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3 TechniPorc, Vol. 31, N°1, 2008 - la revue technique de l’IFIP Synthèse La norme ISO 14001 constitue un cadre métho- dologique possible, mais il importe d’en cerner les contraintes et attendus dans le contexte des élevages porcins. En effet, cette norme reste peu connue : elle est souvent perçue comme difficile à mettre en œuvre, mais les références appuyées sur des expériences réelles de certification sont peu nombreuses, quatre élevages porcins seule- ment étant à ce jour certifiés en France. C’est pourquoi, l’IFIP a accompagné, avec l’appui financier de l’Agence de l’eau Seine Normandie, deux élevages porcins dans leur démarche, jusqu’à l’obtention de la certifica- tion ISO 14001. La mise en place a nécessité 18 mois et le certificat a été délivré en avril 2005. L’effort nécessaire en temps et en dépenses a été mesuré au quotidien. Des indicateurs ont aussi été définis pour mesurer les incidences de la certification ; ils ont été renseignés dans les deux élevages, respectivement au début du projet et deux années après la certification. Qu’est-ce que la norme internationale ISO 14001 ? L’ISO 14001 est une norme internationale de certification environnementale qui s’applique à tout type d’entreprise. Elle vise une amélio- ration continue par rapport à la gestion des impacts sur l’environnement. Cette norme a été élaborée en 1996 (et révisée en 2004) par l’instance officielle de normalisa- tion internationale (ISO 1 ) ; elle a été établie par consensus en réunissant les parties intéressées au problème de la protection de l’environnement. Elle repose sur la mise en place d’un système de gestion de l’environnement (SGE). Celui-ci aborde l’organisation, les activités de planifi- cation, la définition des responsabilités, les pratiques, les procédures, les techniques et les ressources, pour élaborer, mettre en œuvre, réaliser et maintenir la politique environne- mentale de l’exploitation (Baron, 2000). La certification environnementale ISO 14001 appliquée aux élevages porcins français Résumé Dans une étude financée par l’Agence de l’Eau Seine Normandie, l’IFIP a accompagné deux élevages porcins dans leur démarche vers la certification ISO 14001, jusqu’à son obtention. Une méthode a été éprouvée et des références, sur l’investissement requis et les retombées de la démarche, ont été obtenus, dans l’objectif d’appréhender l’accessibilité de la méthode à différents types d’élevages. Le temps nécessaire à la mise en place de la certification est évalué à une centaine de jours répartis sur deux ans. Le coût total varie, selon le type d’élevage, de 0,007 à 0,034 €/kg de carcasse. Ce besoin important de temps lors de la mise en place réserve cette démarche à des élevages de plus de 200 truies. Les retombées positives consistent en une amélioration des conditions de travail et de l’image de l’élevage auprès des tiers. Aucune retombée économique directe ne semble escomptable dans le contexte actuel. Au quotidien, le système est vécu comme contraignant. Un travail de simplification est nécessaire pour consolider l’appropriation de la démarche dans les deux élevages certifiés et permettre à d’autres d’y accéder plus facilement. Au terme de cette expérience, la certification environnementale reste une solution mobilisable parmi d’autres pour contribuer à la gestion des impacts environnementaux de l’élevage. Sandrine ESPAGNOL Yvon SALAUN F ace à la pression environnementale exercée sur les élevages (durcissement continu de la réglementation, attentes de la société, …), la mise en place d’une certification environnementale ISO 14001 est parfois présentée comme une démarche utile pour aider les éleveurs porcins à réagir (Montel, 2002). La certification environnementale est aussi au cœur de l’actualité : le Grenelle de l’environnement l’envisage pour 50 % des exploitations à l’horizon de 2012, même si aucune méthode n’est explicitement mentionnée. L’application de la norme est volontaire. Aucun texte de loi n’oblige un élevage à appli- quer la norme. Elle vise une amélioration continue de la situation environnementale de l’élevage Elle ne fixe pas le niveau de performance environnementale à atteindre. Elle suppose le respect préalable des lois, règlements et autres contraintes existantes applicables à l’élevage. Elle n’impose pas de seuil réglementaire sup- plémentaire. Chaque éleveur détermine le niveau d’objectif qu’il veut atteindre dans la mesure de ses moyens. La norme n’impose pas un niveau zéro d’émis- sion de polluants ou de rejets. Elle n’impose pas de mettre en place un sys- tème documentaire complexe et lourd à gérer. Elle n’oblige pas à communiquer à l’extérieur les résultats environnementaux de l’élevage. 1 International Standardization Organization

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Page 1: La certification environnementale ISO 14001 appliquée aux … · 2016-04-26 · Résumé L’arti TechniPorc, Vol. 31, N°1, 2008 - la revue technique de l’IFIP Synthèse 3 La

RésuméL’arti

3 TechniPorc, Vol. 31, N°1, 2008 - la revue technique de l’IFIP Synthèse

La norme ISO 14001 constitue un cadre métho-dologique possible, mais il importe d’en cerner les contraintes et attendus dans le contexte des élevages porcins. En effet, cette norme reste peu connue : elle est souvent perçue comme difficile à mettre en œuvre, mais les références appuyées sur des expériences réelles de certification sont peu nombreuses, quatre élevages porcins seule-ment étant à ce jour certifiés en France.C’est pourquoi, l’IFIP a accompagné, avec l’appui financier de l’Agence de l’eau Seine Normandie, deux élevages porcins dans leur démarche, jusqu’à l’obtention de la certifica-tion ISO 14001. La mise en place a nécessité 18 mois et le certificat a été délivré en avril 2005. L’effort nécessaire en temps et en dépenses a été mesuré au quotidien. Des indicateurs ont aussi été définis pour mesurer les incidences de la certification ; ils ont été renseignés dans les deux élevages, respectivement au début du projet et deux années après la certification.

Qu’est-ce que la norme internationale ISO 14001 ?

L’ISO 14001 est une norme internationale de

certification environnementale qui s’applique à tout type d’entreprise. Elle vise une amélio-

ration continue par rapport à la gestion des

impacts sur l’environnement.

Cette norme a été élaborée en 1996 (et révisée en 2004) par l’instance officielle de normalisa-tion internationale (ISO1) ; elle a été établie par consensus en réunissant les parties intéressées au problème de la protection de l’environnement. Elle repose sur la mise en place d’un système

de gestion de l’environnement (SGE). Celui-ci aborde l’organisation, les activités de planifi-cation, la définition des responsabilités, les pratiques, les procédures, les techniques et les ressources, pour élaborer, mettre en œuvre, réaliser et maintenir la politique environne-mentale de l’exploitation (Baron, 2000).

La certification environnementale ISO 14001

appliquée aux élevages porcins français

RésuméDans une étude financée par l’Agence de l’Eau Seine Normandie, l’IFIP a accompagné deux élevages porcins dans leur démarche vers la certification ISO 14001, jusqu’à son obtention. Une méthode a été éprouvée et des références, sur l’investissement requis et les retombées de la démarche, ont été obtenus, dans l’objectif d’appréhender l’accessibilité de la méthode à différents types d’élevages. Le temps nécessaire à la mise en place de la certification est évalué à une centaine de jours répartis sur deux ans. Le coût total varie, selon le type d’élevage, de 0,007 à 0,034 €/kg de carcasse. Ce besoin important de temps lors de la mise en place réserve cette démarche à des élevages de plus de 200 truies. Les retombées positives consistent en une amélioration des conditions de travail et de l’image de l’élevage auprès des tiers. Aucune retombée économique directe ne semble escomptable dans le contexte actuel. Au quotidien, le système est vécu comme contraignant. Un travail de simplification est nécessaire pour consolider l’appropriation de la démarche dans les deux élevages certifiés et permettre à d’autres d’y accéder plus facilement. Au terme de cette expérience, la certification environnementale reste une solution mobilisable parmi d’autres pour contribuer à la gestion des impacts environnementaux de l’élevage.

Sandrine ESPAGNOLYvon SALAUN

Face à la pression environnementale exercée sur les élevages (durcissement continu de la réglementation, attentes de la société, …), la mise en place d’une certification

environnementale ISO 14001 est parfois présentée comme une démarche utile pour aider les éleveurs porcins à réagir (Montel, 2002). La certification environnementale est aussi au cœur de l’actualité : le Grenelle de l’environnement l’envisage pour 50 % des exploitations à l’horizon de 2012, même si aucune méthode n’est explicitement mentionnée.

L’application de la norme est volontaire. ✔ Aucun texte de loi n’oblige un élevage à appli-quer la norme.

Elle vise une amélioration continue de la situation environnementale de l’élevage

✔ Elle ne fi xe pas le niveau de performance environnementale à atteindre.

Elle suppose le respect préalable des lois, règlements et autres contraintes existantes applicables à l’élevage.

✔ Elle n’impose pas de seuil réglementaire sup-plémentaire.

Chaque éleveur détermine le niveau d’objectif qu’il veut atteindre dans la mesure de ses moyens.

✔ La norme n’impose pas un niveau zéro d’émis-sion de polluants ou de rejets.

✔ Elle n’impose pas de mettre en place un sys-tème documentaire complexe et lourd à gérer.

✔ Elle n’oblige pas à communiquer à l’extérieur les résultats environnementaux de l’élevage.

1 International Standardization Organization

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4 Synthèse TechniPorc, Vol. 31, N°1, 2008 - la revue technique de l’IFIP

Les étapes de mise en place de l’ISO 14001

Le cadre général

La première étape est la réalisation d’un diagnostic, comportant :- une analyse environnemen-

tale : elle conduit à identifier les impacts environnementaux de l’élevage les plus critiques, en lien avec les activités et opéra-tions réalisées dans l’élevage : les « aspects environnementaux significatifs » (Tableau 1). La cri-ticité des impacts est accrue par l’importance de l’aspect environ-nemental et diminuée par la maî-trise de l’éleveur.

- une analyse de conformité

réglementaire : elle identifie les non-conformités éventuelles.

Le diagnostic initial met en évi-dence les points faibles sur les-quels doivent porter en priorité les efforts d’amélioration.

La mise en place du SGE permet de disposer d’un outil de gestion

de l’environnement qui peut être simple et cohérent avec le fonc-tionnement de l’élevage, en pre-nant en compte l’existant.

Pour être certifié et bénéficier d’une reconnaissance officielle, l’outil obtenu doit être conforme aux exigences de l’ISO 14001 qui attestent du bon fonctionnement du système mis en place et de la crédibilité de la démarche. L’éleveur doit solliciter un audit de certifica-tion auprès d’un organisme agréé2. Un auditeur statue, dans l’élevage,

sur la qualité de la gestion environ-nementale mise en place et déli-vre (ou non) un certificat, valable

pour trois années. Chaque année, un audit externe de suivi est réa-lisé, pour accompagner l’éleveur et apporter un regard extérieur.

Les étapes intermédiaires

La mise en place du SGE et son fonctionnement ultérieur peuvent être représentés par un cycle de quatre types d’actions (Figure 1). Le déroulement du cycle fait pro-gresser la roue symbolisant l’amé-lioration continue.

➊ Actions de planification : La planification découle des résul-tats du diagnostic initial. Sur la base des points faibles prioritai-

Tableau 1 : Activités réalisées dans les exploitations porcines et leurs aspects et impacts environnementaux associés

En situation normale de fonctionnement :

Activité Aspect environnemental Impact environnemental

Consommation d’énergie

Utilisation d’un groupe électrogène Émissions sonores Nuisances sonoresConsommation d’électricité Consommation d’électricité Diminution ressources énergie fossile

Consommation de fuelConsommation de fuel Diminution ressources énergie fossile

Émissions gazeuses Pollution airConsommation de gaz Consommation de gaz Diminution ressources énergie fossile

Consommation d’eau

Consommation d’eau pour l’atelier porc Consommation d’eau Diminution ressource en eauConsommation d’eau pour l’irrigation Consommation d’eau Diminution ressource en eau

Alimentation des porcs

Distribution automatique d’aliments Émissions sonores Nuisances sonoresFabrication d’aliments à la ferme (FAF) Émissions sonores Nuisances sonores

Nettoyage/désinfection des bâtiments Émissions sonores Nuisances sonores

Gestion des effl uents

Stockage des effl uents dans le bâtiment

Émissions gazeuses Pollution airÉmissions d›odeurs Nuisances olfactives

Stockage des effl uents en fosses extérieures

Émissions gazeuses Pollution airÉmissions d’odeurs Nuisances olfactives

Épandage des effl uents

Émissions sonores Nuisances sonoresApport d’azote à la parcelle Pollution eauApports de phosphore et de

potasse à la parcelle Pollution sol eau

Apport de métaux lourds à la parcelle Pollution sol eau

Émissions gazeuses Pollution airÉmissions d’odeurs Nuisances olfactives

Traitement des effl uentsÉmissions sonores Nuisances sonores

Émissions gazeuses Pollution airÉmissions d’odeurs Nuisances olfactives

2 Organismes tiers chargés de valider un système de certification sur la base du contrôle de critères définis dans un cahier des charges. Ils sont définis dans une norme européenne EN 45011 depuis 1992.

Pour certifier son

système l’éleveur doit

solliciter un audit

de certification

auprès d’un

organisme agréé.

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5 TechniPorc, Vol. 31, N°1, 2008 - la revue technique de l’IFIP Synthèse

En situation d’incident ou d’accident :

Activité Aspect environnemental Impact environnemental

Utilisation d’installations à risque (groupe électrogène, installations électriques, chaudière, stockage fuel,

stockage gaz, séchoirs)

Risque d’incendie et d’explosion lié à dysfonctionnement Incendie, explosion

Stockage de produits à risque (fuel, produits vétérinaires, produits lessiviels, co-produits de traitement, effl uents,

engrais minéraux, produits phytosanitaires, huile, céréales, déchets, cadavres)

Risque de fuite locale vers le milieu extérieur lié à vétusté stockage ou manipulation (remplissage et vidange)

Pollution sol eau

Risque d’incendie et d’explosion Incendie, explosion

Transport des fertilisantsRisque de fuite locale

vers le milieu naturel en cas d’accident routier

Pollution sol eau

Prélèvement d’eau

Risque de pollution de la ressource en eau lié au prélèvement en d’arrivée de

polluants à la source

Pollution eau

Nettoyage du matériel de fertilisation et de traitement phytosanitaire

Risque de fuite locale d’éléments à risque pour l’environnement

vers le milieu naturelPollution eau sol

Réalisation d’activités à risque au niveau de l’atelier (soudure)

Risques d’incendie et d’explosion des installations lié

aux activités de l’atelierIncendie, explosion

Catastrophes naturelles Inondation Pollution eau

Orage (Foudre) Incendie, explosion

Activité Aspect environnemental Impact environnemental

Fertilisation minérale

Émissions gazeuses Pollution airApport d’azote à la parcelle Pollution eauApports de phosphore et de

potasse à la parcelle Pollution sol eau

Traitements phytosanitairesApports de produits

phytosanitaires à la parcelle Pollution eau

Émissions gazeuses Pollution airSéchage de la récolte Émissions sonores Nuisances sonores

Circulation sur le site

Transport routier lié au transport de matières premières et d’animaux

Émissions sonores Nuisances sonoresÉmissions gazeuses Pollution air

Utilisation d’engins agricoles

Modifi cation de la qualité physique du sol Érosion du sol

Émissions sonores Nuisances sonoresÉmissions gazeuses Pollution air

Entretien et aménagement du site Aspects extérieurs de l’exploitation Nuisances visuelles

Départ des porcs Émissions sonores Nuisances sonores

Gestion des cadavres Stockage des cadavres sur l’exploitation Émissions d’odeurs Nuisances olfactives

Maintenance Stockage de déchets inertes et industriels banals (DIB)

Visibilité du stockage des déchets inertes et DIB Nuisances visuelles

Surveillance du site et sécurité : utilisation d’alarme Émissions sonores Nuisances sonores

En situation normale de fonctionnement (suite) :

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6 Synthèse TechniPorc, Vol. 31, N°1, 2008 - la revue technique de l’IFIP

res, l’éleveur définit sa politique environnementale, ses objectifs et cibles, et construit un programme de travail.

➋ Actions de mise en œuvre :

L’éleveur met en œuvre le pro-gramme de travail. Il précise les méthodes lui permettant de maî-triser les impacts environnemen-taux de ses activités (procédures) et équipements (contrôles et entretien réguliers). Il implique ses salariés en leur confiant des res-ponsabilités, définit les documents nécessaires (et suffisants), forme et

sensibilise ses salariés, et met en place des moyens pour prévenir les risques d’accident et réagir s’ils surviennent malgré tout.

➌ Actions de contrôle : Après la mise en œuvre du SGE, l’éleveur vérifie régulièrement son fonction-nement ; des indicateurs et enre-gistrements, dont les résultats sont suivis et analysés, permettent une amélioration environnementale continue.Il vérifie l’évolution des « aspects » et « impacts » environnementaux, l’atteinte des objectifs et cibles, les performances environnemen-tales de l’élevage, l’état des équi-pements à risque pour l’environ-nement. Il réalise également une veille réglementaire.

➊ Actions de correction : Sur la base des résultats du contrôle, l’éleveur identifie des dysfonction-nements ou non-conformités. Il met en place en conséquence des actions correctives appropriées et, au besoin, définit des actions pré-

ventives. Il peut également ajuster ses objectifs et cibles et envisager de nouvelles améliorations de la situation environnementale de l’élevage.

La figure 2 présente de façon syn-thétique le fonctionnement d’un SGE.

Témoignage des éleveurs

concernant la mise en place

du SGE

Les éléments du SGE ont été per-çus comme plutôt utiles et relati-vement simples à réaliser.L’analyse environnementale et la définition d’indicateurs envi-ronnementaux sont ressenties comme plus difficiles au plan de la méthode.Le travail demandé par l’ISO 14001 sur la définition des responsabili-tés et la communication interne semble surtout utile en cas d’ar-rivée d’un nouveau salarié dans l’élevage ; en effet, au quotidien, la mise en place et la vie du SGE

Planifier Mettre en œuvre

RéagirCorriger Contrôler

Figure 1 : Roue de Deming Principe de l’amélioration continue

AES & IES maîtrisables

Définition etapplication de

méthodes pourmaîtriser les activités

à risque pourl’environnement

Prévention ougestion dessituationsd’urgence

Mise en place du programmed’améliorations

Contrôle etentretien des

équipements àrisque pour

l’environnement

Réception des demandesextérieures et

apports deréponses Indic. de contrôle

et entretienIndic. de suivi Indic. de

performanceTableau de bord du suivi

des demandes extérieures

Rapport d’audit

Tableaux de bord surveillance et mesurage

Actions correctives Actions préventives

Communicationinterne

Objectifs et cibles

Tableaux de bord de suivi des non-conformités

Rapports testssituations d’urgence

et suivi accidents

Diagnostic

Audits internes

Veille

Politique

Surveillance et mesurage

REUNION DE BILAN

Exigences réglementaires

Identification des conformités

Figure 2 : Synthèse du fonctionnement d’un SGE

La mise en œuvre

d’une nouvelle boucle

d’amélioration, après

un premier cycle de

3 ans, est considérée

comme difficile par les

éleveurs.

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7 TechniPorc, Vol. 31, N°1, 2008 - la revue technique de l’IFIP Synthèse

reposent surtout sur le chef d’ex-ploitation.La mise en œuvre d’une nouvelle boucle d’amélioration, après un premier cycle de 3 ans, est consi-dérée comme difficile par les éle-veurs. Globalement, le système docu-mentaire est jugé trop lourd malgré des documents perçus individuel-lement comme utiles et simples à utiliser : un travail de simplification est engagé par les éleveurs.

L’investissement nécessaire à la mise en place de l’ISO 14001Le tableau 2 synthétise le coût total de mise en place d’un SGE en fonction de la taille d’élevage et les coûts annuels d’exploitation après l’obtention de la certification.

Il comprend :➊ L’investissement en temps

nécessaire pour mettre en place un SGE dans un élevage porcin « néo-phyte » est estimé à environ 110

jours pour le chef d’exploitation

et 3 jours par salarié. Ce temps semble difficilement compressi-ble, compte tenu de la nécessaire implication personnelle de l’éle-veur pour aboutir à un système adapté à sa propre situation.Pour des raisons de disponibilité de la main-d’œuvre, il est réaliste de répartir cet investissement ini-tial sur deux années.➋ Les dépenses concernent les audits externes, les formations et l’accompagnement éventuel de l’éleveur.- L’audit externe est indispensable pour obtenir la certification. Son coût est très dépendant de l’orga-nisme certificateur et varie selon la taille de l’exploitation et la diver-sité des activités réalisées.- Une formation à la réalisation d’audits internes s’avère égale-ment utile.- L’accompagnement extérieur est quasi indispensable à l’obtention d’un SGE parfaitement fonction-nel. Toutefois, l’utilisation d’une méthode pré-existante pour la mise en place du SGE peut réduire à quelques jours ce besoin.

D’autres investissements peuvent être induits par les choix du pro-gramme d’amélioration. Ces der-niers, à raisonner au cas par cas, ne sont pas directement imputables au SGE et ne sont donc pas pris en compte ici.

Exprimé par kilo de carcasse, le

coût annuel de mise en place

de l’ISO 14001 varie de 0,007

à 0,034 €/kg carcasse, selon la

taille de l’élevage.

Le surcoût, rapporté au coût de

production de 2004 (contem-

porain de cette évaluation)

considéré comme référence,

soit 1,316 €/kg carcasse (ITP,

2005), varie ainsi entre 0,5 %

et 2,6 %.

En comparaison, les contraintes réglementaires (environnement, bien-être, traçabilité et sécurité sanitaire) appliquées aux éleva-ges porcins français (ITP, 2004) entraînent des surcoûts annuels qui varient entre 0,11-0,14 €/kg de carcasse, soit 8-10% du coût de production.

Tableau 2 : Synthèse des coûts de mise en place d’un SGE dans un élevage porcin en fonction de la taille d’élevage et coût annuel en routine

Taille

d’élevage

(nbre de

truies

présentes)

Coûts de mise en place (€) Coûts de fonctionnement (€/an)

Au

dit

de

cert

ific

ati

on

(1

)

Acc

om

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e

100 1862 3600 2300 13637 21399 2 638 1862 1440 5 940 59 3,4

150 1963 3600 2300 13828 21691 2 674 1963 1440 6 077 41 2,3

200 2065 3600 2300 14019 21984 2 710 2065 1440 6 215 31 1,8

250 2167 3600 2300 14210 22277 2 747 2167 1440 6 354 25 1,4

300 2269 3600 2300 14400 22569 2 783 2269 1440 6 492 22 1,2

400 2472 3600 2300 14782 23154 2 855 2472 1440 6 767 17 1,0

500 2676 3600 2300 15164 23740 2 927 2676 1440 7 043 14 0,8

600 2880 3600 2300 15545 24325 2 999 2880 1440 7 319 12 0,7(1) coût moyen relevé sur les devis reçus par les deux élevages de l’étude pilote, et réajustés pour tenir compte de la taille de l’élevage(2) coût de 4 jours d’accompagnement, avec un tarif moyen de journée facturée de 900 € HT(3) coût formation AFNOR(4) coût établi sur la base de journée de 8 heures avec un coût moyen d’une heure de travail en élevage porcin de 15€ (selon les conventions en usage dans les méthodes de gestion CER et IFIP)(5) coût de mise en place des deux premières années amorti sur 10 ans en le considérant comme une immobilisation incorporelle financée par une ressource correspondante au taux de 4 %.(6) Prise en compte d’une productivité moyenne des truies de la GTE nationale (20,3 porcs produits/truie présente/an avec un poids vif de vente de 114 kg et un rendement de car-

casse de 76,5 %)

Le coût annuel

de mise en place de

l’ISO 14001 varie de

0,007 à 0,034 €/kg

carcasse, selon la taille

de l’élevage.

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8 Synthèse TechniPorc, Vol. 31, N°1, 2008 - la revue technique de l’IFIP

Perception par les

éleveurs du niveau des

investissements nécessaires

L’investissement est perçu comme conséquent. En particulier, les audits sont jugés onéreux, les prix étant fon-dés sur des prestations plutôt desti-nées à des entreprises de plusieurs dizaines de salariés. Le temps passé à la mise en place, puis à la vie du SGE au quotidien (1 journée par mois) est encore vécu comme une contrainte, mais une contrainte nécessaire.

L’ISO 14001 : pour quels élevages ?

Le premier facteur limitant l’utili-sation de l’ISO 14001 en élevage

est le temps à consacrer lors de la phase de mise en place. Ce der-nier (de 900 heures réparties sur deux années) équivaut environ à un quart temps (pour une UTH correspondant à 1900 heures tra-vaillées).

La main-d’œuvre est une ressource peu disponible dans la plupart des élevages porcins. La mise en place d’un SGE dans ces conditions est donc exigeante, d’autant qu’elle nécessite du temps de la part du responsable d’exploitation lui-même. Malgré la flexibilité qui peut subsister dans certaines exploita-tions familiales, cela destine plutôt l’usage de cette méthode aux éle-vages disposant d’au moins 3 UTH.

Sur la base des besoins estimés en main d’oeuvre (Ofival-CER, 2004 ; Cogedis, 2003), ce « seuil » corres-

pondrait à un élevage naisseur-

engraisseur de 200-250 truies.

L’ISO 14001 : qu’est-ce que cela change dans l’élevage ?Une synthèse des avantages et inconvénients d’une certification ISO 14001 est présentée (Tableau 3).Un bilan est établi dans les deux élevages concernés, après deux années de certification, ce qui est important pour qualifier le vécu au quotidien par les éleveurs eux-mêmes. Un questionnaire a été proposé dans les deux élevages,

Tableau 3 : Les avantages de l’ISO14001 : possibles / ressentis / mesurés✔ 1er avantage possible : Meilleure maîtrise des coûts liés à la gestion de l’environnement (réduction des consommations d’éner-

gie, d’eau et de matières premières, diminution du montant des redevances et taxes à payer sur la pollution de l’eau ou de l’air,

diminution du coût des polices d’assurance).

Ressenti des éleveurs

après deux années de vie du SGE

Evolution des indicateurs de suivi des coûts

liés à la gestion de l’environnement

Pas d’économie perceptible du fait du SGE

Montant annuel des redevances et taxes pollution (€/ kg porc produit) ➘ 35 %Montant annuel de la police d’assurance (€/ kg porc produit) -Consommation annuelle de fuel (l/kg porc produit et /ha SAU) ➘ 10 %Consommation annuelle d’électricité (kWh/kg porc produit) -Consommation annuelle d’eau (m3/kg porc produit) ➘ 10 %Coûts annuels d’élimination des déchets (€/kg porc produit) -Nombre amendes pour non-conformité réglementaire au cours des trois dernières années Aucune

Coûts annuels liés au SME (temps et dépenses) (€/kg porc produit) 0,01 €/kg

✔ 2eme avantage possible : Amélioration de l’image de l’entreprise et amélioration du relationnel avec la filière amont-aval, l’admi-

nistration et le voisinage (diminution des plaintes de tiers par rapport aux impacts environnementaux, construction d’un outil

de communication fort et structuré, apport de garanties quant à la conformité réglementaire).

Ressenti des éleveurs

après deux années de vie du SGEEvolution des indicateurs de suivi de l’image de l’élevage

Plus-value très satisfaisante vis-à-vis de l’image de l’élevage.Nette amélioration du relationnel avec l’admi-nistration (confi ance implicite).Pas de changement de relationnel avec le voisi-nage, mais ce dernier était déjà très bon avant la certifi cation.Satisfaction / éléments de communication for-malisés grâce au SGE même si, pour le moment, ils ne sont pas utilisés. Sentiment d’avoir acquis un gage de pérennité et une reconnaissance du travail réalisé avec preuve à l’appui.

Nombre annuel de plaintes AucuneNombre de poursuites juridiques sur les trois dernières années AucuneNombre de demandes d’intervention de l’élevage au cours des trois dernières années ➚ 300 %

Réalisation d’enquêtes pour recueillir l’avis des prêteurs de terre ➚

Indicateurs de suivi des relations extérieures

% de subventions accordées / subventions demandées sur les trois dernières années -

Nombre de déclarations administratives relatives à l’environnement au cours des trois dernières années -

Le premier facteur

limitant l’utilisation

de l’ISO 14001

en élevage est le

temps à consacrer

lors de la phase de

mise en place.

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9 TechniPorc, Vol. 31, N°1, 2008 - la revue technique de l’IFIP Synthèse

permettant de qualifier à la fois le « ressenti » et des éléments plus factuels basés sur des indicateurs, renseignés respectivement avant et deux ans après la mise en place de la démarche.

Ainsi, la principale plus-value à attendre d’une certification porte sur l’amélioration de l’image de l’élevage et celle des conditions de travail (diminution des risques, implication des salariés, meilleure

visibilité). Une plus-value écono-mique n’est pas d’actualité dans le contexte porcin actuel, la difficulté étant de matérialiser la reconnais-sance de l’intérêt de la certification par un « consentement à payer ».

✔ 3e avantage possible : Réduction des risques liés à l’environnement (meilleur contrôle par une meilleure identification).

Ressenti des éleveurs Evolution des indicateurs de suivi des risques d’accidents

Sentiment de confi ance gagné grâce à l’iden-tifi cation des risques et la mise en place de moyens de prévention. Cependant, les risques envisagés semblent vraiment peu probables aux éleveurs.

Nombre d’incidents annuels Aucun

Contrôles internes annuels réalisés pour prévenir les accidents 4 nouveaux contrôles

Contrôles externes annuels réalisés pour prévenir les accidents 2 nouveaux contrôles

✔ 4e avantage possible : Renforcement de l’implication des salariés dans le fonctionnement de l’élevage (bilan environnemental

partagé avec les salariés, par ailleurs impliqués dans le programme d’actions avec l’attribution de responsabilités).

Ressenti des éleveursEvolution des indicateurs de suivi du fonctionnement

de l’exploitation / environnement

Grâce au SGE, implication plus étroite des salariés dans la gestion de l’environnement (vrais parte-naires de gestion des enjeux environnementaux).Les prêteurs de terre (15) sont perçus comme plus concernés par la bonne gestion de la fer-tilisation par les effl uents d’élevage (précision sur les volumes et la composition des effl uents pour chaque campagne d’épandage)

Nombre d’items caractérisant les responsabilités confi ées aux sala-riés dans la gestion de l’environnement

3 nouvelles responsabilités

Avis des salariés / prise en compte gestion environnementale dans leur travail ➚

Nombre d’actions concrètes favorables à l’environnement mises en place, dont l’idée ou l’initiative échoit aux salariés ➚

✔ 5e avantage possible : Amélioration de la visibilité du fonctionnement de l’élevage et amélioration de la réactivité par rapport au

contexte environnemental (augmentation des facultés d’adaptation de l’élevage à l’égard de l’évolution des réglementations et

des technologies. Attitude d’anticipation).

Ressenti des éleveursEvolution des indicateurs de suivi du fonctionnement

de l’exploitation / environnement

Le SGE, grâce à l’analyse environnementale, permet de valider les principaux impacts environnementaux de leurs élevages. Toutefois, les moyens pour les réduire sont jugés parfois diffi cilement identifi ables (notamment pour diminuer les consommations d’eau).L’utilisation du SGE crée des « réfl exes environ-nementaux »Sentiment de dépendance vis-à-vis de l’exté-rieur pour la gestion des impacts environne-mentaux (preneurs de lisiers, fi lières déchets) : cela limite la portée des mesures de gestion internes

Nombre de « meilleures techniques disponibles » utilisées (traite-ment lisier, couverture de fosses à lisier, technique d’épandage : enfouisseur,…) au cours des trois dernières années

2 nouvelles technologies

Mises en conformité réglementaire (relativement aux non-conformi-tés identifi ées sur les trois dernières années)

8 mises en conformité

✔ 6e avantage possible : Avantage compétitif (l’amélioration de l’image peut ouvrir des possibilités à une meilleure valorisation

des produits).

Ressenti des éleveurs Evolution des indicateurs de suivi de la compétitivité

Aucune incidence perçue sur ce point. Il n’existe pas de demande explicite ou de proposition de la part des clients qui pourrait donner lieu à un gain économique du fait de la mise en place de la démarche ISO

Nombre de nouveaux marchés ou de nouveaux débouchés sur les trois dernières années néant

Prix de vente (€/kg carcasse) -

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10 Synthèse TechniPorc, Vol. 31, N°1, 2008 - la revue technique de l’IFIP

L’ISO 14001 : qu’est-ce que cela change pour l’environnement ?

L’étape critique dans la mise en place d’un SGE est l’analyse envi-

ronnementale. Elle détermine, par les points faibles identifiés, le programme d’amélioration. De sa qualité, découle donc la pertinen-ce environnementale des actions conduites.

Elle doit être complète et, res-ter simple d’utilisation, bien que nécessairement complexe dans son contenu ; cette complexité

tient au fait que l’environnement concerne de nombreux éléments (azote, phosphore, cuivre, zinc, carbone, …), des phénomènes biologiques et physico-chimiques complexes et la prise en compte d’échelles dépassant souvent l’élevage lorsqu’il faut appréhen-der la sensibilité du milieu. Or, la norme n’impose et ne propose aucune méthode en tant que telle ; par ailleurs, si l’audit per-met de contrôler la crédibilité de la méthode retenue dans son fonctionnement, l’auditeur n’est pas toujours en mesure de vali-der la pertinence technique des

résultats. Il est donc éminemment utile de proposer des méthodes valides au plan des résultats envi-ronnementaux.

Enfin, les prestataires de conseil auprès de l’éleveur doivent lui don-ner les moyens de travailler sur ses points faibles en mettant en place les solutions techniques adaptées à son contexte.Le SGE aide l’éleveur à décider le choix de l’action nécessite des relais extérieurs au système.

Des limites peuvent apparaître également en lien avec l’échelle de

Tableau 4 : Caractérisation de 3 démarches de qualification/certification environnementale disponibles

Critères ISO14001 Agriculture raisonnéeAgri-Confiance

qualité environnement

Texte cadre Norme internationale ISO 14001

Décret n°2002-631 du 25 avril 2002Norme Française V01-007Arrêtés du 30 avril 2002 et

du 4 mai 2002

Objectif

Attester de l’aptitude de l’organisme à maîtriser les

impacts environnementaux dans un processus

d’amélioration continue

Attester, au-delà du respect de la réglementation, de bonnes pratiques

agricoles favorables au respect de l’environnement, à la maîtrise des risques

sanitaires, à la santé et la sécurité au travail et au bien-être des animaux

Maîtriser et contractualiser la relation producteurs/coopérative pour

répondre aux attentes des clients et parties intéressées dans une logique

d’amélioration continue

Nature des exigences

Exigences liées à la méthode (une trentaine)

Exigences liées aux bonnes pratiques défi nies (une centaine) : les unes

nationales (dont 45 % sont réglementaires) et les autres territoriales

Exigences liées à la méthode + exigences liées à des pratiques défi nies

(référentiel agriculture raisonnée)

Nature de la reconnaissance

Certifi cation individuelle ou collective Qualifi cation individuelle Certifi cation collective

Durée de reconnaissance 3 ans 5 ans 3 ans

Echelle d’application

Exploitation ou ensemble d’exploitations Exploitation Liens entre une coopérative et ses

adhérents

Domaines d’application Environnement

Environnement Environnement

Sécurité alimentaire Qualité

Bien-être

Traçabilité

Echelle dereconnaissance Internationale Nationale Nationale

(reconnaissance européenne en projet)

Garanties off ertes

L’activité est organisée pour gérer l’environnement et

s’améliorer en continu

Les éleveurs appliquent les bonnes pratiques défi nies par le référentiel

« agriculture raisonnée»

L’activité de la coopérative et des adhérents est organisée pour gérer

l’environnement, s’améliorer en continu et les éleveurs s’engagent à respecter

progressivement l’agriculture raisonnée

La qualité de l’analyse

environnementale

est primordiale

elle détermine,

par les points

faibles identifiés,

le programme

d’amélioration.

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11 TechniPorc, Vol. 31, N°1, 2008 - la revue technique de l’IFIP Synthèse

certification. Les efforts de l’éleva-ge ne sont pas forcément relayés par la filière amont et avale.

L’ISO 14001 et les autres démarches de reconnaissance environnementaleAu plan national, deux autres démarches de certification envi-ronnementale sont envisageables pour un éleveur : l’Agriculture rai-

sonnée et Agri-Confiance Qualité-

environnement. Ces démarches sont caractérisées par quelques critères dans le tableau 4.Parmi ces trois méthodes, seule l’ISO 14001 est spécifique à l’envi-ronnement et aborde l’ensemble des aspects environnementaux propres à l’élevage.

La reconnaissance de la démarche entreprise peut être selon le cas une certification ou une qualifi-

cation :

- La certification atteste de la

mise en place d’une méthode ; l’éleveur peut individualiser ses propres objectifs. A contrario, une

qualification atteste de la confor-

mité à un référentiel, identique

pour un ensemble d’éleveurs.

- Autre distinction plus juridique, la

certification est délivrée par un

organisme certificateur, agréé

par les pouvoirs publics, indé-

pendant et impartial, alors que la

qualification peut être délivrée

par une structure relais, habilitée

par un organisme certificateur.

La certification environnementale reste une solution parmi d’autres. L’important, lorsque l’éleveur s’im-plique dans une démarche de reconnaissance officielle est qu’il obtienne un certain retour de ses efforts. D’autres critères de choix comptent, comme la solidité de la reconnaissance (une certification ISO est durable dans le temps) et son échelle de validité (une recon-naissance internationale pourrait ainsi constituer un avantage dans un contexte de mondialisation).A côté de l’outil mis au point par l’IFIP dans le cadre de ce projet pilote, d’autres méthodes sont disponibles pour la mise en place d’un SGE en élevage : ARPEGE © (AppRoche Pour les Elevages en Gestion Environnementale) (Arpe et Midiporc, 2005) ; ECOCARTES®/ EMAS Easy (Arpe, 2006).

Conclusion

Dans le contexte actuel de forte pression environnementale, la mise en place d’un système de ges-tion de l’environnement permet à l’éleveur de devenir gestionnaire

des aspects environnementaux de son élevage, au même titre qu’il l’est pour les aspects économiques et la productivité. Les éleveurs qui ont franchi le pas de la certifica-tion font un pari sur l’avenir, en s’engageant dans une démarche de progrès. Les retombées mesu-rées sur le terrain dans le cadre de ce projet pilote concernent, au delà de la diminution des impacts environnementaux, l’amélioration de l’image de l’élevage et celle des conditions de travail. Par contre, aucune retombée économique directe ne semble envisageable dans le contexte actuel.

Malgré leur engagement dans la démarche, les éleveurs concer-nés la ressentent comme contrai-gnante et sont demandeurs de simplification. C’est pourquoi, pour permettre à un nombre significatif d’éleveurs d’accéder s’ils le souhai-taient à cette reconnaissance, cette première démarche exploratoire menée par l’IFIP serait à poursuivre par un travail de simplification des outils existants.

Malgré ces difficultés, les éleveurs qui ont fait le choix de l’ISO 14001 ont pris la décision de renouveler leur certification en 2008. ■

Références bibliographiques

ARPE. 2006. L’intégration de l’environnement dans le fonctionnement quotidien des très petites entreprises : le cas de 4 TPE de l’agroalimentaire certifiées ISO14001 en Midi-Pyrénées. Dossier de presse, SISQA 2006, 14 p.ARPE et Midiporc. 2005. Mise en œuvre d’un système de gestion environnementale en exploitations porcines : opération pilote en Midi-Pyrénées. Dossier de presse, 9 p.Baron V. 2000. Pratiquer le management de l’environnement. Editions AFNOR, 141 p.Cogedis. 2003. Résultats 2002-2003 des producteurs de porcs. Revue optimum porc12 pp.ITP. 2004. Le coût des contraintes réglementaires pour la production porcine française. Techniporc, 27 (2), 3-10.ITP. 2005. Le porc par les chiffres 2005, 52 p.Ofival-CER. 2004. Observatoire économique de la production porcine-année 2003, rapport 68 p.MONTEL B. 2002. Les systèmes de management environnemental certifiés sont-ils pertinents pour améliorer la durabilité des élevages de porcs en Bretagne ? Les rencontres de l’INA, 9-12 avril 2002.

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Contact :[email protected]

Les auteurs remercient les éleveurs de la CUMA Aliénor (76) et l’Agence de l’Eau Seine Normandie d’avoir permis la réalisation de cette étude.

Malgré le fait que le

système est encore

perçu comme

contraignant par

les éleveurs, ces

derniers ont décidé

de renouveler leur

certification en 2008.