numéro 35 - juillet/septembre 2007

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Suivant le Livre de l’Anniversaire cher à Victor Hugo et Juliette Drouet, un Numéro à paraître retracera les épisodes de cette décennie qui n’est pas La Légende des siècles, mais celle de Travailleurs de la mer épris d’un Art éphémère dont la saison à venir devrait offrir quelques reflets. Ainsi la créa- tion de l’Amour Sorcier de Manuel de Falla et du Portrait de l’infante de Maurice Ravel auquel s’associera l’artiste espa- gnol Manolo Valdès, grâce au soutien de Pierre Levai, direc- teur de la Malborough Gallery à New York, du Grand Théâtre de Luxembourg, de l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne et du Victoria Eugenia de San-Sebastián. Avant, Ballet Biarritz et le Ballet Biarritz Junior s’uniront pour présenter Casse Noisette à Biarritz et San-Sebastián. Pour le reste, fidèles à nos mis- sions il sera question d’actions de sensibilisation et de tour- nées. On parle de l’Allemagne, des États-Unis, de l’Exposition Internationale de Saragosse et de la Russie. Un pays où après la parution d’un premier ouvrage sur notre travail intitulé Danser pour danser, Oleg Petrov publiera Le Présent infini. Titre laissant penser qu’à l’aube de cette dixième saison, Ballet Biarritz a encore de beaux jours avant la retraite… aux flambeaux. Thierry Malandain, juin 2007. ÉDITO Victor Hugo qui ne connaissait pas d’endroit plus char- mant et plus magnifique que Biarritz, écrivait qu’il fallait allu- mer les grandes dates, comme on allume les flambeaux ! Et aujourd’hui en est une, puisque le Centre Chorégraphique National entame sa dixième saison. Le temps nous égare, le temps nous étreint, le temps nous est gare, le temps nous est train aurait dit Jacques Prévert, si, comme avant, le rail s’ar- rêtait à la Gare du Midi. Son démon, en revanche agit tou- jours, poussant notre équipe à multiplier les aventures depuis le jour où Ballet Biarritz s’y installa. S’agissant de ce nom, révélons qu’il fut préféré à celui de Compagnie des Chemins de Fer du Midi, parce que la « reine des plages » passant pour être la « plage des rois » nous avions à cœur d’y danser comme des as. Restera à mettre les petits pas dans les grands pour que dans les coquillages on n’entende plus seulement battre l’océan, mais le cœur d’un ballet. Le jour de cette union, selon la tradition, la mariée devait porter quelque chose d’ancien ainsi que du neuf. Née des premiers états d’âme de l’humanité, la Danse fut choisie sachant qu’il faudrait innover pour ne pas finir en tête-à-tête sans plus rien n’avoir à se dire. Quelque chose de bleu témoignant de la fidélité de l’engagement. Ce sera la couleur de notre logo. Enfin, et si possible, quelque chose emprunté au bonheur de quelqu’un. Nous étions alors si nombreux à nous réjouir qu’il serait difficile d’en nommer une seule. Et dix ans plus tard, cette félicité va au-delà des espérances, puisque grâce à l’activité déployée par le CCN et les autres institutions « dansomaniaques » de la ville, les Pyrénées ne sont plus ici seulement Atlantiques, mais chorégraphiques. SOMMAIRE ACTUALITÉ 2 ACTIVITÉ EN AQUITAINE 3 ACTIVITÉ INTERNATIONALE 4 SENSIBILISATION 6 LA DANSE À BIARRITZ N°30 7 INTERVIEW 9 COULISSES 10 EN BREF 11 CALENDRIER 12 BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAIN JUILLET – AOÛT – SEPTEMBRE 2007 © Le Doaré

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Malandain Ballet Biarritz 2007

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Page 1: Numéro 35 - Juillet/Septembre 2007

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Suivant le Livre de l’Anniversaire cher à Victor Hugo etJuliette Drouet, un Numéro à paraître retracera les épisodesde cette décennie qui n’est pas La Légende des siècles, maiscelle de Travailleurs de la mer épris d’un Art éphémère dontla saison à venir devrait offrir quelques reflets. Ainsi la créa-tion de l’Amour Sorcier de Manuel de Falla et du Portrait del’infante de Maurice Ravel auquel s’associera l’artiste espa-gnol Manolo Valdès, grâce au soutien de Pierre Levai, direc-teur de la Malborough Gallery à New York, du Grand Théâtrede Luxembourg, de l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne et duVictoria Eugenia de San-Sebastián. Avant, Ballet Biarritz et leBallet Biarritz Junior s’uniront pour présenter Casse Noisetteà Biarritz et San-Sebastián. Pour le reste, fidèles à nos mis-sions il sera question d’actions de sensibilisation et de tour-nées. On parle de l’Allemagne, des États-Unis, de l’ExpositionInternationale de Saragosse et de la Russie. Un pays oùaprès la parution d’un premier ouvrage sur notre travail intitulé Danser pour danser, Oleg Petrov publiera Le Présentinfini. Titre laissant penser qu’à l’aube de cette dixième saison, Ballet Biarritz a encore de beaux jours avant laretraite… aux flambeaux.

Thierry Malandain, juin 2007.

ÉDITO

Victor Hugo qui ne connaissait pas d’endroit plus char-mant et plus magnifique que Biarritz, écrivait qu’il fallait allu-mer les grandes dates, comme on allume les flambeaux ! Etaujourd’hui en est une, puisque le Centre ChorégraphiqueNational entame sa dixième saison. Le temps nous égare, letemps nous étreint, le temps nous est gare, le temps nous esttrain aurait dit Jacques Prévert, si, comme avant, le rail s’ar-rêtait à la Gare du Midi. Son démon, en revanche agit tou-jours, poussant notre équipe à multiplier les aventuresdepuis le jour où Ballet Biarritz s’y installa. S’agissant de cenom, révélons qu’il fut préféré à celui de Compagnie desChemins de Fer du Midi, parce que la « reine des plages»passant pour être la «plage des rois » nous avions à cœur d’ydanser comme des as. Restera à mettre les petits pas dansles grands pour que dans les coquillages on n’entende plusseulement battre l’océan, mais le cœur d’un ballet.

Le jour de cette union, selon la tradition, la mariée devaitporter quelque chose d’ancien ainsi que du neuf. Née despremiers états d’âme de l’humanité, la Danse fut choisiesachant qu’il faudrait innover pour ne pas finir en tête-à-têtesans plus rien n’avoir à se dire. Quelque chose de bleutémoignant de la fidélité de l’engagement. Ce sera la couleurde notre logo. Enfin, et si possible, quelque chose empruntéau bonheur de quelqu’un. Nous étions alors si nombreux ànous réjouir qu’il serait difficile d’en nommer une seule. Etdix ans plus tard, cette félicité va au-delà des espérances,puisque grâce à l’activité déployée par le CCN et les autresinstitutions «dansomaniaques» de la ville, les Pyrénées nesont plus ici seulement Atlantiques, mais chorégraphiques.

SOMMAIRE

ACTUALITÉ 2ACTIVITÉ EN AQUITAINE 3ACTIVITÉ INTERNATIONALE 4SENSIBILISATION 6LA DANSE À BIARRITZ N°30 7INTERVIEW 9COULISSES 10EN BREF 11CALENDRIER 12

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAINJUILLET – AOÛT – SEPTEMBRE 2007

©Le

Doar

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Page 2: Numéro 35 - Juillet/Septembre 2007

ACTUALITÉ

Ballet Biarritz Junior 2 et Ballet Biarritz à Biarritz

PAGE 2 NUMÉRO 35 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

Le Ballet Biarritz Junior 2 se produira à la Gare duMidi le jeudi 9 août 2007 à 21 heures dans Ibilaldiassociant créations et reprises de Christine Grimaldi,Gaël Domenger, Christophe Garcia et ThierryMalandain. Quant au Ballet Biarritz après s’être produiten juillet et août dans divers festivals en France, enPologne et en Italie, il jouera à domicile le mardi 14août 2007 à 21 heures à la Gare du Midi présentantLes Créatures (extraits), La Mort du cygne et BalletMécanique.

BilletterieOffice du Tourisme de Biarritz(Javalquinto, Square d’Ixelles) tlj de 10h à 19h, tél : 05 59 22 44 66Fnac www.fnac.comCarrefour, France Billet tél : 0 892 683 622www.Ticketnet.fr tél : 0892 69 70 73Virgin BayonneCentre Culturel Leclerc Anglet (RN 10)

Ballet Biarritz Junior 2Plein tarif : 16€

Tarif réduit : 12€(1)

Tarif enfant : 8€(2)

Ballet BiarritzPlein tarif : 27€

Tarif réduit : 20€(3)

Tarif jeune : 10€(4)

Amis du Ballet Biarritz : 18€

(1) Amis du Ballet, demandeurs d’emploi.(2) moins de 18 ans, élèves écoles de danse.(3) Carte Biarritz Culture, Les Amis du Théâtre,Les Amis du Musée de Guéthary, Synergie2000, Les Amis d’Arnaga, Scène Nationale de Bayonne, Tournées Charles Barret, groupe de 10 personnes, parents d’élèves des écolesde danse, des scolaires sensibilisés par le CCNet du Conservatoire National de Région de Bayonne.(4) moins de 18 ans, Carte Étudiant, CarteJeune, demandeurs d’emploi, élèves écoles dedanse, du Conservatoire National de Région deBayonne et scolaires sensibilisés par le CCN.

Les Créatures.© Didier Fioramonti

Spectacles d’été 2007Festival de Chateauvallon Les CréaturesBeethoven / 13 juillet

Théâtre de Verdure / Nice Don JuanGluck / 15 juillet

Carpentras Don JuanGluck / 17 juillet

Baux-de-Provence Mozart Ballets19 juillet

Sopot / Pologne Les CréaturesBeethoven / 28 juillet

Aigues-Mortes Ballet Mécanique6 août

Biarritz Ballet Biarritz Junior9 août

Verone / Italie Les CréaturesBeethoven / 9,10,11 août

Biarritz Ballet Mécanique14 août

Renseignements : Ballet Biarritz-Thierry Malandain Tél. 05 59 24 67 19www.balletbiarritz.com

Les CréaturesDans le cadre du festival Le Temps d’Aimer,avec vue sur mer,Ballet Biarritz présenteraMozart à 2, La Mort du cygneet Ballet Mécanique,le dimanche 16 septembre à 18 heures, place Bellevue.

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ACTIVITÉ EN AQUITAINE

Activité en Aquitaine

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 35 PAGE 3

territoires : la Communauté de communes Fumélois-Lémance,Marmande et Nérac où furent proposés des ateliers, des master clas-ses, des conférences, une chorégraphie réalisée par deux classes deprimaire sous la conduite de Dominiques Cordemans fut présentée enlever de rideau d’un spectacle à Fumel.

64 Pyrénées Atlantiques Les 11,12 et 13 mai 2007, en par-tenariat avec Biarritz Culture, le CEFEDEM d’Aquitaine dirigé parJosiane Rivoire et le Conservatoire de Région Bayonne Côte Basque,Biarritz a été le théâtre d’évènements chorégraphiques dont certainsmettaient en scène l’activité du CCN. Ainsi le 11 mai, à la Gare du Midideux représentations jeune public associèrent le Ballet Biarritz Junior etBallet Biarritz dansant respectivement Danses qu’on croise et BalletMécanique. Le même jour, le Lycée André Malraux était à l’affiche duThéâtre du Colisée où après la présentation d’un parcours culturelDanse, théâtre, arts plastique conduit par Joxelu Berasategui, ChristineSiné et Célia Thomas de la Compagnie Elirale auprès de la classe deseconde B, les classes de seconde et de première option Art-danse ani-mées par Gaël Domenger se produisaient. Le travail remarquable réa-lisé par ce dernier avec le concours des enseignants Agnès Baty et AnneSchaller permit la présentation des Sept péchés capitaux de Kurt Weillet d’une composition chorégraphique inspirée du Théâtre deMarionnettes d’Heinrich von Kleist. Le soir au Théâtre du CasinoMunicipal, Biarritz Culture invitait le Ballet Junior Contemporain duConservatoire de Paris présentant des œuvres de Sylvain Groud, PacoDecina et Jean Alevi. Le 12 mai, dans le cadre d’une journée autour duthème Culture et Handicap initiée par la ville de Biarritz, Ballet Biarritzdonnait Les Créatures, La Mort du cygne et Ballet Mécanique à la Garedu Midi. En ouverture, la compagnie Symbiose et Danse réunissant desdanseurs valides et invalides dirigés par Anne-Marie Larrebat présentaitquelques pages de son répertoire. Enfin, le 13 mai, Ballet Biarritz clôtu-

rait ces journées auxquelles assistèrent plus de 4000personnes par une ultime représentation.

47 Lot-et-Garonne Depuis 1998, le département du Lot-et-Garonne invite régulièrement Ballet Biarritz. Cet accueil s’est à nouveauillustré du 15 au 27 mars 2007 lors d’une tournée coordon-née par l’Office d’Action Culturelle (ODAC).Outre des représentations sur trois

La presse en parleIl peut paraître surprenant de

présenter une relecture des premiers

ballets d’action du XVIIIe siècle à un

public qui n’a pas la moindre idée

des ballets originaux : c’est comme

si on découvrait Le Lac des cygnes

par la version de Mats Ek ! Faute de

DVD des chorégraphies de Noverre

et d’Angiolini, on aurait aimé voir au

Grand Théâtre les reconstitutions

présentées par Marie-Geneviève

Massé à l’Opéra Royal de Versailles…

Il n’empêche que les deux chorégra-

phies de Thierry Malandain sont des

œuvres à part entière, indépendantes

de leurs références. Costumés en

doryphore (du jardin, pas de

Policlète…), quatorze danseurs des

deux sexes batifolent dans les buis-

sons sur la musique enjouée des

Petits Riens de Mozart : c’est gai,

ludique, parsemé de trouvailles, et le

plaisir des danseurs est communi-

catif. Le personnage de Don Juan

inspire forcément le chorégraphe

d’une toute autre façon, quoique

aussi musicale. Même si elle ne

peut rivaliser avec l’opéra de

Mozart, la partition de Gluck n’est

pas dénuée de sens dramatique et

mériterait d’être jouée en direct plu-

tôt que diffusée sur de médiocres

hauts-parleurs. L’interprétation du

héros par trois danseurs différents

rend mieux compte de l’universalité

du mythe . À ses yeux, tous, hommes

et femmes sont des Elvire : seule-

ment à ses yeux? Voilà une danse

forte qui interroge sans qu’on y

prenne garde… Et l’usage immo-

déré des tables rappelle que la vie

n’est qu’un banquet… funèbre !

Sud-Ouest, François Clairant,

22 mars 2007.

33 GirondeÀ l’invitation de Charles Jude et Thierry Fouquet, directeur de l’Opéranational de Bordeaux, Ballet Biarritz s’est produit au Grand Théâtre les9,10 et 11 mars 2007 avec Les Petits Riens et Don Juan.

Don Juan © Olivier Houeix

Page 4: Numéro 35 - Juillet/Septembre 2007

PAGE 4 NUMÉRO 35 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

ACTIVITÉ INTERNATIONALE

États-Unis La Fleur de PierreLes 4, 5 et 6 mai 2007, le Ballet Florida dirigé par Marie Hale a pré-senté à West Palm Beach La Fleur de Pierre de Serge Prokofiev dansla version de Thierry Malandain remontée par Françoise Dubuc.

Serbie Les Petits Rienset Don JuanÀ l’invitation du Festival deDanse de Belgrade, parta-geant l’affiche avec leNederlands Dans Theater etle Cullberg Ballet, BalletBiarritz s’est produit le 15mai 2007 au Théâtre drama-tique de Belgrade avec LesPetits Riens et Don Juan.Deux jours plus tard avec lemême programme et le sou-tien du Centre culturel fran-çais de Belgrade, c’est leThéâtre national de Novi Sadqui l’accueillait.

Lettonie, Riga Les Créatures Dans le cadre d’Un Printemps français en Lettonie organisé par ladirection de concerts de Lettonie et CulturesFrance et coordonnépar l’Ambassade de France en Lettonie et le Centre culturel fran-çais de Riga, le 1er juin 2007, accompagné par l’Orchestre et leschœurs de l’Opéra national de Lettonie dirigés par Martins Ozolins,le Ballet de Riga a inscrit Les Créatures à son répertoire, remontéespar Françoise Dubuc.

La presse en parleL'esthétisme de pointe du Ballet

Florida fait briller l'œuvre finale

de Prokofiev.

Le vocabulaire de Malandain

associe plusieurs motifs spécifi-

quement récurrents de type

angulaire, mécanique, typiques de

la danse contemporaine euro-

péenne (nous avons rarement vu

autant de genoux et de pieds flex

utilisés avec une telle variété et

une telle vitesse !) à des éléments

réconfortants et touchants d'ins-

piration folklorique. Contrastant

joliment avec ce monde rustique,

diamants, pierreries et autres tré-

sors sont décrits par un travail de

pointes en pur argent et cristal

taillé dans un monde de valses

virevoltantes. Cela s'achève dans

les festivités triomphantes d'un

final débordant de couleur et de

savoir-faire dans lequel les pierres

sont transformées en objets

extraordinaires. On peut s'étonner

que cela marche mais c'est pour-

tant le cas. Car ce qu'apporte ce

romantisme délirant,délicieusement

dégoulinant, ce sont des visions

mélodramatiques dans ce qu'elles

ont de meilleur. Nous sommes

actuellement dans une période où

les avis diffèrent en Amérique, sur

la place du répertoire des ballets

descriptifs dans l’évolution à venir

de l'art chorégraphique. Cette

Fleur de pierre est un exemple du

genre et montre l’objectif à atteindre

pour amener un nouveau public à

apprécier la puissance de l’extra-

ordinaire moyen de communica-

tion qu’est le théâtre dansé dans

toute son excellence. Ainsi grâce

à une combinaison irrésistible

associant une chorégraphie inno-

vante et spectaculaire à une théâ-

tralité astucieuse, le Ballet Florida

a fait revivre une partition oubliée

de l'un des plus importants com-

positeurs du XXe siècle.

Sun Sentinel, Laurence Budmen,

mai 2007

Page 5: Numéro 35 - Juillet/Septembre 2007

Donostia/San-SebastiánBallet Biarritz Junior 2Lors de représentations données les 19 et 20 mai 2007 au CentreCulturel Egia de Donostia/San-Sebastián, le Ballet Biarritz Junior 2a présenté son second programme de la saison. Il comprenait troischorégraphies de Thierry Malandain : Gnossiennes, Danses qu’oncroise et Blé Noir, remontées par Adriana Pous Ojeda.

La presse en parleCes trois œuvres ont fait les délices

du public qui a pu profiter d'une

danse de qualité, à la fois esthéti-

que et très amusante. La pre-

mière, Gnossiennes est une cho-

régraphie exquise qui développe

une infinité de formes abstraites

autour d’une barre de danse, en

déployant un jeu spatial plus

qu'intéressant dans un langage

formel, auquel Malandain ajoute

un élément important d’apesan-

teur. Dans cette pièce, les dan-

seurs étaient corrects, dans leur

description de lignes pures, mais

manquaient parfois de fluidité.

En revanche, les mouvements vifs

et énergiques de Blé Noir ont été

interprétés avec brio et expressi-

vité par les deux jeunes protago-

nistes qui ont fait preuve d’une

complicité et d’une clarté

convaincante dans leurs mouve-

ments. Cette chorégraphie parti-

culière, construite sur une musi-

que populaire bretonne, était

accompagnée d’une très belle

mise en scène qui a su conjuguer

la valeur esthétique au déroule-

ment de l’action, en donnant un

poids décisif à cette œuvre

accomplie. Pour clôturer le

programme, Danses qu'on croise

nous a plongé dans l’atmosphère

des anciens salons de danse,

illustrative d’une multitude de

situations paradoxales entre les

participants, utilisant à cette fin

un ton simple, accessible, riche

d’humour… Les jeunes interprètes

du Ballet Biarritz Junior

accomplissent ici un travail

impeccable faisant preuve,

au-delà de la maîtrise technique,

d’une expressivité claire et

ouverte. Et, en interprétant avec

bonheur leurs amusants person-

nages, ils ont régalé le public

avec leurs lignes rigoureuses,

mais surtout, avec leur

interprétation pleine de hardiesse

insouciante…

El Diario Vasco, Ana Remiro,

mai 2007

Hong Kong Sextet Le 4 mai 2007, dans le cadre du French May, l’Academy forPerforming Arts de Hong Kong présentait Sextet de Steve Reichremonté par Françoise Dubuc.

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 35 PAGE 5

Hong Kong, Indonésie, Thaïlande Les Créatures Dans le cadre du French May et d’Un Printemps français en Asie,avec le soutien de CulturesFrance, Ballet Biarritz s’est produit les22 et 23 mai au Grand Théâtre de Hong Kong, le 31 mai au GrahaBhakti Budaya de Jakarta et le 6 et 7 juin au Thailand CulturalCenter de Bangkok.

Danses qu’on croise© Conny Beyreuther

Page 6: Numéro 35 - Juillet/Septembre 2007

AquitainePour la troisième année, Ballet Biarritz était partenaire de l’Université dePau et des Pays de l’Adour et du Concours chorégraphique inter-univer-sitaire UPPAdanse, initié par Maryse Raffestin, vice-présidented’UPPAdanse. Onze lauréats de l’édition 2006 venus de Lille, Bayonne,Bordeaux et Pau ont été accueillis en résidence au CCN pour travaillerdurant une semaine avec Dominique Cordemans Ouverture Cubaine deThierry Malandain. Associés aux neuf lauréats de 2005 qui avaient tra-vaillé Boléro avec Françoise Dubuc, ils se sont produits au ThéâtreSaragosse à Pau, au Colisée à Biarritz et à la Maison des Arts deBordeaux-Pessac. Enfin, les quinze lauréats du concours 2007 venus deBordeaux, Caen, Montpellier, Toulouse et Toulon seront reçus en sep-tembre au CCN pour travailler Sextet de Thierry Malandain avecDominique Cordemans.

À l’initiative de l’Espaces Pluriels de Pau et avant une représentation deCasse Noisette au Zénith en janvier, des rendez-vous chorégraphiquesont été mis en place avec l’École nationale de Musique et Danse de Pau.Outre des master classes et des ateliers chorégraphiques, lors d’unerencontre intitulée Regards croisés, Thierry Malandain avait choisi deprésenter au public Didon et Enée du chorégraphe américain MarkMorris. Par ailleurs, le Coffret Découverte Ballet Biarritz destiné auxenseignants des écoles et des collèges du département publié avec lesoutien du Conseil général des Pyrénées Atlantiques et des ÉditionsAtlantica, avec la participation de l’IEN et du CDDP de Pau, a été offi-ciellement présenté à cette occasion.

À l’initiative de Garazikus – Scène de Pays, des parcours culturels ontété menés durant la saison avec des classes de Saint-Jean-Pied-de-Port et Lacarre. Cinquante élèves et leurs enseignants ont ainsi étéaccueilli pendant une journée au CCN. Au programme : visite de la Garedu Midi, découverte de la scène, des coulisses, de la lumière, du son etde la machinerie du théâtre, lecture-vidéo, répétition des danseurs,échange avec le maître de ballet, enfin atelier d’initiation à la danse.Des classes des écoles St-Bernard et du lycée Cassin de Bayonne, desécoles Victor Duruy et Paul Bert de Biarritz ont également été concer-nés par ces parcours, assistant à cette occasion aux répétitions de laCompagnie Robinson de Claude Magne reçue en accueil studio au CCN.

Dans le cadre du Festival des lycéens, à la demande de l’OARA, le CCNa accompagné le projet Les Boîtes de Concerts proposé par 9 élèves deTerminale du Lycée René Cassin de Bayonne, présenté en mai à LaTeste de Buch.

Dans le cadre d’une collaboration entre le CCN et le CDC Le Cuvier deFeydeau, Dominique Cordemans a animé en mars des ateliers choré-graphiques auprès de jeunes danseurs.

PAGE 6 NUMÉRO 35 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

SENSIBILISATION

Languedoc Roussillon À Montpellier, à l’École professionnelle supérieure d’enseignement de laDanse (EPSE DANSE) dirigée par Anne-Marie Porras, vingt-deux étu-diants en formation scène ont travaillé Boléro de Thierry Malandaindurant une semaine avec Dominique Cordemans. Onze minutes de lachorégraphie originale ont été remontées, le reste de la partition faisantl’objet de propositions chorégraphiques des étudiants. Ainsi revisité,Boléro a été présenté en juin au Théâtre de Gignac. Par ailleurs, deuxétudiants de cette formation, primés au concours chorégraphiqued’UppaDanse 2007, seront accueillis en résidence au CCN, au mois deseptembre.

Poitou-Charente Dans le cadre des projets régionaux de tutorat initiés par la DRACPoitou-Charente, associant une école de danse, un lieu et un artiste pro-fessionnel, Dominique Cordemans a séjourné en novembre, février etavril au Théâtre La Hune de Saint Benoît. Outre des master classes etdes ateliers de relecture de Boléro avec des élèves issus du pôle dansedes Jeunes Amis de la Danse, il a été proposé aux élèves et à leurs pro-fesseurs-chorégraphes, Karine Brigeon et Delphine Jouteau d’intégrerleur propre travail à cette relecture. Le résultat a été présenté auThéâtre La Passerelle de Nouaillé Maupertuis en avril en clôture d’unstage de danse et au Théâtre La Hune en juin, dans le cadre du spec-tacle de l’école de danse.

Midi Pyrénées À l’initiative du Conseil général du Tarn et de l’ADDA, avant une repré-sentation à l’Espace Apollo de Mazamet en décembre, DominiqueCordemans a animé des ateliers chorégraphiques au sein des Écolesnationales de Musique et de Danse d’Albi et de Castres.

Centre Avant un spectacle à Montargis en mars, Lyane Lamourelle a animé desateliers chorégraphiques dans une école privée et à l’École nationale deMusique et de Danse. La représentation était précédée d’une répétitionpublique.

Provence Alpes Côte d’Azur À Istres lors du Festival des Elancées, avant des représentations deCasse Noisette au Théâtre de l’Olivier, Gaël Domenger a animé enfévrier des lectures-vidéo et des ateliers chorégraphiques auprès devingt-deux classes de sections maternelle et primaire.

Île-de-France Avant un spectacle au Théâtre Paul Eluard de Bezons en janvier, desmaster classes, des ateliers et des lectures-vidéo ont été conduites parDominique Cordemans dans les Écoles nationales de Musique et deDanse de Bezons et d’Argenteuil. Par ailleurs, des classes de collègeset des personnes du troisième âge ont assisté à une répétition publiqueet à un débat avant la représentation.

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Plagesd’histoires

La danse à Biarritz # 30

lors de son première séjour. Séduit par le projet, Rolf de Maré va réu-nir des artistes du Ballet royal de Stockholm et du Ballet royal deCopenhague, auxquels il propose l’aventure et des salaires élevés.Mais contre toute attente, c’est à Jean Börlin qu’il confie les fonctionsde chorégraphe et de danseur principal de la compagnie. Déçu, Fokinepartira pour les États-Unis, disant plus tard : «Börlin était de tous celuiqui me ressemblait le plus». Quant à Rolf de Maré, jugeant la Suèdetrop isolée, mais aussi contraint à l’exil pour avoir débauché les meil-leurs éléments de deux institutions, c’est vers la France qu’il se tourne.Profitant de relations dans les milieux artistiques de la capitale, il ins-talle sa troupe au Théâtre des Champs-Élysées dont il achète le bailpour sept ans. Après des mois passés à la constitution d’un répertoire,le 25 octobre 1920 la première représentation officielle des BalletsSuédois est annoncée. On y affiche Ibéria d’Isaac Albeniz, Jeux deClaude Debussy et Nuit de St-Jean de Hugo Alfven, ballet tirant son ins-piration du folklore nordique et portant au devant de la scène une nou-velle forme de danse populaire. Elle suscite l’enthousiasme du publicet un aimable accueil de la presse. En revanche, quinze jours plus tard,empruntant au mouvement expressionniste, La Maison de fous de

En 1909, alors que toutes les troupes européennessont attachées à des théâtres lyriques, des danseursen congés du Mariinski de St-Petersbourg réunis parSerge Diaghilev se produisent avec succès à Paris.L’initiative sera répétée deux fois avant que l’animateur des BalletsRusses ne rompe avec la Russie pour constituer en 1911 la premièrecompagnie privée. Cette même année, Anna Pavlova forme aussi unetroupe avec laquelle elle parcourira le monde jusqu’en 1931. Enfin, en1920 naîssent Les Ballets Suédois. L’idée en revient au chorégrapheMichel Fokine. Artisan des premiers triomphes de Diaghilev, il quitterace dernier en 1912 après un différend pour trouver asile au Ballet royalde Stockholm où il fait la connaissance d’un danseur nommé JeanBörlin. En 1914, Diaghilev renoue avec lui avant de lui préférer le jeuneLéonide Massine. Attendant des jours meilleurs, courant octobre 1914,Fokine séjourne à Biarritz, logé à l’Hôtel Continental avec son épouse,la danseuse Véra Fokina. Le couple rejoint ensuite la Russie qu’ils quit-teront en 1918 pour la Suède. Là, Fokine envisage de fonder une com-pagnie, mais l’entreprise nécessite des fonds. Il songe alors à Rolf deMaré, un riche industriel suédois, collectionneur et amateur d’art connu

Les Ballets Suédois

>>

La création du monde en 1923, sur un livret de Blaise Cendrars, création à laquelle participent Jean Börlin,Fernand Léger et Darius Milhaud. © Isabey

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musique par Eugène Bigot. Ce compositeur et chef d’orchestre avaitaussi la mission de devancer la troupe dans chacune des villes pourpréparer l’orchestre local. S’agissant du spectacle, Le Courrier deBayonne note que « les décors sont curieux, d’un modernisme aigu etfranchement cubistes» avant de conclure que « le public a fait la fête àJean Börlin ». Toutefois, nul ne remarque l’épuisement du danseur. Eneffet, depuis la fondation de la compagnie, Jean Börlin aura assuré prèsde neuf cents représentations et créé plus de vingt ballets. La presseignore également qu’au retour d’une tournée américaine se soldant pard’importantes pertes financières, Rolf de Maré découvre qu’une partiedes revenus du Théâtre des Champs-Élysées n’entre pas dans la comp-tabilité, les billets étant imprimés en double. Dès lors, quelques semai-nes après Bayonne, au final d’une morne représentation donnée le 17mars 1925 à Epernay, Rolf de Maré annonce la dissolution de la troupe.Il prendra par la suite la direction générale du Théâtre de l’avenueMontaigne avant de fonder en 1931 les Archives Internationales de laDanse avec l’objectif de promouvoir l’Art chorégraphique à travers unconcours, des conférences, des expositions, mais aussi par la collectede documents. Après la Seconde Guerre mondiale qui met un coup d’ar-rêt à ses activités, Rolf de Maré décidera de partager entre la France etla Suède les collections de l’institution qu’il fonda et soutint financière-ment. Quant à Jean Börlin auteur d’œuvres novatrices, soulevant par-fois la controverse, même si les réactions étaient tempérées par le clas-sicisme d’autres réalisations, à l’issue d’une brève aventure artistique(1920-1925), il poursuivra sa carrière de danseur et de chorégraphe àParis et New York avant de décéder en 1930 à l’âge de 37 ans. «Hélas !Jean, je ne te verrai pas créer le ballet Outre Atlantique, le grand balletdes Foules Démocratiques, ni ce spectacle en plein air, dans un stade,Les Sports, dont nous avions si souvent parlé et pour lequel nous avionstrouvé un magnifique orchestre qui nous réjouissait tant, de klaxons etde moteurs d’avions ! » (Blaise Cendrars).

Viking Dahl est éreintée par la critique qui ne comprend pas quela danse puisse exprimer l’horreur et la souffrance. Et alors que LesBallets Suédois semblent indésirables à Paris, un ultime programmecomprenant El Greco d’Emile Inghelbrecht, Les Vierges Folles de KurtAtterberg, œuvre tirée de peintures populaires suédoises et Chopiniana,un ballet sur pointes inspiré des Sylphides de Fokine, on reconnaît letour de force de Jean Börlin qui en neuf créations a su embrasser ladanse du ballet classique aux plus audacieuses expressions de sontemps. À la suite de ces représentations, grâce aux conceptions neuveset hardies de Jean Börlin et à l’intuition de Rolf de Maré, Les BalletsSuédois vont partout créer l’événement et prendre la tête de l’avant-garde chorégraphique. On engage ainsi des collaborations avecFernand Léger, Foujita, Giorgio de Chirico, Francis Picabia, avec lesmusiciens du groupe des six, Erik Satie et Cole Porter, mais aussi avecPaul Claudel, Jean Cocteau ou Blaise Cendrars. C’est en 1923, que cedernier signe le livret de La Création du monde, un ballet faisant réfé-rences aux mythes africains auquel participent Jean Börlin, FernandLéger et Darius Milhaud. Avec l'avance reçue Cendras achètera uneAlpha Roméo peinte ultérieurement par Georges Braque. Elle constitueà l’époque son seul bien et c’est à son volant, qu’il sillonne le pays bas-que. En effet, par l’intermédiaire de Jean Cocteau, Cendrars connaît

Eugenia Errazuriz, riche héritière d’une famille chilienne d’origine bas-que qui possède à Biarritz La Mimoseraie. Située route de Bayonnecette villa, aujourd’hui détruite avait la particularité d’avoir été décoréepar Picasso en 1918. C’est à La Mimoseraie, qu’en 1925, il écrit unepartie de son fameux Moravagine. Cette année là, le 9 février, LesBallets Suédois se produisent au théâtre municipal de Bayonne. Selonles archives de la compagnie, trois ans plus tôt, en août 1922, ilsseraient venus à Biarritz mais la presse n’en fait pas écho. En revanche,à Bayonne on se souvient d’un programme comprenant La Marchanded’oiseaux de Germaine Tailleferre, Le Roseau de Daniel Lazarus ainsique Dansgille, une sélection de danses populaires suédoises mises en

Jean Börlin. Ralph De Maré. © Isabey

Depuis la fondation de la compagnie,Jean Börlin aura assuré près de neuf centsreprésentations et créé plus de vingt ballets

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Imaginons Stravinski sans Nijinski :pas de scandale, pas d’acte fondateurdu Ballet nouveau, à l’orée du XXe

siècle. Mais si Nijinski n’avait pas eule support du Sacre du Printemps,où se serait située l’onde de chocde sa danse révolutionnaire ?D’emblée le XXe siècle faisaitfusionner les deux arts. Et surtout,il allait libérer la musique de soncarcan distingué, en l’ouvrant auxchorégraphes quelle que fut saforme. Isadora Duncan, parmi lespremières, osa puiser dans l’héri-tage des siècles, Gluck, Wagner,Franck, tandis que les Ballets rus-ses, eux, jouaient sur tous lestableaux, de Chopin et Schumannaux compositeurs de génie qui semêlèrent à leur aventure. Ensuite, le mariage est consommé:tous s’y adonneront, et notammentGeorges Balanchine, à qui Mozartet Bach paraîtront les plus faciles àchorégraphier, sans parler de sonquasi partenariat avec Stravinski.Pour Maurice Béjart, les gestes sefilent en compagnie de Berlioz,Strauss, Ravel ou encore de PierreHenry, car pour lui, le son purengendre le geste pur. Sans parlerde John Neumeier, immergé dansl’énorme œuvre symphonique deMahler, ou suivant comme un pèlerinles vagues de la Passion selon SaintMatthieu. Chez tous, dissection,illustration, mise en valeur ou col-lage, simples correspondances, tis-sent le dialogue, ou la fusion desdeux genres. Thierry Malandain s’inscrit lui aussidans la danse des XXe et XXIe sièclecomme un chorégraphe-musicien.Le geste silencieux, voilà qui n’estpas pour lui. C’est un classiquedans son rapport au son et à lacourbe mélodique, qui ose garderGiselle et Adam comme chef d’œuvreà vénérer, mais aussi un curieux, unamoureux sans préjugés, sans gra-dation sacramentelle dans sesgoûts. Seules comptent pour lui lesnotes qui ont des ailes. Pas de castedonc, dans cette fabuleuse galeriemusicale où son œuvre nous pro-mène : Haendel et Chopin, Poulencet Prokofiev, Weber et Chostakovitch,Mozart et Debussy, Offenbach etGershwin, musique médiévale etmambos. Chez lui, la musique donne l’élan,la pulsion, comme un cœur qui bat.Il ne la lâche pas, et garde au seinde ses imaginaires, de ses illuminationsles plus fantasques, la structureintacte de la partition. Le gestehabite la note, tout s’interpénètreet cependant garde sa vie propre,libre. Une alliance, beaucoup plusqu’une illustration. On a envie deredire à son endroit les motsd’Isadora Duncan, qu’il aime tant :« J’ai dansé sous cette musique,

menée par elle comme une feuilleau vent. »

Jacqueline Thuilleux : Quels furent vos premierscontacts avec la musique ? Thierry Malandain : Quand j’étaisgamin, j’avais fabriqué un bras detourne-disques en lego avec desdisques découpés dans des boîtes àchaussures. J’obligeais tout le mondeà m’écouter tout en ayant l’air deles faire marcher. Puis j’ai saccagél’électrophone de mes parents, enmettant tout le temps les quelquesmicrosillons qu’il y avait à la mai-son. Plus tard, avec l’argent qu’onme donnait pour déjeuner, j’ache-tais des disques que je cachais dansle garage et je redescendais la nuit !

J.T : Est-ce que très vite cette passion instinctive pour la musique a cohabité avec le geste ? T.M: Au début, j’ai approché le piano,ou tout au moins celui de la mairiedu village de l’Eure où j’habitais.Mais c’était compliqué, je devaisréserver mon tour. Puis la danses’est imposée comme une évidence:c’est moi qui la réclamais. À la mêmeépoque, un terrible accident est arrivéà ma sœur, la privant de la parole etdu mouvement, et je crois que celaa exalté en moi l’envie de voler, delui donner des ailes par procuration.Il m’est difficile d’en parler, maisc’est inscrit très fortement en moi.

J.T : La musique vous est-elle demeurée une compagne fidèle ? T.M : De chaque instant, et souventtrès intériorisée. Mais je souffre dene plus pouvoir en écouter chez moiautant que je voudrais, car ellem’inspire immédiatement des images,des mouvements. C’est une pulsionirrésistible qui m’empêche de meconcentrer sur autre chose et qui medétourne de la tâche à accomplir.Elle me commande, et c’est particu-lièrement sensible en studio lorsqueje travaille sur une nouvelle choré-graphie : j’ai besoin d’accomplirphysiquement la musique choisie poursavoir si elle me parle. Il arrive qu’enl’écoutant, je me lance jusqu’aubout dans le mouvement, et de façonnon contrôlée, ce qui est un peudangereux lorsqu’on est moins jeune.

J.T : Votre premier opus sur une page peu connue de Lekeua déjà sonné comme un défi, en regard des chefs d’œuvresmusicaux auxquels vous vousêtes ensuite incorporé. Commele fut d’ailleurs cette décisionde me présenter au concoursVolinine en 1984, qui a tout lancé.T.M : La page que j’avais utilisée, le

INTERVIEW Les notes et les gestes : une histoire d’amour

Quatuor n°3 de Lekeu, génie disparuà 24 ans, est d’une très belle écri-ture, et n’a rien de marginal à mesyeux. Le hasard me l’avait faitdécouvrir. Et je l’ai aimée. Mais àl’époque, tout était jeu : je ne pen-sais être pas chorégraphe. En fait,j’avais postulé pour être pris dansla compagnie de Jiri Kylian, mais ilne restait plus de place. Si celas’était fait, la face de ma vie enaurait été changée ! Depuis, le jeuest devenu métier, avec ses lourdsenjeux, quand on a une équipe quicompte sur vous.Dans vos premiers actes chorégra-phiques, la musique contemporaine,ou tout au moins du XXe siècle, atenu une plus grande place qu’à cejour. Stockausen, Prodromides audébut, Britten beaucoup, pourl’Homme aux Semelles de vent,Metamorphosis et les Illuminations,entre autres. Mais le problème aveccette période de la musique, ce sonthélas les droits, quand les composi-teurs ne sont pas encore tombés dansle domaine public. On est ainsi ramenéà des contingences qui n’ont rien àvoir avec l’inspiration. C’est égale-ment le problème des commandesà des compositeurs vivants.

J.T : Est-ce qu’en vous l’idée du ballet jaillit de la musiqueou naît d’elle-même?T.M : Les deux cohabitent, et toutse présentent dans un ordre quin’est pas systématique. Ainsi pourla genèse du ballet Les Créatures deProméthée : je travaillais sur LeSang des étoiles, et dans le mêmetemps, la musique de Beethovens’est imposée à moi. À l’époquej’avais imaginé un texte —oh com-bien prétentieux— où Dieu refaisaitla Vie ! Puis je suis tombé sur untableau représentant Adam et Ève,et tout est venu très simplement. Lamusique m’a dicté le mode d’expres-sion adéquat pour mes Créatures :tel passage baroque, tel autre dansl’esprit d’Isadora Duncan. C’est ellequi me permet aussi de résoudre ledélicat problème posé par le trajetqui mène le danseur d’un point àun autre. Petipa le faisait avec despas d’école, parfois en courant,Bournonville, toujours en dansant.Eh bien pour moi, c’est la musiquequi me dicte comment faire routesur cet espace scénique.

J.T : Comment se concrétisevotre travail sur la musique ?Avez-vous une techniqued’approche ?T.M : Généralement, elle rentre enmoi souplement et me dicte desgestes que j’essaie de dessiner, bienque l’idée vole plus vite que lamain. Mais il est vrai que si je m’im-prègne de ses couleurs, de ses pul-

sions, et que cela me suggère desimages, j’ai également tendance àcoller au plus près à sa structure età ses plus infimes nuances, à sessurprises instrumentales ou rythmi-ques. Elle a son ordre intime, et jele respecte, sans d’ailleurs meposer la question. En plus, il meparaît facile de glisser dans l’aléatoire.Dans la Gavotte d’Orphée, deGluck, par exemple, la musiquetrace des guirlandes, nous livre desdessins, des entrelacs. Je n’ai nulleenvie de les trahir. En revanche, ilm’a été plus difficile de suivre pas àpas l’ensemble de cet Orphée, quej’ai mis en scène à Saint-Étienne etReims. Là, le chant et la structuredramatique imposent leur loi defaçon beaucoup plus contraignanteque dans la danse librement portéepar une musique. C’était là pourmoi une autre approche et l’aventurem’a passionné, mais je ne suis passûr de vouloir la tenter à nouveau.

J.T : Quels compositeurs voussuggèrent le plus decorrespondances gestuelles ? T.M : Honnêtement tout me paraîtsusceptible d’être dansé, de Mozartà Rossini, de Beethoven, dont j’ai-merais habiter certaines Sonates, àSteve Reich, sur lequel j’ai choré-graphié Sextet, un ballet pourlequel je garde une tendresse parti-culière. Peut-être ai-je une prédilec-tion pour la musique baroque, etnotamment Bach et Vivaldi, parcequ’elle permet une grande liberté.Elle demeure distante par rapportaux mouvements qu’elle suscite,sans expressivité trop envahissante.Je pense ainsi à Concerto baroco deBalanchine, qui illustre parfaite-ment cette démarche. Mais c’estune chaîne, car chez moi, lesretombées de chaque musiquenourrissent les suivantes, commechaque ballet engendre l’autre :ainsi Orphée a un peu porté monIcare à l’Opéra de Paris. Les chosesne sont jamais tranchées.

J.T : Sur l’île déserte, quellesœuvres emporteriez-vous ?T.M : Chopin peut-être, et ses val-ses, qui provoquent en moi desvisions d’anges déchus. Mais enréalité, aucune je crois, même sicela a l’air grandiloquent. En fait,j’ai rêvé d’une plage déserte où parmagie je serai à moi seul tous lesgrands compositeurs : je réinvente-rai alors une musique faite de leursœuvres mêlées. Incontestablement,il m’est très difficile de me connec-ter au concret. Ainsi, je me suis inspiré ni par la mer, ni par le vent,en fait par aucune des musiques dela nature. Je suis nourri de tout,mais l’idée maîtresse vient vraimentde moi

Propos recueillis par Jacqueline Thuilleux, journaliste au Figaro Magazine

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C’est quoi remonter une chorégraphie?

COULISSES

Cette activité souvent évoquée dans Numéro au registre des infor-mations est principalement assurée à Ballet Biarritz parFrançoise Dubuc, mais cette saison d’autres anciens de la com-

pagnie s’y sont employés. Ainsi Patrice Delay remonta Mozart à 2 pourle Ballet de l’Opéra-Théâtre d’Avignon, tandis qu’Adriana Pous Ojedaremonta divers titres au Ballet Biarritz Junior. En un mot, il s’agissaitpour eux de transmettre à d’autres danseurs des œuvres issues durépertoire de Ballet Biarritz. N’ayant pas la maîtrise des systèmesconnus de notation de la danse, c’est avec le soutien d’écrits person-nels, de la vidéo ou tout simplement de la mémoire qu’ils le firent. Engénéral, ce travail s’effectue en deux étapes. La première consistant àapprendre l’ensemble des pas aux danseurs, tandis qu’au cours de lasuivante, j’interviens en apportant des précisions sur le style, le sens del’œuvre. C’est ce que nous appelons «nettoyer ». Ces derniers mois,outre Gnossiennes, Blé Noir et Danses qu’on croise remontés au BalletBiarritz Junior, Mozart à 2 à Avignon, Sextet à Hong Kong et La Fleur depierre aux États-Unis, Les Créatures furent remontées au Ballet del’Opéra national de Lettonie. Connu à l’étranger comme le Ballet deRiga, cette troupe de 65 danseurs dirigée par Aivars Leimanis interprèteles grands titres du répertoire classique, tout en s’ouvrant depuis quel-

ques années aux œuvres actuelles. C’est dans le cadre de cette politi-que et d’une coopération entre la Lettonie et la France que sous l’égidede CulturesFrance, Françoise Dubuc et moi fûmes invités à Riga. Sixsemaines scindées en deux séjours furent utiles pour transmettre etconduire en scène ce ballet de 70 minutes. Dans un premier temps, ilfallut faire les «distributions », c’est-à-dire choisir les interprètes.Concernant les costumes, Véronique Murat qui les avait confectionnésà la création du ballet, nous accompagnera pour présenter les maquet-tes de Jorge Gallardo et échantillonner les tissus. Elle reviendra poursuivre les derniers essayages. L’Opéra national de Lettonie comptedeux ateliers travaillant distinctement pour les femmes et les hommes.Sauf que les costumes de Créatures sont unisexes et que chaque inter-prète porte un tutu. Alors outre, les différences de coupe qu’il faudrarectifier, cette production amusera en donnant aux couturiers l’occasionde réaliser pour la première fois des tutus. En février, s’adaptant à unplanning extrêmement serré, puisque les danseurs se produisaientparallèlement dans quatre autres programmes, Françoise parviendra entrois semaines à transmettre la majeure partie du ballet. Chaque troupeayant ses usages, il faudra s’accommoder des vingt minutes de pausepar heure travaillée, contre cinq minutes aux États-Unis ou bien aucune

au Japon. Il faudra également s’arranger de la langue, certains dan-seurs ne comprenant que le letton ou le russe. Enfin, la plupart devronts’habituer à un vocabulaire et à un style chorégraphique distant deGiselle ou Don Quichotte. En juin, trois semaines avant la première,Françoise et moi reviendrons pour finaliser le travail. Entre-temps,comme souvent, le ballet n’aura pas été revu, tout juste « filé » à la hâteentre d’autres titres, si bien qu’il faudra réapprendre certains passagesavant d’harmoniser l’ensemble. Heureusement, la dernière semainesera exclusivement consacrée à ce spectacle. Il s’agira alors de le met-tre en scène et de répéter avec l’orchestre. L’Opéra national de Lettoniedispose de deux phalanges accompagnant en alternance la danse et lesouvrages lyriques. Nous bénéficierons du même chef, Martins Ozolins,mais selon les jours celui-ci conduira un orchestre différent. En revan-che le chœur qui clôture Les Créatures sera interprété par les quarantemême chanteurs. Huit jours avant la première, Jean-Claude Asquié,concepteur des lumières du spectacle arrivera pour les remonter.Il devra aussi les adapter aux contraintes techniques imposées par laprogrammation qui proposait d’autres ouvrages en alternance. Enfin,après la conférence de presse et les interviews, le 1er juin en présencede l’Ambassadeur de France en Lettonie, Monsieur André-JeanLibourel, la première attendue de Radisana, traduction lettone desCréatures s’achèvera en triomphe, ce qui bien entendu « remonta » le moral. TM

Opéra National de Lettonie à Riga.

Nous avons remonté Les Créaturesau Ballet de Riga dans le cadre d'unecoopération entre la Lettonie et la France

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EN BREF

Mozart à 2 à Avignon

Remonté par Patrice Delay,le Ballet de l’Opéra-Théâtred’Avignon a présenté Mozart à 2le 31 mars 2007 à Avignon.L’Orchestre Lyrique de RégionAvignon-Provence était conduitpar Dominique Trottein avec aupiano Anne Queffelec.

Mouvements de troupes

Entrés à Ballet Biarritz en 2004,Camille Aublé et Miguel PlaBoluda rejoindrontprochainement le Ballet de Bâleque dirige en Suisse RichardWerlock. Ils seront remplacés parAudrey Perrot et Florent Mollet.

DéveloppementLe CCN accueille un nouveauvenu, Gérôme Lormier quioccupera le poste de chargé de développement. Né à Toulouse,il étudie la danse au Conservatoirenational de région de Toulouseavant de rejoindre le Conservatoire

national supérieur de musique etde danse de Paris. Son parcoursde danseur le conduira enAllemagne au Ballet deKarlsruhe, au Ballet de l’Opéra deBerlin avant d’intégrer le BalletBéjart Lausanne, puis le Balletnational de Marseille. En 2000,il met un terme à sa carrière et se dirige vers la production et l’organisation de spectacles.À son actif, entre autre,la tournée des dix ans du RudraBéjart Lausanne en France,la création du Festival des Nuitsdu Château à Solliès-Pont dont il est le directeur artistiquedepuis 2002, l’administration

JuryÀ l’invitation du Comité Régionalde Danse d’Aquitaine, DominiqueCordemans a participé les 5 et 6mai au jury des Rencontresrégionales de Danse d’Aquitainequi se déroulaient à Libourne.

EngagésÀ l’issue d’une saison passée au Ballet Biarritz Junior 2,Mickaël Conte a été engagé auBallet de Lorraine, Pierre Henrionau Ballet de l’Europe et ErickOdriozola au Gran Canaria Ballet.

Audrey Perrot est née à laRochelle. Elle étudie la danse au Conservatoire national derégion de La Rochelle avant de rejoindre le Conservatoirenational supérieur de musique et de danse de Paris. En 2002elle intègre le Ballet Junior duConservatoire national supérieurde Paris, puis est engagée en 2004 au Ballet de l’Opéra du Rhin (Bertrand d’At). Elle entreà Ballet Biarritz en 2007.

Florent Mollet est né à Tours. Ilétudie la danse au Conservatoirenational de région de Tours avantde rejoindre l’École de danse de l’Opéra de Paris, puis le RudraBéjart Lausanne. En 2002,il intègre la Compagnie M(Maurice Béjart) avant d’entrercomme stagiaire aux Ballets deMonte-Carlo (Jean-ChristopheMaillot). En 2004, il est engagéau Ballet de l’Opéra de Nice(Marc Ribaud), puis au Ballet de l’Europe (Jean-Charles Gil).Il entre à Ballet Biarritz en 2007.

Mercure pourEuropa Danse

Courant août, à l’invitation deJean-Albert Cartier, dans le cadred’un programme célébrantPicasso et la danse, ThierryMalandain montera Mercured’Erik Satie pour les jeunesinterprètes d’Europa Danse dans les décors et costumescréés par Picasso en 1924.

Ballet Biarritz sur LCI

Dans le cadre de la tournée de Ballet Biarritz en Asie,un reportage réalisé par JacquesCollet a été diffusé sur LCI à plusieurs reprises courant juin.

des tournées d’Andrès Marin,Mercedes Ruiz, Cigala et Tomatito en France, Espagne,Allemagne et en Hollande avec la SLU Artemovimiento (Séville),la production des tournées du Ballet de l’Opéra de Nice(Marc Ribaud). Il est aujourd’huichargé de la programmationdans divers festivals du sud de la France.

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Décor du tableau final de Mercure réalisé par Picasso en 1924.

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Gare du Midi23, avenue FochF-64200 BiarritzTél. : +33 5 59 24 67 19Fax : +33 5 59 24 75 [email protected]

Président Pierre DurandTrésorier Marc JanetSecrétaire Paul Barrière

Directeur / Chorégraphe Thierry Malandain

Maîtres de ballet Richard Coudray,Françoise Dubuc

Artistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Véronique Aniorte,Camille Aublé, Giuseppe Chiavaro,Annalisa Cioffi, Frederik Deberdt,Cédric Godefroid, Mikel Irurzun delCastillo, Miyuki Kanei, Fabio Lopes,Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy,Miguel Pla Boluda, Magali Praud,Thibault Taniou, Nathalie Verspecht

Professeur invité Angélito Lozano

Pianistes Alberto Ribera, Miyuki Brickle, Corinne Vautrin

Responsable sensibilisationDominique Cordemans

Administrateur Yves Kordian

Chargé de développement Gérôme Lormier

Assistante administrative / Chargée de diffusion Françoise Gisbert

Chargée de communication Sabine Lamburu

Comptable principale Rhania Ennassiri

Chargée de l’accueil et de la logistique Lise Saint-Martin

Directeur de production / Concepteur Lumière Jean-Claude Asquié

Régisseur général Oswald Roose

Technicien Lumière Frédéric Eujol

Technicien Plateau Chloé Bréneur

Techniciens Son Jacques Vicasiau,Éric Susperegui

Techniciens Chauffeurs Jean Gardera, Anthony Mota

Costumière Véronique Murat

Régie costumes / Couturière Habilleuse Karine Prins

Responsable construction décorsMichel Pocholu

Techniciennes de surface Annie Alegria, Ghita Balouck

Attaché de presse Yves Mousset /MY Communications

Egia Kultur EtxeaBaztan Kalea, 2120012 Donostia/San-SebastiánTél. : +34 943 29 80 27Fax : +34 943 28 72 [email protected]

Directeur Filgi Claverie

Coordinatrice artistique Adriana Pous(Ballet Biarritz)

Assistante administrative Sofia Alforja

Chorégraphe invité /Maître de balletGaël Domenger (Ballet Biarritz)

Professeur invité Iñaki Landa

Artistes chorégraphiques Mickael Conte (Bordeaux), MirenGomez (Irun), Léa Guilbert (Grasse),Pierre Henrion (Anvers), Irma Hoffren(Donostia-San-Sebastián), VivianIngrams (Londres), Aurélie Luque(Oloron Sainte-Marie), Erick Odriozola(Gabiria), Gisela Riba (Barcelone)

NuméroDirecteur de la publication Thierry MalandainCréation graphique Jean-Charles FedericoImprimeur SAI (Biarritz)ISSN 1293-6693 - juillet 2002

www.balletbiarritz.com

CALENDRIER / JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2007

REPRÉSENTATIONS EN FRANCEmar 10 juillet Mimizan Ballet Biarritz Junior 2 Ibilaldi

ven 13 juillet Chateauvallon Les Créatures

dim 15 juillet Nice Les Petits Riens, Don Juan

mar 17 juillet Carpentras Les Petits Riens, Don Juan

jeu 19 juillet Les Baux de Provence Mozart à 2, Les Petits Riens

lun 06 août Aigues-Mortes Don Juan, La Mort du cygne, Ballet Mécanique

jeu 09 août Biarritz Ballet Biarritz Junior 2 Ibilaldi

mar 14 août Biarritz Les Créatures, La Mort du cygne, Ballet Mécanique

dim 16 septembre Biarritz Extraits du répertoire dans le cadre du festival Le Temps d’Aimer

REPRÉSENTATIONS À L’ÉTRANGERsam 28 juillet Sopot (Pologne) Les Créatures

mer 08 août Vérone (Italie) Les Créatures

jeu 09 août Vérone (Italie) Les Créatures

ven 10 août Vérone (Italie) Les Créatures

REPRÉSENTATIONS TRANSFRONTALIÈRESsam 07 juillet Markina Ballet Biarritz Junior 2 Ibilaldi

ven 13 juillet Donostia Ballet Biarritz Junior 2 Gari Beltza

Le Cercle des mécènes de Ballet Biarritz apporte son soutien aux nouvelles productions,aux tournées internationales de prestige,aux projets à caractère évènementiel.

Magali Praud et Frederik Deberdt dans Don Juan.© Jose Usoz