le fil d'amnesty septembre/octobre 2011
DESCRIPTION
Au programme de ce magazine des droits humains : les 50 ans d'Amnesty sous toutes les coutures/La peine de mort : le combat continue/Actions : Delta du Niger et les enfants soldats.TRANSCRIPT
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SOLIDAIRES POURLES DROITS HUMAINS
B I M E S T R I E L B E L G E F R A N C O P H O N E D A M N E S T Y I N T E R N AT I O N A LJUIN/JUILLET/AOT/SEPTEMBRE/OCTOBRE 2011 N9-10
LE FIL D'AMNESTYPRIODIQUE BIMESTRIEL
Rue Berckmans 9, 1060 Bruxelles
ditrice responsable : Christine Bika
Bureau de dpt : Bruxelles X
N agration : P901135
BELGIQUE-BELGI
P.P. - P.B.
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AOT/SEPT 2011 ] loccasion de son cinquantime anniversaire, AmnestyInternational a bnfici dune couverture presseexceptionnelle dans notre pays. Les toasts la libertorganiss au niveau local furent relays dans la pressergionale, et lvnement du 28 mai fut couvert parlensemble de la presse nationale.
Limage de la table de banquet vide dispose dans le ParcRoyal de Bruxelles cette occasion, en hommage tousles absents de cette clbration pour lesquels se batAmnesty, a effectivement trouv place dans la plupart desmdias, crits ou audiovisuels. Difficile donc, pour lelecteur, lauditeur, le tlspectateur, ou linternaute, depasser ct du cinquantenaire dAmnesty International !
Outre cette attention lors du jour J, qui a assur uneexcellente visibilit lorganisation, Amnesty sestgalement retrouve au cur de sujets spciaux dans lesmdias, durant le mois de mai 2011. Cette information defond semble plus prcieuse encore. Ce fut, dune part,loccasion de parler de cinquante ans de lutte pour lesdroits humains, dune manire plus gnrale. Dautre part,les thmatiques sur lesquelles travaille Amnesty, tellesque la violence conjugale ou encore les enfants soldats,ont t mises en avant et abordes de faon plusapprofondie lors de divers reportages.
Enfin, les militant(e)s, jeunes et moins jeunes, ont euxaussi t mis lhonneur dans les mdias. Lun desobjectifs du mouvement, pour cet anniversaire, tait derendre hommage et de remercier toutes ces personnessans qui rien ne serait possible. Objectif atteint !
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Amnesty InternationalPublications 2011. AIBF et EFAI pour la versionbelge francophone
Amnesty International Belgique francophone9, rue Berckmans1060 Bruxelles Tel. : 02/538.81.77Fax : 02/537 37 [email protected] Compte : IBAN BE85 0012 0000 7006 BIC GEBABEBB
Imprim par Remy Roto surpapier recycl.
Tous droits de reproductionrservs.
Dessin de couverture par Kwanchai Lichaiku.
Il y a quelquesjours, quelqu'un m'ainterpell en me disant :Vous, de toute faon, vous avezl'habitude des causes perdues !.
Il faut dire que nous tions quelques jours aprs l'excutionde Troy Davis. La mobilisation sans prcdent et la couverturemdiatique, qui s'en est suivi, n'ont malheureusement pas donnles rsultats escompts. Mais comme le disait Troy Davis lui-mme, le combat men en sa faveur tait aussi un combat contrela peine de mort en gnral. Et lorsque l'on prend un peu derecul, on se rend compte que cette lutte est loin d'tre une causeperdue. En 1977, seize pays avaient aboli la peine de mort.Aujourd'hui, ils sont 139 ne plus l'appliquer.
C'est l l'une des spcificits d'Amnesty : ce travail longterme ressemble de l'obstination mais il donne des rsultats,mme si ceux-ci sont peu vendables.
C'est comme l'ducation aux droits humains, tcheindispensable si l'on veut que ceux-ci soient respects et
revendiqus par tous ceux qui y ont droit. Combien de foisn'ai-je pas entendu de jeunes adultes me dire les effets
qu'avaient eu sur eux un dbat au cours de morale, une afficheprsente au cours de religion ou un stand tenu par le groupe deleur cole.
Tout ce travail de fond, men depuis 50 ans essentiellementpar des bnvoles, n'est pas mesurable mme si nous savons aufond de notre esprit combien il fut indispensable. Mais ce n'estpas fini. Chaque jour nous apporte des exemples de violation desdroits humains idologiques ou de drives qui me rappellentcombien ce travail est indispensable. Sans votre aide, sans cesoutien mme minime que vous nous apportez, tout cela ne seraitpas possible en restant indpendant.
Merci donc pour tout ce que vous avez fait ces derniresannes, nous esprons pouvoir compter sur vous encorelongtemps; comme vous le lirez au fil des pages de ce numro, letravail ne manque pas
Philippe Hensmans, directeur d'Amnesty International Belgique francophone
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PASSEZ LACTIONAPPELSMONDIAUX LISEZ,DIFFUSEZ,AGISSEZVOIR PAGE 29
CARNET DE BORD DAMNESTY INTERNATIONALBELGIQUE FRANCOPHONE La section belge francophone est ne officiellement en juillet1969. Retour sur quelques vnements marquants. PAGE 6
DES TOASTS LA LIBERT, DE ATH ZELZATE Il sen est pass des choses dans les groupestout au long du mois de mai PAGE 8
UN COMBAT, PLUSIEURS FRONTS Les obstacles qui empchent les femmes debnficier de leurs droits ne sont pas partout lesmmes dans la rgion, explique HASSIBA HADJSAHRAOUI, directrice adjointe du programmeAfrique du Nord et Moyen-Orient. PAGE 9
DELTA DU NIGER Exigez que les compagnies ptroliresassument leur responsabilit dans ladgradation de lenvironnement, rclamezle nettoyage du delta, demandez unerglementation plus stricte des activitsindustrielles, PAGE 26
NE JAMAIS RENONCER En 1991, plus de 300 hommes qui avaientdisparu de nombreuses annes auparavant auMaroc et au Sahara occidental ont t librs.LIZ HODGKIN, chercheuse, revient sur ces faits.PAGE 10
PARTISANS DES DROITS HUMAINS CLAUDIO CORDONE, directeur gnral de larecherche et des rgions, voque toutes lesdifficults lies aux questions politiquement trssensibles. PAGE 11
10 DCEMBRE : TRUCS ET ASTUCES POUR RUSSIR SA VENTE DE BOUGIES AMNESTY
PAGE 25
LA GUERRE NEST PAS UN JEU DENFANT Durant lt 2011, deux militantes dAmnesty International sont partiesen Rpublique dmocratique du Congo (RDC) pour rencontrerMurhabazi Namegabe, un partenaire dAmnesty, qui se bat tous lesjours contre lenrlement des enfants soldats. Reportage. PAGE 21Agissez pour que le cycle des atteintes aux droits humains prenne finen RDC. PAGE 24
UNIS ET SOLIDAIRES CONTRELA PEINE DE MORT En cette anne anniversaire, rejoignez lecombat dAmnesty International contrela peine de mort. PAGE 14Dazibao Peine de mort. PAGE 16ERIC PROKOSCH voque les premiresannes de la campagne dAmnestycontre la peine de mort. PAGE 19
LAGENDA DAMNESTY INTERNATIONAL BELGIQUE FRANCOPHONE
PAGE 28
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EZOBSTINS, AGAANTS, SCANDALEUX Cinquante ans plus tard, Amnesty Internationalcontinue de demander des comptes aux auteursdatteintes aux droits humains. Quels sont lesprojets loccasion de notre anniversaire ? PAGE 4
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Il y a 50 ans, un avocat britannique quadragnaire a lu dans le journalque deux tudiants portugais avaient t incarcrs pour avoir port untoast la libert. Cela la indign. Pour lui, il tait temps dagir.Le 28 mai 1961, Peter Benenson a lanc un Appel pour lamnistie en
publiant dans le priodique The Observer un article intitul Les Prisonniersoublis. Son article a touch un point sensible; il ntait pas le seul trechoqu. Beaucoup de simples citoyens taient en colre, eux aussi, dap-prendre que des opposants politiques pacifiques taient rduits au silencepar des rgimes rpressifs.
La volont dagir de cet homme leur donnait les moyens dexprimer leurindignation. Eux aussi voulaient allumer des bougies plutt que de maudireles tnbres.
Un un, de nouveaux membres les ont rejoints. Amnesty Internationaltait ne. La rdaction de lettres est devenue notre outil de campagne leplus puissant. Des tudiants, des actifs et des retraits ont commenc crire des prsidents et des remiers ministres pour exiger que justicesoit faite pour les prisonniers. Lorsque des enveloppes portant des timbrestrangers ont commenc atterrir sur leurs bureaux, les autorits ont tobliges den tenir compte. Et quand des messages de soutien sont arrivsdans les cellules de prison, les personnes incarcres ont su quellesntaient plus seules.
OBSTINS AGAANTSSCANDALEUXCest nous. Nous posons des questionsdifficiles, nous ne nous contentons pasdexcuses et nous en voulons toujoursplus plus de justice, plus de dignit,plus de respect des droits.
C'est ce que nous faisons depuis 50 ans.Et nous narrterons pas avant dobtenirce que nous voulons.
AmnestyInternational (Photo : ReubenSteains)
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Pour la famille du prisonnier politique Slava Adov, les mots de solidarit repr-sentaient un lien essentiel avec lextrieur.
Slava a t envoy dans un camp de travail sovitique en 1966 parce quil avaittent dimprimer des fascicules dnonant le rgime. Sa femme Lera et sa fille Marinaont t rejetes par leurs voisins en raison de leurs liens avec un prisonnier politique.
Marina avait huit ans quand la premire carte est arrive. Elle disait simplement :Meilleures penses de Newbury, Berks, Angleterre. Harold et Olive. Le couple avaitt inform de lemprisonnement de Slava et des souffrances de sa famille parAmnesty International.
On a eu limpression dun courrier venu de la plante Mars, a racont plus tardMarina. Ces lettres montraient que quelquun se souciait de nous. Aprs la libra-tion de Slava en dcembre 1971, la famille a continu correspondre avec Harold etOlive Edwards pendant 15 ans, jusqu la mort de ces deux personnes ges.
Cette histoire illustre parfaitement les rsultats possibles de nos actions. tra-vers le monde, plus de 3 millions de simples citoyens comme Harold et Olive sontdtermins agir pour la dfense des droits humains. Ce sont les membres, les sym-pathisants et les militants d'Amnesty.
Le 28 mai 2011, beaucoup dentre nous ont port de nouveau un toast lalibert. En portant ce toast, non seulement nous clbrions le 50e anniversaire dAm-nesty International, mais nous nous engagions publiquement continuer le travail depression et de campagne et rvler la vrit, en faisant savoir que les vies de mil-lions de personnes travers le monde sont dtruites quand les autorits nationales nefont pas leur travail protger, respecter et appliquer les droits humains.
En cette anne de commmoration, nous faisons plus de bruit que jamais et nousnous montrons encore plus tenaces.
Ensemble, nous intensifions notre campagne contre la peine de mort, dnisuprme des droits humains, en demandant lArabie saoudite, au Blarus, laChine, aux tats-Unis, lIran et la Mongolie de prendre des mesures en faveur deson abolition.
Nous faisons pression sur les compagnies ptrolires pour quelles nettoient lessites pollus dans le delta du Niger, o un vaste dversement dhydrocarbures advast la vie des habitants, et pour que le secteur soit mieux rglement. Nousdemanderons justice pour les habitants de la Rpublique dmocratique du Congo,qui subissent de terribles atteintes aux droits humains depuis 20 ans.
En soutien aux femmes gyptiennes qui demandent construire lavenir de leurpays galit avec les hommes, nous exhorterons le Premier ministre ne pas rel-guer les femmes au second plan dans la perspective des lections de septembre2011. Nous dfendrons galement les droits des femmes et des filles au Nicaraguao tout avortement est interdit, mme pour les victimes de viol.
Et dans la droite ligne de l'initiative de Peter Benenson, nous continuerons nousbattre pour la libert dexpression. En effet, 45 ans aprs larrestation de Slava Adov,des personnes continuent tre jetes en prison travers le monde simplement pouravoir exprim leurs opinions de faon pacifique.
Avec de telles ambitions, notre campagne danniversaire demande beaucoup detravail et dengagement. Nos cinquante annes dexprience nous ont montr quecest en nous unissant que nous sommes les plus forts. Ensemble, nous avons trans-form les mentalits, fait voluer la lgislation et chang des vies. Cette anne aussinous pouvons y parvenir.
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Page 4 en partant du haut :Rassemblement dAmnesty International Londres en 1978 pour la Journe desdroits de l'homme. Beaucoup depancartes prsentent des articles de laDclaration universelle des droits delhomme Des militants dAmnestyInternational participent la Marche des
fierts Paris (26 juin 2011) En mai1981, Londres (Royaume-Uni), pour le20e anniversaire d'Amnesty International,Peter Benenson, qui en est le fondateur,allume une bougie historique, celle desdbuts du mouvement. La mme anne,la France abolit la peine de mort Page 5 en partant du haut : Inde(dcembre 1990). Amnesty International
Inde mne une action appele Race forRights Atlanta, aux tats-Unis, ledala-lama sassocie la campagnedAmnesty International Signer, c'est agiren sengageant soutenir la Dclarationuniverselle des droits de lhomme lors du50e anniversaire de celle-ci (11 mai1998) Lagos, Nigeria (janvier 1996).Amnesty International Nigeria fait
campagne contre les atteintes aux droitshumains au Soudan Des milliers depersonnes se sont runies travers lemonde pour demander le respect desdroits humains en Afrique du Nord et auMoyen-Orient, dans le cadre dunejourne mondiale daction organise parAmnesty International le 12 fvrier 2011(ici, Londres, au Royaume-Uni).
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AIBF; lautre, Amnesty Vlaanderen. On travaille ensemble mais demanire autonome. AIBF dbute avec 4 groupes dadoptionchacun ayant en charge trois dossiers de prisonniers. Premierprsident : Victor Sol. Premier local, deux mansardes rue Royale Bruxelles : permanences assures par quelques bnvoles. Dslors, les groupes vont rapidement crotre et participer toutes lescampagnes et actions avec beaucoup de crativit.
1973Grande campagne pour labolition de la torture. On lance lespremires actions urgentes .
1974dition du premier Bulletin dinformation mensuel fabriquencore de manire artisanale.
DCEMBRE 197610 Premire Nuit des bougies de la libert. On en avait command
1 000 pices. On en vendra 5 000
1977Confrence sur la peine de mort. AI reoit le prix Nobel de la paix.Premire grande manifestation en dcembre Bruxelles (2 400participants). Trois cortges partent de la place de la Monnaievers une vingtaine dambassades. AIBF compte alors 46 groupesdadoption et 4 groupes de coordination axs sur certains pays.Des groupes daction se forment qui sattacheront surtout toucher le grand public, ils feront mme du thtre de rue
1978Le secrtariat se dote dune premire responsable, CharlottePycke, dun responsable de la communication et de deuxobjecteurs de conscience. La section compte 4 900 membres etcre les premiers groupes-coles (enseignants et lves).
1980AIBF compte 3 300 membres, 70 groupes dadoption ayant 192prisonniers en charge. On travaille pour labolition de la peine demort en Belgique (obtenue enfin en 1996).
1981Campagne contre les Disparitions . En dcembre, Lige:manifestation avec des gants portant les noms des paysconcerns. Bruxelles, la veille de Nol : on dpose des sapinsnoirs aux portes de 16 ambassades. AIBF compte 5 500 membres,120 groupes dadoption travaillent pour 166 prisonniers.
2006.Devenez lecauchemardesbourreaux.Poster produitpar Aibf.
MAI 196128 Londres. Un article parat dans The Observer sous le titre Les
prisonniers oublis. Cest un cri lanc par lavocat britanniquePeter Benenson, un appel lamnistie en faveur desemprisonns du monde entier, ceux dont le sort tragique ne faitgnralement que quelques lignes dans le journal du soir. Ce serale point de dpart dAmnesty International.
JUILLET 1961Ds la premire runion, en juillet 1961 Luxembourg, il y aura
quelques participants belges. De mme quen septembre1962, la premire confrence internationale au Chteau deMale Bruges. Mais ce ne sera quen 1969 que natra enfinune section belge. Entretemps, Amnesty International a djbien travaill. Des groupes existent dans plusieurs pays. Lestrois premiers prisonniers adopts appartiennent lURSS, lEspagne, lAfrique du Sud. Il y en aura bientt prsde 200. On envoie les premires missions denqute : Hati,Ghana, Portugal, RDA. On cre un Dpartement de larecherche, lequel fin 63 recensera dj 2 800 cas de
prisonniers. En 1964, 360 groupes existent dans 14 pays, en1966, ils seront 550 et Amnesty comptera 20 sections. Lapremire cre hors Grande-Bretagne sera celle dAllemagnefdrale.
1969Naissance de la section belge, Amnesty Belgium avec bienttdeux sections : lune, Amnesty International Belgique francophone
Amnestyse choisitunemblme :la bougieentouredebarbels.
CARNET DE BORD DAMNESTY BELGIQUE
Par Suzanne Welles
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1983Campagne contre les assassinats politiques. Pendant 24 heures,lecture publique du rapport dans plusieurs villes du pays. Lesgroupes font signer la Ptition pour une amnistie universelle.
1984Lanne des piquets de protestation contre la torture. Chaquemois, tour de rle, les groupes se rassemblent aux portes des 36ambassades concernes.
1985Le mandat slargit laide aux rfugis. AIBF travaille sur 111dossiers dadoption, 59 dossiers dinvestigation, 13 dossiers peinede mort.
DCEMBRE 1985On vend 150 000 bougies !
DE 1986 1988 Ptition les droits de lhomme, je signe tale sur plus dunkilomtre dans les rues de Bruxelles.
DE 1989 1991 Amnesty continue de grandir : 700 000 membres en 1991.
DE 1992 2011 Les groupes vont participer toutes les grandes campagnes etutiliser les moyens de communication les plus modernes carvotre GSM peut sauver des vies.
Le mouvement
compte aujour
dhui plus
de 3 millions
de sympathisan
ts et de
membres. Amn
esty Internatio
nal
Belgique franc
ophone est rich
e
de 23 000 mem
bres, de 71 grou
pes et
continue avec
vaillance son
combat.
Car tout est
suivre
www.amnesty.be
Daprs lOrganisation Mondiale de la Sant, trois femmes sur cinq sont victimes de violences un moment de leur vie. Violes, squestres,
battues, humilies, tortures, harceles, vendues, mutiles, elles subissent des violations de leurs droits fondamentaux. Il appartient aux
tats de protger les femmes, dassurer leur scurit, de lutter contre limpunit des auteurs de ces actes, de sensibiliser, dduquer et de
promouvoir le respect des droits des femmes. Il nous appartient de dnoncer les violences subies par les femmes, de changer nos mentalits
et ne plus accepter que ce sujet reste tabou.
TROIS FEMMES SUR CINQ SONT BATTUES, VIOLES,HUMILIES, MUTILES. ASSEZ.
2005. Posterproduit par Aibf.
2004.Campagnecontre lesviolencesconjugales.Poster produit parAibf.
1992 Bruxelles, Colloque international sur la libert dexpression.
2001Le mandat slargit et couvre dsormais la dfense des droitsconomiques sociaux et culturels.
2006La campagne Irrpressible , sattaque aux formes derpression qui passent par Internet.
2009Campagne Exigeons la dignit . Le directeur de notre sectionPhilippe Hensmans participe plusieurs missions dont lune enSierra Leone do partira une caravane contre la mortalitmaternelle.
JUIN 2009Les groupes distribuent dans les gares du pays des dazibaosdinformation.
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Au total plus de 100 toasts la libert ontcommmor le geste des deux tudiantsportugais rprims, en 1961, sous la dic-tature de Salazar. chaque fois, autour dunechaise jaune et du portrait dun individu endanger absent de la clbration, et pourcause
Bougie gante au sommet de la citadellenamuroise; vague de toasts la libert sur lesterrasses des cafs montois; rassemblements Lige, Bastogne, Manhay, Mont-sur-Mar-chienne; mobilisation des jeunes de nom-breuses coles; concerts Egheze, Tou-rinnes-la-Grosse, Chne, Auderghem, et biendautres manifestations jusqu lapoge, le28 mai, au Parc Royal Bruxelles, o 500 per-sonnes ont ensemble port un ultime toast lalibert et aux droits humains, autour dun ban-quet rserv 50 individus en danger dfen-dus par Amnesty (voir en page 2).
Lenthousiasme tait perceptible partout,des tmoignages de sympathie nous sont par-venus en nombre. Le 50e anniversaire dAm-nesty a t ft comme il se devait, pour et partous les militants qui font de notre extraordi-naire mouvement ce quil est.
Merci aux groupes locaux dAmnesty, auxrgionales et tous les sympathisants qui ontcontribu au succs de ces clbrations.
Bravo vous tous, dfenseurs des droitshumains.
Toutes les photos des toasts :http://amnesty-blog.be/blog/
Il sen est pass deschoses dans lesgroupes, de Ath Zelzate, tout au long dumois de mai
Marche-en Famene
Bastogne
Namur
Bruxelles
Charleroi
Lantenne-ecole 59 de lAthenee Royal de Uccle 1
DES TOASTS LA LIBERT, DE ATH ZELZATE
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Cette anne, parmi toutes les voix qui se sontleves en faveur du respect des liberts et desdroits fondamentaux dans toute la rgion, celledes femmes sest fait entendre haut et fort.
Lors des soulvements populaires, elles taient sur
un pied dgalit avec les hommes. Elles sont
descendues dans les rues, ont pris la tte de
manifestations, ont protest, ont t frappes et arrtes
et ont bris des barrires sociales en place depuis des
dcennies.
Pendant ces vnements, on a eu limpression que
les femmes occupaient enfin la place qui leur revenait et
quelles allaient pouvoir participer pleinement et galit
avec les hommes la vie sociale et politique.
Mais ces moments nont pas dur. En gypte et en
Tunisie, les femmes se sont rapidement retrouves soit
exclues des nouveaux processus de transition et
nouveau affaiblies, soit exposes au risque de perdre
certaines des avances quelles avaient obtenu au cours
des dernires dcennies, devant ainsi supporter, comme
dautres femmes de la rgion, une vie dingalits et de
discrimination gnralises.
Contrairement une ide rpandue, les problmes
que rencontrent les femmes dans cette rgion ne sont
pas toujours dus une interprtation rpressive des
enseignements de lislam. Les atteintes aux droits des
femmes varient de manire considrable et sont
galement lies des facteurs tels que leur origine
ethnique, leurs convictions religieuses et les
circonstances conomiques, ainsi quaux
comportements sociaux et culturels en place.
Par exemple, les restrictions concernant les
vtements que les femmes peuvent ou non porter sont
extrmement diverses. En Iran et en Arabie saoudite, la
loi oblige les femmes porter le hijab (voile islamique).
Elles sexposent des sanctions si elles ne se plient pas
cette rgle et, dans certains cas, si elles ne couvrent
pas aussi leur visage. En revanche, en gypte, en Tunisie
et en Syrie, les autorits ont par le pass interdit aux
femmes portant le niqab (voile intgral) dentrer dans les
btiments publics.
Amnesty International dfend le droit des femmes
de dcider elles-mmes de ce quelles doivent ou non
porter, ainsi que la libert de prendre cette dcision sans
crainte de sanction.
Lampleur et lintensit de la discrimination dont les
femmes font lobjet aux termes de la lgislation et en
pratique varient considrablement dun pays lautre.
Par exemple, la Tunisie dispose dune loi sur la famille
relativement progressiste, mais la plupart des lgislations
des pays de la rgion sont trs discriminatoires envers
les femmes en ce qui concerne le mariage, le divorce, la
garde des enfants et lhritage. En Arabie saoudite, les
femmes ne sont mme pas protges par un code de la
famille.
Les problmes rsoudre tant divers, les appels et
les campagnes pour le respect de lgalit et des droits
le sont tout autant. Les femmes gyptiennes font
campagne pour leur droit de participer galit avec les
hommes au processus politique et de rforme en cours
et la construction de lavenir du pays. En Arabie
saoudite, leurs exigences se concentrent sur une plus
grande indpendance vis--vis de la tutelle masculine et
sur la fin de linterdiction faite
aux femmes de conduire des
vhicules.
Le rle et le statut des
femmes sont souvent considrs
dans cette rgion comme une
question extrmement sensible
qui ne relve pas de la
comptence dune organisation
internationale de dfense des
droits humains. Cependant,
notre travail en faveur des droits
des femmes se fonde sur les obligations internationales
de chaque tat. Nous avons conscience quil faut faire
preuve de prudence et adapter nos campagnes pour faire
cho aux revendications exprimes localement par les
femmes. Dans toutes nos actions, notre priorit a toujours
t de protger et de soutenir les dfenseures des droits
humains. Par exemple, nous avons tent de faire mieux
entendre au niveau international la Campagne pour
l'galit lance en Iran. Depuis 2006, ce mouvement
dinitiative populaire sest fix pour objectif de rassembler
un million de signatures pour une ptition appelant
lgalit des hommes et des femmes devant la loi.
Beaucoup de ses militantes, comme Mahboubeh Karami
et Alieh Aghdam Doust, ont subi des arrestations
arbitraires et ont t emprisonnes pour avoir dfendu les
droits des femmes. Nous continuons demander la
libration immdiate et sans condition de ces militantes
et des autres prisonnires d'opinion, et exiger quelles
soient autorises poursuivre leurs activits lgitimes.
Par ailleurs, nous rassemblons des informations et
nous faisons campagne au sujet des lois et pratiques
discriminatoires qui nuisent aux femmes de la rgion.
La violence contre les femmes est un problme courant
et gnralis, et il est impossible d'en mesurer toute
l'ampleur car elle est souvent entoure de secret.
Daprs nos recherches, les lois discriminatoires
perptuent le manque de protection juridique,
conomique et sociale des femmes. Nous avons propos
et dfendu auprs de divers gouvernements de la rgion
des recommandations spcifiques visant renforcer les
droits et la protection des femmes, et nous continuons
le faire.
Alors que cette rgion est un tournant de son
histoire, nous sommes dtermins veiller ce que les
droits des femmes restent une priorit sur le plan
politique. Il sagit l dune question essentielle et des
avances doivent tre ralises si lon veut que les
mouvements de protestation et les soulvements rcents
apportent un avenir meilleur tous en Afrique du Nord
et au Moyen-Orient.
Les obstacles qui empchent les femmes de bnficier de leurs droits ne sont paspartout les mmes dans la rgion, explique HASSIBA HADJ SAHRAOUI, directrice adjointedu programme Afrique du Nord et Moyen-Orient.
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Peu aprs mon arrive Amnesty International,nous avons dcid en 1991 de lancer unecampagne dun an pour dnoncer les terriblesviolations des droits humains commises au Maroc,
notamment au Sahara occidental, et plus
particulirement la disparition force de centaines
dopposants au rgime. Cette campagne visait faire
pression en faveur de changements essentiels et
profonds.
Des opposants au gouvernement avaient
commenc disparatre peu aprs larrive au pouvoir
de lautocratique roi Hassan II en 1961. Parmi les
victimes figurait Mehdi Ben Barka, dirigeant
charismatique de lopposition kidnapp en France en
1965. Il a trs probablement t tu peu aprs son
enlvement. Dautres personnes arrtes dans les
annes 1960 et 1970 ont par la suite t vues en vie
dans des centres de dtention secrets, notamment
Abdelhaq Rouissi, victime dune disparition force en
1964, et le syndicaliste Houcine Manouzi, disparu en
1972.
La trs grande majorit des disparitions, toutefois,
concernait des hommes et des femmes du Sahara
occidental (des Sahraouis), arrts aprs que le Maroc
eut annex par la force ce territoire en 1975. Des
centaines dentre eux ont disparu entre 1975 et 1987.
Le gouvernement a dans tous les cas ni dtenir ces
personnes et a dclin toute responsabilit dans ces
affaires.
partir de 1977, des groupes dAmnesty
International ont commenc faire campagne en faveur
de 88 Sahraouis victimes de disparition force. Anne
aprs anne, ils ont continu crire mais le
gouvernement marocain na jamais rpondu ni object
que ces personnes nexistaient pas.
Ainsi, le groupe de Leiden (Pays-Bas) a crit,
partir de 1981, 400 lettres au roi Hassan II, des
ministres du gouvernement, des prisons, des
hpitaux, des autorits locales, des directeurs
dcole, des maires et lambassadeur du Maroc aux
Pays-Bas, pour senqurir du sort dAbdi ould Labbat
ould Mayara, que personne navait revu depuis 1976.
Plus de 1 000 cartes postales ont galement t
envoyes. En tout et pour tout, le groupe na reu que
deux rponses identiques disant que cette personne
[tait] introuvable sur les listes de prisonniers.
En 1989, aprs 12 annes de dmarches
apparemment infructueuses, lquipe charge du Maroc
au sige dAmnesty International a propos nos
groupes de militants de clore les dossiers individuels, et
de commencer la place travailler globalement sur
lensemble des affaires de disparition de Sahraouis. La
plupart des groupes ont refus. Lun deux a crit : Le
gouvernement marocain a dj fait "disparatre" ces
personnes; si Amnesty International fait de mme, quel
espoir leur restera-t-il ?
Ils avaient raison. Notre travail de campagne a
largement contribu la libration de plus de 300
hommes que personne ne sattendait plus revoir un
jour. Pour la plus grande joie des membres du groupe de
Leiden, parmi eux se trouvait Abdi ould Labbat ould
Mayara, libr en juin 1991, trois mois aprs le
lancement de la campagne mondiale et plus de 15 ans
aprs sa disparition.
Au nombre des personnes remises en libert
figuraient aussi 27 militaires, dtenus pendant 19 ans
Tazmamart. Tous sauf un avaient t maintenus en
permanence dans lobscurit, privs de tout contact
humain ou presque, nourris de maigres rations et privs
de toute protection contre la chaleur et le froid extrmes
de cette rgion montagneuse. Malheureusement, 31
autres militaires sont morts Tazmamart parmi eux, le
sergent Mimoun Fagouri qui sest suicid aprs avoir
pass 18 ans lisolement et dans lobscurit.
La campagne dAmnesty International a bnfici
d'volutions internes et externes. En effet, le mouvement
marocain de dfense des droits humains et les groupes
sahraouis de dfense de ces droits ont gagn en
dynamisme et en audace; le Comit des droits de
l'homme des Nations unies s'est pench sur la pratique
de la dtention secrte au Maroc ; et le livre de lcrivain
franais Gilles Perrault, Notre ami le roi, a contribu
dvoiler le bilan dsastreux du Maroc en termes de
droits humains.
Cependant, le mrite de ces librations revient
principalement aux membres dAmnesty International,
qui sont rests dtermins : ils ont tout simplement
refus dabandonner des hommes quils navaient jamais
croiss et navaient gure de chances de rencontrer un
jour, mais dont le sort les proccupait au plus haut point.
En 1991, plus de 300 hommes qui avaient disparu de nombreuses annes auparavant auMaroc et au Sahara occidental ont t librs. Certains avaient miraculeusement survcu des annes dincarcration dans des cellules souterraines et obscures de la prisonsecrte de Tazmamart. Pendant tout ce temps, des membres dAmnesty International ontinlassablement continu de faire campagne en leur faveur. Par LIZ HODGKIN, chercheusedans les annes 1990.
NE JAMAIS RENONCER
Le palais dAgdz, dans les montagnes de l'Atlas, a servi de
centre de dtention secret de 1976 1982. Durant ces
annes, des centaines dopposants au gouvernement ont
disparu aprs leur arrestation.
CCDH www.ccdh.org.ma
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Si le travail en faveur des droits humains dans dessituations de conflit prolong est toujours difficile,il lest probablement bien plus encore dans le casdu conflit isralo-palestinien.
Ce conflit qui est constamment sous le feu des
projecteurs des mdias, qui font autant tat des actes de
violence que des vnements politiques, fait lobjet dun
dbat presque permanent sur lobjectivit de sa couverture
mdiatique. Les ONG de dfense des droits humains sont
surveilles dextrmement prs, notamment par Isral et les
sympathisants de la politique du gouvernement isralien.
La moindre dclaration dAmnesty International est
dissque et les accusations de partialit abondent. Parfois,
on reproche mme lorganisation dinciter la violence
contre les Israliens en dnonant les violations des droits
humains commises par Isral. Par exemple, le site
dactualits isralien Ynet, qui est trs consult, a publi en
juin 2011 un article intitul Le pogrom anti-isralien
dAmnesty International et sous-titr Lorganisation de
dfense des droits humains contribue crer un climat qui
pousse assassiner des Israliens.
Parfois, les attaques sont trs personnelles, comme
celles qui ont vis le juge Richard Goldstone lorsquil a
indiqu dans son rapport des Nations unies sur le conflit
de 22 jours Gaza en 2008-2009 que de solides
lments de preuve montraient que des crimes de guerre
et des crimes contre l'humanit avaient t commis par
les deux parties.
Jai eu loccasion de dbattre longuement avec des
responsables israliens du choix des mots, de la longueur
des entres de notre rapport annuel et du volume des
publications sur Isral. Certains groupes favorables au
gouvernement isralien comptent littralement le nombre
de mots publis par Amnesty International sur Isral
pendant une anne donne, et le comparent au nombre
de mots crits sur dautres pays de la rgion.
Dans cet environnement extrmement politis, tout
peut prendre une importance politique. Dans les annes
1980, des reprsentants du ministre isralien de la
Justice m'ont demand pourquoi je rsidais l'htel
American Colony (dont les tarifs taient alors abordables
pour les ONG), car ils le considraient comme un htel
palestinien. Je leur ai rpondu quil se situait
proximit de lancienne frontire entre Jrusalem-Ouest et
Jrusalem-Est, et prs du ministre de la Justice.
Du ct palestinien, nous sommes accuss de nous
montrer trop indulgents envers les atteintes aux droits
humains commises par les Israliens, et trop durs
lgard de celles perptres par les Palestiniens. Le fait
quAmnesty International nappelle pas la fin de
loccupation isralienne des territoires palestiniens, qui est
gnralement considre comme la cause profonde des
violations que nous combattons, est un point
particulirement sensible. Pour conserver limpartialit qui
est essentielle notre travail, nous devons rester lcart
du dbat portant sur loccupation en elle-mme, la
solution de la cration de deux tats et dautres questions
similaires.
Lun des tournants du travail dAmnesty International
sur ce conflit a t la dcision prise en 1991 par
lorganisation dagir au sujet des exactions commises par
les groupes arms, en plus des violations perptres par
les gouvernements. Du point de vue des victimes,
lidentit des auteurs des violences, quil sagisse de
tortures ou dattentats leur vie, importe peu. Notre travail
sur Isral et les Palestiniens n'est qu'un exemple parmi
d'autres des situations qui ont contribu laborer ce
changement de politique. Lopposition absolue dAmnesty
International des pratiques telles que la dtention
administrative et les dmolitions de maisons titre de
sanction, qui sont largement utilises par Isral, a
galement t adopte lors de la mme runion.
En 2002, nous avons publi Atteintes au principe de
distinction, notre premier rapport couvrant uniquement les
exactions commises par les groupes arms palestiniens,
qui procdaient lpoque des attentats-suicides et
dautres attaques dlibres contre des civils. Daprs
notre analyse, ces attaques constituaient des crimes
contre l'humanit. On nous a reproch, entre autres, de
ne pas reconnatre les dsquilibres de ce conflit et la
position relativement plus prcaire des Palestiniens.
Cependant, notre impartialit nous imposait, comme cest
encore le cas aujourdhui, dappliquer les mmes normes
du droit international aux atteintes commises par les deux
parties.
Dans un cas tel que celui dIsral et les territoires palestiniens occups, o les tensionssont si vives et la situation si complexe, Amnesty International est critique par les deuxparties au conflit. CLAUDIO CORDONE, directeur gnral charg de la recherche et desrgions, parle des difficults qui entourent le travail portant sur des questionspolitiquement trs sensibles.
PARTISANS DES DROITS HUMAINS
A
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Inte
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l
Yasser Arafat, prsident de lAutorit palestinienne, signe
l'engagement propos par Amnesty International en faveur de la
Dclaration universelle des droits de lhomme loccasion du 50e
anniversaire de ce texte (Autorit palestinienne, 1998).
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Le fait que les considrations politiques semblent
rgulirement lemporter sur le droit international reprsente
une autre difficult. Le statut de puissance occupante de la
Cisjordanie et de la bande de Gaza na jamais t officiellement
accept par Isral mme sil est presque universellement
reconnu. Les colonies israliennes en Cisjordanie sont souvent
dcrites comme un obstacle la paix qui doit tre rsolu au
niveau politique plutt quen tant quatteinte au droit
international. De la mme faon, le droit au retour des rfugis
palestiniens est gnralement rejet demble. Les principaux
accords de paix tels que ceux qui ont t conclus Oslo en
1993 mentionnent peine les engagements des deux parties
en termes de droits humains, ce qui a d contribuer au fait
quelles ne sont pas parvenues instaurer la paix.
Les actes de torture infligs des dtenus palestiniens
pendant des interrogatoires constituent une autre violation du
droit international, mais ils ont t lgitims aux niveaux
politique, populaire et mme juridique en Isral. Sous couvert
de largument dune situation de pril imminent, une
commission denqute isralienne a labor en 1987 des
instructions relatives la privation de sommeil, au port forc
de cagoules, lenchanement dans des positions
douloureuses, aux secousses violentes et dautres mthodes
similaires qui pouvaient tre utilises en toute impunit par les
interrogateurs du Shin Bet (Service de scurit intrieure)
contre les Palestiniens dtenus pour des motifs de scurit.
Ces mthodes de torture ont t employes pendant 12 ans
contre des dizaines de milliers de Palestiniens.
Amnesty International, en collaboration avec des ONG
israliennes, palestiniennes et autres, a fait campagne
pendant des annes contre ces pratiques et leur justification.
En 1999, la Cour suprme isralienne a jug ces rgles
illgales mais a toutefois maintenu que les moyens
physiques pouvaient tre lgitimes dans le cadre de
scnarios de pril imminent. Lune des mthodes utilises
tait celle des secousses violentes, quAmnesty International et
dautres ONG ont contribu identifier et associer la mort
dAbd al Samad Harizat en 1995.
Dautres atteintes aux droits humains taient toujours
commises dans le plus grand secret. Cest lune des raisons
pour lesquelles Amnesty International a enqut sur le centre
de dtention de Khiam, dans le sud du Liban, qui tait gr
par une milice libanaise sous le contrle des forces
doccupation israliennes dans cette rgion du Liban. Des
personnes y ont t dtenues en dehors de tout cadre lgal,
tortures et prives daccs au monde extrieur pendant des
annes, et Isral refusait de reconnatre toute responsabilit
quant leur situation.
Jai fait partie de la dlgation dAmnesty International qui
a visit le centre quelques jours seulement aprs le retrait
isralien htif du sud du Liban en 2000, et jai vu de
nombreuses preuves confirmant ce que nous avions appris sur
cette prison au cours de nos recherches minutieuses. Le centre
a ensuite t transform en muse. Lorsque je suis retourn
Khiam en 2006, il avait t presque entirement ras par les
forces israliennes quand elles avaient brivement occup la
rgion pendant la guerre de 2006 contre le Hezbollah.
Cest souvent pendant les grandes oprations militaires
israliennes dans les territoires palestiniens occups et au
Liban que notre travail a t le plus difficile, notamment en ce
qui concerne les homicides de civils et la destruction
dinfrastructures civiles. Il est en effet particulirement
compliqu de faire des recherches sur des questions telles
que quest-ce quun civil ?, quest-ce quune attaque
proportionne ?, ou quelle est lintention derrire cette
attaque ?, et dy rpondre de faon certaine. Mais Amnesty
International est parvenue tirer des conclusions claires, par
exemple le fait que les tirs dartilleries et les autres attaques
menes sans discrimination par les forces israliennes contre
des villages et lutilisation de bombes sous-munitions taient
contraires aux lois de la guerre, tout comme les tirs de
roquettes effectus sans discernement sur Isral par des
groupes palestiniens ou libanais.
En travaillant dans cette rgion du monde, jai galement
t amen vivre des expriences tonnantes. Un jour, jai
rencontr un groupe de jeunes bnvoles recruts par le
ministre de la Justice pour rpondre aux appels envoys par
des membres dAmnesty International. Jtais en train de me
dire que ces bnvoles ressemblaient un groupe dAmnesty
International typique lorsque lun deux ma dit quil tait en fait
membre dAmnesty International, tout comme les personnes
qui envoyaient les lettres auxquelles il rpondait
En Isral et dans les territoires palestiniens occups, la
situation au regard des droits humains est mauvaise, comme
elle la toujours t depuis que je la connais. Mais le travail
men par les militants palestiniens et israliens des droits
humains constitue une raison dtre optimiste. Ils font ce que
les dirigeants politiques nont pas russi raliser : jeter des
ponts entre les individus et crer de la solidarit en dpit des
restrictions et des attaques publiques, qui manent parfois
aussi de leur propre communaut. Sans les militants israliens
qui se rendent en Cisjordanie, les Palestiniens, qui ne peuvent
plus entrer sur le territoire isralien, ne connatraient que les
soldats et les colons israliens qui occupent leur terre et les
agressent. Quant aux Israliens, ils entendraient surtout parler
des Palestiniens par le biais des mdias et en tant que
menace pour la scurit. Tous ceux qui vivent dans cette
partie du monde mritent la paix. Mais la paix ne peut tre
durable que si elle est fonde sur la reconnaissance et le
respect des droits humains.
De haut en bas : La chercheuse Donatella Rovera parle avec
des journalistes la suite de loffensive militaire isralienne
contre la bande de Gaza (janvier 2009) ; lancienne
chercheuse Liz Hodgkin avec une Isralienne blesse lors
dun attentat-suicide (Isral, mars 2002) ; des membres
dAmnesty International et dautres militants des droits
humains demandent aux autorits libanaises de dclarer le
centre de dtention de Khiam zone sans torture (Liban,
2000). Amnesty International
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UNIS ET SOLIDAIRES CONTRE LA PEINE DE MORT
Dans le monde entier des tats continuent de pro-noncer des condamnations mort. Encoreaujourdhui, certains gouvernements fusillent,pendent, lectrocutent, empoisonnent par injection,
lapident ou dcapitent des hommes et des femmes
pour les punir d'avoir commis des crimes. Quallons-
nous faire contre cela cette anne ? Peser de tout notre
poids sur certains de ces tats et unir nos efforts pour
progresser vritablement vers labolition de la peine de
mort. Le 10 octobre 2011, Journe mondiale contre la
peine de mort, Amnesty International sest mobilis
pour dire : a suffit !. La peine de mort na pas sa
place dans notre monde. Toutes les voix comptent.
Toutes les initiatives comptent.
Nous allons porter nos efforts sur lArabie saoudite,
le Blarus, la Chine, les tats-Unis, lIran et la Mongolie.
Dans deux de ces pays le Blarus et la Mongolie
nous avons bon espoir que nos actions cibles pousse-
ront les autorits adopter des changements majeurs.
En Arabie saoudite, en Chine, aux tats-Unis et en
Iran, les progrs vers l'abolition de la peine de mort sont
plus lents. Mais si nous renforons notre mobilisation,
nous pouvons sauver des condamns mort dune ex-
cution imminente et limiter le nombre de peines capi-
tales prononces. Nous pouvons faire comprendre
ces tats que la communaut mondiale ne renoncera
pas.
Nous avons toutes les raisons dtre optimistes.
LorsquAmnesty International a vu le jour, en 1961, neuf
pays seulement avaient aboli la peine de mort. La peine
capitale n'tait alors mme pas considre comme une
question de droits humains. Cinquante ans plus tard,
on compte 96 pays abolitionnistes. En 2010, un tat, le
Gabon, est encore venu sajouter cette liste. Le nom-
bre de pays procdant des excutions est en baisse.
Les simples citoyens qui s'lvent contre la peine de
mort et rclament la suppression de ce chtiment, le
plus cruel, inhumain et dgradant qui soit, ont un poids
considrable.
Amnesty International exprime depuis 34 ans son
opposition totale et inconditionnelle la peine de mort.
Notre action se dcline sous plusieurs formes. Nous
agissons en faveur de personnes frappes dune
condamnation mort et afin de renforcer le droit et les
normes internationales restreignant lusage de la peine
capitale. Le mouvement fait campagne pour labolition
de la peine de mort dans le monde entier et intervient
lorsque des pays veulent reprendre les excutions ou
rtablir cette peine.
Nous suivons de prs la situation en Mongolie, o
le prsident a demand au Parlement de ratifier le
deuxime Protocole facultatif se rapportant au Pacte
international relatif aux droits civils et politiques. Cette
ratification conduirait la Mongolie abolir la peine de
mort en droit. Nous nous mobilisons en faveur de cette
mesure dcisive depuis que le prsident Tsakhiagiyn
Elbegdorj a appel la fin des excutions, en janvier
2010.
Au Blarus, Amnesty International demande aux
autorits de suspendre immdiatement les excutions,
ce qui constituerait un premier pas vers l'abolition, et de
commuer la peine de tous les condamns mort. Nous
soutenons la ptition aux autorits blarussiennes lan-
ce par lONG Centre des droits humains Viasna. Nous
avons pour objectif de recueillir un maximum de signa-
tures dici dcembre 2011. La ptition est disponible
sur notre site : www.isavelives.be/node/7895.
Le systme fdral des tats-Unis pose des pro-
blmes spcifiques dans le cadre de la campagne. De
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nombreux tats ont recours la peine capitale, et cestaussi le cas de nombreuses juridictions fdrales. Touten continuant travailler sur des cas individuels decondamns mort au niveau des tats, nous allonsaussi, par le biais des ambassades des tats-Unis tra-vers le monde, faire savoir clairement au gouvernementfdral quil doit tout mettre en uvre pour que le paysentier renonce la peine de mort.
En Iran, nos efforts vont porter spcifiquement surlaugmentation rcente des condamnations mort etdes excutions, en particulier pour les infractions lies lusage des stupfiants, en violation du droit internatio-nal.
Les militants dAmnesty International sont djmobiliss pour empcher lexcution de Leng Guoquan,un commerant chinois en produits de la mer,condamn mort pour trafic de drogue lissue dunprocs inquitable et aprs avoir t tortur, selon sesdires. Une action ouverte tous sera prochainementdisponible en ligne.
SAUVONS SULIAMON ET SITI ZAINAB Pour lheure, nous mettons tout en uvre pour sauverla vie de deux personnes qui risquent tout momentdtre excutes en Arabie saoudite. Il est urgent dagir.Il faut faire pression sur le gouvernement saoudien pourquil commue les peines prononces contre ces per-sonnes.
Le Nigrian Suliamon Olyfemi a t apprhend enseptembre 2002 lors dune arrestation en massedtrangers la suite de la mort d'un policier dans unealtercation prsume avec des travailleurs migrants. Ila toujours clam son innocence.
Il na pas t assist d'un avocat et n'a pas bnfi-ci dun service de traduction ou dinterprtation partir de larabe, la langue dans laquelle sest droulela procdure. Il na de ce fait pas pu comprendre celle-ci, et encore moins se dfendre correctement devant letribunal. Il a t condamn mort en 2004.
Siti Zainab Binti Duhri Rupa est une employe demaison indonsienne. Cette mre de deux enfants estdtenue la prison de Mdine, en Arabie saoudite. Elleaurait avou le meurtre de son employeur lors duninterrogatoire de police. Elle a t condamne mort
sur cette base. Cette femme, qui selon certaines infor-mations souffre de troubles mentaux, na pas tassiste par un avocat lors de son procs.
AGISSEZPour demander aux autorits saoudiennes de commuersans attendre les peines capitales prononces contreSuliamon Olyfemi et Siti Zainab Binti Duhri Rupa, etdinstaurer immdiatement un moratoire sur toutes lesexcutions, vous pouvez agir en ligne sur www.amnesty.org/fr/50/campaigns/death-penalty.
En cette anne anniversaire,rejoignez notre combat contrela peine de mort.
Suliamon Olyfemi (en bas),et Siti Zainab Binti DuhriRupa (en haut), sontincarcrs en Arabiesaoudite et condamns mort
DR
SAUVEZDES VIESCHANGEZLES LOIS
Rassemblement de militants, au Square Bruegel Bruxelles, le 8 octobre 2011. Aibf/VR
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QUE TOUS CEUX QUI SONT EN FAVEUR DE LA PEINE DE MORT LVENT LALA PEINE DE MORT, A FINIT TOUJOURS MAL
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VENT LA MAIN
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DAZIBAO** Les dazibao sont des journaux muraux chinois qui ontnotamment servi faire connatre le combat destudiants et des dissidents pour la dmocratie.
LA PEINE DE MORT ? NON, NON... 3 X NON LA QUESTION SE POSE DEPUIS PAS MALDE TEMPS DJ
Avant la fin du XVIIIe sicle, rares sont ceux qui, enFrance, mettent en doute la lgitimit de la peine demort. Toutefois, lorsquen 1764, un jeune homme de 26ans, Cesare Beccaria, publie son trait Des dlits etdes peines , les ides vont peu peu voluer, une renouvelle commence, des dbats souvrent, ils serontlamorce du premier mouvement abolitionniste. Si jeprouve que cette peine nest ni utile ni ncessaire,jaurai fait triompher la cause de lhumanit , critBeccaria. Dans une grande partie de lEurope, maisaussi dans le monde, louvrage de Beccaria rencontreun succs prodigieux et pendant deux sicles le dbatsur la peine de mort ne cessera jamais totalement.
POURQUOI ABOLIR LA PEINE DE MORT ?La Dclaration universelle des droits de lhomme, adoptepar tous les tats membres de lOrganisation des NationsUnies en 1948, reconnat chaque individu le droit la vieet stipule que nul ne sera soumis la torture, ni despeines ou des traitements cruels, inhumains oudgradants . Amnesty International considre que lapeine de mort viole ces droits. Depuis cette Dclaration,les normes internationales relatives aux droits de ltrehumain nont cess de restreindre le champ dapplicationde la peine capitale car de nombreux arguments endmontrent linutilit, voire la nuisance. Si un seul desarguments exposs ci-dessous vous parat justifi, alorsdemandez la suspension des excutions pour prendre letemps dapprofondir votre rflexion...
LARGUMENT SECURITAIRELa peine de mort est parfois prsente comme le seulmoyen efficace et appropri de prvenir et rprimer lacriminalit, mais la scurit dune communaut dpendfondamentalement de la politique mene par sesresponsables. Un taux de criminalit lev est unproblme de socit dont lhistoire montre quil najamais t rsolu par la violence tatique. Aprslabolition de la peine de mort, en France le nombre decrimes de sang na pas augment, au Canada il a mmediminu...
LARGUMENT DE LA DISSUASIONLargument le plus frquemment invoqu en faveur de lapeine de mort est celui de la dissuasion. Or il esthistoriquement acquis que le fait de rouer, brler,
tenailler, carteler, pendre, dcapiter, lectrocuter ouempoisonner... les coupables de crimes atroces nempche pas de commettre de crimes horribles. Il nya pas plus de crimes commis dans les paysabolitionnistes que dans les pays procdants desexcutions. Dans certains pays, labolition a t suiviedune diminution du nombre dhomicides. Lhypothsede la dissuasion pour fonder une politique de peine demort est donc totalement futile.
LARGUMENT DU CHATIMENTLexcution est considre comme la rtribution dunemauvaise action : en tuant le dlinquant, la socitmanifeste sa rprobation pour le crime commis. Maisrclamer la mort pour faire justice se heurte linjustice et larbitraire qui entourent en pratiquecette peine. Si les codes pnaux actuels nautorisentpas incendier la maison de lincendiaire, violer levioleur ou torturer le tortionnaire, ce nest pas parcequils tolrent les dlits commis. Cest parce que lessocits comprennent quelles doivent tre bties surdes valeurs diffrentes de celles quelles condamnent.
LA DEFENSE DE LA SOCIETELa peine capitale serait un acte de lgitime dfense dela socit. En fait, lexcution nest que le meurtreprmdit dun prisonnier que lon aurait tout aussi bienpu traiter avec des moyens moins radicaux. Autrementdit une excution capitale pour punir un crime estfondamentalement un assassinat tatique, perptr parune hirarchie de fonctionnaires plus ou moinsconvaincus...
En outre, la peine de mort est la ngation de la justicequi dans une socit moderne a pour rle de rguler lesconflits entre individus en remplaant la vengeance parune punition adapte ayant thoriquement pour but deramener le dlinquant au droit chemin, cest dire uncomportement conforme aux valeurs de la Socit.
INJUSTE ET ARBITRAIREDe nombreuses circonstances sont susceptiblesdinfluencer le verdict de mort : composition des jurys,opinion exprime du procureur quant la peine demort, professionnalisme ou inexprience des avocats(souvent commis doffice), priode de relchement oudexacerbation du sentiment dinscurit (dpendantlui-mme des conditions socio-conomiques etculturelles du pays concern), existence ou non devoies de recours, du droit rgalien de grce, etc.
DISCRIMINATOIRELa peine de mort ne fournit ni protection, ni avantageexceptionnel la socit. Elle est applique par dessystmes judiciaires sujets lerreur humaine et auxprjugs. La justice nest donc pas servie, elle estpervertie. Partout dans le monde elle frappe de faon
disproportionne les classes les plus dfavorises,celles qui sont le moins aptes se dfendre parmanque de connaissance et dargent.
UNE DECISION IRREVERSIBLETout systme de droit pnal est expos ladiscrimination et lerreur. Le chtiment irrversibleque reprsente la peine de mort prive non seulementlinnocent du droit dobtenir une rparation lgale pourune condamnation injustifie, mais aussi le systmejudiciaire de rparer ses erreurs.
LOPINION PUBLIQUELopinion publique est versatile. Elle dpend beaucoupde la prsentation dun crime par les mdias, quisouvent portent un jugement dfinitif bien avant leverdict des jurs. Il est de la responsabilit et delhonneur de tout personnage politique de passer outreles considrations lectoralistes et dclairer sesconcitoyens pour faire avancer son pays sur le cheminde la civilisation des droits humains, qui, eux, nedpendent pas de lopinion publique.
Vous souhaitez faire un don ?Rendez-vous sur www.amnestyinternational.be/donsou sur le compte : IBAN BE85 0012 0000 7006 / BIC GEBABEBB
HALTE LA PEINE DE MORT AU BLARUS !Le Blarus est le dernier pays dEurope et de lex-Union sovitique procder encore desexcutions. Alors que les tats sont toujours plusnombreux rejeter ce chtiment inhumain, vouspouvez contribuer faire totalement disparatre enEurope le recours la peine de mort. Signez notreptition en ligne appelant le prsident du Blarus mettre fin au recours la peine capitale et commuer la peine de tous les condamns mort.
La peine de mort reprsente une ngation absoluedes droits humains. Au Blarus, la situation estdautant plus dramatique que la peine capitale estutilise par un systme pnal dfaillant qui viole lesnormes internationalement reconnues. La tortureserait utilise pour arracher des aveux auxdtenus, qui nauraient pas accs des voies derecours efficaces, et les condamns mort ne sontavertis que trs peu de temps lavance du momentde leur excution. Amnesty International, le Centredes droits humains Viasna et le Comit Helsinki duBlarus sopposent la peine de mort en toutescirconstances et sans exception. Nous appelons instaurer immdiatement un moratoire sur lesexcutions et commuer les peines de tous lescondamns mort, titre de premire tape verslabolition de la peine capitale.
Participez, signez cette ptition enligne : www.isavelives.be/node/7895
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Jai t embauch par Amnesty International en 1979 pour mettresur pied un programme spcial pour labolition de la peine demort . Je faisais partie dune quipe de trois personnes quidevaient faire bnficier dune continuit daction et dinformation lescoordonnateurs peine de mort des sections dAmnesty International,ceux-ci travaillant ensuite avec les groupes locaux.
Ce programme tait attendu depuis longtemps. Un mois aprs monarrive, j'ai rencontr des militants d'Amnesty International enAllemagne. Ils voulaient sy mettre tout de suite ! J'ai dit que javaisbesoin dun dlai, ce qui a dclench un tonnerre de protestations.
Au cours dune pause, deux d'entre nous ont lanc l'ided'adresser au Parlement europen (lorgane parlementaire de laCommunaut europenne, lactuelle Union europenne) une ptitiondemandant labolition de la peine de mort en Europe. Les militantsallemands se chargeraient de rcolter les signatures tandis que monquipe finirait de mettre en place le programme international. Notreproposition a t accepte avec enthousiasme.
Londres, cependant, tout le monde ntait pas partant. LaCommunaut europenne na rien voir avec les droits humains, macrit un collgue.
En Allemagne, Amnesty International sest occupe de la ptition eta recueilli 70000 signatures, tandis que les membres en Italie encollectaient 17000. Le Parlement europen nomma, comme il se doit,un rapporteur charg dtudier la question et, en 1981, adopta unersolution exprimant son souhait ferme que la peine de mort soit aboliedans tous les pays de la Communaut.
De multiples rsolutions relatives la peine de mort devaient trevotes par la suite. En adoptant en 1998 des orientations prvoyantune intervention collective auprs de gouvernements tiers dans des casde condamnation mort (qui aurait pu envisager pareille initiative en1979 ?), l'UE est devenue un acteur majeur de la lutte contre la peinecapitale.
En 1980, nous avons demand des groupes locaux denvoyer deslettres dnonant de faon argumente la peine de mort des centainesde personnes, lus, avocats et autres, dans un certain nombre de pays.Les actions cibles sur tel ou tel pays ntaient toutefois pas suffisantes.Ds 1979, jexpliquais dj qu'il nous fallait porter un gros coup, uncoup vraiment audacieux : lancer un appel aux Nations unies afin quelorganisation ouvre la voie labolition en dclarant que la peine capitale
tait incompatible avec les droits humains.Linitiative a t lance en janvier 1980. Aux quatre coins du
monde, les membres dAmnesty International ont commenc recueillir des signatures. En octobre de la mme anne, nous avonsremis Kurt Waldheim, alors secrtaire gnral de l'ONU, et auprsident de l'Assemble gnrale de cette organisation un appel signpar des personnes de plus de 100 pays, parmi lesquelles six chefs degouvernement et un grand nombre de personnalits. Aucun appel enfaveur de labolition mondiale de la peine capitale navait jusqualorsrecueilli un aussi large soutien.
La campagne na pas suscit un soutien unanime. Certains parmiles dirigeants dAmnesty International craignaient que la question de lapeine de mort soit un thme impopulaire susceptible de nous faireperdre une partie de nos membres. En mars 1980, lors de sonAssemble gnrale annuelle, Amnesty International au Royaume-Unia examin une rsolution demandant que soient massivementrduits les efforts, le temps, largent et les actions de campagneconsacrs par lorganisation la question non pertinente ethautement polmique de la peine capitale applique dans certains casde crimes violents. Au terme dun dbat enflamm, la rsolution a tfermement rejete.
Amnesty International a lanc sa deuxime campagne mondialecontre la peine de mort en 1989. Cette anne-l, quatre pays ont abolila peine capitale pour tous les crimes et lAssemble gnrale desNations unies a adopt le deuxime Protocole facultatif se rapportantau Pacte international relatif aux droits civils et politiques, un traitinternational visant labolition de la peine de mort. En 1990, huit payssupplmentaires ont rejoint le camp des abolitionnistes.
Grce limplication de multiples acteurs, de nombreusesavances ont t enregistres depuis lors. La singularit dAmnestyInternational dans ce combat tient, je crois, sa mobilisation constantesur ce thme et sa volont daffirmer que la peine de mort viole lesdroits fondamentaux de l'tre humain. Amnesty International nerenonce jamais lorsquelle est fermement convaincue
Je tiens rendre hommage celles et ceux qui ont fait partie demon quipe, aux coordonnateurs peine de mort dAmnestyInternational et aux milliers de membres et de salaris de lorganisationqui ont travaill sans relche pour dlivrer le monde de la peine demort.
ERIC PROKOSCH, coordonnateur de campagne et derecherches Amnesty International de 1979 2005,voque avec nous les premires annes de la campagnecontre la peine de mort.
UN GROS COUP, UN COUPVRAIMENT AUDACIEUX Amn
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Vous lguez votre amifidle 100.000 libres
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Amnesty, quis'acquitte de sespropres droits desuccession(12,5%) et deceux de votreami.
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Pour prserver lautonomie totale de sesactions et son indpendance financire,Amnesty est finance principalement parses membres et donateurs. En songeant inclure la section dAmnestyInternational-Belgique francophone dansvotre testament, vous lui donnerezloccasion dagir pour une longue dure. Etvous favorisez ceux qui vous sont chers,grce la formule du legs en duo (voir plusloin).
Voici plusieurs possibilits denvisager untestamenten faveur dAmnesty :
nSi vous avez des hritiers directs(poux/pouse, enfants et petits-enfants),ils bnficient dune part lgale de votrehritage, appele part rservataire. Lereste, la quotit disponible, peut treattribu une organisation de dfensedes droits humains comme Amnesty. Elle bnficie de droits de successionrduits: 12,5% si le testament a trdig par une personne domicilie dansla Rgion bruxelloise, 7% en Rgionwallonne et 8,8% en Flandre.
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dus ltat
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Durant cet t 2011, deux militantes dAmnesty Interna-tional (les responsables des campagnes et du secteurjeunes) sont parties sur le terrain accompagnes dedeux camramen afin de rencontrer Murhabazi Namegabe,un partenaire dAmnesty, qui se bat tous les jours contre len-rlement des enfants soldats.
Ce militant lutte depuis toujours pour les droits humainset plus particulirement pour les droits des enfants. Son nomsignifie dailleurs celui qui est n dans la guerre mais aussicelui qui aide les autres. Depuis 1989, Murhabazi travailleau sein de lorganisation BVES (Centre daccueil des enfantssoldats) et a dj libr plus de 8.500 enfants soldats. Grce ses efforts, la majorit des enfants ont mme pu retrouver leurfamille. Avec le BVES, il se fait le porte-parole des enfants duCongo, en demandant constamment au gouvernement, aux
QUAND ON EST ENFANT, ON EST LOIN DE SIMAGINER QUE LAGUERRE ET LES ARMES PEUVENT FAIRE PARTIE DE NOTREQUOTIDIEN. MALHEUREUSEMENT, CERTAINS ENFANTS Y SONTSOUVENT CONFRONTS. ON EST PEUT-TRE CONSCIENT QUEA EXISTE MAIS DE L SIMAGINER UN ENFANT UNE ARME LA MAIN, IL Y A UN MONDE DE DIFFRENCE ! POURTANT, ENRPUBLIQUE DMOCRATIQUE DU CONGO, TRE ENFANTSOLDAT EST DEVENU QUELQUE CHOSE DE COURANT ET MMEDOBLIGATOIRE CAUSE DES NOMBREUSES GUERRES CIVILESQUI SVISSENT DANS LE PAYS. ARTICLE EXTRAIT DU JOURNAL JEUNES DOCTOBRE.
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LA GUERRE NEST PAS UN JEU DENFANT
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Ici, on peut manger, ici, on apprend avoir piti, ici, on ap-prend pardonner et tre pardonn , dclare un ex-enfantsoldat du Centre de transit et dorientation (CTO).
Le BVES (Centre daccueil des enfants soldats) est com-pos de diffrents CTO, lun pour les filles et les trs jeunes en-fants et lautre pour les garons partir de 10 ans. Mais lechemin parcourir avant larrive des enfants dans un centreest long. Murhabazi et ses collaborateurs, forms aux approchesdes groupes arms, vont leur rencontre en prenant en consid-ration les revendications de ces groupes et leurs ventuellescroyances culturelles. Ils leur rappellent leur obligation de prot-ger les enfants et den faire des citoyens responsables.
Jai dit aux soldats quils devaient relcher les enfants. Jeleur ai expliqu que ctait une trs mauvaise ide dutiliser desenfants comme soldats si le but tait de renverser le rgime afinde construire un meilleur pays. Les enfants doivent retourner lcole! Qui construira alors ce nouveau pays quils souhaitenttant, si tous les jeunes sont des soldats drogus plutt que desjeunes gens avec une bonne formation ?, sinterroge Murhabazi
Lquipe du BVES nhsite pas non plus rappeler aux sol-dats les droits des enfants (Convention de lONU sur les Droitsde lEnfant), la loi congolaise et le rle que la Cour Pnale Inter-nationale pourrait jouer leur encontre.
Une fois sortis des groupes arms, les enfants sontconduits dans un centre de transit et dorientation, le CTO, o ilsresteront trois mois. Les jeunes arrivent souvent drogus, ds-orients et avec de graves traumatismes physiques et psycholo-giques.
Pour que ces enfants retrouvent lestime de soi nces-saire pour retrouver leur dignit, il est important de les rinsrer
dans la vie sociale. Ce nest videmment pas simple et cet exer-cice savre gnralement assez prilleux. Pourtant, cest le seulmoyen efficace pour redonner de lespoir aux jeunes qui nau-raient jamais pris part de telles atrocits sils en avaient eu lechoix, explique Murhabazi.
Lobjectif principal de ce centre est de (r)apprendre auxjeunes vivre en socit. Ils retournent lcole, participent des dbats et assistent des activits cratives telles que lethtre et le chant afin quils puissent sexprimer et chasser lesdmons qui les hantent depuis leur enrlement dans larme. Un
enfant sest adress Murhabazi en lui disant : Quand je suisarriv ici, javais un million de dmons, aujourdhui, je nen aiplus que 10 000, alors a va. Avec laide dassistants sociaux,le jeune tente dlaborer un projet de vie. Ils analysent ensembleses possibilits, ses capacits retourner lcole ou appren-dre un mtier.
Malgr les difficults quotidiennes (Bukavu est actuelle-ment sans eau et sans lectricit), le BVES se flicite mais nesen satisfait pas de sortir constamment des enfants desgroupes arms et de leur permettre de revenir une vie normale.
Le monde a transform lenfant, il est froce, l. Maisavec le temps, a va, car on laide prendre conscience quonla oblig, contraint de faire ces choses, et lenfance revient,car elle est encore l, senthousiasme Mamy, collaboratriceau BVES.
groupes arms, aux organisations et la socit engnral de soccuper des enfants du pays. Mais cecombat est menac. Comme beaucoup de dfenseursdes droits humains, sa vie a souvent t mise endanger. Lui et les autres responsables du BVES doiventse cacher tous les soirs pour ne pas tre assassins. Deplus, il leur arrive parfois de marcher 100 kilomtressans aucune protection pour aller chercher des enfantsdans les groupes arms. Il nest dailleurs pas rare quilsreoivent des menaces de mort par SMS ou parcourrier. Murhabazi nous a confi quil a frl la mortplus de 17 fois. Cest apparemment le prix payer pourlutter contre la barbarie, considrer les enfants commedes tres humains, et donc oser imaginer un avenirpour ce pays.
Malgr les difficults rencontres, le travail duBVES a permis darracher plus de 700 enfants soldatsdes griffes des groupes arms depuis le dbut delanne. Murhabazi est convaincu quil doit continuerce travail et dit Si japprends quil y a des enfantsdans un groupe arm, rien ne peut marrter. Nimenaces de mort, ni daccident .
Murhabazi (au centre de la photo) lut le court message sur son portable : Tu vas mourir ce soir. Fais ton dernier repas ! . Ilparticipait une runion importante avec des membres de lONU sur les enfants enrls de force au Congo. Il jeta discrtementun regard autour de lui. tait-ce quelquun dans la salle qui lui avait envoy une menace de mort ? Le combat de Murhabazipour les dizaines de milliers denfants qui souffrent le martyr dans la guerre au Congo lui a valu beaucoup dennemis. LONU et Amnesty pensent galement que la situation est devenue trop dangereuse pour rester au pays. Et ils ontcertainement raison mais comment pourrais-je men aller ? Jai une responsabilit envers tous les enfants vulnrables dont jeprends soin avec le BVES. Les enfants ont confiance en moi. Je ne peux pas les dcevoir. Chaque jour, je suis prt mourir poureux , dclare Murhabazi Namegabe.
LE BVES, UN CENTRE O ON R-APPREND TRE UN ENFANT
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Cest donc au BVES de Bukavu, une ville situe dansle Sud-Kivu (prs de la frontire rwandaise) que notrequipe a pass sept jours afin denquter sur lasituation des enfants soldats et sur le travail dedmobilisation, de dsarmement et de rinsertionmen par Murhabazi et son quipe.
LOBJECTIF FINAL : LE RETOUR EN FAMILLELquipe du BVES lance les procdures pour mettreen place la runification familiale. Mme si denombreux enfants retournent dans leur famille,Murhabazi et son quipe sont souvent confronts denombreux obstacles : difficult de retrouver la famillede lenfant, stigmatisation ou exclusion lors du retourdans sa communaut et parfois mme certainsenfants sont interdits de retour en famille. Pour cesderniers, lquipe du BVES doit trouver une solutionen ville. Ds lors, elle a mis en place une stratgie de
cration de foyers. Ce sont des logements de fortunedans lesquels on regroupe quatre enfants ayantpresque le mme ge et auxquels on assure un suivi.Ces foyers deviennent comme des familles o lesenfants peuvent ainsi tre inscrits lcole jusqu cequils deviennent autonomes.
QUE FAIT AMNESTY ? Depuis plusieurs annes, Amnesty Internationalsoutient et collabore avec Murhabazi Namegabe, cetardent dfenseur des droits prim au Prix des Enfantsdu Monde de lanne 2011, nous explique lesdiffrents rles quAmnesty a jous au cours de cesdernires annes auprs de son organisation. 1) DVELOPPER LE BVES.
Nous sommes en contact avec AmnestyInternational depuis 5 ans, Amnesty a transformnotre organisation, notre staff, pour devenir devritables militants engags pour la cause desdroits humains, des droits des enfants, des droitsdes femmes en Rpublique dmocratique duCongo . Murhabazi
2) DNONCER LENRLEMENT DENFANTS SOLDATS.3) RECONNAISSANCE ET SOUTIEN INTERNATIONAL DU BVES EN
TANT QUE CENTRE QUI LUTTE POUR LES DROITS HUMAINS. Nous avons reu des cartes de soutien departout o Amnesty International est actif, pournous soutenir dans des moments difficiles, pournous dire "nous sommes avec vous, allez y ! Car lacause que vous dfendez est la notre", nous avonsreu des millions de cartes de soutien, qui aidnotre quipe se sentir soutenue. C'est quelquechose de trs important . Murhabazi
4) SENSIBILISER LES JEUNES DU MONDE ENTIER LAPROBLMATIQUE DES ENFANTS SOLDATS ET PROVOQUER LASOLIDARIT INTERNATIONALE.
5) AIDE FINANCIRE. En soutenant les projets du BVES, AmnestyInternational, sans tre un bailleur de fonds,soutient les projets individuels de nos enfants. Parailleurs, elle apporte galement une aide laformation professionnelle des enfants et leurrinsertion . Murhabazi
6) APPEL LA COLLABORATION INTERNATIONALE AFINDAMLIORER LEFFICACIT DU BVES. Amnesty International nous permet de faire deschanges avec le reste du monde, avec les autresmilieux qui dfendent les droits humains. Celanous permet d'changer, d'aborder des questionscomme la lutte contre l'impunit, assurer lascurit des dfenseurs des droits humains etgalement le travail de plaidoyer . Murhabazi
Ce partenariat est beaucoup plus complexe quil nena lair, mais limportant retenir est quil est formatif etvise le dveloppement de la dfense des droitshumains travers le Congo. Ce quAmnesty fait poureux, elle le fait aussi pour les autres organisations dedfense des droits humains. Le BVES privilgie letravail en synergie car ces acteurs pensent quenunissant leurs forces, ils pouront changer les choses.Car une organisation seule, un seul individu ne peutpas le faire. Amnesty International valorise galementcette faon collective de travailler pour la lutte enfaveur des droits humains, des droits des enfants etdes droits des femmes travers ce pays.
QUELQUES CHIFFRESn La guerre au Congo est lune des plus grandes et
des plus brutales de lhistoire de lhumanit. Elledure depuis 1998. En 2003, la paix fut signe,mais ce jour, les combats continuent encoredans l'est du pays.
n Environ 5,4 millions de personnes sont mortes,soit au cours de combats, soit de faim ou de ma-ladies, causes directes des guerres.
n Selon un rapport de lONU, 848 enfants furentenrls de force au cours de lanne 2009.
n 200.000 viols de filles et de femmes ont t rap-ports depuis le dbut de la guerre, mais lonpense que le nombre est bien plus lev.
n En 2009, la moiti des victimes taient des en-fants.
n Plus de 1,5 million de personnes au Congo sonten fuite.
n Plus de 5 millions denfants au Congo ne vontpas lcole.
n Il resterait plus de 1800 enfants-soldats dans largion du Sud Kivu, selon le BVES.
23LE FIL DAMNESTY [ AI@50 N9/10 ]
Beaucoup de filles se retrouvent, au mme titre que lesgarons, mains et poings lis dans les milices rebelles. Le sort des filles est parfois plus pnible car elles subis-sent de nombreuses violences sexuelles. Leur destin, djdifficile au dpart, est aggrav aprs ce genre de svices.Bien souvent, soit elles tombent enceintes la suite dunviol (imaginez-vous ltat dans lequel elles se retrouventalors et le regard quelles portent sur leur enfant), soit ellessouffrent du virus du sida transmis par un militaire rebellecontamin.
Tant les garons que les filles sont victimes de terri-bles violences lors de lenrlement forc comme soldats.Certaines filles prfrent sengager volontairement en es-prant chapper un mariage forc ou pour tre indpen-dantes de leur famille. Mais une fois dans les troupes, ellessont exploites comme esclaves sexuelles. Cest le cas deJasmine, 16 ans, mre dun bb de 4 mois, qui a t re-crute 12 ans par un groupe rebelle en Rpublique dmo-cratique du Congo (RDC). Elle nous confie : Mon mari ne me battait pas trop souvent. Il prenait parfois dautresfilles la maison, mais au moins il ne laissait pas dautressoldats avoir des relations sexuelles avec moi. Mais un jouril est mort au combat. Jai su que jtais en danger alorsjai dcid de partir. Comme jtais enceinte, mon bb estn en chemin. Jai voulu retourner chez moi, mais ctaittellement loin que la peur quon me capture nouveau maenvahie ! .
En RDC, on estime que les filles reprsentent 40% desenfants qui se battent dans les groupes arms. Mais ellessont rarement incluses dans les programmes de dmobili-sation. Dune part parce que les soldats continuent considrer les filles comme leur proprit. Dautre partparce quelles ont peur ou honte de leur situation. Ellessouffrent de maladies ou de troubles psychologiques. Ellessont souvent rejetes et stigmatises par leur communautquand elles tentent dy retourner. Il leur est donc extrme-ment difficile de trouver une alternative aux groupesarms.
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24LE FIL DAMNESTY [ AI@50 N9/10 ]
LA POPULATION DE LA RPUBLIQUEDMOCRATIQUE DU CONGO DOITOBTENIR JUSTICE MAINTENANT AGISSEZ POUR QUE LE CYCLE DES ATTEINTES AUX DROITS HUMAINS PRENNE FIN.
Depuis des dcennies, la population de la Rpu-blique dmocratique du Congo (RDC) vit dans unclimat de violence et datteintes aux droits hu-mains. Des crimes de droit international viols collectifset assassinats, notamment ont t commis danspresque tout le pays et continuent dtre perptrs unefrquence alarmante.
Limpunit est gnrale : alors que les violences com-mises ont entran des souffrances pour des millionsd'hommes, de femmes et d'enfants, un tout petit nombrede ceux qui les perptrent a t traduit en justice. Lim-punit est destructrice : elle entretient les cycles de vio-lence et de violations des droits humains, elle comprometle respect de l'tat de droit et elle affaiblit la crdibilit dusystme judiciaire aux yeux du peuple congolais.
En RDC, le Gouvernement et la communaut inter-nationale, sous prtexte de chercher obtenir la paixdans le pays et la stabilit de la rgion, se sont constam-ment drobs aux impratifs de la justice. prsent, Am-nesty International lance une campagne destine in-verser cette tendance en poussant les gouvernements sengager faire de la rforme judiciaire en RDC unepriorit, afin que les victimes de crimes relevant du droitinternational aient accs la justice, la vrit et desrparations. Nous exigerons du gouvernement de la RDCqu'il adopte un plan global et dtaill pour atteindre cesobjectifs.
Le rapport du Projet Mapping des Nations unies, pu-bli en octobre 2010, rpertorie plus de 600 cas d'at-teintes graves aux droits humains commises en RDC en-tre 1993 et 2003. Des enqutes doivent examiner cescas qui peuvent constituer des crimes contre l'humanitou des crimes de guerre, entre autres crimes relevant dudroit international. Le rapport prsente des mesures sp-cifiques pour combattre l'impunit qui rgne dans lepays envers les crimes rcents ou plus anciens.
Le gouvernement a ragi au rapport par un projet deloi visant mettre en place un tribunal d'exception pourles crimes de droit international commis en RDC, o si-geraient des juges internationaux. Amnesty Internationala salu le principe de cette initiative, mais estime quil restebeaucoup faire pour rsoudre de manire complte eteffective le problme de l'impunit.
LES OBJECTIFS DE NOTRE CAMPAGNE Nous exigerons tout dabord des autorits quelles
dveloppent et mettent en uvre une stratgie globale enmatire de justice, fonde sur une approche axe sur lesdroits humains, qui rpond aux besoins des victimes. Le
tribunal dexception propos par le gouvernement neparviendra rendre justice aux victimes de crimes dedroit international qu condition quil s'intgre dans unestratgie beaucoup plus large.
Nous avons identifi deux obstacles principaux quidissuadent les Congolais de chercher obtenir justice :une mconnaissance de leurs droits et la peur des re-prsailles sils essaient dexercer ces droits. Sophie,45 ans et mre de sept enfants, vit dans le territoire deMasisi. Elle a t viole par des soldats deux reprises,en 2005 et en 2009, mais na jamais dpos plainte : jene sais pas par o commencer [], il ny a aucun tmoinet je ne peux pas identifier ceux qui mont fait a.Mme lorsque les victimes connaissent leurs droits, ellespeuvent renoncer dposer plainte tant que les auteursdes crimes continuent exercer une influence sur leurvillage.
Le deuxime objectif de notre campagne sera desoutenir les ONG locales et les dfenseurs des droits hu-mains qui mnent un travail dinformation et de mobilisa-tion des victimes, avant toute procdure judiciaire. LesONG locales, qui disposent de ressources trs limites,mnent des actions depuis des annes pour sensibiliserles victimes leurs droits et leur donner les moyens depoursuivre en justice les au-teurs prsums des crimes.
Enfin, nous ferons cam-pagne pour promouvoir unprogramme national ou inter-national de protection des vic-times et des tmoins, afindencourager toutes les vic-times datteintes aux droits hu-mains raconter ouvertementce qui leur est arriv.
Nous dveloppons actuel-lement avec nos ONG parte-naires en RDC les dtails decette action qui doit tre finali-se fin juillet 2011, aprs unevisite d'Amnesty Internationaldans le pays. Notre rapport, Ilest temps que justice soit ren-due. La Rpublique dmocra-tique du Congo a besoin d'unenouvelle stratgie en matirede justice, sera publi le 10aot. Nous vous donnerons
des informations actualises sur cette campagne tout aulong du mois.
partir de janvier 2012, Amnesty International orga-nisera une srie dactions en direction du gouver nementcongolais et des principaux pays donateurs. Nous lance-rons notamment une action en faveur de larrestation deBosco Ntaganda, mis en accusation par la Cour pnale in-ternationale et pourtant toujours commandant adjoint dela plus grande opration militaire du gouvernement de laRDC au Nord et au Sud-Kivu.
AGISSEZNous devons faire savoir aux gouvernements de la RDC etdes pays donateurs que les crimes de droit international nepeuvent plus rester impunis, notamment en RDC o cescrimes ont atteint des niveaux de gravit extrmes. Les au-torits ragissent la pression internationale et se proc-cupent vivement de leur image publique auprs de la com-munaut internationale, donc chaque action peut avoir derelles rpercussions sur les victimes de RDC, qui ontgrandement besoin de notre soutien. Pour des actualits rgulirement mises jour sur la campagne, veuillez consulter le site www.amnesty.be
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LES DATES IMPORTANTES DE LA CAMPAGNE BOUGIES
15octobreDernier dlai pourlenvoi de lacommande de bougies Franois Schmidt.
14novembreLancementde lacampagnebougies.
10 dcembreLa Journeinternationale desdroits humains estune date importantepour Amnesty etclture la campagnebougies.
Mise en place de la campagnebougies Cette priode importantepour Amnesty permet demobiliser et construireavec nos nombreuxmilitants une campagnebougies optimale, demettre en place lalogistique de lacampagne bougies, demettre en place nosdiffrents canaux devente et outils decommunication.
Livraison des bougies Elles sont livres chez vous et sansfrais avec les fiches de tenue decompte et les supports de communi-cation que vous avez commands.
Post campagnebougies La campagne bougiesne se termine pas le10 dcembre. Lapriode de postcampagne estimportante. Il fautrendre les bougiesinvendues et payer lesbougies vendues. Parla suite, noustablissons le bilan dela campagne bougiespour la section belgefrancophone.
Campagne bougies Vente de bougies, tourne rgionale
Amnesty, nombreux vnements,
EXEMPLE DE LIEUX O VENDRE LES BOUGIES AMNESTY Les coles. Les entreprises. Les marchs.
Les gares et mtros. Les grandes surfaces ou autres
magasins.