l'hebdo économique : 14 janvier 2022 - bnc

13
Économie et Stratégie L’Hebdo économique 17 juin 2022 Par Jocelyn Paquet et al. Table des matières Ce que nous surveillons ................................... P. 8 Calendrier économique ................................... P. 9 Mise à jour hebdomadaire ............................ P. 10 Revue de la semaine CANADA : Les ventes des usines ont crû un pour septième mois de suite en avril, bondissant de 1.7% m/m, pour atteindre un niveau historique de CA$72.3 milliards. Quinze des 21 secteurs suivis ont enregistré des gains pendant le mois. Le secteur du pétrole et du charbon a été l’un des plus importants contributeurs à la hausse dans le segment des biens non durables, avec un bond des livraisons de 3.7% dû essentiellement à la hausse des prix (les volumes de ventes n’ont augmenté que de 0.5%). Du côté des biens durables, les livraisons de métaux de première transformation ont crû de 4.1% et inscrit un nouveau record de CA$6.2 milliards. Les ventes de véhicules automobiles (+8.2%), cependant, ont augmenté pour un troisième mois de suite et n’étaient inférieures que de 3.0% à leur niveau d’avant la pandémie. Côté négatif, la catégorie des produits en bois a enregistré une contraction de 6.0%, après sept hausses mensuelles consécutives, ce qui a concordé avec une forte baisse des prix du bois d’œuvre résineux. Si on supprime l’effet des variations des prix, les ventes totales des usines ont augmenté de 0.9% en avril. Le ratio des stocks réels aux ventes dans le secteur de la fabrication est resté inchangé, à 1.55, ce qui était conforme à son niveau d’avant la COVID. Les ventes en gros nominales ont diminué pour la deuxième fois seulement au cours des neuf derniers mois en avril, reculant de 0.5%, à CA$79.8 milliards. Les ventes ont baissé dans cinq des sept sous-secteurs suivis, à commencer par les articles divers (-3.4%), les matériaux et fournitures de construction (-1.4%) et les véhicules et pièces automobiles (-0.8%). En volumes, les ventes en gros totales ont baissé de 0.6% en avril, marquant une troisième contraction consécutive. Au lieu de baisser à 255K comme s’y attendaient les économistes, les mises en chantier résidentielles ont augmenté de 21.5K en mai, à 287.3K (rythme annualisé corrigé des effets saisonniers), leur plus haut niveau depuis novembre dernier. En milieu urbain, elles étaient en hausse de 20.3K, à 264.2K grâce à un gain de 22.7K dans le segment des logements collectifs (à 201.2K). Les mises en chantier dans le segment des maisons individuelles, cependant, ont diminué de 2.5K, à 63.0K. À l’échelle provinciale, les replis en Colombie-Britannique (-11.8K, à 40.2K) et en Saskatchewan (-1.9K, à 4.9K) ont été largement couverts par les gains en Ontario (+11.1K, à 93.7K), en Alberta (+6.1K, à 46.5K), au Québec (+4.6K, à 71.1K), en Nouvelle-Écosse (+9.1K, à 12.3K) et au Nouveau-Brunswick (+5.7K, à 8.9K). Les mises en chantier dans ces deux dernières provinces ont même atteint de nouveaux records historiques. À mesure que les taux d’intérêt montent, nous nous attendons à ce que la demande de logements ralentisse, ce qui devrait entraîner une décélération dans le secteur de la construction résidentielle. Après s’être contractées de 5.2% en mars et de 11.2% en avril, les ventes résidentielles corrigées des effets saisonniers ont encore glissé de 8.6% en mai, à 42.6K, portant la baisse totale des trois derniers mois à 23.0%. La contraction était plutôt généralisée, 75% des marchés couverts enregistrant des baisses. Les nouvelles inscriptions, de leur côté, ont augmenté de 4.5%, si bien que le nombre de mois nécessaires pour écouler les logements à vendre est monté de 2.3 à 2.7, ce qui ne s’était plus vu depuis juillet 2020. D’après le ratio des inscriptions actives aux ventes, les conditions du marché se 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 2019 2020 2020 2020 2020 2021 2021 2021 2021 2022 2022 Canada : La production automobile proche de son niveau pré-COVID Ventes des usines, véhicules à moteur FBN Économie et Stratégie (données de Statistique Canada) Indice = 100 en décembre 2019 16,000 20,000 24,000 28,000 32,000 36,000 40,000 44,000 48,000 52,000 56,000 60,000 64,000 68,000 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Les ventes résidentielles ont continué de baisser en mai Reventes de logements corrigées des effets saisonniers FBN Économie et Stratégie (données de l’ACI) Unités

Upload: others

Post on 24-Jun-2022

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: L'Hebdo économique : 14 janvier 2022 - BNC

Économie et Stratégie

L’Hebdo économique

17 juin 2022

Par Jocelyn Paquet et al.

Table des matières Ce que nous surveillons ................................... P. 8 Calendrier économique ................................... P. 9 Mise à jour hebdomadaire ............................ P. 10

Revue de la semaine CANADA : Les ventes des usines ont crû un pour septième mois de suite en avril, bondissant de 1.7% m/m, pour atteindre un niveau historique de CA$72.3 milliards. Quinze des 21 secteurs suivis ont enregistré des gains pendant le mois. Le secteur du pétrole et du charbon a été l’un des plus importants contributeurs à la hausse dans le segment des biens non durables, avec un bond des livraisons de 3.7% dû essentiellement à la hausse des prix (les volumes de ventes n’ont augmenté que de 0.5%). Du côté des biens durables, les livraisons de métaux de première transformation ont crû de 4.1% et inscrit un nouveau record de CA$6.2 milliards. Les ventes de véhicules automobiles (+8.2%), cependant, ont augmenté pour un troisième mois de suite et n’étaient inférieures que de 3.0% à leur niveau d’avant la pandémie. Côté négatif, la catégorie des produits en bois a enregistré une contraction de 6.0%, après sept hausses mensuelles consécutives, ce qui a concordé avec une forte baisse des prix du bois d’œuvre résineux.

Si on supprime l’effet des variations des prix, les ventes totales des usines ont augmenté de 0.9% en avril. Le ratio des stocks réels aux ventes dans le secteur de la fabrication est resté inchangé, à 1.55, ce qui était conforme à son niveau d’avant la COVID.

Les ventes en gros nominales ont diminué pour la deuxième fois seulement au cours des neuf derniers mois en avril, reculant de 0.5%, à CA$79.8 milliards. Les ventes ont baissé dans cinq des sept sous-secteurs suivis, à commencer par les articles divers (-3.4%), les matériaux et fournitures de construction (-1.4%) et les véhicules et pièces automobiles (-0.8%). En volumes, les ventes en gros totales ont baissé de 0.6% en avril, marquant une troisième contraction consécutive.

Au lieu de baisser à 255K comme s’y attendaient les économistes, les mises en chantier résidentielles ont augmenté de 21.5K en mai, à 287.3K (rythme annualisé corrigé des effets saisonniers), leur plus haut niveau depuis novembre dernier. En milieu urbain, elles étaient en hausse de 20.3K, à 264.2K grâce à un gain de 22.7K dans le segment des logements collectifs (à 201.2K). Les mises en chantier dans le segment des maisons individuelles, cependant, ont diminué de 2.5K, à 63.0K. À l’échelle provinciale, les replis en Colombie-Britannique (-11.8K, à 40.2K) et en Saskatchewan (-1.9K, à 4.9K) ont été largement couverts par les gains en Ontario (+11.1K, à 93.7K), en Alberta (+6.1K, à 46.5K), au Québec (+4.6K, à 71.1K), en Nouvelle-Écosse (+9.1K, à 12.3K) et au Nouveau-Brunswick (+5.7K, à 8.9K). Les mises en chantier dans ces deux dernières provinces ont même atteint de nouveaux records historiques. À mesure que les taux d’intérêt montent, nous nous attendons à ce que la demande de logements ralentisse, ce qui devrait entraîner une décélération dans le secteur de la construction résidentielle.

Après s’être contractées de 5.2% en mars et de 11.2% en avril, les ventes résidentielles corrigées des effets saisonniers ont encore glissé de 8.6% en mai, à 42.6K, portant la baisse totale des trois derniers mois à 23.0%.

La contraction était plutôt généralisée, 75% des marchés couverts enregistrant des baisses. Les nouvelles inscriptions, de leur côté, ont augmenté de 4.5%, si bien que le nombre de mois nécessaires pour écouler les logements à vendre est monté de 2.3 à 2.7, ce qui ne s’était plus vu depuis juillet 2020. D’après le ratio des inscriptions actives aux ventes, les conditions du marché se

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

120

2019 2020 2020 2020 2020 2021 2021 2021 2021 2022 2022

Canada : La production automobile proche de son niveau pré-COVIDVentes des usines, véhicules à moteur

FBN Économie et Stratégie (données de Statistique Canada)

Indice = 100 en décembre 2019

16,000

20,000

24,000

28,000

32,000

36,000

40,000

44,000

48,000

52,000

56,000

60,000

64,000

68,000

1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020

Les ventes résidentielles ont continué de baisser en maiReventes de logements corrigées des effets saisonniers

FBN Économie et Stratégie (données de l’ACI)

Unités

Page 2: L'Hebdo économique : 14 janvier 2022 - BNC

2

Économie et Stratégie

L’Hebdo économique

sont assouplies en mai, mais le marché de l’immobilier résidentiel restait favorable aux vendeurs dans toutes les provinces à l’exception de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et de la Saskatchewan, où le marché était équilibré.

Nous pensons que la récente baisse des ventes de logements est en grande partie attribuable à l’augmentation des taux hypothécaires fixes à long terme, qui sont passés d’un peu plus de 3% à bien plus de 4% en quelques semaines à peine. De ce fait, le stress test qui utilise l’option la plus élevée entre le taux de 5.25% et le taux contractuel plus deux points de pourcentage recourt désormais toujours à la deuxième solution et, de ce fait, il devient de plus en plus restrictif chaque fois que les taux d’intérêt montent. Quant au taux variable, il se situe encore à un niveau qui permet aux acheteurs de passer le stress test avec le taux de 5.25%. Cependant, la situation pourrait changer rapidement au cours des prochains mois avec la normalisation de la politique monétaire prévue par la Banque du Canada. Le ralentissement du marché de la revente s’en trouverait accru, car les nouveaux prêts hypothécaires sont en majorité assortis de taux variables.

L’Indice composite de prix de maison Teranet–Banque NationaleMC a monté de 1.6% en mai comparativement à avril, après correction des effets saisonniers. Il était en progression dans dix marchés sur 11 au cours du mois, notamment à Halifax (2.8%), Montréal (2.6%), Ottawa-Gatineau (1.9%), Québec (1.9%), Winnipeg (1.8%), Toronto (1.7%) et Vancouver (1.3%). De mai 2021 à mai 2022, l’indice composite a crû de 18.3%, la croissance étant alimentée par Halifax (34.0%), Hamilton (27.9%), Victoria (23.0%) et Toronto (21.8%). Elle était inférieure à la moyenne à Ottawa-Gatineau (16.9%), Montréal (16.6%), Vancouver (16.4%), Winnipeg (12.6%), Québec (9.1%), Calgary (7.1%) et Edmonton (1.6%).

Malgré l’augmentation mensuelle, la croissance annuelle de l’indice composite est tombée de son pic de 18.8% en avril à 18.3% en mai. Ce ralentissement intervient alors que le marché du logement connaît une nette décélération due à la hausse des taux d’intérêt et à la dégradation de l’abordabilité au cours des derniers mois. En effet, il existe désormais un écart important entre la hausse des prix de l’immobilier et la capacité d’emprunt des acheteurs. Depuis le début de la pandémie, l’indice

composite a augmenté de 38.7%, alors que la capacité d’emprunt a diminué de 5.8%, soit un écart de 44.5 points de pourcentage. Avec la poursuite de la normalisation de la politique monétaire, nous estimons que les prix de l'immobilier pourraient baisser de 5% à 10% d’ici la fin de 2023, pour être plus en phase avec la réalité financière des ménages.

Les prix des produits fabriqués au Canada mesurés par l’indice des prix des produits industriels (IPPI) étaient en hausse de 1.7% m/m en mai après avoir crû de 0.8% le mois précédent. Il s’agissait de la neuvième hausse mensuelle de suite de cet indicateur. Les prix ont augmenté dans 16 des 21 grands groupes de produits de base, à commencer par les produits énergétiques et du pétrole (+10.7%), catégorie soutenue par les hausses exceptionnelles des prix de l’essence automobile (+14.6%) et du carburant diesel (+10.9%), ce qui reflète la montée des prix du pétrole brut due en partie à l’invasion de l’Ukraine et aux sanctions qui ont été adoptées en riposte contre la Russie. Les contraintes d’approvisionnement dans le secteur de l’énergie ont aussi un impact sur le segment des industries chimiques (+3.5%) en raison de la hausse des prix des résines de plastique (+7.5%) et des produits pétrochimiques (+6.9%). Les prix des fruits/légumes/ aliments ont progressé de 2.2%, marquant leur neuvième hausse consécutive. Les segments de la farine et autres produits de mouture des grains (+6.7%) et de la nourriture animale (+3.2%) ont tous deux contribué au gain.

Sur 12 mois, l’IPPI est en hausse de 15.0%, comparativement à +16.4% le mois précédent. Sur les grandes catégories, les produits énergétiques et du pétrole (+78.5%), les produits fabriqués de métal et matériaux de construction (+23.2%) et les produits chimiques (+21.2%) ont enregistré les plus solides progressions.

L'indice des prix des matières brutes a crû de 2.5% en mai, en partie grâce à un bond de 8.6% dans la catégorie des produits énergétiques bruts. Sur douze mois, l’IPMB d’ensemble était en hausse de 37.4%.

-3.0

-2.5

-2.0

-1.5

-1.0

-0.5

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

3.0

CA NF PE NS NB QC ON MB SK AB BC

Le marché de la revente s’assouplit, mais reste tendu presque partoutRatio des inscriptions actives aux ventes, données corrigées des effets saisonniers

FBN Économie et Stratégie (données de l’ACI)

Nombre d’écarts-types par rapport à la moyenneMarché favorable aux acheteurs

Marché équilibré

Marché favorable aux vendeurs

90

95

100

105

110

115

120

125

130

135

140

2020 2021 2022

Canada: Écart grandissant entre les prix et la capacité d’empruntIPM Teranet-Banque Nationale et capacité d’emprunt maximale, indice fév. 2020 = 100

FBN Économie et Stratégie (données via Teranet-BNC, Banque du Canada et Statistique Canada)

Indice, 2020M02 = 100Prix des maisons

Capacité d’emprunt

Page 3: L'Hebdo économique : 14 janvier 2022 - BNC

3

Économie et Stratégie

L’Hebdo économique

ÉTATS-UNIS : En mai, les ventes au détail ont baissé de 0.3% au lieu de monter de 0.1% comme le prévoyaient les analystes. Pour ajouter à la déception, le résultat du mois précédent a été revu à la baisse de +0.9% à +0.7%. Les ventes de véhicules et pièces automobiles ont contribué négativement au résultat d’ensemble en chutant de 3.5%. Sans l’automobile, les ventes au détail ont progressé de 0.5%, car les gains dans les catégories des stations-service (+4.0%), des aliments et boissons (+1.2%), des établissements de restauration et débits de boissons (+0.7%) n’ont été qu’en partie contrebalancés par les baisses dans celles du matériel électronique (-1.3%), des articles divers (-1.1%), des détaillants sans magasin (-1.0%) et de l’ameublement (-0.9%). Au total, les ventes ont monté dans 7 catégories sur les 13 suivies. Les ventes de base (excluant les services alimentaires, les concessionnaires automobiles, les matériaux de construction et les stations-service), qui sont utilisées pour calculer le PIB, sont restées stationnaires pendant le mois.

La première réaction serait de juger que le secteur automobile est responsable du rapport décevant sur les ventes au détail de mai. Après tout, les ventes d’autos ont connu leur pire contraction en près d’un an pendant le mois, car des problèmes d’approvisionnement ont probablement continué de nuire aux concessionnaires. Mais les dépenses de consommation étaient inférieures aux attentes, même en excluant cette catégorie. Pire, l’augmentation des ventes hors secteur automobile était largement attribuable aux stations-service, qui ont profité d’une forte hausse des prix à la pompe. En dehors du secteur automobile et des stations-service, les ventes sont restées plus ou moins stationnaires en mai (+0.1%). Et cela, sans tenir compte de l’inflation. Rappelons que, selon le rapport sur l’IPC publié en fin de semaine dernière, les prix des biens ont bondi de 1.3% en mai. Voilà qui n’augure rien de bon pour les volumes de ventes pendant le mois (les données sur les ventes au détail réelles seront publiées la semaine prochaine). Mais tout n’était pas sombre dans ce rapport. Au contraire, nous étions satisfaits de voir que les consommateurs continuent de se détourner des secteurs qui ont prospéré pendant la pandémie (détaillants sans magasin) pour réorienter leurs dépenses vers ceux qui nécessitent des contacts sociaux (établissements de restauration et débits de boisson). Il faut donc s’attendre à hausse honorable des dépenses en services au deuxième trimestre de l’année.

Les perspectives pour la consommation semblent assez incertaines pour le moment. Rappelons que le revenu disponible réel a baissé au cours de cinq des six derniers mois, car la croissance des salaires est inférieure à l’inflation.

De ce fait, la confiance des consommateurs s’est effondrée. En juin, l’indice de la confiance des consommateurs de l’Université du Michigan est tombé à un creux sans précédent depuis sa création à la fin des années 1970, les répondants étant de moins en moins nombreux à estimer que leur situation financière s’était améliorée au cours des 12 derniers mois.

Le pouvoir d’achat et la confiance des consommateurs diminuant chaque jour, il ne semble n’y avoir que deux possibilités pour l’avenir : soit les salaires commenceront à augmenter plus vite que l’inflation à moyen terme, soit la consommation heurtera un mur. Comme il semble peu probable que les hausses de salaires nominaux s’accélèrent beaucoup, surtout avec les marges des entreprises déjà érodées par les hausses des prix des intrants et des coûts de financement, une augmentation des salaires réels devra venir d’une baisse de l’inflation, et c’est dans ce but que la Réserve fédérale continuera de relever les taux d’intérêt de manière agressive pendant le reste de cette année (voir le paragraphe sur la Fed ci-dessous). Malheureusement, le resserrement de la politique monétaire entraînera son lot de problèmes pour les ménages américains, notamment sous la forme d’une hausse du coût du service de la dette et peut-être

13,000

13,500

14,000

14,500

15,000

15,500

16,000

16,500

17,000

17,500

18,000

18,500

19,000

19,500

2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

États-Unis : L’inflation comprime le revenu disponibleRevenu disponible réel corrigé des effets saisonniers et annualisé, dernière observation : avril 2022

US$ milliards

FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg)

50

60

70

80

90

100

110

120

130

140

150

40

50

60

70

80

90

100

110

120

1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025

La confiance des consommateurs n’a jamais été aussi faibleInd. de la confiance des consommateurs de l’U. du M. et sous-indice de var. de la situation financière sur 12M

Indice Indice

Variation de la situation financière sur 12 mois (g)

Indice de la confiance tous éléments (d)

FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg)

Page 4: L'Hebdo économique : 14 janvier 2022 - BNC

4

Économie et Stratégie

L’Hebdo économique

aussi d’une baisse de la valeur des actifs. Pour toutes ces raisons, nous prévoyons que les dépenses des ménages continueront de ralentir au second semestre de 2022 et que la croissance du PIB sera inférieure à son potentiel.

Toujours en mai, la production industrielle a crû de 0.2% et inscrit un nouveau record historique. La production du secteur de la fabrication a reculé de 0.1%, car une expansion du secteur des véhicules et pièces automobiles (+0.7%) a été largement contrebalancée par une forte baisse dans celui des machines (-2.1%). La production a progressé de 1.0% et 1.3% respectivement dans les segments des services publics et de l’exploitation minière. Dans cette dernière catégorie, l’activité de forage de puits de pétrole et de gaz a bondi de 6.2% et a dépassé pour la première fois son niveau d’avant la crise.

Le taux d’utilisation des capacités dans le secteur industriel s’est amélioré de 78.9% en avril à 79.0% en mai, son plus haut niveau depuis décembre 2018. Dans le secteur de la fabrication, il a diminué de 79.2% à 79.1%.

Les mises en chantier résidentielles ont reculé de 1,810K en avril (estimation initiale 1,724K), pour s’établir à un creux inégalé depuis 13 mois de 1,549K en mai, bien loin des 1,693K attendus par consensus. La contraction mensuelle reflétait des baisses tant dans la catégorie des maisons individuelles (-9.2%, à 1,051K) que dans celle des logements collectifs (-23.7%, à 498K).

Les permis de bâtir, de leur côté, ont baissé de 7.0%, à 1,695K, avec des replis tant dans la catégorie des maisons individuelles (-5.5%, à 1,048K) que dans celle des logements collectifs (-9.4%, à 647K). Malgré ce repli, les données sur les permis donnent à penser que les statistiques de la construction résidentielle pourraient se maintenir à un niveau relativement élevé pendant un certain temps. En effet, le nombre de projets résidentiels autorisés mais pour lesquels les travaux n’ont pas encore commencé se trouvait en mai presque à un niveau sans égal depuis 50 ans de 283K. Avant de s’attaquer à ces carnets de commandes bien fournis, les constructeurs devront achever 1,670K unités en construction, sachant qu’ils n’en ont jamais eu autant sur les bras dans les données remontant au début des années 1970. Mais, malgré ce

contexte positif, plusieurs difficultés demeurent. Les retards d’approvisionnement, les coûts élevés des matériaux de construction et les pénuries de main-d’œuvre pourraient bien nuire à la capacité de travailler des constructeurs à l’avenir. En outre, les prix élevés pourraient refroidir l’enthousiasme des acheteurs, tout comme la hausse des taux d’intérêt.

Ces obstacles entament déjà le moral des constructeurs. En effet, l’indice de la National Association of Home Builders s’est contracté de deux points en juin, s’établissant à un creux post-pandémie de 67.0.

Après avoir crû de 0.4% en avril, l’indice des prix à la production (IPP) pour la demande finale a progressé de 0.8% en mai, comme s’y attendaient les analystes. Les prix des biens ont bondi de 1.4% grâce à une forte progression du segment de l’énergie (+5.0%). Les prix des aliments, cependant, sont restés plus ou moins inchangés. Les prix dans la catégorie des services ont augmenté de 0.4%. L’IPP de base, qui exclut les aliments et l’énergie, a crû de 0.5% sur une base mensuelle. Sur douze mois, l’IPP d’ensemble a ralenti de 10.9% à 10.8%. Sans les aliments et l’énergie, il est passé de 8.6% à 8.3%. Malgré le récent ralentissement, la hausse des prix des intrants, les longs délais de livraison et la montée des

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

2019 2020 2021 2022

Les secteurs industriels les plus touchés par la COVID font leur retourProduction industrielle, secteurs choisis

Indice = 100 en février 2020

FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg)

Forage pétrolier et gazier

Véhicules et pièces automobiles

2.4

2.8

3.2

3.6

4.0

4.4

4.8

5.2

5.6

6.0

6.4

6.8

2010 2015 202050

100

150

200

250

300

350

400

450

200

400

600

800

1,000

1,200

1,400

1,600

1,800

1970 1980 1990 2000 2010 2020

Des perspectives contrastées pour la construction résidentielle

Taux d’intérêt moyen payé pour un prêt hypothécaire de 30 ans à taux fixe

Nouvelles constructions de logements privés autorisées mais dont le chantier n’a pas encore commencé et logements totaux en construction

Milliers, dés. t.a. %

FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg)

Chantiers autorisés mais pas encore commencés (g)

Actuellement en construction (d)

Milliers, dés. t.a.

-50

-40

-30

-20

-10

0

10

20

30

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022

Les constructeurs ressentent déjà la hausse des taux hypothécairesIndice du marché de l’immobilier résidentiel de la National Association of Home Builders

Points d’indice

FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg)

Indice (d)

Var. m/m (g)

Indice

Page 5: L'Hebdo économique : 14 janvier 2022 - BNC

5

Économie et Stratégie

L’Hebdo économique

coûts de la main-d’œuvre devraient contribuer à maintenir les prix à la production élevés pendant un certain temps.

L’indice des prix à l’importation (IPI) a progressé de 0.6% sur une base mensuelle en mai, moins que la prévision médiane des économistes de +1.1%. La déception a été en partie compensée par une révision à la hausse du résultat du mois précédent, de +0.0% à +0.4%. Le chiffre d’ensemble de mai a été gonflé par un bond de 6.7% des prix des importations de produits pétroliers. Sans cette catégorie, les prix à l’importation ont baissé de 0.1%. Sur douze mois, l’IPI d’ensemble est passé de 12.5% à 11.7%. L’indicateur moins volatil de l’IPI excluant le pétrole a ralenti de 7.9% à 6.7%.

L'indice NFIB de l’optimisme des petites entreprises était en repli une quatrième fois au cours des cinq derniers mois en mai, perdant 0.1 point pour s’établir à 93.1, se trouvant ainsi au plus bas depuis le début de la pandémie. Le pourcentage net des entreprises qui s’attendent à ce que la situation économique s’améliore, déjà négatif, a encore baissé, de -50% à -54%, un creux où il n’était encore jamais tombé. Les attentes en termes de ventes nettes ont elles aussi baissé, passant de -12% à -15%. Étonnamment, la dégradation des perspectives n’a pas semblé affecter les projets d’embauche des entreprises; 26% des répondants ont déclaré qu’ils prévoyaient d’augmenter leurs effectifs au cours du mois à venir, contre 20% le mois précédent et le chiffre le plus élevé depuis janvier. En revanche, il reste extrêmement difficile de trouver de bons candidats, une proportion record d’entreprises ayant déclaré ne pas être en mesure de pourvoir un ou plusieurs postes vacants (51%). Dans le but d’attirer des candidats qualifiés, 49% des petites entreprises ont relevé les salaires au cours des 3 à 6 derniers mois, un pourcentage juste en dessous du record inscrit plus tôt cette année. Toutefois, les marges étant comprimées par la hausse des coûts des intrants et du financement, les entreprises sont moins nombreuses à envisager de faire de même au cours des prochains mois (25%, contre 27% le mois précédent).

Les tensions inflationnistes restaient palpables dans les données, pas moins de 72% des entreprises indiquant qu’elles avaient augmenté leurs prix récemment et 47% affirmant qu’elles avaient l’intention de le faire au cours des 3 à 6 prochains mois. En outre, la proportion des entreprises interrogées ayant indiqué que l’inflation était leur principal sujet de préoccupation est passée de 32%, un niveau inégalé depuis 40 ans, à 28%.

Après avoir enregistré sa deuxième plus importante contraction en mai, l’indice Empire State de la fabrication a gagné 10.4 points en juin, mais est resté négatif, à -1.2. Le consensus des analystes se situait à +2.3%. Les sous-indices des nouvelles commandes (de -8.8 en mai à 5.3 en juin) et des livraisons (de -15.4 à 4.0) ont monté, mais ils ne sont pas parvenus à dépasser leurs moyennes à long terme (7.9 et 11.7, respectivement). Le sous-indice du nombre d’employés (de 14.0 à 19.0) était lui aussi en hausse. Les pressions sur les chaînes d’approvisionnement se sont encore allégées pendant le mois, comme en témoigne le repli du sous-indice des délais de livraison des fournisseurs, qui a touché un creux inégalé depuis 15 mois de 14.5 (contre 20.2 le mois précédent). Les répondants s’attendaient à ce que cette tendance s’accélère à l’avenir. En effet, l’indice qui suit les délais de livraison attendus sur 6 mois est tombé à son plus

-2

-1

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023

Les prix à la production ont passé un pic, mais devraient rester élevésIndice des prix à la production, dernière observation : mai 2022

Var. a/a (%)

FBN Économie et Stratégie (données de Bloomberg)

D’ensemble

Sans les aliments et l’énergie

+8.3%

+10.8%

-60

-50

-40

-30

-20

-10

0

10

20

30

40

50

60

80

84

88

92

96

100

104

108

112

2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024

L’optimisme des entreprises à un creux inégalé post-pandémieIndice NFIB de l’optimisme des petites entreprises

%

FBN Économie et Stratégie (données de Refinitiv)

% net s’attendant à une amélioration de la conjoncture

(d)

% net s’attendant à une hausse des ventes (g)

Index

Indice d’ensemble (d)

0

4

8

12

16

20

24

28

32

36

-30

-20

-10

0

10

20

30

40

50

60

70

80

2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022

L’inflation est encore palpable dans l’enquête de la NFIB% net des entreprises pour lesquelles l’inflation est le principal problème et % ayant augmenté leurs prix

%

FBN Économie et Stratégie (données de Refinitiv)

% net ayant augmenté leurs prix de vente (d)

% citant l’inflation comme étant le problème le plus pressant (g)

%

Page 6: L'Hebdo économique : 14 janvier 2022 - BNC

6

Économie et Stratégie

L’Hebdo économique

bas niveau depuis 2013 (-13.7). Les coûts élevés des intrants (de 73.7 en mai à 78.6 en juin) sont restés un sujet de préoccupation, mais les fabricants semblaient toujours avoir de quoi protéger leurs marges en relevant leurs prix de vente (de 45.6 à 43.6). L’optimisme des entreprises pour les six prochains mois a ralenti à un creux inégalé depuis 26 mois (de 18.0 à 14.0) et les intentions de dépenses en immobilisations (de 25.4 à 25.6) et en matériel technologique (de 22.8 à 23.9) sont restées plus ou moins inchangées.

L’indice de la Fed de Philadelphie sur les perspectives des entreprises dans la fabrication a brossé un tableau plutôt négatif de la situation qui prévaut dans le secteur de la fabrication, se contractant de 2.6 en mai à un creux inégalé depuis deux ans de -3.3 en juin, un résultat loin derrière le consensus de +5.0. Les sous-indices des nouvelles commandes (de 22.1 en mai à -12.4 en juin) et des livraisons (de 35.3 à 10.8) sont tombés à des creux inégalés depuis plusieurs mois, tandis que l’inflation des prix des intrants (de 78.9 à 64.5) et des extrants (de 51.7 à 49.2) a légèrement ralenti. Comme dans la région de New York, l’enquête de la Fed de Philadephie révélait un assouplissement des contraintes des chaînes d’approvisionnement, le sous-indice des délais de livraison des fournisseurs baissant à un creux inégalé depuis 22 mois de 9.9. Enfin, le sous-indice suivant l’activité future des entreprises est tombé de 2.5 à -6.8, son plus bas niveau depuis février 2008.

Les nouvelles inscriptions au chômage ont ralenti de 232K à 229K au cours de la semaine terminée le 11 juin. Les prestations maintenues, de leur côté, ont augmenté de 1,309K à 1,312K. À de si faibles niveaux, elles illustrent la vigueur du marché du travail aux États-Unis.

Le FOMC a voté une augmentation du taux cible des fonds fédéraux de 75 points de base (pb), à 1.50% à 1.75% — ce qui représente la plus forte hausse du genre depuis 1994. Un des sujets clés qui retenaient l’attention avant la parution de ce communiqué était la version actualisée du Sommaire des projections économiques de la Fed (SPE) et son graphique à points. La plupart des analystes s’attendaient à ce que la Fed abaisse ses prévisions de croissance pour 2022 au vu des événements les plus récents, mais l’ampleur de son ajustement a

néanmoins surpris. Les prévisions de croissance de la Fed pour cette année ont en effet été réduites de 2.8% à 1.7%. Les prévisions pour 2023 ont aussi été abaissées (de +2.2% à +1.7%), tout comme celles pour 2024 (de +2.0% à +1.9%), ce qui se traduira par un niveau du PIB nettement plus bas à la fin de 2024.

Pendant ce temps, les prévisions d’inflation ont nettement été revues à la hausse. Pour 2022, la projection de la Fed indique une augmentation de 5.2% de l’indicateur PCE (dépenses personnelles de consommation), ce qui représente une augmentation massive comparativement aux 4.3% anticipés dans les projections économiques de mars (ou aux 2.6% du SEP de décembre). L’autorité monétaire s’attend ensuite à ce que l’inflation diminue assez rapidement vers la cible de la Fed en 2023 (2.6%) et 2024 (2.2%).

Quant à la prévision du taux de chômage, elle a été légèrement révisée à la hausse sur tout l’horizon de prévision, ce qui revient à reconnaître que le resserrement monétaire aura des répercussions négatives sur le marché du travail. Mais la Fed croyait toujours que ces répercussions seraient limitées, avec un taux de chômage ne dépassant ce que la banque centrale considère comme le niveau d’équilibre à long terme pour cet indicateur que de 0.1% à la fin de 2024.

Dans le graphique à points, on constate cependant des changements sismiques. L’estimation médiane des participants du FOMC représentait un resserrement total de 325 pb cette année (compte tenu des hausses décidées jusque-là), ce qui se traduirait par une augmentation de 175 pb d’ici décembre. Un resserrement complémentaire était envisagé pour 2023 (37.5 pb), et les taux de référence devraient culminer nettement en zone restrictive (c.-à-d., au-dessus de ce que la Fed considère comme le taux neutre). L’autorité s’attend ensuite à ce que les taux redescendent vers le niveau neutre en 2024.

-20

-15

-10

-5

0

5

10

15

20

-40

-30

-20

-10

0

10

20

30

2005 2010 2015 2020-10

0

10

20

30

40

50

60

70

-20

-10

0

10

20

30

40

50

60

70

80

2005 2010 2015 2020

Les perspectives en berne pourraient faciliter l’approvisionnement

Délais de livraison des fournisseurs pour les 6 prochains mois, indices Empire State et Fed de Philadelphie

Optimisme des entreprises pour les 6 prochains mois, indices Empire State et Fed de Philadelphie

Indice Indice

FBN Économie et Stratégie (données de Datastream)

Fed de Philadelphie (d)

Empire (g)

Indice Indice

Fed de Philadelphie (d)

Empire (g)

Dernières Projections de marsVariation du PIB réel (%)

2022 1.7 2.82023 1.7 2.22024 1.9 2.0Long terme 1.8 1.8

Taux de chômage (%)2022 3.7 3.52023 3.9 3.52024 4.1 3.6Long terme 4.0 4.0

Inflation selon l'indicateur PCE (%)2022 5.2 4.32023 2.6 2.72024 2.2 2.3Long terme 2.0 2.0

FBN Économie et Stratégie

FOMC : Sommaire des projections économiques

Page 7: L'Hebdo économique : 14 janvier 2022 - BNC

7

Économie et Stratégie

L’Hebdo économique

Le message relayé par la conférence de presse était limpide : L’inflation est l’ennemi public numéro 1 et il « est essentiel » de la faire baisser. Pour le moment du moins, la Fed fait savoir qu’elle est prête à faire des sacrifices (notamment, sur le marché du travail, si l’on en croit le SEP du FOMC) pour y parvenir. Parlant d’avenir, M. Powell a réitéré que l’autorité attendra une « série » de chiffres d’inflation à la baisse avant d’être rassurée par les perspectives d’inflation. Cela implique que, à court terme, les hausses des taux d’intérêt resteront plus importantes que la normale. M. Powell est allé jusqu’à énoncer explicitement qu’une hausse de 50 ou 75 pb « est le plus probable à la prochaine réunion ». Comme on peut le voir sur le nouveau graphique à points, M. Powell a dit que le FOMC aimerait que la politique monétaire soit à un niveau « modestement restrictif » d’ici la fin de l’année. Du même souffle, il a ajouté que « il peut arriver tant de choses » au cours des six prochains mois et que des statistiques plus faibles que prévu pourraient conduire à une réponse symétrique (c.-à-d., un retour de la Fed à des hausses de 25 pb plutôt que de 50 ou 75 pb). Il est intéressant de noter que M. Powell a ajouté que « il n’y a pas de signe d’un ralentissement plus important de l’économie que je puisse voir », commentaire que nous avons trouvé relativement optimiste, particulièrement étant donné que le modèle GDPNow de la Fed d’Atlanta ne prévoit aucune croissance du PIB au deuxième trimestre. Enfin, à propos du resserrement quantitatif, M. Powell a dit que les marchés semblent être à l’aise avec le projet de RQ de la Fed et qu’il n’a « pas de raison de penser que cela entraînera un manque de liquidité et des problèmes ». Cela pourrait être un vœu pieux étant donné que la liquidité a déjà commencé à se détériorer.

4.50

4.375

4.25

4.125

4.00

3.875 3.753.625 3.503.375 3.253.125 3.00 2.875 2.752.625 2.50 2.375 2.25 2.125 2.00 1.875 1.751.625 1.501.375 1.25

2022 2023 2024 Long terme

Projections de juin

Projections de mars

Projection médiane

Politique monétaire appropriée vue par les membres du FOMCFourchette cible actuelle : 1.50%-1.75% (zone grisée)

FBN Économie et Stratégie (données de la Réserve fédérale)

%

Page 8: L'Hebdo économique : 14 janvier 2022 - BNC

8

Économie et Stratégie

L’Hebdo économique

Ce que nous surveillerons la semaine prochaine AU CANADA, la publication des chiffres de l’IPC de mai retiendra le plus l’attention. Les prix de l'essence ont bondi au cours du mois et l'augmentation dans ce segment pourrait avoir été aggravée par la hausse des prix des aliments étant donné les graves contraintes d'approvisionnement à l'échelle mondiale. Résultat, les prix d’ensemble pourraient avoir augmenté de 1.0% m/m avant correction des effets saisonniers, ce qui ferait augmenter le taux d’inflation annuel de cinq dixièmes, à 7.3%. Le taux annuel de l’IPC-commun, de son côté, pourrait monter de 3.2% à 3.3%. Nous garderons aussi un œil sur la publication des données sur les ventes au détail d’avril. Les ventes automobiles ont monté pendant le mois, ce qui laisse présager une contribution positive au résultat d’ensemble des concessionnaires automobiles, qui cependant pourrait avoir été en partie contrebalancée par une baisse des prix à la pompe, laquelle a dû comprimer les recettes des stations-service. Nous nous attendons donc à une augmentation de 0.8% des ventes d’ensemble. Les dépenses allouées à des articles autres que les véhicules pourraient avoir été un peu plus faibles, et augmenté de 0.4%. Quelques autres indicateurs seront disponibles, notamment l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH) d’avril. Du côté de la banque centrale, la première sous-gouverneure de la Banque du Canada, Carolyn Rogers, participera à un débat informel sur l’avenir de l’économie canadienne.

AUX ÉTATS-UNIS, la semaine sera relativement calme, mais toutefois marquée par la publication de nouvelles données sur le marché immobilier résidentiel, notamment les ventes de logements neufs et les reventes de logements. Les deux pourraient afficher de légères baisses, car la hausse des taux d’intérêt et les prix élevés ont continué de nuire à l’abordabilité de l’immobilier résidentiel. Nous pourrons aussi nous faire une idée de la situation du secteur de la fabrication en juin grâce à la publication de l’indice PMI éclair de la fabrication de Markit. Plusieurs représentants de la Fed doivent donner des allocutions, dont Loretta Mester (mardi), Thomas Barkin (mardi et mercredi), Charles Evans (mercredi), Patrick Harker (mercredi) et Mary Daly (vendredi). Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, doit aussi livrer ses témoignages semi-annuels devant le Comité sénatorial des banques (mercredi) et le Comité des services financiers de la Chambre des représentants (jeudi).

AILLEURS DANS LE MONDE, l’édition de mai de l’indice PMI de la fabrication selon Markit sera disponible pour la zone euro et le Japon. Toujours au Japon, nous connaîtrons aussi les chiffres nationaux de l’IPC du mois de mai.

Précédent Prévisions FBN

IPC (mai, var. a/a) 6.8% 7.3%IPC de base comm. (mai, var. a/a) 3.2% 3.3%

Ventes au détail (avril, var.m/m) 0.0% 0.8%hormis pièces et véhicules automobiles (avril, var. m/m) 2.4% 0.4%

-1

0

1

2

3

4

5

6

7

8

2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Canada : L’inflation a dû accélérer encore au mois de maiIndice des prix à la consommation

Var. a/a (%)

FBN Économie et Stratégie (données de Statistique Canada)

De base (commun)

D’ensemble

Point médian de la fourchette cible de la BdC

+3.3%

+7.3%

Précédent Prévisions FBN

Reventes de maisons (mai, nombre d'unités annualisé) 5,610K 5,500K

Ventes de maisons neuves (mai, nombre d'unités annualisé) 591K 575K

Page 9: L'Hebdo économique : 14 janvier 2022 - BNC

9

Économie et Stratégie

L’Hebdo économique

Calendrier économique – Canada et États-Unis

Page 10: L'Hebdo économique : 14 janvier 2022 - BNC

10

Économie et Stratégie

L’Hebdo économique

Mise à jour hebdomadaire

Page 11: L'Hebdo économique : 14 janvier 2022 - BNC

11

Économie et Stratégie

L’Hebdo économique

Mise à jour hebdomadaire

Page 12: L'Hebdo économique : 14 janvier 2022 - BNC

Économie et Stratégie

L’Hebdo économique

Économie et Stratégie

Bureau Montréal Bureau Toronto 514 879-2529 416 869-8598

Stéfane Marion Matthieu Arseneau Warren Lovely Économiste et stratège en chef Chef économiste adjoint Stratège principal, Taux d’intérêt et secteur public [email protected] [email protected] [email protected]

Kyle Dahms Daren King Jocelyn Paquet Taylor Schleich Économiste Économiste Économiste Stratège, Taux d’intérêt [email protected] [email protected] [email protected] [email protected]

Alexandra Ducharme Angelo Katsoras Économiste Analyste géopolitique [email protected] [email protected]

Général

Le présent rapport a été élaboré par Financière Banque Nationale inc. (FBN), (courtier en valeurs mobilières canadien, membre de l’OCRCVM), filiale en propriété exclusive indirecte de la Banque Nationale du Canada. La Banque Nationale du Canada est une société ouverte inscrite à la Bourse de Toronto. 

Les renseignements contenus aux présentes ont été obtenus de sources que nous croyons fiables, mais ils ne sont pas garantis, peuvent être incomplets et modifiés sans préavis.  Les renseignements sont à jour à la date indiquée dans le présent document.   Ni le ou les auteurs ni FBN n’assument quelque obligation que ce soit de mettre ces renseignements à jour ou de communiquer tout fait nouveau concernant les sujets ou les titres évoqués. Les opinions exprimées sont fondées sur l’analyse et l’interprétation du ou des auteurs de ces renseignements, et elles ne doivent pas être interprétées comme une sollicitation ou une offre visant l’achat ou la vente des titres mentionnés dans les présentes, et rien dans le présent rapport ne constitue une déclaration selon laquelle toute stratégie ou recommandation de placement contenue aux présentes convient à la situation individuelle d’un destinataire.  Dans tous les cas, les investisseurs doivent mener leurs propres vérifications et analyses de ces renseignements avant de prendre ou d’omettre de prendre toute mesure que ce soit en lien avec les titres ou les marchés qui sont analysés dans le présent rapport. Il importe de ne pas fonder de décisions de placement sur ce seul rapport, qui ne remplace pas un contrôle préalable ou les travaux d’analyse exigés de votre part pour motiver une décision de placement.

Le présent rapport ne peut être distribué que dans les cas permis par la loi applicable. Le présent rapport ne s’adresse pas à vous si FBN ou toute société affiliée distribuant le présent rapport fait l’objet d’interdiction ou de restriction de le mettre à votre disposition par quelque loi ou règlement que ce soit dans quelque territoire que ce soit.  Avant de lire le présent rapport, vous devriez vous assurer que FBN a l’autorisation de vous le fournir en vertu des lois et règlements en vigueur.

Marchés financiers Banque Nationale du Canada est une marque de commerce utilisée par Financière Banque Nationale et National Bank of Canada Financial Inc.

Résidents du Canada

FBN ou ses sociétés affiliées peuvent appliquer toute stratégie de négociation décrite dans les présentes pour leur propre compte ou sur une base discrétionnaire pour le compte de certains clients; elles peuvent, à mesure que les conditions du marché changent, modifier leur stratégie de placement, notamment en procédant à un désinvestissement intégral.  Les positions de négociation de FBN et de ses sociétés affiliées peuvent également être contraires aux opinions exprimées dans le présent rapport.

FBN ou ses sociétés affiliées peuvent intervenir comme conseillers financiers, placeurs pour compte ou preneurs fermes pour certains émetteurs mentionnés dans les présentes et recevoir une rémunération pour ces services.  De plus, FBN et ses sociétés affiliées, leurs dirigeants, administrateurs, représentants ou adjoints peuvent détenir une position sur les titres mentionnés dans les présentes et effectuer des achats ou des ventes de ces titres à l’occasion, sur les marchés publics ou autrement.  FBN, ses sociétés affiliées peuvent agir à titre de teneurs de marché relativement aux titres mentionnés dans le présent rapport.  Le présent rapport ne peut pas être considéré comme indépendant des intérêts exclusifs de FBN et de ses sociétés affiliées.

Le présent rapport n’est pas considéré comme un produit de recherche en vertu des lois et règlements canadiens. Par conséquent, ce document n’est pas régi par les règles applicables à la publication et à la distribution de rapports de recherche, notamment les restrictions ou renseignements à fournir pertinents qui doivent être inclus dans les rapports de recherche.

Page 13: L'Hebdo économique : 14 janvier 2022 - BNC

Économie et Stratégie

L’Hebdo économique

Résidents du Royaume-Uni

Le présent rapport est un document de marketing. Il n’a pas été préparé conformément aux exigences prévues par les lois de l’Union européenne établies pour promouvoir l’indépendance de la recherche en matière de placement, et il ne fait l’objet d’aucune interdiction concernant la négociation préalable à la diffusion de la recherche en matière de placement. FBN a approuvé le contenu du présent rapport, dans le cadre de sa distribution aux résidents du Royaume-Uni (notamment pour l’application, au besoin, du paragraphe 21(1) de la Financial Services and Markets Act 2000). Le présent rapport est fourni à titre indicatif seulement et ne constitue en aucun cas une recommandation personnalisée ni des conseils juridiques, fiscaux ou de placement.  FNB et sa société mère, ou des sociétés de la Banque Nationale du Canada ou membres du même groupe qu’elle, ou leurs administrateurs, dirigeants et employés peuvent détenir des participations ou des positions vendeur ou acheteur à l’égard des placements ou des placements connexes qui font l’objet du présent rapport, ou ils peuvent avoir détenu de telles participations ou positions. Ces personnes peuvent à tout moment effectuer des ventes ou des achats à l’égard des placements ou placements connexes en question, que ce soit à titre de contrepartistes ou de mandataires. Elles peuvent agir à titre de teneurs de marché pour ces placements connexes ou avoir déjà agi à ce titre, ou peuvent agir à titre de banque d’investissement ou de banque commerciale à l’égard de ceux-ci ou avoir déjà agi à ce titre. La valeur des placements et les revenus qui en découlent peuvent autant baisser qu’augmenter, et il se peut que vous ne récupériez pas la somme investie.  Le rendement passé n’est pas garant du rendement futur.  Si un placement est libellé en devises, les variations de change peuvent avoir un effet défavorable sur la valeur du placement.  Il peut s’avérer difficile de vendre ou de réaliser des placements non liquides, ainsi que d’obtenir de l’information fiable concernant leur valeur ou l’étendue des risques auxquels ils sont exposés.  Certaines opérations, notamment celles qui concernent les contrats à terme, les swaps, et autres produits dérivés, soulèvent un risque sérieux et ne conviennent pas à tous les investisseurs. Les placements prévus dans le présent rapport ne sont pas offerts aux clients particuliers, et le présent rapport ne doit pas leur être distribué (au sens des règles de la Financial Conduct Authority).  Les clients particuliers ne devraient pas agir en fonction des renseignements contenus dans le présent rapport ou s’y fier. Le présent rapport ne constitue pas une offre de vente ou de souscription, ni la sollicitation d’une offre d’achat ou de souscription des titres décrits dans les présentes, ni n’en fait partie. On ne doit pas non plus se fonder sur le présent rapport dans le cadre d’un contrat ou d’un engagement quelconque et il ne sert pas, ni ne servira de base ou de fondement pour de tels contrats ou engagements.

Les présents renseignements ne doivent être communiqués qu’aux contreparties admissibles et clients professionnels du Royaume-Uni au sens des règles de la Financial Conduct Authority. FBN est autorisée et réglementée par la Financial Conduct Authority au Royaume-Uni, et à son siège social au 70 St. Mary Axe, London, EC3A 8BE.

FBN n’est pas autorisée par la Prudential Regulation Authority ou par la Financial Conduct Authority à accepter des dépôts au Royaume-Uni.

Résidents des États-Unis

En ce qui concerne la distribution du présent rapport aux États-Unis, National Bank of Canada Financial Inc. (« NBCFI ») qui est réglementée par la Financial Industry Regulatory Authority (FINRA) et est membre de la Securities Investor Protection Corporation (SIPC), membre du groupe de FBN, endosse la responsabilité du contenu du présent rapport, sous réserve des modalités susmentionnées. Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet du présent rapport, les résidents des États-Unis doivent communiquer avec leur représentant inscrit de NBCFI.

Ce rapport n’est pas un rapport de recherche et ne s’adresse qu’aux grands investisseurs institutionnels des États-Unis. Ce rapport n’est pas assujetti aux normes d’indépendance et d’informations à fournir aux États-Unis applicables aux rapports de recherche.

Résidents de HK 

En ce qui concerne la diffusion de ce document à Hong Kong par NBC Financial Markets Asia Limited (« NBCFMA »), titulaire d’un permis de la Securities and Futures Commission (« SFC ») qui l’autorise à mener des activités réglementées de type 1 (négociation de valeurs mobilières) et de type 3 (négociation avec effet de levier sur le marché de change), le contenu de cette publication est uniquement présenté à titre d’information. Il n’a pas été approuvé, examiné ni vérifié par aucune autorité de réglementation de Hong Kong, ni n’a été déposé auprès d’une telle autorité. Rien dans ce document ne constitue une recommandation, un avis, une offre ou une sollicitation en vue de l’achat ou de la vente d’un produit ou d’un service, ni une confirmation officielle d’aucune transaction. Aucun des émetteurs de produits, ni NBCFMA ni aucun membre de son groupe, ni aucune autre personne ou entité désignée dans les présentes n’est obligé de vous aviser de modifications de quelque information que ce soit et aucun des susmentionnés n’assume aucune perte que vous auriez subie en vous en fondant sur ces informations.

Ce document peut contenir des informations au sujet de produits de placement dont l’offre au public de Hong Kong n’est pas autorisée par la SFC et ces informations seront uniquement mises à la disposition de personnes qui sont des investisseurs professionnels [au sens de « Professional Investors », tel que défini par la Securities and Futures Ordinance of Hong Kong (« SFO »)]. Si vous avez des doutes quant à votre statut, vous devriez consulter un conseiller financier ou communiquer avec nous. Ce document n’est pas un document de marketing et n’est pas destiné à une distribution publique. Veuillez noter que ni ce document ni le produit qui y est mentionné ne sont visés par une autorisation de vente de la SFC. Prière de vous reporter au prospectus du produit pour des renseignements plus détaillés.

Des conflits d’intérêts concernant NBCFMA ou les activités de membres de son groupe sont possibles. Ces activités et intérêts comprennent des intérêts multiples en termes de conseils, transactionnels et financiers, dans les valeurs mobilières et instruments qui peuvent être achetés ou vendus par NBCFMA ou les membres de son groupe, ou dans d’autres instruments de placement qui sont gérés par NBCFMA ou les membres de son groupe qui peuvent acheter ou vendre de telles valeurs mobilières ou de tels instruments. Aucune autre entité au sein du groupe de la Banque Nationale du Canada, y compris la Banque Nationale du Canada et Financière Banque Nationale Inc., n’est titulaire d’un permis de la SCF ni n’est inscrite auprès de la SFC. Par conséquent, ces entités et leurs employés ne sont pas autorisés à ni n’ont l’intention de : (i) se livrer à une activité réglementée à Hong Kong; (ii) se présenter comme s’ils se livraient à une activité réglementée à Hong Kong; (iii) commercialiser activement leurs services auprès du public de Hong Kong. 

Droits d’auteur

Le présent rapport ne peut être reproduit en totalité ou en partie, ni distribué, publié ou mentionné de quelque manière que ce soit, ni ne le peuvent les renseignements, les opinions ou les conclusions qu’il contient sans, dans chaque cas, obtenir le consentement préalable et écrit de la FBN.