ambroise paré devient docteur en chirurgie

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Le Magazine des internes et de l’ISNIH Le Magazine des internes et de l’ISNIH 49 48 Ambroise Paré 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 d d d d d d dé é é é é é é é é é é éc c c c c c ce e e e e e e e em m m m m m m m mb b b b b b br r r r re e e e devient docteur en chirurgie Un autodidacte pragmatique Ambroise Paré est né vers 1510 à Bourg-Hersent, près de Laval, de l’union ǯ ǯ ϐ publique. Après s’être formé aux dissections à l’Hôtel-Dieu de Paris, il entame en 1537 une carrière de chirurgien militaire. Il sert le duc de Montejean puis le comte de Rohan. En 1542, au siège de Per- pignan, il retire habilement une balle de l’épaule du maréchal de Brissac en replaçant celui-ci dans sa position au moment de l’impact. Lors du siège de Boulogne, en 1545, il prodigue ses soins au duc François de Guise victime d’une blessure de l’orbite oculaire considérée comme mortelle. Le duc sera désormais surnommé «le Balafré» et la réputation du chirurgien アϐ アǤ Ambroise Paré est à l’origine d’impor- tantes avancées médicales. Ainsi, au lieu de cautériser les plaies en les brûlant, au risque de tuer le blessé, il imagine de les ligaturer ou de les panser avec un mé- lange à base de jaune d’oeuf, d’huile et de térébenthine. Quand une amputation s’avère nécessaire, il sait la pratiquer proprement. Dans ses nombreux traités (écrits en français, comme la « Méthode de traicter les playes faictes par hacquebutes et aultres bastons à feu »), Ambroise Paré s’affranchit de l’obéissance aux Anciens et recommande l’apprentissage de la chirurgie par la pratique : « Bien que le savoir soit grand chose, l’âme gît en l’expérience » (cité par Lucien Febvre, 1942 ). Digne précurseur du fondateur de la Croix-Rouge, Henri Dunant, et des « french doctors », Ambroise Paré ne se fait pas faute de soigner les blessés de tous les camps, Français et Allemands, catholiques et protestants. Le chirurgien, dont on pense qu’il a adopté la confession protestante, témoigne d’une pieuse humilité. On lui prête la formule : « Je le pansai, Dieu le guérit » [Que Dieu le guérisse !]... Cette formule rappelle celle des rois capétiens lorsqu’ils touchent les scrofuleux selon un rite consacré : « Le roi te touche, Dieu te guérit ! » [Que Dieu te guérisse !]. Ambroise Paré montre une grande âpreté au travail comme l’atteste sa devise : « Labor improbus omnia vincit » (Un travail acharné vient à bout de tout). Il entre au service du roi Henri II comme chirurgien ordinaire mais ne peut ce- pendant guérir le souverain de la bles- sure reçue à l’oeil au cours d’un tournoi. ϐ François II, mort de maladie à 16 ans. Il est épargné par le massacre de la Saint-Barthélemy et poursuit son tra- vail au service de Charles IX puis comme conseiller d’Henri III. Le père de la chirurgie moderne s’éteint le 20 décembre 1590 à Paris, après une longue vie au service de l’humanité, en digne représentant de la Renaissance. Il ǯ ϐ l’Histoire de France. Marie Desclaux. Diffusion avec l’aimable autorisation du créateur de www.herodote.net, André Larané odid Un homme de foi Le 8 décembre 1554, sur les instances du roi Henri II, la Faculté de Paris se résigne à coiffer Ambroise Paré du bonnet de docteur en chirurgie. À 44 ans, cet autodidacte ne connaît ni le latin ni le grec et n’a jamais lu Galien !... Il se contente de pratiquer le métier de chirurgien-barbier dans une échoppe de Paris. Mais il possède une grande expérience de la chirurgie, acquise pendant les guerres d’Italie et sur divers champs de bataille... quelques instruments de cautérisation pou en savoir plus http://www.herodote.net/

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devient docteur en chirurgie

Un autodidacte pragmatiqueAmbroise Paré est né vers 1510 à

Bourg-Hersent, près de Laval, de l’union

publique.

Après s’être formé aux dissections à

l’Hôtel-Dieu de Paris, il entame en 1537

une carrière de chirurgien militaire. Il

sert le duc de Montejean puis le comte

de Rohan. En 1542, au siège de Per-

pignan, il retire habilement une balle

de l’épaule du maréchal de Brissac en

replaçant celui-ci dans sa position au

moment de l’impact.

Lors du siège de Boulogne, en 1545, il

prodigue ses soins au duc François de

Guise victime d’une blessure de l’orbite

oculaire considérée comme mortelle.

Le duc sera désormais surnommé «le

Balafré» et la réputation du chirurgien

Ambroise Paré est à l’origine d’impor-

tantes avancées médicales. Ainsi, au lieu

de cautériser les plaies en les brûlant, au

risque de tuer le blessé, il imagine de les

ligaturer ou de les panser avec un mé-

lange à base de jaune d’oeuf, d’huile et

de térébenthine. Quand une amputation

s’avère nécessaire, il sait la pratiquer

proprement.

Dans ses nombreux traités (écrits en

français, comme la « Méthode de traicter

les playes faictes par hacquebutes et

aultres bastons à feu »), Ambroise Paré

s’affranchit de l’obéissance aux Anciens

et recommande l’apprentissage de la

chirurgie par la pratique : « Bien que

le savoir soit grand chose, l’âme gît en

l’expérience » (cité par Lucien Febvre,

1942 ).

Digne précurseur du fondateur de

la Croix-Rouge, Henri Dunant, et des

« french doctors », Ambroise Paré ne se

fait pas faute de soigner les blessés de

tous les camps, Français et Allemands,

catholiques et protestants.

Le chirurgien, dont on pense qu’il

a adopté la confession protestante,

témoigne d’une pieuse humilité. On lui

prête la formule : « Je le pansai, Dieu le

guérit » [Que Dieu le guérisse !]... Cette

formule rappelle celle des rois capétiens

lorsqu’ils touchent les scrofuleux selon

un rite consacré : « Le roi te touche, Dieu

te guérit ! » [Que Dieu te guérisse !].

Ambroise Paré montre une grande

âpreté au travail comme l’atteste sa

devise : « Labor improbus omnia vincit »

(Un travail acharné vient à bout de

tout).

Il entre au service du roi Henri II comme

chirurgien ordinaire mais ne peut ce-

pendant guérir le souverain de la bles-

sure reçue à l’oeil au cours d’un tournoi.

François II, mort de maladie à 16 ans.

Il est épargné par le massacre de la

Saint-Barthélemy et poursuit son tra-

vail au service de Charles IX puis comme

conseiller d’Henri III.

Le père de la chirurgie moderne s’éteint

le 20 décembre 1590 à Paris, après une

longue vie au service de l’humanité, en

digne représentant de la Renaissance. Il

l’Histoire de France.

Marie Desclaux.

Diffusion avec l’aimable autorisation du

créateur de www.herodote.net, André Larané

odid

Un homme de foi

Le 8 décembre 1554, sur les instances du roi Henri II, la Faculté de Paris se résigne à coiffer Ambroise Paré du bonnet de docteur en chirurgie.

À 44 ans, cet autodidacte ne connaît ni le latin ni le grec et n’a jamais lu Galien !... Il se contente de pratiquer le métier de chirurgien-barbier dans une échoppe de Paris. Mais il possède une grande expérience de la chirurgie, acquise pendant les guerres d’Italie et sur divers champs de bataille...

quelques instruments de cautérisation

pou en savoir plus http://www.herodote.net/