fracture de la mandibule : epidemiologie et …

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RAKOTOZAFY Luis Flaurand FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET TRAITEMENT PAR LE BLOCAGE INTER-MAXILLAIRE Thèse de Doctorat en Médecine

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Page 1: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

RAKOTOZAFY Luis Flaurand

FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET TRAITEMENT

PAR LE BLOCAGE INTER-MAXILLAIRE

Thèse de Doctorat en Médecine

Page 2: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE MEDECINE

ANNEE : 2004 N° 6892

FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET TRAITEMENT

PAR LE BLOCAGE INTER-MAXILLAIRE

THESE

Présentée et soutenue publiquement le 23 Avril 2004

à Antananarivo

Par

Monsieur RAKOTOZAFY Luis Flaurand

Né le 13 Novembre 1973 à Befelatanana

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE ( Diplôme d’Etat)

MEMBRES DU JURY :

Président : Professeur RAKOTOBE Pascal

Juges : Professeur RAKOTOVAO Joseph Dieudonné

Professeur RAKOTOVAO Fred

Rapporteur : Docteur RAZAFINDRABE John Bam Alberto

Page 3: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE MEDECINE

Année Universitaire 2003-2004

I- DIRECTION

A- DOYEN M RAJAONARIVELO Paul

B- VICE DOYENS

- Relations avec les institutions et Partenariat M RASAMINDRAKOTROKA Andry

- Troisième Cycle Long et Formation Continue M RAJAONA Hyacinthe

- Scolarité (1er et 2nd cycles) M RANAIVOZANANY Andrianady

M RAKOTOARIMANANA Denis Roland

- Ressources Humaines et Patrimoine M RAMAKAVELO Maurice Philippe

- Relations internationales M RAKOTOBE Pascal

-Thèses, Mémoires, Recherche, Agrégation, M RABENANTOANDRO

Rakotomanantsoa Titularisation

- Appui à la Pédagogie et Stages Hospitaliers M RANJALAHY

RASOLOFOMANANA

- Troisième Cycles Court M RANDRIANJAFISAMINDRAKOTROKA

Nantenaina Soa

-Technologies de l’information, de la M RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa

Communication et de la Télémédecine

C- SECRETAIRE PRINCIPAL

D- Mme RASOARIMANALINARIVO Sahondra H

II- PRESIDENT DU CONSEIL D’ETABLISSEMENT

M RAKOTOVAO Joseph Dieudonné

III- CHEFS DE DEPARTEMENT

- Biologie M RASAMINDRAKOTROKA Andry

- Chirurgie M RANAIVOZANANY Andrianady

- Médecine M RABENANTOANDRO Rakotomanantsoa

Page 4: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

- Mère et Enfant Mme RAVELOMANANA RAZAFIARIVAO Noëline

- Santé Publique M RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin

- Sciences Fondamentales et Mixtes Mme RAMIALIHARISOA Angeline

- Tête et cou Mme ANDRIANTSOA RASOAVELONORO Violette

IV- PRESIDENT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE M RAJAONARIVELO Paul

V- COLLEGE DES ENSEIGNATS

A- PRESIDENT Pr RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa

B- ENSEIGNANTS PERMANANTS

1- PROFESSEURS TITULAIRES D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

ET DE RECHERCHEDEPARTEMENT BIOLOGIE

- Immunologie Pr RASAMINDRAKOTROKA Andry

DEPARTEMENT MEDECINE ET SPECIALITES MEDICALES

- Endocrinologie et Métabolisme Pr RAMAHANDRIDONA Georges

- Médecine Légale Pr SOAVELO Pascal- Néphrologie Pr RAJAONARIVELO Paul

Pr RABENANTOANDRO Rakotomanantsoa

- Pneumologie- Phtisiologie Pr ANDRIANARISOA Ange

DEPARTEMENT MERE ET ENFANT

- Pédiatrie Néonatale Pr RANDRIANASOLO Olivier

DEPARTEMENT SANTE PUBLIQUE

- Administration et Gestion Sanitaire Pr RATSIMBAZAFIMAHEFA R-

Education pour la Santé Pr ANDRIAMANAL- Médecine du Travail

Pr RAHARIJAONA Vincent Marie- Santé Communautaire

Pr RANDRIANARIMANANA Dieudonné

- Santé Familiale Pr RANJALAHY RASOLOFOMANANA

Justin

- Santé Publique et Recherche Pr ANDRIAMAHEFAZAFY Barrysson

- Statistiques et Epidémiologie Pr RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie

Page 5: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

DEPARTEMENT SCIENCES FONDAMENTALES ET MIXTES

- Anatomie Pathologique Pr GIZY Ratiambahoaka Daniel

Pr RANDRIANJAFISAMINDRAKOTROKA Nantenaina Soa

- Anesthésie Réanimation Pr FIDISON Augustin

Pr RANDRIAMIARANA Joël

Pr RAMIALIHARISOA Angeline

DEPARTEMENT TETE ET COU

- Ophtalmologie Pr ANDRIANTSOA RASOAVELONORO Violette

Pr BERNARDIN Prisca

- ORL et Chirurgie Cervico-faciale Pr RABENANTOANDRO Casim- Stomatologie

Pr RAKOTOVAO Joseph Dieudonné

- Stomatologie et Chirurgie Pr RAKOTOBE PascalMaxillo-faciale

2- PROFESSEUR D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE RECHERCHE

DEPARTEMENT BIOLOGIE

- Biochimie Pr RANAIVOHARISOA Lala

DEPARTEMENT MEDECINE ET SPECIALITES

MEDICALES

- Dermatologie Pr RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa

- Radiothérapie-Oncologie Médecine Pr RAFARAMINO RAZAKANDRAINY

Florine

Page 6: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

DEPARTEMENT MERE ET ENFANT

- Pédiatrie Pr RAVELOMANANA RAZAFIARIVAO Noëline

Pr RAOBIJAONA Solofoniaina Honoré

DEPARTEMENT SANTE PUBLIQUE

- Nutrition et Alimentation Pr ANDRIANASOLO Roger

DEPARTEMENT TETE ET COU

- Neuro-Chirurgie Pr ANDRIAMAMONJY Clémen

- Ophtalmologie Pr RASIKINDRAHONA Erline

3- MAITRES DE CONFERENCES

DEPARTEMENT MERE ET ENFANT

- Obstétrique M RAZAKAMANIRAKA Joseph

DEPARTEMENT SANTE PUBLIQUE

- Santé Publique M RANDRIAMANJAKA Jean Rémi

ENSEIGNANTS NON PERMANENTS

PROFESSEURS EMERITES

Pr ANDRIAMANANTSARA Lambosoa Pr RAKOTOZAFY Georges

Pr ANDRIAMBAO Damasy Pr RAMAKAVELO Maurice Philippe

Pr ANDRIANAIVO Paul Armand Pr RAMONJA Jean marie

Pr ANDRIANANDRASANA Arthur Pr RANAIVOZANANY Andrianady

Pr ANDRIANJATOVO Joseph Pr RANDRIAMAMPANDRY

Pr AUBRY Pierre Pr RANDRIAMBOLOLONA Aimée

Pr KAPISY Jules Flaubert Pr RANDRIANARIVO

Pr MANAMBELONA Justin Pr RANDRIARIMANGA Ratsiatery HB

Pr RABARIOELINA Lala Pr RASOLOFONDRAIBE Aimé

Pr RABETALIANA Désiré Pr RATOVO Fortunat

Pr RADESA François de Sales Pr RATSIVALAKA Razafy

Pr RAHAROLAHY Dhels Pr RAZAKASOA Armanr Emile

Pr RAJAONA Hyacinthe Pr RAZANAMPARANY Marcel

Pr RAKOTOARIMANANA Denis Roland Pr SCHAFFNER RAZAFINDRAHABA

Pr RAKOTOMANGA Robert Pr ZAFY Albert

Pr RAKOTOMANGA Samuel

Pr RAKOTO-RATSIMAMANGA S U

Page 7: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

IN MEMORIAM

Pr RAJAONERA Richard Pr RAKOTOVAO Rivo Andriamiadana

Pr RAMAHANDRIARIVELO Johnson Pr RAVELOJAONA Hubert

Pr RAJAONERA Fréderic PrANDRIAMAMPIHANTONA Emmanuel

Pr ANDRIAMASOMANANA VelsoPrRANDRIANONIMANDIMBYJerômePr

RAKOTOSON Lucette Pr RAKOTONIAINA Patrice

Pr ANDRIANJATOVO RARISOA Pr RAKOTO-RATSIMAMANGA Albert

Dr RAMAROKOTO RazafindramboaPr RANDRIANARISOLO Raymond

Pr RAKOTOBE Alfred Dr RABEDASY Henri

Pr ANDRIAMIANDRA Aristide Pr MAHAZOASY Ernest

Dr RAKOTONANAHARY Pr RATSIFANDRIAMANANA Bernard

Pr ANDRIANTSEHENO Raphaël Pr RAZAFINTSALAMA Charles

Pr RANDRIAMBOLOLONA Robin Pr RANAIVOARISON Milsno Jerôme

Pr RAMANANIRINA Clarisse Pr RASOLONJATOVO Andriananja Pierre

Pr RALANTOARITSIMBA Zhouder Pr RANIVOALISON Denys

VI- ADMINISTRATION

CHEFS DE SERVICES

ADMINISTRATION ET FINANCES M RANDRIARIMANGA Henri

APPUI A LA FORMATION CONTINUE

RELATIONS AVEC LES INSTITUTIONS M RAMARISON Elysée

RESSOURCES HUMAINES Mme RAKOTOARIVELO Harimalala F

SCOLARITE ET APPUI A LA Mme SOLOFOSAONA Sahondranirina

PEDAGOGIE

TROISIEME CYCLE LONG M RANDRIANJAFIARIMANANA Charles B

Page 8: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Je dédie cette thèse :

A la gloire de Dieu.

« De tout mon cœur je veux te louer, Seigneur, et raconter toutes tes merveilles.

Je veux chanter victoire à cause de toi … » Proverbe 9 :2-3

A la mémoire de mon Père.

Même si tu n’es plus là, ton souvenir restera toujours dans mon esprit. « Que ton

âme repose en paix ! »

A ma Mère.

Qui a supporté avec moi toutes ces longues années d’études et qui n’a pas lésiné

sur les moyens pour que je réussisse ! Vous êtes la personne que j’aime le plus

au monde.

« Veuillez trouvez ici la récompense de tous vos efforts et sacrifices.»

A mes frères et sœurs.

Qui m’ont soutenu affectivement et matériellement au cours de mes études !

Modeste témoignage de toute ma reconnaissance et de mon amour fraternel !

A ANDRIAN’HARIMANANA Aro Vanona

Pour l’amour, la tendresse, le soutien moral, matériel que vous n’avez cessé de

m’apporter durant mes études et la réalisation de ce travail, je tiens à vous

exprimer ici mes sincères remerciements, ainsi que mes sentiments affectueux !

A Edith et Tsarisa ,

Qui m’ont soutenu affectivement et matériellement au cours de mes études !

Je vous prie de trouver ici l’expression de mes sentiments affectueux !

A Madame Doll Sylvie RAKOTONARIVO

A Monsieur et Madame RANDRIANOMENJANAHARY Marcellin,

A Monsieur et Madame ANDRIAMANJAKA Daniel,

A Monsieur et Madame RAKOTOZAFY Géobert C,

A Monsieur et Madame RAKOTOZAFY Fanomezantsiory F,

Et à tous ceux qui ont contribué à l’élaboration de cette Thèse,

Mes remerciements et ma reconnaissance !

A tous mes ami(e)s,

Trouvez ici l’affirmation de notre sincère amitié.

Page 9: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

A NOTRE MAÎTRE ET PRESIDENT DE THESE

Monsieur le Docteur RAKOTOBE Pascal

Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche

en Stomatologie et Chirurgie Maxillo-faciale à la Faculté de Médecine

d’Antananarivo.

Président de l’Université d’Antananarivo

Qui a bien voulu accepté avec bonté de présider à la soutenance de cette thèse,

pour tant de compréhension, et nous a fait bénéficier de ses enseignements précieux au

cours de notre étude.

Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde reconnaissance et nos

remerciements sincères et respectueux.

Page 10: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE

Monsieur le Docteur RAKOTOVAO Joseph Dieudonné

Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Stomatologie

à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Monsieur le Docteur RAKOTOVAO Fred

Professeur Agrégé en ORL et Chirurgie Cervico-faciale.

Chef de service ORL et Cervico-Facial du Centre Hospitalier de Soavinandriana

Vous avez montré une grande bienveillance et de sympathie en acceptant

avec spontanéité, de siéger à notre jury, malgré vos multiples responsabilités ;

Veuillez trouvez ici, l’expression de notre profonde gratitude.

A NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR

Monsieur le Docteur RAZAFINDRABE John Bam Alberto

Chirurgien des Hôpitaux

Chef de Travaux – de Clinique en Tête et Cou

Vous avez bien accepté la lourde tâche d’être le Rapporteur de cette

thèse. Votre disponibilité à notre égard, et vos multiples attributions

professionnelles, nous touchent énormément.

Veuillez trouver ici l’expression de nos remerciements les plus

sincères.

Page 11: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO

Monsieur le Professeur RAJAONARIVELO Paul

Nos hommages les plus respectueux.

A TOUS NOS MAITRES DE LA FACULTE DE MEDECINE ET TOUS LES MEDECINS DES HOPITAUX

Tous nos remerciements les plus sincères.

A TOUS LE PERSONNEL ADMINISTRATIF ET TECHNIQUE DE LA

FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO

Nous vous remercions chaleureusement de votre collaboration.

A TOUS LE PERSONNEL DU SERVICE DE CHIRURGIE MAXILLO-

FACIALE ET DE STOMATOLOGIE DU CHU D’ANTANANARIVO

Au Docteur ANDRIAMIANDRISOA Aristide,

Au Docteur RAMILIJAONA RAVELOSOA Elyane,

Pour leur aide inestimable durant mes études médicales,

Qu’ils trouvent ici l’expression de nos sincères remerciements.

Page 12: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

SOMMAIREINTRODUCTION

Pages

PREMIERE PARTIE : RAPPELS 1

1- RAPPELS THEORIQUES: 1

1.1: Base Anatomique 1

1.1.1 : Embryologie et croissance de la mandibule 1

1.1.2 : Anatomie descriptive et appliquée de la mandibule 1

1.1.2.1 : Le corpus 1

1.1.2.2 : Le ramus 2

1.1.2.3 : La subdivision de la mandibule 2

1.1.3 : Muscles manducateurs 4

1.1.3.1 : Muscles élévateurs 4

1.1.3.2 : Muscles abaisseurs 6

1.1.3.3 : Muscles cervicaux 6

1.1.4 : Vascularisation de la mandibule 6

1.1.5 : Innervation de la mandibule 9

1.1.6 : Biomécanique 9

1.1.7 : Base biologique 10

1.1.8 : Bases esthétiques 11

1.2 : Epidémiologie de la fracture mandibulaire 11

1.2.1 : Fréquence 11

1.2.2 : Circonstances de survenue 12

1.2.3 : Topographie lésionnelle 12

1.2.4 : Terrain 12

1.3 : Pathogénie 12

1.3.1 : Mécanismes 12

1.3.2 : Déplacements 12

1.3.3 : Variétés anatomopathologiques 14

1.4 : Etude des signes de la fracture mandibulaire 14

1.4.1 : Interrogatoire 14

1.4.2 : Examen clinique 14

1.4.2.1 : Examen facial 17

Page 13: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

1.4.2.2 : Examen oral 17

1.4.2.3 : Examen des autres appareils 18

1.4.3 : Bilan radiologique

18

1.4.4 : Formes anatomocliniques 19

1.4.4.1 : Fractures mandibulaires uni focales 19

1.4.4.1.1 : Fracture de la partie dentée 19

1.4.4.1.2 : Fracture de l’angle 20

1.4.4.1.3 : Fracture de la partie rétro-dentée 20

1.4.4.2 : fractures mandibulaires plurifocales 20

1.4.4.2.1 : Fractures mandibulaires bifocales 20

1.4.4.2.2 : Fractures mandibulaires tri focales 21

1.4.4.3 : Fractures mandibulaires comminutives 21

1.4.4.4 : Fractures mandibulaires avec perte de substance osseuse 21

1.4.4.5 : Fractures mandibulaires particulières selon le terrain 21

1.4.4.5.1 : Fractures mandibulaires de l’enfant 21

1.4.4.5.2 : Fractures mandibulaires de l’édenté 22

1.4.4.6 : Fractures mandibulaires compliquées 22

1.5 : Traitements 22

1.5.1 : Buts 22

1.5.2 : Moyens 23

1.5.2.1 : Les traitements d’urgences 23

1.5.2.2 : Les traitements médicaux adjuvants 23

1.5.2.3 : Les traitements chirurgicaux 24

1.5.2.3.1 : Orthopédique 24

1.5.2.3.2 : Ostéosynthèse 24

1.5.3 : Indications 25

1.5.4 : Résultats 26

1.5.5 : Complications thérapeutiques 26

Page 14: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE

27

2- MATERIELS ET METHODES2.1 : Epidémiologie 27

2.2 : Evaluation du blocage inter maxillaire 27

3- RESULTATS 29

3.1 : Fréquence des traumatismes maxillo-faciaux 29

3.2 : Fréquence des fractures mandibulaires 29

3.3 : Age et sexe 29

3.4 : Provenances des malades souffrants des fractures mandibulaires 29

3.5 : Les circonstances de survenue 33

3.6 : Nombre de foyers de fractures par malade 37

3.7 : Siège des fractures 40

3.8 : Traitements reçus

3.8.1 : Traitements médicaux 47

3.8.1.1 : Médicamenteux 47

3.8.1.2 : Dentaire 47

3.8.1.3 : Conseils hygièno-diétetiques 47

3.8.1.4 : Rééducation mandibulaire 47

3.8.2 : Chirurgicaux 48

3.8.2.1 : Blocage inter maxillaire 48

3.8.2.2 :Ostéosynthèse 50

3.8.3 : Résultats du traitement 52

3.8.4 : Complications thérapeutiques 53

TROISIEME PARTIE : NOS COMMENTAIRES 60

4 – COMMENTAIRES 60

4.1 : Epidémiologie 60

Page 15: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

4.1.1 : Fréquence des traumatismes maxillo-faciaux 60

4.1.2 : Fréquence des fractures mandibulaires 61

4.1.3 : Sexe 61

4.1.4 : Age 62

4.1.5 : Provenance des malades 63

4.1.6 : Circonstances de survenue 63

4.1.7 : Nombre de foyer de fracture 64

4.1.8 : Siège des fractures 65

4.2 : Traitements reçus 65

4.2.1 : Traitements médicaux 65

4.2.1.1 : Traitements médicamenteux 65

4.2.1.2 : Traitements dentaires 67

4.2.1.3 : conseils hygièno-diétetiques 68

4.2.1.4 : Rééducation fonctionnelle 69

4.2.2 : Traitement chirurgical : le blocage inter maxillaire 70

4.2.2.1 : Réalisation du blocage inter maxillaire 71

4.2.2.2 : Difficultés de confection du blocage 71

4.2.2.3 : Surveillances du blocage 72

4.2.2.4 : Efficacité du blocage 74

4.2.3 : Indication du blocage 75

4.2.4 : Complications du blocage 78

CONCLUSION

ANNEXES

BIBLIOGRAPHIES

Page 16: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau I : Répartition des malades selon les circonstances de survenue 33

Tableau II : Répartition des malades selon les circonstances de survenue

et l’âge 34

Tableau III : Répartition des malades selon les foyers de fractures et les

circonstances de survenue 38

Tableau IV : Répartition des malades selon le siège des fractures 40

Tableau V : Répartition des malades selon le siège des fractures et le sexe 41

Tableau VI : Répartition des malades selon le siège des fractures et les

Circonstances de survenue 44

Tableau VII : Répartition des fractures de l’angle selon le côté fracturé 45

Tableau VIII : Répartition des malades selon le siège des fractures et l’âge 46

Tableau IX : Taux de réduction des foyers de fractures en fonction des sièges 51

Tableau X : Résultats du traitement des fractures mandibulaires 52

Page 17: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

LISTE DES FIGURES Pages

Figure N°1 : Subdivision de la mandibule 03

Figure N°2 : Muscles élévateurs de la mandibule 05

Figure N°3 : Les muscles abaisseurs 07

Figure N°4 : Vascularisation de la mandibule 08

Figure N°5 : Répartition topographique des fractures mandibulaire 13

Figure N°6 : Types de déplacements des fractures 15

Figure N°7 : Variétés anatomopathologiques 16

Figure N°8 : Répartition des malades selon l’âge et le sexe 30

Figure N°9 : Répartition des malades de sexe masculin selon l’âge 31

Figure N°10 : Répartition des malades de sexe féminin selon l’âge 32

Figure N°11 : Répartition des malades de sexe masculin selon les

circonstances de survenue 35

Figure N°12 : Répartition des malades de sexe féminin selon les

circonstances de survenue 36

Figure N°13 : Répartition des malades selon le nombre de foyer de fracture 37

Figure N°14 : Répartition des malades portant des fractures bi focales

selon l’association des sièges de fractures 39

Figure N°15 : Répartition des malades de sexe masculin selon

le siège des fractures 42

Figure N°16 : Répartition des malades de sexe féminin selon

le siège des fractures 43

Figure N°17 : Malade N° 74 (Diagnostic) 54

Figure N°18 : Malade N° 74 (Contrôle) 55

Figure N°19 : Malade N° 39 (Diagnostic) 56

Figure N°20 : Malade N° 39 (Contrôle) 57

Figure N°21 : Malade N° 109 (Diagnostic) 58

Figure N°22 : Malade N° 109 (Contrôle) 59

Page 18: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

INTRODUCTION

Page 19: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Les fractures de la mandibule représentent une proportion importante des

traumatismes maxillo-faciaux (1). La mandibule est le siège de prédilection des

fractures de la face à cause de sa fonction et surtout de sa position anatomique (2). C’est

le seul os mobile de la face, cette particularité anatomique est à l’origine d’une

particularité physiologique, dont un certain nombre de fonctions; entre autres : la

mastication, la phonation, la parole, la respiration. Ces fonctions doivent être prioritaires

dans la prise en charge de ces traumatismes, sans négliger, mais dans un deuxième

temps l’esthétique du visage, meilleure partie de nous même que nous montrons à

autrui (3).

Certains auteurs disent que les accidents de la voie publique seraient la

principale cause des fractures de la mandibule (1). C’est surtout les cas des pays

industrialisés. D’autres auteurs ont conclut que les violences inter personnelles étaient

l’étiologie la plus répandue (1), principalement dans les pays en voie de développement,

plus particulièrement en Afrique et à Madagascar.

L’objectif de notre étude est d’essayer de déterminer l’épidémiologie des

fractures mandibulaires à Antananarivo, et aussi d’évaluer l’efficacité et les indications

du blocage inter maxillaire dans le traitement de ces fractures.

Pour parvenir à ces objectifs, nous verrons après quelques rappels théoriques :

Nos matériels et méthodes,

Nos résultats,

Nos commentaires,

Et enfin, une conclusion.

Page 20: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

1. RAPPELS THERIQUES

1.1: Base anatomique (3), (4), (5), (6)

1.1.1 : Embryologie et croissance de la mandibule

C’est un os membraneux organisé autour du nerf mandibulaire et en dehors du

cartilage de Meckel. La mandibule résulte de la fusion, à la fin de la première année, des

deux os dentaires sur la ligne médiane.

La croissance osseuse est assurée par le cartilage condylien et par l’ossification

du périoste sous l’action des muscles masticateurs, linguaux et peauciers. La croissance

alvéolodentaire est assurée par l’apparition et l’éruption des germes dentaires. La

régulation fine de la croissance mandibulaire, dévolue à la région condylienne, est

couplée à la croissance maxillaire par l’intermédiaire de l’engrènement des arcades

dentaires. La mandibule sollicite le maxillaire qui freine sa croissance.

1.1.2 : Anatomie descriptive et appliquée de la mandibule

La morphologie de la mandibule, seul os mobile de la face, est unique avec sa

forme en arc ( corpus ) prolongé par deux branches ( Ramus ). Le corpus porte les dents

et les muscles abaisseurs de la mandibule. Chaque Ramus porte les puissants muscles

élévateurs. Ses trois courbures, l’une sur le plat ( symphyse ), les deux autres sur les

champs (angles ) constituent des zones de faiblesse favorables aux fractures.

1.1.2.1 : Le corpus : est divisé en une zone médiane, la symphyse,

et deux zones latérales, les branches horizontales. Il se compose de deux structures

osseuses juxtaposées, alvéolaire (variable avec l’âge et l’état dentaire : l’os alvéolaire

naît et meurt avec les dents ) et basilaire (stable ).

Les dents agencées en arcade dentaire, constituent autant de fiches intra-

osseuses, utiles à la réduction et à la contention du foyer de fracture, mais aussi sources

potentielles d’infection.

L’étroite adhérence de la fibro-muqueuse gingivale à l’os sous-jacent explique

que la fracture de la partie dentée est toujours une fracture ouverte dans la bouche.

Page 21: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Le bord alvéolaire de la mandibule est la zone la plus utile pour la stabilisation

des fractures.

Le bord basilaire de la mandibule est la seule zone d’os solide (os compact),

moins utile pour la contention et la plus difficile d’accès par voie endo-buccale.

Entre les deux structures alvéolaire et basilaire chemine le pédicule vasculo-

nerveux alvéolaire inférieur dans le canal mandibulaire. Ce canal contracte des rapports

variables avec l’apex des dents postérieurs. Il décrit une grande courbe à concavité

antéro-supérieur émergeant au trou mentonnier situé en général au-dessous et en arrière

de l’apex de la première prémolaire.

La face externe est proche de la peau et de la sous muqueuse, son accès facile et

avantageux sur l’esthétique et la cicatrisation par voie orale est toujours préférable à

l’abord cutané.

1.1.2.2 : Le Ramus : se détache à angle droit des deux extrémités

du corpus. Partie latérale non dentée, cette lame osseuse quadrilatère est aplati

transversalement. Chaque branche montante est surmontée par deux apophyses

d’attache musculaire, l’une antérieure, le coroné, l’autre postérieure, devenue

secondairement articulaire, le condyle. Ces deux apophyses sont séparées par

l’échancrure sigmoïde.

1.1.2.3 : Subdivision de la mandibule (Figure N°1) : elle est

subdivisée en sept unités topographiques depuis la mise au point de Dingman et Natvig.

La partie dentée comprend trois unités :

- La région alvéolodentaire : zone du corps mandibulaire en regard des

dents

- La région symphysaire : située entre les deux faces distales des deux

canines

- La branche horizontale : entre la face mésiale de la première prémolaire

et la face distale de la deuxième molaire

- L’angle est définit, par convention, par la zone comprise entre une ligne

verticale tangentielle à la face distale de la deuxième molaire et une ligne

horizontale passant au niveau du rebord alvéolaire mandibulaire.

La partie non dentée comprend trois unités :

- La branche montante : entre angle et échancrure sigmoïde

Page 22: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

- Le condyle : au-dessus d’une ligne prolongeant en bas et en arrière le

bord postérieur du coroné

Figure N°1: Subdivision de la mandibule.Dingman RO, Natvig P. Surgery of facial fractures. WB Saunders. Philadelphia 1964.

1-Coroné, 2-Condyle, 3- Branche montante, 4-Région Angulaire5-Branche horizontale, 6-Région Symphyse, 7-Région alvéolaire

Page 23: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

-

-

Le coroné : au-dessus d’une ligne prolongeant en bas et en avant le bord antérieur du

col condylien.

1.1.3 : Muscles manducateurs

Le système musculaire manducateur est composé des muscles élévateurs, des

muscles abaisseurs et des muscles cervicaux. La connaissance de ces muscles est

essentielle pour comprendre les déplacements secondaires qu’ils provoquent en cas de

fracture.

1.1.3.1: Les muscles élévateurs

Muscle temporal :

Aplati en forme d’éventail, la partie proximale de muscle temporal occupe la

fosse temporale. Ses faisceaux convergent vers l’apophyse coronoïde de la mandibule.

Le muscle temporal est innervé par les branches du tronc terminal antérieur du nerf

maxillaire inférieur, troisième branche du trijumeau. Le muscle temporal est éleveur et

rétropulseur de la mandibule.

Le masséter :

Court, épais, rectangulaire, allongé de haut en bas entre l’arcade zygomatique et

la face externe de la mandibule. Le masséter comprend trois faisceaux : superficiel,

moyen et profond. Le masséter est innervé par le nerf masséterin, branche terminale du

nerf temporo-masséterin, qui est une branche de division du tronc terminal antérieur du

nerf maxillaire inférieur, troisième branche du trijumeau. Le masséter est élévateur de la

mandibule. Il est en outre propulseur.

Le ptérygoïdien interne :

Quadrangulaire, il est situé dans la région ptérygomaxillaire, tendu de la fosse

ptérygoïde à la face interne de l’angle de la mandibule. Il est innervé par le nerf du

ptérygoïdien interne, branche du tronc commun du ptérygoïdien interne, péristaphylin

externe et muscle du marteau, nerf qui se détache du tronc terminal postérieur du nerf

maxillaire inférieur, troisième branche du trijumeau. Le ptérygoïdien interne est

élévateur de la mandibule : il ramène le condyle en haut et en arrière après ouverture de

la bouche.

Le muscle ptérygoïdien externe :

Court, épais, aplati transversalement, il est situé dans la région ptérygomaxillaire, tendu

de l’apophyse ptérygoïde au col du condyle. Il comprend deux

Page 24: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

MUSCLE TEMPORAL

MUSCLE MASSETER

MUSCLES PTERYGOIDIENS

Page 25: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Figure N° 2 : Muscles élévateurs de la mandibule

G. Couly. Anatomie maxillo-faciale. 25 questions. Revue et augmentée. 2e édition,1988

faisceaux : sphénoïdal et ptérygoïdien. Ces deux faisceaux sont innervés par le nerf du

ptérygoïdien externe qui naît du nerf temporobuccal au moment où ce nerf traverse

l’interstice des deux faisceaux. Le nerf temporobuccal est une branche terminale du

tronc terminal antérieur du nerf maxillaire inférieur, troisième branche du trijumeau. La

contraction d’un

seul ptérygoïdien externe provoque la diduction. Quand les deux ptérygoïdiens externes

agissent ensemble, ils sont propulseurs.

1.1.3.2: Muscles abaisseurs

Les muscles abaisseurs, plus faibles, ont tous une insertion hyoïdienne :

ptérygoïdien latéral, et platysma excepté. Les muscles abaisseurs directs sont sus

hyoïdiens : géniohyoïdien, mylohyoïdien, digastrique et stylo hyoïdien. A ces muscles

abaisseurs qui agissent par traction, il faut ajouter les muscles linguaux qui agissent par

pulsion (7).

1.1.3.3: Muscles cervicaux

Les muscles cervicaux jouent un rôle dans l’équilibre postural et en stabilisant la

tête, accroissent l’efficacité des mouvements mandibulaires.

1.1.4 : Vascularisation de la mandibule

La vascularisation mandibulaire est fournie par le réseau carotidien externe à

travers ses branches : faciale, linguale et maxillaire (8).

Ces artères se divisent en deux réseaux:

- Un réseau endosté, prédominant. L’artère alvéolaire inférieure, parcourant le

canal mandibulaire, détache une branche rétrograde pour le condyle et donne pour les

branches horizontales des rameaux ascendants, inter alvéolaire et dentaire, et

descendants mandibulaire. Un apport vasculaire propre à la symphyse provient des

branches perforantes issues de l’artère sublinguale et de l’artère sous-mentale.

- Un réseau périosté, essentiellement par l’intermédiaire des muscles

masticateurs pour le Ramus (artère masséterine, ptérygoïdienne, temporale profonde),

par le muscle ptérygoïdien latéral pour la tête condylienne, par les branches de l’artère

faciale, notamment l’artère sous-mentale et par les insertions osseuses des muscles

peauciers sur le corpus. Le réseau veineux est calqué sur le réseau artériel.

Page 26: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

La riche vascularisation de la mandibule et son origine membraneuse expliquent

la bonne trophicité osseuse et sa relative résistance aux infections.

Figure N° 3 : Les muscles abaisseurs.

Frank H N. Atlas d’anatomie humaine. 9e Editions. Maloine, 1997

Page 27: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Figure N° 4 : Vascularisation de la mandibule.

G. Couly. Anatomie Maxillo-faciale. 25 Questions. Revue et augmentée. 2e édition,1988

nerf temporobuccal et le plexus cervical superficiel complète l’innervation sensitive de

la région mandibulaire.

Page 28: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

1.1.5 : Innervation de la mandibule

L’innervation sensitive est principalement assurée par le nerf alvéolaire inférieur, branche du nerf maxillaire inférieur, troisième

branche du trijumeau. Il innerve la mandibule, la denture, la gencive et la région labiomentonnière. Le nerf lingual, la branche buccale

du

1.1.6 : Biomécanique (9), (10), (11), (12)

La forme et la structure d’une pièce osseuse représente le meilleur compromis

entre le matériau osseux et les contraintes qu’elle est destinée à subir. Continuellement,

l’architecture osseuse labile s’adapte aux modifications des sens ou à l’intensité des

contraintes et à la pathologie.

L’hétérogénéité de la structure de l’os le rend plus résistants que ses constituants

isolés ; grâce à la précontrainte des fibres de collagènes mises en tension avant la

fixation des cristaux d’hydroxyapatite. L’os augmente sa résistance à la traction.

L’os mandibulaire, seul os mobile de la face, présente une structure anatomique

originale qui reflète essentiellement les forces générées et absorbées par les autres

éléments de l’appareil manducateur, muscles, articulation temporo-mandibulaire et

dents, lors de la mastication. Les trois systèmes osseux, musculaire et dentaire de la

mandibule, sont biomécaniquement et neurologiquement liés par la fonction

manducatrice.

L’environnement musculo-tendineux de la mandibule intervient en renforçant la

solidité mandibulaire lors de la contraction musculaire et aussi en provoquant les

déplacements secondaires des segments fracturés.

Les dents déterminent la présence de l’os alvéolaire et transmettent les forces

manducatrices par le réseau spongieux à l’os basilaire sous-jacent et aux corticales

environnantes.

L’os mandibulaire adapte sa structure interne et sa morphologie externe aux

contraintes manducatrices, d’où une structure lamellaire, proche des structures à

revêtement travaillant utilisées en construction aéronautique, avec une architectonique

particulière de chaque partie de la mandibule :

- Le corpus, constitué d’un étui cortical en U (poutre rigide) à remplissage

aréolaire (os trabéculaire ou spongieux) est renforcé à sa partie occlusale

par des

Page 29: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

raidisseurs ( cloisons inter dentaires) ; les travées spongieuses s’orientent en fonction

des pressions occlusales et forment des ponts osseux solidarisant les corticales ;

- Le Ramus présente deux corticales séparées par une mince couche d’os

spongieux.

Au niveau mandibulaire, Jourde et Vanneville ont montré l’existence de deux poutres

principales :

- La poutre basilaire, en équerre, étendue du bord postérieur du Ramus au bord

basilaire du corpus, répondant principalement à des contraintes en compressions ;

- La poutre temporale, issue du coroné et du condyle, empruntant les lignes

obliques interne ( mylohyoïdienne ) et externe, soumise essentiellement à des

contraintes en tension.

Il faut noter que le renforcement cortical interne se prolonge bien en avant du

renforcement externe.

La région symphysaire présente une arhitecture osseuse plus complexe du fait de

la prédominance des contraintes en torsion ou en cisaillement.

L’os haversien de la corticale externe est assez dense et suffisamment épais (2.2

à 3.4 mm pour Champy) pour permettre à la fois une ostéosynthèse mono corticale,

solide et l’emploi de vis auto taraudante.

1.1.7 : Base biologique

L’os est un tissu labile. Le remaniement permanent, tout au long de la vie, de

son architecture témoigne de sa capacité à s’adapter à diverses charges de travail et de

sa sensibilité aux facteurs métaboliques, nutritionnels et hormonaux.

A la suite d’une fracture, un certain nombre de phénomènes biologiques vont

être mis en jeu pour aboutir à la réparation osseuse et à la récupération fonctionnelle.

Trois facteurs fondamentaux sont les garants d’une bonne consolidation

osseuse :

La vascularisation adéquate des berges fracturaires ;

Le contact intime des extrémités osseuses ;

L’immobilisation continue du foyer de fracture.

1.1.7.1 : Processus de cicatrisation osseuse: la consolidation

Dans la cicatrisation par cal osseux, l’organisation de l’hématome dans l’espace

fracturaire et l’invasion conjonctivovasculaire sont deux éléments essentiels de la

Page 30: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

première étape de la réparation osseuse. La chirurgie à foyer ouvert décapite en partie ce

processus d’auto réparation et impose d’y suppléer par une contention très stable. Le cal

périosté est remplacé par de l’os tissé selon un processus d’ossification enchondrale. Le

remodelage architectural et le remplacement de l’os tissé se poursuivent plusieurs mois

jusqu'à ce qu’un os compact mature lamellaire soit présent dans la zone de la fracture.

Si des mouvements se produisent durant la phase initiale, seul du tissu fibreux passera

en pont dans l’espace fracturaire. L’étendue du cal dépend de plusieurs facteurs ( siège,

déplacement et type de fracture, vitalité des segments osseux, lésions des pédicules

vasculaires et des tissus mous environnants, qualité de la réduction et mode de

contention...).

1.1.8 : Bases esthétiques

La forme de la mandibule intervient dans le galbe du visage par la régularité du

bord basilaire et la symétrie faciale par la situation médiane du menton.

L’aspect esthétique est fondamental dans la chirurgie du squelette maxillo-facial

et ne peut être négligé en traumatologie.

Les voies d’abords sont dissimulées :

L’abord muqueux des fractures doit toujours être privilégié pour sa

rançon esthétique nulle.

L’abord cutané, lorsqu’il est indispensable, doit respecter les rameaux du

nerf facial sous peine de léser l’esthétique tonique et dynamique de la face. Il doit aussi

s’inscrire dans les plis naturels ( pli du cou ou pré-auriculaire ) ou dans les zones

cachées ( racines des cheveux ).

1.2 : Epidémiologie de la fracture mandibulaire (1),(3),(11),(12)

1.2.1 : Fréquence

En Europe, les fractures de la mandibule représentent actuellement plus de la

moitié des fractures de la face. Elles sont en régression par rapport aux statistiques

précédentes 70% des fractures de la mandibule contre 30% des fractures du massif

facial. Au Canada, les fractures mandibulaires représentent 36 à 59% de l’ensemble des

fractures maxillo-faciales.

Page 31: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

1.2.2 : Circonstances de survenue

En Europe et en Asie (13), les accidents de la voie publique représentent 60%

des causes de fractures mandibulaires. En Amérique du Nord, les violences inter

personnelles représentent 79% aux Etats- Unis (14) et 53,5% au Canada. Les autres

accidents sont moins fréquents : les accidents domestiques, les accidents de travail, les

accidents sportifs, les accidents scolaires et les causes iatrogènes.

1.2.3 : Topographie lésionnelle

En Europe, la fracture de la région condylienne est la plus fréquente 36% suivi

de celle de la branche horizontale (21 %) puis de l’angle (20 %) et aux Etats Unis, par

contre, la fracture de l’angle est la plus fréquente 36 % suivi de celle de la branche

horizontale (21 %) puis de la symphyse (17 %).

1.2.4 : Terrain

C’est l’apanage des adultes jeunes (50 à 80 % selon les auteurs). Peu d’enfant et

de vieillard sont atteints de fracture de la mandibule..

1.3: Pathogénie (3),(15),(16),(17)

1.3.1 : Mécanismes

Trois mécanismes peuvent aboutir à une fracture de la mandibule :

Mécanisme direct entraînant une fracture au point d’impact de l’agent

causal ;

Mécanisme indirect qui entraîne une fracture à distance du point

d’impact de l’agent traumatisant.

Mécanisme mixte.

1.3.2 : Déplacement

Le déplacement des fragments osseux fracturés est fonction : de la direction et

de l’énergie du traumatisme, du siège, du nombre et de la direction du ou des traits de

fracture, de l’état dentaire et de l’action des muscles manducateurs.

Il peut être absent : les fragments osseux sont normalement affrontés et dans la

même direction.

Lorsqu’il existe, il peut s’agir :

Page 32: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Figure N°5: Répartition topographique des fractures mandibulaire.Gola R. et Cheynet F. Fracture de la mandibule. Editions technique.

Encycl. Méd. Chir, Stomatologie-Odontologie I, Paris, 1994 ; 22-070-A-

10.

1-Coroné, 2-Condyle, 3- Branche montante, 4-Région Angulaire, 5-Branche horizontale, 6-Région Symphyse, 7-Région alvéolaire .

Page 33: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

D’un déplacement selon l’axe transversal : l’angulation qui correspond à

l’angle, dans le plan frontal ou sagittal, que forme l’axe longitudinal des deux segments

osseux.

D’un déplacement selon l’axe longitudinal :

Le chevauchement : il y a déplacement dans le grand axe de l’os avec

superposition des fragments, responsable d’un raccourcissement.

Le décalage ou rotation : il y a déplacement en rotation d’un seul fragment

autour de son grand axe, en rotation externe ou interne.

1.3.3 :Variétés anatomopathologiques

La fracture peut être à foyer unique (uni focale) ou multiples ((plurifocales ),

totale ( rompant la continuité mandibulaire ) ou partielle ( non interruptrice : en bois

vert, alvéolaire, basilaire, coronoïdienne ). Le type du foyer de fracture peut être simple,

plurifragmentaire, comminutif ou avec perte de substance. La direction du trait peut être

transversale, oblique ou tangentielle. De plus, la fracture mandibulaire peut être isolée

ou associée à d’autres fractures des os de la face.

1.4 : Etude des signes de la fracture mandibulaire

1.4.1 : Interrogatoire :

La fréquence des lésions associées (fractures, plaies ou lésions viscérales)

impose que l’examen spécifique de la mandibule soit précédé de l’examen général

complet et des gestes d’urgence indispensables nécessaires chez tout blessé.

Le diagnostic de fracture de la mandibule découle de l’interrogatoire, de

l’examen clinique et d’un bilan radiologique.

Les antécédents locaux ( mal occlusion, traitement orthodontique, prothèses,

traumatisme maxillo-facial ancien...) et généraux qui peuvent influencer sur les

modalités thérapeutiques (alcoolisme, diabète, comitialité, cardiopathie, insuffisance

respiratoire...).

1.4.2 : Examen clinique

D’abord facial puis oral, l’examen clinique est toujours complété par un examen

général.

Page 34: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Figure N°6 : Types de déplacements des fractures.

Gola R. et Cheynet F. Fracture de la mandibule. Editions technique. Encycl.

Méd. Chir , Stomatologie-Odontologie I, Paris, 1994 ; 22-070-A-10.

Page 35: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Fracture uni focale

Fracture bi focale

Figure N°7 : Variétés anatomopathologiquesGola R. et Cheynet F. Fracture de la mandibule. Editions technique. Encycl.

Méd. Chir, Stomatologie-Odontologie I, Paris, 1994 ; 22-070-A-10

Fracture tri focale

Fracture comminutive

Page 36: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

1.4.2.1 : Examen facial

L’inspection de l’étage inférieur de la face permet :

En premier lieu de juger de l’état des téguments de la région. Existe-t-il déjà un

oedème plus ou moins important qui masque les déformations sous jacentes ? Les plaies

faciales seront répertoriées. Elles feront l’objet d’un traitement isolé ou simultané avec la

lésion mandibulaire. On pourra noter au repos de face une déviation de la pointe du menton et

de profil, une rétrogénie par recul mandibulaire au cours d’une fracture bi condylienne.

L’hémorragie extériorisée par une plaie, par la cavité buccale et par le conduit auditif

externe sera signalée. Les mouvements d’ouverture et fermeture buccale sont, en cas de

fracture déplacée, très rapidement limités, la propulsion et la diduction sont toujours très

limitées, voire totalement impossibles.

La palpation explore le bord basilaire de la mandibule (symphyse, branche horizontale

et angles) à la recherche de déformation ou de point douloureux. Dans les fractures peu

déplacées, elle recherche une douleur provoquée à distance de la pression : antéropostérieure

sur le menton provoque une douleur angulaire ou temporo-mandibulaire ; pression latérale sur

les angles pour rechercher une douleur symphysaire. La palpation bilatérale des conduits

auditifs externes et des régions prétragiennes explore la sensibilité, la mobilité condylienne et

recherche une vacuité prétragienne. La palpation des branches montantes est gênée par les

muscles masséters.

Examen de la sensibilité et de la motricité faciale : cet examen consiste à étudier : le nerf

trijumeau à la recherche d’une hypo ou d’une anesthésie dans le territoire du nerf mentonnier

(hémirégion labiomentonnière, hémibloc incisivocanin inférieur) traduisant la compression,

l’élongation ou la section du nerf alvéolaire inférieur dans son trajet intra osseux ; le nerf

facial à la recherche d’une parésie ou d’une paralysie faciale posant le problème de son

atteinte intracrânienne ( fracture du rocher ) ou extra crânienne (fracture du condyle) .

1.4.2.2 : Examen oral

L’inspection permet d’apprécier :

* Les lésions muqueuses (plaies ou déchirures gingivales, plaies linguales, hématome

pélvibuccal parfois extensif et responsable d’un gène respiratoire) ;

* Le type de denture (définitif, mixte ou lactéale) et les lésions des arcades alvéolodentaires :

présence ou absence de dents (formule dentaire), état des couronnes

Page 37: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

dentaires (caries, amalgames, fractures), mobilité dentaire (luxation, fracture alvéolaire,

fracture radiculaire), état du parodonte (gingivite, déchaussement), existence de prothèses

fixes ou mobiles

* Etat des dents situées dans le foyer de fracture ou à proximité

* L’anomalie de l’occlusion (béance, linguoversion, contact molaire prématuré) en se référant

à l’occlusion préexistante, rarement idéale et dont la recherche est parfois malaisée.

* La dynamique mandibulaire et notamment le chemin de l’ouverture buccale

* La déformation de l’arcade dentaire se traduit par un décalage, un chevauchement, une

angulation et/ou une torsion d’un fragment par rapport à l’autre

* Le déplacement de l’arcade dentaire par fracture de la partie rétro dentée se traduit par une

béance antérieure ou latérale souvent associée à une occlusion en deux temps.

Au terme de cette inspection, on est en mesure de préciser si on a affaire à une fracture

de la partie dentée (fracture qui déforme) ou à une fracture de la partie rétro dentée ( fracture

qui déplace).

La palpation explore le bord alvéolodentaire, le vestibule inférieur, le bord antérieur

de la branche montante et la base du coroné et recherche une déformation, un point

douloureux, une mobilité anormale des dents ou des arcades dentaires.

Dans les fractures sans déplacement, une mobilisation par palpation bimanuelle douce

du foyer de fracture peut entraîner une béance de la plaie muqueuse et un diastème dentaire.

1.4.2.3 : Examens des autres appareils

Ils sont surtout indiqués dans le cadre d’un polytraumatisé.

1.4.3 : Bilan radiologique

Souvent limité en urgence, il doit impérativement être complété avant toute

intervention chirurgicale. Trois incidences complémentaires semblent suffisantes en urgence

pour explorer la mandibule : face basse, panoramique, maxillaires défilés. Dans la pratique

courante, la confrontation d’une face basse et d’un panoramique permet de résoudre la

majorité des problèmes diagnostiques et de contrôler le résultat thérapeutique.

L’examen radiographique : confirme le diagnostic de fracture ; dénombre et localise

les traits de fractures ; précise les déplacements des fragments ; renseigne sur la

Page 38: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

situation et l’état des dents au niveau du foyer de fracture (dent incluse ou lésée) et sur

l’état dentaire général (foyers infectieux péri apicaux ou alvéolaires) ; dépiste enfin les lésions

ostéo-articulaires faciales associées et les fractures pathologiques (anomalie de la trame

osseuse ).

1.4.4 : Formes anatomocliniques

1.4.4.1 : Fractures mandibulaires uni focales

1.4.4.1.1 : Fractures de la partie dentée

Elle intéresse directement l’arcade dentaire (symphyse, branches horizontales, procès

alvéolaire) et s’accompagnent très souvent d’une déchirure de la gencive (fracture ouverte),

source de saignement et de contamination microbienne.

Non déplacée, la fracture est parfois révélée tardivement par un déplacement

secondaire ou une complication infectieuse. Déplacée, elle se traduit par une déformation de

l’arcade, une hypo ou anesthésie labiomentonnière fréquente par atteinte du nerf alvéolaire

inférieur ( branche horizontale, angle), parfois des lésions dentaires associées.

Fractures de la symphyse :

Si le trait de fracture est médian (entre les deux incisifs centrales) : le déplacement est

habituellement minime car les tractions musculaires étant équilibrées.

Si le trait de fracture est para médian (entre incisif centrale et latérale ou entre incisif

latérale et canine) : le déplacement est fréquemment modéré car les forces musculaires

n’étant plus symétriques. Le petit fragment est attiré en haut et en dedans par les

muscles élévateurs et un abaissement du long fragment par les muscles abaisseurs sus-

hyoïdiens

Fractures de la branche horizontale :

Le trait de fracture est compris entre canine et angle. En général, il existe un décalage

par ascension du fragment postérieur sous l’action des élévateurs de la mandibule.

Parfois un chevauchement avec déviation du menton du côté fracturé.

Page 39: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

1.4.4.1.2 : Fracture de l’angle

Parmis les plus fréquentes, de mécanisme direct ou indirect, leur survenue est

favorisée par la présence d’une dent de sagesse incluse. Le trait est habituellement oblique en

bas et en arrière. Le déplacement est variable selon la direction du trait et sa situation par

rapport à la dent de sagesse, lorsque cette dernière est présente sur l’arcade : en avant,

déformation de l’arcade avec décalage ; en arrière, déplacement de l’arcade avec latéro-

déviation mandibulaire du côté de la fracture.

Ainsi, la symptomatologie des fractures de l’angle s’apparente soit à celle de la portion

dentée, soit à celle de la portion rétro dentée de la mandibule.

1.4.4.1.3 : Fracture de la partie rétro dentée

Situées en arrière de l’arcade dentaire ( branche montante, condyle, coroné), les

fractures de la partie rétro dentée sont habituellement fermées.

Non déplacées, elles se traduisent essentiellement par un trismus et une douleur

provoquée à distance. Déplacées, elles se manifestent, outre le trismus, par : une latéro-

déviation en bloc de l’arcade dentaire, une béance controlatérale par contact molaire

prématuré du côté de la fracture par raccourcissement de la branche montante.

1.4.4.2 : Fractures mandibulaires plurifocales

1.4.4.2.1 : Fractures mandibulaires bifocales

Fractures bifocaux symétriques :

Double fracture para symphysaire : le fragment médian en linguo- ou vestibuloversion

est attiré en bas et en arrière par la masse linguale qui peut obstruer le carrefour aéro-digestif

(glossoptose et risque d’asphyxie). Cette complication immédiate peut justifier un geste

d’urgence de traction sur la langue. Les branches horizontales, sans soutien antérieur, ont

tendance à s’élever et à se rapprocher, rétrécissant le plancher buccal.

Fracture bi-angulaire : le corps mandibulaire est attiré en bas et en arrière, en dedans

des branches montantes entraînant un recul de la partie dentée, une béance intéressant toute

l’arcade qui prend seulement contact en arrière avec la tubérosité maxillaire ou la dernière

dent.

Fracture bi condylienne : le plus souvent des fractures sous-condyliennes hautes. Le

tableau peut se limiter à une limitation douloureuse de l’ouverture buccale. En cas de

Page 40: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

déplacement important, la perte de hauteur des branches montantes s’accompagne d’un recul

mandibulaire avec contacts molaires prématurés et béance antérieure. Le mauvais pronostic

des fractures bi condyliennes, notamment le risque d’évolution vers l’ankylose, justifie pour

beaucoup leur traitement chirurgical.

Fractures bifocales asymétriques :

Ces fractures, dont les trois fragments sont sollicités par des actions musculaires

inégales, échappent à une description d’ensemble. Les formes les plus fréquentes sont les

fractures parasymphysaires associées aux fractures de l’angle ou du condyle controlatéral et

les fractures de l’angle associées aux fractures du condyle controlatéral.

1.4.4.2.2 : Fractures mandibulaires tri focales

Les fractures tri focales les plus fréquentes associent l’atteinte de la symphyse et des

deux condyles ou des deux angles. Il en résulte un élargissement et un recul de l’arc

mandibulaire particulièrement difficile à traiter.

1.4.4.3 :Fractures mandibulaires comminutives

Multifragmentaires, échappent à toute description, elles sont généralement rencontrées

au cours de fractures pan faciales et d’un polytraumatisme.

1.4.4.4 : Fractures mandibulaires avec perte de substance osseuse

Fractures d’origine balistique le plus souvent, elles associent à la perte de substance

osseuse des lésions cutanées, musculaires et muqueuses. Les pertes alvéolodentaires sont

également fréquentes. Elles posent des problèmes complexes de réparation pluritissulaire.

1.4.4.5 : Fractures mandibulaires particulières selon le terrain

1.4.4.5.1 : fractures mandibulaires de l’enfant

La mandibule de l’enfant est souple. Ce qui explique le caractère souvent incomplet

des fractures (fracture en bois vert). Une des corticales résiste, la mobilité est faible et la

fracture peut passer inaperçue. Les fractures les plus fréquentes chez l’enfant concernent la

région condylienne et alvéolaire, et sont secondaires aux chocs sur le menton. La fragilité

mandibulaire accrue du fait de la présence des germes dentaires

Page 41: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

explique la moindre résistance de la branche horizontale avant 6 ans et de la zone

parasymphysaire vers 6 ans.

1.4.4.5.2 : Fractures mandibulaires de l’édenté

L’édentation et surtout la résorption de l’os alvéolaire fragilisent la mandibule, et

concentrent les forces traumatiques vers les condyles (les dents n’absorbent plus l’énergie).

Elles réduisent la surface de coaptation osseuse et compliquent le traitement. La

symptomatologie peut être pauvre du fait de la perte de la référence dentaire, sauf en cas de

prothèse. Le site fracturaire le plus fréquent est la branche horizontale. Les fractures multiples

sont très fréquentes et intéressent presque toujours une branche horizontale et un condyle. Les

complications sont rarement infectieuses, mais le retard de consolidation et la pseudarthrose

sont fréquents.

1.4.4.6 : Fractures mandibulaires compliquées

Correctement traitées, les fractures mandibulaires consolident en 4 à 6 semaines. La

récupération fonctionnelle est complète 15 jours après la levée du blocage maxillo-

mandibulaire ou plutôt en cas de contention interne stable.

Les complications immédiates sont heureusement rares, hormis dans le cadre d’un

polytraumatisé :

Etat de choc essentiellement lié aux lésions associées, notamment viscérale ou

crânienne ;

Asphyxie ( chute de la langue en arrière, corps étranger, fracture de l’étage

moyen de la face associée... ) ;

Hémorragie ( artère faciale, artère dentaire, épistaxis ).

Les principales complications secondaires des fractures mandibulaires sont les

infections ( abcès péri fracturaires, infection du follicule dentaire, d’une ostéite ), le retard de

consolidation et la pseudarthrose, les cals vicieux et les mal occlusions.

1.5: Traitement (18),(19),(20),(21)

1.5.1 : Buts : Le traitement des fractures vise une « restitutio ad integrum » de

l’anatomie et de la fonction de l’appareil manducateur.

Page 42: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

1.5.2 : Moyens

1.5.2.1 : Les traitements d'urgence

A (airway) : dégager les voies aérodigestives supérieures et mettre le blessé en

position latérale de sécurité.

B (breathing) : maintenir le flux aérien et la liberté des voies aériennes : canule de

guédel ; traction sur la langue ; intubation ; trachéotomie si nécessaire. Pratiquer une

ventilation artificielle si l’état neurologique ou thoracique l’impose.

C (circulation) : arrêter l’hémorragie, traiter l’état de choc et entreprendre la réanimation

spécialisée.

1.5.2.2 : Traitements médicaux adjuvants

Antibiotiques: Amoxicilline 500 mg gélules à la dose de 50 à 100mg/kg/j chez

l’enfant et de 2g par jour chez l’adulte ; associé ou non à la Métronidazole 250 mg

comprimé : 1,5 g/j chez l’adulte et 40 mg/kg/j chez l’enfant.

.Traitement dentaire :

La conduite à tenir devant une dent intra focale peut différer selon divers critères . On peut

classer les dents dans trois catégories :

Dent utile : dent pivot (entretoise incisive), dent butée (cale molaire), dent engrenée

(guide occlusale). Elle doit être respectée au maximum ;

Dent nuisible : dent profondément cariée, mortifiée, fracturée ou gênant la réduction

(germe, dent incluse). Elle doit être d’emblée extraite, en particulier le germe luxé, la dent

infectée (foyer périapical) ou dent en désinclusion (risque de péricoronarite). L’extraction de

la dent intra focale, notamment incluse, peut cependant être différée.

Dent indifférente : dent incluse (à distance), dent sans antagoniste.

Pour les dents extra focales, une attitude conservatrice peut être recommandée chaque fois

que les dents lésées ne représentent pas de risque infectieux majeur.

Anti-inflammatoires: type Kétoprofène 75 mg à raison de 300 mg par jour.

Antalgique: Paracétamol comprimé à la dose de 3g/j

Conseil hygièno-diètetique : hygiène buccale, régime mou, ne pas se coucher sur le

côté, soutenir la mandibule en cas de bâillement ou d’éternuement...

Rééducation mandibulaire :

-passive ou mécanothérapie utilise des appareils mobilisateurs ( guide ou

Page 43: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

positionneur) qui ont tendance à privilégier l’un des mouvements

mandibulaires.

-active : elle est pratiquée en trois phases,

La mobilisation active aidée consiste à assister manuellement la mandibule dans ses

déplacements pour obtenir des mouvements proches de la normale,

La mobilisation active pure est progressivement obtenue en réduisant l’aide jusqu'à ce

que les amplitudes maximales soient atteintes,

La mobilisation active contrariée consiste à effectuer les mêmes mouvements contre

des forces d’intensité croissante pour renforcer la force musculaire jusqu'à la récupération

d’une fonction masticatoire normale.

1.5.2.3 : Traitements Chirurgicaux

1.5.2.3.1: Orthopédique

Blocage intermaxillaire : c’est un procédé orthopédique de contention et

d’immobilisation simultanée et qui consiste à maintenir la mandibule contre le maxillaire dans

une position d’articulé correct par des dispositifs intra-buccaux : ligatures d’Ivy ou d’Ernst au

fil d’acier 4/10, arcs vestibulaires, boutons collés …

Pour la ligature, le dispositif comprend un système d’ancrage sur chaque maxillaire, qui

prennent appui sur les dents et un moyen d’union qui solidarise les deux ancrages. La durée

de la contention varie de 4 à 6 semaines.

Pour la méthode des arcs métalliques vestibulaires (modèles de Duclos, Dautrey, Schuchardt

…). L’arc est fixé au contact des dents par des ligatures péridentaires au fil d’acier 4/10.

Classiquement, un arc ne doit pas franchir un foyer de fracture non réduit. En pratique, la pose

d’un arc complet d’emblée après réduction immédiate est toujours préférable. La contention

est assurée par des élastiques ou des fils d’acier tendus entre les arcs maxillaire et

mandibulaire pendant 30 à 45 jours.

Blocage mono maxillaire: c’est une méthode de contention para focale utilisant les

fiches dentaires de part et d’autre du foyer de fracture. Plusieurs techniques sont possibles :

arc métallique renforcé avec de la résine, gouttière de bataille ...

1.5.2.3.2 :Ostéosynthèse

*La voie d’abord interne (muqueuse) doit toujours être privilégiée par sa rançon

esthétique nulle. La voie externe, lorsqu’il est indispensable, doit respecter les rameaux

Page 44: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

du nerf facial.

*Contention:

-Traitement chirurgical à foyer ouvert

Ligature métallique : technique la plus ancienne, la plus universelle, la plus

économique et la plus simple à mettre en œuvre, la ligature métallique est davantage un

moyen de coaptation que de contention osseuse. Les différents types de ligature

métalliques sont : ligature simple, simple doublé, croisé, en 8, simple et en 8 combinées,

ligature de Neuner.

Plaque vissée : la plaque vissée placée sur la corticale externe mandibulaire apporte

une grande stabilité contre les forces de flexions. Quel que soit le type, la mise en place de

plaques vissées doit respecter un protocole rigoureux : coaptation, modelage, forage et

vissage.

Il existe deux types de plaque vissée : maxi plaques et mini plaques, selon la taille de la

plaque.

La maxi plaque : ce sont des grosses plaques conçues pour résister aux

déformations générées par la fonction mandibulaire normale. Ces maxi plaques sont épaisses

d’au moins 2 mm. Quatre types de maxi plaques sont disponibles : non compressive,

compressive et dynamique, compressive dynamique excentrique et THRP (titanium hollow

screw and reconstruction plate).

La mini plaque : il est semi-rigide et de 1 mm d’épaisseur environ. Il existe

actuellement de nombreux systèmes : système de Champy, système à mini compression de

Luhr, système de mini plaque titane de Würzberg …

Vissage compressif : ce principe de contention a été introduit en chirurgie maxillo-

faciale par Brons et Boering en 1970.

-Traitement chirurgical à foyer fermé

Fixateurs externes : le principe consiste à placer des fiches métalliques (broche de

Kirschner en général) de part et d’autre du foyer de fracture à travers les plans superficiels,

puis après réduction de la fracture, à solidariser à distance de la peau les fiches au moyen de

divers dispositifs rigides.

1.5.3 : Indications

Traitements d’urgence : en cas de double fracture para symphysaire ou de

complications hémorragiques ou de polytraumatisme …

Page 45: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Traitements médicaux : Les antibiotiques sont systématiques car les fractures

mandibulaires sont des fractures ouvertes dans la bouche. On prescrit en première intention de

l’Amoxicilline. Si le risque infectieux est grand, on y associe de la Métronidazole. Les

antalgiques et les anti-inflammatoires sont utilisés pour lutter contre la douleur et

l’inflammation, le conseil hygiéno-diétetique et le soutien psychologique sont toujours

indispensables en cas de fracture mandibulaire, la mécanothérapie aide à la récupération de la

fonction manducatrice après le déblocage.

Traitements chirurgicaux :

L’orthopédie : Blocage mono maxillaire est indispensable en cas de lésions

alvéolodentaires associées, dans les fractures peu ou pas déplacées ; Blocage inter maxillaire

quand la réduction anatomique peut se faire de manière orthopédique, le complément

indispensable des ostéosynthèses par ligature métallique ; il est associé aux procédés de

contention interne.

Traitement chirurgical : couvrent toutes les fractures mandibulaires, que le sujet soit

complètement, partiellement ou nullement dentée.

1.5.4 : Résultats : Quel que soit la technique utilisée, l’objectif est d’avoir un

contact intime des extrémités osseuses, une immobilisation continue du foyer de fracture, une

bonne occlusion, un bon articulé et l’absence de douleur ...

1.5.5 : Complications thérapeutiques

* Orthopédie (Blocage inter maxillaire):

Problèmes d’hygiènes bucco-dentaires,

Complications infectieuses : des caries dentaires ou de cellulite odontogène…,

Problème d’alimentation,

L’inconfort généré par les fils d’ancrage,

Contrôles réguliers hebdomadaires,

* Chirurgie :

Le fil métallique ne peut pas offrir une immobilisation parfaite : crée un axe de

rotation autour duquel un déplacement reste possible.

Maxi plaques sont placées par voie cutanée, la voie orale augmente sensiblement la

difficulté technique de la pose des maxi plaques.

Mini plaques : Régime liquide ou semi-liquide, Association avec le blocage

inter-maxillaire. pendant 2 ou 3 semaines.

Page 46: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

2 : Matériels et méthodes

2.1 : Epidémiologie

C’est une étude rétrospective portant sur les dossiers et les radiographies des malades,

présentant une fracture mandibulaire, pris en charge au service de stomatologie et chirurgie

maxillo-faciale du Centre Hospitalier Universitaire d’Antananarivo. Du mois de janvier 2000

au mois d’août 2003, parmis les 2363 consultants, 220 patients ont été victimes de

traumatisme maxillo-facial dont 170 ont eu une fracture de la mandibule. Nous avons évalué

dans les dossiers de ces patients :

Age du patient,

Sexe,

Provenance des victimes,

Circonstances de survenue,

Nombre des foyers de fractures,

Nous avons inclus dans cette étude tous les dossiers des patients souffrant d’une

fracture de la mandibule pris en charge dans le service de stomatologie et de chirurgie

maxillo-faciale du Centre Hospitalier Universitaire d’Antananarivo du mois de janvier 2000

au mois d’août 2003.

2.2 : Evaluation du Blocage Intermaxillaire

Le blocage inter maxillaire est la méthode adoptée aux malades souffrant d’une

fracture mandibulaire. Il a été utilisé dans le service de Stomatologie et Chirurgie maxillo-

faciale du Centre Hospitalier Universitaire d’Antananarivo durant la période du janvier 2000

au mois d’août 2003. Nous avons exclu de cette étude les fractures alvéolaires, du coroné et

celle des enfants dont la prise en charge ne relève pas du blocage inter maxillaire. Nous avons

réalisé une étude rétrospective portant sur les dossiers et radiographie des 150 malades.

Nous avons évalué dans les dossiers de ces malades :

Traitement reçu : médical et chirurgical,

La réalisation du blocage inter maxillaire,

Difficulté de réalisation du blocage inter maxillaire,

Les surveillances du blocage inter maxillaire,

Page 47: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Complications thérapeutiques : infection, troubles de la consolidation, troubles

de l’articulé et de l’occlusion.

Critères de guérisons de la fracture :

Clinique : Absence de douleur,

Un bon articulé,

Une bonne occlusion,

Une ouverture buccale normale,

Une symétrie du visage,

La satisfaction du patient aux traitements.

Radiographie : consolidation en bonne position.

Les complications du blocage inter maxillaire.

Et secondairement, nous avons déduit selon les résultats du traitement, l’ efficacité du

blocage inter maxillaire, et les indications du blocage inter maxillaire.

Page 48: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

3 : Résultats

3.1 : Fréquences des traumatismes maxillo-faciaux

Durant la période d’étude, 2363 consultants ont été enregistrés dans le registre du

service. Parmis ces patients, 220 ont été victimes d’un traumatisme maxillo-facial soit 9,31 %.

3.2 : Fréquences des fractures mandibulaires

Parmis les 220 patients victimes de traumatisme maxillo-facial, 170 ont eu au moins

une fracture de la mandibule (77,27 %).

Le service des urgences a recensé 1540 malades victimes de traumatisme maxillo-facial

durant cette période d’étude. Alors que nous n’avons enregistré que 170 cas de fracture

mandibulaire dans notre service soit 11,03 %.

Au total, le Centre Hospitalier Universitaire a enregistré 1760 malades victimes de

traumatismes maxillo-faciaux dont 170 ont présenté une fracture de la mandibule 9,65 %.

3.3 : Age et sexe

Parmis les 170 patients souffrant d’une fracture de la mandibule, 137 patients sont de

sexe masculin (80,58 %). Les sujets de sexe féminin ne représentent que 33 cas (19,42 %). Le

sexe ratio est de 4,6. Les fractures mandibulaires surviennent à tout âge et avec une nette

prédominance des adultes jeunes. Les figures 1, 2 et 3 nous montrent ces résultats.

3.4 : Provenances des malades souffrant d’une fracture mandibulaire

La majorité de ces patients habitent dans la capitale, 131 malades soit 77,06 % ; 27

malades viennent de la périphérie d’Antananarivo soit 15,88 % et 12 patients viennent des

autres provinces.

Page 49: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

0

5

10

15

20

25

30

35

40

0 à

5

6 à

10

11 à

15

16 à

20

21 à

25

26 à

30

31 à

35

36 à

40

41 à

45

46 à

50

51 à

55

56 à

60

60 e

t plu

s

Masculin

Féminin

Figure N°7 : Répartition des malades selon l’âge et le sexe

Page 50: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

2,18

%

4,37

%

1,45

%

3,64

%

27,6

3%

20,5

3%

16,7

8%

7,39

%

3,64

%

8,04

%

2,18

%

0,72

%

1,45

%

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

0 à

5

6 à

10

11 à

15

16 à

20

21 à

25

26 à

30

31 à

35

36 à

40

41 à

45

46 à

50

51 à

55

56 à

60

60 e

t plu

s

Figure N°8 : Répartition des malades de sexe masculin selon l’âge.

Page 51: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

3,03

%

9,09

%

6,06

%

3,03

%

18,1

8%

9,09

%

9,09

%

15,1

5%

3,03

%

3,03

%

6,06

%

6,06

%

9,09

%

0,00%

2,00%

4,00%

6,00%

8,00%

10,00%

12,00%

14,00%

16,00%

18,00%

20,00%

0 à

5

6 à

10

11 à

15

16 à

20

21 à

25

26 à

30

31 à

35

36 à

40

41 à

45

46 à

50

51 à

55

56 à

60

60 e

t plu

s

Figure N°9 : Répartition des malades de sexe féminin selon l’âge.

Page 52: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

3.5 : Les circonstances de survenue

Tableau I : Répartition des malades selon les circonstances de survenue

Circonstances de survenue Nombre Pourcentage

Violence inter-personnelle(VIP)

Accident de la voie publique (AVP)

Accidents domestique (AD)

Accident de travail (AT)

Iatrogène au cours d’une extraction

de dent de sagesse mandibulaire

(Iatrogène)

Accident scolaire (ASc)

Accident sportif (AS)

95

32

22

07

05

05

04

55,88 %

18,83 %

12,95 %

4,11%

2,94 %

2,94 %

2,35 %

TOTAL 170 100 %

Page 53: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Tableau II : Répartition des malades selon les circonstances de survenue et l’âge

VIP AVP AD AT Iatrogène ASc AS TOTAL0 à 5

ans

0 0 4

2,35 %

0 0 0 0 4

2,35 %6 à 10

ans

0 1

0,58 %

7

4,11 %

0 0 1

0,58 %

0 9

5,27 %11 à 15

ans

0 0 3

1,76 %

0 0 1

0,58 %

0 4

2,35 %16 à 20

ans

2

1,17 %

2

1,17 %

2

1,17 %

0 0 0 0 6

3,52 %21 à 25

ans

32

18,82%

5

2,94 %

2

1,17 %

0 0 3

1,76 %

2

1,17 %

44

25,86 %26 à 30

ans

23

13,52%

4

2,35 %

0 1

0,58 %

1

0,58 %

0 1

0,58 %

30

17,69 %31 à 35

ans

19

11,17%

5

2,94 %

0 1

0,58 %

1

0,58 %

0 1

0,58 %

27

15,85 %36 à 40

ans

8

4,70%

5

2,94 %

0 1

0,58 %

1

0,58 %

0 0 15

8,80 %41 à 45

ans

3

1,76 %

2

1,17 %

0 0 1

0,58 %

0 0 6

3,52 %46 à 50

ans

5

2,94 %

2

1,17 %

0 4

2,35 %

0 0 0 11

6,46 %51 à 55

ans

3

1,76 %

3

1,76 %

0 0 0 0 0 6

3,52 %56 à 60

ans

0 1

0,58 %

1

0,58 %

0 1

0,58 %

0 0 3

1,76 %60 ans

et plus

0 2

1,17 %

3

1,76 %

0 0 0 0 5

2,94 %

TOTAL

95

56,30%

32

18,62%

22

12,74%

7

4,11 %

5

2,94 %

5

2,94 %

4

2,35 %

170

100 %

Page 54: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

63,5

0%

15,3

2%

9,48

%

5,10

%

2,91

%

2,10

%

1,45

%

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

VIP

AV

P

AD AT

AS

Iatro

gène

Asc

Figure N° 10 : Répartition des malades de sexe masculin selon les circonstances de survenue

Page 55: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

33,3

3%

27,2

7%

24,2

4%

9%

6,06

%

0,00

%

0%0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

35,00%A

VP

AD

VIP

Asc

Iatro

gène AT

AS

Figure N° 11 : Répartition des malades de sexe féminin selon les circonstances de survenue

Page 56: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

3.6 : Nombre de foyers de fractures par malades

75%

23%

2%

Figure N°12 : Répartition des malades selon le nombre de foyer de fracture

Fracture uni focale

Fracture bi focale Fracture tri focale

Page 57: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Tableau III : Répartition des malades selon les foyers de fractures et les circonstances de

survenue

Uni focal Bi focal Tri focal TOTAL

VIP

70

41,17 %

22

12,74 %

3

1,76 %

95

55,88 %

AVP

21

12,35 %

11

6,47 %

0 32

18,62 %

AD

20

11,76 %

2

1,17 %

0 22

12,74 %

AT

7

4,11 %

0 0 7

4,11 %

Iatrogène

5

2,94 %

0 0 5

2,94 %

Asc

4

2,35 %

1

0,58 %

0 5

2,94 %

AS

3

1,76 %

1

0,58 %

0 4

2,35 %

TOTAL

130

76,47 %

37

21,76 %

3

1,76 %

170

100 %

Page 58: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

24,3

2%

13,5

1%

13,5

1%

10,8

1%

8,10

%

8,10

%

5,40

%

5,40

%

5,40

%

2,70

%

2,70

%

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%A

ngle

et s

ymph

yse

Bra

nche

hor

izon

tale

et a

ngle

Sym

phys

e et

con

dyle

Bra

nche

hor

izon

tale

et S

ymph

yse

Con

dyle

et b

ranc

he H

oriz

onta

le

Bi-b

ranc

he h

oriz

onta

le

Ang

le e

t con

dyle

Bi-s

ymph

ysai

re

Bi-c

ondy

le

Bi-A

ngle

Cor

oné-

Ang

le

Figure N° 13: Répartition des malades portant des fractures bi focales selon l’association des

sièges de fractures

Page 59: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

3.7 : Siège des fractures

Tableau IV : Répartition des malades selon le siège de fractures

Siège des fractures Nombre Pourcentage

Région angulaire 81 38,03 %

Région symphysaire 58 27,24 %

La branche horizontale 35 16,44 %

Région condylienne 26 12,21 %

La branche montante 1 0,46 %

Région alvéolaire 10 4,69 %

Le coroné 2 0,93 %

TOTAL 213 100 %

Tableau V : Répartition des malades selon le siège de fractures et le sexe

Page 60: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Siège de fracture Sexe masculin Sexe féminin TOTAL

Angle

70

32,86 %

11

5,16 %

81

38,02 %

Symphyse

47

22,06 %

11

5,16 %

58

27,23 %

Branche

horizontale

30

14,08 %

5

2,34 %

35

16,43 %

Condyle

20

9,38 %

6

2,81 %

26

12,20 %

Alvéolaire

6

2,81 %

4

1,87 %

10

4,69 %

Coroné

1

0,46 %

1

0,46 %

2

0,92 %

Branche montante

1

0,46

00

00

1

0,46 %

TOTAL

175

82,15 %

38

17,85 %

213

100 %

Page 61: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

40%

26,8

6%

17,1

5%

11,4

3%

3,42

%

0,57

%

0,57

%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

Ang

le

Sym

phys

e

Bra

nche

H

Con

dyle

Alv

éola

ire

Bra

nche

M

Cor

oné

Figure N° 14 : Répartition des patients de sexe masculin selon le siège de fractures

Page 62: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

28,9

4%

28,9

4%

15,7

9%

13,1

6%

10,5

3%

2,64

%

0%0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

Ang

le

Sym

phys

e

Con

dyle

Bra

nche

Hor

izon

tale

Alv

éola

ire

Cor

oné

Bra

nche

Mon

tant

e

Figure N° 15 : Répartition des patients de sexe féminin selon les sièges de fractures

Page 63: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Tableau VI : Répartition des malades selon le siège des fractures et les circonstances

de survenue

VIP AVP AD AT Iatrogène ASc AS TOTAL

Angle

48

38,40%

14

31,11%

6

27,27%

5

71,42%

5

100 %

0 3

75 %

81

38,02%

Symphyse

34

27,20%

16

35,55%

2

9,09 %

2

28,57%

0 3

60 %

1

25 %

58

27,23%

BH

20

16 %

11

24,44%

3

13,63%

0 0 1

20 %

0 35

16,43%

Condyle

20

16 %

4

8,88 %

2

9,09 %

0 0 0 0 26

12,20%

BM

1

0,80 %

0 0 0 0 0 0 1

0,46%

Alvéolaire

0 0 9

40,90%

0 0 1

20 %

0 10

4,69%

Coroné

2

1,60 %

0 0 0 0 0 0 2

0,93%

TOTAL

125

100 %

45

100 %

22

100 %

7

100 %

5

100 %

5

100 %

4

100 %

213

Page 64: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Tableau VII : Répartition des fractures de l’angle selon le côté fracturé

Gauche Droit Nombre 58 23

% 71,60 % 28,40 %

Page 65: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Tableau VIII : Répartition des malades selon le siège des fractures et l’âge

Angle Symphyse Branche

horizontale

Condyle Branche

montante

Alvéolaire Coroné TOTAL

0 à 5

ans

1

0,46 %

0 0 0 0 3

1,40 %

0 4

1,87 %6 à 10

ans

1

0,46 %

2

0,93 %

1

0,46 %

0 0 6

2,81 %

0 10

4,69 %11 à 15

ans

3

1,40 %

1

0,46 %

0 0 0 0 0 4

1,87 %16 à 20

ans

5

2,34 %

2

0,93 %

0 0 0 1

0,46 %

0 8

3,75 %21 à 25

ans

20

9,38 %

19

8,92 %

15

7,04 %

6

2,81 %

0 0 1

0,46 %

61

28,63%26 à 30

ans

19

8,92 %

7

3,28 %

4

1,87 %

5

2,34 %

1

0,46 %

0 0 36

16,90%31 à 35

ans

12

5,63 %

11

5,16 %

1

0,46 %

5

2,34 %

0 0 1

0,46 %

30

14,08%36 à 40

ans

5

2,34 %

8

3,75 %

2

0,93 %

4

1,87 %

0 0 0 19

8,92 %41 à 45

ans

2

0,93 %

1

0,46 %

2

0,93 %

3

1,40 %

0 0 0 8

3,75 %46 à 50

ans

9

4,22 %

1

0,46 %

3

1,40 %

1

0,46 %

0 0 0 14

6,57 %51 à 55

ans

1

0,46 %

6

2,81 %

2

0,93 %

1

0,46 %

0 0 0 10

4,69 %56 à 60

ans

1

0,46 %

0 1

0,46 %

1

0,46 ù

0 0 0 3

1,40 %60 ans

et plus

2

0,93 %

0 4

1,87 %

0 0 0 0 6

2,81 %TOTAL 81

38,03%

58

27,24%

35

16,44%

26

12,21%

1

0,46 %

10

4,69 %

2

0,93 %

213

100 %

3.8 : Traitements reçus

3.8.1 : Traitements médicaux

3.8.1.1 : Traitements médicamenteux

Page 66: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Antibiothérapie : tous nos malades ont eu de traitement antibiotique genre

Amoxicilline à la dose de 2 g en deux prises par jour chez l’adulte (per os) et de 50 mg

par kilo de poids en deux prises par jour chez l’enfant, et pendant 10 jours, associé à

la Métronidazole à raison de 1 g par jour en deux prises chez l’adulte (per os) et de

40 mg par kilo de poids en deux prises par jours chez l’enfant, et durant 10 jours.

Les anti-inflammatoires (en dehors de toute contre-indication) ont été prescrites à nos

malades. Il s’agit de l’Acide niflumique à raison de un suppositoire adulte matin et

soir chez l’adulte et de un suppositoire enfant matin et soir chez l’enfant pendant une

durée de quatre jours.

Un antalgique genre paracétamol à la dose de 3 g par jour en trois prises chez l’adulte

(per os) et de 60 mg par kilo de poids toutes les 6 à 8 heures par 24 heures chez

l’enfant a été prescrit pour chaque malade.

3.8.1.2 : Traitement dentaire

Aucun traitement dentaire n’a été entrepris pour nos malades alors que nous avons

recensé 130 cas de carie dentaire (76,47 %) avant le blocage inter maxillaire. Parmis les 130

malades à dent cariées, 60 ont eu des caries intra focales (46,15 %) et 70 caries extra focales

(53,84 %).

3.8.1.3 : Conseils hygièno-diétetiques

Des régimes liquides ou semi-liquides ont été prescrits pour chaque malade et une

sensibilisation sur l’hygiène buccodentaire a été menée auprès de chaque patient.

3.8.1.4 : Rééducation mandibulaire

La rééducation mandibulaire active a été prescrite pour des malades présentant une

limitation de l’ouverture buccale (64 malades) après ablation des fils de raccords. Parmi ces

64 malades, 20 malades ont retrouvé leur degré d’ouverture buccale antérieur et 44 malades

sont restés au stade d’ouverture buccale limitée.

3.8.2 : Traitements chirurgicaux

3.8.2.1 : Traitement Orthopédique par blocage inter-maxillaire

Page 67: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

La réalisation du blocage inter maxillaire :

Nous avons évalué les paramètres suivants après confection du blocage inter

maxillaire comme critères de réussite: l’intégrité de l’articulé et de l’occlusion dentaire. Nous

avons observé 137 cas de bon articulé et de bonne occlusion soit 91,33 % et 13 ( 8,66 %)

cas de mauvaise occlusion et de mauvais articulé.

Difficulté de réalisation du blocage inter maxillaire :

Beaucoup de difficultés ont été rencontrées au cours de la réalisation du blocage inter

maxillaire :

La plupart de nos malades ne connaissent pas leur état d’occlusion et d’articulé

avant le traumatisme

Tous nos malades ont présenté une limitation de l’ouverture buccale mais à des

degrés différents, ce qui rend difficile la mise en place des fils d’ancrage surtout

postérieur

La douleur générée par la mise en place des fils d’ancrage et la réduction du

foyer de fracture

Mauvais état bucco-dentaire observé chez 130 malades (86,66 %) avant la

réalisation du blocage inter maxillaire (problèmes de choix des dents où mettre les

fils).

Notons que le blocage inter maxillaire est réalisé sans anesthésie.

Surveillance du blocage inter maxillaire:

Le blocage inter maxillaire nécessite une surveillance régulière. Quelques éléments

sont à surveiller comme le poids du malade, l’hygiène buccale, la tension des fils de

raccords, la douleur. La radiographie de contrôle réalisée tout de suite après le

blocage, 15 jours après blocage et avant l’arrêt du blocage surveille les déplacements

secondaires et la consolidation.

Le poids : Perte de poids 3 kg en moyennes chez 78 malades,

Poids stationnaire chez 60 malades,

Gain de poids chez 12 malades

Radiographie :

Page 68: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Tout de suite après blocage inter maxillaire, on a observé 89 cas de bonne

réduction radiologique soit 46,11 % et 104 foyers de fractures non réduit (53,88 %)

(Tableau IX).

Deux semaines après le blocage inter maxillaire, on a observé 7 (7,86 %)

déplacements secondaires.

Au total donc, nous avons 82 foyers de fractures bien réduits.

L’efficacité du blocage inter maxillaire a été évaluée par les paramètres

suivants tout de suite après ablation des fils de blocage:

L’absence de douleur a été observée chez 106 malades soit 70,66 % et 44 malades

(29,33 %) ont présenté une douleur dont 26 malades ont eu une douleur au niveau des foyers

de fractures et 18 malades ont eu une douleur à distance des foyers de fractures (région

condylienne).

Parmis les 26 douleurs siégeant au niveau des foyers de fractures, 5 dans la région

symphysaire, 1 dans la branche horizontale, 8 au niveau de l’angle, 5 dans la région

condylienne et 7 au niveau des fractures multiples. Les douleurs à distance des foyers siègent

en particulier au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire.

Une bonne occlusion et un bon articulé ont été observés chez 137 malades soit 91,33

% et 13 malades ont eu une mauvaise occlusion et un mauvais articulé (8,66 %).

L’asymétrie du visage a été observée chez 13 patients: 8,66 % des cas.

L’ouverture buccale

La satisfaction thérapeutique se base sur l’absence de douleur et la récupération de la

fonction masticatoire en plus de la restitution de l’esthétique du visage après le traumatisme.

Cent six malades ont été très satisfaits de leur traitement, 31 malades ont été satisfaits et 13

malades n’ont pas été satisfaits. Il s’agit des cas où l’occlusion et l’articulé n’ont pas été

restaurés.

3.8.2.2 : Ostéosynthèse par fil d’acier

Cette technique a été réalisée chez un patient initialement traité par blocage inter-

maxillaire, par voie endo-buccale et à l’aide d’un fil d’acier de 4/10 en X.

Page 69: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Tableau IX : Taux de réduction des foyers de fractures en fonction des sièges :

Bien réduit Non réduit TOTAL

Symphyse 33 22 55

Branche horizontale 18 16 34

Angle 32 45 77

Condyle 6 21 27

TOTAL 89 104 193

Page 70: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

3.8.3 : Résultats du traitement des fractures mandibulaires(Tableau X):

Symphyse BH Angle Condyle Multiple TOTALAbsente 19 11 43 6 27 106

Douleur Au foyer 5 1 8 5 7 26A distance

du foyer6 2 4 0 6 18

Normale 24 12 43 7 20 106Ouverture buccale

Limite 6 2 12 4 20 44Articulé Bon 28 12 51 11 35 137

Mauvais 2 2 4 0 5 13Occlusion Bonne 18 12 51 11 35 137

Mauvaise 2 2 4 0 5 13Symétrie du visage Symétrique 28 12 51 11 35 137

asymétrique 2 2 4 0 5 13Très satisfaits 22 11 43 7 23 106

Satisfaction

thérapeutique

Satisfaits 5 2 8 4 16 35

Non satisfaits 3 1 4 0 1 9Consolidation

en bonne

position

21 10 25 0 11 67

Consolidation

radiologique en

cours

Consolidation

en mauvaise

position

5 2 22 9 23 61

Absence de

radiographie de

contrôle

4 2 8 2 6 22

Page 71: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

3.8.4 : Complications thérapeutiques (après blocage)

Dégradation de l’état bucco-dentaire du malade :

90 malades ont eu de nouvelles caries dentaires.

120 malades ont eu des plaques dentaires.

8 cas de complications infectieuses sur les 150 malades souffrant de fracture

mandibulaire traités par blocage inter-maxillaire. Parmis les 8 cas observés, six

cas de cellulites d’origine dentaire en phase séreuse dont 2 foyers intra focaux

et 4 foyers extra focaux ; et 2 cas d’ostéites mandibulaires. Elles ont été

diagnostiquées entre J 30 et J 40 de blocage.

L’inconfort au cours du blocage inter maxillaire : Blessures des muqueuses gingivales

chez la plupart de nos malades et les gènes permanentes générées par les fils

d’ancrage.

L’incapacité temporaire de travail (2 mois) au cours du blocage inter maxillaire a été

prescrite chez tous nos malades. Les patients à profession libérale ont du mal à

respecter l’arrêt de travail

Douleur générée par le blocage inter maxillaire au niveau de l’articulation temporo-

mandibulaire

Problème d’alimentation chez la majorité de nos patients,

Incompatibilité du blocage inter maxillaire avec certaines professions.

Page 72: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Figure N°:16, Malade N : 74

Fracture simple de l’angle gauche, le trait de fracture se situe en arrière de la 38 sur un

radiographie de face basse (diagnostic). Le patient à une bonne denture.

Page 73: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Figure N :17, Malade N :74: Radiographie de panoramique dentaire après le blocage

montre un bon articulé, une bonne occlusion et une bonne réduction de la fracture.

Page 74: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Figure N :18, Malade N°: 39

Fracture déplacée de la branche horizontale gauche vu sur un cliché de panoramique

dentaire (diagnostic). Le trait de fracture se situe entre la 34 et la 35. Le petit fragment

est attiré vers le haut par le masséter, à l’origine d’un contact molaire précoce. La 35 est

une dent indifférente. Le malade a une mauvaise denture par édentation multiple.

Page 75: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Figure N°: 19, Malade N°: 39

Panoramique de contrôle après le blocage montre l’obtention d’un bon articulé, une

perte de repère occlusion par édentation maxillaire et par le glissement de la 16. en plus,

on observe une mauvaise réduction par décalage et écartement. Enfin on remarque

l’avulsion de la 35.

Dans ce cas, le blocage inter maxillaire seul s’avère insuffisant. On devrait donc

envisager d’autre moyens thérapeutiques en complément de ce blocage pour ce malade,

entre autre : un appareil dentaire associé avec le blocage inter maxillaire, une ligature

par fil d’acier en complément du blocage, voir une ostéosynthèse par plaque vissée.

Page 76: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Figure N°: 20, Malade N°: 109

Fracture de l’angle droit, déplacée (décalage), le trait de fracture se situe en arrière de la

48, vu sur un cliché de maxillaire défilé droit (diagnostic). On note aussi l’inclinaison

de la 48. Cette dent est utile pour la stabilité de la fracture malgré l’absence de son

antagoniste.

Page 77: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

4 : commentaires

Figure N°: 21, Malade N°: 109

Le panoramique de contrôle après le blocage montre l’obtention d’un bon articulé, d’une

bonne occlusion mais une mauvaise réduction à cause du délabrement de la 18 et la 48

inclinée. Dans ce cas, le blocage inter maxillaire seul n’est pas suffisant. En conséquence,

on devrait envisager d’autres moyens thérapeutiques en complément de ce blocage.

Page 78: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

La présente étude consiste en une étude rétrospective portant sur les dossiers et les

radiographies des malades porteurs de fracture de la mandibule qui ont été traités au service

de Stomatologie et Chirurgie maxillo-faciale du Centre Hospitalier Universitaire

d’Antananarivo, du mois de janvier 2000 au mois d’août 2003. Cette étude vise à avoir une

synthèse épidémiologique sur les fractures mandibulaires, et à évaluer l’efficacité et les

indications du blocage inter-intermaxillaire dans le traitement de ces fractures.

4.1 : Epidémiologie

4.1.1 : Fréquence des traumatismes maxillo-faciaux

Parmis les 2363 consultants enregistrés dans notre service, 220 malades ont été

victimes de traumatismes maxillo-faciaux : 9,31 % des cas. Parmi les 220 malades, 170 ont eu

au moins une fracture de la mandibule soit 77,27 %. Nous pensons que ce résultat est sous

estimé par le fait que les malades qui viennent nous consulter ont toujours été référés soit par

le service des urgences du CHU / HJRA soit par d’autres institutions ou par des médecins de

profession libérale. C’est le service des urgences qui nous envoie la majorité de nos patients.

Ce service reçoit en moyenne 35 cas de traumatisés de la face par mois soit environ 1540 cas

durant notre période d’étude. Nous n’avons recensé que 220 cas de traumatismes maxillo-

faciaux dans notre service soit 14 % seulement des malades victimes de traumatismes

maxillo-faciaux vu aux services des urgences (HJRA). Nous en avons déduit que les malades

référés chez nous sont seulement ceux qui ont besoin de notre intervention ( fracture des deux

tiers inférieurs de la face). Les cas de traumatismes bénins ne sont pas référés chez nous

(contusions de la face, les plaies superficielles de la face …). Certains patients ne seront

jamais vus en consultation spécialisée de chirurgie maxillo-faciale malgré la recommandation

de leur médecin traitant pour différentes raisons : d’une part, la négligence, car une fracture

simple de la région dentée n’entraîne que peu de gêne fonctionnelle et presque pas de

déformation du visage, par ignorance de la conséquence à long terme des fractures

mandibulaires non traitées et avec troubles de la consolidation (cal vicieux) et d’autre part le

problème financier car 73,2 % des ménages malgache font partie des plus pauvres selon une

étude INSTAT en 2001 (22). En outres, signalons que peu de patients viennent consulter de

leur propre gré dans ce service pour traumatisme maxillo-facial.

4.1.2 : Fréquences des fractures mandibulaires

Page 79: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Nous savons donc que les malades recensés dans cette étude ont tous été référés

presque exclusivement pour une fracture de la mandibule ou du malaire. Dans cette étude,

nous avons constaté une nette prédominance des fractures mandibulaires par rapport aux

fractures de l’étage moyen de la face avec 71,81 % des cas. Les fractures de la mandibule

représentent donc une proportion importante des cas de traumatismes maxillo-faciaux. Cette

fréquence des fractures de la mandibule est due au fait qu’elle se comporte comme un pare

choc de la face (région symphysaire et angulaire) et présente des zones de faiblesses (région

condylienne et angulaire). (3), (16).

Une fracture mandibulaire entraîne une douleur, une limitation de l’ouverture buccale,

des troubles de la mastication et de la déglutition. Malgré ces symptômes, les gens ne

viennent en consultation qu’en cas d’impossibilité de manger ou d’une déformation du visage.

Certains auteurs ont démontré que les fractures de l’os mandibulaire ne représentent que

15,50 % des traumatismes maxillo-faciaux (23) mais d’autres ont constaté, comme nous que

les fractures mandibulaires représentent toujours la majeure partie des traumatismes maxillo-

faciaux non bénins(1), (3) , (16), (24).

4.1.3 : Sexe

Les fractures de la mandibule touchent les deux sexes avec une nette prédominance

masculine : 80,58 % des cas. Nous savons que par nature, les hommes sont plus violents.

C’est pour cette raison que durant des siècles, certains travaux de force ont été réservés aux

hommes : ébénisterie, l’armée et tant d’autres. En plus, ils pratiquent pour la plupart des

sports violents comme les arts martiaux, le rugby. Ces caractères innés de l’homme, ses

activités quotidiennes, ses problèmes socio-économiques et la prise de boissons alcooliques

en particulier, rendent les hommes encore plus violents. L’alcool altère la raison, diminue la

tolérance et augmente l’agressivité (16). Notons aussi que la majorité des conducteurs de

voitures, de motocyclettes et de bicyclettes en ville ou dans la périphérie sont des hommes.

Ces différents facteurs générateurs de traumatismes maxillo-faciaux ont pour point de

prédilection la mandibule qui se comporte comme un pare-chocs naturel de la face à cause de

sa position anatomique (3), (16). Dans les deux sexes, les fractures sont favorisées chez des

sujets porteurs de mandibule fragilisée par les avulsions dentaires, les Dents de Sagesses

incluses ou enclavés (3). Dans la littérature, beaucoup d’auteurs

Page 80: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

ont montré que les fractures de la mandibule sont surtout l’apanage des sujets de sexe

masculin (25), (26), (27), (28)

4.1.4 : Age

Les fractures de la mandibule peuvent survenir à tout âge et dans des contextes très

variés. Le pic de fréquence de ces fractures se situe entre 21 à 30 ans soit 43,52 % des cas

(Figure N°7) ; l’enfant ne représente que 7,64 % des cas et les personnes âgées ne

représentent que 2,94 % des cas. Dans la population masculine, ce pic se situe entre 21 à 25

ans avec 27,63 % et dans la population féminine, ce pic est aussi compris entre l’âge de 21 à

25 ans avec 18,18 % des cas. Ce taux élevé des fractures mandibulaires dans la population

jeune en particulier les hommes peut s’expliquer par des violences inter personnelles sous

l’influence de l’alcool, les drogues, la surpopulation en ville et la pratique des sports violents

en particulier les arts martiaux. En plus de ces facteurs, les hommes ont la force nécessaire

pour générer une fracture de l’os mandibulaire en cas de violence inter personnelle.

En outre, signalons que les accidents de la voie publique tiennent une place non

négligeable dans la genèse des fractures mandibulaires car : la plupart des conducteurs sont

jeunes, inexpérimentés, aiment boire des boissons alcoolisées. De plus, les voitures peuvent

rouler de plus en plus vite.

Chez les femmes, on rencontre peu de fracture mandibulaire car la plupart du temps elles se

disputent mais ne se battent pas. Les fractures observées chez les femmes sont surtout les

fruits des accidents de la voie publique et des accidents domestiques (Figure N° 11).

Les fractures de l’os mandibulaire passent souvent inaperçues chez l’enfant, comme la

fracture en bois vert ou uni corticale par exemple. Chez les sujets âgés, l’os vieillit et devient

fragile, d’une part, et est fragilisé, d’autre part, par l’édentation et les autres pathologies

osseuses. Mais à cet âge, on se fracture rarement la mandibule car ils ne sont plus exposés aux

agressions interpersonnelles ou aux autres accidents ( travail, sport).

Dans une étude faite en Europe et Afrique, ils ont constaté que les fractures de la mandibule

sont beaucoup plus fréquentes chez les sujets jeunes âgés de 21 à 30 ans (29), (30). Certains

auteurs Américains ont trouvé les mêmes résultats (26) , (31), (32), (33). Nos résultats

confirment cette hypothèse.

Page 81: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

4.1.5 : Provenance des malades

La majorité des patients viennent de la ville d’Antananarivo : 75,31 %. Le reste vient

de la périphérie de la capitale :17,10 % et des autres provinces 7,59 % des cas. Dans la

capitale, la population a un revenu mensuel régulier même si c’est insuffisant pour la

majorité. En plus, les citadins sont informés de l’existence et des activités du service de

chirurgie maxillo-faciale. Ils suivent la recommandation de leur médecin traitant car leur frais

médical est souvent pris en charge ou remboursé d’une part et d’autre part, la population n’a

pas de problème de déplacement car notre institution se trouve en plein centre ville. Ce faible

taux des malades provenant des banlieue d’Antananarivo et des provinces s’explique par

l’éloignement des centres spécialisés et par des problèmes financiers (le coût de prise en

charge d’une fracture s’élève à environ de 150.000Fmg, déplacements en sus). A ces facteurs

s’ajoutent le manque d’information et d’éducation : près de 90 % de la population malgache

n’ont pas dépassé le niveau primaire selon les études de l’INSTAT (22). La peur du personnel

médical, la croyance, les habitudes de consulter un guérisseur traditionnel et les tabous s’y

ajoutent. C’est à cause de ces différentes raisons que les fractures de la mandibule tendent à

être l’apanage des citadins. D’autres auteurs ont aussi constaté les mêmes propos (1), (16).

4.1.6 : Circonstances de survenue

Bien que les causes des fractures mandibulaires soient variées (tableau I), les

agressions constituent le principal facteur causal (95 cas, soit 55,88 %). Les accidents de la

voie publique viennent en deuxième rang (32 cas, soit 18,83 %), suivies des accidents

domestiques (22 cas, soit 12,95 %). Un examen plus approfondi fait ressortir des différences

manifestes entre les sexes quant aux causes des fractures (Figure N°10). Ainsi, les fractures

chez les hommes (figure N°11) sont le plus souvent la conséquence de violences inter-

personnelles (87 cas soit, 63,50 % de la population masculine). Chez les femmes (figure

N°12) les accidents de la voie publique sont en cause dans le tiers des cas (11 cas, soit 33,33

% de la population féminine), les accidents domestiques ( 9 cas, soit 27,27 % de la population

féminine) étant la deuxième cause principale.

D’après ces résultats, nous constatons que les violences inter personnelles constituent

la principale cause des fractures mandibulaires. Les boissons alcoolisés sont responsables de

la plupart de ces agressions violentes. Notons que l’étude de

Page 82: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

l’alcoolémie chez les sujets souffrant d’une fracture mandibulaire par violence inter

personnelle n’a pas été faite dans notre étude. Ça a été fait ailleurs, confirmant la participation

de l’alcool dans la genèse de ces fractures (1), (16). Nous savons aussi que les hommes ont

l’énergie nécessaire pour générer la fracture en cas d’agression violente. D’autres causes

favorisent aussi les violences inter personnelles dans la capitale : la surpopulation en ville, le

chômage, les conditions de vie précaire, le manque d’éducation civique et la pauvreté (30).

Les accidents de la voie publique se trouvent en deuxième place. Les mesures de

sécurité routière entreprises par l’Etat ne sont pas suffisantes. Les voitures qui entrent chez

nous sont de plus en plus puissantes et roulent donc de plus en plus vite. En plus, les

motocyclettes sont devenues un moyen de transport de plus en plus utilisé chez nous, en

particulier dans la capitale. Elles sont utilisées comme un moyen pour éviter les

embouteillages en ville. De même, on voit aussi de plus en plus de bicyclette en ville. Ces

conducteurs ne respectent pas trop les règlements qui gèrent la circulation et donc source

potentielle d’accident. Dans la littérature, bon nombre d’auteurs lient les agressions violentes

et les accidents de la circulation à la prise de boissons alcoolisées (1), (16) ; nous n’avons pas

pu réaliser une telle étude car la plupart de nos patients sont venues en consultation

spécialisée 1 ou même 3 jours après l’accident. (1), (3), (16), (28), (29), (30).

4.1.7 : Nombre de foyer de fracture

Dans cette étude nous avons remarqué une nette prédominance des fractures uni

focales avec 75 % des cas (Figure N°13). Nous savons que la cause principale de ces fractures

est la violence inter personnelle, qui par un mécanisme direct ou indirect peut provoquer une

fracture mandibulaire. Ces fractures sont favorisées par certains facteurs comme la

morphologie arciforme de la mandibule, sa position anatomique, son rôle de pare-chocs

naturel de la face, ses zones de faiblesses et la dent de sagesse incluse (3). Parmis les fractures

bi focales, l’association de siège de fracture fréquements rencontrée est la région angulaire et

symphysaire : Pare-chocs naturel de la face (Figure N°14) puis angle et condyle

controlatérale.

Dans la littérature, certains auteurs disent que, lorsque les accidents à responsabilité civile

constituent la principale cause de fracture mandibulaire, il existe une prédominance des

fractures uni focales(16). Nous avons constaté les mêmes propos. Les fractures plurifocales

sont surtout les fruits des accidents de la voie publique (3).

Page 83: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

4.1.8 : Siège des fractures

Nous savons tous que l’os mandibulaire se subdivise en sept régions qui sont : la

région symphysaire, la région alvéolaire, la région de la branche horizontale, la région

angulaire, la région de la branche montante, la région du coroné et la région condylienne (1),

(16). Dans cette étude (tableau IV), c’est surtout au niveau angulaire que siègent les fractures

(81cas, soit 38,03 %), suivi de la région symphysaire (58 cas, soit 27,24 %) et la branche

horizontale (26 cas, soit 12,21 %). La répartition des fractures au sein de la mandibule dépend

de la cause. Les fractures de l’angle et de la région symphysaire sont les plus fréquentes aussi

bien pour la population masculine que pour la population féminine (tableau V), (Figure

N°15). Notons aussi que ces fractures sont surtout l’apanage des jeunes compris entre 21 et 30

ans. La principale cause est la violence inter-personnelle. Ce qui explique le siège des

fractures au niveau angulaire et symphysaire qui agissent comme un pare-chocs naturel de la

face. A noter aussi que l’angle est une zone de faiblesse (3). En plus, dans les études

approfondies des radiographies de ces patients, nous avons remarqué, au niveau de l’angle

que la fracture siège soit entre la deuxième et la troisième molaire où il existe un espace vide

dans la plupart des cas, soit au niveau de l’aire de la 3ème molaire extraite. Mais Natvig et

Dingman (3), (16), ont constaté que c’est la région condylienne qui est la plus fréquement

fracturée toute cause confondue. D’autres auteurs anglo-saxons ont montré que lorsque la

violence inter-personnelle constitue la principale cause des fractures mandibulaires, le siège

de prédilection de ces fractures est la région angulaire en particulier à gauche car la plupart

des agresseurs sont des droitiers (16). Notre étude ne fait que confirmer cette hypothèse

(Tableau VII).

4.2 : Traitements reçus

4.2.1 : Traitements médicaux

4.2.1.1 : Médicamenteux

On sait que la cavité oro-pharyngée est un des sites les plus septiques du corps

humain. Elle contient une flore microbienne dense et variée. Les principales espèces

bactériennes commensales de la cavité buccale sont reparties en deux groupes

essentiellement : les streptocoques et les anaérobies(19).

Page 84: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Par conséquent, certains antibiotiques sont utilisées en première intention dans le traitement

préventif et/ou curatif des infections de la cavité buccale (19):

L’Amoxicilline est extrêmement précieux puisque actif sur les

streptocoques et la plupart des anaérobies,

Les macrolides qui sont privilégiées car leur spectre est parfaitement

adapté ( streptocoques et anaérobies),

Les dérivés imidazolés qui tiennent une grande place en pathologie

bucco-dentaire en raison de leur efficacité sur les anaérobies, en

particulier les bactéroïdes.

En outre, on considère les fractures mandibulaires comme des fractures ouvertes dans

la cavité buccale, à cause de l’effraction fibro-muqueuse générée par la fracture (18). La

muqueuse adhère fortement à l’os et en cas de facture, il existe très souvent une ouverture de

la fibro-muqueuse constituant une porte d’entrée microbienne (18). Tous nos malades ont reçu

systématiquement de l’Amoxicilline et associé parfois à la Métronidazole pour rechercher un

effet synergique ( lorsque le risque infectieux est important). Cette association est surtout

utilisée à cause du mauvais état bucco-dentaire de nos malades considérés comme sujets à

hauts risques infectieux.

Cette antibiothérapie sert à diminuer les risques infectieux et à permettre une cicatrisation de

la muqueuse dans de meilleures conditions.

Malgré cette prescription d’antibiotique en prophylaxie, on a observé 8 cas de complications

infectieuses d’origine dentaire (4,70 %) sur les 170 malades qui ont souffert de fracture

mandibulaire.

Cet échec de l’antibiothérapie prophylactique s’explique par le fait que :

La majorité de nos malades sont des indigents qui ne peuvent pas se permettre

d’acheter les médicaments ( antibiothérapie insuffisante) ;

La plupart de nos malades ont un état bucco-dentaire médiocre avant le blocage ;

L’absence des moyens techniques pour permettre la prestation des soins nécessaires

afin de prévenir les infections.

Beaucoup des malades seront perdus de vue malgré la recommandation des médecins

pour le suivi. Ces malades ne sont revus qu’au moment où en devrait enlever

Page 85: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

les fils du blocage ou le reste des fils du blocage qu’ils n’ont pas réussi à enlever chez eux.

La négligence des malades pour le suivi médical est habituelle, en particulier, par les

malades considérés comme des sujets à haut risque infectieux qui doivent bénéficier d’une

surveillance étroite, même une hospitalisation. Cette situation ne permet pas de dépister

précocement les complications au stade débutant.

Parmis les 8 cas observés, 6 malades ont eu des cellulites odontogènes au stade séreux et deux

malades ont eu une ostéite, après plus de 30 jours de blocage inter-maxillaire et sans contrôle

régulier. Parmis les 6 cas de cellulites d’origine dentaire, 4 cas sont dus aux dents infectées

extra focales et 2 cas sont dus aux dents infectées intra focales. Les cellulites d’origine

dentaires ont été traitées par de l’Amoxicilline 3 g par jour, du Métronidazole 1 g par jour. En

plus de ces traitements, on a enlevé les fils de raccord et on a procédé à l’extraction de la dent

causale. Dans la littérature, beaucoup d’auteurs prescrivent de façon systématique des

antibiotiques lorsque l’intervention ne peut être effectuée dans les 24 heures suivant

l’accident. Ils associent de l’Amoxicilline 2 g/j avec du Métronidazole 1,5 g/j qu’ils

continuent jusqu’au 8ème j post opératoire (18).

Chez les patients souffrant d’une fracture de la mandibule, la douleur limite les

mouvements de celle-ci en particulier la mastication, donc elle doit être soulagée. C’est pour

cette raison, que nos malades ont reçu de façon systématique des antalgiques et anti-

inflammatoires. Certains auteurs disent que l’un des objectifs de la prise en charge des

fractures mandibulaires c’est de soulager la douleur. C’est pourquoi, ils prescrivent de façon

systématique des anti-inflammatoires antalgiques (18). En outre, ces médicaments permettent

de diminuer l’œdème et les hématomes post traumatiques.

4.2.1.2 : Traitement dentaire

Nous avons aussi remarqué dans notre étude, qu’aucun traitement dentaire n’a été

entrepris, avant le blocage inter maxillaire. Ce fait découle des attitudes conservatrices de nos

chirurgiens. Ceci, malgré le mauvais état bucco-dentaire de la plupart de nos patients. Nous

avons observé que parmis les 170 malades, 130 (76,47 %) ont au moins une dent cariée à des

degrés différents, non traitées et donc source potentielle d’infection pour la fracture. Cette

attitude conservatrice découle du fait que :

La prise en charge du mauvais état bucco-dentaire est en sus de la prise en charge de la

fracture. En plus le malade est venu pour sa fracture et non pas pour ses

Page 86: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

mauvais états bucco-dentaires. Même si la réussite de l’une dépend de la prise en charge de

l’autre, il est très difficile de convaincre le malade, même s’il a les moyens.

En plus, le service n’est pas équipé pour prendre en charge ces malades. Prenant par

exemple la prise en charge des tartres en absences de détartreurs à ultrasons, ceci prend du

temps et très inconfortable pour le malade. En outre, il est obligatoire de conserver les dents

utiles qui aident beaucoup à la recherche du niveau d’occlusion et surtout de l’articulé du

malade qui sont des repères essentiels de la bonne réduction de la fracture.

Parmis les 130 malades porteurs de carie dentaire, 60 malades ont une dent infectée intra

focale soit 46,15 %. Ce mauvais état bucco-dentaire augmente le risque d’infection au cours

du blocage inter maxillaire. On pense aussi que l’extraction de la dent infectée intra focale

crée une porte d’entrée de plus pour le foyer de fracture (18). Les dents extra focales seront

conservées quels que soient leurs états.

Par contre, la littérature propose une extraction d’emblée pour la dent intra focale qui

gène la réduction ou dent fracturée ou dent infectée. Elle propose une extraction différée de la

dent intra focale en cas d’ostéosynthèse stable. Pour les dents extra focales, la littérature

adopte une attitude conservatrice tant que les risques infectieux ne sont pas majeurs (18).

4.2.1.3 : Conseils hygièno-diétetiques

Tous nos patients ont été mis sous régime liquide et semi-liquide parce que la

fracture mandibulaire altère la fonction masticatoire du malade. De même, le

blocage inter maxillaire maintient les dents serrées entre elles par le biais des

fils de raccords. Ce régime liquide facilite l’alimentation du malade et doit

couvrir les besoins énergétiques et plastiques des malades, afin de permettre

une consolidation osseuse dans les meilleures conditions. En plus, il a un but

antalgique. Presque tous nos patients se plaignent d’une difficulté

d’alimentation au cours de la première semaine du blocage inter maxillaire. En

plus il constitue une dépense de plus pour les ménages.

La littérature privilégie toujours les régimes (18). Cet hypofonctionnement

mandibulaire réduit les micro mouvements au niveau des foyers de fractures. Il

respecte la consolidation osseuse et oriente le remodelage du cal (18).

L’alimentation doit être de consistance

Page 87: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

liquide et homogène. Cette alimentation doit être suffisante, équilibrée,

fractionnée, bien préparée, de goût agréable, bien présentée et variée (34).

Une sensibilisation sur l’hygiène bucco-dentaire a été menée auprès de chaque

malade. Notons qu’avant le blocage inter maxillaire, 76,47 % des malades sont

porteurs de caries dentaires. Nous savons que les malades bloqués ont des

difficultés pour le nettoyage des dents surtout du côté palatin et lingual. Par

conséquent, on a conseillé aux malades de brosser au moins les faces

vestibulaires et de faire un rinçage des faces palatines et linguales après chaque

repas. Tout cela a pour but de lutter contre les dégradations de l’hygiène

bucco-dentaire et diminuer les risques infectieux au cours blocage inter

maxillaire. Dans la littérature, les risques de dégradations de l’état bucco-

dentaire au cours du blocage inter maxillaire sont minimisés par le traitement

dentaire avant le blocage inter maxillaire. Lors des visites périodiques de

contrôle on fait subir au malade des séquences de nettoyage bucco-dentaire.

Elle consiste à l’utilisation d’une poire à eau et d’arroser d’un jet d’eau les

dents de la face vestibulaire et les espaces inter-dentaires et de continuer

l’opération par les dents du côté linguale et palatine. La canule de la poire à

eau est introduite au niveau de la zone rétro-molaire. La séquence se termine

par l’aspiration de l’eau usée (18),(35),(36).

4.2.1.4 : La rééducation fonctionnelle après le blocage inter maxillaire

Une rééducation active est privilégiée surtout en cas de fracture de la région

condylienne. Elle a pour objectif de restituer l’amplitude des mouvements des articulations

temporo-mandibulaires et de la mandibule ainsi que toute la force de muscles masticateurs

(18), (37). La rééducation fonctionnelle est pratiquée en trois phases:

La mobilisation active aidée qui consiste à assister manuellement la

mandibule dans ces déplacements pour obtenir des mouvements

proches de la normale.

La mobilisation active pure est progressivement obtenue en réduisant

l’aide.

Page 88: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

La mobilisation active contrariée consiste à effectuer les mêmes

mouvements contre des forces d’intensité croissante pour renforcer la

force musculaire jusqu’à la récupération d’une fonction masticatoire

normale.

Tous nos patients présentant une limitation de l’ouverture buccale ont été mis

d’emblée sous mobilisation active pure. Parmi les 150 bloqués, 86 ont une ouverture buccale

normale contre 64 cas de limitation de l’ouverture buccale après le blocage inter maxillaire.

On a fait faire aux 64 malades des mouvements d’ouverture fermeture buccale plusieurs fois

dans la journée devant un miroir pour obtenir une ouverture buccale normale chez eux. Parmi

ces malades, 18 ont retrouvé leur degré d’ouverture buccale antérieure, 21 ont été perdus de

vue et 25 sont restés au stade d’ouverture buccale limitée. Aucun malade n’a été vu à 6 mois

du traumatisme.

4.2.2 : Traitement chirurgical : le blocage inter maxillaire

Les principes du traitement des fractures, à savoir réduction et contention, sont connus

depuis l’Egypte ancienne (20),(37). La technique de réduction fermée des fractures maxillo-

faciales par attachement des dentures maxillaire et mandibulaire est employée depuis l’époque

d’Hippocrate. Ce blocage inter-maxillaire a été pendant longtemps, le seul traitement reconnu

des fractures mandibulaires (18). Le blocage inter-maxillaire est une méthode adaptée aux

malades souffrant d’une fracture de la mandibule. Il a été utilisé dans le service de

Stomatologie et chirurgie maxillo-faciale du CHU d’Antananarivo durant la période de

janvier 2000 en août 2003.

4.2.2.1 : La réalisation du blocage inter maxillaire

Le blocage inter maxillaire est un procédé orthopédique de contention et

d’immobilisation simultanée qui consiste à maintenir la mandibule contre le maxillaire par

des dispositifs intra-buccaux (18). Le blocage inter maxillaire a été réalisé sans anesthésie, en

utilisant du fil d’acier 4/10. La réalisation du blocage inter maxillaire comprend 3 phases :

Page 89: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

La mis en place des fils d’ancrage selon la technique d’IVY ou de STOUT,

La réduction de la fracture en essayant d’avoir une bonne occlusion et un bon

articulé,

Enfin la mise en place et serrage des fils de raccords.

Parmi les 150 malades, 137 ont eu une bonne occlusion et un bon articulé

immédiatement après blocage inter maxillaire. Dans la littérature, le blocage inter maxillaire

selon la méthode des arcs métalliques vestibulaires est la plus utilisée (18). Les arcs doivent

être adaptés à la morphologie des arcades dentaires. L’arc est fixé au contact des dents par

ligature péri dentaire au fil d’acier 4/10 à l’aide de porte aiguille type Mathieu. Le

recouvrement des torons métalliques par un bandeau de résine autopoliméralisable évite les

blessures muqueuses et rigidifient l’ancrage des arcs (18).

4.2.2.2 : Difficultés de confection du blocage inter maxillaire

Dans cette étude, beaucoup de difficultés ont été rencontrées au cours de la réalisation

du blocage inter maxillaire :

La plupart de nos malades ne se souviennent pas de leur occlusion et leur

articulé avant le traumatisme. Ce fait rend difficile la réduction qui va essayer de trouver

l’occlusion et l’articulé naturels du patient. Notons que l’obtention d’une bonne occlusion et

d’un bon articulé ne permet pas souvent d’avoir une bonne réduction de la fracture à la

radiologie. Dans cette étude, on a pu observer 137 cas de bonne occlusion et de bon articulé

avec 89 cas seulement de bonne réduction radiologique soit 64,96 %.

Tous les malades ont présenté un trismus mais à des degrés différents . C’est

une contracture réflexe des masséters pour lutter contre la douleur à la mobilisation de la

fracture. Il fait partie intégrante des symptômes de la fracture. Il gène beaucoup le chirurgien

et son aide à la mise en place des fils d’ancrage surtout postérieurs. Cette difficulté de mise en

place des fils d’ancrage, en particulier postérieur, est probablement secondaire à l’absence de

la pratique des anesthésies locale, loco-régionale ou générale

L’inconfort, et du malade et du médecin durant la mise en place des fils d’ancrage et la

réduction de la fracture à cause de la douleur prolongent la durée de réalisation du blocage

inter maxillaire.

Page 90: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

La mauvaise denture qui rend plus difficile la mise en place des fils d’ancrage

(malade partiellement édenté ou porteur de multiples caries dentaires). On ne sait plus quelle

dent choisir.

Une fracture siégeant sur une région édentée, en particulier postérieur est très difficile à

immobiliser.

Vues toutes ces difficultés rencontrées au cours de la réalisation du blocage inter

maxillaire, nous avons déduit que dorénavant la pratique de l’anesthésie, locale ou loco-

régionale ou même générale, devrait être systématique. En outre on devrait envisager

l’association des différents moyens thérapeutiques pour améliorer les résultats. Entre autres, le

blocage inter-maxillaire, blocage inter-maxillaire et ostéosynthèse, ostéosynthèse uniquement

Signalons que ces associations ont été proposées mais n’ont jamais été réalisées faute de

matériels adéquats, le manque de pratique de la part des techniciens, le coût de l’intervention

et enfin la peur d’avoir le même résultat que le traitement orthopédique uniquement. Dans la

littérature, la tendance actuelle de la prise en charge de la fracture mandibulaire est l’abord

direct du foyer de fracture avec contention par mini plaque vissée. Cette technique permet une

réduction anatomique sous contrôle direct de la vue et l’obtention de l’occlusion naturelle du

patient (18).

4.2.2.3 : Surveillances du blocage inter maxillaire

Le blocage inter maxillaire nécessite une surveillance régulière. Tous nos malades ont

eu un contrôle hebdomadaire quel que soit le risque infectieux. Quelques éléments sont à

surveiller :

Le poids du malade : c’est un bon paramètre reflétant le régime du malade.

Une chute de poids importante est le reflet d’une insuffisance d’apport en

matériaux plastiques nécessaire à l’organisme pour assurer la consolidation.

L’hygiène buccale : la propreté de la cavité buccale diminue les risques

infectieux au niveau des foyers de fractures. Dans notre étude, nous avons

observé que 130 malades ont une mauvaise hygiène bucco-dentaire avant le

blocage inter maxillaire et parmi eux, 90 ont eu de nouvelles caries après le

blocage inter maxillaire, 120 ont eu des plaques

Page 91: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

dentaires. En plus, 8 de nos malades ont eu des complications infectieuses

d’origine dentaire. Cette dégradation de l’état bucco-dentaire s’explique par le

fait que :

Le malade avant le blocage à déjà une hygiène buccale médiocre qui s’est aggravée au

cours du blocage malgré les conseils de leur médecin;

Cette situation frappe surtout les malades indisciplinés qui ne respectent pas leur

rendez-vous ;

Le coût du traitement dentaire qui est à payer en sus de la prise en charge de celle de la

fracture ;

Négligence de la part du personnel médical qui généralisent les cas des malades. Une

personne considérée comme à haut risque infectieux devrait être vu en contrôle tous les deux

jours ou même tous les jours voire une hospitalisation et non systématiquement

hebdomadaire.

Les fils de raccords et d’ancrage. Ils doivent être normalement serrés pour

jouer leur rôle de contention et d’immobilisation. Dans notre étude, la plupart

de nos malades ont subit une resserrage des fils de raccords et d’ancrage et

même quelque fois leur remplacement.

La douleur. Son apparition ou sa persistance sous-entend soit une mauvaise

réduction soit une complication infectieuse (cellulite) soit un déplacement

secondaire du foyer de fracture (ligature mal faite, mobilisation active via

patient, bâillement …).

Hématome et œdème post traumatique. En général, ils disparaissent sous

traitement antiphlogistique. Leur persistance au cours du blocage inter

maxillaire signifie à priori un défaut de réduction (au nombre de 44) et surtout

une complication infectieuse (au nombre de 8).

Radiographie de contrôle. Notons l’importance d’une radiographie de contrôle

qui sera réalisée systématiquement après le blocage inter maxillaire, 15 jours

après et avant le déblocage. Vingt six de nos malades n’ont pas pu réaliser ces

contrôles radiologiques (problème financier,

Page 92: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

manque d’information de la part des médecins sur l’intérêt de la radiographie et

surtout la négligence de la part des patients).

4.2.2.4 : Efficacité du blocage inter maxillaire

Nous avons adopté les paramètres suivants comme critère d’efficacité du blocage inter

maxillaire selon les auteurs brésiliens (38) (tout de suite après ablation des fils de blocage):

L’absence de douleur est un critère majeur d’efficacité du blocage inter

maxillaire. Parmi les 150 malades, 106 (69,73 %) ont une absence totale de

douleur, 44 se plaignent d’une douleur non majeure et non invalidante (30,26

%).

Une bonne occlusion est un bon paramètre car son obtention reflète une

réduction satisfaisante et promet une récupération fonctionnelle. On a observé

137 cas de bonne occlusion donc 91,33 % cas de succès.

Un bon articulé se traduit par l’alignement des points inter incisifs médians, la

canine et la première molaire inférieur sont légèrement en avant de leur

homologue antagoniste. On peut dire que l’articulé dentaire est un repère

fondamental d’une bonne réduction. Dans cette étude, nous avons observé 137

cas de bon articulé, donc 91,33 % cas de succès.

La symétrie du visage est un paramètre majeur car c’est une preuve d’efficacité

du blocage inter maxillaire. Nous avons observé, parmi nos malades, 13 cas

d’asymétrie faciale (8,66 %).

Le degré d’ouverture buccale qui est un bon paramètre garant d’une bonne

réduction et de la récupération fonctionnelle. Après le blocage inter maxillaire

86 (57,33 %) malades ont une ouverture buccale normale (supérieur ou égale à

40 mm) contre 64 (42,66 %) ouverture buccale limitée (entre 30 à 40 mm).

Satisfactions thérapeutiques : L’évaluation objective du blocage inter

maxillaire est clinique (occlusion, articulé et symétrie du visage) et para

Page 93: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

clinique (bonne réduction du foyer). L’évaluation clinique se base sur la

douleur et la satisfaction thérapeutique du malade. Cent quarante et un malades

sont satisfaits (91,33 %) malgré les foyers de fractures non réduites, l’absence

de consolidation radiologique, les limitations de l’ouverture buccale, les

troubles de l’articulé et de l’occlusion. En fait, la satisfaction thérapeutique se

base surtout sur l’absence de douleur et la récupération de la fonction

masticatoire.

L’évaluation radiologique a montré une consolidation en cours et en bonne

position chez 67 malades (52,34 %), une consolidation en mauvaise position

chez 61 malades (47,65 %) et on n’a pas pu se prononcer sur le reste par faute

de cliché.

Signalons que, ces critères d’efficacité vont beaucoup varier selon :

Le type de fracture (simple ou déplacée ou compliquée) ;

Le siège du trait de fracture ;

L’état de la dentition ;

Le caractère des déplacements.

4.2.3 : Indications du blocage inter maxillaire

Dans notre étude, le blocage inter maxillaire est toujours adopté quel que soit le trait

de fracture, le siège de fracture, le nombre du foyer de fracture et l’état bucco-dentaire du

malade. Le blocage inter maxillaire a deux indications très différentes :

4.2.3.1 : Traitement symptomatique

L’un des principaux objectifs du blocage inter maxillaire, c’est d’immobiliser le foyer

de fractures. Nous savons tous qu’une fracture n’est douloureuse qu’à la mobilisation (17). Le

blocage inter maxillaire a donc un but antalgique. Au cours du blocage inter maxillaire, aucun

de nos malades ne s’est plaint de douleur ni au niveau des foyers de fractures ni ailleurs

durant le blocage.

Cet effet antalgique du blocage inter maxillaire est surtout recherché devant une

fracture condylienne. Nous avons remarqué qu’aucune consolidation n’a été observée au

cours de 3 semaines de contention par le blocage inter maxillaire pour une fracture

condylienne.

Page 94: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Par conséquent, le blocage inter maxillaire est un antalgique majeur pour une fracture

quel que soit son siège, son nombre, ses déplacements, l’état bucco-dentaire du malade …

4.2.3.2 : Traitement de la fracture

Pour le traitement d’une fracture, le traitement orthopédique est le plus universel et le

moins coûteux. Nous allons étaler ci dessous le taux de réussite du blocage inter maxillaire :

En fonction du siège de fracture pour les fractures uni focales:

1. Dans la partie dentée :

Région symphysaire : sur les 30 malades, 21 ont eu une consolidation

radiologique en cours et en bonne position (80,76 %), 5 malades (19,23

%) présentent une consolidation en cours et en mauvaise position à

cause de la mauvaise denture. Quatre malades (13,33 %) n’ont pas de

radiographie de contrôle. Le blocage inter maxillaire uniquement serait

donc indiqué pour le traitement des fractures simples de la région

symphysaire chez les sujets à bonne denture. Chez les sujets à denture

insuffisante voire mauvaise et/ou une fracture déplacée ou compliquée ;

si le résultat n’est pas satisfaisant, on devrait envisager d’autres

méthodes thérapeutiques en compléments du blocage selon les moyens

disponibles, la compétence du praticien et le contexte.

Branche horizontale : sur 14 malades, 10 ( 83,33%) ont eu une

consolidation radiologique en cours et en bonne position, 2 malades

(16,66 %) présentent une consolidation en cours mais en mauvaise

position. Deux malades n’ont pas eu de radiographie de contrôle. Le

blocage inter maxillaire serait aussi indiqué pour le traitement de

première intention des fractures simple de la branche horizontale et en

cas de bonne denture. Sinon, il vaut mieux recourir à d’autres moyens

thérapeutiques en complément ou en remplacement du blocage inter

maxillaire.

Angle : sur 55 malades, 25 (53,19 %) ont eu une consolidation en cours

et en bonne position, 22 malades (46,80 %) présentent une

Page 95: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

consolidation en cours mais en mauvaise position du fait de la réduction

non satisfaisante (mauvaise denture) et 8 n’ont pas de radiographie de

contrôle. Le blocage inter maxillaire a 50 % de chance de réussir pour

le traitement des fractures de l’angle. Ceci dépend des caractéristiques

de la fracture : fracture simple ou déplacée ou compliquée ; le siège

fracture se situe t-il en avant ou en arrière de la dent de sagesse ; le trait

de fracture ; et surtout de la denture du malade, de la compétence du

praticien et les matériels disponibles. Il faudrait donc contrôler la

réduction immédiatement après le blocage. Et en cas d’échec, on

devrait recourir à d’autres moyens thérapeutiques.

2. Dans la partie rétro dentée : sur 11 malades, neuf ont eu une radiographie de

contrôle et aucune consolidation en cours et en bonne position n’a été

observée. Ceci découle du fait que le blocage inter maxillaire n’est maintenu

que 20 jours. Ce délai ne permet pas la consolidation de la fracture. Mais cette

conduite a été maintenue car la hantise devant une fracture mandibulaire c’est

l’ankylose temporo-mandibulaire si on le maintient au-delà de 30 jours de

contention. Ces cas se complique très rapidement de trismus serré (difficile à

traiter). L’ objectif de ce traitement est d’avoir une néo-articulation

(pseudarthrose) afin de permettre aux malades de garder leurs fonctions

masticatoires entre autre.

Notons qu’au moment de l’ablation des fils de blocage au 20e jour, on aura que

l’ébauche de la consolidation qui est très fragile d’où la nécessité de continuer

le traitement par un moyen de contention relative tel fronde ou traction

élastique qui va nous permettre de débuter la rééducation fonctionnelle.

Au total, le blocage inter maxillaire est indiqué pour le traitement des fractures de la région

dentée. Il est indiqué pour le traitement des fractures de la région non dentée en complément

de l’ostéosynthèse qui est privilégié actuellement dans le traitement de ces

Page 96: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

fractures (mini plaques). Et pour l’angle, il peut être indiqué en première intention sous

réserve de recourir à d’autres moyens thérapeutiques en cas d’échec diagnostiqué

immédiatement.

Dans la littérature, les fractures non déplacées relèvent, quel que soit leur siège, des

méthodes fonctionnelles (conseil hygièno-diétetiques) et/ou orthopédique. Le risque de

déplacement secondaire justifie pour les uns la réalisation d’ostéosynthèse.

Les indications du traitement des fractures déplacées doivent être discutées en fonction

du nombre de foyers de fracture et de leur siège (18). Quant les deux fragments sont dentés et

la fracture stable, le blocage inter maxillaire est indiqué.

Quant un fragment est denté et l’autre non, le blocage inter maxillaire est le traitement de

première intention ; et si instabilité ou décalage du bord basilaire, le traitement par

ostéosynthèse est préconisé.

Quant les deux fragments sont mal ou non dentés ou les fractures sont multiples ou

comminutives : le traitement par ostéosynthèse est de règle (18).

L’ostéosynthèse a été réservée aux complications telles que le retard de consolidation. Par

ailleurs, le risque infectieux lors de l’ostéosynthèse a été décourageant.

La tendance actuelle du traitement des fractures mandibulaires est l’ostéosynthèse par

l’utilisation des mini plaques à condition d’en avoir les moyens et la compétence (18),(39),

(40), (41) .

4.2.4 : Complications du blocage inter maxillaire

Dans cette étude, plusieurs complications ont été rencontrées :

La dégradation de l’état bucco-dentaire des malades bloqués :

Insuffisance d’hygiène bucco-dentaire du malade ;.

Le manque de traitement dentaire avant le blocage ;

Les visites systématiques qui ne s’intéressent qu’au blocage et non à l’état

dentaire du malade ;

Enfin, on note le manque des moyens financiers du malade et des matériels

nécessaires pour la prise en charge de ces mauvais états dentaires. La littérature propose une

mise en état bucco-dentaire avant le blocage inter maxillaire (18) pour éviter cette dégradation

de l’état bucco-dentaire.

Page 97: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Problème d’alimentation : Le blocage inter maxillaire maintient les

dents serrées entre elles et empêche donc la mandibule de réaliser sa

fonction. Il est donc source d’inconfort par la difficulté à s’alimenter.

C’est pourquoi on a mis les malades sous régime liquide qui a pour but

de diminuer les mouvements de la mandibule ; favorisant ainsi la

consolidation. Dans la littérature, un régime liquide est toujours

privilégié quel que soit le moyen utilisé pour la prise en charge de la

fracture du moins au début du traitement.

Signalons aussi la blessure des muqueuses par les torons des fils d’acier

et les douleurs dentaires secondaires à des nœuds trop serrés qui ont été

observés chez certains de nos malades. La littérature propose

l’utilisation des arcs collés, compte tenu du progrès des colles dentaires,

de possibilité d’orthodontie associée et du meilleur respect du

parodonte (18), et aussi l’utilisation des résines auto polymérisables

mise en place sur l’extrémité des torons.

Page 98: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

CONCLUSIONC’est une étude rétrospective portant sur les dossiers et les radiographies des malades

présentant une fracture mandibulaire durant 44 mois (de janvier 2000 au mois d’août 2003)

dans le service de Stomatologie et Chirurgie maxillo-faciale du CHU d’Antananarivo.

Dans cette étude, nous avons constaté que la fracture de la mandibule est l’apanage des

jeunes de 21 à 35 ans (59,41 %). La majeure partie est de sexe masculin (80,58 %).

L’étiologie la plus fréquente est la violence inter personnelle 55,88 %, suivi des

accidents de la voie publique 18,33 %. Mais nous avons constaté une différence chez

l’homme (violence inter personnelle : 63,50 %) et chez la femme, les accidents de la voie

publique passe avant les violences inter personnelles.

Tous nos malades ont reçu une antibiothérapie.

Le blocage inter maxillaire est très efficace pour le traitement de la douleur : aucun

malade ne s’est plaint de douleur au foyer de fracture au cours du blocage et 70,66 % après le

blocage. La consolidation radiologique en cours et en bonne position avant l’ablation des fils

de blocage est de 52,34 % tout siège confondu. Pour la symphyse, on a observé 80,76 % du

succès, pour la branche horizontale : 83,33 % de succès, pour l’angle : 53,19 % de réussite et

pour la région condylienne : 100 % d’échec

La satisfaction des malades s’élève à 94 % malgré le taux de 52,34 % de consolidation

en cours et bonne position.

Par conséquent, le blocage inter maxillaire a deux groupes d’indication :

Symptomatique : pour toutes les fractures mandibulaires par son efficacité

antalgique.

Pour le traitement des fractures :

Indiqué pour le traitement des fractures de la région dentée si les

malades ont une bonne denture. Sinon, c’est le complément indispensable des autres

méthodes;

Traitement de première intention pour les fractures de l’angle. En cas de

résultat non satisfaisant, recourir à d’autres moyens thérapeutiques ;

Pour les fractures du condyle, le blocage inter maxillaire seul n’est pas

suffisant.

Page 99: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

N° Age

ans

s

exe

Etiolog

ie

Siège

fractur

e

Douleu

r

OB Mastic

ation

Articul

é

Occlusi

on

Cliché

contrôl

e1 27 M ARC Angle - + + + + +

2 31 M ARC Symp - + + + + +

3 36 F AC Symp - + + + + +

4 51 F AC Symp - + + + + +

5 6 M AD Alvéol - + + + + +

6 12 M AD Symp - + + + + +

7 38 M ARC Angle - + + + + +

8 72 M AD BH - + + + + +

9 30 M ARC BH, S/

condyl

+/- +/- +/- + + +/-

10 50 M AC Angle - + + + + +

11 25 M AC Symp - + + + + +

12 25 M ARC Angle

BH

- +/- + +/- +/- +

13 48 M AC Bi-

BH

- + +/- - - -

14 19 M ARC Angle - + + + + +

15 50 M AT Angle - + + + + +

N° Age

ans

s

exe

Etiolog

ie

Siège

fractur

e

Douleu

r

OB Mastic

ation

Articul

é

Occlusi

on

Cliché

contrôl

e16 10 M AD Alvéol - + + + + +

17 28 M ARC Condyl + +/- +/- - - +

Page 100: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

18 8 F ASc BH - + + + + +

19 34 M AC Symp - + + + + +

20 23 M ARC BH + +/- + + + +/-

21 4 M AD Alvéol - + + + + +

22 45 M AC BH - + + + + +

23 27 M ARC Angle - + + + + +

24 20 M ARC Angle + +/- + + + -

25 36 M ARC Angle - + + + + +

26 3 F AD Alvéol - + + + + +

27 28 M ARC symp

BH

- + + + + +

28 22 M AC Symp - + + + + +

29 23 M ARC BH - + + + + +

30 28 M Iatrogè

ne

Angle - + + + + +

N° Age

ans

s

exe

Etiolog

ie

Siège

fractur

e

Douleu

r

OB Mastic

ation

Articul

é

Occlusi

on

Cliché

contrôl

e31 21 M ARC S/

condyl

Angle

BH

+ +/- +/- + - -

32 27 M ARC Angle - + + + + +

33 35 M AC Angle - + + + + +

34 23 M AD S/ +/- +/- +/- + + -

Page 101: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

condyl35 34 M ARC S/

condyl

+/- +/- +/- + + -

36 21 F AC S/

condyl

Angle

+/- +/- +/- + + -

37 40 M AC BH - + + + + +

38 26 M ARC Symp - + + + + +

39 21 M ARC BH - + + + + +

40 26 M AC S/

condyl

Angle

+ +/- + + + +

41 23 M ARC Coroné - + + + + +

42 31 M ARC Angle - + + + + +

43 16 M AD Bi-

Angle

- + + + + +

N° Age s

exe

Etiolog

ie

Siège

fractur

e

Douleu

r

OB Mastic

ation

Articul

é

Occlusi

on

Cliché

control

44 35 M ARC Angle - + + + + +

45 33 F ARC Coroné

Angle

- + + + + +

46 32 M ARC Angle - + + + + +

47 40 M ARC Symp - + + + + +

48 16 F AD Symp - + + + + +

49 5 F AD Angle - + + + + +

50 32 M ARC Bi-

condyl

+ + + + + -

51 53 M AC Symp - + + + + +

Page 102: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

BH52 23 M ARC Angle - + + + + +

53 36 M AT Symp - + + + + +

54 7 F ASc Symp - + + + + +

55 47 F ARC Sous

condyl

+ + + + + -

56 32 M ARC Sous

condyl

+ + + + + -

57 57 F AC BH - + + + + +

58 66 F AC Angle - + + + + +

N° Age

ans

s

exe

Etiolog

ie

Siège

fractur

e

Douleu

r

OB Mastic

ation

Articul

é

Occlusi

on

Cliché

contrôl

e59 21 M ARC Angle - + + + + +

60 27 M ARC Symp - + + + + +

61 24 F Asc Bi-

symp

- + + +/- +/- +

62 54 F AC Symp - + + + + +

63 35 M ARC Symp - + + + + +

64 5 F AD Alvéol - + + + + +

65 31 M ARC Angle - + + + + +

66 25 M ARC Symp

BH

Angle

- + + +/- +/- +

67 21 M ARC Angle - + + + + +

68 23 M ARC Condyl - +/- + +/- +/- +

Page 103: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

69 6 M AD Symp - + + + + +

70 27 M ARC Angle - + + + + +

71 23 M ARC Bi-

BH

- + + + + +

72 28 M ARC Angle - + + + + +

N° Age s

exe

Etiolog

ie

Siège

fractur

e

Douleu

r

OB Mastic

ation

Articul

é

Occlusi

on

Cliché

control

73 8 M ASc Symp - + + + + +

74 33 M ARC Angle - + + + + +

75 21 M ARC BI-

Symp

- + + + + +

76 37 F ARC Sous

condyl

+ + + + + -

77 23 F ARC Angle - + + + + +

78 66 F AD BH - + + + + +

79 30 M AT Symp - + + + + +

80 41 M ARC Sous-

condyl

BH

+ + + + + -

81 25 M ARC Angle - + + + + +

82 32 M ARC Symp

Sous-

condyl

+ + + + + -

83 7 M AC Symp - + + + + +

84 22 M ARC Angle

Symp

- + + + + +

85 56 M Iatrogè Angle - + + + + +

Page 104: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

ne86 37 F ARC Symp + +/- +/- + + +/-

N° Age

ans

s

exe

Etiolog

ie

Siège

fractur

e

Douleu

r

OB Mastic

ation

Articul

é

Occlusi

on

Cliché

contrôl

e87 25 M ARC Symp - + + + + +

88 9 F AD Alvéol - + + + + +

89 21 M ARC Angle - + + + + +

90 23 M ARC Symp

BH

- + + + + +

91 29 M ARC Angle

Symp

- + + + + +

92 36 M ARC Symp

Condyl

+/- + + +/- +/- +

93 25 M ARC BH - + + + + +

94 51 M ARC Symp - + + + + +

95 36 M ARC Symp

Sous-

condyl

+ +/- + + + -

96 21 M ARC BH - + + + + +

97 48 M ARC Angle - + + + + +

98 35 M Iatrogè

ne

Angle - + + + + +

99 26 M ARC Symp - + + + + +

100 56 F AD Condyl +/- + + +/- +/- +

N° Age

ans

s

exe

Etiolog

ie

Siège

fractur

e

Douleu

r

OB Mastic

ation

Articul

é

Occlusi

on

Cliché

contrôl

e

Page 105: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

101 7 F AD Alvéol - + + + + +

102 29 F AC Symp + +/- +/- + + +/-

103 27 M ARC Bi-

Condyl

+ +/- +/- + + -

104 21 M ARC Symp - + + + + +

105 36 F AC BH - + + + + +

106 74 F AD Angle + +/- +/- - - -

107 32 M ARC Angle - + + + + +

108 23 M ARC Symp

Angle

- + + + + +

109 27 F ARC Angle - + + + + +

110 20 M AC Symp

Angle

- + + + + +

111 42 M AC Symp

Sous-

condyl

+ +/- +/- + + -

112 63 M AC Bi-

BH

- + + + + +

113 18 M AC Bi-

angle

- + + + + +

114 31 M ARC Sous-

condyl

négligé

+ - - +/- +/- +

N° Age

ans

s

exe

Etiolog

ie

Siège

fractur

e

Douleu

r

OB Mastic

ation

Articul

é

Occlusi

on

Cliché

contrôl

e115 14 M AD Alvéol - + + + + +

116 28 M ARC Angle

négligé

+ +/- + +/- +/- +/-

117 32 M ARC Symp - + + + + +

Page 106: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

118 24 M ARC Angle - + + + + +

119 43 M ARC Angle - + + + + +

120 35 M ARC Symp

Angle

- + + + + +

121 48 M AT Angle - + + + + +

122 44 M ARC Sous-

condyl

+ +/- +/- + + -

123 34 M ARC Symp - + + + + +

124 26 M ARC BH - + + + + +

125 32 M ARC BH - + + + + +

126 28 M AC Angle - + + + + +

127 22 M ARC Angle - + + + + +

128 26 M ARC BM - + + + + +

129 51 M ARC Symp

BH

- + + + + +

N° Age s

exe

Etiolog

ie

Siège

fractur

e

Douleu

r

OB Mastic

ation

Articul

é

Occlusi

on

Cliché

control

130 31 F AC Symp - + + + + +

131 40 M ARC Sous-

condyl

+ + + + + -

132 51 M ARC Symp

Angle

Sous-

condyl

+ +/- +/- + + +/-

133 24 M AD BH

Angle

- + + + + +

134 35 M AS Symp - + + + + +

Page 107: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

135 33 F AC Symp - + + + + +

136 36 M AC Angle - + + + + +

137 9 M ASc Alvéol - + + + + +

138 27 M ARC Angle - + + + + +

139 21 M AS Angle - + + + + +

140 46 M AT Angle - + + + + +

141 23 F ARC Symp - + + + + +

142 21 F AC BH

Angle

- + + + + +

143 50 M ARC Symp

Angle

- + + + + +

N° Age

ans

s

exe

Etiolog

ie

Siège

fractur

e

Douleu

r

OB Mastic

ation

Articul

é

Occlusi

on

Cliché

contrôl

e144 29 M ARC Angle - + + + + +

145 47 M ARC BH

Angle

+/- +/- +/- + + +/-

146 26 M ARC Angle - + + + + +

147 30 F ARC Angle - + + + + +

148 21 M ARC Symp - + + + + +

149 32 M ARC Angle - + + + + +

150 25 M AS Symp

Angle

- + + + + +

151 36 M AC Symp

Angle

- + + + + +

152 30 M AC BH

Angle

- + + + + +

Page 108: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

153 46 M ARC Angle - + + + + +

154 25 M ARC Angle - + + + + +

155 31 M AC Angle - + + + + +

156 24 M AC Symp

Sous-

condyl

+ +/- +/- + + -

157 9 M AD Angle

négligé

+/- +/- +/- +/- +/- +/-

N° Age

ans

s

exe

Etiolog

ie

Siège

fractur

e

Douleu

r

OB Mastic

ation

Articul

é

Occlusi

on

Cliché

contrôl

e158 23 M ARC Symp

Angle

- + + + + +

159 13 M AD Angle - + + + + +

160 21 M ARC BH

Sous-

condyl

+/- +/- +/- + + -

161 48 M AT Angle - + + + + +

162 33 M AT Symp - + + + + +

163 26 M ARC Angle - + + + + +

164 21 M ARC BH - + + + + +

165 29 M AS Angle - + + + + +

166 44 F Iatrogèn

e

Angle - + + + + +

167 26 M ARC Angle - + + + + +

168 38 F Iatrogè

ne

Angle - + + + + +

169 23 M ARC Symp - + + + + +

Page 109: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

170 25 M ARC Angle - + + + + +

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52; 3: 498-503.

41- Edward E, Muniz O and Kapit A. Treatment Considerations for Comminuted

Mandibular Fractures. American Association of Oral and Maxillofacial Surgeons. J

Oral Maxillofac Surg, 2003 ; 61: 861-870.

Page 114: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

PERMIS D’IMPRIMERLu et approuvé Le président de thèseSigné : Professeur RAKOTOBE Pascal

VU ET PERMIS D’ IMPRIMER Le Doyen de la Faculté de Médecine

d’Antananarivo Signé : Professeur RAJAONARIVELO Paul

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VELIRANO

« Eto anatrehan’i ZANAHARY, eto anoloan’ireo mpampianatra ahy sy ireo mpiara-

mianatra tamiko eto amin’ity toeram-pampianarana ity, ary eto anoloan’ny sarin’i

HYPPOCRATE ,

Dia manome toky sy miniana aho, fa hanaja lalandava ny fitsipika hitandrovana ny

voninahitra sy ny fahamarinana eo am-panatontosana ny raharam-pitsaboana.

Hotsaboiko maimaim-poana ireo ory ary tsy hitaky saran’asa mihoatra noho ny rariny aho, tsy

hiray tetika maizina na oviana na oviana ary na amin’iza na amin’iza aho mba hahazoana ny

karama mety ho azo.

Raha tafiditra an-tranon’olona aho dia tsy hahita izay zava-miseho ao ny masoko, ka tanako

ho ahy samirery ireo tsiambaratelo aboraka amiko ary ny asako tsy avelako hatao fitaovana

hanatontosana zavatra mamoafady hanamorana famitan-keloka.

Tsy ekeko ho efitra hanelanelana ny adidiko amin’ny olona tsaboiko ny aton-javatra ara-

pinoana, ara-pirenena, ara-pirazanana, ara-pirehana ary ara-tsaranga.

Hajaiko tanteraka ny ain’olombelona, na dia vao notorontoronina aza, ary tsy hahazo

mampiasa ny fahalalako ho enti-manohitra ny làlan’ny maha-olona aho na dia vozonana aza.

Manaja sy mankasitraka ireo mpampianatra ahy aho, ka hampita amin’ny taranany ny

fahaizana noraisiko tamin’izy ireo.

Ho toavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano nataoko.

Ho rakotry ny henatra sy ho rabirabian’ireo mpitsabo namako kosa anie aho raha mivadika

amin’izany. »

Page 116: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Name and First name : RAKOTOZAFY Luis Flaurand

Title of thesis : MANDIBLE FRACTURE: EPIDEMIOLOGY, THE TREATMENT

OF THE INTER MAXILLARY FIXATION

Classification : SURGERY

Number of tables : 10 Number of pages : 80

Number of annexes : 01 Number of figures : 22

Number of references: 42

SUMMARY

The mandible is the most commonly fractured bone of the face because of it prominent and exposed position. It is the only moving bone of the facial skeleton, and its physiological functions must be considered in the treatment of trauma, and particulary the facial aesthetic.

The aim of this study is to determine the epidemiology of the mandible fracture and to evaluate the effectiveness and educations of the inter maxillary fixation for the treatment of these fractures.

We realize a retrospective study of records and radiography of all patients presenting a mandibular fracture during the period of january 2000 to august 2003 in the department of Stomatology and Maxillofacial Surgery, University Hospital Center for Antananarivo.

Sixty percent of all patients were in the 21 to 35 years old age group. Data analysis shows that 80,58 % of all fracture patients are males. The most common mechanism of injury to this bone include Inter Personnal Violence accounted for 55,88 % of all patients. The most common location of fracture is in the angle region (38,03 %). Seventy five percent of all patients presented one fracture site.

We prescribed systematically an antibiotic for all patients. Inter Maxillary Fixation is the treatment adopted for all fractures. Inter Maxillary Fixation find its indication for symphyseal and body fractures sites. It is the first intention treatment for angle fracture site. It is insuffisant for condylar region site fracture.

Keywords :Fracture- Mandible- Epidemiology- Indication- Inter maxillary fixation

Director : Professor RAKOTOBE Pascal

Assisted by : Doctor RAZAFINDRABE John Bam Alberto

Correspondance : Logt 299 cité 67 ha sud

Antananarivo 101

Nom et Prénoms : RAKOTOZAFY Luis Flaurand

Page 117: FRACTURE DE LA MANDIBULE : EPIDEMIOLOGIE ET …

Titre de la thèse : FRACTURES MANDIBULAIRES : EPIDEMIOLOGIE, LE

TRAITEMENT PAR LE BLOCAGE INTER MAXILLAIRE

Rubrique : CHIRURGIE

Nombre de tableaux : 10 Nombre de pages :80

Nombre d’annexes : 01 Nombre de figures :22

Nombre de références bibliographique :42

RESUMELa mandibule est le siège de prédilection des fractures de la face à cause de sa fonction

et surtout de sa position anatomique. C’est le seul os mobile de la face, donc sa fonction

physiologique doit être prioritaire dans sa prise en charge, de même l’esthétique du visage.

L’objectif de notre étude est d’essayer de déterminer l’épidémiologie des fractures

mandibulaires et d’évaluer l’efficacité puis les indications du blocage inter maxillaire dans le

traitement de ces fractures.

Nous avons effectué une étude rétrospective portant sur les dossiers et les

radiographies des malades présentant une fracture de la mandibule durant la période de

janvier 2000 au mois d’août 2003 dans le service de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale

du CHU d’Antananarivo.

Les fractures de la mandibule sont l’apanage des jeunes de sexe masculin (80,58 %).

Les violences inter personnelles (55,88 %) constituent les principales causes. La région

angulaire est la plus fréquemment fracturée (38,03 %). Soixante quinze pour cent des patients

ont présenté une fracture uni focales.

Nous avons prescrit systématiquement des antibiotiques à tous nos malades. Le

blocage inter maxillaire est le traitement adopté pour ces fractures. Il trouve son indication

pour le traitement des fractures de la région dentée chez un malade à bonne denture. Il est le

traitement de première intention pour les fractures de l’angle. Lui seul n’est pas suffisant pour

le traitement d’une fracture de la région condylienne.

Mots clés : Fracture- Mandibule- Epidémiologie- Indication- Blocage inter maxillaire

Directeur de thèse : Professeur RAKOTOBE Pascal

Rapporteur de thèse : Docteur RAZAFINDRABE John Bam Alberto

Adresse de l’auteur : Logt 299 cité des 67 ha sud

Antananarivo 101