grandchelem 5, septembre 2007

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Jo-Wilfried Tsonga Aravane Rezaï Marion Bartoli Virginie Razzano Thierry Ascione Antony Dupuis Mickaël Jeremiasz MAGAZINE DE TENNIS 100% GRATUIT - SEPTEMBRE 2007 05 #

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Couverture : Pastiche du film "Outsiders, un film du tennis français" Dossier : "Outsiders".Interviews Jo-Wilfried Tsonga, Aravane Rezaï, Marion Bartoli, Thierry Ascione, Mickaël Jérémiasz. Test raquettes Guest Star : Bixente Lizarazu

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Page 1: GrandChelem 5, Septembre 2007

Jo-WilfriedTsonga

AravaneRezaï

MarionBartoli

VirginieRazzano

ThierryAscione

AntonyDupuis

MickaëlJeremiasz

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14 : BARTOLI« DEPUIS LE PLUS JEUNE ÂGE, J'AI TOUJOURSASSUMÉ D'ÊTRE À L'ÉCART DES AUTRES »

7 Les Hauts de Nîmes, l'âge de raisonPrécurseur des centres d'entraînement, le

club créé par Georges Deniau fête ses 30 ans

cette année.

8 L'US Open sans USDe F comme Federer à L comme Losers,

retour sur une quinzaine new-yorkaise privée

d'Américains au palmarès.

12-19 Les Outsiders sont dans la placeIls sont jeunes, ils ont faim, ils ne veulent plus

attendre. Le film coup de poing d'un tennis

français qui se rebiffe.

21-27 Le Cahier TestRaquettesAvant le Beaujolais nouveau, les raquettes

nouvelles testées grandeur nature par l'équipe

de GrandChelem.

28 Arantxa Sanchez, la troisième femmeElle a tout gagné sans aucune arme dans son

jeu. Portrait de la Mère courage du tennis

espagnol.

30 Entrevue avec Bixente LizarazuRencontre avec un champion du monde qui

ne jure que par un seul modèle : Björn Borg.

SOMMAIRE #05

Diffusion : 40.000 exemplaires en diffusion nationale dans plus de 690 points (clubs de tennis, tournois et compétitions, centres de stage, magasins spécialisés).GrandChelem, le magazine gratuit 100% tennis. Fondateur et Directeur de la publication : Laurent Trupiano ([email protected])Rédacteur en chef : Benjamin Rassat ([email protected]) Rédacteurs : Gaël Anger, Jérôme Capton, Sébastien Kozaczyk, Audrey Riou

Secrétaire de rédaction : Sébastien Bordas - Photos : Caillaud Chryslène, Gianni Ciacca (Sportvision) - Création artistique et mise en page : Séverine Béchet (SBDesign – Studio Graphique)Le Blog de GrandChelem : http://www.grandchelem.net - Webmaster Editorial : Audrey Riou ([email protected]) - GrandChelem est édité par la société Convergence Media 8 rueJoseph Cugnot, 38300 Bourgoin Jailleu - Rédaction et publicité : 04.78.37.90.88 - Vos réactions et remarques : [email protected]

Remerciements : Cap Tennis (Lyon), Jean-François Caujolle, Yann Kaysen, Sarah Pitkowski, Sam Sumyk, Vincent Valtier

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Les Nouveaux

OutsidersIls étaient encore adolescents, déjà

doués, participaient à tous les castings

d'Hollywood et Francis Ford Coppola, en

bon dénicheur de talents et fort du succès

mondial de sa Palme d'or, Apocalypse

Now, les avait réunis l'espace d'un film

générationnel à la mèche rebelle et au

titre emblématique : The Outsiders. Avec

ça, Tom Cruise (Top Gun, Né un 4 Juillet,

Mission Impossible), Patrick Swayze

(Ghost, Dirty Dancing), Matt Dillon (Rusty

James, Mary à tout prix), Ralf Macchio

(Karaté Kid), Emilio Estevez (Young

Guns), Rob Lowe (Austin Powers) et

Sofia Coppola (Virgin Suicides, Lost In

Translation, Marie-Antoinette), tous dans

la vingtaine insouciante, avaient lancé

une carrière qui plus tard amènerait la

majorité d'entre eux au sommet du box-

office. Vingt ans après, c'est également

cette appellation d'Outsiders qui nous

semble résumer l'état d'esprit d'une

génération de jeunes tenniswomen et

tennismen français prêts à en découdre

avec les grosses huiles du circuit.

Outsiders parce qu'ayant encore tout à

prouver, même et surtout quand ils ont

déjà un peu prouvé. Outsiders parce

qu'en embuscade non plus pour intégrer

le top 100 mais désormais le top 10.

Outsiders aussi parce que « outside »,

dehors, nés, élevés ou épanouis à l'exté-

rieur des structures officielles. En cela,

Marion Bartoli, Aravane Rezaï, Virginie

Razzano, Jo-Wilfried Tsonga, Mickaël

Jeremiasz ou Tarik Benhabiles incarnent

l'urgence présente de dépasser le

modèle d'émulation à la française, les

méthodes de préparation, l'approche

mentale du très haut niveau, pour faire

de la France un pays compétitif où le

confort social ne saurait détourner les

jeunes espoirs d'une triple conviction

intime et incontournable : l'instinct de

faim, le goût de la transcendance, la

recherche de l'accomplissement de soi.

Dans la peau d'un outsider, voilà en tout

cas ce qui pourrait être le nouveau credo

de la France qui gagne. A vérifier dans

vingt ans.

La rédaction

EDITORIAL

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4 G R A N D C H E L E M - M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7

● John McEnroe ou Guy Forget ●

QUI EST LE GAUCHER LE PLUS IMPORTANTPOUR LE TROPHÉE LAGARDÈRE ?

Capitaine de l'équipe de Coupe Davis,joueur toujours affûté mais surtout direc-teur du Trophée Lagardère depuis 3 ans,

Guy Forget a désormais installé ce rendez-vousbien agréable pour les nostalgiques du beau jeu.Cette année au programme sur les courts de laCroix Catelan du 20 au 23 septembre : Leconte,Bruguera, Pioline, Muster, Pernfors mais surtoutJohn McEnroe, absent l'an dernier et qui avaitcruellement manqué au public. De quoi endéduire que Big Mac incarne le Senior Tour etune grande partie de sa raison d'être à lui toutseul ? Forget ne dit pas le contraire : « C'est grâceà lui que ce Senior Tour est devenu aussi populaire. D'entrée John a joué le jeu à fond. Toujours grande gueule, capable de coups incroyables et doté d'un toucher de balle extraordinaire, il a drainé les foules ». Privé de titres cettesaison et descendu à la 8ème place du classement, l'Américain va tout de mêmerentrer dans sa 46ème année, rendant près de 10 ans à l'actuel leader du SeniorTour, Sergi Bruguera. Mais toujours pas de jubilé en vue pour SuperBrat.McEnroe est éternel.

UN SAFIN À GAGNER !Marat mon beau Marat, que tu as un joli sourire, que tu as de belles dents. SideSpin Production a décidé de nousfaire partager les grands moments de la carrière du Russe en sortant un DVD intitulé « Sharing a laugh with MaratSafin ». L'approche est singulière: un décryptage hilarant et année par année des performances clés du vainqueurde l'US Open 2000. Avec son comique acide et sa décontraction naturelle, on se délecte pendant 22 minutes d'unMarat très détaché, prêt à sortir la clope et le paquet d'arabica pour la jouer "confidences sur le zinc".GrandChelem ne peut que recommander chaudement ce témoignage agrémenté de scènes off où Safin selâche sur ses petits camarades et sur les coulisses de l'ATP. Celui de nos lecteurs qui dégainera le plus rapide-ment en nous envoyant sa demande à [email protected] recevra ce DVD tout beau tout neuf dans saboite aux lettres. Spassiba !

Depuis trois mois www.grandchelem.net connaît un engouement qui ne cesse de croître. Tout a démarré le 30 juin avec le post « Federer est-il dopé ? »,

un plagiat des Lettres Persanes de Montesquieu qui n'a pas tardé à titiller la rage d'écrire des lecteurs. Résultats: 64 commentaires d'internautes jusqu'alors

un peu timides. Coups de gueules, contre-débats et polémiques, GrandChelem a vu naître sur sa toile un groupe d'acharnés de la petite balle jaune aux

analyses et pleines de justesse. Leur sujet de prédilection: le duel Nadal-Federer. Alors que Nexty considère que "Nadal est un joueur

exceptionnel et c'est une chance qu'il soit là. Sinon Federer , le plus grand de tous les temps ne pourrait pas être fier de son palmarès

trop souvent acquis sans aucune résistance », Townsley rétorque que: « Hormis les Espagnols et les moins de 12 ans qui l'idolâtrent

aveuglément, Rafael n'a plus vraiment la côte ni dans la locker room ni ailleurs. » Et si Ariel Humphrey, autoproclamé Docteur du ten-

nis, vient ajouter son grain de sel, le débat n'en devient que plus passionné. Fier de ses lecteurs GrandChelem les invite à continuer à

contribuer aux débats tennistiques de cette fin de saison 2007.

[]

FEDERER-NADAL SE TIRE AUSSI LA BOURRE SUR GRANDCHELEM.NET

http://www.grandchelem.net

WEB ➜ http://www.tropheelagardere.fr/

WEB ➜ http://www.sidespinproductions.com/

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NEWS

“Dix ans qu'Ivan Ljubicic opère en clinic, dixans qu'il anesthésie ses adversaires avec

ses aces en péridurale (929 piqûres en 2006).Le Croate aurait pu être médecin mais la vie avait d'autres projets pour lui. C'est son double, Anthony Edwards, qui a finalement endossé la blouse blanche et le stéthoscope du Dr Mark Greene, gentil médécin niaiseux de la série Urgences.Alors qu'Anthony démarrait sa carrière d'acteur et faisait mumuse avec son ami Tom Cruise dans Top Gun en 1986, Ljubi, envoyait ses premiers « avions » à Mach 1.Un destin croisé qui les consacrera tous les deux en 1998 lorsque l'acteur soulèveson premier Golden Globe Awards et que de son côté Ivan,gagne près de 100 pla-ces au classement ATP. Reste le juge de paix, surtout aux Etats-Unis : le prize moneyAlors que le Dr Greene a encaissé la bagatelle de 35 millions de dollars pour troisde ses huit saisons d'Urgences, Ljubicic n'a empoché que 6 millions et demi de dollars sur 10 ans de carrière. Le tennis, ça eut payé mais ça ne paye plus.

Avec 115 matchs joués à l’US Open, Jimmy Connors détient lerecord des rencontres disputées. Depuis 1972, l’US Open offre lamême prime pour le tableau messieurs et dames. CédricPioline est le spécialiste français de l’US Open avec une défaite en finale en 1993 face à Pete Sampras, et une demi-finale perdue face à Todd Martin en 1999. 25 euros, c’est le prix du

T-Shirt officiel. Avec 23 500 places, le central Arthur Ashe est le plusgrand central du monde. 1,4 millions de dollars pour sa victoire plusun million de dollars en tant que lauréat de la tournée américaine, RogerFederer a déjà amassé cette saison plus de 7 millions de dollars.

HOMMES● ATP : LES TEMPS FORTS

■ 10-16 septembre, Beijing

■ 24-30 septembre, Bangkok

■ 1-7 octobre, Tokyo

■ 6-14 octobre, Vienne

■ 8-14 octobre, Stockholm

■ 8-14 octobre, Moscou

■ 15-21 octobre, Masters Series

de Madrid

■ 22-28 octobre, Saint

Petersbourg, Basel

■ 27 octobre-4 novembre,

Masters Series de Paris

● EN FRANCE

■ 29 septembre-7 Octobre, Metz

■ 22-28 octobre, Lyon

● CHALLENGERS

■ 24-30 septembre, Open de

l’Isère

■ 8-14 octobre, Open de Rennes

■ 15-21 octobre, Challenger 42

● FUTURES

■ 17-23 septembre, Plaisir

■ 24-30 septembre, Forbach

■ 1-7 octobre, Nevers

■ 8-14 octobre, Saint-Dizier

■ 15-21 octobre, La Roche sur

Yon,

■ 22-27 octobre, Onet

FEMMES● WTA : LES TEMPS FORTS

■ 17-23 septembre, Open de

Chine

■ 24-31 septembre, Luxembourg

■ 1-7 octobre, Stuttgart

■ 8-14 octobre, Moscou,

■ 15-21 octobre, Zurich

■ 22-28 octobre, Linz

■ 6-11 novembre, Madrid

● EN FRANCE

■ 17-23 septembre,

Open GDF Country Club

■ 24-30 septembre,

Open GDF Clermont Auvergne

■ 1-7 octobre, Open GDF Nantes

Atlantique

■ 8-14 octobre, Open GDF

de Touraine

■ 15-21 octobre, Internationaux

de Saint Raphaël

■ 5-11 novembre, Open du Havre

■ 12-18 novembre, Open

Waterford Wedgwood

■ 19-25 novembre, Internationaux

de la Viennet

WEB ➜ http://www.tenniscup.com/

WEB ➜ http://www.choisistastar.com/

WEB ➜ http://www.ivan-ljubicic.com

[

R appelez-vous, le numéro 3de GrandChelem avait

organisé en partenariat avec Le Coq Sportif et Prince legrand concours Choisistastar. Le jeu consistait à choisir lesfuturs numéros un mondiaux en votant sur www.choisistastar.com. Et c'est Novak Djokovic etTatiana Golovin qui avaient étésacrés. Belle intuition, non ?Notre tirage au sort, a, lui dési-gné notre grand gagnant : Alexis, 9 ans, qui a gagné le premier prix, une Nintendo Wii.GrandChelem s'est donc fait unplaisir de créer la surprise en lui

apportant à son domicile laconsole de jeu « dont il rêvaittant » selon ses parents. Ungrand moment de joie captédans les yeux du petit garçonqui n'a eu de cesse de répéter: « Trop content ! ». Alexis n'a pastardé à brancher sa Wii pournous montrer toute l'étendue de son tennis virtuel. Une petitepensée pour les autres gagnantsqui vont taper la balle avec leurraquette Prince, se préparer austage des Hauts de Nîmes ouqui arborent déjà fièrement leurtenue Coq Sportif sur les courts.Avec GrandChelem, c'est un peu Noël en été...

● Alexis, 9 ans ●

CHOISISTASTAR TIENT SON GAGNANT

● Sosie ●

QUI ACE ?

]NATIONAL TENNISCUP, ATTENTION 20 ANS…Du 28 octobre au 3 novem-bre, le National Cup fêtera sesvingt ans, un rendez-vous àne pas manquer. Son direc-teur Christophe Lesage aprévu les choses en grand : « On a pré-paré un programmeexceptionnel,20 ans ça sefête. Il vadonc y avoirquelquessurprisestout en gardant les spécificités quiont fait le succès du NationalTennis Cup. J'ai vraiment hâted'y être même si bien sûr la pression monte plus ons'approche de l'évènement.Si on m'avait dit ça il y a vingtans, j'aurai toute de suitesigné. Maintenant j'ai un der-nier conseil à donner à tousles participants, soyez au top car comme d'habitude il va falloir être en grande formepour passer des courts en dur du Cap d'Agde aux pistes de danse.... »

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GRANDCHELEM TOUR

● HEAD STAR GAME, LES PYRAMIDES,PORT-MARLY - 23 MAI 07Grand événement tennistique à l'initiativedes équipes de Franck Boucher, le chargé de promotion de la marque autrichienne en

France. Au programme :des stars (RichardGasquet, SebastienGrosjean, ArnaudClément, LaurentBaffie, Jean-LucLahaye), de la trampo-line, du saut à l'élasti-que et même unmagicien qui a forte-ment impressionné

Sebastien Grosjean en lui faisantdisparaître et réapparaître son tennis en unclin d'oeil. Le prestidigitateur a été engagépour les doubles en Coupe Davis.

● ROLAND-GARROS,FINALE FEDERER-NADAL - 10 JUIN 07Double grand momentd'émotion pourl'équipe deGrandChelem lors de la finale hommes.D'abord la distribu-tion à tous les spec-tateurs de la finale

des derniers exemplaires de ce numéro 4 mythique sur Federer. Un pari que nousavions fait en gardant cette réserve de 5000 exemplaires. Et derrière, la surprise de découvrir cette Une recouvrant toutes les tables de la salle de presse. « Federer,2007 ? » questionnait GrandChelem à tousles journalistes du monde. Trois heures plustard, Rafael Nadal avait donné sa réponse.Reste une question : qui est la bonne âmede la Profession à l'initiative de ce geste à la limite de la subversion ? La rédaction a sa petite idée.

● WIMBLEDON, DEMI-FINALES GASQUET-FEDERER - 27 JUIN 07On connaissait Richard Gasquet arrivant

dans les vestiairesde Roland après sadéfaite contreVliegen et balançantà Gaël Monfils : « J'aijoué un bon 15-4 »,on retiendra égale-ment Roger Federerarrivant dans les ves-tiaires de Wimbledonet voyant le mêmeGasquet se préparer pour sa demi-finale : « J'ai tout de suite vu qu'il était fatigué à sa façon de s'échauffer, de marcher dans le vestiaire et même sa difficulté à faire seslacets ». Richard, on t'avait pourtant dit : la petite boucle dans la grande...

● TOURNOIHIPPOPOTAMUS DEMAISONS-LAFITTE - 1 JUILLET 07Belle journée ensoleilléedans un bourg de la banlieue parisienne habituellement rempli decanassons et de turfistes.Ambiance champêtre, de quoi se lâcher en off

autour d'une bonne binouse. Fin d'interviewdécontractée avec un Anthony Dupuis arborant sa barbe de 17 jours. - Est-ce quetu penses que les joueurs français devraient se laisser pousser les poils du menton ? - Oui, pour avoir l'air un peu plus adulte.

● FED CUP, FRANCE-ITALIE13/14 JUILLET 07

Passage par le CentreNational d'entraînementde Roland-Garros pour

aller interviewer Jo-Wilfried Tsonga. On estdeux jours après la défaite des Françaises éli-minées par une Francesca Schiavone intenable.On attend à l'accueil que Jo finisse son entraî-nement. Arrive Georges Goven, entraîneur dela Fed Cup, regard un peu absent, toujours pasremis de cette défaite encaissée dans uneambiance italienne houleuse. La secrétaire àl'accueil, ton adorable : « Georges, on mangeensemble la semaine prochaine? ». Réponse deGeorges, tout aussi affable : « Oui, oui, onmange où tu veux ». Silence de la secrétairependant que notre entraîneur national repart.Puis en catimini cette confidence chuchotée ànotre oreille : « Je voulais l'inviter dans une piz-zeria mais je ne suis pas sûre que ce soit unebonne idée ». La meilleure blague du mois.

● AUSTRIAN OPEN DE KITZBÜHEL - 29 JUILLET 07Petit détour par ce beau tournoi au coeur du Tyrol pour voir côté tennis Juan Monacos'imposer face à Potito Starace en 3 sets,mais surtout pour rencontrer SandrineFlamant, la directrice française du tournoi,joallière à la ville et qui a fait de son évène-ment un petit bijou 32 carats à multiplesfacettes : Pro-Am de golf, démonstration

avec Bahrami etLeconte, concert demusique pop, défilésde mode, expositionde création de bijoux.Sandrine ose tout, fait tout et jusqu'autrophée du tournoiqu'elle a designé elle-même. Vive laFrance qui gagne !

L’ÉQUIPE DE GRANDCHELEM…

…TOUJOURS SUR LA ROUTE

6 G R A N D C H E L E M - M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7

ABONNE-TOI À GRANDCHELEM ET GAGNE UNE PAIRE D’ASICS GEL RESOLUTION*Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

E mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1 AN - 4 NUMÉROS

10 EUROS

Chèque à l'attention de Convergence Media11 rue Dubois, Lyon 69002

[email protected]

* Pour les 4 premiers nouveaux abonnés

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➜30 ANS DES HAUTS DE NÎMES, VIBRANT HOMMAGE À SON FONDATEUR GEORGES DENIAU

GRANDCHELEM TOUR

LE 8 SEPTEMBRE, LE CLUB DES HAUTS DE

NÎMES A FÊTÉ SON ANNIVERSAIRE EN

GRANDE POMPE…

AU PROGRAMME : EXHIBITION DE

FORGET - HLASEK, CLINIC NIKE, SÈANCE

D'ENTRAÎNEMENT DE GEORGES DENIAU.

LA FÊTE A ÉTÉ BELLE, MENÉE DE MAIN DE

MAÎTRE PAR CÉDRIC NOUVEL, L’ACTUEL

RESPONSABLE DU CENTRE.

UN COURS PARTICULIER

Devant le millier de spectateurs venusur le central, Georges Deniau,

comme au bon vieux temps, a pris sacraie, tracé des lignes et mis en place un petit exercice pour ses anciens élèves.«Je vous promets que cela ne va pasdurer plus de dix minutes », a expliquéGeorges Deniau à Guy Forget et JakobHlasek, visiblement anxieux.L’exercice de placement-replacement atrès vite permis de constater que Guy etJakob avaient encore de la vitesse, de latechnique, mais aussi moins d’enduranceque par le passé. « Le replacement estessentiel, il faut y penser constamment.Le jeu de jambes, son dynamisme est uneclé de la réussite au tennis. Si vous partezd’ici avec cela en tête vous aurez déjàaccompli des progrès » commentait le créateur du centre face aux jeunesamassés le long du grillage.

ETAPE DU NIKE JUNIOR TOUR ET LE CLINICLe staff du Nike Junior Tour a profité du week-end pour faire escale aux Hauts de Nîmes. Cédric Pioline a donc joué les professeurs en l’absence de dernière minute de Gaël Monfils retenu outre-atlantique. « C’est une superbe fête du tennis, on se devait d’être présent pour cet anniversaire. Le travail qui est fait ici est remarquable. Ce n’est pas étonnant que Jakob et Guy aient voulu venir rendre hommage en participant à cette journée » commentait Philippe Weiss, le boss du NJT en France.

JAKOB HLASEK ET GUY FORGET,ENTRAÎNÉS PAR GEORGES DENIAU,ONT ÉTÉ LES PENSIONNAIRESASSIDUS DES HAUTS DE NÎMES.ILS ÉTAIENT NATURELLEMENT LESMEILLEURS TÉMOINS POUR REN-DRE HOMMAGE AU TRAVAIL EFFEC-TUÉ PAR LE CLUB FRAÎCHEMENTTRENTENAIRE. ILS EN ONT PRO-FITÉ ÉGALEMENT POUR LIVRERQUELQUES CONSEILS À TOUS LESCHAMPIONS EN HERBE PRÉSENTS.

➜ JAKOB HLASEKJe me souviens quand je suis arrivé ici lapremière fois, cela a été un petit choc. EnSuisse, toutes les salles étaient chauffées, iln’y avait pas un gramme de vent, et Georgesme dit : demain à 8 heures sur les courts !Mais comme je voulais apprendre j’ai dit pasde souci. De toute façon, je croyais enGeorges, en sa passion, son expertise pourme faire progresser, j’avais 17 ans, et je n’engarde que de superbes souvenirs. Ce qui meréjouit c’est de constater que cela continue,que les Hauts de Nîmes reste un centre d’expertise du tennis, de tous les tennis.

➜ GUY FORGET Un grand merci à Georges vraiment ! Tous lestournois que j’ai pu gagner en simple et endouble ce n’est pas dû au petit Jésus. C’estavant tout du à un travail avec différentsentraîneurs mais en particulier avec Georges.4 ,5 ,6 heures par jour on s’entraînait ici auxHauts de Nîmes et cela continue aujourd’huinotamment avec Virginie Razzano. Si je pou-vais donner un petit conseil c’est celui degarder à l’esprit que le tennis ce n’est pas unmétier c’est un jeu. Et que l’objectif c’est dese faire plaisir, de travailler dur si on veutaller plus loin. Et surtout de bien écouter lesconseils de vos entraîneurs notamment icicar ils sont pointus et surtout passionnés !

TÉMOIGNAGES

WEB ➜ http://www.tennis-etudes.com

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Page 5: GrandChelem 5, Septembre 2007

US OPEN 2007

F COMME FEDERERQuadruple vainqueur, le Suisse a gardé son plus bel hommage pour le grand rival absent, Rafael Nadal, éliminé prématuré-

ment après un calvaire physique contre David Ferrer : « Honnêtement, c'était triste de voir la façon dont il se battait avec son

corps. Je ressentais ce que le mec vivait. Je ne l'ai jamais vu baisser comme ça physiquement. Je veux dire, il s'est effondré.

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Je l'avais joué à Miami et il s'était écroulé 6-1 au 5ème donc c'était la 2ème fois que je le

voyais batailler comme ça avec lui-même. Mais ça restait quand même spectaculaire. Il faut rendre hommage à Rafa pour la

façon dont il a tout enduré, essayé de tout donner. J'étais très impressionné. J'ai vraiment aimé voir ça ».

L COMME LOSERSAprès l'Australian Open, Roland-Garros et l'US Open, les Français auront donc signé trois tournois du Grand Chelem sans

mettre un de leurs représentants en deuxième semaine. Une performance brute décevante qui ne doit tout de même pas

masquer une statistique bien plus reluisante : il y avait 28 joueurs français présentés sur l'ensemble des deux tableaux de

l'US Open, un bataillon plus qu'imposant. Reste la question des locomotives. Pierce blessée, Gasquet malade, Mauresmo

en réoxygénation, c'est une fois de plus Marion Bartoli qui aura poussé le plus loin le drapeau français : un huitième et une

belle résistance face à Serena Williams (6-3 6-4).

U COMME USTADernières Américaines en finale en 2002, les soeurs Williams masquent depuis 5 ans un bilan catastrophique des US girls à

domicile. Derrière les deux stars, rien de nouveau à l'Ouest à part Meghann Shaughnessy ou encore Meilen Tu. Pas de quoi

pavoiser donc. Dans les coulisses de l'USTA, la Fédération américaine, la colère commence à gronder sur la légitimité de la

politique de détection locale. On guette avec beaucoup d'espoir et déjà un peu d'inquiétude l'avènement de Vania King

annoncée comme la nouvelle pépite du circuit mais qui en 3 ans n'a pourtant pas dépassé le 2ème tour en Grand Chelem.

A son âge, Nicole Vaidisova a déjà enquillé une demi-finale à Paris et en Australie. Il y a le feu à la case de l'Oncle Sam.

S COMME SERENA Toujours aussi serenesque juste après sa défaite contre Justine Henin (7-6 6-1). Pouvez-vous expliquer ce qui n'allait pas ce

soir ? - Non, je ne peux pas. Désolée. D'autres questions ? - Est-ce que votre état de forme était un problème ? - Je suis en

forme. Je peux courir pendant des heures. - Alors qu'est-ce qui faisait la différence ce soir ? Je viens de dire que je ne pou-

vais pas l'expliquer maintenant. Je ne sais pas donc je ne peux pas vous aider. Vous, les mecs, avez vu le match. Peut-être

que vous analyserez mieux. Moi je ne l'ai pas encore vu. - Etes-vous déçue par cette défaite ? - Non, je suis très contente.

S ÉGALEMENT COMME SHARAPOVAGrande attraction de cette finale par sa seule présence dans le box de Novak Djokovic et ses encouragements très expressifs

à la fin des deux premiers sets. Alors Maria, future agente-joueuse-compagne du Serbe ? On en connaït un autre à qui la liai-

son personnelle et professionnelle avec une ex-espoir tchèque a plutôt réussi. Depuis leur rencontre aux JO de Sydney en

2000, le couple Federer-Vavrinec plane désormais sur le tennis mondial et envoie des SMS à Tiger Woods. A qui Sharapova

écrivait-elle pendant la finale de l'US Open ? GrandChelem enquête. Interrogé en conférence de presse, Djokovic est resté

évasif : « C'est juste une bonne amie ».

H COMME HENINVisiblement transformée par tout ce que son divorce de l'an dernier a déclenché en elle, Justine Henin a laissé parler son

coeur après sa finale gagnée contre Kusnetsova (6-1 6-3 ) : « Je crois que je suis plus proche des gens. De mes fans aussi. Je

pouvais sentir une vraie différence cette fois-ci aux Etats-Unis. Les gens venaient plus facilement à moi. Je crois que j'appa-

rais plus ouverte. Je peux être quelqu'un de drôle. Vous savez, j'adore passer du temps avec les gens que j'aime. Je suis

une personne normale. Je me sens en bonne santé, heureuse. Je peux être moi-même et ça c'est très agréable ».

I COMME ISNERPremier joueur à prendre un set à Roger Federer, John Isner, le nouveau géant du tennis américain, ne cachait pas l'émotion

qui l'avait submergé au moment de s'asseoir sur sa chaise (6-7 6-2 6-4 6-2): « Oui, c'était hallucinant. C'était du très lourd. Je

veux dire que j'ai eu de très bons moments cet été mais là évidemment c'était le truc le plus éclatant que j'ai jamais connu

sur un court de tennis. C'était hallucinant. Surtout après avoir gagné le premier set. Le sentiment de battre Roger Federer

sur un set et de se rasseoir, c'était de la folie ».

N COMME NOVAKToujours aussi pince sans rire, le Serbe, même après sa finale perdue face à Federer (7-6 7-6 6-4) : « Je crois que mon

prochain livre s'appellera « 7 balles de set ». Puis interrogé sur ses imitations dont celle hilarante de Maria

Sharapova : « Elle l'a vue. Elle m'a dit qu'elle allait me tuer. Non, elle a trouvé ça rigolo, pas du tout offensant ».

Enfin sur sa rencontre avec Robert de Niro : «Je l'ai croisé banalement dans la rue. Il était assis dans un bar. Il

est venu, en fumant une cigarette ». En fait Novak et quelques joueuses dont Ana Ivanovic s'étaient rendus le

jour précédent à un des restaurants japonais de la franchise internationale Nobu dont l'acteur américain est

actionnaire.

G COMME GULBISGrand moment de rigolade et d'exotisme à la sauce américaine lors de la conférence suivant la défaite de

l'étonnant Letton face à Carlos Moya (7-5 6-2 6-7 6-4) : « Combien de joueurs y a t-il en Lettonie ? », «

Combien de courts ? », « Habitez-vous Riga ? », « Combien de langues parlez-vous ? », « Y a t-il une

équipe de Coupe Davis ? », « Si vous jouez une rencontre à domicile, y aura-t-il un stade assez grand

pour jouer les matches ? ». Pour info, on rappelle que la Lettonie fait partie de la communauté euro-

péenne et qu'on y fête Noël le soir du 24 décembre. Etonnant, non ?

8 G R A N D C H E L E M - M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7

QUINZE JOURS AU PAYS DU BURGERDE F COMME FEDERER À S COMME SHARAPOVA, RETOUR SUR LES TEMPS FORT DE NOTRE US

OPEN. DE F COMME FEDERER À L COMME LOSERS EN PASSANT PAR S COMME SERENA OU

SHARAPOVA, RETOUR SUR LES TEMPS FORTS DE NOTRE US OPEN À NOUS.

GDCHELEM - 05 12/09/07 13:34 Page 8

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Page 6: GrandChelem 5, Septembre 2007

ACE

10 G R A N D C H E L E M - M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7

Nicolas Vinoy est l'un des trublions de France

Télévisions venu agiter Roland-Garros avec

son juke-box infernal. Bien planqué dans son

placard, il fait chanter les joueurs et les

joueuses qui viennent joyeusement ( et seule-

ment à Roland ) se lâcher micro à la main. Il

répond en 9 chansons à notre interview

Playlist.

Ironic / Alanis Morissette

Comment avez-vous réussi à convaincre

le petit monde du tennis de se dévoiler

en chanson avec beaucoup d'ironie ?

A vrai dire, assez facilement dans le sens

où après avoir répondu à 347 interviews

du genre " Vous êtes content d'avoir

gagné ? Vous êtes déçu d'avoir perdu ?",

les joueuses et les joueurs se prêtent

bien volontiers à cet exercice qui est à

des années-lumières de leur train-train

quotidien. On leur propose deux ou trois

titres, et ils choisissent assez rapidement.

On leur accroche les paroles sur le mur

derrière la caméra fixe et c'est parti. La

première prise est souvent la meilleure!

L'autre condition importante pour réussir

à les convaincre est

d'avoir la confiance

des responsables

de communica-

tion de l'ATP et

de la WTA. Si

vous avez leur

confiance, vous

avez alors la

confiance des joueu-

ses et des joueurs. Et

comme j'ai couvert le tennis pendant 4 à

5 ans très régulièrement pour Tout le

Sport et Stade 2, je connais assez bien

ces gens-là.

That's The Way I Like It / KC and the sunshine band

Les joueurs (ses) ont l'air ravi de parti-

ciper à l'émission. Vous pensez qu'il y

avait une vraie attente de leur part ?

Une attente je ne sais pas, même si

Svetlana Kuznetsova nous a dit qu'elle

aimerait bien pouvoir choisir son titre à

chanter l'année prochaine. Situation qui

s'est déjà produite cette année avec

Serena Williams qui nous a dit qu'elle

viendrait uniquement si c'était Young

Jock et sa chanson Goin' Down. A en

croire le responsable de la WTA, elle

s'est entraînée à une chorégraphie plu-

sieurs jours devant son miroir à l'hôtel

avant de venir enregistrer le dimanche

de la première semaine. Quant à Roger

Federer, après avoir participé deux jours

avant le début du tournoi, je l'ai croisé

lors de la deuxième semaine et m'a

reconnu (uniquement parce que j'avais

"l'uniforme" qu'on utilise pour l'émis-

sion), et m'a dit :" C'est incroyable ce

qu'elle a fait Serena !!! Et c'en est où les

votes ? Je suis bien placé ?"

Too Shy / Kajagoogoo

Y'a t-il des joueurs(es) trop timides

pour participer à l'émission ?

Paul-Henri Mathieu et Richard Gasquet

ne sont pas les plus à l'aise mais bon je

comprends que cet exercice de karaoké

ne corresponde pas à toutes les person-

nalités du circuit.

Mourir sur scène / Dalida

Vous avez été surpris par l'attitude de

super-showman de certains joueurs ?

Je savais que Novak Djokovic était fou,

mais pas à ce point ! Même remarque

pour Gilles Simon et Michaël Llodra.

Serena Williams a joué le jeu à fond avec

son hip-hop et sa danse - comment

dirais-je ?- suggestive...

You Better Stop / Curtis Mayfield

Celui ou celle qu'on ne peut plus arrêter

quand il/elle a commencé ?

Lleyton Hewitt sur Eyes of the Tiger. En

tant que fan des Rocky, il connaissait la

chanson par coeur, pas besoin des paro-

les collées au mur. Il était vraiment très

bon ! Parti pour les traditionnelles 45

secondes, il nous a chanté les 3 minutes

environ du titre.

C'est bon pour le moral / La compagnie créole

Quel a été la plus gros moment de

rigolade ?

Le strip-tease avec Gilles Simon.

D'autant qu'il était nu sous son short et

c'est donc Xavier, un collègue, qui a dû

lui passer un caleçon pour qu'il ne se

retrouve pas à poil au moment d'arra-

cher nos pantalons de chippendale.

J'ai encore révé d'elle / Il était une fois

Quel couple de joueurs (ses) formerait

le plus beau duo ?

Martina Hingis avec n'importe quel

joueur sauf Radek Stepanek !

A Bigger Band / Rolling Stones

En 2008, peut-on rêver d'un groupe

constitué de joueurs chantant à

l'unisson ?

Les Espagnols, pourquoi pas ? Les

Français auront beaucoup de mal à se

mettre d'accord sur un titre, leurs goûts

respectifs étant très différents. Mais avec

un Arnaud Clément et un Michaël Llodra

à la baguette, ça pourrait le faire. Andy

Roddick et les Américains doivent être

très bons. Il faudrait qu'ils passent un

tour à Roland pour qu'on ait le temps de

les inviter.

Produit de l’année / Christophe Willem

Feeling, attitude, justesse de la voix.

Et la nouvelle star de ce Roland-Garros

2007 est ... ?

Novak Djokovic sur I Will Survive. Ce

n'est pas moi qui le dit mais les quelques

500.000 internautes qui en 15 jours ont

voté pour leur chanteur préféré.

PATRICK MOURATOGLOU

Patrick Mouratoglou, le fondateur de l'académie

de Tennis basée à Thiverval (Yvelines) qui a formé

notamment Marcos Baghdatis, va sortir en

novembre un livre* pour donner les clés d’une

éducation axée sur la réussite. Il était donc logique,

comme jadis les grands auteurs invités à

Apostrophes, l’émission de Bernard Pivot,

qu’il réponde au fameux questionnaire de Proust.

Ta vertu préférée.

L’ouverture

d’esprit

Ton principal

trait decaractère

Passionné et

déterminé.

Ton principal défaut

Je suis beaucoup trop pressé.

Ta principale qualité

L’énergie et l’enthousiasme.

Ce que tu apprécies le plus chez tes amis

Se comprendre sans se parler.

Ton rêve de bonheur

Réussir ensemble avec des gens que j’aime.

Tes héros de la vie réelle

Pas de héros, mais des gens dont le travail

m’inspire. J’essaie de m’approprier leur

savoir-faire.

Ce que tu détestes par dessous tout

Le politiquement correct.

Le don de la nature que tu voudrais avoir

Le don d’ubiquité.

La faute qui t'inspire le plus d'indulgence

Une erreur faite pour la première fois est

souvent excusable. Lorsqu’elle est faite à

nouveau, mon degré d’indulgence baisse.

Ta devise

L’avenir appartient à ceux qui croient

en la beauté de leurs rêves.

Enfin si Dieu existe, qu’est-ce que tu

aimerais qu'il te dise lorsqu'il t’accueillera

au paradis ?

Les gens que tu aimes ont eu une vie

heureuse et pleine de réussite. Tu peux

te reposer tranquille.

* Eduquer pour gagner, Editons Amphora,

sortie officielle courant novembre.

AURELLE HAEHNEL SAUTET

Aurelle Haehnel Sautet est l’une des fondatrices de

OUATT, la plus grande épreuve mondiale de jeunes.

Interview globe-trotter d’une jeune fille à la recherche

permanente des talents de demain.

OUATT ça veut dire quoi exactement ?

OUATT cela veut dire Once Upon A Time

Tennis, donc dans la langue de Molière : Il était

une fois le tennis. En fait pour nous l'histoire du

tennis est la somme de toutes les histoires des

joueurs.

Comment vous est venue cette idée ?

Il n’existait pas d’épreuves de jeunes au niveau

international, cela s’est donc fait assez naturelle-

ment, il y a trois ans. Depuis, on intègre de plus

en plus de pays chaque année. C’est un vrai

succès et surtout une aventure excitante,

enrichissante, la phase finale à UMAG en Croatie

est un vrai bonheur. On y parle toutes les

langues et surtout celle du tennis.

Aujourd’hui est-ce que l’on

peut dire que OUATT est

le plus grand tournoi de

jeunes au monde ?

Oui, c’est clair, et les chif-

fres le prouvent. OUATT ça

marche le feu de Dieu. Le

tournoi s'est installé bien plus

vite que nous l'espérions. Nous

attendons 60.000 joueurs pour 2007. C'est un

record qui sera battu en 2008, puis celui de

2008 sera battu en 2009 et ainsi de suite.

Est-ce que le but est de dénicher les nouveaux

talents de demain ?

Bien sûr, l’objectif de l’association OUATT est de

favoriser l’émergence de nouveaux talents par-

tout dans le monde. Là aussi, c'est incroyable

comme le niveau de jeu augmente de façon

flagrante. Je citerai par exemple la Danoise,

Carolyne Wozniacki. Elle a gagné OUATT chez

les -12 ans en 2004, aujourd’hui elle fait partie

du top 100 mondial à la WTA.

A ce jour combien de pays participent à ce

grand happening du tennis chez les jeunes ?

Je ne peux même pas le dire exactement, ça va

trop vite. Nous étions à 37 en début d'année

mais là je crois qu'on a éclaté la barre des 40

avec l'arrivée de l'Afrique (Gabon, Afrique du

Sud), et surtout l'Asie (Thaïlande, Philippines,

Chine, Malaisie, Singapour, Viêt Nam, Laos).

Vous devez avoir une anecdote sur ces pays ?

Oui, notamment au Viêt Nam, ce pays est

dingue de tennis. A tel point qu’ils y jouent

24H/24. Je n’ai jamais vu ça, les courts sont

éclairés toute la nuit, et ils sont bondés.

Vous êtes aussi la femme de Jérôme Haehnel,

ce n’est pas trop dur de ne parler que de

tennis 24H/24 !

Et bien je pense qu'avec la participation de mon

mari, ma famille, le Tennis Club de Paris, mes

amis, mon boulot et mes collègues je fais ce

qu'il y a de plus intéressant dans le tennis.

Donc parler tennis 24H/24 ne me dérange, bien

au contraire.

Propos recueillis par Audrey Riou

NICOLAS VINOY

WEB ➜ http://roland-garros.france2.fr/reportages-videos/rg-2007

➜ http://www.mouratoglou.com/

➜ http://www.ouatt.com/

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Page 7: GrandChelem 5, Septembre 2007

DOSSIER OUTSIDERSPROFESSION

OutsidersC'EST UNE RENGAINE

VIEILLE COMME LE SPORTFRANÇAIS. CELLE DE LA

FAMEUSE PRESSION QUELES TRICOLORES NE SUP-

PORTERAIENT PASQUAND ILS OPÈRENT À

LA MAISON (PLUS UNSEUL FRANÇAIS EN

DEUXIÈME SEMAINE DEROLAND) ALORS

QU'ELLE LEUR DONNE-RAIT DES AILES LOIN DE LEUR BASE (FINALE DE

BARTOLI, DEMI-FINALE DE GASQUET À WIMBLEDON).APRÈS LE NOUVEAU FLOP FRANÇAIS À L'US OPEN AVEC

POURTANT 28 JOUEURS ET JOUEUSES ALIGNÉS, ON APEINE À CROIRE QUE LA QUESTION SE RÉSUME À UNE

HISTOIRE DE MESURE ATMOSPHÉRIQUE. ON PENCHEPLUTÔT POUR QUELQUE CHOSE DE PLUS SOCIÉTAL.D'ABORD RAPPELER QUE LA FRANCE, EN PLAÇANT

AUJOURD'HUI SA PETITE TRENTAINE D'INSCRITS AU TOP100, EST LE PREMIER BATAILLON MONDIAL ENTÉRINANT

EN CELA LA VRAIE PERTINENCE DE SA POLITIQUE DEFORMATION. DIRE ENCORE QUE CETTE POLITIQUE GÉNÉ-

RALISTE N'EMPÊCHE PAS LE DESSEIN D'UNE TRAJEC-TOIRE PLUS INDIVIDUELLE COMME CELLE QUI A MENÉ

AMÉLIE MAURESMO DE LA FÉDÉRATION À UNE STRUC-TURE PRIVÉE POUR ATTEINDRE SON RÊVE : ÊTRE

NUMÉRO 1. ET CELA EST ENCORE UN VRAI SUCCÈS DUTENNIS FRANÇAIS DANS SON ENTIER. MAIS SES RÉUSSI-

TES NE SAURAIENT MASQUER LA RÉALITÉ D'UN PAYSQUI PEINE PARFOIS À CONVAINCRE SES ATHLÈTES DU

CHEMIN QUI SÉPARE LE HAUT DU TRÈS HAUTNIVEAU : LA NOTION DE SACRIFICE, L'INSTINCT DE

SURVIE, LE GOÛT DE LA TRANSE. LA FRANCE,MÊME EN PANNE DE CROISSANCE, RESTE UN

PAYS OÙ L'ON VIT BIEN, BOUFFE BIEN, S'AMUSEENCORE. ET EN SUS LE TENNIS DEMEURE CETREMPLIN SOCIAL QUI, LE TOP 100 UNE FOIS

INTÉGRÉ, REND LA VIE ENCORE MOINSDOULOUREUSE. COMMENT

REPROCHER À QUICON-QUE DE NE PLUS

VOULOIR SOUFFRIRAPRÈS ÇA ?

COMMENT NE PASSE LAISSER

ENDORMIR PAR LA SIRÈNE DES

PREMIÈRES CLA-MEURS ?

LA QUESTIONN'EST PLUS

UNIQUEMENTCELLE DU

SPORT, ELLECONCERNE TOUS

LES CHAMPS PRO-FESSIONNELS. LA

FRANCE A-T-ELLE ENCORE

FAIM ? C'ESTFINALEMENT LA

QUESTION QUI S'ESTCACHÉE TOUT AU LONG

DE CE DOSSIER OUTSIDERSET À LAQUELLE S'EST ATTELÉE UNE BELLE

BROCHETTE D'AFFAMÉS. ARAVANE, VIRGINIE,

MARION, JO-WILFRIED,THIERRY ANTONY, MICKAËL

ET TARIK. NOUS ONT DONNÉLEURS RÉPONSES.

JO-WILFRIED TSONGA « J'AI TOUJOURS SU QUE QUAND JE REVIENDRAIS, JE SERAI FORT »

RONGEANT SON FREIN DEPUIS DEUX ANS À CAUSE D'UNE ACCUMULATION DE PÉPINS PHYSIQUES,

JO-WILFRIED TSONGA A PROFITÉ D'UN BEL ÉTÉ INDIEN ENTAMÉ PAR UNE VICTOIRE CONTRE HEWITT

AU QUEENS POUR SORTIR ENFIN SUR LE DEVANT DE LA SCÈNE. AVEC GRAND CHELEM, LE JEUNE ESPOIR

REVIENT SUR CES ANNÉES DE GALÈRE ET EXPLIQUE COMMENT ON PEUT ÊTRE UN OUTSIDER AU COEUR

DU SYSTÈME FÉDÉRAL.

Qu’est-ce que ça veut dire outsider ? C’est celui qu’on ne connaît pas, qui n’a pasencore fait ses preuves et qui va s’attaquer auxténors.

Est-ce que tu te considères comme ça ? Pour l’instant oui, je me considère comme unoutsider parce que je n’ai pas encore eu de grosrésultats. Quand je serai dans les vingt pre-miers, je ne me considérerai plus comme unoutsider.

Le top 20, c’est un cap. Je ne sais pas pour les autres, mais moi je mefixe des objectifs assez forts. Après on verra.

Est-ce que ça dépend des tournois dans les-quels tu t’engages car tu peux être favori sur unChallenger et outsider sur un Grand Chelem.

Non, je ne mets pas de pression par rapport àça. Il y a des Challengers où j’étais

favori, je les ai gagnés.D’autres, je ne l’étaispas, je les ai gagnés

quand même. Le top 100,c’est un premier objectif

pour rentrer dans lesgrands tournois. Après il y a

le top 50 pour rentrer dansles Masters Series.

Est-ce que les deux annéestrès dures que tu astraversées ont ren-forcé ta résolutiond’outsider ? Oui quelque part,ça a été un malpour un bien. Cam’a fait prendreconscience depas mal dechoses dans

ma vie de tousles jours.

D’abord je suisbeaucoup plus

professionnel.

Concrètement ça veutdire que tu faisais quoiavant que tu ne faisplus maintenant ?

Avant j’arrivais, jem’échauffais à la va-vite et je rentrais surle terrain.

Maintenant j’ai compris que l’échauffement fai-sait partie d’un tout. Avant j’avais également ten-dance à tout donner. Même quand j’étais fatigué,je tirais sur la corde et je me mettais en dan-ger. Aujourd’hui il y a des soirs où je suiscapable de m’obliger à aller au lit mêmequand je ne me sens pas fatigué.

Et qu’est-ce que tu appris personnellement aveccette attente ? D’abord que dans la vie, il n’y avait pas que letennis mais plein d’autres choses à découvrirsur cette terre. Ensuite ça m’a permis de merapprocher de ma famille. C'est-à-dire que letennis m’avait obligé à laisser une partie de monlien avec ma famille et mes amis.

Ils étaient là quand tu avais des problèmes ? Oui c’est justement là que l’on reconnaît sesvrais amis. Dans ces moments-là on apprendbeaucoup de choses entre ceux qui sont là parintérêt et ceux qui sont là pour toi.

Et pour ta copine, comment c’était ? Comme elle joue au tennis, c’était plus facilepour elle de comprendre ce que je traversais. Jene dis pas que c'était tous les jours « peace andlove » mais c’est ça qui m’a permis de tenir pen-dant ces mois.

En référence à cela, est-ce que tu peux nous diredans ces trois derniers mois quel est le matchoù tu t’es dit « A partir de maintenant, ils vontvoir le vrai Tsonga » ? C’est allé très vite et je n’ai pas eu le temps defaire le point sur ces trois mois, mais pour toutdire je n’ai jamais quitté cette impression depuis3 ans. J’ai toujours su que quand je reviendrai,je serai fort.

Ah oui ? Oui, parce que j’avais des blessures, je revenaiset je remportais des tournois, puis je me bles-sais à nouveau, et à chaque fois que je revenaisje gagnais des tournois. Donc pour moi, c’esttoujours allé très vite et ces six derniers moisont été la suite logique de ce qui se passaitdepuis trois ans. Je dirais qu’au contraire c’estmaintenant que j’attends le déclic.

Justement tu sens que ça bouge pour toi en cemoment au niveau médiatique. Oui (sourires) - A tous les niveaux.

Tu saisis dans ces moments-là ce que tu peuxreprésenter pour le tennis, par ta couleur ? Oui, mais c’est pas ça qui prime. La couleur,

aujourd’hui, dans le sport…

Oui dans le sport mais dans le tennis français,il n’y a pas beaucoup de Noirs…Oui (silence), il y a le dernier Français qui a gagné Roland-Garros, il y’a Gaël (Monfils), et puis il y’a moi (sourires). Mais notre génération est quand même mieux représentée.

Pour revenir sur le terme d’outsider qui veut dire celui qui est dehors, aujourd’hui on est au contraire au CNE, au centre de laFédération pour faire cette interview. Pourquoi tu ne pars pas dehors dans unestructure privée ? Moi j’ai envie de te répondre « Pourquoi je ne resterais pas là »

Alors pourquoi tu ne resterais pas là ? (Rires)(Rires) Parce que je suis avec Eric (Winogradsky)et ça se passe très bien. Avec mon entraîneurphysique, avec le staff médical. Avec les diri-geants du CNE, ça se passe également très bien.S’il y a des gens qui se sentent mieux ailleurs,tant mieux.

Est-ce qu’il y a une question d’argent ? Tu saisbien qu'il y a des gens qui sont payés par desstructures privées pour aller s’entraîner chezelles. Non, moi, ça ne rentre pas dans mes critères.J’ai été blessé pendant ces deux dernièresannées alors la première chose qui compte,c’est est-ce que je me sens bien, est-ce que jesuis heureux. Je suis bien ici donc je ne me suismême pas posé la question.

Est-ce que tu comprends dès lors la pressionque certains joueurs se mettent en jouant àParis ? Non, c’est quelque chose que je ne comprendspas. Moi j’y arrive en tant qu’outsider justement,donc c’est forcément bonus. Je ne comprendspas cette pression.

Mais est-ce qu’on est pas un peu inconstant côtéfrançais ? Oui on est inconstant, mais on est inconstant parrapport à qui ? Par rapport à Federer ? A Nadal ?Et les autres ? Roddick, il a des chutes deconcentration et il a également du mal. Lesautres ont tous du mal. C’est justement celui quirègle le mieux ces sautes de concentration quidevient numéro 1.

Quelles sont les choses qui te restent à travailler aujourd’hui ? J’ai l’impression que j’ai tout à travailler (Rires).C’est ça mon problème. Ce que j’essaye derégler en ce moment, c’est le comportement,c’est être constant. Techniquement j’ai encorebeaucoup de boulot. Et enfin il y a l’histoire d’expérience. L’expérience, c’est fondamental.

➜ Nom: Tsonga➜ Prénom: Jo-Wilfried➜ Age: 22 ans➜ Classement actuel: 60ème➜ Meilleur classement: 60ème (10/09/2007)➜ Meilleur perf': vainqueur Us Open Junior 2003

WEB ➜ www.jwtsonga.com

12 G R A N D C H E L E M - M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7

GDCHELEM - 05 12/09/07 13:35 Page 12

C’est quoi être outsider ? Pour moi être outsider, c’est sortir de son coin,être en dehors d’un petit groupe, ne pas êtremédiatisé.

Ca a un intérêt d’être outsider ? Ca dépend des moments. Quand j’ai commencé à devenir professionnelle, j’étais une outsider. J’avais la qualité mais je n’avais pas pu le mon-trer. Quand j’ai eu des résultats à Roland-Garros2006, j’ai pu sortir de cette façon de penser.

Ca veut dire que tout à coup tu existes ? Oui c’est ça, ça veut dire exister. Ca veut dire que tout ce qu’on a fait ce n’était pas pour rien.On avait raison de ne pas baisser les bras.

Alors une fois que tu n’es plus dans ce rôle d’outsider, comment faire pour se remotiver ? C’est exactement ce que je suis en train de vivreen ce moment. Ca explique tout mon début desaison avec des éliminations au 1er tour. C’estparce que je manque d’expérience et que je suisencore dans une mentalité d’outsider. Donc jesuis maintenant en train d’apprendre tout ça, y compris d’apprendre à gérer le fait d’êtreconnue. C’est quelque chose que j’apprends à apprécier. Je suis en train d’acquérir cetteexpérience.

Outsider, c'est aussi être dehors. On a longtempsparlé du tennis français comme une maison donttout le monde viendrait, mais est-ce qu’aujourd’huice n’est pas le contraire : tout le monde sembledehors ? Non, tout le monde n’est pas dehors. Il y a beau-coup de gens qui sont allés au pôle France et quiont eu des résultats. Il n’y a pas de meilleur sys-tème qu’un autre. Ca dépend juste de la per-sonne, comment elle évolue, comment elle pro-gresse. Il faut regarder le positif. Moi je me suisentraînée avec mon père, puis avec d’autresentraîneurs et ça ne marchait pas. Donc je suisrevenue à un système avec mon père qui estassez courant sur le circuit. Le point le plusimportant, c’est que tout le monde soit soudéderrière moi. Etre dans le cocon fédéral, c’estautre chose. Si on est plus fort que les autres, ony arrive, mais si on n’est pas fort mentalement,c’est plus dur.

Alors comment tu travailles avec ton père ?D’abord je pense qu’il faut ce don qu’ont mesparents et qui est de faire progresser leursenfants.

Je t’arrête, tu veux dire que si ça n’avait pas été dutennis, ton père t’aurait mise sur autre chose ?Oui, oui. D’ailleurs il avait déjà essayé avec monfrère.

A cause du lien père-fils ? Non, mais parce qu’il avait vu la victoire deYannick Noah à Roland-Garros et il avait flashéde voir Noah qui était content et qui embrassaitson papa. Il trouvait ça très émotionnel donc il avoulu faire la même chose. A l’époque, comme il avait été gardien de but de l’équipe nationalede foot d’Iran, il s’y connaissait en sport. Avec mon frère, il avait encore un petit manqued’expérience qui explique que ça n’ait pas marché. Mais il a appris et il n’a pas fait la même chose avec moi.

Je reviens encore là-dessus. Ce n’est pas plusfacile de faire père-fille et mère-fils que lecontraire ? Non, chaque famille a une éducation différente.Martina Hingis était avec sa maman. Steffi Grafavec son papa. Les sœurs Williams avec leurpère Richard qui est beaucoup plus autoritaireque la mère.

L’exemple de la famille Williams, il est importantpour ton papa et pour toi ? Oui c’est le meilleur entraîneur du circuit fémininactuel. Faire rentrer ses deux filles à la place denuméro 1 et numéro 2 mondiales, c’est excep-tionnel. Chaque parent, chaque coach doit pren-dre les bons exemples là où ils sont.

Dernièrement Richard Williams expliquait qu’ilavait souvent dû se battre dans sa vie pour s’ensortir, est-ce qu’il faut avoir vécu de grandesépreuves dans sa vie pour être une grande ten-niswoman ? Oui, moi je le crois. Aujourd’hui je travaille avecPatrick Mouratoglou qui m’a ouvert sonAcadémie, et je dis aux jeunes qui sont ici qu’ilsont vraiment beaucoup de chance d’avoir toutesces infrastructures, tous ces coaches à leur dis-position pour les faire progresser. Pour moi c’estextraordinaire et ce sont des infrastructures dontj’aurais eu besoin à mon époque. Bon, je ne lesai pas eues. J’ai grandi dans des conditions trèsdifficiles à m’entraîner sous la neige, sous lapluie, sur des terrains goudronnés, au froid l’hi-ver à -10°C, l’été à 40°C. Il faisait nuit à 5 heuresdu soir, on mettait les phares de voiture pourpouvoir continuer à s’entraîner. Moi je suiscontente d’avoir vécu ces moments difficiles. Ca

me sert pour mon mental. J’ai un mental plusfort que les autres. Je sens que j’ai quelquechose de plus fort que les filles qui n’ont pasvécu ce que j’ai vécu. Alors je me dis « Pourquoielles et pas moi ? ».

Pourquoi travailler avec Patrick Mouratoglou ?C’est parce qu’il est lui aussi un outsider ? Qu’il a quelque chose à démontrer ? C’est quelqu’un que je respecte énormément, qui a beaucoup de classe et de mérite et qui peuttransformer aujourd’hui le tennis français.

Quand tu dis « transformer le tennis français »,qu’est-ce qui ne va pas ? Ce n’est pas à moi de le dire. Patrick est trèsintelligent dans ce qu’il doit faire. Il l’a montréavec son Academie. Le problème c’est que laFédération française est une fédération qui neveut pas que les parents soient entraîneurs deleurs enfants. C’est ça qui les gêne en partie. EtPatrick, c’est quelqu’un qui trouve au contrairetrès bien que les parents soient au bord du ter-rain à encourager leurs enfants. Elle est là ladifférence. C’est que Patrick ne te met pasdes bâtons dans les roues. Il t’ac-cueille, il respecte d’où tu viens, ilrespecte ce que tu as déjàfait pour en arriver là. LaFédé, elle va te dire « Pousse-toi de là. Tu ne fais pas partie denotre clan ».

Aujourd’hui on est àl’Academie, il fait beau, on estbien, il y a toutes les infrastruc-tures qu’il faut, alors commentfaire pour avoir encore faim ? C’est très difficile, très difficile.Moi j’explique justement çaaux jeunes qui s’entraînent etqui sont habitués à ce confort,c’est qu’ils ne sont pas seulssur cette planète. Il y aquelqu’un quelque part qui s’en-traîne dans des conditions aussidifficiles que les miennes et qui vaêtre meilleure parce que cettepersonne se donne à 200%.

Mais est-ce que tu n’avais pas également besoin de ceconfort ? Oui j’avais aussi besoinde ce strict minimum

que je n’avais pas eu. J’ai connu le circuit fémi-nin très tard parce que je ne savais même pascomment ça fonctionnait, je ne savais même ceque c’était le circuit WTA. J’ai appris ce que çavoulait dire l’année dernière. Je connaissais les 4Grands Chelems et puis c’est tout. Je ne savaispas qu’il fallait que je participe à Miami, auxautres grands tournois. On ne m’a pas aidée dece côté-là. On ne m’a pas dit « Il vaut mieux quetu fasses ce tournoi plutôt que celui-là». Cela neparait rien mais on n’avait personne pour nous ledire. Désormais on est dans un environnementqui peut beaucoup nous aider de ce côté-là.

DOSSIER OUTSIDERS

ARAVANE REZAÏ« JE SENS QUE MON MENTAL EST PLUS FORT QUE LES FILLES QUI N’ONT PAS VÉCU CE QUE J’AI VÉCU »AU CENTRE D'UNE POLÉMIQUE RÉCURRENTE ENTRE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE ET UN ENTOURAGE FAMILIAL JUGÉ TROP AGRESSIF, ARAVANE REZAI A

DÉCIDÉ DE SE RAPPROCHER DE PATRICK MOURATOGLOU, AUTRE FORMATEUR À LA MARGE DU SYSTÈME FÉDÉRAL. ENTRE OUTSIDERS, ON SE TIENT

CHAUD. RENCONTRE À L'ACADEMIE ÉPONYME AVEC LA JEUNE ESPOIR FRANÇAISE POUR REVENIR SUR CETTE NÉCESSITE D'ADVERSITÉ QUI AFFERMIT LA

RÉSOLUTION D'UNE CHAMPIONNE.

➜ Nom: Rezaï➜ Prénom: Aravane➜ Age: 20 ans➜ Classement actuel: 70ème➜ Meilleur classement: 40ème(15/01/2007) ➜ Meilleur perf': Finaliste Istanbul 2007

M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7 - G R A N D C H E L E M 13

WEB ➜ http://www.aravanerezai.info

L'intégralité des interviews réalisées pour concocter ce dossier se trouve sur notre

blog www.grandchelem.net

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Page 8: GrandChelem 5, Septembre 2007

MARION BARTOLI "QUAND JE VOIS MES ANCIENS DÉTRACTEURS SE JETER SUR MON PÈRE

COMME SI C'ÉTAIT DIEU, ÇA ME FAIT BIEN RIRE"

SOUVENT MOQUÉE PAR LE RESTE DU TENNIS FRANÇAIS POUR LES MÉTHODES DE PRÉPARATION PEU ORTHODOXES

DÉVELOPPÉES AVEC SON ENTRAÎNEUR DE PAPA, MARION BARTOLI A FAIT TAIRE TOUT SON PETIT MONDE EN ÉTANT

LA MEILLEURE FRANÇAISE À ROLAND-GARROS, PUIS EN ATTEIGNANT À 22 ANS LA FINALE DE WIMBLEDON AVANT

DE FAIRE SON ENTRÉE DANS LE TOP 10. OU COMMENT UNE OUTSIDER EST DEVENUE LA NUMÉRO 1 FRAN-

ÇAISE AVEC UN MÉLANGE DE RÊVE AMÉRICAIN ET D'INDÉPENDANCE CORSE.

Aujourd'hui, Marion, tu n'es plus une outsidermais dans le passé est-ce que cette étiquette étaitlourde à porter ?Non, c'était même beaucoup plus facile. Quand onjoue dans la peau d'une outsider, on n'a vraimentrien à perdre. C'est beaucoup plus facile de lâcherses coups. Si on fait trop de fautes directes etqu'on perd le match, tout le monde dira que c'estnormal et si on fait l'exploit parce que tout rentre,tout le monde vous applaudira. Moi, ca fait quandmême pas mal de temps que je suis dans la peaud'une favorite. Depuis les juniors.

Vu de l'extérieur, on a l'impression que tu assu-mes facilement ton rôle de favorite. Quand tu disque ton contrat à l’US Open c'est d'arriver en 8e de finale contre Serena, tu assumes totalement ce statut.Oui, ca fait pas mal de temps que j'assume ce rôle,j'ai cette maturité. Ca ne me pose pas de problème.C'est comme cela que j'arrive à me motiver.

Est-ce que c'est une manière de fonctionner qui marche ? Cela diffère selon chaque personne. Il y a desjoueurs qui ont besoin de ne pas se mettre de

pression et de voir match aprèsmatch. Ils ont moins à subir de la

part des journalistes. Moi j'ai tou-jours assumé les choix que j'ai fait et la

pression que je me suis mise. Je suis trèsfranche et s'il faut répondre aux journalistes

après une défaite cuisante, j'y vais.

Le tennis reste un milieu très conservateur. Ton parcours non lié aux structures fédérales est-ilun avantage ?Au départ c'était plutôt un inconvénient. On a vite eu des blocages au niveau des classements oumême des inscriptions aux tournois. Il a vite fallufaire ses preuves. Depuis le plus jeune âge, j'aitoujours assumé d'être à l'écart des autres. Ca m'adonnée une volonté de montrer que je pouvaisfaire sur le terrain aussi bien si ce n'est mieux queles filles qui provenaient des structures fédérales.

Ca veut dire qu'un outsider est souvent à lamarge ? Ou est-ce le fait d'être à la marge qui lerend plus efficace ?C'est plutôt d'être dans une structure différente.En France, on n'est pas bien vu si on n'est pasdans une structure fédérale. Les choses mainte-nant ont un peu bougé, peut-être un peu grâce àmoi. On le voit bien avec le Team Lagardère. Les gens savaient très bien que j'étais capablede jouer à un niveau élevé mais pensaient quesans une structure fédérale, je n'y arriverais pas.J'ai démontré le contraire.

Tu parles souvent de tes origines corses dans les interviews. C'est quelque chose d'important ?Oui parce que je me sens vraiment corse dansmon attitude. J'ai eu la chance de retourner dansle village corse des Bartoli et c'est vrai que j’aitout de suite été en phase avec les gens du cru.Je me retrouve tout à fait dans l'atmosphère et la façon de fonctionner des Corses. Je me sensbeaucoup plus à l'aise en Corse qu'au nord de la France. Je crois avoir quelques signes distinctifs dans mon attitude.

A la suite de la finale perdue à Wimbledon, tu as eu le discours d'une grande championne.C'est assez rare d'entendre une Francaise dire " Je veux être là l'an prochain mais en soulevantle trophée à la fin de la quinzaine " ?C'est plus une mentalité à l'Américaine. J'ai toujours voulu être la meilleure dans tout ce que je fais. A l'école ou dans les jeux aux-quels je jouais, j'ai toujours voulu gagner. Si j'arrive en finale, j'ai quand même beaucoupde mal à accepter de perdre même si c'estcontre une soeur Williams et qu'elle a bien plus l'habitude de jouer en finale de GrandChelem que moi. Je veux toujours m'améliorer,et pour moi m'améliorer à Wimbledon, c'estgagner. J'ai dit cela parce que c'est ce que jepensais à ce moment-là.

Mickaël Jérémiasz nous a dit qu'à Wimbledon il avait ressenti beaucoup d'amour. Est-ce que c'est quelque chose que tu as ressenti? Peut-être plus qu'à Roland-Garros ?Je dois avouer que le public de Roland m'a toujours beaucoup soutenue. Encore cette année au 2eme tour, je perdais 6/0 1/0, c'était lejour des enfants, ils m'ont beaucoup encouragéeet j'ai réussi à gagner ce match. Le suivant, jejouais Dementieva et j'avais tout le public avecmoi. C'était motivant. A Wimbledon, quand lesAnglais ont vu la petite Francaise gagner contreJustine en faisant tourner le match, ils m'ontvraiment adoptée. Les gens là-bas vous soutiennent jusqu'au bout comme si on était de leur pays.

DOSSIER OUTSIDERS

➜ Nom: Bartoli➜ Prénom: Marion➜ Age: 22 ans➜ Classement actuel: 10ème➜ Meilleur classement: 10ème(27/08/2007)➜ Meilleur perf: finaliste Wimbledon2007

WEB ➜ http://www.marionbartoli.com

L'intégralité

des interviews

réalisées pour concocter ce dossier

se trouve sur notre blog

www.grandchelem.net

14 G R A N D C H E L E M - M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7

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Qu'est-ce qui t'as le plus marquée sur ta quinzaine de Wimbledon ? Ta performance au niveau du jeu en terme technique ou ta performance mentale ?Je crois que c'est d'abord la performance mentale.C'est vrai que j'ai assuré beaucoup de matchesavec les doubles. Ce furent 15 jours d'une énormepression mentale. J'ai pu à chaque fois remontermême si je perdais le 1er set, ce qui avant me bloquait vraiment pour gagner. Le niveau de jeu du 3eme set contre Justine m'a vraiment étonnée. Je ne pensais pas pouvoir avoir ce niveau enmatch officiel. A l'entraînement peut-être, mais pasen match officiel. Ca a été comme une révélation.

Tu es très liée à ton papa. Quels sont les autreshorizons que vous vous êtes fixés tous les deux ?D'arriver à exprimer au maximum mon potentielsur le terrain et ça passe par une préparation physique irréprochable.

Tu vas faire des efforts supplémentaires que tu nefaisais pas avant ?Exactement. Je pense avoir encore une marge de progression sur mon physique pour mieuxm'exprimer sur le terrain. Mon tennis est toujourslà mais je pense avoir entre 15 à 20% de progres-sion physique à réaliser. Je privilégie aujourd'huil'entraînement physique car il y a un gros chantierà faire. Je compte vraiment sur cette coupurehivernale pour ces 15-20% et j'aurai de gros

objectifs sur l'Open d'Australie car je n'ai jamaisbien joué là-bas.

Ca veut dire que globalement tu estimesaujourd’hui avoir les éléments techniques suffisants pour battre les meilleurs ? Exactement. Quand je suis bien physiquementcomme sur cet US Open, je peux tout faire. Dans mon jeu, j'ai très peu de choses à améliorer. Maintenant il faut que je m'affûte.Les filles comme les soeurs Williams sont des extraterrestres sur le plan physique, il faut bien s'en rendre compte.

Le regard des autres aujourd'hui a changé. Vous en riez parfois avec ton père ?Il y a des gens a la Fédération qui ont toujours été derrière nous comme le président Bîmes ouPatrice Dominguez. Ils ont toujours cru en notreprojet. On a eu aussi de gros détracteurs, qui n'onteu de cesse de répéter que j'avais trop de lacunes.Et voir maintenant ces gens-là se jeter sur monpère pour lui dire bonjour comme si c'était Dieu en personne, ça me fait bien rire.

Mais cela peut être blessant. Il y a des choses quiont été dites comme les propos de Golovin sur laFed Cup dans le quotidien L'Equipe ?J'aurais bien aimé en parler avec elle, mais c'est comme ça. Au moins je connais mes ennemis.

On a l'impression que la réussite en France, ça fait peur. Tu as cette impression là ?J'ai un peu cet esprit à l'Américaine où on a la philosophie que tout est possible, que tout est faisable et que tout peut être réalisé. En France, on a tendance à se mettre des barrières en pen-sant qu'on a des limites qui ne sont pas franchis-sables. Pour moi, les seules limites que l'on a sontcelles que l'on se met. Et si on ne s'en met pas, onpeut arriver à tout.

Tu es très draguée par les marques et les médiasaujourd hui ? C'est difficile car c'est passé de rien à tout. J'avaisaccumulé beaucoup de fatigue. Les médias se sontdéchaînés. Mais bon, j'ai accepté car cela va avecles résultats que j'ai obtenus. Et puis de toutesfaçons, il faut que je m'habitue car je ne comptepas m'arrêter sur la perf' de Wimbledon.

On a l'impression que tu as plaisir àraconter les matches, à raconter pour-quoi tu es là. Ce qui n'est pas le cas detoutes les joueuses...Ca dépend du caractère de chacun. J’ai toujours été a l'aise pour m'exprimer,même en public.

En dehors de tout cela, tu as beaucoup de tempslibre ?Oui, j'ai beaucoup de temps libre. Quand je travaillec'est intense, mais ce n'est pas huit heures parjour non plus ! J'adore regarder des DVD. Je peinsbeaucoup et je cuisine souvent avec ma mamanqui m'apprend ses petits trucs. Je passe de trèsbons moments de relaxation. Je n'ai pas besoin defaire des choses extraordinaires pour avoir de trèsbons souvenirs. Depuis pas mal de temps, j'ail'impression de pouvoir plus profiter de la vie.

Dernière question : quel est le partenaire idéalpour un double-mixte ?Roger Federer, je suis une fan absolue de Rodgeur.

DOSSIER OUTSIDERS

LA GRANDE SOEUR DE BARTOLI

VIRGINIE RAZZANO «JE NE SUIS PAS UNE OUTSIDER»« Je ne me considère pas vraiment comme une outsider même si au final ce sta-tut me met dans des situations confortables mentalement notamment lors de matournée réussie cet été sur le ciment américain. Mais de toute façon, je n’aime pas lesétiquettes et je pars du principe que lorsque que l’on a atteint le haut niveau on peut bat-tre n’importe qui, que la différence est avant tout mentale surtout lorsque l’on est en pleinepossession de ses moyens physiques. On a souvent tendance à croire que ma vie se situeà la marge comme un outsider mais c’est faux, la Fédération française a fait beaucoup pourmoi, même si aujourd’hui avec ma structure (le petit ami de Virginie est présent avec elle sur lecircuit), j’arrive à trouver une vraie sérénité. Maintenant si je veux encore passer des caps, il fau-dra encore travailler, mais travailler quand ton métier est ta passion c’est un vrai plaisir, un plaisirquotidien »

M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7 - G R A N D C H E L E M 15

2001 : Le grand départMarion débute sa carrière, elle termine 345eau classement WTA et remporte le titrejunior à l’US Open. Elle participe aussi à sonpremier Roland Garros, éliminée au pre-mier tour.

2002-2005 : L’apprentissage et la solitudeMarion goûte aux joies du circuit, elle estclassé 102e fin 2002, 57 en 2003, 41 en 2004,avant d’atteindre la 40e place fin 2005. Uneannée 2005 où Guy Forget la sélectionnepour la saison de Fed Cup. En finale face àla Russie, associée à Emilie Loit, Marion neparvient pas à remporter le double décisif.

2006 : Trois titres et le top 20C’est l’année des titres avec des succès à Tokyo, Québec, Auckland, et une finale perdue à Bali contre la Russe Kuznestova.La Française a passé un cap, elle signe la plus belle année de sa carrière avec 45 succès contre 28 défaites.

2007 : L’outing de Roland Garros Après l’élimination prématurée d’AmélieMauresmo, les projecteurs sont braqués surla Française, dernière rescapée tricolore. LaCorse répond présente, sort Dementievaavant de tomber blessée sur le central faceà la Serbe Jankovic en 8e de finale.

2007 : La finale à WimbledonUn parcours de rêve avec des sclapsimpressionnants. Marion vole et sortJankovic en 8e alors 3ème mondiale puisJustine Henin dans une demi-finale mémo-rable avant de tomber sur une VenusWilliams intouchable.

WEB ➜ http://membres.lycos.fr/virginierazzano

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Page 9: GrandChelem 5, Septembre 2007

Qu’est-ce qu’un outsider ? C’est quelqu’un qui n’est pas favori, maisqui peut créer la surprise en gagnant letournoi.

Quel est ton match d’outsider type ? Oh, c’est même pas un match, c’est quandj’ai gagné le tournoi ATP de Milan. Je n’étais même pas outsider, je n’avaispas gagné un match depuis 2 mois,j’étais le classement le plus bas dutableau. Ca c’est la dernièregrande surprise.

Alors tu as toujours été endehors du système fédéral,est-ce que c’est bien ou pas ? (Sourires) Non, je n’ai jamaispu comparer doncje ne peux pas

dire. S’il y avait une seule façon de réussir,ça se saurait. Je pense qu’il y a des évè-

nements qui séparent au moment del’adolescence. Si on veut s’entraîneravec la fédération, qu’on est biendedans, pas de problèmes. L’important,c’est d’être bien et d’avoir envie de

s’entraîner.

Mais si on te propo-sait alors de ren-

trer dans unestructure privée

comme leTeam

Lagardère,qu’est-ceque tu

ferais ? D’abord moi

je travaille depuis 9 ans avec le même entraîneuret pour rien au monde je ne changerais. Et puis j’ai34 ans, j’ai encore deux ans à jouer donc mes plusbelles années sont derrière moi. Mais puisque tume tends la perche, le seul truc que je regrette,c’est que les joueurs français n’aient pas la faim etl’envie personnelle de s’investir avec l'entraîneurqu'ils aimeraient avoir. Je pense qu’ils vont dansdes structures où ils ont tout à domicile, où ils nepayent pas un centime et où ils sont même rému-nérés pour s’entraîner. Mais certains sont avec desentraîneurs avec lesquels ils n’ont pas forcémentenvie de travailler. Je trouve ça super dommage.

C’est quoi le problème ? C’est que si on n’est pas prêt à s’investir person-nellement, on aura forcément des barrières.

Quelles barrières ? Le confort de la France ? Exactement. On est assis le cul dans sa chaise. Età partir du moment où on tombe dans le top 50, letop 100, on n’a plus faim. Et certains joueurs ont lejeu pour aller plus loin mais je ne lis pas la faimsur leur visage.

Mais nous, spectateurs, on peut voir ça à l'oeil nu ? On va prendre un joueur super talentueux qui estfrançais et on va le mettre en face de Djokovic. Etbien le joueur français n’a rien à envier à Djokovic,mais par contre y’en a un qui a faim, c’estDjokovic. Ca se voit tout de suite, et on n’a pasbesoin d’y passer 15 plombes. Et le gars, il estdéjà numéro 3 mondial. Il ne faut pas se croirearrivé quand on est dans le top 100 ou que l’ar-gent débarque.

Mais qu’est-ce qu’il se passe dans cette histoire detop 100 ? Il y a des illusions : des sponsors, de l’argent. Maistout ça c’est du vent. Quand on sait où on veut aller,ce genre de choses n’a pas d’importance. Je ne dispas que c’est facile. Mais est-ce que les joueursfrançais sont à 100% à chaque balle de l’entraîne-ment ? Moi sur ce que je vois et alors qu’il y a pleinde joueurs qui sont pétris de talent, je n'ai pas l’im-pression qu'ils donnent tout.

Quel exemple peux-tu nous donner d’un joueur quiprend ce jeu au sérieux ? Je vais te donner un exemple très simple. C’est leplus gros exemple, ça. A la Réunion, il y a 3 ans,avec mon entraîneur, on était à un tournoi qui avaitlieu là-bas. On avait décidé de faire une semaine desemi-vacances et semi-entraînement. Donc on fai-sait des journées de 5 heures ce qui veut dire desjournées sérieuses quand même. Il y avait Robredoqui était là-bas. Lui avait pris un beau chéque pourêtre là et il faisait des séances d’entraînement de 8heures par jour. On arrivait pour jouer de 10h à 12h,lui ça faisait déjà une heure et demi qu’il faisait desgammes. Nous, derrière, on allait manger au buf-fet. Lui il bouffait deux kiwis. Et dans la fouléeséance d’entraînement physique. Nous quand onavait fini, on allait glander au bord de la piscine. Luiil était avec un diététicien. Après il faisait une siesteet il reprenait comme nous à 16h, mais nous onarrêtait à 18h, lui à 19h. A 19 heures, il faisait ren-forcement musculaire, massage, étirements. Nouson était à l’apéro. Il terminait sa journée à 21 heu-res. Voilà : Tommy Robredo, 7ème mondial. Et ilpaie pas de mine, hein !

DOSSIER OUTSIDERS

ANTONY DUPUIS « A PARTIR DU TOP 100, ON N'A PLUS FAIM »ELEVÉ ET GRANDI COMPLÈTEMENT À L'EXTÉRIEUR DU MODÈLE FÉDÉRAL,

ANTONY DUPUIS POSE UN REGARD DE VRAI BAROUDEUR SUR UN CER-

TAIN TENNIS FRANÇAIS ASSIS LE CUL DANS LE COTON. LE RUFFIAN NOUS

RÉVÈLE LORS DE L'OPEN HIPPOPOTAMUS DE MAISONS-LAFFITE CE QUI

FAIT LA DIFFÉRENCE ENTRE DES AFFAMÉS COMME NOVAK DJOKOVIC OU

TOMMY ROBREDO ET LES AUTRES. UNE DEVISE À L'APPUI : ÊTRE À 100% À

L'ENTRAINEMENT.

SI UN JOUEUR INCARNE L'ART FRANÇAIS DE FAIRE L'ÉLASTIQUE ENTRE LA 80ÈME ET 150ÈME PLACE, C'EST BIEN

THIERRY ASCIONE. RENCONTRE PASSIONNANTE LORS DE L'OPEN HIPPOPOTAMUS DE MAISONS-LAFFITE AVEC UN

TÉMOIN PRIVILÉGIÉ DU VENTRE MOU DU CLASSEMENT ATP. UN MONDE ÉTRANGE OÙ NE SUBSISTE QU'UN MOT

D'ORDRE : SAUVER SES POINTS.

Si je te dis outsider, tu me dis ? C’est le vainqueur sans être le favori. Ca doit res-sembler à ça, non ?

Est-ce que tu te considères dans cette catégorie ?Pas du tout. J’ai un chemin bien différent del’outsider. Je suis encore moins connu et pas dutout connu pour être le favori.

Quelle est cette 3ème catégorie ? Les gens en marge. C’est encore une catégoriederrière les favoris et les outsiders.

C’est une question de classement ? Non, c’est une question de tempérament, de jeu,de plein de choses.

En quoi es-tu si atypique? Parce que je joue la Coupe Davis à 22 ans, je res-sors du top 100 la même année puis j’y retourneune 2ème fois, puis j’en ressors, et je fais le yo-yo comme ça depuis le début. J’étais en hautassez jeune, donc j’ai eu du mal à assumer et jesuis redescendu tout de suite. Et après il y a eude l’orgueil, l’orgueil pour remonter.

Donc le tennis, c’est l’appréciation de sa perfor-mance et du passage des différents paliers ? Exactement. Quand on est né pour être cham-pion, ça se fait automatiquement. On est fait pour

ça. Moi j'ai toujours su que je ne serai pasnuméro 1 mondial mais j'aime le tennis, etcomme j'avais la caisse physique et tennistiquepour bien jouer, je suis allé assez haut mais sansme rendre compte de ce que je faisais. Et quandj'ai pris conscience de ça, j'ai commencé à pani-quer, et ça s’est senti.

La panique, c’est quoi ? La panique, c’est que tu n’es plus tranquille, t’asla pression sur chaque match, on t’appelle pourles conférences de presse. T’es mis en avant enpermanence. Quand je vois Gasquet par exem-ple, quand je vois comment on lui pourrit la vie,je trouve ça dommage. Il a 21 ans, il est dans letop 10 et à chaque match, c’est la vie ou la mortpour lui. C’est dur. Je le connais bien, il vit çaassez mal.

Ca veut dire que les dix premiers sont les mecscapables d’accepter les attaques de la presse. Non, ce n’est pas uniquement la presse, c’esttous les gens du milieu. Parce que maintenantc’est rarement le joueur qui est cité dans les articles, ce sont plutôt les coaches. Et ça medérange. Par exemple de dire « C’est pas lematch qu’il aurait dû faire et je vais lui mettreune sauce en sortant du terrain », je ne trouvepas ça normal. L’appréciation des joueurs restela plus importante. Et il y a un moment tu ne

peux plus faire un match sans que les mecs tedemandent si t’es en danger après une défaite.Une fois j’avais perdu contre Safin et Moya et onme dit « Pourquoi tu perds deux fois de suite aupremier tour? ». Franchement c’est une carica-ture ! Gasquet, il le vit mal parce qu’il veut allerbeaucoup plus haut. Moi 80ème mondial, ça mesuffisait.

Ca te suffit encore aujourd’hui ? Non parce que j’ai de l’expérience, je me connaisplus, je sais ce dont j’ai envie. Mais à l’époquec’est allé trop vite, je suis passé de 500 à 80èmemondial et je jouais en Coupe Davis. C’était pasévident quand même. Moi je n’étais pas prêt.

Est-ce que ce sont les points à perdre qui mettent le plus de pression ? Oui, la vie du joueur de tennis, ce sont ses points.On se dit « Merde en juillet, j’ai 200 points àdéfendre ». C’est assez pitoyable mais c’est ça tavie, et c'est la même pour tout le monde. Sauf lesmecs du top 10, s’ils perdent 200 points, ils per-dent une place. Toi tu perds 100 points, ça te faitmal à la tête.

C'est ça le plus dur ? Non. Le plus dur, c’est quand tu es à Taschkent,que tu fais le Futur et non pas le Grand Prix, etque tu es tout seul. Tu vas jouer pour prendre

12 pointsau maxi-mum et tuperds au2ème tour.Là c’est dur, làtu te demandes sit’es encore enphase avec ce quite faisait rêverquand, gamin, tu étaisdevant la télé.

Quel est le moment leplus déprimant que tuaies vécu ? Un des plus dépri-mants, c’est cette annéequand j’ai du refaire un Futur en France. J’étais àFeucherolles et là c’était vraiment déprimant.J’avais eu un accident de scooter, j’étais redes-cendu au classement et dans ma vie ça n’allaitpas. Je me suis retrouvé au Futur deFeucherolles pour prendre un point ! C’étaitdéprimant…

THIERRY ASCIONE « CE N'EST PLUS UNE QUESTION D'ORGUEIL MAIS UNE QUESTION DE CROÛTE »

16 G R A N D C H E L E M - M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7

GDCHELEM - 05 12/09/07 13:41 Page 16

Est-ce que les stars du tennis en fauteuil s’identifient à celles dutennis ? On s’identifie, bien sûr, car dans notre discipline on n’a pasencore assez de recul. C’est sur que Federer et Nadal sont desexemples. Moi je suis plutôt Nadal pour deux raisons : la com-bativité et la hargne, et aussi pour la question des bras (rires).Mon tour de bras est équivalent à celui de l’Espagnol.

Te considères-tu comme un outsider ? Ça dépend. Pas au niveau du tennis handisport avec le palma-rès que j’ai. En revanche, c’est le tennis handisport qui est unvrai outsider car il n’est pas reconnu à sa juste valeur. Pourparvenir à organiser le tournoi de Roland-Garros cela a été trèsdur, il a fallu convaincre la Fédération Française, et cela a misbeaucoup de temps.

Tu insinues que l’on est en retard ?L’Open d’Australie a commencé il y a huit ans, Wimbledon il y acinq ans, l’US Open cela fait déjà trois ans. On peut logique-ment se poser quelques questions. Ce retard est à l’image duretard que l’on a sur le handicap, notamment par rapport auxpays anglo-saxons. On a un vrai souci sur l’acceptation de la différence. Quand on se ballade en fauteuil roulant, on vous regarde encore avec pitié et compassion.

Est-ce qu’on manque de positivisme ?C’est pas faux. Les Français dans le sport ont une fâcheusetendance à accepter la défaite.

Est-ce que c’est facile d’accéder au tennis en fauteuil ?Dans n’importe quelle région, il existe aujourd’hui des sectionshandisports. Créer une section, c’est avant tout avoir des courtsaccessibles ainsi que des vestiaires.

Tu es défenseur ou attaquant ? Quand j’étais premier mondial j’étais plutôt un bon attaquant.Je jouais en deux, trois frappes mais j’étais aussi capable dedéfendre. Depuis un an, je suis devenu beaucoup plus défen-seur.

Pourquoi ?Il est dur de gérer la place de numéro un mondial. C’est plusfacile d’y arriver que d’y rester. C’est la raison pour laquelleFederer reste exceptionnel. Quand je suis numéro 1 mondial,j’ai 24 ans, cela fait sept an à peine que j’ai eu mon accident,donc je me pose et je me dis : « C’est dingue quand même cettehistoire ! ». A partir de là j’ai eu du mal à me motiver, à trouverles mécanismes qui font que l’on reste au maximum. Mais jepense avoir retrouvé le chemin et je devrais faire une grossesaison en 2008 avec Pékin comme objectif principal.

Le team Lagardère, tu y crois ?Aujourd’hui c’est le team Lagardère qui me permet de vivre demon activité. C’est un vrai soutien et j’ai accès à tout au mêmetitre qu’un Gasquet. Concernant la ligne de direction du team j’ycrois vraiment mais il ne faut pas résumer cette ligne à l’idéeque l’entraînement est 100% scientifique et technologique. C’estseulement un outil de plus pour parvenir à se préparer avecefficacité. De toute façon il n’y pas un système qui marche pourtout le monde. Regardez Federer, il n’a pas de structure etpourtant il est au top !

L’entraînementNous, quand on joue au tennis, c’est deux à trois heures par jour.

Mais il faut comprendre un truc, c’est qu’à la sortie des troisheures c’est comme si on rentrait en marchant sur les mains.En handisport, on utilise que les bras, pour pousser le fauteuil,pour taper dans la balle. Toute la journée pour se déplacer, jepousse les 80 kg de mon fauteuil. On ne peut pas raisonnable-ment s’entraîner 6 heures par jour.

Quelle est la place du matériel dans ton sport ?Moi j’ai tous mes abdos. Je n’ai rien à envier aux joueurs pros.Mes bras sont deux fois plus gros que ceux de Féderer. Lapuissance elle n’est pas uniquement dans le transfert maisdans le bras. Je joue avec une raquette plutôt légère, mais leproblème c’est qu’à chaque fois que tu la soulèves, cela génèrede la fatigue. Il m’est arrivé au bout d’un match en trois sets

de n’avoir plus de force, plus un gramme dans les bras. Je nepense pas que ce soit le cas pour les joueurs valides de hautniveau. Babolat me fait des raquettes sur mesure comme pourtous les joueurs de leur team. C’est appréciable.

Quelle est l’importance de la mobilité ? C’est l’axe le plus important. Avant mon accident, j’étais 5/6.Mais au début ce n’est pas suffisant car la base c’est de maîtri-ser la mobilité de son fauteuil. J’avais beau avoir la technique,des gars plus faibles que moi me mettaient des raclées. Aprèstechniquement c’est autre chose. Aujourd’hui je pense que j’aiun niveau de seconde série sans souci. En même tempsFederer contre Mickaël en fauteuil, ça fait 6/0 6/0 et inverse-ment… Ca reste deux sports différents.

On frappe la balle de plus bas donc on est obligé d’avoir toute lapalette technique ?Oui, lift, slice, kick… Après le type de jeu est lié à son degré dehandicap. Moi j’ai inventé un revers qui n’existe pas chez lesvalides. C’est un revers inversé avec une prise coup droit.Autant en coup droit on peut exécuter la rotation des épaulesautant en revers vous êtes bloqué par le fauteuil.

Quel est l’avantage du 2ème rebond ?Dans les quinze premiers mondiaux, on s’en sert de moins enmoins. L’avantage du 2ème rebond c’est le spectacle.

Parle nous un peu de la volée…La volée la plus efficace, c’est la volée à contre temps. Nous oncolle pas au filet parce que l’on ne peut pas se lever, et que l’onne fait pas de marche arrière. En revanche sur un lob on faitdemi-tour et on peut la remettre. A contre temps on peut êtretrès efficace. C’est le meilleur moyen de mettre l’autre gars àquatre mètres.

Est-ce qu’il faut venir du tennis valide pour jouer au tennis enfauteuil ?Non pas obligatoirement. Quand on me pose la fameuse ques-tion « Qu’est ce que tu ferais contre un valide ? », je répondsque je joue 15/4-15/5. Mais Federer dans un fauteuil je vaisl’humilier. Par exemple Gaël Monfils que je connais bien, ils’est mis un jour dans le fauteuil et, c’est évident, il n’a pas misun point. Il ne pouvait pas se déplacer.

«DEVENIR NUMÉRO UN MONDIAL C’EST PRESQUE FACILE MAIS Y RESTER C’EST UN VRAI CHALLENGE»

M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7 - G R A N D C H E L E M 17

DOSSIER OUTSIDERS

MICKAËL JEREMIASZ MEMBRE DU TEAM LAGARDÈRE, EX-NUMÉRO UN MONDIAL, MÉDAILLE DE BRONZE AUX JO D’ATHÈNES, MICKAËL JEREMIASZ EST

UN DES LEADERS CHARISMATIQUES DU TENNIS HANDISPORT, DISCIPLINE TOUJOURS OUTSIDER DANS L’HEXAGONE MAIS DEPUIS

LONGTEMPS INTÉGRÉE AU CIRCUIT MONDIAL GRÂCE À UN SOUTIEN PERMANENT DE L’ITF. PLACE DONC À UN ENTRETIEN VÉRITÉ

SUR UN CHAMPION QUI RÊVE D’UNE MÉDAILLE D’OR À PÉKIN.

SUR LA TOILEMickaël Jeremiasz est également bien présent, notamment sur le

www.lecoqtennis.com , site entièrement consacré à la petite balle

jaune. Grâce à des vidéos reportages de grande qualité, le visiteur peut

accéder à la vie intime du champion italien Starace, rentrer par exemple

dans les coulisses du Team Lagardère, et comprendre comment Mickaël

s’entraîne au jour le jour. Un vrai régal.

GDCHELEM - 05 12/09/07 13:41 Page 17

Page 10: GrandChelem 5, Septembre 2007

Est-ce que tu as l'impression d'être mis en margedu système ?Je n'aime pas trop tous ces jugements que lesgens font, surtout pour la plupart sans vraimentme connaître. Moi je ne juge personne. Tout lemonde a le droit au haut-niveau. Moi, je ne mesens pas du tout en marge. Là on est à Roland(NDLR : l’interview a été réalisée en mai dernier),je me sens à la maison. J'ai passé toute ma vieici, j'ai même habité ici. Après certains me repro-chent d'être parti à l'étranger, mais j'aime maliberté, le climat tropical et la mer, tous ces élé-ments que j'ai en Floride. J'ai un peu une âmed'aventurier. Chaque année je pars découvrir unnouveau pays, une nouvelle culture, pour appren-dre, découvrir de nouvelles méthodes. Mais je nesuis pas en marge. Moi j'accepte tout le monde.

Tu as été le coach de Tatiana Golovin, de RichardGasquet, maintenant de Gaël Monfils. EnFrance on a un peul'impression que tu esle coach sauveur qu'onappelle quand il y ades problèmes. J'ai commencé avecRichard, c'était pas évi-dent. Avec lui, il y avaitbeaucoup de choses àfaire, mais malheureu-sement c'était trop tôtpour lui. Il était encoretrop jeune. Moi je fais un job, je le fais à 200%. Je me mets d'accord avec mes joueurs et on serespecte ainsi que nos engagements.

Est-ce que c'est difficile d'être dur dans cemétier?Non, ça dépend à qui vous avez à faire. Vous nepouvez pas coacher de la même manière. Il n'y apas une vérité. Chaque coach à sa propreméthode, sa propre pédagogie. Et puis il fautadapter son discours en fonction des joueurs.Chaque joueur a son propre bagage.

Quand tu bosses avec Gaël, ça vient de toi ? De lui ? Des deux ? Gaël, ça fait quatre ans qu'il bosse et qu'il colla-bore avec différentes personnes et structures. Moi je ne fais que prendre la succession, de pour-suivre le travail qui a déjà été effectué. J'essaieseulement de rajouter un peu ma touche person-nelle. Quand je me lève le matin, mon but est depasser la meilleure journée possible, d'apporter

aux joueurs tout ce que je peux, d'êtreperformant et de ramener des résul-tats. En général ça se passe bien.Après, comme partout, il y a deséchecs et des réussites.

Gaël a déclaré qu'il y avait uneosmose entre vous. Il aime bienquand tu lui parles. Je l'ai envoyé seul en Autriche et enCroatie, pour qu'il se retrouve, qu'ilfasse le point avec lui-même. Il est

jeune, il me regarde, il est dans l'attente de mesparoles, de mes conseils. Donc c'est presque normal pour moi de lui parler beaucoup. Il est demandeur.

Tu veux dire que le mental est plus important quetout le reste ?Complètement, c'est le mental qui fait tout. Pour réussir des choses il faut un état d'esprit,une mentalité, une attitude. Et tout ça, tu l'obtiens,tu le développes avec le mental. On a beaucouptravaillé ça avec Gaël.

Tu veux dire que tu détiens des clés que d'autrescoaches n'ont pas ?Non. Simplement je fais mon travail du mieux que je peux. Il y a des entraîneurs qui font desmeilleures choses que moi, ou qui ont de meil-leurs résultats. Pour moi la question n'est pas là.Je me lève le matin avec l'envie de faire du mieuxpossible, de me donner à 100%.

Tu vas beaucoup à l'étranger. Cela t'apporte beaucoup ? Il y a tellement de belles choses sur terre que c'est une chance de pouvoir voyager. Découvrirtoutes ces cultures est un cadeau du ciel, un véritable luxe que j'ai. Ca m'apporte un regard différent d'un point de vue sportif, mais égalementsocial, humain, et même business.

T'as le temps encore aujourd'hui de t'évader à travers d'autres passions ?Bien sûr. Avec un minimum d'organisation, il n'y a pas de problème. Et pour découvrir de sijolies choses, le temps on le trouve toujours.

DOSSIER OUTSIDERS

18 G R A N D C H E L E M - M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7

TARIK BENHABILES « J'AI UN PEU UNE ÂME D'AVENTURIER »ANCIEN JOUEUR FRANÇAIS AU REVERS CHOPÉ MYTHIQUE MAIS SURTOUT

COACH ÉMÉRITE QUI A DÉJÀ EMMENÉ ANDY RODDICK JUSQU'À LA 2ÈME

PLACE MONDIALE, TARIK BENHABILES S'EST DEPUIS LONGTEMPS EXTRAIT

DU COCON FRANCO-FRANÇAIS POUR ALLER VOIR D'AUTRES CULTURES,

ÉCOUTER D'AUTRES DISCOURS, EXPÉRIMENTER D'AUTRES MÉTHODES. IL

MET DÉSORMAIS SON EXPÉRIENCE DE GLOBE-TROTTER AU SERVICE DU

JEUNE GAËL MONFILS ET PRÔNE UNE PASSION DU TENNIS FAIT D'ICI ET

D'AILLEURS.

01

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07➜KEVIN CURREN : un grand tamis qui vousveut du mal En 1985, un Sud-Africain fait trembler le presti-gieux gazon de Wimbledon. Kevin Curren sort lespremiers moyens tamis Kneissel permettant d'ali-gner aces et retour bloqués comme des calots à larécré. Edberg, Connors mais surtout McEnroe,pourtant invaincus depuis 2 ans, semblent incapa-bles de trouver la parade. Même tarif : trois setssecs et au revoir. Un parcours fléché jusqu'à lafinale où Curren croise un autre grand tamis. Pasde bol, c'est la Puma grise d'un jeune Allemand ausurnom comme un programme de missilesaériens : Boum-Boum. Avec son cadre argenté,Becker, 17 ans, sort les aces sur 2ème balle et noiele rêve de Kevin.

➜ SLOBODAN ZIVOJINOVIC fait très BoboEn 1986 un déménageur serbe taillé dans un shortd'écolier défie Lendl en demi à Wimbledon.Slobodan Zivojinovic aligne les aces du haut de sondouble mètres. Bousculé, le Tchèque doit sortir lefestival de passings dans la 5ème manche (6-2 6-76-3 6-7 6-4) mais Bobo Zivo n’en est pas à son pre-mier coup d’éclat. A l’Open d’Australie 1985, il adéjà éliminé en quart John McEnroe avec un cin-glant 6-0 au dernier set. Au total, il ne remporteraque deux tournois ATP mais atteindra la place denuméro 1 en double avec Andrès Gomez.

➜ MIKAEL PERNFORS se taille un short

Inconnu mais dangereusement suédois, MikaelPernfors est la grande affaire de 1986 à Roland-Garros. Calé à la 27ème place de l'ATP, il enfumeEdberg, Becker et Leconte par des tours de passe-passe depuis la bâche du fond. Ivan Lendl stoppela plaisanterie en finale (6-3 6-2 6-4) mais n'empê-che pas Pernfors de devenir le chéri de ses dames.Arrivé à Paris sans équipement à sa taille, leSuédois emprunte un short trop grand qui tournevite au phénomène de mode après trois victoires.Son col relevé et sa coupe en brosse feront lereste. Mikael reprendra son rôle d'empêcheur detourner en rond en 1990 face à McEnroe àl'Australian Open lors de la fameuse expulsion dece dernier.

➜ Le doux ronron de MILOSLAV MECIR Figure de l'outsider nonchalant, prêt à filer à lapêche dès la fin du match, Miloslav Mecir étaitd'abord connu pour être la bête noire des Suédois(Wilander, Edberg, Nyström, Jarryd) en leur retour-nant son jeu tout au poignet et en déviations.Finaliste en Australie 1989 et à l’US Open 1986,demi-finaliste à Wimbledon 1988 et Roland-Garros1987, le Tchèque a longtemps fait partie du clubrestreint des joueurs capables de battre n'importequi sauf...celui qui fut sa propre bête noire, IvanLendl, ex-compatriote qui lui infligea deux grosses

branlées en finales de Grand Chelem. Blessé audos, le « Chat » fut obligé de se retirer prématuré-ment du circuit. Une perte phénoménale pour letennis.

➜ HENRI LECONTE, le mangeur vasqué« On m'avait prévenu mais là... ». Défait, PeteSampras essaye de saisir ce qui vient de se passermais qu'y a t-il à comprendre ? Henri Leconte futet demeure une énigme à ses propres yeux.Vainqueur en 3 sets secs en finale de Coupe Davisdu futur numéro 1 mondial après 6 mois d'inacti-vité, Riton fut surtout ce gaucher imprévisiblecapable de se hisser en demi-finales de Roland-Garros et de Wimbledon en 1986 avant d'enflam-mer tout un pays en 1988 en sortant Becker,Chesnokov puis Svensson pour caler devantWilander. Henri s’attirera les foudres du public lorsd’un discours d’après-match maladroit. Mais levengeur masqué revient et remporte donc cetteCoupe Davis 1991 avant d'atteindre à la surprisegénérale les demi-finales de Roland-Garros en1992. Leconte ou l'art de l'embuscade à la fran-çaise.

➜ MARY-JOE FERNANDEZ, au bord de l'American DreamToujours placée (finales Open d’Australie 1990 et1992, finale Roland-Garros 1993), jamais gagnante,l'histoire de Mary-Joe Fernandez n'est-elle pascelle d'une intégration à l'américaine pas complè-tement réussie ? Fille d'un Espagnol et d'uneCubaine rencontrée sur les terres de l'éternel Fidel,Maria-Jose Fernandez aura rejoué un genre deNathalie Wood dans West Side Story : belle, élé-gante, avec le monde au bout des doigts mais per-dant tout au moment de serrer son rêve contre sapoitrine. Bloquée par Graf, Seles et Sanchez, elleaura par contre signé un exploit assez rare dans letennis féminin : revenir de 6-1 5-1 contre Sabatini

pour l'emporter 10-8 au 3ème. Une victoire dontl'Argentine ne se remettra jamais.

➜ JANA NOVOTNA, les nerfs à vifY-a-t-il une tradition tchèque du tennis mêlantflamboyance technique et fébrilité mentale ? AprèsNavratilova et Mandlikova, toutes sujettes à l'effon-drement dans les premières années de carrière,Jana Novotna reprit tardivement le flambeau del'outsider fragile. Des résultats prometteurs, unefinale à l'Australian Open de 1991, une autre àWimbledon en 1993, puis 24 tournois remportésmais toujours pas ceux qui comptent. Avec son jeude volée la Tchèque effraie tout le monde mais nes'impose jamais à l'heure fatidique. Elle va y par-venir en deux temps : par une défaite déchirantecontre Martina Hingis en finale de Wimbledon 1997,tristesse qu'elle essuiera sur l'épaule de laduchesse de Kent, avant de s'offrir enfin son Graalface à Nathalie Tauziat l'année suivante.

➜ MARK PHILIPPOUSSIS au tout ou rienMi-dieu grec (ses racines), mi-koala (l'animal quifait dodo), Philippoussis s'est taillé un destin d'out-sider par défaut tant son arrivée devait annoncer lagénération du tennis aux grands pieds. Service à229 km/h sur terre (à Düsseldorf), 46 aces àWimbledon (contre Agassi), tout était prêt pourl'ère binaire du XXIème siècle. Ce fut au mieux desvictoires contre le meilleur Sampras au 3ème tourde l’Open d’Australie en 1996, une finale àWimbledon contre Federer ou encore cette eupho-rie en Coupe Davis 2003 où à lui tout seul, le bonMark battait la France sur terre battue. Au pire cefut rien. Ah si, des soirées en boîtes avec Roddick,une émission de télé réalité et un gros gâchis. Aquand le come-back du koala masqué ?

JAMAIS DONNÉS VAINQUEURS MAIS TOUJOURS DANGEREUX,

GRANDCHELEM A RESSORTI LA LISTE DES GRANDS OUTSIDERS DE

L'HISTOIRE DU TENNIS. DES ACES DE BOBO ZIVOJINOVIC AUX EXPLOITS

D'HENRI LECONTE EN PASSANT PAR LES RATÉS SIDÉRANTS DE JANA

NOVOTNA, RETOUR SUR LES GRANDS TRAPÉZISTES DU JEU.

NOS OUTSIDERS FAVORIS

GDCHELEM - 05 12/09/07 13:41 Page 18

M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7 - G R A N D C H E L E M 19

DOSSIER OUTSIDERS

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THIERRY BERTRAND « LES CHALLENGERS SONT DES TOURNOIS D’OUTSIDER »DIRECTEUR DU TOURNOI D’ANDRÉZIEUX, DOTÉ DE 100.000 DOLLARS, THIERRY BERTRAND EST AVANT TOUT UN

PASSIONNÉ. RAISON DE PLUS POUR SAVOIR SI AU SEIN DE LA CONFRÉRIE DES GRANDS ORGANISATEURS

D’ÉVÈNEMENTS MAJEURS DE TENNIS, LA NOTION D’OUTSIDER EXISTE.

Le Challenger42 est-il un tournoi outsider ?Si l'on se fixe comme objectif d'attirer des têtesd'affiches comme Fabrice Santoro, Michaël Llodraou Igor Andreev, avec une dotation de seulement100 000 dollars, la réponse est indiscutablementoui.

Quand on organise un 100.000 dollars, est-il faciled'attirer des joueurs renommés ?Non, bien évidemment ! Mais les Challengers doi-vent d'abord servir de tremplin aux futures starsdu circuit, et sauf en alignant 100 000 dollars deplus en garanties (primes accordées aux joueurspour leur présence dans le tableau), on ne risquepas de voir débarquer dix joueurs faisant partie dutop 50 mondial. Personnellement, je préfère jouerla carte du professionnalisme et de l'accueil. Celafonctionne plutôt bien puisque Nadal,Soderling, Andreev, Karlovic, Costa,Santoro, Llodra, Monfils,Benneteau, Mahut, Simon ontdéjà fait vibrer le palais desSports d’Andrezieux. Vous levoyez, la liste est longue desjoueurs devenus stars ayant parti-cipé au tournoi depuis sa création.

Face aux autres directeurs de tournoi, au mêmetitre qu'un joueur du top 100, es-tu considérécomme un outsider ?Il faudrait leur poser la question. Cela étant, nous sommes tous un peu outsiders, à partir dumoment où l'on décide de se lancer dans uneaventure de ce type.

Un outsider est aussi un créatif, quelles sont lesidées que tu as mises en place sur le Challenger42pour étonner ?Depuis la première édition, nous proposons le"Passeport Grand Chelem" (et ce n'est pas un coupde pub pour votre magazine). Il s'agit en fait d'unchéquier non nominatif donnant accès à tous lesmatchs, des qualifications à la finale, vendu enpriorité aux licenciés de la Fédération, le tout à

seulement 50 euros.

As-tu souvenir d'un joueur oustider venus'imposer au Challenger42 ?Thierry Ascione, sorti des qualifs en2003 ! Il a gagné tous ses matchs en

situation d'outsider, mais en affichant unexceptionnel tempérament de guerrier. Un

vrai grand moment de l’histoire du tournoi.

Parmi les joueurs d'aujourd'hui lequel symbolisele mieux à tes yeux le statut d'outsiderGaël Monfils est un vrai showman, cool, et telle-ment talentueux qu'il nous donne toujours envie de parier sur lui, même à 100 contre 1!

Organiser un tournoi d'une telle envergure c'est souvent très prenant, très difficile, qu'est cequi peut te pousser chaque année à remettre lecouvert ?La folie sans doute, l'immense bonheur decôtoyer pendant 10 jours les étoiles montantesou descendantes du circuit, et toujours uneincroyable envie de fédérer les énergies, pourpartager les réussites.

Andrézieux est à quelques kilomètres de la maison verte de Saint-Etienne. Ce serait le lieuidéal pour un grand tournoi de tennis ballon, non ? Joker !

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Page 11: GrandChelem 5, Septembre 2007

RadicalROCKs

Donnez le meilleur de vous-même avec la nouvelle technologieHEAD MicroGel™. Grâce à la répartition uniforme de l’impacttout autour du cadre, cette raquette HEAD offre un toucher unique en son genre. head.com

Rock-solid performance

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[

LES 71RAQUETTES

TESTÉES

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800 P SBS2800 A

900 D SBS900 P SBS

900 A

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AEROPRO DRIVEPURE DRIVE

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NS DRIVE

NS DRIVE OS

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2 HUNDRED

2 HUNDRED 16X193 HUNDRED

3 HUNDRED 16X195 HUNDRED

5 HUNDRED TOURF 2.65F 2.55

FISCHER

MAGNETIC COMP 95

MAGNETIC COMP 98

M PRO ONE 98 SL

M PRO ONE 98 UL

PRO NO ONE X-LITE

BEAT SCHOCKSTOP

MAGNETIC 1210

HEAD

MICROGEL EXTREME

MICROGEL EXTREME MP

MICROGEL FIRE

MICROGEL RADICALMETALLIX 10

NANO TITANIUM

FLEXPOINT INSTINCT AIRFLOW 1AIRFLOW 3

PROTECTOR

PRINCE

O3 SPEEDPORT BLACK

O3 SPEEDPORT RED

O3 SPEEDPORT BLUE

O3 SPEEDPORT SILVER

OZONE FOUR

OZONE ONE

OZONE SEVENO3 TOUR

O3 HYBRID

TECNIFIBRE

T FIGHT 320 XLT FEEL 255

FURTIVREBOUND

SPINFIRERED TOUCH

BLACK PEARL

WILSON

K SIX ONE LITE

K SIX ONE TEAMK THREE

K SIX ONE TOURK FOUR 112

K ZEN TEAMN BLADEN FLASH

N COURT

YONEX

RDS 003RDS 002RDS 001RQS 11RQS 30RQS 55

JEUDI 28 JUIN 2007, 9HLES SIX COURTS EN TERRE BATTUE DU TC BOURGOIN-

JAILLEU ONT REÇUS À NOUVEAU GRANDCHELEM POUR

EFFECTUER LE TEST DES 70 CADRES DES 9 MARQUES

PRÉSENTES. CETTE JOURNÉE A RÉUNI 25 JOUEURS DE NC À

-15 QUI ONT EU LA PRIMEUR DE JAUGER LES PRINCIPAUX

MODÈLES POUR CETTE SAISON 2007/2008.

● FOLCO CANONICO

(BABOLAT) : C’est une alchi-mie compliquée mais il y a laqualité des testeurs. Ils doiventpouvoir traduire leur sensation.En général tous nos tests sontcouplés avec des mesures delaboratoire.

● JEAN BENOIT COMARD

(DUNLOP) :Il faut de l’objectivité, et de l’im-partialité, que toutes les raquet-tes soient testées en mêmetemps, sur la même surface,avec les mêmes balles.

● CHRISTOPHE DAMIENS

(TECNIFIBRE) : Garantir l’objectivité des testeurs est primordial, car on se rendcompte que tout a une importance : la couleur du cadre, son nom, sa marque bien sûr.

● BENJAMIN HORNN

(ARTENGO) : Pour nos tests,on s’oblige à tenter d’éliminer lapart du psychologique, et celareste un vrai challenge. L’idéalpour moi serait de faire des testsavec des raquettes sans faireapparaître le nom des marques.

6 QUESTIONSÀ NOS 9 CHEFS DE PRODUITS

QU’EST-CE QUI EST LE PLUS IMPORTANT À RESPECTER POUR PARVENIR À FAIRE

DES TESTS EFFICACES ?

Bois

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st Raquettes 2007

LE PROTOCOLEChaque marque nous a proposé sa

sélection pour la saison 2007-

2008. Tous les modèles ont été

soumis à nos testeurs sans aucune

indication de prix ou de niveau.

Chaque cadre est passé dans les

mains d’au moins 5 testeurs (NC,

3ème et 2ème série). Les raquettes ont

toutes été cordées par la marque

constructeur sauf les cadres

Fischer cordés en Maillot-Savarez.

➜ Le service cordage de ces

tests a été assuré par le magasin

spécialisé Cap Tennis à Lyon.

- 50 tubes de balles - 1 court en gazon synthétique - 25 testeurs - 6 courts en terre battue - 20 litres d'Isoxan - 6 coups de soleil - 52 passings shots de rêve - Une centaine d'aces

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Page 12: GrandChelem 5, Septembre 2007

22 G R A N D C H E L E M - M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7

GRANDCHELEM TEST

WILSON – K Six One TeamSurface tamis: 612 cm2

Poids: 289 g Equilibre: 33,0 cm Prix: 189,99 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Une précision chirurgicale pour un jeu tourné vers l’attaque.

BABOLAT- AERO STRIKESurface tamis: 645 cm2

Poids: 275 gÉquilibre: 34 cmPrix: 179.95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Un très bon compromis de puissance et de contrôle.

DUNLOP 2 HUNDRED Surface tamis: 612 cm2

Poids: 322,5 gÉquilibre: 32 cmPrix: 159,95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Frappes sèches au rendez-vous,un cadre très précis et confortable.

PRINCE 03 SPEEDPORT REDSurface tamis: 677 cm2

Poids: 280 g Équilibre: 33.5cm Prix: 219 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Une fois que l’on a pris en main la O3 et maîtri-ser son aérodynamisme, le résultat est surprenant.

HEAD MICROGEL MPSurface tamis: 645 cm2

Poids: 295 gÉquilibre: 31,5 cmPrix: 179,95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Rigidité, puissance mais aussi précision.

● CHRISTOPHE DAMIENS(TECNIFIBRE) : L’apparitiondes cordages très rigides cesdernières années en compéti-tion influe sur l’augmentationspectaculaire des pathologiesarticulaires. Le confort, et ladiminution des vibrations, associés à la souplesse descordages devront être l’axefort d’innovation dans les

prochaines années.

● BENJAMIN HORNN(ARTENGO): «Il suffit de seplonger un peu dans l’histoiredu tennis pour s’apercevoir queles grandes révolutions qui ont changé le jeu sont liées au matériel, notamment auxraquettes et aux matériaux utilisés. Après le bois, l’acier,l’aluminium, la fibre de verre, le graphite, un autre matériauverra le jour.

● ANTOINE BALLON(WILSON) : On a beaucoupglosé sur la question du maté-

riel. On a oublié le paramètreprincipal qui est le joueur.

La façon de s’entraîneraujourd’hui, la mor-phologie des joueurs,quand on revient 10

ans en arrière, on est mort derire. On a fait des études avecdes raquettes en bois sur leservice et sur les autres coups,il n’y a pas une si grande diffé-rence que ça.

● STEFAN GEHMAYR(FISCHER): Il me semble difficile de faire évoluer lesraquettes car finalement lesrègles de l’ITF sont assez strictes et ne permettent pas de grands bouleversements

QUELLES INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES VONT APPARAÎTRE DANS LES ANNÉES FUTURES POUR AMÉLIORER ENCORE LA QUALITÉ DES RAQUETTES ?

ARTENGO 800 PSBS2Surface tamis: 645 cm2

Poids: 290 gÉquilibre: 32,5 cmPrix: 59 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : La prise en main est aisée,une raquette pour joueur polyvalent.

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M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7 - G R A N D C H E L E M 23

GRANDCHELEM TEST

BABOLAT DRIVE Z LITESurface tamis : 645 cm2

Poids : 255gÉquilibre: 35 cmPrix : 149.95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Une raquette qui offre des sensations inégaléesquand on aime les cadres de moins de 300 g.

WILSON K SIX ONE LITESurface tamis: 658 cm2

Poids: 249g Equilibre: 34 cmPrix: 169,99 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Les qualités de précision de la K Six One, avec un poids plume, un régal !

TECNIFIBRE T.FEEL 255Surface tamis: 660 cm2

Poids: 255gÉquilibre: 33 cmPrix: 119.95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : A ce poids là, c’est logique que ce cadre soitréservé aux champions en herbe.

EST-CE QUE LES JOUEURS PROFESSION-NELS PARTICIPENT ACTIVEMENT À LA MISESUR LE MARCHÉ D’UN NOUVEAU MODÈLE ?

● NICOLAS FAURÉ (HEAD) : Ils ne sont pas hermétiques auxinnovations mais aux changements. C’est pourquoi nous passonsbeaucoup de temps avec eux sur le court pour leur expliquer lesbénéfices des nouvelles technologies.

● JEAN-JAQUES CHERRY (PRINCE) : 70% des joueurs Princesont passés de leur raquette traditionnelle au nouveau concept O3avec notamment des résultats conséquents. Je pense que celarépond à la question.

● STÉPHANE ELRIC (YONEX) : Quand Hewitt change de raquette(RQIS 1 TOUR) avant l’Open d’Australie, c’est qu’il a trouvé dans notrenouvelle gamme un cadre qui lui apportait un plus donc oui, lesjoueurs sont fortement impliqués.

● ANTOINE BALLON (WILSON) : Pour la K Factor, on a com-mencé à en parler avec Roger Federer lors de l’Open d’Australie en2005. Après la période où tous les constructeurs ont misé sur lapuissance, Roger voulait redonner du contrôle à tout le monde. Il atesté des prototypes après l’US Open 2005. Il a été direct et nous a dit : ça ne va pas, il faut recommencer. On s’est remis au boulot, on aapporté les corrections et Roger a adopté la nouvelle raquette pourl’Open d’Australie en 2007 avec le succès que l’on connaît.

DUNLOP 2.55Surface tamis: 645 cm2

Poids: 255 gÉquilibre: 35 cmPrix: 59,95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : La polyvalence, rien que la polyvalence, mais également un confort très appréciable.

FISCHER PRO NO ONE X LITESurface tamis: 630 cm2

Poids: 260gBalance: 34,5 cmPrix: 149,95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Le confort est la qualité première de ce cadre une fois la prise en mainapprivoisée.

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GRANDCHELEM TEST

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HEAD MICROGEL EXTREME PROSurface tamis: 645 cm2

Poids: 315 gÉquilibre: 31 cm Prix: 179,95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Un cadre qui conviendra parfaitement aux joueurs compétiteurs cherchant àfaire mal à l’échange.

BABOLAT AEROPRO DRIVESurface tamis: 645 cm2

Poids: 300 gÉquilibre: 32 cmPrix: 199.95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Le cortex a été intégré, la raquette est plus confortable encore que l’ancien modèle tout engardant les qualités qui font le succès de la raquette deNadal.

WILSON K SIX ONE TOURSurface tamis: 580 cm2

Poids: 340 g Equilibre: 30,5 cm prix: 219,99 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : La raquette du numéro 1 mondial est une merveille de puissance et deprécision. A manier avec dextérité pour en retirerle meilleur.

DUNLOP 5 HUNDREDSurface tamis: 645 cm2

Poids: 275 gÉquilibre: 34 cmPrix: 149,95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Moins de 300 grammes, debonnes sensations et de vraies performances.

WILSON N BLADESurface tamis: 632 cm2

Poids: 304 g Equilibre: 32,5 cmPrix: 199,99 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Un des musts du circuit, puissance et maîtrise, pour une valeur sûre !

TECNIFIBRE 320 XLSurface tamis: 625 cm2

Poids: 320 gÉquilibre: 31 cmPrix: 189.95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Une nouveauté de la série T.Fight,rigidité, précision avec un tamis plus large. Une belleévolution.

PRINCE O3 TOUR LiteSurface tamis: 612 cm2

Poids: 280 gÉquilibre: 34 cmPrix: 199 eurosL’ŒIL DU TESTEUR: Les qualités reconnues de laO3 Tour (confort, rigidité) avec un poids plume. Une petite révolution !

PRINCE OZONE SEVENSurface tamis: 677 cm2

Poids: 285 gÉquilibre: 33 cmPrix: 159 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Ivanovic l’a adoptée, et on lacomprend. Un vrai régal en terme de puissance etde contrôle.

EXISTE-IL UN MARCHÉ SPÉCIFIQUE POUR LES FEMMES COMME POUR LES SENIORS ?

● NICOLAS FAURÉ (HEAD) : Il y une vraieattente autant en cosmétique qu’en qualité deproduits pour les femmes. Depuis que l’on alancé cette gamme spécifique avec le parrai-nage de Steffi Graf, c’est un vrai succès.

● FOLCO CANONICO (BABOLAT) : Aux Etats-Unis, le marché Senior est trèsimportant. En France la tendance est moinslourde mais cela s’installe. On a donc concep-tualisé des cadres qui répondent à l’attente dece type de joueurs qui cherchent du confort, duplaisir, mais aussi de la puissance le tout avecdes tamis surdimensionnés.

● ANTOINE BALLON (WILSON) :Il y avait un problème de puissance chez les femmes. Elles voulaient déborder l’adversaire sur le court. En gros elles sontmoins regardantes que les mecs, plus ouvertesaux innovations. Le meilleur exemple ce sontles sœurs Williams avec le concept Hammer.Puis, cette tendance a changé. Juste avantl’Australian Open cette année, Serena est passée au bureau. Et lorsqu’on lui dit qu’onbossait sur la K-Factor, elle nous a répondu« Ca m’intéresse. Je ne fous plus une balle

dans le court. Files en moi quelques unes. Je vais essayer sur l’Australian Open ». La raquette n’était même pas commercialisée,on n’avait même pas fait les photos. Et ellegagne. On était comme des fous.

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FISCHER M PRO ONE 98Surface tamis: 630 cm2

Poids: 295 gÉquilibre: 32,5cmPrix: 199,95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Un très bon cadre pour les joueurs dits complets à la fois tournés vers l’avant mais aussi bons défenseurs.

BABOLAT PURE STORMSurface tamis: 630 cm2

Poids: 295 gÉquilibre: 32,5cmPrix: 169.95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Précision et puissance sont au rendez-vous,mais il faut savoir maîtriser son moteur !

ARTENGO 900 P SBSSurface tamis: 645 cm2

Poids: 295 gÉquilibre: 31,5 cmPrix: 89 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Maniable, agréable, un cadre qui possède un petit plus pour les joueurs de toucher.

YONEX RDS 001 Surface tamis: 580 cm2

Poids: 325 gÉquilibre: 31 cmPrix: 199 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Un cadre rigide et exigeant mais qui fait des merveilles avec un «gros» bras.

HEAD RADICAL MICROGELSurface tamis: 645 cm2

Poids: 315 gÉquilibre: 32 cmPrix: 209,95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Un vrai plus par rapport à la Radical Flexpointnotamment en terme de confort, tout en gardant une puissance efficace.

BABOLAT PURE DRIVESurface tamis: 645 cm2

Poids: 300 gÉquilibre: 32 cmPrix: 169.95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Un must qui ne vieillit pas. Pour joueurs agressifs et talentueux.

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TECNIFIBRE BLACK PEARLSurface tamis: 690 cm2

Poids: 265 gÉquilibre: 33,5 cmPrix: 119.95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Le plus beau design, uneraquette «bijou», à conseiller pour les joueuses loisirs.

YONEX RQS 11Surface tamis: 645 cm2

Poids: 280 gÉquilibre: 33 cmPrix: 199 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Un cadre très confortable,très efficace, une raquette de sensations.

ARTENGO 720PSurface tamis: 659 cm2

Poids: 285 gÉquilibre: 33,5 cmPrix: 29 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Un premier prix pour frapper ses premières balles.

WILSON K FOUR 112Surface tamis: 722 cm2

Poids: 259 g Equilibre: 36 cm Prix: 229,99 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Puissance, contrôle, tolérance. Que demander de plus !

HEAD AIRFLOW 1Surface tamis: 640 cm2

Poids: 255 gÉquilibre: 35 cm Prix: 159,95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Une raquette spécifique«dames» très réussie pour les joueuses cherchantavant tout du plaisir.

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YONEX RQS 55Surface tamis: 722,5 cm2

Poids: 250 gÉquilibre: 36 cmPrix: 249 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Les qualités des cadres isométriques qui ont fait le succès de la marque avec un tamis spécial Sénior

FISCHER M 1210Surface tamis: 760 cmt2

poids: 225 gÉquilibre: 37,5 cmPrix: 229,95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Le cadre le plus léger de notre sélection, donc priorité au confort !

BABOLAT NSDRIVE 0SSurface tamis: 700 cm2

Poids: 255 gÉquilibre: 34,5 cmPrix: 129.95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Superbe prise en main avec lesystème de smart grip, surprenant puis très efficace,tout comme la raquette !

WILSON K THREESurface tamis: 741 cm2

Poids: 253 g Equilibre: 36,5 cm Prix: 269,99 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Le K Factor toujours aussi efficace tout en gardant une belle puissance.

HEAD METTALIX 10Surface tamis: 800 cm2

Poids: 245 gÉquilibre: 35 cm Prix: 269,95 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Un best of de confort, puissance, et surtout leplus grand tamis de notre sélection.

● FOLCO CANONICO (BABOLAT) : Notre stratégie n’est pasd’enrôler des joueurs d’autres marques, mais plutôt de recruter depuis leur plus jeune âge et travailler en partenariatsur le long terme avec des joueurs qui reflètent l’image deBabolat. Par exemple la nouvelle Aéroprodrive qui utilise notresystème Cortex a été plébiscitée par Rafael Nadal, c’est très enri-chissant de pouvoir échanger avec les joueurs pros car au finalcela profite à tous.

● STEFAN GEHMAYR (FISCHER) : Je vous avoue que Richard Gasquet est un joueur très talentueux,qui n’a pas encore exprimé tout son potentiel (rires).

● JEAN-BENOIT COMARD (DUNLOP) : On est déjà ravid’avoir resigné James Blake. Dunlop a aujourd’hui quatre joueursdans le top 10 mondial. Pour le futur, nous travaillons activementsur plusieurs projets très intéressants mais… mystère !

● STÉPHANE ELRIC (YONEX) : J’attends impatiemment leretour de Mario Ancic, et de Thomas Johansson car ce sont debelles locomotives pour notre team.

● ANTOINE BALLON (WILSON) : Avec Federer, on a le topdu top, c’est pareil avec Novak Djokovic. Je mettrai aussi unepièce sur Juan Martin Del Poltro. S’il ne se blesse pas, pour moi ilest sûr d’être dans le top 10. Après, top 5 ou numéro 1, il y a tropde paramètres pour prédire quoi que ce soit.

SI VOUS POUVIEZ ENRÔLER UN JOUEUR D’UN AUTRE TEAMQUE CELUI DE VOTRE MARQUE ?

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PRINCE SPEEDPORT SILVERSurface tamis: 761 cm2

Poids: 245 gÉquilibre: 36 cmPrix: 299 eurosL’ŒIL DU TESTEUR : Un cadre aérodynamique par excellence.Un tamis géant allié à sa légèreté donne à cette raquette tous lesatouts pour faire jouer les séniors sans forcer.

EST-CE QUE L’IDÉE COMMEPOUR LES JOUEURS PROFESSIONNELS DE BASE-BALL DE REVENIR À DES RAQUETTES EN BOISEST SÉDUISANTE ?

● BENJAMIN HORNN (ARTENGO) :«Cela n’a aucun intérêt. Si la question est de dire qu’en revenant à du matériel basique,ce seront réellement les qualités des joueurs –et non plus le matériel – qui les distingueront,alors c’est une erreur.

● CHRISTOPHE DAMIENS (TECNIFIBRE) :La technologie a évolué, apportant une puis-sance inégalée et offrant un spectacle degrande qualité, donc je trouve cette idée pastrès intéressante.

● JEAN-BENOIT COMARD (DUNLOP) :Pourquoi irions-nous contre le progrès technologique, les nouveaux matériaux ont permis de faire évoluer fortement le jeumoderne, pour les joueurs compétiteurs maisaussi pour les joueurs de club, pour tous lespassionnés.

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AU PAYS DES ETOILES

C ’est quoi le signe de quelqu’un qui n’a pas peur, qui ne croule

pas sous le poids de l’enjeu, quijoue sa finale comme un autrematch, bref à quoi reconnaît-onqu’un outsider va se grignoter le

favori parce qu’il n’a pas commis l’erreur de refaire 15 fois la finale danssa tête la nuit précédente ? C’est peut-être l’art très particulier de prendre sonpied le dimanche. C’est Boris Becker

qui au premier set de sa finale contreKevin Curren se met à jongler

comme un footballeur avant defaire un retourné spectaculaire

pour rendre la balle au petitramasseur qui l’avait laissé

échapper. C’est PeteSampras qui à 20

ans n’ôterajamais deson visage

ce sourirebéat limite

benêt qu’il afficherajusqu’à la remise du gros chèque dujour après avoir épinglé McEnroe,Lendl et Agassi à l’US Open 1990.Mais c’est surtout une jeuneEspagnole intrépide qui en pleinmilieu d’une finale contre la grandelégende du tennis, Steffi Graf, sepermet de rattraper en plein vol uneballe balancée depuis la tribune

haute par un de ses supporters venusde Catalogne pour la soutenir. « ArribaArantxa ! » s’écrie le lanceur impudentet le public parisien, sous le charmed’une séquence aussi inouïe, marquantà la fois l’adresse et la décontractionde la joueuse, de prendre définitive-ment fait et causes pour le taureauface au matador. Pour une fois, le tau-reau aura la vie sauve.

On l’oublie, mais au cœur d’une doubleannée 1988-1989 où Steffi Graf rem-porta 7 tournois du Grand Chelem sur

huit, seule une joueuse trouva les res-sources mentales pour la faire chuter,qui plus est de le faire dans son troispièces meublé, Roland-Garros, et àl’âge de 17 ans et demi, devenant dumême coup la plus jeune vainqueur à la Porte d’Auteuil. Dans une partied’échecs de près de 3 heures, rempor-tée 7-6 3-6 7-5, la jeune ArantxaSanchez avait eu en sus le culot defaire marrer le public français. Côtétactique la Barcelonaise avait piégéSteffi dans des rallyes éprouvants, faisant valoir son incroyable résistancedu fond du court, une capacité pré-nadalienne à ramener toutes les atta-ques de coup droit de l’Allemandequitte à lui livrer des grandes clochessans consistance. Steffi avait trouvéune première rivale cérébrale à sataille. Bientôt elle aurait fort à faireavec l’intuitive et espiègle MonicaSeles.

Pendant ce temps, Arantxa Sanchezallait donc se dessiner une carrièred’éternelle « 3ème fille », toujours bienplacée dans la ligne droite, présentedans pas moins de 12 finales de GrandChelem entre 1989 et 1998, mais victo-rieuse uniquement à quatre reprises.C’est en 1994 qu’elle connaissait l’apo-gée de sa carrière en remportant ànouveau Roland-Garros au dépend deMary Pierce avant de signer un remakede sa victoire surprise contre SteffiGraf en battant une nouvelle foisl’Allemande à l’US Open. Alors quecette dernière n’avait pas concédé unset depuis le début du tour-noi et continué son galopd’entraînement en finale enenquillant dansle premier set labagatelle de 20points sur 24possibles (6-1), Graf chutait lourde-

ment dans le 2ème set et coinçait sontennis. Un gros coup de résistance del’Espagnol dans le tie-break du 2ème

remporté 7 points à 3 et voilà Arantxaqui se jouait à nouveau de Graf dans la3ème manche (6-3). L’Allemande pre-nait sa revanche lors du Roland-Garros1995 mais c’est bien l’Espagnole quiétait devenue un peu plus tôt et pourdouze semaines consécutives, lanuméro 1 mondiale. L’éternelle outsiderdu tennis féminin signait par ailleursl’exploit d’être au sommet de la hiérar-chie tant en simple qu’en double, uneperformance plus entrevue depuis laretraite de Martina Navratilova.

Mais c’est surtout par son humeur tou-jours joyeuse, son fair-play reconnu detoutes, et son grand patriotismequ’Arantxa allait marquer le tennismondial. Tout d’abord en ramenant lapremière Fed Cup en Espagne en 1991,un trophée qu’elle allait remporter 5fois, mais surtout en ouvrant l’ère desIbères à Roland-Garros. Dans le sillaged’une dernière victoire à Paris en 1998contre Monica Seles obtenue symboli-quement devant le roi d’Espagne, lesBruguera, Berasategui, Moya, Corretja,Costa, Ferrero et autres Nadal s’étaientdepuis longtemps engouffrés pourfaire du stade des Mousquetaires leurjardin parisien. Intronisée 2007 au Hallof Fame au côté de Pete Sampras,Arantxa n’était pas peu fière du che-min parcouru : « Il me semble que lesEspagnols me reconnaissent d’avoirété quelqu’un d’important dans l’his-toire de mon sport ». Toujours aussihumble, Arantxa ne cachait

pas que pour elle, le grand spor-tif de l’histoire de la pénin-

sule demeurait le grandMiguel : Miguel

Indurain. Olé !

P lus qu’un nom, la famille Sanchez est aujourd’hui la marque d’une vraie saga. Onse souvient de Frère Emilio, petite teigne de crocodile increvable, monté jusqu’à la

7ème place mondiale et double quart de finaliste à Roland-Garros età l’US Open en 1988. On oublie parfois frère Javier qui fut pourtant23ème à l’ATP en 1994 et remporta 4 tournois sur le circuit. Tous trèsimpliqués dans le développement du tennis espagnol en Catalogne àtravers leur centre d’entraînement Sanchez-Casal qui compte près de160 élèves, ils ont laissé à sœur Arantxa la responsabilité de s’occuperdu tournoi de Barcelone. Commentatrice à la télévision espagnole,Arantxa suit de très près la carrière d’une des élèves prestigieuses de son université : la Russe Svetlana Kuznetsova qui avec DanielaHantuchova se sont exilées sous le beau soleil d’Espagne, commeSafin et Andreev avant elles.

[

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Fiche d’identité

● Nom : Sanchez Vicario

● Prénom : Aranxta

● Né le 18 Décembre 1971 à Barcelone

(Espagne)

● PALMARÈS ●

29 titres en simple dont 4 Grand Chelem

(Roland Garros (89 et 94 et 98), US Open (94)

Numéro 1 à la WTA en Février 1995

759 matchs gagnés, 295 perdus

16.917.321 $ de gains.

Une famille en or

ARANTXA SANCHEZET PARFOIS C’EST LE TAUREAU QUI GAGNESI UNE TENNISWOMAN A INCARNÉ LA FIGURE DE L’OUTSIDER PENDANT 17 ANS D’UNE CARRIÈRE OÙ ELLE FUT

TOUJOURS DANS LE TIERCÉ FINAL, C’EST BIEN ARANTXA SANCHEZ. SANS SERVICE, NI COUP DROIT, NI REVERS,

SANS AUTRE POINT FORT QUE SA RÉSISTANCE PHYSIQUE ET SON INTELLIGENCE DE JEU, L’ESPAGNOLE A SIGNÉ

UN DES PLUS BEAUX PALMARÈS DU CIRCUIT. ET AVEC LE SOURIRE S’IL VOUS PLAIT.

WEB ➜ http://sanchez-casal.com

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Texte de Benjamin Rassat

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Bixente, quand as-tu commencé letennis ? J’ai démarré à huit ans et j’ai jouéjusqu’à 13 ans. Je faisais tous les tour-nois du Pays Basque. J’étais classé 30à 11 ans et j’ai remporté la Raquette deBordeaux qui était un tournoi de jeu-nes assez important. Après ça, le foot-ball a pris beaucoup d’importance etj’ai un peu moins joué.

Dans ta biographie on apprend queton idole, c’était Borg. Oui, et il faut même savoir que je n’aijamais eu aucune idole dans le foot-ball. Le seul sportif dont je me suistoujours inspiré, c’est Borg. En termede technique, ça voulait dire que je fai-sais tout comme lui : le jeu uniquementlifté, le revers à deux mains, les pas-sing-shots, les lobs. J’avais évidem-ment la tenue Fila intégrale. Mais je mesuis surtout inspiré de lui pour l’atti-tude, la concentration, cette façond’être détaché de l’environnement.Toute mon approche mentale du foot-ball est tirée de cette capacité de faireabstraction qu’avait Borg.

Et McEnroe ? Je ne pouvais pas le saquer (rires).Bien sûr c’était un grand champion,mais moi j’étais pro Borg, je ne voyaispas d’autre façon d’envisager le tennisque la sienne. C’était un maître.

Mais à la même époque, il y a aussiYannick Noah. Oui bien sûr, j’étais d’ailleurs très heu-reux quand il a remporté Roland-Garros en 1983 mais cela ne changeait

rien, pour moi, il n’y avait que Borg.C’était un Dieu vivant, ça l’est toujoursd’ailleurs et je peux vous dire que si jepouvais le rencontrer, ce serait ungrand moment dans ma vie.

Donc aujourd’hui tu joues encore à laBorg ? Exactement. Je ne joue pas beaucoupmais je n’ai rien perdu en terme de jeude fond de court. Par contre à la volée,je suis nul à chier (rires) Mais je coursdans tous les sens et je suis capable detenir très longtemps.

Jean-Pierre Papin nous parlait decette supériorité physique des foot-balleurs sur les tennismenOui, j’ai remarqué que les footballeursavaient un très bon jeu de jambes. Ona le cuir tanné et on peut endurer leslongs matches. On ne lâchera pas unpoint. Un peu comme Nadal.

Justement en parlant de Nadal,qu’est-ce que tu penses du phénomène ? Il a un super jeu de jambes, une

force de caractère étonnante pourquelqu’un de 21 ans. Mais çam’amène une réflexion. Il me sembleque Richard Gasquet battait RafaelNadal quand ils étaient jeunes et làaujourd’hui je trouve qu’il y a unegrosse différence. Que se passe-t-ilentre ce moment où les joueursfrançais sont champions du mondejunior et leur arrivée sur le circuit, jeme le demande. Nadal semble avoirprogressé alors que Gasquet a plusde mal à passer les étapes. Autrechose qui m’étonne, on a un tournoidu Grand Chelem qui se déroule enFrance et qui s’appelle Roland-Garros et on découvre que lesjoueurs français ne seraient pas desjoueurs de terre battue. On apprendmême que la France ne serait pasassez équipée en court de terre bat-tue. Je trouve ça très étonnant.

Est-ce que tu discutes de tout ça avecton ami Guy Forget ? Non, quand on se voit, on parle detout sauf du boulot. On partage sur-tout notre passion pour le surf. C’estaussi quelqu’un avec qui j’aime échan-ger des points de vue. Au moment definir ma carrière, je lui ai posé desquestions sur l’opportunité de repous-

ser les échéances de la retraite, à quelmoment décider de m’arrêter.

En revenant sur Roland-Garros et surl’édition de 2007, qu’as-tu pensé dela finale Nadal-Federer ? Là aussi je suis un peu étonné d’avoirvu Federer lâcher l’affaire. Ce qui estétonnant de la part de quelqu’un quiest quand même le meilleur joueur dumonde, le numéro 1. Alors bien sûrNadal a un jeu plus approprié à la terrebattue et ça doit être épuisant de lejouer parce qu’il ne donne pas unpoint.

Tu parlais également de retraite danston livre, tu parles là aussi de Borg endisant que cela t’avait servi d’inspira-tion pour préparer l’après-carrière. Oui c’est vrai. D’ailleurs je suis très heu-reux de savoir que les affaires de Borgvont mieux. Les difficultés qu’il aconnues quand il a été ruiné m’ontpermis de comprendre très tôt que lesport ce n’est pas Alice au pays desmerveilles et qu’il faut faire preuve decuriosité pour comprendre le monde

dans lequel nous vivons (longueréflexion) On a beaucoup d’après-midide libre en football. Ca fait beaucoupd’après-midi où on peut lire. (Sourires)Bien sûr chacun fait ce qu’il veut de sontemps libre mais je trouve que la cul-ture, s’intéresser à autre chose que lesport, ça peut aider à un momentdonné.

En même temps Borg s’est remis surpatte, en cela est-ce que les sportifsn’ont pas une approche intuitive plusaiguë que d’autres dans certainesrelations sociales ? Oui c’est vrai que le sport est une trèsbonne école pour voir à qui on aaffaire. Parce que le haut niveau créeune situation de stress maximum quioblige les gens à se révéler. Moi ça m’asouvent permis de juger très vite de laqualité de mes interlocuteurs.

Tu parlais également de la culture. AGrandChelem on pense que le tennisfrançais doit tout à Yannick Noah et àMary Pierce, des Français de doubleculture, des Français du voyage, quelest ton avis ? Je peux t’affirmer quelque chose : si laFrance est championne du monde en1998 c’est parce que les joueurs sont

partis en Allemagne, en Italie et enEspagne. Ca a tout changé ! Moi enAllemagne, j’ai encore renforcé monapproche mentale pour ne plusconnaître la fameuse gamberge dontparlait justement Noah. Tout l’enjeu estlà : il faut partir à l’étranger et prendrele meilleur de chaque pays. Il y a pleind’endroits où se cachent des solutions.

Pour finir justement, quelle solutionpour gagner Roland-Garros et surtoutquel(le) Français (e) pour gagner ? Tiens on n’a pas parlé d’AmélieMauresmo ! J’adore cette fille, autant lajoueuse de tennis que la personne.C’est une fille très attachante et j’étaistrès heureux quand elle a eu de bonsrésultats l’an dernier. C’est une bellepersonnalité.

GUEST STARPropos recueillis par Benjamin Rassat

LIZARAZU MONSIEUR

{ ON CONNAISSAIT SA PASSION POUR LE TENNIS MAIS C’EST À LA LECTUREDE SA BIOGRAPHIE PARUE EN AVRIL DERNIER QUE L’ON A DÉCOUVERTL’INSPIRATION SPORTIVE QUE BIXENTE LIZARAZU ÉTAIT ALLÉ CHERCHERDANS LA FIGURE TRANSCENDANTALE DE BJÖRN BORG. ON SAVAIT QUEMCENROE ÉTAIT L’IDOLE DE PELÉ, AGASSI CELLE DE JEAN-PIERRE PAPIN,POUR LE BASQUE C’EST DONC ICE-BORG.

● Le livre Bixente (sorti le 2 Mai) estun vrai succès comme nous l’a confiéson éditeur Grasset. « Nous en avonsvendu plus de 30.000, c’est au des-sus de nos espérances, en plus ils’agit d’une vraie biographie, un livrequi ne parle pas que de football, maisde la vie d’un personnage qui jouitd’une aura incontestable, nous som-mes ravis, c’était un vrai défi ».

Bixente, Editions Grasset,

256 pages, 17,90 Euros

WEB ➜ http://www.fco-bixente-lizarazu.asso.fr

➜ http://www.boutdevie.org

➜ http://www.edition-grasset.fr/chapitres/ch_bixente.htm

30 G R A N D C H E L E M - M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - S E P T E M B R E 2 0 0 7

FICHE D'IDENTITÉ● Nom : Lizarazu

● Prénom : Bixente

● Né le 9 Décembre 1969 à Saint Jean de Luz

COUPE DU MONDE 1998

● Euro 2000

● Ligue des champions 2001

● Coupe intercontinentale 2001

● Champion d'Allemagne 1999, 2000, 2001, 2003

CLUBS

● Bordeaux (1998 à 1996)

● Athletic Bilbao (1996 à 1997)

● Bayern de Munich (1997 à 2004)

● Olympique de Marseille (2004)

● Bayern de Munich (2004-2006)

Aujourd’hui, Bixente est consultant pour le groupe

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