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Des éloges pour L’honneur d’un prince

« Non seulement j’ai eu l’impression de vivre l’histoire de Leana, Rose et Jamie, mais j’ai aussi fait une magnifique randonnée à travers l’Écosse. Une lecture magnifique ! »

— Francine Rivers, auteure du roman à succès Redeeming Love

« L’honneur d’un prince est la conclusion émouvante de la remarquable trilogie écossaise de Liz Curtis Higgs. Liz s’est mesurée à ce qui aurait pu être un triple écueil — un récit biblique, l’histoire de l’Écosse et le défi de ne pas écraser le lecteur avec l’un ou l’autre — et elle a créé une œuvre qui résistera à l’épreuve du temps. Je recommande fortement ce livre, et même la série entière ! »

— Tracie Peterson, auteure de la populaire série Heirs of Montana

« La conclusion victorieuse de la remarquable trilogie de Liz Curtis Higgs. Les recherches approfondies de Liz, son sens de l’histoire et l’amour de son sujet donnent vie aux conflits et aux triomphes de ses personnages, dans un récit que vous n’oublierez jamais. »

— Donna Fletcher Crow, auteure de Glastonbury

« J’ai savouré chaque mot merveilleux et les riches détails de L’honneur d’un prince. Romantique, émouvant, joyeux et plein d’espoir, ce Prince a satisfait toutes mes attentes, et même plus. J’avais hâte de découvrir comment l’histoire de Leana, Rose et Jamie allait se terminer, mais j’étais si triste de faire mes adieux à ces personnages, après avoir tourné la dernière page. Magique ! »

— Robin Lee Hatcher, auteure du roman à succès Beyond the Shadows

« Le portrait que fait Liz Curtis Higgs de la vie en Écosse au XVIIIe siècle m’a plongée dans un univers que je ne voulais plus quitter. Je croyais entendre l’accent du terroir, sentir la bruyère et goûter le saumon fumé et les scones. Mais mon plus grand plaisir, je l’ai trouvé dans les personnages peints de manière exquise. Jamie, Rose et Leana sont des êtres réels, imparfaits, que j’ai appris à connaître et à aimer. L’honneur d’un prince est la conclusion inoubliable d’une série inoubliable. »

— Lynn N. Austin, auteure de la série The Refiner’s Fire

« Avec L’honneur d’un prince, Liz Curtis Higgs a créé un chef-d’œuvre, un présent littéraire que je chérirai longtemps. Tout comme Une épine

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dans le cœur et Belle est la rose, ce roman est d’une riche complexité et saisit magnifiquement l’humanité profonde de Leana, de Rose et de Jamie. C’est vraiment le livre le plus fort écrit par Liz Curtis Higgs à ce jour ! »

— Diane Noble, auteure de The Last Storyteller

« Liz Curtis Higgs s’améliore sans cesse. Dans L’honneur d’un prince, l’histoire d’un homme aimé de deux femmes, la bataille intérieure qui s’y livre est universelle. Je me suis reconnue dans chacun de ces person-nages finement dessinés et j’ai souffert avec eux dans leurs conflits si humains. Cette trilogie est assurément un classique. »

— Lauraine Snelling, auteure de The Way of Women

Des éloges pour Belle est la rose

« Écrivaine de talent dotée d’une profonde compréhension de la nature humaine, Liz Curtis Higgs nous offre une saga historique admirable et fascinante. »

— B.J. Hoff, auteure de An Emerald Ballad

« De manière admirable, Liz Curtis Higgs crée des personnages aux multiples facettes, et la faveur du lecteur change de camp au fur et à mesure que l’histoire se développe... tandis que les détails historiques créent un arrière-plan saisissant. »

— Publishers Weekly

Des éloges pour Une épine dans le cœur

« Un lumineux sentiment d’espoir brille à travers l’histoire émouvante de personnages tous plus grands que nature et, en même temps, si humains. Cette saga inoubliable est aussi complexe, mystérieuse et joyeuse que l’amour et la foi peuvent l’être. »

— Susan Wiggs, auteure de romans à succès du New York Times

« L’écriture de qualité de Liz Curtis Higgs… incorpore de nombreux et charmants détails historiques, et ses remarquables talents de conteuse la servent admirablement. »

— Publishers Weekly

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Traduit de l’anglais par Patrice Nadeau

L’honneur d’un princeTome 3

Liz Curtis Higgs

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DiffusionCanada : Éditions AdA Inc.France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99Suisse : Transat — 23.42.77.40Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

Imprimé au Canada

Participation de la SODEC.Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Higgs, Liz Curtis

L’honneur d’un prince Traduction de: Whence came a prince. «Tome 3». ISBN 978-2-89667-435-0

I. Nadeau, Patrice, 1959 2 févr.- . II. Titre.

PS3558.I3625W4414 2011 813’.54 C2011-941603-4

Originally published in English under the title:Whence Came a Prince by Liz Curtis HiggsCopyright © 2005 by Liz Curtis HiggsPublished by WaterBrook Press an imprint of The Crown Publishing Groupa division of Random House, Inc.12265 Oracle Boulevard, Suite 200Colorado Springs, Colorado 80921 USAPhotography by Stephen Gardner, shootpw.com.

International rights contracted through:Gospel Literature InternationalP.O. Box 4060, Ontario, California 91761-1003 USA

This translation published by arrangement with WaterBrook Press, an imprint of The Crown Publishing Group,a division of Random House, Inc.

French edition © 2011 Editions AdA, Inc.

Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être re-produite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

Éditeur : François DoucetTraduction : Patrice NadeauRévision linguistique : Féminin PlurielCorrection d’épreuves : Nancy Coulombe, Suzanne TurcotteMontage de la couverture : Tho QuanImage de la couverture : Gaylon WamplerDesign de la couverture : John HamiltonImage de la couverture arrière : Allen Wright/Cauldron Press Ltd.Mise en pages : Sébastien MichaudISBN papier 978-2-89667-435-0ISBN PDF numérique 978-2-89683-246-0ISBN ePub 978-2-89733-314-0Première impression : 2011Dépôt légal : 2011Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque Nationale du Canada

Éditions AdA Inc.1385, boul. Lionel-BouletVarennes, Québec, Canada, J3X 1P7Téléphone : 450-929-0296Télécopieur : [email protected]

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À mes lectrices et lecteurs, nom-breux et fidèles, qui ont accueilli

l’épine et la rose… votre prince est arrivé.

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Et Jacob, comme ils aiment À méditer longuement,

Des épisodes de ton histoire, étrange et variée,

Ton labeur patient, ta foi inébranlable,Ta force dans ta lutte Pour vaincre l’ange,

Qui te valut, toi, prince de Dieu,Ton nouveau nom, Israël.

— JOHN STRUTHERS

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Chapitre 1

Le cœur qui est le plus tôt sensible aux fleursEst toujours le premier piqué par les aiguilles.

— Thomas Moore

Cottage BurnsidePentecôte 1790

Je ne t’abandonnerai jamais.Leana McBride se redressa dans son lit, désorientée,

s’agrippant aux lambeaux de son rêve. Elle s’y voyait assise sous l’if à la lisière du jardin d’Auchengray, berçant son petit garçon contre sa poitrine, glissant les doigts entre ses che-veux soyeux, chantant doucement en l’allaitant.

Balou, balou, mon p’tit, mon p’tit bébé.La chaude senteur d’Ian semblait imprégner l’air du petit

cottage de sa tante, à Twyneholm. La douceur évoquée de sa joue lui paraissait plus réelle que le vêtement de lin sous le bout de ses doigts, le souvenir de sa petite bouche gour-mande, plus tangible que l’étoffe rugueuse sur sa peau nue.

Elle agrippa les bords du lit quand la douleur transperça son cœur de nouveau. Tante Meg lui avait pourtant dit que la souffrance s’apaiserait avec le temps. Leana regarda la vieille femme, toujours profondément endormie, par-dessus son épaule. Sa tante avait voulu bien faire, mais deux mois n’avaient pas amoindri les souvenirs vivaces de son fils, qui hantaient ses rêves et troublaient ses pensées.

À toute heure, elle jonglait avec l’idée de retourner à Auchengray. À douze milles1 de distance seulement, pour-tant « à l’autre bout du monde » avait dit tante Meg un jour. Leana s’était imaginée grimpant quatre à quatre les marches

1. N.d.T. : Un mille équivaut à un peu plus de mille six cents mètres.

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jusqu’à la chambre d’enfant, pour prendre Ian dans ses bras et le tenir pendant des jours entiers. Elle l’aurait fait. Oui, elle l’aurait fait, s’il avait été possible de voir Ian sans voir aussi Jamie.

Oh, mon cher Jamie.Oui, elle se languissait de lui aussi, désespérément. D’une

manière différente, mais autant. Chair de ma chair, sang de mon sang. Les doux plans de son visage, les traits noirs formés par ses sourcils, sa généreuse bouche et son menton bien dessiné s’élevaient devant ses yeux comme un portrait peint par un maître. Elle avait aimé Jamie McKie dès l’instant où il avait posé le pied sur la pelouse d’Auchengray, par un lumineux après-midi d’octobre. Bien qu’il eût pris plus d’une année à répondre à son amour, Jamie, lorsqu’il l’avait fait, lui avait donné tout son cœur.

Mais, maintenant, ce cœur appartenait à sa sœur. À Rose.Leana tourna la tête sur l’oreiller, imaginant Jamie à côté

d’elle. L’aimait-il encore comme elle l’aimait ? Pensait-il seu-lement à elle ? Avait-il souffert comme elle ? Elle était honteuse de ses pensées, mais elle ne les étoufferait pas.

Elle savait ceci : aucune lettre ne lui était parvenue, implo-rant son retour. Ni attelage ni monture ne s’étaient présentés en faisant claquer leurs fers devant la porte de Burnside, pour la ramener à la maison. Elle avait quitté Auchengray de son plein gré le jour du mariage de Rose, dans l’intention d’habiter chez tante Meg assez longtemps pour guérir son cœur meurtri. Et assez longtemps pour que Rose ait le temps de guérir celui de Jamie, même si cette pensée affligeait Leana.

Le mois de juin approchait. Quand l’agnelage du printemps prendrait fin à Auchengray, ils s’en iraient sûrement dans la maison ancestrale de Jamie, dans la vallée de Loch Trool, emportant son précieux Ian avec eux. « Nous essuierons la poussière d’Auchengray de nos semelles dès le début du mois de mai », lui avait promis Jamie en février. Mais c’était plutôt Rose qui ferait le voyage à Glentrool.

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3L’HONNEUR D’UN PRINCE

Est-ce que sa sœur lui écrirait, lorsqu’ils s’y seraient ins-tallés ? Pour lui décrire Ian en train de grandir ? Pour lui dire qu’il ressemblait un peu plus à son père, chaque jour qui passait ? De telles nouvelles la feraient peut-être souffrir, mais Leana les préférerait au silence. Pas une seule lettre portant l’écriture familière de Rose n’était arrivée au cottage Burnside. Rien de son père non plus. Mais l’attentionnée Neda Hastings, la gouvernante d’Auchengray, lui avait fait parvenir une longue missive le mois précédent, regorgeant de détails sur les progrès d’Ian.

Il n’y était fait nulle part mention de Jamie. L’homme qui avait été autrefois son mari. L’homme qui avait béni son ventre avec Ian. L’homme qui avait épousé sa sœur.

— Soit mon roc inébranlable, murmura Leana dans l’obscurité.

Se couvrant de la réconfortante présence du Tout-Puissant comme d’un plaid épais, elle se leva de son lit mobile. Meg l’avait tiré de sous son propre lit, le soir de mars où sa nièce était arrivée. Bas sur le plancher et étroit, il ressemblait à celui dans lequel Leana avait dormi, dans la chambre d’enfant d’Auchengray. Avec Ian.

Son regard tomba sur la petite chemise de nuit déposée sur son sac de couture. Elle l’avait faite à l’aide de retailles de coton doux, et avait l’intention de broder des chardons violets sur les manches et l’ourlet. Quand elle l’aurait terminée, Ian serait âgé de neuf mois et il lui en faudrait une nouvelle. Si elle ne pouvait le voir, elle pouvait néanmoins coudre pour lui. Tenir l’étoffe entre ses doigts le rapprochait d’elle. Imaginer les coutures effleurer sa peau délicate lui donnait un peu de réconfort.

Pendant que sa tante ronflait doucement, Leana baigna ses mains et son visage dans la cuvette d’eau tiède, près du foyer. Elle passa sa banale robe verte, puis accrocha la bouilloire au-dessus du feu de charbon pour faire bouillir l’eau du thé, plus que jamais consciente que ses jours à Twyneholm étaient comptés. Sa tante pouvait difficilement continuer d’héberger une invitée longtemps encore. Et Leana s’ennuyait de la maison.

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Elle alluma l’une des bougies faites avec la cire des abeilles des ruches de Meg, puis rassembla ses ustensiles — un spurtle2 en bois pour brasser le gruau, un rouleau à pâte, une spatule métallique en forme de cœur pour soulever les petits gâteaux d’avoine — en se remémorant les innombrables fois où Neda et elle avaient travaillé côte à côte dans la spacieuse cuisine d’Auchengray.

Une poignée de farine, une pincée de soude, un soupçon de sel, une cuillerée de graisse d’oie du dîner de la veille, et le pre-mier gâteau d’avoine prit forme entre ses mains. Elle saupou-drait la planche de farine tout en travaillant, ajoutait un tout petit peu d’eau chaude, puis pétrissait la masse sous ses join-tures. La voix de Neda résonnait dans sa tête. « Étends l’avoine également. Que tes mains restent toujours en mouvement. » Leana amincit finement la pâte au rouleau, puis pinça les bords entre ses doigts et déposa son premier gâteau d’avoine sur la plaque, au-dessus du feu, avant de reprendre le processus avec le suivant.

Une clarté blafarde se répandit dans la pièce pendant qu’elle travaillait. Bientôt, un cocorico retentit d’une ferme voisine, saluant le lever du soleil.

— Je n’ai jamais vu une aussi belle paire de mains de pâtissière.

Elle leva les yeux et vit Margaret Halliday, qui lui souriait de l’autre côté de la pièce, vêtue d’une jaquette usée nouée autour de la taille. Leana lui sourit timidement.

— Bonjour, tantine.— Tu me gâtes, jeune fille ; tu prépares mon petit-déjeuner,

tu désherbes mon jardin et tu remplis mon seau de charbon.— C’est le moins que je puisse faire, répondit Leana, qui

gardait un œil sur ses gâteaux. Quand les bords s’ourlèrent, ils étaient prêts. — Mes mains sont occupées à cuisiner, dit-elle, sinon je

vous verserais votre thé.— Oh ! Je vais m’en charger.

2. Petit bâton de bois pour brasser le porridge.

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5L’HONNEUR D’UN PRINCE

Les deux femmes s’animèrent pour se prêter mutuelle- ment assistance dans le petit espace de travail de la cuisine et, bientôt, elles furent assises à table, leur petit-déjeuner servi dans des assiettes de poterie. Leana grignota un peu son gâteau d’avoine, puis le déposa sans l’avoir terminé, son appétit envolé.

Tante Meg étendit la main au-dessus de la table et tourna le menton de Leana vers la fenêtre pour l’examiner.

— Tu as maigri, depuis ton arrivée. Ce matin, en particu-lier, tu m’as l’air bien pâle.

— Mon estomac est un peu embarrassé. Leana ravala le goût désagréable qu’elle avait en bouche,

puis pressa une main sur son front. — Mais je ne suis pas fiévreuse.— Nous n’avons pas eu d’épidémie dans la paroisse depuis

une trentaine d’années. C’était une fièvre aiguë, accompagnée de frissons incontrôlables.

Tante Meg la regarda plus attentivement. — Aurais-tu mal digéré mon oie rôtie ? demanda-t-elle. Je

croyais qu’elle nous changerait agréablement du mouton et du poisson.

— J’en ai trop mangé, j’en ai peur. J’irai me promener, tout à l’heure, cela devrait m’aider.

Elle baissa les yeux vers sa tasse de thé, comme si le liquide noir contenait la force dont elle avait besoin pour dire ce qui devait l’être.

— Tantine, reprit Leana, il est temps pour moi de rentrer à Auchengray.

— Oh, ma chère nièce. La déception dans la voix de Meg était évidente.Leana leva le regard et toucha la joue ridée de sa tante. — Je suis déjà restée trop longtemps. Près de deux mois.Les yeux de Meg s’emplirent de larmes. — Quand tu as frappé à ma porte en cette veille pluvieuse

de sabbat, j’étais heureuse de te faire une place. Et je partagerai avec plaisir le cottage Burnside avec toi jusqu’à la fin de mes jours, si la compagnie d’une vieille femme ne te gêne pas.

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6 LIZ CURTIS HIGGS

— Vous êtes loin d’être vieille, et je chéris votre compa- gnie, dit Leana, essuyant tendrement les larmes de Meg. Mais vous ne pouvez continuer de me nourrir et de m’habiller. Et j’ai des devoirs qui m’attendent à la maison. Rose partie, Auchengray n’a plus de maîtresse. Les jardins seront à l’abandon, et la laine ne sera plus filée.

Leana serra les mains osseuses de Meg. — Pardonnez-moi, ma tante, reprit-elle. Vous saviez que ce

moment viendrait.— Oui, je sais bien, même si j’espérais que non. Sa tante la regarda longuement, et ses yeux bleu-gris

brillaient de compassion. — Écriras-tu à Willie pour lui demander de venir avec le

cabriolet ?— Non, répondit fermement Leana. Elle ne pouvait impliquer Willie, l’homme à tout faire

d’Auchengray, sans la permission de son père. Pas une autre fois.

— Il faut que je me débrouille toute seule, dit-elle. Avec mon propre argent. Une voiture louée.

Sa tante ne put contenir sa surprise.— Mais tu n’as pas d’argent. — Une situation à laquelle je compte remédier bientôt. Leana essaya de paraître confiante, bien qu’elle n’eût pas

encore songé au moyen de se procurer la somme nécessaire. — Monsieur Crosbie, le péager, m’a dit qu’un cabriolet et un

conducteur me coûteraient quinze shillings, expliqua-t-elle.Une fortune, pour une femme qui n’avait pas un penny dans

son porte-monnaie. Meg appuya son menton dans sa main. — Comme j’aimerais pouvoir te donner cet argent.— Vous en avez déjà assez fait pour moi, tante Meg. Et si

j’allais marcher un peu, pour voir si une bonne idée ne se pré-senterait pas d’elle-même ?

Leana se leva, se sentant un peu étourdie un moment, puis endossa sa cape, priant pour que l’air frisquet du matin lui calme l’estomac. L’un des deux colleys de sa tante bondit et

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7L’HONNEUR D’UN PRINCE

franchit la porte avant elle. Il s’ébroua des oreilles à la queue, puis se retourna pour attendre Leana.

Leana referma derrière elle la porte de bois de rouge de Burnside, puis gratta distraitement la tête soyeuse de l’animal. Twyneholm n’était pas vraiment un village, seulement une grappe de cottages de deux pièces — quelques-uns avaient des toits de chaume, comme celui de Meg, d’autres en ardoise — construits le long du chemin militaire. Le révérend Scott, le ministre de la paroisse, se plaisait à répéter qu’une grande et ancienne bataille, qui s’était livrée non loin de l’église, avait vu un roi être occis et ses hommes se retirer en titubant. Le nom du village, en vieux gaélique, commémorerait d’ailleurs ce fait d’armes. Tante Meg se moquait de cette fable romantique.

— C’est une parcelle de terre, un îlot coincé entre la Tarff Water et le Corraford Burn.

Leana savait seulement que Twyneholm l’avait bien servie. Un refuge paisible pour un cœur déchiré. Dans quelques jours, quand le mois de juin serait là, elle regarderait vers le nord, vers Auchengray, et prierait d’avoir les moyens — et la force — de rentrer à la maison.

Elle n’avait plus d’enfant à materner ni de mari à aimer. Mais elle avait foi en Celui qui ne l’avait pas quittée. Je ne t’abandon-nerai jamais. Les mots que le Tout-Puissant avait dits à Jamie en rêve. Des mots qu’elle avait murmurés à Jamie, quand leur avenir était assuré. Des mots que Leana portait toujours tout près de son cœur.

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L’h

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prin

ceL eana esquissa une révérence et tenta de placer leur relation sur un plan fraternel.— On a sûrement besoin de moi à la cuisine, mon cousin.Jamie lui plaça une main sous le menton et leva doucement son visage,

l’immobilisant à quelques pouces du sien. — Cousin ? dit-il, la voix enrouée par l’émotion. Non, jeune fi lle. Il ne

pourra plus jamais en être ainsi entre nous.Par un effort de pure volonté, elle s’éloigna de lui. — Pas plus qu’il ne saurait en être autrement.

Un voyage du cœur dans les Lowlands d’Écosse

Hanté par un passé honteux et luttant pour un avenir incertain, Jamie McKie jure de retourner au manoir ancestral de Glentrool pour revendi-quer son héritage. Une entreprise hardie, qui mettra à l’épreuve la valeur de son courage et la force de son épée.

Mais qui sera à ses côtés, lorsque deux femmes possèdent un droit légitime sur son cœur ? La tendre et aimable Leana, mère de son premier-né, ou la sémillante Rose, sa jeune sœur, enceinte de son deuxième enfant ?

L’honneur et le devoir l’emportent, lorsqu’un héros prodigue se pré-pare à livrer bataille pour tout ce qui est cher à ses yeux.

« Une œuvre qui résistera à l’épreuve du temps. Je recommande forte-ment ce livre, et même la série entière ! »

— Tracie Peterson, auteure de Land of My Heart

Comprend un guide de lecture.

Liz Curtis Higgs est l’auteure de vingt-deux livres, totalisant plus de trois millions d’exemplaires vendus, incluant ses romans historiques à succès, Une épine dans le cœur et Belle est la rose. Ne ratez pas son prochain roman historique, Trouver grâce à tes yeux.

ISBN 978-2-89667-435-0

[email protected]

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« J’ai eu l’impression de vivre l’histoire de Leana, Rose et Jamie. Une lecture magnifi que ! »

— Francine Rivers, auteure de Redeeming Love

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