l'echo des rizières janvier-février 2014

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Nº96 - JANVIER - FEÁVRIER 2014 Teát Le magazine de l’Association des Francophones du Vietnam Vivre le © photo Nicolas Bonnaud

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L'Echo des Rizières est notre bimestriel consacré aux événements, aux boutiques, aux commissions, bref, à la vie de l'Amicale et de ses membres au Vietnam. Pour toute correspondance, veuillez écrire a l'adresse suivante: [email protected] Vous pouvez également consulter ou télécharger la version électronique du magazine.

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Corinne Vernizeaupreùsidente de l'AFV

La saison des pluies touche à

sa fin et nous allons bientôt pouvoir profiter de belles journées ensoleillées. Toutes nos équipes sont d’ailleurs à pied d’œuvre pour vous proposer de nombreuses activités. Comme l’an passé, nous organisons des cafés mensuels, des déjeuners et des afterworks. Vous étiez nombreux à venir assister à notre première conférence « Regards Croisés » sur l’urbanisation, et les différentes « Escapades saïgonnaises » organisées autour d’Ho Chi Minh Ville ont remporté un vif succès. Enfin, les ateliers sont eux aussi en plein essor, et je vous invite à lire le passionnant compte-rendu du dernier « Atelier Cuisine » de novembre. Le mois de décembre n’est pas en reste puisque c’est aussi le mois de clôture de l’année France-Vietnam qui a animé notre communauté en 2013.Si une grande partie d’entre nous se prépare à fêter Noël, n’oublions pas que le Tết arrive aussi à grands pas ! Nous vous proposons un dossier entièrement consacré au nouvel an vietnamien, afin de vous plonger dans le tourbillon de marchés, de rites, de danses, de festivals, qui accompagnent cette célébration. Objectif : vivre pleinement la magie du Tết !Toute l’équipe de l’AFV se joint à moi pour vous souhaiter d’excellentes fêtes de fins d’année !

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DOSSIERVivre le Tïët

EÁVEÁNEMENTAo Show

TALENTS D'ICINua, tout en légèreté

AGENDADe janvier à février sur Saigon

AFVActualitésEscapadeCommission Sociale

REÁCIT D'ENTREPRENEURAnh, em, et toute la familleMieux vaut prévenir que plaider

BONS PLANSNos adresses à découvrir sur Saigon

LE COIN CULTURE4 livres à dévorer

BOUTIQUES PARTENAIRESRetrouvez toutes nos adresses fidélité

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PORTFOLIOGens du lac

PETITE LE�ON DE CUISINEThịt kho trứng

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Le projet « Boîte 2013 », lancé en 2009 par le CompleX, propose un nouveau support aux plasticiens d’art contemporain : une boîte cubique de 2 mètres de côté, qui s’intègre dans n’importe quel environnement : galerie d’art, hall, espace public, etc., et même dans les chantiers !Plusieurs boîtes sont déjà installées dans différentes villes d’Europe. Cette année, en marge de l'année France-Vietnam, quatre Boîtes seront installées pour l’occasion : deux à Marseille, et deux à Saigon (au Saigon Domaine, 1057 Bình Quới, Q. Bình Thạnh) : Boîte Vietnam1, effectuée par MiR GRABE, et Boîte Vietnam 2, réalisée par Jérémie SETTON.

AgendaAgenda 18 Décembre – la chanteuse japonaise Rie Furuse chante des succès francophones (Goldman, Gall, Cabrel, Salvador, etc.), à 20h, à l’Idecaf 20 Décembre – vernissage du projet « Boîte 2013 Vietnam 2 », réalisée par Jérémie Setton, expo du 21/12/2013 au 05/01/2014, au Saigon Domaine, 1057 Bình Quới, Q. Bình Thạnh (voir encart ci-dessous) 21 Décembre – « L’enfant d’en haut », film d’Ursula Meier (2012), à l’Idécaf 28 Décembre – « Peau d’âne », film de Jacques Demy (1970), à l’Idécaf 28 Décembre – troisième vide-greniers caritatif organisé par le Club Francophone, de 14h à 17h, à l’Idecaf 29 Décembre – Suite folklorique vietnamienne « Dòng chảy » pour orchestre symphonique, par Trần Mạnh Hùng, à l’Opéra 09 Janvier – Concerto pour violon K218 de W.A. Mozart et Cinquième symphonie de P.I. Tchaïkovski, par l’orchestre de l’HBSO sous la direction de Park Ji Young, à l’Opéra 10 Janvier – Galette des Rois, chez Fanny au 6a Trần Hưng Đạo, Q1 AFV 21 Janvier – « Escapade » au marché flottant de Cái Bè, juste avant le Tết (achat de fleurs et de fruits), préparation du gâteau du Tết (bánh tét) et visite de la pagode Vĩnh Tràng à Mỹ Tho au retour AFV 11 Février – « Escapade » à bicyclette depuis le jardin botanique (technique culturale du bonzaï) jusqu’aux berges de la rivière Saigon, et visite de deux pagodes AFV 17 Février – Café des amis, de 10h30 à 11h30, avec la participation de Pierre Nozières, qui présentera son activité de biographe et dédicacera, chez Fanny au 29-31 Tôn Thất Thiệp, Q1 AFV

Pour tous les événements AFV consultez les dernières infos sur le site www.afvsaigon.org

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Le lai corner, Nguyen Van Trang , District 1, HCMCTel +84 [email protected], www.gayavietnam.com

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AFV - Actualités

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WELCOMEWELCOME Italia Rodrigues, Couvrat Demay Dany, Declercq Benoit, Tchitembo Maramaldi Francine et Mario, Horvil Anupa et Stéphane, Remondi Adolfo, Ghaleb Brands Patricia Ann Raymond, Romanet Arlette, Molko Patrick et Tran, Giraux Christophe, Charreau Charlotte, Turcotte Jean, De Muynck Marc, Moreau Nyakaisiki Justine, Blanes Thomas, Leme Francis, Bockhorni Maryse.Bienvenue à tous ceux qui ont rejoint l'AFV :

une Conférence proposée par l’AFV

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C'est dans le cadre très convivial du Bizu Café qu'a eu lieu cette première conférence de l'année sur l'urbanisme à Saigon. Fanny Quertamp, co-directrice

du Paddi1, s'était donné pour mission de nous présenter la problématique de l'évolution des transports en commun urbains à Ho Chi Minh Ville : un sacré défi quand on connaît la croissance accélérée de cette ville ! En effet, comment concurrencer les deux-roues qui réunissent tant d’avantages? Le coût, la facilité d'utilisation, la maniabilité – sans oublier l'acheminement « porte à porte » qu’elle permet, atout essentiel dans une ville où l’on aime si peu marcher…Fanny a su avec brio nous sensibiliser à la complexité de cette problématique, en invoquant tour à tour les facteurs d'ordres économiques, fonciers, financiers, écologiques, administratifs, psychologiques…Nous restons impressionnés par le nombre de défis à surmonter, et plus spécialement par la difficulté de passer du tout-moto à la promotion des transports en commun.

Troquer la moto pour le bus ?

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gracieusement à la disposition de l'AFV pour cette occasion. Merci aux nombreuses personnes qui ont fait le déplacement. Prochaine édition : mai 2014.

Moules &Frites,

IIIème édition

Dans une ambiance chaleureuse et déten-due, la troisième édition du déjeuner moules-frites s'est déroulée à l'école Antonia, mise

Gilles Gripari

1 Agence d'urbanisme de la Région Rhône-Alpes ayant pour mission d'assister les services techniques vietnamiens dans leurs projets d'aménagements urbains.

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Cuisines du Levant etdu CouchantLointain

Cette semaine, Rima et Jeanne nous ont initiées aux cuisines libanaise et marocaine, si

parfumées !Sur la table de la cuisine se dressent une montagne verte de persil, un mont rouge de tomates pelées, des collines ensoleillées d’aubergines, des dunes émeraude de poivrons, des monticules jaunes de citrons, des talus d'oignons et d'aulx, des buissons de menthe et de coriandre. Une fine pluie de paprika, de cumin, d'harissa, de poivre blanc et de sel tombe sur une plage de beau tahiné doré. Les couleurs chatoyantes des légumes nous mettent l’eau à la bouche… Sans oublier le roi du jour : un beau loup bien brillant de 3 bons kilos, accompagné de ces demoiselles les crevettes, dans un océan d'huile d'olive.Mais il faut bosser avant de déguster ! Les couteaux et les planches à découper sortent des tiroirs, l'une coupe les tomates en petits morceaux, l'autre les poivrons verts en petites tranches très fines. Rima glisse au four les aubergines pour le moutabal, ou purée d’aubergines. Jeanne prépare une marinade pour les poivrons et les tomates. Elle cuisine à l’instinct, Jeanne: une pincée, une poignée, une goutte, une larme… Les apprenties cuisinières réclament de vraies mesures ; mais de

sa voix chantante et douce, un rien moqueuse, Jeanne s’exclame : « je ne sais pas exactement, je goûte » !Avec son sourire éclatant et sa bonne humeur communicative, Rima nous annonce : « on va faire du pain libanais ». Bien. Elle nous montre comment préparer la levure, qui va gonfler, gonfler, gonfler au milieu du brouhaha de ces dames. Un volcan de farine, un puits pour la levure, des coulées d’eau, un flot d’huile et un pétrissage efficace et professionnel, et la pâte ne colle plus aux doigts ! Encore un peu d'huile pour enrober la pâte et hop ! Sous serre, pour que notre pain gonfle encore.Ingrid s’attaque à la montagne de persil qu’elle hache menu avec un couteau. Oh la la, que c’est long et minutieux ! Non, non, Marie : plus petit ! Et c’est gagné: je me coupe le doigt ! Désabusée, je laisse ce travail méticuleux à de vraies cuisinières expérimentées. Il ne reste plus qu’à malaxer herbes vertes, rouges tomates et oignons blancs, pour réaliser le taboulé. Sans oublier un torrent d’huile d’olives !Le gâteau de semoule est lancé. Quatre petites mains patientes s’activent au-dessus du feu sans cesser de touiller la semoule et le caramel, qui prend sa couleur dorée.Venez ! Venez ! Branle-bas de combat

dans la cuisine : Jeanne dresse le tajine de poisson. Avant de le mettre au four, on se lèche déjà les babines… Le poisson a mariné toute la nuit dans sa robe parfumée. Les poivrons, les tomates et les crevettes ont droit à leur tour au mélange subtil d'herbes aromatiques qui fleurent bon le pays.C’est l’heure de faire des boules de pain bien rondes, et de les remettre à lever sous serre. Rima prend une boule, l’aplatit au rouleau à pâtisserie. Les unes s’appliquent, d'autres moins... Et on rit bien ! Trente galettes sont prêtes à cuire, plus ou moins épaisses. Côté cuisson : comme des crêpes bretonnes – mais à 35 degrés.Tout est sous contrôle. Reste à dresser la table et y à déposer le fruit de notre travail. On n'en croit pas nos yeux ! Cela sent merveilleusement bon et la faim nous tiraille... Savourons ! Avec un jus de fruits de la passion frais, et en bonus : un loukoum glissé entre deux gâteaux secs, une tradition libanaise. Nos papilles sont à la fête !Merci à toutes, et en particulier à Sophie, notre délicieuse et discrète animatrice, pour apporter à cet atelier la joie et le régal. Prochaines recettes ?... Y a-t-il des spécialistes des cuisines vietnamienne, japonaise, suisse, indienne, etc. ? Une liste sans faim !

Un atelier Cuisine proposé par l’AFV { }L’ ATELIER CUISINE

L’ ATELIER CUISINE

Texte et photos de Marie de Boisheraud

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AFV - Escapade

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Le 6 novembre dernier se tenait la Fête du Bambou, dans le village de Phú An, province de Bình

Dương. L’occasion idéale pour aller y visiter l’Écomusée du Bambou ! Ce conservatoire botanique est le résultat d’une collaboration entre l’Université des Sciences Naturelles de Ho Chi Minh Ville, l’Université Nationale du Vietnam, la province de Bình Dương, le Parc Naturel du Pilat et la Région Rhône-Alpes.

Un groupe de villageois nous accueille avec danses et chants traditionnels. Puis la fondatrice du musée, docteur Diệp Thị Mỹ Hạnh, spécialiste incontournable du bambou, nous fait visiter les lieux. Nous accompagnent ce jour-là des membres de la Société Française d’Illustration Botanique (SFIB), ainsi que deux peintres botanistes japonais dont les dessins et croquis, d’un réalisme minutieux, trahissent leur incomparable connaissance de cette herbe prodigieuse.

L’exposition offre une vaste connaissance sur tout ce que l’on peut savoir du bambou. Il suffit de tirer des plaquettes enroulées sur du bambou pour lire les notices explicatives (en vietnamien, en français et en anglais). Saviez-vous que le bambou est une herbe ? Il pousse partout où il y a de la terre, de l’eau et du soleil. Il affectionne particulièrement le climat tropical, mais il peut aussi résister à des températures négatives, dans les montagnes de Chine, par exemple.Le cadre et l’ambiance de la salle nous plongent dans une envoûtante féerie du bambou. Côté jardin, c’est un véritable ensorcellement : on y découvre plus d’une centaine de spécimens distincts, en provenance du Vietnam, mais aussi du Laos et du Cambodge. On ausculte, on touche, on photographie. On pause avec Miss Huế, un bambou endogène du Centre Vietnam, parrainé par le docteur Mỹ Hạnh.

Cette dernière nous démontre combien est erronée l’idée que le bambou ravage et endommage la terre. Au contraire, le bambou enrichit le sol avec des éléments naturels, bien plus que ne le font le manioc ou la canne à sucre. Si rien ne pousse dans une bambouseraie, c’est à cause du manque de lumière, simplement, et non à cause de la dégradation de la fertilité du sol.

Mme Mỹ Hạnh nous révèle les secrets pour bien choisir le bon bambou, dur et résistant : il faut regarder la couleur du chaume et non pas seulement la taille ; et il faut savoir le couper correctement : « la grand-mère d’abord ; la maman doit être sauvée pour nourrir les nouvelles pousses ». Pour la reproduction, on a souvent recours à la technique de bouturage.Les usages courants du bambou sont innombrables, depuis la fabrication d’instruments de musique ou de

Écomusée du Bamboude Phú An

une Escapade proposée par l’AFV { }

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Texte et photos de Rima Kouteili

et Jacqueline Degrange

calligraphie, jusqu’à la confection de vélos ou d’outils d’arrosage – ainsi les rigoles qui distribuent l’eau dans les rizières et dans les habitations rurales. Il sert dans plusieurs pays à la construction des échafaudages. Plusieurs minorités ethniques continuent à utiliser le bambou pour la cuisson de leurs aliments. Sous de très nombreuses formes, il est omniprésent, d’une manière ou d’une autre, dans nos foyers, que ce soit au jardin ou à l’intérieur – meubles, ustensiles, bibelots, de la salle de bain à la cuisine !

Le docteur Mỹ Hạnh travaille actuellement, avec ses étudiants en master et en doctorat, sur plusieurs pistes de recherche : amélioration du rendement des plantations, diversification des espèces, approfondissement des usages écologiques du bambou, production de nouveaux dérivés : essences de parfum, huile, thé et charbon.

Notre guide accentue le grand intérêt écologique du bambou, qui peut facilement remplacer le bois. Il est dur et résistant. Il pousse vite (en un mois, il atteint la taille d’un adulte) et participe ainsi à sauver les forêts et à protéger l’environnement. Il peut être récolté après 3 à 5 ans tandis que le bois nécessite 10 à 15 ans pour le plus tendre et jusqu’à 50 ou 100 ans pour le bois dur.

Les études et les travaux focalisent sur la plantation diversifiée de bambou dans le Delta du Mékong, pour palier les ravages causés par les nombreuses inondations annuelles et raffermir les sols érodés de la région. Ainsi, le long des canaux, on plante un bambou qui résiste bien aux inondations, tous les 5 km, pour consolider les berges. Le projet prévoit de jalonner ainsi 30.000 km de canaux !

Toutes ces informations sont couronnées pour nous par un généreux repas à base de bambou. Des bourgeons dans les crêpes, des pousses dans la soupe.A la sortie, on trouve à la vente quelques objets fabriqués en bambou, notamment de belles calligraphies sur feuille de bambou, réalisées sur place par une artiste locale renommée.

Nous remercions sincèrement le docteur Diệp Thị Mỹ Hạnh et son équipe pour leur accueil extrêmement chaleureux.

Écomusée du Bambou et Conservatoire Botanique de Phú An124, route 744, village de Phú An, district deBến Cát, province de Bình DươngTel: 065 03 58 07 17 www.ecobambou-phuan.org

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AFV - Commission Sociale

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Nous sommes allés ce mercredi 20 novembre au centre de Thủ Đức pour le présenter à Delphine Buglio, d’Air France. En effet, la compagnie aérienne finance la formation professionnelle des jeunes malentendants de ce centre ainsi que les machines à coudre que les élèves utilisent pour

s’exercer et coudre les vêtements dont le centre a besoin.La visite, toujours aussi instructive, s’est terminée par la remise d’un cadeau de remerciement à Delphine, de la part les pensionnaires. Nous remercions encore Air France qui nous permet d’aider ces enfants et jeunes adolescents à préparer leur vie d’adultes autonomes.Nous remercions aussi les personnes qui ont donné vêtements et nécessaires de toilette récupérés dans les hôtels. Nous les avons remis au centre.

Alix, adhérente à l’AFV, a rencontré Như, une petite fille malentendante, et ses parents. Il lui semblait que ceux-ci étaient mal conseillés par un ORL qui voulait leur faire racheter un nouvel appareil auditif, à un prix élevé. Alix voulait donc avoir l’avis de la Commission Sociale. Dominique,

responsable de notre projet « malentendants », a donc emmené la fillette chez Quân Đức, l’audioprothésiste partenaire de la Commission Sociale. La fillette en est ressortie toute heureuse, avec un appareil bien réglé, sans débourser un seul đồng. Dominique suivra Như le mois prochain, tout comme il le fait pour chacun de ses « protégés ».

Le toit du dortoir des garçons du centre des aveugles que nous aidons ponctuellement s’est affaissé lors de la dernière grosse averse. Le devis pour le refaire est élevé et la Commission Sociale participera aux frais.Deux jeunes Hollandaises sont actuellement pour un mois au centre de Thủ Đức. Elles y dispensent des cours d’anglais.

Mme Sương, responsable d’un des centres que nous suivons, a été hospitalisée. Elle possède heureusement une assurance maladie qui lui a permis de payer une grande partie de ses frais. La Commission Sociale complétera la somme.

Certains enfants de nos centres ont de jolies dents... toutes noires – sans même mâcher de bétel ! Le centre de Thủ Đức a reçu en don un fauteuil tout équipé pour les auscultations dentaires. Il ne manque que le dentiste qui va avec ! Nous recherchons donc des dentistes pour les consultations...

Air FrancesoutientThủ Đức.

Actualités, réalités.

Le quotidien.

Tout d’abord, le décès d’André Gautier, anima-teur enjoué des événements de la Commission Sociale. Nous pensons fort à Annie, membre si active de l’AFV, et à ses proches.Puis à présent, le décès de Dominique Sérène. Dominique était une femme discrète et particu-

lièrement généreuse, qui n’a jamais hésité à donner aux plus démunis. Toutes nos pensées vont vers elle et sa famille.

De biens tristes

nouvelles.

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TeátVivre le

« Tết Tết Tết Tết đến rồi… », bis repetita, etcetera, en veux-tu en voilà – comme chaque année, les dernières mesures de Jingle Bells n’ont pas fini de harceler nos tympans que déjà les premières notes de cette autre rengaine non moins usée saturent l’ambiance musicale. « Le Tết est là, le Tết est là ! », et dès la fin décembre c’est la ruée pour préparer la nouvelle année lunaire, qui arrivera au galop le 31 janvier 2014. S’en suivra un carrousel de festivals, afin que génies locaux et déités de toute confession couvent gentiment leurs ouailles …L’Echo des Rizières vous met le pied à l’étrier pour vivre pleinement cette entrée dans l’année du Cheval. Décryptez les rituels domestiques grâce à notre abécédaire du Tết, explorez l’agitation des marchés, narguez licornes et dragons acrobatiques. Et dans la foulée du jour T, immergez-vous dans l’effervescence de trois festivals parmi les plus antiques et les plus frappants, dans le Nord Vietnam pétri de traditions ancestrales.Alors en attendant que déboule le Cheval astral, enfourchez notre dossier, et en selle pour le Tết !

Le Tết, de A à Z

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Arbre du TếtLes arbres du Tết sont, au Nord, le pêcher (fleurs roses) et, au Sud, l’abricotier (fleurs jaunes). Il est

de bon augure que leurs branches fleurissent pile le jour de la nouvelle année. Pour cela, un conseil: cessez de les arroser 15 jours avant la date fatidique, et enlevez soigneusement toutes les feuilles. Puis,

si une semaine avant le nouvel an vous voyez poindre des boutons sur les branches, alors là : arrosez abondamment, et le jour J les arbres sortiront leurs plus belles fleurs.

Où se procurer un arbre ? Ils sont cultivés à grande échelle dans les deltas du Mékong et du Fleuve Rouge ; de là, ils sont acheminés en bateau par les canaux, pour approvisionner les grandes villes. On peut voir les jonques et les sampans amarrés, leur cargaison assaillie par les chalands, le long des

canaux Tàu Hũ (à Saigon, quai Bình Đông, Q8) et Kim Ngưu (à Hanoi, quai homonyme, près du pont Mai Động).

Bánh chưng (ou Bánh tét)C’est le gâteau que l’on confectionne pour le Tết, avec du riz gluant, des haricots mungo (soja), des oignons, de la viande de porc, le tout enveloppé de feuilles de bananier. La cuisson dure normalement toute une nuit. On les place sur les autels, et on en offre à ceux qui nous en offrent…

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CalendrierLe Tết est fonction d’un calendrier lunaire qui a cours dans l’ensemble du monde sinisé. A commencer par la Chine, et sa diaspora : Singapour, cités peranakan de Malaisie et d’Indonésie, « Chinatowns » du monde entier (dont Chợ Lớn à Saigon et le 13ème arrondissement à Paris) ; mais aussi les pays historiquement façonnés par la culture impériale chinoise : Corée, Japon, Vietnam. Avec le décalage horaire, le Tết se célèbre donc sur un créneau de plusieurs heures.En revanche, le Cambodge, la Thaïlande et le Laos sont calés sur un calendrier indianisé, qui débute vers le mois d’avril. Quant aux pays musulmans (monde malais), ils suivent l’Hégire.

DanseDe très nombreuses pagodes et

commerces, mais aussi des particuliers, convoquent des danseurs de « lân-sư-rồng », pour s’attirer les meilleurs

auspices (et chasser les mauvais). Ces troupes comptent un dragon (rồng), articulé par sept perchistes, et un ensemble plus ou moins différentié d’unicornes (lân) et de lions (sư),

tout de paillettes et de fanfreluches, animés par deux exécutants. A tour de rôle, les bestiaux exécutent les numéros consacrés. En tournant dans Saigon, vous

aurez sans doute la chance de les voir, et en particulier dans Chợ Lớn (Q5), au cœur du quartier chinois. Dans

les semaines qui précédent le Tết, les troupes répètent avec assiduité;

fréquentez le Square du Mékong (sur l’avenue Hải Thượng Lãn Ông, Q5), au

crépuscule. Et pendant le

Tết, elles se produisent à la

nuit tombée pour le seul plaisir

des badauds, aux abords de

la rue Tuy Lý Vương (district 8,

quartier 12).EncensDes quantités monstres d’encens (hương) sont consommées, dans les maisons, sur l’autel des ancêtres, dans les pagodes. Le meilleur encens est fabriqué dans le village de Cao Thôn, proche de Hanoi.

Hái lộcLa veille du Tết, quand les gens se rendent à la pagode, ils en profitent pour cueillir (hái) des bourgeons (lộc), autrement dit ramener une petite branche d’arbre prise alentours.

fFestivalDans les trois mois qui suivent le Tết vont avoir lieu de nombreux festivals (lễ hội), dont l’objectif est d’honorer les fondateurs du village, du métier, de la nation, etc. Ainsi le plus fameux est-il sans doute celui des Rois Hùng, dynastie légendaire du Vietnam antique. Il se tient du 8 au 11 du Troisième mois lunaire, au lieu-dit Đến Hùng Vương, dans la province de Phú Thọ. Dans les pages qui suivent, nous vous invitons à découvrir deux festivals hauts en couleur et en émotion. Par ailleurs, vous trouverez une liste non exhaustive mais fort étoffée dans le petit livre Les fêtes traditionnelles au Vietnam, de Đỗ Phương Quỳnh, aux éditions Thế Giới.

Génie(s) de la cuisineBaptisé Ông Táo, il loge dans la cuisine, pièce centrale de l’habitation, et surveille les moindres faits et gestes de la famille. Une semaine avant le Tết (soit le 23 décembre du calendrier lunaire), on fait un repas d’offrandes pour le Génie, qui part ensuite au ciel rendre compte des activités des membres de la famille à l’Empereur de Jade, souverain du panthéon taoïste. C’est aussi bien de lui cuisiner du poisson, car l’animal est la meilleure monture pour arriver jusque là-haut.Une autre légende associe à Ông Táo deux personnages supplémentaires, héros tragiques d’un malencontreux ménage à trois ; ces trois génies de la cuisine sont représentés par trois pierres disposées dans le foyer.

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Vivre le

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ImageLes « images populaires » (tranh dân gian) sont très prisées pour décorer la maison, et on en tapisse volontiers ses murs. Plusieurs « écoles » ont développé leur propre style ; les images les plus fameuses demeurent celles de Đông Hồ, un village de la province de Bắc Ninh. La technique est généralement celle du tampon encreur ; le papier est rarement de bonne qualité, mais c’est que ces images ont vocation à être changées au prochain Tết !

JouerLes congés du Tết sont prétexte à maintes parties de cartes, jeux de dés et combats de coqs, pour les adultes. Quant aux enfants, même si leur Noël correspond plutôt au Tết de la Mi-Automne (Tết Trung Thu), ils se voient offrir de menus jouets ; ainsi les crayons affublés de personnages en pâte de riz (tò he), toujours très populaires.

PyrotechnieDepuis plus de dix ans, les pétards, qui servaient à chasser les mauvais esprits, sont interdits au Vietnam. Estimés trop dangereux, ils laissaient aussi beaucoup trop de déchets dans les rues.En contrepartie, des feux d’artifice sont tirés à profusion par les autorités. A Saigon, plusieurs districts rivalisent de magnificence: les bords de la rivière Saigon (Q1), le parc aquatique Đầm Sen (Q11), etc. Le pont Phú Mỹ (Q7) offre un panorama très prisé. Le spectacle aura lieu le 30 janvier 2014 à minuit.

Khai bútOn en profite pour étrenner (khai) son stylo (bút) : les enfants comme les adultes se doivent d’écrire quelque chose le premier jour de l’année, de préférence calligraphié, pour appeler la réussite sur les études ou le travail.

QuerelleA proscrire impérativement ! On ne va pas commencer l’année en proférant des jurons ou en cherchant des noises aux voisins. On fera montre d’une amabilité à toute épreuve. Perdre la face le jour de l’an, quelle déveine ce serait !

Lì xìLe Tết génère un incroyable trafic de petites enveloppes rouges (lì xì), que tout un chacun offre ou réclame à son entourage quotidien. Des étrennes, en somme, dont le montant varie de la grasse cagnotte (entre membres d’une même famille, généralement) à la simple attention (un petit billet rouge de 500 đồng entre amis) ; c’est une façon pour certains employeurs de verser l’équivalent du 13ème mois à leurs salariés.

MarchéQue vous souhaitiez acheter une poignée de lì xì ou transformer votre sapin de Noël fané en arbre du Tết, vous trouverez les guirlandes et breloques idoines sur les innombrables étals à roulettes qui sillonnent la ville, ou dans les marchés spécialisés. A Saigon, la rue la mieux approvisionnée et la plus féerique est Hải Thượng Lãn Ông, à Chợ Lớn (Q5). A Hanoi, c’est Hàng Mã, au cœur du quartier historique. Pour les fleurs, les marchés les plus exubérants sont la ruelle Hồ Thị Kỷ (Q10) à Saigon et, à Hanoi, la rue Hàng Lược ou le marché Quảng An (Chợ hoa đêm Quảng An, au 236 Âu Cơ, Hồ Tây) ; à arpenter dès avant l’aurore.

Nettoyage de printempsDurant les jours qui précèdent, les familles briquent à fond leur maison pour bien « accueillir le nouveau ». Jeter tout ce qui est à jeter, ranger ce qui doit l’être, lustrer meubles et vaisselle, apprêter les lieux de culte domestiques ou communautaires (avec les voisins), se faire couper les cheveux, acheter des vêtements neufs, etc. Mais attention ! Une fois que le Tết est entamé, on ne touche plus aux ordures et on ne fait plus le ménage durant les trois premiers jours de l’année, car cela reviendrait à balayer la chance hors de chez soi.

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O OffrandeLes fruits sont l’offrande principale, à la pagode comme sur l’autel des ancêtres. Un plateau de cinq

fruits en moyenne. Selon que l’on se trouve au Nord ou au

Sud, on privilégiera banane verte, pamplemousse, orange

ou mandarine, kaki, kumquat, mais aussi ananas, mangoustan,

papaye, mangue verte, noix de coco, tiges de sycomore. Au Nord, le must demeure la « main du Buddha », un cédrat particulièrement odorant qui embaume les pagodes. Quant à la pastèque, elle fait l’objet d’une décoration particulière, soit qu’on lui colle simplement une feuille rouge agrémentée d’un sinogramme de bon augure, soit qu’on en sculpte délicatement la peau pour y dessiner dragons et vœux divers.

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zUống rượuQu’il soit de riz ou de maïs, l’alcool coulera sans doute à flot… Alors, uống rượu avec modération !

VœuIl est de bon ton de formuler une ribambelle de vœux, à la faveur des visites que l’on se rend entre parents, entre voisins. Les souhaits classiques touchent à la santé (sức khỏe) et au sempiternel trio du bonheur (phúc), de la prospérité (lộc) et de la longévité (thọ), abondamment calligraphié. Et pour se souhaiter la bonne année, l’expression consacrée est « chúc mừng năm mới ! ».

What ?Rappelons que le W est absent de l’alphabet vietnamien, créé par Alexandre de Rhodes (1591-1660). Tout comme le Z, le F et le J d’ailleurs... Notez que leurs sons respectifs sont toutefois présents : dans le Sud, « qu- » sonne comme [w] et « r » comme [j] ; au Nord, « d », « r » et « gi- » se prononcent [z]. Quant au [f], il s’écrit toujours « ph » !

ReposLa semaine du Tết correspond aux seules « vraies » vacances des Vietnamiens. Ajouter à cela les 7 jours disséminés au hasard du calendrier pour les différentes fêtes nationales, et l’on arrive à la quinzaine de jours de congé autorisés. Mais cette année, le calendrier et le positionnement des week-ends jouent en faveur du travailleur, qui se voit octroyer une dizaine de jours de repos pour le Tết. Pendant cette période, c’est tout le pays qui tourne au ralenti.

Xông nhà ou Xông đấtC’est le premier visiteur de l’année, celui qui apportera avec lui les bons présages s’il est porteur de bonnes nouvelles. La tradition préfère que ce soit un homme, et si c’est une femme il ne faut surtout pas qu’elle soit enceinte. Ceux qui ont connu une perte récente d’un proche ne font généralement pas de visite ce jour là. S’il arrive des bonnes choses à la famille au cours de l’année, elle ne manquera jamais de remercier ce premier visiteur !

SanctuaireOn aime à s’y rendre pour y faire des offrandes (en encens, en papiers votifs, en fruits) ou des donations (en monnaie sonnante et trébuchante). Les bouddhistes affluent aux pagodes (notamment la grande pagode de Vĩnh Nghiêm, district 3), afin de produire du bon karma en honorant buddhas et boddhisattvas. Les temples taoïstes et/ou confucianistes offrent pléthore de dieux et génies dont on sollicitera des faveurs concrètes (succès en affaire, naissance d’un héritier, etc.). Et en ressortant, on consultera l’une des innombrables voyantes présentes à l’entrée.

Yến sàoProfitons-en pour savourer quelques mets particulièrement propices (donc onéreux) pour bien débuter l’année, comme un potage de nid d’hirondelle (yến sào), véritable panacée doublée d’un bon concentré de jouvence. Il s’agit en fait d’un mucus mucilagineux, sécrété par une espèce de martinet, la salangane (yến hang), pour en faire son nid. Vendu sous différentes formes (depuis la gélule jusqu’au nid entier), il y en a pour toutes les bourses – mais le succès n’est pas toujours garanti.

Tết Tết est le terme générique pour désigner une fête publique. En partant de ce principe, il y a plusieurs Tết dans l’année, comme le Tết Trung Thu (Fête

de la Mi-Automne). Le nom complet du nouvel an est Tết

Nguyên Đán, ou Fête de la Première Aube.

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Zodiaque Il existe 12 animaux dans le zodiaque chinois, un par année. Le cycle entier couvre donc 12 ans. Certains signes sont plus fastes que d’autres ; ainsi en 2012, l’année très chanceuse

du Dragon a engendré un nombre important de naissances… Au 31 janvier 2014, on entrera dans l’année du Cheval. Il paraît qu’une fois que le Cheval saura réprimer

sa manie de toujours s’expatrier sous des cieux nouveaux, il appréciera ce qu’il trouve dans son jardin et obtiendra la paix intérieure…

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Vivre le

La bête furibonde charge la foule, tout crin écarlate hérissé, la gueule qui grelotte, les

paupières qui claquettent – puis elle se cabre au-dessus des enfants effrayés, retombe lestement et fait volte-face, la croupe désarticulée – son mufle aux callosités peinturlurées frétille, pompons en pagaille – l'unicorne, excitée par les pitrerie d’un Ông Địa bedonnant, bondit de plus belle entre les rangs serrés des villageois, talonnée par le ramdam furieux des gongs et des tambours qui roule sans frein, lame de fond grondante et cinglante, entre les parois étriquées de la ruelle aux hautes façades décrépies ; tsoinguent les cymbales, param’pam’pament les mailloches, les musiciens se contorsionnent et glang ! et bam ! virevoltent encore, place ! place aux danseurs ! Gaillards rutilants et filles farouches, claquent claquent des mains, tapent tapent des pieds, farandole de bandeaux et d’écharpes rouges, au nez et à la barbe d’aînés sévères, absorbés par les mélopées nasillardes qu’ils arrachent à leurs đàn, noyées dans le barouf des percussions, boum ! bam ! place ! place donc ! et le torrent de bruit et de couleur déferle sur le cours ombragé qui mène au đình, poussant

devant lui la foule compacte et endimanchée, bousculant les parieurs et leurs dés truqués, perturbant le round ultime de deux coqs exténués, et la procession fonce avec ses grondements et ses déhanchements sous la toiture centenaire, tandis que dans son sillage déboule le gros du défilé, cohorte de mandarins factices en áo dài bleu excessif, de généraux courroucés croulant sous les étendards flamboyants, de déités engoncées, de porteurs trempés charriant tout un déménagement de temple : lourdes bàn thờ dorées à

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Une processionqui déménage

Festival communal de Thổ Hà, province de Bắc Giang { }

Ông Địa : génie omniprésent dans le folklore sino-viet

đàn : tout instrument à corde traditionnelđình : maison communale

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outrance, chargées de brûle-parfums et de pyramides de gâteaux ou de canettes ; porc dodu, coq replet, gibier de bombance grillé, laqué, enguirlandé, que l’on brancarde en grimaçant dans de luxueux palanquins; hallebardes émoussées, parasols effrangés, figurants éméchés, et tout ça, ce millepattes liturgique convulsif qui barouffe et ramdame à tue-tête, tout ça, le village entier avec ses rites et ses suppliques, tout, absolument tout, s’engouffre dans la maison communale, bourlingue et valdingue, décharge tout son fatras d’apparat et se prosterne devant l’autel enseveli sous les offrandes, aux pieds de Đào Trí Tiến, tổ sư en majesté, qui veille aux destinées de son peuple reconnaissant.

Thổ Hà, bourg antique et singulier, lui doit beaucoup, à son génie tutélaire. Il lui doit la survie. Car comme bon nombre de villages de la campagne tonkinoise, son existence est soumise aux aléas de l’hydrologie et du cadastre. Son nom résume sa situation: la terre (thổ) y est prisonnière du fleuve (hà), en l’occurrence la rivière Cầu, qui enlace la longue langue de limon où s’entassent maisons et rizières. Un cadre particulièrement Feng shui (Phong thủy) assurent les géomanciens. Pour les morts, sans doute ; mais pour les vivants, l’endroit n’a rien d’un havre de paix.Le cours inférieur du Fleuve Rouge a été, de tous temps, l’enjeu d’âpres luttes pour s’approprier l’espace. Combat contre le fleuve, aux crues dévastatrices, dont il a fallu endiguer le lit et canaliser les innombrables ramifications pour développer la riziculture à grande échelle. Mais dans ce dédale aquatique, l’homme encore a dû batailler contre lui-même, pour obtenir les meilleurs emplacements. Au gré des arbitrages mandarinaux, un bornage tatillon s’est mis en place, et les communes se sont emboîtées dans le lacis compliqué des levées et des rus, au prix d’une compétition acharnée. Tandis que des hameaux accumulaient des hectares de terres arables, d’autres se retrouvaient acculés à la disette. Ainsi le village de Thổ Hà. La parade ? Délaisser l’agriculture pour l’industrie.La légende conte comment jadis, dans les premiers siècles de notre ère, trois

bàn thờ : table cultuelle, où l’on dispose effigies et offrandestổ sư : génie tutélaire d’un village, généralement le fondateur du métier

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Différents acteurs de la procession. En haut à gauche, le đình (maison communale).

Les tribulations d'unvillage de métier

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villages de la région, pareillement en péril, mandatèrent trois des leurs en Chine afin d’y dénicher une solution. Ils revinrent bientôt, riches chacun d’un savoir-faire nouveau : l’émail blanc pour le village de Bát Tràng, l’émail jaune pour celui de Phù Lãng; à Thổ Hà, Đào Trí Tiến rapportait l’émail rouge. Ainsi survécurent et prospérèrent ces trois « villages de métier », comme tant d’autres de par le Delta.Mais un autre « fléau » devait frapper Thổ Hà : la concurrence acharnée de ses deux rivaux. Phù Lãng lui vole la technique des tiểu, qui faisaient la réputation et les recettes de Thổ Hà, et casse les prix. Quant à Bát Tràng, beaucoup mieux situé sur la berge-même du Fleuve Rouge, il rafle le gros du flux commercial. Alu, inox et autres matières nouvelles portent le coup de grâce à Thổ Hà, qui sombre et périclite. Le collectivisme des années cinquante

n’y changera rien. Alors, quand vient la libéralisation du Đổi mới, Thổ Hà se réinvente : fini les urnes, place aux galettes de riz (bánh đa) dont on enroule les nem. Les fours à céramique rendent leur dernier souffle brûlant, et désormais on cuisine et débite les disques mous et translucides à tour de bras, que l’on fait sécher ensuite sur des clayettes disposées un peu partout dans les cours, les ruelles, les cimentières… Les stocks d’urnes invendues sont reconvertis en parpaings, et habillent les façades. Pour recycler les déchets de la transformation du riz, on requalifie les rez-de-chaussée en porcherie, et des groins crasseux chatouillent les mollets du promeneur qui raserait trop les murs. Le village ressuscite. Et l’an prochain, on remettra ça : la procession, les falbalas et tout le tralala. Et un cochon bien gras on choisira…

De Hanoi, rendez-vous à Bắc Ninh par la QL1. Prenez la rue Nguyễn Trãi, contournez la citadelle et suivez Công Hâu sur 2km. Un hameau borde la rivière Cầu : garez-y votre véhicule et gagnez Thổ Hà en bac.

Le festival se tient du 20 au 22 du 1er mois lunaire (19-21 février 2014). Procession le deuxième jour. Les autres jours proposent jeux de plein air, rites bouddhistes dans la somptueuse pagode du XVIIème siècle, et compétitions artistiques tel le chant quan họ, duos amoureux déclamés a capella en barque sur la rivière.

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tiểu : urne funéraire rectangulaire, dans laquelle on dispose les ossements

du défunt, 3 ou 4 ans après sa mort, pour les ré-inhumer.

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En bas, enclos à porcs et urnes funéraires reconverties en parpaings.

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Englouti dans un océan déchaîné de doudounes luisantes, le pèlerin se rattrape au moindre

roc, à la moindre épaule, jouant des coudes sans scrupules pour tenter de refaire surface. Il manque sombrer dans un abysse de jeans délavés, mais un gros bloc de granite soudain surgit sous sa main, et il escalade l’esquif providentiel, émergeant au-dessus de la houle hagarde – un peu de répits ; l’objectif est tout proche, pourtant, mais voilà bien une demi-heure que le malheureux pèlerin, à bout de force, essaie vainement de l’atteindre : à la faveur d’une bousculade, lorsque l’écume des cagoules et des bonnets plonge brusquement, on devine parfois la toiture sombre, coiffée d’animaux sculptés. Parviendra-t-il jamais à aborder à ce pavillon sacré?

En son sein se niche l’objet de tant de vénération populaire, un pagodon miniature, dont aucune dimension ne dépasse le mètre cinquante, entièrement sculpté dans le cuivre. Et dans cet écrin finement ciselé, trois statuettes de moines méditent pour l’éternité, elles aussi confectionnée dans le même métal éclatant. Ce Pagodon de Cuivre (Chùa Đồng), qui pèse plus de 70 tonnes, est la réplique d’un ouvrage du XVIIème siècle, tôt détérioré. Rien d’étonnant à cela : à 1068 mètres d’altitude, au sommet du Mont Yên Tử, les éléments sont rarement cléments. Un blizzard tenace chasse les nuées, et on découvre tout alentour l’enchevêtrement confus des crêtes de la chaîne de Đông Triều, qui ceinture le Delta du Fleuve Rouge au nord.

Petit guide à l’usagedu pèlerin intrépide

Pèlerinage au Mont Yên Tử, province de Quảng Ninh { }

Avant de devenir un pèlerinage aussi mouvementé, assailli massivement dans les tous premiers week-ends après le Tết, le Mont Yên Tử fut le refuge séculaire des âmes en quête de retraite spirituelle. La dynastie des Lý, grande promotrice du bouddhisme, y fonda un premier monastère, au début du XIème siècle. Mais c’est aux Trần, qui lui succèdent dès le XIIIème siècle, que l’on doit l’essor grandiose du site. Le bouddhisme de cour, avec ses moines-ministres et ses bonzes-généraux, est alors à son apogée. Les années 1250-1280 sont violemment ébranlées par les invasions mongoles, que les Trần repoussent victorieusement. Pour se distraire des turbulentes vicissitudes de ce monde, l’empereur Trần Nhân Tông (1278–1293) cultive son karma : il crée l’école bouddhiste

Texte d’Etienne Fréneaux, photos de Nicolas Bonnaud

Vivre le

Le sommet, chapeauté par le Pagodon de Cuivre.

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randonnant d’un bon pas de fourmi. Sous les frondaisons du Chemin des Pins, plantés jadis par qui-vous-savez, on respire leur fragrance de sueur et d’after-shave bon marché – où est-ce celle du groupe d’adolescents qui vous colle ? Subjugués par les vertus supposément magnétiques de ce bosquet, vos suiveurs vous poussent sans ménagement en vous labourant les lombaires. Au bout d’une demi-heure, on s’engouffre dans une volée de marches abruptes et inégales, l’on s’y casse la figure une demi-douzaine de fois, avant d’atteindre le bucolique Jardin de Jade (Hòn Ngọc), où l’on badaudera avec autant d’aise que lors d’une soirée promotionnelle chez Big C. Au centre se dresse la Tour du Patriarche (Tháp Tổ), un stupa de 10 mètres de haut, vestige de l’époque Trần, avec ses délicats motifs de lotus. Tâchez d’apercevoir, sans vous prendre un bâton d’encens dans l’œil, la niche qui abrite une antique statue de Trần Nhân Tông, en habits monastiques. Une quarantaine de stupas plus modestes complète l’état des lieux, entre de nombreux frangipaniers. Extirpez-vous de la cohue et crawlez jusqu’à la pagode Hoa Yên, non sans admirer, en apnée, les dalles de briques frappées d’un motif de chrysanthème, emblématique

de la Forêt de Bambous (Trúc Lâm), la première qui relève du courant Zen (Thiền) en pays việt ; il en installe les quartiers-généraux dans le giron du Mont Yên Tử, dont il affectionne le cadre érémitique, et y consacre de nombreuses pagodes. Plus tard, ayant abdiqué, il s’y retire dans l’ascèse la plus stricte, avant de s’éteindre en 1308. Il est considéré comme le premier patriarche de l’école de la Forêt de Bambous, qui ne lui survivra guère. Par trop associée à la dynastie

Trần, elle disparaît durant la tourmente de l’occupation chinoise (1407-1427), et les Lê, hostiles au bouddhisme, ne la restaureront pas. Mais la ferveur populaire, elle, n’a cessé de croître autour du Mont Yên Tử.Si le point d’orgue du pèlerinage demeure le pagodon sommital, les étapes intermédiaires ne sont pas moins prisées, qui s’attachent à la légende de l’impérial ascète. Suivons ses pas dans le calme et le recueillement.

Visite guidée

Au départ du parking bondé où les bus vomissent leurs dévots en flux tendu, achetons menues offrandes et force victuailles en bataillant au cœur du marché contigu. Ceci fait, on se ressource à touche-touche au bord du Ruisseau du Bain (Suối Tắm), où l’empereur jadis fit ses ablutions. Puis on se bouscule à la Pagode de l’Abstinence (Chùa Cấm Thực), où il prit son premier repas végétarien, avant de s’entasser à la Pagode du Purgatoire (Chùa Giải Oan), édifiée là même où les dames de la cour se suicidèrent de désespoir en voyant le bel empereur renoncer définitivement au monde profane. Puis commence la longue ascension,

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des Trần ; les originaux ont depuis belle lurette été réduits en régolithes par des millions de sandales. Il y avait autrefois ici un immense monastère, mais l’actuelle pagode n’est qu’une construction récente, élégante, dans laquelle on ne pénétrera pas sans masque à oxygène, tant y est dense la concentration en encens, et inversement proportionnel l’oxygène disponible. On évitera de justesse les bords aigus d’un plateau débordant de Choco Pie, qui vole à hauteur de visage avant d’atterrir aux pieds d’une grande statue du monarque en majesté. Sur le parvis, vlan ! vous emplafonnez une fichue borne plantée là pour embêter le monde – au temps pour moi, il s’agit de la Stèle des Patriarches, représentant les trois premiers dirigeants de l’École ; elle commémore une importante donation en or effectuée en 1723 aux villages des environs. Mais allons, le sommet est encore loin ! Et l’on reprend le cours diluvien des fidèles, dont certains ont décidé de pique-niquer en travers des escaliers. Enjambons, contournons, et poireautons dans un bouchon inextricable. Une sente glissante donne accès à la croquignolette Pagode au Toit Unique (Chùa Một Mái), lequel, en plus d’être unique, est – boom – trop tard – très bas. Massez-vous le front tout en coulissant dans la masse des orants, d’autant plus compacte que ce sanctuaire troglodytique est extrêmement exigu. Étape suivante : la Pagode des Nuages (Chùa Vân Am) où Trần Nhân Tông rendit son dernier souffle – reprenez le vôtre, car vous n’êtes toujours pas au bout de vos peines : la farandole de stupas, pagodes, pavillons continue de plus belle ; plus d’une centaine de constructions au total. Voici un nouveau palier, où un flot de pèlerins en grande forme dépote sans discontinuer du téléphérique. Du quoi ?? Oui, téléphérique il y a, mais c’est de la triche – et puis deux heures de queue, franchement, vous y teniez? Alors en avant, et sans rechigner ! Vous fléchissez ? Vous divaguez ? Vous croyez voir un gigantesque moine cuivré assis en méditation ? Nul mirage:

c’est une statue colossale, flambante neuve, représentant… devinez qui ?... A ses côtés, un monolithe mal dégrossi figure vaguement une silhouette humaine de deux mètres de haut ; il s’agirait d’une manifestation naturelle d’An Kỳ Sinh, moine chinois qui fréquenta le monastère un millénaire plus tôt. Soit. Vous avez bien mérité une pause. Un conglomérat de stands graillonneux a établi le monopole du casse-croûte en lisière de forêt. Encastrez-vous entre deux bruyants commensaux qui dévorent un malheureux bouillon végétarien. On est encore loin ? Le plus dur reste à faire. Une heure au bas mot. Plus de marches, plus de sentier. C’est la ruée, en bloc, par à-coups, les glissades dans la gadoue, les accrocs aux rochers, l’escalade, le vide par endroits, et le maelström final, la circumambulation démentielle, centrifugeuse infernale qui vous éloigne du but plutôt que de vous rapprocher. Atteindrez-vous le Pagodon de Cuivre ? Frapperez-vous le khánh, cloche plate porte-bonheur? C’est tout le calvaire que je vous souhaite.

Le Mont Yên Tử se situe deux bonnes heures à l’est de Hanoi. Prendre la route de Hạ Long (QL18) jusqu’à la ville de Uông Bí. De là, 15km d’une route de traverse,

sinueuse et parfois très embouteillée, conduisent au parking. L’ascension seule, en visitant chaque pagode, requiert au moins trois heures, les jours calmes ; mais en période de Tết (février, mars), comptez plutôt cinq heures ! Plus la redescente. Deux téléphériques desservent le sanctuaire ; la queue est rédhibitoire les jours d’affluence. Notez qu’en temps ordinaire (en automne surtout) l’excursion n’a rien d’apocalyptique, et c’est même une randonnée très agréable, panoramique et culturelle. Le climat est rude en hiver, suffocant en été, frisquet à la mi-saison ; prévoyez un bon coupe-vent pour le Tết.

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Pour vous y retrouver

đỉnh : sommetchùa : pagode

tháp : tour, stupacáp treo : téléphériquenhà vệ sinh : à éviter...

À gauche : le khánh (cloche plate) sommitalÀ droite : Shi (lion gardien) et orantEn bas : Chùa Một Mái (Pagode au Toit Unique)

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Allez, Buffle, il faut y aller maintenant ». L’homme coiffé d’un casque de bộ đội flatte paternellement l’échine

de l’animal énorme, qui sort de sa maison en humant bruyamment l’air matinal – il frissonne nerveusement, incommodé en même temps qu’excité par une odeur inhabituelle, graillonneuse, poissée. L’homme a empoigné la cordelette, passée dans l’anneau qui pend au mufle rugueux. Un dernier regard aux ancêtres, dont les portraits trônent sur la tablette, en haut du mur, enrobés par la fumée des bâtons d’encens qu’on a fichés dès l’aurore pour appeler la protection des esprits. Au pied de l’autel gisent les reliefs d’un ultime festin : porridge de riz, canne à sucre, le petit-déjeuner des athlètes, préparé amoureusement par la femme. En tailleur écarlate impeccable, elle se tient dans l’embrasure de la porte, et la voici qui pleure doucement en voyant s’en aller le rejeton chéri. Quelle distinction ç’avait été quand, l’an dernier, les anciens du hameau leur avaient confié le buffle nouvellement acquis,

une bête de choix m i n u t i e u s e m e n t sélectionnée, sur laquelle reposait désormais la fierté de toute la communauté. Et huit mois durant, il avait fallu engraisser et soigner l’animal. Le dresser aussi. Pas question de souiller ce noble héros dans le lit fangeux des rizières ; nul araire ne lui fut jamais attelé ; la compagnie de ses semblables toujours lui fut refusée, humbles bêtes de trait dociles et placides. Au contraire : réveiller l’instinct sauvage endormi par des millénaires de domestication, aiguillonner son agressivité, l’exercer sans relâche aux assauts et à la ténacité. Longues journées de patients exercices dans l’enclos, au cours desquels, peu à peu, on nourrissait la certitude de fabriquer un champion. Passé les joutes éliminatoires avec succès, on avait fêté le Tết dans

l’euphorie, impatients d’en découdre. Et le jour était arrivé.Devant la maison, le voisinage s’est attroupé. Mines anxieuses. Ce n’est pas tant pour l’écot, que l’on craint, que pour l’ego. Ceux qui ont investi dans l’affaire savent bien qu’ils seront payés de retour. Mais la gloire ? « Allez, Buffle ! En route!» Et Buffle remonte la rue, escorté par la jeunesse du quartier, enturbannée de rouge et brandissant de grandes bannières écarlates qui claquent dans le vent. En tête du cortège, les notables, revêtus de l’áo dài bleu vif, fendent la

Le Massacre du Printemps

Combats de buffles à Hải Lựu, province de Vĩnh Phúc { }

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foule des badauds qui furètent entre troquets et tables de jeux. Effluves de grils. Relents de marmites. Buffle frémit, interloqué, hésitant. Mais on le presse, on le pousse. On le tâte aussi. Murmures admiratifs, commentaires laudatifs : quel poitrail ample et puissant ! quelles cornes idéalement arquées ! Et ce qui éveille le plus d’éloges : ce « cou de cigogne», long et souple, qui pourra ployer adroitement le moment venu. D’aucuns déchiffrent des augures favorables dans l’implantation particulière des poils, ou le balancement des testicules. Assurément, on tient là un spécimen exceptionnel !Mais Buffle n’a cure de tout cet empressement. Il dodeline pesamment, heurtant le bitume de ses sabots avec l’assurance des costauds. Ses oreilles velues papillonnent anxieusement; un sourd martèlement leur parvient, qui roule et enfle et gronde et voici que la marée humaine se rompt d’un coup, et apparaît un antre sombre par lequel on tire Buffle avec empressement, et Buffle pénètre dans le stade, qui gronde et tonne et sonne. Des grappes de spectateurs débordent des parapets qui couronnent le porche, écume d’une houle humaine plus formidable encore qui remplit le chaudron de béton à ras-bord, et dix mille murmures s’unissent en une seule clameur, couvrant momentanément le haut-parleur qui déblatère le palmarès et les mensurations du nouvel arrivant. Sur les gradins opposés, l’orage est à son comble : deux rangées de gros tambours tonitruent sans répits, les batteurs aux costumes sang-et-or levant haut leurs mailloches, cadence infernale qui gonfle à bloc les nerfs de Buffle, tandis qu’on lui fait franchir une double palissade ovale de pieux de bambou, et Buffle est dans l’arène. Un océan de boue truffé de flaques.Un silence écrasant est tombé. La cordelette accélère, Buffle trotte machinalement à sa remorque, puis la

cordelette file et disparaît, mais Buffle est lancé et les tambours le pressent et le bousculent et qu’importe la gadoue, les sabots de Buffle galopent et bondissent avec assurance tandis qu’il se rue sur l’autre buffle surgi d’il ne sait où – que fait-il ici cet intrus ? Espère-t-il lui ravir la vedette devant tant d’humains attroupés ? Le sang de Buffle ne fait qu’un tour et il emplafonne frontalement l’imposteur, qui encaisse le choc sans reculer. Les adversaires sont emboîtés : cornes encastrées, les mufles

raclent le sol, les cous, incurvés jusqu’à l’équerre, se rejoignent en une seule masse de muscles tendus à l’extrême. Buffle, comme tétanisé, se cramponne à sa seule certitude : détruire l’autre. Sans raison autre que sa volonté animale de lutter, survivre et dominer.Quelque chose a bougé ! Une corne a dérapé, les cervicales ont oscillé, un museau s’est redressé brutalement. Buffle est tout étonné. Une balafre lacère sa joue, mais ça n’est pas ça qui l’intimidera. A peine séparés, les deux

gladiateurs se percutent derechef, les cornes à nouveau se croisent et se coincent. Ils s’arc-boutent de plus belle. Buffle, contorsionnant habilement son « cou de cigogne », pivote lentement, et les cornes imbriquées font un levier formidable, qui soulève l’adversaire. Le stade frémit et s’exclame, brièvement, sur un crescendo subito des tambours – puis la tension replonge aussitôt les milliers de gosiers dans une muette expectative. Brusquement le levier cède, l’animal captif retombe lourdement,

sa gorge effleurant le tranchant d’une corne de Buffle. Il s’en est fallu de bien peu. Endolori par l’effort, Buffle se dégage et laisse échapper sa proie, qui se cabre, rassemble ses forces et fond, acharné, sur son tortionnaire, et embroche celui-ci de profil, le poignardant sauvagement à l’encolure. Buffle menace de basculer à la renverse mais il s’agenouille et d’un revers inattendu de ses sabres de kératine il perfore l’œil gauche de son agresseur, puis assène un deuxième coup qui rate sa cible mais se glisse sous la mâchoire et s’assure ainsi une prise solide pour repousser le danger, se relever posément et reprendre l’avantage.Esquive, parade, contre-attaque, puis à nouveau c’est le blocage, buffles affrontés, encornés, que rien ne semble pouvoir séparer, départager. Et tout le temps que dure cette accolade mortelle, le couple meurtrier erre pas à pas

d’un bout à l’autre de la lice, cravaché par les insatiables tambours, tantôt c’est Buffle qui recule, tantôt il pousse son semblable, et ainsi vont deux bulldozers labourant le sol, qui vole en éclats de mottes de terre gorgées d’eau.Le spectacle s’éternise, mais l’acuité ne se relâche jamais dans l’assistance, qui sait bien que c’est au cours de ces empoignades interminables que, d’un coup, sans que le moindre soubresaut ait laissé présager une prompte issue, subitement, l’un des deux combattants

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Vivre le

flanche, s’extirpe de l’étreinte, tourne casaque et détale, simplement, furieusement, définitivement, et Buffle prend en chasse le poltron, avec toute l’énergie qu’il lui reste, et il le talonne tout au long des palissades, tour de piste sous les ovations et les huées et les tambours qui exultent, Buffle galope, galope, heureux, vaniteux, lui le roi du jour, le vainqueur glorieux, qu’à présent on tâche de freiner dans sa cavalcade exaltée – mais qu’on le laisse savourer! qu’on le laisse défouler tant de rage accumulée ! Mais les hommes, sautillant, gesticulant, cavalant et tombant dans la boue, tentent d’arraisonner Buffle et son souffre-douleur, avec force drapeaux bariolés qu’on interpose pour qu’ils se perdent de vue l’un l’autre, qu’ils en oublient la furie, l’angoisse, le stade et jusqu’à l’enjeu de cette tuerie inachevée.

Les tambours se sont tus. Buffle enfin se lasse et s’arrête et accueille la troupe des êtres fluets avec affection, on le fête, on le flatte, on l’extrait de l’arène, et voici l’homme au casque de bộ đội, à qui Buffle doit tout, sa pitance et son triomphe, quel bonheur sur son groin d’humain, et le cortège se reforme, restreint, sans plus de bannières, rien qu’un simple fanion, moins de badauds aussi, les rares supporters qui le suivent encore l’observent d’un œil gourmand. Où va-t-on ? Buffle renâcle un peu à obéir à la sempiternelle cordelette ; après

tant de fougue libérée, la ficelle qui fait loucher est un peu abuser, et Buffle ainsi tracté comme un vulgaire baudet sort du village par la petite route qui couronne la digue, au milieu des rizières inondées, entre les étals précaires qu’on a dressés pour l’occasion, et qui regorgent de matière écarlate, et Buffle retrouve cette odeur entêtante, pesante, inquiétante, tandis qu’il reconnaît dans le bas-côté son adversaire malheureux de tantôt, qui tressaute ridiculement avec cette idiote collerette de filets rougeâtres qui lui pissent de la gorge et le voici qui s’écroule entre deux hommes armés de machettes – Buffle n’a même pas une once de pitié pour ce balourd, ni pour aucun autre perdant, qui tous méritent d’être dépecés, décarcassés, désossés, débités en pièces détachées sur les tréteaux de fortune, et les mégères du district s’arrachent les morceaux de choix. Ah Buffle peut se gamberger, Buffle échappe au sort infâme, Buffle

en a des haut-le-cœur, et cette odeur de mort insupportable, sûr que Buffle se passerait volontiers de ce triomphe macabre, Buffle magnanime veut en finir au plus vite – où est le podium ? où est la récompense ? Le casque de bộ đội a cessé de se dandiner – halte, enfin ! Au pied d’un poteau électrique triste comme un gibet, l’homme a rassemblé ses camarades, préparé ses ustensiles. En guise de lauriers, voici qu’on fiche à Buffle une paire de pincettes ridicules sur ses oreilles, et les câbles en prime, et l’interrupteur qu’une main actionne et Buffle, avec sa gloire et sa candeur, bascule les quatre fers en l’air, roulé-boulé pour l’éternité. Une pluie feutrée tombait sur la plaine, tandis que le rituel millénaire poursuivait son hécatombe. Cette année encore les hommes mangeraient à leur faim. Et les génies encore renoueraient leur pacte. L’année nouvelle commençait bien.

Le Festival des combats de buffle de Hải Lựu (Lễ hội chọi trâu Hải Lựu) se déroule chaque année, les 16 et 17 du deuxième mois lunaire (soit les 15 et 16 février 2014). C’est le plus ancien du genre au Vietnam : il remonterait au IIème siècle de notre ère. Au cours d’un festival, une douzaine de combats sont organisés, du matin au soir, sur deux jours. Leur durée varie d’une dizaine de minutes à près d’une heure. Ces combats sont cruels dans leur principe, comme

nombre de rites ancestraux ; toutefois, les coups que se portent les buffles dans l’arène ne sont que très rarement mortels, et les blessures généralement superficielles (exception faite des yeux crevés) ; le combat finit généralement quand l’un des deux adversaires cède et fuit. Le plus difficilement soutenable est, en fin de compte, l’abattage en plein air qui s’en suit, du vaincu comme du vainqueur et d’autres congénères, sur les routes d’accès au village, et les étals attenants, nombreux et sanglants.Hải Lựu est un petit village situé à proximité de la Rivière Claire (Sông Lô), affluent majeur du Fleuve Rouge, à trois heures en amont de Hanoi, à l’ouest. Passez par Vĩnh Yên, puis suivez les routes 305 et 307 (par Lập Thạch). Il vous faudra sûrement demander votre chemin.La station balnéaire de Đồ Sơn (province de Hải Phòng) organise aussi des combats de buffles (le 9 du huitième mois lunaire, hors période de Tết) ; plus connus, plus courus, mais moins « pittoresques ».

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Localisez ces trois festivals sur le site de l’AFV :www.amicaledesfrancophonesauvietnam.org/informations/voyages

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C’est une sorte d’ovni qui remplit quasiment chaque soir l’opéra d’Ho Chi Minh ville. Et ce depuis

presque un an.Le Ao show se situe quelque part à la croisée des arts, entre la danse, la performance, le cirque, le concert et le conte joué. Un spectacle total. Du genre inclassable. A moins qu’il n’ait réussi à inventer son propre style, à part entière. Entièrement à part…

« Ao », c’est tout simplement l’onomatopée pour décrire la surprise, la splendeur visuelle.Quand la lumière s’éteint dans l’opéra de Saigon, c’est le Vietnam qui s’éveille. Ses symboles, ses traits de caractère, sa culture, son histoire. Des hommes et des femmes marchent sur des bambous ou des bateaux-paniers suspendus à plusieurs mètres du sol. Au son des sitars ou encore

d’une guitare, les performers fendent la scène sur la pointe des pieds. S’envolent, se portent, se contorsionnent, s’époumonent, se bousculent, dansent. Ils jouent ensemble, et chantent aussi. Ici, l’esthétique est un parti pris, largement assumé. Nhất Lý, directeur musical : « On a imaginé des tableaux proches de la vie quotidienne. La proportion de la culture vietnamienne, dans cette fresque générale du spectacle, est plus exploitée que les acrobaties ou le sensationnel. » Si le Vietnam devait être conté, alors Ao show pourrait s’en charger. Pour ce qui est du spectaculaire, d’autres compagnies le font très bien. « On ne veut pas et on ne peut pas rivaliser avec le Cirque du Soleil par exemple. Nous avons donc choisi de réaliser quelque chose de différent, qui n’existe pas ailleurs… »

Le Ao show, c’est un ensemble de 12 circaciens, 4 cascadeurs de rue, 5 musiciens et, derrière, l’équipe soudée et resserrée des faiseurs du spectacle. Ceux qui ont croqué l’âme du Vietnam l’ont digérée pour mieux la restituer ensuite au public. Les concepteurs ont pour noms Tuấn Lê (directeur général), Nguyễn Tấn Lộc (chorégraphe), Cathy Nguyễn (chorégraphe), Nguyễn Lân Maurice (directeur artistique) et Nguyễn Nhất Lý (directeur musical). Certains, comme ces deux derniers, puisent même leurs origines quelque part dans le pays de France… (lire page 29)Le show a été imaginé pour devenir à lui seul une destination touristique. A la demande du producteur (une société vietnamienne d’événementiel), il a été échafaudé pour plaire à la fois aux Vietnamiens, et à tous ceux qui, de passage dans la ville de l’oncle Hồ,

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cèdent à l’heureuse inspiration de se rendre à l’opéra.Néanmoins, par la volonté des artistes, tout est d’origine vietnamienne : les objets, les matériaux et les costumes, mais aussi le personnel humain, les performers et bien sûr la musique, directement inspirée d’ailleurs des chants traditionnels du sud du pays, les đờn ca tài tử. Les mélodies sont chaque soir revisitées par des musiciens professionnels qui poussent l’audace à renouveler quotidiennement leur création sonore. « Notre seule partition, c’est ce qui se passe sur scène », raconte le directeur musical. « C’est la même unité entre nous, la musique n’est pas collée sur le spectacle comme dans le cirque traditionnel. Ici, l’un supporte l’autre ». Dans un va-et-vient permanent entre le show et le son.D’ailleurs, particularité du Ao show,

c’est l’ensemble du spectacle qui est en mouvement permanent. « On le modifie pratiquement tous les soirs. Tout n’est pas écrit à l’avance puis reproduit mécaniquement sur les planches par des exécutants », explique encore Nhất Lý. « Par exemple, on a acheté les paniers sans trop savoir comment les exploiter. Après les avoir mis sur scène, on a joué avec. Tout le monde a participé et, d’un seul coup, quelque chose est sorti ».

Mon village, le grand frère du Ao show

Le Ao show a tout d’abord tourné en début d’année au Théâtre de l’Armée, près de l’aéroport. Avant de trouver une scène plus grande et plus adaptée à l’opéra de Saigon, dans lequel il va rester encore quelques temps. Au moins toute l’année 2014 de source sûre. Avant de

partir voyager en d’autres lieux…Le Ao show a un prédécesseur, un aîné qui s’appelle Mon Village. Spectacle créé en 2009 et issu du même sérail, c’est-à-dire de l’imagination de leurs auteurs communs, et qui vient juste d’achever une longue tournée en Europe où on aura pu le voir dans les plus grandes salles des plus grandes capitales. A Paris, il a rempli La Villette et le Musée du Quai Branly. La représentation de Mon village a été donnée près de 150 fois dans le seul pays de France.Ao show se prétend donc une sorte de suite à ce succès européen, le second volet d’une série qui aurait bien commencé, et qui se prépare à son tour à une mise en orbite. Il devrait, comme son aîné, tourner en Europe à l’horizon 2015. Ainsi, durant toute l’année prochaine, le show actuel poursuivra sa fabuleuse histoire à l’opéra de Saigon.

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Jours de représentation, jusqu’à fin 2013 :Les 15, 21, 24 et 31 décembre 2013, à 20 heures.Les 10, 11, 12, 20, 25, 26, 30 décembre 2013 à 18 heures.Tickets en vente à l’opéra, 7 Công trường Lam Sơn, Q1Email: [email protected]: 012 45 18 11 88

Prix des billets : de 530.000 à 1.470.000 VNĐ (selon le placement et la date).Plus d’infos sur : www.aoshowsaigon.com

INFOS PRATIQUES

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Nhaát Lyù

Il a finalement choisi le Vietnam. A moins que ce ne soit le Vietnam qui se soit rappelé à lui. Nhất Lý

est le directeur musical du Ao show. Né en France en 1959, il vient vivre à Hanoi avec sa famille dès l’âge de trois ans. Son père, Vietnamien, travaille comme ingénieur dans l’entreprise de maintenance de chars d’assaut soviétiques de la capitale du Nord tandis que sa mère, Française de parents Hongrois et Wallon, décide alors qu’ils sont encore en France d’abandonner ses études à l’école normale pour se former au dessin industriel. En vue d’aller travailler dans le pays de son mari. Une fois le diplôme de celle-ci en poche, la famille s’installe donc à Hanoi en 1962. La situation politique n’évolue pas vers la sérénité. Hanoi subissant de sévères bombardements en l’année 1969, la fratrie part s’abriter à la campagne, les parents continuant, quant a eux, de servir leur pays dans la capitale. C’est là que tout commence pour Nhất Lý. Il est inscrit à l’Ecole Nationale de Musique du Vietnam. Son frère et sa soeur sont eux à l’Ecole du Cirque. Nhất Lý apprend le piano, l’accordéon, avant de se former plus tard à la trompette, au saxo et à bien d’autres instruments encore.Son frère aîné, Nguyễn Lân Maurice, travaille aujourd’hui à ses côtés en tant que directeur artistique du Ao show. Lui vit toujours en France, à Chambéry, où il a fondé une grande école du cirque de bonne réputation, non sans avoir fait ses classes au préalable dans le célèbre Cirque Plume.

Nhất Lý a lui aussi traîné ses guêtres quelques années en France (de 1985 à 2008), où il a eu trois enfants qui vivent toujours là-bas. Il a collectionné les petits boulots (il aura même été clown dans sa vie) avant de devenir treize ans durant officier municipal de la jeunesse à Aubervilliers. En ces temps-là, ses bureaux sont situés à deux pas du fameux théâtre équestre Zingaro, dont il apprécie les show et la musique que Bartabas y incorpore. « On a même utilisé son château en bois pour le festival de musique que l’on a créé à Aubervilliers », ajoute-il fièrement.Son oreille musicale a selon lui été formée dès le berceau : « Ma grand-mère, une vraie mélomane, me faisait écouter énormément toutes sortes de musiques ».Une oreille aiguisée qui ne cessera de titiller l’homme-orchestre du Ao show durant toute son existence. « En 92, j’ai appris les métiers du son à l’Abbaye Studio à Goussainville. » Puis c’est en étudiant l’ethno-musicologie à la Sorbonne qu’il subit une sorte de révélation. « J’ai vraiment trouvé mon chemin à cette époque ».En se nourrissant de la musique des autres, il commence à sentir celle qu’il porte dans ses entrailles. La mélodie – vietnamienne – du bonheur.Nhất Lý décide alors de se réinstaller sur les terres où il a grandi, et dont il parle la langue comme n’importe quel enfant du pays. Ici, il s’attache à présent à écrire une nouvelle partition de sa vie.

« L’art de la musique, ça consiste à organiser les sons dans le temps et l’espace », considère Nhất Lý. Aujourd’hui, maintenant que le Ao show a pris son envol, il bosse d’arrache-pied sur le projet qui lui tient à cœur depuis longtemps : organiser la musique qui puise ses racines ici, au Vietnam. « Avant toutes les influences chinoises, indiennes ou même européennes, il y avait déjà une culture musicale propre à ce pays ! »Dans son laboratoire de recherche instrumentale qu’il a installé à Saigon, il va tenter « de phraser tout ça, afin que chaque instrument puisse trouver sa fonction propre, la place qui lui revient ». Son objectif avoué est de créer ici, en Asie du Sud-Est, ce qui pourrait être le pendant de la formation la plus aboutie d’occident : l’orchestre symphonique. « Je voudrais parvenir à constituer ici une sorte d’orchestre, un ensemble de musique du sud-est asiatique. » Peut-être sa manière à lui de servir son pays, et de lui rendre hommage.

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« Dans ma tête, il y a les femmes de Corto Maltese. » Traduire : mystère, élégance et féminité. Sans oublier le voyage. Voilà, en substance, ce qui inspire Camille Poussier, styliste et créatrice de la marque Nua. La jeune femme de 30 ans est arrivée au Vietnam en novembre 2011. A Paris, elle travaillait dans le milieu de l’édition, après des études en socio-anthropologie, spécialité Asie. « J’ai toujours aimé le processus de création, y compris avec les mots. » Les opportunités se raréfiant en France, Camille a des fourmis dans les jambes. Elle décide de partir s’installer au Vietnam, avec, derrière la tête, une envie de création de vêtements.

La jeune femme a de qui tenir : « mes deux grands-mères ont toujours fabriqué leurs vêtements. L’une était pied-noir au Maroc, l’autre, épouse de diplomate. Elles avaient voyagé et m’ont transmis le goût des matières et des couleurs. J’ai retrouvé des robes d’ambassades avec des broderies afghanes, des choses magnifiques. J’ai hérité la machine à coudre de ma grand-mère maternelle. »De sa propre mère, elle héritera aussi du goût pour le vintage. « Elle était antiquaire. Dans la boutique, je faisais mes devoirs au milieu d’objets incroyables ! »

Pendant cinq ans, elle vend des vêtements vintage sur Internet et chine à Paris. Beaucoup. « J’ai récolté énormément de matières, des vieux rubans, des dentelles, etc. J’ai aussi collectionné des patrons des années 1900 aux années 80. C’est ma base de travail aujourd’hui. »Car aujourd’hui, Camille est bel et bien styliste. Elle a développé sa marque, Nua, à Ho Chi Minh Ville. « Être proche des lieux de fabrication de la matière première, c’est important. 50% de mon temps est consacré à la recherche de tissus. J’aime beaucoup travailler avec mes fournisseurs et mon atelier de couture. » Le coton, le lin et la soie

Tout en légèreté

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sont ses matières préférées. « J’aime ce qui est flou mais seyant tout de même. J’essaie de réaliser des modèles féminins sans entraver le corps de celle qui les porte. La femme que j’habille ? Je la vois naturelle et lumineuse. J’aime les coupes basiques mais fluides, j’aime ce côté habillé sans l’être. Je tente toujours de trouver un équilibre entre des modèles casual et des vêtements plus habillés. »Camille Poussier sort une collection tous les trois mois, comprenant chacune vingt modèles, déclinés en différentes couleurs et selon un thème précis. Souvent, ses vêtements sont

un voyage dans le temps comme sa collection Darling. Côté couleurs, elle peut tenter un rouge carmin ou un bleu canard, mais elle préfère les couleurs terre, naturelles et élémentaires. Et côté prix, la jeune styliste tient à rester dans une gamme abordable.Sa clientèle ne tourne pas autour d’une seule classe d’âge ou de style. « Elle est très variée : j’ai beaucoup de Françaises et des expatriées asiatiques comme les Coréennes et les Japonaises. Et des femmes vietnamiennes. D’ailleurs, la femme vietnamienne, que je la croise dans la rue ou dans des endroits plus chics, m’inspire aussi. »

La jeune femme réalise également des foulards, des ceintures et des sacs, « avec les chutes que je réutilise toujours. » Camille Poussier envisage la conception d’une ligne hommes en 2014. Nua s’envole.

Le showroom de Nua se trouve au 4, Lê Văn Miến, Thảo Điền, Q2. L’endroit abrite le Studio Co qui fédère un ensemble d’une quinzaine de créateurs, designers, architectes, graphistes…

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1 kg de poitrine de porc, non salée; un morceau un peu gras, cela contribue à la saveur du plat.

500 ml de jus de coco ou d'eau de coco ; évitez le lait de coco, cela changerait la recette.

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Thòt kho tröùng Pour cette fois-ci, je ne pouvais pas vous proposer autre chose qu'un plat traditionnel préparé pour le Tết. La

grande tradition reste le bánh chưng (voir notre abécédaire page 12). Cependant, pour cette Petite Leçon de Cuisine, je ne vous proposerai pas la recette. Parce que d'une part, vous pourrez trouver des bánh chưng un peu partout en ville, et d'autre part, trop peu d’entre nous affectionnent cette spécialité…Et comme le Tết est une fête familiale, je ne me suis pas rendu dans un restaurant, comme la dernière fois. Mais c'est bien à la maison, accompagnée d'une amie, que nous nous sommes lancées dans la préparation du « thịt kho trứng », un plat populaire traditionnellement préparé dans le Sud pour le Tết.

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Vous avez 2 options : une recette qui préfère précuire la viande et l'autre qui met directement la viande dans le caramel. Aujourd'hui, j'opte pour la pré-cuisson, la viande en sera moins sèche et plus onctueuse.

1 Faites cuire les œufs dans de l'eau bouillante pendant 10 minutes.

Écalez-les et réservez-les.

4 Préparation du caramel : versez le sucre dans une grande casserole,

faites cuire à feu vif, attendez quelques minutes que le sucre change de couleur, SANS REMUER – faites simplement tourner la casserole. Le caramel prend alors une couleur brun foncé en 5-6 minutes environ, surveillez-le bien pour ne pas le laisser brûler.

7Laissez mijoter à feu doux pendant 1 heure en maintenant un léger

frémissement et en remuant de temps en temps. La couleur est de plus en plus foncée et les morceaux de viande caramélisent.

8Trente minutes avant la fin de cuisson, ajoutez les œufs durs écalés.

9Et pour les amateurs de piquant, rajoutez un petit piment ciselé, 10

minutes avant la fin de cuisson. Servez-le avec du riz parfumé. Voilà un savoureux porc au caramel prêt à être dégusté !

5 Dès que le caramel prend une couleur brune, baissez le feu et ajoutez les

morceaux de viande, les gousses d'ail restantes finement hachées, et remuez.

6Versez l'eau de coco, le nước mắm, le sel et le poivre.

2Coupez la poitrine de porc en gros dés ; la viande réduit à la cuisson. Laissez le

gras, cela donnera de l'onctuosité et du goût à la sauce.

3Dans une casserole, faites bouillir 2 litres d'eau. Pelez les gousses d'ail ;

hachez-en 2 grossièrement et ajoutez-les à l'eau bouillante avec la viande et une pincée de sel. Baissez le feu et laissez cuire 15 minutes. Écumez les impuretés pendant la cuisson.

Vous pouvez rajouter du jus de coco ou de l'eau en cours de cuisson pour avoir plus de sauce.

Si vous voulez que les œufs soient bien imprégnés de la sauce, mettez-les un peu plus tôt. Les œufs seront pris à cœur.

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Anh, em, et toute la familleEntretien avec Magalie Nguyen Kim,

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Magalie est née au Vietnam. Rapatriée dans les années 70, elle a grandi et étudié en France. Son grand-père, Lucien Rostang, dirigeait une société, la Compagnie

des Hauts-Plateaux Indochinois, qui produisait du café dans la province de Đắk Lắk.

Après des études d'ethnologie, elle se tourne rapidement vers la mode, et devient styliste. C'est ainsi que sa marque Little Anh-Em (« Petits frères et sœurs ») naît en France avec le lancement des kits et autres cadeaux de naissance ; par exemple, le kimono japonais retravaillé avec des tissus européens et des couleurs tendance, fortes. Puis elle décide de rentrer dans son pays natal.

Magalie a beaucoup voyagé, en Asie du Sud-Est principalement, Birmanie, Laos, Cambodge, mais aussi en Inde et au Japon. Et à chaque voyage, elle a ramené des tissus du pays, pour en faire une collection destinée aux Parisiens en manque de soleil. Bien que les collections plaisent beaucoup, elle décide de prendre une année sabbatique pour mieux découvrir son pays natal, le Vietnam. Sensible aux détails, aux paysages, à la lumière de ce pays, elle décide d'aider certaines personnes qu'elle croise sur son chemin, dont une de ses couturières actuelles. Elle rentre à Paris en ramenant un film documentaire « L’âme du riz », auquel elle a intensément collaboré.

Après plusieurs années, elle quitte Paris en famille en 2007. Très rapidement, elle ouvre une boutique à Ho Chi Minh Ville, sur Thảo Điền. Elle engage la couturière qu'elle a formée, puis d'autres, et achète des machines pour pouvoir avoir son petit atelier. Une grande partie de ses produits est encore fabriquée dans cet atelier familial, bien qu'elle ait recours également à des associations d'aide aux femmes ou aux enfants en difficulté, notamment avec l’association Poussières de Vie.

Les débuts sont prometteurs. Magalie monte entièrement une collection et participe à des salons. Les commandes à l’exportation sont au rendez-vous et le rythme de deux collections par an s'impose rapidement. La jeune créatrice dessine ses modèles elle-même et la marque se différencie immédiatement des autres par son stylisme, la qualité des finitions et l’utilisation du coton.Pour rester dans le coup, Little Anh-Em sort de son activité traditionnelle et se développe dans le domaine des accessoires et du prêt-à-porter pour adultes. Pour les accessoires, d'abord dans l'univers des enfants : trousses d'écoliers, protège-cahiers, jouets... Puis l'offre s'élargit et s'actualise avec notamment des étuis de portable. Pour les adultes, une collection femme fait son apparition.Enfin, preuve de sa vivacité, Little Anh-Em présente sa dernière collection lors d’un défilé organisé en décembre 2013 dans le district 2. A cette occasion, de nombreux adultes et enfants ont porté les couleurs de la marque.

Little Anh-Em est un concept complet d'habillage de la famille, un melting-pot d'influences, qui propose aussi du sur-mesure, en utilisant ses tissus, pour hommes, femmes et enfants. Magalie puise ses idées dans ses nombreux voyages à travers le monde, même si les coupes restent d'inspiration très française, et plutôt classique.La boutique est un « concept-shop » qui héberge également régulièrement des créateurs de mode, de bijoux ou d'accessoires, pour soutenir les jeunes talents et encourager la créativité. Des cours de couture sont également proposés aux enfants.

Désireuse d’élargir son horizon, Magalie entend poursuivre l’expansion commerciale de son entreprise, et s’oriente vers un développement par le biais de franchises.

Texte et photos de Gilles Gripari

LITTLE ANH EMVêtements enfants, adolescents et adultes, accessoires, objets de décoration.37 Thảo Điền, Q2 - Tél : 09 17 56 75 [email protected]

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A l'origine, nous sommes un cabinet d'avocats d'affaires implanté au Vietnam depuis

17 ans, qui soutient et conseille les investisseurs, les entrepreneurs et les entreprises ici même et dans la région Asie du Sud-Est. Nous avons identifié un véritable manque d'expertise professionnelle en droit civil, droit de la famille et droit patrimonial. Plus particulièrement, cette carence concerne l'aide et l'assistance aux Français et aux couples mixtes franco-vietnamiens.Nous avons constaté que de nombreuses déconvenues, pouvant donner lieu à de graves problèmes, trouvent leur source dans l'impréparation des personnes concernées. Nous sommes saisis trop souvent trop tard dans un processus contentieux, lorsqu'un problème, par définition inattendu, se présente. Ces personnes se tournent vers le Consulat, dont ce n'est pas la mission première, et qui ne dispose pas nécessairement

des ressources nécessaires, ou vers des associations qui n'ont évidemment pas de service juridique approprié. Face à cela, notre cabinet s'est organisé pour répondre à cette demande de manière professionnelle, systématique et adaptée. Ce qui s'est traduit par la création d'un nouveau département dirigé par Marion Longin.Nous ne saurions trop insister sur le fait qu'il peut être très judicieux de consulter un avocat sur toutes les questions de mariage, d'acquisition de bien immobiliers ou de succession, et ce, avant même de faire la moindre chose, afin de s'assurer d'avoir une situation juridiquement solide et incontestable, tant du point de vue du droit vietnamien que du droit français. Le rôle d'un avocat est de garantir une certaine sérénité à ses clients, de les conseiller afin de préparer l'avenir en évitant nombre d'écueils, qui sont évidemment plus nombreux en cas de conflit de nationalités.

Abordons pour conclure la question des honoraires, qui dissuade nombre de personnes – à tort. Nous avons adapté notre tarification horaire pour répondre aux besoins des particuliers vivant au Vietnam, et nous pouvons affirmer qu'elle est très raisonnable.

« Dans le cadre de l’ouverture de notre nouveau département, nous avons mis en place, avec le soutien de l’AFV, une demi-journée de consultation gratuite chaque mois pour les familles les plus démunies, durant laquelle nous fournissons des conseils gratuits. Il s’agit d’un devoir moral et déontologique. »

Albert Franceskinj

« Quand je rencontre des gens et qu’ils apprennent que je suis avocat, leur réaction est souvent de dire : "j’espère ne jamais avoir à faire à toi !" en plaisantant, mais je leur réponds que bien au contraire ! Il vaut mieux consulter un avocat avant de prendre une quelconque décision ! C’est dommage que pour beaucoup de gens la profession d’avocat soit réduite à notre activité liée au contentieux, aux litiges; alors que notre activité de conseil, en amont, est extrêmement importante et permet bien souvent d’éviter les ennuis. Et à l’étranger, nous sommes avant tout des conseillers juridiques ! »

Caroline Chazard

« Je dis souvent qu’aucun couple n'a pour projet de se séparer ou de divorcer, et pourtant aujourd’hui cela concerne deux couples sur trois ! Alors avant d'entamer votre vie avec votre conjoint, pourquoi ne pas prendre une heure auprès d’un professionnel du droit afin de vérifier si la personne que vous aimez est bien protégée ou vérifier avec elle les conséquences du choix de votre union ? »

Marion Longin

Mieux vaut prévenir que plaider

Rencontre avec Fidal Asiattorneys{ }

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De gauche à droite : Me. Caroline Chazard, Me. Albert Franceskinj et Marion Longin

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Adresse183A Av. Dien Bien Phu, quartier 15, arr. Binh Thanh, HCM ville

Adresse8-10 Rue N°20, My Gia 1, Phu My Hung,

quartier Tan Phu, arr. 7, HCM ville

Téléphone+84 8 5417 1016

Téléphone(08) 3 514 70 41

www.bouleetbilles.net

BINH THANH PHU MY HUNG

Page 44: L'Echo des Rizières Janvier-février 2014

Điệp lavait les sols avec du papier journal, Như maculait les vitres plus qu’elle ne les lavait, Hương me laissait tout sens dessus dessous. Femmes de bonne volonté,

mais qui finissaient par épuiser la mienne. Fallait-il donc renoncer à embaucher les fées du logis autoproclamées ? Ne plus donner sa chance à la débutante nécessiteuse ? Fort heureusement, Dependable Progress apporte une solution qui allie commodité et solidarité. Cette entreprise sociale fondée par un jeune Américain se propose de former aux tâches domestiques des personnes en difficulté. Et selon les standards communément attendus par les expatriés : hygiène maximale, efficacité optimale, autonomie. Une fois gracieusement formées et placées, elles doivent à l’entreprise un minimum de 1080 heures, correctement rémunérées. Ensuite de quoi, libre à elles de poursuivre leur contrat ou de voler de leurs propres ailes, leur certificat en poche. Le client, lui, n’est tenu à rien d’autre qu’à payer directement la société, tous les deux mois. A des tarifs extrêmement compétitifs (60.000 VNĐ l’heure). Et le suivi client est impeccable.

Dependable Progress – [email protected] – Tel: 012 53 61 27 12

EF

V o u s vous ques-tionnez sur la préparation de votre accouche-ment, le choix de la

maternité, du gynéco, ou encore sur les condi-

tions de prise en charge au Vietnam… Les ateliers

Simba vous aideront à y voir plus clair. La clinique Family Medical Practice organise chaque semaine des petits-déjeuners conviviaux ouverts aux futures ma-mans ou tout juste mamans (les papas sont aussi les bienvenus). Des moments d’échanges informels autour d’un bon café et de délicieux gâteaux, et en compagnie de la sage-femme anglaise Karen Spencer-Harty. Dans le District 2 (95 Thảo Điền), rendez-vous tous les lun-dis matins de 9h à 11h30 (moyennant 100.000 VNĐ). L’atelier Simba marquera toutefois une pause pendant les vacances de Noël.D’autres temps dédiés aux mamans dont les bébés ont dépassé 6 mois sont prévus dans la semaine.Contactez Karen ([email protected]) ou appelez le 08 38 22 78.Plus d’infos sur www.vietnammedicalpractice.com

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Un peu plus de nature dans le district 7

Les petits-déjeuners des futures m

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Le caveau des esthètesLa rue Lê Công Kiều est bien connue des amateurs d’antiquités, mais le faux somptueux y côtoie d’authentiques ruines. Pour vous y retrouver, les boutiquiers ne seront pas vos meilleurs alliés… Mieux vaut aller prendre un verre ! A dix minutes en moto, le sous-sol d’un hôtel coquet, reconverti en bar à vin, est le repaire d’une bande de collectionneurs avertis. L’endroit est dépourvu de fenêtre et la lumière tamisée est de rigueur. Mais c’est pour mieux mettre en valeur les joyaux exposés dans les vitrines : une cinquantaine d’antiquités, réunies ici par les soins de Sĩ et Đình, deux comparses éclairés qui ont su convaincre des collectionneurs de tous le pays de bien vouloir leur prêter quelques-unes de leurs plus belles pièces, pour quelques semaines. Au fil du temps, l’exposition se renouvelle ainsi en permanence, faisant se côtoyer de la statuaire bouddhique en bois, des paires de nghê en céramique, de la vaisselle Ming rescapée de divers naufrages, figurines en ivoire, brûle-parfums zoomorphes, fléchettes protohistoriques, bijoux dynastiques – et quelques bouteilles agréables, sinon millésimées. Đình est un guide zélé, et vous pourrez également consulter une pile de revues spécialisées, voire participer aux conférences que les collectionneurs organisent régulièrement. Quelques objets sont également proposés à la vente. « Wine vault, Antique Collections » – Sous-sol du City Star Hotel, 13 Bùi Thị Xuân, Q1 Tel: 08 38 30 02 99 – www.sydoco.com

EF

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Ils pourraient tout à fait figurer dans les bons cadeaux au pied du sapin de Noël… Les cours de cuisine

vietnamienne ont le vent en poupe et plusieurs établissements à Ho Chi Minh Ville en proposent. Nous avons testé dernièrement ceux

du Vietnam Cookery Center, sur Lý Tự Trọng. Après une visite guidée du marché Bến Thành (histoire d’apprendre à reconnaître les denrées à

l’état brut), revêtez le tablier et apprenez, aux côtés d’un chef, à élaborer par vous-même un menu typique de A à Z. Tout en dégustant, bien évidemment !

Et repartez avec votre diplôme en poche ! Ainsi qu’un petit guide sur la cuisine vietnamienne, dans lequel vous retrouverez le détail des recettes concoctées en cours. Les menus varient chaque jour et des séances ont lieu tous les jours de la semaine, matins ou après-midi. Et en soirée pour les groupes sur réservation.Tarif : 819.000 VNĐPlus d’infos sur www.vietnamcookery.com

CM

Cuisinez vietnamien !

Un

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Fraîchement percée dans le dense tissu urbain de Goâ Vêëp, les douze voies de la colossale avenue Phaåm Vùn Àöìng (ex- Lï Lúåi) cuisent sous l’ardent soleil de 14 heures. Dans la réverbération féroce qui émane du bitume, le conducteur exténué cherche désespérément une ombre où étancher sa soif. Quand soudain, cruel mirage ! D’un bosquet résidentiel émergent un bulbe moghol, un arc roman, une colonnade florentine, une toiture alpestre, une bordée de canons menaçants, et d’autres merveilles encore. On s’approche, l’apparition persiste et se précise – c’est un vrai café. S’y risque-t-on ? Gare à la mare aux carpes, qu’il faut traverser sur une enfilade de pierres glissantes. La carte est pléthorique : cafés, thés, smoothies, jus, glaces, yaourts, cocktails, etc., mais c’est pour choisir un siège que l’embarras du choix vous saisit véritablement : la cabane de Tarzan ou le pavillon des Borgia, la tourelle de Barbe-Bleue ou la tonnelle fleurie encombrée de statues gecko-romaines, les banquettes au milieu des poissons ou la véranda climatisée, chaque recoin de ce vaste labyrinthe sur quatre niveaux révèle une improbable surprise – sans oublier les toilettes, aux allures d’oubliettes. Optons pour le trône recouvert d’une peau d’ours, et tentons la Kem Tình Yêu Oasis (Glace de l’Amour Oasis – 50.000 VND) : boule vanille, maïs et jacques. A vous fendre le cœur.

Oasis Café – 303 Lï Lúåi (désormais Phaåm Vùn Àöìng), district de Goâ Vêëp.EF

sinon rien

Sculpture sur fruits, légumes et savons

L’AFV vous propose un nouvel atelier. Objectif: apprendre les techniques pour réussir de superbes sculptures sur fruits, légumes ou savons. Deux séances par semaine : les lundis et mercredis de 9h à 12h. (ou mardis et jeudis)Groupes de 6 participants maximum. Frais de participation : 25.0000 VNĐ par personne et par séance.Les fruits, légumes et savons sont fournis. L'équipement (gouges et instruments divers) est mis à disposition durant les séances.Lieu : Fine Art coffee, 15/1 Phạm Văn Hai, Q. Tân Bình (ou autre lieu selon possibilités).Renseignements et inscriptions : [email protected] ou tél: 012 03 41 80 19

Petit clin d’œil à la très renommée brasserie parisi-enne – ça n’est pas un hasard si ce restaurant s’appelle de cette façon. Élisa, la propriétaire, a

passé son enfance dans les murs de la Closerie des Lilas, et c’est donc tout naturellement qu’elle a choisi de nommer son restaurant La Closerie d’Elisa !Ambiance bistrot, entre plage et jardin, le res-taurant se situe en plein cœur de Thảo Điền. Es-pace ouvert au style épuré donnant sur une jolie cocoteraie, c’est un véritable havre de paix pour y déjeuner, dîner ou tout simplement boire un verre. Cuisine française traditionnelle, la carte est simple, aussi n’hésitez pas à demander la sugges-tion du jour. Quel bonheur que de déguster des endives au jambon (200.000 VND), des tomates farcies (160.000 VND) ou de prendre un brunch en famille le dimanche.

La Closerie d’Élisa – 52 Ngô Quang Huy, Q2Tel: 08 38 98 91 82 ou 012 24 82 15 60. Fermé le dimanche soir et le lundi.

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LA CLOSERIE D’ÉLISA

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LIVRES

L’année du lièvre

Tian L’année du lièvre, Au revoir Phnom Penh (Tome 1), Ne vous inquiétez pas (Tome 2), Gallimard BD, collection Bayou (17€ chaque tome)

Sabrina Rouillé

lE c

OINcUlTURE

Tian est né au Cambodge en avril 1975, trois jours exactement après la prise de pouvoir par les Khmers rouges. C’est cet épisode tragique de l’histoire de son pays que le jeune auteur raconte dans son roman graphique en trois tomes, L’année du lièvre, dont on attend avec impatience le troisième.Tian s’est inspiré des souvenirs de ses parents, qui sont arrivés en France en 1980. Son père était médecin, donc bourgeois et intellectuel, une des cibles majeures du régime des Khmers rouges. Dans le premier tome, il raconte la prise de Phnom Penh par ces hommes en noir « aux allures de pirates » et l’évacuation de la ville. Tian dessine les convois de ces habitants sur les routes de campagne d’un pays qui sera dévasté au cours des trois années qui suivront. Petit à petit, la famille de Tian découvre, derrière l’idéologie des forces révolutionnaires, les horreurs perpétrées par Angkar, « l’Organisation ». Sur le chemin qui les mène à Battambang, ils tentent de survivre avec le peu d’affaires qu’ils ont pu emporter. Et qu’ils n’auront bientôt plus, troquées contre un peu de nourriture. Sur ce parcours de tous les dangers, ils croiseront, encore, quelque humanité que même les Khmers rouges n’auront pas réussi à éradiquer.

Dans le tome 2, la famille de Tian est emmenée dans un village de campagne pour être rééduquée. Là, elle travaille jour et nuit, et assiste à des réunions de l’Angkar censées lui inculquer l’idéologie désormais dominante. A travers les anecdotes racontées par ses parents à Tian, l’auteur nous livre une vision réaliste de ce que fut la vie dans ces villages, et la terreur de faire le moindre faux pas. Mais aussi, tout ce qui fait que l’on garde encore un peu de dignité avant qu’elle ne soit totalement piétinée par un régime totalitaire.« Cette histoire est tellement douloureuse que pendant des années, les survivants n’ont pas pu la raconter à leurs enfants. Cette expérience du chaos qui nous ronge de l’intérieur et nous laisse démunis, entre le désir de recommencer à vivre et l’angoisse de ne pas en avoir la force : comme devant un pont en ruine, contemplant l’autre rive, là où notre âme sera pacifiée, apaisée… » – Rithy Panh, cinéaste franco-cambodgien.

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Des Fantômes et des Hommes

Malgré un titre (français) à la Steinbeck, c’est plutôt du côté de Shakespeare qu’il faut chercher une parenté littéraire à ce roman vietnamien. Deux familles, les Vũ et les Trịnh, se disputent la suprématie sur un village du delta du Fleuve Rouge. Chaque clan cherche à obtenir les sinécures les plus en vue du district, noyautant les cellules du parti, convoitant les sièges du Comité Populaire. Tout est permis, ou presque, pour éliminer son adversaire: complots politiques sur des accusations de corruption, faux adultères fomentés de toutes pièces, batailles rangées dans les rizières, et on ose même, pour assouvir la vengeance la plus noire, retourner la tombe des ancêtres de ses ennemis pour accabler leur descendance ! Au milieu de ces péripéties sordides et burlesques, deux tourtereaux bravent les interdits familiaux: Đào, du clan Trịnh, et Tùng, dernier rejeton des Vũ. Leurs amours résisteront-elles aux manigances abracadabrantes de l’oncle Thủ ? Cependant, l’intrigue ne se cantonne pas à une parodie de Roméo et Juliette ; c’est une analyse approfondie et irrésistiblement mordante de la société villageoise post-collectiviste que nous dépeint Nguyễn Khắc Trường (*1946), en ethnographe averti des us et des bouleversements. Sa plume pince-sans-rire, concise et vive, façonnée par l’esprit philistin de ses personnages, est un régal de candeur feinte, de pudeur coquine, d’indignation mesquine, et rappelle en s’en gaussant les péripéties sadiques aux accents faussement pathétiques que Nguyễn Du inflige à Kiều, figure tutélaire de la littérature nationale. Et si d’aventures vous croisiez un fantôme, tâchez de ne pas vous esclaffer.

Nguyễn Khắc Trường Des fantômes et des hommes, L’aube poche (380 pages – 10,50€). En vietnamien : Mảnh đất lắm người nhiều ma, éditions Nxb văn

học (450 pages – 48.000 VND)

Etienne Fréneaux

Le brodeur de Hué

Citadelle de Hué, janvier 1916 : le jour du premier mariage de Dan Nguyen. Un sampan nuptial, au centre duquel se trouve un petit palanquin au toit de palmes fixées sur des tiges de bambou laquées. La coutume exige que personne ne puisse apercevoir Ven, la fiancée... Seule, assise sur le lit nuptial, Ven attend. Apparaît alors Dan, petit garçon en costume de marié – il n'a que 7 ans.Plus tard, Dan assistera à l'assassinat de sa famille par le terrible juge Taon. Ven, pour sauver son jeune mari, décide de le vendre en tant qu'esclave au juge Taon, sans que ce dernier connaisse son identité. Elle espère voir grandir Dan dans la haine en attendant qu’il se venge une fois adulte. Mais attaché au service de Tae Mai, la fille du juge Taon, il en tombe éperdument amoureux. Quel sera vraiment son destin ?

Amateurs de belles histoires et de beaux textes, Le brodeur de Hué est cela. Un roman passionnant, émouvant, que l'on ne lâche pas du début à la fin. L’élégance du texte, la chaleur des sentiments, une description fine et vivante des personnages, des lieux et des paysages, émaillée de perles littéraires ; ainsi le superbe poème sur le riz : « une paire de buffles traînait ses sabots fatigués »… Et en toile de fond, le Vietnam du début du XXème siècle, plein de charme mais parfois si cruel. « Les larmes avaient le même goût amer et salé que le sang ».

Kien Nguyen Le brodeur de Hué, 10/18 Domaine étranger

(380 pages – 20€)

Marie de Boisheraud

Guide Belles Lettres des CivilisationsLe Vietnam ancien

C’est un projet éditorial ambitieux. Dresser un panorama des civilisations qui ont marqué l’Histoire universelle. Non pas une somme globale et forcément superficielle, mais une véritable collection en plusieurs volumes, centrés chacun sur une région et une période précises. Chaque aspect y est soigneusement détaillé : politique, social, économique, artistique, selon un plan identique d’un volume à l’autre ; un schéma dont les auteurs peinent parfois à respecter la rigidité – mais le lecteur y gagne en maniabilité, et c’est ce qui fait tout l’atout de ces « guides », où vulgarisation ne signifie pas simplification.L’Asie a une part de choix dans la série : Angkor, Pagan, Ayutthaya et Sukhothai, l’empire Gupta, le Choson, Edo, la Chine des Han et des Tang, celle des Mandchous. Autant de noms qui fascinèrent les grands voyageurs européens, et continuent de passionner le public contemporain.Le Vietnam ancien a été rédigé par Anne-Valérie Schweyer, épigraphiste et historienne, docteur de l’Université de Paris-Sorbonne. Sa tâche était particulièrement ardue : comment parler du Đại Việt médiéval en ignorant son prestigieux rival le Champa, tous deux parts égales de l’histoire du Việt Nam ? Aussi a-t-elle relevé, avec brio, le défit de nous conter en un seul volume deux visages antagonistes de l’Indo-Chine. S’y côtoient confucianisme, bouddhisme et hindouisme, mandarins et chakravartin, riziculture et commerce au long cours, chữ nôm et sanskrit, etc. Dans un style limpide, scientifique, A-V Schweyer clarifie notions fondamentales et concepts plus subtils. Le bouquin est compact, étayé par croquis, cartes, chronologie, bibliographie – un compagnon, sympathique et érudit, qui vous accompagnera sans rechigner du Văn Miếu à Mỹ Sơn.

Anne-Valérie Schweyer Le Vietnam ancien, Guide Belles Lettres des

Civilisations (320 pages – 17€)

Etienne Fréneaux

AFVDisponible à la bibliothèque de l'AFV chez Fanny (29-31 Tôn Thất Thiệp, Q1).

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.org LE BUREAU DE L'AFV

MAQUETTISTE : Tam Nguyen. IMPRESSION: Nhat Minh Printing JPC : 166 Nguyen Van Luong, D6, HCMV

PRESIDENCECorinne [email protected]

VICE-PRESIDENCEGilles [email protected]

SECRETARIAT GENERALSylviane Pons, Raphaëlle [email protected]

DELEGUE AUX RELATIONS EXTERIEURES ET AFFAIRES SOCIALESJean-Marie Gauthier, Christian Mietlicki

TRESORERIEposte à [email protected]

BUREAU D’ACCUEILLundi, de 9h30 à 11h30, chez Frangipani (26 Lê Văn Miến, Q2)Jeudi, de 10h00 à 12h30 chez Fanny (29-31 Tôn Thất Thiệp, Q1)Cathy [email protected]

SITE INTERNETToutes les informations de l’AFV, les annonces, l’agenda, sont sur le site : www.afvsaigon.orgConsultez Saigonscope pour connaître les événements culturels à HCMV.Isabelle de Lassus, Dominique Mourey, Benoit Declercq, Radka [email protected]

LA COMMISSION SOCIALEGrâce aux cotisations et aux dons des adhérents, la commission sociale apporte une aide régulière à plusieurs centres d’accueil pour orphelins, finance des opérations chirurgicales et participe à la réalisation de nombreux projets envers les plus démunis.Thuy Lieu Vong Phasouk, Aude Beernaert, Dominique Monssigny, Caroline Huong [email protected]

ESCAPADES SAIGONNAISESMusée, pagode, temple, marché, quartier d’HCMV ou de ses environs, les visites sont organisées et guidées avec toujours l’objectif de connaître notre pays d’accueil.Jacqueline Degrange, Rima [email protected]

LE GUIDEConçu pour faciliter l’installation et la vie quotidienne à Saigon. Distribué à tous les membres de l’[email protected]

L’ECHO DES PAPILLESHCMV offre une multitude de cuisines du monde. Les déjeuners-rencontres proposent des aventures culinaires qui vont surprendre vos papilles.Sophie Mani, Virginie [email protected]

LES BOUTIQUES PARTENAIRESSur présentation de la carte de membre de l’AFV, réductions de 5% à 10 % dans les boutiques partenaires listées à la fin du magazine et sur le site.Gilles Gripari, Rima [email protected]

LES ATELIERSSe retrouver en petits groupes pour des activités de loisirs. Réservé aux adhérents AFV.Les P’tits Loups, Echecs, Conversation anglaise, Sculpture sur fruits et légumes, Scrabble, Création C.S., Broderie et couture, Cuisine, Afterworks, Café littéraire.Cécile [email protected]

LA BIBLIOTHEQUEOuverte les lundis et jeudis de 10h à 12h chez Fanny (29-31 Tôn Thất Thiệp, Q1). Dispose de plus de 1200 ouvrages. Nouveautés régulièrement.Joëlle Nicaise, Marie de Boisheraud, Dominique Lampel, Florence de [email protected]

LES CONFERENCES« Regards croisés » propose régulièrement des soirées à thème variées relatives au Vietnam et animées par des intervenants spécialistes dans leur domaine.Isabelle de Lassus

AFTERWORKSJean-Charles Rose, Benoit Declercq, Caroline Huong Rose

L’ECHO DES RIZIERESMagazine d’information de la communauté francophone, parution bimestrielle. Au bureau d’accueil de l’AFV et dans les Boutiques Partenaires.Etienne Fréneaux, Sophie Goyault-Gounouf, Jacqueline Degrange, Catherine [email protected]

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Agences de voyage

TDT EVENT & TDT TRAVELOrganisation événementielle, tourisme.100 Đường 2, P25, Q. Bình ThạnhTel: 08 62 58 47 99 - Fax: 08 62 58 47 [email protected], www.tdt-event.cominfo@tdt-travel, www.tdt-travel.com10 % de remise pour l’événementiel, 5% de remise pour les prestations detourisme et Wonderbox.

EXOTISSIMOAgence de voyage. Exotissimo Travel Desk New World Sai Gon Hotel76 Lê Lai, Q1 - Tel : 08 38 24 37 59 Exotissimo Travel Agency41 Thảo Điền, Q2 - Tel: 08 35 19 41 [email protected]% de remise sur certaines prestations.

Alimentation

DALAT DELI

Daniel Hampele, artisan charcutier. Saucissons, jambons fumés, pâtés, char-cuterie... Produits localement selon des standards de qualité internationaux. Livraison à domicile.24 Lý Nam Đế, Đà LạtTel : 016 44 78 33 [email protected] % de produit supplémentaire offert.

LES VERGERS DU MEKONG LE FRUIT – CAFES FOLLIET

Production de jus de fruits premium, confiture traditionnelle, miel, café à la française, thé biologique.11 Đường Số 6, Q2Tel: 08 62 81 32 03Fax: 08 62 81 76 [email protected] % de remise pour tout achat à l’adresse ci-dessus, livraison gratuite sur HCMV pour toute commande supérieure à 500.000 VND.

CHOCOLATS ASTAIRMarc Moynot, artisan chocolatier, chocolats et calissons.71D/29 Đường 59, Phạm Văn Chiêu, Q. Gò Vấp - Tel: 08 38 94 81 315 % de remise.

SAVAÉpicerie fine française, frais, vins.17 Đường 12, P. Bình An, Q2Tel: 09 37 40 71 097 % de remise.

Artisanat

MEKONG QUILTS & MEKONG CREATIONS

Large choix d’artisanat fait-main, broderies, linge de maison, objets en bambou dans le cadre de l’ONG Mékong Plus. 68 Lê Lơi, Q1 – 1er étageTel : 08 22 10 31 10 S17 Sky Garden 1, Nguyễn Văn Linh, Q7Tel: 08 62 71 77 58

Assurance – Prévoyance

AGR VietnamAide et assistance aux étrangers, centre d’appel d’urgence et équipes d’interventions 24h/24 – 7j/7.204/8 Nguyễn Văn Hưởng, Q2Tel: 08 37 40 75 515 % de remise.

Bijouteries

LOAN KAIL PARIS

Bijoux fantaisie, fabrication, réparations, composants, cristal Swarovski, verre de Bohême, apprêts, parfums.22 Lưu Văn Lang, Q1 - Tel: 08 73 00 07 [email protected] % de remise (sauf produits sur mesure et parfums).

THERESE JEWELRYFabrication, achat-vente de bijouterie haut de gamme, pierres précieuses, diamants.9 Nguyễn Thiệp, Q1Tel: 08 38 24 60 11 - Fax: 08 38 24 60 [email protected] % de remise sur les pierres de couleur.

Boulangerie – Pâtisserie – Glaciers

CHEZ FANNY

29-31 Tôn Thất Thiệp, Q1 Tel : 08 38 21 16 33 Vincom B, 72 Lê Thánh Tôn, Q1Tel: 08 39 93 90 18 22 Phạm Hồng Thái, Q1 Tel: 08 38 24 47 78 63 Xuân Thuỷ, Q2Tel: 08 35 19 42 05 Pandora City, 4ème étage, 1/1 Trường Chinh, Q. Tân Phú10 % de remise

UNE JOURNEE A PARIS

Boulangerie-pâtisserie traditionnelle française, petits-déjeuners, sandwichs, restauration rapide, salon de thé. Pâtes feuilletées, brisées, petits fours, macarons.234 Lê Thánh Tôn, Q1Tel: 08 38 27 77 235% de remise sur les pâtisseries et viennoiseries.

VOELKER39 Thảo Điền, Q1 - Tel: 08 62 96 00 6610 % de remise sur les pâtisseries.

Cavistes

RED APRON● 20-22 Chu Mạnh Trinh, Q1● 102 Hàm Nghi, Q1● 9A Thảo Điền, Q2Tel : 08 38 23 00 21 - Fax : 08 38 22 52 [email protected] % de remise.

Les boutiques partenaires accordent des avantages aux membres de l’Amicale, sur présentation de leur carte. Vous souhaitez nous signaler une inexactitude, nous faire part d'une expérience particulière avec une de nos boutiques partenaires ou bien faire partie de nos bonnes adresses ?For any queries regarding our partners, please contact: Gilles Gripari - [email protected] - Tel 016 631 27 771 - 08 73 000 767Pour me rencontrer sur rdv / You can meet me at : Loan Kail Paris, 22 Lưu Văn Lang (en face de la porte Est du marché de Bến Thành), Q1

BOUTIQ

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S THE WAREHOUSEImportateur et distributeur de premier plan au Vietnam depuis 2003.178 Pasteur, Q1Tel: 08 38 25 88 26 - Fax: 08 38 24 66 295 % de remise.

Compagnie aérienne

AIR FRANCE-KLM VIETNAM130 Đồng Khởi, Q1Tel: 08 38 29 09 81-82 - Fax: 08 38 23 01 90Delphine Buglio – [email protected] de 2 millions de VND jusque août 2014 sur vol AF aller-retour.Et 2000 miles crédités sur votre compte Flying Blue jusque fin décembre 2013.Sous certaines conditions.

Cosmétiques, soins du corps, spas

INDOCHINE SPA69 Thủ Khoa Huân, Q1(Porte Nord marché Bến Thành)Tél : 08 38 27 71 88 [email protected] % de remise

NATURAL RENDEZ-VOUSFormulateur et fabricant de produits cosmétiques naturels.159 Hoa Lan, Q. Phú NhuậnTel: 08 35 17 19 19Fax: 08 35 17 80 [email protected] % de remise pour les commandes sur internet.5 % de remise pour les commandes au siège.

SMOOTH Beauty SalonManucure, décoration des ongles, épilation à la cire.G20-G22 Đường Số 6, Hùng Vương 1, Phú Mỹ Hưng, Q7Tel : 08 54 14 80 [email protected] % de remise sur les soins.

Coiffeurs

CONCEPT COIFFURECoiffure adultes et enfants, manucure, soins de la peau et du corps, épilation.48 Trần Ngọc Diện, Thảo Điền, Q2Tél : 08 35 19 46 25. [email protected] % de remise.

Cours de cuisine

SAIGON COOKING CLASS BY HOA TUCApprenez les secrets de la cuisine vietnamienne dans la cadre raffiné du restaurant Hoa Túc.74/7 Hai Bà Trưng, Q1 - Tel: 08 38 25 84 [email protected] %, non cumulable.

Déménagement, logistique

INTERLINKServices logistiques, import/export, toutes opérations de douane, transit international de fret, transport, emballage, stockage.47 Ðiện Biên Phủ, Q1 – Đa Kao, 5è étageTel: 09 02 35 13 51 - Fax: 08 38 27 46 33Christian [email protected] à 10 % de remise selon les prestations.

INTERSKYDéménagement national, international, garde-meuble.christian@intersky.com.vnwww.intersky.com.vnCoordonnées identiques.

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Centre Médical International

Tous les bénéfices du CMI sont reversés à l’Institut du Cœur via la Fondation Alain Carpentier pour financer les opérations du coœur d’enfants indigents.

BOUTIQ

UES paRTENaIRESGalerie d’Art, tableaux, encadrement

TRANHVANG.COMReproduction de tableaux et photos à l’huile sur toile, réalisation sur commande, livraison à domicile sur tout le [email protected] % de remise.

Hôtels

NOVOTEL SAIGON CENTRE167 Hai Bà Trưng, Q3Tel : 08 38 22 48 66Fax : 08 38 22 16 [email protected] % de remise sur nourriture et boissons.

SOFITEL SAIGON PLAZA17 Lê Duẩn, [email protected] : 08 38 24 15 55Fax: 08 38 24 16 6610 % de remise sur la nourriture (hors boissons) au Café Rivoli, L'Olivier, Boudoir Lounge, Gourmand shop et spa.

Meubles, décoration, arts de la table

DECOSYMobilier et objets de décoration en bois, métal, fer forgé. Possibilité de fabrication sur mesure.112 Xuân Thủy Thảo Điền, Q2Tel : 08 62 81 99 17 Fax : 08 62 81 84 [email protected] % de remise.

DIABOLOMeubles et accessoires de décoration.18 Trần Ngọc Diện, Thảo Điền, Q2Tel: 08 62 81 85 635 % de remise.

FEELING TROPICMeubles intérieurs et extérieurs, objets de décoration.51 Lê Văn Miến, Thảo Điền, Q2Tel : 08 37 44 21 81 - Fax : 08 35 12 50 [email protected] % de remise, et 10 % pour tout achat supérieur à 1500 USD.

LINH’S FURNITURE67 Xuân Thuỷ, Q2Tel: 08 62 81 84 885 à 10 % selon les produits.

REMIX DECOShowroon de meubles, luminaires contemporains. Reproduction de meubles de design.222 Nguyễn Thị Minh Khai, Q1Tel : 08 39 30 41 905 % de remise.

TREASURE LIGHTMeubles, luminaires et accessoires haut de gamme en laque.61 Nguyễn Phi Khanh, Q1Tél : 08 38 20 16 [email protected] % de remise.

Presse

LE COURRIER DU VIETNAMSeul hebdomadaire de langue française au Vietnam.116-118 Nguỹen Thị Minh Khai, Q3Tel: 08 39 30 45 [email protected] % de remise pour tout abonnement supérieur à 3 mois.

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S Restaurants

BLANCHY STREETCuisine japonaise créative.74/3 Hai Bà Trưng, Q1Tel: 08 38 23 87 9310 % de remise à la carte.

VATEL SAIGONRestaurant bistronomique et lounge bar, karaoké certains soirs.120 bis Sương Nguyệt Anh, Q1Tel: 08 54 04 22 [email protected] % de remise.

CHEZ PAULCuisine raffinée, service à la française.16 Nguyễn Đình Chiểu, Q1Tel: 08 62 67 83 [email protected] % de remise.

L'ESSENTIELRestaurant français, une salle à ciel ouvert, espace enfants le week-end.98 Hồ Tùng Mậu, Q1 - Tel : 08 38 21 76 8210 % de remise.

LE BACOULOSRestaurant français & Lounge bar13 Tống Hữu Định, Thảo Điền, Q2Tel: 08 35 19 40 [email protected] % de remise.

LE STEAK DE SAIGONMenu unique, salade, viande et accompagnement.15 Đông Du, Q1 - Tel: 08 38 22 45 931 verre de vin offert à midi, digestif le soir.

HOA TUCCuisine contemporaine vietnamienne.74/7 Hai Bà Trưng, Q1Tel: 08 38 25 16 7610 % de remise à la carte.

KHOI THOMCuisine mexicaine. 29 Ngô Thời Nhiệm, Q3 - Tel : 08 39 30 02 3310 % de remise à la carte.

LA CUCINARestaurant italien, spécialité fruits de mer, pizza au four à boisCrescent 1-07, 103 Tôn Dật Tiên, Q7Tel: 08 54 13 79 3210 % sur nourriture « à la carte »

MEKONG MERCHANT23 Thảo Điền, Q2Tel : 08 37 44 64 [email protected] % de remise, non cumulable.

MON PERE CAFEVilla coloniale, piano certains soirs.5H Tôn Đức Thắng, Q1Tel: 08 38 22 04 [email protected] % de remise, non cumulable.

THE DECK SAIGON38 Nguyễn Ư Dĩ, Thảo Điền, Q2Tel : 08 37 44 66 [email protected] % de remise, non cumulable.

THE REFINERY74 Hai Bà Trưng, Q1Tel : 08 38 23 05 0910 % de remise, non cumulable.

ZEST CAFEDu petit déjeuner au dîner. Espace ouvert à l'intérieur du musée.5 Tôn Đức Thắng, Q1Tel: 08 39 11 55 9910 % de remise.

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BOUTIQ

UES paRTENaIRESSport & Aventure

CYRIL AND YOUPréparation physique, fitness et boxe.49A Xa lộ Hà Nội, Thảo Điền, Q2Tel: 09 47 77 13 26 – 09 38 59 25 [email protected] % de remise.

DANCESPACE VIETNAMCours de danse adultes & enfants, classique, contemporain, jazz, hip hop, break dance, tap, salsa, danse africaine &traditionnelle vietnamienne, spectacles, évènements.Rez de Chaussée, Fideco Riverview Building14 Thảo Điền, Q2 - Tel : 08 37 44 65 [email protected] % de remise

VIETADENTUREOrganisation d’événements sportifs en plein air, camp de vacances pour les enfants, classes vertes, séminaires de cohésion, circuits découverte, VTT.11, Đường Số 6, Q2Tel: 08 62 81 32 03 - Fax: 08 62 81 76 43www.vietadventure.vnPas de remise sur les prestations.

Vêtements et accessoires de mode

ANUPA ECO LUXE BOUTIQUE

Sacs en cuir haut de gamme, bijouterie, écharpes, textile.9 Đông Du, Q1Tél : 08 38 22 23 94www.anupa.net 5 % de remise.

BAMBOUVêtements de qualité en fibres naturelles et accessoires.34 Lê Lơi, Q1 - Tel: 08 38 23 90 [email protected]'à 20 % de remise pour les résidents au Vietnam.

LITTLE ANH EMVêtements enfants, adolescents et adultes, accessoires, objets de décoration.37 Thảo Điền, Q2 - Tél : 09 17 56 75 [email protected] % de remise.

En dehors d’Ho Chi Minh

Coiffeurs

COIFFURE DE PARIS8 Biệt thự, Nha Trang - Tel: 05 83 52 41 5910% de remise.

Galeries d’arts

ARTFUL GALLERY AND CA PHECafé, galerie photo, en édition limitée et signée.Thiery Beyne, Photographe & Designer1 Trần Quang Khải, Nha TrangTel: 012 63 76 10 20www.artnewday.com5% de remise.

Resort

LESCO RESORTBungalows, piscine, tennis.Hameau Tân Hanh, TT Phú Mỹ, Tân Thành District, Bà Rịa - Vũng TàuTel: 06 43 89 38 23Week-ends de mai à juillet : 20 % sur l'hôtel et 5 % sur le restaurant.Autres week-ends, 10 % sur l'hôtellerie et 5 % sur la [email protected]

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S LE JARDIN DES THES / VƯỜN TRÀ

Hôtel de charme, restaurant, piscine en bord de mer146/B Nguyễn Đình Chiểu, Hàm Tiến, Bình Thuận, Phan ThiếtTel: 06 23 74 36 77Fax: 06 23 74 36 [email protected] % de remise

Restaurants

BBQ RESTAURANT48 Đống Đa, Nha TrangTel: 05 86 28 86 1810 % de remise

REFUGE – NHA GOCafé, crêperie.1L Quân Trấn, Hùng Vương, Nha Trang Tel: 05 83 52 78 97

LE PETIT BISTRO Restaurant, bar à vin26D Trần Quang Khải, Nha TrangTel: 05 83 52 72 0115% de remise.

LA TAVERNARestaurant italien.115 Nguyễn Thiện Thuật, Nha TrangTel: 05 83 52 22 59

HQ CAFECafé et appartements.65/8 Nguyễn Thiện Thuật, Nha TrangTel: 05 86 25 25 2410 % de remise.

PLANET FAST FOOD1/39 Trần Quang Khải, Nha TrangTel: 09 34 80 61 7210 % sauf boissons.

PATRICK WINE BAR3/3 Trần Quang Khải, Nha TrangTel: 09 03 10 24 18patrickwine.com10 % de remise.

THE GRILL HOUSE1/18 Trần Quang Khải, Nha TrangTel: 05 83 52 80 87

Vêtements

BAMBOU COMPANY Shopping Center Vinpearl Land, Nha Trang Tel: 05 86 25 50 61 Maximark – 60 Thái Nguyên, Nha Trang Tel: 05 83 82 87 30 15 Biệt thự, Nha Trang Tel: 05 83 52 36 16 81 Hùng Vương, Nha Trang Tel: 05 83 52 19 01 21 Phạm Ngũ Lão, HuếTel : 05 43 83 04 82 24 Nguyễn Đình Chiểu, Mũi Né Tel: 06 23 74 11 45 132 Nguyễn Thái Học, Hội An Tel: 051 03 92 09 83 90 Nguyễn Thái Học, Hội An Tel: 051 03 62 32 71

ALIZÉE28B Trần Quang Khải, Nha TrangTel: 09 14 14 36 41 30% de remise.

SAGA DU MEKONGPrêt à porter homme, femme, enfant et accessoires 100 % coton ou lin, fabriqué au Viêt-Nam. 1/21 Trần Quang Khải, Nha Trang 19 Biệt thự, Nha Trang Maximark, 60 Thái Nguyên, Nha Trang Hoan Cau shopping center20 Trần Phú, Nha Trang Diamond Bay resort46 Nguyễn Đình Chiểu, Mũi Néwww.sagadumekong.com10 % de remise

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Gestion de projets et contrats internationaux

Fiscalité internationale

Droit du travail

Droit bancaire et financier

Droit des assurances

Droit de la santé et pharmacie

Tourisme, développement et exploitation de projets hôteliers

Fusions acquisitions M&A

Investissement étranger

Arbitrage et contentieux international

Concurrence, distribution, FranchisePropriété Intellectuelle

Droit immobilier

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Droit des sociétés

FIDAL FRANCESKINJ CHAZARD & PARTNERS Co. LtdSaigon Trade Center suite 2101-202, 21st floor, 37 Ton Duc Thang, District 1 Ho Chi Minh Ville VietnamT +84 (0)8 39 10 22 84 – F +84 (0)8 39 10 22 85 www.asiattorneys.com

Transmission de patrimoine privé :- Testaments, libéralités (donations-legs), rédaction de clauses bénéficiaires des contrats d’assurance vie- Transmission intergénérationnelle : aménagement de la situa-tion des petits-enfants- Aménagement de la situation du conjoint survivant- Règlement des successions, partage et optimisation fiscale

Transmission de patrimoine professionnel- Transmission de l’entreprise au sein de la famille : organisation juridique et mise en œuvre - Organisation de holding familiaux de contrôle, de rachat ou de financement des entreprises familiales

Règlement des successions

Organisation juridique et fiscale de la gestion de patri-moine, mandat de gestion de patrimoine immobilier

Contrats de mariage personnalisés, Modification et adap-tation des régimes matrimoniaux Conseils en droit de la famille, et notamment dans les différentes étapes de la vie à deux : le concubinage, le PACS, le mariage, l’adoption, la filiation, le divorce, l’autorité paren-tale.

Le cabinet d’avocats d’affaires FIDAL Asiattorneys se dote d’un département Droit civil, droit de la famille et du patrimoine, pour répondre aux besoins de la communauté française en Asie du Sud-est. Au Vietnam, nos avocats et juristes français et vietnamiens en collaboration avec l’Office Notarial de la Madeleine sont compétents pour vous conseiller dans vos choix familiaux et patrimoniaux et vous accompagnent au niveau des actes juridiques et des actions légales.

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