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LA RÉPUBLIQUE DE L’ENTRE-DEUX- GUERRES : VICTORIEUSE ET FRAGILISÉE Georges Clemenceau Léon Blum Maréchal Pétain Général de Gaulle

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LA RÉPUBLIQUE DE L’ENTRE-DEUX-GUERRES : VICTORIEUSE ET

FRAGILISÉE

Georges Clemenceau

Léon Blum

Maréchal Pétain

Général de Gaulle

Directives du Bulletin officiel spécial n° 6 du 28 août 2008

CONNAISSANCES Deux moments forts :

-De la guerre à la paix (1917-1920), la vie politique

française est marquée par la fin de l’union sacrée et le

retour à la vie politique parlementaire, dans un climat

d’affrontements politiques et sociaux.

-Les années 1930 : la République en crise et le Front

populaire.

DÉMARCHES L’étude s’appuie sur des personnages (par

exemple Clemenceau…) et des événements (le Congrès de

Tours) particulièrement importants. L’étude s’appuie sur

des images significatives et quelques mesures

emblématiques du Front populaire.

L’Union sacrée

« […] Etroitement unie en un même sentiment, la nation persévéra dans le

sang-froid dont elle a donné, depuis l’ouverture de la crise, la preuve

quotidienne. Elle (la France) sera héroïquement défendue par tous ses

fils, dont rien ne brisera devant l’ennemi, l'Union sacrée, et qui sont

aujourd’hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre

l’agresseur, et dans une même foi patriotique ».

Discours du président de la république Raymond Poincaré prononcé le

4 août 1914, devant les chambres par le président du conseil, René

Viviani

L’auteur de ce texte est le président de la république Raymond Poincaré. La crise évoquée par ce texte est la 1ère guerre mondiale, La clé de la réussite dans la défense de la patrie selon Raymond Poincaré est l’UNION SACRE, c’est-à-dire l’union de tous les français quelque soit leur opinion politique et de tous les partis pour défendre la patrie.

Le journal Le Matin, 27 août 1914

Selon cette Une, la République réalise politiquement l’Union sacrée en ouvrant le gouvernement à deux ministres socialistes. Alors que le pouvoir appartient

plutôt à la droite républicaine.

« Entre [les socialistes] et nous c’est une question de force, puisqu'en réclamant la liberté pour eux-mêmes, ils prétendent nous imposer une dictature d’absolutisme par un système d’exécrables attentats où s'exalte le délire de férocité […] A nous de montrer que leur agression ne nous trouvera pas sans défense. L’union des bons Français suffira pour opposer un infranchissable rempart à la sauvagerie ». Discours prononcé à Strasbourg, par Georges Clemenceau, le 4 novembre 1919 (campagne des élections législatives).

Ce discours est prononcé en 1919 à l’occasion de la campagne des élections législatives. « L’union des bons Français suffira pour opposer un infranchissable rempart à la sauvagerie » = La droite appelle les français patriotes (les « bons » français) à voter massivement pour la droite afin de faire barrage à la gauche. La droite fait référence à la gauche au travers de termes très négatifs, voire violents car elle se méfie des révolutions russes.

A la fin de la 1ere guerre mondiale, les destructions ont été multiples, le gouvernement a multiplié les emprunts pour financer l’effort de guerre. Les conditions de vie quotidiennes sont donc très difficiles en 1919 et des grandes grèves sont organisées en 1920, encouragées par les révolutions communistes en URSS. Une fois la paix rétablie, les tensions politiques reprennent et sont très vives. La question se pose quelle attitude doit avoir la France face à la IIIème internationale (nouvelle association internationale des travailleurs communistes). Il y a aussi le problème du paiement par l’Allemagne des réparations de guerre ou les choix à faire pour améliorer la situation financière, économique et sociale du pays.

Aux élections législatives de 1919, le bloc national, dont le leader est Georges Clémenceau, l’emporte. De nombreux députés sont d’anciens

combattants. C’est la chambre bleu horizon, couleur des uniformes des poilus.

Le congrès de Tours et la division du Parti Socialiste

« On nous demande de faire un parti solidement organisé, totalement centralisé, vigoureusement dirigé. C’est une innovation, cela je le confesse. Les Russes l’ont fait chez eux ; ils nous ont donné l’exemple qu’il faudra suivre. (…) C’est une nécessité à l’heure où des événements intérieurs graves peuvent solliciter l’action de la classe ouvrière française. (…) ».

Intervention de Marcel Cachin au Congrès de Tours, lundi 27 décembre 1920, au matin

Le thème du débat qui anime la gauche française au congrès de Tours en 1920 est faire un parti solidement organisé, totalement centralisé, vigoureusement dirigé. Le modèle de parti centralisé et dirigé vigoureusement mis en avant dans le discours de Marcel Cachin est le parti communiste de la Russie. Cette nouvelle organisation de la gauche est une nécessité à l’heure où des événements intérieurs graves peuvent solliciter l’action de la classe ouvrière française.

La France d’après guerre souffre de restrictions, de pénuries, de la vie chère.

« Durant cinq mois, diverses vagues de grèves vont se succéder, au rythme des controverses entre les syndicalistes réformistes et les révolutionnaires,

aboutissant à la scission de la CGT ». Alternatives libertaires

Ce mouvement de grèves de 1920 aboutit à la division de la CGT (Un syndicat (Confédération Générale du Travail)) entre CGT (proche SFIO) et CGTU (U = Unitaire, proche PCF).

« À notre avis, [l’adhésion à la IIIe Internationale] repose sur (…) une espèce de vaste erreur de fait, qui a consisté à généraliser, pour l’ensemble du socialisme international, (…) une expérience particulière et locale, l’expérience de la Révolution russe elle-même. (…) Que sera le parti nouveau que vous voulez créer ? (…) C’est au sommet un comité directeur de qui tout doit dépendre, c’est une sorte de commandement militaire formulé d’en haut et se transmettant de grade en grade, jusqu’aux simples militants. [...] Vous ce n’est plus l’unité que vous recherchez, c’est l’uniformité. (…) C’est pour cela qu’on prévoit des épurations périodiques. (…)» Intervention de Léon Blum au Congrès de Tours, lundi 27 décembre 1920

Léon Blum s’oppose à Marcel Cachin sur l’adhésion à la IIIème Internationale. Il dit que se serait généraliser une expérience locale, celle de la révolution russe. Pour Léon Blum, la nouvelle organisation du Parti impliquée par l’adhésion à la IIIème Internationale consiste à renoncer à toute démocratie . En fait, c’est une sorte de commandement militaire formulé d’en haut et se transmettant de grade en grade, jusqu’aux simples militants. Ce n’est pas l’unité, mais l’uniformité, tous comme Lénine l’a décidé.

« Est-ce là le parti que nous avons bien connu ? Non ! Le Parti que nous avons connu, c’était l’appel à tous les travailleurs (…) Quel est l’objet que le parti socialiste jusqu’à présent se donnait à lui-même ? C’est la transformation du régime économique. Lisez l’article dans lequel l’Internationale définit son but. Quel est ce but ? La lutte à main armée contre le pouvoir bourgeois. (…) Il y a opposition et contradiction formelles entre ce qui a été jusqu’à présent le socialisme et ce qui sera demain le communisme. » Intervention de Léon Blum au Congrès de Tours, lundi 27 décembre 1920

Le but du parti socialiste selon Léon Blum est la transformation du régime économique. La transformation économique ne pouvait être possible selon Léon Blum qu’avec l’union de tous les travailleurs. Selon ce discours, le but de la IIIème Internationale soutenue par Marcel Cachin serait la lutte à main armée contre le pouvoir bourgeois. L’opposition entre Marcel Cachin et Léon Blum aboutit en 1920 à la

division de la SFIO au congrès de Tours avec les socialistes qui refusent le choix des communistes d’adhérer à la IIIème

Internationale.

CONGRES DE TOURS 1920 SCISSION du parti socialiste : NAISSANCE DE LA SFIC : Section Française de l’Internationale communiste

(PCF : Parti Communiste Français) = Majoritaire) Minoritaires = SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière).

Marcel Cachin Léon Blum

Parti centralisé et dirigé vigoureusement

Refus d’un parti organisé

militairement

Exclusion des opposants / épurations

Refus des épurations

Révolution

Transformation économique de la

société

PARTI SOCIALISTE

SFIC SFIO

Majoritaires Minoritaires

Le jeudi 24 octobre 1929 (jeudi noir) débute à la bourse de New-York aux Etats-Unis un krach ou une crise. Les investisseurs et les banques ont perdu beaucoup d’argent à cause de la chute brutale des actions, elles ne prêtent plus aux entreprises qui une à une font faillite, faisant exploser le chômage. L’économie s’effondre. Cette crise se diffuse rapidement en Europe et elle atteint la France fin 1931. Les faillites d’entreprises se multiplient et le chômage ne cesse de croître. La consommation s’effondre. Une crise sociale débute. A ces crises économique et sociale s’ajoutent une crise politique du fait de multiples scandales politico-financiers qui ternissent l’image des politiciens. La IIIème république est aussi déstabilisée par la valse des ministères, une instabilité gouvernementale = paralysie (faute de majorité solide au parlement). Les ligues d’extrême droite se multiplient et condamnent le système parlementaire (antiparlementarisme). Le 6 février 1934, elles tentent un coup d’état devant la chambre des députés.

Le Canard enchaîné du 10 janvier 1934 : « Stavisky se suicide d’un coup de revolver qui lui a été tiré à bout portant ».

Les deux Unes s’opposent : Stavisky se serait fait assassiné et sa mort

aurait été maquillé en suicide

L’Humanité est un journal de gauche (communiste). Il

accuse le gouvernement

d’avoir fait assassiner le

banquier véreux Staviski pour

cacher les détournements

de fonds.

La France des années 30 est secouée par des scandales politico-financier

« Daladier vous mène comme un troupeau de foire aux Blum , aux Kaiserstern, aux Schweinkopf et autres Zyromski, dont le nom bien français est tout un programme. Voila nos maîtres, les patriotes ! Voila la dictature qui t’attend, peuple de France ! Ton parlement est pourri. Tes politiciens compromis. Ton pays livré à la boue des scandales . Ta sécurité menacée. La guerre civile grogne. La guerre tout court rode. Paysan, la ruine te menace (... ) Ouvriers, intellectuels, votre situation est assaillie par des étrangers. Ni les uns, ni les autres, vous n’êtes plus chez vous. La France aux Français ! » Texte d’une affiche de la « Solidarité française», 5 février 1934.

La montée des extrêmes

Des ligues d’extrême droite comme la Solidarité française, Action Française ou les Croix de feu…. Elles sont Antiparlementaristes, Antisémites, Xénophobes. Le 6 février 1934 : coup d’état contre la république

Les anciens combattants de l'UNC (Union nationale des Combattants), les militants d'extrême droite, sont encadrés par les Ligues. Les manifestants se regroupent place de la Concorde. Des bagarres, programmées, se déroulent avec la police, les manifestants étant équipés de billes d'acier, de lames de rasoirs, de canne-épées. À deux reprises, le barrage de police est presque enfoncé. Le bilan est lourd et fait état de 16 morts du côté des manifestants et un pour la police. On relève 655 blessées du côté de la foule et 1 664 chez la police. Le lendemain, la population est davantage choquée par la mort des chevaux à qui les manifestants ont coupé les jarrets. Le 6 février 1934, par Jean-Jacques AYME

La manifestation du 6 février 1934 regroupe les anciens combattants de l'UNC (Union nationale des Combattants), les militants d'extrême droite, encadrés par les Ligues. Cette manifestation n’a rien de pacifique, les manifestants sont là pour en découdre avec les forces de l’ordre, « Des bagarres, programmées, se déroulent avec la police, les manifestants étant équipés de billes d'acier, de lames de rasoirs, de canne-épées ». Le bilan de cette journée d’émeute 655 blessées du côté de la foule et 1 664 chez la police. Le lendemain, la population est davantage choquée par la mort des chevaux à qui les manifestants ont coupé les jarrets.

La France dans la crise

Crise éco

mondiale 1929

Baisse exportations

Baisse des prix

Baisse de la production

industrielle

Chômage Crise éco

France fin 1931

Tensions

sociales

Scandales politiques :

Affaire Stavisky

Instabilité Gouvernementale (Valse des ministères).

Montée de l’extrême

droite et des ligues

Antiparlementarisme Antisémitisme

Xénophobie

Emeute du 6 février 1934 (coût d’état contre IIIe République)

Crise politique

Crise sociale

Des réactions différentes à la journée du 6 février 1934

La Une de L’Action française, 7 février 1934 (journal d’extrême

droite)

La Une de l’Humanité, 11 février 1934

D’après ce journal, le responsable des violences du 6 février 1934 serait le gouvernement, déjà compromis dans des scandales politico-financier comme

l’affaire Staviski

Pour l’Humanité, journal communiste, les vrais responsables sont les

ligues d’extrême droite. Il appelle à une grève

générale .

17 ans se sont écoulés depuis la fin de la 1ere guerre mondiale, nous sommes en 1935. Cette affiche dénonce l’instabilité gouvernementale de la IIIème république (30 ministères en 17 ans donc la durée moyenne est de 6 mois). Cette affiche exige la réforme de la constitution afin que le parlement ne puisse plus dissoudre à sa guise le gouvernement (il l’a fait à 30 reprises en 17 ans). Elle réclame l’inverse que le gouvernement puisse dissoudre la chambre et consulter le pays.

« Le coup de force fasciste a échoué. Les bandes fascistes...ont attaqué avec une sauvagerie inouïe le service d'ordre à coup de rasoirs, de matraques et de revolvers. La police et la garde mobile ont tiré sur leurs agresseurs. Il y a vingt-neuf morts dont plusieurs gardes mobiles. La réaction a voulu avoir sa journée. Elle l'a eue... C'était un complot tramé contre le régime républicain... La classe ouvrière est divisée. Elle était hier encore divisée. Le sera-t-elle encore aujourd'hui, demain? » Le Populaire (socialiste), 7 février 1934

Il s’agit d’un extrait d’un article du journal socialiste « Le Populaire » au lendemain de la manifestation des ligues du 6 février 1934. Les partis de gauche appellent donc à une contre-manifestation afin

de défendre la République en danger

http://www.youtube.com/watch?v=L9B6PEDkC1Q VIDEO A VOIR

Après une première manifestation le 12 février 1934, plus ou moins unie, les partis de Gauche se réunissent en juillet 1935 pour foire serment de rester unis dans le FRONT POPULAIRE.

Le Front Populaire 1936-1938

Alliance des partis de gauche

En mai 1936, le Front populaire formé de la SFIO, PCF et radicaux de gauche, gagne les

élections législatives (ils obtiennent la majorité

des sièges à l’Assemblée Nationale). Léon Blum, chef de la SFIO (parti majoritaire) devient

président du conseil (1er ministre).

Le slogan « Pain, Paix, Liberté ». Lutter contre le fascisme

(extrême droite), sortir de la crise économique.

Il s’oppose à la MISERE, à la GUERRE et au FASCISME :

1. La misère est une référence La situation économique que connaît la France suite à la 1ère guerre mondiale et la crise de Wall Street du 24 octobre 1929. 2. La guerre en général mais surtout la guerre civile qui fait rage en Espagne dès 1936et jusqu’en 1939. 3• Le fascisme est une référence à la situation en Europe liée à l’instauration de dictature : Hitler en Allemagne, Mussolini en Italie.

« (…) A l’enthousiasme suscité par la victoire électorale des socialistes s’ajoutent en effet la méfiance populaire vis-à-vis de la classe politique, née des frustrations qui suivirent les victoires de la gauche en 1924 et en 1932, et les aspirations révolutionnaires qui animaient une partie de la classe ouvrière. Mobilisant deux millions d’ouvriers, ces grèves revêtent un caractère nouveau (…) : d’une part, elles se traduisent par l’occupation des lieux de travail par les ouvriers, destinée à immobiliser les machines et à empêcher le patronat d’employer un personnel de remplacement ; d’autre part, les ouvriers adoptent volontairement un comportement pacifiste exemplaire, évitant tout incident violent ou toute destruction de matériel. Contrairement aux conflits sociaux des années 1920, ces “grèves de la joie” ne furent pas suivies d’une répression brutale ». Auteur : Charlotte DENOËL

Dès juin 1936, des grèves éclatent un peu partout et les usines sont occupées. Ainsi, les grévistes immobilisent les machines, empêchant les patrons de faire appel à des ouvriers de remplacement. Mais, aucune destruction, aucun affrontement, les 2 millions de grévistes sont pacifiques. On les a appelées les GREVES DE LA JOIE.

Ces grèves se clôturent par les ACCORDS DE MATIGNON signés entre gouvernement, patronat et syndicat le 7 juin 1936.

Le gouvernement décide la dissolution des ligues, la nationalisation des industries de guerre, la création de conventions collectives, la mise en place de délégués du personnel, le renforcement du droit de grève et d’adhésion à un syndicat, l’augmentation des salaires. De nouvelles lois sociales décident ensuite de la création de deux semaines de congés payés et la réduction du temps de travail hebdomadaire à 40h (payés 48h); puis le repos des 2 dimanches (samedi et dimanche).

Affiche de la CGT pour la semaine de 40h montrant les bienfaits de cette réforme pour libérer les foyers de la

misère

Les 40h en forme de soleil, symbole de vie • Sourire de l’ouvrier partant travailler à l’usine • Présence de la famille de l’ouvrier, symbole d’affection et de stabilité. La main de la femme qui salue son mari semble le toucher.

Affiche de la droite dénonçant les dangers des 40h

Les 40 heures sont ici aussi incarnées par le soleil . Mais, ici, il est aveuglant et semble être source de danger, voire de mort car il empêche l’ouvrier de voir le précipice sous ses pieds Selon cette affiche, les conséquences du passage aux 40 heures par semaine seraient chômage, misère, vie chère… Ruine de l’économie française et misère de la classe ouvrière

Quelques réalisations du Front Populaire

« Un de mes meilleurs souvenirs, ça a été mes quinze premiers jours de congés payés. Parce que, jusque-là, on n’avait rien. En plus des quinze jours de congés payés, il y avait les quarante heures payées quarante-huit heures. Puis sont arrivées les conventions collectives , où un patron n’avait plus le droit de payer un ouvrier selon ce qu’il le jugeait depuis sa mine, s’il portait une paire de lunettes ou pas…On peut dire qu’on a connu une certaine prospérité après 36. On venait de traverser la crise de 1930, avec les petits salaires, les cigarettes qu’on achetait au détail. À partir de 1937, les salaires ont été sérieusement augmentés ; on a commencé à voir fleurir les postes de radio dans les cités, les bicyclettes. » S. Bonnet, L’Homme de fer, Presses universitaires de Nancy, 1987

Dessin humoristique : bourgeois / ouvriers : 2 mondes

Des réactions violentes envers le Front Populaire

« Votre arrivée au pouvoir marque incontestablement une date historique. Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain va être gouverné par un juif. J'ose dire à haute voix ce que le pays pense en son for intérieur ; il est préférable de mettre à la tête de ce pays un homme dont les origines appartiennent à son sol... qu'un subtil talmudiste (lecteur des commentaires de la Bible hébraïque)». Xavier Vallat, député de Droite, proche de l'Action française, juin 1936

Ce député proche de l’extrême droite reproche à Léon Blum d’être juif. C’est de l’antisémitisme. Un mythe ancien repris par les ligues comme l’Action française diffuse l’idée d’un complôt juif, étranger et communiste pour détruire la France.

« Certains dénoncèrent « le ministère de la paresse » et « les salopards en casquette » venant envahir les plages jusque-là réservées aux « gens biens ». Mais surtout, le Front populaire fut accusé d’avoir saboté l’économie française (…) ». D’après Pierre Bezbakh, « Léon Blum et les congés payés », Le Monde, 4 juillet 2006.

Ici, on reproche au Front populaire s’avoir créer un ministère de la paresse avec les 40h payés 48 et surtout les congés payés. Les ouvriers deviendraient fainéants. Et surtout, au lieu de sortir la France de la crise, cela saboterait l’économie française.

A regarder pour comprendre cette période si

riche en événements et donc si complexe :

http://www.dailymotion.com/video/xmp8om_le-front-

populaire-2-sur-2_school?search_algo=2#.U

Yfzp28tyz6

Mais les difficultés apparaissent rapidement : la guerre d’Espagne et l’intervention française divisent la majorité (PC oui autres non ou incertain), hostilité des milieux d’affaires freinant la reprise, antisémitisme, fuite des capitaux (peur révolution communiste comme URSS + grandes grèves), baisse production et hausse des prix, baisse du pouvoir d’achat et chômage. Agriculteurs et artisans aussi nombreux que les ouvriers se sentent oubliés du pouvoir. Echec à sortir de la crise. En avril 1938, le Front Populaire meurt. Léon Blum démissionne. Le gouvernement Daladier(Parti radical) associé à la droite, met entre parenthèses toutes les réformes (notamment les 40h car allemands travaillent 60h 24h sur 24, 7j sur 7) et prépare la guerre.