numÉro 35 | du 6 au 12 juillet 2015 la phrase portrait …

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lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS P. 2 À 4 ZAC des Agnettes : livraison des premiers immeubles pour 2018 Elizabeth de Portzamparc, architecte- urbaniste « Le périphérique reste un obstacle à la création d’une métropole unie » Paris région entreprises renforce son offre d’accompagnement CRÉATEURS P. 5 Futurcad Produits et services CAO Axeflow Conseil logistique FAM Architectures Architecture de niche ÉVÉNEMENT P. 6-7 Marie-Célie Guillaume, DG de Defacto « Le modèle économique de La Défense est à bout de souffle » MARCHÉS PUBLICS P. 8 30 ans de loi MOP TERRITOIRES ACTUALITÉS P. 9 À 11 Jean-François Carenco vante le rythme accéléré des projets du Grand Paris Le préfet de région a passé en revue les multiples projets emblématiques du Grand Paris Grand Paris express : État d’avancement des lignes à juin 2015 Déchets de chantiers : mobiliser tous les acteurs franciliens « Est-il concevable de subordonner un texte d’intérêt général à une stratégie d’ambition régionale ? » LA PHRASE SUR NOTRE SITE PORTRAIT LE CHIFFRE Patrick Ollier, député-maire UMP de Rueil-Malmaison 2,5  millions de m 3 : c’est , selon l’Apur, le volume d’eaux usées qui transite chaque jour dans le réseau d’assainissement géré par le SIAAP Paris région entreprises / Interconstruction / Sevenhugs / Sogaris / Nexity / de Portzamparc Unibail-Rodamco / Tour Triangle / CCIP / SNI / Grand Paris Habitat / SGP / Viparis holding / Batigère Université Paris-Saclay / IAU / Demathieu Bard / Scape / Hello Tomorow / Paris Habitat / PCE NUMÉRO 35 | DU 6 AU 12 JUILLET 2015 J ean-François Carenco a raison de positiver. Tout va bien. Et tout ira de mieux en mieux. Sauf surprise de dernière minute - le texte de la loi NOTRe est encore en examen à l’heure où nous mettons sous presse - on connaî- tra bientôt les contours de la future métropole. Et des périmètres de ses territoires. Au 1 er janvier 2016, la petite couronne sera entiè- rement couverte d’inter- communalités. Or, seule cette zone échappait encore au regroupement des communes, qui prévaudra donc sur l’en- semble du territoire national. C’est une révolution. Pas seulement pour l’Ile-de-France. Voilà des années que la Direction générale des collectivités locales attend cette heure. Pourquoi ? Parce qu’à partir de là, les établissements publics de coopération intercommu- nale peuvent constituer le socle de réformes en profondeur, générali- sables à tout le territoire. En clair, l’intercommunalité peut devenir un échelon à part entière, et se voir attri- buer de nouvelles responsabilités. Les maires le savent parfaitement et les départements, en voie de « dévi- talisation », n’ont plus qu’à bien se tenir eux aussi... Même raisonnement au niveau métropolitain. Les derniers rebondissements du feuilleton poli- tico-institutionnel l’accentue encore : la MGP sera, à sa naissance, un être faible, chétif et dérisoire. Mais, gare à sa croissance. Si le prin- cipe de neutralité budgétaire va bel et bien être inscrit dans la loi, les canaux financiers qui vont s’installer entre les différents niveaux d’admi- nistration métropolitaine sont évolutifs. Au fur et à mesure que l’exercice des compétences sera trans- féré d’un échelon à l’autre, le poids financier de la métropole va croître fortement. En vérité, on doit se réjouir de la résistance inouïe que suscite cette réforme. Eut-elle été cosmétique, les élus ne s’en seraient pas offus- qués. « Mesurez l’évolution des esprits et le chemin parcouru depuis le vote de la loi Chevènement en matière d’in- tercommunalité », souligne le pré- fet Carenco. « Les bonnes lois sont les lois votées », fait valoir Serge Morvan, directeur général des col- lectivités locales. A n’en pas dou- ter, la loi NOTRe, et ses disposi- tions relatives à la métropole du Grand Paris auront, dans quelques jours, un mérite immense : celui d’exister. Finalement tout va bien ! ÉDITORIAL par Jacques Paquier rédacteur en chef La MGP sera, à sa naissance, un être faible, chétif et dérisoire. Mais gare à sa croissance Jens Denissen La métropole qui marche p. 12

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lejournaldugrandparis.fr

ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ

SOMMAIRE

ENTREPRISES

ACTUALITÉS P. 2 À 4ZAC des Agnettes : livraison des premiers immeubles pour 2018Elizabeth de Portzamparc, architecte-urbaniste« Le périphérique reste un obstacle à la création d’une métropole unie »

Paris région entreprises renforce son offre d’accompagnement

CRÉATEURS P. 5Futurcad Produits et services CAOAxeflow Conseil logistiqueFAM Architectures Architecture de niche

ÉVÉNEMENT P. 6-7Marie-Célie Guillaume, DG de Defacto« Le modèle économique de La Défense est à bout de souffle »

MARCHÉS PUBLICS P. 830 ans de loi MOP

TERRITOIRES

ACTUALITÉS P. 9 À 11Jean-François Carenco vante le rythme accéléré des projets du Grand ParisLe préfet de région a passé en revue les multiples projets emblématiques du Grand Paris

Grand Paris express : État d’avancement des lignes à juin 2015Déchets de chantiers : mobiliser tous les acteurs franciliens

« Est-il concevable de subordonner un texte d’intérêt général à une stratégie d’ambition régionale ? »

LA PHRASE SUR NOTRE SITEPORTRAIT LE CHIFFRE

Patrick Ollier, député-maire UMP de Rueil-Malmaison

2,5 millions de m3 : c’est , selon l’Apur, le volume d’eaux usées qui transite chaque jour dans le réseau d’assainissement géré par le SIAAP

Paris région entreprises /

Interconstruction / Sevenhugs /

Sogaris / Nexity / de Portzamparc

Unibail-Rodamco / Tour Triangle /

CCIP / SNI / Grand Paris Habitat /

SGP / Viparis holding / Batigère

Université Paris-Saclay / IAU /

Demathieu Bard / Scape / Hello

Tomorow / Paris Habitat / PCE

NUMÉRO 35 | DU 6 AU 12 JUILLET 2015

Jean-François Carenco a raison de positiver. Tout va bien. Et tout ira de mieux en mieux. Sauf surprise de dernière minute - le texte de la loi NOTRe est encore en examen à

l’heure où nous mettons sous presse - on connaî-tra bientôt les contours de la future métropole. Et des périmètres de ses territoires. Au 1er janvier 2016, la

petite couronne sera entiè-rement couverte d’inter-communalités. Or, seule cette zone échappait encore au regroupement des communes, qui prévaudra donc sur l’en-semble du territoire national. C’est une révolution. Pas seulement pour l’Ile-de-France. Voilà des années que la Direction générale des collectivités locales attend cette heure. Pourquoi ? Parce qu’à partir de là, les établissements publics de coopération intercommu-nale peuvent constituer le socle de réformes en profondeur, générali-sables à tout le territoire. En clair, l’intercommunalité peut devenir un échelon à part entière, et se voir attri-buer de nouvelles responsabilités. Les maires le savent parfaitement et les départements, en voie de « dévi-talisation », n’ont plus qu’à bien se tenir eux aussi...

Même raisonnement au niveau métropolitain. Les derniers rebondissements du feuilleton poli-tico-institutionnel l’accentue encore : la MGP sera, à sa naissance, un être faible, chétif et dérisoire. Mais, gare à sa croissance. Si le prin-cipe de neutralité  budgétaire va bel et bien être inscrit dans la loi, les canaux financiers qui vont s’installer entre les différents niveaux d’admi-

nistration métropolitaine sont évolutifs. Au fur et à mesure que l’exercice des compétences sera trans-féré d’un échelon à l’autre, le poids financier de la

métropole va croître fortement. En vérité, on doit se réjouir de la résistance

inouïe que suscite cette réforme. Eut-elle été cosmétique, les élus ne s’en seraient pas offus-qués. « Mesurez l’évolution des esprits et le

chemin parcouru depuis le vote de la loi Chevènement en matière d’in-tercommunalité », souligne le pré-fet Carenco. « Les bonnes lois sont les lois votées », fait valoir Serge Morvan, directeur général des col-lectivités locales. A n’en pas dou-ter, la loi NOTRe, et ses disposi-tions relatives à la métropole du Grand Paris auront, dans quelques jours, un mérite immense : celui d’exister.

Finalement tout va bien !

ÉDITORIALpar Jacques Paquierrédacteur en chef

La MGP sera, à sa naissance, un être faible, chétif et dérisoire. Mais gare à sa croissance

Jens Denissen La métropole qui marche p. 12

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2 | Le journal du Grand Paris | N° 35 | Du 6 au 12 juillet 2015

ACTUALITÉ

YVELINESHAUTS-DE-SEINE

Bagneux/Mathurins. La ré-flexion se poursuit. La réflexion sur l’aménagement des Mathurins se poursuit à la mairie de Bagneux (Hauts-de-Seine). On devrait connaître prochainement le master plan, dessiné par Bernard Reichen, urbaniste en chef, en lien avec Sodearif, conseil de LBO France, propriétaire des 16 ha occupés jusqu’à présent par la Direction générale de l’armement, qui rejoin-dra le nouveau siège du ministère de la Défense, sur le site de Balard.

Gares. Lyon-Austerlitz en té-léphérique. Un amendement du groupe Radical de gauche, centre et indépendants de la mairie de Pa-ris été adopté, le 29 juin en Conseil de Paris, en faveur d’une étude de faisabilité pour la mise en place d’un téléphérique entre les deux gares.

Triangle. Le retour. Le Conseil de Paris a voté, le 30 juin, en faveur du projet de tour triangle situé dans le 15e arrondissement. Après un débat ponctué de vifs échanges, une courte majorité a été obtenue pour le déclassement de l’assiette de la tour, la signature d’une pro-messe de vente et d’un bail à construction avec la société Uni-bail-Rodamco.

Sogaris. Jean-Bernard Bros président. Jean-Bernard Bros, conseiller de Paris et président du groupe PRG-CI a été nommé à la tête du CA de Sogaris. Pascal Sa-voldelli, vice-président du conseil départemental du Val-de-Marne chargé des finances, de l’aména-gement, des affaires juridiques et patrimoniales, est élu vice-pré-sident. Caroline Grandjean est nommée directrice générale.

Eolien. Au ralenti. Le fait que les projets de construction de parcs éoliens passent désormais par une procédure d’appel d’offres gouver-nementale constitue un « frein » pour le développement de l’éolien, considère Alexis Rafa, chef du pôle géologie et éolien, dans une étude de la DRIEE.

En brefAménagement

6 équipes présélectionnées pour la ZAC Satory ouestL’Etablissement public Paris-Saclay (EPPS) a rendu publiques, le 1er juillet, les six équipes présélectionnées pour la maîtrise d’œuvre urbaine de la ZAC de Satory ouest à Versailles (Yvelines). Dans le cadre de l’appel d’offres restreint lancé fin avril, ce dernier a retenu six groupements : Atelier Pranlas Descours (mandataire), cotraitants : Dalnoky Paysagistes, Egis Ingénierie ; KCAP (mandataire), cotraitants : Arcadis, Atelier de paysages Bruel Delmar ; Bruno Fortier (mandataire), cotraitants : Claire Schorter, Besson-Girard Paysa-gistes, Citec Ing, Setec, Setec TPI, Hydratec ; Agence Duthilleul (mandataire), cotraitants : Arep Ville, Base ; Urban Act (mandataire), cotraitants : Alfred Peter ; Polyprogramme ; ATM, OGI, BET Gally ; Lambert Lénack (mandataire), cotraitants : Igrec Ingénierie, D’ici Là, Sol Paysage, Agence On. Le lauréat sera connu fin septembre-début octobre. ■ R.R.

La Défense : Defacto transfigure la sous-dalleL’entrepont Corolles, entièrement rénové, a été inauguré le 25 juin. Il s’agit, pour Defacto, du premier projet de reconquête des sous-sols de La Défense. Les travaux ont été menés par Urbanica, groupement associant urbanistes et architectes. Béton ciré aux murs, puits de jour multiples, nou-veaux escaliers d’accès à la dalle, espaces végétali-sés… L’entrepont est méconnaissable, et quiconque s’est un jour rendu, nolens volens, dans les espaces souterrains jusqu’à présent peu fréquentables de La Défense peut mesurer le chemin parcouru. « Il s’agit du premier contact des visiteurs qui se font déposer en taxi au pied des tours, et il était déplorable », souligne Marie-Célie Guillaume, DG de Defacto. 5 millions d’euros de travaux, 15 mois de chantier, 22 corps de métiers ont été mobilisés sur 5 500 m2 de périmètre de l’entrepont Corolles. 815 m2 de place piétonne y ont été créés. ■ J.P.

© J

.P.

G ennevilliers poursuit sa mue. Après l’achèvement récent de la première tranche de l’éco-

quartier Chandon-République, la ZAC des Agnettes, située à cinq minutes du centre-ville, va démarrer. Le choix de l’aménageur sera officialisé en fin d’an-née 2015. Puis les consultations de

promoteurs et d’architectes suivront.La ZAC prévoit la requalification

socio-urbaine et environnementale de l’ensemble du quartier, intégrant la résidentialisation des bâtiments. Le quartier des Agnettes, qui comptabilise 6 827 habitants sur 34 hectares, béné-ficiera du Nouveau programme natio-

nal de rénovation urbaine (NPNRU), pour un montant inconnu pour l’heure. « On ne sait pas non plus qui signera le contrat de rénovation urbaine avec l’Anru, compte tenu de la recomposition intercommunale en cours, constate Laurent Govehovitch, directeur général adjoint des services à la mairie. Mais nous agissons comme si rien n’allait changer. Et on s’adaptera », poursuit-il

Arrivée du Grand Paris expressLe quartier bénéficiera, aux environs

de 2027, de l’arrivée de la ligne 15 ouest du Grand Paris express, en inter-connexion avec la ligne 13 du métro, qui arrive à la station des Agnettes depuis 2008. En attendant, Gennevil-liers a attiré l’attention des différents acteurs concernés sur la nécessité de prévoir des transports de surface. Un des principes majeurs de cet

aménagement réside dans l’inver-sion du rapport entre espace privé e t e s p a c e à u s a ge p u b l i c . « Aujourd’hui, les Agnettes comptent 70 % d’espace à usage public et 30 % d’espace privé, ce qui impose à la ville une gestion importante », sou-ligne Laurent Govehovitch. Le projet propose une résidentialisation des espaces autour des immeubles de l’OPH offrant une meilleure lisibilité des espaces et des usages. Ainsi, de nouvelles parcelles privées pourront être destinées à des opérations d’ac-cession à la propriété. ■ J.P.

ZAC des Agnettes : livraison des premiers immeubles pour 2018La consultation de l’aménageur de la ZAC des Agnettes, à Gennevilliers, sera lancée prochainement. Les dépôts des permis de construire sont attendus courant 2016.

HAUTS-DE-SEINE

Laurent Govehovitch, DGA de Gennevilliers.

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Le journal du Grand Paris | N° 35 | Du 6 au 12 juillet 2015 | 3

ENTREPRISES / ACTUALITÉS

ÉTUDE

Le tourisme génère 395 000 emplois en Ile-de-FranceSix sur dix des emplois franciliens générés par le tourisme sont dans le secteur de la restauration et de l’hébergement, indique une étude de l’Insee publiée le 1er juillet. « Le tourisme génère au total 395 000 emplois en Ile-de-France, dont 261 500 sont directement liés à la présence de touristes dans la région », indique l’Institut qui remarque que la région fait l’objet de 47 millions d’arrivées touristiques par an, selon le Comité régional du tourisme. La consom-mation touristique, estimée à 38,8 milliards d’euros en 2011, a augmenté de 21 % entre 2005 et 2011 contre + 17 % au niveau national. Elle est particuliè-rement importante en matière de transports aériens et de services de voyagistes et d’agences de voyage. « Les dépenses en services directement liés au séjour des touristes dans la région représentent un tiers de la consommation touristique en Ile-de-France », indiquent les auteurs de la note. ■

LES CHIFFRES DE LA SEMAINE

92,6millions de passagers sont passés dans les aéroports parisiens en 2014, en hausse de 2,6 % par rapport à 2013 (Source : Chiffres-clés 2015 du Crocis).

20millions de tonnes de fret ont emprunté la voie fluviale en Ile-de-France l’an passé (- 3,1 %).

1,2milliard de voyages ont été effectués sur les 13 lignes de trains régionaux et de RER. 1,5 milliard pour les 14 lignes de métro.

331 601immatriculations de voitures particulières neuves en Ile-de-France en 2013 (- 4,5 %).

Nathalie Kosciusko-Morizet, députée de Paris

LA PHRASE

« Cette danse étrange, ce va-et-vient de la réforme territoriale qui donne mal au cœur à quiconque croit en l’intérêt général, a un rythme : celui des élections »

JGP : Pourquoi dites-vous que le territoire de la future métropole du Grand Paris (MGP) est mal identifié ?Elizabeth de Portzamparc : Le pro-blème ne provient pas de l’échelle mais des appellations qui se suc-cèdent depuis 40 ans, sans jamais briser la frontière entre la ville de Paris et la banlieue située de l’autre côté du périphérique. Les change-ments de dénomination de struc-tures, tel l’actuel Institut d’aména-gement et d’urbanisme (IAU) qui était en 1970 l’IAURP (IAU de la région parisienne), puis en 1980 l’IAURIF (de la région Ile-de-France) traduisent bien l’absence d’identité de ce territoire. La construction de la MGP contribue seulement à poursuivre cette évo-lution sémantique, on appellera la banlieue le Grand Paris mais en maintenant cette barrière infran-chissable.

QUESTIONS À…

JGP : Que préconisez-vous ?Pour construire un territoire métro-politain, les notions de liens visibles, tactiles et perceptibles sont essen-tielles. Il faut avoir un système iden-titaire liant l’ensemble de la métro-pole. A Bordeaux par exemple, le tracé du tramway se superpose à celui du territoire de la métropole et devient un vecteur visuel de l’identité métropolitaine. Non seulement à Paris ce lien est absent, mais on n’ar-rive pas à le définir et aucun travail n’est réalisé dans ce sens.

JGP : La MGP ne doit-elle pas créer ce lien ?Certainement, la vocation de la MGP est de constituer un territoire uni par des vrais liens urbains et entre les habitants, pour in fine créer un sen-timent d’appartenance à un même territoire, mais pour cela il faut fran-chir le périphérique. Or, la crise éco-nomique a changé la donne et il faut

désormais prévoir des projets com-patibles avec les réalités financières. On peut agir sur deux leviers : les déplacements, en réalisant un axe radial métropolitain du nord au sud, et l’architecture, en concevant des ponts habités géants au-dessus du périphérique.

JGP : En quoi consisterait cet axe radial ?L’idée est de joindre la porte d’Auber-villiers et la porte d’Orléans par une liaison métropolitaine réservée aux modes de déplacement doux et à un transport public en site propre. Cet axe radial nord/sud existe déjà, mais il n’est pas à double sens sur toute sa lon-gueur. Il relierait toutes les villes et traverserait Paris plutôt que de le contourner. On pourrait imaginer de le poursuivre jusqu’au Bourget et Massy, puis identifier progressivement d’autres axes afin de créer un maillage qui relie-rait au sol le territoire du Grand Paris.

« Le périphérique reste un obstacle à la création d’une métropole unie »

Elizabeth de Portzamparc Architecte-urbaniste et membre de l’Atelier international du Grand Paris

JGP : Les ponts habités serviraient aussi de liaison ? Tout à fait, j’imagine des bâti-ments-ponts paysagers très verts, composés de logements et traversés de passerelles reliant des rues inté-rieures avec des commerces en pied d’immeubles. Cette solution offrirait une option plus économique de recouvrement du périphérique qu’une simple dalle, et combinerait le besoin de logements à des coûts maîtrisés (pas de foncier à acquérir) à proximité de Paris, avec la recherche de mixité sociale et d’acti-vités.

JGP : Les objectifs régionaux de construire 70 000 logements par an sont-ils réalistes ?Les catégories de logements propo-sées actuellement aux demandeurs ne correspondent pas à leurs capa-cités financières. La précarité s’étend à Paris et certains endroits me rap-pellent le Brésil de mon enfance. Que l’on soit aménageur, architecte ou maître d’ouvrage privé ou public, nos outils ne sont plus en adéquation avec la réalité. Nous avons tous été pris de court par l’évolution trop rapide de la crise économique et nous nous retrouvons démunis. La transformation de bureaux en loge-ments fait partie des bonnes solu-tions, tout dépend du coût.  ■ PROPOS RECUEILLIS PAR FABIENNE PROUX

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4 | Le journal du Grand Paris | N° 35 | Du 6 au 12 juillet 2015

ENTREPRISES / ACTUALITÉ

CCI PARIS ILE-DE-FRANCE ESS

14e Grand prix de l’innova-tion. La ville de Paris a annoncé, le 1er juillet, le lancement de l’appel à candidatures pour la 14e édition de ses Grands prix de l’innovation. « Le concours, organisé par Pa-

ris&Co, est doté de 84 000 euros

de prix et de places dans les incu-

bateurs Paris&Co », indique la mai-rie qui reçoit près de 500 candida-tures chaque année pour ce concours.

Trophées Solutions Climat. Dans la perspective de la COP21 en décembre prochain, l’Ademe, le C3D, le Crédit coopératif, ORÉE, Solutions COP21, The Shift Project et World Efficiency lancent les Tro-phées solutions climat avec l’ob-jectif de récompenser « les meil-

leures solut ions en matière

d’atténuation et/ou d’adaptation

aux dérèglements climatiques ». Deux aspects qui forment les deux thématiques du concours pour les-quelles seront récompensés, pour chacune d’elle, une PME et un grand groupe.

Travail collaboratif par Bouygues Immobilier. Début juin, Bouygues Immobilier s’est lancé, à son tour, dans la création d’espaces de travail collaboratif avec l’ouverture de Nextdoor, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Cette nouvelle offre, ame-née à se développer sur d’autres sites, propose des bureaux priva-tifs et partagés, des espaces de coworking et des salles de réunion modulables.

Concours French IoT par La Poste. Dans le cadre de son am-bition de réunir une communauté de 100 start-up connectées au hub numérique de La Poste d’ici à fin 2015, l’entreprise - et sa filiale Docapost - a lancé un concours pour les start-up spécialisées dans les objets connectés. La quinzaine de lauréats rejoindra le programme French IoT et sera présentée par La Poste au Consu-

mer electronic show (CES) 2016 de Las Vegas.

2 000 sociétés de négoce. Un réseau qui viendra compléter celui que PRE a constitué en France et à l’étranger.

Tout d’abord, ces rapprochements doivent conduire à « une meilleure connaissance des offres de service par l’organisation de rencontres régulières sous forme de « speed meeting » entre les équipes de PRE et les sociétés de conseil », indique l’agence. Tous les prestataires intervenants dans les domaines stratégiques de cette der-nière – innovation, développement international et transition écologique et sociale – sont concernés.A l’issue de cette première étape,

PRE a pour objectif d’améliorer l’orientation des entreprises vers les sociétés de conseil via l’élaboration d’un annuaire qui recensera une cen-taine de sociétés à partir de critères répondant aux besoins des PME qu’elle suit. Cet annuaire, qui réper-toriera notamment les membres de l’ACI et de l’OSCI, prendra la forme d’un outil numérique qui sera, à terme, accessible sur le site de l’agence. Enfin, le partenariat doit permettre de « coconcevoir des offres répondant à des besoins récurrents des entreprises ». Paris région entre-prises attend en effet de ce pro-gramme un approfondissement de l’accompagnement de ses équipes par une offre de service ciblée per-mettant « d’accélérer les projets » des entreprises accompagnées. ■ R.R.

L’offre d’accompagnement de Paris région entreprises (PRE) vise trois types de

besoins : se développer à l’interna-tional, adopter une démarche de développement durable ou « boos-ter » sa croissance. En matière d’in-novat ion, l ’agence propose aujourd’hui aux dirigeants d’étudier les dimensions techniques, com-merciales, juridiques, financières et managériales des projets et élabore un plan d’actions « sur-mesure et progressif ». Un plan qui doit « faire gagner du temps » aux entrepre-neurs en les mettant en relation avec les bons interlocuteurs, parte-naires et réseaux et réduire l’incer-titude et les risques. S’agissant de l’export, PRE est en charge de la

mise en œuvre opérationnelle du Plan régional pour l’internationali-sation des entreprises (PRIE), qui réunit l’ensemble des opérateurs agissant dans ce but.

Speed meetingPrésenté le 30 juin, le nouveau

partenariat avec L’ACI et l’OSCI qui fédèrent respectivement les sociétés de conseil en innovation et en déve-loppement international doit renfor-cer ces activités. La première de ces deux associations nationales regroupe une quarantaine de socié-tés qui rassemblent environ 1 000 consultants spécialisés. La seconde représente, avec sa confédération, 150 entreprises spécialisées dans l’accompagnement à l’export et

Paris région entreprises renforce son offre d’accompagnement Par le biais de partenariats avec l’Association des conseils en innovation (ACI) et de l’Association des Opé-rateurs spécialisés du commerce international (OSCI), l’agence de développement économique souhaite « faci-liter l’accès des PME aux prestataires les mieux adaptés à leurs besoins et à leur stratégie ».

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUEEn brefInnovation

Un guide pour faciliter l’accès des PME aux marchés publics Un guide des marchés publics a été mis en ligne par la CCI Paris Ile-de-France, le 29 juin, afin de faciliter l’accès des PME à la commande publique. L’évolution du droit de la commande publique, qui a connu « pas moins de trois réformes depuis 2001 », est souvent considérée comme un « frein aux entreprises », indique la chambre qui a réalisé cette publication, en partenariat avec son homo-logue normande. Mais le guide, lancé dans le cadre de la mission Grand Paris mise en place début 2015, considère avant tout que la commande publique constitue un « levier économique ». En 2012, elle représentait 78,8 milliards d’eu-ros, ainsi que 103 185 contrats engagés. Les PME comp-taient pour environ 19,8 milliards d’euros en 2012, pour 55 700 contrats. C’est l’équivalent de 26,22 % du montant total, ainsi que 53,97 % du nombre de contrats. Ce guide donne les « clefs pour répondre à un marché public » avec notamment des conseils pour permettre aux entreprises de constituer des candidatures optimales. ■ R.Y.

Une convention d’agrément pour la Cress Ile-de-France Le 25 juin, la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire d’Ile-de-France (Cress IDF) a signé une convention d’agrément tripartite avec l’Etat et le conseil régional, telle que le prévoit la loi Hamon du 31 juillet 2014 sur l’économie sociale et solidaire (ESS). « Les chambres régionales de l’économie sociale et solidaire assurent, au plan local, la promotion et le développement de l’économie sociale et solidaire », rappelle le texte qui prévoit cette convention d’agrément. La Région octroie 50 000 euros à la Cress pour 2015, sur un budget prévisionnel de fonctionnement de 130 000 euros. La coexistence de deux structures partenaires, la Cress et l’Atelier, est une spéci-ficité francilienne. « La Cress a un rôle politique. Elle ne compte qu’une salariée à laquelle s’ajoute le bénévolat de nos adhérents », explique Eric Forti, son président. De son côté, l’Atelier dispose d’une dizaine de salariés pour déve-lopper des prestations de conseil et de soutien aux entre-preneurs de l’ESS et aux collectivités. ■ M.B.

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CRÉATEURS

La pépinière de Sénart affiche completSituée au sein du parc d’activités de Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne), la pépinière-hôtel d’entreprises de Sénart a été créée en 2003 par le Syndicat d’agglomé-ration nouvelle de Sénart et vient de se doter d’un

espace de coworking. Avec une vingtaine de sociétés hébergées, elle affiche complet en attendant l’ouver-ture d’une nouvelle structure en septembre dans l’Écopôle.

FUTURCADProduits et services CAO

Les activités de Futurcad à destination des acteurs de la conception par ordinateur (CAO) se sont bien développées au fil des années avec l’e-commerce et les services.Parti d’une multinationale pour développer une offre globale de produits et de services adaptée aux petits cabinets d’architecture, Sebastien Marx a débuté avec un catalogue électronique en 2009, avant de migrer vers un véritable site d’e-commerce. « Ceci afin de permettre de tout trouver au même endroit plutôt que d’appeler plusieurs fournisseurs. » En plus de la vente de logiciels, d’imprimantes ou d’ordinateurs, la société s’est déployée sur les services, conseil-lant notamment sur le stockage des données. Dans ce domaine, elle réfléchit actuellement à un datacenter local installé dans des conteneurs.

Date de création : 2009

Activité : Vente à distance et services CAO

Dirigeant : Sebastien Marx

Site web : www.futurcad.com

Contact : [email protected]

AXEFLOW Conseil logistique

Pernod Ricard, Sanofi ou Danone font partie des clients de la société de conseil en flux logistiques.E-commerce, traçabilité ou stockage des don-nées, telles sont quelques-unes des probléma-tiques qui se posent actuellement pour les entre-prises en matière de logistique. « Nous avons deux typologies de missions : le conseil sur l’op-timisation des flux logistiques et la mise en œuvre des préconisations pour la création de plateforme ou de système d’information par exemple », rap-porte Thierry Dromigny, le fondateur. Plutôt portée sur la fidélisation des clients que sur la croissance, la société fait surtout face actuelle-ment à des demandes d’ordre économique afin de gagner de la rentabilité. Deux méthodes sont alors proposées : une amélioration continue à petits pas, ou une approche plus globale à partir d’une page blanche.

Date de création : 2005

Activité : Cabinet conseil et ingénierie

Dirigeant : Thierry Dromigny

Site web : [email protected]

SMARTANGELSDate de création : 2009Activité : Plateforme de crowdfunding pour entreprises. Figure dans le Top 10 des start-up innovantes de l’Electronic business group (EBG).Dirigeant : Benoît BazzocchiSite web : www.smartangels.frContact : [email protected] : 157 avenue de Suffren 75015 Paris

ALKEMICSDate de création : 2011Activité : Big Data pour le secteur de la grande consommation. Figure dans le Top 10 des start-up innovantes de l’Electronic business group (EBG).Dirigeant : Antoine DurieuxSite web : www.alkemics.comContact : [email protected] : 8 Rue du Sentier75002 Paris

ANTVOICE Date de création : 2011Activité : Moteur de recommandations prédictives. Figure dans le Top 10 des start-up innovantes de l’Electronic business group (EBG).Dirigeant : Alban PeltierSite web : www.antvoice.comContact : [email protected] : 28 rue du sentier75002 Paris

FUNDSHOPDate de création : 2013Activité : Gestion en ligne de placements financiers. Figure dans le Top 10 des start-up innovantes de l’Electronic business group (EBG).Dirigeant : Leonard Récopé de Tilly-BlaruSite web : www.fundshop.frContact : [email protected] : 39 rue de Chaillot 75016 Paris

L’actualité des start-up, incubateurs et pépinières d’Ile-de-France

FAM ARCHITECTURES Architecture de niche

Architecte DPLG depuis 2006, Farida Amrar Moumeni a créé sa société en 2011 pour exer-cer pleinement son activité. Déçue de ses expériences en bureau d’études, la gérante de FAM Architectures a pris son indépen-dance et mène désormais seule sa barque grâce à une clientèle de particuliers et de professionnels. Pour ces derniers, elle s’est notamment spéciali-sée dans les dossiers obligatoires pour les éta-blissements recevant du public. « Je m’appuie actuellement sur cette niche car la situation actuelle du secteur est difficile, notamment en raison de la situation dans le bâtiment en général », explique Farida Amrar Moumeni. Une indépendance qui ne l’a pas empêchée de travailler avec la société Touax pour concevoir des bâtiments modulaires ou de s’associer avec d’autres architectes pour répondre à des appels d’offres importants.

Date de création : 2011

Activité : Architecture

Dirigeant : Farida Amrar Moumeni

Site web : [email protected]

Telex

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6 | Le journal du Grand Paris | N° 35 | Du 6 au 12 juillet 2015

ÉVÉNEMENT

Le millefeuille de La Défense est devenu très fragile techniquement

STRUCTURE

Depuis 50 ans, les élus locaux ont été mis à l’écart de l’aménagement de La Défense. L’Etat a laissé ce quartier se détériorer et il veut faire payer la note aux collectivités locales

TRAVAUX

Le bassin naturel de la Grande Défense me paraît une bonne échelle

INTERCOMMUNALITÉ

QU’EN PENSE-T-ELLE ?

JGP : En quoi consiste l’activité de Defacto ?Marie-Célie Guillaume : Opérationnel depuis 2009, Defacto a été créé en 2007, car le législateur a considéré que l’établissement unique qui avait en charge l’aménagement et la gestion du quartier de La Défense, à savoir l’Etablissement public d’aménage-ment de La Défense (Epad), devenu en 2010 l’Epadesa*, ne s’occupait que d’aménagement et très peu de gestion. Le quartier souffrait d’un manque criant d’entretien et d’animation. Désormais, l’Epadesa porte les projets d’aménagement et réalise les espaces publics, puis les transfère à Defacto qui en assure l’exploitation, l’entretien, la sécurité et les animations.

JGP : Quels sont le mode de gouvernance et les ressources de Defacto ?  Contrairement à l’Epadesa qui dépend de l’Etat, Defacto est un éta-blissement local dépendant de trois collectivités locales : les villes de Puteaux et Courbevoie, et le conseil départemental des Hauts-de-Seine. Le tiers de nos ressources de fonction-nement (45 millions d’euros en 2014) provient de subventions (13 millions) et plus de la moitié de recettes propres (26 millions). Notre budget d’investis-sement monte en puissance, avec 27 millions d’euros cette année contre 16 millions en 2014 et 13 millions en 2013. Tous nos efforts portent sur l’augmentation de nos ressources propres (+ 56 % entre 2011 et 2014 !) car céder à la facilité d’appeler à tou-jours plus de contributions publiques n’est plus possible aujourd’hui. JGP : Sur quels leviers agissez-vous ?Sur tous les leviers possibles. Suite au renouvellement de la délégation

de service public (DSP) des parkings, nous avons augmenté significative-ment nos recettes, tout en deman-dant au délégataire Vinci d’accroître la qualité de services et d’engager un programme de travaux conséquent. Nous avons fortement amélioré le suivi des opérateurs de réseaux uti-lisant les galeries techniques sous la dalle, afin de nous assurer du paie-ment des redevances. Nous dévelop-pons l’occupation du domaine public, que ce soit avec les terrasses ou les animations sur la dalle. Nous essayons également de valoriser des zones en friche, à l’instar des volumes inexploités situés sous la dalle, pour les transformer en lieux d’animation qui manquent singuliè-rement à La Défense. Nous avons, par exemple, lancé un appel à projets au niveau du Bistrot à vins, et un second sur le Belvédère, situé à la sortie du métro Esplanade. Dans les deux cas, l’idée ici est de relier le dessus et le dessous de la dalle. Les deux projets sont en cours d’examen.

JGP : Manuel Valls veut revoir le modèle économique du quartier de La Défense, en quoi ce modèle est-il fragilisé ?Pendant 50 ans, le développement de La Défense a été fondé sur la vente de droits à construire par l’Epad - aujourd’hui l’Epadesa - à des opérateurs privés qui construi-saient des tours. Ce modèle écono-mique est aujourd’hui à bout de souffle. La vente de droits à construire diminue pour des raisons diverses : raréfaction des espaces à aménager, difficultés d’accès des fonciers disponibles renchérissant les coûts de construction, report des opérations prévues à cause de la crise économique ou de problèmes géopolitiques… Bref, l’Epadesa dis-

pose de moins de ressources notam-ment pour aménager les espaces publics. Or, La Défense a plus de cinquante ans. Le site se dégrade et nécessite un très important pro-gramme de réhabilitation, sans oublier la mise en sécurité des tun-nels. Au total, le montant des inves-tissements nécessaires est d’environ 500 millions d’euros.

JGP : En quoi consistent ces travaux ?La Défense a été conçue sur dalle. Le principe consistait à séparer les fonctions « nobles », situées au-des-sus de la dalle, partie visible réser-vée aux piétons et aux tours, des fonctions supposées subalternes, cachées sous la dalle, un no man’s land dédié à la circulation automo-bile, à la logistique et aux poubelles. Le sous-dalle n’a jamais été conçu ou traité de manière qualitative. Il est urgent de le repenser et de l’adapter aux usages réels. Un investisseur étranger qui envisage d’acheter une tour se fait déposer par son chauf-feur au pied de celle-ci, il arrive donc par ces voies sous dalle, entre le camion poubelle et les livraisons… Quelle image ! Par ailleurs, ces voies sous dalle ont été classées par le préfet dans la même catégorie que celles du tunnel du Mont-Blanc, ce qui implique, pour l’Etat et l’Epa-desa, d’engager des travaux consi-dérables d’environ 200 millions d’euros pour les mettre en sécurité. Je m’interroge sur la pertinence de ce classement, totalement décon-necté de la réalité des usages de ces voiries, et qui entraîne des dépenses que, de toute évidence, l’Etat n’est pas prêt à assumer. Enfin, il faut réaliser que le millefeuille de La Défense est devenu très fragile tech-niquement. Il présente, par exemple,

« Le modèle économique de La Défense est à bout de souffle »Marie-Célie Guillaume dirige depuis plus d’un an Defacto, l’établisse-ment public local chargé de la ges-tion, de l’animation et de la promo-tion des espaces publics du quartier

de La Défense. Il est urgent, selon elle, d’engager une rénovation en profondeur de la dalle et des sous-sols pour garantir l’attractivité de la locomotive économique francilienne,

au risque de pénaliser sévèrement la métropole du Grand Paris. Toute la question est de savoir qui doit financer les 500 millions d’euros de travaux nécessaires.

INTERVIEW

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Le journal du Grand Paris | N° 35 | Du 6 au 12 juillet 2015 | 7

ÉVÉNEMENT

Depuis le milieu des années 1960, plusieurs dizaines d’artistes transforment La Défense en véritable musée à ciel ouvert. Aux côtés du sculpteur Takis, auteur du monumental bassin de signaux lumineux sur l’esplanade de La Défense, se côtoient Miro, Morellet, César, Mitaraj, Calder, Selinger, mais aussi l’architecte Edouard François avec sa cheminée végétale. Au total, 67 œuvres d’art se déploient sur l’espace public. Ce patrimoine culturel « riche, mais hétérogène » fait partie des « pistes de valorisation et leviers

d’attractivité pour le quartier » identifiés par le plan guide élaboré en 2013. Depuis deux ans, les créateurs de mobilier urbain apportent leur pierre à l’édifice au travers de Forme publique. Cette biennale de création de mobilier urbain leur permet d’exposer des prototypes que les usagers sélectionnent. A chaque édition, un projet est maintenu sur place (La Grande cantine en 2014 et Bonjour ! en 2015). La troisième édition sera lancée en septembre prochain sur le thème des enjeux de la ville intelligente.

Un musée à ciel ouvert

REPÈRES

1998 : Cofondatrice et directrice associée de Key People

2002 : Conseillère en communication de Patrick Devedjian au ministère des Libertés locales, puis de l’Industrie

2007 : Directrice de cabinet du président du département des Hauts-de-Seine

2012 : Auteur du livre « Le monarque, son fils, son fief » (Editions du Moment)

2014 : Directrice générale de Defacto

2015 : Conseillère départementale de Mantes-la-Jolie en binôme avec Pierre Bédier

d’énormes problèmes d’étanchéité sur tout l’axe central qui fragilise considérablement la structure.

JGP : A quelle échéance doivent-ils être réalisés ?Il est impératif d’engager ces travaux au plus vite car il dureront plusieurs années. La Défense reste assimilé à un quartier d’affaires solide et riche, qui prospère grâce aux entreprises du CAC 40. Il conserve cette image cari-caturale d’un robinet d’or dont il faut faire profiter les territoires défavorisés via la péréquation. Il faut que chacun réalise que, sans investissement, le robinet d’or tarira car les entreprises

ne resteront pas sur un site dégradé. Il s’agit là d’un enjeu majeur pour l’attractivité de la métropole.

JGP : Qui doit assumer la charge de ces travaux ? C’est tout le problème auquel nous sommes confrontés actuellement. En 2014, la loi Maptam a modifié la gou-vernance et renationalisé les espaces publics qui sont redevenus propriété de l’Epadesa, donc de l’Etat. Mais dans le même temps et faute de moyens, l’Etat refuse de financer ces travaux structurels et se tourne vers les collec-tivités locales, arguant qu’elles peuvent utiliser les recettes fiscales qu’elles

perçoivent - recettes lourdement ampu-tées par la péréquation, je le rappelle. Depuis 50 ans, les élus locaux, et notamment les maires de Puteaux et Courbevoie, ont été mis à l’écart de l’aménagement de La Défense. L’Etat, seul en charge, a laissé ce quartier se détériorer et il veut en faire payer la note aux collectivités.

JGP : Quelle est la position du président du département des Hauts-de-Seine, également président du conseil d’administration de Defacto ?Patrick Devedjian est prêt à s’enga-ger fortement et à prendre en charge

la remise à niveau du quartier, à condition que l’Etat rende aux collec-tivités la maîtrise de leur territoire. C’est un principe assez simple : celui qui paie décide ! Au final, la question qui se pose est de savoir si un amé-nageur d’Etat est encore nécessaire à La Défense, alors que l’aménage-ment est pour ainsi dire achevé. Une OIN n’a pas vocation à être éternelle.

JGP : Comment fonctionnerait La Défense si l’Epadesa disparaissait ?Ce serait un retour au droit commun. Les villes ou l’intercommunalité pour-raient reprendre la compétence d’amé-nagement, avec l’appui du départe-ment. L’Epadesa considère lui-même que, puisque la réhabilitation des espaces publics ne produit pas de recette, il ne pourra pas l’assumer. Les collectivités ont la compétence et les moyens de prendre le relais. Il suffit de regarder les grands projets portés ac tue l lement par le dépar te -ment comme la réhabilitation de la RD7 ou la cité musicale de l’île Seguin.

JGP : Le projet stratégique à dix ans que l’Epadesa vient de soumettre à consultation publique ne va-t-il pas dans le sens d’un renouvellement du modèle d’aménagement ?S’il s’agit de dire qu’il faut transfor-mer La Défense en quartier à vivre, je suis d’accord ! Les équipes de Defacto s’y emploient au quotidien. Pour le reste, je ne trouve pas dans ce projet de réponse à la question essentielle : comment financer et prendre en charge la nécessaire réno-vation des espaces publics ? Or cette question est loin d’être secondaire.

JGP : Quel serait, selon vous, le bon périmètre de la future intercommunalité sur le territoire de La Défense ?Le bassin naturel de la Grande Défense me paraît une bonne échelle. Je ne suis pas sûre qu’il soit perti-nent de vouloir créer une énorme intercommunalité. Il faut trouver une dimension qui soit complémentaire du département et, demain, de la métropole du Grand Paris. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES PAQUIER

ET FABIENNE PROUX

* Etablissement public d’aménagement de La Défense Seine Arche né de la fusion de l’Epad et de l’Epasa, Etablissement public d’aménagement de Seine Arche.

© D

EFA

CTO

Marie-Célie GuillaumeDirectrice générale de Defacto

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8 | Le journal du Grand Paris | N° 35 | Du 6 au 12 juillet 2015

QUID DE LA MISSION OPC ?

La mission ordonnancement, pilotage, coordination du chantier (OPC) peut ne pas être confiée à l’équipe de maîtrise d’œuvre. En bâtiment, elle ne constitue pas un élément obligatoire de la mission de base. Dans le cadre de budgets de plus en plus restreints, le maître d’ouvrage doit réfléchir à l’opportunité de confier une telle mission au maître d’œuvre, à l’entreprise principale de travaux, ou à l’assumer lui-même, voire à l’externaliser sous la forme d’un contrat distinct. Quoi qu’il en soit, la mention « néant » dans le marché de travaux ne suffit pas. Il faut expressément mentionner quelle est l’entité qui va assurer une telle mission. ■

éléments, par exemple en prévoyant l’esquisse en tranche ferme et les autres missions en tranche condi-tionnelle.

2 OBLIGATION DE CONSEILLa notion d’obligation de

conseil a été illustrée par la jurispru-dence dans de nombreuses affaires. Elle n’exclut pas une éventuelle res-ponsabilité des entrepreneurs ou du maître d’ouvrage, mais elle symbo-lise une extension du champ des responsabilités des maîtres d’œuvre, depuis l’adoption de la loi MOP. Pour engager la responsabilité d’un maître d’œuvre, il faut cependant démontrer une faute contractuelle et un lien de causalité avec le dommage constaté ( CA A L y o n , 1 1 j u i n 2 0 0 9 , n° 06LY00370).Un maître d’œuvre a ainsi manqué à son obligation de conseil, par exemple :

• s’il oublie d’inscrire, dans le décompte général, les sommes rela-tives à des désordres, ou s’il est incapable de les chiffrer avec exac-titude, ou s’il n’attire pas l’attention du maître d’ouvrage sur la néces-sité d’assortir la signature du DGD de réserves (CE, 6 avril 2007,

Les pouvoirs publics ont mis huit ans pour adopter ses décrets et arrêtés d’application, mais cela fait bien 30 ans que la maîtrise d’œuvre est enca-drée par le législateur, aboutissant à deux phénomènes : d’une part, une cristallisation des éléments de mis-sion susceptibles d’être exécutés par une équipe de maîtrise d’œuvre ; et, d’autre part, une pléthore de jurispru-dences qui engagent la responsabi-lité du maître d’œuvre pour manque-ment à son obligation de conseil vis-à-vis du maître d’ouvrage.

1 ELÉMENTS DE MISSIONIls varient en fonction de la réa-

lisation d’un ouvrage neuf ou d’une réutilisation ou réhabilitation d’un ouvrage existant, et s’ils portent sur un bâtiment ou une infrastructure.Le maître d’œuvre réalise des études d’esquisse (si neuf) ou un diagnostic (si réhabilitation)  ; des études d’avant-projet (APS – sommaire, ou APD – définitif) ; des études de projet (PRO) ; une assistance à la passation de contrats de travaux (ACT) ; des études d’exécution (EXE) ou l’exa-men de la conformité du projet et le visa de celles qui ont été réalisées par l’entrepreneur (VISA partiel ou total) ; la direction de l’exécution des travaux (DET) ; l’ordonnancement, le pilotage et la coordination du chan-tier (OPC) ; et enfin, l’assistance pour les opérations de réception et la période de garantie post-contrac-tuelle (AOR). La mission OPC peut être conclue de manière distincte.S’agissant d’un « bâtiment », la mission de base obligatoire com-prend, l’esquisse, l’avant-projet, les phases PRO, EXE ou VISA, ACT, DET et AOR. Il est interdit de confier une mission partielle qui ne porterait pas sur l’ensemble de ces

Centre hospitalier de Boulogne-sur-Mer, n° 264490 et 264491) ;• si ses prescriptions n’ont pas per-mis au maître d’ouvrage d’intégrer dès le départ, dans le budget prévi-sionnel, le coût important des tra-vaux de démolition (CAA Nantes, 6 juin 2013, n° 11NT02260) ;• s’il n’a pas signalé au maître d’ou-vrage les risques résultant d’une modification du planning des tra-vaux, empêchant la bonne réalisa-tion d’un dallage (CA Poitiers, 22 oct. 2010, n° 09/00967) ;• s’il n’est pas suffisamment pré-sent sur le chantier pour coordon-ner les entreprises de travaux, au point d’entraîner un défaut de sta-bilité d’un mur (CA Rouen, 19 janv. 2011, n° 09/03334) ;• s’il n’a pas relevé les vices de l’ou-vrage, apparents ou non, alors qu’il en a eu connaissance (CE, 28 janv. 2011, Ste Cabinet Marc Merlin, n° 330693).

Le maître d’œuvre est considéré, par les tribunaux, comme étant un « sachant » supposé mieux maîtriser les aspects techniques que le maître d’ouvrage lui-même. D’où sa respon-sabilité importante dans l’acte de construction. ■

MARCHÉS PUBLICS LE DÉCODEUR

30 ans de loi MOP !Le 12 juillet prochain, certains fêteront peut-être l’anniversaire d’une trentenaire qui aura suscité de nombreuses polémiques. Encadrant la maîtrise d’œuvre, la loi « MOP » a débouché sur une plus forte responsabilisation des maîtres d’œuvre.

L’AUTEURJérôme Michon, consultant, enseignant, auteur de nombreux ouvrages, intervient à vos côtés pour tous vos besoins en marchés publics. Contact : [email protected]

TRAVAUX SUPPLÉMENTAIRESSans avenantUn maître d’ouvrage qui accepte un devis, puis établit un avenant, qui n’a cependant pas été signé par l’entreprise, et pour des travaux supplémentaires qui n’ont pas fait l’objet d’un ordre de service, doit indemniser l’entreprise qui a réalisé ces travaux, même sans avenant, dès lors que ces travaux ont été utiles pour finir l’ouvrage. CAA Douai, 11 juin 2015, n° 13DA01909

RÉFÉRENCESRecevabilité de la candidatureUne commune a rejeté la candidature d’une entreprise à un marché à bons de commande pour l’entretien de fontaines, au motif qu’elle ne disposait pas de références portant sur des marchés analogues. Pour le Conseil d’Etat, ce motif n’est pas recevable. La commune aurait dû « examiner les capacités professionnelles, techniques et financières du candidat », et ne pas s’en tenir à l’absence de références. CE, 17 juin 2015, n° 388596

COMPÉTENCESAppréciation globaleMalgré l’objet social d’une entreprise candidate, ses moyens humains et matériels, ses qualifications attestées et son expérience antérieure, une candidature peut être rejetée si elle ne prouve pas des compétences en maîtrise de l’eau des bassins et fontaines (objet du marché), sachant qu’elle en avait en entretien de cours d’eaux naturels. Le rejet de la candidature était justifié au titre de cette appréciation globale.CE, 17 juin 2015, n° 388596

En brefJurisprudence

Retrouvez toute l’actualité des marchés publics sur LEJOURNALDUGRANDPARIS.FR

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Le journal du Grand Paris | N° 35 | Du 6 au 12 juillet 2015 | 9

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

En brefCollectivités

Communes nouvelles : GPSO r e n o n c e . L e s c o m m u n e s membres de Grand Paris Seine Ouest (GPSO) ont renoncé, pour l’heure, à former une commune nouvelle, notamment par crainte, dans la période, de ne pas en re-tirer les bénéfices financiers es-comptés.

150 millions d’euros pour « Nager à Paris ». Anne Hidal-go a présenté, le 29 juin, le plan « Nager à Paris », qui comprend la construction de quatre nou-velles piscines ainsi que de bas-sins extérieurs, la rénovation to-tale de six piscines et la remise aux normes de plusieurs autres. Une enveloppe de 150 millions d’euros pour les cinq prochaines années sera consacrée à cet in-vestissement.

Cocombustion à Saint-Ouen. Un projet de cocombus-tion engagé dans la centrale de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) de la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) va per-mettre d’augmenter de 10 % le taux d’énergies renouvelables et de récupération (ENR&R) dans le mix énergétique du réseau de chaleur parisien pour le porter à 50 %. Le Conseil de Paris vient d’accorder une garantie de la ville (à 50 % avec l’autre actionnaire de la CPCU, Engie) pour un em-prunt auprès de la Banque euro-péenne d’investissement (BEI) qui permettra de boucler le finance-ment du projet.

CESE de Paris. Sur proposition des élus communistes, le Conseil de Paris a approuvé, le 30 juin, la création du conseil des générations futures, qui tiendra le rôle de conseil économique, social et en-vironnemental de la ville de Paris. Il comptera 164 membres issus de sept grands collèges, désignés pour une durée de trois ans. Cette instance développera « des ré-

flexions prospectives sur tous les

sujets urbains structurants pour

l’avenir de la capitale ».

INSTITUTIONS MÉTROPOLE

Jean-François Carenco vante le rythme accéléré des projets du Grand ParisLe préfet de région a passé en revue, mercredi 1er juillet, les multiples projets emblé-matiques du Grand Paris. « Nous accélérons », a fait valoir Jean-François Carenco.

Je pense que l’on avance, que l’on avance même bien, même s i personne ne

semble réellement s’en apercevoir », a fait valoir le préfet Carenco lors de son point-presse trimestriel. Le représentant de l’Etat a passé en revue les multiples projets « emblé-matiques » du Grand Paris auxquels la préfecture accorde une attention particulière.

Villages nature à Marne-la-Vallée - dont l’ouverture est prévue à l’été 2016 -, la Halle Freyssinet, plus grand incubateur au monde, mené par Xavier Niel avec le soutien de la Caisse des dépôts - dont l’ouverture est également prévue pour l’été 2016 -, font partie de ces projets phares du Grand Paris. De même que le Grand stade de rugby de Ris-Oran-gis, la Cité de la gastronomie à Run-gis, l’opération Cœur d’Orly et le réaménagement des aérogares, Paris-Saclay, où l’Etat investit cinq mil-liards d’euros, ou la requalification de la RN10…

Des inquiétudes « si françaises »Balayant d’un revers de la main les

critiques et les inquiétudes, « si fran-çaises », Jean-François Carenco a poursuivi sa revue de projets en citant le port Seine-Métropole ouest, le renouveau de La Défense, le tribu-nal de grande instance de Paris dans le 17e, l’hôpital Nord, dont il préfére-rait qu’il s’implante à Saint-Ouen plutôt qu’à Clichy… Sans oublier le campus Condorcet, le réaménage-ment de PSA, le projet de liaison CDG express ou le projet de Tour Médicis à Clichy-Montfermeil.A propos du projet institutionnel,

Jean-François Carenco a indiqué que le concert de lamentations de ceux qui déplorent une coquille vide lui

semble relever du faux débat. « Est-ce si important si la métropole du Grand Paris ne donnera son avis sur les PLU qu’au 1er janvier 2017 et non 2016 ? », a-t-il demandé.Concernant les territoires de la

future métropole, le préfet a indi-qué que des interrogations demeu-raient concernant deux territoires, pour lesquels il proposera au Pre-mier ministre plusieurs variantes. Dans l’hypothèse où la question du vaste territoire de 900 000 habi-tants de la boucle nord des Hauts-de-Seine serait arbitrée, pour la rejeter au profit de deux territoires, les périmètres encore en débat sont ceux d’Orly et de ses alen-tours, et celui de l’Association des collectivités territoriales de l’Est parisien.Mais ces deux pierres d’achoppe-

ment ne remettent pas en cause le calendrier initialement prévu : le décret fixant le périmètre des terri-toires de la métropole du Grand Paris devrait toujours être soumis pour

avis aux conseils municipaux concernés, en octobre, pour être publié en novembre prochain. « La métropole du Grand Paris tout comme ses territoires verront bel et bien le jour au 1er janvier 2016 », a affirmé le préfet.

« La SGP roule à toute vitesse »Le préfet a confirmé l’intention du

gouvernement de signer une dizaine de contrats d’intérêt national (CIN), nouvelle appellation des OIN hon-nies d’une majorité de maires. « Il s’agit de réconcilier les contrats de développement territorial (CDT) et les opérations d’intérêt national (OIN) », a-t-il indiqué.L’objectif est donc, pour l’Etat, de

parvenir à concrétiser une dizaine d’opérations de densification de loge-ments, partagées entre les grande et petite couronnes. « Construire des logements pour nos enfants, c’est un devoir de fraternité, c’est un devoir républicain », a-t-il martelé. ■ JACQUES PAQUIER

Depuis que le décret d’application a été promulgué le 26 juin, les élus locaux disposent de nouvelles aides pour financer leurs projets et ainsi contribuer à la relance de la construction. Une enveloppe de 100 millions d’euros a été mise en place par l’Etat pour financer une aide de 2 000 euros par permis de construire délivré, qu’il s’agisse d’un logement social ou privé, si la commune accroît de 1 % son parc de résidences principales dans l’année. Dans le cadre des contrats « territoires bâtisseurs » de la région Ile-de-France, un budget de 200 millions d’euros vient soutenir le financement des nouveaux équipements publics réalisés par des collectivités qui s’engagent à construire des logements.Enfin, depuis le 16 juin, la Caisse des dépôts accorde aux collectivités locales des prêts à taux zéro pour préfinancer leurs dépenses de TVA liées à des investissements.

Aide aux maires bâtisseurs

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10 | Le journal du Grand Paris | N° 35 | Du 6 au 12 juillet 2015

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

GRAND PARIS EXPRESS

État d’avancement des lignes à juin 2015La Société du Grand Paris (SGP) a produit une note sur l’avancement du Grand Paris express, à l’occasion du comité de suivi Nouveau Grand Paris du 25 juin. Le point ligne par ligne.

L’enquête publique sur la ligne 14 sud s’achèvera le 9 juillet pour une déclaration

d’utilité publique (DUP) prévue cou-rant 2016. Si la maîtrise d’ouvrage de la ligne sera assurée par la RATP – qui a débuté les études d’avant-pro-jet –, celle de la gare d’Orly le sera par Aéroports de Paris dans le cadre d’une convention « en cours de signa-ture ». L’opération d’investissement, comme celles de la plupart des autres lignes, sera soumise au conseil de surveillance de la SGP le 10 juillet. Les travaux de déplacement des

réseaux concessionnaires de la ligne 15 sud ont débuté en 2015 et les pre-miers appels d’offres de génie civil, annoncés début avril, seront lancés « d’ici à quelques semaines ». Le Syn-dicat des transports d’Ile-de-France

(Stif) présentera, lors de son conseil du 8 juillet, le dossier d’avant-projet du maître d’ouvrage. Selon le docu-ment, la mise en service est toujours prévue pour 2022.

Le dossier d’enquête publique de la 15 ouest a achevé sa phase d’instruc-tion administrative, l’enquête en elle-même est prévue pour l’automne 2015. La SGP est en cours de consul-tation pour les marchés de maîtrise d’œuvre, « pour un lancement des études à l’automne ».

Pour la ligne 15 est, après des comi-tés techniques et de pilotage organi-sés au cours des mois de juin et juillet, la SGP lancera à la rentrée des études préliminaires complémen-taires puis, après appel d’offres, la maîtrise d’œuvre d’ici à fin 2016. Entre-temps aura eu lieu l’enquête publique.

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Le dossier d’enquête d’utilité publique de la 17 nord sera envoyé au préfet en juillet dans l’objectif d’une enquête début 2016. La SGP est en cours de consultation pour les marchés de maîtrise d’œuvre pour un lancement des études au prin-temps 2016. L’opération d’investis-sement sera soumise au conseil de surveillance en fin d’année.

Enfin concernant la ligne 18, le dos-sier d’enquête d’utilité publique a été transmis au préfet le 19 juin. « Une commission consultative, associant des élus locaux, sera constituée pour le choix des maîtres d’œuvre qui mèneront, auprès de la SGP, la conception des viaducs et gares aériennes respectivement des lignes 17 et 18, ainsi que leur insertion pay-sagère », est-il indiqué dans la note. ■ RAPHAËL RICHARD

Ligne 14 sud : tenir les délais. Le Val-de-Marne a rendu, le 29 juin, un avis positif dans le cadre de l’en-quête publique sur la ligne 14 sud du Grand Paris express, mais son pré-sident insiste sur la nécessité de renforcer les effectifs de la Société du Grand Paris (SGP) pour tenir les délais. « Notre avis, dans le cadre de

l’enquête publique, est l’occasion de

rappeler notre demande d’augmen-

tation des effectifs de la SGP pour

tenir le calendrier des lignes 15 sud

et 14 sud », affirme Christian Favier.

Révision de la RCB. Lors de la même séance, le conseil départe-mental a voté, à la majorité, un vœu demandant une modification de la redevance pour création de bureaux (RCB), pour qu’elle soit plus favorable à l’Est parisien et au Val-de-Marne. Afin d’organiser un rééquilibrage territorial, le Département réclame une révision du taux et du zonage.

En brefCollectivités

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Le journal du Grand Paris | N° 35 | Du 6 au 12 juillet 2015 | 11

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

N° 1 | 15 octobre 2014 | 11

AGENDALes événements du développement économique en Ile-de-France

70 000 logements par an contenu dans le Sdrif vont ainsi contribuer à augmenter la production annuelle de terres inertes, estimée à 25 mil-lions de tonnes par an sur la période 2013-2019 et à 35 millions de tonnes par an sur la période 2020-2026.

Or les déchets issus des chantiers sont peu valorisés, et les installa-tions de stockage franciliennes insuffisantes et très inégalement réparties sur le territoire. « De 2009 à 2013, sur 33,4 millions de tonnes de déchets inertes, 26,5 millions de tonnes sont allés en Seine-et-Marne, soit 80 % du gisement en cinq ans », note Rym Mtibaa, chargée de mis-sion Predec/économie circulaire au conseil régional.

Réemploi de déblaisSeul plan régional en matière de

déchets de chantiers, le Predec fran-cilien se fixe comme priorité de « réduire la production de déchets et leur nocivité », en encourageant l’éco-conception des projets intégrant la problématique de la fin de vie de l’ouvrage, en favorisant le réemploi des déblais inertes, en réduisant et gérant mieux les déchets dangereux issus des chantiers de bâtiment et notamment ceux des artisans…

Le Predec pose également un objec-tif de 70 % de valorisation matière (réemploi) pour les déchets non dan-gereux, un objectif prévu par la direc-tive européenne « Déchets » de 2008, mais qui ne devrait être transposée dans la législation française que dans la prochaine loi sur la transition énergétique. Cet objectif de 70 % s’entend par installation de tri, mais aussi par filières, ce qui suppose de structurer celles-ci. ■ MARIE BIDAULT

Le Predec est un outil de mobilisation et de sensibili-sation à destination de l’en-

semble des acteurs, professionnels du BTP, exploitants de sites, aména-geurs, etc. « Du fait que nous ayons eu à nous préoccuper de ce sujet, le secteur économique du bâtiment va être plus préparé qu’ailleurs, afin qu’il y ait un véritable développement de toutes les filières. Ces déchets sont une opportunité et non un handicap », défend Corinne Rufet, vice-prési-dente chargée de l’environnement au conseil régional d’Ile-de-France.Désormais l’état des lieux est

connu. Selon une évaluation réalisée en 2010 pour le Predec, les déchets de chantiers représentent 30 mil-lions de tonnes par an en Ile-de-France, à comparer aux 5 millions de déchets ménagers ou au 5 mil-lions de déchets non dangereux des entreprises. Selon leur nature, ils sont considérés comme « inertes », « non dangereux », ou « dange-reux », des installations de stockage spécifiques existant pour chacune de ces catégories.Sur les 30 millions de tonnes de

déchets de chantiers, 8 millions sont issus du secteur du bâtiment (dont 65 % de déchets inertes), et 22 mil-lions des travaux publics (avec 95 % de déchets inertes), une catégorie qui comprend également les excavations liées au secteur du bâtiment.

Faible valorisationDans les prochaines années, la

« production » de l’ensemble de ces déchets va être dopée par les projets métropolitains. Les nouvelles infrastructures de transport prévues dans le cadre du Nouveau Grand Paris et l’objectif de construction de

Déchets de chantiers : mobiliser tous les acteurs franciliens Une semaine après l’adoption à l’unanimité par l’assem-blée régionale du Plan de prévention et de gestion des déchets issus des chantiers du BTP (Predec), la Région organisait, le 25 juin, une journée réunissant les acteurs concernés pour « lancer ensemble la dynamique de sa mise en œuvre ».

COLLECTIVITÉS

DEPUIS LE 28 MAI « Mongrandparis » : Le Grand Paris road show de Paris métropole « Une métropole mondiale », « une métropole innovante et entreprenante », « une métropole durable », « une métropole solidaire » et « une métropole des habitants ». Telles sont les cinq thématiques autour desquelles s’articulent une vingtaine de grands débats citoyens organisés par Paris métropole. « Réunis en atelier, les participants produiront des contributions sur les cinq grandes thématiques avant d’échanger avec les élus », souligne Paris métropole. Ces contributions seront rendues publiques lors d’un débat final, qui se tiendra en septembre, et seront transmises aux élus de la future métropole.Les prochaines dates des débats sont les suivantes : le 6 juillet à Nogent-sur-Marne, le 7 juillet à Paris 13e et à Boulogne-Billancourt, le 8 juillet à la CCI Paris Ile-de-France. D’autres dates seront fixées à Marne-la-Vallée, Versailles, etc.

6 JUILLETColloque Grand Paris « Anticiper et conduire les transformations des territoires »Le colloque organisé par Egis se veut un moment de dialogue entre élus locaux, aménageurs, entreprises, investisseurs, urbanistes, etc. des dialogues concrets autour des enjeux incarnés sur les territoires de Clichy-sous-Bois, Montfermeil et Sevran.Paris - Pavillon de l’Arsenal

DU 17 AU 20 NOVEMBREMidestLe n° 1 mondial des salons de la sous-traitance industrielle. Midest est la plateforme de référencement de fournisseurs internationaux de sous-traitance industrielle.

C’est un salon de création de partenariats et de veille technique, au service des fabricants, des équipementiers et des assembleurs, qui souhaitent rencontrer en face à face les fournisseurs de solutions en métallurgie, plasturgie, électronique et services à l’industrie.Paris Nord Villepinte

DU 2 AU 4 DÉCEMBRESimiVitrine du marché français de l’immobilier d’entreprise, le Simi est un lieu d’échanges, de débats et avant tout un grand rendez-vous d’affaires entre professionnels.Cet événement a rassemblé en 2014 pendant trois jours près de 25 000 professionnels et 430 exposants représentant l’intégralité

de l’offre immobilière et foncière et également l’ensemble des services associés à l’immobilier et l’entreprise. Paris – Palais des Congrès

DU 4 AU 10 DÉCEMBRESolutions COP21Le dispositif Solutions COP21 prévoit une exposition à l’occasion de la COP21 : plus de 4 000 m² d’exposition et 60 conférences pour montrer les solutions et innovations en faveur du climat au plus large public, avec accès gratuit. Le lieu sera organisé autour de six pavillons de 200 m2 autour des thématiques suivantes : recherche publique ; écomobilité ; fleuve et mer ; commerce et climat ; villes durables/Vivapolis ; territoires et climat.Paris - Grand Palais

8 JUILLET 2015 Soirée de l’attractivité 2015

Et si la crise n’était plus qu’un mauvais souvenir ? Une global city peut-elle tirer vers le haut l’attractivité d’un pays, voire d’un continent ? La Soirée de l’Attractivité 2015, organisée par Paris-Ile de France Capitale Economique, le 8 juillet à 18h30, dévoilera les résultats 2015 du Global Cities Investment Monitor, qui fait le point sur la réalité et l’image de l’attractivité des global cities. Il est réalisé en exclusivité avec KPMG. Vous découvrirez quelle est la nouvelle hiérarchie mondiale ; comment les critères des investisseurs ont évolué ; pourquoi un projet comme le Grand Paris fait la différence. Cette présentation sera suivie de la remise du Prix de l’Investisseur International de l’Année 2015 de Paris-Ile de France Capitale Economique.Inscriptions : [email protected] de l’Union Interalliée, 33 rue du Faubourg Saint Honoré Paris

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XXXX / XXXXCOULISSES / PORTRAIT

12 | Le journal du Grand Paris | N° 35 | Du 6 au 12 juillet 2015

Société éditrice JGPmedia au capital de 100 000 euros, 27 rue du Chemin Vert - 75011 Paris - Tél. 01 75 77 87 25CPPAP : 1116 T 92553 - ISSN : 073-3454

Directeur de la publication : Jacques Paquier Rédacteur en chef délégué : Raphaël Richard Ont participé à ce numéro : M. Bidault, G. Bouton, G. Mérot, J. Michon, F. Proux

Directrice de clientèle : Dominique PillasConception graphique : Rampazzo & Associés Imprimerie : ISI Print, 15 rue F. de Pressensé, 93210 La Plaine-Saint-Denis

Rendez-vous à gare Saint-Lazare, ligne J, à 9h, direction Chan-teloup-les-Vignes (Yvelines). Signe dis-

tinctif : si ce n’est la chaussure de rando, le sac à dos d’où dépasse une bouteille d’eau. Ce jour-là, ils sont une trentaine à participer à une excursion francilienne de 15 km qui devra s’achever à la gare RER du Pecq (Yve-lines). Ni visite guidée, ni randonnée au pas de course, le Voyage métropo-litain sort des sentiers battus. « C’est faire l’expérience d’un territoire en le sillonnant à pied, et l’appréhender comme une source de connaissances », explique Jens Denissen, carte en main. Le jeune homme a traversé le Rhin il y a dix ans, pour une année de césure avant le bac. Depuis, il n’a jamais vraiment quitté l’Hexagone. Il y a fait ses études. « Je voulais travail-ler sur et avec l’espace, le territoire et ses habitants », se souvient celui qui, enfant déjà, s’amusait à cartographier la forêt avoisinant son village. Mais dans un premier temps, il joue la carte

quoi celle-ci peut « faire projet ». En 2013, il collabore au GR2013, un projet de sentier de randonnée métro-politain à Marseille – conçu par des artistes, urbanistes et des philo-sophes. Cette expérience méditerra-néenne met Léa Donguy, étudiante en urbanisme, sur sa route. De retour à Paris, les deux comparses com-mencent à arpenter l’Ile-de-France à pied. Très vite naît l’envie de parta-ger ces excursions et d’en faire un outil pédagogique capable de susci-ter la curiosité pour ce territoire : ce sera le Voyage métropolitain. « Arpenter le territoire rend possible un autre processus : se poser des questions, soulignent les deux fon-dateurs de l’association. Comment j’habite une métropole ? » Depuis un an et à raison d’un voyage par mois, les voyageurs sont allés au Raincy, à Choisy, Cergy, Saint-Denis, San-nois, Tremblay, Jouy-en-Josas, etc. « Explorer la métropole à pied et en groupe, c’est changer de mode de per-ception, s’y inscrire corporellement, s’y attacher aussi. Et ça crée des situations décalées », rapporte Jens. Car si le marcheur découvre, s’étonne, se questionne, les habi-tants des villes traversées ne sont

pas indifférents au pas-s a ge d u c o r tè ge . Au-delà de l’acte de marche, l’initiative a aussi pour objet la ren-contre et l’hospitalité. A l’issue de l’expédition, chaque participant livre son point de vue. « Nous contribuons à un récit métropolitain par-tagé en provoquant la rencontre entre les habi-tants », précise Jens, qui travaille également

sur un projet à Bâle visant à dévelop-per un sentiment d’appartenance de la population à une agglomération trinationale. « Pour une métropole durable et partagée, il faut construire une identité commune, dans laquelle habitants et espaces sont reconnus. Finalement, nous préfigurons la métro-pole. » Pas à pas. ■

GÉRALDINE BOUTON

du cursus généraliste en intégrant la filière franco-allemande de Sciences Po Paris. Le déclic pour la chose urbaine se fera plus tard, au cours d’une année d’études à Istan-bul, « une métropole qui me dépassait complète-ment et où j’ai perdu tous mes repères ». A son retour en France, il s’oriente vers la straté-gie territoriale et urbaine avant d’intégrer l’ENS du paysage à Versailles. Une période où, avec l’association A travers Paris, il découvre une autre approche du territoire en liant théorie et pratique. « Nous organisions des promenades urbaines inhabituelles où se croisaient architecture, urba-nisme, socio, etc. Apprendre à lire la ville change notre rapport au territoire. »

Récit métropolitainAutre élément décisif dans le che-

minement de Jens : la marche, et en

PORTRAIT

Jens Denissen La métropole qui marcheJens Denissen, 27 ans, conçoit des explorations outre-pé-riph’ où il invite les Franciliens à (re)découvrir pas à pas leur territoire. Embarquement pour le Voyage métropolitain.

Jens Denissen, créateur du Voyage métropolitain.

© G

.B.

Jean-Yves Le Bouillonnec : top départ (du départ). « Madame la

ministre, je me félicite que la date du

1er janvier 2016 soit maintenue, a déclaré le maire de Cachan, lors de l’examen de la loi NOTRe. Mais si

j’ai bien compris, c’est le départ, ou

le départ d’un départ, ou même le

départ d’un départ d’un départ !

Cela, je le regrette », a-t-il poursuivi.

Carenco-Lajoie : week-end studieux. « Je passerai la matinée

de samedi avec Thierry Lajoie, pré-

sident de l’AFTRP, pour boucler

avec lui son rapport sur Grand Pa-

ris habitat », a indiqué le préfet lors de sa conférence de presse trimes-trielle. On devrait donc connaître bientôt les contours possibles du rapprochement entre l’AFTRP et les EPA Orsa et Plaine de France.

SGP : « A pleine vitesse ». « La

SGP roule à pleine vitesse », a indi-qué Jean-François Carenco, laissant entendre que le plafond d’emplois de la Société du Grand Paris, notoi-rement sous-staffée, sera élevé en 2016, passant de 160 actuellement à 200 agents. « Le plafond d’endet-

tement de la SGP, fixé à 700 millions

d’euros, est suffisant », a-t-il égale-ment déclaré.

Boucle nord : Moins grand, moins dynamique… Le territoire de la Boucle Nord de la Seine que 13 maires souhaitaient d’un seul tenant devrait être revu à la baisse par l’Etat. On le déplore fortement à Gennevilliers : « Ce petit territoire

sera moins dynamique, à l’image

du contrat de développement terri-

torial (CDT) entrepris entre les com-

munes de Gennevilliers, Asnières,

Colombes et Bois-Colombes... sou-ligne Laurent Govehovitch, le DGA : Villeneuve-la-Garenne en est sorti,

Asnières souhaite s’en désengager,

Colombes a changé d’élu… Seules

Bois-Colombes et Gennevilliers le

tire. »

En brefCoulisses

BIO EXPRESS

2012 Master en stratégies territoriales et urbaines

2013 Master théorie et démarche du projet de paysage

2014 Création du Voyage métropolitain