grandchelem 30, septembre 2012

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MAGAZINE DE TENNIS 100% GRATUIT SEPTEMBRE/OCTOBRE 2012 30 www.welovetennis.fr Permis de GAGNER

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- Couverture : "Permis de gagner" - Détournement du "permis de tuer" du célébrissime James Bond incarner par l'Ecossais Sean Connery. Hommage au premier titre du Grand Chelem d'un autre Ecossais, Andy Murray remporté à l'Us Open. - Us Open: Retour sur cette quinzaine new-yorkaise. La victoire de Murray, l'absence de Nadal, l'élimination prématurée de Federer et le parcours des Français. Hommage aux deux nouveaux retraités du circuit : Kim Clijsters et Andy Roddick...

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magazine de tennis

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Permis

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Diffusion : 40 000 exemplaires dans 800 points en France - Liste des points disponibles sur www.welovetennis.fr - GrandChelem, le magazine gratuit 100% tennis - Fondateur et Directeur de la Rédaction : Laurent Trupiano ([email protected]) -

Création artistique et mise en page : Séverine Hébrard (SBDesign / Studio Graphique. www.sbdesign.pro) - Conseiller Editorial : Rémi Capber ([email protected])Rédacteurs : Simon Alves, Gwendoline Cordeliers, Pauline Dahlem, Vincent Grethen, Audrey Riou - Site internet : http://www.welovetennnis.fr - Responsable E-Commerce : Audrey Riou ([email protected]) - GrandChelem est édité par la société Convergence Media, 8 rue Joseph Cugnot, 38300 Bourgoin-Jallieu - Rédaction : 04 27 44 26 30 – Publicité : 06 60 26 37 76 - Régie : Offensive Communication (Frédéric Sebbane) - Crédits photos : Sport Vision, Chryslène Caillaud

L’aRt DE La PERSévéRanCEAndy Murray confirme qu’au tennis, comme ailleurs, les échecs sont souvent synonymes de victoires. En ne cessant de se remettre en cause, en travaillant comme un forcené, mais aussi en changeant ses habitudes, l’Ecossais a construit son chemin vers le succès. « Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort », disait Friedrich Nietzsche, dans son essai « Le Crépuscule des idoles ». Avec ce titre glané au forceps lors d’un duel homérique face au rival de sa génération, Novak Djokovic, Andy Murray est passé de la case loser à celle de winner. Une mue qui va avoir, n’en doutons pas, une véritable influence sur ce fameux Big Four. Pour parvenir à tou-cher son étoile, il faut aussi avoir un guide. Là encore, l’idée, c’est de trouver des réponses dans l’expérience des autres. Et cet autre, pour Andy Murray, c’est Ivan Lendl, revenu de nulle part un certain jour de juin 84, à Roland Garros, face à John McEnroe. Auparavant, l’Ecossais s’était adjoint les services de Brad Gilbert, Alex Corretja et Miles Maclagan, un casting plutôt hétéroclite et pas très adapté aux rêves de grandeur de Sa Majesté. Cherchant sa route, Andy est allé frap-per à la porte d’Ivan Lendl, une porte jusqu’alors fermée au monde du tennis depuis sa retraite des courts en 1994. Le jeune homme a dû trou-ver les mots pour convaincre celui qu’un temps Jimmy Connors avait surnommé « chicken », la poule mouillée. Si Ivan était doué, complet, il n’avait pas ce fameux mental, il n’avait pas les c... qui permettent de soulever l’un des trophées majeurs. Evidemment, Andy avait vu juste et Ivan pouvait esquisser un léger sourire à l’issue de ce duel face à Novak Djokovic. Son retour parmi les siens aura servi une noble cause : faire éclore un talent au sommet. Désormais, comme James Bond, qu’incarna Sean, un illustre Ecossais, au secours des joyaux britanniques, Andy a reçu son permis de tuer. Tuer la concurrence le temps d’une quinzaine, tuer les quolibets et les moque-ries, tuer le sort et ses malédictions. Gagner, tout simplement.

editorial

« Le lendemain du podium, je suis rentré par surprise dans la chambre de

Mika et, là, je l’ai pris en flagrant délit ! (Rires) il avait posé sa médaille sur

le lit et il la regardait. « Elle est belle, non ? » C’était émouvant, surtout pour

moi, qui le connais bien. »

Lionel Roux, entraîneur de l’équipe de France olympique et de Coupe Davis

« Comme Roger sait que le temps passe, j’ai l’impression qu’il a tendance à

ne plus surjouer quand il est en danger, mais à retrouver son instinct. C’est

cet instinct ou, plutôt, cette capacité à inventer et à créer qui lui a réellement

permis de devenir un grand champion. »

Julien Boutter, au sujet de Roger Federer

« Si je devais mettre en avant, aujourd’hui, un joueur qui possède un meilleur

œil que les autres, je dirais, d’emblée, Fabrice Santoro. »

Rodolphe Gilbert, sur le rôle de l’œil dans le tennis – sujet de notre dossier

« Je suis très heureux d’avoir gagné, car perdre ce match avec deux sets d’avance aurait été dur à avaler. »andy murray, à l’issue de son premier succès en grand Chelem, à l’Us Open 2012

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DéBut novemBRe 2012

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UN ÉVÉNEMENT

FÉDÉRATION FRANÇAISE DE TENNIS

DU 27 OCT. AU 4 NOV. 2012

UN ÉVÈNEMENT FFT

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us open 2012 us open 2012

La rivalité Murray-Djokovic, passage de témoin On avait Federer-Nadal. On a eu Nadal-Djokovic. On aura Djo-

kovic-Murray. Les années passent et les témoins aussi. Alors que Roger Federer s’approche de la retraite à 31 ans bien tapés, alors que Rafael Nadal présente, à 26 ans, le physique d’un vieillard et des genoux en ruine… Novak Djokovic et Andy Murray, eux, pètent la forme. Ils sont encore tout jeune, ils sont encore tout beaux, ils sont affamés par des années passées dans l’ombre de l’infernal duo… et ils sont même amis – tout au moins, comme peuvent l’être deux joueurs qui se livrent des luttes sans merci le dimanche et pourraient s’en aller siffler un caisson de bières le lendemain. «  Pourraient  », car c’est évidemment délicat lorsqu’on est deux compétiteurs hors normes. Djokovic le confirme : « J’aime beau-coup Andy, mais comment pouvez-vous sortir et être le meilleur

ami de quelqu’un avec qui vous allez lutter jusqu’au bout le jour d’après ? Nous nous apprécions mutuellement, mais, pour le moment, nous devons garder une distance professionnelle. » D’ailleurs, Novak et Andy se ressemblent plus qu’on ne croit… Seuls sept jours séparent leurs deux âges. Pis, le Serbe a longtemps été considéré comme un grand comédien – dans ses imitations, mais aussi ses appels au kiné incessants. De son côté, l’Ecossais se fait encore remarquer par sa manière bien à lui de montrer ses douleurs, de boiter et se tenir le dos – et puis de galoper, Gasquet et Nieminen s’en souviennent encore… Ils se ressemblent tellement qu’ils n’ont eu de cesse de se serrer la main cette année. Car la rivalité Murray-Djokovic, c’est déjà cinq confrontations en 2012. Contre quatre au « Djoko-dal »* et deux au célèbre « Fed-al »*. C’est aussi du serré, avec quatre victoires partout en 2011 et 2012. En bref, Andy Murray, c’est ce garçon qui a désormais pris la mesure des trois autres membres du Big Four. Qui mène face à Roger Federer. Egalement face à Nadal, sur dur, depuis 2008. Et qui semble arrivé à maturité. Croyez-nous, la rivalité des jours prochains, c’est Murray-Djokovic.*Pour les confrontations Djokovic-Nadal et Federer-Nadal

RéMI CAPBER

Enfin dans l’histoire « Ce gars fait trop d’efforts, il est trop impliqué dans son tennis

pour ne pas gagner, un jour, un titre du Grand Chelem. C’est tout le mal que je lui souhaite. » Wimbledon, le 8 juillet 2012. Roger Fede-rer tente de réconforter Andy Murray après l’avoir une nouvelle fois privé d’un premier titre majeur. Condamné au statut d’éternel loser, incapable de mettre un terme à la malédiction du tennis britannique qui n’a plus rien gagné depuis huit décennies, l’Ecossais fond en larmes sur le Centre Court. Lui qui n’avait encore jamais remporté le moindre set en finale vient malgré tout d’en prendre un à Roger Federer. « Au moins, je me rapproche », déclare-t-il, des trémolos dans la voix. Touchée, la presse britannique s’abstient d’enfoncer à nouveau son champion. Mieux, elle réaffirme sa confiance en ce joueur, dont l’heure, elle l’assure, est bientôt arrivée. Bien lui en a

pris. Car le 10 septembre 2012, deux mois après les terribles larmes londoniennes, Andy Murray met un terme définitif à la malédiction des British en Grand Chelem. « La plus célèbre et plus longue série de défaites de l’histoire du sport britannique vient de s’achever », lit-on en Une du Times. Fred Perry, vainqueur de l’US Open en 1936, il y a 76 ans, a enfin trouvé son successeur. L’exploit de Murray est à la hauteur de la pression qu’il supportait depuis qu’on en avait fait le sauveur du tennis britannique. Les John Loyd, Greg Rusedski et autres Tim Henman n’avaient su y résister. « Même pendant le match, je me posais sans cesse des questions. Je doutais un peu. Mais j’ai réussi à être suffisamment fort pour, enfin, y arriver. » Andy Murray est fier de son exploit, conscient des retentissements d’une telle victoire, tant pour lui, que pour le tennis national. « Quand j’ai servi pour le match, j’ai senti combien ce moment était important pour l’histoire du tennis britannique. Vraiment. Je sais ce que ça représente, encore plus que tous les autres joueurs. On m’a demandé tellement de fois et encore plus depuis que j’ai gagné les Jeux quand j’allais enfin m’imposer en Grand Chelem. C’est génial d’y être parvenu. Et j’espère que ça chassera définitivement l’idée que les tennismen britanniques sont des ratés et ne gagnent rien. » C’est désormais prouvé.

PAULINE DAHLEM

Joueur complet, athlète hors-normes « Cette nuit, mon frère a réalisé son rêve. C’est le fruit de son

talent, de son travail et de sa persévérance. Je suis très fier de lui. » Jamie Murray sait mieux que quiconque combien Andy a dû s’em-ployer pour atteindre son Graal. Bien que très talentueux, l’Ecossais avait rapidement compris que sa main de surdoué ne suffirait pas à gagner des Grands Chelems, surtout pour un contemporain de champions tels Federer, Nadal ou Djokovic. Alors Murray s’est mis au boulot, notamment sur le plan physique. Ses « training camps » réguliers à Miami l’ont transformé, au fil des ans, en un athlète complet, puissant, endurant et particulièrement rapide. «  Plus jeune, je passais mes journées uniquement sur le court », raconte l’Ecossais. « C’est en grandissant que j’ai compris l’importance de multiplier les sessions en salle de gym. Soulever des barres, faire

des sprints et des courses à répétition, ce n’est, certes, pas agréable. Mais quand vous arrivez en match, vous vous sentez mieux préparé et, automatiquement, vous êtes plus fort mentalement.  » Sa victoire en finale de l’US Open face à Novak Djokovic, Andy Murray la doit à sa fabuleuse palette technique, mais, aussi et surtout, à son formidable physique. Car après plus de quatre heures de combat et alors que son adversaire marquait le pas, l’Ecossais a placé un dernier coup d’accéléra-teur pour aller décrocher son premier titre majeur. « J’ai prouvé que je pouvais gagner des Grands Chelems », lance-t-il, pas peu fier. « J’ai aussi prouvé que je pouvais tenir l’effort pendant plus de quatre heures trente et finir en vainqueur contre l’un des hommes les plus forts physiquement que le tennis ait jamais connu, surtout sur cette surface. C’est une des principales choses que j’ai apprises ce soir : ne pas douter de moi tant physiquement que mentalement. Je suis sûr que ça va avoir un impact positif sur mon futur de joueur de tennis. » Cette victoire t’aurait-elle ouvert l’appétit, Andy ?

PAULINE DAHLEM

Le déclic des Jeux Olympiques « Battre Roger en finale a été la plus grande victoire de ma

carrière. » C’est dit. En forme de profession de foi. Celle du succès. Celle de la réussite. Celle de la majesté. Murray a prié durant toutes ces années, comme l’enfant se recueille, le soir venu, lové dans son sommeil, en rêvant de gloire et de fierté. En un mot comme en cent, d’amour. Quatre finales de Grand Chelem… C’est le petit Andy qui devient astronaute, mais qui est recalé à chaque envolée vers les cieux et la Lune. Pourtant, à Wimbledon, face à Federer, il avait le nez dans les constellations. Aux Jeux Olympiques, à nouveau dans son petit jardin, qui passera de secret à public et, surtout, histo-rique, il est entré dans sa fusée et a tout oublié. Les échecs, les déceptions, la pression. Son rêve est devenu réalité. Et le monde l’a aimé, comme il l’avait déjà aimé dans ses larmes et dans son

émotion quatre semaines plus tôt. « La foule m’a aidé, ils faisaient un bruit incroyable. J’aime à penser que ça m’a d’ailleurs permis de servir plus fort pour faire la différence. Ils ont joué leur rôle. Je suis heureux d’avoir pu réaliser cette performance, heureux pour moi et pour eux. » Résultat : Andy Murray écrase Roger Federer, 6-2 6-1 6-4, et s’offre son tout premier grand titre, une médaille d’or aux Jeux Olympiques. Mats Wilander l’affirmait avant l’US Open : « Andy a marqué un point face à Roger Federer et Novak Djokovic après les Jeux Olympiques. Il sait qu’il peut les battre à la suite, maintenant. Je pense aussi que le format des matches en cinq sets, avec l’attitude qu’il présente désormais, va le favoriser. Et, quand il joue bien, avec une bonne attitude, il est au moins aussi bon joueur que les trois autres du top 3. » « Il a joué d’excellents Jeux Olympiques et ça va lui donner une motivation et une confiance supplémentaires », renchérissait Ivanisevic. « Je pense qu’il va le faire. » Sa victoire était écrite. A Londres, Andy Murray a fêté son entrée dans la maturité. Sa victoire à New York, deux semaines après le décès de Neil Armstrong, le consacre : Andy a marché sur sa Lune.

RéMI CAPBER« Je crois vraiment qu’un champion ne se définit pas par ses victoires, mais par la manière dont il se relève de ses échecs. » Serena Williams, inspirée, avait senti le coup de trafalgar aux senteurs de whisky écossais, la douche imprévue qui porte dans ses gouttes les effluves de bruyère et des embruns mystères, le vent gaélique inconstant et sauvage, vêtu d’un kilt et jouant cornemuse. Ce lundi 10 septembre 2012, William Wallace a investi de son cœur et de sa volonté un natif de Dunblane, né dans la tradition tennis. Andy Murray. L’héritier de Fred Perry a enfin soulevé une coupe du Grand Chelem. Andy a croqué son succès comme on croque dans la pomme, à pleines dents, la pomme, la grosse, non de la connaissance, mais de la gloire et de l’histoire. 7-6(10) 7-5 2-6 3-6 6-2. Et Novak Djokovic mis à terre sur l’Arthur Ashe Stadium. La victoire est une pinte de l’hydromel des dieux. Murray s’en est saoulé. Gageons qu’il s’en resservira…

god save

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Ivan le Terrible « On n’aimait pas Lendl, car il n’hésitait pas à jouer sur l’homme. » Voilà comment Yannick Noah résume la popularité du joueur tchèque durant leurs années d’affrontements sur le circuit.

Etre aimé, de toute façon, était le dernier souci de ce champion né dans l’ex-bloc soviétique, élevé à la dur au moment où le tennis débutait sa mondialisation. Si l’on rajoute ça à l’humiliation des quatre premières finales perdues en Grand Chelem, on comprend aisément comment Ivan s’est forgé un mental. Mieux, une carapace. Sans avoir un parcours identique, Andy Murray n’a jamais cherché à plaire. Pis, il a presque cultivé cette image peu enivrante d’un athlète ronchon, grognon, à la limite de la sportivité. On imagine qu’avec Ivan, le courant a dû très vite passer dans sa façon d’aborder l’adversité, le milieu du tennis et l’utilité ou pas de posséder une cote glamour. En somme, d’être populaire. Jamais en faire trop, c’est, finalement, jouer le coup juste ; là est le secret du nouveau Murray coaché par Lendl. « Quand on travaille avec lui, ce qui est bien, c’est qu’il est facile de lui parler lorsqu’on a un problème. Ça ne le gêne pas. Il n’est pas offensé par quoi que ce soit. Il y a beaucoup de personnes qui sont trop sensibles. Si lui a un problème avec moi, il vient me voir. Et si je lui dis quelque chose, ça ne va pas le gêner. » En face, Lendl est aussi dithyrambique que son élève et se souvient parfaitement de sa première rencontre avec son futur disciple : « La première fois que j’ai rencontré Andy, il était avec Brad Gilbert. Il m’avait donné l’impression d’être un garçon gentil, poli et appliqué. Ca m’a donné envie, ensuite, de travailler avec lui, j’avais l’impression de le connaître déjà. J’avais remarqué des gestes qu’il était seul capable de réaliser sur le circuit. Je sentais aussi que je pouvais l’aider sur certains points. Je n’ai pas l’impression d’être son père, mais plus un grand frère qui lui apporte conseils et expérience. » Visiblement, ça fonctionne plutôt bien, puisque après moins d’une année de collaboration, Andy a décroché l’or olympique sur ses terres, son premier titre du Grand Chelem et s’est forgé un moral d’acier. C’est tout ce qui lui manquait pour se construire un palmarès digne de son talent.

LAURENT TRUPIANO

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US OPEN 2012

L’US Open, sa folie, ses images, son boucan, une forme d’excitation générale et acceptée de tous… Et le dénouement qu’on

connaît ! Retour sur cette quinzaine en six points, du succès de Serena Williams, à l’échec de Roger Federer, en passant

par une organisation frisant l’incompétence. Pour, au final, un tournoi vraiment inégal !

Serena, le 15ème « Oh mon Dieu, oh mon Dieu ! Je ne peux pas y croire  ! » Serena

Williams fait des bonds sur le court Arthur Ashe, dans une folle communion avec son public. Menée 5-3 par Victoria Azarenka dans le troisième set d’une finale au suspens insoutenable, l’Américaine vient de réussir une remontée fulgurante, pour finalement l’emporter 6-2 2-6 7-5. Un finish aussi foudroyant qu’explosif. Du spécial Serena, en somme. Et toujours cette même joie de la victoire chez l’Américaine, au moment de soulever son 15ème trophée du Grand Chelem. « Je ne sais pas comment j’ai fait pour gagner, je ne comprends pas ! J’avais préparé mon discours de per-dante, tellement Vika jouait bien. Je suis si heureuse ! » Avec ce nouveau succès, Serena Williams conclut en apothéose un été 2012 exceptionnel : titre à Wimbledon, médaille d’or olympique en simple et double et titre à l’US Open. Elle ne pouvait rêver mieux.

Next time, Vika ! A deux doigts de l’exploit. Alors qu’on lui prédisait une défaite expé-

ditive face au monstre Serena en finale de l’US Open, Victoria Azarenka a prouvé que l’Américaine n’était pas invincible. Même sur ses terres, même au sommet de sa forme. Impeccable de combativité, de motivation et de volonté, la protégée de Sam Sumyk ne s’est pas faite écraser mentalement par la favorite du public. Loin de là. Il lui a juste manqué un brin de réus-site pour boucler cette finale… A 5-3, 30-A, Azarenka se retrouve à deux points du match. Sa chance est passée. Car dix minutes plus tard, c’est bien Serena Williams qui soulève le trophée, vainqueur 6-2 2-6 7-5 d’une époustouflante finale. « Je suis, malgré tout, fière de me tenir à côté d’une aussi grande championne ce soir », s’émeut Vika lors de la cérémonie de remise des prix. « J’ai absolument tout donné ce soir et je n’aurai aucun regret en quittant ce court. » Difficile à croire, mais l’optimisme prime…

Bartoli, la bonne surprise « Ma saison sur terre battue a été vraiment mauvaise et mon élimi-

nation au deuxième tour de Wimbledon une vraie déception. Je ne me suis pas arrêtée de travailler pour autant et je sens petit à petit que je remonte la pente. » Ces mots, Marion Bartoli les prononce à la sortie de son premier tour timidement gagné à Flushing Meadows, face à la modeste Américaine Jamie Hampton, 100ème à la WTA. Une semaine plus tard, méconnaissable, la Française signe un exploit retentissant en sortant Petra Kvitova, meilleure joueuse de l’été, en huitièmes de finale, 1-6 6-2 6-0. En état de grâce, Bar-toli réussit tout ce qu’elle entreprend, alignant les points gagnants à vitesse supersonique. Malheureusement, ça ne suffira pas pour battre Maria Sha-rapova en quarts de finale. Mais qu’importe, après un début de saison raté, la grande Bartoli est enfin de retour. « C’est un bilan très positif », concède-t-elle. « La façon dont j’ai été capable d’élever mon niveau de jeu contre Kvitova –qui est quand même cinquième mondiale et face à qui j’ai gagné 6-0 au troisième set –, le gros match que j’ai réalisé contre Sharapova, le fait d’avoir atteint pour la première fois les quarts de finale de l’US Open : il y a beaucoup de choses très positives à retenir. »

Une organisation douteuse

Savez-vous que la finale Messieurs de l’US Open est initialement prévue le second dimanche de la quinzaine de compétition ? Il n’est pas inutile de le rappeler puisque, pour la cinquième fois d’affilée, le finish du tournoi masculin a eu lieu le lundi post-quinzaine new-yorkaise. De-vant des tribunes clairsemées et une attention médiatique forcément un peu retombée. Cette année encore, les organisateurs de l’US Open nous ont réservé quelques surprises de programmation. Le comble restera ce « Super Saturday » transformé en samedi de l’apocalypse. Après que la finale Dames a été annulée en raison des prévisions météos – ça commen-çait bien ! –, Andy Murray et Tomas Berdych ont été lancés sur le Stadium Arthur Ashe dans des conditions impossibles. Une tornade approchant, le vent balayant le Central rendait le jeu complètement aléatoire. Idéal pour disputer une demi-finale de Grand Chelem  ?… Pire encore, une fois le premier match achevé, David Ferrer et Novak Djokovic ont été envoyés sur le court en vitesse, avant d’être brutalement interrompus à 5-2, première manche, pour l’Espagnol. Surprenant de ne pas au moins attendre la fin du set, dans la mesure où aucune goutte de pluie n’était encore tombée sur le Central…

Federer, un seul être vous manque…

Eliminé en quarts de finale par Tomas Berdych à la surprise générale, 7-6(1) 6-4 3-6 6-3, Roger Federer a raté son US Open 2012. Clairement. « Je n’ai pas mis une balle dans le court pendant un set et demi. Je n’ai pas été bon. C’est une vraie déception. » Un échec d’autant plus surprenant que le Suisse se présentait à New York avec le dossard retrouvé de numéro un mondial et la confiance d’un titre acquis à Cincinnati quinze jours avant. L’absence de Rodgeur dans le dernier carré a été d’autant plus remarquée que le Bâlois n’avait plus perdu avant les demi-finales de l’US Open depuis l’année 2003. Enfin, c’était aussi la première fois depuis 2004 qu’il n’y avait ni Federer, ni Nadal dans le carré final d’un tournoi du Grand Chelem. La fin d’une ère ?

Les filles mieux que les hommes ?

Le tennis féminin serait-il en train de sortir définitivement de sa léthargie ? Avec cette très belle édition de l’US Open, il semble bien que oui. Enfin ! L’avènement d’une championne comme Victoria Azarenka et le retour au très haut niveau des « anciennes » Sharapova et Serena a redon-né un vrai coup de boost au tennis féminin. Pour la première fois depuis bien longtemps, l’on a assisté à de grands matches à suspens chez les femmes, y compris cette finale en trois manches gagnée par la cadette des sœurs Williams. Ca contraste forcément un peu avec le tournoi Messieurs de cet US Open, qui, privé de Rafael Nadal, puis de Roger Federer, battu dès les quarts de finale, n’a pas franchement déchaîné les passions. « Très sincèrement, j’ai pris plus de plaisir à suivre le tournoi féminin que le tour-noi masculin, cette année », avoue avec grand plaisir Amélie Mauresmo. « Pourvu que ça dure ! »

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de cetus open...Textes de Pauline Dahlem

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Merci Kim et Andy pour toutes ces émotions partagées et ces victoires

qui vous ont emmenés jusqu’au sommet du classement mondial...

Merci à vous d’avoir porté la raquette Pure Drive jusqu’à la victoire en grands chelems

et à Andy d’avoir couru sur la balle aussi vite avec ses Propulse.

Tous nos vœux vous accompagnent dans votre nouvelle vie...

et à bientôt pour de nouveaux projets !

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Un service canonAndy Roddick rime avec énorme service. Malgré une technique atypique basée sur un rendement maximal de l’épaule, l’Américain possédait là une arme redoutable. Capable de servir tout un match à plus de 200 km/h en première balle, A-Rod savait aussi imprimer un effet dévastateur sur ses secondes. Ce service qui claque, c’est resté la marque de fabrique du Texan. On n’oubliera pas, d’ailleurs, ni son record à 249 km/h réussi en finale de la Coupe Davis en 2004, meilleure marque mondiale en la matière jusqu’en 2012, ni ses 1017 aces la même année.

L’un des hommes forts des années 2000La carrière d’Andy Roddick aura duré douze ans. Douze ans au cours desquels l’Américain a glané 32 titres, dont un du Grand Chelem, l’US Open 2003, et atteint la première place du classement ATP en novembre de la même année. Au moins demi-finaliste de tous les tour-nois majeurs, excepté Roland Garros – il était allergique à la surface –, A-Rod possède tout simplement l’un des meilleurs palmarès de la décennie. Sa régularité au classement – membre du top 10 de 2003 à 2010 – parle pour lui. Mais à 30 ans, bien qu’il soit toujours classé parmi les trente meilleurs joueurs du monde, Andy Roddick a choisi d’arrêter. « Je sens que c’est le moment. Je ne sais pas si je suis encore suffisamment en forme pour faire un an de plus sur le circuit. Je me

suis toujours investi à fond dans ce que j’ai fait et je suis assez content de ce que j’ai réussi pendant toutes ces années. J’ai eu de la chance. »

Un meilleur ennemi, Roger Federer« Pour qu’on puisse parler de rivalité, il faudrait que je gagne quelques fois, quand même. » Acide, mais lucide, l’Américain. Battu 21 fois sur 24 par Roger Federer sur l’ensemble de sa carrière, Roddick aurait pu étoffer son palmarès de nombreux grands titres supplémentaires s’il n’avait pas croisé la route du Suisse aussi souvent. Justement, les plus grands regrets de Roddick resteront certainement ces trois finales perdues à Wimbledon en 2004, 2005 et, surtout, 2009. Face à… Federer, toujours. La parole au Suisse, justement : « Andy a eu une grande carrière et je suis certain qu’il est fier de ce qu’il a réalisé. A part peut-être gagner Wimbledon. Mais oublions ça. Il le méritait aussi quand je l’ai battu en 2009. Dans mon esprit, Andy est un véritable gagnant de Wimbledon. » Un vainqueur, un vaincu. Deux champions. Et beaucoup de respect. « Nous autres joueurs utilisons un instrument à cordes et Roger, lui, est un virtuose. J’ai énormément de respect pour lui, pas seulement en tant qu’athlète mais aussi en tant que personne. Je lui ai déjà souvent dit : « J’aurais adoré te détester, mais tu es trop sympathique pour ça. »

Un sacré caractèreAndy Roddick est un champion à part entière, un homme

au caractère bien trempé. Grand adepte du self-belief à l’Américaine, A-Rod n’avait peur de rien, ni de personne. Il n’a jamais hésité à rentrer dans le lard de certains joueurs, dont Novak Djokovic, à qui il reprochait ses appels incessants au kiné. Sa franchise et son humour ont également marqué ses conférences de presse, toujours animées, tout au long de sa carrière. Quelques pépites. Question : « Andy, allez-vous trouver le sommeil après une défaite pareille ce soir ? » Réponse : « Ca

dépend de la quantité d’alcool que je vais boire avant. » Question : « Est-ce que quelque chose n’a pas marché sur le court aujourd’hui ? » Réponse : « Oui, mon portable ne captait pas. » Et une dernière, pour la route, à propos de Roger Federer. « J’ai joué sur son coup droit, il m’a fait un passing. J’ai joué sur son revers, il m’a fait un passing. Je suis resté sur la ligne de fond et il a quand même réussi à me faire un passing. » Le sens de la formule, en somme !

GOOD-BYENEW YORK

Une page se tourne sur les circuits ATP et WTA. Deux grands champions ont tiré leur révérence au cours de cet US Open 2012. Andy Roddick l’a annoncé en plein tournoi ; Kim Clijsters nous avait prévenus depuis longtemps. C’est avec une émotion réelle que le monde de la petite balle jaune a salué ces deux formi-dables joueur et joueuse, appréciés pour leur tennis, comme pour leurs caractères. Hommage.

Andy, c’est…

Kim, c’est…La copine des vestiaires« Kim Clijsters était appréciée de toutes les filles du ves-tiaire. C’était même impossible de trouver quelqu’un qui dise du mal d’elle. » Ce constat fait par Martina Navratilova traduit bien la popularité dont a joui la Belge tout au long de ses deux carrières. Fair-play, combative, respectueuse de l’adversaire : son attitude sur le terrain était exemplaire. Et ses rapports avec les autres joueuses tout aussi impeccables. Souriante, enjouée, joviale, Clijsters était la grande copine du vestiaire. En témoignent, d’ailleurs, ces nombreux messages hommages publiés sur Twitter par les autres championnes du circuit. « Merci de nous avoir inspirées, Kim », écrit ainsi Petra Kvitova. « Tu as toujours pris le temps de nous encourager lorsque tu nous battais. » Victoria Azarenka confirme : « Kim est un super modèle pour nous, joueuses. Elle a une personnalité géniale. C’est une fille super pour notre sport. Elle va beaucoup nous manquer. »

Un jeu « so entertaining » ! Frapper, défendre, courir, se battre : Kim Clijsters ne ménageait pas ses efforts sur un court de tennis. Dotée d’une technique, d’un physique et d’une souplesse

exceptionnels, la Belge était capable de ramener des balles impossibles – souvenez-vous de ses grands écarts ! – comme de frapper des coups gagnants à la chaîne. On n’oubliera pas non plus les combats homériques qu’elle a livrés face à sa grande rivale, Justine Henin, ou aux Williams Sisters.

Un retour tonitruantLorsqu’elle annonce, en 2007, la fin de sa carrière, Kim Clijsters n’a gagné qu’un seul tournoi du Grand Chelem, à l’US Open, en 2005. Un bilan plutôt maigre pour une ex-numéro un mondiale. Mais l’histoire de la Belge est loin d’être terminée. En mars 2009, jeune maman, Clijsters annonce son prochain retour à la com-pétition. Six mois plus tard, elle remporte l’US Open à la surprise générale. Décoiffant. « Je ne peux pas y croire», avoue-t-elle. « C’est surréaliste ! De gagner mon deuxième Grand Chelem lors de mon troisième tournoi de reprise, ça n’était franchement pas prévu. Ca fait bizarre mais c’est tellement génial… » Le rêve se prolonge deux ans durant pour la Belge qui conserve son titre à New York l’année suivante, puis remporte son premier Open d’Australie en 2011. Ca valait le coup de revenir !

L’amour de New YorkKim Clijsters a vécu les plus beaux moments de sa carrière aux Etats-Unis et, particulièrement, à New York City. Ville de ses premiers exploits, la grosse pomme était le lieu idéal pour mettre un terme à sa carrière. Emue, mais souriante, la Belge y a prononcé son dernier discours, après son élimination au deuxième tour de l’US Open. « J’ai réalisé un de mes plus grands rêves ici, en 2005, lorsque j’ai gagné mon premier Grand Chelem. J’ai toujours été inspirée par l’énergie qui se dégage de ce lieu et j’y ai d’ailleurs joué quelques uns de mes plus grands matches. Il n’y avait pas de meilleur endroit pour mettre un terme à ma carrière, ça ne faisait aucun doute pour moi. C’est difficile de décrire pourquoi dans certains endroits il se passe des choses si incroyables. Je suis très fière que ça se soit produit à New York. »

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us open

Textes de Pauline Dahlem

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grandchelem Francegrandchelem France

LIONEL ROUxDès son retour de l’US Open, Lionel Roux, l’entraîneur de l’équipe de France de Coupe Davis, est venu nous rendre visite alors que nous étions en plein bouclage. Lio’, comme on l’appelle au sein du team France, est l’invité d’honneur de ce numéro 30. Il revient sur sa campagne des Jeux Olympiques de Londres, sur son avenir en Coupe Davis et sur l’actualité plus générale du tennis en cette fin d’année 2012.

Quel est le meilleur souvenir que tu gardes de Londres ?sans conteste, notre arrivée au village. C’était extraordinaire. Découvrir cette petite ville, où il y avait tous les athlètes. En plus, comme Richard (Gasquet) connaît bien Karabatic (handballeur), on a échangé avec les Experts, ainsi que les bas-ketteurs. Avec Arnaud Di Pasquale, l’idée était de bien prendre la température de l’événement en demeurant au village quatre jours, en immersion. J’avoue que c’était une vraie belle idée. Hors de ces moments inoubliables, j’ai vécu, quand même, une petite déception, quand j’ai appris que je ne pourrais pas assister à la cérémonie d’ouverture… Les places y sont comptées, mais je savais aussi que mon pote DiP’ allait bien me représenter ! (Rires)

Je pensais que ton meilleur souvenir allait être le podium...Bien sûr ! Mais, là, le village, c’est comme un rêve d’enfant. Mais c’est sûr que ramener deux médailles, c’est un vrai bonheur, même si, en double, on savait qu’on avait de belles chances. En revanche, durant le double mythique entre Mika, Jo et les Espagnols, j’ai craint le pire.

C’est-à-dire...tu imagines, toi, une petite finale pour la troi-sième place entre Bennet’, Richard, Jo et Mika ? Moi, pas... si ça avait eu lieu, je serais allé loin. très loin. J’y ai pensé durant tout ce duel contre ferrer et Lopez. C’était insoutenable.

Puis, ce fut la délivrance...En finale, Jo et Mika ont mal débuté leur rencontre. Et, quand les frères Bryan sont devant, c’est plutôt difficile de revenir ! De toute façon, ils étaient au-dessus des autres lors de ce tournoi olympique. Pour Julien et Richard, c’est une très belle histoire. il y avait beaucoup d’émotion, car ils savaient que c’était tout ou rien. Pour Mika et Jo, c’était forcé-ment différent.

Ces deux médailles ayant été obtenues en double, on a l’impression qu’elles ont une saveur particulière auprès du public français…C’est tout à fait ça ! J’ai, d’ailleurs, reçu beaucoup de messages et j’ai eu le sentiment que l’idée d’esprit d’équipe avait eu un impact réel. C’est très bien pour le tennis et pour les Bleus. Ca confirme aussi que le tennis a vraiment sa place aux Jeux olympiques. Et que je vis des moments d’émotion d’une rare intensité. J’ai vraiment de la chance…

Parmi tes joueurs, lequel était le plus ému ?Difficile à dire ! Mais, le lendemain du podium, je suis rentré par surprise dans la chambre de Mika et, là, je l’ai pris en flagrant délit ! (Rires) il avait posé sa médaille sur le lit et il la regardait. « Elle

est belle, non ? » C’était émouvant, surtout pour moi, qui le connais bien. Julien Benneteau était aussi très touché. D’autant qu’avec sa blessure à Monaco, il aurait pu passer à côté de tout ça. Pour Richard, c’était un accomplissement et l’occasion de se lâcher un peu. Enfin, pour Jo, c’est presque une habitude d’avoir des trophées ! (Rires) Mais une habitude qui ne le laisse pas insensible... Dans le vestiaire, après la victoire, face à l’Espagne, Jo, exténué, a craqué… Ce moment va me marquer à vie. C’était très, très fort.

Le fait de jouer loin du centre névralgique des Jeux, ça a eu une incidence ?tout le monde s’accorde à dire que c’était… Com-ment dire ?... Bizarre. D’abord, ça a un peu terni l’image exclusive du blanc à Wimbledon. (sourire) Et l’on se sentait quand même isolés. Beaucoup ont expliqué qu’il aurait été mieux de construire 20 courts en dur près du village, pour que ça puisse avoir une autre teneur émotionnelle. A vrai dire, je partage un peu cette idée.

Pourtant, le tournoi a été de grande qualité ?oui, avec des matches qui durent et un niveau assez hallucinant. Je trouve même que l’absence de Rafael Nadal n’a pas pesé.

murray qui l’emporte, c’est une surprise ?Un peu ! J’avoue que je n’ai pas vu tout le match. Andy, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé... il me fait penser à Novak Djokovic au début de sa carrière. il se plaint souvent… Je le trouve assez comédien. J’ai le souvenir de son match face à Jarkko Nieminen, à Roland Garros, puis celui contre Richard… Pour dire la vérité, c’était vrai-ment limite.

du coup, tu as dû savourer le succès de Roger Federer en juillet, sur le gazon de Wimbledon…Le fait que Roger soit à nouveau numéro un mon-

dial, qu’il remporte son 17ème titre du Grand Che-lem, qu’il égale sampras à Wimbledon, ça remplit tout le monde de joie. sincèrement, tout le monde du tennis a vécu le succès de federer avec ferveur. C’est le champion par excellence, un mythe vivant.

Pour en revenir aux matches interminables, certains ont évoqué l’idée de changer les règles avec un tie-break dans le dernier set des matches en cinq manches...Je ne suis pas contre l’idée de rendre les matches moins longs, car gagner 29 à 27 dans un cin-quième au couteau, c’est dur... Mais je pense plu-tôt à trouver une idée intermédiaire, car jouer la finale de l’Us open sur un tie-break en sept points au cinquième set, je trouve ça flippant... En fait, ce serait pas mal de stopper le set à 15 jeux partout, par exemple, et de jouer un super tie-break. Voilà, c’est mon idée et, comme, par hasard je la trouve plutôt bonne ! (Rires)

Passons au dossier Coupe davis : tu viens d’être nommé, à nouveau, entraîneur de l’équipe de France. Ca doit être une vraie satisfaction ?Le dialogue avec Arnaud Clément a toujours exis-té. Je connais bien la Clé, je l’ai coaché pendant la campagne 2010, je l’ai aussi joué – et j’avais même perdu ! (Rires) Dès sa nomination, il est rentré dans une phase de réflexion. il ne savait pas s’il allait tout changer ou conserver les forces en présence. Quoi qu’il en soit, je suis assez fier de voir ma mission reconduite. La Coupe Davis, je l’ai dans le sang. Et la relation que j’ai installée avec les joueurs au cours des années d’exercice avec Guy (forget) peut permettre d’aller plus vite et d’installer un climat propice à la performance.

Parmi les joueurs qui poussent derrière, on pense forcément à Benoit Paire…Là dessus, je ne peux pas me prononcer (rires), ce n’est pas moi qui fait la sélection. Plus sérieu-

sement, Benoit Paire progresse, il a du talent, c’est évident. Mais tout le monde sait aussi qu’il doit s’améliorer dans sa gestion des émotions. sa saison reste tout à fait positive et il a franchi des paliers, c’est clair !

tu reviens de l’Us Open… d’ici, on a l’impression que ce tournoi est un peu un bordel permanent…Pas du tout ! L’Us open, c’est New York ! Aller au restaurant à minuit, cette folie ambiante, ce mouvement… Moi, j’adore cette atmosphère. Je me souviens, quand j’y jouais : en même temps que je frappais des balles, je sentais l’odeur des hamburgers et des hot dogs... (Rires) C’est vrai-ment l’un de mes tournois préférés. Et puis, on y privilégie le côté fun. Les loges sont tout là-haut, pas au bord du terrain, l’ambiance est rapidement électrique. C’est la culture américaine. Pour moi, il y a un exemple qui résume tout ça. Quand une balle arrive dans le public, tout le monde se bat pour l’attraper. Et, à l’inverse des autres tournois, on peut repartir chez soi avec ! Un peu comme au baseball, quoi.

Ca peut jouer des tours à certains joueurs qui veulent systématiquement rejouer avec la balle vainqueur… Je te vois venir ! tu veux parler de Richard ! Quand ça arrive, je crois qu’il a trouvé un truc : il demande la balle au risque de se faire siffler et en renvoie une autre… (Rires)

L’autre actu chaude, en France, c’est la 10ème édition du moselle Open. tu y seras présent en tant que consultant pour le groupe Canal+. Voir Julien Boutter tenir un tournoi de cette impor-tance avec son équipe, ça ne te fait pas envie ?Julien et son team font un boulot de titans. C’est remarquable. Bien sûr, ça donne envie, mais entre l’envie et la possibilité économique de la réaliser, il y a un vrai gouffre. Je suis Lyonnais et, dans notre région, la fin du GPtL de Gilles Moretton a été un gros choc... Pour ce qui est du Moselle open, on sent qu’il y a un soutien fort du Conseil Général de Moselle, de la ville de Metz… Ca donne une assise à l’événement. Et c’est la clé pour durer et créer un rendez-vous de qualité.

Quant à Bercy ? il paraît que le tournoi va chan-ger de date pour devenir le premier masters 1000 de la saison. tu penses que c’est une bonne idée de le voir jouer en février ?C’est une très bonne nouvelle pour le tournoi si ça se fait ! sa position actuelle est délicate ; il y a sou-vent des forfaits, les joueurs sont fatigués… Que ce soit le premier Masters 1000, après Marseille, Montpellier et Rotterdam, ce serait l’idéal...

Entretien réalisé par Laurent Trupiano

« JE vIS DES MOMENtS D’éMOtION D’UNE RARE INtENSIté, J’AI vRAIMENt DE LA ChANCE »

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petits potinshttp ://www.welovetennis.fr

tOi aUssi, adOPte Une maRia !

Ouh… Les vilaines mines réjouies ! Ouh, les sourires en coin, les

yeux brillants, les palpitants qui s’excitent ! Messieurs, Mes-

sieurs… Tenez-vous ! Réfrénez vos ardeurs, calmez vos appé-

tits ! Oui, c’est vrai, c’est officiel. Et confirmé par la principale intéressée.

Maria Sharapova est bel et bien célibataire. Elle l’a reconnu en confé-

rence de presse. Et le pire, c’est que ça fait trois mois que son cœur est

à nouveau sur le marché des relations et des hormones. Trois mois. On

conseille aux retardataires de vite se mettre en branle : sortir gel, pail-

lettes et eaux de toilette pour les plus jeunes intéressés, la gomina et

les chemises bouffantes pour les plus vigoureux des âgés. « Nous nous

sommes séparés depuis la fin du printemps. J’attendais que quelqu’un

me pose la question, mais personne ne l’a fait directement ! » Et pour-

tant… Rappelez-vous, en tout début d’année, ce n’est pas de chemins

séparés dont on parlait à son sujet, mais de mariage – rien que ça –

avec son boyfriend basketteur, Sasha Vujacic. Et elle en rêvait même,

la belle Maria ! « J’ai adoré la robe de Kate. Mais, moi, je ne pense pas

que je vais me marier dans une abbaye... Et il va y avoir beaucoup

moins de monde ! » Mais voilà. La vie est ainsi faite. Les deux tourtereaux ont bientôt déchanté, la faute à des emplois du temps

incompatibles, si leurs envies, elles, ne l’étaient pas. Ils ne se voyaient plus, trop occupés chacun de leur côté. Lui à mettre la

baballe au panier. Elle, à remporter Roland Garros. Une rumeur la disait même enceinte début août… Vite démentie. Sharapova

n’est pas une fille facile… Son caractère est dit aussi accommodant que ses cris en jeu sont doux et caressants. Il paraît même

que la Russe forcerait ses Roméo successifs à descendre les poubelles. Alors « Adopte une Maria », ce n’est pas pour demain !

En attendant, Messieurs, on vous laisse à vos posters et votre adoration béate. Qui sait, un jour peut-être…

RENDEZ-VOUSseptembre-octobre 2012ATP17 au 23 septembre• Metz (ATP 250)• Saint Pétersbourg (ATP 250)24 au 30 septembre• Bangkok (ATP 250)• Kuala Lumpur (ATP 250)1er au 7 octobre• Pékin (ATP 500)• Tokyo (ATP 500)7 au 14 octobre• Shanghai (Masters 1000)15 au 21 octobre• Vienne (ATP 250)• Stockholm (ATP 250)• Moscou (ATP 250)22 au 28 octobre• Bâle (ATP 500)• Valence (ATP 500)29 octobre au 4 novembre• Paris-Bercy (Masters 1000)5 au 11 novembre• Londres (ATP World Tour Finals)

WTA10 au 16 septembre• Tachkent (International)• Québec (International)17 au 23 septembre• Séoul (International)• Guangzhou (International)23 au 30 septembre• Tokyo (Premier)29 septembre au 7 octobre• Pékin (Premier)8 au 14 octobre• Linz (International)• Osaka (International)15 au 21 octobre• Moscou (Premier)• Luxembourg (International)23 au 28 octobre• Istanbul (WTA Championships)30 octobre au 4 novembre• Sofia (Tournament of Champions)

COUPE DAVIS14 au 16 septembre• Espagne-Etats-Unis (demi-finale)• Argentine-République Tchèque (demi-finale)

FED CUP3 au 4 novembre• Serbie-République Tchèque (finale)

L’arbitrage à L’US Open ? Une tUerie…Méfiez-vous des arbitres américains ! Déjà largement remarqués pour leur vue défaillante lors de cet US Open, les membres

du corps arbitral new yorkais auraient également des tendances… criminelles. Eh oui, Messieurs-Dames ! Figurez-vous qu’une

juge de ligne de 70 ans a été arrêtée par la police américaine juste avant le début du tournoi. Motif ? Elle est suspectée d’avoir

assassiné son mari à l’aide… d’une tasse à café. Si, si. Notre mamie aux penchants mortifères aurait d’ailleurs tenté de berner les

enquêteurs en déclarant qu’elle avait découvert le corps sans vie de son mari, 80 ans, décédé des suites d’une attaque cardiaque.

Mais l’autopsie a prouvé que l’homme avait reçu un violent coup sur le crâne peu avant sa mort. New York, sa folie, sa criminalité, ses

histoires improbables… Finalement, killing mamy était presque dans le ton. Il paraît qu’elle a conseillé, depuis sa cellule, un excellent

arabica pour réveiller ses ex-collègues plutôt mal inspirés tout au long de la quinzaine !

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LiOneL ROUx Vide sOn saC !Lionel Roux, l’entraîneur de l’équipe de

France olympique et de Coupe Davis, est passé

dans nos locaux début septembre. L’occasion de se

livrer en toute sincérité en un entretien à retrouver

page 11… et de nous ouvrir son sac à souvenirs

de Londres 2012 ! De l’accréditation, au drapeau

tricolore, en passant par la veste règlementaire

floquée des mythiques anneaux, la ceinture bleu-

blanc-rouge, les chaussures blanches… jusqu’aux

boutons de manchette ! « Tiens, c’est marrant, je

ne les avais pas vus ! » confie-t-il en souriant. « Les

chaussures… Je ne te raconte pas ! La semelle est

ignoble… » Et le style aussi, on est d’accord !

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FedeReR, entRe BRUne et BLOnde…

PetRa KVitOVa, Le BidOn, C’est La BièRe ?

«Federerew… Federerew… » « Non, Federer, avec moins de « rew » ! » « Oh, rrrrrrh, comme un tigre… » « Rrrrrrrrrh… » Non, vous ne rêvez pas. Ces deux hôtesses d’accueil, dans cet aéroport, sont bien en train de draguer Roger Federer. La bouche pleine de chocolats, les joues remplies, ces

Damoiselles ne tarissent ni d’impudence, ni de regards mutins. Et vont même jusqu’à reluquer le posté-rieur du Dieu vivant de la petite balle jaune… On vous sent perdus ! C’est pourtant très simple : la dernière publicité Lindt met en scène le Suisse dans un hall d’aéroport. Rodgeur cherche à récupérer un gros sac noir, rempli de chocolats, qu’il avait perdu dans une pub’ précédente. Mais c’est sans compter ces deux insolentes aguicheuses, qui se paient clairement sa tête ! Et vont même jusqu’à se permettre : « Vous êtes célibataire ? Marié ? » Oh my God ! Mais que fait donc Mirka ! On a beau la chercher, cachée dans un pot de fleur, on ne l’a pas trouvée. Et quand le loup n’y est pas… Les souris draguent ! Toujours est-il que le numéro un mondial prouve, encore une fois, qu’il ne l’est pas seulement sur le terrain, mais aussi sur nos écrans TV. A quand un rôle dans la prochaine comédie romantique de Richard Curtis aux côtés d’Hugh Grant ou de Brad Pitt ?

Quel est le point faible de Petra Kvitova ? Son mental ? Son

revers ? Son sens tactique ? Non, chers lecteurs, vous n’y êtes

pas du tout… Regardez de plus près : n’avez-vous jamais rien re-

marqué de particulier dans le physique de la cinquième joueuse

mondiale ? Non ? Mais si… Son bidon, pardi ! Petra, jeune femme

pourtant coquette, moule sans complexe un ventre particulière-

ment arrondi pour une joueuse de haut niveau. « On a toutes

des morphologies différentes », tempère sa collègue, Pauline Par-

mentier. « Mais, moi, je veux bien être numéro cinq mondiale

avec son petit bidon ! C’est vrai que c’est surprenant, car elle

est fine des jambes. » Alors comment expliquer cette étonnante

rondeur ? « Peut-être qu’elle boit un peu de bière… » Et pour-

quoi pas ? Jeune femme très secrète, Petra pourrait bien forcer en

cachette sur la Guinness. Une addiction peut-être plus répandue

qu’on ne le croit sur le circuit. Jugez plutôt cette déclaration choc

d’Andy Roddick, au soir de son tout dernier match. « Comment

je compte célébrer cette journée ? Je ne vais certainement pas

me refuser une petite bière. Une ? Non une bonne dizaine plutôt ! » On comprend tout de suite mieux pourquoi la Corona est

récemment devenue sponsor principal de l’ATP…

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Page 9: GrandChelem 30, septembre 2012

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Yvon GérardLe Directeur du Moselle Open s’est confié à GrandChelem pour évoquer la 10ème édition de son tournoi, qui se tiendra au Parc des Expositions de Metz, du 17 au 23 septembre. Mais aussi faire un point précis des ambitions du staff pour les prochaines années. Une chose est sûre : son équipe ne manque pas d’idées ! Entretien.

On parle forcément de la crise, en ce moment. Cette 10ème édition a été difficile à monter ?On a une vraie particularité avec une situation géographique très favorable. On ne subit pas les mêmes aléas que d’autres organisateurs. Si vous vous amusez à regarder la carte de France, vous vous apercevrez que les grands événements de tennis ne sont situés qu’à Paris ou sur la Côte d’Azur. De plus, avec le Luxembourg, mais aussi la Belgique et l’Allemagne qui nous sont proches, on peut avoir une approche plus internationale. Si l’on se centre sur notre région, l’ASNL exceptée (NDLR : club de football de Nancy), les spectacles de sport de très haut niveau sont plutôt absents du Grand Est. L’ensemble de ces éléments, ainsi que l’implication très forte du Conseil Général, nous permet aujourd’hui d’aborder cette 10ème édition très sereinement.

Vous parlez d’adn, en termes de chiffre d’affaire, grâce au Conseil général. Vous pou-vez nous en dire plus sur cette idée ?Dès la première édition, le Conseil Général avait compris notre idée et, surtout, notre ambition. Au fil des éditions, beaucoup de paramètres ont changé et, à chaque fois, nous avons reçu un sou-tien sans faille. En ça, le Conseil Général constitue notre ADN, notre colonne vertébrale. Après, bien sûr, nous avons aussi convaincu les gros parte-naires du tennis comme BNP Paribas. Ainsi que la ville de Metz, qui a également soutenu nos choix avec force et conviction. Nous sommes plutôt fiers d’accueillir FedEx ; cette marque doit faire le tri parmi les meilleurs ATP250 dans son programme avec l’ATP. Cette année, nous avons été sélection-nés. C’est plutôt gratifiant !

L’an dernier, vous êtes passé des arènes de metz au Parc des expositions. Quel bilan tirez-vous de ce changement de lieu ?Ca a été une petite révolution. On a changé de di-mension, mais, en même temps, il y avait encore des améliorations à apporter. Ca a été une priorité durant toute l’année. Comment rendre l’espace plus convivial ? Comment animer au mieux la semaine ? Notre concept de courts d’entraînement au sein du village avait été plébiscité ; on va encore aller plus loin avec deux courts où les fans pourront voir les champions s’échauffer et répéter leurs gammes. L’accès du grand public à ces espaces était plus ou moins difficile l’an dernier. Pour ce Moselle Open 2012, ce ne sera plus le cas. Une étude menée par l’Université de Toulouse a placé notre tournoi comme premier événement du Grand Est, en termes d’impact auprès du public et de l’économie. C’est à nous de conserver cette place et de proposer de nouvelles idées pour accueillir de plus en en plus de monde.

en termes de fréquentation, quels sont les objectifs ?Pouvoir annoncer 60 000 spectateurs sur la semaine serait un vrai résultat. Les locations ont bien fonctionné. On a joué aussi à fond la carte du réseau Internet et nos efforts ont payé. Si accueil-lir du monde est un point d’importance, le succès économique d’un tournoi, aujourd’hui doté d’un budget de trois millions d’euros alors qu’il était de 1,3 millions en 2003, réside sur la qualité de son village VIP. Et, là, je peux affirmer avec beaucoup de fierté que nous avons le plus beau village ATP 250 au monde. Pour y parvenir, il faut, bien sûr, avoir une équipe performante, mais aussi trouver des idées, rendre cet espace convivial, accueillant

et agréable. Dans le cas présent, comme dans un bon plat, il faut avoir la recette. Aller voir ce qui se fait de mieux, comme à Rotterdam, par exemple. Les entreprises de la région ont appris à connaître l’événement et il est devenu un vrai rendez-vous. Les diverses évolutions que l’on a apportées ont produit leurs fruits. Cet événement appartient aux Mosellans… et ça ce voit !

sur le plan sportif, cet épisode devrait marquer le retour de gäel monfils après une édition 2011 plutôt épique…Gaël est un garçon attachant et Nicolas Lamperin, son agent, un vrai professionnel, que j’apprécie énormément. Une fois qu’on a dit ce qu’on avait à dire, l’affaire était réglée (NDLR: lors du Moselle Open 2010, Gaël Monfils, dans son comportement, avait fortement agacé Yvon Gérard, qui l’avait fait savoir par voie de presse). Quel que soit son classement, Gaël a un pouvoir d’attraction énorme auprès du public, des médias, des sponsors. Qu’il fasse sa rentrée au Moselle Open est un petit hasard, mais c’est une très, très bonne nouvelle pour notre tournoi. Le passé est le passé, il y a eu des malentendus, tout a été aplani et on se réjouit d’accueillir la Monf’ à Metz !

Pourquoi avoir fait le choix de signer un contrat de trois ans avec Jo-Wilfried tsonga ?Parce que Jo est un grand champion, solide, lucide et performant. Il transpire son sport, il est agréable. Pouvoir s’appuyer sur son image, en faire notre ambassadeur, c’est un vrai point de passage. Bien sûr, il s’agit aussi d’un pari, mais ça donne une cohérence à notre plateau et à nos démarches commerciales.

Que pensez-vous de Jean-François Caujolle qui se bat pour avoir Roger Federer à marseille ?Jean-François est un grand amoureux du tennis et de sa région. Il veut donner le meilleur, d’autant que Roger a une histoire avec l’Open 13. Après, on sait aussi que Federer, ça représente un budget considérable (NDRL : selon nos informations, il faut désormais payer une garantie de 1,5 millions de dollars). Aujourd’hui, nous n’en avons ni les moyens, ni l’envie. Nous, on a aussi changé notre stratégie. Par le passé, on pouvait, par exemple,

offrir des garanties à plus de joueurs plutôt que de centrer nos investissements sur quelques athlètes. Et, heureusement, comme le Moselle Open jouit d’une belle renommée auprès des joueurs, on sait que certains vont, quoi qu’il arrive, l’inscrire dans leur programme. Enfin, on a beaucoup médité sur la qualité de la date. Au final, je la trouve plutôt bonne !

dans le staff du moselle Open, vous avez décidé de jouer la carte des anciens joueurs. Là aussi, vous avancez…Vous voulez parler de l’arrivée de Thierry Ascione dans le capital ou encore de la première année d’exercice de Fabrice Santoro. Et bien oui, on a eu envie de s’entourer de ces compétences. Fabrice s’implique de plus en plus, c’est lui qui a monté la journée des légendes du mardi. Son expertise et ses contacts nous aident chaque jour dans nos négociations avec l’ATP et certains sponsors. Pour Thierry, c’est tout frais, alors il va falloir attendre un peu pour savoir s’il est performant ! (Rires) Mais on n’en doute pas !

L’an dernier, Canal+ avait repris les droits détenus, à l’époque, par Paris Première. aujourd’hui, le groupe a également récupéré les atP 500 et les masters 1000. C’est plutôt une bonne nouvelle ?C’est primordial et décisif ! Canal+ présente une véritable expertise. Pour nos sponsors, c’est la garantie d’une exposition de grande qualité. Canal connaît le tennis sur le bout des doigts et on sait que notre Moselle Open sera très bien valorisé, que la qualité des retransmissions sera au rendez-vous. C’est un atout considérable pour pouvoir faire grandir l’événement.

L’an prochain, c’est la 10ème édition. Je suis certain que vous préparez quelque chose de grandiose…On y réfléchit ! Mais, pour l’instant, à vrai dire, on veut surtout que cette 10ème édition soit un grand succès et que l’on continue à progresser. Avec toute mon équipe, on est là pour durer. On aime notre région. On a une stratégie qui s’étale sur dix ans, donc on imagine presque déjà notre Moselle Open 20ème du nom...

« On est là pOur durer »

LE ChOIx DE La BOxEPour cette 10ème édition, la campagne de communication a été centrée sur le thème de la boxe. Explications d’Yvon Gérard: « En fait, on a voulu innover et, avec Jo, c’est venu presque naturellement. D’ailleurs, ça lui a bien plu de se mettre en scène dans cet univers. Cette campagne a tranché avec la précédente. Ca été plutôt bénéfique au vu des retours qu’on a eus ! »

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grandchelem France

La COUPe sOisBaULtà L’heURe sLOVaQUe

epreuve mythique du circuit Junior, la Reina Soisbault Cup s’est déroulée du 5 au 8 août à Granville. Depuis 15 ans, cette belle ville de norman-die accueille ce championnat d’europe junior féminin par équipe. Cette édition 2012 a proposé dans la continuité des années précédentes, un niveau de jeu très élevé dans une ambiance glamour. Retour en images sur cette épreuve qui a vu la Slovaquie l’emporter.

L’expo Ladies Tennis La Coupe Soisbault, c’est aussi un art de vivre, entre fruits de mer, front de mer et vue sur Jersey, Guernesey... Une balade romantique au bord de la Manche aura laissé les promeneurs découvrir une vingtaine de clichés de joueuses de tennis, jonchés ça et là, au long du Plat Gousset. Cette exposition, c’est celle de notre photographe Chryslène Caillaud. Cette expo-photo se pose en hommage au tennis fémnin. De Maria à Serena, Chryslène expose ces corps d’athlètes mais surtout de femmes, sur ce lieu qui lui tient tant à cœur : « C’est émouvant de voir mes photos exposés sur le Plat Gousset : mes grands-parents s’y promenaient quand ils étaient jeunes... C’est un joli clin d’oeil. »

L’exposition « Ladies Tennis » est visible dans son intégralité au TC Granville.

1/ L’équipe italienne menée par Tathiana Garbin, ex-22ème mondiale. 2/ Une joueuse slovaque au service. 3/ Le coach russe inquiet face aux Slovaques. 4, 11 et 15 / Les ramasseuses de balle toujours à l’affût. 5/ Très appliquée, la joueuse slovaque s’apprête à rentrer sur le court sous l’oeil de son coach. 6/ Un trophée toujours bien gardé. 7/Les Françaises Clothilde De Bernadi, Jade Suvrijn et Marion Arcangioli ont terminé 5ème de l’épreuve. 8/ Tathiana Garbin en plein coaching de sa joueuse italienne. 9/ Le très élégant corps arbitral au complet. 10/ L’équipe de Slovaquie remporte cette édition 2012 (Petra Uberalova, Anna Karolina Schmiedlova, Natalia Vajdova) 12/ Toss de la finale entre la Slovaquie et la Russie. 13/ Réunion des coachs avec les arbitres. 14/ Cérémonie d’ouverture dans les jardins du Musée Christian Dior.

VendRedi 7 sePtemBRe 2012, à 15h06

5089 FansObjectif 10 000 ! Devenez WLter en cliquant sur « J’AiME », profitez de réductions sur la boutique www.kdotennis.com et soyez au courant de tous les secrets du circuit… Réactions, débats et discussions enflammées autour de la petite balle jaune chaque jour, sur le facebook de We Love tennis. on vous attend nombreux !

FaCeBOOK, We love tennis… et « J’aime »… c’est aussi simple que ça !

On a saUVé Le sOLdat RyanRyan McIntosh a 23 ans. Il est jeune. Il est

sportif. Il aime la vie, le tennis... En plus, il

est Américain et Texan. La classe à Dallas,

quoi. Bref, Ryan McIntosh est un jeune

homme comme tous les autres. Ouais…

Enfin, presque. Parce que Ryan, il est quand

même handicapé. Et Ryan, il a aussi fait la

guerre un peu. Mais juste un peu. Vétéran

de la campagne en Afghanistan à seulement 23 ans, il a eu le malheur de

mettre les pieds là où il ne fallait pas. Et, aujourd’hui, Ryan, il se retrouve

affublé d’une prothèse à la jambe droite. Vous savez, ces espèces de lames

qui vous transforment un être d’apparence normale en figurant pour block-

busters futuristes hollywoodiens. « Mais que fait cet éclopé à côté de Serena

Williams, à l’US Open ? » se diront certains. Bah, il court, ramasse ses balles,

les lui donne… Bref, il fait ce pour quoi il s’est battu, le bougre ! Parce que

Ryan n’a pas eu envie de s’arrêter à cette jambe perdue. Il a vu les autres le

faire à la télé et il s’est dit : « Après tout, pourquoi pas moi ? J’ai aussi droit à

mes 7,75 dollars de l’heure ! » Ryan a donc décidé de participer au recrute-

ment des ramasseurs de balle de l’US Open. Et il a obtenu ce qu’il était venu

chercher. Peut-être pas une nouvelle jambe, mais, en tout cas, une nouvelle

vie. Ryan McIntosh, c’est l’histoire d’un mec qui a marqué l’actu de tout un

tournoi. Un mec qui a mis en lumière son investissement pour vivre comme

tout le monde. Un mec qui a prouvé qu’on pouvait tous réaliser ce qu’on

désire, à condition d’y mettre les formes. Un mec qui, en parallèle des Jeux

Paralympiques de Londres, est apparu comme un écho à ces performeurs in-

firmes hors du commun. « Je ne me vois pas comme quelqu’un de déficient,

handicapé ou quelque chose dans ce genre. Je veux juste tout expérimenter

et vivre ma vie pleinement. » Une vie qui l’emmènera probablement très

loin. Son objectif ? Les Jeux de 2016. C’est tout ce qu’on souhaite à ce héros

d’un quotidien pas comme les autres. Allez, Ryan, et bon pied bon œil !

azarenka, pLUtôt betty

qUe barbie« - Hi Barbie! - Hi Ken! - You wanna go for a ride? - Sure, Ken! - Jump in! - Ha ha ha ha! I’m a Barbie girl, in the Barbie world, life in plastic, it’s fantastic… » Et bien non ! Sa vie ne se limite pas à une plastique, certes avantageuse, mais est faite d’une matière beaucoup moins superficielle – quoique : le tennis. Victoria Azarenka a publiquement rejeté ce statut chanté par Aqua en 1997. « Je ne serai jamais une barbie girl, que ce soit clair. Je ne suis pas ici pour devenir l’idole des Américains. Je m’en fous de ce qu’on pense de moi. Je suis ici pour m’amuser, c’est tout. » S’amuser, mais pas dans sa belle voiture rose. Plutôt en balançant des parpaings à droite, à gauche. D’ailleurs, son Ken n’a rien d’un grand blond brushingué… Certes, l’élu a les yeux bleus. Certes, il est grand avec son mètre 88. Mais sa brune capillarité l’éloigne un peu du modèle « US Dolly ». Et puis, Serguey Bubka Jr, ça ne sonne pas vraiment « barbie world » ou « american dream »... Alors, dites-le vous, Vika n’entend pas marcher sur les traces des An(n)a – Kournikova, Ivanovic, ni même Vidovic, la guitariste, quand bien même ses cris résonneraient comme une douce musique... « Etre une innocente petite fleur sur le terrain, non merci, c’est sans moi. Ce n’est pas ma personnalité. J’essaie juste de m’exprimer telle que je suis et je n’ai pas peur de montrer ma vraie personnalité sur le court. On ne peut pas mentir aux gens juste pour être aimée. Moi, je considère que le mieux qu’on lui puisse faire vis-à-vis des spectateurs, c’est d’être honnête avec eux. » Ca a le mérite d’être clair. Miss Victoria a fait son choix : elle rejette Barbie. Et adopte Betty, l’Ugly, oui, comme modèle. D’ailleurs, partir d’en bas pour arriver en haut, c’est ce qu’elle a déjà fait, notre Vika-Bel(l)a-rus !

petits potinshttp ://www.welovetennis.fr

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tu es un vrai passionné de tennis, c’est ça ?oui ! D’ailleurs, je viens juste de termi-ner la biographie de Rod Laver, par Bud Collins. Et bien Rod ne dit qu’une seule chose dans ce livre : pour être fort au tennis, il faut toujours regarder la balle ! (Rires)

Oui, mais à la vitesse où elle va, l’œil humain est adapté ?Non, notre œil ne peut pas suivre la balle tout le temps, il n’est pas assez rapide pour ça. on peut poursuivre un objet en mouvement de façon continue, mais à une vitesse largement inférieure à celle d’une balle de tennis. on est donc obligés de faire des saccades, de ne regarder la balle qu’à certains moments seulement. on la perd des yeux, on la reprend, on la perd à nouveau. L’enjeu est simple, il suffit de savoir quand il faut regarder. Et, ça, je ne sais pas si c’est vraiment appris, si l’on enseigne à quels moments il faut regarder la balle.

On est aussi dans l’anticipation ?on ne peut jamais être dans la réaction, il faut effectivement être dans la prédic-tion.

On parle de l’œil, mais c’est le cerveau qui travaille, en fait…L’essence du tennis, c’est convertir ce que tu vois en un geste, le bon. L’œil prend des infos et, après, c’est notre cerveau qui fait le boulot ! (Rires)

Où se situe la zone qui décide de tout ça ?C’est à l’arrière du cerveau que ça se

passe. La moitié basse sert à identifier les objets autour de nous. Exemple : « Ca, c’est un dictaphone, ça, une table. » La moitié haute, elle, va sélectionner la bonne action pour attraper un objet. Ce système a été conçu pour le préda-teur qui va tenter d’attraper sa proie ou un fruit dans un arbre. Le tennis utilise les mêmes modalités, car, finalement, on attrape la balle avec sa raquette. Le problème qu’on a constaté, c’est que le système est beaucoup trop lent pour être dans la réaction. Au fil du temps, le cerveau réalise et stocke des modèles. il peut, donc, par la suite, grâce à ces derniers, savoir de façon intuitive quelle sera la zone qu’atteindra une balle, en fonction de sa vitesse et de sa trajec-toire. C’est codé dans les neurones, un peu comme un programme.

On est tous égaux dans la création de ces modèles ?Ca, je ne sais pas. Le bébé n’a pas ce mode de fonctionnement à la naissance. Ca se met en place au fur-et-à mesure. Mais plus tôt on travaille la prise d’infor-mation, mieux c’est, à mon avis. D’autant que le cerveau est encore en formation, quand il est jeune.

Le plus important, c’est la prise d’in-formation, le moment et l’attention ?oui, c’est essentiel, la prise d’informa-tion. il est très difficile de parvenir à savoir quand un joueur l’exécute. Au-jourd’hui, on parvient à mettre en place des tests : on crée des joueurs virtuels, qui possèdent des points lumineux à cer-tains endroits – le bout de la raquette, le poignet, le coude – et on place un joueur

réel en face. Puis, l’on supprime des points lumineux sur le joueur virtuel. Et l’on compare la suppression de ces points et le moment où le joueur réel perd son niveau de performance. Automatique-ment, on constate qu’il y a des infor-mations qui sont plus importantes que d’autres, des points plus déterminants.

Pour prendre la bonne info, il s’agit d’être dans une attention maximale…Evidemment. Dans l’apprentissage du tennis, comme dans certaines phases du haut niveau, j’ai l’impression qu’on de-mande trop de choses en même temps au joueur. Ca nuit à la performance. Le cerveau n’aime pas ce genre de chal-lenge, c’est trop flou, pas assez précis. Plus la consigne est simple, plus l’atten-tion est forte, plus l’œil travaille bien.

Le fait de répéter des gammes, c’est aussi important qu’on le dit ?oui, pour parvenir à réguler l’attention du joueur, une fois qu’il sait sa technique en place. il pourra alors se focaliser sur un point précis. De plus, les gammes et les situations de jeu permettent au cerveau de fabriquer les fameux modèles qui contribuent à l’anticipation. En fait, c’est plus exactement le cervelet qui bosse dans ce genre de situation. on connaît de mieux en mieux son fonctionnement. Je dirais qu’il agit comme une mémoire et qu’on commande instinctivement un programme lorsqu’une situation déjà connue apparaît. Le cervelet a une vraie connaissance des lois physiques. Quand un joueur dit qu’il se réadapte à une sur-face, c’est plutôt son cerveau qui recal-cule l’ensemble des données.

automatiser les gestes, c’est chercher la performance ?Quand tu réalises un geste et que tu ne l’as pas automatisé, ça te demande de l’attention supplémentaire. on va créer les automatismes et les assembler. si tu dois faire attention à tout, tu ne t’en sors pas. Le véritable enjeu, c’est de savoir auprès des joueurs, des plus grands, quand ils décident de prendre l’informa-tion. L’œil n’est finalement qu’un organe. Et ce n’est rien du tout par rapport à l’at-tention et la qualité de la transmission de l’information au cerveau.

On la travaille comment, l’attention ?selon moi, la meilleure façon, c’est de se donner des objectifs clairs. Le cerveau est très efficace, si l’on est très précis. il faut définir des cibles, les plus explicites pos-sibles. Dire : « Regarde bien la balle », ce n’est pas suffisant. il faut préciser la zone qu’on regarde sur la balle. Là, ça a du sens.

Federer, au moment de l’impact, a un porter de tête assez bluffant. Cer-tains l’expliquent par une qualité de prise d’information supérieure à la moyenne…J’ai ma petite théorie sur Roger. En fait, la plupart des joueurs tapent la balle, puis regardent la zone où elle va aller. Roger, lui, préfère se concentrer sur sa frappe. C’est son petit plus, pour moi. federer, ce faisant, est en réception de toutes ses sensations. il veut prendre le maximum d’information sur la qualité de sa frappe pour, le cas échéant, corriger son coup la fois suivante.

Jean-Philippe Lachaux

« NATURELLEMENT, LE JOUEUR DOIT AVOIR UN BON œIL »AVEC SON ExPéRIENCE DE JOUEUR ET D’ENTRAîNEUR, RODOLPHE GILBERT, Ex-61èME JOUEUR MONDIAL DANS LES ANNéES 90, APPORTE SON éCLAIRAGE SUR LA QUESTION DE L’œIL. BON JOUEUR DE DOUBLE – IL A REMPORTé DEUx TITRES DANS CETTE DISCIPLINE –, IL DONNE SES IMPRESSIONS SUR LES ExERCICES LIéS à CETTE THéMATIQUE ET SON IMPORTANCE DANS LE JEU.

« Plus la consigne est simple, plus l’attention est forte, plus l’oeil travaille bien »Chercheur à l’INSERM, au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, mais aussi joueur de tennis, Jean-Philippe Lachaux s’est spécialisé dans les études des mécanismes cérébraux de l’attention. GrandChelem l’avait rencontré au bord d’un court, sur un tournoi de jeunes… Il était logique d’en faire notre expert scientifique pour notre dossier sur l’œil.

« L’OEIL ESt LA LAMPE DU CORPS… »« tout ralentit, la balle paraît plus grosse et vous avez l’impression d’avoir plus de temps pour taper. » En quelques mots, John McEnroe a résumé la supériorité du champion : un état de concentration si intense qu’il en altère, pour le joueur, la matière même, la perception du temps, la sensation de son environnement et de ses éléments constitutifs. Un organe se situe au centre de ce phénomène. Un organe fondamental, mais qu’on délaisse trop souvent au tennis par manque de connaissances. L’œil. L’œil, plus que les jambes, plus que le bras, plus que la tête. De l’œil dé-pend en grande partie le temps de réaction, la visualisation, la frappe de balle. De l’œil et, plus loin, du cerveau. Un article du figaro.fr s’est penché sur une étude de l’University College de Londres. « Ce qui peut se passer chez les meilleurs sportifs par rapport à vous ou moi, c’est qu’ils ont soit une meilleure connexion entre leurs circuits moteurs et leurs circuits visuels, soit leurs processus cérébraux impliqués dans la percep-tion sont plus efficaces », explique le neuroscientifique Nobuhiro Hagura. GrandChelem s’est penché sur la question. La perception. La prise d’information. L’œil. Dans le tennis. Au travers des différents entretiens de notre dossier, son rôle primordial s’est imposé comme une évidence. Un neuroscientifique, un chercheur, un entraîneur, un professeur, un joueur de tennis, mais aussi un handballeur et un escrimeur nous ont rendu la vue. Demandons le

hawk-eye.

rémi Capber

dans l’oeil du cYclone dans l’oeil du cYclone

DANS L’OEIL DU

CYCLONE...

TU AS TRAVAILLé L’œIL EN PARTICULIER, EN TANT QUE COACH OU EN TANT QUE JOUEUR ?A vrai dire, jamais directement sur un travail spécifique très précis. En revanche, je le fais ou je le faisais travailler indirectement, notamment sur des séquences de retours de service. Selon moi, c’est l’un des secteurs du jeu où l’œil est le plus sollicité. Surtout dans le tennis moderne, avec la place prise par la première balle. Pour parvenir à progresser, pour voir plus vite, le meilleur exercice, c’était de s’avancer au retour. Globalement, réduire le temps, la distance, ren-trer dans le terrain… Aiguiser l’œil. Comme dans le match on aura toujours tendance à recu-

ler plutôt qu’avancer, cet exercice me semble fondamental. En se forçant à réagir plus vite, on travaille son temps de réaction. Et son œil !

POUR AMéLIORER SON œIL, ON DIT SOUVENT QU’IL FAUT JOUER AVEC DES ADVERSAIRES PLUS FORTS…C’est vrai dans les faits. Mais, quand j’étais plus jeune, j’ai toujours eu l’habitude de taper avec des gars moins forts. Et ça ne m’a pas empê-ché de progresser. Alors, à un moment, j’ai dû jouer avec Eric Winogradsky. A l’époque, il était considéré comme un super grand serveur. Je n’avais jamais reçu un service comme ca dans

ma carrière. Forcément, mon œil n’était pas habitué. Au début, ce n’était pas relançable. Puis, au cours du match, ça s’est amélioré. Et, les années suivantes, au contact de ce type de joueur, mon œil s’y est accou-tumé. Il s’est musclé. C’est pareil quand on joue à une certaine vitesse, avec du tempo, on est d’abord surpris, avant de s’adapter. Après, pour répondre pré-cisément à ta question, jouer avec des joueurs plus forts en permanence permet sûrement d’aller plus vite. C’est moins fastidieux que se forcer à raccour-cir le temps, comme je l’ai fait dans une partie de ma carrière.

C’EST PROUVé SCIENTIFIQUEMENT QUE LE MESSAGE DE L’œIL VERS LE CERVEAU VA PLUS VITE CHEz UN GAUCHER. TU PENSES QU’ILS ONT UN MEILLEUR œIL QUE LES DROITIERS ?Oui, je connais cette théorie. Mais, moi, je n’ai pas l’impression d’avoir un temps de réaction supé-rieur aux autres (rires). Si je devais mettre en avant, aujourd’hui, un joueur qui a un meilleur œil que les autres, je dirais d’emblée Fabrice Santoro.

POURQUOI ?Je me souviens des tests qu’on a faits au CNE. C’était

celui qui avait le temps de réaction le plus rapide ! Et ce, nettement devant tout le monde.

AUJOURD’HUI, TU JOUES ENCORE – ET PLUTôT BIEN ! EST-CE QUE TU AS L’IMPRESSION D’AVOIR UN COUP D’œIL MOINS AIGUISé, MALGRé TOUT ?Non, pas du tout. D’ailleurs, malgré les idées reçues, je pense qu’on peut progresser à tout âge. Ce qui est indéniable, cependant, c’est que le poids des années, on le sent dans la vitesse des jambes. Mais, au niveau technique, l’âge a moins d’influence qu’on croit sur la qualité de notre jeu.

QUAND ON REGARDE L’ATTITUDE DE ROGER FEDERER LORS D’UNE FRAPPE, ON REMARQUE QU’IL NE LâCHE PAS LA BALLE DES YEUx ET QU’IL NE TOURNE LA TêTE VERS LA CIBLE QUE TARDIVEMENT APRèS L’IMPACT…De ce point de vue, c’est vrai qu’il est assez impres-sionnant  ! C’est flagrant, il garde sa tête droite très longtemps, centrée sur la balle, sur sa zone de frappe. Pour ça, il ressemble vraiment à un joueur de golf. Si l’on veut démontrer à un joueur pourquoi c’est important d’être concentré à l’impact, Roger Federer constitue un excellent exemple. On a l’impression qu’il ne quitte pas la balle des yeux...

BRICE GUYART, CHAMPION OLYMPIQUE D’ESCRIME, PARLE D’UN TROISIèME œIL. EN GROS, SA VISéE SE FAIT DE MANIèRE INSTINCTIVE, SANS OBSERVER PRéCISéMENT SA zONE D’ATTAQUE...Au moment où je frappe, je ne jette pas un œil pour viser, c’est sûr. Au contraire, je me concentre sur ma technique et ma zone de frappe. Je sais, effectivement, quand la balle part, où elle va aller et, mieux, si elle va être faute ou très précise. Là, c’est la différence du très haut niveau. Oui, d’une certaine manière, on a un troisième œil. A l’inverse d’autres joueurs, on ne remet pas tout en cause sur chaque frappe – notre technique, notre placement... Et ça passe déjà par une bonne prise d’information quand la balle arrive. On en revient forcément à l’œil !

C’EST L’IDéE DE BIEN REGARDER LA BALLE, COMME NOUS L’ExPLIQUENT NOS PROFESSEURS DE TENNIS ?Exactement  ! Ou, au moins, d’être concentré sur celle-ci. Lors de certaines séances d’entraînement, je demandais de lire la marque inscrite sur la balle et d’essayer de la repérer, ensuite, dans la rotation. En fait, tu ne la repères pas clairement, mais tu peux arriver à te concentrer d’avantage. Je t’invite à essayer ! (Rires) Tu verras que ta frappe de balle sera plus précise !

EN GROS, NOTRE œIL AGIT COMME UN zOOM ? Je n’ai pas l’impression de zoomer. Je pense que ça devient instinctif au fil des années. En revanche, j’es-saie de gagner du temps. Quand on cherche à prendre la balle plus tôt, il faut que l’œil soit plus vif, car la prise d’information doit être plus rapide.

AU FINAL, ON A QUAND MêME L’IMPRESSION QUE L’œIL DANS LE TENNIS DOIT êTRE PLUS VIF QUE DANS D’AUTRES DISCIPLINES…C’est sûr que l’œil sert constamment à apprécier la vitesse de la balle de l’adversaire, sa trajectoire. On l’utilise aussi comme viseur, le tout, en mouvement. Naturellement, le joueur de tennis doit avoir un bon œil !

RODOLPHE GILBERT

Aujourd’hui, Rodolphe Gilbert est consultant pour L’Equipe TV et fait du repérage de jeunes talents pour la marque Adidas. Il continue de jouer… et va monter -30 ! Chapeau !

Un dossier réalisé par Rémi Capber, Pauline dahlem, audrey Riou et Laurent trupiano

Dissection d’un organe

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Page 12: GrandChelem 30, septembre 2012

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dans l’oeil du cYclone

BERNaRD PESTRE

Où en êtes-vous sur la question de l’œil ?En fait, on a peu d’éléments concrets, par rapport à tout le reste – je pense forcément à l’aspect technique ou mental. La recherche dans ce domaine est beaucoup plus difficile. Elle demande énormément de moyens tech-niques. seul, on ne peut pas entreprendre de telles investigations. C’est pour ça qu’on s’est tournés logiquement vers le monde de la recherche universitaire.

Ce projet, il est donc tout neuf ?oui, mais on avait déjà fait des expérimen-tations avec Eric Gillet, chercheur à l’Univer-sité de Rouen. il était venu au CNE (Centre National d’Entraînement). on avait équipé les joueurs de casques. A l’époque, on s’était centrés sur le retour de service, car c’est là, selon nous, que l’œil est le plus sollicité. Ca nous avait fait prendre conscience de l’éten-due du champ d’investigation.

C’est un peu paradoxal que ce domaine soit peu étudié, alors que la question du temps est au cœur de la performance de haut-niveau…tout à fait ! sur le circuit, chaque petit mil-lième compte. on a tous fait d’énormes progrès en termes de préparation physique, technique et mentale. En revanche, l’idée d’analyser la perception et la prise d’infor-mation n’a pas été traitée de façon pointue. on manque de données. Chaque fois qu’on lance une étude sur ce sujet, à la DtN, notre logique est la même : apprendre et récolter des informations, pour en tirer des conclu-sions. Puis, notre boulot, c’est de parvenir à modéliser tout ça pour que ça puisse servir à corriger et à améliorer. Et ce, pour le joueur de haut niveau comme pour le débutant.

Pas d’études précises sur le sujet, mais il semble bien qu’on en parle un peu, déjà, sur les courts des clubs, quel que soit le niveau !oui et heureusement ! on sensibilise les en-seignants à ces notions. Mais, quand on aura des données précises, notre discours pourra être plus performant, plus adapté.

d’ailleurs, on entend souvent dire, dans le langage courant, de tel ou tel joueur : « il voit mieux que les autres », ce type d’expressions…oui. Et, d’ailleurs, c’est vrai ! L’exemple de fabrice santoro est très connu. on peut aussi parler de Marion Bartoli.

C’est-à-dire ?toute sa jeunesse, elle a joué sur un court qui manquait de recul. Du coup, elle a abordé la question de la prise d’information de façon différente. Ca a eu une influence sur son jeu. Aujourd’hui, je pense, sans aucun doute, que Marion voit et réagit plus vite que les autres.

dans votre étude, les meilleurs joueurs français vont être sollicités ?Bien évidemment, c’est aussi l’un des ob-jectifs. En termes de recherche, ce sont les champions qui intéressent. on va solliciter tous nos joueurs, mais aussi nos espoirs.

On m’a parlé de certaines expérimenta-tions qui avaient été menées dans les années 80...Je m’en souviens, on avait fait venir des jeunes joueurs et on avait mis en place des exercices assez basiques. Un peu comme quand on teste notre vision. Mais ça ne nous avait pas permis de tirer des conclusions très efficaces.

Là, on est dans d’autres moyens ?oui, c’est un programme ambitieux, qui a aussi pu voir le jour grâce à nos liens avec l’iNsEP. Mais, selon moi, avant qu’on puisse mettre en place des choses concrètes, il fau-dra au moins attendre jusqu’en 2015. Ca en vaut la peine ! Et la fédération française sera précurseur dans ce domaine.

Entretien réalisé par Laurent Trupiano

« L’œIL, UN DOMAINE Où ON MANqUE D’INFORMAtIONS »La Direction technique Nationale de la FFt se trouve au cœur de notre sujet, puisqu’un grand programme de recherche autour de la perception et, ainsi, du rôle de l’œil va être lancé en 2013. tour d’horizon de ces questions avec Bernard Pestre.

NIcOLaS BENgUIgUI

« D’abord, je tiens à préciser que

ce projet sera réalisé en partenariat avec la FFT. Notamment avec Bernard Pestre et Paul Quétin, ainsi que quatre universités – celles de Caen, Rennes, Rouen et Paris Sud-Orsay. Le but sera de confronter les points de vue, les idées des formateurs et entraîneurs de haut niveau en tennis et celles de scientifiques spécialistes des neuros-ciences, de la bio-mécanique et de la psychologie. Pour ce qui est de la perception, il y a beaucoup d’idées reçues. On veut obtenir des résultats concrets pour faire comprendre un peu mieux ces questions de perception et d’action au tennis. C’est pour ça qu’on va s’appuyer sur un simulateur et la réalité virtuelle, afin de modéliser et de tester la perception… donc, l’œil ! Le principe, c’est d’arriver à mesurer la manière dont un joueur réagit face à la frappe adverse avec des données scientifiques, pour dépasser les idées reçues. Il faut se méfier de certaines interprétations qu’on peut faire, en tant que joueur ou entraîneur, par rapport à des phénomènes extrêmement complexes, qui se déroulent à des vitesses très élevées. »

« NOtRE SIMULAtEUR vA NOUS AIDER à MIEUx COMPRENDRE PERCEPtION Et ACtION AU tENNIS »

Professeur et chercheur en sciences du mouve-ment à l’Université de Caen, Nicolas Benguigui a été également un joueur confirmé de seconde série. C’est lui qui aura la charge de coordonner les actions d’un projet de recherche : « Perception et action au tennis : une approche pluri-disciplinaire centrée sur le retour de service ».

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dans l’oeil du cYclone

OLIVIER MaLaVaL

d’ou vient ton intérêt pour l’œil dans le tennis ?J’ai assisté, un jour, à une conférence sur la relation entre l’œil et la main. Ca a bou-leversé mon approche de l’enseignement. Et puis, j’ai toujours trouvé plutôt étrange que des joueurs comme fabrice santoro ou Monica seles, qui avaient une technique de coup droit et revers à deux mains plutôt particulière, puissent devenir aussi forts sur le circuit. Même chose pour la technique de John McEnroe, tellement inimitable. Ca m’a incité à étudier le rapport œil-main et œil-jambe. Je me suis dit que leurs approches étaient basées sur d’autres critères, alors qu’on enseigne trop souvent le tennis d’un point de vue technique.

notamment l’idée de prendre la balle tôt ?J’ai su que fabrice avait toujours des statis-tiques plus élevées que les autres joueurs. Clairement, il voyait plus tôt. C’est pareil pour Henri Leconte. on m’a expliqué, par exemple, le fameux test qu’il parvenait à exécuter.

de quoi s’agissait-il ?En fait, Henri parvenait à prendre sept balles dans ses deux mains, à les lancer en l’air… et à les rattraper toutes avant qu’elles ne rebondissent deux fois. J’ai essayé de le faire, j’ai réussi, avec un peu d’entraîne-ment, à en récupérer cinq. Ca implique un calcul, une organisation, une vitesse et une attention hors-normes.

Ca veut dire que nous ne sommes pas tous égaux sur ce plan…Je pense qu’il y a effectivement un capi-tal génétique. sans compter que l’acuité de l’œil humain varie également selon les in-dividus. selon moi, tous les joueurs de haut niveau ont une vision performante. Une vision qui s’affine au cours du temps, avec l’apprentissage du haut niveau à travers la lecture des mouvements de l’adversaire : – ce qui permet d’anticiper –, du placement – équilibre à la frappe –, la qualité du centrage et celle du rythme.

«Le tennis est un sport de barjots»

il y a un exercice que tu mets en place pour améliorer tout ça ?selon moi, l’œil n’est pas qu’un organe en relation avec notre cerveau. il l’est aussi avec notre système nerveux. A mon sens, si on stabilise son système nerveux, on voit déjà mieux. Je n’adhère pas du tout à l’idée qu’il faille être tendu pour être efficace. J’ai déjà fait l’expérience de ralentir la gestuelle des joueurs débutants ou de haut niveau et ils étaient beaucoup plus performants. J’ai mis au point une méthode, au Club des Py-ramides, basée sur le principe du travail des différentes visions du tennis et des sensa-tions. Elle permet un apprentissage et une mise en confiance beaucoup plus rapides.

ils étaient beaucoup plus performants… mais en quoi ?ils étaient plus centrés sur leurs sensa-tions et, aussi, plus attentifs à la qualité de frappe. Donc, plus précis. La confiance est basée sur les sensations, sur les vi-sions. D’ailleurs, vous entendez beaucoup de joueurs professionnels dire après leurs matches : « Aujourd’hui, je ne sentais pas mon coup droit » ou « je ne sentais pas mes coups ».

Quel rôle jouait l’œil ?L’œil, c’est le point de départ, ce qui permet de prendre des informations. Comment la balle va arriver, à quelle vitesse, dans quelle zone... Une fois que tout ça est calculé, il

s’agit de la centrer le plus convenablement possible pour avoir le meilleur toucher de balle et le maximum de puissance.

C’est là que l’œil a le pouvoir de zoomer ?oui, c’est ce qu’on appelle l’accommoda-tion de l’œil (NDLR : l’accommodation est la capacité de l’œil à s’adapter à différentes distances, afin d’obtenir la meilleure vision possible). Et c’est vérifiable, notamment, avec des supers ralentis, des vidéos en slow-motion. federer constitue un parfait exemple. L’attention est à son maximum. Comme on dit, on ne quitte pas la balle des yeux. Mais ce qu’il y a de plus halluci-nant chez Roger, c’est son isolé de tête au moment de l’impact. C’est aussi le cas avec safin ou Nalbandian. Au golf, on insiste beaucoup là-dessus pour que l’attention soit totale et, surtout, que le golfeur ne soit pas obnubilé par la zone à atteindre. Et le tennis est une technique en mouvement, par rapport au golf. Le nombre de fautes provoquées par ce mouvement de la tête, attirée par le fait de vouloir regarder la zone de l’autre côté du filet ou l’adversaire, est beaucoup plus important qu’on ne croit.

On nous a aussi expliqué que Federer semblait en avance pour sa perception des mouvements…C’est aussi ce qu’on m’a rapporté du cir-cuit pro. En fait, le test était plutôt simple. Des balles avaient été marquées avec des pastilles de couleur. il fallait pouvoir les détecter le plus rapidement possible pour les rattraper dans un ordre annoncé par une personne. federer a été le plus effi-cace, loin devant les autres champions. Je pense qu’il a une sorte de sixième sens, basé sur les probabilités, les prises d’infor-mation visuelles, avec une mise en action rapide de son corps (NDLR : appelé temps de latence), grâce à une physiologie plus relâchée que les autres.

On sent que l’attention est omniprésente dans ton approche...Pour moi, c’est une évidence. sans parler forcément de la gestion des émotions, le tennis est un sport de nerfs et de cerveaux. savoir réguler son système nerveux, c’est se permettre de mieux voir et de mieux

jouer. Je prends le pari des sensations, du ressenti. Pour parvenir à cet état, il faut uti-liser tous ses sens et celui, primordial, de la vue. La méthode que j’ai mise au point amène les personnes de tous les niveaux à un relâchement musculaire, ce qui pro-voque une plus grande vitesse de balle. Vous avez dans votre corps un mécanisme d’autorégulation du système nerveux qui a été découvert récemment en neuroscience.

ton approche est, pour le coup, assez originale ?Je ne sais pas si c’est le bon mot ! (Rires) Ce que j’observe, c’est qu’on peut très vite obtenir des résultats impressionnants en corrigeant simplement le rythme et en améliorant la prise d’information – sans négliger, bien sûr, la partie technique et bio-mécanique. Pour revenir à cette idée de zoom au moment de l’impact – impact que l’œil ne peut pas voir, vu que le cerveau ne peut pas traiter plus de 30 images par seconde –, j’ai un petit exercice tout simple pour s’améliorer. Je propose de tenir une balle bras tendu et de la rapprocher douce-ment, comme pour une rééducation. C’est ce que les neurologues appellent la per-ception passive ou active de l’œil. Quand vous regardez globalement votre adver-saire de l’autre côté du filet, vous êtes en perception passive de l’œil. Quand vous commencez à fixer la balle qui se déplace dans l’espace, vous passez en perception active de l’œil. C’est ce mouvement qu’on produit quand on veut zoomer sur la balle au moment de la frappe. Vous verrez, au bout d’une minute, on est extrêmement fatigué, car ça demande une vraie concen-tration visuelle et nerveuse. Vous pouvez autoréguler votre système nerveux avec cet exercice et perfectionner votre accom-modation visuelle. C’est pour ça que je considère les champions de tennis comme des personnes à part. ils sont le résultat d’une alchimie complexe et, quelques fois, je me dis que le tennis est définitivement un sport de barjots...

Entretien réalisé par Laurent Trupiano

« L’œiL EST PERTURbé SANS UN SySTèmE nERvEUx STabLE »

Professeur au tennis Club des Pyramides, Olivier Malaval a créé une méthode d’apprentissage du tennis basée sur la régulation du système nerveux, « tennis et bien-être ». L’œil et l’attention sont au centre de ses recherches. Il nous explique sa manière d’envisager cet organe bien particulier…

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NIcOLaS cOchERY

BRIcE gUYaRT

avant toute chose, tu peux nous expliquer ton parcours dans le tennis ?En fait, je n’ai jamais joué au tennis quand j’étais jeune. C’est venu après ma carrière de handballeur. Ca m’a tout de suite plu. L’aspect stratégique et technique, l’idée de viser en permanence, de prendre le dessus sur l’ad-versaire et, bien sûr, la dimension mentale assez dingue de ce sport... En quelques an-nées, je suis très vite monté aux portes de la deuxième série. Aujourd’hui, j’ai moins de temps pour pouvoir jouer en compétition et, surtout, m’entraîner, m’améliorer. Mais je dirais que je suis un bon 15/2.

Comment ta pratique du handball t’a aidé à devenir performant ?Au hand, tu as un point qui est vraiment cru-cial : savoir viser. Ca nécessite de posséder une très bonne vision périphérique. on joue beaucoup sur la latéralité pour construire une action, il s’agit donc d’avoir les yeux partout. Automatiquement, ça crée des automa-tismes, des réflexes. Je m’en suis vite aperçu dans ma pratique du tennis.

Comment ça s’est traduit ?En fait, je boisais énormément. J’avais beau-coup de mal à centrer ma frappe plusieurs fois d’affilée. C’en est devenu infernal et j’ai cherché à comprendre…

tu as trouvé la solution ?oui. Après coup, c’est plutôt évident. En fait, au moment de la frappe, je ne regarde pas vraiment la balle, mais la zone qu’il faut at-teindre. Mon œil n’est attentif qu’à ça. Alors que, chez les grands champions de tennis, c’est tout l’inverse. on fixe la balle et on sait déjà là où on va l’envoyer. De mon côté, la raquette n’était qu’un prolongement du bras d’un handballeur. sauf que, pour le coup, la balle est en mouvement ! Je ne l’avais pas intégré ; pourtant, ça change fondamentale-ment les données du problème (rires).

tu as essayé de corriger ?J’ai bien tenté de le faire, mais je me suis aperçu que mon œil était quasi pré-program-mé. Ca me demandait un effort surhumain et le travail devait être long et fastidieux. D’autant que, frapper des balles du fond du court, ce n’est pas vraiment dans mon tem-pérament… Donc j’ai trouvé une parade !

Laquelle ?J’ai adapté mon style de jeu à cette anoma-lie. J’ai écourté les échanges, je suis devenu un véritable attaquant. J’ai, notamment, amélioré mon service pour le suivre au filet et je me suis obligé à raccourcir le temps à chaque fois que je le pouvais. si cette vision périphérique constitue un vrai souci en fond

de court, elle est moins contraignante quand il s’agit de faire une volée ou de tenter un point gagnant. Au hand, vous avez le duel avec le gardien. Quand vous exécutez une volée, c’est un peu comparable, il faut que votre adversaire ne contre pas votre coup. sur ce plan, mon œil est plutôt efficace, voire très performant (rires) !

il y a une influence des conditions de jeu sur ta qualité de frappe ?La vision périphérique demande des condi-tions très stables, des points de repères vi-suels. C’est toujours le cas pour un sport en salle, comme le handball. C’est pour ça que je suis plus performant en indoor, quand je peux mesurer les distances. C’est évident pour le service et le lancer de balle, par exemple. Dès que le soleil ou le vent brouillent les cartes, j’ai beaucoup moins de précision...

Ces réflexions, tu penses que tous les spor-tifs pratiquant un sport de cible pourraient avoir les mêmes ?C’est bien possible ! Ca pourrait être intéres-sant d’avoir l’avis des volleyeurs, par exemple. Ce qui est sûr, à mon sens : lorsqu’on a joué à haut niveau dans une discipline, notre œil prend ses habitudes et il devient très difficile de les corriger.

tu as des souvenirs d’exercice spécifique pour l’œil ? Non, pas vraiment. En revanche, lors des leçons avec le maître d’armes, on avait des séquences pendant lesquelles on répétait des gammes, des actions. Je me souviens, notamment, de séquences d’attaques alter-nées vers le haut et le bas. Ca devait me per-mettre de m’améliorer, car, en général, je ne voyais pas très bien ce qui se passait en bas. Je m’efforçais alors de bien pencher la tête et plier les genoux.

Le fameux grillage de votre casque ne nuit pas à la vision ?C’est une question qu’on nous pose fréquem-ment. En fait, c’est tout l’inverse. L’œil a cette capacité de gommer ce grillage. on ne le voit plus, on est concentrés sur l’objectif, l’adversaire. De plus, avec le casque, on est isolés du monde extérieur. Dans notre bulle. Cette sensation, c’est un vrai bonheur pour l’escrimeur et, surtout, pour être performant. Mais ça demande une concentration extrême sur un laps de temps assez court. Mentale-ment, c’est épuisant, car l’on est, en plus, dans un véritable bras de fer. Quelques fois, c’est presque du corps à corps. imaginez un

duel federer-Nadal, où les deux joueurs sont presque côte à côte. La distance, au tennis, aide à rester dans son univers, sans sentir, forcément, l’état mental de son adversaire. En escrime, c’est plus pointu et ça peut avoir une influence positive, comme négative.

Comment agit l’œil dans un duel ?D’abord, on se doit d’avoir ce que j’appelle une vision globale de l’adversaire. Ensuite, ça peut dépendre de la discipline, puisque les zones d’attaque ne sont pas les mêmes. on doit pouvoir prendre une information très vite, évaluer avec précision le mouvement pour anticiper une offensive et adapter la sienne. Car, finalement, à toute parade cor-respond une riposte. Au tennis, à mon sens, chacun a son temps pour frapper et il y a un temps de repos. En escrime, ce n’est pas le cas, d’autant que le temps de réaction est infiniment plus court. L’œil est plus tonique et vif, à mon avis.

On a aussi l’impression que l’on est dans la réaction immédiate, à l’escrime. il faut agir tellement vite que l’on n’a pas le temps de viser ?forcément, non, tout se joue à la seconde.

Chez l’escrimeur, le fait de viser est ancré en lui. C’est ce que j’appelle le troisième œil. Ce n’est ni prétentieux, ni futuriste de dire ça. Je l’ai constaté durant toute ma carrière. Chaque action est liée à une cible que l’on a prévisualisée dans sa tête. C’est la même chose pour un joueur de tennis de haut ni-veau qui, finalement, possède constamment les données géométriques du court, la hau-teur du filet, etc. dans son cerveau. il sait, au moment de l’impact, à quelques cen-timètres, la zone qu’il va atteindre ou qu’il désire atteindre. En escrime, c’est pareil. Ce troisième œil est lié à notre hyper-concen-tration. Mais aussi à notre capacité à répé-ter des séquences. C’est presque un réflexe conditionné, lié à notre connaissance de ce sport, à la prise d’information, aux profils de nos adversaires. il ne s’agit pas d’imaginer un autre œil, mais une action dans notre cer-veau qui nous permet d’anticiper les choses et d’agir de façon quasi programmée. C’est là que je me rends compte comme le sport de haut niveau développe des capacités incroyables… Et, surtout, que notre cerveau demeure un microprocesseur d’une rare puissance ! (Rires)

« L’œIL PREND SES hABItUDES »

« ON A tOUS UN tROISIèME œIL »

dans l’oeil du cYclone

Ex-international de handball durant les années 80, aujourd’hui consultant pour Canal+, Nicolas Cochery a une expérience particulière du tennis et de l’œil dans son utilisation. Explications.

Double champion olympique de fleuret à Sydney et Athènes, Brice Guyart explore, pour GrandChelem, l’utilisation de l’œil dans un sport de duel, où l’attention et la prise d’information sont synonymes de performance. Plus étonnant, il dégage une théorie  : celle du troisième œil, que posséderaient les champions de très haut niveau.

bRicE GUyaRT, escrimeur, est né le 15 mars 1981. Il a été Champion Olympique de fleuret par équipe, en 2000, à Sydney, et Champion Olympique de fleuret en individuel, à Athène, en 2004. Il a été 11 fois médaillé en championnats divers (de France, d’Europe, du Monde...).

nicOLaS cOchERya été sélectionné 16 fois en équipe de France de handball en 1987 et 1988. Il a également été coach du PSG Handball. Il est aujourd’hui consultant pour Canal+.

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SaM SUMYK

au tennis, ça veut dire « avoir un bon œil » ?Je suppose qu’il vaut mieux avoir 10 sur 10... 1 sur 10, tu ne joues pas au tennis ! (Rires) Pour moi, c’est un organe. A moins qu’on considère qu’avoir un mauvais œil porte… la poisse. Y voit-on plus clair ? Pas sûr. Que peut faire l’œil seul sans cannes pour courir ou sans vitesse de bras ? il est, pour moi, complément des autres organes permettant de lancer la balle.

tu fais des exercices spécifiques sur l’œil dans tes entraî-nements ?ouais, souvent, par le biais des kleenex quand ça perd... et par des gouttes ophtalmologiques quand c’est nécessaire ! (Rires) Non, je plaisante, bien sûr, en la faisant pleurer de rire. En fait, je travaille l’œil surtout quand je suis en va-cances. L’œil n’est rien sans ses compléments : œil-lecture, œil-analyse, vitesse de réflexion, neurones… En fait, c’est le cerveau, le moteur. il implique la rapidité des transmissions, si je puis dire. Et c’est l’association de tous ces éléments qui fait le champion...

Brice guyart nous a parlé d’un troisième œil à l’escrime : celui d’une prévisualisation de la zone visée, a priori et instinctive, avant de frapper, avant de regarder spécifi-quement… Ca marche aussi pour le tennis ?oulah ! Le tennis n’est pas métaphysique... Une prévisualisa-tion de la zone visée ? A-t-on le temps de réfléchir à tous ces éléments au cours d’un match ? Je ne le pense pas. En fait, je crois qu’il y a de la mécanique : mécanique gestuelle, ri-tualisée, mécanique de raisonnement, aussi. Certes, certains joueurs harmonisent tout ça plus rapidement que les autres. D’où les meilleurs. Partons de l’œil, sujet du jour : l’œil voit, amène l’information au cerveau qui, lui, dicte au bras ce qu’il doit faire. Restons simple.

Chez Federer, chez nalbandian ou encore chez safin, on constate, comme au golf, une capacité exceptionnelle à rester sur l’impact, avec un porter de tête toujours très

droit. en gros, les yeux ne quittent la balle véritable-ment que bien après l’impact. C’est une particularité des grands champions ?Comparer le tennis avec le golf... Je ne sais pas. 18 trous d’affilée, ne chipotons pas. Environ 70 coups à jouer avec, à chaque fois, un port de tête droit. Un, deux, trois sets au ten-nis... faudrait jouer avec une minerve (rires) ! Non, le Roger suisse est une icône en la matière, l’œil voit juste. si juste que, parfois, son regard a déjà quitté la balle en la frappant. C’est le seul, c’est l’unique. Un cerveau hypertrophié, que du beau. Cette tête qui ne bouge pas, ou si peu, à l’impact, c’est le signe d’une grande maîtrise technique. Quant aux yeux, je crois plus à une vision périphérique au moment de la frappe. Des yeux qui visualisent la zone d’impact, plutôt que le fa-meux : « Regarde la balle. »

«Qui a le meilleur oeil ? Un cyclope»des chercheurs nous ont expliqué qu’on pouvait travailler spécifiquement cette capacité à se concentrer au moment de l’impact. est-ce que tu bosses cet aspect-là avec Vika ?on ne cherche pas à se concentrer au moment de l’impact. on est plus préoccupés par le feeling, la tendresse, la caresse, dans ce moment délicat de l’amour tennistique. Renvoyer la boule dans les meilleures conditions pour soi et les pires pour son adversaire. fracasser la baballe ou, pire, réaliser l’amor-tie triomphale ne procèdent pas d’une concentration, mais d’une réflexion... Le cerveau, toujours. Mais, pour répondre à ta question, non, on ne travaille pas cette spécificité-là au moment de l’impact, avec Victoria.

Plus on travaille et on progresse, plus on améliore sa transmission œil-cerveau… tu as cette impression ?C’est on ne peut plus vrai. L’œil organe, le cerveau roi de la planète tennis. Je reste opiniâtrement un chercheur, du moins j’essaie. La marque des grands, c’est la qualité de leur tête... Pas leurs jambes, ni leurs coups forts. C’est leur capa-

cité à s’adapter à tout et son contraire. C’est leur capacité à prendre une décision rapide dans l’action. Encore une pensée pour l’oeil...

dans ce cas précis, tu sais que le gaucher possède un avantage, car le chemin vers l’hémisphère du cerveau correspondant est plus court ?Je ne sais pas si les gauchers sont avantagés. Ce que je sais et que j’observe, par contre, c’est ce qui suit : dans les 10 meilleurs mondiaux, chez les hommes, neuf sont droitiers. Chez les 10 meilleures joueuses, huit sont droitières... Alors je ne vois pas en quoi cette transmission plus rapide œil-cerveau donnerait un quelconque avantage. Et c’est un pur gaucher qui l’affirme. Merde, je n’ai pas eu de pot. il faudrait opérer, disséquer, analyser et éclater tous les orbites de la terre, mettre des lunettes à tous les droitiers, des lentilles à bouffer à tous les repas... Nous serions alors une poignée de médiocres à s’entretuer pour être les meilleurs connards de la terre... Mais je m’emporte, là. Le bonheur, c’est comme l’œil, c’est fait de larmes.

selon toi, qui a le meilleur œil sur les circuits masculin et féminin ? et, plus dur, le meilleur de l’histoire du tennis ?Qui a le meilleur œil... Un cyclope. Avec un seul œil, au moins, il n’est pas emmerdé... A moins que. Un seul œil, en commu-nion totale avec un cerveau, un seul... Le bonheur... simple, je vous dis. Quant à clôturer, à savoir qui possède le meil-leur œil sur le circuit masculin, je ne saurais répondre. Je ne regarde jamais les hommes dans les yeux. Pour ces Dames, ce n’est pas un œil... mais les deux, de Gabriela sabatini.

Entretien réalisé par Laurent Trupiano

«La maRqUE dES GRandS, c’EST La qUaLiTé dE LEUR TêTE»

Le coach de victoria Azarenka, qui est aussi l’ambassadeur de nos tennis Box, est revenu sur la problématique de l’œil avec son franc-parler, son expertise et sa gouaille habituelle. Un doux plaisir pour clore ce dossier, à lire sans modération.

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Page 16: GrandChelem 30, septembre 2012

30 G R A N D C H E L E M - M A G A z i N E D ’ i N f o R M A t i o N s G R A t U i t s U R L E t E N N i s - t R i M E s t R i E L - s E P t E M B R E / o C t o B R E 2 0 1 2 G R A N D C H E L E M - M A G A z i N E D ’ i N f o R M A t i o N s G R A t U i t s U R L E t E N N i s - t R i M E s t R i E L - s E P t E M B R E / o C t o B R E 2 0 1 2 31

« A L’éPOQUE, ROGER FEDERER ESSAYAIT SANS CESSE DE GAGNER DU TEMPS »On poursuit notre série de témoignages pour rendre hommage à Roger Federer. Et, surtout, bien préparer le

lancement de notre livre « Roger, mon amour ». Après Thierry Ascione et Julien Jeanpierre, c’est Julien Boutter

qu’on appelle à la barre. Pourquoi ? Julien fut l’adversaire malheureux du Suisse lors de la conquête de son

premier titre, à Milan, en 2001. A l’époque, Roger était âgé de 19 ans. Flashback.

tu gardes un souvenir vivace de ta finale à milan, face à Roger Federer ?Bien sûr, oui, je m’en souviens très bien, même si ça ne date pas d’hier (rires). Je me rappelle que je n’avais pas très bien joué cette semaine-là, mais je savais aussi que la surface était très avantageuse pour mon jeu. Ce tournoi comptait dans mon calendrier. Après avoir beaucoup lutté dans les tours précédents, je suis parvenu à trouver mon rythme. Et ma qualification pour la finale était plutôt méritée. C’était la première de ma carrière. A l’époque, Roger federer était connu pour son talent, il était classé dans le top 30, mais n’avait pas encore eu la chance de soulever un seul trophée. C’était aussi le federer des débuts. sur cette surface rapide, il était très porté vers l’avant. Je savais que le match allait être essentiel-lement une conquête de terrain.

Ce tournoi, c’était un vrai tournoi indoor…Pour le coup, oui, on jouait sur du taraflex, avec des balles vives. Les ins-tances internationales n’avaient pas encore décidé de modifier la vitesse. Roger faisait partie de ces vrais attaquants. Quatre fois sur cinq, il était en phase offensive. A la moindre occasion, il se ruait au filet et mettait énormément de pression sur son adversaire. Avec le recul, il avait un jeu calqué sur celui de Pete sampras. il cherchait continuellement à écourter l’échange. De plus, son service était très performant.

dans quelle ambiance s’est jouée cette finale ?Le tournoi de Milan, qui n’existe plus maintenant, était vraiment un bel évé-nement. Les organisateurs aimaient le protocole. Je me souviens qu’avant de débuter, nous avions eu droit aux hymnes de chaque pays. C’était plutôt émouvant. D’ailleurs, je ne me rappelle pas avoir entendu la Marseillaise une autre fois pour l’un de mes matches ! (Rires) Aujourd’hui, un grand pays comme l’italie n’a plus de tournois AtP dans la période indoor, je trouve ça un peu dommage.

C’était aussi les débuts du scoring électronique...oui, les arbitres commençaient à utiliser des boitiers. Et, comme pour toute petite révolution, il y a eu quelques soucis…

de quel genre ?C’est Lars Graf qui officiait sur la chaise d’arbitre. il ne m’a parlé de ces petits pro-blèmes que cinq ou six années plus tard… Mais je dois bien avouer que je n’avais rien remarqué durant mon match. Après coup, je trouve ça plutôt dingue !…

« dingue » ? Pourquoi ? tu ménages le suspens, là…En fait, le duel était serré. Je gagne le deuxième set au tie-break, après avoir perdu le premier. Et, comme j’avais commencé à servir dans le jeu décisif, j’aurais dû débuter le dernier set au service. or, c’est Roger federer qui a commencé et qui a fait la course en tête suite à cette erreur d’aiguil-lage de l’arbitre. Je ne dis pas que je l’aurais emporté, mais je trouve ça plutôt drôle. Lars a été gêné de m’expliquer tout ça… Mais rassure-toi, je lui ai pardonné ! (Rires)

Ce n’est pas plus historique de l’avoir perdue, cette finale, avec le recul ? (Rires)tu es sérieux ? tu rigoles ! (Rires) Quand tu es en finale, ton objectif, c’est de soulever la coupe. L’avantage de cette défaite, c’est que c’est moi qui ai déclenché sa fabuleuse série (NDLR : Roger federer compte, à ce jour, 76 titres sur le circuit) – et que je le lui rappelle à chaque fois qu’on se croise ! sans avoir créé un lien particulier avec lui, c’est un vrai clin d’œil. De toute façon, ce mec est incroyable et d’une simplicité déconcertante. son autre grande qualité, c’est qu’il a une mémoire folle. il se rappelle de tous nos duels et même de certains points. Roger aime le tennis, ça se sent. Ce sport respire en lui. Mais pour revenir à ta question, oui, avec le recul, ça me per-mettra de raconter une histoire à mes enfants. A l’époque, on savait qu’il était doué. très doué, même. De là à penser qu’il allait remporter autant de titres et rester au sommet aussi longtemps… Ce n’était pas écrit ! Comment tu as accueilli son dernier titre en grand Chelem, à Wimbledon ?Avec un cri de joie !... J’ai retrouvé en demi-finale, face à Novak, et en finale, le vrai federer. Du moins, celui que j’aime.

et c’est quoi, « le vrai Federer » ?Celui qui rentre dans le court, celui qui cherche à faire mal. Et non celui qui te regarde dans les yeux en se disant qu’il va te battre à ton propre jeu. Comme Roger sait que le temps passe, j’ai l’impression qu’il a tendance à ne plus surjouer quand il est en danger, mais à retrouver son instinct. C’est cet instinct ou, plutôt, cette capacité à inventer et à créer qui lui a réelle-ment permis de devenir un grand champion. Et plus que de mental, je parle de technique, de prises de balles et de choix tactiques. Car, en-dehors de ça, il possède un calme déconcertant. De ce point de vue-là, c’est toujours un exemple, qu’il l’emporte ou qu’il rende les armes.

d’une certaine manière, comme tu le dis, les conditions de jeu dictées par le circuit n’ont pas favorisé ce type de comportement sur la deuxième partie de sa carrière…C’est vrai et je le déplore un peu. Le changement a été peut-être trop radi-cal. Et inutile de dire que j’aime le tennis quand on attaque – c’était ma filière. Alors, quand je vois Roger monter à nouveau au filet, ça me fait vraiment plaisir ! D’autant que c’est un sacré volleyeur.

tu as souvent expliqué que Roger manquait d’audace sur terre battue…Je reste persuadé qu’il est un très grand joueur sur terre battue. D’ailleurs, quoi qu’on dise, ses résultats le prouvent et il est né sur cette surface. Je me rappelle de sa dernière finale, à Roland Garros, face à Rafael Nadal. il avait démarré à 100 à l’heure, break en poche dans le deuxième set, après avoir asphyxié l’Espagnol dans le premier. J’étais chaud bouillant et…

et ?Et il a décidé de reculer un peu, de se laisser torturer sur son revers. Dans un premier temps, Rafael Nadal est revenu au score. Puis, il est passé devant

et la finale était terminée. Moi, c’est comme ça que j’ai analysé ce match, vu des tribunes. Autant te dire que j’étais un peu énervé.

Julien, tu es aussi l’heureux directeur du moselle Open, dont la dixième édition se déroule du 17 au 23 septembre, à metz. Ca ne te dirait pas d’offrir le cadeau Roger Federer aux fans du grand est ? (sourire)Bien sûr que si ! (Rires) Après il y a une réalité économique et je ne veux pas mettre en péril notre événement. Quand bien même nous aurions le budget, il n’est pas certain que Roger viendrait. Aujourd’hui, les joueurs ne réagissent pas que par rapport aux chèques qu’on peut leur proposer pour participer à un tournoi, loin de là et heureusement. Une saison se prépare longtemps à l’avance, sur des critères bien précis, sur des objectifs clairs, surtout chez les grands champions. A 31 ans, Roger est là pour se faire plaisir et pour marquer l’histoire.

Pour toi, il est le plus grand de tous les temps...Je vais être sincère : je suis comblé, j’ai eu la chance de le jouer et aussi de le battre (rires) (NDLR : en 1999, au Challenger de Grenoble, Boutter bat federer 4-6 6-2 6-3). Aujourd’hui, il porte notre sport. il a permis qu’il soit encore plus populaire. Roger est une icône, un homme de valeurs. Quand il va partir, il va y avoir un vide. Alors, quand je le vois aussi motivé par les Jeux olympiques à Londres, aussi fringant sur ciment, j’espère juste qu’il pourra rester un petit peu plus de temps tout en haut du tennis mondial. Mais je préviens aussi tout le monde… Profitez-en, car, un jour, il sera bien obligé d’arrêter. A ce moment-là, seules ses victoires et ses coups magiques demeureront éternels.

Entretien réalisé par Laurent Trupiano

guest star

déCOUVRez Bientôt tOUte La FORmidaBLe éPOPée de Ce ChamPiOn d’exCePtiOn dans Le deUxième OUVRage de nOtRe COLLeCtiOn WeLOVetennis : « ROgeR, mOn amOUR ». Ce LiVRe est déJà PROPOsé en PRéVente sUR WWW.KdOtennis.COm.

Julien Boutter, 67ème, a perdu la finale du tournoi de Milan contre Roger Federer, 27ème, en janvier 2001, 6-4 6-7(7) 6-4. Professionnel de 1996 à 2004, Boutter a été classé 46ème au meilleur de sa carrière, en 2002. En 2003, il a remporté son seul titre ATP à Casablanca, face à Younes El-Aynaoui, 6-2 2-6 6-1. Il a disputé près de 150 matches sur le circuit ATP, mais n’a jamais dépassé le stade du deuxième tour en Grand Chelem. A Milan, Roger remporte le premier des 76 titres – série en cours – de sa carrière. Il s’était incliné, auparavant, lors de ses deux premières finales, disputées en 2000. C’était à Marseille et à Bâle. Ce trophée en Italie, en 2001, sera le seul cette même année, marquée aussi par deux autres défaites en finale de tournois, à Rotterdam et, à nouveau, à Bâle.

LA PREMIèRE DE FEDERER

JULien BOUtteR

Page 17: GrandChelem 30, septembre 2012

SEE YOU LATER ALLIGATOR

LACOSTE salue chaleureusement Andy

Roddick, qui, après douze années d’une carrière

remarquable et d’un extraordinaire palmarès,

a annoncé qu’il se retirait définitivement

de la scène tennistique. À nos côtés depuis

sept ans, Andy, par sa ténacité, son charisme

authentique et son sens inné de l’élégance,

a su véritablement incarner les valeurs de la

marque. Il est et restera l’un de nos plus

prestigieux ambassadeurs, et un membre à vie

de la grande famille LACOSTE, à l’instar de

Guy Forget, Mats Wilander et Gustavo Kuerten.

Au revoir Andy, et merci.

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