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INFO MUSA INFO MUSA La Revue Internationale sur Bananiers et Plantains INFOMUSA est publié avec le soutien du Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (CTA) CTA Vol. 9 N° 1 Juillet 2000 DANS CE NUMÉRO Isolement de champignons endophytes du bananier en Amérique centrale et évaluation de leur potentiel pour la lutte biologique contre R. similis Réaction aux nématodes à lésions chez des bananiers résistants à la fusariose Résistance/tolérance de matériel génétique viêt- namien aux nématodes Embryogenèse somatique en milieux liquides. Maturation et augmentation de la germination du cultivar hybride FHIA-18 (AAAB) Amélioration du bananier plantain FHIA-21 par mutagenèse in vitro Résistance à la maladie de Moko chez Musa Évaluation multilocale d’hybrides de la FHIA au Ghana Enquête bananière dans la République Démocratique du Congo Table ronde: les bananes à cuire dans la zone subtropicale Quelle variété de bananier cultiver ? Nouvelles des Musa Thèses Livres etc. Annonces Nouvelles de l’INIBAP Nouvelles de PROMUSA

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Page 1: Bioversity International

INFOMUSAINFOMUSALa Revue Internationale sur Bananiers et Plantains

INFOMUSA est publié avec le soutien du Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (CTA)

CTA

Vol. 9 N° 1Juillet 2000

DANS CE NUMÉROIsolement de champignonsendophytes du bananieren Amérique centrale etévaluation de leurpotentiel pour la luttebiologique contre R. similis

Réaction aux nématodes à lésions chez desbananiers résistants à lafusariose

Résistance/tolérance dematériel génétique viêt-namien aux nématodes

Embryogenèse somatiqueen milieux liquides.Maturation etaugmentation de lagermination du cultivarhybride FHIA-18 (AAAB)

Amélioration du bananierplantain FHIA-21 parmutagenèse in vitro

Résistance à la maladie deMoko chez Musa

Évaluation multilocaled’hybrides de la FHIA au Ghana

Enquête bananière dans laRépublique Démocratiquedu Congo

Table ronde: les bananes à cuire dans la zonesubtropicale

Quelle variété de bananiercultiver ?

Nouvelles des Musa

Thèses

Livres etc.

Annonces

Nouvelles de l’INIBAP

Nouvelles de PROMUSA

Page 2: Bioversity International

2 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

Vol. 9, N° 1Photo de couverture : ambulante de bananes en Inde (S. Uma, NRCB)

Editeur : Réseau international pour l’améliorationde la banane et de la banane plantain (INIBAP)Rédacteur en chef :Claudine PicqComité de Rédaction :Emile Frison, Jean-Vincent Escalant,Suzanne SharrockImprimé en FranceISSN 1023-0068Rédaction :INFOMUSA, INIBAP, Parc Scientifique Agropolis II,34397 Montpellier Cedex 5, France. Téléphone : + 33-(0)4 67 61 13 02 ; Télécopie : + 33-(0)4 67 61 03 34 ; Courrier électronique : [email protected]’abonnement est gratuit pour les pays endéveloppement. Les lecteurs sont invités àenvoyer lettres et articles. La rédaction seréserve le droit d’abréger ou de reformulerles textes publiés pour des raisons de clartéet de concision. INFOMUSA ne peut s’enga-ger à répondre à toutes les lettres reçues,mais s’efforcera de le faire dans un délairaisonnable. La reproduction de tout extraitdu magazine est autorisée, à condition d’enspécifier l’origine. INFOMUSA est également publié en an-glais et en espagnol.

Changement d’adresse :Merci d’en informer la rédactiond’INFOMUSA à l’adresse indiquée ci-dessus,avec si possible six semaines de préavis,afin d’éviter toute interruption de réceptionde la revue.Les opinions émises dans les articles n’en-gagent que leurs auteurs et ne reflètentpas nécessairement le point de vue del’INIBAP.

INFOMUSA Vol. 9, N° 1

SOMMAIRE

Isolement de champignons endophytes du bananier en Amérique centrale et évaluation de leur potentiel pour la lutte biologique contre le nématode foreur (Radopholus similis) ..............................................3

Évaluation de la réaction aux nématodes à lésions chez des bananiers résistants à la fusariose ..............................................................6

Évaluation en serre de la résistance/tolérance de matériel génétique viêt-namien aux nématodes à galles et à lésions......................................................8

Embryogenèse somatique en milieux liquides. Maturationet augmentation de la germination du cultivar hybride FHIA-18 (AAAB)....................................................................................12

Amélioration du clone hybride de bananier plantain FHIA-21 par mutagenèse in vitro....................................................................................16

Évaluation de la résistance à la maladie de Moko (Ralstonia solanacearum, race 2) chez Musa spp.............................................19

Évaluation multilocale d’hybrides de la FHIA au Ghana ......................................20

Résultats d’une enquête bananière chez les paysans de la République Démocratique du Congo ....................................................22

Atelier sur les bananes à cuire dans la zone subtropicale ....................................24

– L’interêt des bananes à cuire ‘Topocho verde’ (ABB) pour les Canaries ..............................................................................................24

– Importance des bananes plantain et des bananes à cuire en Afrique : Débouchés pour les zones subtropicales ....................................25

– Les bananes à cuire : classification, production et utilisations en Asie du Sud-Est ............................................................................................28

Quelle variété de bananier cultiver ? ....................................................................31

Nouvelles des Musa ................................................................................................34

Thèses ......................................................................................................................37

Livres etc. ................................................................................................................39

Annonces ................................................................................................................39

Nouvelles de l’INIBAP ............................................................................................40

Nouvelles de PROMUSA ........................................................................................I-IV

La mission de l’INIBAP est d’accroître de façon durable la productivité des bananiers et desbananiers plantain cultivés sur de petites exploitations pour la consommation locale et pourles marchés d’exportation.Le programme de l’INIBAP a quatre objectifs principaux :

• organiser et coordonner un effort global de recherche sur la banane et la banane plantain vi-sant au développement, à l’évaluation et à la dissémination de matériel génétique de Musaamélioré ainsi qu’à la conservation et à l’utilisation de la diversité génétique des Musa ;

• promouvoir et renforcer la collaboration et le partenariat en matière de recherche sur lesbananiers au niveau national, régional et international ;

• renforcer la capacité des Systèmes nationaux de recherche agricole à conduire des re-cherches sur la banane et la banane plantain ;

• coordonner, faciliter et appuyer la production, la collecte et l’échange d’information et dedocumentation sur la banane et la banane plantain.

L’INIBAP est un programme de l’Institut international pour les ressources phytogénétiques(IPGRI), un centre “Future Harvest”.

INFOMUSAINFOMUSALa Revue Internationale sur Bananiers et Plantains

INFOMUSA est publié avec le soutien du Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (CTA)

CTA

Vol. 9 N° 1Juillet 2000

DANS CE NUMÉROIsolement de champignonsendophytes du bananieren Amérique centrale etévaluation de leurpotentiel pour la luttebiologique contre R. similis

Réaction aux nématodes à lésions chez desbananiers résistants à lafusariose

Résistance/tolérance dematériel génétique viêt-namien aux nématodes

Embryogenèse somatiqueen milieux liquides.Maturation etaugmentation de lagermination du cultivarhybride FHIA-18 (AAAB)

Amélioration du bananierplantain FHIA-21 parmutagenèse in vitro

Résistance à la maladie deMoko chez Musa

Évaluation multilocaled’hybrides de la FHIA au Ghana

Enquête bananière dans laRépublique Démocratiquedu Congo

Table ronde: les bananes à cuire dans la zonesubtropicale

Quelle variété de bananiercultiver ?

Nouvelles des Musa

Thèses

Livres etc.

Annonces

Nouvelles de l’INIBAP

Nouvelles de PROMUSA

Page 3: Bioversity International

L. Pocasangre, R.A. Sikora, V. Vilich et R.P. Schuster

Les endophytes sont des champignonsqui colonisent les tissus de plantssains pour y persister sous forme dor-

mante ou s’étendre sous forme d’infectionne produisant pas de symptômes (Carroll1988, Boddy et Griffith 1989, Yates et al.1997). Si leur présence a pour effet de pro-téger les tissus de stress biotiques et/ouabiotiques, il s’agit de champignons mutua-listes (Carroll 1990, Latch 1993).

Une prospection a été effectuée en Amé-rique centrale en janvier et février 1997pour identifier des champignons endo-phytes. Les pays prospectés étaient le Hon-duras, le Costa Rica, le Guatemala, ainsi queCuba dans les Caraïbes. Huit plantations debananiers ont été visitées. On a prélevé deséchantillons sur 21 cultivars de Musa spp.,comprenant des bananiers dessert, bana-niers à cuire et bananiers plantain de diffé-rents groupes génomiques : AA, AB, AAA,AAB, ABB, AAAB et AABB.

Le nématode foreur Radopholus similis(Cobb) Thorne est la principale espèce denématodes parasitant les bananiers et bana-niers plantain en Amérique centrale, enAfrique de l’Ouest et en Australie (Pinochet1986, Sarah 1989, Schipke et Ramsey 1994).

Le matériel végétal traditionnel (rejets) estla première cause de l’introduction de cesnématodes dans les nouvelles plantations.Les vitroplants en sont indemnes au mo-ment où ils sont plantés. Mais on sait qu’ilssont plus sensibles que les rejets aux at-taques des nématodes et de la fusariose(Nouvelles des Musa 1997, Smith et al.1998). Cette sensibilité des vitroplants vientpeut-être du fait qu’étant produits en condi-tions aseptiques, ils ne portent pas de cham-pignons mutualistes qui pourraient assainirleurs racines.

Cette étude avait pour objectif de déter-miner l’incidence naturelle des champi-gnons endophytes chez des plants sains dedifférents cultivars de bananiers en Amé-rique centrale et d’évaluer les effets de ceschampignons sur le taux de reproduction deR. similis chez des vitroplants inoculés etnon inoculés de quatre cultivars de bana-niers commerciaux.

Matériel et méthodesPays prospectés en Amérique centraleOn a prélevé des échantillons de tissus surdes racines et des souches de bananiers danshuit plantations localisées dans trois paysd’Amérique centrale : au Costa Rica (CATIE,Turrialba et EARTH, Guacimo), au Guate-mala (Tiquizate, plantation du groupe Mo-lina) et au Honduras (FHIA, La Lima et lesplantations Dole de El Rosario et La Ceiba),

ainsi qu’à Cuba dans les Caraïbes (stationsexpérimentales de l’IBP à Remedios et An-tillas). Les cultivars échantillonnés ont étéchoisis en fonction de leur importance com-merciale pour l’exportation et la consomma-tion locale. Toutes les plantations prospec-tées pratiquaient la monoculture de labanane depuis plus de 15 ans.

Isolement des champignons endophytesLes champignons endophytes ont été isolésdans les racines et les souches des bananierssuivant le protocole présenté à la figure 1. Ona divisé les racines primaires en deux sec-tions longitudinales qu’on a placées dans unesolution à 5 % d’hypochlorite de sodium pen-dant 5 minutes, pour les rincer ensuite troisfois à l’eau du robinet stérile. Après les avoirplacées sur du papier absorbant stérilisé enautoclave pour éliminer l’excès d’eau, on apelé la couche externe des racines à l’aided’un scalpel, de façon à ne conserver que lestissus internes. On a coupé ceux-ci en petitsmorceaux d’environ 1 à 1,5 cm de long àl’aide d’un couteau stérilisé à la chaleur. Cespetits morceaux ont été placés sur de la gé-lose dextrosée à la pomme de terre à 10 %contenant 150 ppm de streptomycine et depénicilline. On a laissé ces cultures incuber à25°C dans le noir. Une semaine plus tard, ona transféré les champignons sur de nouvellesplaques pour procéder à des tests afin de lesidentifier.

Sur les souches, on a isolé les champignonsendophytes dans le cortex extérieur et dansle cylindre central. Après avoir divisé lessouches en deux sections longitudinales, on adécoupé de petits blocs de tissus d’environ0,5-1,0 cm de long qui ont été stérilisés selonla méthode susmentionnée. L’isolement deschampignons a été effectué suivant le mêmeprotocole que pour les racines.

Matériel végétalOn a produit des vitroplants de Gran Enano(AAA), Williams (AAA), Gros Michel (AAA)et FHIA-23 (AAAA) à l’aide de la méthode demultiplication de Wong (1986). Pour ce faire,on a prélevé des méristèmes de pousses laté-rales qu’on a repiqués sur un milieu MS (Mu-rashige et Skoog 1962) auquel on a ajouté30 g/l de saccharose, 2,5 mg/l de benzylami-nopurine (BAP) et 0,5 mg/l d’acide indole-3-acétique (AIA). L’incubation a été effectuéeà 25±2°C avec une photophase de 16 heures.

Figure 1. Protocole de stérilisation et d’isolement utilisé pour détecter des champignons endophytesdans les tissus des racines et des souches de bananiers.

INFOMUSA — Vol 9, N° 1 3

Isolement de champignons endophytes du bananieren Amérique centrale et évaluation de leurpotentiel pour la lutte biologique contre le nématode foreur (Radopholus similis)

Parasites et ravageurs Lutte biologique : potentiel des endophytes

Section longitudinale d’une souche

Section longitudinale des racines

cc = cylindre centralc = cortex

Surface de stérilisation NaOCl

Incubation sur de la gélose

Transfert de mycélium

Culture pure Stockage

ccc

Page 4: Bioversity International

Inoculation et criblage in vivodes champignons endophytesOn a obtenu des suspensions conidiennesselon la technique de Sun et Su (1984). Lescultures de champignons endophytes, aprèssept jours sur de la gélose dextrosée à lapomme de terre, ont été filtrées à traversdeux épaisseurs de gaze. On a ajusté la quan-tité de suspension en ajoutant de la solutionde Ringer, de façon à obtenir 1,2 x 106 ufc/ml.On a ensuite immergé les racines de plan-tules d’environ 12 cm de haut dans cette sus-pension conidienne pendant 5 minutes avantde les repiquer dans des pots de 650 cm3

contenant du sable stérilisé. Les témoins ontété traités avec la solution de Ringer, sanschampignons endophytes. Les plantules ontété réinoculées deux semaines plus tard. Ona effectué la réinoculation autour des racinesde chaque plantule, en injectant 5 ml de sus-pension conidienne à l’aide d’une pipettedans trois trous pratiqués à la base du pseu-dotronc. On a ainsi criblé 28 champignonsendophytes isolés dans des racines de bana-niers en Amérique centrale et à Cuba afind’évaluer leur activité antagoniste vis-à-vis deR. similis chez le cultivar Gran Enano. Lesisolats les plus efficaces ont été testés denouveau sur quatre cultivars de bananiers etont également fait l’objet d’études plus dé-taillées.

Source de nématodes et procédure d’inoculationL’inoculum de nématodes consistait en unepopulation de R. similis isolée chez le cultivarValery à Talamanca, au Costa Rica. On a mul-tiplié les nématodes en culture monoxéniquesur des rondelles de carotte (O’Bannon et Tay-lor 1968). Un mois après l’inoculation avec leschampignons endophytes, on a inoculé lesplantules avec 500 nématodes par pot. On aprocédé à l’application autour des racines dechaque plantule, en injectant la suspension denématodes à l’aide d’une pipette dans troistrous à la base du pseudotronc.

Deux mois plus tard, on a déterminé lesdensités de nématodes dans le système raci-naire et dans le sol. Pour extraire les néma-todes des racines, on a coupé la totalité dusystème racinaire des plantules. On l’a en-suite coloré avec une solution à 0,1 % defuchsine acide et broyé dans un mixeur pen-dant 15 secondes. Après avoir compté les né-matodes dans deux aliquotes de 10 ml, on acalculé leur nombre total par système raci-naire. Pour extraire les nématodes du sol, ona prélevé dans chaque pot un échantillon de200 g de sable qu’on a placé sur un entonnoirde Baermann modifié. Au bout de deux jours,on a recueilli les nématodes à l’aide d’untamis de 25 µm. On a calculé le nombre totalde nématodes par pot après avoir procédé àun comptage dans une aliquote de 10 ml.

Analyse statistiqueDans tous les essais, on a utilisé un disposi-tif en blocs de Fisher. Toutes les données

ont fait l’objet d’une analyse de variance(PROC ANOVA, SAS version 6.12 pour Win-dows, SAS Institute, Cary, USA). Avant deprocéder à l’analyse, on a transformé lesnombres de nématodes au moyen du loga-rithme ln (x + 1). Pour comparer lesmoyennes, on s’est servi du test d’étenduemultiple de Duncan (P = 0,05).

RésultatsOn a isolé un total de 132 champignons en-dophytes à partir des 120 échantillons de

tissus de racines et de souches collectésdans la région. La fréquence des champi-gnons était plus élevée dans les racines quedans le cortex et le cylindre central de lasouche (tableau 1).

Dans tous les pays prospectés, les espècesde champignons endophytes prédominantesétaient Fusarium spp., qu’on a retrouvéesdans tous les sites. La fréquence de Fusa-rium spp. était plus élevée dans les racinesque dans le cortex et le cylindre central de lasouche (tableau 2).

4 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

Tableau 1. Nombre de champignons endophytes isolés dans les tissus de 21 cultivarsde bananiers en Amérique centrale.

Pays Racines Cortex Cylindre central Total

Honduras 22 14 8 44

Guatemala 9 6 1 16

Costa Rica 15 4 2 21

Cuba 43 6 2 51

89 (67,5 %) 30 (22,7 %) 13 (9,8 %) 132 (100 %)Les valeurs en pourcentage indiquent la fréquence de la présence des champignons dans les différents types de tissus debananier.

Tableau 2. Origine des champignons endophytes identifiés chez différents cultivarsde bananiers en Amérique centrale.

Code du Genre du Cultivar/génome Tissus Sitechampignon champignon

Honduras (H)

H-06 Fusarium spp. Giant Cavendish (AAA) cylindre central Collection FHIA

H-07 Fusarium spp. Lacatan (AAA) racines Collection FHIA

H-12 Fusarium spp. Cavendish (AAA) racines Collection FHIA

H-14* Fusarium spp. Cavendish (AAA) racines Collection FHIA

H-15 Trichoderma sp. Cavendish (AAA) cylindre central Collection FHIA

H-19* Fusarium spp. Bluggoe (ABB) racines Collection FHIA

H-20* Fusarium spp. Dwarf Cavendish (AAA) racines Collection FHIA

H-26* Fusarium spp. Ney Poovan (AB) racines Collection FHIA

H-31 Verticillium spp. P.J. Buaya (AA) cortex Collection FHIA

H-35 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) racines Dole, Rosario

H-36 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) cortex Dole, Rosario

H-37 Acremonium spp. Gran Enano (AAA) cortex Dole, Rosario

H-39 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) racines Dole, La Ceiba

H-42 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) cortex Dole, La Ceiba

H-43 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) cortex Dole, La Ceiba

Costa Rica (CR)

CR-01 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) racines CATIE, Turrialba

CR-04 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) racines CATIE, Turrialba

CR-09 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) racines EARTH, Guacimo

CR-10 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) racines EARTH, Guacimo

CR-19 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) cortex EARTH, Guacimo

CR-21 Acremonium spp. Gran Enano (AAA) cortex EARTH, Guacimo

Guatemala (G)

G-01 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) racines Tiquizate

G-05 Verticillium spp. Gran Enano (AAA) racines Tiquizate

G-08 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) cortex Tiquizate

G-11 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) cortex Tiquizate

G-12 Fusarium spp. Gran Enano (AAA) cortex Tiquizate

Cuba (C)

C-03 Fusarium spp. FHIA-01 (AAAB) racines IBP, Remedios

C-09 Fusarium spp. FHIA-03 (AABB) racines IBP, Antillas

C-13* Fusarium spp. FHIA-03 (AABB) racines IBP, Antillas

C-20 Fusarium spp. FHIA-03 (AABB) racines IBP, Remedios

C-22 Fusarium spp. FHIA-03 (AABB) racines IBP, Remedios

C-35 Fusarium spp. FHIA-21 (AAAB) racines IBP, Remedios

C-39 Fusarium spp. Gros Michel (AAA) racines IBP, Remedios

C-48 Fusarium spp. FHIA-21 (AAAB) racines IBP, Remedios

C-49 Fusarium spp. FHIA-21 (AAAB) racines IBP, Remedios* Champignons endophytes efficaces, qui ont réduit le nombre de R. similis/g de racine de plus de 80 % par rapport au témoin.

Page 5: Bioversity International

On a constaté différents degrés d’activitévis-à-vis de R. similis. Trois isolats ont causéune réduction du nombre de R. similis/g deracine supérieure à 90 % chez le cultivarGran Enano, et seulement neuf des 28 iso-lats testés se sont montrés peu actifs avecune réduction inférieure à 30 % (tableau 3).Les isolats endophytes les plus efficaces : H-14, H-19, H-20, H-26 et C-13 ont été testésde nouveau sur les quatre cultivars de bana-niers Gran Enano, Williams, Gros Michel etFHIA-23, chez lesquels ils ont réduit lenombre de R. similis/g de racine dans uneproportion de plus de 80 % (données nonprésentées). Ces isolats endophytes particu-lièrement efficaces ont fait par ailleursl’objet d’études plus détaillées qui ne sontpas examinées dans cet article.

DiscussionLes résultats de cette étude mettent en évi-dence une plus grande fréquence de champi-gnons endophytes dans les racines que dansle cortex et le cylindre central de la souchede cultivars de bananiers commerciaux. Sur132 champignons isolés, 89 se trouvaientdans les racines, 30 dans le cortex et 13 dansle cylindre central de la souche.

On a détecté Fusarium spp. dans les ra-cines de différents cultivars de bananiersdans divers pays (Speijer 1993, Amin 1994,Schuster et al. 1995). Dans la présente étude,les champignons endophytes les plus fré-quemment isolés étaient des souches de Fusarium spp. Présentes dans chacun deshuit sites prospectés en Amérique centrale età Cuba, elles ont été isolées à partir de diffé-rents cultivars, comprenant des bananiersdessert, des bananiers à cuire et des plan-tains appartenant à des groupes génomiquesdiploïdes, triploïdes et tétraploïdes. Ces résultats indiquent que les espèces de Fusarium sont des endophytes naturels dubananier et qu’elles ne sont pas inféodées àun cultivar ou groupe génomique particulier.

Parmi les 28 isolats de Fusarium spp. éva-lués sur le cultivar Gran Enano, on a trouvédifférents degrés d’activité vis-à-vis de R. similis. Onze isolats ont réduit le nombrede R. similis/g de racine de plus de 70 %, etneuf seulement des 28 isolats testés sont ap-parus peu actifs avec un taux de réduction in-férieur à 30 %. Ces différences d’activité s’ex-pliquent par la plus ou moins grande aptitudedu champignon à étendre son développementà l’intérieur du plant et à empêcher ainsi lapénétration des nématodes dans les racines(Pocasangre et al., non publié). Hallmann etSikora (1996) ont observé que des souchesnon pathogènes de Fusarium oxysporumétaient les champignons endophytes les plusefficaces vis-à-vis des nématodes parasitesdes plantes. Ils ont également constaté queles métabolites toxiques produits par Fusarium oxysporum avaient une action ex-trêmement efficace sur les parasites séden-taires, mais moins efficace sur les endopara-sites migrateurs.

Les résultats de cette recherche laissent àpenser qu’on pourrait utiliser les champi-gnons endophytes pour renforcer les vitro-plants à la suite de la micropropagation, du-rant la phase critique de l’acclimatation, etpour réduire les applications initiales de pes-ticides à ce stade. Il reste nécessaire d’étu-dier la persistance de cet effet de lutte biolo-gique chez les plants adultes.

RemerciementsLes auteurs remercient Dr Phil Rowe (FHIA,Honduras), Dr Roberto Young (Dole, Hondu-ras), Dr Panfilo Tabora (EARTH, Costa Rica),M. Amnon Ronen (Galitec, Guatemala) et Dr Juan Peréz Ponce (IBP, Cuba) qui les ontaidés à organiser la collecte des échantillonsdans les plantations de bananiers. Ils expri-ment également leur reconnaissance à M. Miguel Dita (M.Sc.), M. Yelenys Capo(M.Sc.) (IBP, Cuba) et Dr Mauricio Rivera(FHIA, Honduras) pour leur assistance tech-nique et la mise à disposition de laboratoirespour isoler les champignons. Cette rechercheétait financée par le Service allemandd’échanges universitaires (DAAD) et la Stan-dard Fruit Company (Dole, Honduras). �

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INFOMUSA — Vol 9, N° 1 5

Tableau 3. Classement de 28 isolats deFusarium spp. d’après leur effet sur lareproduction de Radopholus similis chezle cultivar Gran Enano (AAA).

Degré Nombre % d’activité d’isolats des isolats

effet négatif 2 7

< 30 % 7 25

30-50 % 3 11

50-70 % 5 18

71-90 % 8 28

> 90 % 3 11

Total 28 100Les valeurs en pourcentage indiquent la réduction du nombrede R. similis par rapport au témoin.

Les auteurs travaillent à l’Institute of Plant Patho-logy, Soil-Ecosystem Phytopathology Section, Univer-sity of Bonn, Nussallee 9, D-53115 Bonn, Allemagne.

Page 6: Bioversity International

R. Stoffelen, R. Verlinden, J. Pinochet, R. Swennen

et D. De Waele

La fusariose ou maladie de Panama, cau-sée par Fusarium oxysporum f. sp. cu-bense (Foc), est présente dans la plu-

part des zones de production bananière dumonde et affecte beaucoup de génotypes debananiers importants. Ce champignon vivantdans le sol colonise le xylème de la plantehôte, provoquant des occlusions vasculaireset une décoloration brun rougeâtre. Lesfeuilles tournent au jaune vif, flétrissent ets’affaissent sur le pseudotronc (Ploetz 1994).Aucun fongicide n’agit efficacement contrel’agent pathogène, qui peut survivre trèslongtemps dans le sol. Quand un champ estinfecté, il est impossible d’y cultiver des gé-notypes sensibles pendant une période pou-vant aller jusqu’à 30 ans.

Dans le cadre de la phase II du Programmeinternational d’évaluation des Musa (IMTP),on a évalué la résistance d’hybrides amélio-rés de bananiers et de plantains à la fusa-riose (Orjeda 1998). Grâce à ces essais, ondispose aujourd’hui de plusieurs sources derésistance à cette maladie fongique (She-pherd et al. 1994, Pires de Matos et al. 1998,Orjeda et al. 1999, Tang et Hwang 1999).

Les bananiers et les bananiers plantainne sont pas seulement attaqués par deschampignons, mais aussi par d’autres agentspathogènes comme les nématodes, parmilesquels Radopholus similis, Pratylenchuscoffeae, Pratylenchus goodeyi, Helicotylen-chus multicinctus et Meloidogyne spp. sontles espèces les plus communes et les plusdévastatrices (Gowen et Quénéhervé 1990).Dans les champs infestés de nématodes, lespertes causées par la réduction de la crois-sance des plants, l’allongement de la phasevégétative, la diminution de la taille des ré-gimes, la chute des plants et la moindre lon-gévité de la plantation peuvent atteindredes niveaux très élevés.

L’objectif de cette étude consistait à éva-luer 10 génotypes de Musa résistants oumoyennement résistants à la fusariose identi-fiés dans le cadre de l’IMTP, afin de détermi-ner leur résistance aux nématodes causantdes lésions sur les racines, R. similis etP. coffeae. On a inclus dans ces essais troisgénotypes de référence sensibles à la fusa-riose, ‘Gros Michel’, ‘Williams’ et ‘Bluggoe’(Jones 1994). La résistance de ces génotypesà P. goodeyi et Meloidogyne spp. a été éva-

luée précédemment par Pinochet et al.(1998). Dans cette étude, on a suivi la métho-dologie décrite par Speijer et De Waele(1997).

Matériel et méthodesPréparation des plantsOn a repiqué des vitroplants dans des pots enplastique d’un litre contenant du sol sablo-li-moneux stérilisé en autoclave. Les pots ontété placés dans une serre à une températureambiante de 20-27°C, sous photophase de12 heures. Ils ont été arrosés selon les be-soins et fertilisés avec une solution hydropo-nique toutes les trois semaines après l’inocu-lation des nématodes.

Préparation de l’inoculumLes populations de R. similis et P. coffeaeutilisées dans ces essais ont été isolées àl’origine dans des racines infectées d’un cul-tivar de bananier ‘Valery’ (groupe AAA) pro-venant de Talamanca, au Costa Rica, pourR. similis et d’un cultivar de plantain(groupe AAB) provenant de Kade, au Ghana,pour P. coffeae. Ces nématodes ont été culti-vés en conditions monoxéniques sur des ron-delles de carotte à 28°C dans le noir (Moodyet al. 1973, Pinochet et al. 1995). On a ajustéla quantité d’inoculum de façon à pouvoir in-jecter une suspension contenant à peu près1 000 oeufs et nématodes vermiformes vivantsdans trois trous pratiqués dans le sol autourdes racines de chaque plant.

Évaluation de la résistance de la plante hôteOn a inoculé les plants avec les nématodesaprès quatre semaines d’acclimatation. L’ex-traction a été effectuée huit semaines aprèsl’inoculation chez les plants inoculés avecR. similis et deux semaines plus tard chezles plants inoculés avec P. coffeae, ce néma-tode ayant un cycle biologique plus long. On abroyé un sous-échantillon de 15 g de racinesfraîches à l’aide d’un mixeur pendant deuxpériodes de 10 secondes séparées par unepause de 5 secondes. Puis on a passé les né-matodes sur des tamis de 250, 106 et 40 µm.Dans la suspension contenant les nématodesrecueillis sur le tamis de 40 µm, on a prélevéune aliquote de 6 ml et procédé au comptageà l’aide d’un microscope binoculaire.

Dispositif expérimental et analyse des donnéesLes génotypes ont été répartis en deux lotsincluant chacun ‘Grande Naine’ (groupe

AAA) comme cultivar de référence sensible.On a effectué quatre essais successifs pourdéterminer la réponse des génotypes desdeux lots à R. similis et P. coffeae. Danschaque essai, on a utilisé un dispositif enblocs de Fisher avec huit répétitions par gé-notype. Les nombres de nématodes ont ététransformés au moyen du logarithmelog10(x+1) avant d’être soumis à une analysede variance. On a séparé les moyennes àl’aide du test de Tukey à P ≤ 0,05.

RésultatsRadopholus similisDans le lot n° 1, on a observé des différencessignificatives de sensibilité à R. similis (ta-bleau 1). Chez les deux accessions de ‘PisangJari Buaya’ et chez ‘Yangambi Km5’, lenombre de nématodes était significativementplus bas que chez le cultivar de référencesensible ‘Grande Naine’. Le nombre de néma-todes récupérés par système racinaire étantinférieur au nombre contenu dans l’inocu-lum, les accessions de ‘Pisang Jari Buaya’ITC0312 et ITC0690, ainsi que ‘YangambiKm5’, peuvent être considérés comme résis-tants à R. similis. La sensibilité des géno-types ‘Gros Michel’, ‘FHIA-01’ et ‘Bluggoe’n’était pas significativement différente decelle de ‘Grande Naine’.

Tous les génotypes du lot n° 2 – ‘PA 03.22’,‘PV 03.44’, ‘P. lilin’, ‘Saba’, ‘GCTCV 215’,‘GCTCV 119’ et ‘Williams’ – se sont révélésstatistiquement aussi sensibles à R. similisque ‘Grande Naine’ (tableau 1). Seul ‘PA 03.22’ contenait un nombre de néma-todes significativement plus faible que celuide ‘Williams’.

Pratylenchus coffeaeTous les génotypes des lots n° 1 et 2 se sontrévélés statistiquement aussi sensibles àP. coffeae que ‘Grande Naine’, le cultivar deréférence sensible (tableau 1). Dans le lot n° 1,on a enregistré le plus grand nombre de né-matodes par système racinaire chez ‘Blug-goe’. Ce cultivar s’est montré significative-ment plus sensible que tous les autresgénotypes de ce lot, excepté ‘Grande Naine’.Dans le lot n° 2, on a récupéré le plus grandnombre de nématodes par système racinairechez ‘Saba’, qui était significativement plussensible que tous les autres génotypes de celot, y compris ‘Grande Naine’ (tableau 1).

DiscussionSur les 14 génotypes de Musa évalués, troisont fait preuve de résistance à R. similis : lesaccessions de ‘Pisang Jari Buaya’ ITC0312 etITC0690, ainsi que ‘Yangambi Km5’. La résis-tance de ces génotypes à R. similis avait déjàété signalée précédemment (Wehunt et al.1978, Pinochet et Rowe 1979, Price 1994, Fo-gain et Gowen 1998). Les deux premiers ap-partiennent au sous-groupe ‘Pisang Jari

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Amélioration Evaluation de la tolérance aux nématodes

Évaluation de la réaction auxnématodes à lésions chez desbananiers résistants à la fusariose

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Buaya’, qui se compose de variétés diploïdesAA dont plusieurs se montrent résistantes oumoins sensibles à R. similis (Wehunt et al.1978). Nos observations sur la résistance dedeux accessions de ‘Pisang Jari Buaya’ prove-nant de deux sites différents (accessionITC0312 de Malaisie, accession ITC0690 d’In-donésie) confirment de nouveau la résistancede ce génotype à R. similis. L’utilisation de‘Pisang Jari Buaya’ dans le programmed’amélioration génétique de la FundaciónHondureña de Investigación Agricola(FHIA) au Honduras a abouti à l’homologa-tion de l’hybride commercial ‘FHIA-01’(AAAB) (Rowe et Rosales 1993). Des étudesrécentes ont montré que ‘FHIA-01’ était dotéd’une résistance partielle à R. similis quandl’évaluation portait sur des plants de 3 à 4mois issus de souches. En revanche, lesplants issus de culture in vitro se sont révé-lés aussi sensibles à R. similis que les culti-vars de référence sensibles (INIBAP 1998).Nos résultats confirment que les plants de‘FHIA-01’ issus de culture in vitro ne sontpas résistants à ce nématode, au moins du-rant les huit semaines suivant l’inoculation.

‘Yangambi Km5’, seconde source de résis-tance à R. similis, est une variété triploïdeAAA collectée en République démocratiquedu Congo. Bien qu’ayant une fertilité mâle etfemelle, cette variété n’est pas utilisée dansles programmes d’amélioration parce que sesdescendances produisent systématiquementdes feuilles anormales et/ou des régimes éri-gés ou semi-érigés.

Dans des évaluations antérieures, ‘Gros Michel’ s’était montré moins sensible à R. similis que le cultivar sensible ‘Poyo’(groupe AAA) (Mateille 1992, Price 1994).

Dans la présente étude, la réponse de ‘GrosMichel’ n’était pas claire, le nombre de né-matodes par système racinaire ne différantpas significativement de celui du cultivar deréférence sensible ‘Grande Naine’ et de celuides accessions résistantes de ‘Pisang JariBuaya’ et de ‘Yangambi Km5’.

Aucun des 14 génotypes de Musa évaluésdans cette étude n’a fait preuve de résistanceà P. coffeae. Cela confirme des résultats pré-cédents quant à la sensibilité de ‘Pisang JariBuaya’ à ce nématode (Pinochet et Rowe1978, INIBAP 1998). Une résistance partiellea été observée antérieurement chez ‘Yan-gambi Km5’ après inoculation, tant de la partdes vitroplants que des plants issus desouches (INIBAP 1998). Pourtant, dans laprésente étude, ‘Yangambi Km5’ s’est montréaussi sensible à P. coffeae que le cultivar deréférence ‘Grande Naine’.

Toutes les sources de résistance à F. oxy-sporum f. sp. cubense, à l’exception de ‘Pi-sang Jari Buaya’ et de ‘Yangambi Km5’, sontextrêmement sensibles à R. similis aussibien qu’à P. coffeae. Des criblages effectuéspar Pinochet et al. (1998) ont révélé que tousces génotypes étaient également sensibles àMeloidogyne javanica et M. incognita et, àl’exception de ‘Yangambi Km5’, constituaientde bons hôtes pour P. goodeyi. Si l’on cultiveces génotypes dans des champs infestés parces nématodes, il faut s’attendre à des pertesde rendement.

RemerciementsLes auteurs remercient feu P. Speijer (IITA,Ouganda) et J.-L. Sarah (CIRAD-AMIS) quiont fourni les populations de nématodes, etI. Van den Houwe (Centre de transit de

l’INIBAP) qui a mis le matériel génétique deMusa à leur disposition. Une assistance tech-nique a été apportée par J. Reynders de laKatholieke Universiteit Leuven (K.U.Leu-ven). Cette recherche était financée par leProgramme d’amélioration des bananiers(Fonds commun pour les produits debase/FAO/Banque mondiale) et la K.U.Leu-ven. Elle a été effectuée dans le cadre duGroupe de travail sur la nématologie du Pro-gramme mondial pour l’amélioration desMusa (PROMUSA). �

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Tableau 1. Reproduction des nématodes chez 10 génotypes résistants et troisgénotypes sensibles à la fusariose et chez le cultivar de référence ‘Grande Naine’,mesurée huit semaines (R. similis) et 10 semaines (P. coffeae) après l’inoculation.

Accession Réaction à la Code ITC Nombre de Nombre de fusariose R. similis par P. coffeae

système par systèmeracinaire racinaire

Lot no 1 Pi = 1006 œufs Pi = 1004 œufs et nématodes et nématodesvermiformes vermiformes

Pisang Jari Buaya résistant 0312 673 a 1673 a

Yangambi Km5 résistant 1123 792 a 1724 a

Pisang Jari Buaya résistant 0690 999 a 1374 a

Gros Michel sensible 1122 2513 ab 1392 a

FHIA-01 résistant 0504 3790 bc 1585 a

Bluggoe sensible 0643 9786 c 4590 B

Grande Naine 1256 6761 bc 2082 ab

Lot no 2 Pi = 926 œufs Pi = 1178 œufset nématodes et nématodesvermiformes vermiformes

PA 03.22 résistant 1261 4987 A 9530 B

PV 03.44 résistant 1262 8400 AB 6298 AB

Pisang lilin résistant 0001 10857 AB 8731 AB

Saba résistant 1138 12754 AB 27817 C

GCTCV 215 résistant 1271 13156 AB 4454 A

GCTCV 119 résistant 1282 14686 AB 8278 AB

Williams sensible 0570 23216 B 12936 B

Grande Naine 1256 14686 AB 9601 ABITC = Centre de transit de l’INIBAP ; Pi = population initiale.

Pour l’analyse, on a transformé les données au moyen du logarithme log10(x+1). Dans une même colonne, les moyennes suiviesde la même lettre ne présentent pas de différence significative (test de Tukey, P ≤0,05).

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Ruth Stoffelen, Raf Verlinden, Rony Swennen etDirk De Waele travaillent au Laboratory of TropicalCrop Improvement, Katholieke Universiteit Leuven(K.U.Leuven), K. Mercierlaan 92, 3001 Heverlee, Bel-gique. Jorge Pinochet travaille chez Agromillora Ca-talana S.A., El Rebato, s/n, 08739 T. M. Subirats, Espagne.

Ressources génétiques Evaluation précoce de la tolérance aux nématodes

I. Van den Bergh, D. De Waele, Ho Huu Nhi, Duong Thi Minh Nguyet,Nguyen Thi Tuyet et Doan Thi Thanh

Le Viêt-nam, étant situé dans le centred’origine des bananiers, offre d’excel-lentes conditions pour la production ba-

nanière. Parmi les cultures fruitières de cepays, la banane se classe au premier rang parle volume brut de production et les superficiesexploitées (Vinh et Quy 1995). Elle est culti-vée principalement pour la consommation lo-cale.

Au cours d’une mission de prospection ef-fectuée en 1994-1995 au Viêt-nam, plus de 80 génotypes et espèces sauvages ont été col-lectés (Khoi et Valmayor, 1995). On a procédéà une caractérisation préliminaire de ce maté-riel, qui a permis d’identifier 64 génotypes dis-tincts et neuf espèces sauvages (INIBAP1997). Ces génotypes ont été placés dans unecollection au champ à l’Institut de recherchesfruitières de Phu Ho (province de Vinh Phu)et dans une collection in vitro à l’Institut na-tional des sciences agricoles (INSA) de Hanoi.On a également envoyé une partie de ce maté-riel au Centre de transit de l’INIBAP à Lou-vain (Belgique) pour l’inclure dans la collec-tion internationale de bananiers.

Il convient à présent d’évaluer la perfor-mance générale de ce matériel, ainsi que sarésistance/tolérance aux maladies et aux rava-geurs. Dans l’étude qui est présentée ici, on acriblé les principaux génotypes afin de déter-miner leur résistance/tolérance à Meloido-gyne spp., nématodes formant des galles surles racines primaires et secondaires desplants (De Waele et Davide 1999), et à P. cof-feae, nématodes à l’origine de lésions qui en-

traînent la nécrose et la réduction du systèmeracinaire des plants (Stoffelen et al. 1999).

Matériel et méthodesDeux essais ont été effectués avec Meloido-gyne spp. et deux autres avec P. coffeae. Lematériel testé est présenté au tableau 1. Autotal, on a criblé 19 génotypes de bananiersviêt-namiens et deux génotypes reçus duCentre de transit de l’INIBAP. On a incluscomme génotypes de référence ‘YangambiKm5’, ‘Gros Michel’ et ‘Grand Nain’, qui sontrespectivement hautement résistant à R. si-milis, moyennement résistant à R. similis etnon résistant à tous les nématodes (Speijeret De Waele 1997).

Dans tous les essais, on a utilisé des vitro-plants. Après multiplication et culture surmilieu de Murashige et Skoog (1962), on a re-piqué les plantules dans des bacs remplis desable stérilisé, en les traitant plusieurs foisau fongicide Daconil. Après deux à trois se-maines, on a transféré les plants dans despots en plastique de 12 cm de diamètre rem-plis d’un mélange de terreau stérilisé etd’humus. On les a de nouveau traités au Da-conil, ainsi qu’avec de l’insecticide Supra-thion, Ortus, Trebon ou Dipterex. On a arroséles plants selon les besoins et appliqué àdeux reprises une solution nutritive.

Au bout de six à 14 semaines, on a sélec-tionné au hasard 20 plants de chaque géno-type, qu’on a plantés dans un dispositif enblocs de Fisher. Chez chaque génotype, on ainfesté 10 plants avec 4 000 juvéniles et œufsde Meloidogyne spp. obtenus à partir de ra-cines de tomate broyées au mixeur, ou avec1 000 nématodes vermiformes de P. coffeaeobtenus à partir de rondelles de carottebroyées au mixeur (O’Bannon et Taylor

1968). Les 10 plants restants ont servi de té-moins.

On a récolté les plants 11 à 15 semainesaprès l’inoculation et enregistré diversesdonnées afin d’évaluer les dégâts causés parles nématodes (mesure de la tolérance/sensi-bilité des génotypes) et la reproduction desnématodes (mesure de la résistance/non-ré-sistance des génotypes).

En suivant la méthode décrite par Speijeret De Waele (1997), on a enregistré les don-nées suivantes :

Paramètres généraux : hauteur de plant(cm), poids des parties aériennes (g), poidsdu système racinaire (g), nombre de feuillesérigées, circonférence à la base du pseudo-tronc (cm).

Données concernant la reproductiondes nématodes : nombre de femelles ovi-pares de Meloidogyne spp. sur la section decinq morceaux de racines de 10 cm de long,nombre de nématodes pour 10 g de racines,nombre de nématodes par système raci-naire.

Données concernant les dégâts sur lesracines : racines mortes (%), racines por-tant des galles de Meloidogyne spp., indicede nécrose racinaire (%) due à P. coffeae.

Pour extraire les nématodes, on a utiliséla méthode de broyage-tamisage.

On a procédé à l’analyse statistique desrésultats à l’aide du logiciel SPSS 9.0 pourWindows. Pour les populations normales, ona fait une analyse de variance, en séparantles moyennes à l’aide du test de la plushaute différence significative de Tukey. Pourles populations non normales, on a utilisé letest des rangs non paramétrique de Kruskal-Wallis pour analyser les données et l’on a sé-paré les moyennes à l’aide de la méthode deKW-Bonferroni. Le niveau de confiance com-biné pour l’ensemble des tests par paires estd’au moins 0,95 (coefficient de confiancecombiné α = 0,05).

Résultats et discussionMeloidogyne spp.Paramètres générauxDans le premier essai, l’infestation par Meloidogyne spp. a entraîné une augmenta-

Évaluation en serre de larésistance/tolérance de matérielgénétique viêt-namien auxnématodes à galles et à lésions

Page 9: Bioversity International

tion du poids du système racinaire et une di-minution du nombre de feuilles érigées. Onn’a constaté aucun effet sur la hauteur deplant, le poids des parties aériennes et la cir-conférence du pseudotronc. Dans ledeuxième essai, l’infestation par Meloido-gyne spp. n’a exercé aucun effet sur les para-mètres généraux qui étaient mesurés (ta-bleau 2).

Reproduction des nématodesDans le premier essai, on n’a constaté au-cune différence dans le nombre de néma-todes chez les différents génotypes. Dans ledeuxième essai, il n’y a pas eu de différencesdans le nombre de femelles ovipares et lenombre de nématodes pour 10 g de racinesentre les différents génotypes, mais on a en-registré des différences significatives dansle nombre de nématodes par système raci-naire. Celui-ci était significativement plusfaible chez ‘Ngu Thoc’ que chez ‘Tieu VuaTrang’, ‘Com Chua’ et ‘Ben Tre’ (tableau 3).

Dégâts sur les racinesIl n’y a eu aucune différence dans les tauxde racines mortes des différents génotypes.En revanche, on a enregistré, dans les deuxessais, des différences significatives dans letaux de racines portant des galles. Dans lepremier essai, celui-ci a été significative-ment plus faible chez ‘Yangambi Km5’ quechez ‘Voi’. Dans le deuxième essai, il a étésignificativement plus faible chez ‘Man’,‘Ngu Thoc’ et ‘Tay’ que chez ‘Ben Tre’ (tableau 3).

DiscussionDans le premier essai, les galles formées parMeloidogyne spp. expliquent sans doute l’aug-mentation du poids du système racinaire chezles plants infestés. Dans le deuxième essai, letaux moyen de racines portant des galles étaitnettement inférieur à celui du premier essai(0,8 contre 2,4), ce qui pourrait expliquer quel’infestation par Meloidogyne spp. n’a pas af-fecté le poids des racines. Le nombre de fe-

melles ovipares, le nombre de nématodes pour10 g de racines et le nombre de nématodes parsystème racinaire étaient également plusfaibles dans le deuxième essai que dans lepremier (tableau 3). C’est peut-être la raisonpour laquelle l’infestation par Meloidogynespp. n’a pas influé sur le nombre de feuillesérigées dans le deuxième essai.

Dans le premier essai, tous les génotypesont fait preuve du même degré de résis-tance/non-résistance à Meloidogyne spp.D’après les résultats du deuxième essai, ilsemble que ‘Ngu Thoc’ présente une cer-taine résistance à Meloidogyne spp., tandisque ‘Tieu Vua Trang’, ‘Com Chua’ et ‘BenTre’ apparaissent dépourvus de résistance àces nématodes. Toutefois, ces résultats nesont pas véritablement convaincants et de-vront être confirmés.

Dans les deux essais, on a enregistré desdifférences significatives dans le taux de racines portant des galles, ce qui indiquedes différences de tolérance/sensibilité àMeloidogyne spp. entre les génotypes. ‘Yan-gambi Km5’, ‘Man’, ‘Ngu Thoc’ et ‘Tay’ ontsemblé faire preuve d’une certaine tolé-rance à l’activité de Meloidogyne spp. Ce-pendant, chez ‘Ngu Thoc’, le faible taux degalles pourrait aussi s’expliquer par le faiblenombre de nématodes présents dans les ra-cines. Quant à ‘Voi’ et ‘Ben Tre’, il apparaîtqu’ils sont extrêmement sensibles aux gallesde Meloidogyne spp.

P. coffeaeParamètres générauxDans le premier essai, l’infestation parP. coffeae a causé une diminution de la hau-teur de plant et du poids des parties aé-riennes. On n’a constaté aucun effet sur lepoids du système racinaire, le nombre defeuilles érigées et la circonférence du pseu-dotronc. Dans le deuxième essai, la pré-sence de P. coffeae n’a eu aucun effet sur lesparamètres généraux qui étaient mesurés(tableau 4).

Reproduction des nématodesDans le premier essai, le nombre de néma-todes était plus faible chez ‘Yangambi Km5’et ‘Tieu Xanh’ que chez ‘Ngop Lun’ et ‘Voi’.Dans le deuxième essai, ‘Ngop Cao’ était le

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Tableau 1. Liste des génotypes évalués.

Nom Groupe Code VN Code ITC Meloidogyne spp. P. coffeae

1998 1999 1998 1999

‘Tay But’ AA VN1-001 ITC1367 ✔ ✔ ✔

‘Ngu Tien’ AA VN1-004 ITC1420 ✔ ✔

‘Com Lua’ AA VN1-117 ITC1421 ✔ ✔

‘Ngu Thoc’ AA VN1-017 ITC1358 ✔ ✔

‘Tien’ AA VN1-075 ITC1368 ✔

‘Tieu Mien Nam’ AA VN1-120 ITC1370 ✔ ✔

‘Tieu Xanh’ AAA VN1-006 ITC1406 ✔ ✔

‘Tieu Cao’ AAA VN1-042 ITC1376 ✔ ✔

‘Tieu Vua Trang’ AAA VN1-064 ✔ ✔

‘Ben Tre’ AAA VN1-065 ITC1410 ✔

‘Cao Hong’ AAA VN1-079 ITC1407 ✔ ✔ ✔

‘Man’ AAB VN1-035 ITC1379 ✔ ✔

‘Com Chua’ AAB VN1-116 ITC1380 ✔ ✔

‘Xiem Mat’ AAB VN1-141 ITC1425 ✔ ✔

‘Voi’ AAB VN1-144 ITC1381 ✔ ✔

‘Tay’ ABB VN1-012 ITC1426 ✔

‘Gao’ ABB VN1-015 ITC1357 ✔ ✔

‘Ngop Lun’ ABB VN1-024 ✔ ✔

‘Ngop Cao’ ABB VN1-025 ITC1364 ✔ ✔

‘FHIA-23’ AAAA ITC1265 ✔ ✔

‘Kluai Hom Khom’ AAA ITC0527 ✔ ✔

‘Yangambi Km 5’ AAA ITC1123 ✔ ✔ ✔

‘Gros Michel’ AAA ITC1122 ✔ ✔

‘Grand Nain’ AAA ITC1256 ✔ ✔

Tableau 2. Meloidogyne spp. : paramètres généraux.

Hauteur de plant Poids des parties Poids des racines (g) Nb de feuilles Circonférence du (cm) aériennes (g) érigées pseudotronc (cm)

Essai de 1998 A B C D E

Non infesté par Meloidogyne spp. 27,6 a 81,8 a 28,3 a 6,7 b 8,2 a

Infesté par Meloidogyne spp. 27,8 a 79,0 a 31,6 b 6,2 a 8,3 a

Essai de 1999 F G H I J

Non infesté par Meloidogyne spp. 28,2 a 117,2 a 52,6 a 5,7 a 10,5 a

Infesté par Meloidogyne spp. 27,5 a 112,8 a 54,7 a 5,7 a 10,4 aA, D, E, I, J : les données n’ont pas été transformées pour l’analyse.

B, F, H : pour l’analyse, on a transformé les données au moyen du logarithme log10x. Les données non transformées sont présentées dans ce tableau.

C, G : pour l’analyse, on a transformé les données avec la racine carrée. Les données non transformées sont présentées dans ce tableau.

Dans une même colonne, les moyennes suivies de la même lettre ne présentent pas de différence significative d’après le test de Tukey (A, B, C, F, G, H) ou de KW-Bonferroni (D, E, I, J) à α = 0,05.

Page 10: Bioversity International

seul génotype présentant un nombre élevé denématodes (tableau 5).

Dégâts sur les racinesOn n’a observé aucune différence dans le

taux de racines mortes des différents géno-types. En ce qui concerne l’indice de né-crose racinaire, on n’a détecté des diffé-rences significatives que dans le premieressai, où il était significativement plus baschez ‘Yangambi Km5’ que chez ‘Ngop Lun’(tableau 5).

DiscussionDans le deuxième essai, le nombre de néma-todes trouvés dans les racines était trèsfaible chez pratiquement tous les plants, cequi pourrait expliquer qu’on n’ait pasconstaté de différences dans les paramètresgénéraux des plants infestés et des plantsnon infestés.

‘Ngop Lun’, ‘Voi’ et ‘Ngop Cao’ se sont mon-trés dépourvus de résistance à P. coffeae.Dans le premier essai, ‘Yangambi Km5’ et‘Tieu Xanh’ se sont caractérisés par le plusfaible nombre de nématodes de cette espèce ;mais il ne faudrait pas en conclure trop hâti-vement que ces génotypes sont résistants àP. coffeae car, dans le deuxième essai, lenombre de nématodes trouvés dans les ra-cines de ‘Yangambi Km5’ ne différait pas si-

gnificativement de celui du génotype de réfé-rence non résistant ‘Grand Nain’. Dans lesdeux essais, les nématodes étaient peu nom-breux chez pratiquement tous les plants.

Dans le premier essai, la présence d’unnombre élevé de nématodes dans les racinesa coïncidé avec un niveau de dégâts élevé, etvice versa. Les faibles niveaux de dégâts en-registrés dans le deuxième essai ne peuventêtre attribués à la tolérance des génotypes,mais s’expliquent probablement par le faitque le nombre de nématodes était faible chezpresque tous les plants. ‘Ngop Cao’ est le seulgénotype chez lequel la présence d’unnombre significativement plus élevé de né-matodes dans les racines n’a pas entraîné dedégâts significatifs.

ConclusionMeloidogyne spp.L’infestation par Meloidogyne spp. peut pro-voquer une augmentation du poids du sys-tème racinaire et une diminution du nombrede feuilles érigées, mais des recherches plusapprofondies devront être effectuées pourconfirmer cette observation. On n’a constatéaucun effet de ces nématodes sur la hauteurde plant, le poids des parties aériennes et lacirconférence du pseudotronc.

Il semble que ‘Ngu Thoc’ fasse preuve d’unecertaine résistance à Meloidogyne spp., et que

‘Tieu Vua Trang’, ‘Com Chua’ et ‘Ben Tre’soient dépourvus de résistance à ces néma-todes.

‘Yangambi Km5’, ‘Man’, ‘Ngu Thoc’ et ‘Tay’tolèrent apparemment les galles de Meloido-gyne spp., tandis que ‘Voi’ et ‘Ben Tre’ se mon-trent extrêmement sensibles.P. coffeaeL’infestation par P. coffeae peut entraînerune diminution de la hauteur de plant et dupoids des parties aériennes, mais il faudrade nouveaux essais pour confirmer cette ob-servation. On n’a enregistré aucun effet dece nématode sur le poids du système raci-naire, le nombre de feuilles érigées et la cir-conférence du pseudotronc.

‘Ngop Lun’, ‘Voi’ et ‘Ngop Cao’ sont dé-pourvus de résistance à P. coffeae. En re-vanche, ‘Yangambi Km5’ et ‘Tieu Xanh’ sem-blent dotés d’une certaine résistance.

‘Ngop Cao’ et ‘Yangambi Km5’ sont lesseules sources potentielles de tolérance à P. coffeae qui ont été identifiées dans ces essais.

Il s’avère nécessaire de poursuivre les re-cherches et les criblages. Étant donné queles quantités de nématodes trouvées dans lesystème racinaire étaient généralement trèsfaibles, même chez le génotype de référencenon résistant ‘Grand Nain’, il serait intéres-sant de vérifier la pathogénicité (potentiel

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Tableau 3. Meloidogyne spp. : résultats de l’évaluation des dégâts et de la reproduction des nématodes.

Nom Groupe Racines mortes (%) Racines portant Femelles ovipares (2) Nématodes Nématodes par des galles (1) pour 10 g de racines système racinaire

Essai de 1998 A B C D E

‘Tay But’ AA 2,2 a 2,0 ab 4,3 a 7057 a 17036 a

‘Ngu Tien’ AA 0,9 a 1,7 ab 3,6 a 7039 a 21385 a

‘Tieu Mien Nam’ AA 1,5 a 2,2 ab 3,9 a 7813 a 21626 a

‘Tieu Xanh’ AAA 5,4 a 2,4 ab 4,0 a 8579 a 17448 a

‘Tieu Cao’ AAA 2,0 a 2,8 ab 3,6 a 5896 a 21918 a

‘Cao Hong’ AAA 7,4 a 2,6 ab 3,6 a 6552 a 23213 a

‘Xiem Mat’ AAB 2,2 a 2,7 ab 3,5 a 8003 a 30107 a

‘Voi’ AAB 3,1 a 2,9 b 4,5 a 8699 a 26333 a

‘Gao’ ABB 2,0 a 2,8 ab 4,0 a 3676 a 14185 a

‘Ngop Lun’ ABB 2,0 a 2,6 ab 3,9 a 4939 a 15870 a

‘FHIA-23’ AAAA 4,3 a 2,6 ab 3,9 a 5252 a 17688 a

‘Kluai Hom Khom’ AAA 2,2 a 2,3 ab 4,0 a 4213 a 11835 a

‘Yangambi Km 5’ AAA 2,5 a 1,4 a 3,6 a 6707 a 21371 a

Total 2,9 2,4 3,9 6493 19990

Essai de 1999 F G H I J T D

‘Com Lua’ AA 4,5 a 0,8 ab 1,0 a 3320 a 14096 a ab

‘Ngu Thoc’ AA 1,8 a 0,4 a 0,5 a 1431 a 6317 a a

‘Tieu Vua Trang’ AAA 0,0 a 1,5 ab 1,3 a 4368 a 28154 a b

‘Ben Tre’ AAA 0,0 a 1,9 b 1,7 a 4056 a 18630 a b

‘Man’ AAB 0,0 a 0,2 a 0,2 a 2347 a 12020 a ab

‘Com Chua’ AAB 0,0 a 0,6 ab 0,5 a 3052 a 27297 a b

‘Tay’ ABB 0,0 a 0,4 a 0,2 a 1308 a 7252 a ab

‘Ngop Cao’ ABB 0,0 a 1,0 ab 0,5 a 2508 a 14403 a ab

‘Gros Michel’ AAA 0,0 a 0,7 ab 0,8 a 1468 a 7163 a ab

‘Grand Nain’ AAA 0,0 a 0,5 ab 1,0 a 2360 a 9260 a ab

Total 0,7 0,8 0,8 2661 15039A, B, C, F, G, H : les données n’ont pas été transformées pour l’analyse.

D, E, I, J : pour l’analyse, on a transformé les données au moyen du logarithme log10 (x +1). Les données non transformées sont présentées dans ce tableau.

Dans une même colonne, les moyennes suivies de la même lettre ne présentent pas de différence significative d’après le test de Tukey (D, E, I, J), de Duncan (J) ou de KW-Bonferroni (A, B, C, F, G, H) à α = 0,05.

(1) = aucune galle ; 1 = traces d’infestation avec quelques petites galles ; 2 = < 25 % de racines portant des galles ; 3 = 25 - 50 % de racines portant des galles ; 4 = 50 - 75 % de racines portant desgalles ; 5 = > 75 % de racines portant des galles.

(2) = aucune masse d’œufs ; 1 = 1 - 2 masses d’œufs ; 2 = 3 - 10 masses d’œufs ; 3 = 11 - 30 masses d’œufs ; 4 = 31 - 100 masses d’œufs ; 5 = > 100 masses d’œufs.

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de reproduction et de dégâts) de la popula-tion de P. coffeae utilisée dans cette expéri-mentation.

RemerciementsCette recherche a été effectuée grâce àl’aide financière du Réseau internationalpour l’amélioration de la banane et de la ba-nane plantain (INIBAP), de l’Agence fla-mande de coopération au développement etd’assistance technique (VVOB), du Conseilinteruniversitaire flamand (VLIR) et del’Australian Centre for International Agri-cultural Research (ACIAR). �

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INFOMUSA — Vol 9, N° 1 11

D. De Waele travaille au Laboratory of Tropical CropImprovement, Katholieke Universiteit Leuven(K.U.Leuven), K. Mercierlaan 92, 3001 Heverlee, Bel-gique. Les autres auteurs travaillent à l’Institut na-tional des sciences agricoles (INSA), Van Dien, ThanhTri, Hanoi, Viêt-nam.

Tableau 4. P. coffeae : paramètres généraux.

Hauteur de plant Poids des parties Poids des racines Nb de feuilles Circonférence du(cm) aériennes (g) (g) érigées pseudotronc (cm)

Essai de 1998 A B C D E

Non infesté par P. coffeae 22,4 b 52,7 b 16,6 a 6,5 a 6,7 a

Infesté par P. coffeae 21,3 a 47,2 a 15,4 a 6,4 a 6,5 a

Essai de 1999 F G H I J

Non infesté par P. coffeae 30,9 a 124,7 a 57,0 a 5,5 a 8,2 a

Infesté par P. coffeae 30,6 a 119,4 a 53,2 a 5,4 a 8,1 aA, B, G, H : pour l’analyse, on a transformé les données avec la racine carrée. Les données non transformées sont présentées dans ce tableau.

C : pour l’analyse, on a transformé les données avec la racine cubique. Les données non transformées sont présentées dans ce tableau.

F : pour l’analyse, on a transformé les données au moyen du logarithme log10x. Les données non transformées sont présentées dans ce tableau.

D, E, I, J : les données n’ont pas été transformées pour l’analyse.

Dans une même colonne, les moyennes suivies de la même lettre ne présentent pas de différence significative d’après le test de Tukey (A, B, C, F, G, H) ou de KW-Bonferroni (D, E, I, J) à α = 0,05.

Tableau 5. P. coffeae : résultats de l’évaluation des dégâts et de la reproduction des nématodes.

Nom Groupe Racines mortes (%) Indice de nécrose Nématodes Nématodes par système

racinaire (%) pour 10 g de racines racinaire

Essai de 1998 A B C D

‘Tay But’ AA 1,7 a 1,9 ab 94 ab 114 abc

‘Ngu Tien’ AA 0,9 a 0,6 ab 146 ab 208 abc

‘Tien’ AA 1,8 a 1,9 ab 93 ab 174 abc

‘Tieu Xanh’ AAA 4,5 a 0,3 ab 65 a 69 ab

‘Tieu Cao’ AAA 0,0 a 0,9 ab 129 ab 221 abc

‘Cao Hong’ AAA 0,0 a 0,3 ab 124 ab 313 abc

‘Xiem Mat’ AAB 1,4 a 0,9 ab 344 ab 648 abc

‘Voi’ AAB 7,1 a 12,8 ab 2297 b 2894 bc

‘Gao’ ABB 1,7 a 2,2 ab 2031 ab 3890 abc

‘Ngop Lun’ ABB 1,0 a 8,7 b 2840 b 5027 c

‘FHIA-23’ AAAA 0,7 a 1,7 ab 393 ab 658 abc

‘Kluai Hom Khom’ AAA 0,0 a 1,2 ab 601 ab 577 abc

‘Yangambi Km 5’ AAA 0,0 a 0,1 a 29 a 42 a

Total 1,4 2,3 662 1093

Essai de 1999 E F G H

‘Tay But’ AA 0,0 a 0,0 a 60 ab 247 ab

‘Com Lua’ AA 0,0 a 0,2 a 28 a 115 a

‘Ngu Thoc’ AA 1,8 a 0,5 a 28 a 153 a

‘Tieu Mien Nam’ AA 0,0 a 0,2 a 16 a 75 a

‘Tieu Vua Trang’ AAA 2,9 a 0,7 a 48 ab 228 ab

‘Cao Hong’ AAA 0,0 a 0,8 a 72 ab 425 ab

‘Man’ AAB 0,0 a 0,0 a 16 a 121 a

‘Com Chua’ AAB 0,0 a 0,3 a 16 a 109 a

‘Ngop Cao’ ABB 0,0 a 0,7 a 534 b 2886 b

‘Yangambi Km 5’ AAA 3,8 a 0,0 a 12 a 46 a

‘Gros Michel’ AAA 0,0 a 0,0 a 20 a 105 a

‘Grand Nain’ AAA 0,0 a 1,6 a 36 a 118 a

Total 0,7 0,4 75 390Dans une même colonne, les moyennes suivies de la même lettre ne présentent pas de différence significative d’après le test de KW-Bonferroni à α = 0,05.

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R. Gomez Kosky, T. Gilliard, L.A. Barranco et M. Reyes

La production annuelle de bananes et debananes plantain est estimée à environ88 millions de tonnes (FAO 1999), une

des plus fortes productions alimentaires mon-diales après le riz, le maïs et le blé (INIBAP1997).

Cette culture est sérieusement menacéepar bien des problèmes phytosanitairescomme la cercosporiose noire (Mycosphae-rella fijiensis Morelet), la maladie de Panamaou fusariose (Fusarium oxyporum f. sp. cu-bense), les viroses dues au bunchy top (BBTV-Banana Bunchy Top Virus) ou la mosaïqueen tirets (BSV-Banana Streak Virus) et lesnématodes, qui provoquent d’énormes pertesen rendement. Tout ceci augmente les coûtsde production et la nécessité de développer denouvelles variétés se fait de jour en jour pluspressante.

Depuis 1984, la FHIA (Fundación Hondu-reña de Investigación Agrícola) a développéun vaste programme de recherche d’hybridesrésistants à la cercosporiose noire. Parmi eux,le cultivar FHIA-18 (AAAB) qui présente, enplus de sa tolérance à la maladie, un bon com-portement au champ et de très bonnes quali-tés agronomiques, est aujourd’hui l’un desprincipaux à être cultivé à Cuba.

Le but du présent travail était de mettre aupoint, dans le cadre de l’embryogenèse soma-tique du bananier, un milieu de culture li-quide permettant la maturation des embryonssomatiques, d’augmenter les pourcentages degermination actuellement atteints et de déce-ler l’apparition d’éventuelles variations soma-clonales au cours du sevrage des plants.

Matériel et méthodesFormation des suspensions cellulairesOn a utilisé comme matériel végétal desfleurs mâles immatures d’inflorescences ducultivar hybride FHIA-18 (AAAB). Ces der-nières ont été récoltées directement sur laplante à environ 20-30 cm de la dernièrefleur femelle. Les bourgeons mâles ont étéensuite taillés à 10 cm de l’apex et on a éli-miné les bractées pour les réduire à des tron-çons de 3 cm, prêts à être transférés au labo-ratoire.

Ceux-ci ont été désinfectés avec de l’alcoolà 70 % (v/v) pendant 15 min Puis, sous loupebinoculaire, on en a extrait 14 mains ou rangs

de fleurs, parmi les plus proches du méris-tème floral, que l’on a placés, du 5ème au12ème, dans des fioles contenant le milieud’induction MA1 proposé par Escalant et al.(1994) pour la formation de cals.

C’est grâce aux cultures hautement em-bryogéniques d’embryons somatiques, issusdes cals formés en cinq mois à partir desmains, que l’on a pu initier les suspensionscellulaires. Pour cela, on a employé le milieuMA2 proposé par Bieberach (1995).

Environ 150-200 mg de poids frais d’amasd’embryons somatiques ont été placés dansdes Erlenmeyers de 25 ml contenant de 2 à3 ml de milieu, lesquels ont été ensuite main-tenus sur agitateur orbital à 90 rpm, à 27 °Cet à l’obscurité permanente.

Au bout de 15 jours, on a filtré les suspen-sions cellulaires ainsi formées sur tamis mé-talliques de 500 µm. Les différentes étudesréalisées au cours de ce travail ont été faitessur ces filtrats de suspensions cellulaires.

Les repiquages se sont succédés tous les15 jours conformément au protocole établipar Escalant et al. (1994). On a évalué lacroissance cellulaire par la méthode du vo-lume de cellules sédimentées (VCS) propo-sée par Schoof (1997). Pour cela, on a utilisédes tubes coniques gradués de 15 ml danslesquels on a placé des aliquotes de 15 ml desuspension cellulaire. Après 5 minutes de dé-cantation, on a mesuré le volume de cellulessédimentées. A chaque repiquage, on a ajustéla concentration cellulaire finale à 3 % et ceindépendamment de la capacité totale del’Erlenmeyer utilisé.

Formation des embryons somatiquesPour obtenir des embryons somatiques, on aemployé le milieu de culture modifié deSchenck et Hildebrandt (1962) : sels miné-raux SH; vitamines de Murashige et Skoog(1962), extrait de malt à 100 mg/l, L-gluta-mine à 100 mg/l, L-proline à 230 mg/l, acidenaphtalène acétique (ANA) à 0,2 mg/l, kiné-tine à 0,05 mg/l, lactose à 10 g/l, zéatine à0,05 mg/l, saccharose à 45 g/l, pH 5,3.

On a étudié l’influence de la concentrationinitiale sur la formation d’embryons soma-tiques. Pour cela, on a testé quatre poidsfrais d’amas cellulaires : 50, 100, 250 et500 mg, pour 25 ml de milieu. L’évaluation dunombre d’embryons formés a été faite aubout de 15 puis de 30 jours de mise en cul-ture en prenant plusieurs échantillons de1 ml de suspension cellulaire, après agitationdes Erlenmeyers pendant quelques secondes.

Il y a eu quatre répétitions par essai dans desErlenmeyers de 250 ml, les conditions de cul-ture étant identiques à celles décrites au pa-ragraphe précédent.

Multiplication secondaire des embryonssomatiquesLe but de l’expérimentation était de détermi-ner l’effet de la densité de l’inoculation ini-tiale sur la multiplication secondaire des em-bryons somatiques en milieu liquide agité.Pour cela, on a employé le milieu basique MScomplémenté par 0,3 mg de 6 benzyl aminopurine (6-BAP), 1 mg d’acide indol acétique(AIA), 3 % de saccharose, avec un pH de 5,3avant autoclavage. On a testé trois densitésd’inoculation d’embryons somatiques austade globulaire : 0,2 ; 0,4 et 0,6 g de poidsfrais dans 25 ml de milieu avec cinq répéti-tions pour chaque densité dans des Erlen-meyers de 250 ml. Au 60ème jour de mise enculture, on a pesé les différents essais sur ba-lance analytique. On a évalué le nombred’embryons formés en plaçant plusieurséchantillons d’embryons somatiques de 1 gde poids frais dans des boîtes de Pétri de5 cm de diamètre contenant un mélanged’eau et de phytagel. Après solidification dumélange, on a effectué le comptage à la loupebinoculaire. De plus, on a mesuré les em-bryons à la règle graduée au dos de la boîte.

Maturation des embryons somatiquesPour mener à bien la maturation des em-bryons somatiques obtenus, on a essayé troisconcentrations différentes : 400, 800 et1 000 mg de poids frais d’embryons soma-tiques au stade globulaire pour 30 ml du mi-lieu de Murashige et Skoog (1962) modifié :sels MS, vitamines MS, biotine à 1,0 mg/l, 6-BAP à 0,5 mg/l, AIA à 2,0 mg/l, saccharose à45 mg/l, de pH 5,8, placés dans des Erlen-meyers de 250 ml maintenus sous agitation à90 rpm, à 27 °C et à l’obscurité permanente.

On a évalué la maturation toutes les se-maines. Pour cela, on a prélevé des échan-tillons et, en les observant à la loupe binocu-laire, on a pu déceler le moment où lesembryons parvenaient à maturité en visuali-sant les changements de leur aspect morpho-logique.

GerminationPour les différents essais qui suivent, on autilisé des systèmes d’immersion temporaireRITA de 500 ml contenant chacun 200 ml demilieu liquide et maintenus en phytotrons à

12 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

Amélioration Techniques de cultures cellulaires

Embryogenèse somatique en milieux liquides.Maturation et augmentation de la germination du cultivar hybride FHIA-18 (AAAB)

Page 13: Bioversity International

25 + 2°C, en lumière fluorescente de 40 µm.m-2.s-1, avec un photopériodisme de16 heures et une fréquence d’immersiond’une minute trois fois par jour (Escalant etal. 1994).

Pour parvenir à faire germer les embryonssomatiques matures, on a suivi les trois pro-tocoles ci-dessous.

Action du Biobras-6 (homologue dubrasinostéroïde) sur la germination enmilieu semi-solideOn a appliqué les cinq traitements suivants :

On a placé 20 embryons dans des flaconsde culture contenant 30 ml de milieu que l’ona maintenus en chambre de croissance, enlumière solaire de 50 à 62,5 µm. m-2.s-1 et à 27 + 2°C. Dans ce protocole, on a utilisé deséchantillons pris au hasard et 15 répétitionspar traitement. On a évalué le nombre d’em-bryons ayant formé une plantule complètepar comptage au bout de 45 jours de mise enculture.

Action du Biobras-6 sur la germination ensystèmes d’immersion temporaire RITADans ce protocole, on a testé l’effet de deuxconcentrations de Biobras-6 (0,005 et0,01 mg/l) sur la même densité d’inoculationinitiale d’embryons (0,5 g).

Action de la densité de l’inoculum initiald’embryons somatiques sur la germination

Dans ce troisième protocole, on a étudiéquatre concentrations initiales : 0,3; 0,5; 0,7et 1,0 g d’embryons somatiques dans un milieu MS basique complémenté par 0,5 mg/lde 6-BAP, 2,0 mg/l d’AIA et la meilleureconcentration de Biobras-6 déterminée parl’expérimentation précédente. On a utilisétrois RITA par traitement, contenant un mi-lieu MS (1962) complémenté par 0,5 mg/l de6-BAP, 2,0 mg/l d’AIA et 30 g/l de saccharose,de pH 5,8.

On a fait conjointement le contrôle de l’ex-périmentation en préparant des bocaux deverre de 250 ml contenant 20 embryons so-matiques et 30 ml d’un milieu semi-solide(phytagel à 2 g/l) de même composition quecelui des RITA. On a procédé à 12 répétitionsdans les mêmes conditions de culture. L’en-semble des bocaux et des RITA a été répartisur rayonnages en chambre de croissance, à50-62,5 µm. m-2.s-1 de lumière solaire et à 27 + 2°C. Dans les deux expérimentations, ona évalué l’initiation de la germination au boutdu 7ème jour de mise en culture et on a

compté le nombre total de plantules forméespar traitement au bout de 40 jours.

Dès que les plantules sont apparues dansles RITA, on les a transférées dans des fiolesde culture de 250 ml contenant 30 ml d’unmilieu composé de sels MS, de 3 % de saccha-rose, solidifié par 6 g/l d’Agar et de pH 5,8avant autoclavage; et ce afin qu’elles poursui-vent leur croissance encore pendant un moisen chambre de culture à la lumière naturelle.

Etude morphologique comparative entre plants issus d’organogenèse ou d’embryogenèse somatiqueOn a sevré les plantules de 4 à 5 cm issuesd’embryogenèse somatique en les plantantdans des plateaux de polyuréthane de 50 al-véoles sur un substrat artificiel formé d’unmélange de casting et de zéolite (3:1). On lesa arrosées pendant 2 minutes trois fois parjour en micro aspersion. Parallèlement, on aplanté un autre lot de 200 plantes obtenuespar multiplication in vitro de bourgeons axil-laires. Au bout de 50 jours et sur 50 planteschoisies au hasard dans chacun des deuxlots, on a observé les caractères quantitatifssuivants : hauteur de la plante, longueur etlargeur de la 2ème feuille, longueur du pé-tiole, distance entre la 2ème et la 3ème feuilleet pourcentage de survie ainsi que des carac-tères qualitatifs comme la couleur du pseudo-tronc et celle du limbe.

Résultats et discussionRéalisation des suspensions cellulairesOn a généré des suspensions cellulaires em-bryogéniques du cultivar hybride FHIA-18(AAAB) en utilisant comme explant initialdes embryons somatiques au stade globu-laire. Au dixième jour de culture des suspen-sions cellulaires, on a constaté la formationde pro embryons et celle de cellules embryo-géniques, petites et sphériques, au cyto-plasme dense contenant des grains d’amidon.

Des observations similaires ont été rappor-tées par Cote et al. (1996) à propos de sus-pensions cellulaires issues de fleurs mâles du

cultivar Grande naine (AAA). Ces suspen-sions étaient formées, en phase de multipli-cation, d’un grand nombre de cellules sphé-riques isolées se divisant activement etd’amas cellulaires hétérogènes, irréguliers,translucides ou non. Ceci concorde aussiavec les observations faites par De Vries et al.(1996) sur suspensions cellulaires de carotte.Les caractéristiques cellulaires qui précè-dent sont considérées comme un indicateurde la condition embryogénique de la suspen-sion cellulaire (Williams et Maheswaram1986). D’autres études de suspensions cellu-laires de Musa ont confirmé la présence decorps protéiques et d’amidon dans les cel-lules des amas embryogéniques (Sannasgala1989, Bieberach 1995).

Pendant les deux premiers mois de cul-ture, les suspensions cellulaires ont présentédes changements de composition : la quan-tité d’amas cellulaires augmentait alors quecelle des cellules isolées diminuait jusqu’à at-teindre des valeurs pratiquement négli-geables. Ces amas embryogéniques, de taillevariant de 80 à 300 µm, ont fini par représen-ter 80 à 95 % des suspensions cellulaires.

Dans ce milieu de culture, les suspensionsont d’ailleurs pu arriver à prendre uneconsistance épaisse, directement liée àl’équilibre cellule/volume du milieu.

Formation des embryons somatiquesA partir du 15ème jour de culture, des struc-tures granuleuses composées de pro em-bryons et d’embryons somatiques au stadeglobulaire ont commencé à apparaître dansle milieu de formation d’embryons, au fonddes Erlenmeyers. L’analyse des résultats desdifférentes densités d’inoculation testéesdans le cadre de la formation d’embryons so-matiques en milieu liquide montre des diffé-rences significatives entre les divers traite-ments, que ce soit à 15 ou à 30 jours deculture.

Les meilleurs résultats ont été obtenusavec la densité de 100 mg/25 ml où se sontformés 1883 embryons somatiques au stade

INFOMUSA — Vol 9, N° 1 13

Traitement Description

T1 Témoin (milieu de germination, Escalant et al. 1994)

T2 6-BAP + AIA + 0,005 mg/l de Biobras-6

T3 6-BAP + AIA + 0,010 mg/l de Biobras-6

T4 0,005 mg/l de Biobras-6

T5 0,010 mg/l de Biobras-6

Figure 1.Influence de la densité de l’inoculum sur la formation des embryons somatiques du cultivarFHIA- 18 (AAAB) en 15 et 30 jours de culture.*des lettres différentes représentent des différences significatives pour Duncan p< 0,005%.

15 jours 30 jours

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

1800

2000

c

a

b

a

b

c

No

mb

re d

'em

bry

on

s so

mat

iqu

es

cdd

50mg 100mg 250mg 500mg

Page 14: Bioversity International

globulaire par ml de suspension en 30 jours(figure 1).

D’autres auteurs ont constaté de meilleursrésultats encore en ce qui concerne lenombre d’embryons somatiques formés maissur des cultivars différents et en plaçant 1 mlde suspension cellulaire en milieu semi-so-lide (Bieberach 1995, Cote et al. 1996, Grapinet al .1998).

Le diamètre des embryons somatiques ob-tenus à partir des suspensions cellulaires deFHIA-18 varie de 0,5 à 1,2 mm, soit 0,86+ 0,25 mm en moyenne. Leur poids varie de0,65 à 0,90 mg selon l’étape de développe-ment où ils se trouvent, soit 0,73 + 0,16 mgen moyenne. Bieberach (1995) décrit des ré-sultats très semblables bien que sur d’autrescultivars de bananier.

Multiplication secondaire des embryonssomatiquesOn a vérifié que la concentration initiale abien un effet sur la multiplication des em-bryons somatiques dans le milieu de cultureMS modifié car des différences significativesentre les divers traitements sont apparuestant au niveau du poids frais que du nombred’embryons au bout de 60 jours de culture.Avec une concentration initiale de 0,6 g/25 ml de milieu, on a réalisé une augmenta-tion de 42 fois le poids frais initial en 60 jourstout en obtenant la formation du plus grandnombre d’embryons complets (tableau 1).C’est la première fois que cela a pu être réa-lisé pour le bananier, en milieu liquide etsous agitation.

Il faut noter qu’avec la densité la plusbasse (0,2 g/25 ml), on a favorisé la matura-tion des embryons somatiques mais qu’il y aeu peu de multiplication. Une fois encore, il n’est plus à démontrer l’importance de déterminer une concentration d’inoculationadaptée à chaque étape du processus d’embryogenèse.

Il est important de souligner que de l’em-bryogenèse en cascade peut avoir lieu enl’absence d’une auxine exogène, c’est ce quel’on appelle auto embryogenèse ou proliféra-tion ou propagation massive (Meckle et al.1995). Les embryons au stade globulaire semultiplient en cascade, chacun formantquatre à six nouveaux embryons somatiqueset ainsi de suite. Les embryons somatiquespeuvent se former à partir de la base des cel-lules épidermiques du premier embryon (Es-calant et al. 1994). Ce processus peut sepoursuivre indéfiniment et permettre ainsi lamultiplication d’embryons somatiques dansdes bioréacteurs au lieu d’employer des sus-pensions cellulaires.

Gómez et al. (2000, sous presse) ont ob-tenu la multiplication en cascade des em-bryons somatiques du cultivar Grande naine(AAA) en milieu liquide agité. Dans leur cas,la densité de poids frais d’embryons soma-tiques qui a été la plus performante se trouveêtre la plus basse : 0,1 g. Ceci confirme l’in-fluence du génotype dans les processus in

vitro et suppose la mise au point de mé-thodes adaptées à chaque cultivar étudié.

Escalant et al. (1994) ont été les premiersà réaliser la multiplication secondaire d’em-bryons somatiques du cultivar Grande naine(AAA) mais dans un système d’immersiontemporaire. Leurs coefficients de multiplica-tion sont très semblables à ceux présentésici. Cependant, ils n’ont atteint le même ni-veau qu’au bout d’un laps de temps plus im-portant (six mois).

Maturation des embryons somatiquesDeux des densités initiales étudiées ont euun résultat favorable dans cette expérimenta-tion en milieu liquide agité. Pour la densitéde 800 mg, on a observé une maturation ra-pide des embryons somatiques, en seulement15 jours, avec 30 % d’embryons arrivés à com-plète maturité. Pour la densité de 400 mg ce-pendant, on a réussi une meilleure synchro-nisation de la maturation dans le temps, car70 % des embryons sont arrivés à maturité;mais plus tardive puisque cela a pris 22 jours.

Pour la densité de 1 000 mg, il n’y a pas eude maturation : la plupart des embryons sontrestés au stade globulaire. Ce résultat montrela relation étroite qui existe entre la densitéinitiale d’embryons et le processus de matu-ration. Cela indique aussi qu’il y a une plusgrande accumulation de substances de ré-serves et moins de multiplication en utilisantdes densités basses, de l’ordre de 400 mgcomme ici. Dans la littérature consultée, iln’est pas fait mention de ce phénomène car,une fois formés, les embryons somatiques austade globulaire sont immédiatement trans-férés sur un milieu de germination où l’on ob-tient de faibles pourcentages de réussite etce, avec un plus grand temps de latence.

GerminationAction du Biobras-6 en milieu de culturesemi-solideDans cette première expérimentation, on aconstaté que la plus grande quantité d’em-

bryons ayant germé apparaît avec les traite-ments T2 et T3, combinant le Biobras-6 avecl’AIA et le 6 BAP, car ils présentent des diffé-rences significatives par rapport aux autrestraitements et au témoin. Leurs pourcen-tages de germination sont respectivement de37 et de 41 %. Ces résultats démontrentl’effet stimulant du Biobras-6 sur la germina-tion (tableau 2) lorsqu’il agit en synergieavec le mélange des régulateurs destinés àaugmenter la germination. Le meilleur traite-ment est le T3 pour lequel on a rajouté0,01 mg/l de Biobras-6. Des travaux réaliséspar Rayas et al. (1999) sur la calogenèsemontrent que deux produits analogues aubrasinostéroïde, le DAA-6 (Biobras-6) et leMH-5, ont également eu un effet favorablesur la croissance et la qualité des cals, enparticulier les concentrations de 0,01 mg/l deBiobras-6 et de 0,1 mg/l de MH-5. La compa-raison de la germination des embryons soma-tiques en milieu semi solide avec celle en sys-tème d’immersion temporaire montrent quece dernier procédé est plus efficace tant surle plan du temps de latence que sur celui dupourcentage de réussite de la germination.

Action du Biobras-6 sur la germinationdes embryons somatiques en systèmed’immersion temporaire RITA

Les résultats obtenus dans cettedeuxième expérimentation, où les em-bryons somatiques ont été mis à germer ensystème d’immersion temporaire RITA,montrent un plus grand pourcentage degermination, avec des différences significa-tives par rapport aux autres traitements,lorsqu’on a utilisé une concentration deBiobras-6 de 0,01 mg/l. Le nombre d’em-bryons ayant germés avec ce traitement estde 600 ce qui porte le pourcentage de ger-mination à 85 %, de 15 % supérieur à celuiatteint sans Biobras-6 (figure 2).

L’emploi du Biobras-6 en culture in vitroa déjà donné de bons résultats sur la germi-nation d’embryons somatiques de papaye

14 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

Tableau 1. Action de la concentration initiale d’inoculation sur la multiplication des

embryons somatiques du cultivar hybride FHIA-18 (AAAB) au 60ème jour de culture.

Densité de l’inoculation (g/l) Nombre total d’embryons somatiques Poids frais (g)

0,2 1200 d* 18,65 d

0,4 4550 c 15,50 c

0,6 16680 a 25,00 a

0,8 9450 b 12,35 b*des lettres différentes montrent des différences significatives pour la preuve de Dunett C avec p < 0,05 %.

Tableau 2. Effet du Biobras-6 sur la germination des embryons somatiques enmilieu semi-solide.

Traitement Description Nombre d’embryons Pourcentage de germés germination

T1 Témoin 80 27 cd*

T2 6-BAP + AIA +0,005 mg/l de Biobras-6 107 37 b

T3 6-BAP + AIA +0,010 mg/l de Biobras-6 122 41 a

T4 0,005 mg/l de Biobras-6 100 33 c

T5 0,010 mg/l de Biobras-6 100 33 c*des lettres différentes indiquent des différences significatives statistiquement pour P < 5%.

Page 15: Bioversity International

(Posada 1995). Et, selon Nuñez (1996), lesbrasinostéroïdes interagissent en forte sy-nergie avec les auxines. D’autre part, ilspeuvent agir avec les gibbérellines soitcomme des auxines soit comme des gibbé-rellines ou des cytoquinines.

En comparant avec l’essai précédent en milieu semi-solide, on constate que le système d’immersion temporaire joint à l’actionrégulatrice du Biobras a amélioré l’ontogenèsedes embryons somatiques de façon positive.

En effet, la formation de bourgeons est unedes difficultés majeures de l’embryogenèsesomatique de beaucoup d’espèces, y comprisdes conifères (Tautorus et al. 1992, Lelu et al.1994) ou de l’hévéa (Michaux-Ferrière et al.1992, Etienne et al. 1997). Cet obstacle peutêtre surmonté par l’emploi des systèmesd’immersion temporaire. L’impact positif dece type de dispositif paraît être lié à la façondont est utilisé le milieu liquide. En effet, ilspermettent de cumuler les avantages de l’im-mersion permanente en évitant les pro-blèmes de vitrification et de manque d’oxy-gène et ceux de l’immersion partielle sursupport inerte (Roberts et Smith 1990) enpalliant l’inefficacité de l’absorption et en ré-duisant les manipulations.

Dans les systèmes d’immersion tempo-raire, la superficie du matériel végétal danssa totalité est en contact uniforme avec lesnutriments du milieu, même quand il n’estpas immergé, car une fine pellicule de milieuadhère par capillarité au tissu végétal. Cettepellicule est insuffisante pour inhiber leséchanges gazeux et sa composition chimiquese renouvelle à chaque immersion. L’aérationest également améliorée puisque chaque im-mersion régénère aussi le milieu ambiant(Teisson et Alvard 1995). De plus, il se pro-duit une agitation du matériel végétal debrève durée. L’ensemble de ces éléments apermis la germination d’embryons soma-tiques de diverses espèces (Citrus, Musa,Coffeae), ce qui était jusqu’alors impossibleen Erlenmeyers ou en bio réacteurs (Teissonet Alvard 1995), ces derniers étant plus com-plexes, moins faciles à manipuler et plus oné-reux que les RITA (Etienne et al. 1997).

Il faut noter que l’usage des RITA a égale-ment permis d’éviter l’oxydation des em-bryons somatiques du cultivar FHIA-18(AAAB). Bieberach (1995) rapporte des ré-sultats similaires sur d’autres cultivars, dontla plupart des embryons somatiques ont com-mencé à germer dès le 7ème jour de mise enculture. On a pu constater le même phéno-mène avec d’autres systèmes d’immersiontemporaire constitués par des récipients de10 l (compagnie Nalgène) dans lesquels 65,5à 73 % des embryons (500 à 800 par réci-pient) ont germé (Gómez, informations nonpubliées).

Les systèmes d’immersion temporaire favorisent donc un développement plusconséquent et synchronisé des embryons somatiques, également décrit par Etienne et al. (1997) sur Hevea brasiliensis (Mull

Arg) et Cabasson et al. (1997) sur Citrus de-liciosa (Ten).

Action de la densité d’inoculation initiale d’embryons somatiques sur la germination en système d’immersion temporaire RITALa meilleure densité est de 0,5 g, densitépour laquelle on a obtenu le plus fort pour-centage de germination (85 %). Dans tous lescas de figure, les pourcentages sont de lointrès supérieurs à celui du témoin (tableau 3).Ce sont quelques uns des plus élevés jamaisatteints pour la germination d’embryons so-matiques de bananier et de bananier plan-tain. Ceci peut être dû à divers facteurs,parmi lesquels les effets positifs de l’immer-sion temporaire et l’action favorable du régu-lateur le Biobras-6, décrits précédemment et, bien entendu, le génotype. Jusqu’à au-jourd’hui, aucune information spécifique n’aété rapportée à propos de la germination d’embryons somatiques du cultivar hybrideFHIA-18 (AAAB).

Les pourcentages connus de germinationd’embryons somatiques au sein du genreMusa oscillent de 0,45 à 80 % selon les géno-types et les milieux de culture (Bieberach1995, Cote et al. 1996, Schoof 1997, Grapin et al. 1998).

A ce jour, les plus hauts pourcentages degermination sont ceux obtenus par Escalantet al. (1994) qui ont employé aussi les sys-tèmes d’immersion temporaire mais surd’autres cultivars de bananier.

Etude morphologique comparative entre plants issus d’organogenèse et ceux en cours de sevrage provenantd’embryogenèse somatiqueLes résultats obtenus ne montrent pas de dif-férences entre les deux lots de plants prove-nant soit d’organogenèse, soit d’embryoge-nèse somatique si ce n’est la taille supérieure

développée par ceux d’origine embryogé-nique (tableau 4). On n’a pas non plus ren-contré dans les deux populations de plantsatypiques tels que des variants nains géantsou mosaïque (Sandoval et al. 1997). Ces ré-sultats concordent avec ceux de Cote et al.(1999) qui, travaillant sur des suspensionscellulaires du cultivar Grande naine (AAA) etcomparant les plants nés de cette techniqueavec ceux obtenus par organogenèse tradi-tionnelle, n’ont pas noté entre eux de diffé-rences morphologiques au champ.

Cela ne veut d’ailleurs pas dire qu’il n’y apas de variations somaclonales mais seule-ment qu’il n’a pas été possible de les détecterà ce stade de développement. Sandoval et al.(1997) font remarquer qu’on ne peut détec-ter de toute façon à ce stade là qu’environ60 % de variations somaclonales. Ils suggè-rent donc de poursuivre les évaluations auchamp sur plusieurs générations afin de cou-vrir un cycle de développement. D’autre part,Schoof (1999) signale jusqu’à 97 % de varia-tions somaclonales chez les plants issus dessuspensions cellulaires de la variétéWilliams, variations apparemment dues à latechnique des « scalps » employée où de trèsfortes concentrations de 6-BAP sont utilisées.

INFOMUSA — Vol 9, N° 1 15

*des lettres différentes montrent des différencesstatistiquement significatives pour P < 5 %.

Tableau 3. Action de la densité d’inoculation initiale sur la germination d’embryonssomatiques du cultivar hybride FHIA-18 (AAAB) au 30ème jour de culture.

Densité d’inoculation Nombre d’embryons Nombre d’embryons Pourcentage de(g) initiaux germés (X ± ET) germination

0,3 750 320 ±14,1 45 b*

0,5 750 600 ± 16,7 85 a

0,7 1050 402 ± 14,3 26 bc

1,0 1500 260 ± 12,3 17 c

Témoin 300 43 ± 7,71 14 c*Des lettres différentes représentent des différences statistiquement significatives pour Dunette C à 0,5 % près.

0

100

200

300

400

500

600

700

c ba

No

mb

re d

'em

bry

on

s s

om

atiq

ues

ger

més

0mg/L 0.005mg/L 0.01mg/L

Figure 2. Effet du Biobras-6 sur la germinationdes embryons somatiques en systèmed’immersion temporaire RITA

Tableau 4. Comparaison entre plants du cultivar hybride FHIA-18 (AAAB) obtenussoit par embryogenèse somatique soit par organogenèse.

Type de Longueur Longueur de la Largeur de la Distance Hauteur de lamorphogenèse du pétiole 2ème feuille 2ème feuille entre les plante

(cm) (cm) feuilles (cm)2 et 3 (cm)

Organogenèse 1,95± 0,19 a* 13,22± 0,7 a 6,68± 0,6 a 1,90± 0,2 a 6,60± 0,4 b(bourgeonsaxillaires)

Embryogenèse 1,86± 0,12 a 13,90±, 62 a 7,10± 0,4 a 1,91± 0,2 a 7,30± 0,6 asomatique

Moyenne ± ETi 1,90 ± 0,15 13,55 ± 0,67 6,90 ± 0,53 1,9 ± 0,2 6,95 ± 0,54

CV 0,13 0,21 0,13 0,15 0,3*Des lettres différentes représentent des différences significatives pour P < 5%.

Page 16: Bioversity International

I. Bermúdez, P. Orellana, J. Pérez Ponce, J. Clavero, N. Veitía,

C. Romero, R. Mujica et L. García R.

La cercosporiose noire (Mycosphaerellafijiensis Morelet) est actuellement lamaladie la plus destructive au monde

pour les bananiers et les bananiers plantain.

Depuis son apparition à Cuba en no-vembre 1990, elle est devenue la maladie fon-gique la plus répandue dans les plantationsdu pays.

La solution la plus adaptée pour réduireles dommages causés par cette maladie dé-vastatrice est de développer des variétés ré-sistantes. Depuis 1984, la FHIA (FundaciónHondureña de Investigación Agrícola) a dé-veloppé un vaste programme de recherches

d’hybrides résistants parmi lesquels ontrouve le bananier de type ‘French Plantain’FHIA-21 (AAAB), résistant à la fusariose, etdont les fruits de bonnes taille et qualité per-mettent d’obtenir un haut rendement maisqui possède un port est trop élevé.

L’emploi d’agents mutagènes combinés auxtechniques de la biotechnologie permettentd’intensifier la variabilité génétique afind’améliorer certains caractères agrono-

Au Laboratoire de Cultures Tropicales del’Université Catholique de Leuven (INIBAP1997), ont été constatés 100 % de variationssomaclonales chez des plants provenant desuspensions cellulaires du cultivar Grandenaine (AAA), parmi lesquelles les variationsles plus fréquentes à six mois sont le nanismeet les feuilles épaisses et déformées.

RemerciementsAu Dr Jean-Vincent Escalant pour la correc-tion de ce travail. �

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16 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

Rafael Gómez Kosky et Maritza Reyes travaillent à l’Instituto de Biotecnología de las Plantas, Universi-dad Central de Las Villas. Santa Clara, Cuba, e-mail :[email protected]; Terrence Gilliard au Ministe-rio de Agricultura de Santa Lucia et Luis Antonio Bar-ranco à l’Universidad de Las Tunas, Las Tunas, Cuba.

Amélioration Variabilité induite

Amélioration du clone hybride de bananier plantainFHIA-21 par mutagenèse in vitro

Page 17: Bioversity International

miques comme la fructification, le rende-ment, la qualité et la résistance aux agentspathogènes et aux maladies (Ho et al. 1993,1994). De plus, les techniques de cultures tis-sulaires facilitent l’induction, la sélection etla diffusion des mutants.

La culture de bourgeons in vitro a déjà étéutilisée pour induire des mutations sur plu-sieurs génotypes de Musa, de différents ni-veaux de ploïdie et de différentes combinai-sons des génomes acuminata (A) etbalbisiana (B) (Novak et al. 1986).

Le travail présenté ici a été réalisé dans lecadre des biotechnologies appliquées actuel-lement à l’amélioration génétique, avec pourobjectifs :• de sélectionner des variants somaclonaux

à port bas parmi des populations irradiéesdu clone FHIA-21,

• d’en étudier le comportement face à la cer-cosporiose noire.

Matériel et méthodesOn a introduit tout d’abord le matériel végé-tal au laboratoire pour le multiplier ensuitein vitro selon le protocole décrit par Orel-lana et al. (1991). On a induit la formation debourgeons multiples en plaçant les apex dansun milieu MS (1962) complémenté par du 6 benzyle aminopurine (6-BAP) à 20 mg/l; del’acide indolacétique (AIA) à 0,65 mg/l et dusaccharose à 30 g/l, avec un pH de 5,8. Puis,pour induire la variabilité, les bourgeons ontété soumis à des doses de 25 Gy de rayonne-ment Gamma provenant de la désintégrationdu C60. Ensuite, on a procédé à cinq repi-quages jusqu’à régénérer environ 10 000 vitroplants qui ont été sevrés en serre pen-dant 45 jours avant d’être transplantés auchamp à la station expérimentale de Reme-dios. Pendant tout le temps du développe-ment de la plantation, un travail agricole mi-nimum a été fourni, sans applications defongicides, pour pouvoir observer la réponsedes plants à une pression naturelle.

Les évaluations ont consisté à sélectionnerles plants présentant des caractères positifsau champ et à étudier la variabilité de la po-pulation. On a relevé la hauteur de la plante(en formant trois groupes de niveau), le dia-mètre du pseudotronc; le nombre total defeuilles, le nombre de feuilles nécrosées parla cercosporiose noire à la formation du ré-gime puis lors de la récolte, le nombre demains et de doigts du régime (trois groupesde niveau), la longueur du doigt central de ladeuxième et de l’avant dernière mains. Les li-gnées présentant des caractéristiques posi-tives ont été plantées, à raison de cinq plantspar lignée, sur la même station expérimen-tale, de façon à réaliser une étude clonalepar comparaison avec le clone original. Leslignées les plus prometteuses ont été transfé-rées in vitro de manière à en augmenter lapopulation et à les étudier dans d’autres en-vironnements.

Le travail s’est déroulé selon le schémasuivant (figure 1).

Résultats et discussionLes évaluations ont montré une grande variabilité du matériel végétal en ce quiconcerne la hauteur de la plante, le dia-mètre du pseudotronc, le nombre total defeuilles, les changements au niveau du ré-gime et l’impact de la cercosporiose noire,ce qui montre bien l’efficacité de la combi-naison agent mutagène/culture de tissus.Novak et al. (1990) ont obtenu des résultatssimilaires au cours d’un programme d’amé-lioration par mutation de clones du genreMusa.

On a tout particulièrement constaté unfort taux de variation quant à la hauteur duplant, comme le montre le tableau 1.

Les résultats du tableau 1 montrent quel’environnement a une influence bien mar-quée sur l’une et l’autre des populations. Eneffet, la hauteur normale du clone originalFHIA-21, pendant le premier cycle repro-ductif, varie de 250 à 300 cm. En outre, on a

trouvé dans le lot irradié, parmi les plantesau port le plus bas, plusieurs variants possé-dant d’autres changements favorables telsque la taille du doigt, la forme du régime etla structure foliaire, très différentes decelles du clone original. Car les objectifs dece travail n’étaient pas de rechercher seule-ment des plantes à port bas mais aussi detenir compte de tout un ensemble de carac-tères positifs supplémentaires puisque forceest de constater que les fréquences de varia-tion de hauteur sont très semblables dansles deux lots irradiés, sélectionnés ou non.Et il est important de souligner que bien desclones de bananiers et de bananiers plan-tain n’ont pas, au cours de leur premiercycle reproductif, la taille qu’ils atteignentaux cycles suivants.

On a aussi noté de grandes variations dunombre de doigts (tableau 2) sur la totalitéde la population où 59,86% des plantes por-tent des régimes en comptant plus de

INFOMUSA — Vol 9, N° 1 17

Implantation d’apex du clone original FHIA-21 : 2 mois

Formation de bourgeons adventifs (bourgeons multiples) : 2 mois

Traitement mutagène des bourgeons adventifs

4 à 5 repiquages pour éliminer d’éventuelles chimères : 3 mois

Régénération et enracinement des vitroplants : 2 mois

Sevrage des vitroplants en serre : 2 mois

Transplantation et développement au champ

des vitroplants : 11 à 16 mois (plante mère)

- Etude clonale = 24 mois

- Répétition de l’expérimentation

- Validation au champ

Figure 1. Schéma d’amélioration de l’hybride FHIA-21 par mutation.

Tableau 1.Variation de la hauteur des plantes durant le 1er cycle reproductif.

Niveaux de hauteur (cm) Nombre de plants Fréquence de variationsélectionnés (%)

Matériel irradié sélectionné

100-250 41 38,30

251-300 61 57,00

>300 5 4,70

Total 107 100,00

Matériel irradié non sélectionné

100-250 103 35,76

251-300 169 58,68

>300 16 5,55

Total 288 100,00

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60/ fréquence maintenue chez les plantessélectionnées (57,1%).

Beaucoup d’auteurs ont remarqué que lafréquence des variations phénotypiqueset/ou morphologiques (stature de la plante,couleur des feuilles), physiologiques (crois-sance et multiplication des rejets, durée defloraison, maturation des fruits) et agrono-miques (qualités du régime) varie de 3 à40% chez les plantes de première généra-tion, en fonction de leur génotype et desdoses de radiation utilisées (Novak et al.1990).

La fréquence des variations phénoty-piques sur les 1 024 premières plantes obser-vées est de 4,78%. Elles font apparaîtrequatre variants somaclonaux qui pourraientêtre de type Faux corne bien que deuxd’entre eux soient sensibles à la cercospo-riose noire (tableau 3).

La comparaison des valeurs moyennes etdes écarts entre les relevés de la populationsélectionnée et ceux de la population totalemontre que la population dans son ensemblea une hauteur supérieure à celle de la popu-lation sélectionnée (tableau 4). En revanche,le nombre moyen de mains par régime estaux alentours de 6 dans les deux cas. Dans laplupart des cas également, les plantes ont enmoyenne plus de 60 doigts par régime. Ceciconfirme la corrélation positive existantentre la hauteur d’une plante et le nombretotal de doigts par régime.

A l’analyse, les valeurs des écarts de la po-pulation montrent que la hauteur et lenombre de doigts sont les paramètre les plusvariables, comme on l’a déjà signalé.

Parmi les plantes sélectionnées, on en adistingué cinq qui présentaient le meilleurprofil, en intégrant différents caractères

(tableau 5) et qui réagissaient diversement àla cercosporiose noire.

En ce qui concerne la hauteur des plantes,on a constaté des différences significatives:entre les lignées elles-mêmes mais aussientre les lignées et le clone original FHIA-21.Les lignées IBP 24-14 et IBP 47-4 ont les va-leurs les plus basses. Cependant, ces der-nières ont aussi des résultats inférieurs auxautres lignées et au témoin en ce quiconcerne quelques caractères agronomiquesimportants (nombre de doigts par régime,poids du régime). De plus, elles développentun régime de type Faux corne alors que lesautres et le témoin possèdent un régime detype French. En revanche, les lignées IBP 14-23et IBP 17-13, d’une hauteur significativementplus basse que le témoin FHIA-21, ont un boncomportement agronomique pour les autresindicateurs de rendement. Ceci les rend trèsprometteuses pour la sélection de plantes àport bas chez cet hybride.

Il faut souligner qu’il y a eu une forte at-taque généralisée de la cercosporiose noirecontre le témoin FHIA-21, qui n’a pu produiredes doigts complètement développés, ce quicontredit les rapports ayant conclu à sahaute résistance (Cote et al. 1994).

ConclusionsPendant le premier cycle reproductif (plantemère), la fréquence générale de variation dumatériel irradié de l’hybride FHIA-21 a été de4,78%. Les caractères les plus variables sontla hauteur de la plante et le nombre de doigtspar régime entre autres variations morpholo-giques. Les caractères les plus stables sont lediamètre du pseudotronc et le nombre demains du régime.

Bien que l’hybride FHIA-21 ait un régimede type French, on a rencontré quelques va-riants produisant un régime de type Fauxcorne dont la morphologie générale est trèsdifférente du clone original.

La majeure partie de la population étudiéea été fortement affectée par la cercosporiosenoire, bien que l’on ait sélectionné desplantes parvenues à la récolte avec plus detrois feuilles actives. �

RéférencesCote F., F. Rosales, P. Rowe & C. Rivera. 1994. Reac-

ción a Sigatoka negra y comportamiento agronó-mico de plátanos híbridos (AAAB) sometidos a

18 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

Tableau 2. Variation du nombre de doigts par régime durant le 1er cyclereproductif.Variation du nombre de doigts Nombre de plantes Fréquence (%)

Matériel irradié sélectionné

jusqu’à 40 doigts 21 20,00

de 41 à 60 doigts 24 22,80

plus de 60 doigts 60 57,10

Matériel irradié non sélectionné

jusqu’à 40 doigts 16 10,08

de 41 à 60 doigts 43 29,25

plus de 60 doigts 88 59,86

Tableau 3. Variations phénotypiques observées par rapport au clone original sur lesplantes sélectionnées au cours du 1er cycle reproductif.

Nombre de Port bas Doigts les Doigts Doigts Résistance Fréquence plantes Type faux plus courts petits élevée à la totale (%)

observées corne longs et fins et droits cercosporiose possible noire

1024 4 10 20 12 3 4,78

Tableau 4. Valeurs des moyennes et des écarts entre les relevés selon lespopulations.

Valeurs moyennes Écarts

Population Hauteur Diamètre Nombre Nombre de Hauteur Diamètre Nombre Nombredu du de de doigts (cm) du de mains de doigts

pseudo pseudo mains pseudotronc tronc tronc (cm) (cm) (cm)

Matérielirradié non sélectionné 270,71 48,48 6,61 68,78 25,40 6,29 6,19 18,83

Matériel irradié sélectionné 250,44 47,91 6,40 67,59 25,94 5,25 1,04 20,78

Tableau 5. Paramètres de croissance évalués sur les lignées sélectionnées.

Code de Hauteur de la Périmètre du TFF* TFR** Cycle Nombre Poids du Périmètre du Longueur externe la lignée plante (cm) pseudotronc plantation/récolte de doigts régime doigt central*** doigt central

(mois) (kg) (cm) (cm)IBP 14-23 281,6b 54,2a 12,0a 6,2b 11,6c 83,2b 14,08b 3,4a 22,8a

IBP 17-13 282,5b 47,5b 10,5ab 9,0a 13,0a 64,0c 14,5b 2,75bc 20,0a

IBP 50-5 294,8ab 57,4a 11,4ab 4,6b 11,6c 100,0a 21,08a 3,40a 23,6a

IBP 24-14 236,0c 45,4b 9,4b 5,0b 13,0a 45,0d 5,15c 3,1abc 19,6a

IBP 47-4 215,0d 36,8c 7,0c 4,4b 12,8ab 57,2cd 5,98c 2,62c 19,6a

Témoin 302,8a 56,6a 9,8ab 6,6b 11,8bc 105,0a 13,8b 3,32ab 22,0a(FHIA-21)E.T.(x) ±0,26 ±0,14 ±0,67 ±0,69 ±0,30 ±0,69 ±0,45 ±0,16 ±0,90

* TFF : Total des feuilles à la floraison, ** TFR :Total des feuilles à la récolte, *** Doigt central de la main centrale.

Des lettres identiques dans une même colonne indiquent qu’il n’y a pas de différences significatives pour p<0,05.

Page 19: Bioversity International

S. de Oliveira e Silva, S. de Mello Véras, L. Gasparotto,

A. Pires de Matos, Z. Maciel Cordeiroet B. Boher

La maladie de Moko, causée par la race 2de Ralstonia (Pseudomonas) solana-cearum (Smith), provoque le flétrisse-

ment des feuilles de bananier en commen-çant par les plus jeunes, ainsi que la nécrosedu cigare. Les fruits immatures des plants in-fectés prennent une couleur jaunâtre et leurpulpe exhibe une pourriture sèche. Lorsquel’infection se produit avant la floraison, elleentraîne un développement anormal du ré-gime dont les fruits pourrissent avant demûrir, quand le régime n’est pas carrémentabsent. La maladie de Moko se diffuse sousl’action des insectes, par l’intermédiaire desol infecté ou par le contact des racines. Cescaractéristiques, ainsi que l’absence de culti-var résistant et la nature rudimentaire despratiques culturales, font de cette maladieune sérieuse contrainte pour la productionbananière (Buddenhagen 1961, Stover 1972,Takatsu 1986, Matos et al. 1996).

La race 2 de R. solanacearum a été signa-lée pour la première fois au Brésil dans la ré-gion de l’Amazonie, dans l’État d’Amapá (To-keshi 1976). Actuellement, elle estégalement présente dans les États de l’Ama-zonas, de Para et d’Acre, tous situés danscette même région (Takatsu 1986). D’aprèsles diagnostics, le nombre de plantations af-fectées par la souche A de cette race n’acessé de progresser dans la région au coursdes dernières années (Matos et al. 1996, Per-eira et al. 1997).

Plusieurs gènes récessifs contribuent à larésistance des bananiers à la maladie deMoko (Vakilii 1965, Rowe et Richardson1975). Stover (1972) a mis en évidence divers

degrés de sensibilité à cette maladie chez lescultivars de bananiers. D’après ses résultats,le cultivar Pelipita (ABB) est extrêmementrésistant à l’agent pathogène, ce qui fait ap-paraître la résistance génétique comme uneoption viable pour lutter contre la maladie deMoko dans les régions où les techniques deproduction sont rudimentaires (Jones 1995).

Pourtant, on n’a réussi à identifier aucuncultivar résistant parmi le matériel suivant,qui a été testé dans un sol naturellement in-fecté : tétraploïdes (AAAB) tels que PV03-44, JV03-15, PA03-22, Pioneira ; triploïdes(AAA) Caipira, Nam, Nanica, Nanicão,(AAB) Pacovan, Prata, Prata Anã, Mysore,Thap Maeo, Ouro da Mata ; plantains (AAB)Pacovi, Pacovan, Bluggoe et (ABB) Figo(Silva et al. 1998).

L’objectif de cette étude consistait à éva-luer la réaction de 31 génotypes diploïdes(AA) à l’inoculation de la race 2 de R. sola-nacearum, en vue de sélectionner des culti-vars résistants qui puissent être utiliséscomme géniteurs mâles dans le programmed’amélioration des bananiers du Centre national de recherche sur le manioc et lescultures fruitières tropicales (CNPMF) de l’Embrapa.

Matériel et méthodesOn a évalué un total de 31 génotypes di-ploïdes (AA) – 21 diploïdes naturels et 10 hy-brides – provenant de la banque de matérielgénétique de bananier du CNPMF située àCruz das Almas, dans l’État de Bahia. L’essaia été effectué en serre à l’Embrapa Amazonieoccidentale (CPAA), dans la municipalité deManaus, dans l’État de l’Amazonas (nord duBrésil), où la maladie de Moko est endé-mique.

On a inoculé huit plants de chaque di-ploïde avec le Biovar 1 de la race 2 de R. sola-nacearum, en injectant 1 ml de suspension

bactérienne à une concentration de 108

ufc/ml dans le pseudotronc, à 10 cm de lasurface du sol.

Les symptômes externes ont été évalués àintervalles d’une semaine sur la base del’échelle suivante :• absence de symptômes• nécrose du cigare• jaunissement de 2-3 feuilles• cassure du pétiole• mort du plant.

Les plants dépourvus de symptômes huitsemaines après l’inoculation ont été considé-rés comme résistants à la maladie de Moko.

Résultats et discussionSix semaines après l’inoculation, les plantsont commencé à exhiber des symptômes ex-ternes caractéristiques de la maladie deMoko. Tous les plants exprimant des symp-tômes externes présentaient aussi la décolo-ration vasculaire typique de l’infection par larace 2 de R. solanacearum. Ces résultatsmontrent l’efficacité de la technique d’inocu-lation utilisée pour évaluer ces génotypes diploïdes.

Les diploïdes naturels Berlin, Buitenzorg,Fako Fako, Jambi, Jaran, Jari Buaya, Khai,Khi Maeo, Lidi, Microcarpa, NBA 14, NBF 9,Nº 118, Ouro, P. Serum, Pipit, Pa Phathalung,Tongat, Tambi et Zebrina et les hybrides1304-04, 1318-01, 422306, F3P4, M-48 et M-61se sont montrés sensibles au Biovar 1 de larace 2 de R. solanacearum. En revanche, leshybrides diploïdes (AA) F2P2, 131901, 1741-01et SH3362, ainsi que Babi Yadefana, cultivardiploïde de Nouvelle-Guinée, ont fait preuvede résistance à l’agent pathogène. Quelquescaractéristiques de ces cinq génotypes résis-tants sont présentées au tableau 1.

Bien qu’on n’ait encore identifié aucune ré-sistance à la maladie de Moko chez des varié-tés commerciales triploïdes ou tétraploïdes(Vakilii 1965, Silva et al. 1998), les résultatsprésentés ici montrent qu’il existe une varia-bilité génétique parmi les génotypes de bana-niers diploïdes (AA) qui ont exprimé une ré-sistance à la race 2 de R. solanacearum.

La détection de cette résistance chez desdiploïdes ouvre la possibilité de créer des va-riétés commerciales résistantes à la maladiede Moko à l’aide des techniques d’améliora-tion conventionnelles. Étant donné qu’on n’aévalué jusqu’à présent qu’un petit nombre de

desmane. Memorias XI Reunión ACORBAT. SanJosé. Costa Rica: 339-405.

Ho Y.W., Y.P. Tan & C. Mak. 1993. Micropropagationfor commercial production of plantings materialswith special reference to banana. In: Proceedingsof a Seminar on The Fruits Industry in Malaysia,Jahor Bham, Malaysia.

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INFOMUSA — Vol 9, N° 1 19

Ressources génétiques Résistance des diploïdes au Moko

Évaluation de la résistance à lamaladie de Moko (Ralstoniasolanacearum, race 2) chez Musa spp.

Les auteurs travaillent à l’Instituto de Biotecnologíade Las Plantas (IBP), UCLV, Santa Clara, Villa Clara,Cuba.

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génotypes, on peut espérer que la poursuitedes évaluations permettra d’identifier denouvelles sources de résistance. �

RéférencesBuddenhagen I.W. 1961. Bacterial wilt of bananas:

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20 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

S. de Oliveira e Silva, A. Pires de Matos et Z.J.Maciel Cordeiro sont respectivement généticien etphytopathologistes à l’Embrapa Mandicoa e Fruticul-tura, C. Postal 007, CEP 44380 000, Cruz das Almas,BA, Brésil (courrier électronique du premier auteur :[email protected]). S. de Mello Véras tra-vaille à l’Embrapa/CNPq, C. Postal 219, CEP69048.660, Manaus, AM, Brésil. L. Gasparotto estphytopathologiste à l’Embrapa Amazonia Occidental,C. Postal 219, CEP 69048.660, Manaus, AM, Brésil.Et Bernard Boher est agronome à l’INPA, C. Postal,478, CEP 69011-970, Manaus, AM, Brésil.

Ressources génétiques Evaluation au Ghana

B.M. Dzomeku, B. Banful, A.A. Ankoma, D. Yeboah

et S.K. Darkey

La banane et la banane plantain (Musaspp.) occupent une place de premierplan parmi les denrées amylacées au

Ghana, où elles sont consommées à la foiscomme aliment énergétique et comme des-sert. La banane plantain contribue pour envi-ron 13,1 % au produit intérieur brut agricoleet sa consommation annuelle par habitant(85 kg) est supérieure à celle d’autres den-rées de base telles que le maïs et l’igname.La banane et la banane plantain constituentégalement une source importante de revenuspour les populations rurales (Ortiz et Vuyl-steke 1996).

Cependant, leur production est affectéepar la pression croissante de ravageurs et de

maladies. Parmi celles-ci, la plus notoire estla cercosporiose noire (Mycosphaerella fi-jiensis). Cette maladie fongique a été obser-vée pour la première fois au début des an-nées 80 à Assin-Fosu, dans la région centraledu Ghana. Depuis lors, elle s’est répanduedans toutes les régions productrices de plan-tain de ce pays. Elle cause des pertes de ren-dement significatives, allant de 20 à 50 %.Dans des conditions très sévères, ces pertespeuvent même atteindre 80 % (Hemeng etBanful 1994).

On peut lutter contre la cercosporiosenoire à l’aide de fongicides, mais le coût deces produits est prohibitif. En outre, ils ontdes effets préjudiciables sur un écosystèmefragile. C’est pourquoi la méthode de lutte laplus viable consiste à utiliser des hybridesdotés à la fois d’un potentiel de rendementélevé et d’une bonne résistance à la maladie.

En 1994, le Crops Research Institute a in-troduit des hybrides tétraploïdes de Musa de

la Fundación Hondureña de InvestigaciónAgrícola (FHIA, Honduras) qui sont dotés derésistance/tolérance à la cercosporiosenoire : le bananier dessert FHIA-01, le bana-nier à cuire FHIA-03 et le French plantainFHIA-21. Cette introduction a eu lieu dans uncontexte où tous les cultivars locaux étaientsensibles à la maladie.

Matériel et méthodesDes vitroplants de FHIA-21 et FHIA-01 ontété reçus de la FHIA pour cette évaluation.On les a acclimatés sous abri pendant six se-maines avant de les planter dans des par-celles.

Les essais ont été établis dans trois sites :Fumesua dans la région Ashanti, Assin-Fosudans la région centrale et Bunso dans l’est dupays. Ces sites ont été choisis en fonction dela diversité des types de sols et de la sévéritéde la cercosporiose noire. On a utilisé un dis-positif en blocs de Fisher avec trois répéti-tions. Pour amender le sol, on a appliqué 3 kgde fumier de volaille au moment de la planta-tion. L’espacement était de 3 m x 2 m (1667plants/ha).

On a évalué la sévérité de la maladie àl’aide de l’échelle de 1 à 10 de Stover, en fai-sant les observations sur la troisième feuille.

Évaluation multilocale d’hybridesde la FHIA au Ghana

Tableau 1. Quelques caractéristiques des génotypes de bananiers diploïdes (AA)résistants à la maladie de Moko. Embrapa Amazonie occidentale, Manaus,Amazonas (Brésil), 1998.

Génotype1 Hauteur Nb de Longueur Réaction aux maladies2

de plant doigts/ des doigts régime (cm)

Fusariose Cercosporiose Cercosporiosejaune noire

Babi Yadefana Faible 60 12 _ S -

F2P2 Moyenne 96 12 - - -

1319-01 Moyenne 200 13 R R

1741-01 Moyenne 112 14 - R -

SH3362 Élevée 192 15 - - S1 Babi Yadefana : cultivar de Nouvelle-Guinée ; F2P2 : hybride d’Équateur ; 1319-01 : croisement entre Malaccensis x (Tjau Lagada,sélection 01 ; 1741-01 : croisement entre Jari Buaya x hybride (Calcutta x Madang) ; SH3362 : hybride du Honduras.2 R : résistant ; S : sensible.

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Tableau 2. Rendement et paramètres agronomiques sélectionnés de FHIA-01 à la récolte, 1997-1999 (Fumesua, Bunso et Assin-Fosu).

Fumesua Bunso Assin Fosu

1997 1998 1999 Moyenne ET 1997 1998 1999 Moyenne ET 1997 1998 1999 Moyenne ET

Hauteur de plant à la récolte (cm) 237,0 241,0 240,0 239,3 (1,0) 265,0 250,0 248,2 254,4 (18,9) 245,0 240,0 250,1 245,0(5,7)

Hauteur du plus grand rejet (cm) 180,0 170,0 168,0 172,7 (9,2) 180,0 172,3 167,4 173,2 (9,0) 120,0 128,0 118,0 122,2 (5,7)

Nombre de rejets 3,2 5,0 6,3 4,8 (0,5) 5,2 6,1 4,0 5,1 (0,2) 3,0 6,0 4,0 4,3 (0,5)

Nombre de feuilles à la floraison 13,0 14,0 14,0 13,7 (0,1) 14,2 13,0 13,0 13,4 (0,1) 14,0 13,0 13,0 13,3 (0,1)

Nombre de feuilles à la récolte 7,0 8,0 7,0 7,3 (0,1) 5,6 7,0 8,0 6,9 (0,3) 6,0 8,0 7,0 7,0 (0,2)

Rendement (t/ha) 38,3 40,8 41,1 40,1 (0,5) 42,7 39,4 38,5 40,2 (1,0) 30,7 34,2 55,6 33,1 (1,4)

Circonférence du pseudotronc (cm) 50,3 49,3 50,2 49,9 (0,1) 50,6 47,3 49,0 49,0 (0,6) 45,0 48,5 46,2 46,6 (0,7)

Nombre de mois jusqu’à la floraison 11,3 11,4 11,3 11,3 (0,0) 11,3 11,3 11,4 11,3 (0,0) 11,9 11,4 11,6 11,6 (0,0)

Nombre de mois jusqu’à la récolte 14,7 14,5 14,7 14,6 (0,0) 15,0 15,2 15,0 15,1 (0,0) 15,4 15,2 15,3 15,3 (0,0)

Nombre de mains/régime 8,0 8,0 8,0 8,0 (0,0) 8,0 9,0 8,0 3,0 (0,1) 7,0 8,0 7,0 7,3 (0,2)

Nombre de doigts/régime 109,0 103,0 112,0 108, (4,7) 110,0 102,0 104,0 105,3 (3,9) 101,0 98,0 99,0 99,3 (0,5)

Tableau 3. Rendement et paramètres agronomiques sélectionnés de FHIA-03 à la récolte, 1997-1999 (Fumesua, Bunso et Assin-Fosu).

Fumesua Bunso Assin Fosu

1997 1998 1999 Moyenne ET 1997 1998 1999 Moyenne ET 1997 1998 1999 Moyenne ET

Hauteur de plant à la récolte (cm) 225,0 221,0 220,0 222,0 (1,5) 226,0 230,0 228,2 228,1 (1,9) 235,0 233,0 230,1 232,7 (1,4)

Hauteur du plus grand rejet (cm) 100,0 98,0 102,0 100,0 (0,8) 100 107,3 115,4 107,6 (4,4) 90 99,0 101,0 96,7 (7,6)

Nombre de rejets 3,0 3,2 4,0 3,4 (0,1) 1,0 1,0 1,0 1,0 (0,0) 2,0 2,0 3,0 2,3 (0,1)

Nombre de feuilles à la floraison 12,4 12,0 11,0 11,8 (0,1) 14,0 14,0 13,0 13,7 (0,0) 10,0 11,0 11,0 10,7 (0,1)

Nombre de feuilles à la récolte 8,0 7,0 6,0 7,0 (0,2) 6,3 6,0 6,0 6,1 (0,0) 5,0 4,0 6,0 5,0 (0,2)

Rendement (t/ha) 38,3 36,8 36,1 37,1 (0,3) 34,3 34,0 34,5 34,2 (0,0) 25,3 26,4 27,8 26,5 (0,3)

Circonférence du pseudotronc (cm) 58,0 56,0 58,0 57,3 (0,3) 60,0 58,0 60,0 59,3 (0,3) 53,0 52,0 53,0 52,7 (0,1)

Nombre de mois jusqu’à la floraison 8,0 7,8 7,9 7,9 (0,0) 8,6 8,7 8,5 8,6 (0,0) 8,6 8,3 8,0 8,3 (0,6)

Nombre de mois jusqu’à la récolte 11,0 10,7 11,0 10,9 (0,0) 11,6 11,7 11,5 11,6 (0,0) 11,6 11,2 11,0 11,4 (0,0)

Nombre de mains/régime 8,0 7,0 8,0 8,0 (0,0) 8,0 7,0 8,0 7,7 (0,1) 7,0 8,0 7,0 7,3 (0,2)

Nombre de doigts/régime 92,0 90,0 94,0 92,0 (1,3) 91,0 90,0 93,0 91,3 (0,9) 93,0 90,0 92,0 91,7 (0,5)

Tableau 1. Rendement et paramètres agronomiques sélectionnés de FHIA-21 à la récolte, 1997-1999 (Fumesua, Bunso et Assin-Fosu).

Fumesua Bunso Assin Fosu

1997 1998 1999 Moyenne ET 1997 1998 1999 Moyenne ET 1997 1998 1999 Moyenne ET

Hauteur de plant à la récolte (cm) 270,0 268,2 269,0 269,1 (0,2) 247,0 258,0 256,4 253,8 (7,8) 238,8 244,0 239,0 240,6 (1,9)

Hauteur du plus grand rejet (cm) 195,0 156,0 148,0 166,3 (140,5) 135,0 125,0 115,5 121,5 (21,1) 145,0 134,0 136,2 138,4 (7,5)

Nombre de rejets 4,0 4,0 6,0 4,7 (0,3) 4,0 5,0 4,0 4,5 (0,1) 2,8 5,0 4,0 3,9 (0,3)

Nombre de feuilles à la floraison 14,0 13,0 12,0 13,7 (0,2) 12,0 13,0 14,0 13,0 (0,2) 11,3 13,0 14,0 12,8 (0,4)

Nombre de feuilles à la récolte 6,0 7,0 6,0 6,3 (0,1) 8,0 8,0 7,0 7,8 (0,1) 8,0 7,0 7,0 7,3 (0,1)

Rendement (t/ha) 41,7 38,4 39,2 39,8 (0,7) 30,3 32,4 35,7 33,7 (1,6) 35,3 37,4 38,5 37,1 (0,6)

Circonférence du pseudotronc (cm) 55,0 56,0 55,2 55,4 (0,1) 57,0 55,0 44,0 49,8 (10,9) 53,8 51,6 47,3 50,9(2,4)

Nombre de mois jusqu’à la floraison 11,4 11,6 11,3 11,4 (0,0) 11,5 11,3 11,8 11,5 (0,0) 11,1 11,4 11,3 11,3(0,0)

Nombre de mois jusqu’à la récolte 14,9 15,3 15,1 15,1 (0,0) 15,2 14,9 15,2 15,1 (0,0) 14,5 14,8 14,7 14,7 (0,0)

Nombre de mains/régime 8,0 7,0 8,0 7,7 (0,1) 8,0 7,0 8,0 7,7 (0,1) 7,0 8,0 7,0 7,3 (0,1)

Nombre de doigts/régime 108,0 98,0 115,0 107,0 (16,2) 99,0 100,0 101,0 100,0 (0,2) 98,0 99,0 97,0 98,0 (0,2)

Tableau 4. Comparaison du rendement et de paramètres agronomiques sélectionnés de FHIA-21 et de deux cultivars locaux de French plantains (Assin-Fosu et Bunso).

1997 1998

FHIA-21 Apem Pa Apem Oniaba ET FHIA-21 Apem Pa Apem Oniaba ET

Hauteur de plant à la récolte (cm) 252,3 352,0 273,0 30,4 256,0 353,0 272,0 30,0

Circonférence du pseudotronc (cm) 54,7 59,2 47,1 3,3 49,7 57,5 50,3 2,5

Nombre de rejets 5,3 4,5 7,0 0,7 4,7 4,0 6,0 0,6

Nombre de feuilles à la floraison 12,1 10,0 8,0 1,2 13,3 11,0 9,0 1,2

Nombre de feuilles à la récolte 7,3 4,0 1,0 1,8 7,0 4,0 2,0 1,5

Nombre de mois jusqu’à la récolte 14,8 18,0 16,2 0,9 15,0 18,5 17,0 1,0

Nombre de mains/régime 7,3 8,0 6,0 0,5 8,0 8,0 6,0 0,6

Nombre de doigts/régime 101,0 109,0 98,0 0,5 100,0 111,0 100,0 0,7

Rendement (t/ha) 35,7 24,0 15,8 5,7 36,5 25,3 16,3 5,8

Page 22: Bioversity International

Bakelana-ba-Kufimfutu, Vangu Phakaet Mputu Kena Kudia

La banane est un aliment de base chezles populations congolaises, mais elleest aussi une source de revenu très

importante pour les paysans qui la cultivent.

Pour enrichir les statistiques de produc-tion sur cette culture, une enquête explo-ratoire chez les exploitants de ce produit aété mise sur pied et conduite à travers lesdifférentes zones productrices du pays.

L’enquête a commencé dans le Districtdes Cataractes, territoire de Mbanza-Ngungu, et le District de Bas-Fleuve, terri-toire de Sehebanza. Trente-six paysans ontété interrogés sur les différents aspects dela culture et de la commercialisation de labanane. Nous publions ci-dessous lesrésultats de la première partie de cette en-quête.

MéthodologieUn inventaire des zones productrices debananes a été effectué dans la province duBas-Congo. Sur la base des ressources fi-nancières et matérielles disponibles,quelques paysans sélectionnés au hasardont été interrogés par le personnel du Pro-gramme bananier de l’INERA M’vuazi. Le

nombre de paysans interrogés était pro-portionnel à la dimension du village.

RésultatsDestination de la production de bananespar les paysansPour la plupart des paysans interrogés, la ba-nane est à la fois un aliment et une source de revenu. Les cultivateurs n’utilisentpresque pas la banane dans la production deboissons locales qui sont généralement àbase d’ananas, de canne à sucre et d’orange (tableau 1). En général, ils ne connaissentpas la quantité exacte de bananes produites,consommées ou vendue au marché par an.

Superficie et appartenance de la terrecultivéeBien que la superficie cultivée par chaquepaysan ne soit pas connue de façon exacte,les paysans du district du Bas-Fleuve culti-vent de plus larges étendues que ceux du dis-trict des Cataractes (tableau 2). Ceci s’ex-plique par les quantités de bananesauto-consommées par la population dechaque district (tableau 1), mais aussi par lanature plus ou moins favorable du milieu deproduction (savane dans le district des Cata-ractes et forestier dans le Bas-Fleuve). Le travail à la houe ne permet pas aux fer-miers de cultiver des superficies dépassantun hectare.

La terre appartient principalement à la fa-mille élargie. Certains maris vivant dans lesvillages des beaux-parents exploitent lesterres de la belle-famille. Néanmoins, 27 %des fermiers louent des terres dans le Dis-trict du Bas-Fleuve, secteur de Sehebanza,là où on rencontre de vastes bananeraiesinstallées en forêt (tableau 3).

Types de bananes cultivésTous les paysans interrogés cultivent à la fois les bananes douces et les bananesplantain. Les bananes à cuire et à bière nesont pas produites dans les districts enquê-tés. Certaines familles utilisent dans cer-taines circonstances la banane doucecomme banane à cuire et la banane plantainextra-mûre pour la fabrication des boissonslocales.

Systèmes de culturesLa monoculture de la banane est plus im-

portante dans le district du Bas-Fleuve quedans le district des Cataractes (tableau 4).La culture de case est également plus fré-quente dans le district du Bas-Fleuve du faitde l’importance de la banane comme alimentde base chez les populations de ce district.

Système de repiquage des rejetsPour la plupart, les paysans repiquent les re-jets directement dans le champ après œille-

Résultats et discussionDans chacun des trois sites, FHIA-21 adonné une performance stable sur les troisannées de l’expérimentation, tant en ce quiconcerne le rendement que les caractéris-tiques de la croissance (tableau 1). Des ré-sultats similaires ont été enregistrés chezFHIA-01 (tableau 2). Il apparaît donc que laperformance de ces deux hybrides n’a étéinfluencée ni par la saison ni par la locali-sation. Cela signifie qu’en appliquant desméthodes de gestion appropriées, les pro-ducteurs seraient assurés d’obtenir de bonsrendements avec ces hybrides quelle quesoit la date ou la saison de plantation, àcondition que le régime hydrique soit adé-quat.

Chez FHIA-03 (bananier à cuire), le ren-dement et la croissance ont été égalementstables tout au long de la période d’évalua-tion (tableau 3). Les caractères agrono-miques n’ont pas été affectés par le site.

Toutefois, cet hybride n’a pas été appréciépar les consommateurs.

S i l ’on compare la per formance deFHIA-21 avec celle des cultivars locauxApem pa et Apem oniaba, l’hybride a faitpreuve d’une supériorité de croissance etde rendement dans tous les sites expéri-mentaux (tableau 4). Les plants de FHIA-21 avaient une hauteur inférieure de 21 %à la hauteur moyenne des cultivars locauxet une circonférence du pseudotronc supé-rieure de 8 %, ce qui signifie qu’ils sontplus robustes. Il y a donc davantage dechances pour que les plants de FHIA-21 neversent pas. D’après une étude antérieure(Hemeng et al. 1994), plus la circonfé-rence du pseudotronc est grande, moins ily a de risque de verse du plant. En outre,FHIA-21 a conservé davantage de feuillesfonctionnelles à la floraison que les culti-vars locaux, ce qui pourrait être l’une desexplications de son rendement plus élevé

(tableau 4) : il a produit 43 % de plus queles cultivars locaux. �

RéférencesHemeng O.B. & B. Banful. 1994. Plantain Develop-

ment Project. Government of Ghana and Inter-national Development Research Centre, Ca-nada. Final Technical Report 1991-1993.

Ortiz R. & D. Vuylsteke. 1996. Improving plantainand banana-based system. Pp. 23-27 in Plantainand Banana Production and Research in Westand Central Africa. Proceedings of a RegionalWorkshop, September, 1995 (R. Ortiz & M.O.Akoroda, eds.).

22 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

Les auteurs travaillent au Crops Research Institute,PO Box 3785, Kumasi, Ghana.

Socio-économie Diagnostic chez l’agriculteur

Résultats d’une enquête bananière chez les paysans de la République Démocratique du Congo

Page 23: Bioversity International

INFOMUSA — Vol 9, N° 1 23

tonnage (81% pour le district des Cataractes,93% pour le Bas-Fleuve). Seuls 19% (Cata-ractes) et 7% (Bas-Fleuve) les plantent dansles trous préparés à l’avance dans le champ.

Fertilisation des bananiersLa fertilisation des bananiers avec des en-grais chimiques ou organiques est nécessairepour assurer une bonne nutrition aux plantesen croissance.

La majorité des paysans ne fertilisent pasles cultures de bananes. Ceux qui le font uti-lisent les déchets organiques (10% dans ledistrict des Cataractes). L’utilisation des fer-tilisants chimiques est inexistante dans lemilieu paysan.

Origine du matériel de plantationIl y a 30 ans, la culture de la banane dans ledistrict du Bas-Fleuve était une culture àéchelle industrielle et produisait des quanti-tés énormes de bananes « Gros Michel » quiétaient exportées vers la Belgique. La dégé-nérescence des cultivars et la destructioncontinuelle des anciennes plantations ontrendu l’approvisionnement en matériel deplantation difficile pour les paysans.

Le matériel de plantation est en grandepartie produit de façon naturelle par les pay-sans eux-mêmes. Certains obtiennent deleurs voisins du matériel de qualité supé-rieure grâce à leurs bonnes relations aveceux. Les achats sur le marché sont rares (tableau 5).

Stockage des produits bananiersLes paysans stockent leur produits de plu-sieurs façons. La plupart gardent le produitde leur récolte au village dans les hangarsdes cases et des maisonnettes construites àcôté des cases pour une meilleure sur-veillance et pour éviter le vol (tableau 6).

Les maladiesLa culture de la banane est souvent affectéepar diverses maladies cryptogamiques, bacté-riennes, virales, et par les dégâts causés parles ravageurs. Seul le charançon appelé« Nyombé » est reconnu par la plupart despaysans interrogés. De façon générale, et parmanque de formation, les paysans ne recon-naissent pas les différentes maladies. Parexemple, la cercosporiose noire du bananierest pour eux une sécheresse des feuilles dueà la vieillesse du bananier.

Organisation du travail au champAvec qui le paysan ou la paysanne travaille-t-il(t-elle) au champ ? Dans plus de 40 % descas, la famille restreinte (mari, femme, en-fants) participe aux travaux des champs. Mal-gré tout, un grand nombre de maris tra-vaillent seul au champ pendant que lesépouses s’occupent d’autres activités d’inté-rêt familial (tableau 7).

Les usages de la bananeLes usages de la banane sont multiples et va-rient d’une zone à une autre. Tous les paysansenquêtés utilisent la banane douce commedessert. Parmi eux, certains consomment éga-lement la banane plantain sous forme debouillie ou de pâte servant de condiment auxautres nourritures (tableau 8).

Répartition de la productionPour les paysans enquêtés, la banane estavant tout une source de revenus. La partauto-consommée représente environ 30 % dutotal produit (tableau 9).

La commercialisation des bananesTrès peu de paysans vendent les régimes debananes au champ. La grande majorité vendsa récolte au village chez les intermédiaires

qui viennent des centres urbains. Là où ilexiste de bonnes voies d’accès aux villages,comme dans le Bas-Fleuve, la vente de la ba-nane dans les villages est importante (tableau 10).

Dans le district des Cataractes, où lesroutes de dessertes agricoles sont souvent enmauvais état, peu de commerçants viennentjusqu’au village. Beaucoup de paysans se dé-placent eux-mêmes vers les marchés locauxpour vendre leurs produits (tableau 10). �

Tableau 1. Destination de la bananeproduite par les paysans.

Destination Répartition des paysanspar district (%)

Cataractes Bas-Fleuve

Consommation 40 70

Fabrication de boisson locale 0 0

Source de revenu 90 100

Tableau 2. Superficie cultivée.

Superficie (ha) Répartition des paysans par district (%)

Cataractes Bas-Fleuve

≤ 0.10 57 7

≤ 0.50 24 63

≤ 1.00 19 30

Tableau 3. Appartenance de la terrecultivée.

Propriétaire de Répartition des paysans par la terre cultivée district (%)

Cataractes Bas-Fleuve

Famille élargie 86 60

Belle-famille 14 10

Autres 0 27

Tableau 4. Systèmes de cultures.

Systèmes de culture Répartition des paysanspar district (%)

Cataractes Bas-Fleuve

Monoculture en savane 17 10

Monoculture en forêt 16 35

Culture associée 50 10

Culture de case 17 20

Tableau 5. Sourcesd’approvisionnement en matériel de plantation.

Sources Répartition des paysans d’approvisionnement par district (%)

Cataractes Bas-Fleuve

Dans le champ du paysan 57 67

Chez le voisin 17 33

Achat sur le marché 26 0

Tableau 6. Lieux de stockage.

Lieux de stockage Répartition des paysanspar district (%)

Cataractes Bas-Fleuve

Dans le champ du paysan 20 0

Au village 80 100

Au marché 0 0

Tableau 7. La main-d’œuvre du paysan.

Main d’œuvre Répartition des paysans par district (%)

Cataractes Bas-FleuveLe mari seul 43 27

Le mari et la femme 10 27

La famille restreinte 43 47

La famille élargie 4 9

Tableau 8. Les usages de la banane

Usages de Répartition des paysansla banane par district (%)

Cataractes Bas-Fleuve

Consommée comme dessert 100 100

Bouillie 86 40

Pillée en pâte 14 60

Bière locale 0 0

Tableau 9. Répartition de laproduction.

Répartition de Répartition des paysanslaproduction par district (%)

Cataractes Bas-Fleuve

Auto-consommation 29 35

Source de revenus 71 65

Tableau 10. La commercialisation des bananes.

Commercialisation Répartition des paysans par district (%)

Cataractes Bas-Fleuve

Au champ 0 0

Au village 42 76

Au bord des axes routiers 4 10

Sur les marché locaux 30 6

Dans les centres urbains 22 0

Les auteurs travaillent à l’Institut National pourl’Etude et la Recherche Agronomique, BP 2007, Kin-shasa I, République Démocratique du Congo.

Page 24: Bioversity International

24 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

Agroéconomie Les bananes à cuire : Quel potentiel ?

J. Cabrera Cabrera et V. Galán Saúco

La culture de la banane à cuire aux îlesCanaries se limite à quelques plantesisolées en bordure de champs ou dans

des jardins et il n’en n’existe pas de culturecommerciale ou de négoce organisé.

C’est dans le but de réaliser une premièreexploration, tant du point de vue agrono-mique que commercial, que l’on a expéri-menté le cultivar ‘Topocho Verde’ (ABB). Lefruit de ce cultivar est bien connu et appré-cié des émigrés latino-américains en prove-nance principalement de Cuba et du Vene-zuela et qui représentent des groupesimportants de population non seulement surles Iles Canaries mais aussi en Espagne etdans l’Europe entière.

De plus, l’intérêt porté à la diversificationde l’offre gastronomique dans le secteur tou-ristique, pilier de l’économie des Iles Cana-ries, pourrait contribuer à promouvoir l’im-plantation de ce cultivar ou d’autres dumême type.

Elaboration et déroulement del’expérimentationL’expérimentation s’est faite sur deux par-celles situées dans des zones différentes :une à l’air libre, à Guía de Isora au Sud de Te-nerife et l’autre en serres de 9 m de haut, àGáldar au Nord de l’île de Gran Canaria.

Le matériel végétal utilisé provenait de lacollection de matériel génétique de l’ICIA etsa multiplication in vitro a été assurée par ledépartement des plantes ornementales etd’horticulture de ce même institut, garantis-

sant par là même son bon état sanitaire. Onpense que ce clone est semblable à celui ap-pelé ‘Bluggoe’ ou ‘Cachaco’.

Dans le tableau ci-dessous sont regroupéesles principales données de la mise en routede l’expérimentation.

Dans les deux parcelles, on a appliqué unarrosage local fertilisant et un programme desoins culturaux conformes à ceux habituelle-ment employés pour le cultivar ‘Grandenaine’. En serre, pendant le deuxième cyclereproductif cependant, on a taillé le pseudo-tronc à 1,50 m du sol pour éviter la hauteurexcessive des plantes.

On a relevé les données les plus significa-tives pour pouvoir évaluer aussi bien les pra-tiques agronomiques que la productivité desdeux types de plantation.

D’autre part, on a suivi le devenir des fruitsde la récolte jusqu’à la vente au consomma-teur pour en étudier le potentiel commercialet le degré d’acceptation sur le marché local.

Résultats et conclusionsLes données du tableau 1 montrent les résul-tats obtenus sur les deux parcelles étudiéeset permettent d’estimer que le rendementpourraient s’élever à environ 40 tonnes àl’hectare.

En serre, la taille des plantes au deuxièmecycle de production, destinée à éviter un porttrop haut, a provoqué une considérable ré-duction des récoltes. Il serait donc néces-saire de rechercher des clones de port plusbas, ce qui faciliterait par ailleurs les mani-pulations et augmenterait la résistance auvent des plantations à l’air libre.

C’est pour cette raison que, en vue d’unefuture évaluation, on est en train de multi-plier in vitro un clone nain introduit du Ve-nezuela et cultivé aux Canaries par un pro-ducteur local. Parallèlement, d’autresmutants dont l’éventuel port bas pourraitêtre intéressant sont actuellement sélec-tionnés.

Par ailleurs, on a remarqué des plantesdont les fruits ont une couleur argentéeplus ou moins intense, bien qu’il ne soitpas possible à l’heure actuelle de confir-mer si ce caractère se maintiendra sur lescycles suivants. Si tel était le cas, il fau-drait sélectionner des lignées différen-ciées, recommencer le cycle in vitro pourles multiplier et vérifier la stabilité de ceparamètre.

En ce qui concerne le degré d’acceptationsur le marché local, on peut affirmer qu’ilest très élevé puisque les fruits ont étépayés plus du double des bananes dessert.

Il faut souligner à ce propos l’avantagecertain que représente, pour l’agriculteurcomme pour le commerçant, la vente desfruits verts, sans nécessité de mûrissementpréalable, comme cela est le cas pour les ba-nanes dessert.

Pouvoir proposer une banane à cuire quicomble un vide, même minime, du marché

Etude préliminaire sur l’intérêt de la banane à cuire ‘Topochoverde’ (ABB) pour les Canaries

Parcelle Date de Caractéristiques Densité plantation de la (plantes

plantation /ha)

Air libre 26/08/1996 2,5 m x 5,0 m 2400(3 plants par trou)

Serre 17/01/1997 2,0 m x 6,0 m 1666(2 plants par trou)

Du 29 novembre au 3 décembre 1999s’est tenu à l’Instituto Canario deInvestigaciones Agrarias (ICIA, Te-

nerife, Espagne) un atelier internationalsur la banane à cuire dans les zones sub-tropicales. Y ont assisté Ramón Valmayordes Philippines, Sylvio Belalcázar de Co-lombie, Thierry Lescot de France (CIRAD-FHLOR) et, pour l’ICIA, Juan Cabrera Ca-brera, María José Grajal Martín et VictorGalán Saúco, coordinateur de la réunion.Cette rencontre fut provoquée par la né-

cessité d’étudier les potentialités de la ba-nane à cuire dans les zones subtropicales.

A cette occasion, l’importance actuellede la banane à cuire dans diverses zonesdu monde (Asie, Amérique et Afrique) aété exposée. Les discussions ont porté surles groupes ou cultivars les plus impor-tants en fonction de leurs caractéristiquesagronomiques et sur les potentialités queces types de bananier pourrait représenteréventuellement en zones subtropicales. Ila été suggéré qu’il pourrait être très inté-

ressant d’ouvrir un espace international detravail, coordonné par l’INIBAP, pour éva-luer du matériel végétal différent du bana-nier Cavendish en zones subtropicales.

Pour conclure, on a procédé à un pre-mier recensement des différents bananiersà cuire, ainsi que quelques types de bana-nier autres que Cavendish, susceptiblesd’être évalués en zones subtropicales. Uneattention toute particulière a été portéeau paramètre « port bas » des plantes.Cette liste inclut les origines possiblesd’où devraient provenir ces cultivars avecun maximum de garanties afin qu’ils soientconfiés à l’INIBAP pour une étude ulté-rieure, qui pourrait comprendre une carac-térisation et une évaluation en zones sub-tropicales. Trois des présentations faiteslors de la réunion sont publiées ci-après.

Table ronde sur la banane à cuiredans les zones subtropicales

Page 25: Bioversity International

INFOMUSA — Vol 9, N° 1 25

T. Lescot

La production africaine de bananes estestimée en 1998 à quelques 29,6 mil-lions tonnes, ce qui représente 33,8 % de

la production mondiale.Cette production se répartit comme suit

(figure 1) :• Bananes Plantain (groupe AAB, sous-

groupe “Plantain”) : 10,3 millions de tonnes(dont environ 6 000 tonnes exportéeschaque année) représentant 34,9 % de laproduction totale africaine.

• Autres bananes à cuire (Groupes AAA, ABBet AAB, excluant le sous-groupe“Plantain”) : 12,56 millions de tonnes, cequi représente 42,5 % de la production to-tale africaine.

• Bananes dessert (groupes AA, AAA etAAB) : 6,7 millions de tonnes (incluant les467 000 tonnes exportées chaque année),soit 22,6 % de la production totale africaine.Total 1998 : 29.6 MT = 33,8 % de la produc-

tion mondialeLe tableau 1 présente les données de pro-

duction par types, les estimations d’exporta-tion pour 1998-1999 ainsi que des donnéessur la consommation per capita et sur les su-perficies cultivées.

Répartition des variétés etutilisationS’il est vrai que l’origine des bananes estbien le Sud-Est asiatique, le continent afri-cain possède la particularité d’avoir contri-

bué à la d ivers i té du genre Musa en l’enrichissant de deux branches de diversi-fication secondaire :• Les “Plantains” (AAB), en Afr ique

centrale, avec environ 100 variétés ouclones cultivés.

• Les bananes d’altitude d’Afrique de l’Est(AAAea), avec environ 100 variétés ouclones cultivés.Pratiquement tous les groupes et sous-

groupes du genre Musa (Section “Eumusa”)sont représentés en Afrique et presque tous

sont consommés sous deux formes, fraiset/ou cuits (ou transformés) :AA : sucrierAAA : Gros Michel, Red, Ibota,

Lujugira/Mutika (AAAea)AAB :Plantain, Silk, Pome (Prata)ABB : Bluggoe, Pisang awak, Monthan, Pelipita

Vu la pluralité des groupes ethniques, laculture en usage en matière de production,consommation, transformation et utilisa-tion des produits dérivés est très diversi-fiée :

Figure 1. Production de Musa en Afrique.

Banane " Cavendish "17,2 %

Autres bananes" dessert "

Plantain

Export

Consommationlocale

Total 1998 : 29,6 MT = 33,8 % de la production mondiale

15,6 %

1,6 %

0,5 MT

5,4 %

1,6 MT

34,9 %

Export (6000 t)

Autres bananes à cuire 42,5 %

mais qui, sans aucun doute, est appelée àse développer, voilà ce dont les produc-teurs canariens devraient tenir compte.C’est dans cet esprit que cette expérience

a voulu ouvrir la voie en montrant qu’ilexiste une réelle possibilité de cultiver defaçon rentable un cultivar de bananier dif-férent des cultivars traditionnels. �

Les auteurs travaillent au Departamento de Fruticul-tura Tropical, Instituto Canario de InvestigacionesAgrarias (ICIA), Apdo 60, La Laguna, Tenerife, Iles Ca-naries.

Tableau 1. Banane à cuire Topocho Verde (ABB) - Résultats des essais.

Hauteur (cm) Diamètre (cm) (A)/(B) Nombre de Date de récolte Poids du Rendement du pseudotronc (A) du pseudotronc (B) mains par régime régime estimé

(kg) (kg/ha)

Air libre 1er cycle 358 60,0 5,95 6,8 7/1/98 18,5 35899

Air libre 2ème cycle 399 65,0 6,17 6,3 3/12/98 21,8 42294

Serre 1er cycle 517 71,9 7,19 8,0 16/05/98 33,4 45047

Serre 2ème cycle 499 70,9 7,04 6,3 27/03/99 20,9 28136

2ème main supérieure 2ème main inférieure

Longueur Largeur Nbre Longueur Largeur Nbre de doigtsdu doigt (cm) du doigt (mm) de doigts du doigt (cm) du doigt (mm)

Air libre 1er cycle 20,0 43,0 13 19,0 41,0 12

Air libre 2ème cycle 22,0 48,0 12 19,0 45,0 12

Serre 1er cycle 28,2 50,3 pd 24,5 47,5 pd

Serre 2ème cycle 28,4 46,8 pd 25,3 44,0 pd

Pd : pas de données.

Importance des bananes plantain et à cuire en Afrique :Débouchés pour les zones subtropicales

Page 26: Bioversity International

26 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

Il existe une grande variété dans la pré-paration culinaire :• Fruit bouilli (vert) entier• Fruit bouilli (vert) pour purée (fruit écrasé)• Fruit frit dans l’huile (mûr/mi-mûr)• Fruit grillé à la braise/au four, avec ou sans

peau (mûr/mi-mûr)• Fruit broyé/écrasé (vert) puis séché et mé-

langé à de la farine et de l’eau pour obtenirune pâte/purée

• AAAea : Fruit mis à fermenter (mûr) dont on extrait le jus qui est mis en fermentation pour la fabrication de

« bière/vin » ou distillé pour la fabricationd’alcoolPlantain AAB et bananes à cuire ABB :

chips et autres produits variés.De même qu’une grande quantité de

produits dérivés :• Les cendres obtenues à partir de la peau

de banane brûlée (forte teneur en potas-sium) servent à la fabrication de savon

• La peau séchée et à demi brûlée est unadditif pour le tabac

• Les fibres de rejet séchées (hampe) sontutilisées pour fabriquer des éponges

• Le pseudotronc frais sert d’aliment pour le bétail

• Le pseudotronc, le pétiole, la nervure cen-trale de la feuille séchés servent à la fabrica-tion de cordes, espadrilles, etc.

• Les feuilles sèches/fraîches sont utiliséesdans les produits d’emballage, de couverture(toit), etc.Les bananes sont un aliment important du

bol alimentaire :En terme de production alimentaire énergé-tique (hydrate de carbone), les bananes repré-sentent un produit très apprécié. Sur la base

Tableau 1. Bananes et bananes plantain en Afrique : production, exportation, consommation et superficies plantées (source :T. Lescot 1999, FruiTrop 63).Production de bananes et de bananes plantain (tonnes) Estimation 98/99

Bananes Bananes d’altitude Bananes Gros Michel + TOTAL Exportation Consommation Superficieplantain + ABB + autres Cavendish autres bananes (kg/capita) (ha)

AAB bananes à cuire dessert Banane Banane

Cavendish Plantains Bananes Plantains Plantain commerciale

Afrique occidentale et centrale

Angola 140000 10000 275000 10000 435000 23,47 11,95 23333

Bénin 3000 100 13000 14950 31050 2,31 0,53 207

Cameroun 1030000 30000 456000 500000 2016000 220000 5000 16,95 73,61 200000 5700

Cap Vert 1 1 8000 1 8003 1000 17,54 0,00 160

Congo 66000 10000 31000 6000 113000 11,44 24,36 11000

Côte d’Ivoire 1200000 10000 390000 10000 1610000 199700 128 13,53 85,32 200000 5620

Gabon 120000 30000 11000 10000 171000 9,67 105,54 20000

Ghana 1798000 60000 19000 500 1877500 3400 500 0,84 96,35 299667

Guinée 419000 10000 130000 10000 569000 17,75 57,20 69833

Guinée Bissau 34500 1000 4000 500 40000 3,52 30,37 5750

Guinée Équatoriale 8000 1000 7000 1000 17000 16,67 19,05 1333

Mali 10 10200 10 10220 0,98 0,00

Liberia 35000 5000 58000 22000 120000 24,15 14,57 5833

Nigeria 1675000 12000 10000 20000 1717000 1 0,10 16,12 279167

Sâo Tome & Principe 6500 1500 4200 3800 16000 2 30,43 47,09 1083

Sénégal 100 10 7500 900 8510 0,85 0,01 17 800

Sierra Leone 26000 500 1000 500 28000 0,23 5,88 4333

Togo 1000 500 14100 500 16100 15 72 3,29 0,22 167

Rép. Centre Afrique 70000 10000 60000 40000 180000 17,54 20,47 11667

Zaïre (RDC) 2250000 462400 339600 80000 3132000 1 7,08 46,89 380000

TOTAL 8882101 654021 1848600 730661 12115383 424115 5704 5,42 33,77 1513390 12280

% 73,31 5,40 15,26 6,03 % 3,50 0,05

Afrique orientale

Afrique du Sud 199500 500 200000 464 5,14 0,00

Burundi 70000 1100000 80000 274500 1524500 74 12,57 10,99 11667

Comores 10000 10000 27000 10000 57000 42,19 15,63 1667

Éthiopie 81000 81000 1,39 0,00

Kenya 390000 135000 120000 10000 655000 66 3 4,22 13,71 65000

Madagascar 1000 5000 229000 30000 265000 5900 15,26 0,07 167

Malawi 202000 5000 84000 2000 293000 8,34 20,07 33667

Maurice 1 5 9000 10 9016 7,94 0,00

Mozambique 1000 1000 84000 1000 87000 4,55 0,05 167

Ouganda 310000 9000000 425000 100000 9835000 2557 200 21,12 15,49 51667

Île de la Réunion 1 5 10000 10 10016 14,86 0,00

Rwanda 100000 1568000 145000 435000 2248000 7 24,32 16,77 16667

Seychelles 100 500 1100 250 1950 14,67 1,33 17

Somalie 2000 10 51000 20 53030 25000 2,95 0,23 333 1000

Soudan 70500 70500 2,54 0,00

Swaziland 500 500 0,54 0,00

Tanzanie 350000 80000 345000 2912 777912 10,98 11,14 58333

Zambie 600 600 0,07 0,00

Zimbabwe 80000 80000 2012 6,95 0,00

TOTAL 1436102 11904520 2042200 866202 16249024 35999 284 6,87 4,92 239350 1000

% 8,84 73,26 12,57 5,33 % 0,22 0,00

Page 27: Bioversity International

INFOMUSA — Vol 9, N° 1 27

d’une moyenne de 10 tonnes/ha/an, on produitenviron 12 millions de kilocalories/ha/an ; et,sur la base d’un coût moyen de production de1 000 $US/ha, on obtient une production de6 000 kilocalories pour un dollar.

Systèmes de productionLes systèmes de culture et de production, trèsdiversifiés, présentent divers aspects :• Il existe une grande diversité dans les stra-

tégies de production : moyen de subsis-tance, autoconsommation, défrichage(forêt tropicale), culture associée àd’autres cultures de rapport (café, cacao,)et/ou d’autres cultures alimentaires, cul-ture intensive (marché), production desti-

née à l’exportation etc. Les densités sontvariables.

• La banane est une source de nourriture bonmarché et constante : coût de productiontrès bas, régimes assurés chaque semaine.

• C’est aussi une source de revenu constant :culture permanente, régimes assuréschaque semaine (« cash crop »).

• C’est une production durable : cycle car-bone et azote assez équilibré.

• Les rendements sont variables mais généra-lement faibles : 4-30 t/ha.

Capacité d’adaptation en zones tropicales• Les petites bananes fraîches (AA, AAA,

AAB) : capacité d’adaptation faible à

moyenne en général, à l’exception du casdu « Silk » AAB (production en Australie eten Afrique du Sud) et de certains diploides(AA) d’Asie dont l’adaptation reste à dé-montrer.

• Les “Plantains” (AAB) : capacité d’adap-tation uniquement pour les clones dusous-groupe « French » provenant dezones d’altitude, hormis certains speci-mens du sous-groupe « Faux corne ».

• Les bananiers d’altitude (AAAea) : les in-formations manquent, mais la capacitéd’adaptation devrait exister.

• Les autres bananiers “à cuire” (ABB) :capacité d’adaptation faible à moyenne.

Sensibilité aux maladies et ravageursLes degrés de sensibilité des différents typesde bananiers aux cercoporioses jaune etnoire, à la fusariose, au charançon et aux né-matodes sont présentés dans le tableau 2.

Potentiel de commercialisationBien que les exportations de bananes horsCavendish se limitent à l’heure actuelle auxmarchés ‘niches’, qu’ils soient d’origine tou-ristique ou ‘ethnique’, il est indéniable que lemarché bananier européen s’entrouve à cesautres types de bananes (Loeillet 1999, tableau 3).

ConclusionIl existe une assez grande diversité de Musaen Afrique (deuxième centre de diversitéaprès la zone d’origine : le Sud-Est-Asia-tique), surtout pour ce qui est des sous-groupes suivants : le bananier plantain(AAB) et le bananier d’Afrique de l’Est

Tableau 1. suiteProduction de bananes et de bananes plantain (tonnes) Estimation 98/99

Bananes Bananes d’altitude Bananes Gros Michel + TOTAL Exportation Consommation Superficieplantain + ABB + autres Cavendish autres bananes (kg/capita) (ha)

AAB bananes à cuire dessert Banane Banane

Cavendish Plantains Bananes Plantains Plantain commerciale

Afrique du Nord/Moyen Orient

Bahreïn 800 800 1,37 0,00

Cisjordanie 7900 7900 24,69 0,00

Égypte 10 1000 635115 636125 11 1 9,81 0,00 14000

Émirats Arabes Unis 150 150 0,07 0,00

Gaza (bande de) 7000 7000 5000 2,01 0,00

Iran 8000 8000 0,12 0,00Israël 111900 111900 777 18,96 0,00

Jordanie 72504 72504 14 16,03 0,00 1700

Liban 10 110000 110010 1 35,00 0,00

Maroc 102000 102000 3,79 0,00 2960

Oman 28000 28000 647 11,87 0,00 1114

Syrie 160 160 0,01 0,00

Tunisie 55 55 1 0,01 0,00

Turquie 37000 37000 360 0,58 0,00

Yémen 85110 85110 5,22 0,00

TOTAL 20 1000 1205694 0 1206714 6810 2 4,28 0,00 0 19774

% 0,00 0,08 99,92 0,00 % 0,56 0,00

TOTAL 10318223 12559541 5096494 1596863 29571121 466924 5990 8,34 18,58 1752740 33054AFRIQUE

% 34,89 42,47 17,23 5,40 % 1,58 0,02

Tableau 2. Sensibilité des bananiers aux maladies et ravageurs.

Groupe/clone CJ CN Foc Charançon Nématodes

AA

Sucrier *** * * ***

AAA

Gros Michel (1) *** *** *** * **

Red ** *** * **

Ibota (Yangambi Km5)

Lujugira/Mutika (AAAea) *** *** ** *** ***

AAB

Plátano * ** *** ***

Silk *** *** *** ** ***

Pome (Prata) *** *** ** ***

ABB

Bluggoe (2) * *** * **

Pisang awak * * *

Monthan * * *

Pelipita * * *CJ : cercosporiose jaune ; CN : cercosporiose noire ; Foc : Fusarium oxysporum f. sp. cubense ; * : tolérant ; ** : moyennement sensible ; *** : sensible ; (1) : Il existe un clone cubain de Gros Michel qui resiste à Foc (1-2)

(2) : Il existe un clone cubain du type Bluggoe résistant à Foc (2) : « Burro CEMSA 3/4 ».

Page 28: Bioversity International

28 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

R. V. Valmayor

La banane est l’un des fruits les plus an-ciennement cultivés par l’homme. Lapremière source connue la mention-

nant est le Ramayana, poème épique sanscritrédigé il y a des siècles. Le magnifiquetemple bouddhique de Borobudur, édifiédans le centre de Java en Indonésie vers 850avant J.-C., est orné de bas-reliefs dont cer-tains représentent l’offrande de bananes auBouddha. Les armées victorieusesd’Alexandre le Grand ont constaté la pré-sence de la banane dans la basse vallée del’Indus, en Inde, en 327 avant J.-C. Dans lesud de la Chine également, la culture de labanane est attestée de longue date. Les ma-nuscrits de l’ère de la dynastie Han (206avant-J.-C. - 220) en faisaient mention il y aplus de 2000 ans. Étant donné l’anciennetéde sa présence en Inde et en Chine, où elleest domestiquée depuis des temps immémo-riaux et où l’on trouve une grande diversitéde cultivars de bananiers dessert et bana-niers à cuire, certains auteurs ont cru pou-voir conclure que la banane était originairede l’un de ces deux pays. Cependant, les mis-sions de prospection effectuées en Asie aumilieu de ce siècle ont dévoilé la richesse in-soupçonnée des ressources génétiques de

Musa et montré que la banane a plus proba-blement son origine dans l’Asie du Sud-Est.

Classification des bananiers enAsie du Sud-EstLa classification et la nomenclature des ba-naniers se sont présentées dès le début sousun jour complexe. Le problème est parti de ladescription simpliste que Carl von Linné,père de la nomenclature botanique moderne,a donnée du bananier plantain, Musa para-disiaca Linn., et du bananier dessert, Musasapientum Linn. La situation se trouvaitcompliquée par le nombre très limité de spé-cimens qui étaient disponibles en Europequand Linné a opté pour ces dénominationsoriginelles. Si la différenciation entre les ba-naniers plantain, type particulier de bana-nier à cuire, et les bananiers dessert est va-lable pour l’Afrique et l’Amérique latine, sonadoption en Asie du Sud-Est a conduit à laconfusion. En effet, dans le centre de diver-sité des Musa, beaucoup de cultivars locauxpossèdent des caractéristiques qui ne corres-pondent pas aux critères de diagnostic utili-sés ailleurs pour distinguer les bananiers etles bananiers plantain.

Dans le centre de diversité des bananiers,bon nombre de cultivars sont classés commeayant une double utilisation, leurs fruits pou-vant être consommés soit à l’état brut, soit

après cuisson. Il existe aussi beaucoup decultivars amylacés à cuire, qui ont des fruitscourts, épais et angulaires à fleurs mâles etbractées déhiscentes. Ces bananiers à cuiresont distincts des bananiers plantain et nepeuvent être classés dans Musa paradisiaca.En outre, la grande diversité des bananiersdessert, si l’on considère leur hauteur deplant ainsi que la dimension et la couleur deleur fruit (jaune, vert, rouge ou orange), dé-borde largement le cadre plutôt restrictif dela description originelle de Musa sapientum.Face à la riche diversité du matériel géné-tique dans le centre d’origine des bananiers,les taxinomistes qui sont venus après Linnéont eu recours à des noms descriptifs tels queMusa nana Lour. pour Dwarf Cavendish,Musa rubra Firming. von Wall. pour Red,Musa corniculata Lour. pour le plantaincorne, etc. La prolifération de noms scienti-fiques n’a fait qu’ajouter à la confusion et leschoses seraient allées de mal en pis sansCheesman (1948) et Simmonds et Shepherd(1955), qui ont expliqué l’origine des bana-niers comestibles et proposé un nouveau sys-tème de classification.

S’appuyant sur leur connaissance de la gé-nétique et leur vaste expérience de la cyto-taxinomie, Simmonds et Shepherd ont établique les noms scientifiques linnéens Musa paradisiaca et Musa sapientum correspon-

(AAA). Divers clones peuvent se développernormalement dans les conditions climatiquessubtropicales, en les soumettant à une pre-mière étape de tests de comportement, tant

sur le plan agronomique que pendant la pé-riode post-récolte/mûrissement. Aux Cana-ries, la mise en valeur de la production de cesvariétés dépend des réalités du marché po-

tentiel, qui ne peut être de grande enver-gure : il s’agit, en effet, de marchés “niches”limités répondant à la demande touristiqueou “éthnique” (consommation locale, pénin-sulaire et européenne). �

RéférencesLescot T. 1999. Banane : production, commerce et

variétés. FruiTrop 63 : 13-16.Loeillet D. 1999. Le marché international bananier :

une gamme de produits très étroite. Pp. 567-576in Bananas and Food Security/Les productionsbananières : un enjeu économique majeur pourla sécurité alimentaire (C. Picq, E. Fouré &E. Frison, eds). Proceedings of an internationalsymposium held in Douala, Cameroon, 10-14 No-vember 1998. INIBAP, Montpellier, France.

L’auteur travaille au CIRAD-FLHOR, BP 5035, 34000Montpellier cedex 1, France.

Tableau 3. Potentiel de commercialisation des bananes hors Cavendish dans l’Union Européenne.

Groupe/clone Importation Tendance Origine Prix***Européenne (T) ee/kg

AA

Sucrier* 18000 ➚ Am. Latine/Afrique 2,3-5,7

AAA

Gros Michel*, ** 30000 ➚ Am. Latine/Afrique ?

Red 4000 ➚ Am. Latine/Afrique 1,2-3,7

Ibota (Yangambi Km5) -

Lujugira/Mutika (AAAea) -

AAB

Plantain* 24000 ➚ Am. Latine/Afrique 0,55-1,4

Silk* 2000 � Am. Latine 2-5

Pome (Prata) -

ABB

Bluggoe -

Pisang awak -

Monthan -

Pelipita -* à potentiel « biologique »

** transformé : purée

*** prix de gros

Les bananiers à cuire – Classification, production et utilisations en Asie du Sud-Est

Page 29: Bioversity International

daient à des cultivars hybrides et ont recom-mandé leur abandon. De même, ils sont par-venus à la conclusion que les bananiers co-mestibles étaient dérivés de deux espècessauvages séminifères, Musa acuminata Collaet Musa balbisiana Colla, qui sont endé-miques à l’Asie du Sud-Est. Cheesman a iden-tifié trois groupes de cultivars distincts sur leplan morphologique. Le premier groupe pré-sente principalement les caractères bota-niques de Musa acuminata, et le secondgroupe ceux de Musa balbisiana. Quant autroisième, il se compose de cultivars qui com-binent les caractères morphologiques desdeux espèces sauvages et sont considéréscomme leurs hybrides naturels. Les bana-niers comestibles primitifs étaient des di-ploïdes nés du développement de la stérilité etde la parthénocarpie chez Musa acuminata.Du fait de l’action de sélection de l’homme,divers clones ont été mis en culture, notam-ment dans les régions pluvieuses de l’Asie duSud-Est. Plus tard, avec la restitution dechromosomes, des cultivars triploïdes parthé-nocarpiques sont apparus. Ces triploïdes,étant plus vigoureux et plus productifs, sontdevenus populaires. Selon Cheesman, il fautconsidérer que les cultivars diploïdes parthé-nocarpiques comestibles de Musa acumi-nata font partie de la même espèce que leursancêtres sauvages, car ils en ont conservé lescaractères morphologiques. Il en va de mêmedes cultivars triploïdes parthénocarpiquescomestibles nés de la restitution de chromo-somes, car l’ajout d’un jeu de chromosomespar autopolyploïdie n’a rien introduit de nou-veau dans la constitution génomique de cesclones. Dans les zones plus sèches de l’Asiedu Sud-Est où prédomine le type sauvage sé-minifère Musa balbisiana, il s’est produitune évolution parallèle qui a conduit à l’ap-parition de cultivars purs balbisiana di-ploïdes et triploïdes (Valmayor et al. 1991).Le développement de la stérilité et de la par-thénocarpie n’ayant pas modifié significative-ment les caractères morphologiques desclones qui en ont résulté, il convient d’appli-quer également le nom scientifique Musabalbisiana à ces cultivars diploïdes et tri-ploïdes comestibles issus de parents sauvagesbalbisiana. Dans le centre d’origine des ba-naniers, la distribution naturelle des Musaacuminata et Musa balbisiana sauvages serecouvre et, les deux espèces étant compa-tibles, des croisements ont eu lieu. Les hy-brides issus de ces croisements naturelsentre les deux espèces comprennent des di-ploïdes, des triploïdes et quelques tétra-ploïdes de combinaisons génomiques di-verses. L’un des problèmes posés par lesdénominations originelles Musa paradisiacaet Musa sapientum est le fait qu’elles corres-pondent à des hybrides. Cependant, d’aprèsles règles de l’ICNCP (Code international denomenclature pour les plantes cultivées), onpeut aussi donner un nom scientifique à unhybride. Toutefois, il faut alors faire précéderl’épithète du préfixe x pour indiquer qu’il

s’agit d’une espèce hybride. Dans le cas descultivars de bananiers hybrides, il convientd’adopter Musa x paradisiaca Linn., cettedésignation binominale ayant été publiée an-térieurement à Musa sapientum et étant re-connue de fait comme l’espèce type pour lebananier. Musa x paradisiaca Linn. s’appliqueà tous les hybrides de Musa acuminata etMusa balbisiana, quelle que soit leur compo-sition génomique (Greuter 1994, Karamura1998).

La composition génomique des cultivars debananiers permet de différencier les variétésdessert des variétés à cuire. Tous les clonesMusa balbisiana purs sont des bananiers àcuire, tandis que beaucoup de variétés Musaacuminata pures sont des bananiers dessert.Parmi les hybrides, on trouve des cultivars àdouble utilisation (pouvant être consomméssoit à l’état brut, soit après cuisson), des ba-naniers dessert et des bananiers à cuire, dontles bananiers plantain. Le terme génériqueplantain s’applique exclusivement à un sous-groupe spécifique de bananiers à cuire, quine comprend pas les nombreux et différentscultivars à cuire très populaires en Asie. Enrevanche, le terme bananier ne se limite pasaux variétés dessert, mais couvre égalementtous les bananiers à cuire, y compris les ba-naniers plantain. Autrement dit, tous les ba-naniers plantain sont des bananiers, maistous les bananiers ne sont pas des bananiersplantain ! C’est la raison pour laquelle leslangues de l’Asie du Sud-Est ne font pas ladistinction entre les termes étrangers « ba-nanier » et « plantain ». Le nom communé-ment utilisé : « pisang » en Malaisie et en In-donésie, « saging » aux Philippines, « kluai »en Thaïlande, « choui » au Viêt-nam et« chiao » en Chine, s’applique à tous les ba-naniers dessert et à cuire, y compris les ba-naniers plantain.

Principaux cultivars de bananiersde l’Asie du Sud-EstLe centre d’origine des bananiers est égale-ment leur centre de diversité. En Asie duSud-Est, les consommateurs ont le choixentre une large gamme de variétés dessert età cuire. Celles-ci varient par leur couleur,leur dimension, leur forme et leur utilisation.Les principaux cultivars commerciaux decette région sont présentés au tableau 1.

Systèmes de productionbananièreIl existe quatre systèmes de production bana-nière en Asie du Sud-Est. Le plus communest la culture de jardin, pratiquée essentielle-ment pour l’autoconsommation. Le choix descultivars dépend des besoins familiaux (ba-nanes dessert ou à cuire), de la qualité préfé-rée par les membres du ménage et de la faci-lité de production. Dans ce système, lamain-d’œuvre est entièrement fournie par lafamille. On n’applique pas d’engrais chi-miques ou pesticides commerciaux, mais seu-lement du compost et du fumier animal.

Le deuxième système, par ordre d’impor-tance, est la culture associée. Dans l’Asie duSud-Est, la production fruitière est principa-lement le fait de petits paysans qui cultiventles bananiers aux côtés d’autres plantes.Dans ce système, la banane peut être la cul-ture principale ou occuper une place secon-daire, et il peut s’agir d’une culture perma-nente ou temporaire. Il est d’usage dans larégion de planter des bananiers pour proté-ger des plantes umbrophiles telles que le ca-caoyer, le caféier, le poivrier noir, le musca-dier, etc. Mais les bananiers sont parfoisaussi plantés à l’ombre d’arbres de plushaute taille, comme c’est le cas dans les plan-tations de cocotiers. En Malaisie et dans lesud des Philippines où les cultures de planta-tion sont largement pratiquées, on trouvesouvent les bananiers en culture intercalairetemporaire entre les jeunes pieds d’hévéas oude palmiers à huile. Les bananiers assurentalors des revenus pendant la phase non pro-ductive de la culture permanente. Une foisque la culture principale est bien établie, lesbananiers commençant à gêner la croissancedes hévéas ou palmiers à huile, on les éli-mine. Dans certaines zones des Philippines,on trouve des cultures multi-étagées combi-nant cocotiers, bananiers, papayers et ana-nas. Une association culturale particulière-ment adaptée à l’Asie du Sud-est consiste àplanter des cultures de cycle court entre lesrangées de jeunes bananiers.

La petite plantation commerciale, prati-quant la monoculture de la banane sur unesuperficie de 2 à 20 ha, est un système deproduction de plus en plus répandu. On ren-contre ce système surtout aux abords descentres urbains, où la demande du marchéest élevée et stable. Le choix des cultivars estdicté par les préférences des consomma-teurs, les conditions agroclimatiques localeset les problèmes de ravageurs et de maladies.Dans ces petites exploitations commerciales,les producteurs appliquent des engrais chi-miques et des pesticides. Ils font égalementappel à de la main-d’œuvre salariée pourdésherber et, dans certains cas, irriguer lesplants.

Enfin, on trouve, surtout aux Philippines,de grandes plantations commerciales quiproduisent des bananes pour l’exportation.Ce sont des entreprises capitalistiques mo-dernes, qui font de gros investissements eninfrastructures et se plient aux exigencestrès rigoureuses du marché d’exportation.Appliquant des méthodes culturales opti-males, elles ont une productivité très élevéeet prêtent la plus grande attention à la qua-lité de leurs produits.

Production bananière et contraintes environnementalesLes ouragans tropicaux et les cyclones sont laprincipale contrainte climatique affectant laproduction commerciale de la banane enAsie et dans le Pacifique. En effet, les bana-niers sont sensibles aux vents forts, surtout

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quand il s’agit de cultivars de haute taille quiportent un lourd régime. Les ouragans, quis’accompagnent de vents soufflant entre 54 et72 km/heure, font chuter un grand nombre deplants, tandis que les cyclones, avec des ventsde plus de 72 km/heure, peuvent entièrementdétruire les plantations. Taiwan, la Chine méri-dionale, le Viêt-nam, le nord et le centre desPhilippines, ainsi que beaucoup d’îles du Paci-fique Sud sont exposés chaque année à ces ca-taclysmes. Cependant, il s’agit d’un phéno-mène saisonnier qui coïncide avec la saison dela mousson. Après avoir subi de lourdes pertesdu fait d’ouragans tropicaux et de cyclones quisurviennent avec une régularité prévisible, lesplanteurs de Taiwan et de la région d’Ilocosdans le nord des Philippines ont adopté un ca-lendrier de plantation et des méthodes de ges-tion qui permettent de minimiser les dégâtscausés par les vents forts (Valmayor et al.1998). Dans le nord des Philippines parexemple, les cyclones tropicaux sévissent dejuin à novembre, avec une fréquence plus éle-vée pendant les mois de juillet, août et sep-tembre. Pour éviter les dégâts, les producteursplantent en mai, de façon que les plants de ba-naniers n’aient qu’une faible hauteur et ne su-bissent qu’un minimum de dommages lors dupassage des cyclones sur la région. Les pluiesde mousson diminuant à partir de novembre, iln’y a plus de cyclones jusqu’en juin de l’annéesuivante. Grâce à l’irrigation, les plants pour-suivent leur croissance et leur développementet fleurissent fin février ou début mars, lesfruits parvenant à maturité en avril ou mai, soitun an après la plantation. On récolte avant leretour des ouragans. L’application rigoureusede ce système se traduit par un cycle de cul-ture annuel. Après la récolte, les bananes sefont très rares sur le marché, mais les produc-teurs évitent ainsi les lourdes pertes dues auxcyclones. Cela suppose de n’utiliser que descultivars ayant un cycle de 12 mois ou moins. Ilfaut éliminer tous les rejets qui poussent dejuillet à janvier, car si on les laissait se dévelop-per, cela n’aurait pour effet que de les exposerà des dommages durant la saison des cyclonessuivante. On laisse ensuite pousser les rejetsqui se développent après la floraison, mais onne prend soin que de l’un d’entre eux, le plusvigoureux, afin de remplacer le pied mère etd’assurer un deuxième cycle de culture. Pourcompenser le fait qu’on ne récolte qu’un ré-gime par touffe et par cycle de 12 mois, il estrecommandé d’adopter une densité serréeavec un espacement de 2 x 2 mètres.

En Thaïlande, la menace vient des inonda-tions qui submergent les plaines alluvialesdans la région de Bangkok, et cela en particu-lier pendant la saison des pluies. La nappephréatique étant subaffleurante et le drainageinsuffisant, les producteurs plantent les bana-niers sur des levées ou diguettes aménagéesentre les canaux de drainage. Mesurant 2 à 3mètres de large et plusieurs mètres de long,ces levées sont construites avec la terre retiréedes canaux. Quand elles atteignent une hau-teur d’un mètre au-dessus du niveau de l’eau

dans les canaux, on y plante des rangées de ba-naniers. Les paysans viêt-namiens utilisent lemême dispositif dans le delta du fleuve Me-kong, notamment à proximité de Saigon. Dansles deux pays, les producteurs les plus mo-dernes drainent l’excès d’eau à l’aide depompes volumétriques pendant la saison de lamousson et prélèvent de l’eau dans les canauxpour irriguer leurs bananiers pendant la saisonsèche.

La sécheresse et les éruptions volcaniquessont les autres catastrophes naturelles qui me-nacent la production bananière en Asie duSud-Est. Dans l’est de l’Indonésie et les régionsoccidentales de Luçon et des Visayas aux Phi-lippines, où la saison des pluies dure long-temps, les producteurs plantent des variétés deconstitution génomique balbisiana pure(BBB) tolérant la sécheresse comme Pisang Kepok, Saba et Cardaba, tandis quedans les zones sèches de Thaïlande et de Ma-laisie, le cultivar favori est un hybride deconstitution génomique ABB connu localementsous l’appellation de Kluai Namwa ou PisangAwak. Les producteurs de bananes de cette ré-gion sont impuissants face aux éruptions volca-niques, mais celles-ci sont rares et leurs effetssont généralement plus circonscrits que ceuxdes cyclones et de la sécheresse.

Transformation et utilisation des bananesLes bananes sont vendues et consomméesprincipalement à l’état brut. Cependant, les ba-nanes à cuire et les bananes plantain font aussid’excellentes chips, que les habitants des paysdu Sud-Est asiatique apprécient à toute heure

de la journée. Les Philippines sont le principalexportateur de chips de banane du monde, levolume exporté représentant environ 22 mil-lions de dollars par an. La Thaïlande et l’Indo-nésie occupent aussi une place de premierplan sur ce marché. Les autres produits dérivésde la banane sont surtout le ketchup et les ali-ments pour bébé en conserve. �

RéférencesCheesman J. 1948. Classification of the bana-

nas. III. Critical notes on species (c) Musaparadisiaca Linn. and Musa sapientumLinn. Kew Bull. 2: 145-154.

Greuter W. (ed.). 1994. International code of botani-cal nomenclature. Koeltz Scientific books, Konig-stein, Allemagne.

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30 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

L’auteur est chercheur honoraire de l’INIBAP.

Tableau 1. Principaux cultivars commerciaux de bananiers de l’Asie du Sud-Est.

Pays Variétés dessert Variétés à cuire

Indonésie Pisang Ambon Putih Pisang Kepok

Pisang Ambon Lumut Pisang Oli

Pisang Raja Sereh Pisang Kosta

Pisang Raja** Pisang Tanduk*

Pisang Barangan Pisang Nangka*

Pisang Mas

Malaisie Pisang Mas*** Pisang Awak

Pisang Rastali Pisang Raja**

Pisang Embun Pisang Nangka*

Pisang Berangan Pisang Tandok*

Pisang Masak Hijau Pisang Nipah

Pisang Lemak Manis

Thaïlande Kluai Hom Thong*** Kluai Namwa**

Kluai Khai Kluai Hakmuk

Kluai Lep Mu Nang Kluai Som

Viêt-nam Chuoi Tien Chuoi Mat

Chuoi Tieu Chuoi Sap

Chuoi Tay Chuoi Ngu

Chuoi Bom

Philippines Lakatan Saba

Latundan Sabang Puti

Buñgulan Cardaba

Inarnibal Turangkog

Amas Matavia

Morado Tindok*

Giant Cavendish*** Laknau*

Grande Naine**** plantain, ** consommée fraîche ou cuite, *** variété cultivée pour l’exportation.

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INFOMUSA — Vol 9, N° 1 31

Article de synthèse

Quelle variété de bananier cultiver?J. Daniells

En Australie comme ailleurs, les produc-teurs sont à la recherche de nouvellesvariétés de bananiers pour plusieurs

raisons :1)apparition de nouvelles maladies ou de

nouvelles souches de maladies exotiques ;2)désir de réduire les applications de pesti-

cides ;3)orientation vers de nouveaux créneaux

commerciaux.Au cours des 15 dernières années, le

Queensland Department of Primary Indus-tries, en Australie, a évalué les caractères agro-nomiques et la résistance aux maladies de cen-taines de variétés. Ces essais ont montré qu’iln’existe pas de variété « idéale » – capable derésister à tous les ravageurs et à toutes les ma-ladies, fournissant des rendements élevés, seconservant bien et ayant bon goût. Chaque va-riété présente des avantages et des inconvé-nients. Nous nous efforcerons, dans cet article,de donner des informations utiles sur lesmeilleures variétés identifiées par le QDPI.Mais que le lecteur soit prévenu : un génotypeamélioré ne suffira sans doute pas à résoudreses problèmes de production. Les méthodesholistiques de gestion intégrée de la cultureont aussi beaucoup à apporter (Daniells 1998).

Liste de variétésLe tableau 1 présente une liste des meilleuresvariétés, avec leurs avantages et leurs inconvé-nients. Il est à noter que leur comportementpeut varier en fonction de l’environnementdans lequel elles sont cultivées et des souchesde maladies auxquelles elles se trouvent expo-

sées. L’utilisation d’une variété comme bananedessert ou à cuire dépend pour une large partdes préférences culturelles. On pourra déter-miner à partir de cette liste les variétés lesmieux adaptées à un contexte particulier.

Notes complémentairesRendementLa plupart des variétés susceptibles de rempla-cer les variétés Cavendish sont inférieures àcelles-ci sur le plan du rendement. Par consé-quent, si on les cultive pour le marché local oupour l’exportation, il faut qu’elles se vendent àmeilleur prix que les Cavendish et/ou qu’ellesaient un coût de production plus bas. Certainesvariétés, comme Sucrier, ont un cycle trèscourt, mais cela ne suffit pas à compenser lefaible poids de leur régime.

Sensibilité au ventEn règle générale, les variétés naines résis-tent mieux au vent et peuvent être aisémentétayées avec un tuteur ou de la ficelle. Il estégalement plus facile de gérer les maladies fo-liaires, les parasites du régime, la coupe dubourgeon mâle, le gainage du régime et la ré-colte chez les variétés naines. Malheureuse-ment, celles-ci sont davantage sujettes à l’en-gorgement et leurs fruits sont parfois depetite taille. Il existe aussi d’autres stratégiespour minimiser les pertes dues au vent (Da-niells 1991b).

UtilisationPratiquement toutes les variétés de bananierset de plantains peuvent se consommer soittelles quelles à l’état mûr (dessert), soit cuitesà l’état vert ou mûr, le choix étant dicté par lespréférences culturelles. Il reste à évaluer les

diverses utilisations possibles de beaucoup devariétés « nouvelles ».

CercosporiosesLa gravité de la maladie dépend du degré derésistance ou sensibilité de la variété, de l’in-tensité de l’infection, des conditions environ-nementales et de la « souche » de l’agent pa-thogène. L’incidence atteint son maximumsous climat chaud et humide et en présence dequantités importantes d’inoculum. TU8 (T8),qui se montrait autrefois extrêmement résis-tante à la cercosporiose noire dans les îlesCook (Fullerton 1990), y est devenue sensible

La stature basse du «Dwarf French Plantain»rend l’entretien de la plante plus facile.

Tableau 1. Liste de variétés - caractéristiques générales et résistance aux maladies.

Génome Variété Synonymes/ Caractéristiques de la plante Résistance aux maladiesSous-groupe

Utilisation Rendement Sensibilité Taille Remarques CN CJ Fusariose(1) Remarquesau vent

Race 1 (2)Race 2 Race 4

AA Sucrier Pisang Mas D F PR I S (3) S R R SKluai KhaiAmasFigue Sucrée

Inarnibal Pisang Lemak Manis D F PR n R S R R SPisang Berlin

Lakatan (4) Pisang Berangan D F-M S I Longue durée TS TS R R Sde vie verte

AAA Dwarf Red Figue Rose Naine D M R (5) n Problèmes S S S R Sd’engorgement

J.D. Pisang Kapas? Ibota D/C M PR I TR TR R R S R au nématodeYangambi foreur et au

charançondu bananier

Kluai Khai Bonng D F-M TS I Fruit très R? TR R R S Résistant au attractif charançon

du bananier

Williams Cavendish D H S n Longue durée TS TS R R Sde vie verte

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Tableau 1. suite

Génome Variété Synonymes/ Caractéristiques de la plante Résistance aux maladiesSous-groupe

Utilisation Rendement Sensibilité Taille Remarques CN CJ Fusariose(1) Remarquesau vent

Race 1 (2)Race 2 Race 4

AAAA T6 61-86 Highgate hybrid D M-H S I R TR R R S

T12 Buccaneer, 65-168-12, D M-H S I R TR R R SHighgate hybrid

SH-3436 Highgate hybrid D H S I R S R R S

SH-3444 FHIA-23, Highgate hybrid D H S I R S R R S

SH-3649 FHIA-17, Highgate hybrid D H S I R S R R S

SH-3486 FHIA-02, Mona Lisa D M-H PR I TR S? S R SWilliams hybrid?

AAAB SH-3480 FHIA-18, Pome hybrid D M-H PR I TR R? R R R

SH-3481 FHIA-01 Goldfinger, D M-H PR I TR S R R R(6) R au Pome hybrid nématode foreur

SH-3640.10 High Noon, Pome hybrid D M-H PR I TR? TS R R R

SH-3697 Maqueño hybrid C M-H S? G R R? S R S

PC 12.05 Pome hybrid D F-M PR G S R R R S

PA 03.22 Pome hybrid D F-M R I S R R R S

AAB Silk Apple, Pisang Raja Sereh, D F-M PR I S S S S SPisang Rastali, Latundan, Sugar, Figue Pomme, Manzano

Pisang Mysore (7) D M S G R R S (8) R S(8)

Ceylan

Pisang Raja D/C F-M S G S S R R S

Prata Anã Santa Catarina Prata, D F-M VR I Courte durée TS S S R SPome de vie verte(9),

problèmes d’engorgement

J. D. Finger Rajapuri ?, Pome D F-M VR n Problèmes TS S S R Sd’engorgement

Lady Finger Pome D F-M R I TS S S R S

Pacific Maia Maoli/Popoulu C M R I Longue durée S S S R SPlantain de vie verte

Mangaro Torotea Maia Maoli/Popoulu C M PR G S S S R S

Dwarf Plantain C F-M R(5) n S R R R S TS au French charançon Plantain du bananier

Horn Tanduk, Pisang C F-M S I S R(10) R R S TS au Plantain Tandok, Plantain charançon du

bananier

ABB Kluai Pisang Awak D/C M R(5) n Problèmes de TR TR S R SNamwa remplissage desKhom doigts(11)

Courte durée de vie verte

Pisang Awak Ducasse, Kluai Namwa D/C M PR G Courte durée TR TR S R Sde vie verte

Bluggoe C F-M PR I R TR R S S

Blue Java Ney Mannan D/C F-M PR I R TR R S S

Fa’i Afa Saba C F-M PR G R TR S R S

Gubao IMTP Phase 2 ‘Saba’ C M S I R TR S R S

Kandrian Simoi C F-M PR G R TR R? R S

AABB SH-3565 FHIA-03 C M-H S I R S? S R S

Abréviations utilisées

Utilisation : D = dessert; C = à cuire

Rendement : F = faible; M. = moyen; H = haut

Sensibilité au vent : TS = très sensible; S = sensible; PR = partiellement résistant; R = résistant

Taille : n = nain; I = intermédiaire; G = grand

Résistance aux maladies : TS = très sensible;S = sensible;R = résistant;TR = très résistant; CN = cercosporiose noire;CJ = cercosporiose noire.

Notes

(1) Des races nouvelles peuvent se développer/= réaction habituelle

(2) Les GCV varient particulièrement chez les types de Race 1 pour la pathogénicité variétale

(3) IMTP 1 était à la limite sensible – résistant mais Sucrier a certainement été résistant dans

certaines circonstances (Jones 1993)

(4) Il a été signalé que certains Lakatan pourraient être AAA

(5) Un soutien du régime est bénéfique

(6) Signalé par l’INIBAP comme tolérant mais discutable

(7) Superficiellement identique

(8) Parfois résistance du rejet

(9) Courte vie verte en cas de stress dû à l’environnement (températures fraîches,

saison humide)

(10) Sensible en certaines circonstances (Daniells and Bryde 1999)

(11) Certains doigts ne se remplissent pas correctement.

dans cet environnement à la suite de l’apparitionde nouvelles souches de la maladie.

La cercosporiose noire sévit dans beaucoup depays producteurs de bananes, mais elle est en-core absente de certaines aires de production im-portantes comme certaines parties du Brésil,l’Australie, certaines parties de l’Asie du Sud-Est,

ainsi que des zones tropicales de haute altitude(Cameroun). Dans ces régions, la cercosporiosejaune demeure la principale affection foliaire.

Fusariose (Foc)Les différentes races de Fusarium figurant surnotre liste ont été identifiées sur la base de

l’interaction hôte/agent pathogène. Bien queles isolats de Foc aient été caractérisés généti-quement de plusieurs manières au cours des 10dernières années, on se sert encore principale-ment de la race pour déterminer la variationpathogénique de ce champignon. On distinguetraditionnellement quatre races de Foc. Les

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races 1, 2 et 4 s’attaquent aux bananiers, tan-dis que la race 3 affecte Heliconia et n’aqu’une action faiblement pathogène vis-à-visdes bananiers. A ce jour, on ne connaît que trèspeu de variétés capables de résister à la race 4de Foc. Les mesures de quarantaine sont extrê-mement importantes pour arrêter la diffusionde cet agent pathogène.

On rencontre diverses races de Fusariumdans la plupart des régions productrices de ba-nanes, à l’exception du Pacifique Sud où cettemaladie est absente. Les hybrides des pro-grammes d’amélioration qui sont rejetés en rai-son de leur sensibilité à cette maladie peuventdonc avoir une utilité dans des régions commele Pacifique Sud où la résistance à la fusariosen’est pas nécessaire pour l’instant. Tel est lecas, par exemple, de SH-3697 – hybride de Ma-queño à rendement élevé et résistant à la cerco-sporiose noire, mais sensible à la race 1 de Foc.

Il est à noter qu’il existe une gradation dansla résistance à la fusariose. Ainsi, dans le norddu Queensland, Lady Finger (AAB, Pome) estnettement moins sensible à la race 1 de Focque Sugar (AAB, Silk). Les conditions environ-nementales peuvent aussi influer sur la gravitéde la maladie.

DégrainCertaines variétés sont sujettes au dégrainlorsqu’elles mûrissent (les fruits se déta-chant du coussinet), ce qui a parfois empê-ché l’adoption d’hybrides dans certaines ré-gions (Marriott 1980). Cependant, on peutminimiser le phénomène du dégrain en fai-sant varier les conditions de mûrissement(température plus basse) et le stade de lamaturation auquel on procède à la récolte(Paull 1996, Seberry et Harris 1998).

Vie verte des fruitsLes bananes exportées doivent pouvoir seconserver pendant le transport et le stoc-kage. L’un des grands mérites des bananes detype Cavendish est que, dans de bonnesconditions, elles ont une longue durée de vieverte. D’autres variétés ne sont pas aussi bienadaptées à l’exportation. Cependant, avecdes techniques comme l’emballage sous at-mosphère modifiée et avec une bonne ges-tion, on peut surmonter ce problème (Da-niells 1991a).

Créneaux commerciauxLes variétés suivantes offrent un bon poten-tiel pour les créneaux commerciaux existanten Australie ainsi que pour l’exportation :• Sucrier• SH-3697• Dwarf French Plantain• Lakatan• Silk• Horn Plantain• Dwarf Red• Pisang Ceylan• Kluai Namwa Khom• Kluai Khai Bonng• Prata Anã• Pisang Awak• SH-3480 (FHIA-18)• Pacific Plantain• Fa’i Afa. �

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L’auteur travaille au QDPI, PO Box 20, South Johns-tone Q 4859, Australie.

«Lakatan» est la variété de bananes dessert la plus populaire aux Philippines.

«J.D. Finger» est très résistant aux dommagesliés au vent.

Errata dans le numéro précédent (InfoMusa Vol. 8, No. 2)

• Evaluation de bananiers pour des créneaux commerciaux en Flo-ride subtropicale : p. 18, 1ère colonne, dernier paragraphe, le passage«… des différences entre deux clones « Ney Poovan », dont l’un, « Su-kali ndizi », manifeste les symptômes plus lentement que le second,« Kisubi… », doit être remplacé par «… des différences entre deuxclones « Ney Poovan », dont l’un, « Kisubi », manifeste les symptômesplus lentement que le second, « Sukali ndizi »…».

• Les variétés de Musa au Pérou : classification, utilisations, poten-tiel et contraintes de production : p. 22, Figure 3, l’échelle dudeuxième axe des y (côté droit) n’apparaît pas. La version correcte dela figure est donnée ci-contre.

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34 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

Asie et PacifiqueLe Food and Fertilizer Technology Centrede Taiwan publie un Bulletin sur laproduction de plantules de bananiersindemnes de virus à Taiwan

Ce bulletin concerne l’utilisation des vitro-plants de bananiers à Taiwan. Un programmede culture de tissus de bananiers a été mis enplace dans ce pays en 1983. Destiné initiale-ment à produire des plantules indemnes defusariose, il a été élargi par la suite aux mala-dies virales et a fourni à ce jour un total de26 millions de vitroplants. Le bulletin décritles systèmes de production utilisant des vi-troplants, dont il examine les avantages et lesinconvénients (par exemple, leur sensibilitéaux herbicides). Il donne aussi des détailssur les méthodes culturales permettant d’évi-ter que les plants sains soient infectés par lesvirus une fois qu’ils sont dans le champ.Enfin, il montre que la technologie de la cul-ture de tissus est à la portée des petits ex-ploitants, à condition que ceux-ci reçoiventl’appui technique nécessaire. Cette publica-tion reprend une communication présentée àl’origine à un séminaire international sur« La gestion des maladies des bananiers etdes agrumes : utilisation et gestion de maté-riel végétal indemne de maladie » qui a eulieu du 14 au 16 octobre 1998 à Davao, auxPhilippines.S.C. Hwang et H.J. Su, Extension Bulletin 460,Food and Fertilizer Technology Centre, Taiwan,November 1998.

Le TBRI de Taiwan fournit de nouvellesvariétés de bananiers à l’INIBAPLe Taiwan Banana Research Institute(TBRI) a récemment fourni deux nouvellesvariétés de bananiers à l’INIBAP. Il s’agit devariants somaclonaux de Cavendish, GCTCV-106 et GCTCV-247, que les chercheurs de cetinstitut ont sélectionnés pour leur bon rende-ment et leur résistance à la race subtropicale4 de la fusariose. L’INIBAP est en train deprocéder à leur indexation pour les virus,avant de les mettre à disposition pour desévaluations à l’échelle mondiale.

La pourriture de la souche du bananierdans le nord du Queensland (Australie)On a récemment détecté une nouvelle formede pourriture de la souche dans plusieursplantations de bananiers du nord du Queens-land, ainsi qu’une maladie appelée Mokillo,qui se produit occasionnellement dans la ré-gion et provoque la pourriture des doigts.Précédemment décrite sous l’appellation de« butt rot » causée par Erwinia carotovorasubsp. carotovora, la pourriture de la soucheapparaît endémique dans le nord du Queens-land. Récemment, on a identifié les bactériesE. chrysanthemi, E. chrysanthemi subsp. ca-rotovora et E.c. subsp. atroseptica dans deséchantillons de souches et de coeurs de pseu-dotronc pourris en provenance de plusieursplantations de la région. La sévérité des

symptômes semble en corrélation avec les es-pèces d’Erwinia présentes dans les tissus in-fectés. D’après ces observations, il sembleque la pourriture de la souche est causée parE. chrysanthemi et E.c. subsp. atroseptica,tandis que la pourriture du coeur du pseudo-tronc est principalement causée par E.c. subsp. carotovora.

En ce qui concerne la pourriture des doigts(Mokillo), on a isolé les bactéries E. chrysan-themi dans des échantillons de fruits pourriset des tests en laboratoire ont confirmé leurpathogénicité.

C’est la première fois qu’on identifiait E.c. subsp. atroseptica chez des bananiers etqu’on constatait que des isolats de E. chry-santhemi causant la pourriture de la souchepouvaient aussi être à l’origine du Mokillo.Source : Australian Bananas, vol. 8, déc. 1999,Australian Banana Growers’ Council Inc.

La lutte biologique contre les nématodes :bientôt une réalité?Des chercheurs du Queensland (Australie)ont identifié des champignons ayant une ac-tion pathogène vis-à-vis des nématodes desbananiers. Après avoir criblé des échan-tillons de sol en provenance de zones tropi-cales et subtropicales du Queensland et deNouvelle-Galles du Sud, ils ont découvert quele taux de reproduction des nématodes dansles racines de vitroplants était significative-ment plus bas dans certains sols non traitésque dans les sols stérilisés. Ils ont extrait deschampignons des racines des bananiers enquestion et ont constaté que ces champi-gnons réduisaient de 80 % le nombre de né-matodes foreurs présents dans les pots. Sides recherches plus poussées sont encore né-cessaires pour mettre au point une méthodede lutte biologique acceptable, les perspec-tives semblent prometteuses.Source : Bananatopics, vol. 27, juin 1999.

K, Na et rapport K/Na : seuils critiquespour les bananiers cultivés dans des solssodiques salinsDans certaines régions de l’Inde, les bana-niers sont cultivés dans des sols classés dansla catégorie « sodiques salins ». Ils souffrentalors de la salinité, qui cause des symptômesexternes (chlorose marginale des feuilles) etentraîne une réduction significative des ren-dements. Dans la plupart de ces sols, le rap-port K/Na est inférieur à un. Or, pour uneplante comme le bananier qui a besoin de K,il est indispensable que le rapport K/Na soitsupérieur à un.

On a prélevé au hasard 50 échantillons desol de la rhizosphère, ainsi que les tissus deplants correspondants, dans des sols so-diques salins de la ferme expérimentale duNational Research Centre for Bananas(NRCB) et de fermes avoisinantes. Le K et leNa échangeables de ces sols se situaient res-pectivement entre 0,31 et 2,54 cmol/kg etentre 1,74 et 6,78 cmol/kg. On a enregistréles rendements correspondants (poids du ré-

gime) à la récolte. L’analyse des échantillonsde sol et de tissus à l’aide d’un photomètre àflamme a permis de déterminer les concen-trations de K et de Na et de calculer les rap-ports K/Na.

On a calculé les coefficients de corrélationet les équations de régression linéaire reliantle K, le Na et le rapport K/Na des échan-tillons de sol et de plants avec le rendement.Il s’est avéré que le rendement augmentaiten fonction de l’accroissement du Na jusqu’àce que celui-ci atteigne 480 ppm dans le solet 0,47 % dans les tissus des plants. Au-delàde ces niveaux, le Na exerçait un effet négatifsur le rendement. De même, le seuil critiquepour la concentration de K dans le sol etdans les tissus des plants se situait respecti-vement à 710 ppm et 2,82 %.

En conclusion, pour optimiser les rende-ments sur les sols sodiques salins, ceux-cidoivent avoir une concentration d’au moins710 ppm de K et pas plus de 480 ppm de Na,tandis que le rapport K/Na dans le sol doit at-teindre au moins 1,46. Dans le même temps,les feuilles des bananiers doivent contenir aumoins 2,82 % de K et pas plus de 0,47 % deNa, avec un rapport K/Na d’au moins 5,7.Pour plus de détails, contacter : K.J. Jeyabaskaran, NRCB, Vayalur Road, Trichy620-017, Tamil Nadu, Inde.

Adventices à usage médicinal dans desplantations de bananiers à Chhattisgarh(Inde)Les infestations d’adventices sont l’une desprincipales contraintes qui limitent le rende-ment des bananiers dans les plantations deChhattisgarh. Pour y remédier, les produc-teurs combinent généralement le désherbagemanuel avec l’application d’herbicides chi-miques. Cependant, le coût croissant de lamain-d’oeuvre et le désir d’adopter des mé-thodes de production plus biologiques lesamènent à rechercher des solutions inno-vantes. De 1994 à 2000, le départementd’agronomie de l’Indira Gandhi Agricultu-ral University de Raipur a mené une séried’études dont les objectifs étaient les sui-vants :• identifier la flore d’adventices présente

dans les plantations de bananiers ;• recenser les adventices communes pou-

vant être utilisées à des fins médicinales,allopathiques ou industrielles ;

• étudier le potentiel commercial des adven-tices « utiles ».Ces études ont permis d’identifier plus de

60 adventices ayant des utilisations médici-nales, industrielles ou allopathiques avérées.Parmi ces adventices, 10 espèces étaientabondantes dans tous les districts prospectés(tableau 1).

L’étude du potentiel commercial de ces ad-ventices a montré qu’elles présentent un vé-ritable intérêt, plus de 300 herboristes natio-naux et internationaux étant prêts à lesacheter à un prix raisonnable. Il s’est égale-ment avéré qu’en déracinant ces herbes ma-nuellement pour les traiter et en vendre les

Nouvelles des Musa

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parties utiles par le canal des coopératives villa-geoises, les producteurs peuvent s’assurer desrevenus supplémentaires qui leur permettent decouvrir le coût du désherbage manuel.Pour plus de détails, contacter : P. Oudhia,Department of Agronomy, Indira GandhiAgricultural University, Raipur-492001, Inde.

Manipulation post-récolte du pseudotroncdu pied mère : effets sur la productivitédes rejetsDes chercheurs de l’université agronomique(Bidhan Chandra Krishi Viswavidyalaya)du Bengale occidental ont effectué des essaisconsistant à laisser le pseudotronc du piedmère en place après la récolte en le coupantà différentes hauteurs, afin de déterminer leseffets sur le deuxième cycle de culture. Lestraitements étaient les suivants :• hauteur de coupe du pseudotronc du pied

mère :– non coupé– coupé à mi-hauteur– coupé au niveau de la souche

• nombre de rejets conservés :– un rejet par touffe– deux rejets par touffe.Le maintien du pseudotronc du pied mère

sans le couper a entraîné un accroissementde la hauteur et de la circonférence du pseu-dotronc du rejet, ainsi qu’une augmentationde la dimension des doigts et du nombre demains par régime. Cependant, avec ce traite-ment, la récolte a eu lieu 9 jours plus tardqu’avec le traitement consistant à couper lepseudotronc du pied mère au niveau du sol.La conservation de deux rejets a retardé lafloraison de 17 jours, mais a produit un ren-dement plus élevé. Le meilleur rendement(187,6 t/ha) a été obtenu en combinant deuxtraitements : conservation de deux rejets partouffe et maintien du pseudotronc du piedmère sans le couper.Pour toute information complémentaire,contacter : Md Abu Hasan, B. Mathew et P.K.Chattopadhyay, Faculty of Horticulture,Agriculture University, Mohanpur, West Bengal,Inde.

Afrique de l’Ouest et centraleUtilisation de mycorhizes contre lesnématodes des bananiersLes chercheurs du CRBP mènent depuisdes années des recherches sur les néma-

todes, qui sont l ’une des principalescontraintes de la production de bananes etde plantains en Afrique de l’Ouest et duCentre. Ces recherches leur ont permisd’identifier les principales espèces de né-matodes et de mettre au point des straté-gies de lutte. Au Cameroun, l’espèce para-site la plus préjudiciable à basse altitudeest Radopholus similis, tandis que Praty-lenchus goodeyi fait davantage de dégâts àpartir de 1 000 m d’altitude. Récemment,des essais ont été effectués sur l’utilisationde mycorhizes isolés au Cameroun (dugenre Glomus) pour améliorer la tolé-rance des plantains à ces deux espèces denématodes. On s’est servi du cultivar deplantain Bâtard pour déterminer la perfor-mance de plants issus de culture de tissuset de rejets quand on les inoculait avec desmycorhizes avant de les planter dans lechamp. Ces essais ont eu lieu dans dessites à basse et à haute altitude.

Dans les deux sites, tous les plants ino-culés avec des mycorhizes ont eu unemasse racinaire et une teneur en matièresèche supérieures à celles des plants noninoculés. En outre, la présence des myco-rhizes a eu pour effet de réduire la popula-tion de nématodes dans les racines desplants inoculés dans une proportion allantjusqu’à 75 %.Source : Le courrier du CRBP n° 65.

Exportation de bananes plantain versl’EuropeL’exportation des bananes plantain del’Afrique de l’Ouest vers les marchés euro-péens se fait actuellement par voie aé-rienne. Cela coûte cher et réduit donc sen-siblement la marge bénéficiaire desproducteurs. Les chercheurs du CRBP ontétudié la possibilité de conserver les ba-nanes plantain à basse température afin depouvoir les expédier par bateau (le délaid’acheminement étant d’environ 15 jours).Des essais ont été effectués sur les variétésFrench Clair, Bâtard et Big Ebanga. Lesfruits ont été récoltés à divers stades dematuration, traités avec un fongicide, em-ballés dans des cartons, stockés à la tempé-rature ambiante (25-30°C, humidité relative80 – 90 %) pendant deux jours, puis placés

dans une chambre froide (12-14°C, humiditérelative 85-95 %) pendant 15 jours.

Il s’est avéré que la date de récolte quipermettait de conserver les fruits verts pen-dant 15 jours, sans baisse sensible de qua-lité, se situait environ une semaine avant lestade où un premier doigt commençait àmûrir sur la première main chez FrenchClair, entre une et deux semaines avant cestade chez Big Ebanga, et entre deux ettrois semaines avant ce stade chez Bâtard.Les fruits de ces deux dernières variétéssemblent les mieux adaptés à l’exportationpar leur qualité et leur dimension.Source : PlantainInfo n° 39, oct-nov. 1999.

Traitement post-récolte des bananes etdes bananes plantain dans les zonesrurales de l’État d’Enugu au NigeriaFaute de méthodes appropriées pourconserver les bananes et les bananes plan-tain après la récolte, les populations ru-rales subissent des pertes de revenus signi-ficatives. Cependant, on a observé que lescommerçantes de la zone agricole deNsukka, dans l’État d’Enugu au Nigeria,vendent des bananes et des bananes plan-tain qui sont en bon état et mûrissent bien.Une étude a donc été entreprise afin de dé-terminer les méthodes traditionnelles utili-sées dans trois communautés de cette ré-gion. On a interrogé 90 commerçantes àl’aide d’un questionnaire structuré. On aainsi constaté que presque toutes appli-quent des traitements traditionnels per-mettant de réduire les pertes post-récolte.Ces traitements sont les suivants :• prolongation de la vie verte et maintien

des bananes à l’état frais et ferme grâceà la pulvérisation d’eau froide matin etsoir ;

• mûrissage des bananes à l’aide d’Irvin-gia smithii ou I. gabonensis (les ba-nanes étant placées avec des fruits d’Ir-vingia dans des sacs en plastique ferméspendant une période pouvant aller de 24à 72 heures selon la température exté-rieure) ;

• transport des bananes dans des panierstapissés de feuilles pour prévenir leschocs.Les commerçantes qui ont répondu

au questionnaire ont aussi souligné la né-cessité de disposer d’un local spécial, aussifrais que possible, pour stocker les ba-nanes. Cela a pour effet de réduire la tem-pérature ambiante, tout en augmentantl’humidité relative. En outre, elles décou-pent les mains immédiatement après la ré-colte du régime et les placent le plus rapi-dement possible dans le local de stockage.

Ce sont là des techniques simples et effi-caces, qui pourraient être aisément adap-tées dans d’autres régions.

Pour tous renseignements complémentaires,contacter : K.P. Baiyeri et C. Alor. Department of Crop Science, University ofNigeria, Nsukka, Nigeria.

INFOMUSA — Vol 9, N° 1 35

Tableau 1. Usages médicinaux de 10 adventices communes identifiées dans lesplantations de bananiers de Chhattisgarh.

Nom scientifique Nom commun Usages médicinaux

Cyperus rotundus Motha Racines : lèpre, soif, fièvre, maladies du sang, nausée, dysenterie, démangeaisons intenses, épilepsie, ophtalmie.

Parthenium hysterophorus Gajar ghas Remède homéopathique pour les problèmes respiratoires.

Ageratum conyzoides Mahkua Problèmes dermatologiques.

Euphorbia sp. Duddhi Problèmes respiratoires.

Chenopodium album Bathua Ankylostome, leucodermie.

Blumea lacera Kukurmutta Bronchite, fièvre, soif, sensation de brûlure.

Achyranthes aspera Latkana Remède hémostatique, antivenimeux ; maladies de l’appareil digestif.

Calotropis gigantea Fudhar Rhumatismes, maladies des organes reproducteurs.

Datura stramonium Datura Problèmes respiratoires.

Jatropha curcas Ratanjot Maladies des appareils digestif, respiratoire et reproducteur

Page 36: Bioversity International

Rentabilité de la lutte intégrée contre les ravageurs au GhanaLes chercheurs de l’IITA s’emploient à dif-fuser la technique du parage des souchespour lutter contre les nématodes et les cha-rançons au Ghana. Depuis l’introduction decette technique en 1993, 40 % des produc-teurs de ce pays l’ont adoptée. La combinai-son de matériel végétal sain et de pratiquesculturales améliorées s’est révélée rentablesur une période de trois ans : il en est ré-sulté un revenu de 1 300 dollars par hec-tare, soit 475 dollars de plus qu’avec lesméthodes traditionnelles des paysans.Source : Rapport annuel de l’IITA, 1998.

Amérique latine et CaraïbesLa cercosporiose noire atteint HaïtiDans INFOMUSA 8(2), nous signalions quela cercosporiose noire menaçait la produc-tion bananière à Haïti. Elle a été mainte-nant détectée dans ce pays (FruiTrop 67).Les chercheurs du CIRAD-FLHOR devraientbientôt confirmer l’identité de la maladie,qui semble avoir traversé la frontière sep-tentrionale de Haïti à la suite d’une saisondes pluies très marquée à la fin de 1999.Pour plus de détails, contacter : Thierry Lescot,[email protected]

Effet de l’humus liquide de lombrics(Eisenia foetida) sur la croissance desouches de bananier ‘Pineo gigante’(Musa AAA)La première mise en culture des plantes en gé-néral est une étape des plus importantes pourobtenir de bons rendements. Au cours de cettephase, il est essentiel de sélectionner des se-mences de bonne qualité et de s’assurer qu’ilexiste dans le sol une réserve d’humidité et denutriments disponible pour les plantes afin deleur assurer une croissance initiale rapide etuniforme (Roberts 1997).

Le sol peut conserver sa fertilité grâce à dif-férents mécanismes liés à la matière orga-nique et au travers desquels les microorga-nismes (champignons, bactéries, protozoaires,algues, etc.) jouent un rôle important dans lesprocessus de minéralisation et de stabilisationdes nutriments. A leur tour, ces microorga-nismes peuvent, dans certaines conditions,fonctionner comme des réservoirs qui permet-tent d’éviter la perte de nutriments par lessi-vage, volatilisation et/ou fixation sur des com-posés humiques ou minéraux.

On obtient, au travers de ces processus bio-logiques multiples, dans lesquels interagissentles racines, les microorganismes et les compo-sés du sol, des minéraux disponibles (ioniques)pour les plantes. L’incorporation dans le sol decomposés organiques augmente la quantité etl’activité des microorganismes du sol ; ceci sug-gère de gérer la fertilisation organique et miné-rale dans les plantations commerciales commeune alternative relativement écologique et éco-nomique (Pineda 1996, Sikora cité par Fernán-dez et al. 1998). De plus, l’utilisation de fertili-sants minéraux a pour effet une destruction

transitoire de la population microbienne dusol, qui peut être restituée par l’utilisationd’engrais organiques (Pineda 1996). Il est trèsimportant d’utiliser les connaissances ac-tuelles sur les processus biologiques du sol etla minéralisation des composés organiques la-biles. Ceux-ci jouent un rôle essentiel dans ledéveloppement d’une agriculture rentable etrespectueuse de l’environnement, dans la-quelle l’inoculation de microorganismes agis-sant au niveau de la rhizosphère revêt une im-portance vitale (Reyes et al. 1995).

Malgré tout, les sources organiques sontprincipalement utilisées comme engrais au solet/ou au feuillage de plantes déjà établies etnon comme traitement pré-plantation du maté-riel végétal. Des souches du bananier ‘Pineo gi-gante’ ont été plantées après les avoir immer-gées dans une solution d’humus liquide produitpar le lombric Eisenia foetida, pour différentesconcentrations et durées.

L’humus liquide a un effet positif sur lebourgeonnement précoce et sur le taux decroissance des souches. Son utilisation commepré-traitement à la plantation permet d’obtenirun matériel végétal plus homogène et plus vi-goureux si on le compare aux souches non trai-tées à l’humus. En effet, ce traitement permetà la plante de s’établir de façon plus rapide etde mieux profiter des nutriments existant dansla solution du sol. Sa forme d’action n’est pasencore clairement expliquée mais on peut déjàdéduire que, d’une façon ou d’une autre, il ac-tive les mécanismes physiologiques qui ont uneinfluence notable et directe sur le développe-ment et la croissance du bananier ce qui s’ex-prime par la vigueur des plantes. Il est impor-tant de conduire d’autres recherches sur cesujet et d’approfondir les aspects physiolo-giques.

RéférencesFernández M., C. Alvarez, A. Borges-Perez &

A. Borges-Rodriguez. 1998. Bacteria-enrichedinoculant enhances banana development and in-fluences nutrition. Fruits 53 :79-87.

Pineda R. 1996. A propósito de ecología, agriculturay fertilizantes. Instituto de la potasa y el fósforo(INPOFOS). Informaciones agronómicas 22:9-13.

Reyes A., M. González, E. Gracia, C. Rodríguez, R.Martínez R & P. González. 1995. Influencia de lamicorriza y una bacteria solubilizadora de fosfatoen el crecimiento y desarrollo de plantas micro-propagadas de banano. INFOMUSA 4(2):9-10.

Roberts T. 1997. Papel del fósforo y el potasio en elestablecimiento de los cultivos. Instituto de lapotasa y el fósforo (INPOFOS). InformacionesAgronómicas 26 :1-4.

Résultats préliminaires fournis par GustavoMartínez, Omar Tremont, Rafael Pargas etEdwuar Manzanilla, FONAIAP/CENIAP, Apartadopostal 4663, Maracay 2101, Venezuela.

Afrique de l’Est et australeDiffusion de la cercosporiose noiredans la région de l’océan IndienDans les années 90, la cercosporiose noires’est diffusée depuis l’Afrique de l’Est jusquedans l’archipel des Comores, où sa présence

a été confirmée en 1995 à Mayotte. Depuislors, elle a touché l’ensemble des plantationsde ces îles. La présence de cette maladieétant à présent soupçonnée à Madagascar,des échantillons sont actuellement analyséspar le CIRAD-FLHOR pour confirmation.Source : FruiTrop 67, mars 2000.

La mosaïque en tirets présente à l’île de laRéunionLe bananier a été introduit à l’île de la Ré-union vers 1668 par des navigateurs hollan-dais (Rivals 1960). Aucune variété indigènen’est recensée, mais plusieurs cultivars ontété introduits sur l’île depuis, appartenantaux sous-groupes Sucrier, Cavendish, Silk,Pome, Bluggoe. On trouve également dans lesjardins familiaux la Figue Rose (sous-groupe Red), quelques bananiers plantain et cer-tains bananiers ornementaux (Ensete sp., M. balbisiana, M. ornata, M. zebrina, M. velutina).

Les clones les plus cultivés appartiennentau sous-groupe Cavendish (Valéry et PetiteNaine, et plus récemment Grande Naine etWilliams). Les bananiers des sous-groupesSilk et Pome sont plantés le plus souvent enbordure des champs de canne à sucre etconstituent un appoint dans le revenu des mé-nages, quand les autres variétés manquent surle marché. Les parcelles semi-intensives sontessentiellement sur la côte nord-est et dans lesud, plus arrosés (Anon. 1998). La superficiemoyenne d’une exploitation ne dépasse pas 2à 3 hectares, et la superficie totale en cultureavoisine 200 hectares (Figure 1), pour une po-pulation de 750 000 habitants. On estime la su-perficie totale de la bananeraie réunionnaise,à 500 hectares, en incluant les micro-parcellesisolées (Agreste 1998).

Les rendements varient de 10 à 30 tonnespar hectare. La production est exclusivementréservée à la consommation locale.

Le charançon (Cosmopolites sordidus) estle ravageur principal. Les cercosporiosesjaune et noire n’ont pas été observées. Des attaques de Fusarium sp. ont été obser-vées sur des plantes appartenant au sous-groupe Silk.

Seul des individus du cultivar Petite Naineprésentent des symptômes de mosaïque en

36 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

1

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8

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Sainte Suzanne

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Sainte MarieBras Panon

Saint Benoit

Saint Leu

Les Avirons

Petite Ile

5Saint Pierre

Saint Josepf

Saint Philippe

Ste Rose

Saint Paul

Salazie

Etang Salé

Figure 1. Répartition géographique desbananiers cultivés à la Réunion (nombred’hectares cultivés).

Page 37: Bioversity International

Guy Blomme

Les bananiers et bananiers plantain(Musa spp.) occupent une place impor-tante dans les systèmes culturaux des

petits producteurs des zones tropicales hu-mides et subhumides. Si des efforts d’amélio-ration génétique intensifs sont en cours, ilssont généralement axés sur les paramètresrelatifs aux parties aériennes de la plante.Pourtant, le système racinaire des bananiersjoue un rôle crucial dans l’assimilation des

éléments nutritifs et de l’eau, l’équilibre dela plante et la production des régulateurs decroissance. Jusqu’à présent, les recherchessur les systèmes racinaires des Musa se sontlimitées essentiellement aux bananiers des-sert qui ont une valeur élevée pour l’exporta-tion, tandis que les bananiers plantain, les

INFOMUSA — Vol 9, N° 1 37

plage, avec un gaufrage de portions du limbe,et un engorgement consécutif de la plante (Fi-gure 2). Le régime produit est déformé et depetite taille. D’autres bananiers du sous-groupe Cavendish, plantés dans les mêmes par-celles ne présentent pas de symptômes.

Ce cultivar, localement nommé Gabou, est ra-rement cultivé de manière intensive, bien que lerendement potentiel soit satisfaisant dans lesconditions climatiques de la Réunion. En re-vanche, il est souvent utilisé dans les jardinsfruitiers.

Un prélèvement de feuilles a été indexé au la-boratoire de virologie du CIRAD. L’observationen immuno-électro-microscopie avec le sérumpolyvalent développé par Lockhart contre leBSV montre des particules bacilliformes(Figure 3). Les bananiers concernés sont doncatteints de mosaïque en tirets (Banana StreakVirus - BSV).

Cette maladie virale a été décrite pour la pre-mière fois au Maroc (Lockhart 1986), puis dansde nombreuses zones de production de bananeset dans la zone de l’Océan Indien : Ile Maurice,Madagascar, Afrique de l’Est et du Sud, Austra-

lie (Caruana 1993). Les bananiers présentantces symptômes ont été recensés dans toutes leszones de culture sur l’île. La plupart des produc-teurs avaient repéré ces symptômes depuis« fort longtemps », sans les relier à la présenced’une maladie ; en effet, le plant malade n’ex-prime pas de symptômes plus visibles tels quenécroses ou dépérissement.

Dans les parcelles atteintes, la proportionde plants malades varie de 20 à 50 %. La pro-gression de la maladie ne semble pas liée à unvecteur animal : aucune cochenille n’est pré-sente sur les bananiers. Le virus de la mo-saïque en tirets n’étant pas transmis par lesoutils, il semble donc que la seule voie d’ex-tension de la maladie soit la propagation parplantation de rejets infestés.

En collaboration avec le Service de la Protec-tion des Végétaux de la Réunion, les agricul-teurs sont informés de cette méthode de trans-mission, sont formés à repérer les plantsinfestés, et invités au moins à ne plus utiliser lesrejets malades pour les replantations et aumieux à détruire les touffes malades par appli-cation d’un herbicide systémique. L’utilisation

de plants issus de culture in vitro, indexés pourle virus de la mosaïque en tirets, est une mé-thode également recommandée.

RéférencesAgreste. 1998. Données chiffrées DOM : Statistique

agricole annuelle et valeur de la production agri-cole année 1997. Ministère de l’Agriculture et dela Pêche. 48 pp.

Anon. 1998. Enquête fruitière. Chambre d’Agricul-ture de la Réunion. 27 pp.

Caruana M.L. 1993. Principales maladies du bana-nier – Méthodes de lutte. Atelier Régional sur lesmaladies virales et l’amélioration génétique dubananier. IRAZ, Gitega, 15-20/02/1993.

Lockhart B.E.L. 1986. Purification and serology of abacilliform virus associated with banana streakdisease. Phytopathology 76 :995-999.

Rivals P. 1960. Les espèces fruitières introduites àla Réunion. 96 pp.

Figure 3. Particules bacilliformes de BSV (x 29000).Figure 2. Symptômes de mosaïque en tirets sur une feuille de bananier.

Contact : C. Lavigne. CIRAD-FLHOR, Station deBassin-Plat, BP 180, 97455 Saint-Pierre Cedex, Ilede la Réunion.

Thèses

Interdépendance entre le développement du système racinaire et des parties aériennes du bananier (Musa spp.) dans des essais en champ et influence de différents facteurs biophysiques sur cette relationThèse de PhD soumise en février 2000 à la Katholieke Universiteit Leuven, Belgique.

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bananiers à cuire et les hybrides ont été négli-gés. Afin de combler cette lacune, une étudeexhaustive a été effectuée sur le système raci-naire des Musa jusqu’au début du deuxièmecycle. Cette recherche a porté sur 46 génotypesreprésentant tous les groupes de Musa et tousles degrés de ploïdie, afin de contribuer àl’amélioration génétique des bananiers et ba-naniers plantain.

On a évalué la relation entre le système raci-naire et les parties aériennes des plants enanalysant les corrélations et les composantesprincipales. On a constaté de fortes corréla-tions positives entre la croissance des racineset des parties aériennes du pied mère du débutjusqu’au milieu de la phase végétative. En re-vanche, les corrélations étaient moins mar-quées pendant la phase reproductive, proba-blement en raison de la sénescence desracines et de la concurrence croissante entrele pied mère et ses rejets (pousses latérales).

Des courbes de croissance ont été établiespour différents caractères des racines et desparties aériennes. On a constaté que le rapportparties aériennes/racines était plus élevé pen-dant la phase végétative. Ainsi, le système raci-naire des bananiers issus de vitroplants repré-sentait jusqu’à 40 % de la matière sèche duplant en début de phase végétative, mais moins

de 15 % en phase reproductive. La surface fo-liaire et la dimension du système racinaire di-minuaient toutes deux pendant la phase repro-ductive.

Il importe de disposer d’une variabilité de ladimension du système racinaire si l’on veutaméliorer celui-ci dans le cadre d’un pro-gramme d’amélioration génétique. On a ob-

servé que la dimensiondu système racinaire augmentait en fonctiondu degré de ploïdie. Il n’a pas été possibled’évaluer la variabilité des caractères des ra-cines latérales chez les différents génotypes,car la croissance de celles-ci était fortementinfluencée par le microenvironnement.

Il s’est avéré que la croissance des partiesaériennes et des racines était influencée par letype de matériel végétal planté. Ainsi, les bana-niers issus de rejets avaient, en milieu dephase végétative, un système racinaire plus im-portant que celui des bananiers issus de vitro-plants. Cela pourrait s’expliquer par le fait queles premiers ont une souche de plus grandetaille. Cependant, au moment de la floraison, ladimension du système racinaire était similairechez les deux types de plants.

Des méthodes non destructives ont étémises au point pour évaluer rapidement le sys-tème racinaire. On a estimé les caractères des

racines à partir de paramètres des parties aé-riennes qui sont facilement mesurables. Enoutre, en prélevant des échantillons de sol(analyse de moins de 3 % du système racinaired’une touffe), on a pu obtenir des informationsadéquates sur la dimension du système raci-naire de l’ensemble de la touffe. Cette méthodene demande que 5 % du temps nécessaire pourextraire et analyser le système racinaire de latouffe complète.

On a constaté que le type de sol, le climat,l’infestation par des nématodes et la réductionde la surface foliaire exerçaient des effets si-gnificatifs sur la dimension du système raci-naire. Par exemple, la présence de nématodesa réduit le système racinaire dans une propor-tion allant jusqu’à 70 % chez les génotypes sen-sibles. Cependant, la croissance des parties aé-riennes était généralement moins affectée quecelle des racines. Cela signifie que les géno-types sensibles aux nématodes ont un rapportparties aériennes/racines élevé, ce qui les ex-pose d’autant plus au risque de chute desplants.

Cette étude fournit une analyse approfondiedu développement et de la croissance du sys-tème racinaire des Musa, qui devrait faciliterle travail des nématologistes aussi bien quedes améliorateurs. �

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Thaddée Musabyimana

Des essais ont été effectués de mai 1996à février 1999 dans le laboratoire de lastation expérimentale de Mbita Point

de l’ICIPE et dans des champs de paysansdans l’ouest du Kenya, qui est l’une des princi-pales régions bananières de ce pays. On a uti-lisé de la poudre de graines de neem (PGN),de la poudre d’amandes de neem (PAN), dutourteau de neem (TN) et de l’huile de neem(HN) contenant respectivement 4 000, 5 500,5 800 et 850 ppm d’azadirachtine A, tels quelsou en solution aqueuse.

Essais en laboratoire : dans des essais dechoix, 48 heures après le lâcher des charan-çons, moins de 30 % s’étaient installés sous lessouches de bananier traitées au neem et plus

de 50 % sous les souches non traitées. Dans unessai d’alimentation, les larves de charançonont causé peu de dégâts sur les souches trai-tées, mais ont fortement endommagé lessouches non traitées. Cela signifie que leneem a un fort effet antiappétant sur C. sordi-dus. D’autre part, les femelles ont pondu 3 à10 fois moins d’œufs dans les souches traitéesque dans les souches non traitées. Le tauxd’éclosion des œufs a été inférieur à 25 % dansles premières et supérieur à 50 % dans les té-moins. Les traitements au neem ont égale-ment inhibé la croissance et le développementdes larves : 40 à 60 % du deuxième stade lar-vaire sont morts en l’espace de 14 jours enconditions de confinement dans des pseudo-troncs traités au neem ; les larves survivantesétaient de petite taille et pesaient 4 à 6 foismoins que celles du témoin. Plus la

concentration des dérivés du neem était forte,plus ceux-ci ont exercé de l’effet.

On a évalué l’efficacité des dérivés du neemcontre C. sordidus et contre les nématodes à lastation expérimentale, dans des conditionsd’infestation contrôlée à l’intérieur de fûts. Ona également déterminé l’efficacité des mé-thodes, de la fréquence et des doses d’applica-tion de certains des dérivés du neem à la sta-tion expérimentale et dans les champs depaysans, avec différentes doses de fertilisationet différents niveaux d’infestation. Dans ces es-sais, on a utilisé le cultivar Nakyetengu (AAA-EA), qui est extrêmement sensible aux rava-geurs en question.

Essais en station et en milieu paysan :dans un essai effectué en plein air à la stationexpérimentale, on a appliqué de la PGN, de laPAN et du TN au moment de la plantation, à ladose de 100 g/plant, à des rejets parés et nonparés de bananiers placés dans des fûts d’unecapacité de 100 ou 200 litres et inoculés avec2 000 nématodes d’espèces mélangées et cinqpaires (mâle et femelle) de charançons parfût. On a également inclus dans cet essai untraitement comportant des rejets trempésdans de l’extrait de HN. En comparaison avecle témoin, 10 mois après les traitements, lesdérivés du neem avaient réduit la populationde nématodes et les dégâts des charançons demanière significative, dans la même propor-tion que l’application d’une dose de 40 g/plantde Furadan. En outre, les rejets non paréstraités à la PGN et au TN contenaient moinsde nématodes que les rejets parés et traitésavec les mêmes produits, ce qui montre que leparage n’est pas souhaitable. En revanche, les

Utilisation de dérivés de grainesde neem pour lutter contre lecharançon, Cosmopolites sordidusGermar (Coleoptera :Curculionidae) et le complexe denématodes parasites du bananier

Thèse de PhD soumise en juillet 1999 à l’université Kenyatta de Nairobi, Kenya.

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applications de PAN et de HN se sont révéléestoxiques pour les plants de bananiers.

L’application de PGN ou de TN sur le sols’est révélée plus efficace que leur applicationsous forme aqueuse. En appliquant de la PGNou du TN au moment de la plantation, puis àintervalles de 1, 2, 3 ou 4 mois sur les plantscultivés en conditions d’infestation contrôléedans les fûts, on a obtenu une réduction signi-ficative de la densité des nématodes et des dé-gâts des charançons. De même, dans les essaiseffectués dans les champs des paysans, l’appli-cation de PGN ou de TN sur le sol à la dose de60, 80 et 100 g/touffe au moment de la planta-tion, puis à intervalles de 4 mois, a eu poureffet de réduire significativement les dégâtsdes charançons et des nématodes, et d’ac-croître les rendements de 27 à 50 % par rap-port au témoin pour le premier cycle, et de 30à 60 % pour le deuxième cycle. L’applicationde Furadan a entraîné une augmentation durendement en fruits de 27 % par rapport au té-moin pour le premier cycle, mais une diminu-tion (-2 %) pour le deuxième cycle. Même avecune faible fertilisation et un niveau élevé d’in-festation, les traitements au neem ont permisde réduire les populations de ravageurs et ontnettement amélioré les rendements, qui ontété entre 7 et 10 fois plus élevés que ceux dutémoin. L’application de PGN ou de TN à desdoses de 200 à 400 g/touffe à intervalles de 6mois a eu des effets toxiques sur les bana-niers.

Selon la fertilisation et les doses de neem,le gain net obtenu par rapport au témoingrâce à l’application de PGN ou de TN s’estsitué entre 70 et 800 dollars par hectare. En revanche, on a enregistré une perte de700 dollars par hectare avec le Furadan. Il s’est avéré que l’application de neem à desdoses supérieures à 200 g/touffe n’était pasrentable. L’auteur analyse les effets béné-fiques de l’application des dérivés de grainesde neem sur la croissance et le développe-ment des bananiers. Il examine les implica-tions de ces résultats pour la gestion intégréedes ravageurs et met en lumière les aspectsnécessitant des recherches plus approfondies. �

Livres, etc.

Evaluating bananas : a globalpartnership. Results of IMTPPhase IICompilé par G. OrjedaISBN : 2-910810-38-0

Durant la Phase II du Programme interna-tional d’évaluation des Musa (IMTP), on aévalué le matériel génétique pour la résis-tance à la cercosporiose noire (M. fijiensis),à la cercosporiose jaune (M. musicola), et àla fusariose (Fusarium oxysporum f. sp. cu-bense). La plupart des essais de la Phase IIde l’IMTP ont été plantés en 1996 et 1997. Lapremière partie de ce rapport présente unesynthèse des résultats (un résumé a été pu-

blié dans INFOMUSA Vol. 8, No. 1, pp. 3-10).La deuxième partie fournit l’ensemble des ré-sultats obtenus sur les sites d’évaluation descercosporioses (Cameroun, Colombie, CostaRica, Honduras, Nigeria, Philippines, Tongaet Ouganda) et de la fusariose (Australie,Brésil, Honduras, Indonésie, Malaisie, Philip-pines, Afrique du Sud, Espagne, Taiwan etOuganda).

BananasISBN : 2-910810-37-2

Cette brochure de 16 pages, produite enfrançais pour le Salon de l’Agriculture deParis en 1998, est maintenant disponible en

anglais. Elle présente tous les aspects de laculture de la banane : origine, diversité, im-portance économique et alimentaire, com-mercialisation, maladies et ravageurs, axesde recherche, transformation. Elle est dispo-nible au siège de l’INIBAP à Montpellier.

Annonces

IV séminaire international sur la protection des plantesPalais des Conventions, Varadero, Matanzas,Cuba. 11 -15 juin 2001

L’ Instituto de Investigaciones de SanidadVegetal (INISAV) et le Centro Nacional de Sa-nidad Agropecuaria (CENSA) organisent, du11 au 15 juin 2001, le IVème séminaire interna-

tional sur la protection des plantes qui se dé-roulera au Palais des Conventions à Varadero.

Chercheurs, enseignants, vulgarisateurs etdélégués de différents pays pourront, au coursde forum, partager leurs résultats les plus ré-cents ainsi que les tendances à venir dans ledomaine de la porection des plantes.

Le programme scientifique inclut des ses-sions plénières, des ateliers dont un intituléles maladies et ravageurs des bananiers : si-tuation actuelle et challenges pour le futur,des réunions ainsi que des sessions de posterset des expositions commerciales.

Pour de plus amples informations, contac-ter le secrétariat du Comité d’organisation :Ileana Sandoval RamírezInstituto de Investigaciones de Sanidad Vege-tal. (INISAV)Calle 110 #514. between 5ta B and 5taF. Playa. C.P 11600. La Havana. CubaFax : (537) 240535 E-mail : [email protected] Díaz RodríguezCentro Nacional de Sanidad Agropecuaria(CENSA) PO Box 10. San José de las Lajas, La Havana. CubaFax : (5364) 63897 E-mail : [email protected]

Les personnes plus particulièrement inté-ressées par l’atelier sur les maladies et rava-geurs des bananiers sont invitées à contacterle Dr Luis Pérez Vicente, organisateur de cetatelier à l’une des adresses électroniques sui-vantes :[email protected] ou [email protected]

Appel d´offre de la Fondationinternationale pour la science (IFS)La Fondation internationale pour la scienceapporte son soutien aux jeunes chercheursde valeur des pays en développement en at-tribuant des allocations de recherche ainsique des services complémentaires commel´achat d´équipements de recherche et laparticipation à des conférences scienti-fiques.

Les allocations accordées sont limitées à12 000 USD par période d´un an au moins etde trois ans au plus, et peuvent être renou-velées deux fois. Une allocation de re-cherche est destinée à couvrir des dépensesd´équipements de recherche, de fonctionne-ment et de documentation scientifique.

Le candidat doit remplir les critères sui-vants :– être ressortissant d´un pays en développe-

ment,– mener la recherche proposée dans un pays

en développement,– être âgé de moins de 40 ans lors de la pre-

mière demande de bourse (moins de 30 anspour les candidats chinois) et au début desa carrière scientifique,

– être titulaire d´un diplôme universitaire de3ème cycle (DEA minimum ou équivalent),

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40 INFOMUSA — Vol 9, N° 1

– être employé par une université ou une ins-titution de recherche d´un pays en dévelop-pement.Les candidatures de ressortissants de pays

Européens, y compris la Turquie et Chypreainsi que les pays de l´ ex-URSS, ne sont pasrecevables.

La Fondation prendra en considération desdemandes de bourses concernant la gestion,l´utilisation et la conservation des ressourcesbiologiques. Les domaines de recherche prio-ritaires de la Fondation incluent : RessourcesAquatiques, Productions Animales, Produc-tions Végétales, Foresterie/Agroforesterie,Agro-Alimentaire et Substances Naturelles.

Pour des renseignements supplémentaireset pour obtenir le formulaire de demande d´al-location de recherche en anglais ou en fran-çais, veuillez vous adresser à :IFS, Grev Turegatan 19, S-114 38 Stockholm, SuèdeFax :+46-8-54581801Email : [email protected]://www.ifs.se

Nouvelles de L’INIBAP

Première réunion de MUSALAC Le 6 juin 2000, à Cartagena de Indias, en Co-lombie, 14 instituts nationaux de recherche etdéveloppement représentant leurs pays res-pectifs (Bolivie, Brésil, Colombie, Costa Rica,Cuba, Equateur, Honduras, Jamaïque,Mexique, Panama, Pérou, Puerto Rico, Répu-blique Dominicaine et Venezuela) et 4 organi-sations régionales ou internationales (CATIE,CIRAD, IICA et INIBAP) ont signé, dans lecadre de FORAGRO, un Accord d’Etablisse-ment du réseau de recherche-développement

sur les bananiers et les bananiers plantainpour l ’Amérique latine et les Caraïbes(MUSALAC).

L’objectif général de MUSALAC est l’aug-mentation de la productivité et de la compéti-tivité de la filière agroalimentaire de la ba-nane et de la banane plantain grâce audéveloppement des activités scientifiques ettechnologiques, fondé sur le renforcement dessystèmes nationaux de recherche-développe-ment, l’intégration des acteurs de la filière,l’identification des priorités et la coordinationdes actions en Amérique latine et dans les Ca-raïbes.

Les objectifs spécifiques de MUSALAC sontles suivants :• Intégrer les programmes conventionnels et

non conventionnels d’amélioration géné-tique et les encourager à mettre au pointrapidement des variétés améliorées deMusa à large base génétique et à bonne ac-ceptabilité par le consommateur, et à lesmettre à la disposition des producteurs parl’intermédiaire des programmes nationauxde recherche-développement.

• En adoptant une approche participative, dé-velopper et élargir les systèmes de gestionintégrée qui s’attaquent aux problèmesprioritaires sous l’angle de la durabilité etde la rentabilité.

• Mettre au point et transférer des technolo-gies de gestion agronomique et post-récoltevisant à augmenter la productivité et la du-rabilité de la culture.

• Favoriser le développement du producteurdans tous les domaines en améliorant sa compétitivité, et promouvoir une aug-mentation de la demande en produits etsous-produits issus des bananes et bananesplantain.

Organisation de MUSALACLa structure de MUSALAC est la suivante :• un Comité de Pilotage constitué par un re-

présentant d’un institut pour chaque paysmembre qui définira ses politiques, sesplans d’action et ses projets à moyen et longterme. Ce Comité se réunira une fois paran. Altagracia Rivera de Castillo, duCEDAF, République Dominicaine, a été éluPrésident du Comité, et Rodrigo Aveldaño,de l’INIFAP, Mexique, et Alvaro Uribe, de laCORPOICA, Colombie, Vice-Présidents.

• un Comité Exécutif qui aura pour respon-sabilité de coordonner et d’assurer le suividu plan d’action général et des plans de tra-vail annuels de MUSALAC. Franklin E.Rosales, Coordinateur de l’INIBAP pourl’Amérique latine et les Caraïbes a été éluCoordinateur Exécutif.

• des Noyaux Nationaux, constitués essen-tiellement des institutions nationales publiques et privées dont le mandat et lesresponsabilités concernent la recherche-dé-veloppement sur le bananier et le bananierplantain à l’échelle nationale, ainsi que des mécanismes de coordination (parexemple réseaux nationaux, groupes de sou-tien, etc.).MUSALAC stimulera la participation d’orga-

nismes internationaux ou régionaux de coopé-ration technique et financière concernant larecherche-développement sur les bananiers etplantains, dont les mandats coïncident avecles objectifs du réseau.

Dans un premier temps, priorité sera don-née à quatre composantes thématiques :• Amélioration génétique• Gestion intégrée des maladies et ravageurs• Gestion de la culture• Développement socio-économique.

Les participants de la première réunion de MUSALAC

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Après la signature de l’Accord, les partici-pants se sont répartis en quatre groupes thé-matiques pour définir, avec l’aide de Jorge Sa-ravia (CIAT), un cadre logique pour quatrethèmes prioritaires au niveau régional, définisdans le but de développer des projets pourMUSALAC.

L’événement a été inauguré par Juan LucasRestrepo, Directeur du Bureau de développe-ment agricole du Département de la planifica-tion nationale de Colombie. Enrique Alarconde l’IICA (Costa Rica), Miguel Gomez Lim duCINVESTAV (Mexique), et Carlos Quiros duCIAT (Colombie), ont présenté des exposéssur “Les scénarios agricoles en Amérique la-tine et les Caraïbes examinés d’un point devue technologique” ; “La biotechnologie végé-tale en Amérique latine : perspectives etdéfis” ; et “La recherche participative”, res-pectivement. Deux autres exposés ont étéprésentés par des membres de l’IPGRI-IN-IBAP : PROMUSA et l’IMTP (Jean-VincentEscalant) et Le système mondial d’informa-tion de l’INIBAP (Claudine Picq).

RecrutementsL’INIBAP a récemment recruté six nou-

veaux collaborateurs.Guy Blomme, de nationalité belge, est

agronome spécialisé en agriculture tropicaleet en gestion des cultures. Après deux annéesà l’Ecole supérieure d’agronomie tropicale deMontpellier, il vient de soutenir avec succèsune thèse de PhD à l’université catholique deLouvain, en Belgique. Dans le cadre de cettethèse, intitulée The interdependence of rootand shoot development in banana (Musaspp.) under field conditions and the in-fluence of different biophysical factors onthis relationship (le résumé de la thèse estpublié dans ce numéro d’INFOMUSA), il amené des recherches à la station d’Onne del’IITA (où il a passé près de cinq ans) sous la

supervision de R. Swennen et de A. Ten-kouano de l’IITA. Au début de février 2000,Guy a pris ses fonctions de chercheur associéau Bureau régional de l ’INIBAP pourl’Afrique orientale et australe à Kampala, enOuganda, où il s’occupera du transfert detechnologie pour la production bananière.

Max Ruas, de nationalité française, est ti-tulaire d’une maîtrise de biologie des orga-nismes et populations et d’un DEA en infor-matique appliquée aux organisations,obtenus à l’université de Montpellier. Il a tra-vaillé précédemment comme gestionnaire dedonnées en biologie et comme analyste-pro-grammeur. Depuis le 28 février 2000, il oc-cupe le poste d’assistant informaticien ausiège de l’INIBAP à Montpellier.

Deborah Karamura, de nationalité ougan-daise, a travaillé de janvier 1994 à ce jourcomme taxonomiste et spécialiste du maté-riel génétique de bananier à la NationalAgricultural Research Organisation(NARO) en Ouganda. Elle est titulaire d’undoctorat en taxonomie botanique, d’un M.Sc.en taxonomie pure et appliquée (universitéde Reading) et d’un B.Sc. en botanique etzoologie (université de Makerere). L’INIBAPl’a récemment recrutée comme spécialiste dumatériel génétique de bananier pour le pro-jet de conservation in situ mis en œuvre enOuganda et en Tanzanie. Basée au Bureau ré-gional de l’INIBAP à Kampala, elle sera res-ponsable de différentes activités du projet, etsera notamment chargée d’étudier la diver-sité des cultivars bananiers dans la région etd’apporter un soutien au personnel desSNRA, en les formant aux méthodes de carac-térisation du matériel génétique. Dans lemême temps, elle consacrera 30 % de sontemps aux activités de recherche de la NAROsur le matériel génétique. Dans le cadre duprojet, Deborah travaillera en étroite collabo-ration avec les SNRA d’Ouganda et de Tanza-

nie, l’IITA, l’ICIPE et un certain nombred’ONG.

Charlotte Lusty, du Royaume-Uni, est titu-laire d’un B.Sc. en sciences biologiques (zoo-logie) de l’université d’Edinburgh (1988-1991). A l’issue de ses études, Charlotte aparticipé pendant deux années à plusieursprojets de recherche sur le terrain auRoyaume-Uni, au Kenya et en Tanzanie. De1994 à ce jour, elle a travaillé pour le WorldConservation Monitoring Centre (WCMC), ausein duquel elle était principalement chargéede gérer les données du programme deconservation des ressources végétales. Elle aacquis une large expérience dans la gestiondes données sur les espèces végétales, la liai-son au sein d’un réseau international d’ex-perts, l’organisation d’ateliers et la produc-tion de documents et publications. Le 5 juin2000, Charlotte a pris ses fonctions en tantque spécialiste en communication au siègede l’INIBAP à Montpellier. Ses tâches consis-teront à évaluer et synthétiser les données etinformations scientifiques, préparer du maté-riel d’information sur les activités de l’INIBAP, aider les coordinateurs régionaux àdévelopper une politique de communicationet des outils de vulgarisation, à évaluer l’im-pact de l’INIBAP et à contribuer aux publica-tions de l’INIBAP.

Luis Pocasangre, originaire du Honduras, aobtenu un M.Sc. en amélioration génétique desplantes (avec spécialisation en biotechnolo-gies) au Centre de recherche et d’enseigne-ment supérieur en agronomie tropicale de Tur-rialba au Costa Rica en 1992 et un B.Sc. enagronomie à l’Universidad Nacional Autó-noma de Honduras en 1988. Au cours des dixdernières années, il a acquis une large expé-rience dans plusieurs laboratoires en phytopa-thologie, nématologie, culture de tissus, biotechnologies, physiologie végétale et conser-vation des ressources génétiques. De 1996 à cejour, il a travaillé comme assistant de re-cherche à l’université de Bonn, où il était res-ponsable du développement biologique des vi-troplants pour les systèmes de productionbananière. En juin 2000, Luis défendra sa thèsede PhD en phytopathologie/nématologie àl’Institut für Pflanzenkrankheiten de l’univer-sité de Bonn, et à partir du 1er juillet 2000, ilassumera le poste de chercheur associé au Bu-reau régional de l’INIBAP pour l’Amérique la-tine et les Caraïbes, où il s’occupera du trans-fert de technologie.

Charles Eledu, citoyen ougandais, est titu-laire d’un M.Sc. en cartographie des sols del’Institut international des levés photogram-

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Franklin Rosales, Coordinateur Régional de l’INIBAP signe l’Accord d’établissement de MUSALAC.

Luis Pocasangre Charles EleduCharlotte LustyGuy Blomme Max Ruas Deborah Karamura

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métriques et des sciences de la terre auxPays-Bas et d’un B.Sc. en agronomie de l’uni-versité de Makerere en Ouganda. Au coursdes trois dernières années, il a travaillécomme chercheur associé spécialisé dans lessystèmes d’information géographique (SIG)pour le Centro International de AgriculturaTropical (CIAT) en Ouganda, où il étaitchargé de mettre en place une base de don-nées sur les haricots en Afrique. Il a égale-ment contribué au SIG du programme bana-nier de l’IITA en Ouganda. L’INIBAP arécemment recruté Charles comme expert enSIG pour le projet de données de référencesur la production bananière mis en œuvre enAfrique orientale et australe.

Départ de Gisella OrjedaGisella Orjeda s’est jointe au personnel del’INIBAP en mai 1996 en tant que respon-sable de l’amélioration génétique. De natio-nalité péruvienne, elle a coordonné la phaseII du Programme international d’évaluationdes Musa (IMTP) et a contribué à créer leProgramme mondial pour l’amélioration desMusa (PROMUSA). Son activité dans lecadre de l’IMTP l’a amenée en de nombreuxpoints de la planète, où elle a visité les sitesd’évaluation et aidé les programmes partici-pants à collecter et analyser les données ex-périmentales. L’un de ses grands méritesest d’avoir mis en place la base de donnéesde l’IMTP ; celle-ci contient aujourd’hui desinformations sur plus de 30 clones candi-dats qui feront l’objet d’évaluations dansles essais futurs de l’IMTP. Gisella a tou-jours insisté sur l’importance de la validitéstatistique des données issues des essais del’IMTP et elle s’est attachée à élaborer desprotocoles standard pour la collecte desdonnées, afin de faciliter la comparaisondes résultats entre les différents sites. Al’achèvement des essais de la phase II, ellea procédé à une analyse statistique exhaus-tive des résultats de 17 sites et a assuré lapublication du rapport final de cette phase,qui est disponible à l’INIBAP.

Après s’être consacrée pendant trois ansà la coordination d’activités de recherche àl’INIBAP, Gisella a souhaité retourner à larecherche proprement dite. C’est pourquoielle a passé ses six derniers mois d’emploi à l’INIBAP à collaborer avec le CIRAD à lacaractérisation moléculaire de cellules debananier dérivées d’essais de fusion de pro-toplastes. A l’issue de ce court projet de re-cherche, Gisella quitte l’INIBAP pour pour-suivre sa carrière scientifique.

Le personnel de l’INIBAP souhaite pleinsuccès à Gisella dans ses activités futures.

15e anniversaire Cette année marque le 15e anniversaire del’INIBAP. A cette occasion, plusieurs activi-tés et initiatives ont été entreprises : traduc-tion en anglais de la brochure joliment illus-trée sur « Les bananes », qui n’existaitjusqu’à présent qu’en français, et production

d’une série de fiches techniques sur le rôlede la banane en tant que culture vivrière àl’échelle mondiale et sur la contribution del’INIBAP à la recherche-développement.

Cet anniversaire sera officiellement célé-bré lors de la prochaine réunion mondiale dePROMUSA qui aura lieu au mois de no-vembre en Thaïlande. Cette réunion coïnci-dera avec un symposium national et une ex-position sur les bananes.

Si l’on jette un regard en arrière sur ses 15années d’existence, la croissance de l’INIBAPet son évolution durant cette brève périodeapparaissent remarquables. Le petit institutindépendant, comptant au départ moins de10 agents, est devenu aujourd’hui un pro-gramme important du GCRAI, dont le person-nel se compose de plus de 40 collaborateursbasés dans sept pays de différentes régionsdu monde. L’INIBAP apporte actuellementun soutien actif à plus de 40 projets de re-cherche exécutés dans une trentaine de paystandis que les réseaux régionaux qu’il coor-donne associent une cinquantaine de pays.

Evaluation externe de l’INIBAPEn février et mars 2000, le programme de l’INIBAP a été soumis à une évaluation ex-terne par une mission constituée par l’IPGRIet composée des membres suivants : DrClaude Fauquet (directeur d’ILTAB, États-Unis), Prof. Joseph Mukiibi (directeur géné-ral du NARO, Ouganda), Dr Michel de Nucéde Lamothe (président d’Agropolis, France)et Prof. Dolores Ramirez (université des Phi-lippines, chef de la mission).

Chaque membre a visité un bureau régio-nal de l’INIBAP et deux ou trois SNRA. Lamission a également visité la banque de ma-tériel génétique en Belgique et le siège del’INIBAP à Montpellier.

A l’issue de son évaluation, la mission aétabli un rapport très favorable, tant sur lesactivités régionales de l’INIBAP que sur sesactivités internationales. Parmi les pointsforts, elle a relevé en particulier les échangesde matériel génétique, l’amélioration du ma-tériel génétique, la documentation et la for-mation. Elle a jugé efficace le mode de fonc-tionnement de l’INIBAP, en notant que letravail en réseau et le recours à des res-sources extérieures permettent à sa modesteéquipe d’accomplir une somme de travail im-pressionnante.

La mission a identifié plusieurs domainesdemandant une intensification des efforts :l’INIBAP devra notamment élaborer une stra-tégie de conservation couvrant l’ensembledes ressources génétiques de Musa, et ildevra s’attacher à mieux exploiter la diver-sité de ces ressources génétiques dans ses ac-tivités de sélection et d’amélioration. L’IN-IBAP a d’ores et déjà commencé à prendredes mesures pour appliquer ces recomman-dations et les autres orientations formuléespar la mission.

Enfin, la mission d’évaluation a soulignéque la recherche sur les bananes demeure li-

mitée par rapport à l’importance de cetteculture dans le monde, ce qui s’explique es-sentiellement par le faible niveau des fondsdisponibles. Cependant, elle a reconnu que letravail en réseau constitue la meilleure ap-proche pour répondre aux besoins en matièrede recherche bananière à l’échelle interna-tionale et elle a estimé que la structure miseen place par l’INIBAP est parfaitement adap-tée aux besoins futurs. En outre, la mission ademandé à l’IPGRI d’attirer l’attention duGCRAI sur le fait que le modèle de l’INIBAPpourrait être repris pour d’autres produits debase ou systèmes de culture.

EXPO 2000“ Homme – Nature – Technologie – Un mondenouveau ” : tel est le thème directeur de Expo2000, qui a lieu du 1er juin au 31 octobre à Hanovre, en Allemagne. L’une des caractéris-tiques remarquables de cette exposition uni-verselle est qu’elle ne se déroulera pas uni-quement à Hanovre. Il est considéré quel’Expo 2000 se tiendra en tout lieu où deshommes et des femmes élaborent et concréti-sent des idées pour l’avenir. Pour que l’Expo2000 soit une exposition universelle au vraisens du terme, elle sera articulée autour d’unconcept entièrement nouveau, intitulé “ Pro-jets tout autour du monde ”.

La banque de matériel génétique de l’IN-IBAP a été sélectionnée pour figurer parmices “ Projets tout autour du monde ”.

En participant à cet événement, l’INIBAPentend mener une action de sensibilisationsur le rôle essentiel de la culture de la ba-nane. Il s’agit de faire savoir que, sur 88 mil-lions de tonnes de bananes récoltées chaqueannée dans le monde, plus de 85 % viennentde petits exploitants qui produisent presqueexclusivement pour la consommation locale.Les bananes sont avant tout une culture vi-vrière : voici le message que l’INIBAP fera en-tendre à l’Expo 2000.

Site Web de l’INIBAPComme nous le signalions dans le derniernuméro d’INFOMUSA (vol. 8, n° 2), l’IN-IBAP a récemment lancé un nouveau siteWeb qui fournit un large éventail d’informa-tions sur ses activités, ainsi qu’un accès en ligne à ses bases de données et à cer-taines de ses publications. Nous avons leplaisir de vous annoncer que ce site existedésormais en trois langues : anglais, fran-çais et espagnol.

Parmi les documents récemment placés surle site figurent les versions anglaise et espagnole du rapport de l’atelier internatio-nal sur la production et la commercialisationdes bananes issues de la petite agriculturebiologique, qui a eu lieu en novembre 1999 enRépublique Dominicaine, et des informationsconcernant le symposium international sur labiologie moléculaire et cellulaire des bana-niers et la réunion mondiale de PROMUSA quidoivent se tenir prochainement. Adresse dusite : http ://www.inibap.org

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43 INFOMUSA — Vol 9, N°1

Les adresses de l’INIBAP• Siège :Parc Scientifique Agropolis II34 397 Montpellier Cedex 5 - FRANCEE-mail : [email protected]://www.inibap.orgDirecteur :Dr Emile FRISONE-mail : [email protected] des Recherches sur les Res-sources GénétiquesDr Jean-Vincent ESCALANTE-mail : [email protected] de la Conservation du MatérielGénétiqueMelle Suzanne SHARROCKE-mail : [email protected] de l’Information et de la Com-munication :Melle Claudine PICQE-mail : [email protected] du MGISMelle Elizabeth ARNAUDE-mail : [email protected] Financier :Mr Thomas THORNTONE-mail : [email protected]

• Bureau Régional pour l’Amériquelatine et les CaraïbesCoordinateur Régional : Dr Franklin E. ROSALESChercheur associé, transfert de technologies : Luis POCASANGREC/o CATIEApdo 60-7170 Turrialba, COSTA RICATel/Fax : (506) 556 2431E-mail : [email protected]

• Bureau Régional pour l’Asie et le Pacifique Coordinateur Régional : Dr Agustín MOLINAC/o Collaborator Center IRRICollege, Laguna 4031PHILIPPINESFax: (63 49) 536 05 32E-mail : [email protected]

• Bureau Régional pour l’Afrique occidentaleet centraleCoordinateur Régional : Dr Ekow AKYEAMPONGExpert associé, Entomologie : Stjin MESSIAENC/o CRBP - BP 12438Douala, CAMEROUNTel/Fax : (+237) 42 91 56E-mail : [email protected]

• Bureau Régional pour l’Afrique orientale et australeCoordinateur Régional : Dr Eldad KARAMURA

Chercheur associé, transfert de technologies : Guy BLOMME P.O. Box 24384 Kampala, OUGANDAFax: +(256-41) 22 35 03E-mail: [email protected]

Centre de Transit INIBAP (ITC)Responsable :Melle Ines VAN DEN HOUWEKatholieke Universiteit LeuvenLaboratory of Tropical Crop ImprovementKardinaal Mercierlaan 92B-3001 Heverlee, BELGIQUEFax: (32 16) 32 19 93E-mail :[email protected]

Experts associés, NématologieInge VAN DEN BERGHC/o VASIVan Diem, Than TriHanoi, VIET-NAMFax: (84 4) 86 13 937E-mail : [email protected] MOENSC/o CORBANAStation de recherche La RitaApdo 390-7210Guápiles, Costa RicaFax : (506) 763 30 55E-mail : [email protected]

Les textes dactylographiés seront préparés enfrançais, anglais ou espagnol et envoyés au ré-dacteur en chef de la revue. Ils seront présentésen double interligne. Toutes les pages serontnumérotées (y compris les tableaux, figures, lé-gendes et références) à partir de la page detitre. Le titre sera le plus court possible. Men-tionnez le nom complet de tous les auteursainsi que leur adresse au moment de l’étude.Indiquez également l’auteur auquel doiventêtre adressées les correspondances.

Si le texte a été saisi sur un système in-formatisé, merci d’envoyer avec votre ver-sion imprimée une copie sur disquette oupar courrier électronique en indiquant lesréférences du logiciel de traitement detexte utilisé.• Résumés

Un résumé dans la langue du texte et éven-tuellement dans les deux autres langues dela revue devra accompagner la contribu-tion. Il ne devra pas excéder 200 à 250mots.

• SiglesIl seront développés lors de leur première

apparition dans le texte et suivis du sigleentre parenthèses.

• BibliographieLes références bibliographiques serontprésentées par ordre alphabétique d’au-teurs. L’appel à référence dans le texte in-diquera le nom de l’auteur et l’année depublication (ex : Sarah et al. 1992).Vous trouverez ci-dessous trois exemplesde références parmi les plus courantes :Articles de périodiques : Sarah J.L., C.Blavignac & M. Boisseau. 1992. Une mé-thode de laboratoire pour le criblage va-riétal des bananiers vis-à-vis de la résis-tance aux nématodes. Fruits 47(5):559-564.Livres : Stover R.H. & N.W. Simmonds.1987. Bananas (3rd edition). Longman,Londres, Royaume Uni. Articles (ou chapitres) de publicationsnon-périodiques : Bakry F. & J.P. Horry.1994. Musa breeding at CIRAD-FLHOR.Pp. 169-175 in The Improvement and Tes-ting of Musa: a Global Partnership (D.R.Jones, ed.). INIBAP, Montpellier, France.

• TableauxNumérotez-les et faites référence à ces nu-méros dans le texte. Chaque tableau seraaccompagné d’un titre.

• Illustrations Numérotez-les et faites réfé-rence à ces numéros dans le texte. N’ou-bliez pas d’indiquer les légendes.Graphiques : Merci de fournir avec le gra-phique les données brutes correspon-dantes.Dessins : dans la mesure du possible, four-nir des originaux.Photographies noir et blanc : elles doiventêtre tirées sur papier brillant et trèscontrastées.Photographies en couleur : fournir un trèsbon tirage papier ou des diapositives debonne qualité.

Note : Les auteurs citant dans leur articledu matériel végétal originaire du Centre detransit de l’INIBAP (ITC) à Leuven ou indexédans ce centre indiqueront les numéros decode ITC des accessions citées.

Merci de suivre ces conseils.Cela facilitera et accélérera le travail

d’édition.

Conseils aux auteurs

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Disponibles au Siège central à Montpellier :INIBAP. 2000. G. Orjeda (compil.). Evaluating bananas: a global partnership.

Results of IMTP Phase II.INIBAP/EARTH/IDRC. 1999. F.E. Rosales, S.C. Tripon & J. Cerna (eds).

Organic/environmentally friendly banana production. Proceedings of a workshopheld at EARTH, Guácimo, Costa Rica, 27-29 July 1998 (in press).

INIBAP/CRBP/CTA/CF. 1999. C. Picq, E. Fouré & E.A. Frison (eds). Bananas andFood Security/Les productions bananières : un enjeu économique majeur pourla sécurité alimentaire. Proceedings of an International Symposium held inDouala, Cameroon, 10-14 November 1998.

INIBAP/FHIA. 1999. F.E. Rosales, E. Arnaud & J. Coto (eds). A tribute to the workof Paul Allen: a catalogue of wild and cultivated bananas.

INIBAP/RF/SDC. 1999. E.A. Frison, C.S. Gold, E.B. Karamura & R.A. Sikora (eds).Mobilizing IPM for sustainable banana production in Africa. Proceedings of aworkshop on banana IPM held in Nelspruit, South Africa, 23-28 November 1998.

INIBAP 1999. E. Akyeampong (ed.). Musa Network for West and Central Africa.Report of the second Steering Committee meeting held at Douala, Cameroon,15-16 November 1998.

INIBAP 1999. Annual Report 1998.INIBAP 1999. K. Shepherd. Cytogenetics of the genus Musa.

INIBAP 1998. E. Akyeampong (ed.) Musa Network for West and Central Africa.Report of the first Steering Committee meeting held at Douala, Cameroun, 8-10 Decembre 1998.

INIBAP 1998. E.A. Frison & S.L. Sharrock (eds). Banana streak virus: a uniquevirus-Musa interaction? Proceedings of a workshop of the PROMUSA virologyworking group held in Montpellier, France, 19-21 January 1998.

INIBAP 1998. C. Picq (ed.). Segundo seminario/taller de la Red regional deinformación sobre banano y plátano de America Latina y el Caribe. San José,Costa Rica, 10-11 de Julio 1997.

INIBAP 1998. B.K. Dadzie. Post-harvest characteristics of black Sigatoka resistantbanana, cooking banana and plants hybrids. INIBAP Technical Guidelines 4.

INIBAP 1998. G. Orjeda en collaboration avec les groupes de travail de PROMUSAsur la fusariose et les cercosporioses. Evaluation de la résistance des bananiersaux cercosporioses et à la fusariose. Guides techniques INIBAP 3.

CIRAD/INIBAP 1998. Les bananes.

INIBAP/ACIAR 1997. E. Arnaud & J.P. Horry (eds). Musalogue, a catalogue ofMusa germplasm: Papua New Guinea collecting missions 1988-1989.

INIBAP/CTA/FHIA/NRI/ODA 1997. B.K. Dadzie & J.E. Orchard. Evaluation post-récolte des hybrides de bananiers et bananiers plantain : Critères et méthodes.Guides techniques INIBAP 2.

INIBAP/CTA 1997. P.R. Speijer & D. De Waele. Evaluation du matériel génétiquede Musa pour la résistance aux nématodes. Guides techniques INIBAP 1.

INIBAP/The World Bank 1997. E.A. Frison, G. Orjeda & S. Sharrock (eds).PROMUSA: A Global Programme for Musa Improvement. Proceedings of ameeting held in Gosier, Guadeloupe, March 5 and 9, 1997.

INIBAP-IPGRI/CIRAD 1996. Descripteurs pour le bananier (Musa spp.).

Disponibles directement auprès d’ASPNET :INIBAP. 2000. R.V. Valmayor, S.H. Jamaluddin, B. Silayoi, S. Kusumo, L.D. Danh,

O.C. Pascua & R.R.C. Espino. Banana cultivar names and synonyms inSoutheast Asia (in press).

INIBAP/ASPNET 1999. V.N. Roa & A.B. Molina (eds). Minutes: Eighth meeting ofINIBAP/ASPNET Regional Advisory Committee (RAC) hosted bythe Queensland Horticulture Institute (DPI) in Brisbane, Australia, 21-23 October 1998.

INIBAP/ASPNET 1998. Minutes: Seventh meeting of INIBAP/ASPNET RegionalAdvisory Committee (RAC) hosted by the Vietnam Agricultural ScienceInstitute (VASI) in Hanoi, Vietnam, 21-23 October 1997.

INIBAP/ASPNET 1997. V.N. Roa & R.V. Valmayor (eds). Minutes: Sixth meetingof INIBAP/ASPNET Regional Advisory Committee (RAC) hosted byNational Research Center on Banana (ICAR) in Tiruchirapalli, India, 26-28 September 1996.

INIBAP/ASPNET 1996. R.V. Valmayor, V.N. Roa & V.F. Cabangbang (eds). RegionalInformation System for Banana and Plantain - Asia and the Pacific (RISBAP):Proceedings of a consultation/workshop held at Los Baños, Philippines, 1-3 April 1996. (ASPNET Book Series N° 6).

Les publications de l’INIBAP

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Page 45: Bioversity International

PROMUSA IINFOMUSA — Vol 9, N° 1

PROMUSA N° 5

Sommaire

3e réunion mondiale de PROMUSA, 6-

8 novembre 2000, Thaïlande . . . . . . . . .p. I

2e symposium international sur la biologie

moléculaire et cellulaire des bananiers,

29 octobre-3 novembre 2000, Byron Bay,

Australie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. II

Initiative « La génomique

du bananier » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. III

Qu’est-ce que PROMUSA ?

Le programme mondial pour l’améliorationdes bananiers (PROMUSA) est un pro-gramme qui cherche à impliquer les princi-paux acteurs de l’amélioration des bananiers.Il est un moyen de relier le travail mené surles problèmes des producteurs travaillantpour l’exportation et les initiatives dans le do-maine de l’amélioration de la production d’au-tosubsistance et à petite échelle pour les mar-chés locaux. Le programme mondial est basésur les acquis de la recherche et se construitsur les recherche en cours. PROMUSA estdonc un mécanisme qui permet de maximiserles résultats et d’accélérer l’impact de l’effortmondial en matière d’amélioration des bana-niers. Ce mécanisme novateur, qui permet decatalyser les recherches menées tant à l’inté-rieur qu’à l’extérieur du GCRAI, favorise lacréation de nouveaux partenariats entre lesSystèmes nationaux de recherche agricole(SNRA) et les instituts de recherche dans lespays développés et dans les pays en voie dedéveloppement. La création de tels partena-riats contribue aussi à renforcer la capacitédes SNRA à conduire des recherches sur lesbananiers.

L’une des initiatives majeures de PRO-MUSA est le développement d’un largeéventail de nouveaux hybrides de bananiercorrespondant aux différentes attentes despetits producteurs du monde entier. Le pro-gramme rassemble à la fois les acteurs del’amélioration conventionnelle, basée sur lestechniques d’hybridation et ceux travaillantsur des approches liées au génie génétiqueet aux biotechnologies. Cet effort en matièred’amélioration génétique s’appuie sur les re-cherches menées sur des ravageurs et desmaladies spécifiques dans le cadre des diffé-rents groupes de travail de PROMUSA. Lemécanisme efficace mis en place pour éva-luer les nouvelles variétés produites dans lecadre de PROMUSA est une autre compo-sante essentielle du programme.

PROMUSAUn programme mondial pour l’amélioration des Musa

La deuxième réunion mondiale de PRO-MUSA s’est tenue en novembre 1998 àDouala (Cameroun) en présence de 70chercheurs. Elle a été le cadre de discus-sions en session plénière, puis au seindes différents groupes de travail. Le rap-port de cette réunion a été publié dansINFOMUSA Vol. 7, No. 2, dans la sectionconsacrée à PROMUSA.

La troisième réunion mondiale devraitpermettre de faire un pas de plus versl’amélioration de la production de bana-niers et de bananiers plantain pour l’au-toconsommation et les marchés locaux.

Programme

Lundi 6 novembre 2000Ouverture de la réunionIntroductionSession plénièreRapports des présidents des groupes detravail :• Groupe de travail sur l’amélioration gé-

nétique,• Groupe de travail sur les cercospo-

rioses,• Groupe de travail sur la nématologie,• Groupe de travail sur la fusariose,• Groupe de travail sur la virologie.Introduction aux ateliers

Mardi 7 novembre 2000Réunion du Comité de pilotageAteliers• «Vers une stratégie de création de

nouveaux hybrides résistants aux né-matodes » à l’aide des méthodes

d’amélioration classiques et des bio-technologies

• “Le BSV dans l’amélioration génétiqueet les échanges de matériel géné-tique”.

Mercredi 8 novembre 2000Session plénièreRapports des ateliersRapport du Comité de pilotagePoints concernant le fonctionnement dePROMUSAVisite d’une exposition sur les bananes(sous réserve)

Jeudi 9 novembre 2000Départ des participants

ParticipationSeuls les membres de PROMUSA sontinvités à cette réunion. Les chercheursqui ne sont pas membres de PROMUSAet qui souhaiteraient participer à la ré-union sont priés de contacter le secréta-riat à l’adresse ci-dessous :

Secrétariat de la réunionJean-Vincent EscalantINIBAPParc Scientifique Agropolis II34397 Montpellier, FranceTél : +33 4 67 61 13 02Fax : +33 4 67 61 03 34Courrier électronique :[email protected]://www.inibap.org/promusameeting/promusameeting.htm

3e réunion mondiale de PROMUSA, 6-8 novembre 2000, Bangkok, Thaïlande

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II PROMUSA INFOMUSA — Vol 9, N° 1

2e symposiuminternational sur labiologie moléculaire et cellulaire desbananiers, 29 octobre-3 novembre2000, Byron Bay,Australie

Première annonceLe premier symposium sur la biologiemoléculaire et cellulaire des bananiers,organisé en mars 1999 à Ithaca, NewYork, a été un grand succès. Il a réunides participants d’horizons différents, re-flétant la diversité des applications decette discipline dans le cadre de l’agricul-ture moderne.Programme : réception de bienvenue,présentation de communications oraleset de posters, visite de parcelles expéri-mentales, dîner débat.Les thèmes suivants seront abordés :• Génomique,• Expression des gènes chez les plantes

transgéniques,• Phytopathologie et résistance aux ma-

ladies,• Biodiversité et évolution,• Biochimie et mûrissement des fruits,• Droits de propriété intellectuelle et or-

ganismes génétiquement modifiés.Pour recevoir la brochure contenant

toutes les informations utiles pour l’ins-cription et l’envoi de résumés, veuillezcontacter :

Ms Di O’Rourke, Banana symposium,Faculty of science, Queensland Univer-sity of Technology, GPO Box 2434, Bris-bane, Qld, 4001, Australie, Fax : 61 73864 5100.

Vous trouverez également ces informa-tions sur le site web :

http://www.inibap.org/byronbay/Byron-bay.html

PublicationsDans le cadre du Groupe de travail dePROMUSA sur la nématologie, des es-sais ont été menés sur la résistance auxnématodes. Les résultats sont publiés

dans deux articles créditant PROMUSApour ces recherches.

1) Host plant response of banana(Musa spp.) cultivars from SoutheastAsia to nematodes (Évaluation de larésistance aux nématodes chez descultivars de bananiers (Musa spp.) del’Asie du Sud-Est) par R. Stoffelen, VuThi Thanh Tam, R.L. Swennen et D. DeWaele, International Journal of Nemato-logy (1999) Vol. 9(2): 130-136.

Résumé. On a fait des essais sur 13génotypes de Musa couramment cultivésen Malaisie et au Viêt-nam afin d’évaluerleur résistance à Radopholus similis, Pra-tylenchus coffeae et Meloidogyne spp. Laréponse des plantes hôtes a été compa-rée avec celle des cultivars sensibles“Grande Naine” et “Cavendish 901”.Quatre semaines après avoir planté desvitroplants en serre dans des pots conte-nant du sol sablo-limoneux, on les a ino-culés avec environ 1 000 nématodes à lé-sions ou 2 500-5 000 juvéni les denématodes à galles. On a déterminé lareproduction des nématodes huit ou 10semaines après l’inoculation, selon l’es-pèce. Tous les cultivars malaisiens etvietnamiens évalués se sont montrés aumoins aussi sensibles à R. similis, P. cof-feae et Meloidogyne spp. que les culti-vars de référence sensibles. On a enre-gistré des différences de sensibilité entreles cultivars.

2) Host plant response of Fusariumwilt resistant Musa genotypes to Ra-dopholus similis and Pratylenchuscoffeae (Évaluation de la résistance àRadopholus similis et Pratylenchuscoffeae chez des génotypes de Musarésistants à la fusariose) par R. Stoffe-len, R. Verlinden, J. Pinochet, R.L. Swen-nen et D. De Waele. International Journalof Pest Management (accepté pour publi-cation).

Résumé. Des essais ont été effectuéssur 10 génotypes de Musa identifiéscomme résistants ou moyennement ré-sistants à la fusariose causée par Fusa-rium oxysporum f. sp. cubense dans lecadre du Programme international d’éva-luation des Musa (IMTP) et chez troiscultivars sensibles à la fusariose, afin dedéterminer leur résistance à Radopholussimilis et Pratylenchus coffeae. La ré-ponse des plantes hôtes a été comparéeavec celle du cultivar sensible aux néma-

todes “Grande Naine”. Quatre semainesaprès avoir transféré des vitroplants enserre dans des pots contenant du solsablo-limoneux, on les a inoculés avecenviron 1 000 nématodes. On a déter-miné les taux de reproduction de R. simi-lis et P. coffeae dans les racines desplants respectivement huit et 10 se-maines après l’inoculation. Les acces-sions “Pisang Jari Buaya” ITC0312 etITC0690, ainsi que “Yangambi km5”, sesont montrées résistantes à R. similis.“Pisang lilin”, “Bluggoe”, “Saba”, “GrosMichel”, “Wil l iams”, “GCTCV 215”,“GCTCV 119”, “FHIA-01”, “PA 03.22”,“PA 03.44” se sont montrées aussi sen-sibles à R. similis que “Grande Naine”.Aucun des 14 génotypes évalués n’a faitpreuve de résistance à P. coffeae.

3) In-Field behaviour of bananaplants (Musa AA sp.) obtained after re-generation of cryopreserved embryo-genic cell suspensions (Comporte-ment au champ de plants de bananier(Musa sp.) obtenus à partir de suspen-sions cellulaires après cryoconserva-tion) par F.X. Côte, O. Goue, R. Do-mergue, B. Panis and C. Jenny.CryoLetters 21 : 19-24 (2000).

Résumé. Cette étude décrit le compor-tement au champ de plants de bananier(Musa sp.) obtenus à partir de suspen-sions cellulaires embryogènes après cryo-conservation. Les observations ont portéssur les descripteurs classiques du dévelop-pement végétal. Aucune différence signifi-cative n’a été observée sur la hauteur de laplante et sa circonférence, le nombre defeuilles, le nombre de fruits, la longueur dufruit, le diamètre et le poids du fruit, lepoids du régime et la date de récolte entreles plants dérivés de la cryoconservation etles plants témoins. Durant le premier cyclede culture, 2 des 11 descripteurs analysésont cependant montrés des différencesentre le control et les plants dérivés desuspensions cellulaires congelées. Ceuxsont le nombre de groupe de fleurs (com-munément appelé ‘main’de fleurs) et ladate de la floraison. Cependant, ces diffé-rences ce sont révélées mineures, lesdeux cas confondus représentants seule-ment 2 % de la valeur du témoin. Durant ledeuxième cycle de culture, aucune diffé-rence significative n’a été observéequelque soit les paramètres étudiés. Cesrésultats suggèrent que, considérant les

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INFOMUSA — Vol 9, N° 1 PROMUSA III

conditions expérimentales de cette étude, iln’y a pas de différence au niveau agrono-mique entre des plants produits à partir desuspensions cellulaires embryogènescongelées et des plants témoins.

Initiative « La génomique du bananier »Rapport d’une réunion tenue du 6 au 8 avril 2000 à Montpellier,France dans le cadre de PROMUSA

IntroductionL’amélioration variétale moderne reposesur la sélection à l’aide de marqueursmoléculaires et l’introgression de carac-tères agronomiques tels que la résis-tance aux ravageurs ou la qualité. Diversprojets de recherche en cours sontconsacrés à l’établissement de cartesgénétiques, au clonage de gènes, àl’amélioration d’essais d’expression, àdes expériences sur les promoteurs et autransfert de constructions génétiquesdans des cultivars.

La génomique fonctionnelle de plantesmodèles, bien qu’encore à son stade ini-tial, doit permettre de mieux comprendrela biologie fondamentale des plantes etd’exploiter les informations ainsi obte-nues à des fins d’amélioration. Pour iden-tifier les fonctions des gènes d’un orga-nisme entier, elle emploie des méthodesà débit élevé (high throughput, HTP) :• isolement de mutants résultant d’une

insertion,• puces à ADN ou microarrays,• protéomique.

Ces techniques HTP, ainsi que d’autresméthodes d’analyse des fonctions desgènes, ouvrent de nouvelles perspectivespour utiliser les gènes découverts aumoyen du séquençage.

La création d’outils pour étudier le gé-nome et analyser le transcriptome contri-buera à faire progresser rapidementl ’améliorat ion des bananiers . Lesbanques de BAC, EST et ADNc, lesmicro/macroarrays et les puces à ADN,ainsi que les cartes (génétiques, cytogé-nétiques et physiques) et les schémasd’expression stimuleront le développe-ment de la génomique, de la même ma-

nière que les marqueurs moléculaires ontbénéficié de l’affinement de la génétiquedu bananier.

La génomique est une discipline émer-geante qui ouvre la possibilité de décrire latotalité du réper toire génétique desplantes. Les informations qui en dériventnous aideront à comprendre comment lesgènes permettent à une plante d’accomplirses fonctions en tant qu’organisme vivantet comment la diversité des fonctions desdifférentes plantes est liée à de simpleschangements dans leur génome. Enfin, lagénomique devrait permettre de modifiergénétiquement les plantes afin d’optimiserleur performance dans des conditions bio-logiques, écologiques et culturales di-verses, pour le bénéfice des hommes et del’environnement.

Pour donner une impulsion à la géno-mique des bananiers, une réunion a étéorganisée à l’initiative de PROMUSAavec les principales équipes de cher-cheurs travaillant dans ce domaine.

Cette réunion a débouché sur un re-marquable consensus pour aller del ’avant avec « la génomique dubananier ». Toutes les parties ont conve-nues de créer un Consortium sur la gé-nomique du bananier. PROMUSA abri-tera ce Consortium et l’aidera à devenirun leader de la recherche dans ce do-maine, en facilitant la conception et lamise en œuvre d’une vision stratégiquecommune aux différentes institutionsconcernées dans le monde.

Un Consortium s’appuyant sur les capacités existantesLe décryptage du génome du bananierest une tâche colossale qui nécessite laparticipation de tous les chercheurs sus-ceptibles d’y contribuer dans le mondeentier. Le Consortium sur la génomiquedu bananier rassemblera et conjuguerales expertises (du secteur public commedu secteur privé).

L’élaboration d’une stratégie et les in-teractions entre institutions et entre disci-plines permettront d’optimiser la concep-tion des expérimentations, l’interprétationdes données et la formulation des projetsde recherche concernant la génomiquedu bananier.

Le Programme mondial pour l’amélio-ration des bananiers (PROMUSA) offreun cadre international approprié pour pi-

loter la nouvelle initiative sur la géno-mique du bananier, dont les activités se-ront mises en œuvre au travers duConsor tium. PROMUSA est un pro-gramme qui cherche à impliquer les prin-cipaux acteurs de l’amélioration des ba-naniers. Il a pour objectif primordial decréer une large gamme de variétés amé-liorées en combinant les techniquesd’amélioration conventionnelles et lesbiotechnologies, avec l’appui des re-cherches menées sur les ravageurs etles maladies au sein de ses différentsgroupes de travail.

ObjectifsAssurer la durabilité de la production dela banane, denrée de base d’une grandepartie de la population du monde, dansun contexte où les besoins alimentairesévoluent et où les contraintes environne-mentales s’accentuent. Pour ce faire, ils’agit de développer des connaissancesgénétiques et génomiques intégrées,permettant de mettre en œuvre des stra-tégies ciblées d’amélioration variétale etde transformation génétique.

Se servir des technologies post-géno-miques pour mieux tirer parti de la biodi-versité, afin d’améliorer les bananiers lo-caux au profit des petits exploitants.

Modus operandiLe Consortium opérera sous la conduited’un Comité scientifique constitué dansle cadre de PROMUSA.

Les membres du Consortium serontchoisis selon les critères suivants :• niveau élevé d’expertise (publications

scientifiques),• infrastructures de recherche,• engagement à respecter les règles du

Consortium.Ils seront élus dans le cadre d’une

consultation ouverte au sein du Comitéscientifique, à la majorité des deux tiers.

Composition et rôle du ComitéscientifiqueDr Françoise Carreel, CIRAD-FLHOR,Montpellier, FranceProf. James Dale, QUT, Brisbane, Aus-tralieDr Jaroslav Dolezel, IEB, Olomouc, Ré-publique tchèque

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IV PROMUSA INFOMUSA — Vol 9, N° 1

Prof. Peter Gresshoff, Queensland Uni-versity, Brisbane, AustralieDr Pat Heslop-Harrison, John Innes Cen-ter, Colney, Royaume-UniDr Dieter Kaemmer, Université de Franc-fort, AllemagneDr Pierre Lagoda, CIRAD-BIOTROP,Montpellier, FranceDr Michael Pillay, IITA, NigeriaDr Lazlo Sagi, KUL, Leuven, Belgique.

Chaque membre du Comité désignera,au sein du groupe qu’il représente, unsuppléant permanent ou temporaire quile remplacera en cas de besoin. D’autrespersonnes pourront être invitées à sejoindre au Comité scientifique sur nomi-nation par l’un des membres, confirméepar un vote majoritaire. Le Comité main-tiendra des relations régulières entre sesmembres et il se réunira une fois l’an, enprofitant dans toute la mesure du pos-sible des facilités offer tes par PRO-MUSA.

Le rôle du Comité scientifique consis-tera à diriger le Consortium et à supervi-ser ses activités. Il sera égalementchargé de définir les priorités du pro-gramme dans le cadre de discussionsouvertes avec le groupe.

Règles du ConsortiumLes membres du Consor tium seronttenus de :• partager avec le groupe toutes les in-

formations obtenues dans le cadred’un projet financé par le canal duConsortium. Ces informations seront li-brement mises à la disposition de tousles membres,

• négocier dans le cadre du Consortiuml’accès à des technologies de base dé-veloppées par le secteur privé ;

• partager tout matériel nécessaire audéveloppement de technologies debase ;

• faciliter l’accès aux infrastructures exis-tant au sein du Consortium.(Par matériel, on entend : les clones,

banques d’ADN, informations issues duséquençage, ainsi que les protocoles,méthodes et préprints, le matériel végé-tal, les échantillons de tissus et lessondes d’ADN. On conviendra à l’avancedes coauteurs afin d’assurer la propriétéconjointe des techniques mises au point.)

Comment la génomique peutfaire progresser l’améliorationdes bananiersDiverses institutions de recherche, uni-versités et entreprises privées travaillentactuellement à améliorer les bananiersdessert et à cuire à l’aide des méthodesconventionnelles et en faisant de plus enplus appel aux techniques du génie gé-nétique. La stratégie d’amélioration clas-sique consiste à croiser une accessiondiploïde fertile avec des cultivars tri-ploïdes comestibles de bonne qualité,afin d’obtenir des hybrides tétraploïdes.On peut aussi “reconstruire” des cultivarstriploïdes en croisant des diploïdes amé-liorés avec des diploïdes artificiellementdoublés (autotétraploïdes).

En parvenant à une meilleure connais-sance du génome aux niveaux molécu-laire et chromosomique, on pourraitconsidérablement renforcer et accélérerces efforts de recherche.

Un problème particulièrement impor-tant pour l’amélioration variétale et l’ana-lyse génétique est la variabilité de lastructure chromosomique des différentesaccessions, qui est due à des remanie-ments structurels. Des translocations etinversions de segments de chromo-somes engendrent d’importantes irrégu-larités dans la méiose et la transmissiondes chromosomes. On trouve ainsi, dansles descendances d’hybrides structurels,des degrés variables de liaison entre desgènes dont la ségrégation se fait norma-lement de manière indépendante. Cettehybridité structurelle gêne les efforts del’améliorateur pour effectuer des recom-binaisons et transférer des caractèresdésirables de diploïdes sauvages ou cul-tivés à des hybrides améliorés.

Il est indispensable de développer denouveaux outils moléculaires qui permet-tront de localiser les gènes codant pourdes caractères importants comme la ré-sistance aux ravageurs et aux maladieset la qualité de la plante, et d’élucider lesmécanismes d’héritage de ces carac-tères. Les techniques de la cytogéné-tique moléculaire, reposant sur l’hybrida-t ion in si tu de séquences d’ADN,facilitent aujourd’hui l’étude du génome.L’hybridation in situ à l’aide de multiplessondes fluorescentes est un outil efficacepour étudier les aspects fondamentauxde la structure et du comportement des

chromosomes. L’hybridation génomiquein situ permet de différencier les chromo-somes de différents génomes de lamême espèce et, ainsi, d’identifier leschromosomes parentaux chez des hy-brides interspécifiques. Les chromo-somes de Musa n’étant généralementpas entièrement étiquetés à la suite del’hybridation génomique in situ, il est né-cessaire d’établir davantage de repères àl’aide de la cytogénétique moléculairepour contribuer à la construction decartes physiques et permettre l’intégra-tion des cartes génétiques et physiques,en procédant notamment à l’analyse parhybridation fluorescente in situ des sé-quences d’ADNr 18S-5.8S-25S et 5S,ainsi que des séquences télomériques.

La transformation génétique pourraaussi contribuer à la création de nou-veaux clones de bananiers dotés de ré-sistance aux ravageurs et aux maladies.Si plusieurs institutions ont mis au pointdes protocoles de transformation géné-tique qui permettent de régénérer desplants de bananiers transformés avecdes gènes codant pour des protéines an-tifongiques ou antivirales, il reste à trou-ver des gènes et des promoteurs spéci-fiques du bananier.

Pour découvrir des séquences géné-tiques et déterminer leur fonction, onpeut utiliser différentes approches dontchacune présente des avantages et desinconvénients : on peut cataloguer lesgènes exprimés d’une plante en séquen-çant les étiquettes de séquences expri-mées (expressed sequence tags, ETS)ou l’ADN complémentaire (ADNc). Lesbases de données publiques comptantactuellement plus de 100 000 EST deplantes, on dispose ainsi d’un moyen effi-cace pour identifier les gènes. La compa-raison des bases de données d’EST is-sues de plantes, t issus et mil ieuxdifférents met en lumière la diversité desséquences codantes des différentesplantes. En même temps, elle laisse en-trevoir des similitudes dans les gènes co-dant pour des processus spécifiques telsque les conditions de maturation ou l’in-duction d’agents pathogènes. L’analysedes similitudes des séquences à l’aidedes outils de la bioinformatique permetde déterminer les fonctions probablesdes gènes et d’identifier des gènes quisont similaires chez différentes espèces.