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La conversion au Judaïsme et les prosélytes dans le contexte de la Halakhah et de l'histoire Juive. Bathia, fille du Pharaon et Princesse d’Egypte a sauvé la vie de Moïse, contre la volonté de son père Pharaon. Elle a adopté le jeune enfant Hébreu, et après la sortie des Enfants d’Israël de la terre d’Egypte, elle s’est convertie au Judaïsme. Selon le Midrach, D-eu lui-même lui a donné le nom de Bathia qui signifie : « Fille de D-eu » (Midrach, Vajikra Rabba, 1:3). ϭ

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La conversion au Judaïsme et les prosélytes dans le contexte dela Halakhah et de l'histoire Juive.

Bathia, fille du Pharaon et Princesse d’Egypte a sauvé la vie de Moïse, contre lavolonté de son père Pharaon. Elle a adopté le jeune enfant Hébreu, et après lasortie des Enfants d’Israël de la terre d’Egypte, elle s’est convertie auJudaïsme. Selon le Midrach, D-eu lui-même lui a donné le nom de Bathia quisignifie : « Fille de D-eu » (Midrach, Vajikra Rabba, 1:3).

Giyur K'Halakhah - Conversion au Judaïsme selon la Halakhah(ses attentes et critères)

Sur la page d'accueil de mon site web très visité,www.bestjewishstudies.com, l'introduction suivante est donnée pour leGiyur:

Il est possible, en principe, pour chaque être humain de devenir Juif. LeJudaïsme est ouvert à toutes les personnes, indépendamment de leurorigine. Ceci étant dit, le Judaïsme ne s'engage pas dans un travailmissionnaire actif. Au contraire, ceux qui souhaitent adhérer au PeupleJuif doivent répondre à des exigences strictes. C'est pourquoi lecandidat intéressé doit faire preuve de beaucoup de persévérance etd'une motivation sincère.

Ces mots reflètent une partie de l'esprit du Judaïsme. La possibilité derejoindre le Peuple Juif est aussi ancienne que le Peuple Juif lui-même.

Nos ancêtres, Abraham et Sarah, se sont occupés de proclamer la foien un seul Dieu (voir Bereshit / Genèse 12:05 et comparer aucommentaire de Rachi sur ce verset).

Les mots Ger (pour un homme) et Giyoret (pour une femme)proviennent de la racine composée des lettres hébraïques gimmel, vavet reish, ce qui signifie demeurer / résider en ivrit (hébreu). Celui qui seconvertit au Judaïsme veut habiter / vivre avec le Peuple Juif. Lecommandement d’aimer l'étranger (le Ger) est une conséquencedirecte du fait que le Peuple Juif était étranger en Egypte. Cecommandement apparaît environ 42 fois dans le Tenach.Même dans l’Amidah (prière silencieuse), que nous davven (verbehébreu pour prier) trois fois par jour, nous prions pour le bien-être duprosélyte vrai et sincère.Certaines personnalités bibliques importantes étaient elles-mêmesGerim (pluriel de Ger). Parmi elles, la fille du pharaon, la célèbreprincesse qui a sauvé la vie de Moshe et qui, selon les rabbins, s’estconvertie au Judaïsme et est partie avec les enfants de Yisrael vers laTerre d'Israël. En signe de gratitude pour son courageux acte desauver une vie humaine, Dieu lui a donné le nom de Batya, ce quisignifie fille de Dieu.

Yitro, le beau-père de Moshe, qui avait pratiqué toutes sortesd'idolâtries, a finalement accepté le Judaïsme, avec toute sa famille.

Pinchas, le célèbre fondamentaliste et guerrier pour Dieu, était lepetit-fils deYitro. Par ses actions, il arrêta une épidémie parmi les personnes etacquit le sacerdoce et l'Alliance de Paix (voir Bamidbar / Nombres25:1-15).La Giyoret la plus connue est cependant Ruth. Elle est l'ancêtrematernelle de la Royauté Davidique. Selon le Midrash, Ruth elle-même,était une Moabite de descendance royale. Lorsque la roue de lachance a tourné et que toute la famille de sa belle-mère Naomi estmorte à Moab, Ruth est restée fidèle à Naomi. Ruth est à l’origine ducélèbre slogan, qui se trouve sur le site de chaque Beth Din (tribunalde droit) rabbinique : « Ne me presse pas de te laisser, pour m'éloignerde toi; car où tu iras j'irai, et où tu demeureras je demeurerai; tonPeuple sera mon Peuple, et ton Dieu sera mon Dieu; Où tu mourras jemourrai, et j'y serai ensevelie. Que l'Éternel me traite avec la dernièrerigueur, si autre chose que la mort me sépare de toi! » (Ruth 1:16-17).C'est, en substance, la meilleure et la plus courte définition du fait dedevenir Juif.

Le charismatique prophète Isaïe déclare: « Et les enfants de l'étranger,qui se seront joints à l'Éternel pour le servir, pour aimer le nom del'Éternel et pour être ses serviteurs; tous ceux qui garderont le Shabbatpour ne pas le profaner, et qui s'attacheront à mon alliance; Je lesamènerai sur ma montagne sainte, et les réjouirai dans ma maison deprière; leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur monautel; car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous lesPeuples. » (Yeshayahu / Isaïe 56:6-7).De l'histoire Juive, nous savons qu'à l'époque d'Ezra beaucoup deGerim (pluriel de Ger) ont rejoint le Peuple Juif à leur retour à Zion.Selon Nehemiah, le point le plus important dans leur processus deGiyur a été l'abandon de l'idolâtrie(Nechemya/Nehemiah10: 27) et le fait de s'associer au Dieu d'Israël.Nous lisons dans le livre d'Esther que Haman, l'ennemi juré du Peuplede Yisrael et un descendant du Peuple d'Amalek, symbole de la haineenvers Juifs, voulut exterminer tous les Juifs dans l'Empire perse, del'Inde à l'Éthiopie, le 13 du mois d’adar. Nous retrouvons ce modèledans nos temps dits modernes, avec Hitler ou Ahmadinejad d'Iran, quiont eu ou ont le même objectif. Au tournant de l'intrigue, avec lapendaison de Haman et la permission accordée aux Juifs par le roiAhasuerus, de se défendre lors des combats du 13 de adar, nouslisons (Esther 8:17): « Et dans chaque province, et dans chaque ville,dans les lieux où la parole du roi et son ordonnance parvinrent, il y eutparmi les Juifs de l'allégresse et de la joie, des festins et des jours defêtes. Et beaucoup de gens d'entre les Peuples du pays se firent Juifs,parce que la crainte des Juifs les avait saisis ».

Les Hashmoneans étaient de grands héros qui, avec les Maccabéesont poussé les Hellénistes hors de Judée, de Jérusalem et du Templeet ont établi 200 ans d’indépendance. C'est l'une des raisons pourlesquelles nous célébrons Hanukah chaque année.Ceci dit, les Hashmoneans établirent une dynastie royale qui étaitcontre le souhait des rabbins. Cette dynastie était corrompue et de plusen plus assimilée. Certains des rois Hashmonean voulaient uneexpansion politique et territoriale et ont forcé les populations locales àse convertir au Judaïsme, y compris la circoncision pour les hommes.Les rabbins n'ont pas approuvé cette politique de judaïsation par lesHashmoneans. L'histoire nous a montré que tous ceux qui ont étéforcés à se convertir au Judaïsme étaient finalement régressifs et ontfini par abandonner le Judaïsme. Le plus célèbre d'entre eux était le roiHérode, dont le père, Antipater, était un converti forcé. Nousconnaissons Hérode comme un des despotes les plus brutaux del'histoire, qui a assassiné toute la dynastie Hashmonean, ainsi que denombreux rabbins, et qui était en fait un vassal des Romains. Il estresponsable du fait qu’après sa mort, Rome a régné en Judée, aveccomme point culminant la grande révolte contre les Romains en 70 CEavec, au final, le spectaculaire exil vers l'Europe et la destruction duSecond Temple.

Dans les temps de la Mishna et du Talmud (200-500 CE), nouspouvons trouver des sages rabbiniques importants de la Mishna et duTalmud, qui étaient descendants de prosélytes. Shemaya et Avtalyonen font partie.Rabbi Akiva ben Joseef, le plus grand et le plus connu sage de laMishna, était fils de prosélytes.Même les descendants de Haman apprirent la Torah dans la ville deBnei Brak. Hillel HaNassi (le Prince) a donné à un prosélyte, qui l’adéfié de lui enseigner toute la Torah tout en se tenant sur une jambe,la réponse à la règle dite règle d'or: « Ne fais pas aux autres ce que tune voudrais pas qu’on te fasse ».

Onkelos, qui était un cousin de Titus, est devenu Juif selon le Talmud.Grâce à lui nous avons la traduction araméenne de la Torah (Targum),qui est toujours consultée de nos jours.

Selon l'histoire, les Judéo-chrétiens et les Esséniens furentresponsables du fiasco du soulèvement de Bar Kochba en 135 CE.Ces Gerim qui avaient rejoint le Judaïsme non pas par conviction, l’ontabandonné en grande partie pendant les crises. Ils sont devenusrégressifs et sont retournés à leur ancienne foi païenne.

Tant les Juifs que les chrétiens ont profité à grande échelle de ladécadence du mode de vie païen dans la Rome antique. De nombreux

patriciens et madones se sont convertis au Judaïsme à cette époque.Ce grand mouvement vers le Judaïsme s’est arrêté avec la montée duchristianisme.En 333 CE, l’empereur Constantin, avec le pape Sylvestre I, a fait de lareligion chrétienne la religion d'état. La conversion au Judaïsme futinterdite, sous menace de peine de mort. Cette ligne d'action aprédominé tout au long du Moyen-Age, avec seulement quelquesexceptions.

L'une de ces exceptions fut le Rabbi Avraham HaGer (prosélyte), uncélèbreTosafist de l'école de Rachi aux 12-13e siècles de notre ère. Un autrefut le célèbre élève et disciple de Maïmonide, Rabbi Ovadja HaGer, dela même époque.

Rabbi Avraham HaGer, fut l'un des savants les plus frappants de lacélèbre École Tosafiste du Moyen Age. Cette école a écrit, pendantune période de 200 ans, le plus célèbre commentaire Tosafist sur leTalmud babylonien complet.Environ 300 chercheurs éminents ont travaillé sur ce projet. Il peut êtreimportant de parler de ce célèbre prosélyte parce qu'il donne uneexplication de l'ambivalente déclaration talmudique selon laquelle lesprosélytes sont un fardeau pour le Peuple Juif. Cette évaluation, ensurface peu flatteuse, des prosélytes par le Talmud s'explique parRabbi Avraham HaGer de la manière suivante: les convertis auJudaïsme sont un poids pour le Peuple Juif parce qu'ils sont plusméticuleux et précis dans le respect des Mitsvoth. De cette façon, ilsagissent comme une sorte d'accusateur du Peuple Juif, qui n’a pastoujours de lien particulier avec la Torah. C'est comme si HaShemenvoyait aux Juifs le blâme suivant: regardez, les nouveaux arrivantssont plus attentifs que vous, qui êtes descendants directs despatriarches et qui avez également fait une alliance avec HaShem.

Rabbi Ovadja HaGer était un des élèves préférés de Maïmonide(1135-1204 CE). On retrouve parmi ses nombreux ouvrages unecélèbre lettre de Maïmonide à Ovadja HaGer qui nous est parvenue.Cette lettre est un témoignage de la préoccupation humaniste deMaïmonide pour les Gerim et une leçon pour les Juifs qui ne sont pasrespectueux envers les Gerim. Ovadja HaGer pose à Maïmonide lasimple question de savoir si lui, qui n'est pas d'origine Juive, peut diredans la Amidah (Prière Silencieuse, la prière la plus importante, dite 3fois par jour): « notre Dieu, Elokhee (Dieu) de nos Pères, Elokheed'Avraham, Elokhee de Jitschak et Elokhee de Ja'akov ». Ou si il peutréciter dans le Birkat HaMazon (bénédictions après le repas): « Nousvous remercions, HaShem notre Dieu, pour le bien, souhaitable etspacieux

Pays que tu as donné à nos pères. » Peut-il conserver la versionoriginale, ou doit-il supprimer les mots « Dieu de nos pères »?Maïmonide lui répond qu'il n’est pas autorisé à changer quoi que cesoit dans les prières. Il n'est pas de moindre valeur que le rested'Israël. Avraham est le père de tous les Gerim et donc le Dieud'Avraham est aussi son Dieu et la terre que Dieu a donnée à Avrahamest aussi son pays en héritage. En fait, si on interprète correctementMaïmonide, le prosélyte est plus estimé devant Dieu parce qu'il est undescendant direct d'Avraham Avinu (notre père).

Une des plus grandes œuvres philosophiques du Judaïsme classiqueest le «Kuzari» par Rabbi Yehouda Halevi (1075-1141 C.E.). Ce travaildécrit un débat théologique entre les représentants du Judaïsme, duchristianisme et de l'islam.

Le roi des Khazars souhaitait choisir une de ces religions monothéistespour son Peuple. Suite à des discussions polémiques, il a compris lesquestions importantes et fondamentales de la foi. Parmi les autressujets, Dieu, les Prophètes, les qualités spéciales de la Terre d'Israël etde la langue hébraïque ont été discutées. La conversation s’estterminée par la décision du roi que pour lui et son Peuple le Judaïsmeétait la bonne foi.

Historiquement, nous savons qu’une zone autour de la mer Caspienne,probablement en Géorgie, était une monarchie Juive autour de800-1000 CE, avec beaucoup de Gerim vivant une vie Juive avec leurroi. Une lettre écrite par Menahem ben Saruk (920-970 CE), un sage àla cour de Rabbi Hasdai ibn Shaprut (915-975 CE), ministre du califede Cordoue, a été préservée. Dans cette lettre est décrit le souhait derendre visite au roi des Khazars et à son Peuple et d’apprendre à lesconnaître.

Le sort de l'état Khazar est cependant un triste sort. Le royaume et lepeuple des Khazars ont disparu de l'histoire, probablement suite auxconquêtes par différents peuples asiatiques. Pourtant, il reste un bonexemple d'un peuple entier qui accepta le Judaïsme comme foi. Onpeut très bien imaginer que beaucoup de païens en Europe auraientrejoint le Judaïsme si il n'avait pas été interdit par l’église, avec la peinede mort comme conséquence ultime. L'Inquisition espagnole est unexemple vivant des actes inhumains et barbares dont l'églisechrétienne a été capable au nom de la religion. Le triste sort desMarranes en est témoin.

Légende : La tombe d’Avraham ben Avraham, le converti martyre, qui mourut pourla religion qu’il avait choisie

Une histoire impressionnante d'un prosélyte est celle de Avraham benAvraham, de l’époque du Gaon de Vilna (1720-1797 C.E.). Avrahamben Avraham était également connu sous le nom de Compte ValentinePotocki (Pototzki). Il venait d'une famille très aristocratique en Lituanie- Pologne. Comme un enfant unique, il jouissait d'une agréable vie debohème. Il se rendit à Paris pour profiter de la vie.

Grâce à diverses circonstances, il a appris à connaître la communautéJuive et leur Rabbin et il a rapidement décidé de se convertir auJudaïsme, ce qui, à cette époque, était uniquement possible àAmsterdam, aux Pays-Bas. Là-bas, la liberté de culte était valable pourtoutes les religions, y compris le Judaïsme.

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De nombreux convertis traversaient l'Europe en direction des Pays-Basoù ils n'avaient pas à craindre la puissance de l'église et sesexpéditions punitives avec la peine de mort comme conséquenceultime. Le comte Potocki s'est également rendu aux Pays-Bas et estdevenu Juif fidèle à la Torah. A son retour à Vilna, il a étudié avec leGaon de Vilna. Suite à diverses trahisons, des espions de l'église leretrouvèrent et l’emmenèrent comme prisonnier. Ils lui firent subir unprocès public spectaculaire, dans le style inquisition. Il fut condamné àbrûler en public. Le verdict fut exécuté le deuxième jour de Shavuot.

Ses cendres furent recueillies par les élèves du Gaon de Vilna etgardées dans le cimetière Juif de Vilna. Le Gaon de Vilna a demandéque ses restes physiques soient enterrés à côté de la tombe de cejuste, Ger Avraham ben Avraham, comme on peut le voir aujourd’hui.

Dans la Russie tsariste, l'église chrétienne-orthodoxe exerçait sonpouvoir par le Tsar. Il était strictement interdit de se convertir auJudaïsme. On peut retrouver des traces de cette attitude dans le AruchHaShulchan, un ouvrage halakhique du célèbre Rabbi Michel JechielHalevi Epstein (1835-1905 CE), dans les Halachot sur le Giyur. CesHalachot restèrent uniquement une théorie, car elles ne pouvaient pasêtre mises en pratique en Russie.

La France, avec la Révolution française et son slogan bien connu« Liberté, Egalité, Fraternité », est devenue l'un des premiers pays àprôner la liberté de culte. La Constitution américaine garantitégalement la liberté religieuse pour tous ses citoyens, ce qui aégalement aboutit à la liberté de culte pour tous les citoyens d'EuropeOccidentale. Les Constitutions belge et hollandaise garantissentexplicitement la liberté religieuse pour tous les citoyens. Une stricteséparation entre l'Église et l'État est respectée, comme c’est le casdans la plupart des pays européens.

Une des conséquences de cette séparation est que la foi de quelqu'unne peut pas être mentionnée sur ses papiers d'identité. Undétournement de cette politique a eu lieu pendant la Seconde Guerremondiale, en Belgique et aux Pays-Bas, où la politique nazie a forcé lesJuifs à s'inscrire dans un registre distinct. Cela a grandement facilité ladéportation desJuifs, par les nazis, vers les camps de concentration, comme Auschwitz.

Le Talmud explique que dans l'ère messianique les prosélytes neseront plus acceptés parce que la conversion à la foi et au Peupled'Israël n'est possible que pour des motifs altruistes. Une conversion enraison de la gloire de l'ère messianique ne serait donc pas un Giyurlégitime. Pendant les règnes du Roi David et du Roi Salomon les

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prosélytes n’étaient pas acceptés non plus, car à cette époque, lamotivation pour le Giyur était la gloire et les avantages pendant lerègne de la Maison Royale de David.

Le phénomène de Giyur - conversion au Judaïsme - a montré unrenouveau après la Shoah. Quelques bonnes raisons peuventexpliquer ce phénomène.

1. La ténacité et la loyauté du Peuple d’Yisrael envers HaShem,malgré les terribles événements de la Shoah, qui, pour touteautre religion auraient probablement conduit à la fin de cette foi.

2. L'attitude de l'Eglise chrétienne envers le Peuple élu lors de laShoah. À quelques exceptions près, à la fois dans les milieuxprotestants et catholiques, l'église a tenté de minimiser lesévénements de la Shoah. Beaucoup de prêtres ont toléré lapolitique de destruction des Juifs menée par Hitler. Le Vatican,représenté par le pape Pie XI et considéré comme infaillible selonla doctrine théologique catholique, ne prononça pas un mot deprotestation ni n’usa de son influence morale pour aider les Juifsdans le besoin. Les couvents de France, Pologne, etc ontaccueilli quelques enfants Juifs. Cela a toutefois été faituniquement dans le but de les convertir au christianisme et avecle refus, plus tard, de restituer ces enfants à la communautéJuive.

C'est mon souhait sincère, également au nom de tout le PeupleJuif, de remercier les prêtres et tous ceux qui, au risque de leurvie, ont sauvé des enfants Juifs et les ont renvoyés à leursfamilles d'origine, et qui ont également sauvés des adultes Juifs.Ces personnes appartiennent bien entendu aux Justes parmi lesnations et ont une place dans le monde à venir, selon le Talmud.Ces dernières années, les églises ont connu des problèmesinternes, dogmatiques et sociologiques qui ont rendu beaucoupde chrétiens mal à l'aise. Il suffit de penser à la trinité, àl'immaculée conception, à l'incarnation, à l'étiquetage desrelations sexuelles entre mari et femme comme «saleté et péchéoriginel ».

Le résultat n'est pas seulement des églises vides, ou des églisesprincipalement occupées par des personnes âgées, mais surtoutune poussée vers l'origine du christianisme, en apprenant àconnaître le Judaïsme et en y prenant alors part. À cela s'ajoutele fait que l'Eglise catholique a sombré à un niveau sansprécédent: des comportements pédophiles se sont répandusparmi les prêtres et l’Église catholique n'a jamais agi contre lesprêtres pédophiles, et encore moins remis ces prêtres à la justice.

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La règle du célibat, par laquelle l'Eglise catholique ne permet pasà ses prêtres de se marier, a séduit les prêtres, qui ne pouvaientpas se comporter selon les règles prescrites par Dieu (cela peutaller de l'homosexualité, à la pédophilie ou autres relationssexuelles perverses).

3. La vision messianique du Prophète Amos, qui selon monexpérience est la raison pour laquelle une grande vague dechrétiens et de non-chrétiens ont souhaité faire partie du PeupleJuif. Amos parle d’une faim et d’une soif spéciales. « Voici, lesjours viennent, dit le Seigneur, l'Éternel, Où j'enverrai la faminedans le pays, Non pas la disette du pain et la soif de l'eau, Maisla faim et la soif d'entendre les paroles de l'Éternel. » (Amos8 :11).

Nous sommes maintenant dans les temps messianiques. LePeuple d'Ysrael renaquit des cendres d'Auschwitz, Treblinka etde tous les autres enfers, tel un Phoenix et a regagné son lieud'origine. Selon les prophéties des prophètes classiques d'Israël,la Terre d'Israël serait à nouveau fertile et les villes seraientreconstruites dans le cadre de la relance du Peuple d'Israël. Nouspouvons affirmer avec plaisir qu'une grande partie de cesprophéties ont été accomplies. Comparer Jechezk-el/Ezekielchapitre 37. Bien sûr, de nombreux problèmes pèsent sur l'État,le Peuple et la Foi d’Israël.

Des exemples en sont le rétablissement du Sanhedrin (Coursuprême religieuse), l'intensification de la Halakhah, le procédéet les décisions adoptées dans les lois d'Israël, les décisions de laCour suprême israélienne, qui ne sont pas toujours en accordavec l'enseignement, la morale et l’éthique de notre Torah, etbien sûr le rassemblement des vestiges perdus de Yisrael.

Suite à la création de l'Etat d'Israël, un nouveau problème a surgi:qu’est-ce qu’un Giyur selon la Halakhah? Est-ce une attirance enversle Judaïsme ou est-ce un vrai acte religieux? Jusqu'à la créationd'Israël, la ligne directrice était claire. Seul suffisait un acte religieuxselon les préceptes et les attentes du Shulchan Aruch (Le Code deDroit Juif).David Ben Gourion (1886-1973 CE), le premier Premier Ministre etfondateur de l'État d'Israël, a demandé à une centaine de personnalitésJuives: «Qui est Juif?», dans le cadre du droit au retour des Juifs àl'Etat d'Israël.

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La Constitution israélienne stipule que tout être humain Juif aautomatiquement le droit à la citoyenneté israélienne. Parmi cesquelques centaines de personnalités sélectionnées, la majorité arépondu que devenir Juif n'était possible que selon la Halakhah,comme cela a été pratiqué pendant des milliers d'années. La Halakhahstipule qu'un enfant né d'une mère Juive ou convertie au Judaïsmeselon la Halakhah est Juif. Il convient de mentionner ici le fait que c’estde la mère et non du père, que provient la condition de l'enfant.Pourquoi est-ce ainsi? Parce que la maternité, contrairement à lapaternité, ne peut être remise en cause. De plus, la mère agénéralement une plus grande influence sur l'enfant au cours de sespremières années.

Qu’est-ce que le Giyur selon le Talmud et la loi Juive duShulchan Aruch?

En général, la Halakhah montre une attitude réservée à l'égard duGiyur et ne favorise pas le travail missionnaire. Selon le ShulchanAruch, la demande d'un potentiel candidat au Giyur doit être refusée 3fois par un rabbin, de façon à ce que le candidat ait bien réfléchi au faitde savoir si il ne devait pas plutôt traverser la vie comme un Noachide.Les Noachides ne sont tenus d'effectuer que 7 Mitsvoth, alors que lesJuifs doivent théoriquement respecter 613 commandements et interdits.

Selon le Shulchan Aruch, le candidat doit également comprendre quele Giyur est d’une part un attachement irréversible au Peuple Juif etd’autre part une position difficile pour les Juifs en exil, qui ont souventeu à faire face aux persécutions. Il y a, en effet, une phobie envers lesJuifs.

Nous pouvons affirmer trois choses concernant le Giyur:

1. En général, le Talmud et également Halakhah stipule quenous avons le devoir de faire connaître les Mitsvoth (Hoda'atMitsvot). Il est clair que l'on n'a pas à apprendre le corpuscomplet de la Halakhah avant que l'admission au sein duJudaïsme ne puisse avoir lieu.

Faire connaître certaines Mitsvoth est en fait une introductionau Judaïsme, qu’il conviendra ensuite de pratiquer et dedévelopper, ainsi que d'autres Mitsvoth, plus tard, aprèsl’admission. Quelques Mitsvoth importantes, mentionnées dansle Talmud, sont par exemple le Shabbat et la Kashrut.

Une Mitzvah plus simple décrite par le Talmud est par exemplele devoir de donner aux pauvres. Pour le Talmud, il est clair

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que la préparation au Giyur est un point de départ etcertainement pas la ligne d'arrivée. Le candidat au Giyur seplongera ensuite lui-même et se spécialisera dans lesdifférents Halachot, Tefillot, etc

2. En fait, de nos jours, tous les Beth Din observateurs de laTorah fixent leurs propres normes et attentes qui, pour certainsBeth Din ne concernent que l'observation alors que peud’attention est accordée à la connaissance halakhique duShoulchan Aroukh. D'autres insistent pour que le candidat auGiyur ait une connaissance très détaillée de la Halakhah etmettent beaucoup moins l'accent sur la philosophie du Judaïsme.

3. Plus tard, la plupart des autorités de la Halakhah ont élargi lacondition élémentaire de la connaissance des Mitsvoth avec leconcept de Kabbalat Mitsvoth, à savoir que le candidat au Giyurdoit accepter sur lui le poids complet des Mitsvoth, sans aucuneréserve.

Au cours de l'interrogatoire, l'acceptation de toutes les Mitsvoth est ànouveau examinée. Cette question est à nouveau soulevée lors del'immersion dans le Mikveh, la dernière étape de conversion auJudaïsme, en plus de la répétition des 13 principes de foi deMaïmonides, et en mettant l'accent sur 捗捗le fait que le Giyur estirréversible, de sorte que du point de vue du Judaïsme, le Ger ou laGiyoret ne sera jamais en mesure d’en sortir.

Exigences halakhiques1. Brit (circoncision halakhique)2. Mikveh (bain rituel)3. Beth Din (Tribunal de Droit)

Brit (circoncision halakhique)Pour les candidats masculins, la circoncision halakhique est obligatoire.Dans l'Antiquité, c'était certainement un obstacle à la conversion, parceque l'intervention était très douloureuse et que l'opération était réaliséesans anesthésie.De nos jours, grâce aux avancées de la médecine, des progrès ontégalement été accomplis dans ce domaine. La circoncision est enprincipe une procédure chirurgicale légère, qui peut être réalisée par laplupart des urologues. Cela se fait sous anesthésie locale et, enmajorité, en procédure ambulatoire. Cette circoncision engendre, enmoyenne, un délai de récupération de 2 semaines maximum et on peutfaire ses soins soi-même.

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Après la circoncision d'un candidat adulte au Giyur, il est béni par le Beth Din etreçoit également, à ce moment, un nom Juif.

Si le candidat au Giyur n'a pas subi une circoncision halakhique,c’est–à-dire en présence d'un Beth Din reconnu, il devra alors subir unBrit symbolique (H'Tafat Dam) immédiatement avant d'entrer dans leMikveh. Une goutte de sang sur les organes génitaux masculins suffitpour en faire une circoncision halakhique légitime.L'idéal est cependant que l'intervention chirurgicale soit effectuée parun médecin Juif religieux ou par un Mohel, sous anesthésie locale et enprésence du Beth Din. Cette opération est alors la circoncisionhalakhique (Brit).

Un adulte, candidat au Giyur, est félicité avec « Mazal Tov » par le Mohel (en Talit),les membres du Beth Din et des amis.

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Je tiens à saisir cette opportunité pour dire quelques mots sur lacirconcision. La circoncision est appelé l’Alliance ou Brit d'Avraham et aété une condition préalable à l'acquisition de l'identité Juive depuis desmillénaires. En plus du fait que le souhait est exprimé dans la Torahque nous considérions la circoncision (halakhique) comme une Allianceavec Dieu, c’est également la première Mitzvah donnée à Avraham,notre ancêtre et fondateur de la religion monothéiste.

La Torah mentionne que la Brit doit être pratiquée le huitième jouraprès la naissance de l’enfant. Mises à part les vertus hygiéniques etmédicales que les scientifiques célèbres attribuent à la circoncision,nous devons affirmer que la circoncision n'est pas seulement un signede descendance Juive.

Les musulmans, ainsi qu’une grande partie de la population enAmérique, sont circoncis lorsqu’ils sont encore bébés. En Europe,l'Eglise chrétienne (par le biais de Paul) a supprimé la circoncision pourdes raisons compréhensibles, de façon à avoir plus de succès dans samission parmi les païens: la peur de devenir chrétien a ainsi disparu.L'église a mis l’accent sur la circoncision dite du cœur, au lieu de lacirconcision littérale (voir Yirmiyahu/Jeremiah 4:4).

Il est regrettable qu’au 21e siècle, certains médecins à San Franciscoou aux Pays-Bas considèrent la circoncision comme une mutilation del'organe génital masculin. Ils veulent interdire aux parents de fairecirconcire leurs enfants de sexe masculin pour des raisons religieuses.Les Pays-Bas étaient connus à la fin du Moyen Age comme un paystrès tolérant, en particulier pour les Juifs.

La situation est très différente aujourd’hui et les Pays-Bas sontdevenus un pays hostile aux gens de foi.

La société néerlandaise est une société de non-croyants et lescroyants doivent constamment se défendre contre les violations deslibertés religieuses, comme on le voit dans le dossier de Shechita et,plus récemment, avec la circoncision.

Si l'on pense aussi librement que les Néerlandais semblent le faire parrapport aux questions modernes comme l'euthanasie, le mariage deshomosexuels ou l’avortement, on devrait également être plus tolérantsenvers les minorités. Cela laisse toutefois malheureusement encore àdésirer. Les minorités Juives et islamiques, en particulier, sont àl'avant-garde de l'intolérance des Hollandais.

On peut certainement parler de mutilation dans le cas de l'excision, quiヱヴ

est strictement interdite dans le Judaïsme (contrairement à certainsgroupes islamiques en Afrique). Cette mutilation barbare des femmes,que nous devrions peut-être appeler castration, constitue une violationdes conventions et résolutions sur les droits de l'homme des NationsUnies et ne sert qu'à diminuer la libido des femmes.

Cas actuels de non circoncisionDans le mouvement réformé américain, la circoncision n'est pas exigéed'un candidat masculin. De nombreux immigrants de l'ancienne Unionsoviétique qui ont émigré en Israël ou en « Bundes RepublicDeutschland » (aujourd’hui Allemagne) ont, de manièrecompréhensible, déclaré être Juifs pour des raisons économiques, afind’obtenir un permis de résidence et de travail.

Même si nous supposons qu'ils sont en effet Juifs selon la Halakhah, ilfaut malheureusement avouer que ces soi-disant Juifs sontprincipalement incirconcis et ne font pas non plus circoncire leursenfants.

En Allemagne et en Israël certains de ces immigrants ont prétendu êtreJuifs pour des raisons économiques, mais certainement pas pour desraisons religieuses. On peut comprendre qu’à l'époque communiste,lorsque la circoncision était strictement interdite, elle n'était paspratiquée dans les anciens États soviétiques, à l'exception de laGéorgie (l'état de Staline).

Ce n'est cependant pas une excuse pour ne pas pratiquer lacirconcision aujourd’hui en Allemagne ou en Israël. La pratique decertains mouvements marginaux au sein du Judaïsme, comme leChabad, pour ramener ces gens au Judaïsme est controversée.

Les Juifs de ces mouvements enseignent aux hommes non circonciscomment mettre les Tefillin, les appellent à la lecture de la Torah, lescomptent dans un Minyan etc.

On peut se poser une question essentielle : quel est l'intérêt d’êtreappelé à la Torah, ou de mettre les Tefillin, si on ne répond pas àl'exigence de la première Mitzvah donnée à Avraham, le fondateur dela foi Juive, à savoir la Brit ou circoncision halakhique.Personnellement, je ne comprends pas du tout cette façon de faire, parle Chabad, parce que c'est l’approbation d'une pratique qui n'est pascompatible avec l'esprit de la Torah.

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C’est principalement en Allemagne et en Israël qu’on trouve des Juifsqui ne sont pas circoncis et qui ne font pas circoncire leurs enfants, làoù vivent beaucoup de Juifs de Russie, qui n'ont aucune inclinationreligieuse et ont hérité cela des 70 années du régime communiste.

Il était, en effet, interdit de pratiquer la circoncision parce que c'étaitcontre le dogme athée du parti communiste. Les communistes ontinterdit toutes les religions, en particulier le Judaïsme.

Mikveh

Mon élève depuis de nombreuses années et candidate au Giyur, ElishevaDaniëla, est félicitée par le Beth Din orthodoxe de Bnei Brak, en Israël, après leMikveh. Sur la gauche se trouve le Rosh Beth Din HaRav HaGaon Rabbi JisraelWiesel, Shlitah.

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Elisheva Daniëla avec la dame du Mikveh, après la procédure de Giyur.

Elisheva Daniëla appelle tous ses amis et connaissances pour les informer deson succès à devenir une femme Juive.

Le mot Mikveh est généralement traduit en français par bain rituel. Cen’est pas une mauvaise traduction, mais il ne donne pas le vrai sens dumot. Le ProphèteJérémie parle de la façon suivante (Yirmiyahu / Jérémie 17:13): « Toiqui es l'espérance d'Israël, ô Éternel! Tous ceux qui t'abandonnent

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seront confondus. -Ceux qui se détournent de moi seront inscrits sur laterre, Car ils abandonnent la source d'eau vive, l'Éternel». Selon leProphète, le Mikveh est ici l'Espérance d'Israël. De plus, tant leProphète dans le Tenach que Rabbi Akiva dans la Mishnah (Yoma8 :9) parlent de HaShem qui nettoie le Peuple d'Israël spirituellement etles pousse à se retourner, comme un Mikveh.

Les lettres hébraïques de la racine du mot Mikveh sont quf, qav, hej eten effet les deux interprétations sont conformes à l'étymologiehébraïque, comme l’Espoir (Tikvah) d'Israël ou un Mikveh, dans le sensd'un réservoir d’eau vive.

Le plus ancien Mikveh peut être admiré dans la forteresse de Massada, en Israël,où des Mikvoth (pluriel de Mikveh) d'environ 2000 ans peuvent être trouvés.

Le Mikveh de Friedberg est le plus beau Mikveh du Moyen Age en Europe.ヱΒ

On peut également trouver en Europe de très vieux Mikvoth de plus de1000 ans. Un exemple est le Mikveh de Worms, le Mikveh dit de Rachi,datant du 11e siècle et le Mikveh de Speyer, du 12e siècle. Le plus beauMikveh peut être admiré dans la petite ville de Friedberg, en Hesse, enAllemagne. Ce Mikveh a une architecture admirable, qui mène àenviron 7 étages en dessous du sol.La lumière arrive de façon naturelle, par le haut, et le Mikveh a unepetite cabine pour se changer dans laquelle des lanternes et desbougies ont également été utilisées. L’eau naturelle provient de larivière Main. Les Mikvoth de Worms et de Speyer sont alimentés parl'eau du Rhin. Nos mères les plus âgées étaient de véritables héroïnesd'entrer dans des Mikvoth dans un cadre naturel, avec de l'eau glacée,quelques étages sous le sol, sans chauffage ou éclairage.

En principe, une rivière, une source, un océan ou un lac naturel sontcasher pour servir de Mikveh. Cependant, nos sages ont une granderéticence à ce sujet et ont même interdit l'utilisation de ces sourcesd'eau naturelles, pour les raisons suivantes.

1. Pas de discrétion et de sphère privée, raisons pour lesquellesles utilisateurs ne peuvent pas faire le rituel correctement enfonction de leurs besoins.2. L'eau courante peut emporter une personne et l’emmenerdans un tourbillon.

De nos jours, le Mikveh est un chef-d'œuvre de l'apprentissage de laHalakha, mais aussi de compréhension de l'architecture et desmathématiques. Seul un Rabbin spécialisé peut planifier et garder unMikveh ou lui donner un certificat de Kashrut.

Nos Rabbins ont une grande connaissance de tous les Halachotcompliqués et aussi de la géométrie et des mathématiques, del’architecture et des exigences spécifiques d’un Mikveh. Il y a, enprincipe, deux réservoirs d’eaux adjacents, à savoir le Mikvehlui-même, dans lequel les gens se plongent et un réservoir pour l'eaude pluie.

Ce Mikveh est toujours nettoyé et il y a une circulation continue del'eau nouvellement traitée. De plus, il y a une sorte de puits, alimentépar l'eau de pluie. L'eau de pluie provient du toit de la construction duMikveh, au travers d’un tube et arrive directement dans l'eau du puits.Il y a donc assez d'eau de pluie et pas de pénurie due à l'évaporation.

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Le puits est relié directement, au travers d’un grand trou qui seretrouve dans le bain rituel.

La connexion est coupée, excepté pour la purification du Mikveh. Lesautres règlements relatifs au Mikveh sont trop complexes pour êtredécrits ici.Le Mikveh moderne répond à toutes les normes d'esthétique et auxexigences halakhiques. Ainsi, chaque Mikveh pour femmes disposed'une baignoire privée, d'une douche et d'un lavabo avec miroir. Laplupart des Mikvoth ont aussi un coin beauté où un sèche-cheveux etd’autres articles cosmétiques sont disponibles. Le Mikveh pour femmesest supervisé par une dame du Mikveh, qui accompagne aussi lesfemmes. Une femme mariée doit visiter le Mikveh après ses jours demenstruations plus sept jours, et, après un lavage ordinaire approfondi,se plonge dans la Mikveh, complètement nue, sans bijoux oucosmétiques. Après cela, c’est une Mitzva et un devoir de renouvelerde manière anticipée des relations sexuelles avec son mari. Etantdonné qu'il s'agit d'une obligation prévue par la Torah, la dame duMikveh doit déterminer que la femme s’est complètement immergéedans le Mikveh et dans la position correcte. Les cheveux de la femmereprésentent un problème en particulier car ils doivent êtrecomplètement recouverts par l'eau du Mikveh.

Mikveh casher et super moderne à Washington DC, Etats-Unis d'Amériqueヲヰ

La Torah interdit à une femme, encore aujourd'hui, d'avoir des contactsphysiques avec son mari pendant ses menstruations ainsi que les septjours qui suivent, ajoutés à ce devoir par les rabbins. Cette interdictionest très stricte et est enseignée en profondeur aux hommes et auxfemmes.Le degré de piété d'une femme est mesuré par cette Mitzva et par deuxautres, à savoir le respect de Shabbat et de la Kashrut. L'homme aégalement ces Mitzvoth, en plus de mettre les Tzitzit et Tefillin, afind’être considéré comme religieusement fiable.La première fois qu'une femme Juive va au Mikveh, c’estimmédiatement avant son mariage. Vivre ensemble avant le mariagen'est donc pas possible et n'est pas non plus encouragé. Même si lafemme se rend au Mikveh avant son mariage, elle ne peut pas avoir derelations sexuelles avec un homme.

Le processus d'immersion et les Halakhot concernant la Niddah (l’étatd’une femme pendant ses menstruations) ne sont applicables qu’à unefemme Juive ou à une femme convertie au Judaïsme.Dans la Mishna, le Talmud et le Code de Loi du Shoulchan Aroukh, lesrabbins demandent aux personnes qui se convertissent au Judaïsme,avec la discrétion nécessaire, d’aller au Mikveh, comme un acte décisifd'incorporation dans le Judaïsme. Cette obligation est valable tant pourles hommes que pour les femmes.

Les rabbins qui ont vécu à l'époque de Jésus et de ses disciples ont euune influence sur les chrétiens. Ainsi, nous trouvons par exempleJean-Baptiste, qui plongeait ses disciples dans le Jourdain, et lesrendait, à travers cette immersion, nouveaux chrétiens.Un nouveau-né Juif n'a pas besoin d'un Mikveh parce que l'Alliance auSinaï englobe toutes les générations. Les enfants des femmesconverties au Judaïsme n'ont pas besoin d’une immersion rituelle à lanaissance non plus.

A gauche: Maïmonide, dans son portrait le plus connu, qui est presque devenuune icône.A droite: La célèbre statue de Maïmonide à Cordoue, en Espagne, son lieu denaissance.

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Le grand philosophe et bibliste Maïmonide (1135-1204 CE), qui estconsidéré comme un rationaliste, écrit dans son Codex Maimuni: «LaHalakhah et tout ce qui est connecté au Mikveh ne peut être expliquérationnellement. Nous supposerons que c’est la volonté de HaShem,que toute l'eau du monde ne peut pas nettoyer une femme de sonstatut de Niddah. Seule l’eau du Mikveh est en mesure d'accomplircette tâche. Ceci s'applique également aux prosélytes, qui ne peuventêtre intégrés dans le Judaïsme qu’avec une immersion dans unMikveh casher comme acte décisif ".

Avec tout le respect dû à Maïmonide, nous allons ici essayerd'introduire quelques explications rationnelles pour le Mikveh.ズ L'embryon humain est entouré par le liquide amniotique de sa mère.Quand un être humain se plonge lui-même dans un Mikveh d'eauvive, il retourne à son était primaire. C'est certainement la raison pourlaquelle une femme mariée doit aller au Mikveh après sa période demenstruations, pour se purifier rituellement.ズ On nous dit dans le récit de la Création (Bereshit / Genèse 1:2) quel'ensemble du monde était sous l'eau avant la Création et que laprésence de HaShem planait au-dessus de l'eau. L'eau vive duMikveh simule cet état primaire de la Création.ズ La fameuse histoire du général araméen Na’aman, dont le corps étaitcomplètement recouvert par la lèpre et qui a dû s'immerger dans leJourdain, selon les instructions du Prophète Elisha, pour réapparaîtrecomme un nouveau-né, avec la peau d'un enfant (Melachim Beth / IIRois 05:14). LeJourdain est considéré comme un Mikveh naturel. L'immersion dans leMikveh est considérée comme une nouvelle naissance, en particulierdans le processus de Giyur. Le passé d'un Ger / d’une Giyoret n'estplus pertinent et le prosélyte commence une nouvelle page de sa vie,comme un homme Juif ou une femme Juive.ズ Un motif différent peut être trouvé avec les prophètes Ezra etNehemiah, à savoir l'abandon du passé et l'attachement de soi àHaShem. Le Prophète a écrit à propos de nombreuses personnes quiont rejoint le Peuple Juif pour servir le vrai Dieu et s’éloigner del’idolâtrie. Se laver dans le Mikveh est considéré comme une sorte depurification du passé (Nechemya / Néhémie 10 :27). Cet état de puretéspirituelle ne peut être réalisé que par immersion dans un Mikvehcasher.

Pour les candidats au Giyur, hommes comme femmes, c’est un devoirque d'exécuter l'immersion sous la présence du Beth Din. Pour leshommes, il n'y a pas de problèmes de discrétion ou d’immoralité, maispour les femmes il y en a. Avant l'immersion réelle, les 13 principes defoi de Maïmonide sont répétés et l'irréversibilité du processus estsoulignée.

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Deux solutions sont possibles pour l'immersion des femmes dans leMikveh.1. En Israël en particulier, tant au Grand Rabbinat qu’au RabbinatCharedi, le bain rituel est recouvert d'un plastique non transparent, autravers duquel seule la tête peut immerger. La femme se plongecomplètement dans le bain et la dame du Mikveh l’aide afin qu'ellepuisse réapparaître avec sa tête au-dessus de l'eau. Au total 4immersions sont nécessaires, durant lesquelles est dite la Berachah(bénédiction) pour le Mikveh du Ger / de la Giyoret, en plus de laBerachah pour atteindre et vivre cette occasion. Après s’être rhabillé,le candidat réapparaît devant le Beth Din et reçoit un nom Juif, nouvelleidentité du prosélyte, qui est maintenant considéré comme un fils ouune fille d'Abraham et de Sarah, en plus d'être un membre à partentière du Peuple Juif et de sa Foi. On souhaite « Mazal Tov » auprosélyte, bénédiction de Dieu sur son nouveau chemin de vie.Quelques semaines plus tard, le Ger / la Giyoret recevra le certificat deGiyur par la poste, avec lequel il / elle pourra faire partie d’unecommunauté religieuse de fidèles à la Torah et profiter de tous lesdroits et obligations qui en découlent.2. Une variation peut survenir dans l'immersion dans le Mikveh: laGiyoret entre dans le Mikveh, sous la direction de la dame du Mikveh.Les rabbins ne sont pas présents dans cet espace, mais dans unespace adjacent qui dispose d'une connexion acoustique. La dame duMikveh fait alors le lien et transmet les conversations nécessaires. LeBeth Din n'a pas de contact avec la femme pendant l'immersion. Pourle reste, la procédure est la même. Ce genre d'immersion est surtoutpratiqué en dehors d'Israël. Comme président du Beth Din deFrancfort, je pratiquais de cette manière pour l'immersion des femmes.

Beth Din (Tribunal de Droit)

Le Giyur est avant tout un acte religieux par lequel, selon le ShoulchanAroukh, seul un Beth Din reconnu par la Halakhah est autorisé àaccepter les Gerim dans le Judaïsme. La plupart d'entre nous savonsque le Beth Din est composé de 3 autorités reconnues, les Dayanim(juges), dont l'un est le président (Av Beth Din). La tâche d'un Beth Dinest de vérifier si le candidat est bien préparé pour être intégré et reprisdans le Judaïsme.

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A gauche: mon Talmid (étudiant) pendant de nombreuses années, Baruch Shlomovan Sant, devant le Beth Din de Giyur du Grand Rabbinat de Kiryat Gat, en Israël.A droite : Baruch Shlomo récite le Shema par cœur.

A gauche: Baruch Shlomo reçoit un certificat de Giyur provisoire, avec lequel il peutvivre et travailler en permanence en Israël et avec lequel il peut demander lacitoyenneté israélienne.A droite: Baruch Shlomo avec Rav Its'hak Jacobowitz, Shlitah, directeur du Beth Dinde Giyur du Grand Rabbinat de Kiryat Gat, en Israël.

A gauche: Baruch Shlomo au Kotel avec Talit et Tefillin comme homme religieux Juifà part entière.A droite: Baruch Shlomo (au centre) après le Mikveh avec le maire de Susya,Israël (gauche) et Aryel Tsion (droite). Aryel Tsion est assistant et spécialisteexpérimenté au Grand Rabbinat, section Giyur, à Kiryat Gat, en Israël.

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Pour être capable de pratiquer comme Rabbi ou Dayan de nos jours, ilfaut une ordination (Semikhah) comme Rabbi ou Dayan d'un institut derenommée ou bien connu et d’un Rabbin respecté qui a reçu l'autoritépour cela, comme le Rabbi Moshe Feinstein (1896-1986 CE) ou leRrabbi Ovadia Yosef, Shlitah (1920 CE). J'ai moi-même reçu monordination du célèbre Rabbi Joseph B. Soloveitchik (1903-1993 CE). Ilétait alors président du séminaire pour l'instruction des rabbins àl'Université Yeshiva à New York.

Mon Rebbe et professeur estimé, Rabbi Joseph B. Soloveitchik z.l., duquel j’aireçu mon ordination rabbinique.

L'origine du Semikhah ou ordination rabbinique remonte à MosheRabbenu (notre Enseignant), qui selon la tradition a ordonné (habilité)le Sanhedrin1 et son élève de confiance et serviteur Jehoshua (Joshua)au service de HaShem pour fonctionner en tant juge et chef religieuxdu Peuple Juif.

Joshua a, à son tour, à nouveau ordonné les aînés à continuer lachaîne de tradition ordinale. L'âge d'or de cette institution fut vers la finde l’époque du Second Temple. Malgré la destruction de l'Etat Juif etdu Second Temple, leSanhédrin est resté en fonction jusqu'à environ 300 CE. Le Sanhédrina donc encore existé un certain temps, malgré la destruction duTemple. En raison de l'attitude hostilité des Romains, le Sanhédrin aété déplacé en permanence, dans au moins 10 endroits différents enEretz Yisrael (la Terre d'Israël).

A partir de la période du Second Temple, le poste le plus élevé était, àcôté du Nasi (président), le Av Beth Din, ou président du Sanhedrin.Leur autorité consistait à établir le calendrier et à prendre desdécisions définitives pour toutes les questions religieuses halakhiquesimportantes.

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Ils avaient également, en théorie, le pouvoir de procéder à la peine demort. Il s'agissait cependant plutôt d'une théorie, puisque les Romainsont continuellement restreint l'autorité du Sanhedrin. Ainsi, Jésus n'apas été condamné par le Sanhedrin, mais par Pilate, parce que leSanhedrin a refusé d'exécuter la peine de mort. Cela peut même être ludans le dit « Nouveau Testament ».

Les rabbins célèbres de cette longue période avaient le pouvoird'ordonner des étudiants qui remplissaient, selon eux, les attentes etcritères pour être en mesure de pratiquer comme chefs religieux enIsraël.

En Eretz Yisrael ces rabbins ont été appelés Rabbi. En dehors d'Israël,en particulier à Babylone, ils ont été appelés Rav. On pouvait obtenirune qualification plus élevée si l'on répondait aux attentes etspécialisations relatives à ce qui était permis et ce qui était interdit,comme la Shechita (abattage rituel), la Treifah (lois concernant lanourriture interdite) et la Kashrut (lois concernant les denréesalimentaires).

A partir du 3e siècle de notre ère, le Sanhedrin cessé de fonctionner,en raison de l’oppression constante des Juifs en Eretz Yisrael etl'ordination de rabbins a donc été interrompue.

1 Le Sanhedrin était la Haute Cour, composée de 71 membres de l'élitereligieuse et intellectuelle. Le mot est dérivé du Grec et signifie conseildes anciens. Les nazis en ont abusé de manière grotesque afin deprésenter leur politique de destruction et d'extermination, en installantun conseil des anciens dans chaque communauté Juive, qui devaitensuite suivre leurs ordres.

Du 3e au 16e siècle de notre ère, tous les rabbins ont servi commelaïcs, en dépit du fait d'être nommés par un rabbin célèbre ou reconnupar un responsable de Yeshiva. Ils étaient autorisés à utiliser leur titrede rabbin et pouvaient prendre des décisions sur toutes les questionsde Halakha, mais strictement parlant, ils restaient laïcs, tout simplementparce que la tradition de l'ordination avait été rompue, en raison de lapersécution par les Romains.

Une grande polémique sur la réintroduction de l'ordination dans leJudaïsme a commencé au 16e siècle, à Safed, en Israël, alors centremondial du Judaïsme rabbinique, avec Rabbi Yosef Karo (1488-1575CE), l'auteur du Shoulchan Aroukh.

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Rabbi Yossef Karo (1488-1575 C.E.)

Deux Rabbins de renommée mondiale avaient des opinionscontroversées et diamétralement opposées sur la question deréintroduire l'ordination rabbinique et le Sanhedrin.

ズ Rabbi Ja'akov BérabRabbi Ja'akov Bérab (1474-1546 CE) était partisan de la réintroductiondu Sanhedrin. Selon lui, le rétablissement du Sanhedrin était possibleen EretzYisrael si la majorité de la Chachamim (les Sages) était en faveur decela. Bien sûr, il voyait aussi cela comme une première étape de lapréparation Messianique (Yeshayahu / Esaïe 01:26): « Je rendrai tesjuges tels que jadis, tes conseillers tels qu'autrefois. Après quoi ont'appellera Ville de Justice, Cité fidèle ».

En plus les de cela, il y eut le difficile problème des Marranes (Juifsforcés à devenir chrétiens par l'Inquisition, mais qui restèrent fidèles auJudaïsme en secret), qui purent heureusement s’échapper du Portugalet d’Espagne pour pratiquer leur Judaïsme ouvertement. Le problèmehalakhique concernait les relations interdites ou l'impossibilité d'obtenirun Get (lettre de divorce), qui, selon le Rabbi Ja'akov Bérab, exigeaitl'autorité d'un Sanhedrin. Rabbi Ja'akov Bérab ordonna deux étudiantsau Semikhah, à savoir Rabbi Yossef Karo et RabbiMoshe Alshich (1508-1593 CE), le célèbre kabbaliste et commentateurde la Torah.

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ズ Rabbi ben Ja'akov ChavivRabbi ben Ja'akov Chaviv, un contemporain de Rabbi Ja'akov Bérab,était également l'une des stars les plus célèbres séfarades. C’était leGrand Rabbin d'Egypte et il fut ensuite choisi comme Grand Rabbin deJérusalem. C’était un ardent adversaire de l'introduction du Semikhahet de la réintroduction duSanhedrin, parce que cela était lié à la venue du Messiah.

Dans l'histoire, deux autres tentatives ont été faites pour introduire leSanhedrin. L’une eut lieu sous Napoléon Bonaparte, mais cettetentative n'a pas été couronnée de succès. Elle eut lieu à Paris en1807 CE, sous la présidence duGrand Rabbin de Strasbourg, le Rabbi David Sinzheim (1745-1812CE).

A gauche: Rabbi David Sinzheim, Grand Rabbin de Strasbourg etprésident du Sanhedrin Napoléonien.

A droite: la séance d'ouverture du Sanhedrin à Paris en 1807 CE.

La tentative suivante a été faite par le premier Ministre israélien de laReligion, le Rav Yehouda Leib Maimon z.l. (1875-1962 C.E.). Il a mêmeécrit un livre sur la réintroduction du Sanhedrin, un brillant plaidoyer,dans lequel il reconnait lui-même que la plupart des rabbins nevoudraient réintroduire le Sanhedrin afin de ne pas perdre leurspositions de pouvoir. Sans entrer dans cette question controversée, jepeux vous assurer que beaucoup de nos problèmes halakhiquescontemporaines, tant à l'intérieur qu’en dehors d'Israël, pourraient êtrerésolus avec l’autorité d’un Sanhedrin. Particulièrement concernant leGiyur pour lequel une ligne directrice claire devrait être établieconcernant ce qui est et ce qui n'est pas reconnu.

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À gauche: Rav Yehouda Leib Maimon, z.l. (1875-1962 C.E.), premierMinistre de la Religion de l'Etat d'Israël.

A droite: Rav Yehouda Leib Maimon à la proclamation historique del'Etat d'Israël, le 14 mai 1948 C.E. à Tel-Aviv. Il est assis à côté de BenGourion, à gauche.

Le fait est que nous n'avons ni Sanhedrin, ni des rabbins qui suivent enligne directe le Semikhah, soit Moshe Rabbenu ou Rabbi Ja'acovBerab.Aujourd'hui, tous les rabbins fidèles à la Torah sont vraiment des laïcs.Pourtant, même en tant que laïcs, ils sont autorisés à fonctionnercomme rabbins et Dayans, à condition qu’ils aient une connaissanceapprofondie du domaine complet de la Halakhas, passée jusqu'à nousdans le Shoulchan Aroukh, et surtout s’ils craignent Dieu, avec respectpour le Ciel et adhérent à la Halakhah.

Le grand professeur et codificateur, Rabbi Moshe ben Maimon, mieuxconnu sous le nom de Maïmonide (1135-1204 CE), affirme dans soncodex que si un prosélyte devient régressif (c'est à dire qu'il revient àsa foi d'origine), c'est la faute du Beth Din en particulier (également,bien sûr, des enseignants), parce que les juges n'ont pas analysé demanière suffisamment approfondie la motivation et la compétence de laHalakha du candidat au Giyur.

Maïmonide, le Shoulchan Aroukh et toutes les autorités halakhiquesfidèles à la Torah attendent des membres du Beth Din qu’ils adhérent àla Torah dans sa totalité, avec toutes ses particularités rabbiniques, etqu’ils agissent également en conséquence.

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Bien sûr, le Beth Din est nécessaire pour avoir une connaissanceapprofondie deLa Halakha, sous toutes ses facettes, y compris la grande littératureresponsa.

Qu'il n'y ait pas de réponse satisfaisante à l'unanimité à la question desavoir qui est Juif, est prouvé par le fait que cette question a étésoulevée presqu’à chaque législature du Parlement israélien (LaKnesset). David Ben Gourion(1886-1973 CE), le premier Premier Ministre et fondateur de l'Etatd'Israël a posé la même question à 100 personnalités Juives dans lemonde entier, que ce soit à des rabbins ou à des libres penseurs, et lamajorité a répondu que l'on devait prendre en compte la vieille traditionmillénaire, qu'un Juif est Juif seulement par une mère Juive ou par unGiyur selon les critères de la Halakhah. Cette position est incorporéedans la loi israélienne, mais sans la condition particulière « selon laHalakhah ».

Ce fut fait pour des raisons politiques, afin de ne pas offenser lesmouvements réformés et libéraux, ou le mouvement conservateur(notamment en Amérique). La conséquence de cette attitudeambivalente est qu’il existe un hiatus entre l'attitude du Grand Rabbinatd'Israël et le Ministère israélien de l'Intérieur.

Par exemple, si quelqu'un arrive avec un certificat de Giyur d'un BethDin réformé ou conservateur, le Ministère israélien de l'Intérieur va lereconnaître comme Israélien, mais pas comme Juif. Il est évident que leGrand Rabbinat d'Israël ne reconnaîtra jamais un tel Giyur. Ceci décritplus ou moins la situation actuelle en Israël.

Selon mon humble avis, la question de savoir «qui est un rabbin ?»,selon laHalakhah, doit également être soulevée. Est-ce que quelqu'un quin'accepte pas le Shoulchan Aroukh dans son intégralité et letransgresse, peut être appelé un rabbin?

Sans parler des femmes qui, par des sentiments féministes d'infériorité,se profilent elles-mêmes comme rabbins. Il est bien connu pour toutnovice qu’il n’y a pas de tradition de la sorte dans le Judaïsme: ni dansle Talmud, ni dans le Shoulchan Aroukh ou dans la littérature responsafidèle à la Torah.

Si l'on fait tout pour imiter l'église, de la levée de la séparation entrehommes et femmes à la synagogue, ou l'autorisation officielle deprofaner le Shabbat en raison de la disponibilité d'un espace destationnement, si l'on mange dans un style « dit casher », qui signifie

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en fait que l'on mange Glatt-Treife, on ne peut certainement pas êtreautorisé à porter le titre de rabbin. Il serait plus honnête que cespersonnes se fassent appeler prêtre ou prêtre. Ceci serait plus enaccord avec leur mode de vie.

Comment est-il possible de porter le titre de rabbin, si l'on officie lorsdes mariages de couples homosexuels, sous le nom de brit ahava,alors que chaque débutant sait que c'est à la fois contre la Torah écriteet orale? Comment peut-on continuer à apparaître comme un rabbin sil’on célèbre des mariages mixtes avec un prêtre chrétien?

A gauche: le premier mariage gay d'Amsterdam sous le titre de britahava le16-01-2011 CE, réalisé et sanctionné par le rabbin Menno ten Brink.A droite: un mariage lesbien à Berkeley, San Francisco. Les vêtementstotalement inappropriés de ces femmes ne peuvent pas être négligés.

A gauche : Chelsea Clinton avec son époux Juif, Marc Mezvinsky, lorsd'un mariage mixte en 2010 C.E.A droite: Un duo composé d'un rabbin et d’un prêtre, qui célèbrent unmariage illégal au niveau de la halakhah et ridicule.

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Comment les Juifs dans le mouvement réformé américain peuvent-ilsaccepter comme Juifs des gens qui ne sont pas circoncis? Commentpeut-on déclarer que quelqu'un est Juif, si ses racines Juivesproviennent uniquement de son père? Selon la Halakhah, ces rabbinsne sont pas religieux et ne sont pas autorisés à célébrer des mariagesou à procéder à des divorces religieux, qui pourraient faire desMamzerim (bâtards) de ces enfants d’unions illégales.

Les Mamzerim sont des enfants nés d'une union interdite par la Torah,par exemple les enfants d'une relation incestueuse ou les enfants d'uncouple marié dont la femme Juive n'est pas séparée selon la Halakhah.Si une femme Juive mariée épouse un autre homme sans Gethalakhique ou sans lettre de divorce, ses enfants sont Mamzerimselon la Torah, et ils ne sont pas autorisés à épouser d’autres Juifs. Jetiens à souligner que l'enfant d'une mère Juive célibataire ou d'uncouple Juif non marié n'est pas un Marmzer, comme on le supposesouvent. Par conséquent, les grandes autorités halakhiques du 20e

siècle, comme le Rabbi Moshe Feinstein (1895-1986 CE), le RabbiYosef Shalom Elyashiv (1910-2012 CE) et le Rabbi Ovadia Yosef,Shlitah (1920 CE) ont proclamé les mariages, les divorces et Giyurimdu Judaïsme sectaire (réformé, libéral, conservateur-Massorti ou de lareconstruction) comme nuls, non avenus et invalides, de sorte que leproblème des Mamzerim ne se produise pas

Personnellement, je pense que pour les 2 prochaines générations unJuif fidèle à la Torah ne peut être en mesure de se marier avecquelqu'un des mouvements réformés, libéraux ou conservateurs, parcequ'il ou elle pourrait être un Mamzer.

Tous ces phénomènes étranges et macabres sont contre les lois etl'esprit du Shoulhhan Aroukh et sont inacceptables pour le Judaïsmedes fidèles à la Torah. En outre, je tiens à mentionner que les secteshistoriques des Sadducéens à la fin de l'Époque du Second Temple etles Karaïtes (jusqu'à environ 1300 CE) acceptaient et pratiquaient aumoins la Torah écrite, même si c’était en fonction de leur interprétationerronée. Les mouvements réformés et libéraux, et toutes les autressécessions sectaires en font moins que les Sadducéens et lesKaraïtes, parce qu’ils ne pratiquent ni la Torah orale ni la Torah écrite.Ils agissent comme ils l'entendent. On peut certes qualifier cessoi-disant Rabbonim (pluriel de rabbins en hébreu) comme desmauvais enfants d'Israël, comme les Neuologen (conservateurs) étaientgénéralement appelés en Hongrie par les Juifs fidèles à la Torah. Ilssont à l'origine d'une division irréparable au sein du Peuple Juif et,dans ce contexte, la citation la plus appropriée est celle concernantKorah et ses compagnons rebelles contre Aharon et les prêtres. Moshe

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s'adressa à l’assemblée du Peuple d'Israël: « Partez, je vous en priedes tentes de ces méchants hommes, et ne touchez à rien de leur part,de peur d’être consommés dans tous leurs péchés ». (Bamidbar /Nombres 16:26).Ceci est une leçon pour nous tous!

Colofon :

Anvers, le 9 Juin 20131er Tamouz 5773

Professeur Rabbin Ahron Daum, B.A. M.S., Grand Rabbin émérite deFrancfort am Main.

Traduit en français par Edith Mercenier, Bruxelles, Belgique

Mattityahu Akiva (Matthijs) Strijker, mise en page et images,Anvers / Pays-Bas.

Malachi (Angelo) Prins, Photoshop et effets spéciaux, Antwerpen

Yitzchak Shalom Berger, concepteur et maintenance de sites Web,Anvers / Sydney, Australie.

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