editorial 4ème trimestre 2011 - n°83 · elles ne sont ni une punition ni une fatalité et doivent...

7
[Trimestriel Dépôt Bruxelles X] Editeur responsable: Xavier Scheid Continuing Care, 479, chaussée de Louvain, 1030 Bruxelles, tél. (02)743 45 90, fax (02) 743 45 91 Continuing Care est agréée par la Commission Communautaire Française EDITORIAL La pratique de la médecine n’a plus, aujourd’hui, pour seul but de guérir, elle a également pour objet d’améliorer la qualité de vie d’hommes, de femmes ou d’enfants malades qui présentent des symptômes invalidants, le plus connu ou cité parmi ceux-ci étant la douleur. Par une approche pluridisciplinaire et en recourant à toutes les ressources disponibles, il est possible, dans la plupart des circonstances, de réduire cette douleur, douleur dont les causes sont multiples et parfois très personnelles, voire de l’abolir. L’approche de la pathologie, aiguë ou chronique, qu’elle soit curable ou que son traitement soit devenu palliatif, doit nécessairement inclure le contrôle de ce symptôme dont la persistance est inutile, et le refus de le prendre en considération ou le nier, condamnable. La Belgique fut pionnière par la publication en 2002 de lois essentielles et innovantes dans le domaine de la fin de vie. Cependant, nous nous apercevons que des outils ne sont toujours pas disponibles 9 ans après dans ce même pays à la différence de ceux qui l’entourent, que des tracasseries administratives incohérentes rendent impossibles la prise en charge correcte des patients, notamment lors des accès douloureux paroxystiques. Le Dr Dominique Lossignol prend cet exemple mais il y en a d’autres. A quand une approche intégrée des coûts et une logique responsable en termes de remboursement de la part des décideurs ? Un plan d’économie national porté par un nouveau gouvernement ne doit pas empêcher les soignants de répondre à un engagement personnel et moral permanent, celui de refuser d’admettre la souffrance comme une fatalité sachant que la science elle-même la définit comme maîtrisable. 4ème trimestre 2011 - N°83 JP Van Vooren Clinique de soins continus et palliatifs HE Soins Palliatifs, douleur et étique P. 2 - 5 Formations / Colloque P. 6 - 7 Livres / Films P. 9-10 Tombola P. 12

Upload: others

Post on 30-May-2020

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: EDITORIAL 4ème trimestre 2011 - N°83 · Elles ne sont ni une punition ni une fatalité et doivent être combattues avec diligence et dûment. Bien que depuis longtemps dépassée,

[Trimestriel Dépôt Bruxelles X]

Editeur responsable: Xavier Scheid

Continuing Care, 479, chaussée de Louvain, 1030 Bruxelles, tél. (02)743 45 90, fax (02) 743 45 91

Continuing Care est agréée par la Commission Communautaire Française

EDITORIALLa pratique de la médecine n’a plus, aujourd’hui, pour seul but de guérir, elle a également pour objet d’améliorer la qualité de vie d’hommes, de femmes ou d’enfants malades qui présentent des symptômes invalidants, le plus connu ou cité parmi ceux-ci étant la douleur. Par une approche pluridisciplinaire et en recourant à toutes les ressources disponibles, il est possible, dans la plupart des circonstances, de réduire cette douleur, douleur dont les causes sont multiples et parfois très personnelles, voire de l’abolir. L’approche de la pathologie, aiguë ou chronique, qu’elle soit curable ou que son traitement soit devenu palliatif, doit nécessairement inclure le contrôle de ce symptôme dont la persistance est inutile, et le refus de le prendre en considération ou le nier, condamnable.

La Belgique fut pionnière par la publication en 2002 de lois essentielles et innovantes dans le domaine de la fin de vie. Cependant, nous nous apercevons que des outils ne sont toujours pas disponibles 9 ans après dans ce même pays à la différence de ceux qui l’entourent, que des tracasseries administratives incohérentes rendent impossibles la prise en charge correcte des patients, notamment lors des accès douloureux paroxystiques. Le Dr Dominique Lossignol prend cet exemple mais il y en a d’autres. A quand une approche intégrée des coûts et une logique responsable en termes de remboursement de la part des décideurs ? Un plan d’économie national porté par un nouveau gouvernement ne doit pas empêcher les soignants de répondre à un engagement personnel et moral permanent, celui de refuser d’admettre la souffrance comme une fatalité sachant que la science elle-même la définit comme maîtrisable.

4ème trimestre 2011 - N°83

JP Van Vooren

Clinique de soins continus et palliatifs HE

Soins Palliatifs, douleur et étique P. 2 - 5

Formations / Colloque P. 6 - 7

Livres / Films P. 9-10

Tombola P. 12

Page 2: EDITORIAL 4ème trimestre 2011 - N°83 · Elles ne sont ni une punition ni une fatalité et doivent être combattues avec diligence et dûment. Bien que depuis longtemps dépassée,

Soins palliatifs, douleur et éthique

Dominique Lossignol, Médecin interniste (Institut Jules Bordet), spécialiste en soins palliatifs, Coordinateur du Forum EOL (End-of Life)

Naissance d’un territoire

L’ avènement des soins palliatifs a lieu historiquement en Grande Bretagne au cours des années soixante et entraîne dans son sillage un développement

majeur au Canada, aux Etats Unis, pour gagner ensuite l’Europe, surtout la France dans un premier temps avant de s’étendre à la plupart des pays

occidentaux. La Belgique est actuellement un des pays les plus actifs et les mieux représentés dans le domaine1.

C et état de fait ne s’est pas produit par hasard mais s’articule d’emblée autour d’une nouvelle

manière d’appréhender la fin de vie dans le cadre des soins de santé et de permettre par delà de donner une meilleure visibilité sociale de la mort, rompant avec la situation de solitude dans laquelle se trouvaient un grand nombre de mourants. Les attitudes contemporaines face à la mort dans les sociétés occidentales avaient progressivement conduit à un sentiment de gêne, voire de honte et de peur face à la mort, entraînant de la sorte une mise à l’écart et un isolement des malades mourants. Ce faisant, les soins palliatifs vont progressivement occuper une place intermédiaire entre la phase curative et le décès. Cela ne se fera pas sans peine, les soins palliatifs étant la « démonstration » ou la matérialisation de l’échec de la médecine curative. Ils vont devenir une nouvelle forme de médecine, conduisant à une médicalisation de la fin de vie, tout en instituant un segment professionnel distinct et en devenant un monde social à part entière. Les travaux d’E. Kübler-Ross, psychiatre américaine vont avoir un impact capital. Elle avance l’idée d’une compétence psychologique et émotionnelle, permettant de décrypter  le « langage symbolique » des mourants, et par delà de donner un sens à leur mort. Cette notion de sens donné à la mort est devenue un des archétypes de

la philosophie palliative. La fin de vie devient une entité, une catégorie spécifique qu’E. Kübler-Ross va littéralement théoriser en décrivant les cinq étapes du mourir : sidération ou choc, colère et révolte, marchandage, dépression et acceptation. Par ses présupposés, cette théorie va « naturaliser » les besoins du mourant, comme si ceux-ci se devaient d’être homogènes, conduisant à des cheminements intérieurs récurrents, faisant implicitement état d’une mort typique, universelle.

Le traitement de la douleur

C ela étant, il faut reconnaître aux soins palliatifs l’apport inestimable qu’ils ont contribué

à développer dans le cadre du traitement de la douleur en considérant d’une part, qu’il était

32

possible de soulager la souffrance des mourants et que d’autre part, la morphine et ses dérivés devaient occuper une place essentielle dans le cadre de soins. Le chemin a été long et difficile pour faire reconnaître par le « segment curatif » l’importance du contrôle de la douleur au-delà du simple symptôme, en tant qu’entité nosologique particulière, comme une maladie en tant que telle.

C omme le disait Leriche en 1937 dans « La chirurgie de la douleur », « la douleur n’est

pas dans le plan de la nature (…) tout en elle est anormal, rebelle à la loi », ou encore, que la douleur est « un phénomène individuel monstrueux et non une loi de l’espèce. Un fait de maladie ». Georges Canguilhem quant à lui, dans son ouvrage remarquable « Le normal et le pathologique » (1943), précisera que « ce n’est plus par la douleur que la maladie est définie, c’est comme maladie que la douleur est présentée ». La douleur est donc bien plus qu’une exacerbation des sens et sa valeur « normale » n’est pas une valeur théorique.

Quand on réalise à quel point la biochimie de la douleur est complexe, que sa perception fait intervenir tant de structures neuroanatomiques, il est évident que ce phénomène va au-delà d’un simple symptôme, et qu’il en devient une expérience humaine qui dépasse le champ de la médecine.

Les accès douloureux paroxystiques

I l existe de nombreuses et excellentes publications sur le sujet et il n’est pas possible de

reprendre ici les différents syndromes décrits, les

différents traitements- éprouvés, en cours d’étude et même en cours d ‘élaboration, les différentes techniques non-médicamenteuses. Toutefois, je souhaite attirer l’attention sur un problème majeur et cependant sous estimé que sont les accès douloureux paroxystiques (ADP), ou Breakthrough pain syndrome. Ces ADP sont caractérisés cliniquement de la façon suivante:

Episodes douloureux aigus de survenue rapide, inattendue ou non dont la durée peut aller de quelques secondes à plusieurs heures avec une moyenne de 30 minutes.Facteurs déclenchants identifiables : mouvements divers, toux, déglutition, inspiration profonde, miction, défécation ou non : douleur « en éclair », caractéristique des certaines douleurs neuropathiques.Co-existence avec un syndrome douloureux chronique par ailleurs sous contrôle par un traitement adéquat.La pathologie sous jacente est le plus souvent une affection oncologique, indépendamment de son stade clinique.

B ien que de courte durée, les ADP altèrent de façon majeure la qualité de vie des patients et

conduisent même à une aggravation de la douleur de fond.

Cette entité a déjà été décrite dans les années 1990 par Russel Portnoy, mais il faut reconnaître qu’elle est mal connue parce que sous-évaluée, sous-estimée. Certains la confondent même avec des douleurs « banales » exacerbées, d’autres la compare à des effets de « fin de dose ».Actuellement, il n’existe pour ainsi dire aucun

traitement spécifique pour ce type de douleur et jusqu’à présent, il est nécessaire de recourir à des associations médicamenteuses parfois complexes pour soulager les patients souffrants d’ADP. Il existe pourtant des spécialités reconnues au niveau mondial et la plupart sont disponibles de longue date. Citons, l’Abstral®, l’Actiq®, l’Instanyl®, l’Effentora®.

1 C’est aussi un des rares pays au monde à s’être doté de lois spécifique dès 2002, Droits des patients (22 août 2002), Soins palliatifs (14 juin 2002) et Euthanasie (28 mai 2002) qui ont considérablement modifié le paysage médical et ouvert un dialogue jusqu’alors muselé.

Avec les compliments de

ProjetPaveProstrakan_50x100 ProStrakan 26/10/11 14:16 Page1

Page 3: EDITORIAL 4ème trimestre 2011 - N°83 · Elles ne sont ni une punition ni une fatalité et doivent être combattues avec diligence et dûment. Bien que depuis longtemps dépassée,

54

soignants va dépendre de bon nombre de facteurs, à commencer par les connaissances acquises, la formation continue mais aussi en tenant compte de l’importance accordée au problème. Il est clair que si la douleur est considérée comme une maladie, il faut la traiter en tant que telle. La banaliser, la reléguer au rang de problème collatéral d’une autre affection c’est déjà ne pas reconnaître complètement la souffrance du patient. C’est aussi ne pas reconnaître ni l’autonomie, ni la dignité de la personne. Peu importe la symbolique que nous attribuons à la douleur, mais en matière de soins, il serait inacceptable qu’un soignant impose ses propres conceptions au malade. Il existe de nos jours suffisamment de moyens pour éviter une douleur, même ponctuelle. Refuser au patient une anesthésie locale avant un acte invasif (ponction pleurale, ponction lombaire par exemple) est en soi autant prétentieux que méprisant. Il en va de même pour les douleurs chroniques. Elles ne sont ni une punition ni une fatalité et doivent

être combattues avec diligence et dûment. Bien que depuis longtemps dépassée, la « théorie de la porte » de Melzack et Wall (Prix Nobel en 1965) en a ouvert d’autres sur un univers complexe et fascinant. Il ne faut jamais oublier les premiers pas, même s’ils furent hésitants.

En évoquant une des conclusions du rapport de l’OMS, j’insiste sur le fait que la douleur peut et doit être traitée, quelque soit sa cause, quelque soit le contexte.Cela fait partie des gestes emplis d’humanité qui honorent ceux qui les posent. Je conclurai en reprenant une citation du professeur Jules Bordet, prix Nobel de médecine : « L’un des grands services que chaque science peut rendre à nos recherches, c’est de nous inviter, en servant d’introduction, à la quitter pour sa voisine ». Puisse cette pensée atteindre les oreilles des « hautes sphères ».

nous voulons aider les personnes maladesPfizer est une entreprise diversifiée avec des médicaments et des thérapies ciblant chacune des étapes de la vie. Avec des programmes de Recherche et Développement axés sur les molécules classiques et la biotechnologie, nous nous concentrons sur des domaines comme

le cancer, le diabète, l’inflammation et la douleur, ainsi que les maladies infectieuses et du système nerveux comme la maladie d’Alzheimer. Chaque jour, près de 25 millions d’euros sont investis dans la recherche. Car l’innovation est la colonne vertébrale de notre entreprise.

Détail qui a son importance, la Belgique est un des seuls pays européens à ne pas disposer de modalité de remboursement spécifiques pour ces spécialités bien qu’elles soient disponibles sur le territoire. Les démarches qui ont été menées durant les derniers mois et devrais-je dire, durant les 4 dernières années n’ont pas abouti à un accord quelconque. Il reste à espérer que les changements de mentalités nécessaires s’opèreront dans un avenir proche, mais cela ne peut se faire que par une prise de conscience du problème par les soignants et une mobilisation des patients présents et à venir.Il est par ailleurs rassurant de constater qu’il existe de plus en plus de publications sur le sujet dans la presse médicale.

Prise de conscience

P ourtant, il existe bel et bien une volonté

politique de prise en compte de la douleur.

En effet, la loi du 22 août 2002 sur les droits des patients précise (article 11) : «Toute personne doit recevoir de la part des professionnels de la santé les soins les plus appropriées visant à prévenir, écouter, évaluer, prendre en compte, traiter et soulager la douleur».Ce n’est pas tant qu’il fallait une loi, c’est que le sujet est clairement une préoccupation publique. Cela ne résout évidemment pas tout. Les médicaments antalgiques ne font pas tous l’objet d’un remboursement optimal malgré leur utilité essentielle pour le confort des patients et l’exemple du traitements des accès douloureux paroxystique est encore une fois édifiant. C’est sans doute que se trouve un des problèmes essentiels pour les soignants, à savoir qu’il existe un hiatus énorme entre les avancées thérapeutiques et leur mise à disposition. Les raisons sont bassement matérielles

et jamais d’ordre scientifique. Par expérience, je puis dire que nous nous heurtons parfois à un mur d’incompétence en la matière. Comment est-il possible de mettre la qualité de vie en équation avec des paramètres exclusivement financiers ?Il est possible que les « décideurs experts » s’estiment exemptés de toute souffrance à venir ou comptent-ils sur leurs relations pour pouvoir obtenir les médicaments efficaces. En l’espèce, cette situation est en porte à faux avec le cadre légal, et c’est peu de le dire. Je suggèrerais donc une petite expérience éthique qui consiste à se référer à John Rawls2 et à son « voile d’ignorance » sous lequel seraient placés celles et ceux qui décident, qui seraient tenus de préciser rôle et

fonction de chacun mais sans savoir, en quittant le voile, quel rôle ou fonction

ils auraient à assumer par la suite. Ce voile est destiné

à leur cacher les faits sur eux-mêmes, comme

leur situation sociale ou leur talent, qui pourraient obscurcir leur capacité d’arriver à un consensus. Le financier pourrait devenir l’ouvrier, le

médecin un malade, l’expert un candide

total. Par cette exercice, on observe souvent une

meilleure évaluation du respect et de la justice, mais

cela ne semble pas encore avoir eu une quelconque attention chez

certains. Quoiqu’il en soit, il est à espérer que ce sont les patients qui auront le dernier mot…

…avant de conclure…

I l faudrait pour être complet envisager tout ce qui existe de nos jours pour lutter contre la

douleur mais en la matière, je me dois d’insister sur un point qui n’apparaît pas toujours évident au premier abord, à savoir l’obligation morale de la traiter, la soulager. Cela semble aller de soi mais il faut reconnaître que l’implication des

2A lire : « Théorie de la justice » (différentes éditions disponibles)

Page 4: EDITORIAL 4ème trimestre 2011 - N°83 · Elles ne sont ni une punition ni une fatalité et doivent être combattues avec diligence et dûment. Bien que depuis longtemps dépassée,

FormationsColloqueF ormations organisées par l’asbl SARAH –

Espace Santé, Boulevard Zoé Drion 1 à 6000 Charleroi. Renseignements et inscriptions : 071/37.49.32 ou e-mail [email protected]

F ormations organisées par la PSPP Liège  –

Bd de l’Ourthe, 10-12 à 4032 Chênée. Renseignements et inscriptions: 04/ 342 35 12 ou e-mail : [email protected]

« A la re-découverte de son clown intérieur ». Les 16 et 17 janvier 2012. Formation animée par Paolo Doss, clown professionnel et formateur.Développer l’envie d’explorer ensemble de nouvelles voies où le rire et l’émotion se côtoient. Découvrir les rudiments du « travail » de clown. Développer des outils pratiques à utiliser dans tous les secteurs de la vie privée et professionnelle, et en particulier pour le personnel soignant concerné par l’accompagnement des personnes malades, en fin de vie et des familles et de la relation d’aide soignants-soignés.

« Douleur et souffrance : vers une approche globale de la douleur et de la souffrance » Du 10 janvier au 14 février 2012. Durée de la formation : 18 heures. Horaire : de 13h à 16h

6ème Colloque Alpin de Soins Palliatifs – 16 mars 2012 – World Trade Center de Grenoble « Alimentation, nutrition et hydratation en soins palliatifs : désir, partage et pratiques ».- 15 mars 2012 de 20h à 22h Conférence grand public en partenariat avec Jalmalv Grenoble : « L’alimentation dans la relation avec la personne malade » par Anne-Marie Dransart (psychologue psychanalyste)

L’alimentation en phase palliative est une nécessité pour le confort de la personne malade. Elle implique très souvent l’aide de l’entourage, familles et soignants. Elle devient le support d’une relation marquée aussi par les paradoxes de la situation de fin de vie où il y a un contraste saisissant entre la gravité de l’état du malade (chez lequel aucune amélioration n’est envisageable) et les symboles

puissants de vie que sont boire et manger. L’aide à l’alimentation permet de maintenir, restaurer, voire enrichir une relation là où la communication fait défaut (malades très affaiblis, confus, personnes âgées démentes). Elle permet aussi un jeu relationnel parfois douloureux lorsque la personne malade est sommée de s’alimenter alors qu’il y a une anorexie profonde. Lorsque la personne ne mange plus, par exemple, par refus alimentaire ou lors de décision d’arrêt d’alimentation artificielle, la relation va encore évoluer au risque, de nouveau, de déstabiliser un fragile équilibre.

- 16 mars 2012 10h15 Conférence plénière : « Du désir au besoin »* L’appétit de vie – Mireille Trouilloud, psychologue

clinicienne, Grenoble* Besoins Nutritionnels en soins palliatifs – Pr Eric

Fontaine, réanimateur et nutritionniste, Grenoble11h – 12h15 2ème Conférence plénière : « De l’alimentation à la nutrition artificielle raisonnée »* Aspects techniques – Dr Didier Barnoud,

réanimateur nutritionniste, Lyon* Aspects éthiques – Pr Samia Hurst, interniste et

bioéthicienne, Genève13h15 – 14h15 Symposium Prostrakan14h15 – 16h15 Sessions parallèles – Ateliers17h00 – 18h15 3ème Conférence plénière : « Du besoin au désir »*  Les apports complémentaires : qualité ou

quantité ? » – Marie-France Vaillant, diététicienne, Grenoble - Françoise Romanet, aide-soignante, Grenoble

* De la symbolique de l’alimentation à l’accompagnement – Catherine Le Grand Sebille, socio-anthropologue, Lille

Renseignements et inscriptions :COMM SANTE76 rue Marcel Sembat – 33323 Bègles CedexTél :+33(0)5 57 97 19 19e-mail : irene.pereomm-sante.com

« Guérir ou gai-rire ». Intégrer rêve et plaisir dans la relation de soin. Le 27 février 2012. Formation animée par Emmanuelle Charlier, psychologue clinicienne, certificat européen de psychothérapeute.Exploration des outils créatifs pour entrer en relation avec le patient. Sensibilisation aux outils et techniques du clown. Improvisation libre autour du patient. Réflexion sur son rapport au plaisir et les croyances associées. Retrouver son élan créateur.

76

F ormations organisées par l’asbl Cancer et psychologie  –

Av. de Tervuren 215/14 à 1150 Bruxelles. Renseignements et inscriptions : 02/735.16.97 ou e-mail : [email protected]

Cycle annuel de trois journées d’étude à l’intention des psychologues confrontés dans leur pratique à la maladie grave, à la fin de vie, à la dégradation–Horaire de 9.30 h à 15.30 h formatrice : Brigitte HalutCes journées d’étude aborderont avec un psychanalyste ayant une expérience en ce domaine, les thèmes suivants :Complexité et enjeux de la demande vers le psychologue : Qui demande ? Quoi ?Vendredi 27 janvier 2012Place du sujet souffrant et du professionnel de la parole dans la dialectique soignants/maladesVendredi 1er juin 2012Approche de l’ambivalence et de la paradoxalité de la fonction du psychologueVendredi 19 octobre 2012

Ces journées comprendront un exposé du psychanalyste invité, suivi de discussions avec présentation de situations cliniques. Elles feront l’objet d’actes écrits.

Page 5: EDITORIAL 4ème trimestre 2011 - N°83 · Elles ne sont ni une punition ni une fatalité et doivent être combattues avec diligence et dûment. Bien que depuis longtemps dépassée,

8 9

S i peu de temps - Accompagner la fin de vie de Marc Bradfer

Auxiliaire de vie auprès de Denise Carmone, âgée de cinquante-sept ans, atteinte de la maladie de Charcot, en soins palliatifs à son propre domicile, Marc Bradfer tient le journal d’une expérience unique et bouleversante à laquelle il n’était nullement préparé. Pendant de longs mois il partagera avec Denise des moments alternant désespoir, silence et gaieté, l’aidant à vivre ses derniers moments le plus sereinement possible, surmontant ensemble l’angoisse, la solitude et la peur de la mort. Le livre relance la question de la dépendance en pleine actualité parlementaire autour de cette problématique.

Editeur : Elytis Publication : 5 mai 2011

N euf mois - Récit d’un accompagnement de Sophia Ducceschi

Témoignage simple, sincère et néanmoins cinglant, cet ouvrage s’adresse à tout ceux qui ont été, sont ou seront un jour confrontés à la déchéance puis à la mort d’un être cher... Portrait d’une famille meurtrie où chacun aura grandi, où tous auront ressenti l’urgence de vivre, où certains même auront vu s’inscrire, sur l’écran sombre de ce drame, le sens de l’existence en lettres de couleur.

Biographie de l’auteur

Sophia Ducceschi est née en 1962 dans le Gard, Après une première carrière en entreprise, dans le domaine de la gestion et des ressources humaines, elle entreprend une reconversion qui l’orientera vers la psychologie et la psychanalyse. En 2002, elle créé un cabinet de psychothérapie analytique et en 2008 fonde une association luttant contre les troubles de l’addiction et de la dépendance.  

Mais par ce récit, l’auteur nous livre une page tragique de son intimité. Loin d’un récit à visée clinique, les mots frappent fort parfois et servent sans complaisance un témoignage vécu et cathartique où la réalité s’affiche toujours plus cruelle au fil des pages. C’est pourtant un message porteur d’espoir où bat une féroce envie de vivre que Sophia Ducceschi tente de diffuser par ces lignes libératrices.

Editeur : L’Harmattan Publication : juillet 2011

C ombien de temps - Au fil de la maladie d’Amélie Antoine

Une fille. Une mère. La cruauté de l’attente. Un récit au jour le jour d’un combat inégal, écrit pour être plus forte et rendre l’autre plus forte peut-être. Un dialogue qui n’a pas eu lieu, qui ne le pouvait d’ailleurs pas, poignant, unique et ordinaire à la fois, cathartique - une lettre d’amour et de douleur impossible à envoyer, la mise en mots d’une blessure à mesure qu’elle s’est creusée, jusqu’à l’inéluctable et inacceptable dénouement. « Nous sommes aujourd’hui le 16 janvier 2009. En août 2008, après deux longs mois d’examens, ma mère a appris, à cinquante ans, qu’elle avait un cancer du poumon. Voici, du mieux que je pourrais la raconter, l’histoire d’une personne parmi des millions d’autres «.

Biographie de l’auteur

Amélie Antoine a 27 ans et vit dans le nord de la France. Avec Combien de temps, elle livre un récit très personnel sur sa mère, écrit tout au long de sa maladie, à la manière d’un journal intime.

Editeur : L’Harmattan Publication : juillet 2011

L’ esprit du soin - La dimension spirituelle des pratiques soignantes de Bernard Honoré

Dès qu’un soignant entre en présence d’une personne souffrante, il peut être confronté à l’épreuve des questionnements sur le sens de l’existence, à la dimension spirituelle de la vie humaine, et devoir l’accompagner dans ce cheminement. Cet ouvrage propose en ce sens une ouverture à la question de la spiritualité dans les pratiques soignantes.

L’auteur s’appuie d’abord sur l’expérience des praticiens impliqués dans les soins palliatifs, touchés par l’expression des interrogations des patients en fin de vie. Mais il montre aussi que les questions d’ordre spirituel concernent l’ensemble de la pratique soignante, et devraient être prises en compte dans toute démarche d’accompagnement. Des compétences sont requises pour y parvenir, et le rapport entre la spiritualité et la rationalité médicale doit alors être considéré. Au-delà, l’ancrage sur les pratiques au cœur de cet ouvrage permet de mettre en lumière ce qui unit le sens du soin et l’esprit du soin, le soin étant ici conçu comme une dimension fondamentale de l’existence.

C’est à une ouverture spirituelle que l’auteur invite les lecteurs soignants. Celle-ci peut paraître paradoxale à l’ère de la technoscience reine. Mais exercer sa pratique soignante en activant son esprit, en visant à donner un sens aux soins en rapport avec le sens donné à son existence est une opportunité pour que la relation entre soignant et soigné soit celle de deux êtres humains en réelle présence l’un à l’autre.Editeur : Seli Arslan Publication : août 2011

Livres

www.novartisoncology.comwww.novartis.be

Answering tomorrow’shealthcare needswith innovation today

SAS-06-09/11-7415

ONC_1093_corporate_ad_A4.indd 1 29/09/11 15:42

Page 6: EDITORIAL 4ème trimestre 2011 - N°83 · Elles ne sont ni une punition ni une fatalité et doivent être combattues avec diligence et dûment. Bien que depuis longtemps dépassée,

10

L’ arbre de Julie Bertuccelli (d’après le roman « L’Arbre du père » de Judy Pascoe) sorti en France 11 août 2010.

Avec : Charlotte Gainsbourg, Marton Csokas, Morgana Davies, Aden Young.Synopsis : En Australie, Dawn et Peter vivent heureux avec leurs quatre enfants à l’ombre de leur gigantesque figuier. Lorsque Peter meurt brutalement, chacun, pour continuer à vivre, réagit à sa manière. Simone, la petite fille de 8 ans, croit que son père vit à présent dans l’arbre. Un jour, elle initie Dawn à son secret… Peu à peu Dawn retrouve des forces, un travail. Peut-être un nouvel amour ? La vie reprend mais l’arbre devient envahissant : ses branches, ses racines, et même son peuple de grenouilles et de chauves-souris se lancent à l’assaut de la maison et menacent ses fondations ! Dawn n’a plus le choix : elle doit le faire abattre…Le deuil de ceux qui restent. Un thème qui, naturellement, peut sombrer vers le pire mélodrame imaginable. L’Arbre, avec sa veuve, Dawn (Charlotte Gainsbourg), et ses quatre gamins soudain privés de figure paternelle a toutes les caractéristiques pour rejoindre le rang des films larmoyants et pourtant, c’est avec un regard particulièrement axé sur la nature que Julie Bertuccelli évite tous les écueils possibles. Nous sommes en Australie, et plus précisément, dans le Queensland, Etat situé au Nord-Est de ce vaste pays. L’Arbre ne s’éternise pas sur la présentation de ses personnages, Peter (Aden Young) meurt après une brève séquence montrant la complicité qu’il partage avec sa femme et le job qui lui permettait de subvenir aux besoins de sa famille. Alors qu’il rentre à la maison avec la petite Simone (Morgana Davies) à l’arrière de son 4×4, il est victime d’une attaque cardiaque qui le conduit dans le tronc du majestueux manguier qui domine la maison familiale. Dawn, dévastée, se languit au lit, laissant les enfants responsables d’eux-mêmes et surtout, seuls face à la perte de leur papa.

M a compagne de nuit d’Isabelle Brocard

sortie en salles le 23 mars 2011.

Avec : Emmanuelle Beart, Hafsia Herzi, Laurent Grevill, Alain Cerrer, Pierre Derenne, Annabelle Hettmann, Alexandra Stewart, Bernard Verley, Mylène Wagram, Bruno TodeschiniSynopsis : Julia, architecte en apparence comblée, décide d’employer une aide ménagère. Mais la jeune fille comprendra très vite que Julia est atteinte d’un cancer en phase terminale et a besoin de compagnie pour finir ses jours. Un lien puissant et profond va peu à peu unir les deux femmes qui partageront ensemble ces derniers moments de vie...Ce n’est pas le cancer qu’a voulu montrer la réalisatrice mais bien ce presque huis clos entre ces deux femmes d’univers si différent. Il n’en reste pas moins que la maladie est là, bien présente, en filigranne derrière ce duo improbable. Isabelle Brocard s’est adjoint l’aide de plusieurs médecins spécialistes, de malades et d’accompagnants et Emmanuel Béart a passé quelques temps dans une unité de soins palliatifs afin de se familiariser avec le sujet.L’idée du film n’est pas de montrer  la mort. Dans l’article, la réalisatrice s’en explique : « Avec la scénariste, Hélène Laurent, on voulait raconter l’histoire d’une rencontre, d’une aventure à deux. On ne voulait aller ni dans le romantisme ni dans la comédie. Le lien entre ces deux femmes, il est créé par la maladie, mais c’est la vie que je voulais filmer. Les deux héroïnes sont bien vivantes. »C’est un film sans fard qui parle des relations humaines face à la vie, la maladie, la mort, un film sans concession qu’Isabelle Brocard a voulu pour son premier opus.

Films

Page 7: EDITORIAL 4ème trimestre 2011 - N°83 · Elles ne sont ni une punition ni une fatalité et doivent être combattues avec diligence et dûment. Bien que depuis longtemps dépassée,

Si vous désirez nous encourager à poursuivre efficacement notre activité :

Vous pouvez également nous aider par le versement d’un don à l’occasion d’un événement particulier : mariage, fêtes, funérailles…

Vos amis et vos proches pourront ainsi exprimer leur sympathie. Pour tout don supérieur ou égal à 40 € versé sur le compte ING 310-1217134-64, ils recevront automatiquement une attestation fiscale.

L’asbl Continuing Care, en tant que membre de l’Association pour une éthique dans les Récoltes de Fonds (AERF), adhère à son code éthique.

Nos comptes et bilans des trois dernières années sont disponibles sur notre site www.continuingcare.be

CONTINUING CARE ASBL479 Chaussée de Louvain - 1030 Bruxelles - Tél : 02/743.45.90 - Fax : 02/743.45.91

e-mail : [email protected] - www.continuingcare.be

TombolaA la Maison de Repos Augustin

Belle initiative que celle de la maison de repos augustin à Forest qui a organisé une tombola au profit de Continuing Care le 17 novembre dernier. Les membres du personnel ainsi que les partenaires de la maison de repos ont offert de superbes lots pour cette occasion. La générosité de tous les résidents a permis de collecter 710 €, somme qui sera destinée à l’achat de matériel médical.

Nous souhaitons remercier vivement les résidents et l’équipe dynamique de la maison de repos.