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FRANCISCO CANDIDO XAVIER LIBERATION PAR L’ESPRIT ANDRE LUIZ 1

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Dans cet ouvrage, André Luiz nous présente la connaissance des procédés de l’action des obsesseurs, Esprits révoltés et malheureux, qui cherchent à englober les hommes dans leurs attitudes condamnables. L’auteur spirituel, nous informe sur l’intercession réalisée par les Esprits Supérieurs aux bénéfices des hommes, donnant les preuves de la Miséricorde Divine, qui concède à tous, l’opportunité bénite de libération par l’étude, le travail, la persévérance au service de la pratique du Bien.Dans une émotionnante narration, André Luiz met en évidence le travail des Esprits élevés dans l’effort de conversion au bien de Grégoire, Esprit de cœur endurci, détourné des chemins de l’évolution, qui possédait de larges pouvoirs avec les forces des Ombres et dirigeait une phalange d’une centaine d’Esprits cristallisés dans la mal. Le récit culmine avec l’inoubliable rencontre de Grégoire avec sa mère. Esprit d’élite, il se rendra à cet irrésistible appel de l’amour maternel.

TRANSCRIPT

Table des Matires

francisco candido xavierLIBERATION

PAR LESPRIT ANDRE LUIZFrancisco Candido Xavier

LIBERATION

Srie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

Tome 7Dans cet ouvrage, Andr Luiz nous prsente la connaissance des procds de laction des obsesseurs, Esprits rvolts et malheureux, qui cherchent englober les hommes dans leurs attitudes condamnables. Lauteur spirituel, nous informe sur lintercession ralise par les Esprits Suprieurs aux bnfices des hommes, donnant les preuves de la Misricorde Divine, qui concde tous, lopportunit bnite de libration par ltude, le travail, la persvrance au service de la pratique du Bien.

Dans une motionnante narration, Andr Luiz met en vidence le travail des Esprits levs dans leffort de conversion au bien de Grgoire, Esprit de cur endurci, dtourn des chemins de lvolution, qui possdait de larges pouvoirs avec les forces des Ombres et dirigeait une phalange dune centaine dEsprits cristalliss dans la mal. Le rcit culmine avec linoubliable rencontre de Grgoire avec sa mre. Esprit dlite, il se rendra cet irrsistible appel de lamour maternel.

Lorsque llve est prt,

le matre apparat.

Edition brsilienne originalefrancisco candido xavierSrie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

Tome no 71. Nosso Lar, la Vie dans le Monde Spirituel,

2. Les Messagers

3. Missionnaires de la Lumire

4. Ouvriers de la Vie Eternelle

5. Dans le Monde Suprieur

6. Agenda Chrtien 7. Libration, par l'esprit Andr Luiz

8. Entre le Ciel et la Terre

9. Dans les Domaines de la Mdiumnit

10. Action et Raction

11. Evolution entre deux Mondes

12. Mcanismes de la Mdiumnit

13. Et la Vie Continue

Srie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

Livres complmentaires

14. Conduite spirite 15. Sexe et destin

16. Dsobsession

OUVRAGES DEJA TRADUITS EN FRANAIS

Srie: Andr Luiz (Collection La vie dans le monde Spirituel) 1-16

1. Nosso Lar, la Vie dans le Monde Spirituel,

2. Les Messagers3. Missionnaires de la Lumire

4. Ouvriers de la Vie Eternelle

5. Dans le Monde Suprieur

6. Agenda Chrtien

7. Libration, par l'esprit Andr Luiz 8. Entre le Ciel et la Terre

9. Dans les Domaines de la Mdiumnit

10. Action et Raction 11. Evolution entre deux Mondes

12. Mcanismes de la Mdiumnit

13. Et la Vie Continue

14. Conduite spirite

15. Sexe et destin 16. Dsobsession

Srie: Emmanuel Les Romans de lhistoire

17. Il y a deux mille ans

18. 50 ans plus tard19. Av Christ

20. Paul et Etienne

21. RenoncementSrie: Source Vive

22. Chemin, Vrit et Vie.

23. Notre Pain

24. La Vigne de Lumire

25. Source de Vie

Divers

26. Argent

27. Choses de ce Monde (Rincarnation Loi des Causes et Effets)

28. Chronique de lAu-del

29. Contes Spirituels

30. Directives

31. Idal Spirite

32. Jsus chez Vous

33. Justice Divine

34. Le Consolateur

35. Lettres de lautre monde

36. Lumire Cleste

37. Matriel de construction

38. Moment

39. Nous

40. Religions des Esprits

41. Signal vert

42. Vers la lumire

TABLES DES MATIERESAvant-propos

7A propos des nologismes et du sens des mots

8Lexique

9

Face aux portes libres

111. Rception d'explications

162. Conversation avec l'instructeur

243. Comprhension

314. Dans une err trange

405. Oprations slectives

486. Observations et nouveauts

577. Situation douloureuse

64

8. Intercession inespre

719. Perscuteurs invisibles

7810. En apprentissage

8511. Prcieuse exprience

9312. Mission d'amour

10113. Convocation familiale

11214. Un singulier pisode

11915. Finalement, le secours

12716. Enchantement pernicieux

13417. Assistance fraternelle

14118. Paroles d'une bienfaitrice

15019. Prcieuse entente

15720. Retrouvailles

165Srie Andr Luiz: Prsentation de chaque livre (1-16)

175-180Bibliographie de Francisco Candido Xavier

183Listes des ouvrages en brsilien

186AVANT-PROPOS Ce livre fait partie d'une srie de treize ouvrages qui seront traduits en franais au fil du temps. Ils ont tous t psychographis , c'est--dire reu par criture automatique voir ce sujet Allan Kardec, Le Livre des Mdiums sujet 157 , par le plus connu des mdiums brsiliens, Francisco Cndido Xavier galement connu sous le surnom de Chico Xavier.

Chico est n au Brsil, dans la ville de Pedro Leopoldo, tat du Minas Grais, en 1910. Trs tt il travailla au dveloppement de sa mdiumnit. Durant toute sa vie, ce n'est pas moins de 437 ouvrages qu'il crira sous la dicte de divers Esprits, dont Emmanuel, son guide spirituel, et Andr Luiz, mdecin de son vivant qui vcut au Brsil o il exerait sa profession.Andr vcut sa vie sans s'inquiter des choses spirituelles jusqu' ce que vienne sa dsincamation. Cette tape est conte dans le premier livre de la srie, le plus vendu ce jour, Nosso Lar : La vie dans une colonie spirituelle . On y dcouvre l'arrive du mdecin dans l'au-del aprs qu'il ait quitt son corps physique. Mdecin sur la Terre, perdu dans l'ternit, on le voit voluer, se questionner, remettre ses croyances en question et grandir spirituellement. Il nous raconte son histoire tel qu'il l'a vcue et ressentie.Cette srie a pour but de montrer aux incarns que nous sommes, que rien ne s'arrte la mort du corps physique, loin de l.Ces lectures pourront certainement surprendre de par l'aspect extraordinaire des rcits. Pourtant, celui qui a lu ou lira Le Livre des Esprits, coordonn par Allan Kardec, avec attention, pourra y voir la concrtisation des prceptes et des fondements de la doctrine dlivre par les Esprits.La vie existe des degrs que nous ne souponnons mme pas, et nos frres de l'invisible sont l pour nous clairer, nous guider, pour nous redonner un peu de confiance et de srnit face aux grands questionnements de la vie et de la mort.Chacun de ces treize ouvrages aborde un thme li au Spiritisme, la vie des Esprits dans leurs relations quotidiennes entre eux mais aussi avec les incarns travers la mdiumnit.Ainsi, c'est une porte que nous voudrions ouvrir, aux lecteurs de langue francophone, sur un univers grandiose, tel qu'il est, dans toute son immensit, toute sa splendeur ; l'Univers qui nous entoure.LE TRADUCTEURA PROPOS DES NEOLOGISMES

Allan Kardec, lui-mme, disait dans Introduction l'tude de la doctrine spirite du Livre des Esprits que pour les choses nouvelles il faut des mots nouveaux .Le Spiritisme est une doctrine nouvelle qui explore des domaines nouveaux. Ainsi, afin de pouvoir en parler clairement, nous avons besoin d'un vocabulaire limpide, parlant.De plus, dans le respect des livres originaux, ces traductions ont eu besoin de l'emploi de mots n'existant pas dans la langue franaise pourtant si riche. D'autres termes, d'autres expressions ont, quant eux, un sens un peu diffrent de celui gnralement attribu.Tout cela se trouve expliqu dans le court lexique qui suit.LEXIQUE Ce petit lexique a pour but d'expliquer les nologismes employs et le sens de certains mots dans leur acception spirite.

DSOBSESSION : Travail d'assistance mdiumnique durant lequel une discussion s'tablie entre l'Esprit obsesseur et une personne charge de l'orientation spirituelle. Nologisme.

OBSESSEUR: Esprit, incarn ou dsincarn, se livrant l'obsession d'une autre personne, elle-mme incarne ou dsincarne. Nologisme.

ORIENTATION SPIRITUELLE : discussion visant aider et clairer un Esprit souffrant sur sa condition et sur les opportunits d'amlioration de son tat. Se pratique lors des sances de dsobsession , par des orienteurs incarns ou dsincarns. OBSESSION : Acte par lequel un Esprit exerce un joug sur un autre Esprit (voir ce sujet Le Livre des Mdiums, ch. 23 - De l'obsession). PSYCHOGRAPHIE : Du grec psufch (me) et graphia (criture) ; fait d'crire sous la dicte d'un Esprit. Type de mdiumnit. Nologisme. psychographier PSYCHOPHONIE : Du grec psufch (me) et phnia (voix) ; fait de parler sous l'influence d'un Esprit. Mdiumnit d'incorporation. Nologisme. PRISPRIT : Enveloppe semi-matrielle de l'Esprit. Chez les incarns, il sert de lien ou d'intermdiaire entre l'Esprit et la matire ; chez les Esprits errants, il constitue le corps fluidique de l'Esprit. (Le Livre des Mdiums, chapitre 32 - Vocabulaire Spirite) prispritique : qui est relatif au prisprit. Nologisme. VAMPIRE : les vampires, dans le Spiritisme, sont des tres qui absorbent l'nergie et les sensations des personnes. Il ne s'agit plus de buveurs de sang mais de buveurs de fluides qui sont, en ralit, des Esprits ignorants, encore trs attachs aux sensations et la matire. VOLITION : Exercice de la volont dans une exprience parapsychologique. (Petit Robert) Acte par lequel les Esprits se dplacent au moyen de leur volont. Ils flottent pour ainsi dire dans l'air, et glissent sur la terre. voliterfrancisco candido xavierSrie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

1. Nosso Lar, la Vie dans le Monde Spirituel,

2. Les Messagers

3. Missionnaires de la Lumire

4. Ouvriers de la Vie Eternelle

5. Dans le Monde Suprieur

6. Agenda Chrtien

7. Libration, par l'esprit Andr Luiz

8. Entre le Ciel et la Terre

9. Dans les Domaines de la Mdiumnit

10. Action et Raction

11. Evolution entre deux Mondes

12. Mcanismes de la Mdiumnit

13. Et la Vie Continue

Srie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

Livres complmentaires

14. Conduite spirite

15. Sexe et destin

16. Dsobsession

FACE AUX PORTES LIBRES

face aux portes libres d'accs au travail chrtien et la connaissance salutaire qu'Andr Luiz rvle, nous nous souvenons avec plaisir de l'antique lgende gyptienne du petit poisson rouge.Au centre d'un magnifique jardin se trouvait un grand lac pav de carreaux d'un bleu turquoise.Aliment par un petit canal de pierre, ses eaux s'coulaient de l'autre ct travers une grille trs troite.Dans cet accueillant rejuge vivait toute une communaut de poissons qui s'abritaient, gras et heureux, en de tortueux abris, frais et sombres. Ils avaient lu, pour les charges de roi, un de leurs concitoyens nageoires, et ils vivaient l-bas, pleinement insouciants, entre la gloutonnerie et la paresse.Mais il y avait avec eux un petit poisson rouge, que tous mprisaient.Il ne parvenait pas attraper la moindre larve, ni se rfugier dans les cachettes argileuses.

Les autres, voraces et trs gros, prenaient pour eux les formes larvaires et occupaient, dplaisants, tous les endroits consacrs au repos.Le petit poisson rouge devait se dbrouiller par lui-mme. De ce fait, on le voyait engag dans une course constante, perscut par la canicule ou tourment par la faim.Ne trouvant pas de pied--terre dans cet immensment vaste domicile, le pauvre petit ne disposait pas de temps consacrer aux loisirs et il commena alors tudier avec un grand intrt.Il fit l'inventaire de tous les carreaux qui dcoraient les bords du plan d'eau, inventoria tous les trous qui y existaient et il savait, avec prcision, o se runissait la plus grande quantit de boue l'occasion des pluies.Aprs une longue priode de recherche, il vint trouver la grille de l'orifice d'coulement.Face l'opportunit inattendue d'une aventure bnfique, il pensa en son for intrieur:

Ne serait-il pas mieux de dcouvrir la vie et de connatre d'autres chemins ?Et il opta pour le changement.Bien que l'abstention complte du moindre confort l'ait conduit une grande maigreur, il perdit plusieurs cailles dans une grande souffrance, lorsqu'il traversa le passage extrmement troit.Prononant des vux rnovateurs, il s'engagea, optimiste, le long du canal, enchant par les nouveaux paysages, riches de fleurs et de soleil qui surgissaient devant lui, et il avana, enivr d'esprance...Rapidement, il atteignit une grande rivire et y fit d'innombrables connaissances.Il rencontra des poissons appartenant de nombreuses familles diffrentes, qui sympathisaient avec lui, l'instruisant quant aux difficults du chemin et lui rvlant le parcours le plus facile.Extasi, il contemplait les hommes et les animaux, sur les rives, les embarcations et les ponts, les palaces et les vhicules, les cabanes et les bosquets d'arbres.Habitu peu, il vivait dans une trs grande simplicit, ne perdant jamais sa lgret et son agilit naturelles.De cette manire, il parvint atteindre l'ocan, ivre de nouveaut et avide d'tude.Mais d'emble, fascin par la passion d'observer, il s'approcha d'une baleine pour qui toute l'eau du lac o il vivait ne reprsenterait rien d'autre qu'une bien faible ration ; impressionn par le spectacle, il s'en approcha plus qu'il ne l'aurait d et fut emport avec les lments qui constituaient la premire rfection de la journe du ctac.Se trouvant dans une situation difficile, le petit poisson se mit prier le Dieu des Poissons, lui demandant sa protection l'intrieur du ventre du monstre et, malgr les tnbres au milieu desquelles demandait son salut, sa prire fut entendue car le brave ctac commena hoqueter puis finit par vomir, le rendant aux courants marins.Le petit voyageur, reconnaissant et heureux, se mit la recherche de compagnies sympathiques et apprit viter les dangers et les tentations.

Pleinement transform dans ses conceptions du monde, il commena observer les infinies richesses de la vie. Il trouva des plantes lumineuses, des animaux tranges, des toiles mouvantes et des fleurs diffrentes au sein des eaux.Mais il dcouvrit surtout l'existence de beaucoup de petits poissons, aussi studieux et fins que lui, auprs desquels il se sentait merveilleusement heureux.Il vivait, prsent, souriant et calme, dans le Palace de Corail qu'il avait choisi, avec une centaine d'amis, comme rsidence bienheureuse, quand, se rfrant ses dbuts laborieux, vint savoir que ce n'tait que dans la mer que les cratures aquatiques disposaient de la plus solide garantie, du fait qu'au moment o l't se faisait le plus ravageur, les eaux d'autres profondeurs continuaient courir vers l'ocan.Le petit poisson pensa, pensa... et sentant une immense compassion pour ceux avec qui avait vcu dans son enfance, il dcida de se consacrer l'uvre de leur progrs et de leur sauvetage.Ne serait-il pas juste de revenir leur annoncer la vrit ? Ne serait-il pas noble de les soutenir, leur prsentant temps de prcieuses informations ?Il n'hsita pas.Fortifi par la gnrosit de frres bienfaiteurs qui vivaient avec lui dans le Palais de Corail, il entreprit le long voyage de retour.Il revint la rivire partir de laquelle il se dirigea vers les ruisseaux, et des ruisseaux il prit la direction des petits canaux qui le conduisirent son premier foyer.Svelte et satisfait comme toujours, par la vie d'tude et de travail laquelle il se dvouait, franchit la grille et chercha anxieusement ses vieux compagnons.Stimul par la prouesse d'amour qu'il effectua, il imagina que son retour crerait surprise et enthousiasme gnral. Effectivement, la collectivit entire clbrerait son action, mais il observa bien vite que personne ne bougeait.Tous les poissons demeuraient l, lourds et paresseux, installs dans les mmes nids boueux, protgs par des fleurs de lotus, d'o ils sortaient seulement pour se disputer des larves, des mouches ou autres vers sans importance.Il cria qu'il revenait la maison, mais personne ne lui prta attention car personne, ici, ne s'tait rendu compte de son absence.Ridiculis, il alla alors la rencontre du roi aux normes oues, et lui raconta son aventure rvlatrice.Le souverain, quelque peu endormi par son habitude de la grandeur, runit le peuple et permit que le messager s'expliqut.Profitant de l'occasion, le bienfaiteur mpris raconta, avec loquence, qu'il y avait un autre monde liquide, glorieux et sans fin. Cette mare tait insignifiante et pouvait disparatre d'un moment l'autre. Au-del de la grille d'coulement toute proche se dployaient une autre vie et une autre exprience. L-bas, o dehors, couraient des ruisseaux orns de fleurs, des rivires imptueuses remplies d'tres diffrents et, enfin, la mer o la vie apparat chaque fois plus riche et plus surprenante. Il dcrivit le travail des mulets de mer et des saumons, des truites et des squales. Il donna des informations sur le poisson-lune, sur le poisson-lapin et le coq de mer. n raconta avoir vu le ciel plein d'astres sublimes et ajouta qu'il avait dcouvert des arbres gigantesques, des bateaux immenses, des villes ctires, des monstres terrifiants, des jardins immergs, des toiles de l'ocan, puis il s'offrit pour les conduire au Palace de Corail, o ils vivraient tous, prospres et tranquilles. Finalement, les informa qu'une telle flicit avait malgr tout son prix : ils devraient tous maigrir, de manire suffisante, s'abstenant de dvorer autant de larves et de vers dans les trous obscurs, et apprendre travailler et tudier autant qu'il le serait ncessaire pour l'accomplissement de l'heureux voyage.Comme il terminait, des clats de rire stridents couronnrent son expos.Personne ne crut en lui.Quelques orateurs prirent la parole et affirmrent, solennels, que le petit poisson rouge dlirait, qu'une autre vie au-del de la mare tait franchement impossible, que cette histoire de ruisseaux, de rivires et d'ocans tait une simple cration d'un cerveau dment, et certains en vinrent dclarer qu'ils parlaient au nom du Dieu des Poissons qui n'avait d'yeux que pour eux.Le souverain de la communaut, pour faire preuve de plus d'ironie l'encontre du petit poisson, se dplaa en sa compagnie jusqu' la grille d'coulement et, essayant sans se forcer de la franchir, s'exclama, bouillant : Ne vois-tu pas que rien qu'une seule de mes nageoires ne passe pas ici ? Grand idiot ! Va t'en d'ici ! Ne viens plus perturber notre bien-tre... Notre lac est le centre de l'Univers... Personne ne possde une vie gale la ntre !...Expuls coups de sarcasme, le petit poisson ralisa le voyage de retour et s'installa, dfinitivement, dans le Palace de Corail, attendant le temps.Aprs quelques annes, une scheresse effrayante et dvastatrice apparut.Le niveau de l'eau baissa. Et la mare o vivaient les poissons fainants et vaniteux se vida, si bien que la communaut entire prit, enlise dans la vase...L'effort d'Andr Luiz quand il cherche allumer la lumire dans les tnbres, est similaire la mission du petit poisson rouge.Enchant par les dcouvertes du chemin infini, ralises aprs de nombreux conflits dans la souffrance, il revient aux renfoncements de la Surface Terrestre, annonant aux anciens compagnons qu'au-del des cellules o ils se meuvent, une autre vie resplendit, plus intense et plus belle, mais exigeant un perfectionnement individuel parfait, pour la traverse de l'troit passage qui donne accs aux clarts de la sublimation.Il parle, informe, prpare, claire...Il y a malgr tout de nombreux poissons humains qui sourient et passent, entre la mchancet et l'indiffrence, recherchant des trous provisoires et se disputant des larves temporaires.

Ils attendent un paradis gratuit aux fantastiques merveillements aprs la mort du corps.Mais sans Andr Luiz, et sans nous, humbles serviteurs de bonne volont, le Pasteur Divin a prononc pour tous les marcheurs de la vie humaine ces paroles indlbiles : Il sera donn chacun selon ses uvres. EMMANUEL

Pedro Leopoldo, le 22 fvrier 1949.1

rception d'explicationsDans la vaste salle de l'cole qui nous runissait, le Ministre Flacus, qui nous fixait d'un regard satur de doux magntisme, nous invitait de prcieuses mditations.Seules quelques dizaines de compagnons se trouvaient rassembles ici, avec pour objectif de recevoir les instructions difiantes. Et, bien entendu, la leon se revtait d'un profond intrt.Nous pouvions poser autant de questions que nous le voulions, dans le contexte du sujet, et attendre toutes les informations compatibles avec le nouveau travail qu'il nous revenait d'accomplir.Jusqu'alors, nous avions cout des commentaires concernant les colonies purgatoires, parfaitement organises pour le travail expiatoire auquel elles se destinent, runissant des milliers d'tres attachs au mal ; cependant, l'Instructeur Goubio, qui se maintenait en silence nos cts, nous avait concds la permission de l'accompagner jusqu' une vaste rgion de cette espce.Captivs par les paroles fluides et dlicates de l'orateur, nous suivmes le cours des explications avec l'attente justifiable de l'lve qui ne dsire pas perdre la moindre miette de l'enseignement, observant que la srnit et l'attention transparaissaient sur les visages de tous les apprentis, du fait que nous, qui tions dans ce lieu, tions candidats au service de secours envers les frres ignorants, tourments dans les tnbres...S'emparant de notre attention, le Ministre poursuivit, satisfait : Les suprieurs qui se disposent travailler au bnfice des infrieurs, dans une action persistante et riche d'enseignements, ne peuvent pas utiliser les armes, sous peine de se prcipiter leur bas niveau. La svrit appartiendra celui qui instruit, mais l'amour est le compagnon de celui qui sert.Nous savons que l'ducation, dans la majorit des cas, part de la priphrie vers le centre ; mais la rnovation, qui traduit le perfectionnement rel, se dplace en sens inverse. Cependant, les deux impulsions sont alimentes et contrles par les pouvoirs pratiquement inconnus de la pense.L'esprit humain travaille avec la force mentale comme il manipule l'lectricit, mais la diffrence que s'il a dj appris gaspiller la seconde, dans le transformisme incessant de la Terre, il connat mal l'exprience de la premire, qui prside tous les actes de notre vie.En ralit, nous n'avons pas de cercles infernaux correspondant aux modles de l'ancienne thologie, o se voient les gnies sataniques de toutes les poques, mais des sphres obscures o se rassemblent des consciences affaiblies dans l'ignorance, figes dans le repos blmable ou confondues dans l'clips temporaire de la raison. Dsespres et insoumises, elles crent des zones de tourments rparateurs. Toutefois, de pareilles cratures ne se rgnrent pas la force des paroles. Elles ont besoin d'un soutien efficace qui modifie leur niveau vibratoire, levant leur manire de sentir et de penser.D'minents philosophes du monde tracent des lignes directrices pour le salut des mes; mais nous supposons que nous possdons un nombre suffisant d'itinraires allant dans ce sens, dans tous les secteurs de la connaissance terrestre. En cet instant, nous rclamons que quelqu'un aide la pense de l'homme s'lever en direction d'En Haut. Faire une tentative, encourageant simplement les valeurs culturelles, reviendrait consacrer la technocratie qui cherche la simple mcanisation de la vie, dtruisant ses graines glorieuses d'improvisation, d'infini et d'ternit.Le monde ne sera jamais dpourvu de grands politiciens et de vnrables dirigeants.Ils traversent la foule, la secouant ou l'enrlant. Mais il faut reconnatre que l'organisation humaine, ne rpond pas par elle-mme aux exigences de l'tre prissable.Pricls, l'homme d'tat qui lgua son nom un sicle, ralisa un difiant travail ducatif auprs des Grecs : cependant, sa manire d'tre, belliqueuse, et les violents dsirs de l'hgmonie, ne s'attnurent pas en lui, et il finit par succomber l'assaut d'un affligeant dgot.Alexandre, le conqurant, organise un immensment vaste empire, tablissant une civilisation respectable ; toutefois, il n'empche pas ses gnraux de s'adonner de sanglants conflits, rpandant le pillage et la mort.Auguste, le Divin, unifie l'Empire Romain sur de solides fondations, concrtisant un programme politique avanc au profit de tous les peuples, mais il ne parvient pas bannir de Rome le dlire par la domination tout prix.Constantin, le Grand, avocat des chrtiens sans dfense, offre un nouveau modle de vie la Plante ; malgr tout, il ne modifie en rien les dispositions dtestables de tous ceux qui guerroyaient au nom de Dieu.Napolon, le dictateur, impose de nouvelles mthodes de progrs matriel, sur toute la Terre ; mais il n'chappe pas aux griffes de la tyrannie lie la simple ambition de l'accs au pouvoir.Pasteur, le scientifique, dfend la sant du corps humain, se dvouant, avec abngation, au silencieux combat contre la jungle microbienne ; toutefois, il ne peut empcher ses contemporains de se dtruire rciproquement en disputes incomprhensibles et cruelles.Nous demeurons face un monde civilis en superficie, qui rclame non seulement la prsence de ceux qui enseignent le bien, mais principalement de ceux qui le pratiquent.Il est indispensable que les torrents de la compassion descendent du Ciel sur les jaillissements de la culture, dans les valles de la Terre, travers les monts de l'amour et du renoncement.Le Christ ne brille pas que par son enseignement sublim. Il resplendit dans la dmonstration. En sa compagnie, il est indispensable que nous maintenions le courage de protger et sauver en descendant dans les retraites de l'abme.Non loin de notre paix relative, dans les cercles obscurs du dsenchantement et du dsespoir, des millions d'tres se mlangent, appelant d'une mme voix grands cris la commisration... Pourquoi ne pas allumer une lumire misricordieuse, au sein de la nuit o ils se sont plongs, dsorients ? Pourquoi ne pas semer l'esprance parmi les curs qui ont abdiqu la foi en leur for intrieur ?Ainsi, en face d'immenses collectivits en proie une douloureuse demande de rajustement, l'aide restauratrice ne peut pas tre remise plus tard.Nous sommes encore des entits infiniment simples et imparfaites pour soumettre notre candidature, sur le champ, la position des anges.Compare la grandeur qui nous reste inabordable de millions de soleils obissant aux lois souveraines et divines, en plein Univers, notre Terre, avec toutes les sphres de substance ultraphysique qui l'entourent, peut tre considre comme une orange minuscule face l'Himalaya, et nous autres, confronts la magnificence des Esprits Suprieurs, qui dominent dans la sagesse et la saintet, nous ne sommes, pour le moment, rien d'autre que des bactries contrles par les impulsions de la faim et par le magntisme de l'amour. Cependant, hisss sur de simples promontoires de l'intelligence, nous sommes des microbes qui rvent de leur propre croissance dans l'ternit.Pendant que l'homme, notre frre, dsintgre, stupfait, les formations atomiques, nous autres, distance du corps dense, nous tudions cette mme nergie travers des aspects que la science terrestre, pour l'heure, aurait des difficults imaginer. Mais marcheurs du progrs infini que nous sommes, nous commenons peine sonder, ensemble, la force mentale qui conditionne en chacun les manifestations dans les plus divers plans de la nature.Encore incarcrs dans la loi de retour, nous avons effectu des rptitions multisculires, pendant des millnaires conscutifs.Nous exprimant collectivement, nous savons aujourd'hui que l'esprit humain se sert de la raison depuis prcisment quarante mille ans... Toutefois, avec la mme ardeur par laquelle l'homme de Nandertal annihilait son compagnon, coups de silex, l'homme d'aujourd'hui, poque considre comme l're glorieuse des grandes puissances, extermine son propre frre tir de fusil.Les investigateurs du raisonnement, vaguement inspirs de principes religieux, n'identifient dans cette sinistre anomalie que l'enttement de l'imperfection et la fragilit de la chair, comme si la chair ft en permanence une individualit diabolique, oubliant que la matire plus dense n'est rien d'autre que l'ensemble des si nombreuses vies infrieures, en processus de perfectionnement, de croissance et de libration.Dans les champs de la Surface Plantaire, l'intelligence demeure comme si elle avait t anesthsie par les dangereux narcotiques de l'illusion ; cependant, nous l'aiderons sentir et reconnatre que l'esprit continue vibrer dans tous les coins de l'existence.Chaque espce d'tres, du cristal l'homme, et de l'homme l'ange, regroupe d'innombrables familles de cratures, oprant en une frquence dtermine de l'Univers. Et l'amour divin nous atteint tous, la manire du Soleil qui embrasse les sages et les vers.Le domaine vgtal se sert de l'empire minral pour se sustenter et voluer. Les animaux profitent des vgtaux dans l'uvre de perfectionnement. Les hommes s'aident des uns ou des autres afin de crotre mentalement et de poursuivre en avant...rgnes de la vie, connus sur Terre, s'interagissent entre eux.Ils se torturent et s'entre-dvorent au cours de rudes expriences, afin que les valeurs spirituelles se dveloppent et resplendissent, refltant la divine lumire... cet instant, l'clair Ministre fit une longue pause, nous fixa, bienveillant, et continua : Mais... au-del du principat humain, de l'autre ct des frontires sensorielles qui gardent jalousement l'me incarne, la protgeant par une vision limite et un oubli bnfique, commence le dbut d'un vaste empire spirituel, voisin des hommes. Il s'y agite des millions d'esprits imparfaits qui partagent, avec les cratures terrestres, les conditions d'habitabilit de la Surface du Monde. Des tres humains, situs dans un autre niveau vibratoire, s'appuient sur la pense incarne, engags dans des phalanges sans nombre, aussi semi-conscientes dans la responsabilit et si incompltes dans la vertu que les hommes eux-mmes.La matire qui assemble des millions de vies embryonnaires, est galement la condensation de l'nergie, rpondant aux impratifs du moi qui prside leur destine.De l'hydrogne aux plus complexes units atomiques, c'est le pouvoir de l'esprit ternel qui est le levier directeur des protons, des neutrons et des lectrons, sur la route infinie de la vie. L'intelligence reste corporifie dans le cercle humain dans une rgion transitoire, adapte ses exigences de progrs et de perfectionnement, l'intrieur de laquelle le protoplasme lui fournit les instruments de travail, de croissance et d'expansion. Cela dit, dans ce mme espace, la matire s'tire en d'autres tats, et, dans ces autres tats, l'esprit incarn, en voyage vers la connaissance et vers la vertu, s'enracine dans la sphre physique, cherchant la dominer et l'absorber pour tablir une gigantesque lutte de pense qu'il n'est pas donn l'homme d'imaginer.Frustrs dans leurs aspirations de vaniteuse domination l'intrieur du domicile cleste, hommes et femmes de tous les endroits du monde et de toutes les civilisations, aprs la mort, se retrouvent dans cette rgion o se prolongent les activits terrestres, et lisent l'instinct de souverainet sur la Terre pour seule flicit digne de l'impulsion de conqurir. Enfants rebells de la Providence, ils essayent de discrditer la grandeur divine, stimulant le pouvoir autocratique de l'intelligence insoumise et orgueilleuse, et cherchent prserver les cercles terrestres dans la dilatation indfinie de la haine et de la rvolte, de la vanit et de la criminalit, comme si la Plante, dans son expression infrieure, eut t pour eux un paradis unique, qui n'ait pas encore t intgralement soumis leurs caprices, en raison de la discorde permanente qui rgne entre eux. C'est que, confins dans le berceau scabreux de l'ignorance o la peur et la mchancet, l'aide d'inquitudes et de perscutions rciproques, consument leurs forces et rendent leur temps inutile, ils ne s'aperoivent pas de la situation douloureuse dans laquelle ils se trouvent.Hors de l'amour vritable, toute union est temporaire et la guerre sera toujours l'tat naturel de ceux qui persvrent dans l'indiscipline.Un royaume spirituel, divis et tourment, encercle l'exprience humaine, dans toutes les directions, essayant d'tendre la domination permanente de la tyrannie et de la force.Nous savons que le Soleil agit au moyen de radiations, nourrissant, maternellement, la vie des millions de kilomtres. Sans nous rfrer aux conditions de la matire dans laquelle nous nous dplaons, rappelons-nous qu'en notre systme, les existences les plus rudimentaires, depuis les cimes illumines, jusqu'aux renfoncements des tnbres, sont sujettes son influence.Comme cela se produit avec les gigantesques corps du Cosmos, nous aussi, spirituellement, nous cheminons vers le znith volutif, recevant les radiations les uns des autres. Dans ce processus multiforme d'change, d'attraction, d'aimantation et de rpulsion, les mondes et les mes se perfectionnent dans la communaut universelle. l'intrieur d'une telle ralit, toute notre activit terrestre se droule dans un champ d'influences que mme nous, les apprentis humains en cercles plus levs, nous ne pourrions, pour le moment, dterminer.Rendus incapables de poursuivre leur marche, au-del de la tombe, sur le chemin qui conduit au Ciel, chemin qu'ils ne surent pas conqurir, les fils du dsespoir s'organisent en de vastes colonies de haine et de misre morale, se disputant entre eux la domination de la Terre. Ils conservent galement, comme cela se produit avec nous, d'importants et prcieux patrimoines intellectuels et, anges dchus de la Science, ils cherchent, par-dessus tout, la perversion des processus divins qui orientent l'volution plantaire.Des esprits cristalliss dans la rbellion essayent de saper la Sagesse ternelle en crant des abcs de vie infrieure dans l'organisation terrestre, retranchs dans les passions obscures qui fouettent leurs consciences. Ils connaissent d'innombrables moyens pour perturber et pour blesser, pour obscurcir et pour annihiler. Ils rduisent en esclavage le service bnfique de la rincarnation l'intrieur de grands secteurs expiatoires et disposent d'agents de la discorde contre toutes les manifestations des sublimes desseins que le Seigneur traa pour nos actions.Les hommes terrestres qui, moiti librs du corps, parvinrent d'une quelconque manire identifier leur existence, reculrent, timides et pouvants, rpandant parmi leurs contemporains les notions d'un enfer punitif et sans fin, enclav dans de tnbreuses rgions au-del de la mort.L'esprit infantile de la Terre, berc par la tendresse paternelle de la Providence, travers la thologie commune, n'a jamais pu apprendre, plus intensivement, la ralit spirituelle qui gouverne nos destines.Rares sont ceux qui voient dans la mort une simple modification d'enveloppe, et un nombre infime de personnes, mme quand il est question des religieux les plus instruits, a gard la prudence de vivre, dans le corps physique, en conformit avec les principes suprieurs qu'ils pousrent. La ncessit de proclamer de vieilles vrits pour les oreilles anciennes, et nouvelles pour les jeunes oreilles de l'intelligence juvnile situe dans le monde, nous fait face.L'homme, hritier prsomptif de la Couronne Cleste, est le conducteur de son espce, sur d'normes distances du chemin volutif. Entre celui qui s'approche dj de l'ange et le sauvage qui se limite encore l'irrationnel, des milliers de degrs occups par le raisonnement et par le sentiment aux plus diverses teintes existent. Et, s'il y a un courant, brillant et merveilleux, de cratures incarnes et dsincarnes qui se dirigent vers le mont de la sublimation, chantant un glorieux cantique de travail, d'immortalit, de beaut et d'esprance, exaltant la vie, un autre courant existe, obscur et malheureux, dans les mmes conditions, dsireux de descendre dans les recoins des tnbres en propageant la perturbation, l'abattement, le dsordre et l'ombre, consacrant la mort. Esprits incomplets que nous sommes encore, nous adhrons aux mouvements qui les concernent, et nous recueillons les bnfices de l'ascension et de la victoire, ou les prjudices de la descente et de la droute, contrls par des intelligences plus vigoureuses que la ntre et qui avancent avec nous, cte cte, dans la zone progressive ou dgradante o nous nous plaons.De ce fait, l'enfer est un problme de direction spirituelle.Satan personnifie l'intelligence perverse.Le mal est la perte de temps ou l'emploi de l'nergie dans le sens contraire aux desseins du Seigneur.La souffrance est la rparation ou l'enseignement rnovateur.Les mes dchues, cependant, quelles qu'elles soient, ne constituent pas une race spirituelle condamne irrmdiablement au satanisme, intgrant seulement la collectivit des cratures humaines dsincarnes, en position absolue de dmence. Elles se mlangent la multitude terrestre, exercent une action singulire sur d'innombrables foyers et administrations, et l'intrt fondamental des plus puissantes intelligences, parmi elles, reste le maintien du monde dans l'obscurit et la distraction, par la force de l'ignorance dfendue et de l'gosme concentr, remettant plus tard le Rgne de Dieu parmi les hommes, de manire indfinie...De millnaires en millnaires, la rgion o ils respirent souffre d'extrmes altrations, comme il en va dans le champ provisoirement occup par des peuples connus. La matire qui structure leur rsidence souffre de terribles modifications et un prcieux travail slectif s'opre dans la transformation naturelle, l'intrieur des moules du Bien Infini. Cependant, bien que les rangs soient incessamment substitus, les afflictions et les droutes persistent durant de longs sicles successifs, accompagnant le cours des civilisations et suivant leurs splendeurs, leurs expriences, leurs droutes.Alors que le Ministre fit une nouvelle pause qui me parut opportune et intentionnelle, un compagnon intervint en demandant : Grand bienfaiteur, nous reconnaissons la vracit de vos affirmations ; toutefois, pourquoi le Seigneur Compatissant et Sage ne met-t-Il pas fin de si effrayantes situations ?Le mentor clair fit un geste de comprhension et rpondit : Cela ne reviendrait-il pas poser des questions concernant notre propre lenteur adhrer au Royaume Divin ? Vous sentez-vous suffisamment illumin pour nier le ct sombre de votre propre personnalit ? Vous tes-vous libr de toutes les tentations qui s'coulent des mystrieux recoins de la lutte intrieure ? Ne reconnaissez-vous pas que l'orbe possde ses cercles de lumire et de tnbres, comme cela se produit dans les replis de nos curs ? Et ainsi, comme nous livrons un duel en de formidables conflits internes, la vie plantaire est oblige de combattre dans ses propres recoins cachs. Quant l'intervention du Seigneur, souvenons-nous que les tudes prsentes ne s'attachent pas aux aspects de la compassion, mais aux problmes de la justice.Avec l'humanit militante dans la chair, nous ne reprsentons rien d'autre qu'une petite parcelle de la famille universelle, confine dans le niveau vibratoire qui nous est particulier.Nous sommes simplement quelques billions d'tres face l'ternit. Et soyons assurs que si le diamant est lapid par le diamant, le mal ne peut tre corrig que par le mal. La justice fonctionne travers l'injustice apparente, jusqu' ce que l'amour naisse et rachte ceux qui se condamnrent de longues et douloureuses sentences devant la Bonne Loi.Des hommes pervers, calculateurs, dlictueux et inconsquents sont surveills par des gnies de mme nature qui s'harmonisent avec les tendances dont ils sont porteurs.Rellement, la protection du Ciel n'a jamais manqu contre les tourments que les mes endurcies et ingrates semrent sur Terre et les gnies gardiens ne se dfirent pas de l'attention porte leurs protgs ; cependant, il serait illogique et absurde de dsigner un ange pour protger des criminels.De manire gnrale, les hommes incarns demeurent entours par les irradiations, obscures et dgradantes, des entits imparfaites et indcises, comme eux-mmes, cratures qui sont invisibles leurs yeux, mais qui partagent leur rsidence.Pour cette raison, la Plante, l'heure actuelle, n'est rien d'autre qu'un vaste crible de perfectionnement, auquel seuls les individus exceptionnellement purs par leur effort personnel parviennent chapper en direction des sphres sublimes.Considrant pareille situation, le Matre Divin s'exclama devant le juge, Jrusalem : Mon Royaume n'est point de ce monde et, pour la mme raison, Paul de Tarse, aprs d'angoissantes luttes, crit aux phsiens : Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons lutter, mais contre les Principauts, contre les Puissances, contre les Rgisseurs de ce monde de tnbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces clestes1. 1 NdT : phsiens, 6:12.Donc, au-del du royaume humain, l'empire immense des intelligences dsincarnes participe continuellement au jugement de l'Humanit.Et comprenant notre condition de travailleurs incomplets, dtenteurs de vieilles difficults et de terribles inhibitions, dans l'ordre de perfectionnement illuminatif, il nous revient de prparer les moyens d'aide, reconnaissant que l'ouvrage rdempteur est le travail ducatif par excellence.Le sacrifice du Matre reprsente le ferment divin qui fait lever toute la pte. C'est pour cela que Jsus est, avant tout, le Donneur de la Sublimation pour la vie imprissable. Il s'est abstenu d'agiter les passions de la tourbe, puisqu'il reconnat que le vritable ouvrage salutaire demeure enracin dans le cur, et il s'est loign des dcrets politiques, bien qu'il les rvra avec le respect de l'autorit constitue qui ne trompe pas, car il n'ignorait pas que le travail du Royaume Cleste ne dpend pas d'engagements extrieurs, mais de l'individualisme li la bonne volont et l'esprit de renoncement au bnfice de ses semblables.Sans notre effort personnel dans le bien, l'uvre rgnratrice sera indfiniment ajourne, notre concours fraternel visant ce que nos frres, provisoirement impermables dans le mal, se convertissent aux Desseins Divins, apprenant utiliser les pouvoirs de la lumire potentielle dont ils sont les dtenteurs, devant tre vus comme prcieux et indispensables. Seul l'amour senti, cru et vcu par nous, provoquera l'closion des rayons d'amour chez nos semblables. Sans polariser les nergies de l'me dans la direction divine, ajustant leur magntisme au Centre de l'Univers, tout le programme de rdemption n'est qu'un ensemble de paroles pchant par l'improbabilit flagrante.Le Ministre nous sourit de manire expressive et conclut : Ai-je t suffisamment clair ?De tous les visages dbordait le dsir de l'couter plus longtemps ; mais Flacus, aurol de lumire, descendit de la tribune et se mit converser familirement avec nous.La leon tait termine.Les considrations entendues rveillrent en moi le plus grand intrt. Cependant, il tait ncessaire d'attendre une nouvelle opportunit pour de plus amples claircissements.2conversation avec l'instructeurAu moment o nous nous retirions de l'cole, l'Instructeur Goubio, posant sur Elo, notre compagnon, et sur moi, ses yeux lucides, insista : Pour de nombreuses personnes, il est difficile de comprendre le rassemblement d'esprits pervers. Cela dit. c'est logique et naturel. Si nous nous situons encore loin de la saintet, malgr les desseins suprieurs qui nous orientent dj, que dire des frres malheureux qui se laissent prendre, sans rsistance, dans les toiles de l'ignorance et de la mchancet ? Ils ne connaissent pas de rgion plus leve que la sphre corporelle, laquelle ils s'ajustent encore par l'entremise de liens vigoureux. Emptrs dans les forces de bas niveau vibratoire, ils ne saisissent pas la beaut de la vie suprieure et, pendant que des mentalits fragiles et infirmes se plient, humilies, les gnies de l'impit leur tracent des lignes directrices, les ordonnant en files au sein de communauts immenses, et les dirigeant sur des bases obscures de haine avilissante et de dsespoir silencieux. Ils organisent, ainsi, de vritables cits o se rfugient les phalanges compactes des mes qui fuient, honteuses d'elles-mmes, devant toute manifestation de la lumire divine. Les enfants de la rvolte et des tnbres s'y agglomrent, cherchant se prserver et s'appuyer les uns sur les autres...Observant notre surprise manifeste, l'Instructeur poursuivit, rpondant nos argumentations intrieures : De telles colonies perturbatrices doivent tre apparues avec les premires intelligences terrestres qui se sont livres l'insoumission et l'indiscipline, face aux avis de la

Paternit Cleste. L'me tombe dans des vibrations dissonantes, par l'abus de la libert qui lui a t confie, a besoin de tisser les fils de son propre rajustement et des millions de nos frres se refusent pareil effort, oisifs et impnitents, allongeant le labyrinthe o ils se perdent de nombreuses reprises durant des sicles. Inaptes au voyage immdiat en direction du Ciel, en raison des passions dvastatrices qui les magntisent, ils s'approchent naturellement des tendances infrieures dans lesquelles ils s'harmonisent autour de la Surface Terrestre, se nourrissant des manations et des vies infrieures qui en manent, comme cela se produit chez les hommes incarns eux-mmes. L'objectif essentiel de telles armes sombres est la conservation du primitivisme mental de la crature humaine, afin que la Plante demeure, autant que possible, sous leur joug tyrannique.Les observations de Goubio chauffaient mon cerveau.J'tais galement pass par les bas cercles de la vie aprs la mort corporelle ; toutefois, je n'avais pas identifi l'existence de ces condensations organises d'entits malignes du domaine spirituel, bien que j'eusse entendu, en de nombreuses occasions, d'impressionnants commentaires les concernant.Effectivement, je ne parvenais pas exhumer par moi-mme tous les souvenirs de l'angoissante priode que la porte de la tombe m'avait offerte.Je m'tais vu perscut, travers de longs marcages... J'avais err, afflig, des jours et des nuits qui me paraissaient sans fin, tourment et malheureux ; mais il me cotait de croire que les activits malfiques jouissaient d'un organisme directeur. C'est exactement pour cela que, l'esprit prsent centr dans les intentions du bien, j'osai une question : quelle fin, demandai-je, ces lgions moralement retardes se mettent-elles d'accord, au-del de la mort, puisque dpouilles du vtement de la chair, elles doivent savoir, mieux que jamais, qu'elles s'engagent dans d'inutiles combats ? Se pourrait-il qu'elles ne se sentent pas transportes jusqu'au plan de l'claircissement pur, concernant la position qui est la leur ? Ne s'entourent-elles pas, prsentement, des plus sublimes rvlations de la Nature ? Le travail difiant et l'tude noble ne leur conviendraient-ils pas mieux, dans l'aspiration leve de grimper jusqu' la sagesse sanctifiante, route suprieure? Pour quel motif se regroupent-elles ainsi, au sein d'ensembles mprisables et diaboliques? Il est facile de comprendre le voyage volutif de l'homme, aprs la spulture, mais le stationnement dlibr dans la cruaut et la haine, aprs la mort, peut confondre l'esprit de n'importe qui... Nous nous rfrons des esprits parfaitement humains, bien qu'tant dsincarns, et de telles questions, Andr, pourraient tre formules mme sur la Terre. Pour quelle raison, nous-mmes, avant que notre conscience ne s'veille la rvlation divine, nous sommes-nous prcipits dans les lignes infrieures, tous les jours, contrevenant spectaculairement la Loi ? Nous avions, face nos yeux, un dluge bnit de clart solaire, jaillissant incessamment de l'Espace Infini... Nous savions que l'existence du corps s'coulerait rapidement, que nous devrions faire face la mort, commune tous, que nous reviendrions du monde physique par la mme porte mystrieuse travers laquelle nous y avions pntr ; cela dit, combien de fois avons-nous mpris la Sagesse Suprme, avec des attitudes empreintes de criminelle indiffrence ? Face aux suggestions du Plan Divin qui peuplent, prsent, tes penses, te souviens-tu d'un temps pass o tu as rflchi sincrement la sublimation elle-mme ? Si nous dterrons le pass, mon cher, nous trouverons de lamentables souvenirs... Il ne nous revient pas de nous arrter ou de baisser les bras. la manire du tronc fragile, il est imprieux de crotre, monter, pour atteindre l'oxygne des hauteurs et, mme en ayant t menottes, l'image d'un arbre humble attach aux rsidus de l'enveloppe complique qui enserrait sa graine, nous rclamons l'ascension, l'air pur et des toutes les conditions ncessaires pour que nous puissions produire le bien que le Seigneur attend de nous.L'argumentation de Goubio tait belle et suggestive ; cependant, je sentais des difficults pour accepter l'ide de purgatoires et d'enfers ayant des dirigeants. Je suis d'accord avec vos explications, m'exclamai-je, respectueux, mais autant d'ignorance est pratiquement incroyable en dehors du corps qui nous conserve dans l'illusion... La spulture nous ouvre, tous, un chemin nouveau. Il est normal que l'esprit perturb souffre un amer rajustement jusqu' ce qu'il se rtablisse ; cela dit, qu'un esprit dsincarn s'approprie certains secteurs du chemin, comme s'il en avait t le seigneur absolu, pour y perptrer sa tyrannie, est une observation qui m'chappe... Oui, dit l'orienteur, avec conviction, pour qui a rflchi sur le sujet, durant trs longtemps, dans un sens contraire la ralit, la remarque est assez surprenante ; toutefois, je ne vois pas d'obstacle l'apprentissage de l'enseignement. Supposons, par exemple, que l'homme commun ait dj travers, depuis des millnaires, le niveau volutif dans lequel s'attarde l'irrflchi et qui, en diverses occasions, rvle un comportement infrieur au sien.Imprimant un ton grave sa voix agrable et fraternelle, il ajouta : Notons que nous-mmes, les dsincarns, nous dplaons dans un champ de matire qui se caractrise par une densit spcifique, bien que rarfie, quand elle se trouve confronte nos anciennes formes physiques, et notre esprit, o que ce soit, la Surface ou ici o nous nous trouvons, est un centre psychique d'attraction et de rpulsion. L'esprit incarn respire dans une zone de vibrations plus lentes, emmaillot dans un vhicule constitu de trillions de cellules qui sont autant d'autres vies microscopiques infrieures. Mais chaque vie, pour aussi insignifiante qu'elle soit, possde une expression magntique spciale. La volont, malgr le fait d'tre conditionne par les lois cosmiques et morales, fera pencher la communaut des corpuscules vivants qui demeurent son service pour un temps limit, la manire de l'lectricien qui dirige les forces de la centrale vers les activits dans un marcage ou vers les travaux dans une tour. Chacun de nous tant une force intelligente, dtenant des facults cratrices et agissant dans l'Univers, nous serons toujours en train d'engendrer des agents psychologiques, au moyen de l'nergie mentale, extriorisant la pense et improvisant avec elle des causes positives dont les effets peuvent tre proches ou loigns du point d'origine. Nous abstenant de mobiliser la volont, nous serons invariablement les jouets des circonstances prdominantes, dans le milieu qui nous entoure ; cependant, ds que nous choisissons de la mettre en marche, il est indispensable que nous rsolvions le problme de la direction, tant donn que nos tats personnels reflteront notre choix intime. Il existe des principes, des forces et des lois dans l'univers microscopique, comme dans l'univers macroscopique. Un homme dirige sa volont vers l'ide d'indisposition et la maladie rpondra son appel, avec toutes les caractristiques des moules structurs par la pense malade, parce que la suggestion mentale positive dtermine la syntonie et la rceptivit de la rgion organique, en connexion avec l'impulsion mise, et les entits microbiennes, qui vivent et se reproduisent dans le champ mental des millions de personnes qui les entretiennent, accourront en masse, absorbes par les cellules qui les attirrent, en obissance aux ordres intrieurs, reus de manire rptitive, formant dans le corps l'infirmit imagine. Il est vident que nous avons dans ce chapitre la question des preuves ncessaires, dans les cas o un individu dtermin renat en rponse aux impratifs des leons expiatoires, mais mme ainsi, le problme du lien mental est infiniment important puisque le malade qui se complat dans l'acceptation et dans l'loge de sa propre dcadence finit dans la situation d'un excellent incubateur de bactries et de symptmes morbides, tandis que l'esprit en rajustement, quand il ragit, profitablement, contre le mal, mme s'il est bnfique et mrit, rencontre d'immenses ressources en se concentrant dans le bien, s'intgrant dans le courant de la vie victorieuse.Profondment difi, j'enregistrais les explications et, malgr la longue pause qui se fit spontanment, je n'osai interrompre le cours de l'argumentation afin de ne pas rompre la ligne de pense.Serviable et digne, Goubio continua : Notre pense est une entit place entre les forces infrieures et suprieures, avec des objectifs de perfectionnement. Notre organisme prisprital, fruit sublime de l'volution, comme il en va du corps physique dans la sphre de la Surface, peut tre compar aux ples d'un appareil lectromagntique. L'esprit incarn souffre de l'influence infrieure, travers les rgions o se situent le sexe et l'estomac, et reoit des stimulations suprieures, mme si elles proviennent d'mes non sublimes, travers le cur et le cerveau. Quand la crature cherche mettre en mouvement sa propre volont, elle choisit la compagnie qu'elle prfre et se lance sur le chemin qu'elle dsire. Si les millions d'impulsions primitivistes qui nous obligent, mme de ce ct-ci des formes terrestres, entretenir des motions et des dsirs en des cercles infrieurs, et qui nous prparent des chutes momentanes dans des abmes du sentiment destructeur, par lesquels nous avanons depuis de nombreux sicles, ne manquent pas, les millions d'appels sanctifiants nous invitant l'ascension vers la glorieuse immortalit ne manquent pas non plus.L'Instructeur fixant sur nous un regard percutant et calme, prcisa : Avez-vous prsent compris comme le choix fait par certains esprits pour la cause obscure du crime, aprs la tombe, l'image de ce qui se produit pour des millions d'entits incarnes qui, en pleine harmonie avec la nature terrestre, apprcient la vie dans le domicile de l'infirmit, est comprhensible ? Les attitudes mentales enracines ne se modifient pas facilement. Le roi qui gouverne des milliers d'tres, le conducteur qui est accoutum tracer des lignes directrices inflexibles, l'homme qui a pris l'habitude de faire plier le caractre d'autrui, quand ils ne disposent pas de principes sanctifiants, dans le terrain de l'idalisme, parce qu'ils s'alimentent dans la tche laquelle ils se consacrent, ne se transforment pas en humbles serviteurs d'un instant l'autre, simplement parce qu'ils se sont dfaits de la charge de cellules matrielles. Quand ils ne s'en remettent pas aux prcipices de la folie, dans une clipse totale de raison, pour une dure indtermine, en raison des garements dans l'intellectualit et le pouvoir, ils sont conservs et respects dans l'uvre volutive du monde, pour les qualits apprciables et dignes qu'ils ont dj conquises, malgr les passions violentes qui se manifestent dans leur vie intime, et ils sont alors utiliss par des gnies suprieurs, dans les services de perfectionnement plantaire, o ils surveillent et rajustent les plus faibles, tant surveills et rajusts par les plus forts, se convertissant, graduellement et imperceptiblement au Bien Suprme en acceptant le Plan Divin l'excution duquel ils se mettent collaborer avec fidlit et valeur. En pareille position, ils aident et sont aids, donnent et reoivent, impriment une impulsion au progrs et progressent leur tour...Il fit une courte pause dans ses explications et, ensuite, poursuivit dans une autre direction: Une telle ralit nous oblige mditer sur la porte du service spirituel sous tous les angles volutifs.L'ducation pour l'ternit ne se limite pas l'illustration superficielle dont se revt un homme commun, s'asseyant, pour quelques annes, sur un banc de l'universit - c'est une uvre de patience travers les sicles. S'il existe des arbres ayant des centaines d'annes d'existence dans les finalits auxquelles ils se destinent, que dire des millnaires ncessaires pour une personne en ce qui concerne sa propre sublimation ?

Ainsi, nous ne pouvons oublier l'amour que nous devons aux ignorants, aux faibles, aux malheureux. Il devient indispensable de marcher sur les pas de ceux qui, galement, un jour, nous tendirent une main avec compassion.

L'argument tait des plus difiants pour que nous eussions interfr par de nouvelles questions.

Et percevant l'opportunit de l'explication lorienteur continua : Les atomes qui intgrent l'hostie d'un temple sont, au fond, pareils ceux qui forment le pauvre pain d'un pnitencier. Ainsi en va-t-il pour toute la matire. Passive et plastique, elle est analogue dans les mains des entits sages ou ignorantes, aimantes ou brutalises, dans l'tat de condensation connu la Surface Plantaire, et au-del de cet tat. Pour cette raison, les constructions transitoires leves dans notre plan par des cratures dvies du bien deviennent comprhensibles. Pour celui qui anesthsia ses facults dans le plaisir fugitif, la sparation de la chair constitue gnralement l'accs un douloureux tat dans l'incomprhension. Et considrant que la majorit des cratures humaines perscute les sensations du corps physique, comme si les attractions sexuelles et le dlirant attachement aux biens provisoires des cercles les plus bas continssent toute la flicit du monde, la cueillette des personnes dsquilibres est toujours inquitante, maintenant les files obscures des cultivateurs insenss de la satisfaction goste n'importe quel prix, presque inaltres. Des fous dangereux, volontaires, dirigs par des intelligences souveraines spcialises dans la domination, constituent des hordes terribles qui, vrai dire, surveillent les sorties des sphres infrieures dans toutes les directions. Et pourquoi Dieu permet-Il pareille irrgularit ? demanda Elo en proie une consternation visible. Ne suffirait-il pas d'un petit ordre de l'ternel afin de remdier la disharmonie ?Goubio, serviable, ne fit pas attendre sa rponse. Dans un franc sourire, il exposa avec intrt : Ne reviendrait-il pas au mme de demander la raison pour laquelle le Seigneur nous a attendus jusqu' hier ? Croirions-nous en des paradis miraculeux ? Ne saurions-nous pas, par hasard, que chaque homme s'assira dans le trne qu'il a dress ou se jettera au fond de l'abme qu'il aura prfr ? Qui plus est, il est ncessaire de reconnatre que si le lapidaire polit la pierre, se servant d'une lime rsistante, le Seigneur de l'Univers perfectionne le caractre des enfants ayant perdu le chemin de Sa Maison, employant des curs endurcis, temporairement loigns de Son uvre. Le meilleur juge n'est pas toujours l'homme le plus doux.Les qualits morales et les vertus suprmes ne sont pas de simples formules verbales. Ce sont des forces vives. Sans leur possession, l'ascension de l'esprit humain est impossible. tres communs s'attachent la sauvegarde de recours extrieurs et y centralisent leurs sentiments les plus nobles, s'attachant des illusions inutiles... Leur esprit absence. Ils traversent des sicles ainsi, unis l'un l'autre, prisonniers de lamentables illusions et de sinistres intentions, avec d'extrmes perturbations pour eux-mmes, tant donn que l'hritage du ciel devient naturellement interdit tous ceux qui mprisrent en eux les semences divines. Il y a de nombreuses mes humaines qui ne se sont pas cartes de la Surface Terrestre depuis plus de dix mille ans. Elles meurent dans le corps dense et y renaissent, comme cela se produit avec les arbres qui germent toujours, profondment enracins dans le sol. Elles rptent, individuellement ou collectivement, les leons multimillnaires sans rencontrer les dons clestes dont elles sont hritires, dlibrment loignes de leur propre sanctuaire, sur le terrain mouvant de l'gotisme inconsquent, s'agitant, de temps en temps, en des guerres destructrices qui atteignent les deux plans, dans une impulsion mal dirige de libration travers des crises innommables de furie et de souffrance. Elles dtruisent, alors, ce qu'elles construisirent laborieusement et modifient des processus de vie extrieure, se transfrant vers d'autres civilisations.

Sentant la profonde attention avec laquelle nous suivions ses paroles, l'Instructeur souligna, aprs une courte pause : Toutefois, dans le flux et reflux des nombreuses res, les enfants de la Plante qui restent attentifs aux dcisions divines, libres de l'ancien esclavage de la misre morale, retournent vers l'ambiance obscure de la prison qu'ils ont dj abandonne, afin de soutenir les frres ignorants et gars, dans un sublime travail de compassion. Ils forment les avant-gardes du Christ, dans les plus divers points du Globe, et, par millions, sous Sa protection, ils oprent dans l'amour et le renoncement, avanant, bien que difficilement, l'intrieur de l'humanit, affrontant l'offensive incendiaire et exterminatrice, avec les bndictions de la Lumire Cleste...L'expos ne pouvait tre plus clair. Mais Elo fit une observation, surpris : Qui pourrait penser, sur Terre, notre vieux domicile, que la vie infinie s'tendrait ainsi, trange et menaante ? Oui, reconnut l'orienteur, mais l'orthodoxie dans le monde a l'habitude d'tre le cadavre de la rvlation. Des arguments thologiques datant de millnaires obstruent les canaux de l'intelligence humaine en ce qui concerne les ralits divines. Mais la crature continuera dans la tche d' auto dcouverte . Dans la lutte commune, la force mentale demeure limite au cercle restreint de l'individu goste, copiant le mollusque menotte la coquille, et nous savons que pareille nergie, patrimoine ternel avec lequel nous sublimons ou nous corrompons, met des rayons crateurs sur la matire passive qui nous entoure, la direction qu'elle prend dpendant de nous. Si des millions de rayons lumineux forment un astre brillant, il est naturel que des millions de petits dsespoirs intgrent un enfer parfait. Hritiers du Pouvoir Crateur, nous gnrerons des forces qui nous sont ressemblantes, o que nous soyons. Tout cela ne serait-il pas parfaitement comprhensible ? C'est pour cette raison que le Seigneur a fait paratre dans le Livre Divin sa mise en garde cleste : Voici, je me tiens la porte et je frappe1 . Si quelqu'un ouvre la porte vive de l'me, il accdera l'entretien rdempteur entre le Matre et le Disciple. Le cur est le tabernacle et la sublimation des puissances qu'il contient est l'unique chemin d'accs aux sphres suprieures.1 NdT : Apocalypse, 3:20.Et adoptant la posture d'une personne qui mettrait un ternie de manire opportune aux explications, l'orienteur dvou sourit, bienveillant, et demanda :

Lequel d'entre nous commettrait l'erreur d'exiger le vol d'un ballon captif ? La pense humaine enracine dans les intrts les plus forts de la Terre ne peut pas tre mieux symbolise.Nous restmes sans mot dire, notre soif d'claircissements satisfaite. Nous avions recueilli ici, dans une conversation de quelques minutes, un prcieux matriel d'observation qui nous servirait longtemps.

prsent silencieux, nous restions extatiques devant la beaut imposante de la nuit, merveilleusement constelle.

Une douce brise susurrait des cantiques sans paroles dans le feuillage lger et des groupes d'amis que nous croisions de temps autre affichaient dans leur regard la mme flicit que celle qui manait des frondaisons fleuries.

Et ainsi, baigns d'motions inoubliables, nous regagnmes le sanctuaire o nous avions reu les instructions pour le travail venir, inonds de confiance et d'allgresse, dans la situation de travailleurs rjouis qui marcheraient avec joie en direction de la lutte, comme s'ils avanaient, heureux, vers une fte de lumire.3comprhensionLa vote toile, illumine par les rayons clat de lys de la Lune, rpandait alentour des vibrations d'une beaut inexprimable, semant l'esprance, l'allgresse et la consolation.tant inform des objectifs qui nous conduiraient jusqu' la Surface, avec des escales dans une colonie-purgatoire de vaste dimension, je mis profit cet instant de tranquillit afin de profiter de la prsence de l'Instructeur en essayant de lui arracher des observations qui se trouvaient toujours revtues de prcieux enseignements. Il est admirable de penser, m'aventurai-je respectueusement, que de vritables expditions se montent dans notre sphre afin de rpondre de simples cas d'obsession... Les hommes incarns, rpondit l'orienteur avec une certaine absence dans le regard, comme si son me se trouvait attache des images chappes du pass, ne suspectent pas l'tendue des attentions qu'ils rveillent en nos cercles d'action. Eux et nous sommes tous des coeurs aimants les uns aux autres dans la forge bnite des expriences. Dans le roman volutif et rdempteur de l'Humanit, chaque esprit possde un chapitre particulier. Des liens doux et durs d'amour et de haine, de sympathie et de rpulsion, nous enchanent rciproquement. Les mes en possession d'un corps la Surface se trouvent dans un sommeil passager, avec l'oubli temporaire des expriences antrieures. Elles se baignent dans le Styx des anciens dont les eaux leur permettent, durant un certain temps, de bnficier d'une prcieuse scurit pour le retour vers les opportunits d'lvation. Cependant, pendant qu'ils se plongent dans l'oubli bnfique, nous restons, de notre ct, dans une veille bnite. Les dangers qui menacent nos tres aims d'aujourd'hui ou d'poques que le temps a consumes depuis longtemps, ne nous laissent pas impassibles. Les hommes ne se trouvent pas seuls sur l'troit sentier d'preuves salutaires o ils se confinent. La responsabilit pour le perfectionnement du monde nous revient tous.Inform propos de la jeune femme qu'il nous revenait de secourir, je demandai avec rvrence : L'infirme l'assistance de laquelle nous avons t admis fait par exemple partie de votre pass spirituel... Oui, confirma Goubio humblement, mais je n'ai pas t dsign pour servir dans le cas de Margarida, la malade qui nous conduit la brve expdition du moment, seulement parce qu'elle a t ma fille en des poques recules. Il est indispensable de considrer les diverses parties en jeu dans chaque problme de secours. En vertu de l'nigme de l'obsession que nous nous proposons de rsoudre, nous sommes amens chercher toutes les personnes qui composent la situation de service. Perscuteurs et perscuts s'entrelacent dans chaque processus d'aide, en grand nombre. Chaque esprit est un maillon important d'une rgion tendue de la chane humaine. Plus nous grandissons en connaissances et en aptitudes, en amour et en autorit, plus grand est le champ d'action de nos liens dans la sphre commune. Il existe des mes qui se trouvent soumises l'intrt de millions d'autres mes. Tant que les mouvements de la vie s'tendent harmonieusement sous les ascendants du bien, les difficults ne parviennent pas surgir ; mais quand la perturbation s'tablit, il n'est pas vident de dfaire les obstacles car, en de telles circonstances, il est indispensable que nous procdions avec une impartialit absolue, donnant chacun ce qui lui revient. L'homme terrestre, principalement quand il se trouve dans les jours de tourmente, pour habitude de ne voir que son ct , mais, au-dessus de la justice commune proprement dite, d'autres tribunaux plus levs fonctionnent... De ce fait, tous les cas de disharmonie spirituelle sur Terre touchent ici un important rseau de serviteurs qui viennent les traiter, sans inclinaisons personnelles, sur des bases faites de l'amour que Jsus donna par son exemple et, lors de ces occasions, nous nous prparons rpondre tous les impratifs du travail de sauvetage que la tche nous impose ou nous fournit l'intrieur des activits qui lui sont connexes. cet instant de la discussion instructive, nous arrivmes un temple empli de grce.Dans ce doux endroit consacr la matrialisation d'entits sublimes, la lumire suave de la nuit calme semblait devenir plus belle.Les vibrations constantes des prires, mises ici depuis de nombreux sicles, avaient cr un prodigieux climat enchanteur autour de l'dification.Une mlodie cleste se dversait en sourdine et les fleurs dlicates du parvis paraissaient rpondre aux sons cristallins, variant dans leur brillance et dans leur couleur de manire pratiquement imperceptible.Mon cur en tait oppress, comme si la flicit des dernires heures, o il m'avait t donn d'entendre des rflexions si rconfortantes et graves concernant l'tendue du monde et de la vie, avait rapproch mon insignifiance personnelle de la grandeur divine, de douces larmes inondant mon visage.L'Instructeur nous devana et, tous ensemble, nous pntrmes dans le jardin qui entourait l'apaisant sanctuaire.Quelques frres s'approchrent, accueillants.L'un d'entre eux, l'Instructeur Gama, qui tait charg des travaux du centre, nous serra dans ses bras, disant avec bont : Vous arrivez au bon moment. Les donneurs de fluides sublims se trouvent leur poste et l'autre groupe est dj arriv.Nous entrmes sans attendre.Je sus immdiatement que l'autre groupe en question, d'ailleurs constitu de deux surs, se trouvait ici avec l'objectif de recevoir des instructions de service pour les sphres plus basses.Une douce clart d'un bleu brillant baignait le large espace intrieur dcor de fleurs des neiges ressemblant aux lys que nous connaissons sur la Terre.II n'y eut pas de temps pour s'adonner des conversations pralables.Faisant suite des salutations courtes et cordiales, l'ensemble de prire fut compos.Les donneurs d'nergie radiante, mdiums de matrialisation en notre plan, s'alignaient, non loin, au nombre de vingt.Une mouvante musique se fit entendre, argentine et lgre, dans une pice voisine, nous prdisposant la mditation d'un ordre suprieur.Peu aprs la prire harmonieuse et spontane prononce par le responsable au rang le plus lev de l'institution, voici que la tribune familiale s'illumina. Un nuage blanchtre d'une substance laiteuse et brillante se condensa tout autour et, peu peu, il mergea de ce bloc de neige translucide le visage vif et respectueux d'une vnrable femme. Une indicible srnit caractrisait son regard sympathique et son maintien de madone ancienne, soudainement apparue face nous. Elle nous salua d'un geste de bndiction comme si elle eut adress chacun les rayons de la lumire smaragdine qui embellissaient sa tte sous forme d'une aurole.Les deux jeunes femmes qui formaient ce groupe de travail diffrent du ntre s'avancrent avec des larmes discrtes et se prosternrent, genoux. Mre chrie, clama l'une d'elles, avec une inflexion dans sa voix telle que cela dchira nos fibres les plus intimes, aide-moi te parler ! Le sentiment de la sparation longtemps rprim est un feu qui consume le cur. Aide-moi ! ne me laisse pas perdre cette minute, douce et divine !Malgr les sanglots d'motion qui vibraient dans sa poitrine, elle reprit : Bnis-nous pour le grand voyage !... Il y a longtemps que nous attendons ce bref instant de retrouvailles avec toi... Pardonne-nous, petite maman, si nous insistons tellement dans notre demande... Mais sans ta protection aimante, comment vaincrons-nous au milieu les tourbillons de l'abme ?Peut-tre dans un dsir de se justifier devant les yeux maternels, elle ajouta en pleurs : En accord avec tes recommandations bien-aimes, nous avons veill sur papa, plong dans les ombres, en plus de nos tches habituelles dans la zone de travail o ta bont nous a placs ; cependant, voil six ans que nous cherchons l'attirer en vain... Il chappe notre influence rnovatrice et se complat dans la compagnie d'entits qui vampirisent les cratures l o elles passent. Il ne reoit pas notre action pleine de tendresse si ce n'est sous forme de vagues penses dont il se dfait facilement, et si nous multiplions les tentatives de sauvetage, il devient comme fou... Il se met gesticuler sans raison, colrique et irrit, hurle des blasphmes et sollicite le concours d'tres pris par le vice aux radiations obscures, tres auxquels il s'entrelace, repoussant nos suggestions et notre prsence... Il apprcie le contact des entits ignorantes et malheureuses tout en dtestant notre douceur... cet instant, une crise plus intense due l'motion l'empcha de poursuivre.La noble femme qui descendait de la tribune, redressa ses filles et les accueillit dans ses bras en s'exclamant, un accent consolateur dans sa voix sans larme, malgr une mlancolie visible : Filles bien-aimes, le Soleil combat les tnbres tous les jours. Nous bataillons contre le mal incessamment, jusqu' la victoire. Ne vous croyez pas seules dans le douloureux conflit. Excusons papa de manire infinie et collaborons afin de le restituer la terre ferme de la lumire. Si le Christ travaille pour nous, depuis le dbut des sicles sans que nous puissions comprendre l'amplitude de ses sacrifices, que dire de nos obligations de soutien et de tolrance les uns envers les autres ? Claudio s'est rendu crditeur de notre estime et de notre gratitude pour toujours, malgr l'effrayant crime dissimul qui l'a prcipit dans les profondeurs... Il a empoisonn un parent afin d'atteindre la richesse matrielle qui nous offrit ducation et confort dans la sphre physique. Par un dvouement extrme nous trois, il ne recula pas devant la tentation qui l'obligea un engagement infernal. Possesseur d'une affection proccupe, il n'a pas su attendre la bndiction du temps et s'adonna un acte impossible confesser pour nous placer dans une oasis de supriorit trompeuse... Afin qu'il nous sentt sres et heureuses, il vcut durant quarante annes d'affile entre le remords et la souffrance, psychiquement syntonis avec les esprits malicieux et vengeurs des ombres, mais en ralit, il nous a t possible de traverser une existence bnite de progrs et de confort sur ses afflictions, dans une maison riche et toujours bien pourvue, sans savoir qu'un acte obscur de meurtre et de violence vivait dans nos fondations spirituelles ! cette hauteur, l'entit matrialise se mit pleurer de manire touchante.Formant une scne mouvante et muette, les trois entits se serrant dans les bras les unes des autres, la Mre trouva la force de poursuivre : Malgr tout, nous retournerons au champ de la lutte rgnratrice et bienfaisante... Que vaut pour nous le paysage cleste sans la libration de ceux que nous aimons ? Le cur aimant, tourment, renoncera l'entre dans une toile pour demeurer aux cts d'un tre aim, dans un duel avec les serpents d'un marcage... Se pourrait-il que nous puissions jouir du spectacle auguste des sphres resplendissantes, coutant leur harmonie indfinissable dans une situation d'avancement acquise au prix de ceux qui gmissent et se languissent dans les tnbres ? Abandonner ceux qui nous servirent de marche en pleine ascension divine est une des formes d'ingratitude des plus horribles. Le Seigneur ne peut bnir un bonheur cueilli au prix d'angoisses par ceux qui nous le donnrent. Je suis convaincu qu'il y a plus de grandeur chez l'ange qui descend en enfer pour sauver les fils de Dieu, gars et souffrants, que chez le messager spirituel qui s'empresse de comparatre devant le Trne de l'ternel afin de Le louer, oubliant ses propres bienfaiteurs...La vnrable femme essuya d'abondantes larmes et poursuivit : Alors mes filles, oublions ce que nous sommes aujourd'hui pour porter secours ceux qui, dans le but de nous servir, glissrent dans un prcipice sinistre et tourmentant.

Dfaisons-nous de nos dettes secrtes avec abngation et dvouement. Plus tard, je recevrai Antonio, le neveu empoisonn, dans mes bras maternels, le rapprochant de Claudio travers la cordialit et le respect vcus en commun. Je leur enseignerai avec une joyeuse tendresse prononcer le nom de Dieu et se dfaire des lourds nuages de la rvolte qui ont terni leur vie intime. Afin de l'amener la comprhension et la piti, avec plus d'efficacit, je me suis galement engage accueillir dans le tabernacle maternel les six cratures auxquelles il s'est attach et qui se sont cartes du bien, gar qu'il est dans les rgions infrieures en raison de la culpabilit face quelqu'un qui a t pour nous un ami affectueux. Mon affection rgnera difficilement dans un foyer rempli de curs parmi les moins harmoniss avec le mien, o Jsus m'enseignera peler, heureuse, la douce leon du sacrifice silencieux... J'aurais de nombreuses fois faire face la discorde et la tentation ; mais nous ne pouvons croire aux joies soudaines. Nous conquerrons dans une collaboration bnite cette paix que Claudio a rve pour nous et dont il ne put lui-mme bnficier...Mais pour que je parte sur le chemin de la rincarnation, il est ncessaire que papa renaisse en premier. Sans ce point de dpart, je ne peux attaquer notre processus rdempteur dans une nouvelle phase. Ainsi, aidons-nous rciproquement. Pendant que je cherche transformer Antonio, rajustant ses fibres affectives, vous inciterez l'esprit paternel l'esprance et la mditation constructives...Les jeunes femmes versrent des larmes mouvantes o se mlangeaient l'angoisse et l'allgresse, et la mre illumine ajouta en prenant cong : Ne perdez pas espoir. Le temps fait partie des dons les plus prcieux du Seigneur, et ce temps nous aidera. L'avenir nous runira de nouveau dans un refuge terrestre bnit. Claudio, alors rtabli, et moi, recevrons de nombreux petits enfants, vous deux serez parmi eux, rconfortant nos curs. J'aurais sur la poitrine quelques pierres prcieuses lapider dans l'effort quotidien, et l'intrieur de l'me, deux fleurs, vous, dont le cleste parfum soutiendra les nergies qui me seront ncessaires pour me montrer persvrante jusqu' la fin... vous compenserez en moi toutes les fatigues... Unies par l'amour imprissable, nous travaillerons avec l'appui du souvenir, bien qu'imprcis, de la vie spirituelle glorieuse qui, un jour, nous accueillera, heureuses et triomphantes. Souvenons-nous de Jsus et avanons...L'missaire demeura silencieux, et les jeunes filles, probablement informes que le temps autoris s'tait coul, la serrrent contre leur cur, avides de tendresse. La mre les embrassa, touche, et aprs les avoir cordialement salues, s'en retourna vers la tribune au sommet de laquelle elle disparut notre regard, dans une onde de brume vanescente.Nous nous entre-regardmes, en larmes, comme une personne qui aurait eu la permission de reposer sa pense dans une douce mlodie.

Les surs reprirent la place qu'elles occupaient et une musique pareille un baume se fit entendre, musique qui rnova notre tat d'esprit, dans le but vident de modifier notre champ vibratoire.

Tout en rflchissant l'incommensurable bont du Pre, je me souvins des liens affectifs qui me liaient au pass, et j'observai une fois de plus que toutes les mesures du bien sont planifies et patiemment excutes par ceux qui deviennent des anges dans les vertus du Ciel, regrettant intrieurement les opportunits perdues en d'autres temps, quand la vritable comprhension de la vie n'avait pas encore rendu mon esprit heureux.Je n'tais toujours pas revenu moi de ma divagation salutaire qu'un autre drap de substance blanche couronne de tons dors, se fit visible dans les hauteurs. Rapidement, une autre messagre surgit dans la tribune, revtue de lumire.

Il irradiait de ses yeux un doux magntisme sanctifiant.

Elle portait un pplum constitu d'une fine gaze d'un bleu radieux. Droite et digne, elle descendit en nous fixant suavement, la recherche de quelqu'un avec un intrt particulier.Respectueux, l'Instructeur se leva et se dirigea dans sa direction, comme un disciple soumis.La nouvelle venue pronona des paroles de paix, sans affectation, et lui adressa la parole sur un ton d'une infinie douceur : Frre Goubio, je te remercie pour ton gnreux concours. Je crois tre effectivement arrive au moment d'accepter ton aide fraternelle en faveur de la libration de mon infortun Gregorio. Voil des sicles que j'attends aprs son rtablissement et sa pnitence. Dans un pass lointain, impressionn par les immenses ressources du pouvoir, il a commis des crimes de l'intelligence abjecte. Intern dans une dangereuse organisation de dvoys moraux, il s'est aprs la mort spcialis dans l'oppression des ignorants et des malheureux. Par l'endurcissement du cur, il a conquis la confiance de cruels gnies, tenant prsent le rle dtestable de grand prtre en d'obscurs mystres. Il commande une phalange constitue de centaines d'autres esprits misrables, cristalliss dans le mal qui lui obissent avec un dplorable aveuglement et une fidlit presque absolue. Il a aggrav le passif de ses dettes retentissantes, hrites de la folie terrestre, il se trouve tre un instrument malheureux entre les mains d'ennemis du bien, puissants et ingrats... Mais voil, il y a cinquante ans que je suis parvenue me rapprocher de lui, mentalement. Rcalcitrant et dur au commencement, Gregorio ressent prsent un certain ennui, ce qui reprsente une bndiction pour les curs infidles au Seigneur. Il m'est dj arriv de surprendre les rudiments de la transformation ncessaire dans son esprit. Il ne pleure pas encore sur le gantelet du repentir bnfique et il me parat loin du remords salvateur ; cependant, il doute dj de la victoire du mal et abrite des interrogations en son esprit avili. Il n'est plus si svre dans le commandement des esprits infortuns qui suivent ses dcisions et la chute de sa rsistance ne me semble pas lointaine. ce moment, je notai que la vnrable femme versait de discrtes larmes qui glissaient sur son visage comme des gouttes de lumire.Elle s'arrta quelques instants, contrle par les rminiscences douloureuses, puis continua: Frre Goubio, pardonne mes larmes qui ne reprsentent ni le chagrin ni le dcouragement... Selon le jugement humain commun, mon fils spirituel sera peut-tre un monstre... Mais il est pour moi le joyau finement ouvrag du cur anxieux et attendri. Je pense lui comme si j'avais perdu la perle la plus rare qui soit dans une mer de boue et je tremble d'allgresse l'ide que je vais la retrouver. Ce n'est pas une passion maladive qui vibre dans mes paroles. C'est l'amour que le Seigneur a allum en nous, ds le dbut. Face Dieu, nous sommes prisonniers du magntisme divin comme les toiles qui s'aimantent les unes aux autres dans l'empire universel. Je ne trouverai pas le Ciel sans que les sentiments de Grgorio se tournent galement vers l'ternelle Sagesse. Nous nous alimentons des rayons de la vie imprissable que nous mettons les uns avec les autres. Comment surprendre le bonheur parfait si je ne reois de mon fils bien-aim que des rayons de forces en dlire ?Les yeux embus de larmes, notre orienteur la contempla et lui demanda : Noble Mathilde ! nous sommes prts. Ordonne ! Pour autant que nous puissions faire pour ta joie, notre effort sera pauvre et petit face aux sacrifices dans lesquels tu t'engages pour nous tous.La respectable femme poursuivit avec un triste sourire : D'ici quelques courtes annes, je descendrai dans le tourbillon des luttes terrestres afin d'attendre Grgorio dans une existence d'un douloureux et difficile rachat. Je l'duquerai avec les principes suprieurs qui rgissent la vie. Il grandira sous mon inspiration immdiate et recevra l'preuve dangereuse et affligeante de la richesse matrielle. Il est prvu, dans notre plan, qu'il accueille au cours du temps, dans un travail graduel, la grande lgion de serviteurs abandonns au vice qui le suivent aujourd'hui et qui lui obissent, afin d'acheminer aussi bien ceux qui seront possiblement incarns que les dsincarns, en direction du sentier de sanctification par la discipline bnfique dans une sueur constructive. Il souffrira des calomnies et sera vilipend. Il sera de nombreuses fois humili devant les hommes. Il triomphera dans les biens phmres et dans les honneurs trompeurs. Il recevra, durant l'accomplissement de la tche de sauvetage, des tentations de toutes sortes qui lui seront soumises par la colonie d'ignorance, de perversit et de dlinquance laquelle il s'affilie actuellement, et il connatra par la suite des expriences inquitantes, la dsertion des faux amis, l'abandon, la misre, la vieillesse, l'infirmit et la solitude. Durant l'enfance, l'adolescence et la maturit, il s'attachera profondment ma tendresse : cependant, l'heure de la cueillette des preuves les plus dures, je l'aurai dj prcd dans le voyage de la tombe... mais cette poque que je pressens de si loin, mon cur maternel, bien qu'il se trouvera dans la sphre spirituelle, l'encouragera, pas pas, en direction du triomphe attendu... Dans les amertumes et les dsillusions qui l'aideront se restructurer et perfectionner les pouvoirs de l'esprit, il percevra ma voix charge d'amour ternel avec plus de prcision. .. Mais pour en arriver l, Goubio, il nous faut travailler beaucoup et sans dsespoir, en mettant incessamment profit toutes les heures. Je tirerai les cordes de l'intercession sublime, je mobiliserai mes amis, demanderai Jsus la force et la srnit. Nous dbuterons la libration avec ton concours plein d'abngation dans la zone de l'abme.La messagre respectable fit une courte pause et, concentrant son regard sur notre Instructeur, elle dit avec une nouvelle inflexion dans la voix : Tu viendras en aide Margarida qui a t ta fille tant aime et qui se trouve encore aimante Grgorio par les toiles obscures du pass. Tu collaboreras avec mon dvouement maternel pour que la sdition se transforme en son me en humilit et que la froideur se transforme en chaleur. Quand tu le trouveras, revts la cape du serviteur obligeant et parle-lui en mon nom. Sous la glace qui fige ses sentiments repose, encore allume, la flamme de l'amour qui pour toujours nous unira. Je dispose prsent de la permission pour me faire sentir, et je crois que face ta tche aimante, son esprit endurci ragira.Je sais ce que te cote une incursion dans les domaines de la douleur, car seul celui qui sait aimer et supporter parvient au triomphe dans les consciences qui se dgradrent dans le mal ; cela dit, mon ami, les dons divins descendent sur nous lors des justes conditions. Le Seigneur nous enrichit afin que nous enrichissions les autres ; II nous donne quelque chose afin que nous nous essayions la distribution des bnfices qui Lui appartiennent ; Il nous aide afin qu' notre tour nous aidions les plus ncessiteux. Celui qui cueille le plus est celui qui a le plus sem...Face ces yeux divins prsent voils de larmes qui ne parvenaient pas couler, Goubio profita de l'intervalle et, respectueux, il fit remarquer : Dvoue Mathilde, je suis bien trop petit pour mriter de telles paroles. O l'allgresse existe, la souffrante ne peut se trouver. Tu m'es venue en aide par ton intercession en soutenant mon dvouement affectueux face aux ncessits de Margarida. Un cur paternel est toujours heureux quand il doit s'humilier pour les enfants qu'il aime. Je te suis simplement redevable et, si Grgorio venait me blesser dans les cercles qu'il domine, pareille affliction se convertirait galement en joie l'intrieur de mon me. De toute manire, il me rappellera ta bont et ton dvouement, m'apportant le soutien dans mes intentions de descendre pour servir. Les douleurs qui me seraient causes reprsenteraient des pines bnites dans les ross que tu m'offres. En ton nom je sauverai ma fille dont l'exprience actuelle dans le corps dense nous est des plus importantes pour les incarnations venir... Je travaillerai en faisant preuve de reconnaissance envers l'opportunit que tu me donnes ; je lutterai, encourag et heureux...Affichant une intense jubilation et une grande esprance sur son visage, la femme le remercia pour ses paroles gnreuses avant de conclure : Au moment o tu termineras la phase essentielle de ta mission, dans les prochains jours, j'en serai informe par nos messagers. J'irai ta rencontre dans les champs de sortie 1. Alors qui sait ? Il est possible que la rencontre personnelle que j'attends ardemment depuis si longtemps se produise, car Grgorio viendra probablement en ta compagnie jusqu' un point o la manifestation de la lumire sera rendue possible devant les tnbres, d'une manire ou d'une autre.1 Note de l'auteur spirituel : l'expression champ de sortie dsigne des lieux faisant office de frontires entre les sphres infrieures et suprieures.L'missaire accentua l'expression brillante de son visage, extriorisant la douce attente qui habitait son me et dit : L'heure est venue... Le Seigneur sera avec nous. Il y a un temps pour semer et un temps pour cueillir. Grgorio et moi smerons de nouveau. Nous serons mre et fils une autre fois !S'attardant particulirement sur notre Instructeur, elle poursuivit, extatique : Puissent mes larmes d'allgresse venir orner ton esprit laborieux. Je suivrai ton action et m'approcherai au moment opportun. Je crois en la victoire de l'amour ds qu'apparatra l'instant des retrouvailles. Ce jour bnit, Grgorio et les compagnons qui s'assimilent le plus lui seront amens par nos soins vers les cercles rgnrateurs, et de ces sphres de rajustement, je compte rorganiser les lments face au futur prometteur, rvant en sa compagnie aux ralisations qu'il nous faut atteindre.Goubio pronona quelques phrases d'engagement fraternel : nous travaillerions sans repos; nous nous empresserions d'excuter les ordres affectueux.La singulire entrevue prit fin avec des prires de remerciement au Pre ternel.Ce culte vivant d'amour immortel termin, nous prmes cong de la famille chrtienne qui se trouvait assemble ici. l'extrieur, la nuit se faisait plus belle. La Lune rgnait sur un trne d'un doux bleu, constell d'toiles luisantes. D'innombrables fleurs nous saluaient de leur parfum enivrant.Je levais vers l'Instructeur des yeux pleins d'interrogation, mais Goubio, effleurant mes paules dlicatement, murmura : Repose ton esprit et ne pose pas de questions maintenant. Demain, nous prendrons le chemin en direction de la nouvelle tche qui exigera de nous tous beaucoup de prudence et de comprhension fraternelle, et sois convaincu que le service nous clairera par son langage limpide.4DANS UNE CIT TRANGELe lendemain, nous nous mmes en marche.Rpondant nos argumentations affectueuses, l'Instructeur nous informa que nous n'aurions que quelques jours d'absence.Au-del des services concernant la charge particulire qui nous mobil