creuse-citron-39-version-ecran.pdf
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lafft : Bellezanne 2 Dcharges et dchets 3 Planning familial limousin 4 Mines dor ou duranium,
Diagnostic mdical par Internet 5 Le meilleur des mondes : Bibliothque in the cloud 6
Informatique ou libert ? 7-9 La fin de lcole : Collge du Plateau 10-11, cole, exclusion,
racisme 12, NDDL 13 La gueule en lquation : Big brother is waching your ADN 14-15
Mauvaises lectures 16 Potes contant pour rien 17 Pacotilles :
Bracelet pour tout le monde 18 Revue de crise 19 Vous tes cerns 20 PRIX
LIBRE
Journal de la Creuse libertaire n 39 fvrier-avril 2014
10ean
ne
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2 lafft
Dchets nuclaires en LimousinLa fabuleuse histoire de Bellezane
LES ANCiENNES MiNES durANiuM laissentchapperaujourlejourdesquantitsimpor-tantesduraniumetderadiumdanslescoursdeau.Cesparticules suivent lecoursde larivireetsedposentsurlefond,notammentdanslesplansdeau,lolecourantest leplusfaible.Lorsdelavidangepriodiquedeces plans deau, on constate que les sdi-mentssontfortementradioactifsetquepourdesraisonstantenvironnementalesquesani-taires,ilfautprocderleurcurage.Jusque-l, la question reste simple et de
bonsens :unpollueurenamont,despollu-tionsenaval,ilsuffitdimposeraupollueurde limiter ses rejets ou de les traiter et laquestion est rgle. Par ailleurs, en ce quiconcernelespollutionspassesetdonclecurage des sdiments , il suffit dimposeraupollueurdeleprendresachargeetdenassumertouteslesconsquencestechniquesetfinancires.Maisvoil !Lespouvoirspublicssontdans
lincapacit de fixer une norme de rejet en
vesquecreusemmeunautrestockagede dchets radioactifs Bessines-sur-Gar-tempe.Cenestquen2006etlarrivemas-sivedesdimentsradioactifsenprovenancede Saint-Pardoux que les pouvoirs publicsontimposArvadeconstruireuneinstal-lation ddie, que nous nommerons Belle-zane2puisquelleestsituesurlestockagededchetsradioactifsdeBellezane.Trs vite, Bellezane 2 sest rvle la
foistotalementinopranteetsature.Arvaadoncdemandetobtenuuneextensiondecestockageen2009,malgrtouteslesirrgula-rits de fonctionnementmises en vidence.Nous lappellerons Bellezane 2+. LestockagedeBellezane2+sestretrouvlui-mmesaturen2010.Onpeutapprcieraupassage la capacitdeprvisiondArvaetdespouvoirspublics.En rsum, une installation inoprante et
sature,puistendue,puisdenouveaurapide-ment sature et les curages de sdimentsradioactifsquicontinuent :ilsuffitalorsdelesabandonnerenpleinenature,dansdesgo-tubes*etsipossibleprsdunerivire ;cestce qui est fait enmai 2010 Compreignac.Suiteuneplainteassociative,relayeparlapresselocaleetnationale,ilestdoncdciddedplacercesdchetsversuneinstallationpro-visoirequenousnommeronsBellezane3(cf.photo) et les pouvoirs publics exigentquArvaconstruiseunevritableinstallationdestockagededchetsdignedecenom.Naurait-ilpastplussimpledimposerla
rductiondesrejetsetleurtraitement?Non,carletraitementdesrejetscotetrscheretlorsdelacessiondesanciennesminesltaten2018,Arvaauraitalorsdpayerunefortesoulte financire pour se dbarrasser de sesbien embarrassantes mines. Alors queconstruire une installation de stockage dedchets, a peut rapporter gros.Ainsi com-mencelpopedeBellezane4.
Lindustrie minire de luranium nen finit pas de faire parler delle en Limousin. Aprs cinquanteannes dexploitation et le mot prend ici tout son sens , nous commenons peine mesurer lesdgts de cette industrie : effondrements massifs comme Compreignac en 2010 ou plus localiss, habi-tations construites en striles miniers et devenues insalubres comme en Xaintrie, chemins contami-ns luranium un peu partout dans la rgion, pollution des rivires comme Bessines-sur-Gartempeou Gioux, sdiments radioactifs quil faut curer comme Saint-Pardoux, La Crouzille ou ailleurs, etc.Cest ce dernier point qui va retenir notre attention aujourdhui. De quoi sagit-il ?
Commentstocke-t-on lesdchets radio-actifs?Bellezane 3,aot 2011.(Crdit photoSRL)
uraniumpourlesmines.Lestravauxscienti-fiques ont bien t effectus, leurs conclu-sions sont accessibles tous, mais rien nebouge.Etpourquoi?Parcequelapplicationdecesnouvellesnormesderejetquilimite-raient la pollution coterait trop cher Arva.On faitdonccommesionne savaitpas faire et les sdiments radioactifs conti-nuentdesaccumulerdanslesplansdeau.En second lieu, les propritaires ou ges-
tionnairesdeplansdeauseretrouventavecunepollutiondontilsnesontpasresponsa-bles.Mais ilest trsdifficiledeprouverque cette pollution est imputable auxanciennes mines duranium. Cependant,jusqumaintenant,Arva dans un gestedapaisement et pour acheter une certainepaix sociale accepte de prendre encharge le curage des sdiments radioactifs.Jusququand?Cest ainsi que, durant de nombreuses
annes, ces sdiments radioactifs se sontretrouvs stocks dans une simple excava-tionuneboutonniredanslejargonare- D*Grosboudinspermables.
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un dossier est dpos en 2012 et le projet suit son cours.Lenqutepubliquemeneenseptembreetoctobredernieramisenvidence toutes les incohrences du projet,mais quimporte : uneautorisation sera dlivre dbut 2014 pour stocker 200000 m3 dedchetsradioactifs.Cesttoutdemmeunprogrs,direz-vous?Biensr,etArvase
frottedjlesmains.Caren2018,Arvanauraplusderesponsabi-litsminiresmaislespropritairesougestionnairesdeplansdeauseronttoujoursconfrontsleurspollutions.ilnyauraalorspluspersonnepourprendreenchargetechniquementetfinancirementcesdchetsradioactifs,mais,miracle,uneinstallationseraautori-se les stocker. Ce seramme la seule de ce type autorise enFrance et, dans unmonde soumis la concurrence libre et nonfausse, labsence de concurrence est tout demme lemeilleurgagedeprofits !ilsuffiraalorsauxgestionnairesdeplansdeaudepayer le curage, depayer le transport et depayer le stockagedesdchets.Moralit :dbarrassez-vousdevosdchetschezlesvoisinsunique-
mentsivousvoustesassursdetirerunbonprixpourlesrcuprer.
dOMiNiquE
lafft 3
EN MAi 2010 (Creuse-Citron, n 24) et enmai 2013 (Creuse-Citron, n 36), nous nousfaisionslchodeprojetspourlemoinsfumeux et malodorants autour dutraitement des ordures mnagresproduites dans le dpartementde la Creuse: la constructiondune usine de mthanisationpar la socitAbiodis et lac-quisitionparledpartementdune presse extru-sion, en particulier pourtransformer par pyrolyseles ordures mnagresenmatire fermentes-cible destine lusinedemthani-sation. Ce pro-cd tant tota-lement expri-mental et trs co-teux.Noublions pas
non plus que lusine demthanisation,nepou-vant se contenter desordures mnagres etautres boues dpuration,ncessitelapportdesorghoetquetroiscentshectares de bonnes terres agricoles ont tacquisesparAbiodis.Aujourdhui le projet Abiodis semble au
pointmortetlapresseextrusionaduplomb
danslailecarnoszlusontdcouvertunnou-veaumoutoncinqpattespourletraitement
desordures.il sagit du procd Oxalor.Lide est vieille comme le
monde : la chaux vive,mlange aux pou-belles dans un mlan-
geur, va capterlhumiditetprovo-
quer une rac-tion thermique,qui asscherales dchets,l e s q u e l ss e r o n te n s u i t es p a r spar filtra-tion end c h e t sorganiqueset non-
organiques,letritant fait dansces derniersentremtauxet
p l a s t i q u e s .LOxyum,issudelorganique,estvenduauxfabricantsdengraisoudirectementdesagri-culteurscommeamendementorganocalcique.Etlereste(plastiques,mtaux, etc.)estvendupourlerecyclage.Sansoublierunepartie,non
recyclable, qui va permettre de fabriquer duCSr (combustible solide rsiduel), utilisableencimenteriesouenchaufferies.Toutaendeuxheuresdetemps,avectrs
peu de dchets rsiduels et pour un cotimbattable,bref,unrvedcolo.
iciencore,ilsagitplusdeprototypequedesolutionindustrielle,uneseuleusine,Lezayen Poitou-Charentes, fonctionne ainsi, maispourdesquantitsactuellementtrslimites.Mais, surtout,quenest-ildes rsiduschi-
miquesetpharmaceutiques,enquellesquanti-ts et sous quelles formes se retrouvent-ilsdanslengraisproduit?il peut tre logique damender des terres
rendues striles par une agriculture indus-trielle intensive avec du concentr de pou-belle,maisquelpaysan,soucieuxdelaqualitetdelaviedesaterreainsiquedesaproduc-tion,prendraituntelrisque?Parions que rien ne sera dcid avant les
lectionsmunicipales.Maisafaitquandmmequatreansquenos
zlusetleurstechnicienssebaladentetpaientdes cabinets de conseil pour rgler le pro-blme, urgent, du traitement des orduresmnagres.Pour les aider,Creuse-Citron estentraindemettreaupointundessicateurdeprojetspouralimenterlefuturmuseddilinutilitdupersonnelpolitique.
PATriCk FAurE
La poubelle arlsienne (suite dun feuilleton ordurier)
D
Dmnagement depuis le Vincou des boues radioactives retires de ltang de La Rode. Compreignac, Gatebourg, 2010
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4 lafft
Le Planning familial duLimousin est nouveau enactivit et compte bien se faireconnatre. Se fixant commeobjectif daller parler sexuali-ts, violences, contraceptions,fminismes, sida, etc.,aux plus jeunes et moinsjeunes ; aux femmes et auxhommes ; la ville comme lacampagne, et fort de lappuidu rseau du Mouvement fran-ais du planning familial com-pos de plus de 70 associationsaux avant-postes de la revendi-cation du droit disposer deson corps !
Ce mouvement existant depuis 1956 estconnupoursesvaleursfministesetddu-cationpopulaire.debiengrandsmotsmaisquest-cequea
signifieconcrtement?Le fminismeduPlanning familial, cest
la concrtisation de combats depuis plusdunsicle,deslutteshistoriquescontrelesimpositions patriarcales, les strotypessexistesquidivisentlessexesendeuxcom-portementsdfinis (masculin et fminin) etqui,infine,cloisonnentlesindividuEsetlasocit dans des attentes, des rles, desplaceshirarchises.Le fminisme, cest aussi des objectifs,
des buts atteindre : lmancipation, lga-lit de droit, tre libre de ses choix, ladconstruction de ce quest LA femme ouLhomme, LA lesbienne ou LE gay, LAsexualit;cestaussienvisageruneautresocit,unautreprojetpourdemainonossexualitsetcequifaitdenouscequenoussommes ne soient pasdes attributs portercomme des stig-mates.Enfin, notre
f m i n i sm e ,cest aussi desv a l e u r s ,commelasoli-
darit,lautonomie,lerespectetlducationpopulaire.L encore, un bien grand mot que celui
dducationpopulaireNousnesouhaitonspas dlivrer ce qui serait une bonne paroleparce que cela reviendrait entraver notreobjectif dune socit o les individuEsseraient matres en toute conscience deschoix de leur vie.Ainsi, notre manire deconstruireetdenvisagernotreactionsefaitparlchange,lepartage,laconstructioncol-lectivepourallerchercherlaparoledecellesetceuxquinelontjamais ;cesta,cequenousentendonsparducationpopulaire.
Onentendparfoisdirecombienlecombatfministe est dsuet, avec lide que lesdroits,lgalitsontacquis,ilnyauraitdoncplusdecombatmener.diffrentsniveaux,lesviolencessociales
lies notre sexe, notre sexualit, notrecorps, etc. sont toujours prsentes et sontimbriques : quelles soient conomiques(salaires, harclement au travail, division dutravail, temps partiels, etc.), domestiques(violsetviolencesconjugales,divisiondutra-vail domestique, etc.) ou encore dans la rue(sifflement, harclement, intimidation), etaussiphysiques,psychologiques,moralesNous ne pouvons pas nier que les vio-
lences sexistes sont plus que jamais pr-sentes dans nos vies et, qui plus est,imbriques dans diffrentes formes de vio-lencesportesparlensembledelasocit.
La rponse que nous souhaitons porter travers la relance du Planning familial enLimousin est double : nous souhaitons treforce de mobilisation et de lutte contre lesexisme et les attaques des droits desfemmes.ilsagitdoncdesemobilisercontreles multiples ides ractionnaires : racisme,xnophobie, homophobie, sexisme, etc.Nous devons donc montrer notre force desolidaritaveclesluttesprogressistesdanslemonde. Aujourdhui, se mobiliser pour le
droit lavortementen Espagne enestunexemple.
Nous souhai-tons tre gale-ment une forcecollective pourconstruire le
cadre dinformation, de sensibilisation,dchanges,departagesautourdesquestionsdesexualit,avortement,contraception,la-borsparetpourtoutesettous.Pour ce faire, notre projet se dcline
autourdelamiseenplacedunlocalcentrede ressources dans lequel nous pourronsproposerdesateliers,desgroupesdeparoleset de rflexion, une bibliothque, des bro-chures, un accompagnement, des informa-tions, etc.Au-deldecetespaceressources,ilsagit
dtre mobile et daller vers. Nous tra-vaillons laborer un maillage associatifpour pouvoir intervenir le plus largementpossible,quecesoitdansdestablissementsscolaires,dansdesmaisonsdequartiers,desassociationsdejeunesetdemoinsjeunes
traverslarticulationdeceprojet,nousvoulons construireunautrediscours etuneautreapprochesurnoscorps,nossexualits.Trop souvent, nous vivons et entendons undiscoursquidonnesensnotreplacenotrecorps(quecesoitunmdecinsurunchoixdecontraceptionoulavolontdinterrompreunegrossesseounonparexemple).Ayonsconsciencedecequenoussommes
pourmieuxsavoircequenousvoulonstreetconstruisonscollectivementlesressourcespourquecesoitpossible !
JOANE
Mail : [email protected] : 06 71 43 54 71
22 aot 2013
:
la fondation
Jrme-Lejeun
e
(berceau de no
mbreux
anti-IVG) est
reconnue
dutilit publiqu
e
Relance du Planning familial 87
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l'afft - 5
Mines d'or ou mines d'uranium,
mme combat
propos des prospections minires
PERVilleranges en Creuse
Alerte la pollution
Mme si les pollutions gnres par
l'extraction de l'or (et autres mtaux) et
de l'uranium ne sont pas forcment les
mmes, le scnario gnral est du mme
type : pour l'or, par exemple, sortir des
quantits phnomnales de roches pour
en extraire une infime quantit utile
par des traitements mcaniques et chi-
miques (cyanure, acide sulfurique, etc.)
avec des volumes d'eau trs importants.
L'environnement se trouve pollu pour
trs longtemps par les effluents de ces
traitements et par le rejet des striles
(roches o la concentration du minerai
est trop faible), le tout lessiv par la pluie
entrane, entre autres, arsenic et sub-
stances radioactives dans les cours d'eau.
Alerte conomique
Creuse-Niger, mme combat : notre
dpartement est domin par une cono-
mie de type pays sous-dvelopp .
Les leveurs produisent de la matire
premire du veau d'Italie et la plus-
value se fait ailleurs, en Italie ou en
Espagne. Il en sera de mme avec les
mines, une quelconque multinationale
viendra piller les ressources locales,
crera trois ou quatre emplois non quali-
fis et se retirera laissant un paysage
dvast et une pollution millnaire. Ce
projet n'a aucun sens conomique si on
prend en compte le cot de la dpollution
conscutive l'arrt de l'extraction. Mais
bien sr, comme pour les mines d'ura-
nium, l'tat et son fantoche ministre du
Redressement productif ne font pas ce
genre de calculs.
Il ne faut pas se leurrer, la lutte contre
ce projet n'a pas qu'un intrt local. Des
prix records, une demande croissante, un
besoin de scurisation des approvision-
nements : une nouvelle rue vers les
minerais est luvre, partout dans le
monde. En France, d'autres permis sont
en cours comme dans la Sarthe.
Appel l'action et la solidarit
Il faut aller trs vite pour empcher le
dmarrage de la prospection, si elle
commence l'exploitation qui suivra sera
plus difficile stopper. Il faut sensibiliser
les agriculteurs qui vont se faire dpos-
sder de leur terre et toute la population
qui va assister la destruction et la
pollution de son cadre de vie.
Le collectif qui rsiste contre ce projet
ne compte que peu de monde et surtout
des nouveaux arrivs en Creuse. Il est
ncessaire de grossir ses rangs. Il serait
bien que les lecteurs de Creuse-Citron
puissent faire circuler au maximum ces
informations, il ny pas qu'Internet, le
bouche oreilles est trs efficace.
Une runion publique d'information
avec projection du film Tout l'or de la
Montagne noire va tre organise pro-
chainement au cinma d'vaux-les-
Bains.
PF
Collectifdes riverains du PER
de Villeranges
Blog : http://minesencreuse.blogspot.fr/
Contact : [email protected]
ou 06 76 98 89 74.
Sur le sujet en gnral :
CollectifALDEAHwww.aldeah.org
Le 18 novembre 2013, un permis
exclusif de recherches (PER) de mines
d'or, de cuivre, d'argent, de zinc,
d'antimoine, d'tain, de tungstne et
substances connexes dit Permis de
Villeranges , portant sur une surface
d'environ 48 kilomtres carrs
(communes d'Auge, Bord-St-Georges,
Chambon-sur-Voueize, Lpaud, Lussat,
Sannat et Tardes) a t octroy la
socit Cominor.
Fidle son anticlricalisme primaire, Creuse-Citron
va investir dans les mines d'apostat et d'antimoine
Croulants chbrans
SOUS LE TITRE PLEIN DE TL-TOUBIBS
MON CHEVET le journal La Montagne
du 3 dcembre dernier entonnait sur l'air
des lampions la glorification d'une exp-
rience de tlmdecine unique en
Limousin qui se droule l'Ehpad de
Chambon-sur-Voueize.
En bref, un chariot de tlmdecine
(cran, camra, stthoscope, chographe,
etc.) permet aux rsidents de l'Ehpad
d'tre diagnostiqus distance.
Innovant et moderne , non ?
Selon le Code de la sant publique, la
tlmdecine est une pratique mdi-
cale qui met en rapport entre eux, par la
voie des nouvelles technologies un
patient et un ou plusieurs professionnels
de sant. C'est cens tre une rponse
aux problmes de dmographie mdi-
cale (au manque de toubibs dans les
campagnes).
Concrtement on branche un vieux sur
Internet et un toubib, Limoges ou
Tombouctou, va faire sa consultation et
prescrire le traitement adapt.
Ces mouroirs aseptiss que sont les
Ehpad souffrent dj d'un manque criant
de personnel, comme c'est le cas pour ce-
lui qui vient d'ouvrir Guret, la tl-
mdecine va permettre d'en loigner les
mdecins. Domotique et robots aidant, on
peut imaginer des tablissements d-
pourvus de toute prsence humaine autre
que les patients eux-mmes.
Gestion optimise, cots matriss, un
nouvel idal social.
PF
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6 - meilleur des mondes
Les bibliothques publiques
de Creuse dans le nuage
POUR FAIRE SIMPLE, le cloud compu-
ting , mot la mode, est un terme mar-
keting qui dsigne l'externalisation des
donnes et logiciels sur des serveurs
extrieurs, ce qui vite notamment
d'avoir stocker ces derniers sur un poste
local : via une connexion Internet, on tra-
vaille sur un ordinateur distant, situ
quelque part dans le monde. Cela
s'applique aussi bien un individu pour
son traitement de texte ou ses photos, par
exemple, que pour la gestion d'une entre-
prise ou d'une entit publique, comme
une bibliothque.
Pour parler franais, on pourrait dire
informatique dmatrialise ou informa-
tique dans les nuages. On peut goter ici
l'intelligence et la puissance de l'ido-
logie techno-scientifique qui arrive
transformer quelque chose dminem-
ment concret en quelque chose d'immat-
riel. L'enfumage atteint ainsi des
sommets. Quoi de plus concret qu'un
ordinateur, c'est un tas de ferraille et de
mtaux rares (largement obtenus par le
pillage des ressources naturelles des pays
du Sud), a ncessite de l'lectricit pour
fonctionner, et mme les donnes mani-
pules grce lui n'existent qu' travers
des moyens de stockages (disques
durs , cls diverses, etc.), peut-tre
miniaturiss, mais dfinitivement con-
crets. Pour une bibliothque par exem-
ple, travailler dans le nuage conomise
l'investissement et la maintenance d'un
ou plusieurs gros ordinateurs (ou ser-
veurs), le souci quotidien de la sauve-
garde des donnes et le souci priodique
des mises jour du logiciel de gestion.
Tout le cambouis est sous-trait des
centres de traitement de donnes ( data-
centers ), souvent situs en Amrique du
Nord, et appartenant Google, Amazon,
Microsoft, Apple et consorts. Se dbar-
rasser de tout souci matriel et se
recentrer sur son cur de mtier et
des services locaux valeur ajoute
n'est-ce pas un progrs ?
Naturlich ! Ma qu
ce n'est peut-tre pas aussi simple.
On peut lister pas mal d'inconvnients.
L'utilisateur n'a aucune ide de l'endroit
o sont stockes et manipules ses
donnes. La connexion entre les postes
locaux et les serveurs applicatifs passant
par le rseau Internet expose des
risques de cyber-attaques et de violations
de confidentialit : les grandes oreilles de
la CIA-NSA peuvent s'intresser aux lec-
tures des habitants de la Creuse. Les
donnes tant stockes chez un tiers, le
client n'a aucune garantie sur l'utilisation
qui peut en tre faite. La gestion locale
est tributaire du fonctionnement d'Inter-
net : panne d'Internet gale fermeture au
public de la bibliothque ! Se posent ga-
lement des questions d'ordre juridique
lies la localisation des donnes qui
peut tre dans un pays aux lois
diffrentes de celui qui les met.
Sans tomber dans la parano et la
logique du complot, il est certain que sur
ce sujet, encore, la rfrence au Meilleur
des mondes de Huxley coule de source.
L'individu se trouve compltement nu
aussi bien dcrypt que son ADN, o est-
il, que fait-il, que lit-il, etc. ? Il est vrai-
ment possible de le savoir.
Dans Creuse-Citron, nous dnonons
rgulirement cette volution du systme
dans lequel nous vivons, aussi, plutt que
de mappesantir sur ce sujet, je voudrais
dvelopper un autre effet ngatif de cette
fuite dans les nuages.
Si l'on se penche, rapidement, sur
l'volution de l'informatique on assiste
une vritable rvolution au sens de retour
au point de dpart. La premire
informatique tait celle de gros ordina-
teurs sur lesquels on travaillait avec des
terminaux passifs, les services informa-
tiques taient tout puissants et les utilisa-
teurs n'avaient pas voix au chapitre. Puis
dans les annes 1970, s'est dveloppe la
mini-informatique en rseau qui a permis
un clatement des moyens et un dbut
d'appropriation de l'outil informatique par
lutilisateur. Ensuite la micro-informa-
tique et les rseaux de micro-ordinateurs
ont permis d'achever cette appropriation.
Bien sr, qui dit matrise d'un outil, dit
entretien de cet outil : dveloppement
d'un certain savoir technique et pratique
de manipulations diverses (sauvegardes,
paramtrage d'un poste de travail, mises
jour, etc.).
Avec l'informatique dans les nuages, on
revient la case dpart : un terminal
passif connect sur un serveur distant. Ce
qui pourrait paratre comme un progrs
est en fait une rgression : ce n'est pas
seulement le terminal qui devient passif
mais l'utilisateur galement. En ce sens il
est dpossd de son outil de travail,
avatar constant de la socit industrielle.
Je rapprocherai cela de deux volutions
qui me semblent galement significatives.
Aujourd'hui un navigateur peut traverser
l'ocan sans savoir se reprer sur le soleil
et les toiles avec un sextant, il lui suffit
d'tre connect un satellite quelconque ;
de mme il n'est plus besoin de savoir lire
une carte puisque le GPS est l.
Qu'Internet et le satellite se mettent en
rideau et plus rien ne marche ! Les fournis-
seurs d'accs garantissent leurs services,
vous pouvez souscrire une assurance en cas
de dfaillance, le droit est l, mais la vie
relle non. Le dveloppement des tech-
niques de l'information et de la com-
munication induit une dpossession des
savoir-faire et une atomisation des indi-
vidus condamns consommer des nou-
veauts techniques sans aucun esprit
critique.
Que des bibliothcaires acceptent ce
mirage, et pour certains aillent plus loin
en utilisant des puces RFID pour la
gestion de leurs adhrents, a quelque
chose de dsesprant, car s'il est une pro-
fession o la frquentation d'une culture
encyclopdique devrait aiguiser l'esprit
critique c'est bien celle-l.
PATRICK FAURE
Les plus grosses bibliothques-mdiathques de Creuse, Bibliothque dpartementale, Mdiathque intercommunale
d'Aubusson-Felletin, vivent aujourd'hui la tte dans les nuages : c'est--dire que leur gestion se fait dans le cloud (nuage en
anglais), qu'il s'agisse d'enregistrer le prt d'un document ou de faire une recherche sur un sujet quelconque. Quelle ralit
concrte se cache derrire cette mtaphore vanescente ?
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meilleur des mondes - 7
Pour une dfense de la dmocratie
l're numrique
Ces derniers mois, l'tendue de la surveillance de masse est deve-
nue notorit publique. De quelques clics de souris, l'tat peut
accder votre portable, votre adresse e-mail, vos rseaux
sociaux et vos recherches sur Internet.
Il peut suivre vos penchants et vos activits politiques et, en par-
tenariat avec des socits de l'Internet, il recueille et stocke vos
donnes et il peut donc prdire votre consommation et vos
comportements.
Le pilier fondamental de la dmocratie est l'intgrit inviolable de
l'individu. L'intgrit humaine s'tend bien au-del du corps phy-
sique. Dans leurs penses et dans leurs environnements person-
nels et de communication, tous les tres humains ont le droit une
intimit sans encombre.
Ce droit fondamental est rendu caduc par l'abus de l'volution
technologique par les tats et par les socits organises des fins
de surveillance de masse.
Une personne place sous surveillance n'est plus libre ; une socit
sous surveillance n'est plus une dmocratie. Pour rester valides,
nos droits dmocratiques doivent s'appliquer aussi bien dans le
virtuel que dans le concret.
* La surveillance viole la sphre prive et compromet la libert de
pense et d'opinion.
* La surveillance des masses traite chaque citoyen comme un
suspect potentiel. Elle remet en question un de nos triomphes
historiques : celui de la prsomption d'innocence.
* La surveillance rend l'individu transparent, tandis que l'tat et la
socit fonctionnent dans le secret. Comme nous l'avons vu, ce
pouvoir est systmatiquement abusif.
* La surveillance est un vol. Ces donnes ne sont pas un bien
public : elles nous appartiennent. Quand elles sont utilises pour
prdire notre comportement, nous sommes spolis dautre chose :
du principe de la libre volont, essentiel la libert dmocratique.
Nous exigeons le droit pour tous les peuples dterminer, comme
citoyens dmocratiques, dans quelle mesure leurs donnes per-
sonnelles peuvent tre lgalement collectes, stockes et traites et
par qui ; d'obtenir des informations sur l'endroit o leurs donnes
sont stockes et comment elles sont utilises ; dobtenir la sup-
pression de leurs donnes si elles ont t illgalement recueillies et
stockes.
Nous appelons tous les tats et socits respecter ces droits.
Nous appelons tous les citoyens se lever en dfense de ces
droits.
Nous appelons les Nations Unies reconnatre l'importance
centrale de la protection des droits civils de l're numrique et de
crer une Charte internationale des droits numriques.
Nous appelons les gouvernements signer et adhrer une telle
convention.
Texte publi le 10 dcembre dans 30 journaux travers le monde,
l'occasion de la Journe mondiale des Droits de l'homme, sign par
562 auteurs issus de 80 pays dont 5 laurats du Prix Nobel. Cet appel
mondial a t organis par un collectif indpendant d'crivains: Juli Zeh,
Ilija Trojanow, Eva Menasse, Janne Teller, Priya Basil, Isabel Cole et
JosefHaslinger.
Quand 343 connards affirment leur besoin de
prostitution (pour conforter leur virilit ?), en
clamant Tous ensemble, nous proclamons : touche
pas ma pute ! , tous les mdias prennent a au
srieux nous en tartinant les oreilles pendant
plusieurs jours.
Mais quand, le 10 dcembre dernier, un texte, sign
de plus de 500 crivains, tait adress l'ONUpour
demander une convention des droits numriques en
dnonant le flicage gnralis via Internet, l, les
mdias font canard et ne relayent quasiment pas
l'info : nous n'avons entendu parler de ce texte
qu'une seule fois la radio.
Ce texte dnonce assez clairement le flicage
numrique.
videmment, il s'agit encore d'une ptition
citoyenniste, videmment nous n'avons pas grand
chose cirer de l'ONU, mais montrer qu'il n'y a pas
seulement quelques anarcho-babo-parano-passistes
pour dnoncer la socit numrique peut tre
intressant.
Vous trouverez donc ce texte ci-contre et, page
suivante, un texte du groupe Marcuse crit aprs les
rvlations dEdward Snowden sur la surveillance
des communications numriques par les services
secrets amricains et publi le 3 janvier, galement
dans le journal Le Monde. Ce dernier article
exprime une position beaucoup plus globale et
critique quant l'incidence du numrique sur
notre vie.
Informatique ou libert ?
-
8 - meilleur des mondes
LA CASCADE DE RVLATIONS sur les
programmes de surveillance lectronique,
dclenche par Edward Snowden au mois
de juillet dernier, continue ces jours-ci.
Aprs les classes politiques euro-
pennes et la presse, ce sont maintenant
des crivains du monde entier qui
s indignent et rclament ldiction par
lONU dune dclaration des Droits de
lhomme numrique (cf. la tribune
Refusons la socit de surveillance !
dans Le Monde du 11 dcembre). Les
opinions publiques, qu ils appellent se
soulever en dfense de ces droits,
semblent, elles, largement indiffrentes.
Dans cette affaire, ceux qui ne
smeuvent point font sans doute preuve
de plus de sagesse et de mmoire que
ceux qui se montrent surpris et choqus.
Car pour qui s intresse quelque peu au
cours suivi par notre socit-monde ces
dernires dcennies, lampleur des don-
nes aujourdhui automatiquement
disposition des officines de surveillance
politique et d intelligence conomique
na rien dtonnant. Face lampleur des
transformations de la vie quotidienne et
du travail, face la puissance du mouve-
ment d interconnexion de tous les
rseaux de communication modernes, des
milliers darticles de journaux, des
dizaines douvrages sont parus au fil des
ans pour annoncer la situation o nous
nous trouvons dsormais.
Pour ne citer que quelques titres de
livres trs parlants : Tous fichs ! (Loui-
sette Gouverne et Claude-Marie Vadrot,
journaliste Politis,1 994), Surveillance
lectronique plantaire (Duncan Camp-
bell, 2001 , propos du projet che-
lon), Sous lil des puces. Les RFID et la
dmocratie (Michel Alberganti, journa-
liste au Monde, 2007), RFID : la police
totale (collectif Pices et Main-duvre,
2008), Surveillance globale (ric Sadin,
2009), Lil absolu (Grard Wajcman,
psychanalyste, 2010), La Vie prive en
pril. Des citoyens sous contrle (Alex
Trk, snateur UMP longtemps prsident
de la CNIL, 2011 ).
Cest dire quel point les informations
qui font rgulirement la une des journaux
depuis cet t ne sont pas des rvlations.
Elles sont au plus une mise jour : a y
est, ce nest plus une projection ou une
menace, nous sommes pour de bon dans
ce monde-l.
Un monde o toute une partie des
liberts civiles conquises aux sicles pas-
ss svanouit de facto dans les rseaux
de fibre optique, les ondes mises par les
antennes-relais et les serveurs des im-
menses datacenters. Un monde o le
souci de sa vie prive devient, selon le
mot du cyber-journaliste Jean-Marc Ma-
nach, un problme de vieux con . Un
monde o le travail de renseignement de
la police et le marketing des entreprises
nont la plupart du temps pas besoin de
se faire l insu des gens : avec les r-
seaux sociaux , on peut savoir sans vio-
ler l intimit de millions de personnes qui
prfre telle marchandise et pourquoi ;
voire, quels actes seront commis au nom
de telle conviction politique ou reli-
gieuse.
Dans ce monde-l, qui menace le plus
notre libert, de la NSA ou de Facebook ?
DObama ou dAmazon ? De Franois
Hollande, le chef dtat qui se porte
garant des programmes de surveillance
mens par la Direction du Renseignement
intrieur, ou de Franois Hollande, le
prsident du Conseil gnral de Corrze
qui distribuait gratuitement en 2010 des
ordinateurs portables tous les collgiens
de son dpartement pour les rendre addicts
la vie.com ds lge de 12 ans ?
Bien sr, tout cela va de pair : il ny a pas
de sens opposer les aspects commerciaux
et culturels de lemprise numrique ses
aspects directement policiers.
Pourtant, seul le versant policier pose
problme de temps autres, et encore
est-ce apparemment aux yeux dune mi-
norit. tous les tages de la socit, les
Nouvelles technologies de l information
et de la communication sont clbres
depuis leur mergence comme un vecteur
de libration sans prcdent, une panace
conomique, sociale, culturelle et sani-
taire : les crans sont censs veiller les
enfants en soulageant les parents des soins
leur prodiguer ; la numrisation de tous
les textes met disposition de chacun une
bibliothque universitaire (voire univer-
selle) sans sortir de son salon ; les techno-
logies mdicales rendent possible doprer
un malade du cur 5 000 kilomtres de
lendroit o il se trouve ; les sites de ren-
contres permettent de trouver lamour
mme quand on est timide, puis de trom-
per son conjoint ds quon sen est lass ;
la robotique est en passe de crer des
automates pour tenir compagnie aux
vieux, etc.
Il se trouve que dans ce merveilleux
monde connect de toutes parts, peu prs
tout va mal, mais il serait indlicat de se
demander si cela na pas directement
voir si linformatisation nest pas dabord
vecteur de chmage, dabus de pouvoir
managrial, de solitude, dimpuissance po-
litique, de perte de mmoire...
Et en prime, on saperoit maintenant
que les liberts fondamentales qui
rendaient lair des dmocraties lib-
rales malgr tout respirable, ces liberts
sont en partie liquides par les traces que
nous laissons constamment sur Internet,
dans les bases de donnes des oprateurs
tlphoniques, dans les lecteurs de puces
RFID qui se multiplient dans lespace
public ou encore dans les bornes biom-
triques (au travail ou laroport).
Pour tous ceux qui dfendent avec
ardeur le projet de socit de la
connaissance , il ny a l que des
drives, un mauvais ct des nouvelles
Informatique ou libert ? (suite)
-
meilleur des mondes - 9
technologies contre lequel les nations
dmocratiques doivent absolument riger
des garde-fous lgaux et thiques (ver-
sion pirate : contre lequel des commu-
nauts d internautes libres doivent
sauto-organiser). Or, considrer la sur-
veillance comme un aspect ngatif mais
contingent des NTIC est absurde. Il nest
pas possible, par exemple, dopposer les
prtendus avantages des cartes puce
RFID aux possibilits de contrle
distance quelles reclent, car la techno-
logie RFID repose sur la transmission
automatise de donnes dune machine
une autre (de la puce au lecteur, du
lecteur lordinateur, etc.). La possibilit
dun contrle instantan en dcoule donc
directement.
Plus globalement, partir du moment
o lensemble de nos activits sont
informatises, il y a beaucoup plus
d informations sur nous et elles ne
peuvent jamais dans leur totalit tre
effaces, rendues anonymes ou inutili-
sables que les logiciels soient libres
ou pas. De mme quil est impossible de
btir une maison en amiante o personne
ne serait jamais en contact avec de
lamiante, il est illusoire de penser que
l informatisation de toute la vie sociale
pourrait ne pas gnrer des torrents
d informations sur toutes choses, toutes
fins utiles.
Les tats et les grandes entreprises
dont nous sommes troitement dpen-
dants, matriellement et moralement,
devraient vraiment faire preuve dune
vertu surnaturelle pour ne pas tre tents
de tirer profit du fait que nous vivons
actuellement dans une socit o tout est
enregistr, trac, mmoris.
De cette vertu surnaturelle il nest
question dans aucun trait de philosophie
politique, dans aucun manuel dconomie-
gestion.
Il est donc temps dadmettre que notre
addiction aux crans et aux rseaux est la
forme que prend notre poque la domi-
nation qui sexerce sur nous. Laffaire
Snowden nappelle pas notre sens des
mises au point diplomatiques, des am-
nagements techniques ou juridiques
surtout pas une nime rnovation de la
mal nomme Commission informatique
et liberts. Elle est une mise en cause de
notre mode de vie ultra branch.
Plutt que de nous pousser interpeller
les puissants pour les supplier de ne pas
abuser de leur pouvoir, elle devrait nous
interpeller sur ce que notre poque entend
par culture , amiti , amour ou
gratuit .
Laudace dEdward Snowden restera
vaine si elle ne rpand pas l ide que la
nuit politique o nous sommes plongs
est voue spaissir, tant que des aspi-
rations se dtacher de nos machines
intelligentes ne souffleront pas sur la
socit.
Ceci est la version intgrale d'un texte
publi le 3 janvier dans le journal Le
Monde dans une version tronque sous
le titre Misre de notre addiction
numrique .
Aprs un premier livre contre la publicit
en 2004, le groupe MARCUSE
(Mouvement autonome de rflexion
critique l'usage des survivants de
l'conomie) a publi en 2013 La
Libert dans le coma. Essai sur
lidentification lectronique et les motifs
de sy opposer aux ditions La Lenteur.
Vu que des arbres seraient alls provoquer des chauffards mchs roulant vive allure ;
Vu que certains arbres gnent le passage des gros engins agricoles ;
Vu que les arbres font de lombre ;
Vu que les arbres perdent leurs feuilles ;
Vu que les arbres sont des nids frelons ;
Vu que les arbres pompent de leau et concurrencent dloyalement les champs de mas ;
Vu que certains arbres gchent le paysage ;
Vu que les arbres abritent toutes sortes de vermines ;
Vu que les arbres cachent la fort ;
Vu que certains arbres sont moches ;
Vu que les arbres constituent une menace relle et srieuse pour lhomme (et les femmes),
pour le paysage et pour lenvironnement ;
Le Conseil gnral de la Creuse, a dcid, dans une optique de dveloppement durable et en application
du principe de prcaution (introduit dans le prambule de la Constitution franaise en son article 5), de
procder labattage de tous les vieux arbres de son territoire en commenant par les plus mchants.
En consquence, le logo du dpartement tant devenu obsolte, le Conseil gnral a mandat lagence de
communication Ide Creuse , pour un budget de 370 000 (soit moins de 3 par habitant1 ! ) ; logo que
nous avons le plaisir de vous prsenter en avant-premire.
Arbres du bord des routes
Mise au point transmise par une lectrice de Creuse-Citron
suite la campagne d'lagage du printemps 2013.
Cette anne le collectifArbres de bord de routes a t accept
comme observateur, mais une grande vigilance reste de rigueur.
Pour mmoire, ancien logo du CG23
-
10 la fin de lcole
cole alternative ou alternative lcole?
CEST LA TrOiSiME ANNE ducollgeasso-ciatifetasepourraitqueasoitladernire,entoutcassoussaformeactuelle.Ceprojeta commenc il y a quatre ans. il runissaitdes gens du Plateau. des parents dlvesmais pas que. Apparemment les collgesalentour (Felletin,Bourganeuf,Eymoutiers)ne comblaient pas nos esprances duca-tives : le rythmescolaire, laviescolaire,les transports scolaires, les contenus sco-lairesEtsionessayaitautrechose?Aprs plein de runions pour imaginer
versoonirait,adbuteconcrtementlt2011.Onnerencontrepasunenthousiasme
farouchedanslescommunesduPlateaupouraccueillircettenaissance.CommeTlmille-vachedoittreloriginedelamortdeFr3,le collge asso sera responsablede leffon-drementde lcolede larpublique(bana-nire).CestSaint-Martin-Chteauquinousaccueille la premire anne, et on dmna-gera laVilledieu les deux suivantes.uneassociationportelecollgeassoetilalesta-tutdcoleprivehorscontrat.
Moijarrivesurleplateauaumomentoce projet commence. cette poque, mestroisenfantssont instruitsenfamilleetje
Creuse-Citron a pens quil fallait parler de cette exprience intressante mme (et surtout?) si ellesuscite des critiques
Voici les questions qui ont t poses Paul, lun des acteurs du projet : Tu expliques quest-ce quectait ce collge, depuis quand il existe, comment a a dbut? Ton arrive, tes ides sur la question.Comment a sest droul? Pourquoi a sarrte, les diffrends et diffrentes ides des unEs et desautres? Ta conclusion sur une ducation parallle (ou alternative, ou). Dautres voix seront bienve-nues pour exprimer des points de vue diffrents sur cette aventure.
viens de dmis-sionner de ldu-cation nationaleojeprofessaislaSVT*.Au j o u r d h u i
jaiprisde ladis-tance avec le col-lge asso. Cettesollicitation deCreu s e -C i t ro narrive un bonmoment car nousfaisonslebilandecette belle exp-rience dans quel-quesjours :jauraidj par la pr-sente bien mchle boulot commeon dit sur la cteOuest.
Jai un certainregard sur ldu-cation et depuismonarrivesurle
plateau, il ne sest pas dtendu.Ces quatreannes auront t trs fertiles sur ce plan :outre les nombreuses runions, pivoine quiorganise trois jours sur lespratiquesduca-tives (Freinet, Steiner, Montessori et oncause mme un peu dillich), ou dernire-ment un week-end avec Lepri La finde lducation?.etpuisdes lecturesdca-dentes menfument largement le cerveau commeCatherineBakerouChristinedelphy.Jaffine patiemment ma critique. Jaban-
donnequelquespeurszenfouies.
Lecollgeassodonc.Cesujetrevientsou-ventsurlatable :enfamille,aveclescama-rades,aveclespotesplusloigns,aveclesgensdepassageAprslecommentasypasse, cette exprience titille l o acoince : les fondements de lducation. Leproblme avec ce collge asso, cest quetoutescesdiscussionsnerestentpasaufonddestiroirs :onlefait.ilestpossibledejouer ce quon croit. Cest pas rien dj, cettepossibilit.
Pour moiLecollgeassoestunecole alternative.
Alorsquedepuisledbutduprojet,jemilitepourunealternativelcole.
a veut dire?unecolealternative : loindunanmoins
relcoleprive= botefric,lecollgeasso na fonctionn quavec des bnvolesmme pas dfrays. Les frais de scolarittaientcequepouvaientdonnerlesfamilles.Entre0et150 parmois.desrythmestran-quilles (respectueux !) quatre jours parsemaines,9h30-17 heures.unsavantquili-bre entre des activits manuelles, intellec-tuelles,sportives,artistiquesdesmoments DD
essin: Erikka.
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la fin de lcole 11
deviequotidiennepartags :mnage,repas,transports des temps de rgulation :conseil, bilan, mto, quoi de neuf dessuivis personnaliss (du cas par cas ; avec10jeunes,cestvraiquecestconcevable !),desbeauxprojets :thtre,voyages,semainedecrationavecunartisteJedisbravo !
unealternative lcole :mais commentraconterlimpensable?Lcoleestunsanc-tuaire. On ny touche pas. Mme si elledmontre chaque jour sa nocivit (les rap-portsPiSA:hourralcoleaccrotlesinga-lits !). Comment puis-je me permettredimaginer autre chose? dconstruire uneglise,etquelleglise !unegliseinstalledepuisplusdunsicledanslemondeentier :les Allemands avaient un trs bon niveauscolaireen1933, lafrancevanouspondreencoreunebellerformesurlacouleurdesmursdestoilettesdupresbytre,etlemodlefinlandais, et lalphabtisation castriste, etlespetitesfillesafghanesquividemmentaposelambiance :cestunpeuprtentieuxdemapart.aaexist ?lcoleenbateau?Summer-
hill ?icimaintenant,aseraitquoi ?Lcoledelavie?untruclibertairesrementolesrapports de domination seraient vraimentchambouls :ilestquestiondeladominationdeladultesurlenfant.Enplusdecellesdumleblanchtrodonc :lesvaleurssous-jacentes on les connat : galit fraternit,
libertpatatipatatailsagitjustedelesmettreenjeu.Pourdevrai.donc :commen-cerparleurlcherlagrappeauxdjeunes !
Lcolene seraitplus laffairede spcia-listes,toutlemondeprendsapart.Jimaginecommeun rseaudchanges de savoirs, ilsagitderpertorier :les gens disponibles accueillir des
jeunes(etmoinsjeunestantqufaire !),lesactivitsproposes(surtoutdesacti-
vitsdelavraievie :fairelepain,tudierleslichens dune tourbire, improviser unchantpasseulementdesmathsetdufran-ais pour pouvoir passer le brevet en lou-ced),leurforme :ducoursparticulierdeclari-
nette dune heure, au voyage Marseillepour10jeunespourdixjours.tablircommeaunecartographiedespro-
positions. Suivant leurs lans et penchants,leursmoyensdelocomotions,lesjeuneschoi-sissent.Aupralableilfautquelesadultesetparticulirement les parents aient rsolu lecasse-tteducatif :Jetecontrainsappren-dredeschosesdbilesdansunenvironnementdbile car cestpour tonbien.Contraindrelautrepoursonbien.Suspect.Maispratique:apermetdejustifierlinjustifiable.Cestceque les colonsdoivent raconter auxNgres,les hommes leurs femmes, les patrons leursouvriers,lescarnivoresleursmoutons.Maisjemgare.
Le collge asso va sarrter.
Pourquoi ?Onestfatigu.Legroupedejeunesauraitttroppetit ?Onsestussurdescasdifficilesavant
denavoirlacarrure?cetge-l,yarienenfaire???
Lducation nazionale nest pas encoresuffisamment pourrie-caca pour que lesjeunes sen enfuient plein nez et toutesjambes (et il me semble mme savoir desource sre que certains symarrent pluttcorrectement) ?Alorspourquoi ?qui le sait ? dautres voix du collge
raconteraient dautres points de vue que jepartageraissrementPeut-tredenepasavoirprislamesurede
nosdsaccordssurlessujetsdefondcomme la contrainte, lobligation scolaire : despositionsirrconciliables?ilauraitpeut-trefallufairedeuxcollges
asso :uncollgealternatifetunealternativeaucollge.ilyadoncduboulotpourtoutlemonde.Pourmapart,ladernireru,Lucievo-
quait Lcole en plateau : a me faitencoreenvie.
PAuL
1914-2014, la pub est dclare !Sonne lheure! Les jours sen vont, demeurent les commmorations nausabondes,
celle de la Grande Boucherie par exemple
D
HEurEuSEMENT deslivrescontinuentparatrepour nous consoler de la misre ambiante,ainsi celui de didier daeninckx sur lesrclamespendantlaguerre.didier daeninckx, auteur de romans poli-
cierscaractrehistoriqueetsocial,aimegrat-ter loa faitmalet enparticulierbienaufonddestrousnoirsdenotrehistoirercente.En1984,lesmassacresdOctobre1961res-
tentuntaboudelhistoireofficielle,daeninckxpublieMeurtres pour mmoire dontlintriguepolicire voque lvnement; il rcidive enrappelant les exhibitions dindignes delexpositioncolonialede1931dansson livreCannibale.SondernierlivreLa pub est dcla-re,illustrparlesrclamesdujournalLIllus-tration des annes 1914-1918, nous montrecommentlesindustrielsvonttirerpartidelim-monde tuerie pour vendre et vendre toujoursplusgrceunesale trouvaillequicommen-aitprendredelampleur:lapublicit!Lauteurinventelepersonnagedunejeune
dactylo dont le fianc est au front et qui est
engage par une agence de publicit lors delexpositionuniversellede1900.ilsagitpourelledinventerlesslogansquivonttransformerlespoilusetleursfamillesenpremiervec-teurdelaconsommation.Cetteintrigueestunprtextecarlattraitdu
livrersidedanslesdizainesdereproductionsderclamesquilagrmentent.il sagit de vendre aux soldats, dattendrir
larrire en flattant la fibre patriotique, den-courager la haine du Boche, de crer denouveauxbesoins,laguerrefaitentrerlapubdanslredelamodernit.Les slogans qui accompagnent les images
rivalisent de cynisme, ainsi celui du chrono-grapheetdunmdicamentpourlintestin:LechronographeJuSTvousrendraplus
deservicesquunemontre,vouspourrezdiri-gerefficacementletirdelartillerieetconna-trelheureexacte,indispensableaucombatGrceluivostroupestoujoursfrachessau-rontlinstantprcisoellesdoiventfrapperlecoupdcisifquidonnelavictoire.
JuBOL nettoie lintestin,demmeque lepoiluchasseles Boches des boyaux, demmeJuBOLchasselesmau-vaismicrobesdelintestin.Amputs ! reprenez la
vie active davant-guerre comme lont faitceuxquiontadoptlesappareilsultralgersdeMALLET-GuYOT.quantauxillustrations,certainesfontfr-
mircommecePreNoldumagasinduPrin-temps au service de la guerre : dguis enpoilu,ilportedanssahottematrielmilitaireetarmesen toutgenre !Oucellede lacou-verturedulivre :Cestunepublicitpourlepapier cigarette rizla+. On peut voir unbb qui fume ; sur son bavoir est crit :classe37etdeuxpoilusgalement fumeursleportententriomphe.dieu,quelaguerreestjolie!
SAGNAdidier daeninckx, 1914-2014, la pub est
dclare ! ditionsHobeke,Paris,2013.
*Sciencesdelavieetdelaterre
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12 la fin de lcole
Dans Apprendre dsobir,petite histoire de lcole quirsiste, Grgory Chambat etmoi posons la question : Tra-vaillons-nous pour ltat quinous paye, ou pour les enfantsdont nous avons la charge?
ENTrE LE MArTEAu et lenclume, les ensei-gnants, ttou tard, sont sommsdechoisirleurcamp.dansunepoqueo ltatpeutinstallerdesTribunauxadministratifslin-trieurdesCentresdertention,cetteques-tion sedclineen sous-questionsqui sontdevritableschoix :inscrirelesenfantsounon sur le fichier Base-lves. Faireremonteroupaslesrsultatsdesvalua-tions. Sacquitter de ses heures de sou-tienouenfaireautrechose.Transmettreaurectoratlanationalitdesenfantsousabstenir de le faire. Mais aussi, toutsimplement, inscrire ou non certainsenfantslcole.trangersetfousnontjamaist
les bienvenus lcole de larpublique. Aujourdhuiltat lgifre sur leuraccueil dune faon sidloyale quil organise,de fait, leur exclusion.Je prendrai deuxexemples : celui desenfants des bidon-villes (en France, cesont surtout desroms) et celui desenfantsporteursdecequon appelle lesTSA: Troubles duspectre autistique.Pour le dire brutale-ment, il semblequun systmescolairequia faitde la rentabilitsociale et cono-mique son credonetiennepasdutoutgarderensonseindes petits humainsqui ne pourrontjamais constituerune chair patronsrentable.
Linstitutionscolairevadeplusenplusversunerecherchelafoisdecontrleetderatio-nalisation.Lesexclus,autrefoistolrslin-trieur des tablissements mais souventcantonnsdansdesclassesspcialises, ten-dentmaintenanttrejetsdehorsourefou-lslentre.Bien quil ne soit pas du tout obligatoire
davoirundomicile fixepour tre scolaris,lesenfantsromssevoientrefuserlinscriptionparnombredemairies,quivontdurougeaubrunenpassantparlerose,lebleuetlevert.Cestquesilesenfantsobtiennentdescertifi-cats de scolarit, cela peut compliquer les
mesuresrguliresdexpulsionquirejet-tent leurs familles de bidonvilles endpotoirs, toujours plus loin desregards, toujours plus prs de larbi-traire des policiers, comme Saint-Fons, ou de la population, comme Marseille. dans dautres pays, ce quisestpassdanscesdeuxendroitssap-pelleunpogrome.Certaines associations obtiennent des
scolarisations quellesvont cher-cherune
une avec les dents, mme quand un arrtdexpulsion a t prononc.Mais la plupartdutemps,lesromsquiessaientdescolariserleursenfantsnarriventmmepas jusquauxinstituteursquipourraientlessoutenir.Cependant un dcret bien ennuyeuxmais
point tropcontraignantatpromulgu,quiincite fortement lesmaires scolariser tousles enfants, tous, tous, tous.Alors on scola-rise,cest--direquonmetcesenfantsdevantunenseignant,dansdes locauxprotgsdesintempries.Peu importequils aientde6 12ans,quecertainssoientdeslocuteursfran-aisetdautrespasencore.Cestalascola-risation:desenfantsdevantunenseignant,letoutlabridelapluie.
Les enfants tsiganes sont scolariss au commissariat
Cest ainsi qu Saint-Fons (encore!), lesenfantstsiganessontscolariss,hourra!aucommissariat,5 kmdeleurbidonville,sansramassage scolaire pour traverser une zoneindustrielle sillonne par des norias decamions, sans toilettes, sans eau courante,
sanscantine.Silsarriventenretard,porteclose!aleurapprendrarespecterleshoraires.Et silsnemangentpasentremidietdeux,alesregarde.Lamairieest irrprochable : lesenfants romssont
scolariss,ouiounon?devantuneensei-gnante,unevraie,delducationnationale,ouiounon?ris-Orangis,13enfantsromssontsco-lariss dans une annexe du gymnase, en
bordurede lanationale.Lencore, lemaireveutbienscolariserlesenfantstsiganes,maispas lesmlangeraveclesvraisgens.Entantquinstit,onpeutseposer
la question cruciale de la complai-sancedelducationnationalecou-vrircegenredeprocds,quipourraitbienfairecole,sionosedire.Bien-tt des vraies classes, avec de vraisinstits,danslesCrA*?ilme semble que tous les acteurs de
lducationdevraientragircescandalequirisquededevenirunesalehabitude.Cenestplus lcole deux vitesses, cest lcole deux institutions. Lune, la vraie, pour lesenfants franais dment estampills; lautre,lasous-cole,pourlessous-enfantsdessous-citoyens, le tout le plus officiellement dumonde au sein de lducation nationale, quiest une grande famille lancienne, avecappartementsprinciersetchambresdebonnes.
cole, exclusion, racisme, etc.
D*Centredertentionadministrative.
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la fin de lcole 13
Enfants autistes et coleLautre exclusion massive concerne cesenfants atteints de ces troubles quonregroupe sous lappellation gnrique deTSA. Les autistes, quels quils soient, neperoiventpas lemondecomme lesautres.ilsneparlentpasforcment,sontinsensiblesaux codes sociaux et leur hypersensorialitfait quils peuvent ne pas supporter lesregardsoulescontacts.Lcoleestpourcesenfantslasociabilit
dficienteunlieuderejet.Laseuledfinitiondelautismeestcelledunemaladiementale.Onsaitpourtant,saufenFrance,quilsagitdune organisation neuronale diffrente. unhandicap social, pas une maladie. Le petitfilm dAmandaBaggs, autiste non parlante,oulesinterventionspubliquesdeJosefScho-vanec, parmi dautres, sont clairantes cesujet. Si les Tsiganes et les autistes ont unpoint commun, cest dtre altriss jusquau dlire par des gens beaucoup plusnombreuxqueux,etquinepeuventlesenvi-sagerquecommeunproblme.quirefusentleurs singularits. qui les pathologisent, lesanormalisent,lesinfriorisent.Lintgration scolaire des autistes a t
une grande cause nationale il y a peu. LaFranceestlundespaysaumondequisestmontrleplusdestructeuraveceuxetleursparents,enraisondelatoute-puissancedansce pays de la psychanalyse. Bruno Bettel-heim,pourneciterquelui,avoulalina-tiondfinitive,ausilenceetlenfermementdesgnrationsdautistes,etlaculpabilitleursmresaccusesdtresanscur.Long-tempsaprsquonttrvleslesparticula-rits des cerveaux dautistes, longtempsaprs que desmdecins commeLovaas ou
Chopperontmisaupointdesmthodesdu-catives efficaces pour intgrer ces enfants(TEACCH,ABA), laplupart despraticiensfranais sont rests impermables. il en estdemmedelinstitutionscolaire.Lintgration des enfants handicaps se
faitaveclaidedAuxiliairesdeviescolaire(AVS). Prcaires, peu ou pas formEs,payEs au lance-pierres, ces AVS tmoi-gnent du mpris dans lequel lducationnationale tient les enfants handicapscomme ses personnels. Cest ainsi quellerendconcrtementimpraticablelintgrationdesautistesparlesmodalitsmmessuivantlesquelleselleprtendlesintgrer.80%res-tentexclusdelcole,alorsquilssonttousscolariss en italie, en Angleterre, enEspagne, etc.LaHauteAutorit de sant abiendsavoulapsychanalysedansletraite-mentdelautisme,maiscelanafaitquallu-mer une guerre assez incroyable entre lesparents et les psychiatres. un journalistequi lui demande pourquoi les parents vou-draient confier leurs enfants des profes-sionnels qui, selon ses dires, pratiquent ledressage, le docteur Bokobza rpond quecestplusreposantpoureux,cesttellementlhorreurdavoirunenfantautiste !Cequiesthorrible,cestdtreconfront
lincomprhension, la brutalit, la suffi-sanceetlempris.Aurefusdesapproprierunminimumdeconnaissancessurcetroublesi particulier, dacqurir quelques savoir-faire prouvs qui puissent permettre unerelleintgration. linstar de la scolarisation des enfants
tsiganes,lascolarisationdesenfantsautistesnest pas un point de dtail. Elle pose laquestioncrucialedelexclusion,elledessine
enombrechinoiselasilhouettedupestifr.Elledfinitunecoledurefus,delaferme-ture, mais aussi une cole de lhypocrisie,qui fait semblant dintgrer pour mieuxdsintgrer. Et cela aussi est ducatif, defaonterriblementngative.Cestpourquoitoutenseignantquichritlmancipationdesindividus et des groupes doit semparer decetteproblmatiquedurapportdugroupelindividu. du rapport de linstitution lavarit foncire, irrductible de lhumain.Pour connatre les gens, il faut dabord lesreconnatre.EtpuissapercevoirquelesTsi-ganes ont une histoire, une culture, unelangue. Peut-tre que leur culture nomade,qui nglige la matrielle et survalorise lesliensdesolidaritdanslesgroupestendus,adeuxoutroistrucsnousapprendre.
Lcole, reflet de la socitEtunautiste,cestjusteuneautreversiondelhumain, avec une autre sensorialit, desconnexions neuronales diffrentes, et plussouventquechezlesneurotypiques(motdontlesautistesseserventpourdfinirceuxquinele sontpas)des comptences extrmesdansun domaine prcis.dans un groupe harmo-nieux,lescapacitsdechacunsontunavan-tageglobal pour tous.Sparer, trier, classer,cest appauvrir tout le monde. duquer desgroupes et pas seulement des individus faitpartie des dfis dune pdagogie fonde surlpanouissementhumain.Lcole,cestcer-tain,estlerefletdelasocit.Lcole oui, pas forcment les ensei-
gnants,pasncessairementlespersonnelsdelducationnationale.Heureusement !
LAurENCE BiBErFELd
LTAT ET LES PrO-ArOPOrT menacent depasser de nouveau en force. ils prtendentdbuter,dans lesmoisquiviennent, lades-truction des espces protges et les chan-tiers de laroport. une nouvelle vaguedexpulsionspourraitsurvenir.Nousne les laisseronspas faire !Les tra-
vauxnecommencerontpas !Sur place, le mouvement est plus vivant
encore qu lautomne 2012, les liens plusdenses,leschampspluscultivsetleshabitatsplusnombreux.Au-del,plusde200comitslocauxsesontcrs,ensolidaritaveclalutteetpourlafaireessaimerparchezeux.
Nousappelonstouteslesforcesanti-aro-port se joindre la manifestation du22 fvrier 2014Nantespour leurmontrerquil nest pas question quils touchent aubocage.rendez-vous13 heuresdevantlaPrfec-
ture,pontMorand.Appellancparlacoordinationdesoppo-
sants (50 associations, syndicats, mouve-mentspolitiquesetcollectifs) leCOPAiN44LesNaturalistesenluttedeshabitant-e-sdelaZAd.http://acipa.free.fr http://naturalistesen-
lutte.overblog.comhttp://zad.nadir.org
Toutes et tous Nantes le 22 fvrier 2014 !
Notre-Dame-des-Landes : laroport, cest toujours NON!
D
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14 la gueule en quation
Big Brother is watching your ADN
Nos gnes intressentla police. Vont-ilsreprer le gne de ladlinquance et ainsi
touffer dans luf toutedviance? Leur meilleur desmondes va-t-il dfinitivementfaire taire ceux qui disentNON?Accompagnons les insoumisXavier, Jean-Charles, Franois,Rody dans leur refus du fichageADN.
Alertez les bbs Les citoyens seraient mieux protgs sileursdonnesAdNtaientrecueilliesdsleurnaissance , affirme Christian Estrosi, lemaireuMPdeNice.SiauxuSAlefichagedes nourrissons se pratique, larticle 16 duCodecivilsemblenousprotgerduntelcau-chemar puisquil contient ces mots rassu-rants : Chacun a droit au respect de soncorps. Le corps humain est inviolable. quenest-ildansnotrepaysdelaLibert?SuivonsCamilleetsonpetitami, tendre-
mentrunissurleparkingdunpetitvillage.une patrouille de la gendarmerie lescontrle,fouillelavoitureetdcouvreunepipe eau (utilisable pour fumer du has-chich). Le lendemain elle est convoquepour un prlvementAdN, quelle refuse :
JeneveuxparcautionnerunesocitquiressemblecellequedcritGeorgesOrwelldans1984.Soulignonsquilnyaaucunepreuvequelle ait consommdu stupfiant,ce qui nest dailleurs pas sur la liste desdlitsentranantunfichageAdN.Policierset gendarmes peuvent dcider le prlve-ment de nimporte qui, sans aucuncontrle des autorits judiciaires.
Protger et soumettreEn 1998, profitant de lmotion provoqueparletueurensrieGuyGeorges,MaryliseLebranchu,ministrede laJusticedeLionelJospin,instaureleFNAEG(Fichiernationalautomatis des empreintes gntiques) afinde ficherlesdlinquantssexuels.En 2001, daniel Vaillant, ministre de
lintrieur du gouvernement Jospin, faitadopter la LSq (Loi sur la scurit quoti-dienne), qui tend le FNAEG aux crimes,actesdeterrorisme,maisaussiauxdestruc-tions,dgradations,dtriorationsLiNPS(institut national de la police scientifique)estcr,habilitpourlesidentificationsparempreintesgntiques.En 2003, le ministre de lintrieur Sar-
kozy faitvoter laLSi (Loipour la scuritintrieure), prolongement de la Lopsi (Loidorientation et de programmation pour lascuritintrieure)de2002,censemieuxrpondre laugmentationexponentielledela dlinquance et de la criminalit. denombreux dlits autorisant le prlvementAdN sont ajouts, portant leur nombre plus de 130 : tags, vols dautoradios,
outragesagent, insultesMais lesdlin-quants financiers sont rassurs : sontexclusabusdeconfiance,banqueroute,favoritisme,abusdebienssociaux,traficdinfluence.Lerefusdesesoumettreauprlvementdevientundlit vie,puisquonlereproposeaprsune condamnation pour ce refus. il est chaquefoispassibledunandeprisonetde15000 ,portsdeuxanset30000 pourune personne condamne. dans ce derniercas, cela entrane le retrait de toutes lesrductionsdepeineetlinterdictiondeloc-troidenouvelles.En2004,laloiPerbenii,dunomdugarde
desSceauxdugouvernementraffarin,pr-tend luttercontre ladlinquanceet lacri-minalit organise . Elle prcise quelorsquil sagit de condamns, les prlve-ments peuvent tre effectus leur insu,voiredeforce.un dcret duConseil dtat indique que
lesrsultatssontconservsauFNAEGpen-dant quarante ans pour les personnescondamnes ou suspectes,vingt-cinq anspour les personnes disculpes ou nonpoursuivies !Aujourdhui sur plus de 2 millions de
dlinquantsduFNAEG,80%onttseu-lementmis en cause et non condamns. cully, prs de Lyon, le laboratoire de lapolice scientifique ralise le gnotypage partirdesperme,salive,cheveu,ongle,quiltransmetauSCiC(Servicecentraldidentitjudiciaire).depuis2007,27paysontdonnleuraccordpourinscriredanslaConstitutioneuropennelelibreaccsauxfichiersAdNdesautrespays,etleSyndicatdelamagistra-tureinterroge :Lavolontderpertorierleplusgrandnombredepersonnesestdjunegraveatteinteauxlibertsetlintgritdespersonnes. que se passerait-il dans unesocittotalitaire ?
Vaincus parfois, soumis jamais !Tout est bon pour alimenter le FNAEG.Citons quelques cas de refus de fichageAdN,maiscombiendepersonnessytantsoumises, dstabilises devant lesmenaces,restenttotalementignores !deuxenfantsayantcommislhorriblefor-
fait de drober un ballon dans unmagasin,lespandoressontvenusleurdomicilepourun prlvementAdNpuisquaucune limi-tation dge nestprvue.
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la gueule en quation 15
Lors dune manifestation de lycens contreles rformes Darcos, trois jeunes sont arrtssuite une altercation. Aprs 48 heures degarde vue, ils passent en comparutionimmdiate, le juge invoquant la responsabilitde chaque manifestant pour tout acte commispendant son droulement. Un an aprs, lundeux est convoqu pour fichage ADN.Xavier Mathieu, syndicaliste CGT, porte-
parole des Conti, rappelle, son procs, les fichages de Vichy des Juifs, des homo-sexuels, des Tsiganes, et on sait comment asest termin. Il affirme : Mon ADN, je letiens de mes parents. Jamais je le donneraiautrement que par amour.Jean-Charles est faucheur volontaire, anti-
militariste oppos au Centre dessais de mis-siles des Landes, dsobissant, militantliber taire ; ancien facteur, il a t rvoqu en2013 quand La Poste sest aperue quildtruisait les courriers publicitaires au lieude les distribuer. Son procs pour refus defichage ADN a lieu le 15 janvier 2014 Mont-de-Marsan.Trente-quatre faucheurs dOGM ont t
condamns pour destruction de bien privaggrav en runion, et ont refus le prl-vement dADN. Ils ont poursuivi ltat fran-ais devant la Cour europenne des droits delhomme et ont reu une proposition darran-gement amiable quils ont refuse, ce quiprouve linquitude du gouvernement.Franois Vaillant, cofondateur des Dbou-
lonneurs, collectif de lutte contre la publicit,a refus le fichage ADN, suite un barbouil-lage de panneau publicitaire. Il rappelle queles commissariats marchent au chiffre, aurendement, primes lappui; les prlvementsabusifs se comptent par milliers, telle cettedame qui avait accept de se porter tmoindun accident de la circulation. Quest-ce quipeut nous garantir quun gouvernement detype Vichy ne reviendrait pas au pouvoir,quelle aubaine serait alors le FNAEG.
Xavier Renou est le fondateur des Ds-obissants, qui dnoncent et combattentpar la dsobissance civile les lois, les pou-voirs, les politiques et pratiques injustes. Enprocs pour refus de prlvement ADN, ildpose quatre Questions prioritaires deconstitutionnalit qui, si elles taient rete-nues, pourraient contraindre le gouverne-ment renoncer au fichage gntique. Ilrappelle que la loi dit que les empreintesgntiques ne peuvent tre ralises qupartir de segments dacide dsoxyribonu-clique non codants. Or la gnticienneCatherine Bourgain a apport la preuvequavec le FNAEG, ltat peut dterminer lacouleur de la peau, les prdispositions gn-tiques aux maladies Cela devrait beau-coup intresser compagnies dassurance,banques, employeurs, sachant que le fichierStic (Systme de traitement des infractionsconstates) de la police a dj fait lobjet deplusieurs dtournements Le Conseilconstitutionnel doit donc trancher sur la vali-dit dune loi que le mme Christian Estrosiavait appuye, arguant que si, partirdune empreinte digitale inscrite dans leFNAEG, vous essayez dobtenir la moindreinformation sur la personne, vous ne le pour-rez pas, parce que ces empreintes sont noncodantes. Cest totalement impossible.
NON au fichage ADNet au monde qui va avec
Un des cas les plus rcents est celui de Rody,que certains Citrons-creusois ont pu ren-contrer en 2012 aux Rencontres internatio-nales de lanarchisme de Saint-Imier. Cedangereux individu est un militant liber-taire, opposant local au projet daroport deNotre-Dame-des-Landes. Il fait le lien entreles Zadistes et les paysans du rseauCopain (Collectif des organisations profes-sionnelles agricoles indignes par le projetdaroport). Il est donc particulirement sur-
veill, ce qui lui a valu plusieurs procs, pourparticipation une action collective contre desforages gotechniques prparant les travaux,puis pour avoir reconduit (sans violence) unpolicier en civil hors de la manifestationtracto-vlo de NDDL Paris, en novem-bre 2011. chaque fois, il a refus le prlve-ment ADN, ce qui lui a valu plusieurscondamnations dont il a rcemment fait appel la Cour de Rennes (procs le 3 dcembre,verdict le 28 janvier 2014). Il a affirm: Je nedonnerai jamais mon ADN car mes gnesmappartiennent. Ils ne sont la proprit ni dela science, ni de la police, ni de la justice. Ilsveulent capturer nos gnes pour mieux contr-ler nos vies, pour mieux nous soumettre leurmeilleur des mondes. son procs, le procu-reur a prsent Rody comme un anti-tout, unanti-systme qui manque de reconnaissance ltat qui lui accorde le RSA.Une campagne contre le fichage ADN est
lance : Comme la vido surveillance, labiomtrie, les fichiers divers, le fichageADN sinscrit dans une logique globale decontrle des populations considres commedangereuses pour le pouvoir (jeunes debanlieue, pauvres, tudiants et lycens agi-ts, chmeurs, sans-papiers, militants, gr-vistes, etc.). Cette logique contientintrinsquement les germes dune socittotalitaire et compromettant un peu plusnotre aptitude nous organiser pour unchangement social. Xavier Renou appelle : Je refuse de don-
ner mon ADN et encourage tous les militantsde la libert faire de mme, afin de rendreinapplicable cette loi sclrate.
LAN NOIR
Plus dinformations : Un site : http://refusadn.free.fr/ Une mission du 25 novembre 2013 :
http://trousnoirs-radio-libertaire.org/
En ce dbut danne 2014, nous venons dapprendre la disparition de notre camarade libertaire, Paolo.
Venu de la Suisse italienne (Le Tessin), il avait cr danslAllier, avec sa femme Milena, un lieu de vie pour enfants
en difficult, La Ferme aux animaux.
Il a particip de nombreuses luttes avec enthousiasme et dtermination, cela sans oublier cette solidarit
et cette entraide qui lui tenaient tant cur. Fidle son idal anarchiste jusqu la fin,
comme il la murmur : Que vive lanarchie !
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THOM HOLTErMAN est hollandais ;cestsansdoutepourquoiilapensspontanmentlexemplequedon-naitkropotkineproposdelages-tion des canaux de son pays, lesroutesdelaHollande.Eneffet,toutun chacun aurait pu penser quectait ltatdorganiser le trafic.Ce ne fut pas le cas. Ce sont desguildes, des syndicats de bateliersqui,entreeux,organisrentlacircu-lation sur les eaux jusquaux paysvoisins.Ctait crer l un usage, une convention,
une rgle entre gaux: un droit. de queldroit?titraitlarevueRfractions (n6,hiver2000).Ehbien,undroitnontatique.Etpourceuxdesanarchistesquiontuneide
triquedelanotiondedroitetquipensentqueledroitnepeuttrequtatique,ilyaencoreduchemin faireMais, pour lauteur, il y aconvergenceentreanarchismeetdroit.Cedroitnontatiqueauraitpourfondement
la rciprocit, l interaction, la coop-
ration, lentraide et levoisinage.il en est ainsi du droit dit
coutumier quand ce sontles gens eux-mmes quifabriquent leur coutume,leurdroit.Mais ledroitsecreaussi
parcontratentregaux,etonparlera alors de droitchoisi.il est noter que le droit
tatiqueestrelativementnou-veau; dominateur, il tend marginaliser ledroitnontatique;cependantlapratiquedundroitnontatiqueperdureetsesignaleencoremaintenant par la mdiation, par larbi-trage des diffrends au moyen dun tiers,esquissant ainsi le droit dune socit liber-tairevenir.Lexemple des canaux hollandais pourrait
tregnralis toute lasocit.Cependant,lemprise de ltat carte cet imaginaire ; ilfautdirequenous sortons lentementdepra-
tiquesdeservitudequinesesontouvertesquesur le cul-de-sac des lections organisespriodiquementquineserventaupeuplequdsignersesgeliers.Eneffet, lesystmeparlementaire conforte la domination, lop-pressionetlexploitation.On rajouteraque ledroit tatique aspire
lautonomie et soriente vers la constructiondun tat fort qui, dans son accointanceaveclecapitalisme,ouvrelavoieunrgimefasciste. Et la prsence dune crise cono-miquefavorisecettecorrlation.
Ceuxquicombattentlanarchismeendisantque celui-ci prconise une socit sans droitonttort.Etonsaccorderaaveceuxpourdirequunesocitsansdroitestimpossible,maisoninsisterapouraffirmerquelesanarchistessopposenttoutsimplementauseuldroitta-tique.undroitanarchisteoulibertaireserafond
surlassociationlibredesesparticipants,lorsdun contrat collectif, tous les associsconcourant au bien-tre commun. Celui qui
16 mauvaises lectures
LA GuErrE dESPAGNE etsoncortgederfu-gisvaincusjetssurlesroutesnenfinissentpasdalimenterlalittrature.Touscesrcitsretracentlammetragdie,lesmmesactes
debravoureetlesmmestrahisonsaussi,maisneseressemblent pas pourautant. dans Cheminsdespoir et dexil, Joa-quim Serrat, relate avecbeaucoup de sensibilitlhistoire de ses parents,alors que ceux-ci djgs se dcident vo-querunpassdouloureuxqui revit aux rythmes de
la rsurgence des souvenirs parfois soumisauxcapricesdunemmoireincomplte.Leschemins,cesontdabordlesmauvais
sentiers qui sillonnentMonroyo, ce villagede la province deTeruel, ces liens qui par-courent lacampagneetreliententreeuxlesmembresdecettecommunautrurale.Encemois de juillet 1936, Miguela et les Ximoprofitent dans linsouciance de leur idyllenaissante, leur vie semble dj trace, ilsvivront ici du travail de cette terre, toutcomme leurs parents et grands-parents lefirent avant eux.Mais avec la guerre cesttouteunecommunautquisedisperseetdontlesexistencessetransformentenunemulti-tude de trajectoires diffrentes. Si Miguelaresteauvillageoelleparticipeactivement
lamiseenplacedunenouvellesocitten-dant se rapprocher de lidal libertaire,Ximoquantluirejointsurlefrontuneunitayant fait partie de la colonnedurruti.dslors,leursviesneferontplusquesecroiserloccasion des permissions accordes enfonctiondelvolutiondecombats.Pourcer-tains,lecheminsinterromptbrutalementencroisant la trajectoire dune balle ennemie,dautresdcidentdenepasallerplusloinouderevenirenarriremalgr lerisquedtreemprisonnoufusillsansaucuneformedeprocs.XimoetMiguelareculent,aufuretmesure que les franquistes gagnent du ter-rain,etfinissentparpasserlafrontire.Maislaussileursroutessesparent,leshommesdunct,lesfemmesetlesenfantsdelau-tre.Cest lepassageparlacaseprisonavecunlongsjourdanslescampsdeconcentra-tiondusuddelaFrance.Puis,peinelibreset runis, cest la guerre nouveau qui lesrattrapeetbousculeencoreunefoisleursiti-nraires.Commentont-ilsfaitpournepasseperdre et sortir vivants de ce jeu de pistesparsemdemauvaisesrencontres?Lespoir, cest celui port par la rvolu-
tionespagnole,cebrasierattisparlesouffleduventlibertaire ;cesidescultivesdurantplusieursdcenniessurcetteterreibriqueetqui,durantlebreftdelanarchie,semirent germer. Ces rves fous qui devinrent desralits sous la forme des collectivisations,demiseencommundesmoyensdeproduc-
tion,departagedesrichessesetdesconnais-sances ;touteunesriedexpriencesinache-ves et surtout sabotes et ananties aussibien par les fascistes que par les staliniensquifirentmainbassesurlarvolution.Maislespoirmismalparladfaitenemeurtpaspourautant,ilrenatmalgrlesdeuils,lapr-carit de lexistence, lloignement dunepartie de la famille, et la nostalgie du paysnatal. il faut vivre et tenter de reconstruirecettepetite chose fragilequi sapparenteaubonheur.Lexil,icicestceluidesEspagnolsfuyant
ladictaturedeFranco.Ces rougesdgue-nills quune bonne partie de la populationfranaisetoiseavecmfiancepournepasdireplus. Cette arme de va-nu-pieds amaigris,soigneusement encadrs par les forces delordre qui saccommodent de tous les pou-voirs,seheurteaussibienlabarriredelalanguequlaforcedesprjugssolidementenracins.Cesfamillesdispersesfoulentuneterretrangreetcherchentsintgrerdanslepaysageenshabituantceclimatfroidethumide.Malgrtout,ilyadesbarriresquitombentetdesmainsquisetendent,dessoli-darits qui naissent l o on les attend lemoins,alorslavieredevientpossible.
STPHANE
JoaquimSerrat,Chemins despoir et dexil,Lesditionslibertaires,2013,482p.,18 .
D
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potes contant pour rien 17
refuseraitsaparticipationtoutenvoulantbn-ficierdutravaildetousattitudevidentederesquilleseverraitenbuttelensemblecarilyaenquelquesorteuneobligationimpli-citedonnersaparticipation.quefairedansuntelmodledercipro-
cit quand lun ou lautre ne respecte passesobligations?ilnyserapasrpondupardessanctionsphysiquesmaisparladiminu-tion des changes en tout genre et puis, si
ncessaire,par la rupturedes relations rci-proques.Lanarchienestdoncpasunesocitsans
rglesmaisunesocitsansautoritimpose.Oui,lanarchisme,cestrgl!ThomHoltermancritquaucoursdun
processus historique de longue dure ltatsest substitu la communaut ; cest unusurpateurquiparlaviolencedesesloistendcasseret infantiliserlesindividus.
Ainsi, lanarchisme peut tre apprhendcommeunesource,commeunpotentielcritiquepourdvoilerlesstructuresimpo-ses, pralable une reconstruction de lasocit.
ANdr BErNArd
ThomHolterman,Lanarchisme, cest rgl. Unexpos anarchiste sur le droit,ACL,2013,72p.
Le PouvoirEnpleinelumiresurgirentlesMdiasfinprts
pourlegrandconcertdabrutissementgnral.LeMritealorsentrasouslesapplaudissements
fanatiquesdelaCour.ilsaccoupladanslinstantavec son compagnon indispensable : leFlickage.LaBasse-Coursbrouaitbruyammentsortantsesplus belles plumes pour lintense satisfaction duCoq au jabot si imposant ; les dividendes pleu-raientdejoie.LaFaconde tait l depuis longtemps si habi-
tue serrer chaleureusement les mains ano-nymes.Lespetitesvieillestremblaientdmotionnesachantpasquellesmourraientdanslanne.La Tyrannie fit une entre fracassante et cas-
quedefrais.SouslEmpireduBarondesvitresexplosrent, nul ny prit garde. il prorait : Lepouvoircestnous,voustesnoscollaborateurs ;quelques sourires insolents et le Baron porte-paroleinsistacrment :Voustesnoscollabos,etilssinclinrent.LeMensongedtatrapparutnourridestock-
options :queservelaleonetnulleautre.La Force Arme veillait, galonne, flatte,
caresse.La Bourse pta dmotion lannonce de la
fabrication dun sous-marin nuclaire charg demilliersdemissilescapablesdedtruirenimportequel village subversif, nimporte quel apparte-ment, nimporte quel individu, sans risque der-reur, et le discours sensuivit : lennemi est lintrieur, lennemiestdanslescurs, lennemiestdanslesdsirsetlesrvesdesacteurs,institu-teurs, jardiniers,ouvriersenchans,potesde lanuit, planteurs darbres, facteurs, docteurs,balayeursetcultivateurs.La Condescendance fit une apparition rapide,
voile,lilsouple.LArgenttriomphaitroyalement.LePouvoirfut
applaudi.ilsengouffradanssonbunker.HErB
Dfendre un pays
Pays muet, pays clamant sa candeur, pays mang deforcesdeloisforcesdelordre,loidudsordredesmesetdelordredesbanques.
Pays secou de riens en rafale ; machines, hypnose,checduventvifsurnosmeublesmorts,paysrsign.
Paysduhibourapicpourluire,paysdecequilnousrestedesoleilvivre,commenttedfendresansfausserlanuit.
d. L.
M. JOURDANJE VEUX TRE LIMITEMAIS EN TOUTE CONSCIENCEET DIRE AVEC DES MOTSCE QUE MES OS RESSENTENTNON POUR QUON NE MIMITENI QUON EN FASSE-SCIENCEJE VEUX TOUT SIMPLEMENTQUITTE PARATRE IDIOTPOURVU QUUN SEUL ADEPTEDE TFI CON SENTEUN TANT SOIT PEUE QUE TRANSPIRE MES MAUXNE SUIS PAS POTENI ARTISTE, NI PSYCHOMAIS VOULOIR PARATREJE SENS VIBRER LCHOET CROIT MME QUEN TOUT TREEST MON ALTER EGO EGO EGOCERTES NE SUIS PAS MOLIREMAIS BOBO GENTILS HOMMECAR MALGR MON SALE AIRR.S.AYSTE EN SOMMETOUT COMME MR JOURDANJE VEUX NOURRIR DES VERSQUI DANS UN JOUR POURTANTSENIVRERONT DANS MA BIRE
CHRISTOPHE
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De la fiction
LAN 3023, IL EST 6 H 30. Ce matin
comme les autres, je ressens une vibra-
tion intense mais indolore dans le bras
gauche. Jouvre les yeux et plus rien.
Si ! Je me sens bien rveille ! Pas
comme lpoque o je narrivais pas
me lever, ctait un autre espace-temps.
Un autre temps, o la ponctualit ntait
pas donne tout le monde
Lhomme que jaime est ct de moi,
il na pas boug dun poil. Pas une par-
celle de lui ne semble vivante. La
secousse nest pas parvenue jusqu lui.
Elle tait paramtre au dtail prs pour
ne pas causer de squelles. Les corps
doivent avant tout rester intacts. Plus
prcisment laspect de nos corps, car
l intrieur nous ne savons pas. Nous ne
connaissons pas l impact des traitements,
ce nest plus une de nos proccupations.
Nous devons tous porter un bracelet
connect au Grand Central. Cest soit-
disant pour notre scurit, pour prvenir
des invasions aliens Mais ce jour
nous nen navons jamais vu un seul.
Tous nos faits et gestes sont enregistrs,
stocks, analyss par le Grand Central.
Notre vie ne nous appartient plus. Nous
devons tous travailler la reconstruction
de ldifice.
Nous avions russi survivre aprs
plusieurs guerres fratricides, des conflits
interminables qui avaient fortement
amput nos cercles damis, nos proches.
Nous avions fini par penser que nous
avions spar le grain de l ivraie, que a
sarrtait, que nous pouvions enfin nous
reconstruire sur des bases dentraides et
dchanges mais ctait sans compter
lhorreur qui se fomentait, sous nos yeux,
incidemment Quand tu liras ceci, lec-
teur, tu comprendras que tu ne dois
jamais baisser ta garde, des vnements
anodins peuvent avoir raison de ta libert.
Je te vois, amour, tout prs de moi, je
ne peux mme pas te prendre dans mes
bras Je viens de recevoir le signal du
rveil, je DOIS me lever, avaler des
pastilles vie en rose dans un liquide
opaque qui na plus rien voir avec leau
pure et translucide que nous buvions il y
a bien longtemps mme les ruisseaux
Si j essayais de transgresser le drou-
lement de ma journe Une envie folle
de faire lamour avec mon compagnon au
rveil (je me souviens) des vibrations
trs violentes et insupportables me
contraindraient jusqu loubli de ces
penses sulfureuses et lui ne le saura
jamais
Jai une forte propension la rverie,
lecteur, la nostalgie de ce temps o
nous pouvions encore exprimer nos
ides, changer, simplement.
Aujourdhui, les doses de nos traitements
sont ajustes de manire ce quaucun
dentre nous ne se rapproprie sa vie, ses
envies. Et dans quelques secondes, une
grande secousse me ramnera dans le
droit chemin, j aurai oubli toutes ces
penses, j aurai oubli Je me serais
oublie. . . Oublier
la ralit
ce jour, tu peux avoir volontairement
un bracelet connect ! quoi a sert un
bracelet lectro nique? a sert ne pas
te faire oublier ! Tu peux le porter 24
heures sur 24 pour te sentir connected
et tu le seras. Le bracelet doit te
permettre de veiller sur ton poids il en-
registre le nombre de tes pas par jour
Pas de pas perdus ! Nous pntrons dans
la sphre de le-sant. Ils rpondent
un besoin croissant de surveillance de sa
sant et de son activit peut-on glaner
sur le net. Il te rveille le matin, en dou-
ceur et peut suivre lactivit de ton
sommeil Enregistre-t-il les rves ?
Non, je ne crois pas, ouf ! Par contre, il
enregistre ton temps de conversation
Avec cette petite invention, mme si tu
oublies ton portable, tu ne rateras aucun
appel. Il te permet dcouter de la mu-
sique nimporte o. Tu donnes une poi-
gne de main un inconnu qui porte le
mme bracelet que toi et hop, ses coor-
donnes s inscrivent dans la mmoire de
ton bracelet. Donc bientt si tu nas pas
assez march, pas assez dormi si tu as
fait la fte que, du coup, tu as trop par-
l, donn tes coordonnes nimporte
qui, peut-tre un contrleur de la scu
Tu risques de te voir drembourser tes
frais de sant ! Jextrapole, tout cela est
pour notre bien, juste un coach fleur de
peau !
SYLVIE
Le bracelet lectro-nique pour tous
1 8 - pacotille et falbala fashion
Abonnement Creuse-Citron
Les frais denvoi postaux sont de 1 ,25 par numro. Creuse-Citron tant prix libre, vous pouvez ajouter ce
que vous voulez, sachant que le cot de fabrication dun numro est de 50 cts.
1 an (4 n) = 5 (frais de port) + . . . (prix libre) / 2 ans (8 n) = 10 (frais de port) + . . . (prix libre)
20 ans (80 numros) = 100 (frais de port) + . . . (prix libre)
Indiquez le nombre de numros que vous dsirez recevoir, libellez votre chque lordre de Citron Libre et
adressez-le Creuse-Citron, BP 2, 23000 Sainte-Feyre.
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SALUONS L'ARRIVE, si nous ne l'avons
pas dj fait, d'un petit nouveau dans le
monde de la presse alternative rgionale :
Le Trou des Combrailles, le journal qui
la ramone. Dans son numro d'automne
(n 5) , deux sujets d'importance sont
abords largement : dans un dossier bien
document, le problme (ou la solution ?)
des oliennes, dclines dans leurs dif-
frentes versions et le problme qui
risque de nous toucher localement (dj
abord dans le prcdent Creuse-Citron),
celui de l'exploitation minire en
Creuse et du permis de Villeranges .
ne pas manquer !
Une fois de plus, l'quipe de la revue
Rfractions nous livre un numro 31
(automne 2013) de trs bonne facture
tant sur la forme que sur le fond, consa-
cr aux conflits : Les conflits, c'est la
vie ! . Questionnement important du fait
de la prgnance des conflits dans notre
vie aussi bien sur le plan externe (nos
luttes, nos rsistances. . .) que sur le plan
interne (dans nos groupes, nos organisa-
tions. . .). C'est ce dernier aspect qui est
particulirement dvelopp dans les dif-
frentes contributions de cette publica-
tion. Ces textes devraient permettre de
mieux apprhender dans quelle mesure
les anarchistes ont pu penser et pratiquer
des manires originales de rsoudre ou de
dsamorcer des conflits. . . .
La petite revue Bloc !, descendante
du dfunt Barricata, confirme sa qualit
ditoriale avec son dernier numro (n 5
novembre 2013) . Musique, littrature
et politique s'y ctoient avec beaucoup de
bonheur, et l'excellente couverture ne
gche rien ! Tout dmarre avec la
rencontre, en Argentine, de Fermin
Muguruza, rfrence militante et musi-
cale de la culture basque, lors de la pr-
sentation de son documentaire fiction,
Zuloak (pourquoi pas dans la slection
d'un prochain Bobines rebelles Creuse ?)
dans un festival international. Cette trs
bonne entre en matire continue par un
long entretien avec Giuliano Santoro
(journaliste italien qui a publi un essai
critique sur Beppe Grillo) propos du
fameux Mouvement 5 toiles, l'e-
commerce de l'apolitisme ). Il n'est pas
inintressant de mieux comprendre ce qui
se passe chez nos voisins italiens dont le
pays est en crise comme nombre
d'autres pays europens dont la France.
Beaucoup d'autres bonnes choses sont
dcouvrir, comme une trs intressante
interview de Thierry Lod (professeur en
cologie volutive l'universit d'Angers
et celle de Rennes, connu pour ses
crits sur la sexualit animale et la biodi-
versit). Lors de cet entretien, il revient
sur la biodiversit amoureuse et
prcise son positionnement critique par
rapport au no-darwinisme, sans oublier
son engagement libertaire. lire.
Dans le n 1726 du Monde libertaire
(du 19 dcembre au 8 janvier 2014) ,
Philippe Corcuff (un des nouveaux venus
dans la galaxie anarchiste) nous explique
que le polar, [peut tre un] scalpel
thique de la critique sociale . Pour le
sociologue, le polar nous invite
frquemment marcher sur une corde
raide, en mlant une double porte fine-
ment intrique : de philosophie aux par-
fums mtaphysiques ce sont les mes
des personnages qui apparaissent affec-
tes et de sociologie critique cela
s'inscrit dans la mise en cause des
dsordres de la vie (et de la ville)
moderne . Il s'appuie sur l'analyse de
cinq polars (tous trangers ! ) assez
connus pour dvelopper sa recherche et
penser que dans ces crits, il y a des
matriaux inhabituels, peu souvent solli-
cits, pour relancer des questions existen-
tielles, plus classiquement traites avec
les ressources de la philosophie . Ainsi
nous pourrions envisager une politique
qui se proccuperait de repres re-
construire, hors des protections de l'ab-
solu et des facilits du relativisme . Une
sacr reconnaissance pour le polar, long-
temps marginalis.
CQFD aborde (n 118 janvier 2014)
l'pineux problme du mouvement breton
de ces derniers mois Bonnets rouges ou
bonnets blancs ? . Catalogus dans les
cases "antifiscalistes" et "relais du capi-
talisme breton", les Bonnets rouges so