n° 5240 du mardi 12 fevrier 2019 cameroun 400 f.cfa

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N° 5240 DU MARDI 12 FEVRIER 2019 CAMEROUN 400 F.CFA Discours à la Jeunesse Dans un discours vide et inconséquent de 18 minutes, le chef de l’Etat n’a apporté aucune réponse au besoin de « sang neuf » exprimé par une jeunesse, condamnée à subir la gestion du pays confisquée par une clique au pouvoir depuis 1960. L’autorité administrative craint des troubles à l’ordre public. Le reporter-photographe a rendu l’âme lundi de suites d’un malaise. Bamenda, Buea et Kumba en état de siège Nécrologie Canton Dibeng- Ndogbélé Crise anglophone Affaire Mrc Les éternels supputations de Paul Biya P.4 La dernière photo de Jean Jacques Ewong P.3 P.4 Hôpital incendié, voitures calcinées, plusieurs morts et des blessés graves. Pp. 5,6,7 Le sous-préfet de Yabassi interdit la tournée du chef LM 5240:LM 3342 12/02/19 02:29 Page1

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Page 1: N° 5240 DU MARDI 12 FEVRIER 2019 CAMEROUN 400 F.CFA

N° 5240 DU MARDI 12 FEVRIER 2019 CAMEROUN 400 F.CFA

Discours à la Jeunesse

Dans un discours vide et inconséquent de 18minutes, le chef de l’Etat n’a apporté aucuneréponse au besoin de « sang neuf » exprimé par

une jeunesse, condamnée à subir la gestion du paysconfisquée par une clique au pouvoir depuis 1960.

L’autorité administrative craint des troubles àl’ordre public.

Le reporter-photographe a rendu l’âmelundi de suites d’un malaise.

Bamenda, Buea et Kumba en état de siège

NécrologieCanton Dibeng- Ndogbélé

Crise anglophone Affaire Mrc

Les éternels supputations de Paul Biya

P.4

La dernière photo deJean Jacques Ewong

P.3

P.4Hôpital incendié, voitures calcinées, plusieurs morts et des blessés graves.

Pp. 5,6,7

Le sous-préfet de Yabassi interdit la tournée du chef

LM 5240:LM 3342 12/02/19 02:29 Page1

Page 2: N° 5240 DU MARDI 12 FEVRIER 2019 CAMEROUN 400 F.CFA

Le Messager no

5240 Mardi 12 Février 2019

Page 2Le Messager

On notera que la mort de Sankara fut

célébrée dans quelques réseaux mafieux

de l’autre côté de la Méditerranée com-

me la fin d’un mythe gênant qu’il ne

fallait pas laisser prospérer plus long-

temps, et dont il fallait se débarrasser

au plus vite et par tous les moyens. La

politique de la France à l’égard de ses

anciennes colonies n’a jamais varié et

s’est même au contraire sophistiquée

dans l’art de la fourberie, de la trompe-

rie et de l’asservissement. Il faut

d’ailleurs noter à propos du Burkina

Faso que lorsque le peuple prend le

pouvoir depuis la rue en octobre 2014 et

met le régime de Compaoré hors jeu,

les forces spéciales françaises station-

nées à Ouagadougou s’occupent immé-

diatement de l’exfiltrer avec toute sa

famille et son frère François pour le

mettre en sécurité à Abidjan où un cer-

tain Alassane Dramane Ouattara ne pou-

vait rien refuser à la mère patrie. La

suite s’est passée comme un feuilleton

écrit longtemps à l’avance, puisque le

criminel pourchassé et réclamé par le

peuple s’est vite fait reconnaître la ci-

toyenneté ivoirienne, au nom dit-on de

son lien de mariage. On notera

d’ailleurs dans ce chapitre le peu de

protestations émises par le nouveau

régime, sommé lui aussi de rester fidèle

à la France ou de subir des consé-

quences irrésistibles et incalculables.

Les troupes de Paris stationnent tou-

jours à Ouagadougou, officiellement

comme une unité avancée et reposition-

née pour la lutte contre le terrorisme.

Mais des questions surgissent de plus en

plus, au regard des attaques répétées

dont le pays est maintenant victime à

ses frontières et même jusque dans la

capitale. Ces attaques audacieuses

n’existaient pas avant la chute du san-

guinaire Compaoré. Dans ce contexte,

même les analystes les moins outillés

n’hésitent plus à percevoir la main des

dignitaires de la clique de Compaoré

derrière ces tentatives de déstabilisa-

tion. Le seigneur de guerre, comploteur

professionnel et revanchard connu, n’a

pas toujours digéré son éviction du pou-

voir au moment où il avait fermement

décidé de s’y éterniser en modifiant la

Constitution. Manifestement, il veut se

faire désirer, se faire indispensable,

montrer qu’il est et demeure le seul en

mesure de tenir la barque du pays des

hommes intègres.

Le jeu, la volonté et les ambitions de

Paris sont très flous, à la limite machia-

véliques. Dans ces conditions, la ques-

tion ne se pose plus quant à la stratégie

réelle de la France. Le scénario de pro-

motion des régimes honnis par les

peuples simplement pour sauvegarder et

perpétuer les intérêts français est bien

visible dans les déclarations de Monsieur

Idriss Déby. Quand le président tchadien

affirme, dans le langage militaire qui lui

est si familier que c’est la France qui a

décidé de changer la Constitution pour

le maintenir au pouvoir, il trahit explici-

tement les arcanes des magouilles et

des saletés imposées aux Africains fran-

cophones depuis la menace de

B r a z z a v i l l e .

Les répercussions sur l’image de

l’Afrique et sur sa place dans le monde

sont évidentes. Les anciennes colonies

françaises sont responsables à hauteur

de 80% au moins, de la mauvaise per-

ception de l’Afrique et des Africains.

Ces pays qui sont au total quatorze ca-

pitalisent encore plus d’histoires,

d’exemples, de défaillances et de tra-

vers multiples constitutifs de la mauvai-

se gouvernance que les autres. Ce sont

par ailleurs des pays où les violations

des droits de l’Homme et des libertés

sont pratiquées sur une base quasiment

permanente en prenant les contours

d’une véritable pandémie institutionnel-

le et politique. Ce sont des pays où la

modernisation des institutions et de la

vie politique en général a le plus de mal

à rentrer dans la culture citoyenne. La

France est dans tous ces états de mal-

faisance politique, presque responsable

à 100% de l’implantation de mauvaises

pratiques de gouvernance à travers la

transmission de modèles obsolètes et

monarchiques. Il en est ainsi du mandat

de sept ans qui n’existe dans aucune

autre démocratie avant, et qui repré-

sente une parfaite création de la men-

talité et de la culture

antidémocratiques et monarchiques

françaises. Ce que révèle Idriss Déby au-

rait été d’une étrangeté choquante si

on ne savait pas que le même scénario

s’est produit au Cameroun, au Gabon,

au Niger et en Centrafrique. C’est pour

cette raison que s’il y a quelque chose

de très protégé dans l’histoire de la

France, ce sont les archives de la colo-

nisation et des rapports avec les pays

africains. De temps à autre, des voix

s’élèvent pour réclamer leur déclassifi-

cation, mais il est évident pour les ana-

lystes et historiens des deux côtés,

qu’aucun gouvernement français n’ac-

cédera à une telle requête. En effet, on

en est conscient à Paris, parce que ce

serait une grave erreur, une faute, voire

une trahison, parce que ce serait la mi-

se à jour des pires crimes politiques de

la colonisation, d’hier, d’aujourd’hui

et peut-être de demain. On apprendrait

tout sur l’assassinat de Ruben Um

Nyobè, le tout premier président de

l’UPC, parti indépendantiste camerou-

nais. On aurait une idée ferme sur les

crimes commis en pays bamiléké et en

pays bassa que nombre d’historiens

classent au rang de génocide. On saurait

la place des services français dans l’as-

sassinat de Sankara, la disparition du

Marocain Medhi Ben Barka. On compren-

drait comment ils ont fabriqué tout un

empereur pour couler le peuple doréna-

vant martyrisé de Centrafrique. On

comprendrait ce qu’ils ont fait pour ins-

taller Sassou Nguesso au pouvoir en in-

terrompant le processus démocratique

conduit par Pascal Lissouba

Maurice Kamto continue son «Plan de résistance»Dans son adresse du 10 février 2019, le chef de file du Mrc appel-

le les jeunes et les « forces du changement » à se lever contre le

pouvoir accusé d’entrainer le Cameroun vers l’incertitude.

C’est une adresse «présidentielle» émise depuis le Groupement spé-

cial d’opération (Gso) où est incarcéré le chef de file du Mouvement

pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Maurice Kamto n’a pas

loupé l’occasion de la célébration de la 53e fête de la jeunesse pour

délivrer son message. A priori, le candidat contestataire des résultats

de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 appelle les forces du

changement à se mobiliser. L’homme qui dénonce les violations « fla-

grantes » de toutes les procédures judicaires qui l’engage, ainsi que

près de 200 de ses camarades et sympathisants indique être convain-

cu «qu’il faut indispensablement que les forces du changement,

issues de l’ensemble de la nation, se lèvent contre le pouvoir avilis-

sant déterminé à entrainer notre pays vers l’insignifiance, l’incertitude

et le délitement total.» Une conviction ancrée dans l’engagement de

nombreuses autres figures de la lutte pour les libertés au Cameroun

et à travers le continent.

Dans les faits, le promoteur du plan de résistance national contre le

pouvoir de Paul Biya réitère les principaux axes de son combat.

D’abord une reforme consensuelle du système électoral. Pour parve-

nir à cet impératif pour l’équilibre de la compétition démocratique,

selon les termes de la correspondance publiée le 10 février 2019 à

Yaoundé, Maurice Kamto propose d’ouvrir l’accès des camerounais

au fichier électoral dès l’âge de 18 ans. Une conviction qui s’appui sur

la responsabilité pénale au Cameroun. Dans le même sillage, le can-

didat déclaré perdant de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018

dénonce le parti pris du Conseil constitutionnel dans le processus

électoral. Un organe qui, indique la correspondance du président

national du Mrc est, comme la Commission électorale (Elecam, Ndlr)

sont conçus pour «demeurer des instruments de conservation du pou-

voir» au détri-

ment de la pré-

servation de la

paix.

L’absence de

sanctions après

le retrait de

l’organisation de

la Coupe

d’Afrique des

nations de foot-

ball 2019 au

Cameroun fait

partie des dénon-

ciations de

Maurice Kamto.

Une attitude du

président de la

République qui, soutient le rédacteur du message à la jeunesse qui

«constitue la preuve que le régime de Monsieur Biya est victime d’un

essoufflement préjudiciable au bon fonctionnement des institutions.»

C’est un regard similaire que le promoteur du Plan de résistance

national lance sur la prospective économique promue par le président

de la République Paul Biya. Présenté comme la boussole du

Cameroun vers l’émergence, le Document de stratégie pour la crois-

sance et l’emploi (Dsce) «est une preuve supplémentaire de l’incapa-

cité du régime Rdpc à apporter des solutions aux problèmes que ren-

contrent les camerounais.» La même source soutient que le Plan

triennal d’urgence 2015-2018, le Plan triennal spécial jeunes, le Plan

d’urgence humanitaire sont «le signe d’une inaptitude à la planification

stratégique, voire d’une gouvernance économique par bricolage per-

manent.»

«L’incertitude de la situation du Cameroun»

Pour Maurice Kamto, la recrudescence des attaques de groupes

armés dans les régions septentrionales est liée à la négligence du

régime incarné par Paul Biya. De même que l’auteur de la correspon-

dance soutient que les populations du Grand Nord «sont considérées

comme de simple faire-valoir». Tout en rendant hommage aux forces

de défense pour leur engagement dans la protection de l’intégrité ter-

ritoriale du Cameroun, Maurice Kamto dénonce l’utilisation inconsé-

quente des ressources financières et matérielles mis à la disposition à

cet effet. De même qu’il indique l’échec de l’option militaire dans la

résolution de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-

ouest.

«Ce tableau peu reluisant de la situation de notre pays, traduit la cour-

se quotidienne vers l’incertitude où le régime Rdpc nous conduit.

C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de mettre en œuvre la

continuité du Plan National de Résistance dont les marches du 26 jan-

vier dernier constituaient une étape cruciale.» Des marches blanches

soldées par des interpellations et des incarcérations à travers le

Cameroun. Des raisons pour lesquelles le précurseur du Plan de

résistance national appelle «mes jeunes compatriotes à rester vigi-

lants face à cette volonté d’empêcher la pleine expression d’une pen-

sée contradictoire dans l’espace public camerounais.»

Si Maurice Kamto dénonce les propos du ministre délégué auprès du

ministre de la Justice, Jean De Dieu Momo, vis-à-vis des juifs et de la

communauté Bamiléké, il dénonce aussi la complicité du gouverne-

ment dans ce qu’il présente comme l’utilisation de la «stigmatisation

identitaire» pour agiter les passions. En outre, le chef de file du Mrc,

appelle «à tous les jeunes camerounais de rester mobilisés pour la

défense de leurs droits et libertés fondamentaux, et les exhorte à pro-

fiter de cette journée du 11 février 2019 non pour des réjouissances

dont le but est de les distraire, mais pour mener une réflexion profon-

de et méditative sur l’avenir de notre cher et beau pays.»

Joseph OLINGA N.

La Dimension Politique

DE sON CAChOt…

SHANDA TONME

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Le Messager no

5240 Mardi 12 Février 2019

Page 3Le Messager

l’autorité adminis-trative craint destroubles à l’ordrepublic au regard desdistensions au seinde l’élite dirigeantetraditionnelle duditcanton.

Arrivé mercredi, 6 février

dernier en provenance de la

France où il vit depuis des

décennies, Sa majesté

Nsota Mbango Thomas

avait entrepris d’effectuer

une tournée socioécono-

mique et culturelle dans le

canton Dibeng-Ndogbélé

dont il est chef du 7 au 10

février denier. Le chef du

canton comptait ainsi se

rendre dans les vil lages

Ndokama, Ndogbélé,

N d o g b a g u e n g u é ,

Ndogfaya, Ndokndack,

Moukounda, Ndogbao,

Ndoglong, Ndoghaï et

Ndogmatchang afin d’har-

moniser les rapports entre

les différents chefs et leurs

populations ; promouvoir le

vivre ensemble et les va-

leurs traditionnelles et re-

cueillir au travers du dia-

logue les difficultés aux-

quelles font face lesdites

populations.

Malheureusement, la tour-

née a essuyé une fin de

non recevoir du Sous-préfet

de Yabassi, qui a purement

et simplement interdit ladite

tournée dans son unité ad-

ministrative a-t-il fait savoir

à travers le communiqué

n°005/C/C17/2/SP. L’autori-

té administrative a «sus-

pendu cette tournée

d’animation socioécono-

mique et culturelle de S.m

Nsota Mbango Thomas au

double motif que celle-ci n’a

fait l’objet d’aucune déclara-

tion et est porteuse de

troubles à l’ordre public au

vue des distensions pro-

fondes observées au sein

de l’élite dirigeante tradi-

tionnelle», justifie-t-il. Le

chef de terre voudrait sans

doute préserver la paix qui

règne en ce moment dans

le canton et notamment

dans le vi l lage Dibeng

après le calumet de la paix

fumé par les fils et filles de

village en fin d’année der-

nière.

Agenda caché

De la mémoire des villa-

geois de ce canton, c’est la

première fois que S.M Dr

Nsota Mbango Thomas en-

treprenait une telle opéra-

tion depuis son

intronisation, il y a mainte-

nant près d’une trentaine

d’années, confient les villa-

geois surpris. L’unique ré-

union que ce dernier a

tenue depuis son magistère

remonte à l’année 2016, à

laquelle prenait part trois

chefs de villages sur les dix

neuf que compte le canton,

se souviennent-ils. Ces der-

niers questionnent ainsi

l’opportunité et la sincérité

de cette tournée. I ls y

voient un agenda caché du

chef qui voudrait se posi-

tionner politiquement pour

les prochaines échéances

électorales, croient-ils sa-

voir. En un mot comme en

mille, la tournée du chef de

canton ne semble pas être

bien accueillie parce que,

disent certaines langues, «

le chef s’est levé un beau

matin dans sa chambre loin

là-bas en France et a déci-

dé qu’il viendrait faire une

tournée au canton sans en

informer personne, dans

l’impréparation et la précipi-

tation. La preuve, il est arri-

ve le 6 février, i l veut

commencer la tournée le 7

février ; personne n’est in-

formée», s’indigne un villa-

geois.

Les villageois disent être

davantage heurtés par le

fait que S.M Nsota Mbango

Thomas est Français.

Nationalité qu’i l a prise

alors qu’il était poursuivre

ses études de spécialisa-

tion en France, renonçant

ipso facto à la nationalité

camerounaise, « un

Français ne peut pas être

chef d’un canton au

Cameroun», fulmine un

autre riverain.Blanchard BIHEL

Des milliers de jeunes dans les forêtsCible des forces dedéfense et de sécuritéet des groupes armésséparatistes, ces der-niers sont contraints dese refugier dans lesforêts.

Ils sont des milliers dejeunes des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest quiont fui leur village et domici-le pour se refugier dans lesforêts, témoigne un leaderdes associations de jeunesdans le Sud-ouest qui arequis l ’anonymat. Cesjeunes sont à la fois la cibledes forces de défense et desécurité et des groupes armésséparatistes qui sévissentdans ces deux régions encrise. « Lorsque les militairesapprennent qu’il ya un jeunequi a des liens avec les amba-zonniens, vous êtes immédia-tement interpelés ; del’autres côté également,lorsque les forces sépara-

tistes apprennent à leur tourque vous avez des contactsavec des militaires, elles voustuent», raconte ce leader.Pris ainsi dans cet étau, lesjeunes préfèrent se refugierdans la forêt pour échapper àce harcèlement. Seulement,ils finissent par être enrôlésdans les rangs des groupesséparatistes. Ainsi, il y a desvillages qui sont déserts, dif-ficile de rencontrer unjeunes, explique-t-il parcequ’ils sont dans les forêts.

Prix du Transport Ce jeune, leader d’associa-

tion prenait part, mercredi, 6février dernier au café débatdes jeunes en prélude à lacélébration de la 53ème fêtenationale de la jeunesse orga-nisé par l ’Ong Un MondeAvenir à Douala. Ils étaientpourtant six jeunes origi-naires de ces régions invitésà cet échange afin de parta-ger leur quotidien avec leur

congénère de la métropoleéconomique. Les cinq autresinvités n’ont pas pu faire ledéplacement de la métropoleéconomique à cause de lamontée de tension ces der-nières semaines dans lesditesrégions, imposée par lesgroupes séparatistes qui yont décrété quatorze jours deville morte. Obligeant lespopulations à rester terréesdans leur domicile. L’uniquejeune qui a pu honorer l’invi-tation a du emprunter leschemins tortueux pour rallierDouala. « Lorsque j’ai reçu lecoup de fil des membres del’Ong Un Monde Avenir, jeme trouvais à Ekondo Titi.Pour arriver à Douala, j’aiemprunté la voie maritime,Ekondo Titi-Idenauo- Limbépar pirogue. Ensuite j’ai pro-fité du convoi du Bir quiaccompagne les véhiculesciternes pour rallier Douala»,décrit-il. Non sans relever la

flambée du prix de transportsur l’axe Limbé-Douala quiest passé du simple audouble notamment de 2000 à5000 Fcfa.

De manière générale, leclimat est loin d’être paisibledans ces deux régions où lespopulations vivent avec lapeur au ventre. Aussi déplo-re-t-on l’absence des struc-tures de réhabilitation pou-vant accueillir ceux desjeunes qui voudraient sortirde la forêt. « Il y a des jeunesqui veulent sortir de la brous-se pour retrouver une vienormale, mais ils ont peurdes représailles. Ils ne saventà qui s’adresser parce qu’ilmanque de structures devantles prendre en charge. Lesdifférentes commissions quisont créées pour la résolutionde cette crise n’y parviennentpas », fait-il remarquer.

Blanchard BIHEL

CANtON DIbENg- NDOgbélé

ZONE ANglOPhONE

DROIts DE l’hOMME

Le régime de Biya

au banc des accu-

sés Dans son dernier rapport,l’Ong Mandela Center,accuse le Pouvoir deYaoundé de « violationsgraves et barbares desdroits de l’homme ».

Les accusations sont d’une gravitésans précédent, et les mots utilisésd’une violence inouïe. Dans sa der-nière communication, l ’OngMandela Center, spécialisée dans ladéfense des droits de l’homme met ànu les exactions commises par lerégime de Yaoundé depuis la derniè-re élection présidentielle. Dansl’entame de ce rapport Jean ClaudeFogno, se lâche violemment : «depuis son dernier Hold-up électoraldu 07 octobre 2018, le régime deYaoundé s’illustre dangereusementdans la violation massive et sauvagedes droits de l’homme au Cameroun» ou encore « la répression sauvageet barbare prend une tournure dra-matique au lendemain des «marchesblanches de l’indignation, de protes-tation et de colère à la fois contre laguerre dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, contre l ’assassinat de ladémocratie par les fraudes électo-rales massives et le vol de l’élection,contre la corruption, le détourne-ment et le pillage dans l’impunité del’argent public et des ressources dela nation (…), pour dire non aucrime contre la fortune publique ».

Répression aveugleL’Ong explique que : « des milliers

de camerounais ont bien exercéleurs droits à la liberté de penser,d’expression et de manifestation,garantis par la Constitution duCameroun et les instruments inter-nationaux, le 26 janvier 2019, sousl’instigation du Président duMouvement pour la Renaissance duCameroun (Mrc), le Pr. MauriceKamto ». Et déplore le fait que : «les forces du régime de Yaoundé ontfait un usage disproportionné deviolence face aux manifestants àmains nues et ont fait preuve d’unebarbarie à nulle autre pareille entirant à balles réelles à bout portant». Jean Claude Fogno dénonce par lasuite l’arrestation des leaders etmilitants du Mrc et surtout le faitque ces derniers sont privés de visi-te et d’assistance par leurs avocats.Pour le défenseur des droits del’homme , cette attitude « démontreune fois de plus l’arbitraire totale etla répression aveugle qui caractéri-sent le régime de Yaoundé, quantaux violations flagrantes des liber-tés de réunions et de manifestationspubliques au Cameroun, pourtantbien régies par les lois de 1990, surles libertés publiques; Que ces agis-sement du régime Biya sont consti-tutifs de graves violations des droitshumains contenus dans l’Ensembledes Règles minima révisées desNations Unies pour le traitementdes détenus (règles NelsonMandela). »

Mandela Center prévient «qu'avec ces détentions arbitraires etsauvages, le Cameroun s'exposeclairement aux sanctions de laCharte Africaine des Droits del'Homme et des Peuples (articles 6et 7) à travers son mécanisme laCommission et du PacteInternational relatif aux droitscivils et politiques des NationsUnies à travers son mécanisme duGroupe de travail sur les détentionsarbitraires ». Pour conclure l’Ong «exprime son indignation totale surles dérives récurrentes du régimeBiya en matière des droits humainsau point de s’ériger progressivementen «Etat voyou »; « Exige, avec unerare fermeté, la remise en libertéimmédiate et sans condition detoutes les personnes ainsi arbitrai-rement interpellées; » « Invite,avec insistance, le Comité des droitsde l’homme des Nations Unies quireçoit désormais un rapport quoti-dien sur la situation grave desdroits humains au Cameroun àprendre toutes les mesures de pres-sion pour faire plier le régime deYaoundé; » Et se félicite que « de ladécision du Gouvernement améri-cain de réduire l’aide militaire auCameroun en raison des violationsdes droits humains et invite lesautres Etats à lui emboiter le pasdans les meilleurs délais dans cettecampagne d’isolement. »

Joseph ESSAMA

Le sous-préfet de Yabassi interdit la tournée du chef

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Page 4Le Messager

ZONE ANglOPhONE

Scènes de guerre à Bamenda, Buea et KumbaUne partie de l’hôpital de dis-trict de Kumba incendiée,plusieurs morts et blessés, desvoitures calcinées, des arres-tations. C’est le bilan des évé-nements qui ont eu lieu dansplusieurs villes du Nord-ouestet du sud-ouest entre la nuitdu 10 et la journée du 11février.

Confusion totale dans la ville deBuea, dans la nuit du 10 au 11février dernier. Jusqu’au petitmatin, des tirs nourris, entre lescombattants sécessionnistes etl’armée régulière se faisaient enco-re entendre dans les quartiers mile6, 7 et Mankon à Bamenda dans le

Nord-ouest. L'opération ville mortelancée par les sécessionnistes sepoursuivait encore, c’est alorsqu’un véhicule militaire qui faisaitla ronde de la ville pour encouragerles populations à sortir, a été atta-qué par les combattants sécession-nistes, raconte un témoin. De vio-lents combats, faisant plusieurs vic-times ont alors éclaté entre lesdeux groupes armés. A Buea, dansle Sud-ouest, même rituel sanglant.Une source non officielle annonçaithier matin des échanges de tirsautour de Sandpit Gce board, undes quartiers de la ville où se trou-ve le siège du General Certificate ofEducation Board (Gce Board).Selon cette source, les populationssont restées cloitrées chez elles parpeur de représailles.

Actes criminelsMais c’est à Kumba dans le

département de la Meme que lepire a été enregistré. Une partie del’hôpital de district de Kumba a étéravagée par les flammes. Destémoins racontent qu’autour de1h30 dans la nuit du 10 au 11février, des hommes armés ontenvahi l ’hôpital et ont intimél’ordre à tous les patients de libérerles lieux. C’est donc ensuite que lefeu s’est déclenché au niveau de lasalle de chirurgies. Les flammesont ravagé quatre bâtiments, avantl’intervention des forces de main-tien de l’ordre. En marge de l’incen-die, ces hommes armés ont aussitué quatre personnes qui se trou-vaient dans cet hôpital et bruléplusieurs véhicules. Plusieurs

sources attribuent ces actes crimi-nels aux combattants sécession-nistes qui sévissent dans cette zonedepuis 2016.

Notons que ces événements fontsuite au mot d’ordre du lockdownlancé par les séparatistes, depuis le5 février dernier et qui devrait sepoursuivre jusqu’au 14 février pro-chain. Ce mot d’ordre qui consistaità ne voir personne dehors a étéscrupuleusement respecté par lespopulations, malgré les menacesdes autorités administratives, quiavaient annoncé que les salairesdes fonctionnaires, qui respecterontcette mesure des sécessionnistes,seront suspendus.

Joseph ESSAMA

NéCROlOgIE

Il était une fois … Jean Jacques Ewong Reporter-photographe à la notoriétéoutre atlantique et promoteur de l’agen-ce d’images Aras press établie à Paris,l’homme qui a couvert plus d’une dizainede phases finales de la Coupe d’Afriquedes nations (Can) et cinq Coupes dumonde, a rendu l’âme hier lundi 11février 2019, à Yaoundé, vaincu par unmalaise.

La nouvelle, pour assommante qu’elle est, tombe auxenvirons de 9h. Alors que les confrères de la presse spor-tive peinent à croire qu’il ne s’agit guère d’un fake newscomme il en foisonne ces derniers temps sur la toile,c’est un post de Jean Claude Ngoo, le frère cadet dudéfunt, qui vient confirmer que celui qu’on appelaitaffectueusement « JJ » a effectivement tiré sa révérence.« J’ai le regret de vous annoncer le décès de mon grandfrère Jean Jacques Ewong au Centre médical leJourdain à Yaoundé à 5h 50 minutes », annonce-t-illaconiquement sur son mur Facebook. S’en suit unepluie de messages de condoléances, de tristesse et sur-tout des témoignages nostalgiques puisées dans lesmoments passés en compagnie de l’homme qui exerçaitsa profession de reporter-photo depuis plus de 20 ansavec une passion débordante. Entre surprise et stupé-faction, la (mauvaise) nouvelle, telle une traînée depoudre, va faire le tour du monde, provoquant une ondede choc dans les rangs de ses amis, ses confrères etmême ceux des jeunes férus de la photographie qui sesont abreuvés à la source de Jean Jacques Ewong. Lasurprise est d’autant plus grande qu’il n’était pas mala-de, on imaginait mal que ce malaise qui l’a conduit à laclinique le Jourdain, le conduirait finalement dans lachambre froide d’une morgue. Professionnel accompliBeaucoup gardent de l’homme, le souvenir d’un profes-sionnel accompli, un bosseur, un amoureux du travailbien fait, un esthète dont on salue aujourd’hui la magiequ’il pouvait créer avec son appareil photo. C’était aussi

un homme affable, disponible, sympathique, humble ettoujours prêt à prodiguer des conseils à la jeune généra-tion. Sans complexe, sans arrière pensée, sans faussemodestie. C’était une belle âme, un bonhomme sans his-toire qui aimait ce qui faisait et marquait par ces quali-tés, les esprits de ceux qui avaient le bonheur et lachance de le côtoyer. C’est peut être pourquoi le célèbrejournaliste africain et fondateur du site Mauritaniefoot,Lassana Camara pense que l’illustre défunt va man-quer aux stades africains et surtout aux férus du foot-ball. « La mort d’un monument de la presse sportiveafricaine, le camerounais Jean Jacques Ewong, l’hommea couvert plus de 10 éditions de la Coupe d’Afrique, plusde 5 coupes du monde », peut-on lire sur sa page avecune photo de « Jj ». Ses voyages à travers l’Afrique et lemonde avaient bétonné sa réputation et garni sonimpressionnant CV qui faisait saliver les bleus de laprofession. Priscille Moadougou Atangana, journaliste à la Sociétéde presse et d’édition du Cameroun (Sopecam) perdcelui qu’elle appelait affectueusement « Molla des ways». En guise d’hommage à cet aîné et ami, elle se remé-more les multiples reportages qu’elle a réalisé avecl’aide de celui qui était en réalité « (…) un homme bon!Un homme bien. Il n'y avait jamais de problèmes ensituation de reportage, mais des tas de solutions dont ilétait le seul à détenir le secret! Je ne citerais pas le

nombre de fois qu'il m'a envoyé en inbox les photosretrouvées dans ses archives. Ce qui avait le chic dem'arracher un de ces fous rires ! Mais là, je ne peux plusrire. L'annonce de ton départ brusque m'a rendu ébau-bie. Je ne te savais même pas au Cameroun. Il ne mereste que les souvenirs (..)», confie-t-elle sur sa pageFacebook.Soutien psychologiqueRencontré en 2015 à Malabo lors de la Can, l’auteur deces lignes, frappé par l’entrain de son illustre interlocu-teur lui avait posé la question de savoir ce qu’on gagneaprès avoir couvert dix phases finales d’une aussi pres-tigieuse compétition. Et lui de répondre avec une bonnehumeur presque contagieuse : « Dans mon cas particu-lier, je suis plus intéressé par la passion du métier quepar le rendement en termes pécuniaires. Ce n’est pasl’argent qui me motive. Ce qui m’a poussé à suivrel’équipe nationale du Cameroun, c’est qu’après unmatch de qualification dont je ne me rappelle plus del’année, Samuel Eto’o a remarqué que j’avais le visagefroissé. Il m’a demandé pourquoi j’étais nerveux et je luiai répondu que j’étais fâché parce qu’ils venaient deperdre. C’est alors qu’il m’a confié qu’eux-mêmes lesjoueurs se sentent plus motivés, plus galvaniséslorsqu’ils savent que dans le stade il y’a des camerou-nais qui les supportent. Surtout des personnes qu’ils ontl’habitude de rencontrer au pays. Du coup, j’ai comprisque notre présence était capitale pour ces jeunes qui ontparfois besoin d’un soutien psychologique des leurs.Depuis ce jour, je m’arrange à être là où les Lions setrouvent ».Ancien élève du Collège Vogt de Yaoundé, Jean Jacques

Ewong bossait pour Aras Press, agence spécialisée dansle reportage, la photographie, la vidéo, l’événementiel,les archives photographiques –surtout-celles de l’équipenationale fanion, a pour principal but, de mettre à ladisposition de la presse, le maximum d’infos et de pho-tos sur cette équipe qui est progressivement devenue unlabel. « Notre satisfaction vient d’abord du fait que nousassurons le droit de mémoire de la sélection nationaleaux compétitions internationales. Car, depuis lesannées 90 on n’a pas beaucoup de photos de nos Lions »,relevait-il. Repose en paix « JJ » !

Christian TCHAPMI

Le Messager no

5240 Mardi 12 Février 2019

téMOIgNAgE

Jean François Channon, Directeur de publication duMessager« JJ était mon complice »le 30 janvier 2019, la veille d'un voyage à l'étran-ger, je me retrouve avec deux amis au quartiertsinga pour une rasade. Jean Jacques Ewong faitpartie des retrouvailles. Arrivé de Paris quelquesjours avant, il tenait à me dire bonjour et essayerensemble de s'échanger les nouvelles du pays. Noussommes donc au « Metro » du nom d’un snack situéà tsinga. Vin rouge, bière pour certains, whiskypour d'autres. Albert bikele demande alors à « Jj »de nous raconter sa vie en France. Il éclate de rireet continue sans répondre d'avaler son poulet. Noussommes restés là jusqu'à ce que je dise à tous queje dois partir prendre mes affaires pour me rendre à

l'aéroport. J'ai alors promis de revoir Jean Jacquesdès mon retour. Mais la nouvelle que j'apprends cematin m'a sidéré. « JJ » s'en est allé. Patatras ! Finiles belles complicités, les photos uniques que jepouvais obtenir de lui lors des reportages. Dieu seulsait combien il m'en a fait lors de nos moments pro-fessionnels. Il me vient à l'esprit un incident à l'am-bassade de France soit à Yaoundé. Nous sommesdonc accrédités pour un 14 juillet. Nous y arrivonset dès que l'ambassadeur aperçoit « JJ », il devienttout rouge. Mais le laisse quand même faire desphotos. À la fin de la cérémonie, il demande à « JJ» d'apprendre à « bien se tenir dans la vvie ».Renseignement pris, Jean Jacques me confie quel’objectif de son appareil photo aurait surpris l'am-bassadeur en mauvaise posture. Désormais, nous

allons parler de cetteaffaire juste pourricaner en évoquantl’expression « mau-vaise posture ». Jepeux multiplier deshistoires que j’ai vécuavec mon cher « JJ »,dommage. tu pouvaisencore vivre pournotre amitié. J’ai oublié de te dire au revoir ! toutce que j’ai à faire c’est de te chanter cette mer-veilleuse chanson d’Oumou sangaré intitulée « saya» qui signifie la mort. hélas !

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Paul Biya, un président déconnecté de sa Jeunesse

En prononçant son discours du10 février dernier à l’endroitde la Jeunesse, le présidentde la République a, une fois deplus , confirmé son inattentionà l’égard des camerounais âgésde moins de 35 ans. Eux quicontinuent de s’inquiéter deleur véritable place dans sapolitique gouvernementale.

Décidément, Paul Biya ne va jamaischanger. Alors que beaucoup croyaientque le « septennat des grandes opportuni-tés » devait, enfin, être l’occasion jurépour les jeunes de mieux profiter desoffres du gouvernement, le chef de l’Etata dissipé toutes ces pensées chimériquesle 10 février dernier. Habitué des discoursdosés de slogans vagues, creux, pompeuxet désuets, c’est le même plat insipidequ’il a servi aux jeunes camerounais à laveille de la fête nationale de la Jeunesse.On dirait une sorte de réchauffé, undisque rayé qui trahit l’absence de propo-sitions concrètes des pouvoirs publics àl’endroit de cette tranche de la populationqu’on console avec des promesses falla-cieuses faute de mieux. La gestion dupays étant confisquée par une clique aupouvoir depuis 1960. Toute honte bue, le «père de la Nation » s’est pointé à nouveauavec une copie dont on maitrise lesphrases par cœur. Lui qui, depuis sonaccession à la magistrature suprême en1982 jusqu’à nos jours, n’a brillé que parses attentions évasives à l’égard de la jeu-nesse qu’il dit vouloir sa prospérité.Depuis 36 ans qu’il est au pouvoir,l’homme du 06 novembre 1982 n’a jamaisrésolu les problèmes de fond de la jeunes-se. Il les esquive, il les goure de mots etde concepts dissonants. Il feint de les por-ter à cœur.

Le moins qu’il puisse faire, c’est de sur-fer de manière continue sur les difficultés

auxquelles font face les jeunes au quoti-dien. L’une de ses plus grandes réalisa-tions à l’endroit de cette tranche de lapopulation, fût le recrutement de 25000jeunes d’intégration directe à la fonctionpublique, lancée en 2011. Mais si l’on s’entient uniquement à cette période jusqu’ànos jours, le président de la Républiquen’a plus rien fait de concret en dehorsd’enfumer les jeunes avec des paroles deconvenance à l’endroit de sa personneuniquement. Car personne ne se retrouvegénéralement dans ses propos. Puisque,entre ce qu’il clame dans ses discours etce qui se matérialise sur le terrain, il y aun très grand fossé.

Rebelote Comme par exemple l’année dernière,

dans les mêmes circonstances que celle-ci,il a dit « vous êtes fortement interpelléspar la nation. Car c’est vous en effet qui,dans les décennies à venir, serez en char-ge de la conduite de notre pays. Ilconvient donc que vous soyez à la hauteurde l’enjeu, en disposant de compétences et

de l’expérience requises ». Et d’ajouter « sile Cameroun peut compter sur la solidari-té de ses partenaires extérieurs, ainsi quesur la compréhension des grandes organi-sations internationales, il n’en reste pasmoins que l’effort principal lui revientnaturellement. Ce n’est pas en effet seule-ment l’affaire du gouvernement, maisbien celle de chacun et chacune d’entrenous. Et, à ce propos, je reprendrai à moncompte la formule célèbre : ne vousdemandez pas ce que votre pays peutfaire pour vous, mais plutôt ce que vouspouvez faire pour votre pays ».

Seulement, comment ces jeunes vontacquérir de l’expérience et participer audéveloppement de leur pays, s’il ne leur adonné aucune occasion de véritablementtester leur capacité actuelle? Surtout quevoilà qu’une année s’est déjà expirée et ilssont toujours au même niveau. A en croi-re que le président de la République est lemaître d’orchestre de la théorie du statutquo. Rebelote. Le 10 février dernier, il aquand même renouvelé cet appel à la

conscience des jeunes. « Lors de ma pres-tation de serment en novembre dernier,m’adressant à vous, je vous ai demandéde ne pas perdre espoir. Je le répèteaujourd’hui. En effet, je n’ignore pas vosdifficultés. Je comprends votre aspirationau changement et votre désir de partici-per davantage aux décisions qui engagentvotre avenir. Je vous le dis à nouveau : leCameroun de demain se fera avec vous »,a-t-il souligné.

Consommation des droguesUn propos qui fait jaser de nombreux

jeunes sur les réseaux sociaux. Eux qui seposent la question de savoir : si leCameroun de demain se fera avec eux, leCameroun d’aujourd’hui se fait avec qui.Questionnement à laquelle plusieurs com-mentaires surgissent et dont la majoritépense qu’effectivement le chef de l’Etat neles considère pas encore dans sa politiquede gouvernance. De ce fait, ils craignentque l’un des problèmes auxquels ils sontconfrontés au quotidien, notamment, lechômage, ne soit jamais résolu. Mêmecomme le président a souligné lors de sondiscours du 10 février dernier que « plusde 500 mille emplois ont été créés en 2018grâce aux grands chantiers en cours, auxprojets agricoles, routiers et infra-structu-rels, ainsi qu’aux travaux menés par lescollectivités territoriales décentralisées ».Et d’ajouter « En 2019, il est prévu decréer au moins 500 mille emplois. Le gou-vernement poursuivra l’opérationnalisa-tion d’un dispositif de gestion prévision-nelle des emplois. Les axes stratégiquesdu plan d’action prioritaire de la politiquenationale de l’emploi continueront d’êtremis en œuvre ». Cette opération pourra-telle résoudre le problème de chômage desjeunes ? Un problème qui les fait plongerdans de nombreuses escapades notam-ment la consommation des drogues, stu-péfiants, du tabac, de l’alcool et des psy-chotropes. De même que le banditisme,les viols et l’émigration clandestine.

Rostand TCHAMI

PRIORItés: CE qU’ON REFUsE DE DIRE AUx JEUNEs DEPUIs 36 ANs

En lieu et place de la promo-tion de l’emploi, de l’entre-prenariat et de l’insertionsocioprofessionnelle desjeunes, socle de développe-ment, le gouvernement a unefois de plus mis un accent par-ticulier sur le côté festif decette journée réservée à lajeunesse.

Placée sous le thème « jeunesse, grandesopportunités et participation à la constructiond’un Cameroun en paix, stable et émergent »,la 53e édition de la fête de la jeunesse s’estcélébrée dans un contexte où le souvenir de2016 laisse un arrière goût d’inachevé. Eneffet, la 50e édition avait permis à l’Etat duCameroun, au gouvernement, aux jeunes, auxOrganisations de la société civiles (Osc) et auxpartenaires au développement de faire le pointet de repenser la contribution et la participa-tion de la jeunesse camerounaise au dévelop-pement du Cameroun. De façon unanime cettecontribution est immense et multidimension-nelle sur le plan politique, économique, social,culturel et sportif. Bien qu’elle soit restée pourla plupart, lettre morte. Si de leur côté, lesjeunes de 1966 à 2016 ont su hisser très hautle drapeau du Cameroun dans le concert desnations et surtout en consolidant la fraternité,la paix dans les cœurs et dans les esprits encréant les conditions de développement de laculture de la paix à l’école dans la famille etdans la société, tel n’a pas été toujours le caspour ceux qui les dirigent. Pourtant après lalutte pour les indépendances de 1960 et de1961, les jeunes camerounais ont ardemmentœuvré pour la réunification et l’unificationpacifique du Cameroun. C’est d’ailleurs la rai-son pour laquelle la journée du 11 février estaujourd’hui l’un des legs fort marquant de cedevoir de mémoire pour les besoins des généra-

tions actuelles et futures.Retrait de la Can 2019Ce 11 février, comme tous les autres, devraitnormalement être une fête dédiée à la jeunessecamerounaise pour commémorer et célébrerchaque année les victoires, ses prouesses del’intérieur du triangle national et de la diaspo-ra dans presque tous les domaines.Notamment l’agriculture, l’élevage, l’économiebleue, l’économie verte, l’économie numérique,la pêche, la politique, le sport, les sciences del’innovation et de la technologie. Il s’agit pourle Cameroun de valoriser sa jeunesse en tantque ressource potentielle pour le développe-ment du pays, véritable force de changementde progrès, valeur réelle à transformer et àsécuriser pour l’avenir du Cameroun. Mais quenon ! Bien que la 53e édition ait intervenudans un contexte marqué par la réélection de

Paul Biya, comme président de laRépublique du Cameroun, les jeunesne se sentent pas toujours concernés demanière directe par cette fête. Et ce,malgré les efforts du gouvernement àvouloir remobiliser les fils et filles duCameroun autour des idéaux de paix etde la modernité. Pour preuve, la mon-tée en puissance des relents et replisidentitaires, depuis les récentes élec-tions présidentielles et le retrait del’organisation de la Can Total 2019 auCameroun, qui met à mal l’unité natio-nale et la cohésion pacifique déjàmenacées par les remous sociaux et lesvelléités sécessionnistes dans lesrégions du Nord-Ouest et du Sud-ouest. « onzaine de la jeunesse »Sans oublier la circulation, la consom-mation, le trafic et la commercialisa-tion des drogues et autres substancespsychotropes qui ne cessent de prendrede l’ampleur dans nos cités tout endétruisant les jeunes à cause dumanque d’emploi. Alors que depuis2015, le gouvernement poursuit lamise en œuvre du « plan triennal spé-

cial-jeunes », qui à bien regarder parvenu à sonterme, est un terrible fiasco vu que les jeunesne sont pas sortis de l’auberge. Malgré la miseen service de la carte jeune biométrique ainsique la célébration du 10ème anniversaire de lamise en place du Conseil national de la jeunes-se du Cameroun (Cnjc), instance faîtière desassociations et mouvements de jeunesse duCameroun. D’ailleurs, plusieurs voix dissi-dentes s’élèvent quant à l’importance et lanécessité réelle de cette institution. Pour lamajorité, elle ne sert même à rien parce quecela fait 10 ans déjà qu’elle existe, et pas debilan concret si ce n’est un bilan qui se résumeà l’organisation des festivités. Car la fête de lajeunesse célébrée le 11 février de chaqueannée, est une fête légale civile. Mais, elle nese limite pas seulement au « jour de fête ». Elle

est généralement précédée par ce que l’on aappelé la semaine de la jeunesse et qu’il estconvenu d’inscrire depuis 2018 dans la « onzai-ne de la jeunesse ».Politique de gouvernanceIl s’agit de 11 jours pendant lesquels sont orga-nisées sur l’ensemble du territoire national,des manifestations socioculturelles, entrepre-neuriales de citoyenneté et sportives autourd’un thème donné et dont les contours sontfixés par le ministère de la Jeunesse et del’éducation civique (Minjec). Seulement, à quoiça sert de consacrer une pareille période (11jours) aux jeunes alors que ces derniers sontquasiment oubliés de toutes les politiquespubliques durant tout le reste de l’année ?Pourtant le Minjec, Mounouna Foutsou a souli-gné que ces activités de célébration de la53ème édition de la fête de la jeunesse doiventfaire transparaitre dans les manifestations,l’unité et l’intégration nationale dans le respectdes différences et des identités en exaltant lesvaleurs de patriotisme, de mérite, du respectdes symboles et emblèmes de la République, depaix, de solidarité, d’intégrité, de travail, defierté, de volonté de vivre et de réussirensemble. Comment réussir ensemble lorsque les frèresdes régions du Nord-ouest et du Sud-ouest sesentent délaissés ? Et d’ajouter « avec le systè-me des Nations Unies, la 53ème édition de lafête de la jeunesse a permis de lancer l’initiati-ve « Youth Connekt Cameroon » qui est uneréponse aux Objectifs de développementdurable (Odd) pour un monde plus juste, plusdurable, et pacifique en 2030 ». Puisqu’elle «fournit une approche spécifique au contexteafricain pour résoudre les problèmes d’asymé-trie de l’information sur les opportunitésd’emploi et développement des affaires, du chô-mage et de l’inclusion des jeunes dans les pro-cessus socio-économique et politique. Cette ini-tiative a pour objectif de relever les défis dudéveloppement social, économique, politique,culturel et inclusif de la jeunesse ».

Rostand TCHAMI

Le Messager no

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DIsCOURs: l’étERNEl DIsqUE RAYé DE PAUl bIYA

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DéCRYPtAgE

bIYA Et lA sYMPhONIE DEs INsAtIsFACtIONs

De l’adresse du président de laRépublique à ses jeunes compa-triotes, il ressort nettement que lemaître mot qui structure la penséedu numéro un camerounais estl’insatisfaction. le chef de l’Etat n’apas dit ou fait ce qu’on attendait delui et les jeunes tendent à perdreespoir. Un cocktail détonnant.

Luc Sindjoun, Conseiller spécialdu président de la République, dansune de ses sorties en soutien de lacandidature de Paul Biya l’annéedernière, disait: « Paul Biya estl’homme des trois temps: le passé, leprésent et le futur! ». Soit ! Dans sonmessage à la jeunesse du 11févrierdenier, on a constaté qu’il s’est beau-coup émancipé du passé pour s’affec-tionner au futur. Non pas à dire quele présent soit vide. Au cours del’année 2018, plus de 500 milleemplois ont été créés. En 2019, cetteannée, le président promet qu’il va enremettre cela. Il y a eu et il y auraencore des projets et des programmesen faveur de la jeunesse. Seulement,comme l’affirmait récemment un éco-nomiste, ce n’est pas une particulari-té au Cameroun que des projetséchouent. Cela a été courant dans lespays d’Asie du sud-est. Ce que ces «dragons ont fait, ils ont analysé etcompris les failles du programmeprécédent pour passer au suivant ».En est-il le cas du Cameroun ? Est-ceque les différents programmes suc-cessifs en faveur de la jeunesses’imbriquent et se complètent ? Là-dessus, un observateur a reconnu quedans notre pays, « la lutte contre lechômage des jeunes était aussi com-pliquée que la lutte contre la corrup-tion ». Il existait à ce sujet, le faisait-il remarquer plusieurs structures deluttes pas toujours bien perçues dansleurs missions précises par le grandpublic.

Chômage exacerbéPar ailleurs, du discours présiden-

tiel du 10 dernier, peut-on dire que lapréoccupation présidentielle est plusportée vers l’avenir si on s’en tient àl’esprit général de l’adresse ? Alorsqu’on s’attendait à suivre un bilan etdes perspectives de grandes enver-gures, le chef de l’Etat n’a pas tou-

jours convaincu par les chiffres. Endépit de la promesse et des pro-messes présidentielles, la questioncruciale est« qu’est-ce qu’on faitmaintenant, aujourd’hui ? » Lesjeunes passent et deviennent desadultes, et à chaque génération cor-respond son défi comme le chef del’Etat l’a reconnu dans son discours.Mais sur près de quarante ans, on sedemande comment les jeunes gensqui passent ont toujours les mêmesdifficultés : le chômage exacerbé !Est-ce à dire que les différents pro-jets et programmes en faveur desjeunes sont mal pensés ou mal mis enœuvre ? Pourquoi il y a-t-il toujourstans de chômeurs et de gens dansl’informel ? Un syndicat des motostaximen à Douala, a déclaré dans lafoulée des préparatifs de la fête de lajeunesse qu’on dénombre plus de 500mille conducteurs dans ce secteur, etune majorité écrasante de jeunes. Ace sujet un américain avouait que «les hommes politiques s’occupent desélections et les hommes d’Etat desgénérations à venir ».

Encore des promessesOui, Paul Biya doit certainement

se préoccuper du sort de la jeunessequ’il dirige depuis 37 ans. Si au boutde ce long temps aux affaires, il affec-tionne la conjugaison de ses verbesau futur, cela pourrait causer dessoucis de perception de l’adresse pré-sidentielle et créer des incompréhen-

sions. On peut relever quelquesexemples pour étoffer notre réflexionà ce sujet. « Il vous « reviendra » depoursuivre dans la même voie. Ilvous « faudra » mettre en œuvre nosgrands projets de révolution agricole,d’industrialisation et d’infrastruc-tures, sans oublier ceux qui concer-nent le domaine social, comme l’édu-cation, la santé et l’habitat. Le gou-vernement « poursuivra » l’opération-nalisation d’un dispositif de gestionprévisionnelle des emplois. Les axesstratégiques du plan d’action priori-taire de la politique nationale del’emploi « continueront » d’être misen œuvre. »

On se serait attendu à la prédilec-tion du présent et du présent de nar-ration en lieu et place des du passé.Or pour le faire, il faut avoir un bilanprécis sur chaque point qu’on veutévoquer. Un exemple frappant qu’onpeut retenir : « En 2019, il est prévude créer au moins 500 milleemplois.»Il faut comprendre que legouvernement va créer 500 milleemplois en 2019. Soit.Immédiatement après, il plonge sesauditeurs dans l’incertitude en disantque « le gouvernement poursuivral’opérationnalisation d’un dispositifde gestion prévisionnelle des emplois», pourquoi ne pas dire que « le gou-vernement doit poursuivre… »?Toutes ces nuances sémantiquessont de nature à exacerber le doute

dans l’esprit des jeunesCamerounais.

Ne perdez pas espoirQu’est-ce qui peut fonder le chef de

l’Etat à dire à sa jeunesse de ne pasperdre espoir ? C’est certainementparce que les données ne sont pasbonnes ou encourageantes. Et il l’aprécisé que c’est depuis l’année der-nière qu’il demande aux jeunesCamerounais de ne pas perdreespoir. Paul Biya, sur le moment leurrappelle qu’il n’oublie pas leur diffi-culté. Une autre manière de dire que« si je ne fais pas ce que vous atten-dez de moi, ne pensez pas que c’estparce que je l’oublie ou que je l’igno-re. » Du coup, il enchaîne sur le ter-rain où la jeunesse pourrait manifes-ter son mécontentement : le change-ment : « Je comprends votre aspira-tion au changement et votre désir departiciper davantage aux décisionsqui engagent votre avenir. » Sans ledire ouvertement, le chef de l’Etatleur demande ici d’être patients. Ilveut leur signifier que les choses vontchanger et qu’ils vont participer à lapolitique qui engage leur avenirmême s’il ne précise pas, dans cecontexte comment cela se fera. Lapromesse forte qu’il leur fait dans cesens est que le « Cameroun dedemain « se fera » avec vous. »Demain ? C’est quand demain ?

Il faut noter que lorsque Paul Biyaparle des quatre différentes généra-tions qui ont se succédées dans lagestion des affaires de l’Etat, lui, il avu passer trois générations. C’estd’ailleurs lui qui les décrit mer-veilleusement bien. En dehors despères fondateurs, qui ont relevé ledéfi de l’indépendance, indissociablede l’unité nationale, il a toujours étéaux premières loges. « Pour leurssuccesseurs (des pères fondateurs), lamise en place et la consolidation desinstitutions du nouvel Etat. Pour lagénération suivante, l’avènement dela démocratie et du progrès social.Pour celle d’aujourd’hui, la moderni-sation de l’économie et la justicesociale. » Pour lui, demain c’estquand ? A quelle catégorie de jeuness’adresse-t-il ? Les Lycéens, les uni-versitaires ou ceux qui se rongent lesfreins derrière les bureaux cousus dela haute administration camerounai-se ?

Léopold DASSI NDJIDJOU

Simon, président See and Talk –Cameroon« Les jeunes veulent le Cameroun demaintenant. »

« Le message traditionnel du chef de l'Étatà la jeunesse du 10 février 2019 m'est par-

venu sans surprise danssa structure, son conte-nu et sa logique. Depuisplus d'une dizaine d'an-nées, il a revêtu lesartefacts d'un coursmagistral en Amphi, oùla cible cherche inlassa-blement le cœur du

message sans le trouver, au regard de ladiscipline choisi. J'ai écouté un discoursfroid, sans émotions et sans intérêt autreque le son emblématique de la voix du pré-sident Biya. Je tiens ici à dire qu'un dis-cours tel que celui à la jeunesse devrait

être un véritable exercice de motivation,un moment d'impact idéel, idéologique etactionnel à l'endroit de cette jeunessenombreuse et volontaire. C'est un instantque l'on souhaite franc, comme unmoment de vérité, où le cœur de notre ora-teur du jour s'ouvre avec franchise avec lesentiment des mots non préparés par uneéquipe de démagogues. Et dans un contex-te sociopolitique tendu tel que le nôtre, cequ'il ne fallait surtout pas dire aux jeunesest cette phrase : « Le Cameroun dedemain se fera avec vous... ». Les jeunesveulent le Cameroun de maintenant. »

Emmanuel Ntonga, président régional Sdfdu Centre« Il s’agissait plutôt d’un rituel politiquegrandiose »« Le président n'a rien dit de vraimentnouveau dans son discours. Les jeunes ontbesoin de changements socio-économiques

audacieux, radicaux etfondamentaux, de justi-ce, de paix et d'unenouvelle direction dansla gestion du pays. Cedont on a beaucoupparlé des jeunes en tant

que futurs dirigeants du pays est pure-ment cosmétique et pur « sloganeering ».Le Président n'a même pas mentionné lesjeunes hommes et femmes qui ont été tuésdans la crise qui affecte le pays, les cen-taines de milliers de personnes déplacéesà l'intérieur de leur pays et les réfugiés. Ils’agissait plutôt d’un rituel politique gran-diose et n’avait que peu ou rien à offriraux jeunes souffrants des régions anglo-phones. »

Propos recueillis par L.D.N.

Le Messager no

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RéACtIONs

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la parade de la 53éme fête dela Jeunesse s’est célébré danstoute l’étendue du territoirecamerounais, celle de l’arron-dissement de Yaoundé IV,a eulieu au niveau de la sous-pré-fecture du quartier Kondenguien présence du sous-préfet, demadame le maire et biensd’autres autorités administra-tives et invités.

C’est à 10h ce lundi 11 février,après la retransmission du messa-ge adressé aux jeunes par le prési-dent de la République, que les pre-miers carrés de la parade en sui-vant le rythme de la fanfare,s’avancent avec deux grandes ban-deroles, portant le thème de lacélébration : « Jeunesse grandeopportunité et participation à laconstruction d’un Cameroun enpaix stable et émergent » traduiten anglais et en français, suivi dudrapeau et de l’effigie du présidentde la République du Camerounpour démarrer le défilé. Plusieursélèves drapés leurs uniformes etd’autres arborant des tenues tradi-tionnelles représentant les grandesaires culturelles de « l’Afrique enminiature », ont participé à cettecélébration avec des petits dra-peaux qu’ils agitaient en marquant

des pas cadencés. Si d’aucunsbrandissent des pancartes sur les-quelles sont inscrits les noms des10 régions, d’autres, eux, brandis-sent des fruits tels que lespapayes, les bananes et des tuber-cules comme le manioc pour mar-quer la richesse agricole duCameroun.

Mariage précoceLes jeunes de l’enseignement

secondaire n’étant pas en reste,étaient aussi porteurs de plusieursmessages importants floqués surdes feuilles de format ou sur despancartes. « Non à la consomma-tion de la drogue » ; « non auxmanipulations des jeunes sur

whatsapp » ; « le tabac nuit gra-vement à la santé » ; « non aumariage précoce » ; « non au sida» et bien d’autres messagesd’appel à la lutte contre les fléauxsociaux qui minent la jeunesse denos jours, étaient associés à desicônes tels que les ordinateurs,les bouteilles d’alcools et des ciga-rettes. En dehors des élèves del’enseignement maternelle, pri-maire et secondaire, les jeunesdes instituts supérieurs et ceuxde l’éducation extrascolaire ontaussi pris part à cette parade enbrandissant une banderole surlaquelle est inscrit « la jeunessede Yaoundé IV s’engage à pro-mouvoir le vivre ensemble etappel au respect des institutionsrépublicaines ». Cette célébrations’est faite au rythme des chantspatriotiques choisi par le comitéd’organisation et du ministère dela Jeunesse et de l’éducationcivique, les élèves ont pendant

plus d’une heure exécuté les mou-vements d’ensembles en chantanttous en chœurs sous une belleambiance. C’est par le passage descliniques de Yaoundé IV que ledéfilé s’est achevé.

Linda MANGA MINLO’O(Stagiaire)

Les jeunes conviés au surpassement de soi tel a été le leitmotiv des responsables de l’arron-

dissement d’Ebolowa 2 ème lors de la célébration dela 53 ème édition de la fête nationale de la jeunesseplacée sous la présidence du maître de céans et deson état-major d’arrondissement d’Ebolowa 2ème.

Après une dense semaine d’activités qui ont portéessur le sport, l’expression culturelle et autres activitésextra scolaire, le 11 février faisait office d’apothéose.Et c’est depuis deux années que le centre villed’Ebolowa à lui seul abrite 03 pôles de défilé à savoir,le pôle d’arrondissement d’Ebolowa 2 ème avec lesous-préfet Bernard Ta, le pôle d’arrondissementd’Ebolowa 1 er et le pôle conduit par le gouverneurFélix Nguelé Nguelé à la place de fête de Nko’ovos.Cette délocalisation est bien saluée par les popula-tions des pôles décentralisés, qui en ont fait de ceszones, les centres d’activités le temps de la célébration.Du coup, ce fut un grand pôle commercial aussiautour de l’artère choisie pour le défilé, comme au vil-lage tout est commercialisé, ce fut une parfaite mobili-sation des populations qui ont démontré que l’autoritéadministrative est dans leur sol, avec un importantpavoisement. Ce fut dès l’entame, un zeste de bouillonde culture pour agrémenter l’attente, puis l’auditiondu discours présidentiel.

Prise de conscience Le défilé proprement dit a agrémenté la seconde

halte de cette cérémonie avec les tout-petits du primai-re une vingtaine d’établissements scolaires du privécomme du publique. Ils ont été suivis par ceux dusecondaire et les structures de formations profession-nelles, sous les ovations d’un public de grands joursoù on pouvait voir des jeunes enfants ébahis par lafoule nombreuse. Après la relecture de la thématiquequi a accompagnée cette célébration à savoir, «Jeunesse, grande opportunités et participation à laconstruction d’un Cameroun en paix, stable et émer-gent ». Ce moment a paru être celui d’une prise deconscience de la jeunesse qui a convergé vers ce centrede défilé. Pour Bertrand Ta sous-préfet de l’arrondis-sement d’Ebolowa 2 ème, « C’est une grande mobilisa-

tion des populations de cette circonscription adminis-trative, témoin du fort attachement aux idéaux prô-nés par le chef de l’état. La jeunesse a cerné le messa-ge présidentiel, il reste maintenant à chaque jeune desaisir une opportunité autour de lui. Car, il est ques-tion aujourd’hui d’une prise de conscience individuel-

le de chaque jeune, l’étatfaisant déjà ce qu’il faitpour le bien de toute lajeunesse. Diverses oppor-tunités sont mises enplace à travers des projetset programmes pour l’épa-nouissement de la jeunes-se, et la lutte véritablecontre le sous emploi. Uneappropriation de la thé-matique fera du bien àchaque jeune afin, quechacun puisse participerà la construction d’unCameroun à la fois depaix, stable et émergent.D’où cette invite à chaquejeune d’en faire sien cetteannonce du président dela république ».

Au terme du défilé,Gaston Wilfried Evinaélève à l’école publique deBilone défilant pour latoute première fois semblene pas s’en revenir, sa joieest débordante. Aprèsexplications de ses amis,il comprend alors qu’il n’ya pas le défilé tous lesmois et que son seconddéfilé pour la même cir-constance n’aura lieu quel’an prochain en 2020. Ilfaut noter que cette célé-bration représente un fort

moment de brassage de la jeunesse véritable espoirpour le Cameroun à venir car, tout l’honneur doitrevenir au Cameroun propriété de tous les fils et fillesde ce pays.

YAOUNDé IV

Non à l’alcool et aux manipulations sur les réseaux sociaux !

bIlONE

Le Messager no

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l’entreprise a reçu, le1er février 2019,quatre prix del’Excellence parl’administration desgabelous lors de la soi-rée des partenairescélébrée à Kribi, enmarge de la journéemondiale des douanes.

Le savoir-faire de BolloréTransports and logistics vientd’être une nouvelle fois recon-nu. Quatre prix de l’excellencetombent pour ainsi dire dansl’escarcelle de cette entreprise,spécialisée dans les domainesdes transports et logistiques.Des récompenses de l’adminis-tration douanière duCameroun attribuées lors de lasoirée des partenaires organi-sée à Kribi en marge des festi-vités concoctées dans le cadrede la journée mondiale desdouanes, le 1er février 2019.

Il s’agit en l’occurrence duprix d’excellence pour le res-pect des procédures, le prixd’excellence pour les volumesd’activités dans le cadre dutitre de transit unique, le prixdu meilleur commissionnaireen douane agrée aérien àl’export et le prix du meilleurdans la catégorie enregistre-ment des manifestes mari-

times, décernée à Socopao, unedes filiales du groupe Bolloréau Cameroun. Toutes ces dis-tinctions ont été reçues par ledirecteur régional Risks etdéveloppements pour le Golfede Guinée de BolloréTransports and logistics, lebien nommé Nsounchiat FitMama. Lorsqu’on gratte lacouche de vernis sur cesrécompenses, il apparaîtqu’elles marquent le rôle depionnier dans la mise enœuvre des mesures de facilita-tion du transport et du transit,dans la sous-région Afriquecentrale, avec l’exemplarité

dans le respect des procédureset le volume des opérationsréalisées, avec une once deprofessionnalisme, dans lecadre de la nouvelle procédurede prise en charge des mar-chandises en transit auCameroun, le titre de transitunique.

Toutes choses qui confortentle savoir-faire et ouvre un coinde voile sur la valeur de lacontribution de BolloréTransports and logistics àl’amélioration des opérationsd’exportation des marchan-dises, levier de croissance duCameroun. Selon Mohamed

Diop, directeur régional Golfede Guinée de Bolloré trans-ports and logistics, cette11eme édition de la soirée despartenaires a été une occasionde «magnifier la qualité de larelation qu’entretiennent lesfiliales du groupe Bolloréintervenant dans la chaîne desopérations logistiques du com-merce extérieur avec l’admi-nistration des douanes. Lesrésultats de cette collaborationsont visibles dans lesdomaines de nos activitésnotamment le rail, les servicesportuaires et logistiques.

Alain NJIPOU

Bilan et perspectives d’un exercice budgétaire laborieux la première réunionde coordination descomptables publicspour le compte de lacirconscription finan-cière du sud au titrede l’exercice 2018s’est tenue récem-ment en la salle poly-valente du collègerégional d’agriculture(Cra) d’Ebolowa .

Il s’agit d’un rituel qui consisteen la clôture d’un exercice bud-gétaire, c’est l’occasion de faireun bilan et se projeter égale-ment. Ici, on a tous les comp-tables de la circonscriptionfinancière du Sud qui s’imprè-gnent des orientations de lahiérarchie des finances. PourElvis Christian Messanga, tré-sorier payeur général, « enpareille circonstance, le travailest fait sous forme de travauxpratiques. Il est question devalider les situations comp-tables, la balance des compteset tous les autres aspectscomptables exigés dans lecadre de l’exécution du budget.Tout ceci amène à une exécu-tion financière mieux aboutieque celle de l’année antérieurequi a été un moment très diffi-cile. La dernière mission duFmi a encouragé le gouverne-ment et l’Etat du Cameroun à

pour-suivre lareformed’autantplus quenotreprogram-me écono-mique estadossésur lesfacilitésélargiesde cré-dits. Ilest ques-tion pour 2019, de continuer àmettre en œuvre ce program-me de manière efficace et effi-ciente. Le programme 270 dubudget de l’état qui est dévoluà la direction générale du tré-sor et coopération financière etmonétaire et dont l’intitulé estla gestion de la trésorerie del’état, de la dette, comptabilitépublique et financement del’économie confie un rôleimportant aux comptablespublics en vue de la mise enœuvre de tout cela ». Apaisement Après s’en est suivi des inter-ventions relatives aux orienta-tions de la direction généraledu trésor, puis celles du tréso-rier-payeur général de la cir-conscription financière du Sud,les participants ont eu à vali-

der le procès-verbal de contrô-le interne et les autres états desuivi des comptes relatifs auxétats d’accord. Pour AlexandreLegrand Ngoucheme Kutnyemsecrétaire général des servicesdu gouverneur représentant lemaître de céans, « il est ques-tion de jeter un regard sur desengagements qui s’imposentsur les conduites budgétaires.Le pays traverse des difficul-tés, et certaines se sont mani-festées par des tensions de tré-sorerie, avec un impact surl’investissement public.Aujourd’hui, il est questionqu’avec les reformes engagéesau niveau des financespubliques, que cet exerciceapporte plus d’apaisement, ilfaut donc traduire en acteconcret, les grandes orienta-tions financières. Pour cela, il

est question de comprendre lesdéfis et les enjeux afin decontribuer efficacement àl’atteinte des objectifs fixés.Apportez votre pierre auxregards des résultatsconcluants de la dernièrerevue du fonds monétaireinternational. Ainsi, votre res-ponsabilité porte à la mise enapplication des lois, le régimefinancier de l’état, le code detransparence et de bonne gou-vernance dans la gestion desfinances publiques. Ceci doitpasser par le respect du calen-drier ». Ce qui a permis à la représen-tante du directeur général dutrésor d’affirmer que, « la clô-ture d’un exercice comptable etbudgétaire est un exercice par-ticulièrement sensible. Ceci, àcause d’un calendrier contrai-gnant et la nécessité de l’impli-cation de tous les personnelsconcernés. Il est question des’imposer un respect de délaisfixés qui devient un gage de laréussite. C’est bien ce qui estattendu de chaque acteur pourl’exercice qui a débuté récem-ment ». Les prestataires atten-dent beaucoup, ce qui les per-mettra à redonner vie à leursentreprises qui sont presqu’enbanqueroute pour défaut depaiement.

Jacques Pierre SEH

Bolloré transports and logistics récompensée

Le Messager no

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PERFORMANCEs

sUD

tRANsPORt ROUtIER

INtERURbAIN

Ngalle Bibehe pré-

pare un « Tsunami

»

Dans 15 jours, leCameroun pourrait vivrela plus grande vague desuspension d’opérateursde transport interurbainsde son histoire. Ce n’estpas la prophétie d’un pas-teur supra-visionnaire,mais un avertissement (ledernier), que fait leministre des transports àces entreprises.

Dans une série de communiquésde presse signés ce 04 février 2018,Jean Ernest Masséna NgalleBibehe donne jusqu’au 18 févrierprochain (15 jours) aux compagniesde transport routier interurbainpour régulariser leur dossier d’agré-ment. A la lecture desdits docu-ments, deux grands groupes se dis-tinguent. Le premier qu’on peutqualifier de groupe des frondeurs,est constitué des régions del’Extrême-Nord (cinq compagnies),du Nord (cinq compagnies), et duNord-Ouest (08). « A cette date,aucune des compagnies n’a crudevoir se conformer », écrit JeanErnest Masséna Ngalle Bibehe. Ledeuxième groupe se compose deshésitants. Il s’agit en l’occurrencedes régions de l’Ouest (32 mises encause, deux rentrées en règle), duSud-Ouest (cinq compagnies ciblées,seule une est en règle) ; du Centre(quatre en règle sur les 42 accusées); et de l’Est (sur les 11 compagniesciblées par la mesure, seule une estrentrée en règle).

A cette liste, s’ajoutent les régionsdu Sud (sur les neuf compagniesplacées sous le viseur, seule une arégularisé son dossier) ; du Littoral(sur 38, seules quatre compagniesont régularisé leur situation) ; et del’Adamaoua (sur les sept compa-gnies incriminées, seule une s’estpliée aux injonctions). Au total, surprès de 162 compagnies accuséespar le ministère des Transportsd’évoluer sans agrément, seules 14d’entre elles se sont pliées auxinjonctions de leur tutelle adminis-trative. Ce qui porte à 148, lenombre d’opérateurs de transportroutier interurbain susceptiblesd’être suspendus dès le 18 février.

Agréments Si rien ne change dans deux

semaines, Jean Ernest MassénaNgalle Bibehe sera amené àprendre la sanction la plus lourdede l’histoire du Cameroun dans lesecteur du transport interurbain.Mais le ministre, bien que dans sondroit, devra se munir d’un giletpare-balles et de protèges dents.Parmi les entreprises ciblées, figu-rent des géants du transport routierinterurbain, qui opèrent dans plu-sieurs régions à la fois. A l’instar deTouristique Express, GarantiExpress, Fodem Voyages, MusangoExpress, ou encore NationalVoyages, pour ne citer que ceux-là.Les sortir de la circulation pour desraisons d’agrément sera sans douteune solution légale et légitime. Maisla crise qui émanera de cette déci-sion inédite dans le secteur dutransport interurbain y jetteracomme une odeur de carburant. Cequi, à coup sûr, risquera de mettredu feu sur cette mesure, et larendre du coup impopulaire auxyeux des camerounais.

Source bougna.net

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« toutes les communes attendentune réelle décentralisation qui est,d'abord, financière ». C'est la princi-pale recommandation qui a été faitependant les deux jours de travauxliés aux assises générales de la com-mune.

Entamées le 6 février au palais descongrès de Yaoundé, ces assises ontfait tomber leurs rideaux au soir du 7février 2019. C'était en présence deBello Bouba Maigari, ministre d'Etat,ministre du Tourisme et des Loisirs(Mintoul), qui a présidé la cérémoniede clôture. Mais au terme de ceforum, la première leçon à tirer portesur la nécessité urgente de l'autono-mie financière des communes. Toutechose qui reste encore un leurre!C'est un dessein collectif que les 360maires ont formulé. Après l'opéra-tionnalisation de la décentralisationpolitique et de la décentralisationadministrative, les chefs des exécu-tifs municipaux veulent le passage, àune vitesse supérieure, à l'étape de ladécentralisation financière, laquellereste et demeure une gageure dansl'organisation et le fonctionnementdes communes. « Si les caisses nesont pas liquides », soutient RenéKamdoum, maire de la commune deBabadjou, « nous n'avancerons pas.Tout repose sur les finances ».

A l'heure actuelle, il y a, néan-moins, une dotation pécuniaire quis'évalue à 100 millions de Fcfa que leministère des Finances (Minfi) ache-mine dans les comptes de l'ensembledes communes. D'après des magis-trats municipaux, cette dotation estminime et ne représente même pas2% du budget de l'Etat lié au fonc-tionnement des collectivités territo-riales décentralisées. C'est pourquoile Directeur régional pour l'Afrique àl'Onu Habitat, Alioune Badiane, qui

a donné la conférence inaugurale desassises, a, singulièrement, exaltéd'autres « types idéaux » de la décen-tralisation, en l'occurrence le « typeidéal » sud-africain, dont les pouvoirspublics accordent 52% du budget auCtd.

Transfert des ressources finan-cières

Pourtant au Cameroun, au vu duconstat des maires, le paradigme del'Etat central continue de rester lapieuvre, voire la pesanteur à l'éclo-sion et à l'optimisation du fonctionne-ment des communes. En effet, c'est àcause de l'Etat central, entrave à ladécentralisation, qu'il règne le pro-blème de la survivance de l'unicitédes caisses, dont le Minfi a l'apanage.A cause de cet état de choses, l'onnote le retard du payement desCentimes additionnels communaux

(Cac). Régine Amougou Noma, mairede la commune d'arrondissement deYaoundé IV, relève, par exemple,qu'en 2018, « sa commune devait per-cevoir, quatre fois, leurs Cac, maiselle n'en a eu que deux ». « Toutechose qui ne devrait plus, explique-t-elle, avoir droit de cité ». C'est lemême point de vue que défend EliseMballa Meka, qui estime que la fisca-lité est encore trop centralisée.D'après le maire de la communed'Akom II, « il est temps que l'onpasse à la mise en place effective etaccélérée de la décentralisation, c'est-à-dire au transfert des ressourcesfinancières et à la mise en placed'une fonction publique locale parceque nous avons essentiellement deuxproblèmes: l'absence des ressourcesfinancières et l 'absence des res-sources humaines de qualité. La fis-

calité est encore trop centralisée. Anotre niveau, on n'a que de petitesrecettes fiscales. Il faut que la fiscali-té soit également décentralisée pourque nous puissions augmenter nosressources financières et apporter ledéveloppement à nos populations ».

Par conséquent, le plaidoyer queles 360 maires ont fait à l'issue desassises générales de la communeconsiste à demander au ministre dela Décentralisation et duDéveloppement local (Minddevel) etau ministre des Finances (Minfi) derendre disponibles à temps lesCentimes additionnels communaux(Cac), lesquels constituent la sèvenourricière des communes.

Serge Aimé BIKOI

L'Etat central : une pesanteur à l'autonomie financière des communes

Le Messager no

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DéCENtRAlIsAtION

PElERINE tChAtAt

« Les actions privées participent aussi à développer le Cameroun »la présidente de l’association « Avocats

sans frontières humanitaires du

Cameroun » (Asfhcam), en partenariat

avec l’association « Act for genderpeace-

security and development » (Agepsed), a

organisé une causerie éducative avec les

élèves du collège Djilo de Mbalmayo, le 8

février dernier. Le thème officiel qui accompagne la

célébration de la 53ème fête nationale dela jeunesse est : « Jeunesse, grandesopportunités et participation à laconstruction d’un Cameroun en paix,stable et émergeant. » Dans ce sillage, ils’est agi pour les associations Asfhcam etAgepsed d’entretenir les jeunes au collègeDjilo de Mbalmayo sur la pertinence de cethème. Dans un premier temps, il a fallususciter une prise de conscience de la jeu-nesse sur l’importance de son implicationsur le développement de la société came-rounaise. Dans ce sens, il a été rappeléque puisque le développement d’un payspasse par l’accroissement de son écono-mie, les jeunes ne doivent pas être enreste.

Ainsi pour un pays comme leCameroun, où la population est dominée

par les jeunes (85%), il serait avantageuxpour notre économie que « cette jeunessesoit dynamique, travailleuse, entrepre-neuse », selon l’expression de Me PélérineTchatat. Il a été aussi demandé auxjeunes de ne pas avoir peur de commen-cer à s’initier à la créativité. En suivantcette voie, les jeunes deviennent très viteautonomes au niveau des familles et par-ticipent par ce dynamisme largement audéveloppement du Cameroun. Les anima-teurs de la causerie sont revenus sur leseffets positifs du travail. Un adage dit : «le travail éloigne de nous trois grandsmots : l’ennuie, le vice et le besoin ». Eneffet, le travail « occupe l’esprit, poussel’être humain dans la recherche perpé-tuelle, le sombre dans le goût du challen-ge et par conséquent dans l’esprit compé-titif.»

Règlement efficace des crises commu-nautaires

Au moment où le Cameroun est lacroisée des chemins, la notion de paix àtoute son importance. Selon les organisa-teurs de la causerie éducative avec lesjeunes à Mbalmayo, « c’est la populationd’un pays qui choisit d’être en guerre ouen paix.Pour un pays comme leCameroun où 85% de la population est

constituée des jeunes, on estimera légiti-mement que s’il ya guerre il leur revien-drait entièrement la faute. » Pour doncatténuer la tendance de la jeunesse desombrer dans cette tentation, l’autonomi-sation est un exutoire. La présidente del’association Avocats sans frontièreshumanitaires du Cameroun livre saconviction sur la question en ces termes :« si les jeunes utilisaient leur temps àfaire des choses utiles au lieu d’exciter àla haine à travers des réseaux sociauxcomme l’on observe tous les jours, onserait face à un pays en harmonie où cha-cun vaquerait à ses occupations dansl’ordre normal des choses. » L’autonomiedes jeunes est de ce fait une alchimiepour la paix. Par ailleurs, le règlementefficace des crises communautaires esttributaire du degré de maturité des per-sonnes constituant cette communauté.L’autonomie suppose donc une capacité àjouir d’une certaine maturité devant dessituations éventuellement difficiles,demieux réagir faces à celles-ci. En outre,on reconnait à l’autonomie la force degérer soi-même ses propres affaires, c'est-à-dire ne pas permettre l’ingérence étran-gère. Car dit-on « en politique on n’a pasd’amis, mais des ennemis ».

Mais il va sans dire que les jeunes nesont pas toujours dans ces bonnes disposi-tions. Au Cameroun, la jeunesse est expo-sée à deux maux selon les organisatricesde la causerie : la passivité et la complai-sance. Le premier structure beaucoup decomportements parce que « la plupart desjeunes ne sont pas créatifs, entrepre-neurs, chercheurs et se bornent àattendre tout de l’Etat. Ceci peut se justi-fier par le manque d’orientation, le goût àla facilité ». En ce qui concerne le deuxiè-me mal, « beaucoup de jeunes œuvrentplus pour la discorde que pour la préser-vation de la paix au Cameroun. Ceci estobservé à travers les réseaux sociaux etleur excitation à la haine. » Bref, « le butfinal était de leur apprendre à se prendreen main, leur dire que lorsqu’ils sontautonomes dans la réalisation des activi-tés au Cameroun, on participe à laconstruction d’un Cameroun émergeant.Chacun peut apporter sa pierre comme l’adit tout à l’heure la directrice, c’est-à-direque les actions privées participent aussiet concurrent à un Cameroun émergent »,explique la présidente de l’Asfhcam.

Léopold DASSI NDJIDJOU

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Le Messager no

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le ministre délégué auprès duministre des transports est allé com-munier, samedi 9 et dimanche 10février 2019, avec les siens, dans sondépartement d’origine et dire merciau chef de l’Etat pour son entrée dansle gouvernement de la République,dans un contexte tendu.

C’est un département du Noun, un peu sur lesdents, qui a accueilli le ministre délégué auprès duministre des Transport, Nji Njoya Zakariaou, same-di 9 février et dimanche 10 février 2019. Le membredu gouvernement, depuis le réaménagement orches-tré le 4 janvier 2019, effectuait pour ainsi dire, sapremière sortie officielle dans son Noun natal. Au-delà du souci de communier avec les siens, il s’estagi pour l’ex-préfet du Mayo Louti dans la région duNord, de surfer sur cette aubaine pour dire merci auprésident de la République et exprimer la gratitudede tout un département , lui témoigner en destermes de renouvellement du soutien, de déférencede toutes les populations du Noun .

Si le décor planté était celui des grands jours,l’objectif avoué légitime, les acteurs de la circons-tance de premier ordre, le contexte sociopolitique dudépartement singulièrement, au-delà du verbe, dela phraséologie du bout des lèvres et de la rhéto-rique ambiante, empreinte de dithyrambes creux, alaissé présager un malaise pour dire le moins. Pournombre d’acteurs du marigot politique du Noun, aulendemain de la victoire du champion du Rdpc à laprésidentielle d’octobre 2018, avec une performanceélectorale historique du parti au pouvoir qui a battupour la première fois l’Udc, du Dr Adamou NdamNjoya, depuis le retour du pays au multipartisme, leNoun méritait mieux qu’un poste de ministre délé-gué.

FrustrationsToutes choses qui ont fait dire au chef de la délé-

gation permanente du Comité central du Rdpc pourle Noun, Daniel Njankouo Lamere, par ailleursancien ministre délégué auprès du Minfi, en chargedes programmes que «l’ingratitude ne nous habitepas et ne fait pas partie de notre culture. L’engage-ment des populations du Noun à soutenir PaulBiya, n’est pas un engagement conditionné par lesouci d’obtenir des récompenses politiques. Le chefde l’Etat depuis 1982, a toujours introduit un oudeux fils bamoun, dans tous ses gouvernements, enusant de son pouvoir discrétionnaire». Une préci-sion qui n’a du reste pas convaincu grand monde,au regard des aspirations que beaucoup de Bamounnourrissent légitimement.

Au-delà de ce malaise, l’organisation de la des-cente du ministre délégué Njoya Zakariaou àFoumban et environs, a été pilotée par des équipesconstituées des forces vives du Noun de Yaoundé etde Douala. D’ailleurs le président du Comité tech-nique d’organisation est Nji Nsounchiat Fit Mama,une des chevilles ouvrière de ce bel évènement, estvenu de la capitale économique. L’imprésario a beaumartelé que la cérémonie est une initiative de l’élite

politique locale en phase avec les structures orga-niques du Rdpc de la base et le promu, beaucoup deresponsables politiques locaux du parti au pouvoir,sous anonymat, ont exprimé leur frustration desubir le diktat des élites extérieures qui pensenttout, s’occupent de tout sans les associer, eux quisont au contact quotidien avec les populations.Illustration : la lecture de la motion de soutien, dedéférence et de reconnaissance au chef de l’Etat aété lue par un certain Nji Ayouenyinyi Mazou,connu comme un opérateur économique, proche duministre délégué et non subitement comme uncadre du Rdpc dans le Noun. N’allez surtout pasquestionner le ou les rédacteurs de cette missive lueà la surprise générale de plusieurs cadres du partidans le Noun…

Conflit de générationLe chef de la délégation permanente du Comité

central du parti au pouvoir dans le Noun, au par-fum de cette situation, n’a pas usé de gants pourstigmatiser «le conflit de génération» qui gangrènele Rdpc et le fragilise. Querelles de positionnement,batailles de contrôle de leadership politique local…Comme pour dire que le ministre Njoya, qui porte lenom d’un héraut dans l’histoire du royaumebamoun, ne va pas évoluer sur du velours. Le Nounétant une vraie marre aux crocodiles, une fosse auxlions. Entre ceux qui hier, ont promis une ville deFoumban «jolie, jolie »la réalité implacable que lais-se l’Udc, «Foumban sale, sale » amène à penser qu’ilfaut passer à autre chose. Ne plus écouter lessirènes «des vendeurs d’illusion qui nous ont fati-gués. Des gens qui sont dépassés. Des gensmalades». Allusion faite au président national del’Udc, par ailleurs, maire de Foumban, de plus enplus fébrile, absent de la campagne électorale, etplus discret depuis la publication des résultats de laprésidentielle du 7 octobre 2018.

En plus de cette tension politique qui secoue leNoun entier, des défis surtout des doléances ont étéformulés à Nji Njoya Zakariaou. De la bouche du

représentant de l’élite bamoun, le Prof MotaponOusmanou a égrené le chapelet des doléances. Eninsistant sur l’augmentation des dotations des enve-loppes budgétaires dans le Noun, compte tenu dufait que le département est le plus grand et le plusvaste de toute la région avec 9 arrondissements, 9communes et détient à lui seul, 28% de la popula-tion de toute l’Ouest. Le désenclavement des bas-sins de production, la multiplication des pointsd’eau potable complétée par l’ouverture d’une Ecolenormale supérieure à Foumban (Ens), rattachée àl’Université de Dschang et autres préoccupations nesont pas tombés dans les oreilles de sourd.

Membre du gouvernement, Njoya Zakariaou adit sa détermination, à servir la République dans lecadre du septennat des grandes opportunités duchef de l’Etat. S’agissant des enjeux du développe-ment du Noun, le natif de Njinka, tout en comptantsur l’encadrement paternel du sultan IbrahimMbombo Njoya, a pensé à un comité de réflexion quidevra rassembler tous les membres de l’élitebamoun d’ici et d’ailleurs afin de peaufiner les stra-tégies de l’émergence du Noun et de positionner cecadre de réflexion comme le catalyseur du dévelop-pement. Non sans souligner que lui, ministre délé-gué, n’aura pas à inventer la roue, encore moins lefil à couper du beurre.

Pour lui, «pour aller vite, on va seul. Pour allerloin, on va ensemble». En somme la quintessence dumessage que le nouveau membre du gouvernementest venu délivrer au milieu des siens, accompagnépar une demi-douzaine de ses collègues, NgalleBibehe Massena, ministre des Transports,Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre desTravaux publics, Manaouda Malachie ministre de laSanté publique, Nguihe Kanté, Sga des services duPremier ministre, Nkoumpa Issah secrétaire d’Etatauprès du Mindef en charge des anciens combat-tants.ALAIN NJIPOU, envoyé spécial à Foumban

EN VIsItE DANs lE NOUN…

Njoya Zakariaou dans la fosse aux serpents

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Ethnicité et citoyenneté au Cameroun: vers un festival national bamiléké

Cameroun : antisémitisme et pulsions génocidaires

Page 11Le MessagerLe Messager

Par Achille Mbembe

Dans les deux jours qui viennent, je

publierai un texte dans AOC sur la

situation qui prévaut dans ce pays au

lendemain de l'arrestation et de la

détention de prés de 200 militants du

parti d'opposition que dirige le

Professeur Maurice KAMtO. Ce der-

nier est, lui-même, entre les mains de

la police locale depuis plus d'une

semaine.

En début de semaine, le Ministre

délègue a la justice, Jean de Dieu

Momo a défraye la chronique. sur les

antennes de la télévision officielle, il

a sciemment relaye la fiction antisé-

mite selon laquelle les Juifs auraient

attire sur eux la funeste tragédie de

l'holocauste, enjoignant, au passage,

ses congénères de l'ethnie bamiléké

de ne pas commettre la même erreur

dans le Cameroun d'aujourd’hui. sous

Emmanuel Macron, la politique fran-

çaise d'appui inconditionnel aux satra-

pies de l'Afrique centrale a été recon-

duite. On gesticule et on se fend en

déclarations aussi maladroites que

sanctimonieuses lorsqu'il s'agit des

élections en République Démocratique

du Congo. On élève le ton lorsqu'il

s'agit du Venezuela - cela ne coute

rien.

Mais motus et bouche cousue lorsque,

dans sa basse-cour, la police tire a

bout portant sur des civils non-armes.

En réalité, on va plus loin. Avec des

avions Rafale postés au tchad, on fait

frapper des colonnes rebelles dans le

but de protéger le régime prédateur

d’Idriss Deby qui a mis à sac et vendu

a l'encan les richesses minérales de

son pays. De son cote, la Chine a effa-

ce, en catimini, une partie (seule-

ment) de la dette camerounaise. En

contrepartie de quoi, nul ne le sait.

De tous les pays africains, le

Cameroun est l'un des trois qui lui

doivent le plus d'argent.

les Etats-Unis, quant a eux, viennent

de mettre fin a une (petite) partie de

l'assistance militaire qu'ils apportaient

au régime. signe de choses plus

graves et a venir? Pendant 36 ans,

entre deux séjours en suisse ou il

aura dilapide des centaines de mil-

lions de dollars de ses pauvres conci-

toyens en jouissances privées de

toutes sortes, le satrape aura brutali-

se les siens a huis-clos.

Au soir de sa vie, le pays dont il a

hérite est au bord de l'éclatement. le

clan de sa jeune épouse, épaule par

toutes sortes de sicaires recrutes a

l'avenant, souffle sur les braises dans

l'espoir de tirer les marrons du feu.

Mais l'ère de l'ensauvagement a huis-

clos est maintenant terminée.

Petit a petit, ce que Ruben Um Nyobe

appela « le problème national came-

rounais" est en train de s'internationa-

liser au fur et a mesure que monte la

pulsion génocidaire de ce régime. De

cette pulsion, le lapsus antisémite du

bouffon de serv ice, Monsieur le

Ministre délégué de ... la justice (!) en

est le symptôme par excellence.

Par ludovic lado

l’ironie de la bourde de M.

Momo Jean de Dieu qui, en pas-

sant, a écorché la mémoire

juive, est qu’on en est venu à

oublier que c’est pour insulter

et stigmatiser les bamileké qu’il

a osé sa triste comparaison.

l’antisémitisme cache bien

l’anti-bamilékisme. Mais le grand

peuple bamiléké ne répondra

pas aux sirènes de la haine ni

par les armes ni par la haine.

C’est plutôt une opportunité for-

midable de structurer et d’insti-

tutionnaliser sa conscience col-

lective, un peu comme les Juifs

d’ailleurs. En effet la campagne

anti-bamiléké orchestrée par les

suppôts du régime biya a l’avan-

tage de nourrir la conscience

collective bamileké qui n’est en

rien incompatible avec la

citoyenneté camerounaise.

Prétendre renoncer à son ethni-

cité au profit de la citoyenneté,

c’est se mentir à soi-même. les

deux ne sont pas incompatibles.

Au contraire, être fier de ses

racines et les célébrer est le

meilleur socle d’une citoyenneté

humaine sans complexes. l’insé-

curité identitaire fait le lit du

tribalisme. Contrairement à mon

frère Patrice Nganang qui invite

les bamileké à prendre les

armes, je lance plutôt un appel

solennel à tous les bamileké,

anglophones comme franco-

phones, pour l’institution d’un

Festival National bamileké sem-

blable au Ngondo chez les sawa.

Ce festival dont la périodicité

reste à définir sera le lieu de la

célébration des richesses du

peuple bamileké. Comme les

Juifs, les bamileké doivent arrê-

ter de pleurnicher pour s’organi-

ser comme un grand peuple afin

de se faire respecter, non pas en

répondant à la haine par la

haine, mais en célébrant et en

partageant avec les autres

peuples du Cameroun et du

monde ses grandes richesses cul-

turelles et humaines. Je m'enga-

ge d'ores et déjà!!!!!!

Le Messager no

5240 Mardi 12 Février 2019

Les avis émis

dans ces pages

n’engagent que

leurs auteurs

Les avis émis

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LM 5240:LM 3342 12/02/19 02:30 Page11

Page 12: N° 5240 DU MARDI 12 FEVRIER 2019 CAMEROUN 400 F.CFA

Page 12Le Messager

Sport

lIgUE EUROPéENNE DEs ChAMPIONs

Le Psg et la malédiction Choupo Moting Malgré le forfaitd’Edinson Cavani pourle 8e de finale aller dela ligue des championsqui opposera ce soir leParis-saint germain àManchester United,l’attaquant camerou-nais va avoir du mal àtirer son épingle dujeu. ses deux titulari-sations de la semainen’ayant pas convaincu.

La malédiction desParisiens en Ligue desChampions est toujours pré-sente. Jamais passée en demi-finale depuis l 'arrivée desQataris, l'équipe parisienne aconnu des déconvenues histo-riques, face au Barça notam-ment. La peur de l'échec existemais de ce fait, l'expérience dela déception aussi. Dans lecontexte actuel, les Parisienssavent à quoi s'en tenir avantd'affronter United et sont pré-parés à ce type d'évènement.L'expérience des victoires estaussi de leur côté de Paris.Thiago Silva et Dani Alves,déjà titrés à de nombreusesreprises dans leurs carrières,ont été rejoints cet été parGianluigi Buffon, portier sur-expérimenté au haut niveau,et titulaire ce soir. Pour cegenre de rendez-vous avec un «Gigi » dans les cages, les pou-lains de Thomas Tuchel, dimi-nués par les absences par-lantes de Neymar-Cavani etThomas Meunier, veulent res-ter sereins.

Même si l’histoire retiendraque la phase de groupe futdure pour le Paris Saint-Germain... Tombé dans ungroupe relevé en compagnie deNaples et de Liverpool, le Psg

a d'ailleurs commencé avecune déconvenue à Anfield.Battu 3-2 dès l'entame de lacompétition, Paris a réagiensuite avec un carton face àl'Etoile Rouge de Belgrade (6-1). Belgrade justement, où lesParisiens ont acquis la qualifi-cation en dominant un adver-saire invaincu depuis de nom-breux mois dans son stade (1-4). A Naples également, l'équi-pe de Tuchel a assuré le coup(1-1) là où la défaite était inen-visageable. Malgré la difficultéà valider son billet pour leshuitièmes, la formation de lacapitale a montré qu'elle avaitdu répondant et que mêmemalmenée, elle pouvait allerchercher des points.

Manque d’efficacité Mais il demeure un hic dans

la composition de Tuchel :Eric-Maxim Choupo-Motingdont l’aventure avec le Psgvient sans doute de connaîtreun virage important la semai-ne dernière. Titularisée à deuxreprises en l’espace de troisjours, d’abord contreVillefranche (3-0 ap) mercredi

dernier en Coupe de Francepuis samedi en championnatface à Bordeaux (1-0), la recruesurprise du dernier mercatoestival n’est pas parvenue àmarquer des points. En cause :un déchet technique assezimportant, un manque de pré-sence parfois malgré beaucoupd’efforts et surtout un manqued’efficacité, à l’image de sesdeux occasions gâchées en finde partie face à Bordeaux.Sifflé par une partie du Parcdes Princes, l’attaquant de 29ans a même été moqué par lesGirondins sur Twitter aprèsson action ratée. « Dans la sur-face, Choupo-Moting se croitau five en tentant de dribblerla moitié de la planète avantde perdre la balle », a taclé leclub aquitain.

Joker Dommage car avec le forfait

d’Edinson Cavani, l ’ancienjoueur de Stoke City avait uncoup à jouer pour le 8e de fina-le aller de la Ligue des cham-pions ce mardi. Sauf que lemanque de confiance du Lionindomptable saute aux yeux et

son entraîneur Tuchel, tout enle soutenant, a exclu la possibi-lité de le titulariser face auxRed Devils. « Il doit travailler,rester confiant et ce n’est pasun jeune joueur, il est expéri-menté et il peut nous aidercomme remplaçant dans desgrands matchs comme contreLiverpool, c’est toujourscomme ça, mais de commencer,c’est encore autre chose et ildoit s’adapter », a souligné letechnicien allemand dans despropos rapportés par CulturePsg. « La confiance pour unattaquant, c’est très facile, ildoit marquer. Comme entraî-neur, tu ne peux rien faire. Tupeux dire et montrer desvidéos, mais la seule chose quil’aide, c’est un but.Aujourd’hui, il a eu une oudeux grosses occasions, mais cen’est pas facile pour lui demarquer un but. » Pourl’heure, le natif d’Hambourg vadonc devoir continuer à secontenter de son statut dejoker.

C.T.

ClAssEMENt FIFA

EN bREF

Infrastructures

sportives

Mouelle Kombi dans leschantiers de la Can 2021

Malgré le décalage ou le glissementde la Coupe d’Afrique des nations quele Cameroun devait organiser en 2019pour 2021, les travaux se poursuiventavec sérénité sur l’ensemble du terri-toire national. Dans la région del’Ouest, les autorités s’affairent àmaintenir la pression sur les entrepre-neurs en charge des constructions pourles tenir au faîte des différents échéan-ciers. Pour l’instant, ça semble fonc-tionner. Jeudi dernier, lors d’une des-cente annoncée auparavant, le nou-veau ministre des Sports et de l’éduca-tion physique, Narcisse MouelleKombi, a effectué une visite de travaildans la région de l’Ouest. Question detoucher du doigt et évaluer l’état desinfrastructures sportives destinées à laCan 2021 qui se jouera finalement auCameroun.� Après avoir annoncé sonsatisfecit après avoir vu les installa-tions de Mbouda, Bandjoun, et deBafoussam, ainsi que les parkings etvoies d’accès.

2e journée Ligue 1Huit matchs joués et une seule vic-

toireLes rencontres comptant pour la

deuxième journée du championnatnational de Ligue 1 se sont livrées surl’ensemble du territoire national. Si ducôté des régions du Sud-Ouest et duNord-Ouest, la situation sécuritaire nes’est pas éclaircie, les matchs qui yavaient été programmés se sont dérou-lés dans un semblant de tranquillité.L’armée a encore dû se déployer pourescorter les équipes et les officiels desrencontres présentées dans cesrégions. Malgré le fait que ces équipesaient été le centre d’intérêt, les résul-tats sur le terrain n’ont pas donné depossibilités de réjouissances aux sup-porters. Sur l ’ensemble des huitmatches de la journée, une seule ren-contre a vu son vainqueur, et consé-quemment son perdant. Il s’agit deStade Renard de Mélong qui se sauveavec une victoire par la plus petite desmarges contre As Fortuna. Les autres,sans exception, se sont terminés surun score nul. Et parmi cette panopliede match nul, Yong Sport Academy etUnisport du Haut-Nkam ont créé ladifférence en affichant un match nulvierge, donc sans but. Tous les autresse sont terminés sur le score de paritéde un but partout.

Résultats deuxième journée deLigue 1 :

New Stars 1 - 1 Union sportiveApejes 1-1 Tonnerre Kalara ClubDragon 1-1 AvionYong Sport 0-0 UnisportPwd 1-1 ColombeStade Renard 1-1 AS FortunaFeutcheu Fc 1-1 UmsFovu 1-1 EdingCoton Sport de Garoua et Astres de

Douala exempts

Le Messager no

5240 Mardi 12 Février 2019

Les Lions indomptables continuent la dégringoladeEn inactivité depuis de longsmois, le Cameroun a logique-ment perdu des places auxbourses des valeurs de laFédération internationale defootball association. Classés55e le mois dernier, les cham-pions d’Afrique en titre chu-tent à la 56erang sur le planmondial et occupent le 7e rangsur le continent.

Première remarque dans ce premierclassement Fifa de l’année 2019 rendupublic le 7 février, très peu de change-ments à signaler dans la hiérarchie si cen’est la montée des nations asiatiques,portées par la récente Coupe d’Asie desnations, qui font chuter plusieurs sélec-tions africaines. Dans le top 10 mondialcomme dans le top 10 africain, c’est simple: aucun changement à signaler avec laBelgique et le Sénégal qui continuent res-pectivement de mener la danse au som-met. Logique puisqu’aucun match n’a eulieu impliquant des sélections euro-péennes ou africaines au cours des der-nières semaines. C’est le cas des Lionsindomptables qui n’ont plus foulé lespelouses depuis novembre 2018. Classés

55e le mois dernier, les championsd’Afrique en titre dont le dernier matchremonte au 20 novembre à Londres (battuen amical face au Brésil 0-1), chutent à la56erang sur le plan mondial et occupent le7e rang sur le continent. Une dégringoladequ’on peut aisément comprendre auregard de la longue période d’inactivité.

Il y’a aussi que la sélection nationalefanion ne rassure plus. Six mois après sadésignation comme patron de l’encadre-ment technique des champions d’Afriqueen titre, le bilan de Clarence Seedorf estloin d’être élogieux. A commencer sur leplan statistique, puisqu’il n’a remportéqu’un match sur le fil face à une modesteéquipe du Malawi (1-0). Le bilan fait peur: cinq matches, deux défaites, une maigrevictoire, deux nuls pour un total de deuxbuts inscrits contre 4 encaissés. Quelquesmissions de supervision plus ou moinsfructueuses à l’étranger ; une campagnede retour en sélection des bannis d’hierqui connaît plus ou moins de succès ; unerotation du brassard pour à coup sûr, tuerla fameuse tradition de super pouvoirsconférés aux précédents capitaines et unsystème de jeu largement critiquable.

La surprise QatarieLa bonne nouvelle de ce classement

Fifa vient d’un pays qu’on n’attendait pasvraiment. Vainqueur de la Coupe d’Asiedes Nations de l’Afc, le Qatar réalise unbond de 38 places pour atteindre le 55e

rang, son meilleur classement depuis1993. La compétition organisée aux Émi-rats Arabes Unis est à l’origine de la trèsgrande majorité des mouvements consta-tés dans cette première édition de 2019,tandis que le peu de matches disputés pardes équipes d’autres confédérations agénéré un Top 20 inchangé, la Belgiquerestant toujours leader. Si le Qatar estl’équipe qui a enregistré la plus forte pro-gression, les autres nations asiatiques nesont pas en reste, à commencer par le fina-liste vaincu. Le Japon (27e, plus 23) pour-suit sa belle marche en avant et laRépublique de Corée (38e, plus 15), lesÉmirats Arabes Unis (67e, plus 12) ainsique la Jordanie (97e, plus 12) affichenttous une progression à deux chiffres.

Moins impressionnantes, les avancéesde l’Irak, (80e, plus 8), de l’Iran (22e, plus7) et de l’Ouzbékistan (89e, plus 6) n’endemeurent pas moins honorables.Conséquence additionnelle de ces mouve-ments, le nombre de représentants asia-tiques dans le Top 50 a été revu à la haus-se. L’Afc y place en effet une équipe sup-plémentaire aux dépens de la Caf – et plusparticulièrement de la Rd Congo (51e,moins 2) –, ces deux confédérations comp-tant désormais le même nombre de repré-sentants au sein des 50 nations les mieuxclassées.

C.T.

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