edition 2017 algerie: les nématode des céréales

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Collection Brochures Agronomiques Edition 2017 ALGERIE : les nématode des céréales. Réagir contre les dégats de nématodes sur les céréales. Thèse Haddadi . Des travaux algériens et australiens éclairent sur les dégats des nématodes. Djamel BELAID. مهندس زراعي

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Page 1: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

Collection Brochures Agronomiques

Edition 2017

ALGERIE: les nématode des céréales. Réagir contre les dégats de nématodes sur les céréales.

Thèse Haddadi

.

Des travaux algériens et australiens éclairent sur les dégats des nématodes.

Djamel BELAID. مهندس زراعي

Page 2: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

L'ESSENTIEL

Plusieurs méthodes pour lutter contre les nématodes des céréales.

Espèces sensiblesLe blé, les pois chiches, les fèves, lesmungbeans et le soja sont généralementsensibles, bien que le taux de susceptibilitévarie entre les variétés.

Tester ses parcellesVérifiez si les nématodes sont présents dansvotre exploitation. Pour cela, testez le sol devos parcelles dans un laboratoire spécialisé.

Parcelles sainesProtéger les parcelles qui sont exempts denématodes en contrôlant le sol et leruissellement d'eau et le nettoyage desmachines.

Variétés résistantesChoisissez des variétés de blé tolérantes pourmaximiser les rendements. Les variétéstolérantes poussent et se produisent bienmême lorsque les nématodes sont présents.

Rotations culturalesInclure dans la rotation des culturesrésistantes afin de prévenir l'augmentation dunombre de nématodes des céréales.

SourcesCette brochure reprend de larges extraitsde deux documents: L'un est algérien etl'autre australien.

Page 3: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

RESUME

Un résumé pour les lecteurs pressés. 92,5 % des parcelles céréalières infestées par les nématodes.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Les nématodes à kyste Heterodera spp. des céréalesen Algérie : Études sur la distribution, les espèces,

les pathotypes et les antagonistes. Fatima Haddadi Thèse. 2015

Résumé : Une enquête est menée sur kystes appartenant aucomplexe Heterodera avenae en Algérie pendant cinqannées (2007-2012).

Nématodes, 92% des parcelles infestées Quarante parcelles céréalières réparties sur 22 localitéssont échantillonnées. Les résultats montrent que 92,5 %des parcelles céréalières sont infestées par lesnématodes à kyste des céréales Heterodera spp.Toutefois, les degrés d’infestation sont très variablesselon les localités voire selon les parcelles. Ils passentde 0 kyste/kg de sol dans les localités des Isser(Boumerdes), Lamtar (Sidi Bel Abbes) et El Maleh(Ain Temouchent) à 281 kystes/kg de sol dans lalocalité de Bouandas (Sétif).

Kystes, caractéristiques variables L’étude morphométrique de diverses populations denématodes à kystes des céréales, montre que les kystesprésentent des caractéristiques morphologiques etmorphométriques variables selon les parcelles parfoisau sein de la même parcelle.

Ce constat est affirmé par l’étude microscopique ducône vulvaire des kystes et des larves qui révèle laprésence de quatre espèces du groupe H.avenae à savoir: H.avenae, H.latipons, H.mani et H.filipjevi qui sontseules ou en mélange en plus d’une espèce nonidentifiée, appartenant au groupe H. Schachtii.

Une virulence variableLe test de virulence de deux populations d’H.avenaeprovenant respectivement de Tiaret et de Oued Smar enconditions naturelles et in vitro à l’égard de neufcultivars de blé, orge et avoine utilisés dansl’Assortiment Différentiel International pour identifierpathotypes de H. avenae montre les mêmes réactions deces céréales aux deux populations.

Ce test indique qu’il s’agit de deux pathotypesappartenant au Groupe 1. Mais cette étude n’est pas

concluante quant à la distinction entre pathotypes Ha21,Ha31 ou Ha81.

Des champignons antagonistesLa recherche des champignons antagonistes desnématodes à kystes de Bouira,a permis l’isolement devingt trois champignons. Quinze genres sont identifiéssur la base de leurs caractéristiques morphoculturales.Les genres Paecilomyces et Verticillium sont isolésrespectivement des kystes de Tipaza et de Bouandas(Sétif). Harposporium sp., Mucor sp., Rhizopus sp.,Chrysonilia sp., Cladosporium sp., Periconia sp., isolésdes kystes de la parcelle de l’ ITGC (Oued smar).Les genres : Geotrichum sp., Torula sp., Acremoniumsp., Cylindrocarpon sp., Aspergillus sp., sont isolés deskystes de la parcelle de Ain Bessam (Bouira). Alors quele genre Pochonia sp. est isolé des kystes de la régionde Tipaza. Le genre Fusarium sp., est isolé des deuxparcelles de Tipaza et de Bouira.

PerspectivesDix autres genres restent à identifier afin de donner uneliste globale des champignons associés aux kystes dugenre Heterodera.

AVERTISSEMENTS Dans les pages qui suivent, nous avons repris inextenso de très larges extraits de l'excellent travail dethèse de Mme Fatima HADDADI. Pour toute citation,prière de se référer au texte original.

R E P E R E S

Les résultats montrent que 92,5 % desparcelles céréalières sont infestées par

les nématodes à kyste des céréalesHeterodera spp

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Page 4: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

AUSTRALIE

Quelle situation en Australie? Jusqu'à 60% de pertes sur blé.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Gestion des nématodesLes nématodes de racine-lésion (RLN; Pratylenchusspp.) Sont des animaux microscopiques et verriers quiextraient des éléments nutritifs des plantes, provoquantune perte de rendement. Dans la région des grains dusud, le RLN prédominant est P. thornei et P. neglectus.Les cultures intolérantes telles que le blé peuventperdre 20 à 60% de rendement lorsque les populationsde nématodes sont élevées. La résistance et lasusceptibilité des cultures peuvent différer pour chaqueespèce RLN. Une culture tolérante cède bien lorsque degrandes populations de RLN sont présentes (lecontraire est une intolérance). Une culture résistante nepermet pas au RLN de se reproduire et d'augmenter ennombre (le contraire est la susceptibilité). Pratylenchus penetrans et P. crenatus ont été rapportés,mais à très faible fréquence; P. quasitereoides(anciennement appelé P. teres) n'a été identifié que dansCultures en Australie occidentale et on ne sait pas seproduire dans d'autres régions d'Australie. D'autresespèces de RLN peuvent se produire, et si cela estsuspecté, vous devez suivre votre départementd'agriculture d'état.

REPERES Le nématode du kyste de céréales (CCN; Heteroderaavenae) est un agent pathogène dommageable descultures de céréales de largeur dans le sud de l'Australieet Victoria. Elle affecte le blé, l'orge, l'avoine et letriticale, et peut entraîner des pertes de rendement allantjusqu'à 80%. Les dommages causés par le nématodealimentaire entraînent une prolifération de racines sur lesite d'alimentation, qui forme un noeud dans la racine,ce qui donne à la plante les symptômes caractéristiques.CCN a été géré avec succès par des variétés de céréalesrésistantes croissantes.

Deux races de nématodes de la tige enAustralie du SudDeux races de nématodes de la tige (Ditylenchusdipsaci) ont été enregistrées en Australie-Méridionale:l'avoine et la lucerne. L'avoine se trouve dans certainesparties de la péninsule d'Yorke et du Mid-Nord del'Australie-Méridionale. Les principaux hôtes sont des

variétés sensibles d'avoine et de fèves. Les symptômesde l'avoine comprennent des plantes rabougrées et lesbases de chaque talles deviennent gonflées. D'autrescultures telles que les pois chiches, les pois chiches, lecanola et les lentilles sont fortement endommagées parle nématode de la tige lorsqu'elles sont des semis (c'est-à-dire une intolérance au semis). Les symptômescomprennent des feuilles et des tiges rabougries etdéformées. À mesure que les cultures arrivent àmaturité, elles deviennent à la fois résistantes ettolérantes.

À propos des nématodesLes nématodes de racines utilisent un «stylet» de typeseringue pour extraire les éléments nutritifs des racinesdes plantes (figure 1). Les racines des plantes sontendommagées lorsque le RLN se nourrit et se reproduità l'intérieur des racines des plantes. Pratylenchusthornei et P. neglectus sont les espèces RLN les pluscourantes en Australie. Les nématodes peuvent êtretrouvés dans le profil du sol (à 90 cm de profondeur) etse retrouvent dans une large gamme de types de sols,des argiles lourdes aux sols sablonneux. Le blé estsusceptible à la fois à P. thornei et à P. neglectus.

Z O O M La recherche CSIRO financée par le GRDC examinecomment les nématodes infligent des dégâts enpénétrant dans la couche externe de racines de blé et enlimitant leur capacité à transporter de l'eau.Figure 1: Pratylenchus thornei femelle adulte vue aumicroscope. Le nématode mesure environ 0,65 mm delong.

Sources: Wheat Southern Region. Février 2016.GRDC.

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Page 5: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

BIOLOGIE

Cycle de vie des nématodes. no

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Cycle de vieIn the Southern Region, the life cycle of RLN beginsafter the opening rains in autumn.Juvenile and adult nematodes rehydrate, become activeand invade plant roots, where they feed and multiply asthey move through the root (Figure 2).As the nematodes feed and multiply, lesions (sectionsof brown discoloration) are formed in the cortex of theplant root.

REPERES Eggs are laid within the root or soil, and the first larvalstage and moult occur within the egg. Second-stagelarvae emerge from eggs and undergo three moremoults before reaching adulthood.There may be 3–5 cycles within the plant each growingseason, depending on temperature and moisture. Theoptimum temperature for nematode reproduction is20°–25°C. The life cycle is generally completed in 40–45 days (~6 weeks) depending on temperature.

Z O O M As the plants and soil dry out in late spring, RLN entera dehydrated survival state called anhydrobiosis. In thisstate, nematodes can survive high soil temperatures ofup to 40°C and desiccation over summer. RLN cansurvive many years in this dehydrated state if the soilremains dry. Nematodes can also survive in root pieces.More than one RLN species can be found in the rootsof an individual crop, although one species usuallydominates

Figure 2: Nematodes rehydrate and become activefollowing rain. They can invade growing plant roots,such as the next crop, weeds or volunteers.

Importance économiqueIn the Southern Region, high densities of RLNgenerally cause yield losses of 10–20% in wheat crops.The extent of damage, and subsequent grain yield loss,depend on seasonal conditions, the tolerance of the cropand the numbers of nematodes present at sowing. Infield trials carried out by the Victorian and South

Australian state departments from 2011 to 2013, P.thornei reduced grain yield in intolerant varieties by 2–12%, and P. neglectus by 2–8% (Table 1).Table 1: Grain yield loss (%) caused by root-lesionnematodes in Victoria and South Australia Values areaverage percentage yield loss in the five most intolerantwheat varieties P. thornei P. neglectus

South Australia Victoria South Australia Victoria2011 7.7 12.2 No trial 4.32012 9.0 5.3 8.0 6.62013 No trial 2.4 3.8 2.6

Varietal resistance or toleranceA tolerant crop yields well when large populations ofRLN are present (in contrast toan intolerant crop). A resistant crop does not allow RLNto reproduce and increase in number (in contrast to asusceptible crop) (Tables 2 and 3).

Table 2: The four possible combinations of toleranceand resistance, with examples 5Tolerant–resistante.g. sorghum cv. MR43 to P. Thornei and wheatbreeding lines released for development Tolerant–susceptiblee.g. wheat cv. EGA Gregory to P. thorneiIntolerant–resistantNo commercial wheat lines in this categoryIntolerant–susceptiblee.g. wheat cv. Strzelecki to P. thornei

Sources: Wheat Southern Region. Février 2016.GRDC.

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Page 6: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

AUSTRALIE

Quelle conduite adopter? Une stratégie basée sur 4 principes de base.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Table 3: Susceptibility and resistance of various cropsto root-lesion nematodes 6L'élevage du blé a fourni un certain nombre de variétésavec des niveaux de tolérance modérés ou supérieurs àP. thornei, par ex. Sunvale, Baxter, EGA Wylie et EGAGregory. Ces variétés réduiront le niveau de perte derendement dû à P. thornei.Les variétés de cultures sont évaluées pour la résistanceet la tolérance au RLN et les résultats publiés chaqueannée chez National Variety Trials Online. Lesmécanismes de résistance et de tolérance sont différentset doivent être traités comme tels.L'éradication du RLN à partir d'un paddock individuelest hautement improbable, de sorte qu'une gestionefficace à long terme est basée sur le choix des optionsqui limitent la multiplication RLN. Il s'agit d'utiliser descultures ou des variétés qui ont des niveaux utiles derésistance à P. thornei et d'éviter les variétés quiprovoqueront de grandes «explosions» dans lesnombres de P. thornei.

Gestion du problème nématodeIl existe quatre stratégies clés pour la gestion du RLN(Figure 3):

CONSEILS 1. Testez le sol pour les nématodes dans un laboratoire.2. Protéger les paddocks qui sont exempts denématodes en contrôlant le sol et le ruissellement d'eauet le nettoyage des machines; Des enclos exempts denématodes végétaux en premier.3. Choisissez des variétés de blé tolérantes pourmaximiser les rendements (National Variety TrialsOnline).Les variétés tolérantes poussent et se produisent bienlorsque le RLN est présent.4. Faites pivoter avec des cultures résistantes pourprévenir l'augmentation du RLN (tableau 3, figure 3).Lorsque de grandes populations de RLN sont détectées,vous devrez cultiver au moins deux cultures résistantesconsécutivement pour diminuer les populations. Enoutre, assurez-vous que l'engrais est appliqué au tauxrecommandé afin que le potentiel de rendement des

variétés tolérantes soit atteint

Figure 3:

Les nématodes réduisent les rendements dans lescultivars de blé intolérants et réduisent la quantité d'eaudisponible pour la croissance des plantes. Ils imposentégalement un stress précoce, ce qui réduit le potentielde rendement malgré la disponibilité d'eau et denutriments.Dans la région du Sud, P. thornei à 10 nématodes / g desol peut entraîner des pertes de rendement de grain de10-15% dans la variété de blé intolérante Derrimut,selon les conditions saisonnières.

Rotation des culturesLa principale méthode de gestion des populations RLNest de se concentrer sur l'augmentation du nombre decultures résistantes dans la rotation. La connaissancedes espèces de RLN présente est critique car lescultures résistantes à P. thornei peuvent être sensibles àP. neglectus. Les principales cultures généralement considéréescomme résistantes ou modérément résistantes à P.thornei sont le sorgho, le tournesol, le maïs, le canola,le canarien, le coton, les pois et le graines de lin.

Z O O M Le blé, les pois chiches, les fèves, les mungbeans et lesoja sont généralement sensibles, bien que le taux desusceptibilité varie entre les variétés.

Sources: Wheat Southern Region. Février 2016.GRDC.

Page 7: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

VARIETES

Utiliser des variétés résistantes. Moins de dématodes avec les variétés résistantes.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Différences de résistance entre les variétéscommerciales de bléLes cotes de résistance pour les variétés de blé à RLNsont disponibles depuis de nombreuses années;Cependant, le développement d'une analyse d'ADN àhaut débit a permis une quantité accrue de tests pourcomparer l'accumulation de RLN entre les variétés dansdes conditions de terrain.Ces données semblent être un ajout très utile à nosconnaissances actuelles sur la résistance variétale, avecune performance de variété relative assez cohérenteentre les sites. La figure 4 montre la performancerelative d'une gamme de variétés en pourcentage d'EGAGregory dans un large éventail d'essais en 2009-2012.

Fig 4. Comparaison de la population de P. thornei (Pt) restant enpourcentage de EGA Gregory, 2009-12. Les valeurs entreparenthèses sont le nombre d'essais dans lesquels la variété a étécomparée à EGA Gregory. La ligne brisée rouge indique le niveauPt restant après EGA Gregory.

Le blé tendre est généralement sensible à P. thorneimais il existe de grandes différences entre les variétésdans le niveau de susceptibilité. Les agriculteurs ayantdes infestations de P. thornei doivent éviter les variétésde «ventouses» (sucker) qui se traduisent par desniveaux très élevés de multiplication de P. thornei.Bien que le blé dur réduit généralement lamultiplication de P. thornei par rapport aux blés depain, il est sensible à la pourriture "crown root".

Colza et biofumigationOn pense maintenant que le canola (colza) a unpotentiel de «biofumigation» pour lutter contre lesnématodes, et une expérience sur le terrain a comparé le

canola avec d'autres cultures d'hiver ou une jachère(inter-culture) propre pour réduire les densités depopulation de P. thornei et améliorer la croissance dublé intolérant P. thornei (cv. Batavia) l'année suivante.Immédiatement après la récolte des cultures depremière année, les populations de P. thornei ont été lesplus faibles selon les différents cultivars de canola oules jachères propres et les plus élevées suivant lescultivars de blé sensibles (1957-5200 v. 31,033-41,294P. thornei / kg de sol sec).

Z O O M De manière inattendue, lors de la plantation de larécolte de blé de deuxième année, les populations denématodes étaient plus uniformes, des niveauxinférieurs (<5000 / kg de sol sec), quel que soit letraitement de la saison précédente, et sont restés ainsipendant la saison de croissance, assez sèche .La croissance et le rendement en grains de la récolte deblé de deuxième année étaient les plus pauvres sur lesparcelles précédemment plantées de canola ou dejachère gauche en raison de la mauvaise colonisationavec arbuscular Mycorrhizal (AM), à l'exception ducanola cv. Karoo, qui a connu une colonisationfongique AM élevée et des rendements faibles en blé. Ily a eu des régressions significatives entre lesparamètres de croissance et de rendement du blé dedeuxième année et les niveaux de champignons AMaprès les traitements pré-culturels.

CONSEILS Le canola semble être une bonne récolte pour réduireles populations de P. thornei, mais la dépendance descultures subséquentes sur les champignons AM devraitêtre envisagée.

Le blé tendre est généralementsensible à P. thornei mais il existe degrandes différences entre les variétés

dans le niveau de susceptibilité.

Sources: Wheat Southern Region. Février 2016.GRDC.

Page 8: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

SYMPTOMES ET DETECTION

Détecter la présence de nématodes. Faire appel à un laboratoire spécialisé.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Symptômes et détectionLes nématodes des racines sont microscopiques et nepeuvent être observés à l'œil nu dans le sol ou dans lesplantes. Le moyen le plus fiable de confirmer laprésence de RLN est d'avoir testé le sol dans unlaboratoire. Les tests de dépistage des sols proposés parle service de test de déperdition PreDicta B de l'Institutde recherche et de développement de l'Australie du Sud(SARDI) peuvent déterminer les niveaux de P. thorneiet P. neglectus présent.

Des résultats similaires peuvent être obtenus en testantle sol, soit par comptage manuel (sous microscopes),soit par analyse d'ADN (PreDicta B), avec unéchantillonnage commercial généralement à desprofondeurs de 0 à 15 ou de 0 à 30 cm.

Une distrbution verticaleLa distribution verticale de P. thornei dans le sol estvariable. Certains parcelles (paddocks) ont despopulations relativement uniformes jusqu'à 30 cm oumême 60 cm. Certains auront le nombre le plus élevéde P. thornei à une profondeur de 0 à 15 cm tandis queles autres enclos auront des populations de P. thorneiaugmentant à plus grandes profondeurs, par exemple30-60 cm.

Bien qu'une connaissance détaillée de la distributionpuisse être utile, la majorité des décisions de gestion àla ferme seront basées sur la présence ou l'absence de P.

thornei confirmée par échantillonnage à 0-15 ou 0 à 30cm de profondeur.

Les signes d'infectionLes signes d'infection par les nématodes dans lesracines incluent des lésions noires ou une mauvaisestructure radiculaire. Les racines endommagées sontinefficaces pour absorber l'eau et les nutriments, enparticulier l'azote (N), le phosphore (P) et le zinc (Zn),ce qui provoque des symptômes de carence en élémentsnutritifs et de flétrissement dans les pousses de plantes.

CONSEILS Les variétés de blé intolérantes peuvent apparaîtreaffamées, avec un jaunissement des feuilles inférieureset un faible taux de tallage.

Z O O M Ces symptômes peuvent ne pas être présents dansd'autres cultures sensibles telles que l'orge et les poischiches.

Sources: Wheat Southern Region. Février 2016.GRDC.

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Page 9: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

CONDUITE

Quelle conduite adopter? Observer le blé en végétation et réaliser des analyses.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Que se passe-t-il dans les parcelles?Bien que les symptômes des dommages causés par leRLN dans le blé puissent être dramatiques, ils peuventfacilement être confondus avec des déficiencesnutritionnelles et / ou un stress hydrique.Les dommages causés par le RLN se présentent sous laforme de lésions radiculaires brunes, mais elles peuventêtre difficiles à voir ou à causer par d'autresorganismes. Les systèmes racines sont souventcompromis, avec une ramification réduite, des quantitésréduites de poils radiculaires et une incapacité àpénétrer profondément dans le profil du sol. Le RLNcrée un système racinaire inefficace, ce qui réduit lacapacité de l'installation à accéder à la nutrition et àl'eau du sol.Les dommages visuels au-dessus de la surface du RLNne sont pas spécifiques. Le jaunissement des feuillesinférieures est souvent observé, ainsi que la réductiondu tallage et une réduction de la biomasse végétale. Lessymptômes sont plus susceptibles d'être observés plustard dans la saison, en particulier lorsque la culturedépend de l'humidité stockée dans le sous-sol.Dans les premiers stades de l'infection à RLN, destaches localisées de blé mal performant peuvent êtreobservées. Le test de sol de ces patchs peut aider àconfirmer ou à éliminer le RLN en tant que problèmepossible. Dans les paddocks où la productionprécédente de blé a été plus uniforme, une approchealéatoire du carottage du sol peut être plus appropriée.

Z O O M Un autre indicateur utile de la présence de RLN est lerendement à faible rendement des variétés de bléintolérants au RLN.

Symptômes au-dessous du solÉtant donné que les symptômes du RLN sur le dessusde la surface sont presque indiscernables d'autresmaladies racines ou des contraintes nutritionnelles, ilest nécessaire d'examiner les racines des plantes pourles symptômes.Pour inspecter les systèmes racines pour les maladies,ils doivent être creusés à partir du sol à l'aide d'unepelle, non tirés du sol. Tirer du sol laisse la plupart desracines malades derrière. Les racines doivent être

soigneusement lavées pour enlever le sol. Les racinespeuvent ensuite être inspectées pour la maladie en lesflottant dans un bac blanc contenant de l'eau et à larecherche de symptômes de dégâts de nématodes.Dans les céréales, les racines primaires et secondairesmontrent un brunissement général et une décoloration.Il y aura moins de latéraux plus courts qui se ramifientdes racines principales et un manque de poils racines(figure 6). Le cortex racine (ou la couche racineexterne) sera endommagé et il peut être désintégré.

Le diagnostic visuel est difficile et ne peut êtreconfirmé qu'avec des tests de laboratoire ou en utilisantun test de sol PreDicta B. Figure 6: Les symptômes du nématode racinaire sur lesracines du blé incluent l'obscurcissement du cortex et lemanque de racines.

CONSEILS Nous conseillons aux céréaliers d'observer les racinesdu blé s'ils font souvent revenir du blé sur une mêmeparcell. Ndlr.

Sources: Wheat Southern Region. Février 2016.GRDC.

Page 10: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

VARIETES RESISTANTES

Des variétés de blé résistantes. Virulence variable selon variétés et régions.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Les populations de nématodes de Tiaret et d’Oued Smaront montré un comportement similaire sur l’ensembledes céréales différentielles.

Concernant les blésLes populations testées sont considérées virulentes surle blé Capa et l’orge Emir et avirulentes sur le reste descultivars. Néanmoins, leurs degrés de virulence sontdifférents.En effet, la population de Tiaret s’avère plus virulentesur le blé Capa que sur l’orge Emir. Inversement, lapopulation d’Oued Smar se montre moins agressive surCapa qu’elle l’est sur Emir. Cette variation seraitprobablement liée à leur capacité intrinsèque à lareproduction, à leur préférence d’hôtes, ou encore à leurorigine géographique différente.

Concernant les orgesConcernant les orges, la reproduction des deuxpopulations est largement tolérée par Emir portant legène de résistance RhaE. Elle est par contre empêchéepar les cultivars Ortolan, Siri, et Marocco porteursrespectifs des gènes de résistance Rha1, Rha2+ et Rha3.La résistance de ces trois cultivars indique clairementque les deux populations d’H. avenae sont despathotypes appartenant au Groupe 1.

En outre, la réaction des blés montre que les cultivarsAUS 10894 et Loros, porteurs du gène de résistanceCre1, se sont opposés à la multiplication des deuxpopulations alors que Capa s’avère un excellent hôtenotamment pour le pathotype de Tiaret.

Concernant l'avoineQuant aux cultivars d’avoine A. sterilis I.376 et NidarII,ils sont résistants et ne multiplient guère cespopulations. Les avoines semblent constituer unmauvais hôte pour H. avenae dans les paysméditerranéens, contrairement à certains pays du Nordde l’Europe où elles sont considérées comme hôtepréférentiel.

REPERES Si l’on considère le comportement des populations deTiaret et Oued Smar sur la totalité des cultivarsdifférentiels testés, elles peuvent être considéréescomme deux entités physiologiques identiques malgréleur origine géographique diverse.

Ces résultats ne concordent pas avec ceux de Bossis etRivoal (1996) qui confirment que la populationalgérienne en provenance de Tiaret (Sidi Hosni)présente les caractéristiques du pathotype méridionalHa 41 de l’espèce H. avenae sensu strictos, quis’attaque préférentiellement aux blés plutôt qu’auxavoines sur lesquelles elle est avirulente.

Par ailleurs, les tests d’éclosion montrent que cespopulations présentent des caractéristiques biologiquesidentiques à celles des écotypes méridionaux ayant unediapause estivale et une activité larvaire hivernalecoïncidant avec les stades sensibles des céréales.

Z O O M La description d’un même pathotype dans deux régionsbioclimatiques différentes, n’exclue pas l’existenced’un mélange de pathotypes au sein de chacune d’elles,vu la variabilité de la virulence phénotypiqueenregistrée chez des populations locales dans plusieurspays.

ProspectiveIl serait souhaitable d’élargir les tests de virulence surles variétés céréalières cultivées localement etd’explorer les graminées sauvages afin de décelerd’éventuelles sources de résistance pour les intégrerdans les systèmes de culture.

Kystes de nématodes (Fatima HADDADI).Nb : (extraits de la thèse de Mme F. Haddadi). Lesinter-tires sont de la rédaction. Ndlr..

Page 11: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

LUTTE

Des variétés de blé résistantes. Onze gènes de résistance à H. avenae détectés chez le blé.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Les variétés résistantes constituent un élément clé dansla stratégie d’une gestion intégrée et efficace contre lesbioagresseurs ainsi que les autres agents pathogènes quicoexistent généralement dans les mêmes sols.

Résistance variétale, voie la plusintéressantePour des raisons économiques et environnementales, larésistance variétale est actuellement la voie la plusintéressante pour lutter contre les nématodes à kystesdes céréales. Cet intérêt a été démontré lors de laprotection du blé dur en France avec l’utilisation desorges résistantes qui ont assuré l’assainissement dessols après seulement deux années de culture.La différenciation inter et intra spécifique dans cecomplexe de nématodes à kystes des céréales pour leurvirulence vis-à-vis des Triticeae et leur capacitéreproductive intrinsèque est discutée au même titre quel'utilisation des résistances complète et partielle dansles programmes de sélection).

Z O O M Onze gènes de résistance à H. avenae sont détectés chezle blé, cinq chez l’orge et trois gènes anonymes chezl’avoine qui confèrent de manière collective, unerésistance aux pathotypes connus d’H.avenae. Cesgènes sont résumés dans le tableau 4.11 a été confirmé que le gène Crel du blé cv. Loros estinefficace contre les populations d' H. avenaed'Australie, d'Inde et de Palestine, ainsi que contre lespopulations d 'H. filipjevi.

Des travaux ont conduit à la création de variétés de ray-grass d’Italie présentant un bon niveau de résistance audéveloppement d’H. avenae. La stabilité de cetterésistance est confirmée après deux cycles successifs demultiplication du matériel végétal sélectionné.

Transfert de résistance au bléRécemment, la résistance à H. avenae portée parAegilops ventricosa est transférée au blé ce qui apermis une nette réduction du nombre de nématodes parplant et a augmenté ainsi la production sans aucunpréjudice au blé en absence de l’infestation. Cependant,le manque d’informations génomiques a limité lesétudes sur les gènes de résistance portés par Ae.variabilis et par conséquent, ses applications génétiquesdans l'amélioration de la résistance du blé.

CONSEILS L’utilisation des cultivars résistants nécessite uneidentification préalable des différentes espèces nuisiblesimpliquées dans les dégâts.

Nb : (extraits de la thèse de Mme F. Haddadi)

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LUTTE BIOLOGIQUE

Des champignons antagonistes (I). Certains champignons s'attaquent aux nématodes.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Les deux genres Verticilium sp. et Paecilomyces sp.isolés sur un milieu de base sont des champignons quis’attaquent aux nématodes à kyste des céréales.

Le genre VerticiliumLe genre Verticilium sp. est isolé uniquement au niveaudes parcelles P2 (Tipaza) et Bouandas (Sétif) où lacéréaliculture est pratiquée de façon permanente ce quiconcorde avec les travaux de Kerry et al. (1982b), quirapportent que ce champignon est fréquent dans lessystèmes de monoculture céréalière où il exerce unerégulation naturelle des populations d’H. avenae, enprovoquant la destruction de 95 – 97 % des femelles etdes oeufs.En effet, Verticilium chlamydosporium impliqué dansle contrôle naturel des populations d’ H. avenae estrapporté dans plusieurs pays. Il parasite principalementles oeufs, mais peut aussi parasiter les femelles (Kerryet Hirsch, 2011).

Paecilomyces lilacinusL’espèce Paecilomyces lilacinus parasite également lesoeufs d’H. avenae, mais à un degré moins important. Ilsemblerait que ce champignon produise des substancesantagonistes au développement des autreschampignons.L’utilisation du potentiel de lutte biologique différentsorganismes peut efficacement réduire la densité desnématodes lorsqu'ils sont appliqués en combinaison.

REPERES Des recherches ont démontré que l'application associéede Paecilomyces lilacinus nématophage avec lechampignon de piégeage Monacrosporium lysipagumest plus efficace pour contrôler les populations denématodes et a entraîné une réduction de 65% deskystes d’ H. avenae sur l'orge.L’usage d’une large gamme de milieux de culturecomplexes a permis l’isolement de 25 souchesfongiques à partir des kystes d’Hetrodera sp. dont 14sont identifiées au stade genre.L’identité des genres Mucor sp., Fusarium sp.,Aspergillus sp., et Acremonium sp., a été confirmée auCNR de Bari, où nous travaillons en collaboration en

vue d’identifier tous les isolats jusqu’au niveau del’espèce par la biologie moléculaire.

Bien que le nombre de kystes ensemencés soit constant,l’abondance des champignons isolés varie d’unepopulation de kystes à une autre. Selon Chen et Chen(2002), cette variation serait liée aux différences desconditions pédoclimatiques particulières à chaquerégion.Ainsi, une importante diversité de la mycoflore estobservée chez les kystes des populations d’Oued smaret de Bouira, avec 09 et 11 souches fongiques isoléesrespective- ment. Chez les kystes de la population deTipaza, seules quatre souches sont isolées.Periconia sp., Mucor sp., Rhizopus sp., Cladosporiumsp., Chrysonilia sp. et Harposporium sp. sont les genresisolés à partir des kystes d’Oued Smar. Les troispremiers sont également signalés en Tunisie où ils sontassociés aux kystes d’Heterodera avenae (Mensi et al,2011).Les genres Geotricum sp., Fusarium sp., Torula sp.,Cylindrocarpon sp. et Aspergillus sp. sont identifiéschez les kystes de Bouira. Selon Eapen et al. (2005) etAshrafi al. (2014), les genres Fusarium sp., Aspergillussp., et Acremonium sp. sont des parasites secondairesdes kystes, mais ils jouent un rôle non négligeable dansla suppression naturelle des nématodes. En effet,Dackman et Nordbring-Hertz (1985) indiquent queFusarium oxysporum et Acremonium strictum sont lesprincipaux parasites des oeufs d’Heterodera schachtiinématode à kyste de la betterave décelé dans cetterégion.

Z O O M Des chercheurs considèrent les genres Harposporiumsp., Cladosporium sp., Geotrichum sp., Torula sp.,Acremonium sp. et Cylindrocarpon sp. comme étantdes champignons capables de réduire la multiplicationdes nématodes par parasitisme, ou par prédation.

Nb : (extraits de la thèse de Mme F. Haddadi)

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Page 13: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

LUTTE BIOLOGIQUE

Des champignons antagonistes (II). Des espèces qui s'attaquent aux larves et aux kystes.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Seuls deux genres Fusarium sp. et Pochonia sp. sontidentifiés chez les kystes de la population d’Oued Smar.Ce dernier est le champignon le plus impliqué dans lagestion naturelle des nématodes.En effet, Pochonia sp. est un hyperparasite facultatifubiquiste des oeufs de nématodes phytoparasites.L’espèce Pochonia chlamydosporia (syn. Vericilliumchlamydosporium) est particulièrement connue pourson parasitisme de plusieurs espèces de nématodes àimportance économique, notamment les genresMeloidogyne, Heterodera et Globodera.Ce champignon agit par émission des appressoriumsqui pénètrent dans les corps des femelles âgées,atteignent les oeufs qu'elles contiennent et détruisentprogressivement leur contenu jusqu'à ce que lescoquilles soient remplies d'hyphes et de spores maisl’infection fongique des oeufs est plutôt moinsfréquente chez les kystes.

Blocage de la formation des kystesP. chlamydosporia produit des substances antagonistesau développement des autres champignons et devientpar conséquent le seul parasite d’H. avenae ce quipourrait expliquer l’absence d’autres genres fongiqueschez les kystes de la population d’Oued Smar.L’efficacité de ce champignon réside dans sa capacité àempêcher la formation des kystes en réduisant lafécondité des oeufs ce qui se traduit par une diminutionde l’infestation allant de 26 à 80 %. Cependant, lessouches de ce champignon varient dans leur efficacité àcontrôler les populations de nématodes, dans leurvirulence et dans leur capacité de production dechlamydospores.L’activité du genre Fusarium sur terrain est plus intenselorsqu’il est associé à cinq isolats (Chaetomium sp.,Fusarium solani, Penicillium oxalicum, Stemphyliumsolani et F. proliferatum) qui induisent une efficacité delutte de plus de 35%.

Des champignons opportunistesParmi les genres identifiés, Periconia sp., Mucor sp.,Rhizpus sp., Harposporium sp., Cladosporium sp. etTorula sp., sont considérés comme champignonsopportunistes ou parasites secondaires qui n’infectentqu’un faible nombre d’oeufs et ne colonisent que lesfemelles mortes d’Heterodera.En outre, certains genres sont également associés auxcéréales. A ce titre, les genres Pochonia sp., Fusariumsp. et Acremonium sp. isolés pour la première fois surles kystes d’Heterodera filipjevi sont aussi desendophytes et que cette association devrait être

exploitée dans la lutte biologique contre les nématodesà kystes des céréales.Le succès initial des études de lutte biologique aconduit à une expansion de l'utilisation de différentsennemis naturels contre les nématodes, mais doiventencore être exploités comme agents de lutte biologiqueà l'échelle commerciale pour le blé.

Une stratégie conservatriceLa stratégie “conservatrice ” de lutte biologiqueconsistant à favoriser la régulation naturelle despopulations du nématode est progressive et ne s’établitdans le sol qu’à long terme; ce qui rend difficile sonapplication. On pourrait lui substituer la stratégie “inondative ” par des inoculations artificielles de cesagents biologiques déjà présents dans le sol etpréalablement multipliés sur des milieux artificiels, envue de combattre, au moment opportun les nématodesphytoparasites et limiter leurs dégâts sur les cultures.

De nombreuses études ont démontré la réussite del’utilisation d'un certain nombre de micro-organismesdans la lutte biologique et la complexité de leursrelations biologiques. Leurs mécanismes d'actiondoivent être étudiés dans différentes approches afin dedévelopper des stratégies permettant de maximiserl’exploitation de leur potentiel dans la gestion desnématodes à kystes des céréales.

L'éradication des NKC est difficileLes résultats obtenus sont originaux et encourageantsdans le domaine de la lutte biologique contrenématodes à kyste des céréales, aspect jamaisinvestigué jusqu’à présent en Algérie. Ils énoncent unoutil essentiel de lutte pouvant assurer une répressionnaturelle et suffisante des populations de nématodesdans le sol. Les nombreux privilèges de cette lutte,notamment lorsqu’elle est associée aux techniquesculturales, font d’elle une réelle alternative à la luttechimique dans le cadre d’un programme global de lutteintégrée. CONSEILS L'éradication des NKC est difficile, mais lespopulations de nématodes peuvent être maintenues endessous de seuils économiques par l’exploitation dediverses stratégies de bio- gestion, en particulier lesméthodes de lutte biologique en combinaison avecd'autres méthodes de lutte respectueuses del'environnement.Nb : (extraits de la thèse de Mme F. Haddadi).

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BIOLOGIE

Cycle biologique d'H. avenae. Des kystes avec plusieurs centaines d'oeufs.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Une seule génération par saisonLe cycle biologique d’H. avenae présente une seulegénération par saison de culture et ce quelque soit larégion géographique. Il existe cinq stades larvairesséparés par quatre mues, la première a lieu à l’intérieurde l’oeuf d’où émergent les larves migratrices dusecond stade (L2). Cette éclosion est déterminée par latempérature.

Des larves qui s'attaquent aux racines Les larves (L2) envahissent les céréales au niveau del’apex des racines puis migrent et se fixent près ducylindre central. EIles se nourrissent de substancesnutritives des tissus conducteurs où ils provoquent laformation de cellules géantes d’alimentation appelées«syncytium».

Trois mues par saisonEnsuite, ces larves subissent trois mues pour aboutirsoit à un mâle filiforme libre soit à une femelle blanchecitriforme qui reste fixée à la racine. Ce dimorphismesexuel accentué est d’ailleurs à l’origine du nom donnéau genre Heterodera. Une fois la fécondationobligatoire est effectuée, la paroi de la femelle durcit etbrunit puis elle meurt et se transforme en kyste.

Fig. 5– Cycle de vie des nématodes à kyste des céréalesillustrant l’invasion des racines par les larvesinfectieuses (J2)

Ce dernier constitue la principale caractéristiquebiologique d’H. avenae. Il est issu de la chitinisation dutégument de la femelle et constitue ainsi sa forme desurvie.

Des kystes avec des centaines d’oeufs

Les kystes renferment plusieurs centaines d’oeufsembryonnés, les plus larges peuvent contenir jusqu’à600 larves complètement développées à l’intérieur desoeufs. Ils se détachent de la racine et tombent dans lesol où ils demeurent viables pendant plusieurs années.

Une emergence larvaire hivernaleL’émergence des larves est conditionnée par deuxprincipaux facteurs climatiques stricts, à savoir le tauxd’humidité et les conditions thermiques.

Z O O M Chez les populations algériennes d’H.avenae,l’émergenc larvaire est hivernale et coincide avec lesstades sensibles (levée) des céréales.

Fig. – Schéma montrant la synchronisation du cyclebiologique annuel des populations d’H. avenae avec lesstades phénologiques des céréales. (Haddadi ,1997).

REPERES

L’émergence des larves estconditionnée le taux d’humidité et les

conditions thermiques.

Nb : (extraits de la thèse de Mme F. Haddadi)

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Page 15: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

BIOLOGIE

Quel niveau de pertes? Pertes considérables et moyens de dissémination.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Modes de disséminationLes vents constituent le principal facteur dedissémination des kystes, mais les opérations culturales,les outils de travail du sol et l’eau d’irrigation peuventaussi contribuer à la dissémination de ce parasite.

SymptômesLes symptômes ne sont pas spécifiques et varient selonles espèces de céréales hôtes (Smiley et Yan, 2010).

En plein champLes symptômes induits par H. avenae se traduisentgénéralement par de larges plages circulaires àvégétation très faible, constituée de plants chétifs. Lesplants attaqués présentent un tallage réduit etdeviennent rabougris et nains et les épis formés sontainsi maigres.Sur les feuillesLes symptômes des plants attaqués rappellent ceuxd’une grave déficience en azote et en d’autresminéraux. Les feuilles se décolorent puis deviennentjaunes sur l’orge, rouges sur l’avoine et jaunes-rougeâtres sur le blé.Fig. –Symptômes causés par les nématodes à kystes descéréales.

Sur les racinesLe système racinaire montre un aspect anormal. Chez leblé et l'orge les racines branchent excessivement auxendroits où les femelles ont établi un site d'alimentationdit syncytium, donnant un aspect buissonnant ou nouédes racines.

REPERES Les racines envahies ne prolifèrent pas en profondeur etles plants attaqués se fanent facilement.

Dégâts et pertesLes cultures céréalières sont parasitées par denombreux agents pathogènes et ravageurs, dont lesnématodes parasites. Les pertes liées à ces derniers sontestimées à 85 milliards de dollars à travers le monde.Nicol (2002) rapporte que les pertes de rendementscausées par les nématodes à kyste sont de 15 à 20% surblé au Pakistan, de 40 à 92% sur blé et 17 à 77 % sur

orge en Arabie Saoudite et de 23 à 50 % sur blé et 20%sur orge en Australie. Elles peuvent dépasser 90% dansles champs fortement infestés.H. avenae s’attaque aux céréales et provoqued’importantes pertes économiques dans de nombreusesrégions du monde au cours de ces 40 dernières années.D’autres espèces de nématodes du genre Heteroderapeuvent également endommager les cultures de céréales(Tableau).

Z O O M L’intensité des dégâts est déterminée par l’infestationinitiale, mais elle peut être modifiée d’une part, par lesconditions édaphiques et climatiques lorsque le manqued'eau ou de nutriments devient un facteur limitant pourla croissance optimale des plants et par les variétéscultivées d’une autre part.

Nb : (extraits de la thèse de Mme F. Haddadi)

Page 16: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

LUTTE

Quelles méthodes biologiques? Une alternative à explorer avec pour candidats les antagonistes

naturels de ces nématodes_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Méthodes biologiquesBien que la rotation culturale et l’utilisation des variétésrésistantes constituent actuellement les moyens de lutteles plus adoptés contre les nématodes à kyste descéréales, la lutte biologique est une alternative àexplorer avec pour candidats les antagonistes naturelsde ces nématodes.La lutte biologique consiste à réduire les populations denématodes grâce à l’action des microorganismesvivants, qui se produit naturellement ou par lamanipulation de l’environnement ou l’introductiond’antagonistes.

Champignons antagonistes de nématodesLes champignons occupent une place importante dansla régulation des populations de nématodes dans le sol.Certains, ont montré un grand potentiel comme agentsde lutte biologique. Ces organismes microscopiquespeuvent capturer, tuer et digérer les nématodes. Il existetrois groupes de champignons antagonistes.

Champignons prédateursLes champignons nématophages de piégeage capturentles nématodes mobiles grâce àleurs différents organesspécialisés dits pièges. Leur structure morphologiqueest variable selon les espèces fongiques. Certainsforment des filets ou des boutons adhésifs d’autrespossèdent des branches adhésives les anneauxconstricteurs.

Champignons parasitesIls infectent les nématodes en utilisant des sporesadhésives et des zoospores qui s’attachent à la surfacede la femelle blanche. Ils se nourrissent de son contenuet le remplacent éventuellement par leurs spores derepos l’empêchant ainsi de se transformer en kyste.Certains champignons parasitent également les oeufs et

les kystes grâce à leurs hyphes.

Des champignons endoparasitesC’est un groupe de champignons qui ne peuvent pasproliférer dans le sol en absence des nématodes.Nematophthora gynophila parasite les femelles d’H.avenae, baisse leur reproduction et empêche laformation des kystes.

Des endoparasites facultatifsCe sont des champignons capables de proliférer dans larhizosphère même en absence des nématodes hôtes.Leurs filaments pénètrent dans les oeufs en perforant lacoque puis détruisent les embryons. Ils s'attaquent aussibien aux oeufs du genre Meloidogyne qu'à ceux dugenre Heterodera.

Champignons colonisant les nématodesPrès de 150 espèces de champignons colonisent lesfemelles, les kystes et les oeufs de 8 espèces denématodes à kystes. Ces derniers peuvent être infectés àdifférents stades de leurs cycles de vie .Verticillium chlamydosporium est un hyphomycète quiparasite aussi bien les oeufs que les femelles de larhizosphère et provoque la réduction de leur fécondité.Il est considéré comme étant le principal ennemi natureld’Heterodera.

REPERES Paecilomyces lilacinus se caractérise par des filamentsqui percent la coque de l'oeuf grâce à des enzymesappropriées, pénètrent à l'intérieur et parasitentl'embryon.Fusarium oxysporum et Acremonium strictum sont lesprincipaux parasites des oeufs d’Heterodera schachtiinématode à kyste de la betterave en Californie.

Z O O M L’espèce Pochonia chlamydosporia et 11 autres genresfongiques tels que, Aspergillus sp., Fusarium sp.,Periconia sp., Rhizopus sp. et Alternaria sp., qui sontassociés à H. avenae ont été isolées dans différentesrégions de la Tunisie.

Nb : (extraits de la thèse de Mme F. Haddadi)

Page 17: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

CONCLUSION GENERALE

Forte présence de nématodes. Taux d'infestation de 92% des parcelles enquêtées.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Divers aspects relatifs aux nématodes à kystes descéréales notamment à l’espèce H.avenae, sont abordésdans ce travail.

Distribution des nématodes en AlgérieLa première partie est une suite complémentaire à denombreux travaux antérieurs menés sur la distributiondes espèces de nématodes à kystes des céréales enAlgérie.En effet, l’étude de l’état d’infestation de quelquesparcelles céréalières situées à l’ouest, au centre et àl’est de l’Algérie, montre que mises à part les parcellesprospectées aux Isser (Boumerdès), El Maleh (AinTémouchent) et Lamtar (Sidi Bel Abes) où nousn’avons pas récolté de kystes, toutes les parcellesprospectées s’avèrent infestées par les nématodes àkyste Heterodera spp. des céréales ; ce qui représenteun taux d’infestation total de 92,5 %.Les niveaux d’infestation sont cependant variablesd’une région à une autre, voire au sein de la mêmerégion.

Z O O M Les plus élevés sont observés au niveau des parcellescultivées en blé comme celles de Bouandas (Sétif),Tamlouka (Guelma), El Esnem (Bouira) et OuledRahmoun (Constantine), avec des degrés respectifs de281 ; 267 ; 145 et 134 kystes / kg de sol.

Des méthodes de lutte Ce constat suggère la mise en oeuvre des méthodes delutte basées essentiellement sur l’introduction descultures non- hôtes dans les systèmes de culture afin debaisser les niveaux d’infestation à un seuil tolérable.En outre, il est recommandé de faire une analysenématologique à la fin de culture des céréales en vued’estimer les degrés d’infestation notamment dans lesgrandes étendues céréalières.

Il est important de signaler que les densités despopulations des nématodes à kystes et leurs effets sur lacroissance et le rendement des céréales sont

généralement sous-estimées par les agriculteurs et lesagronomes en raison des difficultés liées à leurdétection et à l’estimation correcte des degrésd’infestation des champs céréaliers.

CONSEILS La connaissance des densités des nématodes à kystespermettrait une bonne orientation pour le choix de laculture à mettre en place, afin de mieux la protégercontre ces parasites.

S'il est clair que l’espèce H. avenae est présente dansdivers environnements et systèmes de culture céréalièred’Algérie, l’amplitude de l’infestation reste inconnuesurtout dans les systèmes de culture traditionnels nonirrigués, car les nématodes sont rarement échantillonnésvu l’absence de symptômes spécifiques.L’étude biométrique des kystes de quelques populationsd’Heterodera spp. d’origine géographique diverserévèle une diversité morphologique remarquable chezces nématodes.En effet, les kystes de Bouira ont la plus grande taille,suivis par ceux de Tleghema, Oran, Souk Ahars, ElGhomri, Djendel et Mostaganem.

S'il est clair que l’espèce H. avenaeest présente dans divers

environnements et systèmes de culturecéréalière d’Algérie, l’amplitude de

l’infestation reste inconnue.

Nb : (extraits de la thèse de Mme F. Haddadi)

.

Page 18: Edition 2017 ALGERIE: les nématode des céréales

CONCLUSION GENERALE

Quels moyens de lutte? Utiliser la résistance variétale.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Les observations des régions périnéales de 10populations indiquent la présence de l’espèce H. avenaedans la quasi-totalité des parcelles prospectées.D’autres espèces comme H. latipons, H. filipjevi et H.bifenestra sont également décelées avec une fréquenceremarquable d’H. latipons notamment dans les régionsde Bouira, Mostaghanem, Djendel et Boandas.

Présence d'espèces redoutablesLa mise en évidence pour la première fois d’ H. filipjevimérite une attention particulière notamment lorsqu’ellecoexiste en mélange avec H. avenae et H. latipons vuqu’elles sont considérées comme étant les espèces lesplus redoutables sur les cultures céréalières.Aussi, la présence des nématodes à kyste de labetterave du groupe Heterodera schachtii confirmée parPCR-RFLP dans la région de Bouira, constitue unedonnée importante qui doit être prise en considérationdans les systèmes de rotation des cultures.Ces résultats soutiennent l'idée que les nématodes àkystes des céréales et des graminées constituent uncomplexe d'espèces très proches, avec de légèresvariations dans la biologie et dans la gamme d'hôtes.

Comportement variétal, un intérêtcapital En outre, la connaissance de leur virulence et lecomportement des variétés céréalières locales est d’unintérêt capital pour prévenir leur incidence et d’élaborerles moyens de lutte adéquats.

Variétés au comportement différentDans ce contexte, la caractérisation de la virulence dedeux populations d’H. avenae de Tiaret et d’Oued Smar

étudiée en conditions naturelles puis in vitro montreque les céréales testées ont exprimé les mêmesréactions aux deux populations.En effet, les deux populations se reproduisentconvenablement sur le cultivar d’orge Emir et celui deblé Capa, mais n’expriment aucun développement chezles cultivars d’orge Siri, Ortolan et Morocco. Lescultivars d’avoine Nidar II et A. sterilis I. 376 et ceuxde blé Loros et AUS 10894 sont complètementrésistants.

Z O O M

La connaissance de leur virulence etle comportement des variétés

céréalières locales est d’un intérêtcapital pour prévenir leur incidence et

d’élaborer les moyens de lutteadéquats.

CONSEILS Nous conseillons aux céréaliers de:-faire analyser leur parcelle,-choisir des variétés résistantes,-respecter les rotations de culture. Ndlr.

Nb : (extraits de la thèse de Mme F. Haddadi)..