hcfr l'hebdo n°21

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N° 21 Edition du 05 octobre 2012

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Cinema, Music, Art

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Page 1: HCFR l'Hebdo N°21

N° 21

Edition du 05 octobre 2012

Page 2: HCFR l'Hebdo N°21

Alex322

N°21 - Edition du 05 octobre 2012

REDAC' CHEFFabi

REDACTEURSAlex322, Eldudo, Le Loup Céleste, Manitao17, Syber,

Takeshi29 et Tenia54

CONCEPTION ET MISE EN PAGEFabi

SOUTIEN ET PUBLICATIONSyntaxeror

PAGE DE COUVERTURE

"Jardins Chateau de Malle " de Juàrez Machado

Page 3: HCFR l'Hebdo N°21

SOMMAIRE A L'AFFICHE

Elle s'appelle Ruby - J. Dayton, V. FarisSorties de la semaine

Avoir 20 ans dans les Aurès (reprise)Découverte : Onibaba

MUSIQUEThis is the Life - Amy Macdonald

GALERIE DE L'HEBDOJuarez Machado

A LIREMimosa - Vincent Gessler

BLU-RAY Blue Velvet - David Lynch (2D)

The Expatriate - Philipp Stölzl (2D)Prometheus – Ridley Scott (3D)

LA SEMAINE PROCHAINE

4

5-9

10-11

12-15

16-17

18-25

26

27-29

30-31

32-33

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Page 4: HCFR l'Hebdo N°21

A l'affiche Sorties de la semaine

Elle s'appelle Ruby

Comédie (01h43min) - Date de sortie : 03/10/2012

De Jonathan Dayton, Valerie Faris

Avec Paul Dano, Zoe Kazan

Calvin est un romancier à succès, qui peine à trouver un second souffle. Encouragé par son psychiatre à écrire sur la fille de ses rêves, Calvin voit son univers bouleversé par l’apparition de Ruby dans sa vie, amoureuse de lui et exactement comme il l’a écrite et imaginée. (Allociné)

Six ans après le délicieux Little Miss Sunshine (2006), applaudi par le public et les critiques et récompensé par deux Oscars (meilleur scénario et meilleur acteur dans un second rôle pour Alan Arkin), les réalisateurs Jonathan Dayton et Valerie Faris remettent le couvert avec Elle s'appelle Ruby, une comédie décalée explorant la rencontre bouleversante d'un écrivain et de son héroïne,trait pour trait conforme à ses désirs. Qui d'entre nous n'a imaginé l'homme ou la femme de ses rêves? Dayton et Faris matérialisent ce fantasme et revisitent le mythe de Pygmalion via un couple d'acteurs loin des codes habituels hollywoodiens : Paul Dano et Zoe Kazan, également couple à la ville. Le film a été présenté au 38ème Festival du cinéma américain de Deauville. A découvrir sans tarder!

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A l'affiche Sorties de la semaine

Mortem

Fantastique (01h34min) - Date de sortie : 03/10/2012

De Eric Atlan

Avec Daria Panchenko, Diana Rudychenko

La réalité vécue par un être aux portes de la mort...

Eric Atlan, le réalisateur, explique que le projet est né d'une passion pour la mythologie et pour les vieilles histoires. Il aborde ici un sujet peu commun au cinéma : la représentation de l'âme et de la mort.

(4 prix au Los Angeles Movie Awards 2011)

RealityDrame (01h55min) - Date de sortie : 03/10/2012

De Matteo Garrone

Avec Aniello Arena, Loredana Simioli

Luciano le poissonnier napolitain participe au casting de la plus célèbre émission de télé-réalité italienne. Sa vie et celle de son entourage basculent irrémédiablement...

Le film Reality a été nommé pour la Palme d'Or au festival de Cannes 2012 où il a finalement remporté le Grand Prix.

Matteo Garrone est le réalisateur de Gomorra.

Taken 2Action (01h38min) - Date de sortie : 03/10/2012

De Olivier Megaton

Avec Liam Neeson, Maggie Grace

"I will look for you, I will find you and I will kill you"... le retour! Tourné entre la Turquie et Los Angeles, la suite de "Taken" voit Bryan Mills (Liam Neeson), ex-agent de la CIA, aux prises avec le chef d'un gang mafieux, des griffes duquel il a réussi à arracher sa fille un an auparavant.

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A l'affiche Sorties de la semaine

Kirikou et les hommes et les femmesAventure (01h28min) - Date de sortie : 03/10/2012

De Michel Ocelot

Avec Roman Berrux, Awa Sène Sarr

Après le succès de Kirikou et la sorcière puis de Kirikou et les bêtes sauvages, Michel Ocelot retrouve son personnage fétiche pour la troisième fois avec Kirikou et les hommes et les femmes.

De nouvelles confidences sur l'enfance de Kirikou, ses aventures et ses actes de bravoure.

Pauline détectiveComédie (01h41min) - Date de sortie : 03/10/2012

De Marc Fitoussi

Avec Sandrine Kiberlain, Audrey Lamy

On a hâte de retrouver le travail de Marc Fitoussi après l'excellent Copacabana où il mettait en scène Isabelle Huppert. Ici, c'est vers Sandrine Kiberlain que se porte son choix pour incarner Pauline, détective en herbe dans un palace de la riviera italienne. Le réalisateur qualifie son film de "comédie très littéraire, très dialoguée, qui tourne volontiers au marivaudage", avouant un hommage (lointain) à la "Pauline à la plage" de Rohmer.

ZindeeqDrame (01h25min) - Date de sortie : 03/10/2012

De Michel Khleifi

Avec Mohammad Bakri, Mira Awad

Un cinéaste palestinien doté d’un passeport européen revient à Nazareth pour y enterrer un oncle. Il se retrouve étranger dans sa propre ville et confronté à un questionnement bouleversant sur le conflit israélo-palestinien.

Zindeeq a remporté le prix Muhr pour le meilleur long métrage de fiction au Festival International du Film de Dubai 2009.

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A l'affiche Sorties de la semaine

Después de LuciaDrame (01h43min) - Date de sortie : 03/10/2012

De Michel Franco

Avec Tessa Ia, Hernàn Mendoza

Michel Franco réalise ici un film sur la violence. Celle qui frappe Alejandra, jeune adolescente et bouc émissaire de ses camarades, celle de la rue, la violence d'un milieu de travail ou la violence de l'isolement.

On rapproche parfois le travail de Michel Franco de celui de Michael Haneke.

Le film a remporté le Grand prix au Festival de Cannes 2012 dans la sélection "Un certain regard".

ExamThriller (01h37min) - Date de sortie : 03/10/2012

De Stuart Hazeldine

Avec Adar Beck, Gemma Chan

Un bien étrange examen pour ces huit candidats qui ont atteint l'ultime stade de sélection pour rejoindre une mystérieuse et puissante entreprise : ils ont 80 minutes pour donner une réponse, sans pouvoir parler au surveillant ou sortir de la salle sous peine de disqualification. Petit problème : ils n'ont pas la question...

(1 prix et 3 nominations dans les festivals pour le film Exam. )

Damsels in DistressComédie (01h39min) - Date de sortie : 03/10/2012

De Whit Stillman

Avec Greta Gerwig, Carrie MacLemore

Portrait d'un groupe d'étudiantes "sophistiquées, obsédées par la mode, l'hygiène et la danse". Ces demoiselles sont bien décidées à user de leur influence sur Lily, nouvelle venue à l'université...

Le film a été sélectionné au Festival du Film de Toronto en 2011, et a clôturé la Mostra de Venise la même année.

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A l'affiche Sorties de la semaine

Rêve et silenceDrame (01h50min) - Date de sortie : 03/10/2012

De Jaime Rosales

Avec Yolande Galocha, Oriol Rosello

Oriol est architecte. Yolanda, sa compagne, est professeur de lycée. Ils vivent à Paris avec leurs deux filles. Au cours de leurs vacances dans le sud de la Catalogne, un accident bouleverse leur existence...

(6 nominations à la Quinzaine des réalisateurs 2012 pour le film Rêve et silence)

Diana Vreeland: The Eye Has to TravelDocumentaire (01h25min) - Date de sortie : 03/10/2012

De Lisa Immordino Vreeland

Avec Diana Vreeland

Qui ne connaît Diana Vreeland? Rédactrice en chef du Harper’s Bazaar puis grande prêtresse de Vogue, Diana sut imposer son style inimitable pendant ses 55 ans de règne sur le monde impitoyable de la mode.

Un documentaire en forme de portrait original pour une personnalité hors norme et extravagante.

Do not disturbComédie (01h28min) - Date de sortie : 03/10/2012

De Yvan Attal

Avec François Cluzet, Yvan Attal

Do Not Disturb est le troisième long métrage réalisé par Yvan Attal et dans lequel il dirige sa femme, Charlotte Gainsbourg. Do not disturb est le remake d'un film indépendant américain primé à Sundance: Humpday de Lynn Shelton. Il s'agit d'une comédie ayant pour thème la sexualité : deux amis, Jeff et Ben, font le pari de coucher ensemble devant une caméra...

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A l'affiche Reprises

La Ronde de l'AubeDrame (01h31min) - Date de reprise : 03/10/2012

De Douglas Sirk

Avec Rock Hudson, Robert Stack

"Dans les années 30, le pilote Roger Shumannn ancien as de l'aviation militaire, est prêt à tout pour reconquérir la gloire. La rencontre avec un jeune journaliste, Burke Devlin, au cours d'un meeting aérien, va peut-être lui donner une chance." (Allociné)

Date de sortie : 19 février 1958

Portier de nuitDrame (01h58min) - Date de reprise : 03/10/2012

De Liliana Cavani

Avec Dirk Bogarde, Charlotte Rampling

"Maximilian est portier de nuit dans un hôtel hébergeant des anciens nazis. Lucia accompagnant son mari, chef d'orchestre, loge dans cet hôtel. Maximilian reconnaît en elle une ancienne déportée qui était sa maîtresse." (Allociné)

Date de sortie : 3 avril 1974

Le Gouffre aux chimèresDrame (01h51min) - Date de reprise : 03/10/2012

De Billy Wilder

Avec Kirk Douglas, Jan Sterling

"Charles Tatum, journaliste sans scrupules, va exploiter un scoop. Au Nouveau-Mexique, Léo Minosa, un Indien, est coincé au fond d'une galerie effondrée. S'arrangeant pour être le seul journaliste sur le coup, Tatum va persuader le shérif de choisir la formule de sauvetage la plus lente." (Allociné)

Date de sortie : 9 avril 1952

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A l'affiche Reprise

Avoir 20 ans dans les Aurès - René Vautier

2012 marque la ressortie d'Avoir 20 ans dans les Aurès en copie numérique restaurée, 40 ans après sa première sortie en salles.

Ce film de René Vautier, cinéaste breton et partisan communiste, s'inscrit dans la lignée des films et documentaires engagés du réalisateur, hardi défenseur de la condition féminine (Quand les femmes ont pris la colère) ou des luttes sociales (Quand tu disais Valéry). Le film, construit comme un documentaire, s'intéresse ici à la Guerre d'Algérie sur base de l'expérience propre du réalisateur mais également de nombreux témoignages d'anciens appelés d'Algérie.

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"Toujours aussi impressionnant de revoir un des seuls films ayant traité de manière aussi frontale la guerre d'Algérie. Moins connu que son "cousin" "La Bataille d'Alger" mais tout aussi impressionnant, ce film n'est pas qu'un simple manifeste politique, il s'agit avant tout d'un grand film de cinéma. La rage de l'entreprise est présente à chaque plan, le courage de René Vautier transpire dans chaque mouvement de caméra. Et ce genre de films permet de se remettre un peu la tête à l'endroit et de se rappeler qu'un film peut être une arme, et que des gens extraordinairement courageux prennent des risques insensés pour que nous, simples citoyens, ayons la possibilité de vivre libre, dans nos actes et dans nos paroles. Quand on pense que 40 ans plus tard, notre pays n'aura quasiment jamais osé montrer l'horreur de cette guerre... Si quelques dizaines de réalisateurs ont osé abordé le sujet par des chemins de traverse (Godard, Rozier, Demy, Cavalier) les récits en prise directe avec cette guerre se comptent sur les doigts des deux mains, guère plus.

Ne reste plus qu'à espérer qu'un jour Criterion veuille bien nous servir un BD aussi fantastique que pour "La Bataille d'Alger"."

takeshi29

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Le coup de coeur de Fabi

Cette semaine a vu fleurir sur le forum 7ème Art une incroyable critique dédiée à un non moins incroyable film : Onibaba, du réalisateur Kaneto Shindo. L'Hebdo a choisi de mettre en lumière cette chronique captivante de Syber.

Onibabade Kaneto Shindo (1964)

"J'espère que plein de lecteurs auront la curiosité d'aller y jeter un oeil car il est à mon sens non seulement encore plus réussi que Kuroneko, du même réalisateur, d'un point de vue formel et scénaristique, mais également plus accessible aux européens dans les paraboles religieuses qu'il utilise."

Syber

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L'histoire, quelle est-elle ? Deux femmes, l'une âgée, l'autre sa belle-fille. Elles vivent seules dans un marais ou poussent à foison des roseaux. Leur hutte (on doit être au 16° siècle) est cachée parmi ceux-ci. Seules car le fils et les hommes jeunes alentours sont partis guerroyer avec les samouraïs de l'empereur.Elles vivent en piègant des samouraïs qui viennent se perdre dans le marais inextricable, les tuent, les dépouillent de leurs habits qu'elles échangent contre de la nourriture auprès d'une sorte de receleur local, puis se débarassent des corps en les jetant dans un puit naturel dont l'orifice est dissimulé dans les roseaux.Jusqu'ici rien que de très normal dans une économie libérale qui n'est pas sujette aux contraintes étatiques où il est sain que chacun prenne l'initiative de monter sa petite entreprise.

Bref, je vous passe les détails de l'histoire, si ce n'est en précisant qu'un homme va revenir de la guerre et va prendre sa place entre les deux femmes, pour en venir aux impressions que je retire de la vision de ce film. Comment dire ? Il s'agit d'un film spectaculaire, extrêmement sensuel (nos sens sont mis à contribution), presque magique (sens abusés par moment), âpre, brutal parfois, mais tout à fait économe dans les moyens utilisés pour exprimer ces qualités. Je veux signifier par là que le metteur en scène de ce film mérite son titre et pas qu'un peu ! C'est un artiste talentueux qui est aux manettes.

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Deux exemples. Ces femmes vivent seules dans un espace ouvert et pratiquement infini. Et paradoxalement ce marais et ces roseaux qui les protègent, forment une prison sensorielle et intellectuelle en les empêchant de porter leur regard au loin. Cette prison finit par les faire devenir un peu folles en les oppressant. Kaneto Shindo par le soin apporté à ses cadrages, par quelques métaphores bien choisies et répétées régulièrement nous fait comprendre la psychologie particulière que cet environnement imprime sur ces femmes. Car l'histoire et la géographie forgent le caractère des hommes.

Autre exemple. Un masque traditionnel japonais joue un rôle essentiel dans la seconde partie du film. Ce masque est porté par différents protagonistes qui l'utilisent à des fins diverses (affirmation de l'autorité, protection contre les regards, manipulation d'autrui, ...). Un masque par définition a une seule expression. Et bien dans ce film, grâce au jeu des lumières, grâce à la gestuelle des comédiens, on se surprend à voir l'expression du masque changer selon les intentions données par la scène en train d'être jouée ! La première fois, on se dit que l'on a rêvé. Au bout de la 3° fois on réalise en fait que le masque est ainsi conçu pour présenter diverses expressions selon l'angle où on le regarde, face, profil, contre-plongée. Pour prendre un exemple, des sourcils proéminents sculptés dans le masque ne se verront pas de la même manière ni ne seront interprétés de la même façon selon que l'on verra le masque de face ou de profil. L'utilisation de ce masque est faite de manière remarquablement subtile dans ce film.

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J'ai encore un peu de temps....

Je reviens deux secondes sur le scénario qui est d'une grande limpidité même s'il aborde de nombreux thèmes. Plus nombreux finalement que dans Kuroneko et plus universels, d'une portée plus haute. La religion, la manipulation, la diversité des rapports humains et de leurs modalités d'échange, sexe, argent, protection, et Dieu dans tout ça. C'est en fait un modèle réduit de société que forment ces 4 personnages, vieille femme, jeune femme, homme jeune, commerçant et ce masque qui personnifie tantôt l'autorité de l'Empereur, tantôt un démon, qui est observé et mis en scène par le réalisateur.

Syber

Retrouvez la critique de Syber ainsi que d'autres films à découvrir: ici

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Musique La chronique de Maniato17

Amy Macdonald : "This is the Life"

Le courage n'est pas une guerre sans fin mais un passage irrégulier où l'initiative supplante le choix. L'adolescence en est souvent le premier marqueur.Sagement replié sur soi même, dans une pièce bourrée de passion et de rêve, la complétude de la jeunesse prend alors son envol lorsque l'ennui, puis le conflit irrésistible, rattrapent l'objecteur de conscience, celui qui ne veut plus retourner sa veste. Enveloppée de sentiments et de contradictions éternelles, Amy Macdonald plante en 2007 dans "This is the Life" le décor d'une pensée que l'adulte s'ingénie d'enterrer pour tenter de poursuivre un chemin de vie sans encombre. L'album traduit l'opinion aussi pesante qu'une réalité, et souvent inondée d'une logique universelle. Les titres porteurs de singularité celtique qu'on voudrait pouvoir gratter, chanter, en étant mené d'un baluchon rempli d'histoire, un soir d'été devant le reflux des Shetland comme dans "The Road To Home" ou "Mr Rock'& Roll".

Page 17: HCFR l'Hebdo N°21

Caractéristique d'une Écosse fantastique où l'odeur de l'amertume pousse comme les chardons dans les vallées, l'artiste nous renvoie à travers ses titres les paroles étoilées qui habillent les valeurs de transgression et de manquement à la morale soit disant réfléchie et posée par l'homme mûr. Les chants prennent alors la dimension escomptée. Ils cognent et frappent à la figure dans "Footballer's Wife". La rancœur douce mais bien placée et l'accent gaélique de la Glaswegienne collent l'auditeur dans l'influence coloniale de la langue british et de ce qu'elle n'apas réussit à conquérir: une rébellion pacifique. Création "bigbangueste" toujours sur la route de l'espoir, arrangements musicaux aux instrumentations songeuses mais porteuses d'afflictions, Amy critique, rengaine, et tient les limites des convictions constructives. Des violons et trompettes hantés "Youth Of Today" et "Let's Start a Band" aux souffrances des guitares acoustiques "Mr Brightside", en passant par la complainte des cornemuses "Caledonia", les textes sont tous adressés et signés de la main d'une femme qui à l'âge de 15 ans avait trouvé, peut-être pas encore sa place, mais une réponse pleine d'évidence autour du passé, du présent et du futur : "This is the Life" à écouter tous les jours.

Manitao17

Plus de critiques sur le forum "Musique" : c'est ici

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Galerie de l'Hebdo La chronique de Fabi

Juarez Machado

Juarez Machado, peintre du bouillonnement

Juarez Machado peint la vie : lieux publics, fêtes, cirque, rues, ébats sexuels, soirées libertines, avec une prédilection pour les années 25-30, époque à laquelle il est particulièrement attaché. Mais Juarez Machado peint surtout la danse, et plus précisément le tango à qui il confère énormément de sensualité et de nostalgie.La peinture de Machado explose au regard par ses contrastes (costumes sombres, chairs nacrées,...) et ses couleurs vives, chaudes, dominées par les ocres. Ses toiles sont mouvement, indolence, pulsions, et les attitudes parfois outrancières, exagérément courbées ou tendues, révèlent un expressionnisme terriblement vivant. L'oeuvre de Machado m'a séduite par ses couleurs, ses vibrations sensuelles et cette sensation palpable et tentante d'urgence du plaisir.

Fabi

Page 19: HCFR l'Hebdo N°21

"La peinture est mon grand plaisir, elle m'a donné mon identité et c'est ainsi que, peu à peu, je me suis construit. Avec le dessin j'ai fait les os, avec les couleurs, la chair; avec l'émotion, le sang... J'engrange toutes les images et les émotions en moi et lorsque je me mets au travail, je suis comme un ouvrier, je n'ai plus qu'à traduire et à fabriquer."

Juàrez Machado

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Machado le libertin

L'oeuvre de Juarez Machado comporte une série de tableaux où fleurissent des scènes libertines.

Ce sont ici des séducteurs masqués, là des femmes dévêtues, gainées de bas noirs, outrageusement maquillées. Plus loin la fente d'une jupe permet à une main de flirter avec une culotte (cfr p.23). Ailleurs, un couple goûte à la galipette dans un recoin sombre ou un escalier (ci-dessous) sous l'oeil (in)discret d'un observateur qui ne perd pas une miette du spectacle.

Il plane sur la peinture de Machado une séduisante atmosphère des années folles, un brin décadente, et un esprit de liberté particulièrement réjouissant.

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Machado l'érotique

A la différence de ses tableaux "libertins", les nus de Juàrez Machado gagnent en intimité et voient les couples débarrassés de leurs observateurs indiscrets. Le lieu des ébats participe également à la sensation d'intimité. Plus d'esca-liers, de recoins, de halls. Ici les décors d'intérieurs évoquent cham-bres ou salles de bain.

On observe aussi un changement dans la position des protagonistes, renversés par le plaisir.

La perspective "écrasée" et les visages (surtout masculins) sont assez typiques des Shunga, les estampes érotiques japonaises (cfr p.25 ou Hebdo n°20, rubrique Galerie de l'Hebdo)

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Couleurs

Juarez Machado utilise une palette de couleurs grandiose et très riche. Soit en jouant sur une harmonie de couleurs (cfr tableaux des pages 19 et 23) dans un rendu somptueux et plus "réaliste", soit en misant sur l'emploi de couleurs très vives ou complémentaires pour les ombres et reflets (sans noir) dans une approche plutôt post impressionniste intensifiant l'ex-pression des visages et des corps. Omniprésente, la violence des contrastes instille de la puissance au trait ainsi qu'un irrépressible sentiment d'inquié-tude porté par le dessin.

Page 23: HCFR l'Hebdo N°21

Tango

Une danse sensuelle, des coloris chauds et pourtant un vent glacial souffle sur le tango de Juàrez Machado. Les personnages sont collés les uns aux autres, par deux ou par trois, mais jamais ils ne se regardent. Certes les corps se dévoilent, dénudés ou moulés dans des robes qui laissent deviner les formes, les mains se baladent et l'accordéoniste nous la joue Basic instinct, mais le plaisir semble triste, comme si les attitudes sophistiquées et "caliente" du tango ne parvenaient pas à cacher la désolation. Oubli du désespoir dans l'illusion d'une proximité chaude et lascive? La peinture de Machado regorge de paradoxes et de mystère. Et c'est ce qui, notamment, la rend parti-culièrement fascinante.

Page 24: HCFR l'Hebdo N°21

Machado et l'architecture

"Je me suis aussi beaucoup intéressé à l'architecture, aux monuments. Lorsque je suis arrivé à Paris je connaissais déjà tout sans y être venu, je me dirigeais dans le métro, dans les rues. Je me sentais chez moi. C'est ainsi que je me suis installé à Paris dans un atelier à Montmartre où je vis une partie de l'année. Je vis aussi à Rio : je ne peux me passer ni de Paris ni de Rio"

Juàrez Machado

Page 25: HCFR l'Hebdo N°21

Inspiration japonaise

On ne peut éviter de remarquer l'influence de la culture japonaise sur l'oeuvre de Juàrez Machado. Les perspectives, d'abord (images "à plat") sont empruntées à la peinture nippone, mais également la disproportion de certains éléments par rapport à d'autres, la juxtaposition des personnages, la présence d'un cartouche (tableau en haut à gauche), le faciès des personnages, la scène de "l'accouplement observé", assez typique des Shunga, estampes érotiques (en bas à gauche), ...etcEn bas à droite, une scène semblable issue de "L'Empire des Sens" de Nagisa Oshima.

Fabi

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A lire La chronique de Eldudo

Mimosa - Vincent Gessler

Tessa est bizarre, bon, certes c’est un clone, une personnalité bio modifiée qui cherche sa mère... euh sa soeur... sa génitrice, bref qui cherche celle dont elle est issue.Ses amis sont bizarres aussi, il y a Crocodile Dundee (celui avec le chapeau et le couteau), Jesus Christ (celui qui périt sur la croix), Lambert Wilson (chut) ou encore Ed Harris (revenu des Abyss). Elle côtoie Adolf Hitler (le peintre à moustache), le docteur Snuggles (qui sait fabriquer des robots) et un tas d’autres sosies. Il faut dire que dans ce monde futur il est de bon ton de ressembler à une personnalité réelle ou virtuelle. Tessa se cherche un peu, pas facile de savoir qui on est quand votre passé vous a été implanté et que tout le monde cherche à vous faire prendre des vessies virtuelles pour des lanternes électroniques.Mimosa est un un roman où se téléscopent action pure typique d’un roman cyberpuk hardboiled et réflexions sur l’existence et l’identité. Il y a quelques scènes croustillantestelle celle où Philippe Katherine fait exploser un mur en hurlant “jadoOOOoooooreeee” dans un module étrange issu tout droit de Dune (le film, pas le livre).

L’histoire en quelques mots ? Non, il vous suffit de savoir que ça pète dans tous les coins, qu’il y a de la réalité plus ou moins virtuelle, que c’est drôle, que c’est interrogatif, que Beigbeder peut être utilisé comme un instrument de torture, que la musique a un rôle (de M. Jackson à Prodigy), que certains dialogues valent vraiment le coup d’être lus et qu’en plus en fin de livre vous avez droit aux scènes coupées et au bétisier du livre.C'est le deuxième roman de Vincent Gessler et demain je file chez mon libraire préféré (librairie Scylla 8 Rue Riesener, 75012 Paris) pour aller acheter son premier (Cygnis). A ranger après l’avoir lu dans sa bibliothèque entre Sterling, Gibson et la fabuleuse trilogie de George Alec Effinger sur Marid Audran le privé du désert.

Ed - clone blanc, Auguste virtuel

Cerise sur le gateau :Le blog virtuel (et la bande son) du livre: http://mimosaworld.wordpress.com/Vers le topic "Une partie de livre" : Cliquez ici

Page 27: HCFR l'Hebdo N°21

Blu-ray 2D Le test de Tenia54

Blue Velvet de David Lynch

Le Film

Parmi les films surréalistes composant la majorité de la filmographie de David Lynch, Blue Velvet est probablement son film le plus instantanément accessible. En effet, si le film reste mystérieux même après de multiples visions, son intrigue n'en est pas moins la plus logi-que et régulière de Lynch: Jeffrey Beaumont trouve une oreille humaine dans un parc près de chez lui, et enquête avec l'aide de la fille (Sandy) du shérif local, qui le conduit jusqu'à une chanteuse déséquilibrée (Dorothy Vallens) dont le mari et le fils ont été enlevés par un trafiquant nommé Frank.

On aura connu plus barré de la part de Lynch, mais c'est dans les détails que se situent (comme souvent chez Lynch) les dépassements de la raison, de nombreux points semblent en effet particulièrement éludés. Pourquoi, au final, Frank a-t'il enlevé le mari et le fils de Dorothy ? Pourquoi ces derniers ne sont d'ailleurs quasiment jamais mentionnés entre Dorothy et Jeffrey? Pourquoi le shérif semble-t'il toujours cacher quelques chose à Jeffrey ?

Pourtant, loin des circonvolutions impitoyables de Mulholland Dr. ou Lost Highway, la ma-jorité des astuces thématiques de Blue Velvet sont immédiatement palpables : que ce soit cette oreille liant le film (on y entre au début du film, on en sort à la fin), ces insectes re-présentant les secrets sombres de Lumberton (préfigurant les aspects très soap noir de Twin Peaks) dont le rouge gorge synonyme d'amour fantasmé triomphera, la lecture de Frank et Dorothy comme d'un père abusif et une mère soumise formant un Oedipe malsain, les nombreuses références au voyeurisme... tout est très facilement décelable dès le 1ere vision.

Page 28: HCFR l'Hebdo N°21

Ainsi, si le déroulement du film est on ne peut plus simple, Blue Velvet n'en reste pas moins marquant par son ambiance immédiatement étrange et décalée. Appuyé par une mise en scène faisant la part belle aux plans puissants (ces gros plans saturés de couleurs, ces ralentis animaux) et à un montage sonore travaillé (ce grondement continu, ces sons ressemblant à de puissantes bourrasques de vent), tout concorde à créer des ruptures au sein de la narration visuelle, cherchant régulièrement à faire s'effondrer les repères du spectateur.

Car au final, ce que raconte Blue Velvet pourrait simplement être la profonde dépression d'une femme en perte complète de repères. Elle n'existe plus, au sein du film, qu'à travers l'exhibitionnisme et le masochisme qui n'arrivent pas à combler ses manques affectifs. Après tout, ne se donne-t'elle pas en spectacle à Frank et à Jeffrey, explicitement et implicitement ? Pour autant, cela n'est pas assez, et Jeffrey l'a d'ailleurs parfaitement compris : Dorothy veut probablement mourir, et Frank a fait en sorte de lui donner assez de raisons de se battre, de ne pas tomber (comme elle le répétera dans une ambulance). "Help me" suppliera-t'elle Jeffrey. "Hit me", lui dira-t'elle ensuite, comme pour la réveiller, lui donner un électro-choc.

En définitive, Blue Velvet est probablement le film le plus classique du cinéma de Lynch, celui où il assoit de manière bouclée son univers mâtiné d'un quotidien à la fois réaliste mais toujours foncièrement décalé.Et donc, parfaitement mystérieux.

Page 29: HCFR l'Hebdo N°21

Fiche techniqueBD-50, Zone Free2.35, couleurs1080p, AVC, débit vidéo moyen : 26.55 Mbps

English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 2990 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit / DN -4dB)French / DTS Audio / 5.1 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit / DN -4dBSTA, STF amovibles

Image : 8/10Son (VO 5.1) : 8/10Film : 9.5/10

Vers le forum Blu-ray : ici

Critique technique

Partant d'un nouveau master supervisé par Lynch, Blue Velvet brille plutôt bien en HD.Les précédentes éditions DVDs faisaient déjà un travail assez honorable, tant techniquement qu'éditorialement, mais le Blu-Ray aide à restituer pleinement la palette colorimétrique du film, avec des couleurs chaudes et saturées pour les scènes de jour et beaucoup plus froides pour les séquences de nuit.On pourra regretter quelques petits défauts, comme une ou deux occurrences de banding, quelques plans pas très stables (avec une image tremblotant horizontalement), et surtout des points blancs assez récurrents et qui auraient pu être nettoyés rapidement.Hormis cela, le niveau de détails grimpe clairement d'un cran par rapport aux DVDs et un grain fin bien retenu (malgré un léger dégrainage).Si la piste VO 5.1 n'est pas des plus actives côté surrounds (le caisson, lui, est plutôt bien utilisé), il faut lui reconnaître une belle ouverture frontale, une reproduction limpide des dialogues, et un dynamisme très appréciable, profitant surtout aux envolées musicales de Badalamenti.C'est propre et efficace, souvent envoûtant, mais clairement pas du matériel de démonstration.A noter que cette piste est encodée bien plus bas que la grande majorité des titres du marché, et il ne faudra pas hésiter à monter le son pour pleinement en profiter (personnellement, environ 15 dB pour retrouver le volume sonore habituel).

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Blu-ray 2D Le test de Le loup céleste

The Expatriate de Philipp Stölzl

Le synopsisExpatrié en Europe, un ex-agent de la CIA embauché par une société de sécurité découvre les locaux de l'entreprise vides et ses collègues assassinés...

Le FilmQuelque part entre la saga Bourne et Taken, The Expatriate est un thriller d'action calibré au ton résolument réaliste et à l'ambiance européenne froide (le film a été tourné en Belgique) sortant de l'ordinaire qui, malgré un scénario déjà plus ou moins exploité par le passé, parvient à se démarquer de la concurrence par le fait que le père interprété par un convaincant Aaron Eckhart et la fille campée par une prometteuse Liana Liberto vivent ce dangereux périple ensemble. Une bonne surprise.

Avec Aaron Eckart, Olga Kurylenko, Liana Liberato, Kate Linder, Garrick Hagon...

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Critique technique

• Image

Un transfert HD piqué, détaillé et contrasté dont les couleurs sont respectueuses de la photographie, mais le léger grain cinématographique vire en fourmillement lors des plans d'ensemble aériens et de l'aliasing est également perceptible.

• Audio

Pas d'esbroufe ni de fantaisie ici, mais des pistes sonores carrées et immersives aux voix limpides et aux canaux surround vivants.

Fiche technique

- Format vidéo : 1080i AVC [2.35].- Pistes sonores : Anglais et Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1.- Sous-titres : Français.- Bonus : Dans les coulisses du tournage, interviews du réalisateur et des acteurs.Région B Français.- Éditeur : M6 Vidéo.

- Date de sortie:

26 septembre 2012.

Image et son

BBBBB Film

♥♥♥♥♥

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Blu-ray 3D Le test d'Alex322

Prometheus 3D

Introduction

Une équipe d’explorateurs découvre un indice sur l’origine de l’humanité sur Terre. Cette découverte les entraîne dans un voyage fascinant jusqu’aux recoins les plus sombres de l’univers. Là-bas, un affrontement terrifiant qui décidera de l’avenir de l’humanité les attend…

Ridley Scott nous gratifie d'une préquelle à la saga Alien et propose dans Prometheus 3D un récit épique qui, sensé expliquer les événements sur LV-426, pose plus de questions qu'il ne donne de réponses, introduit une dimension existentielle avec les thèmes de l'immortalité, la foi et les origines de l'humanité et jette les bases d'une nouvelle franchise parallèle. La version 3D de sa nouvelle œuvre porte les espoirs de millions de fans.

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Bilan 3D

Les amateurs de 3D vivent actuellement une fin d'année tonitruante avec un enchainement rythmé de blockbusters 3D comme les derniers Avengers 3D et Titanic 3D.Dans ce Prometheus 3D, Ridley Scott applique à la lettre la recette de cuisine tridimentionnelle de James Cameron qui mélange habilement pendant 123 minutes un kilo de profondeur, un kilo de détachement pour 100 gr de caviar de débordements et jaillissements. Il n'empêche à l'arrivée que son produit a une saveur particulièrement immersive pour le spectateur qui se surprendra plus d'une fois à oublier de répertorier les effets 3D intrinsèques et à se laisser porter par cette aventure quasi philosophique, gage que la magie opère de manière efficace. Ridley Scott nous gratifiera même d'une nouvelle scène culte 3D avec son traitement ultra réaliste des rafales d'une tempête de particules, on n'en demandait pas tant !

Alex322

Fiche techniqueDate de sortie : 03/10/12

Type de 3D : 3D native

Format :

Version testée : Française

Région :

Audio : anglais

Audio : français :

Appréciation globale 3D

Image et Profondeur

Jaillissements

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Retrouvez le test complet d'ALex322 (image, profondeur, jaillissements) : ici

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La semaine prochaine

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Des "Coups de coeur" et encore plus de tests Blu-ray (2D et 3D).La Galerie de l'Hebdo quant à elle vous emmène à Versailles.

Rendez-vous le vendredi 12 octobre 2012 pour

L'HEBDO n°22