livre_femmes-rurales en algerie

PREMIER FORUM SUR LA FEMME RURALE EN ALGERIE DU CONGRES F EMME RURALE AU MAGHREB ET

LIVRE DES CONCLUSIONSDU

PREMIER FORUM SUR LA FEMME RURALE EN ALGERIEET DU CONGRES F EMME RURALE AU MAGHREB

EDITE:

FINANCE:

COLLABORENT:

en omm unicationAssociation Femmes en Communication

LIVRE DES CONCLUSIONS

DU

PREMIER FORUM SUR LA FEMME RURALE EN ALGERIE DU CONGRES F EMME RURALE AU MAGHREB ET



EDITE:

FINANCE:

COLLABORENT:

en omm unicationAssociation Femmes en Communication

LIVRE DES CONCLUSIONS

DU



Une femme attele la charrue, comme un buf, creuse des sillons. Les autres taient derrire, jetant des graines.

Eduardo Galeano

LIVRE DES CONCLUSIONS DU PREMIER FORUM SUR LA FEMME RURALE EN ALGERIEDU

CONGRES F EMME RURALE AU MAGHREB

ET

PROJET DAMELIORATION DE LA REPRESENTATION DE LA FEMME RURALE DANS LE TISSU ASSOCIATIF ALGERIEN Avec le soutien financier de l'Agence Catalane de Coopration au Dveloppement Illustration et dition: Laia Pons Rvision et traduction: Lise Valadou Compilation : CERAI Mars 2011

Ce livre est le rsultat des conclusions tires lors du Premier Forum de la Femme Rurale en Algrie et du Congrs de la Femme Rurale, dans le cadre du projet Amlioration de la Reprsentation de la Femme Rurale dans le Tissu Associatif Algrien . Ce livre a t financ par lAgence Catalane de Coopration au Dveloppement (ACCD). Les opinions et rflexions retranscrites ne reprsentent pas forcment celles de lACCD ni celles des associations qui participent au projet du CERAI Amlioration de la reprsentation de la femme rurale dans le tissu associatif algrien, Tamari, ChougraniAPROSCH, APPEPT, APFFH, Assala, AWSTDF et Taneflith.

Le livre des conclusions du premier Forum sur la Femme Rurale en Algrie et du Congrs Femme Rurale au Maghreb est mis disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternit Partage l'Identique 3.0 non transcrit

SOMMAIRE

PROLOGUE .............................................................................................................. 1

FORUM FEMMES RURALES EN ALGERIE ........................................................... 4 PRESENTATION DU FORUM FEMMES RURALES EN ALGERIE ........................ 5 "PHOTOGRAPHIE SUR UNE ASSOCIATION RURALE DES FEMMES ALGERIENNE" ......................................................................................... 8 PROGRAMME 1er FORUM FEMMES RURALES EN ALGERIE .......................... 13 CONCLUSIONS DU FORUM ................................................................................. 17 QUELQUES PRESENTATIONS LORS DU FORUM ............................................ 24 PRESENTATION DU PROJET ........................................................................... 25 LA VIE DUNE FEMME HABITANTE DE LA COMMUNE DE SIDI KADA ......... 32 GOUAL 1 GENRE AU NIVEAU DE LA COMMUNAUT RURALE...................... 34 DROITS FONCIERS DES FEMMES EN ALGERIE ........................................... 35 LEXPERIENCE DE RESART. LAssociation Nationale Algrienne Femmes en Communication prsente son exprience ...................................................... 56 LA CONFIANCE EN SOI ..................................................................................... 60 FEMMES ET INTEGRATION SOCIOECONOMIQUE : RESULTATS DENQUETES ...................................................................................................... 64 GOUAL 2. GROUP 1. SOCITE CIVILE EN ALGERIE........................................... 75 LA REALITE DE LA SOCIETE CIVILE EN ALGERIE : LE POUVOIR SANS POUVOIR ............................................................................................... 76 LE ROLE DU MOUVEMENT ASSOCIATIF DANS LA PROMOTION DE LA FEMME RURALE ET CELUI DE LA FEMME RURALE DANS LE DEVELOPPEMENT ............................................................................................. 76 GOUAL 2. GROUP 2: SOCIT CIVILE AU MAGHREB ..................................... 91 LASSOCIATION FORUM DES FEMMES AU RIF. UNE EXPERIENCE MAROCAINE ....................................................................................................... 92 QUEL ROLE POUR LA SOCIETE CIVILE DANS LA PROMOTION DES FEMMES RURALES AU MAGHREB? ................................................................ 97 GOUAL 3. MILIEU RURAL ET CENTRES DE DECISIONS: QUELLES ARTICULATIONS? ............................................................................................... 101

AMELIORATION DE LA PARTICIPATION DES FEMMES RURALES AUX ACTIVITES SOCIO ECONOMIQUES DU TERRITOIRE DE LA DARA. PLAN DE DEVELOPPEMENT LOCAL DE LA DARA DE HACHEM ............... 102 LA SANTE DES FEMMES EN ALGERIE ENTRE MYTHES ET REALITES .... 107 FEMMES ET DEVELOPPEMENT EN MILIEU RURAL EN ALGERIE ............. 114 DES POTENTIALITES ET DE LA VOLONTE PEUVENT-ELLES SUFFIRENT ? PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT POUR AGHRIBS (TIZI OUZOU). .................................................................................................... 118 DEVELOPPEMENT RURAL EN KABYLIE. LURGENCE. ............................... 122 ANNEXES .............................................................................................................. 125 ANNEXE 1. SYNTHESE DES ATELIERS DEVELOPPES DANS LES GOUALS LORS DU FORUM ............................................................................. 126 ANNEXE 2. ANNUAIRE DES PARTICIPANTS AU FORUM ............................ 145 ANNEXE 3. QUELQUES EXPERIENCES PRESENTES PAR LES ASSOCIATIONS PARTICIPANTES AU FORUM .............................................. 156

CONGRS DE LA FEMME RURALE DU MAGHREB ........................................ 177 PRSENTATION DU CONGRS DE LA FEMME RURALE DU MAGHREB...... 178 PROGRAMME CONGRS DES FEMMES RURALES DU MAGHREB. III Cycle de Confrences Connatre le Maghreb..................................................... 181 CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS DU CONGRS DE LA FEMME RURALE DU MAGHREB ....................................................................................... 184 QUELQUES PRSENTATIONS LORS DU CONGRS DE LA FEMME RURALE DU MAGHREB. ..................................................................................... 186

GENRES ET TRANSFORMATIONS SOCIALES DANS LE NORD DU MAROC ................................................................................................ 187 FEMME RURALE DU MAGHREB. ENTRE IMMIGRATION ET XODE RURAL ......................................................................................... 211 REGARDS PARTAGS SUR LIMMIGRATION ET LA FEMME ....... 224 ASSEMBLE DES CITOYENS ET CITOYENNES DE LA MDITERRANE : VERS UNE COMMUNAUT MDITERRANENNE DES PEUPLES ................................................. 244 FEMME RURALE ET GENRE ................................................................. 249

LIVRE DES CONCLUSIONS DU P REMIER F ORUM SUR L A FEMME R URALE EN ALGERIE ET DU C ONGRES FEMME R URALE AU M AGHREB

PROLOGUELes origines Si nous regardons depuis la perspective de lhistoire de la Terre, il y a peu de temps encore, nous, les hommes et les femmes, vivions en interaction avec la nature... et nous tions la nature jusqu' hier Nous mangions les fruits des arbres, ce que nous donnait la terre, ce que fournissait la nature, et nous vivions dans les grottes car elles nous rappelaient le ventre o tout a commenc, o notre vie a commenc Elles, se savaient fertiles, avec la capacit de donner la vie et toujours unies au sacr, cest pourquoi il tait toujours uni elles. Elles, comme la nature, reprsentent la capacit de donner la vie et par consquent, elles sont celles qui reproduisent et gardent, celles qui soignent et qui rnovent, celles qui lient, distribuent, partagent, harmonisent Elles, comme la vie, peuvent aussi crer des motions, et reprsentent, et elles sont celles qui coutent, celles qui imaginent, celles qui adoptent et celles soignent Ensuite, sont apparus les puissants, les lites, les lgislateurs et les Etats ils nous ont dit, et apparemment nous ont convaincu, que lhomme et la femme devaient se sparer Et cest ainsi que tout a commenc. Notre destin a commenc se briser et mesure que les temps modernes avanaient la plus grande fissure qui na jamais existe dans lhistoire de lhumanit sest agrandie. Eux, se sont reconnus eux-mmes comme suprieurs, diffrents, plus forts et se sont spars delles. Et elles, qui gnraient la vie ont ni le lien avec le sacr. Eux, quand ils se sont spars, quand ils nont plus t sous leur linfluence, ont construit un Je maladif et cruel, insatiable, ont toujours voulu plus pour ainsi conserver le pouvoir. Spars delles, ils ont pu se spcialiser en crant des diffrences pour se justifier et ainsi pouvoir combattre, ils se sont convertis en tres obsds utiliser et concurrencer, puiser pour accumuler dsirer et emprisonner toutes les ralits qui ne leur plaisaient pas et punir, et dbattre Ctait normal car ils savaient quelles, puissantes, avaient la force qui permet de pardonner, de rapprocher, dintgrer, dargumenter Pour conjurer leur faiblesse, pour tre encore plus fort, ils ont cr un Nous part delles, et ont commenc maltraiter la terre La manire de nous considrer avec la nature a chang et on a oubli que nous tions la nature de mme, la faon de nous mettre en relation avec nous-mmes a change et a t oublie car ds lors, personne ne se rappelait do nous venions. 1


La femme rurale. Au sud du sud Dans les pays du Sud, les femmes sont les principales productrices daliments. Elles sont charges de travailler la terre, dentretenir les semences, de cueillir les fruits, daller chercher leau, de soccuper du btail 80% de la production des aliments dans ces pays revient aux femmes. Paradoxalement, celles-ci sont, avec les jeunes garons et les jeunes filles, les plus atteintes par la faim. Les politiques internationales qui dtruisent les campagnes frappent en premier les femmes. Le modle agricole et alimentaire industriel menace lexistence de lagriculture paysanne, de la pche traditionnelle, de llaboration artisanale et du commerce alimentaire petite chelle o les femmes jouent un rle central. Laccs la terre nest pas non plus un droit garanti: dans de nombreux pays du Sud les lois interdisent ce droit aux femmes et dans certains pays o elles ont un droit daccs lgal, les traditions et les pratiques les en empche. Face cette situation, la souverainet alimentaire sest convertie aujourdhui en une ncessit prioritaire. Il sagit du droit aux peuples de dfinir leurs politiques agricoles et alimentaires, de protger et rguler la production et le commerce agricole intrieur dans le but de construire un dveloppement durable qui garantisse la scurit alimentaire des plus faibles. Sans femmes rurale, il ny a pas de souverainet alimentaire Actuellement, un grand nombre de femmes rurales, appeles aussi les travailleuses invisible du monde, continuent affronter des conditions injustes imposes par la socit dominante. Dans le monde, de plus en plus dorganisation qui soccupent des besoins et des proccupations des femmes rurales se crent et, peu peu, nous avons commenc regarder et prendre conscience de ce que les femmes peuvent apporter. De plus, la reconnaissance de lapport historique des femmes dans la production des aliments devrait permettre darticuler les propositions orientes vers une plus grande galit dans les relations entre les hommes et les femmes du milieu rural. De nombreuses organisations de femmes paysannes ont reconnu que le systme patriarcal en place dans de nombreuses communes rurales utilise la domination entre les personnes. Du point de vue de la souverainet alimentaire, les revendications avec une approche de genre les plus claires sont associes laccs quitable la terre, au crdit et la formation. De mme, les dbats sur le genre dans les relations prives, sur ce qui se passe les portes fermes, continuent. Mme si nous devons continuer clarifier la responsabilit des hommes dans lapprovisionnement des aliments pour leurs familles et communauts, il est clair quaujourdhui, la Souverainet Alimentaire, a le nom, le visage et les mains de femme. Jos L. Porcuna. Prsident du CERAI 2


CERAI, Centre dEtudes Rurales et dAgriculture Internationale

Le CERAI, Centre dEtudes Rurales et dAgriculture Internationale, travaille depuis des annes au Maghreb et dans les pays mditerranens de faon gnrale, en menant des projets de coopration au dveloppement et en participant divers rseaux sociaux. Dans ces rgions, lamlioration des conditions socio-conomiques de la femme rurale est une priorit pour le CERAI. Soucieux dlargir ses connaissances pour amliorer son action, le CERAI encourage la cration despaces de rencontre et de rflexion afin de runir les acteurs et actrices engages dans le dveloppement rural, ainsi que des experts et expertes dans les domaines dintervention dans le but de construire un futur meilleur pour ces collectifs.

Le CERAI contribue la transformation du monde rural et agricole, dfend la souverainet alimentaire et, de ce fait, lamlioration des conditions de vie des paysans et paysannes. Notre organisation dveloppe sa mission travers une rflexion critique sur la situation agricole actuelle et le dveloppement rural ; la mise en place de projet de coopration pour le dveloppement ; des formations spcialise ; des campagnes de sensibilisation et de communication sociale, aussi bien dans les pays du nord que du sud. Le travail en rseau permet de renforcer le tissu social et dappuyer la recherche sur les thmes qui nous sont chers.

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PREMIER FORUM SUR L A FEMME RURALE EN ALGERIE

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PRESENTATION DU FORUM FEMMES RURALES EN ALGERIECERAI Cette section du livre correspond la synthse des ateliers de discussion qui ont eu lieux au cours du Premier Forum Femmes Rurales en Algrie les 14, 15 et 16 octobre 2010 Oran, dans le cadre du projet de coopration Amlioration de la Reprsentation de la Femme Rurale dans le Tissu Associatif Algrien. Ce projet a t mis en place par lONG espagnole CERAI, en partenariat avec 7 associations algriennes : APFFH, APPEPT, Assala, AWSTDF, Chougrani-APROSCH, Tamari, Taneflith. Il a t financ par lAgence Catalane de Coopration au Dveloppement. Ce forum est le rsultat dun travail initi en 2009 partir duquel un espace de rflexion et de sensibilisation sest cr entre les diffrents acteurs de la socit civile algrienne (ONGD, organisations de femmes, associations, paysannes, artisanes et experts dans les domaines traits). Son objectif est datteindre des avances sur la situation de la femme rurale et sur sa reprsentation dans la socit civile qui intervient dans la construction collective dun autre modle de dveloppement social. Le Forum sest initi avec une rencontre primaire, o se sont runies 33 personnes pralablement slectionnes selon leurs connaissances et expriences. Cette rencontre a permis de discuter et de prparer la mthodologie, les contenus et la thmatique du Forum. Elle a dfinit le sens donner la rencontre et la dot dune approche participative depuis sa conception. Un des objectifs du Forum dOran tait la rdaction des conclusions des journes. Elles se compilent dans cette publication. Cest un outil construit partir des propositions et discutions des participants autour de la femme rurale. Il sera diffus entre les diffrents acteurs (participants, universits, personnel technique et agents dadministration publique algrienne, association).

MTHODOLOGIE Cette rencontre prtendait tre un espace de rflexion et de travail simultan pour connatre la situation de la femme rurale et des diffrents acteurs qui interviennent et jouent un rle dans le dveloppement local algrien, quil sagisse dassociations ou de reprsentants des pouvoirs publics. Lobjectif tait de se rapprocher de la ralit de la socit civile et des autorits locales qui sintressent et dveloppent des activits pour les femmes rurales et qui considrent ces femmes comme des actrices qui doivent tre coutes et considres lheure de prendre des dcisions pour leur dveloppement. Le but est de pouvoir ensuite initier et dvelopper un processus de divulgation 5


entre les diffrents domaines. Avec cette intention, le Forum tait constitu de Gouales, ou divers groupes de travail simultans, au sein desquels diffrentes confrences et expriences ont t prsentes, suivies de temps de dbats. Ainsi, le forum tait un espace propice au travail en groupe pour dialoguer et arriver des consensus sur les thmatiques abordes.

Gouales ou groupes de travail simultans Trente rapports ont t prsents, alimentant les discours et les propositions pour dfinir les bases sur le diagnostic de la situation actuelle de la femme rurale comme une base pour tablir une stratgie de dveloppement. Aprs linauguration officielle, les participants se sont diviss en 4 gouales ou groupes de travail : genre et communaut rurale, socit civile en Algrie et socit civile au Maghreb, centres de dcision et femme rurale. Deux spcialits en la matire de chaque groupe ont facilit leur dveloppement. De plus, chaque atelier disposait dune charge de rdaction, une en franais et une en arabe, qui ont pris note de toutes les ides et revendications qui ont surgit pour les intgrer aux conclusions du Forum. Toutes les interventions se sont ralises en guise dintroduction des groupes de discussion et bnficiaient dun temps de dbat postrieur dans lequel diffrents points ont t conclus avant dtre valids en plnire et prsents dans les conclusions finales du forum.

RSULTAT Plus de 120 personnes ont particip au Forum, dont la majorit tait des femmes. La plupart dentre elles lont fait titre personnel mais dautres ont assist en tant que reprsentantes dassociations de femmes et autres mouvements sociaux algriens. Des membres du personnel technique, politique et de ladministration publique, des experts en la matire et des professeurs taient galement prsents. Laudience tait trs diverse et htrogne, en provenance de diffrentes rgions dAlgrie et avec la reprsentation de deux invites marocaine et tunisienne. Ainsi, la pluralit, la diversit et laccumulation des propositions qui ont t changes au cours des diffrents espaces du Forum, ont partag tout au long de la rencontre, la volont dunir les forces travers le partage des connaissances et lchange dinformation et dexprience. Durant toute la dure du forum, la prtention tait de mettre laccent sur limportance de consolider les alliances, lchange et les rseaux qui regroupent les organisations et mouvements sociaux dun bout lautre de la plante comme moyen de renforcer la construction dune citoyennet avec une plus grande capacit de transformation. La communication entre les mouvements sociaux, les autorits et les femmes sest converti en un facteur 6


dcisif pour renforcer les propositions alternatives. Il existe le besoin de crer des espaces de discutions et dchange dexpriences, dans lesquels convergent milieux rural et milieux urbain, femmes et hommes, civils et non-civils. Pour finir, nous voulons conclure cette prsentation en remerciant lAgence Catalane de Coopration pour le Dveloppement pour son soutien et son financement qui a permis la ralisation de LAmlioration de la Reprsentation de la Femme Rurale dans le Tissu Associatif Algrien. Nous remercions galement les prsentateurs et prsentatrices, les prsidents des Gouales qui ont particip au forum bnvolement, aux organisateurs et organisatrices, aux animateurs culturels et aux participants, pour leur intense et excellent travail dploy, sans lequel ce forum naurait pas eu de sens.

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"PHOTOGRAPHIE SUR FEMMES ALGERIENNE"

UNE

ASSOCIATION

RURALE

DES

CERAI Ce texte doit tre lu comme une photographie partielle dun groupe de jeunes femmes qui ont particip au forum ddi la Femme Rurale et que, via leurs activits associatives, jai ctoyes pendant deux ans comme accompagnatrice de projets. Elles sont originaires dun territoire rural, dont le dveloppement socio-conomique doit se situer dans la moyenne basse au niveau national algrien. En aucun cas ce texte ne prtend tre une analyse de la situation de la femme algrienne. Leur association est compose par une dizaine de jeunes femmes clibataires, dont la moiti sont des diplmes universitaires et lautre moiti ont suivi leurs tudes jusquau secondaire. Leur objectif est de saider elles-mmes et aider dautres femmes de leur territoire. Ma photographie se centre sur certains aspects de leur vie sociale, et se compose de quatre angles de vue correspondant 4 caractristiques que, en tant quaccompagnatrice de leurs activits, jai d apprendre identifier, et dbattre avec elles. Ma photographie doit permettre : de mieux comprendre quelle peut tre la ligne de base des membres dassociations qui ont particip au forum ; de mesurer la ncessit du forum pour que ces associations se rencontrent et changent ; de prendre en considration leffort de chaque membre dassociations pour parler delles en public et de vaincre ses rticences.

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Les femmes sont des ternelles mineures, vis--vis de leurs droits et de leurs responsabilits. Elles sont duques et maintenues comme tel tout au long de leur vie. Au cours de la premire tape de leur vie, elles sont gouvernes par leur pre et/ou leurs frres ; ensuite, elles le sont par leur mari, ou par la famille de leur mari. Ce sont les hommes qui sont responsables des femmes, de leur scurit et de leurs actes. Paradoxalement, une jeune femme peut se retrouver en situation de minorit vis--vis dune autre femme, comme a peut tre le cas dune belle-fille avec sa belle-mre. Le plus surprenant pour moi a t de constater quen de maintes occasions, les femmes saccommodent de leur tat de mineures et en finissent par souhaiter vivre dans cet tat, oubliant les frustrations qui en dcoulent. La minorit des femmes est rappel couramment dans les

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conversations : a. Je dois demander mon frre pour savoir sil me laisse ouvrir un compte bancaire , ou encore : je dois demander mon fianc pour participer la prochaine sortie des femmes . Ces expressions sont quotidiennes. Ce sont des femmes ges entre 25 et 35 ans qui font ainsi rfrence aux ncessaires autorisations dun pre, dun mari, dun frre ou dun fianc pour le moindre dplacement ou la plus basique activit de lassociation (comme les runions). b. Le monde extrieur, le monde public, est difficile et les femmes ont la chance de ne pas tre obliges daffronter ce monde, les hommes de leur famille le font pour elles : Si ce genre de commentaire est exprim principalement par les hommes, les femmes se le sont appropries : elles vitent de participer certaines activits publiques qui leur demanderaient un effort sur elles-mmes et qui leur font peur, prtextant au passage une imaginaire interdiction dun frre ou dun fianc. Le rsultat est quelles se restreignent elles-mmes dans leurs possibilits de participer aux activits publiques, comme assurer un point de vente ou effectuer une dmarche auprs des administrations. c. Les femmes sont des privilgies, elles ne sont pas obliges dassumer des responsabilits, les hommes le font leur place, pour les protger. Il sagit dun commentaire galement exprim par les hommes mais que les femmes se sont appropri. Une des consquences est que la moindre prise de responsabilit (comme dtenir la caisse des produits de la vente darticles artisanaux, ou poser sa signature au bas dun document) est perue comme dsagrable. d. Je crois que a serait plus facile si un homme dcidait notre place ou nous disait comment faire . Ce genre de pense est exprim rgulirement par les femmes elles-mmes, quand elles manquent dassurance face une dcision dont les consquences sont potentiellement importantes. La majorit dentre elles prfre avoir recours un homme pour quil prenne les dcisions difficiles, tant prives que professionnelles; elles ont tendance penser que les femmes ne sont pas capables de prendre ces dcisions. A travers dautres expriences, je sais que les prises de responsabilit et de dcision, tout autant que la participation des activits publiques, produisent un sentiment de satisfaction et conduisent lpanouissement individuel. Cest pourquoi, en dpit du fait que, dans une certaine mesure, les femmes se complaisent apparemment de ltat de minorit qui leur est impos, le fait dtre prives de la satisfaction datteindre un objectif ou dapprendre par soi9


mme de ses erreurs finit par produire chez elles de la frustration. Nous verrons plus loin comment elles contournent cette frustration. La place des femmes dans la socit est dtermine par la place quoccupe leur mari. Cette place ne pourra tre atteinte par elles-mmes, par leur profession ou leur niveau de richesse. Le choix du mari devient quasiment lunique fait actif de leur vie de femme, qui conditionnera tout leur avenir. Cest une des raisons pour lesquelles les membres de lassociation souhaiteraient pouser un homme possdant une bonne position sociale, qui leur ouvrira les portes bien sr au confort matriel mais surtout au respect social. Ce respect social se traduit dans lattitude des administrations ou dans la qualit des discussions de voisinage. Cette dpendance lgard du futur mari engendre des comportements tels que : a. La ncessit de se mettre belles en permanence : do limportance des dpenses en vtements, en crmes ou en maquillage chez des jeunes femmes (sans charges familiales) dont les salaires sont relativement bas. b. La concurrente entre elles pour des maris intressants ; cette attitude peut aller jusquau vol des numros de tlphone portable de contacts masculins, ou la tendance cacher lidentit dun fianc afin quaucune autre femme ne rentre en contact avec lui, ou des expressions courantes telles que : Pourquoi te fchestu avec moi ? Je ne tai pas pris ton mari, non ? . c. Les relations des membres de lassociation avec les hommes sont teintes dambigut : en effet, les hommes sont de possibles futurs maris, et il faut donc toujours tre face eux dans la dmonstration ou la recherche de protection ; d. Le mariage est un thme rcurrent dans les conversations, jusquau point de devenir une obsession chez certaines femmes, les empchant de se projeter dans la vie relle. Le mariage est peru comme la clef pour accder une bonne position sociale ; les femmes ne pensent pas elles comme actrices de leur propre position sociale, elles reportent ce rle sur leur mari. La femme finit ainsi par augmenter ainsi sa propre frustration. Sans compter le fait que les jalousies au sujet de la recherche dun mari compliquent les relations entre les membres de lassociation.

La soumission des femmes est une attitude ncessaire, et a valeur de passeport pour leur intgration dans leur socit. Ce comportement viendrait de lpoque tribale pendant laquelle la soumission au dirigeant et la tribu garantissait lappui de la tribu en cas de difficults (conomiques, sociales, veuvage, maladies, ). Cette ncessit de soumission des hommes ou 10


des femmes de pouvoir suprieur est toujours prsente et ncessaire, actuellement, notamment en zone rurale. Il vaut mieux faire montre de soumission si lon veut bnficier dun emploi aid, pour avoir le droit dagir dans le cadre associatif, ou pour obtenir les autorisations familiales pour la prochaine sortie de lassociation. Mais dans le mme temps, cette attitude de soumission face au dtenteur dun pouvoir accentue certains dysfonctionnements relationnels : a. Dire la vrit devient un risque : la rgle pour les membres de lassociation est dexprimer ce que la personne de pouvoir suprieur attend, puisque le pouvoir donne la raison . Il est courant dentendre des remarques de femmes comme : Jai peur de dire la vrit et de perdre ma place ou encore : je crois quil nous a vol mais on ne peut rien dire sinon il va se fcher et a va se retourner contre nous ; b. La manipulation de lautre est une mthode pour arriver ses fins : elle vite laffrontement, et permet de maintenir les apparences de la soumission tout en russissant faire faire ou faire exprimer ce qui tait souhait. Ce jeu de la manipulation-soumission peut atteindre des niveaux complexes, comme lors dune crise vcue par lassociation et au cours de laquelle les paroles de soumission des membres de lassociation envers leur prsidente se succdant des mdisances, voire des complots, tout en maintenant les dclarations de soumission en prsence de la prsidente. On sappelle surs et par derrire on se traite en ennemies. Le jeu de la soumission manipulation complique le travail de lassociation (et de ceux qui laccompagnent) et cre, in fine, une ambiance de mfiance. Dun autre ct, la manipulation se convertit en un art qui permet labus et le bnfice personnel aux membres de lassociation qui le dominent le mieux. Il sagit dun mcanisme quil faut comprendre, non pas pour le combattre ni le juger, mais pour le prendre en compte lheure de raliser des projets avec ces femmes. Sil nest pas spcifique des associations fminines algriennes, ce mcanisme y atteint une intensit particulirement leve. Le mpris du monde urbain envers le monde rural ne facilite pas le dveloppement des zones rurales. Les femmes urbaines regardent les femmes rurales comme des femmes brutes et ignorantes ; ces femmes sont des montagnardes , disent-elles. Elles ont le sentiment dtre plus libres et plus volues (ce qui est loin de se vrifier dans tous les cas). Tout ceci a pour consquence dalimenter chez les femmes rurales le dsir de sinstaller la ville et daccder ses facilits. Spcifiquement aux membres de lassociation rurale, lalternative nest pas de faire voluer leur milieu dorigine sinon daccder la vie citadine. Dans un tel systme de pense, les femmes qui russissent vont en ville, la recherche de limage de la femme citadine lgante en permanence et libre; et ensuite la recherche 11


de lanonymat de la ville qui permet de dire ou de faire ce que lon souhaite; celles qui restent sont celles qui nont par russi faire autrement.

Ce que ne montre pas cette photographie en quatre angles, cest que ces jeunes femmes membres de lassociation ont effectu une vritable mtamorphose personnelle tant au niveau de leurs aptitudes que de leur implication pour tre actrices de leur vie. Quelque soit leur avenir, je peux affirmer quelles ne seront plus les mmes jeunes femmes timides et rserves quil y a quelques annes et que ces changements notables sont intimement lies leur exprience associative. Malgr les difficults dcrites plus haut, elles ont pris conscience progressivement de leur insatisfaction face leur situation initiale, elles ont construit des projets de plus en plus ambitieux travers les activits de lassociation, elles se sont questionnes, et finalement y ont dcouvert des moyens dpanouissement. Dans le cadre de lassociation, les membres de lassociation ont cr un espace dactions ddi aux femmes, o chacune delles peut et doit devenir responsable de ce quelle choisit. Par ailleurs, elles tentent de crer un espace dchange avec les autres femmes du territoire et galement avec des femmes de la ville. En plus, lassociation est une cole, o la gestion du temps et lorganisation du travail, entre autres connaissances nouvelles, deviennent des outils qui leur permettent de consolider leurs prises de responsabilits et de passer des caps progressifs vers lmancipation. Mais le chemin est encore long ! A cette petite analyse, il manquerait des points importants : Quelles sont les spcificits des femmes rurales ? Comment les pouvoirs publics appuient cette association ? Comment les hommes soufrent eux-mmes de leur rle social ? Quelle est linfluence sur les initiatives de lassociation dune conomie nationale base presque exclusivement sur lexploitation de puits dhydrocarbures ? En quoi lorigine tribale de la population reste prsente ? Esprons quun nouveau forum nous donnera lopportunit de dbattre de ces points. Accompagner un groupe permet de prendre une distance avec lui, avec son volution et son cadre. Comment ne pas senthousiasmer lorsque lon prend conscience qu mesure que leur panouissement personnel prend forme, elles repoussent dautant les limites de la pression sociale, sans affrontements, dans la douceur et la persvrance ? Comment ne pas douter lorsquun simple dsaccord entre membres peut dboucher sur la cause de tout ldifice bti peu peu pendant plusieurs annes ? Au-del de la concrtude du parcours quelles ont ralis, mon rle daccompagnatrice aura surtout consist aider ces jeunes femmes croire en elles-mmes. Et leur donner la parole, comme loccasion de ce forum.

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PROGRAMME 1er FORUM FEMMES RURALES EN ALGERIEPour clbrer ce forum nous avons souhait inviter non seulement les femmes rurales - sans lesquelles cet vnement naurait plus de sens - mais aussi divers actrices et acteurs qui sont en contact permanent avec les femmes rurales en Algrie, quils soient membres dassociations uvrant pour les femmes, experts, lus/es, reprsentants dinstitutions officielles, acteurs de terrain, agents de dveloppement, etc.

PROGRAMME GENERAL Le Forum sest droul sur trois jours : 14, 15 et 16 octobre 2010 loccasion de la journe internationale de la femme rurale, la Munatec dOran.

EL GOUAL 1. GENRE AU NIVEAU DE LA COMMUNAUTE RURALE Quelle/s est/sont, actuellement, la/les situations de la/des femme/s algrienne/s ? Lintgration socio-conomique du genre. La sensibilisation au genre

EL GOUAL 2. SOCIET CIVILE ET FEMMES RURALES: ACTRICES DE DEVELOPPEMENT LOCAL? Quelle est la ralit de la socit civile en Algrie ? Quel rle pour cette socit civile organise dans la promotion des femmes rurales en Algrie? Quelle participation pour les femmes rurales dans le dveloppement local?

EL GOUAL 3. MILIEU RURAL ET CENTRES DE DECISIONS : QUELLES ARTICULATIONS ? Quelles est la participation des femmes rurales dans les dcisions qui les concernent? Quelle devrait-elle tre ? Comment les institutions algriennes peuvent-elles identifier les besoins de la population rurale? Et les associations ? Et les autres acteurs urbains concerns? Quels changements institutionnels instaurer pour repenser un espace rural juste pour les femmes rurales?

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Dsormais, et afin de pouvoir travailler de faon approfondie sur chaque thme et de maximiser lutilisation du temps, nous avons travaill simultanment sur les 3 EL GOUALA en alternant communication, dbat, changes dexpriences et dynamiques de groupe. Nous esprons avoir

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atteint par ses diffrentes mthodes lensemble de diffrents profils des participants Et aussi des expositions dartisanat et de peinture.Mercredi 13 octobre Rception des participants et accrditations 19h00 : Dner. 20h00 : Animation : Les contes de Djamila Hamitou, association Le Petit Lecteur. Jeudi 14 octobre 8h : Dernires accrditations 8h30 10h00: Session plnire : Ouverture Allocution de Mr le Consul dEspagne Discours de Mr Jean Emmanuel Ledet, coordinateur expatri du CERAI Mascara. Prsentation de Mlle Arantxa Garcia Brea, coordinatrice locale du CERAI pour le projet Amlioration de la reprsentation de la femme rurale dans le tissu associatif Algrien . Prsentation charge de Mme Zohra Bousmaha : Femmes rurales en Algrie 10h00-10h30. Pause Caf

EL GOUAL 1 Animation : Mme Fatma Boufenik, association Femmes Algriennes Revendiquant leurs Droits.

EL GOUAL 2, gr1 Animation : Mme Zoubida Kouti, Fondation Friedrich Ebert Alger; Melle Selhab Ferial, consultante en socit civile 10h30 11h00 : Communication Goual 2, gr1 La ralit de la socit civile en Algrie . A charge de Mme Zoubida Kouti et Mlle Selhab Ferial

EL GOUAL 2, gr2 Animation: Mr Fayal Hattab, expert en socit civile et Mr. Nait Hamoud agronome consultant

EL GOUAL 3 Animation : Mr Aziz Kouti, gographe universit dOran et Mme Zohra Bouaita, agronome consultante

10h30 11h00 : Communication Goual 1 La/les situations actuelle/s de la/des femme/s algrienne/s A charge de Mme Nadia At Zai. Prsidente du CIDDEF

10h30 11h00 : Communication Goual 2, gr2 La ralit de la socit civile au Maroc A charge de Mme Laila Chafai, Universit Hassan II de Casablanca

10h30 11h00 : Communication Goual 3 Les besoins des femmes rurales et leur participation dans les prises de dcisions qui les concernent . A charge de Mr Mohamed Ash Zair, conservation des forts de Sidi Bel Abbes

EL GOUAL 1

EL GOUAL 2, gr1

EL GOUAL 2B

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11h - 12h30: Dbat 11h - 12h30: Dbat 11h - 12h30: Dbat 11h - 12h30: Dbat rflexion Goual 1 rflexion Goual 2, gr1 rflexion Goual 2, gr2 rflexion Goual 3 12h30 14h00: Repas

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14h00 14h30 : 14h00 14h30 : 14h00 14h30 : 14h00 14h30 : Partage dexpriences. Partage dexpriences. Partage dexpriences. Partage dexpriences. Association Chougrani A.PRO.S.CH.: Ralit d'une association locale . Boualem Ecoutons les Chougrani, prsident femmes ? . Fatema de lassociation. Sebaa, Chercheuse du CRASC Recherches sur les femmes . Yamina Rahou, Chercheuse du CRASC Une association de Femmes Rurales Al Hoceima, Maroc . Saloua Badaoui, Forum des Femmes Introduction un modle de dveloppement Rural dans la Dara de El Hachem . Jean Emmanuel Ledet, CERAI

14h30 16h00 : Dbat 14h30 16h00 : Dbat 14h30 16h00 : Dbat 14h30 16h00 : Dbat rflexion Goual 2, gr2 rflexion Goual 1 rflexion Goual 2, gr1 rflexion Goual 3 16h00-16h30. Pause Caf EL GOUAL 1 EL GOUAL 2, gr1 EL GOUAL 2B EL GOUAL 3

16h30 18h00 : Dbat 16h30 18h00 : Dbat 16h30 18h00 : Dbat 16h30 18h00 : Dbat rflexion Goual 1 rflexion Goual 2, gr1 rflexion Goual 3 Rflexion Goual 2, gr2

19h00: Dner. 20h00 : Animation : Concert du groupe Western Boys Vendredi 15 octobre 8h30 10h00: Session plnire : Restitution des travaux de la veille. 10h00-10h30. Pause Caf EL GOUAL 1 EL GOUAL 2A EL GOUAL 2B EL GOUAL 3

10h30 11h00 : 10h30 11h00 : 10h30 11h00 : 10h30 11h00 : Communication Goual Communication Goual Communication Goual Communication Goual 1 2, gr1 2, gr2 3 Lintgration socioconomique du genre . Mme Fatma Boufenik, association Femmes Algriennes Revendiquant leurs Droits. Le rle de la socit civile dans la promotion des femmes rurales en Algrie . A charge de Mme Baya Zitoune, Association Nationale Femmes et Dveloppement Rural Le rle de la socit civile dans la promotion des femmes rurales au Maghreb. Mme Saliha Garbi, sociologue rurale. Penser des changements institutionnels pour repenser un espace rural plus juste pour la femme . Omar Benbekhti. Sociologue rural

11h00 - 12h30: Dbat 11h - 12h30: Dbat 11h - 12h30: Dbat 11h - 12h30: Dbat rflexion, Goual 1 rflexion Goual 2, gr1 rflexion Goual 2, gr2 rflexion Goual 3 12h30 14h00: Repas

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EL GOUAL 1

EL GOUAL 2A

EL GOUAL 2B

EL GOUAL 3

14h00 14h30 : 14h00 14h30 : 16h30 18h00 : 16h30 18h00 : Partage dexpriences Partage dexpriences Partage dexpriences Partage dexpriences Goual 1. Goual 2, gr1 Goual 2, gr2 Goual 3. RESART. Ouardia Fonctionnement et Sokri, Femmes en accompagnement des Communication productrices et artisanes de la Dara de El Hachem . Ahlem Rehmil, Vicepresidente de l'APFFH La cooprative de Couscous Badra Oumeldjilalli Dahmani, prsidente de l'APFFH et Directrice de la Cooprative Question de sant : comment adapter notre travail aux zones rurales? Faika Medjahed, INSP

14h00 14h30 : 14h00 14h30 : 16h30 18h00 : 16h30 18h00 : Partage dexpriences Partage dexpriences Partage dexpriences Partage dexpriences Goual 1. Goual 2, gr1 Goual 2, gr2 Goual 3. Fonctionnement et accompagnement des RESART. Ouardia productrices et Sokri, Femmes en artisanes de la Dara Communication de El Hachem . Ahlem Rehmil, Vicepresidente de l'APFFH La cooprative de Couscous Badra Oumeldjilalli Dahmani, prsidente de l'APFFH et Directrice de la Cooprative

Question de sant : comment adapter notre travail aux zones rurales? Faika Medjahed, INSP

14h30 16h00 : Dbat 14h30 16h00 : Dbat 14h30 16h00 : Dbat 14h30 16h00 : Dbat rflexion Goual 1 rflexion Goual 2, gr1 rflexion Goual 2, gr2 rflexion Goual 3 16h00-16h30. Pause Caf 16h30 18h00 : Dbat 16h30 18h00 : Dbat 16h30 18h00 : Dbat 16h30 18h00 : Dbat rflexion Goual 1 rflexion Goual 2, gr1 rflexion Goual 2, gr2 rflexion Goual 3 19h00: Dner. 20h00: Animation : Win Rana pice de thtre de la troupe El Youm

Samedi 16 octobre 2010 : OUVERT AU PUBLIC 8h30 10h00: Session plnire Restitution des travaux de la veille 10h00 10h30: Pause caf. 10h30 12h30: Session Plnire Prsentation de la dclaration finale 12h30 14h00 : Session Plnire Clture 14h: Buffet libre

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CONCLUSIONS DU FORUMLes discussions ont port sur les ralits qui touchent les femmes rurales, ainsi que sur un partage dexpriences relatives des actions de promotion des femmes rurales. Elles ont dbouch sur des intentions et des revendications visant amliorer la fois le travail des associations et lattitude de la socit envers les femmes rurales. Ce document de synthse est donc lexpression des 120 participantes et participants de ce forum, issus majoritairement du monde associatif de toute lAlgrie (Ouest, Sud, Est), mais aussi du monde associatif maghrbin, et des pouvoirs publics. Il comprend deux parties : la premire tablit une description de la situation actuelle concernant les femmes rurales ; la seconde nonce des propositions damlioration de cette situation.

DESCRIPTION DE LA SITUATION ACTUELLE

Le genre au niveau de la communaut rurale Dans le monde rural algrien, nous constatons une trs grande diversit des ralits sociales, conomiques et culturelles des femmes rurales, tant au niveau individuel et quau niveau communautaire. Entre les communauts du Nord et du Sud, entre les douars trs isols et les chefs-lieux de commune, entre les charges de famille et les clibataires, entre les diplmes et les quasi analphabtes, entre les familles dagriculteurs et les familles de fonctionnaires, lhtrognit des situations requiert une approche au cas par cas et sans a priori de la part de ceux qui cherchent uvrer pour la promotion des femmes rurales. La pression sociale qui sexerce sur les femmes en milieu rural pse aussi sur les hommes dont les comportements (et notamment leurs comportements vis--vis des femmes) doivent obir aux rgles de la communaut. Dune faon gnrale, dans un mme milieu, les moyens de communication sont moins accessibles aux femmes quaux hommes. Cette difficult communiquer reprsente un obstacle linformation qui leur est destine. Les dplacements constituent une des premires difficults affectant le quotidien des femmes rurales, surtout pour celles qui habitent dans des zones enclaves. Deux facteurs expliquent ces difficults : dune part la raret et la mauvaise organisation des transports publics, dautre part la pression sociale (quon peut dsigner sous le vocable traditions ). Dans beaucoup de cas, les femmes rurales participent lconomie informelle travers de nombreux rles non rmunrs, sous-estims ou non reconnus. Par consquent, les femmes, et ce quelles apportent aux 17


communauts, restent dans linvisibilit. Par ailleurs, les tches domestiques (entre autres les soins aux enfants, aux malades et aux personnes ges, la prparation des repas, ) ne sont pas rmunres. Tout cela maintien de nombreuses femmes rurales dans un tat de dpendance financire vis--vis de leur famille ou de leur communaut, sans rapport avec le niveau rel de leur contribution lactivit conomique. Dans les cas o lactivit des femmes est valorise par une rmunration (prparation de repas pour des voisines, vente de volailles, ), il est reconnu par tous que ces revenus vont contribuer au bien-tre de toute leur famille, alors que les hommes utilisent leurs revenus plutt pour des besoins propres. Il faut signaler que, dans de nombreux cas, les hommes contrlent les revenus de leurs femmes. Peu de femmes qui vivent en zones rural connaissent leurs droits et il existe peu de lieux facilement accessibles o ces droits peuvent tre consults et expliqus ; ainsi, mme les associations de femmes rurales sont souvent peu informes ou peu outilles sur de tels sujets. A titre dexemples, la rforme du Code de la Famille ou encore les droits relatifs la proprit foncire font souvent lobjet de questions qui restent sans rponse. La fminisation actuelle de l'ducation et du march du travail est une ralit, mme dans le monde rural ; des femmes jouent un rle de plus en plus important et visible dans des secteurs traditionnellement masculins. La multiplication des associations de femmes en est une illustration.

Socit civile et dveloppement ?

femmes

rurales

en

Algrie :

actrices

de

En Algrie, et au Maghreb en gnral, il a exist et il existe encore parfois des types dorganisations rurales traditionnelles, qui ont leur mode de fonctionnement propre qui impliquent une participation effective et un certain contrle social. Nanmoins, les bouleversements qui ont affect le monde rural ont abouti la dstructuration partielle des communauts rurales et, en particulier, la rarfaction des expressions traditionnelles de solidarit sociale. La socit civile peut tre comprise comme un ensemble dorganisations jouant un rle dintermdiaires entre les domaines public et priv, entre les autorits et les citoyens. Elle exerce des fonctions de reprsentation, de dfense des intrts et de relais des opportunits offertes par les actions des autorits publiques. Toutes les structures sociales maghrbines sont marques par une trs forte hirarchie, quil sagisse de cellules familiales ou des associations. Cette hirarchie est, dans quasiment tous les cas, domins par des hommes. Une des consquences de la domination masculine au sein de toutes les hirarchies rsulte dans la tendance dangereuse, au sein des familles mais aussi dans les projets proposs par les associations, maintenir les femmes dans des rles traditionnels fminins : cuisine, couture, coiffure par 18


exemple. En milieu rural, le mouvement associatif se caractrise par sa fragilit. Plusieurs facteurs expliquent cette fragilit : tout dabord il sagit de structures relativement rcentes, qui nont pas pu capitaliser beaucoup dexpriences ; par ailleurs, une partie de la population exprime de la mfiance vis--vis dorganisations dont elle a du mal cerner les objectifs rels ; enfin, les institutions elles-mmes ont du mal considrer ces associations comme des partenaires part entire, du fait notamment de leur faible exprience. Les associations sont parfois gnes par leur rle dintermdiaires entre les pouvoirs publics et les citoyens. En effet, dune part, elles souhaitent garder leurs propres lignes dactions, en cohrence avec les besoins quelles ont identifis pralablement ; dautre part, elles souhaitent aider leurs populations cibles accder aux programmes lancs par lEtat (micro-crdit, PPDRI,), mme si cela les amne sortir de leurs propres lignes dactions. Cette dualit contribue brouiller la perception des associations par les citoyens (qui peuvent les voir uniquement comme des auxiliaires de lEtat, et donc dpendantes de lEtat) et par ladministration (qui oublie la raison dtre initiale des associations et les utilise comme main duvre pour la mise en place de ses programmes). Le temps qui passe est un lment qui peut jouer en faveur des associations dans leurs relations la fois avec les pouvoirs publics et les femmes rurales, condition quil y ait de la constance dans laction et le message de la part des associations : ce nest pas lors dune premire rencontre quune femme rurale va se mettre cooprer avec une association, ni quune Assembl Populaire Communal (APC) va accorder de limportance aux demandes de lassociation, mais au bout de la 3 me ou de la 4me rencontres, dans la mesure o lassociation aura montr sa capacit maintenir ses objectifs.

Milieu rural et centres de dcisions : quelles articulations ? Au sujet du niveau de participation des femmes rurales aux dcisions qui les concernent, on distinguera plusieurs cas selon le centre de dcision et la nature des dcisions : ainsi, les femmes rurales participent effectivement aux dcisions dordre interne la famille ; en revanche, elles ne sont que partiellement consultes pour des dcisions concernant des groupes restreints ; et elles sont compltement cartes des dcisions qui se rapportent la communaut ou la nation. Les programmes nationaux de dveloppement sont des programmes uniformes, denvergure nationale, qui ne tiennent pas compte des spcificits rgionales et encore moins des locales ou individuelles. Il nexiste pas de mthodes ni dindicateurs bien matriss relatifs lidentification des situations ni des besoins des femmes rurales. Une mauvaise identification des besoins des femmes rurales peut aboutir des erreurs graves (actions mises en place non durables, peu efficaces); ce constat vaut pour les actions tatiques comme pour les actions associatives; 19


do limportance pour les associations de raliser un vrai diagnostic des situations initiales, et de se former pour cela. Lisolement des acteurs (effectifs et potentiels) du dveloppement rural est un frein la mise en place dune dynamique territoriale de dveloppement, chaque acteur semble plus proccup (ou dpass) par ses propres taches de fonctionnement interne que par les objectifs quil affiche. Les lourdeurs administratives sont en partie responsables de cet tat de fait : le temps et lnergie dpenss pour satisfaire aux exigences administratives ne peuvent tre utiliss pour le travail de terrain. La socit civile rurale demeure mal informe sur les acteurs institutionnels chargs du dveloppement rural, ainsi que sur les programmes que ces acteurs financent destination notamment des femmes rurales ou des associations. La responsabilit de cette situation est partage : les institutions ne cherchent pas aller vers les ruraux ; par ailleurs, ni les associations ni les femmes rurales ne savent chercher linformation sur ce qui existe et les concerne ventuellement. On observe que, mme si les associations ne semblent pas avoir encore dfini clairement leur place dans la promotion des femmes rurales, il existe chez elles une relle prise de conscience sur la ncessit de mieux identifier les besoins de leurs populations cibles et de mieux accompagner les femmes rurales.

PROPOSITIONS, ENGAGEMENTS ET REQUETESFemmes rurales et dveloppement Les femmes rurales connaissent mieux que quiconque leurs besoins et leurs intrts, cest pourquoi elles doivent tre entendues et prises en compte dans les dcisions qui les concernent. Pour cela, la prise en compte de leurs opinions doit tre amliore la fois dans les domaines public et priv. La femme doit participer de faon effective, visible et reconnue son propre dveloppement et celui de sa communaut, dans le respect des liberts individuelles. La promotion des femmes rurales devrait tre lun des objectifs prioritaires de tout projet de dveloppement rural. Pour des raisons culturelles, les actions classiques de dveloppement (notamment les actions conomiques) concernent essentiellement la population masculine. Une approche genre au sein des institutions de lEtat, des ONG et des organisations paysannes et artisanes est ncessaire afin que la population fminine soit implique dans la dynamique de dveloppement, et que les mesures proposes soient adaptes la population fminine. Il est souhaitable que les acteurs du dveloppement rural enrichissent la rflexion, la recherche et les connaissances sur la situation des femmes rurales, en vue damliorer les diagnostics et les actions ultrieures.

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Dveloppement et diagnostic La phase didentification des projets doit tre ralise avec soin ; elle ncessite du temps : pour que les agents de dveloppement comprennent la situation en place, pour que les groupes cibles acquirent la capacit parler deux-mmes et formuler des ides, pour que la confiance sinstalle entre les diffrents acteurs. En particulier, la phase de diagnostic devra sintresser finement et fidlement aux situations conomiques des femmes dans les zones rurales, et lidentification des potentialits accessibles par elles. Autant que faire se peut, les associations doivent impliquer les groupes cibles ds lidentification des projets quelles mettent en place et mettre laccent sur lapproche participative.

Dveloppement et rle des associations Les associations qui travaillent pour les femmes rurales assument leur rle de dinformation pour leur population cible : cette information porte sur les possibilits offertes par les programmes nationaux, mais aussi sur les droits des femmes. Autant que faire se peut, les associations doivent mettre en place une stratgie de partenariat avec les autorits locales, les pouvoirs publics et les institutions pour le renforcement de leurs actions.

Dveloppement et formations des femmes rurales et des associations Il faut mettre en place un processus de formations destination la fois des femmes rurales et des agents (associations, administrations) qui souhaitent travailler pour elles. Les formations destines aux femmes rurales auront pour but damener les femmes prendre conscience de leurs potentialits propres, amliorer leur estime delles-mmes, et, le cas chant, sengager sur des activits leur permettant de gagner en autonomie. Une des premires actions de formation destination des femmes rurales concernera, si besoin, lalphabtisation ; la matrise de la lecture et de lcriture est une condition laccs lautonomie et la connaissance des droits. Dans le cas des formations pour les associations et les agents de dveloppement, les formations devront permettre dacqurir des capacits de diagnostic, daide la formulation de projets personnels, et daccompagnement de ces projets. La formation des membres associatifs est essentielle, notamment pour rompre avec les pratiques en place (mauvais diagnostics, dmarche pseudo participative, assistanat, ) qui ne dbouchent sur aucune promotion durable des femmes rurales ni de leurs activits. 21


En particulier, il faut que les associations amliorent leur propre gestion interne, leur transparence et leur communication afin quelles soient reconnues part entire la fois par les institutions et par la population locale, comme des acteurs crdibles et fiables du dveloppement local. Les exemples montrent quune fois que des associations ont atteint ce niveau de fiabilit, elles sont reconnues localement par autorits publiques qui leur font appel et les considrent comme des partenaires. La matrise des bases de la communication interne (entre les membres) et externe (visibilit de leurs actions destination des autorits et des populations cibles) est essentielle. Les associations de femmes rurales doivent renforcer leurs capacits dorganisation et de gestion par le moyen de formations de base : gestion associative, gestion des projets, relation avec les administrations,

Echanges dexpriences au niveau du Maghreb Les changes entre associations et/ou groupes de femmes rurales au niveau du Maghreb doivent tre favoriss et multiplis par la mise en place de rseaux formels et informels Les associations doivent apprendre capitaliser leurs expriences (avec leurs erreurs et leurs russites) et multiplier les lieux dchanges avec dautres associations et/ou dautres agents de dveloppement. Cela brisera leur isolement et les fera accder ltat de force de proposition, au profit des populations quelles souhaitent promouvoir. La forme de ces changes inter associatifs reste dfinir. Les associations et les institutions des mondes rural dune part et urbain dautre part doivent faire des efforts rciproques pour communiquer entre elles.

Dveloppement et activits pour les femmes rurales Les interventions de dveloppement destines aux femmes rurales ne devraient pas reproduire dune faon indirecte les ingalits qui font pression sur les femmes, ni renforcer (sans les remettre en question) les rles traditionnels (soin des enfants, cuisine, couture,), et les rapports de force existants (gestion de largent, ). Les associations doivent prouver des projets novateurs, en essayant de sortir des schmas fminins , et en gardant comme ligne dhorizon, lautonomisation des femmes qui le souhaitent. Nous insistons sur limportance de promouvoir des activits gnratrices de revenus, localement adapts. Les formations, les micro-crdits et les accompagnements sont autant doutils disposition des associations et des agents de dveloppement pour atteindre cet objectif. Laccompagnement des femmes rurales au cours de la mise en place de leurs projets est une phase essentielle pour la durabilit des activits mises en place. Toutefois, dans leur travail daccompagnement, les associations de 22


femmes rurales doivent veiller ne pas tomber dans lassistanat, qui irait lencontre des objectifs dautonomisation des femmes. Les associations et les institutions doivent uvrer la cration et laccessibilit despaces rservs aux femmes rurales. Les productrices ont besoin dinformation et daccessibilit des espaces destins la vente de produits agricoles et artisanaux (rseaux, chambre de lartisanat, expositions publics) pour pallier aux ventuels problmes de la commercialisation.

Nous invitons tous les acteurs du dveloppement rural prendre en compte les spcificits des femmes rurales dans leurs activits et travailler plus en commun. Nous invitons les membres associatifs prsents uvrer pour la mise en place des recommandations qui sont cites prcdemment et qui sont leur porte. Nous invitons les pouvoirs publics appuyer les dmarches des associations de femmes rurales allant dans le sens de laccomplissement de ces recommandations.

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QUELQUES PRESENTATIONS LORS DU FORUM

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PRESENTATION DU PROJET AMELIORATION DE LA REPRESENTATION DE LA FEMME RURALE DANS LE TISSU ASSOCIATIF ALGERIEN CERAI RESUME Lide de projet a t coordonne avec des partenaires constitus de bnficiaires et des associations mergentes de femmes. Il rpond la ncessit urgente dapporter un changement social au secteur de la population le plus important dAlgrie : les femmes rurales. En plus de poursuivre un petit projet dconomie solidaire qui assure la continuit de ses activits habituelles, le projet permet aux partenaires de suivre des formations. En outre, il adapte des mthodologies participatives et propose un axe de travail en rseau, sollicit par les associations, et qui a dbouch sur le 1 er Forum de la Femme Rurale.

JUSTIFICATION DU PROJET En Algrie, comme ailleurs, la femme rurale rencontre de grandes difficults lheure de son insertion dans le tissu conomique et socioculturel, ce qui a des rpercussions sur ses conditions de vie. Par ailleurs, on remarque labsence dun tissu associatif rural et de dynamisation socioculturelle. En effet, bien quil existe des associations de diffrents types, celle-ci ne sont pas bien structures, ni organises, et les quelques associations de femmes existantes ont t cres rcemment et bnficient de peu dexprience. Au sein des associations plus anciennes, des dficiences persistes sur le plan du renforcement des capacits et de la gestion. La reprsentation sociale de la femme algrienne dans le milieu rural diffre de celle dans le milieu urbain. Il est indispensable de favoriser la transformation sociale dans les grandes villes afin quelle se reflte dans le milieu rural o la socit se montre plus conservatrice. Quelques partenaires travaillent sur cet aspect tels que : Chougrani Aprosch, APPEPT ou Assala, qui ont dvelopp leur axe de travail dans les quartiers o lexode rural exponentiel lpoque du terrorisme a provoqu de grands dsquilibres sociaux. Dans le milieu rural, de nombreuses femmes, notamment celles qui sont maries, restent confines chez elles et ntablissent des relations sociales quavec les propres membres de leur foyer (famille du mari). titre dexemple, lors des enqutes didentification du projet El Hachem, 54% des femmes ont affirm ne pas pouvoir se dplacer au-del des frontires de leur propre maison ou de leur douar/commune. La majorit des manifestations collectives existantes (marchs, ftes traditionnelles, etc.) sont rserves aux hommes. Par consquent, et afin 25


que les femmes puissent sortir de chez elles, les activits promouvoir doivent tre des rencontres dans des lieux rservs aux femmes et reconnus par les hommes. Les associations installes en milieu rural centrent leurs activits sur la recherche de lieux naturels comme les cours/jardins entre les maisons afin de pouvoir runir une vingtaine de femmes au foyer (avec laccord des familles et du mari) et pour organiser des cercles de discussion, donner des formations, des cours dalphabtisation, etc. Cela signifie quactuellement les femmes ne participent pas activement la vie citoyenne. La majorit des femmes ne sont pas conscientes de leurs ressources, de leurs droits ou de leur rle dans le dveloppement de la socit du fait de leurs limites daccs linformation (ce phnomne saccentue de nouveau dans le milieu rural) dune part, et dautre part, du patriarcat. Cest pourquoi les opportunits demploi, de formation, de sant et conomiques sont rduites pour les femmes. Ce projet est n de la ncessit de donner la femme rurale un rle plus actif dans la socit, en vitant de provoquer un rejet de la part des hommes. Le renforcement du tissu social permet ainsi aux femmes dtre bnficiaires de leur propre dveloppement travers: la mise en place de microprojets entrepris par les associations bnficiaires elles-mmes, des formations, le renforcement des capacits destines aux associations ainsi que par la cration de rseaux et de lieux de rencontre.

CONTEXTE DINTERVENTION Le CERAI a dvelopp ce projet en collaboration avec 7 partenaires algriens qui ont en commun leur dvouement, sinon total, majoritaire la femme rurale. Tous les partenaires sont bass dans le Nord du pays. Mais ils ne se ddient pas tous pour autant au mme type de travail social. Il sagit de diffrentes zones dans un pays trs tendu, de plus dans des zones rurales entre lesquelles il ny a pas eu beaucoup dchanges, et o chacune a donc gard son idiosyncrasie. Les sept associations partenaires sont rparties en trois noyaux daction : le Noyau Ouest : TAMARI (Association pour la Promotion de la Femme Rurale de la Wilaya dOran) dOran APPEPT (Association de la Propret, Protection de lEnvironnement et de la Promotion du Tourisme) dOran Association ChougraniAprosch dOran APFFH (Association pour la Promotion de la Femme et la Fille Hachmite) dEl Hachem, Mascara

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le Noyau Djelfa : ASSALA de Djelfa AWSTPF (Association Willayale Sciences et Travail pour la Promotion de la Femme) de Messad le Noyau Kabylie : Taneflith de Beni Yenni

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On peut distinguer 3 zones diffrentes pour dvelopper ces activits : 1. Trs petits villages ou enclavs, o lon parle essentiellement arabe, laissant ses habitants (et en particulier les femmes) sans accs une partie de la bureaucratie, lducation, etc nationales o le franais reste la langue dominante. Il sagit de zones trs pauvres et avec peu de commerce avec lextrieur. La socit est reste ferme pour les femmes car lhomme est celui qui va au march et qui soccupe de toutes les relations extrieures. Ce sont des zones qui ont t trs touches par le terrorisme. 2. Quant notre projet, il sagit dune ville et dun village loigns (Messad et Hachem) o le travail avec les femmes doit se raliser foyer par foyer et o quasi-exclusivement des jeunes filles seules, des veuves ou des femmes divorces peuvent se runir et travailler ensemble. En effet, les femmes maries soccupent de la famille de leur mari et, en principe, ne peuvent pas sortir dans la rue.

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3. Villages en priphrie des grandes villes et villages qui ont une activit commerciale ou agraire plus importante et qui, de ce fait, syncrtisent plus les traditions. Ce sont des villages o la femme soccupe plus des activits extrieures au foyer et o le travail associatif est plus orient vers la recherche de lieux de rencontre pour les femmes, la formation professionnelle (les femmes accdent plus facilement au crdit, lentreprenariat, et ne ncessitent pas forcment laccord du mari pour la vente). On peut considrer que les associations dOran et de Djelfa travaillent dans ces conditions (les unes ont une approche plus sociale, les autres agraires et dlevage mais toutes ont acquis un dveloppement semblable dans leurs projets). 4. Les zones de Kabilie sont de type communautaire et les structures sociales et politiques perdurent et inspirent encore le modle prdominant dorganisation sociale et des structures associatives comme la Djema ou assemble villageoise . Cependant, ces regroupements sont traditionnellement exclusivement composs dhommes la voix de femmes qui sont reprsentes par leurs maris. Les femmes continuent dtre en charge dune grande partie des tches domestiques, et entrent de plus en plus sur le march du travail. Par consquent, elles ont gnralement deux travaux : celui qui se rapporte aux tches domestiques et lautre. DEVELOPPEMENT DE LACTION Le projet visait dvelopper des propositions et des activits ayant pour but de rduire des problmes caractristiques de la socit civile algrienne, en particulier ceux qui concernent la femme rurale. Lobjectif tait lamlioration de la participation de la femme rurale dans le tissu associatif algrien grce la professionnalisation des associations de femmes rurales. Entre autres actions, ces partenaires ont identifi et accompagn tout au long du projet dautres associations qui travaillent galement pour amliorer la situation sociale et conomique de la femme rurale. Ce projet a t organis autour de trois axes dintervention : 1. Professionnaliser les associations qui travaillent avec les femmes rurales en Algrie. On a voulu former les associations participantes au projet sur les questions essentielles telles que: la gestion associative, la gestion du cycle de projet centr sur le genre et le dveloppement durable en milieu rural (mancipation de la femme). Les participantes ces formations taient des membres des associations qui nont pas bnfici des formations, ou des personnes qui pourront devenir formateurs de formateurs dans 28


lavenir. En parallle, dautres modules de formation ont t choisis dune manire consensuelle et participative par chaque noyau. Par exemple, le noyau de Djelfa, avec une forte tradition artisanale, a particip une formation de Crativit Artisanale, ralis par lAssociation Femmes et Communication.

2. Appuyer les processus d'intervention pour l'amlioration de la situation de la femme rurale travers la mise en place de projets associatifs. Des actions mises en place par les nouvelles associations qui ont dmontr un intrt au projet depuis le dbut du projet ont t soutenues. Cette action a t matrialise par la gestion dune bourse destine une activit ayant pour but la femme rurale. Les associations partenaires ont t accompagnes dans la mise en uvre dun projet associatif cherchant lautonomisation socioconomique des femmes : Tamari : sur le centre dun atelier de poterie, elle a renforc les capacits de lassociation suite au dpart de deux membres importants du bureau et elle a commenc faire des portes porte pour mieux connaitre la population de Boutlelis Chougrani APROSCH : une salle dinformatique qui est devenu cybercaf la fin du projet et qui complmente le reste des ateliers du Centre de Formation de Fleurus APPEPT a continu lactivit du Centre de Formation de Benfreha, destin aux filles au chmage et qui ont arrt leurs tudes. APFFH : a renforc et amlior les groupes de production artisanale qui sont grs par les animatrices de lassociation Assala : travers la gestion de fond de roulement des brebis, elle a amlior les opportunits conomiques des femmes qui habitent dans des zones enclavs de lsteppe dHaut Plateau. AWSTDF : a accompagn des femmes de Messad, la plus part analphabtes, dans le tissu et la vente du burnous, habit traditionnel trs apprci pour la qualit de la laine de chameau Taneflith : a continu un projet de fonds de roulement des brebis

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3. Renforcer le tissu associatif rural travers des approches participatives Des rencontres dchanges pratiques entre les associations de femmes rurales ont t organises autour du noyau daction. Elles essayent dtablir des liens entre les associations locales. Les associations ont pu se rencontrer lors du Forum des Femmes Rurales en Algrie, prcd dune rencontre prparatoire au Forum. mi-parcours du projet, une recherche sur le mouvement associatif de la femme rurale en Algrie a t dveloppe par lIECAH. Les rsultats du projet et les conclusions du Forum ont t partages en Catalogne, Madrid, et Valence. Saragosse cette activit a concid avec le Congrs de la Femme Rural du Maghreb qui a runi des expertes dans les domaines de la femme rurale maghrbine. Ce fut loccasion pour sensibiliser et discuter sur la problmatique de la femme rurale algrienne.

CONCLUSION La dstructuration de la socit civile rurale algrienne, aprs des annes de terrorisme qui la atomis et isol, se fait toujours ressentir. De ce fait, la jeunesse du mouvement associatif avec le manque dexprience qui en dcoule et quelques pratiques de mauvaise gestion ont entrain une perte de confiance de la part de la population envers ce secteur. Dsormais, il sagit de travailler sur lamlioration du fonctionnement et de ladministration interne afin damliorer les pratiques associatives et la situation de la femme rurale. Cest un objectif commun que partagent toutes les associations impliques dans ce projet. Lappui aux partenaires du CERAI passe dans tous les cas par le renforcement organisationnel, essayant de favoriser la communication de bas en haut. A travers des formations et des renforcements de capacits, les associations locales pourront construire leur propre modle dorganisation. Le rapprochement avec dautres ralits algriennes et dautres organisations va permettre de mieux connatre la trame sociale qui va se tisser en Algrie. Ce projet tait destin promouvoir lautogestion et lautonomie des associations rurales algriennes avec une approche de genre dans la pratique des leurs activits et qui leur permette les transformations des ingalits actuelles entre les hommes et les femmes. Ainsi ces initiatives ont permis de rapprocher le monde rural et le monde urbain, en promouvant des rencontres et des formations dans le milieu rural et avec la participation dexperts et dassociations urbaines et rurales. Ce rapprochement permet de dconstruire certains mythes qui ne correspondent plus la ralit actuelle. Pour conclure, cette exprience a accompagn plusieurs associations de femmes dans leur gestion et activit quotidienne. Pour cela, les formations en arabe qui ont permis la participation et la diversification du public auxquels elles taient destines ont t dterminantes. Comme point fort, il faut souligner les changes, aussi bien entre les 30


associations, quentre les femmes rurales et les dirigeants et leaders des associations. De plus, le forum a permis la communication et le dialogue entre les diffrentes ralits algriennes, du milieu urbain au rural, du Nord au Sud. Suite ce dernier, les associations ont repens leur travail et leur position par rapport aux femmes bnficiaires et leurs activits. Il en ressort le succs des expriences associatives qui naissent localement et qui sont dveloppes par des agents locaux connaisseur de leur environnement. Grce leur proximit avec la population locale, car appartenant celle-ci, les propositions de dveloppement peuvent tre adaptes aux besoins locaux. Le mouvement associatif est trs jeune et est en train de se construire. Les pratiques de transparence et de bonne gouvernance interne avec la population locale et la construction de liens entre les diffrents acteurs et organisations permettent peu peu la reconstruction sociale.

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LA VIE DUNE FEMME HABITANTE DE LA COMMUNE DE SIDI KADAZohra Bousmaha

QUI SUIS-JE ? Je suis Bousmaha El Zohra, jai 43 ans et je suis mre de cinq enfants plus un fils adoptif. Jhabite dans la commune de Sidi Kada : une zone rurale de la Wilaya de Mascara. J'ai divorc et je me suis retrouve du jour au lendemain avec des responsabilits lourdes et dures. Je suis sans travail, sans aucune ressource. Mon ex-mari ne me payant plus la pension alimentaire ni le loyer, j'en ai t rduite louer une pice de 4 m. Ctait dautant plus difficile pour mes enfants de sadapter cette nouvelle vie aprs avoir connu une vie aise. Finalement jai russi surmonter tout a. Je suis devenue le pre, la mre et le mdecin la fois .Pour mes enfants, javais encore bien dautres personnalits. Jai pu assurer leurs besoins malgr le manque de ressources.

MON INTEGRATION DANS LA SOCIETE Par coutume et tradition, il est difficile dans notre socit que la femme divorce soit accepte ce qui ma oblige vivre des situations trs dures aprs 20 ans de bonheur dans la ville dOran. Jai tout de mme su me relever aprs un long combat et m'intgrer avec mes enfants dans un nouveau monde, malgr le manque d'argentet vous pouvez imaginer le pire. MES REVES Jaimerais pouvoir mintgrer dans ma socit, oublier mon pass, prendre un nouveau dpart avec un travail, un salaire et un logement, runir mes enfants sous un mme toit, les duquer comme il faut, rpondre leurs besoins et me rendre utile pour la socit.

MA RELATION AVEC LES AUTORITES LOCALES Malheureusement je nai pas eu les appuis des autorits locales malgr ma situation. Jai demand un logement social, un travail dans le cadre du rseau social et une bourse pour les femmes maries divorces mais les autorits ne m'ont rien accord.

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MON INTEGRATION DANS LASSOCIATION Malgr les durs moments prouvs durant cette dcennie, sans droits et dans la misre, j'ai malgr tout cherch un endroit pour mvader et me sentir utile. Ce refuge jai pu le trouver au sein dune association de femmes rurales laquelle je suis adhrente. J'ai oubli mes problmes en passant du temps travailler, jai pu utiliser mes capacits pour le bien de la femme rurale et faire aussi profiter dautres femmes de mon exprience de mre ayant vcu des moments difficiles afin quelles connaissent leur droits avant quil ne soit trop tard.

QUEL-EST TON IMAGE DE LA FEMME RURALE ? La femme qui habite en milieu rural reste isole: elle na pas lopportunit de raliser ses rves: sa vie est son foyer et la cuisine. Lhomme et le garon relativisent le rle de la femme dans tous les domaines, et surtout dans lducation. La femme manque de biens propres, quils soient matriels ou moraux: le terrorisme lui a tout arrach et lui a laiss une grande responsabilit : il y a tout reconstruire. La vie de la femme scoule dans une grande routine: maison, tlvision, aide aux voisines, aux travaux de la terre et aux travaux traditionnels, quelques activits artisanales quelle ne sait pas commercialiser par manque de formation.

Pour finir je voudrais remercier tous ceux qui ont particip de prs ou de loin lamlioration de la vie de la femme rurale et lui ont donn une occasion de parler delle-mme avec les autorits locales.

Merci

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GOUAL 1 GENRE AU NIVEAU DE LA COMMUNAUT RURALE

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DROITS FONCIERS DES FEMMES EN ALGERIE Par Nadia AitZai Charg de cours la facult de droit de BenAknoun Centre Africain pour le Genre et le dveloppement social de la commission conomique pour lAfrique

La femme propritaire de logement ou de terre nest pas une image drangeante en Algrie aux yeux des citoyens. La constitution consacre et protge le droit de proprit. Il suffit, quelle en ait les moyens financiers pour les acqurir. La loi nest pas discriminatoire dans loctroi des crdits laccession dune quelconque proprit, il faut simplement offrir des garanties et hypothquer sur le bien acquis jusqu lpuisement du remboursement du prt. La demande de logement est suprieure loffre en parc immobilier existant, le dficit en logement est flagrant et la politique agricole a connu une volution particulire. La plus part des politiciens, depuis lindpendance, ont toujours favoris et rappel que lintgration de la femme au dveloppement conomique est une condition importante pour la conscration du principe de lgalit. Mais suffitil daffirmer tout cela pour dire que la femme a les mmes droits que lhomme. De jur, oui, elle les a, mais en fait, les obstacles qui vont se dresser au-devant delle vont diminuer sa capacit accder ses droits reconnus. Cest ce qui amne dire que les principes et droits affirms sont virtuels car ils ne sont pas accompagns de mcanismes de mise en uvre comme ils ne sont pas accompagns de politiques intgrant la dimension genre. Celleci nest pas prise en considration par les autorits politiques qui prfrent utiliser des termes tels que lquit. Comme discut plus en dtail dans les chapitres qui vont suivre, la femme algrienne est considre par le code de la famille comme des mineures dans sa vie prive et familiale. Toutes les politiques mises en uvre ne tiennent pas compte de la spcificit fminine. Elles sont rflchies de manire gnrale et souvent dans un cadre global o la femme malgr les bonnes intentions du politique qui uvre pour lintrt gnral, na pas sa place. Pour se dfendre du peu de femmes qui accdent ses droits, lEtat fait souvent rfrence une notion injustifie, cest la mentalit du peuple qui est un obstacle laccs aux droits (rapport Cedaw)1. Force est de constater que cest le peu de mcanismes mettre en place par les institutions pour la construction de lgalit qui manquent. Ce sont les partenaires trangers engags dans le dveloppement (FIDA, FNUAP) qui exigent un engagement particulier de lEtat en faveur des femmes. Il est vrai que lhistoire de lAlgrie et lhistoire de la rcupration de ses terres spolies par le colonisateur en font un cas particulier, cest que nous allons essayer de dvelopper.

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APERU DU SYSTEME NATIONAL DES BAUX FONCIERS AINSI QUE LES LOIS SUR LES TERRES Les terres appartenant au domaine priv de lEtat sont donnes en concessions aux personnes morales et physiques. La concession est le moyen par lequel lEtat confre, pour une certaine priode, la jouissance dune terre appartenant son domaine priv une personne physique ou morale. Les proprits dune personne physiques peuvent tre loues travers un bail de location.

ACCESS AU FONCIER PAR LE DROIT DE JOUISSANCE PERPETUELLE La loi du 19 dcembre 1987 encore applicable et en attente dtre rvise accorde trois ou plusieurs producteurs, constitus par cooptation en collectif, la possibilit de crer une exploitation agricole collective (EAC). Un acte administratif est dlivr ces producteurs, il dtermine lassiette foncire dans laquelle et part gale va sexercer le droit de jouissance perptuel. Les producteurs des exploitations agricoles collectives sont tenus duvrer pour la production de richesse au service de la nation et de lconomie national Lamlioration continue de la production et de la productivit La modernisation des modes et moyens de productions Un droit de jouissance de 99 ans qui a donn lieu beaucoup de dpassement, certaines terres de bonne qualit ont disparu sous des villas ou des cits entires. Actuellement, 90% des exploitations agricoles collectives (EAC) ont t divises entre bnficiaires et sont exploites individuellement, selon la chambre nationale dagriculture.

Un rajustement dans lattribution des terres en concession permettra selon le ministre de lagriculture de donner plus de visibilit la relance de la production agricole, damliorer la production et dviter le dtournement des terres de leur vocation initiale, c'estdire agricole.

ACCESS AU FONCIER PAR LA CONCESSION Les femmes comme les hommes peuvent accder lexploitation de terres agricoles par le biais de la concession. Cette dernire est un acte par lequel lautorit concdant accorde une personne le droit dexploiter le foncier 36


agricole pour une dure dtermine contre une redevance annuelle, (Loi N08616 DU 03 Aot 2008 portant orientation agricole). Un projet de loi est en cours 2010 proposant la reconversion du droit de jouissance en concession de 40 ans. Le projet de loi fixant les conditions et modalits dexploitation des terres agricoles du domaine priv de lETAT a t adopt par le conseil des ministres le 11mai 2O1O. Larticle 04 nonce la concession est lacte par lequel lETAT consent une personne physique de nationalit algrienne, ci-aprs dsigne exploitant concessionnaire , le droit dexploiter des terres agricole du domaine priv de lETAT. Le domaine priv de lETAT rappelons-le est compos de 2 millions et demi dhectare, terres laisses par les colons franais leur dpart lindpendance de lAlgrie exploites par 218 000 exploitants et 100 000 exploitations agricoles existent. Le droit de concession est attribu titre individuel a une personne ce qui fait dire certains experts que cest une bonne chose car un seul concessionnaire peut acqurir plusieurs droits de concession en vue de constituer une exploitation dun seul tenant pour accrotre leur rendement. Le projet de loi vient mettre fin des problmes rencontrs par les exploitants organiss en EAC, un collectif dexploitants qui ne sentendait pas souvent, qui ont dnatur les exploitations et qui pour certains dentre eux ont t dchu de leur droit dexploitation. Lors dune interview, le ministre de lagriculture la chaine 3 le O2 JUIN 2010 a raffirm que les terres appartiennent lETAT, que la nouvelle loi ne sapplique que pour les terres laisses par les colons passes de lautogestion aux exploitations en EAC et EAI. Il a tenu a rassurer les agriculteurs quils ne sont pas obligs de travailler en collectivit, que les terres vont tre remembres pour des exploitations individuelles, que la concession de 40 ans est cessible, transmissible et renouvelable entre algriens mais jamais un tranger. Par contre un partenariat avec des investisseurs peut se dvelopper, un partenariat de service et non dexploitation. Le ministre ajoute que le projet de loi rpond au questionnement des exploitants, comment exploiter, peuton avoir des partenaires, comment se fera le contrle? Pour le contrle le ministre a rpondu que le contrle se fait dj par lexploitant et que loffice des terres agricoles les accompagnera pour les actes et la modernisation des moyens de production, office qui interviendra le cas chant si la terre nest pas travaille ou est dtourne. Il y aura alors la dchance du droit dexploitation. La prononciation de la dchance est administrative et non plus judiciaire. Actuellement, il existe au niveau des tribunaux une section foncire qui traite des litiges fonciers. Ce projet de loi malgr les assurances du ministre de lagriculture est

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contest par les attributaires qui nont pas t disentils1 associs sa rdaction, qui pendant vingt-trois ans ont prouv leur attachement ces terres quils ont dfendues pendant le terrorisme. Et que ce nest pas, parce que certains attributaires ont contrevenu leurs obligations que tous les autres doivent tre sanctionns . Les attributaires, contestent la dure du droit de concession qui passe de 90 40 ans sans que les conditions de renouvellement ne soient bien prcises, relvent que lavant-projet de loi contrevient deux principes de droit, la non rtroactivit des lois et celui de la sauvegarde des droits acquis, deux principes qui constituent le fondement de la lgislation conomique moderne. Une des contestations porte galement sur les modalits de retrait du droit de concession. Alors que la loi 8719 dispose que la dchance ne peut tre prononce que par voie judiciaire, le nouveau projet introduit le retrait par la voie administrative, un retrait exerc par loffice national des terres agricoles. Cela pourrait donner lieu des comportements abusifs de ladministration. Une autre contestation des attributaires porte sur le statut des infrastructures, notamment les btiments dexploitation difis sur lassiette dexploitation, cellesci sont considres comme proprit des attributaires dans le cadre de la loi 8719, alors quavec le nouveau projet, le droit de proprit sur ces biens ne leur est plus reconnu, en cas de non renouvellement de la concession, un droit dindemnisation leur est reconnu. Les experts ont galement formul des rserves, la premire porte sur le partenaire dont le statut juridique nest pas clarifi, la deuxime porte sur le morcellement projet des EAC actuelles, lexploitation individuelle seraitelle possible dans le nouveau projet? Le Ministre de lAgriculture a lev les doutes dans une interview la radio chaine 3. La nouvelle loi n 1003 portant orientation agricole vote le 15 aot 2010 a t publie au journal officiel numro 46 le 18 aot 2010.

PROPRIETE PRIVE DES TERRES : Avant la colonisation, lAlgrie tait un protectorat ottoman, les terres taient gres conformment la loi islamique. Deux courants existaient alors : le hanifisme qui venait des ottomans et le malikit qui est la branche originale. Chaque algrien avait le droit de choisir entre ces deux branches. Le pouvoir l'poque ottomane tait centralis au niveau d'Alger avec trois beylick (provinces) : Constantine.Alger et Oran

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Projet de loi sur le foncier agricole : Les cinq points qui fchent les agriculteurs C Mesbah Le soir dAlgrie 25 Avril 2010

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Il y avait des terres qui appartenaient au beylick c'est

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