creuse-citron n°03

7/31/2019 Creuse-Citron N03

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Creuse-CitronJournal de la Creuse libertaire N3 janvier 2005 , prix libre...

A la casserole !

Le mensongeLe mensongeLe mensongeLe mensonge

est la religionest la religionest la religionest la religiondes esclavesdes esclavesdes esclavesdes esclaves

et des patronset des patronset des patronset des patrons

E

n 1789, anne du coq, les prix doublaient pendant

que les salaires n'augmentaient que d'un dixime. En

1945 (coq aussi) les femmes votent pour la premirefois en France.

2005 anne du coq. La scne diplomatique devrait tredomine par des orateurs plus philosophes que concrets.

Certains dirigeants devraient proposer des plans qui

viseraient les mettre en valeur mais qui seront peu adapts ;ils sintresseront des petits conflits en oubliant d'avoir une

vue plus large sur les problmes de fond ; l'importance de leurimage primera davantage sur le bien fond de leur action.

La conjoncture conomique sera laborieuse, tout le mondedevra travailler dur...Les coqs, il y en a des petits, hargneux, des grosdbonnaires mais ils aiment tous afficher leur autorit, ils

tendent tre prsomptueux et dominateurs, mais a finit

toujours dans la casserole, au vin, au cidre et aux petitsoignons...

Alors... on va la faire cette rvolution ?

Tous en colre

Le dlire du cochon VertAnti-nuclaire : bloquer EDF p 2

Mmoire au poingArthur Lehning p 3

Ttes de gondolesLa dictature des rayons p 4/5

Mauvaises lecturesPresse panoranar p 6

Tristes tropiques de la Creuse p 7

La dmocratie

participative en

CreuseMoiti mouton, moiti pigeon p 8/9

Ne tirez pas

sur le pianisteLa parole est Joneaud p 10/11

Rendez-vousVous tes cerns p 12

Nous vous proposons Creuse-Citron prix libre. Cest, pour notre

collectif, une dmarche politique, non marchande, alors que par

ailleurs, lhabitude est de payer le mme prix, que lon soit fortun ou

pauvre. Le prix libre nest pas pour autant la gratuit : cest donner lapossibilit dacqurir un mme produit selon ses moyens et ses

motivations. Sachant que tout a un cot, cher-e lecteur et lectrice,

celui de fabrication de votre Creuse-Citron est de 50cts, somme

intgralement utilise pour pouvoir sortir le prochain numro.


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2 Tous en colre

Le Cochon Vert n 7 AAAAgir contre L'EPRgir contre L'EPRgir contre L'EPRgir contre L'EPRCreuse-Citron de Novembre faisait tat du projet de la cons-truction du racteur nuclaire EPR.

Il sagit, ds maintenant, de passer loffensive pour empcherce projet mortifre, sachant quenviron trois ans dtudes sont n-cessaires avant le dbut rel des travaux

A cet effet, le rseau Sortir du nuclaire lance une campagnenationale visant , pour la premire fois, bloquer administrative-ment EDF. Cette action doit tre longue et nous vous demandonsde vous engager sur une priode de six mois au minimum(correspondant trois factures EDF). Il se peut qu'il faille des moisavant que les effets deviennent insupportables pour la directiond'EDF.

Comment faire ?

Il vous suffit de rgler votre facture dlectricit uniquementavec plusieurs chques de montants diffrents (1). Le total de ceschques doit cependant correspondre la somme totale exacte

payer apparaissant sur votre facture dEDF. Pensez bien indiquerau dos de chaque chque la rfrence de votre facture EDF.Si vous utilisez un TIP (Titre Interbancaire de Paiement) pour

payer votre facture, ne le signez surtout pas. Si vous tes en pr-lvement automatique, faites-le suspendre.

Envoyez, dans lenveloppe fournie par EDF avec votre facture,lensemble des chques accompagns de la lettre suivante :

Au Centre paiement EDFMadame, Monsieur,Vous trouverez ci-joint plusieurs chques de montants divers

dont le total correspond au montant de ma facture d'lectricit.

J'ai dcid d'agir ainsi, dans la dure, pour vous faire part de mon

profond mcontentement concernant la dcision de construire un

racteur nuclaire EPR. Ce projet est coteux, dangereux et inutile.

Avant de s'engager dans cette voie sans issue, EDF aurait bien faitde consulter ses usagers qui, d'aprs diffrents sondages, sonttrs majoritairement opposs la construction de nouveaux

racteurs nuclaires. Il s'agit d'un enjeu crucial qui structurera

durablement notre socit avec le renouvellement de notre parc decentrales nuclaires. En mon nom et au nom des gnrations

futures, je vous demande de renoncer l'EPR.

Un vrai service public, au service du public, devrait avoir comme

priorit les conomies d'nergie et les nergies renouvellables, et

nom pas l'incitation toujours plus de consommation d'lecticit

(chauffage lectrique, climatisation, etc...).Comptant sur votre rponse crite, je vous prie d'agrer,

Madame, Monsieur, l'assurance de mes sincres salutations.

Coordonnes (Nom, Prnom, Adresse, Signature)

Tlphonez aux mdias locaux (tls, radios, journaux) et invi-tez-les venir filmer ou rendre compte de votre action : vous ser-

virez d'exemple vos concitoyens .

Contact : Rseau "Sortir du nuclaire" Fdration de 695 associations - 9,rue de Dumenge- 69317 Lyon Cedex 04Tl. 04 78 28 29 22 -Fax. 04 72 07 70 04

www.sortirdunulaire.org

(1)Ne pas payer tout ou partie de sa facture EDF est illgal. Cependant,

choisir son mode de rglement et payer sa facture au moyen de plusieurs ch-

ques n'est pas rprim. EDF ne peut engager aucun poursuite pnale contre

ses clients pour ces motifs partir du moment o vous aurez effectivement

pay la totalit de la somme que vous devez.

Le psilott

Essayer de faire sens, c'est manger des chouxenrags ou la lucidit sans le fixe du fric.Les prdateurs ont bouff nos vies et jet les trognons.l'actualit ? Lobotomie consumriste, que des motschics plaque sur une pseudo-ralit. Les gens , s'ils existent encore, (y a-t-il une vie

avant la mort) sont embarqus dans une logique debien-tre, ce qui est louable.L'expansion capitaliste ne peut se passer du progrstechnique qui n'est qu'une course vers l'abme.Toujours plus de machines, fruit de la spoliation etinstruments d'exploitation.Atomis. Seul devant ta tl ou introduit auburrowing sur ton ordinateur. Merde tu t'es trompd'algorithme. Faire surface ? Peine perdue : Achab,elle souffle !Aprs les endogs, les hypogs, voici les cryptogs.Dans la guerre nuclaire qui s'annonce l'horizon del'empoignade entre sionistes et islamistes, pouvonsnous encore arrter la Busherie ?La pense est une impulsion lectrique, la vie sedveloppe sur le flux lectro-magntique mis parune grosse bombe H qui tourne autour de nous ; toutcela reste minemment mystrieux. Existe-t-ild'autres ralits ?...Notamment celle inculque par les sbires de JulesFerry !J'en profite pour gratigner Bakounine : le salut tantun acte gratuit, Dieu, s'il existe est un maniaquesadique. Le cas chant nous lui ferons un goulag enor massif avec des barbels en titane et des miradors

en diamant :LA NOUVELLE JERUSALEM ???!!!

Contact : milo.kailash @ laposte.net

LOGIQUE DE PROFITLOGIQUE DE PROFITLOGIQUE DE PROFITLOGIQUE DE PROFITLOGIQUE DE MORTLOGIQUE DE MORTLOGIQUE DE MORTLOGIQUE DE MORT

ARRT IMMDIAT DU NUARRT IMMDIAT DU NUARRT IMMDIAT DU NUARRT IMMDIAT DU NUCLAIRECLAIRECLAIRECLAIRE


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Mmoire aux poings 3

L ecteurs et lectrices de Creuse-Citron, vous n'tes pas sanssavoir que le groupe de la Fdration Anarchiste de laCreuse a pris comme nom celui d'Arthur Lehning. Ah bon ! Pour-

quoi ?Arthur Lehning a travers le 20me sicle en restant fidle

ses convictions anarchistes.N Utrecht (Pays-Bas) de parents allemands, il se rapproche

tout d'abord des milieux antimilitaristes et des anarchistes la finde la 1re guerre mondiale, aprs avoir tudi l'conomie Rotter-dam et l'histoire Berlin. Aprs avoir sjourn Paris et Vienne,il s'installe Amsterdam et y publie une revue artistique et litt-raire (la revue 110) entre 1927 et 1929 o collaboreront entre au-tres Le Corbusier, Kandiski, Alexandre Berkman...

Trs actif dans les milieux anarcho-syndicalistes (notammentau sein de la FAUD allemande avec Rudolf Rocker) il sera secr-taire de l'AIT de 1932 1935. Fonde Berlin en 1922, celle-ciavait pour but de rassembler les organisations syndicalistes rvolu-tionnaires et anarcho-syndicalistes qui se sentaient trangres lafois l'internationale rformiste domine par les socialistes et l'ISR mise en place par les bolchviks.

En 1935, il participe la fondation de l'Institut Internationald'Histoire Sociale d'Amsterdam destin au dpart acceuillirl'norme bibliothque de Max Nettlau puis ensuite les nombreuxcrits du mouvement ouvrier, une poque o l'installation desfascismes ou des dictatures rendait impossible la conservation dessources pour l'histoire des exploit-es. Ainsi les archives de laCNT espagnole qu'il fallait mettre l'abri aprs la victoire desfranquistes. En 36, il est en Espagne.

Entre 1939 et 1947, il s'occupe des collections de l'Institut et plusparticulirement de la section anglaise Oxford. En 1952, il orga-

nise une bibliothque pour l'Universit de Djakarta puis il rentre Amsterdam pour se consacrer l'dition des oeuvres compltes deMichel Bakounine dont le premier volume sortira en 1961.

En 1999, le PC.Hooft-prijs (le plus important prix littraire enHollande) lui a t attribu pour l'ensemble de son oeuvre qui por-tait aussi bien sur l'histoire du mouvement anarchiste et anarcho-

syndicaliste et de ses thoriciens et thoriciennes que sur la criti-que du bolchvisme et du modle sovitique.Dcd dans l'Indre en 2000 et afin de ne pas laisser tomber dans

l'oubli la mmoire d'Arthur, nous avons donc repris son nom pournotre groupe.

Alain Dropsy (avec l'aide de la revue Itinraire).

Bibliographie succinte d'Arthur Lehning lire de toute urgence:

- Anarchisme et Bolchvisme (Einaudi, 1971).

- Bakounine et les Autres (10/18, 1976).

- Anarchisme et Marxisme dans la rvolution russe.

- Spartakus, (1977).

Plus, videmment, les oeuvres compltes de Michel Bakounine

dite par Arthur.

Arthur Lehning historien anarchiste

Arthur LEHNINGArthur LEHNINGArthur LEHNINGArthur LEHNING

"Pour craser une mouche, je n'utilise pas un buldozer ... "Cette petite image potique pour dbuter une rponse/contradiction l'article de Patrick Faure dans Creuse-citron de sep-tembre 2004 au sujet du Commerce quitable.

Je suis bien d'accord avec le fond, le contenu, 100% de ce qui estdit, mais dans la forme, la conclusion, elle est o ? Je pose maquestion favorite : "Et alors ?"En clair :Cela frise un peu l'enfonage de portes ouvertes en fanfare; per-sonne n'a jamais hurl la rvolution commence avec le com-merce quitable, moins d'avoir mal et/ou trop lu "Chrtien-hebdo", "Attac moi-l - soir" ou "Sois-Politis mon fils".Il est tout fait exact que le commerce quitable n'est pas beau-coup plus quitable que le commerce classique, il assure bien desrevenus plus importants pour les producteurs, leur permet des' (d'tre?!) organiser (s) collectivement, en coopratives parexemple, mais en gnral, en contrepartie, bien contrles par lesrseaux du Commerce quitable, et les bienfaits s'arrtent l :- on entretient ces paysans du "Sud" dans le commerce global et levaste march mondialis, bref. On favorise encore un peu plusl'entre de petits soldats dans la grande guerre conomique et di-rectement dans le grand march plantaire, la course aux profits,le rgne de l'argent, la "culture universelle commerciale occiden-

tale" alors qu'au dpart, beaucoup de "petits producteurs" taientplus indpendants, vivaient de l'auto-subsistance et d'changeslocaux et grce des liens de solidarit et des liens sociaux lo-caux. A l'oppos de cette "culture de salariat d'exportation" qui

s'impose sous le filtre du "Commerce quitable", ce dernier ne faitque relever les blesss et les tranards en adaptant la main-d'oeuvre exotique nos besoins en y mettant une couche sociale(faut pas que la bte crve trop vite cause des cours en chute li-bre).- les cots de transport/pollution/gaspillage sont toujours l, avecle sacro-saint mythe des produits de partout disponibles tout letemps en toute saison, et pas (trop) chers, mythe destructeur en-core une fois cach par le label "humanitaire".Bon, alors ? Pas terrible, le CE, pas de quoi en fouetter un chat etpas trop de temps perdre non plus. Et alors ? Et alors ? Onachte ou non ? Et nous, on fait koa ?Ce qui me drange, et c'est l que je ne suis plus d'accord, c'estqu'il manque plusieurs chapitres au dossier :

- Historiquement, les anars, rvolutionnaires, militants ouvriers et"socialistes de base", depuis deux sicles, ont non seulement com-battu le capitalisme en pleine expansion, mais en plus n'ont pas tles derniers s'associer, participer aux organisations de solidarit

(Suite page 5)

Droit de rponse


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L

e modle de la grandedistribution franaise est unvritable concentr de ce

que peut tre le capitalismedbrid. Les no-libraux ontd'autant plus vite enterr let o t a l i t a r i s m e c o n o m i q u esovitique qu'ils sont en traind'utiliser les mmes recettes. Oest la fameuse libert du crateurd'entreprise quand il est oblig dese soumettre au diktat d'ungroupement d'achat ?

Les concentrations, dans lagrande distribution franaise, ontabouti la formation d'un vritableoligopole" (march o quelquesvendeurs ont le monopole del'offre), qui fixe les prix laproduction dans un contexte ruinant la fois les fournisseurs(entreprises et agriculteurs) et leurssalaris. La totalit des magasinsde moyenne et grande surface ainsiqu'une norme proportion despetites surfaces dpendent de cinqcentrales d'achat : Carrefour, Lucie(Leclerc), Auchan, Intermarch,Casino. Aprs avoir pris le contrlede la production de biens et dedenres , e l l es en tenden tmaintenant contrler les services :voyages, assurances, banques.

La grande distribution asupprim les intermdiaires, maispour autant le rapport prix payau producteur / prix de vente auconsommateur est rest le mme(de 1 4) depuis 1949. Les gainsnormes raliss sur les prix paysaux producteurs ne sont pas

r p e r c u t s au p r o f i t duconsommateur, contrairement lalgende entretenue par la publicit.

Grands distributeurs, grandsracketteurs

Le "rfrencement", alias lebakchich ou le pot de vin : pourqu'un produit soit vendu en grandesurface il faut qu'il soit rfrenc,c'est dire accept, par la centraled'achat . Et pour cela lefournisseur fabricant paye : onvalue deux millions d'euros la

somme dbourser pour introduireune nouvelle gamme de cinqtablettes de chocolat dans lesrayons d'une enseigne commeCarrefour.

La "marge arrire" ou racketautor is (une commiss ionparlementaire a not 500 pratiques

pour soutirer de l'argent auxfournisseurs) : promotions, mise entte de gondole, parution dans lesprospectus, part icipat ion l'anniversaire, etc... sans oublier lesanimations commerciales, la miseen place en rayon et autres tchestraditionnellement assures par le

commerant et qui sont ici lacharge des fournisseurs. Cesprestations imposes peuventreprsenter 50% du prix de vente.Ces "rabais" ne sont jamaisrpercuts sur le prix de vente etrep rsen ten t un bn f i ce

supplmentaire considrable.

Pseudos prix casssmais vritable casse sociale

Il est aujourd'hui tabli qu'unemploi cr en grande surface, leplus souvent prcaire et tempspartiel non choisi, conduit lasuppression de cinq emploisstables et durables ailleurs. C'estd'ailleurs en particulier pour cetteraison, prise en compte pour lapremire fois, que le Tribunaladministratif de Limoges a rejet

en ju i l let 2004 le projetd'implantation d'un hyper Feytiat.

Le temps partiel est la rgledans la grande distribution. Cetteforme de travail est devenue le

"moteur" du sous-emploi et de lapauvret : en France 3,4 millionsde personnes, dont 80% de

femmes, touchent un salaireinfrieur au SMIC, en effectuantsouvent des horaires clats etdcals.

Les cinq centrales d'achats, encherchant acheter au plus basprix, poussent l'industrie sedlocaliser et favorisent desi m p o r t a t i o n s m a s s i v e s .L'agriculture n'chappe pas largle. Les prix bas favorisent uneagriculture product iviste etintensive obtenue par des ajouts deproduits chimiques divers (engrais,pesticides).

Une bataille exemplaire Feytiat

En 2002 la CommissionDpartementale de l'EquipementCommercial accepte le principe del'implantation d'un HypermarchCasino sur une ancienne dcharge Feyt ia t . Le pro je t es tgigantesque, 20 000 m, alors queLimoges et son agglomration ont

dj beaucoup plus de grandessurfaces que la moyenne nationale.En mars 2002, des commerants,des riverains et un collectifd'associations, dposent un recoursen annulation auprs du tribunaladmin is t ra t i f . Le co l lec t i f d'associations (Confdrationpaysanne, Atel ier grandesdistributions du Forum sociallimousin, CGT secteur commerce,les amis du Monde diplomatique,

A T T A C 8 7 . . . ) o r g a n i s e

confrences, runions, dbats,confrences de presse, occupantainsi activement le terrain. En juillet2004 le Tribunal administratif deLimoges rejette le projet. GantCasino a fait appel, la procdurepeut durer 3 ans, et la mobilisationcontre ce projet doit rester active.

En Creuse qu'en est-t-il ?La Creuse, un des dpartements

les moins peupls de France estparadoxalement, avec la Nivre,

celui qui possde la plus forteimplantation de grandes surfaces :389 m pour 1000 habitants soit40% de plus que la moyennenationale qui est de 277 m !

4 La sale tte des gondoles

Grande distribution : la dictature des rayons


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La sale tte des gondoles 5Nous n'avons pas oubli la

vache folle qui a durement touchles leveurs creusois. Le Ministredes finances va sortir plus de deuxmilliards d'euros des caisses del'Etat pour les reverser la grande

distribution ! Une taxe, perue parl'Etat, l'poque de la vache follepour financer la destruction desstocks de farine animale, a tdclare illgale par le droiteuropen. L'Etat va la rembourser,c'est dire que vous et moi, quiavions pay la viande plus cher cause de cette taxe, allons repayercomme contribuables !

Quelles alternatives la grande distribution ?

Sans attendre les lendemainsqui chanteront, il existe, dsaujourd'hui, des alternativespermettant de consommer mieuxpour pas plus cher grce lasuppression des intermdiaires.Des magasins de vente directe,

tenus par des regroupements deproducteurs, comme La Coop desChamps Guret ou Saveurfermire Limoges, proposent,pour des prix souvent comparables ceux des grandes surfaces, des

produits issus d'une agriculturerespectueuse de l'environnement(boucherie, charcuterie, crmerieetc.). Plusieurs leveurs se sontquips pour vendre directementleurs btes ; des AMAP(association pour le maintient del'agriculture paysanne) sont encours de cration sur la rgion : unagriculteur s'engage sur uneproduction de qualit et desconsommateurs s'engagent acheter ses produits. N'oublionspas les marchs o sont prsentsdes producteurs qui vendentdirectement leurs produits. Uneenqute de la revue Que Choisir?en 2004 a montr que les prixpratiqus sur les marchs sont de10% moins cher qu'en grande

surface et que l'offre de produitsest plus vaste et qu'ils sont plusfrais !

Patrick Faure

A partir de documents produits par

l 'a te l ie r "Agr icu l tu re durab le ,consommer autrement, grande

distribution, OGM" du Forum Social

Limousin et par ATTAC 87..

A lire :

Christian Jacquiau "Les coulisses de la

grande distribution" Albin Michel -2000

(Suite de la page 3)

et oeuvrer concrtement en crant et en donnant l'exemple sur leterrain (caisses de secours, de chmage, d'aide aux malades, auxveuves et orphelins, premires coopratives et associations, syndi-cats, etc ...) : mutualiser, contourner, dtourner, saboter, regrou-

per ...- Aujourd'hui, des colos de terrain, des alternatifs, des SEL, desAMAP et autres rseaux horizontaux, des libertaires conscients del'tre ou des anti-autoritaires/autogestionnaires sans tiquette, desco-lieux et co-hameaux commencent (ou continuent) s'organi-ser et surtout commencent dchirer les barrires/censures mdia-tiques et commencent donc tre un peu " la mode" ; et le pro-blme, c'est que certains anars, se limitant aux grands textes histo-riques de l'anarchie, oublient juste de se salir ne serait-ce qu'unpeu les mains, et dpasser mentalement l'anne 1936 !Une question fondamentale et on a pas fini d'en parler ...

Quelle vie et quelle socit voulons-nous ?

Vous voulez du fric pour conserver ou augmenter votre pouvoird'achat ? Pour votre nouvelle voiture, d'occaz-pourrie ou neuve,

tous les quatre ans ? Pour votre mutuelle sant privatise ? Pourvos vacances en Espagne, au Maroc, au Vietnam ou ici la monta-gne ? Vacances fortement attendues pour oublier un peu votre bou-lot de merde stressant et inutile (voire antisocial !) supporter pa-trons et petits chefs !Anars et autres rvolutionnaires, on projette une socit autogre,libre et responsable, humaine c'est dire respectueuse des hu-mains et de leur environnement, des ressources naturelles etc ... eton construit quoi, on commence quand, on veut se battre avec quiet tre solidaire de qui ?De gens qui passent six heures par jour devant leur tl, votenttous les quatre ans vite fait bien fait, payent leurs factures mensua-lises - impts/EDF/eau/tlphone/emprunts - et ne veulent sur-

tout pas se poser de questions sur leur prison mentale ?Et bien, scandale, perso, je prfre de temps en temps travailler la racine, les fondements et les valeurs, parler du commerce qui-table, de la dcroissance, du bio et des OGM, avec des petitesgens comme moi, plutt que de m'reinter essayer de rveiller la

conscience de proltaires/ouvriers qui, mentalement, ne souhaitentqu'une chose : parvenir, devenir des petits bourgeois et payer ven-tuellement un service syndical qui les protge et leur assure unbon salaire : contre les autres, contre leurs propres enfants, contrele monde entier s'il le faut !

Alors, revenons au Commerce quitable : il s'agit simplementd'une maigre dchirure, d'un dbat qui s'ouvre timidement : nousde dire tranquillement qu'il est indispensable d'aller plus loin, depenser et organiser nos relations, nos liens et nos changes serei-nement de manire autonome entre nous, ici, localement et main-tenant sans la dictature du fric et du profit ou au moins de la limi-ter au maximum (c'est l qu'il y a source de dbats et mises aupoint avec le petit commerce et nos petits paysans bio ou non lo-caux ! Difficile de limiter une dictature, part l'liminer ... !!!).Et pour ce qui est des changes avec nos frres du "Sud", c'est aveceux qu'il faut voir afin de tenir compte de leurs souhaits, de leurshabitudes, besoins et projets. Et de revoir nos modes de consom-mation, nos besoins ...Il ne s'agit pas de juger le commerce quitable, qu'il le soit ou non,

et d'administrer le coup de tampon "anarchiquement conforme"mais d'ouvrir notre gueule avec des gens qui s'aperoivent qu'ilsont un cerveau capable de gratter l o a fait mal au systme degaspillage, de destruction et d'exploitation humaine.La Charit chrtienne ou sociale et le Marchand, petites mains dela colonisation et de la coercition occidentales, ont dj rcupr lemorceau : crtinis, dtourn, crm la partie "alternative/autonomisation des producteurs" (qui existe d'ailleurs en grandepartie chez certaines coopratives et organisations autres que MaxHavelar).Alors nous, parmi d'autres et avec d'autres, de prolonger la dyna-mique, mais sans bandeau sur les yeux, ni chiffon rouge !A nous aussi, de faire, localement, maintenant, solidairement etconcrtement ; le problme est pos aux anarcho-syndicatlistes et

syndicats rvolutionnaures, aux groupes libertaires, alternatifs etcolos. Crer, construire, avec ou sans baratin, partager et chan-ger. Et l, nous pourrons lutter pour conqurir et dfendre. Union,autogestion, construction.

Christophe Rastoll


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6 Mauvaises lectures

Presse panoranar

Bref panorama de la presse anarchiste en France (suite des nprcdents):

Nous continuons lexploration decette presse anarchiste mar-ginalise mais toujours aussi

riche en informations peu connues et enpoints de vue politiquement et totale-ment incorrects !

Alternative libertaire (mensuelanarchiste belge).

Cette revue ne fait pas partie de lapresse franaise mais elle est francophoneet distribue en France. Ce sera notre pe-

tite contribution intellectuelle la cons-truction dune Europe bien diffrente decelle que lon nous vante et que lon nousvend longueur de lignes, dantennes,

Les rdacteurs dALTERNATIVELIBERTAIRE nous explique leur projetditorial : ce nest lorgane daucunparti politique. Il se veut un espace de

rflexion et de libre expression sur les

ralits du monde et de la Belgique dau-

jourdhui. Ici, pas de bonne parole

prcher, pas didologie inculquer,

simplement le reflet de nos, de vos pr-

occupations, parfois contradictoires,souvent diffrentes, hors des sentiers

battus, des vrits toutes faites, des ido-

logies prdigres . Quel programme !Dans le numro de novembre, on peuttrouver des textes intressants plusieurstitres. Un article proposant desrflexions sur lindividualisme anar-chiste, sujet hautement polmique dansles mi l ieux l ibe r ta i res . Une dclaration provocatrice : Je hais li-slam, entre autres qui est loin du trsconsensuel point de vue sur le fait reli-

gieux (islamiste ou autres), rabch lon-gueur de journe un peu partout enFrance. La dclaration est peu suscepti-ble dambigut : cette haine de lislam,je revendique publiquement le droit de

lexprimer. Quitte ventuellement

transgresser, oui, les lois de la Rpubli-

que. Car dnoncer aujourdhui les fro-

ces imbcillits des croyances religieu-

ses est plus quun plaisir, cest un de-

voir. Et un honneur. Celui de montrer

quil est possible dexister debout, sans

bquilles et sans illusions. Il y a aussiun excellent texte (1) de Pierre Monatte(2) : La culture de soi-mme crit en1917 dans lequel il sinterroge sur les ba-ses intellectuelles indispensables au

militant syndical ! Et puis plein dautrescrits encore !(1) : Cest Patsy (copain libertaire deNantes) qui la exhum pour une de sesmissions de radio sur Alternantes. Textequi circule un peu depuis dans les diff-rents milieux libertaires. A LIRE !(2) : Syndicaliste rvolutionnaire, long-temps proche des anarchistes. Il fut lundes rares sopposer au ralliement de laCGT lUnion sacre de 1914.

En long, en Large (bimestriel issu de

la mouvance libertaire dIsre).

Il se prsente comme un petit canardavec plein de dessins et une mise en pageassez agrable. Dans le dernier numro(dcembre 2004 - janvier 2005), on adroit un ditorial Une poqueformidable (1) assez savoureux quiaborde aussi bien la fracture socialeetson cortge de pauvret vus par lesmembres minents de lUMP que legrand rfrendum sur la constitutioneuropenne organis par le PS. Voici un

extrait sur ce dernier sujet : Cest lecamp des oui contre celui des non, aveccet argument de parfaite mauvaise foi:

dire non la constitution, cest dire non

lEurope. Une ide retenir dire

non Sarkozy, cest dire non la

France. Ou: dire non au viol, cest

dire non lamour(2)! dans ce dbat

surraliste au sein du PS, il sagit sans

doute de choisir le meilleur candidat la

dfaite, en 2007, face Sarkozysi

jtais militant socialiste, je nhsiterais

pas.je choisirais le meilleur candidat

lchec, un candidat ayant fait sespreuves, dj battu en 1995 et en 2002:

Lionel Jospin!. On y trouvera aussi unpetit article: Chaud Sarkoshow sur lestribulations mdiatiques dun certainSarkozy, cela dans une prose chauffe blanc. Quelques extraits pour notre plaisirdirrvrencieux indcrottables : sasarkosette est jalouse, elle nest plus la

seule lui tailler des pipes. Jean-pierre

Elkabbach Michel Drucker, tous les

mdias sont en rut final depuis des mois

et ne semblent pas encore repus de la

sainte substanceljaculation politique

prolonge du Sarkommunicator risquera

finalement de refiler la vrole tous ces

vreux. Les mdias lont bien compris:

il faut lcher dabord, lcher ensuite, et

lyncher enfin. Petites gteries entre

vrol et vreux. Et puis il ne faudraitpas oublier la dernire page consacre une des dernires chansons du groupedes Fatals Picards dont les refrains ferontfrmir daise le plus commun deschasseurs creusois:Chasse, Pche et Biture,

Chasse, Pche et Biture,

Nous on respecte la nature ;

Nous on respecte la Biture !

Chevrotine, canon sci,Chevrotine et caisse de rhum,

Canarder cest notre mtier !

Approche si qut un homme ! .

Tout un programme !(1) : Inspir dun album BD de Reiser : On vit une poque formidable .(2) : Nous pourrions ladapter lactuali-t creusoise : dire non la mort program-me des services publics, cest dire non la Creuse. Dire non Auclair et sa cli-que, cest dire non la Creuse, etc

Francis LAVEIX

Un CD en soutien aux rfugis

italiens menacs dextraditionCe CD contient la chanson Droit da-sile crite, mise en musique et chantepar Dominique Grange accompagnepar quelques compagne(on)s dont SergeUtg-Royo, Joanne McIver, Cristine Hu-din, Cet acte de solidarit correspondau soutien tous les rfugis, exils,sans papiers, qui se battent parfois de-

puis des annes, pour obtenir enfin ledroit dasile en France . Le CD estvendu 5 euros (production dito musi-ques) au profit du Comit des famillesdes rfugis italiens.


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TRISTES TROPIQUES

DE LA CREUSEDes vaches limousines paissantpaisiblement l'ombre des cocotiers ont putre aperues il y a quelques temps sur desaffiches gayant les murs gurtois. Cetexotisme rural est expliqu dans un texteexpos depuis juin 1999 dans l'annexe del'hpital de Guret :" Dans les annes 1965-1970, un nombreimportant d'enfants et d'adolescents

runionnais a t plac ici au foyer de

l'enfance de Guret. Ce lieu s'appelle

dsormais "Espace Crole" en hommage

ces enfants qui ont finalement russi faire

de la Creuse leur pays d'adoption."Petit rappel d'un pisode oubli de l'histoireo la mtropole a transfr mille six centsmineurs de La Runion dont deux cent

quinze en Creuse. Certains tmoignagesrcents des principaux intresss apportentun clairage plus douloureux : "Si j'avais eule choix, je serais reste La Runion dans

ma famille.Je ressens du dcouragement, du

vide, des envies suicidaires. Je ne sais plus

qui je suis.(Sylvie). Mon instituteur, il m'a

dit des choses atroces :"Retourne dans ton

pays manger ton pain" -mme douze ans,

quand on encaisse a, aprs on devient

rvolutionnaire! (Claudine)."Comment expliquer ces souvenirs de Creusepourtant traditionnellement terre d'accueil :familles juives victimes des nazis,travailleurs italiens, portugais, algriens,turcs...? Quels "tranges trangers" taientdonc ces mineurs Runionnais ?Lappareil dEtat face des enfants

A la Runion, depuis Mai 1963, l'hommed'Etat suprme, c'est son dput MichelDebr, fal prfr de De Gaulle. Il vapouvoir y appliquer sa vision jacobino-nationaliste sur la "Grande France" l'aidede divers rouages : D.D.A.S.S. Runion etCreuse - Etablissements d'accueil lacs ouconfessionnels...La Runion est alors un Dpartement

d'Outre mer (D.O.M.) pauvre et connaissantun fort accroissement dmographique. Dansun vocabulaire fleurant bon le colonialisme,le socialiste Jean Defos de Rau la dcritainsi l'poque :"Les enfants pullulent, ilsgrouillent autour des cases... Face au

climat des les o la volont s'atrophie, le

dgot de l'effort se prcise, l'nergie se

dissout".La cration du DUVIDOM (Bureaupour le dveloppement des populations desD.O.M.) va permettre des placements enMtropole dans des emplois d'ouvriers del'automobile et surtout de gens de maison !.L'Eglise s'en mle et appuie cette

politique :"Le gouvernement s'est lanc dansune vaste campagne en faveur de

l'migration. Le Diocse de La Runion s'y

est associ (...) Le problme de La Runion

est angoissant et nous risquons de voir ce

petit pays si chrtien tomber entre les mains

des communistes" (Tmoignage Chrtien1964)On va aussi s'occuper des pupilles de l'Etat,enfants "abandonns". Un mtropolitainprsent alors la Runion le dnonce dans

un livre :"A la Runion aucun enfant n'estabandonn - la mort de ses parents, ils

sont recueillis par des parents ou des

voisins et sont traits comme des enfants

naturels.- Le "colonisateur" s'est pench sur

cette anomalie, savoir que si les parents

ne sont plus l, l'enfant est dclar

abandonn et les assistantes sociales sont

charges de dpister ces enfants (...) les

bbs, s'ils sont bien blancs, ont la chance

d'tre adopts par une famille franaise

strile, mais les enfants teints ou plus

grands seront dirigs sur le dpartement de

la Creuse o ils seront placs comme

garons de ferme dans ce dpartement

pauvre que la jeunesse a fuit et qui manque

de bras"Jean-Claude Leloutre.Creuse, (longues) vacances

heureuses?Appats par l'vocation d'un avenir radieux,beaucoup seront volontaires afin de quitterles centres de rducations:" On se tenait carreau pour avoir une chance de sortir de

cette prison. Pour nous, partir en France ,

c ' ta i t tre l ibre . On pensai t

revenir" (Antoine)."Tout tait tellement bien fait qu'on tait

comme endormis. Des moutons ; on nousaurait envoy la mort que l'on aurait rien

dit. Comme dans une secte. Conditionns

qu'on tait"(Andr).Ces enfants, gs de un vingt et un ans -treize ans en moyenne - vont vite dchanter.Ils vont affronter le froid, l'isolement,parfois le racisme. Les frres et soeurs sontspars car les autorits considraient qu'ilfaut "couper" le mineur de son milieud'origine pour favoriser son insertion ! Pourcertains ce sera l'adoption directe, pour lamajorit un placement en attente au "Foyerde l'enfance" Guret.Pourtant, un directeur - enseignantoriginaire de La Runion - nomm en 1969,y apportera brivement un peu de "chaleurdu pays". "J'avais fait La Runion enCreuse, j'avais fait de la cuisine crole, un

orchestre. Quand ils arrivaient le soir, a

les faisait oublier un petit peu les parents

au loin. C'tait des enfants. Y'a eu des dcs

Y'en a qui se sont pendus. Y'en a qui ont

perdu la tte. D'autant plus qu'on les

arrachait en plein t. Ils arrivaient ici en

plein hiver (...) Alors, que fallait-t-il

faire ?" Les activits collectives qu'il

organise au foyer ont un tel succs quecertains fuguent des campagnes o ils sontplacs pour s'y retrouver... Il fallait que acesse ; il dut partir en 1971 car le prfet etcertains politiques Creusois voyaient d'un

mauvais oeil son action. A l'poque, les m(r)dias ne s'intressaient pas au sort de cespetits Croles misrables qui l'tat, danssa vision colonialiste et par purebienveillance, pargne la malnutrition,l'illettrisme et l'errance !

On ma effac le disque durUn ancien "transfr" dcouvre, partir derecherches gnalogiques, qu'il n'est pasorphelin, qu'il a une mre, un frre, unesoeur et mme qu'il ne s'appelle pas Barbey,mais Martial ! Il intente un procs l'tat enJanvier 2002. Le cirque mdiatique se metalors en route : article dans V.S.D., puisquinze reportages,T.V., Radio... Celapermet d'autres tmoignages d'tre connus.Un peu gn aux entournures, leGouvernement demande l'I.G.A.S.(Inspection Gnrale des Affaires Sociales)un rapport - celui-ci conclura en Octobre

2002 que "la lgislation en vigueur avait t"globalement respecte". Pour apaiser lesplaies, il suggre, gnreusement, definancer une centaine de billets d'avion pourLa Runion... "L'Association desRunionnais de la Creuse", "Rasinn Anlr",et "Gnration brise" tentent de favoriserune dmarche collective revendicative,demandant rparation, notamment par voiejuridique.De son ct, le "Cercle des Amitis Crolesde la Creuse" (C.A.C.C.), auquel participeune majorit de Creusois, souhaite "tournerla page". Sa dmarche intgrative etcollaborationniste est appuye parl'administration (locaux, subventions,permanents...). En 1997, le C.A.C.C. apropos un voyage touristique La Runionauquel ont particip des ex-mineurs et desCreusois. Depuis 2001, il organise lefestival "Kreuzol" qui se veut recherched'une culture syncrtique entre la Creuse etLa Runion.Alors, qui sont-ils ces "tranges trangers"qui tentent de se reconstruire une identitsociale : Croles ?, Creusois ?, Kreusolais ?Les choix de l'tat appliquant sa "solution"

aux problmes de l'Empire Franais, versantle trop-plein dans le trop-vide, a coup cesenfants de toutes racines.Comme l'un d'entre eux l'exprime : "On m'aeffac le disque dur !.Informations extraites de Tristes tropiques

de la Creuse par G. Ascaride, C. Spagnoli,

P. Vitale, Editions K'A, 2004, 20 .

Mauvaises lectures 7


8/12

8 - Je participe , tu participes...

En recevant lavis dimposition desTaxes foncires pour 2004, un certainnombre dhabitants de la Communaut decommunes Bourganeuf-Royre deVassivire ont pu tre surpris par lesmontants rgler (1). En effet, la TEOM(Taxe dEnlvement des OrduresMnagres) est maintenant calcule sur lesproprits bties assujetties la Taxefoncire. Ce petit changement de calcul aeu pour effet, dans certains cas, uneaugmentation de plus de 250 % ! Tout cela

provient dun changement concernant lagestion des ordures mnagres qui,aujourdhui, a t transfre laCommunaut de communes. Il estintressant de constater que les habitants,une fois de plus, se retrouvent devant lefait accompli ; cela va srement les inciter poursuivre leurs efforts quant au trislectif (2) et la responsabilisation vis--

vis des dcharges publiques.Quelle information a t donne,quelle participation ( des luttes oursistances qui auraient pu treenvisages !) a t demande ou attendue ?Rien si ce nest, aujourdhui, pouraccompagner la feuille dimpts et mieuxla faire accepter, une belle plaquettedinformation sur papier glac, tout encouleurs qui dabord dans un ditorial duprsident de la Communaut prend laprcaution de surtout se ddouaner (3) pourensuite nous expliquer avec moultprcisions les volutions sensiblesdans

le financement du service lusager.Lutilisation du terme sensibles est desplus dlicieux, on nage en plein deuximedegr, on croit rver ! Linformation tantl, la dmocratie est en marche et elle ne

va pas sarrter en si bon chemin. En effetnos lites lectorales sengagent avoir,

avec nous, une approche transparente deces cots et prparent donc un

prochain bulletin dans lequel, cest sr, la

bonne parole sentencieuse et aseptise sera

de nouveau au rendez-vous. Au passage,

pu isqu e no us so mm es dan s la

transparence des cots , il serait

intressant de connatre le cot de cette

luxueuse plaquette ! Peut-tre aurait-il t

plus dcent de sen tenir une publication

plus modeste dans sa ralisation compte

tenu de lannonce de l volution

sensible des cots gnrs par la nouvelle

gestion des ordures mnagres ? Mais cela

ne semble gure tre lordre du jour

puisque dj un magnifique journal (papier

glac oblige), ForCes Communes avait

t distribu pour faire la promotion de la

Communaut de communes de Bourganeuf-

Royre de Vassivire (4). Celle-ci nousrappelle bien quelle entend privilgier

les rapports de proximit avec lensemble

des citoyens et forces vives rajoutant

mais aussi et surtout (5) avec chacune de

ses commu ne s me mb res. Nous

comprenons mieux sa philosophie : avoir

des rapports avec les citoyens, oui mais pas

trop, il ne faut pas exagrer ! On voit bien

comment la dmocratie participative est

considre par certains lus et quelle

place elle sera ventuellement relgue ;

nous le savions dj : ce nest pas la rue

qui gouverne ! .

Plus globalement, nous avons un autrebel exemple de dmocratie participative en

Creuse avec laction spectaculaire de la

dmission de 263 lus ( dont 28 maires ) et

de la dcision du Conseil gnral de

suspendre toutes ngociations avec

lEtat et de rclamer un moratoire sur les

services publics (6). Lide peut paratresympathique mais, dj, nous pouvons

nous interroger sur sa relle efficacit

compte tenu des rglements lgislatifs. Que

cela puisse tre un acte symbolique,

daccord, mais ny a-t-il pas plutt un beau

coup mdiatique pour les lus ? Cette

action soulve quelques rflexions. Ce qui

est recherch prioritairement, nous semble-

t-il, cest bien une efficacit certaine face

la destruction progressive des services

publics ; or quelles illusions peut-on avoir

quant ce type daction ? Un comit de

lutte pour la sauvegarde des services

publics existe avec plus ou moins debonheur sur la Creuse. Peut-tre celui-ci

renforc et dynamis pourrait-il avoir une

efficacit autre que symbolique ? Cest en

sensibilisant les usagers creusois que cela

pourrait se faire. O sont les lus dans tout

cela ? Quelle participation ont-ils

demande leurs administrs ? Combien

de runions ont-ils organises dans leur

commune pour sensibiliser puis fdrer les

personnes prtes rsister ? Dmocratie

participative, o es-tu ? Et naurait-il pas

t plus correct de tenir au courant ceux

qui les lisent avant de prendre une telle

dcision et que celle-ci ne fusse prise quen

accord avec leurs administrs et renforce

par un mouvement fort du comit de

sauvegarde ? On constate une fois de plus

la conception de la vie politique quont ces

lus et la considration quils peuvent

avoir quant la participation active des

citoyens la vie de la Cit (de la

commune ) !

La dmocratie participative nest quun

ple ersatz de la dmocratie directe, chre

aux libertaires. Rien de nouveau ! Certains

nont fait que piocher dans la grande

encyclopdie des philosophies politiques etamnager leur sauce quelques concepts

attirants afin de sauver la dmocratie

parlementaire qui prend leau de toute

part et qui ne fait plus rver grand monde

( une non-participation record ). Cest vrai

quil en va de leur crdibilit politique : ce

nest pas rien !

Si lon veut rellement (mais est-ce le

cas ?) impliquer les habitants, il faut sen

donner les moyens intellectuels et

financiers. Ce nest pas en convoquant des

runions de quartiers avec lordre du

jour : panneaux indicateurs, bacs fleurs

voire crottes de chien (7) et des avisvaguement consultatifs que la dmocratie

vivra. Que de sujets attractifs et importants

pour notre quotidien peuvent tre envisags

dans de futures runions de quartiers ou

La dmocratie participative en Creuse : un gadget la mode !

Dans le mougeon tout estDans le mougeon tout estDans le mougeon tout estDans le mougeon tout est

Moiti mouton, moiti pigeon,on peut le tondre jusquau trognon


9/12

communales (8) :

Les ordures mnagres et leur tri : le

volume, le cot, la gestion, limplication

des grandes surfaces et industriels,

Les dcharges publiques : gestion,

danger, tude des matriaux utiliss,

recyclage, implication des industriels,Leau et son approvisionnement (9) :

les grands groupes et le monopole dans nos

communes, privatisation et retour la

municipalisation, normes europennes et

qualit,

Laffaiblissement des services

publics (poste, communication tlphone,

internet et haut dbit --,) : moyens

techniques, gestion, organisation pour

rsister,

Que dutopie ! Les lus sont dj bien

gentils, ils condescendent (un peu forcs

par la conjoncture lectorale) nous

informer un peu, ils pourraient ne pas lefaire du tout. pourrait tre pire, nest ce

pas ? Mais que lon ne vienne pas nous

tenir de grands discours sur cette fameuse

dmocratie participative, nest pas

libertaire qui veut. Prouvez le nous

avant et alors on vous prendra peut tre au

srieux, mais ne nous faites pas perdre

notre temps en attendant !

Notes :

1. Notons au passage, une augmentation de

4,7 % pour la rgion et de 3,2 % pour le

dpa r temen t (pou r ce de rn ie r

laugmentation navait t que de 18,9 %

[!] lanne dernire). Et certains annoncent

une vritable flambe pour 2005 : unemoyenne de 20 25 % pour les Rgions.

Ce nest pas une plaquette dinformations

gracieusement distribue qui nous prvient

mais de rares journalistes faisant leur

travail ( en particulier, ceux du Canard

Enchan Octobre 2004).

2. A lire, entre autres, un excellent article

sur lavenir du tri slectif ( les industriels

mettent tout leur poids politique pour

rduire la taxe dj anormalement

faible quils versent pour aider au

recyclage des dchets ) dans Charlie-

Hebdo du 13/10/04.

3. On peut lire dans lditorial que le rledes lus locaux se rsume ds lors

rpercuter sur le contribuable ou lusager

le cot des mises en conformit avec la loi

et den subir seuls les responsabilits et

les mcontentements !.

4. On y trouve un encadr intitul Des

comptences la hauteur des ambitions.

Cest amusant mais lgrement en

contradiction avec le fait de slever contre

certaines comptences imposes par

lAssemble nationale !

5. Soulign par moi.

6. Cela a du piquant quand on sait que la

goutte qui a fait dborder le vase , cest la

fermeture de perceptions sansconcertation. En ces temps de baisse

des impts, il ne nous reste plus qu

sourire !

7. Ce nest pas exagr, il ny a qu lire le

compte-rendu dune runion de quartiers

dune ville corrzienne. Pitoyable !

8.Ne pas confondre avec une runion

dinformations o des lus viennent

distiller la bonne parole et entendre

quelques dolances.

9. A suivre laffaire dun syndicaliste

poursuivi par lex-Gnrale des eaux (trs

bon art icle , bien document dans

Libration du 23/10/04 et dans Le mondelibertaire du 28/10/04) sans oublier de lire

lindispensable livre sur le groupe

Vivendi, e Vivendi, les vrits

inavouables (Editions Alias. 2003).

Francis LAVEIX

Nous participons.ils en profitent -9

Raffarin/Auclair : les nouveaux

sauveurs des services publics creusois

Concernant la dmission des 248 lus, laprfecture a fait savoir aux mairies

quaucune des dmissions dlus

municipaux ntait recevable [seule celle du

conseiller gnral, P. Breuil (PS) est

effective]. Comme on peut le constater, un

joli coup de bluff sans risques ! Prendrait-

on les lecteurs pour dternels gogos ?

Par contre, il y a un autre petit malin, le

sieur Jean Auclair (dput UMP) qui est en

passe de rafler la mise : de retour dun

djeuner Matignon avec quelques lus

creusois, tous de lUMP (sans doute pour

a f f i r m e r u n p e u m i e u x l a

reprsentativit de cette dlgationcreusoise), tous trs engags dans la

passivit la plus profonde (sinon une

hostilit dclare) vis--vis de la dfense

des services publics creusois, il peut se

targuer davoir obtenu une petite faveur de

Raffarin. En effet, celui-ci a fait annoncer

sa venue en Creuse, au cours du premier

semestre 2005 pour prsider une runion de

travail sur les services publics creusois ! On

croit rver : Raffarin / Auclair, les nouveaux

sauveurs des services publics. On aura tout

vu !

En attendant, prparons la future

manifestation pour recevoir Raffarin avectout le mpris que nous avons pour ce genre

dindividu.

Francis.Laveix

Gros malheurs dans la dmocratie reprsentative.

Pendant les cours dispenss en universit, au chapitre "droit constitutionnel", on nous

serine qu' il faut un minimum de citoyens ayant vot, pour quune lection soit consid-

re comme valable ce qui semble logique ou pour le moins de bon sens.

Ce minimum, gnralement appel quorum est le fondement de la dmocratie repr-

sentative, si ce taux de participation n'est pas atteint, l'lection n'est pas valable. De fait,

nest pas valable non plus tout ce qui dcoule de cette lection : constitution, lois, rgle-

ments, fonctionnement administratif . et leur excution, bien entendu.Heureusement pour nous, dans la vraie vie cela ne se passe pas comme a.

Avec un taux rgulier de 70 % dabstentions chaque lection, les Conseils de Prud-

hommes dclarent tranquillement leur existence et leurs dcisions (bonnes ou mauvai-

ses ) doivent sappliquer

De mme, une circonscription vacante de la Gironde a trouv preneur malgr une pe-

tite abstention de 64 % au premier tour. On nous signale et l des lgislatives partiel-

les valides malgr un sursaut citoyen 70 ou 80 % de non-votants.

Au niveau suprieur, des sources bien informes nous dclarent avoir entrevu un Par-

lement Europen auto-mandat grce 58 % de citoyens absents aux urnes.

Ne craignons rien cependant, les plus ou moins bien lus du Peuple sont sur une

piste pour nous obliger voter.

On ne peut fonderOn ne peut fonderOn ne peut fonderOn ne peut fonderla prosprit des unsla prosprit des unsla prosprit des unsla prosprit des uns

sur la misre des autressur la misre des autressur la misre des autressur la misre des autres


10/12

10 Les oreilles rondes

Christophe JONEAU est venu sinstaller sur le Plateau des

Millevaches aux Salles (Gentioux) partir de lhiver 1999.

Bonjour Christophe ! Peux-tu nous expliquer un peu tonparcours en tant quartiste ?

Cest compliqu ! Jai commenc la musique sur le tard et puis

jai appris sur le tas aussi. Je devais avoir 22, 23 ans, plutt

autodidacte mais jai pris aussi des cours avec des musiciens. Et

puis assez vite je me suis retrouv jouer dans des orchestres.

Enfin de fil en aiguille, je me suis retrouv musicien

professionnel. Cest--dire que je vivais de la musique !

Comment vois-tu ta vie dartiste musicien en Creuse ? En

particulier, dans cette partie un peu isole de la Creuse qui est le

Plateau des Millevaches. Est-ce que a serait diffrent ailleurs ?

Oui, ce qui est diffrent ici par rapport des grandes villes cest

que tu as assez peu loccasion daller faire le buf ou de

rencontrer dautres musiciens ; car comme ici il y a trs peu de

monde, il y a trs peu de musiciens mis part lAtelier qui est un

lieu o effectivement il y a cette dynamique, o tu rencontres des

musiciens, o tu vas faire le buf.

Ce nest donc pas vident dhabiter en Creuse pour un artiste !

Par consquent, quest-ce qui ta dcid venir ici et donc

te "pnaliser" un peu ?

Ce nest pas une pnalit, loin de l ! Moi, cest un coin que

jaime beaucoup pour plein de raisons : pour les gens, pour la

qualit de vie, Je suis arriv ici par le monument aux morts de

Gentioux ! Une fois je suis venu pour le 11 novembre, il y a assez

longtemps ; avec ma compagne du moment, nous souhaitions

acheter une maison, cela faisait trs longtemps que nous

cherchions et nous navions pas les moyens. Nous sommes donc

venus ici et nous avons compltement craqu sur le coin et lpoque il y avait encore des maisons qui taient largement

accessibles pour nous !

Tu as donc choisi la qualit de vie au dtriment de la "qualit

dartiste" !

Non. , je joue un peu partout mais assez peu dans le Limousin !

Mais je crois que de toute faon, cest une gnralit, tous les

copains et copines que jai, musiciens ou musiciennes jouent assez

peu finalement. En plus, le jazz est une musique assez peu

diffuse, il y a assez peu dendroits pour jouer, il est quand mme

rare de vivre et de pouvoir travailler en mme temps o lon vit,

mis part ventuellement la rgion parisienne et encore !

Encore une fois, ce nest une pnalit. Quand je reviens ici, je

suis dans un cadre o je suis bien, o je peux jouer de la musiquesans ameuter tout le quartier, sans avoir des problmes de

voisinage et ainsi de suite !

Ce serait la mme chose en ville ? Tu serais Limoges par

exemple ?

Je pense que je serais Limoges, ce serait exactement la mme

chose. Aprs effectivement, le fait dtre loin de grandes villes o

il y a beaucoup de musiciens, beaucoup de rencontres possibles,

dune certaine faon, il ne faut pas se cacher la face, cest quand

mme un peu pnalisant mais il y a tellement dautres

contreparties que, voil, cest un choix !

As-tu des contacts avec dautres artistes creusois, pas forcment

que musiciens ?

Oui, cest assez marrant. Cest assez paradoxal, en Creuse sur lePlateau il y a effectivement beaucoup de gens qui ont des activits

artistiques. Disons quils sont dans le spectacle, sont plasticiens ou

ont des mtiers en relation avec le domaine artistique. Je pense

dailleurs que ces gens-l sont ici pour les mmes raisons que moi.

Ils ont choisi le fait dtre assez isol et de vivre dans un cadre

cologiquement prserv.

Comment te positionnes-tu par rapport aux intermittents, parrapport leur lutte bien que cela soit peut-tre du pass ? Jai su

que tu y avais particip.

A mon avis, cest plus du domaine de lavenir que du pass !

Cest--dire que vraisemblablement on va vivre une anne

formidable ! Le rapport Guillot vient dtre rendu public par le

gouvernement. Il y a beaucoup de choses positives dans ce

rapport ; globalement le rapport donne raison la lutte des gens du

spectacle. Cest--dire que la rforme est compltement inefficace,

ce rapport pointe trs clairement le besoin impratif de rengocier

un nouveau protocole. Aprs cela va tre trs difficile car on est

dans un rapport de forces avec le MEDEF et la CFDT et pour le

moment ils refusent de remettre en cause le protocole de Juin

2003. A mon avis, la lutte va repartir et on va obtenir un nouveau

protocole. Aprs ce que sera ce nouveau protocole, cest une autre

"paire de manches". De toute faon il y a ncessit de rformer.

Cest quand mme un problme gnral qui est le rapport la

culture dans ce pays.

Doit-on sattendre des actions spectaculaires des intermittents

dans les semaines, les mois venir ?

Cest trs difficile de rpondre cette question parce quil y a,

de fait, il ne faut pas se cacher la face, une dmobilisation mais en

mme temps on rentre dans une priode o lapplication du

nouveau protocole est vraiment effective. Cest dailleurs quelque

chose que lon peut contester par rapport aux conclusions Guillot,

cest--dire que lui, dans son rapport, il exprime le fait que

contrairement ce que lon avait annonc, il y a peu dexclus pour

le moment. Alors dune certaine faon, il a raison, cest sr ! Mais,

en mme temps, cest trs prmatur de dire cela, dans les mois

venir beaucoup de gens vont tre exclus. Aprs, nous de nous

remobiliser. Cest sr que si il y a une nouvelle mobilisation, elle

sera certainement assez radicale car il y a beaucoup de gens qui

nont plus rien perdre. Mais cela reste trs difficile prvoir. Le

mouvement de 2003 a surpris tout le monde. La mobilisation, les

actions qui ont t entreprises, lannulation des festivals, tout

cela a surpris, y compris les syndicalistes ! Est-ce que lon est

capable de refaire la mme chose, jen suis pas sr. Mais, en

revanche, il est clair que si on ne se remobilise pas, on va donnerun chque en blanc au MEDEF et la CFDT !

Tu restes quand mme optimiste quant aux chances de gagner un

certain nombre de choses par rapport la situation actuelle, une

amlioration avec un nouveau protocole ?

Christophe JONEAUChristophe JONEAUChristophe JONEAUChristophe JONEAU, pianiste de jazzpianiste de jazzpianiste de jazzpianiste de jazz


11/12

Les oreilles rondes 11Je suis ni optimiste, ni pessimiste ! On est dans une situation o il y

a une marchandisation de la culture et le protocole de juin 2003 va

sans ce sens l. Mais cest gnral de toute faon. On retrouve la

mme chose dans le systme conomique dans lequel on vit

actuellement. Est ce que lon va russir linflchir, jen suis pas sr.

De toute faon, ce qui est sr, cest quil y a besoin dune rforme

parce queffectivement, a va faire bondir plein de gens, il y abeaucoup de gens dans les professions du spectacle qui ne sont plus

quintermittents ! Qui ne sont plus techniciens, comdiens, musiciens,

Il y a des gens qui ont compltement intgr dans leur faon de

vivre le fait dtre intermittent et a, l-dessus, on tend le bton pour

se faire battre car videmment la CFDT et le MEDEF ont saut sur

loccasion. Cest le problme, certaines critiques quils formulent sont

justifies ! Aprs ce qui est en question, cest lavenir de la vie

culturelle dans ce pays et dune rsistance une standardisation des

activits ou des spectacles qui sont proposs. On est dans une logique

conomique qui fait que le protocole qui a t sign en juin 2003 va

dans ce sens : tous les gens qui travaillent pour le show-business ou

pour lindustrie commerciale au mauvais sens du terme sont conforts.

En revanche ce protocole est une condamnation pour beaucoup de gens

qui ont des activit artistiques indpendantes et qui ne vont pas dans lesens du consumrisme. Va-t-on pouvoir rsister cette drive no-

librale, je nen suis pas sr ! Parce quen fait cest aussi une industrie

et a le rapport Guillot le pointe : il montre que le seul secteur qui ait

une croissance conomique en France depuis 10 ans est le secteur de la

culture, mais aprs quel prix ? Cest--dire queffectivement le fait

quAstrix ou je ne sais pas quelle connerie, superproduction ou autre

remplissent les caisses du Centre National Cinmatographique pose le

problme. Donc la culture gnre du profit, normment et a cest

trs explicite dans le rapport Guillot. Aprs est-ce quune forme de

culture indpendante du systme marchand va pouvoir rsister ? a,

rendez-vous dans 10 ans et on verra bien !

On va passer des choses beaucoup plus personnelles : o cela en

est vis--vis de ton dernier CD ?Et bien, mon dernier CD, il est l ! Cest un rve dans une vie de

musicien, de pouvoir faire cela, de pouvoir crire de la musique, de

trouver des gens pour la jouer, de se retrouver avec une galette que

lon propose aux gens, Jespre quil y en aura un troisime !

Pourrais-tu nous dire quels sont tes projets aussi bien au niveau de

concert que de CD, dcriture musicale (film ou autre) ?

Actuellement, nous avons un autre projet qui tourne, qui est un cin-

concert, il sappelle "Pierrot, une enfance avant-guerre". Cest bas sur

des images qui ont t tournes dans les annes 30. Il y a 7 musiciens.

Nous avons quelques dates venir pour lanne prochaine. Le Quartet

ne marche pas trop mal, nous avons aussi quelques dates venir. Et

puis aprs nous sommes en train de travailler sur un autre spectacle

avec une danseuse, une comdienne, des musiciens et un metteur enscne. Ce projet va porter sur lhistoire du mouvement social et la

place des femmes dans ce mouvement. a sera un spectacle qui

mlera danse, vido, musique et thtre. Jespre que nous arriverons

mener bien ce truc l pour la fin de lanne 2005, voire dbut de

lanne 2006.

Interview par Francis LAVEIX - dcembre 2004

Discographie du Christophe Joneau Quartet: (Contact 0555679958).

"Lavaud Gelade" (2001) : Christophe Joneau :

piano, composition / Graldine Laurent : sax

alto / Guillaume Souriau : contrebasse / Eric

Bretheau : batterie.

"Ici et maintenant" (2004): Christophe Joneau :

piano, composition / Graldine Laurent : sax

alto / Guillaume Souriau : contrebasse / Eric

Groleau : batterie.

En douce.Le 1er janvier est entr en vigueur un petit texte figu-

rant dans la loi de finances 2005 : les entreprises pour-

ront donc pratiquer la distribution dactions gratuites

leurs cadres dirigeants. Avant cette date, c'tait interdit.Les patrons pourront donc payer une partie du salaire

sans payer les charges.

Un genre d'emploi aid en somme !

On nous cache tout,

on nous dit rien !La Criirad (commission de recherche et d'information

indpendantes sur la radioactivit, seul laboindpendant) nous informe qu'un projet plus que flippantest prvu pour 2005. Il s'agit de rviser sur le planinternational le Codex Alimentarus (code dpendant del'OMS et de la FAO code qui rgit les normesalimentaires) et d'adopter une "norme autorisantl'importation et l'exportation des denres alimentairescontamines" Par contamines, il faut entendre

radioactives ! Il faut savoir que jusqu' prsent la normeest de zro...

Ce projet ne concerne pas que les aliments on parled'autres produits radioactifs comme les mtaux parexemple qui pourraient se retrouver dans votre batteriede cuisine...

Plus d'infos sur le site de la CRIIRAD* : mais aussi lesactions en cours pour faire capoter ce projet (ptitions,lettres aux ministres...)

De plus vous ne serez pas surpris d'apprendre que laCriirad est menace de disparition...

Ci-dessous, la ptition que vous pouvez signer en ligne

ou reproduire et faire signer :

Pour des aliments non contamins

pas de radioactivit dans nos assiettes

Je moppose aux projets de normes autorisant sansrserve le commerce et la consommation des alimentsdits faiblement contamins.

La contamination devenant lgale, les producteurs etconsommateurs victimes des pollutions nauront plusaucune possibilit de recours. Or, ces projets impliquentdes niveaux de risque totalement inacceptables, enparticulier pour les enfants !

Nom et prnom Adresse Pays Signature

Je demande la CRIIRAD* deffectuer toutes lesdmarches ncessaires (aux niveaux franais,europenet international) pour prserver ma sant et obtenir quelabsence de pollution reste la norme.

*CRIIRAD : criirad. org

ACTIF AUJOURDHUIACTIF AUJOURDHUIACTIF AUJOURDHUIACTIF AUJOURDHUI

RADIOACTIF DEMAINRADIOACTIF DEMAINRADIOACTIF DEMAINRADIOACTIF DEMAIN


12/12

12 Vous tes cerns !

Creuse-Citron s'adresse tous ceux et celles qui luttent contre la

falsification de l'information et la diffusion

gnralise de l'idologie librale. C'est

un journal indpendant et libertaire quis'interdit toute exclusive et tout prosly-

tisme en faveur de telle ou telle organi-

sation syndicale ou politique. Sur cette

base nous publierons toutes les informa-

tions que vous nous ferez parvenir.

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Courrier : 7, Les Chambons23150 St-Martial Le Mont

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AUX DEUX PAS D'LA

C'est un petit caf sympa, sur une joliep l a c e C h a m pa g n a t ( p r sd'Aubusson et de l'tang de la Naute).

Il y a de la bire pression, on peut ymanger mme le dimanche soir - entlphonant au 05 55 67 26 25.Nina, Olivier et quelques amisorganisent et animent des soires thmes, des concerts dans un cadreconvivial et color ; on peut y faire desexpositions, et pourquoi pas, desdbats ?Vous y trouverez "Creuse Citron".Ils sont jeunes, ils sont sympa, ils ont

envie de vivre en Creuse, et d'ytravailler. Ils ont plein d'ides. On leursouhaite une belle russite.

Notez dans vos agendas :

22 janvier concert : Mili et ses

chansons rigolotes s'accompagne laguitare -

29 janvier : soire choucroute(rservations jusqu'au 26 janvier).

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par numro. Creuse-Citron tant prix libre, vous pouvez ajouter ceque vous voulez, sachant que le

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procurer la version PDF .

A LA TRAQUE !

N'oubliez jamaisIls vivent de votre sangAssis dans leurs bureauxDe vos larmes et espoirs

N'oubliez jamaisIls tendent les filets du dsespoirSortent mille raisons de leur tiroirPour vous laminer vous effacerD'un trait, d'une plumeD'une formule assassineEt perverse qui vous transperceN'oubliez jamaisLes assassins de bureauxDans leurs fauteuils talsVivant de vos larmesDe votre sueur de vos rvesSrs d'eux guillotins et garots

Et

Quand vous serez mortsTritureront vos crits et vos crisRemueront vos cendres pours'approprierL'anneau d'or

Ren Bourdet (Ddi, entre autres, aux

intermittents du spectacle)

FABLE*

Le Marchal de FranceFrquentait les bordelsD'Alger blanche et belleLe Marchal de France

Sortait sa queue lavait son culComme tout un chacunVidait ses accusLe Marchal de FranceEut d connatre en son enfanceDe Louise Michel toute l'intelligence

Ainsi le Marchal de FrancePour notre snritN'eut jamais t tratre etMarchal de France

R.F

''OEIL DE FENNEC'' n 200 et 213La Spouze 23230 La Celle S/s Gouzon

DistributeursAubusson :BarAu Fabuleux Destin, 6 rue RogerCerclier.

Champagnat :Snack-barAux deux Pas dl

Guret :Bar-tabacLe Balto, place du March.LibrairieLes Belles Images, rueEugne France.

Royre :BarLatelier.

Sardent :BarChez Bichette

Eymoutiers :LibrairieLe Passe-Temps

Appel ceux qui ont mis

dans leur machine

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La copie et la diffusion des textes publis dans ce journal est li-

bre et fortement encourage.

Nous avons reu un nouveau journal :

Colre ! est un mensuel dexpressionsanarchistes de St Etienne qui largit lechamp daction du journal mural de mmenom. Pour vous le procurer, en version pa-pier comme en numrique :

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creuse-citron n°03

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