les entretiens dadmission méthode et stratégies

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LES ENTRETIENS D'ADMISSION: MÉTHODE ET STRATÉGIES Marcel Plenchette D Ifaut replacerledispositifde sélectiondansle « cadrede formation», c'est-à-direpar rapport auxautresparamètresquiorganisent etstructurentleprocessuspédagogi- quemisenoeuvre. En effet, la sélection trouvesonsens dansl'articulationentrelesobjectifsà atteindre, lesmoyensetressources dé- ployéset les prérequiset potentiels qu'il faudrait posséderau départ.Il s'agitpar conséquentd'évaluersi le candidat possèdecepotentiel - qui restebien entendu à définir- qui lui permettraderépondreauxexigences professionnelles, aux attentes que nousavonsparrapportàlui etdevéri- fier sile « contrat» pourraêtrepassé. Rappelons toutd'abordcequenous appelonsle « cadredelaformation » (fig.1). Pourêtredéterminésd'unemanière rigoureuse,cespréalables présuppo- sentJ'élaborationduprojetpédagogi- quedu centrede formation,la déter- mination du dispositif de sélection n'étantqu'unedesdernièresétapesde la constructiondecelui-ci. Une logique de raisonnement centrée en priorité sur les résultats Pourconstruirele projetpédagogi- que,nousutilisonsunelogiquederai- sonnementcentréeenpriorité surles résultatsà atteindreet non unelogi- quecentréeenpriorité surlecontenu. La premièrequestionàrésoudresera doncdedéterminerlesobjectifsgéné- rauxdelaformationavantde détermi- nerlecontenu,c'est-à-dire lesmoyens n mois de formation .. pédagogiques, pour y arriver. Cettedifférencedelogiqueestàno- ter - son importance étant capitale lorsque nous travaillonsà l'élabora- tion deprojet-, carelleestsourcede confusionsméthodologiques, dediffi- cultésde communicationet de diffi- cultésdansl'intégrationde la forma- tion par les étudiants. En effet,lorsquelesétudiantsarri- vent en débutde formation,dans quellelogiqueraisonnent-ils? Il y a fort àparierquela majoritéd'entre euxarriveenraisonnant dansunelo- giqueenprioritécentréesurleconte- nu.Ils sedemandent ce qu'ilsvont fairependant leurformationetnonce qu'ilsserontcapablesdefairedans troisans. Cettehypothèse sejustifiepar la logiquedanslaquelleonlesafaitfonc- tionnerpendantdesannéesàl'éduca- tionnationale. En début de rentrée scolaire,leurprésente-t-onun projet pédagogiquecontenantdesobjectifs ou un programme, c'est-à-dire une organisationdecontenu? Il yadoncunèdifférencedelogique deraisonnemententrecelle del'étu- diant et celle qui est utilisée par les enseignantspour construireleurpro- jet Cettelogique(centréeenpriorité surlesrésultats)va- etdoit- êtrecom- muniquéeparl'équipeenseignanten mêmetempsqu'ellecommuniqueson projet Toutefois, l'étudiantne raison- nant pas de la mêmemanière,il va oblitérerl'expressiondesrésultats,en particulier des objectifs, puisqu'ils n'ont pasde sensdanssalogiquede raisonnementIl y a donclà unediffi- cultédecommunicationàrésoudreet SOINS FORMATION - PÉDAGOGIE- ENCADREMENT- N° 2 - 2eTRIMESTRE1992 I;~. !< ~, 0' u.. ,5 'Uo.I Q liIooooI - ~ :;) .~ ~; lA PREMIÈREQUESTION A RÉSOUDRESEIM DE DÉTERMINER LESOBJECTIFSGÉNÉIMUX DE lA FORMATION, AVANTDE DÉTERMINER LE CONTENU MarcelPlenchetteest psychosociologue, diredeur du Centrede Management et de Développement desCompétences, 13760Saint-Cannat 47 findes études l l l 1 Prérequis 1 Outils detransformation SÉLECTION MOYENS OBJECTIFS PEDAGOGIQUES Étape IV Étape III Étape 1 Î t 1 Résltats 1 atteInts ÉVALUATION Étape fi Évaluation Évaluation Évaluation formative sommative diagnostique ounormative ounormative Figure 1. Le cadre de la formation

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LES ENTRETIENS D'ADMISSION:MÉTHODE ET STRATÉGIES

Marcel Plenchette

DIfaut replacerledispositifdesélectiondansle « cadrede

formation », c'est-à-direpar rapportauxautresparamètresqui organisentet structurentle processuspédagogi-

quemisenœuvre.

Eneffet,lasélectiontrouvesonsens

dansl'articulationentrelesobjectifsà

atteindre,lesmoyensetressourcesdé-ployéset les prérequiset potentiels

qu'il faudrait posséderau départ.Ils'agitpar conséquentd'évaluersi lecandidatpossèdece potentiel- quirestebien entenduà définir- qui lui

permettraderépondreauxexigencesprofessionnelles,aux attentes quenousavonsparrapportàlui etdevéri-fier sile« contrat» pourraêtrepassé.

Rappelonstoutd'abordcequenous

appelonsle « cadrede la formation »(fig.1).

Pourêtredéterminésd'unemanière

rigoureuse,cespréalablesprésuppo-sentJ'élaborationduprojetpédagogi-

quedu centredeformation,la déter-mination du dispositif de sélectionn'étantqu'unedesdernièresétapesdela constructiondecelui-ci.

Une logiquede raisonnement centréeen prioritésur les résultats

Pourconstruirele projetpédagogi-

que,nousutilisonsunelogiquederai-sonnementcentréeenpriorité surlesrésultatsà atteindreet non une logi-

quecentréeenpriorité surlecontenu.La premièrequestionàrésoudreseradoncdedéterminerlesobjectifsgéné-rauxdelaformationavantdedétermi-

nerlecontenu,c'est-à-direlesmoyens

n mois de formation..

pédagogiques,pour y arriver.Cettedifférencedelogiqueestàno-

ter - son importanceétant capitale

lorsquenous travaillonsà l'élabora-tion deprojet-, carelleestsourcedeconfusionsméthodologiques,dediffi-cultésde communicationet de diffi-

cultésdansl'intégrationde la forma-tion par lesétudiants.

En effet,lorsquelesétudiantsarri-venten débutde formation,dansquellelogiqueraisonnent-ils?Il y afort à parierquela majoritéd'entreeuxarriveenraisonnantdansunelo-

giqueenprioritécentréesurleconte-nu.Ils sedemandentce qu'ilsvontfairependantleurformationetnoncequ'ilsserontcapablesde fairedanstroisans.

Cettehypothèsesejustifiepar lalogiquedanslaquelleonlesafait fonc-tionnerpendantdesannéesà l'éduca-tionnationale. En début de rentrée

scolaire,leur présente-t-onun projetpédagogiquecontenantdesobjectifsou un programme, c'est-à-direune

organisationdecontenu?

Il y adoncunèdifférencedelogiquederaisonnemententrecellede l'étu-

diant et celle qui estutilisée par lesenseignantspour construireleur pro-jet Cettelogique(centréeenpriorité

surlesrésultats)va- etdoit- êtrecom-muniquéeparl'équipeenseignanteenmêmetempsqu'ellecommuniqueson

projet Toutefois,l'étudiantneraison-nant pas de la mêmemanière,il va

oblitérerl'expressiondesrésultats,enparticulier des objectifs, puisqu'ilsn'ont pasde sensdanssalogiquederaisonnementIl y adonclà unediffi-cultédecommunicationàrésoudreet

SOINS FORMATION - PÉDAGOGIE- ENCADREMENT- N° 2 - 2e TRIMESTRE1992

I;~.!<~,0'u..

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liIooooI-~:;).~~;

lA PREMIÈREQUESTION

A RÉSOUDRESEIM

DE DÉTERMINER

LESOBJECTIFSGÉNÉIMUX

DE lA FORMATION,

AVANTDE DÉTERMINER

LE CONTENU

MarcelPlenchetteest

psychosociologue,diredeurdu Centrede Managementet de DéveloppementdesCompétences,13760Saint-Cannat

47

findesétudes

l l l1 Prérequis1

Outilsdetransformation

SÉLECTION MOYENS OBJECTIFSPEDAGOGIQUES

ÉtapeIV ÉtapeIII Étape1

Î t1 Résltats1

atteInts

ÉVALUATIONÉtapefi

ÉvaluationÉvaluation Évaluationformative sommative

diagnostique ounormative ounormative

Figure 1. Le cadre de la formation

~ENTRETIEND'ADMISSION

A POUR BUT D'ÉVALUER

LESAPTITUDES

DU CANDIDAT

ÀSUIVRE LA FORMATION

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LES ENTRETIENS D'ADMISSION: MÉTHODE ET STRATÉGIES

quiexigel'élaborationd'unestratégiedecommunicationquiviseraàtermeàmodifierlalogiquederaisonnementdesétudiants.

Cettemodificationad'autantplusd'importancequ'onleur demanderarapidement(avantla fin de la pre-mière année)d'utiliser cemode de rai-

sonnement,notammentlorsqu'ilsde-vrontutiliserladémarchedesoins.En

effet,lorsquenousutilisonscettedé-marche,aprèsanalysedelasituationet formulationd'undiagnostic,nousdéterminonsdesobjectifscentréssurla personnesoignée,c'est-à-diredeschangementsdanssasituation.C'estla mêmelogiquequenousutilisonslorsquenousélaboronsunprojetpé-dagogique.Et,dela mêmemanière,desconfusionsméthodologiquesapparaissentsi l'onveutdéfinirdesobjectifsalorsquel'onraisonnedansunelogiquecentréesurducontenu(pourcequiestdudomainepédagogi-que)ousurl'action(pourcequiestdudomainedessoins).

Cesconfusionslogiquesexpliquentquelesenseignantsobserventfré-quemmentquelesétudiantsconfon-dentobjectifsetmoyens(ouactions)eténoncent,dansunerubriqueintitu-lée«objectifs»,deschoixd'actions.S'il estacceptablequelesétudiantsraisonnentdecettemanièreendébut

deformation,çanel'estplusenfindesecondeoudetroisièmeannée.S'ils

nemodifientpasleurmodederaison-nementavantla fin dela formation,dèscetteéchéanceils selibérerontde

cetteexigencepour ne retenir qu'unraisonnementcentré en priorité surl'action et qui met au rangdesexer-

Sandrine Dréan, étudiante en 1èreannéeà l'école d'infirmières de Nantes

cicesd'écoleladémarchedesoinset

toutedémarchediagnostique.

Notezquel'onnetrouverajamaislaconfusioninverse,soit desénoncésd'objectifs dansune rubrique demoyens.Cen'estpasunequestiondecolonne!Cen'estpasnonplusunequestiondecompréhension,c'estunequestiond'intégrationd'unnouveaumodederaisonnementquis'acquiert,àconditiond'enprendrelesmoyens.

Evaluer les aptitudesdu candidat

L'entretien d'admission,commeépreuved'admission,apour objetd'évaluerlesaptitudesducandidatàsuivrelaformation.

S'il possèded'embléece modederaisonnement,çanepeutquelui facili-terleschosesetluipermettretrèsrapi-dement d'être capabled'intégrer ladémarchedesoins.Voilàuneaptitudeàsuivrelaformation,quinepeut,bienentendu,àelleseuleconstitueruncri-

tère sélectif, au sensd'éliminatoire,

maisqui peutêtreévaluéeaucoursdel'entretiend'admission.

Cetteprécisionétantapportée,lasélectionsituéedansunrapportdeco-hérenceparrapportauxautresélé-mentsconstitutifsduprojetpédagogi-que,il fautsoulignerqu'iln'yapasquelescandidatsàêtredemandeurs,maisquele centredeformationl'esttoutautant.

SOINS FORMATION - PÉDAGOGIE - ENCADREMENT - N° 2 - 2e TRIMESTRE 1992

La sélection envisagéecomme un recrutement

En ce sens, celui-ci doit communi-

quer sa proposition, non seulement

aux candidats inscrits aux épreuves de

sélection, mais également aux candi-

dats potentiels avant même qu'ils nesoient demandeurs.

En effet, le centre de formation doit

concevoir une stratégie de communi-

cation de sa proposition de formation.

Il doit pouvoir la diffuser aux candi-

dats potentiels, c'est -à-dire correspon-

dant aux mieux au profil recherché et

étant susceptibles de se présenter.

Il s'agit d'une attitude plus dynami-

que, qui n'envisage pas la sélectioncomme « faire un tri dans un lot de

candidats »,mais comme la recherche

d'une adéquation entre une offre etune demande de formation. Nous

devons donc créer un certain état d'es-

prit d'ouverture chez le candidat avant

même qu'il ne se présente. La relation

est alors déjà établie sur des bases

« contrôlées ». L'étudiant vous choi-

sit et vous le choisissez. Ce rapport dy-

namique, envisagé comme un recrute-

ment, devient dans certains cas une

nécessité lorsque le nombre de candi-dats est déficitaire.

Il y a des données quantitatives et

qualitatives à respecter. Un des objec-

tifs de la sélection n'est-il pas non plusde recruter suffisammentd'étu-diants ? La sélection s'inscrit donc lo-

giquement dans la construction du

projet pédagogique et les stratégiesde

communication qui l'accompagnent

ou, pourrait-on dire également, qui leconstituent.

Les enjeuxde la sélection

L'enjeu de la sélection tient pour

une part au fait que l'on passe contratavec le candidat.

Une fois celui-ci admis, il y a des

choses sur lesquellesnous ne pouvons

plus, ou pratiquemment plus, revenir.

Nous allons passer avec l'étudiant un

contrat de formation professionnelle

et non personnelle. Autrement dit, les

qualités personnelles de l'étudiant se-

ront ce qu'elles seront, elleslui facilite-

ront l'accès aux capacités profession-nelles ou lui compliqueront la tâche,

mais les exigences de changement ne

porteront pas sur ce point. Il sera en

quelque sorte trop tard.

C'estjustementaumomentdelasé-lection que peuvent s'admettredes

exigencesdansle domainedesquali-tésetlogiquesdefonctionnementper-sonnelles,puisquele contratn'estpasencorepassé.

Une fois l'étudiant admis, on lui

communique d'une certaine manière

qu'on l'accepte tel qu'il est (du point

de vue de ses qualités personnelles).

De son côté, il admetla proposition de

formation professionnellepréalable-ment communiquée. Changer les élé-

ments du contrat par des choix péda-

gogiques incohérents serait certaine-

ment très risqué. Les risques seront

d'une part la non-atteinte des objec-

tifs, c'est-à-dire que les changements

visés nese produiront pas, d'autre part

de produire comme effetdes attitudesd'inertie, d'absentéisme, etc.

L'enjeu de cette sélection tient éga-

lementàsonaspect« test ».Eneffet,il

faut rappeler que les écoles d'infir-

mières ont déjà eu en charge cette

tâche Gusqu'en 1983, si ma mémoire

est bonne). A cette époque, la valeurdes entretiens de sélection était sévè-

rement remise en cause. Pas seule-

ment ceux effectués dans les écoles

d'infl11l1ières,mais également dans lesautres écoles du secteur sanitaire et

social (assistante sociale, éduca-

teurs...), le ministère diffusant à cette

époque desappels d'offrede recherchesur l'évaluation de la valeur de ces en-

tretiens en partant de l'hypothèse

qu'ils étaient mal maîtrisés et donc

peu fiables.

Il faudra donc prévoir les moyens

d'évaluer l'efficacité du dispositif mis

en œuvre, de sorte à pouvoir le réajus-

ter et pouvoir rendre compte de la va-

leur des stratégies mises en œuvre, les

centres de formation devant en quel-que sorte faire la démonstration de

leur capacité à utiliser de manière per-

tinente ce type de moyen.

L'élaboration de lastratégie des entretiensd'admission

La première démarche consiste à

partir des objectifs généraux et spécifi-

ques de la formation pour déterminer,

au regard du niveau à atteindre en fi-

nal, un niveau minimum à posséder au

départ et qui serait susceptible d'être

évalué pendant l'entretien d'admis-

sion. Ainsi nous pouvons reprendre

objectif général par objectif général,

capacité par capacité, pour faire appa-

raître des capacités minimales, des ni-

veaux minimums, qui peuvent être

évalués et qui faciliteront le suivi de laformation.

SOINS FORMATION - PÉDAGOGIE - ENCADREMENT - N° 2 - 2e TRIMESTRE 1992

LECENTREDE FORMATION

DOIT CONCEVOIR

UNE STRATÉGIE

DE COMMUNICATION

DE SA PROPOSITION

DE FORMATION

LA PREMIÈREDÉMARCHE

CONSISTEÀ PARTIR

DES OBJECTIFSGÉNÉRAUX

ET SPÉCIFIQUES

DE LAFORMATION POUR

DÉTERMINER UN NIVEAU

MINIMUM ÀPOSSÉDER

AUDÉPART

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lA SECONDEDÉMARCHE

CONSISTEA RÉPERTORIER

LESQUALITÉS

PERSONNELLESQUI

FACILITERONT~EXERCICE

DE LA PROFESSION

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LES ENTRETIENS D'ADMISSION: MÉTHODE ET STRATÉGIES

Citonsquelquesexemplesd'objec-tifs générauxquel'on retrouvefré-quemmentdanslesprojetsdescen-tresdeformationensoininfirmierset

par rapportauxquelsnouspouvonsfaireapparaîtredescapacitésmini-males:

Nous demanderonsaux étudiants

d'êtrecapablesd'élaborerdesprojets

desoins.Ce qui renvoieà:

- Lacapacitéàseprojeter(dia diffé-renceentrelogiquesderaisonnementcentréessur lesrésultatsou sur l'ac-

tion).- La capacité deraisonner par analyse

et passeulementparprincipe.Il faut

alorsvérifiersilecandidatestcapablede distinguerles constatsdeshypo-thèses(ce qu'il observeet cequ'il enpense),s'il est capablede diversifier

seshypothèsesou lespoints devue.

- La capacitédes'entretenir.Il fautévaluersacapacitéàécouter,àpartir

desesmodesd'intervention,sarécep-tivité.

- L'étudiantdevraêtrecapabledeconsulterdesdossierset documents.

Nouspourrionsalorsévaluersesca-pacitésde compréhensionde la lan-

gue française,sescapacitésde syn-thèse, ce dernier point devantnormalementêtreacquiset déjàéva-lué par les épreuveset conditionsd'admissibilité.

Nous demanderonsaux étudiants

d'êtrecapablesderéaliserdessoinsdenaturetechnique,cequi renvoieà:

- Descapacitésgestuelles,demanipu-lation,unecertainehabileté.

- Desqualitéspersonnellesdutyperigueur,exigencepersonnelle,recon-

naissancede l'autre,et desa diffé-rence.

Nousleurdemanderonsd'êtreca-

pablesd'organiserles soins,ce quinousrenvoieàdescapacitésd'organi-sation,certes,maisnécessiteégale-mentdepouvoirsesituerdansunestructureorganisée,depouvoirsesi-tuerdansunerelationd'autorité,etc.

Nousleurdemanderonsd'êtreca-

pablesde conduire desrelationsd'aide,cequinousrenvoieauxcapaci-tésd'analyse,aurespectd'autruietau

contrôlede l'implication de soi dansunesituation.

Nous leur demanderonsd'être ca-

pablesd'élaboreret mettreen œuvre

desprojetséducatifsoudesantépubli-que,cequirenvoie,en-dehorsdecequ'onpeutdire sur l'élaborationdeprojets,à la capacitéd'intégrerdanssonraisonnementdeshypothèsesliéesà desfonctionnementsirration-nels.

Nousleurdemanderonsd'êtreca-

pablesdemenerdestravauxdere~cherche,cequirenvoieàdescapacités

dequestionnement,àdesqualitésdutypeouvertured'esprit,curiosité,sen-.sibilisationauxtechniquesnouvelles(exemple:l'informatique...).

La liste n'est,bienentendu,pasexhaustive.Il s'agit,ici, uniquementd'illustrerunedémarche.Un travail

plusapprofondietpersonnaliséétanteffectuéavecchaquecentre(ougroupedecentres)deformation.

La seconde démarche, complé-mentairede la précédente,consisteà

répertorier les qualitéspersonnellesqui faciliterontl'exercicedela profes-sion et à inventorier les logiquesde

fonctionnementcompatiblesou in-compatiblesaveclesuividelaforma-tionetl'exercicedelaprofession.

Unepremièreétapedeladémarche

consisteà repérerles« cas)}d'élèves

qui ontprésentédesdifficultésetd'enfaire l'analyse.Nousauronsun faiblepourcentagedelogiquesdefonction-

nementpathologiquesqu'il vautmieuxavoirrepéréaumomentdelasélectionquependantla formation.Nous aurons également desexemples

de fonctionnement qui, sans êtrepathologiques,n'en sont pas moinsgênants.Il s'agitdefaireapparaîtreà

traverscesexemplescequ'il y alieuderetenir ou d'éviter comme type de

qualitéspersonnellesou de logiquesdefonctionnement.

Unedeuxièmeétapedela dé-marcheconsisteà listerlesqualitéspersonnellesquel'on souhaitevoirpossédéesparlesétudiantsenréfé-renceà un profil individuelou degroupeidéal. Ces qualitésapparais-sentdéjàdanslesdocumentsutiliséspar le centredeformation,par exem-

ple, danslesfichesd'appréciationdestage,où l'onchercheàapprécierno-tammentdesqualitéspersonnelles.

Nousy retrouvonspar exemple:

- Le respectdu travaild'autruiaveclerespectdeshoraires,desrèglesdepo-litesseet decourtoisie,la tenuevesti-mentairecorrecte,etc.

- Lerespectdusecretprofessionnel,ladiscrétion.

- Prendredesresponsabilités,desini-tiatives.- Utiliser un mode de communication

adaptéàsoninterlocuteur.Nous pourrions rajouter d'appré-

cierlerapportducandidatàsaforma-

SOINS FORMATION - PÉDAGOGIE- ENCADREMENT- N° 2 - 2e TRIMESTRE1992

tion, sacuriositédansledomaine,sacapacitéà communiqueraveclesen-seignantssur la formationsanspolé-

miquer.TIseraitégalementintéressantd'apprécierl'image,la représentationqu'a le candidatde la profession,ducentredeformation,delaformation...,

d'évaluer sescapacités d'analyserl'imagequ'enalepublic.Cesdernierspointsnousentraînantversla notion

deprojetprofessionnel,deprojectiondu candidatversson avenir profes-sionnel.

Toutescesréflexionsdoiventnous

conduireàrépertoriertout cequ'il estsouhaitabled'évaluerdanscettesitua-

tion, afin declassercesdifférentsre-

pères,delespondérerenfonctiondecequi nousparaîtprioritaireetpossi-bled'apprécier.TIn'y apasunecapaci-

té ouune qualitéqui est,à elleseule,sélective(saufà repérerdescritèreséliminatoires,commeunelogiquede

fonctionnement pathologique parexemple),maisunniveaud'ensemblequi se dégageà partir des valeursaccordéesàchacunedeszonesd'éva-

luation.Cespondérations,ou cesni-veauxdeperformances,nouspermet-tront d'établirunegrille denotation.

Quelle stratégie?Le déroulementde cet entretien

doitnouspermettredemenernotreévaluationet tenir comptedescontraintesdutexteofficiel.Celui-cidétermineunedurée: 30 minutes

(10 minutesréservéesaucandidatpourpréparersaréponseauthèmeproposé,20minutespourconduirel'entretien).

Le textedit: « Lescandidatsd'une

mêmeséanced'admissionsontinter-

rogéssur un thèmeidentiqueconcer-nant le domaine sanitaire ou social )}.

llfaut releverd'embléel'ambiguïtéqui

existeentre« fairepasseruneépreuveorale)}et« conduireunentretien)}.

Letexteporteunpeuàconfusion.S'agit-il d'un entretien ou d'uneépreuveorale? S'il s'agit d'uneépreuveorale,il s'agitd'évaluerlesconnaissancesducandidatetsesca-

pacitésd'expressionorale.Cequiestbienentendutrèsdifférentdel'utilisa-tiondel'entretien.

Quelleseraitl'utilité decetteépreuveoralealorsquelescandidats

ont déjàétéévaluésplusieursfoissurcetypedecapacité?TInefaut certai-nementpass'enfermerdanscetypedesituation,et conservertoutela valeur

dumoyen«entretien)}. TIfautpren-dre cettepropositioncommeun pré-textepourengagerl'entretien,maisnepas réduire celui-ci à une épreuveorale.

Cequi nousdonnele déroulementsuivant:

1. Nous choisissonsune question

trèsouverte,facile,quelecandidatpeutprépareren 10minutes,à laquelleildevait s'attendre - sanssurprise -, à la-

quelleil commenceraparrépondreet.qui serviraessentiellementàlemettreàl'aise,enconfiance,desorteà facili-

ter sonexpression.

Nouspourronsdanscettepremièreétapedu déroulementde l'entretienévaluer sescapacitésd'expression,

d'analyse,s'il peutdiversifierles

pointsdevue,laqualitédel'argumen-tation,la constructiondel'exposé,,etc.,brefdespropositionstrèsclassi-ques,qui nereprésenterontpasplusde 5 pointssur 20.Cettepremièreétapedure5 minutes.Il s'agiradetrèspeuintervenir(quelquesquestions),maissurtoutsansjamaisinduireundéroulementd'entretien du type«question-réponse)}.

2.La deuxièmeétapea pourbutd'obtenir, sansla critiquer, uneconnaissanceducandidat.Nousde-

vonscomprendresalogiquedefonc-tionnement,appréciersesqualitéspersonnelles.(Durée:8 minutes).TIfautalorsprivilégierl'utilisationd'unetechniqued'écoute.(Note: 8 pointssur20.)

Notezqu'il faudraprévoirdanslaformulationdela questionremiseaucandidatlepassageàcettedeuxièmeétape.

3. La troisièmepartiedel'entretienserviraàmesurerlescapacitésprépro-fessionnellesducandidat.Nouspour-

ronsparconséquentutiliserdesques-tions « tests)} directes.Il faut, bien

entendu,préparercelles-cià l'avance.(Durée: 6 minutes; note: 7 points

sur20.)

4. Conclusion; durée: 1 minute.

Parailleurs,il y lieudeprévoircom-

ment « partager)}à trois la conduitede l'entretien.Qui anime? Qui inter-vient?Quand?Comment?Quelsupportemployer?Il fauteneffetpré-voir la remised'unegrilleà chaqueévaluateurpourqu'il puisseenregis-trer sesobservations.0

SOINS FORMATION - PÉDAGOGIE - ENCADREMENT - No 2 - 2e TRIMESTRE 1992

IL Y A LIEUDE PRÉVOIR

COMMENT «( PARTAGER»

ATROIS LA CONDUITE

DE rENTRETIEN

51