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Volume 49, numéro 3 12 septembre 2013 Plus de 40 ans après sa création, le PEPS fait peau neuve et souhaite accueillir toujours plus de mordus du sport. p8 et p9 Le thé vert ne prévient pas la récidive de cancer. p10 Cyberdépendance : comment la mesurer ? p6 Aires de renouveau photo Marc Robitaille

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Journal institutionnel de l'Université Laval

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Page 1: Le Fil 12 septembre 2013

Volume 49, numéro 3 12 septembre 2013

Plus de 40 ans après sa création, le PEPS fait peau neuve et souhaite accueillir toujours plus de mordus du sport. p8 et p9

Le thé vert ne prévient pas la récidive de cancer. p10

Cyberdépendance : comment la mesurer ? p6

Aires de renouveau

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2 actualités ULen bref

Un concept québécois primé en SuisseIntégrer un plan d’eau au centre de la place d’Armes de la ville suisse d’Yverdon-les-Bains ? C’est la proposition de cinq étudiants en archi-tecture de l’Université (Anthony Bouchard, Alexandre Boulianne, Jean-François Laroche, Éric Lizotte et Dominique Robitaille), qui ont ainsi remporté le prix du jury au concours Urbablitz. Le jury s’est dit séduit par la force du concept nommé espaceB, un plan d’eau qui peut être modulé pour répondre à plusieurs usages. Une trentaine d’étudiants de Suisse, d’Italie et de France ont participé au concours, lié à une démarche participative pour le réa-ménagement de la place d’Armes. La faisabilité du concept doit être étudiée le 18 septembre prochain.

http://files.newsnetz.ch/upload//2/8/28609.pdf

Nouvelle convention collective pour les chargés de coursC’est dans une proportion de 88 % que les chargés de cours ont approuvé le 9 septembre l’adoption de l’entente de principe pour le renouvellement de leur convention collec-tive. Celle-ci sera d’une durée de trois ans. La longueur des négociations, plus de deux ans, s’explique par la réécriture de l’ensemble de la convention ainsi que par les particularités de chaque catégorie de poste que peuvent occu-per les chargés de cours. « Il y a beaucoup de différences entre donner des cours théoriques ou être superviseur de stage », a expliqué Puma Freytag, président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université (SCCCUL) affilié à la CSN, en entrevue au quotidien Le Soleil. En bout de piste, « ça a été un exer-cice profitable qui a permis d’avoir quelques avancées, par exemple au chapitre des congés de maladie et des assurances ». Le syndicat compte 1800 personnes qui ont un lien d’em-ploi avec l’Université. De ce nombre, ils sont environ 800 à donner des cours cette année.

L’ombudsman veut vous lireLes questions de justice vous intéressent ? L’Association des ombudsmans des universités et collèges du Canada lance un concours d’écri-ture pour les étudiants. Il s’agit de produire un essai de 1000 mots sur le thème de la résolution des conflits. Le gagnant du concours rempor-tera une bourse de 1000 $. Le texte doit être remis au plus tard le 15 octobre.

www.uwo.ca/ombuds/assoc.htm

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : En transitionJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie PicardCollaborateurs : Amélie Bédard, Étienne R. Dionne, Pascale Guéricolas, Julie TurgeonRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeSecrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Trois personnes membres de l’équipe du navire de recherche scientifique affiliée à l’Université Laval ont péri dans l’écrase-ment d’un hélicoptère de la Garde côtière canadienne dans le Grand Nord cana-dien, le lundi 9 septembre en après-midi.

Lors d’un point de presse tenu le mardi suivant, la Garde côtière canadienne a confirmé la mort de deux Québécois, Daniel Dubé, pilote de la Garde côtière, ainsi que Marc Thibault, commandant de l’Amundsen, de même que du cher-cheur Klaus Hochheim de l’Université du Manitoba, spécialiste de l’évolution des glaces et des banquises.

L’équipe de l’Amundsen en deuilL’accident est survenu dans le détroit

de McClure, à 670 km à l’ouest de Resolute Bay, au nord des Territoires du Nord-Ouest. C’est en soirée lundi que l’hélicoptère qui avait décollé du navire a été retrouvé, ainsi que les corps. Les membres à bord de l’hélicoptère fai-saient une mission d’évaluation de l’état des glaces. Selon la Garde côtière, les conditions climatiques étaient bonnes au moment de l’accident.

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada mènera une enquête afin de déterminer la cause de l’écrasement. Le brise-glace de recherche canadien

avait quitté Québec à la fin juillet pour une expédition de 82 jours dans l’océan Arctique jusqu’au mois d’octobre.

« Il s’agit d’un terrible drame pour cette équipe internationale de re- cherche scientifique. En mon nom personnel et en celui de toute la com-munauté universitaire, je tiens à offrir mes plus sincères condoléances et mon soutien aux proches des victimes ainsi qu’à toute l’équipe de l’Amundsen », a déclaré le recteur Denis Brière. Les drapeaux de l’Université seront en berne en mémoire des victimes. par Claudine Magny

photo ArcticNet

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3actualités

À 25 ans, l’étudiant en génie mécanique David Veilleux a accompli tout un exploit, en juillet dernier, lorsqu’il a terminé la plus prestigieuse course cycliste au monde, le Tour de France. L’épreuve d’endurance compte 21 éta-pes totalisant 3 404 km. Le cycliste de haut niveau de l’Université Laval les a fran-chies en 87 h 20 min 56 s, ce qui lui a valu la 123e place a u c l a s s e m e n t f i n a l . Mentionnons que le gagnant du tour, Chris Froome, a ter-miné la course 3 h 24 min 16 s plus vite que Veilleux. Autre

Un super athlète au Tour de FranceDavid Veilleux a parcouru 3 400 kilomètres en trois semaines de compétitionpar Yvon Larose

élément tout à l’honneur de ce dernier : en un siècle de Tour de France, ceux qui ont réussi à compléter le parcours représentent moins du tiers des 15 000 partants.

L’étudiant-athlète, premier Québécois d’origine inscrit au tour, a commencé sa prépa-ration en décembre dernier. En juin, sa performance lors de courses préparatoires, dont sa victoire lors de la pre-mière étape du Critérium du Dauphiné, a favorisé sa sélec-tion dans l’équipe d’Europcar pour La Grande Boucle. « C’est un rêve de jeunesse qui

se réalise et ce sont toutes mes années de persévérance et de discipline qui sont récompen-sées », écrivait-il sur son site Internet après sa sélection.

David Veilleux s’est distin-gué dès la deuxième étape du Tour de France en roulant en tête sur plus de la moitié de la distance de 80 kilomètres. Le même jour, il s’est sacrifié pour le leader de son équipe, aux prises avec un ennui méca-nique, en lui remettant son vélo pour qu’il puisse pour-suivre sa course. D’ailleurs, son rôle stratégique durant le tour sera justement, comme ses coéquipiers , d ’aider son leader à performer de façon optimale. Un des plus beaux souvenirs de Veilleux restera son arrivée sur les Champs-Élysées, à Paris, au soleil couchant et sous les

Dans la foulée des scan- dales financiers qui ont boule-versé l’Amérique du Nord il y a une dizaine d’années, le gou-vernement du Québec adop-tait, en 2006, des mesures pour assurer une plus grande transparence dans la gestion des organismes publics et une imputabilité accrue de leurs hauts dirigeants. Pour y arriver, l’État confiait le rôle de chien de garde aux audi-teurs internes. Ont-ils été en mesure de bien s’acquitter de cette tâche ? Pas encore, si on en juge par une étude que la professeure Mélanie Roussy, de l’École de comp-tabilité, vient de publier dans un récent numéro de la revue Critical Perspectives on Accounting. Le problème : le nouveau cadre dans lequel travaillent les auditeurs internes les a placés dans un complexe et difficile ménage à trois.

La professeure Roussy a mené des entrevues avec 42 auditeurs d’expérience tra-vaillant dans 13 ministères et organismes publics à but non lucratif afin de cerner la per-ception de leur rôle au sein de l’organisation. L’audit interne assure les bonnes pratiques

Tiraillés entre deux maîtresLes auditeurs internes du secteur public sont mal placés pour jouer pleinement leur rôle de chien de garde de la bonne gouvernancepar Jean Hamann

de gouvernance, le contrôle et la gestion des risques dans une organisation publique ou privée. À cela s’ajoutent des fonctions-conseils en vue d’améliorer la perfor-mance dans ces domaines. En vertu du nouveau cadre législatif, les auditeurs font rapport à un comité d’audit interne, formé de membres extérieurs à l’organisme. « Il s’agit d’un copier-coller de ce qui a été fait dans le privé, constate la chercheuse, à la différence près que, dans un ministère, il n’y a pas de conseil d’administration pour chapeauter le tout. Dans les organismes publics, le comité d’audit a un rôle essentielle- ment consultatif. »

Les auditeurs que la cher-cheuse a interrogés ont vécu un changement culturel important en 2006. « Pendant toute leur carrière dans la fonction publique, ces per-sonnes s’étaient rapportées au plus haut dirigeant de leur organisme, le sous-ministre dans le cas d’un ministère, précise-t-elle. Soudainement, on leur demandait de rendre des comptes – sur des sujets comportant des informa-tions très stratégiques – à des

administrateurs extérieurs. C’est beaucoup demander à des gens qui se perçoivent comme des protecteurs, des boucliers et des gardiens des secrets de leur organisation. » Pour compliquer les choses, le haut dirigeant de l’organisme est demeuré le supérieur fonc-tionnel des auditeurs. « C’est lui qui décide des ressources financières et matérielles qui leur sont allouées. Il peut être leur meilleur allié ou leur pire ennemi.

Ce ménage à trois a placé l e s aud i t eu r s i n t e rnes entre deux chaises. Ils se considèrent toujours au ser-vice des hauts dirigeants de

leur organisation et c’est à eux qu’ils donnent priorité, même s’ils savent que leur loyauté première devrait aller au comité d’audit. « En ce sens, ils ne jouent pas pleine-ment le rôle de chien de garde qu’on espérait d’eux, estime la professeure Roussy. Les chan-gements survenus en 2006 ont favorisé une meilleure gestion dans les organismes publics, mais les citoyens ne doivent pas tenir pour acquis que l’audit interne assure plus de transparence et d’imputabilité de la part des hauts dirigeants. Ces changements ont peut-être même accru l’opacité de la gouvernance. »

«Les citoyens ne doivent pas tenir pour acquis que l’audit interne assure plus de transparence et d’imputabilité des hauts dirigeants

Les choses pourraient s’améliorer avec le temps, avance toutefois la cher-cheuse qui, dans une vie anté-rieure, a été auditrice interne au ministère de l’Éducation. « La solution passe par la consolidation de la rela-tion entre l’auditeur interne et le président du comité d’audit, estime-t-elle. Si ce dernier est solide et indépen-dant du haut d i r igeant de l’organisme, l’auditeur interne pourra établir un lien de confiance avec lui et, éventuellement, cesser de se considérer comme le gardien des secrets de son organisation. »

applaudissements de mil-liers de spectateurs, au terme de son incroyable aventure. Cette fin de parcours couron-nait des années d’effort pour celui qui avait découvert sa passion pour le vélo de route en regardant à la télé… le Tour de France !

Demain et dimanche, les 13 et 15 septembre, David Veilleux remontera sur son vélo pour participer au Grand Prix cycliste de Québec et à celui de Montréal. Ce seront ses dernières compétitions comme coureur cycl iste professionnel puisqu’il a annoncé, le 11 septembre, qu’il mettait fin à sa car- rière. « J’ai atteint mes objec-tifs sportifs, a-t-il déclaré, et i l est temps pour moi de poursuivre mes autres objectifs personnels. » photo GPCQM Yves Perret YPM

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4le fil | le 12 septembre 2013actualités UL

en bref

Les HEI reçoivent Lawrence CannonLes Hautes Études internationales reçoivent Lawrence Cannon, ambassadeur du Canada en France, pour une rencontre informelle. L’invité de marque abordera la construction de la poli-tique étrangère canadienne et répondra aux questions de l’assistance. Lawrence Cannon a été ministre des Affaires étrangères pour le gouvernement canadien de 2008 à 2011. Membre du caucus du Parti conservateur du Canada, il siégeait à la Chambre des communes comme député de la circonscription de Pontiac, dans l’Outaouais. Il est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de l’Univer- sité Laval.

Vendredi 4 octobre de 9 h 30 à 10 h 30, à la salle 2419 du pavillon Charles-De Koninck. Inscription gratuite mais obligatoire à l’adresse [email protected].

La télé vue par une anthropologue L’anthropologie interroge les évidences, les pratiques et les croyances de « l’ici » en les rap-portant à celles « d’ailleurs ». Isabelle Henrion-Dourcy, professeure au Département d’anthro-pologie, donnera bientôt une conférence intitulée « Des anthropologues regardent la télévision : médiamorphose et mondialisation à travers la petite lucarne ». Elle fera ressortir la spécificité du regard anthropologique dans l’étude d’une icône de la modernité occiden-tale : les médias de masse. Tout au long de son enquête sur la diaspora tibétaine en Inde, elle esquisse les effets de la télévision sur les rap-ports sociaux et sur les identités politiques.

Mercredi 25 septembre à 17 h, à la salle Jean-Paul-Tardif du pavillon La Laurentienne. Entrée libre. Inscription possible à [email protected].

Organisé conjointement par le Service de placement (SPLA) et l’Association internationale des étudiants en science économique et commerciale (AIESEC), le 25e Carrefour de l’emploi accueillera près de 125 entreprises de différents sec-teurs d’activité et plus de 3 000 étudiants et diplômés.

Aux yeux de Richard Buteau, direc-teur du SPLA, le Carrefour est un incontournable tant pour la relève qui désire se tailler une place sur le marché du travail que pour les entreprises qui souhaitent se faire connaître. « Cette journée est un must pour tous les étu-diants et particulièrement pour ceux qui amorcent le dernier tournant de leurs études. C’est là qu’ils découvriront de véritables possibilités d’emplois et qu’ils seront informés des programmes de recrutement, dont celui de la fonc-tion publique québécoise », explique-t-il. « Nous savons à quel point le recru-tement est un enjeu majeur pour les entreprises. Il est donc tout naturel de travailler à faciliter le réseautage entre les employeurs et les candidats univer-sitaires », poursuit Richard Buteau.

Cette année, le Carrefour de l’emploi célébrera les 20 ans d’Entrepreneuriat Laval, le premier organisme du genre à avoir vu le jour en milieu universitaire au Québec. Pour l’occasion, un salon de l’entrepreneuriat sera accessible à tous durant la journée. « Les visiteurs pour-ront voir l’entrepreneuriat comme un choix de carrière possible et réalisable. Une dizaine de gens d’affaires seront sur place afin de présenter l’entreprise qu’ils ont créée avec le soutien d’Entre-preneuriat Laval », mentionne Annie Gignac, coordonnatrice du Carrefour

Carrefour de l’emploi : 25 bougies !L’une des journées carrière les plus importantes au Canada se tiendra le

par Amélie Bédard

Ceux et celles ayant la fibre entrepre-neuriale pourront rencontrer des diplô-més pour qui leurs rêves sont devenus réalité. « Je pense que plusieurs per- sonnes aimeraient devenir entrepre-neurs, mais qu’elles ont peur de se lancer. Pourtant, l’économie québé-coise bénéficie beaucoup de l’entre-preneuriat. Sans compter que c’est un défi stimulant à relever d’un point de vue personnel », explique Audrey Latulippe, fondatrice de Capelio, entre-prise qui se spécialise dans la confection et la commercialisation d’accessoires pour cheveux.

Pour une sixième année consécutive, l’événement s’affichera sous des cou-

leurs écoresponsables. Il y aura des bacs de recyclage et de compostage sur place grâce à une équipe bénévole et il sera possible d’utiliser de la vaisselle en porcelaine ainsi que des ustensiles lavables. De plus, ceux et celles qui le désirent pourront évaluer leur quantité d’émission de gaz à effet de serre et les compenser. Certains exposants offriront même du café équitable. De plus, un tout nouveau concours se tiendra pour les exposants afin de les inciter à être verts.

Les organisateurs sont confiants que ce 25e Carrefour sera couronné de suc-cès. « Nous avons fait beaucoup de pro-motion sur le campus et à l’extérieur. Le Carrefour est un événement rassem-bleur qui a, au fil du temps, acquis une belle renommée », confie Maude-Émilie Théberge, étudiante et responsable des communications pour le Carrefour.

Information : spla.ulaval.ca/carrefour

de l’emploi.

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5le fil | le 12 septembre 2013 archéologie

Le parc national de Plaisance est situé dans la région de l’Outaouais, dans l’ouest du Québec. En août, neuf étu-diants en archéologie, une majorité d’entre eux étant ins-crits à la maîtrise, y ont fouillé la terre à la recherche de ves-tiges et d’artefacts remon-tant à l’ère préhistorique. Ils étaient intégrés au Groupe de recherche archéologique de l’Outaouais. L’étudiant à la maîtrise Simon Paquin en supervisait sept.

« Ce site, ouvert à l’été 2012, est assez impressionnant pour la quantité de matériel préhistorique in situ qu’on y trouve, explique-t-il. Ce qu’on va trouver est pratiquement tout en place, il n’a presque pas bougé depuis qu’il a été déposé à l’ère préhistorique. » Selon lui, les inondations de la rivière des Outaouais ont eu pour effet, année après année, de protéger le précieux matériel. « Les inondations, dit-il, ont apporté tellement de sédiments que les couches préhistoriques ont été en- fouies profondément dans le sol. » Fait remarquable, l’endroit contient des traces

Une incursion dans la préhistoireCet été, en Outaouais, des étudiants en archéologie ont fouillé le sol d’un site occupé par les Amérindiens il y a des milliers d’annéespar Yvon Larose

non pas d’une ou de deux périodes préhistoriques, mais de quatre comprises entre l’Archaïque et le Sylvicole.

À l’été 2012, à la fin du chantier, les étudiants de l’Université Laval avaient découvert les vestiges d’un foyer. Cet été, ils sont reve-nus à cet endroit et ont élargi la superficie de fouille. Le site ainsi couvert faisait 9,5 mètres carrés sur une profondeur d’un mètre. La datation au carbone 14 fait remonter l’aménagement du foyer à environ 3 640 ans. Un mystère, toutefois, persiste quant à sa fonction. « Les Amérindiens de la préhistoire se rassemblaient autour du foyer pour manger et par-ler, raconte Simon Paquin. C’était l’aire sociale. Or on n’a trouvé aucun os d’animal qui témoignerait d’une acti- vité de cuisine ou de consom-mation de nourriture. On n’a pas trouvé non plus d’éclats de pierre taillée, une activité assez commune sur tous les sites préhistoriques. »

Le mystère s’épaissit davan-tage en ce qui concerne la fonction des trois gros blocs

de pierre situés près des vestiges du foyer. Leur mise au jour a eu lieu cet été. « On parle vraiment d’une construction faite de main d’homme, affirme Simon Paquin. Elle est structurée avec de gros blocs de pierre à l’extérieur et un remplissage de petites pierres et de limon à l’intérieur. »

Au début, les archéologues ont pensé à une sépulture. Mais le seul artefact trouvé à cet endroit, un polissoir, ne présentait aucun lien avec une telle fonction. Pierre très dure, le polissoir ser-vait à polir de la pierre plus douce pour en fabriquer notamment des couteaux et

des pointes de flèche. Une dizaine d’hypothèses ont été avancées. Cinq ou six sont encore à l’étude. L’une d’elles est l’affût de chasse, une structure de camou-f lage. « On a beaucoup d’arbres sur le site actuel, souligne-t-il. Aux temps préhistoriques, on était sur une espèce d’île avec des herbes hautes. La faune, assez abondante actuelle-ment, devait être beaucoup plus riche. Les chasseurs auraient accumulé ces pierres pour pouvoir se cacher. Peut-être posaient-ils dessus des quenouilles, de la tourbe. Mais cette avenue reste as- sez hypothétique. »

Les inondations de la rivière des Outaouais ont eu pour effet, année après année, de protéger les précieux vestiges et artefacts remontant à l’ère préhistorique

on n’a trouvé ni os animal ni éclats de pierre.

Deux autres découvertes ont eu lieu un même jour. D’abord, Louis-Olivier Lortie a exhumé une herminette en pierre polie. Cet outil pour le travail du bois, à l’aspect assez rustre, remonterait au Sylvicole inférieur. Cette période est comprise entre 1000 et 4000 ans avant Jésus-Christ. « Le bout du tranchant de cette espèce de ciseau préhistorique a éclaté, ex- plique Simon Paquin. C’est sûrement la raison de son abandon. » Puis, dans l’après-midi, ce dernier a mis au jour une poterie préhistorique aplatie qui remonterait, elle aussi, au Sylvicole inférieur. « L’objet, un petit vase au fond conique, peu élaboré, a été aplati avec le temps, indique-t-il. Mais il n’a pas bougé puisque les tessons sont pla-cés comme ils devraient l’être si la poterie était demeu-rée en une seule pièce. Cela indique que l’on est sur un sol non perturbé. »

Les tessons, de même que la plupart des artefacts décou-verts en 2012 et 2013, seront nettoyés, puis analysés dans les laboratoires d’archéologie de l’Université Laval. À par-tir de la photographie, il sera possible de remonter le vase en laboratoire. Les pièces seront solidifiées avec de la colle. Une bonne por-tion de l’objet pourra ainsi être reconstituée.

Pascal Saint-Jacques et Olivier Lalonde à l’œuvre sur un mètre carré de sol délimité par des cordes blanches en surface.

Les étudiants ont mis au jour un deuxième foyer près de l’amas de grosses pierres. De forme ovale, ce foyer pourrait être associé à la structure de pierre. Il avait possiblement la même fonction que le premier foyer puisque, comme l’autre,

Quatre étudiants de l’Université Laval fouillent le site où l’on a découvert notamment les vestiges d’un ancien foyer ainsi qu’une structure de grosses pierres.

Il a aussi exhumé cette herminette en pierre polie cet été. Cet outil pour le travail du bois remonterait au Sylvicole inférieur.

Louis-Olivier Lortie a mis au jour, cet été, cette ancienne pointe de projectile, possible-ment de flèche.

Une partie de l’équipe du chantier de fouille.

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6le fil | le 12 septembre 2013

Sur la pertinence de l’agriculture urbaine

Faire grimper son plant de haricot vert au poteau de la galerie est-il une bonne idée ? « Aujourd’hui, tous les gens qui réfléchissent à la ville tentent de la penser autrement. L’idée qu’il est impossible de produire des aliments en ville ou en zone périurbaine tombe. Québec n’est pas le chef de file, mais est sur la bonne voie », assure Manon Boulianne, en prenant pour exemple les citoyens actifs et les écoquartiers.

Sur l’iniquité de la Charte des valeurs québécoises…

Porter un turban, un hid-jab ou tout autre symbole religieux n’empêche pas de penser, clame Abdelwahed Mekki-Berrada dans un vibrant plaidoyer contre la Charte des valeurs qué-bécoises. « Avec mon nom sculpté par le sel de la Méditerranée, mon accent qui porte ses échos dans les sommets de l’Himalaya, mon sang chaud comme le désert du Kalahari, avec ou sans hidjab-turban-kippa-crucifix : coudon Québec, tu m’aimes-tu ? »

…et sur ses perspectives de succès en cour

Certains employés de l’État pourraient donc ne plus pouvoir porter de vêtement ou de bijou ostensible dévoilant leur religion. « Est-ce que le bannissement des symboles religieux sera condamné et jugé invalide par les tribunaux ? Selon mon avis juridique, il n’est pas certain que ce le soit. Nous pouvons penser raisonna-blement que cela passera le test », affirme Henri Brun, qui a aidé le Parti québécois à concevoir la Charte des valeurs québécoises.

sociétéils ont dit...

Manon Boulianne, directrice du Département d’anthropologie

Le Soleil, 5 septembre

Abdelwahed Mekki-Berrada, pro-fesseur agrégé d’anthropologie

Le Devoir, 6 septembre

Henri Brun, professeur de droit à la retraite

Toronto Star, 8 septembre

Vous ne pouvez vous empêcher de véri-fier vos courriels toutes les deux minu-tes ? Vous êtes abonné à des dizaines de fils Twitter et vous ne voulez rien manquer de l’action ? Votre téléphone intelligent trône près du chandelier lors de vos soupers d’amoureux ? Vous êtes tellement absorbé par le jeu en ligne World of Warcraft que vous n’avez pas pris vos courriels depuis une semaine ? Vous pourriez bien souffrir de cyber-dépendance, mais la chose ne sera pas simple à démontrer. La raison ? « Il n’existe pas d’outil reconnu qui permette de poser pareil diagnostic », explique Matthieu Guitton, professeur à la Faculté de médecine et chercheur à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec.

Le professeur Guitton et l’étudiante au doctorat Catherine Lortie ont entrepris de corriger la situation en jetant les bases de ce qui constituer-ait un bon outil pour diagnostiquer ce trouble. Les deux chercheurs ont recensé tous les articles scientifiques portant sur la cyberdépendance pub-liés de 1993 à 2011 et ils en ont extrait

Accro à Internet ?Avant de pouvoir poser un diagnostic de cyberdépendance, il faudra être en mesure de mieux cerner le problèmepar Jean Hamann

14 questionnaires, dont ils ont analysé la structure et le contenu.

Le fruit de leur travail, qui vient de paraître dans la revue Addiction, indique que les paramètres servant à évaluer la dépendance à Internet va-rient beaucoup, mais que certaines lignes de force émergent. C’est le cas des répercussions négatives sur la vie quotidienne (86 % des questionnaires), de l’utilisation compulsive (79 %) et de l’attirance démesurée pour Internet (71 %). Les aspects isolement social (36 %) et échappatoire (21 %) sont également présents quoique moins fréquents.

« La plupart des questionnaires négli-gent la dimension sociale de la dépen-dance à Internet, constate Matthieu Guitton. Il y a une valorisation sociale au fait d’être un contributeur régu-lier sur un forum ou d’avoir un avatar connu et reconnu dans un jeu en ligne. Ça va au-delà d’un problème de jeu en ligne sur un casino virtuel et ça ne se traite pas comme une accoutumance au jeu. La motivation sociale qui conduit à la surutilisation d’Internet devrait être

davantage couverte dans un question-naire servant à dépister ce problème. »

Aucun questionnaire n’est optimal pour l’instant, mais les dénominateurs communs relevés par les deux cher- cheurs devraient se trouver dans un outil bien fait. D’ici à ce qu’un questionnaire fiable et efficace soit élaboré, ils recom-mandent aux cliniciens de recourir à une combinaison d’au moins deux ques-tionnaires afin de pallier les faiblesses de chacun et de réduire les risques de faux diagnostics.

Quant à savoir si la dépendance à Internet est un problème de santé mentale au même titre que la dépres-sion ou le désordre obsessif compulsif, la discussion est ouverte. « Il y a eu un gros débat à savoir s’il fallait l’inclure dans le DSM-V, l’ouvrage de référence sur les troubles mentaux paru en mai dernier, signale Catherine Lortie. Les responsables de l’American Psychiatric Association lui ont réservé une place dans la troisième section du manuel. Il s’agit donc d’un problème qui re- quiert davantage de recherches cli-niques avant d’être inclus dans les sections principales de l’ouvrage où se trouvent les troubles mentaux offi-ciellement reconnus. Si la cyberdépen-dance était reconnue comme trouble de santé mentale, il s’agirait de la première dépendance comportementale à faire son entrée dans le DSM. »

Les paramètres servant à évaluer la dépendance à Internet varient beaucoup, mais certaines lignes de force émergent

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7le fil | le 12 septembre 2013 société

Q3Alain Barré sur le carnet de référence dans le monde de la construction

Le placement syndical est mort, vive le carnet de référence! Depuis le 9 septem-bre, la Commission de la construction du Québec met en lien employeurs de la construction et salariés du secteur. Exit les contacts directs entre organisations syndicales et entreprises de l’industrie de la construction qui auraient abouti à des pratiques d’intimidation. L’opinion d’Alain Barré, professeur en relations du travail, sur le nouveau système.

Q Qu’est-ce qui va changer dans le quotidien des employeurs et des salariés ?

R Il faut savoir d’abord que cela touche une très petite portion des employeurs. La plupart des entreprises en construc-tion ont déjà leurs propres salariés, sur-tout les petites et moyennes entreprises. La nouvelle mesure concerne entre 10 et 15 % de la main-d’œuvre de l’industrie de la construction, surtout sur les gros chantiers qui réclament plus de sala-riés, soit environ 25 000 travailleurs. Désormais, les employeurs déclarent leurs besoins en matière de postes à pourvoir sur le site de la Commission de la construction du Québec (CCQ). Un site auquel les 165 000 membres de l’industrie de la construction inscrits dans cette banque ont accès automa-tiquement. Ensuite, la CCQ transmet automatiquement à l’employeur inté-ressé une liste de candidats. La demande patronale est aussi envoyée aux organi-sations syndicales, titulaires d’un permis de référence. Elles peuvent donc aussi diriger les employeurs vers des membres ayant les compétences requises. Ces derniers sélectionnent finalement leur personnel en utilisant l’une ou l’autre de ces listes. Autrefois, le choix des salariés relevait des syndicats.

Q Certaines organisations syndicales, comme la FTQ, laissent entendre que le nouveau système ne fonctionnera pas, car la CCQ du Québec ne connaît pas les employés qu’elle recommande…

R En fait, la grande majorité des ouvriers n’ont pas besoin de ce sys-tème pour travailler dans l’industrie

de la construction, car ils sont déjà des employés réguliers d’une entreprise. Le problème se pose plus pour les besoins supplémentaires pour les grands chan-tiers. Pour ma part, je crains surtout les difficultés techniques liées à un nouveau système informatique relativement com-plexe, car il risque d’avoir quelques ratés au départ. Or ces ratés-là vont certai-nement être montés en épingle par les opposants au nouveau système. Il faut donc que la Commission veille au grain et suive de très près la situation en appor-tant rapidement des correctifs pour assurer la crédibilité du carnet de réfé-rence. Sur 165 000 travailleurs inscrits sur cette liste, 15 000 ont déjà bonifié leur CV en ligne sur le site Carnet réfé-rence construction de la Commission. La CCQ en espérait 30 000. Par ailleurs, certains craignent que les travailleurs plus âgés ne soient pénalisés par un sys-tème dans lequel l’employeur choisit ses propres employés, tout comme ceux qui ont été victimes d’accidents du travail dans le passé. Il faut savoir cependant qu’il existe des recours grâce au droit actuel du travail. Je m’attends à ce que la Commission de la construction soit à l’affût de telles situations de discrimina-tion et qu’elle suggère éventuellement un réajustement de la législation.

Q En évitant les liens directs, l’im-plantation du carnet de référence règle-t-elle tous les problèmes entre les organisations syndicales et l’industrie de la construction ?

R Ce que l’on cherche à éliminer, c’est surtout l’intimidation, à savoir des organisations syndicales qui pour-raient exercer des pressions indues sur un employeur afin qu’il recrute ses employés parmi leurs membres. Dans le passé, par exemple, certains travailleurs n’arrivaient pas à accéder à de grands chantiers de construction. On se sou-vient de la construction de la Gaspésia à Chandler en Gaspésie ou de la nou-velle aluminerie d’Alcan à Alma qui ont connu de grandes difficultés, imputables à des problèmes liés au placement de la main-d’œuvre. Actuellement, certains syndicats contestent le carnet de réfé-rence au nom de la liberté d’association. Pourtant, ce nouveau système protège justement la liberté des travailleurs adhérant à un syndicat mineur dans la construction. De cette façon, leur appartenance à cette organisation ne les pénalise pas pour travailler sur les chan-tiers. Plusieurs syndicats se réjouissent d’ailleurs de l’adoption de cette mesure qu’elles espéraient depuis le saccage de la Baie-James. [En 1974, des travailleurs avaient ravagé le campement du barrage LG-2.]

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Depuis que la rumeur circule selon laquelle un pédophile se promène dans le quartier, Marie ne conduit plus son fils de 4 ans au parc. Un kid-napping est si vite arrivé… Et s’il lui arrivait d’oublier son enfant par pure distrac-tion comme d’autres parents l’ont fait dans leur auto? Sans compter que le petit risque de se blesser dans les trapèzes et les balançoires. D’autres enfants pourraient aussi le bousculer… À bien y penser, il vaut mieux se cadenasser à la maison et y rester pour plus de sécurité.

Ce scénar io poussé à l’extrême illustre à quel point vivre sans l’ombre d’un risque est impossible. Car tout – ou rien – risque tou-jours d’arriver, du seul fait de vivre en société. « Ce n’est pas logique de penser en termes de risque zéro, dit Stéphane Leman-Langlois, professeur de criminologie. Si on essaie de contourner tout ce qui représente un danger, tout le monde va rester chez soi. Car arriver à tout contrôler est un pari impossible à tenir. Et puis, est-ce que c’est dans ce genre de société que nous voulons vivre? »

D e qu o i a - t - o n p e u r aujourd’hui ? Du terrorisme, évidemment : le 11 sep- tembre de chaque année nous ramène immanquable-ment à cette tragédie. Selon Stéphane Leman-Langlois, aussi titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la surveillance et la construc-tion du risque, la peur est d’abord et avant tout ce qui nous fait changer nos habi-tudes de vie. Le reste n’est que préoccupation. « Si un

La peur = danger réel ?Les peurs sont multiples, mais pas toujours justifiéespar Renée Larochelle

attentat terroriste est commis dans le métro, les gens seront préoccupés par leur sécurité, mais ils continueront pour la plupart à prendre le métro pour aller travailler, dit-il. Avant de décider de ne plus prendre l’avion ou le train, on doit faire une analyse logique des risques à courir et, comme on dit, mettre ses peurs à la bonne place. »

Et le criminologue de rap-porter cette anecdote concer-nant les craintes reliées au transport aérien. Interrogé sur les précautions à prendre pour arriver sain et sauf à destination en avion, le pré-sident de la direction de l’administration canadienne de la sécurité du transport aérien, Jacques Duchesneau, répondait invariablement : « Conduisez prudemment jusqu’à l’aéroport ! »

Peur de perdre son emploi, peur de ne pas être en santé, peur de rater sa vie : la liste des peurs peut paraître bien longue. Mais c’est pourtant la peur du crime qui remporte la palme. Aux États-Unis, par exemple, la peur de se faire tuer ou voler est à la hausse, même si la criminalité est en baisse. Si on tient compte du fait qu’un adulte peut se procurer un fusil en cinq mi- nutes sans trop de problèmes, on a là un cocktail explosif. « Dans certains États, on peut même acheter une arme à feu chez Walmart, explique Stéphane Leman-Langlois. Sans compter qu’il existe une mode de foires d’armes à feu où des particuliers achètent ou s’échangent des armes. Aucune loi n’encadre cela. »

Par peur d’être attaqués, certains citoyens s’arment jusqu’aux dents pour se

protéger ou pour défendre les autres qu’ils croient menacés d’un danger. Tant pis pour celui qui s’adonne à passer sur leur chemin. Pensons à George Zimmerman qui a récemment abattu de sang-froid un jeune Noir en Floride. Dans un autre ordre, au Québec, on a vu des chasseurs de pédophiles tenter de « piéger » ceux qui menaçaient la sécurité de leurs enfants, que ce soit sur la Toile ou dans la rue. Tout cela comporte des dangers, dont celui de se faire justice soi-même.

«Lorsqu’on n’a pas le contrôle, on est toujours plus épeurés », soutient Stéphane Leman-Langlois qui constate que les médias contribuent largement à alimenter cette peur. « Je pense à une nou-velle qui a fait la une du Journal de Montréal à un moment donné. Le titre : Un pédophile comme voisin ? La police sait où ils sont mais pas le public. »

Aux États-Unis, la peur de se faire tuer ou voler est à la hausse, même si la criminalité est en baisse

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« Incroyable, impensable, fantastique, gigantesque, extraordinaire… » Voilà les qualificatifs dithyrambiques avec lesquels le Journal de Québec salue l’ouverture du PEPS flambant neuf… le 22 janvier 1971! Dès son inaugura-tion, cette structure qui rassemble sous un même toit un stade couvert d’ath-létisme et une piscine de taille olym-pique détonne dans un Québec plutôt en retard en matière d’équipements sportifs. Ce qui fait écrire au chroni-queur sportif, voici plus de 40 ans, qu’il y a « très peu de choses comparables au pavillon de l’Éducation physique et des sports de Laval en Amérique du Nord ». Un pavillon dont on doit notamment la

Quatre décennies d’excellenceLe réaménagement des installations sportives intérieures du campus suscite un intérêt similaire à celui déclenché lors de leur création, il y a plus de 40 anspar Pascale Guéricolas

construction à l’obstination des profes-seurs du Département d’éducation physi-que, dirigé par Louise Dumais.

Voilà pour les fleurs. Gaston Marcotte, professeur retraité du Département d’éducation physique et premier directeur du PEPS, se souvient aussi du pot. « À Québec, beaucoup de gens prédisaient que cette structure serait un éléphant blanc, que c’était beaucoup trop gros pour la ville », rappelle l’octogénaire, qui utilise encore quotidiennement les installations.

Ancien joueur de hockey des ligues majeures et diplômé de l’Université de l’Illinois, le tout nouveau directeur voit grand quand il arrive en fonction. Dès le départ, il s’entoure d’une équipe de choc :

Jean Lemieux aux équipements sportifs et Paul Geoffrion comme adjoint, lui qui a tenu à bout de bras les activités sportives à l’Université Laval pendant des années, à l’époque où il n’y avait aucune installation intérieure. Leur but? Participer à l’entrée du Québec sportif dans la modernité, rien de moins.

Si l’État québécois prend de plus en plus sa place dans des domaines comme l’éducation ou la santé, les sports restent en effet encore très peu organisés. Gaston Marcotte et ses collègues veulent accom-plir aussi la Révolution tranquille sur les terrains sportifs, encore très dépendants des organisations paroissiales. Le PEPS contribue donc à former une élite qui dispose enfin d’installations dignes de ce nom pour s’entraîner et se former afin de devenir les futurs professeurs d’édu-cation physique. Le lieu permet aussi de tenir des compétitions nationales et internationales.

« J’ai toujours fait confiance aux gens avec lesquels je travaillais, car le sport

favorise la débrouillardise, l’action, et pousse à résoudre de nombreux problèmes de logistique, confie cet humaniste dans l’âme. Pour moi, c’était primordial aussi d’accueillir au PEPS le peuple québécois, car c’est lui qui a payé cette infrastructure avec ses impôts. » Le tout nouveau direc-teur en fait d’ailleurs une exigence auprès du recteur : ouvrir les portes aux clubs for-més de simples citoyens pour favoriser leur développement. Les premiers usagers non membres de la communauté universitaire entreront par la grande porte en 1980. Un an plus tard, le 250 000e membre signe son formulaire d’inscription.

Depuis plus de quatre décennies, les dif-férents publics du PEPS cohabitent en har-monie. Les étudiants-athlètes y côtoient ceux qui vont travailler dans le sport ainsi que les étudiants et le personnel qui dispo-sent d’un lieu privilégié pour se garder en forme et, enfin, la population de la région de Québec.

Une exigence guide le premier directeur : garder en tête la finalité des actions. Cet

Ci-dessus : Vue en plongée sur la nouvelle piscine de taille olympique. À droite : Les poutres de bois apparentes confèrent de la chaleur à l’aménagement. photos Marc Robitaille

«En 1971, Gaston Marcotte et ses collègues veulent accomplir la Révolution tranquille sur les terrains sportifs, encore très dépendants des organisations paroissiales

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9nouveau PEPS

ancien joueur de hockey n’hésite pas à saborder le club Rouge et Or masculin de cette discipline, au début des années 1980, parce qu’il ne répond pas aux besoins des étudiants. L’Université ne dispose pas d’un aréna intérieur à cette époque. De plus, ce sport est organisé en général par des clubs civils plutôt que par des établissements d’enseignement, ce qui rend difficile la for-mation d’une relève universitaire de talent.

Avec le recul, Gaston Marcotte aime le fait que l’Université ait laissé les mains libres aux administrateurs du PEPS qui se sont succédé pour permettre à ce vaisseau amiral de tracer sa route. Un sourire en coin, il fait remarquer que certains sports – comme la levée de poids et la boxe autre-fois, ou le football aujourd’hui – offrent à ce lieu une visibilité médiatique hors du commun. Admiratif devant les nouvelles installations qu’il découvre à peine, l’oc-togénaire n’a qu’un souhait : que les diri-geants de ces installations hors du com-mun gardent en tête qu’ils œuvrent avant tout pour le bien de tous.

Christelle leblanCÉtudiante au baccalauréat en ergothérapieEx-membre du club de plongeon du Rouge et Or« J’aime beaucoup faire de l’elliptique dans la nouvelle salle d’entraî-nement. C’est plus aéré que dans le sous-sol, l’ancienne salle, et l’on peut voir dehors. Il y a beaucoup d’appareils disponibles, je peux m’entraîner pendant une trentaine de minutes, tranquille dans ma bulle. Contrairement à avant, je n’ai plus besoin de réserver. Cela va certainement me motiver à venir régulièrement. »

Miguel levasseurCoordonnateur aux opérations de sécurité de l’UniversitéMembre de la Ligue des employés en volleyball« Cela fait presque 20 ans que je suis membre. J’ai commencé à fréquenter le PEPS comme étudiant. Je n’ai pas encore utilisé les gymnases intérieurs, car nous finissons notre saison de volleyball de plage à l’extérieur. Par contre, j’apprécie déjà les nouveaux ves-tiaires. Il y a beaucoup d’espace dans les zones communes comme les douches et les séchoirs. J’ai pu aussi tester la salle de réunion, très vitrée, qui donne sur les deux piscines et la pataugeoire. C’est vraiment de toute beauté. Le grand hall est magnifique aussi avec ses poutres en bois. »

toMMy bélisleÉtudiant en kinésiologieJoueur étoile de l’équipe de volleyball du Rouge et Or« La nouvelle salle d’entraînement du Rouge et Or est vraiment beaucoup plus vaste que celle qui se trouvait dans le troisième sous-sol. Quand l’équipe de football arrive, il reste encore de la place. En plus, ils ont ajouté des machines et des accessoires qui facilitent cer-tains exercices. Autre innovation agréable : un système de détection de l’empreinte de la main permet d’entrer dans la salle. Plus besoin de traîner sa carte avec soi! Je suis content que l’Université ait investi dans de si beaux locaux, car les anciennes installations ne permet-taient pas de voir que l’on était dans une université prestigieuse. Les autres équipes vont être jalouses quand on va les accueillir pour des compétitions! »

lise DubéDirectrice au développement de la Faculté des sciences et de génie« C’est le bonheur! Le premier lundi, j’avais hâte de venir travailler pour tester les nouvelles installations. J’adore l’espace, la luminosité, les grandes fenêtres de la nouvelle salle d’entraînement. Lorsque les couleurs vont changer, on va pouvoir le voir tout en s’entraînant. Et du deuxième étage, où se trouvent les appareils pour la musculation, on peut regarder les montagnes. Avant, il fallait réserver les tapis roulants et les vélos, mais avec l’ajout de nouveaux appareils, on peut arriver quand on veut. C’est vraiment une chance d’avoir accès à de tels équipements sur notre lieu de travail. »

ils aiment le PEPS parce que...

«En 1971, Gaston Marcotte et ses collègues veulent accomplir la Révolution tranquille sur les terrains sportifs, encore très dépendants des organisations paroissiales

La nouvelle salle d’entraînement, fenestrée sur deux étages, permet de s’entraîner en admirant le paysage.

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10le fil | le 12 septembre 2013science

en bref

Journée de calme mental Avant que le tourbillon de la session ne com-mence pour de bon, l’Association bouddhiste de l’Université vous propose de faire le vide et d’aller puiser des forces pour les mois à venir. Cette activité sans aucune connotation reli-gieuse sera animée par une docteure en science des religions, Diane Denis, qui donnera des clés pour méditer. Cette activité est ouverte à tous.

Samedi 14 septembre, de 10 h à 12 h et de 14 h à 16 h, au local 1575 du pavillon Ernest-Lemieux. Contribution suggérée : de 5 à 10 $.

Création du Fonds Antoine-AyoubLa Faculté des sciences sociales et le Département d’économique ont créé cet été ce fonds grâce à la généreuse contribution du professeur du Département d’économique ainsi qu’à celle de Gaz Métro. Ce nouveau fonds servira, selon les mots d’Antoine Ayoub, à « perpétuer les études dans le domaine écono-mique, de l’énergie des ressources naturelles et de l’environnement », notamment en finançant des bourses offertes aux étudiants et l’orga-nisation de colloques et de séminaires. Selon le doyen de la Faculté des sciences sociales, François Blais, il permet d’honorer ce profes-seur « qui a laissé sa marque en nos murs, et dont le rayonnement national et international nous a inspiré fierté, admiration et reconnais-sance ». Après avoir fondé la première Faculté des sciences économiques en Syrie, Antoine Ayoub devient professeur à l’Université Laval en 1974. Par la suite, il fondera, entre autres, le Centre de recherche en économie de l’environ-nement, de l’agroalimentaire, des transports et de l’énergie (GREEN) et deviendra professeur émérite en 2004.

Changements climatiques et santé publiqueLe consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques (Ouranos) présente du 1er au 3 octobre, au Musée national des beaux-arts du Québec, le colloque international « Adaptation aux chan-gements climatiques et santé publique : pouvons-nous mieux faire ? ». L’événement réunira des experts du Québec, de la France et de l’Afrique qui discuteront des actions qu’il faudra entreprendre d’ici 20 ans afin de réduire les risques et les répercussions des change-ments climatiques sur la santé publique. Parmi les sujets abordés : les canicules, les îlots de chaleur, la pollution de l’air, les maladies infec-tieuses, l’aménagement urbain et les espaces verts. Ouranos est un organisme privé à but non lucratif qui regroupe quelque 400 cher-cheurs affiliés à 19 organismes gouvernemen-taux et universités, dont l’Université Laval.

monclimatmasante.qc.ca/conference.aspx

Vous en avez assez de la flopée d’études qui portent à croire qu’on peut soigner tous les maux de l’humanité à coup de vin rouge, de chocolat, de curcuma et d’oméga-3 ? Et bien voici une recherche qui montre les limites de la pharma- copée naturelle. Le thé vert ne parvient pas à empêcher la récidive du cancer de l’ovaire, rapporte une équipe de l’Uni-versité Laval dans un récent numéro de Gynecologic Oncology.

Le filon semblait pourtant intéres-sant. En effet, le thé vert contient de l’EGCG (épigallocatéchine gallate) et d’autres antioxydants de la famille des catéchines qui pourraient inhiber la pro-lifération des cellules cancéreuses. Une étude chinoise publiée en 2004 suggérait d’ailleurs un lien entre la consommation de thé vert et la survie après un cancer de l’ovaire.

En 2010, des chercheurs de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonc- tionnels (INAF) ont mis au point un pro-cédé d’extraction des catéchines grâce auquel ils ont produit une boisson au thé vert dont le contenu en EGCG sur-passe tout ce qui existe sur le marché. La concentration de la précieuse molé-cule serait 10 à 50 fois plus élevée dans cette boisson que dans les sachets de thé vert commerciaux.

Le thé vert fait chou blancUne étude menée auprès de patientes qui ont eu un cancer de l’ovaire montre les limites de la pharmacopée naturellepar Jean Hamann

Des chercheurs de la Faculté de méde-cine ont testé l’efficacité de cette bois-son survoltée en catéchines grâce au concours de 16 femmes qui étaient en rémission complète après avoir souf-fert d’un cancer de l’ovaire. Une fois les traitements de chimiothérapie termi-nés, les participantes étaient invitées à consommer quotidiennement 500 ml de la boisson au thé vert enrichie en EGCG. Au cours des 18 mois suivants, seule-ment cinq d’entre elles n’ont pas eu de récidive du cancer. La supplémentation en EGCG n’est donc pas une avenue prometteuse pour prévenir la récur-rence du cancer de l’ovaire, ont conclu les chercheurs.

« Il faut dire que le cancer de l’ovaire est souvent détecté à un stade avancé et que les récidives sont fréquentes. Il s’agit d’un cancer très agressif », souligne l’une des auteurs de l’étude, Isabelle Bairati. Les conclusions pourraient-elles être différentes s’il s’agissait d’un autre type de cancer ? « Il faudrait faire des tests pour le vérifier », répond prudemment la chercheuse.

La première auteure de l’étude, Dominique Trudel, ne jette pas l’éponge pour autant. « Il serait intéressant de vérifier l’efficacité de la boisson au thé vert sur des lésions précancéreuses »,

avance-t-elle. Le hic : considérant l’inci-dence de ce cancer, il faudrait recruter un grand nombre de femmes qui accep-teraient de boire du thé vert régulière-ment pendant plusieurs années avant de pouvoir mesurer un effet. « Ça risque d’être difficile. Il s’agit d’une boisson relativement amère, et boire du thé vert n’est pas une habitude très répandue au Québec. »

L’étude a été réalisée par Dominique Trudel, Marie Plante, Jean Grégoire, Mar ie-Claude Renaud, Dimcho Bachvarov, Bernard Têtu et Isabelle Bairati (Médecine), Laurent Bazinet, Alain Doyen et Monica Araya-Farias (Sciences des aliments et nutrition), Thierry Duchesne (Mathématiques et statistique) et David Labbé (McGill).

Au cours des 18 mois suivants, seulement 5 des 16 femmes n’ont pas eu de récidive du cancer

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11le fil | le 12 septembre 2013 arts

Travis Fast a le culte de l’objet fait main. Pour cette raison, il est toujours un peu triste de voir tous ces stationne-ments bondés aux abords des Canadian Tire de ce monde. « Cela me déçoit de voir les gens acheter tant d’ob-jets fabriqués à la chaîne », affirme ce professeur au Département des relations industrielles depuis 2007. « Dans notre monde inondé de choses qui v iennent d’ailleurs, c’est bien de possé-der quelque chose d’unique et qui provient de chez nous ! »

Originaire de Colombie-Britannique, Travis Fast a découvert la poterie à l’âge de 16 ans, à la fin de ses études secondaires. « J’ai tout de suite aimé le contact avec l’argile. C’était vraiment magique », dit-il dans un français un peu laborieux mais aux charmants accents. Pour payer s e s é tudes en économie politique à l’Université d’York à Toronto, il se résout à vendre tout son matériel de poterie. Douze ans se passeront avant qu’il ne pétrisse à nouveau l’argile. « Je savais que j’allais y reve-nir un jour. Je suis passionné par cet art millénaire qui ne se démode pas. »

Avec sa conjointe, l’artiste Mélanie Fillion, le jeune pro-fesseur a récemment acheté une ancienne boulangerie, à Armagh, un village situé à une heure de Québec. Le couple a converti le bâtiment en ate-lier et l’a baptisé Usine 60. « Pour nous, c’est un projet de vie, confie Travis Fast. La maison a plein de vices cachés, on manque de fric et de temps, mais on est heu-reux ! » Enseignant à temps plein, il ne peut cependant créer autant de pièces qu’il le voudrait. Par contre, l’été venu, il peut passer des heures à son atelier, maniant l’argile au milieu de ses fours, ses tours et ses plateaux. Créer une pièce nécessite environ trois jours de travail.

« Je ne suis pas un bon ven-deur », répond Travis Fast quand on l’interroge sur sa participation à différentes expositions ou sur le « place-ment » d’objets d’art dans des boutiques. En fait, ce qui le comble le plus n’est pas tant la vente en tant que telle que le fait de voir que quelqu’un

L’homme aux mains d’argileProfesseur au Département des relations industrielles, Travis Fast est passionné par la poterie, un art millénaire qui ne se démode pas par Renée Larochelle

est prêt à délier les cordons de sa bourse pour acquérir un objet fabriqué de ses mains. Il compare cette satisfaction à celle qu’il ressent après avoir donné un cours où ses étudiants disent avoir bien compris une matière difficile. « C’est vraiment formidable comme sensation, souligne Travis Fast. Je me dis alors que j’ai bien fait mon job. »

À son avis, les belles années de l’artisanat au Québec sont bel et bien terminées. Il situe ces années fastes dans les années 1970 et 1980. « C’était l’époque où les potiers pouvaient contracter une hypothèque, blague-t-il. Les gens étaient nombreux à acheter des services de table complets en céramique, par exemple. Heureusement qu’il existe encore aujourd’hui un marché pour les beaux objets d’art. » «Heureusement qu’il existe encore aujourd’hui un marché pour les beaux objets d’art

1 Travis Fast au travail dans son atelier d’Armagh, installé dans une ancienne boulangerie. 2 Vase en grès à glaçure de cendres.3 Jatte signée Mélanie Fillion et Travis Fast 4 Grand vase en grès dont la forme rappelle celle en usage dans les Cyclades.5 Amphore en terre cuite. 6 La boutique est remplie d’objets que le potier cosigne parfois avec sa conjointe, l’artiste Mélanie Fillion, qui conçoit les motifs.

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Au sujet des valeurs québécoises…lettre ouverte à la preMière Ministre pauline Marois Madame Marois,

Vous qui avez été élu démocratiquement par les Québécois et les Québécoises, vous qui avez la lourde charge de représenter des gens de toutes sortes, j’aimerais vous parler. Pas en tant que personne qui s’oppose farouchement à vos idées, seulement en tant que jeune femme qui se questionne sur la valeur ajoutée pour notre Québec que d’adopter la charte des valeurs québécoises.

Je suis Québécoise d’origine libanaise. J’ai grandi un peu ici, un peu au Liban, avec les valeurs d’ici et les valeurs de là-bas. Je suis musulmane, une musulmane progressiste qui considère qu’il faut avant tout être une bonne personne, une bonne citoyenne du monde, une personne droite et sincère avant d’aspirer à être une bonne musulmane (ou chrétienne, juive, catholi-que, raëlienne, bouddhiste...).

J’ai 21 ans et j’ai compris que la religion ne définit pas une personne, elle la caractérise, la distingue, la personnalise, l’individualise, la particularise.

À quoi bon éliminer les signes religieux de la société québécoise ? Permettre la laïcité de l’État ? Je crois qu’on s’est perdu entre État laïque et État athée. Je considère le Québec comme un État laïque. L’Église (ou toute autre insti-tution religieuse) n’affecte en aucun cas les décisions de l’État, en tout cas, selon ma perception. Suis-je naïve de croire ça ?

Les immigrants font partie du Québec. On veut un Québec multi- culturel, je dirais même multicolore. Mais d’un autre côté, on ne veut pas des trop noir, trop rouge, trop jaune ou encore trop brun. On veut de la couleur, tant qu’on reste tous dans les mêmes teintes. Pourquoi est-ce que, quand j’offre des baklavas à mes amis, ma culture est si riche et que, lorsque je fais le jeûne, elle perd toute sa beauté ? Pourquoi est-ce que je suis Québécoise dans mes bons coups, mais Libanaise dans mes faux pas ?

Pourquoi est-ce que le Québec se sent tant menacé par la différence, je ne le comprends pas. On a au Québec des choses que certains pays ne pourraient même pas rêver d’avoir, en commençant par un gouvernement qui ne veut pas notre mort, et je ne parle pas au sens imagé de la chose. Il y a une liberté d’exister incroyable. Ici, et seulement ici, je peux être moi.

J’aimerais, madame Marois, qu’un jour, mon enfant ait la chance de dire la même chose que moi. Que si ma fille sent le besoin de se couvrir la tête pour être fidèle à elle-même, qu’elle le fasse, et que, si elle décide de ne pas le faire, qu’elle se sente tout aussi bien.

Comme toute nation, nous avons nos qualités et nos travers. Comme toute nation, nous devons continuer de travailler sur nous-mêmes pour avancer. Pourquoi le faire en se divisant, quand on peut le faire main dans la main ?

Je vous écris cette lettre avec tout le respect que je vous dois et toute la fierté que je ressens quand je dis que je suis Québécoise.

Nadine DaherÉtudiante au baccalauréat en administration des affaires

courrier

La Chaire de recherche sur la sécurité et la violence en milieu éducatif a vu le jour à l’été 2012. Elle vient de mettre en ligne un site Web que l’on peut consulter à l’adresse suivante : www.violence-ecole.ulaval.ca.

La titulaire de la chaire, la professeure Claire Beaumont, signe un texte à l’occasion de la rentrée scolaire. Ce billet a pour but d’attirer l’attention sur la nécessaire contribution des élèves, de leurs parents, des enseignants et des direc-tions d’école à l’élaboration et au maintien d’un climat stimu-lant et sécuritaire dans leur établissement d’enseignement.

« Chacun peut contribuer à faire de son école un milieu où il fait bon vivre, dit-elle. Un cli-mat scolaire stimulant et sécu-ritaire se construit dès le début des classes. »

Dans son texte , C la i re Beaumont invite les jeunes à aider les nouveaux élèves à se joindre à leur groupe d’amis. Les enseignants, eux, sont encouragés à intégrer dès le début de l’année les appren-tissages sociaux dans leurs interventions, tels que le tra-vail d’équipe et l’entraide par les pairs. La professeure incite les parents des élèves à s’infor-mer régulièrement du vécu de leur enfant à l’école. Quant aux directions d’école, elle leur souligne les avantages de la collaboration avec d’autres établissements sur les ques-tions de violence en milieu

La Chaire de recherche sur la sécurité et la violence en milieu éducatif lance un site Webpar Yvon Larose

Pour un climat sain à l’école

scolaire. Cette collaboration se traduit notamment par des échanges d’information plus substantiels et des interven-tions plus cohérentes.

Le s i t e comprend une rubrique sur les recherches en cours à la chaire. On y trouve aussi une veille scientifique et une veille professionnelle. Enfin, une fenêtre permet de faire de la recherche docu-mentaire dans une banque d’articles scientifiques regrou-pés sous quatre axes.

Une équipe de recherche diri-gée par Claire Beaumont mène actuellement une étude visant à dresser un portrait de la vio-lence dans les écoles primaires et secondaires à l’échelle du Québec. La recherche porte sur des aspects tels que la nature et la fréquence des manifestations de violence, le climat scolaire et les pra-tiques éducatives. Dans leur démarche, les chercheurs tien-nent compte de la perception des élèves, des parents, des enseignants et des directions d’établissement. Les résultats de l’enquête seront connus à l’hiver 2014.

Le site mettra régulièrement en ligne de nouveaux articles scientifiques. Présentement, trois d’entre eux, en langue anglaise mais résumés en fran-çais, font la manchette. L’un d’eux pose comme question de départ : La cyberintimidation est-elle pire que l’intimida- tion classique?

Des ressources sont offertes aux élèves, aux parents et aux enseignants sur les moyens à prendre pour prévenir et réduire les comportements vio-lents à l’école. Elles prennent différentes formes : sites Web, lignes téléphoniques, livres et autres.

Le site met aussi en va- leur un microprogramme en ligne sur la prévention de la violence à l’école. Exclusif à l’Université, ce programme de deuxième cycle est unique en son genre dans la fran-cophonie. Cette formation de pointe s’adresse en particulier aux professionnels des mil- ieux scolaires.

Branché sur l’actualité, le site mentionne la tenue, le 11 oc- tobre prochain à Ville de Laval, de la journée de formation pro-vinciale du Comité québécois pour les jeunes en difficulté de comportement. Le congrès biennal du comité se tiendra à Québec du 23 au 25 avril 2014.«Un climat scolaire stimulant et sécuritaire se construit dès le début des classes

Tchin Tchin !Le 10 septembre s’est tenu le Cocktail de bienvenue des nou-veaux étudiants étrangers, organisé par le Bureau de la vie étudiante. Ils étaient plus de 500 à partager bouchées et rafraîchissements tout en appréciant les discours inspirants du recteur, Denis Brière, et de la vice-rectrice adjointe aux études et aux activités interna-tionales, NicoleLacasse. Sur la photo figurent Audrey Bruyère, étudiante à la maîtrise en relations industrielles, de Lyon en France, et Gaëlle Hardy, étudiante en rela-tions industrielles, originaire de l’Île Maurice. Toutes deux ont confié être comblées par l’accueil reçu à l’Université Laval. Pourquoi avoir choisi cet établissement pour leurs études ? « L’Université Laval jouit d’une excellente réputation en France, confie Gaëlle Hardy. Elle est l’une des premières universités mentionnées lorsqu’on parle du Québec. »photo Marc Robitaille

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le fil | le 12 septembre 2013 art roman 13

Autun, Cluny, Conques, Vézelay : autant de destina-tions incontournables pour celui qui veut comprendre de manière concrète et en pro-fondeur l’architecture et l’art du Moyen Âge européen, durant la période appelée « art roman », entre le milieu du 10e siècle et le milieu du 12e.

« Je dirais que j’ai une pré-férence pour la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, pour sa beauté, sa grandeur, sa nef et sa res-semblance avec l’abbatiale de Cluny III », explique Philippe Le Roy Audy, étudiant inscrit au baccalauréat en histoire. En mai et juin dernier, celui-ci a pu approfondir ses connais-sances de l’art roman durant un cours-voyage de trois

Le Christ de pierreDes étudiants en histoire de l’art, en histoire et en archéologie ont

religieux médiévaux français de style romanpar Yvon Larose

semaines en France, plus précisément en Bourgogne et en Auvergne. L’activité était organisée par le profes-seur d’histoire Didier Méhu. En tout, 22 étudiants en his-toire de l’art, en histoire et en archéologie y ont participé. L’horaire comprenait des cours intensifs, des visites sur le terrain et des rencon-tres avec des spécialistes. Le groupe a visité 26 édifices, trois musées et une biblio- thèque situés dans 23 villes ou villages.

« Tous les objectifs péda-gogiques ont été atteints, affirme le professeur. Les étudiants ont énormément appris, et très vite. Ils étaient à la fois motivés, curieux et participaient beaucoup. En quelques jours, ils avaient

acquis les réflexes pour “lire” les églises romanes et com-mençaient à faire des compa-raisons entre les édifices. »

L’art roman est essentielle-ment religieux. Il se développe progressivement, en parti-culier en France, en Italie et en Allemagne. Cette période de l’Histoire en est une de transformation au cours de laquelle l’Église catholique s’efforce d’encadrer la vio-lence. Il reste que le Moyen Âge fut une époque de con-flits permanents.

Les é tud ian t s on t pu apprécier la diversité des solutions architecturales et artistiques élaborées durant cette période. Pour Philippe Le Roy Audy, la cathédrale Saint-Lazare d’Autun, l’abba-tiale de Cluny III, l’abbatiale Sainte-Foy de Conques et la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay consti-tuent de magnifiques exem-ples d’art roman. Autun et Vézelay se distinguent par leur remarquable tympan du Jugement dernier. Conques est considérée comme un chef-d’œuvre architectural.

Quant à Cluny, elle était alors le plus grand bâtiment reli-gieux de la chrétienté avec ses 187 mètres de longueur.

Avant l’ère romane, l’église n’était qu’un bâtiment com-munal parmi d’autres. C’était une petite chapelle sans formes établies. Depuis lors, son architecture symbolise rien de moins que le Christ en croix.

La nef à plusieurs travées surmontée de la voûte en berceau constitue le corps du bâtiment. Le mot nef signifie aussi bateau. La nef a donc pour rôle de porter le croyant vers le chœur, à l’avant de l’édifice. Le transept, ou nef transversale, représente les bras en croix du Christ. Le chœur sacré est sa tête. « Le Christ sur Terre, souligne Philippe Le Roy Audy, est matérialisé dans la pierre, une pierre qui est vivante. Cela explique toutes les représentations de végé- taux sculptés. »

L’église romane proposait un cheminement spirituel. Dans ce cheminement, la lumière jouait un rôle central.

Plus le croyant avançait vers le chœur, plus il y avait de lumière. C’est à cette époque qu’apparaît le vitrail. On y représente souvent des scènes de la Bible ainsi que des valeurs à respecter. Lorsque la lumière extérieure traverse le vitrail, il s’illumine, devient vivant. À l’époque romane, l’église de pierre était tout sauf sombre. « Toutes les églises de l’époque étaient colorées, indique Philippe Le Roy Audy. On voit encore aujourd’hui des restes de peinture. » Le croyant pas-sait sous un tympan coloré représentant le Jugement der-nier. Ce thème est une peur constante dans l’idéologie médiévale. Il entrait ensuite dans une église illuminée avec des dessins et des sculptures partout. « C’était très impres-sionnant, dit-il. Les images communiquaient entre elles. Rien n’était laissé au hasard. Au point où tout était mathé-matique dans la construction d’une église. On voulait faire entrer le plus de lumière possi-ble. Cela conduira à l’architec-ture gothique, qui sera l’apo-théose de la lumière. »

Vingt-deux étudiants en histoire de l’art, en histoire et en archéologie ont réalisé un stage intensif en France, en mai et juin derniers

Le groupe arrivant à Conques, important lieu de pèlerinage au Moyen Âge. photo Ève L’Heureux

Abbatiale de Cluny III Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay

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le fil | le 12 septembre 2013biologie14

Vous vous rappelez la série de science- fiction La Porte des étoiles, dans laquelle une escouade de l’armée de l’air américaine se trouve confrontée à un parasite extrater-restre? Installé dans la cavité abdominale de sa victime, le « Goa’uld » arrivait à entrer en possession de son corps et de son esprit pour en faire un véritable zombie! Heureusement, ce n’est que de la fiction, direz-vous. Et pour-tant... Il existe dans le monde animal des créatures du même acabit.

Dans les laboratoires de l’Institut de bio-logie intégrative et des systèmes (IBIS), François Olivier Hébert amorce un projet transdisciplinaire novateur. Faisant appel aux dernières avancées de la biologie molé-culaire, de la biochimie et de la génomique, entre autres, il étudie comment certains para-sites arrivent à manipuler leur hôte.

« Ce que j’essaye de comprendre, c’est com-ment le changement de comportement est modulé par l’activité biochimique et métabo-lique du parasite. En d’autres mots, comment le parasite fait pour contourner les défenses de son hôte et changer sa personnalité grâce aux molécules qu’il exprime », explique-t-il.

Pas d’inquiétude, il ne s’agit pas d’une bête capable de prendre le contrôle d’un humain! À l’étude : la relation entre un petit ver plat (Schistocephalus solidus), qui s’appa-rente au ver solitaire, et un poisson victime de son appétit, l’épinoche à trois épines (Gasterosteus aculeatus).

Le ver ressemble au départ à une minus-cule pelote couverte de cils. Avalé tout rond par un crustacé appelé copépode, il s’en sert pour attirer sa proie : un poisson. Et pop! Une jeune épinoche à trois épines a mordu à l’hameçon! Tel est pris qui croyait prendre. En quelques heures à peine, le ver traverse la paroi intestinale de son hôte. Son abdomen fera un parfait incubateur. Là, le parasite poursuit tranquillement sa métamorphose, s’abreuvant à même les vaisseaux sanguins de sa victime. Il croît de façon exponen-tielle. Dans des cas exceptionnels, il pourrait

La nage des zombiesUn étudiant en biologie examine les mécanismes qui permettent à un parasite de prendre le contrôle de son hôtepar Étienne R. Dionne

même atteindre un poids supérieur à celui de son hôte.

« Ce parasite est une version presque intime du vampire, décrit François Olivier Hébert avec fascination. Il plante ses crochets dans la paroi intestinale pour se goinfrer du sang qui vient d’être enrichi en éléments nutritifs... Comme quoi les idées du cinéma ne viennent pas de si loin! »

Petit à petit, l’épinoche semble enva-hie d’une étrange torpeur. Elle devient de moins en moins énergique et vigilante. Elle semble ne plus vraiment savoir ce qu’elle fait. Comme une vraie morte-vivante, elle change d’allure. Les pigments de sa peau se détério-rent. Sa robe vert argenté, olive ou verdâtre (ou encore la couleur nuptiale rougeoyante qu’arbore l’épinoche mâle en temps de frai)

se tiennent davantage à proximité de la sur-face durant le jour, ce qui augmente leur visi-bilité. « Les poissons lourdement infectés en viennent à errer en surface de l’eau en tour-nant en rond sans trop savoir pourquoi. » Et, pour couronner le tout, ils semblent préférer les eaux qui sont à une température optimale pour la croissance du parasite.

« Ils sont encore des poissons, mais com-plètement dénaturés : ils nagent sans but précis, ils ne se reproduisent plus, ils perdent la plupart de leurs fonctions physiologiques normales, bref, ils deviennent une enveloppe corporelle asservie aux besoins du parasite », résume François Oliver Hébert.

Une fois zombifiée, l’épinoche finit souvent dans le bec d’un oiseau piscivore. Le para-site a alors atteint une taille suffisante pour passer à la phase finale de son cycle de vie. Il s’est reproduit (avec un autre ver ou avec lui-même), il a pondu ses œufs et il est mort. Les œufs se dispersent dans la nature par les fientes de l’oiseau.

François Olivier Hébert tente de com- prendre par quels moyens le parasite mani-pule le système endocrinien de son hôte, et ultimement son cerveau. Il compte injecter à des individus sains du sang d’épinoches infec-tées, afin de documenter les effets que cela pourrait avoir sur leurs comportements.

« Ce projet permettra d’identifier certains mécanismes de manipulation du compor-tement par un parasite non cérébral chez les vertébrés, ce qui n’a encore jamais été réalisé, conclut le jeune chercheur. De manière générale, il nous permettra aussi de mieux comprendre comment les compor-tements et comment ils sont influencés par leur environnement. »

comportements deviennent machinaux et mécaniques, sans rapport à leur utilité immé-diate », déclare l’étudiant-chercheur aussi amateur de films d’horreur.

D’abord, les épinoches infectées échappent moins facilement aux prédateurs. Plus témé-raires, elles quittent la sécurité apparente du banc de poissons pour aller s’alimenter ailleurs. Lorsqu’un prédateur les attaque, elles le fuient plus lentement, s’éloignent moins et se cachent moins bien. Ensuite, elles modifient leurs migrations journalières : elles «Ils sont encore des poissons, mais complètement dénaturés : ils nagent sans but précis, ils ne se reproduisent plus, ils perdent la plupart de leurs fonctions physiologiques normales

perd de son éclat. Son abdomen se distend à mesure qu’augmente la masse parasitaire.

De l’intérieur, ce n’est guère plus réjouis-sant. Une seule épinoche infectée peut héber-ger des dizaines de parasites (pour un maxi-mum répertorié de 130)! On peut imaginer le dégât. Déplacement des viscères, constriction de l’estomac... Le cœur et le foie sont parfois même arrachés aux tissus qui les mainte-naient en place.

L’épinoche en vient à se déplacer lentement, avec peine. « Ça rappelle l’idée du zombie véhiculée par le cinéma hollywoodien autour de 1970 : une infection profonde et viscérale qui change la personnalité de l’hôte, dont les

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illustration Alexander Francis Lydon

photo Joachim Frommen

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15le fil | le 12 septembre 2013 sports

en bref

Tambours pour le Rouge et OrNouveauté cette saison lors des matchs de football au stade TELUS-Université Laval : la drumline du Rouge et Or se fait entendre ! Un ensemble de percussions, tantôt en mouve-ment, tantôt stationnaire, encourage l’équipe, anime la foule, impressionne le public, intimide l’adversaire mais, surtout, contribue à créer une ambiance électrisante et mémorable. Vous l’avez probablement aperçu lors du match d’ouverture de la troupe de Glen Constantin le 31 août dernier. Il sera à nouveau en poste le 22 septembre, lors de la visite des Carabins. Vous êtes étudiant et aimeriez intégrer la drum-line du Rouge et Or ? Faites part de votre inté-rêt en écrivant à l’adresse courriel suivante : [email protected].

Activités sportives : la période d’inscription se poursuit !Encore plus d’activités vous attendent cet automne au PEPS avec un programme varié s’adressant aux étudiants et membres du per-sonnel de l’Université ainsi qu’à la collectivité. L’inscription se déroule présentement et se poursuit jusqu’à la première semaine de cours pour la plupart des activités. Rappelons que les étudiants inscrits à 12 crédits de cours à l’Uni-versité Laval sont automatiquement membres du PEPS et peuvent ainsi profiter à volonté de quatre privilèges sans frais supplémentaires, c’est-à-dire : accès aux bains libres, réservation de terrains de sports de raquette ou de ballon, accès à la piste de jogging de 200 mètres du stade couvert ainsi qu’à deux patinoires ! Pour connaître la liste et l’horaire des cours, consul-tez le site du PEPS au www.peps.ulaval.ca.

Cinq représentants du Rouge et Or à NiceCinq représentants du Rouge et Or pren-nent part des compétitions aux 7es Jeux de la Francophonie, qui se déroulent présentement à Nice, dans le sud de la France. Il s’agit de Charles Philibert-Thiboutot et de Gabriel El Hanbli, du club d’athlétisme Rouge et Or, de leur entraîneur-chef Félix-Antoine Lapointe, ainsi que de Gabrielle Girard et de Marie-Pascale Nadeau, du club de basketball. Les Jeux de la Francophonie rassemblent, tous les quatre ans, plus de 3 000 athlètes et artistes dans une énorme célébration de la francopho-nie prenant la forme d’épreuves sportives et de concours culturels. La compétition de 2009 se déroulait à Beyrouth, au Liban.

Le 44e 10 km de l’Univer-sité Laval sera l’hôte, le dimanche 15 septembre, du Championnat provincial de 10 km en course sur route. Organisé par le Club de course à pied de l’Université Laval, cette compétition sera présentée dans la région de Québec pour une première fois depuis 23 ans, ce qui aura pour effet de relever le pelo-ton tant chez les femmes que chez les hommes !

« Depuis 4 ou 5 ans, le 10 km de l’Université Laval accueille des hommes qui courent cette distance en moins de 40 minutes et des femmes en bas de 45 minutes. Il s’agit de la compétition la plus relevée de la région de Québec », précise Richard Chouinard, responsable de cet événement depuis plus de 30 ans. Cette course popu-laire qui se déroule chaque année sur le campus permet aux participants de courir ou de marcher le long d’un parcours sans difficulté sous un temps limite de 90 minu-tes. L’an dernier, 1653 per- sonnes avaient terminé leurs épreuves respectives.

D’autres distances sont aussi offertes aux sportifs. Les épreuves du 1 km et du 10 km affichent déjà complet, mais quelques places sont encore disponibles pour le 5 km.

Cours, campus, cours !Le 10 km de l’Université Laval promet cette année un niveau relevé de compétition ainsi que des bourses totalisant 2 400 $ pour les vainqueurspar Julie Turgeon

Les personnes intéressées à s’inscrire pourront le faire le samedi 14 septembre au PEPS. La remise des dossards est prévue la journée même de la course, dès 7 h.

L e m i n i m a r a t h o n l a Clinique du coureur (1 km) est une épreuve participative chronométrée s’adressant aux jeunes qui avaient 12 ans et moins au 31 décembre. Des médailles sont remises à tous les participants. Les plus rapi-des, qui ont 11 ans et moins au 31 décembre, peuvent se qualifier pour l’attribution de bourses à la finale lors du marathon de Montréal Oasis, le dimanche 22 septembre.

Le départ du 5 km (pour les 13 ans et plus), course éga-lement chronométrée, sera donné à 9 h 15. Des bourses (450 $) seront offertes aux trois premiers hommes et aux trois premières femmes au classement général.

Finalement, ce n’est que vers 10 h 30 que les 1000 person-nes inscrites à l’épreuve du 10 km s’élanceront sur le par-cours qui commence sur l’ave-nue des Sciences-Humaines. Une médaille sera remise aux trois premiers dans cha-cune des huit catégories d’âge de 16 ans à 80 ans et plus. Grâce à la collaboration de la Fédération québécoise d’ath-létisme, un montant total de

2400 $ en bourses sera remis aux trois premières positions chez les hommes et chez les femmes, soit 600 $ pour la 1re position, 400 $ pour la 2e et 200 $ pour la 3e.

Enfin, les participants de l’événement se verront offrir plusieurs services tels que le système de chronométrage par puce avec Quidchrono, des vestiaires et douches sur place, une garderie pour les enfants de 3 à 11 ans, un léger goûter santé sui-vant la course ainsi qu’une remise de médailles à la fin de la journée.

La plupart des athlètes d’élite de la région de Québec sur cette distance ont déjà confirmé leur intention de prendre le départ du 10 km. Parmi eux, mentionnons Pier-Olivier Laflamme (vainqueur en 2012), Joël Bourgeois, Christian Mercier, Johann Salazar et David Savard-Gagnon. Chez les femmes, Lucie Gonthier, Marianne Pelchat et Josée Picard-Arsenault seront également du départ. D’autres athlètes de haut niveau de la région de Québec et d’ailleurs en pro-vince s’ajouteront également.

La réalisation de cet évé-nement est rendue pos- sible grâce à la participa-tion financière de nombreux commanditaires : le Circuit provincial Sports Experts/Intersport, Groupe Investors, Sports Experts du PEPS, New Balance, la Fédération des producteurs d’œufs de consommation du Québec, l’équipe Timex, Labrador, Dr Scholls et le Centre de formation en transport de Charlesbourg.

Pour une 2e année consécu-tive, le 10 km de l’Université Laval et le Groupe Investors sont associés à Courir pour la vie. Courir peut devenir un geste concret pour contri-buer à la baisse du nombre de suicides. Pour plus de renseignements, consultez le www.ccpul.com.

Dimanche 15 septembre à compter de 7 h, sur l’avenue des Sciences-Humaines. Les dernières inscriptions pour le 5 km se feront entre 9 h et 13 h au 2e étage du PEPS (devant les hublots de la piscine) le samedi 14 septembre.

Vers 10 h 30, les 1000 personnes inscrites à l’épreuve du 10 km s’élanceront sur le parcours qui commence sur l’avenue des Sciences-Humaines

photo PEPS

photo Yan Doublet

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le fil | le 12 septembre 2013

16 au fil de la semaine

Nul n’est censé ignorer la loi, et pourtant…

Incompréhensible pour les profanes, le langage juridi-que ? C’est ce que déplore Michel Bouchard, ancien sous-ministre de la Justice du Québec et sous-ministre associé de la Justice du Canada, qui donnera la conférence « En langage clair, savoir c’est pouvoir » demain vendredi. Ce der-nier parlera des nombreux projets réalisés en langage clair qui démontrent qu’il est possible de rendre le droit plus compréhensible sans pour autant nuire à la valeur juridique des avis. Il est temps, selon lui, que les juristes reconnaissent l’importance de leur rôle de communicateur et qu’ils acquièrent une expertise en langage clair. Il s’agit de la 10e Conférence annuelle Claire L’Heureux-Dubé.

Vendredi 13 septembre, à 12 h, à la salle Jean-Paul-Tardif du pavillon La Lau-rentienne. Cette conférence est précédée d’un léger buffet.

L’islam entre tradition et modernité

Le guide spirituel de la confrérie soufie la Tarîqa al-Alâwiyya, le cheikh Khaled Bentounes, viendra donner une conférence intitulée « Vivre l’islam aujourd’hui : entre tradition et moder-nité ». Ce pédagogue et écrivain parcourt le monde afin de transmettre l’enseignement spirituel de l’islam et prôner un idéal d’humanité fondé sur la fraternité. Formé en droit et en histoire en Europe après avoir reçu une formation religieuse dans la zawiya, le siège de la confrérie que dirigeait son père en Algérie, Khaled Bentounes est devenu le 46e maître de la confrérie soufie alâwiyya en 1975. La Faculté de théologie et de sciences religieuses est l’instigatrice de cette communication, en collaboration avec l’Associa-tion internationale soufie alâwiyya.

Lundi 16 septembre, de 11 h 30 à 13 h, au local 813 du pavillon Félix-Antoine-Savard.

13/09 16/09 18/09

Table ronde sur une possible intervention en Syrie

Les Hautes Études interna-tionales et le Programme Paix et sécurité internatio-nales (PSII) organisent le débat « Intervenir en Syrie : risques et enjeux » qui réu-nira trois professeurs de science politique de l’Uni-versité. Francesco Cavatorta (spécialiste des mouvements séculaires et religieux au Moyen-Orient et en Afrique du Nord), Jean-Pierre Derrennic (spécialiste des conflits et des relations internationales au Moyen-Orient) et Jonathan Paquin (spécialiste des relations étrangères des États-Unis) éclaireront la question de la rivalité entre la Russie et les États-Unis, des divisions de l’Occident concernant les interventions militaires ainsi que de la montée des violences sectaires et de la reconfiguration du pouvoir régional en Syrie.

Mardi 17 septembre, de 16 h à 18 h, au local 3A du pavillon Charles-De Koninck.

17/09 18/09 19/09

Sur la piste des orignaux… et des champignons

Envie de faire une escapade en forêt pour profiter de la saison la plus colorée de l’année ? La forêt-école Montmorency propose deux sorties plein air pas piquées des vers. La première est un safari d’observation de l’ori-gnal en pleine période de rut, à l’aube ou au crépuscule, en compagnie d’un guide. Vous apprendrez à reconnaître tous les signes de la présence de ce cervidé et vivrez une période d’affût durant laquelle vous callerez l’ori-gnal. Une formule pour les initiés et une seconde pour le grand public sont offertes les vendredis, samedis et dimanches jusqu’au début novembre. La seconde activité, une première à la forêt, s’adresse aux gourmets. Elle consiste en une cueillette et une dégustation de champignons forestiers. Après une balade d’interprétation avec un mycologue expérimenté, un ate-lier culinaire sera donné par un chef qui expliquera com-ment apprêter et conserver ces trésors de nos forêts.

ORIGNAUX : les vendredis, samedis et dimanches du 13 septembre au 3 novembre. Prix : formule pour les ini-tiés : 60 $; formule grand public : 34 $. CHAMPIGNONS : Les samedis 14 et 28 septembre, de 12 h 30 à 18 h. Coût : 45 $. Réservation au 418 656-2034. www.fm.ulaval.ca

13/09

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Évolution des relations internationales

Comment les changements culturels en cours dans le monde, tout comme ceux qui touchent l’économie et la finance, redessinent-ils les relations internationales ainsi que les orientations du développement interna-tional ? Voilà le cœur de la conférence que prononcera le journaliste et diplomate Jean-Louis Roy pour lancer la saison de la Chaire en développement internatio-nal. Directeur du Devoir de 1981 à 1986 ainsi que délégué du Québec à Paris de 1986 à 1990, Jean-Louis Roy a également été direc-teur de l’organisme Droit et Démocratie de 2002 à 2007. Il dirige présente-ment le laboratoire d’idées Partenariat International ainsi que l’Observatoire des droits de l’homme (UPR Watch).

Mercredi 18 septembre, à 15 h 30, au local 3111 du pavillon Paul-Comtois. Réservation obligatoire à [email protected].

L’arbre urbain dans tous ses états

On ne compte plus les ser-vices que rendent les arbres à nos villes polluées et si chaudes l’été. Une table ronde se penchera sur le verdissement des villes et de quelle façon cette pratique augmente les bénéfices éco-logiques, améliore la santé et agit sur le tissu social. Pour en parler, les profes-seurs à la Faculté de fores-terie, de géographie et de géomatique Alison Munson et Jean Bousquet, ainsi que Johanne Elsener, prési-dente de Québec-Arbres, et Pierre Gosselin, chercheur à l’Institut national de santé publique du Québec. Cette activité fait partie du cycle de conférences Défis des villes à l’ère du développe-ment durable organisé par l’Institut Hydro-Québec en environnement, développe-ment et société.

Mercredi 18 septembre, à 19 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins.

Apprendre grâce à la réalité augmentée

« Parallèle », ça vous dit quelque chose ? Cet outil, conçu par la professeure en géomatique Sylvie Daniel, vise à faciliter l’apprentis-sage de l’électromagnétisme, cette branche de la physique jugée difficile à comprendre par les étudiants du collé-gial. En rendant l’invisible visible, Parallèle permet de visualiser des concepts abstraits et offre des possibi-lités nouvelles pour l’ensei-gnement. Lors de cette Rencontre du numérique, vous pourrez expérimenter cet outil qui a remporté un Octas cette année et vous le faire expliquer en long et en large par sa créatrice.

Jeudi 19 septembre, de 19 h à 20 h 30, à la salle Gérard-Martin de la bibliothèque Gabrielle-Roy.