (Bar Restaurant) : 020 22 217 16 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13

N NERONE : 020 22 231 18 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 O O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’) OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • OLD N°7 : 032 72 200 07 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • ORIENTAL : 033 87 111 11 • ORIENT’HALLES : 032 05 105 10 • OUTCOOL : 033 12 12 624 • OZONE : 020 24 749 73 P (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (Le) PALLADIOS : 020 22 373 38 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412

44 • PAPRIKA : 034 80 756 54 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le)

PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PILI PILI DOCK : 020 26 299 42 • PIMENT CAFÉ : 020 24 509 38 • PLANETE :

020 22 353 82 • POURQUOI PAS (Restaurant) : 032 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRESTO LOUNGE : 034 05 610 53 • PRESTO PIZZA (Antsahabe, Tana Water Front, Analamahitsy) : 034 19 610 49

R RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 • RAPHIA HOTEL Ambatonakanga : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL Isoraka : 020 22 339 31 • RATATOUILLE (Artisan Boulanger) : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58

• (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • RESTAURANT SNACK PK9 : 034 66 407 49 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020

24 792 70 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROTISSERIE-GRILL : 032 11 222 07 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 S (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SHALIMAR Antsahavola : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • SPUMA GLACE : 034 07 179 63 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL Amparibe : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL Ankorondrano : 020 22 368 29 T (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA ARTS CAFE : 034 15 610 56 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22

158

Page 159: Mag no comment 50

244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • TIMGAD : 020 22 327 42 • TOKO TELO : 020 24 657 47 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANO BONGO HOTEL : 020 22 461 32 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 U URBAN CAFE : 033 11 258 66 V VAHINY HOTEL : 020 22 217 16

• VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 • VOHITRA PARADISA : 034 01 807 78 Z ZEBU ORIGINAL BISTROT : 020 22 299 97 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO

A ADAN : 034 26 381 83 • ALIA TUTTO ITALIA : 033 16 222 50 • ALL SPORT Tana Water Front : 020 22 644 09 • ALLURE

FASHION : 033 25 780 84 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ARABESQUE : 032 02 303 42 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51 • AT HOME : 020 22 446 38 • AUDACE LINGERIE : 032 70 710 44 • ANTIQUAIRES DE TANA (Tana Water Front et Behoririka) : 032 07 174 50 B BEBE A BORD : 034 07 281 72 • BESPOKE : 034 05 060 64 • BIJOUTERIE AMRATLAL : 020 22 263 03 • BIJOUTERIE MANOU Analakely : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU Antaninarenina : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • BRICO DECO : 020 22 308 35 • BYZANCE : 032 05 233 30 C CAFE COTON : 020 22 302 09 • CARAMBOLE : 020 22 207

40 • CARAMIEL : 033 11 364 09 • CARPETURC : 034 03 521 09 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • CMH : 020 23 322 26 • COUP DE CŒUR : 032 89 461 45 • COURTS Ankorondrano : 020 22 550 25

• COURTS Tanjombato : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • CRISTAL CADEAUX : 020 22 365 42 D DECI-DELA Ankorondrano : 032 05 00 274 • DECI-DELA Ivato : 032 11 00 277• DECI-DELA Route Circulaire : 032 05 00 272 • DECI DELA Tana Water Front : 032 11 00 278 • DECO

FRANCE : 020 22 293 72 • DERNIER CAPRICE : 034 21 160 93 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 01 083 67 • ELEKTRA : 034 45 520 75 E ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • ETINCELLE : 034 08 430 72 • EVASION DECO : 033 18 607 97 F FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FEMININE : 034 60 647 38 • FIFTH AVENUE : 034 05 031 15 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FOSA SHOP Tana Water Front : 020 26 377 85 • FOSA SHOP Isoraka : 020 26 243 91 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28

G G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 H HAZOMANGA : 032 02 527 43 I IMAGE : 034 08

884 90 • IS’ART GALERIE : 033 25 148 71 • IVAHONA (Boutique) : 032 05 090 02 • IVAHONA (Maison) : 032 05 090 06 J JAVA : 032 59 987 82 • JINA CHAUSSURES SMART :

034 02 395 70 K KAPRICE Tana Water Front : 034 08 031 75 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KIVAH&CO : 032 05 874 35 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO Isoraka : 033 08 443 19 • KRISTEL BOUTIQUE : 032 40 457 15 • KRYS OPTIQUE Gare Soarano : 020 22 211 02

• KRYS OPTIQUE Score Digue : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE Zoom Ankorondrano : 020 22 318 38 • KUDETA BOUTIQUE : 034 74 645 52 L L’ADRESSE : 034 03 004 55

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• LA CAVERNE : 034 01 109 82 • LA CITADINE : 032 05 509 48 • LA COUR CARREE : 032 05 090 06 LA ROMANCE : 033 15 536 85 • LA TOURISTA : 034 87 003 87 • LE 7EME CIEL : 034 84 642 56 • LE MONDE DE BEBE : 034 07 219 84 • LFL MADAGASCAR : 020 24 265 74 • LUMIN’ART : 020 22 431 34 M MADESIGN : 020 22 245 50 • MAFIOZZO : 034 02 645 93

• MAKI COMPANY : 020 22 207 44 • MALGADECOR : 020 23 691 98 • MAMA BENZ : 032 05 777 74 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • MEGASTORE by CLEMENTY : 020 22 204 26 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOTOSTORE : 034 07 179 57 • MY SPACE : 020 26 381 83 • MY WORLD FASHION DESIGN : 034 11 605 54 N NEW BALANCE : 034 31 693 10 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 O OCEAN TEXTILE : 020 26 388 26 • OH PAS CHER : 034 93 219 42

• ON ABI : 020 22 558 59 • OUTSIZE : 020 24 532 33 P PAGE 2 : 034 16 751 84 • PAGE 2 SMART : 034 16 751

12 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • PRECIOUS : 034 01 170 39 • PRETTY WOMEN : 032 03 209 03 • PRO PNEU : 020 22 265 16 Q QUE DU BONHEUR : 034 84 049 46 • QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 R REBAREBA MADAGASCAR : 033 42 866 48 • SHOES : 020 24 773 52 • RIVES GAUCHE : 033 02 275 81 • ROSES ET BAOBAB : 032 40 615 60 • ROUGE DESIR : 033 25 780 84 S SAMCKOWA : 020 22 260 40 • SAMSUNG (Analakely) : 020 22 295 53 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79 • SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • SHOP STYLE : 034 04 915 01 • SOBEK : 020 24 166 41 • SOPHIA BOUTIQUE : 034 12 869 95 • STOP MARKET : 034 36 818 00 • STORES & VOILES : 020 22 292 30 • STRASS : 034 97 464 00

• SUCCES FOU : 032 44 054 35 T TANA SPORT : 034 07 755 55 • TANT POUR ELLE : 034 96 723 00 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TISHANAKA : 032 02 200 00

• TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRENDY : 020 22 364 88 V VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • VIVA DESIGN Ankorondrano : 020

22 364 88 • VONY COUTURIER : 033 11 606 05 W WHITE PALACE : 020 22 669 98 Y YOU SACS & CHAUSSURES : 034 02 016 64 Z ZAZAKELY : 034 04 245 82

SPORTS, LOISIRS

A ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 B BLUELINE : 020 23 320 10 C CANALSAT : 020 22 394 73

• (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 D DREAM’IN : 020 24 265 71 F FITNESS CLUB : 034

05 360 51 • FORM + : 020 26 394 98 G GASY QUAD : 032 12 600 00 • GOLF DU ROVA : 020 22 011 90 I INGA : 032 02 260 42 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 L LE CHAT’O : 034 23 033 33 • LE C.O.T. : 032 05 085 40

• LECTURES ET LOISIRS : 020 22 325 83 O OXYGEN FITNESS & SPA : 034 14 240 22 P PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61 S SALLE DE SPORT (Immeuble Aro Ampefiloha) : 020 26 296 27 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 T TANA PAINT BALL : 032 28 798 24 • T-TOON : 034 40 612 50

COMMUNICATIONS, AGENCES

A AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 11 001 00 • AK…TV : 020 22 385 41 M MACADAM : 020 22 640 68

R RLI Radio : 020 22 290 16 S SERASERA MADAGASCAR : 034 29 223 00 T TEKNET GROUP : 020 22 313 59

AGENCES DE VOYAGE, TOURISME

A AIR FRANCE : 020 23 230 23 • AIR MADAGASCAR : 020 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 C CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 • CORSAIR : 020 22 633 36 D DILANN TOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DODO

TRAVEL : 020 22 690 36 M MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 N NOOR VOYAGES : 034 05 020 90 O OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 S STA Aviation : 032 73 369 81 • TAMANA TOUR OPERATOR : 034 20 660 00

160

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SALONS DE BEAUTÉ, PARFUMERIES

A APHRODITE : 020 22 540 48 • AMAZONE CITY : 032 05 252 36 • AMAZONE SMART : 020 22 462 12 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTÉ : 020 22 642 69 • ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ATELIER DE HAUTE COIFFURE : 032 04 259 82 B BELLISSIMA (Esthétique & Coiffure) : 034 17 404 41 C CANELLE : 034 11 134 33 • CENTRE VANIALA : 020 22 538 82 • COCOONING : 034 36 327 27 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 E ESTETIKA : 020 22 201 27 F FELINE Ankadivato : 020 22 288 20 • FELINE BEAUTÉ Zoom : 020 22 364 94 • FLEURS de BEAUTÉ (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORIBIS : 032 05 819 33 G GRAINS de BEAUTÉ : 020 22 445 26 H HARMONY BEAUTY : 032 47 361 03 I INTERLUDE : 033 18 529 31 M MAJOREL : 020 22 253 29 P PASSION BEAUTÉ : 020 22 252 39 • PELE MECHE COIFFURE :

034 17 268 59 • PROGDIS : 020 23 256 10 R RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24

S SILHOUETTE : 020 22 544 14 • SOFITRANS : 020 22 223 30 T TARA’S COIFFURE : 032 05 438 51 Y YVES ROCHER : 020 22 475 20

SANTÉ

A ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 C CTB : 032 78 488 42 • CTB AMBOHIMANARINA : 020 22 450 61 O OPHAM : 034 74 644 23 P PHARMACIE DE LA DIGUE :

020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHARMACIE METROPOLE : 020 22 200 25 • VETCARE : 020 26 409 55 • VET CLINIC : 020 22 415

45

ENTREPRISES, INSTITUTIONS

A ABC : 020 22 423 49 • ALLIANZ : 020 22 579 00 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • ASSOCIATION ITALIENNE A M/CAR : 020 26 228 00 • ATW : 020 22 610 42 • AURLAC : 033 37 043 36 B BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BRASSERIE STAR : 020

22 277 11 • BRUGASSUR : 020 22 228 62 C CANDY EVENT : 034 05 355 51• CRAAM : 034 19 508 61 D DHL : 020 22 428 39

• DIRICKX : 020 22 446 60 E EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 F FILATEX : 020 22 222 31 G GROUPE SMTP : 020 22 442 20 H HENRI FRAISE FILS & CIE : 020 22 227 21 • HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 I ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • IFM (ex-CCAC) : 020 22 213 75 • ISCAM : 020 22 224 88 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 J JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 L LFL

FOOD MADAGASCAR : 020 24 265 75 • LYCEE FRANCAIS (TANA) : 032 21 416 90 M MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35

• MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56

• MICROMANIA : 020 22 558 60 S SARL REGENCY (Passeport VIP) : 034 64 937 00 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SOREDIM : 020 22 239 27 T TAG IP : 020 22 524 54

• TECHNIBAT : 032 07 223 76 U UCODIS : 020 22 210 13 • UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61

V VET CLINIC : 020 22 415 45 • VIMA : 020 22 330 93 • VISY GASY : 020 22 432 25 X X CHANGE : 020 30 889 99

CONCESSIONNAIRES

C CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 • CT MOTORS : 020 23 320 52 I INFINITY : 034 14 000 19

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M MADAUTO : 020 23 254 54 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MOTOSTORE : 020 22 600 00 O OCEAN TRADE : 020 23

303 03 S SICAM : 020 22 229 61 • SODIREX : 020 22 274 29

PHOTOS

D DMT PHOTO Score Digue : 032 02 046 32 • DMT PHOTO Antaninarenina : 020 22 622 19 • DMT PHOTO Analakely : 020 22 611 00 • DMT PHOTO Ankorondrano : 032 62 796 36 • KODAK : 032 62 796 36

IMMOBILIERS

A ASSIST IMMOBILIER : 020 22 422 90 F FIRST IMMO : 020 22 368 68 G GUY HOQUET : 032 07 173 17 I IMMO CONSEIL : 020 22 622 22 P PROMO-TANA : 020 22 617 50 R ROKA IMMO : 032 07 848 02

SERVICE RAPIDE

M MALAKY : 032 45 383 32

PAYSAGISTE

P PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45

MATÉRIELS INFORMATIQUES

M MAKATY : 034 04 102 87 P POLYGONE : 020 22 306 20 • PREMIUM INFORMATIQUE : 032 05 115 00 S SHARP

STORE : 020 22 422 94 T TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12

ANTSIRABE

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 • AUBERGE JENNY : 020 44 990 22 B BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 • BOULANGERIE MIRANA : 020 44 481 20 C CHEZ DOM : 033

11 954 29 • CHEZ SEN : 034 64 603 39 • COULEUR CAFE : 032 02 200 65 • COYOTE CAFE : 020 44 484

54 • CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 F FLOWER PALACE HOTEL : 034 14 870 01 H HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL DES THERMES : 020 44 487 61 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RESTAURANT DIAMANT : 020 44 488 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 L L’ARCHE : 032 02 479 25 • LA VILLA HR : 033 13 801 47 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE CENT DIX : 034 98 906 00 • LE COLVERT : 034 11 937 77 • LE ROYALE PALACE : 020 44 490 40 • LE VENISE : 020 44 938 70 R RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 S SARABANDA RISTORANTE : 034 11 900 27 T TASTY DREAM : 034 96 703 81

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 05 276 46 D DREAM’IN : 034 11 086 00 G GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87

ENTREPRISES, INSTITUTIONS

M MICROCRED : 032 05 367 01

MAHAJANGA (MAJUNGA)

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A ANTSANITIA RESORT : 020 62 911 00 B BAR BACCHUS : 020 62 237 85 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 C CAPRICE : 020 62 244 48 • COCO LODGE : 020 62 230 23

• COTTON CLUB BAR JAZZ : 020 62 241 30 E ECO LODGE ANKARAFANTSIKA : 034 07 560 59 • EDENA KELY HOTEL : 034 36 577 39 • (L’) EXOTIC : 032 85 392 97 F FISHING HOTEL : 032 04 682 20 • FISHING RESTAURANT : 032 21 131 22 H HOTEL RAVINALA : 020 62 240 76 • HOTEL RESTAURANT DE

LA PLAGE : 020 62 226 94 K KARIBU LODGE : 033 11 497 51 L LA ROTONDE : 032 45 305 95 • LAKANA MANGA : 034 93 634

164

Page 165: Mag no comment 50

13 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 86 961 61 • LE PALMERAIS : 032 63 432 02 • LOOK NEISS : 032 71

391 58 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 M MARCO PIZZA : 032 11 110 32 P PARAD’ICE : 032 54

431 52 • PICCOLA CORTE : 020 62 021 94 • (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 Q QUAI OUEST : 020 62 233 00 S SAN ANTONIO : 032 05 244 03 • SHAKIRA : 033 71 365 39 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 T TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 V VILLA MENA HOTEL : 032 40 127 58 Z ZAHAMOTEL : 020 62 919 28

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO

C CLEMENTY : 020 62 243 04 M MAKI BEACH : 034 93 634 13

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 02 417 47 D DREAM’IN : 034 11 086 02

AGENCES DE VOYAGE, TOURISME :

L LA RUCHE DES AVENTURIERS : 020 62 247 79 • SKY SERVICES MADAGASCAR : 032 05 217 40

ENTREPRISES, INSTITUTIONS

A ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 O ORTB : 020 62 931 88

PHOTOS

D DMT PHOTO : 020 62 245 39

TOAMASINA (TAMATAVE)

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 61 • AUX COPAINS D’ABORD : 032 63 472 32 B (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 • (Le) BORAHA VILLAGE (Sainte Marie) : 020 57 912 18 C CHEZ LUIGI : 020 53 345 80

• CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • COM CHEZ SOIS : 020 53 345 80 D DARAFIFY : 034 60 468 82 H HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 • HOTEL FLEURI : 032 25 498 72 • HOTEL H1 : 033 28 358 33 J JAVA HOTEL : 020 53 316 26 L L’AFFICHE : 020 53 315 45 • LA PIROGUE : 033 05 917 17

• LE DOMAINE DES BOUGAINVILLIERS (Mahambo) : 032 04 011 96 • LE TII’WAI : 034 02 123 10 • LONGO HOTEL : 020 53 339 54 M MIRAY HOTEL : 034 10 500 60 N (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 O (L’) OCEAN 501 : 032 64 147

43 P PALM RESORT : 020 53 314 33 • PANDORA : 032 46 087 36 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 Q QUEEN’S : 032 61 486 20 R (La) RECREA : 032 04 610 71 S SNACK-COULEUR CAFÉ : 032 56 298 36 • SUNNY HOTEL : 020 53 336 11

T (La) TERRASSE : 034 45 016 03 V (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 • (Le) VIP : 034 85 794 04 X XL BAR : 034 07 043 09

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO

A ANTIDOTE : 032 11 692 27 C CHARME : 032 04 900 42 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 46 • CLEMENTY : 020 53 309 90 E ENZO SHOP : 033 09 409 84 M MADA DUTY FREE : 034 07 188 97 N NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 T TNT : 034

39 025 54

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 05 276 02 D DREAM’IN : 034 11 086 01 E EAST ACADEMY : 034 02 335 86

SALONS DE BEAUTÉ, PARFUMERIES

E ESPACE BEAUTÉ : 033 05 252 33 L LA PARFUMERIE : 032 05 252 33 V VITA BEAUTÉ : 034 87 439 59

ENTREPRISES, INSTITUTIONS

S STI : 032 07 788 51

LIBRAIRIES

L LIBRAIRIE FAKRA : 020 53 321 30165

Page 166: Mag no comment 50

TOLIARY (TULEAR)

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 • ATLANTIS : 020 94 700 42 B (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (Ambolimalaika) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BŒUF : 032 82 614 68 C CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • (Le) CORTO MALTESE : 032 02 643 23 D DUNES IFATY : 020 94 914 80 E (L’) ESCAPADE : 020 94 411 82

• (L’) ETOILE DE MER : 020 94 428 07 H HOTEL DE LA PLAGE (Ambolimalaika) : 032 04 362 76 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTAURANT LA MIRA (Madio Rano) : 032 02 621 44 • HOTEL SAFARI VEZO (Anakao) : 020 94 919 30 • HOTEL SOLIDAIRE : 034 02 666 60 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21

I IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 J JARDIN DU ROY / RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 K KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 L • LA BERNIQUE : 020 94 449 87 • LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 • LA MAISON : 032 07 727 47 • LE JARDIN DE BERAVY : 032 40 397 19 M MANGILY HOTEL : 032 02 554 28 N (LE) NAUTILUS : 020 94 418 74 P (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 02 R (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS

D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 S SAÏFEE HOTEL : 032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL : 020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15

T TAM TAM CAFE : 032 02 524 48 • (LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 V VICTORY HOTEL :020 94 440 64

• (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO

C CLEMENTY : 020 94 411 91 T TOP GSM : 034 23 118 29

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 07 220 46

AGENCES DE VOYAGE, TOURISME

M MAD SUD VOYAGE : 020 94 423 20

ANTSIRANANA (DIEGO SUAREZ)

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 C COCO PIZZA : 032 45 678 21 D DIEGO SUN CITY : 032 62 492 71 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 60 631 55 G (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 H HOTEL DE LA POSTE :

020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 244 22 • HOTEL KARTIFFA : 032 55 978 44 • HOTEL KIKOO : 032 37 954 89 • HOTEL MANGUIER : 032 55 978 44 • PLAZA : 032 04 052 40 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 • HOTEL RESTAURANT DE LA BAIE : 032 64 457 82 • HOTEL VILLA PALM BEACH (Ramena) : 032 02 409 04 I IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 L LA BELLE AVENTURE HOTEL : 032 44 153 83 • LA CASE EN FALAFY : 032 02 674 33 • LA GOURMANDISE : 032 41 644 42 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA TERRASSE DU VOYAGEUR : 020 82 240 63 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE 5 TROP PRES : 032 49 162 64 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LE SUAREZ : 032 07 416 17 • LE TSARA BE VAOVAO :

Page 167: Mag no comment 50

032 04 940 97 • LIBERTALIA : 032 04 619 87 M MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MEXI COCO : 020 82 218 51 P PIZZERIA DOLCERIA : 032 27 427 93 • PLANET DIEGO : 032 02 288 80 R RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 002 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 T TONGA SOA : 032 02 288 20 V VOKY BE : 032 04 012 01

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO

B BOUTIQUE BLEUE NUIT : 033 09 552 63 • BOUTIQUE INO VAOVAO : 032 02 228 38 C CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 25 341 92 • CHEZ BADROUDINE : 020 82 223 00 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 L LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 M MADA DUTY FREE: 034 07 189 55 • MAKI BOUTIQUE : 032 82 917 76

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 04 122 96

SALONS DE BEAUTÉ, PARFUMERIES

D DIEGO ESTHETIQUE : 032 40 485 42

ENTREPRISES, INSTITUTIONS

M MICROCRED : 032 05 366 92 X X-CHANGE : 020 82 889 99

CONCESSIONNAIRES

S SICAM : 032 07 033 64

PHOTOS

D DMT PHOTO : 020 82 232 08

FARADOFAY (FORT-DAUPHIN)

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 C CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 G GINA VILLAGE : 033 21 326 21 K KALETA HOTEL : 020 92 212 87

L LE FILAO : 032 43 288 58 • LE PORT HOTEL : 034 11 00 188 M MAXI PIZZA : 032 55 671 49 R RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 S SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 T TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 07 220 24

AGENCES DE VOYAGE, TOURISME

A AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80

CONCESSIONNAIRES

S SICAM : 032 05 221 59

FIANARANTSOA

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

E ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX (Restaurant) : 034 17 135 64 H HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 • HOTEL SORATEL : 020 75 516 66 L L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LAC HOTEL : 020 75 959 06 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LES BOUGAINVILLIERS (HOTEL D’AMBALAVAO) : 034 18 469 21 • LE TROPIK HOTEL (HOTEL D’AMBALAVAO) : 033 02 012 91 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LE ZOMATEL : 020 75 507 97 R RESTAURANT CHEZ DOM : 034 01 975 78

Page 168: Mag no comment 50

mentions lÉgalesDirecteur de la publication : Michaël Landriu / [email protected]

Directrice adjointe : Natacha Rakotoarivelo - Rédacteur en chef : Alain Eid / [email protected] - Assistante de direction : Ny Holy Nandrianina - Journalistes

permanents : Aina Zo Raberanto, Joro Andrianasolo, Solofo Ranaivo.

Ont participé à ce numéro : Mamy Nohatrarivo, Richard Bohan, Julien Catalan, Pierre Maury, Henintsoa Mampionona, Rakoto A, Bernard Wong, Philippe Bonaldi, Eric Castieau,

Pieter Baan, Flora Marivin.

Directeur d’édition : Alexis Villain / [email protected]

Directrice commerciale : Valencia Raharinaivo - Marketing : Manou Andry - Régie publicitaire : 034 05 242 42 / 034 07 141 41 / [email protected] - Photos

cahiers de nuit : Anja Andriantiana, Léonce Rakotoarisoa, Mat Li, Dinesh Badouraly - Photos jour : Andriamparany Ranaivozanany, Andry Randrianary - Coordination

rubrique mode : Ainah Matisse - Conception graphique : Stève Ramiaramanantsoa - Créa pub : Vizecho Media.

Responsable diffusion : Ranaivoarison Tsiferana, Rosa Ravoniarivelo (Mahajanga), Rose (Toliara), Meddy Men (Fianarantsoa), Enzo MacKenzi (Toamasina), Yoclane (Nosy Be),

Talinjoo Hôtel (Fort-Dauphin), Jacky Gabilleau (Diego), Rakoto (Antsirabe), Pierre Wennert (Morondava), Makboul (Sainte Marie) - Back-office : Mirah - Responsable régions : Valencia Raharinaivo - Diffusion : Traces (Jean Claude, Arthur, Sitraka).

Imprimé par MYE. Retrouvez-nous sur facebook

Prochain numéro : Avril 2014 - DLI n° 2014/02/003 - ISSN en cours - Tirage : 27 000 exemplaires distribué gratuitement par l’éditeur. no comment® est un concept et une marque déposés auprès de l’OMAPI depuis le 9 août 2010 sous le

n° 111 32. no comment® est recyclé par Papmad.

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T TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 07 220 21

HELL-VILLE (NOSY BE)

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

B BAOBAB CAFÉ : 032 49 163 01 • BELLE VUE : 020 86 613 84 C CAFE DEL MAR : 034 46 753 22 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 D CLUB GDM : 032 40 331 25 D DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 E EDEN LODGE : 032 55 044 68 H HEURE BLEUE : 032 02 203 61 • HOTEL ARC EN CIEL : 032 02 265 30 I INDIA PALACE : 034 21 354 60 L L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032

07 934 45 • LE BILLARD : 032 66 586 12 • LE GOLF : 032 28 754 39 • LE MANAVA : 032 43 405 60 • LE ZAIR HOTEL : 032 05 938 80 • LIBERTALIA : 032 69 783 91 N NANDIPO : 032 04 482 32 • NATURE SAUVAGE : 032 04 802 80 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 O OASIS : 032 07 199 95 R RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 S SAFARI BAR RESTAU : 032 80 354 49 • SARIMANOK : 032 05 909 09 • SAWADEE BAR : 032 24 645 21 • SENGA : 032 40 378 01 T TATIE CHRIS : 032 40 527 45 • TAXI BE : 032 59 187

86 V VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO

G GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 L LE TAMARIN : 032 04 944 20 M MADA DUTY FREE : 034

07 189 55 • MAKI : 032 04 014 76

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 07 220 33 • ULYSSE EXPLORER : 032 04 802 80

Page 169: Mag no comment 50

AGENCES DE VOYAGE, TOURISME

O ORTNB : 032 04 163 78

MANANJARY

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

H HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22

SPORTS, LOISIRS

C CANALSAT : 032 05 276 14

MORONDAVA

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

B BAOBAB CAFÉ : 020 95 520 12 C CHEZ MAGGIE : 020 95 523 47 • COULEUR CAFÉ : 032 43 666 54 H HOTEL TRECICOGNE : 020 95 924 25 L LA CAPANINA : 032 04 670 90 • LE PALISSANDRE COTE OUEST : 020 95 520 22 • LE RENALA SABLE D’OR : 032 04 976 88 M MADA BAR : 032 04 703 99

AGENCES DE VOYAGE, TOURISME

O OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 032 40 766 82

ENTREPRISES, INSTITUTIONS

A ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 72

SAINTE MARIE

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

A ANALATSARA : 032 02 127 70 B BABOO VILLAGE : 020 57 905 63 • (Le) BORAHA VILLAGE : 020 57 912 18 C CHOCO PAIN : 020 57 909 09 H HOTEL L’ILES AU NATTES : 032 40 445 99 • HOTEL LA CRIQUE : 034 03 117 25 • HOTEL LE RAVORAHA : 032 40 513 90 I IDYLLE BEACH : 032 48 684 81 J JARDINS D’EDEN : 034 31 028

70 L LAKANA HOTEL : 032 07 090 22 • LA ROBINSONNADE : 032

40 445 99 • LIBERTALIA : 032 85 184 05 • L’AIR BLEU : 032 71 386 55 M MANINGORY : 032 07 090 05 • MASOANDRO LODGE : 020 57 910 43 • MIRANA PLAGE : 032 51 896 66 P PARADISE : 032 82 223 58 • PIERROT : 034 01 060 91 • PRINCESSE BORA : 032 07 090 48 S SOANAMBO HOTEL : 032 43 150 58 V VANIVOLA HOTEL : 020

57 357 67 • VOHILAVA et LA VARANGUE : 020 57 900 16

ENTREPRISES, INSTITUTIONS

A ADEMA : 032 48 840 00 • ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 66 M MAK ENGINES : 020 57 913 71

ALLIANCE FRANÇAISE

Antananarivo : 020 22 211 07 • Antsirabe 020 44 482 49 • Antsiranana : 020 82 210 31 • Ambanja : 032 77 464 30 • Ambilobe : 032 50 438 75 • Ambovombe : 032 73 441 13 • Andapa : 032 02 729 03 • Antsalova : 020 65 620 11 • Antsohihy : 032 04 872 10 • Ambositra : 020 47 713 52 • Ambatondrazaka : 020 54 814 83 • Antalaha : 032 76 547 84 • Fandriana : 032 45 911 58 • Farafangana : 032 40 984 12 • Fianarantsoa : 020 75 515 71 • Manakara : 020 72 216 62 • Moramanga : 020 56 908 65 • Maintirano : 034 12 218 68 • Mananjary : 034 38 257 85 • Morombe : 032 40 151 98 • Nosy Be : 020 86 613 45 • Sambava : 032 05 119 16 • Sainte-Marie : 032 05 119 66 • Tsiroanomandidy : 03314 702 89 • Tolagnaro : 020 92 902 99 • Toamasina : 020 53 334 94 • Tuléar : 020 94 413 92

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Quand elle ne met pas le feu à la scène derrière ses platines, Shaani est une jeune femme comme les autres, qui aime les sorties et les bonnes bouffes. Durant son court séjour à Madagascar, elle n’a pas manqué de visiter les bonnes adresses de la capitale. Ses impressions.

La meilleure table que tu as trouvée ?Le Fleuve Rouge. C’est un restaurant vietnamien, et c’est ma cuisine préférée partout où je me trouve sur la planète. Rien de mieux que de s’asseoir devant un bon phô (soupe de viande aux nouilles blanches).L’endroit pour boire un verre ?Le Old N°7 Bar parce que le cadre est classe, bien que ce soit assez petit. Il m’arrive aussi de faire un tour au Manson, je trouve l’endroit sympa depuis qu’ils ont fait des travaux. En journée, je squatte parfois le Buffet du jardin.Un club pour aller danser ?Le Club précisément. Je trouve que c’est le seul endroit sur Tana où on a vraiment une configuration « discothèque ». Par contre, ils devraient filtrer un peu les entrées…Une boutique qui te fait craquer ?Aucune en particulier, je déteste faire du shopping. Et puis c’est rare que je trouve quelque chose à Madagascar, mes boutiques préférées sont en France.

Un coin pour t’évader ?L’air de Tana est trop pollué, c’est vraiment difficile de trouver un coin pour prendre un bol d’air Le seul que je trouve sympa, c’est du côté du Rova de Manjakamiadana. Sinon aller sur Antsirabe ou Toamasina.Ton loisir le plus constant ?Voir mes amis et discuter autour d’un verre, jouer au billard, faire du karaoké. De par mon métier, je surfe beaucoup pour rester à l’affût des dernières tendances, surtout en France puisque j’y vis.L’événement qui t’a le plus marquée ?Mon show du 31 décembre à Tana, à guichets fermés devant 3 000 personnes. C’était hallucinant car les organisateurs avaient ouvert les portes à 19 heures et il y avait encore des gens qui faisaient la queue à 1h 30 du matin ! Je ne m’attendais pas à un tel accueil.Ton actualité ?Je prépare mon prochain single et j’espère en faire un bon clip. Pour en savoir plus, j’invite tous mes fans à me retrouver sur mon site officiel.

Propos recueillis par Joro AndrianasoloContact sur www.nocomment.mg

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