creuse-citron n°16

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  • 7/31/2019 Creuse-Citron N16

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    Journal de la Creuse libertaire - N 16 avril-juin 2008 - prix libre

    Creuse-Citron

    L a b a g u e t t ea u g m e n t eb o u f f o n sl e s r i c h e s

    Tous en colreSabre auclair et murs bavards p. 2

    Un vent mauvais p. 3

    Mmoire aux poingsUn gant noir comme drapeau pp. 4-5

    Pittoresques insoumis p. 6

    Coups de gueuleModernes orpailleurs p. 7

    Mauvaises

    frquentationsLa fin des beaux-arts pp. 8-9

    FarnienteComment perdre la brioche p. 10

    Nouvelles de la rserveQui, quoi quand ? p. 11

    Capitalisme

    la poubelleDes voix parques p. 12

    Un autre regardBobines rebelles p. 13

    Mauvaises lecturesp. 14

    Revue de crisep. 15

    Rendez-vousvous tes cerns p. 16

    Creuse-Citron nous n'avons pas le culte descommmorations et nous n'crirons pas l'histoirede Mai 68, d'autres le font avec plus ou moinsd'honntet.

    Nous nous intresserons plus l'expressionpolitique et la diffusion de l'information travers lesaffiches murales de mai 1968 et de mai 2008.

    D'autant plus que les quarante ans de 68 concidentavec les quatre ans de Creuse-Citron : un journal

    creusois crit, fabriqu et distribu par des libertairesdtermins vivre la libert d'expression. En tantrgulirement diffus localement plus de 700exemplaires, notre journal fait la preuve, son petitniveau, de la possibilit d'une presse indpendante et

    autogre, une presse d'opinion qui affirme sespositions politiques sans faire de concessions

    l'audimat. Cela prouve aussi que tous les cerveaux nesont pas formats par TF1 et consort, merci noslecteurs de nous encourager diffuser des ides

    minoritaires et contestataires.

    Une affiche

    srigraphie encarte

    voir p. 14

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    2 - Tous en colre

    Auclair,pas trs clair

    I l y a bientt un an, le Mouvement desJeunes Socialistes de la Creuse (MJS)lanait "le blog anti-Auclair".Consacr Jean Auclair, ce site Internet

    reprenait les actes et paroles du dput dela 2e circonscription de la Creuse.Comme il fallait s'y attendre, le triste sirede Cressat ne tarda pas poursuivreCdric et Marie, animateurs du blog, pourdiffamation publique.

    Le 28 fvrier, ils comparaissaientdevant le tribunal correctionnel deGuret, o l'avocate de la partie civile arclam 1000 euros de dommages etintrts pour chaque prvenu. Le Procu-

    reur, lui, a demand une amende avecsursis, tandis que l'avocat de la dfense ademand la relaxe qui a finalement t

    prononce en dlibr le 10 avril.Rappelons que ce procs ntait passimplement celui de deux jeunesmilitants accuss de diffamation, maissurtout celui de la libert d'expression.

    Ce qui expliquerait le millier designatures venues en soutien.

    Cest une victoire, tant sur la forme quesur le fond, qui dboute Auclair dans sestentatives dintimidation pour faire tairela contestation en tentant, en vain,dutiliser impunment la justice des finsde victimisation politique. Cest le droit la libre expression sur Internet qui ressortconfort de ce procs qui fera trscertainement jurisprudence en la matire.

    Auclair tant ttu jusqu'au ridicule adcid de faire appel de la dcision dutribunal, mais le propre dune personneayant visiblement dcid dadopter pourseul mode de dfense celui dun

    positionnement victimaire nest-il pas derechercher toujours plus dhumiliation ?

    Un bel exemple de mpris : mpris pour

    la justice qui est utilise des finspolitiques, mpris pour la libertdexpression, et enfin mpris pour lesCreusois-es en leur refusant desexplications sur nombre de ses actes

    politiques, prfrant manifestementmultiplier les attaques plutt que davoir se justifier.

    tous ceux qui sont en train de tres-ser la couronne de Mai 68, adres-sons leur nos pavs graphiques etredonnons la parole aux murs !

    L'esprit de Mai 68 n'a pas besoin decommmorations. quarante ans ettoutes ses dents, il est toujours mordant.Et mme si certains, comme Sarkozy,tentent de l'enterrer ou de le rduire en pe-tite fume juvnile et parisienne, son es-

    prit de rvolte refleurira encore, etencore...

    Quarante printemps aprs, bon nombrede slogans et de luttes sont toujours d'ac-tualit, les revendications de Mai 68 sontloin d'tre primes, certaines sont revi-

    siter, d'autres sont inventer... Nous lan-ons un appel TOUS les artistes,graphistes et colleurs d'affiches deFrance, de Belgique et d'ailleurs.

    Rsister, c'est crer ; crer, c'est r-sister, alors nous vous proposons d'inven-ter une rvolte graphique placarder surles murs et de prendre le bton de relaisque nous tend Mai 68 parce qu'au-

    jourd'hui il est plus que jamais nces-saire de rsister. quoi ? l'ordretabli, au diktat du profit, la penseunique, aux pyramides sociales, l'arro-

    gance des puissants, au patriarcat, la so-cit de consommation, l'exploitation,aux expulsions... l'inacceptable. !

    Rappelons ceux qui dtiennent le pou-voir que nous avons des ides et quenous n'avons pas peur de les afficher. Au Franais, hassons Mai 68 de Sarko-sy, nous rpondons En Mai, rvolte-toicomme il te plat !

    Il s'agit de mettre en place un rseauinformel pour la cration, la fabrication,la diffusion et le collage d'affiches poli-tiques. De ragir avec des slogans, du gra-

    phisme et de l'nergie l'actualitpolitique et aux luttes en cours. La partici-pation est ouverte tous, chacun est invi-t imaginer, raliser et coller desaffiches.

    Libre vous d'utiliser toutes les tech-niques possibles et imaginables, et concer-nant les thmatiques, peu importe lesracines de la rvolte, tous les fruits gra-

    phiques qui partagent l'esprit de 68 sontles bienvenus. Pas de limite en nombre,envoyez autant d'affiches que vous vou-lez, ralises seul(e)s ou en groupe, si-gnes ou anonymes. L'envoi des affiches

    peut se faire par mail l'adresse suivante: [email protected] ou par voie postale La Souris qui rugit asbl, 183 rueBrogniez 1070 Bruxelles (Belgique) ain-si qu' La Crix , aux Villards, 87 470

    Peyrat-le-Chteau (France). [Les origi-naux ne sont pas renvoys].

    Ce projet est bas sur la libre participa-tion, la libre reproduction et la libre diffu-sion des crations proposes. En termede proprit intellectuelle, en envoyantleurs crations, les participants acceptentde les mettre sous licence Copyleft (Li-

    cence Art Libre) ou Creative Commons,au choix. Les crations sous Copyright,vu ses caractres restrictifs, ne seront pasacceptes.

    Ensuite, impression et diffusions d'af-fiches :

    Les affiches seront mises dispositionvia le site www.68mai08.org. Chacunest libre de les tlcharger, de les repro-duire, de les diffuser et d'aller les collersur les murs. Une version pdf en haute r-solution de chaque affiche sera mise disposition. Toutes les affiches reues

    avant le 1er juin 2008 seront postes surle site www.68mai08.org. Un recueilpapier d'affiches prtes l'emploi seraimprim l'atelier exprimental de LaChienne (Lille) et ensuite distribu gra-tuitement. Boucl pour mi-avril, ce jour-nal d'affiches devrait tre disponible dsle dbut du mois de Mai (on peut s'adres-ser Creuse-Citron).

    Enfin, viendra la floraison du jolimois de Mai : partir des affichesdisponibles en tlchargement sur le site,multiplies via le journal, les ateliers

    d'impression, les photocopieuses... auralieu un collage gnral et massif au moisde Mai (et aprs). Que chacun s'organisespontanment en petit groupe ou en largecollectif et, arm de colle et de pinceaux,redonne la parole aux murs !

    Mai 1968 - m ai 2008

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    4 - Mmoire aux poings

    L 'anarch ism e leur a lla i t c om m e un gantPour nous maintenir l'chine courbe, soumis et rsigns, les dominants imposent une visiondforme du pass, garante de lendemains qui chantent... pour eux. Ainsi les anarchistes sont

    prsents dans l'Histoire comme de dangereuses racailles la bombe entre les dents, ou de douxrveurs la fleur de l'Utopie entre les lvres ! Pour exorciser ces images d'Epinal, transportons-nousun sicle en arrire Saint-Junien, haut lieu des rvoltes ouvrires.

    Ville ouvrire, ville rebelle

    Ds 1870 la population ouvrire deSaint-Junien compte sur elle-mme etnon sur l'action politique pour obtenirune amlioration de son sort 1. FinXIXme, ce deuxime centre industrielaprs Limoges atteint 10 000 habitants.Le travail se concentre dans des papete-ries (400 emplois), fabriques de sacs en

    papier (300), mgisseries2 (750). L'usine,

    o les journes sont de onze heurestrente, est vcue comme un bagne par unproltariat peu qualifi et mal pay consti-tu de femmes, d'anciens paysans ou arti-sans. En ganterie (1400 emplois),ralise domicile ou en petits ateliers,les ouvriers (330) ont une qualification,acquise entre douze et quinze ans, et demeilleurs salaires. Ils sont assists pardes gantires (couturires, boutonnires,

    brodeuses). D'esprit indpendant, ilstissent des liens de sociabilit (caisse dechmage, chorale, lectures, joutes ora-toires). Aprs la cration du Syndicat des

    Cuirs et peaux, mi-1894, clatent desconflits dans les mgisseries. Treich, se-crtaire de la Fdration des Syndicatsde Limoges, socialiste partisan de la subor-dination du syndicat au parti, impose samdiation, freine le radicalisme ouvrier,conduisant la grve la dfaite. La leonen est tire au Congrs national des mgis-siers d'aot 1895 Saint-Junien ; le

    principe de la grve gnrale est adoptet le dlgu de la Bourse du travail de Pa-ris rappelle : Ne faites pas de poli-tique ! C'est bon pour les bourgeois a !

    Les syndicats, voil le salut ! .Germinal et la gymnastique rvolution-

    naire

    La police note la prsence Saint-Junien d'anarchistes, dont un ancien Com-munard parisien. Aprs contact avec Ar-mand Beaure, de la Jeunesse libertairede Limoges, sept gantiers, dont Jean Bour-goin, Francis Ratinaud et Raoul Corcelle,fondent le groupe Germinal en juin 1902qui comptera rapidement plus de 70

    jeunes ouvriers, surtout gantiers. Les ob-jectifs sont clairs : Les libertairesveulent largir le champ d'action des syn-dicats. Pour eux, l'tat oppresseur est combattre au mme titre que le patron.L'arme, pilier de l'autorit, est abattre ;il importe de dvelopper chez les indivi-

    dus l'esprit de solidarit, d'initiative, de r-volte 3. En 1903, ils sont l'initiative dela Jeunesse antimilitariste, perturbant lesconscriptions par des appels la dser-tion, au son de l'Internationale et sous la

    bannire Vive les sans-patrie . En aot1904, le syndicat des gantiers, o ils sontnombreux, cre la Jeunesse syndicalistequi sera trs active dans tous les mouve-ments sociaux. De nombreusesconfrences, se terminant en manifesta-tions, sont organises avec des orateursanarchistes (Louise Michel, SbastienFaure, Libertad...) runissant souvent

    prs de mille participants. Des brochures,tracts, affiches sont diffuss, ainsi que la

    presse anarchiste limougeaude (Le Com-

    bat social) ou nationale (Le Libertaire) ;une bibliothque est constitue. Ils com-battent le militarisme, l'lectoralisme4, leclricalisme, souvent avec succs : latraditionnelle procession de la Fte-Dieuest annule et l'abstention dpasse de moi-ti la moyenne nationale lors des lgisla-tives. Les manifestations, notamment le1er mai, regroupent jusqu' 2000 ou-vriers et ouvrires, la Jeunesse syndica-liste en tte dployant son drapeau noirorn de Conscience Savoir Volont .Au syndicat des gantiers, ils font adopterdes textes sur l'incompatibilit des man-

    dats politiques et syndicaux et sur la pro-pagande en faveur de la grve gnrale etde l'action directe. Les pratiques r-formistes sont dconsidres depuis lagrve des mgissiers fin 1901 : Cardet de

    la Fdration des cuirs et peaux, futurdput socialiste, avait prch la modra-tion et accept, aprs trois mois deconflit, un compromis o des gr-vistes taient licencis. Aussi pour lagrve des gantiers de fin 1902, Cardetest renvoy Paris ds son arrive.Aprs deux mois de manifestations,chasse aux rengats non-grvistes,

    pierres sur les maisons des patrons, ces

    derniers cdent et rintgrent tous les gr-vistes. De mme les grves des sache-tires (aot 1904) et des papetiers(novembre 1904), appuyes par la Jeu-nesse Syndicaliste sont victorieuses. Ain-si l'action directe augmentergulirement la valeur rvolutionnairedu proltariat ; elle duque, elle formedes hommes dignes, raisonnables etforts, qui n'attendent pas leur salut dugouvernement et des politiciens mais quile porteront en eux 5.

    Aprs trois ans de gymnastique rvo-lutionnaire , le taux de syndicalisation

    atteint 68 % dans les papeteries, 82 %dans les cuirs et peaux.

    L'union sacre

    La presse locale s'meut : Rpondez l'appel de M. Victor Papon, cet hommecourageux et nergique qui a eu l'ided'instituer la Socit des Chevaliers de laTrique et on ne fera qu'une bouche de lacouardise des anarchistes .

    Mais rosss d'importance la sortie dela messe de minuit, ces apprentis mili-ciens renoncent. En 1905 la peur du grand soir gagne la rgion et pro-

    voque l'union sacre pour la dfense desprivilges. Le prfet panique : Li-moges l'agitation devient extrme. Lesfauteurs de dsordre sont matres de larue o est arbor le drapeau noir et d'oretentissent journellement l'Internatio-nale et l'Hymne l'Anarchie . Mi-avril,suite au lock-out des 8 000 ouvriers por-celainiers, des barricades sont riges,les portes de la prison sont enfonces, latroupe tire, tuant un ouvrier de 20 ans,Camille Vardelle. Saint-Junien, aprsun 1ermai o la moiti de la populationest dans la rue, une assemble d'indus-triels et de commerants exige destroupes, considrant que depuis plu-sieurs annes Saint-Junien est dansl'anarchie la plus complte par suite de la

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    Mmoire aux poings - 5prsence de 70 80 propagandistes parle fait et anti-militaristes qui soulvent

    par la menace des mouvements ouvrierscontinuels, la faveur desquels ilsentranent leur suite 1 500 2 000 mani-festants . Enhardi par l'arrive de mili-

    taires en nombre, le patronat veut endcoudre. En juin, rpondant unegrve d'ouvriers mgissiers, il dclare unlock-out dans tout le secteur. Les ruessont quadrilles, des arrestations rali-ses. Aprs trois mois, les caisses sontvides et le travail reprend. Le groupeGerminal est durement touch : beau-coup restent sans travail, certainss'exilent. De leur ct, les socialistes pro-fitent de la priode pour reprendre l'initia-tive. Ils n'hsitent pas traiter le groupeGerminal de secte qui tend ramenerl'humanit plusieurs sicles en ar-

    rire ! Utilisant le dcouragement ou-vrier, en 1908, ils regroupent un syndicat

    indpendant avec ceux des gantierset des cuirs et peaux dans un syndicat

    purement professionnel pour liminerles anarchistes. En 1910 est sign un en-gagement ne formuler aucune nou-velle revendication avant cinq ans !

    Increvable anarchisme

    Germinal garde une influence dans lessyndicats, une grve sauvage clate dansune ganterie en 1911, des confrencesanarchistes runissent plusieurs cen-taines de participants. Mais la grande sai-gne de la guerre aide le capitalisme sedbarrasser de militants, envoys en pre-mire ligne ou insoumis. Pourtant les

    femmes, surexploites et mal payes, serebellent et impulsent des grves radi-cales en 1915 et 1917 (gantires, mgis-serie). Le prfet s'inquite le mot dervolution est sur toutes les bouches ,un historien6 confirme : La guerre de

    14-18 exacerba les instincts et senti-ments des anarchistes. Ceux-ci, nom-breux dans les syndicats de Limoges etSaint-Junien, travaillrent transformerces organisations dans le sens rvolution-naire . la sortie de la guerre, le syndi-cat des Cuirs et peaux regroupe 800adhrents, avec sa tte Louis Gaillardqui affiche des ides libertaires et se d-clare antivotard . Journaux, bro-chures, confrences, dfils du 1er maireprennent. Mais les illusions sur la rali-t du pays des Soviets , la constitu-tion du Parti communiste en 1920

    guident le mouvement ouvrier vers uneimpasse. Les mthodes bolcheviquesimportes de Russie, noyautage, men-songe, calomnie, permettent au PC de pntrer dans la CGT comme une

    pointe d'acier dans une motte debeurre . Aujourd'hui, aprs un sicled'exploitation des individus par le capita-lisme libral et le capitalisme d'tat, l'hu-manit n'a pas renonc s'manciper.Les voies et les voix libertaires sont tou-

    jours l...lan Noir

    L'essentiel des informations est extraitde Saint-Junien, un bastion anarchisteen Haute-Vienne (1893-1923), deChristian Dupuy, PULIM, 2003.

    1.Alain Corbin, Archasme et modernit enLimousin au XIXme sicle (1845-1880),PULIM, 1999.2. Traitement des cuirs et peaux.3.Jean Bourgoin, Les Antitout, EditionsLes Mondires, 2005.4. voir ci-contre l'affiche, colle ct desdclarations des candidats qui promettentla lune .5.Jean Bourgoin, Les Antitout.6. Pierre Cousteix, Influence desdoctrines anarchistes en Haute-Viennesous la IIIme Rpublique , Actualit del'Histoire n 13.

    Pour un autre futur

    La destruction de tout pouvoirpolitique est le premier devoir du prol-tariat.

    Les aspirations du proltariat nepeuvent avoir d'autre objet quel'tablissement d'une organisation etd'une fdration conomiquesabsolument libres, fondes sur le travailet sur l'galit de tous, absolumentindpendantes de tout gouvernement

    politique, et ne pouvant tre que le

    rsultat de l'action spontane duproltariat lui-mme, des corps demtier et des communes autonomes.

    Congrs de l'Internationale Saint-Imier, 1872.

    Nous sommes ce que ne sont pas lespoliticiens, des rvolts de toutes lesheures, hommes vraiment sans dieu,sans matre et sans patrie, les ennemisirrconciliables de tout despotisme,moral ou collectif, c'est--dire des loiset des dictatures (y compris de celle du

    proltariat) et les amants passionns de

    la culture de soi-mme.Fernand Pelloutier, secrtaire de laFdration des Bourses du travail, 1899.

    J ean Maitron, historien iconoclaste aujourd'hui dcd,souhaitait doter l'historiographie d'un Dictionnairebiographique du mouvement ouvrier rendant notammenthommage aux obscurs et sans-grade .

    Quarante ans aprs, l'aide d'une quipe de chercheurs et de

    militants, le Maitron comporte plus de 40 tomes et 100 000notices, couvrant la priode 1789 1940 (il existe une versioninformatique) ; la priode 1940 1968 est en cours, pourlaquelle l'associationMmoire ouvrire en Limousin est en lienavec leMaitron.

    Depuis plus de vingt ans l'quipe du Maitron vient prsenterson travail aux Chroniques syndicales de Radio-Libertaire ;l'ide est ne d'diter pour fin 2009 un Maitron des anarchistes.Il rassemblera les notices dj existantes, parfois compltes,mais aussi des nouvelles en se limitant aux anarchistes ayant

    commenc militer avant 1981.Il est essentiel de saisir cette occasion pour runir des

    tmoignages et documents sur des militants anarchistesoriginaires ou ayant sjourn dans notre rgion. Contactezrapidement Creuse-Citron.

    Sans Dieu m ais pas sans Maitron des anarchis t es

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    6 - Mmoire aux poings

    I l arrive qu'au dtour d'un grenier, ontombe sur quelque brochuretonnante. C'est le cas de ce Sous le ciel

    creusois d'un certain Lucien-DominiqueCasanova, membre de la Socit desSciences Naturelles et Archologiquesde la Creuse (sans doute datant desannes cinquante). On y trouve unarticle, En Creuse, il y a cent ans tirdes Mmoires de la Socit desSciences de la Creuse.

    En fait, toutes les considrations sur laCreuse et ses habitants qui y sontexposes, sont tires de diffrentsmmoires conservs aux archives de laguerre et rdigs par une quiped'officiers envoys en Creuse, de 1841

    1843, pour l'tablissement de la carted'tat-major. L'ensemble de cesconsidrations nous permet d'avoir untableau prcis des murs et desconditions de vie en Creuse cettepoque.

    Dans les extraits prsents ci-dessous,on pourra reconnatre la finesse etl'objectivit si lgendaires de nos chersmilitaires : le Creusois lutte avecsuccs contre des conditions adverses,car il est actif et intelligent[L'intelligence des habitants de la Creuse

    est suprieure celle de la plupart despaysans de France]... L'migration tait,pour la Creuse, une coutumecaractristique, foncirement originale etqui avait une profonde influence sur lamentalit et le mode de vie deshabitants...[L'habitude de l'migrationles (migrants) rend hardis, intelligents,mais querelleurs, emports et jaloux l'gard de leur femme et de leur fortune.Moins ignorants et moins grossiers queleurs voisins, polics par leurs sjoursaux villes, peu faciles intimider, ilsrsisteraient s'il le faut au libertinage,

    aux demandes injustes et aux vexationsdes soldats. La pompe et la forcemilitaire ne sauraient les effrayer... La

    population n'est pas anime desentiments trs guerriers. Il y aurait peu attendre de l'lan patriotique en casd'invasion trangre. Les habitants de laCreuse ont de la rpugnance pour leservice militaire ; ils cherchent s'ysoustraire par des moyens honteux : le

    commerce et la fabrication de fauxpasseports est une branche d'industriefort lucrative. Le nombre des hommes

    signals au dpt de recrutement de laCreuse comme dserteurs est de deuxrecrues sur neuf.] L-D Casanova nousrappelle aussitt que depuis cettepoque, les Creusois ont montr qu'ilssavaient faire leur devoir sur les champsde bataille .

    Mais qu'en est-il cent ans plus tard ? Beaucoup de pittoresques coutumes nesont plus qu'un souvenir. Mais lessentiments qu'elles traduisent ont-ilsdisparu ? On n'oserait l'affirmer et il est

    probable que l'volution du caractren'est que superficielle et n'affecte pas les

    instincts profonds que l'homme tient dela race et du sol.

    Y aura-t-il quelque sociologue pourconfirmer ou non la persistance en cedbut de XXIe de ces instinctscreusois dcrits voil plus de centcinquante ans ?

    Francis LAVEIX

    Nos anct res les Creusois !

    Paysan creusois fourbissant ses armes

    Abonnement Creuse-CitronLes frais d envoi postaux sont de 1,25 par numro.Creuse-Citron tant pr ix libre, vous pouvez ajouter ce

    que vous voulez, sachant que le cot de fabr ication dun numro est de 50 cts.1 an (4 n) = 5 (frais de por t) + ... (pr ix l ib re) / 2 ans (8 n) = 10 (frais de port) + ... (pr ix l ib re)20 ans (80 numros) = 100 (frais de port) + ... (pr ix libre)

    Indiquez le nombre de numros que vous dsirez recevoir, libellez votre chque lordre de Citron Libre etadressez-le Creuse-Citron C/ o CNT 23, BP 2, 23 000 Sainte-Feyre.

    Creuse, terred'accueil ?Les rfugis espagnols dans la Creuse,

    1936-1940, Bulletin 2006 de la Socitdes Sciences de la Creuse, unecommunication de Christophe Moreigne.

    Cette enqute, base essentiellement surles sries M (prfecture) et W(administration pnitentiaire) des archivesdpartementales, nous apporte deslments intressants sur la faon dontfurent accueillis ces rfugis politiques.

    L'influence du contexte politiqueinternational, qui influera normmentsur le traitement rserv aux exils, estmise en vidence avec soin, depuis la

    bienveillance et l'parpillement sur tout leterritoire creusois au dbut del'migration jusqu'au regroupement et l'internement en 1939, au camp deClocher, construit pour l'occasion.

    Il est toutefois regretter (mais c'est untat de fait chez nous) l'inexistence oul'insuffisance d'archives militantes oufamiliales permettant l'exhumation del'histoire sociale creusoise.

    L'auteur prvoit une suite cet essai quiconcernera le GTE (groupement detravailleurs trangers, institution dugouvernement ptainiste) de Clocher, cesGTE fourniront pas mal de gurilleros la rsistance limousine par la suite.

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    Coups de gueules - 7

    larrive de Colomb, le continentamricain comptait entre 60 et 80millions dhabitants. Un sicle plus tard,

    il nen restait quune dizaine de mil-lions. De 1503 1666, 185 tonnes doret 16 millions de tonnes dargent tom-

    brent des poches perces des Espagnolset des Portugais dans les mains avisesdu reste de lEurope. Ces richesses, dau-tant plus fabuleuses que le pillage necote que la solde des retres, finan-crent lindustrialisation de notre conti-nent, ce qui lui permit dasservir le restedu monde : la pompe amorce, il fautlalimenter, sans quoi elle sarrte. Celancessite dune part, des fournisseurs dematires premires et de main duvre

    trs bas prix et lamentable niveau devie (ceux qui produisent), d'autre partdes fabricants de produits manufacturs haute valeur ajoute et bon niveau devie (ceux qui payent). La finalit du capi-talisme est de produire non des ri-chesses, mais du pognon. Son modusoperandi est de raliser une plus-value la fois sur les matires premires, r-cles jusqu la dernire bribe, payes lemoins cher possible et voles chaquefois que cest possible, et sur la main-duvre, gre comme une matire pre-mire.

    Avoir des ressources est donc une mal-diction pour les deux tiers de la plante.Lindice de dveloppement humain(IDH) est inversement proportionnel auxrichesses minires, comme sen tonnentles ttes duf de la Banque Mondiale.Cela ne les empche pas de les allonger

    partout o merge un Grand projet dedveloppement. Et les peuples

    pleurent, crvent et luttent. Les peuplessont borns, ils ne croient que ce quilsvoient. Ce quils voient se dcline entrois phases :

    D'abord, les bataillons de telle firme ar-rivent pour valoriser leur or, leur p-trole, leur uranium, etc. Aprs avoirdport ceux quils nont pu acheter, ilsdfoncent le site au bull.

    Ensuite le site est exploit plein pot.Le jeu est de rcler fissa toute la res-source. Morila, au Mali, le gouverne-ment a exonr dimpts et de taxes

    pour les trois premires annes dexploi-tation la socit Morila SA, sur la basedune extraction de 11 tonnes dor paran sur onze ans. La socit a extrait

    peu prs les deux tiers des rserves de la

    mine entre 2001 et 2003. Un article de laconvention collective stipulait quen casde dpassement de production, les tra-vailleurs recevaient un pourcentage dutaux de dpassement. Ceux qui lont fait

    remarquer ont vite compris que la ma-traque a toujours raison.

    Enfin le site, trou comme un gruyreet aussi sain que Minamata, est abandon-n du jour au lendemain. Il ny reste

    plus trace du pass ni de lavenir.

    Dans les activits extractives, les proc-ds les plus dangereux sont aussi lesmoins coteux. Pour extraire de lor, onutilise la lixiviation : on broie la roche eton larrose dune solution de cyanure.Les rsidus contenant cyanure et mtauxlourds (plomb, cadmium, mercure) sontstocks dans des bassins bords dedigues qui crvent la moindre intemp-rie, dversant leurs poisons sur les co-systmes. Ce genre de tableau se rptesur des milliers de sites. Il ne constitue

    pas un dgt collatral du systme capita-liste, il en est la base et la condition.Mais...

    En 1997, la Gabriel Resources, coteen bourse au Canada et enregistre laBarbade, repre Rosia Montana, Rou-manie, la plus belle veine aurifre dEu-rope. Certes, il y a des gens, un sitearchologique unique au monde et lundes plus beaux paysages de Transyl-vanie. Broutilles.

    Le blme, cest quen 2000, BaaMare, au nord-ouest du pays, dans lamine dor dAouroul, la digue dun bas-sin pte, et 100 000 m3 de boue coulent

    dans le fleuve Szamos, puis dans la Tis-za, exterminant les poissons hongrois.Les Serbes ramassent les cerfs crevs au

    bord de leau. Arrives au Danube, lesboues arrosent la Yougoslavie, la Bulga-

    rie, la Roumanie et lUkraine, et se d-versent enfin dans la Mer Noire. Surlchelle des catastrophes cologiques,cest un Tchernobyl. Les roumains, ridi-culement impressionnables, regimbent,et regimbent assez fort pour que laBanque Mondiale se retire du projet. Ducoup le gouvernement roumain nedlivre pas lautorisation du ministrede lenvironnement. Gabriel Resourcesna pas dit son dernier mot, mais elle araval son premier et cest dj norme.

    En janvier dernier, la grande indigna-tion des requins de lor, Sarkozy a en-voy chier la socit Cambior, quiconvoitait lor guyanais. Lhypothse se-lon laquelle il serait scandalis par la po-

    litique des firmes dextraction minire,effray par les catastrophes cologiquesimputables la mme socit Cambiorau Guyana en 2001 et au Surinam en2005 ou sensibilis par les gueulantesdes Verts guyanais prte rire. Il nest

    pas homme se laisser impressionnerpar trois milliards de litres de dchetscyanurs dans les fleuves du coin.Quelle mouche la piqu ? Un flchisse-ment du rapport de force entre ploutro-crates et socit civile linciterait-t-il la prudence ? On le reconnatrait mieux,et ce serait, en outre, une bonne nou-

    velle pour la terre entire.Laurence Biberfeld

    Une faim insatiable

    Lectures

    L'or africain. Pillages, trafics etcommerce international de GillesLabarthe (Ed. Agone)Des firmes prives, tentaculaires,exploitent aujourd'hui 80 % desgigantesques gisements africains, lies des trafiquants d'armes, la famille Bush,

    la CIA ou au lobby nuclaire.On les retrouve au Mali, au Ghana, enTanzanie, en Afrique du Sud...Elles sont si puissantes que l'ONUrenonce les sanctionner.

    Guyane franaise, l'or de la honte d'AxelMay (Ed. Calamann-Lvy)En Guyane, la soif de l'or cause desravages sociaux, sanitaires etenvironnementaux. Empoisonneursd'Amrindiens, pilleurs de ressources,dvastateurs de jungle : ces orpailleurs

    clandestins originaires de rgionsdfavorises du Brsil, les garimpeiros,font l'objet des pires accusations.

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    8 - Mauvaises frquentations

    Un p inc eau dans la m are

    Un tudiant en arts appliqus, qui a activement particip au mouvement de mai 1968 en produisant demultiples affiches, est tabli en Creuse depuis de nombreuses annes. Nous avons voulu parler aveclui de cette priode de bouillonnement artistique et politique.

    Creuse-Citron : Nous souhaitonst'interviewer sur la faon donttaient faites les affiches en 68.

    Alain Chn : Je crois que a machi-nait au dbut de la jalousie avecHara-ki-ri de faire une image qui pouvait collerau mur, qui pouvait coller l'actualit.Quand on s'est retrouv en grve, vuqu'on n'avait rien foutre, et plutt quede se faire chier on a essay de faire des

    images marrantes et ponctuelles. Et puis,trs vite, on a t pauls par les profsqui nous ont parl de la srigraphie. En

    plus, les quelques-uns d'entre nous quiavaient du matriel - un cadre de srigra-

    phie a cotait quand mme du pognon -, l'ont amen et, en occupant les coles(l'cole des Beaux-Arts et l'cole desArts appliqus) on s'est mis tirer les af-fiches comme a. a a eu du succs, telle-ment de succs que trs vite on a tdbords. Aux Arts appliqus, on n'avait

    plus de place et en plus on n'tait pastrop srs du directeur qui pouvait faire

    fermer l'cole quand il voulait, on a donctransfr le matriel aux Beaux-Arts

    parce qu'il y avait un peu plus de than-ceer indpendants et de rester ouverts.

    Concrtement, comment vous faisiez ?Un projet tant dessin sur papier, il

    tait vot par une assemble gnrale quise tenait 24 heures sur 24. Le projet tantadopt, commenait le travail, qui taitdu travail la chane : vernissage ducadre et tirage, c'taient les gens quitaient prsents qui se lanaient dessus.

    Vous faisiez des tirages combiend'exemplaires ?

    a dpendait des fois, mais en gnralc'tait 100, 200 exemplaires. Mais onn'tait pas dans une optique d'usine,c'tait qui voulait quand il voulait, quandon s'arrtait la production, l'encre s-chait, alors il fallait rincer le cadre pourrelancer la production et c'est l que lecadre souffrait, le vernis commenait craqueler et se tirer, les tirages deve-naient moins prcis et a devenait illi-sible au bout d'un moment. Il y avait destextes crits en gros qui supportaient denombreux tirages, mais il y avait de trucs

    qui taient beaucoup plus fins et qui sup-portaient mal le grand tirage : une, en par-ticulier, que je n'ai jamais revue, une de La lutte continue , qui tait une des

    plus grandes, dans les 2 mtres sur 1,5,

    qui reprsentait une bande de travailleursavec le poing lev derrire des grilles, etles grilles taient trs trs fines. Aprs onfaisait scher a sur des fils comme descordes linge, avec des pinces. Puis, quien voulait en prenait, moi j'tais pluttdestin fournir la facult des lettres deCensier parce que c'tait mon chemin.

    Est-ce qu'il y avait des gens de l'ext-rieur, des ouvriers, des tudiants hors

    Beaux-Arts, qui venaient pour demanderde tirer telle affiche ?Non. Par contre, on fournissait les

    gens de chez Renault par exemple, quivoulait venait chercher des affiches. Les

    ponts sur la Seine taient ferms par descars de CRS, bien sr, je passais avec mamobylette et a m'est arriv un jourd'avoir mes affiches qui se sont chap-

    pes du porte-bagage en plein sur lepont, je ne suis pas all les chercher !

    Est-ce que tu t'es demand pourquoi ily avait un style trs particulier aux af-fiches de 68 ? Les affiches de la Guerre

    d'Espagne, elles, ont un style trs diff-rent. On reconnat tout de suite une af-fiche de 68 : la fois trs minimaliste ettrs coup de poing.

    C'est la technique qui aonneffichestaient monochromes, il n'y avait prati-quement pas d'affiches en quadrichro-mie. Il y en avait toute une srie, comme laissons lL peur du rouge aux btes cornes qui tait, simplement faite au

    pochoir avant qu'on ait les cadres de sri-graphie.

    Mais le style vient aussi des matres : Reiser, les dessinateurs de

    Hara-Kiri. part la fac de Nanterre, cesont surtout les coles d'art qui se sontmises en grve et investies ds le dbut.Il y a eu un grand moment o 68 c'taitla rvolution de l'art avant d'tre autrechose. Quand les usines se sont misesen grve a a fait un gros bordel, maisquand ils se sont remis bosser pour cin-quante balles de plus par mois ,a nous aun peu dgots.

    Tu veux dire que le style tait au pointavant que la rvolution soit enmarche ?

    Bien sr, la majorit des gens quitaient dans ces coles-l, partquelques-uns qui devaient reprendre lecabinet de dcoration de papa, rvaientde faire de la bande dessine ou des trucs

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    Mauvaises frquentations - 9comme a.

    Ces coles taient-elles trs politisesavant le dbut de 68 ?

    Non, mais c'est un ramassis de fei-gnants, les coles d'art ! Politises, on

    peut pas dire, mais c'est vrai que c'tait as-

    sez bizarre de rencontrer des fils de bour-geois et des fils de prolos mlangs cepoint l. Moi je suis fils de laveur de car-reau et il y avait un gars qui venait l'cole en Jaguar, parce que papa ne vou-lait pas le voir sur une moto. Il y en avaitqui avaient de la monnaie, mais o ils nes'en rendaient pas compte ou ils taient

    prts perdre ce statut pour pouvoir ou-vrir leur gueule.

    Ceux qui taient le plus politissc'taient les profs. Nous tions bien pau-ls ! Ils attendaient a depuis longtemps.

    part quelques vieux dinosaures dans cer-

    taines spcialits,c(alligraphie, des-sin,),les autres taient fond pour le

    bordel. Sur le toit en terrasse de l'coledes Arts appliqus on avait construit unette de De Gaulle en pltre qui devaitfaire 4 m tresde haut et qui tait visiblede la rue et qui manquait de tomber surla gueule des passants.Il y avait la technique, la main d'oeuvreet a partait comme a. Avec cette tech-nique et le matriel dont on disposait,gouache, papier, on avait aussi investiles coles maternelles du coin, o on gar-dait les gamins gratuitement, on les fai-sait peindre toute la journe.

    Le style des affiches avec ces rac-courcis puissants entre dessin et texte,ont souvent un ct surraliste. Y a-t-ileu un rapprochement avec le surra-lisme et le situationnisme ?

    On tait tous plongs dans les publica-tions situationnistes, mais il n'y avaitmme pas besoin de a, il suffisait de re-garder la tl pour imaginer le logo del'ORTF avec des barbels autour.

    Comment a se passait quand une per-sonne ou une organisation venait pour

    faire une affiche ?Il y avait des crayons, du papier disposition, tu faisais ton affiche et sielle tait bonne on te donnait un cadre

    pour la tirer. Les gens de l'cole t'ai-daient raliser ton projet ou le faisaient ta place si tu n'y arrivais pas. Mais

    pour l'essentiel les affiches ont t dessi-nes par les lves des Beaux-ats.

    Que sont devenus tes anciens condis-ciples ?

    On s'est tous barrs des Arts appli-qus, je me suis inscrit aux Beaux-arts,

    pour avoir le sursis du service militaire.

    Quand les coles ont fusionn, les Artsappliqus se sont retrouvs au sous-solde la rue Olivier-de-Serre et nous

    pouvions prtendre au bout de quatreans un diplme de technoplaste

    polyvalent , a nous a vraiment encoura-g s poursuivre les tudes Il y avaitune rivalit entre les coles d'aat. Onavait essay de se rapprocher de l'coleEstienne (mtiers du livre) mais ils nousavaient envoy chier. L'cole Boule (mo-

    bilier) ne se sentait pas plus concerne.Les profs de ces coles se souciaientplus de l'acquis des lves pour leur trou-ver du boulot aprs. Alors que nous,c'tait vraiment une voie de garage, si tuvoulais tre chmeur, tu n'avais qu' t'ins-crire dans une cole d'art (Arts appliquset Beaux-arts).

    Vous chappiez aux dbats politicardsde l'poque entre maostes et trotskistes ?

    Oui, a c'tait la Sorbonne. L'assem-ble gnrale permanente discutait dechoses pratiques. Pendant que De Gaulletait en Allemagne, un prof, Ariel Gains-

    bourg, est arriv en AG en disant DeGaulle est en Allemagne et l'tat de sigeest dclar en France . Un vrai coup de

    pied dans la fourmilire, tout le mondes'est mis aller chercher des sacs desable pour les mettre devant la porte del'cole. Personne n'tait all vrifierl'info, on tait coup du monde.

    Qu'est-ce que tu penses de la manirede traiter de la rpression, en 68 c'taitclair net et prcis, mais aujourd'hui, aua-rantens aprs, les dessinateurs ont moinsde pche ?

    On bnficie tous d'un confort qu'onne mrite pas, c'est tout. Il y a de l'auto-censure et pas seulement dans les des-sins, les manifestations de rue sont

    beaucoup plus molles aussi. Et puis, l'poque, on s'imaginait qu'on allait pou-voir se barrer en Ardche et vivre avecnos trois chvres. Et l, la dcroissanceaurait t possible, car on n'tait pas ce

    point de confort et de non retour o onen est aujourd'hui.

    Tu a cru un moment la rvolution en68 ?

    La rvolution tait dans la rue, on la

    vivait. Sur quoi a pouvait dboucher, ons'en foutait. Ce qui comptait, c'tait lecoup de pied dans la termitire.

    Le gros problme de 68, c'est que aconcide avec l'arrive de l'herbe. Au d-

    but a a bien boost puis une fois leboost pass, a a un peu djant.

    Aujourd'hui la rvolte, je n'y crois pas.On n'en est plus faire grve dans lesusines, on en est essayer de garder lesmoyens de production en France. Le seultruc, ce serait de dire que 35 heures c'estencore trop et qu'il vaut mieux ne tra-vailler que 20 heures et arrter deconsommer les merdes qu'on nous vend.

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    10 - Farniente

    Dcroissance et pouvoir d'achat ou le droi t la paresseLe 29 fvrier Guret, l'initiative du Cercle citoyen antilibral et altermondialiste, une soixantainede personnes ont particip une confrence-dbat avec Paul Aris sur le thme Peut-on rellement

    augmenter le pouvoir d'achat ? . En voici les ides fortes.L'illusion du pouvoir d'achat

    Paul Aris prsenta d'abord le bilandun sicle de luttes pour le pouvoirdachat : quasi nul, les prix des marchan-dises de premire ncessit ont tous aug-ment plus que les salaires. Et ceci parceque depuis des dcennies, et malgr lesluttes syndicales, le partage de la valeurajoute se fait de plus en plus en faveurdes profits.

    Limpression de laugmentation, mal-gr tout, du niveau de vie prend sa

    source dans lextension du salariat, chezles femmes notamment. Belle manirepour le capitalisme de rcuprer lesluttes justifies du fminisme. Mais, sily a trente ans, un salaire pouvait

    permettre une famille de vivre, au-jourdhui ceux du couple ne permettentpas toujours de joindre les deux bouts.

    Le but poursuivi et, gnralementaccept tel quel, de laugmentation du

    pouvoir dachat a permis au systme degnraliser une standardisation de la marc-handise et un autre rapport aux objets. Le

    capitalisme a russi lgitimer une soci-t base sur le paratre, lavoir et ainsi casser les cultures populaires. Il a aussi

    propuls lillusion dun progrs sans finet, avec lidologie du toujours plus, afait admettre que la croissance est le pas-sage oblig pour plus de justice sociale.

    Dans ce contexte, les problmes colo-giques sont de plus en plus prsents. ce sujet, le bilan de la droite et celui dela gauche sont aussi effroyables lun quelautre. La droite essaie de maintenir lesystme en faisant payer lenvironne-

    ment aux pauvres : cest le dveloppe-ment durable. La gauche, dont laproccupation essentielle devrait tre lemoyen de concilier proccupation colo-gique et justice sociale, narrive pas sor-tir clairement du postulat : plus decroissance gale plus de justice sociale etde redistribution. Certes la gauche de-vrait se pencher sur le problme du par-tage du gteau mais elle devrait surtoutrflchir et construire la recette dun nou-veau gteau.

    Comment lutter ?

    Paul Aris met en avant trois formesde rsistance ce systme capitaliste :

    La simplicit volontaire, mthode sou-vent individuelle, qui traduit la volontdavoir un mode de vie, en rapport avec

    ses penses et ses envies. Il est videntque cet tat desprit va vers leconsommer moins, lautonomie de pen-se et de comportement. Son danger estde n'en rester qu une posture morale,voire religieuse et doublier lanalyse etle discours politiques.

    La deuxime forme de rsistance estcollective. Il sagit des coopratives delconomie sociale et solidaire, desAMAP, SEL et autres collectifs. Por-teuses de sens, ces expriences, si ellesrestent isoles, perptuent la dualisationde la socit. Elles offrent pourtant danslimmdiat une manire concrte de r-sister.

    La troisime forme, est le projet poli-

    tique port par tous ceux qui veulent chan-ger de monde bas sur des ides fortes.

    En premier le dveloppement et la rha-bilitation de la gratuit (et dans cette lo-gique, le dveloppement des services

    publics) et la lutte contre le mauvaisusage (msusage), en utilisant larme dela tarification diffrencie.

    Lautre versant est la revendicationdun revenu universel inconditionnel, quisuppose un revenu maximal autoris etune dnonciation ferme du scandale desrevenus des grands patrons et de laccrois-sement constant des ingalits. Pour celail est certain que la socit doit renoueravec la culture, voire lducation de la gra-tuit. Et cela consiste pour la gauche ne

    pas tomber dans le pige du systme par-

    lant dassistanat, plutt que de droits so-ciaux.

    La revendication de la gratuit, lie celle du revenu universel remet enquestion la valeur travail et inquite cer-tains. Certes, rpond Paul Aries, ceux quiont un travail panouissant peuvent sesentir dstabiliss ; mais il rappelle, que

    pour, et peut tre plus, des salaris, ga-gner sa vie, cest bien souvent passer sontemps la perdre. Il y a donc de bonnesraisons pour remettre en cause dans notre

    vie, la centralit du travail, en tant quetravail salari.Il prne aussi, face la mondialisation,

    un combat pour la re-localisation delconomie.

    Paul Aris est clair : il ne veut pas dela cration dun nouvel OVNI politique

    portant les thses de la dcroissance. Cemot, il le qualifie de mot-obus, propre

    pulvriser les certitudes idologiques despartis existants.

    Enfin Aris a rappel le versant occul-t du marxisme, celui du gendre deMarx, Paul Lafargue et de son droit la

    paresse, en faisant lloge de la lenteur etdu ralentissement de la ville (voir enca-dr sur les villes lentes, page suivante).

    Recadrage citronn

    Quand il rejette l'ide d'un partidcroissant, Paul Aris omet de rappelerque ce parti existe dj : il a t cr parses amis cordacteurs du journal la

    Dcroissance, sans beaucoup de succs.Aris semble plutt placer ses espoirs

    dans des partis mieux installs, c'est dumoins ce que laissent penser ses

    allusions rptes on ne sait quelle gauche .

    L'existence d'une critique de l'tat, dela revendication d'une dmocratieauthentique qui soit autre chose qu'unrituel charg de dissimuler le pouvoirrel tout cela, qui a exist dans descercles bien plus larges que les seulsanarchistes, est compltement vacu.Aris en arrive logiquement desnormits comme d'affirmer que ladmocratie est insparable de l'tat-nation, et que toute critique de ce

    dernier est ultra-librale , voirecrypto-fasciste. Et, bien videmment, ildteste les libertaires au sens large.

  • 7/31/2019 Creuse-Citron N16

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    Nouvelles de la rserve - 11

    Solidar its, changes, coups de mainsur le plateau

    Vous habitez sur le Plateau de Mille-vaches, ou dans une de ses villes-porte. Vous tes prts donner descoups de main, prter du matriel.Vous avez vous-mmes besoin de coupsde main ou de matriel, ou vous pourrezen avoir besoin un jour : cet appel ma-nant de quelques habitants qui proposentdes formes de mutualisation locale, vousconcerne.

    Habitants du Plateau de Millevaches,nous pensons que la vie sur ce territoireest plus facile, plus enrichissante, plus

    plaisante lorsque nous nous donnons descoups de main, que nous regroupons nosmoyens.

    Cela s'est toujours fait, qu'il s'agisse dese regrouper pour faire les moissonsavant la mcanisation, de constituer uneCUMA pour acheter et utiliser plu-sieurs des machines trop coteuses pourun seul, d'emmener la foire du bourg lavoisine qui n'a pas de voiture, de prter ses amis le fourgon qu'on possde, de seregrouper autour du four du village, etc.

    Autour de nous, les exemples sont nom-breux de ces diffrentes solidarits : desateliers de mcanique collectifs au coursdesquels quelqu'un qui s'y connat aide

    les autres faire l'entretien de leurs vhi-cules, des consommateurs qui se re-groupent pour aller tour de rlechercher la ferme leur alimentation dela semaine, un atelier de menuiserie mis disposition d'une association pour queses membres fabriquent eux-mmes moindre cot ce dont ils ont besoin.

    Au-del de leur utilit immdiate, cesmoments d'changes et de soutien sontaussi des moments de rencontres, l'occa-sion de dcouvrir de nouvelles per-sonnes, de boire un verre, de partager unmoment de discussion, bref de se faire

    plaisir. Mais souvent, ces solidarits ontlieu parce qu'on connat directement quel-qu'un qui a besoin de quelque chose.

    Nous pensons qu'elles pourraient exister une chelle plus large, celle de notre ter-ritoire de vie, y compris entre des per-sonnes qui ne se connaissent pas audpart.

    Alors, sans avoir d'ide prconue surles formes ou l'importance que cela pren-dra, nous voulons simplement donnerune impulsion en vous interrogeant surce dont vous avez besoin, sur les coupsde main que vous pouvez donner, leschoses que vous pouvez mettre disposi-tion, et toutes les ides que vous pouvezavoir et que vous tes prts mettre enuvre.

    partir des rponses que nous obtien-drons, nous imaginons dans un premier

    temps pouvoir mettre en place unebourse d'changes de matriels et decoups de main, mais il sera aussi pos-sible d'aller plus loin en fonction des en-vies et propositions qui auront texprimes. Nous avons labor unquestionnaire qui devrait permettre de

    prciser vos offres et vos besoins en ma-tire de matriels (tout type de matriel,mme professionnel, y compris les vhi-cules utilitaires, qui pourraient tre mis la disposition d'autres personnes), detransports (covoiturage sur des trajets r-guliers, utilisation commune d'un vhi-

    cule dj existant ou acheter, etc.),d'alimentation (achats groups de fruitsfrais, potager faire en commun), decomptence et de temps, de terrains (ter-rains partager plusieurs pour y mettredes animaux ou y faire des potagers),d'habitat (maison trop grande qu'on sou-haiterait partager avec d'autres, re-cherche de colocation) ou d'argent (miseen commun par un groupe de gens d'unepargne rgulire chaque mois pourconstituer une somme qui peut ensuitetre prte l'un des membres du groupe

    pour raliser un projet ou faire face uncoup dur ; rflexion sur la mise en com-mun des salaires sur le Plateau de Mille-vaches pour avoir un "revenu unique dutravail sur le Plateau").

    La mutualisation peut prendre desformes varies : il peut s'agir d'un prtgratuit, d'un prt avec une participationaux frais, d'une mise disposition d'unmatriel ou d'un atelier uniquement en

    prsence de son propritaire, d'un achatgroup, d'un travail fait en commun...

    Si vous souhaitez participer davantage notre rflexion et la mise en place de

    quelque chose allant dans ce sens, vouspouvez aussi rejoindre notre groupe detravail.

    Virginie Aldorf, Faux-la-Montagne -Marc Bourgeois, Faux-la-Montagne - Jo-hanna Corbin, St-Moreil - Francis Du-

    bon, Peyrat-le-Chteau - ClaudeFontaine, Nedde - Camille Madelain,Faux-la-Montagne - Jean-Michel Peulier,St-Julien-le-Petit - Grgory Seval, Faux--la-Montagne - Philippe Simon, Eymou-tiers.

    Contact et informations:Le questionnaire est tlchargeable

    sur millevaches.netPhilippe Simon au 05 55 36 85 40 ou

    mail: [email protected]

    Le mouvement des villes lentes

    ou citt slow a t lanc an1999 par plusieurs municipalits ita-liennes, un peu dans l'esprit des slowfood . Actuellement une centaine devilles europennes ont rejoint ce mouve-ment, mais aucune ville franaise pour lemoment. Ces villes sont en lutte contre legigantisme (elles ne veulent pas dpasser60 000 habitants), contre l'automobile etla multiplication des transports, contre laghettosation des quartiers, contre la pub,elles veulent privilgier la justice sociale,l'cologie et la relocalisation de l'cono-mie.

    Il s'agit en fait de reprendre, au niveaud'une ville, les ides de dcroissance, desimplicit volontaire, de coopration etde mutualisation des moyens.

    Le risque est le mme : crer des en-claves de dcroissance privilgies dansun monde globalement croissanciste .Toutes ces ides, ces dmarches indivi-duelles ou collectives n'ont de sens que sielle sont sous tendues par une volont derupture complte avec le systme cono-mique et politique capitaliste.

    Reste pour nous inventer la poli-tique lente pour en finir avec le profes-

    sionnalisme des mandarins politiques etsyndicaux, avec la nvrose obsession-nelle des militants temps plein, de ceuxqui luttent 70 heures par semaine pour les35 heures.

    Il n'en reste pas moins qu'une villecomme Guret, qui sera bientt la ville deFrance ayant la plus forte densit degrandes surfaces par habitant aurait tout gagner jouer cette carte, plutt qued'tre la botte des grandes enseignes et de ne trouver de l'nergie que pour d-fendre sa caserne militaire, voue dispa-

    ratre, et c'est tant mieux. Patrick Faure

    Plus d'infos dans le dossier du journalLa dcroissance n47 de mars 2008.

    Vi l les len tes !

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    12 - Capitalisme la poubelle

    La p r o p a g a n d e est l a d m o c r a t i ec e q u e l a v i o l en c e es t u n Et a t t o t a l i t a i r e

    De drles de rapports entre le PNR et certains mdiasLes mdias, qu'ils soient nationaux ou rgionaux, sont dj depuis bien longtemps, montrs du doigtquant leurs accointances plus ou moins prononces avec une certaine pense unique et les diri-

    geants qui vont avec.

    Les nouveaux rotelets

    Avec le renforcement de la rgiona-lisation et des diffrents pouvoirslocaux par le poids que prennentde plus en plus les structures inter-mdiaires (conseil gnral, commu-nauts de communes...), les mdiasrgionaux se retrouvent au cur demultiples pressions exerces par lesdivers potentats locaux. Ces nou-veaux (mais aussi parfois anciens) rotelets , dops au pouvoir quileur donne une sensation de puis-

    sance sur les manants de leursterritoires administratifs, ne sup-

    portent gure la moindre contesta-tion, interrogation voirequestionnement propos de leurscomportements et dcisions poli-tiques. Et, bien sr, les mdias lo-caux se doivent d'tre leur botte.Si, la plupart du temps, cela va desoi et ne pose gure de problmesaux divers responsables de rdac-tion, parfois il peut y avoirquelques accros, des rsistances

    plus ou moins rflchies !

    Le boulot de France-Bleu-Creuse

    Nous ne parlons pas des derniresfrasques de tel dput creusois avec lesnouveaux mdias, mais plutt de l'atti-tude type d'un quelconque responsablede ces nouvelles structures locales gnra-trices de pouvoir et de bureaucratiecomme l'est celle du Parc naturel rgio-nal (PNR) de Millevaches en Limousin.L'volution de telles structures et deleurs dirigeants n'est pas nouvelle, bienau contraire cela est une constante facile expliquer compte tenu du cadre idolo-gique socital. Dernirement eut lieu unerencontre inter-parcs (avec une vingtainede reprsentants des quarante cinq PNRfranais) Vassivire. Ce fut donc l'occa-sion pour la radio France-Bleu-Creusede faire un petit sujet portant, entreautres, sur le PNR de Millevaches en Li-mousin. Dans celui-ci, le journaliste re-

    pris les interrogations et les critiquesqu'un certain nombre d'habitants se

    posent propos de la politique et de lagestion de ce nouveau parc. Pas de quoicasser deux pattes au mouton limou-

    sin !

    Pas touche au PNR !

    Mme si le tmoignage d'un habitant,membre d'association, voque la lour-deur et le manque d'changes de cettenouvelle entit administrative et a l'im-

    pression que nombre de personnes duPNR travaillent plus conserver leur bou-lot qu' ce qu'ils devraient faire normale-ment, il n'y a pas de quoi sortir lesarmes et flinguer la libert d'expres-sion . Apparemment, si pour le pr-sident du Parc ! Bard d'une conception

    aussi trange que stalinienne de la libertd'expression, il a pris sa plus belle plumepour envoyer tant au patron du journa-liste honnte qu' la prsidente de l'asso-ciation non responsable de la parole deses membres, une lettre assez violente Les chargs de mission, le bureau duPNR, ses partenaires et moi-mme avons

    pris acte du caractre caricatural des pro-pos tenus rcemment par votre reprsen-tant sur l'antenne de France Bleu Creuse l'encontre du PNR de Millevaches.

    Nous ne contestons pas, bien sr, le droitde votre porte parole de penser ce qu'il

    veut sur qui il veut... . La menace est im-

    plicite sinon clairement affiche.On croit rver quand on lit ce genre

    de propos. C'est vrai que l'exemplevient de haut et se fait de plus en plusinsistant ces derniers temps. Espronsque le mdia incrimin saura rsister la menace et remettra sa place le

    politique scribouillard. Peut-tre cegenre de drapage permettra-t-ilde mieux mettre en lumire la vri-table nature de ces nouvellesstructures politico-administratives et,

    par l, d'en tirer les consquences

    adquates ?

    Contradiction des mdias

    associatifs locaux

    De toutes faons, les responsablesdu PNR ont compris depuis le dbutqu'on n'est jamais mieux servi que

    par soi-mme. Aussi ont-ils rcem-ment pass des conventions avecdeux mdias de proximit parte-naires du Parc . Ces mdias audiovi-suels associatifs auront pour missionde peaufiner une excellente image duParc et de ses responsables. Pour ac-

    complir cette dlicate mission, RadioVassivire ralisera un magazinetrimestriel de deux heures traitant notam-ment de l'volution des actions impor-tantes du PNR , ainsi qu'un journalmensuel du PNR de cinquante cinq mi-nutes ; quant TlMillevaches, elle ra-lisera des rubriques PNR de trois six minutes intgres son magazinemensuel plus quelques reportages qui

    pourront servir la fois au Magazinedu Plateau (mission de TlMilleva-ches) et de document vido utilisable

    par le PNR . Il va devenir bien difficilede sparer informations de publi-repor-tages : propagande et manipulation n'au-ront plus beaucoup de limites ! On ne

    pourra pas dire que la situation de cesmdias associatifs (alternatifs, c'est djun gros mot alors... militants ou enga-gs !) soit bien saine, mais elle aura, aumoins, le mrite d'tre claire.

    signaler, pour le plaisir, que le pr-sident de Radio Vassivire est, ou a t,aussi un charg de mission(communication) du PNR deMillevaches ! Sans commentaires.

    Un non-journaliste

  • 7/31/2019 Creuse-Citron N16

    13/16

    Un autre regard - 13

    B o b i n e s r e b e l l e sUn f e st i v a l d u d o c u m e n t a i r e p o l i t i q u e e t so c i a l e n Cr e u s e

    13 - 14 jui n Royre de Vassivire

    Festival : En programmant en conti-nu, pendant une journe et une soire,une srie de films documentaires nousvoulons proposer un moment fort

    permettant de crer une vritable dyna-mique de rflexion.

    Documentaire : En revendiquant unpoint de vue clairement affirm, le docu-mentaire permet de faire apparatre une

    ralit qui, d'habitude, nous est cache.Il favorise une dmarche critique etlmergence d'une conscience politique

    plus affirme.Politique et Social : lheure o les

    tenants du pouvoir nous imposent unepense unique associe une fausse bi-polarisation politique, nous voulons par-tager nos interrogations, confronter nosdissidences. Indpendance politique etautonomie de pense sont aujourdhuiune exigence sociale.

    Creusois : Les lites et les m-dias dominants nous affirment que la

    culture et la rflexion politique ne sontqu'urbaines. Rien nest rserv un terri-toire prcis. Cest o lon demeure, tra-vaille que lon se doit dagir.

    Un festival prix libreLe prix libre est une dmarche poli-

    tique, non marchande. Ce nest pas pourautant la gratuit et afin de donner unlment d'valuation, les cots de re-vient d'une place de cinma et d'un repasseront affichs.

    Concrtement, l'accueil, seront distri-bus en prix libre des tickets d'entre (unticket pour l'ensemble des projections) etdes tickets de repas.

    Bobines rebelles est co-dsorganis par :Creuse-Citron, Mmoire Vif, mile a une vache, Peuple et Culture 19, Autour du 1er mai.

    Contact, infos : www.bobinesrebelles.org ou 05 55 64 73 17

    13 juin 21h30au bar l'AtelierRoyre-de-Vassivire

    Je m'appelle de Stphane Elmadjian(10 mn)

    Je voudrais vous dire de Jo Brangeret Doris Buttignol (20 mn)

    La reprise du travail aux usines Won-der, ralisation collective par l'IDHECen grve, 1968 (10 mn)

    Montage d'archives INA sur Mai 68 enLimousin, par Peuple et Culture 19(30 mn)

    14 juin 10h-24hau Villard

    Royre-de-VassivireGrande salle :

    10h45 / 12h30 : Kwassa KwassaCreuse de Patrick Watkins, 2006(52 mn).

    Le parcours de jeunes Mahorais, ins-crits dans des lyces creusois sans avoirchoisi ni leur orientation ni leur ville dac-cueil.

    13h30 / 14h30 :Les moissons de la r-volte de Richard Hamon et AllessandroStella, 2006 (52 mn).

    Une histoire de lEspagne travers laquestion de la terre.

    15h30 / 17h30 : Le chmage a unehistoire de Gilles Balbastre, 2001(104 mn).

    Le film retrace 35 ans dhistoire so-ciale et politique du chmage, et le tra-vail idologique effectu pour faireaccepter la population franaiselexistence du chmage.

    18h30 / 19h30 : Escadrons de la mort,l'cole franaise de Marie-Monique Ro-

    bin, 2003(52 mn).Dans les annes 1970, militaires fran-ais et anciens militants de lOAS ontt des formateurs au service des juntessud-amricaines.

    20h / 21h30 : pause repas avec la CRS(Chorale des rsistances sociales).

    21h30 / 23h : Un monde moderne deSabrina Malek et Arnaud Soulier, 2005(84 mn).

    partir de l'exemple des Chantiers delAtlantique Saint-Nazaire, l'enjeu dufilm est de prendre la mesure de la gnra-lisation, voire de la normalisation du tra-

    vail prcaire.

    Chaque film est suivi d'un dbat, cer-tains ralisateurs seront prsents : PatrickWatkins, Gilles Balbastre...

    Premire petite salle :10h30 :Armand Guerra, requiem pour

    un cinaste espagnol d'Ezquiel Fernan-dez, 1998 (52 mn).

    Le cinma du peuple : premire exp-rience de cooprative cinmatographiquelibertaire.

    12h :Blessures atomiques de Marc Pe-titjean, 2006 (52 mn).

    Le 6 aot 1945, la premire bombe ato-mique de l'Histoire est largue sur Hiro-shima. 50 000 personnes prissent enune seconde. Les retombes radioactivesseront plus meurtrires encore

    13h30 : Jean Meslier, cur dEtrpi-gny d'Alain Dhouailly, 2007 (50 mn).

    Ce cur athe, n en 1664, est prsentcomme un prcurseur du Sicle des Lu-mires.

    15h :Retour sur Ouva de Medhi Lal-laoui.

    En mai 1988, le massacre de 19 ind-pendantistes kanaks dans la grotte d'Ou-vea en Nouvelle Caldonie.

    17h : Oaxaca, entre rbellion et utopiede Miriam Fischer, 2007, Mexique(60 mn). Le 14 juin 2006 le campementdes professeurs en grve de la ville deOaxaca a t brutalement dlog.

    18h30 :Busqueda piquetera de JeanneGaggini et David Planque, 2005 (62 mn).

    La crativit sociale dans les luttespopulaires : l'exemple du mouvementdes chmeurs argentin.

    Deuxime petite sallle :La Famille Digitale :Le MIL (histoires

    d'une famille avec histoire) de Martina

    Loher Rodriguez 2006 (52 mn).Lactivit du groupe de rvolution-naires le MIL, Movimento Iberico de Li-

    beracin, en Catalogne au dbut desannes 1970.

    Ncessaires territoires de Benot Per-raud 2006 (21 mn), histoires de squats.

    Production desAcariens.L'abstention...

    En marge :Libraires et tables de presse. Restaura-

    tion et boissons.

  • 7/31/2019 Creuse-Citron N16

    14/16

    14 - Mauvaises lectures

    L'tendard dploy des vrais nive-leurs ou l'Etat de communisme exposet offert aux Fils des Hommes de Ger-rard Winstanley (Ed. Allia 2007)

    Ce texte trs fort, publi la premirefois Londres en 1649, peut tre consid-r comme un vritable manifeste liber-taire par del les lectures bibliques et lesouffle millnariste qui le traversent.

    Gerrard Winstanley tait le chef de filedu mouvement des Diggers (les pio-cheurs ), qui au milieu du XVIIe sicleen Angleterre, entreprirent d'occuper et

    de cultiver des terres laisses l'abandon,et visaient l'abolition complte de la pro-

    prit prive : Par la force de la raison,de la loi de droiture qui rside en nous,nous entreprendrons de soulager la cra-tion de cette servitude sous laquelle ellegmit : la proprit prive

    Autre rfrence : Winstanley. Socia-lisme et christianisme sous Cromwelld'Olivier Lutaud (Ed Didier 1976).

    Propaganda : comment manipulerl'opinion en dmocratie d'Edward Ber-nays (Ed. Zones).

    lire absolument en ces temps de dsinformation gnralise.

    Ce texte est un vritable petit guide pra-tique (crit en 1928 par le neveu amri-cain de Sigmund Freud !). Il exposecyniquement et sans dtours les grands

    principes de la manipulation mentale demasse ou ce que E. Bernays appelait la fabrique du consentement . Bernays as-

    sume pleinement sa dmarche : les choixdes masses tant dterminants, ceux qui

    parviendront les influencer dtiendrontrellement le pouvoir. Considrant que ladmocratie moderne implique une nou-velle forme de gouvernement, invisible -la propagande -, loin d'en faire la critique,l'auteur se propose d'en perfectionner etd'en systmatiser les techniques !

    Cet crit, document difiant, nous ap-prend que la propagande politique auXXe (et XXIe) n'est pas ne dans les r-gimes totalitaires, mais au coeur mme dela dmocratie librale amricaine !

    Il est prsent par une excellente pr-face (Edward Bernays et l'invention du

    gouvernement invisible) du philosophequbcois Normand Baillargeon. ne

    pas manquer.

    Paroles Sans Papiers, ouvrage collec-tif dirig par Alfred et David Chauvel,rdaction Michel Le Galli, dition Del-court, 2007.

    Cet album collectif, l'initiative del'Argentin Jos Muoz, essaie, traversla multiplicit des anecdotes, et la vari-t expressive des styles des diffrentsdessinateurs, de redonner la parole auximmigrs et exils. Paroles sansPapiers russit non seulement resti-tuer la part d'humanit ceux qui lesadministrations de France et d'Europe

    refusent tout droit, mais encore vo-quer prcisment leur quotidien infernal: on cherche quitter la misre et lamort, et on se trouve souvent clandesti-nement exploit dans le pays de destina-tion.

    Un dossier et une bibliographie sur lesujet concluent l'album en incitant larflexion et en bousculant les lieux com-muns sur l'immigration.

    Dans ce numro de Creuse-Citron, si tu as de la chance, setrouve l'intrieur une magnifique affiche srigraphie. Plusieurschoix s'annoncent toi lecteur :

    a : tu es un petit bourgeois gauchiste et tu la colles dans teschiottes,

    b : tu es un rvolutionnaire actif et, toi aussi, tu attends le grandsoir avec impatience ; a tombe bien, ce sera dans la nuit du 31

    avril au 1er mai (ou quand tu veux) et tu colles l'affiche dans la rueou ailleurs, dehors,

    c : tu es un gauchiste bourgeois rvolutionnaire actif, turcupres 2 numros de Creuse-Citron prix libre : 1 pour teschiottes et 1 pour la rue. Florian

    Ap p u y ez -v o u s su r l e s p r i n c i p e s,i l s f i n i r o n t b i e n p a r c d e r !

  • 7/31/2019 Creuse-Citron N16

    15/16

    Revue de crise - 15

    T oujours autant de publicationslibertaires ou proches aussiintressantes. Bien sr, on retrouve un

    peu partout Mai 68 avec des hors-sriesdj parus ou en prvision.

    C'est le cas de No Pasaran (n 68avril 2008) avec un dossier pour lequarantime anniversaire de mai 1968intitul Sur les pavs, la rage. On peut ytrouver un interview d'un desresponsables syndicaux paysans qui a

    particip et contribu l'union despaysans et des ouvriers Nantes en 68. Ila t aussi un membre actif du Comitcentral de grve qui grait le

    ravitaillement et la distribution des bonsd'essence ! Plus loin il y a un article sur1968 au Japon qui voque un aspect dece mouvement mondial assez peu connu.Comme beaucoup d'autres, la revueannonce aussi un hors-srie pour cequarantime anniversaire.

    Le vent se lve (n 9 hiver-printemps 2008), priodique de laFdration des travailleurs de la terre etde l'environnement de la CNT, proposeun petit dossier surL'conomie sociale :

    des expriences coopratives. On peut y

    lire un texte expliquant la dmarche desyndicalistes engags aussi bien dansl'action revendicative que dans uneexprience cooprative (la cooprativeCoopquita installe Bordeaux). Parmid'autres textes, il y a la prsentation du

    Rseau Qubcois pour la Simplicit Vo-lontaire.(http://www.simplicitvolontaire.org) quidveloppe des modes de fonctionnementencore assez peu courants.

    Gographiquement plus proche denous (!), le Journal d'information et de

    dbat du plateau de Millevaches, IPNSprsente dans son numro 21 (automne-hiver 2007) la suite d'un article del'historien Jean-Luc De Ochandianoconsacr aux maons limousins Lyon

    et l'action syndicale - 1914/1940. Biensr, il y est voqu les quatre fusills deFlirey pour l'exemple (avril 1915) dontdeux Creusois (de Royre-de-Vassivireet de Saint-Martin-Chteau). Comme parhasard, trois d'entre eux taient connus,

    avant guerre, pour leur action syndicale...et il semble des plus probables qu'ilsaient t dsigns pour cela.

    Le Plan B d'avril-mai 2008 (n 13),bimestriel Critique des mdias etenqutes sociales, n'y va pas par quatrechemins avec son dossier politiquementtrs incorrect qu'il a intitul A basl'Union europenne ! A bas le IVe Reich!. Il nous livre une histoire du marchcommun comme on ne [nous] l'a jamaisraconte avec l'article Constructioneuropenne : le vertait dans le fruit. Sa

    prsentation est on ne peut plus claire :Une monnaie, un march, unecommission prside par un maoste

    pass au noconservatisme (JosManuelBarroso) : l'Europe, ce n'est pas quecela. C'est aussi la fonte des droitssociaux. Car l'union europenne aralis le rve de Marx, mais l'envers :les patrons de tous les pays s'y sont unis

    pour mettre les salaris en concurrencelibre et non fausse , un projet inscritdans les fondations mmes du trait de

    Rome, il y a cinquante ans.

    Le nouveau numro d'Offensive (n17 Mars 2008) revient sur un aspectlargement central de toute organisationde socit, celui du commerce. Avec leurdossier trs toff Un commerce sans

    capitalisme, nombre de sujets y attenantsont dvelopps : Un commercequitable est-il possible ?, Lamondialisation prs de chez nous.Comment la grande distribution tire les

    ficelles du commerce ?, Exploitation tous les rayons, Le caf quitable est-ilbien soluble dans le capitalisme ?, Leschemins sinueux de l'alternative. Floral,

    la petite biocoop qui rsiste, Commerceet justice sociale ?, Les Diggers et lagratuit. Les free stores, Le don, changeanti-conomique, Les magasins du

    temps. Une utopie anarchiste aux tats-Unis d'Amrique -XIXe sicle... De quoise forger une opinion avec des argumentssolides !

    Le journal de la CNT-AIT , LeCombat syndicaliste (n 214 janvier-fvrier 2008) nous propose la traductionde deux articles de Libertario(priodique libertaire vnzulien). Le

    premier tudie la nature mme du rgimevnzulien tandis que le deuxime estconsacr la rforme constitutionnelle

    propose, il y a quelques mois, parChavez (dont on a pu entendre tout etson contraire) et finalement repousse.Le Chavisme , aujourd'hui, reste undes sujets les plus contreverss :

    Impossible de lire ou d'entendre des

    mdias dominants propos du Vnzuelaet des vnements qui s'y droulent autrechose que les manipulationsractionnaires de socio-dmocratesterroriss par [Chavez]. Les caricatures,les procs d'intention ne rsistent paslongtemps l'analyse. D'autre partdifficile de s'extasier comme le fontbeaucoup trop de mdias alternatifsdevant la construction d'un pouvoir

    personnel, les accointances ahurissantesdu personnage.... Ces deux textes

    doivent tre reus comme un grand bold'air dans le marigot mdiatique franais.

    Avec un peu de retard, il est signalerle Bulletin de la Coordination contre la

    socit nuclaire (printemps 2007). Ilannonce sa couleur idologique sansambages : Par sa dangerosit et lacentralisation qu'il ncessite, par laculture de sret qu'il cre,commercialise et gnralise, par lesmodes de subordination qu'il implique, lenuclaire, loin d'tre un simple choixtechnologique, est partie intgrante desdispositifs de contrle global de la

    plante.Francis LAVEIX

  • 7/31/2019 Creuse-Citron N16

    16/16

    16 - Vous tes cerns

    La copie et la diffusion des textes publis dans ce journal sont libres et fortement encourages. IPNS

    O trouver Creuse-Citron ?

    Aubusson :

    BarAu Fabuleux Destin, 6 rue Roger Cerclier.

    BarL'Avant-scne, Centre Jean Lurat.

    Champagnat :

    Snack-barAux deux Pas dl.

    Bar Le Relais Montelladonne

    Champagnat / St Domet : Etang de la NauteChaussidoux : Bar Restaurant La Stabu.

    Chavanat La Roussille : Le Papillon rouge

    Eymoutiers : Librairie Passe-Temps

    Guret :

    Bar-tabac Le Balto, place du March.

    Librairie Les Belles Images, rue E. France.

    Bar-tabac Le Bolly, 2 rue Maurice Rollinat.

    Limoges :

    Local associatif "Undersounds", 6 rue de Gorre.

    Woodstcok boogie bar, 18 av. Montjovis.

    Royre : BarLatelier.

    Sardent :

    BarChez Bichette

    BarChez Josiane

    St Laurent : BarL'Envole 13 rue des Cerisiers

    et bien sr dans les manifs et rassemblements

    Creuse-Citron est galement tlchargeable en

    version PDF sur : http://cnt87.org/

    Numro ralis avec le logiciel libre

    Scribus. (www.scribus.net/)Plateformes : Linux, MacOs X, Windows

    Creuse-Citrons'adresse tous ceux et celles qui luttent contre la falsification de

    l'information et la diffusion gnralise de l'idologie librale.

    C'est un journal indpendant et libertaire qui s'interdit toute

    exclusive et tout proslytisme en faveur de telle ou telle

    organisation syndicale ou politique. Sur cette base nous publierons

    toutes les informations que vous nous ferez parvenir.

    Ce journal est ralis par le Collectif libertaire Creuse-Citron.

    Prix LibreNous vous proposons Creuse-Citron prix libre. Cest, pour notre

    collectif, une dmarche politique, non marchande, alors que par

    ailleurs, lhabitude est de payer le mme prix, que lon soit

    fortun ou pauvre. Le prix libre nest pas pour autant la gratuit#:

    cest donner la possibilit dacqurir un mme produit selon ses

    moyens et ses motivations.

    Abonnements : voir page 6

    Courrier postal : Creuse-Citron

    C/o CNT 23 BP 2 23 000 Sainte-Feyre

    Courriel : creusecitron@ free.fr

    Congrs de la Fdration anarchisteLa Fdration Anarchiste tiendra son Congrs

    annuel au lieu-dit "Le Villard" (entre Royre-de-Vassivire et Gentioux) du 10 au 12 mai 2008.Venez nombreux au concert du samedi 10 mai

    partir de 21 h (entre prix libre).

    27 mai 20h30 Mais l 'us ine(rue de la Rforme, Limoges)

    En ouverture du FSL, le Bottom Thtre dePhilippe Ponty et Marie-Pierre Bezanger

    prsenteLe Conseiller une pice qui illustreles errements de la dmocratie reprsentative

    et les avatars de la dmocratie participative.Un dbat anim est prvoir !

    M f i ez -v o u s d e c e u x q u i v eu l e n t p r e n d r e l e p o u v o i r .I l n 'e st p a s s r q u ' i l s v eu i l l e n t l e r e n d r e

    Eaux troubles

    Le Cercle citoyen antilibralet altermondialiste fait son en-qute sur le commerce del'eau potable.

    Pourquoi y-a-t-il des dif-frences de prix importantesselon la commune o l'on ha-

    bite ? Que recouvre la factu-ration de l'eau ? Quelles

    diffrences entre les rgies di-rectes (eau municipalise) etles rgies concdes desentreprises prives ?

    Le but est d'tablir et de pu-blier un tableau comparatifpour tayer une dmarche vi-sant assainir ce commercede ce qui devrait rester un

    bien commun.

    Prochaine runion, le same-di 7 juin 14h au Fabuleuxdestin caf Aubusson, venez

    avec vos factures.