La poussée vectorieLLeAfin de gagner en maniabilité sur les jets de combats modernes, entre autres lors des combats canons, les ingénieurs en aéronautique ont trouvé une solution, la poussée vectorielle. Celle-ci est basée sur le principe de la modification de di-rection du flux d’air du réacteur. Pour y arriver, plusieurs écoles sont technique-ment utilisables, soit grâce à des pa-lettes, généralement au nombre de trois placées à 120° au niveau de la sortie de la tuyère (de la même façon que le

Rockwell X-31), soit grâce à la sortie de tuyère directement manœuvrable (voir les avions de Sukhoi et Mig). C’est tout naturellement ce dernier principe qui est utilisé. Le kit Dès l’ouverture de la boîte, nous nous trouvons dans le vif du sujet. Les diffé-rents éléments composant la structure en mousse sont déjà peints (le fuse-lage, les deux plans canards, les deux ailes, les deux empennages, les deux dérives, les deux radars, plus les diffé-

essai jet électrique teXte Benjamin KacipHotos Benjamin et RogeR Kaci

SU-34 FUllback 399,95 €Type de modèle : semi-maquette jet à poussée vectorielleEchelle : 1/16Type de kit : RTF, cellule complète en mousse moulée peinteProfil : biconvexe dissymétriqueNiveau de pilotage requis : pilote confirméEnvergure : 0,90 mlongueur : 1. 45 mEquipement fourni, installé : 2 turbines 64 mm équipées d’un moteur 3500 kv, d’un contrôleur 45 a et d’une tuyère orientable à 360°, 11 servos, train rentrant, batterie de propulsion 4S 3000mah 20cEquipement requis : radio 6 voies minima disposant de cinq mixages libres, récepteur 8 voies minimumFonctions : ailerons, profondeur, direction roue avant, train rentrant, moteur

infokit

Le chasseur-bombardier venu du froid !

Le SU 34 a poUSS ee vectorieLLe de MHDFlY

a l’heure où les jets rc grands modèles sont de plus en plus utilisés en vol 3d, il est tout naturel de voir arriver des modèles à poussée vectorielle au rayon des jets électriques. Je vous présente le su-34 de mhdfLY équipé de deux tuyères orientables à 360°.

100 i avr mai 2011 i Mra 821

rents pods d’emport de bombes et mis-siles). Concernant la décoration, MHD-FLY propose deux versions, une verte et l’autre bleue, c’est cette dernière que nous avons reçue. Même si ce thème de camouflage tend à faire penser à un plagiat inspiré de la dernière grosse pro-duction de James Cameron (*), il n’en est rien ! Ce schéma est bien opération-nel dans le pays d’origine du grandeur. Les différentes lignes de structures gravées en creux ajoutent au réalisme ainsi que les différents marquages po-sés d’origine. Les deux ensembles de propulsion constitués chacun d’un mo-

teur brushless de 3500 kV, d’une turbine de 64 mm, d’un contrôleur de 45 A et d’une tuyère vectorielle sont en place dans leur logement respectif. Ce groupe de propulsion délivre une poussée si-tuée entre 1,5 et 1,6 kg, soit un rapport poids/poussée de 1/1 tout de même ! Les trains rentrants sont également pré-installés, la roulette de nez, montée sur amortisseur, est directive. On notera, toujours pour la touche «maquette» les doubles essieux du train principal. La batterie LiPo 4S de 14,8 V 3000 mAh de 20C fait également partie du package ainsi que les onze servos de 9 g,

Le SU 34 a poUSS ee vectorieLLe de MHDFlY

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

Mra 821 i avr mai 2011 i 101

tous installés, animant les diffé-rentes gouvernes. Pour terminer le modèle, il ne vous reste plus qu’à sortir votre émetteur 6 voies permettant au minimum cinq mixages, ainsi qu’un récepteur d’au moins 7 voies. La notice est sous forme de livret en noir et blanc, rédigée dans la langue de Shakespeare, une page avec les in-formations les plus importantes traduites en français complète celle-ci. Une fois le modèle monté, le SU-34 affiche une envergure de 90 cm pour une longueur de 145 cm. Juste pour information : mal-gré ces dimensions, je tiens à préciser que celui-ci tient dans une Twingo. Le poids en ordre de marche annoncé par le constructeur est d’environ 1,5 kg. Avec ses dimensions, l’avion est ap-proximativement à l’échelle du 1/16, tout comme les chars RC, quel heureux hasard ! Cela pourrait peut être tendre à des jeux amusants ou animer les mee-tings…

La préparation du ModèLeLe montage du SU-34 ne pose aucune difficulté. Toutes les pièces sont fixées à la colle époxy. Pour l’aile, commencez par connecter le servo puis introduisez la prise dans le fuselage en poussant le fil de rallonge. Après avoir encollé les parties précisées dans la notice, la mise en place des deux demi-ailes se fera sans risque d’erreur grâce aux dé-trompeurs venus de moulage. Pendant la prise de la colle, pour le maintien des différents éléments, j’ai utilisé du ruban adhésif de secrétariat, après avoir bien sûr vérifié que celui-ci n’arrachait pas la peinture. J’ai quand même eu une mau-vaise surprise avec la verrière, le noir brillant à l’avant de celle-ci, étant resté collé au Scotch lors de son enlèvement. Pour ne pas connaître la même mésa-venture, prévoyez des épingles pour maintenir la bulle pendant le collage.

La bête côté pile : à l’avant le logement de batterie, au centre, le canal central, ajouré pour refroidir les contrôleurs et utilisé pour le transit des différents câbles. A noter les deux prises d’air additionnelles pour les vols aux grands angles.

essai jet électrique

Une fois les différents plans fixés à leur place respective, il ne vous restera plus qu’à coller les radars avant et arrière, ainsi que les diffé-rents supports de bombe et armements.La partie construction proprement dite est terminée. Maintenant, passons à la partie ré-glage !

Afin de faciliter le branchement du récepteur, tous les câbles de servos sont déjà passés mais également repérés. Un gain de temps énorme, et des migraines épargnées… Le récepteur étant connecté, la première des choses à faire est de vérifier tous les neutres des commandes après la mise sous tension. Les différentes corrections seront naturelle-ment à effectuer dans un premier temps mé-caniquement, puis affinés finalement avec l’émetteur. Ensuite, j’ai raccordé avec le cor-don «Y» livré dans la boîte, le servo de di-rection de la roulette de nez avec celui des tuyères assurant à elles seules la fonction «dérive», cette dernière n’étant pas pilotée par des gouvernes. Pour les mixages à effec-tuer sur l’émetteur, la notice explique pas à pas le cheminement à suivre en prenant

Tous les servos sont installés à l’extérieur de l’avion, ici une commande de profondeur. Pour plus de précision, la tringlerie métal a été rigi-difiée par un tube carbone installé d’origine.

Une commande d’aileron.Les trois servos pilotant les tuyères vectorielles : à gauche sur la photo, les commandes haut/ bas, au centre celle de droite/ gauche, le tout mixé permet toutes les combinaisons.

Le chasseur bombardier russe SU-34 (ou SU-32, désignation pour l’exportation) tient sa forme caractéristique de la configuration des deux sièges côte à côte. A la base prévue sur une évolution du SU-27 biplace d’entraîne-ment, c’est en mai 1988 que le principe des

deux places en tandem a été abandonné afin d’améliorer le confort du pilote et de son na-vigateur lors des longs vols. L’ajout de plans canards, ainsi que la mise en place d’un ra-dar à l’arrière, finissent les transformations structurelles de l’ap-pareil. Ayant réussi les premiers essais gouver-nementaux depuis juin 2003, il devrait dans le long terme remplacer

les anciens SU-24 et SU-24M.

Envergure : 14, 70 m. Longueur : 23, 34 m. Deux réacteurs AL31F, poussée avec PC 12, 500 T. Masse au décollage : 38 T. Vitesse en altitude : 1900 km/h.

102 i avr mai 2011 i Mra 821

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

en voLAprès les diverses vérifications d’ate-lier, et la charge de la LiPo, tout étant conforme, il ne reste plus qu’à s’aligner sur la piste. Vu la taille des roues, le Sukhoi est destiné aux pistes en dur. Pour cette première séance d’essai, c’est le club de Boissy-sous-St Yon qui nous a reçus et que je remercie ici pour la qualité de l’accueil. Malgré la puissance conséquente des turbines, le modèle demande une cer-taine course avant de pourvoir atteindre sa vitesse de rotation, mais ceci est normal, les gouvernes n’étant pas souf-flées comme sur un avion à hélice. Les premiers instants du vol sont dédiés à la prise en main du modèle sans les tuyères vectorielles (afin de juger celles-ci à leurs justes valeurs). A pleine puissance, le modèle évolue avec une vitesse réaliste, les débattements choi-sis permettent «d’en rajouter». Les vols sont tout naturellement tendus, les ton-neaux rapides et les boucles bien am-plitude. C’est le moment de passer aux choses sérieuses, le test de la profon-deur mixé aux tuyères. L’efficacité est impressionnante. Les loopings devien-nent beaucoup plus serrés, les change-ments de trajectoire se font à l’équerre. Après retour d’expérience et essais avec le mixage aux ailerons, ce mode vectorielle prend réellement toute sa justification pour les figures aux grands angles aux faibles vitesses, sauf bien

entendu pour des figures de type «Co-bra». Cette dernière figure permettant justement de passer avec beaucoup de réalisme à ces vitesses plus lentes. At-tention au temps de vol, avec la batterie fournie d’origine n’espérez pas des vols de plus de quatre minutes…Une fois le temps écoulé, la baisse de régime des turbines ne se fait pas attendre et est significative. Cependant, cette pe-tite mésaventure m’a permis de me rendre compte de la grande portance du Sukhoi et de sa maniabilité aux faibles vitesses. Le décrochage arrive à une vi-

tesse très basse pour un jet tout en gardant un contrôle parfait du modèle. Pour conduire des essais plus complets, l’avion a été testé sur terrain en herbe. Il faut dire que le terrain de mon club, le «Chouette Club» du Coudray Monceau, avait été tondu l’après-midi même et que tout ne pouvait que bien se passer sur le «green». Seul petit problème : la roue avant (de petite taille) s’est bloquée au roulage de retour dans un petit trou et j’ai cassé le palonnier de direction, en plas-tique, qui mériterait d’être fabriqué de ma-nière plus solide.

Mra 821 i avr mai 2011 i 103

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

- avec profondeur et ailerons mixé à celles-ci. Dernier point, la notice conseille de mettre du Dual/Rate à 40% au niveau de la profondeur, au moins pour les pre-miers vols. Les différents mixages étant réglés, il ne reste plus qu’à réaliser les contrôles proposés dans le manuel. Le centre de gravité est donné pour 96 mm du bord d’attaque à l’emplanture. Après vérification, le Sukhoi manque un

peu de plomb dans le nez, 15 g pour être précis. Ne sachant où le mettre et ne disposant pas d’endroit prévu à cet effet, j’ai dû pratiquer une ouverture en avant de la roulette de nez. Le plomb y est fixé à la colle époxy puis le trou est refermé avec un petit bout de fibre de verre. J’ai regretté que le logement bat-terie ne soit pas plus long, ce qui m’au-rait permis de réaliser le centrage juste en déplaçant l’accu.

essai jet électrique

exemple sur la Futaba T9. Cela tombe bien, vu que j’utilise une T8FG déjà simple à programmer, il n’est pas trop difficile de s’y retrouver. Pour ma part, j’ai placé la gestion des tuyères sur l’interrupteur trois positions SG de la ra-dio, permettant ainsi trois modes de vol différents : - «Normal» (sans tuyères vectorielles),- avec profondeur mixé aux tuyères vec-torielles,

Les deux tuyères prennent parfois des posi-tions curieuses. A gauche : mixage ailerons/ profondeur à droite profondeur/ direction légè-rement droite.

Pour reprendre la cinématique de l’avion grandeur, le train principal est ici aussi composé de deux roues en tandem.

La roulette de nez escamotable est montée sur amortisseur.La batterie dans son logement ajouré pour un meilleur refroidissement.

104 i avr mai 2011 i Mra 821

Nous trouvons dans la notice une ex-plication pour, le cas échéant, procéder à un changement de turbine ou de mo-teur. Attention : pour cette intervention, vous devrez couper directement dans la mousse du fuselage. Une liste des pièces détachées est fournie. Un oubli toutefois dans la notice : rien n’est dit sur les débattements des différentes gouvernes. Pour leurs réglages, je me suis donc fié à mon expérience de mo-déliste (voir débriefing).

concLusionCe Sukhoi est un modèle idéal pour toutes personnes souhaitant possé-der un jet à la forme si particulière des chasseurs actuels de l’Est sans avoir à rajouter une multitude d’accessoires. Ici, tout est fourni hormis la radio et un récepteur. Pour profiter pleinement de votre Su 34, je ne saurais que trop vous conseiller de prendre une ou deux bat-teries supplémentaires. L’expérience de la poussée vectorielle ne peut laisser indifférentes les per-sonnes qui l’essaieront. Les tentatives pour réaliser les figures aériennes my-thiques russes accompagnées d’une prise en main rapide et aisée, nous amènent très rapidement au jeu d’une présentation Alfa pour le Bourget, ou plutôt le MAKS (**)…

* L’auteur fait ici allusion au film Avatar qui a rencontré le succès que l’on connaît.** Le salon russe équivalent à celui du Bourget et qui se tient tous les deux ans, les années impaires également.

INNovaNTE boNNE paSSablE médIocRE

coNcEpTIoN ExcEllENTE boNNE moyENNE médIocRE

QUalITé dU kIT

FacIlE moyEN délIcaT complIQUé

aSSEmblagE

débUTaNT INTERmédIaIRE coNFIRmé ExpERT

pIloTagE

TRèS plaISaNT agRéablE moyEN déSagRéablE

agRémENT EN vol

SU 34 aRFTemps de construction : 4 h environpoids annoncé (et constaté) : 1500 gEquipements embarquésRécepteur : Futaba R617FS (avec cordon y roue avant/ fonction direction tuyère) débattements retenus : ailerons : +/-10 mm avec 20% d’exponentielprofondeur : +/- 12 mm avec 40% de d/Rdérive : sans objetTuyères vectorielles : débattement maximum centrage : 96 mm du bord d’attaque de l’aile (conforme à la notice)

on a aiMé+ le réalisme de l’avion, ses qualités de vol, le «plus» indéniable apporté par les tuyères à poussée vectorielle.

on aurait aiMé - un palonnier de direction de la roulette avant plus solide.

déBRiefing

Mra 821 i avr mai 2011 i 105

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx