cette semaine n°94

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  • 7/31/2019 Cette Semaine N94

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    CETTE SEMAINEQuinzime anne Apriodique automne 2007 n94 Prix libre ou abonnement

    On en tuera jamais assez, disait un g-nral versaillais commandant les mas-sacres de 71 sur les Parisiens vaincus.

    Dupuy comme tout bon bourgeoisavait la mme pense en dirigeant lesassommades de la semaine dernire.

    Ces honntes et modrs sont froceslorsquils voient leurs privilges mena-cs.

    On en tuera jamais assez, dites-vous ?Eh bien soit ! Tant mieux !

    Que la situation soit bien tranche ;que le travailleur comprenne enn qui il a affaire ; la frocit de la classedirigeante a tu chez nous la piti et lasensiblerie.

    Nous nous rappelons ce qu cotde sang le rgne du capital et, notretour, disons : Nous nen tuerons jamaisassez !

    Ncoutons pas ces fumistes lus quiviennent prcher le calme lorsquonnous assomme, cest--dire de mettre

    les mains dans nos poches an que lapolice puisse nous frapper son aise.

    A la force rpondons par la force.

    Ces sclrats osent encore parler deFte ?

    Croient-ils que nous avons le cur danser sur le cadavre des Ntres ?

    Ils voudraient bien voir la plbe

    stourdir pour oublier sa misre etson esclavage, mais il nen sera pasainsi, non seulement nous ne pavoise-rons pas, mais nous arracherons tout ledcor ofciel.

    Nous ne ferons fte que le jour de laRvolution sociale, o, enn heureuxet libres, on dansera sur les ruinesfumantes de la Socit capitaliste etgouvernante.

    Alors en Anarchie ce sera la Fte du

    Bonheur !!!

    La Jacquerie, 1893[Placard anarchiste afch dans le Quartier Latin]

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    2Cette Semaine / novembre 2007

    Un brin de rpression Millau, pas de spectacle ce soir 3 Lyon, lUMP aggrave son cas 3

    Nouvelles des joyeux noctambules 3

    SNCF : sabotages ordinaires 4

    Etrangers de partout Raes dans nos quartiers 5 Le cur louvrage 5 Jusqu quand ? 6 Chronique ordinaire de la guerre aux immigrs 6

    Squats

    Montreuil : pas de quartier pour les banquiers 7 Marseille : correspondance de La Razzia 7 Lille : Vive les expulsions ! 8 Chronique des squats lillois 8

    Prisons pour mineurs En nir avec les prisons pour mineurs 9 Bonnes adresses 10 Ni Porcheville ni ailleurs 13 Espagne : cinq annes de rvolte 14 Argentine : incendie dun foyer pour mineurs 15

    Extradition de Marina Petrella Qui sont les terroristes ? 16 Contre lamnistie 17

    Nuisances techno-industrielles Mobilisation contre les THT en Manche 20 Aprs la concertation, les ics 22 De la dsobissance criminelle 23

    Nouvelles de la guerre sociale 24

    Italie Rovereto : si cest pas maintenant, alors quand ? 25 Rome : des nouvelles du procs Cervantes 25 Turin : procs des occupants de la Croix-Rouge 26 Turin : Citoyen, qui haras-tu demain soir ? 27 Turin : incendie dun camp de Roms 28 Le temps des sorcires et des nes volants 28 Lecce : contre le fascisme, pour la libert 29 Bologne : dmocratie ordinaire 30 Bologne : rpression contre Fuoriluogo 31 Lecce : et on lappelle dmocratie ! 31

    Allemagne Autour des compagnons incarcrs Aachen 32 Jour aprs jour, les portes se referment 33 Je continuerai lutter 33 Solidarit internationale avec Jos et Gabriel 34

    Chili

    11 septembre : contre le terrorisme dEtat 35 Barricades et subversion 36 Quelques attaques 37

    Uruguay Botnia et Ence sous pression 38 Manifestation en solidarit avec Fernando 38

    Argentine Autour de lex-athne Angela Fortunato 38 La manif devant lambassade tourne court 40

    Brves du dsordre 40 Mutinerie et mort, le cur ne plie pas 41

    Grce Brves du dsordre 42 A propos de Nikos Koudardas 42 Cest comme a, si vous vous voulez 43 Ennemi intrieur 45

    Belgique Bruxelles, Ni frontires ni nations 46

    Gand, journe portes ouvertes en prison ! 47 Brves du dsordre 47

    La Jacquerie, On nen tuera jamais assez (1893) 1 Bartolomeo Vanzetti

    Nous devons continuer et vaincre (1924) 48

    CETTE SEMAINE

    BP 275 54005 Nancy cedex francehttp://cettesemaine.free.fr/[email protected]

    Abonnement : 12.50 euros / an

    (15.50 euros hors de france)bien entendu, les personnes qui

    souhaitent recevoir le journal nont

    pas forcment se poser la question de

    labonnement, une demande suft

    Tout individu ou groupe

    dsireux de distribuerle journal dans son coin(table de presse, infokiosk,librairie sans bip,...) peutnous contacter ladresseci-contre.

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    3 Cette Semaine /novembre 2007Un brin de rpression

    Dans lhistoire de lincendie du localUMP de Villeurbanne le 8 mai dernier,deux jeunes, Audrey et Cizary avaient tcondamns le 14 juin 2007 par le tribunalcorrectionnel un an de prison dont huitmois avec sursis, une interdiction desdroits civiques pendant un an et payer17.460 euros de prjudices pour refairele local. Le tribunal avait aussi ordonn leplacement dAudrey en semi-libert.

    Or le parquet a fait appel ds le lendemain,le 15 juin 2007. Ces deux jeunes repas-saient donc le jeudi 6 septembre devantle tribunal, mais cette fois ctait devantla quatrime chambre de la cour dappelde Lyon prside par Grgoire Finidori,ce maudit tribunal qui fait dconseillerpar tous les avocats de faire appel Lyonmme en cas dinnocence [sic] ou derreurmanifeste.

    Et l une fois encore les peines ont t ag-graves fortement, mme si Fini de rirecomme on lappelle nest pas all aussi loinque lavocate gnrale, qui joue le rle de

    procureur de la Rpublique en cour dap-pel, et mme si tous les deux ont eu lamme peine comme au tribunal correction-nel, ce qui ntait pas assur par avance. Eneffet, ils ont t condamns, tous les deux

    dix-huit mois de prison dont neuf moisde prison ferme et continuer payer leprjudice, ce quils ont commenc faire.Ils ont eu en plus cinq ans dinterdictiondes droits civils, civiques et de famille, cequi est le lot de cette chambre de la courdappel de Lyon.

    Cizary doit donc effectuer cinq mois sup-plmentaires Saint-Paul. Et Audrey doitaller la prison Montluc, alors quelle taitplace en semi-libert, la nuit au centre desemi de Jean-Mac, et travaillait pendantla journe au train de nuit, un centredhbergement durgence pour sans-lo-gis. La cour dappel a refus de la placerdofce en semi-libert la diffrence dutribunal correctionnel. Cest seulement unefois incarcre quAudrey pourra faire unedemande auprs du juge dapplication despeines pour tenter de rcuprer la semi-li-

    bert et continuer le travail auprs des plusdmunis...

    On peut lui crire en anglais (ou en polonais) :BENGIER CizaryN 78756

    12, quai Perrache69002 LYON

    [Publi le 7 septembre 2007sur rebellyon.info]

    Incendie de lUMP Villeurbanne

    LUMP aggrave son cas

    Le 22 avril dernier, entre 4 000 et10 000 foyers millavois avaient tprivs de tlvision, radio, tlphonie

    mobile et par la mme occasion de soirelectorale 1er tour de la prsidentielle en raison des sabotages de lmetteur dela Pouncho dAgast, et des relais du picdAndan et du col du Renard, sur le Larzac.

    Le jeudi 13 septembre 2007, Guilhemet Rmi, 23 et 25 ans, sont arrts en

    Aveyron. Devant le juge dinstruction, ilsont reconnu lun des trois sabotages, celuidu col du Renard, prs de la ferme desCombets. Ils ont en revanche fermementrefus de donner toute autre indicationsur dventuels complices pour les

    autres attaques. Ils sont mis en examenpour destruction de biens publics etassociation de malfaiteurs. Guilhem,en situation de rcidive suite une actionanti-pub, a t incarcr et Rmi plac souscontrle judiciaire. Ils risquent tous deuxde longues annes lombre.

    La plainte mane de TDF, propritairede lmetteur, et de la mairie de Millau,lenqute est sous lgide du SRPJ deToulouse. Il semble que les lments ayantmen leur arrestation soient, en plus duchage et des recoupements tlphoniques,la prsence dun tmoin charge, uncycliste qui faisait du vlo sous la pluie et setrouve tre gendarme...

    La notion de coupable et dinnocentnayant de sens que pour les charognes enuniforme dhermine ou bleu marine etleurs souteneurs, il importe dsormaisde se montrer solidaires de ceux qui ontdsert le spectacle des bouffons quiraclent les plateaux de tlvision, pourmarcher sous les toiles la recherche dunpeu plus de libert pour tous.

    Si la solidarit nest pas quun vain motproclam chaque arrestation, maisune pratique qui nous rend complicesau-del de notre degr dafnit ou deconnaissance avec ces camarades, chacunpeut, de la manire quil jugera adquate,sapproprier leur attaque. Et ce non pas surdes bases victimistes mais en dfendantpar exemple le sabotage et laction directecontre toutes les nuisances porte demain.

    Que londe de la rvolte balaie celle de larpression !

    20 septembre 2007

    Ndlr : Aprs 21 jours de prison, Guilhem estsorti et a t assign en rsidence surveille le2 octobre 2007 en attendant le procs.

    Sabotages de relais TV Millau

    Pas de spectaclece soir...

    Avignon : Grgory et Damien, arrts le 31 mars et ac-cuss de lincendie du local du PS, sont sortis du Pontetles 20 et 21 juin, sous contrle judiciaire.

    Montpellier : Quentin, arrt le 22 avril pourincendie de voitures de bourges (avectrois autres camarades) et incarcr Vil-leneuve-les-Magdelone est sorti le 6 juilletavant dtre plac sous contrle judiciaire (in-terdiction de sjour Montpellier et obligationde pointage), dcision conrme par la courdappel le 24 juillet. A prsent linstruction estboucle, la bande organise na nalement past retenue.

    Villeurbanne : Cisary et Audrey, arrtsle 11 mai et accuss de lincendie de lapermanence UMP ont t condamnsen appel le 6 septembre 18 mois deprison, dont 9 ferme (voir dtails ci-dessous).

    Paris : Damien, arrt le 11 mai et accusde tentative dincendie dune voiture prsdu Fouquets et Michel (Paco), accus decomplicit, sont sortis le 28 juin de Fleurysous contrle judiciaire (interdiction desjour Paris et obligation de pointer unefois par semaine) et de Fresnes le 6 juillet,galement sous contrle judiciaire.Il court par ailleurs toujours uneenqute sur une srie de faitsspciques autour de la prsi-dentielle.

    Nouvelles des joyeux noctambules

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    4Cette Semaine / novembre 2007 Sabotage

    7 novembreOcquerre

    Un sabotage sur une armoire designalisation occasionne des re-tards consquents pour tous lesTGV circulant entre Paris et lEstde la France dans les deux sens. Lesvrications effectues permettentdtablir quun incendie sur une ar-moire de signalisation proximitde Ocquerre (Seine-et-Marne) est lorigine des perturbations. Plu-sieurs personnes seraient entrespar effraction sur un terrain de laSNCF, protg par des grillages,vers 4h du matin, avant douvrirla gaine btonne protgeant lechemin de cble et celui de breoptique, et dy mettre le feu.

    15 novembre

    La direction de la SNCF relve unesrie dactes de sabotage (caillouxdans des aiguillages), notamment Lille, Metz et Ste.

    16 novembre

    Gap

    La gare SNCF de Gap (Hautes-Alpes) est la cible dinconnus dansla nuit qui ont commis de trsimportants dgts. Selon un porte-parole de la CGT, Philippe Cottet,

    les vitres des quatre guichets de lagare ont t brises, les panneauxdafchage lectronique ont t cas-

    ss, les distributeurs automatiques

    de billets et les ordinateurs ont t

    fracasss. Cela ressemble unetentative de provocation contre unmouvement de grve dmocratique,

    qui seffectue sans violence, et la

    CGT rappelle quelle a toujours d-

    fendu lide du respect de loutil de

    travail, a ajout M. Cottet.Paris

    Le directeur gnral excutif de

    la SNCF condamne lattitudeinacceptable de grvistes incon-trls, qui selon lui, ont empchdes trains de circuler sur les voiesSNCF en gare de Paris-Saint-Laza-re. Selon un syndicaliste, des trainsont t stopps sur le rseau Saint-

    Lazare et sur celui de la partie Nord

    de Paris ainsi que sur la grande ligne

    entre Lille et Paris. Des signaux ontt ferms et des systmes de scurit

    actionns manuellement.Sur la ligne du RER C, le trainde 7h15, au dpart de la gare deDourdan (Essonne) a t bloqu

    plus de trente minutes par un piquetde grvistes. Ils ont fait clater des

    ptards et ont allum des fumignes,

    ce qui a dclench le systme dalerte

    et a eu pour effet de stopper net le

    train plein de passagers cette heure

    de pointe.

    Bordeaux

    La SNCF a annonc son intentionde dposer plainte pour mani-

    pulation de produits explosifs et

    inammables aprs que des che-minots grvistes ont allum destorches de scurit dans lenceintede la gare Saint-Jean de Bordeaux.Bayonne

    Blocage pendant une heure (jus-qu linterventoion policire) duntrain de marchandises dans la garede triage, charg de matires chi-miques, en provenance de Sotrasol,et en direction du bassin de Lacq.

    La direction rgionale de la SNCFdpose plainte pour entrave lacirculation des trains et manipula-

    tion de produits toxiques, explosifs etinammables.

    17 novembre

    Marseille

    Depuis samedi dernier, il nest pluspossible dvacuer par train les 800tonnes dordures produites quo-tidiennement (aprs tri slectif) Marseille. Dans la nuit de vendredi samedi, un acte de sabotage a t

    commis sur laiguillage dentre dela dcharge dEntressen, expliquela direction rgionale de la SNCF.Les saboteurs, qui connaissaient

    parfaitement le fonctionnement de

    linstallation, estime la SNCF, ontdcoup la meuleuse lembran-chement rserv aux trains de laville de Marseille Beaussenq, prsde Saint-Martin-de-Crau, rendantimpossible laiguillage. Samedi,deux convois ferroviaires pleins craquer dordures mnagres ontd tre stopps sur les voies avant

    la dcharge. Lous en urgence parla Communaut urbaine MarseilleProvence Mtropole (MPM), 70camions assurent cette semaine letrac entre Marseille et Entressen.

    19 novembre

    La SNCF dnonce de nouveauxactes de malveillance linitiativede certains personnels en grve. Ilsagit doccupations de voies, de d-pt de ballast sur des aiguillages, devols de clefs qui empchent le d-marrage des locomotives qui tirentles trains, dallumage de torches descurit, de ptards sur les voies, defermeture de signaux et mme demise en place dobstacles sur lesvoies ou encore de dgradation

    SNCF : sabotages ordinaires

    de matriel par exemple par posedautocollants sur les vitres. Quel-ques gares o ont t enregistrs cesfaits : Toulouse, Clermont-Ferrand,Lille, Woippy, Chartres, Boulogne,Versailles Rive Droite...

    21 novembre

    Dix-huit plaintes pour des d-gradations de matriel ferroviairesont dposes (en Meurthe-et-Moselle, dans le Rhne, dans lePuy-de-Dme, en Corrze, dansla Somme, en Charente, en Indre-et-Loire et en Seine-et-Marne)tandis que la direction de la SNCFdnonce dans la journe une ac-tion coordonne de sabotages (voircarte ci-dessus) :Des incendies de cbles ont en-tran le blocage de trois passages niveau mercredi sur la ligne C

    du RER Versailles-Massy-Juvisysur la commune de Jouy-en-Josas(Yvelines).Sur la LGV Atlantique (vers Bor-deaux), Trizay-ls-Bonneval(Eure-et-Loir), un incendie sestdclar au niveau dune armoirelectrique peu avant 5 heures aupoint kilomtrique 108. Sur la LGVNord (vers Lille), on constate desdrangements de signalisation hauteur de Chaulnes. Sur la LGVSud-Est (vers Lyon), des cbles sontbrls et un poste daiguillage en-dommag en deux endroits, tandisquun centre de signalisation est enfeu Cluny. Sur la LGV Est (versStrasbourg), des cbles sont brls hauteur de Varreddes.

    22 novembre

    Arrestation de deux personnes,dont un agent de maintenance etun chauffeur routier, Blainville-sur-leau (Meurthe-et-Moselle)pour un sabotage le 16 novembreen gare de triage lors dun piquet :ils sont accuss davoir vid lair

    de la conduite gnrale de freinagedun train de fret, limmobilisantsur le champ. Leur procs pourentrave la circulation ferroviai-re a t x au 17 dcembreArrestation dun cheminot Thionville (Moselle) qui a pntrdans un poste daiguillage infor-matis, insult ses collgues non-grvistes avant de briser deux vitreset un visiophone du poste avec despierres. Il prendra 4 mois avec sur-sis, 18 mois de mise lpreuve et3500 euros de dommages-intrts

    le lendemain pour dgradationdun bien dutilit publique .Le dpt total de plaintes de laSNCF au niveau national pourdgradations est mont 40, sanscompter les enqutes internes.

    La chrono sarrte l pour des rai-sons de bouclage.

    [Ces infos sont tires des journaux,cest--dire des ics et des patrons,donc prendre avec les prcautionsdusage]

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    5 Cette Semaine /novembre 2007Etrangers de partout

    Raes dans nos quartiers1 2 fois par semaine, des raes de sans papiers ont lieudans le quartier : les policiers ratissent rues, cafs et cou-loirs du mtro pendant quelques heures et contrlent lespapiers de toutes les personnes qui leur paraissent tran-gres. ils se rpartissent gnralement par petits groupesassez discrets de 3, 4 policiers et se rpandent dans le quar-

    tier, jusqu ce que les cars stationns non loin soient pleinset le quota du jour atteint.

    A partir de l, la personne arrte est prise dans un engrenage bienhuil : les cars de police conduisent tout le monde dans un commissa-riat pour une garde vue de 24h ou 48h, avant de les emmener dansun centre de rtention de la rgion parisienne : Vincennes, Bobigny,Plaisir, Choisy-le-Roi, Le Mesnil Amelot, Palaiseau, Nogent Ladtention dure tout le temps quil faut aux autorits franaises pourdcouvrir la nationalit du sans papier et savoir ainsi dans quel payslexpulser, mais elle ne peut pas excder 30 jours. Sans passeport,les autorits prsentent le dtenu diffrents consulats an que lundentre-eux le reconnaisse, quil tablisse son identit et quil dlivre

    un laiss passer. Si le sans papier nest reconnu par aucun pays aubout de 30 jours, il est libr.

    Pour de nombreux sans papiers, ne jamais rvler leuridentit, ni leur pays dorigine, permet de sen sortir etdviter que la prfecture puisse lgalement les expulser.Si les autorits ont le passeport et le laiss passer, la suite logiqueest lexpulsion par avion ou bateau. On peut alors agir pratiquement laroport ou sur le port en alertant les passagers qui sapprtent embarquer an de gner le dpart. Faire sortir des informations ducentre de rtention, se dmener pour obtenir la date dexpulsion, serendre laroport, etc... sont donc dterminants.

    Mais cest en amont que nous devons aussi agir : empcher

    concrtement les arrestations de sans papiers lors de ra-es. Si lon est tmoin dune rae, rien de plus simple quedavertir les gens de la prsence des policiers. Rien de plussimple que dobserver leur petit mange et de les devancer.Rien de plus simple que dappeler des amis, des voisins,pour tre le plus nombreux possible, et par l, plus efca-ces.

    Les gouvernements de droite et de gauche multiplient depuis lesannes 1970 les lois qui restreignent laccs au titre de sjour et quirenforcent larsenal rpressif. A chaque fois, ils crent du mme coupplus de sans papier. Ces lois ont pour principal effet dintimider lestravailleurs immigrs, lgaux ou illgaux , pour mieux lesrendre exploitables suivant les besoins de lconomie. La menace de

    larrestation et de lexpulsion constitue un moyen de pression normesur les sans papier qui acceptent des boulots pnibles et sous-paysdans des secteurs dactivit comme le btiment, la restauration, lenettoyage ou le marachage par exemple. Mais cest aussi un moyende pression norme sur tous les trangers lgaux qui craignent dese voir refuser le renouvellement de leur titre de sjour. Sans parlerdu fait que la rentabilit des travailleurs sans papiers participe delabaissement du cot du travail en gnral. Bien sr le discours despoliticiens et du Medef est bien diffrent : ils justient systmatique-ment leurs lois en invoquant lincapacit de la France accueillirtoute la misre du monde dans des conditions dcentes . Cette mi-sre, ces bonnes mes loin de sen soucier lorganisent au niveaumondial, et sont les premiers en tirer prot. Cette misre, ce sont

    leurs lois qui lont cre de toutes pices, en fabriquant le statut desans-papier.

    SABOTONS LA MACHINE EXPULSER

    [Tract trouv un peu partout Paris lors de raes, depuis aot 2007]

    LECURLOUVRAGELe XVIe arrondissement de Paris est rput pour tre un quartierqui pue le riche concentr. Dans laxe qui va de lArc de Triom-phe la Concorde se trouve la rue Lauriston qui, pour ceux qui ontun peu de mmoire, a hberg le sige de la Gestapo franaise, autemps bni o les industriels et autres bonnes familles pouvaientexploiter leurs esclaves salaris et liminer la racaille rebelle (oupas) loin des grves et des meutes. Cette collaboration avec lesnazis a notamment rvl une fois de plus que leur nationalisme natoujours t quun recours destin serrer les rangs derrire eux encas de besoin.

    Aujourdhui, dans cette mme rue, on peut rencontrer un restau-rant japonais o il fait bon manger aprs avoir pass sa journe faire trimer quelques bons bougres : le Yushi, au numro 129. Etcomme la sueur a souvent une odeur, celle de la misre, mais pas decouleur, le patron employait en cuisine des sans-papiers. Ce faisant,il a agi comme nimporte lequel de ses concurrents, en bon prede famille sensible lquilibre de ses comptes, et peut-tre quisait ? en philantrope soucieux, puisquil parat selon le choeur deslieux communs que souffrir de longues heures pour quelques eurospermet de sinsrer.

    Ce quil navait pas prvu, lordure, cest que si les sans-papiers sontgnralement soumis coups de raes, de dportations, de tabassa-ges policiers et de rackets maeux, le propre des individus est aussidchapper la loi des grands nombres. Or ce samedi 1er septem-bre 2007 vers 11 heures, une rcalcitrante puisquil sagit dunefemme, ce qui na pas d non plus bien cadrer avec les prjugs dutaulier na pas vraiment accept la nouvelle de son licenciement.Dordinaire, cest pas du genre rclamer son reste avant de ler,un sans-papier. Cest quil ny a pas mille possibilits face au rapportde force dfavorable, encore aggrav par la menace dtre balancaux conds.

    Cette fois-l pourtant la rebelle, dorigine asiatique selon les jour-naux, a su montrer quelle avait du cur louvrage et navait pas

    pass toutes ces heures galrer en cuisine pour rien. Elle ne sestpas dmonte et a saisi un couteau an que les comptes soient plusronds. Ce sont dautres bourgeois, des clients matrisant un sens quede nombreux exploits ont perdu, celui de la solidarit de classe, quiont appel leurs mercenaires la rescousse.

    Avec la dlicatesse qui a fait leur rputation travers les ges et lescontres, les chiens de garde ont alors tent dutiliser un Taser. Maisque peut la technologie face la libert ainsi dchane ? Le joujoulectrique sest mystrieusement bloqu et notre rvolte a plant salame par trois fois dans le garant de la paix sociale, la main, dans lacuisse et au cur (heurtant un gilet pare-balles). Le second, prolon-geant le geste du premier, a alors accompli sa mission de service pu-blic. Il a courageusement stopp les menes subversives de la jeunelle dune balle dans le dos, hauteur de lomoplate, la laissant dansun tat grave mais stable.

    Si vous tes votre tour un amateur clair des bons comptesqui font les bons amis, pensez saluer le patron du Yushi, 129 rueLauriston, Paris. La cuisine a chang rcemment, mais puisquilparait que la cuisine japonaise est compose de plats qui se mangentfroids...

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    6Cette Semaine / novembre 2007

    Rafes, ce mot neraie mme plus, lheure o on chasse lespauvres de Paris et dailleurs coup de spculation pour bobos,o la terre est ravage et o on exploite des millions desclavessalaris vil prix. Et nous, quest-ce qui nous drange, au fond,

    dans ces invasions policires toujours plus frquentes des quar-tiers an de dporter des centaines de sans-papiers ?

    La mthode, celle de la froide rationalisation, qui est pourtantdigne des charters inaugurs par la droite de Pasqua en 1986contre les Maliens et poursuivis par la gauche de Cresson en1991 contre tous les autres ? La mthode, celle de la concen-tration, pour remplir les camps lgaliss par la droite puis lagauche en fvrier puis octobre 1981 sous le nom de centrede rtention et tendus en une continuit de labjection partous les gouvernements jusqu aujourdhui ? La mthode,enn, lorsque lEtat construit tour de bras des prisons (pour

    majeurs et dsormais pour mineurs comme Porcheville), descentres ferms ducatifs ou des centres de rtention pour ylaisser pourrir des milliers dindividus, indsirables ce mondebas sur le fric et la domination ?

    Si cest une simple question de mthode, les keufs peuventfaire mieux encore, en excutant directement ces indsirablescomme cest arriv Lamine dans le 20e. Ou en provoquant deschutes fatales comme pour Ivan, ukrainien, en aot Amiens,ou Chulan Zhang Liu, chinoise, en septembre Paris.

    A prsent, il ne sagit plus de dresser la sombre liste des excu-tions policires ou des drames lis aux dportations. Tant quoncontinuera de faire une dirence entre droite et gauche, on nefera que passer un peu de pommade sur les consquences dutotalitarisme dmocratique : les sans-papiers sont prcismentras parce que les patrons en ont besoin, pour continuer desoumettre les autres et maintenir ainsi des conditions dex-ploitation avantageuses contre tous. Et il ne faudra certes pascompter sur les syndicats, qui se sont fait collabos des ics enexpulsant les sans-papiers de la Bourse du travail de Rpubliqueen avril dernier.

    Que les vautours de lhumanisme sindignent, eux qui nont pashsit se faire les complices actifs de la domination (dappels

    au vote pour Chirac en 2002 en dnonciation des meutiers denovembre 2005) ne surprend gure. A tous les autres, nous nepouvons que faire partager notre rage : jusqu quand ? Jusququand ces raes, ces assassinats ou cette misre quotidienne ?

    Face aux rafes, jetons aussi un coup dil vers la Croix Rougequi cogre les dportations, vers Bouygues qui construit campset prisons ou vers la RATP, la BNP et La Poste (par exemple)qui balancent des sans-papiers...

    Face aux rafes comme face au reste, il ne sut plus de gueuleret dexposer son corps nu aux matraques des ics. Il est temps

    duser, chacun sa manire, de toutes les armes de la critique.Parce quen face, ils nont dautre limite que celle que nous leuropposons.

    [Tract trouv lors dun rassemblement RESF Belleville (Paris) le 11 octobre 2007]

    Jusqu quand ?

    Etrangers de partout

    Chronique ordinairede la guerre aux immigrs

    16 aot : deux sans-papiers qui devaient tre expulss vers Lom, auTogo, ont obtenu un rpit grce la solidarit dune partie des passagersdu vol dAir France AF 848 qui force de protestations ont oblig le

    commandant de bord dbarquer les expulss.16 aot : six policiers franais sont attaqus leur descente davion Conakry, en Guine, o ils dportaient deux sans-papiers. Les six fonc-tionnaires ont t lgrement blesss au dos et au visage, obtenant desincapacits de travail de trois huit jours. Les deux Guinens faisaientpartie des sans-papiers interpells le 1er aot Lille, o une soixantainedtrangers ont men jusqu leur interpellation mardi une grve de lafaim pour obtenir leur rgularisation. En arrivant sur place, les deuxhommes se sont rebells et les six fonctionnaires qui les reconduisaient

    ont t pris partie par les deux reconduits mais galement par la po-

    pulation, a dclar un syndicaliste policier. Il est dplorable que despoliciers non-responsables des politiques scandaleuses du prsident de laRpublique et du prfet du Nord soient molests, a pour sa part dclar

    Sad Bouamama, porte-parole du Comit des sans-papiers du Nord(CSP 59).

    21 septembre : Chulan Zhang Liu meurt de ses blessures suite sa d-fenestration Belleville (Paris) la veille face une descente de police.Lundi 24 septembre lors du rassemblement en sa mmoire, une cin-quantaine de personnes partent en manif sauvage boulevard du Templeaux cris de Sarkozy assassin, Hortefeux tas du sang sur les mains.

    18 octobre : face une rae annonce pour le lendemain, le RseauEducation Sans Frontires publie un communiqu prcisant le fond desa logique : il appelle les Parisiens et ceux qui se trouveraient Paris de-main placer les interventions policires sous le regard de la population,

    les encourager quand elles font leur travail de lutte contre la criminalit,

    de secours la population ou dorganisation de la circulation, mais aussi tmoigner solidarit et sollicitude aux trangers arrts si daventure lesforces de police taient employes des tches que la conscience de cha-

    cun, et celle de nombreux policiers, ne peut que rprouver.

    24 octobre : lagence BNP Paribas situe Mairie de Montreuil a ba-lanc un sans-papier venu retirer son argent. Les employs lont retenupour organiser un guet-apens an de le livrer aux ics. Une dlationparmi dautres. Sen suit une manifestation sauvage le 27 octobre qui faitun long tour dans la ville. De nombreux tags contre les expulsions, lesraes, les centres de rtention ou la BNP couvriront les murs la semainesuivante.

    12 novembre : 25 camarades occupent plusieurs heures une terrasse dela prfecture de Bobigny en solidarit avec Kb Talib, incarcr encentre de rtention Bordeaux, et tous les sans-papiers. Une bande-role prcise Non aux expulsions. Refusant longtemps de donner leuridentit, ils feront tous 48h de garde--vue avant dtre relchs sansinculpation.

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    7 Cette Semaine /novembre 2007

    Pas de quartier pour les banquiers

    Squats

    De: [email protected]: Mar 11 septembre 2007 19:05: [email protected]

    salut,

    dans le dernier numero de Cette semainedeux textes sur la razzia (marseille) ontt publis lun quon avait bel etbien envoy parmi dautres (pour lapetite histoire), notamment des textesdiffuss dans le quartier euromed ola razzia et les pompes funbres ont touverts.

    Lautre qui a t recupr sur rebellyon semble-t-il* et qui nest pas de nous.Il contient des lments avec lesquelsnous sommes en dsaccord complet :nous ne dplorons pas et navons jamaisdplor une promesse non tenue par les

    keufs, tout comme nous navons jamaisrien ngoci avec quiconque concer-nant notre expulsion. Le choix de cetexte nous est donc dsagreable (dj sapublication sur internet ltait, ah cettetendance pnible au journalisme dessites dinfos...) Dautres textes taientdisponibles (y compris sur internet etdont aucun navait un tel contenu) quiavaient certes certaines limites, mais deslimites qui taient les notres. Bref, mercidencore plus dattention sur les sourcesutilises

    ciao

    * Ndlr : En fait, il a t trouv sursquat.net et portait la signature mail dela razzia, plutt que on peut les contac-ter par exemple.

    Squatamarseille

    Le 2 octobre 2007 tait inaugur of-ciellement la pose de la premire pierreau 35 rue Pasteur Montreuil, lem-placement du Chat, squat expuls le 6juin dernier. Larrive de contestataires

    ayant t accueillie par une nue de icset des tirs de ash-ball, le rassemble-ment de protestation a du se disperser.Partie remise. Ci-dessous le tract distri-bu aux passants.

    InvitationMeunier Habitat (une socit BNP Paribas) [a]le plaisir de [nous] inviter la pose de la pre-mire pierre du programme 35 avenue Pasteur Montreuil mardi 2 octobre 2007 18h (...) Laprsentation sera suivie dun cocktail

    Comme si on pouvait se rjouir dtre invit la prsentation dun projet de construction dunnorme immeuble en bton dans notre quartier.Comme si on pouvait se goinfrer de petits fours lide que ces logements ne sont destins quauxcatgories riches de la population.Comme si on allait mettre nos talons hauts et nosvestes sagement repasses pour avoir la joiedenn rencontrer les diffrents acteurs de cegrand projet de btonnage urbain.Comme si on pouvait applaudir des discoursdmago nous montrant quel point de grandspersonnages ont bien pens la planication denos lieux de vie.

    Comme si on allait fter ce projet de rsidencede standing concoct main dans la main par laBNP Paribas et la mairie de Montreuil dguisantune belle opration nancire en un amnage-ment dintrt gnral.Comme si un cocktail pouvait nous faire oubliertoutes les logiques caches derrire ce cartondinvitation photographique couleur papierglac.Il ne faut pas nous prendre pour des cons.

    Ds le dbut, ce projet immobilier a rencontrune forte opposition dans le quartier. Les voisinsproposaient que ce lieu soit prempt par la mai-

    rie an quil accueille des initiatives du quartier(crche, jardin collectif). Au fur et mesure deleurs ngociations, ils nont rencontr que faussespromesses, langue de bois et manipulation. Onne devrait pas sen tonner.

    Pendant un an, la maison du 35 avenue Pasteuret son parc de 2500 m2 sont rests vides etlaisss labandon. En novembre 2006, unevingtaine de personnes ont dcid doccupercet espace pour lhabiter et pour rencontrer desgens, notamment autour de diffrentes activitsouvertes sur le quartier (projections, runions-dbat, ateliers, potager...). Cette occupation a

    aussi concrtement bloqu le dbut du chan-tier. Coup de pub et arguments -pour chasserles squatteurs, les rsidences de standing enaccession la proprit mentionnes dans lestextes du projet se transforment alors soudain en

    soi-disant logements sociaux. Depuisquand les banques font-elles du social ?Ne soyons pas dupes. Juste une nimetentative de manipulation.

    Dbut juin 2007, la mairie et la BNP ontorchestr lexpulsion des squatteurs. Lestravaux ont commenc ; le jardin a tras, faisant place un norme cratre.

    Quelques semaines aprs, des voisins ontreu une lettre de la BNP se dsolant deltat dplorable dans lequel ils avaientretrouv la maison. Gns des bons rap-ports que les squatteurs entretenaient avecdes gens du quartier-, ils voulaient dni-tivement briser la sympathie ambiante etempcher la possibilit dune prochaineorganisation commune. Il faut tre bien

    naf pour imaginer pouvoir rcrire lhis-toire en quelques pages diffamatoires.On ne dtruit pas des liens rels entre lesgens en quelques textes posts dans lesbotes aux lettres. Des pratiques pourtantsouvent utilises par la mairie : rappelons-nous Nouvelle France, le Gazomtre,la perquisition du 35 avenue Pasteur...o chaque fois une lettre ou un articlede journal vient maquiller des oprationscrapuleuses. Cest bien que la BNP et lamairie savent quils ont besoin de ladh-sion des Montreuillois.

    En effet, derrire ce projet de constructionse trame une juteuse opration nancireet les choix dun certain ramnagementurbain. Logiques de prot et de gestionde lespace et de ses habitants se combi-nent pour rendre une certaine partie dela population indsirable. Le 35 avenuePasteur nest bien sr pas un cas isol.Nombreux sont les terrains et btimentsde Montreuil qui, sous lil bienveillant

    de la mairie, sont rachets par la BNP,pour tre construits et rnovs puis reven-dus des prix dments. Le renouvelle-ment urbain prote bien dautres :entreprises prives et agences immobi-lires sy donnent cur joie. Ainsi laville se mtamorphose jour aprs jour. Lespauvres en sont progressivement chassset rgulirement surgissent de nouveauxbtiments gris, uniformes, crant des es-paces aseptiss et lisses, bien plus faciles contrler.

    Nous ne resterons pas victimes et spec-tateurs de cette restructuration urbaine.Nous ne voulons pas renoncer nos rvesni touffer nos rages, nous ne voulons pasnous laisser mener et billonner.

    Continuons de nous retrouver et de fairedautres rencontres pour mettre nos viesen commun. Organisons-nous pour pour-suivre la bataille entame.

    Car ce qui se passe dans nos rues, nosquartiers, nos villes, est bien le reet dunmonde. Cest ici et maintenant quil faut lecombattre dans ses moindres recoins.

    Nous ne quitterons pas Montreuil, les ren-contres engages et les luttes mener.

    Ndlr bonnes adresses :Prsident de Meunier Habitat : Ren Metz

    Directeur Gal de Meunier Habitat Ile de France :Pierre SorelCommunication de Meunier Habitat : Cline Edde,Archirecte du 35 av. Pasteur : Agence dArchitec-ture M. ArcheResponsable agence M. Arche : Laurence Maury ;Cabinet darchitecture Maury Laurence au 7 citFalguire, Paris-15e. Tl : 04 45 54 22 71 ou 01 4554 27 66

    Squatamontreuil

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    8Cette Semaine / novembre 2007 Squats

    Dimanche 30 septembre 2007 ! Enn il fait beau sur la m-tropole aprs plusieurs jours de pluie. Un temps de chiens.Un temps de lillois. Aujourdhui il fait beau, cest la fte.

    Dabord Moulins, rue de Thumesnil au nouveau local desTire-Laine. Joli btiment. Accordon. Joli jardin. Discoursdinauguration. On parle de solidarit, de culture populaire,douverture au quartier, de mmoire.

    Trs solidaire de ne pas glisser un seul mot sur le fait que cettemaison a t occupe pendant plusieurs annes avant dtreexpulse deux fois, par le GIPN, pour laisser place cette as-sociation. Trs solidaire ne pas dire une seule fois que ce lieua t occup il y a un peu plus longtemps encore par les sans-papiers en lutte avant dtre sauvagement expulss par les ics.Solidaire de faire une fte le jour du grand concert de sou-tien aux sans-papiers place de la Rpublique. Trs solidairede parler de grande Tziganie et de ne pas inviter les Roms,

    expulss il y a quelques jours du quartier, et qui vivent dansdes conditions dplorables porte de Valenciennes, quelquesmtres de l. Quest-ce que a vous aurait cout den dire unmot ?

    Vraiment, vous auriez du partager le plateau avec Axiom,initiateur du projet de maison du hip-hop Moulins, en lieuet place du squatt le Chtit Darras rue du petit Thouars, en-core un btiment habit expuls. Cest marrant quand mmecomme les lieux de culture Lille viennent faire taire les lieuxautogrs en sinstallant leur place, en les expulsant. Lar-tiste prcde le ic. Ou le suit de trs prs, une fois les portesdes lieux de vie dfonces. Le squatt le Chtit Darras taitpourtant un lieu dactivits au sein du quartier. On y a enre-

    gistr une mix tape hip-hop gratuite, on y faisait des concertsprix libre, on y animait un studio denregistrement, une sallede boxe, des projections, des ateliers dcritures slam et hiphop, le tout gratuit et sans rendre de compte quiconque.

    Mais le GIPN est venu expulser les habitant/es de cettejoyeuse btisse en Aot 2007 au motif dy construire lafuture maison du hip-hop dAxiom et de ses pairs. Cest dire la mme, mais dpossde de son me et de sa logiquede subversion de ce monde ; la mme mais inscrite dans unprocessus de pacication urbaine par le biais de la culture ;la mme mais sans pouvoir de dcision, sans autogestion ;la mme, mais avec plein dargent et de lexclusion vue. Lamme, mais rien voir donc ! Et Axiom va venir nous parler

    de solidarit tout azimut et de devoir de rsistance. Il nousdira srement quil ny est pour rien, quil sest laiss dpas-ser. Que lui est un artiste.

    Pour nous il nest rien, et sa prsence nous fait rire, de coin,comme lorsquon a la gueule terre crase par la rangersdun ic.

    Il fait beau Lille. Un vrai temps de chiens.Un temps de lillois.

    Des squatteureuses, encore et toujours solidairesdes sans-papier-es.

    Pour la guerre sociale.

    [Texte distribu 600 exemplaires pendant le concert desoutien aux sans-papiers, le 30 septembre 2007, place de larpublique Lille, et runissant entre autres Marcel et sonorchestre, les Blaireaux, MAP et Axiom]

    Squatalille

    Vive les expulsions !

    9 septembre : Le cliquet (?)

    prs de Lambersart, ouvertcet t en terre bourgeoise

    Ouverture galement dun

    autre lieu prs de Caulier

    / St Maurice (faut choisir

    quoi !), premire semaine

    de septembre, par une scred

    connexion qui fera bientt

    savoir o !

    De la pendaison de propri-

    taire en vue, et surtout, des

    lieux okups encore et tou-

    jours sur Lille.

    Tenez-vous inform/es !!!!!

    20 septembre : expulsion

    du DUPLEX par les conds

    et le GIPN (a devient une

    habitude). Autre mauvaise

    habitude : seulement 20

    minutes donnes aux habi-

    tants pour rassembler leurs

    affaires et les sortir sur le

    trottoir

    Au mme moment, expul-

    sion du Cliquet Lamber-

    sart

    2 octobre : Ca ouvre, a

    ouvre en ce moment. Le

    Saint Gabrielle, dont nous

    vous avons dj parl, sem-

    ble tenir, et a lanc la dyna-

    mique Retour Caulier !

    Ouverture la semaine der-

    nire dune petite maison

    Moulins, tout prs dun joli

    lieu aujourdhui disparu.

    Retour Moulins !

    Ouverture Wazemmes dun

    lieu ouvert il y a un an maisqui stait malheureusement

    fait expulser dans la foule

    : de la suite dans les ides,

    donc, pour le Pain perdu

    Retour Wazemmes !

    Enn, ouverture il y a quel-ques jours de la Belote, tout

    prs dun ancien squatt, elle

    aussi. Retour Cormontai-

    gne !

    Nous souhaitons donc lon-

    gue vie ces quatre lieux,

    aux quatres coins de Lille !!

    19 octobre : Une cinquime

    baraque avait ouvert dans le

    quartier de Fives. Passage

    hier, jeudi 18 octobre, du

    proprio et des keufs. Aprsle dpart de la bleusaille,

    le proprio sest mis en tte

    dexpulser lui-mme les

    occupant/es et sest vu

    prter main forte par des

    lascars du quartier. Sous la

    pression, et vu lambiance,

    les amies ont prfr se po-

    ser ailleurs.

    Au Pain perdu, des ouvriers

    sont venus murer les accs ;

    seule la porte dentre na

    pas t condamne suite aux

    protestations lgitimes des

    habitant-es. Ils ont promis

    de revenir. En attendant,

    merci les gars, toujours a

    de moins barricader

    Pas de nouvelle du procs

    de la Belote. On se fait pas

    dillusions : ils doivent tre

    prsent expulsables.

    [Boxe, tofu, skin et rock nroll

    sur le blog lillois dont nous

    avons extrait les posts pour

    composer cette chronique]

    Chronique des squats lillois

  • 7/31/2019 Cette Semaine N94

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    9 Cette Semaine /novembre 2007Prisons pour mineurs

    EN FINIR AVEC

    LES ETABLISSEMENTS PNITENTIAIRESPOURMINEURS

    Septembre 2007, dj quatredes sept tablissements Pniten-tiaires pour Mineurs en cons-truction depuis deux ans sontoprationnels.Ces prisons dun nouveau typeont ouvert, dbut juin, leursportes quelques jeunes mal-chanceux, pour mieux les refer-mer brutalement derrire eux.Cellule, coursive, psychiatre,cellule, cours scolaires, matons,salle de sport, ducateurs enmal dautorit, parloir, barreaux,

    juges, mur denceinte, bton, cel-lule, cellule, cellule... Voil ce quiattend les jeunes enferms !Depuis deux ans, pourtant, unelutte timide mais dtermine avu le jour, notamment aux abordsdes sites de Lavaur (Tarn), Or-vault (Loire-Atlantique), Meyzieu(Rhne) et Porcheville (Yvelines).De campagnes dinformation enrunions publiques, doccupa-tions de chantier en sabotages,cette mobilisation contre les pri-sons pour mineurs a pris de mul-

    tiples visages. Sachant que cettebataille est peine commence,voici un tat des lieux de la miseen place des EPM et des luttes etrexions qui sy opposent rso-lument.

    I. Historique et contexteLa criminalisation de la jeunesse nest pas un sujet rcent comme le porterait croire le traite-ment mdiatique actuel. Les bagnes pour enfants font dj partie de lhistoire du xixme sicleet des socits industrialises. Lordonnance de 1945 fait appel aux notions de sanctions pnalesrelatives aux mineurs, une poque o ltat devait trouver des manires pour forcer les enfants participer leffort national de reconstruction de la France. Malgr tout, pendant une bonnepartie de la seconde moiti du xxe sicle, les mineurs restent hors du champ pnal.

    Mais, avec larrive de la gauche au pouvoir dans les annes 80, l tat social renforce sonemprise sur les secteurs dits sociaux comme lducation, la culture, lurbanisme. Ainsi, sousle mot de prvention apparaissent de nouveaux outils de contrle plus rpressifs comme les con-trats locaux de scurit, la police de proximit, lintervention de la police dans les coles, etc.,repris dans la loi de prvention de la dlinquance de 2006. Le rapport Bonnemaison ( Face la dlinquance : prvention, rpression, solidarit , 1982) est un des piliers de la politique de la

    gauche pour la lutte contre la dlinquance.Les diffrentes lois scuritaires votes rcemment en France ont t boostes par leffet postseptembre 2001 : loi sur la scurit quotidienne (novembre 2001), loi pour la scurit intrieure(2003), lois Perben I et II (2002 et 2004), loi de prvention de la dlinquance (2006). Cette der-nire afrme la volont de contrle de la jeunesse par de nouvelles applications pnales.

    Ce projet de loi se comprend mieux lorsquon lenvisage la suite dautres rapports et enqutesqui avaient dj prpar un terrain idologique fertile.

    Le rapport Benisti (2005), bien quayant t dcri, et remplac par le rapport Hermange pluspolitiquement correct, donne sous une allure faussement scientique, des prols-type de com-portements dviants ds la prime jeunesse. Ce texte ne fait que dsigner les populations les plusprcarises comme foyers de dlinquants. Il met en oeuvre, tout en la renforant, une idologiede contrle social des populations les plus pauvres. Une caution scientique supplmentaire a

    t apporte par lINSERM. Cet institut a publi une srie de recommandations sur les traite-ments envisags vis vis des populations pointes par le rapport Benisti (allant mme jusquautraitement des femmes enceintes).

    Des excuses ont t publies un an plus tard sur le peu de rigueur scientique dun telrapport mais lINSERM a rcidiv cette anne en effectuant une enqute sur 4000 lves, avecprlvement dadn lappui, pour dmontrer le lien entre gntique et problmes sociaux.

    Adopte peu aprs la parution de ces deux rapports, la Loi de prvention de la dlinquance ins-titue une participation nouvelle de lensemble des acteurs sociaux instituteurs, professeurs,ducateurs, contrleurs sociaux an de cher, didentier et de dlimiter une population dite risque . Le secret professionnel nexiste plus et le maire, dont les prrogatives sont renforces,

    joue en plus le rle de coordinateur, centralisateur et intermdiaire, en tant que dpositaire dupouvoir de ltat. Les acteurs de toujours de ltat social deviennent, de faon de plus en plus a-grante, de simples excutants et sont contraints dutiliser les nouveaux outils de contrle fournis

    par ltat. Les exemples en sont varis : questionnaires pour dceler les signes dhyperactivit,base de donnes de chage dlves en lien avec les services de police, base de donnes croisesentre les acteurs sociaux et la police etc... le tout accompagn de mise en garde des risques p-naux encourus en cas de non-utilisation de ces outils.

    Ceci dans un contexte o le contrle est partout banalis : extension des chiers adn tous lesdlits hormis les dlits politico-nanciers, systme de vido-surveillance, incitation la dlation,technologie rd et biomtrique ...) Lmergence de ce nouvel environnement est particulire-ment visible lcole o, trs jeunes, les enfants sont habitus un contrle permanent : bornesdentre biomtriques, camras, systme de code barre pour identier les absences et les com-muniquer au commissariat ...

    Cette ducation au contrle se double videmment dune ducation par la sanction . La loide prvention de la dlinquance prsuppose du caractre inn de la dlinquance et des com-portements, en omettant, volontairement et compltement, limportance des rapports sociauxet des rapports de classe (rpression permanente, prcarit croissante de certaines populationset exploitation exacerbe...). Elle institue, ainsi, la mise au ban des populations vises et justie,aussi, la construction de toujours plus de nouvelles prisons. Les tablissements pnitentiairespour mineurs (epm) en font partie. Voil donc ce que nous appellerons, plus simplement, prisonspour mineurs.

    Dossier dinformation En nir

    avec les Etablissements Pniten-tiaires pour Mineurs, 24 pages(et un plan), octobre 2007

    Disponible :[email protected]

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    10Cette Semaine / novembre 2007

    Soulignons, enn, que sans surprise les initiateurs du projet ne sont pas nimporte quinon plus. Tous ont des intrts conomiques et idologiques en commun : des anciens dela Sodexho multinationale de la gestion des prisons aux anciens de groupuscules dextrmedroite comme le GUD ou Occident.

    II. Le ProjetLge pnal est maintenant de 10 ans et lincarcration est possible partir de 13 ans. Lespeines prononces sont en gnral diminues de moiti par rapport celles dun adulte etdurent en moyenne deux mois et demi. Le fait de prsenter les prisons pour mineurs comme

    des projets pdagogiques et de r-insertion a pour effet dalourdir les peines prononces parles juges.

    Ces prisons pour mineurs compltent la palette de mesures prises contre la dlinquancedes mineurs : libert surveille, placement en foyer, en centre dducation renforce (cer),en centre dducation ferme (cef), ou incarcration dans les quartiers pour mineurs desmaisons darrt pour adultes. Lobjectif est de crer 420 places de dtention dans 7 tablis-sements de 60 places chacun.

    Les prisons sont implantes dans chaque grande rgion : Quvrechain prs de Valenciennes dans le Nord Meyzieu prs de Lyon dans lEst Chauconin prs de Meaux dans lEst de Paris Porcheville prs de Mantes-la-Jolie Orvault prs de Nantes dans lOuest Lavaur prs de Toulouse dans le Sud-Ouest Marseille dans le Sud-Est

    Trois prisons sont dj ouvertes, celles de Lavaur, de Meyzieu et de Quivrechain. Et la miseen service de celle de Marseille devrait tre effective dici n 2007. Le cot dune prison estde 10 12 millions deuros, le budget total de ltat a t x 100 millions deuros. Lesarchitectes et entreprises de BTP sollicites sont : Pierre Vurpas et associs Lyon, Dumezliale de Vinci, Adrien Fainsilber et associs Nanterre et Lon Grosse Versailles.

    III. Mise en uvre

    Propagande et prsentation ofcielleLes prisons pour mineurs, de par leur appellation tablissements pour mineurs, ont tprsentes de manire viter constamment les notions denfermement. Mais, il sagit bien

    de prisons puisquune partie du personnel dpend de ladministration pnitentiaire et queles jeunes sont constamment enferms sans contact avec un milieu ouvert.Ces tablissements ont t prsents sous un angle pdagogique en mettant en avant lesactivits proposes et devant tre considrs comme une chance pour les jeunes. Ceci ayantpour consquence automatique de voir des adolescents purgeant des peines plus longues.En permanence, la notion denfermement est occulte et aucune remise en cause de mtho-des pdagogiques en milieu ferm na t formule. Pourtant, lhistoire de lenfermementdes mineurs est riche en expriences tournant au drame (foyers dencadrement militaire de

    jeunes arrts dans les annes 80, bagnes pour enfants, foyers en milieu ferm).

    AMOTMJ [Agence de Matrise dOuvragedes Travaux du Ministre de la justice]

    SERVICE CABINET ET COMMUNICATION

    Liliane Guignier: [email protected] Jung : [email protected], rue du chteau des Rentiers - 75013 Paris

    Tel: 01 53 94 88 00 ou 01 53 94 88 30Fax: 01 53 94 89 30www.amotmj.justice.fr

    MINISTRE DE LA JUSTICE

    Corinne MEUTEY & Arnaud LEBLIN,Conseillers techniques, Ministre de la Justice,Cabinet du Ministre, 01 44 77 22 02Martine LEGUEDEY, Charge des relations avecla presse, Direction de lAdministration Pniten-tiaire, 0149 96 2816

    Jean-Franois LAUNAY, Cabinet de la Directionde la Protection Judiciaire de la jeunesse, 014477 69 78

    Agns GORCZYCA, Agence de MatrisedOuvrage des Travaux du Ministre de la justice,01 53 94 88 03.

    LOT I :

    MEYZIEU (avril 2007)QUIVRECHAIN (mai 2007)

    CHAUCONIN (juin 2008)

    QUIPE DE MATRISE DOUVRAGE

    Matre douvrage : ministre de la justice- direction de lAdministration Pnitentiaire -Direction de la PJJ - direction de ladministrationgnrale de lquipement.

    Mandataire du matre douvrage :

    AMOTMJ.Assistant la matrise douvrage pour lestudes et le programme :

    OTH Conseil. 4, rue Dolors Ibarruri TSA 80006,93188 MONTREUIL Cedex, Tel: 01 78 42 73 39,Fax: 01 78 42 73 55.

    Contrle Technique : CETEN Apave. 172, ave-nue Marcel Dassault 60000 BEAUVAIS Tel: 03 4445 28 36 Fax: 03 44 45 65 24.

    Coordonnateur en matire de scurit etde protection de la sant : Cossec. 254, ruede Bercy 75579 PARIS cedex 12 Tel: 01 44 87 8800 Fax: 01 44 87 89 44.

    GROUPEMENT DE CONCEPTION

    REALISATIONentreprise mandataire :Dumez (Vinci construction)

    architectes : Pierre Vurpas et Associs. 2931rue Saint Georges 69005 LYON Tel: 04 72 40 9555 [email protected].

    bureau dtudes : Technip TPS. 24, boulevardde lHpital 75005 PARIS Tel: 0144 08 54 00 Fax:0144 08 54 50 [email protected].

    LOT 2 :LAVAUR (avril 2007)

    MARSEILLE (juillet 2007)ORVAULT (nov 2007)

    PORCHEVILLE (dc 2007)

    QUIPE DE MATRISE DOUVRAGEIdentique au lot 1.

    GROUPEMENT DE CONCEPTIONREALISATION

    BONNESADRESSES

    Prisons pour mineurs

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    11 Cette Semaine /novembre 2007

    entreprise mandataire et bureau dtu-des :LEON GROSSE BETEG. 163, boulevard destats-Unis 69373 LYON cedex 08. Tel: 04 78 7881 00 Fax: 04 78 01 08 29 [email protected].

    architectes : AFA Adrien Fainsilber & As-socis. 7, rue Salvador Allende 92000 NAN-TERRE Tel: O1 55 69 36 20 Fax: O1 55 69 36 [email protected].

    Quivrechain

    COLLABORATEURS LOCAUXINEO Nord Pas de Calais (groupe lectro-gne, courants forts et faibles). Z.I. Tire Loques,420, Rue Jules Guesde 59650 VILLENEUVEDASCQ Tel: 03 20 4155 10 Fax: 03 20 41 55 19.

    Forclim Nord (chauffage, ventilation, climati-sation). Z.I. N2, 2, rue Jacques Messager 59175TEMPLEMARS Tel: 03 2016 82 68.

    SCREG Nord Picardie (terrassement, VRD,espaces verts). Montaron Z.I. de la Petite SavateBP 59159605 MAUBEUGE cedex Tel: 03 27 6288 44 Fax: 03 27 65 64 55.

    Sarl TUB 2000 (serrurerie mtallerie). LASENTINELLE (59).

    ISS Energie (plomberie sanitaire). 39, boule-vard de la Muette 95140 GARGES LES GO-NESSE Tel: 0134 45 00 00 Fax: 0134 45 2197www.iss-france. fr.

    SAS SRMC (menuiseries intrieures bois).CAMBRAI (59).

    SARL Concept alu/pvc (menuiseries extrieu-res alu). MARLY (59).

    SA FOSSE (charpente). 18, rue du Fourneau BP5 59132 TRELON Tel: 03 27 59 70 78 Fax: 03 2759 78 99 [email protected].

    CARONOR/SOREFI (peinture). 21, bis ruePierre Legrand 59800 LILLE Tel : 03 27 79 97 79.

    AIR PLUS (rseaux arauliques, ventilation). ST

    BRICE COURCELLES (59).DUVIVIER (sols souples). 59860 BRUAY SURLESCAUT

    SARL ERB (couverture et bardage). GONESSE(59).

    SEPT Rsine (revtement de sol en rsine).25-27, avenue Raymond Poincar 75116 PA-RIS Tel : 0147 04 83 50 Fax: 0147 04 49 39www.sept-resines.com.

    SAVIO (faades). 93, rue Nationale 62151 BUR-BURE Tel: 03 2164 59 89 Fax: 03 2164 59 80.

    Socit GES (tudes structures). BRON (69).

    SCHINDLER Nord-Est (ascenseurs). PA. duChat, 332, rue Marie Curie 59118 WAMBRE-CHIES Tel: 03 20 22 77 99 Fax: 03 20 22 77 80.

    AQUASOL SARL (pose de plancher chauf-fant). 58 Rue de Fublaines 77470 TRILPORTTel: 01 60 09 1143 Fax : 01 60 44 20 [email protected].

    BRACKMAN (sols scells). 62138 VIOLAINESTel: 03 20 49 84 93.

    MONTASOL (dallages). 2, boulevard du Gal Le-clerc 59100 ROUBAIX Tel: 03 20 73 0123.

    Lavaur

    COLLABORATEURS LOCAUX

    Entreprise MAS (gros oeuvre et ravalement).27, rue Paule Raymondes 31100 TOULOUSE Tel:05 34 25 64 30 Fax: 0561263281.

    Entreprise MAXIMA (chauffage, ventilation,climatisation). 5, rue Paul Rocache BP 106131035TOULOUSE cedex 1 Tel: 05 57 29 10 60 Fax: 0534 60 90 01.

    Le matraquage mdiatique a beaucoup servi cette amnsie collective. Le journal le Plan Ba notamment publi des tableaux montrant clairement lintrt des mdias pour des faitsdivers (sur-reprsents) par rapport des vnements signicatifs de faits politiques et so-ciaux (grves, mouvements sociaux ...) Ceci ayant pour consquence dentretenir un climatde psychose gnral.

    Mise en place pratiqueCes prisons font intervenir des acteurs de plusieurs administrations : ladministration pnitentiaire par la prsence de matons lducation nationale par les professeurs la PJJ par la prsence dducateurs

    Notons le choix fait dun encadrement mixte matons/ducateurs qui place la dtentionau coeur du dispositif, rendant ainsi caduque la prsentation ofcielle de ces prisons vuescomme des tablissements pdagogiques. Ladministration a organis des matchs de footpour consolider les liens entre matons et ducateurs.

    Chaque activit dans les prisons pour mineurs est encadre par des matons Les notionsde dtention et denfermement font partie intgrante des programmes de formation desducateurs de la PJJ volontaires pour travailler dans les epm. Ces formations ont eu lieugnralement dans les directions rgionales des PJJ, et dautres sont venir. Beaucoupdinformations peuvent tre obtenues sur les sites internet de ladministration pnitentiaireet de la PJJ.

    IV. Chronologie des actions de rsistance Fvrier 2006. Nantes, occupation du futur chantier de lEPM dOrvaultDans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 fvrier 2006, une soixantaine de personnes sin-troduisent sur le site du futur chantier de lEPM dOrvault en vue dune occupation au solet dans les arbres. Des cabanes sont construites dans les arbres et une dizaine de personnessy installent pour rendre lexpulsion du lieu plus difcile. En parallle, des banderoles sontposes sur le priph nantais et des tractages sont fait en divers lieux.

    Ds mardi matin, vers 7h50, les personnes installes au pied des arbres sont vacues par lapolice. Le midi, une bouffe contre toutes les taules est improvise sur la place du Com-merce par des personnes venues de loin rejoindre lhistoire.

    Mercredi matin, une grue dun chantier Bouygues dans le centre de Nantes, est occupeen soutien aux occupantEs des arbres. Une banderole est dploye contre toutes les pri-

    sons . Les personnes sont embarques par la police et relches rapidement. Pendant cetemps, le GIPN dloge les occupantEs de la grue. Ces dernires sont placEs en garde vueet relchEs sans poursuite. Le soir, une runion publique est organise autour de la luttecontre les EPM et plus largement des luttes anti-carcrales.

    Vendredi matin, le GIPN se charge de lexpulsion des personnes dans les arbres. Un groupevient sur place en soutien et tente de retarder lexpulsion. Aprs un simple contrles diden-tit au commissariat, les occupantEs des arbres sont relchEs sans poursuites.

    Samedi midi, une manif pique-nique est organise, lobjectif tait de revenir sur le chantierde lEPM. La prsence importante des gardes mobiles lentre len a empch. La manifsest donc dirige vers le centre de dtention. Durant une partie de la journe, un camionsono sest install le long des murs de la taule et des discussions ont eu lieu aux entres etsorties des parloirs.

    Pendant toute cette semaine, de nombreuses actions de visibilisation de loccupation etplus largement de la question carcrale se sont droules (tractages massifs, banderoles,afchages, bombages).

    La semaine suivante, le chantier est de nouveau immobilis suite dapparentes dfaillan-ces techniques et les locaux de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) qui collaboreraau fonctionnement des EPM ont t plusieurs fois cadenasss et repeints.

    Le 25 mars 2006, carnaval LavaurA Lavaur, il existe un carnaval qui dplat beaucoup Carayon en raison de son ct irres-pectueux. Le 25 mars 2006, un char dnonant le futur EPM participe au cortge. Il rappelle chacun que des enfants seront enferms, ds 2007, derrire les hauts murs de la prison.

    Faussant compagnie au reste du carnaval, quelques 200 personnes se rendent devant lesremparts de la honte. Relayant les paroles par des actes, certains occasionnent quelques

    dgts matriels au chantier. Les manifestants rejoignent ensuite les carnavaliers. Une pri-son symbolique est brle en place publique dans le brasier de Monsieur Carnaval, sous lesapplaudissements de la foule. Ces vnements rendent un peu plus visible la future prisonde Lavaur.

    Prisons pour mineurs

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    12Cette Semaine / novembre 2007

    EUROVIA Midi Pyrnes (voirie et rseauxdivers). Lombardou, route de Graulhet 81000ALBI Tel: 05 63 43 24 40.

    MASSOUTIER et ls (cloisons et fauxplafonds). Chemin dit de la Moliere. 81300GRAULHET

    PROSEGUR Systmes (lectricit CFA). 84,rue des Aciries 42000 SAINT-ETIENNE Tel: 0477 9137 91 Fax : 04 77 91 37 77.

    DUTHU MDS (menuiseries). 10, chemin

    Larramet 31170 TOURNEFEUILLE Tel: 05 345160 82.

    MOYNET Energie (plomberie sanitaire). 20,avenue Gabriel Pri 81500 LAVAUR Tel: 05 6358 04 02.

    Entreprise PMMA (serrurerie mtallique). 7chemin Quart 31120 PORTET SUR GARONNETel: 05 61 72 88 45 Fax : 05 61 76 79 26.

    GAYRAL (peinture). 14, chemin Mazurie 31140AUCAMVILLE Tel : 05 62 75 0100 Fax : 05 6275 06 05.

    Entreprise BENECH (revtement de sols sou-ples). VALENCE (81).

    Entreprise OXXO (menuiserie pvc). Z.I. Thi-

    baud, 9, rue Boudeville 31100 TOULOUSE Tel: 0561 16 62 62 Fax : 05 61 16 62 42.

    SOPREMA (tanchit). 31, impasse MichelAnge 31200 TOULOUSE Tel : 05 34 25 32 00 Fax:05 61 6120 36 [email protected].

    SEPT Rsine (revtement de sol en rsine).25-27, avenue Raymond Poincar 75116 PARISTel: 0147 04 83 50 Fax: 0147 04 49 39 www.sept-resines.com.

    Socit MATHIS (charpente). LISSIEU (69).

    Socit SCHINDLER (ascenseurs). 2, rue jeanRodier 31400 TOULOUSE Tel: 05 62 16 69 69.

    2H Energie (groupe lectrogne). Z.I. LesMarches du Rhne, rue de la Boucle 69720 ST

    LAURENT DE MURE Tel: 04 72 48 33 00 Fax:04 72 48 33 48.

    Socit 3R. BAT (maonneries). TOULOUSE(31).

    MIELNIK(revtement de sol dur faence). 2 ter,rue Claude Bourgelat 81000 ALBI.

    Entreprise SYS & COM (radio communica-tion API). 2-4, rue du 35me Rgiment dAviation69673 BRON Cedex Tel: 04 72 14 53 10 Fax: 0472 14 53 11 www.sysetcom.fr.

    BATETANCH (isolation tanchit). 23, ruedEnghein 75010 PARIS Tel: 01 53 34 61 40 Fax:0153346136 [email protected].

    Socit SDIS (plancher). MURET (31).

    SARL EXTRA sud ouest (gaines desdsenfumage). 293, rue du 19 Mars 1962 82000MONTAUBAN.

    Socit COMEY (faux planchers infor-matiques). Z.I. 89500 VILLENEUVE SURYONNE Tel: 03 86 87 60 60 Fax: 03 86 96 [email protected].

    Languedoc Chape SARL (protection tan-chit). CUGNAUX (31).

    TECHNIFEU M.P. SARL (asservissementde lanterneaux). 79, avenue de la Gloire 31000TOULOUSE Tel : 05 62 47 05 53.

    Marseille

    COLLABORATEURS LOCAUXAXIMA (chauffage, ventilation, climatisation).46, bd Prairie au Duc 44200 NANTES Tel: 0240 4100 00.

    LO.ME.RE (VRD).115, Rue Louis Armand

    Le 24 mars 2007, Porcheville.Rassemblement devant lEPM de Porcheville (78) regroupant une quarantaine de personnes(syndicalistes, du SNPES-PJJ, de la CNT, et des individus inorganiss) pour une dizaine deics bien quips pour lmer les ttes.

    Fin mai 2007A Porcheville, une srie de tags hostiles aux EPM et notamment quelques-uns sur la mairie.

    Le 15 juin 2007, des tags sur les coles de Lavaur contre la nouvelle prisonpour mineursPlusieurs tablissements scolaires de Lavaur (Tarn) ont t tagus avec linscription colesfermes, prison ouverte et leurs serrures bouches, trois jours aprs louverture du premiertablissement pnitentiaire pour mineurs (EPM). La mairie de cette petite commune, dontun des vhicules a galement t tagu, et les tablissements scolaires ont port plainte. Uneenqute a t ouverte par la gendarmerie. Le personnel de ces lyces, collges et coles pri-maires a dcouvert jeudi matin les serrures des portails dentre obstrues par du mastic. Alcole du Centre, un cadenas bloquait laccs de ltablissement, qui a t rapidement libr.Je suis scandalise par de tels faits, car des individus ne respectent plus rien. Mon lyce estun bien public entretenu par les contribuables (...)Il y a dautres manires pour marquerson dsaccord, a dclar lAFP, Genevive Bonnassieux, principale du lyce Las Cazes quiaccueille 635 lves. Il ne faut pas donner aux faits une importance exceptionnelle. Desgens, dont on ne sait sils sont jeunes ou adultes, par militantisme, ont fait une btise, anuanc Jean Paul Jacquin, principal du collge des Clauzades. Ds lannonce de louverture

    dune prison pour mineurs dans le Tarn, plusieurs manifestations avaient t organises poursopposer ce projet. LEPM de Lavaur est le premier des sept tablissements de ce type crspar la loi de programmation de la justice du 9 septembre 2002, qui doivent accueillir desmineurs dici 2008.Une douzaine de jeunes, dtenus la prison de Seysses, prs de Toulouse, ont t transfrslundi dans cet EPM. Un autre groupe devrait tre accueilli par une vingtaine dducateurs,qui se sont mis en grve trois jours cette semaine pour obtenir plus de moyens nanciers ethumains.

    18 juin 2007, mutinerie Meyzieu.Le lundi 18 juin, quatre mineurs ont refus, aprs dner, de regagner leur cellule, au sein de latoute nouvelle prison des mineurs de Meyzieu, qui venait douvrir dans la banlieue de Lyon.Comme on les y a obligs manu militari, tous les quatre ont tout saccag dans leur cellule. Lescloisons en placopltre nont pas rsist.

    Des morceaux de cloisons dfonces ont notamment t projets sur lducateur de la pro-tection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et le surveillant de ladministration pnitentiaire (AP).Un communiqu de la dlgation rgionale Rhne-Alpes/Auvergne de lUGSP-CGT, lun desprincipaux syndicats des services pnitentiaires, fait tat dimportants dgts matriels,malgr lintervention de surveillants venus en renfort. Afrmant mme que lunit de vieest hors dusage. Et apparemment pour la premire fois en France, pour ces 4 mineurs, ona fait intervenir les ERIS qui les ont massacr (les ERIS sont des ics cagouls arms jus-quaux dents, dont les terribles interventions sont accuses comme hors-la-loi par la CNDS,commission droits de lhomme cour europenne...). Et apparemment pour la premire foisen France, ces quatre jeunes mineurs sont passs en comparutions immdiates (alors que lescomparutions immdiates taient rservs aux personnes de plus de 18 ans, une nouvelle loile permet dornavant pour les mineurs !). Ils ont pris chacun 7 mois ferme supplmentaires.

    samedi 7 & le dimanche 8 juillet 2007, incidents Lavaur

    Un dtenu de lEPM de Lavaur arm dun morceau de verre a menac un surveillant samediet un groupe a refus de rintgrer les cellules dimanche. Dans les deux cas, les personnelsont pu rtablir la situation et un des meneurs a t transfr vers un autre tablissement, aprcis le maton Roland Maffre, du syndicat UFAP. Educateurs et surveillants sont con-

    front des provocations et des menaces Lavaur depuis une semaine par un petit groupede meneurs qui nont pas leur place dans un tablissement privilgiant la rinsertion par ledialogue , a-t-il prcis.

    5 juillet, deux engins incendiaires Chauconin.

    Un engin incendiaire a partiellement dtruit la cabine dune grue du chantier de constructionde la future prison pour mineurs de Chauconin-Neufmontiers dans la nuit du 4 au 5 juillet.Un systme similaire, qui na pas fonctionn, a t retrouv jeudi matin dans la cabine duneautre grue du chantier. Les engins, de fabrication artisanale, taient constitus dun sys-tme de mise feu lente et dessence.

    [A partir duDossier dinformation En nir avec les Etablissements Pnitentiaires pour Mi-neurs, 24 pages (et un plan), octobre 2007. Disponible : [email protected]]

    Prisons pour mineurs

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    13/48

    13 Cette Semaine /novembre 2007

    13290 AIX EN PROVENCE.

    Unieux Elec Clim (courants forts). Rue basseville 42700 FIRMINY Tel: 04 77 10 02 02 Fax : 0477 56 20 45

    PROSEGUR Systmes (courants faibles). 84, ruedes Aciries 42000 SAINT-ETIENNE Tel: 04 7791 37 91 Fax: 04 77 9137 77.

    IOVINI (charpente mtallique). Z.A. du Plan -18,rue de lIndustrie - 38140 RENAGE Tel: 04 76 915103 Fax : 04 76 65 27 70 [email protected].

    GCBA (cloisons doublage et faux plafonds). 75,rue des docteurs Pelletier et Cavantou ZAC Becde Canard BP13 83210 LA FARLEDE Tl : 04 9427 96 70 Fax: 04 94 27 96 71.

    STPR Dmolition (terrassement). QuartierGadie 13109 SIMIANE COLLONGUE Tel: 04 4222 80 92 Fax : 04 42 22 66 99.

    MULTITEC (plomberie). Parc daffaire GVIO- Bat F1 BP 50520 La Bastide Blanche 13813 VI-TROLLES Tel: 04 42 79 17 03 Fax: 04 42 79 17 [email protected].

    ARBLADE et ls (couverture bardage). 30,Grande Rue 78910 TACOIGNIRES Tel: 0130 8835 35 Fax: 0130 88 30 92.

    DELTA menuiserie (menuiseries intrieures).ZI Delta Industrie 57, route de Saint Menet13011 MARSEILLE Tel: 04 9118 84 94 Fax: 049127 20 63.

    NOEL SERIES (peinture intrieure). 108 RueBreteuil 13006 MARSEILLE Tel: 04 9137 89 11

    LANGLADE (faux plafonds et sols souples)13000 MARSEILLE.

    Entreprise OXXO (menuiserie pvc). Z.I. Thi-baud, 9, rue Boudeville 31100 TOULOUSE Tel: 0561 16 62 62 Fax : 05 61 16 62 42.

    SME (tanchit). 7, rue Charles Tellier 13014MARSEILLE Tel: 04 9102 27 40 Fax: 04 916325 06.

    SEPT Rsine (revtement de sol en rsine).25-27, avenue Raymond Poincar 75116 PA-RIS Tel: 01 47 04 83 50 Fax: 0147 04 49 39www.sept-resines.com.

    SOPER France (enduit de faade). ZA Les Pra-deaux 13850 GRASQUE.

    Socit MATHIS (charpente). Agence deRhne-Alpes Le Bois Dieu , 3 alle de la Combe69380 LISSIEU Tel: 04 78 47 04 50 Fax : 04 7847 04 55.

    Schindler (appareils lvateurs). Sige social 1rue Dewoitine - 78141 VLIZY-VILLACOUBLAYTel: 01 30 70 70 70 Fax : 01 39 46 26 28 [email protected]

    2H Energie (groupe lectrogne). Z.I. LesMarches du Rhne, rue de la Boucle 69720 STLAURENT DE MURE Tel: 04 72 48 33 00 Fax:04 72 48 33 48.

    SM2C (carrelage faence). 380, avenue EugneAugias 83130 LA GARDE Tel : 04 94 14 04 33Fax : 04 94 14 04 39.

    Entreprise SYS & COM (radio communica-tion API). 2-4, rue du 35me Rgiment dAviation69673 BRON Cedex Tel: 04 72 14 53 10 Fax: 0472 14 53 11 www.sysetcom.fr.

    [Ndlr : Le Dossier comprend aussi la liste des

    collaborateurs locaux de la construction delEPM de Meyzieu.]

    EN FVRIER 2006, UN CHANTIER DE CONSTRUCTION DUNE PRISON

    POUR MINEURS, un EPM (tablissement Pnitentiaire pour Mineurs) est occup par desopposants ce projet pendant une semaine Orvault, dans la banlieue de Nantes. Fin mars2006, un carnaval anti-carcral Lavaur, prs de Toulouse, se termine par un sabotage partieldun autre chantier de prison pour mineurs. Voici quelques actes dopposition rendus visiblesqui sajoutent aux rsistances quotidiennes de celles et ceux qui subissent lenfermement dansles institutions carcrales : fugues, sabotages, incendies, affrontements avec les surveillants,etc. Souvent touffes, plus gnralement utilises an de justier des mesures de plus en pluscoercitives; ces actes dinsoumission rpondent la logique tatique denfermement de ceuxqui drangent.

    LENFERMEMENT PEUT SIGNIFIER QUON ARRACHE UN ENFANT sa famille, ses proches et son quartier, pour son bien en le plaant dans un foyer. Lenfermementest aussi la solution impose ceux quon qualie de dlinquants , ceux qui reprsentent un

    danger pour la socit. Dans les deux cas, la logique est la mme: le contrle.

    APRS LINAUGURATION DE CELUI DE MEYZIEU (prs de Lyon) en mars 2007,plusieurs inaugurations dautres EPM vont suivre Porcheville (rgion parisienne), Orvaultet Lavaur. Le projet de construction des EPM est lanc en 2002, lpoque o Pierre Bdier,ex-maire de Mantes-la-Jolie, est charg des programmes de construction des prisons pour leministre de la Justice. Rappelons que lEPM de Porcheville en construction est situ dans la- zone industrielle, classe SEVESO, cest--dire entoure dusines polluantes et dangereuses otoute construction dhabitation est interdite.

    Les sept EPM reprsentent terme 400 nouvelles places de prison pour les mineurs quiviennent sajouter aux quartiers pour mineurs dj existant. Lors de linauguration du premierEPM le 9 mars dernier, lactuel ministre de la justice Pascal clment dclarait : Ce nest vrai-

    ment pas une prison rpressive mais une prison de rinsertion . Pierre Bdier, lui, afrmait dansun journal local en octobre 2004: Dans une prison classique, il y a un encadrant pour troisdtenus. Dans ces centres, il y aura trois encadrants (maton, ducateur) pour un dtenu . Derrireces discours; gardons lesprit la ralit carcrale : rupture affective avec ses proches, isolement,conditions de vie insalubres, souffrance lgitime par la vengeance dtat, bannissement de lasocit.

    Les prisons se distinguent des autres tablissements disciplinaires ferms comme les CEF(centres ducatifs ferms) : dans les prisons, les dtenus ne sont pas seulement considrscomme des individus remettre dans le droit chemin par des mthodes disciplinaires maiscomme des personnes dangereuses quil convient disoler du reste de la socit. La mise en placede ces EPM constitue un nouveau seuil dans le traitement que ltat rserve celles et ceuxqui ne se soumettent pas en tendant les possibilits denfermer ds 13 ans. Les amnagementshumanitaires ou lintroduction de droits dans les prisons ne changent rien au fait que lesdtenus restent enferms entre quatre murs.

    PASDEPRISONSPOURMINEURSNI PORCHEVILLE, NIAILLEURS

    Prisons pour mineurs

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    Les politiques dintgration destines aux jeuneset mises en application par les diffrentes adminis-trations et gouvernements qui se sont succds enEspagne reposent sur la Ley de ResponsabilidadPenal del Menor(Loi de responsabilit pnale duMineur) de 2000. Divers rglements et rformes (ladernire date de 2006) sont ensuite venus la durciravec une nouvelle gamme de sanctions (possibilitdenfermer les dtenus au mitard pour une dure de7 jours conscutifs, mdicalisation force etc...).

    Les centres de dtention pour mineurs en Espagnesont grs par des organismes privs (la fondationOBelen en gre par exemple un grand nombrepour son plus grand prot).

    UNEPOSSIBLECHRONOLOGIEDESBONTSDELALOIPOURMINEURS

    NOTE : Cette chronologie ne sera pas exhaustive.Nous avons essay de reconstituer partir de dif-frentes sources une srie dvnements (vasions,mutineries, dnonciations, vols etc.) qui se sont pro-duits ds lentre en vigueur de la Ley del Menor(Loi du Mineur). Elle peut servir approcher ou se faire une ide gnrale de la problmatique, sansprtendre relater toutes les informations disponi-bles. Ne risquons pas lindigestion.

    23.02.2001 : Lorganisation basque ETA fait sauterle centre de dtention pour mineurs en constructionde Zumarraga (Guipuzcoa) dont linaugurationavait dj t retarde dun an et demi. Bienvenue la nouvelle loi.

    03.2001 : Un centre est dnitivement ferm Gua-darrama (Madrid) sur la base de dnonciations detorture.

    08.03.2001 : Mutinerie dans le centre de Valle Taba-res (La Laguna-Tenerife).

    17.03.2001 : Deux prisonniers schappent de ElPinar par une fentre du rez-de-chausse.

    03.2001 : Quatre mineurs tentent de svader ducentre de Villa Tabares. Deux y parviennent, lesdeux autres sont pris.

    21.04.2001 : Deux prisonniers schappent de ElPinar.

    07.06.2001 : Un groupe de mineurs se mutinent dans

    le centre de El Pinar. Les anti-meutes rduisent lesmutins une heure et demie plus tard. La scurit ducentre, gr par lassociation Ciceron Siglo XXI,tait assure par Levantina de Seguridad, une en-treprise clairement ultra-fasciste, sous les ordres du

    LA LOI DE PRVENTION DE LA DLINQUANCE R-CEMMENT VOTE entrine et intensie le contrle et lenferme-ment. Cette loi complexe systmatise des. dispositifs dj existants.Lide est de concentrer dans un mme texte, ax autour du pnal, unensemble de mesures qui permette de punir plus rapidement et plussrement : toujours plus de comportements deviennent des dlits,:des dlits deviennent des crimes et les peines sallongent. Les mineurssont de plus en plus jugs et condamns comme des adultes. Ellepermet galement doptimiser le contrle et le chage en tissant unmaillage au plus prs des populations juges dangereuses et en fabri-quant des prols risque ,

    Le discours critique le plus rpandu contre cette loi est port parles travailleurs sociaux (ducateurs spcialiss, assistants sociaux, etc.).Sous le mot dordre anti-dlation , il sagit pour eux de conserverleur fonction sociale sans remettre en cause la notion mme de pr-vention. En effet, ils posent comme nouveaut la dlation, cest--dire la collaboration directe avec la police et les maires, alors que cespratiques existent depuis longtemps. Les travailleurs sociaux tententde dfendre leur statut de grand frre , de garants dun accs auxdroits sociaux , de couverture humanitaire . En pratique, ils ont

    le pouvoir de maintenir ou non les allocations familiales, proposentdes boulots pourris, occupent les jeunes par des formations profes-sionnelles abrutissantes ou ennuyeuses, apprennent la soumission lexploitation conomique. Leur fonction dpend de lEtat et parti-cipe plus ou moins directement au mme maillage de contrle quistend de lcole parfois la prison. Des harclements disciplinairesaux psychologues scolaires, en passant par les assistants sociaux, les

    dossiers scolaires deviennent rapidement des casiers judiciaires. Pourltat, il sagit de contrler, mater, dresser les lments potentielle-ment dangereux et dans- cette logique, les travailleurs sociaux sontlun des chanons de lintgration ce monde.

    REFUSER CETTE INTGRATION, AVOIR LA RAGE ETLEXPRIMER, cest souvent tomber dans la dlinquance . Desactes de survie face un monde dexploitation, de la dbrouille poursortir de galres matrielles et affectives quotidiennes aux formes de

    rvolte collective comme les meutes de novembre 2005, la dlin-quance est avant tout une catgorie cre par ltat lui permettant derenforcer ses organes rpressifs et lgitimer son pouvoir. A travers lalutte contre la dlinquance et particulirement celle des mineurs, cestle mythe du sauvageon de banlieue impossible civiliser qui estractiv, lennemi intrieur quil faut mater.

    SOPPOSER TOUTES LES FORMES DENFERME-MENT, de la prison lhpital psychiatrique sans oublier lusine, n-cessite de remettre en cause les raisons pour lesquels on enferme desgens et sur qui dcide qui doit tre enferm. Il ne peut pas exister de prison visage humain : nous nous opposons ces constructions

    de prisons comme nous souhaitons la destruction de toutes cellesqui existent dj. PARCE QUAPRS LEUR INAUGURATIONIL SERA DJ TARD POUR EXPRIMER SON DSACCORD,AGISSONS DS PRSENT POUR QUAUCUN MINEUR NESOIT INCARCR NI PORCHEVILLE NI AILLEURS.

    contact: [email protected]

    Prisons pour mineurs

    Espagne

    Chronologie de cinq annes de rvoltes

    contre les centres pour mineurs

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    15 Cette Semaine /novembre 2007

    kapo Jose Luis Roberto (alias el cojo ),li un moment aux Guerilleros de ChristoRey et conseiller de lassociation de ni-ght-clubs ANELCA.

    08.2001 : Quatre mineurs svadent ducentre de La Jara (Sville), aprs avoirmenac un ducateur avec un poinon.

    11.09.2001 : Le quartier disolement deEl Pinar est ferm la suite de dnon-ciations de torture. Curieusement, ladirectrice des institutions pnitentiairesMercedes Jabardo (1992-1994 avec lePSOE) appartient au comit consultatifde lassociation Ciceron Siglo XXI. Le 4octobre, le juge autorise la rouverture duquartier zro qui doit tre rnov.

    26.09.2001 : Mutinerie Las Lagunillas(Jaen).

    28.09.2001 : Durant la nuit, un groupe

    de nombreux jeunes entre 15 et 17 ansse mutinent El Pinar. Une fois de plus,lmeute est rduite par les anti-meutesle lendemain matin.

    10.2001 : El huevo et el pimiento,deux jeunes andalous, svadent du centrede Las Lagunillas. Ils vont ensuite celuide Los Alcores (Sville), arms de fusilset aprs avoir braqu un vigile et un du-cateur, ils permettent 18 des 25 jeunesqui y sont enferms de senfuir, bord desvoitures mmes des ducateurs.

    14.10.2001 : Une vingtaine de prisonniersse mutinent El Pinar, jusqu linterven-tion de la police anti-meutes.

    15.10.2001 : Deux prisonniers svadentde El Pinar et El Madrono (Madrid). Ce-lui qui se trouvait El Pinar, stait djchapp le 5 aot de cette mme anne.

    29.10.2001 : Une dizaine de mineursse mutinent El Pinar et dtruisent lemobilier. La mutinerie est rduite parles anti-meutes. Au cours des 11 moissuivant louverture du centre, les vasions

    et mutineries sy sont succdes.

    05.12.2001 : A laube, trois mineurs sva-dent de la taule pour mineurs Renasco,aprs avoir dsarm le vigile.

    2001 : Lentreprise Diagrama doit fermer3 des 19 centres quelle gre aprs des d-nonciations de mauvais traitements et detortures sur les dtenus.

    2001 : 44 vasions ont lieu au cours delanne dans les prisons pour mineurs delarchipel des Canaries.

    2002 : Plus de 50 vasions dans les cen-tres pour mineurs de la communaut deValence.

    14.08.2002 : Un jeune svillan de 18 ans,Marc, meurt aprs le braquage dun bu-reau de tabac, au cours dune fusillade dela police (lui portait un pistolet blanc).Les jours suivants, des meutes ont lieudans le quartier.

    16.02.2002 : La police nationale de Lan-greo et San Martin del Rey Aurelio ar-

    rtent 7 jeunes, accuss de dlinquanceorganise et de diffrents vols. 4 de cesjeunes sont en cavale, 3 se sont enfuisdu centre dinternement de Sograndio(Oviedo), lautre stait cass du Foyerpour Jeunes S. Jose (Gijon).

    2002 : 93 000 mineurs sont arrts danslanne, sur lensemble du territoire deltat dmocratique espagnol.

    06.2002 : Un mineur schappe du centreEl Baluarte de San Pedro de Mellila. Unautre fera de mme en novembre.

    14.08.2003 : Depuis le dbut de lanne, 70mineurs se sont vads des prisons de lacommunaut de Madrid.

    08.2003 : 4 mineurs svadent du centreEl Baluarte de San Pedro de Mellila, enprotant dune sortie programme.

    03.2004 : Dix mineurs sont encore en fuitedes centres pour mineurs de Tenerife.

    21.05.2004 : Un jeune de 15 ans est con-damn 10 ans de prison pour tenta-

    tive de meurtre sur deux commerants aucours de divers braquages. Il stait enfuide Los Alcores (Carmona-Sevilla).

    08.2004 : Le rglement de la Loi du Mi-neur est approuv.

    01.03.2005 : Entre en vigueur du rgle-ment.

    03.05.2005 : Projet de construction dedeux nouveaux centres de dtention pourmineurs Valdemoro et Aranjuez.

    08.08.2005 : Les mineurs du centre lAl-zina de Barcelone se mutinent et mettentle feu deux chambres. Les Mossos (po-lice catalane) interviennent et rduisentla mutinerie.

    04.12.2005 : Deux mineurs schappent ducentre lAlzina, ce qui porte le chiffre desvasions de lanne 9.

    20.01.2006 : Le conseil des Ministresadopte la rforme de la Loi du Mineur.

    [Traduit de lespagnol. Infos tires deContra las carceles de menores. Dossier

    informativo, par Anarquistas contra larepresin, janvier 2006, 34 p.]

    Prisons pour mineurs

    Argentine

    Rvolte

    dans un foyer

    pour mineurs

    Bariloche

    U

    ne chambre et du mobilier du Foyer Con-vivir, o sont enferms des mineurs en

    conit avec la loi, ont t dtruits cette nuit parun feu apparemment provoqu par les reclus,qui ont continu en saffrontant avec la policeet les pompiers.

    Le feu a dmarr minuit et a touch unechambre, selon les pompiers, dont les effectifsont t reus par de la peinture balance depuisle dernier tage contre leurs vhicules.Les incidents se sont poursuivis avec larrivedes policiers dans le foyer pour mineurs, quiont a leur tour reu de la peinture puis despierres.

    Apparemment, les mineurs logs dans le centre,qui actuellement ne sont pas plus de huit, onttent de schapper de linstitution, mettant lefeu un des btiments et malmenant les du-cateurs du lieu.

    Face aux perturbateurs, la police a tir en lair,tandis que les pompiers tentaient dteindrelincendie du btiment. Ils ont tt rappelspeu aprs 2h du matin, cette fois pour un feuprovoqu avec les meubles de la salle com-mune. Ils furent de nouveau accueillis coupsde peinture -blanche- cette fois balance depuis

    le balcon.

    [Traduit de lespagnol daprs une dpchedagence parue sur Klinamen.org le 2 novem-bre 2007]

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    Qui sont les terroristes ?

    AUJOURDHUI, le mot terrorisme est unearme de propagande employe par lesdiffrents Ministres de la Peur pour tenterdimposer des conditions sociales chaque jour

    plus invivables. Toute personne qui met endiscussion lordre de largent et des matraquesdevient ainsi un terroriste . Il sagit en effetdune reprsentation mdiatique o lennemi ex-trieur ltranger, le barbare rejoint lennemiintrieur linsoumis, le rvolt.

    Cest dans ce contexte quil faut replacer lesdemandes dextradition contre des rfugis ita-liens et le lynchage orchestr par la presse de cepays contre Cesare Battisti.

    Mais ce serait aussi de laveuglement que dene pas remarquer quun tel emploi du mot ter-rorisme (avec toutes ses consquences rpressi-ves) a t favoris par des ides soigneusementconfuses et des pratiques ouvertement collabo-rationnistes de notre ct de la barricade.

    Si le terrorisme est selon sa dnition his-torique lusage aveugle de la violence an deconqurir ou prserver le pouvoir, alors les ter-roristes sont les Etats (ou leurs homologues etconcurrents), les armes et leurs chercheurs enblouses blanches, les patrons et leurs serfs en uni-forme. Le terrorisme, cest la logique de la guerreavec ses frappes dans le tas ; une logique qui poseau mme plan exploiteurs et exploits, riches etpauvres. Une logique sur la base de laquelle on

    massacre une population sous le bon prtexte dedestituer un chef dEtat... Et cest cette mme lo-gique meurtrire commune aussi bien lordremarchand qu lordre religieux qui, exportepartout dans le monde, nous revient maintenantpar derrire (comme les bombes de Madrid).

    Mais si, au contraire, le terrorisme est selonla novlangue tatique laction directe contre lesoppresseurs et leurs structures de mort, alorsnous sommes tous des terroristes. Nous, commetous ceux qui se battent pour subvertir cette so-cit et dtruire son terrorisme industriel.

    Nous crachons la gueule de tous ceux quiqualient de terrorisme la violence rvolu-tionnaire quil sagisse daffrontements urbainsavec la police, de sabotages ou mme de lhomi-cide dun patron ou dun gnral. On peut bien-sr ne pas partager certaines pratiques, mais il est

    pour le moins infme de les mettre sur le mmeplan que celles de la violence elle oui aveugleet terroriste de lEtat. Ou de prtendre, commecela a pu par exemple tre le cas dun crivain

    qui se targue de radicalit, que les groupes armsaient rintroduit la peine de mort en Italie !

    Toute discussion sur la violence et la non-violence doit partir de cette banalit : on nepeut certainement pas gloser sur la non-vio-lence tout en collaborant avec des institutionset des partis qui ont fond leur pouvoir sur lemonopole de cette mme violence et sur les mas-sacres quotidiens que la dmocratie provoque depart le monde. Le point de dpart est le refus detoute collaboration lheure actuelle, un descrimes qui contient tous les autres. Nest-ce pas lle sens des invitations lances par exemple aux

    rfugis italiens dont on demande lextraditionou aux militants dAction Directe se dissocierou se repentir ? Nest-ce pas l le sens de certai-nes prises de position qui parlent au mouvementmais qui sadressent lEtat ? Terroriste nest-ce pas de plus en plus souvent celui ou cellequi refuse dabjurer la violence, qui se refuse toute collaboration ?

    Une non-violence tale devant les juges etlEtat na rien dun choix thique et tout dunopportunisme collabo qui se traduit on la vumaintes fois par une rpression majeure contreceux qui nabjurent pas.

    Il est ncessaire de sopposer lextraditiondes rfugis italiens, mais sur des bases claires :il y a des coups de main qui nuisent plus que descoups de pied.

    Nul besoin de certaines exagrations, quitournent assez vite la falsication. Au cours desannes 70 italiennes, il ny avait pas de dictature,et des milliers de jeunes proltaires nont alorspas choisi la subversion arme pour conqurir...la dmocratie. Laissons ces crtineries aux in-tellectuels et aux dmocrates soucieux de leurimage vis--vis de cette fable quest lopinionpublique.

    Les conditions de vie ntaient pas pires quecelles daujourdhui au contraire, la domina-tion actuelle est sans doute plus totalitaire. Lasituation sociale tait juste plus favorable pourles insurgs, cest tout. Et cest loigner encore

    Le 21 aot 2007, sousprtexte dune convocationpour une banale histoire decarte grise, Marina Petrella,une ex des Brigades Rouges, at incarcre Fresnes.

    Elle est sous le coup duneprocdure dextradition la

    demande du gouvernementitalien. Rfugie en Francedepuis 1993,