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Mars 2016 - n°308 ÉDITO C’est le printemps, je vais à la médiathèque ! C’est le printemps ! Un moment de renouveau, un moment où vient l’envie de tout changer. L’envie de se balader dans les bois de Bregille ou ailleurs, de profiter du soleil quand il est là. Mais parfois, il pleut et même s’il fait beau on n’a pas toujours envie pas d’être en mouve- ment. Pourquoi ne pas prendre le temps de paresser ? Un bon remède contre le burn out ou le stress après tout. Mais on peut aussi prendre un livre. C’est cher ? Pas si on l’emprunte à la médiathèque, la médiathèque Aimé Césaire, bien sûr. C’est gratuit et vous pouvez demander tous les livres inscrits au catalogue des bibliothèques de Besançon. Ils vous attendront dans le petit château au-dessus de la Brême. Si vous ne savez pas quoi lire, les bibliothécaires se mettent à votre disposition pour vous guider. Certains ne sauraient pas en- core où se trouve ce joyau patri- monial. C’est simple : Vous des- cendez la rue Mirabeau ou vous remontez la rue de Chalezeule. On peut aussi monter le chemin de la Brême. Un repère : c’est juste en dessous de la mater- nelle Vauthier (ou Sircoulon). Oui, c’est l’ancienne propriété Sircoulon qui, contrairement à la rumeur, n’a pas été donnée à la ville mais vendue à celle-ci. C’est le printemps, j’essaie la médiathèque ! Les horaires de la médiathèque Aimé Césaire Mardi, mercredi et vendredi : 14 h à 18 h Jeudi : 14 h à 17 h Samedi : 10 h à 12 h et 14 h à 17 h TEMPS FOR TS À LA MAISON DE QUARTIER 9 avril 20 h 30 Concert Jean Ferrat par Guy Vigouroux. 10 € 27 et 28 mai - en soirée Théâtre 20 avril - 10 h Tapis de lecture 29 mai - Après. midi Gala de danse 5 juin. Vide grenier 12 juin - Après midi Chorale Le théâtre des Manches à balais organise une journée brocante le 17 avril. à partir de 8 h, au 33 rue Fabre. À vendre : Matériel de spectacle, outils, boites,porte-manteaux, tissus, mor- ceaux de « sapeuservir » et même marion- nettes… Allez Les amis au plaisir de vous rencontrer encore une fois chez nous. Manchabalaisement votre. Danielle et Jean-René Bouvret.

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Mars 2016 - n°308

ÉDIT

O C’est le printemps, je vais à la médiathèque !C’est le printemps ! Un moment de renouveau, un moment où vient l’envie de tout changer. L’envie de se balader dans les bois de Bregille ou ailleurs, de profiter du soleil quand il est là.Mais parfois, il pleut et même s’il fait beau on n’a pas toujours envie pas d’être en mouve-ment. Pourquoi ne pas prendre le temps de paresser ? Un bon remède contre le burn out ou le stress après tout.Mais on peut aussi prendre un livre. C’est cher ? Pas si on l’emprunte à la médiathèque, la médiathèque Aimé Césaire, bien sûr. C’est gratuit et vous pouvez demander tous les livres inscrits au catalogue des bibliothèques de Besançon. Ils vous attendront dans le petit château au-dessus de la Brême. Si vous ne savez pas quoi lire, les bibliothécaires se mettent à votre disposition pour vous guider.

Certains ne sauraient pas en-core où se trouve ce joyau patri-monial. C’est simple : Vous des-cendez la rue Mirabeau ou vous remontez la rue de Chalezeule. On peut aussi monter le chemin de la Brême. Un repère : c’est juste en dessous de la mater-nelle Vauthier (ou Sircoulon). Oui, c’est l’ancienne propriété Sircoulon qui, contrairement à la rumeur, n’a pas été donnée à la ville mais vendue à celle-ci.C’est le printemps, j’essaie la médiathèque !

Les horaires de la médiathèque Aimé CésaireMardi, mercredi et vendredi : 14 h à 18 hJeudi : 14 h à 17 hSamedi : 10 h à 12 h et 14 h à 17 h

TEMPS FORTS

À LA MAISON DE QUARTIER9 avril 20 h 30 Concert Jean Ferrat par Guy Vigouroux. 10 €27 et 28 mai - en soirée Théâtre 20 avril - 10 h Tapis de lecture 29 mai - Après. midi Gala de danse 5 juin. Vide grenier 12 juin - Après midi Chorale

Le théâtre des

Manches à balais

organise une journée

brocante le 17 avril.

à partir de 8 h,

au 33

rue Fabre.

À vendre : Matériel de spectacle, outils, boites,porte-manteaux, tissus, mor-ceaux de « sapeuservir » et même marion-nettes… Allez Les amis au plaisir de vous rencontrer encore une fois chez nous. Manchabalaisement votre. Danielle et Jean-René Bouvret.

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FRANCK RONFORTTous services à la demande

07 60 75 61 91

LA LECTURE, CE VICE IMPUNI...

Découvrir un écrivainNé en 1955, Antonio Emilio Leite Couto surnommé Mia, parce qu’en-fant il aimait les chats ! est écrivain, biologiste, enseignant. Il travaille et vit au Mozambique (colonie portu-gaise jusqu’en 1975). Journaliste dans un premier temps, puis poète, romancier, il écrit en portugais mais il crée une prose unique,

musicale, intense en utilisant aussi les mots et la pensée de la tradition orale des 41 langues « nationales » du Mozambique, le portugais étant la langue « officielle ». C’est un formidable raconteur d’histoires, son oeuvre est traduite en 22 langues.

Mia couto

La pluie ébahieChandeigne. 2014

Un titre qui est déjà toute une histoire…À Senaller, au Mozambique, la pluie ne tombe plus …Le village est-il victime d’une malédiction divine ou de l’usine d’à côté ? L’enfant raconte comment sa mère va agir alors que son père a « oublié de vivre ». Il trouve le réconfort auprès de son grand-

père, aussi dessèché que les terres qui les environnent, mais qui sait encore raconter des histoires. C’est un texte dense, poétique qui enchante le lecteur en lui dévoilant une réalité quotidienne transfor-mée par une écriture remarquable.

Mia couto

Tombe, tombe au fond de l’eau Chandeigne 2005

C’est un court récit de 78 pages, facile à lire. Le vieux pêcheur Zéca Perpétuo ra-conte sa vie et sa passion pour sa voisine mulâtre Dona Luarmina. Il lui rend visite chaque jour, l’aide, l’accompagne, lui parle

de son amour et de sa vie d’avant. Elle semble indifférente passe son temps à effeuiller des fleurs invisibles. Mais le temps est compté … Pourront ils une fois au moins se dévoiler, se rencontrer vraiment ? Un texte d’une grande poésie.

Mia couto

L’accordeur de silenceMétaillé 2011

Mwanito et son frère vivent au Mozambique dans un lieu désert et choisi par leur père qui affirme que le reste du monde a disparu.Ils ne connaissent que solitude,

folie, silence. Tout est remis en cause grâce à une femme par qui la véritable histoire du vieux père fantasque va surgir du passé et permettre un retour à la vie. Un très beau texte, envoûtant.

Suite à des rumeurs

de fermeture, une péti-

tion pour son maintien

a circulé de Bregille à

Clairs Soleils . Elle a

récolté en très peu de

temps 797 signatures

qui ont été déposées

à la mairie mi-février.

Pas de nouvelles à

ce jour, sinon qu’il

est urgent aussi et

surtout de soutenir la

médiathèque en l’utili-

sant au mieux de ses

possibilités.

Elle en a tant...

Actualité de la médiathèque

Aimé Césaire

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SARL VOQUIN Le Moulin Des Pains

Dans l’Éclair Comtois du 1er janvier 1916 (alors un des journaux de Be-sançon), un habitant signe ainsi un courrier adressé à ce quotidien : « le Moine des Ragots ». L’homme est donc de Bregille et voici ce qu’il écrivait : « Je vous ai signalé dernièrement les actes de vandalisme commis journel-lement, ou plutôt nuitamment, dans la sapinière située sous le fort de Bregille et desquels actes il résulte que plus de trois cents arbres, sapins ou bou-leaux, demi-séculaires ont été sciés à la base… »Dans le contexte de la grande Guerre, il avait du mérite de protester contre les vandales qui s’en prenaient aux arbres de Bregille, car les préoccupa-tions n’étaient pas celles-ci, pour l’ar-mée, alors responsable de ces pentes plus ou moins boisées, comme pour les civils.

Mais qui s’en prenait ainsi à ces arbres anciens ? S’ils avaient 50 ans, les sapins pouvaient mesurer 15 à 20 m et leur abattage ne pouvait passer inaperçu. Se pouvait-il que des habi-tants proches, voulant disposer de bois d’œuvre ou de chauffage, sac-cagent ainsi leur environnement ? N’était-ce pas, plus certainement, des soldats du Fort qui devaient aména-ger certains lieux du casernement ou chauffer mieux ses salles froides ? Le Fort servait d’hôpital complémentaire et de lieu d’entraînement pour les classes appelées sous les drapeaux et le nombre des jeunes hommes de passage nécessitait peut-être des ba-raquements. Si les vandales sont des particuliers, on peut parler de vol, et

pas seulement de vandalisme, vu la taille des arbres.Le Moine des Ragots signale les effets désastreux de cet abattage, l’érosion ne tardant pas à profiter de la force de gravité sur les pentes raides de la colline. Aujourd’hui encore, cette cou-verture boisée protège assez efficace-ment des éboulis.

Sur ce plan de 1925, le versant sous le fort apparaît nu. Sur le haut de la colline, la forêt est dessinée. Ses som-mets plans étaient reboisés de feuil-lus depuis le début du XVIIIe siècle et la forêt soumise au régime forestier, donc surveillée, comme on peut le lire dans les Mémoires de Bregille p.58. Ce n’était pas le cas des versants, mais des arbustes, bouleaux et sapins les couvraient. L’article de l’Éclair Com-tois le rappelle.

Le Bois de Bregille est encore l’objet d’un court article dans Le Petit Com-

tois du 25 janvier 1916 (autre célèbre journal du Besançon de l’époque). Un pendu y avait été trouvé. Il s’agissait d’un soldat de 29 ans, VEUILLEQUEZ Louis, originaire de Bavans. Il avait été blessé au combat et rentrait d’une per-mission obtenue après son rétablisse-ment. Sa fiche matricule signale des fonctions de soldat musicien lors de son service militaire au 35e Régiment d’Infanterie de Belfort, en 1908. On y apprend qu’il avait reçu sa blessure le 18 novembre 1915, à Suippes, dans la Marne. Une balle l’avait frappé à la joue gauche. Était-il en partie défiguré par une vilaine cicatrice ? Le journal précise qu’il était devenu neurasthé-nique… mais aussi qu’il était marié et père de deux enfant.

Cent ans après, le Bois de Bregille peut encore être témoin de drames, mais ils ne naissent pas des nécessi-tés militaires ou des terribles effets de la guerre.

Le Bois de Bregille au diapason de la Grande Guerre…

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C’est d’ailleurs une obligation. Ce-pendant des familles demandent une dérogation à la mairie pour ins-crire leurs enfants dans une autre école. Les raisons sont nombreuses et les demandes sont légales et pré-vues. Les familles sont responsables de l’éducation de leurs enfants et donc choisissent ce qui leur semble bon pour eux. Il ne faut pas oublier que c’est principalement le nombre d’élèves qui induit l’ouverture ou la fermeture d’une classe.

Nos écoles forment bien nos élèves. Commençons par la plus proche de la maison de quartier, l’école du Plateau. Il y aura une sixième classe à la ren-trée en raison de l’afflux d’élèves au CP. Cela permettra des classes moins chargées. Par contre, à la maternelle des Prés de Vaux, il y a risque de fer-meture (28 départs en CP). Les écoles Vauthier maternelle et Jean Macé ne sont touchées ni par une fermeture ni par une ouverture. L’école Jean Macé devrait bénéficier d’un maître supplé-mentaire à la rentrée 2016. Ce plus

permettrait de travailler ponctuelle-ment avec des petits groupes.

Ces quatre écoles enseignent les compétences prévues au programme bien entendu. Elles ont aussi, non pas en plus, mais pour mieux enseigner des projets spécifiques. Un journal, un projet de danse urbaine à l’école de Bregille plateau, un parcours d’éducation artistique et culturelle (connaissance des artistes peintres et sculpteurs, découverte des statues à Besançon, venue d’une compagnie de théâtre, école et cinéma, concerts de musique) à la maternelle des Prés de Vaux, ERASMUS (échanges entre écoles européennes) à la maternelle Vauthier, classes à pratique vocale avec un concert en fin d’année donné dans un lieu culturel de la ville (CDN puis Rodia les années précédentes) à l’école Jean Macé.

Nos écoles travaillent bien. Si elles ne font pas mieux que les autres écoles de la ville (quoique …), elles font au moins aussi bien.

Bregille, un chantier d’enquête pour de jeunes étudiantes . Dans le cadre de notre troisième an-née de Sociologie à l’université nous avons comme projet la création d’un

dossier portant sur la mémoire et l’identité d’un quartier Bisontin. Dès lors, Bregille a suscité notre inté-rêt. Au gré des rencontres avec les habitants, les commerçants, des co-auteurs du livre Mémoires de Bre-gille, ainsi que les bénévoles de la Maison de quartier, nous avons pu obtenir une constellation de pers-pectives toutes aussi intéressantes les unes que les autres. L’objectif est donc de pouvoir aborder diverses thématiques comme le dynamisme du commerce local et des associa-tions, l’ambiance dans le secteur et

la participation des habitants à la vie de quartier. Autant de thèmes que nous avons recueillis au cours des rencontres avec les Bregillots et des écoutes de leurs récits et anec-dotes, dans la perspective finale de découvrir l’évolution du quartier et la richesse de son histoire. Nous tenons à remercier toutes les personnes ayant participé à notre enquête, un exemplaire du dossier sera mis à disposition de tous à la maison de quartier.Laura, Nezly, Camille, Clémence, Solène

Ce mercredi après-midi 10 février, la maison de quartier de Bregille est envahie par plus de 70 enfants déguisés, carnaval oblige.

L’atelier maquillage, mis en place par la commission animation, s’est vu renforcé spontanément par de jeunes mamans et même un jeune papa. Les enfants ont ainsi pu pa-tienter en attendant le magicien in-vité par le comité de quartier. Spec-tacle participatif à la grande joie des enfants et de leurs parents ! Le spectacle a même joué les prolon-gations tant les jeunes spectateurs étaient attentifs.

L’après-midi se termina par un co-pieux goûter, chaque parent ayant apporté des pâtisseries. Le comité de quartier avait fourni les boissons. Bel après-midi familial et convivial à Bregille.

Les photos sont visibles sur notre site :lamaisondequartierdebregille.fr

Tél. 03 81 50 47 09

Nos enfants doivent aller dans l’écolede leur secteur

Carnaval à la maison de quartier

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8 rue de la Butte25000 Besançon

Ballade découverte Les cabordes.le 12 mars. Quand le printemps est de retour… les fleurs sortent leurs couleurs. Cette année, autour du spécialiste bisontin : Gérard Alexandre, un groupe de 25

personnes a sorti ses chaussures de marche pour s’initier à la fine fleur du patrimoine en pierres sèches de chez nous : les cabordes. (Définition d’après Jean-Baptiste Bullet, Mémoires sur la langue celtique parus en 1754, « petite loge de pierres sans mortier que l’on fait dans les vignes, en Patois de Be-

sançon,» Ailleurs elles se nomment : capitelle, cabanon, carabelle, chibotte, borie…Du côté du Rosemont, plus ou moins cachées, c’est huit cabordes que le spécialiste nous a montré.

La caborde en tous ses états ; à peine reconnaissable dans les pierriers, toiture écroulée, en début de restau-ration, magnifiquement reconstruite. C’est aussi un pan de notre histoire que Gérard Alexandre nous a ouvert, celui de Besançon et sa banlieue dans les années 1860, avant le phylloxera. Ces abris vignerons témoignent d’un passé oublié. Au XVIe siècle, tous les coteaux de Besançon étaient plantés de vignes. Dans les années 1780, on en comptait 1700 hectares…

Le réaménagement des collines pas-sionne actuellement beaucoup de gens. Une autre ballade sera sans doute programmée pour l’automne (il y a déjà des inscrits).

Bregille, terre d’artistes ??? Peut-être bien en tous cas pour les arts de la scène ! Suivez par exemple la rue Fabre dans le sens de la descente. Au-dessus : Hervé Demet, le mime, n’hésitez pas à lui faire un cygne et regardez son site : www.lacompagniedesmimes.fr/ Le père noël qui grimpait le long des maisons de la place de la révolution ou de l’église Saint Pierre, c’était lui. Il a travaillé d’ailleurs avec les Manches à balais. Aujourd’hui, il a fondé Mimé-sis : Pantomime Théâtre de Rue …Plus bas : les Manches à Balais jusqu’au 1 mai 2016. Tout au coin dans la belle maison dénommée par certains : le palais d’Harry Potter,

une dame Clown : Daphné Amouroux www.facebook.com/daphne.amouroux. La rue du Crotot abrite aussi un comé-dien de théâtre : Eric Borgen (www.eric-borgen.com) et la Fondatrice de la Cie Arnika : Céline Chatelain (www.arnikacompagnie.com).Mais les muses soufflent aussi leurs bonnes ondes sur le plateau. Voici le dernier courrier de Marie Chabauty qui habite rue Mirabeau :Chers amis du Théâtre-Envie, fidèles ou infidèles!En ces temps d’abattement, en tout genre...y compris dans les budgets culturels :) !!! Il nous faut, vous et nous, vous avec nous, être plus éveillés que jamais, plus passionnés, plus inventifs chacun dans son domaine. Pour nous, compagnie de théâtre, toujours en re-

cherche, toujours en travail avec nos artistes professionnels ou amateurs, c’est peut-être le moment de passer d’une communication artisanale à une communication dans le vent, dans la vague, dans la houle et d’y surfer allègrement ! Et puisse cette nouvelle visibilité nous aider à mieux servir nos désirs et nos missions : - dialoguer avec nos concitoyens, - maintenir le spectacle vivant au cœur de la cité et de la vie collective ! Nous avons donc ouvert une page Face-book : www.facebook.com.theatreenvie

Et si nous avons oublié quelqu’un, qu’il se signale. Nous le présenterons dans le prochain journal !

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Mesdames, Mesdemoiselles, Mes-sieurs place encore une fois au spec-tacle, à l’inattendu, aux merveilles des marionnettes des Manches à balais…Vous venez de passer sous les pales de la seule éolienne bisontine, vous ouvrez la porte de l’ancienne école de Bregille village et déjà vous êtes sur-pris. Une sorte de carillon comme celui des épiceries d’autrefois signale votre arrivée. Ouvrez grand les yeux car un bazar étonnant vous attend dès l’entrée. Au ré de chaussée, la cantine a été transformée en atelier, lieu de naissance des marionnettes et de tous leurs accessoires, les deux étages ont été envahis par les personnages finis, marottes, objets détournés… La magie est bien là même si l’heure est venue de tirer les rideaux. La compa-gnie qui occupe les lieux depuis l’été 1993 doit libérer la place pour le 1er mai. Demande expresse de la pro-priétaire, la commune de Besançon qui veut récupérer les locaux pour ???

Rencontre avec Jean-René Bouvret, le fondateur des Manches à Balais. Nous étions venus pour parler de ce départ obligé et nous voilà partis en voyage au pays de la culture bisontine de ces 40 dernières années. Jean-René raconte : L’origine de la troupe c’est une époque : juste après les « fameux événements de 68 ».

Ce sont aussi des rencontres entre passionnés. Un passionné de théâtre : Jacques Vingler, un adjoint à la culture passionné par sa fonction : Maitre Albert Maxime Kohler. C’est aussi un lieu : L’atelier du marché : une partie de l’ancien conservatoire de musique et c’est enfin un homme : Jean-René : animateur culturel théâtre qui devait intervenir dans les quar-tiers. Il venait du cocon de Jack Lang à l’école de théâtre du festival de Nancy et faisait partie de la troupe d’anima-teurs recrutés par Maitre Kohler. Appelé un jour à l’aide par un certain Hubert Felix Thièffaine chargé de l’animation pour les cours d’été sur le campus, les voici qui montent ensemble ; Ubu cocu en marionnettes. Premier moment fonda-teur. Hubert en mère Ubu, Jean-René en père Ubu, d’autres viendront les rejoindre et il y aura Ubu roi, Ubu enchainé qui seront même montrés en une seule soirée de juin 74 avec des intermèdes meublés par une fanfare. L’entrée était gratuite. On passait le chapeau.

D’autres personnages dresseront leur énormes silhouettes au rez de chaus-sée de l’ancienne école de musique dont le plus grand ; Jean de l’ours. Danielle, l’épouse de Jean-René qui a quitté son poste de professeur de sport pour se consacrer à la danse, se consacrera en fait à la troupe et y mettra ses marques.Mais le plus gros du répertoire devient assez vite le spectacle de rue. Le cas-telet des manches à balai se promène de Chaucenne à Dieppe. Une équipe plus stable se constitue. Achat d’un camion, la troupe se déplace jusqu’en Belgique. Jean-René encourage cha-cun dans ses possibilités dont un jeune comtois Bernard Kudlac qui fabriquait des sabots sur la côte atlantique. Revenu en franche comté Bernard se lance dans le jonglage avec Jean-René et rode ainsi des spectacles de saltimbanques avec d’autres jeunes théâtreux enthousiastes. Il formera la famille Barbizier, les prémisses du Cirque Plume.

Les Manches à Balais quittent Bregille village…

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Les années 80. En 1979, déménage-ment de la troupe réduite cette fois à Jean-René et son épouse jusqu’au centre Pierre Bayle (qui s’appelait alors Centre de Recherche et d’Infor-mation). Les artistes indépendants se déclarent comme employeurs et montent un spectacle avec un comé-dien et sans marionnettes « La foire à Trifouillis les Eaux ». Il y aura bien d’autres réalisations : une trentaine. Le travail s’oriente vers un art de la marionnette pour adultes mais pas que. Les spectacles créés mettent en scène des textes de grands auteurs mais pas que. (A. Jarry, W. Shake-speare, V. Hugo, J. Cocteau …) Les au-teurs sont parfois les marionnettistes eux-mêmes. Tomi Ungerer est un des favoris. On utilise la marionnette mais pas que. Chaque création est l’occa-sion de rechercher des formes plas-tiques adaptées. Le grand slogan des soixante-huitards « l’imagination au pouvoir » reste très tard à l’honneur chez les manches à balais. Un déménagement plus tard, dans l’église glaciale de Saint François Xa-vier, sous l’œil bienveillant des anges et malgré les crottes des pigeons qui logent juste au-dessus du bord de scène, naitra un des spectacles les plus marquants pour la compagnie : la crèche.Et bravant les aspects déplaisants de cet endroit sombre, ils sauront en tirer profit en créant des spectacles avec de grands personnages, notamment ceux de la Machine infernale (texte de Jean Cocteau) ou la très grosse pou-belle de Container follies (spectacle ayant pour sujet le tri des déchets

texte de Jean-René) Deux réalisations dans le même endroit avec des destins très différents, la machine sera très peu montrée, la poubelle roulera sur plus de 600 places. Les années 90 et le 33 rue Fabre D’après Jean-René, la ville a eu comme une obligation morale de les soutenir non par des subventions mais en leur offrant toujours un loge-ment et c’est ainsi qu’en été 1993, les manches à balais posent leurs valises, leur camion, leur chapiteau, leurs marionnettes dans l’école de Bregille village qui vient de perdre définitive-ment sa maitresse et ses élèves. Voici un lieu lumineux, chauffé et où, luxe suprême, arrive l’eau !!! (Il n’y en avait pas dans l’église). L’endroit est vaste mais rien n’est aux normes. Jean-Re-né rêverait d’y faire venir du monde, d’en faire une sorte de musée atelier, d’initier qui voudrait aux différentes techniques de l’art des marionnettes. Il y a de la matière mais le local ne convient pas. Jean-René, le méticu-leux, range, trie tout le matériel accu-mulé au long des années et des tour-nées et en bricoleur inventif continue à fabriquer du nouveau à partir de ce qui le touche. Jean-René, le natif de Culmont sur Chalindrey dont le papa travaillait aux chemins de fer, lui qui parle beaucoup de tout mais pas trop de lui fera tout de même un spectacle autour du train : « Arrêt quai n°temps ». Avec lui « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. »

Le musée comtoisC’est encore une rencontre qui ouvri-ra des perspectives. Peu à peu nait la conscience de la valeur de tout ce matériau accumulé au fil des années, des créations, des voyages par les Manches à Balais et aussi de l’intérêt à le rapprocher de la belle collection accumulée par le curé Garneret au musée comtois. Lionel François, son responsable, avec qui les Manches à Balais ont déjà travaillé, est chargé de l’opération. Une opération d’envergure : il faut inventorier, choisir et ce n’est pas une mince affaire. 14 spectacles seulement partiront à la Citadelle ou bizarrement la place commence à manquer. Les conservateurs du mu-

sée cubent chaque spectacle pour qu’il puisse être intégré dans les ré-serves. Chaque marionnette, chaque accessoire, aura sa boite. Ce qui part là-haut y restera pour l’éternité et doit pouvoir se conserver. Pas de matière périssable comme la mousse… Il reste-ra donc beaucoup de choses diverses que les manches à balais mettent en vente le 17 avril. (Voir pub ci-dessus). Jean-René, le montreur de marion-nette n’a pas de regret à regarder le temps passé et se dit que tout ça ce sont des outils. Est-il fier de ce qu’il a fabriqué ? Il ne l’avouera pas. C’est un bricoleur, un artisan, un méticuleux qui a mis toute son âme à faire de la belle ouvrage.Texte : Pomme de rainette. Photos : Michel Bevalot

Ses principales créations :- « UBU ROI, UBU COCU, UBU ENCHAÎNÉ » d’Alfred Jarry, 1973-1974 - « LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ » William Shakespeare, 1975 - « ROI JEAN » de William Shakespeare, 1976 - « JEAN DE L’OURS » légende populaire, 1978 - « ROMEO ET JULIETTE » de William Shakespeare, 1982 - « L’INTERVENTION » de Victor Hugo, 1985 - « LA CRÈCHE »pièce du folklore comtois, 1986- « ABRACADABRA, JEU DE MASSACRE » d’après les dessins de Tomi Ungerer, 1983-1988 - « LA MACHINE INFERNALE » de Jean Cocteau, 1991 - « CONTAINER FOLLIES » de Jean-René Bouvret, 1992 - « CRISTOPHE COLOMB »de Michel de Ghelderode, 1997 - « GULLIVER » d’après Jonathan Swift, 2002 - « ARRÊT QUAI N° TEMPS » de Jean-René Bouvret, 2004 - « LEDOUX RÊVEUR » de Jean-René Bouvret, 2006

« LE ROI JEAN » de William Shakespeare, 1976

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Pourquoi les Manches à balai Korporation? Jean-René : On s’est appelé d’abord « Manches à Balais » tout court. Cela avait une connotation humoristique, une empreinte du côté décalé, insou-ciant d’après 1968. On cherchait des choses justes, vraies. On n’était pas carriéristes… Mais dans les années 80, l’esprit avait changé et en 1986, rencontre avec un marionnettiste bre-ton plus expérimenté que nous qui se moque du côté maladroit de ce nom. Après beaucoup de cogitations, de remplissage de feuilles avec des mots divers on en a choisi un qui symbolise l’esprit de la jeune troupe, le carac-

tère artisanal de notre travail. C’est le terme de corporation que nous avons retenu puisque les artisans travail-laient autrefois en se groupant dans des corporations...

La crèche des Manches à balaisElle fait partie des créations choisies par le musée comtois. Barbizier, le vigneron rebelle, revisité par Jean-René et un bisontin écrivain : Serge Desvigne, a poussé sa diatribe de 1986 à 2011 de Besançon jusqu’en Ukraine. Il s’est confronté ainsi à deux maires successifs, Robert Schwint et Jean-Louis Fousseret et a donné son avis sur le tram qui apparut sur scène dans les dernières représentations. Ce n’est pas par lassitude des acteurs que la crèche sera rangée dans les caisses mais pour une question de finance. Il ne faut pas moins de 6 per-sonnes pour manipuler les marion-nettes. Les chansons des rois mages « Et un, et deux, et trois, c’est nous qui sommes les rois … », les voix de fausset des anges s’arrêtent faute de financeurs mais elles attendront pa-tiemment dans les étagères du musée comtois leur renaissance future. Peut-être à côté des marionnettes de la crèche comtoise déjà présentes dans les vitrines ?

Et Danielle dans tout ça ? Ce qui l’attire le plus c’est le travail de la voix, changer de registre, trouver le bon air et jouer avec. Ce qui lui plait aussi c’est fabriquer. Les bouches des marionnettes de la crèche, c’est elle. On croit même retrouver sur certaines le visage de ses enfants mais comme elle le dit, les personnages qu’elle a façonnés sont aussi ses bébés.

LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ » William Shakespeare, 1975

« LA CRÈCHE »pièce du folklore comtois, 1986-