développement du système de com- bustion séquen- tielle ......gaz naturel et pour étendre la...

13
4 Revue ABB 4/1998 a famille des turbines à gaz GT24/GT26 se sert d’une technologie de turbines éprouvée et l’applique de ma- nière unique en son genre pour résoudre le problème qui défie l’industrie de la pro- duction d’énergie depuis le début des technologies avancées: le découplage du rendement et des émissions. Dans les conceptions de turbines stan- dard, la température d’entrée plus élevée de la turbine nécessitée pour améliorer le rendement provoque des émissions ac- crues et renchérit les coûts des matériels et de cycle de vie. Cette difficulté est éliminée par le cycle de la combustion séquentielle. Un tel cycle forme la base des turbines à gaz avancées GT24 (60 Hz) et GT26 (50 Hz) qui allient la 1 compacité et de faibles émissions avec une puissance spécifique, un rendement et une fiabilité élevés. Performances des turbines GT24/GT26 Conçue pour 165 MW, la turbine GT24 fournit 50 % d’énergie de plus qu’une tur- bine GT11N2 conventionnelle avec ap- proximativement le même besoin d’es- pace au sol de 10 × 5 m. La production d’énergie accrue est le résultat de l’aug- mentation des rapports de pression du cycle et du cycle de combustion séquen- tielle. En outre, la température de sortie des turbines GT24/GT26 s’élève à 610 °C, c’est-à-dire la température idéale pour les cycles combinés (centrales à gaz et à va- peur). Voir tableau 1. La turbine GT26 destinée au marché de 50 Hz est l’agrandissement à l’échelle de la turbine GT24. Sa puissance de sortie atteint 265 MW avec un rendement de 38,2 % en cycle simple et de 58,5 % en cycle combiné. La densité de puissance de cette fa- mille de turbines à gaz dépasse d’environ 20 % celle des autres unités de cette classe. Cette performance permet une conception plus compacte, des aubages plus courts, des vitesses périphériques plus basses et donc moins de sollicita- tions, ce qui se manifeste par une fiabilité accrue. Le système de combustion séquentielle Vue de l’extérieur, la conception de l’écou- lement droit des turbines à gaz GT24/GT26 ressemble fortement à celle des turbines à gaz conventionnelles, avec un entraînement d’alternateur disposé à l’extrémité froide, un système d’admission d’air perpendiculaire à l’arbre de la tur- bine, un échappement axial et tous les bâtis et boîtiers de valves à plan de sépa- ration horizontal. Les principaux dévelop- pements qui ont abouti à la conception compacte des turbines avancées GT24/GT26 ont déjà fourni les preuves de leur fiabilité dans de nombreuses centra- les. T U R B I N E S À G A Z Dr Franz Joos Philipp Brunner Dr Burkhard Schulte-Werning Dr Khawar Syed ABB Production d’énergie SA Dr Adnan Eroglu ABB Corporate Research L Développement du système de com- bustion séquen- tielle pour la famille des turbines à gaz GT24/GT26 Les turbines à gaz GT24, 60 Hz/165 MW, et GT26, 50 Hz/265 MW, sont les deux premiers membres de la famille des nouvelles turbines à gaz ABB fondée sur la combustion séquentielle. Ces turbines fournissent une puissance de sortie accrue et un rendement amélioré de 4 % par rapport aux machines actuelles. Tandis que le premier brûleur du système de com- bustion séquentielle applique la technologie éprouvée des chambres de combustion EV, les seconds brûleurs à prémélange maigre et auto-allu- mage sont le résultat d’un vaste programme de recherche et de dévelop- pement qui s’était servi d’essais en tunnel aérodynamique et en canal hydraulique, de calculs de mécanique des fluides et d’essais de combus- tion sous pression atmosphérique et sous haute pression. Une technolo- gie de refroidissement innovatrice a aussi été développée pour satisfaire aux besoins spéciaux des chambres de combustion à prémélange et auto- allumage. En complément, un programme d’essais a montré que le système de combustion séquentielle offre la possibilité de réduire les émissions de NO x à des niveaux s’exprimant par des nombres à un chiffre. Cette publication est fondée sur un exposé du même titre présenté à l’ASME Turbo Expo ’96 à Birmingham, UK. Il a reçu la mention «Best Technical Paper» par l’Electricity Utili- ties & Cogeneration Committee de la Turbo Expo ’97 et a été honoré par l’ASME Award 1996 en raison de sa contribution extraordinaire à la littérature des turbines à gaz et des cen- trales électriques à l’ASME Turbo Expo ’98.

Upload: others

Post on 18-Feb-2021

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 4 R e v u e A B B 4 / 1 9 9 8

    a famille des turbines à gaz

    GT24/GT26 se sert d’une technologie

    de turbines éprouvée et l’applique de ma-

    nière unique en son genre pour résoudre

    le problème qui défie l’industrie de la pro-

    duction d’énergie depuis le début des

    technologies avancées: le découplage du

    rendement et des émissions.

    Dans les conceptions de turbines stan-

    dard, la température d’entrée plus élevée

    de la turbine nécessitée pour améliorer le

    rendement provoque des émissions ac-

    crues et renchérit les coûts des matériels

    et de cycle de vie.

    Cette difficulté est éliminée par le cycle

    de la combustion séquentielle. Un tel cycle

    forme la base des turbines à gaz avancées

    GT24 (60 Hz) et GT26 (50 Hz) qui allient la

    1

    compacité et de faibles émissions avec

    une puissance spécifique, un rendement

    et une fiabilité élevés.

    Performances des turbines

    GT24/GT26

    Conçue pour 165 MW, la turbine GT24

    fournit 50 % d’énergie de plus qu’une tur-

    bine GT11N2 conventionnelle avec ap-

    proximativement le même besoin d’es-

    pace au sol de 10 × 5 m. La production

    d’énergie accrue est le résultat de l’aug-

    mentation des rapports de pression du

    cycle et du cycle de combustion séquen-

    tielle. En outre, la température de sortie

    des turbines GT24/GT26 s’élève à 610 °C,

    c’est-à-dire la température idéale pour les

    cycles combinés (centrales à gaz et à va-

    peur). Voir tableau 1.

    La turbine GT26 destinée au marché de

    50 Hz est l’agrandissement à l’échelle de

    la turbine GT24. Sa puissance de sortie

    atteint 265 MW avec un rendement de

    38,2 % en cycle simple et de 58,5 % en

    cycle combiné.

    La densité de puissance de cette fa-

    mille de turbines à gaz dépasse d’environ

    20 % celle des autres unités de cette

    classe. Cette performance permet une

    conception plus compacte, des aubages

    plus courts, des vitesses périphériques

    plus basses et donc moins de sollicita-

    tions, ce qui se manifeste par une fiabilité

    accrue.

    Le système de combustion

    séquentielle

    Vue de l’extérieur, la conception de l’écou-

    lement droit des turbines à gaz

    GT24/GT26 ressemble fortement à celle

    des turbines à gaz conventionnelles, avec

    un entraînement d’alternateur disposé à

    l’extrémité froide, un système d’admission

    d’air perpendiculaire à l’arbre de la tur-

    bine, un échappement axial et tous les

    bâtis et boîtiers de valves à plan de sépa-

    ration horizontal. Les principaux dévelop-

    pements qui ont abouti à la conception

    compacte des turbines avancées

    GT24/GT26 ont déjà fourni les preuves de

    leur fiabilité dans de nombreuses centra-

    les.

    T U R B I N E S À G A Z

    Dr Franz Joos

    Philipp Brunner

    Dr Burkhard Schulte-Werning

    Dr Khawar Syed

    ABB Production d’énergie SA

    Dr Adnan Eroglu

    ABB Corporate Research

    L

    Développement dusystème de com-bustion séquen-tielle pour la familledes turbines à gazGT24/GT26Les turbines à gaz GT24, 60 Hz/165 MW, et GT26, 50 Hz/265 MW, sont les

    deux premiers membres de la famille des nouvelles turbines à gaz ABB

    fondée sur la combustion séquentielle. Ces turbines fournissent une

    puissance de sortie accrue et un rendement amélioré de 4 % par rapport

    aux machines actuelles. Tandis que le premier brûleur du système de com-

    bustion séquentielle applique la technologie éprouvée des chambres de

    combustion EV, les seconds brûleurs à prémélange maigre et auto-allu-

    mage sont le résultat d’un vaste programme de recherche et de dévelop-

    pement qui s’était servi d’essais en tunnel aérodynamique et en canal

    hydraulique, de calculs de mécanique des fluides et d’essais de combus-

    tion sous pression atmosphérique et sous haute pression. Une technolo-

    gie de refroidissement innovatrice a aussi été développée pour satisfaire

    aux besoins spéciaux des chambres de combustion à prémélange et auto-

    allumage. En complément, un programme d’essais a montré que le système

    de combustion séquentielle offre la possibilité de réduire les émissions de

    NOx à des niveaux s’exprimant par des nombres à un chiffre.

    Cette publication est fondée sur un exposé du même titreprésenté à l’ASME Turbo Expo ’96 à Birmingham, UK. Il areçu la mention «Best Technical Paper» par l’Electricity Utili-ties & Cogeneration Committee de la Turbo Expo ’97 et a étéhonoré par l’ASME Award 1996 en raison de sa contributionextraordinaire à la littérature des turbines à gaz et des cen-trales électriques à l’ASME Turbo Expo ’98.

  • R e v u e A B B 4 / 1 9 9 8 5

    La technologie avancée à la base des

    turbines GT24/GT26 réside dans le

    système de combustion séquentielle .

    Avec son rapport de pression de 30 :1, le

    compresseur fournit un rapport de pres-

    sion presque double de celui d’un

    compresseur conventionnel, bien qu’en

    termes de technologie appliquée, il se

    maintienne dans l’enveloppe des expé-

    riences acquises [14]. L’air comprimé

    est chauffé dans une première chambre

    de combustion (à brûleurs EV). Après

    l’introduction d’environ 60 % du combus-

    tible (à pleine charge), les gaz brûlés

    s’expansent dans le premier étage de la

    turbine. Cette turbine à un étage haute

    pression (HP) réduit la pression de 30 à

    environ 15 bar.

    Le reste du combustible est ajouté

    dans une seconde chambre de combus-

    tion (à brûleurs SEV), où les gaz sont

    de nouveau chauffés à la température

    d’entrée maximale de la turbine. L’expan-

    sion finale a lieu dans la turbine basse

    pression à 4 étages (BP) en aval. mon-

    tre le cycle thermodynamique du pro-

    cessus à combustion séquentielle, tandis

    que compare le cycle du processus

    à combustion séquentielle avec le cycle

    conventionnel. On constate que pour la

    même puissance de sortie, une tem-

    pérature d’entrée de turbine plus basse

    suffit pour le cycle à combustion séquen-

    tielle.

    La combustion séquentielle n’est pas

    une nouveauté dans l’histoire de la pro-

    duction d’énergie. Déjà durant les années

    50 et 60, ABB a livré 24 installations avec

    différentes combinaisons de refroidisse-

    ment intermédiaire dans les compresseurs

    et avec une combustion à deux étages

    dans la turbine. Parmi ces installations,

    neuf sont actuellement encore en service.

    ABB dispose donc de décennies d’expé-

    rience en matière de systèmes à combus-

    tion séquentielle [7].

    Caractéristiques de la

    conception des chambres de

    combustion GT24/GT26 EV

    La première chambre de combustion est

    du type annulaire et équipée de 30 brû-

    leurs EV low-NOx éprouvés. Les brûleurs

    EV (EV provient du terme «Environmental»)

    [16] procurent l’avantage d’une combus-

    4

    3

    2

    tion à faible formation de NOx, sans injec-

    tion d’eau ou de vapeur. Testée pour la

    première fois en 1990 auprès de la Mid-

    land Cogeneration Venture, Michigan

    (USA), le parc des machines utilisant les

    brûleurs EV a accompli entre-temps plus

    de 800’000 heures de service avec une

    fiabilité élevée.

    La chambre de combustion annulaire

    compacte est un autre composant essen-

    tiel du système de combustion séquen-

    tielle. Elle a déjà fait ses preuves sur les

    turbines à gaz GT10 (25 MW) et GT13E2

    (165 MW) [1, 17]. Ces dernières ont été

    mises en service en 1993 au Japon. Lan-

    cées en 1991, 53 unités de la turbine

    GT13E2 ont été commandées jusqu’ici,

    dont 48 déjà en service.

    La chambre de combustion très com-

    pacte possède une structure portante

    Vue en coupe de la turbine à gaz avancée GT24/GT26 1

    Tableau 1:Données techniques des turbines à gaz GT24 et GT26 (cycle simple, méthane)

    GT24 GT26

    Puissance nette* MW 165 265Rendement (PCI)* % 37,9 38,2Taux de chaleur (PCI)* Btu/kWh 9000 8930Taux de compression – 30 30Flux de masse à l’échappement kg/s 378 545Température à l’échappement °C 610 610Vitesse de rotation de l’arbre t/min 3600 3000Emissions de NOx vppm < 25 < 25Nombre d’étages

    compresseur – 22 22turbine – 5 5

    Nombre et type de chambres – 1 EV 1 EVde combustion annulaires – 1 SEV 1 SEV

    Nombre de brûleurs EV/SEV – 30/24 30/24

    * = aux bornes de l’alternateur

    T U R B I N E S À G A Z

  • 6 R e v u e A B B 4 / 1 9 9 8

    avec une garniture segmentée refroidie

    par convection. Il n’y a pas de films de re-

    froidissement sur le côté chaud de la

    paroi. Pratiquement tout l’air provenant

    du compresseur est mené vers les brû-

    leurs EV où un processus de combustion

    à prémélange assure des émissions

    de NOx extrêmement basses. Les brûleurs

    EV appliquent le principe de l’«effondre-

    ment des tourbillons». On n’a donc besoin

    ni de supports de flamme, ni de tubes

    de combustion transversaux. Tous les

    brûleurs EV travaillent sur toute la gamme

    de puissance. Le profil de température

    des gaz chauds sortants est très régulier,

    autant en direction circonférentielle (en

    raison de la conception annulaire) qu’en

    direction radiale (en premier par le prémé-

    lange de tout l’air avec le combustible et

    à cause de l’absence de refroidissement

    par film du parement intérieur et extérieur

    de la chambre de combustion). Cette

    caractéristique importante améliore la

    fiabilité et le rendement du premier étage

    de la turbine et augmente la longévité

    des composants sollicités par les gaz

    chauds.

    La chambre de combustion SEV –

    considérations fondamentales

    Des constatations expérimentales ont

    montré que pour de nombreux combusti-

    bles, la limite d’extinction inférieure cor-

    respond à un taux équivalent Φ d’environ

    0,5 sous des conditions atmosphériques

    et qu’elle est plus ou moins indépendante

    de la pression. En revanche, la zone d’in-

    flammation est fortement élargie par l’élé-

    vation de la température d’entrée . Cet

    élargissement est généralement attribué à

    l’élévation de la température de la flamme

    qui renforce les sources d’inflammation de

    diffusion dans le processus de propaga-

    tion de la flamme [5].

    A des températures considérablement

    plus élevées, on trouve une région où

    se produit l’auto-allumage du combustible

    et où aucune source d’inflammation

    extérieure n’est nécessaire pour la propa-

    gation de la flamme.

    Le retard auto-allumage est défini

    comme étant l’intervalle entre la formation

    du mélange combustible, produit par l’in-

    jection du combustible dans l’air de tem-

    pérature élevée, et le début de la flamme.

    5

    5

    Compte tenu de l’importance pratique de

    la question, on a procédé à des mesures

    de retards d’auto-allumage pour de nom-

    breux combustibles sur une vaste gamme

    de conditions ambiantes [18, 19]. com-

    pare les retards auto-allumage du mé-

    thane, d’un gaz naturel typique et de fuel

    N° 2.

    Dans une chambre de combustion à

    prémélange maigre conventionnelle (par

    ex. dans une chambre de combustion EV),

    on doit éviter l’allumage spontané, vu la

    surchauffe éventuelle de composants de

    la chambre et les émissions polluantes

    d’un niveau inacceptablement élevé. Un

    système de combustion de réchauffage,

    tel que le système SEV (Sequential EV)

    peut être construit en vue de l’utilisation

    de l’effet d’auto-allumage dans une

    construction simple et robuste. Afin d’ob-

    tenir un allumage spontané fiable avec du

    gaz naturel et pour étendre la zone de sta-

    bilité, on a choisi des températures d’en-

    trée supérieures à 1000 °C dans la cham-

    bre de combustion SEV des turbines

    GT24/GT26 sur toute la gamme d’exploi-

    tation.

    6

    4

    123

    5 6 7

    8 9 10 11

    Section verticale du système de combustion séquentielle de la turbine à gaz GT24/GT26 2

    1 Compresseur 2 Turbine haute pression 3 Turbine basse pression 4 Brûleur SEV5 Injection du combustible

    6 Chambre de combustion EV7 Brûleur EV8 Refroidissement par convection des

    parements9 Zone de mélange

    10 Générateur de tourbillons11 Brûleur SEV à refroidissement par

    effusion

    T U R B I N E S À G A Z

  • R e v u e A B B 4 / 1 9 9 8 7

    En plus de la sécurité de l’auto-allu-

    mage, une utilisation avec succès de la

    chambre de combustion SEV exige que

    les émissions restent à un bas niveau.

    Pour obtenir de faibles émissions de NOx,

    le combustible et les gaz chauds s’échap-

    pant de la turbine HP doivent être mélan-

    gés intimement avant l’allumage. Si tel

    n’est pas le cas, la combustion se déroule

    dans les régions enrichies de combustible,

    où des températures de flamme élevées

    se manifestent par une forte formation de

    NOx. On doit donc rechercher une relation

    optimale entre le retard auto-allumage et

    la qualité du prémélange. Ce retard doit

    h

    s

    1

    26

    P

    F

    F

    5

    4

    3

    T

    s

    1

    2

    Cycle thermodynamique du système de combustionséquentielle

    h Enthalpies EntropieF Injection du combustibleP Puissance à l’alternateur

    3 Comparaison du cycle thermodynamique du concept d’une combustion séquentielle et de celui d’un conceptconventionnel

    T Température s Entropie

    1 Turbine à gaz standard: température d’entrée élevée à la turbine

    2 Combustion séquentielle

    4

    T

    CH4

    1250

    1000

    °C

    750

    500

    250

    050 10 15 20% vol

    1

    Noflame

    Noflame

    Flammable

    T

    1000ms

    100

    10

    0.1

    1

    0.01

    0.0010 500 1000 °C 1500

    τ

    Limites d’inflammation avec auto-allumage (p = 15 bar)

    T Température d’entréeCH4 Méthane

    1 Auto-allumage après 1 ms

    5 Retard de l’allumage de méthane, de gaz naturel et de fuel N° 2 (pression = 15 bar, rapport équivalent Φ = 1,0 [18, 19])

    τ Retard de l’allumage Bleu MéthaneT Température du mélange Vert Gaz nature

    Rouge Fuel N° 2

    6

    T U R B I N E S À G A Z

  • 8 R e v u e A B B 4 / 1 9 9 8

    être maintenu court pour assurer l’auto-

    allumage et pour limiter les dimensions de

    la chambre de combustion. En complé-

    ment, cet optimum devrait être maintenu

    sur un grande gamme de débit et de com-

    position variable du combustible, par ex.

    par suite de différents mélanges de gaz

    naturels.

    Injection du combustible

    Dans la chambre de combustion SEV des

    turbines GT24/GT26, l’optimum ci-dessus

    est atteint par l’utilisation d’air de trans-

    port, c’est-à-dire que de l’air du compres-

    seur est injecté dans le brûleur SEV

    conjointement avec le combustible. Cet

    air d’appoint et de transport agit à la fois

    comme améliorateur du prémélange, par

    le fait qu’il supporte l’impulsion du jet de

    combustible (un facteur critique pour la

    qualité du mélange), et comme régulateur

    de l’allumage.

    La conception de l’injecteur est déter-

    minante pour l’efficacité de l’air de trans-

    port dans ses deux rôles ci-dessus. La

    lance à combustible a été développée à

    l’aide d’une grande série d’essais et d’une

    analyse détaillée par calcul. montre les

    contours de la concentration moyenne du

    7

    combustible à la sortie de la buse à com-

    bustible, tels qu’ils ont été obtenus par un

    calcul 3D de l’écoulement turbulent et du

    mélange à l’intérieur de la lance à com-

    bustible. L’illustration montre que le com-

    bustible est maintenu à l’intérieur du jet et

    qu’il est complètement entouré par l’air de

    transport.

    Le retard du processus d’allumage

    résultant de l’arrivée d’air de transport est

    illustré par qui montre le retard de

    l’allumage en fonction des concentrations

    de combustible et d’air de transport pour

    un point d’exploitation typique de la cham-

    bre SEV. L’illustration montre le résultat

    des calculs de l’écoulement idéal. Ces

    calculs ont été effectués pour chaque

    mélange initial discret à l’aide du pro-

    gramme CHEMKIN [13]. Les retards

    d’allumage les plus courts se présentent

    aux mélanges très maigres, étant donné

    que la température du mélange augmente

    en même temps que la concentration ini-

    tiale des gaz chauds qui quittent la turbine

    HP.

    Vu que le jet de combustible est lancé

    dans les gaz chauds s’échappant de la

    turbine HP, des retards d’allumage courts

    se présentent sur une plus vaste gammes

    que celle montrée par . Comme men-

    tionné, le processus d’allumage est pro-

    voqué dans le mélange qui se produit à

    l’extrémité du jet de combustible. Etant

    donné que cette zone est très maigre

    et qu’une très faible augmentation de

    température peut s’y produire, l’allumage

    se propage très rapidement vers les autres

    zones, étant donné que la chaleur et les

    8

    8

    1.E+02

    1.E+01

    1.E+00

    1.E–01

    ms

    1.E–05 1.E–04 1.E–03 1.E–02 1.E–01 1.E+00

    τ

    f

    view

    1

    3

    2

    Retard de l’allumage (fondé sur la fraction en moles CHmaximale) en fonction de la composition initiale d’une exploitation SEV typique

    τ Retard de l’allumagef Fraction initiale en masse du combustible

    Flèche rouge Concentration croissante d’air de transport

    8 Taux de mélange fin entre le combustible et les gaz d’échappement de la turbine HP au plan distant de 0,8 diamètre du jet de la sortie de l’injecteur

    1 Passage d’injection2 Flux principal (gaz d’échappement de la turbine HP)3 Taux de mélange élevé entre les gaz d’échappement de

    la turbine HP et le combustible

    9

    Fraction calculée en masse du combustible à l’entrée de l’injecteur

    1 Air de transport 2 Flux principal (gaz d’échappement

    de la turbine HP)3 Combustible

    7

    1

    2

    3

    T U R B I N E S À G A Z

  • R e v u e A B B 4 / 1 9 9 8 9

    radicaux sont transportés de la source

    d’allumage vers les zones voisines par un

    effet de mélange turbulent. Un processus

    essentiel de la régulation concomitante du

    retard d’allumage et des émissions

    consiste donc dans le mélange turbulent

    du combustible, de l’air de transport et

    des gaz chauds provenant de la turbine

    HP.

    Prémélange du combustible

    et de l’air

    Pour mieux comprendre l’interaction entre

    le mélange turbulent très local et la chimie

    qui régit l’allumage, on a étudié le mélange

    du jet d’air de transport et de combustible

    avec les gaz chauds provenant de la tur-

    bine HP à l’aide d’un calcul de la dynami-

    que des fluides. Le progiciel CFDS-

    FLOW3D [2] en vente dans le commerce a

    été utilisé à cet effet. L’écoulement turbu-

    lent a été modélisé à l’aide de variables de

    densités pondérées. L’état turbulent a été

    représenté par le modèle de turbulence à

    deux équations k-ε.

    Par suite de la dépendance non linéaire

    de la chimie de l’allumage de l’état du mé-

    lange, il est nécessaire de connaître l’état

    instantané plutôt que seulement les ca-

    ractéristiques moyennes du mélange, tel-

    les qu’elles sont fournies par les équations

    du bilan moyen. Le problème a été abordé

    efficacement dans la modélisation de la

    combustion turbulente non prémélangée,

    dans laquelle le champ thermochimique

    peut être mis en relation avec une fonction

    scalaire unique, par ex. de la fraction mé-

    langée, en admettant la forme de la fonc-

    tion de probabilité de densité (probability

    density function PDF) de la fraction du mé-

    lange à partir de ses deux premiers mo-

    ments. Ces derniers s’obtiennent en résol-

    vant les équations de bilan appropriées

    [4].

    Toutefois, sous les circonstances don-

    nées et compte tenu du fait qu’on est en

    présence de trois flux distincts – combus-

    tible, air de transport et gaz de la turbine

    HP – le champ du mélange est décrit par

    deux fonctions scalaires. En outre, la cor-

    rélation entre ces flux est essentielle pour

    conclure au sujet du comportement du

    retard d’allumage. Pour une concentration

    de combustible instantanée donnée, la

    vitesse instantanée des réactions d’allu-

    mage dépend de la concentration mo-

    mentanée de l’air de transport et de celle

    du gaz chaud. Il en découle qu’une fonc-

    tion de probabilité de densité multivariable

    est nécessaire.

    Dans le cadre du programme de déve-

    loppement SEV, une solution fondée sur

    l’obtention de la fonction de probabilité de

    densité multivariable à partir de ses équa-

    tions de transport [15] n’est pas réalisable,

    à cause de l’écoulement 3D complexe et

    de la nécessité d’évaluer rapidement les

    avantages des différentes conceptions. En

    lieu et place, on a imité le travail décrit

    dans [8], en estimant la fonction de proba-

    bilité de densité multivariée à partir d’un

    nombre limité de moments. Ce modèle est

    fondé sur l’hypothèse d’une fonction PDF

    bêta multivariée. La fonction PDF est alors

    élaborée à partir des premiers moments

    de chacun des composants et de l’éner-

    gie turbulente scalaire.

    fuel injector

    H

    x

    x/H = 0.1

    x/H = 1.0

    x/H = 2.0

    x/H = 3.0

    main flow

    air fuel

    SD

    x /H

    0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0

    100

    80

    60

    40

    20

    0

    Mages LIF et histogrammes correspondants de planstransversaux le long de la section de mélange

    x Coordonnée axialeH Hauteur du canal

    10 Coefficient de variation (écart standard/moyenne) de la qualité du mélange en fonction de la distance axiale normalisée x/H

    x Coordonnée axialeH Hauteur du canal

    11

    T U R B I N E S À G A Z

  • 10 R e v u e A B B 4 / 1 9 9 8

    Le modèle ci-dessus a été utilisé pour

    étudier le processus de mélange turbulent

    et son interaction avec les phénomènes

    chimiques, ainsi que pour examiner les

    caractéristiques des différentes concep-

    tions de lances, en ce qui concerne le

    mélange et donc le processus d’inflamma-

    tion. montre le résultat du calcul du

    taux de dissipation scalaire en fonction

    du combustible et des gaz d’échappe-

    ment de la turbine HP, c’est-à-dire le débit

    auquel le combustible et le gaz chaud se

    mélangent au niveau moléculaire, néces-

    saire au déroulement de la réaction chimi-

    que. Les conditions limites du jet de com-

    bustible utilisées pour les calculs sont

    illustrées par . montre la région la

    plus critique de l’auto-allumage.

    Aérodynamisme et mélange

    du combustible et de l’oxydant à

    l’intérieur du brûleur

    Comme dans le brûleur EV, la distribution

    du combustible et le mélange dans le brû-

    leur SEV sont accomplis par un écoule-

    ment tourbillonnaire. La flamme est ancrée

    à la position de rupture du tourbillon. Les

    tourbillons sont produits par des ailes

    en delta réalisées sous forme de rampes

    et disposées sur les parois du brûleur

    SEV.

    Pour élaborer et optimiser les caracté-

    ristiques aérodynamiques du brûleur SEV,

    des modèles hydrauliques ont été utilisés

    dans une vaste extension durant le déve-

    loppement de la chambre de combustion

    SEV. Les essais préliminaires furent effec-

    tués dans un canal droit, pour simuler pre-

    mièrement un segment annulaire simple,

    puis plus tard avec un segment annulaire

    double de la chambre de combustion SEV.

    Sur cette plate-forme d’essai relativement

    simple, de nombreux concepts d’injec-

    tion de combustible, de mélange et de

    stabilisation de la flamme furent étudiés

    sous les aspects de la qualité de mélange

    et de la distribution de la vitesse le long

    de la section de mélange. Une autre exi-

    gence était donnée par une alimentation

    de combustible unique par segment, afin

    de faciliter une injection fiable de combus-

    tible liquide et pour obtenir une construc-

    tion simple et robuste. Avec toutes ces

    restrictions en arrière-plan, un grand nom-

    bre de variantes furent construites et tes-

    97

    9

    tées sur une plate-forme d’essai en verre

    acrylique.

    Pour évaluer les vitesses moyennes et

    turbulentes le long de la section de mé-

    lange et de la chambre de combustion, on

    s’est servi de la méthode anémométrique

    à laser Doppler. On a mesuré les trois

    composantes des vitesses. L’objectif prin-

    cipal de ces mesures consistait à assurer

    une vitesse axiale suffisante le long de la

    section de mélange pour obtenir une

    marge de sécurité suffisante contre les re-

    tours de flamme. En complément, on a

    mesuré les composantes tourbillonnaires

    de la vitesse, dans le dessein d’optimiser

    la stabilisation de la géométrie de la

    flamme .

    La distribution du combustible et la

    qualité de mélange furent mesurées à l’ai-

    de de la méthode de fluorescence induite

    par laser (Laser Induced Fluorescence

    LIF). Dans cette technique, l’écoulement

    du combustible est simulé par une solu-

    tion aqueuse de fluorescéine disodique

    (un colorant pour laser à forte fluores-

    cence à la longueur d’onde de 488 nm).

    L’écoulement principal s’est montré

    exempt de colorant. La ligne bleue du

    laser à ions d’argon est transmise dans la

    section d’essai à l’aide d’un câble à fibre

    optique et conduite dans une feuille syn-

    thétique avec une lentille cylindrique ou

    un miroir tournant. Cette feuille lumineuse

    illumine un plan d’une épaisseur de 1 mm

    qui franchit une section de la zone mé-

    lange pour observer des sections trans-

    versales sélectionnées à l’aide d’une ca-

    méra CCD. Les enregistrements effectués

    par cette caméra sont digitalisés, puis

    évalués sur un ordinateur pour obtenir des

    valeurs statistiques, telles que des moyen-

    nes et des écarts standard. Une série

    d’images à échelonnement de gris est ren-

    due dans pour un certain injecteur et

    une configuration de mélangeur donnée.

    Ces images sont des sections planes

    consécutives le long de l’écoulement, à

    partir du point d’injection.

    A côté de chaque image, on trouve

    un histogramme qui montre une distribu-

    tion de points d’une certaine échelle

    de valeurs de gris. Ces histogrammes

    se concentrent sur la zone étroite du jet

    de combustible. Une pointe au bord gau-

    che du diagramme indique de l’air pur.

    A x/H = 0.1, la pointe correspond à de

    l’eau sans colorant, tandis qu’au rapport

    x/H = 3.0, la pointe est centrée sur un

    mélange parfait. Ces histogrammes mon-

    trent que le processus de mélange évolue

    10

    13

    Enregistrement vectoriel descomposantes de vitesse radiales et circonférentielles au plan d’injection du combustible, telles quemesurées avec LDA dans un modèlerectangulaire en verre acrylique (demi-largeur du canal)

    13

    Configuration calculée de l’écoulement secondaire au pland’injection du combustible (demi-largeur du canal)

    12

    T U R B I N E S À G A Z

  • Distance de recollage sans dimension derrière un accroissement de section brusque du brûleur SEV, obtenue par simulation CFD

    x/H Distance de recollageα Angle circonférentiel d’une paroi à l’autre du brûleur SEV

    Parement SEV extérieurParement SEV intérieur

    R e v u e A B B 4 / 1 9 9 8 11

    rapidement en direction d’une distribution

    très serrée. Dans , on trouve l’évolution

    de l’écart standard du rapport moyen

    (défini sous forme de coefficient de varia-

    tion).

    Les calculs CFD furent effectués le long

    de la combustion et les essais hydrauli-

    ques durant le développement de la

    chambre de combustion, afin d’obtenir

    une construction robuste dans les délais

    les plus brefs et à des frais minimaux. En

    relation avec la conception aérodynami-

    que du brûleur SEV, les calculs CDF furent

    utilisés aux fins suivantes:

    • Analyse préliminaire et rapide desconceptions initiales et des modifica-

    tions subséquentes et pour influencer

    toutes les conditions limites sous les-

    quelles le brûleur doit fonctionner.

    • Amélioration de l’analyse des donnéesdes essais lors de l’étude détaillée du

    processus.

    Compte des écoulements tourbillonnaires

    turbulents qui se produisent dans la

    chambre de combustion SEV, il est in-

    dispensable que les calculs CFD soient

    fortement associés aux activités d’essai,

    afin de calibrer les résultats CFD et de

    pouvoir estimer leur fiabilité. La comparai-

    son des résultats des essais hydrauliques

    et des résultats CFD a montré que la pré-

    cision des données aérodynamiques était

    11

    suffisante pour admettre l’utilisation du

    CFD lors de l’évaluation de la géométrie et

    pour les modifications des conditions li-

    mites.

    montre la structure calculée de

    l’écoulement d’aval du générateur de

    tourbillons à l’intérieur du brûleur SEV. Les

    calculs furent effectués à l’aide du logiciel

    CFDS-FLOW3D et du modèle de turbu-

    lence k-ε standard pour assurer la compa-

    tibilité avec les équations du bilan moyen.

    Bien que le modèle k-ε standard ne se

    prête pas très bien aux écoulement tour-

    billonnaires, la stratégie adoptée a abouti

    à un bon équilibre entre la précision des

    résultats et à un temps de calcul par ordi-

    nateur acceptable.

    La comparaison entre les écoulements

    calculés et mesurés du champ d’écoule-

    ment secondaire est rendue par et

    . On constate que la majorité des ca-

    ractéristiques des écoulements est bien

    reproduite.

    Technologie du refroidissement

    de la chambre de combustion SEV

    ABB a développé un système de refroidis-

    sement innovateur qui répond à toutes

    les exigences de la chambre de combus-

    tion SEV à prémélange et auto-allumage.

    Pendant tout le développement de la

    13

    12

    12

    combustion séquentielle, la minimisation

    de la consommation d’air de refroidisse-

    ment de la chambre de combustion est

    resté un objectif constant, parce que

    cet air de refroidissement contourne la

    turbine HP. Ces exigences sont le

    contraire d’une chambre de combustion

    refroidie par convection d’une turbine

    à gaz à cycle standard, où la chute de

    pression doit être minimisée, ce qui impli-

    que une quantité d’air maximale requise

    par le refroidissement. Une attention par-

    ticulière a été vouée au développement

    pour assurer des matériels de construc-

    tion robustes et pour que les variations

    des conditions limites n’exercent qu’une

    influence minimale sur l’efficacité du re-

    froidissement.

    On utilise essentiellement un système

    de refroidissement à contre-courant, avec

    récupération complète de la chaleur. Par

    celle-ci, pratiquement tout l’air de refroi-

    dissement est mélangé en amont de la

    flamme avec les gaz chauds provenant

    de la turbine HP. Après avoir refroidi le

    parement des parois de la chambre de

    combustion par convection, l’air de refroi-

    dissement est injecté dans le chemine-

    ment des gaz chauds via refroidissement

    par effusion du brûleur. Toute la quantité

    d’air de refroidissement est utilisée pour

    réduire la température de la zone de la

    1E+05 5E+051

    2

    3

    4

    Nu

    Re

    Re sev

    α

    2.0

    1.5

    1.0

    0.5

    00° 5° 10° 15°

    x /H

    Augmentation du nombre de Nusselt derrière unaccroissement de section brusque

    Nu Nombre de NusseltRe Nombre de Reynolds

    14 15

    T U R B I N E S À G A Z

  • 12 R e v u e A B B 4 / 1 9 9 8

    flamme et donc aussi les émissions de

    NOx.

    Par suite du nombre de Reynolds élevé

    de l’écoulement et des conditions de pré-

    mélange de la flamme, le principal méca-

    nisme de transfert de chaleur dans la

    chambre de combustion se déroule par

    convection. Seul 1/5 du flux de chaleur

    total s’échange par rayonnement de la

    flamme non lumineuse.

    La pointe de transmission de chaleur

    aux parois dans la chambre de combus-

    tion est dominée par la convection du flux

    de réaction provenant de l’expansion su-

    bite à la sortie du brûleur SEV. La couche

    de cisaillement turbulente qui commence

    à la pointe de la face arrière de l’étage-

    ment se rattache en aval au parement, à

    une distance équivalente à plusieurs hau-

    teurs de l’étagement, où elle provoque

    une pointe locale de transmission de cha-

    leur. Pour un rapport d’expansion donné,

    le nombre de Nusselt de pointe d’un flux

    non tourbillonnaire augmente avec Re2/3,

    tandis que dans un flux complètement dé-

    veloppé, Nu s’accroît avec Re0,8. Un

    agrandissement à l’échelle des données

    disponibles [20, 3] à un nombre Re plus

    grand fournit un facteur d’amplification de

    2 pour le nombre Nu derrière la face arrière

    de l’étagement de la section .

    Des simulations CFD détaillées

    montrent que la longueur d’adhérence

    moyenne du flux tourbillonnaire du brûleur

    SEV atteint seulement 1,2 fois la hauteur

    du canal de prémélange. ce qui est seule-

    ment 2/3 de la valeur d’un écoulement

    tourbillonnaire tubulaire unique [6]. Ce rat-

    tachement plus rapide du flux est attribué

    d’une part au flux multitourbillonnaire à

    l’intérieur du brûleur SEV, et d’autre part à

    la géométrie annulaire de la chambre de

    combustion.

    Par la suite, la modélisation de la trans-

    mission de chaleur des gaz chaud a été

    fondée sur le nombre Nu mentionné, en

    admettant le développement d’une cou-

    che limite typique en aval de l’endroit cal-

    culé pour le rattachement de l’écoule-

    ment. Cette modélisation inclut la radiation

    de la flamme.

    Au cours des dernières années, ABB

    a accumulé une quantité considérable

    d’expérience en matière d’utilisation de

    parements de barrières thermiques

    (Thermal Barrier Coating TBC) sur les

    carneaux de systèmes de refroidissement

    pour chambre de combustion. La couche

    15

    14

    protectrice, qui réduit la sollicitation ther-

    mique à sa source (sur le côté gaz

    chauds), est constituée par projection

    d’un revêtement d’oxyde de zirconium

    (ZrO2). L’avantage des TBC s’utilise princi-

    palement pour diminuer la température de

    la paroi de parement à un niveau auquel

    de meilleures propriétés des métaux four-

    nissent une durée de vie des composants

    considérablement plus longue qu’autre-

    fois.

    Tout l’air de refroidissement SEV pénè-

    tre dans le système de refroidissement du

    parement près de la turbine BP. Ce faisant,

    cet air refroidit localement la contraction

    en amont de la turbine par une plaque de

    déflexion. L’air se déplace ensuite en di-

    rection amont par rapport au flux des gaz

    chauds.

    La section transversale du canal de re-

    froidissement se réduit progressivement

    pour compenser l’effet de la chaleur ab-

    sorbée par l’air de refroidissement et pour

    ajuster ainsi l’efficacité du refroidissement

    local en fonction de l’apport de chaleur

    par les gaz chauds. En complément, la

    transmission de chaleur est améliorée par

    des turbulateurs montés sur la paroi du

    canal de refroidissement [10, 11].

    η

    ψ

    1.0

    0.8

    (–)

    0.6

    0.4

    0.2

    00 2 4 6 8 10(–)

    q

    0.8

    0.6

    0.4

    0.2

    00 1 2 3

    η

    Efficacité du refroidissement du parement SEV, mesurée pendant l’essai haute pression

    η Efficacité du refroidissementψ Fonction d’écoulement en masse du refroidisseur

    Points de mesurTendance idéale

    16 Evolution axiale de l’efficacité du refroidissement par effusion du brûleur SEV, mesurée pendant l’essai haute pression

    η Efficacité du refroidissementq Paramètre de la charge thermique locale

    Générateur de tourbillonsInjection du combustibleZone de mélangeAgrandissement brusque de la sectionTendance idéale

    17

    T U R B I N E S À G A Z

  • R e v u e A B B 4 / 1 9 9 8 13

    montre l’efficacité mesurée du re-

    froidissement du parement en fonction

    du débit massique du refroidisseur, c’est-

    à-dire la température sans dimension du

    métal de la paroi sur le côté des gaz

    chauds. Cette température sans dimen-

    sion est définie comme étant le rapport

    de la capacité calorifique de l’air de refroi-

    dissement et de celle de la surface mouil-

    lée par les gaz chauds. Il s’agit donc de

    l’inverse du nombre d’unités de transmis-

    sion de chaleur, telles qu’on les utilise

    dans la théorie des échangeurs de chaleur

    [12]. Lors d’essais haute pression sous

    des conditions de machine réelles, toutes

    les températures des parements de la

    chambre de combustion sont restées net-

    tement en dessous de 800 °C, ce qui a

    fourni la confirmation empirique de la

    modélisation du processus de transmis-

    sion de chaleur.

    Après avoir refroidi les deux faces du

    parement de la chambre de combustion,

    l’air est relâché dans la chambre collec-

    trice qui entoure le brûleur SEV. Cette ca-

    vité amortit tous les défauts d’uniformité

    possibles du flux en amont du refroidisse-

    ment du brûleur, de sorte qu’une pression

    16 préalable commune règle le refroidisse-

    ment par effusion.

    Le refroidissement par effusion, parfois

    désigné par le terme de refroidissement à

    film de couverture complet [12], est un dé-

    veloppement relativement récent de la

    technologie de refroidissement des cham-

    bres de combustion et qui n’a pas encore

    été utilisé souvent jusqu’à ce jour. Un

    grand nombre de petits trous percés dans

    la paroi à tôle unique qui doit être refroidie

    sont disposés de telle manière que trois

    mécanismes de transmission de chaleur

    participent à un refroidissement efficace:

    • Film adhérent sur le côté des gazchauds

    • Convection interne à l’intérieur destrous d’effusion

    • Transmission de chaleur sur la paroi ar-rière, là où le fluide de refroidissement

    pénètre dans les trous

    Un modèle du refroidissement par effusion

    a été proposé [9], en même temps que les

    paramètres clés pour les données de me-

    sures correspondantes d’essais de trans-

    mission de chaleur par effusion, en relation

    avec les différents effets de transmission

    de chaleur.

    Avant l’élaboration de la conception du

    refroidissement du brûleur, ce modèle a

    été utilisé pour définir des séries d’essais

    fondamentaux sous des conditions at-

    mosphériques. On a mesuré l’efficacité du

    refroidissement de différentes plaques

    d’essai d’effusion, en variant ensuite les

    paramètres qui influencent les différents

    mécanismes du refroidissement. L’in-

    fluence des tourbillons longitudinaux à l’in-

    térieur du brûleur sur l’évolution du refroi-

    dissement par film a également été étu-

    diée en détail. Dans le but de créer des di-

    rectives fondées sur une base physique

    pour le refroidissement par effusion, tou-

    tes les données mesurées ont été corré-

    lées en fonction des trois facteurs diffé-

    rents qui contribuent à la transmission de

    chaleur mentionnés ci-dessus.

    L’espacement local entre les trous a été

    choisi de manière à fournir un équilibre op-

    timal entre le taux de transmission de cha-

    leur interne et l’effet de refroidissement par

    film, de manière à réduire le gradient de

    température à travers le brûleur. Le rap-

    port entre l’énergie cinétique du jet d’effu-

    sion et celle des gaz chauds a été main-

    tenu en dessous de 1. Il en résulte une for-

    1 3

    2

    6

    7

    6ASection A-A

    A

    5 4

    Plate-forme d’essai de la chambre de combustion SEV

    1 Entrée du gaz 4 Chambre de combustion 7 Secteur à 2 brûleurs2 Enveloppe sous pression 5 Brûleur3 Sortie du gaz 6 Injecteur de combustible

    18

    T U R B I N E S À G A Z

  • 14 R e v u e A B B 4 / 1 9 9 8

    mation bien définie du film, parce qu’on

    évite que les jets d’air de refroidissement

    soient tirés dans le flux de gaz chauds.

    A cause de la grande surface à travers la-

    quelle l’air de refroidissement est diffusé et

    à cause des bonnes propriétés de mé-

    lange du mouvement tourbillonnaire héli-

    coïdal à l’intérieur du brûleur, le mélange

    en avant de la flamme est très uniforme.

    Un effet supplémentaire de ce refroidisse-

    ment par effusion est fourni par la couche

    froide proche de la paroi et à faible teneur

    de combustible qui empêche par elle-

    même le retour de flamme en direction

    amont, à travers la zone de faible vitesse

    à proximité de la paroi.

    L’efficacité du refroidissement par effu-

    sion à l’intérieur du brûleur SEV en relation

    avec la position axiale mesurée lors d’es-

    sais haute pression sur des composants

    de machine réels est illustrée par . Le

    paramètre de la charge thermique est dé-

    fini sous forme de rapport des coefficients

    de transmission de chaleur du gaz de re-

    froidissement et des gaz chauds multiplié

    par la surface mouillée. Les températures

    des parois du brûleur restent toutes bien

    en dessous de 850 °C.

    La combinaison de ce résultat et du re-

    froidissement par convection du parement

    fournit un système de refroidissement

    hautement efficace et très robuste, avec

    une consommation d’air de refroidisse-

    17

    ment minimisée à seulement 1/10 du débit

    d’échappement de la chambre de com-

    bustion.

    Validation de la conception de la

    chambre de combustion SEV

    Des essais ont été effectués par pas suc-

    cessifs durant le développement de la

    chambre de combustion SEV. Des tests

    conceptuels et des études de faisabilité

    primaires furent exécutés sous des condi-

    tions de pression atmosphérique pour dé-

    montrer la faisabilité de l’auto-allumage.

    Des essais consécutifs furent consacrés à

    l’étude de l’influence qualitative de diffé-

    rents paramètres, tels que les conditions

    d’entrée et différentes configurations des

    injecteurs et des générateurs de turbu-

    lence.

    La prochaine démarche consistait en

    tests à pression élevée pour démontrer le

    principe fondamentale du prémélange et

    de l’auto-allumage sous les conditions

    d’exploitation de la machine. La formation

    de NOx et la combustion complète du CO

    furent également étudiées durant ces es-

    sais. La plate-forme d’essai du brûleur à

    deux étages SEV était constituée de deux

    brûleurs indépendants montés en série.

    Le premier brûleur fonctionnait comme

    générateur de gaz chauds et simulait les

    conditions à l’entrée du brûleur SEV, tan-

    dis que le second brûleur constituait le

    brûleur SEV à tester.

    La conception finale du brûleur SEV a

    été validée à l’aide d’une plate-forme

    d’essai de grandeur réelle à deux section

    travaillant sous les conditions d’exploita-

    tion de la machine réelle. Des nombreux

    composants, tels que les brûleurs, les lan-

    ces à combustible et les segments de pa-

    rement étaient identiques à ceux d’une

    machine réelle.

    montre la plate-forme d’essai haute

    pression avec le modèle à deux sections

    de la chambre de combustion SEV à l’in-

    térieur d’une enveloppe sous pression.

    Les conditions d’entrée réelles ont été si-

    mulées par un brûleur EV qui alimentait

    des gaz chauds dans le brûleur SEV. Cette

    disposition d’essai a permis de régler cor-

    rectement la pression de l’air à l’entrée du

    brûleur, la température de l’air et le débit

    massique des gaz.

    L’instrumentation de mesure consistait

    en thermocouples disposés en plusieurs

    endroits entre la lance du brûleur et les

    segments de parement. Les émissions à

    l’échappement purent être mesurées en

    trois positions axiales, en se servant de

    capteurs intégraux refroidis à l’eau, cha-

    cun d’eux avec 5 trous en disposition ra-

    diale. La chute de pression à travers les

    trous de prélèvement était telle qu’un re-

    froidissement brusque était assuré sous

    toutes les conditions. Cinq capteurs fu-

    rent installés en différents endroits péri-

    phériques à la sortie du brûleur. La section

    de mélange put être observée à l’aide d’un

    système vidéo, à partir du point d’injection

    du combustible.

    est une vue de la plate-forme

    d’essai avec les deux chambres de com-

    bustion de l’installation haute pression.

    Les essais furent effectués sous des

    conditions allant de l’allumage du brû-

    leur SEV jusqu’à la pleine charge. Des

    états de combustion stables à l’intérieur

    du brûleur purent être observés dans

    toute la gamme des conditions d’exploita-

    tion.

    montre la quantité de NOx formée

    dans le brûleur SEV en fonction de la

    charge simulée de la machine. L’unité uti-

    lisée est le rapport gNOx/kgfuel. Cette valeur

    fournit les valeurs des émissions sans l’in-

    fluence de la teneur en O2 dans les gaz

    d’échappement. Sous des conditions de

    20

    19

    18

    Plate-forme d’essai de la chambre de combustion SEV avec alimentation de gaz chauds (à gauche) et enveloppe sous pression SEV (à droite)

    19

    T U R B I N E S À G A Z

  • R e v u e A B B 4 / 1 9 9 8 15

    faibles charges, aucune formation de NOxn’a pu être observée. Celle-ci s’est accrue

    à environ 1 g/kgfuel à la charge de 100 %.

    Pour obtenir les émissions de NOx de la

    machine en extrapolant le NOx produit par

    le brûleur SEV, il est nécessaire de consi-

    dérer le débit en masse du combustible

    des deux brûleurs. montre les émis-

    sions de NOx prévisionnelles de la ma-

    chine sous des conditions typique d’ex-

    ploitation à pleine charge, en admettant

    des émissions de 18 et de 12 vppm de

    21

    NOx dues au brûleur EV. Sans production

    de NOx dans le brûleur SEV, les émissions

    de NOx du brûleur EV seraient réduites de

    18 vppm à 11 vppm. Avec une formation

    SEV de NOx de 1 gNOx/kgfuel, les émissions

    prévisionnelles de la machine seront de 15

    NOX

    P

    3

    2

    1

    0

    –140

    60 80 100 120%

    g/kgfuel

    NOXGT

    25

    15

    10

    5

    00 0.5 1.0 1.5 2.5

    NOXSEV∆

    vppm15% O2

    g/kgfuel

    Formation de NOx mesurée dans la chambre de combustion SEV en fonction d’une charge de machine Psimulée (plate-forme à deux sections)

    20 Emissions de NOx de la machine en fonction des émissions de NOx des chambres de combustion SEV et EV

    NOxGT Emissions de NOx de la turbine à gaz∆NOxSEV Production de NOx de la chambre de combustion

    SEV

    Rouge Hypothèse d’une émission de 18 vppm de NOxde la chambre de combustion EV

    Vert Hypothèse d’une émission de 12 vppm de NOxde la chambre de combustion EV

    21

    1000

    100

    10

    1

    0.1

    CO

    P

    10080604020 %

    vppm15% O2

    1000

    100

    10

    1

    0.1

    UHC

    P

    100908070605040 %

    vppm15% O2

    Emissions de monoxyde de carbone (CO) mesurées sous une charge de machine (P) simulée (plate-forme d’essai à deux sections)

    22 Emissions d’hydrocarbures imbrûlés (UHC) mesurées sous une charge de machine (P) simulée (C3H8 – plate-forme d’essai à deux sections)

    23

    T U R B I N E S À G A Z

  • 16 R e v u e A B B 4 / 1 9 9 8

    vppm (à 15 % O2), en admettant une quan-

    tité de NOx fournie par le brûleur EV de 18

    vppm.

    Ces études montrent clairement que la

    possibilité de réduire les émissions à un ni-

    veau s’exprimant par un seul chiffre existe

    réellement.

    A l’aide de mesures effectuées sous

    des conditions de machine réelles à diffé-

    rentes distances axiales dans un premier

    brûleur expérimental, le volume du brûleur

    a été dimensionné pour une bonne com-

    bustion totale du CO jusqu’aux conditions

    d’exploitation à faible charge. montre

    le résultat de l’essai de validation con-

    sécutif effectué sur deux sections. Les

    émissions d’hydrocarbures imbrûlés

    (UHC) sont très basses, comme illustré

    par .

    Conclusion

    La combustion séquentielle a été choisie

    pour les turbines à gaz GT24/GT26 pour

    obtenir d’une part un rendement de cycle

    élevé à des températures d’entrée modes-

    tes de la turbine, et d’autre part une tem-

    pérature optimale des gaz d’échappement

    de la turbine pour le cycle de vapeur d’une

    application à cycle combiné. La concep-

    tion du premier brûleur, le brûleur EV, a été

    prouvée par plus de 800’000 heures de

    service. La fiabilité du second brûleur, le

    brûleur SEV, a été validée autant par de

    nombreuses études fondamentales que

    par des essais faisant appel à des compo-

    sants de machines travaillant sous des

    conditions réelles. Ces essais ont démon-

    tré la sécurité du fonctionnement et de fai-

    bles émissions de NOx, CO et UHC de la

    conception retenue.

    Bibliographie

    [1] Aigner, M.: Mayer, A.; Schiessel, P.;

    Strittmatter, W.: Second generation low

    emission combustors for ABB gaz turbi-

    nes: tests under full engine conditions.

    ASME 90-GT-308, 1990.

    [2] CFDS-FLOW3D, Release 3.3: User

    manual. AEA Technology 1994, Harwell,

    England.

    [3] Baughn, J.: Hoffmann, M.; Taka-

    hashi, R.; Launder, B.: Local heat transfer

    downstreeam of abrupt expansion in a cir-

    cular channel with constant wall heat flux.

    23

    22

    Journal of Heat Transfer, 1984, vol. 106,

    789–796.

    [4] Bilger, R. W.: Turbulent jet diffusion

    flames. Progress in energy and combus-

    tion science, 1976, vol. 1, 87–109.

    [5] Coward, H. F.; Jones, G. W.: Limits of

    flammability of gases and vapors. US Bu-

    reau of Mines, Washington, 1976, bulletin

    503.

    [6] Dellenback, P.; Sanger, J.; Metzger,

    D.: Heat transfer in coaxial jet mixing with

    swirled inner jet. Journal of Heat Transfer,

    1994, vol. 116, 864–870.

    [7] Frutschi, H. U.: Les nouvelles turbines

    à gaz GT24 et GT26. L’arrière-plan histo-

    rique de l’«Advanced Cycle System».

    Revue ABB 1/94, 21–25.

    [8] Girimaji, S. S.: Assumed beta-pdf

    model for turbulent mixing: validation et

    extension to multiple scalar mixing. Comb

    Sci Tech, 1991, vol 78, 177–196.

    [9] Hahn, W.; Urner, G.: Untersuchungen

    zu effusionsgekühlten Brennkammerele-

    menten. Brennstoff-Wärme-Kraft, 1994,

    vol 46, Nr. 12, 33–39.

    [10] Han, J.: Heat transfer and friction

    caracteristics in rectangular channels with

    rib turbulators. ASME Journal of Heat

    Transfer, 1988, vol 110, 321–328.

    [11] Han, J.; Park, J.: Developing heat

    transfer in rectangular channles with rib

    turbulators. Int. Journal of Heat and Mass

    transfer, 1988, vol 31, no 1, 183–195.

    [12] Kays, W. M.; Crawford, M. E.:

    Convective heat and mass transfer.

    McGraw-Hill, New York 1993.

    [13] Kee, R. J.; Rupley, F. M.; Miller, J. A.:

    CHEMKON-II: A Fortran chemical kinetics

    package for the analysis of gas phase che-

    mical kinetics. Sandia Report SAND89-

    8009B UC-706, 1989.

    [14] Meindl, T.; Farkas, F.; Klussmann,

    R.: The development of a multistage

    compressor for heavy duty industrial gas

    turbines. ASME Houston, 95-GT-371,

    1995.

    [15] Pope, S. B.: PDF methods for turbu-

    lent reactive flows. Progress in Energy and

    Combustion Science, 1985, vol 11,

    119–192.

    [16] Sattelmayer, T.; Felchlin, M.; Hau-

    mann, J.; Hellat, J.: Steyner, D.: Second

    generation low emission combustors for

    ABB gas turbines: burner development

    and tests at atmospheric pressure. ASME

    90-GT-162, 1990.

    [17] Senior, P.; Lutum, E.; Polifke, W.;

    Sattelmayer, T.: Combustion technology

    of the ABB GT13E2 annular combustor.

    20th CIMAC G22 1993, London.

    [18] Spadaccini, L. J.; TeVelde, J. A.:

    Autoignition characteristics of aircraft

    type fuels. Combustion and Flame 46,

    283–300, 1982.

    [19] Spadaccini, L. J.; Colket, M. B.:

    Ignition delay caracteristics of methane

    fuels. Prog. Energ Comb Sci, 1994, vol

    20, 431–460.

    [20] Zemanick, P.; Dougall, R.: Local

    heat transfer downstream of abrupt circu-

    lar channel experiment. ASME Journal of

    Heat Transfer, 1970, vol 92, 53–60.

    Adresses des auteurs

    Dr Franz Joos

    Philipp Brunner

    Dr Burkhard Schulte-Werning

    Dr Khawar Syed

    ABB Production d’énergie SA

    Case postale

    CH-5401 Baden

    Téléfax: +41 56 205 8254

    E-mail:

    [email protected]

    [email protected]

    Dr Adnan Eroglu

    ABB Corporate Research

    Segelhof

    CH-5405 Baden-Dättwil

    Suisse

    Téléfax: +41 56 486 7359

    E-mail:

    [email protected]

    T U R B I N E S À G A Z