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Volume 49, numéro 7 10 octobre 2013 Nouvellement inauguré, le Centre d’études Québec-Chine vise notamment à faciliter les échanges entre l’UL et les universités chinoises partenaires. p3 Douleur chronique : vers de nouveaux médicaments ? p5 Hommage à Georges-Henri Lévesque p8 L’Université s’ouvre à la Chine

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Le journal institutionnel de l'Université Laval

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Page 1: Le Fil 10 octobre 2013

Volume 49, numéro 7 10 octobre 2013

Nouvellement inauguré, le Centre d’études Québec-Chine vise notamment à faciliter les échanges entre l’UL et les universités chinoises partenaires. p3

Douleur chronique : vers de nouveaux médicaments ? p5

Hommage à Georges-Henri Lévesque p8

L’Université s’ouvre à la Chine

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2 Québec-Chineen bref

Québec, ville en rose L’Université Laval fait partie des partenaires de l’opération « Québec, ville en rose », qui se déroule du 3 au 14 octobre. Organisée par la Fondation du CHU de Québec, cette initiative s’inscrit dans la campagne de souscription pour le Centre des maladies du sein Deschênes-Fabia, situé à l’hôpital du Saint-Sacrement. Une quarantaine d’entreprises, de sites et de monuments de la ville comme la fontaine de Tourny, le Centre des congrès, le Grand Théâtre de Québec et le Musée national des beaux-arts du Québec sont illuminés de rose en signe de solidarité pour les femmes atteintes du cancer du sein. Sur le campus, le socle des drapeaux situé près de l’entrée sud du campus – celle qui donne sur le boulevard Laurier – est illuminé pour l’occasion.

La route, ça se partage Vous avez remarqué une présence accrue des agents de prévention et de l’escouade à vélo sur le campus ces trois derniers jours ? Vous avez bien vu puisque la campagne sur la sécurité routière du Service de sécurité et de préven-tion a commencé le 8 octobre et se terminera aujourd’hui 10 octobre. Sur le thème « Agir ensemble pour des déplacements sécuritaires », cette campagne vise, comme chaque année, à sensibiliser piétons, cyclistes et automobilistes au partage de la route par des gestes simples. Ceux et celles qui veulent tester leurs connais-sances sur le sujet peuvent se rendre sur le site du Service de sécurité et de prévention, remplir le questionnaire et ainsi courir la chance de remporter un abonnement mensuel du RTC ou encore un cadeau offert par Louis Garneau. Cette campagne est organisée en collaboration avec le Service de police de la Ville de Québec, le Réseau de transport et Louis Garneau.

www.ssp.ulaval.ca

Cinq ans de recherche sur le caribou migrateurL’équipe Caribou Ungava tiendra un sympo-sium pour marquer ses cinq premières années d’existence. Ce regroupement, dirigé par Steeve Côté du Département de biologie, s’intéresse à l’écologie et à la dynamique des populations des caribous migrateurs du Québec-Labrador. Le symposium aura lieu du 13 au 15 novembre au pavillon d’Optique-photonique de l’Uni-versité Laval. Les membres de l’équipe de recherche profiteront de l’événement pour faire le point sur leurs travaux. De plus, quatre spé-cialistes nord-américains de renom prendront la parole lors de la rencontre. Le symposium s’adresse aux scientifiques, gestionnaires de la faune, membres des Premières Nations et utili-sateurs de la ressource.

www.caribou-ungava.ulaval.ca/symposium_2013

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef par intérim : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie PicardCollaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Brigitte Trudel, Julie TurgeonRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeSecrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Le Matou, le roman bien connu d’Yves Beauchemin, vient d’être traduit en chinois par un Québécois originaire de Chine. Le livre sera lancé dans ce pays cet automne. C’est là une excellente nou-velle, d’autant plus que les œuvres litté-raires québécoises ne sont pas légion dans ce pays.

Dans sa thèse de doctorat en linguis-tique déposée en 2010, Min Sun, char-gée de cours à l’École de langues, avait recensé 75 romans et 140 poèmes d’écri-vains québécois ayant bénéficié d’une traduction en langue chinoise. Parmi eux, Kamouraska, d’Anne Hébert, L’Histoire de Pi, de Yann Martel et La petite fille qui aimait trop les allumettes, de Gaétan Soucy. En poésie, mentionnons les auteurs Émile Nelligan, Gaston Miron et Pierre Morency. « La plupart des œuvres littéraires québécoises traduites en chinois sont des romans pour la jeu-nesse », précise-t-elle.

Hier, le mercredi 9 octobre à l’amphi-théâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins, Min Sun a donné une conférence sur la diffusion de la lit-térature québécoise en Chine. Sa présen-tation a eu lieu à l’occasion du colloque « Rencontre, adaptation et harmonisa-tion : la Chine et le monde extérieur à l’époque moderne et contemporaine ».

Selon Min Sun, la popularité de la litté-rature pour la jeunesse, en provenance du Québec ou d’ailleurs, s’expliquerait par la politique de la planification des nais- sances mise en œuvre en 1980. Cette poli-tique gouvernementale oblige les parents chinois à se limiter à un seul enfant. « Pour offrir à leur enfant un avenir prometteur, dit-elle, les parents chinois investissent énormément dans l’achat de livres, de logiciels et d’outils d’apprentissage. »

Pour sa recherche doctorale, Min Sun a étudié les romans Kamouraska et Maria Chapdelaine, une œuvre de Louis Hémon, ainsi que Les meilleurs contes fantastiques québécois du 19e siècle. Cet ouvrage a été colligé par Aurélien Boivin, professeur au Département des littératures.

En Chine, les œuvres en français québé-cois seraient victimes d’un préjugé. « Les traducteurs littéraires chinois sont, pour la plupart, un petit nombre de profes-seurs de français rattachés à différentes universités, indique Min Sun. Or, ils ont appris le français de France. »

De Kamouraska à BeijingEn Chine, la littérature québécoise est appréciée mais très peu connue, rappelle une participante au colloque portant sur ce payspar Yvon Larose

Traduire constitue un exercice exigeant. Chaque langue possède des caractéristi-ques propres. Il y a toujours des problè-mes d’écarts culturels entre la langue du traducteur et celle de l’œuvre à traduire. Selon Min Sun, la littérature québécoise comporte un haut niveau de difficulté pour un traducteur chinois. Ainsi, cer-tains archaïsmes datant de l’époque de la Nouvelle-France, comme « placoter », « achaler » ou « piasse », ont disparu du français standard. D’autres défis concer-nent les emprunts aux langues amérin-diennes et anglaise, l’usage du joual et l’omniprésence des jurons.

Les jurons québécois sont reconnus pour leur complexité et leur abon-dance. La même richesse n’existe pas en chinois. « Les jurons chinois n’ont aucun lien avec la religion, souligne Min Sun. Les Chinois jurent plutôt avec des mots reliés, entre autres, au diable, au sexe et à la mère. »

Différences d’appréhension du réel, écarts entre les cultures matérielles, historiques, religieuses et sociales : de nombreux obstacles se dressent devant le traducteur littéraire chinois qui s’at- taque à la littérature québécoise. Sur le plan des us et coutumes, la fleur blanche, qui décore la voiture des mariés qué-bécois, choquera un Chinois. Dans sa culture, on honore la mémoire d’un mort à des funérailles en portant des vête-ments blancs. Dans son esprit, une voi-ture décorée d’une fleur blanche servira à des obsèques.

« Les traducteurs littéraires chinois ont davantage tendance, pour la plupart, à conserver l’exotisme ou l’étrangeté du texte d’origine, explique Min Sun. Au besoin, ils ajoutent des éléments explica-tifs dans le texte, ou des notes en bas de page. »

Hier, mercredi, deux conférenciers chinois de la Faculté d’histoire de l’Université Nankai ont pris la parole. Dongliang Yang a abordé les change-ments de la structure des relations sino-japonaises. Bingwen Nan a traité de la Chine et des Grandes Découvertes aux 15e et 16e siècles.

Cet avant-midi, jeudi, le colloque se poursuit au local 5172 du pavillon Charles-De Koninck. Quatre conféren-ciers sont de l’Université Laval. L’exposé du professeur Frédéric Laugrand, du Département d’anthropologie, aura pour thème « Les sœurs missionnaires de l’Immaculée-Conception, les Chinois de Manille et les morts : des liens indéfec-tibles ? ». Le professeur Shenwen Li, du Département des sciences historiques, parlera des missionnaires québécois et des échanges Canada-Chine au 20e siècle.

«La plupart des œuvres littéraires québécoises traduites en chinois sont des romans pour la jeunesse

Le roman Kamouraska d’Anne Hébert a été publié en chinois en 2002.

Min Sun, chargée de cours à l’École de langues

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3Québec-Chine

Créé il y a un an, le centre d’études Québec-Chine de la Faculté des lettres et des scienceshumaines a été inauguré hier, le mercredi 9 octobre, lors d’un col- loque au pavillon Alphonse- Desjardins.

Le centre, qui est situé au local 5164 du pavillon Charles-De Koninck, a un triple mandat. D’abord, faciliter les échanges entre la Faculté et des univer- sités chinoises partenaires, notamment sous la forme de projets d’échanges d’étu-diants. Ensuite, servir de pont entre les experts en études québécoises et chinoises de la Faculté et, d’autre part, les chercheurs chinois des mêmes domaines dans le but de faci-liter leurs échanges dans des projets de recherche ou de publications conjointes. La tenue de colloques internatio-naux est également envisagée. Enfin, faire connaître la culture québécoise en Chine ainsi que la culture chinoise au Québec.

Un pont entre l’Occident et l’Extrême-OrientLe Centre d’études Québec-Chine ouvre ses portespar Yvon Larose

« Le centre servira notam-ment de lieu d’accueil pour les étudiants chinois ins-crits à la Faculté, souligne le directeur Shenwen Li, pro-fesseur au Département des sciences historiques. Les étu-diants chinois ont souvent des difficultés d’adaptation reliées à leurs études et à leur vie à Québec. La raison est qu’il existe de grandes différences entre le système d’enseignement chinois et le système québécois. Les deux cultures sont également très différentes. »

Le professeur Li insiste sur l’intensification des rela-tions entre le Québec et la Chine dans les années 1990. En 1998, le ministère des Relations internationales du Québec a ouvert un premier Bureau du Québec à Beijing. D’autres bureaux ont suivi à Shanghai et à Hong Kong. « L’intensification des rela-tions entre les deux régions, explique-t-il, a suscité beau-coup de curiosité et d’intérêt

«Il existe de grandes différences entre les systèmes d’enseignement chinois et québécois, les deux cultures étant également très différentes

de la part des Chinois pour le Québec et la langue fran-çaise. » C’est dans ce contexte qu’on a vu la création du Centre d’études québécoi-ses à l’Université des langues étrangères de Beijing, du Centre d’études québécoises à l’Université des études inter-nationales de Shanghai et du Centre d’études de la franco-phonie à l’Université normale du Hunan. « Les deux premiè-res de ces universités, affirme Shenwen Li, sont les meilleu-res en Chine pour l’enseigne-ment des langues étrangères. »

Depuis une dizaine d’an-nées, les Québécois manifeste-raient un grand intérêt pour la Chine, cette vieille civilisation qui affiche un développement économique remarquable. Au cours de cette période, la Faculté des lettres et des sciences humaines a accen-tué de beaucoup ses relations avec les universités chinoises partenaires. « C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’on a vu augmenter le nombre de Québécois apprenant le chinois, indique le professeur. En tant que responsable du stage en Chine de l’Univer-sité Laval, j’y amène chaque année, pendant deux mois,

plusieurs dizaines d’étudiants pour leurs études de la langue et de la culture chinoises. »

Le Centre Québec-Moscou, hébergé lui aussi à la Faculté, a servi de modèle au Centre d’études Québec-Chine. Pour le moment, ce dernier vise à développer des collaborations avec des centres ou groupes de recherche qui, à l’Université Laval et dans les établisse-ments chinois partenaires, tra-vaillent soit sur la francopho-nie soit sur la Chine. À l’Uni-versité, on pense notamment au Département des sciences historiques et au Groupe d’études et de recherche sur l’Asie contemporaine. Sans oublier le Centre inter- universitaire d’études sur les lettres, les arts et les tradi-tions (CELAT), le partenaire privilégié du Centre d’études Québec-Chine.

Selon Shenwen Li, le centre permettra certainement d’aug-menter le nombre d’étudiants chinois inscrits à la Faculté des lettres et des sciences humaines. Ils seraient actuel-lement au nombre d’une dizaine, sans compter les nou-veaux immigrants chinois ins-crits à des cours de français à l’École de langues.

Dans les locaux du Centre d’études Québec-Chine : le professeur Shenwen Li (à gauche), en compagnie de membres associés du Centre, soit les profes-seurs Jocelyn Létourneau, du Département des sciences historiques, Frédéric Laugrand, du Département d’anthropologie, Laurier Turgeon et Lucille Guilbert (de dos), du Département des sciences historiques, ainsi que Célia Forget, coordonnatrice scientifique du CELAT. photo Guangda Li

Le médecin canadien Norman Bethune en train d’opérer un soldat chinois blessé pendant la guerre sino-japonaise. Bethune est l’Occidental le plus connu des Chinois.

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4le fil | le 10 octobre 2013actualités UL

en bref

Bernard Drainville sur le campus L’association étudiante Parti québécois de l’Université Laval convie la communauté uni-versitaire à assister à la conférence du ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne, Bernard Drainville, le mardi 15 octobre. Celui-ci vien-dra parler du projet de Charte des valeurs québécoises. Ce sera l’occasion ou jamais de poser vos questions et de faire connaître votre opinion. Cette activité se tiendra au local 1C du pavillon Charles-De Koninck de 11 h 30 à 12 h 30.

Collecte d’équipements électroniques et informatiquesEn collaboration avec la Coop Zone, l’Uni-versité organise une collecte d’équipements électroniques et informatiques en fin de vie utile les 17 et 18 octobre. Les équipements seront acheminés par l’Université à l’Atelier Signes d’Espoir – venant en aide aux personnes sourdes – qui les démantèlera et en recyclera les composantes. Les 25 premières personnes à se présenter durant ces deux journées auront droit à une paire de billets du Rouge et Or (bas-ketball et volleyball). Notez qu’après ces dates, il sera possible d’apporter en tout temps vos équipements électroniques et informatiques désuets à la succursale principale de la Coop Zone. Les équipements seront recyclés par l’intermédiaire du même atelier.

Jeudi 17 octobre et vendredi 18 octobre, de 8 h à 18 h, devant la succursale principale de la Coop Zone du pavillon Maurice-Pollack.

Je consomme, donc je suisC’est mardi prochain qu’aura lieu sur le campus un cercle de discussion intitulé « Regards cri-tiques sur la consommation », titre du dernier livre d’André Beauchamp, environnementaliste et théologien, qui animera la rencontre. Cet échange, organisé par le Groupe de simplicité volontaire de Québec, portera sur l’action sym-bolique d’acheter, un geste qui nous permettrait de nous inscrire dans le processus social et qui serait le rite par excellence de notre apparte-nance. André Beauchamp a été président du BAPE dans les années 1980 et consultant en environnement et en consultation publique. Il est l’auteur d’une trentaine de livres sur l’environnement, l’éthique et d’autres sujets. La présentation durera une trentaine de minutes et sera suivie d’une période de questions, de témoignages et de discussion. Amenez-y vos amis !

Mardi 15 octobre, à 19 h 15, au local 2326 du complexe Desjardins-Pollack.

Pour la première fois, les quatre facultés de médecine du Québec, soit celles de l’Université Laval, de l’Uni-versité de Montréal, de l’Uni-versité de Sherbrooke et de l’Université McGill, ont uni leurs efforts pour obtenir le soutien financier d’un gros joueur de l’industrie phar-maceutique. Cette négocia-tion commune leur a permis

Philippe Gros, vice-doyen à la recherche de l’Université McGill, Daniel Bourbonnais, vice-doyen à la recherche et à l’innovation scientifi-que de l’Université de Montréal, Jean-Pierre Perreault, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke, le recteur Denis Brière, Pierre Duchesne, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Thomas R. Cannell, président et directeur général de Merck Canada. photo Louise Leblanc

Merck soutient la recherche médicaleLa Faculté de médecine reçoit une subvention de 4 M$ du géant pharmaceutique pour des projets de recherche par Pascale Guéricolas

d’obtenir le versement de 16 M$ de la multinationale Merck sur 5 ans, afin de sou-tenir des projets de recherche en santé. « La négociation à 4 permet d’obtenir davan-tage, fait remarquer Michel J. Tremblay, vice-recteur à la recherche à la Faculté de médecine. C’est plus facile, par exemple, de revendiquer un droit de regard sur la

recherche que nous menons. »La Faculté veut réserver

une partie des 4 M$ à des projets de recherche menés par de jeunes professeurs. Une façon de leur per- mettre de prendre leur envol dans un contexte haute-ment compétitif, puisque les fonds publics alloués à la re- cherche diminuent. Du coup, les jeunes chercheurs peinent souvent à faire avancer leur dossier, car ils se heurtent à la concurrence des chercheurs plus expérimentés. En obte-nant un premier financement grâce à ce fonds protégé, ils pourront étoffer leurs futures demandes auprès des orga-nismes subventionnaires.

La Faculté de médecine veut réserver une partie des 4 M$ à des projets de recherche menés par de jeunes professeurs

Pour l’instant, le choix des projets financés grâce à ce coup de pouce financier de Merck reste à déterminer. Il faut d’abord que la multina-tionale décide des domaines de recherche qui l’intéresse. Une fois la liste constituée d’ici quelques semaines, un comité, composé de profes-seurs de la Faculté de méde-cine ainsi que d’un repré-sentant de l ’entreprise, choisira parmi les projets possibles. D’ores et déjà, Thomas R. Cannell, prési-dent et directeur général de Merck Canada a laissé en- tendre que la pharmaceu- tique voulait « déterminer et soutenir les secteurs qui permettront le mieux de ré- pondre aux besoins non comblés des patients, qui sont au cœur de tout ce que nous faisons ». Une fois les orientations annoncées, la Faculté de médecine espère s’associer, par ailleurs, à d ’autres chercheurs du campus issus de différen-tes facultés. Le but : élabo-rer des études communes dans l’esprit de partena-riat de la nouvelle Alliance santé Québec mise en place début octobre et qui vise notamment des ententes interdisciplinaires.

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5le fil | le 10 octobre 2013 recherche

Des chercheurs de la Faculté de médecine viennent de franchir un pas de plus vers la mise au point d’une nouvelle classe de médi-caments pour soulager les douleurs chroni-ques. Yves De Koninck, de l’Institut universi-taire de santé mentale de Québec, et 18 autres chercheurs rapportent dans les pages du der-nier numéro de Nature Medicine qu’ils ont cerné le mécanisme responsable de ce trouble neurologique et qu’ils sont parvenus à en res-taurer le fonctionnement par l’administration d’une molécule conçue à cette fin.

En conditions normales, les signaux perçus par notre corps génèrent un influx nerveux

Pompe à douleurL’équipe D’Yves De Koninck démontre que la douleur chronique dépend d’un dérèglement cellulaire qui peut être corrigépar Jean Hamann

Le dérèglement cellulaire serait également en cause dans le stress chronique, l’anxiété, l’autisme, l’épilepsie, voire l’autisme et la schizophrénie. photo Marc Robitaille

transporté par les cellules nerveuses jusqu’à la moelle épinière. De là, il est transmis au cerveau où il est décodé. « Lorsqu’on a mal à un pied ou à une main, c’est dans la tête que la douleur est ressentie », rappelle Yves De Koninck. Dans le cas de la transmis-sion du signal douloureux, il existe dans la moelle épinière un système qui détermine si le signal doit être relayé ou non au cerveau. L’hypersensibilité des personnes souffrant de douleurs chroniques serait due à une défectuo-sité du mécanisme de répression de la trans- mission du signal douloureux au niveau de la moelle. Pour cette raison, des stimulations

sensorielles normales peuvent se traduire par une perception de douleur intense.

Le chercheur attribue ce dérèglement à la perte d’une protéine (KCC2) de la membrane de certaines cellules ner- veuses de la moelle épinière. Cette protéine est responsable du pompage des ions chlo-rures vers l’extérieur des cellules nerveuses. « En maintenant une faible concentration de chlorure, elle permet l’inhibition du signal nerveux, précise-t-il. Chez les personnes souf-frant de douleurs chroniques, cette pompe inverse le flux normal des ions ce qui rend les neurones de la moelle plus excitables. »

Selon ce modèle, des drogues qui restau-reraient des niveaux normaux de KCC2 devraient rétablir le mécanisme d’inhibition du signal nerveux. Les chercheurs se sont donc mis sur la piste de molécules qui favo-risent la sortie des ions chlorures des cel- lules nerveuses et qui sont de plus peu toxiques,

Entente avec le CSSS du Nord de LanaudièreL’Université Laval et le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Nord de Lanaudière ont procédé, le 9 octobre, à la signature d’un contrat d’affiliation. Ainsi, ce CSSS a été choisi et a accepté de devenir un campus clinique satellite majeur pour les besoins de la formation en médecine. On lui a confié la responsabilité de stages cliniques du programme de l’exter-nat, des volets hospitalier et ambulatoire du programme de résidence en médecine familiale et de stages cliniques d’autres programmes de formation médicale spécialisée. Rappelons que la collaboration entre l’Université Laval et ce CSSS date de 2007, alors que l’établissement avait créé l’Unité de médecine familiale (UMF) du Nord de Lanaudière pour la formation d’omnipraticiens. À ce jour, 20 médecins ont été formés à l’UMF.Par cette affiliation, l’établissement contribuera aussi à la formation d’étudiants dans diverses disciplines de la santé et des services sociaux en accueillant des stagiaires, notamment en ergothérapie, en nutrition, en physiothérapie, en psychoéducation, en service social ainsi qu’en sciences infirmières.

Martin Beaumont, directeur général du CSSS du Nord de Lanaudière, Rénald Bergeron, doyen de la Faculté de médecine, Michel Ratelle, président du conseil d’administration du CSSS du Nord de Lanaudière, Denis Brière, recteur, et Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationa-les. photo Marc Robitaille

stables et capables de se rendre à la moelle épinière. Ils en ont trouvé une qui se démar-que du lot : la CL-058. Les chimistes associés à l’équipe ont fabriqué 300 variantes de cette molécule. Elles ont ensuite été testées en labo- ratoire afin de découvrir la plus efficace.

Résultat ? L’un de ces analogues a entraîné une réduction de 40 % des ions chlorures et il a permis de rétablir une réponse fonctionnelle normale dans des cellules hyperexcitables. Seule ombre au tableau, cette molécule est rapi- dement dégradée par l’organisme, ce qui en réduit l’intérêt pour un usage thérapeuti-que chez l’humain. « Nous avons prouvé que notre cible était la bonne, mais la pharmaco-cinétique de cette molécule laissait à désirer, résume le professeur De Koninck. Depuis, nous avons trouvé quatre ou cinq nouvelles molécules prometteuses et des discussions sont en cours avec une entreprise pour ame-ner les travaux à l’étape suivante. »

Les problèmes générés par la perte de KCC2 débordent largement la question des douleurs chroniques. Le même dérè-glement serait en cause dans le stress chronique, l’anxiété, l’autisme, l’épilep-sie, voire même l’autisme et la schizo- phrénie, souligne le chercheur. « Cette proté ine joue un rôle central dans l’homéostasie des ions chlorures et dans la stabilité des réseaux nerveux. »

L’hypersensibilité de ces personnes serait due à une défectuosité du mécanisme de répression de la transmission du signal douloureux au niveau de la moelle

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6le fil | le 10 octobre 2013

Sur la responsabilité de l’acte d’euthanasie

Dans le débat entourant le projet de loi sur l’aide médi-cale à mourir déposé par le gouvernement du Québec en juin, Danielle Blondeau dit craindre la banalisation de l’euthanasie. C’est une question grave qu’on tente de régler trop vite, selon elle. « L’euthanasie, c’est de demander à quelqu’un de prendre la responsabilité de faire mourir quelqu’un d’autre. C’est comme ne pas assumer sa responsa-bilité. Je trouve ça grave. C’est un geste social. Le suicide, c’est toi avec toi. On sait comment ça fait des dégâts, le suicide. C’est un acte d’une violence immense. Là, on demande à quelqu’un de donner la mort. Je trouve ça effrayant. »

Sur le poisson dans notre assiette

Le Journal de Québec a récolté 167 échantillons d’une vingtaine de variétés de poisson provenant de 111 restaurants et poisson-neries du Québec. Après analyse par des experts, il s’est trouvé que 47 % des poissons vendus l’étaient sous une fausse étiquette. « En général, déplore Louis Bernatchez, on ne connaît pas bien nos poissons et on se fait passer n’importe quoi. Sous l’appellation sole, on peut se faire vendre huit espèces de poisson, et il semble que les gens ne puissent pas faire la part des choses. »

Sur l’action des militantes Femen à Québec

Le 30 septembre, 3 jeunes femmes ont fait irruption à l’Assemblée nationale pour réclamer le retrait du crucifix. « Je trouve que ce geste politique posé par des jeunes femmes est très inté-ressant, commente Louise Langevin. Femen propose une réflexion intéressante sur le corps des femmes et comment il est instrumen-talisé. Les seins des femmes peuvent être montrés dans certains endroits et pas dans d’autres. Il y a eu une période où même allaiter était indécent. »

politiqueils ont dit...

Danielle Blondeau, professeure à la Faculté des sciences infirmières

Le Soleil, 6 octobre

Louis Bernatchez, professeur au Département de biologie

Le Journal de Québec, 7 octobre

Louise Langevin, pro-fesseure à la Faculté de droit

Le Soleil, 3 octobre

Il fut une époque pas si loin-taine où militer pour un parti politique au Québec revenait à effectuer des choses aussi simples qu’exigeantes telles que poser des affiches pour son candidat dans les rues. En période d’élection, le mili-tant faisait du porte-à-porte pour encourager le candi-dat de sa circonscription. La journée du scrutin, il appelait les électeurs qui tardaient à se présenter au bureau de vote pour s’assurer qu’ils iraient bien voter.

Les choses ont bien changé aujourd’hui : le nombre de militants a chuté et les partis politiques essaient d’ajuster le tir pour faire face à cette baisse. Le mili-tant politique traditionnel serait-il en voie de devenir

Est-ce que twitter, c’est militer ?Le déclin du militantisme traditionnel force les partis politiques à développer des nouvelles stratégies pour rejoindre l’électeurpar Renée Larochelle

une espèce menacée ? C’est la question que posera Éric Montigny, chargé de cours au Département de science politique et adjoint du titu-laire de la Chaire de recher-che sur la démocratie et les institutions parlementaires, lors d’une conférence qui aura lieu le 17 octobre à 17 h, au local 1334 du pavillon La Laurentienne.

« Depuis quelques années, des chercheurs tentent de comprendre le déclin de la participation électorale, mais plus rares sont ceux qui ten-tent de cerner le déclin du militantisme traditionnel au sein des partis politiques, explique Éric Montigny. Pourtant, il serait logique de relier ces deux phénomènes. Le déclin de la participation

s’accompagne d’une baisse sér ieuse de la propen-sion à appartenir à une fa- mille politique. »

Selon Éric Montigny, les militants se tournent de plus en plus vers d’autres formes de militantisme. « Avant, c’était l’identification par-tisane qui primait, dit-il. Aujourd’hui, on va militer davantage au sein d’un parti pour un enjeu précis, comme l’environnement, par exem-ple. Cela se traduit également par un engagement qui ne se limite pas à un parti et qui peut se faire dans des groupes d’intérêt ou des mouvements dont les luttes visent un enjeu particulier. »

Ces nouvelles formes d’en-gagement ont des consé-quences : les partis voient leurs membres, leurs mili-tants actifs et leurs contri-buteurs diminuer. Avec le vieillissement de la popula-tion, les membres sont éga-lement de moins en moins disponibles pour effectuer certaines tâches autrefois bénévoles. « Lorsqu’il se présente à une élection, un

candidat a besoin de finan-cement, de publicité et de la liste des électeurs poten-tiels en vue de la journée du vote, souligne Éric Montigny. Sur ces trois fronts, il y a eu des changements auxquels les partis politiques tentent de s’adapter. »

Par exemple, sur le plan publicitaire, les plus grands partis ont maintenant recours à des firmes professionnelles pour effectuer l’affichage électoral. Le porte-à-porte a été remplacé par le poin-tage téléphonique. Ainsi, il n’est pas rare que des gens reçoivent un appel anonyme provenant d’un « robot » leur demandant si tel ou tel parti peut compter sur leur vote.

« De plus en plus, les par-tis politiques tenteront de combler le déclin du militan-tisme traditionnel par une utilisation ciblée des nou-velles technologies, soutient Éric Montigny. Les partisans seront-ils désormais plus pré-sents sur les médias sociaux que dans les instances par-tisanes? Est-ce que twitter, c’est militer ? » «Le déclin de la participation électorale s’accompagne d’une baisse sérieuse de la propension à appartenir à une famille politique

Le temps où le militant s’occupait lui-même de l’affichage électoral est révolu. Aujourd’hui, les par-tis font appel à des firmes professionnelles pour effectuer cette tâche. photo CPI

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7le fil | le 10 octobre 2013 société

Q3Anessa Kimball sur la mise en place de la réforme de la santé aux États-Unis

L’impasse budgétaire américaine qui conduit au blocage de l’administration publique depuis le 1er octobre s’ex- plique en partie par l’opposition républicaine à la réforme de la santé. Environ 50 millions d’Américains ne possèdent pas de couverture médicale suffisante ou pas d’assurances du tout. Coup d’œil sur l’Obamacare qui a mis le feu aux poudres avec Anessa Kimball, professeure d’origine américaine au Département de science politique.

Q Que change le nouveau système de financement de la santé proposé par le président Obama pour les Américains ?

R La situation reste identique pour les salariés qui bénéficient déjà d’une bonne assurance médicale avec leur employeur. On vise ceux qui ont des couvertures minimales, ou pas d’assu-rances du tout, par exemple les retrai-tés. Certains ont accès à Medicare ou à Medicaid, mais ils doivent payer leurs médicaments. Cela les oblige parfois à devoir choisir entre leur traitement médical ou le paiement de leur hypo-thèque. Avec la réforme, ces assurés bénéficieront d’un taux préférentiel sur les médicaments. La réforme s’adresse aussi aux jeunes diplômés qui ne tra-vaillent pas encore et pourront ainsi avoir accès à des soins de santé. Selon ce système, les nouveaux assurés vont se voir offrir des tarifs d’adhésion plus bas qu’avant, et ils devraient payer une pénalité s’ils refusent d’adhérer au sys-tème. Certains frais médicaux vont être limités aussi, comme la franchise que les assurés payent lors de chaque ren-contre avec leur médecin qui ne pourra pas s’élever à plus qu’un certain mon-tant chaque année. Le fédéral aidera aussi certaines familles dont les enfants pourront bénéficier, jusqu’à 26 ans, de la couverture payée par les parents.

Q Comment le système va-t-il se financer ?R Une partie de l’argent va venir de changements au régime fiscal. Le gou-vernement a décidé par exemple de supprimer les crédits d’impôt accordés pour plusieurs nouvelles technologies médicales. Il a aussi tenté d’éliminer d’autres mesures fiscales utilisées par les assureurs ou l’industrie médicale pour tenter de récupérer de l’argent. Il faut savoir aussi que le coût de l’assu-rance médicale et des prestations va dé- pendre de chaque État, en particulier pour le Medicaid qui concerne les per-sonnes handicapées notamment. Vingt-deux États, principalement républicains, ont refusé d’adopter la réforme comme telle pour des raisons constitution-nelles. Cela veut dire que les clients de Medicare et de Medicaid ne bénéficie-ront pas d’une meilleure couverture, contrairement aux États qui financent la réforme. Par contre, les 22 États concer-nés doivent fournir l’accès à un système privé d’assurances à ceux qui ne sont pas assurés. Le gouvernement a calculé que l’adhésion des jeunes devrait permettre une certaine rentabilité aux compagnies d’assurances, car ceux-ci vont être leurs clients pendant une longue période. À Washington, j’ai vu une publicité qui ciblait les jeunes planchistes en leur demandant s’ils étaient assurés !

Q Comment expliquer que près d’un Américain sur deux, selon les sonda-ges, soit défavorable à la réforme de la santé ?

R Beaucoup de gens manquent d’in-formation. D’autant plus qu’un certain discours politique met l’accent sur le fait que certains vont devoir payer plus, et qu’une portion importante de per- sonnes refuse l’ingérence du gouver- nement dans leur vie. Il faut aussi prendre en compte les répercussions que la réforme va avoir sur certains secteurs d’activité, comme l’industrie pharma-ceutique, les compagnies médicales et les réseaux hospitaliers dont les taxes vont sans doute monter. Peut-être que certains employés pourraient perdre leur emploi avec ces changements. Sans compte que ce type d’industrie exerce une énorme influence sur la politique, ne serait-ce qu’en contribuant aux cam-pagnes des partis et en faisant du lob-bying. D’autre part, je crois que l’opinion publique pourrait évoluer. Les gens qui ont constaté les conséquences parfois négatives de ne pas disposer d’une cou-verture médicale suffisante vont peut-être changer d’avis. L’accouchement ou des examens de dépistage du cancer sont désormais pris en charge par les assureurs, ce qui va peut-être modifier la perception que les Américains ont de l’Obamacare. Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Chez les gens qui souffrent de diabète de type 2 ou de résistance à l’insuline, l’in-gestion de certains sucres catapulte le taux de glucose sanguin vers de dangereux sommets. Ce ne serait toute-fois pas le cas du sirop d’éra-ble, a soutenu le professeur de la Faculté de médecine, André Marette, lors d’une communication présentée le 7 octobre à Québec lors du Congrès de la Société inter-nationale de nutrigénétique et de nutrigénomique.

Des tests menés par son équipe à l’Institut sur la nutri-tion et les aliments fonction-nels montrent que l’effet du sirop d’érable sur la glycémie des animaux de laboratoire est moindre que celui du dex-trose, du sirop de maïs ou du sirop de riz brun. De plus, le sirop d’érable entraînerait une moins grande sécrétion d’insuline que ces derniers.

Le sirop d’érable induit une réponse glycémique qui s’ap-proche de celle du miel, de la mélasse ou du sirop d’agave, mais il possède d’autres caractéristiques santé qui le démarquent de ces pro-duits, a fait valoir le profes-seur Marette. D’abord, il contient des phytohormones dont certaines favorisent une meilleure captation du glucose par les muscles sans

Un bon sucre ?En raison de sa composition biochimique, le sirop d’érable présente de nombreux avantages sur les autres produits sucrantspar Jean Hamann

provoquer d’importantes hausses de la sécrétion d’in-suline. Ces hormones pré-viendraient ainsi l’une des manifestations du diabète de type 2, soit la résistance à l’insuline.

D’autre part, le sucre domi-nant du sirop d’érable est le sucrose alors que le sirop d’agave et le miel sont surtout riches en fructose, un com-posé qui a davantage d’effets néfastes sur le métabolisme. Par ailleurs, la consommation de sirop d’érable n’entraîne qu’une faible production de GIP, une hormone intes- tinale associée à la résistance à l’insuline et au dévelop- pement de l’obésité. Même constat pour l’amyline, une hormone cosécrétée avec l’in-suline et qui est liée à certains problèmes pancréatiques des diabétiques.

Enfin, la quantité de poly-phénols contenue dans le sirop d’érable est de trois à cinq fois supérieure à celle du miel, du sirop de riz brun et du sirop de maïs, et plus de 400 fois supérieure à celle du sirop d’agave. Seule la mélasse le surpasse à ce cha-pitre. Des études ont mon-tré que la consommation régulière de polyphénols est inversement liée à l’incidence du diabète de type 2, a rap-pelé le chercheur.

Au final , tous ces élé-ments confèrent une aura santé au sirop d’érable et lui assurent une place de choix sur la liste des pro-duits sucrants à privilégier. La nouvelle réjouira sans aucun doute la Fédération des producteurs acéricoles du Québec et Agriculture et Agroalimentaire Canada, les deux organismes qui ont commandité cette étude.

Le sirop d’érable est riche en polyphénols, des molécules associées à la prévention du diabète de type 2. Plus un sirop est foncé, plus sa concentration en polyphénols est élevée. photo Fédération des producteurs acéricoles du Québec

Le sucre dominant du sirop d’érable est le sucrose, alors que le sirop d’agave et le miel sont surtout riches en fructose, un composé qui a davantage d’effets néfastes sur le métabolisme

Est-ce que twitter, c’est militer ?

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1 Le père Georges-Henri Lévesque en soutane dominicaine à l’été 1948. photo Fonds Georges-Henri Lévesque - 2 Cliché pris lors des célébrations entourant le 45e anniversaire de fondation de la Faculté des sciences sociales le 18 octobre 1984. photo Renée Méthot, fonds Georges-Henri Lévesque - 3 Le père Lévesque contemplant la statue de Maurice Duplessis vers 1977. photo Fonds Georges-Henri Lévesque - 4 Remise de l’insigne d’officier de l’Ordre national du Québec par le premier ministre René Lévesque le 26 juin 1985. photo Fonds Georges-Henri Lévesque - 5 Photo prise lors de la collation des diplômes de mérite à Chicoutimi en 1948. La famille Lévesque reçoit alors un diplôme de l’Université Laval pour souligner le fait que six de ses membres sont diplômés de cette université. photo Ateliers B.L.M.- 6 Le père Lévesque lors de son retour d’Europe sur le Duchess of York en 1932. photo Fonds Georges-Henri Lévesque

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9sciences sociales

Georges-Henri Lévesque, figure marquante du Québec

Homme d’action et pré-curseur, Georges-Henri Lévesque (1903-2000) a influencé le Québec moderne. « Dommage que sa vie ne soit pas enseignée », déplore Josée Pomminville, archiviste à la Division des archives de l’Université. Ce service du campus, qui conserve le fonds Lévesque, a monté une expo-sition en l’honneur du fonda-teur de la Faculté des sciences sociales à l’occasion de son 75e anniversaire.

Commissaire de l’expo- sition, Josée Pomminville a passé trois mois à éplucher des documents qui, mis bout à bout, font 23 mètres, soit presque la largeur d’une pis-cine olympique ! « J’ai accédé à un épisode très important de notre histoire, estime la spécialiste. Engagé et rassem-bleur, le père Lévesque n’a

Une exposition est consacrée au fondateur de la Faculté des sciences sociales aussi connu comme le père de la Révolution tranquille par Brigitte Trudel

jamais cessé d’encourager les Québécois à s’inscrire dans la modernité. »

Originaire de Roberval au Lac-Saint-Jean, Georges-Henri Lévesque est vite animé par le désir d’amé- liorer la vie des gens d’ici. Il croit en leur capacité de se pendre en main, surtout par le modèle coopératif. « Il choisit de devenir prêtre domini-cain pour changer les choses, explique Josée Pomminville. Sa vision était libérale : il s’est battu pour séparer État et religion. »

Sacerdoce ou pas, Georges-Henri Lévesque trouve le moyen de suivre sa voie. À ses supérieurs qui voudraient l ’envoyer en mission au Japon, il réplique qu’il pré-fère se spécialiser en sciences sociales. Ce qu’il fera pendant deux ans à l’Université de

Lille, en France. De retour au pays, il combine l’ensei-gnement auquel le voue sa congrégation et sa véritable passion, l’action sociale, en fondant en 1938 l’École des sciences sociales à l’Univer-sité Laval. « Le père Lévesque croyait en l’importance d’al-ler au bout de ses convictions, raconte Josée Pomminville. Il le répète dans ses lettres à ses anciens étudiants avec qui il gardait contact. »

L’École des sciences socia-les, politiques et économi-ques deviendra la Faculté des sciences sociales en 1943. Georges-Henri Lévesque en sera le doyen jusqu’en 1951. Les objectifs de l’École ? Étudier de manière scienti- fique les problèmes du Québec afin de trouver des solutions, favoriser l’engagement social et promouvoir l’effort com-mun en mettant sur pied une chaire de coopération ainsi qu’assurer l’indépendance de l’enseignement.

Ces v isées sont auda-c ieuses pour l ’ époque . Georges-Henri Lévesque est considéré comme une menace par le gouvernement

conservateur et son chef, Maurice Duplessis. « Les deux hommes s’affronteront fréquemment, relate Josée Pomminville. Duplessis, dit-on, dépêchait des espions à la Faculté pour affiner ses angles d’attaque. Il promettra une subvention à la Faculté pour autant que le père Lévesque en soit évincé ; il traitera ce dernier de communiste. »

Les réponses de Georges-Henri Lévesque lui vaudront des réprimandes, dont celles du recteur Ferdinand Vandry. Pourtant, il a su maintenir la ligne directrice de sa faculté où son héritage subsiste. « Nous poursuivons cette recherche d’équilibre entre analyse rigoureuse des enjeux sociaux et engagement à améliorer la société », note l’actuel doyen de la Faculté, François Blais. Il se dit très interpelé par l’idée défendue par le père Lévesque voulant que les universités soient por-teuses du droit de parole et de la liberté d’expression.

Parallèlement à son ensei-gnement, le père Lévesque a conseillé des politiciens comme Jean Lesage et René

Lévesque. Ses réalisations dépassent le Québec puisqu’il a fondé l’Université nationale du Rwanda.

Pourquoi lui attribue-t-on la paternité de la Révolution

tranquille ? Parce que de nombreux étudiants formés à son école en sont devenus les porteurs. En 2010, rappelle Josée Pomminville, le gouver-nement du Québec a honoré 50 grands artisans de la Révolution tranquille. Parmi eux, 14 étaient diplômés de la Faculté des sciences socia-les, dont Fernand Dumont, Gérard Dion, Guy Rocher et Jean-Charles Falardeau. « Georges-Henri Lévesque a prouvé que religion et ouver-ture d’esprit peuvent aller de pair », soutient l’archiviste. Un courant de pensée qui se fait entendre actuellement dans le débat entourant la Charte des valeurs proposée par le gouvernement. « Nul doute qu’il serait intéressant d’entendre le point de vue du père Lévesque sur la ques-tion », avoue la spécialiste.

Inaugurée le 26 septembre dernier, l’exposition perma-nente sur Georges-Henri Lévesque est présentée dans le hall de la Faculté des sciences sociales du pavillon Charles-De Koninck. Une version virtuelle sera dispo-nible dès le 4 décembre.

«Sa vision était libérale : il s’est battu pour séparer État et religion.

1 Le père Georges-Henri Lévesque en soutane dominicaine à l’été 1948. photo Fonds Georges-Henri Lévesque - 2 Cliché pris lors des célébrations entourant le 45e anniversaire de fondation de la Faculté des sciences sociales le 18 octobre 1984. photo Renée Méthot, fonds Georges-Henri Lévesque - 3 Le père Lévesque contemplant la statue de Maurice Duplessis vers 1977. photo Fonds Georges-Henri Lévesque - 4 Remise de l’insigne d’officier de l’Ordre national du Québec par le premier ministre René Lévesque le 26 juin 1985. photo Fonds Georges-Henri Lévesque - 5 Photo prise lors de la collation des diplômes de mérite à Chicoutimi en 1948. La famille Lévesque reçoit alors un diplôme de l’Université Laval pour souligner le fait que six de ses membres sont diplômés de cette université. photo Ateliers B.L.M.- 6 Le père Lévesque lors de son retour d’Europe sur le Duchess of York en 1932. photo Fonds Georges-Henri Lévesque

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en bref

Soirée internationale en médecine dentaire France, Guatemala, Sénégal et Burkina Faso sont les quatre pays où des étudiants de qua-trième année du doctorat en médecine dentaire ont effectué des stages en 2012-2013. Ces étu-diants, au nombre d’une vingtaine, ont pu témoi-gner de leur expérience lors de la Soirée interna-tionale qui s’est déroulée le 1er octobre dernier. À l’aide de montages PowerPoint, d’objets arti-sanaux et de vêtements exotiques, ils ont parlé de leur acclimatation, des valeurs culturelles des pays visités et de la pratique du métier tel qu’il s’exerce dans ces contrées pas toutes favorisées. Cette soirée a permis les échanges, notamment avec les étudiants qui partiront à leur tour cette année. Cette expérience professionnelle conso-lide la formation des étudiants, les sensibilise à la pauvreté et renforce leurs acquis, leurs habiletés et leur autonomie.

Délibération éthique en communauté de recherche scientifiqueLors d’une conférence-midi présentée mercredi prochain, Michel Sasseville, professeur à la Faculté de philosophie, démystifiera pour nous la communauté de recherche philosophique, un contexte social qui favorise un dialogue menant à la délibération. Qu’entend-on par dialogue ? Et par délibération ? De quelle manière peut-on faciliter la communauté de recherche scienti- fique lorsque des questions éthiques sont en jeu ? Est-ce une méthode ou une manière de vivre ? Autant de questions auxquelles ce professeur spécialiste de la philosophie auprès des enfants se fera un plaisir de répondre. Cette conférence est organisée par l’Institut d’éthique appliquée.

Mercredi 23 octobre, de 12 h à 13 h 30, au local 312 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre.

Pleins feux sur l’adhésion au traitementLe 4e Symposium sur l’adhésion au traitement aura lieu les 5 et 6 novembre à l’hôtel Château Laurier de Québec. Organisée par la Chaire sur l’adhésion aux traitements de l’Université Laval en collaboration avec le Mouvement pour l’adhésion aux traitements, cette activité réu-nira des professionnels, chercheurs, décideurs, fournisseurs de produits et services de santé et utilisateurs de soins interpelés par cette ques-tion. La recherche sur l’adhésion au traitement s’intéresse aux méthodes pour mesurer l’usage des médicaments et le respect de la posologie, les facteurs qui influencent ces variables et les réper-cussions de la non-adhésion sur les personnes et la société.

www.adhesiontraitements.ulaval.ca

Trois professeurs de l’Université comp-tent au nombre des scientifiques qui ont été honorés par l’Association franco-phone pour le savoir (Acfas) lors de son gala annuel qui avait lieu le 8 octobre au Centre des sciences de Montréal. Il s’agit de Jean Bousquet, du Département des sciences du bois et de la forêt, ainsi que d’Yves De Koninck et de Jean-Pierre Julien, du Département de psychiatrie et de neurosciences.

Jean Bousquet a remporté le prix Michel-Jurdant, décerné en sciences de l’environnement. Créé pour honorer la mémoire de l’écologiste Michel Jurdant, ce prix est remis à une personne dont les travaux et le rayonnement scientifique ont contribué à la mise en valeur et à la protection de l’environnement. Comme chercheur, Jean Bousquet a fait sa marque en utilisant la diversité moléculaire et génomique pour étudier la phylogénie, la biosystématique, la biogéographie et la génétique des arbres et des plantes. Ses travaux ont eu des répercussions concrètes sur la sélection des plants des-tinés au reboisement des forêts québé-coises. Comme citoyen, Jean Bousquet milite depuis plusieurs années pour la conservation des forêts urbaines et pour

L’Association francophone pour le savoir récompense Jean Bousquet, Yves De Koninck et Jean-Pierre Julienpar Jean Hamann

Trois chercheurs honorés par l’Acfas

la valorisation des arbres comme élé-ments essentiels de la qualité de vie dans les villes.

Yves De Koninck a remporté le prix Jacques-Rousseau, décerné pour la multidisciplinarité. Ce prix a été créé en 1980 en l’honneur de Jacques Rousseau, botaniste et ethnologue, pour souligner le travail d’une personne dont les réa-lisations ont dépassé son domaine de

spécialisation et ont érigé de nouveaux ponts entre les disciplines. Cette dis-tinction couronne les efforts déployés depuis dix ans par le professeur De Koninck pour marier les neurosciences et l’optique-photonique. Depuis 2002, il a piloté de nombreux projets, dont la création du Centre de neurophotonique, qui ont permis un rapprochement entre les chercheurs de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec et ceux du Centre d’optique, photonique et laser. Ses efforts ont permis de mettre la puis-sance de l’optique-photonique au ser-vice de l’étude du système nerveux.

Enfin, l’Acfas a attribué le prix Léo-Pariseau au professeur Jean-Pierre Julien. Créé en 1944 en l’honneur de Léo Pariseau, radiologue et premier président de l’Acfas, ce prix souligne les réalisations exceptionnelles d’un cher-cheur dans le domaine des sciences bio-logiques ou des sciences de la santé. Les travaux du professeur Julien portent sur les mécanismes moléculaires respon-sables de la sclérose latérale amyotro- phique (SLA) ou maladie de Lou Gehrig. À cette fin, il a produit plusieurs modèles de souris transgéniques qui expriment des caractéristiques de cette maladie. Il utilise également des approches géné-tiques, cellulaires et pharmacologiques pour étudier le rôle de l’inflammation et des microglies dans la pathogenèse de la SLA. Ses travaux ont permis de repérer de nouvelles cibles thérapeutiques pour traiter cette maladie neurodégénérative.

Chaque année depuis 1944, l’Acfas honore des chercheurs dont l’apport à l’avancement des connaissances est jugé remarquable

Yves De Koninck photo Marc Robitaille

Jean Bousquet photo Elizabeth BronswijkJean-Pierre Julien

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11le fil | le 10 octobre 2013 arts

en bref

Soirée magique de piano jazzLes amateurs de piano jazz ne voudront pas manquer la soirée présentée par Rafael Zaldivar, professeur à la Faculté de musique, et de son collègue de l’Université McGill, Jan Jarczyk. Ces musiciens chevronnés interpréte-ront des œuvres de Dizzie Gillespie, des classi-ques du jazz ainsi que leurs propres composi-tions. Rafael Zaldivar est un compositeur et un improvisateur doué ayant remporté plusieurs prix lors de concours nationaux et interna-tionaux. Il a déjà partagé la scène avec Oliver Jones et Vic Vogel. Pour sa part, Jan Jarczyk a enregistré plusieurs disques, dont certains ont été en nomination lors de la soirée québécoise des Félix et celle, américaine, des Grammy.

Mercredi 16 octobre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.

Rencontre avec deux écrivains jeunesseQuand l’auteure jeunesse française Sophie Chérer rencontre le dramaturge québécois Simon Boulerice, qu’est-ce que ça donne ? Une rencontre sur le théâtre et sur les mots pimen-tée d’humour et, sûrement, d’un grain de folie. Simon Boulerice se commet au théâtre, en litté-rature et en danse. Il est l’auteur de deux pièces jeune public : Éric n’est pas beau (2009) et Les mains dans la gravelle (2011). Quant à Sophie Chérer, elle est l’auteure d’une vingtaine de livres jeunesse. Son conte, L’ogre maigre et l’enfant fou, a été adapté pour la scène. Son dernier livre, Vraie couleur de la vanille, est paru en 2012.

Jeudi 10 octobre, de 17 h à 18 h 30, au local 4285 du pavillon Jean-Charles-Bonenfant – Didacthèque, Bibliothèque des sciences humaines et sociales.

Boeing BoeingLes Treize présentent l’une des pièces fran-çaises les plus jouées dans le monde depuis sa création à Paris, en 1960. Il s’agit de Boeing Boeing, de Marc Camoletti. Comme son titre l’indique, ce vaudeville désopilant se déroule dans l’univers de l’aviation. Il raconte l’histoire d’un journaliste menant de front trois aven- tures amoureuses avec des hôtesses de l’air. C’est une pièce à ne pas manquer, si vous avez le goût de rire à gorge déployée !

Du 16 au 20 octobre, à 20 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. Coût : en prévente, 14 $, et les soirs des représentations, 16 $. Achat en ligne : www.lestreize.org.

D e s t o u ch e s d e p i a n o géantes sont posées sur le sol. Un curieux chef d’or- chestre se t ient devant 12 choristes. Plutôt que d’uti-liser sa baguette, il saute à pieds joints sur une touche. Celle-ci active un bracelet porté par l’un des chanteurs pour lui signaler qu’il doit reproduire le son de la note correspondante. Une mélodie bien connue est ainsi créée au gré de ses pas : la comptine Frère Jacques. Émerveillés, les enfants ne se font pas prier pour suivre les indications de l’animateur et marcher à leur tour sur les touches. Les cho-ristes chantent à pleins pou-mons l’opéra Carmen, suivi des Contes d’Hoffman.

C’est la scène à laquelle ont eu droit quelques centaines de curieux en août dernier en plein cœur du Vieux-Québec, à la place de l’Hôtel-de-Ville. TFO, une télévision franco-phone de l’Ontario, qui était désireuse de promouvoir sa propre programmation

Une touche active un bracelet porté par l’un des chanteurs pour lui signaler qu’il doit reproduire le son de la note correspondante. photo TFO/Antony Ayotte

La dernière campagne promotionnelle de TFO, à laquelle ont participé des étudiants de la Faculté de musique, crée un véritable engouement sur Internetpar Matthieu Dessureault

Un piano qui fait fureur

consacrée à l’opéra, est der-rière cette expérience musi-cale interactive afin de faire voyager l’opéra au-delà des frontières de la province et de percer le marché de la francophonie.

Mais ce que plusieurs igno-rent, c’est que TFO a constitué ce « piano vivant » en faisant appel à l’Opéra de Québec et à Guillaume Boulay, talen-tueux ténor et étudiant à la maîtrise en éducation musi-cale, qui s’est vu attribuer le rôle de directeur de chœur. D’autres chanteurs lyriques de la Faculté de musique ont participé au projet : les étu-diants Jean-Pierre Trottier et David Turcotte ainsi que le diplômé David Henrique de Souza, grand gagnant du Concours solo avec orches-tre de l’an dernier. Depuis, la vidéo de l’événement fait un véritable buzz sur YouTube. Depuis sa publication le 18 septembre, elle a été vue plus de 350 000 fois et par-tagée dans quelque 90 pays !

Des médias d’envergure, comme NBC, CBS, Fox News, Yahoo et MSN, en ont parlé. « Incroyable », « ingé-nieux », « original » : sur les réseaux sociaux, les éloges n’en finissent plus.

De toute évidence, Boulay, qui dirige des chorales depuis l’âge de 17 ans, a accepté de sortir de sa zone de confort. L’expérience s’est avérée des plus agréables pour ce jeune passionné qui a pris un malin plaisir à faire par-ticiper les spectateurs. Selon lui, la musique classique n’est pas réservée à une élite. Ce type d’initiative contribue à la démocratiser auprès du grand public, soutient-il. « Les gens étaient à quelques centimètres des chanteurs. Ça donnait quelque chose de très vivant ! Normalement, quand on pense à l’opéra, on imagine Pavarotti au loin, sur une scène. Il y a une grande distance entre la voix lyrique et le public. »

Tant les petits que les grands enfants ont donc découvert l’univers émouvant et jubi-latoire de l’opéra. Bien que, pour la chorale, le défi était de taille. « On ne savait pas comment les gens allaient réagir, raconte l’étudiant. Physiquement, c’était très difficile. J’ai dansé pendant près de neuf heures ! Pour les

chanteurs, être à l’extérieur demandait un gros effort de concentration. Il y avait beau-coup de bruits et ils devaient garder leur note », précise Boulay.

Mission réussie, peut-il se féliciter. Il laisse maintenant la porte ouverte à d’autres projets du genre. Mais d’ici là, vous pourrez le voir comme directeur de l’animation musicale à la basilique Notre-Dame de Québec.

La vidéo est disponible sur www.youtube.com/watch?v=P4yfCoVpsTQ

Guillaume Boulay, étudiant à la maîtrise en éducation musicale, était le directeur de chœur

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La bonne nouvelle d’abord : la qualité de l’eau du lac Saint-Charles est excellente. La nouvelle plus inquiétante maintenant : ses populations d’algues bleues pourraient exploser si des conditions propices se présentaient. C’est le bilan que dresse une équipe du Département de biologie, du Centre d’études nordiques et de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), qui a suivi pendant cinq ans l’évolution des populations de cyano-bactéries, le nom savant des algues bleues, dans ce lac où la ville de Québec puise son eau potable.

« La plus grande surprise que nous avons eue est que la situation des cyanobacté-ries est complètement diffé-rente d’une année à l’autre, commente le responsable de l’étude, Warwick Vincent. Tout change, les espèces dominantes, leur biomasse, le moment où le pic est atteint. Ce sont des données importantes parce que la toxicité de ces algues varie selon l’espèce. »

Les chercheurs ont noté que chaque espèce semble ré- pondre à des paramètres envi-ronnementaux qui lui sont propres. « Certaines réagis-sent à des températures plus élevées, d’autres sont plus sensibles à la concentration

À la croisée des eauxLe lac Saint-Charles est arrivé à un moment charnière de son évolution pour les algues bleuespar Jean Hamann

de phosphore, souligne le pro-fesseur Vincent. Il en résulte une très grande variabilité interannuelle dans la compo-sition des communautés de cyanobactéries. La tangente que prendra le lac une année donnée se dessine dès le mois de juin alors que la phase de développement s’amorce. Il est donc important d’assurer

une surveillance étroite dès ce moment. »

Autre constat intéressant, les sédiments du lac Saint-Charles contiennent peu de spores d’algues bleues ou encore d’algues bleues en dormance. Cette situa-tion contraste avec ce qu’on observe dans des lacs pollués depuis longtemps, comme le lac Saint-Augustin. Le

Le bon état de santé du lac Saint-Charles tient les algues bleues en bride, mais les efforts de protection et la surveillance de la qua-lité de l’eau doivent être maintenus, insiste le professeur Warwick Vincent. photo Francis Audet/APEL

La tangente que prendra le lac une année donnée se dessine dès le mois de juin alors que la phase de développement s’amorce réservoir d’eau de la ville de

Québec ne contient donc pas de pouponnière de cyano-bactéries prêtes à exploser à tout moment. Le fait que les premières floraisons d’algues bleues nocives soient récentes – on parle de 2006 – explique-rait cette différence.

« Nos données constituent de bonnes nouvelles pour la ville de Québec, mais elles

indiquent aussi qu’il ne faut pas laisser aller les choses. Le lac Saint-Charles est arrivé à un moment charnière de son existence. De petits change-ments environnementaux pourraient créer des condi-tions qui permettraient aux cyanobactéries de se dévelop-per régulièrement dans ce lac. La situation peut basculer d’un bord ou de l’autre. Il faut donc

Dans le cadre du programme de Chaires de leadership en enseignement (CLE), le recteur Denis Brière a annoncé, le 3 oct- obre dernier, la création d’une chaire en éducation de la foi. L’événement s’est déroulé en présence du supérieur des Frères des écoles chrétiennes du district du Canada francophone, frère Louis-Paul Lavallée, de la supérieure générale des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, sœur Claudette Robert, et du doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses, Gilles Routhier.

La raison d’être de cette chaire sera d’élaborer une formation en présentiel et à distance destinée aux responsables et aux intervenants en éducation de la foi. Cette formation misera sur des pratiques innovatrices s’appuyant sur une solide connaissance de la tradition en éduca-tion de la foi et sur un dialogue étroit avec la culture contemporaine. Grâce

Création d’une CLE en éducation de la foi

Denis Brière, recteur, Louis-Paul Lavallée, supérieur des Frères des écoles chrétiennes du district du Canada francophone, Claudette Robert, supérieure générale des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, et Gilles Routhier, doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses. photo Louise Leblanc

aux moyens de communication les plus à jour, les participants auront l’occasion de créer des communautés d’apprentissage et un réseau d’intervenants souhaitant mettre en commun leurs réalisations et réfléchir à leurs pratiques. Les person-nes visées par cette formation seront aussi bien des intervenants bénévoles et de première ligne que des responsables paroissiaux, diocésains ou nationaux.

Cette chaire de leadership en enseigne-ment voit le jour grâce à l’appui finan-cier des Frères des écoles chrétiennes du Canada francophone et des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, qui ont accepté d’investir la somme de 325 000 $ dans ce projet. Ce don, jumelé à un montant équivalent fourni par l’Université Laval, permettra de sou-tenir les activités de la Chaire pendant les cinq prochaines années et de créer un poste de professeur.

maintenir les efforts déjà entre-pris pour limiter la prolifération des cyanobactéries. »

Les détails de cette étude viennent de paraître dans le Journal of Plankton Research sous la plume de Delphine Rolland, Sébastien Bourget, Annabelle Warren et Warwick Vincent, de l’Université Laval, et d’Isabelle Laurion, de l’INRS.

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le fil | le 10 octobre 2013 sur le campus 13

Frédéric Gourdeau Prix Enseignement

L’apprentissage des mathématiques en rebute plus d’un. Matière compliquée, éli-tiste, ennuyeuse ? Préjugés, répond le pro-fesseur Frédéric Gourdeau. Depuis près de 20 ans, il transmet son amour des chiffres au Département de mathématiques et de statistique. Ses étudiants apprécient sa capa-cité de rendre sympathique une matière en apparence difficile. On le décrit comme étant rigoureux, ordonné, éloquent et per-suasif. Son amour du métier lui a valu le Prix d’excellence en enseignement de la Société mathématique du Canada et le prix d’ensei-gnement 3M de la Société pour l’avancement de la pédagogie dans l’enseignement supé-rieur. À cela s’ajoute le titre de Professeur étoile de la Faculté qu’il a reçu non pas une, mais douze fois !

Les Prix Summa sont de retourLa Faculté des sciences et de génie honorera le parcours professionnel de quatre personnes lors de la cérémonie du 19 octobrepar Matthieu Dessureault

Les heureux élus sont Frédéric Gourdeau, Isabelle Lynch, Pierre Choquette et Réal Vallée. Ils sont respectivement professeur de mathématiques, conseillère en communication, diplômé en génie chimique et chercheur en optique-photonique. Ils s’ajoutent à la prestigieuse liste

Isabelle Lynch Prix Service à la communauté facultaireL’art de faire beaucoup avec peu, Isabelle Lynch connaît bien. La conseillère en com-munication de la direction de la Faculté des sciences et de génie sait comment optimiser la visibilité de la Faculté, peu importe les moyens dont elle dispose. On lui doit l’orga-nisation des activités entourant le 75e anni-versaire de cette dernière, la refonte de son site Web, sa nouvelle image de marque et son slogan, « Une équation humaine ». On trouve aussi parmi ses réalisations le Lab-Ouvert, une activité de rencontres entre professeurs et étudiants du collégial intéressés aux scien-ces. Enfin, soulignons la mise sur pied de la première centrale téléphonique permettant de joindre les quelque 2000 étudiants de la Faculté. Réalisation bien utile, qui a tôt fait d’être appliquée à l’ensemble de l’Université.

Pierre Choquette Prix Carrière

Pierre Choquette a travaillé plus de 25 ans comme administrateur dans le secteur de l’industrie pétrochimique. Son curri- culum est impressionnant. On peut y lire des noms d’entreprise comme le Crédit lyonnais, Novacorp International, Polysar, Echo Bay Mines, Stelco, TELUS, Terasen Pipelines, sans oublier Methanex où il a été président du CA et chef de direction. Retraité depuis bientôt 10 ans, il continue de s’impliquer à l’Office d’investissement du Régime de pen-sions du Canada. Philanthrope et grand voyageur, il a créé avec ses filles la Fondation Famille Choquette, qui encourage et aide les étudiants à vivre des expériences à l’étranger. Il reste surtout un fier représentant de son alma mater, l’Université Laval.

Réal Vallée Prix Recherche

Réal Vallée est un chercheur d’envergure. Directeur du Centre d’optique, photonique et laser, il est à l’origine de plusieurs percées scientifiques d’envergure. On lui doit entre autres un nouveau type de laser à fibre des-tiné au domaine médical. Il est détenteur de huit brevets et a donné plusieurs conférences, ici comme ailleurs. Il a aussi rédigé plus de 120 publications dans des revues spécialisées. Il prend très à cœur son rôle de professeur-chercheur au Département de physique, de génie physique et d’optique. Il a dirigé quelque 70 étudiants à la maîtrise et au doctorat. Son engagement dans sa profession lui a valu d’être honoré en 2011 à titre de Fellow de l’Optical Society of America.

des lauréats des prix Summa de la Faculté des sciences et de génie. Chaque année, la direc-tion honore les réalisations remarquables de diplômés, professeurs et membres de son per-sonnel. « Plusieurs font un travail méritoire que l’on veut souligner. On veut les remercier pour ce qu’ils font, autant en recherche et en enseignement que pour leur soutien à la com-munauté », explique le doyen de la Faculté, André Darveau.

Quatre prix seront remis en présence du recteur Denis Brière durant cette grande cérémo-nie qui se déroulera le samedi 19 octobre, à 17 h, à l’amphithéâtre 1112 du pavillon Adrien-Pouliot. Par ailleurs, le diplômé Steve Couture, aujourd’hui PDG de Frima Studio, sera présent pour livrer une courte conférence. Il abordera l’histoire de son entreprise qui ne cesse de faire des vagues dans le milieu des jeux vidéo. On peut s’attendre à ce qu’il revienne également sur l’importance de sa formation sur sa carrière.

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L’émission Plus belle la vie qui rassemble chaque soir de la semaine près de 5 millions de Français devant leur petit écran.

AUX SUCCÈS DE NOS MEMBRES ET DE LA COMMUNAUTÉ UNIVERSITAIRE

COOPÉRER Chaque année, la Caisse populaire DesjarDins De l'université laval appuie Différents projets au CŒur De la CoMMunauté universitaire.vous souhaitez donner votre avis concernant les projets qui devraient retenir notre attention?Participez à un très court sondage d’opinion de trois questions afin de nous aider à identifier les types de projets qui pourraient bénéficier du soutien financier de la Caisse.

exemples de nos investissements :• �L’Espace�de�la�coopération�• terrasse extérieure à l’ouest du pavillon Alphonse-Desjardins• Cours�ta�réussite�• projet d’étudiants de médecine pour combattre le décrochage scolaire• �Créactif�média�inc.�• programme offert aux garderies du campus encourageant l’éducation physique auprès des jeunes

SEMAINE DE LA COOPÉRATIONDu 13 Au 19 OCTObRE 2013

pour participer : https://fr.surveymonkey.com/s/JGVKBNK

En France, les producteurs de feuilletons télévisés reconnus pour vouloir montrer le côté progressiste de la société ne sont pas toujours à la hauteur quand vient le temps de mettre en scène les rapports d’éga-lité entre les hommes et les femmes. C’est le cas de l’émission Plus belle la vie, qui rassemble chaque soir de la semaine près de 5 millions de Français devant leur petit écran. Diffusée à France 3 (et à TV5 en fin d’après-midi), l’émission, pro-che du soap opera, met en scène le quotidien des habitants d’un quar-tier fictif de Marseille, le Mistral. Sa production annuelle est de 260 épi-sodes de 22 minutes.

« Le rythme de production très exigeant incite les producteurs à prendre des raccourcis qui les font tomber dans les clichés qu’ils vou-laient éviter à l’origine », soutient Muriel Mille, qui a exploré, dans sa thèse de doctorat en sociolo-gie, la représentation des rapports sociaux de sexe dans cette émis-sion. Conférencière lors du midi- recherche de la Chaire d’études féministes Claire-Bonenfant, le 2 octobre, Muriel Mille a dévoilé les résultats de son étude qui illus-tre bien à quel point il est difficile de ne pas reproduire les stéréotypes dans l’univers télévisuel. Par exem-ple, malgré leurs bonnes intentions, les producteurs n’osent pas mon-trer des hommes qui s’éloignent trop de leur statut traditionnel de pourvoyeur parce qu’ils estiment que cela risquerait de nuire à la

Plus belle pour toi ?Les rapports d’égalité entre les hommes et les femmes ont la vie dure dans le très populaire feuilleton télévisé français Plus belle la vie par Renée Larochelle

crédibilité du feuilleton ou de cho-quer le public.

En témoigne cette scène où l’on voit une jeune femme rassurer gen-timent son amoureux, un étudiant en médecine, qui vit très mal le fait de ne pas pouvoir subvenir aux besoins financiers de sa douce. « Pas grave. Ce n’est que partie remise », dit en substance la belle, laissant entendre par là que son avenir est assuré vu le salaire avantageux que gagnera son futur. S’il arrive de voir apparaître en figuration une femme pompier ou chef de chantier, les personnages qui font le ménage dans les hôtels sont par contre tous de sexe féminin, comme c’est le cas, généralement, dans la vraie vie.

réunions réunissant les scénaris-tes, le réalisateur, le directeur artis- tique adjoint, etc. Elle dit avoir sur-sauté en entendant des remarques sexistes, du genre « ce personnage [masculin] a des couilles, il faut les lui laisser ». Les hommes uti- lisaient également des termes argo-tiques comme « gonzesses » ou « nanas » pour désigner certains personnages féminins du feuille-ton, ce qui en soi n’est pas méchant mais ne respecte pas l’esprit du feuilleton qui se veut libre de tout sexisme.

« Plus belle la vie est l’une des pre-mières émissions en France à avoir présenté des homosexuels en train de s’embrasser, souligne Muriel Mille. Elle n’a pas hésité non plus à dé- battre du mariage homosexuel quand le débat a eu lieu récemment en France. Dans le quartier du Mistral, on ne s’embarrasse pas non plus de la couleur de la peau et on n’a pas peur de montrer un Noir ou un Arabe avo-cat ou chef d’entreprise. Mais il sem-ble que les stéréotypes concernant les rôles masculins et les rôles féminins soient plus difficiles à combattre… »

Les rapports sociaux de sexe dans cette émission sont étudiés dans la thèse doctorale de Muriel Mille

Enfin, vous verrez rarement des personnages masculins s’adonner à des activités ménagères, comme si repasser une chemise ou pas-ser l’aspirateur portait atteinte à leur virilité.

« On veut montrer qu’on est politiquement correct et qu’il y a égalité entre les hommes et les femmes, mais on craint en même temps que les personnages mascul ins soient trop fémi-nins, explique Muriel Mille. » Au cours de sa recherche, la jeune sociologue a assisté à plusieurs

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en bref

Programme double à l’amphithéâtre-gymnaseC’est vendredi et samedi qu’auront lieu les premiers matchs du Rouge et Or dans le tout nouvel amphithéâtre-gymnase du PEPS. Pour la première fois de l’histoire, un programme double de deux sports sera disputé le même soir, alors que les formations masculines de basketball (18 h) et de volleyball (20 h) d’ici se mesureront aux Lions de l’Université York. L’entrée sera gratuite vendredi soir pour tous les membres de la communauté universitaire, étudiants et employés inclus. La seule action à poser est de passer prendre son billet, sur présentation de la carte d’identité, à la nouvelle billetterie du Rouge et Or située à la réception du PEPS. Notons également que le Rouge et Or accueillera gracieusement 85 résidents sinistrés de Lac-Mégantic lors de la partie du 11 octobre.

Début de saison pour le Rouge et Or natationLe club de natation Rouge et Or amorce ce vendredi sa saison de compétition universitaire par un rendez-vous à Trois-Rivières. La for-mation masculine tentera de conquérir cette année un septième titre consécutif. Les filles tenteront quant à elles de remporter une pre-mière bannière depuis la campagne 2008-2009. Le calendrier du RSEQ comprend un arrêt dans la toute nouvelle piscine aux dimensions olympiques du PEPS le 17 janvier, lors de la Coupe universitaire IV. Notons que le cham-pionnat RSEQ aura lieu à Sherbrooke au début février, alors que le championnat canadien se tiendra à Toronto à la fin du même mois.

Une salle d’entraînement dernier cri

Saviez-vous que les étudiants inscrits à 12 cré-dits de cours à l’Université bénéficient d’un tarif spécial sur l’abonnement à la salle d’entraîne-ment ? Pour 13 $ par mois pour un abonnement de 8 mois, ceux-ci ont droit à une salle conte-nant 100 stations cardiovasculaires, dont plu-sieurs munies d’écran tactile avec accès Internet, 75 appareils de musculation et une section amé-nagée pour les femmes. Cette nouvelle salle est de plus fenêtrée sur deux étages. Les membres de la salle ont aussi droit à plusieurs privilèges, dont celui d’obtenir un programme d’entraîne-ment complet élaboré par un kinésiologue. Un service de nutritionniste-conseil est également offert aux membres qui s’interrogent sur leur ali-mentation. Bref, tout est en place pour les moti-ver à s’entraîner tout au long de l’année !

Pour s’inscrire : 418 656-PEPS. Pour s’informer sur les tarifs grand public : peps.ulaval.ca.

La course à pied ne cesse de gagner en popularité. Richard Chouinard, coauteur du livre Le guide d’entraînement et de nutrition rédigé en colla-boration avec la nutrition-niste Natalie Lacombe, en sait quelque chose. Lancé en mai dernier, le guide s’est déjà vendu à près de 5 000 exem-plaires. Composé de plus de 300 pages, l’ouvrage, qui s’adresse tant aux coureurs aguerris qu’aux débutants, offre une foule d’informa-tions présentées à la fois sous forme de textes et de tableaux et appuyées de faits scientifiques. Composé de sept chapitres, ce guide peut aider à trouver des réponses à ses questions, sans toutefois donner « la » solution à tous les problèmes. Il traite, entre autres, de la mise en forme, de l’amélioration des perfor-mances, de la récupération, des blessures et son dernier chapitre contient même des

Le secret du succèsRichard Chouinard, responsable de la formation pratique au Département de kinésiologie et entraîneur du Club de course à pied de l’Université, vient de publier un livre pratique sur ce sport très prisépar Julie Turgeon

recettes pour les nombreux sportifs qui se posent des questions sur les aliments à privilégier avant et après un entraînement. Selon Richard Chouinard, c’est d’ailleurs ce chapitre qui fait la couleur particulière de l’ouvrage. Les recettes qui y sont présentées répondent à trois critères : faciles à réaliser, rapides à préparer et éprouvées !

Le livre souligne aussi l’im-portance de pratiquer cette activité avec patience et de façon régulière. En effet, la course est un sport exigeant pour le système locomoteur. Les chocs occasionnés par les foulées sollicitent énor-mément les jambes, contrai-rement à des activités telles que la bicyclette ou la nata-tion, nettement plus douces sur les articulations. Par conséquent, il est important d’y aller progressivement en alternant la marche et la course, par exemple. Varier

les surfaces d’entraînement, comme les surfaces synthé-tiques ou la terre battue, est également un bon moyen de réduire les risques de bles-sure… Bref, le mot d’ordre lorsque l’on veut commencer l’entraînement en course à pied est « lentement, mais sûrement » !

Enfin, grâce à son exper-tise cumulée au cours des dernières années, Richard Chouinard connaît bien les différences qui caractérisent les gens qui s’adonnent à ce sport au long des saisons. « Par exemple, au printemps, ceux qui s’intéressent à la course à pied sont les per-sonnes qui débutent et qui veulent en savoir davantage sur cette activité. À l’opposé, pendant la période autom-nale, ce sont les coureurs déjà initiés qui veulent préparer leurs compétitions pour la prochaine saison. D’ailleurs, l’automne est la saison où il y a le plus de demandes d’adhésion pour le Club de course à pied de l’Université Laval. »

L’auteur invite les gens à venir le rencontrer les 23 et 24 octobre, à la bou- tique Zone du PEPS, entre 11 h 30 et 13 h 30. Le livre est également en vente chez Archambault et Renaud-Bray.

Le livre souligne l’importance de pratiquer cette activité avec patience et de façon régulière

Après 18 ans à la barre du Club de course de l’UL, ce sport n’a plus beaucoup de secret pour Richard Chouinard.

L’émission Plus belle la vie qui rassemble chaque soir de la semaine près de 5 millions de Français devant leur petit écran.

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16 au fil de la semaine

Quiz sur la vie municipale

Si vous avez envie de tester vos connaissances histo- riques et municipales, hâtez-vous de former une équipe de 4 personnes afin de par-ticiper au Quiz Campus ce soir, à 19 h. Cette activité, organisée par l’ÆLIÉS, vise à susciter l’intérêt des étudiants envers l’élection municipale du 3 novembre prochain. Ce jeu-question-naire traitera de 4 thèmes (vie sur le campus, de quar-tier, culturelle et citoyenne) et comprendra trois parties : photos, questions de culture générale et extraits sonores. Qui sait, vos connaissances pourraient vous valoir un prix !

Jeudi 10 octobre, à 19 h, au café Fou ÆLIÉS au pavillon Alphonse-Desjardins. Ins-cription non obligatoire mais recommandée : [email protected].

Hommage à François Morel

C’est ce soir qu’a lieu ce concert hommage à l’un des plus grands auteurs de musique contemporaine au Québec qui est de plus pro-fesseur émérite de la Faculté de musique. La flûtiste Geneviève Savoie et le pia-niste Philippe Prud’homme interpréteront plusieurs morceaux de François Morel, de ses premières œuvres à celles de maturité : Enjeux, cinq pièces pour piano (2006-2013), Deux études de sonorité (1952-1954) et Asagao pour piano ainsi que Signal (2007) et Nuvattuq (1967) pour flûte et flûte alto seule. Les deux artistes joueront ensemble Distance intime, pour flûte et piano (1991). Ajoutons que l’Orchestre sympho- nique de Québec jouera éga-lement une des œuvres de Morel lors de son concert du 30 octobre. Il s’agit d’Esquisse.

Jeudi 10 octobre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.

Développement international en urbanisme

L’aménagement du territoire est l’une des professions qui permet la réalisation d’une carrière en développement international. Marie-Jeanne Gagnon-Beaulieu, urba-niste et chargée de projet à Groupe DDM, viendra parler des défis qu’elle a eu à relever lors d’un stage de 6 mois pour le gouver- nement de l’île de la Grenade. Ce stage, issu d’un programme de l’Institut canadien des urbanistes et supervisé par l’ACDI, visait à réaliser un plan d’urba-nisme pour le sud-ouest de l’île. La conférencière abor-dera aussi les tiraillements que crée inévitablement le fossé entre les attentes et la réalité. Cette activité est organisée par le Centre de recherche en aménage-ment et développement et l’École supérieure d’aména-gement du territoire et de développement.

Vendredi 11 octobre, à midi, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard.

Le prix des mots

Toujours aussi active, l’asso-ciation étudiante Cinéma Politica propose mardi une rencontre lors de laquelle sera projetée le documen-taire Le prix des mots de Julien Fréchette. Pour les besoins de ce film, le réali-sateur a suivi pendant 4 ans l’auteur de Noir Canada (éditions Écosociété, 2008), Alain Deneault, dans ses démarches judiciaires pour répondre aux poursuites-bâillons de deux grandes sociétés minières canadien-nes : Barrick Gold et Banro. Ce suspense juridico- politique nous en apprend beaucoup sur le rôle du Canada dans le secteur minier mondial, sur les li- mites de la liberté d’expres-sion et sur l’accessibilité au système juridique canadien.

Mardi 15 octobre, à 19 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack.

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Parcours théâtro-littéraire

Le festival littéraire Québec en toutes lettres débute aujourd’hui. Cette année, c’est la grande écrivaine Gabrielle Roy qui est à l’honneur. Une des activités au menu du riche programme du festival est l’activité exté-rieure participative « Poste restante », mise en scène par le dramaturge Alexandre Fecteau. Ce parcours déambu-latoire au cimetière Saint-Matthew est un clin d’œil à l’épistolière qu’était l’écrivaine : il comprendra huit sta-tions inspirées du lieu et de son histoire. Nous pourrons notamment y entendre Alain Beaulieu, professeur au Département des littératures et écrivain bien connu, et Isabelle Forest, chargée de cours au même département.

Samedi 12 octobre, de 20 h 30 à 22 h 30, au cimetière Saint-Matthew. Rendez-vous à la Bibliothèque Saint-Jean-Baptiste, au 755, rue Saint-Jean. Le macaron du festival est recommandé (15 $). L’activité sera maintenue en cas de pluie.

12/10

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Pour ou contre le revenu universel de base ?

La Chaire publique ÆLIÉS propose, mercredi prochain, une table ronde sur un sujet qui refait régulièrement surface : « Le revenu de base inconditionnel : échelle locale ou planétaire; utopie réaliste ? » Si, au Québec, on a plutôt instauré le revenu minimum, la Suisse, elle, tient un référendum sur la question de ce revenu qui constitue une rente à vie automatique, incondition-nelle et aliénable. Alors que ses partisans parlent de droit humain fondamental, ses opposants croient plutôt qu’il s’agit d’un incitatif à la paresse. Avec François Blais, doyen de la Faculté des sciences sociales, François Aubry, écono-miste à l’UQAM, et Alexis Lecointe, militant français.

Mercredi 16 octobre, à 19 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins.

Suivez le guide du développement durable

Si vous désirez connaître les initiatives vertes sur le cam-pus, sachez que le prochain Parcours du développement durable se tiendra jeudi prochain. Vous pourrez donc, avec un guide, faire le tour des points d’intérêt à ce sujet. Ainsi, le toit vert du De Koninck, des projets étudiants comme la Coop Roue-Libre, les bornes élec-triques du campus ainsi que le site de compostage du jardin Roger-Van den Hende n’auront plus de secret pour vous.

Jeudi 17 octobre, de 11 h 30 à 12 h 30, à partir de la café-téria du pavillon Alexandre-Vachon. Aucune inscription requise.