macadam mars 2013

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JEUX, BD, MOTS CROISÉS... 3E dont 2E pour le vendeur NUMÉRO 104 - MARS 2013 - WWW.MACADAMJOURNAL.COM « AIDER N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI AGRÉABLE À LIRE n ° 105 HAÏTI : L’ÉDEN DU BLANC PAUVRE PÔLE EMPLOI TROIS ANS APRÈS LE CHAOS LE KILIMANDJARO, SOMMET SOLIDAIRE ÉCOLOS LES LINGETTES ? CHRISTIAN KAREMBEU CHACUN DOIT AIDER À RENDRE LA VIE MEILLEURE «

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Christian Karembeu, Macadam

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Page 1: Macadam mars 2013

JEUX, BD,MOTSCROISÉS...

3Edont 2E pourle vendeur

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n°105

HAÏTI : L’ÉDENDU BLANC PAUVRE

PÔLE EMPLOITROIS ANS APRÈSLE CHAOS

LE KILIMANDJARO, SOMMET SOLIDAIRE

ÉCOLOSLES LINGETTES ?

CHRISTIAN KAREMBEU

CHACUN DOIT AIDER À RENDRE LA VIE MEILLEURE

«

Page 2: Macadam mars 2013

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DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSELes vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse(statut VDI), fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participentau choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens des’insérer socialement et économiquement.

COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 3 euros du prix de vente > 2 euros minimum, en fonction des villes et du coût

de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal.

> 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIFLa diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont leconseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnesvendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a recu l’agrement d’associationd’interet general. Les personnes offrant des dons a Macadam peuvent deduire 66 % des montantsdes dons de leurs impots. Renseignez-vous : 01 40 38 25 20.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELSPonctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisationde Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création oumaquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de cœur pour cette belle aventure.

UN RÉSEAU INTERNATIONALMacadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network ofStreet Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour saqualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situéà Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journauxchaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l’exclusion sociale".

Vous voulez aider

une personne

en difficulté?

Proposez-lui de devenir

vendeur de Macadam.

Contact :

07 62 82 31 12

Macadam mensuel [édition mars 2013][email protected] nationaleLes Artisans du Macadam, association loi 1901,reconnue d’intérêt généralPrésident : Gabriel Gaudillatsiège : 22 rue des Vinaigriers – 75010 ParisRenseignements : 01 40 38 25 20 / 07 62 82 31 12Lyon : 10 bis rue Jangot – 69007 Lyon Bernard : 06 73 52 61 90Permanence du lundi au vendredi de 8h à 9h30. directeur de publication, rédacteur en chef François Fillonrédactrice en chef Caroline Charronrédaction Marie-Pierre Charneau, Caroline Charron, Philippe François, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Clémence Lambard, Saïd Mahrane, Raymonde Prades, Thierry Quintry-Lamothe, Valérie Regembal, Mélanie Rembert, Danièle Rudel-Tessier, Catherine Selden, Anne-Marie Thomazeau, Éric Walravens révision Marie Dominique Bergouignanpartenariats Micheline [email protected] © Aurélien Faidy/AutoFocus-prodillustrations Dominique Goubellegraphisme beau fixe, manufacture d’imagessite web Véronique Guérinédition sarl Media Compagnieimpression Imprimerie Chirat,Saint-Just-la-PendueDépôt légal à parution /ISSN : 1954-166X - CPPAP : 1209 I 89259

Retrouvez toute l’actualité de Macadam sur

www.facebook.com/macadamjournal

Ils nous soutiennent :

www.macadamjournal.com

Chers lecteurs, chers amis,Vous l’avez constaté, nous avons augmenté le prix de notre magazine.Nous ne l’avons pas fait de gaieté de cœur. Depuis 2007, créationde notre association Les Artisans du Macadam, nous n’avions pasrevalorisé le prix de notre journal malgré les augmentations des coûtsd’impression, de transport, de frais généraux… Notre désir, commele vôtre, est de permettre à des centaines et des centaines de personnes

de vivre, ou au moins de survivre, par leur travail de vendeur de Macadam. Pour cela,nous avons fait le choix de vous proposer un magazine de qualité avec l’aide pré-cieuse de journalistes professionnels et de médias réputés. Il faut que vous sachiezque vos achats ont permis, en 2012, que plus de 60 % de nos vendeurs parisiens, endispositif « premières heures », soient maintenant non seulement insérés dans la sociétéen tant qu’êtres humains, mais aussi réinsérés dans le monde du travail en ayant signédes contrats de d’embauche. Pour 2013, nous avons le projet de lancer un atelier-chantier d’insertion et, cela, nous ne pourrons le faire que grâce à votre soutien et àvotre fidélité. La lutte contre la pauvreté et la précarité a un coût. Je vous rappelle quel’association est reconnue « d’intérêt général » et qu’à ce titre les dons sont déductiblesdes impôts conformément à ce qui est prévu par la loi. De notre part, nous nous enga-geons à vous fournir dans les prochains mois un magazine correspondant à vosattentes. N’hésitez pas à nous faire des suggestions. Vous, chers lecteurs, comme nous,bénévoles, souhaitons qu’un jour, dans un pays tel que la France, les trottoirs de laBastille ne ressemblent pas aux trottoirs de Manille.

par Gabriel Gaudillat, Président de l'association « Les Artisans du Macadam »

L’ÉDITO

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L ’ I N V I T É

La pauvreté est une forme d’emprisonnement dans des mursdont le matériau principal est le manque d’argent. Chacun enconnaît les grandes causes : le chômage, la précarisation de l’em-ploi, la maladie, les accidents de la vie, le coût du logement,l’échec scolaire… Dans cette analyse, deux points supplémentairesméritent d’être mis en lumière. Le premier est que la société publi-citaire de consommation de masse crée un environnement qui nousinvite, avec une force extrême, à consommer et à dépenser, aubesoin en empruntant. Si certaines personnes ont les moyens derésister aux sirènes de la consommation, d’autres sont plus fragilesface à ce matraquage publicitaire. Comme les autres, les plus dému-nis se voient offrir du crédit - ne serait-ce que sous la forme d’undécouvert bancaire - ou réussissent à en trouver par leurs propresmoyens. Qui pourrait reprocher à certains d’entre eux de succom-ber à ces tentations pour rendre leur quotidien moins difficile ?

Un second facteur d’appauvrissement, rarement évoqué, estl’incompétence en matière de gestion budgétaire et de maniementde l’argent. Ce phénomène d’«illettrisme de l’argent» est moinsconnu mais non moins redoutable que l’illettrisme classique (lire,écrire, compter). Il ne touche pas seulement les personnes les pluspauvres, mais toutes les couches sociales. Une personne illettréede l’argent défend souvent moins bien ses intérêts et son argentface aux multiples tentatives de prédation financière dont les par-ticuliers sont l’objet dans leur vie quotidienne. Plus que d’autres,elle risque de dépenser au-delà de ses moyens, et d’entrer dansles procédures coûteuses du découvert non autorisé, du chèquesans provision, puis dans le cycle infernal du surendettement(recours à un premier, un second voire à un troisième crédit renou-velable, etc.).

Dans son fonctionnement budgétaire et financier, une per-sonne ou une famille illettrée de l’argent fonctionne un peu commele ferait une entreprise qui n’aurait ni chef comptable ni directeurfinancier. Elle est donc en danger de s’appauvrir et de perdreson autonomie, voire de mettre sa vie en péril. La compétence bud-gétaire et bancaire n’est évidemment pas suffisante pour garantir

contre la pauvreté ni contre le surendettement. Mais, à conditionségales de revenus et de besoins, elle permet à celui qui la possèded’optimiser ses dépenses et d’éviter de se mettre en danger demanière aveugle. Comme l’a montré récemment un travail réalisépar une équipe d’étudiants de Sciences-Po Paris dans le cadre d’unprojet collectif soutenu par le département de Paris, l’éducationbudgétaire et bancaire à grande échelle nous semble donc unevoie évidente pour faire reculer la pauvreté et l’exclusion. Il estd’ailleurs étonnant de constater le décalage entre l’importance desefforts réalisés par notre pays en matière de lutte contre l’illettrismeclassique et le silence dans lequel est menée la lutte contre l’illet-trisme de l’argent au sein des services sociaux et des associationsspécialisées.

L’association Crésus Ile-de-France-Paris conduit, depuistrois ans, une expérience approfondie en proposant à ses usagerssurendettés de participer à des groupes d’échange et de formationsur l’argent, la gestion du budget et la relation bancaire. Cettedémarche conduit les participants à améliorer la tenue de leur bud-get et la relation avec leur banque, à constituer une épargne deprécaution et à adopter des modes de consommation plus maîtri-sés. Ce travail demande aux participants un réel investissement.L’enjeu pour eux n’est pas seulement d’acquérir des connaissanceset des outils pour apprendre à mieux gérer leur budget. Il est aussiet surtout, progressivement, de regarder en face une réalité finan-cière que beaucoup préfèrent ignorer. Il est enfin, et c’est là l’es-sentiel, de porter un regard plus critique sur les sollicitationspublicitaires permanentes dont ils sont la cible, de se protégercontre les politiques de marketing parfois envahissantes de leurpropre banque, d’apprendre à donner la priorité aux dépensesvraiment indispensables et de proscrire les autres dès lors qu’ellesmettraient en danger l’équilibre de leur budget. L’éducation bud-gétaire constitue un enjeu éducatif citoyen et d’intérêt général auservice des jeunes et des personnes en situation de fragilité : lespouvoirs publics doivent donc la soutenir activement.

l’illétrisme de l’argentexiste aussi

PAR OLGA TROSTIANSKY ADJOINTE

AU MAIRE DE PARIS, CHARGÉE

DE LA SOLIDARITÉ, DE LA FAMILLE

ET DE LA LUTTE CONTRE

L’EXCLUSION ET JEAN BEAUJOUAN

PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION

CRÉSUS ILE-DE-FRANCE-PARIS

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A C T U

LE MONDE EST FOU

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Il sous-traite son travail en Chine pour ne rien faire !Aux USA, « Bob » est ingénieur informaticien,

mais également un fainéant très intelligent.

Il a tout simplement sous-traité ses tâches

en Chine. Ainsi, l’ingénieur pouvait passer

sa journée « de travail » à surfer sur le Web,

sur des sites comme YouTube, eBay...

Selon Europe 1, un expert de l’opérateur

de téléphonie mobile Verizon, Andrew

Valentine, a découvert la supercherie.

La journée type de Bob ressemblait à ça :

9h : arrive au bureau. Surfe sur Reddit. /

11h30 : déjeuner / 13h : eBay / 14h30 :

mises à jour sur Facebook... / 16h30 : fin

de journée, e-mails à sa direction / 17h :

rentre chez lui. On se demande comment

l’entreprise ne s’en était pas rendu compte

de la supercherie. En fait, la firme avait

installé un accès à distance sécurisé qui

devait permettre à quelques membres du

personnel de travailler de temps en temps

à domicile. À l’occasion d’un audit, Verizon

découvre de nombreuses et fréquentes

connexions depuis la Chine. Ce qu’on

croyait être un hacker n’était autre que

Bob et qui faisait ça depuis des années.

Il a été immédiatement licencié. L’homme,

très ingénieux, versait à une société chinoise

20 % de son salaire annuel de plusieurs

centaines de milliers d’euros.

Un travailleur chinois glisse un appel à l’aide dansune boîte de décorationsJulie Keith, mère de famille en Oregon, pensait

que le kit « cimetière » qu’elle avait acheté pour

Halloween dans un magasin Kmart ne contenait

que des pierres tombales en polystyrène.

Elle ne s’attendait certainement pas à y trouver

un appel à l’aide d’un travailleur chinois

désespéré, obligé de fabriquer ces décorations

festives dans des conditions déplorables :

« Monsieur, si par hasard vous achetez

ce produit, s’il vous plaît, veuillez envoyer

cette lettre à l’organisation mondiale des

droits de l’homme. Des milliers de personnes

persécutées par le parti communiste chinois,

vous en seront reconnaissantes pour toujours »,

était-il écrit en anglais dans la lettre pliée

en huit. L’auteur, resté anonyme, expliquait

également que ce kit avait été confectionné

dans le camp de travail de Mashanjla,

à Shenyang, où les journées de travail durent

quinze heures et où les jours de congé

n’existent pas.. Le travail dans ce camp serait

rémunéré à hauteur de 10 yuans, à peine

1,20 e, par mois. Sophie Richardson,

la responsable en Chine de Human Rights

Watch, l’organisation mondiale qui défend

les droits de l’homme un peu partout dans

le monde, a déclaré que ni l’origine

ni l’authenticité de cette lettre n’avaient pu

être prouvées. « Nous ne sommes pas

en position de confirmer la véracité ou

l’origine de cette lettre. Je pense cependant

qu’il est juste de dire que les conditions

décrites dans la lettre coïncident avec ce

que nous soupçonnions déjà sur les conditions

de travail dans ces camps », a-t-elle déclaré,

des propos relayés par le Daily Mail.

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A C T Uen partenariat avec www.zigonet.com

Dominique Goubelle, dessinateur de presse - illustrateur,

collabore chaque semaine à VSD, au Point et dessine

pour le quotidien La Charente libre... Il dessine également

régulièrement pour des agences de communication.

www.goubelle.net

Ashlyn Blocker, l’ado qui ne ressent pas la douleurAshlyn Blocker a treize ans. Cette Américaine

est atteinte d’une maladie rare qui l’empêche

de ressentir la douleur. Le New York Times

est allé à la rencontre de la jeune fille et

de ses parents, qui sont passés par beaucoup

d’émotions ces treize dernières années, pour

un long reportage passionnant et émouvant.

Ashlyn Blocker était en train de se faire cuire

des nouilles dans la cuisine lorsque, tout à

coup, la cuillère lui est tombée des mains et

est retombée dans la casserole d’eau bouillante.

Sans réfléchir, la jeune fille a plongé sa main

dans la casserole pour la récupérer. Lorsqu’elle

a sorti sa main de l’eau, elle a constaté

la blessure et s’est alors précipitée vers l’évier

passer sa main sous l’eau froide et atténuer

ainsi la brûlure. « Maman, j’ai plongé

mes doigts dedans », s’est-elle ensuite écriée.

Même après treize années, Tara Blocker,

la mère de la jeune fille, a toujours aussi peur

qu’un jour sa fille se fasse réellement mal.

Elle lui a pourtant appris à se servir des usten-

siles et d’autres matériaux, mais la jeune

Ashlyn garde le mauvais réflexe d’utiliser

ses mains en premier, et pour cause,

l’adolescente ne ressent pas la douleur,

et ce, depuis sa naissance. En fait, Ashlyn

Blocker est atteinte d’une maladie génétique

rare qui l’empêche de ressentir quelque

douleur que ce soit. Elle ressent certes

le chaud et le froid, par exemple, mais pas

de manière extrême comme nous. Le bouillant

a pour elle des allures de tiède. Contrairement

aux autres bébés, Ashlyn ne pleurait pas quand

elle avait faim ou qu’elle avait des irritations.

D’ailleurs, lorsqu’elle est née, elle ne pleurait

pas. C’est quand elle a eu huit mois que

ses parents se sont vraiment rendu compte

que quelque chose n’allait pas. Ce jour-là,

ils l’avaient emmenée chez le médecin pour

une infection à l’œil. « Lorsqu’on lui a mis

le produit dans l’œil, tout le monde dans

la pièce a sursauté, raconte son père,

John Blocker. Elle avait une énorme

écorchure à la cornée. On était tous surpris

qu’elle n’ait pas mal. »

Au Canada, le yoga en toute nuditéAu yoga traditionnel, ces hommes

préfèrent le yoga nu, qui se pratique en

groupe au Shanti Yoga Studio d’Edmonton,

au Canada. La tendance du moment est

donc au yoga naturiste. Bien qu’original,

ce cours n’est en rien moins sérieux. Son

but n’est pas de donner aux participants

l’occasion de s’exhiber ou de se comparer

aux autres. Chris McBain, le professeur

de yoga nu à Edmonton, a d’ailleurs affirmé

au micro d’une radio canadienne que,

au contraire, cet exercice permettait

de surmonter ses peurs. Jordan Kelly,

un des nouveaux participants à ce cours,

a expliqué à CTV News : « C’est aussi

une façon de mettre de côté mon ego

et d’être pleinement moi. » C’est d’une

manière tout à fait décomplexée que ces

hommes effectuent les mouvements de

détente et de méditation. Pour le professeur,

durant le cours la nudité n’est pas liée

à la sexualité mais au sentiment de liberté.

La conséquence directe de ce yoga en

toute nudité est évidente. Les professeurs

ont dû renoncer aux cours mixtes.

Les cours se déroulent donc uniquement

entre femmes ou entre hommes.

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EN MARGE DE L’INAUGURATION DE LA MAISON DES ADOLESCENTSDE L’HÔPITAL ROBERT-DEBRÉ À PARIS, FINANCÉE EN PARTIEPAR L’OPÉRATION PIÈCES JAUNES,NOUS AVONS RENCONTRÉ CHRISTIAN KAREMBEU, PARRAIN DE L’OPÉRATION, ET « CHEVALFOU » COMME L’APPELAIENT SES COÉQUIPIERS DE L’ÉQUIPE DE FRANCE DE FOOT, VICTORIEUSEDE LA COUPE DU MONDE EN 1998ET DE L’EURO 2000. PAR CAROLINE CHARRON

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R E N C O N T R E

CHRISTIANKAREMBEU

c’est importantde ne pas juger

CHACUNDOIT AIDER À RENDRE

LA VIEMEILLEURE

David Douillet en politique, elle m’a demandé si je voulaisprendre le relais et devenir le parrain de l’opération Piècesjaunes et j’ai accepté avec joie. Mme Chirac est unefemme de terrain, présente dans toutes les inaugurations,une battante qui a tout mis en œuvre, depuis des années,pour la réussite de cette opération.

Êtes-vous impliqué dans d’autres associations ?Oui, je mène également des actions avec Peace and Sport,qui essaie de redonner espoir à des populations meurtriespar des guerres, notamment grâce au sport, qui est un outilde reconstruction. Le sport et le football en particulier sontsuffisamment populaires pour pouvoir mobiliser des parte-naires qui vont aider à la reconstruction d’un pays et de sapopulation.

Comment choisissez-vous les causes que vous allez soutenir ?C’est le cœur qui parle avant tout et puis, bien sûr, il y aaussi des questions d’agenda… Mais si je peux fairequelque chose, je fonce. En ce qui me concerne, je préfèreles actions concrètes et bien définies.

Que vous apporte cet engagement ?Le sport m’a beaucoup donné. Aujourd’hui, j’essaie de ren-dre un peu ce que j’ai reçu à ceux qui en ont besoin. Àtravers les rencontres, les énergies se confondent et peuventparfois permettre de sauver un enfant, et cela me récon-forte dans ma vie de tous les jours.

Quel est votre plus beau souvenir au cours de vos annéesd’engagement ?C’était sans doute à Nantes, j’étais auprès d’une jeuneanorexique de quinze-seize ans qui n’allait pas bien dutout. J’ai discuté avec elle de son avenir et du fait qu’ellene pouvait pas se laisser aller comme ça. Bien sûr, elle aeu des soins, mais je pense avoir aidé un peu. Moi aussi,je suis parent, je suis papa d’une fille et, quand j’ai vu cettegamine, je lui ai parlé comme un papa. Maintenant, elle avingt-deux ans et elle va très bien, et ça me rend très heu-reux. Avec le sport, j’ai appris le respect et, dans des cascomme celui-là, c’est important de ne pas juger mais plutôtd’essayer de comprendre, d’écouter. Ça permet aussi defaire de belles rencontres.

Retrouvez toute l’actualitéde Macadam, les lieux de vente de nos vendeurs,des photos et bien plusencore sur notre page Facebook macadamjournal.

Vous êtes parrain de l’opération Pièces jaunes, en quoiconsiste votre action ?Lorie, la marraine, et moi sommes là pour promouvoirl’opération. De nombreuses actions sont menées grâce auxcollectes. Concrètement, nous allons sur le terrain pour voirles réalisations. C’est la 25e édition de l’opération Piècesjaunes mais seulement la troisième pour moi ; j’ai repris letémoin après M. Douillet. C’est beaucoup d’émotion depouvoir rencontrer ces enfants… Ce n'est pas toujoursfacile mais on doit demander davantage pour ne pas lais-ser ces jeunes isolés et, au contraire, les soutenir encoreplus. Il faut en parler tout le temps car l’opération Piècesjaunes ne dure pas qu’un mois, lors de la collecte, maistoute l’année pour apporter du réconfort à ces enfants etadolescents malades ou hospitalisés.

Quelles réalisations ont pu être menées à bien grâce auxPièces jaunes ?Il y en a énormément. Par exemple, nous venons d’inaugu-rer la Maison des ados de l’hôpital Robert-Debré à Paris,qui sera ouverte à tous et facile d’accès puisqu’elle ne sesitue pas au cœur de l’hôpital mais devant. En général, cesont les hôpitaux qui font part de leurs besoins et la Fonda-tion Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, présidée parMme Chirac, décide des projets à soutenir, y compris dansles pays ultramarins.

Comment êtes-vous entré en contact avec la Fondation quigère l’opération Pièces jaunes et avec sa présidente,Mme Bernadette Chirac ?J’ai commencé à travailler avec Mme Chirac et la Fonda-tion des Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France sur des opé-rations en faveur des personnes âgées. C’est comme celaque j’ai fait sa connaissance. Au moment de l’entrée de

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m’apportent beaucoup. Je me sens apaisé là-bas.Aujourd’hui, mon rôle est aussi de promouvoir le tourismeen Nouvelle-Calédonie, sa culture, sa biodiversité, etc.

Karembeu signifie « l’homme en colère » en langue kanak,qu’est-ce qui vous met en colère aujourd’hui?L’important, c’est de prendre du recul et d’analyser plutôtque de foncer et de s’adonner à la violence. Chaque êtredoit être bon et sociable et aider à rendre la vie meilleure.C’est ce que j’essaie de faire à mon niveau, avec mesengagements notamment.

Vos coéquipiers vous surnommaient « le cheval fou »,notamment à cause de votre énergie et de la force physiqueque vous dégagez sur le terrain. Aujourd’hui, commentcanalisez-vous cette énergie ?Par l’engagement justement. Dans la vie ou sur le terrain,je suis quelqu’un d’assez généreux, en tout cas je crois,donc être avec les personnes dans le besoin, c’est quelquechose d’important pour moi. C’est quelque chose quej’avais envie de faire, de partager, dans tous les pays dumonde. En dehors de l’associatif, je suis aussi membre dela commission de foot à la Fifa, pour améliorer les lois, l’arbitrage rendre le football plus attractif, etc. Je suis aussiambassadeur de la Nouvelle- Calédonie et ambassadeurde la Ligue des champions à l’UEFA. Ça fait pas mal dechoses [rires].

L’OPÉRATION PIÈCES JAUNESCette année encore,17 000 bureaux de poste ont mis à disposition850 000 tirelires dans toutela France pour collecter des dons. Disponibles également dans les magasinsCarrefour et Carrefour Market, ce sont au total 2,7 millions de tirelires qui ont été distribuées pourla collecte qui s’est déroulée du 9 janvier au 16 février.Depuis 1989, l’opérationPièces jaunes a, par exemple,permis de financer 1 000 chambres mère-enfant àl’hôpital, parmi les 7 000 projets soutenus par la Fondation des Hôpitauxde Paris-Hôpitaux de Franceprésidée par BernadetteChirac en faveur des enfantset adolescents hospitalisés.En dehors de la collecteannuelle, il est possible de faire des dons toute l’année, notamment sur le site de l’opération : www.piecesjaunes.fr

Que dites-vous aux jeunes qui rêvent de devenir footbal-leurs professionnels ?Je viens des îles, où il n’y avait pas les structures pour pro-gresser. C’est à force de sacrifices que j’y suis arrivé, puisen répétant des gestes, des exercices pour que l’organismesoit en parfaite adéquation avec ce qui est demandé sur leterrain. Mais je conseille toujours aux jeunes de faire desétudes à côté, c’est très important.

Vous avez dû quitter votre famille et la Nouvelle-Calédoniepour mener votre carrière, est-ce que ça a été difficile ?Il est vrai que je viens d’un pays très éloigné et d’unefamille très nombreuse [17 frères et sœurs, NDLR], où l’ongère le quotidien ensemble. Le grand frère s’occupe duplus petit et ainsi de suite. Chacun est responsable desautres, donc j’ai acquis assez tôt une certaine maturité.Mais voyager à dix-sept ans, sans trop savoir ce qui seraitau bout, ce n’était pas facile, même si on m’a beaucoupaidé à mon arrivée. De mon côté, j’ai dû aussi faire tousles efforts pour m’intégrer, car je me sentais différent.

Quels liens avez-vous gardé avec la Nouvelle-Calédonie ?Pour moi, c’est primordial, les racines. J’y vais souvent ouje fais venir ma famille. C’était moins facile, quand je travaillais, d’y retourner souvent, mais aujourd’hui j’y vaisrégulièrement, pour me ressourcer. J’ai l’impression de revivre au contact de ma culture et de ma famille. Elles

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RETROUVEZ DES EXTRAITS FILMÉS

SUR LE SITE DE NOTRE PARTENAIRE

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S O C I É T É

J’ai rencontré un Blanc. Pire, j’ai rencontré un Genevois. Ilest français, mais tout de même : un Genevois sur l’Île-à-Vache [île située face à la ville des Cayes]. Il passe cer-taines de ses nuits sur le minuscule podium d’un hôtel chicdont la piscine déborde presque et qui tire des feux d’arti-fice que les voyageurs blasés laissent aux habitants du vil-lage d’en face. Il s’appelle Maurice, il faut l’appelerMonsieur Maurice, il porte des cheveux longs de cow-boy,des chemises à fleurs, et il marche à pas comptés danscette baie où chacun, depuis le corsaire Henry Morgan,croit être arrivé le premier. Maurice, pour animer les buffetsnocturnes, sort ses deux saxophones, sa machine à sam-ples et un microphone dans lequel il chante d’un filet devoix sans prétention certaines des plus belles chansons quel’ancien colon a produites – La Javanaise de Serge Gains-bourg, des refrains d’Aznavour qui parlent d’un temps queles moins de 20 ans feraient mieux de ne pas connaître,des aventures où les échecs ne se comptent plus et où lesamertumes ont le goût du citron vert. Maurice vit àquelques vagues de là, dans une petite maison bleuedécrochée de la colline. Il a cette particularité, pour unBlanc installé depuis longtemps sous les tropiques, qu’il ne

vous fait la leçon sur rien. Il vous parle de ses amours, deses enfants qui lui manquent, de l’alcool qu’il a quitté, d’unpays dont il ne voudrait dire que du bien s’il ne fallait pas,parfois, se rendre à l’évidence. Il vous annonce surtout que,avec la ridicule retraite qu’il a, il n’aurait pas pu vivre enSuisse. Il a choisi une île près d’une île, la marge d’unemarge, qu’il aime sans avoir besoin de se couper un braspour s’y prélasser. Il y a la solitude accompagnée, dans ceregard, d’un homme qui a opté pour l’ailleurs. Dix foisdans la conversation, il mentionne qu’il n’a pas perdu sonaccent traînant de Genève. Cet accent est sa patrie. Cemonde est étrange. Il offre un éden insulaire aux Blancs lesplus pauvres, où ils sont instantanément perçus par leslocaux comme des fortunés. Certains Haïtiens plaignenttout de même Maurice. Ils ont pour lui un proverbe créoledéjà prêt. Il dit en substance : dans la vie et la mort, c’estta maison qui est la plus douce.Arnaud Robert - Le Nouvelliste - Courrier international

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CHIFFRESLe bilan du tremblement de terre du 12 janvier 2010fut terrible : plus de 200 000 morts, 2,3 millions de sans-abri, 105 000 maisons détruites,208 164 habitations gravement endommagées.Avant le tremblement deterre, 67 % de la populationurbaine vivait dansdes bidonvilles construits

dans les zones qui ont été les plus touchées par le séisme.Selon l’Organisa-tion internationale pour les migrations et les représentants des Nations unies en Haïti,il y avait encore, fin octobre2012, 357 785 personnesdéplacées (90 415 familles)vivant dans 496 camps disséminés dans le pays.

HAÏTI

L’éden du Blancpauvre

en partenariat avec www.courrierinternational.com

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S O C I É T Éen partenariat avec www.youphil.com

CONÇUE COMME UN REMÈDE ANTI-CRISE, LA SUPER-INSTITUTIONAVAIT UN OBJECTIF : AMÉLIORER LA QUALITÉ DU SERVICE ET LE SUIVIDES DOSSIERS. UN VŒU RESTÉ PIEUX DANS UNE FRANCE EN CRISE.ALEXANDRA CALKA A TRAVAILLÉ À LA DIRECTION DES RESSOURCESHUMAINES. ELLE RACONTE.

Confusion, conflits internes, dossiers bâclés, colère grandissante deschômeurs… La réorganisation qui a suivi la fusion en 2009 del’ANPE et des Assedic a eu des airs de chaos. Trois ans plus tard, jeconstate que Pôle emploi, chargé à la fois d’indemniser le demandeurd’emploi et de lui trouver un travail, n’a pas vraiment atteint ses objec-tifs. Les conseillers assurent désormais à la fois l’accompagnement etle placement du chômeur, et son indemnisation. Qu’ils soient issusde l’ANPE ou des Assedic, les conseillers que j’ai rencontrés ont dûapprendre, et souvent sur le tas sans formation digne de ce nom, unnouveau métier, tout en continuant d’exercer leurs fonctions.

CONSEILLERS MAL ENCADRÉS, DOSSIERS TROP NOMBREUXBon nombre ont quitté les agences pour le siège, comme Martine,avec qui j’ai eu le plaisir de travailler et qui, à la suite d’unedépression, a préféré changer de carrière au sein de l’institutionet quitter son agence en Seine-Saint-Denis. Chez ceux qui restent,je me rends compte que les nouvelles compétences sont loin d’êtremaîtrisées : la professionnalisation des conseillers reste une pro-blématique centrale, malheureusement négligée par la directiongénérale, faute de moyens pour former l’ensemble des agents…

Le contexte est tendu : explosion du chômage, augmentation du nom-bre des demandeurs d’emploi et des dossiers à traiter. Et les conseil-lers doivent jongler entre leur apprentissage en interne, une gestionde facto superficielle des dossiers – trop nombreux – et le méconten-tement grandissant des chômeurs, qui s’estiment souvent négligés.Les embauches massives en CDD pendant le pic de chômage dèsmars 2009, et les 1 000 CDD supplémentaires en janvier 2012,n’ont finalement pas eu l’effet escompté : le manque de compétenceset d’expérience des personnes recrutées, notamment en matière delégislation en formation professionnelle ou en création d’entreprise,n’a pas permis d’absorber l’accroissement des demandes. Mon cas personnel est assez typique : le formulaire d’inscription nedisposant pas de case correspondant à la grande école au sein delaquelle j’ai étudié, mon conseiller m’a demandé de cocher celled’une école « la plus proche possible de [mon] parcours », en l’oc-currence la faculté d’économie, ce qui n’avait à peu près rien à voir.

VERS UNE ÉCLAIRCIE ?Manque crucial de moyens, rémunérations plutôt basses : les conseil-lers se sentent démunis et peinent à sortir la tête hors de l’eau. La nomination fin 2011 du nouveau directeur général, Jean Bas-sères, à la tête de Pôle emploi laissait pourtant espérer un nouvelélan dans la résorption du chômage en France. Nouveau pro-gramme ambitieux, augmentation des moyens. Réel espoir ou stra-tagème politique ? Au programme de sa feuille de route, baptisée« Plan stratégique 2015 » et adoptée en juin 2012, se trouventtrois mesures clés destinées à relancer la dynamique de l’emploi :1. Une « personnalisation de l’offre de services », avec un accom-pagnement autour de trois modalités de suivi en fonction desbesoins de chaque demandeur d’emploi et de son éloignement del’emploi ; 2. Une décentralisation permettant d’accroître l’autono-mie des régions, plus à même de choisir des mesures adaptéesaux problématiques locales ; 3. La poursuite de la rationalisation

pôle emploi trois ans aprèsle chaos

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et de l’optimisation des moyens, déjà engagées lors de la fusion entre les volets accom-pagnement et indemnisation de l’ANPE et des Assedic. Des mesures plus concrètes également : plus de 2 000 postes en interne sont en traind’être redéployés vers l’activité d’accompagnement des demandeurs d’emploi au seindes agences. Mais la mesure phare, annoncée par Michel Sapin le 2 juillet dernier, etconformément aux promesses électorales de François Hollande, est la création de2 000 CDI d’ici à fin 2012. L’objectif est d’alléger le portefeuille des conseillers existantset d’améliorer la qualité de traitement des dossiers individuels. On espère ainsi descen-dre à 60 dossiers gérés en continu par conseiller, contre environ 110 actuellement, enparticulier pour les conseillers s’occupant des chômeurs les plus éloignés de l’emploi.

VERS UN SUIVI PLUS SOUTENU ?Autre point d’amélioration : le délai –jusqu’à quatre mois, parfois, entre l’entretiend’inscription et le suivant – doit être raccourci pour les personnes les plus éloignéesde l’emploi, qui se verront proposer un entretien mensuel.

Sylvain, en recherche d’emploi depuis plusieurs mois, avait fait les frais de ces len-teurs : « J’ai dû attendre le premier entretien pendant trois mois et lorsque enfin j’aiété convoqué – au dernier moment –, comme je n’ai pu me rendre disponible, on amenacé de me radier de la liste des chômeurs. Quand, finalement, l’entretien a eulieu, les propositions d’emploi qu’on m’a faites n’avaient rien à voir avec ma profes-sion. » Dépité, Sylvain s’est tourné vers l’intérim. Un suivi plus soutenu est égalementproposé, par le biais d’un bilan approfondi au 9e mois de chômage pour tous lesdemandeurs d’emploi, afin de « prévenir le chômage de longue durée ». Mais le floupersiste encore sur les modalités réelles de cet entretien.

Les populations à risque semblent être la priorité du Plan stratégique 2015 avec notam-ment la mise en place de conseillers spécifiques et moins « surchargés »… Au pointque la polémique gronde chez les syndicats, qui estiment que les autres populationsseront lésées. Certains chômeurs de courte durée se verraient même proposer un suiviuniquement sur Internet. Enfin, concernant les entreprises, les efforts de Pôle emploidevraient cibler « un service renforcé aux employeurs qui en ont le plus besoin »,comme ceux exerçant dans des métiers « en tension » (avec des pénuries de main-d’œuvre, par exemple). Les employeurs pourront également contacter directement ledemandeur d’emploi, en accédant à ses données personnelles via le système informa-tique de Pôle emploi, ce qui n’est pas le cas actuellement. À y regarder de plus près,il me semble donc que ces nouvelles mesures sont clairement insuffisantes pour aiderles demandeurs d’emploi à sortir de la crise. Et ce n’est pas la nouvelle enveloppebudgétaire allouée par l’État qui pourra les aider. Dans ce domaine, statu quo : l’Étatcontinue de participer à hauteur de 1,36 milliard d’euros au budget de Pôle emploi,et l’Unedic de verser « 10 % de l’assiette des contributions encaissées », comme lescotisations d’assurance chômage, soit plus de 3,024 milliards pour 2012. Enrevanche, les dépenses devront désormais être maîtrisées en vue de réduire le « trou »de Pôle emploi (125 millions d’euros de pertes en 2011, et plus de 185 millionsen 2010), la priorité de l’État étant de limiter le déficit, dans le cadre de la RGPP (révi-sion générale des politiques publiques). D’où stagnation des effectifs et limitation desmoyens financiers alloués aux agences.

Il y a donc peu de chances, à mon sens, que la situation des demandeurs connaisseune grande évolution dans les mois à venir. Le seul pari possible – maigre consolation– est celui du redéploiement des effectifs en interne d’ici à 2014 afin d’améliorer laqualité de suivi des dossiers. En attendant, les chômeurs devront, à l’instar de Sylvain,se tourner vers des agences de placement privées pour espérer retrouver un emploi.

Alexandra Calka /Youphil

Alexandra Calka a été chargée de projets à la direction des ressources humaines de Pôle emploi.

LA FONDATION SEBSOUTIENT :

Créée en 2007, la FondationGroupe SEB a pour objet la luttecontre l’exclusion.* La Fondation Seb estpartenaire de Macadamwww.fondation.groupeseb.com

ENSCI-LES ATELIERSUNE CUISINE POURLES MALVOYANTS

Couper un oignon ou faire bouillir de l’eau sont destâches anodines, mais qui peuvent être compliquéespour une personne atteinte de déficiences visuelles.C’est pourquoi l’Institut de la vision a contacté l’Ensci(École nationale supérieure de création industrielle)-Les Ateliers pour étudier la conception d’équipementsde cuisine adaptés aux malvoyants. « Il y a 1,7 millionde personnes malvoyantes en France et, d’ici à 2030,ce nombre pourrait doubler », explique Simone Buche-Pinsard, la responsable Mécénat de l’Ensci-Les Ateliers.Pendant quatre mois, vingt-sept élèves, encadrés parquatre professionnels, ont travaillé autour de différentsaxes : les rangements, les accessoires, les plans de tra-vail et de cuisson ou encore l’éclairage. Ils ont rencon-tré des personnes malvoyantes pour comprendre leursbesoins, et avoir des retours sur les travaux en cours.Le but était non seulement d’imaginer une cuisine quipréserverait leur autonomie, mais aussi de proposerune solution esthétique et accessible à tous. Des maquettes ont été présentées en janvier. L’Institutde la vision souhaiterait pouvoir élaborer dans l’annéedes prototypes à présenter aux cuisinistes dans l’espoird’une prochaine production en série de ces produits.

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E U R O P E / C A R N E T D E V O Y A G E

LE PROGRAMME EUROPÉEN D’AIDE AUX PLUS DÉMUNIS (PEAD) EST-

IL PRÉSERVÉ PAR L’ACCORD SUR LE BUDGET ARRACHÉ AU SOMMET

EUROPÉEN, DÉBUT DÉCEMBRE, APRÈS VINGT-QUATRE HEURES DE

NÉGOCIATIONS ? DIFFICILE DE LE DIRE, TANT LE FLOU EST SAVAM-

MENT ENTRETENU AUTOUR DE CE QUI S’APPARENTE À UN TOUR DE

PASSE-PASSE BUDGÉTAIRE.

Petit rappel des faits : le PEAD a été lancé dans les années

1980, à l’initiative de Coluche et de Jacques Delors, afin

d’acheminer les énormes excédents agricoles vers les associa-

tions d’aide alimentaire, en particulier les Restos du cœur. Mais

plusieurs décennies de libéralisation de l’agriculture ont changé

la donne : il y a aujourd’hui beaucoup moins de surplus. Pour

maintenir l’aide aux démunis, on a donc, ces dernières années,

financé l’achat de nourriture, pour environ 50 millions d’euros

par an. Une aide que de nombreux pays européens étaient prêts

à raboter, voire à supprimer, par mesure d’économie.

La mobilisation des associations aura sans doute permis d’éviter

le pire. Après des mois de sensibilisation, notamment à travers

la campagne Air Food (www.theairfoodproject.com), il était

devenu impossible pour les dirigeants des 27 de faire passer à

la trappe un programme à ce point emblématique. Après le som-

met, le ministre délégué aux Affaires européennes Bernard

Cazeneuve pouvait affirmer que l’aide était « pérennisée ». Mais

elle sera nettement réduite, alors même que le nombre de per-

sonnes en demande est en forte augmentation – et que l’Union

comptera bientôt un nouvel État membre. Vingt-huit pays

devront alors se partager 2,5 milliards sur sept ans – une enve-

loppe inférieure aux 3,5 milliards actuels, qui ne sera en outre

pas indexée et qui devra être partagée avec d’autres programmes

sociaux. Si ce n’est la catastrophe que certains craignaient, ce

nouveau recul rend encore plus insignifiante une Europe sociale

déjà bien peu ambitieuse.

Éric Walravens - www.ndonne.blogspot.com

C’est bizarre comme les choses se renouvellent.J’étais assise par terre, sur le sable du Maroc, dans un endroit dont vous ne pou-vez même pas soupçonner l’existence. Hier matin, j’étais à la limite du Sahara,quelque part dans le Sud du Maroc, mais quelque chose m’appelait. Je n’aijamais su quoi vraiment. Gaspard avait disparu la veille, emmené par un enfantdans les rues du village berbère où je m’étais posée quelques jours. Il était rentréà la nuit tombante, les oreilles abattues, il boitait. Je ne saurai jamais ce qu’ilavait vécu, les renards ont des secrets, tout le monde le sait.

J’avais donc décidé de quitter les limites du désert. Le désert rend fou, écrivaitmon père, alors militaire en Mauritanie. Moi, je m’étais arrêtée au Maroc. Ou,plutôt, le Maroc m’avait retenue à lui. Donc, Gaspard et moi, nous avions par-couru presque huit cents kilomètres, lorsque la lumière rasante de cette fin dejournée nous arrêta comme par magie au bord d’une lagune. Il y avait des che-vaux en liberté, des bergères et leurs moutons marron, des aigrettes et une odeurd’iode qui nous plaisait. Nous avons cherché une maison pour la nuit. Nousavons trouvé Le Nid du hibou, dans le village de pêcheurs de Moulay-Boussel-ham. C’est de là que je vous écris. Dans le jardin, une grosse poule promèneses petits. Ils n’ont pas encore vu Gaspard. Il faut dire que je ne l’ai pas sorti dela voiture, pour ne pas effrayer les poussins.Les choses se renouvellent parce que,un jour, quelqu’un m’a demandé, si vous retrouvez le petit prince, dites-moi cequ’il est devenu. En fait, j’ai retrouvé le petit prince. Non, j’en ai trouvé des cen-taines ! Je n’ai pas fait exprès. C’est Gaspard qui m’a permis de les rencontrer.Gaspard et la merveilleuse histoire d’Antoine de Saint-Exupéry. Une histoire quej’ai décidé d’offrir aux enfants du monde.

le renard L’AIDEAUX DÉMUNIS AFFAIBLIE

au maroc

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C A R N E T D E V O Y A G E

Je remercie François et Isabelle d’Agay, FrédéricLenoir, Grégoire Delacourt, mes amis fidèles, quim’encouragent et me permettent de continuer cettegrande aventure. Je remercie Hajbouha Zoubeir etAbdelillah Zirat, Khalil et Fatima Fachkhir, Stéphanedu Nomade, Brahim et toute sa famille à Massa,ainsi que tous mes amis marocains pour l’accueilchaleureux qu’ils me réservent encore. Longue vieà Macadam et à toute son équipe qui me permetde vous offrir ces voyages de renards.PS : Surtout, lisez La Liste de mes envies (GrégoireDelacourt), lisez L’Âme du monde (Frédéric Lenoir),et relisez Le Petit Prince !!!!! Et lisez Macadam !Christine Bergougnous

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Le Kilimandjaro, sommet solidaire

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LE KILIMANDJARO, EN TANZANIE, EST DEVENU UNE MONTAGNE

MYTHIQUE ET EMBLÉMATIQUE, TRÈS PRISÉE PAR LES MILLIERS DE

RANDONNEURS QUI RÉALISENT BIEN SOUVENT SON ASCENSION POUR

UNE CAUSE. PAS MOINS DE 60 000 PERSONNES PAR ANNÉE ATTEI-

GNENT SON SOMMET ET 500 TOURISTES PEUVENT S’Y TROUVER

SIMULTANÉMENT CHAQUE JOUR. JASON DOMINIQUE, DIRECTEUR DES

OPÉRATIONS CHEZ UNIKCHALLENGE, ENTREPRISE SPÉCIALISÉE DANS

LES EXPÉDITIONS CARITATIVES SUR MESURE, A ACCEPTÉ DE NOUS

EN DIRE UN PEU PLUS SUR CETTE DESTINATION.

L’Itinéraire* (LI) : Comment expliquez-vous l’engouement suscité parle Kilimandjaro ?Jason Dominique (JD) : La plupart des participants aux expéditionscaritatives ne sont pas, au départ, des passionnés de haute mon-tagne. Leur priorité est la cause qu’ils soutiennent et ils cherchent unvoyage accessible. Cette expédition caritative est très tendance dansle domaine des médias québécois. C’est donc à la mode d’affirmerqu’on a atteint le sommet de l’Afrique ! En fait, 80 % des organi-sations qui font appel à nos services choisissent le Kilimandjaro.Or, les médias en parlent comme d’une expédition facile, bien quecomportant son lot de dangers, si bien que les gens sous-estimentalors l’ampleur d’une expédition en haute montagne.

LI : Quelles sont les conséquences de cette popularité ?JD : La plus importante est que les associations veulent que leursparticipants paient le moins cher possible pour partir en plus grandgroupe et amassent ainsi plus de fonds pour leur cause. Plusieursagences profitent du grand manque d’information de la popula-tion, s’improvisent organisateurs d’expéditions et proposent desvoyages à bas prix en n’accordant pas une attention suffisante àla sélection des participants, à l’importance de la préparation etde la sécurité et aux conditions des guides et des sherpas locaux.

LI : Quelles solutions suggérez-vous en ce qui a trait à la sécurité ?JD : Les voyages caritatifs sont une industrie encore très jeune auQuébec comparativement aux pays anglo-saxons, qui ont une culturephilanthropique beaucoup plus étendue que la nôtre. Il y a beau-coup de travail et d’éducation à faire pour réguler cette activité.Nous travaillons en étroite collaboration avec Emmanuel Daigle,guide et instructeur en haute montagne depuis plus de quinze ans,afin qu’une norme de qualité ISO (Organisation internationale denormalisation) soit mise en place et que les agences qui veulentproposer des services en haute montagne aient à s’y conformer.

LI : Pensez-vous que le Kilimandjaro va surfer encore longtempssur cette vague de popularité ?JD : Je crois que cette montagne va accueillir des visiteurs pendantencore longtemps, parce que cet engouement est tout de mêmeassez récent au Québec. UnikChallenge s’est donné comme mis-sion d’ouvrir de nouveaux horizons aux organisations caritativeset de proposer une variété de destinations et d’expéditions surmesure, allant de la randonnée à la Grande Muraille de Chine,au traîneau à chiens dans Charlevoix, en passant par la plongéesous-marine en Afrique. Pour ceux qui tiennent mordicus à uneexpédition en haute montagne, mais qui veulent se démarquer del’aspect tendance, nous proposons des expéditions vers plusieurssommets de la Cordillère des Andes, similaires au Kilimandjaro entermes de difficulté, comme le mont Huascarán, au Pérou.

LI : Que conseillez-vous aux organismes de charité pour s’assurerque la sécurité constitue la priorité numéro un de leur agence devoyages ?JD : Un atelier d’information sur la haute montagne est essentielpour être bien informé et savoir dans quoi on s’embarque. Ensuite,les participants devraient subir un examen médical; il faut savoirque les cliniques du Groupe Santé Voyage sont les seules à êtreaccréditées pour la haute montagne. Elles ont le droit de refuserles participants qui ne possèdent pas les conditions physiologiquesnécessaires pour affronter la haute montagne. Des kinésithéra-peutes devraient ensuite procéder à une évaluation de la formephysique et élaborer un programme d’entraînement sur mesurecomprenant un suivi après quelques mois d’entraînement et uneévaluation avant le départ. Pour l’ascension du Kilimandjaro, nousrecommandons un minimum de dix jours d’expédition pour éviterle plus possible les accidents et les séquelles liées au mal aigu desmontagnes.

Sandra Mathieu / L’Itinéraire - Canada

* L’Itinéraire est un journal de rue québécois, membre, comme Macadam, de l’INSP (International network of Street paper. www.insp.org). Pour plus d’information : Unikchallenge.com

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AGENDASOLIDAIREMARS 2013➔ 3 mars : semi-marathon deParis www.semideparis.com

➔ 4 mars : Journée Mondiale de la lutte contre l’ExploitationSexuelle

➔ 8 mars : Journée Internationaledes Droits de la Femme

➔ du 19 au 24 mars 2013, “ Une jonquille pour Curie” :grand événement de mobilisationsolidaire contre le cancer quipermettra de collecter des fondspour financer des programmes de recherche innovants en cancérologie. Plus d’infos sur www.curie.fr

➔ 20 mars : Journée de gourmandise et de générositéUne mobilisation synonyme deplaidoyer pour la gourmandise, etvéritable acte de sensibilisationde l’opinion publique autour d’une cause, celle du combatmené contre la mucoviscidose.www.jourdumacaron.com

➔ du 20 au 30 mars 2013 : 2e « vide dressing week »Les boutiques de mode indépen-dantes se mobilisent en faveur du développement durable et sensibilisent les consommateursà la seconde vie des textiles qu’ilsne portent plus. Les enseignesparticipantes reprennent doncdans leurs boutiques les vête-ments déposés par les consom-mateurs. Ces vêtements serontensuite donnés à la Croix-RougeFrançaise.

➔ 21 mars : Journée Mondiale de la Trisomie 21

➔ 22 mars : Journée Mondialede l’Eau

➔ du 21 au 24 mars : Initiatives Océanes avec la Surfrider FondationSensibilisation à la problématiquedes déchets aquatiques au travers de nettoyages de plages,lacs, rivières et fonds marins. www.initiativesoceanes.org

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QUESTION : MON MARI A EU UNE CRISE CARDIAQUE. IL AÉTÉ RÉANIMÉ APRÈS QUELQUES MINUTES PASSÉES ENTRELA MORT ET LA VIE. LUI QUI ÉTAIT ATHÉE PARLE MAINTE-NANT D’ÊTRE ENTRÉ DANS UN TUNNEL ET D’AVOIR VU SAMÈRE, TOUT CELA DANS UN RAYONNEMENT D’AMOURINFINI QU’IL IDENTIFIE AU CHRIST. SON COMPORTEMENT ACHANGÉ EN BIEN MAIS CELA M’EFFRAIE CAR JE NE LERECONNAIS PLUS. S’AGIT-IL D’UN PROBLÈME PSYCHIA-TRIQUE ? COMMENT RÉAGIR ?

Lorsque l’on est dérangé dans ses conceptions dumonde, une réaction naturelle est de se refermer et dene plus écouter. Il serait en effet plus simple pour vousde blâmer un excès de médicaments pour l’étrangeté deces délires. Quoi qu’il en soit, l’expérience était bel etbien réelle pour votre mari. Restez à l’écoute, donc, carsi vous ne le faites pas, cela créerait un abîme entrevous. Il est bien compréhensible que vous vous sentiezdéstabilisée. Tout changement apporte sa part de peur,mais aussi d’opportunités si vous restez ouverte.Au vu du nombre important de récits d’expériences de

mort imminente qui suivent des instants de mort clinique(10 % des patients, ou plus selon les chercheurs), rassu-rez-vous, votre mari n’a pas sombré dans la folie. Lesrécits fréquemment recueillis par le personnel hospitaliersont étonnamment similaires à son expérience et sontgénéralement suivis de changements positifs, commepour lui.Tout cela ne cadre évidemment pas avec notre concep-tion matérialiste du monde. De nombreux membres ducorps médical ont entrepris des recherches poussées surle sujet, en particulier aux États-Unis. Familiarisez-vousavec les livres du Dr Moody (La Vie après la vie) ouregardez avec votre mari son film du même nom, dispo-nible sur YouTube. Votre mari se sentira compris de vouset cela approfondira votre relation.Vous ferez de toute cette information votre lecture per-sonnelle. Pour beaucoup, les implications sont reli-gieuses, mais pas nécessairement. Après tout, ces récitsparlent surtout d’un monde symbolique dont notreépoque semble avoir oublié l’importance, mais dont nosanciens se nourrissaient.

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en partenariat avec www.terraeco.net

ALORS QUE CES CARRÉS PRÊTS À CONSOMMER ONT ENVAHI

NOTRE QUOTIDIEN, UNE ÉTUDE INCITE À S’EN MÉFIER. MOTIF :

ILS POURRAIENT RENFERMER DES SUBSTANCES DANGEREUSES

POUR LES PLUS PETITS. ENQUÊTE.

La peau de maman, les mains de papa, les fesses de bébé,les meubles du salon… Et même les poils du chien ! Plus rien neleur échappe aujourd’hui : les lingettes ont envahi notre quotidien,depuis la fin des années 1990. Mais une récente étude, datée demai 2012, dévoilée par l’Agence nationale de sécurité du médica-ment et des produits de santé (ANSM), pointe la présence de subs-tances toxiques pour les plus petits dans ces petits carrés prêts àconsommer. Terra eco est donc allé faire le ménage dans ce petitmonde. Delphine a trente-deux ans. Et une petite fille, Lise, âgée detrois ans et demi. Elle n’a pas été surprise de lire dans la presseque l’utilisation des lingettes pour bébés était déconseillée.Méfiante, la jeune maman a toujours spontanément utilisé du cotonet un liniment, un mélange d’huile d’olive et d’eau de chaux, parprincipe de précaution. Une méfiance justifiée. Dans le collimateurde l’ANSM, le phénoxyéthanol. Le seuil de concentration de ceconservateur est fixé à 1 % dans les produits cosmétiques, maisl’agence préconise de le baisser à 0,4 % dans les produits destinésaux enfants de moins de trois ans. Si certains parents ont remarquéque l’utilisation de lingettes aggravait l’irritation des fesses de leurbébé, le docteur Pierre Souvet, président de l’Association santé envi-ronnement France, décrypte les risques réels.

IRRITATION DES FESSES« Il existe deux grands dangers : l’hémotoxicité, la destruction desglobules rouges, et l’hépatotoxicité, avec des perturbations descellules hépatiques. On peut donc craindre légitimement des effetssystémiques sérieux, avec des atteintes sur le système sanguin etle foie. » Chez les tout-petits, la concentration des produits toxiquesdans l’organisme est d’autant plus grande que leur poids est faible. Pour lui, le vrai risque vient du fait que « les marges imposées auniveau européen ne tiennent compte ni des âges des utilisateurs,ni des effets cocktails ». Et des toxiques, les lingettes pour la peauen sont pleines. Elles sont confectionnées en textiles non tissés, àbase, le plus souvent, de polymères naturels ou synthétiques, bienque les fibres naturelles soient de plus en plus utilisées pour « ver-

dir » l’imagede la lingette jetable.Cette matière est ensuite imprégnée de substances chimiquesvariées : des émulsifiants pour faciliter le mélange, des désinfec-tants, des stabilisateurs ou encore des conservateurs. Le phénoxyé-thanol, comme le parabène, entre dans cette dernière catégorie. Iln’est d’ailleurs pas indispensable, puisque de nombreuses marquesont lancé des modèles « sans phénoxyéthanol ».

MANNE POUR LES INDUSTRIELSAvant le coup de semonce de l’ANSM, l’Ademe (Agence de l’en-vironnement et de la maîtrise de l’énergie) avait rendu un rapportestimant que les textiles sanitaires – dont font partie les lingettes,comme les couches et les serviettes hygiéniques – avaient repré-senté, en 2009, 34 kg de déchets par habitant, contre 20 kgen 1993. Les fabricants, eux, se défendent : selon une étude datantde 2005 – année de la dernière étude disponible sur le sujet –,l’Association française des industriels de la détergence, de l’entre-tien et des produits d’hygiène industrielle assure que les lingettesne représentent que 0,05 % de la quantité de déchets en France.Et qu’elles permettraient de diviser les factures d’eau par trois !Répondant à une demande croissante de produits prêts à l’emploi,le marché des lingettes reste une manne pour les industriels.En 2011, celui des carrés pour bébés progressait encore de 0,7 %,par rapport à l’année précédente, avec un chiffre d’affaires de125,9 millions d’euros en France, selon une étude de l’institut deconseil en marketing SymphonyIRI Census. Malgré les mises engarde, les lingettes n’ont pas disparu des supermarchés. Et la Com-mission européenne, saisie par l’ANSM, n’a, pour l’instant, donnéaucune réponse.

Avec les lingettes, les bébés se fontdu mauvais sang

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C ’ E S T M A L I N

☛ Alors qu’en France près de 3 millions d’enfantsne partent jamais en vacances, la JPA (confédé -ration Jeunesse en plein air) lance une grandecampagne avec son parrain, François Gabart, leplus jeune skipper à avoir remporté le VendéeGlobe. L’objectif est de faire partir 20 000 enfantsen 2013 grâce à un appel aux dons, sachant que50 euros permettent à un enfant de passer unejournée en colonie de vacances. Renseignements et dons : http://solidaritevacances.jpa.asso.fr

☛ La 13e édition de « Tous au golf » aura lieu du30 mars au 7 avril dans plus de 300 golfs danstoute la France qui ouvriront gratuitement leursgreens aux amateurs qui souhaitent découvrir cesport olympique. Pour y participer, rendez-vous sur le site

www.ffgolf.org puis choisissez l’onglet « découvrir ».

☛ Bemed est une nouvelle marque de cosmétoécologique et biologique qui œuvre pour le respectde l’environnement méditerranéen. Créée par deuxfrères, cette marque sans parabène, PEG,phénoxyéthanol, OGM, colorant ou parfum desynthèse est conçue et produite à Marseille.www.bemed-cosmetiques.fr

☛ 2 Mains Rouges, c’est un tee-shirt noir oublanc, avec le contour rouge de deux mains et lasignature d’une personnalité ou d’un anonyme quis’engage pour une association caritative, laquellereçoit chaque trimestre le bénéfice des ventesréalisées. Pour participer : www.2mainsrouges.fr

☛ Ikea vient de faire un don de 9,3 millions d’eurosà l’Unicef à l’issue de l’opération « Peluches »menée à Noël. Cet argent servira à financer 18programmes de l’Unicef dans 17 pays, dont l’opé -ration « Des écoles pour l’Afrique » dans huit pays,ou l’initiative « Des écoles pour l’Asie » en Chine.

☛Du 7 avril au 12 mai, les hippodromes d’Auteuil(pour la course d’obstacles) et Longchamp (pourle galop sur plat) ouvrent leurs portes aux familles.Chaque dimanche, entre les courses, les enfantspourront faire des balades à poney, participer àdiverses activités et à des ateliers pour comprendrel’univers hippique, le tout gratuitement.

BONSPLANS

POSOLOGIE, CONTRE-INDICATIONS ET, BIEN SÛR, EFFETS INDÉSIRABLES : TOUS LES MÉDICAMENTSMIS SUR LE MARCHÉ, QUE CE SOIT EN FRANCE OU EN EUROPE, SONT ACCOMPAGNÉS D’UNENOTICE D’UTILISATION. Nous la négligeons très souvent et, pourtant, sa lecture devrait être systématique. Qu’ils’agisse d’une spécialité prescrite par un médecin ou d’un médicament vendu sans ordon-nance, les informations qui y figurent sont primordiales. « Le médicament n’est pas un produitcomme un autre », rappelait en 2012 le ministère de la Santé, dans une campagne d’infor-mation, il comporte toujours des risques et des effets indésirables. Or ces données ne sontpas dissimulées. Elles sont même accessibles à tous, médecins, pharmaciens et patients.« Avant qu’un médicament soit mis sur le marché, les essais cliniques permettent de recenserses effets indésirables, et de déterminer ce qu’on attend d’un médicament une fois qu’il seradistribué à une population plus large et en utilisation courante », explique Fabrice Meillier,responsable des affaires réglementaires du Leem (Les entreprises du médicament). Indiquéesur toutes les notices, la fréquence d’apparition de ces effets indésirables est répartie en5 catégories dont le libellé apparemment très banal ne doit pas faire oublier qu’il repose, enfait, sur des évaluations précises et objectives : « Très fréquent » correspond à une occurrencede 1 cas pour 10 patients exposés au médicament ; « Fréquent » se rapporte à la survenued’un effet indésirable chez une proportion de 1 patient sur 10 à 1 patient sur 100 ; « Peu fré-quent » concerne des fréquences de 1 sur 100 à 1 sur 1 000 ; « Rare » concerne les fréquencesde 1 cas sur 1 000 à 1 cas sur 10 000 ; Et les effets indésirables sont dits « très rares », enfin,lorsque le nombre de cas observés ne dépasse pas 1 sur 10 000. En tout état de cause, prendreun médicament n’est jamais anodin et questionner son médecin au sujet de sa prescriptionn’est pas une insulte mais un droit. Dans le doute, n’hésitez donc pas à en user.Caroline Charron avec l’agence Destination santé (www.destinationsante.com)

La notice de médicament,un outil essentiel

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M O N D E

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Ils s’appellent Édouard, Romain, Christophe, Seydou, Jean-Claude,Thierry et Stéphan. Ils ont tous un point commun : depuis le 5 février,ces sept bénéficiaires du RSA originaires des Yvelines sont arrivésdans la commune d’Aného, dans le sud-est du Togo, pour participerà la construction d’un lycée technique. Une expérience unique,comme le souligne Christèle Braconne, chargée de développementinsertion au conseil général des Yvelines : « C’est la toute premièrefois qu’un tel chantier d’insertion est mis en place depuis la Francevers l’étranger. Il a pu voir le jour grâce au partenariat qui existedepuis 2007 entre le conseil général des Yvelines et le Togo. »Pour ces victimes de la grande précarité, l’heure d’un nouveaudépart a donc sonné. « Même si j’ai hésité jusqu’au dernier moment,je pense que cette expérience va me permettre de rebondir, aprèsun long passage à vide, confie Thierry, quarante-huit ans, mécani-cien fraiseur de formation. Je vais pouvoir repartir sur des bases plussaines. » Cependant, malgré l’enthousiasme du début, tous le recon-naissent : « Cela n’a pas été facile de laisser nos familles et nosenfants. » Logés dans une grande maison prêtée par la mairied’Aného, les sept volontaires et les deux travailleurs sociaux qui lesaccompagnent saluent l’accueil qui leur a été réservé par les Togo-lais. « Rien à voir avec la nonchalance parisienne », remarque Sté-phan. Malgré les fortes chaleurs et le taux d’humidité, Thierry,Stéphan et les autres devront se rendre chaque matin, de 7 heures à13 heures, sur le chantier. Leur mission pour les six prochains mois :participer aux côtés des entreprises togolaises à la fabrication des300 000 briques qui serviront à la construction du futur lycée. « Ceprojet de lycée technique est né d’un constat, confie Marion Perrin,chargée du suivi de la coopération décentralisée Yvelines-Togodepuis Lomé. De nombreux jeunes d’Aného sont victimes du sous-emploi, ce qui les contraint souvent à émigrer. Ce futur lycée devraitaider à lutter contre le chômage dans la région. » Ouverture desportes prévues en septembre 2013.Sur place, les sept Yvelinois pourront également s’investir dans d’au-tres projets. D’ores et déjà, un partenariat devrait se mettre en placeentre l’hôpital psychiatrique d’Aného et celui des Mureaux. Par ailleurs, ils devront également préparer leur retour. « Ils n’ont pastous le même projet pour après, mais nous allons tout mettre en placepour leur permettre de retrouver du travail dès leur retour en France,

prévu en juillet, souligne Christèle Braconne. Tout sera fait pour qu’ilspuissent valoriser cette expérience professionnelle au Togo. »Sur le plan financier, le chantier devrait leur permettre de mettre unpeu d’argent de côté puisqu’ils toucheront 850 euros de contrat aidépar mois, plus le RSA les trois premiers mois. « Au Togo, le salairemoyen est de 50 euros par mois », précise Christèle Braconne. Quelques jours seulement après leur arrivée sur le sol togolais, les septYvelinois sont fin prêts pour le début du chantier. Tout reste à faire.Clémence Lambard

Des bénéficiaires du RSA en chantier d’insertion au Togo

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L A P A G E D E S V E N D E U R S

PHILIPPE VEND MACA-DAM DEPUIS 2009, À

PARIS ET DANS SA PÉRI-PHÉRIE. PARFOIS À PLEIN

TEMPS, PARFOIS PAS DU TOUT…CE VENDEUR INDÉPENDANT AJUSTE SON

TRAVAIL EN FONCTION DE SES BESOINS. IL NOUS EXPLIQUE SON QUOTI-DIEN ET COMMENT MACADAM LUI PERMET DE S’EN SORTIR. PROPOS RECUEILLIS PAR SEDERA RANAIVOARINOSY.

Que faisiez-vous avant de vendre des journaux de rue ?Entre vingt et trente ans, j’ai beaucoup travaillé dans les restaurants,j’ai été salarié en télémarketing. Je n’ai jamais dormi dans la rue,même dans les moments les plus durs, quand je n’avais pas de loge-ment. J’ai toujours pu trouver une chambre d’hôtel. Mais j’ai de lachance, je n’ai pas d’addiction, pas de longue maladie, c’est ca quipeut être dangereux. J’ai commencé à vendre des journaux de rueà la fin des années 1990. Je vendais un journal qui s’appelait 7e

artifice et j’ai aussi vendu l’ancien Macadam. Après ça, je vendaissur les marchés, des bouquins thématiques, des gants, des cache-oreilles…

Comment avez-vous connu Macadam ?Je connaissais l’ancien Macadam, Macadam journal, déjàen 1995 ; j’avais tout juste trente ans. À l’époque, j’étais serveur etje vendais Macadam à côté. J’avais déjà l’expérience de la venteavec 7e artifice et mon premier travail, quand j’étais au lycée, çaavait été de faire du porte-à-porte, dans le Nord, pour France Loisirs.Je vendais des abonnements. Mais j’habitais à l’hôtel et je dépensaisbeaucoup en ce temps-là, parfois jusqu’à 4 000 euros par mois, pourpouvoir passer la nuit au chaud. Entre 1998 et 2009, je ne vendaisplus de journaux de rue. Je vendais plutôt d’autres produits, sur lesmarchés.

Quel est le meilleur moment pendant une vente ?Le meilleur moment pendant une vente ? Ce n’est pas forcément lemoment de l’achat, c’est plutôt le moment où tu vois que la personnes’intéresse à ce que tu dis, quand elle connaît déjà le journal, qu’ellel’a déjà lu et qu’elle l’achète sans que je fasse mon argumentaire,ou quand elle l’achète spontanément.

Quel est le moment le plus difficile de la vente ?Les dix premières secondes sont les plus dures. C’est là que les genspeuvent refuser d’acheter le journal. Si tu arrives à retenir leur atten-tion trente secondes, tu as une chance sur deux qu’ils l’achètent. Cer-tains vendeurs ne supportent pas le rejet comme ça, ils s’énervent.Quand on essuie des « non » à répétition, ce n’est pas facile.

Comment ce travail a-t-il changé votre vie ? La vente de Macadam me donne des revenus stables, c’est une trèsgrande partie de ma vie. Je ne reçois plus le RSA, donc Macadam,c’est un peu comme mon RSA que je me fais moi-même !

Vous êtes membre du conseil d’administration de Macadam. Quelest votre rôle ? Cette responsabilité vous plaît-elle ?Je suis supposé être la voix des vendeurs au conseil d’administration.J’ai pu faire remonter les plaintes des vendeurs concernant certainsdes contenus dans le journal qui plaisaient moins aux lecteurs, doncça c’est bien. Mais je pense qu’on devrait être plus de vendeurs dansle conseil d’administration et qu’on devrait se rencontrer plus souventpour être mieux informés des mouvements dans l’association.

Comment occupez-vous votre temps libre ? Je lis beaucoup. Je lis beaucoup de romans, pas trop de magazines[rires] ! J’aime beaucoup aussi les livres d’histoire. Sinon, je m’oc-cupe de mon fils, les devoirs et tout ça… J’essaie d’être à la maisonentre 18 h 30 et 20 heures tous les jours et juste être papa. Maisentre les marchés et Macadam… c’est vrai que ça fait beaucoup.

Selon vous, de quoi avons-nous besoin pour que le monde soit plusconfortable et agréable à vivre pour tous ?Je pense qu’on a besoin de plus de solidarité, surtout dans la famille.Sans ça, on n’avance pas.

Quel est votre rêve ?Mon rêve, c’est d’avoir ma propre maison, mon propre jardin où jepeux avoir mes légumes, être tranquille. Pas vivre en autarcie maispresque. J’en ai marre de l’urbain, je ne veux plus payer de loyer…On paie trop pour tout, on passe notre temps à chasser l’argent.C’est pesant.

Philippe

J’AIME VENDRE MACADAM

Page 21: Macadam mars 2013

par Michel Hannequart,de Ludipresse, www.les-mordus.comJOUER

D É T E N T E

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mots fléchés

FÊTÉE

SANS INTÉRÊT

FACILE

DOMMAGE FIASCO

PRÉDICATION

DANS LA GAMME

VAINQUEUR ATTEINTE

CORFOU EN EST UNE

PLANTE À BULBEQUADRI-LATÈRES

ARTICLE

FEMME ACARIÂTRE

HOMME TRÈS FORT

PALPABLE

FLAQUES

RÉPRIMANDE

BONNE ACTION

PLANTE PIQUANTE

SORTIR DE L'OEUF

BLOC DE GLACE

RÉUNIR EN UN LIEU

FOU DE COLÈRE

DIVISIONSDU TEMPS

MAMANBRUIT SEC

RÉDUIRE EN POUDRE

AVOIR UNE RÉALITÉ

CÉRÉMONIE RELIGIEUSE

PATRO-NYMES

CÉRÉALE À ÉPIS

HORS D'ICI ! ZINZIN

LOCALISÉ UN HABITUÉ

MÈRE DE SETH

EXPRIMELE SOULA-GEMENT

POTAGE

PLANTA-TIONS

RIVAGES

VOISIN DU POIVRE

PASSE DU DEHORS AU

DEDANS

mot mystère POILS : UN MOT DE 10 LETTRES

Page 22: Macadam mars 2013

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D É T E N T E

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sudoku ?en japonais ce mot signifie chiffre unique.Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeuest de remplir la grille avec des chiffres allantde 1 à 9, en partant de certains chifres déjàdisposés dans la grille. La grille est composéede régions de neuf carrés 3x3 formant unegrille de 9x9. Chaque ligne, colonne et régionne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…bon courage !

mots croisés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

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Horizontalement1. Confiance en soi –

Fait partie du Maghreb.2. Crustacé – Des bruits.3. Vigilance – Décelé.4. Sert de sépulture – Courroux.5. Pascal – Il est incontrôlable –

Situation extrêmement pénible.6. Marque le doute – De vive voix.7. Priver un végétal de lumière –

On le dit abominable.8. Cardinal – Met de l'ordre.9. Compact – Entaillé.10. Membrane externe du globe

oculaire – Foncer.11. Roche sédimentaire très dure –

Accueille.12. Est grand ouvert – Excité.

sudoku niveau moyen

Verticalement1. Des bruits - Antimoine.2. Plaît aux vaches – Examen minutieux.3. Pas confessionnel –

Chance exceptionnelle.4. Religieux – Patronne de l'Alsace.5. Pronom personnel – Action de pénétrer

dans un lieu interdit –Distingue l'homme de la femme.

6. Ordonnance.7. Acteur britannique –

En retard sur son époque.8. Réciproque – En Chine – Erbium.9. On la dit immortelle – Maréchal de

France – Sa pulpe est blanche et sucrée.10. Il est à fleur d'eau – Inventeur américain.11. Provoquent une vive indignation –

Robert.12. Réaliser - Sans réaction.

Page 23: Macadam mars 2013

D É T E N T E

M A C A D A M 1 0 2 - page 23

HOROSCOPE

Rejoignez l’équipe desvendeurs de Macadam !statut : vendeur colporteur de presse.

Vous vendez le journal 3 € et vous récupérez 2€

Pas d’horaires imposés : vous gérezvotre temps comme vous le voulez.Pas de stock minimum : vous vendezle nombre de journaux que vous souhaitez.

Pas d’engagement dans le temps :vous vendez tant que vous avez besoin.

Macadam : Association nationalesoutenue par Courrier international,Reporters d’espoirs, le Secours populaire... propose chaque mois un vrai magazineréalisé par une équipe de journalistesprofessionnels.

Devenir vendeur ?Paris : Anne Claire au 07 62 82 31 12Régions : Bernard au 06 73 52 61 [email protected]

BESOIN D’UN COUP DE POUCE ?

par Marie-Pierre Charneauwww.mariepierrecharneauastrologie.com

BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL)Vous devrez faire face à des non-dits, à desconspirations, ce qui sera difficile à supporterpour l’expansif(ve) spontané(e) que vous êtes.Côté finances, l’heure sera aux économies. Encouple, vous ne saurez pas comment abordercertains sujets épineux avec votre partenaire.Célibataire, ce sera à vous de faire le premierpas. Pensez à respirer pour vous détendre.

TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI)Pleinement concentré(e) sur votre vie relation-nelle, vous multiplierez les échanges avec voscollègues et vos autres interlocuteurs. Ne vousdécouragez pas si tout n’avance pas commevous le souhaiteriez. En couple, vous repartirezsur de nouvelles bases. Célibataire, ne restezpas dans votre coin. Des soucis de circulationsanguine pourraient jouer les trouble-fêtes.

GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN)Vous rencontrerez des problèmes d’organisationou vous serez débordé(e) dans votre travail. Ilvous sera demandé un peu plus de rigueur.Vous redéfinirez vos priorités. En couple, vousn’aurez pas beaucoup de temps à consacrer àvotre partenaire. Célibataire, vous pourriez êtreattiré(e) par une personne qui ne vous corres-pond pas. Des maux de tête sont à craindre.

CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET)Vos prises de position ne feront pas l’unani-mité. En dépit d’une légère lassitude, ou decrainte pour votre avenir professionnel, vousassumerez vos responsabilités au travail. Encouple, l’harmonie régnera et vous pourrezcompter sur le soutien de votre conjoint(e). Céli-bataire, évitez de vous faire un film à l’eau derose. Des maux d’estomac seront dus au stress.

LION (23 JUILLET - 22 AOÛT)En début de mois, vous pourriez être obligé(e)de vous pencher sur des dossiers que vous pen-siez classés. Par la suite, les obstacles, au lieude vous freiner, vous stimuleront et vous irez del’avant avec confiance. En couple, soyez plusconciliant(e), afin d’éviter des tensions inutiles.Célibataire, une rencontre fera battre votrecœur. Votre énergie sera en dents de scie.

VIERGE (23 AOÛT - 22 SEPTEMBRE)Audacieux(se) et performant(e), vous aurez lavolonté de mener à terme ce que vous aurezentrepris. Par contre, vos idées manqueront par moments de netteté. Si vous avez desentretiens à passer, prenez le temps de les pré-parer. En couple, l’ambiance sera incertaine.Célibataire, ne vous montrez pas trop posses-sif(ve). Ayez une alimentation plus équilibrée.

BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE)Vous aurez le chic pour nouer des contacts intéressants ou pour dénicher de bonnesaffaires. Prenez le temps de réfléchir avant delancer un projet ou une idée, si vous voulez êtrecrédible. En couple, il y aura des hauts et desbas. Célibataire, la période ne sera pas propiceà une rencontre équilibrée. Profitez des beauxjours pour vous oxygéner.

SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE)Vous serez efficace et tout ce que vous entre-prendrez devrait réussir. Vous aurez le senti-ment que la routine vous paralyse. Il ne faudraitpas, pour ce motif, abandonner la proie pourl’ombre. En couple, vous serez en phase avecvotre partenaire. Célibataire, vous serez exi-geant(e) sur la qualité d’une relation amou-reuse. Un petit virus pourrait vous fatiguer.

SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE)À force de vouloir trop en faire et d’être partoutà la fois, vous risquerez de ne pas être perfor-mant(e) au travail. Vous pourriez avoir affaireà des personnes malhonnêtes et il vous faudradémêler le vrai du faux. En couple, le climatsera tendu. Célibataire, vous chercherez à discuter avant de vous engager. Privilégiezvotre sommeil.

CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER)Plus déterminé(e) que jamais à apporter deschangements à votre carrière, vous solliciterezdes appuis dans votre réseau professionnel. Si vous êtes à la recherche d’un emploi, vosvœux seront exaucés. En couple, vous roucou-lerez comme aux premiers jours. Célibataire, à mettre la barre si haut, vous ferez fuir un(e)prétendant(e). Quelques problèmes d’insomnie.

VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER)Il pourrait y avoir de nouvelles opportunités àsaisir dans votre secteur d’activité. Prenez letemps de réfléchir à la meilleure façon d’utiliservos talents. Focalisé(e) sur votre sécurité finan-cière, vous chercherez à faire des placements.En couple, vous serez amoureux(se) de votreconjoint. Célibataire, l’amour ne vous tomberapas tout cuit dans le bec. Relâchez les tensions.

POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS)Vous bénéficierez d’un climat d’expansionexceptionnel. Ce sera le bon moment pour frap-per aux portes, afin de solliciter un entretienprofessionnel ou demander de l’avancement.Vous aurez l’efficacité nécessaire pour des projets à long terme. En couple, vous vivrez enosmose avec votre chéri(e). Célibataire, ouvrezl’œil, vous pourriez rencontrer l’âme sœur.Attention aux excès.

SOLUTIONS

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APLOMBOMAROCCRABEORUMEUROEILODETECTEUOCAVEAUOIREPAOTICOENFERHUMOORALEONOETIOLEROYETINORDOTRIODONEPAISOINCISEOSCLEREOOSERSILEXORECOITBEEOEPERONNE

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FACILE

DOMMAGE FIASCO

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FEMME ACARIÂTRE

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AVOIR UNE RÉALITÉ

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CÉRÉALE À ÉPIS

HORS D'ICI !ZINZIN

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H O R O S C O P E

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lieu, sur demande, à déduction fiscale, Macadam étant reconnu association d’intérêt général.

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ROMNEY / OBAMA LA FIN DES ORGANISATIONSCARITATIVES ?

PARAGUAY PARADISDE LA STÉVIA

BERNARD DEVERTLE DÉNI DU TOIT

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JOHN BIRDJE VEUX APPORTERLA DÉMOCRATIE AUX PLUS PAUVRES

LE TROC SE RECYCLE SUR LA TOILE

PORTFOLIOLE REGARD D’UN ÉTUDIANT ALLEMAND

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LES HUILES ESSENTIELLESENTRE POTION ET POISON MAGIQUE

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n°104

DÉDUCTIONFISCALE