citron vert, n°8, avril 2005

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N°8 Avril 2005 Lecitron vert Citron Vert... pour vous faire partager nos bonheurs, nos surprises, nos plaisirs. L'acte d'écriture comme l'acte d'amour sont à l'évidence des affirmations de la vie. Dans le roman ci-contre, un des plus nourrissants de ce début de siècle, l'amour allègre côtoie régulièrement la mort. Lisez-le attentivement il parle d'aujourd'hui et autrement que dans l'information. Je ne suis jamais aussi pur que lorsque je suis à bout d'arguments. Achille Chavée Rédaction de la Bibliothèque publique centrale de la Communauté française à Nivelles. Editeur responsable : Luc Delcor Comité de rédaction : Agnès, Christine, Marie-Paule, Marie- Thérèse, Myriam, Caroline, Nadine, Linda, Valérie, Marie, Cathy et Virginie. Jim HARRISON De Marqette à Véracruz J'avoue qu'en quittant Marquette j'ai eu l'impres- sion de fuir la scène d'un crime, même si le vrai décor de ces crimes successifs était la mémoire, si bien qu'on ne pouvait strictement plus rien y faire. Je ne pouvais certes pas écrire une lettre honnête à Vernice, car ma sincérité lui aurait sans doute flan- qué une trouille bleue. J'envisageais donc de con- cocter à son intention une description précise de ma curiosité pour les dégâts occasionnés par ma famille à ce que Henry Schoolcraft, un explorateur du début du dix-neuvième siècle, avait décrit comme l'un des séjours terrestres les plus étonnants, mais aussi l'un des plus effrayants. Longfellow n'avait jamais visité la Péninsule Nord quand il écrivit Hiawatha. Il avait seulement consulté les ouvrages de Schoolcraft et les descriptions de Louis Agassiz. Ces détails intéresseraient peut-être Vernice, car ils étaient liés à la poésie, même si moi-même je n'appréciais guère Longfellow. Peter White et les fondateurs de Marquette croyaient traiter les autochtones avec beaucoup d'égards, au point de les laisser danser dans l'église épiscopale, mais cane les a pas empêchés d'éliminer ces mêmes autochtones pour ouvrir la voie au progrès impérial. Toute vertu a ses limites. La vérité toute nue, c'était que, jeune homme âgé de près de vingt-cinq ans, je connaissais un besoin irrépressible du sexe opposé et que je ne possédais certes pas la force de me dresser contre ce désir. Les vestiges de christianisme qui restaient en moi me permettaient seulement de renoncer à harceler une créature adorable et vulnérable comme Polly, déjà presque anéantie par mes obsessions mélancoliques. Vernice, quant à elle, ne courait pas les mêmes risques. Et puis, contrairement à mon père, je tenais à contrôler les dé- gâts que je causais. Mon seul souci concernant Vernice, c'était que durant les deux heures de notre rencontre elle m'avait rappelé mes professeurs d'anglais, de même notre récente conversation téléphonique. Ces professeurs croyaient, semble-t-il, qu'il suffisait d'ordonner les mots correctement pour que toutes autres considérations désagréables disparaissent comme par magie, un peu à l'image de ma propre conviction in- formulée selon laquelle II me suffirait d'équilibrer les choses dans ma tête pour que la réalité suive, alors qu'il n'existait aucune connexion visible entre ces deux univers. [...] roman Christian Bourgois éditeur Votre bibliothèque prend la plume Un Zeste

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Pendant près de cinq années, le « Citron vert » fut la revue d'information éditée par la Bibliothèque publique centrale de la Communauté française et destinée aux usagers des bibliothèques locales du Brabant wallon. Vous pouviez y retrouver des coups de cœur : des ouvrages, fictions et classifiés en section « adultes » et « jeunesse » au choix des bibliothécaires de Nivelles ainsi que des jeux choisis par notre ludothécaire. Chaque numéro proposait aussi un article de fond sur la littérature. Les bibliothèques du réseau y annonçaient leurs activités : animations, informations aux lecteurs, ... Il contenait aussi un large éventail d'aphorismes et dictons ainsi qu'un espace de détente (mots croisés, recette de cuisine, ...) Le dernier numéro est paru au printemps 2008.

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Page 1: Citron vert, n°8, avril 2005

N ° 8 Avril 2005

Le citron vert

Citron Vert...

pour vous faire partager

nos bonheurs, nos

surprises, nos plaisirs.

L'acte d'écriture comme

l'acte d'amour sont à

l'évidence des

affirmations de la vie.

Dans le roman ci-contre,

un des plus nourrissants

de ce début de siècle,

l'amour allègre côtoie

régulièrement la mort.

Lisez-le attentivement

il parle d'aujourd'hui et

autrement que dans

l'information.

Je ne suis jamais aussi pur

que lorsque je suis à bout

d'arguments.

Achille Chavée

Rédaction

de la Bibliothèque

publique centrale

de la Communauté

française à Nivelles.

Editeur responsable :

Luc Delcor

Comité de rédaction :

Agnès, Christine,

Marie-Paule, Marie-

Thérèse, Myriam,

Caroline, Nadine,

Linda, Valérie, Marie,

Cathy et Virginie.

Jim HARRISON De Marqette à Véracruz

J'avoue qu'en quittant Marquette j'ai eu l'impres­

sion de fuir la scène d'un crime, même si le vrai

décor de ces crimes successifs était la mémoire, si

bien qu'on ne pouvait strictement plus rien y faire.

Je ne pouvais certes pas écrire une lettre honnête à

Vernice, car ma sincérité lui aurait sans doute flan­

qué une trouille bleue. J'envisageais donc de con­

cocter à son intention une description précise de ma

curiosité pour les dégâts occasionnés par ma famille

à ce que Henry Schoolcraft, un explorateur du début

du dix-neuvième siècle, avait décrit comme l'un des

séjours terrestres les plus étonnants, mais aussi l'un

des plus effrayants. Longfellow n'avait jamais visité

la Péninsule Nord quand il écrivit Hiawatha. Il avait

seulement consulté les ouvrages de Schoolcraft et les

descriptions de Louis Agassiz. Ces détails intéresseraient

peut-être Vernice, car ils étaient liés à la poésie, même

si moi-même je n'appréciais guère Longfellow. Peter

White et les fondateurs de Marquette croyaient traiter

les autochtones avec beaucoup d'égards, au point de les

laisser danser dans l'église épiscopale, mais cane les a pas

empêchés d'éliminer ces mêmes autochtones pour ouvrir

la voie au progrès impérial. Toute vertu a ses limites.

La vérité toute nue, c'était que, jeune homme âgé de près

de vingt-cinq ans, je connaissais un besoin irrépressible du

sexe opposé et que je ne possédais certes pas la force de

me dresser contre ce désir. Les vestiges de christianisme qui

restaient en moi me permettaient seulement de renoncer à

harceler une créature adorable et vulnérable comme Polly,

déjà presque anéantie par mes obsessions mélancoliques.

Vernice, quant à elle, ne courait pas les mêmes risques. Et

puis, contrairement à mon père, je tenais à contrôler les dé­

gâts que je causais.

Mon seul souci concernant Vernice, c'était que durant les

deux heures de notre rencontre elle m'avait rappelé mes

professeurs d'anglais, de même notre récente conversation

téléphonique. Ces professeurs croyaient, semble-t-il, qu'il

suffisait d'ordonner les mots correctement pour que toutes

autres considérations désagréables disparaissent comme

par magie, un peu à l'image de ma propre conviction in­

formulée selon laquelle II me suffirait d'équilibrer les choses

dans ma tête pour que la réalité suive, alors qu'il n'existait

aucune connexion visible entre ces deux univers. [...]

roman

Christian Bourgois éditeur

Votre bibliothèque prend la plume

Un Zeste

Page 2: Citron vert, n°8, avril 2005

WILLEMIN Véronique Dites-le avec des fleur.

Cyros Alternatives

Véritable Code des Fleurs,

ce livre propose 87 plantes

dans l'ordre alphabéti­

que, avec pour chacune

sa symbolique, son mes­

sage et une description

botanique succincte. De

nombreuses histoires et

légendes de tous les peu­

ples s'y ajoutent aussi souvent que possible. L'illus­

tration ? Des montages et des dessins étroitement liés

au texte, qui dévoilent le sens caché de ces jolies et in­

trigantes messagères.. . Nous avons trop longtemps né­

gl igé cette langue, pourtant l'une des plus simples, son­

gez : moins de cent mots ! Mais toutes les subtilités du

cœur. Alors n'hésitez plus : DITES-LE AVEC DES FLEURS !

Lofts de Paris

Tectun

D'anciens ateliers, garages

entrepôts, petites usines,

imprimeries, hangars ont

été investis pour connaître

une seconde vie : le phé­

nomène des lofts est bien

d'actualité.

Les éditions Tectum (mai­

son d'édition belge) sont

connues grâce à leurs

publications sur l'archi­

tecture, la décoration, le

des ign. . . Elles consacrent sept ouvrages aux

lofts les plus représentatifs de sept villes d'Europe :

Bruxelles, Paris, Londres, Amsterdam, Berlin, Anvers et la

Scandinavie.

Ce mode de vie s'inscrit dans une démarche créative en

rupture avec la tradition. Celle-ci réserve de magnifi­

ques surprises et des trésors d' imagination, qui vont du

high-tech au classique, du minimaliste au baroque, de

l'intimiste à l'exotique.

Dans ces ouvrages, les mots s'effacent derrière de très

belles photos qui parlent d'elles-mêmes. Bienvenue

dans l'univers des lofts !

L'amour est d u r et inflexible c o m m e l'enfer.

Sainte Thé rèse d'Avila

BEUCLER Françoise La peau de l'ourse

Lieu commun

F.B., mariée avec Hubert, a 3 enfants dont 2

d'un premier mariage. Le couple côtoie le mi­

lieu bourgeois «le Tout-Paris». Infidèle, son

mari devient jaloux de sa réussite sociale et pro­

fessionnelle car il n'y en avait plus que pour elle.

Un jour, F.B. prise de malaises, sous le conseil de

sa belle-fille, se rend chez un spécialiste. Ce der­

nier diagnostique un cancer ou un empoison­

nement. Hubert, manipulateur, parvient à faire

le vide autour de sa femme. Elle est isolée avec

pour seul entourage le personnel de la maison.

Cet ouvrage raconte le calvaire de F.B., sa dé­

chéance physique et mentale. Sa foi parviendra-t-elle à la sauver...

DENNY Walter 5. la céramique turque et l'art ottoman

Citadelle-Mazenod

«J'ordonne par la présente qu'à sa réception vous engagiez votre responsabilité

personnelle pour faire confectionner les carreaux susmentionnés, et que vous les en­

voyiez à ma Porte de Félicité. Cette affaire est très importante. Gardez-vous de toute

négligence. »

Ordre impérial daté de 1574 à l'administration d'Iznik.

Dans cet ouvrage magnif iquement illustré, Walter B. Denny retrace l'histoire de la pro­

duction à Iznik, en Asie mineure, d'objets en céramique, de carreaux et revêtements

muraux diffusés dans tout l'Islam. L'auteur, historien de l'art, spécialiste de l'art musul­

man, étudie l'évolution stylistique de ce centre artistique, ses rapports avec l'art de

cour ottoman, le répertoire décoratif de personnages, d'animaux et de plantes qu'il

a développé et son influence sur l'art occidental. Après 35 ans de recherches, l'auteur

nous offre un panorama de cet art aussi raffiné que spectaculaire. Mais au delà de

l'aspect historique, cet ouvrage, grâce à ses illustrations, est un vrai régal pour les yeux.

N'hésitez pas à le consulter en salle de lecture.

Coups de coeur adultes

MISHIMA Yukio Le pavillon d'or

Dans les tout premiers jours de juillet 1950, le Japon consterné apprenait qu'un incendie criminel venait d'anéantir un des plus célèbre trésors nationaux, le pa-villon d'or du temps Rokuonji à Kyoto. Le coupable? Un bonze novice de 21 ans. Il avait commis son crime par "haine de la beauté". Haïssant la laideur de son âme et de son corps infirme, il ne pouvait s'empêcher de haïr ce qui était beau... C'est l'histoire, en somme, d'un fait d'hivers. mais la façon dont elle est conduite comme la nuance du regard posé sur les choses, une écriture sans parti pris de banalité témoigne d'une recherche de style riche en images, subtile parfois jusqu'à l'excès, de la métaphore opulente ou inattendue.

" Je me suis peu à peu, dit Yukio Mishima, à aimer pour le roman, un style qui n'a l'air de rien et parfaite-ment détendu, regorge de vitalité. J'ai beau vouloir m'y essayer, cela requiert de moi une détermination com-parable à celle qui veut sauter dans une piscine sans savoir nager "

Page 3: Citron vert, n°8, avril 2005

Mallinus Danielle Glorieux Francis et Philippe Daniel (ill.) Venise : les plus beaux costumes du carnaval Editions Terre d'Images Depuis 12 ans, Francis Glorieux retourne chaque année au carna­

val de Venise. Si par amitié et à titre exceptionnel, des photos de

costumés ont été réalisées en studio, c'est pourtant sa fascination

pour l'ambiance unique de cette ville qui nous est révélée. Magie

des monuments, des décors et.. . des personnes qui s'y trouvent. Ce

sont les clichés d'un amoureux de Venise qui nous sont offerts dans

cet ouvrage. Alors, non, ce n'est pas un livre de plus sur le carnaval

de Venise, c'est sa découverte sous un angle totalement différent...

À ne pas manquer. Le dernier fou est mort Et le dernier enfant Le pays est nickel Rachel Lydie Salvayre

un quartier de citron

Kenneth White, l'invention de la géopolitique

J'ai commandé récemment pour la bibliothèque l'ouvra-

ge de Kenneth White : Le chemin des crêtes : avec Robert

Louis Stevenson à travers les Cévennes.

Dans un récit de voyage resté célèbre, Stevenson a fait

entrer cette région dans le patrimoine poétique mon­

dial. Kenneth White, écossais, écrivain du mouvement et

de l'espace, amoureux de la France, comme Stevenson,

dresse le portrait de ce dernier et nous invite à l'évasion.

J e me suis interrogée sur la personnalité de cet auteur

écossais contemporain qui, depuis la fin des années

1960, creuse un sillon en cherchant à redonner du sens

aux relations entre les hommes et leur planète. Il a vécu

longtemps dans une vieille maison de montagne ardé-

choise, ce qui explique son attachement au charme de

ces lieux...

« La beauté est partout / Même / sur le sol le plus dur / le

plus rebelle / la beauté est partout /

au détour d'une rue / dans les yeux / sur les lèvres / d'un

inconnu. »

La construction de la pensée de White est tout d'abord

passée par l'écriture des livres-itinéraires. Le poète-pen­

seur publie en 1983 La route bleue qui obtient le prix Mé-

dicis du roman étranger. En 1987, L'esprit nomade intitule

son dernier chapitre « Eléments de Géopoétique ».

En 1989, un Institut de Géopoétique est fondé (qui a ac­

tuellement des centres dans plusieurs pays) ainsi qu'une

revue, les Cahiers de Géopoétique. Leur but est de dres­

ser une grande charte du monde. « Un monde, c'est ce

qui émerge du rapport entre l'homme et la terre. Quand

ce rapport est sensible, intelligent, complexe, le monde

est monde au sens profond du mot : un bel espace où

vivre pleinement.» Il ne suffit pas de bouger, de faire des

voyages, il faut aussi que l'esprit migre, et accède à un

espace d'énergies sans limites étouffantes. « Habiter la

terre en poète.»

Le plateau de l'albatros paru en 1994 est un autre ouvra­

ge fondamental pour aborder la poétique du monde.

L'œuvre de Kenneth White conduit à un travail sur soi,

travail d'attention aux choses, de critique de toutes les

valeurs sociales et religieuses, vers une clarification du

langage et de l'écriture. « Le malaise de la civilisation est

toujours la même si notre société essaie de couvrir les

bruits, même si on peut avoir l'impression que bientôt

les esprits seront tellement informatisés, qu'ils ne pen­

seront plus rien.»

C'est une méditation du monde que nous offre la pa­

role poétique, lorsque celle-ci est soutenue, stimulée,

engendrée par un rapport au réel. On y retrouve une

orientation que l'on peut qualifier de philosophique.

Les ouvrages de Kenneth White cités ci-dessus et dont

les titres sont soulignés se trouvent en bibliothèque.

D'autres ouvrages appartiennent également à nos col-

lections : Cévennes; Ecosse; Edimbourg; Eloge du livre; Le

monde d'Antonin Artaud; Le rocher du diamant; Terre de

diamant.

<< Laissez le spectacle du monde vous porter. Ces ima-

ges vous suivront partout, avec l'odeur de la mousse en

sous-bois, le ruisseau sur la pierre, la rudesse polie des

écailles des toits. »

MPP

Page 4: Citron vert, n°8, avril 2005

DAVID François La petite sœur de Kafka

Esperluète Éditions « On connaît l'œuvre de Franz Kafka. On connaît sa vie. On connaît moins celle d'Ottla, sa petite soeur... » En quelques pages, François David nous présente cette jeune femme sensible et en­têtée qui se jeta sciemment dans la gueule du loup en se portant volontaire pour ac­compagner à Auschwitz un convoi d'en­fants menés dans la chambre à gaz. Anne Herbauts lui a dessiné un visage, inspiré des portraits de sa mère et de son frère, qu'elle laisse progressivement disparaî­tre dans le brouillard. Ses illustrations complètent admirablement le texte. A partir de 12 ans.

ROGER Marie-Sabine Le quatrième soupirail

T h i e r r y M a g n i e r

Le père de Pablo est enlevé par des soldats de la junte pour avoir édité de la poésie révolutionnaire. Aidé par un réseau de résistants, Pablo le retrouve, enfermé et torturé dans les sous-sols d'une prison. Il se rend vite compte qu'il ne peut plus rien pour son père et il prend conscience que « les mots visent plus juste que les bal­les.» Il tentera alors d'adoucir les souffrances de son père en lui récitant chaque soir, à travers la grille d'un soupirail, des poèmes d'espoir et de liberté. Marie-Sabine Roger signe un roman absolument boule­versant. Elle dénonce la dictature en ne taisant pas les horreurs du régime, tout en réussissant à faire passer un message d'amour et d'espoir. Ce roman, d'une grande qualité littéraire, ne s'oublie pas une fois la lecture ter­minée. A partir de 14 ans.

Il n'y a plus rien de com­

mun entre moi et ceux qui

craignent les brûlures.

Apollinaire

PROSE Francine

Après

Seuil jeunesse

« Deux garçons et une fille ouvrent le feu dans le gym¬ nase de Pleasant Valley. Bilan : huit morts et des dizaines de blessés graves.» Voilà, résumée en quelques mots, la tuerie qui va modifier complètement l'existence des ly¬ céens d'un autre établissement scolaire. Dès ce moment tragique, les adolescents se verront imposer des règles dévie de plus en plus nombreuses et de moins en moins acceptables... Un roman très actuel qui offre, d'une ma­nière très originale, une belle et grande réflexion sur les modes de fonctionnement futurs des démocraties... A partir de 12 ans.

Nul besoin de prêcher l'oubli aux hommes : il leur suffit de

se laisser faire et de céder aux sollicitations de l'actuel, c'est-

à-dire à la loi du plus fort.

Alain Finkielkraut

Un Zeste jeunesse

Pierre Bottero Le garçon qui voulait courir vite

PIERRE BOTTERO [...] Debout derrière la grille de la vieille école des Buissons, je me suis demandée si je devais intervenir. Là-bas au mi. lieu de la cour, entourée d'enfants deux fois plus grands que lui, Jules semblait perdu, et j'en étais malade. Je me suis penchée pour mieux regarder à travers les barreaux. Les institutrices qui surveillaient la récréa¬ tion ne semblaient pas considérer que le rassemble¬ ment sortait de l'ordinaire et discutaient tranquillement. J'ai fait une grimace en poussant un grognement. ne se rendaient-elles donc pas compte Que la situation de Jules était particulière ? Ne pouvaient-elles pas lui accorder toute l'attention qu'il méritait ? Au centre de la cour, quelqu'un avait dû prononcer la phra­se magique car Jules s'est mis à courir. Enfin, courir était un bien grand mot. Ses bras battaient l'air comme s'il avait été ivre, ses pieds semblaient dotés d'une vie propre, tout son buste était tordu. [...] Castor poche À partir de 10 ans

Coups de coeur jeunes

Page 5: Citron vert, n°8, avril 2005

Malone Vincent Cochon-neige

Seuil jeunesse L'auteur revisite un conte bien connu en détournant les personnages. Blanche-Neige est ici remplacée par un pe­tit cochon très mignon, les sept nains l'accueillent dans l'espoir de le manger, le prince est charmant mais un peu bête,... Bien sûr, il y a toujours une méchante reine et un miroir magique. Les petits s'amuseront beaucoup de cet­te version délirante d'un conte archi-connu. Les grands ne seront pas en reste grâce aux nombreux clins d'oeil qui leur sont adressés dans les notes de bas de page. A partir de 6 ans.

N ICHOLAS Allan cours de Paulo

Kaléidoscope

Le petit spermatozoïde Paulo habite avec 300 millions de camarades. Il est nul en math mais très fort en nata­tion. Tous se préparent pour la grande course. Paulo se sait bon nageur mais la concurrence est rude... Cet album répond aux questions que se posent les en­fants d'école maternelle. Il aborde la conception de fa­çon scientifique mais très rigolote. A partir de 3 ans.

BACHELET Gilles Mon chat le plus bête du monde

Seuil Jeunesse

« Mon chat est très gros, très gentil et très très bête » Ainsi commencent les tribulations d'un chat pas tout à fait comme les autres. A quelle race ap­partient-il celui-ci ? Un chat ne retombe-t-il pas toujours sur ses pattes ? Histoire pleine d'humour et de tendresse qui vous fera rire à chaque page. A tous les propriétaires de chats (et les autres) ! A partir de 6 ans.

Mal Mal Adlung Spiele A partir de 4 ans 3-6 joueurs

Dessiner des images sur le dos des autres joueurs. Celui qui arrive à deviner les dessins des autres rece­vra une carte. Le gagnant est celui qui a le plus de cartes.

La mare aux canards Tactic Baby jeu Dès 2 ans 2-4 joueurs

Le premier jeu sur plateau des tout-petits ! L'aventure formidable de 4 canetons courageux.

Il faut être l 'homme de la

pluie et l'enfant du beau

temps.

­­­­ ­­­­

Savez-vous compter les choux ? Dagobert 5-70 ans 2 à 6 joueurs

Un jeu récréatif et éduca­tif. Récolter le plus grand nombre de choux avant de compléter l'image du hérisson.

COUPS de coeur ENFANTS

Du côté de la ludothèque

« Que l'importance soit dans ton

regard non dans la chose regardée »

André Gide « Les nourritures nourritures »

Vive les animaux Ravensburger 7-12 ans 2-4 joueurs

Devenir un expert en par­tant à la découverte de ce parc animalier. Quatre petits kangourous vous accompagnent dans cette amusante aventure à la recherche des caractéris-tiques d'animaux... Celui

I qui obtiendra le premier les 3 bons indices, sera le

vainqueur de la partie.

Ne tombez pas à l'eau (casse-tête) Thinkfun 8 ans 1 joueur

Aider le promeneur à trouver le bon itinéraire pour atteindre l'autre côté du fleuve car il est rempli d'animaux dangereux...

Page 6: Citron vert, n°8, avril 2005

Le vendredi 18 mars 2005; la bibliothèque de Nivelles recevait Nathalie Le Gendre, auteure de deux romans pour adolescents : « Dans les larmes de Gaïa » et « Môsa Wôsa ».

Jeune femme énergique, elle prit d'emblée la parole. Petite, elle aurait voulu être pilote de course à moto. Ac­tuellement, elle en possède une. Elle se serait volontiers tournée vers le théâtre ou le dessin mais sa maman, ne voyant pas les choses ainsi, l'a orientée vers un bac de secrétariat. Et c'est en ayant son premier enfant qu'elle a commencé à écrire pour lui les histoires qu'elle brodait oralement.

Aujourd'hui, Nathalie se définit comme écrivaine pour un public adolescent. Elle écrit selon ses pulsions et ses personnages. La pre­mière étape de son travail consiste à laisser parler ses personnages et à jeter sur le papier tout ce qui lui vient du cœur. Elle dit avoir des difficultés à écrire des scènes d'action, mais se régaler avec les personnages, les émo­tions, les dialogues, les décors... Lors de la deuxième étape, elle vérifie les tournures de phrases, les répétitions, les fautes et éventuellement ajoute des descriptions. Elle adore ce moment et peut alors travailler de 10 à 12 heures par jour. Nathalie possède un cahier qu'elle nous a montré. Il est très précieux car elle l'emmène partout avec elle pour y inscrire ses idées à tout moment. Les personnages qu'elle crée sont précis dans son esprit bien qu'elle ne les dessine jamais. Aussi, pour le choix des couvertures, elle choisit soi­gneusement les illustrateurs. Pour la couverture de « Dans les larmes de Gaïa », elle a fait appel à Manchu. Car, s'il dessine mal les personnages, il rend par contre très bien les atmosphères.

Définie comme auteure de science-fiction, Natha­lie se défend en spécifiant qu'elle écrit de l'antici­pation. La science-fiction pour elle, repose sur les sciences et les technologies. Tandis que l'anticipa­tion consiste à choisir un thème actuel et à le balancer dans le futur. Elle écrit pour qu'on n'oublie pas ce qui s'est passé hier, et ce qui se passe aujourd'hui. Par ses écrits, Nathalie Le Gendre dénonce les injustices et souhaite faire réfléchir les adolescents et les adultes. Une auteure à suivre !

« Dans les larmes de Gaïa » invite à la réflexion et montre que la liberté n'a pas de prix. « Môsa Wôsa » est basé sur la philosophie indienne, leur notion de vie, les dangers du clonage, la rencontre entre le chamanisme et les cer­titudes scientifiques.

Je n'entasse pas J e bois pour les feux ou les autels ; j'attise

une flamme en moi. . .

Mon cœur est l'âtre, la flamme est le soi dompté.

Une rondelle de citron

Rencontre avec Nathalie Le Gendre

Page 7: Citron vert, n°8, avril 2005

Bibliothèque publique communale Ruelle du Tonnelier 4

1430 REBECQ

067/63 62 25

[email protected]

Horaire d'ouverture

Lundi de 15H00 à 17H00

Mercredi de 14H00 à 17H00

Jeudi de 16H30 à 18H30

Samedi de 10H00 à 12H00

UN LIVRE QUE J'AIME : Dans le cadre de l'opération «Je lis dans ma commune», la bibliothèque de Rebecq propose aux lecteurs, petits et grands, d'écrire quelques lignes sur un livre qu'ils ont aimé... ou détesté. Les critiques seront exposées du 23 au 30 avril 2005 et feront l'objet d'une publication. N'oubliez pas de mentionner le titre et l'auteur du livre choisi ainsi que vos nom, prénom et adresse afin de participer au tirage au sort des Chèques Lire.

Le présent, c'est-à-dire la quotidienneté ambiante, nous as­

siège de toutes parts et ne cesse de nous convier à l'oubli des

choses révolues.

Vladimir Jankelevitch

Bibliothèque communale « Maurice Carême » Galerie des Carmes 47 (niv. supérieur)

1300 WAVRE

Tél. 010/23 04 15

[email protected] ou [email protected] (personnel)

Responsable : Catherine Pirart

Heures d'ouverture

Mardi de 10H00 à 14H00

Mercredi de 10H00 à 12H00 et de 14H00 à 19H00

Jeudi, vendredi, samedi de 14H00 à 18H00

Samedi 23 avril, dans le cadre de « Je lis dans ma commune » : Philosophons ! : - A la bibliothèque publique de la jeunesse : chaussée de Bruxelles 63A à Wavre (tél. 010/22 67 38) de 10H00 à 12H00 : apéro Philo 0° animé par l'association Philomène : parlons citoyenneté autour d'un verre de mousseux 0°, destiné aux enfants entre 8 et 12 ans.

- A la bibliothèque communale M. Carême (voir coordonnées plus haut) de 14H30 à 16H30 : goûter Philo animé par l'association Philomène sur le même thème.

Pour ces 2 animations : réservations souhaitées - activités gratuites.

Mercredi 27 avril de 10H30 à 11H15 : Heure du conte : « Les bébés et leurs livres », de 3 mois à 3 ans. Animatrice : Diane-Sophie Geerts, de la Maison du conte de Jodoigne. PAF : 1,25 € (à la bibliothèque communale M. Carême).

Mercredi de 15H30 à 17H00 : « Oiseaux exotiques, à vos plumes ! » : destiné aux 5-8 ans, heure du conte suivie d'un bricolage. PAF : 1 €. Réservations souhaitées au 010/23 04 15 (à la bibliothèque communale M. Carême).

ATTRAPER LA VIE AU VOL

Le Muguet Symbole de jeunesse et de beauté, le muguet s'exclame : « que notre bonheur dure toujours », et se fait flatter : « votre amour ajoute à votre beauté » ; ou plus discrète­ment : « votre timidité ne me déplaît pas ». Un brin de muguet dans un bouquet de roses donnera de la force à votre message. Le muguet (ou convallaria maïalis) est une fleur célèbre qui marque le début de mai, de ses jolies fleurs blanches en clochettes et de son agréable parfum de muscade (d'où il tient d'ailleurs son nom). Fleur du printemps, il en porte les promesses ; on dit que la jeunesse compte les années en muguets et la vieillesse en hivers...

Celui qui lit possède des

ailes qui lui permettent de

s'enfuir vers des mondes

merveilleux.. .

N e pas lire, c'est ramper sur

le sol comme un ver.

Michel Tournier

un Zeste de détente

Bibliothèques locales

QUE SE PASSE-T-IL DANS LES BIBLIOTHÈQUES VOISINES ?

Page 8: Citron vert, n°8, avril 2005

12 13 Jules Verne Hor izonta lement

1. Rongeu r - Par iée - Désert

2. Ville des Pays-Bas -Ter re entourée d'eau - Bronza

3. Publ icat ion - No te - Cond imen t

4. Oter phonét ique - Etendue d'eau - Elima - Ora . . .

5. Con jonc t ion - Enf lammiez

6. U n e de ses œ u v r e s

7. Erb ium - N o u v e a u - Raton- laveur en 2 lettres

- P r o n o m

8. In - Not re Se igneur - S y m b o l e ch im ique

9. Art ic le - Cel lu le - Dé tacha

10. U n e d e ses œ u v r e s

11. Pisser - Vi l le de sa naissance

12. Ti t re d o n n é à certains rel igieux - B o m b a g e

- Amas - P r o n o m

13. Inter ject ion - Ile g recque

14. U n e de ses œ u v r e s

15. Vrai - M è c h e - Erodai

Ver t i ca lement

1. U n e de ses œ u v r e s

2 . Décret - Pays a r a b e - Cuire

3. Transport - Nouve l le lune - Mo l lusque

4. Vi l le de sa mor t - Révolu t ionnai re

5. L iane - P r o n o m - Dans l 'arène - Art ic le espa­

gno l

6. U n e d e ses œuv res

7. P r o n o m - Not re Se igneur - Di rect ion - Faci le

8. E t c . . - E lancé - Travaux prat iques

9. Bou leve rsemen t - Uni té d e mesure - Classement

10. O n le respire - Explosif - Réga l d e M é d o r

11. Ir lande - E t e n d u e d 'eau

12. Son édi teur et am i - Déchi f f rées - Con jonc­

t ion

13. Bruit rauque - Mo is de sa mor t - Coni fères

14. Avan t A lame in - Objets vo lants non identif iés

à l 'envers - D ivan

15. S o n 2è p r é n o m - Or ientées

Recette

Confiture de citron verts

Il faut:

20 citrons verts non traités

1,2 kg de sucre cristallisé

1 gousse de vanille

Laver les citrons. Les couper en deux et les faire tremper pendant trois jours dans de

l'eau froide, qui sera changée chaque joui Choisir pour cela un récipient en porcelaine, en verre ou en plastique, mais pas en métal. Après ces trois jours, émincer les

en tranches fines. Les mettre dans une bassine en les recouvrant d'eau. Faire

à petits bouillons jusqu'à ce que la peau soit tendre. Egoutter. Dans la bassine,

ors chauffer le sucre dilué d'un grand verre d'eau. Ajouter la gousse de vanille

fendue sur la longueur, puis les tranches de citron. Faire cuire jusqu'à ce que l'écorce

devienne translucide. Mettre en pots. Attendre le complet refroidissement pour bou-

Adieu l'ami

Max Velthuis n'est plus Décès du dramaturge Arthur Miller

Né en 1923, Max Velthuis a étudié le dessin et les arts

graphiques à l'« Académie voor beeldende Kunsten »

d'Arnhem (Pays-bas).

Après la Seconde Guerre mondiale, il devint dessinateur

de presse, de timbres poste, de jaquettes de livres. Il

ne débuta sa carrière d'auteur-illustrateur pour enfants

qu'en 1962. Grand artiste, il reçut le prix Hans Christian

Andersen (équivalent du prix Nobel pour la littérature

de jeunesse) en 2004. Il est mort fin janvier 2005 à l'âge

de 81 ans.

Il ne nous reste plus qu'à nous replonger dans les albums

des aventures de « Petit Bond ».

Arthur Miller, auteur de la pièce « Mort d'un commis voyageur » et scénariste des « Dé­

saxés », est décédé le 10 octobre 2004 à son domicile de Roxbury dans le Connecticut.

Il était alors âgé de 89 ans.

L'Amérique a perdu l'un de ses plus grands dramaturges.

Né le 17 octobre 1915 à New-York et issu d'une famille juive, Arthur Miller s'inspire de

la Grande Dépression des années 30 pour écrire des drames sociaux ayant la force des

tragédies grecques. A 33 ans, il obtient le prix Pulitzer pour Mort d'un commis voyageur,

une pièce écrite en six semaines et dont la création à Broadway dans une mise en

scène d'Elia Kazan en 1949 est acclamée par la critique.

Politiquement engagé à gauche, il défraie la chronique en épousant Marilyn Monroe,

dont il divorcera en 1961.

Bonnes dates à retenir

Jeux de rôle

Le vendredi 6 mai de 18H00 à 23H00, le club de jeux de

rôle « rêves de légendes » se réunit à la ludothèque de

Nivelles.

Infos :

Service animation (Christine et Valérie) : 067/89 35 94

Cellule de prévention (Sébastien) : 067/88 22 75

Appel à projet

Dans le cadre de la Fureur de lire d'octobre 2005 et de

l'année Jules Verne, la bibliothèque de Nivelles vous invite à créer des machines « verniennes ». Nous exposerons vos réalisations...

Nous vous attendons nombreux avec vos inventions les

plus farfelues.

Toujours dans le cadre de la Fureur de lire, la bibliothèque

de Nivelles incite les amateurs de lecture à voix haute à

venir lire des extraits de leur choix sur Jules Verne.

Date limite d'inscription : lundi 30 mai - Service anima­

tion - 067/89 35 94

Tout enfant, j 'a i senti, dans

mon cœur, deux sentiments

contradictoires : l'horreur de

la vie et l'extase de la vie.

Charles Baudelaire