138 avril/ mai

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Un outil d'analyse des plannings Méthodes d'évaluation PRODUITS COSMéTIQUES 138 Avril/ Mai/ Juin 2014 > Revue trimestrielle de l’INRS EFFICACITé DES PROTECTEURS AUDITIFS TRAVAIL EN HORAIRES DéCALéS ET/OU DE NUIT RÉFÉRENCES EN SANTé AU TRAVAIL Risques pour la grossesse chez les coiffeuses

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Page 1: 138 Avril/ Mai

wwwrst-sante-travailfr

130 AvrilMaijuin 2012

gt Revue trimestrielle de lrsquoINRS

REacutefEacuteRences en santeacute au travail

REacutefEacuteRences en santeacute au travail

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Un outil danalyse des plannings

thinspMeacutethodes deacutevaluation

produits cosmeacutetiques

wwwrst-sante-travailfr

138 AvrilMaiJuin 2014

gt Revue trimestrielle de lrsquoINRS

efficaciteacute desprotecteurs auditifs

travail en horairesdeacutecaleacutes etou de nuit

REacutefEacuteRences en santeacute au travail

REacutefEacuteRences en santeacute au travail

thinspRisques pour la grossesse chez les coiffeuses

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PAGES

Abonnez-vousen ligne

REacuteFEacuteRENCESEN SANTEacuteAU TRAVAIL

+ DrsquoINFOS wwwrst-sante-travailfr

Deacutepot leacutegal 2e trimestre 2014 Ndeg 163311 - ISSN 2261 - 544X

la revue trimestrielle Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail est diffuseacutee gratuitement aux acteurs des services de santeacute au travail Labonnement est eacutetabli pour une dureacutee de deux ans Un avis de reacuteabonnement est envoyeacute agrave eacutecheacuteance

ONT PARTICIPEacute Agrave CE NUMEacuteROMARIE-ANNE GAUTIER STEacutePHANE MALARD ET LATELIER CAUSSE

COMITEacute SCIENTIFIQUE

CATHERINE AUBRY Direction scientifique INRS

ISABELLE BALTY Deacutepartement Expertise et conseil technique INRS

ANNE BARRIER Groupement des infirmier(e)s du travail Orleacuteans

ARNAUD DESARMENIEN Association franccedilaise des intervenants en preacutevention des risques professionnels de services interentreprises de santeacute au travail Le Mans

MICHEL FALCY Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

MARIA GONZALEZ Service de pathologie professionnelle hocircpital civil de Strasbourg

GUY HEacuteDELIN Deacutepartement Eacutepideacutemiologie en entreprise INRS

EacuteLISABETH MAHEacute-TISSOT Deacutepartement Produits drsquoinformation INRS

JEAN-PIERRE MEYER Deacutepartement Homme au travail INRS

CHRISTOPHE PARIS Centre de consultation de pathologie professionnelle hocircpital Fournier Nancy

MARTINE PLAWNER Deacutepartement Formation INRS

JEAN-LOUIS POYARD Deacutepartement Expertise et conseil technique INRS

ALAIN ROBERT Deacutepartement Toxicologie et biomeacutetrologie INRS

EacuteLISABETH THIEacuteBAUT Deacutepartement Eacutetudes veille et assistance documentaires INRS

COMITEacute DE REacuteDACTION

Reacutedactrice en chef GENEVIEgraveVE ABADIA-BENOIST

Reacutedactrice en chef adjointe ANNE DELEacutePINE

Secreacutetaire geacuteneacuterale de la reacutedaction ANNE SCHALLER

Chargeacutee drsquoeacutetudes bibliographiques et de veille ANNIE BIJAOUI

Correctrice CYNDIE JACQUIN-BRISBART

Chargeacutee de rubrique Allergologie professionnelle NADIA NIKOLOVA-PAVAGEAU aideacutee de CYNDIE JACQUIN-BRISBART

Relecteurs et conseillers meacutedicaux MICHEL FALCY PHILIPPE HACHE DOMINIQUE LAFON

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONSTEacutePHANE PIMBERT

2

sommaire

REacuteF PAGE

ACTUALITEacuteS CONNAISSANCESET REacuteFEacuteRENCES

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

TC 147 P 23

TF 218 P 47

TF 219 P 69

TD 208 P 78

TD 209 P 83

TD 210 P 93

TP 19 P 103

GRAND ANGLEExposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

VU DU TERRAINVeille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

SUIVI POUR VOUSPratiques professionnelles en santeacute au travail 27e congregraves de la Socieacuteteacute dhygiegravene et de meacutedecine du travail dans les armeacutees et industries darmement (SHMTAIA)

Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail 15e colloque de lAssociation pour le deacuteveloppement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) Co-intervenir en santeacute au travail Pourquoi Comment Journeacutee nationale 2013 de lrsquoAFISST Association franccedilaise des IPRP de services interentreprises de santeacute au travail

MISE AU POINTEfficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes deacutevaluation disponibles personnelle et in situ et leur preacutecision

AC 66 P 5

AC 67 P 10

AC 68 P 14

AC 69 P 16

P 18

P 21

REacuteF PAGE

INFOS Agrave RETENIRBase de donneacutees EFICATT de lINRS bilan de lrsquoenquecircte de lectorat 2013

DEMETER documents pour leacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduction

Organismes geacuteneacutetiquement modifieacutes dispositions lieacutees agrave leur utilisation confineacutee

Risques chimiques SEIRICH un outil informatique daide agrave leacutevaluation en preacuteparation

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRSBrochures et multimeacutedias

PARTICIPEZ Agrave LA RECHERCHEEacutevaluer la fatigue auditive au terme drsquoune journeacutee de travail le proceacutedeacute EchoScan Audio

sommaire

REacuteF PAGE PAGE

3

Agrave VOTRESERVICE

OUTILSREPEgraveRES

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AGENDA Aoucirct agrave octobre 2014

FORMATIONSEnseignement post-universitaire

Agrave LIRE Agrave VOIRSeacutelection douvrages

JURIDIQUETextes officiels relatifs agrave la santeacute et la seacutecuriteacute au travail parus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

Recommandations aux auteurs

P 135

P 138

P 139

P 145

P 151

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLEAsthme professionnel aux sulfites

RISQUES PSYCHOSOCIAUXCopenhagen Burnout Inventory (CBI) (Inventaire de burnout de Copenhague)

VOS QUESTIONSNOS REacutePONSESTravail en peacuteriode de forte chaleur quelles sont les principales actions de preacutevention des risques lieacutes aux fortes chaleurs estivales

Maladie charbonneuse et chantier de terrassement quelles mesures de preacutevention mettre en place pour preacutevenir une contamination eacuteventuelle par Bacillus anthracis

Travailleurs en espaces confineacutes Un avis drsquoaptitude speacutecifique est-il neacutecessaire Une attestation de suivi infirmier peut-elle suffire

TR 56 P 109

FRPS 38 P 123

QR 88 P 127

QR 89 P 129

QR 90 P 131

1ACTUALITEacuteS

INFOS Agrave RETENIR

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRS

PARTICIPEZ Agrave LA RECHERCHE

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

P 5

P 18

P 21

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1 INFOS Agrave RETENIR

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AUTEUR MC Bayeux-Dunglas deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

Base de donneacutees EFICATT de lINRSBilan de lenquecircte de lectorat 2013

AC 66

LrsquoINRS a creacuteeacute un laquo Guide de conduites agrave tenir apregraves exposition fortuite agrave des agents infectieux en milieu de travail raquo appeleacute EFICATT consultable uni-quement sur Internet agrave lrsquoadresse suivante wwwinrsfreficatt Une premiegravere version du guide a eacuteteacute mise en ligne en 2006 sur le site de lrsquoINRS Elle a eacuteteacute reacutegu-liegraverement compleacuteteacutee et mise agrave jour Conccedilue initiale-ment pour les meacutedecins du travail mais utiliseacutee plus largement par drsquoautres publics la base de donneacutees EFICATT propose les eacuteleacutements utiles pour deacutefinir la conduite agrave tenir apregraves eacutevaluation de lrsquoexposition agrave un risque infectieux Agrave ce jour plus de trente fiches sont accessibles par le nom de lrsquoagent biologique ou le nom de la maladie agrave partir du site de lrsquoINRS

ObjectifsAfin de poursuivre le travail sur EFICATT et de reacutefleacute-chir aux pistes drsquoameacutelioration de lrsquooutil lrsquoINRS a souhaiteacute reacutealiser en 2013 une enquecircte de lectorat en ligne avec plusieurs objectifs l Preacuteciser la typologie du lectorat et les modes de consultation de la base de donneacutees profil des utilisa-teurs freacutequence drsquoutilisation chemin drsquoaccegraveshellipl Analyser les laquo retours raquo des utilisateurs

l Sur le fond rechercher leur avis sur la perti-nence des informations trouveacutees dans les fiches sur la faciliteacute drsquoaccegraves agrave la conduite agrave tenir et de sa mise en application sur leurs attentes en terme drsquoinformations pratiques sur certains agents bio-logiques ou maladies infectieuses sur leurs be-soins de nouvelles rubriques etou de nouvelles fiches l Sur la forme eacutevaluer leur satisfaction sur la forme actuelle des fiches explorer les modifica-tions agrave apporter (volume plan fiche plus com-plegravete fiche-reacutesumeacutehellip)

MeacutethodePremiegravere eacutetape La consultation en ligne srsquoest deacute-rouleacutee entre le 1er mars et le 30 novembre 2013 avec une invitation agrave participer agrave lrsquoenquecircte situeacutee sur la page drsquoaccueil du guide EFICATT du site INRS ainsi que sur chaque ficheSeconde eacutetape Suite agrave la reacuteponse au question-naire en ligne certaines personnes classeacutees selon leur profil ont eacuteteacute recontacteacutees par teacuteleacutephone entre le 30 septembre et le 18 octobre 2013 permettant une approche plus qualitative

ReacutesultatsTrois cent neuf personnes ont reacuteponduSoixante et onze personnes (soit 23 des reacutepondants) ont laisseacute leurs coordonneacutees Quinze entretiens semi-directifs ont ensuite eacuteteacute reacutealiseacutes permettant drsquoaffiner le ressenti et les attentes des professionnels les plus repreacutesenteacutes dans lrsquoenquecircte dans ce cadre 5 meacutede-cins du travail 5 infirmier(e)s du travail et 5 autres professionnels ont eacuteteacute intervieweacutes

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INFOS Agrave RETENIR

Ndeg 137 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash MARS 2014

Les reacutesultats preacutesenteacutes ici sont une synthegravese des deux eacutetapes de lrsquoenquecircte (quantitative et qualitative)Quarante-cinq pour cent des reacutepondants sont des meacutedecins (meacutedecins du travail meacutedecins geacuteneacutera-listes infectiologueshellip) 33 des reacutepondants sont meacute-decins du travail 21 sont des infirmier(e)s en santeacute au travail (figure 1)Parmi les professionnels qui ont reacutepondu 58 ont une ancienneteacute dans la profession de 10 ans et plus et 56 ont entre 40 et 59 ansLa grande majoriteacute (87 ) travaille en FrancePregraves des deux tiers des reacutepondants (64 ) utilisaient pour la premiegravere fois les fiches EFICATT lorsquils ont reacutepondu au questionnaire en ligne et seulement 36 les avaient deacutejagrave utiliseacutees par le passeacute On note cepen-dant que les meacutedecins du travail ont davantage lha-bitude de consulter les fiches EFICATT que les autres populations puisque 7 sur 10 (70 ) les avaient deacutejagrave utiliseacutees De mecircme parmi les reacutepondants avec 10 ans ou plus dancienneteacute dans leur profession pregraves dun sur deux (45 ) les avait deacutejagrave utiliseacutees par le passeacute (vs 26 aupregraves de ceux ayant moins de 10 ans dancien-neteacute)

Les trois principales sources pour deacutecouvrir les fiches EFICATT sont l les moteurs de recherche (35 ) l le site INRS (29 ) l des confregraveres collegravegues (24 )

Aupregraves des reacutepondants ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches EFICATT par le passeacute laccegraves se fait pour 51 en se connectant sur le site INRS pour 30 via ladresse EFICATT enregistreacutee dans leurs favoris et 25 en pas-sant par un moteur de rechercheParmi les reacutepondants qui ont deacutejagrave utiliseacute les fiches EFICATT par le passeacute (n=106) 75 les consultent plu-sieurs fois par an (figure 2)

Pour la grande majoriteacute (71 ) la consultation des fiches EFICATT se fait agrave titre professionnel (jusquagrave 95 aupregraves des meacutedecins du travail)Que ce soit agrave titre professionnel ou personnel les fiches EFICATT sont avant tout consulteacutees (figure 3) l face agrave une exposition agrave un agent infectieux (43 et jusquagrave 53 pour les meacutedecins du travail) l pour la connaissance geacuteneacuterale (35 et jusquagrave 61 pour les infirmier(e)s)

Deux rubriques sur les fiches se deacutetachent en termes de pertinence (figure 4 p 8) l Que faire en cas dexposition (78 et jusquagrave 84 aupregraves des reacutepondants ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches par le passeacute)l Geacuteneacuteraliteacutes sur agent pathogegravene et pathologie (74 )

Ces deux rubriques sont en phase avec les deux pre-miers motifs de consultation des fiches EFICATT

Figure 1 Profil des reacutepondants par profession (n = 309)

Meacutedecins 45

Autres autres professionnels hors santeacute documentalistes eacutetudiantshellip

7MARS 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 137

INFOS Agrave RETENIR

La satisfaction globale agrave leacutegard des fiches EFICATT est eacuteleveacutee (figure 5 p 8) Pour 96 des reacutepondants les fiches reacutepondent glo-balement agrave leurs besoins et pour pregraves dun sur deux (47 ) elles reacutepondent tout agrave fait agrave leurs besoins Tous sont satisfaits aussi bien de la forme que du fond avec des scores de satisfaction eacutegaux ou supeacuterieurs agrave 96 sur lensemble des critegraveres eacutevalueacutes et des scores laquo oui tregraves satisfait raquo eacutegaux ou supeacuterieurs agrave 51 (jusquagrave 64 pour le critegravere Faciliteacute de compreacutehension et 63 pour le critegravere Qualiteacute des informations) (tableau p 9)Les fiches sont jugeacutees complegravetes par plus de 8 reacutepon-dants sur 10 (82 ) Lors des entretiens qualitatifs les intervieweacutes ont appreacutecieacute la simpliciteacute des fiches qursquoils trouvent syntheacutetiques mais complegravetes preacutecises et bien documenteacutees Drsquoapregraves eux les informations sont fiables permettant drsquoecirctre agrave jour rapidement face agrave une urgence Les meacutedecins du travail impriment davantage les fiches consulteacutees que les autres Mecircme constat pour les reacutepondants avec 10 ans ou plus dancienneteacute dans leur profession (41 ) et pour ceux ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches par le passeacute (60 )

Figure 2 Freacutequence de consultation parmi les reacutepondants ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches (n = 106)

Figure 3 Principales circonstances ayant motiveacute la consultation des fiches (n = 291 une seule reacuteponse possible)

Deacutejagrave utiliseacute EFICATT par le

passeacute 54 Infirmier(e)s 61

Meacutedecins 46 (dont meacutedecins du travail 53 )

[n=25]- dans le cadre de lenquecircte EFICATT - pour preacuteparer un exposeacuteune forma-tionune preacutesentation aux salarieacutesun cours - pour un examenses eacutetudes (eacutetudiant) - pour une mise agrave jour de protocole de CAT face agrave une exposition au sang au sein dEHPAD - pour une indication de vaccination - pour reacutealiser des flyers agrave destination des salarieacutes - par curiositeacute - pour tester la base EFICATT - pour preacuteparer des fiches sur un agent pathogegravene et les analyses de laboratoire de premiegravere ligne

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 20148

INFOS Agrave RETENIR

Infirmier(e)s 100

Total OUI 96

Total NON 4

Figure 5 Reacuteponses aux besoins globalement (n = 294 une seule reacuteponse possible)

13

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

100

Figure 4 Pertinence des rubriques pour reacutepondre agrave la demande (n = 284 plusieurs reacuteponses possibles)

Deacutejagrave utiliseacute EFICATT par le passeacute 84

Moins de 10 ans dancienneteacute

profession 80

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 9

Pistes drsquoameacuteliorationSur le fond les lecteurs ont souligneacute lrsquointeacuterecirct qursquoil pourrait y avoir agrave inteacutegrer la preacutevention primaire (moyens de preacutevention notamment modaliteacutes drsquoiso-lementhellip) agrave chacune des fiches traiteacutees Ils souhaite-raient par ailleurs des actualisations encore plus reacute-guliegraveres notamment concernant la reacuteglementation voire la possibiliteacute de signaler une actualisation reacute-glementaire ou autre Des propositions concernant la creacuteation de nouvelles fiches ont eacuteteacute suggeacutereacutees telles que les bacteacuteries multi-reacutesistantes Certains surtout des infirmiegraver(e)s aimeraient voir apparaicirctre un cha-pitre relatif au diagnostic diffeacuterentiel Drsquoautres ont suggeacutereacute de creacuteer des fiches qui aborderaient des si-tuations professionnelles agrave risque drsquoexposition plutocirct que de traiter des expositions par agent biologique par exemple morsure de tique accident exposant au sanghellipSi la grande majoriteacute est satisfaite de la forme cer-taines remarques ont eacuteteacute faites lors des entretiens Les fiches sont consultables agrave lrsquoeacutecran mais pas adap-teacutees pour ecirctre diffuseacutees telles quelles Certains pleacutebis-citent une version imprimable afin de faciliter leur diffusion aupregraves des collegravegues voire pour les salarieacutes En effet lrsquoimpression reste difficile avec souvent des anomalies telles que des chevauchements de textehellipCertains regrettent le manque de couleurs drsquoillustra-tions drsquoencadreacutes et de tableaux qui permettraient de circuler plus rapidement dans la fiche et drsquoaller aux points essentiels Certains aimeraient avoir la possi-biliteacute drsquoavoir accegraves plus facilement aux documents ayant permis drsquoeacutetablir la fiche pour aller plus loin drsquoautres reacuteclament des fiches avec plusieurs niveaux de lecture des fiches plus syntheacutetiques pour infor-mer les salarieacutes etou les employeurs ou agrave lrsquoinverse des fiches plus deacutetailleacutees permettant drsquoaller plus loin si neacutecessaire

Enfin il paraicirct particuliegraverement important drsquoameacutelio-rer lrsquoaccegraves au guide EFICATT en particulier drsquoavoir une meilleure visibiliteacute sur le site de lrsquoINRS pour cela il est deacutejagrave preacutevu un meilleur reacutefeacuterencement des fiches sur le site notamment agrave partir de la page drsquoaccueil et par les moteurs de recherche Et enfin il semble essen-tiel de mieux communiquer sur lrsquoexistence du guide EFICATT puisque pregraves de deux tiers des reacutepondants (64 ) utilisaient pour la premiegravere fois les fiches EFICATT lorsquils ont reacutepondu au questionnaire en ligne

ConclusionEn conclusion 309 personnes ont reacutepondu agrave lrsquoenquecircte de lectorat en ligne concernant EFICATT Lrsquoanalyse des reacutesultats montre que les fiches sont en bonne adeacutequa-tion avec les attentes des lecteurs Il apparaicirct que ce guide nrsquoest pas assez connu aussi bien en milieu pro-fessionnel que par les meacutedecins en geacuteneacuteral Il convient donc de faire mieux connaicirctre ces fiches Par ailleurs une preacutesentation plus attractive ainsi qursquoune version imprimable est souhaiteacutee Quant au fond lrsquoajout de mesures de preacutevention primaire agrave la conduite agrave tenir pratique pourrait ecirctre pertinent

RemerciementsLrsquoauteur remercie Fatma Sinha-Dellagi et Luc Ronco du deacutepartement Informatique et systegraveme drsquoinformation Marion Kerblat et Fahima Lekhchine du deacutepartement Produits drsquoinformation et Annie Bijaoui du deacuteparte-ment Eacutetudes et assistance meacutedicales de lrsquoINRS ainsi que Steacutephanie Lafitte et Philippe Cristau de la socieacutete EPSY pour leurs contributions

Concernant la forme des fiches EFICATT ecirctes-vous satisfait dehellip Oui tregraves satisfait Oui plutocirct satisfait Total

Lorganisation geacuteneacuterale (plan) [n=289]

La quantiteacute dinformations [n=292]

La faciliteacute de navigation [n=285]

51

52

55

46

45

42

97

97

97

Concernant le contenu des fiches EFICATT ecirctes-vous satisfait dehellip Oui tregraves satisfait Oui plutocirct satisfait Total

La faciliteacute de compreacutehension [n=288]

La qualiteacute des informations [n=286]

La pertinence des informations [n=287]

Leur caractegravere pratique [n=283]

64

63

59

58

34

35

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Tableau Satisfaction sur la forme et sur le fond

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201410

INFOS Agrave RETENIR AC 67

Les meacutedecins du travail sont freacutequemment solliciteacutes par les employeurs les salarieacutes ou les gyneacute-cologues sur les risques des substances chimiques vis-agrave-vis de la reproduction notamment en cas de gros-sesse Dans ce dernier cas la reacuteponse est urgente Or les donneacutees sur les risques toxicologiques des produits sont souvent partielles disseacutemineacutees difficiles agrave interpreacuteter Afin drsquoaider le meacutedecin dans cette recherche drsquoinfor-mation lrsquoINRS a creacuteeacute en 2006 les fiches DEMETER (Documents pour lrsquoeacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduction) Agrave ce jour plus de 150 fiches ont eacuteteacute publieacutees et sont disponibles agrave cette adresse wwwinrsfrdemeter Celles-ci consti-tuent une synthegravese des informations disponibles relatives aux dangers pour la reproduction lieacutes agrave une substance Elles sont eacutetablies agrave partir des donneacutees publieacutees dans des ouvrages scientifiques des peacuterio-

diques ou des bases de donneacutees speacutecialiseacutees et desti-neacutees agrave un public meacutedical La recherche peut se faire soit par le nom de la subs-tance soit par le numeacutero CAS

ReacutedactionCes fiches sont reacutedigeacutees par une eacutequipe de toxicologues et valideacutees par un groupe drsquoexperts constitueacute de Robert Garnier (Centre antipoison hocircpital Fernand Widal Paris) Michegravele Bisson (Institut national de lrsquoenvironne-ment industriel et des risques - INERIS) Claire Beausoleil (Agence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimenta-tion de lrsquoenvironnement et du travail - ANSES) Bernard Fontaine (Pocircle santeacute travail Lille) Eacutelisabeth Eleacutefant (Centre de renseignement sur les agents teacuteratogegravenes - CRAT) Jeanne Stadler (consultante en toxicologie) Michel Falcy (INRS)

AUTEURS D Lafon D Oberson P Gripon A Bijaoui C Jacquin-Brisbart Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS Toxibio consultant Consultant

DEMETERDocuments pour lrsquoeacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduction

wwwinrsfrdemeter

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 11

PreacutesentationCes fiches sont reacutedigeacutees en 3 grandes parties l une synthegravese des donneacutees par peacuteriodes drsquoexposition l un chapitre sur les dangers pour la reproduction l une conduite agrave tenir pour le meacutedecin du travail

Synthegravese des donneacutees par peacuteriodes drsquoexpositionCette synthegravese sous forme drsquoun tableau reprend de maniegravere tregraves reacutesumeacutee les donneacutees humaines et ani-males deacutecrites dans les pages suivantes en les orga-nisant selon la peacuteriode drsquoexposition avant la gros-sesse (fertiliteacute homme ou femme) 1er trimestre de la grossesse 2e et 3e trimestres allaitement ou exposition post-natale Il diffeacuterencie les donneacutees issues drsquoeacutetudes chez lrsquoecirctre humain de celles issues drsquoeacutetudes chez lrsquoani-malUn code couleur permet de deacuteterminer si pour chaque peacuteriode drsquoexposition il nrsquoexiste aucune donneacutee ou pas assez de donneacutees (laquo pas drsquoeacutevaluation possible raquo) le pro-duit nrsquoentraicircne pas drsquoeffet (laquo pas drsquoeffet raquo) des effets sont signaleacutes (laquo preuves limiteacutees drsquoun effet raquo) ou le pro-duit preacutesente des effets particuliegraverement importants (laquo preuves suffisantes drsquoun effet raquo)

Dangers pour la reproductionCe chapitre est reacuteserveacute aux lecteurs qui souhaitent approfondir lrsquoeacutevaluation des risques

Trois cateacutegories de donneacutees sont fourniesl Principales donneacutees humaines seules les eacutetudes humaines (eacutepideacutemiologiques rapports de cas) speacuteci-fiques agrave un produit sont rapporteacutees Les eacutetudes eacutepideacute-miologiques qui citent dans les expositions possibles un ensemble de produits sans que la responsabiliteacute de la substance objet de la fiche puisse ecirctre clairement eacutetablie ne sont pas retranscritesl Principales donneacutees animales trois possibiliteacutes existent

bull Soit il existe une eacutevaluation des risques europeacuteenne effectueacutee dans le cadre du regraveglement 79393 Dans ce cas une instance officielle a effectueacute reacutecemment une eacutevaluation complegravete des risques sur la substance regroupant des experts de haut niveau de diffeacuterents pays La fiche DEMETER se contente alors de repro-duire la conclusion de cette eacutevaluation sur les risques vis-agrave-vis de la reproduction bull Soit il nrsquoexiste pas drsquoeacutevaluation des risques euro-peacuteenne mais le CERHR (Center for the Evaluation of Risks to Human Reproduction) dans le cadre du Na-tional Toxicology Program (NTP) a publieacute des dos-siers Leurs conclusions sont eacutegalement traduites et

transcrites Si lrsquoATSDR (Agency for Toxic Substances and Disease Registry) a publieacute une synthegravese en ab-sence des deux dossiers preacuteceacutedents cette derniegravere peut ecirctre eacutegalement utiliseacuteebull Si aucune synthegravese preacuteceacutedente nrsquoa eacuteteacute publieacutee la fiche DEMETER rapportera un reacutesumeacute des eacutetudes publieacutees Pour chacune il srsquoagit drsquoun reacutesumeacute brut issu de la publication qui ne consiste pas en une analyse critique

Lorsque de tregraves nombreuses eacutetudes ont eacuteteacute reacutealiseacutees seule une seacutelection repreacutesentative est preacutesenteacutee

Conduite agrave tenir pour le meacutedecin du travailCette partie propose une conduite agrave tenir pour le meacute-decin du travail en fonction de la peacuteriode drsquoexposition et des donneacutees publieacutees sur le produitDans le cadre de son activiteacute professionnelle le meacutede-cin du travail eacutevalue les risques auxquels sont soumis les salarieacutes qursquoil est chargeacute de surveiller Cette eacutevalua-tion est compleacutementaire de celle qui est agrave la charge de lrsquoemployeur Pour les expositions aux produits chimiques il srsquointerroge sur lrsquoimpact potentiel de ces produits sur la reproduction Il srsquoagit de reacutepondre agrave deux questions l le produit est-il susceptible drsquoavoir un impact sur la fertiliteacute du salarieacute ou de la salarieacutee surveilleacute(e) l le produit est-il susceptible drsquoentraicircner un risque pour lrsquoenfant qui sera conccedilu par ce salarieacute ou cette salarieacutee Cette partie est reacutedigeacutee en prioriteacute agrave partir des donneacutees drsquoeacutetudes reacutealiseacutees chez lrsquohomme Ces derniegraveres sont ce-pendant tregraves rares et la plupart du temps la conduite agrave tenir est eacutelaboreacutee agrave partir des eacutetudes sur lrsquoanimal Ainsi celle proposeacutee au meacutedecin du travail est baseacutee sur la strateacutegie retenue par lrsquoUnion europeacuteenne [1] laquo Afin de pouvoir correctement eacutevaluer les proprieacuteteacutes dangereuses drsquoune substance vis-agrave-vis de la reproduc-tion il est neacutecessaire de disposer au minimum de trois eacutetudes - une eacutetude de toxiciteacute de la reproduction sur deux geacuteneacute-rations (EU annexe V B 35 [1] ou OCDE 416) [2] - deux eacutetudes de toxiciteacute sur le deacuteveloppement preacutenatal (teacuteratogeacuteniciteacute) effectueacutees sur 2 espegraveces diffeacuterentes (EU annexe V B 31 [1] ou OCDE 414) [3] raquoDans le cadre des fiches DEMETER il est important que lrsquoensemble du cycle de reproduction soit couvert drsquoougrave lrsquointeacuterecirct de disposer drsquoune eacutetude de toxiciteacute de la reproduction sur 2 geacuteneacuterations (directive OCDE 416 ou eacutequivalente)Vis-agrave-vis du risque malformatif le comiteacute de lecture des fiches DEMETER considegravere qursquoun produit pour ecirctre

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201412

INFOS Agrave RETENIR

bien testeacute doit lrsquoecirctre sur deux espegraveces rongeur et non rongeur (lapin) Ainsi une eacutetude de toxiciteacute pour le deacute-veloppement preacutenatal sur le lapin doit ecirctre disponible (directive OCDE 414) En revanche la mecircme eacutetude chez le rat peut ne pas ecirctre disponible srsquoil existe une eacutetude de toxiciteacute de la reproduction sur deux geacuteneacuterations (directive OCDE 416) chez cette espegraveceLrsquoobjectif de ces tests va donc ecirctre de trouver des effets ou signaux drsquoalerte Bien que cette absence de signaux ou drsquoeffets ne signifie pas une absence de risque chez lrsquohomme elle permet cependant drsquoenvisager cette hy-pothegravese avec une probabiliteacute assez forte Lrsquoabsence de risque chez lrsquohomme ne peut ecirctre eacutetablie agrave partir des seules donneacutees expeacuterimentales chez lrsquoanimal

Le but des fiches DEMETER est de rendre compte si pour une substance les tests de deacutepistages de signaux ont eacuteteacute correctement reacutealiseacutes et si en lrsquoeacutetat actuel des connaissances le produit a suffisamment eacuteteacute testeacute pour celaNeuf cateacutegories ont eacuteteacute deacutefinies par le comiteacute de reacutedac-tion des fiches DEMETER afin drsquoeacutelaborer des conduites agrave tenir speacutecifiques l A

- A1 signaux forts (eacutetudes eacutepideacutemiologiques posi-tives chez lrsquohomme) - A2 signaux forts (donneacutees positives chez lrsquoanimal dans des eacutetudes de bonne qualiteacute chez plusieurs espegraveces avec des effets similaires)

l B signaux notables (un reacutesultat positif dans au moins une eacutetude de qualiteacute) l C signaux douteux (donneacutees positives mais dans des eacutetudes qui ne sont pas de qualiteacute) l D pas de signaux drsquoalerte mais eacutetudes insuffisantes (pas drsquoeacutetudes de qualiteacute) l E pas drsquoeacutetudes expeacuterimentales et pas de donneacutees indiquant une absence de peacuteneacutetration ou un meacuteta-bolisme rapide en substance connue comme nrsquoentraicirc-nant pas drsquoeffet malformatif ou de deacutecegraves l F pas de signaux drsquoalerte mais eacutetudes leacutegegraverement insuffisantes (pas drsquoeffet mais eacutetude(s) de bonne quali-teacute sur le deacuteveloppement uniquement dans une espegravece ou pas drsquoeacutetude sur 2 geacuteneacuterations) l G pas drsquoeacutetudes expeacuterimentales mais donneacutees indi-quant une absence de peacuteneacutetration ou un meacutetabolisme rapide en substance connue comme nrsquoentraicircnant pas drsquoeffet malformatif ou de deacutecegraves l H pas de signaux drsquoalerte (pas drsquoeffets dans 2 eacutetudes de bonne qualiteacute chez 2 espegraveces ni dans une eacutetude de bonne qualiteacute sur 2 geacuteneacuterations) l W substances geacutenotoxiques

Exemple dune fiche DEMETER Phtalate de diisobutyle

1 | ECB (EUROPEAN CHEMICALS BUREAU) - Technical Guidance Document on Risk Assessment in support of Commission Directive 9367EEC on Risk Assessment for new notified substances Commission Regulation (EC) No 148894 on Risk Assessment for existing substances Directive 988EC of the European Parliament and of the Council concerning the placing of biocidal products on the market Part 1 EUR 20418 EN1 Luxembourg Office for Official Publications of the European Communities 2003 311 p2 | Ligne directrice de lrsquoOCDE pour les essais de produits chimiques ndeg 414 adopteacutee le 22 janvier

2001 Eacutetude de la toxiciteacute pour le deacuteveloppement preacutenatal OCDE 2001 (wwwoecd-ilibraryorgfrenvironmentlignes-directrices-de-l-ocde-pour-les-essais-de-produits-chimiques-section-4-effets-sur-la-sante_20745842)3 | Ligne directrice de lrsquoOCDE pour les essais de produits chimiques ndeg 416 adopteacutee le 22 janvier 2001 Eacutetude de toxiciteacute pour la reproduction sur deux geacuteneacuterations OCDE 2001 (wwwoecd-ilibraryorgfrenvironmentlignes-directrices-de-l-ocde-pour-les-essais-de-produits-chimiques-section-4-effets-sur-la-sante_20745842)

BIBLIOGRAPHIE

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Le traitement des donneacutees recueillies a fait lrsquoobjet drsquoune deacuteclaration agrave la CNIL (reacuteceacutepisseacute ndeg1677876 du 11 juin 2013) Elles sont conserveacutees dans un chier geacutereacute par le deacutepartement Produits drsquoinformation de lrsquoINRS Conformeacutement agrave lrsquoarticle 34 de la loi Informatique et liberteacutes du 6 janvier 1978 modieacutee en 2004 vous disposez drsquoun droit drsquoaccegraves de modication de rectication et de suppression des donneacutees qui vous concernent Pour lrsquoexercer adressez un courrier agrave INRS deacutepartement Produits drsquoinformation 65 boulevard Richard Lenoir 75011 Paris France ou par mail agrave revuehstinrsfr

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et plus diversifieacutees bull Des articles drsquoanalysebull Des outils et des meacutethodes

Au sommaire du ndeg235 (juin 2014) Deacutecryptage Champs eacutelectromagneacutetiques la nouvelle directive europeacuteenneDossier Eacutequipements de protection individuelle comment choisir les plus adapteacutes Notes techniques Rocircle et missions de la personne compeacutetente en radioprotection (PCR) - Accegraves aux donneacutees dosimeacutetriquesFiche HST Comment deacuteterminer le niveau dexposition quotidienne au bruit

Et dautres articles et infos dans les rubriques Actualiteacute juridique Focus Normalisation Notes techniques Etude de cas Congregraves Formation Seacutelection bibliographique Veille et prospective

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HYGIEgraveNE amp SEacuteCURITEacute DU TRAVAIL

LA REVUETRIMESTRIELLETECHNIQUEDE LrsquoINRS

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201414

INFOS Agrave RETENIR AC 68

LrsquoAssociation pour le deacuteveloppement de lrsquohygiegravene et de la seacutecuriteacute dans les eacutetablissements de recherche ou drsquoenseignement supeacuterieur (ADHYS) a organiseacute le 24 janvier 2014 agrave lrsquoInstitut Curie un colloque concernant les organismes geacuteneacutetiquement modifieacutes (OGM) en laboratoire de recherche Cette journeacutee a eacuteteacute lrsquooccasion drsquoapporter des rappels sur les OGM et le Haut Conseil des biotechnologies (HCB) et de revenir sur deux points importants le reacutecent cadrage reacuteglementaire concernant la manipulation drsquoOGM et le nouveau manuel du HCB

Dispositions reacuteglementaires reacutecentesElles sont issues du Grenelle de lrsquoenvironnement de 2008 de la directive europeacuteenne 200941CE du deacute-cret ndeg 2011-1177 du 23 septembre 2011 et de lrsquoarrecircteacute du 28 mars 2012

Le deacutecret ndeg 2011-1177 du 23 septembre 2011 [1] est relatif agrave lrsquoutilisation confineacutee drsquoOGM Il a pour objet laquo la proceacutedure de deacuteclaration et de demande drsquoagreacutement drsquoutilisation confineacutee drsquoOGM agrave des fins de recherche de deacuteveloppement drsquoenseignement et de production industrielle raquo Il deacutefinit lrsquoutilisation confineacutee comme laquo toute opeacuteration au cours de laquelle des organismes sont geacuteneacutetiquement modifieacutes ou au cours de laquelle ils sont cultiveacutes mis en œuvre stockeacutes transporteacutes deacutetruits eacutelimineacutes ou utiliseacutes raquo Il eacutelargit le champ de lrsquoutilisation confineacutee pour limiter le contact de ces OGM avec lrsquoenvironnement se placcedilant ainsi dans la logique du Grenelle de lrsquoenvironnement Le deacutecret comporte les mesures suivantes l le classement des OGM en fonction de leur dange-rositeacute l les critegraveres de classement des utilisations confineacutees

drsquoOGM en fonction du groupe drsquoOGM et des caracteacute-ristiques de lopeacuteration l les critegraveres deacutetablissement de linnocuiteacute des OGM pour lenvironnement et la santeacute publique l les conditions de deacutelivrance de lagreacutement agrave lexploi-tant de linstallation par lautoriteacute administrative l la mise agrave la disposition du public dun dossier din-formation par lexploitant lorsque lagreacutement pour lutilisation confineacutee drsquoOGM porte sur la premiegravere utilisation de tels organismes dans une installationIl introduit une obligation de deacuteclaration pour les OGM de classe de confinement 1 Lrsquoutilisation drsquoOGM de classes de confinement 2 agrave 4 reste soumise agrave agreacute-ment Les autoriteacutes compeacutetentes sont diffeacuterentes se-lon que lrsquoutilisation est agrave des fins de recherche et drsquoen-seignement (ministegravere de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la Recherche - MESR-) ou agrave des fins de produc-tion industrielle (Preacutefet) Dans tous les cas lrsquoautoriteacute compeacutetente prend avis aupregraves de comiteacute scientifique du HCB

Lrsquoarrecircteacute du 28 mars 2012 [2] cadre le dossier tech-nique pour les utilisations confineacutees drsquoOGM preacutevu aux articles R 532-6 R 532-14 et R 532-26 du Code de lenvironnementDe ces deux textes il faut retenir des obligations pour lrsquoexploitant l information du public respect des obligations de confinement et des prescriptions de lrsquoautoriteacute com-peacutetente l eacutetiquetage des produits lors de cessions drsquoOGM agrave des tiers pour utilisation confineacutee l mise en œuvre de plans drsquourgence lors drsquoutilisation drsquoOGM de niveau de confinement C3 et C4

AUTEURS V Caron deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRSM Courtois A Hon Conservatoire national des arts et meacutetiers (CNAM) Risque radioprotection santeacute seacutecuriteacute

Organismes geacuteneacutetiquement modifieacutes dispositions lieacutees agrave leur utilisation confineacutee Paris 24 janvier 2014

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 15

Le manuel du HCB pour lrsquoutilisation confineacutee des OGMCe manuel [3] est le reacutesultat du travail drsquoun collectif drsquoexperts du Comiteacute scientifique du HCB (encadreacute ci-contre) traitant des questions speacutecifiques aux bio-technologies destineacutees agrave un usage en milieu confineacute Ce manuel se preacutesente comme un document drsquoaide agrave la deacuteclaration drsquoutilisation drsquoOGM en milieu confineacute laquelle a connu des changements importants avec lrsquointroduction drsquoun mode de deacuteclaration en ligne et la modification de la logique de classement Il est utile aux chercheurs mais aussi aux meacutedecins du travail pour lrsquoeacutevaluation du risque biologique en laboratoire de recherche Il srsquoinspire de lrsquoouvrage Principes de clas-sement et guides officiels de la commission de geacutenie geacuteneacutetique paru en 1993 [5]Il rappelle les deacutefinitions retrouveacutees dans lrsquoarticle L 531-1 du Code de lrsquoenvironnement des termes laquo orga-nisme raquo laquo organisme geacuteneacutetiquement modifieacute raquo laquo utili-sation raquo Il reprend les classes de risque des OGM et les classes de confinement des opeacuterations comme deacutefinies dans le deacutecret du 23 septembre 2011 Il explique comment deacuteterminer la dangerositeacute drsquoun OGM agrave partir des trois eacuteleacutements qui le composent organisme donneur seacutequence cloneacutee vecteur Il explique eacutegalement que les risques lieacutes aux OGM deacutependent agrave la fois de leur danger propre et des mo-daliteacutes de leur mise en œuvre et que pour un OGM donneacute le confinement requis peut varier selon la nature de son utilisation effectiveLes classes de confinement lieacutes agrave la manipulation drsquoOGM vont de la classe C1 pour des opeacuterations met-tant en œuvre des OGM du groupe I et dont le risque pour la santeacute humaine et pour lrsquoenvironnement est nul ou neacutegligeable agrave la classe C4 pour des opeacuterations mettant en œuvre des OGM du groupe IV dont le risque pour la santeacute humaine ou pour lrsquoenvironne-ment est eacuteleveacuteLa majoriteacute des dossiers traiteacutes par le comiteacute scienti-fique du HCB concerne des confinements de niveau C1 Dans son annexe III le manuel deacutecrit les diffeacuterents confinements lieacutes agrave lrsquoutilisation drsquoOGM en labora-toires de recherche qui reprennent agrave la fois les me-sures de preacutevention cadreacutees par lrsquoarrecircteacute du 16 juillet 2007 (concernant les agents biologiques) et celles contenues dans lrsquoannexe IV de la directive euro-peacuteenne de 2009 (concernant les OGM) tout en tenant compte des risques particuliers lieacutes aux OGM Pour plus de preacutecisions le site du MESR met agrave dispo-sition dans la rubrique Recherche un site speacutecifique laquo OGM en milieu confineacute raquo [6]On y trouve des infor-mations sur les OGM la cellule de controcircle des OGM

en milieu confineacute le rocircle du MESR et du HCB le ma-nuel du HCB et un guide laquo OGM raquo en milieu confineacute qui reprend les principales mesures reacuteglementaires Crsquoest eacutegalement agrave partir de ce site que peuvent se faire les deacuteclarations et demandes drsquoagreacutement drsquouti-lisation confineacutee drsquoOGM

LE HAUT CONSEIL DES BIOTECHNOLOGIES (HCB)

Il a eacuteteacute creacuteeacute agrave la suite du Grenelle de lrsquoenvironnement de juin 2008 Il regroupe et remplace les fonctions de la Commission de geacutenie geacuteneacutetique (CGG) concernant une utilisation deacutelibeacutereacutee et confineacutee drsquoOGM et la commission de geacutenie biologique (CGB) concernant les OGM agrave disseacutemination deacutelibeacutereacutee Il est constitueacute drsquoun comiteacute scientifique et drsquoun comiteacute eacuteconomique eacutethique et social La composition du HCB avait deacutejagrave eacuteteacute preacutesenteacutee par Christian Bleux lors des journeacutees de lrsquoADHYS de 2011 [4]

1 | Deacutecret ndeg 2011-1177 du 23 septembre 2011 relatif agrave lutilisation confineacutee dorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes J Off Reacutepub Fr 2011 0223 25 septembre 2011 1 6243-512 | Arrecircteacute du 28 mars 2012 relatif au dossier technique demandeacute pour les utilisations confineacutees drsquoorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes preacutevu aux articles R 532-6 R 532-14 et R 532-26 du Code de lenvironnement J Off Reacutepub Fr 2012 0086 11 avril 2012 6 586-103 | Manuel du HCB pour lrsquoutilisation confineacutee drsquoorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes Haut Conseil des biotechnologies 2013 (wwwhautconseildesbiotechnologiesfrIMGpdfManuel_HCB_utilisation_confinee_OGMpdf)

4 | CARON V DAVID C MUNCH S - Les risques biologiques eacutevolution et preacutevention (Journeacutees de lADHYS (Association pour le deacuteveloppement de lhygiegravene et de la seacutecuriteacute dans les eacutetablissements de recherche ou denseignement supeacuterieur) Paris 31 mars et 1er avril 2011) TD 181 Doc Meacuted Trav 2011 127 445-485 | Principes de classement et guides officiels de la commission de geacutenie geacuteneacutetique 2e eacutedition Paris ministegravere de lrsquoAmeacutenagement du territoire et de lrsquoEnvironnement Direction de la preacutevention et des risques 2001 103 p6 | Site du MESR(wwwenseignementsup-recherchegouvfrpid28966encadrement-reglementaire-des-pratiques-de-recherchehtml)

BIBLIOGRAPHIE

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201416

INFOS Agrave RETENIR

Risques chimiques SEIRICH un outil informatique daide agrave leacutevaluation (disponible en juin 2015)

Les produits chimiques sont mis sur le mar-cheacute europeacuteen dans le cadre du regraveglement REACH Ils neacutecessitent que lrsquoutilisateur final quelle que soit son activiteacute procegravede agrave lrsquoeacutevaluation des risques en appli-cation des dispositions du Code du travail

Les meacutethodes drsquoeacutevaluation des risques chimiques en milieu professionnel prenant en compte les risques pour la santeacute lrsquoincendie-explosion voire lrsquoenvironne-ment sont multiples et neacutecessitent une harmonisa-tion afin drsquoassurer une coheacuterence des actions de preacute-vention en deacutecoulant

LrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) deacuteveloppe actuellement une application informa-tique nommeacutee SEIRICH qui vise agrave simplifier la deacute-marche drsquoeacutevaluation des risques chimiques et infor-mer les entreprises sur les deacutemarches de preacutevention et leurs obligations reacuteglementairesCe travail srsquoinscrit dans le cadre drsquoune convention na-tionale relative agrave la preacutevention du risque chimique et impliquant de nombreux partenaires notamment le ministegravere chargeacute du Travail la Direction des risques professionnels de lrsquoAssurance maladie et plusieurs organisations professionnelles 1 Ce futur outil inteacute-grera les eacutevolutions apporteacutees agrave la classification et agrave lrsquoeacutetiquetage des substances et des meacutelanges par le regraveglement CLP (regraveglement CE ndeg 12722008)SEIRICH est conccedilu pour ecirctre utiliseacute aussi bien par un neacuteophyte que par un expert du domaine de lrsquoeacutevalua-tion des risques chimiquesCet outil beacuteneacuteficiera de plusieurs fonctionnaliteacutes vi-sant agrave simplifier la deacutemarche drsquoeacutevaluation du risque chimique pour les entreprises l reacutealisation drsquoun inventaire des produits et des pro-ceacutedeacutes eacutemissifs en facilitant la saisie des informations neacutecessaires issues des fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) ou de lrsquoeacutetiquetage

l hieacuterarchisation des prioriteacutes parmi les produits et les proceacutedeacutes eacutemissifs selon leur niveau de risque l eacutevaluation des risques chimiques selon 3 proceacute-dures adapteacutees au degreacute drsquoexpertise de lrsquoutilisateur l conseils techniques et regraveglementaires adapteacutes au contexte l gestion des documents drsquoeacutevaluation de description des postes de travail l suivi des actions de preacuteventionhellip

Apregraves une phase de test impliquant des entreprises qui permettra drsquoadapter au mieux lrsquoapplication aux diffeacuterents publics concerneacutes (TPE-PME services Hygiegravene seacutecuriteacute environnement (HSE) services de santeacute au travailhellip) SEIRICH sera mis gratuitement agrave leur disposition en teacuteleacutechargement via un site deacutedieacute (wwwseirichfr) avant le 1er juin 2015

1 Union des industries chimiques Union des industries et meacutetiers de la meacutetallurgie Syndicat des industriels des peintures enduits et vernis Conseil national des professions de lrsquoautomobile

AC 69

17

La base de donneacutees laquo Solvants raquo deacutevelop-peacutee par lrsquoINRS rassemble toutes les informations neacutecessaires agrave la preacutevention des risques lieacutes agrave lrsquouti-lisation des solvants organiques Celle-ci vient de connaicirctre une profonde refonte Lrsquoinnovation principale porte sur lrsquointerface de consultation et lrsquointroduction du CLP (classification eacutetiquetage et emballage des substances chimiques) La base beacute-neacuteficie drsquoun nouveau moteur de recherche offrant la possibiliteacute drsquoeffectuer des requecirctes croiseacutees sur 11 critegraveres Cette modaliteacute de recherche permet drsquoexplorer toute la richesse de la base de donneacutees et de seacutelectionner avec plus de preacutecision les sol-vants posseacutedant des caracteacuteristiques particuliegraveres

La base offre une synthegravese des principales don-neacutees physicochimiques toxicologiques et reacutegle-mentaires disponibles sur plus de 100 solvants couramment utiliseacutes par les entreprises Pour chaque solvant sont preacutesenteacutes la nomencla-ture la classification et lrsquoeacutetiquetage conformes au regraveglement CLP la classification du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) les valeurs limites drsquoexposition professionnelle le type drsquoutilisation et les secteurs utilisateurs les proprieacuteteacutes physicochimiques les tableaux des maladies professionnelleshellip Des liens utiles existent eacutegalement vers les fiches toxicologiques et les fiches Biotox publieacutees par lrsquoINRS ou encore vers les fiches drsquoorganismes exteacuterieurs lorsqursquoelles existent La base Solvants constitue ainsi un guide preacutecieux pour bien choisir et utiliser ces produits potentiellement dangereux pour la santeacute et la seacute-curiteacute des salarieacutes

La nouvelle base de donneacutees laquo Solvants raquo de lrsquoINRSMieux connaicirctre les risques lieacutes aux solvants organiques

wwwinrsfraccueilproduitsbddsolvantshtml

Preacutesentation partielle de la fiche dun solvant le benzegravene

Page daccueil de la base sur le site de lINRS

18 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRS

Reacutef INRS ED 6034 48 p (2e eacutedition)

Les fiches toxicologiques de lINRS

Nouvelles ou refontesl FT 61 4-hydroxy-4-meacutethyl-2-pentanone l FT 63 12-dichloropropanel FT 206 pentanolsl FT 210 nitromeacutethanel FT 301 polyhexameacutethylegravene(PHMB)

Mises agrave jourl FT 30 acide sulfuriquel FT 36 1122 - teacutetrachloroeacutethane l FT 104 aceacutetonitrilel FT 131 aceacutetate de 2-meacutethoxyeacutethyle

Les risques biologiques en milieu professionnelCette brochure a pour objectif drsquoin-citer lrsquoensemble des preacuteventeurs agrave inteacutegrer de faccedilon systeacutematique lrsquoeacutevaluation des risques biolo-giques dans leur deacutemarche geacuteneacute-rale de preacutevention des risques en entreprise quel que soit le secteur drsquoactiviteacuteElle apporte en termes simples lrsquoessentiel des connaissances sur les risques biologiques en milieu de travail (risques de type infectieux allergique toxinique ou canceacutero-gegravene) et propose drsquoutiliser la chaicircne de transmission comme fil rouge pour lrsquoeacutevaluation des risques une chaicircne dont il faudra rompre au moins un des cinq maillons pour assurer la protection des travail-leurs

Les eacutequipements de chauffage industriels par micro-ondesChamps eacutelectromagneacutetiques

Cette fiche fait partie dune collec-tion consacreacutee aux risques lieacutes aux champs eacutelectromagneacutetiques Au sommaire l principe de fonctionnementl applicationsl risques pour lhommel valeurs deacuteclenchant lactionl mesurages et moyens de preacuteven-tion

Reacutef INRS ED 42131 4 p

Aide au repeacuterage des nanomateacuteriaux en entrepriseLrsquoimpact des nanomateacuteriaux ma-nufactureacutes sur lrsquoeacuteconomie est pro-metteur En effet les applications industrielles sont nombreuses et concernent des secteurs drsquoactiviteacute tregraves varieacutes De plus en plus de sala-rieacutes sont donc exposeacutes agrave ces produits chimiques dans les entreprises Or les nanomateacuteriaux manufactureacutes suscitent encore de nombreuses in-terrogations notamment en termes de dangers pour la santeacuteIl importe donc pour mener une gestion responsable des risques aux postes de travail dans les entre-prises drsquoidentifier systeacutematique-ment et rigoureusement toutes les situations de travail susceptibles drsquoexposer les salarieacutes aux nanoma-teacuteriaux manufactureacutesCet outil qui se deacutecline sous forme de fiches a donc eacuteteacute conccedilu comme une aide au repeacuterage des nanoma-teacuteriaux manufactureacutes manipuleacutes en entreprise et agrave la prise en compte des risques potentiels associeacutes Il vise plus preacuteciseacutement agrave renseigner sur les nanomateacuteriaux qui sont fa-briqueacutes ou utiliseacutes dans une dizaine de secteurs drsquoactiviteacute Il srsquoadresse agrave tous les preacuteventeurs de terrain qui sont ameneacutes agrave identifier des opeacutera-tions potentiellement exposantes aux nanomateacuteriaux en entreprise

Reacutef INRS ED 6174 36 p

19JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

Travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux enterreacutes et investigations compleacutementaires sans fouilleAide-meacutemoire techniqueLa nouvelle reacuteglementation enca-drant les travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux est entreacutee en vigueur le 1er juillet 2012 Elle introduit notam-ment lrsquoobligation de proceacuteder dans certains cas agrave des investigations compleacutementaires sans fouilleCette reacuteglementation preacutecise les relations entre les diffeacuterents ac-teurs intervenant dans les travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux enterreacutes et a une incidence directe sur les pra-tiques des entreprises de travaux publics et de geacutenie civil qui ont agrave effectuer des travaux drsquoexcavation de forages ou de fouillesParallegravelement les diffeacuterentes tech-niques disponibles pour proceacuteder agrave des investigations compleacutementaires sans fouille ont progresseacute et drsquoautres jusque-lagrave reacuteserveacutees agrave drsquoautres do-maines drsquoactiviteacute sont apparuesLrsquoobjectif de cette brochure est de preacutesenter les grandes lignes des der-niegraveres eacutevolutions reacuteglementaires et normatives concernant les travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux ainsi que de faire le point sur les diffeacuterents localisateurs de reacuteseaux enterreacutes pouvant participer agrave la reacutealisation de sondages non destructifs preacutea-lables agrave lrsquoouverture de travaux

Reacutef INRS ED 6164 32 p

Les extincteurs dincendie portatifs mobiles et fixesPlusieurs milliers dincendies ont lieu chaque anneacutee dans les entre-prises ainsi que dans les habitations individuelles Lincendie est un fleacuteau qui atteint indistinctement les per-sonnes preacutesentes les bacirctiments et le mateacuterielLutilisation des extincteurs permet dans bien des cas deacuteteindre un deacute-but dincendie ou de limiter sa pro-pagation avant la mise en place de moyens de lutte plus puissantsCest pourquoi lobjectif de ce docu-ment est de se familiariser avec les extincteurs et les textes sy rappor-tantApregraves la description des diffeacuterents types dappareils cette brochure preacutesente les exigences reacuteglemen-taires relatives aux extincteurs Elle fournit eacutegalement des informations deacutetailleacutees sur leur entretien et leur veacuterification

Commander des mesures damiante dans lair agrave des organismes accreacutediteacutes Deacutecrypter un rapport dessai de mesures dempoussiegraverement en fibres damianteDeux deacutepliants conseilsLes employeurs dont les salarieacutes sont exposeacutes au risque amiante sont tenus de faire appel agrave des or-ganismes accreacutediteacutes pour eacutevaluer les niveaux dempoussiegraverement Le premier deacutepliant deacutecrit les ob-jectifs et la maniegravere de comman-der aupregraves de ces organismes les mesures individuelles sur les opeacuterateurs et les mesures environ-nementales que lentreprise doit faire reacutealiserLe second document accompagne les chefs dentreprises dans la com-preacutehension des rapports de preacutelegrave-vement et danalyse Il preacutecise les informations minimales devant y figurer Un rapport final comprend trois parties description de la stra-teacutegie rapport(s) de preacutelegravevement et rapport(s) danalyse

Reacutef INRS ED 6054 28 p (2e eacutedition)

Reacutef INRS ED 6171 deacutepliant

6 volets

Reacutef INRS ED 6172 deacutepliant 6 volets

20 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRS

Napo danshellip Le stress au travail Un nouveau film drsquoanimation de la seacuterie NapoStress harcegravelement violences eacutepuisement professionnelhellip Dans ses nouvelles aventures Napo la mascotte de la preacutevention est confronteacute aux risques psychoso-ciaux Ce film drsquoanimation des-tineacute agrave la sensibilisation met en lumiegravere les situations de travail qui favorisent lrsquoapparition des risques psychosociaux Le film dresse un rapide inven-taire des situations agrave risques et preacutesente leurs effets sur la santeacute des salarieacutes et leur impact sur le fonctionnement geacuteneacuteral de lrsquoen-treprise Le film met notamment en lumiegravere le rocircle majeur joueacute par lrsquoorganisation du travail

hellip un DVD

Reacutef INRS DVD 0401

Pour obtenir en precirct les audiovisuels et multimeacutedias et pour commander les brochures et les affiches de lINRS sadresser au service Preacutevention de la CARSAT CRAM ou CGSS

Deux fiches Radioprotection radionucleacuteidesRadium-226 et Ceacutesium-137Cette fiche fait partie drsquoune seacuterie qui se rapporte agrave lrsquoutilisation de radionucleacuteides essentiellement en sources non scelleacuteesLrsquoobjectif nrsquoest pas de se substituer agrave la reacuteglementation en vigueur mais drsquoen faciliter la mise en œuvre en reacuteunissant sur un support unique pour chaque radionucleacuteide les informations les plus pertinentes ainsi que les bonnes pratiques de preacutevention agrave mettre en œuvreChaque fiche est reacutealiseacutee agrave lrsquointen-tion des personnes en charge de la radioprotection utilisateurs per-sonnes compeacutetentes en radiopro-tection meacutedecins du travail

Reacutef INRS ED 4319 12 p

Reacutef INRS ED 4318 10 p

21JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

PARTICIPEZ Agrave LA RECHERCHE

Si lrsquoon sait que le bruit est nocif pour lrsquoaudi-tion des substances chimiques comme les solvants aromatiques peuvent eacutegalement avoir un impact sur le reacutecepteur auditif et les centres nerveux qui pilotent les reacuteflexes de lrsquooreille moyenne (stapeacute-dien) et interne (olivo-cochleacuteaire) LrsquoEchoScan Audio est un proceacutedeacute qui repose sur la mesure drsquootoeacutemis-sions (sons eacutemis par lrsquooreille) et plus particuliegravere-ment sur les produits de distorsion acoustique 2f1-f2 dans une oreille associeacutee agrave une stimulation contro-lateacuterale Destineacute aux meacutedecins du travail lrsquoappareil eacutemet f1 et f2 enregistre 2f1-f2 tout en mesurant les seuils de deacuteclenchement du reacuteflexe acoustique Le proceacutedeacute ne neacutecessite aucune participation active des sujets et peut ecirctre utiliseacute sans cabine audiomeacute-trique Les premiers reacutesultats montrent une grande sensibiliteacute de lrsquoappareil agrave la fatigue auditive Outil compleacutementaire agrave lrsquoaudiomeacutetrie tonale liminaire il devrait ameacuteliorer le deacutepistage preacutecoce des effets du bruit et des substances ototoxiques sur lrsquoaudition des salarieacutes multi-exposeacutes (bruit plus solvant)

Objectifs de lrsquoeacutetudel Tester des salarieacutes exposeacutes soit agrave des solvants aromatiques (toluegravene styregravene eacutethylbenzegravene ou xylegravenehellip) soit au cumul bruit et solvants aroma-tiques avec lrsquoEchoScan Audio pour en mesurer les performances et ses capaciteacutes agrave deacuteterminer la fatigue auditive et les effets sur les reacuteflexes acous-tiques

Secteurs concerneacutesl Fabrication de peintures de vernis mateacuteriaux composites constructions navales imprimerie car-rosserie Les secteurs bruyants sont vastes il faut eacutegalement une preacutesence de solvants aromatiques

Meacutethodologiel Apregraves un questionnaire relatif agrave lrsquoeacutetat de santeacute des volontaires un examen otoscopique sera reacutealiseacute pour veacuterifier lrsquoeacutetat du tympan et lrsquoabsence de bouchon de ceacuterumen dans le conduit auditif externe Cette approche sera assureacutee par les membres de lrsquoeacutequipe INRS avec la participation du meacutedecin du travail srsquoil est disponibleUn audiogramme sera reacutealiseacute en milieu calme (infir-merie ou bureau) Par ailleurs des mesures de pro-duits de distorsion et de seuils de deacuteclenchement du reacuteflexe seront eacutegalement reacutealiseacutees avec lrsquoEchoScan Audio Quarante-cinq minutes seront consacreacutees agrave cette phase drsquoinclusion des salarieacutes volontaires Le lendemain les salarieacutes seront testeacutes pendant 20 mi-nutes avant et apregraves leur prise de poste Durant leur travail les salarieacutes volontaires seront eacutequipeacutes drsquoexpo-simegravetres et de badges Gabie pour enregistrer le bruit et les solvants preacutesents sur les lieux de travail

Eacutevaluer la fatigue auditive au terme drsquoune journeacutee de travail le proceacutedeacute EchoScan Audio

Responsables drsquoeacutetude agrave contacter Pierre Campo ou Thomas VenetTeacutel 03 83 50 21 55 - Fax 03 83 50 20 96pierrecampoinrsfr thomasvenetinrsfrDeacutepartement Toxicologie et biomeacutetrologieINRS rue du Morvan CS 6002754519 Vandœuvre-les-Nancy Cedex

2CONNAISSANCES ET REacuteFEacuteRENCES

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GRAND ANGLE

VU DU TERRAIN

SUIVI POUR VOUS

MISE AU POINT

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TC 147

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Le secteur de la coiffure emploie de nombreuses femmes jeunes susceptibles decirctre enceintes Les conseacutequences des risques engendreacutes par les cosmeacutetiques en cas de grossesse soulegravevent de nombreuses questions Apregraves un bilan de lrsquoeacutetat des connaissances issues des eacutetudes eacutepideacutemiologiques cet article fait le point sur lrsquoidentification et lrsquoeacutevaluation des risques lieacutes aux cosmeacutetiques utiliseacutes dans les salons de coiffure Des conseils de preacutevention et des recommandations sont proposeacutes pour proteacuteger les coiffeuses et notamment les femmes enceintes

en reacutesumeacute

chimiques principalement les cosmeacutetiques font eacutegalement lrsquoob-jet drsquointerrogations de la part des preacuteventeurs (en particulier des meacutedecins du travail) des gyneacute-cologues et des salarieacutees quant agrave leurs effets sur la reproduction

Lrsquoobjectif de cet article est ain-si en se fondant sur lrsquoanalyse eacutepideacutemiologique et meacuteta-analy-tique conjointement meneacutee par

L e secteur de la coiffure emploie pregraves de 110 000 salarieacutes 22 500 apprentis en France dont plus des 45es sont des femmes (chiffres provisoires 2010) [1] La majoriteacute de ces derniegraveres est en acircge de procreacuteer Les facteurs de risque pour la reproduction dans ce milieu de travail sont nom-breux travail debout prolongeacute manipulation de charges horaires prolongeacutes stress Les produits

MOTS CLEacuteSCosmeacutetique grossesse coiffeur eacutevaluation des risques produit reprotoxique femme enceinte

copy R Escher pour lINRS

AUTEURS D Lafon1 G Abou-Anoma1 M Bouslama1 D Collot Fertey2 B Fontaine3 R Garnier4 MA Gautier1 A Guilleux1 M Ould Elhkim5 MT Labro6 C Picot5 A Radauceanu1 AC Roudot7 N Sater5

1 Institut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) 2 Objectif Santeacute Travail 3 Pocircle santeacute travail 4 Centre antipoison hocircpital Fernand Widal 5 Agence nationale de seacutecuriteacute du meacutedicament et des produits de santeacute 6 INSERM pocircle dexpertise collective hocircpital Paul Brousse Ograve 7 Universiteacute de Bretagne Occidentale UFR des Sciences et Techniques

Sur les aires de preacuteparation des produits des bouches daeacuteration tout en longueur aspirent les vapeurs qui se deacutegagent vers le tuyau vertical noir

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

l retard de croissance intra-uteacuterin (8 eacutetudes) l faible poids de naissance (lt 2 500 g) (11 eacutetudes) l malformations congeacutenitales (12 eacutetudes)

Les reacutesultats obtenus des meacuteta-analyses montrent drsquoune part lrsquoabsence de lien pour la plupart des troubles de la reproduction analyseacutes et drsquoautre part des excegraves de risque statistiquement signifi-catifs avec des forces drsquoassociation comprises entre 103 et 140 pour les troubles de la reproduction sui-vants l Le deacutelai neacutecessaire pour conce-voir (odds ratioglobal (ORglobal) = 111 IC 95 [103 - 119]) chez les pro-fessionnelles de la coiffure et des soins de beauteacute Srsquoagissant du lien avec les produits cosmeacutetiques seules deux eacutetudes ont estimeacute les expositions via des meacutethodes indirectes (questionnaire portant sur le nombre drsquoactes techniques) Lrsquoune drsquoentre elles tend agrave montrer une relation dose-effet pour les expositions aux colorations aux permanentes et aux laques tandis que la seconde de puissance sta-tistique laquo infeacuterieure raquo ne montre pas de relation dose-effet en se fondant sur le nombre de sham-pooings de produits de deacutefrisage de soins capillaires (les types de soins reacutealiseacutes ne sont pas preacuteciseacutes) et actes de manucurel La mortaliteacute embryonnaire et fœtale les analyses de sensibi-liteacute meneacutees dans le cadre de cette eacutetude [2] montrent lrsquoexistence drsquoun impact de la peacuteriode de reacutealisa-tion de lrsquoeacutetude sur les reacutesultats En effet lrsquoexcegraves de risque est stati-quement significatif pour les mor-taliteacutes embryonnaires survenant avant 24 SA ou 28 SA (ORavant 1990 = 127 IC 95 [106 - 153]) lorsque seules les eacutetudes meneacutees avant

lrsquoalitement lrsquoheacutemorragie post-par-tumhellip) l la mortaliteacute embryonnaire fœ-tale (agrave diffeacuterents acircges gestation-nels) et neacuteonatale l la preacutematuriteacute [correspondant agrave une naissance avant 37 semaines dameacutenorrheacutee (SA)] l la croissance intra-uteacuterine soit retard (correspondant agrave un fœtus de poids infeacuterieur au 10e percentile des fœtus de mecircme sexe et acircge gestationnel) soit lrsquoinverse excegraves l le faible poids de naissance (poids du nouveau-neacute infeacuterieur agrave 2 500 g) l les malformations congeacutenitales l le faible score Apgar (eacutevaluation de la vitaliteacute dun nouveau-neacute au moment de sa naissance) l le retard de deacuteveloppement psychomoteur de lrsquoenfant (eacutetu-dieacute au travers de diffeacuterents para-megravetres tels que le retard de lrsquoacircge des 1ers pas des 1ers mots des 1egraveres phraseshellip) l le deacuteveloppement des cancers de lrsquoenfant

Lrsquoanalyse des eacutetudes eacutepideacutemio-logiques retenues montre des reacutesultats discordants et souvent agrave la limite de la significativiteacute sta-tistique Dans une telle situation le recours agrave la meacuteta-analyse pour-rait pallier les difficulteacutes drsquointer-preacutetation des reacutesultats (reacuteelle absence de lien cause-effet etou manque de puissance statistique de lrsquoeacutetude)

Dans le cadre de ce travail des meacute-ta-analyses ont eacuteteacute meneacutees pour chacun des troubles de la repro-duction pour lesquels les donneacutees disponibles le permettaient l deacutelai neacutecessaire pour concevoir (gt 12 mois) (7 eacutetudes) l mortaliteacute fœtale (12 eacutetudes) l preacutematuriteacute [lt 37 semaines drsquoameacutenorrheacutee (SA)] (10 eacutetudes)

lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute du meacutedicament et des produits de santeacute (ANSM) et lrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) [2] de faire le point sur les connais-sances relatives aux troubles de la reproduction et de la grossesse lieacutes agrave lrsquoexposition aux produits cosmeacute-tiques utiliseacutes dans les salons de coiffure et de donner des conseils en termes de preacutevention

LES EacuteTUDES EacutePIDEacuteMIOLOGIQUES ET MEacuteTA-ANALYTIQUES

De nombreuses eacutetudes eacutepideacute-miologiques concernant le risque pour la reproduction des profes-sionnelles de la coiffure et des soins de beauteacute ont eacuteteacute publieacutees Dans le cadre drsquoun groupe de tra-vail conjoint ANSMINRS une re-cherche bibliographique reacutealiseacutee sur les bases de donneacutees Pubmed et ScienceDirect Elsevier a permis drsquoidentifier un total de 199 publi-cations scientifiques Parmi ces derniegraveres 57 concernant la toxi-citeacute pour la reproduction chez les professionnels de la coiffure et des soins de beauteacute ont eacuteteacute retenues en fonction des critegraveres de seacutelec-tion preacutecis deacutecrits dans la Note scientifique et technique 307 [2]Les eacutetudes eacutepideacutemiologiques re-censeacutees et retenues srsquointeacuteressent aux troubles de la reproduction suivants l le deacutelai neacutecessaire pour conce-voir (gt 12 mois) l les troubles menstruels (avec diffeacuterents paramegravetres tels que lrsquoirreacutegulariteacute des cycles mens-truels les douleurs lrsquoabondance des regravegleshellip) l les complications pendant la grossesse (avec diffeacuterents para-megravetres tels que la preacute-eacuteclampsie

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LrsquoUTILISATION DES PRODUITS CHIMIQUES EN SALON DE COIFFURE

LES PRODUITS UTILISEacuteSLes coiffeuses peuvent utiliser dif-feacuterents produits dont la majoriteacute est des cosmeacutetiques Il peut srsquoagir de shampooings de colorations deacutecolorations permanentes de produits de deacutefrisage ou de fixa-tion Chacun de ces produits contient geacuteneacuteralement entre 10 et 20 substances Constituer une liste complegravete est mission impossible pour les raisons suivantes l Le nombre important de subs-tances La base de donneacutees laquo Co-sIng raquo geacutereacutee par la Commission europeacuteenne qui regroupe la majo-riteacute des substances et ingreacutedients potentiellement utilisables en Europe par lrsquoindustrie dans les pro-duits cosmeacutetiques contient 20 370 substances parfums et ingreacutedients reacutepertorieacutes (httpeceuropaeuconsumerscosmeticscosing) la part utiliseacutee en salon de coiffure nrsquoest pas connuel La variation du contenu en subs-tances Il semble que la dureacutee de vie commerciale drsquoun produit cos-meacutetique soit tregraves variable De plus un certain nombre de produits cos-meacutetiques changent reacuteguliegraverement de composition tout en gardant le mecircme nom commercial sans pour autant que lrsquoinformation soit clai-rement indiqueacutee aux utilisateurs au moment du changement

REacuteGLEMENTATION DES PRODUITS COSMEacuteTIQUESAfin de mieux comprendre les risques lieacutes agrave lrsquoexposition aux pro-duits cosmeacutetiques il apparaicirct neacute-cessaire de preacutesenter ici la reacutegle-mentation affeacuterente ainsi que la deacutemarche retenue pour leur eacuteva-luation au niveau europeacuteen

augmentation du risque qui nrsquoest pas statistiquement significative l Enfin en ce qui concerne les mal-formations congeacutenitales deux dif-ficulteacutes majeures ont eacuteteacute rencon-treacutees le faible nombre de cas dans les eacutetudes retenues et la diversiteacute des malformations eacutetudieacutees De ce fait la part du risque attribuable au travail dans des salons de coif-fure etou agrave lrsquoexposition aux pro-duits cosmeacutetiques ne peut ecirctre eacutevalueacutee

En conclusion les reacutesultats des meacute-ta-analyses obtenus montrent des effets faibles sur la reproduction et le deacuteroulement de la grossesse chez les professionnelles de la coif-fure et des soins de beauteacute Neacutean-moins il convient de noter que les eacutetudes publieacutees ont eacuteteacute conduites dans des pays varieacutes nrsquoutilisant pas obligatoirement les mecircmes cosmeacutetiques que les peacuteriodes drsquoeacutetudes eacutetaient diverses sachant que les conditions en milieu de tra-vail ont eacutevolueacute dans le temps Bien que le marcheacute europeacuteen relatif aux produits cosmeacutetiques soit har-moniseacute et qursquoil soit plus aiseacute dans ce cas drsquoecirctre tenteacute drsquoextrapoler ces reacutesultats drsquoun pays agrave un autre il est difficile drsquoaffirmer agrave ce stade des connaissances scientifiques la preacutesence ou non drsquoun lien entre lrsquoexposition aux produits cosmeacute-tiques et les troubles de la repro-duction chez ces professionnelles en France Ces reacutesultats devraient en conseacutequence ecirctre consideacutereacutes comme des signaux drsquoalerte justi-fiant ainsi une veille speacutecifique au sein de la profession en France

1990 sont consideacutereacutees Par ailleurs deux eacutetudes seulement ont eacutevalueacute lrsquoexposition aux produits cosmeacute-tiques et ce par le biais du nombre drsquoactes techniques Lrsquoeacutetude consi-deacutereacutee comme laquo puissante raquo semble indiquer une tendance laquo dose- deacutependante raquo en fonction du nombre drsquoactes techniques neacuteces-sitant lrsquoutilisation des produits cos-meacutetiques Il convient de noter que cette eacutetude a eacuteteacute conduite avant 1990 Depuis les substances utili-seacutees ont eacutevolueacute par conseacutequent au vu de lrsquoimpact de la peacuteriode de la reacutealisation de lrsquoeacutetude ces reacutesultats sont agrave consideacuterer avec preacutecautionl Le faible poids de naissance (ORglobal = 121 IC 95 [106 ndash 139]) Il est geacuteneacuteralement admis que le choix de la population teacutemoin a un impact sur lrsquointerpreacutetation des reacutesultats obtenus Dans le cadre de cette analyse lrsquoaugmentation du risque est faible et statistique-ment non significative lorsque la population drsquointeacuterecirct a eacuteteacute compa-reacutee agrave la population geacuteneacuterale ou agrave la population active Par contre lrsquoaugmentation est statistique-ment significative lorsqursquoelle est compareacutee agrave une population speacute-cifique telle que les vendeuses les agents immobiliers ou les ensei-gnantes l Le retard de croissance intra-uteacuterin (ORglobal = 124 IC 95 [110 - 141]) Srsquoagissant des facteurs pouvant expliquer cette augmen-tation de risque chez ces pro-fessionnelles une seule eacutetude a examineacute le lien avec les actes tech-niques exposant agrave des substances chimiques utiliseacutees en salon de coiffure Les donneacutees disponibles dans cette derniegravere eacutetude ne per-mettent pas de conclure sur la part attribuable aux produits cosmeacute-tiques l Srsquoagissant de la preacutematuriteacute la meacuteta-analyse reacutealiseacutee reacutevegravele une

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

et son utilisation Les ingreacutedients sont classeacutes par ordre deacutecroissant de leur concentration pondeacuterale La nomenclature utiliseacutee est lrsquoINCI (International Nomenclature Cos-metic Ingredient) Agrave partir de ce numeacutero il est possible de retrou-ver le numeacutero CAS de la substance en consultant la base de donneacutees CosIng puis de le rechercher dans les listes de produits chimiques CMR Cette opeacuteration est cepen-dant longue en cas drsquoeacutetude de nombreuses substancesLe SCCS procegravede agrave lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute des substances pour le consommateur dans les condi-tions normales et preacutevisibles drsquouti-lisation du produit cosmeacutetique indiqueacutees par lrsquoindustrie mais en aucun cas cette eacutevaluation ne prend en compte les conditions drsquoexposition pour le professionnel De plus il nrsquoexiste pas drsquoinstance chargeacutee de lrsquoeacutevaluation de ces substances cosmeacutetiques pour les professionnels puisque le Comiteacute scientifique sur la seacutecuriteacute des consommateurs ne srsquointeacuteresse qursquoaux consommateurs comme son nom lrsquoindiqueLes substances classeacutees CMR (1A 1B et 2) sont interdites Cependant des deacuterogations agrave lrsquointerdiction sont preacutevues par lrsquoarticle 15 du regrave-glement [4] en cas drsquoavis favorable du SCCS et ce apregraves eacutevaluation de la seacutecuriteacute pour le consommateur uniquement

Dans la deacutemarche drsquoeacutevaluation des risques [8] pour le consom-mateur relative aux substances pouvant entrer dans la composi-tion des produits cosmeacutetiques les tests toxicologiques vis-agrave-vis de la reproduction ne sont exigeacutes que si une absorption importante par voie orale ou cutaneacutee est attendue Le terme laquo important raquo est vague et non preacuteciseacute ni dans le regravegle-

POINTS CLEacuteS Agrave RETENIR DE LA REacuteGLEMENTATION CONCERNANT LA SEacuteCURITEacute DES PROFESSIONNELSLrsquoeacutevaluation des produits cosmeacute-tiques deacutecrite dans les recomman-dations du Scientific committee on consumer safety (SCCS) instance europeacuteenne en charge de lrsquoeacuteva-luation scientifique de la seacutecuriteacute des substances et produits cos-meacutetiques [Comiteacute scientifique sur la seacutecuriteacute des consommateurs (CSSC)] (2011) [8] vise agrave proteacuteger la santeacute des consommateurs et ne prend pas en compte lrsquoexposition des professionnels ceci bien que le regraveglement CE ndeg12232009 [4]vise les utilisateurs finaux et par conseacutequent les coiffeursLes fabricants nrsquoont pas obligation de fournir des donneacutees de seacutecuriteacute aux professionnels afin qursquoils srsquoas-surent de lrsquoexistence drsquoune eacutevalua-tion adapteacutee dans les conditions drsquoutilisation en salon de coiffureLes fabricants sont tenus drsquoeacutevaluer les risques pour la santeacute de leur produit Aucun controcircle du conte-nu ni de la qualiteacute de cette eacutevalua-tion nrsquoest effectueacute avant la mise sur le marcheacute Elle nrsquoest pas sen-seacutee prendre en compte les profes-sionnels qui utilisent ces produits mais seulement les consomma-teurs Ces dossiers de seacutecuriteacute qui devraient ecirctre conformes aux exi-gences de lrsquoannexe I du regraveglement cosmeacutetique [4] depuis le 11 juillet 2013 peuvent ecirctre reacuteclameacutes par les autoriteacutes compeacutetentes [ANSM et Direction geacuteneacuterale de la concur-rence de la consommation et de la reacutepression des fraudes (DGC-CRF)] mais aucune disposition opposable nrsquoexiste concernant leur transmission au meacutedecin du travailLes fabricants ont lrsquoobligation drsquoin-diquer sur le conditionnement la composition qualitative du produit

En 1976 les Eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne se sont doteacutes drsquoune reacuteglementation harmoniseacutee pour permettre la libre circulation de ces produits (directive euro-peacuteenne 76768CEE modifieacutee [4])Cette reacuteglementation communau-taire harmoniseacutee a eacuteteacute transposeacutee en droit national dans le Code de la Santeacute publique (CSP) Reacutecemment la directive europeacuteenne 76768CEE [3] modifieacutee a fait lrsquoobjet drsquoune refonte en un texte unique le regraveglement (CE) ndeg 12232009 du Parlement europeacuteen et du Conseil du 30 novembre 2009 [4] qui est entreacute en application depuis le 11 juillet 2013 Certaines dispositions eacutetaient entreacutees en application avant cette date en particulier les dispositions preacutevues par lrsquoarticle 15 concernant les substances can-ceacuterogegravenes mutagegravenes et toxiques pour la reproduction (CMR) dans les produits cosmeacutetiques en appli-cation au 1er deacutecembre 2010

En France lANSM [ex-Agence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des produits de santeacute (AFSSAPS)] dispose des compeacutetences de po-lice sanitaire applicables agrave tous les produits de santeacute destineacutes agrave lrsquohomme Elle est responsable de la seacutecuriteacute des produits de santeacute et des produits cosmeacutetiques

Le lecteur inteacuteresseacute pourra retrou-ver en annexe 1 des informations compleacutementaires sur la reacuteglemen-tation relative aux produits cos-meacutetiques Neacuteanmoins les points cleacutes en relation avec le sujet traiteacute sont rappeleacutes ci-dessous

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et quotidienne drsquoutilisation des produits de coloration a eacuteteacute esti-meacutee agrave six utilisations drsquoapregraves les donneacutees fournies par la Feacutedeacutera-tion nationale de la coiffure et en consideacuterant les ratios les plus forts Dans les eacutevaluations du SCCS les marges de seacutecuriteacute pour les colo-rants sont systeacutematiquement calculeacutees en consideacuterant une freacute-quence drsquoutilisation quotidienne de ces produits eacutegale agrave 1 Or cette freacutequence drsquoapplication est eacuteva-lueacutee par ce mecircme SCCS agrave une fois par semaine pour les colorations semi-permanentes et agrave une fois par mois pour les permanentes Cette discordance nrsquoest pas expli-citeacuteeLes reacutesultats sont les suivants l pour 9 substances il nrsquoa pas eacuteteacute possible de calculer la marge de seacutecuriteacute (MoS) du fait de manque de donneacutees l pour 21 colorants la MoS est supeacuterieure agrave 100 pour les exposi-tions des consommateurs mais infeacuterieure agrave 100 pour les profes-sionnelles l 7 colorants ont une MoS infeacute-rieure agrave 100 pour les consomma-teurs comme pour les profession-nelles l 19 colorants ont une MoS supeacute-rieure agrave 100 aussi bien pour les professionnelles que pour les consommateurs

En se fondant sur les critegraveres retenus dans le cadre de lrsquoeacutevalua-tion des risques des cosmeacutetiques pour les consommateurs par les autoriteacutes sanitaires plus de 37 de substances consideacutereacutees par le SCCS comme sans risque pour les consommateurs le deviendraient pour des professionnelles

agrave faibles doses et agrave long terme ne sont que rarement disponibles

En outre pour autoriser lrsquoutilisa-tion de la substance dans les pro-duits cosmeacutetiques le SCCS procegravede au calcul drsquoune marge de seacutecuriteacute (MoS) Il identifie une dose sans effet indeacutesirable observeacute (NOAEL = No Observed Adverse Effects Level) agrave partir des eacutetudes toxicologiques chez lrsquoanimal et deacutetermine une dose drsquoexposition systeacutemique (SED = Systemic Exposure Dose) dans les conditions drsquoutilisation de la subs-tance dans le produit cosmeacutetique Cette dose drsquoexposition est deacuteter-mineacutee selon des critegraveres standard la dose absorbeacutee par voie cutaneacutee la surface drsquoapplication du pro-duit la freacutequence drsquoapplication le facteur de reacutetention approprieacute le poids moyen drsquoune personne Pour que lrsquoutilisation drsquoune substance dans les produits cosmeacutetiques soit consideacutereacutee sans risque pour lrsquohomme cette dose SED doit ecirctre au moins cent fois infeacuterieure agrave la NOAEL (MoS ge 100)Dans tous les cas les MoS sont cal-culeacutees agrave partir de donneacutees drsquoexpo-sition non professionnelles Par exemple la freacutequence drsquoutilisation est diffeacuterente pour une coloration semi-permanente une fois par se-maine pour une non-profession-nelle plusieurs fois par jour pour une professionnelle

Afin drsquoobjectiver ces diffeacuterences un sondage sur 56 colorants (dont les dossiers ont eacuteteacute publieacutes par le SCCS) a eacuteteacute effectueacute en essayant de calculer une MoS pour une pro-fessionnelle et en la comparant agrave celle retenue pour les consomma-teurs Pour les calculs une surface de contact de 860 cm2 (surface cutaneacutee des deux mains issue des valeurs utiliseacutees par le SCCS) a eacuteteacute utiliseacutee [9] La freacutequence moyenne

ment ni dans les recommanda-tions du SCCS [8]

Agrave titre drsquoexemple un sondage a eacuteteacute reacutealiseacute sur les reacutecents avis du SCCS sur des colorants capillaires Sur 61 rapports drsquoeacutevaluation 52 ne comprenaient pas drsquoeacutetudes sur la fertiliteacute (85 ) Quasiment tous avaient rapporteacute lrsquoexistence drsquoune eacutetude sur la toxiciteacute du deacuteveloppe-ment preacutenatal chez le rat (meneacutee selon la ligne directrice OCDE 414) seulement neuf comportent une deuxiegraveme eacutetude explorant les mecircmes effets sur la reproduction mais geacuteneacuteralement dans la mecircme espegravece (rat) et selon des meacutethodes non standardiseacutees Une eacutetude sur une deuxiegraveme espegravece permet-trait drsquoaugmenter la fiabiliteacute du deacutepistage Pour 19 substances les eacutetudes meneacutees selon la ligne directrice OCDE 414 nrsquoexposent les animaux que jusqursquoau 15e jour de la gestation Pendant le troisiegraveme segment de la gestation les ani-maux ne reccediloivent pas les subs-tances testeacutees et par conseacutequent cette peacuteriode nrsquoest pas exploreacutee Ces eacutetudes ont eacuteteacute reacutealiseacutees selon la ligne directrice qui eacutetait en vigueur avant 2001 et qui ne per-mettait pas de mettre en eacutevidence certains effets survenant unique-ment lors drsquoexposition en fin de gestation crsquoest le cas notamment de lrsquoimpact sur le deacuteveloppement de lrsquoappareil reproducteur chez les macircles observeacute par exemple avec certains phtalates Pour 29 substances il est signaleacute des em-bryo- ou foetotoxiciteacutes souvent reacutecuseacutees par les auteurs mais qui neacutecessiteraient probablement des eacutetudes compleacutementaires qui nrsquoont pas eacuteteacute reacutealiseacutees pour la majoriteacute de ces substancesLes eacutetudes de multigeacuteneacuterations plus adapteacutees en termes drsquoeacuteva-luation du risque aux expositions

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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l le 2-eacutethylhexyl-2-eacutethylhexanoate (ndeg CAS 7425-14-1) utiliseacute en tant qursquoeacutemollient l le tert-butylhydroxyanisole (ndeg CAS 25013-16-5) utiliseacute en tant qursquoanti-oxydant et agent masquant est susceptible drsquoentrer dans la com-position de nombreux produits cosmeacutetiques tels que les produits de soin pour le visage le corps des produits pour les mains et pour les legravevres l lrsquoacide borique (ndeg CAS 10043-35-3) et les borates utiliseacutes dans di-vers produits cosmeacutetiques en tant qursquoagent antimicrobien deacutenatu-rant et tampon l lrsquoacide perborique (ndeg CAS 15120-21-5) utiliseacute notamment dans les produits capillaires et pour la peau en tant qursquoagent oxydant l lalcool teacutetrahydrofurfurylique (ndeg CAS 97-99-4) utiliseacute en tant qursquoagent masquant et solvant peut entrer dans la composition de produits de parfumerie alcoo-lique (parfums eaux de toilette) ainsi que dans drsquoautres produits cosmeacutetiques (tels que les produits de rasage de soin de la peau et ca-pillaire) Dans tous les cas la subs-tance provient de la composition parfumante l la tricapryline (ndeg CAS 538-23-8) utiliseacutee comme eacutemollient agent masquant entretien de la peau et solvant Les produits cosmeacutetiques concerneacutes sont principalement les cregravemes pour le visage les mains et le corps ainsi que les produits de maquillage

3) Les colorants capillaires aux-quels la population cible est sus-ceptible drsquoecirctre exposeacutee notam-ment via les teintures capillaires l lrsquoacide 2-hydroxyeacutethyl picra-mique (ndeg CAS 99610-72-7) colo-rant capillaire direct utiliseacute dans les teintures capillaires oxydantes et non-oxydantes

de la litteacuterature scientifique Parmi celles-ci peuvent ecirctre distingueacutes diffeacuterents cas ougrave selon la fonction de la substance son utilisation professionnelle est susceptible drsquoecirctre plus ou moins freacutequente

1) Les substances susceptibles drsquoecirctre preacutesentes dans lrsquoensemble des produits cosmeacutetiques utiliseacutes par la population cible puisqursquoen-trant dans leur composition en tant qursquoagents conservateurs l les parabegravenes (meacutethyl- eacutethyl propyl- et butyl) (ndeg CAS 99-76-3 120-47-8 94-13-3 94-26-8) l le chloroaceacutetamide (ndeg CAS 79-

07-2) l le quaternium 15 (ndeg CAS 51229-

78-8) l lrsquoortho-pheacutenylpheacutenol (ndeg CAS

90-43-7) l le pheacutenoxyeacutethanol (ndeg CAS 122-

99-6) l le climbazole (ndeg CAS 38083-17-9)

2) Les substances susceptibles drsquoentrer dans la composition de diffeacuterents produits utiliseacutes par la population cible l lrsquooctameacutethylcycloteacutetrasiloxane (ndeg CAS 556-67-2) utiliseacute en tant qursquoeacutemollient deacutemecirclant capillaire agent masquant et drsquoentretien de la peau et solvant dans de nom-breux produits cosmeacutetiques (pour les cheveux le visage et le corps) l la trioctanoiumlne (ndeg CAS 7360-38-5) utiliseacutee dans les produits cosmeacutetiques comme agent antis-tatique eacutemollient conditionneur capillaire agent masquant agent de restauration lipidique (des che-veux ou des couches supeacuterieures de la peau) agent drsquoentretien de la peau et solvant Ainsi elle est contenue dans les produits de soins capillaires les produits de soin et dentretien pour la cheve-lure et diffeacuterentes cregravemes et eacutemul-sions pour la peau

LES SUBSTANCES POTENTIELLEMENT REPROTOXIQUES

Parmi les substances actuelle-ment utiliseacutees en salon de coiffure existe-t-il des substances poten-tiellement reprotoxiques De telles substances peuvent ecirctre soit des substances CMR classeacutees par la reacuteglementation europeacuteenne soit des substances agissant par certains meacutecanismes de perturba-tion endocrinienne soit des subs-tances pour lesquelles des eacutetudes rapportent des effets sur la repro-duction mais non encore pris en compte par la reacuteglementation ou discuteacutees au niveau des instances drsquoexpertise Srsquoil est aiseacute de trouver les substances classeacutees CMR par lrsquoautoriteacute europeacuteenne (Agence eu-ropeacuteenne des produits chimiques [ECHA]) il est beaucoup plus deacutelicat de trouver les autres Dans le cadre drsquoune saisine ministeacuterielle lrsquoANSM a identifieacute cinquante substances potentiellement reprotoxiques etou perturbatrices endocriniennes entrant dans la composition de pro-duits cosmeacutetiques

Le travail de lrsquoANSM concernait les cosmeacutetiques en geacuteneacuteral et non uniquement ceux utiliseacutes par les coiffeuses Cette liste contient neacuteanmoins les substances poten-tiellement utiliseacutees en coiffure Les substances reprotoxiques utiliseacutees dans les cosmeacutetiques ont eacuteteacute iden-tifieacutees agrave partir de la classification harmoniseacutee europeacuteenne et la litteacute-rature scientifique Les substances potentiellement perturbatrices endocriniennes de cateacutegorie 1 et 2 ont eacuteteacute seacutelectionneacutees sur la base du rapport Water amp Environment du Danish Hydrolic Institute [10] commanditeacute par lrsquoUnion euro-peacuteenne et sur la base des donneacutees

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 29

le site internet de lrsquoagence (wwwansmfr) Il est inteacuteressant de constater que pour une quinzaine de ces substances lrsquoagence a eacutemis un avis deacutefavorable soit du fait drsquoun MoS insuffisant soit de lrsquoin-suffisance de donneacuteesPour un certain nombre de ces subs-tances le lecteur peut consulter les fiches DEMETER (Documents pour lrsquoeacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduc-tion) accessibles sur le site internet de lrsquoINRS (wwwinrsfr)

CONNAISSANCES SUR LrsquoEXPOSITION DES PROFESSIONNELLES AUX COSMEacuteTIQUES

Le niveau drsquoexposition aux pro-duits cosmeacutetiques avec peacuteneacutetra-tion aveacutereacutee des substances dans lrsquoorganisme deacutetermine le niveau du risqueLes donneacutees disponibles concer-nant le mode drsquoexposition la freacute-quence ainsi que le niveau drsquoexpo-sition des professionnelles sont preacutesenteacutees ci-dessous

MODE DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS COSMEacuteTIQUESLrsquoexposition aux produits se fait principalement par deux voies l cutaneacutee l respiratoire

Les shampooings sont des pro-duits peu volatils Lrsquoexposition peut se faire principalement par voie cutaneacutee lors du lavage en cas de non-utilisation de gants La zone de contact concerne dans ce cas les deux mains et les avant-bras Les coiffeurs ayant souvent les mains humides leur peau est fragiliseacutee et sujette agrave des dermatoses qui favo-risent la peacuteneacutetration de produits

5) Une substance agrave laquelle les professionnelles de la manucure sont susceptibles drsquoecirctre exposeacutees - le toluegravene (ndeg CAS 108-88-3) uti-liseacute speacutecifiquement dans les pro-duits pour les ongles

6) Les substances pouvant eacutegale-ment entrer dans la composition de certains produits cosmeacutetiques utiliseacutes par la population cible mais par le biais drsquoun nombre plus restreint de produits l le styregravene (ndeg CAS 100-42-5) substance qui nrsquoest pas utiliseacutee en tant que telle dans les pro-duits cosmeacutetiques mais qui peut ecirctre preacutesente dans ceux-ci drsquoune part en tant que monomegravere reacutesi-duel des copolymegraveres utiliseacutes (par exemple le styregraveneacrylate copo-lymegravere) et drsquoautre part apporteacutee par des matiegraveres premiegraveres drsquoori-gine naturelle utiliseacutees dans les compositions parfumantes l les muscs xylegravene et ceacutetone (ndeg CAS 81-15-2 et 81-14-1) pouvant ecirctre utiliseacutes en tant qursquoagents par-fumants dans diffeacuterents produits cosmeacutetiques et dans les parfums et eaux de toilette l le para-creacutesol utiliseacute en tant qursquoagent antimicrobien ou agent parfumant principalement dans les eaux de toilette les eaux de parfum et les parfums l la quassine (ndeg CAS 76-78-8) uti-liseacutee en tant qursquoagent deacutenaturant l la cyclohexylamine (ndeg CAS 108-91-8) utiliseacutee comme tampon et anticorrosif l lrsquoacide para-coumarique (ndeg CAS 7400-08-0) utiliseacute pour lrsquoentretien de la peau Lrsquoexposition se fait donc principalement au travers des produits pour le corps et pour le visage

Le lecteur inteacuteresseacute pourra consul-ter certaines eacutevaluations des risques reacutealiseacutees par lrsquoANSM sur

l le reacutesorcinol (ndeg CAS 108-46-3) colorant drsquooxydation et agent mas-quant entrant dans la composi-tion des teintures capillaires oxy-dantes mais eacutegalement dans des lotions capillaires et shampooings

4) Les substances protectrices de formulation Ces substances ont pour proprieacuteteacutes dabsorber les rayonnements ultra-violets (UV) et peuvent ainsi ecirctre utiliseacutees soit en tant que filtres UV soit comme absorbant UV (afin de proteacuteger la formulation des rayons UV) Ainsi la population cible nrsquoest probable-ment pas exposeacutee professionnel-lement agrave ces substances en tant que filtres UV (contenues dans les produits de protection solaire) mais est susceptible drsquoecirctre expo-seacutee via les produits cosmeacutetiques contenant ces substances pour proteacuteger leur formulation (en tant qursquoabsorbant UV) l la famille des benzopheacutenones (de la benzopheacutenone [BP] ndeg CAS 119-61-9 agrave la BP 12) l le 3-benzylidegravene camphre (ndeg CAS 15087-24-8) l l e 3 - 4 - m eacute t hyl b e n z yl i d egrave n e camphre (ndeg CAS 36861-47-9) l le 2-eacutethyl-hexyl-4-meacutethoxycin-namate (ndeg CAS 5466-77-3)

Il est agrave noter que lorsque la subs-tance est utiliseacutee en tant qursquoabsor-bant UV crsquoest-agrave-dire pour proteacuteger la formule du produit cosmeacutetique la concentration est plus faible que celle utiliseacutee en tant que filtre UV crsquoest-agrave-dire pour proteacuteger la peau Agrave titre drsquoexemple et drsquoapregraves les donneacutees fournies par les repreacute-sentants de lrsquoindustrie cosmeacutetique franccedilaise la benzopheacutenone-3 est utiliseacutee jusqursquoagrave 6 en tant que filtre UV et agrave des concentrations comprises entre 008 et 05 en tant qursquoabsorbant UV

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201430

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

regard de son activiteacute profession-nelle est plus exposeacutee aux pro-duits cosmeacutetiques que la popula-tion geacuteneacuterale puisque l le SCCS deacutefinit pour la popula-tion geacuteneacuterale une freacutequence drsquoex-position aux shampooings drsquoune fois par jour aux colorations per-manentes drsquoune fois par mois aux colorations semi-permanentes drsquoune fois par semaine et aux conditionneurs de 028 fois par jour l de plus aucune raison ne laisse agrave penser que lrsquoexposition person-nelle aux produits cosmeacutetiques de ces professionnelles soit infeacute-rieure agrave celle de la population geacute-neacuterale Ce qui implique donc une exposition additionnelle dans le cadre de lrsquoexercice de son meacutetier de coiffeuse l le profil drsquoexposition pour les salarieacutes est diffeacuterent agrave celui du consommateur exposition plus freacutequente par inhalation surface freacutequence et dureacutee drsquoexposition plus importantes

En conclusion ces donneacutees bien que limiteacutees montrent que les professionnelles de la coiffure sont plus exposeacutees aux produits cosmeacutetiques que la population geacuteneacuterale

NIVEAU DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS COSMEacuteTIQUESLes donneacutees de preacutelegravevements atmospheacuteriques agrave des fins de me-sures drsquoexposition des coiffeuses aux produits chimiques qursquoelles utilisent sont assez limiteacutees

Les mesures rapporteacutees dans la litteacuterature sont deacutetailleacutees dans le dossier paru en 2004 dans Docu-ments pour le Meacutedecin du Travail [11] Depuis la parution de ce dos-sier quelques publications ont compleacuteteacute les donneacutees existantes

l les megraveches qui correspondent agrave toutes techniques de megraveches mecircmes partielles degraves lors qursquoelles sont factureacutees seacutepareacutement de la coloration agrave la cliente l les permanentes qui com-prennent toutes les techniques factureacutees de permanente partielle ou totale de deacutefrisage ou de lis-sage l les soins qui correspondent agrave tous soins factureacutes qursquoils soient appliqueacutes au bac ou non avec ou sans temps de pause ainsi que tout fixateur conditionneur ou ampoule traitante

Ainsi selon les anneacutees les pour-centages drsquoactes techniques de coiffure (nombre de prestations sur 100 visites) ont oscilleacute entre l 707 agrave 769 pour la laquo coupe raquo et 736 pour lanneacutee 2011 l 333 agrave 394 pour la laquo colora-tion raquo et 394 pour lanneacutee 2011 l 103 agrave 160 pour les laquo megraveches raquo et 146 pour lanneacutee 2011 l 48 agrave 92 pour la laquo perma-nente raquo et 48 en 2011 l 40 agrave 56 pour les laquo soins raquo et 465 en 2011

En consideacuterant un temps moyen par cliente de 30 minutes et 8 heures de travail par jour il peut ecirctre estimeacute qursquoune coiffeuse prend en charge 16 clientes par jour Drsquoapregraves les donneacutees fournies par la Feacutedeacuteration nationale de la coif-fure et en consideacuterant (i) les ratios les plus forts et (ii) qursquoun sham-pooing est reacutealiseacute pour chaque cliente il peut ecirctre estimeacute qursquoune coiffeuse reacutealise quotidiennement en moyenne 16 shampooings 12 coupes 6 colorations 25 megraveches 15 permanentes et 9 soinsNonobstant le manque de preacuteci-sion et le caractegravere partiel de ces donneacutees il peut aiseacutement ecirctre constateacute que cette population au

chimiques de mecircme pour les gants inapproprieacutes ou troueacutesLrsquoexposition aux colorants peut se faire l lors de lrsquoeacutetape de preacuteparation des colorations par inhalation et voie cutaneacutee l lors de leurs applications par voie cutaneacutee et inhalation l lors de lrsquoeacutemulsion et du rinccedilage par voie cutaneacutee surtout

Lrsquoexposition par inhalation est peu probable en cas de non-utilisa-tion sous forme de spray compte tenu de la faible volatiliteacute de ces substances aux tempeacuteratures am-biantes habituellesCe mode drsquoexposition est similaire pour les produits utiliseacutes lors des deacutecolorations des permanentes ou des deacutefrisages

FREacuteQUENCE DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS COSMEacuteTIQUES Suite agrave une demande adresseacutee agrave la Feacutedeacuteration nationale de la coiffure des ratios techniques ont eacuteteacute obte-nus Ces ratios issus drsquoun panel constitueacute de salons ayant une acti-viteacute mixte (homme femme en-fant) permettent drsquoavoir un des-criptif des prestations vendues en salons Ces salons sont indeacutepen-dants agrave 90 et franchiseacutes pour 10 drsquoentre eux ils comprennent de 3 agrave 35 personnes actives (toute personne qui concourt au chiffre drsquoaffaires quel que soit son sta-tut salarieacute ou chef drsquoentreprise et travaillant 35 heures par semaine) Les donneacutees ont eacuteteacute recueillies de-puis 10 ans concernant les presta-tions suivantes l les coupes qui correspondent agrave toute coupe totale partielle ou entretien factureacute l les colorations qui corres-pondent agrave tout acte de coloration tenace ou fugace factureacute

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 31

peacuteneacutetration ou absorption ne sont envisageacutees que pour les consom-mateursl Dans le cadre de ce travail les reacutesultats drsquoun sondage reacutealiseacute sur les colorants capillaires mettent en eacutevidence une incompleacutetude des tests toxicologiques neacutecessaires agrave lrsquoeacutevaluation du risque pour la re-productionl Lrsquoeacutevaluation des risques meneacutee par le comiteacute scientifique euro-peacuteen (SCCS) et les marges de seacutecu-riteacute calculeacutees sont fondeacutees sur les expositions du consommateur Les deacutecisions drsquoacceptation ou drsquointer-diction drsquoune substance dans le produit cosmeacutetique sont prises en se fondant sur cette marge de seacute-curiteacute eacutetablie agrave partir de donneacutees toxicologiques chez les animaux de laboratoire et des eacutevaluations de lrsquoexposition dans les conditions drsquoutilisation par la population geacute-neacuterale Les modaliteacutes et conditions

reproduction chez les coiffeuses montrent une augmentation des risques vis-agrave-vis de certains effets (deacutelai neacutecessaire pour concevoir retard de croissance intra-uteacuterin mortaliteacute embryonnaire et fœtale faible poids agrave la naissance) Bien que certaines semblent montrer un lien avec lrsquoutilisation des pro-duits cosmeacutetiques leur conception meacutethodologique ne permet ce-pendant pas drsquoincriminer avec cer-titude les produits chimiques uti-liseacutes encore moins une substance preacutecise Ces eacutetudes ne permettent cependant pas non plus drsquoeacutecarter la survenue de tels risques l Les tests toxicologiques vis-agrave-vis de la reproduction ne sont exigeacutes que si une peacuteneacutetration laquo importante raquo par voie orale ou cutaneacutee est attendue Or le terme laquo importante raquo est vague et non preacuteciseacute par la reacuteglementation ou les recommandations du SCCS et

Elles concernent principalement des mesures drsquoexposition au for-maldeacutehyde lors des lissages breacutesi-liens et aux composeacutes organiques volatils (COV) [12 agrave 14] Une extrac-tion de la base Colchic de lrsquoINRS qui collige tous les preacutelegravevements atmospheacuteriques reacutealiseacutes par les Caisses dassurance retraite et de la santeacute au travail (CARSAT) ou lrsquoINRS a par ailleurs eacuteteacute effectueacutee Elle rapporte un peu plus drsquoune quinzaine de preacutelegravevements at-mospheacuteriques Les mesures drsquoexposition sont donc relativement rares concernent peu drsquoemployeacutees ou de salons ces reacutesultats ne peuvent donc ecirctre consideacutereacutes comme repreacutesentatifs des niveaux dexposition dans les salons de coiffure en France

Les composeacutes mesureacutes et les ni-veaux observeacutes sont reacutesumeacutes dans le tableau I Ces niveaux peuvent ecirctre compareacutes aux VLEP (valeur li-mite drsquoexposition professionnelle) ou aux VTR deacuteveloppement (va-leur toxicologique de reacutefeacuterence) [15] Les niveaux drsquoexposition mesureacutes srsquoavegraverent faibles pour les composeacutes rechercheacutes Ils ne tra-duisent cependant que les exposi-tions par inhalation Il manque des mesures drsquoindicateurs biologiques des expositions qui permettraient de prendre en compte toutes les voies drsquoexposition notamment la voie cutaneacutee

LES PRODUITS SONT-ILS SUcircRS VIS-Agrave-VIS DE LA REPRODUCTION

En se fondant sur les donneacutees dis-ponibles et reacutesumeacutees dans les cha-pitres preacuteceacutedents il ressort que l Les eacutetudes eacutepideacutemiologiques relatives aux risques pour la

gt MESURES DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS CHIMIQUES DANS LES SALONS DE COIFFURE

Concentrations mesureacutees (mgm-3)

VLEP - 8 heures (mgm-3)

VTR deacuteveloppement(mgm-3)

Eacutethanol 2 agrave 30 1 900

Ammoniac 0013 agrave 25 7 (14 pour 4 heures dexposition)

Isopropanol 56 agrave 9 492 (ACGIH)

Toluegravene 006 768 (384 pour 4 heures dexposition)

126

Persulfates 0003 agrave 008 01 (ACGIH)

Aceacutetate drsquoeacutethyle 016 1 400

Benzegravene 002 325

n-Hexane 002 72

Isobutane 373 agrave 1 935

Polyvinylpyrrolidone 0007 agrave 007

Valeur limite dexposition professionnelle Valeur toxicologique de reacutefeacuterence Seule une publication ancienne [12] rapporte une valeur maximale agrave 447 mgm-3 pour une moyenne arithmeacutetique agrave 429 mgm-3

ACGIH American Conference of Industrial Hygienists

Tableau I

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201432

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

chronophage en fonction du nombre de produits Aujourdrsquohui il nrsquoexiste pas drsquoautres moyens que de lire les eacutetiquettes des produits noter leurs compositions recher-cher leurs numeacuteros CAS et leurs deacutenominations chimiques et de veacuterifier srsquoils font partie de la liste des produits CMR Crsquoest un travail fastidieux

Lrsquoeacutetape suivante est plus complexe et difficilement reacutealisable en rou-tine par des services de santeacute au travail Le travail pourrait ecirctre faciliteacute si ceux-ci disposaient comme pour tous les autres produits chimiques utiliseacutes professionnellement de fiches de donneacutees de seacutecuriteacute En theacuteorie les produits cosmeacutetiques ne devraient pas contenir de subs-tances CMR sauf si lrsquoavis du comiteacute europeacuteen SCCS atteste de lrsquoabsence du risque pour le consommateur dans les conditions drsquoutilisation Il est agrave rappeler ici que lrsquoavis du SCCS ne prend pas en compte lrsquoeacutevalua-tion du risque pour les profession-nels Cependant lrsquoexpeacuterience de terrain montre que certains salons de coiffure utilisent des produits obtenus en dehors des circuits classiques de distribution qui sont susceptibles de contenir des subs-tances normalement interdites dont des CMREn pratique il est conseilleacute aux employeurs drsquoeacutecrire agrave leurs four-nisseurs afin que ces derniers certifient lrsquoabsence de substances CMR dans les produits qursquoils vendent Le lecteur pourra trou-ver en annexe un modegravele type de lettre pour proposer cette deacute-marche agrave lrsquoemployeur (annexe 2) ainsi qursquoun autre agrave transmettre agrave lrsquoemployeur pour qursquoil puisse reacutea-liser cette deacutemarche aupregraves de son fournisseur (annexe 3)En outre il serait justifieacute drsquoiden-

neacutecessaires pour eacutevaluer le risque pour la reproduction des salarieacutees des salons de coiffure qursquoils sur-veillent l les donneacutees eacutepideacutemiologiques publieacutees sur la profession et lrsquoab-sence de systegraveme organiseacute et fiable de surveillance du deacuteroulement des grossesses parmi la profession des coiffeurs ne permettent pas drsquoeacutecarter tout risque pour les pro-fessionnelles de ce secteur

COMMENT PROTEacuteGER LES SALARIEacuteS

Les moyens de preacutevention qui doivent ecirctre utiliseacutes afin de reacuteduire lrsquoexposition aux produits agrave risque pendant la grossesse et plus large-ment pour tous les employeacutes sont varieacutes On peut utiliser les prin-cipes de preacutevention STOP (substi-tution technique organisation-nelle et protection individuelle)

LE CHOIX DES PRODUITSSUBSTITUER LES SUBSTANCES DANGEREUSESLe moyen le plus efficace est de substituer le produit agrave risque vis-agrave-vis de la reproduction par un qui ne le serait pasLa premiegravere deacutemarche consiste agrave identifier les substances agrave risque pour la grossesseDeux eacutetapes l identifier les substances CMR (1A 1B et 2) l identifier les substances non encore classeacutees CMR par lrsquoUnion europeacuteenne mais pour lesquelles des doutes existent (incrimineacutees dans la litteacuterature scientifique etou mal ou non eacutevalueacutees vis-agrave-vis de la reproduction)

La premiegravere eacutetape est la plus simple bien que pouvant ecirctre

drsquoexposition professionnelle sont tregraves diffeacuterentes entraicircnant des marges de seacutecuriteacute probablement diffeacuterentesl De nouveaux cosmeacutetiques sont commercialiseacutes reacuteguliegraverement Les compositions sont suscep-tibles de changer pour un produit pouvant garder le mecircme nom De plus chaque salon de coiffure uti-lise des centaines de substances Les rapports de seacutecuriteacute reacutealiseacutes par les fabricants ne sont geacuteneacutera-lement pas accessibles Ils permet-traient de srsquoassurer de lrsquoexistence drsquoune eacutevaluation de la seacutecuriteacute speacutecifique pour les professionnels dans les conditions drsquoutilisation l Les dispositions reacuteglemen-taires en vigueur interdisent les substances CMR dans les cosmeacute-tiques quand elles sont classeacutees par lrsquoECHA En conseacutequence les produits cosmeacutetiques mis sur le marcheacute par des industriels compeacute-tents et responsables ne devraient pas contenir de telles substances Le risque provient surtout des pro-duits cosmeacutetiques introduisant des substances non testeacutees ou mal testeacutees et pour lesquelles on ne dispose pas des donneacutees scienti-fiques adeacutequates Crsquoest malheureu-sement le cas de tregraves nombreuses substances chimiques puisque lrsquoon considegravere que plus de 90 des substances mises sur le marcheacute ne beacuteneacuteficient drsquoaucun test vis-agrave-vis de la reproduction [16] La conduite agrave tenir dans ce cas deacutepasse donc la probleacutematique des coiffeuses et mecircme les preacuteventeurs

Finalement l pour une grande majoriteacute de substances lrsquoeacutevaluation des risques vis-agrave-vis de la reproduc-tion chez lrsquohomme ou la femme nrsquoest pas reacutealiseacutee l les meacutedecins du travail nrsquoont pas les outils ou les informations

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 33

tilation geacuteneacuterale compleacutementaire agrave cette aspiration localiseacutee srsquoavegravere souvent neacutecessaire pour eacuteliminer les polluants reacutesiduels non capteacutes agrave la source et pour assurer un re-nouvellement optimal de lrsquoair des locaux de travail Le Code du travail (article R 4222-6) prescrit un deacutebit minimal drsquoair neuf par occupant de 45 m3h-1 pour des locaux avec travail physique leacuteger mais il est agrave noter que lrsquoAllemagne recom-mande speacutecifiquement pour les salons de coiffure un apport mi-nimal drsquoair neuf de 100 m3h-1 par occupant [17] (figures 1 et 2) De plus lrsquoinstallation de ventila-tion devrait ecirctre dimensionneacutee de telle sorte que les locaux dans

risque drsquoexposition devraient ecirctre seacutepareacutees physiquement des autres activiteacutes Ainsi lrsquoorganisation opti-male drsquoun salon de coiffure devrait comporter 4 zones situeacutees dans des locaux distincts l la zone de coupe shampooing accueil l la zone de preacuteparation des tech-niques (le laboratoire) l une zone de techniques l une salle de pause

Principes de ventilationDans les locaux ougrave sont manipuleacutes des produits dangereux lrsquoinstalla-tion de dispositifs de captage agrave la source drsquoeacutemission des polluants est agrave privileacutegier Neacuteanmoins une ven-

tifier eacutegalement les substances pouvant entraicircner des effets de perturbation endocrinienne eacutetape eacutegalement difficile du fait drsquoune part de lrsquoabsence des outils approprieacutes pour lrsquoeacutevaluation par le meacutedecin de travail et drsquoautre part de lrsquoabsence de meacutethodologie et deacutefinition harmoniseacutees au niveau europeacuteen

PRIVILEacuteGIER LES FORMES PHYSICOCHIMIQUES LES MOINS DANGEREUSES EN TERMES DrsquoEXPOSITION Lrsquoexposition par inhalation est la voie de contact la plus difficile-ment maicirctrisable dans un certain nombre de salons de coiffure non eacutequipeacutes de dispositifs de captage et de ventilation adapteacutes et effi-cacesIl est donc neacutecessaire de l privileacutegier les produits non volatils et non dispersables dans lrsquoatmosphegravere et par conseacutequent li-miter dans la mesure du possible lrsquoemploi de produits sous forme de spray aeacuterosol l utiliser agrave chaque fois que crsquoest possible les produits sous forme de gel plutocirct que de poudre l eacuteviter les meacutelanges extempo-raneacutes dont au moins une partie est aeacuterosolisable (volatile ou sous forme de poudre)

MESURES TECHNIQUESLorsque la suppression ou la subs-titution des produits dangereux par drsquoautres qui ne le sont pas est impossible des mesures de pro-tection collective et individuelle doivent ecirctre mises en œuvre agrave titre preacuteventif

PROTECTION COLLECTIVESeacuteparation des activiteacutesAfin de limiter le nombre de per-sonnes exposeacutees aux produits dangereux les activiteacutes avec un

bFigure 1

Mise en deacutepression des locaux agrave pollution speacutecifique Cas de locaux seacutepareacutes

bFigure 2

Mise en deacutepression des locaux agrave pollution speacutecifique Cas dun salon de petite taille ougrave seul le laboratoire est seacutepareacute du reste des activiteacutes

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201434

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

Au niveau de la zone de coupe shampooing accueil Une disposition similaire agrave celle de la zone de techniques est recom-mandeacutee

DeacutechetsLrsquoeacutelimination reacuteguliegravere des deacute-chets speacutecifiques contamineacutes doit ecirctre effectueacutee avec un stockage intermeacutediaire dans des poubelles fermeacutees

PROTECTION INDIVIDUELLELrsquoexposition cutaneacutee doit ecirctre eacutevi-teacutee au maximum Pour cela il faut agir sur le port de gants et sur lrsquohy-giegravene geacuteneacuterale des mains

Le port de gantsLe port de gants devrait ecirctre systeacutematique lors de toutes les phases exposant agrave des produits chimiques La deacutetermination de la nature des gants adapteacutes aux produits utiliseacutes en coiffure srsquoavegravere tregraves deacutelicate La plupart nrsquoont pas eacuteteacute testeacutes vis-agrave-vis des produits pour la coiffure ou du moins si elles existent ces informations sont dif-

lrsquoenvironnement immeacutediat Cette enceinte ventileacutee peut prendre la forme drsquoun caisson couvrant largement la zone de preacuteparation et muni drsquoun dosseret aspirant (figures 3 et 4) Le stockage des reacuteactifs devrait ecirctre eacutegalement reacutealiseacute dans une armoire ventileacutee avec rejet de lrsquoair extrait agrave lrsquoexteacuterieur du bacirctiment apregraves filtration Le volume drsquoair extrait par ces dis-positifs doit ecirctre compenseacute par un apport drsquoair neuf au moins eacutequiva-lent

Au niveau de la zone de techniquesUne aspiration frontale de lrsquoair devrait ecirctre preacutevue sur chaque poste drsquoapplication avec introduc-tion de lrsquoair neuf de compensation par de larges diffuseurs situeacutes au plafond Cette disposition per-mettrait drsquoeacuteviter que les voies respiratoires du technicien ne se trouvent dans le flux drsquoair pollueacute entre les sources drsquoeacutemissions (reacuteci-pient drsquoapplication et chevelure du client) et lrsquoaspiration (figures 5 6 et 7 page suivante)

lesquels sont manipuleacutes des pro-duits dangereux (laboratoire et zone technique) soient toujours en deacutepression par rapport aux autres locaux pour eacuteviter la pollution de ces derniers La mise en deacutepression est alors assureacutee par les dispositifs drsquoaspiration agrave la source eacutequipant les postes geacuteneacuterant des polluants et par la ventilation geacuteneacuterale

Les installations de ventilation devront ecirctre controcircleacutees selon les prescriptions de lrsquoarrecircteacute du 8 oc-tobre 1987 relatif au controcircle peacuterio-dique des installations daeacuteration et dassainissement des locaux de travail [18]

Au niveau de la zone laboratoire Cette zone doit ecirctre exclusive-ment deacutedieacutee agrave la preacuteparation des techniques en aucun cas elle ne doit ecirctre utiliseacutee par le personnel pour se restaurer ou entreposer des effets personnels La preacuteparation des techniques doit avoir lieu dans une enceinte ventileacutee dont lrsquoair extrait est reje-teacute agrave lrsquoexteacuterieur du bacirctiment apregraves filtration afin de ne pas polluer

Figure 3

Exemple denceinte ventileacutee pour la preacuteparation des techniques sorbonne(extrait de ED795 [19])

Figure 4

Exemple denceinte ventileacutee pour la preacuteparation des techniques captage enveloppant par dosseret aspirant

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 35

Lrsquohygiegravene geacuteneacuterale des mainsPour se proteacuteger contre les agents chimiques il est neacutecessaire que la barriegravere cutaneacutee soit en bon eacutetat Toutes les preacutecautions preacuteconiseacutees dans ce but devront ecirctre rappeleacutees n lors du shampooing utiliser des meacutelangeurs drsquoeau agrave tempeacuterature preacutereacutegleacutee et de lrsquoeau tiegravede n ne pas utiliser le shampooing comme savon n tamponner systeacutematiquement les mains soigneusement sans frotter apregraves chaque shampooing avec un moyen non contamineacute par les produits (serviette jetable) Les appareils soufflants risquent drsquoecirctre trop longs agrave utiliser n utiliser pour le lavage un savon neutre type surgras n hydrater les mains avec une cregraveme reacutegeacuteneacuterante en fin de jour-neacutee n en dehors du lieu de travail pro-teacuteger ses mains du froid en hiver par exemple par des gants

Enfin il est eacutegalement demandeacute de ne pas porter de bijoux au ni-veau des mains et des poignets

FORMATION INFORMATION Les risques potentiels pour la gros-sesse devraient ecirctre inteacutegreacutes dans les formations initiales ou conti-nues des personnels de salons de coiffure Une information doit ecirctre reacutealiseacutee par les services de santeacute au travail aux responsables des salons de coiffure ainsi qursquoaux salarieacutes et ce de maniegravere reacuteguliegravere

PREacuteVENTION MEacuteDICALELa prise en compte du risque pour la reproduction et la grossesse est agrave envisager degraves leacutetablissement de la fiche dentreprise et agrave faire figurer par lemployeur dans le document unique deacutevaluation des risques

Il est conseilleacute drsquoutiliser des gants agrave manchettes longues en les retournant aux extreacutemiteacutes pour eacuteviter le contact de produits ou de lrsquoeau avec lrsquoavant-bras

ficilement accessibles Le meilleur compromis entre la seacutecuriteacute et la dexteacuteriteacute est de porter des gants agrave usage unique en nitrile Les gants doivent ecirctre absolument jeteacutes apregraves chaque opeacuteration

bFigure 5

Proposition ndeg 1 pour le poste dapplication des techniques captage enveloppant par dosseret aspirant

bFigure 7

Proposition ndeg 3 pour le poste dapplication des techniques bras articuleacute avec casque - anneau aspirant

bFigure 6

Proposition ndeg 2 pour le poste dapplication des techniques mur aspirant dans le local utiliseacute pour lapplication des techniques

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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pour tous les travaux impliquant un contact direct avec les produits devra ecirctre exigeacute Les gants sont agrave usage unique ils devront ecirctre je-teacutes apregraves chaque acte Le meilleur compromis en termes de protec-tion consiste agrave preacuteconiser des gants en nitrile agrave manchettes longues Ils devront eacutegalement ecirctre utiliseacutes lors des rinccedilages par exemple des colorations Le meacutedecin du travail devra srsquoassurer de la bonne com-preacutehension de ce messageEn cas de conditions optimales n laboratoire de preacuteparation des techniques avec ventilation effi-cace et controcircleacuteen ventilation geacuteneacuterale du salon adeacutequaten absence de produits CMR ou provenant de circuits non clas-siques de diffusionn port de gants systeacutematique jeteacutes apregraves chaque utilisation lors de tout acte techniquen non-utilisation de sprays ou produits sous forme de poudre (sauf si lrsquoinnocuiteacute vis-agrave-vis de la grossesse est prouveacutee)la poursuite du travail est alors possible En cas drsquoabsence drsquoune ou plusieurs de ces conditions la conduite agrave tenir sera deacutefinie par le meacutedecin du travail en tenant compte des facteurs interfeacuterents tels que lrsquoinquieacutetude de la sala-rieacutee le deacuteroulement drsquoautres gros-sesses anteacuterieures les possibili-teacutes drsquoameacuteliorer agrave court terme les conditions de travailDans tous les cas doivent ecirctre eacutega-lement pris en compte les autres facteurs de risque professionnels qui peuvent interfeacuterer avec le deacute-roulement de la grossesse Les points suivants seront eacutetudieacutes n Le travail debout prolongeacute il est rappeleacute que le travail debout pro-longeacute est susceptible drsquoentraicircner avortement preacutematuriteacute ou hypo-trophie [17] Bien qursquoil nrsquoexiste pas

salon de coiffure afin de veacuterifier les conditions reacuteelles de travail notamment en ce qui concerne la preacutesence effective drsquoune venti-lation et son efficaciteacute le port de gants agrave usage unique et les diffeacute-rents produits utiliseacutes les possibi-liteacutes drsquoameacutelioration du posteLe service de santeacute au travail de-vra veacuterifier les compositions de tous les produits manipuleacutes par les femmes enceintes et preacutevenir lrsquoemployeur et la salarieacutee de la neacute-cessiteacute de ne pas manipuler tous ceux pour lesquels au moins un des composants a des effets sur la grossesse etou le deacuteveloppement Ce travail drsquoeacutevaluation des risques pour la grossesse devrait avoir eacuteteacute fait en amont de la grossesse pour la reacutedaction du document unique ou de la fiche drsquoentreprise mais il est neacutecessaire de veacuterifier qursquoil est toujours valide agrave lrsquooccasion de chaque nouvelle grossesse et de deacuteterminer les expositions speacuteci-fiques de chaque salarieacutee enceinteAfin de srsquoassurer de lrsquoabsence de substances CMR dans les produits il peut ecirctre utile de demander au responsable du salon de trans-mettre une lettre type telle que celle proposeacutee dans cet article agrave son fournisseur de produits Cette deacutemarche devrait ecirctre reacutealiseacutee en amont de toute grossesse En cas drsquourgence (grossesse deacutemarreacutee) le service de santeacute au travail peut se charger de cette deacutemarcheDe mecircme il devra demander de supprimer les expositions directes agrave des produits sous forme drsquoaeacutero-sols (sprays poudreshellip) Si de tels produits devaient ecirctre utiliseacutes dans le salon de coiffure alors qursquoune des employeacutees est en-ceinte une recherche drsquoinforma-tions sur la toxiciteacute des substances contenues dans lrsquoaeacuterosol serait neacutecessaireLe port de gants systeacutematique

CONDUITE Agrave TENIR VIS-Agrave-VIS DrsquoUNE FEMME ENCEINTELes donneacutees preacuteceacutedentes ont mon-treacute les incertitudes actuelles en ce qui concerne lrsquoimpact des produits cosmeacutetiques utiliseacutes en salon de coiffure vis-agrave-vis de la grossesse Ces incertitudes reacutesultent prin-cipalement de lrsquoabsence ou de la pauvreteacute des donneacutees notam-ment en regard des risques pour les professionnellesNeacuteanmoins des moyens de preacute-vention existent et leur utilisation correcte devrait permettre agrave une salarieacutee enceinte de continuer agrave exercer son meacutetier durant sa gros-sesseDes preacutecautions sont cependant indispensables devant toute gros-sesse chez une coiffeuse

AVANT LE DEacuteBUT DE LA GROSSESSEInformer systeacutematiquement les femmes en acircge de procreacuteer sur la conduite agrave tenir en cas de gros-sesse Le service de santeacute au tra-vail doit rappeler agrave lrsquoemployeur drsquoeacutevaluer systeacutematiquement ce risque lors de la reacutedaction du do-cument unique Cette eacutevaluation des risques devrait ecirctre reacuteactuali-seacutee au deacutemarrage de chaque gros-sesse voire mieux lors de projet de grossesse eacutemis par la salarieacutee Une visite du salon de coiffure par le service de santeacute au travail doit ecirctre systeacutematique La fiche drsquoen-treprise doit eacutegalement comporter des informations sur ce pointPreacutevenir la salarieacutee qursquoen cas de grossesse il est neacutecessaire de la si-gnaler le plus rapidement possible agrave son service de santeacute au travail et que ce dernier est organiseacute pour la recevoir en urgence

PENDANT LA GROSSESSEDegraves lrsquoinformation du deacutemarrage drsquoune grossesse le service de santeacute au travail devra se rendre dans le

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tions en charge de la preacutevention des risques professionnels ou de leur surveillance Il pourrait srsquoagir drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques ou de veilles cibleacutees sectoriseacutees

la salarieacutee de la peacutenibiliteacute de son meacutetier du fait de sa grossesse

Enfin il est important n de garder une traccedilabiliteacute de ces conditions de travail et des solutions proposeacutees agrave lrsquoemployeur dans le dossier meacutedical de la sala-rieacutee n de collecter eacutegalement toutes les informations meacutedicales sur le deacuteroulement de la grossesse En cas drsquoanomalies et de doute sur un lien avec lutilisation de pro-duits cosmeacutetiques notifier ces in-formations aupregraves des organismes chargeacutes de la toxicovigilance etou de la cosmeacutetovigilance

RECOMMANDATIONS POUR LES POUVOIRS PUBLICS

Les fiches de donneacutees de seacutecu-riteacute des produits cosmeacutetiques devraient ideacutealement ecirctre four-nies par les industriels Elles pour-raient ecirctre inteacutegreacutees dans la base Synapse et mises agrave disposition des employeurs et des services de san-teacute au travailIl est souhaitable drsquoameacuteliorer les connaissances relatives aux effets sur la reproduction notamment pendant la grossesse chez les pro-fessionnelles exposeacutees aux pro-duits cosmeacutetiques il est justifieacute de penser qursquoun produit cosmeacutetique nrsquoest pas obligatoirement sucircr vis-agrave-vis de la grossesse La surveil-lance meacutedicale renforceacutee mise en place pour les salarieacutees enceintes et la visite de reprise apregraves retour de congeacute materniteacute pourraient ecirctre lrsquooccasion de recueillir des informations pertinentes sur le deacuteroulement de ces grossesses selon un protocole agrave bacirctir entre les services de meacutedecine du tra-vail interentreprises et les institu-

de deacutefinition officielle drsquoun travail debout prolongeacute on peut consi-deacuterer que les phases de travail de-bout ne devraient pas dans lrsquoideacuteal deacutepasser 1 heure sans pause assise quelle que soit la peacuteriode de la grossesse Une pause dau moins 5 minutes assise en position confortable devrait ecirctre possible De plus un siegravege devra ecirctre fourni pour le travail Pour preacutevenir les complications veineuses des bas de contention seront proposeacutesn Le port de charges il est asso-cieacute aux mecircmes risques que la sta-tion debout prolongeacutee Scheacutema-tiquement en se calquant sur la norme NF X 35-109 [20] le conseil de ne pas deacutepasser des charges unitaires supeacuterieures agrave 5 kg peut ecirctre raisonnablement fourni Ce seuil peut ecirctre adapteacute en fonction des contraintes suppleacutementaires (hauteur pose-deacutepose deacuteplace-ment environnementhellip) Penser notamment agrave ne pas faire reacutecep-tionner et ranger les commandes par une femme enceinte n Les postures difficiles au fur et agrave mesure que la grossesse avance et que le volume abdominal aug-mente certaines positions ou deacute-placements avec risques de deacuteseacute-quilibre et donc de chute peuvent geacuteneacuterer des difficulteacutes La configu-ration des locaux sera eacutetudieacutee (es-caliers eacutetroits deacutenivellementshellip)n Drsquoautres facteurs tels que les transports les sources de fatigue extra-professionnelles (enfants en bas acircgehellip) peuvent interfeacuterern La preacutesence de stress sera eacutega-lement eacutevalueacutee ambiance dans le magasin intensiteacute du travail journeacutees ininterrompues deacutepas-sant les 8 heures de travail inter-ruption des tacircches freacutequentes pour par exemple reacutepondre au teacuteleacutephonen De maniegravere geacuteneacuterale il faut tenir compte de la perception de

POINTS Agrave RETENIR

Les meacuteta-analyses montrent des effets sur la reproduction chez les coiffeuses Elles ne permettent cependant pas drsquoincriminer les produits cosmeacutetiques

Les risques des cosmeacutetiques pour la grossesse ne sont pas eacutevalueacutes par les industriels ou les pouvoirs publics pour les coiffeuses

Les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute ne sont pas obligatoires pour les cosmeacutetiques

Une eacutetude systeacutematique du risque pour la grossesse doit ecirctre inteacutegreacutee dans le document unique et la fiche drsquoentreprise Le service de santeacute au travail doit eacutevaluer ce risque systeacutematiquement et se rendre sur place

Une preacutevention efficace doit cependant permettre aux coiffeuses enceintes de continuer leur travail

Une reacuteflexion sur lrsquoutilisation des donneacutees des visites de reprise apregraves materniteacute est proposeacutee afin drsquoameacuteliorer lrsquoeacutetat des connaissances sur le deacuteroulement des grossesses des coiffeuses travaillant en salon

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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BIBLIOGRAPHIE

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ndeg19072006 (Texte preacutesen-tant de linteacuterecirct pour lEEE) J Off Union Eur 2008 L3531 31 deacutecembre 2008 1-13556 | 96335CE Deacutecision de la Commission du 8 mai 1996 portant eacutetablissement dun inventaire et dune nomen-clature commune des ingreacute-dients employeacutes dans les produits cosmeacutetiques (Texte preacutesentant de linteacuterecirct pour lEEE) J Off Communauteacute Eur 1996 L132 1er juin 1996 1-6847 | Directive 67548CEE du Conseil du 27 juin 1967 concer-nant le rapprochement des dispositions leacutegislatives reacutegle-mentaires et administratives relatives agrave la classification lemballage et leacutetiquetage des substances dangereuses J Off Communauteacute Eur 1967 196 16 aoucirct 1967 1-988 | The SCCSrsquoS notes of gui-dance for the testing of cosme-tic substances and their safety evaluation 8th revision Scien-tific Committee on Consumer Safety 2012 (httpeceuropaeuhealthscientific_commit-teesconsumer_safetydocssccs_s_006pdf)9 | BREMMER HJ PRUDrsquoHOMME DE LODDER LCH VAN ENGELEN JGM - RIVM report 3201040012006 Cosmetics fact sheet To assess the risks for the consumer Updated version for ConsExpo 4 National Institute for Public Health and the Environment in the Netherlands 2006 (wwwrivmnlenDocuments_

and_publicationsScientificReports2006augustusCosmetics_Fact_Sheet_To_as-sess_the_risks_for_the_consu-mer_Updated_version_for_ConsExpo_4)10 | Study on enhancing the endocrine disrupter priority list with a focus on low pro-duction volume chemicals ENVD4ETU20050028r Danish Hydrolic Institute (DHI) water and environ-ment 2007 (httpeceuropaeuenvironmentchemicals e n d o c r i n e p d f f i n a l _ report_2007pdf)11 | BRUNETEAU A BECHMANN L PICOT P JEGO S ET AL - Eacutevalua-tion et preacutevention des risques dans les salons de coiffure Dossier meacutedico-technique TC 99 Doc Meacuted Trav 2004 99 315-6612 | PIERCE JS ABELMANN A SPICER LJ ADAMS RE ET AL - Characteriza-tion of formaldehyde exposure resulting from the use of four professional hair straighte-ning products J Occup Environ Hyg 2011 8 (11) 686-9913 | MA CM LIN LY CHEN HW HUANG LC ET AL - Volatile orga-nic compounds exposure and cardiovascular effects in hair salons Occup Med (Lond) 2010 60 (8) 624-3014 | LABREgraveCHE F FOREST J TROTTIE M LALONDE M ET AL - Characteri-zation of chemical exposures in hairdressing salons Appl Occup Environ Hyg 2003 18 (12) 1014-21

15 | Valeurs toxicologiques de reacutefeacuterence (VTR) pour les subs-tances reprotoxiques Meacutethode de construction de VTR fondeacutee sur des effets toxiques pour la reproduction et le deacuteveloppe-ment Maisons-Alfort Agence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire et du travail (AFSSET) 2007 171 p16 | LAFON D ABADIA G BASILE S BASTIDE JC ET AL - Grossesse et travail Quels sont les risques pour lenfant agrave naicirctre Avis dexperts Les Ulis EDP Sciences 2010 561 p17 | BAuA TRGS 530 ndash Friseu-rhandwerk TRGS530 Bun-desanstalt fuumlr Arbeitsschutz und Arbeitzmedizin 2007 (wwwbauadedeThemen-von-A-ZGefahrstoffeTRGSTRGS-530html)18 | FERREIRA M - Principales veacuterifications peacuteriodiques Eacutedi-tion INRS ED 828 Paris INRS 2011 145 p19 | Sorbonnes de laboratoire 2e eacutedition Guide pratique de ventilation 18 Eacutedition INRS ED 795 Paris INRS 2009 27 p20 | Norme NF X 35-109 Ergo-nomie Manutention ma-nuelle de charge pour soule-ver deacuteplacer et poussertirer Meacutethodologie drsquoanalyse et va-leurs seuils Norme franccedilaise homologueacutee NF X 35-109 Octobre 2011 La Plaine Saint-Denis AFNOR 2011 18 p

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Deacutefinition drsquoun cosmeacutetiqueLrsquoarticle L 5131-1 du Code de la Santeacute publique (modifieacute par la loi ndeg2011-12 du 5 janvier 2011- art 8) deacutefinit un produit cosmeacutetique comme laquo Toute substance ou meacutelange destineacute agrave ecirctre mis en contact avec les diverses parties superficielles du corps humain notamment leacutepiderme les systegravemes pileux et capillaire les ongles les legravevres et les organes geacutenitaux externes ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue exclusivement ou principalement de les nettoyer de les parfumer den modifier laspect de les proteacuteger de les maintenir en bon eacutetat ou de corriger les odeurs corporelles raquo

Seacutecuriteacute des cosmeacutetiquesLrsquoarticle 3 du regraveglement (CE) ndeg 12232009 du Parlement europeacuteen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmeacutetiques deacutefinit les regravegles relatives agrave la composition des produits cosmeacutetiques(1) preacutecise notamment qursquolaquo un produit cosmeacutetique mis agrave la disposition sur le marcheacute est sucircr pour la santeacute humaine lorsqursquoil est utiliseacute dans des conditions drsquoutilisation normales ou raisonnablement preacutevisibles raquo [4]

Diffeacuterentes listes drsquoingreacutedientsCinq listes de substances figurent dans les annexes du regraveglement europeacuteen Le principe geacuteneacuteral de la responsabiliteacute du fabricant ou de lrsquoimportateur en matiegravere de seacutecuriteacute du produit devrait srsquoappuyer sur les restrictions applicables agrave certaines substances preacutevues aux annexes II et III En outre les substances destineacutees agrave ecirctre utiliseacutees comme colorants agents conservateurs et filtres ultraviolets devraient figurer respectivement aux annexes IV V et VI afin drsquoecirctre autoriseacutees pour ces utilisations Ces listes concernent n Annexe II les substances qui ne peuvent entrer dans la composition des produits cosmeacutetiques n Annexe III les substances qui ne peuvent ecirctre utiliseacutees dans les produits cosmeacutetiques en dehors des restrictions et conditions fixeacutees par cette liste n Annexe IV les colorants que peuvent contenir les produits cosmeacutetiques n Annexe V les agents conservateurs que peuvent contenir les produits cosmeacutetiques n Annexe VI les filtres ultraviolets que peuvent contenir les produits cosmeacutetiques

Mise sur le marcheacute des produits cosmeacutetiques personne responsableSeuls les produits cosmeacutetiques pour lesquels une personne physique ou morale est deacutesigneacutee dans la Communauteacute

comme laquo personne responsable raquo sont mis sur le marcheacute (article 4- alineacutea 1)La personne responsable garantit pour chaque produit cosmeacutetique mis sur le marcheacute la conformiteacute aux obligations applicables eacutetablies par le regraveglement europeacuteen Lrsquoarticle 5 preacutecise que laquo si le produit cosmeacutetique preacutesente un risque pour la santeacute humaine les personnes responsables en informent immeacutediatement les autoriteacutes nationales compeacutetentes raquo

Eacutevaluation de la seacutecuriteacute Avant la mise sur le marcheacute drsquoun produit cosmeacutetique la personne responsable veille afin de deacutemontrer que ce produit est conforme agrave lrsquoarticle 3 agrave ce que sa seacutecuriteacute soit eacutevalueacutee sur la base des informations approprieacutees et agrave ce qursquoun rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique soit eacutetabli conformeacutement agrave lrsquoannexe I du dit regraveglement (article 10)La personne responsable srsquoassure que n lrsquousage auquel le produit cosmeacutetique est destineacute et lrsquoexposition systeacutemique attendue aux diffeacuterents ingreacutedients dans une formulation finale sont pris en compte dans lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute n une approche approprieacutee fondeacutee sur la laquo force probante raquo (weight of evidence) est utiliseacutee dans lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute pour passer en revue les donneacutees eacutemanant de toutes les sources existantes n le rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique est actualiseacute en tenant compte des informations pertinentes compleacutementaires apparues apregraves la mise sur le marcheacute du produit

Dossier drsquoinformation Lorsqursquoun produit cosmeacutetique est mis sur le marcheacute la personne responsable conserve un dossier drsquoinformation sur celui-ci (article 11) Le dossier drsquoinformation sur le produit est conserveacute pendant une peacuteriode de dix ans agrave partir de la date agrave laquelle le dernier lot du produit cosmeacutetique a eacuteteacute mis sur le marcheacuteLe dossier drsquoinformation sur le produit contient les informations et donneacutees suivantes actualiseacutees si neacutecessaire n une description du produit cosmeacutetique permettant lrsquoeacutetablissement drsquoun lien clair entre le dossier drsquoinformation et le produit cosmeacutetique concerneacute n le rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique viseacute agrave lrsquoarticle 10 paragraphe 1 n une description de la meacutethode de fabrication et une deacuteclaration de conformiteacute aux bonnes pratiques de fabrication viseacutees agrave lrsquoarticle 8

ANNEXE 1 Reacuteglementation des cosmeacutetiques

1 Dans le texte de cette annexe sauf mention contraire les articles et les annexes font reacutefeacuterence agrave ce regraveglement europeacuteen n n n

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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n lorsque la nature ou lrsquoeffet du produit cosmeacutetique le justifie les preuves de lrsquoeffet revendiqueacute par le produit cosmeacutetique n les donneacutees relatives aux expeacuterimentations animales reacutealiseacutees par le fabricant ses agents ou fournisseurs et relatives au deacuteveloppement ou agrave lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique ou de ses ingreacutedients y compris toute expeacuterimentation animale reacutealiseacutee pour satisfaire aux exigences leacutegislatives ou reacuteglementaires de pays tiersLa personne responsable veille agrave ce que lrsquoautoriteacute compeacutetente de lrsquoEacutetat membre ougrave est conserveacute le dossier drsquoinformation sur le produit ait aiseacutement accegraves agrave ce dossier en format eacutelectronique ou sous un autre format agrave son adresse indiqueacutee sur lrsquoeacutetiquetage Ces exigences srsquoappliquent eacutegalement aux produits cosmeacutetiques qui ont eacuteteacute notifieacutes en vertu de la directive europeacuteenne 76768CEE modifieacutee [3]

Rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique Le rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique conformeacutement agrave lrsquoannexe I du regraveglement comporte au minimum les eacuteleacutements suivants PARTIE A ndash Informations sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique1 Formule quantitative et qualitative du produit cosmeacutetique2 Caracteacuteristiques physiqueschimiques et stabiliteacute du produit

cosmeacutetique3 Qualiteacute microbiologique4 Impureteacutes traces informations concernant le mateacuteriau

drsquoemballage5 Utilisation normale et raisonnablement preacutevisible6 Exposition au produit cosmeacutetique dans les conditions

drsquoutilisation7 Exposition agrave chaque substance8 Profil toxicologique des substances dans le produit

cosmeacutetiqueSans preacutejudice de lrsquoarticle 18 (se rapportant agrave lrsquoexpeacuterimentation animale) le profil toxicologique concerne chaque substance contenue dans le produit cosmeacutetique pour tous les effets toxicologiques pertinents Un accent particulier est mis sur lrsquoeacutevaluation de la toxiciteacute locale (irritation de la peau des yeuxhellip) de la sensibilisation cutaneacutee et en cas drsquoabsorption (ultraviolet) de la toxiciteacute photo-induiteToutes les voies drsquoabsorption toxicologiques importantes sont examineacutees ainsi que les effets systeacutemiques et la marge de seacutecuriteacute baseacutee sur une dose sans effet neacutefaste observeacute ou NOAEL (no observed adverse effects level) est calculeacutee Lrsquoabsence de ces consideacuterations est ducircment justifieacutee

Une attention particuliegravere est accordeacutee agrave toute incidence possible sur le profil toxicologique reacutesultant n de la taille des particules y compris les nanomateacuteriaux n des impureteacutes des substances et des matiegraveres premiegraveres utiliseacutees n de lrsquointeraction des substancesToute utilisation drsquoune approche par reacutefeacuterences croiseacutees est ducircment eacutetayeacutee et justifieacutee La source des informations est clairement indiqueacutee

9 Effets indeacutesirables et effets indeacutesirables gravesToutes les donneacutees disponibles sur les effets indeacutesirables et les effets indeacutesirables graves pour le produit cosmeacutetique ou le cas eacutecheacuteant pour drsquoautres produits cosmeacutetiques doivent ecirctre inteacutegreacutees Ceci inclut des donneacutees statistiques

10 Informations sur le produit cosmeacutetiqueAutres informations pertinentes par exemple eacutetudes existantes chez des volontaires humains ou reacutesultats ducircment confirmeacutes et justifieacutes drsquoeacutevaluations de risques qui ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans drsquoautres domaines pertinents

PARTIE B - Eacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetiqueCette partie comporte entre autre les conclusions sur lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute et les avertissements et instructions drsquoutilisation figurant sur lrsquoeacutetiquette

Deacuteclaration des laboratoires aupregraves de lrsquoANSM En France les laboratoires fabriquant conditionnant ou important des produits cosmeacutetiques sont deacuteclareacutes aupregraves de lrsquoANSM (article L5131-2 du Code de la Santeacute publique) La personne qui dirige un eacutetablissement deacutesigne une ou plusieurs personnes qualifieacutees responsables de la fabrication du conditionnement de lrsquoimportation des controcircles de qualiteacute de lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute pour la santeacute humaine de la deacutetention et de la surveillance des stocks de matiegravere premiegravere et de produits finis Ces personnes doivent posseacuteder des connaissances attesteacutees par des diplocircmes titres ou certificats

Information des consommateurs eacutetiquetage Les produits cosmeacutetiques ne sont mis agrave disposition sur le marcheacute que si le reacutecipient et lrsquoemballage des produits cosmeacutetiques portent en caractegraveres indeacuteleacutebiles facilement lisibles et visibles les mentions suivantes (seules sont signaleacutees les mentions pouvant inteacuteresser le preacuteventeur en milieu de travail) (article 19) n le nom ou la raison sociale et lrsquoadresse de la personne responsable n le contenu nominal au moment du conditionnement indiqueacute en poids ou en volume sauf pour les emballages contenant moins de cinq grammes ou moins de cinq millilitres les eacutechantillons gratuits et les unidoses

n n n

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n les preacutecautions particuliegraveres drsquoemploi et au minimum celles indiqueacutees dans les annexes III agrave VI ainsi que drsquoeacuteventuelles indications concernant des preacutecautions particuliegraveres agrave observer pour les produits cosmeacutetiques agrave usage professionnel n la liste des ingreacutedients Ces informations peuvent figurer uniquement sur lrsquoemballage La liste est preacuteceacutedeacutee du terme laquo ingreacutedients raquo Dans cet article est deacutefinie comme laquo ingreacutedient raquo toute substance ou meacutelange utiliseacute de faccedilon intentionnelle dans le produit cosmeacutetique au cours du processus de fabrication Toutefois ne sont pas consideacutereacutees comme ingreacutedients les impureteacutes contenues dans les matiegraveres premiegraveres utiliseacutees et les substances techniques subsidiaires utiliseacutees dans le meacutelange mais ne se retrouvant pas dans la composition du produit finiLes compositions parfumantes et aromatiques et leurs matiegraveres premiegraveres sont mentionneacutees par les termes laquoparfumraquo ou laquoaromaraquo En outre la preacutesence de substances dont la mention est exigeacutee en vertu de la colonne laquoautresraquo de lrsquoannexe III est indiqueacutee dans la liste des ingreacutedients en plus des termes laquoparfumraquo ou laquoaromaraquoLa liste des ingreacutedients est eacutetablie dans lrsquoordre deacutecroissant de leur importance pondeacuterale au moment de leur incorporation dans le produit cosmeacutetique Les ingreacutedients dont la concentration est infeacuterieure agrave 1 peuvent ecirctre mentionneacutes dans le deacutesordre apregraves ceux dont la concentration est supeacuterieure agrave 1 Tout ingreacutedient preacutesent sous la forme drsquoun nanomateacuteriau doit ecirctre clairement indiqueacute dans la liste des ingreacutedients Le nom de lrsquoingreacutedient est suivi du mot laquo nano raquo entre crochetsLes colorants autres que ceux destineacutes agrave colorer les cheveux ou le systegraveme pileux du visage agrave lrsquoexception des cils peuvent ecirctre mentionneacutes dans le deacutesordre apregraves les autres ingreacutedients cosmeacutetiques Pour les produits cosmeacutetiques deacutecoratifs commercialiseacutes en plusieurs nuances de couleurs tous les colorants utiliseacutes dans la gamme agrave lrsquoexception de ceux destineacutes agrave colorer les cheveux ou le systegraveme pileux du visage agrave lrsquoexception des cils peuvent ecirctre mentionneacutes agrave condition drsquoy ajouter les mots laquo peut contenir raquo ou le symbole laquo +- raquo La nomenclature CI (Colour Index) est utiliseacutee le cas eacutecheacuteant

Accegraves du public aux informations Sans preacutejudice de la protection notamment du secret commercial et des droits de proprieacuteteacute intellectuelle la personne responsable veille agrave ce que la formule qualitative et quantitative du produit cosmeacutetique et dans le cas de compositions parfumantes et aromatiques le nom et le numeacutero de code de la composition et lrsquoidentiteacute du fournisseur ainsi que les donneacutees existantes en matiegravere drsquoeffets

indeacutesirables et drsquoeffets indeacutesirables graves provoqueacutes par le produit cosmeacutetique suite agrave son utilisation soient rendus facilement accessibles au public par des moyens approprieacutes (article 21)Les informations quantitatives portant sur la composition du produit cosmeacutetique qui doivent ecirctre tenues agrave disposition du public ne concernent que les substances dangereuses telles que deacutefinies agrave lrsquoarticle 3 du regraveglement (CE) ndeg 12722008 [5]

Nomenclature des ingreacutedientsLa deacutecision 96335CE [6] eacutelabore une nomenclature commune des ingreacutedients qui permettra didentifier les substances par une mecircme deacutenomination dans tous les Eacutetats membres La nomenclature utiliseacutee est lrsquoINCI (International Nomenclature Cosmetic Ingredient) LrsquoINCI a eacuteteacute conccedilue en 1973 par la Cosmetic Toiletry and Fragrance Association (CTFA) association ameacutericaine regroupant des fabricants de cosmeacutetiques En Europe son utilisation est obligatoire pour les cosmeacutetiques depuis 1998 tous les cosmeacutetiques doivent donner sur leur emballage la liste complegravete des ingreacutedients dans lordre deacutecroissant de leur quantiteacute et sous leur deacutenomination INCI La nomenclature INCI est eacutecrite dans deux langues n les extraits de plantes sont donneacutes sous le nom latin de la plante n les noms de moleacutecules et les noms usuels sont donneacutes en anglais Par convention les ingreacutedients parfumeacutes sont regroupeacutes sous le nom laquo parfum raquo sans les deacutetailler Les colorants sont deacutesigneacutes par un Colour Index qui seacutecrit CI puis un nombre agrave 5 chiffres

Le controcircle des produits cosmeacutetiquesIl nrsquoy a pas de controcircle des produits cosmeacutetiques avant leur mise sur le marcheacute ni au niveau des Eacutetats membres ni au niveau de lrsquoUnion europeacuteenne Le controcircle des produits cosmeacutetiques dans lrsquoUnion europeacuteenne est assureacute agrave travers la responsabiliteacute de la personne qui place le produit sur le marcheacute par une simple notification du site de fabrication ou drsquoimportation et par une surveillance des produits preacutesents sur le marcheacuteLes Eacutetats membres prennent toutes les mesures neacutecessaires pour que ni les fabricants ni les importateurs eacutetablis dans la Communauteacute ne mettent sur le marcheacute des produits qui ne satisfont pas aux dispositions du regraveglement (CE) ndeg 12232009 du Parlement europeacuteen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmeacutetiques [4] LrsquoANSM reacutealise des controcircles en laboratoires (essais physicochimiques etou microbiologiqueshellip) ainsi que des inspections pour veacuterifier que la composition des produits reacutepond bien aux exigences reacuteglementaires et que leur

ANNEXE 1 hellip

n n n

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201442

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

fabrication est faite suivant les bonnes pratiques de laboratoire Ces controcircles et ces inspections sont motiveacutes par le signalement drsquoincidents lieacutes agrave un produit et peuvent ecirctre fortuitsSi un Eacutetat membre constate sur la base dune motivation circonstancieacutee quun produit cosmeacutetique bien que conforme aux prescriptions du regraveglement preacutesente un danger pour la santeacute il peut provisoirement interdire ou soumettre agrave des conditions particuliegraveres sur son territoire la mise sur le marcheacute de ce produit Il en informe immeacutediatement les autres Eacutetats membres et la Commission en preacutecisant les motifs justifiant sa deacutecision La Commission procegravede dans les deacutelais les plus brefs agrave la consultation des Eacutetats membres puis elle eacutemet sans tarder son avis et prend les mesures approprieacutees

Produits CMRAvant le 1er deacutecembre 2010 lrsquoarticle 4ter de la directive cosmeacutetique [3] stipule que les substances classeacutees CMR sont interdites drsquoutilisation dans les produits cosmeacutetiques Il est toutefois possible de proceacuteder agrave une deacuterogation drsquointerdiction pour les substances classeacutees CMR 2 (ou anciennement CMR 3 drsquoapregraves la directive 67548CEE [7]) qui peuvent ecirctre utiliseacutees dans les produits cosmeacutetiques agrave condition qursquoelles aient fait lrsquoobjet drsquoun avis favorable du Comiteacute scientifique pour la seacutecuriteacute des consommateurs (CSSC ou SCCS pour Scientific Committee on Consumer Safety) qui est en charge de lrsquoeacutevaluation des produits cosmeacutetiques au niveau europeacuteenA partir du 1er deacutecembre 2010 les dispositions preacutevues agrave lrsquoarticle 15 du regraveglement europeacuteen [4] sont entreacutees en application Cet article reprend drsquoune part le principe drsquointerdiction drsquoutilisation des substances classeacutees CMR de la directive cosmeacutetique [3] et drsquoautre part la possibiliteacute de deacuterogation drsquointerdiction pour les substances classeacutees CMR 2 sous reacuteserve drsquoun avis favorable du SCCS quant agrave leur utilisation dans les produits cosmeacutetiques De plus ce mecircme article 15 preacutevoit la possibiliteacute de proceacuteder agrave une deacuterogation drsquointerdiction des substances classeacutees CMR 1A et 1B agrave titre exceptionnel et sous reacuteserve que les conditions suivantes soient remplies n les substances doivent ecirctre conformes aux prescriptions relatives agrave la seacutecuriteacute des denreacutees alimentaires n aucune substitution nrsquoest possible apregraves une analyse des solutions de remplacement n la demande doit ecirctre faite pour un usage particulier de la cateacutegorie de produits et ce avec une exposition deacutetermineacutee n les substances doivent avoir fait lrsquoobjet drsquoun avis favorable du SCCS qui doit consideacuterer lrsquoexposition globale via drsquoautres sources que les produits cosmeacutetiques et ce en accordant une attention particuliegravere aux groupes de population vulneacuterables

Par ailleurs et dans ce contexte le paragraphe 4 de lrsquoarticle 15 dudit regraveglement stipule que lorsque des critegraveres convenus par la Communauteacute ou au niveau international pour lrsquoidentification des substances preacutesentant des proprieacuteteacutes perturbant le systegraveme endocrinien sont disponibles ou au plus tard le 11 janvier 2015 la CE reacutevise ledit regraveglement en ce qui concerne les substances preacutesentant des proprieacuteteacutes perturbant le systegraveme endocrinienEn vue drsquoeacuteviter tout meacutesusage du produit cosmeacutetique un eacutetiquetage speacutecifique est assureacute conformeacutement agrave lrsquoarticle 3 du regraveglement europeacuteen compte tenu des risques eacuteventuels lieacutes agrave la preacutesence de substances dangereuses et aux voies drsquoexposition [4]

Eacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique pour la santeacute humaineLe fabricant drsquoun produit ou son repreacutesentant ou la personne responsable de sa mise sur le marcheacute doit pour reacutepondre agrave un controcircle pouvoir mettre agrave la disposition de lrsquoautoriteacute compeacutetente une liste drsquoinformations dont lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute pour la santeacute humaine du produit cosmeacutetiqueLe SCCS [qui a remplaceacute en 2008 le Scientific committee on consumer products (SCCP) qui lui-mecircme avait remplaceacute le Scientific Comittee on Cosmetic Products and Non Food Products intended for consumers (SCCNFP) en 2004] a eacutediteacute un guide pour lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute des ingreacutedients des produits cosmeacutetiques mais celui-ci nrsquoest qursquoune recommandation La derniegravere version date du 11 deacutecembre 2012 (8e reacutevision) [8]

Guide pour lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetiqueLes donneacutees requises par le SCCS pour lrsquoeacutevaluation drsquoune substance entrant dans la composition du produit cosmeacutetique en vue de son inscription agrave une des annexes de la directive cosmeacutetique 76768CEE modifieacutee [3] (ou au regraveglement europeacuteen [4] agrave partir du 11 juillet 2013) sont les suivantes Donneacutees de caracteacuterisation des substances

1) Identiteacute chimique2) Forme physique3) Poids moleacuteculaire4) Caracteacuterisation et pureteacute de la substance5) Caracteacuterisation des impureteacutes ou contaminants associeacutes6) Solubiliteacute7) Coefficient de partage n-octanol (o) eau (w) (Log Pow)8) Speacutecifications physico-chimiques suppleacutementaires pertinentes9) Homogeacuteneacuteiteacute et stabiliteacute10) Spectre drsquoabsorption UV-VIS11) Composition en isomegraveres 12) Fonctions et usages

n n n

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 43

Donneacutees de seacutecuriteacute1) Toxiciteacute aigueuml 2) Irritation et corrosiviteacute 3) Sensibilisation cutaneacutee 4) Absorption percutaneacutee 5) Toxiciteacute agrave dose reacutepeacuteteacutee 6) Geacutenotoxiciteacute 7) Carcinogeacuteniciteacute 8) Reprotoxiciteacute 9) Toxicocineacutetique 10) Phototoxiciteacute induite 11) Donneacutees chez lrsquohomme

Il est geacuteneacuteralement admis par le SCCS que les points 1 agrave 6 constituent les donneacutees de seacutecuriteacute minimales requises Les points 7 8 et 9 ainsi que des donneacutees compleacutementaires au point 6 (geacutenotoxiciteacute) peuvent devenir neacutecessaires degraves lors qursquoune peacuteneacutetration importante par voie orale est attendue ou si lrsquoabsorption percutaneacutee est importante en tenant compte du profil toxicologique de la substance et de sa structure chimique Toutes les donneacutees suppleacutementaires pertinentes disponibles sont verseacutees au dossier

Le guide du SCCS mentionne que les lignes directrices preacutesentent un inteacuterecirct aussi pour tous les ingreacutedients destineacutes agrave ecirctre incorporeacutes dans les produits cosmeacutetiques Il est eacutegalement indiqueacute que bien que ces lignes directrices ne soient pas reacutedigeacutees pour les ingreacutedients non reacuteglementeacutes elles peuvent en reacutealiteacute servir agrave la constitution du dossier preacutevu par la reacuteglementation [8]

Par ailleurs le SCCS considegravere que les tests requis par la directive 67548CEE modifieacutee [7] pour les substances produites entre une agrave dix tonnes sont le minimum en dessous duquel lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute drsquoun ingreacutedient devient quasiment impossible Les tests requis par cette directive pour les substances produites entre une agrave dix tonnes sont les suivants toxiciteacute aigueuml (orale cutaneacutee ou inhaleacutee) irritation cutaneacutee et oculaire essai de sensibilisation et donneacutees de mutageacuteniciteacute

Eacutevaluation du risque pour la santeacute humaine calcul des marges de seacutecuriteacuteLes eacutetapes drsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute drsquoun produit cosmeacutetique peuvent se reacutesumer de la faccedilon suivante n Eacutetape 1 identification du danger de lrsquoingreacutedient donneacutees de caracteacuterisation donneacutees de seacutecuriteacute n Eacutetape 2 eacutevaluation de lrsquoexposition du consommateur agrave lrsquoingreacutedient

n Eacutetape 3 eacutevaluation du risque de lrsquoingreacutedient et recevabiliteacute ou non de lrsquoingreacutedient pour lrsquoutilisation dans un produit cosmeacutetique n Eacutetape 4 acceptabiliteacute pour le produit cosmeacutetique

En termes drsquoeacutevaluation de risque la derniegravere phase de lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute drsquoun ingreacutedient cosmeacutetique passe par le calcul de marges de seacutecuriteacute effectueacute agrave partir drsquoune dose consideacutereacutee sans effet indeacutesirable observeacute (NOAEL) et sur la base drsquoun sceacutenario drsquoexposition maximalisant agrave lrsquoingreacutedient eacutetudieacute avec application de facteur drsquoincertitude Pour les ingreacutedients cosmeacutetiques ce facteur drsquoincertitude est appeleacute marge de seacutecuriteacute MoS

Le SCCS considegravere dans ses lignes directrices que la marge de seacutecuriteacute (Mos) doit ecirctre supeacuterieure agrave 100 pour deacuteclarer lrsquoinnocuiteacute pour la santeacute humaine de lrsquoingreacutedient consideacutereacute et recommande drsquoeffectuer ces calculs de marge de seacutecuriteacute selon le scheacutema reacutesumeacute suivant

MoS = NOAELSED

NOAEL No Observed Adverse Effect Level (Dose consideacutereacutee sans effet indeacutesirable observeacute)

SED Dose dexposition systeacutemique preacutevue pour lrsquoingreacutedient

La MoS gt 100 signifie que lrsquoexposition maximale attendue chez lrsquohomme via les produits cosmeacutetiques est 100 fois en dessous de la plus forte dose sans effet chez lrsquoanimal Le chiffre de 100 est calculeacute en prenant un facteur 10 pour les diffeacuterences interespegraveces et 10 pour la variabiliteacute individuelle

Pour les enfants un facteur suppleacutementaire est pris en compte et consideacuterant le ratio de la superficie par rapport agrave la masse

- 23 naissance- 18 jusqursquoagrave 6 mois- 16 jusqursquoagrave 12 mois- 15 jusqursquoagrave 5 ans- 13 jusqursquoagrave 10 ans

La dose drsquoexposition systeacutemique attendue est calculeacutee de la maniegravere suivante

SED = [DA(microgcm-2) x 10-3(mgmicrog-1) x SA(cm2) X F( j) x R] 60 kg

SED Dose drsquoexposition systeacutemique en mgkg-1 pcj-1

DA Dose absorbeacutee par voie cutaneacutee en quantiteacute par cm2

SA Surface drsquoapplication du produit dans les conditions normales drsquoutilisation en cm2

F Freacutequence drsquoapplication par jour

R Facteur de reacutetention (prise en compte du rinccedilage ou non et de la dilution du produit)

60 kg Poids corporel moyen

Ou

n n n

ANNEXE 1 hellip

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201444

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

SED = [QA (gj-1) x 1 000 mgg-1 x C ()100 x DA ()100 ] 60 kg

SED Dose drsquoexposition systeacutemique en mgkg-1 pcj-1

QA Quantiteacute de produit appliqueacutee par voie cutaneacutee en gj-1

C () Concentration de lrsquoingreacutedient dans le produit cosmeacutetique

DA () Dose absorbeacutee par voie cutaneacutee en de la dose appliqueacutee

60 kg Poids corporel moyen

CommentairesLa prise en compte de la femme enceinte nrsquoest pas citeacutee dans le regraveglement [4] elle est cependant signaleacutee dans le guide drsquoeacutevaluation des risques du SCCS [8]

Les colorants (annexe IV) ont fait lrsquoobjet drsquoune reacuteeacutevaluation complegravete depuis une dizaine drsquoanneacutees

Les filtres UV (annexe VI) peuvent ecirctre utiliseacutes comme protecteurs de formule agrave des concentrations plus faibles

Dans le cadre du dossier de seacutecuriteacute il est demandeacute de disposer de donneacutees sur la mutageacuteniciteacute la carcinogeacuteniciteacute la reprotoxiciteacute degraves lors qursquoune peacuteneacutetration importante par voie orale ou percutaneacutee sont attendues Il est agrave noter que la notion laquo drsquoimportance raquo nrsquoest deacutefinie nulle part Elle peut donc ecirctre essentiellement subjective Cette notion de peacuteneacutetration est eacutegalement deacutefinie uniquement pour un usage par le

consommateur Lrsquousage par des professionnels peut engendrer des niveaux drsquoexposition diffeacuterents et par lagrave-mecircme de peacuteneacutetration dans lrsquoorganisme plus importanteLa voie respiratoire nrsquoest pas prise en compte dans la reacuteglementation Le SCCS geacuteneacuteralement recommande la non-utilisation des produits cosmeacutetiques sous forme de spray si les donneacutees toxicologique par inhalation ne sont pas disponibles [8]Lors du calcul de lrsquoexposition les formules proposeacutees ne prennent en compte que les donneacutees concernant le consommateur dans des conditions normales et preacutevisibles La surface de contact la freacutequence drsquoapplication la quantiteacute de produit appliqueacutee sont notamment diffeacuterentes dans le cadre drsquoune exposition professionnelle Les marges de seacutecuriteacute (MoS) peuvent donc ecirctre tout agrave fait diffeacuterentes Des substances peuvent donc ecirctre consideacutereacutees sans risque du fait du calcul de la MoS pour un usage par un consommateur alors que ce mecircme calcul pour un usage professionnel rendrait son utilisation inacceptable en terme de seacutecuriteacute sanitaireIl convient de noter la situation reacuteglementaire difficile depuis lrsquointerdiction de lrsquoexpeacuterimentation animale qui rend impossible la reacutealisation des eacutetudes neacutecessaires agrave lrsquoeacutevaluation du risque dans un contexte drsquoexigences leacutegitimes pour atteindre un niveau eacuteleveacute de protection sanitaire

hellip ANNEXE 1

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 45

Objet Eacutevaluation du risque chimique pour les cosmeacutetiques

Madame Monsieur

Lrsquoarticle R 4624-4 du Code du travail preacutecise laquo qursquoafin deacuteviter toute alteacuteration de la santeacute des travailleurs du fait de leur travail le meacutedecin du travail ou dans les services de santeacute au travail interentreprises leacutequipe pluridisciplinaire est informeacute(e) 1deg de la nature et de la composition des produits utiliseacutes ainsi que de leurs modaliteacutes demploi Lemployeur transmet notamment au meacutedecin du travail les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute deacutelivreacutees par le fournisseur de ces produits 2deg des reacutesultats de toutes les mesures et analyses reacutealiseacutees dans les domaines mentionneacutes agrave larticle R 4623-1 raquo

Votre activiteacute fait que la majeure partie des produits utiliseacutes dans votre salon sont des cosmeacutetiques et que vous ne pouvez pas par conseacutequent transmettre les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) correspondantes (les cosmeacutetiques nrsquoeacutetant pas soumis agrave cette obligation de FDS) Neacuteanmoins ceci ne vous exonegravere pas en tant qursquoemployeur de votre obligation drsquoeacutevaluation du risque chimique de votre entreprise et de la transmission de cette eacutevaluation agrave votre meacutedecin du travail Crsquoest pourquoi nous vous proposons ci-joint un modegravele de lettre vous permettant de demander agrave vos fournisseurs de cosmeacutetiques certaines preacutecisions indispensables que vous voudrez bien nous retransmettre degraves reacuteception

Avec mes remerciements anticipeacutes et vous remerciant de votre collaboration veuillez agreacuteer Madame Monsieur mes salutations distingueacutees

Objet Eacutevaluation du risque chimique pour les cosmeacutetiques

Madame Monsieur

Lrsquoarticle R 4624-4 du Code du travail preacutecise laquo qursquoafin deacuteviter toute alteacuteration de la santeacute des travailleurs du fait de leur travail le meacutedecin du travail ou dans les services de santeacute au travail interentreprises leacutequipe pluridisciplinaire est informeacute(e) 1deg de la nature et de la composition des produits utiliseacutes ainsi que de leurs modaliteacutes demploi Lemployeur transmet notamment au meacutedecin du travail les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute deacutelivreacutees par le fournisseur de ces produits 2deg des reacutesultats de toutes les mesures et analyses reacutealiseacutees dans les domaines mentionneacutes agrave larticle R 4623-1 raquo

Mon activiteacute fait que la majeure partie des produits chimiques utiliseacutes dans mon salon sont des cosmeacutetiques et qursquoagrave ce titre ils ne sont pas concerneacutes par les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) Neacuteanmoins ceci ne mrsquoexonegravere pas en tant qursquoemployeur de mon obligation drsquoeacutevaluation du risque chimique et de la transmission de cette derniegravere agrave mon meacutedecin du travail Crsquoest pourquoi je vous serais reconnaissant pour les cosmeacutetiques que vous me fournissez et dont la liste suit

de me garantir dans leurs compositions la non-preacutesence de produits dits CMR (canceacuterogegravenes mutagegravenes et toxiques pour la reproduction) tels que deacutefinis par lrsquoarticle R 4412-60 du Code du travail Drsquoautre part puisque la composition des cosmeacutetiques varie souvent dans le temps alors que le nom commercial demeure identique je vous serais eacutegalement reconnaissant de me renouveler cette garantie annuellement

Avec mes remerciements anticipeacutes et vous remerciant de votre collaboration veuillez agreacuteer Madame Monsieur mes salutations distingueacutees

ANNEXE 2 Modegravele de lettre type pour les services de santeacute au travail afin drsquoeacutecrire aux salons de coiffure

ANNEXE 3 Modegravele de lettre type agrave transmettre aux salons de coiffure pour leurs fournisseurs

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REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL

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47JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AUTEURS J Passeron 1 G Truchon 1 F Pilliegravere 2 P Hoet 3 M Berode 4 A Bijaoui 2 A Sager 4 A DeTorrenteacute 4 M Gagnon 1 G Vadnais 1 1 Institut de recherche Robert-Sauveacute en santeacute et en seacutecuriteacute au travail (IRSST) Queacutebec 2 Institut national de recherche et de Seacutecuriteacute (INRS) deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales 3 Universiteacute catholique de Louvain (UCL) Belgique 4 Institut universitaire romand de santeacute au travail (IST) Suisse

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lrsquoexposition aux produits chimiques au poste de travail Lrsquoexpeacuterience drsquoun reacuteseau francophone multidisciplinaire

TF 218VU DU TERRAIN

Depuis 2005 une veille bibliographique sur la surveillance biologique de lrsquoexposition aux produits chimiques en milieu de travail (SBEPC MT) a eacuteteacute mise en place par un reacuteseau francophone multidisciplinaire INRS (France) IRSST (Queacutebec) et UCL (Belgique)Cet article dresse le bilan de lrsquoinformation reacutecolteacutee durant quatre ans de 2009 agrave 2012 au travers des 435 articles seacutelectionneacutes puis analyseacutes par des chercheursexperts1 Plusieurs thegravemes drsquointeacuterecirct ou drsquoactualiteacute sont freacutequemment discuteacutes dans le domaine de la SBEPC MT et font lrsquoobjet drsquoune analyse plus approfondie notamment les pesticides les hydrocarbures aromatiques le benzegravene le manganegravese la variabiliteacute biologique les dosages cutaneacutes et frottis de surface les dosages dans lrsquoair expireacute ou encore la spectromeacutetrie de masse

MOTS CLEacuteSSurveillance biologique veille biomeacutetrologie

en reacutesumeacute

La surveillance biolo-gique de lrsquoexposition aux pro-duits chimiques en milieu de travail (SBEPC MT) est un des eacuteleacute-ments drsquoeacutevaluation de lrsquoexposi-tion des travailleurs aux produits chimiques Elle peut ecirctre deacutefinie comme lrsquoidentification et la me-sure des substances de lrsquoenviron-nement du poste de travail ou de leurs meacutetabolites dans les tissus les seacutecreacutetions ou lrsquoair expireacute des salarieacutes exposeacutes pour eacutevaluer lrsquoexposition et les risques pour la santeacute en comparant les valeurs mesureacutees agrave des valeurs de reacutefeacute-rence approprieacutees Elle participe donc agrave la deacutemarche drsquoeacutevaluation du risque chimique agrave la gestion et agrave la preacutevention de celui-ci mais aussi agrave la traccedilabiliteacute de lrsquoexposi-tion Elle est le plus souvent com-

pleacutementaire de la meacutetrologie atmospheacuterique pour eacutevaluer les niveaux drsquoexposition pro-fessionnels agrave certaines subs-tances La mesure des indicateurs bio-logiques drsquoexposition constitue la meacutethode de choix pour lrsquoesti-mation des risques sanitaires des populations profession-nellement exposeacutees En effet lrsquoun des principaux avantages de la SBEPC MT consiste agrave eacuteva-luer lrsquoexposition globale des travailleurs en inteacutegrant les diffeacuterentes voies drsquoexposition possibles (pulmonaire cuta-neacutee digestive) Cette approche permet eacutegalement lrsquointeacutegra-tion temporelle des expositions et tient compte de plusieurs facteurs relieacutes agrave la tacircche aux

1 Pour plus de faciliteacute les cher-cheurs et experts lisant et analysant les articles seront appeleacutes chercheurs dans la suite du texte

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201448

VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

conditions reacuteelles drsquoexposition ou agrave lrsquoindividu lui-mecircme lesquels peuvent influencer lrsquoabsorption le meacutetabolisme ou lrsquoexcreacutetion des xeacutenobiotiques Cependant certaines limites sappliquent agrave la SBEPC MT elle nest en effet pas adapteacutee agrave la surveillance des effets locaux De plus la forte va-riabiliteacute biologique affectant les indicateurs biologiques de courte demi-vie en limite lutilisation car la SBEPC MT pourrait lors de preacutelegravevements tardifs sous-esti-mer lexposition ou au contraire la surestimer en cas de hausses de concentrations en fin de journeacutee Il faut eacutegalement noter que peu de valeurs de reacutefeacuterence existent agrave ce jour et le nombre de substances pour lesquelles une biomeacutetrologie est disponible est encore limiteacuteDepuis 2005 une veille biblio-graphique sur la SBEPC MT a eacuteteacute mise en place par un reacuteseau fran-cophone multidisciplinaire Ce reacute-seau comptait initialement 4 ins-titutions du domaine de la santeacute au travail lrsquoINRS (France) lrsquoIRSST (Queacutebec) lrsquoIST (Suisse) et lrsquoUCL (Bel-gique) Aujourdrsquohui lrsquoINRS lrsquoIRSST et lrsquoUCL continuent drsquoœuvrer conjointement Lrsquoobjectif de cette collaboration est avant tout de favoriser la mise en commun de compeacutetences afin de suivre en continu et drsquoeacutechanger peacuteriodique-ment lrsquoinformation pertinente des publications reacutecentes dans le domaine de la SBEPC MTLes eacutetapes de deacuteveloppement de la strateacutegie de recherche de collecte des donneacutees et de commentaires des articles seacutelectionneacutes dans des bases Reference Managerreg pour un accegraves aiseacute aux chercheurs ont eacuteteacute deacutecrites en deacutetails dans une premiegravere publication [1] Il srsquoagit drsquoun processus de veille scientifique bibliographique ac-tive axeacutee sur le suivi des thegravemes de recherche propres agrave chaque

institution sur les tendances et les nouveauteacutes mais aussi drsquoune veille plus technique et meacutetho-dologique orienteacutee sur lrsquoeacutevolution des dosages biologiques et des meacutethodes analytiques disponibles ainsi que sur les reacutesultats drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques fournissant des valeurs de reacutefeacuterence et drsquoaide agrave lrsquointerpreacutetation des reacutesultats Ces donneacutees permettent ainsi de documenter ou diriger des pro-jets de recherche mais eacutegalement de maintenir agrave jour des guides de surveillance biologique de lrsquoINRS et de lrsquoIRSST et ainsi relayer lrsquoin-formation aupregraves des diffeacuterents acteurs de santeacute au travailLes acteurs de cette collaboration sont drsquoune part les documenta-listes qui collectent organisent et transmettent lrsquoinformation drsquoautre part les chercheurs (meacute-decins toxicologues et chimistes speacutecialiseacutes en santeacute au travail) qui seacutelectionnent analysent indexent et exploitent les donneacutees La mise en commun des forces des diffeacute-rentes institutions a abouti au deacute-veloppement et agrave la mise en place drsquoune strateacutegie qui livre au cher-cheur de maniegravere reacuteguliegravere une information cibleacutee en fonction de critegraveres preacuteeacutetablis Il reste alors au chercheur agrave eacutevaluer cette informa-tion et agrave assurer la diffusion au tra-vers du reacuteseau des reacutesultats qursquoil juge pertinentsLrsquoobjectif de cet article est de faire le bilan de lrsquoinformation reacutecolteacutee et analyseacutee pendant quatre ans de 2009 agrave 2012

ORGANISATION DE LA VEILLEBriegravevement cette veille consiste en lrsquointerrogation de bases de don-neacutees bibliographiques via le ser-veur ProQuest DialogTM (ancienne-ment Datastarreg) agrave lrsquoaide de mots

cleacutes testeacutes et jugeacutes pertinents par les acteurs de la veille Cette in-terrogation est reacutealiseacutee 3 fois par an Les nouvelles reacutefeacuterences sont seacutelectionneacutees sur leur pertinence On entend par laquo pertinents raquo les articles ayant reacutepondu agrave la requecircte eacutetablie par le groupe de travail et eacutetant bien en rapport avec le thegraveme de la SBEPC MT Ces reacutefeacute-rences sont ensuite analyseacutees par les chercheurs puis indexeacutees dans une base regroupant tous les ar-ticles issus des diffeacuterentes veilles reacutealiseacutees depuis 2006 et geacutereacutees par le logiciel Reference Managerreg Apregraves une peacuteriode de rodage plu-sieurs modifications ont eacuteteacute intro-duites dans lrsquoorganisation globale de la veille La principale modifi-cation concerne la suppression du libre choix des articles agrave analyser par les chercheurs En effet dans un premier temps afin de mettre agrave profit la diversiteacute des inteacuterecircts individuels qui fait lrsquoattrait de ce groupe pluridisciplinaire chaque chercheur avait le choix de seacutelec-tionner dans la base de donneacutees reacutesultant de la veille en cours les articles qursquoil deacutesirait analyser Le corollaire de ce libre choix a fait que ces critegraveres de seacutelection nrsquoeacutetaient pas neacutecessairement reproductibles dans le temps mais fortement deacutependants des laquo contextes raquo du moment de chacun des lecteurs (par exemple projets de recherche en cours mise agrave jour des guides de surveillance biologique de lrsquoINRS et de lrsquoIRSST) Par la suite il est appa-ru que cette option ne permettait pas drsquoavoir une vue drsquoensemble des eacutevolutions et des tendances sur la theacutematique de la SBEPC MT ce qui eacutetait lrsquoobjectif principal de cette veille bibliographique Il a donc eacuteteacute deacutecideacute drsquoanalyser tous les articles issus drsquoune veille et un tra-vail reacutetroactif a eacuteteacute reacutealiseacute sur les articles reacutepertorieacutes depuis 2009 qui ont eacuteteacute indexeacutes avec des mots

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 49

cleacutes speacutecifiques et compleacuteteacutes drsquoun eacuteventuel commentaireLrsquointroduction drsquoune indexation systeacutematique de mots cleacutes a eacuteteacute faite sur la base drsquoune dizaine de sous-groupes de termes de faccedilon agrave deacutefinir pour chaque article les prin-cipaux points abordeacutes agrave savoir l le type drsquoarticles (revue meacuteta-analysehellip)l le type de population eacutetudieacuteel la nature du toxique (famille chimique des substances)l le milieu analyseacute (air ou biolo-gique en preacutecisant sang urine air expireacute salive)l les voies drsquoabsorptionl le type de biomarqueur eacutetudieacutel le secteur drsquoactiviteacute profession-nelle meacutetier ou poste eacutetudieacutel les meacutethodes analytiques utili-seacuteesl lrsquoorgane ou systegraveme ciblel et enfin les usages ou caracteacuteris-tiques des substances eacutetudieacutees

Une seacuterie de mots cleacutes isoleacutes a permis drsquoajouter un eacuteleacutement de description pour lrsquoaide agrave lrsquointerpreacute-tation par exemple valeur de reacutefeacute-rence relation dose-effet variabili-teacute biologique geacutenotoxiciteacute dosage cutaneacute

REacuteSULTATS DESCRIPTIFS DE LA VEILLE ET PREMIEgraveRES INTERPREacuteTATIONSSeuls les mots cleacutes apparaissant avec une reacutecurrence importante (n ge 30) ou jugeacutes comme preacutesen-tant un inteacuterecirct particulier par les chercheurs sont preacutesenteacutes dans cette partie Au total 435 articles laquo pertinents raquo ont eacuteteacute retenus pour analyse pour la peacuteriode allant de janvier 2009 agrave deacutecembre 2012 Avec la strateacutegie mise en place la tregraves grande majoriteacute des reacutefeacute-rences issues de la recherche (plus de 95 ) correspond de maniegravere

preacutecise et cibleacutee agrave la theacutematiqueCompte tenu de la quantiteacute de mots cleacutes utiliseacutes les principaux reacutesultats seront discuteacutes La reacutepar-tition du nombre drsquoarticles publieacutes en fonction des diffeacuterents mots cleacutes est preacutesenteacutee aux annexes 1 et 2 Seuls les substances chimiques et leurs diffeacuterents meacutetabolites nrsquoont pas eacuteteacute traiteacutes en totaliteacute en raison de leur nombre trop impor-tant Les tableaux preacutesenteacutes re-censent le nombre total drsquoarticles par anneacutee au sein des diffeacuterents sous-groupes de mots cleacutes La reacutepartition du nombre drsquoar-ticles en fonction de leur anneacutee de publication est preacutesenteacutee agrave la figure 1

Parmi ces articles la grande majo-riteacute est composeacutee drsquoarticles ori-ginaux (70 soit 305435) Onze pour cent eacutetaient des revues geacuteneacuterales (46435) 8 (36435) correspondent agrave des communica-tions actes lettres revues systeacute-matiques eacuteditoriaux chapitres de livres meacuteta-analyses et commen-taires tandis que les 11 restants ne sont classeacutes dans aucune de ces cateacutegories (50435) (annexe 1)Consideacuterant les articles ayant eacuteteacute indexeacutes par type de population eacutetudieacutee (n = 386) 94 sont des

2012

200992

92

143

108

2011

22001100

Figure 1 Nombre drsquoarticles retenus par la veille par anneacutee de publication

(n = 435)

eacutetudes sur lrsquohumain (363386) et 57 (223386) concernent des eacutetudes sur les travailleurs Dans 49 cas (435-386) lrsquoarticle nrsquoa pas eacuteteacute indexeacute (non renseigneacute ou non pertinent) On peut toutefois noter une augmentation du nombre drsquoeacutetudes en population geacuteneacuterale indexeacutees entre 2009 et 2012 ainsi qursquoune diminution des eacutetudes sur les travailleurs en 2012 (45 soit 61136 des publications compara-tivement agrave une moyenne de 65 pour les autres anneacutees) (figure 2)

Figure 2 Type de population eacutetudieacutee pourcentage drsquoarticles par anneacutee (n = 386)

Il est inteacuteressant de noter que les grandes familles chimiques les plus freacutequemment indexeacutees restent des sujets assez classiques meacutetaux (97435) pesticides (67435) hydro-carbures aromatiques (50435) et hydrocarbures aromatiques poly-cycliques (HAPs) (43435) Pour ce dernier terme il est agrave noter une eacutevolution dans le temps puisque 20 (1677) des articles sont in-dexeacutes avec ce mot cleacute en 2009 et seulement 7 (11153) en 2012 Pour le bispheacutenol A aucune publication nrsquoeacutetait recenseacutee en 2009 pour 7 en 2012 en raison de son effet pertur-bateur endocrinien reacutecemment mis en avant et de son utilisation largement reacutepandue dans le grand

0

10

20

30

40

50

60

70

2010 2011 20122009

Eacutetudes de population geacuteneacuterale Eacutetudes sur travailleurs

Eacutetudes sur volontaires

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201450

VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

public Les pesticides sont princi-palement repreacutesenteacutes par les orga-nophosphoreacutes (2667) devant les organochloreacutes (1067) et les pyreacute-thrinoiumldes (967) Les meacutetaux les plus freacutequemment eacutetudieacutes sont preacutesenteacutes agrave la figure 3Pour les mots cleacutes ayant trait aux milieux biologiques les plus freacute-quemment retrouveacutes sont lrsquourine et le sang Agrave un niveau plus faible se trouvent les phanegraveres lrsquoair ex-pireacute et les condensats drsquoair expireacute ces deux derniers mots cleacutes seront eacutetudieacutes plus en deacutetail dans la dis-cussion Parmi les 487 reacutefeacuterences agrave un milieu biologique (plusieurs milieux sont souvent eacutetudieacutes dans le mecircme article) une leacutegegravere dimi-nution pour lrsquoeacutetude des urines et une augmentation pour lrsquoeacutetude du milieu sanguin sont observeacutees en 2012 (figure 4) Il srsquoagit peut-ecirctre simplement drsquoun eacuteleacutement ponc-tuel agrave suivre sur les futures veillesLes principales voies drsquoabsorp-tion restent lrsquoinhalation (53 soit 119224 publications) et lrsquoabsorp-tion cutaneacutee (23 52224) Dans de nombreux articles les voies dabsorption ne sont pas speacutecifieacutees et ne peuvent donc ecirctre indexeacuteesLrsquoeacutetude des biomarqueurs drsquoex-position semble en progression

2010 2011 201220090

3

6

9

12

15

Cadmium Plomb Chrome Arsenic Manganegravese Nickel Mercure Cobalt

Figure 3 Meacutetaux les plus eacutetudieacutes nombre drsquoarticles par anneacutee (n = 97)

2010 2011 201220090

10

20

30

40

50

60

70

Urine Sang Phanegraveres Air expireacute Condensat air expireacute

Figure 4 Milieux biologiques les plus eacutetudieacutes pourcentage drsquoarticles par anneacutee (n = 481)

Figure 5 Pourcentages drsquoarticles par anneacutee ayant trait aux diffeacuterents types de biomarqueurs (n = 375)

0

20

40

60

80

100

2010 2011 20122009

BM drsquoexposition BM drsquoeffet BM de susceptibiliteacute

agrave lrsquoinverse de celle des biomar-queurs drsquoeffet avec une tendance agrave la hausse sur les deux derniegraveres anneacutees (figure 5)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 51

Les diffeacuterents meacutetiers etou sec-teurs drsquoactiviteacutes les plus freacutequem-ment indexeacutes sont lrsquoagriculture (23 des eacutetudes soit 38164) les industries chimiques et pharma-ceutiques (13 21164) lrsquoindus-trie peacutetrochimique (8 13164) ainsi que le personnel soignant (8 13164) Mis agrave part les meacute-tiers du secteur de la santeacute (infir-miers pharmaciens laborantins) les pompistes et les peintres les autres meacutetiers preacutesentent tregraves peu drsquooccurrences en raison de leur tregraves grande diversiteacute (cf annexe 1)Les trois figures 6 7 et 8 preacutesentent des mots cleacutes laquo isoleacutes raquo intimement lieacutes au concept de la SBEPC MT soit les valeurs de reacutefeacuterence les rela-tions dose internedose externe et dose interneeffet Il a sembleacute inteacuteressant drsquoobserver la reacuteparti-tion de ces articles par rapport agrave ces thegravemes Cinquante-trois publi-cations sur 435 (12 ) srsquointeacuteressent agrave des valeurs de reacutefeacuterence (figure 6) reacuteparties entre des eacutetudes de population geacuteneacuterale et des eacutetudes sur travailleurs Les eacutetudes sur po-pulation geacuteneacuterale visent surtout agrave eacutetablir des niveaux drsquoimpreacutegna-tion des diffeacuterents indicateurs bio-logiques chez des sujets non pro-fessionnellement exposeacutes alors que les eacutetudes sur travailleurs pro-posent des valeurs de reacutefeacuterence chez les salarieacutes exposeacutes Ainsi de nouvelles valeurs de reacutefeacuterence sont proposeacutees pour lrsquoexposition professionnelle agrave lrsquoaluminium [2] et au di(2-eacutethylhexyl)phtalate [3]Le mot cleacute relation dose internedose externe est indexeacute dans 61 ar-ticles sur 435 (14 ) et concerne majoritairement les publications en rapport agrave des hydrocarbures aromatiques des HAPs et des meacutetaux (figure 7) familles les plus freacutequemment indexeacutees Par contre ce mecircme mot cleacute est peu associeacute

Figure 6 Reacutepartition en nombre des articles portant sur des valeurs de reacutefeacuterence

Figure 7 Reacutepartition en nombre des articles portant sur la relation dose interne et externe

Meacutetaux 15 (2012 10 2011 2 2010 3)

Pesticides 7 (2012 5 2011 1 2010 1)

Hydrocarbures 3 (2012) aromatiques

Isocyanates 3 (2012 1 2011 2)

Phtalates 3 (2012 1 2011 1 2010 1) HAP 1 (2012) Amine arom 1 (2012)

Pheacutenols 1 (2012)

Meacutetaux 3 (2012 2 2010 1)

Valeurs de reacutefeacuterence 53

Biomarqueurdrsquoexposition

Biomarqueurdrsquoeffet

Biomarqueurde susceptibiliteacute

39

3

0

Doseinterneext

Hydrocarbures 15aromatiques

HAP 12

Meacutetaux 12

Pesticides 5

Isocyanates 3

Amines 3aromatiques

Hydrocarbures 2aliphatiques

Hydrocarbures aliphatiques 1halogeacuteneacutes

Cytostatiques 2

Amides 3

Pheacutenols 1

Glycols et deacuteriveacutes 1

Opioides 1

Benzegravene 15

Toluegravene 7

Styregravene 2

Manganegravese 3

Plomb 1

Bore 1

Tungstegravene 1

Cobalt 1

Chrome 1

Aluminium 1

Arsenic 1

Nickel 1

61

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agrave laquo pesticides raquo famille pourtant freacutequemment indexeacutee ceci peut srsquoexpliquer car ces derniers sont le plus souvent utiliseacutes en exteacuterieur sans qursquoune meacutetrologie atmos-pheacuterique soit alors possible Un in-teacuterecirct particulier peut ecirctre constateacute pour le benzegravene et le toluegravene par-mi les hydrocarbures aromatiques et pour le manganegravese parmi les meacutetauxEnfin la figure 8 repreacutesente la reacutepartition des 42 articles sur 435 (95 ) ayant examineacute la relation doseeffet Les principaux thegravemes eacutetudieacutes sont les effets geacuteno-toxiques des meacutetaux [4] des pes-ticides [5 agrave 8] ou du benzegravene [9 10] mais eacutegalement les effets reacutenaux [11] neurotoxiques [12 13] ou pul-monaires [14]Parmi les 435 publications analy-seacutees un nombre important aborde des sujets comme la toxicocineacute-tique (59) les facteurs confondants (46) lrsquoeacutevaluation du risque (44) la

Figure 8 Reacutepartition en nombre des articles portant sur la relation dose interne et effet

Relationdoseeffet

Meacutetaux 10

Pesticides 6

HAP 5

Hydrocarbures 4aromatiques

Amides 1

Hydrocarbures 1aliphatiques

Glycols et deacuteriveacutes 1

Acides 1

Benzegravene 3

Styregravene 142

Or 2

Cadmium 2

Plomb 1

Arsenic 1

Beryllium 1

Indium 1

contamination (37) la modeacutelisa-tion (35) ou encore la geacutenotoxiciteacute (32) Les facteurs confondants cor-respondent aux co-expositions aux diffeacuterences dues agrave lrsquoalimenta-tion la consommation drsquoalcool ou drsquoautres substances sauf le tabac

DISCUSSION

REMARQUES GEacuteNEacuteRALESEn analysant ces donneacutees plu-sieurs remarques et preacutecisions sont agrave apporter dans lrsquoappreacutecia-tion des reacutesultats eacutenumeacutereacutes No-tamment certaines lacunes sont agrave deacuteplorer au niveau de lrsquoindexation celle-ci nrsquoeacutetant pas systeacutematique dans le cas de certains mots cleacutes Par exemple 11 des reacutefeacuterences ne se trouvent dans aucune des cateacutegories drsquoarticles (article origi-nal revue hellip) et dans plusieurs cas des substances sont indexeacutees sans

que les familles chimiques corres-pondantes ne le soient Ce dernier chiffre srsquoexplique aiseacutement par le fait que lrsquoindexation de ce mot cleacute nrsquoest devenue systeacutematique qursquoagrave partir de fin 2010Concernant lrsquoindexation par type de population eacutetudieacutee (travail-leurs population geacuteneacuterale volon-taireshellip) seulement 386 des 435 reacutefeacuterences entrent dans lrsquoune ou lrsquoautre des cateacutegories et les chiffres preacutesenteacutes sont agrave inter-preacuteter avec prudence puisque la veille vise speacutecifiquement lrsquoexpo-sition professionnelle (la requecircte utiliseacutee sur Datastarreg comprenant notamment des mots relatifs au concept de laquo milieu de travail raquo) et que ce mot cleacute nrsquoeacutetait pas inscrit systeacutematiquement par les cher-cheurs avant qursquoun ajustement dans lrsquoindexation des articles soit proposeacute agrave partir de 2012 Par ail-leurs certains articles de revue ou deacuteveloppements de modegraveles ne srsquoappliquent pas neacutecessairement agrave un type de population Cette remarque srsquoapplique eacutega-lement pour le mot cleacute laquo biomar-queur drsquoexposition raquo En effet les articles ayant trait aux biomar-queurs drsquoeffet ou de susceptibi-liteacute sont plus rares Les chercheurs indexent plus systeacutematiquement ces derniers que ceux portant sur les biomarqueurs drsquoexposition qui repreacutesentent une grande majo-riteacute des reacutefeacuterences et un eacuteleacutement cleacute de la recherche initiale sur le serveur Ces eacuteleacutements pourraient expliquer la hausse de ce mot cleacute en 2012 (figure 5) les chercheurs ayant alors commenceacute agrave indexer ce mot cleacute plus systeacutematiquement agrave partir de cette date Pour ce qui est des secteurs drsquoacti-viteacute 67 reacutefeacuterences sont indexeacutees sur les pesticides et seulement 38 pour le secteur de lrsquoagriculture En regardant de faccedilon plus speacutecifique

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 53

le secteur nrsquoest effectivement pas renseigneacute (lors de lrsquoindexation ou dans lrsquoarticle lui-mecircme) pour toutes les eacutetudes meneacutees dans cette branche professionnelle On peut eacutegalement srsquointerroger sur le fait que certains mots cleacutes isoleacutes comme laquo exposition mul-tiple raquo ou laquo polymorphisme geacuteneacute-tique raquo ne sont que rarement citeacutes car ces theacutematiques semblent ecirctre des preacuteoccupations importantes du terrain mais aussi des cher-cheurs Ceci pourrait lagrave aussi ecirctre ducirc agrave des oublis drsquoindexation de ces mots cleacutes dans le cadre de la veille ou agrave des publications plus rares du fait de theacutematiques complexes Concernant les expositions mul-tiples mecircme si cette probleacutema-tique est tregraves freacutequemment preacute-sente dans les publications ce mot cleacute nrsquoest indexeacute que lorsqursquoil fait reacuteellement lrsquoobjet principal drsquoune investigation

THEacuteMATIQUES LES PLUS FREacuteQUENTESLa veille a permis de mettre en eacutevi-dence certaines theacutematiques ou axes de recherches freacutequemment discuteacutes dans le domaine de la SBEPC MT depuis ces 4 derniegraveres anneacutees Seules les reacutefeacuterences les plus per-tinentes ou faisant le point sur le thegraveme drsquointeacuterecirct sont mentionneacutees

PESTICIDESCe thegraveme compte une soixan-taine drsquoarticles dont 12 articles geacuteneacuteraux ou revues de litteacutera-ture Certains font la synthegravese de la relation exposition-effet et re-portent les principales meacutethodes analytiques [6] ou sont centreacutes sur la proposition de valeurs de reacutefeacute-rence [15] Dix articles preacutesentent des mises au point analytiques pour le dosage de meacutetabolites de plusieurs pesticides Huit traitent

de modeacutelisation et plus particu-liegraverement de cineacutetique drsquoexcreacutetion de divers meacutetabolites notamment ceux du captan [16 17] du chlorpy-rifos [18 19] ou de la permeacutethrine [20] Six eacutetudes eacutevaluent les expo-sitions en population geacuteneacuterale et 21 en milieu de travail Parmi ces 21 la plupart porte sur les orga-nophosphoreacutes parmi lesquelles certaines eacutetudient la geacutenotoxiciteacute [8 21] ou proposent de nouveaux candidats biomarqueurs comme la becircta-glucuronidase plasma-tique [22] Les articles restants srsquoin-teacuteressent agrave plusieurs pesticides dont le paraquat [23] le glypho-sate [24] lrsquoeacutethion [25] le bromure de meacutethyle [26] ou la terbuthyla-zine [27] Un des sujets cleacute de cette theacutematique reste lrsquoexposition cutaneacutee Crsquoest en effet une voie de peacuteneacutetration non neacutegligeable pour les pesticides et la surveillance biologique preacutesente entre autres lrsquoavantage de prendre en compte toutes les voies dans lrsquoeacutevaluation de lrsquoimpreacutegnation Ainsi 15 articles integravegrent cette composante dans leur meacutethodologie Six de ces eacutetudes portent sur lrsquoutilisation de la SBEPC MT pour lrsquoeacutevaluation de lrsquoexposition professionnelle les patchs dermiques reacutevegravelent des ni-veaux eacuteleveacutes chez les applicateurs et techniciens exposeacutes au chlorpy-rifos significativement plus im-portants aux cuisses qursquoaux avant-bras [28] des combinaisons corps entier en coton sont eacutegalement utiliseacutees pour mesurer les doses absorbeacutees drsquoacide 24-dichloro-pheacutenoxyaceacutetique (24-D) et de tri-clopyr les reacutesultats suggegraverent une surestimation (facteur 2-3) de lrsquoex-position par dosimeacutetrie passive pour le 24-D et une sous-estima-tion (facteur 2-4) pour le triclopyr [29] Une autre meacutethode utiliseacutee est la mesure de contamination des gants (inteacuterieur et exteacuterieur)

lors de la fabrication de cypermeacute-thrine [30]Les pesticides repreacutesentent une theacutematique drsquointeacuterecirct croissante depuis ces derniegraveres anneacutees avec une mention particuliegravere pour les nouvelles meacutethodes analytiques les modegraveles toxicocineacutetiques les biomarqueurs de geacutenotoxiciteacute ainsi que lrsquointeacutegration de lrsquoexposi-tion et des dosages cutaneacutes

HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUESUn grand nombre de reacutefeacuterences ressort eacutegalement sur ce thegraveme parmi lesquels 4 articles traitent de geacuteneacuteraliteacutes et 3 sont des revues de litteacuterature sur des thegravemes comme les mesures de polluants organiques dans les phanegraveres ou les adduits aux proteacuteines du benzo[a]pyregravene [31 agrave 33] Neuf pro-posent des mises au point analy-tiques pour le dosage de meacutetabo-lites dans les urines ou les cheveux et 2 traitent de modeacutelisation sur la cineacutetique drsquoexcreacutetion de divers meacutetabolites [34] notamment ceux du pyregravene [35] Sept articles srsquointeacute-ressent aux niveaux drsquoexposition en milieu extraprofessionnel chez lrsquoadulte mais eacutegalement chez lrsquoenfant Douze autres articles eacutetu-dient lrsquoexposition et parfois les ef-fets des HAPs sur des travailleurs agrave diffeacuterents postes travailleurs de lrsquoasphalte [36 37] pompiers [38 39] carrossiers [40] infirmier(e)s [41] employeacutes de cokerie de lrsquoin-dustrie peacutetrochimique [42 agrave 45] de lrsquoindustrie du silicium [46] ou du caoutchouc [47] La deacutetermination de la dose interne est le plus freacute-quemment appreacutecieacutee par la me-sure des meacutetabolites hydroxyleacutes Bouchard et al proposent lrsquoutilisa-tion de nouveaux biomarqueurs les laquopyregravenes dionesraquo pour lrsquoeacuteva-luation de lrsquoexposition aux HAPs [48] une autre eacutequipe a reacutealiseacute

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une eacutetude sur les meacutetabolites di-hydroxyleacutes du naphtalegravene qui ap-paraissent comme plus sensibles que le dosage des naphtols [49] Les HAPs repreacutesentent un sujet classique mais toujours drsquoactua-liteacute avec notamment le deacutevelop-pement de nouvelles meacutethodes de quantification le plus souvent par chromatographie en phase gazeuse coupleacutee agrave la spectromeacute-trie de masse (GC-MS) permet-tant le dosage simultaneacute de plu-sieurs meacutetabolites hydroxyleacutes et drsquoHAPs dans les urines et les cheveux Les effets geacutenotoxiques et les dommages agrave lrsquoacide deacute-soxyribonucleacuteique (ADN) ont eacuteteacute eacutevalueacutes par les dosages urinaires de 8-hydroxydeoxyguanosine (8 OHdGuo) 8-hydroxyguanosine (8 OHGuo) ou 8-oxo-78-dihydro-2-deoxyguanosine (8 oxodGuo)

VARIABILITEacute BIOLOGIQUEEn faisant une recherche avec le mot cleacute laquo variabiliteacute biologique raquo 38 articles sont identifieacutes mais seuls 16 sont retenus comme per-tinents sur ce thegraveme Ceci srsquoex-plique par le fait que ce terme est utiliseacute pour caracteacuteriser des facteurs confondants ou des habi-tudes de vie comme la consom-mation de tabac ou drsquoalcool lors de lrsquoindexation Les 16 articles rete-nus concernent principalement des eacutetudes sur des travailleurs ou des modegraveles valideacutes sur le terrain ou sur des volontaires Dix drsquoentre eux sont en rapport avec des fac-teurs tels que lrsquoacircge le genre le polymorphisme geacuteneacutetique ou la ventilation pulmonaire Quatre srsquointeacuteressent agrave la quantification de la variabiliteacute toxicocineacutetique in-tra- et inter-individuelle [50 agrave 53] et deux articles comparent les va-riabiliteacutes biologique et environne-mentale [54 55] Il est ainsi consta-teacute que la variabiliteacute nrsquoest pas plus

importante en surveillance bio-logique qursquoen surveillance envi-ronnementale excepteacute pour les substances ayant une demi-vie courte Les indicateurs biologiques drsquoexposition reflegravetent eacutegalement les variations inter-individuelles Neacuteanmoins la surveillance envi-ronnementale est souvent la seule approche disponible pour leacutevalua-tion de la conformiteacute aux normes existantes Au total il est agrave noter que de plus en plus drsquoeacutetudes srsquointeacute-ressent agrave la variabiliteacute biologique via des modegraveles toxicocineacutetiques

BENZEgraveNEConcernant les articles publieacutes sur le benzegravene 5 portent sur des aspects analytiques 4 sur le deacuteve-loppementvalidation de modegraveles toxicocineacutetiques 7 sur des sujets divers et 20 sur lrsquoeacutetude de la rela-tion existant entre lrsquoexposition au benzegravene et la concentration de diffeacuterents bio-indicateurs drsquoexpo-sition ou les effets sur la santeacute Cinq de ces eacutetudes ont compareacute la sensibiliteacute et la speacutecificiteacute de diffeacute-rents biomarqueurs dans le cadre de faibles expositions au benzegravene Parmi les bio-indicateurs consi-deacutereacutes seuls le benzegravene et lrsquoacide S-pheacutenylmercapturique (SPMA) urinaires preacutesentent les critegraveres requis pour la SBEPC MT agrave de faibles niveaux drsquoexpositions au benzegravene [56 agrave 60] Certaines pu-blications comparent eacutegalement les niveaux urinaires et sanguins [56 60 agrave 63] Une eacutetude a mis en eacutevidence une correacutelation neacutega-tive entre les dommages agrave lADN et le SPMA urinaire une explica-tion possible de ce reacutesultat serait que les travailleurs preacutesentant des reacuteserves de glutathion ou une activiteacute de la glutathion-S-trans-feacuterase plus faibles produiraient moins drsquoacides mercapturiques [10] Quatre eacutetudes mettent en

eacutevidence un lien entre lrsquoexposition au benzegravene et des effets geacuteno-toxiques [9 61 64 65] Les popu-lations de travailleurs principale-ment viseacutees dans ces diffeacuterentes eacutetudes sont des policiers et des agents de circulation des pom-pistesciternistes et des travail-leurs de la peacutetrochimie

DOSAGE CUTANEacuteS ET FROTTIS DE SURFACESur ce thegraveme deux revues de la lit-teacuterature sur les pesticides une mise au point analytique pour le dosage drsquoantineacuteoplasiques et une modeacuteli-sation sur un fongicide le captan [16] ont eacuteteacute recenseacutees Lrsquoobjectif de la majoriteacute des articles autour de ce mot cleacute est drsquoeacutevaluer la coheacuterence entre les reacutesultats des mesures drsquoexpositions cutaneacutees avec les concentrations retrouveacutees dans le sang etou lrsquourine Neuf drsquoentre eux srsquointeacuteressent aux expositions des personnels de santeacute (infirmiegraveres pharmaciens) agrave des antineacuteopla-siques principalement repreacutesenteacutes par le cyclophosphamide [66 agrave 72] ou agrave des employeacutes de lrsquoindustrie pharmaceutique impliqueacutes dans la synthegravese drsquoanalgeacutesiques opioiumldes (fentanyl) [73] Trois eacutetudes portent sur des pesticides folpet et captan (identifiant des biomarqueurs po-tentiels pour ces substances) [74] chlopyrifos [28] et cypermeacutethrine [30] Enfin 5 concernent diffeacuterents domaines de lrsquoindustrie exposi-tion agrave la 44rsquo-meacutethylegravene bis (2-chlo-roaniline) (MBOCA) [75 76] au beacuteryllium [77] agrave lrsquoacrylamide [78] ou encore lrsquoexposition de pompiers aux HAPs [38] La voie cutaneacutee reste une voie drsquoex-position importante et ce malgreacute les mesures de protection recom-mandeacutees Cette analyse confirme quune surveillance biomeacutetrolo-gique des salarieacutes exposeacutes par voie cutaneacutee agrave des agents chimiques

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 55

comme les pesticides ou antineacuteo-plasiques est approprieacutee

AIR EXPIREacuteParmi les articles sur lrsquoair expireacute quatre concernent la mesure de composeacutes organiques volatils dont le benzegravene et le styregravene [79 agrave 82] Les autres articles portent princi-palement sur la mesure de meacutetaux ou de biomarqueurs drsquoeffet pul-monaire dans les condensats drsquoair expireacute [83 agrave 90] La mesure des condensats drsquoair expireacute semble une voie prometteuse pour la surveil-lance de lrsquoexposition ou des effets pulmonaires associeacutes agrave lexposition aux meacutetaux

MANGANEgraveSEUn inteacuterecirct particulier a eacuteteacute porteacute aux articles en rapport avec le manganegravese (Mn) parmi lesquels une mise au point analytique et un article rapportant les reacutesultats drsquoun controcircle qualiteacute Cinq articles portent sur des niveaux drsquoexposi-tion environnementale certains auteurs proposant des valeurs de reacutefeacuterence pour la mesure du Mn dans le sang le seacuterum ou lrsquourine [91 92] Cinq articles rapportent des niveaux drsquoexposition en mi-lieu de travail et trois ciblent plu-sieurs meacutetaux chez les teinturiers [93] dans lrsquoindustrie des deacutechets [94] ainsi que dans lrsquoindustrie des meacutetaux [95] Dans ce dernier cas le dosage du Mn dans les phanegraveres et la salive serait un compleacutement ou une alternative inteacuteressante aux preacutelegravevements urinaires ou san-guins Deux autres articles srsquointeacute-ressent plus speacutecifiquement au manganegravese dans des populations de soudeurs [96 97] Le dosage du Mn dans le plasma semble ecirctre un biomarqueur prometteur refleacute-tant lrsquoexposition des soudeurs agrave partir drsquoun certain seuil drsquoexposi-tion atmospheacuterique Il a eacuteteacute mon-

treacute dans une eacutetude pilote une grande sensibiliteacute et speacutecificiteacute pour des valeurs de Mn plasma-tique de 2 microgL-1 chez des soudeurs exposeacutes agrave plus de 20 microgm-3 mon-trant la pertinence de lintention de changement de la teneur limite moyenne pondeacutereacutee en fonction du temps (TLV-TWA) de 20 microgm-3 de la Confeacuterence ameacutericaine des hy-gieacutenistes industriels (ACGIH) pour le Mn respirable [96]

SPECTROMEacuteTRIE DE MASSEEn raison de sa grande speacutecificiteacute la spectromeacutetrie de masse (MS) repreacutesente une technique de choix pour la deacutetection des xeacutenobio-tiques dans les fluides biologiques Pour la peacuteriode couverte par cette veille 136 articles portant sur lrsquouti-lisation ou le deacuteveloppement de meacutethodes utilisant la MS ont eacuteteacute publieacutes Soixante-six articles concernent la GC-MS dont 21 portent speacutecifique-ment sur des mises au point ana-lytiques Les principales cateacutegories de substances analyseacutees par cette technique sont les composeacutes vola-tils organiques (COVs) et les sol-vants (16 articles) les pesticides (11) et les HAPs (10)Un total de 48 articles utilisant la chromatographie liquide cou-pleacutee agrave la MS a eacuteteacute publieacute dix-sept drsquoentre eux portent sur des deacuteve-loppements analytiques Les prin-cipales cateacutegories de substances analyseacutees par cette technique sont les solvants (11) les cytostatiques (ou meacutedicaments cytotoxiques) (7) et les pesticides (5) Un total de 22 articles dont 4 portent sur des deacuteveloppements analytiques concerne lrsquoutilisation de la technique spectromeacutetrie de masse agrave plasma induit par haute freacutequence (ICP-MS) pour la deacuteter-mination des meacutetaux neuf drsquoentre eux portent speacutecifiquement sur

la deacutetermination simultaneacutee de plusieurs meacutetaux et 4 meacutethodes portent sur le dosage de lrsquouranium

CONCLUSIONCette veille bibliographique mise en place depuis 2005 teacutemoigne de lrsquointeacuterecirct grandissant pour la SBEPC MT par le nombre drsquoarticles de la litteacuterature qursquoelle permet de pas-ser en revue reacuteguliegraverementLa pluridisciplinariteacute de lrsquoeacutequipe de lecture et drsquoanalyse (meacutedecins toxicologues et chimistes speacutecia-liseacutes en santeacute au travail) permet de reacuteunir des compeacutetences com-pleacutementaires afin de confronter les diffeacuterents avis sur un mecircme article et drsquoenrichir les eacutechanges et la reacuteflexion sur des concepts plus geacuteneacuteraux Ce premier bilan srsquointeacuteressant aux anneacutees 2009 agrave 2012 fait ressortir 435 reacutefeacuterences reacuteparties eacutequitable-ment par anneacutee Ainsi sont identi-fieacutes plusieurs thegravemes drsquointeacuterecirct ou drsquoactualiteacute comme les pesticides les hydrocarbures aromatiques le benzegravene le manganegravese la varia-biliteacute biologique les preacutelegravevements cutaneacutes et frottis de surfaces les dosages dans lrsquoair expireacute ou encore la spectromeacutetrie de masse qui ont fait lrsquoobjet drsquoune analyse deacutetailleacutee dans cet article La reacutealisation de ce bilan a eacutega-lement permis de mettre en eacutevi-dence des lacunes au niveau de lrsquoindexation ainsi que les limites de lrsquooutil utiliseacute avec notamment des difficulteacutes dans lrsquointerroga-tion de la base de donneacutee pour les recherches croiseacutees avec plusieurs mots cleacutes Il nrsquoest en effet pas pos-sible de hieacuterarchiser les mots cleacutes en mots cleacutes principaux et secon-daires ce qui rend le repeacuterage des articles assez fastidieux Le travail drsquoindexation demande eacutegalement

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VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

une grande rigueur du fait de cette absence de hieacuterarchisation ainsi il est important de ne manquer aucun sous-groupe de mots cleacutes si lrsquoon veut ecirctre suffisamment systeacute-matique Ce fait eacutetait notamment remarquable pour lrsquoindexation des substances chimiques et des meacute-thodes analytiques Ainsi afin drsquoameacuteliorer la meacutethodo-logie et de faciliter les recherches lors de futurs bilans ont eacuteteacute creacuteeacutes 2 outils pour permettre une indexa-tion future plus systeacutematique des substances chimiques ainsi

POINTS Agrave RETENIR

Quatre cent trente-cinq articles ont eacuteteacute retenus pour la peacuteriode allant de janvier 2009 agrave deacutecembre 2012 sur le thegraveme de la surveillance biologique de lrsquoexposition aux produits chimiques en milieu de travail (SBEPC MT)

Plusieurs theacutematiques ou axes de recherches ont eacuteteacute freacutequemment discuteacutes depuis 4 ans pesticides hydrocarbures aromatiques benzegravene manganegravese variabiliteacute biologique dosages cutaneacutes et frottis de surfaces dosages dans lrsquoair expireacute spectromeacutetrie de masse

La SBEPC MT est une theacutematique eacutevolutive et croissante avec notamment lrsquoapparition de nouvelles meacutethodes analytiques de biomarqueurs de geacutenotoxiciteacute ou de voies prometteuses comme la mesure des condensats drsquoair expireacute

Ce premier bilan a permis de mettre en eacutevidence certaines lacunes au niveau de lrsquoindexation ainsi que des limites inheacuterentes agrave lrsquooutil utiliseacute Des propositions sont faites afin drsquoameacuteliorer la meacutethodologie et de faciliter les recherches

La veille sur la SBEPC MT est indispensable pour assurer une assistance aux acteurs de santeacute au travail dans le cadre de leurs missions respectives

que des techniques analytiquesmeacutethodes de deacutetection Pour les substances chimiques il srsquoagit drsquoun tableau ougrave chaque substance est classeacutee par ordre alphabeacutetique et ougrave lrsquoon peut lire sur la mecircme ligne le numeacutero CAS srsquoil srsquoagit drsquoune substance organique ou inorganique la grande famille ou regroupement auquel elle appar-tient (hydrocarbures aromatiques pesticideshellip) la famille chimique (amine organophosphoreacute ceacute-tone) ainsi que les meacutetabolites potentiellement associeacutes et leurs

numeacuteros CAS srsquoils existent Pour les techniques analytiques il srsquoagit drsquoun tableau agrave trois colonnes avec les meacutethodes drsquoanalyse (Spec-tromeacutetrie absorption atomique [AAS] chromatographie en phase gazeuse [GC]hellip) les meacutethodes de deacutetection (deacutetection en fluores-cence [FD] deacutetecteur agrave ionisation de flamme [FID]hellip) et les eacuteventuels preacutetraitements et injections asso-cieacutes (injection en espace de tecircte [HS] micro extraction en phase solide [SPME]hellip)

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JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 57

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VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

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JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 59

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physiologically based pharmacokinetic modeling to determine optimal sampling times and to interpret biological exposure markers The example of occupational exposure to styrene Toxicol Lett 2012 213 (2) 299-30483 | BRODING HC MICHALKE B GOumlEN T DREXLER H - Comparison between exhaled breath condensate analysis as a marker for cobalt and tungsten exposure and biomonitoring in workers of a hard metal alloy processing plant Int Arch Occup Environ Health 2009 82 (5) 565-7384 | GOLDONI M CAGLIERI A DE PALMA G ACAMPA O ET AL - Chromium in exhaled breath condensate (EBC) erythrocytes plasma and urine in the biomonitoring of chrome-plating workers exposed to soluble Cr(VI) J Environ Monit 2010 12 (2) 442-4785 | CORRADI M GERGELOVA P MUTTI A - Use of exhaled breath condensate to investigate occupational lung diseases Curr Opin Allergy Clin Immunol2010 10 (2) 93-9886 | GUBE M EBEL J BRAND P GOumlEN T ET AL - Biological effect markers in exhaled breath condensate and biomonitoring in welders impact of smoking and protection equipment Int Arch Occup Environ Health 2010 83 (7) 803-1187 | BRAND P GUBE M GERARDS K BERTRAM J ET AL - Internal exposure effect monitoring and lung function in welders after acute short-term exposure to welding fumes from different welding processes J Occup Environ Med 2010 52 (9) 887-9288 | BERGAMASCHI E - Human biomonitoring of engineered nanoparticles an appraisal of critical issues and potential biomarkers J Nanomater 2012 2012 1-1289 | PINHEIRO T BARREIROS MA ALVES LC FELIX PM ET AL - Particulate matter in exhaled breath condensate A promising indicator of environmental conditions Nucl Instrum

Methods Phys Res B 2011 269 (20) 2404-0890 | MUTTI A - Basi e prospettive del monitoraggio biologico dallanalisi di singoli composti nel sangue o nelle urine alla caratterizzazione dellesposoma nellaria esalata G Ital Med Lav Ergon 2011 33 (3) 273-7591| BOCCA B MATTEI D PINO A ALIMONTI A - Italian network for human biomonitoring of metals preliminary results from two regions Ann Ist Super Sanita 2010 46 (3) 259-6592 | TUAKUILA J LISON D LANTIN AC MBUYI F ET AL - Worrying exposure to trace elements in the population of Kinshasa Democratic Republic of Congo (DRC) Int Arch Occup Environ Health 2012 85 (8) 927-3993 | BATOOL AI REHMAN FU NAVEED NH SHAHEEN A ET AL - Hairs as biomonitors of hazardous metals present in a work environment Afr J Biotechnol 2011 10 (18) 3602-0794 | MARI M SCHUHMACHER M DOMINGO JL - Levels of metals and organic substances in workers at a hazardous waste incinerator a follow-up study Int Arch Occup Environ Health 2009 82 (4) 519-2895 | GIL F HERNAacuteNDEZ AF MAacuteRQUEZ C FEMIA P ET AL- Biomonitorization of cadmium chromium manganese nickel and lead in whole blood urine axillary hair and saliva in an occupationally exposed population Sci Total Environ 2011 409 (6) 1172-8096 | HOET P VANMARCKE E GEENS T DEUMER G ET AL - Manganese in plasma A promising biomarker of exposure to Mn in welders A pilot study Toxicol Lett 2012 213 (1) 69-7497 | PESCH B WEISS T KENDZIA B HENRY J ET AL - Levels and predictors of airborne and internal exposure to manganese and iron among welders J Expo Sci Environ Epidemiol 2012 22 (3) 291-98

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201460

VU DU TERRAIN

ANNEXE 1

Type darticle Nb total 2012 2011 2010 2009Article original 303 117 69 66 51Revue geacuteneacuterale 46 9 12 15 10

Communication 13 5 6 2 0Acte 7 2 3 1 1Lettre 5 3 1 0 1Revue systeacutematique 3 2 0 0 1Eacuteditorial 4 4 0 0 0Chapitre de livre 2 1 0 1 0Meacuteta-analyse 1 0 0 0 1Commentaire 1 0 1 0 0Non classeacutes 50 0 0 23 27Total 435 143 92 108 92

Type de population Nb total 2012 2011 2010 2009Travailleurs 223 61 50 62 50Population geacuteneacuterale 121 56 25 23 17Volontaires 19 10 3 4 2Animaux 15 7 1 4 3Eacutetude de cas 7 1 2 3 1Eacutetude in vivo sur cellules 1 1 0 0 0Total 386 136 81 96 73

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

Nombre drsquoarticles en fonction des principaux groupes de mots cleacutes

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 61

Familles chimiques Nb total 2012 2011 2010 2009Meacutetaux 97 33 24 25 15Pesticides 67 23 14 19 11Hydrocarbures aromatiques 50 19 8 14 9HAPs 43 11 8 8 16Solvants 34 9 5 14 6Cytostatiques 15 5 4 5 1Phtalates 15 11 3 1 0Isocyanates 11 3 3 2 3Pheacutenolspheacutenols et deacuteriveacutes 10 3 1 2 4Hydrocarbures aliphatiques 9 3 2 1 3Hydrocarbures aromatiques halogeacuteneacutes 7 4 1 0 2Hydrocarbures aliphatiques halogeacuteneacutes 6 1 3 2 0HAPs halogeacuteneacutes 8 4 2 1 1Amines aromatiques 8 1 3 4 0

Amides 6 2 1 3 0Acrylamide 6 3 0 3 0Dioxines 6 5 1 0 0Glycols et deacuteriveacutes 4 1 1 1 1Acides 4 2 0 1 1Brome et deacuteriveacutes 4 1 0 2 1Azote et deacuteriveacutes 3 0 1 1 1Composeacutes perfluoreacutes 3 3 0 0 0Furanes 2 2 0 0 0Aldeacutehydes 2 1 0 0 1Mycotoxines 2 0 1 1 0Alcools 1 1 0 0 0Opioiumldes 1 0 0 0 1Oxygegravene et deacuteriveacutes 1 1 0 0 0Phosphore et deacuteriveacutes 2 1 0 1 0Total 427 153 86 111 77

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201462

VU DU TERRAIN

Milieu biologique analyseacute Nb total 2012 2011 2010 2009Urine 273 81 65 67 60Sang 152 60 31 33 28Phanegraveres 19 6 5 6 2Air expireacute 10 3 1 1 5Condensat dair expireacute 8 2 2 4 0Salive 4 3 0 0 1Muqueuse buccale 3 1 0 1 1Lait 3 1 1 0 1Selles 3 2 0 1 0Tissu 1 0 1 0 0Sperme 2 1 1 0 0Expectoration 2 0 2 0 0Liquide broncho-alveacuteolaire 1 0 1 0 0Total 481 160 110 113 98

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Voie dabsorption Nb total 2012 2011 2010 2009Respiratoire 119 33 27 35 24Cutaneacutee 52 14 12 15 11Orale 37 14 8 12 3Exposition Multiple 16 4 5 4 3Total 224 65 52 66 41

Type de biomarqueur (BM)

Nb total 2012 2011 2010 2009

BM dexposition 304 134 80 64 26BM deffet 63 16 19 19 9

BM de susceptibiliteacute 8 1 4 2 1Total 375 151 103 85 36

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 63

Secteur dactiviteacute Nb total 2012 2011 2010 2009Agriculture 38 11 10 9 8Industrie chimiquepharmaceutique 21 8 2 3 8Personnel soignant 13 4 4 4 1Industrie peacutetrochimique 13 7 1 4 1Industrie des meacutetaux 11 1 4 2 4Industrie des plastiques 11 4 3 2 2Industrie automobile 10 3 2 2 3Fonderie 5 0 2 3 0Industrie des deacutechets 6 2 1 1 2Industrie miniegravere 4 0 0 2 2Armeacutee 4 0 2 1 1Nettoyage agrave sec 3 0 2 1 0Cokerie 3 1 1 1 0Autres 22 1 5 12 7Total 164 42 39 47 39

Meacutetier Nb total 2012 2011 2010 2009Pompiste 10 2 1 3 4Peintre 9 0 4 2 3Soudeur 7 4 0 2 1Infirmier 6 3 1 1 1Policier 6 3 0 3 0Fondeur 5 1 1 2 1Asphalteur 4 0 1 0 2Cultivateur 4 0 0 2 2Pharmacien 4 2 1 0 1Lamineur 3 1 0 0 2Laborantin 2 1 0 1 0Cantonnier 2 2 0 0 0Chromeur 2 0 0 2 0Autres 10 2 3 2 3Total 74 21 12 20 20

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201464

VU DU TERRAIN

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Poste proceacutedeacute Nb total 2012 2011 2010 2009Chromage 0 0 0 0 0Fabrication daccumulateur 1 1 0 0 0Maintenance 4 0 0 3 1Nettoyage agrave sec 3 0 2 1 0Traitement de surface 0 0 0 0 0Usinage 1 0 0 0 1Vulcanisation 0 0 0 0 0Total 9 1 2 4 2

Meacutethodes analytiques Nb total 2012 2011 2010 2009Chromatographie liquide haute performance (HPLC) 89 22 17 28 22Chromatographie gazeuse (GC) 83 14 22 28 19

Plasma induite haute performance (ICP) 25 4 9 8 4Spectromeacutetrie drsquoabsorption atomique (AAS) 25 3 11 7 4Spectromeacutetrie de masse (MS) 140 32 37 43 28Autres 8 1 4 2 1Total 370 76 100 116 78

Organesystegraveme cible Nb total 2012 2011 2010 2009Systegraveme nerveux 14 6 1 3 4Appareil respiratoire 10 3 0 4 3

Appareil reproducteur 8 7 1 0 0Appareil urinaire 8 3 3 2 0Systegraveme endocrinien 5 3 1 0 1Appareil digestif 3 2 1 0 0Systegraveme sanguin 4 2 2 0 0Appareil locomoteur 2 1 1 0 0

Systegraveme immunitaire 2 1 1 0 0Total 56 28 11 9 8

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 65

Principaux usages Nb total 2012 2011 2010 2009Adheacutesifcolle 1 1 0 0 0Anestheacutesique 0 0 0 0 0Bois 4 1 0 2 1Carburant Diesel 6 0 0 4 2Composeacutes organiques volatils 9 5 1 1 2Creacuteosote 0 0 0 0 0Fibre 4 0 3 0 1Fibre de verre 1 0 0 1 0Fumeacutee 10 4 2 2 2Huile 0 0 0 0 0Nanoparticule 1 1 0 0 0Perturbateur endocrinien 1 1 0 0 0Plastique 9 1 6 2 0Poussiegravere 4 0 1 0 3Retardateur de flamme 4 2 1 0 1Solvant 34 9 5 14 6

Mots cleacutes isoleacutes (partie 1) Nb total 2012 2011 2010 2009

Dosage atmospheacuterique 92 22 17 24 29Dose interneexterne 61 21 10 12 18Mise au point analytique 61 15 10 20 16ADME 59 28 13 9 9Tabagisme 57 20 16 17 4Valeur de reacutefeacuterence 53 28 8 14 3Facteur confondant 46 9 9 13 15Eacutevaluation du risque 44 26 1 7 10Pollution environnementale 42 25 10 6 1Relation dose-effet 42 14 6 13 9Variabiliteacute biologique 38 7 6 15 10Contamination 37 9 14 7 7Modeacutelisation 35 20 3 9 3Geacutenotoxiciteacute 32 12 6 7 7

Adduits 26 9 4 9 4Exposition multiple 16 4 5 4 3Adduits-Heacutemoglobine 12 4 2 5 1Adduits-ADN 6 2 1 2 1Adduits-albumine 5 2 2 1 0 (partie 2 du tableau

page suivante)

(absorption distribution meacutetabolisme eacutelimination)

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201466

VU DU TERRAIN

Mots cleacutes isoleacutes (partie 2) Nb total 2012 2011 2010 2009

Adduits-proteacuteine 4 0 1 2 1Genre 21 11 9 1 0Pollution atmospheacuterique 19 6 2 6 5Surveillance meacutedicale 17 9 1 2 5Preacutevention 16 2 4 5 5Frottis de surface 15 3 6 3 3Dosage cutaneacute 14 4 4 2 4Eacutechantillonnage 13 3 1 7 2Controcircle de qualiteacute 12 3 2 6 1Canceacuterogeacuteniciteacute 11 6 2 1 2Test des comegravetes 11 4 5 1 1Polymorphisme geacuteneacutetique 11 4 3 2 2Acircge 9 7 2 0 0Speacuteciation 8 6 0 1 1Eacutepideacutemiologie 7 6 0 1 0Acides mercapturiques 7 1 1 5 0Test des micronoyaux 6 3 1 1 1Eacutequivalent biomonitoring (BE) 3 3 0 0 0Test de transformation lymphocytaire 3 0 1 0 2Conservation 2 1 0 1 0Eacutethique 2 1 0 1 0Stabiliteacute 2 1 0 0 1Drogue illeacutegale 1 1 0 0 0Interfeacuterence analytique 1 0 1 0 0Interfeacuterence cineacutetique 1 1 0 0 0Interfeacuterence deffet 1 0 0 1 0Matrice emploi-exposition 1 0 0 0 1Meacutethodologie 1 1 0 0 0Rayonnement ionisant 1 0 0 1 0Reacuteglementation 1 1 0 0 0Variabiliteacute geacuteneacutetique 1 0 0 1 0Proteacuteomique 0 0 0 0 0

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JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 67

ANNEXE 2Nombre drsquoarticles en fonction des principales familles chimiques

Meacutetaux Nb total 2012 2011 2010 2009

Cadmium 33 11 10 9 3Plomb 32 8 13 7 4Chrome 21 4 7 8 2Arsenic 20 6 4 7 3Nickel 17 4 4 6 3Manganegravese 17 4 7 3 3Mercure 15 5 4 5 1Cobalt 11 2 1 5 3Uranium 8 0 3 3 2Aluminium 8 2 0 2 4Cuivre 6 1 2 1 2Zinc 6 1 4 1 0Indium 6 3 1 2 0Vanadium 6 1 1 2 2Or 5 0 0 4 1Tungstegravene 5 0 1 2 2Beacuteryllium 4 0 1 1 2Fer 4 1 1 2 0Antimoine 3 1 0 1 1Molybdegravene 3 1 1 1 0Platine 3 1 1 1 0Seacuteleacutenium 3 1 1 0 1Baryum 3 1 0 1 1Bore 3 2 1 0 0Eacutetain 2 0 0 1 1Eacutethyl meacutethylmercure 2 2 0 0 0Thallium 2 1 0 1 0Samarium 1 1 0 0 0Palladium 1 0 0 1 0Rhodium 1 0 0 1 0Iridium 1 0 0 1 0Titane 1 0 1 0 0Chlore 0 0 0 0 0Total 253 64 69 79 41

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201468

VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

Pesticides Nb total 2012 2011 2010 2009Organophosphoreacutes 26 8 5 10 3Organochloreacutes 10 6 2 2 0Pyreacutethrinoiumldes 9 2 4 2 1CarbamatesDithiocarbamates 4 0 1 3 0Autres 18 7 2 3 6 Total 67 23 14 20 10

Solvants Nb total 2012 2011 2010 2009Benzegravene 38 14 6 10 8Toluegravene 25 9 5 3 8Styregravene 19 6 2 5 6Xylegravene 12 5 2 3 2Hexane 7 2 2 0 3Perchloroeacutethylegravene 6 3 2 1 0Trichloroeacutethylegravene 5 2 1 1 1Aceacutetone 4 2 1 0 1Eacutethers de glycols 4 1 1 1 1111-Trichloroeacutethane 3 1 1 1 0Dimeacutethylformamide 2 1 0 0 1Meacutethanol 1 1 0 0 0Eacutethanol 1 0 1 0 0Dichloromeacutethane 1 0 1 0 0Total 128 47 25 25 31

69JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AUTEURS B Guidez JM Bellec F Deacutesert C Monclus B Puygrenier-Auroy meacutedecins du Travail Air France Industries

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil drsquoanalyse des plannings horaires

TF 219VU DU TERRAIN

Dans le cadre drsquoun projet drsquoentreprise un eacutetablissement industriel du secteur aeacuteronautique a souhaiteacute revoir lrsquoensemble des plannings horaires en usage dans ses entiteacutes Les meacutedecins du travail ont saisi lrsquoopportuniteacute de ce changement pour proposer agrave la direction et aux partenaires sociaux lrsquointeacutegration de critegraveres meacutedicaux degraves lrsquoeacutelaboration des nouveaux plannings horaires Ils ont proposeacute une deacutemarche construite en plusieurs eacutetapes et eacutelaboreacute un outil simple permettant de deacuteterminer un score de conformiteacute aux recommandations meacutedicales Cet outil srsquoest aveacutereacute facile drsquoutilisation permettant de donner un avis meacutedical et technique argumenteacute comparatif homogegravene visant la protection de la santeacute des salarieacutes et a eacuteteacute tregraves bien accepteacute par la direction et les instances repreacutesentatives du personnel (CHSCT CE)

MOTS CLEacuteS Horaire de travail travail posteacute travail de nuit organisation du travail horaire atypique

en reacutesumeacute

Le travail en horaires deacutecaleacutes est agrave lrsquoorigine de risques sur la santeacute qui sont maintenant bien eacutetudieacutes et bien connus Ces risques ont eacuteteacute notamment rappe-leacutes dans les recommandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-professionnelle des travail-leurs posteacutes etou de nuit eacutelaboreacutees par la Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail (SFMT) [1] Ce sont entre autres une diminution du temps de sommeil total par 24 heures abou-tissant agrave une dette chronique de sommeil lrsquoaugmentation du risque de somnolence durant la peacuteriode drsquoeacuteveil avec un impact sur la seacutecuri-teacute du travail une augmentation du risque cardiovasculaire et du risque de deacutevelopper des troubles digestifs et anxio-deacutepressifsCrsquoest dans le but de preacutevenir ces ef-fets qursquoune deacutemarche concerteacutee sur lrsquoorganisation de ces horaires deacuteca-leacutes a eacuteteacute entreprise dans une indus-trie du secteur aeacuteronautique ougrave la notion de seacutecuriteacute des vols aeacuteriens est une valeur fondamentale

CONTEXTE DE LrsquoENTREPRISECet eacutetablissement drsquoun grand groupe aeacuteronautique est com-poseacutee drsquoentiteacutes reacuteparties sur cinq sites franccedilais diffeacuterents Ses missions consistent en la main-tenance et en lentretien des 256 avions de la flotte ainsi que ceux des compagnies tiersLrsquoeffectif preacutesent au 31 deacutecembre 2012 eacutetait 8 774 salarieacutes Parmi ceux-ci 4 103 travaillent en horaires deacutecaleacutes (3 x 8) dont 2 719 (soit 31 de lrsquoeffectif) sont des travailleurs de nuit Ce sont majoritairement des hommes (913 )de plus de 45 ans (56 de leffectif) [2] Le travail en horaires deacutecaleacutes y est organiseacute selon de multiples plannings preacutedeacutefinis (500 exis-tants au deacutepart) Ceux-ci sont constitueacutes de cycles drsquoune dureacutee variable (2 agrave 12 semaines en geacute-neacuteral) dans lesquels se succegravedent des vacations de type laquo matins

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201470

VU DU TERRAIN

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

soirs raquo ou laquo matinssoirsnuits raquo par seacuteries de 2 agrave 5 jours travailleacutes drsquoaffi-leacutee (week-ends compris) entrecou-peacutes par des jours de repos parfois isoleacutes (tableau I)Dans le cadre de son projet den-treprise des neacutegociations avec les organisations syndicales ont per-mis entre autres la reacutevision de la convention collective et des accords sur le temps de travail du personnel navigant et au sol Ainsi les plan-nings drsquohoraires deacutecaleacutes existants ont eacuteteacute revus et modifieacutes dans un objectif agrave la fois de gain de produc-tiviteacute et de simplificationPour le service de santeacute au travail ce contexte particulier est apparu comme une opportuniteacute agrave saisir

pour participer agrave la construction des nouveaux plannings horaires en sensibilisant les diffeacuterents acteurs concerneacutes aux risques pour la santeacute lieacutes au travail en horaires deacutecaleacutes

GRILLE DrsquoANALYSE DES HORAIRES DEacuteCALEacuteSDegraves 1999 un meacutedecin du travail de lrsquoentreprise avait initieacute avec les membres du Comiteacute drsquohygiegravene de seacutecuriteacute et des conditions de travail (CHSCT) de son entiteacute une reacuteflexion sur les principes geacuteneacute-raux de construction des plannings drsquohoraires Cet outil drsquoanalyse des rythmes de travail srsquoest enrichi pro-

gressivement durant 13 ans sur le principe de la deacutemarche continue drsquoameacuteliorationLa publication en mai 2012 des re-commandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-profes-sionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit par la SFMT [1] a ouvert de nouvelles perspectives en srsquoap-puyant sur les eacutetudes scientifiques et les recommandations organisa-tionnelles qui y sont deacutetailleacutees Elles ont permis notamment agrave partir des eacutechanges de pratiques et drsquoexpeacute-rience entre les meacutedecins du travail drsquoeacutelaborer 18 recommandations meacute-dicales speacutecifiques destineacutees agrave aider la construction ou lrsquoanalyse des plannings drsquohoraires (tableaux II et

Code Heure de prise de

service

Heure de fin de service

Coupures payeacutees

(en minutes)

Coupures non payeacutees

(en minutes)

Heures Heures effectives

1 M 6 h 00 14 h 27 30 15 8 h 12 7 h 422 M01 6 h 00 14 h 30 30 15 8 h 15 7 h 453 S 14 h 00 22 h 27 30 15 8 h 12 7 h 424 N 22 h 00 6 h 15 30 15 8 h 00 7 h 30

M matin S soir N nuit M01 autre poste du matin

Construction de la peacuteriode de reacutefeacuterence de travailHeures

Heures effectives

Heures nuit

Heures dimancheLu Ma Mer Je Ve Sam Dim

1 S S S R R M M 41 h 00 38 h 30 1 h 21 8 h 122 M M R R N N N 40 h 24 37 h 54 24 h 00 0 h 003 R R R S S S S 32 h 48 30 h 48 1 h 48 7 h 454 R M01 M M M R R 32 h 51 30 h 51 0 h 00 0 h 00

5 N N N N R R R 32 h 00 30 h 00 32 h 00 0 h 006 S S S R R M M 41 h 00 38 h 30 1 h 21 8 h 127 M M R N N N N 48 h 24 45 h 24 32 h 00 0 h 008 R R R S S S S 32 h 48 30 h 48 1 h 48 7 h 459 R R M M M R R 24 h 36 23 h 06 0 h 00 0 h 0010 N N N N R R R 32 h 00 30 h 00 32 h 00 0 h 00

M matin S soir N nuit M01 autre poste du matin

gt EXEMPLE DE PLANNING HORAIRE AVEC laquo DEacuteCOUPAGE raquo DES DIFFEacuteRENTS POSTES

Tableau I

gt REacuteSULTATS POUR UN MEacuteCANICIEN AVION EN 3 X 8 SUR 10 SEMAINES

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 71

R Grille horaire cotation Score Explications pour reacutepondre oui ou non agrave chaque recommandation

Horaire eacutetudieacute 00

Item de moindre peacutenibiliteacute ouinon R1 Pas trop de nuits dans le cycle 1 par semaine en moyenne comparer le nombre de nuits au nombre de semaines

travailleacutees reacutepondre oui si nombre de nuits travail-leacutees est infeacuterieur au nombre de semaines travailleacutees

R2 Rythmes reacuteguliers (52 -63 - 44 ) reacutegulariteacute agrave rechercher dans le nombre de jours successifs travailleacutes et le nombre de repos qui sen-

suivent - exemple 5 jours travailleacutes 2 repos ou 6 jours travailleacutes 3 repos ou 4 jours travailleacutes 4 repos

R3 Il nrsquoy a pas deux seacuteries de nuits de suite R4 4 nuits conseacutecutives au maximum

R5 4 matins conseacutecutifs au maximum R6 Au moins deux jours de repos apregraves la derniegravere nuit

travailleacutee dune seacuterie (la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie nrsquoest pas comptabiliseacutee en repos)

R7 Faire suivre les seacuteries de nuits par des seacuteries de soirsou

3 repos suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie avant une seacuterie de matins

R8 Il nrsquoy a pas de repos isoleacute (oui = 55 )ou

Si repos isoleacute positionneacute uniquement entre une vacation du matin et une vacation du soir ou bien entre une

vacation de matin et une vacation de nuit (oui = 2 )R9 Deacutebut des vacations du matin apregraves 6 heures si deacutebut de vacation agrave 6 heures on considegravere que

litem est respecteacute (reacuteponse oui) on reacutepond non si deacutebut de vacation agrave 5 h 59 ou avant

R10 Fin de vacation de soir avant minuit si fin de vacation agrave minuit on considegravere que litem est respecteacute (reacuteponse oui) on reacutepond non si fin de

vacation agrave 0 h 01 ou apregravesR11 Fin de vacation de nuit avant 6 heures 15 si fin de vacation agrave 6 h 15 on considegravere que litem est

respecteacute (reacuteponse oui) on reacutepond non si fin de vacation agrave 6 h 16 ou apregraves

R12 En moyenne un week-end sur deux travailleacute maximum R13 Pas plus de 2 week-ends travailleacutes de suite R14 Longueur du cycle la plus courte possible seuil retenu 4 semaines - si le nombre de semaines

travailleacutees est infeacuterieur ou eacutegal agrave 4 reacutepondre oui dans le cas contraire reacutepondre non

R15 Eacutequilibre des amplitudes entre les semaines seuil retenu 30 en plus ou moins par rapport agrave 35 h soit amplitude des semaines travailleacutees gt 23 h et

lt 43 h pour pouvoir reacutepondre oui

R16 Les vacations de mecircme type (M S ou N) sont identiques (horaires dureacutee)

NB item reste valideacute (=oui) sil existe une diffeacuterence de quelques minutes seulement (seuil retenu diffeacute-

rence de 5 mn maxi)

R17 Heures de prise de service identiques dans la mecircme seacuterie NB item reste valideacute (=oui) sil existe une diffeacuterence de quelques minutes seulement (seuil retenu diffeacute-

rence de 5 mn maxi)

R18 Pas de meacutelange de vacations dans une seacuterie entre deux repos (oui = 55 )

ouSrsquoil existe deux types successifs de vacations dans une

mecircme seacuterie il srsquoagit alors de matins puis de soirs (oui = 2 ) ou de matins puis de nuits (oui 2 )

gt GRILLE DE LECTURE DE LA PEacuteNIBILITEacute DES HORAIRES DEacuteCALEacuteS

Tableau II

Lrsquooutil original eacutetant un tableur Excelreg lrsquoentreacutee laquo oui raquo ou laquo non raquo est automatiquement codeacutee en pourcentage et le score final est directement calculeacute M = matin S = soir N = nuit

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201472

VU DU TERRAIN

R Grille horaire cotation Score Explications pour reacutepondre oui ou non agrave chaque recommandation

Horaire eacutetudieacute CHSCT ndeg 3 3x8 605

Item de moindre peacutenibiliteacute ouinon R1 Pas trop de nuits dans le cycle 1 par semaine en moyenne non 15 N10 semainesR2 Rythmes reacuteguliers (52 -63 - 44 ) non

R3 Il nrsquoy a pas deux seacuteries de nuits de suite oui R4 4 nuits conseacutecutives au maximum oui 3N4N4N4N

R5 4 matins conseacutecutifs au maximum oui 4 M4M4M3MR6 Au moins deux jours de repos apregraves la derniegravere nuit

travailleacutee dune seacuterie (la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie nrsquoest pas comptabiliseacutee en repos)

oui

R7 1Faire suivre les seacuteries de nuits par des seacuteries de soirsou

2 3 repos suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie avant une seacuterie de matins

oui

R8 Il nrsquoy a pas de repos isoleacute (oui = 55 )ou

Si repos isoleacute positionneacute uniquement entre une vacation du matin et une vacation du soir (oui = 2 )

non 0 2 repos isoleacutes SRM et MRN

R9 Deacutebut des vacations du matin apregraves 6 heures oui 6 h

R10 Fin de vacation de soir avant minuit oui 22 h 27

R11 Fin de vacation de nuit avant 6 heures 15 oui

R12 Y a-t-il en moyenne un week-end sur deux travailleacute maximum

non 6 week-ends travailleacutes sur 10

R13 Pas plus de 2 week-ends travailleacutes de suite non 2 fois 3 week-ends travailleacutes de suite

R14 Longueur du cycle la plus courte possible non 10 semaines

R15 Eacutequilibre des amplitudes entre les semaines non 23 h 06 agrave 45 h 24 (mais 30 mn de moins que le planning preacuteceacutedent)

R16 Les vacations de mecircme type (M S ou N) sont identiques (horaires dureacutee)

oui presque 6 h - 14 h 27 et 6 h - 14 h 30 (diffeacuterence non significative)

R17 Heures de prise de service identiques dans la mecircme seacuterie oui

R18 Pas de meacutelange de vacation dans une seacuterie entre deux repos (oui = 55 )

ouSrsquoil existe deux types successifs de vacations dans une

mecircme seacuterie il srsquoagit alors de matins puis de soirs (oui = 2 )

OUI 55

gt ANALYSE DU PLANNING DU MEacuteCANICIEN AVION EN 3 X 8 SUR 10 SEMAINES DU TABLEAU I

Tableau III

M matin S soir N nuit

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 73

III) Ces recommandations ont eacuteteacute valideacutees par lexpertise scientifique de leacutequipe de meacutedecine du som-meil du Pr Damien Leacuteger agrave lrsquoHocirctel Dieu (Paris) et ont eacuteteacute appeleacutees laquo grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutes raquoChacune de ces recommandations a fait lrsquoobjet drsquoun bref argumentaire l par exemple la recommandation ndeg 1 laquo Pas trop de nuits dans le cycle une par semaine en moyenne raquo a eacuteteacute eacutetablie en reacutefeacuterence aux recom-mandations de la SFMT qui preacute-cisent laquo les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigi-lance raquo [1] l autre exemple la recomman-dation ndeg 8 laquo Il nrsquoy a pas de repos isoleacute raquo a eacuteteacute eacutetablie en reacutefeacuterence au retour drsquoexpeacuterience des meacutedecins du travail de lrsquoeacutetablissement qui ont constateacute que le repos est alors insuf-fisant pour permettre une reacutecupeacutera-tion de qualiteacute

Chaque recommandation ainsi eacutela-boreacutee est consideacutereacutee comme indeacute-pendante de mecircme valeur (sauf celle comportant le nombre de nuits par semaine qui a eacuteteacute leacutegegraverement sureacutevalueacutee) et fait lrsquoobjet drsquoune cotation exprimeacutee en pourcentage Celle-ci est eacutegale agrave 55 si la recom-mandation est respecteacutee agrave 2 si son respect est partiel et 0 si elle nrsquoest pas respecteacuteeLe score total exprimeacute en pourcen-tage avec un maximum de 100 est le reflet du degreacute de prise en compte des recommandations meacutedicales dans la construction des plannings drsquohoraires Ainsi plus le score est eacuteleveacute plus on peut consideacute-rer que le planning eacutetudieacute respecte ces recommandations et moins les effets seront preacutejudiciables sur la santeacute

ANALYSES ET RETOURS DES laquo EXPEacuteRIMENTATIONS raquo DE TERRAINUne fois cette diffusion effectueacutee et les nouveaux plannings eacutelaboreacutes selon ces recommandations les meacute-decins du travail ont eacuteteacute consulteacutes conformeacutement agrave la reacuteglementation lors de reacuteunions des CHSCT et du Comiteacute drsquoeacutetablissement (CE) Leurs retours et leurs argumentations se sont construits agrave partir des reacutesultats objectifs obtenus par lrsquoanalyse des laquo grilles de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutes raquo

INFORMATION DES EacuteQUIPES Enfin des actions compleacutementaires dinformation sur la physiologie du sommeil lrsquohygiegravene alimentaire et de vie des salarieacutes ont eacuteteacute reacutealiseacutees soit sous forme individuelle (distri-bution de laquo Fiche conseil du meacutede-cin du travail raquo) soit sous forme col-lective lors danimation de reacuteunions deacutequipes ou lors de forums

ANALYSE DE LA DEacuteMARCHEConformeacutement aux objectifs fixeacutes la DRH a reacuteussi agrave diminuer le nombre de plannings horaires de 500 agrave 145 Les meacutedecins du travail de lrsquoentre-prise ont eacuteteacute solliciteacutes en tant qursquoex-perts pour eacutetudier la toleacuterance de ces 145 plannings horaires en utilisant la laquo grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutes raquo Un pourcentage de concordance aux recommanda-tions meacutedicales a eacuteteacute eacutetabli pour chacun des plannings analyseacutes Ces analyses ont conduit soit agrave la reacutefec-tion complegravete de certains plannings horaires dont les scores eacutetaient trop bas soit agrave la reacuteeacutevaluation drsquoautres agrave 6 mois soit laquo agrave une surveillance raquo apregraves leur analyseCette laquo grille de lecture de la peacuteni-biliteacute des horaires deacutecaleacutes raquo srsquoest aveacutereacutee tregraves utile et tregraves confortable dans lrsquoexercice meacutedical pour pouvoir

DEacuteMARCHE EN 4 EacuteTAPES

SENSIBILISATION DE LA DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINESLes horaires de travail sont eacutetablis ou valideacutes par la direction des res-sources humaines (DRH) en col-laboration avec lencadrement de proximiteacute La premiegravere eacutetape a donc consisteacute pour les meacutedecins du tra-vail agrave sensibiliser ces personnels aux risques pour la santeacute lieacutes au tra-vail en horaires deacutecaleacutes ou de nuit [3 4] lors de reacuteunions speacutecifiques

DIFFUSION DES RECOMMANDATIONSLrsquoeacutetape suivante a consisteacute en lrsquoeacutela-boration drsquoun document de syn-thegravese adresseacute agrave la DRH afin que celle-ci le diffuse agrave lrsquoensemble des salarieacutes participant aux discussions et agrave la preacuteparation des nouveaux horaires dans les services concerneacutes (annexe I)Ce document eacutecrit par les meacutedecins du travail comporte l un rappel sur la physiologie hu-maine et les conseacutequences neacutefastes sur la santeacute du travail en horaires deacutecaleacutes en insistant sur le fait que si le travail de nuit est incontour-nable comme dans le secteur aeacutero-nautique il faut essayer den mini-miser les conseacutequences l des conseils pratiques pour lrsquoor-ganisation des horaires de travail selon 3 thegravemes principaux - les rythmes de travail Ce thegraveme concerne lenchaicircnement des vaca-tions travailleacutees et des repos com-pensatoires et repose sur laquo la grille de lecture de la peacutenibiliteacute des ho-raires deacutecaleacutes raquo - lorganisation du travail Des conseils pratiques y sont donneacutes - la gestion des situations particu-liegraveres

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201474

VU DU TERRAIN

BIBLIOGRAPHIE

1 | Surveillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit Pratiques et meacutetiers TM 25 Reacutef Santeacute Trav2012 131 73-99 2 | Bilan social 2012 Air France Industries 54 p (non publieacute)3 | MARQUES K - Sommeil et rythme de travail Tours 29 janvier 2010 Notes de congregraves TD 168 Doc Meacuted Trav2010 122 199-2084 | KNAUTH P HORNBERGER S - Preventive and compensatory measures for shift workers Occup Med 2003 53 (2) 109-16

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

donner un avis eacuteclaireacute technique argumenteacute objectif homogegravene dun meacutedecin agrave un autre comparatif le cas eacutecheacuteant avec le planning preacuteceacute-dent De plus cet outil a eacuteteacute tregraves bien compris et perccedilu tant par la DRH que par les instances repreacutesentatives du personnel alors que les horaires deacutecaleacutes sont un sujet particuliegravere-ment sensible socialement et pour lequel le compromis est difficile agrave trouver entre les souhaits diffeacuterents des salarieacutes eux-mecircmes les impeacutera-tifs de production et le respect de la leacutegislationLes recommandations meacutedicales proposeacutees par le service de santeacute au travail de lrsquoentreprise ont aussi permis de faire passer certains messages de preacutevention tels que la pratique de la sieste pendant les temps de pause qui reste encore un

sujet relativement laquo tabou raquo dans lentreprise En revanche les heures de prise de repas qui sont trop anti-cipeacutees par rapport aux horaires ha-bituels de la vie quotidienne nrsquoont pas pu ecirctre modifieacutees malgreacute les suggestions faites en ce sens

CONCLUSIONLes meacutedecins du travail ont su avoir un rocircle proactif en profitant col-lectivement dune modification de lorganisation du travail pour faire passer des messages dinforma-tion et de preacutevention sur un risque professionnel qui paraissait insuf-fisamment pris en compte jusquagrave preacutesent dans lrsquoentrepriseLa publication des recommanda-tions de bonne pratique pour la sur-

veillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit eacutelaboreacutees par la Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail ont beau-coup aideacute lrsquoactiviteacute des meacutedecins du travail en donnant une dimension scientifique reconnue aux recom-mandations eacutemises notamment vis-agrave-vis de la direction de lentre-priseIl semblerait utile que ces travaux se poursuivent et que les meacutede-cins du travail puissent disposer de connaissances compleacutementaires notamment sur la mortaliteacute des travailleurs en horaires deacutecaleacutes sur linteacuterecirct et lapplicabiliteacute de la sur-veillance meacutedicale semestrielle et surtout de reacutefeacuterences et de conseils pratiques suppleacutementaires sur lor-ganisation du travail en horaires deacutecaleacutes

POINTS Agrave RETENIR Agir sur lrsquoorganisation des horaires deacutecaleacutes neacutecessite de sensibiliser

lrsquoemployeur sur les effets sur la santeacute et sur les risques drsquoaccidents du travail

Les recommandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit eacutelaboreacutees par la Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail ainsi que la leacutegislation sur la peacutenibiliteacute ont largement contribueacute agrave la sensibilisation dans lrsquoentreprise des risques lieacutes au travail en horaires deacutecaleacutes et agrave leur prise en compte

La refonte drsquoaccords sociaux sur le temps de travail dans les entreprises est une occasion particuliegravere agrave saisir par les meacutedecins du travail pour donner des regravegles simples de construction et drsquoanalyse des plannings horaires

Participer agrave lrsquoeacutelaboration des plannings horaires permet de prendre en compte de faccedilon collective des recommandations meacutedicales pour la protection de la santeacute des travailleurs

Une grille drsquoanalyse de la toleacuterance des horaires creacuteeacutee par les meacutedecins du travail a permis de donner un avis technique argumenteacute homogegravene comparatif sur la peacutenibiliteacute meacutedicale des plannings drsquohoraires deacutecaleacutes

La preacutevention collective du risque lieacute au travail en horaires deacutecaleacutes passe sur le terrain par une information des salarieacutes lors de forums ou de participations agrave des reacuteunions drsquoeacutequipe

Il serait souhaitable de deacutevelopper des travaux nationaux compleacutementaires sur lrsquoorganisation du travail en horaires deacutecaleacutes agrave lrsquousage des meacutedecins du travail

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 75

ANNEXE 1 Recommandations meacutedicales pour les grilles horaires et lrsquoorganisation du travail en horaires deacutecaleacutes agrave la direction de lrsquoentreprise

En preacuteambule les meacutedecins du travail de lrsquoentreprise rappellent 1 Physiologiquement lrsquoorganisme humain nrsquoest pas preacutevu pour travailler en horaires posteacutes etou de nuit les conseacutequences sur lrsquohorloge biologique sont une deacutesynchronisation des diffeacuterents rythmes biologiques dont celui de lrsquoalternance veillesommeil

2 Leacutegalement le travail de nuit ne doit ecirctre qursquoexceptionnel et justifieacute par des impeacuteratifs eacuteconomiques ou sociaux il doit prendre en compte les impeacuteratifs de protection de la santeacute et de la seacutecuriteacute des travailleurs (caractegravere deacuterogatoire du travail de nuit rappeleacute dans lrsquoarticle L 3122-32 et 33 du Code du travail)

3 Lrsquoactiviteacute professionnelle speacutecifique du transport aeacuterien neacutecessitant ineacutevitablement de travailler de nuit il faut tenter drsquoen minimiser les conseacutequences (le travail de nuit et le travail en eacutequipes alternantes successives constituant deux des dix facteurs de peacutenibiliteacute identifieacutes comme susceptibles de laisser des traces durables identifiables et irreacuteversibles sur la santeacute -art L 4121-3-1 du Code du Travail)

4 Lrsquoeacutetablissement drsquoune grille horaire est le reacutesultat drsquoun compromis entre les exigences de la production drsquoune part le respect de la reacuteglementation et les souhaits exprimeacutes par les salarieacutes drsquoautre partLes recommandations meacutedicales visent agrave limiter en particulier les troubles du sommeil et de la vigilance lieacutes au travail en horaires posteacutes etou de nuit

Les recommandations 2012 des meacutedecins du travail sont baseacutees sur l les travaux meneacutes en 1999 par un groupe de travail constitueacute par les membres du CHSCT le meacutedecin du travail (Dr XX) et lrsquoencadrement ceux-ci ont abouti notamment agrave lrsquoeacutelaboration drsquoune grille de lecture coteacutee de la peacutenibiliteacute des grilles horairesl les recommandations de la Haute autoriteacute de santeacute (HAS) concernant la surveillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes et de nuit (mai 2012)l lrsquoexpeacuterience acquise depuis de longues anneacutees par les meacutedecins du travail qui ont la connaissance reacuteguliegraverement actualiseacutee des milieux conditions et organisations de travail speacutecifiques aux meacutetiers industriels de lrsquoaeacuterien (activiteacute de tiers-temps visites meacutedicales)

Ces recommandations ont eacuteteacute soumises pour avis agrave lrsquoeacutequipe du Pr Damien Leacuteger (speacutecialiste du sommeil responsable du Centre du Sommeil et de la Vigilance de lrsquoHocirctel Dieu agrave Paris)

Ces recommandations concernent l Les rythmes de travail (enchaicircnement des vacations)l Lrsquoorganisation du travaill La gestion des situations particuliegraveres

1Conseils concernant les rythmes de travail Les meacutedecins du travail proposent lrsquoactualisation suivante de la grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutesPrincipe La grille comporte 18 critegraveres reacutepertorieacutes drsquoeacutevaluation de moindre peacutenibiliteacute qui sont indeacutependants et eacutequivalents au plan meacutedicalAgrave chacun est attribueacute un pourcentage selon que le critegravere est respecteacute en totaliteacute (55 ) ou en partie (2 ) dans la grille drsquohoraires analyseacutee agrave lrsquoexception du premier critegravere (nombre de nuits dans le cycle) qui est cocircteacute agrave 65 Le total doit se rapprocher le plus possible de 100 Plus le score exprimeacute en est bas plus les horaires de travail peuvent ecirctre consideacutereacutes comme peacutenibles eu eacutegard aux recommandations meacutedicales

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VU DU TERRAIN

ndeg item Item de moindre peacutenibiliteacute Cotation

en Argumentaire

R1 Pas trop de nuits dans le cycle 1 par semaine en moyenne

6 50 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R2 Rythmes reacuteguliers (52 -63 - 44 ) 550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R3 Il nrsquoy a pas deux seacuteries de nuits de suite 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R4 4 nuits conseacutecutives au maximum 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R5 4 matins conseacutecutifs au maximum 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R6 Au moins deux jours de repos apregraves la derniegravere nuit

travailleacutee dune seacuterie (la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie nrsquoest pas comptabiliseacutee

en repos)

550 HAS Knauth et al 2003 [4]

R7 Faire suivre les seacuteries de nuits par des seacuteries de soirs

ou3 repos suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune

seacuterie avant une seacuterie de matins

550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail

R8 Il nrsquoy a pas de repos isoleacute (oui = 55 )ou

Si repos isoleacute positionneacute uniquement entre une vacation du matin et une vacation du soir ou bien

entre une vacation de matin et une vacation de nuit (oui = 2 )

550 ou2

Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail repos insuffisant pour permettre une reacutecupeacuteration de qualiteacute

Permet davoir 48 h de repos conseacutecutifs mais reacutepartis sur 3 jours au lieu de 2 (12 h24 h12 h)

R9 Deacutebut des vacations du matin apregraves 6 heures 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R10 Fin de vacation de soir avant minuit 550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail pour ne pas deacutecaler trop tardivement lheure de coucher apregraves une vacation du soir

R11 Fin de vacation de nuit avant 6 heures 15 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail en eacutevitant les em-bouteillages la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune

seacuterie on reacuteduit le risque daccidents du trajet classiquement augmenteacute ce jour-lagrave

R12 En moyenne un week-end sur deux travailleacute maxi-mum

550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail reacutepercussions sociales et familiales du travail en horaires deacutecaleacutes

R13 Pas plus de 2 week-ends travailleacutes de suite 550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail reacutepercussions sociales et familiales du travail en horaires deacutecaleacutes

R14 Longueur du cycle la plus courte possible 550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R15 Eacutequilibre des amplitudes entre les semaines 550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R16 Les vacations de mecircme type (M S ou N) sont identiques (horaires dureacutee)

550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R17 Heures de prise de service identiques dans la mecircme seacuterie

550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R18 Pas de meacutelange de vacations dans une seacuterie entre deux repos (oui = 55 )

ouSrsquoil existe deux types successifs de vacations dans une mecircme seacuterie il srsquoagit alors de matins puis de

soirs (oui = 2 ) ou de matins puis de nuits (oui 2 )

550

ou2

HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)ou

HAS les rotations en sens horaire semblent avoir moins deffets deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance que les rotations en sens

anti-horaire

TOTAL 100

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

M matin S soir N nuit

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 77

2Conseils concernant lrsquoorganisation du travail Les meacutedecins du travail preacuteconisent l de veiller agrave positionner les plages de repas les plus proches possibles de celles habituellement observeacutees par les travailleurs les jours non travailleacutes de faccedilon agrave pouvoir respecter le conseil alimentaire suivant laquo Prendre 3 repas varieacutes et eacutequilibreacutes par jour si possible agrave des plages horaires reacuteguliegraveres raquo (exemple la pause repas du soir est souvent en avance de phase par rapport aux heures franccedilaises traditionnelles de dicircner et fonction des horaires drsquoouverture du restaurant drsquoentreprise)l pour le travail de nuit o de planifier si possible les activiteacutes agrave charge mentale etou agrave impact important sur la seacutecuriteacute des vols de preacutefeacuterence avant la pause de nuit pour limiter le risque de troubles cognitifs (dont erreurs) lieacutes agrave la somnolence plus freacutequente en deuxiegraveme partie de nuito de planifier si possible les travaux aux intempeacuteries (froid) en premiegravere partie de nuit compte tenu de la baisse physiologique de tempeacuterature corporelle en deuxiegraveme partie de nuito drsquoaider agrave une meilleure reacutecupeacuteration

- par une facilitation du positionnement de RTT agrave la demande du salarieacute- par la possibiliteacute de faire une sieste courte pendant la pause de travail

3 Conseils concernant la gestion des situations particuliegraveres (deacuterogations ou changement drsquohoraires agrave la demande de lrsquoemployeur lieacutes au manque temporaire drsquoeffectifs ou agrave la surcharge temporaire drsquoactiviteacute)Les meacutedecins du travail preacuteconisent l de privileacutegier au maximum le recours au volontariat pour les deacuterogations etou les changements drsquohoraire agrave la demande de lrsquoemployeurl de comptabiliser et de limiter le nombre de deacuterogations etou changements drsquohoraires agrave la demande de lrsquoemployeur par travailleur notamment pour les horaires deacutecaleacutes irreacuteguliers car il srsquoagit drsquoune irreacutegulariteacute suppleacutementaire se rajoutant agrave un rythme lui-mecircme irreacutegulier source potentielle de perturbations physiologiques suppleacutementairesl enfin de prendre en compte le plus possible les eacuteleacutements de la grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires pour le positionnement des changements drsquohoraires dans la seacutequence travailleacuteeLes meacutedecins du travail sont agrave la disposition de tous pour preacutesenter et expliciter la deacutemarcheLes meacutedecins du travail preacutevoient de reacuteviser ces recommandations en cas drsquoeacutevolution des donneacutees officielles et des connaissances scientifiques

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201478

SUIVI POUR VOUS TD 208

Pratiques professionnelles en santeacute au travail27e congregraves de la Socieacuteteacute drsquohygiegravene et de meacutedecine du travail dans les armeacutees et industries drsquoarmement (SHMTAIA)Strasbourg 17 et 18 octobre 2013

en reacutesumeacute

AUTEURS S Fuentes A Peacutegorieacute M Dugonnet G Abou-Anoma L Geacuteraut F Entine F Meacuterat-Tagnard P Hache Praticiens du Service de santeacute des armeacutees Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

MOTS CLEacuteS Pluridisciplinariteacute santeacute au travail recherche documentaire infirmier qualiteacute de lair rayonnement ionisant addiction toxicomanie

QUALITEacute DE LrsquoAIR UN ENJEU POUR LA SANTEacute DES MILITAIRESA Gollion (Laboratoire drsquoanalyses de surveillance et drsquoexpertise de la marine Toulon) a preacutesenteacute les problegravemes de qualiteacute de lrsquoair ren-contreacutes par les militaires deacuteployeacutes agrave lrsquoeacutetranger En effet depuis lrsquouti-lisation drsquoarmes en uranium ap-pauvri et les incendies de puits de peacutetrole lors de la guerre du Golfe (1990-1991) lrsquoeacutetude des risques sanitaires environnementaux est devenue un enjeu systeacutematique lors des conflits armeacutes En Afghanistan les militaires fran-ccedilais deacuteployeacutes agrave Kaboul se sont inter-rogeacutes sur la qualiteacute de lrsquoair ambiant En effet des odeurs deacutesagreacuteables occasionnent une gecircne pour les personnels tandis que des rumeurs existent sur la preacutesence anormale de flore colique dans lrsquoair Aussi le La-boratoire drsquoanalyses de surveillance et drsquoexpertise de la marine (LASEM) de Toulon a effectueacute en septembre 2012 une campagne drsquoeacutevaluation

Les pratiques professionnelles des eacutequipes pluridisciplinaires en santeacute au travail ont eacuteteacute abordeacutees lors du 27e congregraves de la Socieacuteteacute drsquohygiegravene et de meacutedecine du travail dans les armeacutees et industries drsquoarmement (SHMTAIA) Les thegravemes eacutetaient tregraves varieacutes qualiteacute de lair entretiens infirmiers en santeacute au travail workaholisme recherche documentaire sur les rayonnements ionisantshellip Le congregraves srsquoest deacuterouleacute les 17 et 18 octobre 2013 agrave Strasbourg sous le haut patronage du ministre de la Deacutefense

de la qualiteacute de lrsquoair agrave Kaboul que ce soit en milieu exteacuterieur ou inteacuterieur Lrsquoobjectif eacutetait de disposer de don-neacutees objectives microbiologiques et physico-chimiques pour lrsquoeacutevalua-tion des risques sanitaires des mili-taires franccedilais Diffeacuterentes struc-tures du ministegravere de la Deacutefense ont eacuteteacute associeacutees agrave cette campagne de mesures Les analyses nrsquoont pas deacutetecteacute de preacutesence de bacteacuterie issue de la flore digestive (preacutelegravevements sur geacutelose) ni de radioeacuteleacutement dans lrsquoair Les preacutelegravevements atmospheacuteriques agrave la recherche drsquoendotoxines ont tous retrouveacute des valeurs tregraves basses que ce soit en exteacuterieur ou en inteacuterieurLes concentrations de poussiegraveres inhalables sont faibles au regard de la reacuteglementation en matiegravere drsquoen-vironnement Les concentrations en particules infeacuterieures agrave 25 microm de dia-megravetre (PM25) mesureacutees sur 3 preacutelegraveve-ments sont infeacuterieures aux limites de quantification (LQ) des appareils utiliseacutes cest-agrave-dire infeacuterieures agrave 105 microgm-3 Ces taux ne deacutepassent donc pas le seuil moyen sur 24 h

SUIVI POUR VOUS

79JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

de 250 microgm-3 susceptible de pro-voquer selon lrsquoEnvironmental pro-tection agency (US EPA Eacutetats-Unis) un effet laquo marginal raquo Les concen-trations en particules infeacuterieures agrave 10 microm de diamegravetre (PM10) releveacutees sur 8 preacutelegravevements varient de 135 agrave 509 microgm-3 deacutepassant ainsi le seuil eacutetabli par lrsquoUS EPA de 420 microgm-3 Le plomb le chrome le nickel et le cadmium ne sont pas retrouveacutes de maniegravere significative Le benzegravene et le toluegravene sont preacutesents dans lrsquoair exteacuterieur mais agrave des concentra-tions acceptables pour une exposi-tion annuelle Les concentrations journaliegraveres des autres composeacutes organiques volatils sont infeacuterieures aux limites de quantification (LQ) Quant agrave lrsquoH2S preacutesent celui-ci est directement responsable drsquoune irritation oculaire de la gorge et du tractus respiratoireCette campagne de mesures a per-mis de reacutecuser la rumeur de conta-mination feacutecale de lrsquoair ambiant et de mettre en eacutevidence des concen-trations importantes de particules fines dont lrsquoimpact sur la santeacute ne peut ecirctre neacutegligeacute Il semble judicieux de veacuterifier la repreacutesentativiteacute de ces reacutesultats agrave plus grande eacutechelle dans drsquoautres lieux et de maniegravere prolon-geacutee Il semble eacutegalement opportun de mener une campagne agrave lrsquoouver-ture de tout theacuteacirctre drsquoopeacuteration ex-teacuterieur afin drsquoavoir un eacutetat des lieux de reacutefeacuterence Enfin il est neacutecessaire de reacutefleacutechir agrave des valeurs limites adapteacutees aux militaires qui sont exposeacutes sur des theacuteacirctres drsquoopeacuteration en continu pendant plusieurs mois

F Entine (Service de protection radiologique des armeacutees Clamart)a preacutesenteacute les particulariteacutes de lrsquoat-mosphegravere agrave bord drsquoun sous-marin nucleacuteaire lanceur drsquoengins Agrave bord de ce type de navire semblable agrave un cylindre de 150 m de long 110 hommes vivent pendant plusieurs mois sans apport drsquoair exteacuterieur

Cette atmosphegravere confineacutee preacute-sente des contraintes inheacuterentes aux diffeacuterents polluants dont la source peut ecirctre humaine (respira-tion) domestique (gaz de cuisson des aliments vapeurs de produits drsquohygiegravene) et industriels (deacutesorp-tion des colles et peintures brouil-lards drsquohuile gaz de propulsion des armes) De plus une pollution peut survenir en dehors du fonction-nement normal des installations notamment dans le cas drsquoun incen-die La gestion de cette atmosphegravere neacutecessite la compreacutehension de pheacute-nomegravenes physiques et chimiques non preacutesents agrave lrsquoair libre (rocircle de la pression partielle et de la concen-tration des meacutelanges) ainsi que des choix de grandeurs ndash et donc drsquouniteacutes ndash particuliegraveres Ainsi en ce qui concerne lrsquoexposition profes-sionnelle des sous-mariniers un reacutefeacuterentiel militaire speacutecifique a eacuteteacute creacuteeacute tenant compte de lrsquoexposition permanente durant 90 jours conseacute-cutifs exposition reacutepeacuteteacutee quelques anneacutees pour des personnels seacutelec-tionneacutes et en bonne santeacuteLes nuisances deacutecrites plus haut im-pliquent des mesures de preacutevention qui entrent en jeu degraves la conception du sous-marin avec lrsquointeacutegration drsquousines de production drsquooxygegravene drsquoun systegraveme de ventilation drsquoun dispositif de traitement de lrsquoair vicieacute et de systegravemes de survie Des barriegraveres de confinement vis-agrave-vis du risque nucleacuteaire sont eacutegalement mises en placeLrsquoutilisation des substances chi-miques est reacuteglementeacutee agrave bord gracircce agrave une base de donneacutees qui reacutepertorie 3 cateacutegories de produits suivant qursquoils sont autoriseacutes agrave bord interdits ou autoriseacutes uniquement agrave quai Cette base est mise agrave jour en permanence gracircce aux toxicologues de la Direction geacuteneacuterale de lrsquoarme-ment (DGA) en fonction des nou-veaux produits approvisionneacutes par les services du commissariat qui de

ce fait doivent adapter leurs mar-cheacutes Agrave titre drsquoexemple les travaux de peinture sont reacutealiseacutes en deacutebut de peacuteriode drsquoentretien du sous-ma-rin afin drsquoobtenir une deacutesorption maximale des solvants durant la peacuteriode agrave quaiDes seacuteances drsquoinformation au pro-fit de lrsquoensemble de lrsquoeacutequipage sont reacutealiseacutees avant chaque mission insistant sur la responsabiliteacute de chacun vis-agrave-vis de lrsquoatmosphegravere du bord Par ailleurs le meacutedecin sous-marinier effectue une visite drsquoaptitude approfondie en amont de chaque patrouille Il cible son examen sur la recherche de toute pathologie pouvant srsquoaggraver en preacutesence drsquoun polluant (asthme insuffisance reacutenale ou heacutepatique)En mer lrsquoeacutequipe meacutedicale embar-queacutee (un meacutedecin deux infirmiers) assure la gestion en routine et accidentelle de cette atmosphegravere confineacutee Des systegravemes de controcircle de lrsquoatmosphegravere (exemple gaz sol-vantshellip) permettent des mesures en temps reacuteel (analyseurs fixes ou por-tables surveillance radiologique) ou des analyses diffeacutereacutees Pour ces derniegraveres des preacutelegravevements sur des tubes adsorbants sont reacutealiseacutes sys-teacutematiquement tous les deux jours Ceci permet un eacutechantillonnage de lrsquoair agrave bord du sous-marin en vue drsquoune analyse quantitative et qua-litative ulteacuterieure par chromatogra-phie en phase gazeuse

JF Ferrand (Centre de meacutedecine de preacutevention des armeacutees de ParisEHMP site de Saint-Mandeacute) a expo-seacute lrsquoanalyse drsquoun eacutepisode de pollu-tion environnementale auquel ont eacuteteacute exposeacutes les militaires drsquoun seacute-maphore implanteacute en zone indus-trielle Cet eacuteveacutenement srsquoest traduit par des retombeacutees de poussiegraveres seacutedimentables riches en charbon et en minerai de fer agrave lrsquointeacuterieur des locaux de travail JF Ferrand a abordeacute des outils participant agrave

NDLR Pour lOMS les valeurs pour les PM25 sont de 25 microgm-3 sur 24 h et 10 microgm-3

sur le long terme et pour les PM10 de 50 microgm-3 et 20 microgm-3 Par ailleurs les diffeacuterentes classes de toxiciteacute pour les PM25 ont eacuteteacute revues agrave la baisse par lEPA en septembre 2013

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Pratiques professionnelles en santeacute au travail 27e congregraves de la SHMTAIA

lrsquoeacutevaluation du risque sanitaire dont les rapports des associations agreacuteeacutees de surveillance de la quali-teacute de lrsquoair De mecircme un rappel de la reacuteglementation relative agrave la qualiteacute de lrsquoair a eacuteteacute effectueacute

MISE EN PLACE DES ENTRETIENS INFIRMIERS EN SANTEacute AU TRAVAILJF Schaller (Direction reacutegionale du service de santeacute des armeacutees Lyon) a preacutesenteacute la deacutemarche qualiteacute uti-liseacutee par un Centre de meacutedecine de preacutevention des armeacutees (CMPA) pour la mise en place des entretiens infirmiers en santeacute au travail (EIST) Lrsquoorateur a tout drsquoabord rappeleacute que ces entretiens sont baseacutes sur des actes professionnels infirmiers deacutejagrave existants et mis en œuvre dans drsquoautres secteurs dont lrsquoentretien drsquoaccueil la relation drsquoaide et lrsquoeacutedu-cation agrave la santeacute La mise en place de lrsquoEIST srsquoest ap-puyeacutee sur des meacutethodes et outils valideacutes de la qualiteacute en santeacute Le cadrage du pilotage srsquoest inspireacute de la roue de Deming dite laquo Plan-Do-Check-Act raquo (PDCA) Cette meacutethode comporte 4 eacutetapes planifier deacuteve-lopper veacuterifier et agir chacune en-traicircnant lautre et visant agrave eacutetablir un cercle vertueuxLrsquoanalyse du processus EIST a eacuteteacute reacutealiseacutee en groupe avec lrsquoensemble des eacutequipes pluridisciplinaires du CMPA et srsquoest appuyeacutee sur le dia-gramme drsquoIshikawa Crsquoest un dia-gramme de cause-effet qui consiste agrave classer par familles et sous-fa-milles toutes les causes identifieacutees drsquoun effet observeacute Son utilisation a permis de deacutefinir la meacutethode de travail (utilisation drsquoune proceacutedure qualiteacute organisation de seacuteminaires de travail collectif) le personnel im-pliqueacute (management participatif et colleacutegial deacutesignation drsquoun reacutefeacuterent) les entiteacutes concerneacutees (personnels

civils du ministegravere de la Deacutefense repreacutesentants du personnel chefs drsquoeacutetablissement) et les moyens (modes opeacuteratoires harmonisation documentairehellip)Ensuite le groupe de travail a reacutea-liseacute et formaliseacute un logigramme prenant en compte la deacutemarche associant agrave chaque eacutetape (convo-cation entretien orientation) les documents qualiteacutes requis (fiche de convocation document drsquoinfor-mation grille drsquoentretien et ques-tionnaires mode opeacuteratoire des examens compleacutementaires grille drsquoorientation) De mecircme la planifi-cation des tacircches a eacuteteacute mise en place tandis que le mode de reacutedaction de ces derniegraveres srsquoest appuyeacute sur le systegraveme Quintilien (QQOQCCP qui quoi ougrave quand comment combien pourquoi) Enfin lrsquoeacutetablissement de lrsquoensemble des documents a respec-teacute 4 eacutetapes reacutedaction veacuterification validation et approbationLa mise en place des EIST au CMPA srsquoest donc effectueacutee selon une deacute-marche manageacuteriale participative qui a conduit agrave une harmonisation des pratiques en lien avec les deacute-marches actuelles de la santeacute deacuteve-loppement professionnel continu eacutevaluationhellip Le reacutesultat sera appreacute-cieacute par une enquecircte de satisfaction des usagers ou utilisateurs

Les interventions de C Schultz (CMPA Toulon) et de M Lorenzo (Hospices civils de Lyon) ont eacuteteacute suivies drsquoeacutechanges avec lrsquoauditoire permettant ainsi drsquoeacutetablir un pre-mier retour drsquoexpeacuterience des EIST Dans plusieurs services de santeacute au travail un groupe de travail pluri-disciplinaire a accompagneacute la mise en place des EIST En fonction des ressources en infirmiers en santeacute au travail et des niveaux de formation de ces derniers certains services de santeacute au travail ont deacutecideacute une mise en place progressive de ces entretiens Ainsi certains postes de

travail ont eacuteteacute choisis afin de beacuteneacute-ficier des EIST ce peut ecirctre en lien soit avec le meacutetier (exemple infir-mier) soit avec un type de risque (exemple salarieacutes exposeacutes au travail sur eacutecran ou au travail de nuit) Les expeacuteriences rapporteacutees mon-trent que les EIST se deacuteroulent en srsquoappuyant sur un questionnaire et des examens classiques de bio-meacutetrie associeacutes agrave une grille drsquoorien-tation La dureacutee moyenne drsquoun EIST varie de 30 agrave 45 minutes en fonction de lrsquoexpeacuterience de lrsquoinfir-mier en santeacute au travail Lrsquoun des membres de lrsquoauditoire a exprimeacute la neacutecessiteacute drsquoeacutevaluer la crise sui-cidaire drsquoun travailleur preacutesentant une souffrance morale intense

LE WORKAHOLISME EacuteTAT DES CONNAISSANCEST Burcoveacuteanu (interne en meacutede-cine du travail INRS Paris) a syn-theacutetiseacute les reacutesultats drsquoune revue de la litteacuterature consacreacutee au worka-holisme Ce terme apparu agrave partir des anneacutees 70 deacutesigne le rapport excessif drsquoun individu agrave son travail Il est issu des travaux de William Oates en 1968 sur le lien contro-verseacute entre lrsquoalcoolodeacutependance et le travail Le workaholisme est une addiction comportementale mal connue non reacutepertorieacutee dans le DSM 5 Il est principalement obser-veacute chez les salarieacutes du secteur priveacute ainsi que certaines professions telles que les meacutedecins les journa-listes et les enseignants Le worka-holisme est responsable drsquoatteintes agrave la santeacute physique et mentale du salarieacute avec notamment lrsquoappari-tion de plaintes somatiques varieacutees de pathologies cardiovasculaires et la surconsommation de substances psychoactives Une eacutevolution vers le burnout peut exister Des conseacute-quences neacutegatives apparaissent

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 81

eacutegalement sur lrsquoenvironnement familial et professionnel du tra-vailleur En effet la psychorigiditeacute des sujets workaholiques et leur absence de capaciteacute agrave deacuteleacuteguer des tacircches sont parfois responsables de difficulteacutes (stress conflitshellip) avec leurs collegravegues de travailCertains facteurs propres agrave lrsquoentre-prise sont de nature agrave deacutevelopper et faire perdurer un workaholisme chez un travailleur preacutedisposeacute Crsquoest le cas notamment dans les entreprises ougrave il existe une obli-gation de deacuteveloppement tregraves rapide des services et des pro-duits conseacutequences drsquoune socieacuteteacute consumeacuteriste Drsquoautres facteurs tels les risques psychosociaux les horaires de travail et les technolo-gies drsquoinformation et de commu-nication doivent ecirctre examineacutesCertains facteurs de risque indivi-duels sont identifieacutes tels lrsquoimpulsi-viteacute lrsquohyperactiviteacute lrsquoimpatience lrsquoeacutenervement facile le deacuteficit at-tentionnel et lrsquoanxieacuteteacute La prise en charge des travailleurs souffrant de workaholisme est pluridisciplinaire Elle neacutecessite eacutegalement le traite-ment des comorbiditeacutes somatiques ou psychiatriques pouvant exister Le service de santeacute au travail a un rocircle important dans la preacutevention collective et individuelle du wor-kaholisme tout drsquoabord en ayant connaissance de lrsquoorganisation de lrsquoentreprise des postes de travail et des contraintes La preacutevention des facteurs de risques organisationnels est capitale et lrsquoeacutequipe pluridiscipli-naire doit savoir repeacuterer les travail-leurs potentiellement concerneacutes en utilisant par exemple des ques-tionnaires de repeacuterage Parmi ces derniers peut ecirctre citeacute le Work ad-diction risk test qui est un autoques-tionnaire contenant 25 questions Toutefois lrsquoutilisation de ce type drsquooutil ne remplace pas lrsquoexamen clinique

En somme il apparaicirct que cette ad-diction comportementale constitue un problegraveme de santeacute au travail Des eacutetudes compleacutementaires sont neacute-cessaires pour mieux comprendre la diffusion et le retentissement du workaholisme afin drsquoen ameacuteliorer la preacutevention

RECHERCHE DOCUMENTAIRE SUR LES RISQUES LIEacuteS AUX RAYONNEMENTS IONISANTSG Abou-Anoma (CMPA Brest) ABijaoui et C Gauron (INRS Paris) ont preacutesenteacute une seacutelection de supports drsquoinformation relatifs aux rayonnements ionisants per-mettant drsquoorienter les actions de preacutevention Un article sur ce thegraveme a eacuteteacute publieacute dans le numeacutero 135 de la revue laquo Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail raquoLors drsquoune recherche documentaire la meacutethodologie agrave adopter peut ecirctre la suivante l caracteacuteriser lrsquoinformation recher-cheacutee type (meacutedicale juridique techniquehellip) public cible objectif drsquoutilisationhellip l privileacutegier les sources connues comme les organismes officiels (sites des agences sanitaires des instituts de recherchehellip) ou les bases de donneacutees bibliographiques (Pub-Med Toxline INRS Bibliohellip) l preacutefeacuterer des documents dateacutes beacuteneacuteficiant drsquoune mise agrave jour reacute-guliegravere En effet lrsquoabsence de date neacutecessite de veacuterifier systeacutematique-ment le contenu aupregraves drsquoautres sourcesSont citeacutes ci-dessous quelques-unes des sources drsquoinformation pour les acteurs de radioprotection en santeacute au travailLa Commission internationale de protection radiologique (CIPR) est une organisation indeacutependante qui est agrave lrsquoorigine du deacuteveloppement du

systegraveme international de protec-tion radiologique Elle eacutelabore des recommandations en matiegravere de radioprotection qui servent de base aux diffeacuterentes instances et auto-riteacutes pour lrsquoeacutelaboration de la reacutegle-mentation et des normes de radio-protection Ces recommandations se preacutesentent sous la forme de pu-blications qui sont disponibles sur le site de la CIPR (wwwicrporg) La plupart de ces publications sont en anglais cependant certaines drsquoentre elles ont eacuteteacute traduites en franccedilais et sont disponibles gratuitement LrsquoAutoriteacute de sucircreteacute nucleacuteaire (ASN) est une organisation nationale in-deacutependante en charge du controcircle de la radioprotection en France et de lrsquoeacutelaboration au niveau natio-nal de la reacuteglementation Son site (wwwasnfr) propose des dossiers consacreacutes agrave de nombreuses probleacute-matiques telles que les grands sec-teurs drsquoactiviteacutes concerneacutes par les risques radiologiques les situations drsquourgence radiologique ou encore les modaliteacutes de deacuteclaration des eacuteveacutenements significatifs LrsquoInstitut de radioprotection et de sucircreteacute nucleacuteaire (IRSN) constitue une des reacutefeacuterences nationales en matiegravere de recherche et drsquoexper-tise sur les risques nucleacuteaires et radiologiques Son site (wwwirsnfr) propose un accegraves gratuit agrave de nombreux dossiers dont les bilans annuels de surveillance des expo-sitions professionnelles en France ou des dossiers deacutedieacutes au retour drsquoexpeacuterience sur les incidents et ac-cidents radiologiques importants LrsquoIRSN a eacutegalement mis en place le Systegraveme drsquoinformation et de la sur-veillance de lrsquoexposition aux rayon-nements ionisants (SISERI) Ce sys-tegraveme permet la centralisation et la conservation de lensemble des reacutesultats des mesures individuelles de lexposition des travailleurs Les meacutedecins du travail ayant en charge des travailleurs exposeacutes ou

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des secteurs ont accegraves agrave ces reacutesul-tats sur internet (wwwsiserifr) se-lon la reacuteglementation en vigueur Il en est de mecircme pour les personnes compeacutetentes en radioprotection (PCR) ayant en charge des entre-prises concerneacuteesLrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) propose sur son site (wwwinrsfr) un dossier geacuteneacuteraliste consacreacute aux rayonnements ioni-sants en milieu professionnel Des fiches consacreacutees aux principaux radionucleacuteides utiliseacutes dans les diffeacuterents secteurs et reacutealiseacutees en collaboration avec lrsquoIRSN sont dis-ponibles gratuitement De mecircme drsquoautres documents relatifs agrave la radioprotection en secteur meacutedical ou de recherche sont eacutegalement accessibles sur le site de la revue laquo Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail raquo (wwwrst-sante-travailfr)LrsquoAgence nationale pour la gestion des deacutechets radioactifs (ANDRA) est chargeacutee de la gestion agrave long terme

des deacutechets radioactifs produits en France Son site (wwwandrafr) propose notamment des dossiers drsquoinformations sur lrsquoeacutelimination et la gestion des deacutechets radioactifs destineacutes aux producteurs etou deacute-tenteurs de ces deacutechets En matiegravere de radioprotection les PCR ont un rocircle essentiel Afin de faciliter la reacutealisation de leurs mis-sions une organisation en reacuteseaux reacutegionaux srsquoest progressivement mise en place Ces reacuteseaux ont pour but de mettre en commun lrsquoexpeacute-rience des PCR les connaissances ainsi que les deacuteveloppements reacutegle-mentaires et techniques en radio-protection Chacun de ces reacuteseaux dispose de son propre site internet Drsquoautre part lrsquoInstitut national des sciences et techniques nucleacuteaires (INSTN) a publieacute un certain nombre drsquoouvrages regroupeacutes dans une col-lection de 3 tomes et destineacutes agrave la formation des PCR

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83JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

TD 209

Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail 15e colloque de lrsquoAssociation pour le deacuteveloppement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) Paris 7-8 novembre 2013

en reacutesumeacute

AUTEURS E Bourgkard S Boini M Grzebyk G Heacutedelin JB Henrotin A Radauceanu deacutepartement Eacutepideacutemiologie en entreprise INRS

MOTS CLEacuteS Eacutepideacutemiologie trouble musculo-squelettique (TMS) lombalgie risque psychosocial

Organiseacute en partenariat avec lrsquoAssociation interprofession-nelle des centres meacutedicaux et so-ciaux de santeacute au travail de la reacutegion Icircle-de-France (ACMS) le deacuteparte-ment Santeacute-travail (DST) de lrsquoInstitut de veille sanitaire (InVS) et lrsquoUni-versiteacute de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines ce colloque eacutetait initieacute par lrsquoAssociation pour le deacutevelop-pement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) Il a rassembleacute pregraves de 150 meacutedecins du travail meacute-decins inspecteurs reacutegionaux cher-cheurs et preacuteventeurs pour eacutechan-ger sur lrsquoavanceacutee des connaissances dans le domaine de lrsquoeacutepideacutemiologie en santeacute au travail

CONFEacuteRENCES INVITEacuteES

EacuteCONOMIE DE LA PREacuteVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS P Askenazy Eacutecole drsquoeacuteconomie de Paris Prouver que lrsquoabsence de preacutevention coucircte nrsquoest pas si simple agrave deacutemon-

LrsquoAssociation pour le deacuteveloppement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) a organiseacute son 15e colloque autour de 3 confeacuterences inviteacutees Elles portent sur lrsquoeacuteconomie de la preacutevention des risques professionnels les secteurs et les meacutetiers en 2020 et les recommandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-professionnelle du risque lombaire pour les travailleurs exposeacutes agrave des manipulations de charges Diffeacuterentes eacutequipes travaillant dans le domaine de la santeacute au travail ont eacutegalement communiqueacute sur les theacutematiques suivantes deacutetermination drsquoindicateurs risques psychosociaux et travail eacutetudes eacutepideacutemiologiques et organes cibles eacutetudes eacutepideacutemiologiques et industries speacutecifiques troubles musculosquelettiques eacutevaluation des expositions et activiteacutes professionnelles

trer Cette question fut le sujet de la premiegravere confeacuterence theacutematique

Une premiegravere approche laquo comp-table raquo de la preacutevention agrave travers les analyses coucirctbeacuteneacutefices peut ecirctre proposeacutee Elle tient compte des mesures de preacutevention (eacutequi-pement formationhellip) de coucircts directs (perte drsquoexploitation due aux sinistres et aux arrecircts de tra-vail aux handicaps aux deacutecegraves des deacutepenses meacutedicales ou pensions drsquoinvaliditeacute) et de coucircts indirects induits multiples (reacuteforme des re-traites et soutenabiliteacute du travail) Mais globalement cette approche nrsquoarrive pas agrave deacutemontrer (causa-liteacute) qursquoil existe des beacuteneacutefices lieacutes agrave la preacutevention Pour lorateur elle concentre eacutegalement la preacuteven-tion sur les risques dont les coucircts financiers directs sont les plus ai-seacutes agrave reacuteduire et une fois lrsquoefficience eacuteconomique atteinte elle devient un obstacle agrave plus de preacutevention

Une deuxiegraveme approche compor-tementalestrateacutegique est une al-ternative srsquoappuyant par exemple sur un modegravele de neacutegociation

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Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

entre employeurs et salarieacutes (indi-viduellement ou collectivement) qui porte simultaneacutement sur les modes de reacutemuneacuteration et lrsquoeffort (conditions de travail risqueshellip) Elle souhaite tenir compte des comportements des acteurs de ter-rain (employeurs salarieacutes) Dans ce modegravele par exemple des salaires compensateurs sont verseacutes en fonction des risques Les travail-leurs ici sont souvent perdants par meacuteconnaissance des risques et par preacutefeacuterence pour les beacuteneacutefices financiers immeacutediats aux deacutepens de conseacutequences diffeacutereacutees sur leur santeacute (preacutefeacuterences hyperboliques) Un autre exemple est donneacute par les choix de politique de preacuteven-tion de lrsquoassurance ATMP (acci-dents du travail maladies profes-sionnelles) qui doit tenir compte de nombreux paramegravetres taille des entreprises niveau des presta-tions offertes aux victimes indivi-dualisation vs responsabilisation (bonus-malus) En fonction des choix effectueacutes les effets observeacutes peuvent ecirctre complexes (positifs ou neacutegatifs) sur la preacutevention avec parfois des effets pervers consta-teacutes Des exemples issus des Eacutetats-Unis et du Canada signalent des reacutesultats spectaculaires (baisse de 30 de la mortaliteacute) apregraves change-ment de politiques assurantielles Lrsquoargument eacuteconomique en ma-tiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute au tra-vail est de plus en plus avanceacute par les acteurs en entreprise pour mo-tiver les directions agrave se saisir de la question Toutefois son utilisation repose sur des bases complexes et pas toujours faciles agrave appreacute-hender Crsquoest un outil risqueacute Une reacuteflexion sur lrsquoeacutevaluation des poli-tiques publiques est encourageacutee pour permettre de bien valoriser les effets escompteacutes

LES SECTEURS ET LES MEacuteTIERS EN 2020C Jolly et F Laineacute Commissariat geacuteneacuteral agrave la strateacutegie et agrave la pros-pective ParisLes exercices de prospective des secteurs et des meacutetiers meneacutes par le Commissariat geacuteneacuteral agrave la strateacute-gie et agrave la prospective permettent drsquoexaminer les perspectives drsquoeacutevo-lution agrave moyen terme de lrsquoemploi par secteurs et par meacutetiers Fondeacutes sur un jeu drsquohypothegraveses macro-eacuteco-nomiques relativement prudentes ces projections laissent entrevoir les tendances suivantes Agrave lrsquohorizon 2020 trois groupes drsquoactiviteacute rassembleraient lrsquoessen-tiel des creacuteations drsquoemplois l Les services drsquoutiliteacute collective ou lieacutes agrave la personne repreacutesente-raient pregraves drsquoun tiers des creacuteations drsquoemplois Ils concernent les sec-teurs de lrsquoeacuteducation de la santeacute et de lrsquoaction sociale l Les secteurs de lrsquointermeacutediation (logistique financiegravere et commer-ciale) et le secteur de la construction regroupent les activiteacutes finance et assurances commerce de deacutetail transport commerce et reacuteparation automobile bacirctiment et travaux publicsl Les services aux entreprises concernent certains services opeacute-rationnels (travail temporaire) et le secteur conseils et assistance

Sur la peacuteriode 2010-2020 les destructions drsquoemplois seraient concentreacutees dans les industries (bois et papier produits mineacuteraux meacutetallurgie chimie caoutchouc plastiques automobile biens drsquoeacutequipement meacutecaniques tex-tile eacutequipements de foyer eacutequi-pements eacutelectriques et eacutelectro-niques) lrsquoagriculture le commerce de gros et les services geacuteneacuteraux de lrsquoadministration publique

Les projections agrave 2020 mettent en eacutevidence de gros volumes drsquoem-plois dans des secteurs connus pour avoir des conditions de tra-vail particuliegraveres Les salarieacutes de la fonction publique hospitaliegravere du commerce et des transports travaillent beaucoup selon des horaires atypiques Ces trois sec-teurs ont de fortes contraintes en termes de rythme et drsquointensiteacute du travail Les travailleurs preacutesents dans ces secteurs subissent eacutegale-ment de nombreuses agressions verbales en raison de leur contact avec le public Les contraintes phy-siques sont concentreacutees dans le secteur de la construction Quant aux expositions agrave des nuisances chimiques ou biologiques patho-gegravenes elles sont preacutesentes dans la construction lrsquoindustrie et la fonc-tion publique hospitaliegravere Certains meacutetiers hautement qualifieacutes devraient offrir plus de 200 000 emplois Ainsi parmi les cadres assurant des fonctions administratives et les managers les creacuteations drsquoemplois se conju-gueraient avec le remplacement de nombreux deacuteparts en fin de carriegravere Parmi les ingeacutenieurs de lrsquoinformatique le personnel drsquoeacutetude et de recherche les ingeacute-nieurs et cadres techniques de lrsquoindustrie les creacuteations drsquoemplois devraient ecirctre fortes mais avec un nombre de deacuteparts en fin de car-riegravere moins important En raison du vieillissement de la population du maintien agrave domicile des per-sonnes deacutependantes et de la dimi-nution des possibiliteacutes de prise en charge par les familles les meacutetiers de soins et drsquoaide aux personnes fragiles beacuteneacuteficieraient des plus importants volumes de creacuteations drsquoemplois entre 2010 et 2020 Une perspective de 350 000 emplois suppleacutementaires serait observeacutee

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pour les aides agrave domicile les aides soignants et les infirmiers Une hausse du nombre drsquoassistantes maternelles et de professionnels de lrsquoaction sociale devrait ecirctre eacutega-lement observeacutee Les meacutetiers qua-lifieacutes du bacirctiment et de la logis-tique devraient se deacutevelopper et beacuteneacuteficier de creacuteations drsquoemploi En effet il est envisageacute agrave lrsquohori-zon 2020 une augmentation du nombre de meacutenages de la reacutenova-tion et de lrsquoadaptation du parc de logements au vieillissement de la population et du deacuteveloppement des normes environnementales Certains meacutetiers du commerce et des services au particulier de-vraient creacuteer plus drsquoemplois que la moyenne vendeurs et attacheacutes commerciaux cuisiniers et em-ployeacutes de lrsquohocirctellerie-restauration coiffeurs et estheacuteticiens meacutetiers de lrsquoanimation culturelle et spor-tivehellip Ces meacutetiers preacutesenteraient peu de deacuteparts en fin de carriegravere mais un fort turn-over Dici 2020 des reacuteductions drsquoeffec-tifs devraient cependant ecirctre ob-serveacutees pour certains emplois Par-mi les employeacutes et les professions intermeacutediaires de la Fonction pu-blique une perte de 100 000 em-plois est estimeacutee Ceci devrait ecirctre le reacutesultat drsquoimportants deacuteparts en fin de carriegravere associeacutes agrave des reacuteductions drsquoeffectifs Les meacutetiers drsquoouvriers industriels devraient beacuteneacuteficier drsquoun nombre limiteacute de postes agrave pourvoir soit par le faible nombre de creacuteations drsquoemplois soit par la perte drsquoemplois Pour les postes qualifieacutes on devrait observer une proportion eacuteleveacutee de deacuteparts en fin de carriegravere Au cours de la peacuteriode 2010-2020 les femmes devraient continuer agrave investir les meacutetiers de cadres et des professions intermeacutediaires Elles pourraient constituer 488

des personnes en emploi en 2020 contre 475 en 2010 Cette perspective drsquoeacutevolution des meacutetiers pourrait avoir une in-fluence sur les conditions de tra-vail Le poids de certains meacutetiers caracteacuteriseacutes par un rythme sou-tenu et des marges de manœuvre faibles (ouvriers industriels cais-siers ouvriers de la manuten-tionhellip) devrait pouvoir baisser Cependant le maintien en activiteacute des seniors pourrait augmenter le nombre de deacuteparts en fin de carriegravere pour raisons de santeacute ou inaptitude Crsquoest le cas notam-ment pour les meacutetiers suivants conducteurs drsquoengins du bacirctiment et des travaux publics ouvriers non qualifieacutes du gros œuvre du bacirctiment des travaux publics du beacuteton et de lrsquoextraction aides agrave domicile et aides meacutenagegraveres ouvriers non qualifieacutes de la meacuteca-niquehellip Lrsquoeacutevolution des meacutetiers montre un gros volume drsquoemplois dans des meacutetiers caracteacuteriseacutes par leur peacutenibiliteacute physique (aides-soi-gnants aides agrave domicile ouvriers du bacirctimenthellip) ou par lrsquoexistence de risques psychosociaux (aides agrave domicile cadres et professions in-termeacutediaires dont enseignantshellip)

RECOMMANDATIONS DE BONNE PRATIQUE POUR LA SURVEILLANCE MEacuteDICO-PROFESSIONNELLE DU RISQUE LOMBAIRE POUR LES TRAVAILLEURS EXPOSEacuteS Agrave DES MANIPULATIONS DE CHARGESA Petit et Y Roquelaure Centre de consultation de pathologie profes-sionnelle AngersAgrave la demande de la Direction geacuteneacuterale du travail un groupe de travail multidisciplinaire a eacutelaboreacute des recommandations sur la sur-veillance meacutedico-professionnelle

du risque lombaire pour les tra-vailleurs exposeacutes agrave des manipu-lations de charges2 Le chargeacute de projet et le preacutesident du groupe de travail ont preacutesenteacute les reacutesultats du groupe de travail Lrsquoobjectif des recommandations est drsquoameacuteliorer la preacutevention et la prise en charge du risque lombaire chez les travail-leurs exposeacutes aux manipulations de charges (MMC) Elles ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees selon 4 axes l deacutefinir les paramegravetres de la situation de travail agrave prendre en compte l proposer des outils et meacutethodes de repeacuterage et drsquoeacutevaluation de lrsquoex-position aux MMC l deacutefinir la surveillance meacutedicale adapteacutee pour les travailleurs lom-balgiques et non lombalgiques l proposer des strateacutegies de preacute-vention collective et individuelle en milieu de travail

Les cibles des recommandations sont les professionnels interve-nant en santeacute au travail (meacutedecins du travail infirmiers intervenants en preacutevention des risques pro-fessionnels ndash IPRP ndash ergonomes employeurs membres de Comiteacute drsquohygiegravene de seacutecuriteacute et des condi-tions de travail deacuteleacutegueacutes du per-sonnel) les intervenants des soins de santeacute (meacutedecins traitants speacute-cialistes reacuteeacuteducateurshellip) ainsi que les travailleurs adultes exposeacutes agrave des activiteacutes de MMC dans le cadre professionnel qursquoils souffrent de lombalgie on non La meacutethodolo-gie employeacutee eacutetait baseacutee sur celle des laquo Recommandations pour la pratique clinique raquo proposeacutee par la Haute autoriteacute de santeacute (HAS) Elle srsquoappuie en particulier sur des revues systeacutematiques et exhaus-tives de la litteacuterature et sur le clas-sement des eacuteleacutements revus selon 4 niveaux de preuve (preuve scien-

2 Ces recommandations ont eacuteteacute publieacutees dans le ndeg 136 de la revue sous la reacutefeacuterence TM 30 (NDLR)

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Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

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tifique eacutetablie preacutesomption scien-tifique faible niveau de preuve et accord drsquoexperts) De mecircme les recommandations proposeacutees ont eacuteteacute classeacutees en 4 grades en fonction du niveau de preuve des eacutetudes ou de lrsquoaccord profession-nel sur lequel elles sont fondeacutees Concernant lrsquoeacutevaluation de lexpo-sition agrave des MMC pour le risque lombaire les recommandations preacuteconisent une strateacutegie drsquoeacuteva-luation hieacuterarchiseacutee qui prend en compte la globaliteacute des situations de travail et des risques en res-pectant les principes de lrsquoergono-mie Concernant la surveillance meacutedicale des travailleurs exposeacutes agrave des MMC les recommandations portent sur lrsquoinformation indivi-duelle agrave deacutelivrer agrave ces travailleurs qursquoils soient lombalgiques ou non sur lrsquoexamen meacutedical drsquoembauche la surveillance peacuteriodique ou agrave la demande du travailleur et sur lrsquoexamen de preacute-reprise ou de re-prise du travailleur lombalgique en arrecirct de travail Enfin des re-commandations ont eacuteteacute eacutemises concernant les mesures collec-tives et individuelles approprieacutees dans le milieu de travail pour la preacutevention du risque lombaire lieacute aux MMC et pour le maintien dans lrsquoemploi des travailleurs lom-balgiques Elles preacuteconisent en particulier de mettre en place une preacutevention inteacutegreacutee agrave lrsquoeacutechelle de lrsquoentreprise et de la branche pro-fessionnelle notamment pour les tregraves petites entreprises

COMMUNICATIONS THEacuteMATIQUES

INDICATEURSLrsquoexposition au plomb reste une preacuteoccupation encore bien preacute-sente en milieu professionnel au

regard des 115 000 salarieacutes exposeacutes agrave ce meacutetal lourd en France drsquoapregraves la derniegravere enquecircte SUMER Crsquoest la seule substance pour laquelle il existe en France une valeur limite biologique reacuteglementaire (VLBR) 400 microgL-1 de sang pour les hommes et 300 microgL-1 de sang pour les femmes Pour ecirctre conforme avec la reacuteglementation les meacutede-cins du travail doivent prescrire reacuteguliegraverement des plombeacutemies et surveiller lrsquoimpreacutegnation eacuteven-tuelle de tout travailleur exposeacute agrave cette substance Est-il possible de construire un systegraveme de surveil-lance des plombeacutemies profession-nelles agrave partir de la centralisation des reacutesultats de ces prescriptions et pouvoir ainsi documenter lrsquoim-preacutegnation au plomb des travail-leurs salarieacutes en France Cette question a eacuteteacute le premier sujet ex-ploreacute Les premiers reacutesultats drsquoune eacutetude de faisabiliteacute organiseacutee en Icircle-de-France et en Nord-Pas-de-Calais en 2012-2013 par lrsquoInVS ont eacuteteacute preacutesenteacutes Chaque meacutedecin du travail volontaire devait lors drsquoune prescription de plombeacutemie professionnelle eacutetablir une fiche de suivi avec un ensemble de renseignements sur le salarieacute le poste de travail occupeacute lrsquoactiviteacute de lrsquoentreprisehellip et la transmettre agrave lrsquoInVS accompagneacutee des reacutesul-tats drsquoanalyse de la plombeacutemie Des informations sur 1 532 sala-rieacutes ont pu ecirctre collecteacutees entre septembre 2012 et fin juillet 2013 La moyenne geacuteomeacutetrique des plombeacutemies est de 824 microgL-1 avec 13 hommes et 4 femmes qui preacutesentaient des valeurs supeacute-rieures agrave la VLBR Les reacutesultats obtenus ont pu eacutegalement ecirctre deacuteclineacutes par acircge sexe activiteacute meacutetier Lrsquoeacutetape ulteacuterieure serait de pouvoir eacutetendre ce systegraveme de surveillance agrave toute la France Pour cela un certain nombre de

limites dont certaines identi-fieacutees dans lrsquoeacutetude de faisabiliteacute devront ecirctre mieux cerneacutees pour ecirctre deacutepasseacutees Les effets sur la santeacute de substances ayant des proprieacuteteacutes de perturba-tions endocriniennes (PEs) est une question eacutemergente et preacuteoccu-pante pour la communauteacute scien-tifique LrsquoINRS a souhaiteacute mener une reacuteflexion sur le besoin drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques en milieu de tra-vail et lrsquoidentification des PEs priori-taires Agrave partir drsquoune revue de la lit-teacuterature (2008-2012) il a eacuteteacute extrait une liste de classes de substances potentiellement PE Chaque classe a fait lrsquoobjet drsquoun eacutetat des connais-sances utiliseacute pour construire une deacutemarche de priorisation Une liste de 9 critegraveres a eacuteteacute eacutetablie exis-tence drsquoeacutetudes in vivo in vitro chez lrsquohomme en milieu professionnel ancienneteacute de la premiegravere eacutetude eacutepideacutemiologique probleacutematique drsquoexposition concernant le milieu professionnel connaissances des meacutecanismes drsquoaction eacutetiquetage reacuteglementaire de la Communauteacute europeacuteenne (atteinte de la fertiliteacute reprotoxique) effectif de salarieacutes exposeacutes Agrave partir des reacuteponses co-teacutees agrave ces critegraveres (3 niveaux) des scores ont eacuteteacute construits et un clas-sement des PEs proposeacute Une liste de 14 classes de substances a eacuteteacute eacutetablie Une classe ressort comme prioritaire pour le deacuteveloppement drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques les phtalates (industrie des matiegraveres plastiques) suivie par des subs-tances utiliseacutees particuliegraverement dans le secteur des cosmeacutetiques (parabegravenes 4-nonylpheacutenol filtres UV phtalates) et le bispheacutenol A Agrave noter que le nombre de salarieacutes potentiellement exposeacutes dans ces secteurs industriels est estimeacute agrave en-viron 300 000 Cette revue confirme que les PEs ont eacuteteacute peu eacutetudieacutes dans le milieu professionnel 3

3 Les reacutesultats de cette eacutetude sont

publieacutes dans HENROTIN JB -

Besoins drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques

sur les effets de lrsquoexposition agrave de(s)

perturbateur(s) endocrinien(s) en entreprises Notes

scientifiques et techniques de lrsquoINRS NS 323

Paris INRS 2013 198 p

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La compleacutementariteacute du programme de surveillance des maladies agrave caractegravere professionnel (pMCP) et de lrsquoobservatoire des eacutevolutions et relations en santeacute au travail (oEVREST) a eacuteteacute illustreacutee agrave partir des donneacutees de la reacutegion Nord-Pas-de-Calais Ces deux outils ont la parti-culariteacute commune drsquoecirctre construits sur un reacuteseau de meacutedecins de santeacute au travail volontaires Mais drsquoun coteacute le pMCP srsquoappuie sur le dia-gnostic du meacutedecin pour identifier les cas de MCP (pathologies en lien avec le travail) et de lrsquoautre cocircteacute lrsquooEVREST srsquoappuie sur la santeacute per-ccedilue des salarieacutes et leurs conditions de travail (pathologies de toutes origines) ce qui peut expliquer les diffeacuterences de preacutevalence Ainsi en 2011-2012 dans la reacutegion Nord-Pas-de-Calais 2 180 salarieacutes ont eacuteteacute vus pour le pMCP et 9 488 salarieacutes pour oEVREST Les preacutevalences relatives aux pathologies osteacuteoarticulaires et agrave la souffrance psychique sont respectivement de 32 et 17 dans pMCP vs 389 et 91 dans oEVREST Pour les auteurs de ce travail discuter les similitudes et les diffeacuterences observeacutees dans les reacutesultats de ces deux outils de veille sanitaire permet de mieux approcher la santeacute des salarieacutes et ses liens avec le travail

RISQUES PSYCHOSOCIAUX ET TRAVAILQuatre communications ont eacuteteacute preacutesenteacutees agrave partir de donneacutees issues de programmes de surveil-lance ou de grandes eacutetudes natio-nales et europeacuteennes une com-munication portait sur leacutevaluation de la souffrance psychique lieacutee au travail et les facteurs qui y sont associeacutes (InVS) une autre sur leacuteva-luation de certains troubles de san-teacute mentale (deacutepression anxieacuteteacute) en fonction de la position sociale en population geacuteneacuterale et au travail

(Uniteacute 1018 de lrsquoInstitut national de la santeacute et de la recherche meacutedicale ndash INSERM ndash et Association preacuteven-tion et santeacute au travail de la reacutegion Centre ndash APST) une troisiegraveme sur lrsquoeacutevaluation des facteurs psychoso-ciaux au travail entre 2006 et 2010 (Uniteacute 1018 de lrsquoINSERM) tandis que la derniegravere srsquointeacuteressait aux liens entre les facteurs psychoso-ciaux et le bien-ecirctre (Uniteacute 1018 de lrsquoINSERM Eurofound)Depuis 2006 la preacutevalence de la souffrance psychique lieacutee au tra-vail peut ecirctre estimeacutee gracircce au pro-gramme de surveillance des MCP de lrsquoInVS qui permet eacutegalement de deacutecrire leurs facteurs dexposition deacuteclareacutes Pour la souffrance psy-chique ils sont sans surprise prin-cipalement de nature organisa-tionnelle relationnelle et eacutethique Selon la deacutefinition du collegravege drsquoex-pertise sur le suivi des risques psy-chosociaux au travail les facteurs psychosociaux sont lrsquoensemble des facteurs en relation avec les condi-tions drsquoemploi et les aspects organi-sationnels et relationnels au travail susceptibles de porter atteinte agrave la santeacute mentale physique ou sociale Ces facteurs peuvent ecirctre regrou-peacutes autour de six axes intensiteacute du travail et temps de travail exi-gences eacutemotionnelles autonomie insuffisante mauvaise qualiteacute des rapports sociaux au travail conflits de valeurs et inseacutecuriteacute de la situa-tion de travail Le rapport preacutecise que ces facteurs ne doivent pas ecirctre envisageacutes seacutepareacutement et que leurs effets deacutependent aussi de la dureacutee drsquoexpositionLes deux premiers travaux preacutesen-teacutes par lrsquoUniteacute 1018 de lrsquoINSERM sont baseacutes sur les donneacutees de leacutetude laquo Santeacute et itineacuteraire profession-nel raquo Malgreacute labsence deacutechelle de mesure universelle et ideacutealement valideacutee couvrant lensemble des facteurs psychosociaux les items

utiliseacutes permettent tout de mecircme une estimation de lexposition aux facteurs psychosociaux et de leur eacutevolution selon les axes deacutefinis par le collegravege dexpertise sus-citeacute De mecircme la derniegravere eacutetude meneacutee par lrsquoUniteacute 1018 de lrsquoINSERM et Eu-rofound a pu explorer les relations entre le bien-ecirctre (mesureacute par le questionnaire de santeacute mentale de lrsquoOrganisation mondiale de la santeacute WHO5 ndash Five Well-being Index) et un tregraves grand nombre de facteurs psy-chosociaux (25 au total) consideacutereacutes simultaneacutement aupregraves de plus de 30 000 salarieacutes europeacuteens Les diffeacuterents travaux qui ont eacuteteacute preacutesenteacutes lors de cette session contribuent ainsi agrave ameacuteliorer les connaissances sur leacutevaluation de lensemble des facteurs psychoso-ciaux au travail et leurs effets sur la santeacute

EacuteTUDES EacutePIDEacuteMIOLOGIQUES ET ORGANES CIBLES

CANCER DU LARYNX La premiegravere intervention de cette session a eacuteteacute reacutealiseacutee par lrsquoINSERM (U1085 Rennes et U1018 Villejuif) et a concerneacute lrsquoeacutetude de lrsquoeffet conjoint de lrsquoamiante du tabac et de lrsquoalcool sur la survenue du cancer du larynx Ce travail a eacuteteacute reacutealiseacute sur les don-neacutees de lrsquoeacutetude cas-teacutemoins ICARE restreinte aux hommes et portant sur 480 cas de cancers du larynx et 2 886 teacutemoins Le recueil de don-neacutees a eacuteteacute reacutealiseacute lors drsquoentretiens en face agrave face Chaque sujet a deacute-tailleacute sa consommation de tabac et drsquoalcool et a reacutepondu agrave un ensemble de questionnaires Les expositions professionnelles agrave lrsquoamiante ont eacuteteacute eacutevalueacutees agrave partir de lrsquohistoire profes-sionnelle laquo vie entiegravere raquo de chaque sujet et agrave lrsquoaide drsquoune matrice em-plois-expositions deacuteveloppeacutee dans le cadre du programme Matgeacuteneacute de lrsquoInVS Lrsquoassociation entre cancer

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Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

du larynx et exposition profession-nelle agrave lrsquoamiante (exposeacutes ndash non exposeacutes classes de niveaux drsquoexpo-sition cumuleacutee) a eacuteteacute eacutetudieacutee selon diffeacuterentes cateacutegories de consom-mation drsquoalcool (le 2 verresjour gt 2 verresjour) drsquoune part et de tabac (lt 20 paquets-anneacutees ge 20 paquets-anneacutees) drsquoautre part La nature additive ou multiplicative de lrsquointeraction a eacuteteacute eacutevalueacutee Des odds-ratios (OR) ajusteacutes sur lrsquoacircge et leur intervalle de confiance agrave 95 (IC) ont eacuteteacute estimeacutes par des mo-degraveles de reacutegression logistique non conditionnelle Dans lrsquoanalyse des effets des expositions agrave lrsquoamiante et au tabac cette eacutetude confirme le rocircle de lrsquoamiante seul (OR = 202 IC 95 [121-337]) et du tabac seul (OR = 901 IC 95 [545-1488]) dans la survenue du cancer du la-rynx ainsi que celui de lrsquoexposition conjointe de lrsquoamiante et du tabac (OR = 1480 IC 95 [925-2366]) Cet effet conjoint est statistique-ment supeacuterieur agrave celui preacutedit par la somme de leurs effets individuels (interaction additive) Il en ressort que parmi les fumeurs exposeacutes agrave lrsquoamiante 32 des cas de can-cer du larynx sont attribuables agrave lrsquointeraction amiante ndash tabac Dans lrsquoanalyse des effets des expositions agrave lrsquoamiante et agrave lrsquoalcool cette eacutetude confirme eacutegalement le rocircle de lrsquoalcool seul (OR = 344 IC 95 [208-567]) Un effet statistiquement significatif de lrsquoexposition conjointe agrave lrsquoamiante et agrave lrsquoalcool (OR = 569 IC 95 [357-908]) est mis en eacutevi-dence dans la survenue du cancer du larynx Cet effet conjoint est su-peacuterieur agrave celui preacutedit par le modegravele additif et infeacuterieur agrave celui preacutedit par le modegravele multiplicatif mais dans les deux cas statistiquement non significatif ne permettant pas une discrimination formelle entre les deux modegraveles drsquointeraction

ASTHMES PROFESSIONNELSLrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) en collabo-ration avec le Centre de consulta-tion de pathologie professionnelle (CCPP) de Nancy a preacutesenteacute le protocole drsquoune eacutetude eacutepideacutemiolo-gique transversale portant sur les asthmes en relation avec le travail (ART) Cette eacutetude srsquoinscrit dans le cadre du projet ARPEIGE (allergies respiratoires professionnelles et in-teractions gegravenes-environnement) Son objectif est de deacutecrire et de ca-racteacuteriser le controcircle de lrsquoasthme et la qualiteacute de vie entre les diffeacuterents types drsquoasthme rencontreacutes en po-pulation active en tenant compte des expositions professionnelles Les diffeacuterents types drsquoasthme eacutetu-dieacutes sont les suivants l asthmes professionnels (AP) causeacutes par lrsquoenvironnement profes-sionnel l asthmes aggraveacutes par le travail (AAT) preacuteexistants et dont les symptocircmes sont exacerbeacutes par lrsquoenvironnement professionnel l asthmes sans relation avec le tra-vail (ASRT) Le recrutement des sujets srsquoeacutetendra sur 2 ans aupregraves de 10 CCPP volon-taires et de services de santeacute au travail volontaires identifieacutes par les CCPP et se deacuteroulera en 3 eacutetapes l Le repeacuterage dans les services de santeacute au travail des sujets preacutesen-tant un asthme actif probable Pour cela les meacutedecins du travail distri-bueront un autoquestionnaire agrave tous les salarieacutes vus en visite meacutedi-cale sur 15 jours l Les sujets potentiellement asth-matiques ainsi repeacutereacutes devront reacutepondre agrave drsquoautres autoques-tionnaires (meacutedical traitement et controcircle de lrsquoasthme qualiteacute de vie histoire professionnelle et tacircches actuelles) et reacutealiser le recueil de leurs deacutebits expiratoires de pointe pendant 2 semaines

l Apregraves analyse par un groupe drsquoexperts des reacutesultats obtenus les sujets identifieacutes comme preacutesentant une suspicion drsquoART se verront pro-poser des examens compleacutemen-taires Au terme de ces 3 eacutetapes les sujets seront classeacutes en 3 groupes selon leur type drsquoasthme AP AAT et ASRT Le nombre de sujets neacuteces-saire est de 400 ASRT et 400 ART Les auteurs concluent qursquoune meil-leure connaissance des facteurs drsquoexpositions professionnelles en relation avec les diffeacuterents types drsquoasthme devrait permettre de deacutepister plus preacutecocement ces affections et drsquoameacuteliorer leur preacute-vention

CANCER DE LA PROSTATE Le cancer de la prostate est tregraves freacutequent dans de nombreux pays notamment la France Son incidence est particuliegraverement eacuteleveacutee en Gua-deloupe Or les facteurs de risque professionnels sont mal connus Crsquoest pourquoi lrsquoUniteacute 1085 de lrsquoINSERM (Guadeloupe) en collaboration avec le service drsquourologie du Centre hos-pitalier universitaire de Guadeloupe a eacutetudieacute les associations entre pro-fession secteur drsquoactiviteacute et risque de cancer de la prostate dans le cadre de lrsquoeacutetude Karusprostate Cette eacutetude avait deacutejagrave mis en eacutevidence une as-sociation entre une exposition au chlordeacutecone pesticide utiliseacute dans le passeacute dans la culture bananiegravere et le risque de cancer de la prostate Karus-prostate est une eacutetude cas-teacutemoins meneacutee en Guadeloupe au cours de la peacuteriode 2004-2007 Elle concerne 707 cas incidents de cancer de la pros-tate confirmeacutes histologiquement et 722 teacutemoins indemnes de cette pathologie (Prostate specific antigen ndash PSA ndash et toucher rectal normaux) Lrsquohistoire professionnelle des sujets a eacuteteacute recueillie au cours drsquointerro-gatoires en face agrave face Sur la base

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des emplois les professions et les secteurs drsquoactiviteacute ont eacuteteacute codeacutes agrave lrsquoaveugle du statut cas ou teacutemoin en utilisant la CITP 1968 (Classification internationale type des professions) et la NAF 2000 (Nomenclature drsquoacti-viteacutes franccedilaise) respectivement Les odds-ratios (OR) et leur intervalle de confiance agrave 95 (IC) ont eacuteteacute estimeacutes agrave lrsquoaide de modegraveles de reacutegression logistique apregraves ajustement sur lrsquoacircge et lrsquoexistence de deacutepistages anteacuterieurs Lrsquoajustement sur drsquoautres facteurs de risque (niveau drsquoeacutetudes obeacutesiteacute anteacuteceacutedents familiaux de cancer reacutesidence en meacutetropole exposition au chlordeacutecone) nrsquoa pas modifieacute les reacutesultats Un sujet est consideacutereacute appartenir agrave un emploi ou agrave un secteur donneacute srsquoil y a tra-vailleacute au moins une fois dans sa vie Sa dureacutee drsquoemploi a eacutegalement eacuteteacute consideacutereacutee selon deux classes le 20 ans et gt 20 ans Des risques de cancer de la prostate statistiquement signi-ficatifs ont eacuteteacute mis en eacutevidence dans certaines professions facteurs (OR = 77 IC 95 [17-344]) pecirccheurs (OR = 20 IC 95 [10-40]) employeacutes drsquoap-provisionnement (OR = 27 IC 95 [10-72]) eacutelectriciens employeacutes plus de 20 ans (OR = 40 IC 95 [10-158]) et eacutegalement pour certains secteurs drsquoactiviteacute administration publique (OR = 18 IC 95 [12-29]) commerce de deacutetail et reacuteparation drsquoarticles do-mestiques (OR = 26 IC 95 [11-60]) fabrication de produits alimentaires (OR = 20 IC 95 [11-39]) particu-liegraverement fabrication de sucre (OR = 132 IC 95 [16-108]) Un risque de cancer de la prostate statistiquement non significatif est mis en eacutevidence pour les travailleurs agricoles (OR = 14 IC 95 [09-21]) les ouvriers agri-coles des cultures de plein champ et maraicircchegraveres (OR = 17 IC 95 [09-32]) et les ouvriers agricoles des cultures drsquoarbres et drsquoarbustes (OR = 21 IC 95 [07-67]) En revanche les exploitants agricoles preacutesentent un risque si-

gnificativement infeacuterieur agrave 1 (OR = 05 IC 95 [04-07]) Les auteurs suggegraverent que les associations ob-serveacutees pourraient srsquoexpliquer par la preacutesence de facteurs de risque suspecteacutes ou eacutevoqueacutes comme les pesticides la seacutedentariteacute les vibra-tions la pollution atmospheacuterique lieacutee au trafic routier ou certains solvants Lrsquoanalyse des associations selon lrsquoacircge de survenue du cancer de la prostate (avant ou apregraves 60 ans) le stade (avanceacute localiseacute) et les formes (agres-sives vs non agressives) est en cours

EacuteTUDES EacutePIDEacuteMIOLOGIQUES ET INDUSTRIES SPEacuteCIFIQUESDevant lrsquoaugmentation de lrsquoabsen-teacuteisme en France lrsquoopportuniteacute de disposer des donneacutees administra-tives (date de naissance sexe clas-sification des emplois en exeacutecutionmaicirctrisecadre reacutegion du lieu de tra-vail) et meacutedicales (arrecircts de travail causes meacutedicales type drsquoabsence) chez les salarieacutes statutaires de la branche des Industries eacutelectriques et gaziegraveres (IEG) a permis drsquoanaly-ser lrsquoeacutevolution de lrsquoabsenteacuteisme sur donneacutees agreacutegeacutees dans une cohorte de 215 550 salarieacutes entre 1995 et 2011 Agrave partir du nombre de salarieacutes ayant eu au moins un jour drsquoarrecirct dans lrsquoanneacutee et du nombre de per-sonne-anneacutees (PA) des indicateurs ont eacuteteacute calculeacutes (nombre drsquoabsenteacutes pour 100 PA taux drsquoabsenteacuteisme) de faccedilon globale et par type drsquoabsence dans diffeacuterentes classes (par acircge sexe classification des emplois reacute-gion) Sur la peacuteriode drsquoobservation la population vieillit se feacuteminise et se qualifie Agrave lrsquoorigine des jours drsquoar-recirct preacutedomine la maladie de courte dureacutee (672 ) alors que la longue maladie est moins freacutequente (284 ) Cet eacutecart est plus important pour les arrecircts suivis par une pro-longation pour le mecircme diagnostic 954 pour la maladie courte dureacutee et 26 pour la longue maladie

Le taux drsquoabsenteacuteisme augmente du fait de la croissance du taux drsquoabsenteacutes en longue maladie plus importante pour les femmes pour la classe drsquoacircge 50-70 ans et pour les emplois laquo exeacutecution raquo Les prin-cipales pathologies en cause sont les troubles mentaux les troubles musculosquelettiques (TMS) les tumeurs les maladies du systegraveme nerveux Apregraves ajustement sur sexe acircge et classification des emplois les taux drsquoabsenteacuteisme et drsquoabsenteacutes augmentent pour la longue mala-die dans la peacuteriode 1995-2011 Pour la maladie courte dureacutee il est agrave noter une augmentation de la preacutevalence des TMS dans la peacuteriode 2000-2004 en rapport probablement avec les reacuteorganisations lieacutees au contexte socio-eacuteconomique

Trois communications ont preacutesen-teacute les reacutesultats des eacutetudes meneacutees dans des cohortes franccedilaises des travailleurs du nucleacuteaire et des mineurs drsquouranium Une cohorte de 2 897 travailleurs de lrsquoeacutetablis-sement AREVA NC de Pierrelatte a eacuteteacute constitueacutee et suivie entre 1968 et 2006 afin drsquoanalyser les causes de deacutecegraves associeacutes agrave lrsquoexpo-sition interne agrave lrsquouranium Cette derniegravere a eacuteteacute reconstitueacutee via une matrice emplois-expositions (MEE) Ainsi 232 postes-peacuteriodes ont eacuteteacute eacutevalueacutes agrave lrsquoaide de 2 indi-cateurs drsquoexposition la freacutequence et la quantiteacute de chaque polluant manipuleacute classeacutees par des eacutevalua-teurs sur une eacutechelle relative de 4 niveaux La dureacutee de preacutesence du travailleur au poste a permis de cal-culer un score cumuleacute drsquoexposition Lrsquoestimation de lrsquoexposition a eacuteteacute reacutealiseacutee par une meacutethode mixte (MEE + biomonitoring) inteacutegrant eacutegalement les donneacutees dosimeacute-triques Dans la peacuteriode 1968-2006 la mortaliteacute toutes causes et celle tous cancers sont infeacuterieures aux

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niveaux de mortaliteacute correspon-dants de la population geacuteneacuterale Cependant la mortaliteacute cardiovas-culaire est significativement plus eacuteleveacutee dans les groupes fortement exposeacutes surtout agrave un type particu-lier drsquouranium ndash celui faiblement soluble issu du retraitement Un excegraves non significatif de mortaliteacute a eacuteteacute observeacute pour certains cancers (tissus lymphatiques et heacutemato-poiumleacutetiques poumon systegraveme ner-veux central) probablement en rapport avec une faible puissance statistique et avec la non-prise en compte des expositions chimiques chez ces travailleursCe dernier aspect a eacuteteacute abordeacute dans une autre communication concer-nant une eacutetude meneacutee sur la mecircme cohorte exposeacutee principalement agrave lrsquouranium mais aussi agrave des nui-sances chimiques comme lrsquoamiante les solvants aromatiques le chrome les ceacuteramiques techniques lrsquohy-drazine et drsquoautres carburants le trichloroeacutethylegravene les fumeacutees de soudage Lrsquoeacutevaluation de lrsquoexposi-tion a eacuteteacute reacutealiseacutee par une MEE Les organes cibles du cancer consideacutereacutes ont eacuteteacute le poumon les tissus lym-phatiques et heacutematopoiumleacutetiques le reinvessie le systegraveme nerveux cen-tral la prostate Apregraves ajustement sur les autres produits chimiques une augmentation du risque de cancer du systegraveme nerveux central a eacuteteacute montreacutee chez les travailleurs exposeacutes aux solvants aromatiques (hazard ratio HR = 653 IC 95 [114-3741]) Apregraves ajustement sur lrsquoexposition agrave lrsquouranium ce reacutesultat reste agrave la limite de la significativiteacute Le nombre limiteacute de cancers speacuteci-fiques dans cette cohorte a conduit agrave la mise en place drsquoune nouvelle eacutetude qui sera meneacutee dans une co-horte de 12 657 travailleurs exposeacutes agrave lrsquouranium pour analyser lrsquoimpact des produits chimiques sur la mor-taliteacute par cancer

La cohorte franccedilaise des mineurs drsquouranium a eacuteteacute mise en place en 1982 et se caracteacuterise par un suivi long et de qualiteacute entre 1946 et 2007 permettant la reacutealisation des eacutetudes de mortaliteacute Constitueacutee par des hommes ayant travailleacute en tant que mineurs dans le groupe CEA-COGEMA (Commissariat agrave lrsquoeacutenergie atomique - Compagnie geacuteneacuterale des matiegraveres atomiques) au moins un an entre 1945 et 1990 cette cohorte constitue une population pertinente pour lrsquoeacutetude des effets sanitaires agrave long terme lieacutes agrave lrsquoexposition aux rayonnements ionisants due au radon aux rayonnements gamma et aux poussiegraveres drsquouranium en suspension Les 5 086 travailleurs in-clus ont eacuteteacute suivis pendant 354 ans (min-max 01-61) ont travailleacute en moyenne 17 ans (min-max 1-433) et ont eu des estimations indivi-duelles de lrsquoexposition aux 3 sources de rayonnements ionisants permet-tant ainsi le calcul des expositions cumuleacutees par type de source (radon rayonnements gamma poussiegraveres drsquouranium) La mortaliteacute toute cause est comparable agrave celle de la popu-lation franccedilaise masculine Cepen-dant un excegraves de mortaliteacute tout cancer a eacuteteacute observeacute surtout pour le poumon (standardized mortality ratio SMR = 137 IC 95 [119-157]) et le rein (SMR = 164 IC 95 [105-245]) et agrave la limite de la significati-viteacute pour le cerveausystegraveme ner-veux central et les leuceacutemies hors leuceacutemie lymphoiumlde chronique Lrsquoexposition au radon a eacuteteacute associeacutee significativement agrave lrsquoexcegraves de risque de cancer du poumon et agrave lrsquoexcegraves de risque tout cancer Pour la morta-liteacute hors cancer un excegraves de risque significatif a eacuteteacute observeacute pour les maladies respiratoires dont la sili-cose associeacute agrave lrsquoexposition au radon Lrsquoassociation agrave lrsquoexposition cumu-leacutee au radon a eacuteteacute observeacutee pour la mortaliteacute par maladies de lrsquoappareil

circulatoire et pour la mortaliteacute ceacutereacute-brovasculaire Des analyses appro-fondies pour certaines pathologies speacutecifiques (cancer du rein mala-dies de lrsquoappareil circulatoire) seront reacutealiseacutees dans cette cohorte dont le suivi se poursuitLa mise en place drsquoun dispositif de surveillance des travailleurs poten-tiellement exposeacutes aux nanoma-teacuteriaux manufactureacutes (dispositif EpiNano) reacutepond au besoin de se mettre en position de veille vis-agrave-vis non drsquoun danger identifieacute mais drsquoun risque insuffisamment connu Baseacutee sur une eacutetude de faisabiliteacute reacutealiseacutee en 2010-2011 la premiegravere eacutetape du dispositif consiste en lrsquoenregistrement des travailleurs exposeacutes aux nanotubes de car-bone et dioxyde de titane nanomeacute-trique agrave partir de lrsquoidentification des entreprises des effectifs expo-seacutes des tacircchespostes exposants de lrsquoeacutevaluation qualitativesemi-quantitative de lrsquoexposition Lrsquoeacutela-boration en partenariat (InVS CEA INRS Institut national de lrsquoenviron-nement industriel et des risques [INERIS] Universiteacute de Bordeaux) drsquoun outil standardiseacute de caracteacute-risation de lrsquoexposition sera suivie par une validation lors des visites techniques communes en entre-prise Un questionnaire Entreprise et un autoquestionnaire individuel drsquoinclusion des travailleurs ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes et seront testeacutes apregraves lrsquoobtention des accords reacuteglemen-taires en attente Des partenariats avec des services de lrsquoEacutetat (Agence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail [ANSES] Direction geacute-neacuterale du travail [DGT]) pourraient faciliter lrsquoaccegraves aux entreprises et la constitution de la cohorte Dans une deuxiegraveme eacutetape une eacutevalua-tion quantitative de lrsquoexposition sera reacutealiseacutee ainsi qursquoun suivi pas-sif (autoquestionnaire de suivi des

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 91

travailleurs eacutetudes de mortaliteacute interrogation des bases de donneacutees meacutedico-administratives) et si pos-sible la valorisation des donneacutees de santeacute collecteacutees en routine dans les services de santeacute au travail La constitution drsquoune biothegraveque et la reacutealisation dexamens de santeacute speacute-cifiques pourraient ecirctre discuteacutees ulteacuterieurement Des projets de re-cherche speacutecifiques articuleacutes sur la cohorte de veille sont envisageacutes Un partenariat international concer-nant lrsquoutilisation drsquoune base de don-neacutees meacutetrologiques europeacuteenne et une standardisation du recueil des donneacutees de santeacute permettra la reacutea-lisation deacutetudes eacutepideacutemiologiques avec une bonne puissance statis-tique pour produire de la connais-sance sur les risques professionnels lieacutes aux nanomateacuteriaux

TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES (TMS)Le syndrome du canal carpien (SCC) est la neuropathie la plus freacute-quente du membre supeacuterieur mais les opinions divergent sur lrsquoasso-ciation entre les SCC et le travail sur ordinateur Une meacuteta-analyse reacutea-liseacutee par lrsquoUniteacute 1018 de lrsquoINSERM a inclus 9 eacutetudes publieacutees depuis 1991 (dont 4 eacutetudes longitudinales) concernant le travail sur ordina-teur pendant plus de 4 heuresjour ou 20 heuressemaine avec utilisation de la souris Le meacuteta-odds-ratio est eacutevalueacute agrave 16 sans ecirctre statistiquement significatif Les auteurs soulignent que les eacutetudes sont tregraves heacuteteacuterogegravenes dans la deacutefi-nition de lrsquoexposition et des effets et que les deux eacutetudes jugeacutees les meilleures indiquent des reacutesul-tats opposeacutes Cette meacuteta-analyse conclut qursquoaucun lien nrsquoest mis en eacutevidence entre SCC et lrsquoutilisation drsquoordinateur sans exclure la possi-biliteacute que certains types de travail

intensif sur ordinateur puissent ecirctre associeacutes au SCCLes pathologies rachidiennes sont les premiegraveres causes de morbiditeacute osteacuteo-articulaire en milieu du tra-vail Dans le programme de sur-veillance eacutepideacutemiologique des TMS de lrsquoInVS la hernie discale opeacutereacutee (HDO) a eacuteteacute retenue comme tra-ceur de pathologies rachidiennes Lrsquoeacutetude preacutesenteacutee par lrsquoInVS a eacuteteacute reacutealiseacutee en population geacuteneacuterale en incluant les patients de la reacutegion des Pays-de-la-Loire identifieacutes par les donneacutees du Programme de meacutedica-lisation des systegravemes drsquoinformation (PMSI) opeacutereacutes drsquoune hernie discale en 2007-2008 Le secteur drsquoactiviteacute et la cateacutegorie professionnelle des sujets opeacutereacutes eacutetaient recueillis par questionnaire postal Lrsquoincidence annuelle de la HDO entre 20 et 64 ans qursquoelle soit ou non drsquoorigine professionnelle a eacuteteacute estimeacutee agrave 05 permil chez les hommes actifs et 04 permil chez les femmes actives alors qursquoelle est de 03 permil en cas drsquoinac-tiviteacute Chez les hommes le risque le plus eacuteleveacute est observeacute chez les ouvriers notamment ceux quali-fieacutes de type industriel ou artisanal et chez ceux de la manutention du magasinage et du transport La frac-tion de risque attribuable agrave lrsquoactiviteacute professionnelle des ouvriers dans la population est eacutevalueacutee agrave 15 Chez les femmes le risque le plus eacuteleveacute est observeacute parmi les employeacutees en particulier les employeacutees civiles 4 et agents de service de la Fonction pu-blique les employeacutees de commerce et les personnels des services directs aux particuliers En termes de sec-teur drsquoactiviteacute le risque le plus eacuteleveacute a eacuteteacute observeacute pour les hommes employeacutes dans la construction et pour les femmes employeacutees dans les secteurs du transport et de lrsquoen-treposage de lrsquoheacutebergement et de la restauration des arts et spectacles et des activiteacutes de meacutenage chez les

particuliers employeursAlors qursquohabituellement est eacutetu-dieacutee lrsquoinfluence des conditions de travail sur la santeacute la question de lrsquoadaptation des conditions de tra-vail en preacutesence de problegraveme de santeacute est rarement abordeacutee Ainsi une communication a souleveacute la question de la restriction des contraintes posturales pour des travailleurs deacuteclarant des douleurs osteacuteo-articulaires Lrsquoeacutetude preacutesen-teacutee utilise les donneacutees de lrsquoobserva-toire EVREST recueillies entre 2007 et 2011 sur des salarieacutes interrogeacutes 2 fois agrave plus de 18 mois drsquointervalle au moment drsquoune visite peacuteriodique de santeacute au travail Il ressort de lrsquoanalyse que aussi bien chez les hommes que chez les femmes la preacutesence de douleurs osteacuteo-articu-laires des membres supeacuterieurs ou rachis lombaire agrave la premiegravere visite nrsquoest suivie drsquoaucune reacuteduction des contraintes posturales apregraves 18 mois Cependant la comparai-son des salarieacutes vus 2 fois agrave ceux nrsquoayant pas eacuteteacute revus fournit des indices sur la possibiliteacute drsquoun pheacute-nomegravene drsquoexclusion chez les sala-rieacutes ayant des plaintes lombaires ou aux membres supeacuterieurs avec gecircne dans le travailMecircme si les TMS repreacutesentent la majoriteacute des maladies profession-nelles (MP) reconnues au reacutegime geacuteneacuteral leur sous-deacuteclaration reste freacutequente Une communication de lrsquoInVS a preacutesenteacute une analyse de ce pheacutenomegravene pour quatre localisa-tions de TMS (syndrome du canal carpien eacutepaule coude et rachis lom-baire) Elle srsquoappuie sur des donneacutees de 2009 dans 10 reacutegions de France distinguant les TMS reconnus en MP au reacutegime geacuteneacuteral et au reacutegime agricole et ceux signaleacutes dans le programme de surveillance de ma-ladies agrave caractegravere professionnel Les reacutesultats montrent que le taux de sous-deacuteclaration varie peu en fonc-

4 Cela correspond au code 52 de la nomenclature PCS crsquoest-agrave-dire les employeacutees de La Poste et de France Teacuteleacutecom les agents speacutecialiseacutes des impocircts du Treacutesor et des Douanes des adjoints administratifs de la Fonction publique des aides-soignants et professions assimileacutees de la Fonction publique ou du secteur priveacute

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Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

tion de lrsquoacircge et du sexe et se situe entre 59 et 73 pour les 4 loca-lisations eacutetudieacutees Il apparaicirct que parmi les raisons de la non-deacutecla-ration le refus du salarieacute est la plus freacutequente Le syndrome du canal carpien preacutesente le taux de sous-deacuteclaration et la freacutequence de refus de deacuteclaration par le salarieacute les plus faibles Les explications suggeacutereacutees sont lrsquoaccessibiliteacute agrave des traitements plus efficaces de ce syndrome et des conseacutequences plus limiteacutees sur lrsquoemploi du salarieacute drsquoune deacuteclaration en MP

EacuteVALUATION DES EXPOSITIONS ET ACTIVITEacuteS PROFESSIONNELLESTout drsquoabord lrsquoInVS a preacutesenteacute lrsquoap-plication e-COSMOP Le projet COS-MOP a pour objectif de produire de faccedilon systeacutematique et reacuteguliegravere des indicateurs de mortaliteacute par cause en relation avec lrsquoactiviteacute profes-sionnelle Lrsquoapplication e-COSMOP est un outil qui permettra agrave terme de mettre agrave disposition les reacutesultats du projet en fonction de critegraveres que lrsquoutilisateur seacutelectionnera en plusieurs eacutetapes sexe indicateur (risque relatif drsquoun secteur drsquoacti-viteacute par rapport agrave lrsquoensemble des secteurs taux de mortaliteacute) cause de mortaliteacute (toutes causes tu-meurs malignes pathologies non malignes causes externes de bles-sure et drsquoempoisonnement) critegravere drsquoexposition (exposition courante derniegravere exposition secteur occupeacute agrave un moment ou un autre de la car-riegravere) secteur drsquoactiviteacute (section de la NAF) Drsquoautres variables sont eacutega-lement disponibles telles que le sta-tut actif publicpriveacute par exemple Les reacutesultats preacutesenteacutes reposent sur un eacutechantillon constitueacute agrave partir de donneacutees professionnelles issues du panel des deacuteclarations annuelles des donneacutees sociales de lrsquoInstitut

national de la statistique et des eacutetudes eacuteconomiques (INSEE) des salarieacutes non agricoles au 125e appa-rieacutees aux causes meacutedicales de deacutecegraves Les donneacutees de lrsquoINSEE exploiteacutees agrave ce jour dans COSMOP couvrent la peacuteriode 1976-2002 des mises agrave jour et des analyses reacuteguliegraveres sont preacute-vues mais deacutependent surtout de la mise agrave disposition par lrsquoINSEE de ses donneacutees Lrsquoapplication est accessible en ligne agrave lrsquoadresse wwwinvssantefrapplicationscosmopindexasp ougrave elle peut drsquoores et deacutejagrave ecirctre testeacutee mecircme si tous les reacutesultats ne sont pas encore impleacutementeacutesLrsquoInVS a ensuite preacutesenteacute lrsquoeacutevolu-tion de la preacutevalence drsquoexposition agrave certains canceacuterogegravenes aveacutereacutes ou probables de la classification du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) Les preacutevalences ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir des MEE de Matgeacuteneacute appliqueacutees sur le recense-ment INSEE de 1999 et sur un eacutechan-tillon drsquohistoires professionnelles de 2007 disponible au deacutepartement santeacute-travail de lrsquoInVS Elles ont donc eacuteteacute calculeacutees pour les anneacutees 1999 et 2007 On note une baisse de lrsquoexposition entre ces deux dates pour la silice les poussiegraveres de cuir lrsquoamiante et les fibres ceacuteramiques reacutefractaires Il ne semble pas y avoir eu drsquoeacutevolution en ce qui concerne les solvants Les auteurs avancent une explication en relation avec une baisse de lrsquoexposition entre ces dates pour les fibres et avec une baisse des emplois concerneacutes par lrsquoexposition agrave la silice et aux poussiegraveres de cuir Les donneacutees SUMER bien que concer-nant une population plus restreinte permettent eacutegalement un calcul de preacutevalence Les conclusions sont similaires agrave celles de lrsquoeacutetude preacutesen-teacutee Les matrices sont consultables sur le site wwwexpprofr La derniegravere communication a preacute-senteacute la meacutethodologie drsquoeacutevaluation

des expositions professionnelles dans un cadre de polyvalence des salarieacutes dans lentreprise SOCATRI Initialement cette entreprise nicke-lait des piegraveces chaudronneacutees pour la construction du site du Tricastin agrave Pierrelatte En fin de construc-tion afin de maintenir les emplois lrsquousine srsquoest diversifieacutee vers la deacutecon-tamination et le traitement des deacute-chets uranifegraveres La reconstitution des histoires professionnelles indi-viduelles srsquoaveacuterant tregraves compliqueacutee la meacutethodologie srsquoest orienteacutee vers la creacuteation de matrices emplois-ex-positions speacutecifiques agrave SOCATRI agrave partir drsquoun comiteacute drsquoexperts auquel les employeacutes les plus anciens encore en activiteacute ont participeacute Le proces-sus a ainsi ameneacute agrave la creacuteation de 83 postes de travail geacuteneacuteriques inteacute-grant les expositions aux radioeacuteleacute-ments et aux substances canceacutero-gegravenes mutagegravenes et toxiques pour la reproduction (CMR)

Les actes du colloque ont eacuteteacute publieacutes dans les Archives des Maladies Profes-sionnelles et de lrsquoEnvironnement de deacutecembre 2013 Le prochain colloque de lrsquoADEREST se tiendra au printemps 2015 agrave Lyon (wwwaderestorg)

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TD 210

Co-intervenir en santeacute au travail Pourquoi Comment Journeacutee nationale 2013 de lrsquoAssociation franccedilaise des intervenants en preacutevention des risques professionnels de services interentreprises de santeacute au travail (AFISST)Paris 15 novembre 2013

en reacutesumeacute

AUTEURS S Darbeacuteda et S Gonzalez deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

MOTS CLEacuteS Pluridisciplinariteacute santeacute au travail intervenant en preacutevention des risques professionnels (IPRP)

ALLOCUTIONS DrsquoOUVERTUREF Lemire ingeacutenieur conseil reacutegio-nal adjoint Caisse reacutegionale drsquoas-surance maladie drsquoIcircle-de-France (CRAMIF) Lrsquoenjeu majeur de la loi de juin 2011 sur la meacutedecine du travail est la co-construction drsquoactes de preacutevention par le personnel des services de san-teacute au travail interentreprises (SSTI) via lrsquoeacutelaboration des contrats plu-riannuels drsquoobjectifs et de moyens (CPOM) entre tous les acteurs concer-neacutes par cette reacuteforme Le succegraves de la loi sera fonction de lrsquoinvestissement de chacun des acteurs administra-teurs membres des commissions de controcircle eacutequipes de direction Direc-tions reacutegionales des entreprises de la concurrence de la consommation du travail et de lrsquoemploi (DIRECCTE) Caisses drsquoassurance retraite et de la santeacute au travail (CARSAT) parte-naires sociaux et professionnels de santeacute au travailPour la CRAMIF 6 thegravemes priori-taires ont eacuteteacute retenus preacutevention de la deacutesinsertion du risque chimique des troubles musculosquelettiques

Dans le contexte de mutation que traversent les services de santeacute au travail les intervenants en preacutevention des risques professionnels (IPRP) sont ameneacutes agrave coordonner leurs actions avec davantage drsquoacteurs Les interventions neacutecessitent de plus en plus freacutequemment la mobilisation de plusieurs disciplines autour drsquoun mecircme projet de preacutevention ou plus globalement autour de questions de santeacute au travail crsquoest le cas par exemple des interventions en conception ougrave se mecirclent des besoins drsquoapports en meacutetrologie hygiegravene et seacutecuriteacute ergonomie toxicologie (voire ergo-toxicologie) et parfois psychologie

(TMS) des risques psychosociaux des accidents du travail et du risque routierLes objectifs des CPOM ont eacuteteacute deacutefi-nis entre la CRAMIF et la DIRECCTE Icircle-de-France puis preacutesenteacutes fin 2012 agrave lrsquoensemble des secreacutetaires de commission meacutedicotechnique des preacutesidents de conseils drsquoadmi-nistration et des commissions de controcircle des SSTI drsquoIcircle-de-France Durant lrsquoanneacutee 2013 des fiches pro-grammes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees avec le concours de tous les acteurs dans le but de disposer drsquoun socle commun pour les actions en entreprises au-tour des thegravemes retenus Des objec-tifs de suivi et de reacutesultats ont eacutegale-ment eacuteteacute eacutelaboreacutes En Icircle-de-France le premier CPOM devrait ecirctre signeacute en deacutecembre 2013 puis drsquoautres sui-vront courant 2014

M Brun directeur geacuteneacuteral du Centre interservices de santeacute et meacutedecine du travail en entreprise (CISME) Un premier bilan de la reacuteforme portant notamment sur la gouver-nance des services de santeacute au tra-

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Co-intervenir en santeacute au travail Pourquoi Comment Journeacutee nationale 2013 de lrsquoAFISST

vail et la pluridisciplinariteacute devrait ecirctre reacutealiseacute drsquoici fin 2013 par le mi-nistegravere du TravailLrsquoeacutetablissement de projets de service neacutecessite un diagnostic territorial et le consensus des diffeacuterents acteurs Au sein des SSTI crsquoest le preacutesident qui deacutetermine lors de lrsquoembauche qui est intervenant en preacutevention des risques professionnels (IPRP) Avec la reacuteforme la deacutesignation de ces derniers devrait ecirctre simplifieacutee et les meacutetiers mieux identifieacutesLe rocircle du meacutedecin du travail reste drsquoanimer et de coordonner lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire et de juger de la pertinence de faire appel eacuteventuel-lement agrave des compeacutetences exteacute-rieures

A Benedetto preacutesidente de lrsquoAFISSTLe socle commun entre les diffeacute-rents membres de lrsquoeacutequipe pluri-disciplinaire est lrsquointervention en entrepriseLe rocircle de lrsquoIPRP doit ecirctre clairement deacutefini notamment aupregraves des em-ployeurs afin de pouvoir porter un discours compreacutehensible par tous et contribuer agrave lrsquoameacutelioration des conditions de travail En 2014 lrsquoAFISST va reacutealiser une enquecircte en ligne sur le thegraveme laquo qui sont que font les IPRP Et avec qui travaillent-ils raquo Les reacutesultats de lrsquoenquecircte devraient ecirctre preacutesenteacutes agrave la prochaine journeacutee de lrsquoAFISST fin 2014

EXPEacuteRIENCES COOPEacuteRATIVES LORS DrsquoINTERVENTIONS EN SANTEacute AU TRAVAIL

JE VEUX UNE INTERVENTION ERGONOMIQUE N Lachambre ergonome Asso-ciation santeacute et meacutedecine inte-

rentreprises du deacutepartement de la Somme (ASMIS 80)Dans une entreprise de 78 salarieacutes du secteur industriel srsquooccupant de sous-traitance dans le domaine sanitaire le meacutedecin du travail constate de nombreux cas de TMS et des signes de souffrance psychique entraicircnant une augmentation des arrecircts de travail avec seacutequelles agrave la reprise et des avis drsquoaptitude avec restriction Devant ce constat il propose au directeur ingeacutenieur de formation en poste depuis 2010 lrsquointervention commune drsquoun ergo-nome et drsquoun psychologue du tra-vail Celle-ci est refuseacutee Le meacutedecin du travail se tourne alors vers la CARSAT et lrsquoinspection du travail qui confirment le non-respect de la reacuteglementation relative agrave la preacuteven-tion des risques professionnels et des niveaux drsquoarrecirct de travail deux fois plus eacuteleveacutes que la moyenne reacute-gionale du mecircme secteur Apregraves rap-pel agrave lrsquoemployeur de ses obligations de reacutesultats en termes notamment de preacutevention des risques psycho-sociaux (RPS) et suite agrave la preacutesence assidue au comiteacute drsquohygiegravene de seacutecuriteacute et des conditions de travail (CHSCT) du meacutedecin du travil de la CARSAT et de linspection du tra-vail lrsquoentreprise a fait appel agrave deux cabinets de consultants en ergono-mie et psychologie du travail Des actions de preacutevention en particulier sur les TMS et les RPS ont eacuteteacute mises en œuvreCette expeacuterience qui a redonneacute du sens au travail de chacun montre la neacutecessiteacute de pouvoir collaborer entre institutions et drsquoavoir un dis-cours commun pour accompagner lrsquoentreprise de faccedilon coheacuterente Par ailleurs cette situation a abouti agrave la reacutealisation au sein du service inter-entreprises de documents drsquoinfor-mation communs entre ergonomes et psychologues

SYNDROME COLLECTIF INEXPLIQUEacute (SCI) LES ATOUTS DrsquoUNE CO-INTER-VENTION PSYCHOLOGUE DU TRA-VAIL TOXICOLOGUE INDUSTRIEL A Becue toxicologue industriel et V Jullin psychologue du travail Annecy santeacute au travail (AST74)Ce service interentreprises compte 7 000 entreprises adheacuterentes dans tous les secteurs drsquoactiviteacute repreacute-sentant 65 000 salarieacutes Il est com-poseacute de 20 meacutedecins du travail et drsquoun pocircle technique constitueacute de 2 ergonomes drsquoun psychologue du travail drsquoun toxicologue industriel drsquoun eacutepideacutemiologiste de 2 techni-ciens HSE (hygiegravene et seacutecuriteacute en entreprise) et de 3 assistantes tech-niquesLe SCI eacutegalement connu sous le nom de syndrome des bacirctiments malsains peut ecirctre deacutefini selon 4 critegraveres une association de symp-tocircmes heacuteteacuterogegravenes et aspeacutecifiques une pathologie collective incluant plus de 20 des occupants un mecircme lieu et aucune eacutetiologie speacute-cifique et univoque retrouveacutee Le SCI peut impacter divers organes et fonctions (neuropsychique cutaneacute ORL sensorielhellip)Au printemps 2012 agrave lrsquoentreacutee dans les nouveaux locaux de lrsquoentreprise X du secteur tertiaire des symp-tocircmes divers sont ressentis par plu-sieurs salarieacutes Deacutebut juillet 2012 environ les trois quarts des salarieacutes preacutesentent des symptocircmes et le si-gnalent au directeur qui alerte le ser-vice de santeacute au travail Les salarieacutes concerneacutes sont alors vus en visite meacutedicale et le toxicologue analyse les compositions des produits utili-seacutes pour la reacutenovation du bacirctiment Courant 2012 les symptocircmes srsquoes-tompent peu agrave peu malgreacute la persis-tance drsquoune odeur deacutesagreacuteable attri-bueacutee aux travaux reacutecents En janvier 2013 de retour de congeacutes une sala-rieacutee ressent des symptocircmes plus

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francs la probleacutematique devient alors collective avec des plaintes multiples entraicircnant plusieurs ar-recircts maladie Face agrave cette propaga-tion afin de mieux comprendre les causes de cette laquo eacutepideacutemie raquo une investigation a eacuteteacute meneacutee en 3 vo-lets enquecircte descriptive aupregraves du meacutedecin du travail environnemen-tale puis psychosocialeLrsquoenquecircte environnementale effec-tueacutee par le toxicologue retrouve un taux drsquohumidification relative dans la zone de confort mais une venti-lation geacuteneacuterale deacutefaillante (ventila-tion meacutecanique forceacutee deacutebrancheacutee obturation des ouvrants naturels par les salarieacutes) Au niveau des fac-teurs chimiques lrsquoanalyse toxico-logique des composeacutes organiques volatils et les mesures des teneurs en oxyde de carbone et en ozone montrent des niveaux drsquoexposition comparables agrave ceux constateacutes dans le cadre des diffeacuterentes campagnes nationales de preacutelegravevements de lrsquoair inteacuterieur Les reacutesultats ont eacuteteacute resti-tueacutes agrave lrsquoensemble des salarieacutes et au directeur Ce rendu a eacuteteacute difficile-ment accepteacute par certains du fait de lrsquoattente drsquoune pollution zeacutero et de lrsquoincompreacutehension du pheacutenomegravene de pollution de fond preacutesente dans tous les bacirctiments de la chrono-logie de lrsquointervention avec un an entre les premiegraveres plaintes et les analyses reacutealiseacutees ndash ce retard ayant sans doute potentialiseacute les inquieacute-tudes ndash et de la lenteur de la mise en place des modifications techniques par la direction (modification de la ventilation geacuteneacuterale dans une co-proprieacuteteacute)Lrsquoenquecircte psychosociale meneacutee par une psychologue srsquoest deacuterouleacutee en 3 eacutetapes visite des locaux recueil du point de vue du CHSCT et de celui des salarieacutes Les entretiens ont eacuteteacute conduits sur la base du ques-tionnaire de lrsquoInstitut de veille sani-

taire (InVS) laquo Grille drsquoentretien pour recueillir les aspects psychosociaux raquo publieacute dans le guide technique laquo Diagnostic et prise en charge des syndromes collectifs inexpliqueacutes raquo Cette deacutemarche engageacutee apregraves la restitution collective de lrsquoenquecircte environnementale a eacuteteacute plutocirct bien accepteacutee Elle a permis lrsquoidentifica-tion de la source de lrsquoangoisse ques-tions resteacutees sans reacuteponses (Que se passe-t-il Pourquoi ) et besoin de sens devant des symptocircmes parfois violents qui ont pu impressionner Les entretiens ont mis en eacutevidence une mauvaise perception de la ges-tion de la crise la faccedilon dont le lieu de travail est perccedilu et lrsquoattachement agrave celui-ci les eacuteleacutements en lien avec drsquoeacuteventuelles pressions de collegravegues ou le besoin de ressentir des symp-tocircmes pour se sentir dans la laquo nor-maliteacute raquo et enfin les facteurs psy-chosociaux geacuteneacuteraux Cette phase de lrsquoenquecircte a eacutegalement permis de rendre compte des conseacutequences du SCI sur les rapports inter-individuels et sur le laquo travailler ensemble raquo Enfin elle a pu expliquer que la res-titution collective de lrsquoenquecircte envi-ronnementale ait eacuteteacute mise agrave mal du fait de la croyance du deacuteleacutegueacute du personnel en une cause toxiquePour conclure lrsquoexemple de ce SCI deacutemontre la neacutecessiteacute de tenir compte de lrsquoimbrication eacutetroite des facteurs environnementaux (physique chimique biologique) et psychosociaux et donc de faire participer plusieurs intervenants (toxicologue psychologue meacutedecin du travail) Reacutetrospectivement une intervention preacutecoce et conjointe du toxicologue industriel et du psycho-logue du travail aurait sans doute permis une reacuteduction de la souf-france au travail en limitant les ef-fets de contagion eacutemotionnelle et en reacuteduisant le risque de passer drsquoune opinion agrave une croyance

CO-INTERVENTION EN TOXICOLOGIE CARACTEacuteRISATION DrsquoUNE POLLUTION DUE Agrave LA DEacuteCOMPOSITION THER-MIQUE DrsquoUN PLASTIQUE T Barth IPRP Santeacute-Travail-Pro-vence B Oury deacutepartement Meacute-trologie des polluants INRSSanteacute-travail-Provence (STP) compte 9 800 entreprises adheacuterentes dans tous les secteurs drsquoactiviteacute repreacute-sentant 95 000 salarieacutes suivis sur 9 centres meacutedicaux reacutepartis autour drsquoAix-en-Provence Ce service est composeacute de 41 meacutedecins du travail 5 infirmiegraveres en santeacute au travail (IDEST) 4 IPRP 1 psychologue du tra-vail 6 assistantes en santeacute au travail (ASST) (+ 4 qui seront formeacutees en 2014) et 1 assistante socialeLrsquoexpeacuterience rapporteacutee concerne une entreprise de six salarieacutes speacutecialiseacutee dans la fabrication de panneaux luminescents agrave base drsquoeacuteclairage LED (diode eacutelectrolumi-nescente) et qui a deacuteposeacute 7 brevets internationaux concernant sa tech-nologie ses applications et sa ma-chine de production (machine laser CO2) La production est organiseacutee en 2 ateliers un local de deacutecoupe laser (deacutecoupe de guides optiques sur des plaques de polymeacutethacrylate de meacutethyle ndash PMMA ndash qui est un thermoplastique transparent) et une salle eacutelectronique (assemblage des piegraveces controcircle qualiteacute net-toyage des produits avec utilisation de quelques produits chimiques polish ndeg2 (produit de lustrage) colle alcool isopropylique)En juin 2012 lrsquoentreprise sollicite son meacutedecin du travail afin drsquoobtenir une aide dans la deacutemarche drsquoeacuteva-luation des risques professionnels en vue de la reacutedaction du document unique des risques professionnels La demande est transmise aux IPRP pour aboutir agrave une preacute-visite conjointe meacutedecin du travail-IPRP permettant de rencontrer la direc-

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tion et les salarieacutes de repeacuterer les locaux et les dangers (mise agrave jour de la fiche drsquoentreprise) de recueil-lir les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) et de deacutefinir les uniteacutes de tra-vail Lrsquointervention en entreprise a lieu en septembre 2012 pendant 1 journeacutee au cours de laquelle est effectueacutee lrsquoeacutetude des risques repeacutereacutes dans les diffeacuterentes uniteacutes de travail (conditions drsquoutilisation des pro-duits chimiques sonomeacutetries ponc-tuelles recensement des mesures preacuteventives deacutejagrave en place) lrsquoidenti-fication des situations dangereuses et lrsquoeacutevaluation des freacutequences drsquoex-position des salarieacutes En octobre 2012 un compte rendu des eacutevalua-tions des risques professionnels est preacutesenteacute agrave lrsquoemployeurUn risque particulier est repeacutereacute lrsquoinhalation des fumeacutees de deacutecom-position thermique due agrave la gravure laser de plaques de PMMA La FDS du film plastique ne donne aucune information sur la composition des fumeacutees de deacutecomposition Il existe une forte odeur de solvant dans le local et 2 personnes sont potentiel-lement exposeacutees Des preacutelegravevements drsquoatmosphegravere sont envisageacutes La premiegravere eacutetape consiste agrave identi-fier ce qui doit ecirctre mesureacute Il est alors fait appel agrave la CARSAT qui ne peut effectuer les analyses puis agrave lrsquoINRS Une intervention est plani-fieacutee en janvier 2013 en 2 phases une premiegravere dans lrsquoatelier pour lrsquoidentification et la semi quantifi-cation des polluants libeacutereacutes par les polymegraveres utiliseacutes au poste laser la seconde agrave lrsquoINRS consiste en la deacutegradation des polymegraveres et lrsquoana-lyse des effluents eacutemis pour compa-raison avec les polluants identifieacutes dans lrsquoentreprise La deacutegradation du PMMA produit majoritairement du meacutethacrylate de meacutethyle mais aussi du caprolactame du benzegravene et drsquoautres polluants en faibles concentrations Lrsquointervention de lrsquoINRS a permis drsquoidentifier les pol-

luants eacutemis pendant lrsquousinage laser et la deacutegradation thermique au laboratoire a deacutesigneacute un polymegravere comme principale source des eacutemis-sions Lrsquoidentification drsquoautres pol-luants a permis au preacuteventeur de construire sa strateacutegie drsquoeacutevaluation du risque avec une meilleure des-cription de lrsquoexposition des salarieacutesUne fois les polluants identifieacutes la CARSAT a pu proceacuteder aux preacutelegrave-vements atmospheacuteriques (drsquoam-biance et individuels) speacutecifiques et eacutelaborer des preacuteconisations rela-tives agrave lrsquoameacutelioration et lrsquoentretien de la ventilationEn conclusion la demande initiale de lrsquoemployeur drsquoaide agrave lrsquoeacutevalua-tion des risques et agrave la reacutedaction du document unique a eacuteteacute satisfaite Lrsquointervention technique de lrsquoINRS a permis de mettre agrave disposition des ressources dont ne disposaient ni le service de santeacute au travail ni le labo-ratoire de la CARSAT Les reacutesultats des mesures ont servi agrave lrsquoINRS dans le cadre drsquoune campagne nationale sur les polluants eacutemis lors de la deacutegradation thermique des plas-tiques Le partenariat STP ndash CARSAT a eacuteteacute constructif et est en coheacuterence avec la convention eacutetablie entre le service et le laboratoire De plus le lien eacutetroit entre la CARSAT et lrsquoINRS a permis de mettre en relation tous les acteurs de cette co-intervention reacuteussie

QUELLES SONT LES CONDITIONS DE LA CO-INTERVENTION Cette table ronde animeacutee par S Caroly (Universiteacute de Grenoble) srsquoest inteacuteresseacutee aux conditions de la co-intervention Pourquoi travailler ensemble Comment y parvenir Le pourquoi reacutepond au besoin de compeacutetences multiples pour intervenir en entreprises selon la probleacutematique identifieacutee

Le comment repose sur la connais-sance des compeacutetences de cha-cun ce qui neacutecessite une bonne communication des informations entre membres de lrsquoeacutequipe cha-cun doit savoir qui alerter en fonc-tion des besoins Il faut aussi que le meacutedecin du tra-vail soit motiveacute par lrsquointervention qursquoil y ait une envie de partager entre collegravegues de prendre le temps de deacutebattre Ce qui signifie aussi que lrsquoorganisation du service doit permettre de favoriser les eacutechanges autant sur un plan geacuteographique (faire en sorte que les bureaux des diffeacuterents membres de lrsquoeacutequipe ne soient pas trop eacuteloigneacutes les uns des autres) que sur un plan temporel (permettre des temps drsquoeacutechanges et drsquoorganisation)Il ressort des eacutechanges avec la salle les eacuteleacutements suivants l la neacutecessiteacute de bien deacutefinir les be-soins et les attentes de lrsquoentreprise ce qui implique lrsquoengagement de lrsquoemployeur qui peut se concreacutetiser par la signature drsquoune convention l lrsquoimportance de la preacute-visite avec lrsquoensemble de lrsquoeacutequipe pluridiscipli-naire qui facilitera par la suite lrsquoeacutela-boration drsquoun message coheacuterent l le besoin de formation du meacutede-cin agrave devenir manager drsquoune eacutequipe

TRAVAIL COLLECTIF ET COLLECTIFS DE TRAVAIL EN SERVICE DE SANTEacute AU TRAVAILS Caroly Universiteacute de GrenobleEn 2002 la loi de modernisation so-ciale instaure la pluridisciplinariteacute et creacutee les IPRP Cette fonction relegraveve drsquoune speacutecialisation technique que le meacutedecin du travail ne possegravede pas ou nrsquoa pas les moyens de mettre en œuvre dans son activiteacuteEn 2004 un deacutecret transforme les services meacutedicaux du travail ou de preacutevention en services de santeacute au

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travail qui deviennent ainsi des ser-vices pluridisciplinairesLa reacuteforme de 2011 mise en applica-tion depuis juillet 2012 a pour but de renforcer lrsquoeacutevaluation de lrsquoeffi-caciteacute des actions de preacutevention et drsquoenrichir lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire (assistantes en santeacute au travail formation en santeacute au travail des infirmiegraveres) Le meacutedecin prescrip-teur devient le reacutefeacuterent des actions des autres professionnels Les plans santeacute au travail PST1 puis PST2 ainsi que lrsquoeacutevaluation des pratiques pro-fessionnelles favorisent le travail collectif autour de prioriteacutes identi-fieacuteesPour les professionnels de la santeacute au travail les enjeux sont impor-tants En effet les meacutedecins du tra-vail dans leur activiteacute de coordina-tion vont devoir veiller agrave conserver leur identiteacute tout en inteacutegrant les points de vue des diffeacuterents autres intervenantsLe meacutedecin du travail doit ainsi srsquoadapter agrave un contexte sociopoli-tique en eacutevolution avec une aug-mentation des populations toucheacutees par les TMS lrsquoeacutevolution des reacuteformes en santeacute au travail et des entreprises en changement permanent Il doit aller vers plus de pluridisciplinariteacute avec une approche plus collective tout en conservant une activiteacute de consultation et de tiers temps en entrepris De plus dans la pratique reacuteelle les meacutedecins ont des styles drsquoexercices varieacutes en fonction du type drsquoentreprise ougrave ils exercentLes principales probleacutematiques du travail collectif sont drsquoune part les changements profonds des meacutetiers de la preacutevention qursquoil implique (tant pour le meacutedecin du travail que pour les ergonomes ingeacutenieurs en preacutevention des risques et psycholo-gues) et drsquoautre part lrsquoeacutemergence de professions dont les reacutefeacuterences de meacutetier demeurent agrave construire (IPRP IDEST) Lrsquoenjeu est dans le contexte actuel de bacirctir des modes

de coopeacuteration exigeacutes et attendus par les reacuteformes avec une diversiteacute importante des acteurs de preacuteven-tion et lrsquointeacutegration reacutealiseacutee des nouvelles logiques de travailAvant la reacuteforme les intervenants en santeacute au travail avaient parfois tendance agrave srsquoignorer ou agrave travailler ensemble seulement de maniegravere ponctuelle Ils devront apprendre agrave coopeacuterer dans une logique drsquointeacute-gration pour construire de lrsquoactiviteacute collectiveIl existe diffeacuterentes modaliteacutes de travail collectif co-activiteacute colla-boration coopeacuteration La fonction du travail collectif est de reacuteguler les contraintes car il permet de reacutepar-tir le travail drsquoeacutequilibrer les efforts et crsquoest eacutegalement un bon moyen drsquoapprentissage par le dialogue entre les membres du collectif Les conditions agrave remplir pour un travail collectif optimal sont de trouver des objectifs communs de conserver une certaine stabiliteacute et une mixiteacute au sein de lrsquoeacutequipe de construire des objets intermeacutediaires drsquoagir en concertation et en coordination Un collectif de travail est un ensemble de personnes qui prennent soin les uns des autres il sert agrave donner le pouvoir drsquoagir agrave chacun tout en eacutelaborant des regravegles communes Les conditions agrave remplir pour un bon fonctionnement du collectif sont de partager des regravegles de meacutetier de savoir reconnaicirctre les compeacute-tences des autres drsquoavoir des rela-tions drsquoeacutechanges de services drsquoavoir confiance en lrsquoautrePour le meacutedecin du travail la consul-tation est indissociable des actions en entreprise Lors drsquoactions collec-tives en partenariat avec drsquoautres institutions les meacutedecins du travail apportent leur expertise sur lrsquoentre-prise le travail et ses conseacutequences sur la santeacute La pluridisciplinariteacute se traduit par la construction de reacuteseaux Ecirctre IPRP est une fonction et non un meacutetier Chacun a un rocircle

speacutecifique lrsquoergonome est un laquo ex-pert des conditions de travail raquo qui permet laquo lrsquoaccompagnement drsquoun processus de changement raquo le psy-chologue du travail est un laquo expert de lrsquohomme au travail (perception comportement) raquo chargeacute de laquo com-prendre la relation entre le travail et le subjectif entre le corps et la san-teacute raquo lrsquoingeacutenieur en preacutevention des risques est un laquo expert de la seacutecuriteacute ou speacutecialiste des facteurs drsquoexposi-tion raquo dont le rocircle est le laquo manage-ment des risques et leur inteacutegration dans les logiques de lrsquoentreprise (en termes de production et de qualiteacute) raquoLe passage du travail collectif au collectif de travail inter-meacutetiers per-met de creacuteer de la connaissance sur le fonctionnement de lrsquoentreprise de partager des valeurs communes sur le travail bien fait drsquoeacutetablir une relation de confiance autorisant les initiatives dans le domaine de com-peacutetences de lrsquoautre et une relation drsquoaide quand lrsquoautre est soumis agrave des perturbations externes ou internes ainsi que reacuteeacutelaborer des regravegles dans lrsquoactionLa pluridisciplinariteacute implique lrsquoeacutela-boration de nouveaux repegraveres drsquoac-tion drsquointervention et des transfor-mations de compeacutetences laquo Un bon travail interdisciplinaire se fait avec des intervenants de disciplines diffeacute-rentes qui vont confronter leurs points de vue mais qui restent des gens com-peacutetents dans leur discipline raquoEn conclusion lrsquoactiviteacute collective inter-meacutetiers nrsquoest pas une eacutevi-dence Chacun doit drsquoabord ecirctre agrave lrsquoaise au sein de son propre meacutetier pour ensuite essayer de lrsquoecirctre avec les autres Il reste des formes de pluri-professionnaliteacute agrave construire pour une preacutevention efficace et du-rable des risques professionnels Les conditions drsquoune activiteacute de travail pluri-professionnelle peuvent ecirctre reacutesumeacutees de la faccedilon suivante l connaicirctre lrsquoautre et ses compeacute-tences

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l construire des regravegles de meacutetier l aller ensemble sur le terrain l construire des objectifs communs l eacutelaborer un espace de deacutebats sur la qualiteacute du travail pluridiscipli-naire l construire des objets intermeacute-diaires l organiser la compleacutementariteacute des logiques (alerte-preacuteventionhellip) l imaginer des jeux drsquoacteurs situeacutes dans un contexte institutionnel et politique

REacuteFLEXION PARTAGEacuteE ET EacuteLABORATION DrsquoOUTILS INTERSERVICES

NETTOYONS EN BONNE SANTEacute COM-MENT TRAVAILLER ENSEMBLE Agrave 5 SSTI ET 3 COMPEacuteTENCES DE MEacuteTIER J Meli conseiller en preacutevention et en ergonomie Sud Loire santeacute au travail Saint-Etienne (SLST 42)Ce projet a fait intervenir les direc-teurs des services les IPRP et les meacutedecins du travail de 5 SSTI de Rhocircne-AlpesEn septembre 2008 il est deacutecideacute de construire un projet interser-vices pluridisciplinaire laquo Nettoyons bien ensemble raquo dont lrsquoobjectif est drsquoidentifier et de diffuser les bonnes pratiques de preacutevention dans les entreprises de propreteacute Lrsquoobjectif secondaire est drsquoextraire des ensei-gnements meacutethodologiques au beacuteneacutefice des acteurs de santeacute au travailLe projet srsquoest deacuterouleacute en 4 phases connaissance du secteur visites de terrain et synthegravese des obser-vations phase de mise en forme (livrables) et phase drsquoexploitation en direction des entreprises de propre-teacute et des services de santeacute au travailDeux livrables ont eacuteteacute reacutealiseacutes un guide de preacutevention des risques professionnels et une brochure drsquoin-formation agrave destination des salarieacutes

du secteur Ils ont pu ecirctre diffuseacutes aupregraves des entreprises de nettoyage et des acteurs de preacuteventionPour mener agrave bien ce projet il a fallu travailler ensemble Ce qui a neacuteces-siteacute l Des relations entre les acteurs la rencontre de plusieurs volonteacutes un projet devant ecirctre agrave la fois agrave la source et au carrefour de motivations individuelles des objectifs ayant un sens pour tous les acteurs une bonne visibiliteacute dans lrsquoapproche et dans les reacutesultats souhaiteacutes le deacuteve-loppement drsquoun savoir-ecirctre propice agrave lrsquoeacutemulation du groupel Une meacutethode collective et parta-geacutee de travail le partage drsquoobjectifs formels et informels la preacutecision des objectifs deacutefinis une meacutetho-dologie partageacutee lrsquoallocation des ressources une cineacutetique adeacutequate au projet le rythme et la reacutegula-riteacute des contacts lrsquoimportance de la coordination (et de sa leacutegitimiteacute) un fonctionnement organiseacute entre entiteacutes les eacutechanges favoriseacutes par des modes de travail diffeacuterents le maintien drsquoune coheacuterence au sein du groupe de travaill La concordance drsquoobjectifs pour aller tous dans la mecircme direction

PROJET COLLECTIF DES SSTI DES PAYS-DE-LA-LOIRE MISE Agrave DISPOSITION DrsquoOUTILS POUR LrsquoEacuteVALUATION ET LA PREacuteVENTION DU RISQUE CHIMIQUE EN ENTREPRISE C Barat Feacutedeacuteration des services de santeacute interentreprises (FRSSTI) Pays-de-la-Loire La Feacutedeacuteration des SSTI des Pays-de- la-Loire regroupe 14 SSTI et compte 80 000 adheacuterents dans tous les do-maines drsquoactiviteacute Elle suit 900 000 salarieacutes et dispose pour cela de 300 meacutedecins du travail 50 IDEST et drsquoun pocircle technique constitueacute de 60 IPRP et de 50 ASSTLes nombreuses questions pour la mise en œuvre drsquoune deacutemarche

drsquoeacutevaluation et de preacutevention du risque chimique sont agrave la base du projet Celui-ci a eacuteteacute reacutealiseacute en lien avec les CPOM dans un esprit de coheacuterence reacutegionale et srsquoest deacuterouleacute en 3 eacutetapes l deacuteveloppement des outils de feacute-vrier 2011 agrave feacutevrier 2013 au sein drsquoun groupe de travail composeacute drsquoun pi-lote de la feacutedeacuteration de 13 IPRP et de 9 meacutedecins du travail l diffusion des outils dans les SSTI agrave partir de feacutevrier 2013 avec formation des diffeacuterents acteurs de lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire l diffusion des outils aupregraves des en-treprises agrave partir de mars 2013 avec un accompagnement individuel et collectif

Le groupe de travail eacutetait composeacute de 4 sous-groupes avec des missions diffeacuterentes lrsquoidentification des dan-gers lrsquoeacutevaluation des risques la preacute-vention des risques et la traccedilabiliteacutePlusieurs outils ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes l un guide pratique meacutethodolo-gique drsquoeacutevaluation et de preacutevention du risque chimique en entreprise composeacute drsquoune fiche de diagnostic initial de 4 fiches laquo eacutetapesraquo et de 19 fiches laquo outils raquo l un outil informatique COLIBRISK coheacuterent avec la deacutemarche proposeacutee dans le guide pratique en lien avec les bases de donneacutees sur les subs-tances simple drsquoutilisation (classeur Excel) et disposant drsquoun mode drsquoem-ploi deacutetailleacute l enfin un module de formation agrave lrsquoutilisation de ces outils destineacutes aux entreprises

Le guide pratique et Colibrisk sont teacuteleacutechargeables gratuitement sur le site internet wwwrisquechimique-paysdelaloireorgLa deacutemarche de formation agrave lrsquoeacuteva-luation et la preacutevention du risque chimique se deacuteroule sur une anneacutee en 4 eacutetapes 1 lrsquoidentification des dangers 2 lrsquoeacutevaluation des risques

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3 la preacutevention 4 la traccedilabiliteacute Actuellement 61 entreprises (11 000 salarieacutes) sont accompagneacutees lors de sessions collectives Leurs activiteacutes sont diverses traitement de surface imprimerie seacuterigraphie plasturgie meacutetallurgie et agroalimentaireDu point de vue des entreprises ce projet apporte des outils structu-rants sur une question jugeacutee com-plexe et leur permet drsquoavancer dans leur deacutemarche drsquoeacutevaluationDu point de vue des SSTI la reacutealisa-tion de ce projet a eacuteteacute rendue pos-sible par la mise en reacuteseau des SSTI sur la question du risque chimique et le partage des compeacutetences reacutegionales En retour cela a permis une monteacutee en compeacutetence des dif-feacuterents acteurs des SSTI

LA PLURIDISCIPLINARITEacute EN SANTEacute AU TRAVAIL FREINS ET LEVIERS J Benoumeur sociologue uniteacute mixte de recherche CNRS 1 ndash EHESS 2ndash ENS 3 Dans le but drsquoidentifier les freins agrave la coopeacuteration des acteurs de la santeacute et de la seacutecuriteacute au travail une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Haute-Normandie Elle srsquoattache agrave comprendre les pos-tures et les logiques de chacun et pourra servir de support pour des comparaisons avec drsquoautres terri-toiresLa coopeacuteration interorganisation-nelle permet aux diffeacuterents par-tenaires la mise en commun des informations (indicateurs eacutetudes diagnostics) des interventions (in ex situ intervention ponctuelle ou suivi dans la dureacuteehellip) et du type de prestation (conseil controcircle preacute-vention)Les partenaires en santeacute au travail participent aux obligations de reacutesul-

tats en matiegravere de preacutevention mais sont soumis agrave des enjeux eacutecono-miques diffeacuterents selon qursquoils sont priveacutes ou institutionnelsLes contraintes opeacuterationnelles peuvent repreacutesenter un frein agrave la pluridisciplinariteacute En effet il y a souvent peu de disponibiliteacutes pour se rencontrerLes critegraveres et les valeurs drsquointerven-tion des diffeacuterents acteurs varient selon l que lrsquointervention est agrave la de-mande ou bien qursquoil existe un pou-voir de controcircle l que la participation des IPRP est solliciteacutee ou non l que lrsquoapproche est individuelle ou collective l qursquoil srsquoagit de certaines cibles par-ticuliegraveres l qursquoil faut fideacuteliser la clientegravele ou bien renforcer lrsquoautonomie des en-treprises

La coopeacuteration interprofession-nelle met en jeu la compleacutementa-riteacute des groupes professionnels qui apportent chacun leur expertise leur grille de lecture et leur meacutetho-dologie La reacutepartition des champs drsquoexpertise constitue un enjeu per-manent de luttes et de rapports de pouvoir Des strateacutegies de deacutefense corporatistes peuvent apparaicirctre et des pheacutenomegravenes de deacutepreacuteciation des compeacutetences se font jour Il faut passer au-delagrave des eacutecueils de la com-munication interprofessionnelle (jargon professionnel langages techniques retranchement derriegravere le secret professionnel) au-delagrave des deacutesaccords sur la meacutethodologie (re-preacutesentativiteacute drsquoeacutechantillon inter-preacutetation des non-reacuteponses dureacutee type des entretiens salarieacute consi-deacutereacute ou non comme expert de son travail) au-delagrave des deacutesaccords sur la finaliteacute (proteacuteger la santeacute etou ameacuteliorer la productiviteacute renforcer ou non lrsquoautonomie des acteurs)

Deux grands types de coopeacuteration peuvent ecirctre identifieacutes l Une coopeacuteration informelle drsquoindividu(s) agrave individu(s) motiveacutee par une volonteacute de mutualiser les ap-proches et les apports sur des theacutema-tiques geacuteneacuterales ou par lrsquourgence ou la complexiteacute de certaines situations preacutecises Elle repose sur la connais-sance individuelle des missions ou des prestations des organismes ou des fonctions (culture institution-nelle) puis sur le partage des affini-teacutes ou des valeurs via un reacuteseau de partenaires ou un carnet drsquoadresses Les relations informelles jouent un rocircle central dans la mise en place des coopeacuterations formaliseacutees et il ne faut pas neacutegliger le poids des divergences interpersonnelles et des fausses repreacutesentations dans lrsquoabsence de coopeacuteration entre organismesl Une coopeacuteration formelle de structure(s) agrave structure(s) mise en jeu dans plusieurs types de circons-tances par exemple

- La participation agrave des instances de consultation et drsquoeacutechanges peut par exemple avoir lieu dans le cadre de partage drsquoinforma-tions de preacutesentations drsquoactions ou de positionnements dans le but de mener des eacutetudes ou des actions de sensibilisation de pro-poser ou de rendre des avis ou drsquoeacutechafauder une strateacutegie com-mune Cela peut faire apparaicirctre des enjeux de pouvoir selon le nombre ou le type de participants (chefs de services et directeurs acteurs de terrain) et le nombre ou le type de voix (majoriteacute voix deacutelibeacuteratives ou consultatives)- Lrsquoeacutelaboration et la gestion de pro-jets et de dispositifs collectifs pour assurer la gestion partageacutee drsquoun dispositif public ou bien la prise en charge transversale de probleacute-matiques complexes fluidifier le passage de relais atteindre des cibles isoleacutees et mener de grandes actions de communication Il

1 Centre national de la recherche scientifique

2 Eacutecole des Hautes eacutetudes en sciences sociales

3 Eacutecole nationale supeacuterieure

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faut alors calculer les gains espeacute-reacutes car les investissements sont importants Les enjeux de pou-voir sont agrave plusieurs niveaux le degreacute drsquoimplication de chacun (financier temporel) le partage des responsabiliteacutes (consultation deacutelibeacuteration intervention) et des retombeacutees financiegraveres et meacutedia-tiques

Les leviers proposeacutes sont l la mise en place de coopeacuterations pour renforcer lrsquoaffichage et la visi-biliteacute des missions et des dispositifs des organismes l la conduite de projets avec le choix des partenaires la construction drsquoun reacutefeacuterentiel commun et le rocircle capital du chef de projet

PROJETS NATIONAUX EN COURS IMPLIQUANT DES IPRP DE SSTIRISQUE CHIMIQUE PROJET INTER-SSTI DrsquoANALYSE CRITIQUE DES FICHES DE DONNEacuteES ET DE SEacuteCURITEacuteA Karinthi Doyon Preacutevention san-teacute travail PST2A Rhocircne Alpes (69)Dans le contexte actuel de forte eacutevolution reacuteglementaire du risque chimique avec la mise en place depuis 2007 du systegraveme REACH et le changement drsquoeacutetiquetage la fiche de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) a eacuteteacute confirmeacutee dans son rocircle majeur de support pour la transmission des informations de la chaicircne drsquoappro-visionnementCependant trop souvent sur le ter-rain les FDS ne sont pas conformes aux attentes reacuteglementaires Ainsi une eacutetude de 2009 meneacutee conjoin-tement par plusieurs SSTI du Grand Lyon a retrouveacute 50 drsquoerreurs au niveau de la classification des subs-tances Et en 2012 une eacutetude de lrsquoEu-ropean Chimicals Agency (ECHA) a montreacute que 52 des FDS nrsquoeacutetaient pas conformes toutes rubriques

confondues Or sans une bonne identification des dangers il est difficile de faire une eacutevaluation des risques repreacutesentative de la reacutealiteacute Sans une lecture critique preacutealable des FDS lrsquoidentification des dangers est donc biaiseacuteeFort de ce constat des SSTI com-mencent agrave se feacutedeacuterer et plusieurs groupes de travail srsquoorganisent pour mieux aborder la probleacutematique du risque chimique par la creacuteation de bases de donneacutees de substances et de FDS et la mise agrave disposition drsquoou-tils drsquoaide agrave lrsquoeacutevaluation du risque chimique Les principaux enjeux sont drsquoeacutevaluer la qualiteacute des FDS par rapport aux exigences reacuteglemen-taires en menant un travail drsquoenver-gure nationale via la mutualisation des donneacutees traiteacutees par les SSTI de plusieurs reacutegions Les objectifs propres aux SSTI parti-cipants sont drsquoharmoniser les pra-tiques des IPRP sur lrsquoidentification des dangers de proposer un regard commun sur la qualiteacute des FDS (en particulier sur le repeacuterage des subs-tances canceacuterogegravenes mutagegravenes ou reprotoxiques ndash CMR) et drsquoameacuteliorer la qualiteacute des prestations dans les actions de conseil aupregraves des adheacute-rentsLes objectifs externes aux SSTI participants sont de creacuteer ou de poursuivre les eacutechanges avec les DIRECCTE et les CARSAT de four-nir agrave la Direction geacuteneacuterale du tra-vail (DGT) des eacuteleacutements pour une concertation de tous les acteurs des FDS (fabricants fournisseurs dis-tributeurs acteurs de la preacutevention et syndicats professionnels) et en-gager une reacuteflexion nationale pour faciliter laccegraves par les SSTI aux FDS Agrave lrsquoheure actuelle la reacutedaction de la meacutethodologie est finaliseacutee lrsquoinfor-mation drsquoun maximum de SSTI sur la deacutemarche et lrsquoanalyse critique des FDS dans le cadre des projets drsquointervention en entreprise sont en cours La mise en commun des

reacutesultats leur communication et leur exploitation restent agrave faire pour 2014

PROJET NATIONAL INRS ndash ANACT EacuteVALUATION DES INTERVENTIONS RPS-TMS A Benedetto IPRP Action santeacute au travail dans le Doubs (AST25)Lrsquoeacutevaluation des interventions reste une question centrale en santeacute au travail Suite agrave un appel agrave contri-bution pour une recherche action conjointe INRS-ANACT plusieurs groupes laquo meacutetier raquo se sont consti-tueacutes CARSAT ARACT consultants SSTI composeacute de meacutedecins du tra-vail et drsquoIPRP et un groupe mixte pi-loteacute par la DIRECCTE Midi-PyreacuteneacuteesLrsquoobjectif est la production drsquoun ouvrage didactique portant sur les modegraveles et deacutemarches theacuteoriques sur la question de lrsquoeacutevaluation et drsquoun guide pratique destineacute agrave per-mettre aux preacuteventeurs drsquoeacutevaluer leurs interventionsLes groupes meacutetiers apportent leur expeacuterience et leur reacuteflexion et expeacute-rimenteront les versions provisoires du guide Les premiers travaux ont porteacute sur le repeacuterage du peacuterimegravetre de lrsquoeacutevaluation drsquoune intervention la conceptualisation de typologies drsquointervention la compilation des pratiques drsquoeacutevaluation existantes et lrsquoidentification des besoins et at-tentes des preacuteventeurs Les travaux agrave venir devront deacutefinir le cadre du guide pratique en meacutetissant diffeacute-rents modegraveles en srsquoappuyant sur les pratiques existantes les besoins et les reacutealiteacutes du terrain La version deacutefinitive du guide est preacutevue pour 2016

RELIANCE ET TRAVAIL REacuteSEAU NATIO-NAL DES PSYCHOLOGUES ET PSYCHO-SOCIOLOGUES DU TRAVAIL EN SSTI V Jullin psychologue du travail AST74laquo Reliance et travail raquo est une asso-ciation neacutee le 30 novembre 2012 qui

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 101

compte actuellement 60 adheacuterents (sur 120 professionnels dont 107 en SSTI) Le reacuteseau a pour objectifs l de rassembler les psychologues et les psychosociologues exerccedilant en SSTI l de permettre les eacutechanges et faci-liter la formation continue entre les professionnels du reacuteseau l de contribuer agrave la construction de ces meacutetiers par la mise en deacutebat des diverses pratiques lrsquoeacutelaboration de repegraveres communs et la mutualisa-tion des connaissances et des meacute-thodes issues de la pratique l de promouvoir le travail des psy-chologues et psychosociologues en SSTI aupregraves des diffeacuterents interlocu-teurs l drsquoanimer diverses actions (col-loques journeacutees drsquoeacutetude articles formationshellip) en cherchant agrave pro-mouvoir les collaborations l de favoriser les liens avec les la-boratoires universitaires et autres organismes de recherche

Documents pour le Meacutedecin

du Travail Ndeg 127

3e trimestre 2011

404

Les reacutesultats des tableaux V et VI ne correspondentpas agrave des niveaux drsquoexposition stables dans le tempsmais reacutesultent drsquoune succession drsquoeacuteveacutenements detemps courts et de forte intensiteacute (figure 2) Lrsquoanalysedu geste professionnel associeacute aux pics montre quelrsquoutilisation de la soufflette est un facteur deacuteterminantde lrsquoexistence de ces pics de concentration

Ont eacuteteacute systeacutematiquement rechercheacutes - le nombre de pics supeacuterieurs agrave ce seuil- la dureacutee totale de tous les pics trouveacutes (en minutes

et secondes)- la dureacutee moyenne des pics trouveacutes (en secondes)- la moyenne des concentrations atteintes par les

pics trouveacutes (en ppm)

0

200

400

600

800

1000

900

700

500

300

100

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3 500 3 700 3 900 4 100 4 300 4 500 4 700 4 900 5 100 5 300 5 500

mdashmdash Infirmiegravere collage

mdashmdash Infirmiegravere soufflage

mdashmdash Sujet MOYENNES DEXPOSITION (20 minutes)

vv

v

Fig 2 Expositions individuelles durant un collage (ppmv partie par million en volume)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Con

cent

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n en

oxy

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e di

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ppm

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Temps (s)0 2 5002 0001 5001 000500

Fig 3 Exposition drsquoambiance dans la piegravece

127 EEG ok_DMT 140911 1436 Page404

Documents pour le Meacutedecin du Travail Ndeg 1142e trimestre 2008253

Votre meacutedecin du travail le docteur que vous avez vu le

nous a dit que vous eacutetiez drsquoaccord pour participer agrave lrsquoeacutetude scientifique meneacutee par le ministegravere chargeacute du Travail et lrsquoInstitut universitaire de meacute-

decine du travail de la faculteacute de Lyon Crsquoest pourquoi je vous teacuteleacutephone aujourdrsquohui Auriez-vous un moment (environ 20 min) agrave me consacrer

maintenant

Si NON date du nouveau RV teacuteleacutephonique

Comme votre meacutedecin du travail vous lrsquoa expliqueacute cette eacutetude srsquointeacuteresse agrave un certain nombre de situations de travail et de produits auxquels

les travailleurs en France peuvent ecirctre ameneacutes agrave ecirctre exposeacutes je vais donc vous demander de bien vouloir me deacutecrire agrave nouveau ce que vous

avez fait agrave votre travail durant la mecircme semaine que celle que vous avez deacutejagrave deacutecrite agrave votre meacutedecinTOUT DrsquoABORD QUELQUES RENSEIGNEMENTS SUR VOTRE ENTREPRISE

1 Quelle est lrsquoactiviteacute exacte de votre entreprise (que produit-elle que vend-elle etc)

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

2 Combien votre entreprise a-t-elle environ drsquoemployeacutes dans le site ougrave vous travaillez

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

MAINTENANT VENONS EN Agrave VOTRE EMPLOI ET PLUS PARTICULIEgraveREMENT Agrave CE QUE VOUS AVEZ FAIT

PENDANT LA SEMAINE QUE VOUS AVEZ DEacuteCRITE Agrave VOTRE MEacuteDECIN

1 Quel est le nom exact de votre meacutetier mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

2 Combien drsquoheures avez-vous travailleacute durant cette semaine

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

3 Durant cette semaine quels ont eacuteteacute les divers lieux ougrave vous avez travailleacute et combien de temps y avez vous passeacute srsquoil y en a plusieurs

LIEUXOUI

NONDUREacuteE

LIEUXOUI

NONDUREacuteE

commerce

veacutehicule

atelier

quai de chargement

bureau

exteacuterieur

laboratoire

Autres lieux lesquels mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

4 Pouvez-vous me deacutecrire les diffeacuterentes tacircches que vous avez effectueacutees durant cette semaine et combien de temps vous y avez passeacute

Tacircche 1mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash Dureacutee

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Description mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Autre tacircche mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash Dureacutee mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Description mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Questionnaire ndegFai t le

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Annexe 1

113677 253-266009-022bullTM3 190608 1802 Page 253

DANS LE CADRE DE VOS MISSIONS DANS UN SERVICE DE SANTEacute AU TRAVAIL

l Vous avez reacutealiseacute une eacutetude meneacute une enquecircte de terrainhellipl Vous souhaitez publier vos reacutesultats faire partager votre expeacuterience ou solliciter drsquoautres eacutequipeshellip

La rubrique ldquoVU DU TERRAINrdquo vous est ouverte

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ldquoProposer un articlerdquo

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103JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

MISE AU POINT TP 19

Efficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes drsquoeacutevaluation disponibles personnelle et in situ et leur preacutecision

en reacutesumeacute

AUTEURS J Chatillon A Kusy N Trompette deacutepartement Ingeacutenierie et eacutequipements de travail INRS

MOTS CLEacuteS Bruit audition eacutequipement de protection individuelle (EPI) protection individuelle meacutethodologie

Les protecteurs individuels contre le bruit (PICB) peuvent ecirctre utiliseacutes en compleacutement des moyens de preacutevention collective contre les nuisances sonores Lrsquoatteacutenuation des bruits apporteacutee par ces eacutequipements est mesureacutee en laboratoire suivant certaines normes Des meacutethodes commerciales existent afin drsquoeacutevaluer lrsquoatteacutenuation fournie par les PICB sur le lieu de travail LrsquoINRS a eacutetudieacute la preacutecision de 4 systegravemes commerciaux par rapport aux meacutethodes de reacutefeacuterence normaliseacutees Les reacutesultats montrent que le niveau de protection peut ecirctre estimeacute pour une personne donneacutee et un PICB donneacute par certains de ces systegravemes commerciaux avec toutefois quelques incertitudes

La protection individuelle contre le bruit peut ecirctre requise en compleacutement des moyens de protec-tion collective Elle contribue agrave dimi-nuer lrsquoexposition sonore des salarieacutes jusqursquoagrave un niveau suffisamment faible - par exemple 80 dB(A) pour 8 heures de travail ndash afin drsquoeacuteviter les leacutesions auditives De plus conformeacutement aux articles R 4431-2 et R 4431-3 du Code du tra-vail les valeurs limites drsquoexposition (VLEP) sont celles obtenues dans le conduit auditif apregraves latteacutenuation assureacutee par le port du protecteur individuel contre le bruit (PICB) Lrsquoob-jectif sanitaire de supprimer lrsquoexpo-sition sonore leacutesionnelle et la dis-position reacuteglementaire (respecter la VLEP) ont conduit ces derniegraveres anneacutees agrave des deacutebats sur lrsquoefficaciteacute reacuteelle - personnelle et in situ - des PICB [1] En effet les valeurs drsquoatteacute-nuation afficheacutees par les fabricants

sur les emballages des PICB sont issues de mesures normaliseacutees reacutea-liseacutees en laboratoire et consideacutereacutees comme maximales [2]Aujourdrsquohui deux alternatives per-mettent drsquoobtenir une valeur plus reacutealiste de lrsquoatteacutenuation drsquoun pro-tecteur lrsquoestimation ou la mesure Lrsquoestimation [3] utilise les donneacutees afficheacutees par les fabricants et cal-cule par diffeacuterentes meacutethodes (deacute-cote eacutelargissement statistique) de nouvelles valeurs drsquoatteacutenuation sta-tistiquement plus proches de celles mesureacutees sur le terrain La mesure quant agrave elle consiste agrave utiliser aussi pregraves que possible du poste de tra-vail un systegraveme et un protocole afin drsquoobtenir pour un salarieacute donneacute eacutequipeacute drsquoun PICB donneacute une atteacute-nuation censeacutee ecirctre personnelle Depuis quelques anneacutees les fabri-cants de PICB proposent des eacutequipe-ments permettant cette mesure Le

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014104

MISE AU POINT

Efficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes deacutevaluation personnelle et in situ disponibles et leur preacutecision

meacutedecin du travail ou le preacuteventeur drsquoentreprise peuvent se voir propo-ser ces meacutethodes qui sont souvent eacutelectro-acoustiques agrave base de tech-nologie miniaturiseacutee assisteacutees par ordinateur et supposeacutees donner une reacuteponse preacutecise et rapide sur la reacuteelle protection individuelle LrsquoINRS srsquoest inteacuteresseacute agrave quatre de ces meacute-thodes commercialiseacutees afin drsquoen eacutevaluer lrsquoefficaciteacute et leur limites

MEacuteTHODES DE REacuteFEacuteRENCE

MEacuteTHODE SUBJECTIVEAujourdrsquohui lrsquoatteacutenuation afficheacutee sur lrsquoemballage ou sur la notice drsquoun PICB reacutesulte de tests et de calculs speacutecifieacutes par des normes dont la NF EN 24869-1 [2] permettant drsquoabou-tir agrave la conformiteacute europeacuteenne et au marquage laquo CE raquo du produit Ces normes imposent en particu-lier de mesurer lrsquoatteacutenuation drsquoun PICB passif sur un panel de 16 per-sonnes reacutepondant agrave certains cri-tegraveres (audiogramme normalhellip) par une meacutethode subjective voisine de lrsquoaudiomeacutetrie tonale puisqursquoelle se nomme la meacutethode de laquo deacutepla-cement du seuil drsquoaudition raquo [2] ou REAT (real-ear attenuation at threshold) Le seuil drsquoaudition drsquoun sujet est estimeacute en le placcedilant dans un laboratoire tregraves calme et en lui demandant de deacutetecter des sons centreacutes sur diffeacuterentes freacutequences drsquooctave dont les niveaux sont proches du seuil drsquoaudition Eacutequipeacute dans un deuxiegraveme temps drsquoun PICB le sujet deacutetecte les mecircmes sons dont les niveaux sont augmenteacutes La diffeacuterence des niveaux de deacutetec-tion avec et sans PICB donne lrsquoatteacute-nuation du protecteur La moyenne des atteacutenuations sur 16 sujets et pour chaque freacutequence diminueacutee de lrsquoeacutecart-type permet de calculer la valeur supposeacutee de la protection

ou APV (assumed protection value) afficheacutee sur les emballages Ensuite drsquoautres calculs permettent drsquoobte-nir des atteacutenuations en fonction des freacutequences dominantes des bruits drsquoexposition (nommeacutees atteacutenua-tion H ou M ou L comme hautes ou moyennes ou basses freacutequences) ou une atteacutenuation moyenneacutee sur toutes les freacutequences (nommeacutee SNR pour single number rating indice global)La meacutethode REAT nrsquoest toutefois pas repreacutesentative de la reacutealiteacute du terrain car les conditions sont par-faites les sujets sont entraicircneacutes et ne sont pas en action de travail les protecteurs sont neufs les bruits drsquoexposition ne sont pas des bruits industrielshellip Toutefois REAT est la meacutethode de reacutefeacuterence internatio-nale pour obtenir les valeurs drsquoatteacute-nuation des protecteurs passifs qui constituent lrsquoimmense majoriteacute des PICB vendus aujourdrsquohui Elle per-met de comparer les PICB entre eux et drsquoeffectuer leur choix

MEacuteTHODES OBJECTIVESCes meacutethodes normaliseacutees peuvent ecirctre utiliseacutees soit pour eacutevaluer des PICB comportant de lrsquoeacutelectronique soit dans le domaine de la recherche comme alternative aux estimations subjectivesLa principale de ces meacutethodes objectives consiste agrave mesurer le champ acoustique dans le conduit auditif drsquoune personne exposeacutee agrave du bruit avec un microphone mi-niature Cette meacutethode nommeacutee MIRE (microphone in real-ear) [4] srsquoeffectue avec lrsquooreille ouverte puis avec lrsquooreille occluse par un PICB Diffeacuterents calculs permettent agrave partir de ces 2 mesures drsquoobtenir une atteacutenuation du protecteur de la mecircme maniegravere que celle donneacutee par REAT

SYSTEgraveMES COMMERCIAUX Les systegravemes distribueacutes aujourdrsquohui pour eacutevaluer lrsquoatteacutenuation ndash indivi-duelle et in situ - du PICB utilisent souvent des meacutethodes deacuteriveacutees des meacutethodes de reacutefeacuterence expliciteacutees ci-dessus

MEacuteTHODES SUBJECTIVESDes meacutethodes subjectives sont di-rectement inspireacutees de la meacutethode REAT En France crsquoest le cas du sys-tegraveme CAPA de la Socieacuteteacute COTRAL mis au point par ce fabricant de bouchons mouleacutes individualiseacutes (BMI) Il peut ecirctre acheteacute ou loueacute pour veacuterifier in situ lefficaciteacute indi-viduelle des BMI eacutequipant un sala-rieacute La meacutethode utiliseacutee preacutesente une diffeacuterence essentielle avec une meacutethode drsquoaudiomeacutetrie tonale les seuils daudition sont deacutetermineacutes par la deacutetection de signaux unique-ment croissants Le signal agrave deacutetecter est envoyeacute sous forme de pulsa-tions agrave niveaux croissants par pas de plus en plus fins et agrave des niveaux de deacutepart de plus en plus eacuteleveacutes au fur et agrave mesure que le sujet preacutecise sa reacuteponse Avec cette proceacutedure particuliegravere le seuil ainsi mesureacute est alors plus eacuteleveacute que le seuil dau-dition classique mesureacute avec des successions de fronts montants et descendants mais le reacutesultat reste valable car cest la diffeacuterence entre les seuils avec et sans protecteur qui importe Drsquoautres variations com-merciales de systegravemes inspireacutes de la meacutethode REAT sont disponibles sur le marcheacute tels INTEGRAfit de Work-place Integra ou Well-Fittrade du Natio-nal institute for occupational safety and health (NIOSH)Il existe eacutegalement une meacutethode subjective drsquoeacutegalisation nommeacutee VeriPROtrade deacuteveloppeacutee par la socieacuteteacute SPERIAN Celle-ci consiste agrave deman-der agrave des sujets deacutegaliser lintensiteacute de sons perccedilus alternativement par

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 105

chacune de leurs deux oreilles sous un casque audio Cette meacutethode est limiteacutee aux bouchons Un premier test dit de reacutefeacuterence est effectueacute sans les protections auditives puis deux autres tests suivent lrsquoun avec mise en place drsquoun seul protec-teur lrsquoautre avec les deux Ces trois eacutetapes permettent theacuteoriquement de calculer lrsquoatteacutenuation de chacun des bouchons

MEacuteTHODES OBJECTIVESLes meacutethodes objectives sont deacuteri-veacutees de la technique MIRE et appe-leacutees F-MIRE pour microphone in real-ear in the field (MIRE laquo sur le terrain raquo) Dans cette variante les mesures sont effectueacutees simulta-neacutement dans le conduit auditif et agrave lexteacuterieur au plus pregraves de loreille Le niveau sonore dans le conduit auditif au plus pregraves du tympan est mesureacute par un microphone minia-ture ou par un microphone coupleacute agrave une sonde (qui est un tube tregraves fin traversant le PICB) Le bruit environ-nant est quant agrave lui mesureacute par un microphone similaire tourneacute vers lexteacuterieur de loreille du salarieacute ou fixeacute agrave son eacutepaule Des calculs por-tant sur les deux mesures donnent lrsquoatteacutenuation du protecteur [4] Trois outils commerciaux appliquant la meacutethode F-MIRE ont eacuteteacute recenseacutes l lexposimegravetre bi-voies SV102 de SVANTEK qui eacutequipeacute dune sonde SV25S permet la mesure du niveau sonore agrave lentreacutee de loreille simulta-neacutement avec celle du niveau sonore au niveau de leacutepaule Il est deacutedieacute aux serre-tecircte (casques anti-bruit) l le systegraveme E-A-Rfittrade de 3Mtrade constitueacute dun doublet micropho-nique permettant la mesure simul-taneacutee de la pression sonore au plus pregraves du tympan et de celle du champ incident au niveau du pavillon de loreille Il ne fonctionne qursquoavec des bouchons speacutecialement conccedilus pour les tests de marque 3Mtrade Il est

agrave noter que drsquoapregraves ce fabricant ces bouchons destineacutes aux tests sont acoustiquement identiques agrave ceux utiliseacutes en situation reacuteelle l le systegraveme SafetyMeter de PHO-NAK non testeacute dans cette eacutetude

La figure 1 montre une classification des meacutethodes de mesure de lrsquoatteacute-nuation drsquoun PICB

EacuteVALUATION DE LA PREacuteCISION DES PRINCIPAUX SYSTEgraveMES DISPONIBLESLrsquoINRS a eacutevalueacute la preacutecision de 4 systegravemes commerciaux (CAPA VeriPROtrade SVANTEK et E-A-Rfittrade) par rapport aux meacutethodes de reacutefeacute-rence REAT et MIRE

Dans ce cadre 20 sujets ont parti-cipeacute afin de tester 6 types de bou-chons 2 preacute-mouleacutes (3M Pushrsquointrade et 3M Ultrafittrade 20) 2 formables en mousse (3M E-A-R Classictrade et 3M Yellow Neonstrade) 2 BMI (COTRAL Micra et API Cristal) et 2 serre-tecircte (Abbey Silverline et Clarity C3 de SVANTEK) l Le systegraveme SVANTEK deacutedieacute aux serre-tecircte montre des atteacutenua-tions bien correacuteleacutees avec celles de la meacutethode MIRE En moyenne sur les 2 serre-tecircte les diffeacuterences entre SVANTEK et MIRE ou REAT vont de 25 agrave 35 dB Les reacutesultats sont donc tregraves satisfaisants Lrsquoatteacutenuation est geacuteneacuteralement sous-eacutevalueacutee par rapport aux meacutethodes de reacutefeacuterence ce qui va dans le sens de la preacuteven-

Fig 1 Meacutethodes de mesure de lrsquoatteacutenuation drsquoun PICB testeacutees dans lrsquoeacutetude

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014106

MISE AU POINT

Efficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes deacutevaluation personnelle et in situ disponibles et leur preacutecision

tion pour les salarieacutes Le systegraveme SVANTEK constitue donc un moyen convenable de veacuterifier lrsquoefficaciteacute drsquoun serre-tecirctel Le systegraveme E-A-Rfittrade deacutedieacute agrave des bouchons speacutecifiques de marque 3Mtrade montre des valeurs moyennes bien correacuteleacutees aux mesures REAT Les reacutesultats sont assez similaires pour les 4 types de bouchons drsquooreille tes-teacutes et montrent des eacutecarts-types par rapport agrave REAT srsquoeacutelevant souvent agrave 5 ou 6 dB Agrave lrsquoeacutechelle drsquoune popula-tion ce systegraveme est donc utilisable En revanche agrave lrsquoeacutechelle individuelle lrsquoatteacutenuation eacutevalueacutee est entacheacutee drsquoune incertitude non neacutegligeable De ce fait ce reacutesultat doit ecirctre pris avec preacutecaution En effet une marge de 1 ou 2 eacutecarts-types soit 5 agrave 10 dB est agrave prendre en compte sur une mesure individuellel Le systegraveme CAPA deacutedieacute aux BMI donne des reacutesultats conformes agrave la

meacutethode REAT agrave partir de 500 Hz et les valeurs drsquoatteacutenuation indi-viduelles donnent un faible eacutecart moyen (lt 4 dB) En revanche lrsquoeacutecart-type varie comme pour E-A-Rfittrade de 5 agrave 6 dB Cette meacutethode subjec-tive est difficile agrave reacutealiser les sujets doivent reacuteagir rapidement puisque les seuils sont uniquement mon-tants or tous ne semblent pas aptes agrave le faire surtout aux basses freacutequences Comme pour le sys-tegraveme preacuteceacutedent (E-A-Rfittrade) il est neacutecessaire de consideacuterer qursquoune valeur individuelle est obtenue agrave 5 ou 10 dB pregravesl Le systegraveme VeriPROtrade deacutedieacute aux bouchons drsquooreille a donneacute des reacutesultats plus deacutecevants que les 3 premiers Les valeurs moyennes obtenues avec ce systegraveme ne sont pas suffisamment proches de la meacutethode REAT En effet lrsquoeacutecart agrave chaque freacutequence testeacutee peut

atteindre 11 dB et lrsquoeacutecart-type sur lrsquoensemble des sujets varie de 2 agrave 7 dB De plus chez pregraves de la moitieacute des sujets les courbes drsquoatteacutenuation preacutesentent des traceacutes croissants ou deacutecroissants de maniegravere aleacuteatoire lors du passage drsquoune freacutequence de test agrave la suivante Or normalement plus la freacutequence augmente plus le bouchon passif homogegravene (utiliseacute ici pour les tests) protegravege Il sem-blerait que lrsquoeacutequilibrage des sons ressentis entre les 2 oreilles soit dif-ficile agrave effectuer pour une partie de la population Le systegraveme nrsquoest donc pas utilisable en lrsquoeacutetat pour veacuteri-fier que lrsquoatteacutenuation afficheacutee par les fabricants est bien obtenue par nrsquoimporte quel porteur de bouchon drsquooreilleLa figure 2 syntheacutetise les valeurs moyennes et eacutecarts-types (pour les atteacutenuations globales) obtenus lors de lrsquoeacutetude

Fig 2 Comparaison des atteacutenuations mesureacutees (moyennes et eacutecarts-types) par la reacutefeacuterence et par les systegravemes commerciaux pour chaque protecteur testeacute

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 107

DISCUSSION DES REacuteSULTATS OBTENUSDans cette eacutetude 3 systegravemes commerciaux (CAPA E-A-Rfittrade et SVANTEK) preacutesentent des valeurs moyennes drsquoatteacutenuation accep-tables par rapport agrave celles obtenues avec les meacutethodes de reacutefeacuterence Les incertitudes constateacutees ici - moyen-nement importantes - peuvent ecirctre mises en balance avec la plus grande faciliteacute et la plus grande rapiditeacute de mise en œuvre de ces meacutethodes commercialesLes reacutesultats ont eacuteteacute obtenus dans des conditions expeacuterimentales controcircleacutees et avec des sujets entraicirc-neacutes agrave passer des tests de reacutefeacuterence REAT et MIRE Dans lrsquoentreprise le meacutedecin du travail ou le preacuteventeur peuvent ecirctre confronteacutes agrave des condi-tions parfois moins favorables mauvaise qualiteacute acoustique du lieu drsquoessai peu de temps passeacute agrave faire les essais Lrsquoutilisation des meacutethodes commercialiseacutees dans des conditions expeacuterimentales deacutegradeacutees risque alors de fournir des reacutesultats encore plus disperseacutes Aussi il peut ecirctre utile de reacutepeacuteter la mesure 1 ou 2 fois afin drsquoameacuteliorer la prise en main du systegraveme par le salarieacuteMecircme si elles paraissent impor-tantes les incertitudes pour une meacutethode donneacutee comme drsquoailleurs les variations drsquoune meacutethode agrave une autre sont intrinsegraveques agrave des mesures effectueacutees sur des ecirctres humains Elles peuvent avoir pour origine des facteurs subjectifs telle la capaciteacute variable drsquoun sujet agrave lrsquoautre agrave effectuer correctement un audiogramme Des facteurs objec-tifs peuvent intervenir variabi-liteacute du positionnement drsquoun micro-phone miniature dans un conduit auditif positionnement et reposi-tionnement drsquoun bouchon entre plusieurs essais

Les systegravemes CAPA E-A-Rfittrade et SVANTEK sont drsquoapregraves ces reacutesultats comparables avec des meacutethodes drsquoestimation sans mesure [3] Tou-tefois lrsquoutilisation de ces meacutethodes commerciales sur le poste de tra-vail donne lrsquoavantage de former le salarieacute agrave la bonne mise en place du PICB (surtout pour les bouchons) elles portent drsquoailleurs en anglais un nom geacuteneacuterique fit-check ou controcircle de la mise en place Elles peuvent eacutegalement contribuer agrave une meilleure motivation du laquo bon port raquo de ces protecteurs Il peut ecirctre tregraves utile que le travailleur se rende compte de la neacutecessiteacute de mesurer lrsquoatteacutenuation du PICB En effet le simple fait de le porter (surtout pour un bouchon) nrsquoest pas un gage de protection lrsquoatteacutenuation drsquoun PICB mal mis peut ecirctre nulle De mecircme le bouchon peut ne pas ecirctre appro-prieacute agrave la morphologie du salarieacute agrave sa tacircche ou agrave lrsquoexposition (risque de sous- ou de surprotection) Bonne adaptation peacutedagogie et motiva-tion ce triptyque reacutesume lrsquointeacuterecirct de ces meacutethodes pour le meacutedecin du travail

CONCLUSIONLorsque les actions de preacutevention collective ne permettent pas de reacuteduire suffisamment lrsquoexposition du travailleur au bruit le recours agrave des PICB est agrave eacutevaluer Lrsquoobjectif est drsquoobtenir une protection adeacutequate adapteacutee agrave lrsquohomme agrave sa tacircche et agrave son environnement (ambiance thermique risque chimiquehellip) com-prenant bien entendu le bruit drsquoex-position Le niveau de protection nrsquoest donc qursquoun des paramegravetres de choix du protecteur Lrsquoeacutetude montre que le niveau de protection peut ecirctre estimeacute pour une personne donneacutee et un pro-tecteur donneacute par certaines des

meacutethodes commerciales proposeacutees aujourdrsquohui par les fabricants de PICB Il convient de signaler que ce reacutesultat individuel est souvent enta-cheacute drsquoune incertitude de plusieurs dB

BIBLIOGRAPHIE

1 | KUSY A - Affaiblissement acoustique in situ des protecteurs individuels contre le bruit Eacutetude bibliographique Note documentaire ND 2295 Hyg Seacutecur Trav Cah Notes Doc 2008 212 43-592 | Acoustique Protecteurs individuels contre le bruit Partie 1 Meacutethode subjective de mesurage de lrsquoaffaiblissement acoustique Norme franccedilaise homologueacutee NF EN 24869-1 ISO 4869-1 Feacutevrier 1993 Indice de classement S 31-062-1 Paris-La Deacutefense AFNOR 1993 9 p

3 | KUSY A ARZ JP GOZZO J - Valeurs limites dexposition au bruit et port de protecteurs individuels Preacuteconisations de lINRS 2e eacutedition Fiche pratique de seacutecuriteacute ED 133 Paris INRS 2012 4 p4 | Acoustique Deacutetermination de lrsquoexposition sonore due agrave des sources sonores placeacutees agrave proximiteacute de lrsquooreille Partie 1 technique du microphone placeacute dans une oreille reacuteelle (technique MIRE) Norme franccedilaise homologueacutee NF EN ISO 11904-1 Aoucirct 2003 Indice de classement S 31-066-1 Paris-La Deacutefense AFNOR 2003 32 p

POUR EN SAVOIR + Bruit Petit agrave petit le bruit rend sourd INRS 2013

(wwwinrsfraccueilrisquesphenomene-physiquebruithtml) Protection individuelle contre le bruit Faire obstacle au

niveau de lrsquooreille ou obturer le conduit auditif INRS 2011 (wwwinrsfraccueildemarchesavoir-faireprotection-individuellebruithtml)

Bruit Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail (wwwrst-sante-travailfrrstheadersujets-az_parindexhtmlrechercheIndexAZ=bruit___BRUIT)

3OUTILSREPEgraveRES

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

VOS QUESTIONSNOS REacutePONSES

P 109

P 123

P 127

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

Allergologie-pneumologie professionnelleAL

LERG

OLO

GIE

PROF

ESSIO

NNEL

LE

109

MOTS CLEacuteS Affection respiratoire sulfite industrie agroalimentaire industrie pharmaceutique teinturerie industrie textile eau useacutee caoutchouc allergie asthme

AUTEUR E Penven praticien hospitalier Centre de consultation de pathologies professionnelles CHU de Nancy

Asthme professionnel aux sulfites

Les sulfites sels de lrsquoanhydride sulfureux (SO2) sont utiliseacutes dans de nombreux secteurs drsquoactiviteacute notamment pour leurs proprieacuteteacutes antiseptiques et anti-oxydantesSi lrsquointoleacuterance aux sulfites notamment chez les sujets asthmatiques est bien connue lors de lrsquoingestion drsquoaliments ou de boissons ou lors de lrsquoadministration de produits pharmaceutiques en contenant seuls quelques cas drsquoasthme induit par lrsquousage professionnel de sulfites ont eacuteteacute rapporteacutes dans la litteacuterature ces 25 derniegraveres anneacutees Drsquoun point de vue physiopathologique plusieurs hypothegraveses ont eacuteteacute proposeacutees pour expliquer la genegravese ou lrsquoaggravation drsquoun asthme par les sulfites mais aucune ne semble pouvoir expliquer agrave elle seule la diversiteacute des manifestations cliniques observeacutees ni leur variabiliteacute en terme de seacuteveacuteriteacute ou de sensibiliteacute individuelle Les eacuteleacutements anamnestiques plaident parfois pour une origine purement irritative lorsque la manipulation de solutions de sulfites provoque des deacutegagements importants de SO2 dans lrsquoenvironnement de travail Dans drsquoautres cas lrsquoasthme apparaicirct apregraves un long temps de latence et en dehors de toute exposition accidentelle ce qui serait plutocirct en faveur drsquoun meacutecanisme immuno-allergiqueLe diagnostic eacutetiologique repose sur lrsquohistoire meacutedicale la mise en eacutevidence drsquoune rythmiciteacute professionnelle et si possible sur un test drsquoexposition reacutealiste positifLa preacutevention doit en particulier srsquoattacher agrave eacuteviter la creacuteation de conditions favorables agrave la libeacuteration atmospheacuterique de fortes quantiteacutes de SO2Cette fiche annule et remplace la TR ndeg 17 du mecircme nom

TR 56

Fig 1 Chimie des sulfites il existe un eacutequilibre chimique entre les ionssulfite (SO3 2-) bisulfite (HSO3 -) meacutetabisulfite (S2O5 2-) et lrsquoacide sulfureux (H2SO3 = forme hydrosoluble de lrsquoanhydride sulfureux [SO2]) La nature des composeacutes formeacutes anhydride sulfureux bisulfites ou sulfites deacutepend de la tempeacuterature du pHhellip libeacuteration de SO2 en milieu acide de sulfites et bisulfites au pH physiologique

Le terme de sulfites deacute-signe lrsquoensemble des sels du dioxyde de soufre ou anhydride sulfureux (SO2) On distingue les

sulfites neutres (sulfite de sodium Na2SO3 de potassium K2SO3) les sulfites acides ou bisulfites (bisul-fite de sodium NaHSO3 de potas-sium KHSO3) et les meacutetabisulfites ou pyrosulfites (meacutetabisulfite de sodium Na2S2O5 de potassium K2S2O5)Le dioxyde de soufre et ses sels ont eacuteteacute utiliseacutes degraves lrsquoantiquiteacute notam-ment par les Grecs qui srsquoen ser-vaient en fumigation pour purifier lrsquointeacuterieur des maisons et par les Romains qui les utilisaient pour preacuteserver les tonneaux de vin des moisissures [1]Lorsqursquoils sont en solution les sul-fites partagent la chimie du SO2 et sont comme lui des agents reacuteduc-teurs puissants (figure 1)

K2S2O5

Na2SO3

SO2

H2O

OH-

OH-

H++

H+

H+

HSO3

H2SO3

radical sulfite

Meacutetabisulfite de potassium

Air

Milieu liquidien

Sulfite de sodium

Anhydride sulfureux

SO32-

-

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014110

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

Dans lrsquoindustrie agroalimentaire du fait de leurs proprieacuteteacutes antisep-tiques (antifongiques et antimi-crobiennes) et anti-oxydantes (ils srsquoopposent ainsi au brunissement des aliments) les sulfites sont au-jourdrsquohui des additifs tregraves reacutepan-dus appartenant agrave la seacuterie E220 agrave E228 On les retrouve notamment dans les boissons alcooliseacutees (biegravere cidre vin liqueurhellip) les jus de fruits les sirops les confi-tures et geleacutees les condiments (moutarde vinaigre cornichons) les fruits et leacutegumes secs ou en conserve les poissons seacutecheacutes les crustaceacutes certains plats preacutepareacutes (salades pommes de terre preacutepe-leacutees ou en flocons chipshellip) Depuis la directive 200013CE modifieacutee [2] concernant lrsquoeacutetiquetage des denreacutees alimentaires lrsquoanhydride sulfureux et les sulfites font par-tie de la liste des allergegravenes agrave deacuteclaration obligatoire et doivent ecirctre mentionneacutes dans la liste des ingreacutedients si leur teneur deacutepasse

10 mgkg-1 ou 10 mgL-1 (exprimeacutee en SO2)Dans lrsquoindustrie pharmaceutique des sulfites sont eacutegalement inclus en tant que conservateurs dans de nombreuses preacuteparations galeacuteniques tels que des collyres des antibiotiques des antideacute-presseurs des corticoiumldes des sympathomimeacutetiques des anes-theacutesiques locaux ou encore des poches drsquoalimentation parenteacute-rale Leur preacutesence est obligatoire-ment mentionneacutee dans la notice du meacutedicament La preacutesence de sulfites est noteacutee eacutegalement dans certains produits cosmeacutetiques tels que des preacutepara-tions pour coloration ou deacutecolora-tion capillaire des cregravemes de soin ou des parfums De nombreux autres domaines industriels emploient des sulfites comme la blanchisserie pour la neutralisation du chlore la fabri-cation de pacircte agrave papier pour hydro-lyser et dissoudre la lignine la tan-

gt SECTEURS INDUSTRIELS UTILISANT DES SULFITES (DrsquoAPREgraveS VALLY ET AL [ 3])

SECTEUR DrsquoACTIVITEacute USAGE DES SULFITES

Industrie agroalimentaire - agent conservateur et anti-oxydant- agent steacuterilisant au cours du processus de fermentation dans la production de vin biegravere et spiritueux

Industrie pharmaceutique agent conservateur

Teinturerie blanchisserie agent deacutecolorant et anti-chloreTannerie agent solubilisant des tannins et oxydant des solutions de chrome

Textile agent blanchissant deacutesulfurisant et anti-chlore

Extraction miniegravere agent de traitement du minerai

Industrie de la pacircte agrave papier agent de traitement de leau et blanchiment du bois

Traitement des eaux useacutees agent deacutesinfectant et reacuteducteur des sels de chrome

Industrie chimique agent de sulfonation et de sulfomeacutethylation

Industrie du caoutchouc agent anticoagulant

Deacuteveloppement photographique agent fixateur

Tableau I

DONNEacuteES DE LA LITTEacuteRATURELes premiers cas drsquointoleacuterance apregraves ingestion de boissons ali-ments ou meacutedicaments riches en sulfites ont eacuteteacute rapporteacutes au deacutebut des anneacutees 70 [4] De nombreux symptocircmes ont ainsi eacuteteacute rappor-teacutes parmi lesquels des eacuteruptions cutaneacutees urticariennes et eczeacutema-tiformes des troubles intestinaux (douleurs abdominales diarrheacutees) des pousseacutees hypotensives voire des chocs anaphylactiques Les manifestations cliniques les plus freacutequentes restent toutefois des crises bronchospastiques aigueumls survenant chez des sujets asthma-tiques [5] Lrsquointoleacuterance aux sulfites toucherait 3 agrave 10 drsquoentre eux [6

nerie pour preacuteparer les peaux la teinturerie pour eacuteliminer lrsquoexcegraves de colorant le deacuteveloppement photo-graphique pour conserver le reacuteveacutela-teurhellip (tableau I)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 111

7] et serait encore plus freacutequente chez les asthmatiques eacutegalement intoleacuterants agrave lrsquoaspirine et aux anti-inflammatoires non steacuteroiumldiens (AINS) [8]Les premiers cas drsquoasthme pro-fessionnel attribueacute agrave lrsquoinhalation de sulfites ont eacuteteacute rapporteacutes par Reygagne en 1990 dans le secteur de la blanchisserie [9] et depuis seule une vingtaine de cas a eacuteteacute publieacutee (tableau II pages 112 agrave 115) Sur le plan eacutepideacutemiologique un excegraves de risque drsquoasthme a eacuteteacute observeacute chez des ouvriers de lrsquoin-dustrie de la pacircte agrave papier mani-pulant des sulfites et ainsi exposeacutes au SO2 mais eacutegalement dans une moindre mesure agrave drsquoautres gaz irritants tels que lrsquoammoniac ou le chlore [19] En revanche il nrsquoy a pas de donneacutees eacutepideacutemiologiques concernant lrsquoasthme profession-nel induit speacutecifiquement par les sulfites Les circonstances drsquoexposition pro-fessionnelle aux sulfites associeacutees agrave lrsquoapparition ou lrsquoaggravation de ma-ladies asthmatiques sont varieacuteesDans le domaine de la blanchis-serie deux des cas rapporteacutes concernent des ouvriers preacuteparant eux-mecircmes des solutions agrave base de sulfites qursquoils introduisent ensuite dans les machines de lavage afin de neutraliser lrsquoaction du chlore [9 11] Le troisiegraveme est observeacute chez une ouvriegravere chargeacutee du pliage du linge en sortie de machine [9]Testud et al ont publieacute en 2000 six observations de rhinite et drsquoasthme en relation avec les acti-viteacutes de sulfitage du vin effectueacutees par des cavistes [14] Ces opeacuterations reacutealiseacutees peacuteriodiquement agrave diffeacute-rentes eacutetapes de la vinification afin de bloquer la fermentation malo-lactique conserver les arocircmes et preacuteserver la couleur du vin font appel agrave du SO2 liqueacutefieacute ou agrave des

solutions aqueuses de bisulfites de potassium ou drsquoammonium Elles exposent potentiellement les opeacuterateurs agrave des concentrations atmospheacuteriques transitoirement eacuteleveacutees de SO2 Lrsquoeacutequipe de Tes-tud a ainsi constateacute que 80 des mesures atmospheacuteriques de SO2 effectueacutees lors drsquoopeacuterations de sul-fitage deacutepassaient parfois tregraves nettement la valeur limite court terme (VLCT) de 5 ppm (des taux supeacuterieurs agrave 20 ppm sont mecircme enregistreacutes) Lrsquousage drsquoune solution de bisulfite drsquoammonium sel plus stable permettrait de reacuteduire la libeacuteration de SO2 [14]Trois des cas drsquoasthme profession-nel publieacutes concernent des marins pecirccheurs speacutecialiseacutes dans la pecircche de crustaceacutes et ameneacutes agrave saupou-drer leurs prises de sels de sulfites ou agrave les plonger dans un bac rem-pli drsquoune solution de sulfites afin drsquoen assurer la conservation [15 agrave 18] La preacuteparation approximative des solutions parfois tregraves concen-treacutees en sulfites et leur utilisation en milieu confineacute peuvent aboutir agrave drsquoimportants deacutegagements de SO2 Crsquoest ce que semble indiquer le taux de 40 ppm de SO2 qui a eacuteteacute mesureacute dans la cabine de test par lrsquoeacutequipe de Steiner apregraves seule-ment 15 min drsquoexposition agrave une so-lution de meacutetabisulfite de sodium preacutepareacutee dans les conditions habi-tuelles de travail lors drsquoun test de provocation bronchique reacutealiste Atkinson et al ont drsquoailleurs rap-porteacute le cas de deux marins pecirc-cheurs deacuteceacutedeacutes brutalement drsquoun œdegraveme pulmonaire aigu leacutesionnel survenu au cours drsquoune opeacuteration de sulfitage reacutealiseacutee agrave fond de cale et attribueacute agrave une intoxication mas-sive au SO2 [20]Drsquoautres cas ont eacuteteacute rapporteacutes entre autres chez des ouvriegraveres dans une conserverie de crevettes [17] un

employeacute dans lrsquoindustrie agroali-mentaire saupoudrant de sels de bisulfites des pommes de terre pe-leacutees [13] un photographe reacutealisant lui-mecircme le deacuteveloppement de ses clicheacutes argentiques [12] une mani-pulatrice en radiologie [16] ou un imprimeur manipulant du papier blanchi aux sulfites [12]Si le plus souvent le diagnostic drsquoasthme professionnel aux sul-fites est confirmeacute par un ou plu-sieurs tests de provocation bron-chique reacutealistes positifs [9 11 13 agrave 17] dans drsquoautres cas celui-ci repose uniquement sur lrsquoanamnegravese et la cineacutetique drsquoeacutevolution des symp-tocircmes par rapport agrave lrsquoexposition professionnelle aux sulfites [10 14 17 18] Dans les cas rapporteacutes par

Cuverie et stockage de vin dans le Bordelais

copy Gaeumll KerbaolINRS

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014112

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

gt DESCRIPTION DES CAS RAPPORTEacuteS DrsquoASTHME PROFESSIONNEL ATTRIBUEacute AUX SULFITES

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Reygagne et al 1990

[9]

Femme de 50 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 6 ans

Asthme Non Non Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 10

Chute de 30 du VEMS 2 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Chute de 30 du VEMS 4 h apregraves la fin de lrsquoexposition

Changement de poste et arrecirct de lrsquoexposition

professionnelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Femme de 43 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 10 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens

Non Eacutevaporation agrave chaud (60 degC) drsquoune solution de MBS

de sodium (dilution NR)

Chute de 30 du VEMS 20 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Non Poursuite du travail au mecircme poste

Aggravation progressive de lasthme

Valero et al 1993

[10]

Homme acircge NR

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

Rhinite et asthme

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non NR NR

Peacutelerin et al 1994

[11]

Homme de 28 ans

Ouvrier en blanchisserie depuis 2 ans

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes drsquoune solution de MBS

Bronchospasme aigu apregraves quelques minutes

drsquoexposition

2 eacutepisodes broncho- spastiques au cours des 24 h suivant la fin de lrsquoexposition

Licenciement pour inap-titude meacutedicale au poste

de travail et arrecirct de lexposition profession-

nelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Vallon et al 1995

[12]

Femme de 36 ans

Ingeacutenieur dans une entreprise

de fabrication de boissons (sirops liqueurshellip)

Rhinite Non Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme de 41 ans

Ouvrier drsquoimprimerie depuis 20 ans

Asthme et eczeacutema des

mains

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme acircge NR

Photographe de presse depuis plusieurs anneacutees

Asthme et urticaire

Non Non test drsquoactivation des baso-philes positif vis-agrave-vis drsquoun

conjugueacute sulfonyl-HSA

NR NR

Malo et al 1995

[13]

Homme de 27 ans

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

depuis 4 semaines

Rhino- conjonctivite

et asthme

Non Non prick-test au meacutetabisulfite de sodium

(01 1 et 10 mgmL-1) neacutegatifs

Plusieurs tests reacutealiseacutes aeacuterosolisation de MBS de

sodium agrave 1 et 10 neacutebuli-sation dune solution de MBS

de sodium agrave 62 mgmL-1

Chute gt 20 du VEMS apregraves 35 s (aeacuterosol agrave 10 ) et 4 min

(aeacuterosol agrave 1 ) chute de 42 du VEMS apregraves 90 s (solution agrave 62 mgmL-1 )

Pas de reacuteaction retardeacutee au cours des 24 h suivant la fin

de chaque test

Deacutepart de lentreprise au bout de quelques mois

du fait de la gecircne respira-toire et ORL

Agrave 6 mois de larrecirct de lexposition disparition des symptocircmes dasthme

Testud et al 2000

[14]

Homme de 54 ans

Caviste depuis 30 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais arrecirct des opeacuterations de sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 47 ans

Caviste depuis 23 ans

Rhinite et asthmel

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais ameacutelioration de la ventilation geacuteneacuterale et remplacement de la so-lution de MBS de sodium par du MBS dammonium

Agrave un an disparition des symptocircmes de rhinite et

dasthme

Homme de 57 ans

Caviste depuis 11 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Inaptitude meacutedicale au poste de caviste

NR

Homme de 34 ans

Caviste depuis quelques semaines

Asthme Sensibilisation aux acariens et

aux phanegraveres de chat et de chien

Oui (asthme de lenfance

disparu agrave ladolescence)

Poursuite de lactiviteacute de caviste mais remplace-ment du MBS de potas-

sium par du bisulfite dammonium et usage

dun masque agrave cartouche lors des opeacuterations de

sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 22 ans

Stagiaire dans le secteur viticole

Asthme Sensibilisation aux acariens aux plumes aux pol-lens de gramineacutee

et de plantain

Oui (asthme de lenfance

toujours actif)

Inaptitude meacutedicale aux travaux de vinification

NR

Homme de 48 ans

Caviste depuis 25 ans

Asthme Non Non Aeacuterosolisation de SO2 Chute gt 20 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR Inaptitude meacutedicale aux poste de caviste et

reclassement sur un poste de jardinier

Agrave 2 ans ameacutelioration du niveau dhyperreacuteactiviteacute bronchique mais persis-

tance de lasthme

Tableau II

VEMS volume expiratoire maximal par seconde MBS meacutetabisulfite NR non renseigneacute

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 113

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Reygagne et al 1990

[9]

Femme de 50 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 6 ans

Asthme Non Non Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 10

Chute de 30 du VEMS 2 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Chute de 30 du VEMS 4 h apregraves la fin de lrsquoexposition

Changement de poste et arrecirct de lrsquoexposition

professionnelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Femme de 43 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 10 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens

Non Eacutevaporation agrave chaud (60 degC) drsquoune solution de MBS

de sodium (dilution NR)

Chute de 30 du VEMS 20 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Non Poursuite du travail au mecircme poste

Aggravation progressive de lasthme

Valero et al 1993

[10]

Homme acircge NR

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

Rhinite et asthme

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non NR NR

Peacutelerin et al 1994

[11]

Homme de 28 ans

Ouvrier en blanchisserie depuis 2 ans

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes drsquoune solution de MBS

Bronchospasme aigu apregraves quelques minutes

drsquoexposition

2 eacutepisodes broncho- spastiques au cours des 24 h suivant la fin de lrsquoexposition

Licenciement pour inap-titude meacutedicale au poste

de travail et arrecirct de lexposition profession-

nelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Vallon et al 1995

[12]

Femme de 36 ans

Ingeacutenieur dans une entreprise

de fabrication de boissons (sirops liqueurshellip)

Rhinite Non Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme de 41 ans

Ouvrier drsquoimprimerie depuis 20 ans

Asthme et eczeacutema des

mains

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme acircge NR

Photographe de presse depuis plusieurs anneacutees

Asthme et urticaire

Non Non test drsquoactivation des baso-philes positif vis-agrave-vis drsquoun

conjugueacute sulfonyl-HSA

NR NR

Malo et al 1995

[13]

Homme de 27 ans

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

depuis 4 semaines

Rhino- conjonctivite

et asthme

Non Non prick-test au meacutetabisulfite de sodium

(01 1 et 10 mgmL-1) neacutegatifs

Plusieurs tests reacutealiseacutes aeacuterosolisation de MBS de

sodium agrave 1 et 10 neacutebuli-sation dune solution de MBS

de sodium agrave 62 mgmL-1

Chute gt 20 du VEMS apregraves 35 s (aeacuterosol agrave 10 ) et 4 min

(aeacuterosol agrave 1 ) chute de 42 du VEMS apregraves 90 s (solution agrave 62 mgmL-1 )

Pas de reacuteaction retardeacutee au cours des 24 h suivant la fin

de chaque test

Deacutepart de lentreprise au bout de quelques mois

du fait de la gecircne respira-toire et ORL

Agrave 6 mois de larrecirct de lexposition disparition des symptocircmes dasthme

Testud et al 2000

[14]

Homme de 54 ans

Caviste depuis 30 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais arrecirct des opeacuterations de sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 47 ans

Caviste depuis 23 ans

Rhinite et asthmel

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais ameacutelioration de la ventilation geacuteneacuterale et remplacement de la so-lution de MBS de sodium par du MBS dammonium

Agrave un an disparition des symptocircmes de rhinite et

dasthme

Homme de 57 ans

Caviste depuis 11 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Inaptitude meacutedicale au poste de caviste

NR

Homme de 34 ans

Caviste depuis quelques semaines

Asthme Sensibilisation aux acariens et

aux phanegraveres de chat et de chien

Oui (asthme de lenfance

disparu agrave ladolescence)

Poursuite de lactiviteacute de caviste mais remplace-ment du MBS de potas-

sium par du bisulfite dammonium et usage

dun masque agrave cartouche lors des opeacuterations de

sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 22 ans

Stagiaire dans le secteur viticole

Asthme Sensibilisation aux acariens aux plumes aux pol-lens de gramineacutee

et de plantain

Oui (asthme de lenfance

toujours actif)

Inaptitude meacutedicale aux travaux de vinification

NR

Homme de 48 ans

Caviste depuis 25 ans

Asthme Non Non Aeacuterosolisation de SO2 Chute gt 20 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR Inaptitude meacutedicale aux poste de caviste et

reclassement sur un poste de jardinier

Agrave 2 ans ameacutelioration du niveau dhyperreacuteactiviteacute bronchique mais persis-

tance de lasthme

SUITE DU TABLEAU II PAGES SUIVANTES

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014114

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Madsen et al 2004

[15]

Homme de 31 ans

Pecirccheur de homards Asthme Non Non Prick-test au MBS de sodium neacutegatif

Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 2

Chute de 21 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR NR NR

Merget et al 2005

[16]

Femme de 37 ans

Manipulatrice radio depuis 2 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens aux phanegraveres de chat et aux pollens de

gramineacutees

Rhinite depuis 5 ans

Plusieurs tests sont reacutealiseacutes transvasements reacutepeacuteteacutes

dune solution de fixation radiographique renfermant

du MBS de sodium neacutebulisation dune solution

de MBS de sodium

Chute significative du VEMS au bout de quelques

minutes dexposition agrave chaque test

NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 2 ans disparition des symptocircmes dasthme

Steiner et al 2008

[17]

Homme de 44 ans

Pecirccheur en mer Asthme et prurit

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes dune solution deau de mer

et de MBS de sodium (dilution non preacuteciseacutee mais

identique au poste de travail)

Chute de 30 du VEMS apregraves quelques minutes

dexposition

NR Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct

de la manipulation de solution de MBS

de sodium

Agrave 2 ans persistance de lasthme malgreacute

reacuteduction de la freacutequence des crises

Femme de 43 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis 16 ans

Asthme NR NR Poursuite de lactiviteacute mais substitution de la solution de MBS de

sodium

Apregraves quelques mois persistance de lasthme malgreacute reacuteduction de la

freacutequence des crises

Femme de 39 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis quelques jours

Asthme et dysphonie

NR NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 5 ans persistance dun asthme relativement

seacutevegravere

Pougnet et al 2010

[18]

Homme de 53 ans

Pecirccheur de langoustines Asthme Non Non Prick et patch tests au MBS de sodium neacutegatifs dosage

des IgE speacutecifiques du sulfite de sodium neacutegatif

Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct de la

manipulation de solution de MBS de sodium

Apregraves quelques mois disparition des

symptocircmes dasthme

Suite tableau II

Vallon le diagnostic repose sur la positiviteacute du test drsquoactivation des basophiles vis-agrave-vis drsquoun composeacute chimique constitueacute drsquoun groupe-ment sulfonyle conjugueacute agrave lrsquoalbu-mine seacuterique humaine (sulfonyl-HSA)Seules six observations concernent des sujets atopiques dont trois rap-portent un anteacuteceacutedent drsquoasthme ou de rhinite Aucun nrsquoeacutetait semble-t-il sujet agrave une intoleacuterance digestive aux sulfites ou aux AINS avant le deacutebut de lrsquoexposition profession-nelle aux sulfites Les asthmatiques ont vu leur maladie se reacuteactiver ou srsquoexacerber degraves le deacutebut de lrsquoexpo-sition ce qui souligne la sensibi-liteacute accrue de certains asthmatiques aux sulfites Les travailleurs sans anteacuteceacutedent drsquoasthme preacutealable peuvent eacutega-

lement ecirctre toucheacutes en particu-lier lors drsquoune exposition unique agrave forte concentration ou drsquoexpo-sition reacutepeacuteteacutee agrave des doses moins importantes favorisant respecti-vement le deacuteveloppement drsquoun asthme irritatif aigu (Reactive Airways Dysfunction Syndrome RADS) ou drsquoun low-dose RADS

PHYSIOPATHOLOGIESur le plan meacutecanistique certains auteurs mettent en avant des eacuteleacute-ments diagnostiques plutocirct en fa-veur drsquoune origine immunologique voire immuno-allergologique Crsquoest le cas de Reygagne et al [9] et de Pelerin et al [11] pour qui une reacuteac-tion purement irritative aux sulfites ou au SO2 qursquoils deacutegagent ne peut expliquer les reacuteactions bronchos-

pastiques retardeacutees observeacutees lors des tests de provocation bronchique reacutealistes reacutealiseacutes chez leurs patients Pour Vallon et al [12] lrsquoactivation des basophiles extraits du seacuterum de ses patients par un conjugueacute sulfonyl-HSA plaide en faveur drsquoune hyper-sensibiliteacute immuno-allergique aux sulfites meacutedieacutee par les IgE Toutefois depuis des eacutetudes expeacute-rimentales ont montreacute que les ions sulfites peuvent induire une acti-vation non IgE-meacutedieacutee de cellules granulomateuses pro-inflamma-toires ce qui pourrait remettre en question les conclusions de Vallon et al[12] Dautres cas ont eacuteteacute consideacutereacutes comme des asthmes par irritation (asthmes induits par les irritants) Un asthme irritatif aigu (syndrome dirritation bronchique aigu RADS)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 115

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Madsen et al 2004

[15]

Homme de 31 ans

Pecirccheur de homards Asthme Non Non Prick-test au MBS de sodium neacutegatif

Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 2

Chute de 21 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR NR NR

Merget et al 2005

[16]

Femme de 37 ans

Manipulatrice radio depuis 2 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens aux phanegraveres de chat et aux pollens de

gramineacutees

Rhinite depuis 5 ans

Plusieurs tests sont reacutealiseacutes transvasements reacutepeacuteteacutes

dune solution de fixation radiographique renfermant

du MBS de sodium neacutebulisation dune solution

de MBS de sodium

Chute significative du VEMS au bout de quelques

minutes dexposition agrave chaque test

NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 2 ans disparition des symptocircmes dasthme

Steiner et al 2008

[17]

Homme de 44 ans

Pecirccheur en mer Asthme et prurit

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes dune solution deau de mer

et de MBS de sodium (dilution non preacuteciseacutee mais

identique au poste de travail)

Chute de 30 du VEMS apregraves quelques minutes

dexposition

NR Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct

de la manipulation de solution de MBS

de sodium

Agrave 2 ans persistance de lasthme malgreacute

reacuteduction de la freacutequence des crises

Femme de 43 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis 16 ans

Asthme NR NR Poursuite de lactiviteacute mais substitution de la solution de MBS de

sodium

Apregraves quelques mois persistance de lasthme malgreacute reacuteduction de la

freacutequence des crises

Femme de 39 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis quelques jours

Asthme et dysphonie

NR NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 5 ans persistance dun asthme relativement

seacutevegravere

Pougnet et al 2010

[18]

Homme de 53 ans

Pecirccheur de langoustines Asthme Non Non Prick et patch tests au MBS de sodium neacutegatifs dosage

des IgE speacutecifiques du sulfite de sodium neacutegatif

Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct de la

manipulation de solution de MBS de sodium

Apregraves quelques mois disparition des

symptocircmes dasthme

peut survenir suite agrave un incident drsquoexposition agrave une concentration importante de SO2 Les premiers symptocircmes dasthme apparaissent de faccedilon concomitante agrave lexposi-tion ou rapidement apregraves [18] Un asthme irritatif de type low-dose RADS peut survenir du fait drsquoexposi-tions reacutepeacuteteacutees aveacutereacutees agrave des pics de concentrations de SO2 au cours des mois ou des anneacutees preacuteceacutedentes [14]Enfin diffeacuterents meacutecanismes im-munologiques impliquant le SO2 et les sulfites eux-mecircmes pourraient coexister et intervenir de faccedilon va-riable selon les individus et les cir-constances drsquoexposition aux sulfites

LIBEacuteRATION DE SO2Le SO2 est un gaz irritant puissant agrave lrsquoorigine drsquoirritation oculaire nasale et tracheacuteobronchique lors drsquoinhala-

tion de concentration supeacuterieure agrave 10 ppm Il a par ailleurs eacuteteacute deacutemontreacute expeacute-rimentalement qursquoil peut induire chez le sujet sain un broncho-spasme transitoire degraves 5 agrave 10 ppm [21] Chez le sujet asthmatique son effet bronchoconstricteur paraicirct encore plus preacutecoce degraves 1 ppm voire degraves 025 ppm en cas drsquoeffort physique modeacutereacute [22] Au-delagrave de 50 ppm il est possible de voir se deacutevelopper un veacuteritable asthme ir-ritatif aigu ou RADS quun asthme preacute-existant soit preacutesent ou non [23] Des cas de low-dose RADS ont eacutegalement eacuteteacute rapporteacutes chez des travailleurs exposeacutes de faccedilon reacutepeacute-teacutee agrave des pics de concentrations plus modeacutereacutes [14] Enfin une expo-sition massive (gt 100 ppm) peut provoquer une bronchiolite obli-

teacuterante ou un œdegraveme pulmonaire leacutesionnel pouvant ecirctre mortel [21] Les meacutecanismes agrave lrsquoorigine de lrsquoaction bronchoconstrictrice du SO2 agrave faible dose sont encore loin drsquoecirctre entiegraverement eacutelucideacutes Le fait que de nombreux agents theacutera-peutiques (β2-mimeacutetiques atropi-niques anti-leucotriegraveneshellip) agis-sant sur diffeacuterents meacutecanismes pro-inflammatoires et broncho-constricteurs sont susceptibles de bloquer en partie lrsquoeffet neacutefaste du SO2 sur lrsquoappareil bronchique plaide en faveur de la coexistence de plusieurs voies drsquoaction [24]Les hypothegraveses les mieux docu-menteacutees sont lrsquoinduction drsquoun reacute-flexe cholinergique par action sur la voie effeacuterente du systegraveme ner-veux parasympathique la stimula-tion des mastocytes avec libeacuteration

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014116

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

de meacutediateurs pro-inflammatoires et broncho-constricteurs ou encore un effet leacutesionnel direct sur les cel-lules de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique et les cellules musculaires lisses par peroxydation des lipides membra-naires [25 26] Lrsquoune des premiegraveres hypothegraveses avanceacutees pour expliquer le potentiel bronchoconstricteur des aliments riches en sulfites est la libeacuteration de SO2 favoriseacutee par la tempeacuterature relativement eacuteleveacutee et le taux drsquoaci-diteacute reacutegnant dans lrsquooropharynx et surtout lrsquoestomac En milieu profes-sionnel la manipulation de poudres ou de solutions concentreacutees de sul-fites peut eacutegalement engendrer la volatilisation de SO2 en quantiteacutes parfois importantes suivant les conditions hydriques thermiques et de ventilation des lieux [11 20 27] Toutefois Field et al [28] ont mon-treacute expeacuterimentalement que chez un sujet sensibiliseacute aux sulfites lrsquoinhalation drsquoun aeacuterosol de sulfites engendre une bronchoconstriction plus importante que lrsquoinhalation de SO2 seul agrave la mecircme concentration que celle de lrsquoaeacuterosol de sulfites Le SO2 libeacutereacute lors de lrsquoingestion ou de la manipulation de sulfites ne semble donc pas seul en cause dans les cas drsquoasthmes aux sulfites

REacuteACTION IMMUNO-ALLERGIQUE IGE-MEacuteDIEacuteEUne hypersensibiliteacute de type IgE a eacuteteacute eacutevoqueacutee dans certaines ob-servations de reacuteactions anaphy-lactiques ou asthmatiques apregraves ingestion de sulfites sur la positi-viteacute de tests cutaneacutes (prick-test ou intradermoreacuteaction) ou de tests drsquoactivation des basophiles [29 agrave 32] Toutefois la mise en eacutevidence drsquoIgE speacutecifiques des sulfites dans le seacuterum de sujets intoleacuterants srsquoest jusqursquoici reacuteveacuteleacute inconstante [33 34] Dans les rares cas publieacutes drsquoasthme professionnel attribueacutes agrave lrsquoinha-lation de sulfites ougrave des tests immuno-allergologiques ont eacuteteacute pratiqueacutes prick-tests et dosages drsquoIgE speacutecifiques se sont reacuteveacuteleacutes neacutegatifs Seule lrsquoeacutequipe de Vallon a observeacute des tests drsquoactivation des basophiles positifs vis-agrave-vis drsquoun composeacute chimique constitueacute drsquoun groupement sulfonyle conjugueacute agrave lrsquoalbumine seacuterique [12]

DEacuteFICIT EN SULFITE OXYDASEUne autre hypothegravese meacutecanis-tique a eacuteteacute avanceacutee pour expliquer pourquoi seul un petit nombre de sujets y compris parmi les asth-matiques seacutevegraveres deacuteveloppe une

intoleacuterance aux sulfites Un deacuteficit partiel en sulfite oxydase enzyme chargeacutee de lrsquooxydation des sulfites intracellulaires en sulfates inac-tifs a eacuteteacute observeacute chez des sujets intoleacuterants aux sulfites [35] Toute-fois il ne peut srsquoagir du seul meacuteca-nisme impliqueacute le deacuteficit complet en sulfite oxydase nrsquoeacutetant pas associeacute de faccedilon systeacutematique au deacuteveloppement drsquoun asthme aux sulfites

BLOCAGE DU MEacuteTABOLISME DE LrsquoACIDE ARACHIDONIQUELrsquointoleacuterance aux sulfites pourrait au moins partiellement srsquoexpli-quer par un meacutecanisme proche de celui impliqueacute dans lrsquointoleacuterance agrave lrsquoaspirine et aux AINS par le biais drsquoune interfeacuterence avec les voies meacutetaboliques de lrsquoacide arachido-nique aboutissant agrave un deacuteseacutequi-libre de production de prostaglan-dines pro-inflammatoires et agrave une surproduction de leucotriegravenes [36]

ACTION AGONISTE SUR LE REacuteCEPTEUR B2 DE LA BRADYKININELes sulfites pourraient eacutegalement avoir une action agoniste sur les reacute-cepteurs B2 pulmonaire de la bra-dykinine favorisant ainsi la bron-choconstriction et la production de mucus [37]

REacuteGULATION DE LA REacutePONSE IMMUNITAIRESur le long terme les sulfites semblent capables tout du moins in vitro drsquoinhiber la production de cytokines speacutecifiques de la reacuteponse immunitaire Th1 favo-risant ainsi lrsquoexpression drsquoune reacute-ponse Th2 connue pour jouer un rocircle preacutepondeacuterant dans lrsquoexpres-sion clinique des allergies IgE-meacute-dieacutees [38] Ceci pourrait expliquer le fait qursquoexpeacuterimentalement les sulfites peuvent favoriser la sensi-

Les lymphocytes Th1 produisent

des cytokines pro-inflammatoires qui activent les

macrophages et sont responsables

de limmuniteacute agrave meacutediation cellulaire

Les lymphocytes Th2 produisent des meacutediateurs

responsables de la production dimmu-

noglobulines Ig-E par les plasmocytes

et de lactivation des eacuteosinophiles

Deacutecoupe de tourteaux dans une usine de mareyage de crustaceacutes et coquillages

copy G

aeumll K

erba

olI

NRS

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 117

bilisation aux acariens et le deacuteve-loppement de manifestations al-lergiques en rapport chez la souris [39] Ces constatations si elles se veacuterifiaient pourraient impliquer la consommation accrue de sul-fites via lrsquoalimentation essentiel-lement dans lrsquoaugmentation de la freacutequence des allergies dans la population geacuteneacuterale drsquoapregraves cer-tains auteurs [38]

DIAGNOSTIC EN MILIEU DE TRAVAIL

DIAGNOSTIC POSITIFLrsquointerrogatoire est la phase cleacute du diagnostic Lrsquoasthme peut ecirctre eacutevoqueacute en cas de toux de siffle-ments de sensation fluctuante drsquooppression thoracique ou drsquoes-soufflement Une rhinite (eacuteternue-ments reacutepeacuteteacutes rhinorrheacutee occlu-sion nasale fluctuante prurit) etou une conjonctivite (rougeur larmoiement prurit oculaire) peuvent parfois lrsquoavoir preacuteceacutedeacute de plusieurs mois voire de plusieurs anneacutees Les symptocircmes drsquoasthme surviennent de faccedilon progressive ou paroxystique au cours de la journeacutee de travail ou en particu-lier dans le cas de la toux et des sifflements apparaitre preacutefeacuteren-tiellement le soir La mesure reacutepeacuteteacutee du deacutebit expi-ratoire de pointe (DEP) de faccedilon pluriquotidienne sur plusieurs se-maines peut permettre de confor-ter lrsquohypothegravese drsquoun asthme en lien avec le travail qursquoil soit ag-graveacute ou directement induit par lrsquoactiviteacute professionnelle Reacutealiseacute par le patient lui-mecircme le journal de DEP srsquoeffectue ideacutealement sur 4 agrave 6 semaines dont au moins 2 semaines non travailleacutees et com-prend au minimum 4 mesures Le programme danalyse informa-tique OASYS-2 peut aider agrave son

interpreacutetation en appreacuteciant sa qualiteacute intrinsegraveque et en calculant des indices et des algorithmes speacute-cifiques capables de deacuteterminer la probabiliteacute dasthme profession-nel [40] Il est eacutegalement possible drsquoobjectiver une alteacuteration pro-gressive du VEMS au cours drsquoune journeacutee ou drsquoune semaine de tra-vail en reacutealisant un suivi spiro-meacutetrique rapprocheacute sur le lieu de travail

DIAGNOSTIC EacuteTIOLOGIQUELe diagnostic drsquoasthme aux sulfites doit ecirctre eacutevoqueacute en cas de surve-nue de symptocircmes bronchiques eacutevocateurs chez un sujet exposeacute professionnellement agrave ce type de substances Les sulfites sont em-ployeacutes dans de nombreux proceacutedeacutes industriels (cf tableau I p 110) et certaines conditions drsquoutilisation sont particuliegraverement propices au deacutegagement gazeux de SO2 (cf figure 1 p 109) Un asthme irritatif aigu (RADS)peut survenir apregraves une exposi-tion particuliegraverement intense au SO2 [18] Des expositions reacutepeacuteteacutees agrave des pics plus modeacutereacutes de SO2 peuvent eacutegalement engendrer un asthme par irritation qualifieacute de low-dose RADS Dans drsquoautres cas les symptocircmes bronchiques parfois preacuteceacutedeacutes de manifestations rhino-conjonc-tivales srsquoinstallent progressive-ment apregraves une peacuteriode de latence de plusieurs mois ou de plusieurs anneacutees apregraves le deacutebut de lrsquoexpo-sition aux sulfites sans qursquoune libeacuteration excessive habituelle ou transitoire de SO2 soit mise en eacutevidence Une fois apparus les symptocircmes rhino-conjonctivaux etou asthmatiques srsquointensifient lors des peacuteriodes drsquoexposition aux sulfites et srsquoamendent en dehors Dans tous les cas ils peuvent sur-

venir de novo ou apparaicirctre chez des sujets preacutesentant un asthme ancien devenu asymptomatique ou jusqursquoici bien controcircleacute par leur traitement de fond Lrsquoexistence en dehors du travail de manifestations drsquointoleacuterance lors de lrsquoingestion de certains aliments ou meacutedicaments contenant des sulfites (crise drsquoasthme troubles digestifs flush urticairehellip) nrsquoest pas systeacutematiquement associeacutee agrave lrsquoasthme professionnel aux sul-fites

DIAGNOSTIC EN MILIEU SPEacuteCIALISEacute

DIAGNOSTIC POSITIFFace agrave une suspicion de rhinite etou drsquoasthme en relation avec le travail le clinicien recherche un terrain atopique par lrsquointerroga-toire (notion de rhinite drsquoasthme ou de dermatite atopique dans lrsquoenfance) le dosage des IgE to-tales et la reacutealisation de prick-tests aux pneumallergegravenes courants de lrsquoenvironnement (acariens domes-tiques pollens phanegraveres de chat et chienhellip) En cas de discordance entre les donneacutees de lrsquointerroga-toire et le reacutesultat des prick-tests les investigations pourront ecirctre compleacuteteacutees par une recherche drsquoIgE speacutecifiques des pneumaller-gegravenes les plus courantsLrsquoexistence drsquoune rhinite est confirmeacutee par un examen nasal ideacutealement reacutealiseacute par endoscopie Cet examen permet de rechercher drsquoautres pathologies rhino-sinu-siennes pouvant ecirctre confondues avec ou accompagner la rhinite (polypose naso-sinusienne deacutevia-tion septale pathologie tumo-ralehellip) Bien qursquoil nrsquoexiste pas de signe speacutecifique drsquoexamen per-mettant drsquoaffirmer lrsquoorigine aller-gique de la rhinite une muqueuse

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014118

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

pacircle et œdeacutematieacutee ainsi qursquoun mucus clair sont des signes eacutevo-cateurs En lrsquoabsence de signe de complication sinusienne aucun examen drsquoimagerie nrsquoest recom-mandeacute Le diagnostic drsquoasthme repose sur la reacutealisation drsquoun bilan fonc-tionnel respiratoire de base agrave la recherche drsquoune obstruction bron-chique distale voire drsquoun trouble ventilatoire obstructif (TVO) glo-bal reacuteversible sous β2-mimeacutetiques Cependant dans certains cas les explorations fonctionnelles respi-ratoires (EFR) de base peuvent ecirctre normales ce qui ne permet pas drsquoeacuteliminer le diagnosticEn lrsquoabsence de TVO reacuteversible ob-jectivable agrave lrsquoeacutetat de base le seuil drsquohyperreacuteactiviteacute bronchique non speacutecifique (HRBNS) sera appreacute-cieacute par la pratique drsquoun test de provocation aspeacutecifique (meacuteta-choline histamine) Ce dernier est habituellement plus bas que dans la population geacuteneacuterale ce qui permet de conclure agrave la positi-viteacute du test Il peut cependant ecirctre normal au deacutebut de lrsquoeacutevolution de lrsquoasthme ou lorsque le test est pra-tiqueacute agrave distance de lrsquoexposition agrave lrsquoallergegravene responsable dans le cas drsquoun asthme allergique Si la fluctuation de la fonction res-piratoire en fonction du travail nrsquoa pas eacuteteacute eacutevalueacutee au preacutealable par le meacutedecin du travail le clinicien demandera au patient de tenir un journal de DEP suivant les mecircmes modaliteacutes que celles deacutecrites plus haut

DIAGNOSTIC EacuteTIOLOGIQUELes sulfites semblent capables dans certains cas drsquoengendrer des reacuteactions allergiques par un meacutecanisme drsquohypersensibiliteacute IgE-meacutedieacute Toutefois si des prick-tests des intradermoreacuteactions ou des dosages drsquoIgE speacutecifiques aux sul-fites de sodium ont deacutejagrave eacuteteacute mis en

eacutevidence lors drsquointoleacuterance alimen-taires ou meacutedicamenteuses aux sulfites cela nrsquoa jusqursquoagrave preacutesent jamais eacuteteacute le cas pour les asthmes professionnels aux sulfites rap-porteacutes dans la litteacuterature Seule lrsquoeacutequipe de Vallon [12] semble avoir mis en eacutevidence indirectement la preacutesence drsquoIgE speacutecifiques des sul-fites dans le seacuterum de ses patients par le biais de tests drsquoactivation des basophiles positifs vis-agrave-vis drsquoun deacuteriveacute soufreacute conjugueacute agrave lrsquoalbu-mine seacuterique humaine mais ce type drsquoexamen ne se pratique pas en routine Lorsqursquoune rhinite allergique aux sulfites est suspecteacutee un test de provocation nasale (TPN) speacuteci-fique peut ecirctre reacutealiseacute Il consiste agrave appliquer le produit incrimineacute sur la muqueuse nasale et agrave mesu-rer lrsquoobstruction nasale induite par rhinomanomeacutetrie Cet examen consideacutereacute comme la meacutethode de reacutefeacuterence pour le diagnostic des rhinites allergiques profession-nelles est particuliegraverement inteacute-ressant pour tester des substances pour lesquelles il nrsquoexiste pas de tests immunologiques ou que ceux-ci sont peu performants Un reacutesultat positif ne peut toutefois pas permettre de preacutejuger du meacute-canisme drsquoaction en cause Aucune expeacuterience de test de provocation nasale speacutecifique aux sulfites nrsquoa eacuteteacute rapporteacutee dans la litteacuterature consulteacuteeDans le cas drsquoun asthme un test de provocation bronchique reacutea-liste peut permettre de confirmer lrsquoidentiteacute de la substance res-ponsable Il doit ecirctre reacutealiseacute avec prudence en cabine aupregraves drsquoun opeacuterateur expeacuterimenteacute et dans le cadre drsquoune hospitalisation bregraveve Il peut consister agrave reproduire lorsque cela est possible le geste professionnel afin de recreacuteer les conditions habituelles drsquoexposi-tion agrave la substance suspecteacutee sur

le lieu de travail ou agrave faire inhaler des doses deacutetermineacutees de celle-ci de maniegravere standardiseacutee et controcircleacutee La positiviteacute du test est appreacutecieacutee par la chute du VEMS et lrsquoapparition eacuteventuelle de sibilants agrave lrsquoauscultation La reacuteponse peut ecirctre immeacutediate retardeacutee (de 6 agrave 8 heures) ou double (immeacutediate et retardeacutee) ce qui explique la neacuteces-siteacute drsquoune surveillance en milieu hospitalier Un test de provocation avec un placebo est recommandeacute au preacutealable afin de conforter la pertinence dun reacutesultat positif au test reacutealiste Comme pour le test de provocation nasale un reacutesultat positif permet de confirmer la res-ponsabiliteacute drsquoune substance mais pas de preacutejuger du mode drsquoaction

EacuteVOLUTIONLes asthmes professionnels lieacutes aux sulfites quels que soient les meacuteca-nismes physiopathologiques qui semblent impliqueacutes (irritatif pur immunologique allergique ou non allergique) paraissent drsquoeacutevolution variable en fonction de la dureacutee drsquoexposition du retard au diagnos-tic et du devenir du sujet une fois le diagnostic poseacute (eacuteviction complegravete reacuteduction du niveau drsquoexposition ou poursuite inchangeacutee de celle-ci) Certains auteurs ont suggeacutereacute que la peacuterennisation de lrsquoasthme malgreacute lrsquoarrecirct de lrsquoexposition profession-nelle aux sulfites pourrait ecirctre lieacutee agrave une reacuteexposition environnemen-tale (alimentation riche en sulfites pollution urbaine riche en SO2) [9]

PREacuteVENTION

PREacuteVENTION TECHNIQUEl Preacutevention collectiveElle a pour but de limiter voire si possible drsquoeacuteviter lrsquoinhalation de sulfites etou de SO2 qui peut ecirctre libeacutereacute dans lrsquoair par une solution

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 119

de sulfites particuliegraverement en cas de tempeacuterature eacuteleveacutee et de pH acideEn cas de manipulation de sul-fites au poste de travail il est ainsi recommandeacute de travailler en vase clos degraves que le proceacutedeacute industriel le permet et dans le cas contraire de mettre en place des dispositifs drsquoaspiration agrave la source des va-peurs et des poudres et drsquoassurer une bonne ventilation des locaux Lorsque cela est possible tech-niquement il paraicirct judicieux comme cela a eacuteteacute eacutevoqueacute dans le domaine du sulfitage du vin de privileacutegier lrsquousage des sulfites les plus stables tels le bisulfite drsquoam-monium afin de limiter la forma-tion de SO2 [14]Lrsquoefficaciteacute de ces mesures doit par ailleurs ecirctre controcircleacutee par la pra-tique reacuteguliegravere de dosages atmos-pheacuteriques au poste de travail En France des valeurs limites drsquoexpo-sition professionnelles indicatives sont fixeacutees pour le bisulfite et le meacutetabisulfite de sodium (VLEP-8 heures de 5 mgm-3) et pour le SO2 (VLEP-8 heures de 2 ppm ou 5 mgm-3 et VLCT de 5 ppm ou 10 mgm-3) Les salarieacutes doivent ecirctre informeacutes des risques et des preacutecautions agrave observer et formeacutes agrave lrsquoutilisation des solutions sulfites

l Preacutevention individuelleLors de certaines opeacuterations de courte dureacuteee pouvant geacuteneacuterer un deacutegagement de SO2 le port drsquoun appareil de protection respiratoire adapteacute (filtre de type E) sera preacuteco-niseacute

l Preacutevention meacutedicaleAgrave lrsquoembauche on sera particuliegrave-rement attentif agrave rechercher un terrain atopique la preacuteexistence drsquoune rhino-conjonctivite etou drsquoun asthme ou drsquoune autre pa-thologie respiratoire chronique Il

ne srsquoagit pas drsquoexclure a priori les sujets concerneacutes drsquoun emploi dans ce type drsquoenvironnement mais de les identifier afin de suivre de ma-niegravere rapprocheacutee lrsquoeacutevolution de leur eacutetat de santeacute respiratoire afin de deacutepister preacutecocement la moindre alteacuteration Les salarieacutes seront infor-meacutes des risques lieacutes agrave la manipu-lation de solutions de sulfites et les moyens de preacutevention mis en place Lrsquoexamen clinique devra ecirctre compleacuteteacute drsquoEFR qui serviront drsquoexa-men de reacutefeacuterenceAu cours des visites peacuteriodiques lrsquointerrogatoire recherchera des signes eacutevocateurs de rhino-conjonc-tivite drsquoasthme ou drsquoexacerbation drsquoune maladie asthmatique preacute-existante qui serait rythmeacutee par le travail et appreacuteciera le contexte drsquoapparition de ces symptocircmes La

surveillance clinique doit ecirctre com-pleacuteteacutee par le suivi peacuteriodique de la fonction respiratoire par des EFR Chez le sujet asthmatique lrsquoeacutevalua-tion du controcircle de lrsquoasthme pourra se faire par questionnaire ideacuteale-ment par le biais drsquoun questionnaire standardiseacute tel que lrsquoACTtrade (Asthma Control Test encadreacute 1)

LrsquoACTtrade (ASTHMA CONTROL TEST)

LrsquoACTtrade (Asthma Control Test) est un autoquestionnaire destineacute aux personnes asthmatiques de plus de 12 ans il vise agrave appreacutecier le niveau de controcircle de leur maladie [41] Il permet de quantifier en 5 questions portant sur les 4 derniegraveres semaines agrave la fois les symptocircmes et lrsquoadaptation agrave la vie quotidienne Les reacuteponses sont coteacutees de 1 agrave 5 et un score infeacuterieur agrave 20 est consideacutereacute comme le reflet drsquoun mauvais controcircle de lrsquoasthme

1 Au cours des 4 derniegraveres semaines votre asthme vous a-t-il gecircneacute dans vos activiteacutes au travail agrave leacutecoleuniversiteacute ou chez vous (1 tout le temps 2 la plupart du temps 3 quelquefois 4 rarement 5 jamais)

2 Au cours des 4 derniegraveres semaines avez-vous eacuteteacute essouffleacute(e) (1 plus drsquoune fois par jour 2 1 fois par jour 3 3 agrave 6 fois par semaine 4 1 ou 2 fois par semaine 5 jamais)

3 Au cours des 4 derniegraveres semaines les symptocircmes de lasthme (sifflements dans la poitrine toux essoufflement oppression ou douleur dans la poitrine) vous ont-ils reacuteveilleacute pendant la nuit ou plus tocirct que dhabitude le matin (1 4 nuits ou plus par semaine 2 2 agrave 3 nuits par semaine 3 1 nuit par semaine 4 1 ou 2 fois en tout 5 jamais)

4 Au cours des 4 derniegraveres semaines avez-vous utiliseacute votre inhalateur de secours ou pris un traitement par neacutebulisation (par exemple salbutamol) (1 3 fois par jour ou plus 2 1 ou 2 fois par jour 3 2 ou 3 fois par semaine 4 1 fois par semaine ou moins 5 jamais)

5 Comment eacutevalueriez-vous votre asthme au cours des 4 derniegraveres semaines (1 pas controcircleacute du tout 2 tregraves peu controcircleacute 3 un peu controcircleacute 4 bien controcircleacute 5 totalement controcircleacute)

Encadreacute 1

copy G

aeumll KerbaolINRS

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ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

REacutePARATIONLes rhinites et asthmes profession-nels en lien avec une exposition habituelle aux sulfites et bisulfites peuvent ecirctre reacutepareacutes au titre du tableau ndeg 66 du reacutegime geacuteneacuteral de la Seacutecuriteacute sociale avec un deacutelai de prise en charge de 7 jours si les symptocircmes reacutecidivent agrave chaque nouvelle exposition ou sont confir-meacutes par test de provocation reacutea-liste Lrsquoasthme doit par ailleurs ecirctre confirmeacute par des EFR Lorsque le diagnostic drsquoasthme aux sulfites est fait au stade drsquoinsuffisance res-piratoire chronique obstructive le deacutelai de prise en charge est alors drsquoun an Lorsque le deacutelai de prise en charge de ces affections est deacutepas-seacute la reconnaissance de leur carac-tegravere professionnel est du ressort du Comiteacute reacutegional de reconnais-

sance des maladies profession-nelles (CRRMP)Pour les salarieacutes relevant du reacutegime agricole la rhinite et lrsquoasthme pro-fessionnels aux sulfites peuvent ecirctre pris en charge au titre du ta-bleau ndeg 45 laquo Affections respiratoires professionnelles de meacutecanisme allergique raquo Le tableau mentionne une liste indicative de travaux sus-ceptibles de provoquer ces mala-dies incluant la manipulation ou lrsquoemploi habituel dans lrsquoexercice de la profession de tous produitsSi les manifestations de rhino-conjonctivite ou drsquoasthme sur-viennent de faccedilon aigueuml au deacute-cours drsquoun accident drsquoexposition agrave des vapeurs irritantes de SO2 une deacuteclaration drsquoaccident de travail doit ecirctre effectueacutee

POINTS Agrave RETENIR middot Les sulfites sont utiliseacutes dans divers secteurs industriels en particulier dans lrsquoindustrie agroalimentaire et pharmaceutique pour leur pouvoir anti-oxydant et antiseptique middot Lrsquousage professionnel des sulfites a eacuteteacute associeacute agrave lrsquoaggravation de pathologies asthmatiques preacuteexistantes ou agrave la genegravese de symptocircmes drsquoasthme Toutefois seule une vingtaine de cas cliniques drsquoasthme professionnel aux sulfites a jusqursquoici eacuteteacute publieacutee et la freacutequence de ces affections reste agrave ce jour inconnue middot Certains cas drsquoasthmes ont eacuteteacute associeacutes soit agrave une forte exposition au SO2 lors de la manipulation de solutions de sulfites soit agrave des expositions reacutepeacuteteacutees agrave des concentrations moins importantes au cours des mois ou des anneacutees preacuteceacutedentes Il srsquoagit dasthmes par irritation aigus (RADS) ou de type low-dose RADSmiddot Lrsquoaction irritative pure du SO2 ne permet pas drsquoexpliquer tous les cas drsquoasthme professionnel aux sulfites et diffeacuterents meacutecanismes immunologiques impliquant le SO2 et les sulfites eux-mecircmes pourraient coexister et intervenir de faccedilon variable selon les individus et les circonstances drsquoexposition aux sulfitesmiddot Le test de provocation bronchique reacutealiste reacutealiseacute en milieu hospitalier permet drsquoobjectiver le rocircle des sulfites dans la genegravese des symptocircmes drsquoasthme sans preacutejuger du ou des meacutecanisme(s) physiopathologique(s) impliqueacute(s)middot La preacutevention de lrsquoasthme aux sulfites repose sur la substitution lorsqursquoelle est techniquement possible ou agrave deacutefaut sur la reacuteduction de lrsquoexposition respiratoire aux sulfites et au SO2 qui peut ecirctre libeacutereacute lors de leur manipulation (travail en vase clos aspiration agrave la source ventilation des locauxhellip)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 121

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ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

BIBLIOGRAPHIE (suite)

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JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 123

Risques psychosociaux outils deacutevaluationRI

SQUE

S PSY

CHOS

OCIA

UX

Noms des auteursKristensen TS Borritz M Villadsen E Christensen KB

ObjectifsEacutevaluation du syndrome drsquoeacutepuise-ment professionnel (burnout)

Anneacutee de premiegravere publication2005

Cadre deacutefinition modegraveleSelon les auteurs du CBI au regard drsquoun certain nombre de limites que preacutesente le Maslach Burnout Inventory (MBI ndash cf fiche FRPS 26) outil de mesure le plus utiliseacute du burnout Kristensen et al [2005] ont souhaiteacute deacutevelopper un nouvel inventaire de burnout Ils veulent eacutevaluer la composante centrale du burnout agrave savoir le sentiment de fatigue et drsquoeacutepuisement mais eacutegalement les facteurs auxquels les individus attribuent cet eacutepui-sement en particulier le travail ou la relation drsquoaide La principale composante du burnout appeleacute par les auteurs le laquo burnout per-sonnel raquo (crsquoest-agrave-dire ressenti) est deacutefini comme laquo le degreacute de fatigue

et drsquoeacutepuisement physique et psy-chologique ressenti par la personne raquo Le laquo burnout lieacute au travail raquo est laquo le degreacute de fatigue et drsquoeacutepuisement physique et psychologique perccedilu par la personne comme eacutetant lieacute agrave son travail raquo Enfin le laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo est laquo le degreacute de fatigue et drsquoeacutepuisement physique et psychologique perccedilu par la per-sonne comme eacutetant lieacute agrave son travail en relation avec les autres raquo

Niveau dinvestigationDiagnostic

Langue dorigineDanois

TraductionLe CBI a eacuteteacute traduit entre autres en anglais sueacutedois japonais manda-rin cantonais finnois portugais slovaque Il existe eacutegalement une version franccedilaise partielle du CBI (deux des trois eacutechelles traduites [Doppia et al 2011])

VocabulairePas de difficulteacute particuliegravere

Versions existantesUne seule version agrave 19 items Tou-

tefois la formulation des items peut ecirctre adapteacutee au contexte par-ticulier des individus enquecircteacutes Par exemple Campos et al [2013] ont adapteacute le CBI pour une utilisation aupregraves drsquoeacutetudiants

Structuration de loutilTrois eacutechelles l Burnout personnel (ressenti) 6 itemsl Burnout lieacute au travail 7 itemsl Burnout lieacute agrave la relation drsquoaide 6 items

Modaliteacutes de reacuteponse et cotationLes reacuteponses sont donneacutees sur une eacutechelle de Likert en 5 points Selon la formulation de lrsquoitem les modaliteacutes de reacuteponse sont exprimeacutees en freacute-quence ou en intensiteacute Un seul item est inverseacute Les reacuteponses sont coteacutees 0 pour la reacuteponse laquo jamaispresque jamais raquo ou laquo tregraves faiblement raquo puis 25 (laquo rarement raquo ou laquo faiblement raquo) 50 (laquo parfois raquo ou laquo quelque peu raquo) 75 (laquo souvent raquo ou laquo fortement raquo) et 100 pour la reacuteponse laquo toujours raquo ou laquo tregraves fortement raquo Drsquoautres auteurs utilisent une cotation de 1 agrave 5 [Cam-pos et al 2013 Doppia et al 2011] Les reacuteponses au CBI donnent lieu

CATEacuteGORIE ATTEINTE DU RAPPORT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL

FRPS 38

Copenhagen Burnout Inventory (CBI) (Inventaire de burnout de Copenhague)

Ce document appartient agrave une seacuterie publieacutee reacuteguliegraverement dans la revue Elle analyse les questionnaires utiliseacutes dans les deacutemarches de diagnostic et de preacutevention du stress et des risques psychosociaux au travail Lrsquoarticle par les mecircmes auteurs laquo Les questionnaires dans la deacutemarche de preacutevention du stress au travail raquo (TC 134 Doc Meacuted Trav 2011 125 23-35) preacutesente cette seacuterie et propose au preacuteventeur une aide pour choisir lrsquooutil drsquoeacutevaluation le mieux adapteacute Depuis la publication de cet article il est apparu judicieux de mettre agrave disposition des fiches relatives agrave de nouveaux outils

REacuteDACTEURS Langevin V deacutepartement Expertise et conseil technique INRSBoini S deacutepartement Eacutepideacutemiologie en entreprise INRSFranccedilois M deacutepartement Homme au travail INRSRiou A deacutepartement Expertise et conseil technique INRS

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014124

CATEacuteGORIE ATTEINTE DU RAPPORT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

au calcul de trois scores en faisant la moyenne des reacuteponses aux items par eacutechelle Plus les scores sont eacutele-veacutes plus le niveau de burnout est important

Temps de passationEnviron 10-15 minutes

Disponibiliteacutes et conditions drsquoutilisationDomaine public [Kristensen et al 2005]Une traduction franccedilaise de la 1re et de la 3e eacutechelle a eacuteteacute publieacutee [Doppia et al 2011]

Qualiteacutes psychomeacutetriques

VALIDITEacutel Validiteacute apparenteLe taux de non-reacuteponse par item est bas et les retours que les auteurs ont eus vont eacutegalement dans le sens drsquoune acceptabiliteacute satisfaisante du questionnaire [Kristensen et al 2005 Borritz et al 2005] Lrsquoadap-tation transculturelle du CBI peut neacuteanmoins rencontrer quelques difficulteacutes [Yeh et al 2007]Campos et al [2013] mettent en eacutevi-dence une compreacutehension satisfai-sante de la version portugaise du CBI

l Validiteacute de contenuCampos et al [2013] ont reacutealiseacute une analyse de validiteacute de contenu des items du CBI en demandant agrave des psychologues de classer ces items entre trois cateacutegories laquo essentiel raquo laquo utile mais non essentiel raquo et laquo pas neacutecessaire raquo pour eacutevaluer le burn-out Seuls 9 items ont eacuteteacute classeacutes dans la 1re cateacutegorie

l Validiteacute criteacuterieacutee preacutedictiveLes reacuteponses aux trois eacutechelles du CBI sont relieacutees significativement agrave diffeacuterents indicateurs ou estima-tions de santeacute mesureacutes trois ans

plus tard freacutequence et dureacutee des ar-recircts maladie troubles du sommeil consommation drsquoanalgeacutesiques [Kristensen et al 2005] Par ailleurs un changement de niveau de burn-out (quelle que soit lrsquoeacutechelle du CBI) entre le point de deacutepart de lrsquoeacutetude et trois ans plus tard est associeacute agrave un changement dans la dureacutee des ar-recircts maladie une augmentation du niveau de burnout preacutedit une aug-mentation du nombre de jours drsquoar-recircts maladie (mecircme constat de fa-ccedilon symeacutetrique pour la diminution du niveau de burnout) [Borritz et al 2006 a] Lrsquoimpact du burnout lieacute au travail sur les absences de longue dureacutee (supeacuterieure agrave deux semaines) 18 mois plus tard apparaicirct plus im-portant que celui du burnout per-sonnel [Borritz et al 2010]La mecircme valeur preacutedictive des trois eacutechelles du CBI est observeacutee agrave pro-pos de lrsquointention de quitter son entreprise [Kristensen et al 2005]

l Validiteacute criteacuterieacutee concomitanteDes relations significatives sont observeacutees de maniegravere transversale entre les reacuteponses aux trois eacutechelles du CBI drsquoune part et la satisfaction au travail et lrsquoattachement au meacute-tier (choisir ou non le mecircme meacutetier si la personne avait le choix) drsquoautre part [Kristensen et al 2005 Yeh et al 2007]Des relations attendues sont eacutegale-ment observeacutees entre les reacuteponses au CBI et les reacuteponses agrave des eacutechelles de fatigue physique drsquoanxieacuteteacute de deacutepression de bien-ecirctre et de santeacute perccedilue [Campos et al 2013 Fong et al 2014 Milfont et al 2008]Les reacuteponses au CBI sont par ailleurs associeacutees agrave des mesures de facteurs de risques psychosociaux exi-gences quantitatives manque de controcircle manque de soutien social engagement dans le travail Une eacutetude longitudinale fait plus parti-culiegraverement ressortir des liens entre

les 3 eacutechelles du burnout et drsquoautres facteurs de risques psychosociaux moins souvent exploreacutes exigences eacutemotionnelles eacuteleveacutees obligation de cacher ses eacutemotions sens du tra-vail affaibli manque de clarteacute des missions conflits de rocircleshellip [Borritz et al 2005]Des eacuteleacutements de validiteacute concomi-tante sont eacutegalement retrouveacutes dans lrsquoutilisation franccedilaise du CBI Les deux eacutechelles laquo burnout personnel raquo et laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo sont lieacutees agrave lrsquointention drsquoabandon-ner la profession [Estryn-Behar et al 2009] La premiegravere eacutechelle du CBI (en franccedilais) est eacutegalement associeacutee agrave un certain nombre drsquoindicateurs de santeacute (santeacute perccedilue troubles psy-chologiques prise de somnifegraveres ou de tranquillisants sommeil) et de facteurs de risques psychosociaux (forte pression quantitative conflit travailfamille faible qualiteacute du tra-vail drsquoeacutequipe relations tendues dans lrsquoeacutequipe) [Doppia et al 2011]

l Validiteacute de structure interne Les auteurs du CBI nrsquoont pas sou-haiteacute effectuer drsquoanalyses facto-rielles sur lrsquoensemble des 19 items car ils estiment que les trois eacutechelles peuvent ecirctre utiliseacutees indeacutependam-ment les unes des autres selon le contexte professionnel eacutetudieacute et selon la probleacutematique poseacutee En revanche sur le plan de lrsquoorganisa-tion des donneacutees empiriques les reacuteponses aux trois eacutechelles ne sont pas indeacutependantes mais assez for-tement correacuteleacutees (entre 046 et 075) Les auteurs reconnaissent ainsi que drsquoun point de vue statistique lrsquoanalyse factorielle ne permettrait sans doute pas de retrouver les trois eacutechelles [Kristensen et al 2005]Toutefois drsquoautres eacutetudes ayant porteacute sur la validation psychomeacute-trique du CBI ont produit des ana-lyses factorielles confirmatoires Elles confirment lrsquoorganisation des

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 125

donneacutees en trois eacutechelles [Campos et al 2013 Fong et al 2014 Milfont et al 2008] Neacuteanmoins compte tenu de lrsquointerdeacutependance entre les eacutechelles du CBI les auteurs mettent eacutegalement en eacutevidence un facteur geacuteneacuteral de burnout [Campos et al 2013 Milfont et al 2008 Yeh et al 2007] justifiant alors la possibiliteacute de calculer un score global de burn-out

l Validiteacute de structure externe convergente et divergenteLes reacuteponses au CBI ont eacuteteacute com-pareacutees agrave celles obtenues sur des eacutechelles de santeacute perccedilue (SF-36) Conformeacutement aux hypothegraveses des auteurs les correacutelations les plus eacuteleveacutees sont observeacutees entre ces mesures de santeacute perccedilue et lrsquoeacutechelle laquo burnout personnel raquo (eacutechelle la plus geacuteneacuterique du CBI) les correacutela-tions les plus faibles eacutetant obser-veacutees entre ces mecircmes mesures de santeacute perccedilue et le laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo (eacutechelle la plus speacutecifique du CBI) [Kristensen et al 2005]De la mecircme maniegravere lrsquoeacutechelle laquo bunout personnel raquo est davantage correacuteleacutee agrave lrsquoeacutechelle laquo vitaliteacute raquo qursquoagrave lrsquoeacutechelle laquo santeacute geacuteneacuterale raquo du SF-36 la premiegravere eacutetant strictement lrsquoinverse de la fatigue alors que la seconde est une mesure beaucoup large de la santeacute incluant des deacutecla-rations de symptocircmes [Kristensen et al 2005]

l Validiteacute concouranteLa validiteacute concourante du CBI a eacuteteacute estimeacutee en analysant les relations avec les reacuteponses apporteacutees au MBI instrument le plus utiliseacute pour eacuteva-luer le burnout [Campos et al 2013]Comme attendu des correacutelations importantes sont observeacutees entre drsquoun cocircteacute les eacutechelles laquo burnout per-sonnel raquo et laquo burnout lieacute au travail raquo (plus preacuteciseacutement laquo lieacute aux eacutetudes raquo

dans le contexte de cette eacutetude) et de lrsquoautre cocircteacute lrsquoeacutechelle laquo eacutepuise-ment eacutemotionnel raquo du MBI Des cor-reacutelations moins importantes sont observeacutees entre les eacutechelles du CBI et lrsquoeacutechelle laquo cynisme raquo du MBI Les correacutelations les plus faibles sont ob-serveacutees avec lrsquoeacutechelle laquo accomplisse-ment personnel au travail raquo du MBI

l Validiteacute discriminanteLe CBI a eacuteteacute renseigneacute par des per-sonnes exerccedilant 15 professions diffeacute-rentes ayant une mission drsquoaide de soins parfois coupleacutee agrave une mission de controcircle La configuration des reacute-ponses aux trois eacutechelles de lrsquoinven-taire varie consideacuterablement selon les professions Certaines profes-sions ont un score moyen eacuteleveacute sur une eacutechelle et faible sur une autre Drsquoautres professions ont des rangs assez similaires sur les 3 eacutechelles Cette validiteacute discriminante laisse supposer des conditions de travail variables drsquoune profession agrave lrsquoautre

FIDEacuteLITEacutel Fideacuteliteacute test-retest Une eacutetude montre une fideacuteliteacute test-retest satisfaisante agrave 4 mois drsquointer-valle (coefficients de fideacuteliteacute entre 060 et 063) [Fong et al 2014]

l Consistance interneLa consistance interne des trois eacutechelles eacutevalueacutee par le biais du coefficient alpha de Cronbach est satisfaisante Dans lrsquoarticle prin-ceps cet indicateur prend respec-tivement pour les trois eacutechelles les valeurs eacutegales agrave 087 087 et 085 Drsquoautres eacutetudes rapportent eacutegalement des alpha de Cronbach supeacuterieurs agrave 070 [Campos et al 2013 Fong et al 2014 Milfont et al 2008 Yeh et al 2007] Les items de lrsquoensemble du CBI sont assez for-tement intercorreacuteleacutes [Milfont et al 2014 Yeh et al 2007]Dans la traduction franccedilaise [Dop-

pia et al 2011] lrsquoeacutechelle laquo burnout personnel raquo preacutesente un coefficient alpha de Cronbach eacutegal agrave 088 et celui de lrsquoeacutechelle laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo est eacutegal agrave 085

SENSIBILITEacutel Sensibiliteacute aux diffeacuterences inter-individuellesLes moyennes et eacutecart-types ainsi que les pourcentages de donneacutees manquantes par item et par eacutechelle sont indiqueacutes dans lrsquoarticle princeps [Kristensen et al 2005] Campos et al [2013] mettent en eacutevidence une distribution proche de la loi Nor-male pour lrsquoensemble des items (excepteacute 1)

l Sensibiliteacute au changementDans le cadre de lrsquoeacutetude longitudi-nale danoise quatre types drsquointer-ventions diffeacuterentes visant agrave ameacute-liorer la santeacute mentale au travail ont eacuteteacute effectueacutees dans 6 entreprises (18 eacutetablissements) Aucun change-ment significatif du niveau de burn-out nrsquoa eacuteteacute noteacute apregraves trois ou cinq ans drsquoexpeacuterimentation [Andersen et al 2010] Ces reacutesultats nrsquoindiquent probablement pas un deacutefaut de sen-sibiliteacute au changement du CBI mais plutocirct la difficulteacute drsquoeacutevaluer les effets drsquoune intervention laquo complexe raquo en milieu de travail

EacutetalonnageDans lrsquoeacutetude longitudinale danoise 1 914 personnes ont eacuteteacute impliqueacutees (en 1999-2000) Elles exercent dans diffeacuterentes institutions centreacutees sur lrsquoaide et les soins aux personnes parfois avec une dimension de controcircle Elles ont eacuteteacute suivies sur 3 ans (2002-2003) et 5 ans (2004-2005) [Borritz et al 2006 b]En France lrsquoutilisation du CBI est encore trop restreinte et reacutecente pour disposer drsquoun eacutetalonnage franccedilais Il a eacuteteacute utiliseacute dans une en-quecircte sur la santeacute et la satisfaction

Short Form 36 (SF-36) question-naire [Ware et al 1993 wwwsf-36org)]

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014126

de la distinction des trois eacutechelles ou au contraire le calcul drsquoun score global de burnout Lrsquoeacutetude de lrsquoeacutevo-lution des scores aux trois eacutechelles du CBI au cours du temps leurs associations diffeacuterencieacutees avec les facteurs de risques psychosociaux et des mesures de santeacute perccedilue la possibiliteacute drsquoune adaptation de lrsquooutil agrave des contextes profes-sionnels diffeacuterents plaident neacutean-moins pour le maintien de ces trois eacutechelles

au travail des meacutedecins et phar-maciens hospitaliers agrave laquelle ont participeacute 3 196 personnes [Doppia et al 2011]

Biais critiques limitesUn effet de halo possible est mis en eacutevidence dans plusieurs eacutetudes lors de la reacuteponse au seul item inverseacute (item 10 pour la version originale) [Campos et al 2013 Yeh et al 2007]La position des auteurs du CBI vis-agrave-vis de leur outil est par endroits ambigueuml Drsquoun cocircteacute ils disent que les trois eacutechelles du CBI peuvent ecirctre utiliseacutees indeacutependamment les unes des autres en fonction des contextes professionnels eacutetu-dieacutes ou de la probleacutematique de re-cherche poursuivie Toutefois drsquoun autre cocircteacute ils disent que le burnout ne se reacutesume pas agrave la fatigue ou agrave lrsquoeacutepuisement (mesureacute par la pre-miegravere eacutechelle du burnout) mais que ce qui fait du burnout un concept original crsquoest lrsquoattribution cau-sale que les individus font de cet eacutetat (eacutevalueacutee par les deux autres eacutechelles du burnout)La validation franccedilaise du CBI neacutecessite drsquoecirctre poursuivie sur drsquoautres populations et en y inteacute-grant la seconde eacutechelle

Observations particuliegraveresLe CBI a eacuteteacute deacuteveloppeacute initialement par les mecircmes chercheurs qui ont deacuteveloppeacute le COPSOQ (voir fiche FRPS 36)Lrsquoensemble des items du CBI sont assez fortement intercorreacuteleacutes de mecircme que les trois eacutechelles de cet outil Les eacutetudes de validiteacute interne montrent agrave la fois lrsquoexis-tence de trois facteurs et drsquoun fac-teur geacuteneacuteral de second ordre ce qui pose la question du maintien

CATEacuteGORIE ATTEINTE DU RAPPORT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

n ANDERSEN I BORRITZ M CHRISTENSEN KB DIDERICHSEN F - Changing job-related burnout after intervention A quasi-experimental study in six human service organizations J Occup Environ Med 2010 52 (3) 318-23n BORRITZ M BUumlLTMANN U RUGULIES R CHRISTENSEN KB ET AL - Psychosocial work characteristics as predictors for burnout findings from 3-year follow-up of the PUMA study J Occup Environ Med 2005 47 (10) 1015-25n BORRITZ M RUGULIES R CHRISTENSEN KB VILLADSEN E ET AL - Burnout as a predictor of self-reported sickness absence among human service workers prospective findings from three year follow up of the PUMA study J Occup Environ Med 2006 a 63 (2) 98-106n BORRITZ M RUGULIES R BJORNER JB VILLADSEN E ET AL - Burnout among employees in human service work design and baseline findings of the PUMA study Scand J Public Health 2006 b 34 (1) 49-58

n BORRITZ M CHRISTENSEN KB BUumlLTMANN U RUGULIES R ET AL - Impact of burnout and psychosocial work characteristics on future long-term sickness absence Prospective results of the Danish PUMA study among human service workersJ Occup Environ Med 2010 52 (10) 964-70n CAMPOS JA CARLOTTO MS MAROcircCO J - Copenhagen Burnout Inventory Student version adaptation ant transcultural validation for Portugal and Brazil Psicol Reflex Crit 2013 26 (1) 87-97n DOPPIA MA ESTRYN-BEHAR M FRY C GUETARNI K ET AL - Enquecircte comparative sur le syndrome drsquoeacutepuisement professionnel chez les anestheacutesistes reacuteanimateurs et les autres praticiens des hocircpitaux publics en France (enquecircte SESMAT) Ann Fr Anesth Reacutean 2011 30 (11) 782ndash94n ESTRYN-BEHAR M MUSTER D DOPPIA MA MACHET G ET AL - Influence du travail drsquoeacutequipe sur la satisfaction

professionnelle des meacutedecins Reacutesultats de lrsquoenquecircte SESMAT Concours Meacuted 2009 131 (1) 22-25n FONG TCT HO RTH NG SM - Psychometric properties of the Copenhagen Burnout Inventory Chinese version J Psychol 2014 148 (3) 255-66n KRISTENSEN TS BORRITZ M VILLADSEN E CHRISTENSEN KB - The Copenhagen Burnout Inventory a new tool for the assessment of burnout Work Stress 2005 19 (3) 192-207n MILFONT TL DENNY S AMERATUNGA S ROBINSON E ET AL - Burnout and wellbeing testing the Copenhagen Burnout Inventory in New Zealand teachers Soc Indic Res 2008 89 (1) 169-77n YEH WY CHENG Y CHEN CJ HU PY ET AL - Psychometric properties of the Chinese version of the Copenhagen burnout inventory among employees in two companies in Taiwan Int J Behav Med 2007 14 (3) 126-33

REacuteFEacuteRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

La reacuteponse de Steacutephane Malard Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

127JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

Travail en peacuteriode de forte chaleurQuelles actions de preacutevention des risques mettre en œuvre

S B

oule

t

Quelles sont les principales actions de preacutevention des risques lieacutes aux fortes chaleurs estivales

Le travail en peacuteriode de chaleur peut ecirctre agrave lrsquoorigine drsquoaccidents du travail parfois mortels comme lrsquoont illustreacute les peacuteriodes de canicule de 2003 et 2006 [1 2]Lrsquoecirctre humain est doteacute de meacutecanismes lui permettant de mieux toleacuterer une exposition reacutepeacuteteacutee ou prolon-geacutee agrave la chaleur [3] Toutefois cet acclimatement est limiteacute il ne srsquoobtient qursquoen 8 agrave 12 jours et disparaicirct to-talement 8 jours apregraves lrsquoarrecirct de lrsquoexposition Lorsque les capaciteacutes drsquoadaptation de lrsquoorganisme sont deacutepas-seacutees les pathologies suivantes peuvent survenir par ordre croissant de graviteacute crampes de chaleur eacutepui-sement ducirc agrave la chaleur insolation coup de chaleur [3 4] Aussi conformeacutement agrave lrsquoarticle L 4121-1 du Code du travail lrsquoemployeur doit prendre en compte les condi-tions de tempeacuterature lors de lrsquoeacutevaluation des risques et mettre en place des mesures de preacutevention appro-prieacutees

La conception des locaux de travail doit permettre laquo lrsquoadaptation de la tempeacuterature agrave lrsquoorganisme hu-main pendant le temps de travail raquo (article R 4213-7) Dans ce cadre le meacutedecin du travail est le conseiller de lrsquoemployeur des travailleurs et de leurs repreacute-sentants conformeacutement agrave lrsquoarticle R 4623-1 Un sys-tegraveme de ventilation ou de climatisation peut ecirctre mis en place En cas drsquoutilisation drsquoun systegraveme de ventilation celui-ci doit ecirctre arrecircteacute si la tempeacuterature ambiante deacutepasse une certaine valeur (de 32 agrave 35 degC) En effet au-delagrave la ventilation peut srsquoaccompagner drsquoune augmentation de la tempeacuterature ambiante Des dispositions speacutecifiques existent pour les tra-vailleurs dont lrsquoactiviteacute se situe agrave lrsquoexteacuterieur En effet conformeacutement agrave lrsquoarticle R 4225-1 lrsquoameacutenagement des postes de travail exteacuterieurs doit permettre de proteacute-ger les salarieacutes contre les conditions atmospheacuteriques

Dans le cas des chantiers du secteur du bacirctiment et des travaux publics lrsquoarticle R 4534-142-1 dispose que les travailleurs beacuteneacuteficient de locaux ou drsquoameacutenage-ment permettant de preacuteserver leur santeacute et leur seacutecu-riteacute en cas de conditions climatiques susceptibles drsquoy porter atteinte Ce peut ecirctre par exemple un abri de chantier installeacute agrave lrsquoombre et disposant drsquoeau fraicircche et drsquoune ventilation (voire climatisation) suffisante

Les actions de preacutevention portent eacutegalement sur lrsquoorganisation du travail Il est notamment conseil-leacute drsquoameacutenager les horaires afin de limiter les temps drsquoexposition agrave la chaleur drsquoaugmenter la freacutequence des pauses etou drsquoeffectuer une rotation des tacircches lorsque des postes moins exposeacutes en donnent la pos-sibiliteacute La mise en place drsquoaides meacutecaniques ou lrsquoautomati-sation des tacircches permet de diminuer la charge phy-sique des postes les plus sollicitants Ceux-ci sont agrave repeacuterer lors des eacutetudes de poste

Pour preacutevenir la deacuteshydratation lrsquoemployeur met agrave disposition des salarieacutes de lrsquoeau potable et fraicircche pour la boisson (article R 4225-2) Dans le secteur du bacirctiment et des travaux publics chaque travailleur beacuteneacuteficie drsquoau moins 3 litres drsquoeau par jour (article R 4534-143)

Des actions drsquoinformation sur les risques lieacutes agrave la chaleur sont agrave mener aupregraves des travailleurs Celles-ci peuvent entre autres se traduire par lrsquoeacutelaboration drsquoun document agrave afficher sur les lieux de travail (en-treprise chantierhellip) Des conseils sont agrave diffuser sur l lrsquohabillement porter des vecirctements leacutegers et de couleur claire qui absorbent lrsquohumiditeacute Se couvrir la tecircte en cas de travail en exteacuterieur l lrsquohydratation boire de lrsquoeau reacuteguliegraverement mecircme

QR 88

Vos questions nos reacuteponses

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014128

1 | BUISSON C - Impact sanitaire de la vague de chaleur de llsquoeacuteteacute 2006 en milieu de travail Reacutesultats dlsquoune eacutetude par questionnaire mise en place en meacutedecine du travail Saint-Maurice InVS 2009 20 p2 | LEDRANS M - Impact sanitaire de la vague de chaleur de lrsquoeacuteteacute 2003 synthegravese des eacutetudes disponibles en aoucirct 2005 Bull Eacutepideacutemiol Hebd 2006 19-20 130-37 3 | GANEM Y MEYER JP LUZEAUX N BRASSEUR G ET AL - Ambiances thermiques travail en peacuteriode de fortes chaleurs Dossier meacutedico-technique TC 97 Doc Meacuted Trav 2004 97 51-684 | Instruction interministeacuterielle ndeg DGS

DUSDGOSDGCSDGSCGCDGT2013152 du 10 avril 2013 relative au Plan National Canicule 2013 Ministegravere des Affaires sociales et de la Santeacute 2013 (wwwtravailler-mieuxgouvfrIMGpdfcir_36795_2013pdf)5 | Mise au point sur le bon usage des meacutedicaments en cas de vague de chaleur ANSM 2012 (httpansmsantefrvaransm_sitestorageoriginalapplication9abf7c28efe549641cf308640a90c13epdf))6 | Circulaire DGT ndeg9 du 4 Juillet 2013 relative agrave la mise en œuvre du plan national canicule Ministegravere du travail de lrsquoemploi de la formation professionnelle et du dialogue social 2013 (httpcirculaireslegifrancegouvfrpdf201307cir_37208pdf))

BIBLIOGRAPHIE

POUR EN SAVOIR + Chaleur Travailler dans des ambiances chaudes INRS 2011

(wwwinrsfraccueilrisquesphenomene-physiquechaleurhtml) Travail et chaleur drsquoeacuteteacute Eacutedition INRS ED 931 Paris INRS

2004 8 p

en lrsquoabsence de soif Eacuteviter les boissons alcooliseacutees l lrsquoalimentation faire des repas leacutegers et fractionneacutes l la compensation des pertes drsquoeacutelectrolytes lorsque celles-ci peuvent ecirctre importantes boire des jus de fruit ou de leacutegume ainsi que des eaux riches en sel Manger du pain des soupes froides des fruits secshellip

Les signes drsquoalerte sont agrave connaicirctre des salarieacutes crampes musculaires fatigue somnolence maux de tecircte nauseacutees troubles de lrsquoeacutequilibre propos incoheacute-rents malaise perte de connaissancehellip Face agrave cette situation la conduite agrave tenir respecte le protocole ins-taureacute par lrsquoemployeur dans le cadre de lrsquoorganisation des secours apregraves avis du meacutedecin du travail (alerte des services de secours speacutecialiseacutes et du sauveteur se-couriste du travail) Si ce nrsquoest deacutejagrave preacutevu il convient drsquoajouter aux premiers gestes de secours l amener la victime dans un endroit frais et bien aeacutereacute lorsqursquoelle peut ecirctre deacuteplaceacutee Agrave deacutefaut si cela est pos-sible mettre en place un eacutecran afin que la victime soit agrave lrsquoombre l la deacuteshabiller ou desserrer ses vecirctements l si la victime est consciente lui faire boire de lrsquoeau fraicircche par petites quantiteacutes l si la victime a perdu connaissance rester aupregraves drsquoelle en attendant les secours Le sauveteur secouriste du travail la place en position lateacuterale de seacutecuriteacute l se conformer aux prescriptions teacuteleacutephoniques du SAMU (ou drsquoun autre meacutedecin) lors de lrsquoalerte Celles-ci peuvent notamment comporter lrsquoapplication reacutegu-liegravere drsquoeau froide sur le corps

Une attention est agrave porter sur les salarieacutes particu-liegraverement sensibles agrave la chaleur [3] Les facteurs de risque sont de maniegravere non exhaustive l lrsquooccupation reacutecente drsquoun poste de travail et la meacute-connaissance de ses contraintes (inteacuterimaire travail-leur saisonnier) l un acircge supeacuterieur agrave 55 - 60 ans l une grossesse en cours l une obeacutesiteacute ou une deacutenutrition l certains anteacuteceacutedents meacutedicaux pathologie cardiovas-culaire etou respiratoire diabegravete insuffisance reacutenalehellipl une consommation excessive de cafeacute ou de theacute l une consommation drsquoalcool ou de drogues (ampheacute-tamines cocaiumlnehellip) l une prise de certains meacutedicaments [5] diureacutetiques anti-hypertenseurs anti-inflammatoires non steacute-roiumldiens biguanides sulfamides hypoglyceacutemiants neuroleptiques hypocholesteacuteroleacutemiants (statines et fibrates)hellip l un reacutegime sans sel

Outre la prise de conseils aupregraves de leur meacutedecin trai-tant ces travailleurs peuvent beacuteneacuteficier drsquoune visite agrave la demande (article R 4624-17) aupregraves du meacutedecin du travail Le cas eacutecheacuteant un ameacutenagement du poste de travail sera proposeacute

Enfin un plan national canicule est mis en place chaque anneacutee par le gouvernement [4] [NDLR] En 2013 ce plan a eacuteteacute accompagneacute drsquoune circulaire eacutemanant du ministegravere chargeacute du Travail [6] Celle-ci preacutevoit lrsquoorganisation drsquoune permanence au sein des services de santeacute au travail lors de lrsquoactivation des niveaux 2 agrave 4 du plan national canicule afin de reacutepondre rapidement aux demandes des employeurs des travailleurs et de leurs repreacutesentants

NDLR le Haut Comiteacute de Santeacute publique (HCSP) a publieacute le 15 mai 2014 les recom-mandations sanitaires du Plan national canicule 2014 (wwwhcspfrexplorecgiavisrapportsdomaineclefr=418)

129

Dans QuestionReacuteponse 01-Titre 24ptDans QuestionReacuteponse 01-Titre 14pt

Dans QuestionReacuteponse 04-Texte et pour le gras Dans style de caractegravere Ques-tionreacuteponse 04-Texte Bold

La reacuteponse de Steacutephane Malard Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

1 | EN STYLE DE CARACTEgraveRE DANS DOSSIER BIBLIOGRAPHIE ENCADREacute 01-TEXTE CAP ROUILLE Dans Bibliographie Encadreacute 01-Texte En syle de caractegravere Dans dossier Bibliographie Encadreacute 01-Texte Ital

1 | EN STYLE DE CARACTEgraveRE DANS DOSSIER BIBLIOGRAPHIE ENCADREacute 01-TEXTE CAP ROUILLE Dans Bibliographie Encadreacute 01-Texte En syle de caractegravere Dans dossier Bibliographie Encadreacute 01-Texte Ital

BIBLIOGRAPHIE

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

QR 89

Maladie charbonneuse et chantier de terrassementQuelles mesures mettre en place pour preacutevenir une contamination eacuteventuelle par Bacillus anthracis S

Bou

let

La reacuteponse de Veacuteronique Caron deacutepartement Eacutetudes et

assistance meacutedicales INRS

Lors drsquoun chantier de terrassement proche drsquoun centre drsquoeacutequarrissage il a eacuteteacute deacutecouvert une fosse contenant des ossements animaux La question de la contamination potentielle du terrain par des spores de Bacillus anthracis lieacutee agrave ces carcasses srsquoest poseacutee Quelles mesures de preacutevention techniques et meacutedi-cales doivent ecirctre mises en place Dans le monde dans la population geacuteneacuterale les cas rapporteacutes sont en grande majoriteacute des charbons cuta-neacutes chez des personnes au contact direct de carcasses infecteacutees notamment drsquoanimaux sauvages comme en Afrique ou dans les grands espaces naturels aux Eacutetats-Unis [1] Tregraves peu de cas de charbon drsquoinhalation sont recenseacutes Ils sont essentiellement le fait drsquoactes terroristes drsquoaccidents de laboratoire ou encore du travail de peaux et de laines importeacutees de pays ougrave la maladie charbonneuse est endeacutemique La forme di-gestive de la maladie ne concerne que les personnes ayant consommeacute de la viande ou des abats prove-nant drsquoanimaux infecteacutes Le nombre de cas humains est tregraves faible au regard du nombre drsquoanimaux sau-vages et de troupeaux potentiellement contamineacutes

En France des cas reacutecurrents de foyers animaux sont signaleacutes (deux agrave six foyers annuels entre 1999 et 2007 rapporteacutes par lrsquoInstitut de veille sanitaire - InVS) De-puis 2002 date de la mise en place de la deacuteclaration obligatoire de la maladie aupregraves de lrsquoAgence reacutegio-nale de santeacute seuls quatre cas de charbons cutaneacutes humains ont eacuteteacute deacuteclareacutes un chez une personne ma-nipulant de la laine provenant drsquoun pays eacutetranger en-deacutemique et trois chez des personnes ayant deacutepeceacute ou

eacutevisceacutereacute une mecircme vache charbonneuse (InVS) [2] En ce qui concerne le chantier eacutevoqueacute dans la ques-tion lrsquoeacutetude documentaire faite par un bureau drsquoeacutetudes des sols mentionne qursquoaucun eacuteleacutement ne permet de penser que des animaux contamineacutes par le bacille du charbon ont eacuteteacute enterreacutes sur le site ce qui rend le risque de contamination du terrain tregraves faibleAu vu de ces donneacutees les mesures de preacutevention vi-seront essentiellement agrave reacuteduire lrsquoexposition poten-tielle des salarieacutes par voie cutaneacutee

Au plan collectif la premiegravere mesure serait de ne pas deacuteplacer ces carcasses Srsquoil nrsquoy a pas drsquoautre solu-tion que de faire les fondations agrave lrsquoemplacement des fosses il est neacutecessaire de deacutelimiter les zones de creu-sement et drsquoenfouissement et de limiter le nombre de personnes y travaillant La pelleteuse sera nettoyeacutee au jet drsquoeau sans haute pression en fin de journeacutee

Sur le plan individuel le port de gants de protection et de vecirctements deacutedieacutes agrave cette activiteacute est indispen-sable En revanche il nrsquoest pas neacutecessaire de deman-der aux ouvriers de porter des combinaisons agrave usage unique et des masques Les gants et les bottes seront nettoyeacutees au jet drsquoeau en fin de poste et retireacutees avant drsquoentrer dans les baraques de chantier Lrsquoemployeur veille comme le preacutevoit le Code du travail dans le cas de travaux particuliegraverement salissants au maintien des vecirctements de travail dans un eacutetat hygieacutenique satisfaisant Le respect des mesures drsquohygiegravene habi-tuelles est fondamental lavage soigneux des mains et du visage agrave lrsquoeau et au savon avant chaque pause (repas cigarettehellip) et interdiction de manger boire ou fumer en travaillant

Une information sur la maladie sera dispenseacutee par le meacutedecin du travail afin de sensibiliser les ouvriers l en cas drsquoapparition drsquoune leacutesion suspecte (ulceacute-ration eacutevoluant vers une escarre noire non doulou-reuse) il est conseilleacute de consulter un meacutedecin en lui preacutecisant les conditions particuliegraveres du chantier de terrassement afin de mettre en place une antibiotheacute-rapie adapteacutee et drsquoeacuteviter une forme gravel en cas de plaie quelle qursquoen soit la nature il est impeacuteratif de deacutesinfecter soigneusement puis drsquoappli-quer un pansement eacutetanche

1 | WHO OIE FAO - Anthrax in human and animals 4th edition Genegraveve OMS 2008 208 p2 | MADANI N MENDY C MOUTOU F GARIN-BASTUJI B - La fiegravevre charbonneuse en France Eacutepisodes de lrsquoeacuteteacute 2009 et foyers enregistreacutes sur la derniegravere deacutecennie (1999-2009) Anses Bull Epideacutemiol Hebd Hors Seacuterie speacutecial zoonoses 2010 15-17

BIBLIOGRAPHIE

POUR EN SAVOIR + ABADIA G CAPEK I JOSSERAN L GOFFETTE R ET AL -

Recommandations pour la surveillance et la lutte contre le charbon animal et humain Guide meacutethodologique Saint- Maurice InVS 2005 35 p

CARON V - Charbon et milieu professionnel Assistance TP 6 Doc Meacuted Trav 2008 116 547-50

Charbon In Guide EFICATT INRS 2011 (wwwinrsfreficatt) Charbon bacteacuteridien Fiegravevre charbonneuse fiche

zoonose ZO4 INRS MSA ministegravere de lAgriculture 2005 (httpagriculturegouvfrIMGpdfcharbon_190905netpdf)

130 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 131

Travailleurs en espaces confineacutes Un avis drsquoaptitude speacutecifique est-il neacutecessaire Une attestation de suivi infirmier peut-elle suffire

LOI ndeg2008-1258 du 3 deacutecembre 2008 - art 24 (V)articles L 3231-6 et L 3231-10

article

livre VCode du travail - art L2241-9 (V) Code du travail - art L2241-9 (V)

arrecircteacuteLOI ndeg2008-1258 du 3 deacutecembre 2008 - art 24 (V)

L 3231-6

R 2261-1

L 3231-6

L 2241-9R 2261-1

deacutecret

Codedu

travail

santeacutetaau travailr

eacute

arrecircteacute loi L 2241-9

S B

oule

t

La reacuteponse de Sandy Basile deacutepartement Eacutetudes veille et assis-

tance documentaires et Michel Falcy deacutepartementt Eacutetudes et assis-

tance meacutedicales INRS

Un employeur peut-il solliciter le meacutedecin du travail pour remplir une fiche drsquoaptitude en lui demandant drsquoindiquer speacutecifiquement lrsquoaptitude drsquoun travail-leur agrave intervenir en espaces confineacutes avec le port de tel ou tel eacutequipement de protection individuelle Une attestation de suivi infirmier peut-elle se subs-tituer agrave cette demande

En preacutealable il convient de rappeler le rocircle du meacutede-cin du travail (art R 4623-1 du Code du travail) qui a pour mission de conseiller lemployeur les travail-leurs les repreacutesentants du personnel et les services sociaux notamment sur l lameacutelioration des conditions de vie et de travail dans lentreprise l ladaptation des postes des techniques et des rythmes de travail agrave la santeacute physique et mentale notamment en vue de preacuteserver le maintien dans lemploi des salarieacutes l la protection des travailleurs contre lensemble des nuisances et notamment contre les risques daccidents du travail ou dexposition agrave des agents chimiques dangereux l lhygiegravene geacuteneacuterale de leacutetablissement l les modifications apporteacutees aux eacutequipementshellip Concernant lrsquoaptitude reacutegie par le Code du travail (notamment aux articles L 4624-1 et R 4624-10 agrave R 4624-36) lrsquoune des missions du meacutedecin est de veacuteri-fier et lui seul que leacutetat de santeacute des travailleurs est compatible avec les contraintes de leur poste deacutetail-leacutees dans la fiche de poste Son avis quil transcrit sur la fiche daptitude concerne un poste de travail dans sa globaliteacute en tenant compte de toutes ses speacutecifi-citeacutes telles quelles sont indiqueacutees dans la fiche de poste

Lrsquoavis daptitude du meacutedecin du travail inclut de fait le travail en espace confineacute et le port de tel ou tel eacutequipement de protection individuelle (EPI) Par conseacutequent le meacutedecin ne peut pas scinder son avis daptitude en plusieurs parties concernant le travail en espace confineacute ou le port de masque ou dun har-nais de seacutecuriteacute alors que ces eacuteleacutements font partie dun seul et mecircme posteSrsquoil lrsquoestime utile le meacutedecin du travail et uniquement lui peut prescrire des examens compleacutementaires neacute-cessaires agrave la deacutetermination de lrsquoaptitude meacutedicale du salarieacute au poste de travail Bien souvent le recours agrave des examens compleacutementaires complexes nrsquoest pas neacutecessaire pour deacuteterminer si la santeacute drsquoun salarieacute est ou non compatible avec le travail en espaces confineacutes ou avec le port drsquoEPI En effet un examen clinique complet suivi drsquoune mise en situation peut suffire dans la majoriteacute des cas

En fonction de la situation le meacutedecin du travail indi-quera sur la fiche l soit laquo apte au poste raquo l soit laquo apte au poste avec restrictions sur les tacircches impliquant de travailler en espaces confineacutes et le port de masque respiratoire ou dun harnais de seacutecuriteacute raquo l soit laquo inapte au poste raquoLavis daptitude meacutedicale relegraveve de la compeacutetence exclusive du meacutedecin du travail Les dispositions du Code du travail preacuteciteacutees ne visent que le meacutedecin du travail dans le suivi individuel de leacutetat de santeacute du salarieacute et ce tant pour lexamen dembauche les exa-mens peacuteriodiques la surveillance meacutedicale renforceacutee les examens de preacute-reprise et de reprise du travail la prescription drsquoexamens compleacutementaires et la deacutecla-ration eacuteventuelle dinaptitude

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Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

VOS QUESTIONS NOS REacutePONSES

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La deacutelivrance du certificat drsquoaptitude comme preacute-requis CATEC (Certificat daptitude agrave travailler en espaces confineacutes) relegraveve donc de la seule compeacute-tence du meacutedecin du travail En aucune maniegravere une laquo attestation de suivi de santeacute raquo ne peut ecirctre donneacutee par un infirmier(e) de santeacute au travail en lieu et place de ce certificat daptitude ce qui serait contraire aux dispositions du Code du travailIl est eacutegalement utile de preacuteciser que lrsquoemployeur tenu drsquoune obligation de seacutecuriteacute de reacutesultat en ma-tiegravere de protection de la santeacute et de la seacutecuriteacute des travailleurs (Cour de cassation chambre sociale 28 feacutevrier 2002 pourvoi ndeg 99-18339) doit en assurer lrsquoef-fectiviteacute en prenant en consideacuteration les propositions de mesures individuelles proposeacutees par le meacutedecin du travail telles que mutations ou transformations de poste justifieacutees par des consideacuterations relatives agrave lrsquoacircge agrave la reacutesistance physique et mentale des tra-vailleurs En cas de refus lrsquoemployeur est tenu de faire connaicirctre les motifs qui srsquoopposent agrave ce qursquoil donne suite agrave ces recommandations Bien entendu en cas de difficulteacutes ou de deacutesaccord sur un avis drsquoaptitude lrsquoemployeur ou le salarieacute peut exercer un recours devant lrsquoinspecteur du travail Ce dernier prend sa deacutecision apregraves avis du meacutedecin ins-pecteur du travail (article R 4624-35 du Code du tra-vail)Enfin il est fondamental de garder agrave lrsquoesprit que les eacutequipements de protection individuelle tels les dis-positifs de protection des voies respiratoires et le har-nais de seacutecuriteacute pour le travail en espaces confineacutes ne sont des solutions que pour des activiteacutes ponctuelles et qursquoils viennent toujours en compleacutement des pro-tections collectives

POUR EN SAVOIR + Formateur en preacutevention des risques lieacutes aux

interventions en espaces confineacutes Preacutevenir les risques dans les reacuteseaux drsquoeau potable et drsquoassainissement INRS 2013 (wwwinrsfraccueilproduitsformationpublicsformateur-espace-confinehtml)

DUCHET M PETEGNIEF G GALTIER Y TERRIER C - Les espaces confineacutes Preacuteconisations en vue dassurer la seacutecuriteacute et la protection de la santeacute des personnels dexploitation Eacutedition INRS ED 967 Paris INRS 2006 28 p

Protection individuelle Un eacutequipement porteacute par le salarieacute en vue de le proteacuteger INRS 2012 (wwwinrsfraccueildemarchesavoir-faireprotection-individuellehtml)

4Agrave votreservice

agendaformations

agrave lire agrave voir

juridique

p 135

p 139

p 145

ndeg 138 mdash ReacutefeacuteRences en santeacute au tRavail mdash juin 2014

Ce seacuteminaire srsquoadresse aux acteurs de la preacutevention services de santeacute au travail foncti onnels de seacutecuriteacute partenaires sociaux CHSCThellip

Objecti fs de ce seacuteminaire Faire un point sur les dispositi fs drsquoalerte et de vigilance existants et sur les eacutetudes et acti ons reacutecentes Deacutegager des pistes drsquoacti on de veille et drsquoouti ls drsquoaccompagnement pour les entreprises

Inscripti on et appel agrave posters htt pcancersprosinrsweb-eventsnet Ouverture des inscripti ons en ligne feacutevrier 2014 Clocircture des inscripti ons 15 novembre 2014

Lrsquoappel agrave posters est ouvertDate limite de remise drsquoun reacutesumeacute de 20 lignes 15 juillet 2014

Tarifs 280 euro pour une inscripti on jusqursquoau 28 septembre 360 euro pour une inscripti on agrave parti r du 29 septembre

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JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 135

AGENDAFORMATIONS

26-29 AOUcircT 2014FLORENCE (Italie) XVIIIe Congregraves de lrsquoAssociation internationale de psychologie du travail de langue franccedilaise (AIPTLF)

Parmi les thegravemesw Quelles sont les eacutevolutions du travail et les nouvelles formes de travail qui se deacuteveloppent w Comment ces eacutevolutions du travail sont-elles appreacutehendeacutees par la psychologie du travail w Quelles sont les qualifications etou compeacutetences agrave construire dans des entreprises qui tendent agrave se transformer profondeacutement agrave se deacutelocaliser se relocaliser ou plus simplement agrave eacutechanger avec toutes les parties du monde w Dans quelle mesure les technologies de lrsquoinformation et de la communication reconfigurent-elles lrsquoactiviteacute professionnelle w Comment la theacutematique des laquo risques psychosociaux raquo est-elle le signe de la deacuteteacuterioration du sens du travail

RENSEIGNEMENTSaiptlf2014insight-outsidefrwwwaiptlf2014fr

24-27 AOUcircT 2014FRANCFORT (Allemagne)XXe Congregraves mondial sur la seacutecuriteacute et la santeacute au travail

ThegravemewUne vision agrave partager pour une preacutevention durable

RENSEIGNEMENTSOrganiseacute par lOrganisation internationale du travail (OIT) lAssociation internationale de la seacutecuriteacute sociale (AISS) lAssociation sociale allemande des accidents du travail et maladies professionnelles (DGUV)wwwsafety2014germanycom

25-27 AOUcircT 2014FRANCFORT (Allemagne)Symposium et session de formation les valeurs limites dans le monde

wDans le cadre du 20e congregraves mondial sur la seacutecuriteacute et la santeacute au travail le comiteacute Chimie de lrsquoAssociation internationale de la seacutecuriteacute sociale (AISS) organise deux manifestations sur les valeurs limites drsquoexposition professionnelle Un symposium sur le thegraveme laquo Les valeurs limites dans le monde raquo a lieu le 25 aoucirct 2014 Une session de formation est eacutegalement organiseacutee le 27 aoucirct 2014

RENSEIGNEMENTSraymondvincentinrsfr

wwwissaintfrwebevent-62602-threshold-limit-values-for-chemical-substances-and-nanomaterials-an-overview

17-19 SEPTEMBRE 2014ADELAIumlDE (Australie)Confeacuterence sur lrsquoorganisation du travail et les facteurs psychosociaux laquo Worker health A basic human right for all raquo (ICOH-WOPS 2014)

ThegravemeswFacteurs psychosociaux au travail et influence sur la productiviteacute et la santeacutewRecherche sur les risques psychosociaux (RPS) dans les pays en deacuteveloppementwApproches pluridisciplinaireswPreacutevention et interventions aupregraves des travailleurs exposeacutes aux RPSwEnjeux tels que lrsquointimidation et le harcegravelement au travail lrsquoabsenteacuteisme et le vieillissementwFacteurs organisationnels influant sur le bien-ecirctre au travailwGestion des troubles de santeacute chroniques et des problegravemes de santeacute mentale

RENSEIGNEMENTSUniversity of South Australia School of Psychology Social Work and Social Policy ICOH-WOPSunisaeduauhttpunisaeduauICOHcongress

12 SEPTEMBRE 2014TOURS (France)Colloque de lInstitut national de meacutedecine agricole (INMA) Santeacute - Seacutecuriteacute des professionnels hippiques

Parmi les thegravemeswLa typologie des professionnels de la filiegravere wUne eacutevolution la feacuteminisation des meacutetierswUne filiegravere avec des risques particuliers Regards croiseacutes issus des pratiques et des indicateurs de sinistraliteacute

wLa dimension psychosociale du meacutetier le deacuteni et les comportements agrave risquewInnovations techniques et ameacuteliorations des structures contributions agrave la seacutecuriteacutewEacutequipements de protection individuelle des normes des innovations des recommandations

RENSEIGNEMENTSINMA 14 rue Auguste Comte 37000 TOURSTeacutel 02 47 66 61 07Fax 02 47 66 08 28corinnelevyinmafrwwwinmafr

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014136

AGENDAFORMATIONS

29 SEPTEMBRE AU 1ER OCTOBRE 2014TORONTO (Canada) 3e Confeacuterence internationale sur la preacutevention du handicap au travail laquo Implementing work disability prevention knowledge raquo (WDPI 2014)

Thegravemew Eacutechange interdisciplinaire et international sur la mise en œuvre des connaissances sur la preacutevention de lincapaciteacute de travail

RENSEIGNEMENTShttpwdpi2014iwhonca

1er-3 OCTOBRE 2014LA ROCHELLE (France)49e congregraves de la Socieacuteteacute drsquoergonomie de langue franccedilaise (SELF) ergonomie et deacuteveloppement pour tous

Thegravemew Ergonomie et situations de handicap transformer pour contribuer au deacuteveloppement pour tous

RENSEIGNEMENTSself-2014ergonomie-selforgwwwergonomie-selforghttpgederfrself-2014

21-22 OCTOBRE 2014PARIS (France)51es Journeacutees Santeacute Travail du Centre interservices de santeacute et de meacutedecine du travail en entreprise (CISME) mise en œuvre opeacuterationnelle du projet de service

ThegravemeswLe projet de service comme outil de progregraveswImpact du projet de service sur la santeacute au travail dans les entrepriseswInteractions avec les programmes des autres organismes de preacuteventionwConseacutequences sur lorganisation des SSTI

RENSEIGNEMENTScletheuxcismeorgwwwcismeorg

3-5 DEacuteCEMBRE 2014LE MANS (France)31e congregraves de la Socieacuteteacute franccedilaise de psycho-oncologie (SFPO)

Thegravemew Entre eacutepuisement et satisfaction au travail soigner en canceacuterologie

Appel agrave communications jusquau 22 juillet

RENSEIGNEMENTSTeacutel 05 57 97 19 19infocomm-santecom wwwsfpofractionscongreshtml

2-4 OCTOBRE 2014LA BAULE (France)35e cours du Groupe deacutetude et de recherche en dermato-allergologie (GERDA) lrsquoeau la mer la peau et la profession

Parmi les thegravemeswMilieu marin eau et peau chemin de leau dans la peau allergies agrave leau et au froid agressions cutaneacutees par faune et flore des oceacuteans dermatoses des navigateurs solitaires dermatoses professionnelles des meacutetiers de la mer photoprotection en merhellip wDermatoses professionnelles la main acquisitions anatomo-cliniques leur impact sur leacutelucidation de nombreux eczeacutemas rocircle du stress dans les dermatoses professionnelles allergies de contact aux proteacuteines les dermatites de contact chez les musiciens quels gants pour quels meacutetiers hellipwQuoi de neuf en 2013-2014 en dermato-allergologie toxine botulique et allergie allergie agrave la meacutethylisothiazolinone hypersensibiliteacute aux meacutedicaments agrave base de fer pour injection intraveineusehellip

Un symposium de lrsquoINRS sur le thegraveme laquo Dermato-allergologie professionnelle de la recherche agrave la pratique raquo aura lieu le jeudi 2 octobre agrave 17 h 30

RENSEIGNEMENTSBeacuteneacutedicte Louis NUKLEacuteUS55 rue Bobillot 75013 ParisTeacutel 01 45 88 66 88blouisnukleusfrwwwgerda2014com

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 137

Organiseacutee par le museacutee du CNAM produite par

lINRS et Ferraille lexposition regroupe une

vingtaine drsquoaffiches marquantes reacutealiseacutees par lrsquoINRS

entre 1947 et 1985 Cette exposition est baseacutee sur un

livre reprenant 200 affiches de lrsquoInstitut eacutediteacute par

Les Requins marteaux

laquo Danger Treacutesors de lrsquoInstitut national de

recherche et de seacutecuriteacute raquo est lrsquooccasion de voir

eacutevoluer en images les notions de danger de risque

et de seacutecuriteacute au travail ainsi que les codes ou les

messages retenus pour veacutehiculer lrsquoinformation de

preacutevention

laquo DANGER TREacuteSORS DE LrsquoINSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SEacuteCURITEacute raquoUNE EXPOSITION AU MUSEacuteE DU CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MEacuteTIERS (CNAM)

jusquau 7 septembre 2014 60 rue Reacuteaumur Paris 3e

wwwarts-et-metiersnet

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014138

AGENDAFORMATIONS

Institut de meacutedecine du travail de LorraineFaculteacute de meacutedecine de Nancy

FORMATIONS

wLes nouvelles recommandations en santeacute au travail laquo Port de charges raquo (Haute Autoriteacute de santeacute) et laquo Addictions raquo (Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail Socieacuteteacute franccedilaise dalcoologie) (une journeacutee en septembre)

w Le travailleur isoleacute (12 journeacutee en octobre)

wMeacutemoire et travail dans le cadre de la semaine meacutedicale de Lorraine (12 journeacutee en novembre)

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONSInstitut de meacutedecine du travail de Lorraine (IMTL) Faculteacute de meacutedecine BP 1849 avenue de la Forecirct de Haye54505 Vandœuvre cedex

Teacutel 06 73 46 91 06infoimtlorrainefrwwwimtlorrainefr

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 139

Agrave lire agrave voirCHAUSSADE H CHOUTET P COURSAGET P DELZESCAUX D et alEacutetude de seacuteropreacutevalence de lheacutepatite E Professionnels forestiers et eacuteleveurs de porcs (donneacutees 2011 - 2012)Le virus de lheacutepatite E est un virus agrave tropisme heacutepatique dont la distribution est mondiale Ce virus a eacuteteacute isoleacute chez plusieurs espegraveces animales mais les porcs les sangliers et les cerfs sont consideacutereacutes comme de reacuteels reacuteservoirs qui peuvent ecirctre responsables de contaminations humaines Cette eacutetude a pour objectifs destimer la seacuteropreacutevalence de lheacutepatite E dans deux populations professionnelles potentiellement exposeacutees agrave ce virus (les professionnels forestiers et les eacuteleveurs de porcs) ainsi que de chercher les facteurs de risque de transmission et de confirmer lrsquoexistence en France de variations geacuteographiquesCaisse centrale de la Mutualiteacute sociale agricole (CCMSA) (Les Mercuriales 40 rue Jean Jauregraves 93547 Bagnolet Cedex) 2014 36 p (httpreferences-sante-securitemsafr)

Meacutemento viandes et charcuteriesCe recueil est constitueacute de cahiers illustreacutes de 8 agrave 20 pages visant agrave deacutecrire un sujet du secteur de la viande et de la charcuterie Il sera mis agrave jour annuellement Ce meacutemento a vocation agrave senrichir chaque anneacutee de nouveaux sujets afin de couvrir lensemble des secteurs de labattage de la deacutecoupe et de la transformation Il sadresse aux techniciens Au sommaire principes et connaissances fondamentales technologies et proceacutedeacutes

emballage et environnement eacutepideacutemiologie et microbiologie meacutethodes techniques et tables de reacutefeacuterencesInstitut du porc (IFIP) (5 rue Lespagnol 75020 Paris) 2014 1 classeur agrave mise agrave jour 136 p

Champs eacutelectromagneacutetiques drsquoextrecircmement basse freacutequence Les effets sur la santeacuteGuide pratiqueEn France le courant distribueacute est un courant alternatif de freacutequence 50 Hz (extrecircmement basse freacutequence) Un reacuteseau de lignes de transformateurs de postes eacutelectriques permet cet acheminement Les lignes agrave tregraves haute tension sont les premiers maillons de ce reacuteseau elles permettent de transporter lrsquoeacutelectriciteacute des principaux centres de production jusqursquoaux zones de consommation Au voisinage immeacutediat drsquoune ligne agrave haute tension aeacuterienne ou souterraine un champ eacutelectrique et un champ magneacutetique sont preacutesents Agrave distance de la ligne ces champs deacutecroissent rapidement Drsquoautres eacuteleacutements du reacuteseau de transport et de distribution de lrsquoeacutelectriciteacute comme les transformateurs sont eacutegalement agrave lrsquoorigine de champs eacutelectromagneacutetiques drsquoextrecircmement basse freacutequence Agrave lrsquointeacuterieur des habitations les sources de champs eacutelectromagneacutetiques drsquoextrecircmement basse freacutequence sont de deux types les reacuteseaux eacutelectriques et les appareils eacutelectromeacutenagers Afin de mieux mesurer les effets sur la santeacute des champs eacutelectromagneacutetiques geacuteneacutereacutes par ces installations la Direction geacuteneacuterale de la santeacute propose en teacuteleacutechargement un guide pratique Le document fait le

point sur les sources dexposition les effets sur la santeacute ou encore la reacuteglementation existant en la matiegravereMinistegravere des Affaires sociales et de la Santeacute (14 avenue Duquesne 75350 Paris 07 SP) 2014 21 p(wwwsantegouvfr)

BRISSON G GERVAIS MC MARTIN R BLACKBURN D et alEacuteoliennes et santeacute publique Synthegravese des connaissances ndash mise agrave jourPublication 1633Cette recension drsquoeacutecrits preacutesente une version remise agrave jour de la synthegravese des connaissances sur les liens entre les eacuteoliennes et la santeacute publique reacutealiseacutee initialement en 2009 Le premier document avait pour objectif de fournir une base de connaissances communes au reacuteseau de la santeacute publique queacutebeacutecois Le document avait permis de deacuteterminer les principales classes drsquoeffets de la santeacute environnementale associeacutes au dossier eacuteolien et de tracer lrsquoeacutetat des connaissances en matiegravere drsquoeffets psychologiques et sociaux de bruit et drsquoinfrasons drsquoombres mouvantes de seacutecuriteacute des travailleurs de seacutecuriteacute publique et de champs eacutelectromagneacutetiques Par ailleurs la recherche scientifique sur les eacuteoliennes est en constante eacutevolution et en 2012 il a donc sembleacute neacutecessaire de refaire le point sur lrsquoeacutetat des connaissances de ce secteur drsquoactiviteacute Le preacutesent document rassemble ainsi lrsquoinformation la plus reacutecente sur les preacuteoccupations pour la santeacute Les principaux reacutesultats sont preacutesenteacutes pour chaque classe drsquoeffets sanitaires et selon lrsquoeacutetat des connaissances actuelles du domaine acceptabiliteacute sociale des projets de

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014140

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deacuteveloppement eacuteolien impacts sociaux des projets eacuteoliens sur les communauteacutes nuisance sonore infrasons et basses freacutequences ombres mouvantes ou effet stroboscopique seacutecuriteacute des travailleurs et seacutecuriteacute publique champs eacutelectromagneacutetiquesInstitut national de santeacute publique du Queacutebec (INSPQ) (945 avenue Wolfe Queacutebec Queacutebec G1V 5B3 Canada) 2013 134 p (wwwinspqqcca)

CHAPERON AF LITZLER B ALOUF MELe harcegravelement moral au travail Comprendre et se deacutefendreCet ouvrage srsquointeacuteresse agrave la notion de harcegravelement moral au travail dans une double approche psychologique et juridique Il apporte un ensemble de reacuteponses pratiques illustreacutees par des teacutemoignages de victimes et des exemples drsquoaffaires jugeacutees Organiseacute en 2 grandes parties ce livre propose dans une premiegravere partie drsquoapprendre agrave repeacuterer et agrave comprendre les meacutecanismes du harcegravelement moral puis dans une seconde partie agrave se deacutefendre quand on est victime ou teacutemoin de harcegravelement moral au travailEacuteditions Odile Jacob (15 rue Soufflot 75005 Paris) 2014 262 p

Technostress et autres revers du travail nomadeWorking paper 201307De plus en plus drsquoentreprises europeacuteennes optent pour le travail nomade crsquoest-agrave-dire du travail reacuteputeacute sans contrainte de lieu ni de temps Lrsquoessor du travail nomade a notamment eacuteteacute favoriseacute par lrsquoarriveacutee sur le marcheacute de technologies et

moyens de communication mobiles en particulier les smartphones et les tablettes Le premier chapitre passe en revue les principaux deacuteveloppements survenus dans le domaine des technologies de linformation et de la communication (TIC) et les effets positifs que celles-ci peuvent geacuteneacuterer pour les entreprises et les travailleurs Toutefois ces eacutevolutions nrsquoont pas que des avantages Le document recense les risques lieacutes au travail nomade qui sont le technostress la technodeacutependance lrsquoestompement de la frontiegravere entre travail et vie priveacutee les heures suppleacutementaires lrsquoeacutepuisement et le burnout la seacutecuriteacute et la productiviteacute lrsquoexposition aux champs eacutelectromagneacutetiques les problegravemes ergonomiques Il fait eacutegalement le point sur la reacuteglementation en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute au travail et formule un certain nombre de recommandations agrave destination des travailleurs et de leurs repreacutesentants syndicaux afin de les alerter sur les effets neacutefastes du travail nomadeInstitut syndical europeacuteen (ETUI) (5 bd du Roi Albert II 1210 Bruxelles Belgique) 2013 49 p (wwwetuiorg)

MONTREUIL EPreacutevenir les risques psychosociaux Des outils pour agir sur la peacutenibiliteacute et preacuteserver la santeacute au travail2e eacutedition Fonctions de lentreprise Ressources humainesStress au travail violences harcegravelements conduites addictives les risques psychosociaux sont une grave menace pour la santeacute des salarieacutes et par conseacutequent pour la performance des entreprises La

croissance de ces risques au cours des derniegraveres anneacutees rend urgente la neacutecessiteacute de mettre en œuvre des dispositifs de preacutevention Cet ouvrage deacutetaille toutes les eacutetapes drsquoune action efficace de preacutevention en srsquoappuyant sur les bonnes pratiques eacuteprouveacutees en entreprise Il se fonde sur une approche collective lrsquoorganisation et le management Lrsquoauteur propose une meacutethode des outils des exemples et donne des cleacutes pour faire de la preacutevention un projet strateacutegique agrave mecircme de garantir la santeacute des salarieacutes et la performance de lrsquoentreprise Au sommaire comprendre les risques psychosociaux et lancer une deacutemarche de preacutevention eacutevaluer les risques psychosociaux leviers daction et eacutelaboration du plan de preacutevention mise en place dun systegraveme de veille et actions en cas de situations deacutegradeacutees Cette nouvelle version met agrave disposition un eacutetat actualiseacute des eacutevolutions reacuteglementaires des meacutethodologies existantes et ressources disponibles sur la question des risques psychosociauxEacuteditions Dunod (5 rue Laromiguiegravere 75005 Paris) 2014 204 p

ST-ARNAUD L PELLETIER M VEacuteZINA M BRIAND C et alSanteacute mentale au travail Projet-pilote pour passer drsquoune approche individuelle de reacuteadaptation agrave une approche organisationnelle de preacuteventionEacutetudes et recherches Rapport R-807Les problegravemes de santeacute mentale au travail repreacutesentent actuellement lrsquoune des plus importantes causes drsquoabsence au travail Les preacuteceacutedents travaux de lrsquoIRSST ont

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 141

reacuteveacuteleacute que la majoriteacute des salarieacutes qui se sont absenteacutes en raison drsquoun problegraveme de santeacute mentale font reacutefeacuterence aux difficulteacutes veacutecues dans le cadre de leur activiteacute professionnelle comme facteur ayant contribueacute agrave la deacuteteacuterioration de leur eacutetat de santeacute et de leur arrecirct de travail drsquoougrave lrsquoimportance drsquoorienter les pratiques de retour au travail vers la modification des facteurs de lrsquoorganisation du travail Lrsquoobjectif geacuteneacuteral de ce projet est de tracer le passage drsquoune deacutemarche individuelle de soutien au retour au travail et au maintien en emploi des salarieacutes qui se sont absenteacutes en raison drsquoun problegraveme de santeacute mentale agrave une deacutemarche organisationnelle visant la preacutevention des problegravemes de santeacute mentale dans le milieu de travail Speacutecifiquement le projet vise agrave identifier et caracteacuteriser les facteurs de lrsquoorganisation du travail reconnus par le salarieacute comme ayant contribueacute agrave la deacuteteacuterioration de son eacutetat de santeacute mentale et agrave son retrait du travail identifier et caracteacuteriser les facteurs de lrsquoorganisation du travail eacutetant une preacuteoccupation agrave lrsquoeacutegard du retour au travail du salarieacute identifier et caracteacuteriser les interventions organisationnelles sur le travail preacutevues en concertation par le salarieacute et son supeacuterieur dans un plan de retour au travail visant agrave soutenir le salarieacute lors de son retour deacuteterminer les eacutecarts entre les facteurs identifieacutes par le salarieacute les interventions preacutevues au plan drsquoaction et les interventions reacuteellement mises en place par lrsquoorganisation deacutegager agrave partir de lrsquoensemble des parcours des cibles drsquoaction en matiegravere de preacutevention Institut de recherche Robert-Sauveacute en santeacute et en seacutecuriteacute du travail (IRSST) (505 boulevard de Maisonneuve Ouest Montreacuteal

Queacutebec H3A 3C2 Canada) 2014 33 p (wwwirsstqcca)

Maintien dans lemploi en Europe et au Canada Politique de reacuteadaptation et de retour au travail Actes des deacutebats dEurogip du 19032013 (Paris) Eurogip-85FManifestation annuelle les laquo Deacutebats dEurogip raquo eacutetaient consacreacutes en 2013 au maintien dans lemploi en Europe et au Canada Au niveau communautaire la strateacutegie de santeacute et seacutecuriteacute au travail 2007-2012 encourageait les Eacutetats membres agrave inteacutegrer dans leur politique nationale des actions pour ameacuteliorer la reacutehabilitation et la reacuteinteacutegration des travailleurs exclus du marcheacute du travail suite agrave une maladie professionnelle ou un accident du travail Lun des objectifs de ces deacutebats eacutetait que chacun simpregravegne des expeacuteriences des autres pays afin de comprendre agrave la fois la logique dassurances sociales et les pratiques eacutetrangegraveres tout en prenant conscience des difficulteacutes de la gestion de la reacuteadaptation professionnelle Les pays preacutesents agrave ces deacutebats eacutetaient France Suisse Allemagne Islande Suegravede Danemark Canada Belgique Finlande et Grande-Bretagne Au programme les enjeux du maintien dans lemploi politiques nationales de gestion de lincapaciteacute maintien dans lemploi retour au travail projet europeacuteen laquo Travail sain pour les travailleurs souffrant dune maladie chronique raquo la mobilisation autour des entreprisesGroupement de lInstitution preacutevention de la Seacutecuriteacute sociale pour lEurope (EUROGIP) (55 rue de la Feacutedeacuteration 75015 Paris) 2013 31 p (wwweurogipfr)

Guide RPS agrave lrsquousage des CHSCTOn assiste depuis plusieurs anneacutees agrave un eacutelargissement du champ drsquoactions des CHSCT Ceci en lien avec les eacutevolutions reacuteglementaires mais eacutegalement avec lrsquoeacutemergence forte des probleacutematiques relatives agrave la santeacute au travail et en particulier celle des risques psychosociaux (RPS) (dont les systegravemes de veille montrent lrsquoimportance croissante) Les RPS constituent donc un champ drsquoaction privileacutegieacute des CHSCT Drsquoune part lrsquoinstance a toute leacutegitimiteacute pour intervenir drsquoautre part elle a la possibiliteacute de promouvoir des approches srsquoappuyant sur lrsquoanalyse du travail reacuteel des salarieacutes Le guide RPS agrave lrsquousage des CHSCT a pour objectif de donner des eacuteleacutements clairs aux repreacutesentants du personnel confronteacutes aux risques psychosociaux stress souffrance charge psychique usure professionnelle mal-ecirctre et violence au travailhellip Il srsquoagit drsquoune ressource meacutethodologique destineacutee aux eacutelus peu familiariseacutes avec ce domaine sous la forme de preacutesentations drsquoencarts et de fiches permettant aux IRP (institutions repreacutesentatives du personnel) de mieux jouer leur rocircle drsquoacteur de la preacutevention Il est apparu important de preacutesenter des eacuteleacutements saillants relatifs aux RPS mais eacutegalement de les restituer dans des contextes particuliers (problegravemes organisationnels situation de restructurationhellip) et de les remettre en perspective autour des questions relatives au dialogue social et aux conditions permettant le plein exercice de ses missions par le CHSCT Les aspects relatifs aux strateacutegies drsquoaction des CHSCT sont largement deacuteveloppeacutes Ministegravere du Travail de lEmploi de la Formation professionnelle et du Dialogue social (101 rue de Grenelle 75007 Paris 07) 2013 51 p (wwwsante-securite-pacaorg)

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014142

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VERKINDT PYLes CHSCT au milieu du gueacute Trente-trois propositions en faveur drsquoune instance de repreacutesentation du personnel deacutedieacutee agrave la protection de la santeacute au travailCe rapport a eacuteteacute demandeacute par le ministre du Travail de lrsquoEmploi de la Formation professionnelle et du Dialogue social comme preacutevu par la feuille de route issue de la derniegravere grande confeacuterence sociale de juin 2013 Il expose un eacutetat des lieux utile des forces et faiblesses de cette instance repreacutesentative du personnel qui existe depuis plus de trente ans et preacutesente trente-trois propositions destineacutees agrave la faire eacutevoluer Ce rapport constitue une excellente base de discussion pour alimenter la neacutegociation interprofessionnelle qui est envisageacutee dans les prochains mois sur la qualiteacute du dialogue social dans le cadre du Pacte de responsabiliteacute Il sera aussi tregraves utile pour enrichir les travaux preacuteparatifs du prochain Plan Santeacute au travail 2015-2017Ministegravere du Travail de lrsquoEmploi de la Formation professionnelle et du Dialogue social (101 rue de Grenelle 75007 Paris 07) 2014 173 p (httptravail-emploigouvfr)

KOUABENAN DR (Ed) DUBOIS M (Ed) BOBILLIER CHAUMON ME (Ed) SARNIN P (Ed) et alConditions de travail eacutevaluation des risques et management de la seacutecuriteacutePsychologie du travail et ressources humainesCet ouvrage propose un regard renouveleacute de la psychologie du travail sur les pratiques professionnelles visant agrave mieux cerner et maicirctriser les conseacutequences des conditions de travail sur la santeacute physique et

psychologique des travailleurs Au sommaire perception des risques implication et gestion de la seacutecuriteacute (gestion de lincertitude fatalisme perception du risque climat de seacutecuriteacutehellip) pratique professionnelle reacutesilience et santeacute au travail (pluridisciplinariteacute en santeacute au travail conditions de travail des enseignants du primaire activiteacute des techniciens en radiologie meacutedicale reacutesilience et bien-ecirctrehellip) eacutevaluer et preacutevenir les TMS (disposition au changement chez les maccedilons du bacirctiment sens du travail perception de la justice organisationnellehellip) organisationreacuteorganisation du travail satisfaction et performance (climat de groupe et engagement affectif satisfaction au travail conflits travailfamille travail en open space organisation des soins dans les eacutetablissements de santeacutehellip)Eacuteditions LHarmattan (5-7 rue de lEacutecole polytechnique 75005 Paris) 2013 284 p

Guide relatif agrave la protection sociale des fonctionnaires hospitaliers contre les risques maladies et accident de serviceLe guide relatif agrave la protection sociale des fonctionnaires hospitaliers contre les risques maladies et accident de service preacutesente sous forme de fiches les dispositions srsquoappliquant aux fonctionnaires hospitaliers concernant les diffeacuterents types de congeacutes de maladies Apregraves un rappel des dispositions communes agrave tous les types de congeacutes pour raisons de santeacute ce guide propose 8 fiches le congeacute maladie (ou congeacute maladie ordinaire ) le congeacute longue maladie (CLM) le congeacute de longue dureacutee (CLD) le cas des congeacutes pour raisons de santeacute reacutesultant des accidents de service

des maladies professionnelles et des maladies contracteacutees dans lrsquoexercice des fonctions le controcircle pendant le congeacute pour raisons de santeacute lrsquoaptitude du fonctionnaire apregraves une absence pour raisons de santeacute la disponibiliteacute drsquooffice pour raisons de santeacute les modaliteacutes de prise en compte de la maladie sur les droits agrave la retraite On y trouve eacutegalement les textes juridiques applicables Ce guide modifie le preacuteceacutedent guide figurant en annexe de lrsquoinstruction ndeg DGOSRH3DGCS4B201270 du 9 feacutevrier 2012 relative agrave la protection sociale des fonctionnaires hospitaliers contre les risques maladie et accident de serviceMinistegravere des Affaires sociales et de la Santeacute Direction geacuteneacuterale de loffre de soins Direction geacuteneacuterale de la coheacutesion sociale (14 rue Duquesne 75350 Paris 07 SP) 2014 54 p (wwwsantegouvfr)

Utilisateurs en aval Fiches de donneacutees de seacutecuriteacute Guide simplifieacuteLrsquoobjectif de ce document est drsquoexpliquer en des termes simples les obligations auxquelles les utilisateurs en aval doivent se soumettre afin de se conformer au regraveglement REACHAgence europeacuteenne des produits chimiques (ECHA) (Annankatu 18 PO BOX 400 FI-00121 Helsinki Finlande) 2013 10 p

Guide deacutelaboration des fiches de donneacutees de seacutecuriteacuteGuide Version 20Ce guide contient des informations sur les aspects agrave prendre en compte lors de leacutelaboration dune fiche de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) Il aide les fournisseurs agrave mieux appreacutehender leurs obligations et limpact des informations contenues

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 143

dans les FDS sur la protection des travailleurs Il deacutetaille des exigences dinformation agrave inclure dans chaque section de FDS et en particulier les deacutetails des modifications reacutesultant des diffeacuterentes reacutevisions de lannexe II de REACH ainsi que les peacuteriodes transitoires pour la mise en œuvre de ces modifications Il contient eacutegalement des informations geacuteneacuterales sur les substances et meacutelanges pour lesquels une FDS doit ecirctre fournie et preacutecise par qui celle-ci doit lecirctre Ce guide permet eacutegalement aux destinataires des FDS de savoir de quelles informations ils disposent et comment les traiterECHA (Annankatu 18 PO BOX 400 FI-00121 Helsinki Finlande) 2013 151 p

Guide daide Eacutecrire le document unique deacutevaluation des risquesLe document unique drsquoeacutevaluation des risques doit ecirctre preacutesent chez tous les agriculteurs qui emploient des salarieacutes accueillent des travailleurs exteacuterieurs ou font appel agrave des prestataires Son but est drsquoassurer leur seacutecuriteacute et leur protection Lrsquoabsence de ce document est passible drsquoune amende et entraicircne une responsabiliteacute plus grande pour lrsquoagriculteur en cas drsquoaccident Il nexiste pas de modegravele type de document unique deacutevaluation des risques Cest agrave chacun de reacutealiser son propre document correspondant agrave la reacutealiteacute de son exploitation Neacuteanmoins conscients de lenjeu mais aussi des difficulteacutes de reacutealisation de ce document les organismes professionnels agricoles (OPA) du deacutepartement de lrsquoIsegravere ont voulu eacutelaborer un support destineacute agrave faciliter la tacircche des agriculteurs Il leur permet de mieux comprendre

cette deacutemarche de preacutevention et gracircce aux sept fiches qursquoil contient (la meacutethode lrsquoexploitation lrsquoatelier le bilan les dangers la preacutevention et les ressources documentaires) de reacutealiser le document unique des risques professionnels Il leur apporte une meacutethodologie permettant drsquoidentifier les situations dangereuses et facilitant la mise en place drsquoune deacutemarche de preacuteventionMSA Alpes du Nord (106 rue Juiverie 73016 Chambeacutery Cedex) 2013 25 p (wwwmsaalpesdunordfr)

CHAMPY-REMOUSSENARD P (Ed) CLENET J DURAND M IMBERT P et alEn quecircte du travail cacheacute enjeux scientifiques sociaux peacutedagogiquesCollection Travail et activiteacute humaineLrsquoanalyse du travail se heurte agrave des difficulteacutes lieacutees au fait que certaines des facettes du travail reacutesistent aux investigations restent inaccessibles par la voie de lrsquoobservation etou de la verbalisation et geacutenegraverent par conseacutequent une difficulteacute agrave le formaliser Cet ouvrage reacuteunit des contributions autour des dimensions inapparentes du travail et montre ce que peut produire lrsquoaccegraves agrave ces dimensions cacheacutees de lrsquoactiviteacute en matiegravere de deacuteveloppement du pouvoir drsquoagir de deacuteveloppement professionnel de valorisation et de reconnaissance des activiteacutes des acteurs et des meacutetiers Au sommaire utilitarisme et anti-utilitarisme dans le travail pour une eacutethique en acte de lrsquoeacuteducation nature fonction et limites de la formalisation des dimensions cacheacutees etou clandestines du travail en recherche et en formation dimensions cacheacutees du

travail ressource et obstacle face aux eacutepreuves de la surprescription les ingeacuteniositeacutes partiellement clandestines des professionnels de lrsquoeacuteducation le flou et le travail du sujet en formation les deacutesordres de la reconnaissance rendre visible la part cacheacutee de lrsquoactiviteacute quelques motifs enjeux et fonctions rempliesOctaregraves Eacuteditions (24 rue Nazareth 31000 Toulouse) 2014 126 p

Mise au point drsquoindicateurs nationaux de surveillance des accidents de circulation lieacutes au travail Eacutetude exploratoire agrave partir des donneacutees de reacuteparation des accidents du travail issues des reacutegimes de seacutecuriteacute socialeLes accidents de circulation lieacutes au travail regroupent les accidents survenant au cours drsquoun deacuteplacement professionnel et les accidents de trajet domicile-travail Ils sont la premiegravere cause drsquoaccidents du travail mortels Les donneacutees de reacuteparation des accidents du travail par les reacutegimes de seacutecuriteacute sociale constituent la principale source de donneacutees nationale disponible de ce pheacutenomegravene mais elles preacutesentent un certain nombre de limites Les statistiques eacutetablies sont eacuteclateacutees elles reposent sur des nomenclatures heacuteteacuterogegravenes selon les reacutegimes et elles nrsquoisolent pas toujours les accidents de circulation Le rapport restitue un travail exploratoire qui avait pour objectif de mettre au point et de tester lrsquoeacutelaboration drsquoindicateurs nationaux pour la surveillance eacutepideacutemiologique des accidents de circulation lieacutes au travail Ceci a eacuteteacute reacutealiseacute agrave partir de donneacutees enregistreacutees par les deux principaux reacutegimes de seacutecuriteacute sociale (geacuteneacuteral et agricole) pour

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014144

Agrave LIRE Agrave VOIR

lrsquoanneacutee 2004 (portant sur plus de 100 000 victimes) fournies agrave lrsquoInstitut de veille sanitaire (InVS) preacuteceacutedemment Les indicateurs geacuteneacutereacutes offrent une vision diversifieacutee sur les accidents de circulation lieacutes au travail en France et des angles de vue ineacutedits sur ce pheacutenomegravene notamment la distinction entre hommes et femmes et des chiffres par secteur drsquoactiviteacute agrave un niveau tregraves deacutetailleacute Les reacutesultats obtenus montrent des dispariteacutes selon certains facteurs (notamment le secteur drsquoactiviteacutehellip) utiles agrave deacutecrire et prendre en compte dans une optique de preacutevention Lrsquoanneacutee 2004 peut ecirctre consideacutereacutee comme un premier point drsquoobservation pour la surveillance agrave venir Une synthegravese de cette eacutetude est eacutegalement disponible sur le site de lInVSInstitut de veille sanitaire (InVS) (12 rue du Val dOsne 94415 Saint-Maurice Cedex) 2014 188 p(wwwinvssantefr)

FALZON P (Ed) DELGOULET C VIDAL-GOMEL C CAROLY S et alErgonomie constructiveDepuis son origine lrsquoergonomie srsquoest donneacute pour objectif lrsquoadaptation du travail des environnements des machines agrave lrsquohomme Cet ouvrage propose une nouvelle vision constructive de lrsquoergonomie En effet celle-ci ne peut se satisfaire drsquoune vision ponctuelle statique de lrsquoadaptation qui reacuteduirait lrsquoobjectif de lrsquoergonomie agrave la conception de systegravemes adapteacutes au travail tel qursquoil est deacutefini agrave un moment donneacute aux opeacuterateurs tels qursquoils sont agrave un moment particulier aux organisations telles qursquoelles opegraverent lagrave et maintenant Lrsquoobjectif de lrsquoergonomie doit ecirctre le deacuteveloppement Deacuteveloppement des individus gracircce agrave la mise en place de situations drsquoaction qui favorisent la reacuteussite et

lrsquoacquisition ou la construction de savoir-faire de connaissances de compeacutetences Deacuteveloppement des organisations gracircce agrave lrsquointeacutegration dans les organisations elles-mecircmes de processus reacuteflexifs ouverts aux capaciteacutes drsquoinnovation des opeacuterateurs eux-mecircmes Presses universitaires de France (PUF) (6 avenue Reille 75014 Paris) 2013 249 p

La seacutecuriteacute et la santeacute dans lrsquoutilisation des produits chimiques au travailLe thegraveme de lrsquoeacutedition 2014 de la Journeacutee mondiale de la seacutecuriteacute et de la santeacute au travail de lrsquoOIT est laquo La seacutecuriteacute et la santeacute dans lrsquoutilisation des produits chimiques au travail raquo Le preacutesent rapport publieacute agrave lrsquooccasion de cette journeacutee montre que si les produits chimiques peuvent ecirctre utiles des mesures indispensables doivent ecirctre prises au niveau national et agrave lrsquoeacutechelon des entreprises pour preacutevenir ou controcircler leurs effets indeacutesirables sur les travailleurs les lieux de travail la population et lrsquoenvironnement Ce rapport est eacutegalement disponible sur le site de lrsquoOIT en anglais espagnol italien russeInternational Labour Office (ILO) (CH-1211 Genegraveve 22 Suisse) 2013 24 p (wwwiloorg)

Particules fines dont diesel et risque de cancerCollection Fiches repegravereCette fiche repegravere dresse un eacutetat des lieux des connaissances sur les caracteacuteristiques des particules atmospheacuteriques les sources drsquoeacutemission de particules fines en France et lrsquoexposition de la population franccedilaise agrave ces particules ainsi que lrsquoimpact de ces particules sur la santeacute avec en particulier le cas des eacutemissions de particules diesel

reacutecemment classeacutees canceacuterogegravenes pour lrsquohomme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) Cette fiche fait aussi le point sur les mesures visant agrave reacuteduire lrsquoeacutemission des particules aux niveaux national et europeacuteenInstitut national du cancer (INCa) (52 avenue Andreacute Morizet 92100 Boulogne-Billancourt) 2013 8 p (wwwe-cancerfr)

KONKOLEWSKY HHMaladies professionnelles deacutefis et perspectives pour la seacutecuriteacute socialePerspectives en politique sociale 28La Journeacutee mondiale de la seacutecuriteacute et de la santeacute au travail a pour but de promouvoir la preacutevention des risques professionnels et drsquoencourager le deacuteveloppement drsquoune culture de la preacutevention sur le lieu de travail En 2013 cette Journeacutee mondiale eacutetait consacreacutee agrave la preacutevention des maladies professionnelles (MP) Le Bureau international du travail (BIT) estime que plus de 23 millions de deacutecegraves lieacutes au travail surviennent chaque anneacutee dans le monde entier la tregraves grande majoriteacute drsquoentre eux (plus de 80 ) eacutetant causeacutee par des MP Bien qursquoau cours de ces derniegraveres deacutecennies les systegravemes drsquoassurance contre les risques professionnels aient contribueacute agrave la reacuteduction du nombre des accidents du travail le nombre de maladies professionnelles continue drsquoaugmenter et les organisations de seacutecuriteacute sociale doivent par conseacutequent deacuteployer des efforts accrus pour apporter leur concours agrave la reacuteduction de ces maladies en prenant des mesures de preacutevention cibleacutees Association internationale de la seacutecuriteacute sociale (AISS 4 route des Morillons Case postale 1 CH-1211 Genegraveve 22 Suisse) 2013 5 p (wwwissaint)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 145

JURIDIQUE

JuridiqueTextes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

PREacuteVENTION - GEacuteNEacuteRALITEacuteS

ACCIDENTS DU TRAVAIL MALADIES PROFESSIONNELLES

DEacuteCLARATIONl Arrecircteacute du 27 janvier 2014 fixant le modegravele du for-mulaire laquo certificat meacutedical accident du travail - ma-ladie professionnelle raquoMinistegravere chargeacute de la Santeacute Journal officiel du 4 feacutevrier 2014 - p 2019

REacutePARATIONl Circulaire CNAMTS ndeg 12014 du 27 janvier 2014 re-lative agrave la diffusion du Guide pour les CRRMP ndash Mise agrave jour janvier 2014Caisse nationale drsquoassurance maladie des travailleurs salarieacutes (wwwmediamextcnamtsfr 3 p annexe 45 p)Le guide a eacuteteacute publieacute inteacutegralement dans le ndeg 137 de la revue sous la reacutefeacuterence TM 31

SITUATIONS PARTICULIEgraveRES DE TRAVAIL

PEacuteNIBILITEacutel Loi ndeg 2014-288 du 5 mars 2014 relative agrave la forma-tion professionnelle agrave lrsquoemploi et agrave la deacutemocratie socialeParlement Journal officiel du 6 mars 2014 - pp 4848-4882Ce texte contient une seacuterie de dispositions relatives agrave la formation professionnelle continue qui viennent impac-ter le fonctionnement du compte personnel de preacuteven-tion de la peacutenibiliteacute creacuteeacute par la loi ndeg 2014-40 du 20 janvier 2014 portant reacuteforme du systegraveme des retraitesLe titre 1er deacutefinit le cadre juridique du compte personnel de formation (CPF) qui est preacutevu par lrsquoarticle L 6111-1 du Code du travail et qui doit ecirctre mis en place agrave compter du 1er janvier 2015 pour chaque personne en application de lrsquoarticle 5 de la loi du 14 juin 2013 relative agrave la seacutecurisation de lrsquoemploi Ce compte est creacuteeacute pour chaque individu acircgeacute drsquoau moins seize ans qursquoil soit en emploi agrave la recherche drsquoun emploi ou accompagneacute dans un projet drsquoorientation et drsquoinser-

tion professionnelle Le compte existe jusquagrave son deacutepart agrave la retraite et a pour objet de favoriser son accegraves agrave la for-mation professionnelle tout au long de la vieLes heures inscrites sur le compte permettent agrave son titu-laire de financer des formations qualifiantesLes formations eacuteligibles au CPF sont deacutetermineacutees notam-ment parmi les certifications inscrites au Reacutepertoire national des certifications professionnelles les certificats de qualification professionnelle les formations inscrites agrave lrsquoinventaire mentionneacute agrave lrsquoarticle L 335-6 du Code de lrsquoeacuteducation celles visant agrave acqueacuterir un socle de connais-sances et de compeacutetences deacutefinies par deacutecretPour les salarieacutes les formations eacuteligibles devront appar-tenir notamment agrave une liste eacutelaboreacutee par la commission paritaire nationale pour lrsquoemploi (CPNE) de la branche dont deacutepend lrsquoentreprise ou agrave deacutefaut par un accord des organisations repreacutesentatives drsquoemployeurs ou de salarieacutes de lrsquoOPCA concerneacute ou agrave une liste eacutelaboreacutee par le comiteacute paritaire national pour la formation profession-nelle et lrsquoemploi (CPNFPE) apregraves consultation du conseil national de lrsquoemploi de la formation et de lrsquoorientation professionnelles Le nouvel article L 6323-16 du Code du travail creacuteeacute par cette loi du 5 mars 2014 vient preacuteciser que ces listes devront notamment recenser les formations facilitant lrsquoeacutevolution professionnelle des salarieacutes exposeacutes agrave des fac-teurs de risques professionnels lieacutes agrave la peacutenibiliteacute et sus-ceptibles de mobiliser leur compte personnel de preacuteven-tion de la peacutenibiliteacute En outre lrsquoarticle L 4162-4 du Code du travail creacuteeacute par la loi du 20 janvier 2014 portant reacuteforme des retraites preacute-voit que les points accumuleacutes par le salarieacute exposeacute agrave des facteurs de peacutenibiliteacute au-delagrave de certains seuils peuvent servir agrave financer une formation lui permettant drsquoacceacute-der agrave un emploi exposant moins agrave la peacutenibiliteacute Dans ce cas les points inscrits sur son compte sont ajouteacutes agrave son compte personnel de formationLa preacutesente loi revient sur ce meacutecanisme et sur les mo-daliteacutes de transfert de points entre le compte personnel de preacutevention de la peacutenibiliteacute et le compte personnel de formation Ainsi lrsquoarticle L 6323-4 du Code du travail preacute-voit deacutesormais que le CPF pourra faire lrsquoobjet drsquoabonde-ments en heures compleacutementaires par la CARSAT char-geacutee de la gestion du compte personnel de preacutevention de

JURIDIQUE

146 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

la peacutenibiliteacute (ou CNAV pour lrsquoIcircle-de-France) pour assurer le financement drsquoune formation eacuteligible dont la dureacutee deacutepasserait les heures acquises par le salarieacute sur son CPFEnfin lrsquoarticle 33 de la loi ouvre agrave titre expeacuterimental jusqursquoau 31 deacutecembre 2015 la possibiliteacute de preacutevoir par accord drsquoentreprise conclu pour 3 ans le regroupe-ment dans une neacutegociation unique sur la qualiteacute de vie au travail de tout ou partie des neacutegociations obli-gatoires relatives notamment agrave lrsquoeacutegaliteacute profession-nelle agrave la dureacutee du travail ou agrave la peacutenibiliteacute Dans le domaine de la peacutenibiliteacute est concerneacutee par cette pos-sibiliteacute de regroupement lrsquoobligation de neacutegocier un accord drsquoentreprise ou drsquoeacutetablir un plan drsquoaction pour preacutevenir la peacutenibiliteacute qui est preacutevue agrave lrsquoarticle L 4163-2 du Code du travail et qui concerne les entreprises drsquoau moins 50 salarieacutes ou appartenant agrave un groupe drsquoau moins 50 salarieacutes dont au moins 50 des salarieacutes sont exposeacutes agrave des risques professionnels lieacutes agrave la peacutenibiliteacute au-delagrave des seuils dexposition deacutefinis par deacutecret sous peine de lrsquoapplication drsquoune peacutenaliteacute financiegravere pou-vant atteindre 1 des reacutemuneacuterations ou gains verseacutes Degraves lors dans ce cadre pendant la dureacutee drsquoapplication de lrsquoaccord les neacutegociations en faveur de la preacutevention de la peacutenibiliteacute seront incluses dans la neacutegociation sur la qualiteacute de vie au travail

ORGANISATION - SANTEacute AU TRAVAIL

CHSCT

l Deacutecret ndeg 2014-324 du 11 mars 2014 relatif agrave lexercice du droit dalerte en matiegravere de santeacute publique et den-vironnement dans lentrepriseMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 13 mars 2014 - pp 5191-5192Lrsquoarticle L 4133-1 du Code du travail a creacuteeacute un droit drsquoalerte de leur employeur au profit des salarieacutes qui estiment de bonne foi que les produits ou proceacutedeacutes de fabrication uti-liseacutes ou mis en œuvre par lrsquoeacutetablissement font peser un risque grave sur la santeacute publique ou lrsquoenvironnement Le mecircme droit drsquoalerte a eacuteteacute creacuteeacute au profit des repreacutesentants du personnel au CHSCT par lrsquoarticle L4133-2 du Code du travail

Ce deacutecret deacutetermine les conditions de consignation par eacutecrit de ces alertes sur un registre speacutecial

INSPECTION DU TRAVAIL

l Deacutecret ndeg 2014-359 du 20 mars 2014 relatif agrave lorgani-sation du systegraveme dinspection du travailMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 21 mars 2014 - pp 5632-5633Ce deacutecret deacutefinit la nouvelle organisation interne de lrsquoins-pection du travail aux niveaux local reacutegional et natio-nal Lrsquouniteacute de controcircle deacutepartementale infradeacuteparte-mentale ou interdeacutepartementale composeacutee de sections devient lrsquoeacutechelon territorial drsquointervention de lrsquoinspection du travail dans lrsquoentreprise Elle est rattacheacutee agrave une DI-RECCTE Un arrecircteacute viendra deacuteterminer le nombre drsquouniteacutes cen-trales ainsi que leur rattachement

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

HARCEgraveLEMENTl Circulaire ndeg SE1 2014-1 du 4 mars 2014 relative agrave la lutte contre le harcegravelement dans la fonction publiqueMinistegravere chargeacute de la Fonction publique (httpcircu-laireslegifrancegouvfr 19 p)Cette circulaire rappelle les dispositions relatives aux deacutelits de harcegravelement sexuel et harcegravelement moral conte-nues dans la loi ndeg 2012-954 du 6 aoucirct 2012 et deacutecrit leur impact dans les trois fonctions publiques Elle vient preacuteciser et rappeler les obligations des em-ployeurs devoir de sanctionner les agissements de har-cegravelement mais eacutegalement mise en œuvre de mesures preacuteventives en amontConcernant la protection fonctionnelle de la victime de harcegravelement la circulaire preacutesente les ressources des employeurs publics changement drsquoaffectation ou eacuteloi-gnement de la victime proceacutedure disciplinaire contre lrsquoauteur du harcegravelement assistance apporteacutee agrave la vic-time reacuteparation par lrsquoadministration du preacutejudice subi par lrsquoagent du fait des attaqueshellip Elle expose eacutegalement les meacutecanismes de mise en jeu de la responsabiliteacute des

Textes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 147

administrations lorsqursquoelles nrsquoont pris aucune mesure pour faire cesser des situations de harcegravelement qui lui ont eacuteteacute signaleacuteesConcernant la preacutevention du harcegravelement dans lrsquoAdmi-nistration la circulaire rappelle en premier lieu que tout agent public est de par ses fonctions soumis agrave un certain nombre de principes deacuteontologiques et de valeurs fonda-mentales qui lui interdisent de fait tout comportement reacutepreacutehensible de nature agrave discreacutediter lrsquoAdministration Elle preacutecise ensuite que la preacutevention du harcegravelement doit srsquoarticuler avec la deacutemarche globale de preacutevention de lrsquoensemble des risques auxquels sont exposeacutes les agents et que la politique de preacutevention doit ecirctre plani-fieacutee en y inteacutegrant dans un ensemble coheacuterent la tech-nique lorganisation du travail les conditions de travail les relations sociales et linfluence des facteurs ambiants notamment les risques lieacutes au harcegravelement moral et au harcegravelement sexuelLa circulaire insiste enfin sur lrsquoimportance de mettre en place des actions de formation speacutecifique agrave destination des acteurs de la preacutevention (CHSCT meacutedecins de preacute-vention assistants ou conseillers de preacutevention agents drsquoinspection) des nouveaux entrants dans la Fonction publique et des agents des services de ressources hu-maines et encadrants afin de mieux connaicirctre preacutevenir et traiter le harcegravelement

l Circulaire du 20 mars 2014 relative agrave la mise en œuvre du plan national daction pour la preacutevention des risques psychosociaux dans les trois fonctions publiquesPremier ministre (httpcirculaireslegifrancegouvfr 7 p)Cette circulaire vient rappeler lengagement pris par le Gouvernement depuis 2 ans drsquoune deacutemarche globale de modernisation du dialogue social et de la gestion des res-sources humaines dans la Fonction publique qui a abou-ti notamment agrave lrsquoaccord cadre du 22 octobre 2013 relatif agrave la preacutevention des risques psychosociaux (RPS) dans les 3 versants de la fonction publique Lrsquoaccord en question preacutevoit lrsquoeacutelaboration par chaque employeur public drsquoun plan drsquoeacutevaluation et de preacuteven-tion des RPS drsquoici lrsquoanneacutee 2015 La mise en œuvre de ces plans drsquoaction passe par diffeacuterentes eacutetapes la reacutealisa-

tion dans un premier temps de diagnostics locaux des facteurs de risques psychosociaux qui seront inteacutegreacutes aux documents drsquoeacutevaluation des risques professionnels et lrsquoeacutelaboration ensuite de plans locaux de preacutevention des RPS sur le fondement des diagnostics qui seront inteacute-greacutes aux programmes annuels de preacutevention des risques professionnels et drsquoameacutelioration des conditions de tra-vailLa circulaire insiste sur le rocircle primordial des chefs de service sur qui repose lrsquoobligation drsquoassurer la seacutecuriteacute et la santeacute des agents dans la mise en œuvre de ces plans drsquoaction Elle souligne la neacutecessiteacute de former les diffeacuterents acteurs de la preacutevention agrave la preacutevention des RPS et tout parti-culiegraverement les assistants et conseillers de preacutevention les encadrants les agents et les membres de CHSCT Pour les CHSCT qui seront eacutetroitement associeacutes agrave chaque eacutetape de lrsquoeacutelaboration des plans drsquoaction une formation speacute-cifique de deux jours deacutedieacutee agrave la preacutevention des risques psychosociaux est preacutevue par la circulaire avec au mini-mum une journeacutee de formation dispenseacutee au cours de lrsquoanneacutee 2014 Enfin le texte preacutevoit une eacutevaluation de la mise en œuvre de lrsquoaccord cadre par la formation speacutecialiseacutee laquo conditions de travail hygiegravene santeacute et seacutecuriteacute au travail raquo du Conseil commun de la Fonction publique Une seacuterie drsquoindicateurs (deacutetailleacutes en annexe) seront sui-vis dans ce cadre pour lrsquoeacutevaluation taux drsquoabsenteacuteisme pour raisons de santeacute taux de rotation des agents taux de visite sur demande du meacutedecin de preacutevention et taux drsquoactes de violence physique envers le personnel

SERVICES DE SANTEacute AU TRAVAIL

SURVEILLANCE MEacuteDICALEl Avis relatif agrave lextension dun accord national inter-professionnel relatif agrave la santeacute au travail des VRP et agrave son suivi par les services de santeacute au travailMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 20 mars 2014 - p 5589Lrsquoarticle L 4625-2 du Code du travail fournit la possibi-liteacute de preacutevoir par accord collectif de branche eacutetendu des deacuterogations aux regravegles relatives agrave lorganisation et

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JURIDIQUE

Textes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

au choix du service de santeacute au travail ainsi quaux modaliteacutes de surveillance de leacutetat de santeacute des tra-vailleurs degraves lors que ces deacuterogations nont pas pour effet de modifier la peacuteriodiciteacute des examens meacutedicaux deacutefinie par le mecircme Code Ces deacuterogations peuvent concerner notamment les voyageurs repreacutesentants et placiers (VRP) Cet avis signale que le ministegravere chargeacute du Travail envi-sage de prendre un arrecircteacute tendant agrave rendre obligatoires pour tous les employeurs et tous les salarieacutes entrant dans son champ drsquoapplication les dispositions de lrsquoac-cord national interprofessionnel du 10 deacutecembre 2013 relatif agrave la santeacute au travail des VRP et agrave son suivi par les services de santeacute au travail pris dans ce cadre Lrsquoaccord a pour objet sur le plan national drsquoorganiser le suivi de santeacute professionnel et individuel des VRP et drsquooptimiser les actions pluridisciplinaires de reacuteduction des risques meneacutees par les services de santeacute au travail assurant localement le suivi de ces populationsIl preacutevoit notamment la possibiliteacute pour les entreprises employant des VRP drsquoadheacuterer agrave un service de santeacute au travail interentreprises qui aurait compeacutetence sur lrsquoensemble du territoire Ce service de santeacute au travail reacutefeacuterent devra assurer lrsquoorganisation du suivi meacutedical des VRP Il pourra eacutetablir des fiches drsquoemploi sur la base des informations recueillies dans le cadre de leur suivi en santeacute travail (fiches drsquoaptitude types de suivis indi-viduels) deacutecrivant les risques speacutecifiques et deacutefinissant les mesures de preacutevention adapteacutees agrave ces risques

l Deacutecret ndeg 2014-423 du 24 avril 2014 relatif agrave lappli-cation des dispositions relatives agrave la santeacute au travail aux travailleurs eacuteloigneacutesMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 26 avril 2014 ndash pp 7301-7302Depuis la reacuteforme de la meacutedecine du travail engageacutee en 2011 lrsquoarticle L 4625-1 du Code du travail preacutevoit notamment qursquoun deacutecret deacutetermine les modaliteacutes de surveillance de leacutetat de santeacute des travailleurs eacuteloigneacutes exeacutecutant habituellement leur contrat de travail dans un deacutepartement diffeacuterent de celui ougrave se trouve leacuteta-blissement qui les emploieLe deacutecret ndeg 2014-423 du 24 avril 2014 vient donc adapter les dispositions de droit commun relatives agrave la surveil-

lance meacutedicale des salarieacutes aux particulariteacutes de ces tra-vailleurs eacuteloigneacutes qursquoils soient itineacuterants ou nonLrsquoemployeur peut bien entendu remplir ses obligations en faisant appel agrave un seul service de santeacute au travail (SST) en organisant le deacuteplacement des travailleurs eacuteloigneacutes ou du meacutedecin du travail que ce soit pour la reacutealisation de la surveillance meacutedicale individuelle ou de lrsquoaction sur le milieu de travail Toutefois cette solu-tion ne permettant pas toujours la reacutealisation de ces obligations lrsquoemployeur a la possibiliteacute de faire appel en plus de son adheacutesion agrave un SST principal agrave un ou plusieurs SST interentreprises de proximiteacute situeacutes dans le deacutepartement ougrave travaillent ses travailleurs eacuteloigneacutes Une section de la partie reacuteglementaire du Code du travail est doreacutenavant consacreacutee aux travailleurs eacuteloi-gneacutes (articles D 4625-23 agrave D 4625-34)Les hypothegraveses dans lesquelles lrsquoemployeur peut adheacute-rer agrave un SST de proximiteacute sont l les travailleurs eacuteloigneacutes sont affecteacutes durablement en dehors de lrsquoeacutetablissement qui les emploie l les travailleurs eacuteloigneacutes ne se rendent pas habituelle-ment au sein de lrsquoeacutetablissement qui les emploie Les informations devant circuler la reacutepartition des compeacutetences entre les SST ou en cas de contestation des avis rendus par le meacutedecin du SST de proximiteacute sont preacuteciseacutees par ces nouvelles dispositionsLe comiteacute drsquoentreprise doit ecirctre informeacute et consulteacute sur le recours au SST de proximiteacuteLors de lrsquoadheacutesion agrave celui-ci lrsquoemployeur communique au SST de proximiteacute diverses informations l liste des travailleurs concerneacutes dont ceux relevant drsquoune surveillance meacutedicale renforceacutee (SMR)l adresse du ou des sites agrave suivrel fiche drsquoentreprisel coordonneacutees du SST principal et des meacutedecins du tra-vail compeacutetentsLe SST principal doit lui aussi recevoir certaines infor-mations dans le mois suivant lrsquoadheacutesion au SST de proximiteacute l coordonneacutees du SST de proximiteacutel nom et coordonneacutees des meacutedecins du travail com-peacutetentsl liste des travailleurs concerneacutes dont ceux qui re-legravevent drsquoune SMR

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 149

Si lrsquoemployeur adhegravere agrave diffeacuterents SST de proximiteacute ceux-ci ne sont pas compeacutetents sur le mecircme secteur geacuteographiqueLe meacutedecin du travail du SST principal et celui du SST de proximiteacute eacutechangent les renseignements neacutecessaires pour accomplir leurs missions Les informations ainsi communiqueacutees par les meacutedecins des SST de proximiteacute seront prises en compte par le meacutedecin du travail du SST principal lorsqursquoil reacutedigera le rapport annuel propre agrave lrsquoentreprise De mecircme la fiche drsquoentreprise sera com-pleacuteteacutee le cas eacutecheacuteant par les informations communi-queacutees par le meacutedecin du travail qui anime et coordonne lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire de chaque SST de proximiteacuteSrsquoagissant du suivi individuel de lrsquoeacutetat de santeacute des tra-vailleurs eacuteloigneacutes il appartient au meacutedecin du travail du SST de proximiteacute de compleacuteter et conserver le dos-sier meacutedicalEnfin les regravegles de contestation des avis meacutedicaux ren-dus par les meacutedecins des SST de proximiteacute sont preacuteci-seacutees Le recours est agrave adresser agrave lrsquoinspecteur du travail dont deacutepend lrsquoeacutetablissement qui emploie le salarieacute Lrsquoinspecteur prend sa deacutecision apregraves avis du meacutedecin inspecteur du travail dans le champ de compeacutetence geacuteographique duquel se situe le SST de proximiteacute

RISQUES CHIMIQUES

PHYTOSANITAIRESl Loi ndeg 2014-110 du 6 feacutevrier 2014 visant agrave mieux enca-drer lutilisation des produits phytosanitaires sur le ter-ritoire nationalParlement Journal officiel du 8 feacutevrier 2014 - p 2313Cette loi vise agrave encadrer lrsquoutilisation des produits phyto-sanitaires Elle modifie lrsquoarticle L 235-7 du Code rural qui preacutevoit deacutesormais lrsquointerdiction du recours aux produits phyto-pharmaceutiques par les collectiviteacutes publiques pour lrsquoentretien des espaces verts forecircts ou promenades acces-sibles ou ouverts au public et relevant de leur domaine public ou priveacute (prise drsquoeffet au 1er janvier 2020) La vente lutilisation et la deacutetention des produits phyto-pharmaceutiques pour un usage non professionnel est en outre interdite agrave compter du 1er janvier 2022

TOXICOVIGILANCEl Deacutecret ndeg 2014-128 du 14 feacutevrier 2014 relatif agrave la toxi-covigilanceMinistegravere chargeacute de la Santeacute Journal officiel du 16 feacutevrier 2014ndash pp 2716-2721Les articles L 1341-1 et L 1341-2 du Code de la santeacute pu-blique preacutevoient l la communication sur demande aux organismes chargeacutes de la toxicovigilance et agrave lorganisme mentionneacute agrave larticle L 4411-4 du Code du travail des informations neacutecessaires agrave la prescription de mesures preacuteventives et curatives en particulier en cas durgence sanitaire par les fabricants importateurs ou utilisateurs en aval de toute substance ou tout meacutelange l la deacuteclaration par les industriels et les professionnels de santeacute aux organismes chargeacutes de la toxicovigilance des cas dintoxication humaine induits par cette substance ou ce meacutelange dont ils ont connaissance et la conserva-tion des informations y affeacuterentes Dans ce contexte ce deacutecret deacutetermine les informations sur les substances ou meacutelanges qui doivent ecirctre deacutecla-reacutees par les fabricants importateurs ou utilisateurs en aval ainsi que les modaliteacutes de cette deacuteclaration Il preacutecise eacutegalement les modaliteacutes de deacuteclaration des cas dintoxication par les professionnels de santeacute et par les responsables de la mise sur le marcheacute de substances ou meacutelanges Il organise en outre le systegraveme de toxicovigilance en preacutecisant les missions deacutevolues agrave lInstitut de veille sanitaire et aux autres organismes ou eacutetablissements concerneacutes et intervenant dans ce systegraveme Enfin il preacutevoit les conditions de deacuteclaration agrave un orga-nisme unique des meacutelanges dangereux en application de lrsquoarticle L 1342-1 du Code de la santeacute publique

VALEURS LIMITESl Deacutecision de la Commission du 3 mars 2014 instituant un comiteacute scientifique en matiegravere de limites drsquoexposi-tion professionnelle agrave des agents chimiques et abro-geant la deacutecision 95320CECommission europeacuteenne Journal officiel de lrsquoUnion eu-ropeacuteenne ndeg L 62 du 4 mars 2014 - pp 18-22Ce texte abroge la deacutecision 95320CE et deacutefinit les nou-velles regravegles de mise en place et de fonctionnement du

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

JURIDIQUE

150

Textes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

comiteacute scientifique en matiegravere drsquoexposition profession-nelle agrave des agents chimiques qui a pour objet notam-ment de fournir agrave la Commission agrave la demande de celle-ci des recommandations et avis sur toute question ayant trait agrave lrsquoeacutevaluation des effets toxicologiques de substances chimiques sur la santeacute des travailleurs Il re-commande en particulier sur la base de donneacutees scienti-fiques des limites drsquoexposition professionnelle telles que deacutefinies dans les directives 9824CE et 200437CE qui comprennent notamment la moyenne pondeacutereacutee dans le temps sur huit heures (MPT) la limite drsquoexposition agrave court terme (LECT) la valeur limite biologiquevaleur de reacutefeacuterence biologique (VLBVRB)

RISQUES BIOLOGIQUES

VACCINATIONl Instruction ndeg DGSRI1RI2201421 du 21 janvier 2014 relative aux modaliteacutes drsquoapplication de lrsquoarrecircteacute du 2 aoucirct 2013 fixant les conditions drsquoimmunisation des personnes mentionneacutees agrave lrsquoarticle L3111-4 du Code de la santeacute publiqueMinistegravere chargeacute de la Santeacute (httpcirculaireslegi-francegouvfr 9 p)Cette instruction a eacuteteacute publieacutee inteacutegralement dans le ndeg 137 de la revue sous la reacutefeacuterence TO 17

RECOMMANDATIONSAUX AUTEURS

Ces recommandations aux auteurs srsquoinspirent des exigences uniformes eacutediteacutees par le groupe de Vancouver Ce groupe de reacutedacteurs de revues biomeacutedicales reacuteuni en 1978 afin drsquoeacutetablir des lignes directrices sur le format des manuscrits est devenu depuis le Comiteacute international des reacutedacteurs de revues meacutedicales (CIRRM) et a produit une cinquiegraveme eacutedition des exigences uniformes Le style Vancouver de ces exigences est inspireacute en grande partie drsquoune norme ANSI (American National Standards Institute) que la NLM (National Library of Medicine) a adopteacutee pour ses bases de donneacutees (ex Medline)Les eacutenonceacutes ont eacuteteacute publieacutes dans le numeacutero du 15 feacutevrier 1997 du JAMC Journal de lrsquoAssociation Meacutedicale CanadienneLes directives aux auteurs sont eacutegalement disponibles en franccedilais sur le site Internet de la CMA Canadian Medical Association agrave ladresse suivante wwwcmaca

LA REVUE La revue Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail a pour objet drsquoapporter aux eacutequipes des services de santeacute au travail des informations meacutedi-cales techniques et juridiques utiles agrave lrsquoaccomplissement de leurs missions Cette revue peacuteriodique trimestrielle est publieacutee par lrsquoINRS Institut national de recherche et de seacutecuriteacute La reacutedaction se reacuteserve le droit de soumettre lrsquoarticle au comiteacute de reacutedaction de la revue ou agrave un expert de son choix pour avis avant acceptation

LE TEXTE Le texte reacutedigeacute en franccedilais est adresseacute agrave la reacutedaction sous la forme drsquoun fichier Word envoyeacute par mail (ou fourni sur une cleacute USB) Les regravegles eacuteleacutementaires de frappe dactylographique sont respec-teacutees le formatage est le plus simple possible sur une colonne sans tabulation ni saut de pages La frappe ne se fait jamais en tout majuscules Titre intertitre ou noms drsquoauteurs sont saisis en minuscules La bibliographie est placeacutee en fin de texte par ordre alphabeacutetique de preacutefeacuterence suivie des tableaux et illustrations et enfin des annexes Tout sigle ou abreacuteviation est deacuteveloppeacute lors de sa premiegravere appa-rition dans le texte Les sous-titres de mecircme niveau sont signaleacutes de faccedilon identique tout au long du texte Un reacutesumeacute en franccedilais (maximum 10 lignes) accompagne lrsquoarticle ainsi que des points agrave retenir il srsquoagit en quelques phrases bregraveves de pointer les eacuteleacutements essentiels que le ou les auteurs souhaitent que lrsquoon retienne de leur article La liste des auteurs (noms initiales des preacutenoms) est suivie des reacutefeacuterences du service et de lrsquoorganisme ainsi que la ville ougrave ils exercent leur fonction Des remerciements aux diffeacuterents contributeurs autres que les auteurs peuvent ecirctre ajouteacutes

LES ILLUSTRATIONS ET LES TABLEAUX Les figures photos scheacutemas ou graphiqueshellip sont numeacuteroteacutes et appeleacutees dans le texteTous les eacuteleacutements visuels sont clairement identifieacutes et leacutegendeacutes Les photographies sont fournies sous format numeacuterique (PDF EPS TIFF OU JPGhellip) compresseacutes (zippeacutes) et envoyeacutes par mail Leur reacuteso-lution est obligatoirement de qualiteacute haute deacutefinition (300 dpi)

LES REacuteFEacuteRENCES BIBLIOGRAPHIQUESLes reacutefeacuterences bibliographiques sont destineacutees - agrave conforter la creacutedibiliteacute scientifique du texte- agrave permettre au lecteur de retrouver facilement le document citeacuteLa bibliographie placeacutee en fin drsquoarticle de preacutefeacuterence par ordre alphabeacutetique est toujours saisie en minusculesDans le texte les eacuteleacutements bibliographiques sont indiqueacutes entre crochets (auteurs anneacutee de publication et lettre alphabeacutetique lorsque plusieurs articles du ou des mecircmes auteurs ont eacuteteacute publieacutes la mecircme anneacutee) Si la bibliographie est numeacuteroteacutee elle suit lrsquoordre drsquoapparition des reacutefeacuterences dans le texteLorsqursquoil y a plus de quatre auteurs ajouter la mention laquo et al raquoLes titres des revues sont abreacutegeacutes selon la liste de lrsquoIndex Medicus wwwnlmnihgov

Forme geacuteneacuterale pour un article Nom(s) preacutenom(s) (initiales) ndash Titre de lrsquoarticle Titre de la revue abreacutegeacute anneacutee volume (numeacutero suppleacutement ou partie) premiegravere - derniegravere pages de lrsquoarticle Si donneacutees disponiblesPour les auteurs anonymes la reacutefeacuterence bibliographique commence par le titre de lrsquoarticle ou de lrsquoouvragePour un article ou un ouvrage non encore publieacute mais deacutejagrave accepteacute par lrsquoeacutediteur joindre la mention laquo agrave paraicirctre raquoSi volume avec suppleacutement 59 suppl 3 - Si numeacutero avec suppleacutement 59 (5 suppl 3) - Si volume et partie 59 (Pt 4)Exemple article de revue Souques M Magne I Lambrozo J - Implantable cardioverter defibrillator and 50-Hz electric and magnetic fields exposure in the workplace Int Arch Occup Environ Health 2011 84 (1) 1-6

Forme geacuteneacuterale pour un ouvrage Nom(s) preacutenom(s) (initiales) ndash Titre de lrsquoouvrage Numeacutero drsquoeacutedition Collection Ville drsquoeacutedition eacutediteur anneacutee nombre total de pages Si donneacutees disponiblesExemple ouvrage Gresy JE Perez Nuckel R Emont P - Geacuterer les risques psychosociaux Performance et bien-ecirctre au travail Entreprise Issy-les-Moulineaux ESF Editeur 2012 223 pExemple chapitre dans un ouvrage Coqueluche In Launay O Piroth L Yazdanpanah Y (Eds) - E Pilly 2012 Maladies infectieuses et tropicales ECN Pilly 2012 Maladies infectieuses et tropicales 23e eacutedition Paris Vivactis Plus 2011 288-90 607 p On entend ici par laquo Ed(s) raquo le ou les auteurs principaux drsquoun ouvrage qui coordonnent les contributions drsquoun en-semble drsquoauteurs agrave ne pas confondre avec la maison drsquoeacuteditionExemple extrait de congregraves Bayeux-Dunglas MC Abiteboul D Le Bacirccle C - Guide EFICATT exposition fortuite agrave un agent infectieux et conduite agrave tenir en milieu de travail Extrait de 31e Congregraves national de meacutedecine et santeacute au travail Toulouse 1-4 juin 2010 Arch Mal Prof Environ 2010 71 (3) 508-09Exemple thegravese Derock C ndash Eacutetude sur la capillaroscopie multiparameacutetrique sous ungueacuteale des expositions chro-niques professionnelles en radiologie interventionnelle Thegravese pour le doctorat en meacutedecine Bobigny Universiteacute Paris 13 Faculteacute de meacutedecine de Bobigny laquo Leacuteonard de Vinci raquo 177 p

Forme geacuteneacuterale pour un document eacutelectronique Auteur - Titre du document Organisme eacutemetteur date du document (adresse Internet)Exemple Meacutenard C Demortiegravere G Durand E Verger P (Eds) et al - Meacutedecins du travail meacutedecins geacuteneacuteralistes regards croiseacutes INPES 2011 (wwwinpessantefrCFESBasescataloguepdf1384pdf)

Forme geacuteneacuterale pour une base de donneacuteesNom de la base de donneacutees Organisme eacutemetteur anneacutee de mise agrave jour de la base (adresse Internet)Exemple BIOTOX Guide biotoxicologique pour les meacutedecins du travail Inventaire des dosages biologiques dis-ponibles pour la surveillance des sujets exposeacutes agrave des produits chimiques INRS 2012 (wwwinrsfrbiotox)

Forme geacuteneacuterale pour un CD-Rom ou un DVDAuteurs Nom(s) preacutenom(s) (initiales) ndash Titre du CD-Rom Numeacutero drsquoeacutedition Collection Ville drsquoeacutedition eacutediteur anneacutee 1 CD-ROMSi donneacutees disponiblesExemple TLVs and BEIs with 7th edition documentation CD-ROM 2011 Cincinnati ACGIH 2011 1 CD-Rom

La remise drsquoun texte pour publication dans Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail emporte cession du droit de reproduction de repreacutesentation de modification et drsquoadaptation

Page 2: 138 Avril/ Mai

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REacuteFEacuteRENCESEN SANTEacuteAU TRAVAIL

+ DrsquoINFOS wwwrst-sante-travailfr

Deacutepot leacutegal 2e trimestre 2014 Ndeg 163311 - ISSN 2261 - 544X

la revue trimestrielle Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail est diffuseacutee gratuitement aux acteurs des services de santeacute au travail Labonnement est eacutetabli pour une dureacutee de deux ans Un avis de reacuteabonnement est envoyeacute agrave eacutecheacuteance

ONT PARTICIPEacute Agrave CE NUMEacuteROMARIE-ANNE GAUTIER STEacutePHANE MALARD ET LATELIER CAUSSE

COMITEacute SCIENTIFIQUE

CATHERINE AUBRY Direction scientifique INRS

ISABELLE BALTY Deacutepartement Expertise et conseil technique INRS

ANNE BARRIER Groupement des infirmier(e)s du travail Orleacuteans

ARNAUD DESARMENIEN Association franccedilaise des intervenants en preacutevention des risques professionnels de services interentreprises de santeacute au travail Le Mans

MICHEL FALCY Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

MARIA GONZALEZ Service de pathologie professionnelle hocircpital civil de Strasbourg

GUY HEacuteDELIN Deacutepartement Eacutepideacutemiologie en entreprise INRS

EacuteLISABETH MAHEacute-TISSOT Deacutepartement Produits drsquoinformation INRS

JEAN-PIERRE MEYER Deacutepartement Homme au travail INRS

CHRISTOPHE PARIS Centre de consultation de pathologie professionnelle hocircpital Fournier Nancy

MARTINE PLAWNER Deacutepartement Formation INRS

JEAN-LOUIS POYARD Deacutepartement Expertise et conseil technique INRS

ALAIN ROBERT Deacutepartement Toxicologie et biomeacutetrologie INRS

EacuteLISABETH THIEacuteBAUT Deacutepartement Eacutetudes veille et assistance documentaires INRS

COMITEacute DE REacuteDACTION

Reacutedactrice en chef GENEVIEgraveVE ABADIA-BENOIST

Reacutedactrice en chef adjointe ANNE DELEacutePINE

Secreacutetaire geacuteneacuterale de la reacutedaction ANNE SCHALLER

Chargeacutee drsquoeacutetudes bibliographiques et de veille ANNIE BIJAOUI

Correctrice CYNDIE JACQUIN-BRISBART

Chargeacutee de rubrique Allergologie professionnelle NADIA NIKOLOVA-PAVAGEAU aideacutee de CYNDIE JACQUIN-BRISBART

Relecteurs et conseillers meacutedicaux MICHEL FALCY PHILIPPE HACHE DOMINIQUE LAFON

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONSTEacutePHANE PIMBERT

2

sommaire

REacuteF PAGE

ACTUALITEacuteS CONNAISSANCESET REacuteFEacuteRENCES

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

TC 147 P 23

TF 218 P 47

TF 219 P 69

TD 208 P 78

TD 209 P 83

TD 210 P 93

TP 19 P 103

GRAND ANGLEExposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

VU DU TERRAINVeille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

SUIVI POUR VOUSPratiques professionnelles en santeacute au travail 27e congregraves de la Socieacuteteacute dhygiegravene et de meacutedecine du travail dans les armeacutees et industries darmement (SHMTAIA)

Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail 15e colloque de lAssociation pour le deacuteveloppement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) Co-intervenir en santeacute au travail Pourquoi Comment Journeacutee nationale 2013 de lrsquoAFISST Association franccedilaise des IPRP de services interentreprises de santeacute au travail

MISE AU POINTEfficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes deacutevaluation disponibles personnelle et in situ et leur preacutecision

AC 66 P 5

AC 67 P 10

AC 68 P 14

AC 69 P 16

P 18

P 21

REacuteF PAGE

INFOS Agrave RETENIRBase de donneacutees EFICATT de lINRS bilan de lrsquoenquecircte de lectorat 2013

DEMETER documents pour leacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduction

Organismes geacuteneacutetiquement modifieacutes dispositions lieacutees agrave leur utilisation confineacutee

Risques chimiques SEIRICH un outil informatique daide agrave leacutevaluation en preacuteparation

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRSBrochures et multimeacutedias

PARTICIPEZ Agrave LA RECHERCHEEacutevaluer la fatigue auditive au terme drsquoune journeacutee de travail le proceacutedeacute EchoScan Audio

sommaire

REacuteF PAGE PAGE

3

Agrave VOTRESERVICE

OUTILSREPEgraveRES

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AGENDA Aoucirct agrave octobre 2014

FORMATIONSEnseignement post-universitaire

Agrave LIRE Agrave VOIRSeacutelection douvrages

JURIDIQUETextes officiels relatifs agrave la santeacute et la seacutecuriteacute au travail parus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

Recommandations aux auteurs

P 135

P 138

P 139

P 145

P 151

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLEAsthme professionnel aux sulfites

RISQUES PSYCHOSOCIAUXCopenhagen Burnout Inventory (CBI) (Inventaire de burnout de Copenhague)

VOS QUESTIONSNOS REacutePONSESTravail en peacuteriode de forte chaleur quelles sont les principales actions de preacutevention des risques lieacutes aux fortes chaleurs estivales

Maladie charbonneuse et chantier de terrassement quelles mesures de preacutevention mettre en place pour preacutevenir une contamination eacuteventuelle par Bacillus anthracis

Travailleurs en espaces confineacutes Un avis drsquoaptitude speacutecifique est-il neacutecessaire Une attestation de suivi infirmier peut-elle suffire

TR 56 P 109

FRPS 38 P 123

QR 88 P 127

QR 89 P 129

QR 90 P 131

1ACTUALITEacuteS

INFOS Agrave RETENIR

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRS

PARTICIPEZ Agrave LA RECHERCHE

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

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1 INFOS Agrave RETENIR

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AUTEUR MC Bayeux-Dunglas deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

Base de donneacutees EFICATT de lINRSBilan de lenquecircte de lectorat 2013

AC 66

LrsquoINRS a creacuteeacute un laquo Guide de conduites agrave tenir apregraves exposition fortuite agrave des agents infectieux en milieu de travail raquo appeleacute EFICATT consultable uni-quement sur Internet agrave lrsquoadresse suivante wwwinrsfreficatt Une premiegravere version du guide a eacuteteacute mise en ligne en 2006 sur le site de lrsquoINRS Elle a eacuteteacute reacutegu-liegraverement compleacuteteacutee et mise agrave jour Conccedilue initiale-ment pour les meacutedecins du travail mais utiliseacutee plus largement par drsquoautres publics la base de donneacutees EFICATT propose les eacuteleacutements utiles pour deacutefinir la conduite agrave tenir apregraves eacutevaluation de lrsquoexposition agrave un risque infectieux Agrave ce jour plus de trente fiches sont accessibles par le nom de lrsquoagent biologique ou le nom de la maladie agrave partir du site de lrsquoINRS

ObjectifsAfin de poursuivre le travail sur EFICATT et de reacutefleacute-chir aux pistes drsquoameacutelioration de lrsquooutil lrsquoINRS a souhaiteacute reacutealiser en 2013 une enquecircte de lectorat en ligne avec plusieurs objectifs l Preacuteciser la typologie du lectorat et les modes de consultation de la base de donneacutees profil des utilisa-teurs freacutequence drsquoutilisation chemin drsquoaccegraveshellipl Analyser les laquo retours raquo des utilisateurs

l Sur le fond rechercher leur avis sur la perti-nence des informations trouveacutees dans les fiches sur la faciliteacute drsquoaccegraves agrave la conduite agrave tenir et de sa mise en application sur leurs attentes en terme drsquoinformations pratiques sur certains agents bio-logiques ou maladies infectieuses sur leurs be-soins de nouvelles rubriques etou de nouvelles fiches l Sur la forme eacutevaluer leur satisfaction sur la forme actuelle des fiches explorer les modifica-tions agrave apporter (volume plan fiche plus com-plegravete fiche-reacutesumeacutehellip)

MeacutethodePremiegravere eacutetape La consultation en ligne srsquoest deacute-rouleacutee entre le 1er mars et le 30 novembre 2013 avec une invitation agrave participer agrave lrsquoenquecircte situeacutee sur la page drsquoaccueil du guide EFICATT du site INRS ainsi que sur chaque ficheSeconde eacutetape Suite agrave la reacuteponse au question-naire en ligne certaines personnes classeacutees selon leur profil ont eacuteteacute recontacteacutees par teacuteleacutephone entre le 30 septembre et le 18 octobre 2013 permettant une approche plus qualitative

ReacutesultatsTrois cent neuf personnes ont reacuteponduSoixante et onze personnes (soit 23 des reacutepondants) ont laisseacute leurs coordonneacutees Quinze entretiens semi-directifs ont ensuite eacuteteacute reacutealiseacutes permettant drsquoaffiner le ressenti et les attentes des professionnels les plus repreacutesenteacutes dans lrsquoenquecircte dans ce cadre 5 meacutede-cins du travail 5 infirmier(e)s du travail et 5 autres professionnels ont eacuteteacute intervieweacutes

6

INFOS Agrave RETENIR

Ndeg 137 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash MARS 2014

Les reacutesultats preacutesenteacutes ici sont une synthegravese des deux eacutetapes de lrsquoenquecircte (quantitative et qualitative)Quarante-cinq pour cent des reacutepondants sont des meacutedecins (meacutedecins du travail meacutedecins geacuteneacutera-listes infectiologueshellip) 33 des reacutepondants sont meacute-decins du travail 21 sont des infirmier(e)s en santeacute au travail (figure 1)Parmi les professionnels qui ont reacutepondu 58 ont une ancienneteacute dans la profession de 10 ans et plus et 56 ont entre 40 et 59 ansLa grande majoriteacute (87 ) travaille en FrancePregraves des deux tiers des reacutepondants (64 ) utilisaient pour la premiegravere fois les fiches EFICATT lorsquils ont reacutepondu au questionnaire en ligne et seulement 36 les avaient deacutejagrave utiliseacutees par le passeacute On note cepen-dant que les meacutedecins du travail ont davantage lha-bitude de consulter les fiches EFICATT que les autres populations puisque 7 sur 10 (70 ) les avaient deacutejagrave utiliseacutees De mecircme parmi les reacutepondants avec 10 ans ou plus dancienneteacute dans leur profession pregraves dun sur deux (45 ) les avait deacutejagrave utiliseacutees par le passeacute (vs 26 aupregraves de ceux ayant moins de 10 ans dancien-neteacute)

Les trois principales sources pour deacutecouvrir les fiches EFICATT sont l les moteurs de recherche (35 ) l le site INRS (29 ) l des confregraveres collegravegues (24 )

Aupregraves des reacutepondants ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches EFICATT par le passeacute laccegraves se fait pour 51 en se connectant sur le site INRS pour 30 via ladresse EFICATT enregistreacutee dans leurs favoris et 25 en pas-sant par un moteur de rechercheParmi les reacutepondants qui ont deacutejagrave utiliseacute les fiches EFICATT par le passeacute (n=106) 75 les consultent plu-sieurs fois par an (figure 2)

Pour la grande majoriteacute (71 ) la consultation des fiches EFICATT se fait agrave titre professionnel (jusquagrave 95 aupregraves des meacutedecins du travail)Que ce soit agrave titre professionnel ou personnel les fiches EFICATT sont avant tout consulteacutees (figure 3) l face agrave une exposition agrave un agent infectieux (43 et jusquagrave 53 pour les meacutedecins du travail) l pour la connaissance geacuteneacuterale (35 et jusquagrave 61 pour les infirmier(e)s)

Deux rubriques sur les fiches se deacutetachent en termes de pertinence (figure 4 p 8) l Que faire en cas dexposition (78 et jusquagrave 84 aupregraves des reacutepondants ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches par le passeacute)l Geacuteneacuteraliteacutes sur agent pathogegravene et pathologie (74 )

Ces deux rubriques sont en phase avec les deux pre-miers motifs de consultation des fiches EFICATT

Figure 1 Profil des reacutepondants par profession (n = 309)

Meacutedecins 45

Autres autres professionnels hors santeacute documentalistes eacutetudiantshellip

7MARS 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 137

INFOS Agrave RETENIR

La satisfaction globale agrave leacutegard des fiches EFICATT est eacuteleveacutee (figure 5 p 8) Pour 96 des reacutepondants les fiches reacutepondent glo-balement agrave leurs besoins et pour pregraves dun sur deux (47 ) elles reacutepondent tout agrave fait agrave leurs besoins Tous sont satisfaits aussi bien de la forme que du fond avec des scores de satisfaction eacutegaux ou supeacuterieurs agrave 96 sur lensemble des critegraveres eacutevalueacutes et des scores laquo oui tregraves satisfait raquo eacutegaux ou supeacuterieurs agrave 51 (jusquagrave 64 pour le critegravere Faciliteacute de compreacutehension et 63 pour le critegravere Qualiteacute des informations) (tableau p 9)Les fiches sont jugeacutees complegravetes par plus de 8 reacutepon-dants sur 10 (82 ) Lors des entretiens qualitatifs les intervieweacutes ont appreacutecieacute la simpliciteacute des fiches qursquoils trouvent syntheacutetiques mais complegravetes preacutecises et bien documenteacutees Drsquoapregraves eux les informations sont fiables permettant drsquoecirctre agrave jour rapidement face agrave une urgence Les meacutedecins du travail impriment davantage les fiches consulteacutees que les autres Mecircme constat pour les reacutepondants avec 10 ans ou plus dancienneteacute dans leur profession (41 ) et pour ceux ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches par le passeacute (60 )

Figure 2 Freacutequence de consultation parmi les reacutepondants ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches (n = 106)

Figure 3 Principales circonstances ayant motiveacute la consultation des fiches (n = 291 une seule reacuteponse possible)

Deacutejagrave utiliseacute EFICATT par le

passeacute 54 Infirmier(e)s 61

Meacutedecins 46 (dont meacutedecins du travail 53 )

[n=25]- dans le cadre de lenquecircte EFICATT - pour preacuteparer un exposeacuteune forma-tionune preacutesentation aux salarieacutesun cours - pour un examenses eacutetudes (eacutetudiant) - pour une mise agrave jour de protocole de CAT face agrave une exposition au sang au sein dEHPAD - pour une indication de vaccination - pour reacutealiser des flyers agrave destination des salarieacutes - par curiositeacute - pour tester la base EFICATT - pour preacuteparer des fiches sur un agent pathogegravene et les analyses de laboratoire de premiegravere ligne

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 20148

INFOS Agrave RETENIR

Infirmier(e)s 100

Total OUI 96

Total NON 4

Figure 5 Reacuteponses aux besoins globalement (n = 294 une seule reacuteponse possible)

13

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

100

Figure 4 Pertinence des rubriques pour reacutepondre agrave la demande (n = 284 plusieurs reacuteponses possibles)

Deacutejagrave utiliseacute EFICATT par le passeacute 84

Moins de 10 ans dancienneteacute

profession 80

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 9

Pistes drsquoameacuteliorationSur le fond les lecteurs ont souligneacute lrsquointeacuterecirct qursquoil pourrait y avoir agrave inteacutegrer la preacutevention primaire (moyens de preacutevention notamment modaliteacutes drsquoiso-lementhellip) agrave chacune des fiches traiteacutees Ils souhaite-raient par ailleurs des actualisations encore plus reacute-guliegraveres notamment concernant la reacuteglementation voire la possibiliteacute de signaler une actualisation reacute-glementaire ou autre Des propositions concernant la creacuteation de nouvelles fiches ont eacuteteacute suggeacutereacutees telles que les bacteacuteries multi-reacutesistantes Certains surtout des infirmiegraver(e)s aimeraient voir apparaicirctre un cha-pitre relatif au diagnostic diffeacuterentiel Drsquoautres ont suggeacutereacute de creacuteer des fiches qui aborderaient des si-tuations professionnelles agrave risque drsquoexposition plutocirct que de traiter des expositions par agent biologique par exemple morsure de tique accident exposant au sanghellipSi la grande majoriteacute est satisfaite de la forme cer-taines remarques ont eacuteteacute faites lors des entretiens Les fiches sont consultables agrave lrsquoeacutecran mais pas adap-teacutees pour ecirctre diffuseacutees telles quelles Certains pleacutebis-citent une version imprimable afin de faciliter leur diffusion aupregraves des collegravegues voire pour les salarieacutes En effet lrsquoimpression reste difficile avec souvent des anomalies telles que des chevauchements de textehellipCertains regrettent le manque de couleurs drsquoillustra-tions drsquoencadreacutes et de tableaux qui permettraient de circuler plus rapidement dans la fiche et drsquoaller aux points essentiels Certains aimeraient avoir la possi-biliteacute drsquoavoir accegraves plus facilement aux documents ayant permis drsquoeacutetablir la fiche pour aller plus loin drsquoautres reacuteclament des fiches avec plusieurs niveaux de lecture des fiches plus syntheacutetiques pour infor-mer les salarieacutes etou les employeurs ou agrave lrsquoinverse des fiches plus deacutetailleacutees permettant drsquoaller plus loin si neacutecessaire

Enfin il paraicirct particuliegraverement important drsquoameacutelio-rer lrsquoaccegraves au guide EFICATT en particulier drsquoavoir une meilleure visibiliteacute sur le site de lrsquoINRS pour cela il est deacutejagrave preacutevu un meilleur reacutefeacuterencement des fiches sur le site notamment agrave partir de la page drsquoaccueil et par les moteurs de recherche Et enfin il semble essen-tiel de mieux communiquer sur lrsquoexistence du guide EFICATT puisque pregraves de deux tiers des reacutepondants (64 ) utilisaient pour la premiegravere fois les fiches EFICATT lorsquils ont reacutepondu au questionnaire en ligne

ConclusionEn conclusion 309 personnes ont reacutepondu agrave lrsquoenquecircte de lectorat en ligne concernant EFICATT Lrsquoanalyse des reacutesultats montre que les fiches sont en bonne adeacutequa-tion avec les attentes des lecteurs Il apparaicirct que ce guide nrsquoest pas assez connu aussi bien en milieu pro-fessionnel que par les meacutedecins en geacuteneacuteral Il convient donc de faire mieux connaicirctre ces fiches Par ailleurs une preacutesentation plus attractive ainsi qursquoune version imprimable est souhaiteacutee Quant au fond lrsquoajout de mesures de preacutevention primaire agrave la conduite agrave tenir pratique pourrait ecirctre pertinent

RemerciementsLrsquoauteur remercie Fatma Sinha-Dellagi et Luc Ronco du deacutepartement Informatique et systegraveme drsquoinformation Marion Kerblat et Fahima Lekhchine du deacutepartement Produits drsquoinformation et Annie Bijaoui du deacuteparte-ment Eacutetudes et assistance meacutedicales de lrsquoINRS ainsi que Steacutephanie Lafitte et Philippe Cristau de la socieacutete EPSY pour leurs contributions

Concernant la forme des fiches EFICATT ecirctes-vous satisfait dehellip Oui tregraves satisfait Oui plutocirct satisfait Total

Lorganisation geacuteneacuterale (plan) [n=289]

La quantiteacute dinformations [n=292]

La faciliteacute de navigation [n=285]

51

52

55

46

45

42

97

97

97

Concernant le contenu des fiches EFICATT ecirctes-vous satisfait dehellip Oui tregraves satisfait Oui plutocirct satisfait Total

La faciliteacute de compreacutehension [n=288]

La qualiteacute des informations [n=286]

La pertinence des informations [n=287]

Leur caractegravere pratique [n=283]

64

63

59

58

34

35

38

38

98

98

97

96

Tableau Satisfaction sur la forme et sur le fond

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INFOS Agrave RETENIR AC 67

Les meacutedecins du travail sont freacutequemment solliciteacutes par les employeurs les salarieacutes ou les gyneacute-cologues sur les risques des substances chimiques vis-agrave-vis de la reproduction notamment en cas de gros-sesse Dans ce dernier cas la reacuteponse est urgente Or les donneacutees sur les risques toxicologiques des produits sont souvent partielles disseacutemineacutees difficiles agrave interpreacuteter Afin drsquoaider le meacutedecin dans cette recherche drsquoinfor-mation lrsquoINRS a creacuteeacute en 2006 les fiches DEMETER (Documents pour lrsquoeacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduction) Agrave ce jour plus de 150 fiches ont eacuteteacute publieacutees et sont disponibles agrave cette adresse wwwinrsfrdemeter Celles-ci consti-tuent une synthegravese des informations disponibles relatives aux dangers pour la reproduction lieacutes agrave une substance Elles sont eacutetablies agrave partir des donneacutees publieacutees dans des ouvrages scientifiques des peacuterio-

diques ou des bases de donneacutees speacutecialiseacutees et desti-neacutees agrave un public meacutedical La recherche peut se faire soit par le nom de la subs-tance soit par le numeacutero CAS

ReacutedactionCes fiches sont reacutedigeacutees par une eacutequipe de toxicologues et valideacutees par un groupe drsquoexperts constitueacute de Robert Garnier (Centre antipoison hocircpital Fernand Widal Paris) Michegravele Bisson (Institut national de lrsquoenvironne-ment industriel et des risques - INERIS) Claire Beausoleil (Agence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimenta-tion de lrsquoenvironnement et du travail - ANSES) Bernard Fontaine (Pocircle santeacute travail Lille) Eacutelisabeth Eleacutefant (Centre de renseignement sur les agents teacuteratogegravenes - CRAT) Jeanne Stadler (consultante en toxicologie) Michel Falcy (INRS)

AUTEURS D Lafon D Oberson P Gripon A Bijaoui C Jacquin-Brisbart Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS Toxibio consultant Consultant

DEMETERDocuments pour lrsquoeacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduction

wwwinrsfrdemeter

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 11

PreacutesentationCes fiches sont reacutedigeacutees en 3 grandes parties l une synthegravese des donneacutees par peacuteriodes drsquoexposition l un chapitre sur les dangers pour la reproduction l une conduite agrave tenir pour le meacutedecin du travail

Synthegravese des donneacutees par peacuteriodes drsquoexpositionCette synthegravese sous forme drsquoun tableau reprend de maniegravere tregraves reacutesumeacutee les donneacutees humaines et ani-males deacutecrites dans les pages suivantes en les orga-nisant selon la peacuteriode drsquoexposition avant la gros-sesse (fertiliteacute homme ou femme) 1er trimestre de la grossesse 2e et 3e trimestres allaitement ou exposition post-natale Il diffeacuterencie les donneacutees issues drsquoeacutetudes chez lrsquoecirctre humain de celles issues drsquoeacutetudes chez lrsquoani-malUn code couleur permet de deacuteterminer si pour chaque peacuteriode drsquoexposition il nrsquoexiste aucune donneacutee ou pas assez de donneacutees (laquo pas drsquoeacutevaluation possible raquo) le pro-duit nrsquoentraicircne pas drsquoeffet (laquo pas drsquoeffet raquo) des effets sont signaleacutes (laquo preuves limiteacutees drsquoun effet raquo) ou le pro-duit preacutesente des effets particuliegraverement importants (laquo preuves suffisantes drsquoun effet raquo)

Dangers pour la reproductionCe chapitre est reacuteserveacute aux lecteurs qui souhaitent approfondir lrsquoeacutevaluation des risques

Trois cateacutegories de donneacutees sont fourniesl Principales donneacutees humaines seules les eacutetudes humaines (eacutepideacutemiologiques rapports de cas) speacuteci-fiques agrave un produit sont rapporteacutees Les eacutetudes eacutepideacute-miologiques qui citent dans les expositions possibles un ensemble de produits sans que la responsabiliteacute de la substance objet de la fiche puisse ecirctre clairement eacutetablie ne sont pas retranscritesl Principales donneacutees animales trois possibiliteacutes existent

bull Soit il existe une eacutevaluation des risques europeacuteenne effectueacutee dans le cadre du regraveglement 79393 Dans ce cas une instance officielle a effectueacute reacutecemment une eacutevaluation complegravete des risques sur la substance regroupant des experts de haut niveau de diffeacuterents pays La fiche DEMETER se contente alors de repro-duire la conclusion de cette eacutevaluation sur les risques vis-agrave-vis de la reproduction bull Soit il nrsquoexiste pas drsquoeacutevaluation des risques euro-peacuteenne mais le CERHR (Center for the Evaluation of Risks to Human Reproduction) dans le cadre du Na-tional Toxicology Program (NTP) a publieacute des dos-siers Leurs conclusions sont eacutegalement traduites et

transcrites Si lrsquoATSDR (Agency for Toxic Substances and Disease Registry) a publieacute une synthegravese en ab-sence des deux dossiers preacuteceacutedents cette derniegravere peut ecirctre eacutegalement utiliseacuteebull Si aucune synthegravese preacuteceacutedente nrsquoa eacuteteacute publieacutee la fiche DEMETER rapportera un reacutesumeacute des eacutetudes publieacutees Pour chacune il srsquoagit drsquoun reacutesumeacute brut issu de la publication qui ne consiste pas en une analyse critique

Lorsque de tregraves nombreuses eacutetudes ont eacuteteacute reacutealiseacutees seule une seacutelection repreacutesentative est preacutesenteacutee

Conduite agrave tenir pour le meacutedecin du travailCette partie propose une conduite agrave tenir pour le meacute-decin du travail en fonction de la peacuteriode drsquoexposition et des donneacutees publieacutees sur le produitDans le cadre de son activiteacute professionnelle le meacutede-cin du travail eacutevalue les risques auxquels sont soumis les salarieacutes qursquoil est chargeacute de surveiller Cette eacutevalua-tion est compleacutementaire de celle qui est agrave la charge de lrsquoemployeur Pour les expositions aux produits chimiques il srsquointerroge sur lrsquoimpact potentiel de ces produits sur la reproduction Il srsquoagit de reacutepondre agrave deux questions l le produit est-il susceptible drsquoavoir un impact sur la fertiliteacute du salarieacute ou de la salarieacutee surveilleacute(e) l le produit est-il susceptible drsquoentraicircner un risque pour lrsquoenfant qui sera conccedilu par ce salarieacute ou cette salarieacutee Cette partie est reacutedigeacutee en prioriteacute agrave partir des donneacutees drsquoeacutetudes reacutealiseacutees chez lrsquohomme Ces derniegraveres sont ce-pendant tregraves rares et la plupart du temps la conduite agrave tenir est eacutelaboreacutee agrave partir des eacutetudes sur lrsquoanimal Ainsi celle proposeacutee au meacutedecin du travail est baseacutee sur la strateacutegie retenue par lrsquoUnion europeacuteenne [1] laquo Afin de pouvoir correctement eacutevaluer les proprieacuteteacutes dangereuses drsquoune substance vis-agrave-vis de la reproduc-tion il est neacutecessaire de disposer au minimum de trois eacutetudes - une eacutetude de toxiciteacute de la reproduction sur deux geacuteneacute-rations (EU annexe V B 35 [1] ou OCDE 416) [2] - deux eacutetudes de toxiciteacute sur le deacuteveloppement preacutenatal (teacuteratogeacuteniciteacute) effectueacutees sur 2 espegraveces diffeacuterentes (EU annexe V B 31 [1] ou OCDE 414) [3] raquoDans le cadre des fiches DEMETER il est important que lrsquoensemble du cycle de reproduction soit couvert drsquoougrave lrsquointeacuterecirct de disposer drsquoune eacutetude de toxiciteacute de la reproduction sur 2 geacuteneacuterations (directive OCDE 416 ou eacutequivalente)Vis-agrave-vis du risque malformatif le comiteacute de lecture des fiches DEMETER considegravere qursquoun produit pour ecirctre

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INFOS Agrave RETENIR

bien testeacute doit lrsquoecirctre sur deux espegraveces rongeur et non rongeur (lapin) Ainsi une eacutetude de toxiciteacute pour le deacute-veloppement preacutenatal sur le lapin doit ecirctre disponible (directive OCDE 414) En revanche la mecircme eacutetude chez le rat peut ne pas ecirctre disponible srsquoil existe une eacutetude de toxiciteacute de la reproduction sur deux geacuteneacuterations (directive OCDE 416) chez cette espegraveceLrsquoobjectif de ces tests va donc ecirctre de trouver des effets ou signaux drsquoalerte Bien que cette absence de signaux ou drsquoeffets ne signifie pas une absence de risque chez lrsquohomme elle permet cependant drsquoenvisager cette hy-pothegravese avec une probabiliteacute assez forte Lrsquoabsence de risque chez lrsquohomme ne peut ecirctre eacutetablie agrave partir des seules donneacutees expeacuterimentales chez lrsquoanimal

Le but des fiches DEMETER est de rendre compte si pour une substance les tests de deacutepistages de signaux ont eacuteteacute correctement reacutealiseacutes et si en lrsquoeacutetat actuel des connaissances le produit a suffisamment eacuteteacute testeacute pour celaNeuf cateacutegories ont eacuteteacute deacutefinies par le comiteacute de reacutedac-tion des fiches DEMETER afin drsquoeacutelaborer des conduites agrave tenir speacutecifiques l A

- A1 signaux forts (eacutetudes eacutepideacutemiologiques posi-tives chez lrsquohomme) - A2 signaux forts (donneacutees positives chez lrsquoanimal dans des eacutetudes de bonne qualiteacute chez plusieurs espegraveces avec des effets similaires)

l B signaux notables (un reacutesultat positif dans au moins une eacutetude de qualiteacute) l C signaux douteux (donneacutees positives mais dans des eacutetudes qui ne sont pas de qualiteacute) l D pas de signaux drsquoalerte mais eacutetudes insuffisantes (pas drsquoeacutetudes de qualiteacute) l E pas drsquoeacutetudes expeacuterimentales et pas de donneacutees indiquant une absence de peacuteneacutetration ou un meacuteta-bolisme rapide en substance connue comme nrsquoentraicirc-nant pas drsquoeffet malformatif ou de deacutecegraves l F pas de signaux drsquoalerte mais eacutetudes leacutegegraverement insuffisantes (pas drsquoeffet mais eacutetude(s) de bonne quali-teacute sur le deacuteveloppement uniquement dans une espegravece ou pas drsquoeacutetude sur 2 geacuteneacuterations) l G pas drsquoeacutetudes expeacuterimentales mais donneacutees indi-quant une absence de peacuteneacutetration ou un meacutetabolisme rapide en substance connue comme nrsquoentraicircnant pas drsquoeffet malformatif ou de deacutecegraves l H pas de signaux drsquoalerte (pas drsquoeffets dans 2 eacutetudes de bonne qualiteacute chez 2 espegraveces ni dans une eacutetude de bonne qualiteacute sur 2 geacuteneacuterations) l W substances geacutenotoxiques

Exemple dune fiche DEMETER Phtalate de diisobutyle

1 | ECB (EUROPEAN CHEMICALS BUREAU) - Technical Guidance Document on Risk Assessment in support of Commission Directive 9367EEC on Risk Assessment for new notified substances Commission Regulation (EC) No 148894 on Risk Assessment for existing substances Directive 988EC of the European Parliament and of the Council concerning the placing of biocidal products on the market Part 1 EUR 20418 EN1 Luxembourg Office for Official Publications of the European Communities 2003 311 p2 | Ligne directrice de lrsquoOCDE pour les essais de produits chimiques ndeg 414 adopteacutee le 22 janvier

2001 Eacutetude de la toxiciteacute pour le deacuteveloppement preacutenatal OCDE 2001 (wwwoecd-ilibraryorgfrenvironmentlignes-directrices-de-l-ocde-pour-les-essais-de-produits-chimiques-section-4-effets-sur-la-sante_20745842)3 | Ligne directrice de lrsquoOCDE pour les essais de produits chimiques ndeg 416 adopteacutee le 22 janvier 2001 Eacutetude de toxiciteacute pour la reproduction sur deux geacuteneacuterations OCDE 2001 (wwwoecd-ilibraryorgfrenvironmentlignes-directrices-de-l-ocde-pour-les-essais-de-produits-chimiques-section-4-effets-sur-la-sante_20745842)

BIBLIOGRAPHIE

Agrave remplir en lettres capitales

MME MLLE M

NOM helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip PREacuteNOM

SOCIEacuteTEacute CODE APE helliphelliphellip

ADRESSE helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip

VILLE CODE POSTAL PAYS helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip

TEacuteL E-MAIL

Le traitement des donneacutees recueillies a fait lrsquoobjet drsquoune deacuteclaration agrave la CNIL (reacuteceacutepisseacute ndeg1677876 du 11 juin 2013) Elles sont conserveacutees dans un chier geacutereacute par le deacutepartement Produits drsquoinformation de lrsquoINRS Conformeacutement agrave lrsquoarticle 34 de la loi Informatique et liberteacutes du 6 janvier 1978 modieacutee en 2004 vous disposez drsquoun droit drsquoaccegraves de modication de rectication et de suppression des donneacutees qui vous concernent Pour lrsquoexercer adressez un courrier agrave INRS deacutepartement Produits drsquoinformation 65 boulevard Richard Lenoir 75011 Paris France ou par mail agrave revuehstinrsfr

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Meacutedecin du travail

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et plus diversifieacutees bull Des articles drsquoanalysebull Des outils et des meacutethodes

Au sommaire du ndeg235 (juin 2014) Deacutecryptage Champs eacutelectromagneacutetiques la nouvelle directive europeacuteenneDossier Eacutequipements de protection individuelle comment choisir les plus adapteacutes Notes techniques Rocircle et missions de la personne compeacutetente en radioprotection (PCR) - Accegraves aux donneacutees dosimeacutetriquesFiche HST Comment deacuteterminer le niveau dexposition quotidienne au bruit

Et dautres articles et infos dans les rubriques Actualiteacute juridique Focus Normalisation Notes techniques Etude de cas Congregraves Formation Seacutelection bibliographique Veille et prospective

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HYGIEgraveNE amp SEacuteCURITEacute DU TRAVAIL

LA REVUETRIMESTRIELLETECHNIQUEDE LrsquoINRS

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201414

INFOS Agrave RETENIR AC 68

LrsquoAssociation pour le deacuteveloppement de lrsquohygiegravene et de la seacutecuriteacute dans les eacutetablissements de recherche ou drsquoenseignement supeacuterieur (ADHYS) a organiseacute le 24 janvier 2014 agrave lrsquoInstitut Curie un colloque concernant les organismes geacuteneacutetiquement modifieacutes (OGM) en laboratoire de recherche Cette journeacutee a eacuteteacute lrsquooccasion drsquoapporter des rappels sur les OGM et le Haut Conseil des biotechnologies (HCB) et de revenir sur deux points importants le reacutecent cadrage reacuteglementaire concernant la manipulation drsquoOGM et le nouveau manuel du HCB

Dispositions reacuteglementaires reacutecentesElles sont issues du Grenelle de lrsquoenvironnement de 2008 de la directive europeacuteenne 200941CE du deacute-cret ndeg 2011-1177 du 23 septembre 2011 et de lrsquoarrecircteacute du 28 mars 2012

Le deacutecret ndeg 2011-1177 du 23 septembre 2011 [1] est relatif agrave lrsquoutilisation confineacutee drsquoOGM Il a pour objet laquo la proceacutedure de deacuteclaration et de demande drsquoagreacutement drsquoutilisation confineacutee drsquoOGM agrave des fins de recherche de deacuteveloppement drsquoenseignement et de production industrielle raquo Il deacutefinit lrsquoutilisation confineacutee comme laquo toute opeacuteration au cours de laquelle des organismes sont geacuteneacutetiquement modifieacutes ou au cours de laquelle ils sont cultiveacutes mis en œuvre stockeacutes transporteacutes deacutetruits eacutelimineacutes ou utiliseacutes raquo Il eacutelargit le champ de lrsquoutilisation confineacutee pour limiter le contact de ces OGM avec lrsquoenvironnement se placcedilant ainsi dans la logique du Grenelle de lrsquoenvironnement Le deacutecret comporte les mesures suivantes l le classement des OGM en fonction de leur dange-rositeacute l les critegraveres de classement des utilisations confineacutees

drsquoOGM en fonction du groupe drsquoOGM et des caracteacute-ristiques de lopeacuteration l les critegraveres deacutetablissement de linnocuiteacute des OGM pour lenvironnement et la santeacute publique l les conditions de deacutelivrance de lagreacutement agrave lexploi-tant de linstallation par lautoriteacute administrative l la mise agrave la disposition du public dun dossier din-formation par lexploitant lorsque lagreacutement pour lutilisation confineacutee drsquoOGM porte sur la premiegravere utilisation de tels organismes dans une installationIl introduit une obligation de deacuteclaration pour les OGM de classe de confinement 1 Lrsquoutilisation drsquoOGM de classes de confinement 2 agrave 4 reste soumise agrave agreacute-ment Les autoriteacutes compeacutetentes sont diffeacuterentes se-lon que lrsquoutilisation est agrave des fins de recherche et drsquoen-seignement (ministegravere de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la Recherche - MESR-) ou agrave des fins de produc-tion industrielle (Preacutefet) Dans tous les cas lrsquoautoriteacute compeacutetente prend avis aupregraves de comiteacute scientifique du HCB

Lrsquoarrecircteacute du 28 mars 2012 [2] cadre le dossier tech-nique pour les utilisations confineacutees drsquoOGM preacutevu aux articles R 532-6 R 532-14 et R 532-26 du Code de lenvironnementDe ces deux textes il faut retenir des obligations pour lrsquoexploitant l information du public respect des obligations de confinement et des prescriptions de lrsquoautoriteacute com-peacutetente l eacutetiquetage des produits lors de cessions drsquoOGM agrave des tiers pour utilisation confineacutee l mise en œuvre de plans drsquourgence lors drsquoutilisation drsquoOGM de niveau de confinement C3 et C4

AUTEURS V Caron deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRSM Courtois A Hon Conservatoire national des arts et meacutetiers (CNAM) Risque radioprotection santeacute seacutecuriteacute

Organismes geacuteneacutetiquement modifieacutes dispositions lieacutees agrave leur utilisation confineacutee Paris 24 janvier 2014

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 15

Le manuel du HCB pour lrsquoutilisation confineacutee des OGMCe manuel [3] est le reacutesultat du travail drsquoun collectif drsquoexperts du Comiteacute scientifique du HCB (encadreacute ci-contre) traitant des questions speacutecifiques aux bio-technologies destineacutees agrave un usage en milieu confineacute Ce manuel se preacutesente comme un document drsquoaide agrave la deacuteclaration drsquoutilisation drsquoOGM en milieu confineacute laquelle a connu des changements importants avec lrsquointroduction drsquoun mode de deacuteclaration en ligne et la modification de la logique de classement Il est utile aux chercheurs mais aussi aux meacutedecins du travail pour lrsquoeacutevaluation du risque biologique en laboratoire de recherche Il srsquoinspire de lrsquoouvrage Principes de clas-sement et guides officiels de la commission de geacutenie geacuteneacutetique paru en 1993 [5]Il rappelle les deacutefinitions retrouveacutees dans lrsquoarticle L 531-1 du Code de lrsquoenvironnement des termes laquo orga-nisme raquo laquo organisme geacuteneacutetiquement modifieacute raquo laquo utili-sation raquo Il reprend les classes de risque des OGM et les classes de confinement des opeacuterations comme deacutefinies dans le deacutecret du 23 septembre 2011 Il explique comment deacuteterminer la dangerositeacute drsquoun OGM agrave partir des trois eacuteleacutements qui le composent organisme donneur seacutequence cloneacutee vecteur Il explique eacutegalement que les risques lieacutes aux OGM deacutependent agrave la fois de leur danger propre et des mo-daliteacutes de leur mise en œuvre et que pour un OGM donneacute le confinement requis peut varier selon la nature de son utilisation effectiveLes classes de confinement lieacutes agrave la manipulation drsquoOGM vont de la classe C1 pour des opeacuterations met-tant en œuvre des OGM du groupe I et dont le risque pour la santeacute humaine et pour lrsquoenvironnement est nul ou neacutegligeable agrave la classe C4 pour des opeacuterations mettant en œuvre des OGM du groupe IV dont le risque pour la santeacute humaine ou pour lrsquoenvironne-ment est eacuteleveacuteLa majoriteacute des dossiers traiteacutes par le comiteacute scienti-fique du HCB concerne des confinements de niveau C1 Dans son annexe III le manuel deacutecrit les diffeacuterents confinements lieacutes agrave lrsquoutilisation drsquoOGM en labora-toires de recherche qui reprennent agrave la fois les me-sures de preacutevention cadreacutees par lrsquoarrecircteacute du 16 juillet 2007 (concernant les agents biologiques) et celles contenues dans lrsquoannexe IV de la directive euro-peacuteenne de 2009 (concernant les OGM) tout en tenant compte des risques particuliers lieacutes aux OGM Pour plus de preacutecisions le site du MESR met agrave dispo-sition dans la rubrique Recherche un site speacutecifique laquo OGM en milieu confineacute raquo [6]On y trouve des infor-mations sur les OGM la cellule de controcircle des OGM

en milieu confineacute le rocircle du MESR et du HCB le ma-nuel du HCB et un guide laquo OGM raquo en milieu confineacute qui reprend les principales mesures reacuteglementaires Crsquoest eacutegalement agrave partir de ce site que peuvent se faire les deacuteclarations et demandes drsquoagreacutement drsquouti-lisation confineacutee drsquoOGM

LE HAUT CONSEIL DES BIOTECHNOLOGIES (HCB)

Il a eacuteteacute creacuteeacute agrave la suite du Grenelle de lrsquoenvironnement de juin 2008 Il regroupe et remplace les fonctions de la Commission de geacutenie geacuteneacutetique (CGG) concernant une utilisation deacutelibeacutereacutee et confineacutee drsquoOGM et la commission de geacutenie biologique (CGB) concernant les OGM agrave disseacutemination deacutelibeacutereacutee Il est constitueacute drsquoun comiteacute scientifique et drsquoun comiteacute eacuteconomique eacutethique et social La composition du HCB avait deacutejagrave eacuteteacute preacutesenteacutee par Christian Bleux lors des journeacutees de lrsquoADHYS de 2011 [4]

1 | Deacutecret ndeg 2011-1177 du 23 septembre 2011 relatif agrave lutilisation confineacutee dorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes J Off Reacutepub Fr 2011 0223 25 septembre 2011 1 6243-512 | Arrecircteacute du 28 mars 2012 relatif au dossier technique demandeacute pour les utilisations confineacutees drsquoorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes preacutevu aux articles R 532-6 R 532-14 et R 532-26 du Code de lenvironnement J Off Reacutepub Fr 2012 0086 11 avril 2012 6 586-103 | Manuel du HCB pour lrsquoutilisation confineacutee drsquoorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes Haut Conseil des biotechnologies 2013 (wwwhautconseildesbiotechnologiesfrIMGpdfManuel_HCB_utilisation_confinee_OGMpdf)

4 | CARON V DAVID C MUNCH S - Les risques biologiques eacutevolution et preacutevention (Journeacutees de lADHYS (Association pour le deacuteveloppement de lhygiegravene et de la seacutecuriteacute dans les eacutetablissements de recherche ou denseignement supeacuterieur) Paris 31 mars et 1er avril 2011) TD 181 Doc Meacuted Trav 2011 127 445-485 | Principes de classement et guides officiels de la commission de geacutenie geacuteneacutetique 2e eacutedition Paris ministegravere de lrsquoAmeacutenagement du territoire et de lrsquoEnvironnement Direction de la preacutevention et des risques 2001 103 p6 | Site du MESR(wwwenseignementsup-recherchegouvfrpid28966encadrement-reglementaire-des-pratiques-de-recherchehtml)

BIBLIOGRAPHIE

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INFOS Agrave RETENIR

Risques chimiques SEIRICH un outil informatique daide agrave leacutevaluation (disponible en juin 2015)

Les produits chimiques sont mis sur le mar-cheacute europeacuteen dans le cadre du regraveglement REACH Ils neacutecessitent que lrsquoutilisateur final quelle que soit son activiteacute procegravede agrave lrsquoeacutevaluation des risques en appli-cation des dispositions du Code du travail

Les meacutethodes drsquoeacutevaluation des risques chimiques en milieu professionnel prenant en compte les risques pour la santeacute lrsquoincendie-explosion voire lrsquoenvironne-ment sont multiples et neacutecessitent une harmonisa-tion afin drsquoassurer une coheacuterence des actions de preacute-vention en deacutecoulant

LrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) deacuteveloppe actuellement une application informa-tique nommeacutee SEIRICH qui vise agrave simplifier la deacute-marche drsquoeacutevaluation des risques chimiques et infor-mer les entreprises sur les deacutemarches de preacutevention et leurs obligations reacuteglementairesCe travail srsquoinscrit dans le cadre drsquoune convention na-tionale relative agrave la preacutevention du risque chimique et impliquant de nombreux partenaires notamment le ministegravere chargeacute du Travail la Direction des risques professionnels de lrsquoAssurance maladie et plusieurs organisations professionnelles 1 Ce futur outil inteacute-grera les eacutevolutions apporteacutees agrave la classification et agrave lrsquoeacutetiquetage des substances et des meacutelanges par le regraveglement CLP (regraveglement CE ndeg 12722008)SEIRICH est conccedilu pour ecirctre utiliseacute aussi bien par un neacuteophyte que par un expert du domaine de lrsquoeacutevalua-tion des risques chimiquesCet outil beacuteneacuteficiera de plusieurs fonctionnaliteacutes vi-sant agrave simplifier la deacutemarche drsquoeacutevaluation du risque chimique pour les entreprises l reacutealisation drsquoun inventaire des produits et des pro-ceacutedeacutes eacutemissifs en facilitant la saisie des informations neacutecessaires issues des fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) ou de lrsquoeacutetiquetage

l hieacuterarchisation des prioriteacutes parmi les produits et les proceacutedeacutes eacutemissifs selon leur niveau de risque l eacutevaluation des risques chimiques selon 3 proceacute-dures adapteacutees au degreacute drsquoexpertise de lrsquoutilisateur l conseils techniques et regraveglementaires adapteacutes au contexte l gestion des documents drsquoeacutevaluation de description des postes de travail l suivi des actions de preacuteventionhellip

Apregraves une phase de test impliquant des entreprises qui permettra drsquoadapter au mieux lrsquoapplication aux diffeacuterents publics concerneacutes (TPE-PME services Hygiegravene seacutecuriteacute environnement (HSE) services de santeacute au travailhellip) SEIRICH sera mis gratuitement agrave leur disposition en teacuteleacutechargement via un site deacutedieacute (wwwseirichfr) avant le 1er juin 2015

1 Union des industries chimiques Union des industries et meacutetiers de la meacutetallurgie Syndicat des industriels des peintures enduits et vernis Conseil national des professions de lrsquoautomobile

AC 69

17

La base de donneacutees laquo Solvants raquo deacutevelop-peacutee par lrsquoINRS rassemble toutes les informations neacutecessaires agrave la preacutevention des risques lieacutes agrave lrsquouti-lisation des solvants organiques Celle-ci vient de connaicirctre une profonde refonte Lrsquoinnovation principale porte sur lrsquointerface de consultation et lrsquointroduction du CLP (classification eacutetiquetage et emballage des substances chimiques) La base beacute-neacuteficie drsquoun nouveau moteur de recherche offrant la possibiliteacute drsquoeffectuer des requecirctes croiseacutees sur 11 critegraveres Cette modaliteacute de recherche permet drsquoexplorer toute la richesse de la base de donneacutees et de seacutelectionner avec plus de preacutecision les sol-vants posseacutedant des caracteacuteristiques particuliegraveres

La base offre une synthegravese des principales don-neacutees physicochimiques toxicologiques et reacutegle-mentaires disponibles sur plus de 100 solvants couramment utiliseacutes par les entreprises Pour chaque solvant sont preacutesenteacutes la nomencla-ture la classification et lrsquoeacutetiquetage conformes au regraveglement CLP la classification du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) les valeurs limites drsquoexposition professionnelle le type drsquoutilisation et les secteurs utilisateurs les proprieacuteteacutes physicochimiques les tableaux des maladies professionnelleshellip Des liens utiles existent eacutegalement vers les fiches toxicologiques et les fiches Biotox publieacutees par lrsquoINRS ou encore vers les fiches drsquoorganismes exteacuterieurs lorsqursquoelles existent La base Solvants constitue ainsi un guide preacutecieux pour bien choisir et utiliser ces produits potentiellement dangereux pour la santeacute et la seacute-curiteacute des salarieacutes

La nouvelle base de donneacutees laquo Solvants raquo de lrsquoINRSMieux connaicirctre les risques lieacutes aux solvants organiques

wwwinrsfraccueilproduitsbddsolvantshtml

Preacutesentation partielle de la fiche dun solvant le benzegravene

Page daccueil de la base sur le site de lINRS

18 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRS

Reacutef INRS ED 6034 48 p (2e eacutedition)

Les fiches toxicologiques de lINRS

Nouvelles ou refontesl FT 61 4-hydroxy-4-meacutethyl-2-pentanone l FT 63 12-dichloropropanel FT 206 pentanolsl FT 210 nitromeacutethanel FT 301 polyhexameacutethylegravene(PHMB)

Mises agrave jourl FT 30 acide sulfuriquel FT 36 1122 - teacutetrachloroeacutethane l FT 104 aceacutetonitrilel FT 131 aceacutetate de 2-meacutethoxyeacutethyle

Les risques biologiques en milieu professionnelCette brochure a pour objectif drsquoin-citer lrsquoensemble des preacuteventeurs agrave inteacutegrer de faccedilon systeacutematique lrsquoeacutevaluation des risques biolo-giques dans leur deacutemarche geacuteneacute-rale de preacutevention des risques en entreprise quel que soit le secteur drsquoactiviteacuteElle apporte en termes simples lrsquoessentiel des connaissances sur les risques biologiques en milieu de travail (risques de type infectieux allergique toxinique ou canceacutero-gegravene) et propose drsquoutiliser la chaicircne de transmission comme fil rouge pour lrsquoeacutevaluation des risques une chaicircne dont il faudra rompre au moins un des cinq maillons pour assurer la protection des travail-leurs

Les eacutequipements de chauffage industriels par micro-ondesChamps eacutelectromagneacutetiques

Cette fiche fait partie dune collec-tion consacreacutee aux risques lieacutes aux champs eacutelectromagneacutetiques Au sommaire l principe de fonctionnementl applicationsl risques pour lhommel valeurs deacuteclenchant lactionl mesurages et moyens de preacuteven-tion

Reacutef INRS ED 42131 4 p

Aide au repeacuterage des nanomateacuteriaux en entrepriseLrsquoimpact des nanomateacuteriaux ma-nufactureacutes sur lrsquoeacuteconomie est pro-metteur En effet les applications industrielles sont nombreuses et concernent des secteurs drsquoactiviteacute tregraves varieacutes De plus en plus de sala-rieacutes sont donc exposeacutes agrave ces produits chimiques dans les entreprises Or les nanomateacuteriaux manufactureacutes suscitent encore de nombreuses in-terrogations notamment en termes de dangers pour la santeacuteIl importe donc pour mener une gestion responsable des risques aux postes de travail dans les entre-prises drsquoidentifier systeacutematique-ment et rigoureusement toutes les situations de travail susceptibles drsquoexposer les salarieacutes aux nanoma-teacuteriaux manufactureacutesCet outil qui se deacutecline sous forme de fiches a donc eacuteteacute conccedilu comme une aide au repeacuterage des nanoma-teacuteriaux manufactureacutes manipuleacutes en entreprise et agrave la prise en compte des risques potentiels associeacutes Il vise plus preacuteciseacutement agrave renseigner sur les nanomateacuteriaux qui sont fa-briqueacutes ou utiliseacutes dans une dizaine de secteurs drsquoactiviteacute Il srsquoadresse agrave tous les preacuteventeurs de terrain qui sont ameneacutes agrave identifier des opeacutera-tions potentiellement exposantes aux nanomateacuteriaux en entreprise

Reacutef INRS ED 6174 36 p

19JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

Travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux enterreacutes et investigations compleacutementaires sans fouilleAide-meacutemoire techniqueLa nouvelle reacuteglementation enca-drant les travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux est entreacutee en vigueur le 1er juillet 2012 Elle introduit notam-ment lrsquoobligation de proceacuteder dans certains cas agrave des investigations compleacutementaires sans fouilleCette reacuteglementation preacutecise les relations entre les diffeacuterents ac-teurs intervenant dans les travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux enterreacutes et a une incidence directe sur les pra-tiques des entreprises de travaux publics et de geacutenie civil qui ont agrave effectuer des travaux drsquoexcavation de forages ou de fouillesParallegravelement les diffeacuterentes tech-niques disponibles pour proceacuteder agrave des investigations compleacutementaires sans fouille ont progresseacute et drsquoautres jusque-lagrave reacuteserveacutees agrave drsquoautres do-maines drsquoactiviteacute sont apparuesLrsquoobjectif de cette brochure est de preacutesenter les grandes lignes des der-niegraveres eacutevolutions reacuteglementaires et normatives concernant les travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux ainsi que de faire le point sur les diffeacuterents localisateurs de reacuteseaux enterreacutes pouvant participer agrave la reacutealisation de sondages non destructifs preacutea-lables agrave lrsquoouverture de travaux

Reacutef INRS ED 6164 32 p

Les extincteurs dincendie portatifs mobiles et fixesPlusieurs milliers dincendies ont lieu chaque anneacutee dans les entre-prises ainsi que dans les habitations individuelles Lincendie est un fleacuteau qui atteint indistinctement les per-sonnes preacutesentes les bacirctiments et le mateacuterielLutilisation des extincteurs permet dans bien des cas deacuteteindre un deacute-but dincendie ou de limiter sa pro-pagation avant la mise en place de moyens de lutte plus puissantsCest pourquoi lobjectif de ce docu-ment est de se familiariser avec les extincteurs et les textes sy rappor-tantApregraves la description des diffeacuterents types dappareils cette brochure preacutesente les exigences reacuteglemen-taires relatives aux extincteurs Elle fournit eacutegalement des informations deacutetailleacutees sur leur entretien et leur veacuterification

Commander des mesures damiante dans lair agrave des organismes accreacutediteacutes Deacutecrypter un rapport dessai de mesures dempoussiegraverement en fibres damianteDeux deacutepliants conseilsLes employeurs dont les salarieacutes sont exposeacutes au risque amiante sont tenus de faire appel agrave des or-ganismes accreacutediteacutes pour eacutevaluer les niveaux dempoussiegraverement Le premier deacutepliant deacutecrit les ob-jectifs et la maniegravere de comman-der aupregraves de ces organismes les mesures individuelles sur les opeacuterateurs et les mesures environ-nementales que lentreprise doit faire reacutealiserLe second document accompagne les chefs dentreprises dans la com-preacutehension des rapports de preacutelegrave-vement et danalyse Il preacutecise les informations minimales devant y figurer Un rapport final comprend trois parties description de la stra-teacutegie rapport(s) de preacutelegravevement et rapport(s) danalyse

Reacutef INRS ED 6054 28 p (2e eacutedition)

Reacutef INRS ED 6171 deacutepliant

6 volets

Reacutef INRS ED 6172 deacutepliant 6 volets

20 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRS

Napo danshellip Le stress au travail Un nouveau film drsquoanimation de la seacuterie NapoStress harcegravelement violences eacutepuisement professionnelhellip Dans ses nouvelles aventures Napo la mascotte de la preacutevention est confronteacute aux risques psychoso-ciaux Ce film drsquoanimation des-tineacute agrave la sensibilisation met en lumiegravere les situations de travail qui favorisent lrsquoapparition des risques psychosociaux Le film dresse un rapide inven-taire des situations agrave risques et preacutesente leurs effets sur la santeacute des salarieacutes et leur impact sur le fonctionnement geacuteneacuteral de lrsquoen-treprise Le film met notamment en lumiegravere le rocircle majeur joueacute par lrsquoorganisation du travail

hellip un DVD

Reacutef INRS DVD 0401

Pour obtenir en precirct les audiovisuels et multimeacutedias et pour commander les brochures et les affiches de lINRS sadresser au service Preacutevention de la CARSAT CRAM ou CGSS

Deux fiches Radioprotection radionucleacuteidesRadium-226 et Ceacutesium-137Cette fiche fait partie drsquoune seacuterie qui se rapporte agrave lrsquoutilisation de radionucleacuteides essentiellement en sources non scelleacuteesLrsquoobjectif nrsquoest pas de se substituer agrave la reacuteglementation en vigueur mais drsquoen faciliter la mise en œuvre en reacuteunissant sur un support unique pour chaque radionucleacuteide les informations les plus pertinentes ainsi que les bonnes pratiques de preacutevention agrave mettre en œuvreChaque fiche est reacutealiseacutee agrave lrsquointen-tion des personnes en charge de la radioprotection utilisateurs per-sonnes compeacutetentes en radiopro-tection meacutedecins du travail

Reacutef INRS ED 4319 12 p

Reacutef INRS ED 4318 10 p

21JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

PARTICIPEZ Agrave LA RECHERCHE

Si lrsquoon sait que le bruit est nocif pour lrsquoaudi-tion des substances chimiques comme les solvants aromatiques peuvent eacutegalement avoir un impact sur le reacutecepteur auditif et les centres nerveux qui pilotent les reacuteflexes de lrsquooreille moyenne (stapeacute-dien) et interne (olivo-cochleacuteaire) LrsquoEchoScan Audio est un proceacutedeacute qui repose sur la mesure drsquootoeacutemis-sions (sons eacutemis par lrsquooreille) et plus particuliegravere-ment sur les produits de distorsion acoustique 2f1-f2 dans une oreille associeacutee agrave une stimulation contro-lateacuterale Destineacute aux meacutedecins du travail lrsquoappareil eacutemet f1 et f2 enregistre 2f1-f2 tout en mesurant les seuils de deacuteclenchement du reacuteflexe acoustique Le proceacutedeacute ne neacutecessite aucune participation active des sujets et peut ecirctre utiliseacute sans cabine audiomeacute-trique Les premiers reacutesultats montrent une grande sensibiliteacute de lrsquoappareil agrave la fatigue auditive Outil compleacutementaire agrave lrsquoaudiomeacutetrie tonale liminaire il devrait ameacuteliorer le deacutepistage preacutecoce des effets du bruit et des substances ototoxiques sur lrsquoaudition des salarieacutes multi-exposeacutes (bruit plus solvant)

Objectifs de lrsquoeacutetudel Tester des salarieacutes exposeacutes soit agrave des solvants aromatiques (toluegravene styregravene eacutethylbenzegravene ou xylegravenehellip) soit au cumul bruit et solvants aroma-tiques avec lrsquoEchoScan Audio pour en mesurer les performances et ses capaciteacutes agrave deacuteterminer la fatigue auditive et les effets sur les reacuteflexes acous-tiques

Secteurs concerneacutesl Fabrication de peintures de vernis mateacuteriaux composites constructions navales imprimerie car-rosserie Les secteurs bruyants sont vastes il faut eacutegalement une preacutesence de solvants aromatiques

Meacutethodologiel Apregraves un questionnaire relatif agrave lrsquoeacutetat de santeacute des volontaires un examen otoscopique sera reacutealiseacute pour veacuterifier lrsquoeacutetat du tympan et lrsquoabsence de bouchon de ceacuterumen dans le conduit auditif externe Cette approche sera assureacutee par les membres de lrsquoeacutequipe INRS avec la participation du meacutedecin du travail srsquoil est disponibleUn audiogramme sera reacutealiseacute en milieu calme (infir-merie ou bureau) Par ailleurs des mesures de pro-duits de distorsion et de seuils de deacuteclenchement du reacuteflexe seront eacutegalement reacutealiseacutees avec lrsquoEchoScan Audio Quarante-cinq minutes seront consacreacutees agrave cette phase drsquoinclusion des salarieacutes volontaires Le lendemain les salarieacutes seront testeacutes pendant 20 mi-nutes avant et apregraves leur prise de poste Durant leur travail les salarieacutes volontaires seront eacutequipeacutes drsquoexpo-simegravetres et de badges Gabie pour enregistrer le bruit et les solvants preacutesents sur les lieux de travail

Eacutevaluer la fatigue auditive au terme drsquoune journeacutee de travail le proceacutedeacute EchoScan Audio

Responsables drsquoeacutetude agrave contacter Pierre Campo ou Thomas VenetTeacutel 03 83 50 21 55 - Fax 03 83 50 20 96pierrecampoinrsfr thomasvenetinrsfrDeacutepartement Toxicologie et biomeacutetrologieINRS rue du Morvan CS 6002754519 Vandœuvre-les-Nancy Cedex

2CONNAISSANCES ET REacuteFEacuteRENCES

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

P 23

P 47

P 78

P 103

GRAND ANGLE

VU DU TERRAIN

SUIVI POUR VOUS

MISE AU POINT

GRAND ANGLE

23

TC 147

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

Le secteur de la coiffure emploie de nombreuses femmes jeunes susceptibles decirctre enceintes Les conseacutequences des risques engendreacutes par les cosmeacutetiques en cas de grossesse soulegravevent de nombreuses questions Apregraves un bilan de lrsquoeacutetat des connaissances issues des eacutetudes eacutepideacutemiologiques cet article fait le point sur lrsquoidentification et lrsquoeacutevaluation des risques lieacutes aux cosmeacutetiques utiliseacutes dans les salons de coiffure Des conseils de preacutevention et des recommandations sont proposeacutes pour proteacuteger les coiffeuses et notamment les femmes enceintes

en reacutesumeacute

chimiques principalement les cosmeacutetiques font eacutegalement lrsquoob-jet drsquointerrogations de la part des preacuteventeurs (en particulier des meacutedecins du travail) des gyneacute-cologues et des salarieacutees quant agrave leurs effets sur la reproduction

Lrsquoobjectif de cet article est ain-si en se fondant sur lrsquoanalyse eacutepideacutemiologique et meacuteta-analy-tique conjointement meneacutee par

L e secteur de la coiffure emploie pregraves de 110 000 salarieacutes 22 500 apprentis en France dont plus des 45es sont des femmes (chiffres provisoires 2010) [1] La majoriteacute de ces derniegraveres est en acircge de procreacuteer Les facteurs de risque pour la reproduction dans ce milieu de travail sont nom-breux travail debout prolongeacute manipulation de charges horaires prolongeacutes stress Les produits

MOTS CLEacuteSCosmeacutetique grossesse coiffeur eacutevaluation des risques produit reprotoxique femme enceinte

copy R Escher pour lINRS

AUTEURS D Lafon1 G Abou-Anoma1 M Bouslama1 D Collot Fertey2 B Fontaine3 R Garnier4 MA Gautier1 A Guilleux1 M Ould Elhkim5 MT Labro6 C Picot5 A Radauceanu1 AC Roudot7 N Sater5

1 Institut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) 2 Objectif Santeacute Travail 3 Pocircle santeacute travail 4 Centre antipoison hocircpital Fernand Widal 5 Agence nationale de seacutecuriteacute du meacutedicament et des produits de santeacute 6 INSERM pocircle dexpertise collective hocircpital Paul Brousse Ograve 7 Universiteacute de Bretagne Occidentale UFR des Sciences et Techniques

Sur les aires de preacuteparation des produits des bouches daeacuteration tout en longueur aspirent les vapeurs qui se deacutegagent vers le tuyau vertical noir

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201424

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

l retard de croissance intra-uteacuterin (8 eacutetudes) l faible poids de naissance (lt 2 500 g) (11 eacutetudes) l malformations congeacutenitales (12 eacutetudes)

Les reacutesultats obtenus des meacuteta-analyses montrent drsquoune part lrsquoabsence de lien pour la plupart des troubles de la reproduction analyseacutes et drsquoautre part des excegraves de risque statistiquement signifi-catifs avec des forces drsquoassociation comprises entre 103 et 140 pour les troubles de la reproduction sui-vants l Le deacutelai neacutecessaire pour conce-voir (odds ratioglobal (ORglobal) = 111 IC 95 [103 - 119]) chez les pro-fessionnelles de la coiffure et des soins de beauteacute Srsquoagissant du lien avec les produits cosmeacutetiques seules deux eacutetudes ont estimeacute les expositions via des meacutethodes indirectes (questionnaire portant sur le nombre drsquoactes techniques) Lrsquoune drsquoentre elles tend agrave montrer une relation dose-effet pour les expositions aux colorations aux permanentes et aux laques tandis que la seconde de puissance sta-tistique laquo infeacuterieure raquo ne montre pas de relation dose-effet en se fondant sur le nombre de sham-pooings de produits de deacutefrisage de soins capillaires (les types de soins reacutealiseacutes ne sont pas preacuteciseacutes) et actes de manucurel La mortaliteacute embryonnaire et fœtale les analyses de sensibi-liteacute meneacutees dans le cadre de cette eacutetude [2] montrent lrsquoexistence drsquoun impact de la peacuteriode de reacutealisa-tion de lrsquoeacutetude sur les reacutesultats En effet lrsquoexcegraves de risque est stati-quement significatif pour les mor-taliteacutes embryonnaires survenant avant 24 SA ou 28 SA (ORavant 1990 = 127 IC 95 [106 - 153]) lorsque seules les eacutetudes meneacutees avant

lrsquoalitement lrsquoheacutemorragie post-par-tumhellip) l la mortaliteacute embryonnaire fœ-tale (agrave diffeacuterents acircges gestation-nels) et neacuteonatale l la preacutematuriteacute [correspondant agrave une naissance avant 37 semaines dameacutenorrheacutee (SA)] l la croissance intra-uteacuterine soit retard (correspondant agrave un fœtus de poids infeacuterieur au 10e percentile des fœtus de mecircme sexe et acircge gestationnel) soit lrsquoinverse excegraves l le faible poids de naissance (poids du nouveau-neacute infeacuterieur agrave 2 500 g) l les malformations congeacutenitales l le faible score Apgar (eacutevaluation de la vitaliteacute dun nouveau-neacute au moment de sa naissance) l le retard de deacuteveloppement psychomoteur de lrsquoenfant (eacutetu-dieacute au travers de diffeacuterents para-megravetres tels que le retard de lrsquoacircge des 1ers pas des 1ers mots des 1egraveres phraseshellip) l le deacuteveloppement des cancers de lrsquoenfant

Lrsquoanalyse des eacutetudes eacutepideacutemio-logiques retenues montre des reacutesultats discordants et souvent agrave la limite de la significativiteacute sta-tistique Dans une telle situation le recours agrave la meacuteta-analyse pour-rait pallier les difficulteacutes drsquointer-preacutetation des reacutesultats (reacuteelle absence de lien cause-effet etou manque de puissance statistique de lrsquoeacutetude)

Dans le cadre de ce travail des meacute-ta-analyses ont eacuteteacute meneacutees pour chacun des troubles de la repro-duction pour lesquels les donneacutees disponibles le permettaient l deacutelai neacutecessaire pour concevoir (gt 12 mois) (7 eacutetudes) l mortaliteacute fœtale (12 eacutetudes) l preacutematuriteacute [lt 37 semaines drsquoameacutenorrheacutee (SA)] (10 eacutetudes)

lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute du meacutedicament et des produits de santeacute (ANSM) et lrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) [2] de faire le point sur les connais-sances relatives aux troubles de la reproduction et de la grossesse lieacutes agrave lrsquoexposition aux produits cosmeacute-tiques utiliseacutes dans les salons de coiffure et de donner des conseils en termes de preacutevention

LES EacuteTUDES EacutePIDEacuteMIOLOGIQUES ET MEacuteTA-ANALYTIQUES

De nombreuses eacutetudes eacutepideacute-miologiques concernant le risque pour la reproduction des profes-sionnelles de la coiffure et des soins de beauteacute ont eacuteteacute publieacutees Dans le cadre drsquoun groupe de tra-vail conjoint ANSMINRS une re-cherche bibliographique reacutealiseacutee sur les bases de donneacutees Pubmed et ScienceDirect Elsevier a permis drsquoidentifier un total de 199 publi-cations scientifiques Parmi ces derniegraveres 57 concernant la toxi-citeacute pour la reproduction chez les professionnels de la coiffure et des soins de beauteacute ont eacuteteacute retenues en fonction des critegraveres de seacutelec-tion preacutecis deacutecrits dans la Note scientifique et technique 307 [2]Les eacutetudes eacutepideacutemiologiques re-censeacutees et retenues srsquointeacuteressent aux troubles de la reproduction suivants l le deacutelai neacutecessaire pour conce-voir (gt 12 mois) l les troubles menstruels (avec diffeacuterents paramegravetres tels que lrsquoirreacutegulariteacute des cycles mens-truels les douleurs lrsquoabondance des regravegleshellip) l les complications pendant la grossesse (avec diffeacuterents para-megravetres tels que la preacute-eacuteclampsie

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 25

LrsquoUTILISATION DES PRODUITS CHIMIQUES EN SALON DE COIFFURE

LES PRODUITS UTILISEacuteSLes coiffeuses peuvent utiliser dif-feacuterents produits dont la majoriteacute est des cosmeacutetiques Il peut srsquoagir de shampooings de colorations deacutecolorations permanentes de produits de deacutefrisage ou de fixa-tion Chacun de ces produits contient geacuteneacuteralement entre 10 et 20 substances Constituer une liste complegravete est mission impossible pour les raisons suivantes l Le nombre important de subs-tances La base de donneacutees laquo Co-sIng raquo geacutereacutee par la Commission europeacuteenne qui regroupe la majo-riteacute des substances et ingreacutedients potentiellement utilisables en Europe par lrsquoindustrie dans les pro-duits cosmeacutetiques contient 20 370 substances parfums et ingreacutedients reacutepertorieacutes (httpeceuropaeuconsumerscosmeticscosing) la part utiliseacutee en salon de coiffure nrsquoest pas connuel La variation du contenu en subs-tances Il semble que la dureacutee de vie commerciale drsquoun produit cos-meacutetique soit tregraves variable De plus un certain nombre de produits cos-meacutetiques changent reacuteguliegraverement de composition tout en gardant le mecircme nom commercial sans pour autant que lrsquoinformation soit clai-rement indiqueacutee aux utilisateurs au moment du changement

REacuteGLEMENTATION DES PRODUITS COSMEacuteTIQUESAfin de mieux comprendre les risques lieacutes agrave lrsquoexposition aux pro-duits cosmeacutetiques il apparaicirct neacute-cessaire de preacutesenter ici la reacutegle-mentation affeacuterente ainsi que la deacutemarche retenue pour leur eacuteva-luation au niveau europeacuteen

augmentation du risque qui nrsquoest pas statistiquement significative l Enfin en ce qui concerne les mal-formations congeacutenitales deux dif-ficulteacutes majeures ont eacuteteacute rencon-treacutees le faible nombre de cas dans les eacutetudes retenues et la diversiteacute des malformations eacutetudieacutees De ce fait la part du risque attribuable au travail dans des salons de coif-fure etou agrave lrsquoexposition aux pro-duits cosmeacutetiques ne peut ecirctre eacutevalueacutee

En conclusion les reacutesultats des meacute-ta-analyses obtenus montrent des effets faibles sur la reproduction et le deacuteroulement de la grossesse chez les professionnelles de la coif-fure et des soins de beauteacute Neacutean-moins il convient de noter que les eacutetudes publieacutees ont eacuteteacute conduites dans des pays varieacutes nrsquoutilisant pas obligatoirement les mecircmes cosmeacutetiques que les peacuteriodes drsquoeacutetudes eacutetaient diverses sachant que les conditions en milieu de tra-vail ont eacutevolueacute dans le temps Bien que le marcheacute europeacuteen relatif aux produits cosmeacutetiques soit har-moniseacute et qursquoil soit plus aiseacute dans ce cas drsquoecirctre tenteacute drsquoextrapoler ces reacutesultats drsquoun pays agrave un autre il est difficile drsquoaffirmer agrave ce stade des connaissances scientifiques la preacutesence ou non drsquoun lien entre lrsquoexposition aux produits cosmeacute-tiques et les troubles de la repro-duction chez ces professionnelles en France Ces reacutesultats devraient en conseacutequence ecirctre consideacutereacutes comme des signaux drsquoalerte justi-fiant ainsi une veille speacutecifique au sein de la profession en France

1990 sont consideacutereacutees Par ailleurs deux eacutetudes seulement ont eacutevalueacute lrsquoexposition aux produits cosmeacute-tiques et ce par le biais du nombre drsquoactes techniques Lrsquoeacutetude consi-deacutereacutee comme laquo puissante raquo semble indiquer une tendance laquo dose- deacutependante raquo en fonction du nombre drsquoactes techniques neacuteces-sitant lrsquoutilisation des produits cos-meacutetiques Il convient de noter que cette eacutetude a eacuteteacute conduite avant 1990 Depuis les substances utili-seacutees ont eacutevolueacute par conseacutequent au vu de lrsquoimpact de la peacuteriode de la reacutealisation de lrsquoeacutetude ces reacutesultats sont agrave consideacuterer avec preacutecautionl Le faible poids de naissance (ORglobal = 121 IC 95 [106 ndash 139]) Il est geacuteneacuteralement admis que le choix de la population teacutemoin a un impact sur lrsquointerpreacutetation des reacutesultats obtenus Dans le cadre de cette analyse lrsquoaugmentation du risque est faible et statistique-ment non significative lorsque la population drsquointeacuterecirct a eacuteteacute compa-reacutee agrave la population geacuteneacuterale ou agrave la population active Par contre lrsquoaugmentation est statistique-ment significative lorsqursquoelle est compareacutee agrave une population speacute-cifique telle que les vendeuses les agents immobiliers ou les ensei-gnantes l Le retard de croissance intra-uteacuterin (ORglobal = 124 IC 95 [110 - 141]) Srsquoagissant des facteurs pouvant expliquer cette augmen-tation de risque chez ces pro-fessionnelles une seule eacutetude a examineacute le lien avec les actes tech-niques exposant agrave des substances chimiques utiliseacutees en salon de coiffure Les donneacutees disponibles dans cette derniegravere eacutetude ne per-mettent pas de conclure sur la part attribuable aux produits cosmeacute-tiques l Srsquoagissant de la preacutematuriteacute la meacuteta-analyse reacutealiseacutee reacutevegravele une

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201426

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

et son utilisation Les ingreacutedients sont classeacutes par ordre deacutecroissant de leur concentration pondeacuterale La nomenclature utiliseacutee est lrsquoINCI (International Nomenclature Cos-metic Ingredient) Agrave partir de ce numeacutero il est possible de retrou-ver le numeacutero CAS de la substance en consultant la base de donneacutees CosIng puis de le rechercher dans les listes de produits chimiques CMR Cette opeacuteration est cepen-dant longue en cas drsquoeacutetude de nombreuses substancesLe SCCS procegravede agrave lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute des substances pour le consommateur dans les condi-tions normales et preacutevisibles drsquouti-lisation du produit cosmeacutetique indiqueacutees par lrsquoindustrie mais en aucun cas cette eacutevaluation ne prend en compte les conditions drsquoexposition pour le professionnel De plus il nrsquoexiste pas drsquoinstance chargeacutee de lrsquoeacutevaluation de ces substances cosmeacutetiques pour les professionnels puisque le Comiteacute scientifique sur la seacutecuriteacute des consommateurs ne srsquointeacuteresse qursquoaux consommateurs comme son nom lrsquoindiqueLes substances classeacutees CMR (1A 1B et 2) sont interdites Cependant des deacuterogations agrave lrsquointerdiction sont preacutevues par lrsquoarticle 15 du regrave-glement [4] en cas drsquoavis favorable du SCCS et ce apregraves eacutevaluation de la seacutecuriteacute pour le consommateur uniquement

Dans la deacutemarche drsquoeacutevaluation des risques [8] pour le consom-mateur relative aux substances pouvant entrer dans la composi-tion des produits cosmeacutetiques les tests toxicologiques vis-agrave-vis de la reproduction ne sont exigeacutes que si une absorption importante par voie orale ou cutaneacutee est attendue Le terme laquo important raquo est vague et non preacuteciseacute ni dans le regravegle-

POINTS CLEacuteS Agrave RETENIR DE LA REacuteGLEMENTATION CONCERNANT LA SEacuteCURITEacute DES PROFESSIONNELSLrsquoeacutevaluation des produits cosmeacute-tiques deacutecrite dans les recomman-dations du Scientific committee on consumer safety (SCCS) instance europeacuteenne en charge de lrsquoeacuteva-luation scientifique de la seacutecuriteacute des substances et produits cos-meacutetiques [Comiteacute scientifique sur la seacutecuriteacute des consommateurs (CSSC)] (2011) [8] vise agrave proteacuteger la santeacute des consommateurs et ne prend pas en compte lrsquoexposition des professionnels ceci bien que le regraveglement CE ndeg12232009 [4]vise les utilisateurs finaux et par conseacutequent les coiffeursLes fabricants nrsquoont pas obligation de fournir des donneacutees de seacutecuriteacute aux professionnels afin qursquoils srsquoas-surent de lrsquoexistence drsquoune eacutevalua-tion adapteacutee dans les conditions drsquoutilisation en salon de coiffureLes fabricants sont tenus drsquoeacutevaluer les risques pour la santeacute de leur produit Aucun controcircle du conte-nu ni de la qualiteacute de cette eacutevalua-tion nrsquoest effectueacute avant la mise sur le marcheacute Elle nrsquoest pas sen-seacutee prendre en compte les profes-sionnels qui utilisent ces produits mais seulement les consomma-teurs Ces dossiers de seacutecuriteacute qui devraient ecirctre conformes aux exi-gences de lrsquoannexe I du regraveglement cosmeacutetique [4] depuis le 11 juillet 2013 peuvent ecirctre reacuteclameacutes par les autoriteacutes compeacutetentes [ANSM et Direction geacuteneacuterale de la concur-rence de la consommation et de la reacutepression des fraudes (DGC-CRF)] mais aucune disposition opposable nrsquoexiste concernant leur transmission au meacutedecin du travailLes fabricants ont lrsquoobligation drsquoin-diquer sur le conditionnement la composition qualitative du produit

En 1976 les Eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne se sont doteacutes drsquoune reacuteglementation harmoniseacutee pour permettre la libre circulation de ces produits (directive euro-peacuteenne 76768CEE modifieacutee [4])Cette reacuteglementation communau-taire harmoniseacutee a eacuteteacute transposeacutee en droit national dans le Code de la Santeacute publique (CSP) Reacutecemment la directive europeacuteenne 76768CEE [3] modifieacutee a fait lrsquoobjet drsquoune refonte en un texte unique le regraveglement (CE) ndeg 12232009 du Parlement europeacuteen et du Conseil du 30 novembre 2009 [4] qui est entreacute en application depuis le 11 juillet 2013 Certaines dispositions eacutetaient entreacutees en application avant cette date en particulier les dispositions preacutevues par lrsquoarticle 15 concernant les substances can-ceacuterogegravenes mutagegravenes et toxiques pour la reproduction (CMR) dans les produits cosmeacutetiques en appli-cation au 1er deacutecembre 2010

En France lANSM [ex-Agence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des produits de santeacute (AFSSAPS)] dispose des compeacutetences de po-lice sanitaire applicables agrave tous les produits de santeacute destineacutes agrave lrsquohomme Elle est responsable de la seacutecuriteacute des produits de santeacute et des produits cosmeacutetiques

Le lecteur inteacuteresseacute pourra retrou-ver en annexe 1 des informations compleacutementaires sur la reacuteglemen-tation relative aux produits cos-meacutetiques Neacuteanmoins les points cleacutes en relation avec le sujet traiteacute sont rappeleacutes ci-dessous

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et quotidienne drsquoutilisation des produits de coloration a eacuteteacute esti-meacutee agrave six utilisations drsquoapregraves les donneacutees fournies par la Feacutedeacutera-tion nationale de la coiffure et en consideacuterant les ratios les plus forts Dans les eacutevaluations du SCCS les marges de seacutecuriteacute pour les colo-rants sont systeacutematiquement calculeacutees en consideacuterant une freacute-quence drsquoutilisation quotidienne de ces produits eacutegale agrave 1 Or cette freacutequence drsquoapplication est eacuteva-lueacutee par ce mecircme SCCS agrave une fois par semaine pour les colorations semi-permanentes et agrave une fois par mois pour les permanentes Cette discordance nrsquoest pas expli-citeacuteeLes reacutesultats sont les suivants l pour 9 substances il nrsquoa pas eacuteteacute possible de calculer la marge de seacutecuriteacute (MoS) du fait de manque de donneacutees l pour 21 colorants la MoS est supeacuterieure agrave 100 pour les exposi-tions des consommateurs mais infeacuterieure agrave 100 pour les profes-sionnelles l 7 colorants ont une MoS infeacute-rieure agrave 100 pour les consomma-teurs comme pour les profession-nelles l 19 colorants ont une MoS supeacute-rieure agrave 100 aussi bien pour les professionnelles que pour les consommateurs

En se fondant sur les critegraveres retenus dans le cadre de lrsquoeacutevalua-tion des risques des cosmeacutetiques pour les consommateurs par les autoriteacutes sanitaires plus de 37 de substances consideacutereacutees par le SCCS comme sans risque pour les consommateurs le deviendraient pour des professionnelles

agrave faibles doses et agrave long terme ne sont que rarement disponibles

En outre pour autoriser lrsquoutilisa-tion de la substance dans les pro-duits cosmeacutetiques le SCCS procegravede au calcul drsquoune marge de seacutecuriteacute (MoS) Il identifie une dose sans effet indeacutesirable observeacute (NOAEL = No Observed Adverse Effects Level) agrave partir des eacutetudes toxicologiques chez lrsquoanimal et deacutetermine une dose drsquoexposition systeacutemique (SED = Systemic Exposure Dose) dans les conditions drsquoutilisation de la subs-tance dans le produit cosmeacutetique Cette dose drsquoexposition est deacuteter-mineacutee selon des critegraveres standard la dose absorbeacutee par voie cutaneacutee la surface drsquoapplication du pro-duit la freacutequence drsquoapplication le facteur de reacutetention approprieacute le poids moyen drsquoune personne Pour que lrsquoutilisation drsquoune substance dans les produits cosmeacutetiques soit consideacutereacutee sans risque pour lrsquohomme cette dose SED doit ecirctre au moins cent fois infeacuterieure agrave la NOAEL (MoS ge 100)Dans tous les cas les MoS sont cal-culeacutees agrave partir de donneacutees drsquoexpo-sition non professionnelles Par exemple la freacutequence drsquoutilisation est diffeacuterente pour une coloration semi-permanente une fois par se-maine pour une non-profession-nelle plusieurs fois par jour pour une professionnelle

Afin drsquoobjectiver ces diffeacuterences un sondage sur 56 colorants (dont les dossiers ont eacuteteacute publieacutes par le SCCS) a eacuteteacute effectueacute en essayant de calculer une MoS pour une pro-fessionnelle et en la comparant agrave celle retenue pour les consomma-teurs Pour les calculs une surface de contact de 860 cm2 (surface cutaneacutee des deux mains issue des valeurs utiliseacutees par le SCCS) a eacuteteacute utiliseacutee [9] La freacutequence moyenne

ment ni dans les recommanda-tions du SCCS [8]

Agrave titre drsquoexemple un sondage a eacuteteacute reacutealiseacute sur les reacutecents avis du SCCS sur des colorants capillaires Sur 61 rapports drsquoeacutevaluation 52 ne comprenaient pas drsquoeacutetudes sur la fertiliteacute (85 ) Quasiment tous avaient rapporteacute lrsquoexistence drsquoune eacutetude sur la toxiciteacute du deacuteveloppe-ment preacutenatal chez le rat (meneacutee selon la ligne directrice OCDE 414) seulement neuf comportent une deuxiegraveme eacutetude explorant les mecircmes effets sur la reproduction mais geacuteneacuteralement dans la mecircme espegravece (rat) et selon des meacutethodes non standardiseacutees Une eacutetude sur une deuxiegraveme espegravece permet-trait drsquoaugmenter la fiabiliteacute du deacutepistage Pour 19 substances les eacutetudes meneacutees selon la ligne directrice OCDE 414 nrsquoexposent les animaux que jusqursquoau 15e jour de la gestation Pendant le troisiegraveme segment de la gestation les ani-maux ne reccediloivent pas les subs-tances testeacutees et par conseacutequent cette peacuteriode nrsquoest pas exploreacutee Ces eacutetudes ont eacuteteacute reacutealiseacutees selon la ligne directrice qui eacutetait en vigueur avant 2001 et qui ne per-mettait pas de mettre en eacutevidence certains effets survenant unique-ment lors drsquoexposition en fin de gestation crsquoest le cas notamment de lrsquoimpact sur le deacuteveloppement de lrsquoappareil reproducteur chez les macircles observeacute par exemple avec certains phtalates Pour 29 substances il est signaleacute des em-bryo- ou foetotoxiciteacutes souvent reacutecuseacutees par les auteurs mais qui neacutecessiteraient probablement des eacutetudes compleacutementaires qui nrsquoont pas eacuteteacute reacutealiseacutees pour la majoriteacute de ces substancesLes eacutetudes de multigeacuteneacuterations plus adapteacutees en termes drsquoeacuteva-luation du risque aux expositions

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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l le 2-eacutethylhexyl-2-eacutethylhexanoate (ndeg CAS 7425-14-1) utiliseacute en tant qursquoeacutemollient l le tert-butylhydroxyanisole (ndeg CAS 25013-16-5) utiliseacute en tant qursquoanti-oxydant et agent masquant est susceptible drsquoentrer dans la com-position de nombreux produits cosmeacutetiques tels que les produits de soin pour le visage le corps des produits pour les mains et pour les legravevres l lrsquoacide borique (ndeg CAS 10043-35-3) et les borates utiliseacutes dans di-vers produits cosmeacutetiques en tant qursquoagent antimicrobien deacutenatu-rant et tampon l lrsquoacide perborique (ndeg CAS 15120-21-5) utiliseacute notamment dans les produits capillaires et pour la peau en tant qursquoagent oxydant l lalcool teacutetrahydrofurfurylique (ndeg CAS 97-99-4) utiliseacute en tant qursquoagent masquant et solvant peut entrer dans la composition de produits de parfumerie alcoo-lique (parfums eaux de toilette) ainsi que dans drsquoautres produits cosmeacutetiques (tels que les produits de rasage de soin de la peau et ca-pillaire) Dans tous les cas la subs-tance provient de la composition parfumante l la tricapryline (ndeg CAS 538-23-8) utiliseacutee comme eacutemollient agent masquant entretien de la peau et solvant Les produits cosmeacutetiques concerneacutes sont principalement les cregravemes pour le visage les mains et le corps ainsi que les produits de maquillage

3) Les colorants capillaires aux-quels la population cible est sus-ceptible drsquoecirctre exposeacutee notam-ment via les teintures capillaires l lrsquoacide 2-hydroxyeacutethyl picra-mique (ndeg CAS 99610-72-7) colo-rant capillaire direct utiliseacute dans les teintures capillaires oxydantes et non-oxydantes

de la litteacuterature scientifique Parmi celles-ci peuvent ecirctre distingueacutes diffeacuterents cas ougrave selon la fonction de la substance son utilisation professionnelle est susceptible drsquoecirctre plus ou moins freacutequente

1) Les substances susceptibles drsquoecirctre preacutesentes dans lrsquoensemble des produits cosmeacutetiques utiliseacutes par la population cible puisqursquoen-trant dans leur composition en tant qursquoagents conservateurs l les parabegravenes (meacutethyl- eacutethyl propyl- et butyl) (ndeg CAS 99-76-3 120-47-8 94-13-3 94-26-8) l le chloroaceacutetamide (ndeg CAS 79-

07-2) l le quaternium 15 (ndeg CAS 51229-

78-8) l lrsquoortho-pheacutenylpheacutenol (ndeg CAS

90-43-7) l le pheacutenoxyeacutethanol (ndeg CAS 122-

99-6) l le climbazole (ndeg CAS 38083-17-9)

2) Les substances susceptibles drsquoentrer dans la composition de diffeacuterents produits utiliseacutes par la population cible l lrsquooctameacutethylcycloteacutetrasiloxane (ndeg CAS 556-67-2) utiliseacute en tant qursquoeacutemollient deacutemecirclant capillaire agent masquant et drsquoentretien de la peau et solvant dans de nom-breux produits cosmeacutetiques (pour les cheveux le visage et le corps) l la trioctanoiumlne (ndeg CAS 7360-38-5) utiliseacutee dans les produits cosmeacutetiques comme agent antis-tatique eacutemollient conditionneur capillaire agent masquant agent de restauration lipidique (des che-veux ou des couches supeacuterieures de la peau) agent drsquoentretien de la peau et solvant Ainsi elle est contenue dans les produits de soins capillaires les produits de soin et dentretien pour la cheve-lure et diffeacuterentes cregravemes et eacutemul-sions pour la peau

LES SUBSTANCES POTENTIELLEMENT REPROTOXIQUES

Parmi les substances actuelle-ment utiliseacutees en salon de coiffure existe-t-il des substances poten-tiellement reprotoxiques De telles substances peuvent ecirctre soit des substances CMR classeacutees par la reacuteglementation europeacuteenne soit des substances agissant par certains meacutecanismes de perturba-tion endocrinienne soit des subs-tances pour lesquelles des eacutetudes rapportent des effets sur la repro-duction mais non encore pris en compte par la reacuteglementation ou discuteacutees au niveau des instances drsquoexpertise Srsquoil est aiseacute de trouver les substances classeacutees CMR par lrsquoautoriteacute europeacuteenne (Agence eu-ropeacuteenne des produits chimiques [ECHA]) il est beaucoup plus deacutelicat de trouver les autres Dans le cadre drsquoune saisine ministeacuterielle lrsquoANSM a identifieacute cinquante substances potentiellement reprotoxiques etou perturbatrices endocriniennes entrant dans la composition de pro-duits cosmeacutetiques

Le travail de lrsquoANSM concernait les cosmeacutetiques en geacuteneacuteral et non uniquement ceux utiliseacutes par les coiffeuses Cette liste contient neacuteanmoins les substances poten-tiellement utiliseacutees en coiffure Les substances reprotoxiques utiliseacutees dans les cosmeacutetiques ont eacuteteacute iden-tifieacutees agrave partir de la classification harmoniseacutee europeacuteenne et la litteacute-rature scientifique Les substances potentiellement perturbatrices endocriniennes de cateacutegorie 1 et 2 ont eacuteteacute seacutelectionneacutees sur la base du rapport Water amp Environment du Danish Hydrolic Institute [10] commanditeacute par lrsquoUnion euro-peacuteenne et sur la base des donneacutees

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le site internet de lrsquoagence (wwwansmfr) Il est inteacuteressant de constater que pour une quinzaine de ces substances lrsquoagence a eacutemis un avis deacutefavorable soit du fait drsquoun MoS insuffisant soit de lrsquoin-suffisance de donneacuteesPour un certain nombre de ces subs-tances le lecteur peut consulter les fiches DEMETER (Documents pour lrsquoeacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduc-tion) accessibles sur le site internet de lrsquoINRS (wwwinrsfr)

CONNAISSANCES SUR LrsquoEXPOSITION DES PROFESSIONNELLES AUX COSMEacuteTIQUES

Le niveau drsquoexposition aux pro-duits cosmeacutetiques avec peacuteneacutetra-tion aveacutereacutee des substances dans lrsquoorganisme deacutetermine le niveau du risqueLes donneacutees disponibles concer-nant le mode drsquoexposition la freacute-quence ainsi que le niveau drsquoexpo-sition des professionnelles sont preacutesenteacutees ci-dessous

MODE DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS COSMEacuteTIQUESLrsquoexposition aux produits se fait principalement par deux voies l cutaneacutee l respiratoire

Les shampooings sont des pro-duits peu volatils Lrsquoexposition peut se faire principalement par voie cutaneacutee lors du lavage en cas de non-utilisation de gants La zone de contact concerne dans ce cas les deux mains et les avant-bras Les coiffeurs ayant souvent les mains humides leur peau est fragiliseacutee et sujette agrave des dermatoses qui favo-risent la peacuteneacutetration de produits

5) Une substance agrave laquelle les professionnelles de la manucure sont susceptibles drsquoecirctre exposeacutees - le toluegravene (ndeg CAS 108-88-3) uti-liseacute speacutecifiquement dans les pro-duits pour les ongles

6) Les substances pouvant eacutegale-ment entrer dans la composition de certains produits cosmeacutetiques utiliseacutes par la population cible mais par le biais drsquoun nombre plus restreint de produits l le styregravene (ndeg CAS 100-42-5) substance qui nrsquoest pas utiliseacutee en tant que telle dans les pro-duits cosmeacutetiques mais qui peut ecirctre preacutesente dans ceux-ci drsquoune part en tant que monomegravere reacutesi-duel des copolymegraveres utiliseacutes (par exemple le styregraveneacrylate copo-lymegravere) et drsquoautre part apporteacutee par des matiegraveres premiegraveres drsquoori-gine naturelle utiliseacutees dans les compositions parfumantes l les muscs xylegravene et ceacutetone (ndeg CAS 81-15-2 et 81-14-1) pouvant ecirctre utiliseacutes en tant qursquoagents par-fumants dans diffeacuterents produits cosmeacutetiques et dans les parfums et eaux de toilette l le para-creacutesol utiliseacute en tant qursquoagent antimicrobien ou agent parfumant principalement dans les eaux de toilette les eaux de parfum et les parfums l la quassine (ndeg CAS 76-78-8) uti-liseacutee en tant qursquoagent deacutenaturant l la cyclohexylamine (ndeg CAS 108-91-8) utiliseacutee comme tampon et anticorrosif l lrsquoacide para-coumarique (ndeg CAS 7400-08-0) utiliseacute pour lrsquoentretien de la peau Lrsquoexposition se fait donc principalement au travers des produits pour le corps et pour le visage

Le lecteur inteacuteresseacute pourra consul-ter certaines eacutevaluations des risques reacutealiseacutees par lrsquoANSM sur

l le reacutesorcinol (ndeg CAS 108-46-3) colorant drsquooxydation et agent mas-quant entrant dans la composi-tion des teintures capillaires oxy-dantes mais eacutegalement dans des lotions capillaires et shampooings

4) Les substances protectrices de formulation Ces substances ont pour proprieacuteteacutes dabsorber les rayonnements ultra-violets (UV) et peuvent ainsi ecirctre utiliseacutees soit en tant que filtres UV soit comme absorbant UV (afin de proteacuteger la formulation des rayons UV) Ainsi la population cible nrsquoest probable-ment pas exposeacutee professionnel-lement agrave ces substances en tant que filtres UV (contenues dans les produits de protection solaire) mais est susceptible drsquoecirctre expo-seacutee via les produits cosmeacutetiques contenant ces substances pour proteacuteger leur formulation (en tant qursquoabsorbant UV) l la famille des benzopheacutenones (de la benzopheacutenone [BP] ndeg CAS 119-61-9 agrave la BP 12) l le 3-benzylidegravene camphre (ndeg CAS 15087-24-8) l l e 3 - 4 - m eacute t hyl b e n z yl i d egrave n e camphre (ndeg CAS 36861-47-9) l le 2-eacutethyl-hexyl-4-meacutethoxycin-namate (ndeg CAS 5466-77-3)

Il est agrave noter que lorsque la subs-tance est utiliseacutee en tant qursquoabsor-bant UV crsquoest-agrave-dire pour proteacuteger la formule du produit cosmeacutetique la concentration est plus faible que celle utiliseacutee en tant que filtre UV crsquoest-agrave-dire pour proteacuteger la peau Agrave titre drsquoexemple et drsquoapregraves les donneacutees fournies par les repreacute-sentants de lrsquoindustrie cosmeacutetique franccedilaise la benzopheacutenone-3 est utiliseacutee jusqursquoagrave 6 en tant que filtre UV et agrave des concentrations comprises entre 008 et 05 en tant qursquoabsorbant UV

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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regard de son activiteacute profession-nelle est plus exposeacutee aux pro-duits cosmeacutetiques que la popula-tion geacuteneacuterale puisque l le SCCS deacutefinit pour la popula-tion geacuteneacuterale une freacutequence drsquoex-position aux shampooings drsquoune fois par jour aux colorations per-manentes drsquoune fois par mois aux colorations semi-permanentes drsquoune fois par semaine et aux conditionneurs de 028 fois par jour l de plus aucune raison ne laisse agrave penser que lrsquoexposition person-nelle aux produits cosmeacutetiques de ces professionnelles soit infeacute-rieure agrave celle de la population geacute-neacuterale Ce qui implique donc une exposition additionnelle dans le cadre de lrsquoexercice de son meacutetier de coiffeuse l le profil drsquoexposition pour les salarieacutes est diffeacuterent agrave celui du consommateur exposition plus freacutequente par inhalation surface freacutequence et dureacutee drsquoexposition plus importantes

En conclusion ces donneacutees bien que limiteacutees montrent que les professionnelles de la coiffure sont plus exposeacutees aux produits cosmeacutetiques que la population geacuteneacuterale

NIVEAU DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS COSMEacuteTIQUESLes donneacutees de preacutelegravevements atmospheacuteriques agrave des fins de me-sures drsquoexposition des coiffeuses aux produits chimiques qursquoelles utilisent sont assez limiteacutees

Les mesures rapporteacutees dans la litteacuterature sont deacutetailleacutees dans le dossier paru en 2004 dans Docu-ments pour le Meacutedecin du Travail [11] Depuis la parution de ce dos-sier quelques publications ont compleacuteteacute les donneacutees existantes

l les megraveches qui correspondent agrave toutes techniques de megraveches mecircmes partielles degraves lors qursquoelles sont factureacutees seacutepareacutement de la coloration agrave la cliente l les permanentes qui com-prennent toutes les techniques factureacutees de permanente partielle ou totale de deacutefrisage ou de lis-sage l les soins qui correspondent agrave tous soins factureacutes qursquoils soient appliqueacutes au bac ou non avec ou sans temps de pause ainsi que tout fixateur conditionneur ou ampoule traitante

Ainsi selon les anneacutees les pour-centages drsquoactes techniques de coiffure (nombre de prestations sur 100 visites) ont oscilleacute entre l 707 agrave 769 pour la laquo coupe raquo et 736 pour lanneacutee 2011 l 333 agrave 394 pour la laquo colora-tion raquo et 394 pour lanneacutee 2011 l 103 agrave 160 pour les laquo megraveches raquo et 146 pour lanneacutee 2011 l 48 agrave 92 pour la laquo perma-nente raquo et 48 en 2011 l 40 agrave 56 pour les laquo soins raquo et 465 en 2011

En consideacuterant un temps moyen par cliente de 30 minutes et 8 heures de travail par jour il peut ecirctre estimeacute qursquoune coiffeuse prend en charge 16 clientes par jour Drsquoapregraves les donneacutees fournies par la Feacutedeacuteration nationale de la coif-fure et en consideacuterant (i) les ratios les plus forts et (ii) qursquoun sham-pooing est reacutealiseacute pour chaque cliente il peut ecirctre estimeacute qursquoune coiffeuse reacutealise quotidiennement en moyenne 16 shampooings 12 coupes 6 colorations 25 megraveches 15 permanentes et 9 soinsNonobstant le manque de preacuteci-sion et le caractegravere partiel de ces donneacutees il peut aiseacutement ecirctre constateacute que cette population au

chimiques de mecircme pour les gants inapproprieacutes ou troueacutesLrsquoexposition aux colorants peut se faire l lors de lrsquoeacutetape de preacuteparation des colorations par inhalation et voie cutaneacutee l lors de leurs applications par voie cutaneacutee et inhalation l lors de lrsquoeacutemulsion et du rinccedilage par voie cutaneacutee surtout

Lrsquoexposition par inhalation est peu probable en cas de non-utilisa-tion sous forme de spray compte tenu de la faible volatiliteacute de ces substances aux tempeacuteratures am-biantes habituellesCe mode drsquoexposition est similaire pour les produits utiliseacutes lors des deacutecolorations des permanentes ou des deacutefrisages

FREacuteQUENCE DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS COSMEacuteTIQUES Suite agrave une demande adresseacutee agrave la Feacutedeacuteration nationale de la coiffure des ratios techniques ont eacuteteacute obte-nus Ces ratios issus drsquoun panel constitueacute de salons ayant une acti-viteacute mixte (homme femme en-fant) permettent drsquoavoir un des-criptif des prestations vendues en salons Ces salons sont indeacutepen-dants agrave 90 et franchiseacutes pour 10 drsquoentre eux ils comprennent de 3 agrave 35 personnes actives (toute personne qui concourt au chiffre drsquoaffaires quel que soit son sta-tut salarieacute ou chef drsquoentreprise et travaillant 35 heures par semaine) Les donneacutees ont eacuteteacute recueillies de-puis 10 ans concernant les presta-tions suivantes l les coupes qui correspondent agrave toute coupe totale partielle ou entretien factureacute l les colorations qui corres-pondent agrave tout acte de coloration tenace ou fugace factureacute

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 31

peacuteneacutetration ou absorption ne sont envisageacutees que pour les consom-mateursl Dans le cadre de ce travail les reacutesultats drsquoun sondage reacutealiseacute sur les colorants capillaires mettent en eacutevidence une incompleacutetude des tests toxicologiques neacutecessaires agrave lrsquoeacutevaluation du risque pour la re-productionl Lrsquoeacutevaluation des risques meneacutee par le comiteacute scientifique euro-peacuteen (SCCS) et les marges de seacutecu-riteacute calculeacutees sont fondeacutees sur les expositions du consommateur Les deacutecisions drsquoacceptation ou drsquointer-diction drsquoune substance dans le produit cosmeacutetique sont prises en se fondant sur cette marge de seacute-curiteacute eacutetablie agrave partir de donneacutees toxicologiques chez les animaux de laboratoire et des eacutevaluations de lrsquoexposition dans les conditions drsquoutilisation par la population geacute-neacuterale Les modaliteacutes et conditions

reproduction chez les coiffeuses montrent une augmentation des risques vis-agrave-vis de certains effets (deacutelai neacutecessaire pour concevoir retard de croissance intra-uteacuterin mortaliteacute embryonnaire et fœtale faible poids agrave la naissance) Bien que certaines semblent montrer un lien avec lrsquoutilisation des pro-duits cosmeacutetiques leur conception meacutethodologique ne permet ce-pendant pas drsquoincriminer avec cer-titude les produits chimiques uti-liseacutes encore moins une substance preacutecise Ces eacutetudes ne permettent cependant pas non plus drsquoeacutecarter la survenue de tels risques l Les tests toxicologiques vis-agrave-vis de la reproduction ne sont exigeacutes que si une peacuteneacutetration laquo importante raquo par voie orale ou cutaneacutee est attendue Or le terme laquo importante raquo est vague et non preacuteciseacute par la reacuteglementation ou les recommandations du SCCS et

Elles concernent principalement des mesures drsquoexposition au for-maldeacutehyde lors des lissages breacutesi-liens et aux composeacutes organiques volatils (COV) [12 agrave 14] Une extrac-tion de la base Colchic de lrsquoINRS qui collige tous les preacutelegravevements atmospheacuteriques reacutealiseacutes par les Caisses dassurance retraite et de la santeacute au travail (CARSAT) ou lrsquoINRS a par ailleurs eacuteteacute effectueacutee Elle rapporte un peu plus drsquoune quinzaine de preacutelegravevements at-mospheacuteriques Les mesures drsquoexposition sont donc relativement rares concernent peu drsquoemployeacutees ou de salons ces reacutesultats ne peuvent donc ecirctre consideacutereacutes comme repreacutesentatifs des niveaux dexposition dans les salons de coiffure en France

Les composeacutes mesureacutes et les ni-veaux observeacutes sont reacutesumeacutes dans le tableau I Ces niveaux peuvent ecirctre compareacutes aux VLEP (valeur li-mite drsquoexposition professionnelle) ou aux VTR deacuteveloppement (va-leur toxicologique de reacutefeacuterence) [15] Les niveaux drsquoexposition mesureacutes srsquoavegraverent faibles pour les composeacutes rechercheacutes Ils ne tra-duisent cependant que les exposi-tions par inhalation Il manque des mesures drsquoindicateurs biologiques des expositions qui permettraient de prendre en compte toutes les voies drsquoexposition notamment la voie cutaneacutee

LES PRODUITS SONT-ILS SUcircRS VIS-Agrave-VIS DE LA REPRODUCTION

En se fondant sur les donneacutees dis-ponibles et reacutesumeacutees dans les cha-pitres preacuteceacutedents il ressort que l Les eacutetudes eacutepideacutemiologiques relatives aux risques pour la

gt MESURES DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS CHIMIQUES DANS LES SALONS DE COIFFURE

Concentrations mesureacutees (mgm-3)

VLEP - 8 heures (mgm-3)

VTR deacuteveloppement(mgm-3)

Eacutethanol 2 agrave 30 1 900

Ammoniac 0013 agrave 25 7 (14 pour 4 heures dexposition)

Isopropanol 56 agrave 9 492 (ACGIH)

Toluegravene 006 768 (384 pour 4 heures dexposition)

126

Persulfates 0003 agrave 008 01 (ACGIH)

Aceacutetate drsquoeacutethyle 016 1 400

Benzegravene 002 325

n-Hexane 002 72

Isobutane 373 agrave 1 935

Polyvinylpyrrolidone 0007 agrave 007

Valeur limite dexposition professionnelle Valeur toxicologique de reacutefeacuterence Seule une publication ancienne [12] rapporte une valeur maximale agrave 447 mgm-3 pour une moyenne arithmeacutetique agrave 429 mgm-3

ACGIH American Conference of Industrial Hygienists

Tableau I

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201432

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

chronophage en fonction du nombre de produits Aujourdrsquohui il nrsquoexiste pas drsquoautres moyens que de lire les eacutetiquettes des produits noter leurs compositions recher-cher leurs numeacuteros CAS et leurs deacutenominations chimiques et de veacuterifier srsquoils font partie de la liste des produits CMR Crsquoest un travail fastidieux

Lrsquoeacutetape suivante est plus complexe et difficilement reacutealisable en rou-tine par des services de santeacute au travail Le travail pourrait ecirctre faciliteacute si ceux-ci disposaient comme pour tous les autres produits chimiques utiliseacutes professionnellement de fiches de donneacutees de seacutecuriteacute En theacuteorie les produits cosmeacutetiques ne devraient pas contenir de subs-tances CMR sauf si lrsquoavis du comiteacute europeacuteen SCCS atteste de lrsquoabsence du risque pour le consommateur dans les conditions drsquoutilisation Il est agrave rappeler ici que lrsquoavis du SCCS ne prend pas en compte lrsquoeacutevalua-tion du risque pour les profession-nels Cependant lrsquoexpeacuterience de terrain montre que certains salons de coiffure utilisent des produits obtenus en dehors des circuits classiques de distribution qui sont susceptibles de contenir des subs-tances normalement interdites dont des CMREn pratique il est conseilleacute aux employeurs drsquoeacutecrire agrave leurs four-nisseurs afin que ces derniers certifient lrsquoabsence de substances CMR dans les produits qursquoils vendent Le lecteur pourra trou-ver en annexe un modegravele type de lettre pour proposer cette deacute-marche agrave lrsquoemployeur (annexe 2) ainsi qursquoun autre agrave transmettre agrave lrsquoemployeur pour qursquoil puisse reacutea-liser cette deacutemarche aupregraves de son fournisseur (annexe 3)En outre il serait justifieacute drsquoiden-

neacutecessaires pour eacutevaluer le risque pour la reproduction des salarieacutees des salons de coiffure qursquoils sur-veillent l les donneacutees eacutepideacutemiologiques publieacutees sur la profession et lrsquoab-sence de systegraveme organiseacute et fiable de surveillance du deacuteroulement des grossesses parmi la profession des coiffeurs ne permettent pas drsquoeacutecarter tout risque pour les pro-fessionnelles de ce secteur

COMMENT PROTEacuteGER LES SALARIEacuteS

Les moyens de preacutevention qui doivent ecirctre utiliseacutes afin de reacuteduire lrsquoexposition aux produits agrave risque pendant la grossesse et plus large-ment pour tous les employeacutes sont varieacutes On peut utiliser les prin-cipes de preacutevention STOP (substi-tution technique organisation-nelle et protection individuelle)

LE CHOIX DES PRODUITSSUBSTITUER LES SUBSTANCES DANGEREUSESLe moyen le plus efficace est de substituer le produit agrave risque vis-agrave-vis de la reproduction par un qui ne le serait pasLa premiegravere deacutemarche consiste agrave identifier les substances agrave risque pour la grossesseDeux eacutetapes l identifier les substances CMR (1A 1B et 2) l identifier les substances non encore classeacutees CMR par lrsquoUnion europeacuteenne mais pour lesquelles des doutes existent (incrimineacutees dans la litteacuterature scientifique etou mal ou non eacutevalueacutees vis-agrave-vis de la reproduction)

La premiegravere eacutetape est la plus simple bien que pouvant ecirctre

drsquoexposition professionnelle sont tregraves diffeacuterentes entraicircnant des marges de seacutecuriteacute probablement diffeacuterentesl De nouveaux cosmeacutetiques sont commercialiseacutes reacuteguliegraverement Les compositions sont suscep-tibles de changer pour un produit pouvant garder le mecircme nom De plus chaque salon de coiffure uti-lise des centaines de substances Les rapports de seacutecuriteacute reacutealiseacutes par les fabricants ne sont geacuteneacutera-lement pas accessibles Ils permet-traient de srsquoassurer de lrsquoexistence drsquoune eacutevaluation de la seacutecuriteacute speacutecifique pour les professionnels dans les conditions drsquoutilisation l Les dispositions reacuteglemen-taires en vigueur interdisent les substances CMR dans les cosmeacute-tiques quand elles sont classeacutees par lrsquoECHA En conseacutequence les produits cosmeacutetiques mis sur le marcheacute par des industriels compeacute-tents et responsables ne devraient pas contenir de telles substances Le risque provient surtout des pro-duits cosmeacutetiques introduisant des substances non testeacutees ou mal testeacutees et pour lesquelles on ne dispose pas des donneacutees scienti-fiques adeacutequates Crsquoest malheureu-sement le cas de tregraves nombreuses substances chimiques puisque lrsquoon considegravere que plus de 90 des substances mises sur le marcheacute ne beacuteneacuteficient drsquoaucun test vis-agrave-vis de la reproduction [16] La conduite agrave tenir dans ce cas deacutepasse donc la probleacutematique des coiffeuses et mecircme les preacuteventeurs

Finalement l pour une grande majoriteacute de substances lrsquoeacutevaluation des risques vis-agrave-vis de la reproduc-tion chez lrsquohomme ou la femme nrsquoest pas reacutealiseacutee l les meacutedecins du travail nrsquoont pas les outils ou les informations

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 33

tilation geacuteneacuterale compleacutementaire agrave cette aspiration localiseacutee srsquoavegravere souvent neacutecessaire pour eacuteliminer les polluants reacutesiduels non capteacutes agrave la source et pour assurer un re-nouvellement optimal de lrsquoair des locaux de travail Le Code du travail (article R 4222-6) prescrit un deacutebit minimal drsquoair neuf par occupant de 45 m3h-1 pour des locaux avec travail physique leacuteger mais il est agrave noter que lrsquoAllemagne recom-mande speacutecifiquement pour les salons de coiffure un apport mi-nimal drsquoair neuf de 100 m3h-1 par occupant [17] (figures 1 et 2) De plus lrsquoinstallation de ventila-tion devrait ecirctre dimensionneacutee de telle sorte que les locaux dans

risque drsquoexposition devraient ecirctre seacutepareacutees physiquement des autres activiteacutes Ainsi lrsquoorganisation opti-male drsquoun salon de coiffure devrait comporter 4 zones situeacutees dans des locaux distincts l la zone de coupe shampooing accueil l la zone de preacuteparation des tech-niques (le laboratoire) l une zone de techniques l une salle de pause

Principes de ventilationDans les locaux ougrave sont manipuleacutes des produits dangereux lrsquoinstalla-tion de dispositifs de captage agrave la source drsquoeacutemission des polluants est agrave privileacutegier Neacuteanmoins une ven-

tifier eacutegalement les substances pouvant entraicircner des effets de perturbation endocrinienne eacutetape eacutegalement difficile du fait drsquoune part de lrsquoabsence des outils approprieacutes pour lrsquoeacutevaluation par le meacutedecin de travail et drsquoautre part de lrsquoabsence de meacutethodologie et deacutefinition harmoniseacutees au niveau europeacuteen

PRIVILEacuteGIER LES FORMES PHYSICOCHIMIQUES LES MOINS DANGEREUSES EN TERMES DrsquoEXPOSITION Lrsquoexposition par inhalation est la voie de contact la plus difficile-ment maicirctrisable dans un certain nombre de salons de coiffure non eacutequipeacutes de dispositifs de captage et de ventilation adapteacutes et effi-cacesIl est donc neacutecessaire de l privileacutegier les produits non volatils et non dispersables dans lrsquoatmosphegravere et par conseacutequent li-miter dans la mesure du possible lrsquoemploi de produits sous forme de spray aeacuterosol l utiliser agrave chaque fois que crsquoest possible les produits sous forme de gel plutocirct que de poudre l eacuteviter les meacutelanges extempo-raneacutes dont au moins une partie est aeacuterosolisable (volatile ou sous forme de poudre)

MESURES TECHNIQUESLorsque la suppression ou la subs-titution des produits dangereux par drsquoautres qui ne le sont pas est impossible des mesures de pro-tection collective et individuelle doivent ecirctre mises en œuvre agrave titre preacuteventif

PROTECTION COLLECTIVESeacuteparation des activiteacutesAfin de limiter le nombre de per-sonnes exposeacutees aux produits dangereux les activiteacutes avec un

bFigure 1

Mise en deacutepression des locaux agrave pollution speacutecifique Cas de locaux seacutepareacutes

bFigure 2

Mise en deacutepression des locaux agrave pollution speacutecifique Cas dun salon de petite taille ougrave seul le laboratoire est seacutepareacute du reste des activiteacutes

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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Au niveau de la zone de coupe shampooing accueil Une disposition similaire agrave celle de la zone de techniques est recom-mandeacutee

DeacutechetsLrsquoeacutelimination reacuteguliegravere des deacute-chets speacutecifiques contamineacutes doit ecirctre effectueacutee avec un stockage intermeacutediaire dans des poubelles fermeacutees

PROTECTION INDIVIDUELLELrsquoexposition cutaneacutee doit ecirctre eacutevi-teacutee au maximum Pour cela il faut agir sur le port de gants et sur lrsquohy-giegravene geacuteneacuterale des mains

Le port de gantsLe port de gants devrait ecirctre systeacutematique lors de toutes les phases exposant agrave des produits chimiques La deacutetermination de la nature des gants adapteacutes aux produits utiliseacutes en coiffure srsquoavegravere tregraves deacutelicate La plupart nrsquoont pas eacuteteacute testeacutes vis-agrave-vis des produits pour la coiffure ou du moins si elles existent ces informations sont dif-

lrsquoenvironnement immeacutediat Cette enceinte ventileacutee peut prendre la forme drsquoun caisson couvrant largement la zone de preacuteparation et muni drsquoun dosseret aspirant (figures 3 et 4) Le stockage des reacuteactifs devrait ecirctre eacutegalement reacutealiseacute dans une armoire ventileacutee avec rejet de lrsquoair extrait agrave lrsquoexteacuterieur du bacirctiment apregraves filtration Le volume drsquoair extrait par ces dis-positifs doit ecirctre compenseacute par un apport drsquoair neuf au moins eacutequiva-lent

Au niveau de la zone de techniquesUne aspiration frontale de lrsquoair devrait ecirctre preacutevue sur chaque poste drsquoapplication avec introduc-tion de lrsquoair neuf de compensation par de larges diffuseurs situeacutes au plafond Cette disposition per-mettrait drsquoeacuteviter que les voies respiratoires du technicien ne se trouvent dans le flux drsquoair pollueacute entre les sources drsquoeacutemissions (reacuteci-pient drsquoapplication et chevelure du client) et lrsquoaspiration (figures 5 6 et 7 page suivante)

lesquels sont manipuleacutes des pro-duits dangereux (laboratoire et zone technique) soient toujours en deacutepression par rapport aux autres locaux pour eacuteviter la pollution de ces derniers La mise en deacutepression est alors assureacutee par les dispositifs drsquoaspiration agrave la source eacutequipant les postes geacuteneacuterant des polluants et par la ventilation geacuteneacuterale

Les installations de ventilation devront ecirctre controcircleacutees selon les prescriptions de lrsquoarrecircteacute du 8 oc-tobre 1987 relatif au controcircle peacuterio-dique des installations daeacuteration et dassainissement des locaux de travail [18]

Au niveau de la zone laboratoire Cette zone doit ecirctre exclusive-ment deacutedieacutee agrave la preacuteparation des techniques en aucun cas elle ne doit ecirctre utiliseacutee par le personnel pour se restaurer ou entreposer des effets personnels La preacuteparation des techniques doit avoir lieu dans une enceinte ventileacutee dont lrsquoair extrait est reje-teacute agrave lrsquoexteacuterieur du bacirctiment apregraves filtration afin de ne pas polluer

Figure 3

Exemple denceinte ventileacutee pour la preacuteparation des techniques sorbonne(extrait de ED795 [19])

Figure 4

Exemple denceinte ventileacutee pour la preacuteparation des techniques captage enveloppant par dosseret aspirant

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Lrsquohygiegravene geacuteneacuterale des mainsPour se proteacuteger contre les agents chimiques il est neacutecessaire que la barriegravere cutaneacutee soit en bon eacutetat Toutes les preacutecautions preacuteconiseacutees dans ce but devront ecirctre rappeleacutees n lors du shampooing utiliser des meacutelangeurs drsquoeau agrave tempeacuterature preacutereacutegleacutee et de lrsquoeau tiegravede n ne pas utiliser le shampooing comme savon n tamponner systeacutematiquement les mains soigneusement sans frotter apregraves chaque shampooing avec un moyen non contamineacute par les produits (serviette jetable) Les appareils soufflants risquent drsquoecirctre trop longs agrave utiliser n utiliser pour le lavage un savon neutre type surgras n hydrater les mains avec une cregraveme reacutegeacuteneacuterante en fin de jour-neacutee n en dehors du lieu de travail pro-teacuteger ses mains du froid en hiver par exemple par des gants

Enfin il est eacutegalement demandeacute de ne pas porter de bijoux au ni-veau des mains et des poignets

FORMATION INFORMATION Les risques potentiels pour la gros-sesse devraient ecirctre inteacutegreacutes dans les formations initiales ou conti-nues des personnels de salons de coiffure Une information doit ecirctre reacutealiseacutee par les services de santeacute au travail aux responsables des salons de coiffure ainsi qursquoaux salarieacutes et ce de maniegravere reacuteguliegravere

PREacuteVENTION MEacuteDICALELa prise en compte du risque pour la reproduction et la grossesse est agrave envisager degraves leacutetablissement de la fiche dentreprise et agrave faire figurer par lemployeur dans le document unique deacutevaluation des risques

Il est conseilleacute drsquoutiliser des gants agrave manchettes longues en les retournant aux extreacutemiteacutes pour eacuteviter le contact de produits ou de lrsquoeau avec lrsquoavant-bras

ficilement accessibles Le meilleur compromis entre la seacutecuriteacute et la dexteacuteriteacute est de porter des gants agrave usage unique en nitrile Les gants doivent ecirctre absolument jeteacutes apregraves chaque opeacuteration

bFigure 5

Proposition ndeg 1 pour le poste dapplication des techniques captage enveloppant par dosseret aspirant

bFigure 7

Proposition ndeg 3 pour le poste dapplication des techniques bras articuleacute avec casque - anneau aspirant

bFigure 6

Proposition ndeg 2 pour le poste dapplication des techniques mur aspirant dans le local utiliseacute pour lapplication des techniques

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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pour tous les travaux impliquant un contact direct avec les produits devra ecirctre exigeacute Les gants sont agrave usage unique ils devront ecirctre je-teacutes apregraves chaque acte Le meilleur compromis en termes de protec-tion consiste agrave preacuteconiser des gants en nitrile agrave manchettes longues Ils devront eacutegalement ecirctre utiliseacutes lors des rinccedilages par exemple des colorations Le meacutedecin du travail devra srsquoassurer de la bonne com-preacutehension de ce messageEn cas de conditions optimales n laboratoire de preacuteparation des techniques avec ventilation effi-cace et controcircleacuteen ventilation geacuteneacuterale du salon adeacutequaten absence de produits CMR ou provenant de circuits non clas-siques de diffusionn port de gants systeacutematique jeteacutes apregraves chaque utilisation lors de tout acte techniquen non-utilisation de sprays ou produits sous forme de poudre (sauf si lrsquoinnocuiteacute vis-agrave-vis de la grossesse est prouveacutee)la poursuite du travail est alors possible En cas drsquoabsence drsquoune ou plusieurs de ces conditions la conduite agrave tenir sera deacutefinie par le meacutedecin du travail en tenant compte des facteurs interfeacuterents tels que lrsquoinquieacutetude de la sala-rieacutee le deacuteroulement drsquoautres gros-sesses anteacuterieures les possibili-teacutes drsquoameacuteliorer agrave court terme les conditions de travailDans tous les cas doivent ecirctre eacutega-lement pris en compte les autres facteurs de risque professionnels qui peuvent interfeacuterer avec le deacute-roulement de la grossesse Les points suivants seront eacutetudieacutes n Le travail debout prolongeacute il est rappeleacute que le travail debout pro-longeacute est susceptible drsquoentraicircner avortement preacutematuriteacute ou hypo-trophie [17] Bien qursquoil nrsquoexiste pas

salon de coiffure afin de veacuterifier les conditions reacuteelles de travail notamment en ce qui concerne la preacutesence effective drsquoune venti-lation et son efficaciteacute le port de gants agrave usage unique et les diffeacute-rents produits utiliseacutes les possibi-liteacutes drsquoameacutelioration du posteLe service de santeacute au travail de-vra veacuterifier les compositions de tous les produits manipuleacutes par les femmes enceintes et preacutevenir lrsquoemployeur et la salarieacutee de la neacute-cessiteacute de ne pas manipuler tous ceux pour lesquels au moins un des composants a des effets sur la grossesse etou le deacuteveloppement Ce travail drsquoeacutevaluation des risques pour la grossesse devrait avoir eacuteteacute fait en amont de la grossesse pour la reacutedaction du document unique ou de la fiche drsquoentreprise mais il est neacutecessaire de veacuterifier qursquoil est toujours valide agrave lrsquooccasion de chaque nouvelle grossesse et de deacuteterminer les expositions speacuteci-fiques de chaque salarieacutee enceinteAfin de srsquoassurer de lrsquoabsence de substances CMR dans les produits il peut ecirctre utile de demander au responsable du salon de trans-mettre une lettre type telle que celle proposeacutee dans cet article agrave son fournisseur de produits Cette deacutemarche devrait ecirctre reacutealiseacutee en amont de toute grossesse En cas drsquourgence (grossesse deacutemarreacutee) le service de santeacute au travail peut se charger de cette deacutemarcheDe mecircme il devra demander de supprimer les expositions directes agrave des produits sous forme drsquoaeacutero-sols (sprays poudreshellip) Si de tels produits devaient ecirctre utiliseacutes dans le salon de coiffure alors qursquoune des employeacutees est en-ceinte une recherche drsquoinforma-tions sur la toxiciteacute des substances contenues dans lrsquoaeacuterosol serait neacutecessaireLe port de gants systeacutematique

CONDUITE Agrave TENIR VIS-Agrave-VIS DrsquoUNE FEMME ENCEINTELes donneacutees preacuteceacutedentes ont mon-treacute les incertitudes actuelles en ce qui concerne lrsquoimpact des produits cosmeacutetiques utiliseacutes en salon de coiffure vis-agrave-vis de la grossesse Ces incertitudes reacutesultent prin-cipalement de lrsquoabsence ou de la pauvreteacute des donneacutees notam-ment en regard des risques pour les professionnellesNeacuteanmoins des moyens de preacute-vention existent et leur utilisation correcte devrait permettre agrave une salarieacutee enceinte de continuer agrave exercer son meacutetier durant sa gros-sesseDes preacutecautions sont cependant indispensables devant toute gros-sesse chez une coiffeuse

AVANT LE DEacuteBUT DE LA GROSSESSEInformer systeacutematiquement les femmes en acircge de procreacuteer sur la conduite agrave tenir en cas de gros-sesse Le service de santeacute au tra-vail doit rappeler agrave lrsquoemployeur drsquoeacutevaluer systeacutematiquement ce risque lors de la reacutedaction du do-cument unique Cette eacutevaluation des risques devrait ecirctre reacuteactuali-seacutee au deacutemarrage de chaque gros-sesse voire mieux lors de projet de grossesse eacutemis par la salarieacutee Une visite du salon de coiffure par le service de santeacute au travail doit ecirctre systeacutematique La fiche drsquoen-treprise doit eacutegalement comporter des informations sur ce pointPreacutevenir la salarieacutee qursquoen cas de grossesse il est neacutecessaire de la si-gnaler le plus rapidement possible agrave son service de santeacute au travail et que ce dernier est organiseacute pour la recevoir en urgence

PENDANT LA GROSSESSEDegraves lrsquoinformation du deacutemarrage drsquoune grossesse le service de santeacute au travail devra se rendre dans le

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tions en charge de la preacutevention des risques professionnels ou de leur surveillance Il pourrait srsquoagir drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques ou de veilles cibleacutees sectoriseacutees

la salarieacutee de la peacutenibiliteacute de son meacutetier du fait de sa grossesse

Enfin il est important n de garder une traccedilabiliteacute de ces conditions de travail et des solutions proposeacutees agrave lrsquoemployeur dans le dossier meacutedical de la sala-rieacutee n de collecter eacutegalement toutes les informations meacutedicales sur le deacuteroulement de la grossesse En cas drsquoanomalies et de doute sur un lien avec lutilisation de pro-duits cosmeacutetiques notifier ces in-formations aupregraves des organismes chargeacutes de la toxicovigilance etou de la cosmeacutetovigilance

RECOMMANDATIONS POUR LES POUVOIRS PUBLICS

Les fiches de donneacutees de seacutecu-riteacute des produits cosmeacutetiques devraient ideacutealement ecirctre four-nies par les industriels Elles pour-raient ecirctre inteacutegreacutees dans la base Synapse et mises agrave disposition des employeurs et des services de san-teacute au travailIl est souhaitable drsquoameacuteliorer les connaissances relatives aux effets sur la reproduction notamment pendant la grossesse chez les pro-fessionnelles exposeacutees aux pro-duits cosmeacutetiques il est justifieacute de penser qursquoun produit cosmeacutetique nrsquoest pas obligatoirement sucircr vis-agrave-vis de la grossesse La surveil-lance meacutedicale renforceacutee mise en place pour les salarieacutees enceintes et la visite de reprise apregraves retour de congeacute materniteacute pourraient ecirctre lrsquooccasion de recueillir des informations pertinentes sur le deacuteroulement de ces grossesses selon un protocole agrave bacirctir entre les services de meacutedecine du tra-vail interentreprises et les institu-

de deacutefinition officielle drsquoun travail debout prolongeacute on peut consi-deacuterer que les phases de travail de-bout ne devraient pas dans lrsquoideacuteal deacutepasser 1 heure sans pause assise quelle que soit la peacuteriode de la grossesse Une pause dau moins 5 minutes assise en position confortable devrait ecirctre possible De plus un siegravege devra ecirctre fourni pour le travail Pour preacutevenir les complications veineuses des bas de contention seront proposeacutesn Le port de charges il est asso-cieacute aux mecircmes risques que la sta-tion debout prolongeacutee Scheacutema-tiquement en se calquant sur la norme NF X 35-109 [20] le conseil de ne pas deacutepasser des charges unitaires supeacuterieures agrave 5 kg peut ecirctre raisonnablement fourni Ce seuil peut ecirctre adapteacute en fonction des contraintes suppleacutementaires (hauteur pose-deacutepose deacuteplace-ment environnementhellip) Penser notamment agrave ne pas faire reacutecep-tionner et ranger les commandes par une femme enceinte n Les postures difficiles au fur et agrave mesure que la grossesse avance et que le volume abdominal aug-mente certaines positions ou deacute-placements avec risques de deacuteseacute-quilibre et donc de chute peuvent geacuteneacuterer des difficulteacutes La configu-ration des locaux sera eacutetudieacutee (es-caliers eacutetroits deacutenivellementshellip)n Drsquoautres facteurs tels que les transports les sources de fatigue extra-professionnelles (enfants en bas acircgehellip) peuvent interfeacuterern La preacutesence de stress sera eacutega-lement eacutevalueacutee ambiance dans le magasin intensiteacute du travail journeacutees ininterrompues deacutepas-sant les 8 heures de travail inter-ruption des tacircches freacutequentes pour par exemple reacutepondre au teacuteleacutephonen De maniegravere geacuteneacuterale il faut tenir compte de la perception de

POINTS Agrave RETENIR

Les meacuteta-analyses montrent des effets sur la reproduction chez les coiffeuses Elles ne permettent cependant pas drsquoincriminer les produits cosmeacutetiques

Les risques des cosmeacutetiques pour la grossesse ne sont pas eacutevalueacutes par les industriels ou les pouvoirs publics pour les coiffeuses

Les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute ne sont pas obligatoires pour les cosmeacutetiques

Une eacutetude systeacutematique du risque pour la grossesse doit ecirctre inteacutegreacutee dans le document unique et la fiche drsquoentreprise Le service de santeacute au travail doit eacutevaluer ce risque systeacutematiquement et se rendre sur place

Une preacutevention efficace doit cependant permettre aux coiffeuses enceintes de continuer leur travail

Une reacuteflexion sur lrsquoutilisation des donneacutees des visites de reprise apregraves materniteacute est proposeacutee afin drsquoameacuteliorer lrsquoeacutetat des connaissances sur le deacuteroulement des grossesses des coiffeuses travaillant en salon

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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Deacutefinition drsquoun cosmeacutetiqueLrsquoarticle L 5131-1 du Code de la Santeacute publique (modifieacute par la loi ndeg2011-12 du 5 janvier 2011- art 8) deacutefinit un produit cosmeacutetique comme laquo Toute substance ou meacutelange destineacute agrave ecirctre mis en contact avec les diverses parties superficielles du corps humain notamment leacutepiderme les systegravemes pileux et capillaire les ongles les legravevres et les organes geacutenitaux externes ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue exclusivement ou principalement de les nettoyer de les parfumer den modifier laspect de les proteacuteger de les maintenir en bon eacutetat ou de corriger les odeurs corporelles raquo

Seacutecuriteacute des cosmeacutetiquesLrsquoarticle 3 du regraveglement (CE) ndeg 12232009 du Parlement europeacuteen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmeacutetiques deacutefinit les regravegles relatives agrave la composition des produits cosmeacutetiques(1) preacutecise notamment qursquolaquo un produit cosmeacutetique mis agrave la disposition sur le marcheacute est sucircr pour la santeacute humaine lorsqursquoil est utiliseacute dans des conditions drsquoutilisation normales ou raisonnablement preacutevisibles raquo [4]

Diffeacuterentes listes drsquoingreacutedientsCinq listes de substances figurent dans les annexes du regraveglement europeacuteen Le principe geacuteneacuteral de la responsabiliteacute du fabricant ou de lrsquoimportateur en matiegravere de seacutecuriteacute du produit devrait srsquoappuyer sur les restrictions applicables agrave certaines substances preacutevues aux annexes II et III En outre les substances destineacutees agrave ecirctre utiliseacutees comme colorants agents conservateurs et filtres ultraviolets devraient figurer respectivement aux annexes IV V et VI afin drsquoecirctre autoriseacutees pour ces utilisations Ces listes concernent n Annexe II les substances qui ne peuvent entrer dans la composition des produits cosmeacutetiques n Annexe III les substances qui ne peuvent ecirctre utiliseacutees dans les produits cosmeacutetiques en dehors des restrictions et conditions fixeacutees par cette liste n Annexe IV les colorants que peuvent contenir les produits cosmeacutetiques n Annexe V les agents conservateurs que peuvent contenir les produits cosmeacutetiques n Annexe VI les filtres ultraviolets que peuvent contenir les produits cosmeacutetiques

Mise sur le marcheacute des produits cosmeacutetiques personne responsableSeuls les produits cosmeacutetiques pour lesquels une personne physique ou morale est deacutesigneacutee dans la Communauteacute

comme laquo personne responsable raquo sont mis sur le marcheacute (article 4- alineacutea 1)La personne responsable garantit pour chaque produit cosmeacutetique mis sur le marcheacute la conformiteacute aux obligations applicables eacutetablies par le regraveglement europeacuteen Lrsquoarticle 5 preacutecise que laquo si le produit cosmeacutetique preacutesente un risque pour la santeacute humaine les personnes responsables en informent immeacutediatement les autoriteacutes nationales compeacutetentes raquo

Eacutevaluation de la seacutecuriteacute Avant la mise sur le marcheacute drsquoun produit cosmeacutetique la personne responsable veille afin de deacutemontrer que ce produit est conforme agrave lrsquoarticle 3 agrave ce que sa seacutecuriteacute soit eacutevalueacutee sur la base des informations approprieacutees et agrave ce qursquoun rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique soit eacutetabli conformeacutement agrave lrsquoannexe I du dit regraveglement (article 10)La personne responsable srsquoassure que n lrsquousage auquel le produit cosmeacutetique est destineacute et lrsquoexposition systeacutemique attendue aux diffeacuterents ingreacutedients dans une formulation finale sont pris en compte dans lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute n une approche approprieacutee fondeacutee sur la laquo force probante raquo (weight of evidence) est utiliseacutee dans lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute pour passer en revue les donneacutees eacutemanant de toutes les sources existantes n le rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique est actualiseacute en tenant compte des informations pertinentes compleacutementaires apparues apregraves la mise sur le marcheacute du produit

Dossier drsquoinformation Lorsqursquoun produit cosmeacutetique est mis sur le marcheacute la personne responsable conserve un dossier drsquoinformation sur celui-ci (article 11) Le dossier drsquoinformation sur le produit est conserveacute pendant une peacuteriode de dix ans agrave partir de la date agrave laquelle le dernier lot du produit cosmeacutetique a eacuteteacute mis sur le marcheacuteLe dossier drsquoinformation sur le produit contient les informations et donneacutees suivantes actualiseacutees si neacutecessaire n une description du produit cosmeacutetique permettant lrsquoeacutetablissement drsquoun lien clair entre le dossier drsquoinformation et le produit cosmeacutetique concerneacute n le rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique viseacute agrave lrsquoarticle 10 paragraphe 1 n une description de la meacutethode de fabrication et une deacuteclaration de conformiteacute aux bonnes pratiques de fabrication viseacutees agrave lrsquoarticle 8

ANNEXE 1 Reacuteglementation des cosmeacutetiques

1 Dans le texte de cette annexe sauf mention contraire les articles et les annexes font reacutefeacuterence agrave ce regraveglement europeacuteen n n n

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

n lorsque la nature ou lrsquoeffet du produit cosmeacutetique le justifie les preuves de lrsquoeffet revendiqueacute par le produit cosmeacutetique n les donneacutees relatives aux expeacuterimentations animales reacutealiseacutees par le fabricant ses agents ou fournisseurs et relatives au deacuteveloppement ou agrave lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique ou de ses ingreacutedients y compris toute expeacuterimentation animale reacutealiseacutee pour satisfaire aux exigences leacutegislatives ou reacuteglementaires de pays tiersLa personne responsable veille agrave ce que lrsquoautoriteacute compeacutetente de lrsquoEacutetat membre ougrave est conserveacute le dossier drsquoinformation sur le produit ait aiseacutement accegraves agrave ce dossier en format eacutelectronique ou sous un autre format agrave son adresse indiqueacutee sur lrsquoeacutetiquetage Ces exigences srsquoappliquent eacutegalement aux produits cosmeacutetiques qui ont eacuteteacute notifieacutes en vertu de la directive europeacuteenne 76768CEE modifieacutee [3]

Rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique Le rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique conformeacutement agrave lrsquoannexe I du regraveglement comporte au minimum les eacuteleacutements suivants PARTIE A ndash Informations sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique1 Formule quantitative et qualitative du produit cosmeacutetique2 Caracteacuteristiques physiqueschimiques et stabiliteacute du produit

cosmeacutetique3 Qualiteacute microbiologique4 Impureteacutes traces informations concernant le mateacuteriau

drsquoemballage5 Utilisation normale et raisonnablement preacutevisible6 Exposition au produit cosmeacutetique dans les conditions

drsquoutilisation7 Exposition agrave chaque substance8 Profil toxicologique des substances dans le produit

cosmeacutetiqueSans preacutejudice de lrsquoarticle 18 (se rapportant agrave lrsquoexpeacuterimentation animale) le profil toxicologique concerne chaque substance contenue dans le produit cosmeacutetique pour tous les effets toxicologiques pertinents Un accent particulier est mis sur lrsquoeacutevaluation de la toxiciteacute locale (irritation de la peau des yeuxhellip) de la sensibilisation cutaneacutee et en cas drsquoabsorption (ultraviolet) de la toxiciteacute photo-induiteToutes les voies drsquoabsorption toxicologiques importantes sont examineacutees ainsi que les effets systeacutemiques et la marge de seacutecuriteacute baseacutee sur une dose sans effet neacutefaste observeacute ou NOAEL (no observed adverse effects level) est calculeacutee Lrsquoabsence de ces consideacuterations est ducircment justifieacutee

Une attention particuliegravere est accordeacutee agrave toute incidence possible sur le profil toxicologique reacutesultant n de la taille des particules y compris les nanomateacuteriaux n des impureteacutes des substances et des matiegraveres premiegraveres utiliseacutees n de lrsquointeraction des substancesToute utilisation drsquoune approche par reacutefeacuterences croiseacutees est ducircment eacutetayeacutee et justifieacutee La source des informations est clairement indiqueacutee

9 Effets indeacutesirables et effets indeacutesirables gravesToutes les donneacutees disponibles sur les effets indeacutesirables et les effets indeacutesirables graves pour le produit cosmeacutetique ou le cas eacutecheacuteant pour drsquoautres produits cosmeacutetiques doivent ecirctre inteacutegreacutees Ceci inclut des donneacutees statistiques

10 Informations sur le produit cosmeacutetiqueAutres informations pertinentes par exemple eacutetudes existantes chez des volontaires humains ou reacutesultats ducircment confirmeacutes et justifieacutes drsquoeacutevaluations de risques qui ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans drsquoautres domaines pertinents

PARTIE B - Eacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetiqueCette partie comporte entre autre les conclusions sur lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute et les avertissements et instructions drsquoutilisation figurant sur lrsquoeacutetiquette

Deacuteclaration des laboratoires aupregraves de lrsquoANSM En France les laboratoires fabriquant conditionnant ou important des produits cosmeacutetiques sont deacuteclareacutes aupregraves de lrsquoANSM (article L5131-2 du Code de la Santeacute publique) La personne qui dirige un eacutetablissement deacutesigne une ou plusieurs personnes qualifieacutees responsables de la fabrication du conditionnement de lrsquoimportation des controcircles de qualiteacute de lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute pour la santeacute humaine de la deacutetention et de la surveillance des stocks de matiegravere premiegravere et de produits finis Ces personnes doivent posseacuteder des connaissances attesteacutees par des diplocircmes titres ou certificats

Information des consommateurs eacutetiquetage Les produits cosmeacutetiques ne sont mis agrave disposition sur le marcheacute que si le reacutecipient et lrsquoemballage des produits cosmeacutetiques portent en caractegraveres indeacuteleacutebiles facilement lisibles et visibles les mentions suivantes (seules sont signaleacutees les mentions pouvant inteacuteresser le preacuteventeur en milieu de travail) (article 19) n le nom ou la raison sociale et lrsquoadresse de la personne responsable n le contenu nominal au moment du conditionnement indiqueacute en poids ou en volume sauf pour les emballages contenant moins de cinq grammes ou moins de cinq millilitres les eacutechantillons gratuits et les unidoses

n n n

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n les preacutecautions particuliegraveres drsquoemploi et au minimum celles indiqueacutees dans les annexes III agrave VI ainsi que drsquoeacuteventuelles indications concernant des preacutecautions particuliegraveres agrave observer pour les produits cosmeacutetiques agrave usage professionnel n la liste des ingreacutedients Ces informations peuvent figurer uniquement sur lrsquoemballage La liste est preacuteceacutedeacutee du terme laquo ingreacutedients raquo Dans cet article est deacutefinie comme laquo ingreacutedient raquo toute substance ou meacutelange utiliseacute de faccedilon intentionnelle dans le produit cosmeacutetique au cours du processus de fabrication Toutefois ne sont pas consideacutereacutees comme ingreacutedients les impureteacutes contenues dans les matiegraveres premiegraveres utiliseacutees et les substances techniques subsidiaires utiliseacutees dans le meacutelange mais ne se retrouvant pas dans la composition du produit finiLes compositions parfumantes et aromatiques et leurs matiegraveres premiegraveres sont mentionneacutees par les termes laquoparfumraquo ou laquoaromaraquo En outre la preacutesence de substances dont la mention est exigeacutee en vertu de la colonne laquoautresraquo de lrsquoannexe III est indiqueacutee dans la liste des ingreacutedients en plus des termes laquoparfumraquo ou laquoaromaraquoLa liste des ingreacutedients est eacutetablie dans lrsquoordre deacutecroissant de leur importance pondeacuterale au moment de leur incorporation dans le produit cosmeacutetique Les ingreacutedients dont la concentration est infeacuterieure agrave 1 peuvent ecirctre mentionneacutes dans le deacutesordre apregraves ceux dont la concentration est supeacuterieure agrave 1 Tout ingreacutedient preacutesent sous la forme drsquoun nanomateacuteriau doit ecirctre clairement indiqueacute dans la liste des ingreacutedients Le nom de lrsquoingreacutedient est suivi du mot laquo nano raquo entre crochetsLes colorants autres que ceux destineacutes agrave colorer les cheveux ou le systegraveme pileux du visage agrave lrsquoexception des cils peuvent ecirctre mentionneacutes dans le deacutesordre apregraves les autres ingreacutedients cosmeacutetiques Pour les produits cosmeacutetiques deacutecoratifs commercialiseacutes en plusieurs nuances de couleurs tous les colorants utiliseacutes dans la gamme agrave lrsquoexception de ceux destineacutes agrave colorer les cheveux ou le systegraveme pileux du visage agrave lrsquoexception des cils peuvent ecirctre mentionneacutes agrave condition drsquoy ajouter les mots laquo peut contenir raquo ou le symbole laquo +- raquo La nomenclature CI (Colour Index) est utiliseacutee le cas eacutecheacuteant

Accegraves du public aux informations Sans preacutejudice de la protection notamment du secret commercial et des droits de proprieacuteteacute intellectuelle la personne responsable veille agrave ce que la formule qualitative et quantitative du produit cosmeacutetique et dans le cas de compositions parfumantes et aromatiques le nom et le numeacutero de code de la composition et lrsquoidentiteacute du fournisseur ainsi que les donneacutees existantes en matiegravere drsquoeffets

indeacutesirables et drsquoeffets indeacutesirables graves provoqueacutes par le produit cosmeacutetique suite agrave son utilisation soient rendus facilement accessibles au public par des moyens approprieacutes (article 21)Les informations quantitatives portant sur la composition du produit cosmeacutetique qui doivent ecirctre tenues agrave disposition du public ne concernent que les substances dangereuses telles que deacutefinies agrave lrsquoarticle 3 du regraveglement (CE) ndeg 12722008 [5]

Nomenclature des ingreacutedientsLa deacutecision 96335CE [6] eacutelabore une nomenclature commune des ingreacutedients qui permettra didentifier les substances par une mecircme deacutenomination dans tous les Eacutetats membres La nomenclature utiliseacutee est lrsquoINCI (International Nomenclature Cosmetic Ingredient) LrsquoINCI a eacuteteacute conccedilue en 1973 par la Cosmetic Toiletry and Fragrance Association (CTFA) association ameacutericaine regroupant des fabricants de cosmeacutetiques En Europe son utilisation est obligatoire pour les cosmeacutetiques depuis 1998 tous les cosmeacutetiques doivent donner sur leur emballage la liste complegravete des ingreacutedients dans lordre deacutecroissant de leur quantiteacute et sous leur deacutenomination INCI La nomenclature INCI est eacutecrite dans deux langues n les extraits de plantes sont donneacutes sous le nom latin de la plante n les noms de moleacutecules et les noms usuels sont donneacutes en anglais Par convention les ingreacutedients parfumeacutes sont regroupeacutes sous le nom laquo parfum raquo sans les deacutetailler Les colorants sont deacutesigneacutes par un Colour Index qui seacutecrit CI puis un nombre agrave 5 chiffres

Le controcircle des produits cosmeacutetiquesIl nrsquoy a pas de controcircle des produits cosmeacutetiques avant leur mise sur le marcheacute ni au niveau des Eacutetats membres ni au niveau de lrsquoUnion europeacuteenne Le controcircle des produits cosmeacutetiques dans lrsquoUnion europeacuteenne est assureacute agrave travers la responsabiliteacute de la personne qui place le produit sur le marcheacute par une simple notification du site de fabrication ou drsquoimportation et par une surveillance des produits preacutesents sur le marcheacuteLes Eacutetats membres prennent toutes les mesures neacutecessaires pour que ni les fabricants ni les importateurs eacutetablis dans la Communauteacute ne mettent sur le marcheacute des produits qui ne satisfont pas aux dispositions du regraveglement (CE) ndeg 12232009 du Parlement europeacuteen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmeacutetiques [4] LrsquoANSM reacutealise des controcircles en laboratoires (essais physicochimiques etou microbiologiqueshellip) ainsi que des inspections pour veacuterifier que la composition des produits reacutepond bien aux exigences reacuteglementaires et que leur

ANNEXE 1 hellip

n n n

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201442

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

fabrication est faite suivant les bonnes pratiques de laboratoire Ces controcircles et ces inspections sont motiveacutes par le signalement drsquoincidents lieacutes agrave un produit et peuvent ecirctre fortuitsSi un Eacutetat membre constate sur la base dune motivation circonstancieacutee quun produit cosmeacutetique bien que conforme aux prescriptions du regraveglement preacutesente un danger pour la santeacute il peut provisoirement interdire ou soumettre agrave des conditions particuliegraveres sur son territoire la mise sur le marcheacute de ce produit Il en informe immeacutediatement les autres Eacutetats membres et la Commission en preacutecisant les motifs justifiant sa deacutecision La Commission procegravede dans les deacutelais les plus brefs agrave la consultation des Eacutetats membres puis elle eacutemet sans tarder son avis et prend les mesures approprieacutees

Produits CMRAvant le 1er deacutecembre 2010 lrsquoarticle 4ter de la directive cosmeacutetique [3] stipule que les substances classeacutees CMR sont interdites drsquoutilisation dans les produits cosmeacutetiques Il est toutefois possible de proceacuteder agrave une deacuterogation drsquointerdiction pour les substances classeacutees CMR 2 (ou anciennement CMR 3 drsquoapregraves la directive 67548CEE [7]) qui peuvent ecirctre utiliseacutees dans les produits cosmeacutetiques agrave condition qursquoelles aient fait lrsquoobjet drsquoun avis favorable du Comiteacute scientifique pour la seacutecuriteacute des consommateurs (CSSC ou SCCS pour Scientific Committee on Consumer Safety) qui est en charge de lrsquoeacutevaluation des produits cosmeacutetiques au niveau europeacuteenA partir du 1er deacutecembre 2010 les dispositions preacutevues agrave lrsquoarticle 15 du regraveglement europeacuteen [4] sont entreacutees en application Cet article reprend drsquoune part le principe drsquointerdiction drsquoutilisation des substances classeacutees CMR de la directive cosmeacutetique [3] et drsquoautre part la possibiliteacute de deacuterogation drsquointerdiction pour les substances classeacutees CMR 2 sous reacuteserve drsquoun avis favorable du SCCS quant agrave leur utilisation dans les produits cosmeacutetiques De plus ce mecircme article 15 preacutevoit la possibiliteacute de proceacuteder agrave une deacuterogation drsquointerdiction des substances classeacutees CMR 1A et 1B agrave titre exceptionnel et sous reacuteserve que les conditions suivantes soient remplies n les substances doivent ecirctre conformes aux prescriptions relatives agrave la seacutecuriteacute des denreacutees alimentaires n aucune substitution nrsquoest possible apregraves une analyse des solutions de remplacement n la demande doit ecirctre faite pour un usage particulier de la cateacutegorie de produits et ce avec une exposition deacutetermineacutee n les substances doivent avoir fait lrsquoobjet drsquoun avis favorable du SCCS qui doit consideacuterer lrsquoexposition globale via drsquoautres sources que les produits cosmeacutetiques et ce en accordant une attention particuliegravere aux groupes de population vulneacuterables

Par ailleurs et dans ce contexte le paragraphe 4 de lrsquoarticle 15 dudit regraveglement stipule que lorsque des critegraveres convenus par la Communauteacute ou au niveau international pour lrsquoidentification des substances preacutesentant des proprieacuteteacutes perturbant le systegraveme endocrinien sont disponibles ou au plus tard le 11 janvier 2015 la CE reacutevise ledit regraveglement en ce qui concerne les substances preacutesentant des proprieacuteteacutes perturbant le systegraveme endocrinienEn vue drsquoeacuteviter tout meacutesusage du produit cosmeacutetique un eacutetiquetage speacutecifique est assureacute conformeacutement agrave lrsquoarticle 3 du regraveglement europeacuteen compte tenu des risques eacuteventuels lieacutes agrave la preacutesence de substances dangereuses et aux voies drsquoexposition [4]

Eacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique pour la santeacute humaineLe fabricant drsquoun produit ou son repreacutesentant ou la personne responsable de sa mise sur le marcheacute doit pour reacutepondre agrave un controcircle pouvoir mettre agrave la disposition de lrsquoautoriteacute compeacutetente une liste drsquoinformations dont lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute pour la santeacute humaine du produit cosmeacutetiqueLe SCCS [qui a remplaceacute en 2008 le Scientific committee on consumer products (SCCP) qui lui-mecircme avait remplaceacute le Scientific Comittee on Cosmetic Products and Non Food Products intended for consumers (SCCNFP) en 2004] a eacutediteacute un guide pour lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute des ingreacutedients des produits cosmeacutetiques mais celui-ci nrsquoest qursquoune recommandation La derniegravere version date du 11 deacutecembre 2012 (8e reacutevision) [8]

Guide pour lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetiqueLes donneacutees requises par le SCCS pour lrsquoeacutevaluation drsquoune substance entrant dans la composition du produit cosmeacutetique en vue de son inscription agrave une des annexes de la directive cosmeacutetique 76768CEE modifieacutee [3] (ou au regraveglement europeacuteen [4] agrave partir du 11 juillet 2013) sont les suivantes Donneacutees de caracteacuterisation des substances

1) Identiteacute chimique2) Forme physique3) Poids moleacuteculaire4) Caracteacuterisation et pureteacute de la substance5) Caracteacuterisation des impureteacutes ou contaminants associeacutes6) Solubiliteacute7) Coefficient de partage n-octanol (o) eau (w) (Log Pow)8) Speacutecifications physico-chimiques suppleacutementaires pertinentes9) Homogeacuteneacuteiteacute et stabiliteacute10) Spectre drsquoabsorption UV-VIS11) Composition en isomegraveres 12) Fonctions et usages

n n n

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 43

Donneacutees de seacutecuriteacute1) Toxiciteacute aigueuml 2) Irritation et corrosiviteacute 3) Sensibilisation cutaneacutee 4) Absorption percutaneacutee 5) Toxiciteacute agrave dose reacutepeacuteteacutee 6) Geacutenotoxiciteacute 7) Carcinogeacuteniciteacute 8) Reprotoxiciteacute 9) Toxicocineacutetique 10) Phototoxiciteacute induite 11) Donneacutees chez lrsquohomme

Il est geacuteneacuteralement admis par le SCCS que les points 1 agrave 6 constituent les donneacutees de seacutecuriteacute minimales requises Les points 7 8 et 9 ainsi que des donneacutees compleacutementaires au point 6 (geacutenotoxiciteacute) peuvent devenir neacutecessaires degraves lors qursquoune peacuteneacutetration importante par voie orale est attendue ou si lrsquoabsorption percutaneacutee est importante en tenant compte du profil toxicologique de la substance et de sa structure chimique Toutes les donneacutees suppleacutementaires pertinentes disponibles sont verseacutees au dossier

Le guide du SCCS mentionne que les lignes directrices preacutesentent un inteacuterecirct aussi pour tous les ingreacutedients destineacutes agrave ecirctre incorporeacutes dans les produits cosmeacutetiques Il est eacutegalement indiqueacute que bien que ces lignes directrices ne soient pas reacutedigeacutees pour les ingreacutedients non reacuteglementeacutes elles peuvent en reacutealiteacute servir agrave la constitution du dossier preacutevu par la reacuteglementation [8]

Par ailleurs le SCCS considegravere que les tests requis par la directive 67548CEE modifieacutee [7] pour les substances produites entre une agrave dix tonnes sont le minimum en dessous duquel lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute drsquoun ingreacutedient devient quasiment impossible Les tests requis par cette directive pour les substances produites entre une agrave dix tonnes sont les suivants toxiciteacute aigueuml (orale cutaneacutee ou inhaleacutee) irritation cutaneacutee et oculaire essai de sensibilisation et donneacutees de mutageacuteniciteacute

Eacutevaluation du risque pour la santeacute humaine calcul des marges de seacutecuriteacuteLes eacutetapes drsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute drsquoun produit cosmeacutetique peuvent se reacutesumer de la faccedilon suivante n Eacutetape 1 identification du danger de lrsquoingreacutedient donneacutees de caracteacuterisation donneacutees de seacutecuriteacute n Eacutetape 2 eacutevaluation de lrsquoexposition du consommateur agrave lrsquoingreacutedient

n Eacutetape 3 eacutevaluation du risque de lrsquoingreacutedient et recevabiliteacute ou non de lrsquoingreacutedient pour lrsquoutilisation dans un produit cosmeacutetique n Eacutetape 4 acceptabiliteacute pour le produit cosmeacutetique

En termes drsquoeacutevaluation de risque la derniegravere phase de lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute drsquoun ingreacutedient cosmeacutetique passe par le calcul de marges de seacutecuriteacute effectueacute agrave partir drsquoune dose consideacutereacutee sans effet indeacutesirable observeacute (NOAEL) et sur la base drsquoun sceacutenario drsquoexposition maximalisant agrave lrsquoingreacutedient eacutetudieacute avec application de facteur drsquoincertitude Pour les ingreacutedients cosmeacutetiques ce facteur drsquoincertitude est appeleacute marge de seacutecuriteacute MoS

Le SCCS considegravere dans ses lignes directrices que la marge de seacutecuriteacute (Mos) doit ecirctre supeacuterieure agrave 100 pour deacuteclarer lrsquoinnocuiteacute pour la santeacute humaine de lrsquoingreacutedient consideacutereacute et recommande drsquoeffectuer ces calculs de marge de seacutecuriteacute selon le scheacutema reacutesumeacute suivant

MoS = NOAELSED

NOAEL No Observed Adverse Effect Level (Dose consideacutereacutee sans effet indeacutesirable observeacute)

SED Dose dexposition systeacutemique preacutevue pour lrsquoingreacutedient

La MoS gt 100 signifie que lrsquoexposition maximale attendue chez lrsquohomme via les produits cosmeacutetiques est 100 fois en dessous de la plus forte dose sans effet chez lrsquoanimal Le chiffre de 100 est calculeacute en prenant un facteur 10 pour les diffeacuterences interespegraveces et 10 pour la variabiliteacute individuelle

Pour les enfants un facteur suppleacutementaire est pris en compte et consideacuterant le ratio de la superficie par rapport agrave la masse

- 23 naissance- 18 jusqursquoagrave 6 mois- 16 jusqursquoagrave 12 mois- 15 jusqursquoagrave 5 ans- 13 jusqursquoagrave 10 ans

La dose drsquoexposition systeacutemique attendue est calculeacutee de la maniegravere suivante

SED = [DA(microgcm-2) x 10-3(mgmicrog-1) x SA(cm2) X F( j) x R] 60 kg

SED Dose drsquoexposition systeacutemique en mgkg-1 pcj-1

DA Dose absorbeacutee par voie cutaneacutee en quantiteacute par cm2

SA Surface drsquoapplication du produit dans les conditions normales drsquoutilisation en cm2

F Freacutequence drsquoapplication par jour

R Facteur de reacutetention (prise en compte du rinccedilage ou non et de la dilution du produit)

60 kg Poids corporel moyen

Ou

n n n

ANNEXE 1 hellip

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201444

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

SED = [QA (gj-1) x 1 000 mgg-1 x C ()100 x DA ()100 ] 60 kg

SED Dose drsquoexposition systeacutemique en mgkg-1 pcj-1

QA Quantiteacute de produit appliqueacutee par voie cutaneacutee en gj-1

C () Concentration de lrsquoingreacutedient dans le produit cosmeacutetique

DA () Dose absorbeacutee par voie cutaneacutee en de la dose appliqueacutee

60 kg Poids corporel moyen

CommentairesLa prise en compte de la femme enceinte nrsquoest pas citeacutee dans le regraveglement [4] elle est cependant signaleacutee dans le guide drsquoeacutevaluation des risques du SCCS [8]

Les colorants (annexe IV) ont fait lrsquoobjet drsquoune reacuteeacutevaluation complegravete depuis une dizaine drsquoanneacutees

Les filtres UV (annexe VI) peuvent ecirctre utiliseacutes comme protecteurs de formule agrave des concentrations plus faibles

Dans le cadre du dossier de seacutecuriteacute il est demandeacute de disposer de donneacutees sur la mutageacuteniciteacute la carcinogeacuteniciteacute la reprotoxiciteacute degraves lors qursquoune peacuteneacutetration importante par voie orale ou percutaneacutee sont attendues Il est agrave noter que la notion laquo drsquoimportance raquo nrsquoest deacutefinie nulle part Elle peut donc ecirctre essentiellement subjective Cette notion de peacuteneacutetration est eacutegalement deacutefinie uniquement pour un usage par le

consommateur Lrsquousage par des professionnels peut engendrer des niveaux drsquoexposition diffeacuterents et par lagrave-mecircme de peacuteneacutetration dans lrsquoorganisme plus importanteLa voie respiratoire nrsquoest pas prise en compte dans la reacuteglementation Le SCCS geacuteneacuteralement recommande la non-utilisation des produits cosmeacutetiques sous forme de spray si les donneacutees toxicologique par inhalation ne sont pas disponibles [8]Lors du calcul de lrsquoexposition les formules proposeacutees ne prennent en compte que les donneacutees concernant le consommateur dans des conditions normales et preacutevisibles La surface de contact la freacutequence drsquoapplication la quantiteacute de produit appliqueacutee sont notamment diffeacuterentes dans le cadre drsquoune exposition professionnelle Les marges de seacutecuriteacute (MoS) peuvent donc ecirctre tout agrave fait diffeacuterentes Des substances peuvent donc ecirctre consideacutereacutees sans risque du fait du calcul de la MoS pour un usage par un consommateur alors que ce mecircme calcul pour un usage professionnel rendrait son utilisation inacceptable en terme de seacutecuriteacute sanitaireIl convient de noter la situation reacuteglementaire difficile depuis lrsquointerdiction de lrsquoexpeacuterimentation animale qui rend impossible la reacutealisation des eacutetudes neacutecessaires agrave lrsquoeacutevaluation du risque dans un contexte drsquoexigences leacutegitimes pour atteindre un niveau eacuteleveacute de protection sanitaire

hellip ANNEXE 1

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 45

Objet Eacutevaluation du risque chimique pour les cosmeacutetiques

Madame Monsieur

Lrsquoarticle R 4624-4 du Code du travail preacutecise laquo qursquoafin deacuteviter toute alteacuteration de la santeacute des travailleurs du fait de leur travail le meacutedecin du travail ou dans les services de santeacute au travail interentreprises leacutequipe pluridisciplinaire est informeacute(e) 1deg de la nature et de la composition des produits utiliseacutes ainsi que de leurs modaliteacutes demploi Lemployeur transmet notamment au meacutedecin du travail les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute deacutelivreacutees par le fournisseur de ces produits 2deg des reacutesultats de toutes les mesures et analyses reacutealiseacutees dans les domaines mentionneacutes agrave larticle R 4623-1 raquo

Votre activiteacute fait que la majeure partie des produits utiliseacutes dans votre salon sont des cosmeacutetiques et que vous ne pouvez pas par conseacutequent transmettre les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) correspondantes (les cosmeacutetiques nrsquoeacutetant pas soumis agrave cette obligation de FDS) Neacuteanmoins ceci ne vous exonegravere pas en tant qursquoemployeur de votre obligation drsquoeacutevaluation du risque chimique de votre entreprise et de la transmission de cette eacutevaluation agrave votre meacutedecin du travail Crsquoest pourquoi nous vous proposons ci-joint un modegravele de lettre vous permettant de demander agrave vos fournisseurs de cosmeacutetiques certaines preacutecisions indispensables que vous voudrez bien nous retransmettre degraves reacuteception

Avec mes remerciements anticipeacutes et vous remerciant de votre collaboration veuillez agreacuteer Madame Monsieur mes salutations distingueacutees

Objet Eacutevaluation du risque chimique pour les cosmeacutetiques

Madame Monsieur

Lrsquoarticle R 4624-4 du Code du travail preacutecise laquo qursquoafin deacuteviter toute alteacuteration de la santeacute des travailleurs du fait de leur travail le meacutedecin du travail ou dans les services de santeacute au travail interentreprises leacutequipe pluridisciplinaire est informeacute(e) 1deg de la nature et de la composition des produits utiliseacutes ainsi que de leurs modaliteacutes demploi Lemployeur transmet notamment au meacutedecin du travail les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute deacutelivreacutees par le fournisseur de ces produits 2deg des reacutesultats de toutes les mesures et analyses reacutealiseacutees dans les domaines mentionneacutes agrave larticle R 4623-1 raquo

Mon activiteacute fait que la majeure partie des produits chimiques utiliseacutes dans mon salon sont des cosmeacutetiques et qursquoagrave ce titre ils ne sont pas concerneacutes par les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) Neacuteanmoins ceci ne mrsquoexonegravere pas en tant qursquoemployeur de mon obligation drsquoeacutevaluation du risque chimique et de la transmission de cette derniegravere agrave mon meacutedecin du travail Crsquoest pourquoi je vous serais reconnaissant pour les cosmeacutetiques que vous me fournissez et dont la liste suit

de me garantir dans leurs compositions la non-preacutesence de produits dits CMR (canceacuterogegravenes mutagegravenes et toxiques pour la reproduction) tels que deacutefinis par lrsquoarticle R 4412-60 du Code du travail Drsquoautre part puisque la composition des cosmeacutetiques varie souvent dans le temps alors que le nom commercial demeure identique je vous serais eacutegalement reconnaissant de me renouveler cette garantie annuellement

Avec mes remerciements anticipeacutes et vous remerciant de votre collaboration veuillez agreacuteer Madame Monsieur mes salutations distingueacutees

ANNEXE 2 Modegravele de lettre type pour les services de santeacute au travail afin drsquoeacutecrire aux salons de coiffure

ANNEXE 3 Modegravele de lettre type agrave transmettre aux salons de coiffure pour leurs fournisseurs

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REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL

REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAILEST AUSSI SUR I NTERN ET

47JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AUTEURS J Passeron 1 G Truchon 1 F Pilliegravere 2 P Hoet 3 M Berode 4 A Bijaoui 2 A Sager 4 A DeTorrenteacute 4 M Gagnon 1 G Vadnais 1 1 Institut de recherche Robert-Sauveacute en santeacute et en seacutecuriteacute au travail (IRSST) Queacutebec 2 Institut national de recherche et de Seacutecuriteacute (INRS) deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales 3 Universiteacute catholique de Louvain (UCL) Belgique 4 Institut universitaire romand de santeacute au travail (IST) Suisse

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lrsquoexposition aux produits chimiques au poste de travail Lrsquoexpeacuterience drsquoun reacuteseau francophone multidisciplinaire

TF 218VU DU TERRAIN

Depuis 2005 une veille bibliographique sur la surveillance biologique de lrsquoexposition aux produits chimiques en milieu de travail (SBEPC MT) a eacuteteacute mise en place par un reacuteseau francophone multidisciplinaire INRS (France) IRSST (Queacutebec) et UCL (Belgique)Cet article dresse le bilan de lrsquoinformation reacutecolteacutee durant quatre ans de 2009 agrave 2012 au travers des 435 articles seacutelectionneacutes puis analyseacutes par des chercheursexperts1 Plusieurs thegravemes drsquointeacuterecirct ou drsquoactualiteacute sont freacutequemment discuteacutes dans le domaine de la SBEPC MT et font lrsquoobjet drsquoune analyse plus approfondie notamment les pesticides les hydrocarbures aromatiques le benzegravene le manganegravese la variabiliteacute biologique les dosages cutaneacutes et frottis de surface les dosages dans lrsquoair expireacute ou encore la spectromeacutetrie de masse

MOTS CLEacuteSSurveillance biologique veille biomeacutetrologie

en reacutesumeacute

La surveillance biolo-gique de lrsquoexposition aux pro-duits chimiques en milieu de travail (SBEPC MT) est un des eacuteleacute-ments drsquoeacutevaluation de lrsquoexposi-tion des travailleurs aux produits chimiques Elle peut ecirctre deacutefinie comme lrsquoidentification et la me-sure des substances de lrsquoenviron-nement du poste de travail ou de leurs meacutetabolites dans les tissus les seacutecreacutetions ou lrsquoair expireacute des salarieacutes exposeacutes pour eacutevaluer lrsquoexposition et les risques pour la santeacute en comparant les valeurs mesureacutees agrave des valeurs de reacutefeacute-rence approprieacutees Elle participe donc agrave la deacutemarche drsquoeacutevaluation du risque chimique agrave la gestion et agrave la preacutevention de celui-ci mais aussi agrave la traccedilabiliteacute de lrsquoexposi-tion Elle est le plus souvent com-

pleacutementaire de la meacutetrologie atmospheacuterique pour eacutevaluer les niveaux drsquoexposition pro-fessionnels agrave certaines subs-tances La mesure des indicateurs bio-logiques drsquoexposition constitue la meacutethode de choix pour lrsquoesti-mation des risques sanitaires des populations profession-nellement exposeacutees En effet lrsquoun des principaux avantages de la SBEPC MT consiste agrave eacuteva-luer lrsquoexposition globale des travailleurs en inteacutegrant les diffeacuterentes voies drsquoexposition possibles (pulmonaire cuta-neacutee digestive) Cette approche permet eacutegalement lrsquointeacutegra-tion temporelle des expositions et tient compte de plusieurs facteurs relieacutes agrave la tacircche aux

1 Pour plus de faciliteacute les cher-cheurs et experts lisant et analysant les articles seront appeleacutes chercheurs dans la suite du texte

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201448

VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

conditions reacuteelles drsquoexposition ou agrave lrsquoindividu lui-mecircme lesquels peuvent influencer lrsquoabsorption le meacutetabolisme ou lrsquoexcreacutetion des xeacutenobiotiques Cependant certaines limites sappliquent agrave la SBEPC MT elle nest en effet pas adapteacutee agrave la surveillance des effets locaux De plus la forte va-riabiliteacute biologique affectant les indicateurs biologiques de courte demi-vie en limite lutilisation car la SBEPC MT pourrait lors de preacutelegravevements tardifs sous-esti-mer lexposition ou au contraire la surestimer en cas de hausses de concentrations en fin de journeacutee Il faut eacutegalement noter que peu de valeurs de reacutefeacuterence existent agrave ce jour et le nombre de substances pour lesquelles une biomeacutetrologie est disponible est encore limiteacuteDepuis 2005 une veille biblio-graphique sur la SBEPC MT a eacuteteacute mise en place par un reacuteseau fran-cophone multidisciplinaire Ce reacute-seau comptait initialement 4 ins-titutions du domaine de la santeacute au travail lrsquoINRS (France) lrsquoIRSST (Queacutebec) lrsquoIST (Suisse) et lrsquoUCL (Bel-gique) Aujourdrsquohui lrsquoINRS lrsquoIRSST et lrsquoUCL continuent drsquoœuvrer conjointement Lrsquoobjectif de cette collaboration est avant tout de favoriser la mise en commun de compeacutetences afin de suivre en continu et drsquoeacutechanger peacuteriodique-ment lrsquoinformation pertinente des publications reacutecentes dans le domaine de la SBEPC MTLes eacutetapes de deacuteveloppement de la strateacutegie de recherche de collecte des donneacutees et de commentaires des articles seacutelectionneacutes dans des bases Reference Managerreg pour un accegraves aiseacute aux chercheurs ont eacuteteacute deacutecrites en deacutetails dans une premiegravere publication [1] Il srsquoagit drsquoun processus de veille scientifique bibliographique ac-tive axeacutee sur le suivi des thegravemes de recherche propres agrave chaque

institution sur les tendances et les nouveauteacutes mais aussi drsquoune veille plus technique et meacutetho-dologique orienteacutee sur lrsquoeacutevolution des dosages biologiques et des meacutethodes analytiques disponibles ainsi que sur les reacutesultats drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques fournissant des valeurs de reacutefeacuterence et drsquoaide agrave lrsquointerpreacutetation des reacutesultats Ces donneacutees permettent ainsi de documenter ou diriger des pro-jets de recherche mais eacutegalement de maintenir agrave jour des guides de surveillance biologique de lrsquoINRS et de lrsquoIRSST et ainsi relayer lrsquoin-formation aupregraves des diffeacuterents acteurs de santeacute au travailLes acteurs de cette collaboration sont drsquoune part les documenta-listes qui collectent organisent et transmettent lrsquoinformation drsquoautre part les chercheurs (meacute-decins toxicologues et chimistes speacutecialiseacutes en santeacute au travail) qui seacutelectionnent analysent indexent et exploitent les donneacutees La mise en commun des forces des diffeacute-rentes institutions a abouti au deacute-veloppement et agrave la mise en place drsquoune strateacutegie qui livre au cher-cheur de maniegravere reacuteguliegravere une information cibleacutee en fonction de critegraveres preacuteeacutetablis Il reste alors au chercheur agrave eacutevaluer cette informa-tion et agrave assurer la diffusion au tra-vers du reacuteseau des reacutesultats qursquoil juge pertinentsLrsquoobjectif de cet article est de faire le bilan de lrsquoinformation reacutecolteacutee et analyseacutee pendant quatre ans de 2009 agrave 2012

ORGANISATION DE LA VEILLEBriegravevement cette veille consiste en lrsquointerrogation de bases de don-neacutees bibliographiques via le ser-veur ProQuest DialogTM (ancienne-ment Datastarreg) agrave lrsquoaide de mots

cleacutes testeacutes et jugeacutes pertinents par les acteurs de la veille Cette in-terrogation est reacutealiseacutee 3 fois par an Les nouvelles reacutefeacuterences sont seacutelectionneacutees sur leur pertinence On entend par laquo pertinents raquo les articles ayant reacutepondu agrave la requecircte eacutetablie par le groupe de travail et eacutetant bien en rapport avec le thegraveme de la SBEPC MT Ces reacutefeacute-rences sont ensuite analyseacutees par les chercheurs puis indexeacutees dans une base regroupant tous les ar-ticles issus des diffeacuterentes veilles reacutealiseacutees depuis 2006 et geacutereacutees par le logiciel Reference Managerreg Apregraves une peacuteriode de rodage plu-sieurs modifications ont eacuteteacute intro-duites dans lrsquoorganisation globale de la veille La principale modifi-cation concerne la suppression du libre choix des articles agrave analyser par les chercheurs En effet dans un premier temps afin de mettre agrave profit la diversiteacute des inteacuterecircts individuels qui fait lrsquoattrait de ce groupe pluridisciplinaire chaque chercheur avait le choix de seacutelec-tionner dans la base de donneacutees reacutesultant de la veille en cours les articles qursquoil deacutesirait analyser Le corollaire de ce libre choix a fait que ces critegraveres de seacutelection nrsquoeacutetaient pas neacutecessairement reproductibles dans le temps mais fortement deacutependants des laquo contextes raquo du moment de chacun des lecteurs (par exemple projets de recherche en cours mise agrave jour des guides de surveillance biologique de lrsquoINRS et de lrsquoIRSST) Par la suite il est appa-ru que cette option ne permettait pas drsquoavoir une vue drsquoensemble des eacutevolutions et des tendances sur la theacutematique de la SBEPC MT ce qui eacutetait lrsquoobjectif principal de cette veille bibliographique Il a donc eacuteteacute deacutecideacute drsquoanalyser tous les articles issus drsquoune veille et un tra-vail reacutetroactif a eacuteteacute reacutealiseacute sur les articles reacutepertorieacutes depuis 2009 qui ont eacuteteacute indexeacutes avec des mots

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 49

cleacutes speacutecifiques et compleacuteteacutes drsquoun eacuteventuel commentaireLrsquointroduction drsquoune indexation systeacutematique de mots cleacutes a eacuteteacute faite sur la base drsquoune dizaine de sous-groupes de termes de faccedilon agrave deacutefinir pour chaque article les prin-cipaux points abordeacutes agrave savoir l le type drsquoarticles (revue meacuteta-analysehellip)l le type de population eacutetudieacuteel la nature du toxique (famille chimique des substances)l le milieu analyseacute (air ou biolo-gique en preacutecisant sang urine air expireacute salive)l les voies drsquoabsorptionl le type de biomarqueur eacutetudieacutel le secteur drsquoactiviteacute profession-nelle meacutetier ou poste eacutetudieacutel les meacutethodes analytiques utili-seacuteesl lrsquoorgane ou systegraveme ciblel et enfin les usages ou caracteacuteris-tiques des substances eacutetudieacutees

Une seacuterie de mots cleacutes isoleacutes a permis drsquoajouter un eacuteleacutement de description pour lrsquoaide agrave lrsquointerpreacute-tation par exemple valeur de reacutefeacute-rence relation dose-effet variabili-teacute biologique geacutenotoxiciteacute dosage cutaneacute

REacuteSULTATS DESCRIPTIFS DE LA VEILLE ET PREMIEgraveRES INTERPREacuteTATIONSSeuls les mots cleacutes apparaissant avec une reacutecurrence importante (n ge 30) ou jugeacutes comme preacutesen-tant un inteacuterecirct particulier par les chercheurs sont preacutesenteacutes dans cette partie Au total 435 articles laquo pertinents raquo ont eacuteteacute retenus pour analyse pour la peacuteriode allant de janvier 2009 agrave deacutecembre 2012 Avec la strateacutegie mise en place la tregraves grande majoriteacute des reacutefeacute-rences issues de la recherche (plus de 95 ) correspond de maniegravere

preacutecise et cibleacutee agrave la theacutematiqueCompte tenu de la quantiteacute de mots cleacutes utiliseacutes les principaux reacutesultats seront discuteacutes La reacutepar-tition du nombre drsquoarticles publieacutes en fonction des diffeacuterents mots cleacutes est preacutesenteacutee aux annexes 1 et 2 Seuls les substances chimiques et leurs diffeacuterents meacutetabolites nrsquoont pas eacuteteacute traiteacutes en totaliteacute en raison de leur nombre trop impor-tant Les tableaux preacutesenteacutes re-censent le nombre total drsquoarticles par anneacutee au sein des diffeacuterents sous-groupes de mots cleacutes La reacutepartition du nombre drsquoar-ticles en fonction de leur anneacutee de publication est preacutesenteacutee agrave la figure 1

Parmi ces articles la grande majo-riteacute est composeacutee drsquoarticles ori-ginaux (70 soit 305435) Onze pour cent eacutetaient des revues geacuteneacuterales (46435) 8 (36435) correspondent agrave des communica-tions actes lettres revues systeacute-matiques eacuteditoriaux chapitres de livres meacuteta-analyses et commen-taires tandis que les 11 restants ne sont classeacutes dans aucune de ces cateacutegories (50435) (annexe 1)Consideacuterant les articles ayant eacuteteacute indexeacutes par type de population eacutetudieacutee (n = 386) 94 sont des

2012

200992

92

143

108

2011

22001100

Figure 1 Nombre drsquoarticles retenus par la veille par anneacutee de publication

(n = 435)

eacutetudes sur lrsquohumain (363386) et 57 (223386) concernent des eacutetudes sur les travailleurs Dans 49 cas (435-386) lrsquoarticle nrsquoa pas eacuteteacute indexeacute (non renseigneacute ou non pertinent) On peut toutefois noter une augmentation du nombre drsquoeacutetudes en population geacuteneacuterale indexeacutees entre 2009 et 2012 ainsi qursquoune diminution des eacutetudes sur les travailleurs en 2012 (45 soit 61136 des publications compara-tivement agrave une moyenne de 65 pour les autres anneacutees) (figure 2)

Figure 2 Type de population eacutetudieacutee pourcentage drsquoarticles par anneacutee (n = 386)

Il est inteacuteressant de noter que les grandes familles chimiques les plus freacutequemment indexeacutees restent des sujets assez classiques meacutetaux (97435) pesticides (67435) hydro-carbures aromatiques (50435) et hydrocarbures aromatiques poly-cycliques (HAPs) (43435) Pour ce dernier terme il est agrave noter une eacutevolution dans le temps puisque 20 (1677) des articles sont in-dexeacutes avec ce mot cleacute en 2009 et seulement 7 (11153) en 2012 Pour le bispheacutenol A aucune publication nrsquoeacutetait recenseacutee en 2009 pour 7 en 2012 en raison de son effet pertur-bateur endocrinien reacutecemment mis en avant et de son utilisation largement reacutepandue dans le grand

0

10

20

30

40

50

60

70

2010 2011 20122009

Eacutetudes de population geacuteneacuterale Eacutetudes sur travailleurs

Eacutetudes sur volontaires

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VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

public Les pesticides sont princi-palement repreacutesenteacutes par les orga-nophosphoreacutes (2667) devant les organochloreacutes (1067) et les pyreacute-thrinoiumldes (967) Les meacutetaux les plus freacutequemment eacutetudieacutes sont preacutesenteacutes agrave la figure 3Pour les mots cleacutes ayant trait aux milieux biologiques les plus freacute-quemment retrouveacutes sont lrsquourine et le sang Agrave un niveau plus faible se trouvent les phanegraveres lrsquoair ex-pireacute et les condensats drsquoair expireacute ces deux derniers mots cleacutes seront eacutetudieacutes plus en deacutetail dans la dis-cussion Parmi les 487 reacutefeacuterences agrave un milieu biologique (plusieurs milieux sont souvent eacutetudieacutes dans le mecircme article) une leacutegegravere dimi-nution pour lrsquoeacutetude des urines et une augmentation pour lrsquoeacutetude du milieu sanguin sont observeacutees en 2012 (figure 4) Il srsquoagit peut-ecirctre simplement drsquoun eacuteleacutement ponc-tuel agrave suivre sur les futures veillesLes principales voies drsquoabsorp-tion restent lrsquoinhalation (53 soit 119224 publications) et lrsquoabsorp-tion cutaneacutee (23 52224) Dans de nombreux articles les voies dabsorption ne sont pas speacutecifieacutees et ne peuvent donc ecirctre indexeacuteesLrsquoeacutetude des biomarqueurs drsquoex-position semble en progression

2010 2011 201220090

3

6

9

12

15

Cadmium Plomb Chrome Arsenic Manganegravese Nickel Mercure Cobalt

Figure 3 Meacutetaux les plus eacutetudieacutes nombre drsquoarticles par anneacutee (n = 97)

2010 2011 201220090

10

20

30

40

50

60

70

Urine Sang Phanegraveres Air expireacute Condensat air expireacute

Figure 4 Milieux biologiques les plus eacutetudieacutes pourcentage drsquoarticles par anneacutee (n = 481)

Figure 5 Pourcentages drsquoarticles par anneacutee ayant trait aux diffeacuterents types de biomarqueurs (n = 375)

0

20

40

60

80

100

2010 2011 20122009

BM drsquoexposition BM drsquoeffet BM de susceptibiliteacute

agrave lrsquoinverse de celle des biomar-queurs drsquoeffet avec une tendance agrave la hausse sur les deux derniegraveres anneacutees (figure 5)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 51

Les diffeacuterents meacutetiers etou sec-teurs drsquoactiviteacutes les plus freacutequem-ment indexeacutes sont lrsquoagriculture (23 des eacutetudes soit 38164) les industries chimiques et pharma-ceutiques (13 21164) lrsquoindus-trie peacutetrochimique (8 13164) ainsi que le personnel soignant (8 13164) Mis agrave part les meacute-tiers du secteur de la santeacute (infir-miers pharmaciens laborantins) les pompistes et les peintres les autres meacutetiers preacutesentent tregraves peu drsquooccurrences en raison de leur tregraves grande diversiteacute (cf annexe 1)Les trois figures 6 7 et 8 preacutesentent des mots cleacutes laquo isoleacutes raquo intimement lieacutes au concept de la SBEPC MT soit les valeurs de reacutefeacuterence les rela-tions dose internedose externe et dose interneeffet Il a sembleacute inteacuteressant drsquoobserver la reacuteparti-tion de ces articles par rapport agrave ces thegravemes Cinquante-trois publi-cations sur 435 (12 ) srsquointeacuteressent agrave des valeurs de reacutefeacuterence (figure 6) reacuteparties entre des eacutetudes de population geacuteneacuterale et des eacutetudes sur travailleurs Les eacutetudes sur po-pulation geacuteneacuterale visent surtout agrave eacutetablir des niveaux drsquoimpreacutegna-tion des diffeacuterents indicateurs bio-logiques chez des sujets non pro-fessionnellement exposeacutes alors que les eacutetudes sur travailleurs pro-posent des valeurs de reacutefeacuterence chez les salarieacutes exposeacutes Ainsi de nouvelles valeurs de reacutefeacuterence sont proposeacutees pour lrsquoexposition professionnelle agrave lrsquoaluminium [2] et au di(2-eacutethylhexyl)phtalate [3]Le mot cleacute relation dose internedose externe est indexeacute dans 61 ar-ticles sur 435 (14 ) et concerne majoritairement les publications en rapport agrave des hydrocarbures aromatiques des HAPs et des meacutetaux (figure 7) familles les plus freacutequemment indexeacutees Par contre ce mecircme mot cleacute est peu associeacute

Figure 6 Reacutepartition en nombre des articles portant sur des valeurs de reacutefeacuterence

Figure 7 Reacutepartition en nombre des articles portant sur la relation dose interne et externe

Meacutetaux 15 (2012 10 2011 2 2010 3)

Pesticides 7 (2012 5 2011 1 2010 1)

Hydrocarbures 3 (2012) aromatiques

Isocyanates 3 (2012 1 2011 2)

Phtalates 3 (2012 1 2011 1 2010 1) HAP 1 (2012) Amine arom 1 (2012)

Pheacutenols 1 (2012)

Meacutetaux 3 (2012 2 2010 1)

Valeurs de reacutefeacuterence 53

Biomarqueurdrsquoexposition

Biomarqueurdrsquoeffet

Biomarqueurde susceptibiliteacute

39

3

0

Doseinterneext

Hydrocarbures 15aromatiques

HAP 12

Meacutetaux 12

Pesticides 5

Isocyanates 3

Amines 3aromatiques

Hydrocarbures 2aliphatiques

Hydrocarbures aliphatiques 1halogeacuteneacutes

Cytostatiques 2

Amides 3

Pheacutenols 1

Glycols et deacuteriveacutes 1

Opioides 1

Benzegravene 15

Toluegravene 7

Styregravene 2

Manganegravese 3

Plomb 1

Bore 1

Tungstegravene 1

Cobalt 1

Chrome 1

Aluminium 1

Arsenic 1

Nickel 1

61

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201452

VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

agrave laquo pesticides raquo famille pourtant freacutequemment indexeacutee ceci peut srsquoexpliquer car ces derniers sont le plus souvent utiliseacutes en exteacuterieur sans qursquoune meacutetrologie atmos-pheacuterique soit alors possible Un in-teacuterecirct particulier peut ecirctre constateacute pour le benzegravene et le toluegravene par-mi les hydrocarbures aromatiques et pour le manganegravese parmi les meacutetauxEnfin la figure 8 repreacutesente la reacutepartition des 42 articles sur 435 (95 ) ayant examineacute la relation doseeffet Les principaux thegravemes eacutetudieacutes sont les effets geacuteno-toxiques des meacutetaux [4] des pes-ticides [5 agrave 8] ou du benzegravene [9 10] mais eacutegalement les effets reacutenaux [11] neurotoxiques [12 13] ou pul-monaires [14]Parmi les 435 publications analy-seacutees un nombre important aborde des sujets comme la toxicocineacute-tique (59) les facteurs confondants (46) lrsquoeacutevaluation du risque (44) la

Figure 8 Reacutepartition en nombre des articles portant sur la relation dose interne et effet

Relationdoseeffet

Meacutetaux 10

Pesticides 6

HAP 5

Hydrocarbures 4aromatiques

Amides 1

Hydrocarbures 1aliphatiques

Glycols et deacuteriveacutes 1

Acides 1

Benzegravene 3

Styregravene 142

Or 2

Cadmium 2

Plomb 1

Arsenic 1

Beryllium 1

Indium 1

contamination (37) la modeacutelisa-tion (35) ou encore la geacutenotoxiciteacute (32) Les facteurs confondants cor-respondent aux co-expositions aux diffeacuterences dues agrave lrsquoalimenta-tion la consommation drsquoalcool ou drsquoautres substances sauf le tabac

DISCUSSION

REMARQUES GEacuteNEacuteRALESEn analysant ces donneacutees plu-sieurs remarques et preacutecisions sont agrave apporter dans lrsquoappreacutecia-tion des reacutesultats eacutenumeacutereacutes No-tamment certaines lacunes sont agrave deacuteplorer au niveau de lrsquoindexation celle-ci nrsquoeacutetant pas systeacutematique dans le cas de certains mots cleacutes Par exemple 11 des reacutefeacuterences ne se trouvent dans aucune des cateacutegories drsquoarticles (article origi-nal revue hellip) et dans plusieurs cas des substances sont indexeacutees sans

que les familles chimiques corres-pondantes ne le soient Ce dernier chiffre srsquoexplique aiseacutement par le fait que lrsquoindexation de ce mot cleacute nrsquoest devenue systeacutematique qursquoagrave partir de fin 2010Concernant lrsquoindexation par type de population eacutetudieacutee (travail-leurs population geacuteneacuterale volon-taireshellip) seulement 386 des 435 reacutefeacuterences entrent dans lrsquoune ou lrsquoautre des cateacutegories et les chiffres preacutesenteacutes sont agrave inter-preacuteter avec prudence puisque la veille vise speacutecifiquement lrsquoexpo-sition professionnelle (la requecircte utiliseacutee sur Datastarreg comprenant notamment des mots relatifs au concept de laquo milieu de travail raquo) et que ce mot cleacute nrsquoeacutetait pas inscrit systeacutematiquement par les cher-cheurs avant qursquoun ajustement dans lrsquoindexation des articles soit proposeacute agrave partir de 2012 Par ail-leurs certains articles de revue ou deacuteveloppements de modegraveles ne srsquoappliquent pas neacutecessairement agrave un type de population Cette remarque srsquoapplique eacutega-lement pour le mot cleacute laquo biomar-queur drsquoexposition raquo En effet les articles ayant trait aux biomar-queurs drsquoeffet ou de susceptibi-liteacute sont plus rares Les chercheurs indexent plus systeacutematiquement ces derniers que ceux portant sur les biomarqueurs drsquoexposition qui repreacutesentent une grande majo-riteacute des reacutefeacuterences et un eacuteleacutement cleacute de la recherche initiale sur le serveur Ces eacuteleacutements pourraient expliquer la hausse de ce mot cleacute en 2012 (figure 5) les chercheurs ayant alors commenceacute agrave indexer ce mot cleacute plus systeacutematiquement agrave partir de cette date Pour ce qui est des secteurs drsquoacti-viteacute 67 reacutefeacuterences sont indexeacutees sur les pesticides et seulement 38 pour le secteur de lrsquoagriculture En regardant de faccedilon plus speacutecifique

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 53

le secteur nrsquoest effectivement pas renseigneacute (lors de lrsquoindexation ou dans lrsquoarticle lui-mecircme) pour toutes les eacutetudes meneacutees dans cette branche professionnelle On peut eacutegalement srsquointerroger sur le fait que certains mots cleacutes isoleacutes comme laquo exposition mul-tiple raquo ou laquo polymorphisme geacuteneacute-tique raquo ne sont que rarement citeacutes car ces theacutematiques semblent ecirctre des preacuteoccupations importantes du terrain mais aussi des cher-cheurs Ceci pourrait lagrave aussi ecirctre ducirc agrave des oublis drsquoindexation de ces mots cleacutes dans le cadre de la veille ou agrave des publications plus rares du fait de theacutematiques complexes Concernant les expositions mul-tiples mecircme si cette probleacutema-tique est tregraves freacutequemment preacute-sente dans les publications ce mot cleacute nrsquoest indexeacute que lorsqursquoil fait reacuteellement lrsquoobjet principal drsquoune investigation

THEacuteMATIQUES LES PLUS FREacuteQUENTESLa veille a permis de mettre en eacutevi-dence certaines theacutematiques ou axes de recherches freacutequemment discuteacutes dans le domaine de la SBEPC MT depuis ces 4 derniegraveres anneacutees Seules les reacutefeacuterences les plus per-tinentes ou faisant le point sur le thegraveme drsquointeacuterecirct sont mentionneacutees

PESTICIDESCe thegraveme compte une soixan-taine drsquoarticles dont 12 articles geacuteneacuteraux ou revues de litteacutera-ture Certains font la synthegravese de la relation exposition-effet et re-portent les principales meacutethodes analytiques [6] ou sont centreacutes sur la proposition de valeurs de reacutefeacute-rence [15] Dix articles preacutesentent des mises au point analytiques pour le dosage de meacutetabolites de plusieurs pesticides Huit traitent

de modeacutelisation et plus particu-liegraverement de cineacutetique drsquoexcreacutetion de divers meacutetabolites notamment ceux du captan [16 17] du chlorpy-rifos [18 19] ou de la permeacutethrine [20] Six eacutetudes eacutevaluent les expo-sitions en population geacuteneacuterale et 21 en milieu de travail Parmi ces 21 la plupart porte sur les orga-nophosphoreacutes parmi lesquelles certaines eacutetudient la geacutenotoxiciteacute [8 21] ou proposent de nouveaux candidats biomarqueurs comme la becircta-glucuronidase plasma-tique [22] Les articles restants srsquoin-teacuteressent agrave plusieurs pesticides dont le paraquat [23] le glypho-sate [24] lrsquoeacutethion [25] le bromure de meacutethyle [26] ou la terbuthyla-zine [27] Un des sujets cleacute de cette theacutematique reste lrsquoexposition cutaneacutee Crsquoest en effet une voie de peacuteneacutetration non neacutegligeable pour les pesticides et la surveillance biologique preacutesente entre autres lrsquoavantage de prendre en compte toutes les voies dans lrsquoeacutevaluation de lrsquoimpreacutegnation Ainsi 15 articles integravegrent cette composante dans leur meacutethodologie Six de ces eacutetudes portent sur lrsquoutilisation de la SBEPC MT pour lrsquoeacutevaluation de lrsquoexposition professionnelle les patchs dermiques reacutevegravelent des ni-veaux eacuteleveacutes chez les applicateurs et techniciens exposeacutes au chlorpy-rifos significativement plus im-portants aux cuisses qursquoaux avant-bras [28] des combinaisons corps entier en coton sont eacutegalement utiliseacutees pour mesurer les doses absorbeacutees drsquoacide 24-dichloro-pheacutenoxyaceacutetique (24-D) et de tri-clopyr les reacutesultats suggegraverent une surestimation (facteur 2-3) de lrsquoex-position par dosimeacutetrie passive pour le 24-D et une sous-estima-tion (facteur 2-4) pour le triclopyr [29] Une autre meacutethode utiliseacutee est la mesure de contamination des gants (inteacuterieur et exteacuterieur)

lors de la fabrication de cypermeacute-thrine [30]Les pesticides repreacutesentent une theacutematique drsquointeacuterecirct croissante depuis ces derniegraveres anneacutees avec une mention particuliegravere pour les nouvelles meacutethodes analytiques les modegraveles toxicocineacutetiques les biomarqueurs de geacutenotoxiciteacute ainsi que lrsquointeacutegration de lrsquoexposi-tion et des dosages cutaneacutes

HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUESUn grand nombre de reacutefeacuterences ressort eacutegalement sur ce thegraveme parmi lesquels 4 articles traitent de geacuteneacuteraliteacutes et 3 sont des revues de litteacuterature sur des thegravemes comme les mesures de polluants organiques dans les phanegraveres ou les adduits aux proteacuteines du benzo[a]pyregravene [31 agrave 33] Neuf pro-posent des mises au point analy-tiques pour le dosage de meacutetabo-lites dans les urines ou les cheveux et 2 traitent de modeacutelisation sur la cineacutetique drsquoexcreacutetion de divers meacutetabolites [34] notamment ceux du pyregravene [35] Sept articles srsquointeacute-ressent aux niveaux drsquoexposition en milieu extraprofessionnel chez lrsquoadulte mais eacutegalement chez lrsquoenfant Douze autres articles eacutetu-dient lrsquoexposition et parfois les ef-fets des HAPs sur des travailleurs agrave diffeacuterents postes travailleurs de lrsquoasphalte [36 37] pompiers [38 39] carrossiers [40] infirmier(e)s [41] employeacutes de cokerie de lrsquoin-dustrie peacutetrochimique [42 agrave 45] de lrsquoindustrie du silicium [46] ou du caoutchouc [47] La deacutetermination de la dose interne est le plus freacute-quemment appreacutecieacutee par la me-sure des meacutetabolites hydroxyleacutes Bouchard et al proposent lrsquoutilisa-tion de nouveaux biomarqueurs les laquopyregravenes dionesraquo pour lrsquoeacuteva-luation de lrsquoexposition aux HAPs [48] une autre eacutequipe a reacutealiseacute

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une eacutetude sur les meacutetabolites di-hydroxyleacutes du naphtalegravene qui ap-paraissent comme plus sensibles que le dosage des naphtols [49] Les HAPs repreacutesentent un sujet classique mais toujours drsquoactua-liteacute avec notamment le deacutevelop-pement de nouvelles meacutethodes de quantification le plus souvent par chromatographie en phase gazeuse coupleacutee agrave la spectromeacute-trie de masse (GC-MS) permet-tant le dosage simultaneacute de plu-sieurs meacutetabolites hydroxyleacutes et drsquoHAPs dans les urines et les cheveux Les effets geacutenotoxiques et les dommages agrave lrsquoacide deacute-soxyribonucleacuteique (ADN) ont eacuteteacute eacutevalueacutes par les dosages urinaires de 8-hydroxydeoxyguanosine (8 OHdGuo) 8-hydroxyguanosine (8 OHGuo) ou 8-oxo-78-dihydro-2-deoxyguanosine (8 oxodGuo)

VARIABILITEacute BIOLOGIQUEEn faisant une recherche avec le mot cleacute laquo variabiliteacute biologique raquo 38 articles sont identifieacutes mais seuls 16 sont retenus comme per-tinents sur ce thegraveme Ceci srsquoex-plique par le fait que ce terme est utiliseacute pour caracteacuteriser des facteurs confondants ou des habi-tudes de vie comme la consom-mation de tabac ou drsquoalcool lors de lrsquoindexation Les 16 articles rete-nus concernent principalement des eacutetudes sur des travailleurs ou des modegraveles valideacutes sur le terrain ou sur des volontaires Dix drsquoentre eux sont en rapport avec des fac-teurs tels que lrsquoacircge le genre le polymorphisme geacuteneacutetique ou la ventilation pulmonaire Quatre srsquointeacuteressent agrave la quantification de la variabiliteacute toxicocineacutetique in-tra- et inter-individuelle [50 agrave 53] et deux articles comparent les va-riabiliteacutes biologique et environne-mentale [54 55] Il est ainsi consta-teacute que la variabiliteacute nrsquoest pas plus

importante en surveillance bio-logique qursquoen surveillance envi-ronnementale excepteacute pour les substances ayant une demi-vie courte Les indicateurs biologiques drsquoexposition reflegravetent eacutegalement les variations inter-individuelles Neacuteanmoins la surveillance envi-ronnementale est souvent la seule approche disponible pour leacutevalua-tion de la conformiteacute aux normes existantes Au total il est agrave noter que de plus en plus drsquoeacutetudes srsquointeacute-ressent agrave la variabiliteacute biologique via des modegraveles toxicocineacutetiques

BENZEgraveNEConcernant les articles publieacutes sur le benzegravene 5 portent sur des aspects analytiques 4 sur le deacuteve-loppementvalidation de modegraveles toxicocineacutetiques 7 sur des sujets divers et 20 sur lrsquoeacutetude de la rela-tion existant entre lrsquoexposition au benzegravene et la concentration de diffeacuterents bio-indicateurs drsquoexpo-sition ou les effets sur la santeacute Cinq de ces eacutetudes ont compareacute la sensibiliteacute et la speacutecificiteacute de diffeacute-rents biomarqueurs dans le cadre de faibles expositions au benzegravene Parmi les bio-indicateurs consi-deacutereacutes seuls le benzegravene et lrsquoacide S-pheacutenylmercapturique (SPMA) urinaires preacutesentent les critegraveres requis pour la SBEPC MT agrave de faibles niveaux drsquoexpositions au benzegravene [56 agrave 60] Certaines pu-blications comparent eacutegalement les niveaux urinaires et sanguins [56 60 agrave 63] Une eacutetude a mis en eacutevidence une correacutelation neacutega-tive entre les dommages agrave lADN et le SPMA urinaire une explica-tion possible de ce reacutesultat serait que les travailleurs preacutesentant des reacuteserves de glutathion ou une activiteacute de la glutathion-S-trans-feacuterase plus faibles produiraient moins drsquoacides mercapturiques [10] Quatre eacutetudes mettent en

eacutevidence un lien entre lrsquoexposition au benzegravene et des effets geacuteno-toxiques [9 61 64 65] Les popu-lations de travailleurs principale-ment viseacutees dans ces diffeacuterentes eacutetudes sont des policiers et des agents de circulation des pom-pistesciternistes et des travail-leurs de la peacutetrochimie

DOSAGE CUTANEacuteS ET FROTTIS DE SURFACESur ce thegraveme deux revues de la lit-teacuterature sur les pesticides une mise au point analytique pour le dosage drsquoantineacuteoplasiques et une modeacuteli-sation sur un fongicide le captan [16] ont eacuteteacute recenseacutees Lrsquoobjectif de la majoriteacute des articles autour de ce mot cleacute est drsquoeacutevaluer la coheacuterence entre les reacutesultats des mesures drsquoexpositions cutaneacutees avec les concentrations retrouveacutees dans le sang etou lrsquourine Neuf drsquoentre eux srsquointeacuteressent aux expositions des personnels de santeacute (infirmiegraveres pharmaciens) agrave des antineacuteopla-siques principalement repreacutesenteacutes par le cyclophosphamide [66 agrave 72] ou agrave des employeacutes de lrsquoindustrie pharmaceutique impliqueacutes dans la synthegravese drsquoanalgeacutesiques opioiumldes (fentanyl) [73] Trois eacutetudes portent sur des pesticides folpet et captan (identifiant des biomarqueurs po-tentiels pour ces substances) [74] chlopyrifos [28] et cypermeacutethrine [30] Enfin 5 concernent diffeacuterents domaines de lrsquoindustrie exposi-tion agrave la 44rsquo-meacutethylegravene bis (2-chlo-roaniline) (MBOCA) [75 76] au beacuteryllium [77] agrave lrsquoacrylamide [78] ou encore lrsquoexposition de pompiers aux HAPs [38] La voie cutaneacutee reste une voie drsquoex-position importante et ce malgreacute les mesures de protection recom-mandeacutees Cette analyse confirme quune surveillance biomeacutetrolo-gique des salarieacutes exposeacutes par voie cutaneacutee agrave des agents chimiques

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comme les pesticides ou antineacuteo-plasiques est approprieacutee

AIR EXPIREacuteParmi les articles sur lrsquoair expireacute quatre concernent la mesure de composeacutes organiques volatils dont le benzegravene et le styregravene [79 agrave 82] Les autres articles portent princi-palement sur la mesure de meacutetaux ou de biomarqueurs drsquoeffet pul-monaire dans les condensats drsquoair expireacute [83 agrave 90] La mesure des condensats drsquoair expireacute semble une voie prometteuse pour la surveil-lance de lrsquoexposition ou des effets pulmonaires associeacutes agrave lexposition aux meacutetaux

MANGANEgraveSEUn inteacuterecirct particulier a eacuteteacute porteacute aux articles en rapport avec le manganegravese (Mn) parmi lesquels une mise au point analytique et un article rapportant les reacutesultats drsquoun controcircle qualiteacute Cinq articles portent sur des niveaux drsquoexposi-tion environnementale certains auteurs proposant des valeurs de reacutefeacuterence pour la mesure du Mn dans le sang le seacuterum ou lrsquourine [91 92] Cinq articles rapportent des niveaux drsquoexposition en mi-lieu de travail et trois ciblent plu-sieurs meacutetaux chez les teinturiers [93] dans lrsquoindustrie des deacutechets [94] ainsi que dans lrsquoindustrie des meacutetaux [95] Dans ce dernier cas le dosage du Mn dans les phanegraveres et la salive serait un compleacutement ou une alternative inteacuteressante aux preacutelegravevements urinaires ou san-guins Deux autres articles srsquointeacute-ressent plus speacutecifiquement au manganegravese dans des populations de soudeurs [96 97] Le dosage du Mn dans le plasma semble ecirctre un biomarqueur prometteur refleacute-tant lrsquoexposition des soudeurs agrave partir drsquoun certain seuil drsquoexposi-tion atmospheacuterique Il a eacuteteacute mon-

treacute dans une eacutetude pilote une grande sensibiliteacute et speacutecificiteacute pour des valeurs de Mn plasma-tique de 2 microgL-1 chez des soudeurs exposeacutes agrave plus de 20 microgm-3 mon-trant la pertinence de lintention de changement de la teneur limite moyenne pondeacutereacutee en fonction du temps (TLV-TWA) de 20 microgm-3 de la Confeacuterence ameacutericaine des hy-gieacutenistes industriels (ACGIH) pour le Mn respirable [96]

SPECTROMEacuteTRIE DE MASSEEn raison de sa grande speacutecificiteacute la spectromeacutetrie de masse (MS) repreacutesente une technique de choix pour la deacutetection des xeacutenobio-tiques dans les fluides biologiques Pour la peacuteriode couverte par cette veille 136 articles portant sur lrsquouti-lisation ou le deacuteveloppement de meacutethodes utilisant la MS ont eacuteteacute publieacutes Soixante-six articles concernent la GC-MS dont 21 portent speacutecifique-ment sur des mises au point ana-lytiques Les principales cateacutegories de substances analyseacutees par cette technique sont les composeacutes vola-tils organiques (COVs) et les sol-vants (16 articles) les pesticides (11) et les HAPs (10)Un total de 48 articles utilisant la chromatographie liquide cou-pleacutee agrave la MS a eacuteteacute publieacute dix-sept drsquoentre eux portent sur des deacuteve-loppements analytiques Les prin-cipales cateacutegories de substances analyseacutees par cette technique sont les solvants (11) les cytostatiques (ou meacutedicaments cytotoxiques) (7) et les pesticides (5) Un total de 22 articles dont 4 portent sur des deacuteveloppements analytiques concerne lrsquoutilisation de la technique spectromeacutetrie de masse agrave plasma induit par haute freacutequence (ICP-MS) pour la deacuteter-mination des meacutetaux neuf drsquoentre eux portent speacutecifiquement sur

la deacutetermination simultaneacutee de plusieurs meacutetaux et 4 meacutethodes portent sur le dosage de lrsquouranium

CONCLUSIONCette veille bibliographique mise en place depuis 2005 teacutemoigne de lrsquointeacuterecirct grandissant pour la SBEPC MT par le nombre drsquoarticles de la litteacuterature qursquoelle permet de pas-ser en revue reacuteguliegraverementLa pluridisciplinariteacute de lrsquoeacutequipe de lecture et drsquoanalyse (meacutedecins toxicologues et chimistes speacutecia-liseacutes en santeacute au travail) permet de reacuteunir des compeacutetences com-pleacutementaires afin de confronter les diffeacuterents avis sur un mecircme article et drsquoenrichir les eacutechanges et la reacuteflexion sur des concepts plus geacuteneacuteraux Ce premier bilan srsquointeacuteressant aux anneacutees 2009 agrave 2012 fait ressortir 435 reacutefeacuterences reacuteparties eacutequitable-ment par anneacutee Ainsi sont identi-fieacutes plusieurs thegravemes drsquointeacuterecirct ou drsquoactualiteacute comme les pesticides les hydrocarbures aromatiques le benzegravene le manganegravese la varia-biliteacute biologique les preacutelegravevements cutaneacutes et frottis de surfaces les dosages dans lrsquoair expireacute ou encore la spectromeacutetrie de masse qui ont fait lrsquoobjet drsquoune analyse deacutetailleacutee dans cet article La reacutealisation de ce bilan a eacutega-lement permis de mettre en eacutevi-dence des lacunes au niveau de lrsquoindexation ainsi que les limites de lrsquooutil utiliseacute avec notamment des difficulteacutes dans lrsquointerroga-tion de la base de donneacutee pour les recherches croiseacutees avec plusieurs mots cleacutes Il nrsquoest en effet pas pos-sible de hieacuterarchiser les mots cleacutes en mots cleacutes principaux et secon-daires ce qui rend le repeacuterage des articles assez fastidieux Le travail drsquoindexation demande eacutegalement

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une grande rigueur du fait de cette absence de hieacuterarchisation ainsi il est important de ne manquer aucun sous-groupe de mots cleacutes si lrsquoon veut ecirctre suffisamment systeacute-matique Ce fait eacutetait notamment remarquable pour lrsquoindexation des substances chimiques et des meacute-thodes analytiques Ainsi afin drsquoameacuteliorer la meacutethodo-logie et de faciliter les recherches lors de futurs bilans ont eacuteteacute creacuteeacutes 2 outils pour permettre une indexa-tion future plus systeacutematique des substances chimiques ainsi

POINTS Agrave RETENIR

Quatre cent trente-cinq articles ont eacuteteacute retenus pour la peacuteriode allant de janvier 2009 agrave deacutecembre 2012 sur le thegraveme de la surveillance biologique de lrsquoexposition aux produits chimiques en milieu de travail (SBEPC MT)

Plusieurs theacutematiques ou axes de recherches ont eacuteteacute freacutequemment discuteacutes depuis 4 ans pesticides hydrocarbures aromatiques benzegravene manganegravese variabiliteacute biologique dosages cutaneacutes et frottis de surfaces dosages dans lrsquoair expireacute spectromeacutetrie de masse

La SBEPC MT est une theacutematique eacutevolutive et croissante avec notamment lrsquoapparition de nouvelles meacutethodes analytiques de biomarqueurs de geacutenotoxiciteacute ou de voies prometteuses comme la mesure des condensats drsquoair expireacute

Ce premier bilan a permis de mettre en eacutevidence certaines lacunes au niveau de lrsquoindexation ainsi que des limites inheacuterentes agrave lrsquooutil utiliseacute Des propositions sont faites afin drsquoameacuteliorer la meacutethodologie et de faciliter les recherches

La veille sur la SBEPC MT est indispensable pour assurer une assistance aux acteurs de santeacute au travail dans le cadre de leurs missions respectives

que des techniques analytiquesmeacutethodes de deacutetection Pour les substances chimiques il srsquoagit drsquoun tableau ougrave chaque substance est classeacutee par ordre alphabeacutetique et ougrave lrsquoon peut lire sur la mecircme ligne le numeacutero CAS srsquoil srsquoagit drsquoune substance organique ou inorganique la grande famille ou regroupement auquel elle appar-tient (hydrocarbures aromatiques pesticideshellip) la famille chimique (amine organophosphoreacute ceacute-tone) ainsi que les meacutetabolites potentiellement associeacutes et leurs

numeacuteros CAS srsquoils existent Pour les techniques analytiques il srsquoagit drsquoun tableau agrave trois colonnes avec les meacutethodes drsquoanalyse (Spec-tromeacutetrie absorption atomique [AAS] chromatographie en phase gazeuse [GC]hellip) les meacutethodes de deacutetection (deacutetection en fluores-cence [FD] deacutetecteur agrave ionisation de flamme [FID]hellip) et les eacuteventuels preacutetraitements et injections asso-cieacutes (injection en espace de tecircte [HS] micro extraction en phase solide [SPME]hellip)

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Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

hydrocarbons - evaluating the effectiveness of better skin protection Scand J Work Environ Health 2009 35 (3) 212-2142| ROSSELLA F CAMPO L PAVANELLO S KAPKA L ET AL - Urinary polycyclic aromatic hydrocarbons and monohydroxy metabolites as biomarkers of exposure in coke oven workers Occup Environ Med 2009 66 (8) 509-1643 | MARCZYNSKI B PESCH B WILHELM M ROSSBACH B ET AL - Occupational exposure to polycyclic aromatic hydrocarbons and DNA damage by industry a nationwide study in Germany Arch Toxicol 2009 83 (10) 947-5744 | HOPF NB KIRKELEIT J KRAMER SL MOEN B ET AL - Urinary 1-hydroxypyrene levels in offshore workers Int Arch Occup Environ Health 2010 83 (1) 55-5945 | WEISS T KOCH H KAEFFERLEIN H HENRY J ET AL - Biological monitoring of aromatic amines benzene and benzo(a)pyrene in workers of a modern European coke oven plant Epidemiology 2011 22 (1 Suppl) S23546 | MARIE C RAVANAT JL BADOUARD C MARQUES M ET AL - Urinary levels of oxidative DNA and RNA damage among workers exposed to polycyclic aromatic hydrocarbons in silicon production comparison with 1-hydroxypyrene Environ Mol Mutagen 2009 50 (2) 88-9547 | TALASKA G GAULTNEY B PETERS S SUCCOP P ET AL - 2-Naphthol levels and genotoxicity in rubber workers Toxicol Lett 2012 213 (1) 45-4848 | BOUCHARD M NORMANDIN L GAGNON F VIAU C ET AL -

Repeated measures of validated and novel biomarkers of exposure to polycyclic aromatic hydrocarbons in individuals living near an aluminum plant in Quebec Canada J Toxicol Environ Health A 2009 72 (23) 1534-4949 | KLOTZ K SCHINDLER BK ANGERER J - 12-Dihydroxynaphthalene as biomarker for a naphthalene exposure in humans Int J Hyg Environ Health 2011 214 (2) 110-1450 | MARTIN A BOIS FY PIERRE F WILD P - Occupational exposure to cobalt a population toxicokinetic modeling approach validated by field results challenges the biological exposure index for urinary cobalt J Occup Environ Hyg 2010 7 (1) 54-6251 | BERTHET A DE BATZ A TARDIF R CHAREST-TARDIF G ET AL - Impact of biological and environmental variabilities on biological monitoring--an approach using toxicokinetic models J Occup Environ Hyg 2010 7 (3) 177-8452 | SPAAN S FRANSMAN W WARREN N COTTON R ET AL - Variability of biomarkers in volunteer studies the biological component Toxicol Lett 2010 198 (2) 144-5153 | HARRIS SA VILLENEUVE PJ CRAWLEY CD MAYS JE ET AL - National study of exposure to pesticides among professional applicators an investigation based on urinary biomarkers J Agric Food Chem 2010 58 (18) 10253-6154 | FUSTINONI S MANINI P CAMPO L DE PALMA G ET AL - Assessing variability and comparing short-term

biomarkers of styrene exposure using a repeated measurements approach Toxicol Lett 2010 192 (1) 40-4455 | TRUCHON G TARDIF R CHAREST-TARDIF G DE BATZ A ET AL - Evaluation of occupational exposure comparison of biological and environmental variabilities using physiologically based toxicokinetic modeling Int Arch Occup Environ Health 2013 86 (2) 157-6556 | HOET P DE SMEDT E FERRARI M IMBRIANI M ET AL - Evaluation of urinary biomarkers of exposure to benzene correlation with blood benzene and influence of confounding factors Int Arch Occup Environ Health 2009 82 (8) 985-9557 | LOVREGLIO P BARBIERI A CARRIERI M SABATINI L ET AL - Validity of new biomarkers of internal dose for use in the biological monitoring of occupational and environmental exposure to low concentrations of benzene and toluene Int Arch Occup Environ Health 2010 83 (3) 341-5658 | CARRIERI M TRANFO G PIGINI D PACI E ET AL - Correlation between environmental and biological monitoring of exposure to benzene in petrochemical industry operators Toxicol Lett 2010 192 (1) 17-2159 | LOVREGLIO P CARRIERI M BARBIERI A SABATINI L ET AL - Applicability of urinary benzene to biological monitoring of occupational and environmental exposure to very low benzene concentrations G Ital Med Lav Ergon 2011 33 (1) 41-46

60 | HOPF NB KIRKELEIT J BRAringTVEIT M SUCCOP P ET AL - Evaluation of exposure biomarkers in offshore workers exposed to low benzene and toluene concentrations Int Arch Occup Environ Health 2012 85 (3) 261-7161 | ARAYASIRI M MAHIDOL C NAVASUMRIT P AUTRUP H ET AL - Biomonitoring of benzene and 13-butadiene exposure and early biological effects in traffic policemen Sci Total Environ 2010 408 (20) 4855-6262| CIARROCCA M TOMEI F CACIARI T CAPOZZELLA A ET AL - Environmental and biological monitoring of benzene in traffic policemen police drivers and rural outdoor male workers J Environ Monit 2012 14 (6) 1542-5063 | CIARROCCA M TOMEI G FIASCHETTI M CACIARI T ET AL - Assessment of occupational exposure to benzene toluene and xylenes in urban and rural female workers Chemosphere 2012 87 (7) 813-1964 | GADHIA PK THUMBAR RP KEVADIYA B - Cytome assay of buccal epithelium for bio-monitoring genotoxic assessment of benzene exposure among petrol pump attendants Int J Hum Gen 2010 10 (4) 239-4565 | SEOW WJ PESATORI AC DIMONT E FARMER PB ET AL - Urinary benzene biomarkers and DNA methylation in Bulgarian petrochemical workers study findings and comparison of linear and beta regression models PLoS One 2012 7 (12) e5047166| YOSHIDA J TEI G MOCHIZUKI C MASU Y ET AL - Use of a closed system

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 59

device to reduce occupational contamination and exposure to antineoplastic drugs in the hospital work environment Ann Occup Hyg 2009 53 (2) 153-6067| SUGIURA S ASANO M KINOSHITA K TANIMURA M ET AL- Risks to health professionals from hazardous drugs in Japan a pilot study of environmental and biological monitoring of occupational exposure to cyclophosphamide J Oncol Pharm Pract 2011 17 (1) 14-1968 | SUGIURA S NAKANISHI H ASANO M HASHIDA T ET AL - Multicenter study for environmental and biological monitoring of occupational exposure to cyclophosphamide in Japan J Oncol Pharm Pract 2011 17 (1) 20-2869 | SOTTANI C PORRO B COMELLI M IMBRIANI M ET AL - An analysis to study trends in occupational exposure to antineoplastic drugs among health care workers J Chromatogr B Analyt Technol Biomed Life Sci 2010 878 (27) 2593-60570 | TURCI R MINOIA C SOTTANI C COGHI R ET AL - Occupational exposure to antineoplastic drugs in seven Italian hospitals the effect of quality assurance and adherence to guidelines J Oncol Pharm Pract 2011 17 (4) 320-3271 | MORETTI M BONFIGLIOLI R FERETTI D PAVANELLO S ET AL - A study protocol for the evaluation of occupational mutagenic carcinogenic risks in subjects exposed to antineoplastic drugs a multicentric project BMC Public Health 2011 11 19572 | SOTTANI C PORRO B IMBRIANI M MINOIA C - Occupational exposure to antineoplastic drugs in four Italian health care settings Toxicol Lett 2012 213 (1) 107-1573| VAN NIMMEN NF POELS KL SEVERI MJ GODDERIS L ET AL - Selecting an appropriate biomonitoring strategy to evaluate dermal exposure to

opioid narcotic analgesics in pharmaceutical production workers Occup Environ Med 2009 67 (7) 464-7074 | BERTHET A BOUCHARD M VERNEZ D - Toxicokinetics of captan and folpet biomarkers in dermally exposed volunteers J Appl Toxicol 2012 32 (3) 202-0975 | COCKER J CAIN JR BALDWIN P MCNALLY K ET AL - A survey of occupational exposure to 44-methylene-bis(2-chloroaniline) (MbOCA) in the UK Ann Occup Hyg 2009 53 (5) 499-50776 | KEEN C COLDWELL M MCNALLY K BALDWIN P ET AL - A follow-up study of occupational exposure to 44-methylene-bis(2-chloroaniline) (MbOCA) and isocyanates in polyurethane manufacture in the UK Toxicol Lett 2012 213 (1) 3-877 | THIN G MATRAT M DUCHEacute JC LAUZIER F ET AL - Suivi meacutedical de salarieacutes exposeacutes au beacuteryllium Arch Mal Prof Environ 2009 70 (4) 395-40478 | MOORMAN WJ REUTMAN SS SHAW PB BLADE LM ET AL - Occupational exposure to acrylamide in closed system production plants air levels and biomonitoring J Toxicol Environ Health A 2012 75 (2) 100-1179 | TRUCHON G BROCHU M TARDIF R - Effect of physical exertion on the biological monitoring of exposure to various solvents following exposure by inhalation in human volunteers III Styrene J Occup Environ Hyg 2009 6 (8) 460-6780 | MENEZES HC AMORIM LC CARDEAL ZL - Sampling of benzene in environmental and exhaled air by solid-phase microextraction and analysis by gas chromatography-mass spectrometry Anal Bioanal Chem 2009 395 (8) 2583-8981 | CARO J GALLEGO M - Environmental and biological monitoring of volatile organic compounds in the workplace Chemosphere 2009 77 (3) 426-3382 | VERNER MA MCDOUGALL R JOHANSON G - Using population

physiologically based pharmacokinetic modeling to determine optimal sampling times and to interpret biological exposure markers The example of occupational exposure to styrene Toxicol Lett 2012 213 (2) 299-30483 | BRODING HC MICHALKE B GOumlEN T DREXLER H - Comparison between exhaled breath condensate analysis as a marker for cobalt and tungsten exposure and biomonitoring in workers of a hard metal alloy processing plant Int Arch Occup Environ Health 2009 82 (5) 565-7384 | GOLDONI M CAGLIERI A DE PALMA G ACAMPA O ET AL - Chromium in exhaled breath condensate (EBC) erythrocytes plasma and urine in the biomonitoring of chrome-plating workers exposed to soluble Cr(VI) J Environ Monit 2010 12 (2) 442-4785 | CORRADI M GERGELOVA P MUTTI A - Use of exhaled breath condensate to investigate occupational lung diseases Curr Opin Allergy Clin Immunol2010 10 (2) 93-9886 | GUBE M EBEL J BRAND P GOumlEN T ET AL - Biological effect markers in exhaled breath condensate and biomonitoring in welders impact of smoking and protection equipment Int Arch Occup Environ Health 2010 83 (7) 803-1187 | BRAND P GUBE M GERARDS K BERTRAM J ET AL - Internal exposure effect monitoring and lung function in welders after acute short-term exposure to welding fumes from different welding processes J Occup Environ Med 2010 52 (9) 887-9288 | BERGAMASCHI E - Human biomonitoring of engineered nanoparticles an appraisal of critical issues and potential biomarkers J Nanomater 2012 2012 1-1289 | PINHEIRO T BARREIROS MA ALVES LC FELIX PM ET AL - Particulate matter in exhaled breath condensate A promising indicator of environmental conditions Nucl Instrum

Methods Phys Res B 2011 269 (20) 2404-0890 | MUTTI A - Basi e prospettive del monitoraggio biologico dallanalisi di singoli composti nel sangue o nelle urine alla caratterizzazione dellesposoma nellaria esalata G Ital Med Lav Ergon 2011 33 (3) 273-7591| BOCCA B MATTEI D PINO A ALIMONTI A - Italian network for human biomonitoring of metals preliminary results from two regions Ann Ist Super Sanita 2010 46 (3) 259-6592 | TUAKUILA J LISON D LANTIN AC MBUYI F ET AL - Worrying exposure to trace elements in the population of Kinshasa Democratic Republic of Congo (DRC) Int Arch Occup Environ Health 2012 85 (8) 927-3993 | BATOOL AI REHMAN FU NAVEED NH SHAHEEN A ET AL - Hairs as biomonitors of hazardous metals present in a work environment Afr J Biotechnol 2011 10 (18) 3602-0794 | MARI M SCHUHMACHER M DOMINGO JL - Levels of metals and organic substances in workers at a hazardous waste incinerator a follow-up study Int Arch Occup Environ Health 2009 82 (4) 519-2895 | GIL F HERNAacuteNDEZ AF MAacuteRQUEZ C FEMIA P ET AL- Biomonitorization of cadmium chromium manganese nickel and lead in whole blood urine axillary hair and saliva in an occupationally exposed population Sci Total Environ 2011 409 (6) 1172-8096 | HOET P VANMARCKE E GEENS T DEUMER G ET AL - Manganese in plasma A promising biomarker of exposure to Mn in welders A pilot study Toxicol Lett 2012 213 (1) 69-7497 | PESCH B WEISS T KENDZIA B HENRY J ET AL - Levels and predictors of airborne and internal exposure to manganese and iron among welders J Expo Sci Environ Epidemiol 2012 22 (3) 291-98

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201460

VU DU TERRAIN

ANNEXE 1

Type darticle Nb total 2012 2011 2010 2009Article original 303 117 69 66 51Revue geacuteneacuterale 46 9 12 15 10

Communication 13 5 6 2 0Acte 7 2 3 1 1Lettre 5 3 1 0 1Revue systeacutematique 3 2 0 0 1Eacuteditorial 4 4 0 0 0Chapitre de livre 2 1 0 1 0Meacuteta-analyse 1 0 0 0 1Commentaire 1 0 1 0 0Non classeacutes 50 0 0 23 27Total 435 143 92 108 92

Type de population Nb total 2012 2011 2010 2009Travailleurs 223 61 50 62 50Population geacuteneacuterale 121 56 25 23 17Volontaires 19 10 3 4 2Animaux 15 7 1 4 3Eacutetude de cas 7 1 2 3 1Eacutetude in vivo sur cellules 1 1 0 0 0Total 386 136 81 96 73

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Nombre drsquoarticles en fonction des principaux groupes de mots cleacutes

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 61

Familles chimiques Nb total 2012 2011 2010 2009Meacutetaux 97 33 24 25 15Pesticides 67 23 14 19 11Hydrocarbures aromatiques 50 19 8 14 9HAPs 43 11 8 8 16Solvants 34 9 5 14 6Cytostatiques 15 5 4 5 1Phtalates 15 11 3 1 0Isocyanates 11 3 3 2 3Pheacutenolspheacutenols et deacuteriveacutes 10 3 1 2 4Hydrocarbures aliphatiques 9 3 2 1 3Hydrocarbures aromatiques halogeacuteneacutes 7 4 1 0 2Hydrocarbures aliphatiques halogeacuteneacutes 6 1 3 2 0HAPs halogeacuteneacutes 8 4 2 1 1Amines aromatiques 8 1 3 4 0

Amides 6 2 1 3 0Acrylamide 6 3 0 3 0Dioxines 6 5 1 0 0Glycols et deacuteriveacutes 4 1 1 1 1Acides 4 2 0 1 1Brome et deacuteriveacutes 4 1 0 2 1Azote et deacuteriveacutes 3 0 1 1 1Composeacutes perfluoreacutes 3 3 0 0 0Furanes 2 2 0 0 0Aldeacutehydes 2 1 0 0 1Mycotoxines 2 0 1 1 0Alcools 1 1 0 0 0Opioiumldes 1 0 0 0 1Oxygegravene et deacuteriveacutes 1 1 0 0 0Phosphore et deacuteriveacutes 2 1 0 1 0Total 427 153 86 111 77

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201462

VU DU TERRAIN

Milieu biologique analyseacute Nb total 2012 2011 2010 2009Urine 273 81 65 67 60Sang 152 60 31 33 28Phanegraveres 19 6 5 6 2Air expireacute 10 3 1 1 5Condensat dair expireacute 8 2 2 4 0Salive 4 3 0 0 1Muqueuse buccale 3 1 0 1 1Lait 3 1 1 0 1Selles 3 2 0 1 0Tissu 1 0 1 0 0Sperme 2 1 1 0 0Expectoration 2 0 2 0 0Liquide broncho-alveacuteolaire 1 0 1 0 0Total 481 160 110 113 98

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Voie dabsorption Nb total 2012 2011 2010 2009Respiratoire 119 33 27 35 24Cutaneacutee 52 14 12 15 11Orale 37 14 8 12 3Exposition Multiple 16 4 5 4 3Total 224 65 52 66 41

Type de biomarqueur (BM)

Nb total 2012 2011 2010 2009

BM dexposition 304 134 80 64 26BM deffet 63 16 19 19 9

BM de susceptibiliteacute 8 1 4 2 1Total 375 151 103 85 36

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 63

Secteur dactiviteacute Nb total 2012 2011 2010 2009Agriculture 38 11 10 9 8Industrie chimiquepharmaceutique 21 8 2 3 8Personnel soignant 13 4 4 4 1Industrie peacutetrochimique 13 7 1 4 1Industrie des meacutetaux 11 1 4 2 4Industrie des plastiques 11 4 3 2 2Industrie automobile 10 3 2 2 3Fonderie 5 0 2 3 0Industrie des deacutechets 6 2 1 1 2Industrie miniegravere 4 0 0 2 2Armeacutee 4 0 2 1 1Nettoyage agrave sec 3 0 2 1 0Cokerie 3 1 1 1 0Autres 22 1 5 12 7Total 164 42 39 47 39

Meacutetier Nb total 2012 2011 2010 2009Pompiste 10 2 1 3 4Peintre 9 0 4 2 3Soudeur 7 4 0 2 1Infirmier 6 3 1 1 1Policier 6 3 0 3 0Fondeur 5 1 1 2 1Asphalteur 4 0 1 0 2Cultivateur 4 0 0 2 2Pharmacien 4 2 1 0 1Lamineur 3 1 0 0 2Laborantin 2 1 0 1 0Cantonnier 2 2 0 0 0Chromeur 2 0 0 2 0Autres 10 2 3 2 3Total 74 21 12 20 20

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201464

VU DU TERRAIN

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Poste proceacutedeacute Nb total 2012 2011 2010 2009Chromage 0 0 0 0 0Fabrication daccumulateur 1 1 0 0 0Maintenance 4 0 0 3 1Nettoyage agrave sec 3 0 2 1 0Traitement de surface 0 0 0 0 0Usinage 1 0 0 0 1Vulcanisation 0 0 0 0 0Total 9 1 2 4 2

Meacutethodes analytiques Nb total 2012 2011 2010 2009Chromatographie liquide haute performance (HPLC) 89 22 17 28 22Chromatographie gazeuse (GC) 83 14 22 28 19

Plasma induite haute performance (ICP) 25 4 9 8 4Spectromeacutetrie drsquoabsorption atomique (AAS) 25 3 11 7 4Spectromeacutetrie de masse (MS) 140 32 37 43 28Autres 8 1 4 2 1Total 370 76 100 116 78

Organesystegraveme cible Nb total 2012 2011 2010 2009Systegraveme nerveux 14 6 1 3 4Appareil respiratoire 10 3 0 4 3

Appareil reproducteur 8 7 1 0 0Appareil urinaire 8 3 3 2 0Systegraveme endocrinien 5 3 1 0 1Appareil digestif 3 2 1 0 0Systegraveme sanguin 4 2 2 0 0Appareil locomoteur 2 1 1 0 0

Systegraveme immunitaire 2 1 1 0 0Total 56 28 11 9 8

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 65

Principaux usages Nb total 2012 2011 2010 2009Adheacutesifcolle 1 1 0 0 0Anestheacutesique 0 0 0 0 0Bois 4 1 0 2 1Carburant Diesel 6 0 0 4 2Composeacutes organiques volatils 9 5 1 1 2Creacuteosote 0 0 0 0 0Fibre 4 0 3 0 1Fibre de verre 1 0 0 1 0Fumeacutee 10 4 2 2 2Huile 0 0 0 0 0Nanoparticule 1 1 0 0 0Perturbateur endocrinien 1 1 0 0 0Plastique 9 1 6 2 0Poussiegravere 4 0 1 0 3Retardateur de flamme 4 2 1 0 1Solvant 34 9 5 14 6

Mots cleacutes isoleacutes (partie 1) Nb total 2012 2011 2010 2009

Dosage atmospheacuterique 92 22 17 24 29Dose interneexterne 61 21 10 12 18Mise au point analytique 61 15 10 20 16ADME 59 28 13 9 9Tabagisme 57 20 16 17 4Valeur de reacutefeacuterence 53 28 8 14 3Facteur confondant 46 9 9 13 15Eacutevaluation du risque 44 26 1 7 10Pollution environnementale 42 25 10 6 1Relation dose-effet 42 14 6 13 9Variabiliteacute biologique 38 7 6 15 10Contamination 37 9 14 7 7Modeacutelisation 35 20 3 9 3Geacutenotoxiciteacute 32 12 6 7 7

Adduits 26 9 4 9 4Exposition multiple 16 4 5 4 3Adduits-Heacutemoglobine 12 4 2 5 1Adduits-ADN 6 2 1 2 1Adduits-albumine 5 2 2 1 0 (partie 2 du tableau

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(absorption distribution meacutetabolisme eacutelimination)

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201466

VU DU TERRAIN

Mots cleacutes isoleacutes (partie 2) Nb total 2012 2011 2010 2009

Adduits-proteacuteine 4 0 1 2 1Genre 21 11 9 1 0Pollution atmospheacuterique 19 6 2 6 5Surveillance meacutedicale 17 9 1 2 5Preacutevention 16 2 4 5 5Frottis de surface 15 3 6 3 3Dosage cutaneacute 14 4 4 2 4Eacutechantillonnage 13 3 1 7 2Controcircle de qualiteacute 12 3 2 6 1Canceacuterogeacuteniciteacute 11 6 2 1 2Test des comegravetes 11 4 5 1 1Polymorphisme geacuteneacutetique 11 4 3 2 2Acircge 9 7 2 0 0Speacuteciation 8 6 0 1 1Eacutepideacutemiologie 7 6 0 1 0Acides mercapturiques 7 1 1 5 0Test des micronoyaux 6 3 1 1 1Eacutequivalent biomonitoring (BE) 3 3 0 0 0Test de transformation lymphocytaire 3 0 1 0 2Conservation 2 1 0 1 0Eacutethique 2 1 0 1 0Stabiliteacute 2 1 0 0 1Drogue illeacutegale 1 1 0 0 0Interfeacuterence analytique 1 0 1 0 0Interfeacuterence cineacutetique 1 1 0 0 0Interfeacuterence deffet 1 0 0 1 0Matrice emploi-exposition 1 0 0 0 1Meacutethodologie 1 1 0 0 0Rayonnement ionisant 1 0 0 1 0Reacuteglementation 1 1 0 0 0Variabiliteacute geacuteneacutetique 1 0 0 1 0Proteacuteomique 0 0 0 0 0

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JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 67

ANNEXE 2Nombre drsquoarticles en fonction des principales familles chimiques

Meacutetaux Nb total 2012 2011 2010 2009

Cadmium 33 11 10 9 3Plomb 32 8 13 7 4Chrome 21 4 7 8 2Arsenic 20 6 4 7 3Nickel 17 4 4 6 3Manganegravese 17 4 7 3 3Mercure 15 5 4 5 1Cobalt 11 2 1 5 3Uranium 8 0 3 3 2Aluminium 8 2 0 2 4Cuivre 6 1 2 1 2Zinc 6 1 4 1 0Indium 6 3 1 2 0Vanadium 6 1 1 2 2Or 5 0 0 4 1Tungstegravene 5 0 1 2 2Beacuteryllium 4 0 1 1 2Fer 4 1 1 2 0Antimoine 3 1 0 1 1Molybdegravene 3 1 1 1 0Platine 3 1 1 1 0Seacuteleacutenium 3 1 1 0 1Baryum 3 1 0 1 1Bore 3 2 1 0 0Eacutetain 2 0 0 1 1Eacutethyl meacutethylmercure 2 2 0 0 0Thallium 2 1 0 1 0Samarium 1 1 0 0 0Palladium 1 0 0 1 0Rhodium 1 0 0 1 0Iridium 1 0 0 1 0Titane 1 0 1 0 0Chlore 0 0 0 0 0Total 253 64 69 79 41

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201468

VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

Pesticides Nb total 2012 2011 2010 2009Organophosphoreacutes 26 8 5 10 3Organochloreacutes 10 6 2 2 0Pyreacutethrinoiumldes 9 2 4 2 1CarbamatesDithiocarbamates 4 0 1 3 0Autres 18 7 2 3 6 Total 67 23 14 20 10

Solvants Nb total 2012 2011 2010 2009Benzegravene 38 14 6 10 8Toluegravene 25 9 5 3 8Styregravene 19 6 2 5 6Xylegravene 12 5 2 3 2Hexane 7 2 2 0 3Perchloroeacutethylegravene 6 3 2 1 0Trichloroeacutethylegravene 5 2 1 1 1Aceacutetone 4 2 1 0 1Eacutethers de glycols 4 1 1 1 1111-Trichloroeacutethane 3 1 1 1 0Dimeacutethylformamide 2 1 0 0 1Meacutethanol 1 1 0 0 0Eacutethanol 1 0 1 0 0Dichloromeacutethane 1 0 1 0 0Total 128 47 25 25 31

69JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AUTEURS B Guidez JM Bellec F Deacutesert C Monclus B Puygrenier-Auroy meacutedecins du Travail Air France Industries

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil drsquoanalyse des plannings horaires

TF 219VU DU TERRAIN

Dans le cadre drsquoun projet drsquoentreprise un eacutetablissement industriel du secteur aeacuteronautique a souhaiteacute revoir lrsquoensemble des plannings horaires en usage dans ses entiteacutes Les meacutedecins du travail ont saisi lrsquoopportuniteacute de ce changement pour proposer agrave la direction et aux partenaires sociaux lrsquointeacutegration de critegraveres meacutedicaux degraves lrsquoeacutelaboration des nouveaux plannings horaires Ils ont proposeacute une deacutemarche construite en plusieurs eacutetapes et eacutelaboreacute un outil simple permettant de deacuteterminer un score de conformiteacute aux recommandations meacutedicales Cet outil srsquoest aveacutereacute facile drsquoutilisation permettant de donner un avis meacutedical et technique argumenteacute comparatif homogegravene visant la protection de la santeacute des salarieacutes et a eacuteteacute tregraves bien accepteacute par la direction et les instances repreacutesentatives du personnel (CHSCT CE)

MOTS CLEacuteS Horaire de travail travail posteacute travail de nuit organisation du travail horaire atypique

en reacutesumeacute

Le travail en horaires deacutecaleacutes est agrave lrsquoorigine de risques sur la santeacute qui sont maintenant bien eacutetudieacutes et bien connus Ces risques ont eacuteteacute notamment rappe-leacutes dans les recommandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-professionnelle des travail-leurs posteacutes etou de nuit eacutelaboreacutees par la Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail (SFMT) [1] Ce sont entre autres une diminution du temps de sommeil total par 24 heures abou-tissant agrave une dette chronique de sommeil lrsquoaugmentation du risque de somnolence durant la peacuteriode drsquoeacuteveil avec un impact sur la seacutecuri-teacute du travail une augmentation du risque cardiovasculaire et du risque de deacutevelopper des troubles digestifs et anxio-deacutepressifsCrsquoest dans le but de preacutevenir ces ef-fets qursquoune deacutemarche concerteacutee sur lrsquoorganisation de ces horaires deacuteca-leacutes a eacuteteacute entreprise dans une indus-trie du secteur aeacuteronautique ougrave la notion de seacutecuriteacute des vols aeacuteriens est une valeur fondamentale

CONTEXTE DE LrsquoENTREPRISECet eacutetablissement drsquoun grand groupe aeacuteronautique est com-poseacutee drsquoentiteacutes reacuteparties sur cinq sites franccedilais diffeacuterents Ses missions consistent en la main-tenance et en lentretien des 256 avions de la flotte ainsi que ceux des compagnies tiersLrsquoeffectif preacutesent au 31 deacutecembre 2012 eacutetait 8 774 salarieacutes Parmi ceux-ci 4 103 travaillent en horaires deacutecaleacutes (3 x 8) dont 2 719 (soit 31 de lrsquoeffectif) sont des travailleurs de nuit Ce sont majoritairement des hommes (913 )de plus de 45 ans (56 de leffectif) [2] Le travail en horaires deacutecaleacutes y est organiseacute selon de multiples plannings preacutedeacutefinis (500 exis-tants au deacutepart) Ceux-ci sont constitueacutes de cycles drsquoune dureacutee variable (2 agrave 12 semaines en geacute-neacuteral) dans lesquels se succegravedent des vacations de type laquo matins

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201470

VU DU TERRAIN

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

soirs raquo ou laquo matinssoirsnuits raquo par seacuteries de 2 agrave 5 jours travailleacutes drsquoaffi-leacutee (week-ends compris) entrecou-peacutes par des jours de repos parfois isoleacutes (tableau I)Dans le cadre de son projet den-treprise des neacutegociations avec les organisations syndicales ont per-mis entre autres la reacutevision de la convention collective et des accords sur le temps de travail du personnel navigant et au sol Ainsi les plan-nings drsquohoraires deacutecaleacutes existants ont eacuteteacute revus et modifieacutes dans un objectif agrave la fois de gain de produc-tiviteacute et de simplificationPour le service de santeacute au travail ce contexte particulier est apparu comme une opportuniteacute agrave saisir

pour participer agrave la construction des nouveaux plannings horaires en sensibilisant les diffeacuterents acteurs concerneacutes aux risques pour la santeacute lieacutes au travail en horaires deacutecaleacutes

GRILLE DrsquoANALYSE DES HORAIRES DEacuteCALEacuteSDegraves 1999 un meacutedecin du travail de lrsquoentreprise avait initieacute avec les membres du Comiteacute drsquohygiegravene de seacutecuriteacute et des conditions de travail (CHSCT) de son entiteacute une reacuteflexion sur les principes geacuteneacute-raux de construction des plannings drsquohoraires Cet outil drsquoanalyse des rythmes de travail srsquoest enrichi pro-

gressivement durant 13 ans sur le principe de la deacutemarche continue drsquoameacuteliorationLa publication en mai 2012 des re-commandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-profes-sionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit par la SFMT [1] a ouvert de nouvelles perspectives en srsquoap-puyant sur les eacutetudes scientifiques et les recommandations organisa-tionnelles qui y sont deacutetailleacutees Elles ont permis notamment agrave partir des eacutechanges de pratiques et drsquoexpeacute-rience entre les meacutedecins du travail drsquoeacutelaborer 18 recommandations meacute-dicales speacutecifiques destineacutees agrave aider la construction ou lrsquoanalyse des plannings drsquohoraires (tableaux II et

Code Heure de prise de

service

Heure de fin de service

Coupures payeacutees

(en minutes)

Coupures non payeacutees

(en minutes)

Heures Heures effectives

1 M 6 h 00 14 h 27 30 15 8 h 12 7 h 422 M01 6 h 00 14 h 30 30 15 8 h 15 7 h 453 S 14 h 00 22 h 27 30 15 8 h 12 7 h 424 N 22 h 00 6 h 15 30 15 8 h 00 7 h 30

M matin S soir N nuit M01 autre poste du matin

Construction de la peacuteriode de reacutefeacuterence de travailHeures

Heures effectives

Heures nuit

Heures dimancheLu Ma Mer Je Ve Sam Dim

1 S S S R R M M 41 h 00 38 h 30 1 h 21 8 h 122 M M R R N N N 40 h 24 37 h 54 24 h 00 0 h 003 R R R S S S S 32 h 48 30 h 48 1 h 48 7 h 454 R M01 M M M R R 32 h 51 30 h 51 0 h 00 0 h 00

5 N N N N R R R 32 h 00 30 h 00 32 h 00 0 h 006 S S S R R M M 41 h 00 38 h 30 1 h 21 8 h 127 M M R N N N N 48 h 24 45 h 24 32 h 00 0 h 008 R R R S S S S 32 h 48 30 h 48 1 h 48 7 h 459 R R M M M R R 24 h 36 23 h 06 0 h 00 0 h 0010 N N N N R R R 32 h 00 30 h 00 32 h 00 0 h 00

M matin S soir N nuit M01 autre poste du matin

gt EXEMPLE DE PLANNING HORAIRE AVEC laquo DEacuteCOUPAGE raquo DES DIFFEacuteRENTS POSTES

Tableau I

gt REacuteSULTATS POUR UN MEacuteCANICIEN AVION EN 3 X 8 SUR 10 SEMAINES

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 71

R Grille horaire cotation Score Explications pour reacutepondre oui ou non agrave chaque recommandation

Horaire eacutetudieacute 00

Item de moindre peacutenibiliteacute ouinon R1 Pas trop de nuits dans le cycle 1 par semaine en moyenne comparer le nombre de nuits au nombre de semaines

travailleacutees reacutepondre oui si nombre de nuits travail-leacutees est infeacuterieur au nombre de semaines travailleacutees

R2 Rythmes reacuteguliers (52 -63 - 44 ) reacutegulariteacute agrave rechercher dans le nombre de jours successifs travailleacutes et le nombre de repos qui sen-

suivent - exemple 5 jours travailleacutes 2 repos ou 6 jours travailleacutes 3 repos ou 4 jours travailleacutes 4 repos

R3 Il nrsquoy a pas deux seacuteries de nuits de suite R4 4 nuits conseacutecutives au maximum

R5 4 matins conseacutecutifs au maximum R6 Au moins deux jours de repos apregraves la derniegravere nuit

travailleacutee dune seacuterie (la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie nrsquoest pas comptabiliseacutee en repos)

R7 Faire suivre les seacuteries de nuits par des seacuteries de soirsou

3 repos suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie avant une seacuterie de matins

R8 Il nrsquoy a pas de repos isoleacute (oui = 55 )ou

Si repos isoleacute positionneacute uniquement entre une vacation du matin et une vacation du soir ou bien entre une

vacation de matin et une vacation de nuit (oui = 2 )R9 Deacutebut des vacations du matin apregraves 6 heures si deacutebut de vacation agrave 6 heures on considegravere que

litem est respecteacute (reacuteponse oui) on reacutepond non si deacutebut de vacation agrave 5 h 59 ou avant

R10 Fin de vacation de soir avant minuit si fin de vacation agrave minuit on considegravere que litem est respecteacute (reacuteponse oui) on reacutepond non si fin de

vacation agrave 0 h 01 ou apregravesR11 Fin de vacation de nuit avant 6 heures 15 si fin de vacation agrave 6 h 15 on considegravere que litem est

respecteacute (reacuteponse oui) on reacutepond non si fin de vacation agrave 6 h 16 ou apregraves

R12 En moyenne un week-end sur deux travailleacute maximum R13 Pas plus de 2 week-ends travailleacutes de suite R14 Longueur du cycle la plus courte possible seuil retenu 4 semaines - si le nombre de semaines

travailleacutees est infeacuterieur ou eacutegal agrave 4 reacutepondre oui dans le cas contraire reacutepondre non

R15 Eacutequilibre des amplitudes entre les semaines seuil retenu 30 en plus ou moins par rapport agrave 35 h soit amplitude des semaines travailleacutees gt 23 h et

lt 43 h pour pouvoir reacutepondre oui

R16 Les vacations de mecircme type (M S ou N) sont identiques (horaires dureacutee)

NB item reste valideacute (=oui) sil existe une diffeacuterence de quelques minutes seulement (seuil retenu diffeacute-

rence de 5 mn maxi)

R17 Heures de prise de service identiques dans la mecircme seacuterie NB item reste valideacute (=oui) sil existe une diffeacuterence de quelques minutes seulement (seuil retenu diffeacute-

rence de 5 mn maxi)

R18 Pas de meacutelange de vacations dans une seacuterie entre deux repos (oui = 55 )

ouSrsquoil existe deux types successifs de vacations dans une

mecircme seacuterie il srsquoagit alors de matins puis de soirs (oui = 2 ) ou de matins puis de nuits (oui 2 )

gt GRILLE DE LECTURE DE LA PEacuteNIBILITEacute DES HORAIRES DEacuteCALEacuteS

Tableau II

Lrsquooutil original eacutetant un tableur Excelreg lrsquoentreacutee laquo oui raquo ou laquo non raquo est automatiquement codeacutee en pourcentage et le score final est directement calculeacute M = matin S = soir N = nuit

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201472

VU DU TERRAIN

R Grille horaire cotation Score Explications pour reacutepondre oui ou non agrave chaque recommandation

Horaire eacutetudieacute CHSCT ndeg 3 3x8 605

Item de moindre peacutenibiliteacute ouinon R1 Pas trop de nuits dans le cycle 1 par semaine en moyenne non 15 N10 semainesR2 Rythmes reacuteguliers (52 -63 - 44 ) non

R3 Il nrsquoy a pas deux seacuteries de nuits de suite oui R4 4 nuits conseacutecutives au maximum oui 3N4N4N4N

R5 4 matins conseacutecutifs au maximum oui 4 M4M4M3MR6 Au moins deux jours de repos apregraves la derniegravere nuit

travailleacutee dune seacuterie (la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie nrsquoest pas comptabiliseacutee en repos)

oui

R7 1Faire suivre les seacuteries de nuits par des seacuteries de soirsou

2 3 repos suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie avant une seacuterie de matins

oui

R8 Il nrsquoy a pas de repos isoleacute (oui = 55 )ou

Si repos isoleacute positionneacute uniquement entre une vacation du matin et une vacation du soir (oui = 2 )

non 0 2 repos isoleacutes SRM et MRN

R9 Deacutebut des vacations du matin apregraves 6 heures oui 6 h

R10 Fin de vacation de soir avant minuit oui 22 h 27

R11 Fin de vacation de nuit avant 6 heures 15 oui

R12 Y a-t-il en moyenne un week-end sur deux travailleacute maximum

non 6 week-ends travailleacutes sur 10

R13 Pas plus de 2 week-ends travailleacutes de suite non 2 fois 3 week-ends travailleacutes de suite

R14 Longueur du cycle la plus courte possible non 10 semaines

R15 Eacutequilibre des amplitudes entre les semaines non 23 h 06 agrave 45 h 24 (mais 30 mn de moins que le planning preacuteceacutedent)

R16 Les vacations de mecircme type (M S ou N) sont identiques (horaires dureacutee)

oui presque 6 h - 14 h 27 et 6 h - 14 h 30 (diffeacuterence non significative)

R17 Heures de prise de service identiques dans la mecircme seacuterie oui

R18 Pas de meacutelange de vacation dans une seacuterie entre deux repos (oui = 55 )

ouSrsquoil existe deux types successifs de vacations dans une

mecircme seacuterie il srsquoagit alors de matins puis de soirs (oui = 2 )

OUI 55

gt ANALYSE DU PLANNING DU MEacuteCANICIEN AVION EN 3 X 8 SUR 10 SEMAINES DU TABLEAU I

Tableau III

M matin S soir N nuit

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 73

III) Ces recommandations ont eacuteteacute valideacutees par lexpertise scientifique de leacutequipe de meacutedecine du som-meil du Pr Damien Leacuteger agrave lrsquoHocirctel Dieu (Paris) et ont eacuteteacute appeleacutees laquo grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutes raquoChacune de ces recommandations a fait lrsquoobjet drsquoun bref argumentaire l par exemple la recommandation ndeg 1 laquo Pas trop de nuits dans le cycle une par semaine en moyenne raquo a eacuteteacute eacutetablie en reacutefeacuterence aux recom-mandations de la SFMT qui preacute-cisent laquo les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigi-lance raquo [1] l autre exemple la recomman-dation ndeg 8 laquo Il nrsquoy a pas de repos isoleacute raquo a eacuteteacute eacutetablie en reacutefeacuterence au retour drsquoexpeacuterience des meacutedecins du travail de lrsquoeacutetablissement qui ont constateacute que le repos est alors insuf-fisant pour permettre une reacutecupeacutera-tion de qualiteacute

Chaque recommandation ainsi eacutela-boreacutee est consideacutereacutee comme indeacute-pendante de mecircme valeur (sauf celle comportant le nombre de nuits par semaine qui a eacuteteacute leacutegegraverement sureacutevalueacutee) et fait lrsquoobjet drsquoune cotation exprimeacutee en pourcentage Celle-ci est eacutegale agrave 55 si la recom-mandation est respecteacutee agrave 2 si son respect est partiel et 0 si elle nrsquoest pas respecteacuteeLe score total exprimeacute en pourcen-tage avec un maximum de 100 est le reflet du degreacute de prise en compte des recommandations meacutedicales dans la construction des plannings drsquohoraires Ainsi plus le score est eacuteleveacute plus on peut consideacute-rer que le planning eacutetudieacute respecte ces recommandations et moins les effets seront preacutejudiciables sur la santeacute

ANALYSES ET RETOURS DES laquo EXPEacuteRIMENTATIONS raquo DE TERRAINUne fois cette diffusion effectueacutee et les nouveaux plannings eacutelaboreacutes selon ces recommandations les meacute-decins du travail ont eacuteteacute consulteacutes conformeacutement agrave la reacuteglementation lors de reacuteunions des CHSCT et du Comiteacute drsquoeacutetablissement (CE) Leurs retours et leurs argumentations se sont construits agrave partir des reacutesultats objectifs obtenus par lrsquoanalyse des laquo grilles de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutes raquo

INFORMATION DES EacuteQUIPES Enfin des actions compleacutementaires dinformation sur la physiologie du sommeil lrsquohygiegravene alimentaire et de vie des salarieacutes ont eacuteteacute reacutealiseacutees soit sous forme individuelle (distri-bution de laquo Fiche conseil du meacutede-cin du travail raquo) soit sous forme col-lective lors danimation de reacuteunions deacutequipes ou lors de forums

ANALYSE DE LA DEacuteMARCHEConformeacutement aux objectifs fixeacutes la DRH a reacuteussi agrave diminuer le nombre de plannings horaires de 500 agrave 145 Les meacutedecins du travail de lrsquoentre-prise ont eacuteteacute solliciteacutes en tant qursquoex-perts pour eacutetudier la toleacuterance de ces 145 plannings horaires en utilisant la laquo grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutes raquo Un pourcentage de concordance aux recommanda-tions meacutedicales a eacuteteacute eacutetabli pour chacun des plannings analyseacutes Ces analyses ont conduit soit agrave la reacutefec-tion complegravete de certains plannings horaires dont les scores eacutetaient trop bas soit agrave la reacuteeacutevaluation drsquoautres agrave 6 mois soit laquo agrave une surveillance raquo apregraves leur analyseCette laquo grille de lecture de la peacuteni-biliteacute des horaires deacutecaleacutes raquo srsquoest aveacutereacutee tregraves utile et tregraves confortable dans lrsquoexercice meacutedical pour pouvoir

DEacuteMARCHE EN 4 EacuteTAPES

SENSIBILISATION DE LA DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINESLes horaires de travail sont eacutetablis ou valideacutes par la direction des res-sources humaines (DRH) en col-laboration avec lencadrement de proximiteacute La premiegravere eacutetape a donc consisteacute pour les meacutedecins du tra-vail agrave sensibiliser ces personnels aux risques pour la santeacute lieacutes au tra-vail en horaires deacutecaleacutes ou de nuit [3 4] lors de reacuteunions speacutecifiques

DIFFUSION DES RECOMMANDATIONSLrsquoeacutetape suivante a consisteacute en lrsquoeacutela-boration drsquoun document de syn-thegravese adresseacute agrave la DRH afin que celle-ci le diffuse agrave lrsquoensemble des salarieacutes participant aux discussions et agrave la preacuteparation des nouveaux horaires dans les services concerneacutes (annexe I)Ce document eacutecrit par les meacutedecins du travail comporte l un rappel sur la physiologie hu-maine et les conseacutequences neacutefastes sur la santeacute du travail en horaires deacutecaleacutes en insistant sur le fait que si le travail de nuit est incontour-nable comme dans le secteur aeacutero-nautique il faut essayer den mini-miser les conseacutequences l des conseils pratiques pour lrsquoor-ganisation des horaires de travail selon 3 thegravemes principaux - les rythmes de travail Ce thegraveme concerne lenchaicircnement des vaca-tions travailleacutees et des repos com-pensatoires et repose sur laquo la grille de lecture de la peacutenibiliteacute des ho-raires deacutecaleacutes raquo - lorganisation du travail Des conseils pratiques y sont donneacutes - la gestion des situations particu-liegraveres

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201474

VU DU TERRAIN

BIBLIOGRAPHIE

1 | Surveillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit Pratiques et meacutetiers TM 25 Reacutef Santeacute Trav2012 131 73-99 2 | Bilan social 2012 Air France Industries 54 p (non publieacute)3 | MARQUES K - Sommeil et rythme de travail Tours 29 janvier 2010 Notes de congregraves TD 168 Doc Meacuted Trav2010 122 199-2084 | KNAUTH P HORNBERGER S - Preventive and compensatory measures for shift workers Occup Med 2003 53 (2) 109-16

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

donner un avis eacuteclaireacute technique argumenteacute objectif homogegravene dun meacutedecin agrave un autre comparatif le cas eacutecheacuteant avec le planning preacuteceacute-dent De plus cet outil a eacuteteacute tregraves bien compris et perccedilu tant par la DRH que par les instances repreacutesentatives du personnel alors que les horaires deacutecaleacutes sont un sujet particuliegravere-ment sensible socialement et pour lequel le compromis est difficile agrave trouver entre les souhaits diffeacuterents des salarieacutes eux-mecircmes les impeacutera-tifs de production et le respect de la leacutegislationLes recommandations meacutedicales proposeacutees par le service de santeacute au travail de lrsquoentreprise ont aussi permis de faire passer certains messages de preacutevention tels que la pratique de la sieste pendant les temps de pause qui reste encore un

sujet relativement laquo tabou raquo dans lentreprise En revanche les heures de prise de repas qui sont trop anti-cipeacutees par rapport aux horaires ha-bituels de la vie quotidienne nrsquoont pas pu ecirctre modifieacutees malgreacute les suggestions faites en ce sens

CONCLUSIONLes meacutedecins du travail ont su avoir un rocircle proactif en profitant col-lectivement dune modification de lorganisation du travail pour faire passer des messages dinforma-tion et de preacutevention sur un risque professionnel qui paraissait insuf-fisamment pris en compte jusquagrave preacutesent dans lrsquoentrepriseLa publication des recommanda-tions de bonne pratique pour la sur-

veillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit eacutelaboreacutees par la Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail ont beau-coup aideacute lrsquoactiviteacute des meacutedecins du travail en donnant une dimension scientifique reconnue aux recom-mandations eacutemises notamment vis-agrave-vis de la direction de lentre-priseIl semblerait utile que ces travaux se poursuivent et que les meacutede-cins du travail puissent disposer de connaissances compleacutementaires notamment sur la mortaliteacute des travailleurs en horaires deacutecaleacutes sur linteacuterecirct et lapplicabiliteacute de la sur-veillance meacutedicale semestrielle et surtout de reacutefeacuterences et de conseils pratiques suppleacutementaires sur lor-ganisation du travail en horaires deacutecaleacutes

POINTS Agrave RETENIR Agir sur lrsquoorganisation des horaires deacutecaleacutes neacutecessite de sensibiliser

lrsquoemployeur sur les effets sur la santeacute et sur les risques drsquoaccidents du travail

Les recommandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit eacutelaboreacutees par la Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail ainsi que la leacutegislation sur la peacutenibiliteacute ont largement contribueacute agrave la sensibilisation dans lrsquoentreprise des risques lieacutes au travail en horaires deacutecaleacutes et agrave leur prise en compte

La refonte drsquoaccords sociaux sur le temps de travail dans les entreprises est une occasion particuliegravere agrave saisir par les meacutedecins du travail pour donner des regravegles simples de construction et drsquoanalyse des plannings horaires

Participer agrave lrsquoeacutelaboration des plannings horaires permet de prendre en compte de faccedilon collective des recommandations meacutedicales pour la protection de la santeacute des travailleurs

Une grille drsquoanalyse de la toleacuterance des horaires creacuteeacutee par les meacutedecins du travail a permis de donner un avis technique argumenteacute homogegravene comparatif sur la peacutenibiliteacute meacutedicale des plannings drsquohoraires deacutecaleacutes

La preacutevention collective du risque lieacute au travail en horaires deacutecaleacutes passe sur le terrain par une information des salarieacutes lors de forums ou de participations agrave des reacuteunions drsquoeacutequipe

Il serait souhaitable de deacutevelopper des travaux nationaux compleacutementaires sur lrsquoorganisation du travail en horaires deacutecaleacutes agrave lrsquousage des meacutedecins du travail

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 75

ANNEXE 1 Recommandations meacutedicales pour les grilles horaires et lrsquoorganisation du travail en horaires deacutecaleacutes agrave la direction de lrsquoentreprise

En preacuteambule les meacutedecins du travail de lrsquoentreprise rappellent 1 Physiologiquement lrsquoorganisme humain nrsquoest pas preacutevu pour travailler en horaires posteacutes etou de nuit les conseacutequences sur lrsquohorloge biologique sont une deacutesynchronisation des diffeacuterents rythmes biologiques dont celui de lrsquoalternance veillesommeil

2 Leacutegalement le travail de nuit ne doit ecirctre qursquoexceptionnel et justifieacute par des impeacuteratifs eacuteconomiques ou sociaux il doit prendre en compte les impeacuteratifs de protection de la santeacute et de la seacutecuriteacute des travailleurs (caractegravere deacuterogatoire du travail de nuit rappeleacute dans lrsquoarticle L 3122-32 et 33 du Code du travail)

3 Lrsquoactiviteacute professionnelle speacutecifique du transport aeacuterien neacutecessitant ineacutevitablement de travailler de nuit il faut tenter drsquoen minimiser les conseacutequences (le travail de nuit et le travail en eacutequipes alternantes successives constituant deux des dix facteurs de peacutenibiliteacute identifieacutes comme susceptibles de laisser des traces durables identifiables et irreacuteversibles sur la santeacute -art L 4121-3-1 du Code du Travail)

4 Lrsquoeacutetablissement drsquoune grille horaire est le reacutesultat drsquoun compromis entre les exigences de la production drsquoune part le respect de la reacuteglementation et les souhaits exprimeacutes par les salarieacutes drsquoautre partLes recommandations meacutedicales visent agrave limiter en particulier les troubles du sommeil et de la vigilance lieacutes au travail en horaires posteacutes etou de nuit

Les recommandations 2012 des meacutedecins du travail sont baseacutees sur l les travaux meneacutes en 1999 par un groupe de travail constitueacute par les membres du CHSCT le meacutedecin du travail (Dr XX) et lrsquoencadrement ceux-ci ont abouti notamment agrave lrsquoeacutelaboration drsquoune grille de lecture coteacutee de la peacutenibiliteacute des grilles horairesl les recommandations de la Haute autoriteacute de santeacute (HAS) concernant la surveillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes et de nuit (mai 2012)l lrsquoexpeacuterience acquise depuis de longues anneacutees par les meacutedecins du travail qui ont la connaissance reacuteguliegraverement actualiseacutee des milieux conditions et organisations de travail speacutecifiques aux meacutetiers industriels de lrsquoaeacuterien (activiteacute de tiers-temps visites meacutedicales)

Ces recommandations ont eacuteteacute soumises pour avis agrave lrsquoeacutequipe du Pr Damien Leacuteger (speacutecialiste du sommeil responsable du Centre du Sommeil et de la Vigilance de lrsquoHocirctel Dieu agrave Paris)

Ces recommandations concernent l Les rythmes de travail (enchaicircnement des vacations)l Lrsquoorganisation du travaill La gestion des situations particuliegraveres

1Conseils concernant les rythmes de travail Les meacutedecins du travail proposent lrsquoactualisation suivante de la grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutesPrincipe La grille comporte 18 critegraveres reacutepertorieacutes drsquoeacutevaluation de moindre peacutenibiliteacute qui sont indeacutependants et eacutequivalents au plan meacutedicalAgrave chacun est attribueacute un pourcentage selon que le critegravere est respecteacute en totaliteacute (55 ) ou en partie (2 ) dans la grille drsquohoraires analyseacutee agrave lrsquoexception du premier critegravere (nombre de nuits dans le cycle) qui est cocircteacute agrave 65 Le total doit se rapprocher le plus possible de 100 Plus le score exprimeacute en est bas plus les horaires de travail peuvent ecirctre consideacutereacutes comme peacutenibles eu eacutegard aux recommandations meacutedicales

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201476

VU DU TERRAIN

ndeg item Item de moindre peacutenibiliteacute Cotation

en Argumentaire

R1 Pas trop de nuits dans le cycle 1 par semaine en moyenne

6 50 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R2 Rythmes reacuteguliers (52 -63 - 44 ) 550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R3 Il nrsquoy a pas deux seacuteries de nuits de suite 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R4 4 nuits conseacutecutives au maximum 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R5 4 matins conseacutecutifs au maximum 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R6 Au moins deux jours de repos apregraves la derniegravere nuit

travailleacutee dune seacuterie (la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie nrsquoest pas comptabiliseacutee

en repos)

550 HAS Knauth et al 2003 [4]

R7 Faire suivre les seacuteries de nuits par des seacuteries de soirs

ou3 repos suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune

seacuterie avant une seacuterie de matins

550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail

R8 Il nrsquoy a pas de repos isoleacute (oui = 55 )ou

Si repos isoleacute positionneacute uniquement entre une vacation du matin et une vacation du soir ou bien

entre une vacation de matin et une vacation de nuit (oui = 2 )

550 ou2

Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail repos insuffisant pour permettre une reacutecupeacuteration de qualiteacute

Permet davoir 48 h de repos conseacutecutifs mais reacutepartis sur 3 jours au lieu de 2 (12 h24 h12 h)

R9 Deacutebut des vacations du matin apregraves 6 heures 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R10 Fin de vacation de soir avant minuit 550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail pour ne pas deacutecaler trop tardivement lheure de coucher apregraves une vacation du soir

R11 Fin de vacation de nuit avant 6 heures 15 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail en eacutevitant les em-bouteillages la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune

seacuterie on reacuteduit le risque daccidents du trajet classiquement augmenteacute ce jour-lagrave

R12 En moyenne un week-end sur deux travailleacute maxi-mum

550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail reacutepercussions sociales et familiales du travail en horaires deacutecaleacutes

R13 Pas plus de 2 week-ends travailleacutes de suite 550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail reacutepercussions sociales et familiales du travail en horaires deacutecaleacutes

R14 Longueur du cycle la plus courte possible 550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R15 Eacutequilibre des amplitudes entre les semaines 550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R16 Les vacations de mecircme type (M S ou N) sont identiques (horaires dureacutee)

550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R17 Heures de prise de service identiques dans la mecircme seacuterie

550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R18 Pas de meacutelange de vacations dans une seacuterie entre deux repos (oui = 55 )

ouSrsquoil existe deux types successifs de vacations dans une mecircme seacuterie il srsquoagit alors de matins puis de

soirs (oui = 2 ) ou de matins puis de nuits (oui 2 )

550

ou2

HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)ou

HAS les rotations en sens horaire semblent avoir moins deffets deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance que les rotations en sens

anti-horaire

TOTAL 100

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

M matin S soir N nuit

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 77

2Conseils concernant lrsquoorganisation du travail Les meacutedecins du travail preacuteconisent l de veiller agrave positionner les plages de repas les plus proches possibles de celles habituellement observeacutees par les travailleurs les jours non travailleacutes de faccedilon agrave pouvoir respecter le conseil alimentaire suivant laquo Prendre 3 repas varieacutes et eacutequilibreacutes par jour si possible agrave des plages horaires reacuteguliegraveres raquo (exemple la pause repas du soir est souvent en avance de phase par rapport aux heures franccedilaises traditionnelles de dicircner et fonction des horaires drsquoouverture du restaurant drsquoentreprise)l pour le travail de nuit o de planifier si possible les activiteacutes agrave charge mentale etou agrave impact important sur la seacutecuriteacute des vols de preacutefeacuterence avant la pause de nuit pour limiter le risque de troubles cognitifs (dont erreurs) lieacutes agrave la somnolence plus freacutequente en deuxiegraveme partie de nuito de planifier si possible les travaux aux intempeacuteries (froid) en premiegravere partie de nuit compte tenu de la baisse physiologique de tempeacuterature corporelle en deuxiegraveme partie de nuito drsquoaider agrave une meilleure reacutecupeacuteration

- par une facilitation du positionnement de RTT agrave la demande du salarieacute- par la possibiliteacute de faire une sieste courte pendant la pause de travail

3 Conseils concernant la gestion des situations particuliegraveres (deacuterogations ou changement drsquohoraires agrave la demande de lrsquoemployeur lieacutes au manque temporaire drsquoeffectifs ou agrave la surcharge temporaire drsquoactiviteacute)Les meacutedecins du travail preacuteconisent l de privileacutegier au maximum le recours au volontariat pour les deacuterogations etou les changements drsquohoraire agrave la demande de lrsquoemployeurl de comptabiliser et de limiter le nombre de deacuterogations etou changements drsquohoraires agrave la demande de lrsquoemployeur par travailleur notamment pour les horaires deacutecaleacutes irreacuteguliers car il srsquoagit drsquoune irreacutegulariteacute suppleacutementaire se rajoutant agrave un rythme lui-mecircme irreacutegulier source potentielle de perturbations physiologiques suppleacutementairesl enfin de prendre en compte le plus possible les eacuteleacutements de la grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires pour le positionnement des changements drsquohoraires dans la seacutequence travailleacuteeLes meacutedecins du travail sont agrave la disposition de tous pour preacutesenter et expliciter la deacutemarcheLes meacutedecins du travail preacutevoient de reacuteviser ces recommandations en cas drsquoeacutevolution des donneacutees officielles et des connaissances scientifiques

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201478

SUIVI POUR VOUS TD 208

Pratiques professionnelles en santeacute au travail27e congregraves de la Socieacuteteacute drsquohygiegravene et de meacutedecine du travail dans les armeacutees et industries drsquoarmement (SHMTAIA)Strasbourg 17 et 18 octobre 2013

en reacutesumeacute

AUTEURS S Fuentes A Peacutegorieacute M Dugonnet G Abou-Anoma L Geacuteraut F Entine F Meacuterat-Tagnard P Hache Praticiens du Service de santeacute des armeacutees Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

MOTS CLEacuteS Pluridisciplinariteacute santeacute au travail recherche documentaire infirmier qualiteacute de lair rayonnement ionisant addiction toxicomanie

QUALITEacute DE LrsquoAIR UN ENJEU POUR LA SANTEacute DES MILITAIRESA Gollion (Laboratoire drsquoanalyses de surveillance et drsquoexpertise de la marine Toulon) a preacutesenteacute les problegravemes de qualiteacute de lrsquoair ren-contreacutes par les militaires deacuteployeacutes agrave lrsquoeacutetranger En effet depuis lrsquouti-lisation drsquoarmes en uranium ap-pauvri et les incendies de puits de peacutetrole lors de la guerre du Golfe (1990-1991) lrsquoeacutetude des risques sanitaires environnementaux est devenue un enjeu systeacutematique lors des conflits armeacutes En Afghanistan les militaires fran-ccedilais deacuteployeacutes agrave Kaboul se sont inter-rogeacutes sur la qualiteacute de lrsquoair ambiant En effet des odeurs deacutesagreacuteables occasionnent une gecircne pour les personnels tandis que des rumeurs existent sur la preacutesence anormale de flore colique dans lrsquoair Aussi le La-boratoire drsquoanalyses de surveillance et drsquoexpertise de la marine (LASEM) de Toulon a effectueacute en septembre 2012 une campagne drsquoeacutevaluation

Les pratiques professionnelles des eacutequipes pluridisciplinaires en santeacute au travail ont eacuteteacute abordeacutees lors du 27e congregraves de la Socieacuteteacute drsquohygiegravene et de meacutedecine du travail dans les armeacutees et industries drsquoarmement (SHMTAIA) Les thegravemes eacutetaient tregraves varieacutes qualiteacute de lair entretiens infirmiers en santeacute au travail workaholisme recherche documentaire sur les rayonnements ionisantshellip Le congregraves srsquoest deacuterouleacute les 17 et 18 octobre 2013 agrave Strasbourg sous le haut patronage du ministre de la Deacutefense

de la qualiteacute de lrsquoair agrave Kaboul que ce soit en milieu exteacuterieur ou inteacuterieur Lrsquoobjectif eacutetait de disposer de don-neacutees objectives microbiologiques et physico-chimiques pour lrsquoeacutevalua-tion des risques sanitaires des mili-taires franccedilais Diffeacuterentes struc-tures du ministegravere de la Deacutefense ont eacuteteacute associeacutees agrave cette campagne de mesures Les analyses nrsquoont pas deacutetecteacute de preacutesence de bacteacuterie issue de la flore digestive (preacutelegravevements sur geacutelose) ni de radioeacuteleacutement dans lrsquoair Les preacutelegravevements atmospheacuteriques agrave la recherche drsquoendotoxines ont tous retrouveacute des valeurs tregraves basses que ce soit en exteacuterieur ou en inteacuterieurLes concentrations de poussiegraveres inhalables sont faibles au regard de la reacuteglementation en matiegravere drsquoen-vironnement Les concentrations en particules infeacuterieures agrave 25 microm de dia-megravetre (PM25) mesureacutees sur 3 preacutelegraveve-ments sont infeacuterieures aux limites de quantification (LQ) des appareils utiliseacutes cest-agrave-dire infeacuterieures agrave 105 microgm-3 Ces taux ne deacutepassent donc pas le seuil moyen sur 24 h

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79JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

de 250 microgm-3 susceptible de pro-voquer selon lrsquoEnvironmental pro-tection agency (US EPA Eacutetats-Unis) un effet laquo marginal raquo Les concen-trations en particules infeacuterieures agrave 10 microm de diamegravetre (PM10) releveacutees sur 8 preacutelegravevements varient de 135 agrave 509 microgm-3 deacutepassant ainsi le seuil eacutetabli par lrsquoUS EPA de 420 microgm-3 Le plomb le chrome le nickel et le cadmium ne sont pas retrouveacutes de maniegravere significative Le benzegravene et le toluegravene sont preacutesents dans lrsquoair exteacuterieur mais agrave des concentra-tions acceptables pour une exposi-tion annuelle Les concentrations journaliegraveres des autres composeacutes organiques volatils sont infeacuterieures aux limites de quantification (LQ) Quant agrave lrsquoH2S preacutesent celui-ci est directement responsable drsquoune irritation oculaire de la gorge et du tractus respiratoireCette campagne de mesures a per-mis de reacutecuser la rumeur de conta-mination feacutecale de lrsquoair ambiant et de mettre en eacutevidence des concen-trations importantes de particules fines dont lrsquoimpact sur la santeacute ne peut ecirctre neacutegligeacute Il semble judicieux de veacuterifier la repreacutesentativiteacute de ces reacutesultats agrave plus grande eacutechelle dans drsquoautres lieux et de maniegravere prolon-geacutee Il semble eacutegalement opportun de mener une campagne agrave lrsquoouver-ture de tout theacuteacirctre drsquoopeacuteration ex-teacuterieur afin drsquoavoir un eacutetat des lieux de reacutefeacuterence Enfin il est neacutecessaire de reacutefleacutechir agrave des valeurs limites adapteacutees aux militaires qui sont exposeacutes sur des theacuteacirctres drsquoopeacuteration en continu pendant plusieurs mois

F Entine (Service de protection radiologique des armeacutees Clamart)a preacutesenteacute les particulariteacutes de lrsquoat-mosphegravere agrave bord drsquoun sous-marin nucleacuteaire lanceur drsquoengins Agrave bord de ce type de navire semblable agrave un cylindre de 150 m de long 110 hommes vivent pendant plusieurs mois sans apport drsquoair exteacuterieur

Cette atmosphegravere confineacutee preacute-sente des contraintes inheacuterentes aux diffeacuterents polluants dont la source peut ecirctre humaine (respira-tion) domestique (gaz de cuisson des aliments vapeurs de produits drsquohygiegravene) et industriels (deacutesorp-tion des colles et peintures brouil-lards drsquohuile gaz de propulsion des armes) De plus une pollution peut survenir en dehors du fonction-nement normal des installations notamment dans le cas drsquoun incen-die La gestion de cette atmosphegravere neacutecessite la compreacutehension de pheacute-nomegravenes physiques et chimiques non preacutesents agrave lrsquoair libre (rocircle de la pression partielle et de la concen-tration des meacutelanges) ainsi que des choix de grandeurs ndash et donc drsquouniteacutes ndash particuliegraveres Ainsi en ce qui concerne lrsquoexposition profes-sionnelle des sous-mariniers un reacutefeacuterentiel militaire speacutecifique a eacuteteacute creacuteeacute tenant compte de lrsquoexposition permanente durant 90 jours conseacute-cutifs exposition reacutepeacuteteacutee quelques anneacutees pour des personnels seacutelec-tionneacutes et en bonne santeacuteLes nuisances deacutecrites plus haut im-pliquent des mesures de preacutevention qui entrent en jeu degraves la conception du sous-marin avec lrsquointeacutegration drsquousines de production drsquooxygegravene drsquoun systegraveme de ventilation drsquoun dispositif de traitement de lrsquoair vicieacute et de systegravemes de survie Des barriegraveres de confinement vis-agrave-vis du risque nucleacuteaire sont eacutegalement mises en placeLrsquoutilisation des substances chi-miques est reacuteglementeacutee agrave bord gracircce agrave une base de donneacutees qui reacutepertorie 3 cateacutegories de produits suivant qursquoils sont autoriseacutes agrave bord interdits ou autoriseacutes uniquement agrave quai Cette base est mise agrave jour en permanence gracircce aux toxicologues de la Direction geacuteneacuterale de lrsquoarme-ment (DGA) en fonction des nou-veaux produits approvisionneacutes par les services du commissariat qui de

ce fait doivent adapter leurs mar-cheacutes Agrave titre drsquoexemple les travaux de peinture sont reacutealiseacutes en deacutebut de peacuteriode drsquoentretien du sous-ma-rin afin drsquoobtenir une deacutesorption maximale des solvants durant la peacuteriode agrave quaiDes seacuteances drsquoinformation au pro-fit de lrsquoensemble de lrsquoeacutequipage sont reacutealiseacutees avant chaque mission insistant sur la responsabiliteacute de chacun vis-agrave-vis de lrsquoatmosphegravere du bord Par ailleurs le meacutedecin sous-marinier effectue une visite drsquoaptitude approfondie en amont de chaque patrouille Il cible son examen sur la recherche de toute pathologie pouvant srsquoaggraver en preacutesence drsquoun polluant (asthme insuffisance reacutenale ou heacutepatique)En mer lrsquoeacutequipe meacutedicale embar-queacutee (un meacutedecin deux infirmiers) assure la gestion en routine et accidentelle de cette atmosphegravere confineacutee Des systegravemes de controcircle de lrsquoatmosphegravere (exemple gaz sol-vantshellip) permettent des mesures en temps reacuteel (analyseurs fixes ou por-tables surveillance radiologique) ou des analyses diffeacutereacutees Pour ces derniegraveres des preacutelegravevements sur des tubes adsorbants sont reacutealiseacutes sys-teacutematiquement tous les deux jours Ceci permet un eacutechantillonnage de lrsquoair agrave bord du sous-marin en vue drsquoune analyse quantitative et qua-litative ulteacuterieure par chromatogra-phie en phase gazeuse

JF Ferrand (Centre de meacutedecine de preacutevention des armeacutees de ParisEHMP site de Saint-Mandeacute) a expo-seacute lrsquoanalyse drsquoun eacutepisode de pollu-tion environnementale auquel ont eacuteteacute exposeacutes les militaires drsquoun seacute-maphore implanteacute en zone indus-trielle Cet eacuteveacutenement srsquoest traduit par des retombeacutees de poussiegraveres seacutedimentables riches en charbon et en minerai de fer agrave lrsquointeacuterieur des locaux de travail JF Ferrand a abordeacute des outils participant agrave

NDLR Pour lOMS les valeurs pour les PM25 sont de 25 microgm-3 sur 24 h et 10 microgm-3

sur le long terme et pour les PM10 de 50 microgm-3 et 20 microgm-3 Par ailleurs les diffeacuterentes classes de toxiciteacute pour les PM25 ont eacuteteacute revues agrave la baisse par lEPA en septembre 2013

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201480

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Pratiques professionnelles en santeacute au travail 27e congregraves de la SHMTAIA

lrsquoeacutevaluation du risque sanitaire dont les rapports des associations agreacuteeacutees de surveillance de la quali-teacute de lrsquoair De mecircme un rappel de la reacuteglementation relative agrave la qualiteacute de lrsquoair a eacuteteacute effectueacute

MISE EN PLACE DES ENTRETIENS INFIRMIERS EN SANTEacute AU TRAVAILJF Schaller (Direction reacutegionale du service de santeacute des armeacutees Lyon) a preacutesenteacute la deacutemarche qualiteacute uti-liseacutee par un Centre de meacutedecine de preacutevention des armeacutees (CMPA) pour la mise en place des entretiens infirmiers en santeacute au travail (EIST) Lrsquoorateur a tout drsquoabord rappeleacute que ces entretiens sont baseacutes sur des actes professionnels infirmiers deacutejagrave existants et mis en œuvre dans drsquoautres secteurs dont lrsquoentretien drsquoaccueil la relation drsquoaide et lrsquoeacutedu-cation agrave la santeacute La mise en place de lrsquoEIST srsquoest ap-puyeacutee sur des meacutethodes et outils valideacutes de la qualiteacute en santeacute Le cadrage du pilotage srsquoest inspireacute de la roue de Deming dite laquo Plan-Do-Check-Act raquo (PDCA) Cette meacutethode comporte 4 eacutetapes planifier deacuteve-lopper veacuterifier et agir chacune en-traicircnant lautre et visant agrave eacutetablir un cercle vertueuxLrsquoanalyse du processus EIST a eacuteteacute reacutealiseacutee en groupe avec lrsquoensemble des eacutequipes pluridisciplinaires du CMPA et srsquoest appuyeacutee sur le dia-gramme drsquoIshikawa Crsquoest un dia-gramme de cause-effet qui consiste agrave classer par familles et sous-fa-milles toutes les causes identifieacutees drsquoun effet observeacute Son utilisation a permis de deacutefinir la meacutethode de travail (utilisation drsquoune proceacutedure qualiteacute organisation de seacuteminaires de travail collectif) le personnel im-pliqueacute (management participatif et colleacutegial deacutesignation drsquoun reacutefeacuterent) les entiteacutes concerneacutees (personnels

civils du ministegravere de la Deacutefense repreacutesentants du personnel chefs drsquoeacutetablissement) et les moyens (modes opeacuteratoires harmonisation documentairehellip)Ensuite le groupe de travail a reacutea-liseacute et formaliseacute un logigramme prenant en compte la deacutemarche associant agrave chaque eacutetape (convo-cation entretien orientation) les documents qualiteacutes requis (fiche de convocation document drsquoinfor-mation grille drsquoentretien et ques-tionnaires mode opeacuteratoire des examens compleacutementaires grille drsquoorientation) De mecircme la planifi-cation des tacircches a eacuteteacute mise en place tandis que le mode de reacutedaction de ces derniegraveres srsquoest appuyeacute sur le systegraveme Quintilien (QQOQCCP qui quoi ougrave quand comment combien pourquoi) Enfin lrsquoeacutetablissement de lrsquoensemble des documents a respec-teacute 4 eacutetapes reacutedaction veacuterification validation et approbationLa mise en place des EIST au CMPA srsquoest donc effectueacutee selon une deacute-marche manageacuteriale participative qui a conduit agrave une harmonisation des pratiques en lien avec les deacute-marches actuelles de la santeacute deacuteve-loppement professionnel continu eacutevaluationhellip Le reacutesultat sera appreacute-cieacute par une enquecircte de satisfaction des usagers ou utilisateurs

Les interventions de C Schultz (CMPA Toulon) et de M Lorenzo (Hospices civils de Lyon) ont eacuteteacute suivies drsquoeacutechanges avec lrsquoauditoire permettant ainsi drsquoeacutetablir un pre-mier retour drsquoexpeacuterience des EIST Dans plusieurs services de santeacute au travail un groupe de travail pluri-disciplinaire a accompagneacute la mise en place des EIST En fonction des ressources en infirmiers en santeacute au travail et des niveaux de formation de ces derniers certains services de santeacute au travail ont deacutecideacute une mise en place progressive de ces entretiens Ainsi certains postes de

travail ont eacuteteacute choisis afin de beacuteneacute-ficier des EIST ce peut ecirctre en lien soit avec le meacutetier (exemple infir-mier) soit avec un type de risque (exemple salarieacutes exposeacutes au travail sur eacutecran ou au travail de nuit) Les expeacuteriences rapporteacutees mon-trent que les EIST se deacuteroulent en srsquoappuyant sur un questionnaire et des examens classiques de bio-meacutetrie associeacutes agrave une grille drsquoorien-tation La dureacutee moyenne drsquoun EIST varie de 30 agrave 45 minutes en fonction de lrsquoexpeacuterience de lrsquoinfir-mier en santeacute au travail Lrsquoun des membres de lrsquoauditoire a exprimeacute la neacutecessiteacute drsquoeacutevaluer la crise sui-cidaire drsquoun travailleur preacutesentant une souffrance morale intense

LE WORKAHOLISME EacuteTAT DES CONNAISSANCEST Burcoveacuteanu (interne en meacutede-cine du travail INRS Paris) a syn-theacutetiseacute les reacutesultats drsquoune revue de la litteacuterature consacreacutee au worka-holisme Ce terme apparu agrave partir des anneacutees 70 deacutesigne le rapport excessif drsquoun individu agrave son travail Il est issu des travaux de William Oates en 1968 sur le lien contro-verseacute entre lrsquoalcoolodeacutependance et le travail Le workaholisme est une addiction comportementale mal connue non reacutepertorieacutee dans le DSM 5 Il est principalement obser-veacute chez les salarieacutes du secteur priveacute ainsi que certaines professions telles que les meacutedecins les journa-listes et les enseignants Le worka-holisme est responsable drsquoatteintes agrave la santeacute physique et mentale du salarieacute avec notamment lrsquoappari-tion de plaintes somatiques varieacutees de pathologies cardiovasculaires et la surconsommation de substances psychoactives Une eacutevolution vers le burnout peut exister Des conseacute-quences neacutegatives apparaissent

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 81

eacutegalement sur lrsquoenvironnement familial et professionnel du tra-vailleur En effet la psychorigiditeacute des sujets workaholiques et leur absence de capaciteacute agrave deacuteleacuteguer des tacircches sont parfois responsables de difficulteacutes (stress conflitshellip) avec leurs collegravegues de travailCertains facteurs propres agrave lrsquoentre-prise sont de nature agrave deacutevelopper et faire perdurer un workaholisme chez un travailleur preacutedisposeacute Crsquoest le cas notamment dans les entreprises ougrave il existe une obli-gation de deacuteveloppement tregraves rapide des services et des pro-duits conseacutequences drsquoune socieacuteteacute consumeacuteriste Drsquoautres facteurs tels les risques psychosociaux les horaires de travail et les technolo-gies drsquoinformation et de commu-nication doivent ecirctre examineacutesCertains facteurs de risque indivi-duels sont identifieacutes tels lrsquoimpulsi-viteacute lrsquohyperactiviteacute lrsquoimpatience lrsquoeacutenervement facile le deacuteficit at-tentionnel et lrsquoanxieacuteteacute La prise en charge des travailleurs souffrant de workaholisme est pluridisciplinaire Elle neacutecessite eacutegalement le traite-ment des comorbiditeacutes somatiques ou psychiatriques pouvant exister Le service de santeacute au travail a un rocircle important dans la preacutevention collective et individuelle du wor-kaholisme tout drsquoabord en ayant connaissance de lrsquoorganisation de lrsquoentreprise des postes de travail et des contraintes La preacutevention des facteurs de risques organisationnels est capitale et lrsquoeacutequipe pluridiscipli-naire doit savoir repeacuterer les travail-leurs potentiellement concerneacutes en utilisant par exemple des ques-tionnaires de repeacuterage Parmi ces derniers peut ecirctre citeacute le Work ad-diction risk test qui est un autoques-tionnaire contenant 25 questions Toutefois lrsquoutilisation de ce type drsquooutil ne remplace pas lrsquoexamen clinique

En somme il apparaicirct que cette ad-diction comportementale constitue un problegraveme de santeacute au travail Des eacutetudes compleacutementaires sont neacute-cessaires pour mieux comprendre la diffusion et le retentissement du workaholisme afin drsquoen ameacuteliorer la preacutevention

RECHERCHE DOCUMENTAIRE SUR LES RISQUES LIEacuteS AUX RAYONNEMENTS IONISANTSG Abou-Anoma (CMPA Brest) ABijaoui et C Gauron (INRS Paris) ont preacutesenteacute une seacutelection de supports drsquoinformation relatifs aux rayonnements ionisants per-mettant drsquoorienter les actions de preacutevention Un article sur ce thegraveme a eacuteteacute publieacute dans le numeacutero 135 de la revue laquo Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail raquoLors drsquoune recherche documentaire la meacutethodologie agrave adopter peut ecirctre la suivante l caracteacuteriser lrsquoinformation recher-cheacutee type (meacutedicale juridique techniquehellip) public cible objectif drsquoutilisationhellip l privileacutegier les sources connues comme les organismes officiels (sites des agences sanitaires des instituts de recherchehellip) ou les bases de donneacutees bibliographiques (Pub-Med Toxline INRS Bibliohellip) l preacutefeacuterer des documents dateacutes beacuteneacuteficiant drsquoune mise agrave jour reacute-guliegravere En effet lrsquoabsence de date neacutecessite de veacuterifier systeacutematique-ment le contenu aupregraves drsquoautres sourcesSont citeacutes ci-dessous quelques-unes des sources drsquoinformation pour les acteurs de radioprotection en santeacute au travailLa Commission internationale de protection radiologique (CIPR) est une organisation indeacutependante qui est agrave lrsquoorigine du deacuteveloppement du

systegraveme international de protec-tion radiologique Elle eacutelabore des recommandations en matiegravere de radioprotection qui servent de base aux diffeacuterentes instances et auto-riteacutes pour lrsquoeacutelaboration de la reacutegle-mentation et des normes de radio-protection Ces recommandations se preacutesentent sous la forme de pu-blications qui sont disponibles sur le site de la CIPR (wwwicrporg) La plupart de ces publications sont en anglais cependant certaines drsquoentre elles ont eacuteteacute traduites en franccedilais et sont disponibles gratuitement LrsquoAutoriteacute de sucircreteacute nucleacuteaire (ASN) est une organisation nationale in-deacutependante en charge du controcircle de la radioprotection en France et de lrsquoeacutelaboration au niveau natio-nal de la reacuteglementation Son site (wwwasnfr) propose des dossiers consacreacutes agrave de nombreuses probleacute-matiques telles que les grands sec-teurs drsquoactiviteacutes concerneacutes par les risques radiologiques les situations drsquourgence radiologique ou encore les modaliteacutes de deacuteclaration des eacuteveacutenements significatifs LrsquoInstitut de radioprotection et de sucircreteacute nucleacuteaire (IRSN) constitue une des reacutefeacuterences nationales en matiegravere de recherche et drsquoexper-tise sur les risques nucleacuteaires et radiologiques Son site (wwwirsnfr) propose un accegraves gratuit agrave de nombreux dossiers dont les bilans annuels de surveillance des expo-sitions professionnelles en France ou des dossiers deacutedieacutes au retour drsquoexpeacuterience sur les incidents et ac-cidents radiologiques importants LrsquoIRSN a eacutegalement mis en place le Systegraveme drsquoinformation et de la sur-veillance de lrsquoexposition aux rayon-nements ionisants (SISERI) Ce sys-tegraveme permet la centralisation et la conservation de lensemble des reacutesultats des mesures individuelles de lexposition des travailleurs Les meacutedecins du travail ayant en charge des travailleurs exposeacutes ou

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

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Pratiques professionnelles en santeacute au travail 27e congregraves de la SHMTAIA

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des secteurs ont accegraves agrave ces reacutesul-tats sur internet (wwwsiserifr) se-lon la reacuteglementation en vigueur Il en est de mecircme pour les personnes compeacutetentes en radioprotection (PCR) ayant en charge des entre-prises concerneacuteesLrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) propose sur son site (wwwinrsfr) un dossier geacuteneacuteraliste consacreacute aux rayonnements ioni-sants en milieu professionnel Des fiches consacreacutees aux principaux radionucleacuteides utiliseacutes dans les diffeacuterents secteurs et reacutealiseacutees en collaboration avec lrsquoIRSN sont dis-ponibles gratuitement De mecircme drsquoautres documents relatifs agrave la radioprotection en secteur meacutedical ou de recherche sont eacutegalement accessibles sur le site de la revue laquo Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail raquo (wwwrst-sante-travailfr)LrsquoAgence nationale pour la gestion des deacutechets radioactifs (ANDRA) est chargeacutee de la gestion agrave long terme

des deacutechets radioactifs produits en France Son site (wwwandrafr) propose notamment des dossiers drsquoinformations sur lrsquoeacutelimination et la gestion des deacutechets radioactifs destineacutes aux producteurs etou deacute-tenteurs de ces deacutechets En matiegravere de radioprotection les PCR ont un rocircle essentiel Afin de faciliter la reacutealisation de leurs mis-sions une organisation en reacuteseaux reacutegionaux srsquoest progressivement mise en place Ces reacuteseaux ont pour but de mettre en commun lrsquoexpeacute-rience des PCR les connaissances ainsi que les deacuteveloppements reacutegle-mentaires et techniques en radio-protection Chacun de ces reacuteseaux dispose de son propre site internet Drsquoautre part lrsquoInstitut national des sciences et techniques nucleacuteaires (INSTN) a publieacute un certain nombre drsquoouvrages regroupeacutes dans une col-lection de 3 tomes et destineacutes agrave la formation des PCR

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83JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

TD 209

Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail 15e colloque de lrsquoAssociation pour le deacuteveloppement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) Paris 7-8 novembre 2013

en reacutesumeacute

AUTEURS E Bourgkard S Boini M Grzebyk G Heacutedelin JB Henrotin A Radauceanu deacutepartement Eacutepideacutemiologie en entreprise INRS

MOTS CLEacuteS Eacutepideacutemiologie trouble musculo-squelettique (TMS) lombalgie risque psychosocial

Organiseacute en partenariat avec lrsquoAssociation interprofession-nelle des centres meacutedicaux et so-ciaux de santeacute au travail de la reacutegion Icircle-de-France (ACMS) le deacuteparte-ment Santeacute-travail (DST) de lrsquoInstitut de veille sanitaire (InVS) et lrsquoUni-versiteacute de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines ce colloque eacutetait initieacute par lrsquoAssociation pour le deacutevelop-pement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) Il a rassembleacute pregraves de 150 meacutedecins du travail meacute-decins inspecteurs reacutegionaux cher-cheurs et preacuteventeurs pour eacutechan-ger sur lrsquoavanceacutee des connaissances dans le domaine de lrsquoeacutepideacutemiologie en santeacute au travail

CONFEacuteRENCES INVITEacuteES

EacuteCONOMIE DE LA PREacuteVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS P Askenazy Eacutecole drsquoeacuteconomie de Paris Prouver que lrsquoabsence de preacutevention coucircte nrsquoest pas si simple agrave deacutemon-

LrsquoAssociation pour le deacuteveloppement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) a organiseacute son 15e colloque autour de 3 confeacuterences inviteacutees Elles portent sur lrsquoeacuteconomie de la preacutevention des risques professionnels les secteurs et les meacutetiers en 2020 et les recommandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-professionnelle du risque lombaire pour les travailleurs exposeacutes agrave des manipulations de charges Diffeacuterentes eacutequipes travaillant dans le domaine de la santeacute au travail ont eacutegalement communiqueacute sur les theacutematiques suivantes deacutetermination drsquoindicateurs risques psychosociaux et travail eacutetudes eacutepideacutemiologiques et organes cibles eacutetudes eacutepideacutemiologiques et industries speacutecifiques troubles musculosquelettiques eacutevaluation des expositions et activiteacutes professionnelles

trer Cette question fut le sujet de la premiegravere confeacuterence theacutematique

Une premiegravere approche laquo comp-table raquo de la preacutevention agrave travers les analyses coucirctbeacuteneacutefices peut ecirctre proposeacutee Elle tient compte des mesures de preacutevention (eacutequi-pement formationhellip) de coucircts directs (perte drsquoexploitation due aux sinistres et aux arrecircts de tra-vail aux handicaps aux deacutecegraves des deacutepenses meacutedicales ou pensions drsquoinvaliditeacute) et de coucircts indirects induits multiples (reacuteforme des re-traites et soutenabiliteacute du travail) Mais globalement cette approche nrsquoarrive pas agrave deacutemontrer (causa-liteacute) qursquoil existe des beacuteneacutefices lieacutes agrave la preacutevention Pour lorateur elle concentre eacutegalement la preacuteven-tion sur les risques dont les coucircts financiers directs sont les plus ai-seacutes agrave reacuteduire et une fois lrsquoefficience eacuteconomique atteinte elle devient un obstacle agrave plus de preacutevention

Une deuxiegraveme approche compor-tementalestrateacutegique est une al-ternative srsquoappuyant par exemple sur un modegravele de neacutegociation

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Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

entre employeurs et salarieacutes (indi-viduellement ou collectivement) qui porte simultaneacutement sur les modes de reacutemuneacuteration et lrsquoeffort (conditions de travail risqueshellip) Elle souhaite tenir compte des comportements des acteurs de ter-rain (employeurs salarieacutes) Dans ce modegravele par exemple des salaires compensateurs sont verseacutes en fonction des risques Les travail-leurs ici sont souvent perdants par meacuteconnaissance des risques et par preacutefeacuterence pour les beacuteneacutefices financiers immeacutediats aux deacutepens de conseacutequences diffeacutereacutees sur leur santeacute (preacutefeacuterences hyperboliques) Un autre exemple est donneacute par les choix de politique de preacuteven-tion de lrsquoassurance ATMP (acci-dents du travail maladies profes-sionnelles) qui doit tenir compte de nombreux paramegravetres taille des entreprises niveau des presta-tions offertes aux victimes indivi-dualisation vs responsabilisation (bonus-malus) En fonction des choix effectueacutes les effets observeacutes peuvent ecirctre complexes (positifs ou neacutegatifs) sur la preacutevention avec parfois des effets pervers consta-teacutes Des exemples issus des Eacutetats-Unis et du Canada signalent des reacutesultats spectaculaires (baisse de 30 de la mortaliteacute) apregraves change-ment de politiques assurantielles Lrsquoargument eacuteconomique en ma-tiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute au tra-vail est de plus en plus avanceacute par les acteurs en entreprise pour mo-tiver les directions agrave se saisir de la question Toutefois son utilisation repose sur des bases complexes et pas toujours faciles agrave appreacute-hender Crsquoest un outil risqueacute Une reacuteflexion sur lrsquoeacutevaluation des poli-tiques publiques est encourageacutee pour permettre de bien valoriser les effets escompteacutes

LES SECTEURS ET LES MEacuteTIERS EN 2020C Jolly et F Laineacute Commissariat geacuteneacuteral agrave la strateacutegie et agrave la pros-pective ParisLes exercices de prospective des secteurs et des meacutetiers meneacutes par le Commissariat geacuteneacuteral agrave la strateacute-gie et agrave la prospective permettent drsquoexaminer les perspectives drsquoeacutevo-lution agrave moyen terme de lrsquoemploi par secteurs et par meacutetiers Fondeacutes sur un jeu drsquohypothegraveses macro-eacuteco-nomiques relativement prudentes ces projections laissent entrevoir les tendances suivantes Agrave lrsquohorizon 2020 trois groupes drsquoactiviteacute rassembleraient lrsquoessen-tiel des creacuteations drsquoemplois l Les services drsquoutiliteacute collective ou lieacutes agrave la personne repreacutesente-raient pregraves drsquoun tiers des creacuteations drsquoemplois Ils concernent les sec-teurs de lrsquoeacuteducation de la santeacute et de lrsquoaction sociale l Les secteurs de lrsquointermeacutediation (logistique financiegravere et commer-ciale) et le secteur de la construction regroupent les activiteacutes finance et assurances commerce de deacutetail transport commerce et reacuteparation automobile bacirctiment et travaux publicsl Les services aux entreprises concernent certains services opeacute-rationnels (travail temporaire) et le secteur conseils et assistance

Sur la peacuteriode 2010-2020 les destructions drsquoemplois seraient concentreacutees dans les industries (bois et papier produits mineacuteraux meacutetallurgie chimie caoutchouc plastiques automobile biens drsquoeacutequipement meacutecaniques tex-tile eacutequipements de foyer eacutequi-pements eacutelectriques et eacutelectro-niques) lrsquoagriculture le commerce de gros et les services geacuteneacuteraux de lrsquoadministration publique

Les projections agrave 2020 mettent en eacutevidence de gros volumes drsquoem-plois dans des secteurs connus pour avoir des conditions de tra-vail particuliegraveres Les salarieacutes de la fonction publique hospitaliegravere du commerce et des transports travaillent beaucoup selon des horaires atypiques Ces trois sec-teurs ont de fortes contraintes en termes de rythme et drsquointensiteacute du travail Les travailleurs preacutesents dans ces secteurs subissent eacutegale-ment de nombreuses agressions verbales en raison de leur contact avec le public Les contraintes phy-siques sont concentreacutees dans le secteur de la construction Quant aux expositions agrave des nuisances chimiques ou biologiques patho-gegravenes elles sont preacutesentes dans la construction lrsquoindustrie et la fonc-tion publique hospitaliegravere Certains meacutetiers hautement qualifieacutes devraient offrir plus de 200 000 emplois Ainsi parmi les cadres assurant des fonctions administratives et les managers les creacuteations drsquoemplois se conju-gueraient avec le remplacement de nombreux deacuteparts en fin de carriegravere Parmi les ingeacutenieurs de lrsquoinformatique le personnel drsquoeacutetude et de recherche les ingeacute-nieurs et cadres techniques de lrsquoindustrie les creacuteations drsquoemplois devraient ecirctre fortes mais avec un nombre de deacuteparts en fin de car-riegravere moins important En raison du vieillissement de la population du maintien agrave domicile des per-sonnes deacutependantes et de la dimi-nution des possibiliteacutes de prise en charge par les familles les meacutetiers de soins et drsquoaide aux personnes fragiles beacuteneacuteficieraient des plus importants volumes de creacuteations drsquoemplois entre 2010 et 2020 Une perspective de 350 000 emplois suppleacutementaires serait observeacutee

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pour les aides agrave domicile les aides soignants et les infirmiers Une hausse du nombre drsquoassistantes maternelles et de professionnels de lrsquoaction sociale devrait ecirctre eacutega-lement observeacutee Les meacutetiers qua-lifieacutes du bacirctiment et de la logis-tique devraient se deacutevelopper et beacuteneacuteficier de creacuteations drsquoemploi En effet il est envisageacute agrave lrsquohori-zon 2020 une augmentation du nombre de meacutenages de la reacutenova-tion et de lrsquoadaptation du parc de logements au vieillissement de la population et du deacuteveloppement des normes environnementales Certains meacutetiers du commerce et des services au particulier de-vraient creacuteer plus drsquoemplois que la moyenne vendeurs et attacheacutes commerciaux cuisiniers et em-ployeacutes de lrsquohocirctellerie-restauration coiffeurs et estheacuteticiens meacutetiers de lrsquoanimation culturelle et spor-tivehellip Ces meacutetiers preacutesenteraient peu de deacuteparts en fin de carriegravere mais un fort turn-over Dici 2020 des reacuteductions drsquoeffec-tifs devraient cependant ecirctre ob-serveacutees pour certains emplois Par-mi les employeacutes et les professions intermeacutediaires de la Fonction pu-blique une perte de 100 000 em-plois est estimeacutee Ceci devrait ecirctre le reacutesultat drsquoimportants deacuteparts en fin de carriegravere associeacutes agrave des reacuteductions drsquoeffectifs Les meacutetiers drsquoouvriers industriels devraient beacuteneacuteficier drsquoun nombre limiteacute de postes agrave pourvoir soit par le faible nombre de creacuteations drsquoemplois soit par la perte drsquoemplois Pour les postes qualifieacutes on devrait observer une proportion eacuteleveacutee de deacuteparts en fin de carriegravere Au cours de la peacuteriode 2010-2020 les femmes devraient continuer agrave investir les meacutetiers de cadres et des professions intermeacutediaires Elles pourraient constituer 488

des personnes en emploi en 2020 contre 475 en 2010 Cette perspective drsquoeacutevolution des meacutetiers pourrait avoir une in-fluence sur les conditions de tra-vail Le poids de certains meacutetiers caracteacuteriseacutes par un rythme sou-tenu et des marges de manœuvre faibles (ouvriers industriels cais-siers ouvriers de la manuten-tionhellip) devrait pouvoir baisser Cependant le maintien en activiteacute des seniors pourrait augmenter le nombre de deacuteparts en fin de carriegravere pour raisons de santeacute ou inaptitude Crsquoest le cas notam-ment pour les meacutetiers suivants conducteurs drsquoengins du bacirctiment et des travaux publics ouvriers non qualifieacutes du gros œuvre du bacirctiment des travaux publics du beacuteton et de lrsquoextraction aides agrave domicile et aides meacutenagegraveres ouvriers non qualifieacutes de la meacuteca-niquehellip Lrsquoeacutevolution des meacutetiers montre un gros volume drsquoemplois dans des meacutetiers caracteacuteriseacutes par leur peacutenibiliteacute physique (aides-soi-gnants aides agrave domicile ouvriers du bacirctimenthellip) ou par lrsquoexistence de risques psychosociaux (aides agrave domicile cadres et professions in-termeacutediaires dont enseignantshellip)

RECOMMANDATIONS DE BONNE PRATIQUE POUR LA SURVEILLANCE MEacuteDICO-PROFESSIONNELLE DU RISQUE LOMBAIRE POUR LES TRAVAILLEURS EXPOSEacuteS Agrave DES MANIPULATIONS DE CHARGESA Petit et Y Roquelaure Centre de consultation de pathologie profes-sionnelle AngersAgrave la demande de la Direction geacuteneacuterale du travail un groupe de travail multidisciplinaire a eacutelaboreacute des recommandations sur la sur-veillance meacutedico-professionnelle

du risque lombaire pour les tra-vailleurs exposeacutes agrave des manipu-lations de charges2 Le chargeacute de projet et le preacutesident du groupe de travail ont preacutesenteacute les reacutesultats du groupe de travail Lrsquoobjectif des recommandations est drsquoameacuteliorer la preacutevention et la prise en charge du risque lombaire chez les travail-leurs exposeacutes aux manipulations de charges (MMC) Elles ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees selon 4 axes l deacutefinir les paramegravetres de la situation de travail agrave prendre en compte l proposer des outils et meacutethodes de repeacuterage et drsquoeacutevaluation de lrsquoex-position aux MMC l deacutefinir la surveillance meacutedicale adapteacutee pour les travailleurs lom-balgiques et non lombalgiques l proposer des strateacutegies de preacute-vention collective et individuelle en milieu de travail

Les cibles des recommandations sont les professionnels interve-nant en santeacute au travail (meacutedecins du travail infirmiers intervenants en preacutevention des risques pro-fessionnels ndash IPRP ndash ergonomes employeurs membres de Comiteacute drsquohygiegravene de seacutecuriteacute et des condi-tions de travail deacuteleacutegueacutes du per-sonnel) les intervenants des soins de santeacute (meacutedecins traitants speacute-cialistes reacuteeacuteducateurshellip) ainsi que les travailleurs adultes exposeacutes agrave des activiteacutes de MMC dans le cadre professionnel qursquoils souffrent de lombalgie on non La meacutethodolo-gie employeacutee eacutetait baseacutee sur celle des laquo Recommandations pour la pratique clinique raquo proposeacutee par la Haute autoriteacute de santeacute (HAS) Elle srsquoappuie en particulier sur des revues systeacutematiques et exhaus-tives de la litteacuterature et sur le clas-sement des eacuteleacutements revus selon 4 niveaux de preuve (preuve scien-

2 Ces recommandations ont eacuteteacute publieacutees dans le ndeg 136 de la revue sous la reacutefeacuterence TM 30 (NDLR)

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tifique eacutetablie preacutesomption scien-tifique faible niveau de preuve et accord drsquoexperts) De mecircme les recommandations proposeacutees ont eacuteteacute classeacutees en 4 grades en fonction du niveau de preuve des eacutetudes ou de lrsquoaccord profession-nel sur lequel elles sont fondeacutees Concernant lrsquoeacutevaluation de lexpo-sition agrave des MMC pour le risque lombaire les recommandations preacuteconisent une strateacutegie drsquoeacuteva-luation hieacuterarchiseacutee qui prend en compte la globaliteacute des situations de travail et des risques en res-pectant les principes de lrsquoergono-mie Concernant la surveillance meacutedicale des travailleurs exposeacutes agrave des MMC les recommandations portent sur lrsquoinformation indivi-duelle agrave deacutelivrer agrave ces travailleurs qursquoils soient lombalgiques ou non sur lrsquoexamen meacutedical drsquoembauche la surveillance peacuteriodique ou agrave la demande du travailleur et sur lrsquoexamen de preacute-reprise ou de re-prise du travailleur lombalgique en arrecirct de travail Enfin des re-commandations ont eacuteteacute eacutemises concernant les mesures collec-tives et individuelles approprieacutees dans le milieu de travail pour la preacutevention du risque lombaire lieacute aux MMC et pour le maintien dans lrsquoemploi des travailleurs lom-balgiques Elles preacuteconisent en particulier de mettre en place une preacutevention inteacutegreacutee agrave lrsquoeacutechelle de lrsquoentreprise et de la branche pro-fessionnelle notamment pour les tregraves petites entreprises

COMMUNICATIONS THEacuteMATIQUES

INDICATEURSLrsquoexposition au plomb reste une preacuteoccupation encore bien preacute-sente en milieu professionnel au

regard des 115 000 salarieacutes exposeacutes agrave ce meacutetal lourd en France drsquoapregraves la derniegravere enquecircte SUMER Crsquoest la seule substance pour laquelle il existe en France une valeur limite biologique reacuteglementaire (VLBR) 400 microgL-1 de sang pour les hommes et 300 microgL-1 de sang pour les femmes Pour ecirctre conforme avec la reacuteglementation les meacutede-cins du travail doivent prescrire reacuteguliegraverement des plombeacutemies et surveiller lrsquoimpreacutegnation eacuteven-tuelle de tout travailleur exposeacute agrave cette substance Est-il possible de construire un systegraveme de surveil-lance des plombeacutemies profession-nelles agrave partir de la centralisation des reacutesultats de ces prescriptions et pouvoir ainsi documenter lrsquoim-preacutegnation au plomb des travail-leurs salarieacutes en France Cette question a eacuteteacute le premier sujet ex-ploreacute Les premiers reacutesultats drsquoune eacutetude de faisabiliteacute organiseacutee en Icircle-de-France et en Nord-Pas-de-Calais en 2012-2013 par lrsquoInVS ont eacuteteacute preacutesenteacutes Chaque meacutedecin du travail volontaire devait lors drsquoune prescription de plombeacutemie professionnelle eacutetablir une fiche de suivi avec un ensemble de renseignements sur le salarieacute le poste de travail occupeacute lrsquoactiviteacute de lrsquoentreprisehellip et la transmettre agrave lrsquoInVS accompagneacutee des reacutesul-tats drsquoanalyse de la plombeacutemie Des informations sur 1 532 sala-rieacutes ont pu ecirctre collecteacutees entre septembre 2012 et fin juillet 2013 La moyenne geacuteomeacutetrique des plombeacutemies est de 824 microgL-1 avec 13 hommes et 4 femmes qui preacutesentaient des valeurs supeacute-rieures agrave la VLBR Les reacutesultats obtenus ont pu eacutegalement ecirctre deacuteclineacutes par acircge sexe activiteacute meacutetier Lrsquoeacutetape ulteacuterieure serait de pouvoir eacutetendre ce systegraveme de surveillance agrave toute la France Pour cela un certain nombre de

limites dont certaines identi-fieacutees dans lrsquoeacutetude de faisabiliteacute devront ecirctre mieux cerneacutees pour ecirctre deacutepasseacutees Les effets sur la santeacute de substances ayant des proprieacuteteacutes de perturba-tions endocriniennes (PEs) est une question eacutemergente et preacuteoccu-pante pour la communauteacute scien-tifique LrsquoINRS a souhaiteacute mener une reacuteflexion sur le besoin drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques en milieu de tra-vail et lrsquoidentification des PEs priori-taires Agrave partir drsquoune revue de la lit-teacuterature (2008-2012) il a eacuteteacute extrait une liste de classes de substances potentiellement PE Chaque classe a fait lrsquoobjet drsquoun eacutetat des connais-sances utiliseacute pour construire une deacutemarche de priorisation Une liste de 9 critegraveres a eacuteteacute eacutetablie exis-tence drsquoeacutetudes in vivo in vitro chez lrsquohomme en milieu professionnel ancienneteacute de la premiegravere eacutetude eacutepideacutemiologique probleacutematique drsquoexposition concernant le milieu professionnel connaissances des meacutecanismes drsquoaction eacutetiquetage reacuteglementaire de la Communauteacute europeacuteenne (atteinte de la fertiliteacute reprotoxique) effectif de salarieacutes exposeacutes Agrave partir des reacuteponses co-teacutees agrave ces critegraveres (3 niveaux) des scores ont eacuteteacute construits et un clas-sement des PEs proposeacute Une liste de 14 classes de substances a eacuteteacute eacutetablie Une classe ressort comme prioritaire pour le deacuteveloppement drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques les phtalates (industrie des matiegraveres plastiques) suivie par des subs-tances utiliseacutees particuliegraverement dans le secteur des cosmeacutetiques (parabegravenes 4-nonylpheacutenol filtres UV phtalates) et le bispheacutenol A Agrave noter que le nombre de salarieacutes potentiellement exposeacutes dans ces secteurs industriels est estimeacute agrave en-viron 300 000 Cette revue confirme que les PEs ont eacuteteacute peu eacutetudieacutes dans le milieu professionnel 3

3 Les reacutesultats de cette eacutetude sont

publieacutes dans HENROTIN JB -

Besoins drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques

sur les effets de lrsquoexposition agrave de(s)

perturbateur(s) endocrinien(s) en entreprises Notes

scientifiques et techniques de lrsquoINRS NS 323

Paris INRS 2013 198 p

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La compleacutementariteacute du programme de surveillance des maladies agrave caractegravere professionnel (pMCP) et de lrsquoobservatoire des eacutevolutions et relations en santeacute au travail (oEVREST) a eacuteteacute illustreacutee agrave partir des donneacutees de la reacutegion Nord-Pas-de-Calais Ces deux outils ont la parti-culariteacute commune drsquoecirctre construits sur un reacuteseau de meacutedecins de santeacute au travail volontaires Mais drsquoun coteacute le pMCP srsquoappuie sur le dia-gnostic du meacutedecin pour identifier les cas de MCP (pathologies en lien avec le travail) et de lrsquoautre cocircteacute lrsquooEVREST srsquoappuie sur la santeacute per-ccedilue des salarieacutes et leurs conditions de travail (pathologies de toutes origines) ce qui peut expliquer les diffeacuterences de preacutevalence Ainsi en 2011-2012 dans la reacutegion Nord-Pas-de-Calais 2 180 salarieacutes ont eacuteteacute vus pour le pMCP et 9 488 salarieacutes pour oEVREST Les preacutevalences relatives aux pathologies osteacuteoarticulaires et agrave la souffrance psychique sont respectivement de 32 et 17 dans pMCP vs 389 et 91 dans oEVREST Pour les auteurs de ce travail discuter les similitudes et les diffeacuterences observeacutees dans les reacutesultats de ces deux outils de veille sanitaire permet de mieux approcher la santeacute des salarieacutes et ses liens avec le travail

RISQUES PSYCHOSOCIAUX ET TRAVAILQuatre communications ont eacuteteacute preacutesenteacutees agrave partir de donneacutees issues de programmes de surveil-lance ou de grandes eacutetudes natio-nales et europeacuteennes une com-munication portait sur leacutevaluation de la souffrance psychique lieacutee au travail et les facteurs qui y sont associeacutes (InVS) une autre sur leacuteva-luation de certains troubles de san-teacute mentale (deacutepression anxieacuteteacute) en fonction de la position sociale en population geacuteneacuterale et au travail

(Uniteacute 1018 de lrsquoInstitut national de la santeacute et de la recherche meacutedicale ndash INSERM ndash et Association preacuteven-tion et santeacute au travail de la reacutegion Centre ndash APST) une troisiegraveme sur lrsquoeacutevaluation des facteurs psychoso-ciaux au travail entre 2006 et 2010 (Uniteacute 1018 de lrsquoINSERM) tandis que la derniegravere srsquointeacuteressait aux liens entre les facteurs psychoso-ciaux et le bien-ecirctre (Uniteacute 1018 de lrsquoINSERM Eurofound)Depuis 2006 la preacutevalence de la souffrance psychique lieacutee au tra-vail peut ecirctre estimeacutee gracircce au pro-gramme de surveillance des MCP de lrsquoInVS qui permet eacutegalement de deacutecrire leurs facteurs dexposition deacuteclareacutes Pour la souffrance psy-chique ils sont sans surprise prin-cipalement de nature organisa-tionnelle relationnelle et eacutethique Selon la deacutefinition du collegravege drsquoex-pertise sur le suivi des risques psy-chosociaux au travail les facteurs psychosociaux sont lrsquoensemble des facteurs en relation avec les condi-tions drsquoemploi et les aspects organi-sationnels et relationnels au travail susceptibles de porter atteinte agrave la santeacute mentale physique ou sociale Ces facteurs peuvent ecirctre regrou-peacutes autour de six axes intensiteacute du travail et temps de travail exi-gences eacutemotionnelles autonomie insuffisante mauvaise qualiteacute des rapports sociaux au travail conflits de valeurs et inseacutecuriteacute de la situa-tion de travail Le rapport preacutecise que ces facteurs ne doivent pas ecirctre envisageacutes seacutepareacutement et que leurs effets deacutependent aussi de la dureacutee drsquoexpositionLes deux premiers travaux preacutesen-teacutes par lrsquoUniteacute 1018 de lrsquoINSERM sont baseacutes sur les donneacutees de leacutetude laquo Santeacute et itineacuteraire profession-nel raquo Malgreacute labsence deacutechelle de mesure universelle et ideacutealement valideacutee couvrant lensemble des facteurs psychosociaux les items

utiliseacutes permettent tout de mecircme une estimation de lexposition aux facteurs psychosociaux et de leur eacutevolution selon les axes deacutefinis par le collegravege dexpertise sus-citeacute De mecircme la derniegravere eacutetude meneacutee par lrsquoUniteacute 1018 de lrsquoINSERM et Eu-rofound a pu explorer les relations entre le bien-ecirctre (mesureacute par le questionnaire de santeacute mentale de lrsquoOrganisation mondiale de la santeacute WHO5 ndash Five Well-being Index) et un tregraves grand nombre de facteurs psy-chosociaux (25 au total) consideacutereacutes simultaneacutement aupregraves de plus de 30 000 salarieacutes europeacuteens Les diffeacuterents travaux qui ont eacuteteacute preacutesenteacutes lors de cette session contribuent ainsi agrave ameacuteliorer les connaissances sur leacutevaluation de lensemble des facteurs psychoso-ciaux au travail et leurs effets sur la santeacute

EacuteTUDES EacutePIDEacuteMIOLOGIQUES ET ORGANES CIBLES

CANCER DU LARYNX La premiegravere intervention de cette session a eacuteteacute reacutealiseacutee par lrsquoINSERM (U1085 Rennes et U1018 Villejuif) et a concerneacute lrsquoeacutetude de lrsquoeffet conjoint de lrsquoamiante du tabac et de lrsquoalcool sur la survenue du cancer du larynx Ce travail a eacuteteacute reacutealiseacute sur les don-neacutees de lrsquoeacutetude cas-teacutemoins ICARE restreinte aux hommes et portant sur 480 cas de cancers du larynx et 2 886 teacutemoins Le recueil de don-neacutees a eacuteteacute reacutealiseacute lors drsquoentretiens en face agrave face Chaque sujet a deacute-tailleacute sa consommation de tabac et drsquoalcool et a reacutepondu agrave un ensemble de questionnaires Les expositions professionnelles agrave lrsquoamiante ont eacuteteacute eacutevalueacutees agrave partir de lrsquohistoire profes-sionnelle laquo vie entiegravere raquo de chaque sujet et agrave lrsquoaide drsquoune matrice em-plois-expositions deacuteveloppeacutee dans le cadre du programme Matgeacuteneacute de lrsquoInVS Lrsquoassociation entre cancer

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Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

du larynx et exposition profession-nelle agrave lrsquoamiante (exposeacutes ndash non exposeacutes classes de niveaux drsquoexpo-sition cumuleacutee) a eacuteteacute eacutetudieacutee selon diffeacuterentes cateacutegories de consom-mation drsquoalcool (le 2 verresjour gt 2 verresjour) drsquoune part et de tabac (lt 20 paquets-anneacutees ge 20 paquets-anneacutees) drsquoautre part La nature additive ou multiplicative de lrsquointeraction a eacuteteacute eacutevalueacutee Des odds-ratios (OR) ajusteacutes sur lrsquoacircge et leur intervalle de confiance agrave 95 (IC) ont eacuteteacute estimeacutes par des mo-degraveles de reacutegression logistique non conditionnelle Dans lrsquoanalyse des effets des expositions agrave lrsquoamiante et au tabac cette eacutetude confirme le rocircle de lrsquoamiante seul (OR = 202 IC 95 [121-337]) et du tabac seul (OR = 901 IC 95 [545-1488]) dans la survenue du cancer du la-rynx ainsi que celui de lrsquoexposition conjointe de lrsquoamiante et du tabac (OR = 1480 IC 95 [925-2366]) Cet effet conjoint est statistique-ment supeacuterieur agrave celui preacutedit par la somme de leurs effets individuels (interaction additive) Il en ressort que parmi les fumeurs exposeacutes agrave lrsquoamiante 32 des cas de can-cer du larynx sont attribuables agrave lrsquointeraction amiante ndash tabac Dans lrsquoanalyse des effets des expositions agrave lrsquoamiante et agrave lrsquoalcool cette eacutetude confirme eacutegalement le rocircle de lrsquoalcool seul (OR = 344 IC 95 [208-567]) Un effet statistiquement significatif de lrsquoexposition conjointe agrave lrsquoamiante et agrave lrsquoalcool (OR = 569 IC 95 [357-908]) est mis en eacutevi-dence dans la survenue du cancer du larynx Cet effet conjoint est su-peacuterieur agrave celui preacutedit par le modegravele additif et infeacuterieur agrave celui preacutedit par le modegravele multiplicatif mais dans les deux cas statistiquement non significatif ne permettant pas une discrimination formelle entre les deux modegraveles drsquointeraction

ASTHMES PROFESSIONNELSLrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) en collabo-ration avec le Centre de consulta-tion de pathologie professionnelle (CCPP) de Nancy a preacutesenteacute le protocole drsquoune eacutetude eacutepideacutemiolo-gique transversale portant sur les asthmes en relation avec le travail (ART) Cette eacutetude srsquoinscrit dans le cadre du projet ARPEIGE (allergies respiratoires professionnelles et in-teractions gegravenes-environnement) Son objectif est de deacutecrire et de ca-racteacuteriser le controcircle de lrsquoasthme et la qualiteacute de vie entre les diffeacuterents types drsquoasthme rencontreacutes en po-pulation active en tenant compte des expositions professionnelles Les diffeacuterents types drsquoasthme eacutetu-dieacutes sont les suivants l asthmes professionnels (AP) causeacutes par lrsquoenvironnement profes-sionnel l asthmes aggraveacutes par le travail (AAT) preacuteexistants et dont les symptocircmes sont exacerbeacutes par lrsquoenvironnement professionnel l asthmes sans relation avec le tra-vail (ASRT) Le recrutement des sujets srsquoeacutetendra sur 2 ans aupregraves de 10 CCPP volon-taires et de services de santeacute au travail volontaires identifieacutes par les CCPP et se deacuteroulera en 3 eacutetapes l Le repeacuterage dans les services de santeacute au travail des sujets preacutesen-tant un asthme actif probable Pour cela les meacutedecins du travail distri-bueront un autoquestionnaire agrave tous les salarieacutes vus en visite meacutedi-cale sur 15 jours l Les sujets potentiellement asth-matiques ainsi repeacutereacutes devront reacutepondre agrave drsquoautres autoques-tionnaires (meacutedical traitement et controcircle de lrsquoasthme qualiteacute de vie histoire professionnelle et tacircches actuelles) et reacutealiser le recueil de leurs deacutebits expiratoires de pointe pendant 2 semaines

l Apregraves analyse par un groupe drsquoexperts des reacutesultats obtenus les sujets identifieacutes comme preacutesentant une suspicion drsquoART se verront pro-poser des examens compleacutemen-taires Au terme de ces 3 eacutetapes les sujets seront classeacutes en 3 groupes selon leur type drsquoasthme AP AAT et ASRT Le nombre de sujets neacuteces-saire est de 400 ASRT et 400 ART Les auteurs concluent qursquoune meil-leure connaissance des facteurs drsquoexpositions professionnelles en relation avec les diffeacuterents types drsquoasthme devrait permettre de deacutepister plus preacutecocement ces affections et drsquoameacuteliorer leur preacute-vention

CANCER DE LA PROSTATE Le cancer de la prostate est tregraves freacutequent dans de nombreux pays notamment la France Son incidence est particuliegraverement eacuteleveacutee en Gua-deloupe Or les facteurs de risque professionnels sont mal connus Crsquoest pourquoi lrsquoUniteacute 1085 de lrsquoINSERM (Guadeloupe) en collaboration avec le service drsquourologie du Centre hos-pitalier universitaire de Guadeloupe a eacutetudieacute les associations entre pro-fession secteur drsquoactiviteacute et risque de cancer de la prostate dans le cadre de lrsquoeacutetude Karusprostate Cette eacutetude avait deacutejagrave mis en eacutevidence une as-sociation entre une exposition au chlordeacutecone pesticide utiliseacute dans le passeacute dans la culture bananiegravere et le risque de cancer de la prostate Karus-prostate est une eacutetude cas-teacutemoins meneacutee en Guadeloupe au cours de la peacuteriode 2004-2007 Elle concerne 707 cas incidents de cancer de la pros-tate confirmeacutes histologiquement et 722 teacutemoins indemnes de cette pathologie (Prostate specific antigen ndash PSA ndash et toucher rectal normaux) Lrsquohistoire professionnelle des sujets a eacuteteacute recueillie au cours drsquointerro-gatoires en face agrave face Sur la base

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des emplois les professions et les secteurs drsquoactiviteacute ont eacuteteacute codeacutes agrave lrsquoaveugle du statut cas ou teacutemoin en utilisant la CITP 1968 (Classification internationale type des professions) et la NAF 2000 (Nomenclature drsquoacti-viteacutes franccedilaise) respectivement Les odds-ratios (OR) et leur intervalle de confiance agrave 95 (IC) ont eacuteteacute estimeacutes agrave lrsquoaide de modegraveles de reacutegression logistique apregraves ajustement sur lrsquoacircge et lrsquoexistence de deacutepistages anteacuterieurs Lrsquoajustement sur drsquoautres facteurs de risque (niveau drsquoeacutetudes obeacutesiteacute anteacuteceacutedents familiaux de cancer reacutesidence en meacutetropole exposition au chlordeacutecone) nrsquoa pas modifieacute les reacutesultats Un sujet est consideacutereacute appartenir agrave un emploi ou agrave un secteur donneacute srsquoil y a tra-vailleacute au moins une fois dans sa vie Sa dureacutee drsquoemploi a eacutegalement eacuteteacute consideacutereacutee selon deux classes le 20 ans et gt 20 ans Des risques de cancer de la prostate statistiquement signi-ficatifs ont eacuteteacute mis en eacutevidence dans certaines professions facteurs (OR = 77 IC 95 [17-344]) pecirccheurs (OR = 20 IC 95 [10-40]) employeacutes drsquoap-provisionnement (OR = 27 IC 95 [10-72]) eacutelectriciens employeacutes plus de 20 ans (OR = 40 IC 95 [10-158]) et eacutegalement pour certains secteurs drsquoactiviteacute administration publique (OR = 18 IC 95 [12-29]) commerce de deacutetail et reacuteparation drsquoarticles do-mestiques (OR = 26 IC 95 [11-60]) fabrication de produits alimentaires (OR = 20 IC 95 [11-39]) particu-liegraverement fabrication de sucre (OR = 132 IC 95 [16-108]) Un risque de cancer de la prostate statistiquement non significatif est mis en eacutevidence pour les travailleurs agricoles (OR = 14 IC 95 [09-21]) les ouvriers agri-coles des cultures de plein champ et maraicircchegraveres (OR = 17 IC 95 [09-32]) et les ouvriers agricoles des cultures drsquoarbres et drsquoarbustes (OR = 21 IC 95 [07-67]) En revanche les exploitants agricoles preacutesentent un risque si-

gnificativement infeacuterieur agrave 1 (OR = 05 IC 95 [04-07]) Les auteurs suggegraverent que les associations ob-serveacutees pourraient srsquoexpliquer par la preacutesence de facteurs de risque suspecteacutes ou eacutevoqueacutes comme les pesticides la seacutedentariteacute les vibra-tions la pollution atmospheacuterique lieacutee au trafic routier ou certains solvants Lrsquoanalyse des associations selon lrsquoacircge de survenue du cancer de la prostate (avant ou apregraves 60 ans) le stade (avanceacute localiseacute) et les formes (agres-sives vs non agressives) est en cours

EacuteTUDES EacutePIDEacuteMIOLOGIQUES ET INDUSTRIES SPEacuteCIFIQUESDevant lrsquoaugmentation de lrsquoabsen-teacuteisme en France lrsquoopportuniteacute de disposer des donneacutees administra-tives (date de naissance sexe clas-sification des emplois en exeacutecutionmaicirctrisecadre reacutegion du lieu de tra-vail) et meacutedicales (arrecircts de travail causes meacutedicales type drsquoabsence) chez les salarieacutes statutaires de la branche des Industries eacutelectriques et gaziegraveres (IEG) a permis drsquoanaly-ser lrsquoeacutevolution de lrsquoabsenteacuteisme sur donneacutees agreacutegeacutees dans une cohorte de 215 550 salarieacutes entre 1995 et 2011 Agrave partir du nombre de salarieacutes ayant eu au moins un jour drsquoarrecirct dans lrsquoanneacutee et du nombre de per-sonne-anneacutees (PA) des indicateurs ont eacuteteacute calculeacutes (nombre drsquoabsenteacutes pour 100 PA taux drsquoabsenteacuteisme) de faccedilon globale et par type drsquoabsence dans diffeacuterentes classes (par acircge sexe classification des emplois reacute-gion) Sur la peacuteriode drsquoobservation la population vieillit se feacuteminise et se qualifie Agrave lrsquoorigine des jours drsquoar-recirct preacutedomine la maladie de courte dureacutee (672 ) alors que la longue maladie est moins freacutequente (284 ) Cet eacutecart est plus important pour les arrecircts suivis par une pro-longation pour le mecircme diagnostic 954 pour la maladie courte dureacutee et 26 pour la longue maladie

Le taux drsquoabsenteacuteisme augmente du fait de la croissance du taux drsquoabsenteacutes en longue maladie plus importante pour les femmes pour la classe drsquoacircge 50-70 ans et pour les emplois laquo exeacutecution raquo Les prin-cipales pathologies en cause sont les troubles mentaux les troubles musculosquelettiques (TMS) les tumeurs les maladies du systegraveme nerveux Apregraves ajustement sur sexe acircge et classification des emplois les taux drsquoabsenteacuteisme et drsquoabsenteacutes augmentent pour la longue mala-die dans la peacuteriode 1995-2011 Pour la maladie courte dureacutee il est agrave noter une augmentation de la preacutevalence des TMS dans la peacuteriode 2000-2004 en rapport probablement avec les reacuteorganisations lieacutees au contexte socio-eacuteconomique

Trois communications ont preacutesen-teacute les reacutesultats des eacutetudes meneacutees dans des cohortes franccedilaises des travailleurs du nucleacuteaire et des mineurs drsquouranium Une cohorte de 2 897 travailleurs de lrsquoeacutetablis-sement AREVA NC de Pierrelatte a eacuteteacute constitueacutee et suivie entre 1968 et 2006 afin drsquoanalyser les causes de deacutecegraves associeacutes agrave lrsquoexpo-sition interne agrave lrsquouranium Cette derniegravere a eacuteteacute reconstitueacutee via une matrice emplois-expositions (MEE) Ainsi 232 postes-peacuteriodes ont eacuteteacute eacutevalueacutes agrave lrsquoaide de 2 indi-cateurs drsquoexposition la freacutequence et la quantiteacute de chaque polluant manipuleacute classeacutees par des eacutevalua-teurs sur une eacutechelle relative de 4 niveaux La dureacutee de preacutesence du travailleur au poste a permis de cal-culer un score cumuleacute drsquoexposition Lrsquoestimation de lrsquoexposition a eacuteteacute reacutealiseacutee par une meacutethode mixte (MEE + biomonitoring) inteacutegrant eacutegalement les donneacutees dosimeacute-triques Dans la peacuteriode 1968-2006 la mortaliteacute toutes causes et celle tous cancers sont infeacuterieures aux

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SUIVI POUR VOUS

Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

niveaux de mortaliteacute correspon-dants de la population geacuteneacuterale Cependant la mortaliteacute cardiovas-culaire est significativement plus eacuteleveacutee dans les groupes fortement exposeacutes surtout agrave un type particu-lier drsquouranium ndash celui faiblement soluble issu du retraitement Un excegraves non significatif de mortaliteacute a eacuteteacute observeacute pour certains cancers (tissus lymphatiques et heacutemato-poiumleacutetiques poumon systegraveme ner-veux central) probablement en rapport avec une faible puissance statistique et avec la non-prise en compte des expositions chimiques chez ces travailleursCe dernier aspect a eacuteteacute abordeacute dans une autre communication concer-nant une eacutetude meneacutee sur la mecircme cohorte exposeacutee principalement agrave lrsquouranium mais aussi agrave des nui-sances chimiques comme lrsquoamiante les solvants aromatiques le chrome les ceacuteramiques techniques lrsquohy-drazine et drsquoautres carburants le trichloroeacutethylegravene les fumeacutees de soudage Lrsquoeacutevaluation de lrsquoexposi-tion a eacuteteacute reacutealiseacutee par une MEE Les organes cibles du cancer consideacutereacutes ont eacuteteacute le poumon les tissus lym-phatiques et heacutematopoiumleacutetiques le reinvessie le systegraveme nerveux cen-tral la prostate Apregraves ajustement sur les autres produits chimiques une augmentation du risque de cancer du systegraveme nerveux central a eacuteteacute montreacutee chez les travailleurs exposeacutes aux solvants aromatiques (hazard ratio HR = 653 IC 95 [114-3741]) Apregraves ajustement sur lrsquoexposition agrave lrsquouranium ce reacutesultat reste agrave la limite de la significativiteacute Le nombre limiteacute de cancers speacuteci-fiques dans cette cohorte a conduit agrave la mise en place drsquoune nouvelle eacutetude qui sera meneacutee dans une co-horte de 12 657 travailleurs exposeacutes agrave lrsquouranium pour analyser lrsquoimpact des produits chimiques sur la mor-taliteacute par cancer

La cohorte franccedilaise des mineurs drsquouranium a eacuteteacute mise en place en 1982 et se caracteacuterise par un suivi long et de qualiteacute entre 1946 et 2007 permettant la reacutealisation des eacutetudes de mortaliteacute Constitueacutee par des hommes ayant travailleacute en tant que mineurs dans le groupe CEA-COGEMA (Commissariat agrave lrsquoeacutenergie atomique - Compagnie geacuteneacuterale des matiegraveres atomiques) au moins un an entre 1945 et 1990 cette cohorte constitue une population pertinente pour lrsquoeacutetude des effets sanitaires agrave long terme lieacutes agrave lrsquoexposition aux rayonnements ionisants due au radon aux rayonnements gamma et aux poussiegraveres drsquouranium en suspension Les 5 086 travailleurs in-clus ont eacuteteacute suivis pendant 354 ans (min-max 01-61) ont travailleacute en moyenne 17 ans (min-max 1-433) et ont eu des estimations indivi-duelles de lrsquoexposition aux 3 sources de rayonnements ionisants permet-tant ainsi le calcul des expositions cumuleacutees par type de source (radon rayonnements gamma poussiegraveres drsquouranium) La mortaliteacute toute cause est comparable agrave celle de la popu-lation franccedilaise masculine Cepen-dant un excegraves de mortaliteacute tout cancer a eacuteteacute observeacute surtout pour le poumon (standardized mortality ratio SMR = 137 IC 95 [119-157]) et le rein (SMR = 164 IC 95 [105-245]) et agrave la limite de la significati-viteacute pour le cerveausystegraveme ner-veux central et les leuceacutemies hors leuceacutemie lymphoiumlde chronique Lrsquoexposition au radon a eacuteteacute associeacutee significativement agrave lrsquoexcegraves de risque de cancer du poumon et agrave lrsquoexcegraves de risque tout cancer Pour la morta-liteacute hors cancer un excegraves de risque significatif a eacuteteacute observeacute pour les maladies respiratoires dont la sili-cose associeacute agrave lrsquoexposition au radon Lrsquoassociation agrave lrsquoexposition cumu-leacutee au radon a eacuteteacute observeacutee pour la mortaliteacute par maladies de lrsquoappareil

circulatoire et pour la mortaliteacute ceacutereacute-brovasculaire Des analyses appro-fondies pour certaines pathologies speacutecifiques (cancer du rein mala-dies de lrsquoappareil circulatoire) seront reacutealiseacutees dans cette cohorte dont le suivi se poursuitLa mise en place drsquoun dispositif de surveillance des travailleurs poten-tiellement exposeacutes aux nanoma-teacuteriaux manufactureacutes (dispositif EpiNano) reacutepond au besoin de se mettre en position de veille vis-agrave-vis non drsquoun danger identifieacute mais drsquoun risque insuffisamment connu Baseacutee sur une eacutetude de faisabiliteacute reacutealiseacutee en 2010-2011 la premiegravere eacutetape du dispositif consiste en lrsquoenregistrement des travailleurs exposeacutes aux nanotubes de car-bone et dioxyde de titane nanomeacute-trique agrave partir de lrsquoidentification des entreprises des effectifs expo-seacutes des tacircchespostes exposants de lrsquoeacutevaluation qualitativesemi-quantitative de lrsquoexposition Lrsquoeacutela-boration en partenariat (InVS CEA INRS Institut national de lrsquoenviron-nement industriel et des risques [INERIS] Universiteacute de Bordeaux) drsquoun outil standardiseacute de caracteacute-risation de lrsquoexposition sera suivie par une validation lors des visites techniques communes en entre-prise Un questionnaire Entreprise et un autoquestionnaire individuel drsquoinclusion des travailleurs ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes et seront testeacutes apregraves lrsquoobtention des accords reacuteglemen-taires en attente Des partenariats avec des services de lrsquoEacutetat (Agence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail [ANSES] Direction geacute-neacuterale du travail [DGT]) pourraient faciliter lrsquoaccegraves aux entreprises et la constitution de la cohorte Dans une deuxiegraveme eacutetape une eacutevalua-tion quantitative de lrsquoexposition sera reacutealiseacutee ainsi qursquoun suivi pas-sif (autoquestionnaire de suivi des

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travailleurs eacutetudes de mortaliteacute interrogation des bases de donneacutees meacutedico-administratives) et si pos-sible la valorisation des donneacutees de santeacute collecteacutees en routine dans les services de santeacute au travail La constitution drsquoune biothegraveque et la reacutealisation dexamens de santeacute speacute-cifiques pourraient ecirctre discuteacutees ulteacuterieurement Des projets de re-cherche speacutecifiques articuleacutes sur la cohorte de veille sont envisageacutes Un partenariat international concer-nant lrsquoutilisation drsquoune base de don-neacutees meacutetrologiques europeacuteenne et une standardisation du recueil des donneacutees de santeacute permettra la reacutea-lisation deacutetudes eacutepideacutemiologiques avec une bonne puissance statis-tique pour produire de la connais-sance sur les risques professionnels lieacutes aux nanomateacuteriaux

TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES (TMS)Le syndrome du canal carpien (SCC) est la neuropathie la plus freacute-quente du membre supeacuterieur mais les opinions divergent sur lrsquoasso-ciation entre les SCC et le travail sur ordinateur Une meacuteta-analyse reacutea-liseacutee par lrsquoUniteacute 1018 de lrsquoINSERM a inclus 9 eacutetudes publieacutees depuis 1991 (dont 4 eacutetudes longitudinales) concernant le travail sur ordina-teur pendant plus de 4 heuresjour ou 20 heuressemaine avec utilisation de la souris Le meacuteta-odds-ratio est eacutevalueacute agrave 16 sans ecirctre statistiquement significatif Les auteurs soulignent que les eacutetudes sont tregraves heacuteteacuterogegravenes dans la deacutefi-nition de lrsquoexposition et des effets et que les deux eacutetudes jugeacutees les meilleures indiquent des reacutesul-tats opposeacutes Cette meacuteta-analyse conclut qursquoaucun lien nrsquoest mis en eacutevidence entre SCC et lrsquoutilisation drsquoordinateur sans exclure la possi-biliteacute que certains types de travail

intensif sur ordinateur puissent ecirctre associeacutes au SCCLes pathologies rachidiennes sont les premiegraveres causes de morbiditeacute osteacuteo-articulaire en milieu du tra-vail Dans le programme de sur-veillance eacutepideacutemiologique des TMS de lrsquoInVS la hernie discale opeacutereacutee (HDO) a eacuteteacute retenue comme tra-ceur de pathologies rachidiennes Lrsquoeacutetude preacutesenteacutee par lrsquoInVS a eacuteteacute reacutealiseacutee en population geacuteneacuterale en incluant les patients de la reacutegion des Pays-de-la-Loire identifieacutes par les donneacutees du Programme de meacutedica-lisation des systegravemes drsquoinformation (PMSI) opeacutereacutes drsquoune hernie discale en 2007-2008 Le secteur drsquoactiviteacute et la cateacutegorie professionnelle des sujets opeacutereacutes eacutetaient recueillis par questionnaire postal Lrsquoincidence annuelle de la HDO entre 20 et 64 ans qursquoelle soit ou non drsquoorigine professionnelle a eacuteteacute estimeacutee agrave 05 permil chez les hommes actifs et 04 permil chez les femmes actives alors qursquoelle est de 03 permil en cas drsquoinac-tiviteacute Chez les hommes le risque le plus eacuteleveacute est observeacute chez les ouvriers notamment ceux quali-fieacutes de type industriel ou artisanal et chez ceux de la manutention du magasinage et du transport La frac-tion de risque attribuable agrave lrsquoactiviteacute professionnelle des ouvriers dans la population est eacutevalueacutee agrave 15 Chez les femmes le risque le plus eacuteleveacute est observeacute parmi les employeacutees en particulier les employeacutees civiles 4 et agents de service de la Fonction pu-blique les employeacutees de commerce et les personnels des services directs aux particuliers En termes de sec-teur drsquoactiviteacute le risque le plus eacuteleveacute a eacuteteacute observeacute pour les hommes employeacutes dans la construction et pour les femmes employeacutees dans les secteurs du transport et de lrsquoen-treposage de lrsquoheacutebergement et de la restauration des arts et spectacles et des activiteacutes de meacutenage chez les

particuliers employeursAlors qursquohabituellement est eacutetu-dieacutee lrsquoinfluence des conditions de travail sur la santeacute la question de lrsquoadaptation des conditions de tra-vail en preacutesence de problegraveme de santeacute est rarement abordeacutee Ainsi une communication a souleveacute la question de la restriction des contraintes posturales pour des travailleurs deacuteclarant des douleurs osteacuteo-articulaires Lrsquoeacutetude preacutesen-teacutee utilise les donneacutees de lrsquoobserva-toire EVREST recueillies entre 2007 et 2011 sur des salarieacutes interrogeacutes 2 fois agrave plus de 18 mois drsquointervalle au moment drsquoune visite peacuteriodique de santeacute au travail Il ressort de lrsquoanalyse que aussi bien chez les hommes que chez les femmes la preacutesence de douleurs osteacuteo-articu-laires des membres supeacuterieurs ou rachis lombaire agrave la premiegravere visite nrsquoest suivie drsquoaucune reacuteduction des contraintes posturales apregraves 18 mois Cependant la comparai-son des salarieacutes vus 2 fois agrave ceux nrsquoayant pas eacuteteacute revus fournit des indices sur la possibiliteacute drsquoun pheacute-nomegravene drsquoexclusion chez les sala-rieacutes ayant des plaintes lombaires ou aux membres supeacuterieurs avec gecircne dans le travailMecircme si les TMS repreacutesentent la majoriteacute des maladies profession-nelles (MP) reconnues au reacutegime geacuteneacuteral leur sous-deacuteclaration reste freacutequente Une communication de lrsquoInVS a preacutesenteacute une analyse de ce pheacutenomegravene pour quatre localisa-tions de TMS (syndrome du canal carpien eacutepaule coude et rachis lom-baire) Elle srsquoappuie sur des donneacutees de 2009 dans 10 reacutegions de France distinguant les TMS reconnus en MP au reacutegime geacuteneacuteral et au reacutegime agricole et ceux signaleacutes dans le programme de surveillance de ma-ladies agrave caractegravere professionnel Les reacutesultats montrent que le taux de sous-deacuteclaration varie peu en fonc-

4 Cela correspond au code 52 de la nomenclature PCS crsquoest-agrave-dire les employeacutees de La Poste et de France Teacuteleacutecom les agents speacutecialiseacutes des impocircts du Treacutesor et des Douanes des adjoints administratifs de la Fonction publique des aides-soignants et professions assimileacutees de la Fonction publique ou du secteur priveacute

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201492

SUIVI POUR VOUS

Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

tion de lrsquoacircge et du sexe et se situe entre 59 et 73 pour les 4 loca-lisations eacutetudieacutees Il apparaicirct que parmi les raisons de la non-deacutecla-ration le refus du salarieacute est la plus freacutequente Le syndrome du canal carpien preacutesente le taux de sous-deacuteclaration et la freacutequence de refus de deacuteclaration par le salarieacute les plus faibles Les explications suggeacutereacutees sont lrsquoaccessibiliteacute agrave des traitements plus efficaces de ce syndrome et des conseacutequences plus limiteacutees sur lrsquoemploi du salarieacute drsquoune deacuteclaration en MP

EacuteVALUATION DES EXPOSITIONS ET ACTIVITEacuteS PROFESSIONNELLESTout drsquoabord lrsquoInVS a preacutesenteacute lrsquoap-plication e-COSMOP Le projet COS-MOP a pour objectif de produire de faccedilon systeacutematique et reacuteguliegravere des indicateurs de mortaliteacute par cause en relation avec lrsquoactiviteacute profes-sionnelle Lrsquoapplication e-COSMOP est un outil qui permettra agrave terme de mettre agrave disposition les reacutesultats du projet en fonction de critegraveres que lrsquoutilisateur seacutelectionnera en plusieurs eacutetapes sexe indicateur (risque relatif drsquoun secteur drsquoacti-viteacute par rapport agrave lrsquoensemble des secteurs taux de mortaliteacute) cause de mortaliteacute (toutes causes tu-meurs malignes pathologies non malignes causes externes de bles-sure et drsquoempoisonnement) critegravere drsquoexposition (exposition courante derniegravere exposition secteur occupeacute agrave un moment ou un autre de la car-riegravere) secteur drsquoactiviteacute (section de la NAF) Drsquoautres variables sont eacutega-lement disponibles telles que le sta-tut actif publicpriveacute par exemple Les reacutesultats preacutesenteacutes reposent sur un eacutechantillon constitueacute agrave partir de donneacutees professionnelles issues du panel des deacuteclarations annuelles des donneacutees sociales de lrsquoInstitut

national de la statistique et des eacutetudes eacuteconomiques (INSEE) des salarieacutes non agricoles au 125e appa-rieacutees aux causes meacutedicales de deacutecegraves Les donneacutees de lrsquoINSEE exploiteacutees agrave ce jour dans COSMOP couvrent la peacuteriode 1976-2002 des mises agrave jour et des analyses reacuteguliegraveres sont preacute-vues mais deacutependent surtout de la mise agrave disposition par lrsquoINSEE de ses donneacutees Lrsquoapplication est accessible en ligne agrave lrsquoadresse wwwinvssantefrapplicationscosmopindexasp ougrave elle peut drsquoores et deacutejagrave ecirctre testeacutee mecircme si tous les reacutesultats ne sont pas encore impleacutementeacutesLrsquoInVS a ensuite preacutesenteacute lrsquoeacutevolu-tion de la preacutevalence drsquoexposition agrave certains canceacuterogegravenes aveacutereacutes ou probables de la classification du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) Les preacutevalences ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir des MEE de Matgeacuteneacute appliqueacutees sur le recense-ment INSEE de 1999 et sur un eacutechan-tillon drsquohistoires professionnelles de 2007 disponible au deacutepartement santeacute-travail de lrsquoInVS Elles ont donc eacuteteacute calculeacutees pour les anneacutees 1999 et 2007 On note une baisse de lrsquoexposition entre ces deux dates pour la silice les poussiegraveres de cuir lrsquoamiante et les fibres ceacuteramiques reacutefractaires Il ne semble pas y avoir eu drsquoeacutevolution en ce qui concerne les solvants Les auteurs avancent une explication en relation avec une baisse de lrsquoexposition entre ces dates pour les fibres et avec une baisse des emplois concerneacutes par lrsquoexposition agrave la silice et aux poussiegraveres de cuir Les donneacutees SUMER bien que concer-nant une population plus restreinte permettent eacutegalement un calcul de preacutevalence Les conclusions sont similaires agrave celles de lrsquoeacutetude preacutesen-teacutee Les matrices sont consultables sur le site wwwexpprofr La derniegravere communication a preacute-senteacute la meacutethodologie drsquoeacutevaluation

des expositions professionnelles dans un cadre de polyvalence des salarieacutes dans lentreprise SOCATRI Initialement cette entreprise nicke-lait des piegraveces chaudronneacutees pour la construction du site du Tricastin agrave Pierrelatte En fin de construc-tion afin de maintenir les emplois lrsquousine srsquoest diversifieacutee vers la deacutecon-tamination et le traitement des deacute-chets uranifegraveres La reconstitution des histoires professionnelles indi-viduelles srsquoaveacuterant tregraves compliqueacutee la meacutethodologie srsquoest orienteacutee vers la creacuteation de matrices emplois-ex-positions speacutecifiques agrave SOCATRI agrave partir drsquoun comiteacute drsquoexperts auquel les employeacutes les plus anciens encore en activiteacute ont participeacute Le proces-sus a ainsi ameneacute agrave la creacuteation de 83 postes de travail geacuteneacuteriques inteacute-grant les expositions aux radioeacuteleacute-ments et aux substances canceacutero-gegravenes mutagegravenes et toxiques pour la reproduction (CMR)

Les actes du colloque ont eacuteteacute publieacutes dans les Archives des Maladies Profes-sionnelles et de lrsquoEnvironnement de deacutecembre 2013 Le prochain colloque de lrsquoADEREST se tiendra au printemps 2015 agrave Lyon (wwwaderestorg)

SUIVI POUR VOUS

93JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

TD 210

Co-intervenir en santeacute au travail Pourquoi Comment Journeacutee nationale 2013 de lrsquoAssociation franccedilaise des intervenants en preacutevention des risques professionnels de services interentreprises de santeacute au travail (AFISST)Paris 15 novembre 2013

en reacutesumeacute

AUTEURS S Darbeacuteda et S Gonzalez deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

MOTS CLEacuteS Pluridisciplinariteacute santeacute au travail intervenant en preacutevention des risques professionnels (IPRP)

ALLOCUTIONS DrsquoOUVERTUREF Lemire ingeacutenieur conseil reacutegio-nal adjoint Caisse reacutegionale drsquoas-surance maladie drsquoIcircle-de-France (CRAMIF) Lrsquoenjeu majeur de la loi de juin 2011 sur la meacutedecine du travail est la co-construction drsquoactes de preacutevention par le personnel des services de san-teacute au travail interentreprises (SSTI) via lrsquoeacutelaboration des contrats plu-riannuels drsquoobjectifs et de moyens (CPOM) entre tous les acteurs concer-neacutes par cette reacuteforme Le succegraves de la loi sera fonction de lrsquoinvestissement de chacun des acteurs administra-teurs membres des commissions de controcircle eacutequipes de direction Direc-tions reacutegionales des entreprises de la concurrence de la consommation du travail et de lrsquoemploi (DIRECCTE) Caisses drsquoassurance retraite et de la santeacute au travail (CARSAT) parte-naires sociaux et professionnels de santeacute au travailPour la CRAMIF 6 thegravemes priori-taires ont eacuteteacute retenus preacutevention de la deacutesinsertion du risque chimique des troubles musculosquelettiques

Dans le contexte de mutation que traversent les services de santeacute au travail les intervenants en preacutevention des risques professionnels (IPRP) sont ameneacutes agrave coordonner leurs actions avec davantage drsquoacteurs Les interventions neacutecessitent de plus en plus freacutequemment la mobilisation de plusieurs disciplines autour drsquoun mecircme projet de preacutevention ou plus globalement autour de questions de santeacute au travail crsquoest le cas par exemple des interventions en conception ougrave se mecirclent des besoins drsquoapports en meacutetrologie hygiegravene et seacutecuriteacute ergonomie toxicologie (voire ergo-toxicologie) et parfois psychologie

(TMS) des risques psychosociaux des accidents du travail et du risque routierLes objectifs des CPOM ont eacuteteacute deacutefi-nis entre la CRAMIF et la DIRECCTE Icircle-de-France puis preacutesenteacutes fin 2012 agrave lrsquoensemble des secreacutetaires de commission meacutedicotechnique des preacutesidents de conseils drsquoadmi-nistration et des commissions de controcircle des SSTI drsquoIcircle-de-France Durant lrsquoanneacutee 2013 des fiches pro-grammes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees avec le concours de tous les acteurs dans le but de disposer drsquoun socle commun pour les actions en entreprises au-tour des thegravemes retenus Des objec-tifs de suivi et de reacutesultats ont eacutegale-ment eacuteteacute eacutelaboreacutes En Icircle-de-France le premier CPOM devrait ecirctre signeacute en deacutecembre 2013 puis drsquoautres sui-vront courant 2014

M Brun directeur geacuteneacuteral du Centre interservices de santeacute et meacutedecine du travail en entreprise (CISME) Un premier bilan de la reacuteforme portant notamment sur la gouver-nance des services de santeacute au tra-

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vail et la pluridisciplinariteacute devrait ecirctre reacutealiseacute drsquoici fin 2013 par le mi-nistegravere du TravailLrsquoeacutetablissement de projets de service neacutecessite un diagnostic territorial et le consensus des diffeacuterents acteurs Au sein des SSTI crsquoest le preacutesident qui deacutetermine lors de lrsquoembauche qui est intervenant en preacutevention des risques professionnels (IPRP) Avec la reacuteforme la deacutesignation de ces derniers devrait ecirctre simplifieacutee et les meacutetiers mieux identifieacutesLe rocircle du meacutedecin du travail reste drsquoanimer et de coordonner lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire et de juger de la pertinence de faire appel eacuteventuel-lement agrave des compeacutetences exteacute-rieures

A Benedetto preacutesidente de lrsquoAFISSTLe socle commun entre les diffeacute-rents membres de lrsquoeacutequipe pluri-disciplinaire est lrsquointervention en entrepriseLe rocircle de lrsquoIPRP doit ecirctre clairement deacutefini notamment aupregraves des em-ployeurs afin de pouvoir porter un discours compreacutehensible par tous et contribuer agrave lrsquoameacutelioration des conditions de travail En 2014 lrsquoAFISST va reacutealiser une enquecircte en ligne sur le thegraveme laquo qui sont que font les IPRP Et avec qui travaillent-ils raquo Les reacutesultats de lrsquoenquecircte devraient ecirctre preacutesenteacutes agrave la prochaine journeacutee de lrsquoAFISST fin 2014

EXPEacuteRIENCES COOPEacuteRATIVES LORS DrsquoINTERVENTIONS EN SANTEacute AU TRAVAIL

JE VEUX UNE INTERVENTION ERGONOMIQUE N Lachambre ergonome Asso-ciation santeacute et meacutedecine inte-

rentreprises du deacutepartement de la Somme (ASMIS 80)Dans une entreprise de 78 salarieacutes du secteur industriel srsquooccupant de sous-traitance dans le domaine sanitaire le meacutedecin du travail constate de nombreux cas de TMS et des signes de souffrance psychique entraicircnant une augmentation des arrecircts de travail avec seacutequelles agrave la reprise et des avis drsquoaptitude avec restriction Devant ce constat il propose au directeur ingeacutenieur de formation en poste depuis 2010 lrsquointervention commune drsquoun ergo-nome et drsquoun psychologue du tra-vail Celle-ci est refuseacutee Le meacutedecin du travail se tourne alors vers la CARSAT et lrsquoinspection du travail qui confirment le non-respect de la reacuteglementation relative agrave la preacuteven-tion des risques professionnels et des niveaux drsquoarrecirct de travail deux fois plus eacuteleveacutes que la moyenne reacute-gionale du mecircme secteur Apregraves rap-pel agrave lrsquoemployeur de ses obligations de reacutesultats en termes notamment de preacutevention des risques psycho-sociaux (RPS) et suite agrave la preacutesence assidue au comiteacute drsquohygiegravene de seacutecuriteacute et des conditions de travail (CHSCT) du meacutedecin du travil de la CARSAT et de linspection du tra-vail lrsquoentreprise a fait appel agrave deux cabinets de consultants en ergono-mie et psychologie du travail Des actions de preacutevention en particulier sur les TMS et les RPS ont eacuteteacute mises en œuvreCette expeacuterience qui a redonneacute du sens au travail de chacun montre la neacutecessiteacute de pouvoir collaborer entre institutions et drsquoavoir un dis-cours commun pour accompagner lrsquoentreprise de faccedilon coheacuterente Par ailleurs cette situation a abouti agrave la reacutealisation au sein du service inter-entreprises de documents drsquoinfor-mation communs entre ergonomes et psychologues

SYNDROME COLLECTIF INEXPLIQUEacute (SCI) LES ATOUTS DrsquoUNE CO-INTER-VENTION PSYCHOLOGUE DU TRA-VAIL TOXICOLOGUE INDUSTRIEL A Becue toxicologue industriel et V Jullin psychologue du travail Annecy santeacute au travail (AST74)Ce service interentreprises compte 7 000 entreprises adheacuterentes dans tous les secteurs drsquoactiviteacute repreacute-sentant 65 000 salarieacutes Il est com-poseacute de 20 meacutedecins du travail et drsquoun pocircle technique constitueacute de 2 ergonomes drsquoun psychologue du travail drsquoun toxicologue industriel drsquoun eacutepideacutemiologiste de 2 techni-ciens HSE (hygiegravene et seacutecuriteacute en entreprise) et de 3 assistantes tech-niquesLe SCI eacutegalement connu sous le nom de syndrome des bacirctiments malsains peut ecirctre deacutefini selon 4 critegraveres une association de symp-tocircmes heacuteteacuterogegravenes et aspeacutecifiques une pathologie collective incluant plus de 20 des occupants un mecircme lieu et aucune eacutetiologie speacute-cifique et univoque retrouveacutee Le SCI peut impacter divers organes et fonctions (neuropsychique cutaneacute ORL sensorielhellip)Au printemps 2012 agrave lrsquoentreacutee dans les nouveaux locaux de lrsquoentreprise X du secteur tertiaire des symp-tocircmes divers sont ressentis par plu-sieurs salarieacutes Deacutebut juillet 2012 environ les trois quarts des salarieacutes preacutesentent des symptocircmes et le si-gnalent au directeur qui alerte le ser-vice de santeacute au travail Les salarieacutes concerneacutes sont alors vus en visite meacutedicale et le toxicologue analyse les compositions des produits utili-seacutes pour la reacutenovation du bacirctiment Courant 2012 les symptocircmes srsquoes-tompent peu agrave peu malgreacute la persis-tance drsquoune odeur deacutesagreacuteable attri-bueacutee aux travaux reacutecents En janvier 2013 de retour de congeacutes une sala-rieacutee ressent des symptocircmes plus

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francs la probleacutematique devient alors collective avec des plaintes multiples entraicircnant plusieurs ar-recircts maladie Face agrave cette propaga-tion afin de mieux comprendre les causes de cette laquo eacutepideacutemie raquo une investigation a eacuteteacute meneacutee en 3 vo-lets enquecircte descriptive aupregraves du meacutedecin du travail environnemen-tale puis psychosocialeLrsquoenquecircte environnementale effec-tueacutee par le toxicologue retrouve un taux drsquohumidification relative dans la zone de confort mais une venti-lation geacuteneacuterale deacutefaillante (ventila-tion meacutecanique forceacutee deacutebrancheacutee obturation des ouvrants naturels par les salarieacutes) Au niveau des fac-teurs chimiques lrsquoanalyse toxico-logique des composeacutes organiques volatils et les mesures des teneurs en oxyde de carbone et en ozone montrent des niveaux drsquoexposition comparables agrave ceux constateacutes dans le cadre des diffeacuterentes campagnes nationales de preacutelegravevements de lrsquoair inteacuterieur Les reacutesultats ont eacuteteacute resti-tueacutes agrave lrsquoensemble des salarieacutes et au directeur Ce rendu a eacuteteacute difficile-ment accepteacute par certains du fait de lrsquoattente drsquoune pollution zeacutero et de lrsquoincompreacutehension du pheacutenomegravene de pollution de fond preacutesente dans tous les bacirctiments de la chrono-logie de lrsquointervention avec un an entre les premiegraveres plaintes et les analyses reacutealiseacutees ndash ce retard ayant sans doute potentialiseacute les inquieacute-tudes ndash et de la lenteur de la mise en place des modifications techniques par la direction (modification de la ventilation geacuteneacuterale dans une co-proprieacuteteacute)Lrsquoenquecircte psychosociale meneacutee par une psychologue srsquoest deacuterouleacutee en 3 eacutetapes visite des locaux recueil du point de vue du CHSCT et de celui des salarieacutes Les entretiens ont eacuteteacute conduits sur la base du ques-tionnaire de lrsquoInstitut de veille sani-

taire (InVS) laquo Grille drsquoentretien pour recueillir les aspects psychosociaux raquo publieacute dans le guide technique laquo Diagnostic et prise en charge des syndromes collectifs inexpliqueacutes raquo Cette deacutemarche engageacutee apregraves la restitution collective de lrsquoenquecircte environnementale a eacuteteacute plutocirct bien accepteacutee Elle a permis lrsquoidentifica-tion de la source de lrsquoangoisse ques-tions resteacutees sans reacuteponses (Que se passe-t-il Pourquoi ) et besoin de sens devant des symptocircmes parfois violents qui ont pu impressionner Les entretiens ont mis en eacutevidence une mauvaise perception de la ges-tion de la crise la faccedilon dont le lieu de travail est perccedilu et lrsquoattachement agrave celui-ci les eacuteleacutements en lien avec drsquoeacuteventuelles pressions de collegravegues ou le besoin de ressentir des symp-tocircmes pour se sentir dans la laquo nor-maliteacute raquo et enfin les facteurs psy-chosociaux geacuteneacuteraux Cette phase de lrsquoenquecircte a eacutegalement permis de rendre compte des conseacutequences du SCI sur les rapports inter-individuels et sur le laquo travailler ensemble raquo Enfin elle a pu expliquer que la res-titution collective de lrsquoenquecircte envi-ronnementale ait eacuteteacute mise agrave mal du fait de la croyance du deacuteleacutegueacute du personnel en une cause toxiquePour conclure lrsquoexemple de ce SCI deacutemontre la neacutecessiteacute de tenir compte de lrsquoimbrication eacutetroite des facteurs environnementaux (physique chimique biologique) et psychosociaux et donc de faire participer plusieurs intervenants (toxicologue psychologue meacutedecin du travail) Reacutetrospectivement une intervention preacutecoce et conjointe du toxicologue industriel et du psycho-logue du travail aurait sans doute permis une reacuteduction de la souf-france au travail en limitant les ef-fets de contagion eacutemotionnelle et en reacuteduisant le risque de passer drsquoune opinion agrave une croyance

CO-INTERVENTION EN TOXICOLOGIE CARACTEacuteRISATION DrsquoUNE POLLUTION DUE Agrave LA DEacuteCOMPOSITION THER-MIQUE DrsquoUN PLASTIQUE T Barth IPRP Santeacute-Travail-Pro-vence B Oury deacutepartement Meacute-trologie des polluants INRSSanteacute-travail-Provence (STP) compte 9 800 entreprises adheacuterentes dans tous les secteurs drsquoactiviteacute repreacute-sentant 95 000 salarieacutes suivis sur 9 centres meacutedicaux reacutepartis autour drsquoAix-en-Provence Ce service est composeacute de 41 meacutedecins du travail 5 infirmiegraveres en santeacute au travail (IDEST) 4 IPRP 1 psychologue du tra-vail 6 assistantes en santeacute au travail (ASST) (+ 4 qui seront formeacutees en 2014) et 1 assistante socialeLrsquoexpeacuterience rapporteacutee concerne une entreprise de six salarieacutes speacutecialiseacutee dans la fabrication de panneaux luminescents agrave base drsquoeacuteclairage LED (diode eacutelectrolumi-nescente) et qui a deacuteposeacute 7 brevets internationaux concernant sa tech-nologie ses applications et sa ma-chine de production (machine laser CO2) La production est organiseacutee en 2 ateliers un local de deacutecoupe laser (deacutecoupe de guides optiques sur des plaques de polymeacutethacrylate de meacutethyle ndash PMMA ndash qui est un thermoplastique transparent) et une salle eacutelectronique (assemblage des piegraveces controcircle qualiteacute net-toyage des produits avec utilisation de quelques produits chimiques polish ndeg2 (produit de lustrage) colle alcool isopropylique)En juin 2012 lrsquoentreprise sollicite son meacutedecin du travail afin drsquoobtenir une aide dans la deacutemarche drsquoeacuteva-luation des risques professionnels en vue de la reacutedaction du document unique des risques professionnels La demande est transmise aux IPRP pour aboutir agrave une preacute-visite conjointe meacutedecin du travail-IPRP permettant de rencontrer la direc-

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tion et les salarieacutes de repeacuterer les locaux et les dangers (mise agrave jour de la fiche drsquoentreprise) de recueil-lir les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) et de deacutefinir les uniteacutes de tra-vail Lrsquointervention en entreprise a lieu en septembre 2012 pendant 1 journeacutee au cours de laquelle est effectueacutee lrsquoeacutetude des risques repeacutereacutes dans les diffeacuterentes uniteacutes de travail (conditions drsquoutilisation des pro-duits chimiques sonomeacutetries ponc-tuelles recensement des mesures preacuteventives deacutejagrave en place) lrsquoidenti-fication des situations dangereuses et lrsquoeacutevaluation des freacutequences drsquoex-position des salarieacutes En octobre 2012 un compte rendu des eacutevalua-tions des risques professionnels est preacutesenteacute agrave lrsquoemployeurUn risque particulier est repeacutereacute lrsquoinhalation des fumeacutees de deacutecom-position thermique due agrave la gravure laser de plaques de PMMA La FDS du film plastique ne donne aucune information sur la composition des fumeacutees de deacutecomposition Il existe une forte odeur de solvant dans le local et 2 personnes sont potentiel-lement exposeacutees Des preacutelegravevements drsquoatmosphegravere sont envisageacutes La premiegravere eacutetape consiste agrave identi-fier ce qui doit ecirctre mesureacute Il est alors fait appel agrave la CARSAT qui ne peut effectuer les analyses puis agrave lrsquoINRS Une intervention est plani-fieacutee en janvier 2013 en 2 phases une premiegravere dans lrsquoatelier pour lrsquoidentification et la semi quantifi-cation des polluants libeacutereacutes par les polymegraveres utiliseacutes au poste laser la seconde agrave lrsquoINRS consiste en la deacutegradation des polymegraveres et lrsquoana-lyse des effluents eacutemis pour compa-raison avec les polluants identifieacutes dans lrsquoentreprise La deacutegradation du PMMA produit majoritairement du meacutethacrylate de meacutethyle mais aussi du caprolactame du benzegravene et drsquoautres polluants en faibles concentrations Lrsquointervention de lrsquoINRS a permis drsquoidentifier les pol-

luants eacutemis pendant lrsquousinage laser et la deacutegradation thermique au laboratoire a deacutesigneacute un polymegravere comme principale source des eacutemis-sions Lrsquoidentification drsquoautres pol-luants a permis au preacuteventeur de construire sa strateacutegie drsquoeacutevaluation du risque avec une meilleure des-cription de lrsquoexposition des salarieacutesUne fois les polluants identifieacutes la CARSAT a pu proceacuteder aux preacutelegrave-vements atmospheacuteriques (drsquoam-biance et individuels) speacutecifiques et eacutelaborer des preacuteconisations rela-tives agrave lrsquoameacutelioration et lrsquoentretien de la ventilationEn conclusion la demande initiale de lrsquoemployeur drsquoaide agrave lrsquoeacutevalua-tion des risques et agrave la reacutedaction du document unique a eacuteteacute satisfaite Lrsquointervention technique de lrsquoINRS a permis de mettre agrave disposition des ressources dont ne disposaient ni le service de santeacute au travail ni le labo-ratoire de la CARSAT Les reacutesultats des mesures ont servi agrave lrsquoINRS dans le cadre drsquoune campagne nationale sur les polluants eacutemis lors de la deacutegradation thermique des plas-tiques Le partenariat STP ndash CARSAT a eacuteteacute constructif et est en coheacuterence avec la convention eacutetablie entre le service et le laboratoire De plus le lien eacutetroit entre la CARSAT et lrsquoINRS a permis de mettre en relation tous les acteurs de cette co-intervention reacuteussie

QUELLES SONT LES CONDITIONS DE LA CO-INTERVENTION Cette table ronde animeacutee par S Caroly (Universiteacute de Grenoble) srsquoest inteacuteresseacutee aux conditions de la co-intervention Pourquoi travailler ensemble Comment y parvenir Le pourquoi reacutepond au besoin de compeacutetences multiples pour intervenir en entreprises selon la probleacutematique identifieacutee

Le comment repose sur la connais-sance des compeacutetences de cha-cun ce qui neacutecessite une bonne communication des informations entre membres de lrsquoeacutequipe cha-cun doit savoir qui alerter en fonc-tion des besoins Il faut aussi que le meacutedecin du tra-vail soit motiveacute par lrsquointervention qursquoil y ait une envie de partager entre collegravegues de prendre le temps de deacutebattre Ce qui signifie aussi que lrsquoorganisation du service doit permettre de favoriser les eacutechanges autant sur un plan geacuteographique (faire en sorte que les bureaux des diffeacuterents membres de lrsquoeacutequipe ne soient pas trop eacuteloigneacutes les uns des autres) que sur un plan temporel (permettre des temps drsquoeacutechanges et drsquoorganisation)Il ressort des eacutechanges avec la salle les eacuteleacutements suivants l la neacutecessiteacute de bien deacutefinir les be-soins et les attentes de lrsquoentreprise ce qui implique lrsquoengagement de lrsquoemployeur qui peut se concreacutetiser par la signature drsquoune convention l lrsquoimportance de la preacute-visite avec lrsquoensemble de lrsquoeacutequipe pluridiscipli-naire qui facilitera par la suite lrsquoeacutela-boration drsquoun message coheacuterent l le besoin de formation du meacutede-cin agrave devenir manager drsquoune eacutequipe

TRAVAIL COLLECTIF ET COLLECTIFS DE TRAVAIL EN SERVICE DE SANTEacute AU TRAVAILS Caroly Universiteacute de GrenobleEn 2002 la loi de modernisation so-ciale instaure la pluridisciplinariteacute et creacutee les IPRP Cette fonction relegraveve drsquoune speacutecialisation technique que le meacutedecin du travail ne possegravede pas ou nrsquoa pas les moyens de mettre en œuvre dans son activiteacuteEn 2004 un deacutecret transforme les services meacutedicaux du travail ou de preacutevention en services de santeacute au

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travail qui deviennent ainsi des ser-vices pluridisciplinairesLa reacuteforme de 2011 mise en applica-tion depuis juillet 2012 a pour but de renforcer lrsquoeacutevaluation de lrsquoeffi-caciteacute des actions de preacutevention et drsquoenrichir lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire (assistantes en santeacute au travail formation en santeacute au travail des infirmiegraveres) Le meacutedecin prescrip-teur devient le reacutefeacuterent des actions des autres professionnels Les plans santeacute au travail PST1 puis PST2 ainsi que lrsquoeacutevaluation des pratiques pro-fessionnelles favorisent le travail collectif autour de prioriteacutes identi-fieacuteesPour les professionnels de la santeacute au travail les enjeux sont impor-tants En effet les meacutedecins du tra-vail dans leur activiteacute de coordina-tion vont devoir veiller agrave conserver leur identiteacute tout en inteacutegrant les points de vue des diffeacuterents autres intervenantsLe meacutedecin du travail doit ainsi srsquoadapter agrave un contexte sociopoli-tique en eacutevolution avec une aug-mentation des populations toucheacutees par les TMS lrsquoeacutevolution des reacuteformes en santeacute au travail et des entreprises en changement permanent Il doit aller vers plus de pluridisciplinariteacute avec une approche plus collective tout en conservant une activiteacute de consultation et de tiers temps en entrepris De plus dans la pratique reacuteelle les meacutedecins ont des styles drsquoexercices varieacutes en fonction du type drsquoentreprise ougrave ils exercentLes principales probleacutematiques du travail collectif sont drsquoune part les changements profonds des meacutetiers de la preacutevention qursquoil implique (tant pour le meacutedecin du travail que pour les ergonomes ingeacutenieurs en preacutevention des risques et psycholo-gues) et drsquoautre part lrsquoeacutemergence de professions dont les reacutefeacuterences de meacutetier demeurent agrave construire (IPRP IDEST) Lrsquoenjeu est dans le contexte actuel de bacirctir des modes

de coopeacuteration exigeacutes et attendus par les reacuteformes avec une diversiteacute importante des acteurs de preacuteven-tion et lrsquointeacutegration reacutealiseacutee des nouvelles logiques de travailAvant la reacuteforme les intervenants en santeacute au travail avaient parfois tendance agrave srsquoignorer ou agrave travailler ensemble seulement de maniegravere ponctuelle Ils devront apprendre agrave coopeacuterer dans une logique drsquointeacute-gration pour construire de lrsquoactiviteacute collectiveIl existe diffeacuterentes modaliteacutes de travail collectif co-activiteacute colla-boration coopeacuteration La fonction du travail collectif est de reacuteguler les contraintes car il permet de reacutepar-tir le travail drsquoeacutequilibrer les efforts et crsquoest eacutegalement un bon moyen drsquoapprentissage par le dialogue entre les membres du collectif Les conditions agrave remplir pour un travail collectif optimal sont de trouver des objectifs communs de conserver une certaine stabiliteacute et une mixiteacute au sein de lrsquoeacutequipe de construire des objets intermeacutediaires drsquoagir en concertation et en coordination Un collectif de travail est un ensemble de personnes qui prennent soin les uns des autres il sert agrave donner le pouvoir drsquoagir agrave chacun tout en eacutelaborant des regravegles communes Les conditions agrave remplir pour un bon fonctionnement du collectif sont de partager des regravegles de meacutetier de savoir reconnaicirctre les compeacute-tences des autres drsquoavoir des rela-tions drsquoeacutechanges de services drsquoavoir confiance en lrsquoautrePour le meacutedecin du travail la consul-tation est indissociable des actions en entreprise Lors drsquoactions collec-tives en partenariat avec drsquoautres institutions les meacutedecins du travail apportent leur expertise sur lrsquoentre-prise le travail et ses conseacutequences sur la santeacute La pluridisciplinariteacute se traduit par la construction de reacuteseaux Ecirctre IPRP est une fonction et non un meacutetier Chacun a un rocircle

speacutecifique lrsquoergonome est un laquo ex-pert des conditions de travail raquo qui permet laquo lrsquoaccompagnement drsquoun processus de changement raquo le psy-chologue du travail est un laquo expert de lrsquohomme au travail (perception comportement) raquo chargeacute de laquo com-prendre la relation entre le travail et le subjectif entre le corps et la san-teacute raquo lrsquoingeacutenieur en preacutevention des risques est un laquo expert de la seacutecuriteacute ou speacutecialiste des facteurs drsquoexposi-tion raquo dont le rocircle est le laquo manage-ment des risques et leur inteacutegration dans les logiques de lrsquoentreprise (en termes de production et de qualiteacute) raquoLe passage du travail collectif au collectif de travail inter-meacutetiers per-met de creacuteer de la connaissance sur le fonctionnement de lrsquoentreprise de partager des valeurs communes sur le travail bien fait drsquoeacutetablir une relation de confiance autorisant les initiatives dans le domaine de com-peacutetences de lrsquoautre et une relation drsquoaide quand lrsquoautre est soumis agrave des perturbations externes ou internes ainsi que reacuteeacutelaborer des regravegles dans lrsquoactionLa pluridisciplinariteacute implique lrsquoeacutela-boration de nouveaux repegraveres drsquoac-tion drsquointervention et des transfor-mations de compeacutetences laquo Un bon travail interdisciplinaire se fait avec des intervenants de disciplines diffeacute-rentes qui vont confronter leurs points de vue mais qui restent des gens com-peacutetents dans leur discipline raquoEn conclusion lrsquoactiviteacute collective inter-meacutetiers nrsquoest pas une eacutevi-dence Chacun doit drsquoabord ecirctre agrave lrsquoaise au sein de son propre meacutetier pour ensuite essayer de lrsquoecirctre avec les autres Il reste des formes de pluri-professionnaliteacute agrave construire pour une preacutevention efficace et du-rable des risques professionnels Les conditions drsquoune activiteacute de travail pluri-professionnelle peuvent ecirctre reacutesumeacutees de la faccedilon suivante l connaicirctre lrsquoautre et ses compeacute-tences

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l construire des regravegles de meacutetier l aller ensemble sur le terrain l construire des objectifs communs l eacutelaborer un espace de deacutebats sur la qualiteacute du travail pluridiscipli-naire l construire des objets intermeacute-diaires l organiser la compleacutementariteacute des logiques (alerte-preacuteventionhellip) l imaginer des jeux drsquoacteurs situeacutes dans un contexte institutionnel et politique

REacuteFLEXION PARTAGEacuteE ET EacuteLABORATION DrsquoOUTILS INTERSERVICES

NETTOYONS EN BONNE SANTEacute COM-MENT TRAVAILLER ENSEMBLE Agrave 5 SSTI ET 3 COMPEacuteTENCES DE MEacuteTIER J Meli conseiller en preacutevention et en ergonomie Sud Loire santeacute au travail Saint-Etienne (SLST 42)Ce projet a fait intervenir les direc-teurs des services les IPRP et les meacutedecins du travail de 5 SSTI de Rhocircne-AlpesEn septembre 2008 il est deacutecideacute de construire un projet interser-vices pluridisciplinaire laquo Nettoyons bien ensemble raquo dont lrsquoobjectif est drsquoidentifier et de diffuser les bonnes pratiques de preacutevention dans les entreprises de propreteacute Lrsquoobjectif secondaire est drsquoextraire des ensei-gnements meacutethodologiques au beacuteneacutefice des acteurs de santeacute au travailLe projet srsquoest deacuterouleacute en 4 phases connaissance du secteur visites de terrain et synthegravese des obser-vations phase de mise en forme (livrables) et phase drsquoexploitation en direction des entreprises de propre-teacute et des services de santeacute au travailDeux livrables ont eacuteteacute reacutealiseacutes un guide de preacutevention des risques professionnels et une brochure drsquoin-formation agrave destination des salarieacutes

du secteur Ils ont pu ecirctre diffuseacutes aupregraves des entreprises de nettoyage et des acteurs de preacuteventionPour mener agrave bien ce projet il a fallu travailler ensemble Ce qui a neacuteces-siteacute l Des relations entre les acteurs la rencontre de plusieurs volonteacutes un projet devant ecirctre agrave la fois agrave la source et au carrefour de motivations individuelles des objectifs ayant un sens pour tous les acteurs une bonne visibiliteacute dans lrsquoapproche et dans les reacutesultats souhaiteacutes le deacuteve-loppement drsquoun savoir-ecirctre propice agrave lrsquoeacutemulation du groupel Une meacutethode collective et parta-geacutee de travail le partage drsquoobjectifs formels et informels la preacutecision des objectifs deacutefinis une meacutetho-dologie partageacutee lrsquoallocation des ressources une cineacutetique adeacutequate au projet le rythme et la reacutegula-riteacute des contacts lrsquoimportance de la coordination (et de sa leacutegitimiteacute) un fonctionnement organiseacute entre entiteacutes les eacutechanges favoriseacutes par des modes de travail diffeacuterents le maintien drsquoune coheacuterence au sein du groupe de travaill La concordance drsquoobjectifs pour aller tous dans la mecircme direction

PROJET COLLECTIF DES SSTI DES PAYS-DE-LA-LOIRE MISE Agrave DISPOSITION DrsquoOUTILS POUR LrsquoEacuteVALUATION ET LA PREacuteVENTION DU RISQUE CHIMIQUE EN ENTREPRISE C Barat Feacutedeacuteration des services de santeacute interentreprises (FRSSTI) Pays-de-la-Loire La Feacutedeacuteration des SSTI des Pays-de- la-Loire regroupe 14 SSTI et compte 80 000 adheacuterents dans tous les do-maines drsquoactiviteacute Elle suit 900 000 salarieacutes et dispose pour cela de 300 meacutedecins du travail 50 IDEST et drsquoun pocircle technique constitueacute de 60 IPRP et de 50 ASSTLes nombreuses questions pour la mise en œuvre drsquoune deacutemarche

drsquoeacutevaluation et de preacutevention du risque chimique sont agrave la base du projet Celui-ci a eacuteteacute reacutealiseacute en lien avec les CPOM dans un esprit de coheacuterence reacutegionale et srsquoest deacuterouleacute en 3 eacutetapes l deacuteveloppement des outils de feacute-vrier 2011 agrave feacutevrier 2013 au sein drsquoun groupe de travail composeacute drsquoun pi-lote de la feacutedeacuteration de 13 IPRP et de 9 meacutedecins du travail l diffusion des outils dans les SSTI agrave partir de feacutevrier 2013 avec formation des diffeacuterents acteurs de lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire l diffusion des outils aupregraves des en-treprises agrave partir de mars 2013 avec un accompagnement individuel et collectif

Le groupe de travail eacutetait composeacute de 4 sous-groupes avec des missions diffeacuterentes lrsquoidentification des dan-gers lrsquoeacutevaluation des risques la preacute-vention des risques et la traccedilabiliteacutePlusieurs outils ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes l un guide pratique meacutethodolo-gique drsquoeacutevaluation et de preacutevention du risque chimique en entreprise composeacute drsquoune fiche de diagnostic initial de 4 fiches laquo eacutetapesraquo et de 19 fiches laquo outils raquo l un outil informatique COLIBRISK coheacuterent avec la deacutemarche proposeacutee dans le guide pratique en lien avec les bases de donneacutees sur les subs-tances simple drsquoutilisation (classeur Excel) et disposant drsquoun mode drsquoem-ploi deacutetailleacute l enfin un module de formation agrave lrsquoutilisation de ces outils destineacutes aux entreprises

Le guide pratique et Colibrisk sont teacuteleacutechargeables gratuitement sur le site internet wwwrisquechimique-paysdelaloireorgLa deacutemarche de formation agrave lrsquoeacuteva-luation et la preacutevention du risque chimique se deacuteroule sur une anneacutee en 4 eacutetapes 1 lrsquoidentification des dangers 2 lrsquoeacutevaluation des risques

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3 la preacutevention 4 la traccedilabiliteacute Actuellement 61 entreprises (11 000 salarieacutes) sont accompagneacutees lors de sessions collectives Leurs activiteacutes sont diverses traitement de surface imprimerie seacuterigraphie plasturgie meacutetallurgie et agroalimentaireDu point de vue des entreprises ce projet apporte des outils structu-rants sur une question jugeacutee com-plexe et leur permet drsquoavancer dans leur deacutemarche drsquoeacutevaluationDu point de vue des SSTI la reacutealisa-tion de ce projet a eacuteteacute rendue pos-sible par la mise en reacuteseau des SSTI sur la question du risque chimique et le partage des compeacutetences reacutegionales En retour cela a permis une monteacutee en compeacutetence des dif-feacuterents acteurs des SSTI

LA PLURIDISCIPLINARITEacute EN SANTEacute AU TRAVAIL FREINS ET LEVIERS J Benoumeur sociologue uniteacute mixte de recherche CNRS 1 ndash EHESS 2ndash ENS 3 Dans le but drsquoidentifier les freins agrave la coopeacuteration des acteurs de la santeacute et de la seacutecuriteacute au travail une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Haute-Normandie Elle srsquoattache agrave comprendre les pos-tures et les logiques de chacun et pourra servir de support pour des comparaisons avec drsquoautres terri-toiresLa coopeacuteration interorganisation-nelle permet aux diffeacuterents par-tenaires la mise en commun des informations (indicateurs eacutetudes diagnostics) des interventions (in ex situ intervention ponctuelle ou suivi dans la dureacuteehellip) et du type de prestation (conseil controcircle preacute-vention)Les partenaires en santeacute au travail participent aux obligations de reacutesul-

tats en matiegravere de preacutevention mais sont soumis agrave des enjeux eacutecono-miques diffeacuterents selon qursquoils sont priveacutes ou institutionnelsLes contraintes opeacuterationnelles peuvent repreacutesenter un frein agrave la pluridisciplinariteacute En effet il y a souvent peu de disponibiliteacutes pour se rencontrerLes critegraveres et les valeurs drsquointerven-tion des diffeacuterents acteurs varient selon l que lrsquointervention est agrave la de-mande ou bien qursquoil existe un pou-voir de controcircle l que la participation des IPRP est solliciteacutee ou non l que lrsquoapproche est individuelle ou collective l qursquoil srsquoagit de certaines cibles par-ticuliegraveres l qursquoil faut fideacuteliser la clientegravele ou bien renforcer lrsquoautonomie des en-treprises

La coopeacuteration interprofession-nelle met en jeu la compleacutementa-riteacute des groupes professionnels qui apportent chacun leur expertise leur grille de lecture et leur meacutetho-dologie La reacutepartition des champs drsquoexpertise constitue un enjeu per-manent de luttes et de rapports de pouvoir Des strateacutegies de deacutefense corporatistes peuvent apparaicirctre et des pheacutenomegravenes de deacutepreacuteciation des compeacutetences se font jour Il faut passer au-delagrave des eacutecueils de la com-munication interprofessionnelle (jargon professionnel langages techniques retranchement derriegravere le secret professionnel) au-delagrave des deacutesaccords sur la meacutethodologie (re-preacutesentativiteacute drsquoeacutechantillon inter-preacutetation des non-reacuteponses dureacutee type des entretiens salarieacute consi-deacutereacute ou non comme expert de son travail) au-delagrave des deacutesaccords sur la finaliteacute (proteacuteger la santeacute etou ameacuteliorer la productiviteacute renforcer ou non lrsquoautonomie des acteurs)

Deux grands types de coopeacuteration peuvent ecirctre identifieacutes l Une coopeacuteration informelle drsquoindividu(s) agrave individu(s) motiveacutee par une volonteacute de mutualiser les ap-proches et les apports sur des theacutema-tiques geacuteneacuterales ou par lrsquourgence ou la complexiteacute de certaines situations preacutecises Elle repose sur la connais-sance individuelle des missions ou des prestations des organismes ou des fonctions (culture institution-nelle) puis sur le partage des affini-teacutes ou des valeurs via un reacuteseau de partenaires ou un carnet drsquoadresses Les relations informelles jouent un rocircle central dans la mise en place des coopeacuterations formaliseacutees et il ne faut pas neacutegliger le poids des divergences interpersonnelles et des fausses repreacutesentations dans lrsquoabsence de coopeacuteration entre organismesl Une coopeacuteration formelle de structure(s) agrave structure(s) mise en jeu dans plusieurs types de circons-tances par exemple

- La participation agrave des instances de consultation et drsquoeacutechanges peut par exemple avoir lieu dans le cadre de partage drsquoinforma-tions de preacutesentations drsquoactions ou de positionnements dans le but de mener des eacutetudes ou des actions de sensibilisation de pro-poser ou de rendre des avis ou drsquoeacutechafauder une strateacutegie com-mune Cela peut faire apparaicirctre des enjeux de pouvoir selon le nombre ou le type de participants (chefs de services et directeurs acteurs de terrain) et le nombre ou le type de voix (majoriteacute voix deacutelibeacuteratives ou consultatives)- Lrsquoeacutelaboration et la gestion de pro-jets et de dispositifs collectifs pour assurer la gestion partageacutee drsquoun dispositif public ou bien la prise en charge transversale de probleacute-matiques complexes fluidifier le passage de relais atteindre des cibles isoleacutees et mener de grandes actions de communication Il

1 Centre national de la recherche scientifique

2 Eacutecole des Hautes eacutetudes en sciences sociales

3 Eacutecole nationale supeacuterieure

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014100

SUIVI POUR VOUS

Co-intervenir en santeacute au travail Pourquoi Comment Journeacutee nationale 2013 de lrsquoAFISST

faut alors calculer les gains espeacute-reacutes car les investissements sont importants Les enjeux de pou-voir sont agrave plusieurs niveaux le degreacute drsquoimplication de chacun (financier temporel) le partage des responsabiliteacutes (consultation deacutelibeacuteration intervention) et des retombeacutees financiegraveres et meacutedia-tiques

Les leviers proposeacutes sont l la mise en place de coopeacuterations pour renforcer lrsquoaffichage et la visi-biliteacute des missions et des dispositifs des organismes l la conduite de projets avec le choix des partenaires la construction drsquoun reacutefeacuterentiel commun et le rocircle capital du chef de projet

PROJETS NATIONAUX EN COURS IMPLIQUANT DES IPRP DE SSTIRISQUE CHIMIQUE PROJET INTER-SSTI DrsquoANALYSE CRITIQUE DES FICHES DE DONNEacuteES ET DE SEacuteCURITEacuteA Karinthi Doyon Preacutevention san-teacute travail PST2A Rhocircne Alpes (69)Dans le contexte actuel de forte eacutevolution reacuteglementaire du risque chimique avec la mise en place depuis 2007 du systegraveme REACH et le changement drsquoeacutetiquetage la fiche de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) a eacuteteacute confirmeacutee dans son rocircle majeur de support pour la transmission des informations de la chaicircne drsquoappro-visionnementCependant trop souvent sur le ter-rain les FDS ne sont pas conformes aux attentes reacuteglementaires Ainsi une eacutetude de 2009 meneacutee conjoin-tement par plusieurs SSTI du Grand Lyon a retrouveacute 50 drsquoerreurs au niveau de la classification des subs-tances Et en 2012 une eacutetude de lrsquoEu-ropean Chimicals Agency (ECHA) a montreacute que 52 des FDS nrsquoeacutetaient pas conformes toutes rubriques

confondues Or sans une bonne identification des dangers il est difficile de faire une eacutevaluation des risques repreacutesentative de la reacutealiteacute Sans une lecture critique preacutealable des FDS lrsquoidentification des dangers est donc biaiseacuteeFort de ce constat des SSTI com-mencent agrave se feacutedeacuterer et plusieurs groupes de travail srsquoorganisent pour mieux aborder la probleacutematique du risque chimique par la creacuteation de bases de donneacutees de substances et de FDS et la mise agrave disposition drsquoou-tils drsquoaide agrave lrsquoeacutevaluation du risque chimique Les principaux enjeux sont drsquoeacutevaluer la qualiteacute des FDS par rapport aux exigences reacuteglemen-taires en menant un travail drsquoenver-gure nationale via la mutualisation des donneacutees traiteacutees par les SSTI de plusieurs reacutegions Les objectifs propres aux SSTI parti-cipants sont drsquoharmoniser les pra-tiques des IPRP sur lrsquoidentification des dangers de proposer un regard commun sur la qualiteacute des FDS (en particulier sur le repeacuterage des subs-tances canceacuterogegravenes mutagegravenes ou reprotoxiques ndash CMR) et drsquoameacuteliorer la qualiteacute des prestations dans les actions de conseil aupregraves des adheacute-rentsLes objectifs externes aux SSTI participants sont de creacuteer ou de poursuivre les eacutechanges avec les DIRECCTE et les CARSAT de four-nir agrave la Direction geacuteneacuterale du tra-vail (DGT) des eacuteleacutements pour une concertation de tous les acteurs des FDS (fabricants fournisseurs dis-tributeurs acteurs de la preacutevention et syndicats professionnels) et en-gager une reacuteflexion nationale pour faciliter laccegraves par les SSTI aux FDS Agrave lrsquoheure actuelle la reacutedaction de la meacutethodologie est finaliseacutee lrsquoinfor-mation drsquoun maximum de SSTI sur la deacutemarche et lrsquoanalyse critique des FDS dans le cadre des projets drsquointervention en entreprise sont en cours La mise en commun des

reacutesultats leur communication et leur exploitation restent agrave faire pour 2014

PROJET NATIONAL INRS ndash ANACT EacuteVALUATION DES INTERVENTIONS RPS-TMS A Benedetto IPRP Action santeacute au travail dans le Doubs (AST25)Lrsquoeacutevaluation des interventions reste une question centrale en santeacute au travail Suite agrave un appel agrave contri-bution pour une recherche action conjointe INRS-ANACT plusieurs groupes laquo meacutetier raquo se sont consti-tueacutes CARSAT ARACT consultants SSTI composeacute de meacutedecins du tra-vail et drsquoIPRP et un groupe mixte pi-loteacute par la DIRECCTE Midi-PyreacuteneacuteesLrsquoobjectif est la production drsquoun ouvrage didactique portant sur les modegraveles et deacutemarches theacuteoriques sur la question de lrsquoeacutevaluation et drsquoun guide pratique destineacute agrave per-mettre aux preacuteventeurs drsquoeacutevaluer leurs interventionsLes groupes meacutetiers apportent leur expeacuterience et leur reacuteflexion et expeacute-rimenteront les versions provisoires du guide Les premiers travaux ont porteacute sur le repeacuterage du peacuterimegravetre de lrsquoeacutevaluation drsquoune intervention la conceptualisation de typologies drsquointervention la compilation des pratiques drsquoeacutevaluation existantes et lrsquoidentification des besoins et at-tentes des preacuteventeurs Les travaux agrave venir devront deacutefinir le cadre du guide pratique en meacutetissant diffeacute-rents modegraveles en srsquoappuyant sur les pratiques existantes les besoins et les reacutealiteacutes du terrain La version deacutefinitive du guide est preacutevue pour 2016

RELIANCE ET TRAVAIL REacuteSEAU NATIO-NAL DES PSYCHOLOGUES ET PSYCHO-SOCIOLOGUES DU TRAVAIL EN SSTI V Jullin psychologue du travail AST74laquo Reliance et travail raquo est une asso-ciation neacutee le 30 novembre 2012 qui

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 101

compte actuellement 60 adheacuterents (sur 120 professionnels dont 107 en SSTI) Le reacuteseau a pour objectifs l de rassembler les psychologues et les psychosociologues exerccedilant en SSTI l de permettre les eacutechanges et faci-liter la formation continue entre les professionnels du reacuteseau l de contribuer agrave la construction de ces meacutetiers par la mise en deacutebat des diverses pratiques lrsquoeacutelaboration de repegraveres communs et la mutualisa-tion des connaissances et des meacute-thodes issues de la pratique l de promouvoir le travail des psy-chologues et psychosociologues en SSTI aupregraves des diffeacuterents interlocu-teurs l drsquoanimer diverses actions (col-loques journeacutees drsquoeacutetude articles formationshellip) en cherchant agrave pro-mouvoir les collaborations l de favoriser les liens avec les la-boratoires universitaires et autres organismes de recherche

Documents pour le Meacutedecin

du Travail Ndeg 127

3e trimestre 2011

404

Les reacutesultats des tableaux V et VI ne correspondentpas agrave des niveaux drsquoexposition stables dans le tempsmais reacutesultent drsquoune succession drsquoeacuteveacutenements detemps courts et de forte intensiteacute (figure 2) Lrsquoanalysedu geste professionnel associeacute aux pics montre quelrsquoutilisation de la soufflette est un facteur deacuteterminantde lrsquoexistence de ces pics de concentration

Ont eacuteteacute systeacutematiquement rechercheacutes - le nombre de pics supeacuterieurs agrave ce seuil- la dureacutee totale de tous les pics trouveacutes (en minutes

et secondes)- la dureacutee moyenne des pics trouveacutes (en secondes)- la moyenne des concentrations atteintes par les

pics trouveacutes (en ppm)

0

200

400

600

800

1000

900

700

500

300

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3 500 3 700 3 900 4 100 4 300 4 500 4 700 4 900 5 100 5 300 5 500

mdashmdash Infirmiegravere collage

mdashmdash Infirmiegravere soufflage

mdashmdash Sujet MOYENNES DEXPOSITION (20 minutes)

vv

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Fig 2 Expositions individuelles durant un collage (ppmv partie par million en volume)

0

10

20

30

40

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Temps (s)0 2 5002 0001 5001 000500

Fig 3 Exposition drsquoambiance dans la piegravece

127 EEG ok_DMT 140911 1436 Page404

Documents pour le Meacutedecin du Travail Ndeg 1142e trimestre 2008253

Votre meacutedecin du travail le docteur que vous avez vu le

nous a dit que vous eacutetiez drsquoaccord pour participer agrave lrsquoeacutetude scientifique meneacutee par le ministegravere chargeacute du Travail et lrsquoInstitut universitaire de meacute-

decine du travail de la faculteacute de Lyon Crsquoest pourquoi je vous teacuteleacutephone aujourdrsquohui Auriez-vous un moment (environ 20 min) agrave me consacrer

maintenant

Si NON date du nouveau RV teacuteleacutephonique

Comme votre meacutedecin du travail vous lrsquoa expliqueacute cette eacutetude srsquointeacuteresse agrave un certain nombre de situations de travail et de produits auxquels

les travailleurs en France peuvent ecirctre ameneacutes agrave ecirctre exposeacutes je vais donc vous demander de bien vouloir me deacutecrire agrave nouveau ce que vous

avez fait agrave votre travail durant la mecircme semaine que celle que vous avez deacutejagrave deacutecrite agrave votre meacutedecinTOUT DrsquoABORD QUELQUES RENSEIGNEMENTS SUR VOTRE ENTREPRISE

1 Quelle est lrsquoactiviteacute exacte de votre entreprise (que produit-elle que vend-elle etc)

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

2 Combien votre entreprise a-t-elle environ drsquoemployeacutes dans le site ougrave vous travaillez

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

MAINTENANT VENONS EN Agrave VOTRE EMPLOI ET PLUS PARTICULIEgraveREMENT Agrave CE QUE VOUS AVEZ FAIT

PENDANT LA SEMAINE QUE VOUS AVEZ DEacuteCRITE Agrave VOTRE MEacuteDECIN

1 Quel est le nom exact de votre meacutetier mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

2 Combien drsquoheures avez-vous travailleacute durant cette semaine

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

3 Durant cette semaine quels ont eacuteteacute les divers lieux ougrave vous avez travailleacute et combien de temps y avez vous passeacute srsquoil y en a plusieurs

LIEUXOUI

NONDUREacuteE

LIEUXOUI

NONDUREacuteE

commerce

veacutehicule

atelier

quai de chargement

bureau

exteacuterieur

laboratoire

Autres lieux lesquels mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

4 Pouvez-vous me deacutecrire les diffeacuterentes tacircches que vous avez effectueacutees durant cette semaine et combien de temps vous y avez passeacute

Tacircche 1mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash Dureacutee

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Description mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Autre tacircche mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash Dureacutee mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Description mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Questionnaire ndegFai t le

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Annexe 1

113677 253-266009-022bullTM3 190608 1802 Page 253

DANS LE CADRE DE VOS MISSIONS DANS UN SERVICE DE SANTEacute AU TRAVAIL

l Vous avez reacutealiseacute une eacutetude meneacute une enquecircte de terrainhellipl Vous souhaitez publier vos reacutesultats faire partager votre expeacuterience ou solliciter drsquoautres eacutequipeshellip

La rubrique ldquoVU DU TERRAINrdquo vous est ouverte

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ldquoProposer un articlerdquo

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103JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

MISE AU POINT TP 19

Efficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes drsquoeacutevaluation disponibles personnelle et in situ et leur preacutecision

en reacutesumeacute

AUTEURS J Chatillon A Kusy N Trompette deacutepartement Ingeacutenierie et eacutequipements de travail INRS

MOTS CLEacuteS Bruit audition eacutequipement de protection individuelle (EPI) protection individuelle meacutethodologie

Les protecteurs individuels contre le bruit (PICB) peuvent ecirctre utiliseacutes en compleacutement des moyens de preacutevention collective contre les nuisances sonores Lrsquoatteacutenuation des bruits apporteacutee par ces eacutequipements est mesureacutee en laboratoire suivant certaines normes Des meacutethodes commerciales existent afin drsquoeacutevaluer lrsquoatteacutenuation fournie par les PICB sur le lieu de travail LrsquoINRS a eacutetudieacute la preacutecision de 4 systegravemes commerciaux par rapport aux meacutethodes de reacutefeacuterence normaliseacutees Les reacutesultats montrent que le niveau de protection peut ecirctre estimeacute pour une personne donneacutee et un PICB donneacute par certains de ces systegravemes commerciaux avec toutefois quelques incertitudes

La protection individuelle contre le bruit peut ecirctre requise en compleacutement des moyens de protec-tion collective Elle contribue agrave dimi-nuer lrsquoexposition sonore des salarieacutes jusqursquoagrave un niveau suffisamment faible - par exemple 80 dB(A) pour 8 heures de travail ndash afin drsquoeacuteviter les leacutesions auditives De plus conformeacutement aux articles R 4431-2 et R 4431-3 du Code du tra-vail les valeurs limites drsquoexposition (VLEP) sont celles obtenues dans le conduit auditif apregraves latteacutenuation assureacutee par le port du protecteur individuel contre le bruit (PICB) Lrsquoob-jectif sanitaire de supprimer lrsquoexpo-sition sonore leacutesionnelle et la dis-position reacuteglementaire (respecter la VLEP) ont conduit ces derniegraveres anneacutees agrave des deacutebats sur lrsquoefficaciteacute reacuteelle - personnelle et in situ - des PICB [1] En effet les valeurs drsquoatteacute-nuation afficheacutees par les fabricants

sur les emballages des PICB sont issues de mesures normaliseacutees reacutea-liseacutees en laboratoire et consideacutereacutees comme maximales [2]Aujourdrsquohui deux alternatives per-mettent drsquoobtenir une valeur plus reacutealiste de lrsquoatteacutenuation drsquoun pro-tecteur lrsquoestimation ou la mesure Lrsquoestimation [3] utilise les donneacutees afficheacutees par les fabricants et cal-cule par diffeacuterentes meacutethodes (deacute-cote eacutelargissement statistique) de nouvelles valeurs drsquoatteacutenuation sta-tistiquement plus proches de celles mesureacutees sur le terrain La mesure quant agrave elle consiste agrave utiliser aussi pregraves que possible du poste de tra-vail un systegraveme et un protocole afin drsquoobtenir pour un salarieacute donneacute eacutequipeacute drsquoun PICB donneacute une atteacute-nuation censeacutee ecirctre personnelle Depuis quelques anneacutees les fabri-cants de PICB proposent des eacutequipe-ments permettant cette mesure Le

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014104

MISE AU POINT

Efficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes deacutevaluation personnelle et in situ disponibles et leur preacutecision

meacutedecin du travail ou le preacuteventeur drsquoentreprise peuvent se voir propo-ser ces meacutethodes qui sont souvent eacutelectro-acoustiques agrave base de tech-nologie miniaturiseacutee assisteacutees par ordinateur et supposeacutees donner une reacuteponse preacutecise et rapide sur la reacuteelle protection individuelle LrsquoINRS srsquoest inteacuteresseacute agrave quatre de ces meacute-thodes commercialiseacutees afin drsquoen eacutevaluer lrsquoefficaciteacute et leur limites

MEacuteTHODES DE REacuteFEacuteRENCE

MEacuteTHODE SUBJECTIVEAujourdrsquohui lrsquoatteacutenuation afficheacutee sur lrsquoemballage ou sur la notice drsquoun PICB reacutesulte de tests et de calculs speacutecifieacutes par des normes dont la NF EN 24869-1 [2] permettant drsquoabou-tir agrave la conformiteacute europeacuteenne et au marquage laquo CE raquo du produit Ces normes imposent en particu-lier de mesurer lrsquoatteacutenuation drsquoun PICB passif sur un panel de 16 per-sonnes reacutepondant agrave certains cri-tegraveres (audiogramme normalhellip) par une meacutethode subjective voisine de lrsquoaudiomeacutetrie tonale puisqursquoelle se nomme la meacutethode de laquo deacutepla-cement du seuil drsquoaudition raquo [2] ou REAT (real-ear attenuation at threshold) Le seuil drsquoaudition drsquoun sujet est estimeacute en le placcedilant dans un laboratoire tregraves calme et en lui demandant de deacutetecter des sons centreacutes sur diffeacuterentes freacutequences drsquooctave dont les niveaux sont proches du seuil drsquoaudition Eacutequipeacute dans un deuxiegraveme temps drsquoun PICB le sujet deacutetecte les mecircmes sons dont les niveaux sont augmenteacutes La diffeacuterence des niveaux de deacutetec-tion avec et sans PICB donne lrsquoatteacute-nuation du protecteur La moyenne des atteacutenuations sur 16 sujets et pour chaque freacutequence diminueacutee de lrsquoeacutecart-type permet de calculer la valeur supposeacutee de la protection

ou APV (assumed protection value) afficheacutee sur les emballages Ensuite drsquoautres calculs permettent drsquoobte-nir des atteacutenuations en fonction des freacutequences dominantes des bruits drsquoexposition (nommeacutees atteacutenua-tion H ou M ou L comme hautes ou moyennes ou basses freacutequences) ou une atteacutenuation moyenneacutee sur toutes les freacutequences (nommeacutee SNR pour single number rating indice global)La meacutethode REAT nrsquoest toutefois pas repreacutesentative de la reacutealiteacute du terrain car les conditions sont par-faites les sujets sont entraicircneacutes et ne sont pas en action de travail les protecteurs sont neufs les bruits drsquoexposition ne sont pas des bruits industrielshellip Toutefois REAT est la meacutethode de reacutefeacuterence internatio-nale pour obtenir les valeurs drsquoatteacute-nuation des protecteurs passifs qui constituent lrsquoimmense majoriteacute des PICB vendus aujourdrsquohui Elle per-met de comparer les PICB entre eux et drsquoeffectuer leur choix

MEacuteTHODES OBJECTIVESCes meacutethodes normaliseacutees peuvent ecirctre utiliseacutees soit pour eacutevaluer des PICB comportant de lrsquoeacutelectronique soit dans le domaine de la recherche comme alternative aux estimations subjectivesLa principale de ces meacutethodes objectives consiste agrave mesurer le champ acoustique dans le conduit auditif drsquoune personne exposeacutee agrave du bruit avec un microphone mi-niature Cette meacutethode nommeacutee MIRE (microphone in real-ear) [4] srsquoeffectue avec lrsquooreille ouverte puis avec lrsquooreille occluse par un PICB Diffeacuterents calculs permettent agrave partir de ces 2 mesures drsquoobtenir une atteacutenuation du protecteur de la mecircme maniegravere que celle donneacutee par REAT

SYSTEgraveMES COMMERCIAUX Les systegravemes distribueacutes aujourdrsquohui pour eacutevaluer lrsquoatteacutenuation ndash indivi-duelle et in situ - du PICB utilisent souvent des meacutethodes deacuteriveacutees des meacutethodes de reacutefeacuterence expliciteacutees ci-dessus

MEacuteTHODES SUBJECTIVESDes meacutethodes subjectives sont di-rectement inspireacutees de la meacutethode REAT En France crsquoest le cas du sys-tegraveme CAPA de la Socieacuteteacute COTRAL mis au point par ce fabricant de bouchons mouleacutes individualiseacutes (BMI) Il peut ecirctre acheteacute ou loueacute pour veacuterifier in situ lefficaciteacute indi-viduelle des BMI eacutequipant un sala-rieacute La meacutethode utiliseacutee preacutesente une diffeacuterence essentielle avec une meacutethode drsquoaudiomeacutetrie tonale les seuils daudition sont deacutetermineacutes par la deacutetection de signaux unique-ment croissants Le signal agrave deacutetecter est envoyeacute sous forme de pulsa-tions agrave niveaux croissants par pas de plus en plus fins et agrave des niveaux de deacutepart de plus en plus eacuteleveacutes au fur et agrave mesure que le sujet preacutecise sa reacuteponse Avec cette proceacutedure particuliegravere le seuil ainsi mesureacute est alors plus eacuteleveacute que le seuil dau-dition classique mesureacute avec des successions de fronts montants et descendants mais le reacutesultat reste valable car cest la diffeacuterence entre les seuils avec et sans protecteur qui importe Drsquoautres variations com-merciales de systegravemes inspireacutes de la meacutethode REAT sont disponibles sur le marcheacute tels INTEGRAfit de Work-place Integra ou Well-Fittrade du Natio-nal institute for occupational safety and health (NIOSH)Il existe eacutegalement une meacutethode subjective drsquoeacutegalisation nommeacutee VeriPROtrade deacuteveloppeacutee par la socieacuteteacute SPERIAN Celle-ci consiste agrave deman-der agrave des sujets deacutegaliser lintensiteacute de sons perccedilus alternativement par

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 105

chacune de leurs deux oreilles sous un casque audio Cette meacutethode est limiteacutee aux bouchons Un premier test dit de reacutefeacuterence est effectueacute sans les protections auditives puis deux autres tests suivent lrsquoun avec mise en place drsquoun seul protec-teur lrsquoautre avec les deux Ces trois eacutetapes permettent theacuteoriquement de calculer lrsquoatteacutenuation de chacun des bouchons

MEacuteTHODES OBJECTIVESLes meacutethodes objectives sont deacuteri-veacutees de la technique MIRE et appe-leacutees F-MIRE pour microphone in real-ear in the field (MIRE laquo sur le terrain raquo) Dans cette variante les mesures sont effectueacutees simulta-neacutement dans le conduit auditif et agrave lexteacuterieur au plus pregraves de loreille Le niveau sonore dans le conduit auditif au plus pregraves du tympan est mesureacute par un microphone minia-ture ou par un microphone coupleacute agrave une sonde (qui est un tube tregraves fin traversant le PICB) Le bruit environ-nant est quant agrave lui mesureacute par un microphone similaire tourneacute vers lexteacuterieur de loreille du salarieacute ou fixeacute agrave son eacutepaule Des calculs por-tant sur les deux mesures donnent lrsquoatteacutenuation du protecteur [4] Trois outils commerciaux appliquant la meacutethode F-MIRE ont eacuteteacute recenseacutes l lexposimegravetre bi-voies SV102 de SVANTEK qui eacutequipeacute dune sonde SV25S permet la mesure du niveau sonore agrave lentreacutee de loreille simulta-neacutement avec celle du niveau sonore au niveau de leacutepaule Il est deacutedieacute aux serre-tecircte (casques anti-bruit) l le systegraveme E-A-Rfittrade de 3Mtrade constitueacute dun doublet micropho-nique permettant la mesure simul-taneacutee de la pression sonore au plus pregraves du tympan et de celle du champ incident au niveau du pavillon de loreille Il ne fonctionne qursquoavec des bouchons speacutecialement conccedilus pour les tests de marque 3Mtrade Il est

agrave noter que drsquoapregraves ce fabricant ces bouchons destineacutes aux tests sont acoustiquement identiques agrave ceux utiliseacutes en situation reacuteelle l le systegraveme SafetyMeter de PHO-NAK non testeacute dans cette eacutetude

La figure 1 montre une classification des meacutethodes de mesure de lrsquoatteacute-nuation drsquoun PICB

EacuteVALUATION DE LA PREacuteCISION DES PRINCIPAUX SYSTEgraveMES DISPONIBLESLrsquoINRS a eacutevalueacute la preacutecision de 4 systegravemes commerciaux (CAPA VeriPROtrade SVANTEK et E-A-Rfittrade) par rapport aux meacutethodes de reacutefeacute-rence REAT et MIRE

Dans ce cadre 20 sujets ont parti-cipeacute afin de tester 6 types de bou-chons 2 preacute-mouleacutes (3M Pushrsquointrade et 3M Ultrafittrade 20) 2 formables en mousse (3M E-A-R Classictrade et 3M Yellow Neonstrade) 2 BMI (COTRAL Micra et API Cristal) et 2 serre-tecircte (Abbey Silverline et Clarity C3 de SVANTEK) l Le systegraveme SVANTEK deacutedieacute aux serre-tecircte montre des atteacutenua-tions bien correacuteleacutees avec celles de la meacutethode MIRE En moyenne sur les 2 serre-tecircte les diffeacuterences entre SVANTEK et MIRE ou REAT vont de 25 agrave 35 dB Les reacutesultats sont donc tregraves satisfaisants Lrsquoatteacutenuation est geacuteneacuteralement sous-eacutevalueacutee par rapport aux meacutethodes de reacutefeacuterence ce qui va dans le sens de la preacuteven-

Fig 1 Meacutethodes de mesure de lrsquoatteacutenuation drsquoun PICB testeacutees dans lrsquoeacutetude

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014106

MISE AU POINT

Efficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes deacutevaluation personnelle et in situ disponibles et leur preacutecision

tion pour les salarieacutes Le systegraveme SVANTEK constitue donc un moyen convenable de veacuterifier lrsquoefficaciteacute drsquoun serre-tecirctel Le systegraveme E-A-Rfittrade deacutedieacute agrave des bouchons speacutecifiques de marque 3Mtrade montre des valeurs moyennes bien correacuteleacutees aux mesures REAT Les reacutesultats sont assez similaires pour les 4 types de bouchons drsquooreille tes-teacutes et montrent des eacutecarts-types par rapport agrave REAT srsquoeacutelevant souvent agrave 5 ou 6 dB Agrave lrsquoeacutechelle drsquoune popula-tion ce systegraveme est donc utilisable En revanche agrave lrsquoeacutechelle individuelle lrsquoatteacutenuation eacutevalueacutee est entacheacutee drsquoune incertitude non neacutegligeable De ce fait ce reacutesultat doit ecirctre pris avec preacutecaution En effet une marge de 1 ou 2 eacutecarts-types soit 5 agrave 10 dB est agrave prendre en compte sur une mesure individuellel Le systegraveme CAPA deacutedieacute aux BMI donne des reacutesultats conformes agrave la

meacutethode REAT agrave partir de 500 Hz et les valeurs drsquoatteacutenuation indi-viduelles donnent un faible eacutecart moyen (lt 4 dB) En revanche lrsquoeacutecart-type varie comme pour E-A-Rfittrade de 5 agrave 6 dB Cette meacutethode subjec-tive est difficile agrave reacutealiser les sujets doivent reacuteagir rapidement puisque les seuils sont uniquement mon-tants or tous ne semblent pas aptes agrave le faire surtout aux basses freacutequences Comme pour le sys-tegraveme preacuteceacutedent (E-A-Rfittrade) il est neacutecessaire de consideacuterer qursquoune valeur individuelle est obtenue agrave 5 ou 10 dB pregravesl Le systegraveme VeriPROtrade deacutedieacute aux bouchons drsquooreille a donneacute des reacutesultats plus deacutecevants que les 3 premiers Les valeurs moyennes obtenues avec ce systegraveme ne sont pas suffisamment proches de la meacutethode REAT En effet lrsquoeacutecart agrave chaque freacutequence testeacutee peut

atteindre 11 dB et lrsquoeacutecart-type sur lrsquoensemble des sujets varie de 2 agrave 7 dB De plus chez pregraves de la moitieacute des sujets les courbes drsquoatteacutenuation preacutesentent des traceacutes croissants ou deacutecroissants de maniegravere aleacuteatoire lors du passage drsquoune freacutequence de test agrave la suivante Or normalement plus la freacutequence augmente plus le bouchon passif homogegravene (utiliseacute ici pour les tests) protegravege Il sem-blerait que lrsquoeacutequilibrage des sons ressentis entre les 2 oreilles soit dif-ficile agrave effectuer pour une partie de la population Le systegraveme nrsquoest donc pas utilisable en lrsquoeacutetat pour veacuteri-fier que lrsquoatteacutenuation afficheacutee par les fabricants est bien obtenue par nrsquoimporte quel porteur de bouchon drsquooreilleLa figure 2 syntheacutetise les valeurs moyennes et eacutecarts-types (pour les atteacutenuations globales) obtenus lors de lrsquoeacutetude

Fig 2 Comparaison des atteacutenuations mesureacutees (moyennes et eacutecarts-types) par la reacutefeacuterence et par les systegravemes commerciaux pour chaque protecteur testeacute

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 107

DISCUSSION DES REacuteSULTATS OBTENUSDans cette eacutetude 3 systegravemes commerciaux (CAPA E-A-Rfittrade et SVANTEK) preacutesentent des valeurs moyennes drsquoatteacutenuation accep-tables par rapport agrave celles obtenues avec les meacutethodes de reacutefeacuterence Les incertitudes constateacutees ici - moyen-nement importantes - peuvent ecirctre mises en balance avec la plus grande faciliteacute et la plus grande rapiditeacute de mise en œuvre de ces meacutethodes commercialesLes reacutesultats ont eacuteteacute obtenus dans des conditions expeacuterimentales controcircleacutees et avec des sujets entraicirc-neacutes agrave passer des tests de reacutefeacuterence REAT et MIRE Dans lrsquoentreprise le meacutedecin du travail ou le preacuteventeur peuvent ecirctre confronteacutes agrave des condi-tions parfois moins favorables mauvaise qualiteacute acoustique du lieu drsquoessai peu de temps passeacute agrave faire les essais Lrsquoutilisation des meacutethodes commercialiseacutees dans des conditions expeacuterimentales deacutegradeacutees risque alors de fournir des reacutesultats encore plus disperseacutes Aussi il peut ecirctre utile de reacutepeacuteter la mesure 1 ou 2 fois afin drsquoameacuteliorer la prise en main du systegraveme par le salarieacuteMecircme si elles paraissent impor-tantes les incertitudes pour une meacutethode donneacutee comme drsquoailleurs les variations drsquoune meacutethode agrave une autre sont intrinsegraveques agrave des mesures effectueacutees sur des ecirctres humains Elles peuvent avoir pour origine des facteurs subjectifs telle la capaciteacute variable drsquoun sujet agrave lrsquoautre agrave effectuer correctement un audiogramme Des facteurs objec-tifs peuvent intervenir variabi-liteacute du positionnement drsquoun micro-phone miniature dans un conduit auditif positionnement et reposi-tionnement drsquoun bouchon entre plusieurs essais

Les systegravemes CAPA E-A-Rfittrade et SVANTEK sont drsquoapregraves ces reacutesultats comparables avec des meacutethodes drsquoestimation sans mesure [3] Tou-tefois lrsquoutilisation de ces meacutethodes commerciales sur le poste de tra-vail donne lrsquoavantage de former le salarieacute agrave la bonne mise en place du PICB (surtout pour les bouchons) elles portent drsquoailleurs en anglais un nom geacuteneacuterique fit-check ou controcircle de la mise en place Elles peuvent eacutegalement contribuer agrave une meilleure motivation du laquo bon port raquo de ces protecteurs Il peut ecirctre tregraves utile que le travailleur se rende compte de la neacutecessiteacute de mesurer lrsquoatteacutenuation du PICB En effet le simple fait de le porter (surtout pour un bouchon) nrsquoest pas un gage de protection lrsquoatteacutenuation drsquoun PICB mal mis peut ecirctre nulle De mecircme le bouchon peut ne pas ecirctre appro-prieacute agrave la morphologie du salarieacute agrave sa tacircche ou agrave lrsquoexposition (risque de sous- ou de surprotection) Bonne adaptation peacutedagogie et motiva-tion ce triptyque reacutesume lrsquointeacuterecirct de ces meacutethodes pour le meacutedecin du travail

CONCLUSIONLorsque les actions de preacutevention collective ne permettent pas de reacuteduire suffisamment lrsquoexposition du travailleur au bruit le recours agrave des PICB est agrave eacutevaluer Lrsquoobjectif est drsquoobtenir une protection adeacutequate adapteacutee agrave lrsquohomme agrave sa tacircche et agrave son environnement (ambiance thermique risque chimiquehellip) com-prenant bien entendu le bruit drsquoex-position Le niveau de protection nrsquoest donc qursquoun des paramegravetres de choix du protecteur Lrsquoeacutetude montre que le niveau de protection peut ecirctre estimeacute pour une personne donneacutee et un pro-tecteur donneacute par certaines des

meacutethodes commerciales proposeacutees aujourdrsquohui par les fabricants de PICB Il convient de signaler que ce reacutesultat individuel est souvent enta-cheacute drsquoune incertitude de plusieurs dB

BIBLIOGRAPHIE

1 | KUSY A - Affaiblissement acoustique in situ des protecteurs individuels contre le bruit Eacutetude bibliographique Note documentaire ND 2295 Hyg Seacutecur Trav Cah Notes Doc 2008 212 43-592 | Acoustique Protecteurs individuels contre le bruit Partie 1 Meacutethode subjective de mesurage de lrsquoaffaiblissement acoustique Norme franccedilaise homologueacutee NF EN 24869-1 ISO 4869-1 Feacutevrier 1993 Indice de classement S 31-062-1 Paris-La Deacutefense AFNOR 1993 9 p

3 | KUSY A ARZ JP GOZZO J - Valeurs limites dexposition au bruit et port de protecteurs individuels Preacuteconisations de lINRS 2e eacutedition Fiche pratique de seacutecuriteacute ED 133 Paris INRS 2012 4 p4 | Acoustique Deacutetermination de lrsquoexposition sonore due agrave des sources sonores placeacutees agrave proximiteacute de lrsquooreille Partie 1 technique du microphone placeacute dans une oreille reacuteelle (technique MIRE) Norme franccedilaise homologueacutee NF EN ISO 11904-1 Aoucirct 2003 Indice de classement S 31-066-1 Paris-La Deacutefense AFNOR 2003 32 p

POUR EN SAVOIR + Bruit Petit agrave petit le bruit rend sourd INRS 2013

(wwwinrsfraccueilrisquesphenomene-physiquebruithtml) Protection individuelle contre le bruit Faire obstacle au

niveau de lrsquooreille ou obturer le conduit auditif INRS 2011 (wwwinrsfraccueildemarchesavoir-faireprotection-individuellebruithtml)

Bruit Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail (wwwrst-sante-travailfrrstheadersujets-az_parindexhtmlrechercheIndexAZ=bruit___BRUIT)

3OUTILSREPEgraveRES

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

VOS QUESTIONSNOS REacutePONSES

P 109

P 123

P 127

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

Allergologie-pneumologie professionnelleAL

LERG

OLO

GIE

PROF

ESSIO

NNEL

LE

109

MOTS CLEacuteS Affection respiratoire sulfite industrie agroalimentaire industrie pharmaceutique teinturerie industrie textile eau useacutee caoutchouc allergie asthme

AUTEUR E Penven praticien hospitalier Centre de consultation de pathologies professionnelles CHU de Nancy

Asthme professionnel aux sulfites

Les sulfites sels de lrsquoanhydride sulfureux (SO2) sont utiliseacutes dans de nombreux secteurs drsquoactiviteacute notamment pour leurs proprieacuteteacutes antiseptiques et anti-oxydantesSi lrsquointoleacuterance aux sulfites notamment chez les sujets asthmatiques est bien connue lors de lrsquoingestion drsquoaliments ou de boissons ou lors de lrsquoadministration de produits pharmaceutiques en contenant seuls quelques cas drsquoasthme induit par lrsquousage professionnel de sulfites ont eacuteteacute rapporteacutes dans la litteacuterature ces 25 derniegraveres anneacutees Drsquoun point de vue physiopathologique plusieurs hypothegraveses ont eacuteteacute proposeacutees pour expliquer la genegravese ou lrsquoaggravation drsquoun asthme par les sulfites mais aucune ne semble pouvoir expliquer agrave elle seule la diversiteacute des manifestations cliniques observeacutees ni leur variabiliteacute en terme de seacuteveacuteriteacute ou de sensibiliteacute individuelle Les eacuteleacutements anamnestiques plaident parfois pour une origine purement irritative lorsque la manipulation de solutions de sulfites provoque des deacutegagements importants de SO2 dans lrsquoenvironnement de travail Dans drsquoautres cas lrsquoasthme apparaicirct apregraves un long temps de latence et en dehors de toute exposition accidentelle ce qui serait plutocirct en faveur drsquoun meacutecanisme immuno-allergiqueLe diagnostic eacutetiologique repose sur lrsquohistoire meacutedicale la mise en eacutevidence drsquoune rythmiciteacute professionnelle et si possible sur un test drsquoexposition reacutealiste positifLa preacutevention doit en particulier srsquoattacher agrave eacuteviter la creacuteation de conditions favorables agrave la libeacuteration atmospheacuterique de fortes quantiteacutes de SO2Cette fiche annule et remplace la TR ndeg 17 du mecircme nom

TR 56

Fig 1 Chimie des sulfites il existe un eacutequilibre chimique entre les ionssulfite (SO3 2-) bisulfite (HSO3 -) meacutetabisulfite (S2O5 2-) et lrsquoacide sulfureux (H2SO3 = forme hydrosoluble de lrsquoanhydride sulfureux [SO2]) La nature des composeacutes formeacutes anhydride sulfureux bisulfites ou sulfites deacutepend de la tempeacuterature du pHhellip libeacuteration de SO2 en milieu acide de sulfites et bisulfites au pH physiologique

Le terme de sulfites deacute-signe lrsquoensemble des sels du dioxyde de soufre ou anhydride sulfureux (SO2) On distingue les

sulfites neutres (sulfite de sodium Na2SO3 de potassium K2SO3) les sulfites acides ou bisulfites (bisul-fite de sodium NaHSO3 de potas-sium KHSO3) et les meacutetabisulfites ou pyrosulfites (meacutetabisulfite de sodium Na2S2O5 de potassium K2S2O5)Le dioxyde de soufre et ses sels ont eacuteteacute utiliseacutes degraves lrsquoantiquiteacute notam-ment par les Grecs qui srsquoen ser-vaient en fumigation pour purifier lrsquointeacuterieur des maisons et par les Romains qui les utilisaient pour preacuteserver les tonneaux de vin des moisissures [1]Lorsqursquoils sont en solution les sul-fites partagent la chimie du SO2 et sont comme lui des agents reacuteduc-teurs puissants (figure 1)

K2S2O5

Na2SO3

SO2

H2O

OH-

OH-

H++

H+

H+

HSO3

H2SO3

radical sulfite

Meacutetabisulfite de potassium

Air

Milieu liquidien

Sulfite de sodium

Anhydride sulfureux

SO32-

-

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014110

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

Dans lrsquoindustrie agroalimentaire du fait de leurs proprieacuteteacutes antisep-tiques (antifongiques et antimi-crobiennes) et anti-oxydantes (ils srsquoopposent ainsi au brunissement des aliments) les sulfites sont au-jourdrsquohui des additifs tregraves reacutepan-dus appartenant agrave la seacuterie E220 agrave E228 On les retrouve notamment dans les boissons alcooliseacutees (biegravere cidre vin liqueurhellip) les jus de fruits les sirops les confi-tures et geleacutees les condiments (moutarde vinaigre cornichons) les fruits et leacutegumes secs ou en conserve les poissons seacutecheacutes les crustaceacutes certains plats preacutepareacutes (salades pommes de terre preacutepe-leacutees ou en flocons chipshellip) Depuis la directive 200013CE modifieacutee [2] concernant lrsquoeacutetiquetage des denreacutees alimentaires lrsquoanhydride sulfureux et les sulfites font par-tie de la liste des allergegravenes agrave deacuteclaration obligatoire et doivent ecirctre mentionneacutes dans la liste des ingreacutedients si leur teneur deacutepasse

10 mgkg-1 ou 10 mgL-1 (exprimeacutee en SO2)Dans lrsquoindustrie pharmaceutique des sulfites sont eacutegalement inclus en tant que conservateurs dans de nombreuses preacuteparations galeacuteniques tels que des collyres des antibiotiques des antideacute-presseurs des corticoiumldes des sympathomimeacutetiques des anes-theacutesiques locaux ou encore des poches drsquoalimentation parenteacute-rale Leur preacutesence est obligatoire-ment mentionneacutee dans la notice du meacutedicament La preacutesence de sulfites est noteacutee eacutegalement dans certains produits cosmeacutetiques tels que des preacutepara-tions pour coloration ou deacutecolora-tion capillaire des cregravemes de soin ou des parfums De nombreux autres domaines industriels emploient des sulfites comme la blanchisserie pour la neutralisation du chlore la fabri-cation de pacircte agrave papier pour hydro-lyser et dissoudre la lignine la tan-

gt SECTEURS INDUSTRIELS UTILISANT DES SULFITES (DrsquoAPREgraveS VALLY ET AL [ 3])

SECTEUR DrsquoACTIVITEacute USAGE DES SULFITES

Industrie agroalimentaire - agent conservateur et anti-oxydant- agent steacuterilisant au cours du processus de fermentation dans la production de vin biegravere et spiritueux

Industrie pharmaceutique agent conservateur

Teinturerie blanchisserie agent deacutecolorant et anti-chloreTannerie agent solubilisant des tannins et oxydant des solutions de chrome

Textile agent blanchissant deacutesulfurisant et anti-chlore

Extraction miniegravere agent de traitement du minerai

Industrie de la pacircte agrave papier agent de traitement de leau et blanchiment du bois

Traitement des eaux useacutees agent deacutesinfectant et reacuteducteur des sels de chrome

Industrie chimique agent de sulfonation et de sulfomeacutethylation

Industrie du caoutchouc agent anticoagulant

Deacuteveloppement photographique agent fixateur

Tableau I

DONNEacuteES DE LA LITTEacuteRATURELes premiers cas drsquointoleacuterance apregraves ingestion de boissons ali-ments ou meacutedicaments riches en sulfites ont eacuteteacute rapporteacutes au deacutebut des anneacutees 70 [4] De nombreux symptocircmes ont ainsi eacuteteacute rappor-teacutes parmi lesquels des eacuteruptions cutaneacutees urticariennes et eczeacutema-tiformes des troubles intestinaux (douleurs abdominales diarrheacutees) des pousseacutees hypotensives voire des chocs anaphylactiques Les manifestations cliniques les plus freacutequentes restent toutefois des crises bronchospastiques aigueumls survenant chez des sujets asthma-tiques [5] Lrsquointoleacuterance aux sulfites toucherait 3 agrave 10 drsquoentre eux [6

nerie pour preacuteparer les peaux la teinturerie pour eacuteliminer lrsquoexcegraves de colorant le deacuteveloppement photo-graphique pour conserver le reacuteveacutela-teurhellip (tableau I)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 111

7] et serait encore plus freacutequente chez les asthmatiques eacutegalement intoleacuterants agrave lrsquoaspirine et aux anti-inflammatoires non steacuteroiumldiens (AINS) [8]Les premiers cas drsquoasthme pro-fessionnel attribueacute agrave lrsquoinhalation de sulfites ont eacuteteacute rapporteacutes par Reygagne en 1990 dans le secteur de la blanchisserie [9] et depuis seule une vingtaine de cas a eacuteteacute publieacutee (tableau II pages 112 agrave 115) Sur le plan eacutepideacutemiologique un excegraves de risque drsquoasthme a eacuteteacute observeacute chez des ouvriers de lrsquoin-dustrie de la pacircte agrave papier mani-pulant des sulfites et ainsi exposeacutes au SO2 mais eacutegalement dans une moindre mesure agrave drsquoautres gaz irritants tels que lrsquoammoniac ou le chlore [19] En revanche il nrsquoy a pas de donneacutees eacutepideacutemiologiques concernant lrsquoasthme profession-nel induit speacutecifiquement par les sulfites Les circonstances drsquoexposition pro-fessionnelle aux sulfites associeacutees agrave lrsquoapparition ou lrsquoaggravation de ma-ladies asthmatiques sont varieacuteesDans le domaine de la blanchis-serie deux des cas rapporteacutes concernent des ouvriers preacuteparant eux-mecircmes des solutions agrave base de sulfites qursquoils introduisent ensuite dans les machines de lavage afin de neutraliser lrsquoaction du chlore [9 11] Le troisiegraveme est observeacute chez une ouvriegravere chargeacutee du pliage du linge en sortie de machine [9]Testud et al ont publieacute en 2000 six observations de rhinite et drsquoasthme en relation avec les acti-viteacutes de sulfitage du vin effectueacutees par des cavistes [14] Ces opeacuterations reacutealiseacutees peacuteriodiquement agrave diffeacute-rentes eacutetapes de la vinification afin de bloquer la fermentation malo-lactique conserver les arocircmes et preacuteserver la couleur du vin font appel agrave du SO2 liqueacutefieacute ou agrave des

solutions aqueuses de bisulfites de potassium ou drsquoammonium Elles exposent potentiellement les opeacuterateurs agrave des concentrations atmospheacuteriques transitoirement eacuteleveacutees de SO2 Lrsquoeacutequipe de Tes-tud a ainsi constateacute que 80 des mesures atmospheacuteriques de SO2 effectueacutees lors drsquoopeacuterations de sul-fitage deacutepassaient parfois tregraves nettement la valeur limite court terme (VLCT) de 5 ppm (des taux supeacuterieurs agrave 20 ppm sont mecircme enregistreacutes) Lrsquousage drsquoune solution de bisulfite drsquoammonium sel plus stable permettrait de reacuteduire la libeacuteration de SO2 [14]Trois des cas drsquoasthme profession-nel publieacutes concernent des marins pecirccheurs speacutecialiseacutes dans la pecircche de crustaceacutes et ameneacutes agrave saupou-drer leurs prises de sels de sulfites ou agrave les plonger dans un bac rem-pli drsquoune solution de sulfites afin drsquoen assurer la conservation [15 agrave 18] La preacuteparation approximative des solutions parfois tregraves concen-treacutees en sulfites et leur utilisation en milieu confineacute peuvent aboutir agrave drsquoimportants deacutegagements de SO2 Crsquoest ce que semble indiquer le taux de 40 ppm de SO2 qui a eacuteteacute mesureacute dans la cabine de test par lrsquoeacutequipe de Steiner apregraves seule-ment 15 min drsquoexposition agrave une so-lution de meacutetabisulfite de sodium preacutepareacutee dans les conditions habi-tuelles de travail lors drsquoun test de provocation bronchique reacutealiste Atkinson et al ont drsquoailleurs rap-porteacute le cas de deux marins pecirc-cheurs deacuteceacutedeacutes brutalement drsquoun œdegraveme pulmonaire aigu leacutesionnel survenu au cours drsquoune opeacuteration de sulfitage reacutealiseacutee agrave fond de cale et attribueacute agrave une intoxication mas-sive au SO2 [20]Drsquoautres cas ont eacuteteacute rapporteacutes entre autres chez des ouvriegraveres dans une conserverie de crevettes [17] un

employeacute dans lrsquoindustrie agroali-mentaire saupoudrant de sels de bisulfites des pommes de terre pe-leacutees [13] un photographe reacutealisant lui-mecircme le deacuteveloppement de ses clicheacutes argentiques [12] une mani-pulatrice en radiologie [16] ou un imprimeur manipulant du papier blanchi aux sulfites [12]Si le plus souvent le diagnostic drsquoasthme professionnel aux sul-fites est confirmeacute par un ou plu-sieurs tests de provocation bron-chique reacutealistes positifs [9 11 13 agrave 17] dans drsquoautres cas celui-ci repose uniquement sur lrsquoanamnegravese et la cineacutetique drsquoeacutevolution des symp-tocircmes par rapport agrave lrsquoexposition professionnelle aux sulfites [10 14 17 18] Dans les cas rapporteacutes par

Cuverie et stockage de vin dans le Bordelais

copy Gaeumll KerbaolINRS

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014112

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

gt DESCRIPTION DES CAS RAPPORTEacuteS DrsquoASTHME PROFESSIONNEL ATTRIBUEacute AUX SULFITES

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Reygagne et al 1990

[9]

Femme de 50 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 6 ans

Asthme Non Non Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 10

Chute de 30 du VEMS 2 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Chute de 30 du VEMS 4 h apregraves la fin de lrsquoexposition

Changement de poste et arrecirct de lrsquoexposition

professionnelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Femme de 43 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 10 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens

Non Eacutevaporation agrave chaud (60 degC) drsquoune solution de MBS

de sodium (dilution NR)

Chute de 30 du VEMS 20 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Non Poursuite du travail au mecircme poste

Aggravation progressive de lasthme

Valero et al 1993

[10]

Homme acircge NR

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

Rhinite et asthme

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non NR NR

Peacutelerin et al 1994

[11]

Homme de 28 ans

Ouvrier en blanchisserie depuis 2 ans

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes drsquoune solution de MBS

Bronchospasme aigu apregraves quelques minutes

drsquoexposition

2 eacutepisodes broncho- spastiques au cours des 24 h suivant la fin de lrsquoexposition

Licenciement pour inap-titude meacutedicale au poste

de travail et arrecirct de lexposition profession-

nelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Vallon et al 1995

[12]

Femme de 36 ans

Ingeacutenieur dans une entreprise

de fabrication de boissons (sirops liqueurshellip)

Rhinite Non Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme de 41 ans

Ouvrier drsquoimprimerie depuis 20 ans

Asthme et eczeacutema des

mains

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme acircge NR

Photographe de presse depuis plusieurs anneacutees

Asthme et urticaire

Non Non test drsquoactivation des baso-philes positif vis-agrave-vis drsquoun

conjugueacute sulfonyl-HSA

NR NR

Malo et al 1995

[13]

Homme de 27 ans

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

depuis 4 semaines

Rhino- conjonctivite

et asthme

Non Non prick-test au meacutetabisulfite de sodium

(01 1 et 10 mgmL-1) neacutegatifs

Plusieurs tests reacutealiseacutes aeacuterosolisation de MBS de

sodium agrave 1 et 10 neacutebuli-sation dune solution de MBS

de sodium agrave 62 mgmL-1

Chute gt 20 du VEMS apregraves 35 s (aeacuterosol agrave 10 ) et 4 min

(aeacuterosol agrave 1 ) chute de 42 du VEMS apregraves 90 s (solution agrave 62 mgmL-1 )

Pas de reacuteaction retardeacutee au cours des 24 h suivant la fin

de chaque test

Deacutepart de lentreprise au bout de quelques mois

du fait de la gecircne respira-toire et ORL

Agrave 6 mois de larrecirct de lexposition disparition des symptocircmes dasthme

Testud et al 2000

[14]

Homme de 54 ans

Caviste depuis 30 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais arrecirct des opeacuterations de sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 47 ans

Caviste depuis 23 ans

Rhinite et asthmel

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais ameacutelioration de la ventilation geacuteneacuterale et remplacement de la so-lution de MBS de sodium par du MBS dammonium

Agrave un an disparition des symptocircmes de rhinite et

dasthme

Homme de 57 ans

Caviste depuis 11 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Inaptitude meacutedicale au poste de caviste

NR

Homme de 34 ans

Caviste depuis quelques semaines

Asthme Sensibilisation aux acariens et

aux phanegraveres de chat et de chien

Oui (asthme de lenfance

disparu agrave ladolescence)

Poursuite de lactiviteacute de caviste mais remplace-ment du MBS de potas-

sium par du bisulfite dammonium et usage

dun masque agrave cartouche lors des opeacuterations de

sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 22 ans

Stagiaire dans le secteur viticole

Asthme Sensibilisation aux acariens aux plumes aux pol-lens de gramineacutee

et de plantain

Oui (asthme de lenfance

toujours actif)

Inaptitude meacutedicale aux travaux de vinification

NR

Homme de 48 ans

Caviste depuis 25 ans

Asthme Non Non Aeacuterosolisation de SO2 Chute gt 20 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR Inaptitude meacutedicale aux poste de caviste et

reclassement sur un poste de jardinier

Agrave 2 ans ameacutelioration du niveau dhyperreacuteactiviteacute bronchique mais persis-

tance de lasthme

Tableau II

VEMS volume expiratoire maximal par seconde MBS meacutetabisulfite NR non renseigneacute

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 113

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Reygagne et al 1990

[9]

Femme de 50 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 6 ans

Asthme Non Non Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 10

Chute de 30 du VEMS 2 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Chute de 30 du VEMS 4 h apregraves la fin de lrsquoexposition

Changement de poste et arrecirct de lrsquoexposition

professionnelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Femme de 43 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 10 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens

Non Eacutevaporation agrave chaud (60 degC) drsquoune solution de MBS

de sodium (dilution NR)

Chute de 30 du VEMS 20 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Non Poursuite du travail au mecircme poste

Aggravation progressive de lasthme

Valero et al 1993

[10]

Homme acircge NR

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

Rhinite et asthme

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non NR NR

Peacutelerin et al 1994

[11]

Homme de 28 ans

Ouvrier en blanchisserie depuis 2 ans

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes drsquoune solution de MBS

Bronchospasme aigu apregraves quelques minutes

drsquoexposition

2 eacutepisodes broncho- spastiques au cours des 24 h suivant la fin de lrsquoexposition

Licenciement pour inap-titude meacutedicale au poste

de travail et arrecirct de lexposition profession-

nelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Vallon et al 1995

[12]

Femme de 36 ans

Ingeacutenieur dans une entreprise

de fabrication de boissons (sirops liqueurshellip)

Rhinite Non Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme de 41 ans

Ouvrier drsquoimprimerie depuis 20 ans

Asthme et eczeacutema des

mains

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme acircge NR

Photographe de presse depuis plusieurs anneacutees

Asthme et urticaire

Non Non test drsquoactivation des baso-philes positif vis-agrave-vis drsquoun

conjugueacute sulfonyl-HSA

NR NR

Malo et al 1995

[13]

Homme de 27 ans

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

depuis 4 semaines

Rhino- conjonctivite

et asthme

Non Non prick-test au meacutetabisulfite de sodium

(01 1 et 10 mgmL-1) neacutegatifs

Plusieurs tests reacutealiseacutes aeacuterosolisation de MBS de

sodium agrave 1 et 10 neacutebuli-sation dune solution de MBS

de sodium agrave 62 mgmL-1

Chute gt 20 du VEMS apregraves 35 s (aeacuterosol agrave 10 ) et 4 min

(aeacuterosol agrave 1 ) chute de 42 du VEMS apregraves 90 s (solution agrave 62 mgmL-1 )

Pas de reacuteaction retardeacutee au cours des 24 h suivant la fin

de chaque test

Deacutepart de lentreprise au bout de quelques mois

du fait de la gecircne respira-toire et ORL

Agrave 6 mois de larrecirct de lexposition disparition des symptocircmes dasthme

Testud et al 2000

[14]

Homme de 54 ans

Caviste depuis 30 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais arrecirct des opeacuterations de sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 47 ans

Caviste depuis 23 ans

Rhinite et asthmel

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais ameacutelioration de la ventilation geacuteneacuterale et remplacement de la so-lution de MBS de sodium par du MBS dammonium

Agrave un an disparition des symptocircmes de rhinite et

dasthme

Homme de 57 ans

Caviste depuis 11 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Inaptitude meacutedicale au poste de caviste

NR

Homme de 34 ans

Caviste depuis quelques semaines

Asthme Sensibilisation aux acariens et

aux phanegraveres de chat et de chien

Oui (asthme de lenfance

disparu agrave ladolescence)

Poursuite de lactiviteacute de caviste mais remplace-ment du MBS de potas-

sium par du bisulfite dammonium et usage

dun masque agrave cartouche lors des opeacuterations de

sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 22 ans

Stagiaire dans le secteur viticole

Asthme Sensibilisation aux acariens aux plumes aux pol-lens de gramineacutee

et de plantain

Oui (asthme de lenfance

toujours actif)

Inaptitude meacutedicale aux travaux de vinification

NR

Homme de 48 ans

Caviste depuis 25 ans

Asthme Non Non Aeacuterosolisation de SO2 Chute gt 20 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR Inaptitude meacutedicale aux poste de caviste et

reclassement sur un poste de jardinier

Agrave 2 ans ameacutelioration du niveau dhyperreacuteactiviteacute bronchique mais persis-

tance de lasthme

SUITE DU TABLEAU II PAGES SUIVANTES

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014114

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Madsen et al 2004

[15]

Homme de 31 ans

Pecirccheur de homards Asthme Non Non Prick-test au MBS de sodium neacutegatif

Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 2

Chute de 21 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR NR NR

Merget et al 2005

[16]

Femme de 37 ans

Manipulatrice radio depuis 2 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens aux phanegraveres de chat et aux pollens de

gramineacutees

Rhinite depuis 5 ans

Plusieurs tests sont reacutealiseacutes transvasements reacutepeacuteteacutes

dune solution de fixation radiographique renfermant

du MBS de sodium neacutebulisation dune solution

de MBS de sodium

Chute significative du VEMS au bout de quelques

minutes dexposition agrave chaque test

NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 2 ans disparition des symptocircmes dasthme

Steiner et al 2008

[17]

Homme de 44 ans

Pecirccheur en mer Asthme et prurit

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes dune solution deau de mer

et de MBS de sodium (dilution non preacuteciseacutee mais

identique au poste de travail)

Chute de 30 du VEMS apregraves quelques minutes

dexposition

NR Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct

de la manipulation de solution de MBS

de sodium

Agrave 2 ans persistance de lasthme malgreacute

reacuteduction de la freacutequence des crises

Femme de 43 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis 16 ans

Asthme NR NR Poursuite de lactiviteacute mais substitution de la solution de MBS de

sodium

Apregraves quelques mois persistance de lasthme malgreacute reacuteduction de la

freacutequence des crises

Femme de 39 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis quelques jours

Asthme et dysphonie

NR NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 5 ans persistance dun asthme relativement

seacutevegravere

Pougnet et al 2010

[18]

Homme de 53 ans

Pecirccheur de langoustines Asthme Non Non Prick et patch tests au MBS de sodium neacutegatifs dosage

des IgE speacutecifiques du sulfite de sodium neacutegatif

Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct de la

manipulation de solution de MBS de sodium

Apregraves quelques mois disparition des

symptocircmes dasthme

Suite tableau II

Vallon le diagnostic repose sur la positiviteacute du test drsquoactivation des basophiles vis-agrave-vis drsquoun composeacute chimique constitueacute drsquoun groupe-ment sulfonyle conjugueacute agrave lrsquoalbu-mine seacuterique humaine (sulfonyl-HSA)Seules six observations concernent des sujets atopiques dont trois rap-portent un anteacuteceacutedent drsquoasthme ou de rhinite Aucun nrsquoeacutetait semble-t-il sujet agrave une intoleacuterance digestive aux sulfites ou aux AINS avant le deacutebut de lrsquoexposition profession-nelle aux sulfites Les asthmatiques ont vu leur maladie se reacuteactiver ou srsquoexacerber degraves le deacutebut de lrsquoexpo-sition ce qui souligne la sensibi-liteacute accrue de certains asthmatiques aux sulfites Les travailleurs sans anteacuteceacutedent drsquoasthme preacutealable peuvent eacutega-

lement ecirctre toucheacutes en particu-lier lors drsquoune exposition unique agrave forte concentration ou drsquoexpo-sition reacutepeacuteteacutee agrave des doses moins importantes favorisant respecti-vement le deacuteveloppement drsquoun asthme irritatif aigu (Reactive Airways Dysfunction Syndrome RADS) ou drsquoun low-dose RADS

PHYSIOPATHOLOGIESur le plan meacutecanistique certains auteurs mettent en avant des eacuteleacute-ments diagnostiques plutocirct en fa-veur drsquoune origine immunologique voire immuno-allergologique Crsquoest le cas de Reygagne et al [9] et de Pelerin et al [11] pour qui une reacuteac-tion purement irritative aux sulfites ou au SO2 qursquoils deacutegagent ne peut expliquer les reacuteactions bronchos-

pastiques retardeacutees observeacutees lors des tests de provocation bronchique reacutealistes reacutealiseacutes chez leurs patients Pour Vallon et al [12] lrsquoactivation des basophiles extraits du seacuterum de ses patients par un conjugueacute sulfonyl-HSA plaide en faveur drsquoune hyper-sensibiliteacute immuno-allergique aux sulfites meacutedieacutee par les IgE Toutefois depuis des eacutetudes expeacute-rimentales ont montreacute que les ions sulfites peuvent induire une acti-vation non IgE-meacutedieacutee de cellules granulomateuses pro-inflamma-toires ce qui pourrait remettre en question les conclusions de Vallon et al[12] Dautres cas ont eacuteteacute consideacutereacutes comme des asthmes par irritation (asthmes induits par les irritants) Un asthme irritatif aigu (syndrome dirritation bronchique aigu RADS)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 115

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Madsen et al 2004

[15]

Homme de 31 ans

Pecirccheur de homards Asthme Non Non Prick-test au MBS de sodium neacutegatif

Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 2

Chute de 21 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR NR NR

Merget et al 2005

[16]

Femme de 37 ans

Manipulatrice radio depuis 2 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens aux phanegraveres de chat et aux pollens de

gramineacutees

Rhinite depuis 5 ans

Plusieurs tests sont reacutealiseacutes transvasements reacutepeacuteteacutes

dune solution de fixation radiographique renfermant

du MBS de sodium neacutebulisation dune solution

de MBS de sodium

Chute significative du VEMS au bout de quelques

minutes dexposition agrave chaque test

NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 2 ans disparition des symptocircmes dasthme

Steiner et al 2008

[17]

Homme de 44 ans

Pecirccheur en mer Asthme et prurit

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes dune solution deau de mer

et de MBS de sodium (dilution non preacuteciseacutee mais

identique au poste de travail)

Chute de 30 du VEMS apregraves quelques minutes

dexposition

NR Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct

de la manipulation de solution de MBS

de sodium

Agrave 2 ans persistance de lasthme malgreacute

reacuteduction de la freacutequence des crises

Femme de 43 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis 16 ans

Asthme NR NR Poursuite de lactiviteacute mais substitution de la solution de MBS de

sodium

Apregraves quelques mois persistance de lasthme malgreacute reacuteduction de la

freacutequence des crises

Femme de 39 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis quelques jours

Asthme et dysphonie

NR NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 5 ans persistance dun asthme relativement

seacutevegravere

Pougnet et al 2010

[18]

Homme de 53 ans

Pecirccheur de langoustines Asthme Non Non Prick et patch tests au MBS de sodium neacutegatifs dosage

des IgE speacutecifiques du sulfite de sodium neacutegatif

Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct de la

manipulation de solution de MBS de sodium

Apregraves quelques mois disparition des

symptocircmes dasthme

peut survenir suite agrave un incident drsquoexposition agrave une concentration importante de SO2 Les premiers symptocircmes dasthme apparaissent de faccedilon concomitante agrave lexposi-tion ou rapidement apregraves [18] Un asthme irritatif de type low-dose RADS peut survenir du fait drsquoexposi-tions reacutepeacuteteacutees aveacutereacutees agrave des pics de concentrations de SO2 au cours des mois ou des anneacutees preacuteceacutedentes [14]Enfin diffeacuterents meacutecanismes im-munologiques impliquant le SO2 et les sulfites eux-mecircmes pourraient coexister et intervenir de faccedilon va-riable selon les individus et les cir-constances drsquoexposition aux sulfites

LIBEacuteRATION DE SO2Le SO2 est un gaz irritant puissant agrave lrsquoorigine drsquoirritation oculaire nasale et tracheacuteobronchique lors drsquoinhala-

tion de concentration supeacuterieure agrave 10 ppm Il a par ailleurs eacuteteacute deacutemontreacute expeacute-rimentalement qursquoil peut induire chez le sujet sain un broncho-spasme transitoire degraves 5 agrave 10 ppm [21] Chez le sujet asthmatique son effet bronchoconstricteur paraicirct encore plus preacutecoce degraves 1 ppm voire degraves 025 ppm en cas drsquoeffort physique modeacutereacute [22] Au-delagrave de 50 ppm il est possible de voir se deacutevelopper un veacuteritable asthme ir-ritatif aigu ou RADS quun asthme preacute-existant soit preacutesent ou non [23] Des cas de low-dose RADS ont eacutegalement eacuteteacute rapporteacutes chez des travailleurs exposeacutes de faccedilon reacutepeacute-teacutee agrave des pics de concentrations plus modeacutereacutes [14] Enfin une expo-sition massive (gt 100 ppm) peut provoquer une bronchiolite obli-

teacuterante ou un œdegraveme pulmonaire leacutesionnel pouvant ecirctre mortel [21] Les meacutecanismes agrave lrsquoorigine de lrsquoaction bronchoconstrictrice du SO2 agrave faible dose sont encore loin drsquoecirctre entiegraverement eacutelucideacutes Le fait que de nombreux agents theacutera-peutiques (β2-mimeacutetiques atropi-niques anti-leucotriegraveneshellip) agis-sant sur diffeacuterents meacutecanismes pro-inflammatoires et broncho-constricteurs sont susceptibles de bloquer en partie lrsquoeffet neacutefaste du SO2 sur lrsquoappareil bronchique plaide en faveur de la coexistence de plusieurs voies drsquoaction [24]Les hypothegraveses les mieux docu-menteacutees sont lrsquoinduction drsquoun reacute-flexe cholinergique par action sur la voie effeacuterente du systegraveme ner-veux parasympathique la stimula-tion des mastocytes avec libeacuteration

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014116

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

de meacutediateurs pro-inflammatoires et broncho-constricteurs ou encore un effet leacutesionnel direct sur les cel-lules de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique et les cellules musculaires lisses par peroxydation des lipides membra-naires [25 26] Lrsquoune des premiegraveres hypothegraveses avanceacutees pour expliquer le potentiel bronchoconstricteur des aliments riches en sulfites est la libeacuteration de SO2 favoriseacutee par la tempeacuterature relativement eacuteleveacutee et le taux drsquoaci-diteacute reacutegnant dans lrsquooropharynx et surtout lrsquoestomac En milieu profes-sionnel la manipulation de poudres ou de solutions concentreacutees de sul-fites peut eacutegalement engendrer la volatilisation de SO2 en quantiteacutes parfois importantes suivant les conditions hydriques thermiques et de ventilation des lieux [11 20 27] Toutefois Field et al [28] ont mon-treacute expeacuterimentalement que chez un sujet sensibiliseacute aux sulfites lrsquoinhalation drsquoun aeacuterosol de sulfites engendre une bronchoconstriction plus importante que lrsquoinhalation de SO2 seul agrave la mecircme concentration que celle de lrsquoaeacuterosol de sulfites Le SO2 libeacutereacute lors de lrsquoingestion ou de la manipulation de sulfites ne semble donc pas seul en cause dans les cas drsquoasthmes aux sulfites

REacuteACTION IMMUNO-ALLERGIQUE IGE-MEacuteDIEacuteEUne hypersensibiliteacute de type IgE a eacuteteacute eacutevoqueacutee dans certaines ob-servations de reacuteactions anaphy-lactiques ou asthmatiques apregraves ingestion de sulfites sur la positi-viteacute de tests cutaneacutes (prick-test ou intradermoreacuteaction) ou de tests drsquoactivation des basophiles [29 agrave 32] Toutefois la mise en eacutevidence drsquoIgE speacutecifiques des sulfites dans le seacuterum de sujets intoleacuterants srsquoest jusqursquoici reacuteveacuteleacute inconstante [33 34] Dans les rares cas publieacutes drsquoasthme professionnel attribueacutes agrave lrsquoinha-lation de sulfites ougrave des tests immuno-allergologiques ont eacuteteacute pratiqueacutes prick-tests et dosages drsquoIgE speacutecifiques se sont reacuteveacuteleacutes neacutegatifs Seule lrsquoeacutequipe de Vallon a observeacute des tests drsquoactivation des basophiles positifs vis-agrave-vis drsquoun composeacute chimique constitueacute drsquoun groupement sulfonyle conjugueacute agrave lrsquoalbumine seacuterique [12]

DEacuteFICIT EN SULFITE OXYDASEUne autre hypothegravese meacutecanis-tique a eacuteteacute avanceacutee pour expliquer pourquoi seul un petit nombre de sujets y compris parmi les asth-matiques seacutevegraveres deacuteveloppe une

intoleacuterance aux sulfites Un deacuteficit partiel en sulfite oxydase enzyme chargeacutee de lrsquooxydation des sulfites intracellulaires en sulfates inac-tifs a eacuteteacute observeacute chez des sujets intoleacuterants aux sulfites [35] Toute-fois il ne peut srsquoagir du seul meacuteca-nisme impliqueacute le deacuteficit complet en sulfite oxydase nrsquoeacutetant pas associeacute de faccedilon systeacutematique au deacuteveloppement drsquoun asthme aux sulfites

BLOCAGE DU MEacuteTABOLISME DE LrsquoACIDE ARACHIDONIQUELrsquointoleacuterance aux sulfites pourrait au moins partiellement srsquoexpli-quer par un meacutecanisme proche de celui impliqueacute dans lrsquointoleacuterance agrave lrsquoaspirine et aux AINS par le biais drsquoune interfeacuterence avec les voies meacutetaboliques de lrsquoacide arachido-nique aboutissant agrave un deacuteseacutequi-libre de production de prostaglan-dines pro-inflammatoires et agrave une surproduction de leucotriegravenes [36]

ACTION AGONISTE SUR LE REacuteCEPTEUR B2 DE LA BRADYKININELes sulfites pourraient eacutegalement avoir une action agoniste sur les reacute-cepteurs B2 pulmonaire de la bra-dykinine favorisant ainsi la bron-choconstriction et la production de mucus [37]

REacuteGULATION DE LA REacutePONSE IMMUNITAIRESur le long terme les sulfites semblent capables tout du moins in vitro drsquoinhiber la production de cytokines speacutecifiques de la reacuteponse immunitaire Th1 favo-risant ainsi lrsquoexpression drsquoune reacute-ponse Th2 connue pour jouer un rocircle preacutepondeacuterant dans lrsquoexpres-sion clinique des allergies IgE-meacute-dieacutees [38] Ceci pourrait expliquer le fait qursquoexpeacuterimentalement les sulfites peuvent favoriser la sensi-

Les lymphocytes Th1 produisent

des cytokines pro-inflammatoires qui activent les

macrophages et sont responsables

de limmuniteacute agrave meacutediation cellulaire

Les lymphocytes Th2 produisent des meacutediateurs

responsables de la production dimmu-

noglobulines Ig-E par les plasmocytes

et de lactivation des eacuteosinophiles

Deacutecoupe de tourteaux dans une usine de mareyage de crustaceacutes et coquillages

copy G

aeumll K

erba

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NRS

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 117

bilisation aux acariens et le deacuteve-loppement de manifestations al-lergiques en rapport chez la souris [39] Ces constatations si elles se veacuterifiaient pourraient impliquer la consommation accrue de sul-fites via lrsquoalimentation essentiel-lement dans lrsquoaugmentation de la freacutequence des allergies dans la population geacuteneacuterale drsquoapregraves cer-tains auteurs [38]

DIAGNOSTIC EN MILIEU DE TRAVAIL

DIAGNOSTIC POSITIFLrsquointerrogatoire est la phase cleacute du diagnostic Lrsquoasthme peut ecirctre eacutevoqueacute en cas de toux de siffle-ments de sensation fluctuante drsquooppression thoracique ou drsquoes-soufflement Une rhinite (eacuteternue-ments reacutepeacuteteacutes rhinorrheacutee occlu-sion nasale fluctuante prurit) etou une conjonctivite (rougeur larmoiement prurit oculaire) peuvent parfois lrsquoavoir preacuteceacutedeacute de plusieurs mois voire de plusieurs anneacutees Les symptocircmes drsquoasthme surviennent de faccedilon progressive ou paroxystique au cours de la journeacutee de travail ou en particu-lier dans le cas de la toux et des sifflements apparaitre preacutefeacuteren-tiellement le soir La mesure reacutepeacuteteacutee du deacutebit expi-ratoire de pointe (DEP) de faccedilon pluriquotidienne sur plusieurs se-maines peut permettre de confor-ter lrsquohypothegravese drsquoun asthme en lien avec le travail qursquoil soit ag-graveacute ou directement induit par lrsquoactiviteacute professionnelle Reacutealiseacute par le patient lui-mecircme le journal de DEP srsquoeffectue ideacutealement sur 4 agrave 6 semaines dont au moins 2 semaines non travailleacutees et com-prend au minimum 4 mesures Le programme danalyse informa-tique OASYS-2 peut aider agrave son

interpreacutetation en appreacuteciant sa qualiteacute intrinsegraveque et en calculant des indices et des algorithmes speacute-cifiques capables de deacuteterminer la probabiliteacute dasthme profession-nel [40] Il est eacutegalement possible drsquoobjectiver une alteacuteration pro-gressive du VEMS au cours drsquoune journeacutee ou drsquoune semaine de tra-vail en reacutealisant un suivi spiro-meacutetrique rapprocheacute sur le lieu de travail

DIAGNOSTIC EacuteTIOLOGIQUELe diagnostic drsquoasthme aux sulfites doit ecirctre eacutevoqueacute en cas de surve-nue de symptocircmes bronchiques eacutevocateurs chez un sujet exposeacute professionnellement agrave ce type de substances Les sulfites sont em-ployeacutes dans de nombreux proceacutedeacutes industriels (cf tableau I p 110) et certaines conditions drsquoutilisation sont particuliegraverement propices au deacutegagement gazeux de SO2 (cf figure 1 p 109) Un asthme irritatif aigu (RADS)peut survenir apregraves une exposi-tion particuliegraverement intense au SO2 [18] Des expositions reacutepeacuteteacutees agrave des pics plus modeacutereacutes de SO2 peuvent eacutegalement engendrer un asthme par irritation qualifieacute de low-dose RADS Dans drsquoautres cas les symptocircmes bronchiques parfois preacuteceacutedeacutes de manifestations rhino-conjonc-tivales srsquoinstallent progressive-ment apregraves une peacuteriode de latence de plusieurs mois ou de plusieurs anneacutees apregraves le deacutebut de lrsquoexpo-sition aux sulfites sans qursquoune libeacuteration excessive habituelle ou transitoire de SO2 soit mise en eacutevidence Une fois apparus les symptocircmes rhino-conjonctivaux etou asthmatiques srsquointensifient lors des peacuteriodes drsquoexposition aux sulfites et srsquoamendent en dehors Dans tous les cas ils peuvent sur-

venir de novo ou apparaicirctre chez des sujets preacutesentant un asthme ancien devenu asymptomatique ou jusqursquoici bien controcircleacute par leur traitement de fond Lrsquoexistence en dehors du travail de manifestations drsquointoleacuterance lors de lrsquoingestion de certains aliments ou meacutedicaments contenant des sulfites (crise drsquoasthme troubles digestifs flush urticairehellip) nrsquoest pas systeacutematiquement associeacutee agrave lrsquoasthme professionnel aux sul-fites

DIAGNOSTIC EN MILIEU SPEacuteCIALISEacute

DIAGNOSTIC POSITIFFace agrave une suspicion de rhinite etou drsquoasthme en relation avec le travail le clinicien recherche un terrain atopique par lrsquointerroga-toire (notion de rhinite drsquoasthme ou de dermatite atopique dans lrsquoenfance) le dosage des IgE to-tales et la reacutealisation de prick-tests aux pneumallergegravenes courants de lrsquoenvironnement (acariens domes-tiques pollens phanegraveres de chat et chienhellip) En cas de discordance entre les donneacutees de lrsquointerroga-toire et le reacutesultat des prick-tests les investigations pourront ecirctre compleacuteteacutees par une recherche drsquoIgE speacutecifiques des pneumaller-gegravenes les plus courantsLrsquoexistence drsquoune rhinite est confirmeacutee par un examen nasal ideacutealement reacutealiseacute par endoscopie Cet examen permet de rechercher drsquoautres pathologies rhino-sinu-siennes pouvant ecirctre confondues avec ou accompagner la rhinite (polypose naso-sinusienne deacutevia-tion septale pathologie tumo-ralehellip) Bien qursquoil nrsquoexiste pas de signe speacutecifique drsquoexamen per-mettant drsquoaffirmer lrsquoorigine aller-gique de la rhinite une muqueuse

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014118

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

pacircle et œdeacutematieacutee ainsi qursquoun mucus clair sont des signes eacutevo-cateurs En lrsquoabsence de signe de complication sinusienne aucun examen drsquoimagerie nrsquoest recom-mandeacute Le diagnostic drsquoasthme repose sur la reacutealisation drsquoun bilan fonc-tionnel respiratoire de base agrave la recherche drsquoune obstruction bron-chique distale voire drsquoun trouble ventilatoire obstructif (TVO) glo-bal reacuteversible sous β2-mimeacutetiques Cependant dans certains cas les explorations fonctionnelles respi-ratoires (EFR) de base peuvent ecirctre normales ce qui ne permet pas drsquoeacuteliminer le diagnosticEn lrsquoabsence de TVO reacuteversible ob-jectivable agrave lrsquoeacutetat de base le seuil drsquohyperreacuteactiviteacute bronchique non speacutecifique (HRBNS) sera appreacute-cieacute par la pratique drsquoun test de provocation aspeacutecifique (meacuteta-choline histamine) Ce dernier est habituellement plus bas que dans la population geacuteneacuterale ce qui permet de conclure agrave la positi-viteacute du test Il peut cependant ecirctre normal au deacutebut de lrsquoeacutevolution de lrsquoasthme ou lorsque le test est pra-tiqueacute agrave distance de lrsquoexposition agrave lrsquoallergegravene responsable dans le cas drsquoun asthme allergique Si la fluctuation de la fonction res-piratoire en fonction du travail nrsquoa pas eacuteteacute eacutevalueacutee au preacutealable par le meacutedecin du travail le clinicien demandera au patient de tenir un journal de DEP suivant les mecircmes modaliteacutes que celles deacutecrites plus haut

DIAGNOSTIC EacuteTIOLOGIQUELes sulfites semblent capables dans certains cas drsquoengendrer des reacuteactions allergiques par un meacutecanisme drsquohypersensibiliteacute IgE-meacutedieacute Toutefois si des prick-tests des intradermoreacuteactions ou des dosages drsquoIgE speacutecifiques aux sul-fites de sodium ont deacutejagrave eacuteteacute mis en

eacutevidence lors drsquointoleacuterance alimen-taires ou meacutedicamenteuses aux sulfites cela nrsquoa jusqursquoagrave preacutesent jamais eacuteteacute le cas pour les asthmes professionnels aux sulfites rap-porteacutes dans la litteacuterature Seule lrsquoeacutequipe de Vallon [12] semble avoir mis en eacutevidence indirectement la preacutesence drsquoIgE speacutecifiques des sul-fites dans le seacuterum de ses patients par le biais de tests drsquoactivation des basophiles positifs vis-agrave-vis drsquoun deacuteriveacute soufreacute conjugueacute agrave lrsquoalbu-mine seacuterique humaine mais ce type drsquoexamen ne se pratique pas en routine Lorsqursquoune rhinite allergique aux sulfites est suspecteacutee un test de provocation nasale (TPN) speacuteci-fique peut ecirctre reacutealiseacute Il consiste agrave appliquer le produit incrimineacute sur la muqueuse nasale et agrave mesu-rer lrsquoobstruction nasale induite par rhinomanomeacutetrie Cet examen consideacutereacute comme la meacutethode de reacutefeacuterence pour le diagnostic des rhinites allergiques profession-nelles est particuliegraverement inteacute-ressant pour tester des substances pour lesquelles il nrsquoexiste pas de tests immunologiques ou que ceux-ci sont peu performants Un reacutesultat positif ne peut toutefois pas permettre de preacutejuger du meacute-canisme drsquoaction en cause Aucune expeacuterience de test de provocation nasale speacutecifique aux sulfites nrsquoa eacuteteacute rapporteacutee dans la litteacuterature consulteacuteeDans le cas drsquoun asthme un test de provocation bronchique reacutea-liste peut permettre de confirmer lrsquoidentiteacute de la substance res-ponsable Il doit ecirctre reacutealiseacute avec prudence en cabine aupregraves drsquoun opeacuterateur expeacuterimenteacute et dans le cadre drsquoune hospitalisation bregraveve Il peut consister agrave reproduire lorsque cela est possible le geste professionnel afin de recreacuteer les conditions habituelles drsquoexposi-tion agrave la substance suspecteacutee sur

le lieu de travail ou agrave faire inhaler des doses deacutetermineacutees de celle-ci de maniegravere standardiseacutee et controcircleacutee La positiviteacute du test est appreacutecieacutee par la chute du VEMS et lrsquoapparition eacuteventuelle de sibilants agrave lrsquoauscultation La reacuteponse peut ecirctre immeacutediate retardeacutee (de 6 agrave 8 heures) ou double (immeacutediate et retardeacutee) ce qui explique la neacuteces-siteacute drsquoune surveillance en milieu hospitalier Un test de provocation avec un placebo est recommandeacute au preacutealable afin de conforter la pertinence dun reacutesultat positif au test reacutealiste Comme pour le test de provocation nasale un reacutesultat positif permet de confirmer la res-ponsabiliteacute drsquoune substance mais pas de preacutejuger du mode drsquoaction

EacuteVOLUTIONLes asthmes professionnels lieacutes aux sulfites quels que soient les meacuteca-nismes physiopathologiques qui semblent impliqueacutes (irritatif pur immunologique allergique ou non allergique) paraissent drsquoeacutevolution variable en fonction de la dureacutee drsquoexposition du retard au diagnos-tic et du devenir du sujet une fois le diagnostic poseacute (eacuteviction complegravete reacuteduction du niveau drsquoexposition ou poursuite inchangeacutee de celle-ci) Certains auteurs ont suggeacutereacute que la peacuterennisation de lrsquoasthme malgreacute lrsquoarrecirct de lrsquoexposition profession-nelle aux sulfites pourrait ecirctre lieacutee agrave une reacuteexposition environnemen-tale (alimentation riche en sulfites pollution urbaine riche en SO2) [9]

PREacuteVENTION

PREacuteVENTION TECHNIQUEl Preacutevention collectiveElle a pour but de limiter voire si possible drsquoeacuteviter lrsquoinhalation de sulfites etou de SO2 qui peut ecirctre libeacutereacute dans lrsquoair par une solution

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 119

de sulfites particuliegraverement en cas de tempeacuterature eacuteleveacutee et de pH acideEn cas de manipulation de sul-fites au poste de travail il est ainsi recommandeacute de travailler en vase clos degraves que le proceacutedeacute industriel le permet et dans le cas contraire de mettre en place des dispositifs drsquoaspiration agrave la source des va-peurs et des poudres et drsquoassurer une bonne ventilation des locaux Lorsque cela est possible tech-niquement il paraicirct judicieux comme cela a eacuteteacute eacutevoqueacute dans le domaine du sulfitage du vin de privileacutegier lrsquousage des sulfites les plus stables tels le bisulfite drsquoam-monium afin de limiter la forma-tion de SO2 [14]Lrsquoefficaciteacute de ces mesures doit par ailleurs ecirctre controcircleacutee par la pra-tique reacuteguliegravere de dosages atmos-pheacuteriques au poste de travail En France des valeurs limites drsquoexpo-sition professionnelles indicatives sont fixeacutees pour le bisulfite et le meacutetabisulfite de sodium (VLEP-8 heures de 5 mgm-3) et pour le SO2 (VLEP-8 heures de 2 ppm ou 5 mgm-3 et VLCT de 5 ppm ou 10 mgm-3) Les salarieacutes doivent ecirctre informeacutes des risques et des preacutecautions agrave observer et formeacutes agrave lrsquoutilisation des solutions sulfites

l Preacutevention individuelleLors de certaines opeacuterations de courte dureacuteee pouvant geacuteneacuterer un deacutegagement de SO2 le port drsquoun appareil de protection respiratoire adapteacute (filtre de type E) sera preacuteco-niseacute

l Preacutevention meacutedicaleAgrave lrsquoembauche on sera particuliegrave-rement attentif agrave rechercher un terrain atopique la preacuteexistence drsquoune rhino-conjonctivite etou drsquoun asthme ou drsquoune autre pa-thologie respiratoire chronique Il

ne srsquoagit pas drsquoexclure a priori les sujets concerneacutes drsquoun emploi dans ce type drsquoenvironnement mais de les identifier afin de suivre de ma-niegravere rapprocheacutee lrsquoeacutevolution de leur eacutetat de santeacute respiratoire afin de deacutepister preacutecocement la moindre alteacuteration Les salarieacutes seront infor-meacutes des risques lieacutes agrave la manipu-lation de solutions de sulfites et les moyens de preacutevention mis en place Lrsquoexamen clinique devra ecirctre compleacuteteacute drsquoEFR qui serviront drsquoexa-men de reacutefeacuterenceAu cours des visites peacuteriodiques lrsquointerrogatoire recherchera des signes eacutevocateurs de rhino-conjonc-tivite drsquoasthme ou drsquoexacerbation drsquoune maladie asthmatique preacute-existante qui serait rythmeacutee par le travail et appreacuteciera le contexte drsquoapparition de ces symptocircmes La

surveillance clinique doit ecirctre com-pleacuteteacutee par le suivi peacuteriodique de la fonction respiratoire par des EFR Chez le sujet asthmatique lrsquoeacutevalua-tion du controcircle de lrsquoasthme pourra se faire par questionnaire ideacuteale-ment par le biais drsquoun questionnaire standardiseacute tel que lrsquoACTtrade (Asthma Control Test encadreacute 1)

LrsquoACTtrade (ASTHMA CONTROL TEST)

LrsquoACTtrade (Asthma Control Test) est un autoquestionnaire destineacute aux personnes asthmatiques de plus de 12 ans il vise agrave appreacutecier le niveau de controcircle de leur maladie [41] Il permet de quantifier en 5 questions portant sur les 4 derniegraveres semaines agrave la fois les symptocircmes et lrsquoadaptation agrave la vie quotidienne Les reacuteponses sont coteacutees de 1 agrave 5 et un score infeacuterieur agrave 20 est consideacutereacute comme le reflet drsquoun mauvais controcircle de lrsquoasthme

1 Au cours des 4 derniegraveres semaines votre asthme vous a-t-il gecircneacute dans vos activiteacutes au travail agrave leacutecoleuniversiteacute ou chez vous (1 tout le temps 2 la plupart du temps 3 quelquefois 4 rarement 5 jamais)

2 Au cours des 4 derniegraveres semaines avez-vous eacuteteacute essouffleacute(e) (1 plus drsquoune fois par jour 2 1 fois par jour 3 3 agrave 6 fois par semaine 4 1 ou 2 fois par semaine 5 jamais)

3 Au cours des 4 derniegraveres semaines les symptocircmes de lasthme (sifflements dans la poitrine toux essoufflement oppression ou douleur dans la poitrine) vous ont-ils reacuteveilleacute pendant la nuit ou plus tocirct que dhabitude le matin (1 4 nuits ou plus par semaine 2 2 agrave 3 nuits par semaine 3 1 nuit par semaine 4 1 ou 2 fois en tout 5 jamais)

4 Au cours des 4 derniegraveres semaines avez-vous utiliseacute votre inhalateur de secours ou pris un traitement par neacutebulisation (par exemple salbutamol) (1 3 fois par jour ou plus 2 1 ou 2 fois par jour 3 2 ou 3 fois par semaine 4 1 fois par semaine ou moins 5 jamais)

5 Comment eacutevalueriez-vous votre asthme au cours des 4 derniegraveres semaines (1 pas controcircleacute du tout 2 tregraves peu controcircleacute 3 un peu controcircleacute 4 bien controcircleacute 5 totalement controcircleacute)

Encadreacute 1

copy G

aeumll KerbaolINRS

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ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

REacutePARATIONLes rhinites et asthmes profession-nels en lien avec une exposition habituelle aux sulfites et bisulfites peuvent ecirctre reacutepareacutes au titre du tableau ndeg 66 du reacutegime geacuteneacuteral de la Seacutecuriteacute sociale avec un deacutelai de prise en charge de 7 jours si les symptocircmes reacutecidivent agrave chaque nouvelle exposition ou sont confir-meacutes par test de provocation reacutea-liste Lrsquoasthme doit par ailleurs ecirctre confirmeacute par des EFR Lorsque le diagnostic drsquoasthme aux sulfites est fait au stade drsquoinsuffisance res-piratoire chronique obstructive le deacutelai de prise en charge est alors drsquoun an Lorsque le deacutelai de prise en charge de ces affections est deacutepas-seacute la reconnaissance de leur carac-tegravere professionnel est du ressort du Comiteacute reacutegional de reconnais-

sance des maladies profession-nelles (CRRMP)Pour les salarieacutes relevant du reacutegime agricole la rhinite et lrsquoasthme pro-fessionnels aux sulfites peuvent ecirctre pris en charge au titre du ta-bleau ndeg 45 laquo Affections respiratoires professionnelles de meacutecanisme allergique raquo Le tableau mentionne une liste indicative de travaux sus-ceptibles de provoquer ces mala-dies incluant la manipulation ou lrsquoemploi habituel dans lrsquoexercice de la profession de tous produitsSi les manifestations de rhino-conjonctivite ou drsquoasthme sur-viennent de faccedilon aigueuml au deacute-cours drsquoun accident drsquoexposition agrave des vapeurs irritantes de SO2 une deacuteclaration drsquoaccident de travail doit ecirctre effectueacutee

POINTS Agrave RETENIR middot Les sulfites sont utiliseacutes dans divers secteurs industriels en particulier dans lrsquoindustrie agroalimentaire et pharmaceutique pour leur pouvoir anti-oxydant et antiseptique middot Lrsquousage professionnel des sulfites a eacuteteacute associeacute agrave lrsquoaggravation de pathologies asthmatiques preacuteexistantes ou agrave la genegravese de symptocircmes drsquoasthme Toutefois seule une vingtaine de cas cliniques drsquoasthme professionnel aux sulfites a jusqursquoici eacuteteacute publieacutee et la freacutequence de ces affections reste agrave ce jour inconnue middot Certains cas drsquoasthmes ont eacuteteacute associeacutes soit agrave une forte exposition au SO2 lors de la manipulation de solutions de sulfites soit agrave des expositions reacutepeacuteteacutees agrave des concentrations moins importantes au cours des mois ou des anneacutees preacuteceacutedentes Il srsquoagit dasthmes par irritation aigus (RADS) ou de type low-dose RADSmiddot Lrsquoaction irritative pure du SO2 ne permet pas drsquoexpliquer tous les cas drsquoasthme professionnel aux sulfites et diffeacuterents meacutecanismes immunologiques impliquant le SO2 et les sulfites eux-mecircmes pourraient coexister et intervenir de faccedilon variable selon les individus et les circonstances drsquoexposition aux sulfitesmiddot Le test de provocation bronchique reacutealiste reacutealiseacute en milieu hospitalier permet drsquoobjectiver le rocircle des sulfites dans la genegravese des symptocircmes drsquoasthme sans preacutejuger du ou des meacutecanisme(s) physiopathologique(s) impliqueacute(s)middot La preacutevention de lrsquoasthme aux sulfites repose sur la substitution lorsqursquoelle est techniquement possible ou agrave deacutefaut sur la reacuteduction de lrsquoexposition respiratoire aux sulfites et au SO2 qui peut ecirctre libeacutereacute lors de leur manipulation (travail en vase clos aspiration agrave la source ventilation des locauxhellip)

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ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

BIBLIOGRAPHIE (suite)

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JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 123

Risques psychosociaux outils deacutevaluationRI

SQUE

S PSY

CHOS

OCIA

UX

Noms des auteursKristensen TS Borritz M Villadsen E Christensen KB

ObjectifsEacutevaluation du syndrome drsquoeacutepuise-ment professionnel (burnout)

Anneacutee de premiegravere publication2005

Cadre deacutefinition modegraveleSelon les auteurs du CBI au regard drsquoun certain nombre de limites que preacutesente le Maslach Burnout Inventory (MBI ndash cf fiche FRPS 26) outil de mesure le plus utiliseacute du burnout Kristensen et al [2005] ont souhaiteacute deacutevelopper un nouvel inventaire de burnout Ils veulent eacutevaluer la composante centrale du burnout agrave savoir le sentiment de fatigue et drsquoeacutepuisement mais eacutegalement les facteurs auxquels les individus attribuent cet eacutepui-sement en particulier le travail ou la relation drsquoaide La principale composante du burnout appeleacute par les auteurs le laquo burnout per-sonnel raquo (crsquoest-agrave-dire ressenti) est deacutefini comme laquo le degreacute de fatigue

et drsquoeacutepuisement physique et psy-chologique ressenti par la personne raquo Le laquo burnout lieacute au travail raquo est laquo le degreacute de fatigue et drsquoeacutepuisement physique et psychologique perccedilu par la personne comme eacutetant lieacute agrave son travail raquo Enfin le laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo est laquo le degreacute de fatigue et drsquoeacutepuisement physique et psychologique perccedilu par la per-sonne comme eacutetant lieacute agrave son travail en relation avec les autres raquo

Niveau dinvestigationDiagnostic

Langue dorigineDanois

TraductionLe CBI a eacuteteacute traduit entre autres en anglais sueacutedois japonais manda-rin cantonais finnois portugais slovaque Il existe eacutegalement une version franccedilaise partielle du CBI (deux des trois eacutechelles traduites [Doppia et al 2011])

VocabulairePas de difficulteacute particuliegravere

Versions existantesUne seule version agrave 19 items Tou-

tefois la formulation des items peut ecirctre adapteacutee au contexte par-ticulier des individus enquecircteacutes Par exemple Campos et al [2013] ont adapteacute le CBI pour une utilisation aupregraves drsquoeacutetudiants

Structuration de loutilTrois eacutechelles l Burnout personnel (ressenti) 6 itemsl Burnout lieacute au travail 7 itemsl Burnout lieacute agrave la relation drsquoaide 6 items

Modaliteacutes de reacuteponse et cotationLes reacuteponses sont donneacutees sur une eacutechelle de Likert en 5 points Selon la formulation de lrsquoitem les modaliteacutes de reacuteponse sont exprimeacutees en freacute-quence ou en intensiteacute Un seul item est inverseacute Les reacuteponses sont coteacutees 0 pour la reacuteponse laquo jamaispresque jamais raquo ou laquo tregraves faiblement raquo puis 25 (laquo rarement raquo ou laquo faiblement raquo) 50 (laquo parfois raquo ou laquo quelque peu raquo) 75 (laquo souvent raquo ou laquo fortement raquo) et 100 pour la reacuteponse laquo toujours raquo ou laquo tregraves fortement raquo Drsquoautres auteurs utilisent une cotation de 1 agrave 5 [Cam-pos et al 2013 Doppia et al 2011] Les reacuteponses au CBI donnent lieu

CATEacuteGORIE ATTEINTE DU RAPPORT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL

FRPS 38

Copenhagen Burnout Inventory (CBI) (Inventaire de burnout de Copenhague)

Ce document appartient agrave une seacuterie publieacutee reacuteguliegraverement dans la revue Elle analyse les questionnaires utiliseacutes dans les deacutemarches de diagnostic et de preacutevention du stress et des risques psychosociaux au travail Lrsquoarticle par les mecircmes auteurs laquo Les questionnaires dans la deacutemarche de preacutevention du stress au travail raquo (TC 134 Doc Meacuted Trav 2011 125 23-35) preacutesente cette seacuterie et propose au preacuteventeur une aide pour choisir lrsquooutil drsquoeacutevaluation le mieux adapteacute Depuis la publication de cet article il est apparu judicieux de mettre agrave disposition des fiches relatives agrave de nouveaux outils

REacuteDACTEURS Langevin V deacutepartement Expertise et conseil technique INRSBoini S deacutepartement Eacutepideacutemiologie en entreprise INRSFranccedilois M deacutepartement Homme au travail INRSRiou A deacutepartement Expertise et conseil technique INRS

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014124

CATEacuteGORIE ATTEINTE DU RAPPORT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

au calcul de trois scores en faisant la moyenne des reacuteponses aux items par eacutechelle Plus les scores sont eacutele-veacutes plus le niveau de burnout est important

Temps de passationEnviron 10-15 minutes

Disponibiliteacutes et conditions drsquoutilisationDomaine public [Kristensen et al 2005]Une traduction franccedilaise de la 1re et de la 3e eacutechelle a eacuteteacute publieacutee [Doppia et al 2011]

Qualiteacutes psychomeacutetriques

VALIDITEacutel Validiteacute apparenteLe taux de non-reacuteponse par item est bas et les retours que les auteurs ont eus vont eacutegalement dans le sens drsquoune acceptabiliteacute satisfaisante du questionnaire [Kristensen et al 2005 Borritz et al 2005] Lrsquoadap-tation transculturelle du CBI peut neacuteanmoins rencontrer quelques difficulteacutes [Yeh et al 2007]Campos et al [2013] mettent en eacutevi-dence une compreacutehension satisfai-sante de la version portugaise du CBI

l Validiteacute de contenuCampos et al [2013] ont reacutealiseacute une analyse de validiteacute de contenu des items du CBI en demandant agrave des psychologues de classer ces items entre trois cateacutegories laquo essentiel raquo laquo utile mais non essentiel raquo et laquo pas neacutecessaire raquo pour eacutevaluer le burn-out Seuls 9 items ont eacuteteacute classeacutes dans la 1re cateacutegorie

l Validiteacute criteacuterieacutee preacutedictiveLes reacuteponses aux trois eacutechelles du CBI sont relieacutees significativement agrave diffeacuterents indicateurs ou estima-tions de santeacute mesureacutes trois ans

plus tard freacutequence et dureacutee des ar-recircts maladie troubles du sommeil consommation drsquoanalgeacutesiques [Kristensen et al 2005] Par ailleurs un changement de niveau de burn-out (quelle que soit lrsquoeacutechelle du CBI) entre le point de deacutepart de lrsquoeacutetude et trois ans plus tard est associeacute agrave un changement dans la dureacutee des ar-recircts maladie une augmentation du niveau de burnout preacutedit une aug-mentation du nombre de jours drsquoar-recircts maladie (mecircme constat de fa-ccedilon symeacutetrique pour la diminution du niveau de burnout) [Borritz et al 2006 a] Lrsquoimpact du burnout lieacute au travail sur les absences de longue dureacutee (supeacuterieure agrave deux semaines) 18 mois plus tard apparaicirct plus im-portant que celui du burnout per-sonnel [Borritz et al 2010]La mecircme valeur preacutedictive des trois eacutechelles du CBI est observeacutee agrave pro-pos de lrsquointention de quitter son entreprise [Kristensen et al 2005]

l Validiteacute criteacuterieacutee concomitanteDes relations significatives sont observeacutees de maniegravere transversale entre les reacuteponses aux trois eacutechelles du CBI drsquoune part et la satisfaction au travail et lrsquoattachement au meacute-tier (choisir ou non le mecircme meacutetier si la personne avait le choix) drsquoautre part [Kristensen et al 2005 Yeh et al 2007]Des relations attendues sont eacutegale-ment observeacutees entre les reacuteponses au CBI et les reacuteponses agrave des eacutechelles de fatigue physique drsquoanxieacuteteacute de deacutepression de bien-ecirctre et de santeacute perccedilue [Campos et al 2013 Fong et al 2014 Milfont et al 2008]Les reacuteponses au CBI sont par ailleurs associeacutees agrave des mesures de facteurs de risques psychosociaux exi-gences quantitatives manque de controcircle manque de soutien social engagement dans le travail Une eacutetude longitudinale fait plus parti-culiegraverement ressortir des liens entre

les 3 eacutechelles du burnout et drsquoautres facteurs de risques psychosociaux moins souvent exploreacutes exigences eacutemotionnelles eacuteleveacutees obligation de cacher ses eacutemotions sens du tra-vail affaibli manque de clarteacute des missions conflits de rocircleshellip [Borritz et al 2005]Des eacuteleacutements de validiteacute concomi-tante sont eacutegalement retrouveacutes dans lrsquoutilisation franccedilaise du CBI Les deux eacutechelles laquo burnout personnel raquo et laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo sont lieacutees agrave lrsquointention drsquoabandon-ner la profession [Estryn-Behar et al 2009] La premiegravere eacutechelle du CBI (en franccedilais) est eacutegalement associeacutee agrave un certain nombre drsquoindicateurs de santeacute (santeacute perccedilue troubles psy-chologiques prise de somnifegraveres ou de tranquillisants sommeil) et de facteurs de risques psychosociaux (forte pression quantitative conflit travailfamille faible qualiteacute du tra-vail drsquoeacutequipe relations tendues dans lrsquoeacutequipe) [Doppia et al 2011]

l Validiteacute de structure interne Les auteurs du CBI nrsquoont pas sou-haiteacute effectuer drsquoanalyses facto-rielles sur lrsquoensemble des 19 items car ils estiment que les trois eacutechelles peuvent ecirctre utiliseacutees indeacutependam-ment les unes des autres selon le contexte professionnel eacutetudieacute et selon la probleacutematique poseacutee En revanche sur le plan de lrsquoorganisa-tion des donneacutees empiriques les reacuteponses aux trois eacutechelles ne sont pas indeacutependantes mais assez for-tement correacuteleacutees (entre 046 et 075) Les auteurs reconnaissent ainsi que drsquoun point de vue statistique lrsquoanalyse factorielle ne permettrait sans doute pas de retrouver les trois eacutechelles [Kristensen et al 2005]Toutefois drsquoautres eacutetudes ayant porteacute sur la validation psychomeacute-trique du CBI ont produit des ana-lyses factorielles confirmatoires Elles confirment lrsquoorganisation des

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 125

donneacutees en trois eacutechelles [Campos et al 2013 Fong et al 2014 Milfont et al 2008] Neacuteanmoins compte tenu de lrsquointerdeacutependance entre les eacutechelles du CBI les auteurs mettent eacutegalement en eacutevidence un facteur geacuteneacuteral de burnout [Campos et al 2013 Milfont et al 2008 Yeh et al 2007] justifiant alors la possibiliteacute de calculer un score global de burn-out

l Validiteacute de structure externe convergente et divergenteLes reacuteponses au CBI ont eacuteteacute com-pareacutees agrave celles obtenues sur des eacutechelles de santeacute perccedilue (SF-36) Conformeacutement aux hypothegraveses des auteurs les correacutelations les plus eacuteleveacutees sont observeacutees entre ces mesures de santeacute perccedilue et lrsquoeacutechelle laquo burnout personnel raquo (eacutechelle la plus geacuteneacuterique du CBI) les correacutela-tions les plus faibles eacutetant obser-veacutees entre ces mecircmes mesures de santeacute perccedilue et le laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo (eacutechelle la plus speacutecifique du CBI) [Kristensen et al 2005]De la mecircme maniegravere lrsquoeacutechelle laquo bunout personnel raquo est davantage correacuteleacutee agrave lrsquoeacutechelle laquo vitaliteacute raquo qursquoagrave lrsquoeacutechelle laquo santeacute geacuteneacuterale raquo du SF-36 la premiegravere eacutetant strictement lrsquoinverse de la fatigue alors que la seconde est une mesure beaucoup large de la santeacute incluant des deacutecla-rations de symptocircmes [Kristensen et al 2005]

l Validiteacute concouranteLa validiteacute concourante du CBI a eacuteteacute estimeacutee en analysant les relations avec les reacuteponses apporteacutees au MBI instrument le plus utiliseacute pour eacuteva-luer le burnout [Campos et al 2013]Comme attendu des correacutelations importantes sont observeacutees entre drsquoun cocircteacute les eacutechelles laquo burnout per-sonnel raquo et laquo burnout lieacute au travail raquo (plus preacuteciseacutement laquo lieacute aux eacutetudes raquo

dans le contexte de cette eacutetude) et de lrsquoautre cocircteacute lrsquoeacutechelle laquo eacutepuise-ment eacutemotionnel raquo du MBI Des cor-reacutelations moins importantes sont observeacutees entre les eacutechelles du CBI et lrsquoeacutechelle laquo cynisme raquo du MBI Les correacutelations les plus faibles sont ob-serveacutees avec lrsquoeacutechelle laquo accomplisse-ment personnel au travail raquo du MBI

l Validiteacute discriminanteLe CBI a eacuteteacute renseigneacute par des per-sonnes exerccedilant 15 professions diffeacute-rentes ayant une mission drsquoaide de soins parfois coupleacutee agrave une mission de controcircle La configuration des reacute-ponses aux trois eacutechelles de lrsquoinven-taire varie consideacuterablement selon les professions Certaines profes-sions ont un score moyen eacuteleveacute sur une eacutechelle et faible sur une autre Drsquoautres professions ont des rangs assez similaires sur les 3 eacutechelles Cette validiteacute discriminante laisse supposer des conditions de travail variables drsquoune profession agrave lrsquoautre

FIDEacuteLITEacutel Fideacuteliteacute test-retest Une eacutetude montre une fideacuteliteacute test-retest satisfaisante agrave 4 mois drsquointer-valle (coefficients de fideacuteliteacute entre 060 et 063) [Fong et al 2014]

l Consistance interneLa consistance interne des trois eacutechelles eacutevalueacutee par le biais du coefficient alpha de Cronbach est satisfaisante Dans lrsquoarticle prin-ceps cet indicateur prend respec-tivement pour les trois eacutechelles les valeurs eacutegales agrave 087 087 et 085 Drsquoautres eacutetudes rapportent eacutegalement des alpha de Cronbach supeacuterieurs agrave 070 [Campos et al 2013 Fong et al 2014 Milfont et al 2008 Yeh et al 2007] Les items de lrsquoensemble du CBI sont assez for-tement intercorreacuteleacutes [Milfont et al 2014 Yeh et al 2007]Dans la traduction franccedilaise [Dop-

pia et al 2011] lrsquoeacutechelle laquo burnout personnel raquo preacutesente un coefficient alpha de Cronbach eacutegal agrave 088 et celui de lrsquoeacutechelle laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo est eacutegal agrave 085

SENSIBILITEacutel Sensibiliteacute aux diffeacuterences inter-individuellesLes moyennes et eacutecart-types ainsi que les pourcentages de donneacutees manquantes par item et par eacutechelle sont indiqueacutes dans lrsquoarticle princeps [Kristensen et al 2005] Campos et al [2013] mettent en eacutevidence une distribution proche de la loi Nor-male pour lrsquoensemble des items (excepteacute 1)

l Sensibiliteacute au changementDans le cadre de lrsquoeacutetude longitudi-nale danoise quatre types drsquointer-ventions diffeacuterentes visant agrave ameacute-liorer la santeacute mentale au travail ont eacuteteacute effectueacutees dans 6 entreprises (18 eacutetablissements) Aucun change-ment significatif du niveau de burn-out nrsquoa eacuteteacute noteacute apregraves trois ou cinq ans drsquoexpeacuterimentation [Andersen et al 2010] Ces reacutesultats nrsquoindiquent probablement pas un deacutefaut de sen-sibiliteacute au changement du CBI mais plutocirct la difficulteacute drsquoeacutevaluer les effets drsquoune intervention laquo complexe raquo en milieu de travail

EacutetalonnageDans lrsquoeacutetude longitudinale danoise 1 914 personnes ont eacuteteacute impliqueacutees (en 1999-2000) Elles exercent dans diffeacuterentes institutions centreacutees sur lrsquoaide et les soins aux personnes parfois avec une dimension de controcircle Elles ont eacuteteacute suivies sur 3 ans (2002-2003) et 5 ans (2004-2005) [Borritz et al 2006 b]En France lrsquoutilisation du CBI est encore trop restreinte et reacutecente pour disposer drsquoun eacutetalonnage franccedilais Il a eacuteteacute utiliseacute dans une en-quecircte sur la santeacute et la satisfaction

Short Form 36 (SF-36) question-naire [Ware et al 1993 wwwsf-36org)]

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014126

de la distinction des trois eacutechelles ou au contraire le calcul drsquoun score global de burnout Lrsquoeacutetude de lrsquoeacutevo-lution des scores aux trois eacutechelles du CBI au cours du temps leurs associations diffeacuterencieacutees avec les facteurs de risques psychosociaux et des mesures de santeacute perccedilue la possibiliteacute drsquoune adaptation de lrsquooutil agrave des contextes profes-sionnels diffeacuterents plaident neacutean-moins pour le maintien de ces trois eacutechelles

au travail des meacutedecins et phar-maciens hospitaliers agrave laquelle ont participeacute 3 196 personnes [Doppia et al 2011]

Biais critiques limitesUn effet de halo possible est mis en eacutevidence dans plusieurs eacutetudes lors de la reacuteponse au seul item inverseacute (item 10 pour la version originale) [Campos et al 2013 Yeh et al 2007]La position des auteurs du CBI vis-agrave-vis de leur outil est par endroits ambigueuml Drsquoun cocircteacute ils disent que les trois eacutechelles du CBI peuvent ecirctre utiliseacutees indeacutependamment les unes des autres en fonction des contextes professionnels eacutetu-dieacutes ou de la probleacutematique de re-cherche poursuivie Toutefois drsquoun autre cocircteacute ils disent que le burnout ne se reacutesume pas agrave la fatigue ou agrave lrsquoeacutepuisement (mesureacute par la pre-miegravere eacutechelle du burnout) mais que ce qui fait du burnout un concept original crsquoest lrsquoattribution cau-sale que les individus font de cet eacutetat (eacutevalueacutee par les deux autres eacutechelles du burnout)La validation franccedilaise du CBI neacutecessite drsquoecirctre poursuivie sur drsquoautres populations et en y inteacute-grant la seconde eacutechelle

Observations particuliegraveresLe CBI a eacuteteacute deacuteveloppeacute initialement par les mecircmes chercheurs qui ont deacuteveloppeacute le COPSOQ (voir fiche FRPS 36)Lrsquoensemble des items du CBI sont assez fortement intercorreacuteleacutes de mecircme que les trois eacutechelles de cet outil Les eacutetudes de validiteacute interne montrent agrave la fois lrsquoexis-tence de trois facteurs et drsquoun fac-teur geacuteneacuteral de second ordre ce qui pose la question du maintien

CATEacuteGORIE ATTEINTE DU RAPPORT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

n ANDERSEN I BORRITZ M CHRISTENSEN KB DIDERICHSEN F - Changing job-related burnout after intervention A quasi-experimental study in six human service organizations J Occup Environ Med 2010 52 (3) 318-23n BORRITZ M BUumlLTMANN U RUGULIES R CHRISTENSEN KB ET AL - Psychosocial work characteristics as predictors for burnout findings from 3-year follow-up of the PUMA study J Occup Environ Med 2005 47 (10) 1015-25n BORRITZ M RUGULIES R CHRISTENSEN KB VILLADSEN E ET AL - Burnout as a predictor of self-reported sickness absence among human service workers prospective findings from three year follow up of the PUMA study J Occup Environ Med 2006 a 63 (2) 98-106n BORRITZ M RUGULIES R BJORNER JB VILLADSEN E ET AL - Burnout among employees in human service work design and baseline findings of the PUMA study Scand J Public Health 2006 b 34 (1) 49-58

n BORRITZ M CHRISTENSEN KB BUumlLTMANN U RUGULIES R ET AL - Impact of burnout and psychosocial work characteristics on future long-term sickness absence Prospective results of the Danish PUMA study among human service workersJ Occup Environ Med 2010 52 (10) 964-70n CAMPOS JA CARLOTTO MS MAROcircCO J - Copenhagen Burnout Inventory Student version adaptation ant transcultural validation for Portugal and Brazil Psicol Reflex Crit 2013 26 (1) 87-97n DOPPIA MA ESTRYN-BEHAR M FRY C GUETARNI K ET AL - Enquecircte comparative sur le syndrome drsquoeacutepuisement professionnel chez les anestheacutesistes reacuteanimateurs et les autres praticiens des hocircpitaux publics en France (enquecircte SESMAT) Ann Fr Anesth Reacutean 2011 30 (11) 782ndash94n ESTRYN-BEHAR M MUSTER D DOPPIA MA MACHET G ET AL - Influence du travail drsquoeacutequipe sur la satisfaction

professionnelle des meacutedecins Reacutesultats de lrsquoenquecircte SESMAT Concours Meacuted 2009 131 (1) 22-25n FONG TCT HO RTH NG SM - Psychometric properties of the Copenhagen Burnout Inventory Chinese version J Psychol 2014 148 (3) 255-66n KRISTENSEN TS BORRITZ M VILLADSEN E CHRISTENSEN KB - The Copenhagen Burnout Inventory a new tool for the assessment of burnout Work Stress 2005 19 (3) 192-207n MILFONT TL DENNY S AMERATUNGA S ROBINSON E ET AL - Burnout and wellbeing testing the Copenhagen Burnout Inventory in New Zealand teachers Soc Indic Res 2008 89 (1) 169-77n YEH WY CHENG Y CHEN CJ HU PY ET AL - Psychometric properties of the Chinese version of the Copenhagen burnout inventory among employees in two companies in Taiwan Int J Behav Med 2007 14 (3) 126-33

REacuteFEacuteRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

La reacuteponse de Steacutephane Malard Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

127JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

Travail en peacuteriode de forte chaleurQuelles actions de preacutevention des risques mettre en œuvre

S B

oule

t

Quelles sont les principales actions de preacutevention des risques lieacutes aux fortes chaleurs estivales

Le travail en peacuteriode de chaleur peut ecirctre agrave lrsquoorigine drsquoaccidents du travail parfois mortels comme lrsquoont illustreacute les peacuteriodes de canicule de 2003 et 2006 [1 2]Lrsquoecirctre humain est doteacute de meacutecanismes lui permettant de mieux toleacuterer une exposition reacutepeacuteteacutee ou prolon-geacutee agrave la chaleur [3] Toutefois cet acclimatement est limiteacute il ne srsquoobtient qursquoen 8 agrave 12 jours et disparaicirct to-talement 8 jours apregraves lrsquoarrecirct de lrsquoexposition Lorsque les capaciteacutes drsquoadaptation de lrsquoorganisme sont deacutepas-seacutees les pathologies suivantes peuvent survenir par ordre croissant de graviteacute crampes de chaleur eacutepui-sement ducirc agrave la chaleur insolation coup de chaleur [3 4] Aussi conformeacutement agrave lrsquoarticle L 4121-1 du Code du travail lrsquoemployeur doit prendre en compte les condi-tions de tempeacuterature lors de lrsquoeacutevaluation des risques et mettre en place des mesures de preacutevention appro-prieacutees

La conception des locaux de travail doit permettre laquo lrsquoadaptation de la tempeacuterature agrave lrsquoorganisme hu-main pendant le temps de travail raquo (article R 4213-7) Dans ce cadre le meacutedecin du travail est le conseiller de lrsquoemployeur des travailleurs et de leurs repreacute-sentants conformeacutement agrave lrsquoarticle R 4623-1 Un sys-tegraveme de ventilation ou de climatisation peut ecirctre mis en place En cas drsquoutilisation drsquoun systegraveme de ventilation celui-ci doit ecirctre arrecircteacute si la tempeacuterature ambiante deacutepasse une certaine valeur (de 32 agrave 35 degC) En effet au-delagrave la ventilation peut srsquoaccompagner drsquoune augmentation de la tempeacuterature ambiante Des dispositions speacutecifiques existent pour les tra-vailleurs dont lrsquoactiviteacute se situe agrave lrsquoexteacuterieur En effet conformeacutement agrave lrsquoarticle R 4225-1 lrsquoameacutenagement des postes de travail exteacuterieurs doit permettre de proteacute-ger les salarieacutes contre les conditions atmospheacuteriques

Dans le cas des chantiers du secteur du bacirctiment et des travaux publics lrsquoarticle R 4534-142-1 dispose que les travailleurs beacuteneacuteficient de locaux ou drsquoameacutenage-ment permettant de preacuteserver leur santeacute et leur seacutecu-riteacute en cas de conditions climatiques susceptibles drsquoy porter atteinte Ce peut ecirctre par exemple un abri de chantier installeacute agrave lrsquoombre et disposant drsquoeau fraicircche et drsquoune ventilation (voire climatisation) suffisante

Les actions de preacutevention portent eacutegalement sur lrsquoorganisation du travail Il est notamment conseil-leacute drsquoameacutenager les horaires afin de limiter les temps drsquoexposition agrave la chaleur drsquoaugmenter la freacutequence des pauses etou drsquoeffectuer une rotation des tacircches lorsque des postes moins exposeacutes en donnent la pos-sibiliteacute La mise en place drsquoaides meacutecaniques ou lrsquoautomati-sation des tacircches permet de diminuer la charge phy-sique des postes les plus sollicitants Ceux-ci sont agrave repeacuterer lors des eacutetudes de poste

Pour preacutevenir la deacuteshydratation lrsquoemployeur met agrave disposition des salarieacutes de lrsquoeau potable et fraicircche pour la boisson (article R 4225-2) Dans le secteur du bacirctiment et des travaux publics chaque travailleur beacuteneacuteficie drsquoau moins 3 litres drsquoeau par jour (article R 4534-143)

Des actions drsquoinformation sur les risques lieacutes agrave la chaleur sont agrave mener aupregraves des travailleurs Celles-ci peuvent entre autres se traduire par lrsquoeacutelaboration drsquoun document agrave afficher sur les lieux de travail (en-treprise chantierhellip) Des conseils sont agrave diffuser sur l lrsquohabillement porter des vecirctements leacutegers et de couleur claire qui absorbent lrsquohumiditeacute Se couvrir la tecircte en cas de travail en exteacuterieur l lrsquohydratation boire de lrsquoeau reacuteguliegraverement mecircme

QR 88

Vos questions nos reacuteponses

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014128

1 | BUISSON C - Impact sanitaire de la vague de chaleur de llsquoeacuteteacute 2006 en milieu de travail Reacutesultats dlsquoune eacutetude par questionnaire mise en place en meacutedecine du travail Saint-Maurice InVS 2009 20 p2 | LEDRANS M - Impact sanitaire de la vague de chaleur de lrsquoeacuteteacute 2003 synthegravese des eacutetudes disponibles en aoucirct 2005 Bull Eacutepideacutemiol Hebd 2006 19-20 130-37 3 | GANEM Y MEYER JP LUZEAUX N BRASSEUR G ET AL - Ambiances thermiques travail en peacuteriode de fortes chaleurs Dossier meacutedico-technique TC 97 Doc Meacuted Trav 2004 97 51-684 | Instruction interministeacuterielle ndeg DGS

DUSDGOSDGCSDGSCGCDGT2013152 du 10 avril 2013 relative au Plan National Canicule 2013 Ministegravere des Affaires sociales et de la Santeacute 2013 (wwwtravailler-mieuxgouvfrIMGpdfcir_36795_2013pdf)5 | Mise au point sur le bon usage des meacutedicaments en cas de vague de chaleur ANSM 2012 (httpansmsantefrvaransm_sitestorageoriginalapplication9abf7c28efe549641cf308640a90c13epdf))6 | Circulaire DGT ndeg9 du 4 Juillet 2013 relative agrave la mise en œuvre du plan national canicule Ministegravere du travail de lrsquoemploi de la formation professionnelle et du dialogue social 2013 (httpcirculaireslegifrancegouvfrpdf201307cir_37208pdf))

BIBLIOGRAPHIE

POUR EN SAVOIR + Chaleur Travailler dans des ambiances chaudes INRS 2011

(wwwinrsfraccueilrisquesphenomene-physiquechaleurhtml) Travail et chaleur drsquoeacuteteacute Eacutedition INRS ED 931 Paris INRS

2004 8 p

en lrsquoabsence de soif Eacuteviter les boissons alcooliseacutees l lrsquoalimentation faire des repas leacutegers et fractionneacutes l la compensation des pertes drsquoeacutelectrolytes lorsque celles-ci peuvent ecirctre importantes boire des jus de fruit ou de leacutegume ainsi que des eaux riches en sel Manger du pain des soupes froides des fruits secshellip

Les signes drsquoalerte sont agrave connaicirctre des salarieacutes crampes musculaires fatigue somnolence maux de tecircte nauseacutees troubles de lrsquoeacutequilibre propos incoheacute-rents malaise perte de connaissancehellip Face agrave cette situation la conduite agrave tenir respecte le protocole ins-taureacute par lrsquoemployeur dans le cadre de lrsquoorganisation des secours apregraves avis du meacutedecin du travail (alerte des services de secours speacutecialiseacutes et du sauveteur se-couriste du travail) Si ce nrsquoest deacutejagrave preacutevu il convient drsquoajouter aux premiers gestes de secours l amener la victime dans un endroit frais et bien aeacutereacute lorsqursquoelle peut ecirctre deacuteplaceacutee Agrave deacutefaut si cela est pos-sible mettre en place un eacutecran afin que la victime soit agrave lrsquoombre l la deacuteshabiller ou desserrer ses vecirctements l si la victime est consciente lui faire boire de lrsquoeau fraicircche par petites quantiteacutes l si la victime a perdu connaissance rester aupregraves drsquoelle en attendant les secours Le sauveteur secouriste du travail la place en position lateacuterale de seacutecuriteacute l se conformer aux prescriptions teacuteleacutephoniques du SAMU (ou drsquoun autre meacutedecin) lors de lrsquoalerte Celles-ci peuvent notamment comporter lrsquoapplication reacutegu-liegravere drsquoeau froide sur le corps

Une attention est agrave porter sur les salarieacutes particu-liegraverement sensibles agrave la chaleur [3] Les facteurs de risque sont de maniegravere non exhaustive l lrsquooccupation reacutecente drsquoun poste de travail et la meacute-connaissance de ses contraintes (inteacuterimaire travail-leur saisonnier) l un acircge supeacuterieur agrave 55 - 60 ans l une grossesse en cours l une obeacutesiteacute ou une deacutenutrition l certains anteacuteceacutedents meacutedicaux pathologie cardiovas-culaire etou respiratoire diabegravete insuffisance reacutenalehellipl une consommation excessive de cafeacute ou de theacute l une consommation drsquoalcool ou de drogues (ampheacute-tamines cocaiumlnehellip) l une prise de certains meacutedicaments [5] diureacutetiques anti-hypertenseurs anti-inflammatoires non steacute-roiumldiens biguanides sulfamides hypoglyceacutemiants neuroleptiques hypocholesteacuteroleacutemiants (statines et fibrates)hellip l un reacutegime sans sel

Outre la prise de conseils aupregraves de leur meacutedecin trai-tant ces travailleurs peuvent beacuteneacuteficier drsquoune visite agrave la demande (article R 4624-17) aupregraves du meacutedecin du travail Le cas eacutecheacuteant un ameacutenagement du poste de travail sera proposeacute

Enfin un plan national canicule est mis en place chaque anneacutee par le gouvernement [4] [NDLR] En 2013 ce plan a eacuteteacute accompagneacute drsquoune circulaire eacutemanant du ministegravere chargeacute du Travail [6] Celle-ci preacutevoit lrsquoorganisation drsquoune permanence au sein des services de santeacute au travail lors de lrsquoactivation des niveaux 2 agrave 4 du plan national canicule afin de reacutepondre rapidement aux demandes des employeurs des travailleurs et de leurs repreacutesentants

NDLR le Haut Comiteacute de Santeacute publique (HCSP) a publieacute le 15 mai 2014 les recom-mandations sanitaires du Plan national canicule 2014 (wwwhcspfrexplorecgiavisrapportsdomaineclefr=418)

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Dans QuestionReacuteponse 01-Titre 24ptDans QuestionReacuteponse 01-Titre 14pt

Dans QuestionReacuteponse 04-Texte et pour le gras Dans style de caractegravere Ques-tionreacuteponse 04-Texte Bold

La reacuteponse de Steacutephane Malard Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

1 | EN STYLE DE CARACTEgraveRE DANS DOSSIER BIBLIOGRAPHIE ENCADREacute 01-TEXTE CAP ROUILLE Dans Bibliographie Encadreacute 01-Texte En syle de caractegravere Dans dossier Bibliographie Encadreacute 01-Texte Ital

1 | EN STYLE DE CARACTEgraveRE DANS DOSSIER BIBLIOGRAPHIE ENCADREacute 01-TEXTE CAP ROUILLE Dans Bibliographie Encadreacute 01-Texte En syle de caractegravere Dans dossier Bibliographie Encadreacute 01-Texte Ital

BIBLIOGRAPHIE

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

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Maladie charbonneuse et chantier de terrassementQuelles mesures mettre en place pour preacutevenir une contamination eacuteventuelle par Bacillus anthracis S

Bou

let

La reacuteponse de Veacuteronique Caron deacutepartement Eacutetudes et

assistance meacutedicales INRS

Lors drsquoun chantier de terrassement proche drsquoun centre drsquoeacutequarrissage il a eacuteteacute deacutecouvert une fosse contenant des ossements animaux La question de la contamination potentielle du terrain par des spores de Bacillus anthracis lieacutee agrave ces carcasses srsquoest poseacutee Quelles mesures de preacutevention techniques et meacutedi-cales doivent ecirctre mises en place Dans le monde dans la population geacuteneacuterale les cas rapporteacutes sont en grande majoriteacute des charbons cuta-neacutes chez des personnes au contact direct de carcasses infecteacutees notamment drsquoanimaux sauvages comme en Afrique ou dans les grands espaces naturels aux Eacutetats-Unis [1] Tregraves peu de cas de charbon drsquoinhalation sont recenseacutes Ils sont essentiellement le fait drsquoactes terroristes drsquoaccidents de laboratoire ou encore du travail de peaux et de laines importeacutees de pays ougrave la maladie charbonneuse est endeacutemique La forme di-gestive de la maladie ne concerne que les personnes ayant consommeacute de la viande ou des abats prove-nant drsquoanimaux infecteacutes Le nombre de cas humains est tregraves faible au regard du nombre drsquoanimaux sau-vages et de troupeaux potentiellement contamineacutes

En France des cas reacutecurrents de foyers animaux sont signaleacutes (deux agrave six foyers annuels entre 1999 et 2007 rapporteacutes par lrsquoInstitut de veille sanitaire - InVS) De-puis 2002 date de la mise en place de la deacuteclaration obligatoire de la maladie aupregraves de lrsquoAgence reacutegio-nale de santeacute seuls quatre cas de charbons cutaneacutes humains ont eacuteteacute deacuteclareacutes un chez une personne ma-nipulant de la laine provenant drsquoun pays eacutetranger en-deacutemique et trois chez des personnes ayant deacutepeceacute ou

eacutevisceacutereacute une mecircme vache charbonneuse (InVS) [2] En ce qui concerne le chantier eacutevoqueacute dans la ques-tion lrsquoeacutetude documentaire faite par un bureau drsquoeacutetudes des sols mentionne qursquoaucun eacuteleacutement ne permet de penser que des animaux contamineacutes par le bacille du charbon ont eacuteteacute enterreacutes sur le site ce qui rend le risque de contamination du terrain tregraves faibleAu vu de ces donneacutees les mesures de preacutevention vi-seront essentiellement agrave reacuteduire lrsquoexposition poten-tielle des salarieacutes par voie cutaneacutee

Au plan collectif la premiegravere mesure serait de ne pas deacuteplacer ces carcasses Srsquoil nrsquoy a pas drsquoautre solu-tion que de faire les fondations agrave lrsquoemplacement des fosses il est neacutecessaire de deacutelimiter les zones de creu-sement et drsquoenfouissement et de limiter le nombre de personnes y travaillant La pelleteuse sera nettoyeacutee au jet drsquoeau sans haute pression en fin de journeacutee

Sur le plan individuel le port de gants de protection et de vecirctements deacutedieacutes agrave cette activiteacute est indispen-sable En revanche il nrsquoest pas neacutecessaire de deman-der aux ouvriers de porter des combinaisons agrave usage unique et des masques Les gants et les bottes seront nettoyeacutees au jet drsquoeau en fin de poste et retireacutees avant drsquoentrer dans les baraques de chantier Lrsquoemployeur veille comme le preacutevoit le Code du travail dans le cas de travaux particuliegraverement salissants au maintien des vecirctements de travail dans un eacutetat hygieacutenique satisfaisant Le respect des mesures drsquohygiegravene habi-tuelles est fondamental lavage soigneux des mains et du visage agrave lrsquoeau et au savon avant chaque pause (repas cigarettehellip) et interdiction de manger boire ou fumer en travaillant

Une information sur la maladie sera dispenseacutee par le meacutedecin du travail afin de sensibiliser les ouvriers l en cas drsquoapparition drsquoune leacutesion suspecte (ulceacute-ration eacutevoluant vers une escarre noire non doulou-reuse) il est conseilleacute de consulter un meacutedecin en lui preacutecisant les conditions particuliegraveres du chantier de terrassement afin de mettre en place une antibiotheacute-rapie adapteacutee et drsquoeacuteviter une forme gravel en cas de plaie quelle qursquoen soit la nature il est impeacuteratif de deacutesinfecter soigneusement puis drsquoappli-quer un pansement eacutetanche

1 | WHO OIE FAO - Anthrax in human and animals 4th edition Genegraveve OMS 2008 208 p2 | MADANI N MENDY C MOUTOU F GARIN-BASTUJI B - La fiegravevre charbonneuse en France Eacutepisodes de lrsquoeacuteteacute 2009 et foyers enregistreacutes sur la derniegravere deacutecennie (1999-2009) Anses Bull Epideacutemiol Hebd Hors Seacuterie speacutecial zoonoses 2010 15-17

BIBLIOGRAPHIE

POUR EN SAVOIR + ABADIA G CAPEK I JOSSERAN L GOFFETTE R ET AL -

Recommandations pour la surveillance et la lutte contre le charbon animal et humain Guide meacutethodologique Saint- Maurice InVS 2005 35 p

CARON V - Charbon et milieu professionnel Assistance TP 6 Doc Meacuted Trav 2008 116 547-50

Charbon In Guide EFICATT INRS 2011 (wwwinrsfreficatt) Charbon bacteacuteridien Fiegravevre charbonneuse fiche

zoonose ZO4 INRS MSA ministegravere de lAgriculture 2005 (httpagriculturegouvfrIMGpdfcharbon_190905netpdf)

130 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 131

Travailleurs en espaces confineacutes Un avis drsquoaptitude speacutecifique est-il neacutecessaire Une attestation de suivi infirmier peut-elle suffire

LOI ndeg2008-1258 du 3 deacutecembre 2008 - art 24 (V)articles L 3231-6 et L 3231-10

article

livre VCode du travail - art L2241-9 (V) Code du travail - art L2241-9 (V)

arrecircteacuteLOI ndeg2008-1258 du 3 deacutecembre 2008 - art 24 (V)

L 3231-6

R 2261-1

L 3231-6

L 2241-9R 2261-1

deacutecret

Codedu

travail

santeacutetaau travailr

eacute

arrecircteacute loi L 2241-9

S B

oule

t

La reacuteponse de Sandy Basile deacutepartement Eacutetudes veille et assis-

tance documentaires et Michel Falcy deacutepartementt Eacutetudes et assis-

tance meacutedicales INRS

Un employeur peut-il solliciter le meacutedecin du travail pour remplir une fiche drsquoaptitude en lui demandant drsquoindiquer speacutecifiquement lrsquoaptitude drsquoun travail-leur agrave intervenir en espaces confineacutes avec le port de tel ou tel eacutequipement de protection individuelle Une attestation de suivi infirmier peut-elle se subs-tituer agrave cette demande

En preacutealable il convient de rappeler le rocircle du meacutede-cin du travail (art R 4623-1 du Code du travail) qui a pour mission de conseiller lemployeur les travail-leurs les repreacutesentants du personnel et les services sociaux notamment sur l lameacutelioration des conditions de vie et de travail dans lentreprise l ladaptation des postes des techniques et des rythmes de travail agrave la santeacute physique et mentale notamment en vue de preacuteserver le maintien dans lemploi des salarieacutes l la protection des travailleurs contre lensemble des nuisances et notamment contre les risques daccidents du travail ou dexposition agrave des agents chimiques dangereux l lhygiegravene geacuteneacuterale de leacutetablissement l les modifications apporteacutees aux eacutequipementshellip Concernant lrsquoaptitude reacutegie par le Code du travail (notamment aux articles L 4624-1 et R 4624-10 agrave R 4624-36) lrsquoune des missions du meacutedecin est de veacuteri-fier et lui seul que leacutetat de santeacute des travailleurs est compatible avec les contraintes de leur poste deacutetail-leacutees dans la fiche de poste Son avis quil transcrit sur la fiche daptitude concerne un poste de travail dans sa globaliteacute en tenant compte de toutes ses speacutecifi-citeacutes telles quelles sont indiqueacutees dans la fiche de poste

Lrsquoavis daptitude du meacutedecin du travail inclut de fait le travail en espace confineacute et le port de tel ou tel eacutequipement de protection individuelle (EPI) Par conseacutequent le meacutedecin ne peut pas scinder son avis daptitude en plusieurs parties concernant le travail en espace confineacute ou le port de masque ou dun har-nais de seacutecuriteacute alors que ces eacuteleacutements font partie dun seul et mecircme posteSrsquoil lrsquoestime utile le meacutedecin du travail et uniquement lui peut prescrire des examens compleacutementaires neacute-cessaires agrave la deacutetermination de lrsquoaptitude meacutedicale du salarieacute au poste de travail Bien souvent le recours agrave des examens compleacutementaires complexes nrsquoest pas neacutecessaire pour deacuteterminer si la santeacute drsquoun salarieacute est ou non compatible avec le travail en espaces confineacutes ou avec le port drsquoEPI En effet un examen clinique complet suivi drsquoune mise en situation peut suffire dans la majoriteacute des cas

En fonction de la situation le meacutedecin du travail indi-quera sur la fiche l soit laquo apte au poste raquo l soit laquo apte au poste avec restrictions sur les tacircches impliquant de travailler en espaces confineacutes et le port de masque respiratoire ou dun harnais de seacutecuriteacute raquo l soit laquo inapte au poste raquoLavis daptitude meacutedicale relegraveve de la compeacutetence exclusive du meacutedecin du travail Les dispositions du Code du travail preacuteciteacutees ne visent que le meacutedecin du travail dans le suivi individuel de leacutetat de santeacute du salarieacute et ce tant pour lexamen dembauche les exa-mens peacuteriodiques la surveillance meacutedicale renforceacutee les examens de preacute-reprise et de reprise du travail la prescription drsquoexamens compleacutementaires et la deacutecla-ration eacuteventuelle dinaptitude

QR 90

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

VOS QUESTIONS NOS REacutePONSES

132

La deacutelivrance du certificat drsquoaptitude comme preacute-requis CATEC (Certificat daptitude agrave travailler en espaces confineacutes) relegraveve donc de la seule compeacute-tence du meacutedecin du travail En aucune maniegravere une laquo attestation de suivi de santeacute raquo ne peut ecirctre donneacutee par un infirmier(e) de santeacute au travail en lieu et place de ce certificat daptitude ce qui serait contraire aux dispositions du Code du travailIl est eacutegalement utile de preacuteciser que lrsquoemployeur tenu drsquoune obligation de seacutecuriteacute de reacutesultat en ma-tiegravere de protection de la santeacute et de la seacutecuriteacute des travailleurs (Cour de cassation chambre sociale 28 feacutevrier 2002 pourvoi ndeg 99-18339) doit en assurer lrsquoef-fectiviteacute en prenant en consideacuteration les propositions de mesures individuelles proposeacutees par le meacutedecin du travail telles que mutations ou transformations de poste justifieacutees par des consideacuterations relatives agrave lrsquoacircge agrave la reacutesistance physique et mentale des tra-vailleurs En cas de refus lrsquoemployeur est tenu de faire connaicirctre les motifs qui srsquoopposent agrave ce qursquoil donne suite agrave ces recommandations Bien entendu en cas de difficulteacutes ou de deacutesaccord sur un avis drsquoaptitude lrsquoemployeur ou le salarieacute peut exercer un recours devant lrsquoinspecteur du travail Ce dernier prend sa deacutecision apregraves avis du meacutedecin ins-pecteur du travail (article R 4624-35 du Code du tra-vail)Enfin il est fondamental de garder agrave lrsquoesprit que les eacutequipements de protection individuelle tels les dis-positifs de protection des voies respiratoires et le har-nais de seacutecuriteacute pour le travail en espaces confineacutes ne sont des solutions que pour des activiteacutes ponctuelles et qursquoils viennent toujours en compleacutement des pro-tections collectives

POUR EN SAVOIR + Formateur en preacutevention des risques lieacutes aux

interventions en espaces confineacutes Preacutevenir les risques dans les reacuteseaux drsquoeau potable et drsquoassainissement INRS 2013 (wwwinrsfraccueilproduitsformationpublicsformateur-espace-confinehtml)

DUCHET M PETEGNIEF G GALTIER Y TERRIER C - Les espaces confineacutes Preacuteconisations en vue dassurer la seacutecuriteacute et la protection de la santeacute des personnels dexploitation Eacutedition INRS ED 967 Paris INRS 2006 28 p

Protection individuelle Un eacutequipement porteacute par le salarieacute en vue de le proteacuteger INRS 2012 (wwwinrsfraccueildemarchesavoir-faireprotection-individuellehtml)

4Agrave votreservice

agendaformations

agrave lire agrave voir

juridique

p 135

p 139

p 145

ndeg 138 mdash ReacutefeacuteRences en santeacute au tRavail mdash juin 2014

Ce seacuteminaire srsquoadresse aux acteurs de la preacutevention services de santeacute au travail foncti onnels de seacutecuriteacute partenaires sociaux CHSCThellip

Objecti fs de ce seacuteminaire Faire un point sur les dispositi fs drsquoalerte et de vigilance existants et sur les eacutetudes et acti ons reacutecentes Deacutegager des pistes drsquoacti on de veille et drsquoouti ls drsquoaccompagnement pour les entreprises

Inscripti on et appel agrave posters htt pcancersprosinrsweb-eventsnet Ouverture des inscripti ons en ligne feacutevrier 2014 Clocircture des inscripti ons 15 novembre 2014

Lrsquoappel agrave posters est ouvertDate limite de remise drsquoun reacutesumeacute de 20 lignes 15 juillet 2014

Tarifs 280 euro pour une inscripti on jusqursquoau 28 septembre 360 euro pour une inscripti on agrave parti r du 29 septembre

Organiseacute par

En partenariat avec

100 C40M 70 N100 C 45J

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 135

AGENDAFORMATIONS

26-29 AOUcircT 2014FLORENCE (Italie) XVIIIe Congregraves de lrsquoAssociation internationale de psychologie du travail de langue franccedilaise (AIPTLF)

Parmi les thegravemesw Quelles sont les eacutevolutions du travail et les nouvelles formes de travail qui se deacuteveloppent w Comment ces eacutevolutions du travail sont-elles appreacutehendeacutees par la psychologie du travail w Quelles sont les qualifications etou compeacutetences agrave construire dans des entreprises qui tendent agrave se transformer profondeacutement agrave se deacutelocaliser se relocaliser ou plus simplement agrave eacutechanger avec toutes les parties du monde w Dans quelle mesure les technologies de lrsquoinformation et de la communication reconfigurent-elles lrsquoactiviteacute professionnelle w Comment la theacutematique des laquo risques psychosociaux raquo est-elle le signe de la deacuteteacuterioration du sens du travail

RENSEIGNEMENTSaiptlf2014insight-outsidefrwwwaiptlf2014fr

24-27 AOUcircT 2014FRANCFORT (Allemagne)XXe Congregraves mondial sur la seacutecuriteacute et la santeacute au travail

ThegravemewUne vision agrave partager pour une preacutevention durable

RENSEIGNEMENTSOrganiseacute par lOrganisation internationale du travail (OIT) lAssociation internationale de la seacutecuriteacute sociale (AISS) lAssociation sociale allemande des accidents du travail et maladies professionnelles (DGUV)wwwsafety2014germanycom

25-27 AOUcircT 2014FRANCFORT (Allemagne)Symposium et session de formation les valeurs limites dans le monde

wDans le cadre du 20e congregraves mondial sur la seacutecuriteacute et la santeacute au travail le comiteacute Chimie de lrsquoAssociation internationale de la seacutecuriteacute sociale (AISS) organise deux manifestations sur les valeurs limites drsquoexposition professionnelle Un symposium sur le thegraveme laquo Les valeurs limites dans le monde raquo a lieu le 25 aoucirct 2014 Une session de formation est eacutegalement organiseacutee le 27 aoucirct 2014

RENSEIGNEMENTSraymondvincentinrsfr

wwwissaintfrwebevent-62602-threshold-limit-values-for-chemical-substances-and-nanomaterials-an-overview

17-19 SEPTEMBRE 2014ADELAIumlDE (Australie)Confeacuterence sur lrsquoorganisation du travail et les facteurs psychosociaux laquo Worker health A basic human right for all raquo (ICOH-WOPS 2014)

ThegravemeswFacteurs psychosociaux au travail et influence sur la productiviteacute et la santeacutewRecherche sur les risques psychosociaux (RPS) dans les pays en deacuteveloppementwApproches pluridisciplinaireswPreacutevention et interventions aupregraves des travailleurs exposeacutes aux RPSwEnjeux tels que lrsquointimidation et le harcegravelement au travail lrsquoabsenteacuteisme et le vieillissementwFacteurs organisationnels influant sur le bien-ecirctre au travailwGestion des troubles de santeacute chroniques et des problegravemes de santeacute mentale

RENSEIGNEMENTSUniversity of South Australia School of Psychology Social Work and Social Policy ICOH-WOPSunisaeduauhttpunisaeduauICOHcongress

12 SEPTEMBRE 2014TOURS (France)Colloque de lInstitut national de meacutedecine agricole (INMA) Santeacute - Seacutecuriteacute des professionnels hippiques

Parmi les thegravemeswLa typologie des professionnels de la filiegravere wUne eacutevolution la feacuteminisation des meacutetierswUne filiegravere avec des risques particuliers Regards croiseacutes issus des pratiques et des indicateurs de sinistraliteacute

wLa dimension psychosociale du meacutetier le deacuteni et les comportements agrave risquewInnovations techniques et ameacuteliorations des structures contributions agrave la seacutecuriteacutewEacutequipements de protection individuelle des normes des innovations des recommandations

RENSEIGNEMENTSINMA 14 rue Auguste Comte 37000 TOURSTeacutel 02 47 66 61 07Fax 02 47 66 08 28corinnelevyinmafrwwwinmafr

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014136

AGENDAFORMATIONS

29 SEPTEMBRE AU 1ER OCTOBRE 2014TORONTO (Canada) 3e Confeacuterence internationale sur la preacutevention du handicap au travail laquo Implementing work disability prevention knowledge raquo (WDPI 2014)

Thegravemew Eacutechange interdisciplinaire et international sur la mise en œuvre des connaissances sur la preacutevention de lincapaciteacute de travail

RENSEIGNEMENTShttpwdpi2014iwhonca

1er-3 OCTOBRE 2014LA ROCHELLE (France)49e congregraves de la Socieacuteteacute drsquoergonomie de langue franccedilaise (SELF) ergonomie et deacuteveloppement pour tous

Thegravemew Ergonomie et situations de handicap transformer pour contribuer au deacuteveloppement pour tous

RENSEIGNEMENTSself-2014ergonomie-selforgwwwergonomie-selforghttpgederfrself-2014

21-22 OCTOBRE 2014PARIS (France)51es Journeacutees Santeacute Travail du Centre interservices de santeacute et de meacutedecine du travail en entreprise (CISME) mise en œuvre opeacuterationnelle du projet de service

ThegravemeswLe projet de service comme outil de progregraveswImpact du projet de service sur la santeacute au travail dans les entrepriseswInteractions avec les programmes des autres organismes de preacuteventionwConseacutequences sur lorganisation des SSTI

RENSEIGNEMENTScletheuxcismeorgwwwcismeorg

3-5 DEacuteCEMBRE 2014LE MANS (France)31e congregraves de la Socieacuteteacute franccedilaise de psycho-oncologie (SFPO)

Thegravemew Entre eacutepuisement et satisfaction au travail soigner en canceacuterologie

Appel agrave communications jusquau 22 juillet

RENSEIGNEMENTSTeacutel 05 57 97 19 19infocomm-santecom wwwsfpofractionscongreshtml

2-4 OCTOBRE 2014LA BAULE (France)35e cours du Groupe deacutetude et de recherche en dermato-allergologie (GERDA) lrsquoeau la mer la peau et la profession

Parmi les thegravemeswMilieu marin eau et peau chemin de leau dans la peau allergies agrave leau et au froid agressions cutaneacutees par faune et flore des oceacuteans dermatoses des navigateurs solitaires dermatoses professionnelles des meacutetiers de la mer photoprotection en merhellip wDermatoses professionnelles la main acquisitions anatomo-cliniques leur impact sur leacutelucidation de nombreux eczeacutemas rocircle du stress dans les dermatoses professionnelles allergies de contact aux proteacuteines les dermatites de contact chez les musiciens quels gants pour quels meacutetiers hellipwQuoi de neuf en 2013-2014 en dermato-allergologie toxine botulique et allergie allergie agrave la meacutethylisothiazolinone hypersensibiliteacute aux meacutedicaments agrave base de fer pour injection intraveineusehellip

Un symposium de lrsquoINRS sur le thegraveme laquo Dermato-allergologie professionnelle de la recherche agrave la pratique raquo aura lieu le jeudi 2 octobre agrave 17 h 30

RENSEIGNEMENTSBeacuteneacutedicte Louis NUKLEacuteUS55 rue Bobillot 75013 ParisTeacutel 01 45 88 66 88blouisnukleusfrwwwgerda2014com

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 137

Organiseacutee par le museacutee du CNAM produite par

lINRS et Ferraille lexposition regroupe une

vingtaine drsquoaffiches marquantes reacutealiseacutees par lrsquoINRS

entre 1947 et 1985 Cette exposition est baseacutee sur un

livre reprenant 200 affiches de lrsquoInstitut eacutediteacute par

Les Requins marteaux

laquo Danger Treacutesors de lrsquoInstitut national de

recherche et de seacutecuriteacute raquo est lrsquooccasion de voir

eacutevoluer en images les notions de danger de risque

et de seacutecuriteacute au travail ainsi que les codes ou les

messages retenus pour veacutehiculer lrsquoinformation de

preacutevention

laquo DANGER TREacuteSORS DE LrsquoINSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SEacuteCURITEacute raquoUNE EXPOSITION AU MUSEacuteE DU CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MEacuteTIERS (CNAM)

jusquau 7 septembre 2014 60 rue Reacuteaumur Paris 3e

wwwarts-et-metiersnet

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014138

AGENDAFORMATIONS

Institut de meacutedecine du travail de LorraineFaculteacute de meacutedecine de Nancy

FORMATIONS

wLes nouvelles recommandations en santeacute au travail laquo Port de charges raquo (Haute Autoriteacute de santeacute) et laquo Addictions raquo (Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail Socieacuteteacute franccedilaise dalcoologie) (une journeacutee en septembre)

w Le travailleur isoleacute (12 journeacutee en octobre)

wMeacutemoire et travail dans le cadre de la semaine meacutedicale de Lorraine (12 journeacutee en novembre)

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONSInstitut de meacutedecine du travail de Lorraine (IMTL) Faculteacute de meacutedecine BP 1849 avenue de la Forecirct de Haye54505 Vandœuvre cedex

Teacutel 06 73 46 91 06infoimtlorrainefrwwwimtlorrainefr

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 139

Agrave lire agrave voirCHAUSSADE H CHOUTET P COURSAGET P DELZESCAUX D et alEacutetude de seacuteropreacutevalence de lheacutepatite E Professionnels forestiers et eacuteleveurs de porcs (donneacutees 2011 - 2012)Le virus de lheacutepatite E est un virus agrave tropisme heacutepatique dont la distribution est mondiale Ce virus a eacuteteacute isoleacute chez plusieurs espegraveces animales mais les porcs les sangliers et les cerfs sont consideacutereacutes comme de reacuteels reacuteservoirs qui peuvent ecirctre responsables de contaminations humaines Cette eacutetude a pour objectifs destimer la seacuteropreacutevalence de lheacutepatite E dans deux populations professionnelles potentiellement exposeacutees agrave ce virus (les professionnels forestiers et les eacuteleveurs de porcs) ainsi que de chercher les facteurs de risque de transmission et de confirmer lrsquoexistence en France de variations geacuteographiquesCaisse centrale de la Mutualiteacute sociale agricole (CCMSA) (Les Mercuriales 40 rue Jean Jauregraves 93547 Bagnolet Cedex) 2014 36 p (httpreferences-sante-securitemsafr)

Meacutemento viandes et charcuteriesCe recueil est constitueacute de cahiers illustreacutes de 8 agrave 20 pages visant agrave deacutecrire un sujet du secteur de la viande et de la charcuterie Il sera mis agrave jour annuellement Ce meacutemento a vocation agrave senrichir chaque anneacutee de nouveaux sujets afin de couvrir lensemble des secteurs de labattage de la deacutecoupe et de la transformation Il sadresse aux techniciens Au sommaire principes et connaissances fondamentales technologies et proceacutedeacutes

emballage et environnement eacutepideacutemiologie et microbiologie meacutethodes techniques et tables de reacutefeacuterencesInstitut du porc (IFIP) (5 rue Lespagnol 75020 Paris) 2014 1 classeur agrave mise agrave jour 136 p

Champs eacutelectromagneacutetiques drsquoextrecircmement basse freacutequence Les effets sur la santeacuteGuide pratiqueEn France le courant distribueacute est un courant alternatif de freacutequence 50 Hz (extrecircmement basse freacutequence) Un reacuteseau de lignes de transformateurs de postes eacutelectriques permet cet acheminement Les lignes agrave tregraves haute tension sont les premiers maillons de ce reacuteseau elles permettent de transporter lrsquoeacutelectriciteacute des principaux centres de production jusqursquoaux zones de consommation Au voisinage immeacutediat drsquoune ligne agrave haute tension aeacuterienne ou souterraine un champ eacutelectrique et un champ magneacutetique sont preacutesents Agrave distance de la ligne ces champs deacutecroissent rapidement Drsquoautres eacuteleacutements du reacuteseau de transport et de distribution de lrsquoeacutelectriciteacute comme les transformateurs sont eacutegalement agrave lrsquoorigine de champs eacutelectromagneacutetiques drsquoextrecircmement basse freacutequence Agrave lrsquointeacuterieur des habitations les sources de champs eacutelectromagneacutetiques drsquoextrecircmement basse freacutequence sont de deux types les reacuteseaux eacutelectriques et les appareils eacutelectromeacutenagers Afin de mieux mesurer les effets sur la santeacute des champs eacutelectromagneacutetiques geacuteneacutereacutes par ces installations la Direction geacuteneacuterale de la santeacute propose en teacuteleacutechargement un guide pratique Le document fait le

point sur les sources dexposition les effets sur la santeacute ou encore la reacuteglementation existant en la matiegravereMinistegravere des Affaires sociales et de la Santeacute (14 avenue Duquesne 75350 Paris 07 SP) 2014 21 p(wwwsantegouvfr)

BRISSON G GERVAIS MC MARTIN R BLACKBURN D et alEacuteoliennes et santeacute publique Synthegravese des connaissances ndash mise agrave jourPublication 1633Cette recension drsquoeacutecrits preacutesente une version remise agrave jour de la synthegravese des connaissances sur les liens entre les eacuteoliennes et la santeacute publique reacutealiseacutee initialement en 2009 Le premier document avait pour objectif de fournir une base de connaissances communes au reacuteseau de la santeacute publique queacutebeacutecois Le document avait permis de deacuteterminer les principales classes drsquoeffets de la santeacute environnementale associeacutes au dossier eacuteolien et de tracer lrsquoeacutetat des connaissances en matiegravere drsquoeffets psychologiques et sociaux de bruit et drsquoinfrasons drsquoombres mouvantes de seacutecuriteacute des travailleurs de seacutecuriteacute publique et de champs eacutelectromagneacutetiques Par ailleurs la recherche scientifique sur les eacuteoliennes est en constante eacutevolution et en 2012 il a donc sembleacute neacutecessaire de refaire le point sur lrsquoeacutetat des connaissances de ce secteur drsquoactiviteacute Le preacutesent document rassemble ainsi lrsquoinformation la plus reacutecente sur les preacuteoccupations pour la santeacute Les principaux reacutesultats sont preacutesenteacutes pour chaque classe drsquoeffets sanitaires et selon lrsquoeacutetat des connaissances actuelles du domaine acceptabiliteacute sociale des projets de

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014140

Agrave LIRE Agrave VOIR

deacuteveloppement eacuteolien impacts sociaux des projets eacuteoliens sur les communauteacutes nuisance sonore infrasons et basses freacutequences ombres mouvantes ou effet stroboscopique seacutecuriteacute des travailleurs et seacutecuriteacute publique champs eacutelectromagneacutetiquesInstitut national de santeacute publique du Queacutebec (INSPQ) (945 avenue Wolfe Queacutebec Queacutebec G1V 5B3 Canada) 2013 134 p (wwwinspqqcca)

CHAPERON AF LITZLER B ALOUF MELe harcegravelement moral au travail Comprendre et se deacutefendreCet ouvrage srsquointeacuteresse agrave la notion de harcegravelement moral au travail dans une double approche psychologique et juridique Il apporte un ensemble de reacuteponses pratiques illustreacutees par des teacutemoignages de victimes et des exemples drsquoaffaires jugeacutees Organiseacute en 2 grandes parties ce livre propose dans une premiegravere partie drsquoapprendre agrave repeacuterer et agrave comprendre les meacutecanismes du harcegravelement moral puis dans une seconde partie agrave se deacutefendre quand on est victime ou teacutemoin de harcegravelement moral au travailEacuteditions Odile Jacob (15 rue Soufflot 75005 Paris) 2014 262 p

Technostress et autres revers du travail nomadeWorking paper 201307De plus en plus drsquoentreprises europeacuteennes optent pour le travail nomade crsquoest-agrave-dire du travail reacuteputeacute sans contrainte de lieu ni de temps Lrsquoessor du travail nomade a notamment eacuteteacute favoriseacute par lrsquoarriveacutee sur le marcheacute de technologies et

moyens de communication mobiles en particulier les smartphones et les tablettes Le premier chapitre passe en revue les principaux deacuteveloppements survenus dans le domaine des technologies de linformation et de la communication (TIC) et les effets positifs que celles-ci peuvent geacuteneacuterer pour les entreprises et les travailleurs Toutefois ces eacutevolutions nrsquoont pas que des avantages Le document recense les risques lieacutes au travail nomade qui sont le technostress la technodeacutependance lrsquoestompement de la frontiegravere entre travail et vie priveacutee les heures suppleacutementaires lrsquoeacutepuisement et le burnout la seacutecuriteacute et la productiviteacute lrsquoexposition aux champs eacutelectromagneacutetiques les problegravemes ergonomiques Il fait eacutegalement le point sur la reacuteglementation en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute au travail et formule un certain nombre de recommandations agrave destination des travailleurs et de leurs repreacutesentants syndicaux afin de les alerter sur les effets neacutefastes du travail nomadeInstitut syndical europeacuteen (ETUI) (5 bd du Roi Albert II 1210 Bruxelles Belgique) 2013 49 p (wwwetuiorg)

MONTREUIL EPreacutevenir les risques psychosociaux Des outils pour agir sur la peacutenibiliteacute et preacuteserver la santeacute au travail2e eacutedition Fonctions de lentreprise Ressources humainesStress au travail violences harcegravelements conduites addictives les risques psychosociaux sont une grave menace pour la santeacute des salarieacutes et par conseacutequent pour la performance des entreprises La

croissance de ces risques au cours des derniegraveres anneacutees rend urgente la neacutecessiteacute de mettre en œuvre des dispositifs de preacutevention Cet ouvrage deacutetaille toutes les eacutetapes drsquoune action efficace de preacutevention en srsquoappuyant sur les bonnes pratiques eacuteprouveacutees en entreprise Il se fonde sur une approche collective lrsquoorganisation et le management Lrsquoauteur propose une meacutethode des outils des exemples et donne des cleacutes pour faire de la preacutevention un projet strateacutegique agrave mecircme de garantir la santeacute des salarieacutes et la performance de lrsquoentreprise Au sommaire comprendre les risques psychosociaux et lancer une deacutemarche de preacutevention eacutevaluer les risques psychosociaux leviers daction et eacutelaboration du plan de preacutevention mise en place dun systegraveme de veille et actions en cas de situations deacutegradeacutees Cette nouvelle version met agrave disposition un eacutetat actualiseacute des eacutevolutions reacuteglementaires des meacutethodologies existantes et ressources disponibles sur la question des risques psychosociauxEacuteditions Dunod (5 rue Laromiguiegravere 75005 Paris) 2014 204 p

ST-ARNAUD L PELLETIER M VEacuteZINA M BRIAND C et alSanteacute mentale au travail Projet-pilote pour passer drsquoune approche individuelle de reacuteadaptation agrave une approche organisationnelle de preacuteventionEacutetudes et recherches Rapport R-807Les problegravemes de santeacute mentale au travail repreacutesentent actuellement lrsquoune des plus importantes causes drsquoabsence au travail Les preacuteceacutedents travaux de lrsquoIRSST ont

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reacuteveacuteleacute que la majoriteacute des salarieacutes qui se sont absenteacutes en raison drsquoun problegraveme de santeacute mentale font reacutefeacuterence aux difficulteacutes veacutecues dans le cadre de leur activiteacute professionnelle comme facteur ayant contribueacute agrave la deacuteteacuterioration de leur eacutetat de santeacute et de leur arrecirct de travail drsquoougrave lrsquoimportance drsquoorienter les pratiques de retour au travail vers la modification des facteurs de lrsquoorganisation du travail Lrsquoobjectif geacuteneacuteral de ce projet est de tracer le passage drsquoune deacutemarche individuelle de soutien au retour au travail et au maintien en emploi des salarieacutes qui se sont absenteacutes en raison drsquoun problegraveme de santeacute mentale agrave une deacutemarche organisationnelle visant la preacutevention des problegravemes de santeacute mentale dans le milieu de travail Speacutecifiquement le projet vise agrave identifier et caracteacuteriser les facteurs de lrsquoorganisation du travail reconnus par le salarieacute comme ayant contribueacute agrave la deacuteteacuterioration de son eacutetat de santeacute mentale et agrave son retrait du travail identifier et caracteacuteriser les facteurs de lrsquoorganisation du travail eacutetant une preacuteoccupation agrave lrsquoeacutegard du retour au travail du salarieacute identifier et caracteacuteriser les interventions organisationnelles sur le travail preacutevues en concertation par le salarieacute et son supeacuterieur dans un plan de retour au travail visant agrave soutenir le salarieacute lors de son retour deacuteterminer les eacutecarts entre les facteurs identifieacutes par le salarieacute les interventions preacutevues au plan drsquoaction et les interventions reacuteellement mises en place par lrsquoorganisation deacutegager agrave partir de lrsquoensemble des parcours des cibles drsquoaction en matiegravere de preacutevention Institut de recherche Robert-Sauveacute en santeacute et en seacutecuriteacute du travail (IRSST) (505 boulevard de Maisonneuve Ouest Montreacuteal

Queacutebec H3A 3C2 Canada) 2014 33 p (wwwirsstqcca)

Maintien dans lemploi en Europe et au Canada Politique de reacuteadaptation et de retour au travail Actes des deacutebats dEurogip du 19032013 (Paris) Eurogip-85FManifestation annuelle les laquo Deacutebats dEurogip raquo eacutetaient consacreacutes en 2013 au maintien dans lemploi en Europe et au Canada Au niveau communautaire la strateacutegie de santeacute et seacutecuriteacute au travail 2007-2012 encourageait les Eacutetats membres agrave inteacutegrer dans leur politique nationale des actions pour ameacuteliorer la reacutehabilitation et la reacuteinteacutegration des travailleurs exclus du marcheacute du travail suite agrave une maladie professionnelle ou un accident du travail Lun des objectifs de ces deacutebats eacutetait que chacun simpregravegne des expeacuteriences des autres pays afin de comprendre agrave la fois la logique dassurances sociales et les pratiques eacutetrangegraveres tout en prenant conscience des difficulteacutes de la gestion de la reacuteadaptation professionnelle Les pays preacutesents agrave ces deacutebats eacutetaient France Suisse Allemagne Islande Suegravede Danemark Canada Belgique Finlande et Grande-Bretagne Au programme les enjeux du maintien dans lemploi politiques nationales de gestion de lincapaciteacute maintien dans lemploi retour au travail projet europeacuteen laquo Travail sain pour les travailleurs souffrant dune maladie chronique raquo la mobilisation autour des entreprisesGroupement de lInstitution preacutevention de la Seacutecuriteacute sociale pour lEurope (EUROGIP) (55 rue de la Feacutedeacuteration 75015 Paris) 2013 31 p (wwweurogipfr)

Guide RPS agrave lrsquousage des CHSCTOn assiste depuis plusieurs anneacutees agrave un eacutelargissement du champ drsquoactions des CHSCT Ceci en lien avec les eacutevolutions reacuteglementaires mais eacutegalement avec lrsquoeacutemergence forte des probleacutematiques relatives agrave la santeacute au travail et en particulier celle des risques psychosociaux (RPS) (dont les systegravemes de veille montrent lrsquoimportance croissante) Les RPS constituent donc un champ drsquoaction privileacutegieacute des CHSCT Drsquoune part lrsquoinstance a toute leacutegitimiteacute pour intervenir drsquoautre part elle a la possibiliteacute de promouvoir des approches srsquoappuyant sur lrsquoanalyse du travail reacuteel des salarieacutes Le guide RPS agrave lrsquousage des CHSCT a pour objectif de donner des eacuteleacutements clairs aux repreacutesentants du personnel confronteacutes aux risques psychosociaux stress souffrance charge psychique usure professionnelle mal-ecirctre et violence au travailhellip Il srsquoagit drsquoune ressource meacutethodologique destineacutee aux eacutelus peu familiariseacutes avec ce domaine sous la forme de preacutesentations drsquoencarts et de fiches permettant aux IRP (institutions repreacutesentatives du personnel) de mieux jouer leur rocircle drsquoacteur de la preacutevention Il est apparu important de preacutesenter des eacuteleacutements saillants relatifs aux RPS mais eacutegalement de les restituer dans des contextes particuliers (problegravemes organisationnels situation de restructurationhellip) et de les remettre en perspective autour des questions relatives au dialogue social et aux conditions permettant le plein exercice de ses missions par le CHSCT Les aspects relatifs aux strateacutegies drsquoaction des CHSCT sont largement deacuteveloppeacutes Ministegravere du Travail de lEmploi de la Formation professionnelle et du Dialogue social (101 rue de Grenelle 75007 Paris 07) 2013 51 p (wwwsante-securite-pacaorg)

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VERKINDT PYLes CHSCT au milieu du gueacute Trente-trois propositions en faveur drsquoune instance de repreacutesentation du personnel deacutedieacutee agrave la protection de la santeacute au travailCe rapport a eacuteteacute demandeacute par le ministre du Travail de lrsquoEmploi de la Formation professionnelle et du Dialogue social comme preacutevu par la feuille de route issue de la derniegravere grande confeacuterence sociale de juin 2013 Il expose un eacutetat des lieux utile des forces et faiblesses de cette instance repreacutesentative du personnel qui existe depuis plus de trente ans et preacutesente trente-trois propositions destineacutees agrave la faire eacutevoluer Ce rapport constitue une excellente base de discussion pour alimenter la neacutegociation interprofessionnelle qui est envisageacutee dans les prochains mois sur la qualiteacute du dialogue social dans le cadre du Pacte de responsabiliteacute Il sera aussi tregraves utile pour enrichir les travaux preacuteparatifs du prochain Plan Santeacute au travail 2015-2017Ministegravere du Travail de lrsquoEmploi de la Formation professionnelle et du Dialogue social (101 rue de Grenelle 75007 Paris 07) 2014 173 p (httptravail-emploigouvfr)

KOUABENAN DR (Ed) DUBOIS M (Ed) BOBILLIER CHAUMON ME (Ed) SARNIN P (Ed) et alConditions de travail eacutevaluation des risques et management de la seacutecuriteacutePsychologie du travail et ressources humainesCet ouvrage propose un regard renouveleacute de la psychologie du travail sur les pratiques professionnelles visant agrave mieux cerner et maicirctriser les conseacutequences des conditions de travail sur la santeacute physique et

psychologique des travailleurs Au sommaire perception des risques implication et gestion de la seacutecuriteacute (gestion de lincertitude fatalisme perception du risque climat de seacutecuriteacutehellip) pratique professionnelle reacutesilience et santeacute au travail (pluridisciplinariteacute en santeacute au travail conditions de travail des enseignants du primaire activiteacute des techniciens en radiologie meacutedicale reacutesilience et bien-ecirctrehellip) eacutevaluer et preacutevenir les TMS (disposition au changement chez les maccedilons du bacirctiment sens du travail perception de la justice organisationnellehellip) organisationreacuteorganisation du travail satisfaction et performance (climat de groupe et engagement affectif satisfaction au travail conflits travailfamille travail en open space organisation des soins dans les eacutetablissements de santeacutehellip)Eacuteditions LHarmattan (5-7 rue de lEacutecole polytechnique 75005 Paris) 2013 284 p

Guide relatif agrave la protection sociale des fonctionnaires hospitaliers contre les risques maladies et accident de serviceLe guide relatif agrave la protection sociale des fonctionnaires hospitaliers contre les risques maladies et accident de service preacutesente sous forme de fiches les dispositions srsquoappliquant aux fonctionnaires hospitaliers concernant les diffeacuterents types de congeacutes de maladies Apregraves un rappel des dispositions communes agrave tous les types de congeacutes pour raisons de santeacute ce guide propose 8 fiches le congeacute maladie (ou congeacute maladie ordinaire ) le congeacute longue maladie (CLM) le congeacute de longue dureacutee (CLD) le cas des congeacutes pour raisons de santeacute reacutesultant des accidents de service

des maladies professionnelles et des maladies contracteacutees dans lrsquoexercice des fonctions le controcircle pendant le congeacute pour raisons de santeacute lrsquoaptitude du fonctionnaire apregraves une absence pour raisons de santeacute la disponibiliteacute drsquooffice pour raisons de santeacute les modaliteacutes de prise en compte de la maladie sur les droits agrave la retraite On y trouve eacutegalement les textes juridiques applicables Ce guide modifie le preacuteceacutedent guide figurant en annexe de lrsquoinstruction ndeg DGOSRH3DGCS4B201270 du 9 feacutevrier 2012 relative agrave la protection sociale des fonctionnaires hospitaliers contre les risques maladie et accident de serviceMinistegravere des Affaires sociales et de la Santeacute Direction geacuteneacuterale de loffre de soins Direction geacuteneacuterale de la coheacutesion sociale (14 rue Duquesne 75350 Paris 07 SP) 2014 54 p (wwwsantegouvfr)

Utilisateurs en aval Fiches de donneacutees de seacutecuriteacute Guide simplifieacuteLrsquoobjectif de ce document est drsquoexpliquer en des termes simples les obligations auxquelles les utilisateurs en aval doivent se soumettre afin de se conformer au regraveglement REACHAgence europeacuteenne des produits chimiques (ECHA) (Annankatu 18 PO BOX 400 FI-00121 Helsinki Finlande) 2013 10 p

Guide deacutelaboration des fiches de donneacutees de seacutecuriteacuteGuide Version 20Ce guide contient des informations sur les aspects agrave prendre en compte lors de leacutelaboration dune fiche de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) Il aide les fournisseurs agrave mieux appreacutehender leurs obligations et limpact des informations contenues

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dans les FDS sur la protection des travailleurs Il deacutetaille des exigences dinformation agrave inclure dans chaque section de FDS et en particulier les deacutetails des modifications reacutesultant des diffeacuterentes reacutevisions de lannexe II de REACH ainsi que les peacuteriodes transitoires pour la mise en œuvre de ces modifications Il contient eacutegalement des informations geacuteneacuterales sur les substances et meacutelanges pour lesquels une FDS doit ecirctre fournie et preacutecise par qui celle-ci doit lecirctre Ce guide permet eacutegalement aux destinataires des FDS de savoir de quelles informations ils disposent et comment les traiterECHA (Annankatu 18 PO BOX 400 FI-00121 Helsinki Finlande) 2013 151 p

Guide daide Eacutecrire le document unique deacutevaluation des risquesLe document unique drsquoeacutevaluation des risques doit ecirctre preacutesent chez tous les agriculteurs qui emploient des salarieacutes accueillent des travailleurs exteacuterieurs ou font appel agrave des prestataires Son but est drsquoassurer leur seacutecuriteacute et leur protection Lrsquoabsence de ce document est passible drsquoune amende et entraicircne une responsabiliteacute plus grande pour lrsquoagriculteur en cas drsquoaccident Il nexiste pas de modegravele type de document unique deacutevaluation des risques Cest agrave chacun de reacutealiser son propre document correspondant agrave la reacutealiteacute de son exploitation Neacuteanmoins conscients de lenjeu mais aussi des difficulteacutes de reacutealisation de ce document les organismes professionnels agricoles (OPA) du deacutepartement de lrsquoIsegravere ont voulu eacutelaborer un support destineacute agrave faciliter la tacircche des agriculteurs Il leur permet de mieux comprendre

cette deacutemarche de preacutevention et gracircce aux sept fiches qursquoil contient (la meacutethode lrsquoexploitation lrsquoatelier le bilan les dangers la preacutevention et les ressources documentaires) de reacutealiser le document unique des risques professionnels Il leur apporte une meacutethodologie permettant drsquoidentifier les situations dangereuses et facilitant la mise en place drsquoune deacutemarche de preacuteventionMSA Alpes du Nord (106 rue Juiverie 73016 Chambeacutery Cedex) 2013 25 p (wwwmsaalpesdunordfr)

CHAMPY-REMOUSSENARD P (Ed) CLENET J DURAND M IMBERT P et alEn quecircte du travail cacheacute enjeux scientifiques sociaux peacutedagogiquesCollection Travail et activiteacute humaineLrsquoanalyse du travail se heurte agrave des difficulteacutes lieacutees au fait que certaines des facettes du travail reacutesistent aux investigations restent inaccessibles par la voie de lrsquoobservation etou de la verbalisation et geacutenegraverent par conseacutequent une difficulteacute agrave le formaliser Cet ouvrage reacuteunit des contributions autour des dimensions inapparentes du travail et montre ce que peut produire lrsquoaccegraves agrave ces dimensions cacheacutees de lrsquoactiviteacute en matiegravere de deacuteveloppement du pouvoir drsquoagir de deacuteveloppement professionnel de valorisation et de reconnaissance des activiteacutes des acteurs et des meacutetiers Au sommaire utilitarisme et anti-utilitarisme dans le travail pour une eacutethique en acte de lrsquoeacuteducation nature fonction et limites de la formalisation des dimensions cacheacutees etou clandestines du travail en recherche et en formation dimensions cacheacutees du

travail ressource et obstacle face aux eacutepreuves de la surprescription les ingeacuteniositeacutes partiellement clandestines des professionnels de lrsquoeacuteducation le flou et le travail du sujet en formation les deacutesordres de la reconnaissance rendre visible la part cacheacutee de lrsquoactiviteacute quelques motifs enjeux et fonctions rempliesOctaregraves Eacuteditions (24 rue Nazareth 31000 Toulouse) 2014 126 p

Mise au point drsquoindicateurs nationaux de surveillance des accidents de circulation lieacutes au travail Eacutetude exploratoire agrave partir des donneacutees de reacuteparation des accidents du travail issues des reacutegimes de seacutecuriteacute socialeLes accidents de circulation lieacutes au travail regroupent les accidents survenant au cours drsquoun deacuteplacement professionnel et les accidents de trajet domicile-travail Ils sont la premiegravere cause drsquoaccidents du travail mortels Les donneacutees de reacuteparation des accidents du travail par les reacutegimes de seacutecuriteacute sociale constituent la principale source de donneacutees nationale disponible de ce pheacutenomegravene mais elles preacutesentent un certain nombre de limites Les statistiques eacutetablies sont eacuteclateacutees elles reposent sur des nomenclatures heacuteteacuterogegravenes selon les reacutegimes et elles nrsquoisolent pas toujours les accidents de circulation Le rapport restitue un travail exploratoire qui avait pour objectif de mettre au point et de tester lrsquoeacutelaboration drsquoindicateurs nationaux pour la surveillance eacutepideacutemiologique des accidents de circulation lieacutes au travail Ceci a eacuteteacute reacutealiseacute agrave partir de donneacutees enregistreacutees par les deux principaux reacutegimes de seacutecuriteacute sociale (geacuteneacuteral et agricole) pour

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lrsquoanneacutee 2004 (portant sur plus de 100 000 victimes) fournies agrave lrsquoInstitut de veille sanitaire (InVS) preacuteceacutedemment Les indicateurs geacuteneacutereacutes offrent une vision diversifieacutee sur les accidents de circulation lieacutes au travail en France et des angles de vue ineacutedits sur ce pheacutenomegravene notamment la distinction entre hommes et femmes et des chiffres par secteur drsquoactiviteacute agrave un niveau tregraves deacutetailleacute Les reacutesultats obtenus montrent des dispariteacutes selon certains facteurs (notamment le secteur drsquoactiviteacutehellip) utiles agrave deacutecrire et prendre en compte dans une optique de preacutevention Lrsquoanneacutee 2004 peut ecirctre consideacutereacutee comme un premier point drsquoobservation pour la surveillance agrave venir Une synthegravese de cette eacutetude est eacutegalement disponible sur le site de lInVSInstitut de veille sanitaire (InVS) (12 rue du Val dOsne 94415 Saint-Maurice Cedex) 2014 188 p(wwwinvssantefr)

FALZON P (Ed) DELGOULET C VIDAL-GOMEL C CAROLY S et alErgonomie constructiveDepuis son origine lrsquoergonomie srsquoest donneacute pour objectif lrsquoadaptation du travail des environnements des machines agrave lrsquohomme Cet ouvrage propose une nouvelle vision constructive de lrsquoergonomie En effet celle-ci ne peut se satisfaire drsquoune vision ponctuelle statique de lrsquoadaptation qui reacuteduirait lrsquoobjectif de lrsquoergonomie agrave la conception de systegravemes adapteacutes au travail tel qursquoil est deacutefini agrave un moment donneacute aux opeacuterateurs tels qursquoils sont agrave un moment particulier aux organisations telles qursquoelles opegraverent lagrave et maintenant Lrsquoobjectif de lrsquoergonomie doit ecirctre le deacuteveloppement Deacuteveloppement des individus gracircce agrave la mise en place de situations drsquoaction qui favorisent la reacuteussite et

lrsquoacquisition ou la construction de savoir-faire de connaissances de compeacutetences Deacuteveloppement des organisations gracircce agrave lrsquointeacutegration dans les organisations elles-mecircmes de processus reacuteflexifs ouverts aux capaciteacutes drsquoinnovation des opeacuterateurs eux-mecircmes Presses universitaires de France (PUF) (6 avenue Reille 75014 Paris) 2013 249 p

La seacutecuriteacute et la santeacute dans lrsquoutilisation des produits chimiques au travailLe thegraveme de lrsquoeacutedition 2014 de la Journeacutee mondiale de la seacutecuriteacute et de la santeacute au travail de lrsquoOIT est laquo La seacutecuriteacute et la santeacute dans lrsquoutilisation des produits chimiques au travail raquo Le preacutesent rapport publieacute agrave lrsquooccasion de cette journeacutee montre que si les produits chimiques peuvent ecirctre utiles des mesures indispensables doivent ecirctre prises au niveau national et agrave lrsquoeacutechelon des entreprises pour preacutevenir ou controcircler leurs effets indeacutesirables sur les travailleurs les lieux de travail la population et lrsquoenvironnement Ce rapport est eacutegalement disponible sur le site de lrsquoOIT en anglais espagnol italien russeInternational Labour Office (ILO) (CH-1211 Genegraveve 22 Suisse) 2013 24 p (wwwiloorg)

Particules fines dont diesel et risque de cancerCollection Fiches repegravereCette fiche repegravere dresse un eacutetat des lieux des connaissances sur les caracteacuteristiques des particules atmospheacuteriques les sources drsquoeacutemission de particules fines en France et lrsquoexposition de la population franccedilaise agrave ces particules ainsi que lrsquoimpact de ces particules sur la santeacute avec en particulier le cas des eacutemissions de particules diesel

reacutecemment classeacutees canceacuterogegravenes pour lrsquohomme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) Cette fiche fait aussi le point sur les mesures visant agrave reacuteduire lrsquoeacutemission des particules aux niveaux national et europeacuteenInstitut national du cancer (INCa) (52 avenue Andreacute Morizet 92100 Boulogne-Billancourt) 2013 8 p (wwwe-cancerfr)

KONKOLEWSKY HHMaladies professionnelles deacutefis et perspectives pour la seacutecuriteacute socialePerspectives en politique sociale 28La Journeacutee mondiale de la seacutecuriteacute et de la santeacute au travail a pour but de promouvoir la preacutevention des risques professionnels et drsquoencourager le deacuteveloppement drsquoune culture de la preacutevention sur le lieu de travail En 2013 cette Journeacutee mondiale eacutetait consacreacutee agrave la preacutevention des maladies professionnelles (MP) Le Bureau international du travail (BIT) estime que plus de 23 millions de deacutecegraves lieacutes au travail surviennent chaque anneacutee dans le monde entier la tregraves grande majoriteacute drsquoentre eux (plus de 80 ) eacutetant causeacutee par des MP Bien qursquoau cours de ces derniegraveres deacutecennies les systegravemes drsquoassurance contre les risques professionnels aient contribueacute agrave la reacuteduction du nombre des accidents du travail le nombre de maladies professionnelles continue drsquoaugmenter et les organisations de seacutecuriteacute sociale doivent par conseacutequent deacuteployer des efforts accrus pour apporter leur concours agrave la reacuteduction de ces maladies en prenant des mesures de preacutevention cibleacutees Association internationale de la seacutecuriteacute sociale (AISS 4 route des Morillons Case postale 1 CH-1211 Genegraveve 22 Suisse) 2013 5 p (wwwissaint)

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JURIDIQUE

JuridiqueTextes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

PREacuteVENTION - GEacuteNEacuteRALITEacuteS

ACCIDENTS DU TRAVAIL MALADIES PROFESSIONNELLES

DEacuteCLARATIONl Arrecircteacute du 27 janvier 2014 fixant le modegravele du for-mulaire laquo certificat meacutedical accident du travail - ma-ladie professionnelle raquoMinistegravere chargeacute de la Santeacute Journal officiel du 4 feacutevrier 2014 - p 2019

REacutePARATIONl Circulaire CNAMTS ndeg 12014 du 27 janvier 2014 re-lative agrave la diffusion du Guide pour les CRRMP ndash Mise agrave jour janvier 2014Caisse nationale drsquoassurance maladie des travailleurs salarieacutes (wwwmediamextcnamtsfr 3 p annexe 45 p)Le guide a eacuteteacute publieacute inteacutegralement dans le ndeg 137 de la revue sous la reacutefeacuterence TM 31

SITUATIONS PARTICULIEgraveRES DE TRAVAIL

PEacuteNIBILITEacutel Loi ndeg 2014-288 du 5 mars 2014 relative agrave la forma-tion professionnelle agrave lrsquoemploi et agrave la deacutemocratie socialeParlement Journal officiel du 6 mars 2014 - pp 4848-4882Ce texte contient une seacuterie de dispositions relatives agrave la formation professionnelle continue qui viennent impac-ter le fonctionnement du compte personnel de preacuteven-tion de la peacutenibiliteacute creacuteeacute par la loi ndeg 2014-40 du 20 janvier 2014 portant reacuteforme du systegraveme des retraitesLe titre 1er deacutefinit le cadre juridique du compte personnel de formation (CPF) qui est preacutevu par lrsquoarticle L 6111-1 du Code du travail et qui doit ecirctre mis en place agrave compter du 1er janvier 2015 pour chaque personne en application de lrsquoarticle 5 de la loi du 14 juin 2013 relative agrave la seacutecurisation de lrsquoemploi Ce compte est creacuteeacute pour chaque individu acircgeacute drsquoau moins seize ans qursquoil soit en emploi agrave la recherche drsquoun emploi ou accompagneacute dans un projet drsquoorientation et drsquoinser-

tion professionnelle Le compte existe jusquagrave son deacutepart agrave la retraite et a pour objet de favoriser son accegraves agrave la for-mation professionnelle tout au long de la vieLes heures inscrites sur le compte permettent agrave son titu-laire de financer des formations qualifiantesLes formations eacuteligibles au CPF sont deacutetermineacutees notam-ment parmi les certifications inscrites au Reacutepertoire national des certifications professionnelles les certificats de qualification professionnelle les formations inscrites agrave lrsquoinventaire mentionneacute agrave lrsquoarticle L 335-6 du Code de lrsquoeacuteducation celles visant agrave acqueacuterir un socle de connais-sances et de compeacutetences deacutefinies par deacutecretPour les salarieacutes les formations eacuteligibles devront appar-tenir notamment agrave une liste eacutelaboreacutee par la commission paritaire nationale pour lrsquoemploi (CPNE) de la branche dont deacutepend lrsquoentreprise ou agrave deacutefaut par un accord des organisations repreacutesentatives drsquoemployeurs ou de salarieacutes de lrsquoOPCA concerneacute ou agrave une liste eacutelaboreacutee par le comiteacute paritaire national pour la formation profession-nelle et lrsquoemploi (CPNFPE) apregraves consultation du conseil national de lrsquoemploi de la formation et de lrsquoorientation professionnelles Le nouvel article L 6323-16 du Code du travail creacuteeacute par cette loi du 5 mars 2014 vient preacuteciser que ces listes devront notamment recenser les formations facilitant lrsquoeacutevolution professionnelle des salarieacutes exposeacutes agrave des fac-teurs de risques professionnels lieacutes agrave la peacutenibiliteacute et sus-ceptibles de mobiliser leur compte personnel de preacuteven-tion de la peacutenibiliteacute En outre lrsquoarticle L 4162-4 du Code du travail creacuteeacute par la loi du 20 janvier 2014 portant reacuteforme des retraites preacute-voit que les points accumuleacutes par le salarieacute exposeacute agrave des facteurs de peacutenibiliteacute au-delagrave de certains seuils peuvent servir agrave financer une formation lui permettant drsquoacceacute-der agrave un emploi exposant moins agrave la peacutenibiliteacute Dans ce cas les points inscrits sur son compte sont ajouteacutes agrave son compte personnel de formationLa preacutesente loi revient sur ce meacutecanisme et sur les mo-daliteacutes de transfert de points entre le compte personnel de preacutevention de la peacutenibiliteacute et le compte personnel de formation Ainsi lrsquoarticle L 6323-4 du Code du travail preacute-voit deacutesormais que le CPF pourra faire lrsquoobjet drsquoabonde-ments en heures compleacutementaires par la CARSAT char-geacutee de la gestion du compte personnel de preacutevention de

JURIDIQUE

146 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

la peacutenibiliteacute (ou CNAV pour lrsquoIcircle-de-France) pour assurer le financement drsquoune formation eacuteligible dont la dureacutee deacutepasserait les heures acquises par le salarieacute sur son CPFEnfin lrsquoarticle 33 de la loi ouvre agrave titre expeacuterimental jusqursquoau 31 deacutecembre 2015 la possibiliteacute de preacutevoir par accord drsquoentreprise conclu pour 3 ans le regroupe-ment dans une neacutegociation unique sur la qualiteacute de vie au travail de tout ou partie des neacutegociations obli-gatoires relatives notamment agrave lrsquoeacutegaliteacute profession-nelle agrave la dureacutee du travail ou agrave la peacutenibiliteacute Dans le domaine de la peacutenibiliteacute est concerneacutee par cette pos-sibiliteacute de regroupement lrsquoobligation de neacutegocier un accord drsquoentreprise ou drsquoeacutetablir un plan drsquoaction pour preacutevenir la peacutenibiliteacute qui est preacutevue agrave lrsquoarticle L 4163-2 du Code du travail et qui concerne les entreprises drsquoau moins 50 salarieacutes ou appartenant agrave un groupe drsquoau moins 50 salarieacutes dont au moins 50 des salarieacutes sont exposeacutes agrave des risques professionnels lieacutes agrave la peacutenibiliteacute au-delagrave des seuils dexposition deacutefinis par deacutecret sous peine de lrsquoapplication drsquoune peacutenaliteacute financiegravere pou-vant atteindre 1 des reacutemuneacuterations ou gains verseacutes Degraves lors dans ce cadre pendant la dureacutee drsquoapplication de lrsquoaccord les neacutegociations en faveur de la preacutevention de la peacutenibiliteacute seront incluses dans la neacutegociation sur la qualiteacute de vie au travail

ORGANISATION - SANTEacute AU TRAVAIL

CHSCT

l Deacutecret ndeg 2014-324 du 11 mars 2014 relatif agrave lexercice du droit dalerte en matiegravere de santeacute publique et den-vironnement dans lentrepriseMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 13 mars 2014 - pp 5191-5192Lrsquoarticle L 4133-1 du Code du travail a creacuteeacute un droit drsquoalerte de leur employeur au profit des salarieacutes qui estiment de bonne foi que les produits ou proceacutedeacutes de fabrication uti-liseacutes ou mis en œuvre par lrsquoeacutetablissement font peser un risque grave sur la santeacute publique ou lrsquoenvironnement Le mecircme droit drsquoalerte a eacuteteacute creacuteeacute au profit des repreacutesentants du personnel au CHSCT par lrsquoarticle L4133-2 du Code du travail

Ce deacutecret deacutetermine les conditions de consignation par eacutecrit de ces alertes sur un registre speacutecial

INSPECTION DU TRAVAIL

l Deacutecret ndeg 2014-359 du 20 mars 2014 relatif agrave lorgani-sation du systegraveme dinspection du travailMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 21 mars 2014 - pp 5632-5633Ce deacutecret deacutefinit la nouvelle organisation interne de lrsquoins-pection du travail aux niveaux local reacutegional et natio-nal Lrsquouniteacute de controcircle deacutepartementale infradeacuteparte-mentale ou interdeacutepartementale composeacutee de sections devient lrsquoeacutechelon territorial drsquointervention de lrsquoinspection du travail dans lrsquoentreprise Elle est rattacheacutee agrave une DI-RECCTE Un arrecircteacute viendra deacuteterminer le nombre drsquouniteacutes cen-trales ainsi que leur rattachement

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

HARCEgraveLEMENTl Circulaire ndeg SE1 2014-1 du 4 mars 2014 relative agrave la lutte contre le harcegravelement dans la fonction publiqueMinistegravere chargeacute de la Fonction publique (httpcircu-laireslegifrancegouvfr 19 p)Cette circulaire rappelle les dispositions relatives aux deacutelits de harcegravelement sexuel et harcegravelement moral conte-nues dans la loi ndeg 2012-954 du 6 aoucirct 2012 et deacutecrit leur impact dans les trois fonctions publiques Elle vient preacuteciser et rappeler les obligations des em-ployeurs devoir de sanctionner les agissements de har-cegravelement mais eacutegalement mise en œuvre de mesures preacuteventives en amontConcernant la protection fonctionnelle de la victime de harcegravelement la circulaire preacutesente les ressources des employeurs publics changement drsquoaffectation ou eacuteloi-gnement de la victime proceacutedure disciplinaire contre lrsquoauteur du harcegravelement assistance apporteacutee agrave la vic-time reacuteparation par lrsquoadministration du preacutejudice subi par lrsquoagent du fait des attaqueshellip Elle expose eacutegalement les meacutecanismes de mise en jeu de la responsabiliteacute des

Textes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

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administrations lorsqursquoelles nrsquoont pris aucune mesure pour faire cesser des situations de harcegravelement qui lui ont eacuteteacute signaleacuteesConcernant la preacutevention du harcegravelement dans lrsquoAdmi-nistration la circulaire rappelle en premier lieu que tout agent public est de par ses fonctions soumis agrave un certain nombre de principes deacuteontologiques et de valeurs fonda-mentales qui lui interdisent de fait tout comportement reacutepreacutehensible de nature agrave discreacutediter lrsquoAdministration Elle preacutecise ensuite que la preacutevention du harcegravelement doit srsquoarticuler avec la deacutemarche globale de preacutevention de lrsquoensemble des risques auxquels sont exposeacutes les agents et que la politique de preacutevention doit ecirctre plani-fieacutee en y inteacutegrant dans un ensemble coheacuterent la tech-nique lorganisation du travail les conditions de travail les relations sociales et linfluence des facteurs ambiants notamment les risques lieacutes au harcegravelement moral et au harcegravelement sexuelLa circulaire insiste enfin sur lrsquoimportance de mettre en place des actions de formation speacutecifique agrave destination des acteurs de la preacutevention (CHSCT meacutedecins de preacute-vention assistants ou conseillers de preacutevention agents drsquoinspection) des nouveaux entrants dans la Fonction publique et des agents des services de ressources hu-maines et encadrants afin de mieux connaicirctre preacutevenir et traiter le harcegravelement

l Circulaire du 20 mars 2014 relative agrave la mise en œuvre du plan national daction pour la preacutevention des risques psychosociaux dans les trois fonctions publiquesPremier ministre (httpcirculaireslegifrancegouvfr 7 p)Cette circulaire vient rappeler lengagement pris par le Gouvernement depuis 2 ans drsquoune deacutemarche globale de modernisation du dialogue social et de la gestion des res-sources humaines dans la Fonction publique qui a abou-ti notamment agrave lrsquoaccord cadre du 22 octobre 2013 relatif agrave la preacutevention des risques psychosociaux (RPS) dans les 3 versants de la fonction publique Lrsquoaccord en question preacutevoit lrsquoeacutelaboration par chaque employeur public drsquoun plan drsquoeacutevaluation et de preacuteven-tion des RPS drsquoici lrsquoanneacutee 2015 La mise en œuvre de ces plans drsquoaction passe par diffeacuterentes eacutetapes la reacutealisa-

tion dans un premier temps de diagnostics locaux des facteurs de risques psychosociaux qui seront inteacutegreacutes aux documents drsquoeacutevaluation des risques professionnels et lrsquoeacutelaboration ensuite de plans locaux de preacutevention des RPS sur le fondement des diagnostics qui seront inteacute-greacutes aux programmes annuels de preacutevention des risques professionnels et drsquoameacutelioration des conditions de tra-vailLa circulaire insiste sur le rocircle primordial des chefs de service sur qui repose lrsquoobligation drsquoassurer la seacutecuriteacute et la santeacute des agents dans la mise en œuvre de ces plans drsquoaction Elle souligne la neacutecessiteacute de former les diffeacuterents acteurs de la preacutevention agrave la preacutevention des RPS et tout parti-culiegraverement les assistants et conseillers de preacutevention les encadrants les agents et les membres de CHSCT Pour les CHSCT qui seront eacutetroitement associeacutes agrave chaque eacutetape de lrsquoeacutelaboration des plans drsquoaction une formation speacute-cifique de deux jours deacutedieacutee agrave la preacutevention des risques psychosociaux est preacutevue par la circulaire avec au mini-mum une journeacutee de formation dispenseacutee au cours de lrsquoanneacutee 2014 Enfin le texte preacutevoit une eacutevaluation de la mise en œuvre de lrsquoaccord cadre par la formation speacutecialiseacutee laquo conditions de travail hygiegravene santeacute et seacutecuriteacute au travail raquo du Conseil commun de la Fonction publique Une seacuterie drsquoindicateurs (deacutetailleacutes en annexe) seront sui-vis dans ce cadre pour lrsquoeacutevaluation taux drsquoabsenteacuteisme pour raisons de santeacute taux de rotation des agents taux de visite sur demande du meacutedecin de preacutevention et taux drsquoactes de violence physique envers le personnel

SERVICES DE SANTEacute AU TRAVAIL

SURVEILLANCE MEacuteDICALEl Avis relatif agrave lextension dun accord national inter-professionnel relatif agrave la santeacute au travail des VRP et agrave son suivi par les services de santeacute au travailMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 20 mars 2014 - p 5589Lrsquoarticle L 4625-2 du Code du travail fournit la possibi-liteacute de preacutevoir par accord collectif de branche eacutetendu des deacuterogations aux regravegles relatives agrave lorganisation et

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JURIDIQUE

Textes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

au choix du service de santeacute au travail ainsi quaux modaliteacutes de surveillance de leacutetat de santeacute des tra-vailleurs degraves lors que ces deacuterogations nont pas pour effet de modifier la peacuteriodiciteacute des examens meacutedicaux deacutefinie par le mecircme Code Ces deacuterogations peuvent concerner notamment les voyageurs repreacutesentants et placiers (VRP) Cet avis signale que le ministegravere chargeacute du Travail envi-sage de prendre un arrecircteacute tendant agrave rendre obligatoires pour tous les employeurs et tous les salarieacutes entrant dans son champ drsquoapplication les dispositions de lrsquoac-cord national interprofessionnel du 10 deacutecembre 2013 relatif agrave la santeacute au travail des VRP et agrave son suivi par les services de santeacute au travail pris dans ce cadre Lrsquoaccord a pour objet sur le plan national drsquoorganiser le suivi de santeacute professionnel et individuel des VRP et drsquooptimiser les actions pluridisciplinaires de reacuteduction des risques meneacutees par les services de santeacute au travail assurant localement le suivi de ces populationsIl preacutevoit notamment la possibiliteacute pour les entreprises employant des VRP drsquoadheacuterer agrave un service de santeacute au travail interentreprises qui aurait compeacutetence sur lrsquoensemble du territoire Ce service de santeacute au travail reacutefeacuterent devra assurer lrsquoorganisation du suivi meacutedical des VRP Il pourra eacutetablir des fiches drsquoemploi sur la base des informations recueillies dans le cadre de leur suivi en santeacute travail (fiches drsquoaptitude types de suivis indi-viduels) deacutecrivant les risques speacutecifiques et deacutefinissant les mesures de preacutevention adapteacutees agrave ces risques

l Deacutecret ndeg 2014-423 du 24 avril 2014 relatif agrave lappli-cation des dispositions relatives agrave la santeacute au travail aux travailleurs eacuteloigneacutesMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 26 avril 2014 ndash pp 7301-7302Depuis la reacuteforme de la meacutedecine du travail engageacutee en 2011 lrsquoarticle L 4625-1 du Code du travail preacutevoit notamment qursquoun deacutecret deacutetermine les modaliteacutes de surveillance de leacutetat de santeacute des travailleurs eacuteloigneacutes exeacutecutant habituellement leur contrat de travail dans un deacutepartement diffeacuterent de celui ougrave se trouve leacuteta-blissement qui les emploieLe deacutecret ndeg 2014-423 du 24 avril 2014 vient donc adapter les dispositions de droit commun relatives agrave la surveil-

lance meacutedicale des salarieacutes aux particulariteacutes de ces tra-vailleurs eacuteloigneacutes qursquoils soient itineacuterants ou nonLrsquoemployeur peut bien entendu remplir ses obligations en faisant appel agrave un seul service de santeacute au travail (SST) en organisant le deacuteplacement des travailleurs eacuteloigneacutes ou du meacutedecin du travail que ce soit pour la reacutealisation de la surveillance meacutedicale individuelle ou de lrsquoaction sur le milieu de travail Toutefois cette solu-tion ne permettant pas toujours la reacutealisation de ces obligations lrsquoemployeur a la possibiliteacute de faire appel en plus de son adheacutesion agrave un SST principal agrave un ou plusieurs SST interentreprises de proximiteacute situeacutes dans le deacutepartement ougrave travaillent ses travailleurs eacuteloigneacutes Une section de la partie reacuteglementaire du Code du travail est doreacutenavant consacreacutee aux travailleurs eacuteloi-gneacutes (articles D 4625-23 agrave D 4625-34)Les hypothegraveses dans lesquelles lrsquoemployeur peut adheacute-rer agrave un SST de proximiteacute sont l les travailleurs eacuteloigneacutes sont affecteacutes durablement en dehors de lrsquoeacutetablissement qui les emploie l les travailleurs eacuteloigneacutes ne se rendent pas habituelle-ment au sein de lrsquoeacutetablissement qui les emploie Les informations devant circuler la reacutepartition des compeacutetences entre les SST ou en cas de contestation des avis rendus par le meacutedecin du SST de proximiteacute sont preacuteciseacutees par ces nouvelles dispositionsLe comiteacute drsquoentreprise doit ecirctre informeacute et consulteacute sur le recours au SST de proximiteacuteLors de lrsquoadheacutesion agrave celui-ci lrsquoemployeur communique au SST de proximiteacute diverses informations l liste des travailleurs concerneacutes dont ceux relevant drsquoune surveillance meacutedicale renforceacutee (SMR)l adresse du ou des sites agrave suivrel fiche drsquoentreprisel coordonneacutees du SST principal et des meacutedecins du tra-vail compeacutetentsLe SST principal doit lui aussi recevoir certaines infor-mations dans le mois suivant lrsquoadheacutesion au SST de proximiteacute l coordonneacutees du SST de proximiteacutel nom et coordonneacutees des meacutedecins du travail com-peacutetentsl liste des travailleurs concerneacutes dont ceux qui re-legravevent drsquoune SMR

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 149

Si lrsquoemployeur adhegravere agrave diffeacuterents SST de proximiteacute ceux-ci ne sont pas compeacutetents sur le mecircme secteur geacuteographiqueLe meacutedecin du travail du SST principal et celui du SST de proximiteacute eacutechangent les renseignements neacutecessaires pour accomplir leurs missions Les informations ainsi communiqueacutees par les meacutedecins des SST de proximiteacute seront prises en compte par le meacutedecin du travail du SST principal lorsqursquoil reacutedigera le rapport annuel propre agrave lrsquoentreprise De mecircme la fiche drsquoentreprise sera com-pleacuteteacutee le cas eacutecheacuteant par les informations communi-queacutees par le meacutedecin du travail qui anime et coordonne lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire de chaque SST de proximiteacuteSrsquoagissant du suivi individuel de lrsquoeacutetat de santeacute des tra-vailleurs eacuteloigneacutes il appartient au meacutedecin du travail du SST de proximiteacute de compleacuteter et conserver le dos-sier meacutedicalEnfin les regravegles de contestation des avis meacutedicaux ren-dus par les meacutedecins des SST de proximiteacute sont preacuteci-seacutees Le recours est agrave adresser agrave lrsquoinspecteur du travail dont deacutepend lrsquoeacutetablissement qui emploie le salarieacute Lrsquoinspecteur prend sa deacutecision apregraves avis du meacutedecin inspecteur du travail dans le champ de compeacutetence geacuteographique duquel se situe le SST de proximiteacute

RISQUES CHIMIQUES

PHYTOSANITAIRESl Loi ndeg 2014-110 du 6 feacutevrier 2014 visant agrave mieux enca-drer lutilisation des produits phytosanitaires sur le ter-ritoire nationalParlement Journal officiel du 8 feacutevrier 2014 - p 2313Cette loi vise agrave encadrer lrsquoutilisation des produits phyto-sanitaires Elle modifie lrsquoarticle L 235-7 du Code rural qui preacutevoit deacutesormais lrsquointerdiction du recours aux produits phyto-pharmaceutiques par les collectiviteacutes publiques pour lrsquoentretien des espaces verts forecircts ou promenades acces-sibles ou ouverts au public et relevant de leur domaine public ou priveacute (prise drsquoeffet au 1er janvier 2020) La vente lutilisation et la deacutetention des produits phyto-pharmaceutiques pour un usage non professionnel est en outre interdite agrave compter du 1er janvier 2022

TOXICOVIGILANCEl Deacutecret ndeg 2014-128 du 14 feacutevrier 2014 relatif agrave la toxi-covigilanceMinistegravere chargeacute de la Santeacute Journal officiel du 16 feacutevrier 2014ndash pp 2716-2721Les articles L 1341-1 et L 1341-2 du Code de la santeacute pu-blique preacutevoient l la communication sur demande aux organismes chargeacutes de la toxicovigilance et agrave lorganisme mentionneacute agrave larticle L 4411-4 du Code du travail des informations neacutecessaires agrave la prescription de mesures preacuteventives et curatives en particulier en cas durgence sanitaire par les fabricants importateurs ou utilisateurs en aval de toute substance ou tout meacutelange l la deacuteclaration par les industriels et les professionnels de santeacute aux organismes chargeacutes de la toxicovigilance des cas dintoxication humaine induits par cette substance ou ce meacutelange dont ils ont connaissance et la conserva-tion des informations y affeacuterentes Dans ce contexte ce deacutecret deacutetermine les informations sur les substances ou meacutelanges qui doivent ecirctre deacutecla-reacutees par les fabricants importateurs ou utilisateurs en aval ainsi que les modaliteacutes de cette deacuteclaration Il preacutecise eacutegalement les modaliteacutes de deacuteclaration des cas dintoxication par les professionnels de santeacute et par les responsables de la mise sur le marcheacute de substances ou meacutelanges Il organise en outre le systegraveme de toxicovigilance en preacutecisant les missions deacutevolues agrave lInstitut de veille sanitaire et aux autres organismes ou eacutetablissements concerneacutes et intervenant dans ce systegraveme Enfin il preacutevoit les conditions de deacuteclaration agrave un orga-nisme unique des meacutelanges dangereux en application de lrsquoarticle L 1342-1 du Code de la santeacute publique

VALEURS LIMITESl Deacutecision de la Commission du 3 mars 2014 instituant un comiteacute scientifique en matiegravere de limites drsquoexposi-tion professionnelle agrave des agents chimiques et abro-geant la deacutecision 95320CECommission europeacuteenne Journal officiel de lrsquoUnion eu-ropeacuteenne ndeg L 62 du 4 mars 2014 - pp 18-22Ce texte abroge la deacutecision 95320CE et deacutefinit les nou-velles regravegles de mise en place et de fonctionnement du

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JURIDIQUE

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Textes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

comiteacute scientifique en matiegravere drsquoexposition profession-nelle agrave des agents chimiques qui a pour objet notam-ment de fournir agrave la Commission agrave la demande de celle-ci des recommandations et avis sur toute question ayant trait agrave lrsquoeacutevaluation des effets toxicologiques de substances chimiques sur la santeacute des travailleurs Il re-commande en particulier sur la base de donneacutees scienti-fiques des limites drsquoexposition professionnelle telles que deacutefinies dans les directives 9824CE et 200437CE qui comprennent notamment la moyenne pondeacutereacutee dans le temps sur huit heures (MPT) la limite drsquoexposition agrave court terme (LECT) la valeur limite biologiquevaleur de reacutefeacuterence biologique (VLBVRB)

RISQUES BIOLOGIQUES

VACCINATIONl Instruction ndeg DGSRI1RI2201421 du 21 janvier 2014 relative aux modaliteacutes drsquoapplication de lrsquoarrecircteacute du 2 aoucirct 2013 fixant les conditions drsquoimmunisation des personnes mentionneacutees agrave lrsquoarticle L3111-4 du Code de la santeacute publiqueMinistegravere chargeacute de la Santeacute (httpcirculaireslegi-francegouvfr 9 p)Cette instruction a eacuteteacute publieacutee inteacutegralement dans le ndeg 137 de la revue sous la reacutefeacuterence TO 17

RECOMMANDATIONSAUX AUTEURS

Ces recommandations aux auteurs srsquoinspirent des exigences uniformes eacutediteacutees par le groupe de Vancouver Ce groupe de reacutedacteurs de revues biomeacutedicales reacuteuni en 1978 afin drsquoeacutetablir des lignes directrices sur le format des manuscrits est devenu depuis le Comiteacute international des reacutedacteurs de revues meacutedicales (CIRRM) et a produit une cinquiegraveme eacutedition des exigences uniformes Le style Vancouver de ces exigences est inspireacute en grande partie drsquoune norme ANSI (American National Standards Institute) que la NLM (National Library of Medicine) a adopteacutee pour ses bases de donneacutees (ex Medline)Les eacutenonceacutes ont eacuteteacute publieacutes dans le numeacutero du 15 feacutevrier 1997 du JAMC Journal de lrsquoAssociation Meacutedicale CanadienneLes directives aux auteurs sont eacutegalement disponibles en franccedilais sur le site Internet de la CMA Canadian Medical Association agrave ladresse suivante wwwcmaca

LA REVUE La revue Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail a pour objet drsquoapporter aux eacutequipes des services de santeacute au travail des informations meacutedi-cales techniques et juridiques utiles agrave lrsquoaccomplissement de leurs missions Cette revue peacuteriodique trimestrielle est publieacutee par lrsquoINRS Institut national de recherche et de seacutecuriteacute La reacutedaction se reacuteserve le droit de soumettre lrsquoarticle au comiteacute de reacutedaction de la revue ou agrave un expert de son choix pour avis avant acceptation

LE TEXTE Le texte reacutedigeacute en franccedilais est adresseacute agrave la reacutedaction sous la forme drsquoun fichier Word envoyeacute par mail (ou fourni sur une cleacute USB) Les regravegles eacuteleacutementaires de frappe dactylographique sont respec-teacutees le formatage est le plus simple possible sur une colonne sans tabulation ni saut de pages La frappe ne se fait jamais en tout majuscules Titre intertitre ou noms drsquoauteurs sont saisis en minuscules La bibliographie est placeacutee en fin de texte par ordre alphabeacutetique de preacutefeacuterence suivie des tableaux et illustrations et enfin des annexes Tout sigle ou abreacuteviation est deacuteveloppeacute lors de sa premiegravere appa-rition dans le texte Les sous-titres de mecircme niveau sont signaleacutes de faccedilon identique tout au long du texte Un reacutesumeacute en franccedilais (maximum 10 lignes) accompagne lrsquoarticle ainsi que des points agrave retenir il srsquoagit en quelques phrases bregraveves de pointer les eacuteleacutements essentiels que le ou les auteurs souhaitent que lrsquoon retienne de leur article La liste des auteurs (noms initiales des preacutenoms) est suivie des reacutefeacuterences du service et de lrsquoorganisme ainsi que la ville ougrave ils exercent leur fonction Des remerciements aux diffeacuterents contributeurs autres que les auteurs peuvent ecirctre ajouteacutes

LES ILLUSTRATIONS ET LES TABLEAUX Les figures photos scheacutemas ou graphiqueshellip sont numeacuteroteacutes et appeleacutees dans le texteTous les eacuteleacutements visuels sont clairement identifieacutes et leacutegendeacutes Les photographies sont fournies sous format numeacuterique (PDF EPS TIFF OU JPGhellip) compresseacutes (zippeacutes) et envoyeacutes par mail Leur reacuteso-lution est obligatoirement de qualiteacute haute deacutefinition (300 dpi)

LES REacuteFEacuteRENCES BIBLIOGRAPHIQUESLes reacutefeacuterences bibliographiques sont destineacutees - agrave conforter la creacutedibiliteacute scientifique du texte- agrave permettre au lecteur de retrouver facilement le document citeacuteLa bibliographie placeacutee en fin drsquoarticle de preacutefeacuterence par ordre alphabeacutetique est toujours saisie en minusculesDans le texte les eacuteleacutements bibliographiques sont indiqueacutes entre crochets (auteurs anneacutee de publication et lettre alphabeacutetique lorsque plusieurs articles du ou des mecircmes auteurs ont eacuteteacute publieacutes la mecircme anneacutee) Si la bibliographie est numeacuteroteacutee elle suit lrsquoordre drsquoapparition des reacutefeacuterences dans le texteLorsqursquoil y a plus de quatre auteurs ajouter la mention laquo et al raquoLes titres des revues sont abreacutegeacutes selon la liste de lrsquoIndex Medicus wwwnlmnihgov

Forme geacuteneacuterale pour un article Nom(s) preacutenom(s) (initiales) ndash Titre de lrsquoarticle Titre de la revue abreacutegeacute anneacutee volume (numeacutero suppleacutement ou partie) premiegravere - derniegravere pages de lrsquoarticle Si donneacutees disponiblesPour les auteurs anonymes la reacutefeacuterence bibliographique commence par le titre de lrsquoarticle ou de lrsquoouvragePour un article ou un ouvrage non encore publieacute mais deacutejagrave accepteacute par lrsquoeacutediteur joindre la mention laquo agrave paraicirctre raquoSi volume avec suppleacutement 59 suppl 3 - Si numeacutero avec suppleacutement 59 (5 suppl 3) - Si volume et partie 59 (Pt 4)Exemple article de revue Souques M Magne I Lambrozo J - Implantable cardioverter defibrillator and 50-Hz electric and magnetic fields exposure in the workplace Int Arch Occup Environ Health 2011 84 (1) 1-6

Forme geacuteneacuterale pour un ouvrage Nom(s) preacutenom(s) (initiales) ndash Titre de lrsquoouvrage Numeacutero drsquoeacutedition Collection Ville drsquoeacutedition eacutediteur anneacutee nombre total de pages Si donneacutees disponiblesExemple ouvrage Gresy JE Perez Nuckel R Emont P - Geacuterer les risques psychosociaux Performance et bien-ecirctre au travail Entreprise Issy-les-Moulineaux ESF Editeur 2012 223 pExemple chapitre dans un ouvrage Coqueluche In Launay O Piroth L Yazdanpanah Y (Eds) - E Pilly 2012 Maladies infectieuses et tropicales ECN Pilly 2012 Maladies infectieuses et tropicales 23e eacutedition Paris Vivactis Plus 2011 288-90 607 p On entend ici par laquo Ed(s) raquo le ou les auteurs principaux drsquoun ouvrage qui coordonnent les contributions drsquoun en-semble drsquoauteurs agrave ne pas confondre avec la maison drsquoeacuteditionExemple extrait de congregraves Bayeux-Dunglas MC Abiteboul D Le Bacirccle C - Guide EFICATT exposition fortuite agrave un agent infectieux et conduite agrave tenir en milieu de travail Extrait de 31e Congregraves national de meacutedecine et santeacute au travail Toulouse 1-4 juin 2010 Arch Mal Prof Environ 2010 71 (3) 508-09Exemple thegravese Derock C ndash Eacutetude sur la capillaroscopie multiparameacutetrique sous ungueacuteale des expositions chro-niques professionnelles en radiologie interventionnelle Thegravese pour le doctorat en meacutedecine Bobigny Universiteacute Paris 13 Faculteacute de meacutedecine de Bobigny laquo Leacuteonard de Vinci raquo 177 p

Forme geacuteneacuterale pour un document eacutelectronique Auteur - Titre du document Organisme eacutemetteur date du document (adresse Internet)Exemple Meacutenard C Demortiegravere G Durand E Verger P (Eds) et al - Meacutedecins du travail meacutedecins geacuteneacuteralistes regards croiseacutes INPES 2011 (wwwinpessantefrCFESBasescataloguepdf1384pdf)

Forme geacuteneacuterale pour une base de donneacuteesNom de la base de donneacutees Organisme eacutemetteur anneacutee de mise agrave jour de la base (adresse Internet)Exemple BIOTOX Guide biotoxicologique pour les meacutedecins du travail Inventaire des dosages biologiques dis-ponibles pour la surveillance des sujets exposeacutes agrave des produits chimiques INRS 2012 (wwwinrsfrbiotox)

Forme geacuteneacuterale pour un CD-Rom ou un DVDAuteurs Nom(s) preacutenom(s) (initiales) ndash Titre du CD-Rom Numeacutero drsquoeacutedition Collection Ville drsquoeacutedition eacutediteur anneacutee 1 CD-ROMSi donneacutees disponiblesExemple TLVs and BEIs with 7th edition documentation CD-ROM 2011 Cincinnati ACGIH 2011 1 CD-Rom

La remise drsquoun texte pour publication dans Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail emporte cession du droit de reproduction de repreacutesentation de modification et drsquoadaptation

Page 3: 138 Avril/ Mai

2

sommaire

REacuteF PAGE

ACTUALITEacuteS CONNAISSANCESET REacuteFEacuteRENCES

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

TC 147 P 23

TF 218 P 47

TF 219 P 69

TD 208 P 78

TD 209 P 83

TD 210 P 93

TP 19 P 103

GRAND ANGLEExposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

VU DU TERRAINVeille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

SUIVI POUR VOUSPratiques professionnelles en santeacute au travail 27e congregraves de la Socieacuteteacute dhygiegravene et de meacutedecine du travail dans les armeacutees et industries darmement (SHMTAIA)

Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail 15e colloque de lAssociation pour le deacuteveloppement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) Co-intervenir en santeacute au travail Pourquoi Comment Journeacutee nationale 2013 de lrsquoAFISST Association franccedilaise des IPRP de services interentreprises de santeacute au travail

MISE AU POINTEfficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes deacutevaluation disponibles personnelle et in situ et leur preacutecision

AC 66 P 5

AC 67 P 10

AC 68 P 14

AC 69 P 16

P 18

P 21

REacuteF PAGE

INFOS Agrave RETENIRBase de donneacutees EFICATT de lINRS bilan de lrsquoenquecircte de lectorat 2013

DEMETER documents pour leacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduction

Organismes geacuteneacutetiquement modifieacutes dispositions lieacutees agrave leur utilisation confineacutee

Risques chimiques SEIRICH un outil informatique daide agrave leacutevaluation en preacuteparation

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRSBrochures et multimeacutedias

PARTICIPEZ Agrave LA RECHERCHEEacutevaluer la fatigue auditive au terme drsquoune journeacutee de travail le proceacutedeacute EchoScan Audio

sommaire

REacuteF PAGE PAGE

3

Agrave VOTRESERVICE

OUTILSREPEgraveRES

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AGENDA Aoucirct agrave octobre 2014

FORMATIONSEnseignement post-universitaire

Agrave LIRE Agrave VOIRSeacutelection douvrages

JURIDIQUETextes officiels relatifs agrave la santeacute et la seacutecuriteacute au travail parus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

Recommandations aux auteurs

P 135

P 138

P 139

P 145

P 151

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLEAsthme professionnel aux sulfites

RISQUES PSYCHOSOCIAUXCopenhagen Burnout Inventory (CBI) (Inventaire de burnout de Copenhague)

VOS QUESTIONSNOS REacutePONSESTravail en peacuteriode de forte chaleur quelles sont les principales actions de preacutevention des risques lieacutes aux fortes chaleurs estivales

Maladie charbonneuse et chantier de terrassement quelles mesures de preacutevention mettre en place pour preacutevenir une contamination eacuteventuelle par Bacillus anthracis

Travailleurs en espaces confineacutes Un avis drsquoaptitude speacutecifique est-il neacutecessaire Une attestation de suivi infirmier peut-elle suffire

TR 56 P 109

FRPS 38 P 123

QR 88 P 127

QR 89 P 129

QR 90 P 131

1ACTUALITEacuteS

INFOS Agrave RETENIR

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRS

PARTICIPEZ Agrave LA RECHERCHE

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

P 5

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1 INFOS Agrave RETENIR

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AUTEUR MC Bayeux-Dunglas deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

Base de donneacutees EFICATT de lINRSBilan de lenquecircte de lectorat 2013

AC 66

LrsquoINRS a creacuteeacute un laquo Guide de conduites agrave tenir apregraves exposition fortuite agrave des agents infectieux en milieu de travail raquo appeleacute EFICATT consultable uni-quement sur Internet agrave lrsquoadresse suivante wwwinrsfreficatt Une premiegravere version du guide a eacuteteacute mise en ligne en 2006 sur le site de lrsquoINRS Elle a eacuteteacute reacutegu-liegraverement compleacuteteacutee et mise agrave jour Conccedilue initiale-ment pour les meacutedecins du travail mais utiliseacutee plus largement par drsquoautres publics la base de donneacutees EFICATT propose les eacuteleacutements utiles pour deacutefinir la conduite agrave tenir apregraves eacutevaluation de lrsquoexposition agrave un risque infectieux Agrave ce jour plus de trente fiches sont accessibles par le nom de lrsquoagent biologique ou le nom de la maladie agrave partir du site de lrsquoINRS

ObjectifsAfin de poursuivre le travail sur EFICATT et de reacutefleacute-chir aux pistes drsquoameacutelioration de lrsquooutil lrsquoINRS a souhaiteacute reacutealiser en 2013 une enquecircte de lectorat en ligne avec plusieurs objectifs l Preacuteciser la typologie du lectorat et les modes de consultation de la base de donneacutees profil des utilisa-teurs freacutequence drsquoutilisation chemin drsquoaccegraveshellipl Analyser les laquo retours raquo des utilisateurs

l Sur le fond rechercher leur avis sur la perti-nence des informations trouveacutees dans les fiches sur la faciliteacute drsquoaccegraves agrave la conduite agrave tenir et de sa mise en application sur leurs attentes en terme drsquoinformations pratiques sur certains agents bio-logiques ou maladies infectieuses sur leurs be-soins de nouvelles rubriques etou de nouvelles fiches l Sur la forme eacutevaluer leur satisfaction sur la forme actuelle des fiches explorer les modifica-tions agrave apporter (volume plan fiche plus com-plegravete fiche-reacutesumeacutehellip)

MeacutethodePremiegravere eacutetape La consultation en ligne srsquoest deacute-rouleacutee entre le 1er mars et le 30 novembre 2013 avec une invitation agrave participer agrave lrsquoenquecircte situeacutee sur la page drsquoaccueil du guide EFICATT du site INRS ainsi que sur chaque ficheSeconde eacutetape Suite agrave la reacuteponse au question-naire en ligne certaines personnes classeacutees selon leur profil ont eacuteteacute recontacteacutees par teacuteleacutephone entre le 30 septembre et le 18 octobre 2013 permettant une approche plus qualitative

ReacutesultatsTrois cent neuf personnes ont reacuteponduSoixante et onze personnes (soit 23 des reacutepondants) ont laisseacute leurs coordonneacutees Quinze entretiens semi-directifs ont ensuite eacuteteacute reacutealiseacutes permettant drsquoaffiner le ressenti et les attentes des professionnels les plus repreacutesenteacutes dans lrsquoenquecircte dans ce cadre 5 meacutede-cins du travail 5 infirmier(e)s du travail et 5 autres professionnels ont eacuteteacute intervieweacutes

6

INFOS Agrave RETENIR

Ndeg 137 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash MARS 2014

Les reacutesultats preacutesenteacutes ici sont une synthegravese des deux eacutetapes de lrsquoenquecircte (quantitative et qualitative)Quarante-cinq pour cent des reacutepondants sont des meacutedecins (meacutedecins du travail meacutedecins geacuteneacutera-listes infectiologueshellip) 33 des reacutepondants sont meacute-decins du travail 21 sont des infirmier(e)s en santeacute au travail (figure 1)Parmi les professionnels qui ont reacutepondu 58 ont une ancienneteacute dans la profession de 10 ans et plus et 56 ont entre 40 et 59 ansLa grande majoriteacute (87 ) travaille en FrancePregraves des deux tiers des reacutepondants (64 ) utilisaient pour la premiegravere fois les fiches EFICATT lorsquils ont reacutepondu au questionnaire en ligne et seulement 36 les avaient deacutejagrave utiliseacutees par le passeacute On note cepen-dant que les meacutedecins du travail ont davantage lha-bitude de consulter les fiches EFICATT que les autres populations puisque 7 sur 10 (70 ) les avaient deacutejagrave utiliseacutees De mecircme parmi les reacutepondants avec 10 ans ou plus dancienneteacute dans leur profession pregraves dun sur deux (45 ) les avait deacutejagrave utiliseacutees par le passeacute (vs 26 aupregraves de ceux ayant moins de 10 ans dancien-neteacute)

Les trois principales sources pour deacutecouvrir les fiches EFICATT sont l les moteurs de recherche (35 ) l le site INRS (29 ) l des confregraveres collegravegues (24 )

Aupregraves des reacutepondants ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches EFICATT par le passeacute laccegraves se fait pour 51 en se connectant sur le site INRS pour 30 via ladresse EFICATT enregistreacutee dans leurs favoris et 25 en pas-sant par un moteur de rechercheParmi les reacutepondants qui ont deacutejagrave utiliseacute les fiches EFICATT par le passeacute (n=106) 75 les consultent plu-sieurs fois par an (figure 2)

Pour la grande majoriteacute (71 ) la consultation des fiches EFICATT se fait agrave titre professionnel (jusquagrave 95 aupregraves des meacutedecins du travail)Que ce soit agrave titre professionnel ou personnel les fiches EFICATT sont avant tout consulteacutees (figure 3) l face agrave une exposition agrave un agent infectieux (43 et jusquagrave 53 pour les meacutedecins du travail) l pour la connaissance geacuteneacuterale (35 et jusquagrave 61 pour les infirmier(e)s)

Deux rubriques sur les fiches se deacutetachent en termes de pertinence (figure 4 p 8) l Que faire en cas dexposition (78 et jusquagrave 84 aupregraves des reacutepondants ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches par le passeacute)l Geacuteneacuteraliteacutes sur agent pathogegravene et pathologie (74 )

Ces deux rubriques sont en phase avec les deux pre-miers motifs de consultation des fiches EFICATT

Figure 1 Profil des reacutepondants par profession (n = 309)

Meacutedecins 45

Autres autres professionnels hors santeacute documentalistes eacutetudiantshellip

7MARS 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 137

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La satisfaction globale agrave leacutegard des fiches EFICATT est eacuteleveacutee (figure 5 p 8) Pour 96 des reacutepondants les fiches reacutepondent glo-balement agrave leurs besoins et pour pregraves dun sur deux (47 ) elles reacutepondent tout agrave fait agrave leurs besoins Tous sont satisfaits aussi bien de la forme que du fond avec des scores de satisfaction eacutegaux ou supeacuterieurs agrave 96 sur lensemble des critegraveres eacutevalueacutes et des scores laquo oui tregraves satisfait raquo eacutegaux ou supeacuterieurs agrave 51 (jusquagrave 64 pour le critegravere Faciliteacute de compreacutehension et 63 pour le critegravere Qualiteacute des informations) (tableau p 9)Les fiches sont jugeacutees complegravetes par plus de 8 reacutepon-dants sur 10 (82 ) Lors des entretiens qualitatifs les intervieweacutes ont appreacutecieacute la simpliciteacute des fiches qursquoils trouvent syntheacutetiques mais complegravetes preacutecises et bien documenteacutees Drsquoapregraves eux les informations sont fiables permettant drsquoecirctre agrave jour rapidement face agrave une urgence Les meacutedecins du travail impriment davantage les fiches consulteacutees que les autres Mecircme constat pour les reacutepondants avec 10 ans ou plus dancienneteacute dans leur profession (41 ) et pour ceux ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches par le passeacute (60 )

Figure 2 Freacutequence de consultation parmi les reacutepondants ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches (n = 106)

Figure 3 Principales circonstances ayant motiveacute la consultation des fiches (n = 291 une seule reacuteponse possible)

Deacutejagrave utiliseacute EFICATT par le

passeacute 54 Infirmier(e)s 61

Meacutedecins 46 (dont meacutedecins du travail 53 )

[n=25]- dans le cadre de lenquecircte EFICATT - pour preacuteparer un exposeacuteune forma-tionune preacutesentation aux salarieacutesun cours - pour un examenses eacutetudes (eacutetudiant) - pour une mise agrave jour de protocole de CAT face agrave une exposition au sang au sein dEHPAD - pour une indication de vaccination - pour reacutealiser des flyers agrave destination des salarieacutes - par curiositeacute - pour tester la base EFICATT - pour preacuteparer des fiches sur un agent pathogegravene et les analyses de laboratoire de premiegravere ligne

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 20148

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Infirmier(e)s 100

Total OUI 96

Total NON 4

Figure 5 Reacuteponses aux besoins globalement (n = 294 une seule reacuteponse possible)

13

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

100

Figure 4 Pertinence des rubriques pour reacutepondre agrave la demande (n = 284 plusieurs reacuteponses possibles)

Deacutejagrave utiliseacute EFICATT par le passeacute 84

Moins de 10 ans dancienneteacute

profession 80

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 9

Pistes drsquoameacuteliorationSur le fond les lecteurs ont souligneacute lrsquointeacuterecirct qursquoil pourrait y avoir agrave inteacutegrer la preacutevention primaire (moyens de preacutevention notamment modaliteacutes drsquoiso-lementhellip) agrave chacune des fiches traiteacutees Ils souhaite-raient par ailleurs des actualisations encore plus reacute-guliegraveres notamment concernant la reacuteglementation voire la possibiliteacute de signaler une actualisation reacute-glementaire ou autre Des propositions concernant la creacuteation de nouvelles fiches ont eacuteteacute suggeacutereacutees telles que les bacteacuteries multi-reacutesistantes Certains surtout des infirmiegraver(e)s aimeraient voir apparaicirctre un cha-pitre relatif au diagnostic diffeacuterentiel Drsquoautres ont suggeacutereacute de creacuteer des fiches qui aborderaient des si-tuations professionnelles agrave risque drsquoexposition plutocirct que de traiter des expositions par agent biologique par exemple morsure de tique accident exposant au sanghellipSi la grande majoriteacute est satisfaite de la forme cer-taines remarques ont eacuteteacute faites lors des entretiens Les fiches sont consultables agrave lrsquoeacutecran mais pas adap-teacutees pour ecirctre diffuseacutees telles quelles Certains pleacutebis-citent une version imprimable afin de faciliter leur diffusion aupregraves des collegravegues voire pour les salarieacutes En effet lrsquoimpression reste difficile avec souvent des anomalies telles que des chevauchements de textehellipCertains regrettent le manque de couleurs drsquoillustra-tions drsquoencadreacutes et de tableaux qui permettraient de circuler plus rapidement dans la fiche et drsquoaller aux points essentiels Certains aimeraient avoir la possi-biliteacute drsquoavoir accegraves plus facilement aux documents ayant permis drsquoeacutetablir la fiche pour aller plus loin drsquoautres reacuteclament des fiches avec plusieurs niveaux de lecture des fiches plus syntheacutetiques pour infor-mer les salarieacutes etou les employeurs ou agrave lrsquoinverse des fiches plus deacutetailleacutees permettant drsquoaller plus loin si neacutecessaire

Enfin il paraicirct particuliegraverement important drsquoameacutelio-rer lrsquoaccegraves au guide EFICATT en particulier drsquoavoir une meilleure visibiliteacute sur le site de lrsquoINRS pour cela il est deacutejagrave preacutevu un meilleur reacutefeacuterencement des fiches sur le site notamment agrave partir de la page drsquoaccueil et par les moteurs de recherche Et enfin il semble essen-tiel de mieux communiquer sur lrsquoexistence du guide EFICATT puisque pregraves de deux tiers des reacutepondants (64 ) utilisaient pour la premiegravere fois les fiches EFICATT lorsquils ont reacutepondu au questionnaire en ligne

ConclusionEn conclusion 309 personnes ont reacutepondu agrave lrsquoenquecircte de lectorat en ligne concernant EFICATT Lrsquoanalyse des reacutesultats montre que les fiches sont en bonne adeacutequa-tion avec les attentes des lecteurs Il apparaicirct que ce guide nrsquoest pas assez connu aussi bien en milieu pro-fessionnel que par les meacutedecins en geacuteneacuteral Il convient donc de faire mieux connaicirctre ces fiches Par ailleurs une preacutesentation plus attractive ainsi qursquoune version imprimable est souhaiteacutee Quant au fond lrsquoajout de mesures de preacutevention primaire agrave la conduite agrave tenir pratique pourrait ecirctre pertinent

RemerciementsLrsquoauteur remercie Fatma Sinha-Dellagi et Luc Ronco du deacutepartement Informatique et systegraveme drsquoinformation Marion Kerblat et Fahima Lekhchine du deacutepartement Produits drsquoinformation et Annie Bijaoui du deacuteparte-ment Eacutetudes et assistance meacutedicales de lrsquoINRS ainsi que Steacutephanie Lafitte et Philippe Cristau de la socieacutete EPSY pour leurs contributions

Concernant la forme des fiches EFICATT ecirctes-vous satisfait dehellip Oui tregraves satisfait Oui plutocirct satisfait Total

Lorganisation geacuteneacuterale (plan) [n=289]

La quantiteacute dinformations [n=292]

La faciliteacute de navigation [n=285]

51

52

55

46

45

42

97

97

97

Concernant le contenu des fiches EFICATT ecirctes-vous satisfait dehellip Oui tregraves satisfait Oui plutocirct satisfait Total

La faciliteacute de compreacutehension [n=288]

La qualiteacute des informations [n=286]

La pertinence des informations [n=287]

Leur caractegravere pratique [n=283]

64

63

59

58

34

35

38

38

98

98

97

96

Tableau Satisfaction sur la forme et sur le fond

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201410

INFOS Agrave RETENIR AC 67

Les meacutedecins du travail sont freacutequemment solliciteacutes par les employeurs les salarieacutes ou les gyneacute-cologues sur les risques des substances chimiques vis-agrave-vis de la reproduction notamment en cas de gros-sesse Dans ce dernier cas la reacuteponse est urgente Or les donneacutees sur les risques toxicologiques des produits sont souvent partielles disseacutemineacutees difficiles agrave interpreacuteter Afin drsquoaider le meacutedecin dans cette recherche drsquoinfor-mation lrsquoINRS a creacuteeacute en 2006 les fiches DEMETER (Documents pour lrsquoeacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduction) Agrave ce jour plus de 150 fiches ont eacuteteacute publieacutees et sont disponibles agrave cette adresse wwwinrsfrdemeter Celles-ci consti-tuent une synthegravese des informations disponibles relatives aux dangers pour la reproduction lieacutes agrave une substance Elles sont eacutetablies agrave partir des donneacutees publieacutees dans des ouvrages scientifiques des peacuterio-

diques ou des bases de donneacutees speacutecialiseacutees et desti-neacutees agrave un public meacutedical La recherche peut se faire soit par le nom de la subs-tance soit par le numeacutero CAS

ReacutedactionCes fiches sont reacutedigeacutees par une eacutequipe de toxicologues et valideacutees par un groupe drsquoexperts constitueacute de Robert Garnier (Centre antipoison hocircpital Fernand Widal Paris) Michegravele Bisson (Institut national de lrsquoenvironne-ment industriel et des risques - INERIS) Claire Beausoleil (Agence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimenta-tion de lrsquoenvironnement et du travail - ANSES) Bernard Fontaine (Pocircle santeacute travail Lille) Eacutelisabeth Eleacutefant (Centre de renseignement sur les agents teacuteratogegravenes - CRAT) Jeanne Stadler (consultante en toxicologie) Michel Falcy (INRS)

AUTEURS D Lafon D Oberson P Gripon A Bijaoui C Jacquin-Brisbart Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS Toxibio consultant Consultant

DEMETERDocuments pour lrsquoeacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduction

wwwinrsfrdemeter

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 11

PreacutesentationCes fiches sont reacutedigeacutees en 3 grandes parties l une synthegravese des donneacutees par peacuteriodes drsquoexposition l un chapitre sur les dangers pour la reproduction l une conduite agrave tenir pour le meacutedecin du travail

Synthegravese des donneacutees par peacuteriodes drsquoexpositionCette synthegravese sous forme drsquoun tableau reprend de maniegravere tregraves reacutesumeacutee les donneacutees humaines et ani-males deacutecrites dans les pages suivantes en les orga-nisant selon la peacuteriode drsquoexposition avant la gros-sesse (fertiliteacute homme ou femme) 1er trimestre de la grossesse 2e et 3e trimestres allaitement ou exposition post-natale Il diffeacuterencie les donneacutees issues drsquoeacutetudes chez lrsquoecirctre humain de celles issues drsquoeacutetudes chez lrsquoani-malUn code couleur permet de deacuteterminer si pour chaque peacuteriode drsquoexposition il nrsquoexiste aucune donneacutee ou pas assez de donneacutees (laquo pas drsquoeacutevaluation possible raquo) le pro-duit nrsquoentraicircne pas drsquoeffet (laquo pas drsquoeffet raquo) des effets sont signaleacutes (laquo preuves limiteacutees drsquoun effet raquo) ou le pro-duit preacutesente des effets particuliegraverement importants (laquo preuves suffisantes drsquoun effet raquo)

Dangers pour la reproductionCe chapitre est reacuteserveacute aux lecteurs qui souhaitent approfondir lrsquoeacutevaluation des risques

Trois cateacutegories de donneacutees sont fourniesl Principales donneacutees humaines seules les eacutetudes humaines (eacutepideacutemiologiques rapports de cas) speacuteci-fiques agrave un produit sont rapporteacutees Les eacutetudes eacutepideacute-miologiques qui citent dans les expositions possibles un ensemble de produits sans que la responsabiliteacute de la substance objet de la fiche puisse ecirctre clairement eacutetablie ne sont pas retranscritesl Principales donneacutees animales trois possibiliteacutes existent

bull Soit il existe une eacutevaluation des risques europeacuteenne effectueacutee dans le cadre du regraveglement 79393 Dans ce cas une instance officielle a effectueacute reacutecemment une eacutevaluation complegravete des risques sur la substance regroupant des experts de haut niveau de diffeacuterents pays La fiche DEMETER se contente alors de repro-duire la conclusion de cette eacutevaluation sur les risques vis-agrave-vis de la reproduction bull Soit il nrsquoexiste pas drsquoeacutevaluation des risques euro-peacuteenne mais le CERHR (Center for the Evaluation of Risks to Human Reproduction) dans le cadre du Na-tional Toxicology Program (NTP) a publieacute des dos-siers Leurs conclusions sont eacutegalement traduites et

transcrites Si lrsquoATSDR (Agency for Toxic Substances and Disease Registry) a publieacute une synthegravese en ab-sence des deux dossiers preacuteceacutedents cette derniegravere peut ecirctre eacutegalement utiliseacuteebull Si aucune synthegravese preacuteceacutedente nrsquoa eacuteteacute publieacutee la fiche DEMETER rapportera un reacutesumeacute des eacutetudes publieacutees Pour chacune il srsquoagit drsquoun reacutesumeacute brut issu de la publication qui ne consiste pas en une analyse critique

Lorsque de tregraves nombreuses eacutetudes ont eacuteteacute reacutealiseacutees seule une seacutelection repreacutesentative est preacutesenteacutee

Conduite agrave tenir pour le meacutedecin du travailCette partie propose une conduite agrave tenir pour le meacute-decin du travail en fonction de la peacuteriode drsquoexposition et des donneacutees publieacutees sur le produitDans le cadre de son activiteacute professionnelle le meacutede-cin du travail eacutevalue les risques auxquels sont soumis les salarieacutes qursquoil est chargeacute de surveiller Cette eacutevalua-tion est compleacutementaire de celle qui est agrave la charge de lrsquoemployeur Pour les expositions aux produits chimiques il srsquointerroge sur lrsquoimpact potentiel de ces produits sur la reproduction Il srsquoagit de reacutepondre agrave deux questions l le produit est-il susceptible drsquoavoir un impact sur la fertiliteacute du salarieacute ou de la salarieacutee surveilleacute(e) l le produit est-il susceptible drsquoentraicircner un risque pour lrsquoenfant qui sera conccedilu par ce salarieacute ou cette salarieacutee Cette partie est reacutedigeacutee en prioriteacute agrave partir des donneacutees drsquoeacutetudes reacutealiseacutees chez lrsquohomme Ces derniegraveres sont ce-pendant tregraves rares et la plupart du temps la conduite agrave tenir est eacutelaboreacutee agrave partir des eacutetudes sur lrsquoanimal Ainsi celle proposeacutee au meacutedecin du travail est baseacutee sur la strateacutegie retenue par lrsquoUnion europeacuteenne [1] laquo Afin de pouvoir correctement eacutevaluer les proprieacuteteacutes dangereuses drsquoune substance vis-agrave-vis de la reproduc-tion il est neacutecessaire de disposer au minimum de trois eacutetudes - une eacutetude de toxiciteacute de la reproduction sur deux geacuteneacute-rations (EU annexe V B 35 [1] ou OCDE 416) [2] - deux eacutetudes de toxiciteacute sur le deacuteveloppement preacutenatal (teacuteratogeacuteniciteacute) effectueacutees sur 2 espegraveces diffeacuterentes (EU annexe V B 31 [1] ou OCDE 414) [3] raquoDans le cadre des fiches DEMETER il est important que lrsquoensemble du cycle de reproduction soit couvert drsquoougrave lrsquointeacuterecirct de disposer drsquoune eacutetude de toxiciteacute de la reproduction sur 2 geacuteneacuterations (directive OCDE 416 ou eacutequivalente)Vis-agrave-vis du risque malformatif le comiteacute de lecture des fiches DEMETER considegravere qursquoun produit pour ecirctre

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201412

INFOS Agrave RETENIR

bien testeacute doit lrsquoecirctre sur deux espegraveces rongeur et non rongeur (lapin) Ainsi une eacutetude de toxiciteacute pour le deacute-veloppement preacutenatal sur le lapin doit ecirctre disponible (directive OCDE 414) En revanche la mecircme eacutetude chez le rat peut ne pas ecirctre disponible srsquoil existe une eacutetude de toxiciteacute de la reproduction sur deux geacuteneacuterations (directive OCDE 416) chez cette espegraveceLrsquoobjectif de ces tests va donc ecirctre de trouver des effets ou signaux drsquoalerte Bien que cette absence de signaux ou drsquoeffets ne signifie pas une absence de risque chez lrsquohomme elle permet cependant drsquoenvisager cette hy-pothegravese avec une probabiliteacute assez forte Lrsquoabsence de risque chez lrsquohomme ne peut ecirctre eacutetablie agrave partir des seules donneacutees expeacuterimentales chez lrsquoanimal

Le but des fiches DEMETER est de rendre compte si pour une substance les tests de deacutepistages de signaux ont eacuteteacute correctement reacutealiseacutes et si en lrsquoeacutetat actuel des connaissances le produit a suffisamment eacuteteacute testeacute pour celaNeuf cateacutegories ont eacuteteacute deacutefinies par le comiteacute de reacutedac-tion des fiches DEMETER afin drsquoeacutelaborer des conduites agrave tenir speacutecifiques l A

- A1 signaux forts (eacutetudes eacutepideacutemiologiques posi-tives chez lrsquohomme) - A2 signaux forts (donneacutees positives chez lrsquoanimal dans des eacutetudes de bonne qualiteacute chez plusieurs espegraveces avec des effets similaires)

l B signaux notables (un reacutesultat positif dans au moins une eacutetude de qualiteacute) l C signaux douteux (donneacutees positives mais dans des eacutetudes qui ne sont pas de qualiteacute) l D pas de signaux drsquoalerte mais eacutetudes insuffisantes (pas drsquoeacutetudes de qualiteacute) l E pas drsquoeacutetudes expeacuterimentales et pas de donneacutees indiquant une absence de peacuteneacutetration ou un meacuteta-bolisme rapide en substance connue comme nrsquoentraicirc-nant pas drsquoeffet malformatif ou de deacutecegraves l F pas de signaux drsquoalerte mais eacutetudes leacutegegraverement insuffisantes (pas drsquoeffet mais eacutetude(s) de bonne quali-teacute sur le deacuteveloppement uniquement dans une espegravece ou pas drsquoeacutetude sur 2 geacuteneacuterations) l G pas drsquoeacutetudes expeacuterimentales mais donneacutees indi-quant une absence de peacuteneacutetration ou un meacutetabolisme rapide en substance connue comme nrsquoentraicircnant pas drsquoeffet malformatif ou de deacutecegraves l H pas de signaux drsquoalerte (pas drsquoeffets dans 2 eacutetudes de bonne qualiteacute chez 2 espegraveces ni dans une eacutetude de bonne qualiteacute sur 2 geacuteneacuterations) l W substances geacutenotoxiques

Exemple dune fiche DEMETER Phtalate de diisobutyle

1 | ECB (EUROPEAN CHEMICALS BUREAU) - Technical Guidance Document on Risk Assessment in support of Commission Directive 9367EEC on Risk Assessment for new notified substances Commission Regulation (EC) No 148894 on Risk Assessment for existing substances Directive 988EC of the European Parliament and of the Council concerning the placing of biocidal products on the market Part 1 EUR 20418 EN1 Luxembourg Office for Official Publications of the European Communities 2003 311 p2 | Ligne directrice de lrsquoOCDE pour les essais de produits chimiques ndeg 414 adopteacutee le 22 janvier

2001 Eacutetude de la toxiciteacute pour le deacuteveloppement preacutenatal OCDE 2001 (wwwoecd-ilibraryorgfrenvironmentlignes-directrices-de-l-ocde-pour-les-essais-de-produits-chimiques-section-4-effets-sur-la-sante_20745842)3 | Ligne directrice de lrsquoOCDE pour les essais de produits chimiques ndeg 416 adopteacutee le 22 janvier 2001 Eacutetude de toxiciteacute pour la reproduction sur deux geacuteneacuterations OCDE 2001 (wwwoecd-ilibraryorgfrenvironmentlignes-directrices-de-l-ocde-pour-les-essais-de-produits-chimiques-section-4-effets-sur-la-sante_20745842)

BIBLIOGRAPHIE

Agrave remplir en lettres capitales

MME MLLE M

NOM helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip PREacuteNOM

SOCIEacuteTEacute CODE APE helliphelliphellip

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VILLE CODE POSTAL PAYS helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip

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Le traitement des donneacutees recueillies a fait lrsquoobjet drsquoune deacuteclaration agrave la CNIL (reacuteceacutepisseacute ndeg1677876 du 11 juin 2013) Elles sont conserveacutees dans un chier geacutereacute par le deacutepartement Produits drsquoinformation de lrsquoINRS Conformeacutement agrave lrsquoarticle 34 de la loi Informatique et liberteacutes du 6 janvier 1978 modieacutee en 2004 vous disposez drsquoun droit drsquoaccegraves de modication de rectication et de suppression des donneacutees qui vous concernent Pour lrsquoexercer adressez un courrier agrave INRS deacutepartement Produits drsquoinformation 65 boulevard Richard Lenoir 75011 Paris France ou par mail agrave revuehstinrsfr

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et plus diversifieacutees bull Des articles drsquoanalysebull Des outils et des meacutethodes

Au sommaire du ndeg235 (juin 2014) Deacutecryptage Champs eacutelectromagneacutetiques la nouvelle directive europeacuteenneDossier Eacutequipements de protection individuelle comment choisir les plus adapteacutes Notes techniques Rocircle et missions de la personne compeacutetente en radioprotection (PCR) - Accegraves aux donneacutees dosimeacutetriquesFiche HST Comment deacuteterminer le niveau dexposition quotidienne au bruit

Et dautres articles et infos dans les rubriques Actualiteacute juridique Focus Normalisation Notes techniques Etude de cas Congregraves Formation Seacutelection bibliographique Veille et prospective

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Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201414

INFOS Agrave RETENIR AC 68

LrsquoAssociation pour le deacuteveloppement de lrsquohygiegravene et de la seacutecuriteacute dans les eacutetablissements de recherche ou drsquoenseignement supeacuterieur (ADHYS) a organiseacute le 24 janvier 2014 agrave lrsquoInstitut Curie un colloque concernant les organismes geacuteneacutetiquement modifieacutes (OGM) en laboratoire de recherche Cette journeacutee a eacuteteacute lrsquooccasion drsquoapporter des rappels sur les OGM et le Haut Conseil des biotechnologies (HCB) et de revenir sur deux points importants le reacutecent cadrage reacuteglementaire concernant la manipulation drsquoOGM et le nouveau manuel du HCB

Dispositions reacuteglementaires reacutecentesElles sont issues du Grenelle de lrsquoenvironnement de 2008 de la directive europeacuteenne 200941CE du deacute-cret ndeg 2011-1177 du 23 septembre 2011 et de lrsquoarrecircteacute du 28 mars 2012

Le deacutecret ndeg 2011-1177 du 23 septembre 2011 [1] est relatif agrave lrsquoutilisation confineacutee drsquoOGM Il a pour objet laquo la proceacutedure de deacuteclaration et de demande drsquoagreacutement drsquoutilisation confineacutee drsquoOGM agrave des fins de recherche de deacuteveloppement drsquoenseignement et de production industrielle raquo Il deacutefinit lrsquoutilisation confineacutee comme laquo toute opeacuteration au cours de laquelle des organismes sont geacuteneacutetiquement modifieacutes ou au cours de laquelle ils sont cultiveacutes mis en œuvre stockeacutes transporteacutes deacutetruits eacutelimineacutes ou utiliseacutes raquo Il eacutelargit le champ de lrsquoutilisation confineacutee pour limiter le contact de ces OGM avec lrsquoenvironnement se placcedilant ainsi dans la logique du Grenelle de lrsquoenvironnement Le deacutecret comporte les mesures suivantes l le classement des OGM en fonction de leur dange-rositeacute l les critegraveres de classement des utilisations confineacutees

drsquoOGM en fonction du groupe drsquoOGM et des caracteacute-ristiques de lopeacuteration l les critegraveres deacutetablissement de linnocuiteacute des OGM pour lenvironnement et la santeacute publique l les conditions de deacutelivrance de lagreacutement agrave lexploi-tant de linstallation par lautoriteacute administrative l la mise agrave la disposition du public dun dossier din-formation par lexploitant lorsque lagreacutement pour lutilisation confineacutee drsquoOGM porte sur la premiegravere utilisation de tels organismes dans une installationIl introduit une obligation de deacuteclaration pour les OGM de classe de confinement 1 Lrsquoutilisation drsquoOGM de classes de confinement 2 agrave 4 reste soumise agrave agreacute-ment Les autoriteacutes compeacutetentes sont diffeacuterentes se-lon que lrsquoutilisation est agrave des fins de recherche et drsquoen-seignement (ministegravere de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la Recherche - MESR-) ou agrave des fins de produc-tion industrielle (Preacutefet) Dans tous les cas lrsquoautoriteacute compeacutetente prend avis aupregraves de comiteacute scientifique du HCB

Lrsquoarrecircteacute du 28 mars 2012 [2] cadre le dossier tech-nique pour les utilisations confineacutees drsquoOGM preacutevu aux articles R 532-6 R 532-14 et R 532-26 du Code de lenvironnementDe ces deux textes il faut retenir des obligations pour lrsquoexploitant l information du public respect des obligations de confinement et des prescriptions de lrsquoautoriteacute com-peacutetente l eacutetiquetage des produits lors de cessions drsquoOGM agrave des tiers pour utilisation confineacutee l mise en œuvre de plans drsquourgence lors drsquoutilisation drsquoOGM de niveau de confinement C3 et C4

AUTEURS V Caron deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRSM Courtois A Hon Conservatoire national des arts et meacutetiers (CNAM) Risque radioprotection santeacute seacutecuriteacute

Organismes geacuteneacutetiquement modifieacutes dispositions lieacutees agrave leur utilisation confineacutee Paris 24 janvier 2014

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 15

Le manuel du HCB pour lrsquoutilisation confineacutee des OGMCe manuel [3] est le reacutesultat du travail drsquoun collectif drsquoexperts du Comiteacute scientifique du HCB (encadreacute ci-contre) traitant des questions speacutecifiques aux bio-technologies destineacutees agrave un usage en milieu confineacute Ce manuel se preacutesente comme un document drsquoaide agrave la deacuteclaration drsquoutilisation drsquoOGM en milieu confineacute laquelle a connu des changements importants avec lrsquointroduction drsquoun mode de deacuteclaration en ligne et la modification de la logique de classement Il est utile aux chercheurs mais aussi aux meacutedecins du travail pour lrsquoeacutevaluation du risque biologique en laboratoire de recherche Il srsquoinspire de lrsquoouvrage Principes de clas-sement et guides officiels de la commission de geacutenie geacuteneacutetique paru en 1993 [5]Il rappelle les deacutefinitions retrouveacutees dans lrsquoarticle L 531-1 du Code de lrsquoenvironnement des termes laquo orga-nisme raquo laquo organisme geacuteneacutetiquement modifieacute raquo laquo utili-sation raquo Il reprend les classes de risque des OGM et les classes de confinement des opeacuterations comme deacutefinies dans le deacutecret du 23 septembre 2011 Il explique comment deacuteterminer la dangerositeacute drsquoun OGM agrave partir des trois eacuteleacutements qui le composent organisme donneur seacutequence cloneacutee vecteur Il explique eacutegalement que les risques lieacutes aux OGM deacutependent agrave la fois de leur danger propre et des mo-daliteacutes de leur mise en œuvre et que pour un OGM donneacute le confinement requis peut varier selon la nature de son utilisation effectiveLes classes de confinement lieacutes agrave la manipulation drsquoOGM vont de la classe C1 pour des opeacuterations met-tant en œuvre des OGM du groupe I et dont le risque pour la santeacute humaine et pour lrsquoenvironnement est nul ou neacutegligeable agrave la classe C4 pour des opeacuterations mettant en œuvre des OGM du groupe IV dont le risque pour la santeacute humaine ou pour lrsquoenvironne-ment est eacuteleveacuteLa majoriteacute des dossiers traiteacutes par le comiteacute scienti-fique du HCB concerne des confinements de niveau C1 Dans son annexe III le manuel deacutecrit les diffeacuterents confinements lieacutes agrave lrsquoutilisation drsquoOGM en labora-toires de recherche qui reprennent agrave la fois les me-sures de preacutevention cadreacutees par lrsquoarrecircteacute du 16 juillet 2007 (concernant les agents biologiques) et celles contenues dans lrsquoannexe IV de la directive euro-peacuteenne de 2009 (concernant les OGM) tout en tenant compte des risques particuliers lieacutes aux OGM Pour plus de preacutecisions le site du MESR met agrave dispo-sition dans la rubrique Recherche un site speacutecifique laquo OGM en milieu confineacute raquo [6]On y trouve des infor-mations sur les OGM la cellule de controcircle des OGM

en milieu confineacute le rocircle du MESR et du HCB le ma-nuel du HCB et un guide laquo OGM raquo en milieu confineacute qui reprend les principales mesures reacuteglementaires Crsquoest eacutegalement agrave partir de ce site que peuvent se faire les deacuteclarations et demandes drsquoagreacutement drsquouti-lisation confineacutee drsquoOGM

LE HAUT CONSEIL DES BIOTECHNOLOGIES (HCB)

Il a eacuteteacute creacuteeacute agrave la suite du Grenelle de lrsquoenvironnement de juin 2008 Il regroupe et remplace les fonctions de la Commission de geacutenie geacuteneacutetique (CGG) concernant une utilisation deacutelibeacutereacutee et confineacutee drsquoOGM et la commission de geacutenie biologique (CGB) concernant les OGM agrave disseacutemination deacutelibeacutereacutee Il est constitueacute drsquoun comiteacute scientifique et drsquoun comiteacute eacuteconomique eacutethique et social La composition du HCB avait deacutejagrave eacuteteacute preacutesenteacutee par Christian Bleux lors des journeacutees de lrsquoADHYS de 2011 [4]

1 | Deacutecret ndeg 2011-1177 du 23 septembre 2011 relatif agrave lutilisation confineacutee dorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes J Off Reacutepub Fr 2011 0223 25 septembre 2011 1 6243-512 | Arrecircteacute du 28 mars 2012 relatif au dossier technique demandeacute pour les utilisations confineacutees drsquoorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes preacutevu aux articles R 532-6 R 532-14 et R 532-26 du Code de lenvironnement J Off Reacutepub Fr 2012 0086 11 avril 2012 6 586-103 | Manuel du HCB pour lrsquoutilisation confineacutee drsquoorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes Haut Conseil des biotechnologies 2013 (wwwhautconseildesbiotechnologiesfrIMGpdfManuel_HCB_utilisation_confinee_OGMpdf)

4 | CARON V DAVID C MUNCH S - Les risques biologiques eacutevolution et preacutevention (Journeacutees de lADHYS (Association pour le deacuteveloppement de lhygiegravene et de la seacutecuriteacute dans les eacutetablissements de recherche ou denseignement supeacuterieur) Paris 31 mars et 1er avril 2011) TD 181 Doc Meacuted Trav 2011 127 445-485 | Principes de classement et guides officiels de la commission de geacutenie geacuteneacutetique 2e eacutedition Paris ministegravere de lrsquoAmeacutenagement du territoire et de lrsquoEnvironnement Direction de la preacutevention et des risques 2001 103 p6 | Site du MESR(wwwenseignementsup-recherchegouvfrpid28966encadrement-reglementaire-des-pratiques-de-recherchehtml)

BIBLIOGRAPHIE

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201416

INFOS Agrave RETENIR

Risques chimiques SEIRICH un outil informatique daide agrave leacutevaluation (disponible en juin 2015)

Les produits chimiques sont mis sur le mar-cheacute europeacuteen dans le cadre du regraveglement REACH Ils neacutecessitent que lrsquoutilisateur final quelle que soit son activiteacute procegravede agrave lrsquoeacutevaluation des risques en appli-cation des dispositions du Code du travail

Les meacutethodes drsquoeacutevaluation des risques chimiques en milieu professionnel prenant en compte les risques pour la santeacute lrsquoincendie-explosion voire lrsquoenvironne-ment sont multiples et neacutecessitent une harmonisa-tion afin drsquoassurer une coheacuterence des actions de preacute-vention en deacutecoulant

LrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) deacuteveloppe actuellement une application informa-tique nommeacutee SEIRICH qui vise agrave simplifier la deacute-marche drsquoeacutevaluation des risques chimiques et infor-mer les entreprises sur les deacutemarches de preacutevention et leurs obligations reacuteglementairesCe travail srsquoinscrit dans le cadre drsquoune convention na-tionale relative agrave la preacutevention du risque chimique et impliquant de nombreux partenaires notamment le ministegravere chargeacute du Travail la Direction des risques professionnels de lrsquoAssurance maladie et plusieurs organisations professionnelles 1 Ce futur outil inteacute-grera les eacutevolutions apporteacutees agrave la classification et agrave lrsquoeacutetiquetage des substances et des meacutelanges par le regraveglement CLP (regraveglement CE ndeg 12722008)SEIRICH est conccedilu pour ecirctre utiliseacute aussi bien par un neacuteophyte que par un expert du domaine de lrsquoeacutevalua-tion des risques chimiquesCet outil beacuteneacuteficiera de plusieurs fonctionnaliteacutes vi-sant agrave simplifier la deacutemarche drsquoeacutevaluation du risque chimique pour les entreprises l reacutealisation drsquoun inventaire des produits et des pro-ceacutedeacutes eacutemissifs en facilitant la saisie des informations neacutecessaires issues des fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) ou de lrsquoeacutetiquetage

l hieacuterarchisation des prioriteacutes parmi les produits et les proceacutedeacutes eacutemissifs selon leur niveau de risque l eacutevaluation des risques chimiques selon 3 proceacute-dures adapteacutees au degreacute drsquoexpertise de lrsquoutilisateur l conseils techniques et regraveglementaires adapteacutes au contexte l gestion des documents drsquoeacutevaluation de description des postes de travail l suivi des actions de preacuteventionhellip

Apregraves une phase de test impliquant des entreprises qui permettra drsquoadapter au mieux lrsquoapplication aux diffeacuterents publics concerneacutes (TPE-PME services Hygiegravene seacutecuriteacute environnement (HSE) services de santeacute au travailhellip) SEIRICH sera mis gratuitement agrave leur disposition en teacuteleacutechargement via un site deacutedieacute (wwwseirichfr) avant le 1er juin 2015

1 Union des industries chimiques Union des industries et meacutetiers de la meacutetallurgie Syndicat des industriels des peintures enduits et vernis Conseil national des professions de lrsquoautomobile

AC 69

17

La base de donneacutees laquo Solvants raquo deacutevelop-peacutee par lrsquoINRS rassemble toutes les informations neacutecessaires agrave la preacutevention des risques lieacutes agrave lrsquouti-lisation des solvants organiques Celle-ci vient de connaicirctre une profonde refonte Lrsquoinnovation principale porte sur lrsquointerface de consultation et lrsquointroduction du CLP (classification eacutetiquetage et emballage des substances chimiques) La base beacute-neacuteficie drsquoun nouveau moteur de recherche offrant la possibiliteacute drsquoeffectuer des requecirctes croiseacutees sur 11 critegraveres Cette modaliteacute de recherche permet drsquoexplorer toute la richesse de la base de donneacutees et de seacutelectionner avec plus de preacutecision les sol-vants posseacutedant des caracteacuteristiques particuliegraveres

La base offre une synthegravese des principales don-neacutees physicochimiques toxicologiques et reacutegle-mentaires disponibles sur plus de 100 solvants couramment utiliseacutes par les entreprises Pour chaque solvant sont preacutesenteacutes la nomencla-ture la classification et lrsquoeacutetiquetage conformes au regraveglement CLP la classification du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) les valeurs limites drsquoexposition professionnelle le type drsquoutilisation et les secteurs utilisateurs les proprieacuteteacutes physicochimiques les tableaux des maladies professionnelleshellip Des liens utiles existent eacutegalement vers les fiches toxicologiques et les fiches Biotox publieacutees par lrsquoINRS ou encore vers les fiches drsquoorganismes exteacuterieurs lorsqursquoelles existent La base Solvants constitue ainsi un guide preacutecieux pour bien choisir et utiliser ces produits potentiellement dangereux pour la santeacute et la seacute-curiteacute des salarieacutes

La nouvelle base de donneacutees laquo Solvants raquo de lrsquoINRSMieux connaicirctre les risques lieacutes aux solvants organiques

wwwinrsfraccueilproduitsbddsolvantshtml

Preacutesentation partielle de la fiche dun solvant le benzegravene

Page daccueil de la base sur le site de lINRS

18 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRS

Reacutef INRS ED 6034 48 p (2e eacutedition)

Les fiches toxicologiques de lINRS

Nouvelles ou refontesl FT 61 4-hydroxy-4-meacutethyl-2-pentanone l FT 63 12-dichloropropanel FT 206 pentanolsl FT 210 nitromeacutethanel FT 301 polyhexameacutethylegravene(PHMB)

Mises agrave jourl FT 30 acide sulfuriquel FT 36 1122 - teacutetrachloroeacutethane l FT 104 aceacutetonitrilel FT 131 aceacutetate de 2-meacutethoxyeacutethyle

Les risques biologiques en milieu professionnelCette brochure a pour objectif drsquoin-citer lrsquoensemble des preacuteventeurs agrave inteacutegrer de faccedilon systeacutematique lrsquoeacutevaluation des risques biolo-giques dans leur deacutemarche geacuteneacute-rale de preacutevention des risques en entreprise quel que soit le secteur drsquoactiviteacuteElle apporte en termes simples lrsquoessentiel des connaissances sur les risques biologiques en milieu de travail (risques de type infectieux allergique toxinique ou canceacutero-gegravene) et propose drsquoutiliser la chaicircne de transmission comme fil rouge pour lrsquoeacutevaluation des risques une chaicircne dont il faudra rompre au moins un des cinq maillons pour assurer la protection des travail-leurs

Les eacutequipements de chauffage industriels par micro-ondesChamps eacutelectromagneacutetiques

Cette fiche fait partie dune collec-tion consacreacutee aux risques lieacutes aux champs eacutelectromagneacutetiques Au sommaire l principe de fonctionnementl applicationsl risques pour lhommel valeurs deacuteclenchant lactionl mesurages et moyens de preacuteven-tion

Reacutef INRS ED 42131 4 p

Aide au repeacuterage des nanomateacuteriaux en entrepriseLrsquoimpact des nanomateacuteriaux ma-nufactureacutes sur lrsquoeacuteconomie est pro-metteur En effet les applications industrielles sont nombreuses et concernent des secteurs drsquoactiviteacute tregraves varieacutes De plus en plus de sala-rieacutes sont donc exposeacutes agrave ces produits chimiques dans les entreprises Or les nanomateacuteriaux manufactureacutes suscitent encore de nombreuses in-terrogations notamment en termes de dangers pour la santeacuteIl importe donc pour mener une gestion responsable des risques aux postes de travail dans les entre-prises drsquoidentifier systeacutematique-ment et rigoureusement toutes les situations de travail susceptibles drsquoexposer les salarieacutes aux nanoma-teacuteriaux manufactureacutesCet outil qui se deacutecline sous forme de fiches a donc eacuteteacute conccedilu comme une aide au repeacuterage des nanoma-teacuteriaux manufactureacutes manipuleacutes en entreprise et agrave la prise en compte des risques potentiels associeacutes Il vise plus preacuteciseacutement agrave renseigner sur les nanomateacuteriaux qui sont fa-briqueacutes ou utiliseacutes dans une dizaine de secteurs drsquoactiviteacute Il srsquoadresse agrave tous les preacuteventeurs de terrain qui sont ameneacutes agrave identifier des opeacutera-tions potentiellement exposantes aux nanomateacuteriaux en entreprise

Reacutef INRS ED 6174 36 p

19JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

Travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux enterreacutes et investigations compleacutementaires sans fouilleAide-meacutemoire techniqueLa nouvelle reacuteglementation enca-drant les travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux est entreacutee en vigueur le 1er juillet 2012 Elle introduit notam-ment lrsquoobligation de proceacuteder dans certains cas agrave des investigations compleacutementaires sans fouilleCette reacuteglementation preacutecise les relations entre les diffeacuterents ac-teurs intervenant dans les travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux enterreacutes et a une incidence directe sur les pra-tiques des entreprises de travaux publics et de geacutenie civil qui ont agrave effectuer des travaux drsquoexcavation de forages ou de fouillesParallegravelement les diffeacuterentes tech-niques disponibles pour proceacuteder agrave des investigations compleacutementaires sans fouille ont progresseacute et drsquoautres jusque-lagrave reacuteserveacutees agrave drsquoautres do-maines drsquoactiviteacute sont apparuesLrsquoobjectif de cette brochure est de preacutesenter les grandes lignes des der-niegraveres eacutevolutions reacuteglementaires et normatives concernant les travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux ainsi que de faire le point sur les diffeacuterents localisateurs de reacuteseaux enterreacutes pouvant participer agrave la reacutealisation de sondages non destructifs preacutea-lables agrave lrsquoouverture de travaux

Reacutef INRS ED 6164 32 p

Les extincteurs dincendie portatifs mobiles et fixesPlusieurs milliers dincendies ont lieu chaque anneacutee dans les entre-prises ainsi que dans les habitations individuelles Lincendie est un fleacuteau qui atteint indistinctement les per-sonnes preacutesentes les bacirctiments et le mateacuterielLutilisation des extincteurs permet dans bien des cas deacuteteindre un deacute-but dincendie ou de limiter sa pro-pagation avant la mise en place de moyens de lutte plus puissantsCest pourquoi lobjectif de ce docu-ment est de se familiariser avec les extincteurs et les textes sy rappor-tantApregraves la description des diffeacuterents types dappareils cette brochure preacutesente les exigences reacuteglemen-taires relatives aux extincteurs Elle fournit eacutegalement des informations deacutetailleacutees sur leur entretien et leur veacuterification

Commander des mesures damiante dans lair agrave des organismes accreacutediteacutes Deacutecrypter un rapport dessai de mesures dempoussiegraverement en fibres damianteDeux deacutepliants conseilsLes employeurs dont les salarieacutes sont exposeacutes au risque amiante sont tenus de faire appel agrave des or-ganismes accreacutediteacutes pour eacutevaluer les niveaux dempoussiegraverement Le premier deacutepliant deacutecrit les ob-jectifs et la maniegravere de comman-der aupregraves de ces organismes les mesures individuelles sur les opeacuterateurs et les mesures environ-nementales que lentreprise doit faire reacutealiserLe second document accompagne les chefs dentreprises dans la com-preacutehension des rapports de preacutelegrave-vement et danalyse Il preacutecise les informations minimales devant y figurer Un rapport final comprend trois parties description de la stra-teacutegie rapport(s) de preacutelegravevement et rapport(s) danalyse

Reacutef INRS ED 6054 28 p (2e eacutedition)

Reacutef INRS ED 6171 deacutepliant

6 volets

Reacutef INRS ED 6172 deacutepliant 6 volets

20 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRS

Napo danshellip Le stress au travail Un nouveau film drsquoanimation de la seacuterie NapoStress harcegravelement violences eacutepuisement professionnelhellip Dans ses nouvelles aventures Napo la mascotte de la preacutevention est confronteacute aux risques psychoso-ciaux Ce film drsquoanimation des-tineacute agrave la sensibilisation met en lumiegravere les situations de travail qui favorisent lrsquoapparition des risques psychosociaux Le film dresse un rapide inven-taire des situations agrave risques et preacutesente leurs effets sur la santeacute des salarieacutes et leur impact sur le fonctionnement geacuteneacuteral de lrsquoen-treprise Le film met notamment en lumiegravere le rocircle majeur joueacute par lrsquoorganisation du travail

hellip un DVD

Reacutef INRS DVD 0401

Pour obtenir en precirct les audiovisuels et multimeacutedias et pour commander les brochures et les affiches de lINRS sadresser au service Preacutevention de la CARSAT CRAM ou CGSS

Deux fiches Radioprotection radionucleacuteidesRadium-226 et Ceacutesium-137Cette fiche fait partie drsquoune seacuterie qui se rapporte agrave lrsquoutilisation de radionucleacuteides essentiellement en sources non scelleacuteesLrsquoobjectif nrsquoest pas de se substituer agrave la reacuteglementation en vigueur mais drsquoen faciliter la mise en œuvre en reacuteunissant sur un support unique pour chaque radionucleacuteide les informations les plus pertinentes ainsi que les bonnes pratiques de preacutevention agrave mettre en œuvreChaque fiche est reacutealiseacutee agrave lrsquointen-tion des personnes en charge de la radioprotection utilisateurs per-sonnes compeacutetentes en radiopro-tection meacutedecins du travail

Reacutef INRS ED 4319 12 p

Reacutef INRS ED 4318 10 p

21JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

PARTICIPEZ Agrave LA RECHERCHE

Si lrsquoon sait que le bruit est nocif pour lrsquoaudi-tion des substances chimiques comme les solvants aromatiques peuvent eacutegalement avoir un impact sur le reacutecepteur auditif et les centres nerveux qui pilotent les reacuteflexes de lrsquooreille moyenne (stapeacute-dien) et interne (olivo-cochleacuteaire) LrsquoEchoScan Audio est un proceacutedeacute qui repose sur la mesure drsquootoeacutemis-sions (sons eacutemis par lrsquooreille) et plus particuliegravere-ment sur les produits de distorsion acoustique 2f1-f2 dans une oreille associeacutee agrave une stimulation contro-lateacuterale Destineacute aux meacutedecins du travail lrsquoappareil eacutemet f1 et f2 enregistre 2f1-f2 tout en mesurant les seuils de deacuteclenchement du reacuteflexe acoustique Le proceacutedeacute ne neacutecessite aucune participation active des sujets et peut ecirctre utiliseacute sans cabine audiomeacute-trique Les premiers reacutesultats montrent une grande sensibiliteacute de lrsquoappareil agrave la fatigue auditive Outil compleacutementaire agrave lrsquoaudiomeacutetrie tonale liminaire il devrait ameacuteliorer le deacutepistage preacutecoce des effets du bruit et des substances ototoxiques sur lrsquoaudition des salarieacutes multi-exposeacutes (bruit plus solvant)

Objectifs de lrsquoeacutetudel Tester des salarieacutes exposeacutes soit agrave des solvants aromatiques (toluegravene styregravene eacutethylbenzegravene ou xylegravenehellip) soit au cumul bruit et solvants aroma-tiques avec lrsquoEchoScan Audio pour en mesurer les performances et ses capaciteacutes agrave deacuteterminer la fatigue auditive et les effets sur les reacuteflexes acous-tiques

Secteurs concerneacutesl Fabrication de peintures de vernis mateacuteriaux composites constructions navales imprimerie car-rosserie Les secteurs bruyants sont vastes il faut eacutegalement une preacutesence de solvants aromatiques

Meacutethodologiel Apregraves un questionnaire relatif agrave lrsquoeacutetat de santeacute des volontaires un examen otoscopique sera reacutealiseacute pour veacuterifier lrsquoeacutetat du tympan et lrsquoabsence de bouchon de ceacuterumen dans le conduit auditif externe Cette approche sera assureacutee par les membres de lrsquoeacutequipe INRS avec la participation du meacutedecin du travail srsquoil est disponibleUn audiogramme sera reacutealiseacute en milieu calme (infir-merie ou bureau) Par ailleurs des mesures de pro-duits de distorsion et de seuils de deacuteclenchement du reacuteflexe seront eacutegalement reacutealiseacutees avec lrsquoEchoScan Audio Quarante-cinq minutes seront consacreacutees agrave cette phase drsquoinclusion des salarieacutes volontaires Le lendemain les salarieacutes seront testeacutes pendant 20 mi-nutes avant et apregraves leur prise de poste Durant leur travail les salarieacutes volontaires seront eacutequipeacutes drsquoexpo-simegravetres et de badges Gabie pour enregistrer le bruit et les solvants preacutesents sur les lieux de travail

Eacutevaluer la fatigue auditive au terme drsquoune journeacutee de travail le proceacutedeacute EchoScan Audio

Responsables drsquoeacutetude agrave contacter Pierre Campo ou Thomas VenetTeacutel 03 83 50 21 55 - Fax 03 83 50 20 96pierrecampoinrsfr thomasvenetinrsfrDeacutepartement Toxicologie et biomeacutetrologieINRS rue du Morvan CS 6002754519 Vandœuvre-les-Nancy Cedex

2CONNAISSANCES ET REacuteFEacuteRENCES

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

P 23

P 47

P 78

P 103

GRAND ANGLE

VU DU TERRAIN

SUIVI POUR VOUS

MISE AU POINT

GRAND ANGLE

23

TC 147

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

Le secteur de la coiffure emploie de nombreuses femmes jeunes susceptibles decirctre enceintes Les conseacutequences des risques engendreacutes par les cosmeacutetiques en cas de grossesse soulegravevent de nombreuses questions Apregraves un bilan de lrsquoeacutetat des connaissances issues des eacutetudes eacutepideacutemiologiques cet article fait le point sur lrsquoidentification et lrsquoeacutevaluation des risques lieacutes aux cosmeacutetiques utiliseacutes dans les salons de coiffure Des conseils de preacutevention et des recommandations sont proposeacutes pour proteacuteger les coiffeuses et notamment les femmes enceintes

en reacutesumeacute

chimiques principalement les cosmeacutetiques font eacutegalement lrsquoob-jet drsquointerrogations de la part des preacuteventeurs (en particulier des meacutedecins du travail) des gyneacute-cologues et des salarieacutees quant agrave leurs effets sur la reproduction

Lrsquoobjectif de cet article est ain-si en se fondant sur lrsquoanalyse eacutepideacutemiologique et meacuteta-analy-tique conjointement meneacutee par

L e secteur de la coiffure emploie pregraves de 110 000 salarieacutes 22 500 apprentis en France dont plus des 45es sont des femmes (chiffres provisoires 2010) [1] La majoriteacute de ces derniegraveres est en acircge de procreacuteer Les facteurs de risque pour la reproduction dans ce milieu de travail sont nom-breux travail debout prolongeacute manipulation de charges horaires prolongeacutes stress Les produits

MOTS CLEacuteSCosmeacutetique grossesse coiffeur eacutevaluation des risques produit reprotoxique femme enceinte

copy R Escher pour lINRS

AUTEURS D Lafon1 G Abou-Anoma1 M Bouslama1 D Collot Fertey2 B Fontaine3 R Garnier4 MA Gautier1 A Guilleux1 M Ould Elhkim5 MT Labro6 C Picot5 A Radauceanu1 AC Roudot7 N Sater5

1 Institut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) 2 Objectif Santeacute Travail 3 Pocircle santeacute travail 4 Centre antipoison hocircpital Fernand Widal 5 Agence nationale de seacutecuriteacute du meacutedicament et des produits de santeacute 6 INSERM pocircle dexpertise collective hocircpital Paul Brousse Ograve 7 Universiteacute de Bretagne Occidentale UFR des Sciences et Techniques

Sur les aires de preacuteparation des produits des bouches daeacuteration tout en longueur aspirent les vapeurs qui se deacutegagent vers le tuyau vertical noir

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201424

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

l retard de croissance intra-uteacuterin (8 eacutetudes) l faible poids de naissance (lt 2 500 g) (11 eacutetudes) l malformations congeacutenitales (12 eacutetudes)

Les reacutesultats obtenus des meacuteta-analyses montrent drsquoune part lrsquoabsence de lien pour la plupart des troubles de la reproduction analyseacutes et drsquoautre part des excegraves de risque statistiquement signifi-catifs avec des forces drsquoassociation comprises entre 103 et 140 pour les troubles de la reproduction sui-vants l Le deacutelai neacutecessaire pour conce-voir (odds ratioglobal (ORglobal) = 111 IC 95 [103 - 119]) chez les pro-fessionnelles de la coiffure et des soins de beauteacute Srsquoagissant du lien avec les produits cosmeacutetiques seules deux eacutetudes ont estimeacute les expositions via des meacutethodes indirectes (questionnaire portant sur le nombre drsquoactes techniques) Lrsquoune drsquoentre elles tend agrave montrer une relation dose-effet pour les expositions aux colorations aux permanentes et aux laques tandis que la seconde de puissance sta-tistique laquo infeacuterieure raquo ne montre pas de relation dose-effet en se fondant sur le nombre de sham-pooings de produits de deacutefrisage de soins capillaires (les types de soins reacutealiseacutes ne sont pas preacuteciseacutes) et actes de manucurel La mortaliteacute embryonnaire et fœtale les analyses de sensibi-liteacute meneacutees dans le cadre de cette eacutetude [2] montrent lrsquoexistence drsquoun impact de la peacuteriode de reacutealisa-tion de lrsquoeacutetude sur les reacutesultats En effet lrsquoexcegraves de risque est stati-quement significatif pour les mor-taliteacutes embryonnaires survenant avant 24 SA ou 28 SA (ORavant 1990 = 127 IC 95 [106 - 153]) lorsque seules les eacutetudes meneacutees avant

lrsquoalitement lrsquoheacutemorragie post-par-tumhellip) l la mortaliteacute embryonnaire fœ-tale (agrave diffeacuterents acircges gestation-nels) et neacuteonatale l la preacutematuriteacute [correspondant agrave une naissance avant 37 semaines dameacutenorrheacutee (SA)] l la croissance intra-uteacuterine soit retard (correspondant agrave un fœtus de poids infeacuterieur au 10e percentile des fœtus de mecircme sexe et acircge gestationnel) soit lrsquoinverse excegraves l le faible poids de naissance (poids du nouveau-neacute infeacuterieur agrave 2 500 g) l les malformations congeacutenitales l le faible score Apgar (eacutevaluation de la vitaliteacute dun nouveau-neacute au moment de sa naissance) l le retard de deacuteveloppement psychomoteur de lrsquoenfant (eacutetu-dieacute au travers de diffeacuterents para-megravetres tels que le retard de lrsquoacircge des 1ers pas des 1ers mots des 1egraveres phraseshellip) l le deacuteveloppement des cancers de lrsquoenfant

Lrsquoanalyse des eacutetudes eacutepideacutemio-logiques retenues montre des reacutesultats discordants et souvent agrave la limite de la significativiteacute sta-tistique Dans une telle situation le recours agrave la meacuteta-analyse pour-rait pallier les difficulteacutes drsquointer-preacutetation des reacutesultats (reacuteelle absence de lien cause-effet etou manque de puissance statistique de lrsquoeacutetude)

Dans le cadre de ce travail des meacute-ta-analyses ont eacuteteacute meneacutees pour chacun des troubles de la repro-duction pour lesquels les donneacutees disponibles le permettaient l deacutelai neacutecessaire pour concevoir (gt 12 mois) (7 eacutetudes) l mortaliteacute fœtale (12 eacutetudes) l preacutematuriteacute [lt 37 semaines drsquoameacutenorrheacutee (SA)] (10 eacutetudes)

lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute du meacutedicament et des produits de santeacute (ANSM) et lrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) [2] de faire le point sur les connais-sances relatives aux troubles de la reproduction et de la grossesse lieacutes agrave lrsquoexposition aux produits cosmeacute-tiques utiliseacutes dans les salons de coiffure et de donner des conseils en termes de preacutevention

LES EacuteTUDES EacutePIDEacuteMIOLOGIQUES ET MEacuteTA-ANALYTIQUES

De nombreuses eacutetudes eacutepideacute-miologiques concernant le risque pour la reproduction des profes-sionnelles de la coiffure et des soins de beauteacute ont eacuteteacute publieacutees Dans le cadre drsquoun groupe de tra-vail conjoint ANSMINRS une re-cherche bibliographique reacutealiseacutee sur les bases de donneacutees Pubmed et ScienceDirect Elsevier a permis drsquoidentifier un total de 199 publi-cations scientifiques Parmi ces derniegraveres 57 concernant la toxi-citeacute pour la reproduction chez les professionnels de la coiffure et des soins de beauteacute ont eacuteteacute retenues en fonction des critegraveres de seacutelec-tion preacutecis deacutecrits dans la Note scientifique et technique 307 [2]Les eacutetudes eacutepideacutemiologiques re-censeacutees et retenues srsquointeacuteressent aux troubles de la reproduction suivants l le deacutelai neacutecessaire pour conce-voir (gt 12 mois) l les troubles menstruels (avec diffeacuterents paramegravetres tels que lrsquoirreacutegulariteacute des cycles mens-truels les douleurs lrsquoabondance des regravegleshellip) l les complications pendant la grossesse (avec diffeacuterents para-megravetres tels que la preacute-eacuteclampsie

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LrsquoUTILISATION DES PRODUITS CHIMIQUES EN SALON DE COIFFURE

LES PRODUITS UTILISEacuteSLes coiffeuses peuvent utiliser dif-feacuterents produits dont la majoriteacute est des cosmeacutetiques Il peut srsquoagir de shampooings de colorations deacutecolorations permanentes de produits de deacutefrisage ou de fixa-tion Chacun de ces produits contient geacuteneacuteralement entre 10 et 20 substances Constituer une liste complegravete est mission impossible pour les raisons suivantes l Le nombre important de subs-tances La base de donneacutees laquo Co-sIng raquo geacutereacutee par la Commission europeacuteenne qui regroupe la majo-riteacute des substances et ingreacutedients potentiellement utilisables en Europe par lrsquoindustrie dans les pro-duits cosmeacutetiques contient 20 370 substances parfums et ingreacutedients reacutepertorieacutes (httpeceuropaeuconsumerscosmeticscosing) la part utiliseacutee en salon de coiffure nrsquoest pas connuel La variation du contenu en subs-tances Il semble que la dureacutee de vie commerciale drsquoun produit cos-meacutetique soit tregraves variable De plus un certain nombre de produits cos-meacutetiques changent reacuteguliegraverement de composition tout en gardant le mecircme nom commercial sans pour autant que lrsquoinformation soit clai-rement indiqueacutee aux utilisateurs au moment du changement

REacuteGLEMENTATION DES PRODUITS COSMEacuteTIQUESAfin de mieux comprendre les risques lieacutes agrave lrsquoexposition aux pro-duits cosmeacutetiques il apparaicirct neacute-cessaire de preacutesenter ici la reacutegle-mentation affeacuterente ainsi que la deacutemarche retenue pour leur eacuteva-luation au niveau europeacuteen

augmentation du risque qui nrsquoest pas statistiquement significative l Enfin en ce qui concerne les mal-formations congeacutenitales deux dif-ficulteacutes majeures ont eacuteteacute rencon-treacutees le faible nombre de cas dans les eacutetudes retenues et la diversiteacute des malformations eacutetudieacutees De ce fait la part du risque attribuable au travail dans des salons de coif-fure etou agrave lrsquoexposition aux pro-duits cosmeacutetiques ne peut ecirctre eacutevalueacutee

En conclusion les reacutesultats des meacute-ta-analyses obtenus montrent des effets faibles sur la reproduction et le deacuteroulement de la grossesse chez les professionnelles de la coif-fure et des soins de beauteacute Neacutean-moins il convient de noter que les eacutetudes publieacutees ont eacuteteacute conduites dans des pays varieacutes nrsquoutilisant pas obligatoirement les mecircmes cosmeacutetiques que les peacuteriodes drsquoeacutetudes eacutetaient diverses sachant que les conditions en milieu de tra-vail ont eacutevolueacute dans le temps Bien que le marcheacute europeacuteen relatif aux produits cosmeacutetiques soit har-moniseacute et qursquoil soit plus aiseacute dans ce cas drsquoecirctre tenteacute drsquoextrapoler ces reacutesultats drsquoun pays agrave un autre il est difficile drsquoaffirmer agrave ce stade des connaissances scientifiques la preacutesence ou non drsquoun lien entre lrsquoexposition aux produits cosmeacute-tiques et les troubles de la repro-duction chez ces professionnelles en France Ces reacutesultats devraient en conseacutequence ecirctre consideacutereacutes comme des signaux drsquoalerte justi-fiant ainsi une veille speacutecifique au sein de la profession en France

1990 sont consideacutereacutees Par ailleurs deux eacutetudes seulement ont eacutevalueacute lrsquoexposition aux produits cosmeacute-tiques et ce par le biais du nombre drsquoactes techniques Lrsquoeacutetude consi-deacutereacutee comme laquo puissante raquo semble indiquer une tendance laquo dose- deacutependante raquo en fonction du nombre drsquoactes techniques neacuteces-sitant lrsquoutilisation des produits cos-meacutetiques Il convient de noter que cette eacutetude a eacuteteacute conduite avant 1990 Depuis les substances utili-seacutees ont eacutevolueacute par conseacutequent au vu de lrsquoimpact de la peacuteriode de la reacutealisation de lrsquoeacutetude ces reacutesultats sont agrave consideacuterer avec preacutecautionl Le faible poids de naissance (ORglobal = 121 IC 95 [106 ndash 139]) Il est geacuteneacuteralement admis que le choix de la population teacutemoin a un impact sur lrsquointerpreacutetation des reacutesultats obtenus Dans le cadre de cette analyse lrsquoaugmentation du risque est faible et statistique-ment non significative lorsque la population drsquointeacuterecirct a eacuteteacute compa-reacutee agrave la population geacuteneacuterale ou agrave la population active Par contre lrsquoaugmentation est statistique-ment significative lorsqursquoelle est compareacutee agrave une population speacute-cifique telle que les vendeuses les agents immobiliers ou les ensei-gnantes l Le retard de croissance intra-uteacuterin (ORglobal = 124 IC 95 [110 - 141]) Srsquoagissant des facteurs pouvant expliquer cette augmen-tation de risque chez ces pro-fessionnelles une seule eacutetude a examineacute le lien avec les actes tech-niques exposant agrave des substances chimiques utiliseacutees en salon de coiffure Les donneacutees disponibles dans cette derniegravere eacutetude ne per-mettent pas de conclure sur la part attribuable aux produits cosmeacute-tiques l Srsquoagissant de la preacutematuriteacute la meacuteta-analyse reacutealiseacutee reacutevegravele une

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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et son utilisation Les ingreacutedients sont classeacutes par ordre deacutecroissant de leur concentration pondeacuterale La nomenclature utiliseacutee est lrsquoINCI (International Nomenclature Cos-metic Ingredient) Agrave partir de ce numeacutero il est possible de retrou-ver le numeacutero CAS de la substance en consultant la base de donneacutees CosIng puis de le rechercher dans les listes de produits chimiques CMR Cette opeacuteration est cepen-dant longue en cas drsquoeacutetude de nombreuses substancesLe SCCS procegravede agrave lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute des substances pour le consommateur dans les condi-tions normales et preacutevisibles drsquouti-lisation du produit cosmeacutetique indiqueacutees par lrsquoindustrie mais en aucun cas cette eacutevaluation ne prend en compte les conditions drsquoexposition pour le professionnel De plus il nrsquoexiste pas drsquoinstance chargeacutee de lrsquoeacutevaluation de ces substances cosmeacutetiques pour les professionnels puisque le Comiteacute scientifique sur la seacutecuriteacute des consommateurs ne srsquointeacuteresse qursquoaux consommateurs comme son nom lrsquoindiqueLes substances classeacutees CMR (1A 1B et 2) sont interdites Cependant des deacuterogations agrave lrsquointerdiction sont preacutevues par lrsquoarticle 15 du regrave-glement [4] en cas drsquoavis favorable du SCCS et ce apregraves eacutevaluation de la seacutecuriteacute pour le consommateur uniquement

Dans la deacutemarche drsquoeacutevaluation des risques [8] pour le consom-mateur relative aux substances pouvant entrer dans la composi-tion des produits cosmeacutetiques les tests toxicologiques vis-agrave-vis de la reproduction ne sont exigeacutes que si une absorption importante par voie orale ou cutaneacutee est attendue Le terme laquo important raquo est vague et non preacuteciseacute ni dans le regravegle-

POINTS CLEacuteS Agrave RETENIR DE LA REacuteGLEMENTATION CONCERNANT LA SEacuteCURITEacute DES PROFESSIONNELSLrsquoeacutevaluation des produits cosmeacute-tiques deacutecrite dans les recomman-dations du Scientific committee on consumer safety (SCCS) instance europeacuteenne en charge de lrsquoeacuteva-luation scientifique de la seacutecuriteacute des substances et produits cos-meacutetiques [Comiteacute scientifique sur la seacutecuriteacute des consommateurs (CSSC)] (2011) [8] vise agrave proteacuteger la santeacute des consommateurs et ne prend pas en compte lrsquoexposition des professionnels ceci bien que le regraveglement CE ndeg12232009 [4]vise les utilisateurs finaux et par conseacutequent les coiffeursLes fabricants nrsquoont pas obligation de fournir des donneacutees de seacutecuriteacute aux professionnels afin qursquoils srsquoas-surent de lrsquoexistence drsquoune eacutevalua-tion adapteacutee dans les conditions drsquoutilisation en salon de coiffureLes fabricants sont tenus drsquoeacutevaluer les risques pour la santeacute de leur produit Aucun controcircle du conte-nu ni de la qualiteacute de cette eacutevalua-tion nrsquoest effectueacute avant la mise sur le marcheacute Elle nrsquoest pas sen-seacutee prendre en compte les profes-sionnels qui utilisent ces produits mais seulement les consomma-teurs Ces dossiers de seacutecuriteacute qui devraient ecirctre conformes aux exi-gences de lrsquoannexe I du regraveglement cosmeacutetique [4] depuis le 11 juillet 2013 peuvent ecirctre reacuteclameacutes par les autoriteacutes compeacutetentes [ANSM et Direction geacuteneacuterale de la concur-rence de la consommation et de la reacutepression des fraudes (DGC-CRF)] mais aucune disposition opposable nrsquoexiste concernant leur transmission au meacutedecin du travailLes fabricants ont lrsquoobligation drsquoin-diquer sur le conditionnement la composition qualitative du produit

En 1976 les Eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne se sont doteacutes drsquoune reacuteglementation harmoniseacutee pour permettre la libre circulation de ces produits (directive euro-peacuteenne 76768CEE modifieacutee [4])Cette reacuteglementation communau-taire harmoniseacutee a eacuteteacute transposeacutee en droit national dans le Code de la Santeacute publique (CSP) Reacutecemment la directive europeacuteenne 76768CEE [3] modifieacutee a fait lrsquoobjet drsquoune refonte en un texte unique le regraveglement (CE) ndeg 12232009 du Parlement europeacuteen et du Conseil du 30 novembre 2009 [4] qui est entreacute en application depuis le 11 juillet 2013 Certaines dispositions eacutetaient entreacutees en application avant cette date en particulier les dispositions preacutevues par lrsquoarticle 15 concernant les substances can-ceacuterogegravenes mutagegravenes et toxiques pour la reproduction (CMR) dans les produits cosmeacutetiques en appli-cation au 1er deacutecembre 2010

En France lANSM [ex-Agence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des produits de santeacute (AFSSAPS)] dispose des compeacutetences de po-lice sanitaire applicables agrave tous les produits de santeacute destineacutes agrave lrsquohomme Elle est responsable de la seacutecuriteacute des produits de santeacute et des produits cosmeacutetiques

Le lecteur inteacuteresseacute pourra retrou-ver en annexe 1 des informations compleacutementaires sur la reacuteglemen-tation relative aux produits cos-meacutetiques Neacuteanmoins les points cleacutes en relation avec le sujet traiteacute sont rappeleacutes ci-dessous

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et quotidienne drsquoutilisation des produits de coloration a eacuteteacute esti-meacutee agrave six utilisations drsquoapregraves les donneacutees fournies par la Feacutedeacutera-tion nationale de la coiffure et en consideacuterant les ratios les plus forts Dans les eacutevaluations du SCCS les marges de seacutecuriteacute pour les colo-rants sont systeacutematiquement calculeacutees en consideacuterant une freacute-quence drsquoutilisation quotidienne de ces produits eacutegale agrave 1 Or cette freacutequence drsquoapplication est eacuteva-lueacutee par ce mecircme SCCS agrave une fois par semaine pour les colorations semi-permanentes et agrave une fois par mois pour les permanentes Cette discordance nrsquoest pas expli-citeacuteeLes reacutesultats sont les suivants l pour 9 substances il nrsquoa pas eacuteteacute possible de calculer la marge de seacutecuriteacute (MoS) du fait de manque de donneacutees l pour 21 colorants la MoS est supeacuterieure agrave 100 pour les exposi-tions des consommateurs mais infeacuterieure agrave 100 pour les profes-sionnelles l 7 colorants ont une MoS infeacute-rieure agrave 100 pour les consomma-teurs comme pour les profession-nelles l 19 colorants ont une MoS supeacute-rieure agrave 100 aussi bien pour les professionnelles que pour les consommateurs

En se fondant sur les critegraveres retenus dans le cadre de lrsquoeacutevalua-tion des risques des cosmeacutetiques pour les consommateurs par les autoriteacutes sanitaires plus de 37 de substances consideacutereacutees par le SCCS comme sans risque pour les consommateurs le deviendraient pour des professionnelles

agrave faibles doses et agrave long terme ne sont que rarement disponibles

En outre pour autoriser lrsquoutilisa-tion de la substance dans les pro-duits cosmeacutetiques le SCCS procegravede au calcul drsquoune marge de seacutecuriteacute (MoS) Il identifie une dose sans effet indeacutesirable observeacute (NOAEL = No Observed Adverse Effects Level) agrave partir des eacutetudes toxicologiques chez lrsquoanimal et deacutetermine une dose drsquoexposition systeacutemique (SED = Systemic Exposure Dose) dans les conditions drsquoutilisation de la subs-tance dans le produit cosmeacutetique Cette dose drsquoexposition est deacuteter-mineacutee selon des critegraveres standard la dose absorbeacutee par voie cutaneacutee la surface drsquoapplication du pro-duit la freacutequence drsquoapplication le facteur de reacutetention approprieacute le poids moyen drsquoune personne Pour que lrsquoutilisation drsquoune substance dans les produits cosmeacutetiques soit consideacutereacutee sans risque pour lrsquohomme cette dose SED doit ecirctre au moins cent fois infeacuterieure agrave la NOAEL (MoS ge 100)Dans tous les cas les MoS sont cal-culeacutees agrave partir de donneacutees drsquoexpo-sition non professionnelles Par exemple la freacutequence drsquoutilisation est diffeacuterente pour une coloration semi-permanente une fois par se-maine pour une non-profession-nelle plusieurs fois par jour pour une professionnelle

Afin drsquoobjectiver ces diffeacuterences un sondage sur 56 colorants (dont les dossiers ont eacuteteacute publieacutes par le SCCS) a eacuteteacute effectueacute en essayant de calculer une MoS pour une pro-fessionnelle et en la comparant agrave celle retenue pour les consomma-teurs Pour les calculs une surface de contact de 860 cm2 (surface cutaneacutee des deux mains issue des valeurs utiliseacutees par le SCCS) a eacuteteacute utiliseacutee [9] La freacutequence moyenne

ment ni dans les recommanda-tions du SCCS [8]

Agrave titre drsquoexemple un sondage a eacuteteacute reacutealiseacute sur les reacutecents avis du SCCS sur des colorants capillaires Sur 61 rapports drsquoeacutevaluation 52 ne comprenaient pas drsquoeacutetudes sur la fertiliteacute (85 ) Quasiment tous avaient rapporteacute lrsquoexistence drsquoune eacutetude sur la toxiciteacute du deacuteveloppe-ment preacutenatal chez le rat (meneacutee selon la ligne directrice OCDE 414) seulement neuf comportent une deuxiegraveme eacutetude explorant les mecircmes effets sur la reproduction mais geacuteneacuteralement dans la mecircme espegravece (rat) et selon des meacutethodes non standardiseacutees Une eacutetude sur une deuxiegraveme espegravece permet-trait drsquoaugmenter la fiabiliteacute du deacutepistage Pour 19 substances les eacutetudes meneacutees selon la ligne directrice OCDE 414 nrsquoexposent les animaux que jusqursquoau 15e jour de la gestation Pendant le troisiegraveme segment de la gestation les ani-maux ne reccediloivent pas les subs-tances testeacutees et par conseacutequent cette peacuteriode nrsquoest pas exploreacutee Ces eacutetudes ont eacuteteacute reacutealiseacutees selon la ligne directrice qui eacutetait en vigueur avant 2001 et qui ne per-mettait pas de mettre en eacutevidence certains effets survenant unique-ment lors drsquoexposition en fin de gestation crsquoest le cas notamment de lrsquoimpact sur le deacuteveloppement de lrsquoappareil reproducteur chez les macircles observeacute par exemple avec certains phtalates Pour 29 substances il est signaleacute des em-bryo- ou foetotoxiciteacutes souvent reacutecuseacutees par les auteurs mais qui neacutecessiteraient probablement des eacutetudes compleacutementaires qui nrsquoont pas eacuteteacute reacutealiseacutees pour la majoriteacute de ces substancesLes eacutetudes de multigeacuteneacuterations plus adapteacutees en termes drsquoeacuteva-luation du risque aux expositions

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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l le 2-eacutethylhexyl-2-eacutethylhexanoate (ndeg CAS 7425-14-1) utiliseacute en tant qursquoeacutemollient l le tert-butylhydroxyanisole (ndeg CAS 25013-16-5) utiliseacute en tant qursquoanti-oxydant et agent masquant est susceptible drsquoentrer dans la com-position de nombreux produits cosmeacutetiques tels que les produits de soin pour le visage le corps des produits pour les mains et pour les legravevres l lrsquoacide borique (ndeg CAS 10043-35-3) et les borates utiliseacutes dans di-vers produits cosmeacutetiques en tant qursquoagent antimicrobien deacutenatu-rant et tampon l lrsquoacide perborique (ndeg CAS 15120-21-5) utiliseacute notamment dans les produits capillaires et pour la peau en tant qursquoagent oxydant l lalcool teacutetrahydrofurfurylique (ndeg CAS 97-99-4) utiliseacute en tant qursquoagent masquant et solvant peut entrer dans la composition de produits de parfumerie alcoo-lique (parfums eaux de toilette) ainsi que dans drsquoautres produits cosmeacutetiques (tels que les produits de rasage de soin de la peau et ca-pillaire) Dans tous les cas la subs-tance provient de la composition parfumante l la tricapryline (ndeg CAS 538-23-8) utiliseacutee comme eacutemollient agent masquant entretien de la peau et solvant Les produits cosmeacutetiques concerneacutes sont principalement les cregravemes pour le visage les mains et le corps ainsi que les produits de maquillage

3) Les colorants capillaires aux-quels la population cible est sus-ceptible drsquoecirctre exposeacutee notam-ment via les teintures capillaires l lrsquoacide 2-hydroxyeacutethyl picra-mique (ndeg CAS 99610-72-7) colo-rant capillaire direct utiliseacute dans les teintures capillaires oxydantes et non-oxydantes

de la litteacuterature scientifique Parmi celles-ci peuvent ecirctre distingueacutes diffeacuterents cas ougrave selon la fonction de la substance son utilisation professionnelle est susceptible drsquoecirctre plus ou moins freacutequente

1) Les substances susceptibles drsquoecirctre preacutesentes dans lrsquoensemble des produits cosmeacutetiques utiliseacutes par la population cible puisqursquoen-trant dans leur composition en tant qursquoagents conservateurs l les parabegravenes (meacutethyl- eacutethyl propyl- et butyl) (ndeg CAS 99-76-3 120-47-8 94-13-3 94-26-8) l le chloroaceacutetamide (ndeg CAS 79-

07-2) l le quaternium 15 (ndeg CAS 51229-

78-8) l lrsquoortho-pheacutenylpheacutenol (ndeg CAS

90-43-7) l le pheacutenoxyeacutethanol (ndeg CAS 122-

99-6) l le climbazole (ndeg CAS 38083-17-9)

2) Les substances susceptibles drsquoentrer dans la composition de diffeacuterents produits utiliseacutes par la population cible l lrsquooctameacutethylcycloteacutetrasiloxane (ndeg CAS 556-67-2) utiliseacute en tant qursquoeacutemollient deacutemecirclant capillaire agent masquant et drsquoentretien de la peau et solvant dans de nom-breux produits cosmeacutetiques (pour les cheveux le visage et le corps) l la trioctanoiumlne (ndeg CAS 7360-38-5) utiliseacutee dans les produits cosmeacutetiques comme agent antis-tatique eacutemollient conditionneur capillaire agent masquant agent de restauration lipidique (des che-veux ou des couches supeacuterieures de la peau) agent drsquoentretien de la peau et solvant Ainsi elle est contenue dans les produits de soins capillaires les produits de soin et dentretien pour la cheve-lure et diffeacuterentes cregravemes et eacutemul-sions pour la peau

LES SUBSTANCES POTENTIELLEMENT REPROTOXIQUES

Parmi les substances actuelle-ment utiliseacutees en salon de coiffure existe-t-il des substances poten-tiellement reprotoxiques De telles substances peuvent ecirctre soit des substances CMR classeacutees par la reacuteglementation europeacuteenne soit des substances agissant par certains meacutecanismes de perturba-tion endocrinienne soit des subs-tances pour lesquelles des eacutetudes rapportent des effets sur la repro-duction mais non encore pris en compte par la reacuteglementation ou discuteacutees au niveau des instances drsquoexpertise Srsquoil est aiseacute de trouver les substances classeacutees CMR par lrsquoautoriteacute europeacuteenne (Agence eu-ropeacuteenne des produits chimiques [ECHA]) il est beaucoup plus deacutelicat de trouver les autres Dans le cadre drsquoune saisine ministeacuterielle lrsquoANSM a identifieacute cinquante substances potentiellement reprotoxiques etou perturbatrices endocriniennes entrant dans la composition de pro-duits cosmeacutetiques

Le travail de lrsquoANSM concernait les cosmeacutetiques en geacuteneacuteral et non uniquement ceux utiliseacutes par les coiffeuses Cette liste contient neacuteanmoins les substances poten-tiellement utiliseacutees en coiffure Les substances reprotoxiques utiliseacutees dans les cosmeacutetiques ont eacuteteacute iden-tifieacutees agrave partir de la classification harmoniseacutee europeacuteenne et la litteacute-rature scientifique Les substances potentiellement perturbatrices endocriniennes de cateacutegorie 1 et 2 ont eacuteteacute seacutelectionneacutees sur la base du rapport Water amp Environment du Danish Hydrolic Institute [10] commanditeacute par lrsquoUnion euro-peacuteenne et sur la base des donneacutees

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le site internet de lrsquoagence (wwwansmfr) Il est inteacuteressant de constater que pour une quinzaine de ces substances lrsquoagence a eacutemis un avis deacutefavorable soit du fait drsquoun MoS insuffisant soit de lrsquoin-suffisance de donneacuteesPour un certain nombre de ces subs-tances le lecteur peut consulter les fiches DEMETER (Documents pour lrsquoeacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduc-tion) accessibles sur le site internet de lrsquoINRS (wwwinrsfr)

CONNAISSANCES SUR LrsquoEXPOSITION DES PROFESSIONNELLES AUX COSMEacuteTIQUES

Le niveau drsquoexposition aux pro-duits cosmeacutetiques avec peacuteneacutetra-tion aveacutereacutee des substances dans lrsquoorganisme deacutetermine le niveau du risqueLes donneacutees disponibles concer-nant le mode drsquoexposition la freacute-quence ainsi que le niveau drsquoexpo-sition des professionnelles sont preacutesenteacutees ci-dessous

MODE DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS COSMEacuteTIQUESLrsquoexposition aux produits se fait principalement par deux voies l cutaneacutee l respiratoire

Les shampooings sont des pro-duits peu volatils Lrsquoexposition peut se faire principalement par voie cutaneacutee lors du lavage en cas de non-utilisation de gants La zone de contact concerne dans ce cas les deux mains et les avant-bras Les coiffeurs ayant souvent les mains humides leur peau est fragiliseacutee et sujette agrave des dermatoses qui favo-risent la peacuteneacutetration de produits

5) Une substance agrave laquelle les professionnelles de la manucure sont susceptibles drsquoecirctre exposeacutees - le toluegravene (ndeg CAS 108-88-3) uti-liseacute speacutecifiquement dans les pro-duits pour les ongles

6) Les substances pouvant eacutegale-ment entrer dans la composition de certains produits cosmeacutetiques utiliseacutes par la population cible mais par le biais drsquoun nombre plus restreint de produits l le styregravene (ndeg CAS 100-42-5) substance qui nrsquoest pas utiliseacutee en tant que telle dans les pro-duits cosmeacutetiques mais qui peut ecirctre preacutesente dans ceux-ci drsquoune part en tant que monomegravere reacutesi-duel des copolymegraveres utiliseacutes (par exemple le styregraveneacrylate copo-lymegravere) et drsquoautre part apporteacutee par des matiegraveres premiegraveres drsquoori-gine naturelle utiliseacutees dans les compositions parfumantes l les muscs xylegravene et ceacutetone (ndeg CAS 81-15-2 et 81-14-1) pouvant ecirctre utiliseacutes en tant qursquoagents par-fumants dans diffeacuterents produits cosmeacutetiques et dans les parfums et eaux de toilette l le para-creacutesol utiliseacute en tant qursquoagent antimicrobien ou agent parfumant principalement dans les eaux de toilette les eaux de parfum et les parfums l la quassine (ndeg CAS 76-78-8) uti-liseacutee en tant qursquoagent deacutenaturant l la cyclohexylamine (ndeg CAS 108-91-8) utiliseacutee comme tampon et anticorrosif l lrsquoacide para-coumarique (ndeg CAS 7400-08-0) utiliseacute pour lrsquoentretien de la peau Lrsquoexposition se fait donc principalement au travers des produits pour le corps et pour le visage

Le lecteur inteacuteresseacute pourra consul-ter certaines eacutevaluations des risques reacutealiseacutees par lrsquoANSM sur

l le reacutesorcinol (ndeg CAS 108-46-3) colorant drsquooxydation et agent mas-quant entrant dans la composi-tion des teintures capillaires oxy-dantes mais eacutegalement dans des lotions capillaires et shampooings

4) Les substances protectrices de formulation Ces substances ont pour proprieacuteteacutes dabsorber les rayonnements ultra-violets (UV) et peuvent ainsi ecirctre utiliseacutees soit en tant que filtres UV soit comme absorbant UV (afin de proteacuteger la formulation des rayons UV) Ainsi la population cible nrsquoest probable-ment pas exposeacutee professionnel-lement agrave ces substances en tant que filtres UV (contenues dans les produits de protection solaire) mais est susceptible drsquoecirctre expo-seacutee via les produits cosmeacutetiques contenant ces substances pour proteacuteger leur formulation (en tant qursquoabsorbant UV) l la famille des benzopheacutenones (de la benzopheacutenone [BP] ndeg CAS 119-61-9 agrave la BP 12) l le 3-benzylidegravene camphre (ndeg CAS 15087-24-8) l l e 3 - 4 - m eacute t hyl b e n z yl i d egrave n e camphre (ndeg CAS 36861-47-9) l le 2-eacutethyl-hexyl-4-meacutethoxycin-namate (ndeg CAS 5466-77-3)

Il est agrave noter que lorsque la subs-tance est utiliseacutee en tant qursquoabsor-bant UV crsquoest-agrave-dire pour proteacuteger la formule du produit cosmeacutetique la concentration est plus faible que celle utiliseacutee en tant que filtre UV crsquoest-agrave-dire pour proteacuteger la peau Agrave titre drsquoexemple et drsquoapregraves les donneacutees fournies par les repreacute-sentants de lrsquoindustrie cosmeacutetique franccedilaise la benzopheacutenone-3 est utiliseacutee jusqursquoagrave 6 en tant que filtre UV et agrave des concentrations comprises entre 008 et 05 en tant qursquoabsorbant UV

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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regard de son activiteacute profession-nelle est plus exposeacutee aux pro-duits cosmeacutetiques que la popula-tion geacuteneacuterale puisque l le SCCS deacutefinit pour la popula-tion geacuteneacuterale une freacutequence drsquoex-position aux shampooings drsquoune fois par jour aux colorations per-manentes drsquoune fois par mois aux colorations semi-permanentes drsquoune fois par semaine et aux conditionneurs de 028 fois par jour l de plus aucune raison ne laisse agrave penser que lrsquoexposition person-nelle aux produits cosmeacutetiques de ces professionnelles soit infeacute-rieure agrave celle de la population geacute-neacuterale Ce qui implique donc une exposition additionnelle dans le cadre de lrsquoexercice de son meacutetier de coiffeuse l le profil drsquoexposition pour les salarieacutes est diffeacuterent agrave celui du consommateur exposition plus freacutequente par inhalation surface freacutequence et dureacutee drsquoexposition plus importantes

En conclusion ces donneacutees bien que limiteacutees montrent que les professionnelles de la coiffure sont plus exposeacutees aux produits cosmeacutetiques que la population geacuteneacuterale

NIVEAU DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS COSMEacuteTIQUESLes donneacutees de preacutelegravevements atmospheacuteriques agrave des fins de me-sures drsquoexposition des coiffeuses aux produits chimiques qursquoelles utilisent sont assez limiteacutees

Les mesures rapporteacutees dans la litteacuterature sont deacutetailleacutees dans le dossier paru en 2004 dans Docu-ments pour le Meacutedecin du Travail [11] Depuis la parution de ce dos-sier quelques publications ont compleacuteteacute les donneacutees existantes

l les megraveches qui correspondent agrave toutes techniques de megraveches mecircmes partielles degraves lors qursquoelles sont factureacutees seacutepareacutement de la coloration agrave la cliente l les permanentes qui com-prennent toutes les techniques factureacutees de permanente partielle ou totale de deacutefrisage ou de lis-sage l les soins qui correspondent agrave tous soins factureacutes qursquoils soient appliqueacutes au bac ou non avec ou sans temps de pause ainsi que tout fixateur conditionneur ou ampoule traitante

Ainsi selon les anneacutees les pour-centages drsquoactes techniques de coiffure (nombre de prestations sur 100 visites) ont oscilleacute entre l 707 agrave 769 pour la laquo coupe raquo et 736 pour lanneacutee 2011 l 333 agrave 394 pour la laquo colora-tion raquo et 394 pour lanneacutee 2011 l 103 agrave 160 pour les laquo megraveches raquo et 146 pour lanneacutee 2011 l 48 agrave 92 pour la laquo perma-nente raquo et 48 en 2011 l 40 agrave 56 pour les laquo soins raquo et 465 en 2011

En consideacuterant un temps moyen par cliente de 30 minutes et 8 heures de travail par jour il peut ecirctre estimeacute qursquoune coiffeuse prend en charge 16 clientes par jour Drsquoapregraves les donneacutees fournies par la Feacutedeacuteration nationale de la coif-fure et en consideacuterant (i) les ratios les plus forts et (ii) qursquoun sham-pooing est reacutealiseacute pour chaque cliente il peut ecirctre estimeacute qursquoune coiffeuse reacutealise quotidiennement en moyenne 16 shampooings 12 coupes 6 colorations 25 megraveches 15 permanentes et 9 soinsNonobstant le manque de preacuteci-sion et le caractegravere partiel de ces donneacutees il peut aiseacutement ecirctre constateacute que cette population au

chimiques de mecircme pour les gants inapproprieacutes ou troueacutesLrsquoexposition aux colorants peut se faire l lors de lrsquoeacutetape de preacuteparation des colorations par inhalation et voie cutaneacutee l lors de leurs applications par voie cutaneacutee et inhalation l lors de lrsquoeacutemulsion et du rinccedilage par voie cutaneacutee surtout

Lrsquoexposition par inhalation est peu probable en cas de non-utilisa-tion sous forme de spray compte tenu de la faible volatiliteacute de ces substances aux tempeacuteratures am-biantes habituellesCe mode drsquoexposition est similaire pour les produits utiliseacutes lors des deacutecolorations des permanentes ou des deacutefrisages

FREacuteQUENCE DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS COSMEacuteTIQUES Suite agrave une demande adresseacutee agrave la Feacutedeacuteration nationale de la coiffure des ratios techniques ont eacuteteacute obte-nus Ces ratios issus drsquoun panel constitueacute de salons ayant une acti-viteacute mixte (homme femme en-fant) permettent drsquoavoir un des-criptif des prestations vendues en salons Ces salons sont indeacutepen-dants agrave 90 et franchiseacutes pour 10 drsquoentre eux ils comprennent de 3 agrave 35 personnes actives (toute personne qui concourt au chiffre drsquoaffaires quel que soit son sta-tut salarieacute ou chef drsquoentreprise et travaillant 35 heures par semaine) Les donneacutees ont eacuteteacute recueillies de-puis 10 ans concernant les presta-tions suivantes l les coupes qui correspondent agrave toute coupe totale partielle ou entretien factureacute l les colorations qui corres-pondent agrave tout acte de coloration tenace ou fugace factureacute

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 31

peacuteneacutetration ou absorption ne sont envisageacutees que pour les consom-mateursl Dans le cadre de ce travail les reacutesultats drsquoun sondage reacutealiseacute sur les colorants capillaires mettent en eacutevidence une incompleacutetude des tests toxicologiques neacutecessaires agrave lrsquoeacutevaluation du risque pour la re-productionl Lrsquoeacutevaluation des risques meneacutee par le comiteacute scientifique euro-peacuteen (SCCS) et les marges de seacutecu-riteacute calculeacutees sont fondeacutees sur les expositions du consommateur Les deacutecisions drsquoacceptation ou drsquointer-diction drsquoune substance dans le produit cosmeacutetique sont prises en se fondant sur cette marge de seacute-curiteacute eacutetablie agrave partir de donneacutees toxicologiques chez les animaux de laboratoire et des eacutevaluations de lrsquoexposition dans les conditions drsquoutilisation par la population geacute-neacuterale Les modaliteacutes et conditions

reproduction chez les coiffeuses montrent une augmentation des risques vis-agrave-vis de certains effets (deacutelai neacutecessaire pour concevoir retard de croissance intra-uteacuterin mortaliteacute embryonnaire et fœtale faible poids agrave la naissance) Bien que certaines semblent montrer un lien avec lrsquoutilisation des pro-duits cosmeacutetiques leur conception meacutethodologique ne permet ce-pendant pas drsquoincriminer avec cer-titude les produits chimiques uti-liseacutes encore moins une substance preacutecise Ces eacutetudes ne permettent cependant pas non plus drsquoeacutecarter la survenue de tels risques l Les tests toxicologiques vis-agrave-vis de la reproduction ne sont exigeacutes que si une peacuteneacutetration laquo importante raquo par voie orale ou cutaneacutee est attendue Or le terme laquo importante raquo est vague et non preacuteciseacute par la reacuteglementation ou les recommandations du SCCS et

Elles concernent principalement des mesures drsquoexposition au for-maldeacutehyde lors des lissages breacutesi-liens et aux composeacutes organiques volatils (COV) [12 agrave 14] Une extrac-tion de la base Colchic de lrsquoINRS qui collige tous les preacutelegravevements atmospheacuteriques reacutealiseacutes par les Caisses dassurance retraite et de la santeacute au travail (CARSAT) ou lrsquoINRS a par ailleurs eacuteteacute effectueacutee Elle rapporte un peu plus drsquoune quinzaine de preacutelegravevements at-mospheacuteriques Les mesures drsquoexposition sont donc relativement rares concernent peu drsquoemployeacutees ou de salons ces reacutesultats ne peuvent donc ecirctre consideacutereacutes comme repreacutesentatifs des niveaux dexposition dans les salons de coiffure en France

Les composeacutes mesureacutes et les ni-veaux observeacutes sont reacutesumeacutes dans le tableau I Ces niveaux peuvent ecirctre compareacutes aux VLEP (valeur li-mite drsquoexposition professionnelle) ou aux VTR deacuteveloppement (va-leur toxicologique de reacutefeacuterence) [15] Les niveaux drsquoexposition mesureacutes srsquoavegraverent faibles pour les composeacutes rechercheacutes Ils ne tra-duisent cependant que les exposi-tions par inhalation Il manque des mesures drsquoindicateurs biologiques des expositions qui permettraient de prendre en compte toutes les voies drsquoexposition notamment la voie cutaneacutee

LES PRODUITS SONT-ILS SUcircRS VIS-Agrave-VIS DE LA REPRODUCTION

En se fondant sur les donneacutees dis-ponibles et reacutesumeacutees dans les cha-pitres preacuteceacutedents il ressort que l Les eacutetudes eacutepideacutemiologiques relatives aux risques pour la

gt MESURES DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS CHIMIQUES DANS LES SALONS DE COIFFURE

Concentrations mesureacutees (mgm-3)

VLEP - 8 heures (mgm-3)

VTR deacuteveloppement(mgm-3)

Eacutethanol 2 agrave 30 1 900

Ammoniac 0013 agrave 25 7 (14 pour 4 heures dexposition)

Isopropanol 56 agrave 9 492 (ACGIH)

Toluegravene 006 768 (384 pour 4 heures dexposition)

126

Persulfates 0003 agrave 008 01 (ACGIH)

Aceacutetate drsquoeacutethyle 016 1 400

Benzegravene 002 325

n-Hexane 002 72

Isobutane 373 agrave 1 935

Polyvinylpyrrolidone 0007 agrave 007

Valeur limite dexposition professionnelle Valeur toxicologique de reacutefeacuterence Seule une publication ancienne [12] rapporte une valeur maximale agrave 447 mgm-3 pour une moyenne arithmeacutetique agrave 429 mgm-3

ACGIH American Conference of Industrial Hygienists

Tableau I

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201432

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

chronophage en fonction du nombre de produits Aujourdrsquohui il nrsquoexiste pas drsquoautres moyens que de lire les eacutetiquettes des produits noter leurs compositions recher-cher leurs numeacuteros CAS et leurs deacutenominations chimiques et de veacuterifier srsquoils font partie de la liste des produits CMR Crsquoest un travail fastidieux

Lrsquoeacutetape suivante est plus complexe et difficilement reacutealisable en rou-tine par des services de santeacute au travail Le travail pourrait ecirctre faciliteacute si ceux-ci disposaient comme pour tous les autres produits chimiques utiliseacutes professionnellement de fiches de donneacutees de seacutecuriteacute En theacuteorie les produits cosmeacutetiques ne devraient pas contenir de subs-tances CMR sauf si lrsquoavis du comiteacute europeacuteen SCCS atteste de lrsquoabsence du risque pour le consommateur dans les conditions drsquoutilisation Il est agrave rappeler ici que lrsquoavis du SCCS ne prend pas en compte lrsquoeacutevalua-tion du risque pour les profession-nels Cependant lrsquoexpeacuterience de terrain montre que certains salons de coiffure utilisent des produits obtenus en dehors des circuits classiques de distribution qui sont susceptibles de contenir des subs-tances normalement interdites dont des CMREn pratique il est conseilleacute aux employeurs drsquoeacutecrire agrave leurs four-nisseurs afin que ces derniers certifient lrsquoabsence de substances CMR dans les produits qursquoils vendent Le lecteur pourra trou-ver en annexe un modegravele type de lettre pour proposer cette deacute-marche agrave lrsquoemployeur (annexe 2) ainsi qursquoun autre agrave transmettre agrave lrsquoemployeur pour qursquoil puisse reacutea-liser cette deacutemarche aupregraves de son fournisseur (annexe 3)En outre il serait justifieacute drsquoiden-

neacutecessaires pour eacutevaluer le risque pour la reproduction des salarieacutees des salons de coiffure qursquoils sur-veillent l les donneacutees eacutepideacutemiologiques publieacutees sur la profession et lrsquoab-sence de systegraveme organiseacute et fiable de surveillance du deacuteroulement des grossesses parmi la profession des coiffeurs ne permettent pas drsquoeacutecarter tout risque pour les pro-fessionnelles de ce secteur

COMMENT PROTEacuteGER LES SALARIEacuteS

Les moyens de preacutevention qui doivent ecirctre utiliseacutes afin de reacuteduire lrsquoexposition aux produits agrave risque pendant la grossesse et plus large-ment pour tous les employeacutes sont varieacutes On peut utiliser les prin-cipes de preacutevention STOP (substi-tution technique organisation-nelle et protection individuelle)

LE CHOIX DES PRODUITSSUBSTITUER LES SUBSTANCES DANGEREUSESLe moyen le plus efficace est de substituer le produit agrave risque vis-agrave-vis de la reproduction par un qui ne le serait pasLa premiegravere deacutemarche consiste agrave identifier les substances agrave risque pour la grossesseDeux eacutetapes l identifier les substances CMR (1A 1B et 2) l identifier les substances non encore classeacutees CMR par lrsquoUnion europeacuteenne mais pour lesquelles des doutes existent (incrimineacutees dans la litteacuterature scientifique etou mal ou non eacutevalueacutees vis-agrave-vis de la reproduction)

La premiegravere eacutetape est la plus simple bien que pouvant ecirctre

drsquoexposition professionnelle sont tregraves diffeacuterentes entraicircnant des marges de seacutecuriteacute probablement diffeacuterentesl De nouveaux cosmeacutetiques sont commercialiseacutes reacuteguliegraverement Les compositions sont suscep-tibles de changer pour un produit pouvant garder le mecircme nom De plus chaque salon de coiffure uti-lise des centaines de substances Les rapports de seacutecuriteacute reacutealiseacutes par les fabricants ne sont geacuteneacutera-lement pas accessibles Ils permet-traient de srsquoassurer de lrsquoexistence drsquoune eacutevaluation de la seacutecuriteacute speacutecifique pour les professionnels dans les conditions drsquoutilisation l Les dispositions reacuteglemen-taires en vigueur interdisent les substances CMR dans les cosmeacute-tiques quand elles sont classeacutees par lrsquoECHA En conseacutequence les produits cosmeacutetiques mis sur le marcheacute par des industriels compeacute-tents et responsables ne devraient pas contenir de telles substances Le risque provient surtout des pro-duits cosmeacutetiques introduisant des substances non testeacutees ou mal testeacutees et pour lesquelles on ne dispose pas des donneacutees scienti-fiques adeacutequates Crsquoest malheureu-sement le cas de tregraves nombreuses substances chimiques puisque lrsquoon considegravere que plus de 90 des substances mises sur le marcheacute ne beacuteneacuteficient drsquoaucun test vis-agrave-vis de la reproduction [16] La conduite agrave tenir dans ce cas deacutepasse donc la probleacutematique des coiffeuses et mecircme les preacuteventeurs

Finalement l pour une grande majoriteacute de substances lrsquoeacutevaluation des risques vis-agrave-vis de la reproduc-tion chez lrsquohomme ou la femme nrsquoest pas reacutealiseacutee l les meacutedecins du travail nrsquoont pas les outils ou les informations

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 33

tilation geacuteneacuterale compleacutementaire agrave cette aspiration localiseacutee srsquoavegravere souvent neacutecessaire pour eacuteliminer les polluants reacutesiduels non capteacutes agrave la source et pour assurer un re-nouvellement optimal de lrsquoair des locaux de travail Le Code du travail (article R 4222-6) prescrit un deacutebit minimal drsquoair neuf par occupant de 45 m3h-1 pour des locaux avec travail physique leacuteger mais il est agrave noter que lrsquoAllemagne recom-mande speacutecifiquement pour les salons de coiffure un apport mi-nimal drsquoair neuf de 100 m3h-1 par occupant [17] (figures 1 et 2) De plus lrsquoinstallation de ventila-tion devrait ecirctre dimensionneacutee de telle sorte que les locaux dans

risque drsquoexposition devraient ecirctre seacutepareacutees physiquement des autres activiteacutes Ainsi lrsquoorganisation opti-male drsquoun salon de coiffure devrait comporter 4 zones situeacutees dans des locaux distincts l la zone de coupe shampooing accueil l la zone de preacuteparation des tech-niques (le laboratoire) l une zone de techniques l une salle de pause

Principes de ventilationDans les locaux ougrave sont manipuleacutes des produits dangereux lrsquoinstalla-tion de dispositifs de captage agrave la source drsquoeacutemission des polluants est agrave privileacutegier Neacuteanmoins une ven-

tifier eacutegalement les substances pouvant entraicircner des effets de perturbation endocrinienne eacutetape eacutegalement difficile du fait drsquoune part de lrsquoabsence des outils approprieacutes pour lrsquoeacutevaluation par le meacutedecin de travail et drsquoautre part de lrsquoabsence de meacutethodologie et deacutefinition harmoniseacutees au niveau europeacuteen

PRIVILEacuteGIER LES FORMES PHYSICOCHIMIQUES LES MOINS DANGEREUSES EN TERMES DrsquoEXPOSITION Lrsquoexposition par inhalation est la voie de contact la plus difficile-ment maicirctrisable dans un certain nombre de salons de coiffure non eacutequipeacutes de dispositifs de captage et de ventilation adapteacutes et effi-cacesIl est donc neacutecessaire de l privileacutegier les produits non volatils et non dispersables dans lrsquoatmosphegravere et par conseacutequent li-miter dans la mesure du possible lrsquoemploi de produits sous forme de spray aeacuterosol l utiliser agrave chaque fois que crsquoest possible les produits sous forme de gel plutocirct que de poudre l eacuteviter les meacutelanges extempo-raneacutes dont au moins une partie est aeacuterosolisable (volatile ou sous forme de poudre)

MESURES TECHNIQUESLorsque la suppression ou la subs-titution des produits dangereux par drsquoautres qui ne le sont pas est impossible des mesures de pro-tection collective et individuelle doivent ecirctre mises en œuvre agrave titre preacuteventif

PROTECTION COLLECTIVESeacuteparation des activiteacutesAfin de limiter le nombre de per-sonnes exposeacutees aux produits dangereux les activiteacutes avec un

bFigure 1

Mise en deacutepression des locaux agrave pollution speacutecifique Cas de locaux seacutepareacutes

bFigure 2

Mise en deacutepression des locaux agrave pollution speacutecifique Cas dun salon de petite taille ougrave seul le laboratoire est seacutepareacute du reste des activiteacutes

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

Au niveau de la zone de coupe shampooing accueil Une disposition similaire agrave celle de la zone de techniques est recom-mandeacutee

DeacutechetsLrsquoeacutelimination reacuteguliegravere des deacute-chets speacutecifiques contamineacutes doit ecirctre effectueacutee avec un stockage intermeacutediaire dans des poubelles fermeacutees

PROTECTION INDIVIDUELLELrsquoexposition cutaneacutee doit ecirctre eacutevi-teacutee au maximum Pour cela il faut agir sur le port de gants et sur lrsquohy-giegravene geacuteneacuterale des mains

Le port de gantsLe port de gants devrait ecirctre systeacutematique lors de toutes les phases exposant agrave des produits chimiques La deacutetermination de la nature des gants adapteacutes aux produits utiliseacutes en coiffure srsquoavegravere tregraves deacutelicate La plupart nrsquoont pas eacuteteacute testeacutes vis-agrave-vis des produits pour la coiffure ou du moins si elles existent ces informations sont dif-

lrsquoenvironnement immeacutediat Cette enceinte ventileacutee peut prendre la forme drsquoun caisson couvrant largement la zone de preacuteparation et muni drsquoun dosseret aspirant (figures 3 et 4) Le stockage des reacuteactifs devrait ecirctre eacutegalement reacutealiseacute dans une armoire ventileacutee avec rejet de lrsquoair extrait agrave lrsquoexteacuterieur du bacirctiment apregraves filtration Le volume drsquoair extrait par ces dis-positifs doit ecirctre compenseacute par un apport drsquoair neuf au moins eacutequiva-lent

Au niveau de la zone de techniquesUne aspiration frontale de lrsquoair devrait ecirctre preacutevue sur chaque poste drsquoapplication avec introduc-tion de lrsquoair neuf de compensation par de larges diffuseurs situeacutes au plafond Cette disposition per-mettrait drsquoeacuteviter que les voies respiratoires du technicien ne se trouvent dans le flux drsquoair pollueacute entre les sources drsquoeacutemissions (reacuteci-pient drsquoapplication et chevelure du client) et lrsquoaspiration (figures 5 6 et 7 page suivante)

lesquels sont manipuleacutes des pro-duits dangereux (laboratoire et zone technique) soient toujours en deacutepression par rapport aux autres locaux pour eacuteviter la pollution de ces derniers La mise en deacutepression est alors assureacutee par les dispositifs drsquoaspiration agrave la source eacutequipant les postes geacuteneacuterant des polluants et par la ventilation geacuteneacuterale

Les installations de ventilation devront ecirctre controcircleacutees selon les prescriptions de lrsquoarrecircteacute du 8 oc-tobre 1987 relatif au controcircle peacuterio-dique des installations daeacuteration et dassainissement des locaux de travail [18]

Au niveau de la zone laboratoire Cette zone doit ecirctre exclusive-ment deacutedieacutee agrave la preacuteparation des techniques en aucun cas elle ne doit ecirctre utiliseacutee par le personnel pour se restaurer ou entreposer des effets personnels La preacuteparation des techniques doit avoir lieu dans une enceinte ventileacutee dont lrsquoair extrait est reje-teacute agrave lrsquoexteacuterieur du bacirctiment apregraves filtration afin de ne pas polluer

Figure 3

Exemple denceinte ventileacutee pour la preacuteparation des techniques sorbonne(extrait de ED795 [19])

Figure 4

Exemple denceinte ventileacutee pour la preacuteparation des techniques captage enveloppant par dosseret aspirant

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 35

Lrsquohygiegravene geacuteneacuterale des mainsPour se proteacuteger contre les agents chimiques il est neacutecessaire que la barriegravere cutaneacutee soit en bon eacutetat Toutes les preacutecautions preacuteconiseacutees dans ce but devront ecirctre rappeleacutees n lors du shampooing utiliser des meacutelangeurs drsquoeau agrave tempeacuterature preacutereacutegleacutee et de lrsquoeau tiegravede n ne pas utiliser le shampooing comme savon n tamponner systeacutematiquement les mains soigneusement sans frotter apregraves chaque shampooing avec un moyen non contamineacute par les produits (serviette jetable) Les appareils soufflants risquent drsquoecirctre trop longs agrave utiliser n utiliser pour le lavage un savon neutre type surgras n hydrater les mains avec une cregraveme reacutegeacuteneacuterante en fin de jour-neacutee n en dehors du lieu de travail pro-teacuteger ses mains du froid en hiver par exemple par des gants

Enfin il est eacutegalement demandeacute de ne pas porter de bijoux au ni-veau des mains et des poignets

FORMATION INFORMATION Les risques potentiels pour la gros-sesse devraient ecirctre inteacutegreacutes dans les formations initiales ou conti-nues des personnels de salons de coiffure Une information doit ecirctre reacutealiseacutee par les services de santeacute au travail aux responsables des salons de coiffure ainsi qursquoaux salarieacutes et ce de maniegravere reacuteguliegravere

PREacuteVENTION MEacuteDICALELa prise en compte du risque pour la reproduction et la grossesse est agrave envisager degraves leacutetablissement de la fiche dentreprise et agrave faire figurer par lemployeur dans le document unique deacutevaluation des risques

Il est conseilleacute drsquoutiliser des gants agrave manchettes longues en les retournant aux extreacutemiteacutes pour eacuteviter le contact de produits ou de lrsquoeau avec lrsquoavant-bras

ficilement accessibles Le meilleur compromis entre la seacutecuriteacute et la dexteacuteriteacute est de porter des gants agrave usage unique en nitrile Les gants doivent ecirctre absolument jeteacutes apregraves chaque opeacuteration

bFigure 5

Proposition ndeg 1 pour le poste dapplication des techniques captage enveloppant par dosseret aspirant

bFigure 7

Proposition ndeg 3 pour le poste dapplication des techniques bras articuleacute avec casque - anneau aspirant

bFigure 6

Proposition ndeg 2 pour le poste dapplication des techniques mur aspirant dans le local utiliseacute pour lapplication des techniques

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

pour tous les travaux impliquant un contact direct avec les produits devra ecirctre exigeacute Les gants sont agrave usage unique ils devront ecirctre je-teacutes apregraves chaque acte Le meilleur compromis en termes de protec-tion consiste agrave preacuteconiser des gants en nitrile agrave manchettes longues Ils devront eacutegalement ecirctre utiliseacutes lors des rinccedilages par exemple des colorations Le meacutedecin du travail devra srsquoassurer de la bonne com-preacutehension de ce messageEn cas de conditions optimales n laboratoire de preacuteparation des techniques avec ventilation effi-cace et controcircleacuteen ventilation geacuteneacuterale du salon adeacutequaten absence de produits CMR ou provenant de circuits non clas-siques de diffusionn port de gants systeacutematique jeteacutes apregraves chaque utilisation lors de tout acte techniquen non-utilisation de sprays ou produits sous forme de poudre (sauf si lrsquoinnocuiteacute vis-agrave-vis de la grossesse est prouveacutee)la poursuite du travail est alors possible En cas drsquoabsence drsquoune ou plusieurs de ces conditions la conduite agrave tenir sera deacutefinie par le meacutedecin du travail en tenant compte des facteurs interfeacuterents tels que lrsquoinquieacutetude de la sala-rieacutee le deacuteroulement drsquoautres gros-sesses anteacuterieures les possibili-teacutes drsquoameacuteliorer agrave court terme les conditions de travailDans tous les cas doivent ecirctre eacutega-lement pris en compte les autres facteurs de risque professionnels qui peuvent interfeacuterer avec le deacute-roulement de la grossesse Les points suivants seront eacutetudieacutes n Le travail debout prolongeacute il est rappeleacute que le travail debout pro-longeacute est susceptible drsquoentraicircner avortement preacutematuriteacute ou hypo-trophie [17] Bien qursquoil nrsquoexiste pas

salon de coiffure afin de veacuterifier les conditions reacuteelles de travail notamment en ce qui concerne la preacutesence effective drsquoune venti-lation et son efficaciteacute le port de gants agrave usage unique et les diffeacute-rents produits utiliseacutes les possibi-liteacutes drsquoameacutelioration du posteLe service de santeacute au travail de-vra veacuterifier les compositions de tous les produits manipuleacutes par les femmes enceintes et preacutevenir lrsquoemployeur et la salarieacutee de la neacute-cessiteacute de ne pas manipuler tous ceux pour lesquels au moins un des composants a des effets sur la grossesse etou le deacuteveloppement Ce travail drsquoeacutevaluation des risques pour la grossesse devrait avoir eacuteteacute fait en amont de la grossesse pour la reacutedaction du document unique ou de la fiche drsquoentreprise mais il est neacutecessaire de veacuterifier qursquoil est toujours valide agrave lrsquooccasion de chaque nouvelle grossesse et de deacuteterminer les expositions speacuteci-fiques de chaque salarieacutee enceinteAfin de srsquoassurer de lrsquoabsence de substances CMR dans les produits il peut ecirctre utile de demander au responsable du salon de trans-mettre une lettre type telle que celle proposeacutee dans cet article agrave son fournisseur de produits Cette deacutemarche devrait ecirctre reacutealiseacutee en amont de toute grossesse En cas drsquourgence (grossesse deacutemarreacutee) le service de santeacute au travail peut se charger de cette deacutemarcheDe mecircme il devra demander de supprimer les expositions directes agrave des produits sous forme drsquoaeacutero-sols (sprays poudreshellip) Si de tels produits devaient ecirctre utiliseacutes dans le salon de coiffure alors qursquoune des employeacutees est en-ceinte une recherche drsquoinforma-tions sur la toxiciteacute des substances contenues dans lrsquoaeacuterosol serait neacutecessaireLe port de gants systeacutematique

CONDUITE Agrave TENIR VIS-Agrave-VIS DrsquoUNE FEMME ENCEINTELes donneacutees preacuteceacutedentes ont mon-treacute les incertitudes actuelles en ce qui concerne lrsquoimpact des produits cosmeacutetiques utiliseacutes en salon de coiffure vis-agrave-vis de la grossesse Ces incertitudes reacutesultent prin-cipalement de lrsquoabsence ou de la pauvreteacute des donneacutees notam-ment en regard des risques pour les professionnellesNeacuteanmoins des moyens de preacute-vention existent et leur utilisation correcte devrait permettre agrave une salarieacutee enceinte de continuer agrave exercer son meacutetier durant sa gros-sesseDes preacutecautions sont cependant indispensables devant toute gros-sesse chez une coiffeuse

AVANT LE DEacuteBUT DE LA GROSSESSEInformer systeacutematiquement les femmes en acircge de procreacuteer sur la conduite agrave tenir en cas de gros-sesse Le service de santeacute au tra-vail doit rappeler agrave lrsquoemployeur drsquoeacutevaluer systeacutematiquement ce risque lors de la reacutedaction du do-cument unique Cette eacutevaluation des risques devrait ecirctre reacuteactuali-seacutee au deacutemarrage de chaque gros-sesse voire mieux lors de projet de grossesse eacutemis par la salarieacutee Une visite du salon de coiffure par le service de santeacute au travail doit ecirctre systeacutematique La fiche drsquoen-treprise doit eacutegalement comporter des informations sur ce pointPreacutevenir la salarieacutee qursquoen cas de grossesse il est neacutecessaire de la si-gnaler le plus rapidement possible agrave son service de santeacute au travail et que ce dernier est organiseacute pour la recevoir en urgence

PENDANT LA GROSSESSEDegraves lrsquoinformation du deacutemarrage drsquoune grossesse le service de santeacute au travail devra se rendre dans le

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 37

tions en charge de la preacutevention des risques professionnels ou de leur surveillance Il pourrait srsquoagir drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques ou de veilles cibleacutees sectoriseacutees

la salarieacutee de la peacutenibiliteacute de son meacutetier du fait de sa grossesse

Enfin il est important n de garder une traccedilabiliteacute de ces conditions de travail et des solutions proposeacutees agrave lrsquoemployeur dans le dossier meacutedical de la sala-rieacutee n de collecter eacutegalement toutes les informations meacutedicales sur le deacuteroulement de la grossesse En cas drsquoanomalies et de doute sur un lien avec lutilisation de pro-duits cosmeacutetiques notifier ces in-formations aupregraves des organismes chargeacutes de la toxicovigilance etou de la cosmeacutetovigilance

RECOMMANDATIONS POUR LES POUVOIRS PUBLICS

Les fiches de donneacutees de seacutecu-riteacute des produits cosmeacutetiques devraient ideacutealement ecirctre four-nies par les industriels Elles pour-raient ecirctre inteacutegreacutees dans la base Synapse et mises agrave disposition des employeurs et des services de san-teacute au travailIl est souhaitable drsquoameacuteliorer les connaissances relatives aux effets sur la reproduction notamment pendant la grossesse chez les pro-fessionnelles exposeacutees aux pro-duits cosmeacutetiques il est justifieacute de penser qursquoun produit cosmeacutetique nrsquoest pas obligatoirement sucircr vis-agrave-vis de la grossesse La surveil-lance meacutedicale renforceacutee mise en place pour les salarieacutees enceintes et la visite de reprise apregraves retour de congeacute materniteacute pourraient ecirctre lrsquooccasion de recueillir des informations pertinentes sur le deacuteroulement de ces grossesses selon un protocole agrave bacirctir entre les services de meacutedecine du tra-vail interentreprises et les institu-

de deacutefinition officielle drsquoun travail debout prolongeacute on peut consi-deacuterer que les phases de travail de-bout ne devraient pas dans lrsquoideacuteal deacutepasser 1 heure sans pause assise quelle que soit la peacuteriode de la grossesse Une pause dau moins 5 minutes assise en position confortable devrait ecirctre possible De plus un siegravege devra ecirctre fourni pour le travail Pour preacutevenir les complications veineuses des bas de contention seront proposeacutesn Le port de charges il est asso-cieacute aux mecircmes risques que la sta-tion debout prolongeacutee Scheacutema-tiquement en se calquant sur la norme NF X 35-109 [20] le conseil de ne pas deacutepasser des charges unitaires supeacuterieures agrave 5 kg peut ecirctre raisonnablement fourni Ce seuil peut ecirctre adapteacute en fonction des contraintes suppleacutementaires (hauteur pose-deacutepose deacuteplace-ment environnementhellip) Penser notamment agrave ne pas faire reacutecep-tionner et ranger les commandes par une femme enceinte n Les postures difficiles au fur et agrave mesure que la grossesse avance et que le volume abdominal aug-mente certaines positions ou deacute-placements avec risques de deacuteseacute-quilibre et donc de chute peuvent geacuteneacuterer des difficulteacutes La configu-ration des locaux sera eacutetudieacutee (es-caliers eacutetroits deacutenivellementshellip)n Drsquoautres facteurs tels que les transports les sources de fatigue extra-professionnelles (enfants en bas acircgehellip) peuvent interfeacuterern La preacutesence de stress sera eacutega-lement eacutevalueacutee ambiance dans le magasin intensiteacute du travail journeacutees ininterrompues deacutepas-sant les 8 heures de travail inter-ruption des tacircches freacutequentes pour par exemple reacutepondre au teacuteleacutephonen De maniegravere geacuteneacuterale il faut tenir compte de la perception de

POINTS Agrave RETENIR

Les meacuteta-analyses montrent des effets sur la reproduction chez les coiffeuses Elles ne permettent cependant pas drsquoincriminer les produits cosmeacutetiques

Les risques des cosmeacutetiques pour la grossesse ne sont pas eacutevalueacutes par les industriels ou les pouvoirs publics pour les coiffeuses

Les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute ne sont pas obligatoires pour les cosmeacutetiques

Une eacutetude systeacutematique du risque pour la grossesse doit ecirctre inteacutegreacutee dans le document unique et la fiche drsquoentreprise Le service de santeacute au travail doit eacutevaluer ce risque systeacutematiquement et se rendre sur place

Une preacutevention efficace doit cependant permettre aux coiffeuses enceintes de continuer leur travail

Une reacuteflexion sur lrsquoutilisation des donneacutees des visites de reprise apregraves materniteacute est proposeacutee afin drsquoameacuteliorer lrsquoeacutetat des connaissances sur le deacuteroulement des grossesses des coiffeuses travaillant en salon

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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BIBLIOGRAPHIE

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Deacutefinition drsquoun cosmeacutetiqueLrsquoarticle L 5131-1 du Code de la Santeacute publique (modifieacute par la loi ndeg2011-12 du 5 janvier 2011- art 8) deacutefinit un produit cosmeacutetique comme laquo Toute substance ou meacutelange destineacute agrave ecirctre mis en contact avec les diverses parties superficielles du corps humain notamment leacutepiderme les systegravemes pileux et capillaire les ongles les legravevres et les organes geacutenitaux externes ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue exclusivement ou principalement de les nettoyer de les parfumer den modifier laspect de les proteacuteger de les maintenir en bon eacutetat ou de corriger les odeurs corporelles raquo

Seacutecuriteacute des cosmeacutetiquesLrsquoarticle 3 du regraveglement (CE) ndeg 12232009 du Parlement europeacuteen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmeacutetiques deacutefinit les regravegles relatives agrave la composition des produits cosmeacutetiques(1) preacutecise notamment qursquolaquo un produit cosmeacutetique mis agrave la disposition sur le marcheacute est sucircr pour la santeacute humaine lorsqursquoil est utiliseacute dans des conditions drsquoutilisation normales ou raisonnablement preacutevisibles raquo [4]

Diffeacuterentes listes drsquoingreacutedientsCinq listes de substances figurent dans les annexes du regraveglement europeacuteen Le principe geacuteneacuteral de la responsabiliteacute du fabricant ou de lrsquoimportateur en matiegravere de seacutecuriteacute du produit devrait srsquoappuyer sur les restrictions applicables agrave certaines substances preacutevues aux annexes II et III En outre les substances destineacutees agrave ecirctre utiliseacutees comme colorants agents conservateurs et filtres ultraviolets devraient figurer respectivement aux annexes IV V et VI afin drsquoecirctre autoriseacutees pour ces utilisations Ces listes concernent n Annexe II les substances qui ne peuvent entrer dans la composition des produits cosmeacutetiques n Annexe III les substances qui ne peuvent ecirctre utiliseacutees dans les produits cosmeacutetiques en dehors des restrictions et conditions fixeacutees par cette liste n Annexe IV les colorants que peuvent contenir les produits cosmeacutetiques n Annexe V les agents conservateurs que peuvent contenir les produits cosmeacutetiques n Annexe VI les filtres ultraviolets que peuvent contenir les produits cosmeacutetiques

Mise sur le marcheacute des produits cosmeacutetiques personne responsableSeuls les produits cosmeacutetiques pour lesquels une personne physique ou morale est deacutesigneacutee dans la Communauteacute

comme laquo personne responsable raquo sont mis sur le marcheacute (article 4- alineacutea 1)La personne responsable garantit pour chaque produit cosmeacutetique mis sur le marcheacute la conformiteacute aux obligations applicables eacutetablies par le regraveglement europeacuteen Lrsquoarticle 5 preacutecise que laquo si le produit cosmeacutetique preacutesente un risque pour la santeacute humaine les personnes responsables en informent immeacutediatement les autoriteacutes nationales compeacutetentes raquo

Eacutevaluation de la seacutecuriteacute Avant la mise sur le marcheacute drsquoun produit cosmeacutetique la personne responsable veille afin de deacutemontrer que ce produit est conforme agrave lrsquoarticle 3 agrave ce que sa seacutecuriteacute soit eacutevalueacutee sur la base des informations approprieacutees et agrave ce qursquoun rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique soit eacutetabli conformeacutement agrave lrsquoannexe I du dit regraveglement (article 10)La personne responsable srsquoassure que n lrsquousage auquel le produit cosmeacutetique est destineacute et lrsquoexposition systeacutemique attendue aux diffeacuterents ingreacutedients dans une formulation finale sont pris en compte dans lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute n une approche approprieacutee fondeacutee sur la laquo force probante raquo (weight of evidence) est utiliseacutee dans lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute pour passer en revue les donneacutees eacutemanant de toutes les sources existantes n le rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique est actualiseacute en tenant compte des informations pertinentes compleacutementaires apparues apregraves la mise sur le marcheacute du produit

Dossier drsquoinformation Lorsqursquoun produit cosmeacutetique est mis sur le marcheacute la personne responsable conserve un dossier drsquoinformation sur celui-ci (article 11) Le dossier drsquoinformation sur le produit est conserveacute pendant une peacuteriode de dix ans agrave partir de la date agrave laquelle le dernier lot du produit cosmeacutetique a eacuteteacute mis sur le marcheacuteLe dossier drsquoinformation sur le produit contient les informations et donneacutees suivantes actualiseacutees si neacutecessaire n une description du produit cosmeacutetique permettant lrsquoeacutetablissement drsquoun lien clair entre le dossier drsquoinformation et le produit cosmeacutetique concerneacute n le rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique viseacute agrave lrsquoarticle 10 paragraphe 1 n une description de la meacutethode de fabrication et une deacuteclaration de conformiteacute aux bonnes pratiques de fabrication viseacutees agrave lrsquoarticle 8

ANNEXE 1 Reacuteglementation des cosmeacutetiques

1 Dans le texte de cette annexe sauf mention contraire les articles et les annexes font reacutefeacuterence agrave ce regraveglement europeacuteen n n n

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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n lorsque la nature ou lrsquoeffet du produit cosmeacutetique le justifie les preuves de lrsquoeffet revendiqueacute par le produit cosmeacutetique n les donneacutees relatives aux expeacuterimentations animales reacutealiseacutees par le fabricant ses agents ou fournisseurs et relatives au deacuteveloppement ou agrave lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique ou de ses ingreacutedients y compris toute expeacuterimentation animale reacutealiseacutee pour satisfaire aux exigences leacutegislatives ou reacuteglementaires de pays tiersLa personne responsable veille agrave ce que lrsquoautoriteacute compeacutetente de lrsquoEacutetat membre ougrave est conserveacute le dossier drsquoinformation sur le produit ait aiseacutement accegraves agrave ce dossier en format eacutelectronique ou sous un autre format agrave son adresse indiqueacutee sur lrsquoeacutetiquetage Ces exigences srsquoappliquent eacutegalement aux produits cosmeacutetiques qui ont eacuteteacute notifieacutes en vertu de la directive europeacuteenne 76768CEE modifieacutee [3]

Rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique Le rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique conformeacutement agrave lrsquoannexe I du regraveglement comporte au minimum les eacuteleacutements suivants PARTIE A ndash Informations sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique1 Formule quantitative et qualitative du produit cosmeacutetique2 Caracteacuteristiques physiqueschimiques et stabiliteacute du produit

cosmeacutetique3 Qualiteacute microbiologique4 Impureteacutes traces informations concernant le mateacuteriau

drsquoemballage5 Utilisation normale et raisonnablement preacutevisible6 Exposition au produit cosmeacutetique dans les conditions

drsquoutilisation7 Exposition agrave chaque substance8 Profil toxicologique des substances dans le produit

cosmeacutetiqueSans preacutejudice de lrsquoarticle 18 (se rapportant agrave lrsquoexpeacuterimentation animale) le profil toxicologique concerne chaque substance contenue dans le produit cosmeacutetique pour tous les effets toxicologiques pertinents Un accent particulier est mis sur lrsquoeacutevaluation de la toxiciteacute locale (irritation de la peau des yeuxhellip) de la sensibilisation cutaneacutee et en cas drsquoabsorption (ultraviolet) de la toxiciteacute photo-induiteToutes les voies drsquoabsorption toxicologiques importantes sont examineacutees ainsi que les effets systeacutemiques et la marge de seacutecuriteacute baseacutee sur une dose sans effet neacutefaste observeacute ou NOAEL (no observed adverse effects level) est calculeacutee Lrsquoabsence de ces consideacuterations est ducircment justifieacutee

Une attention particuliegravere est accordeacutee agrave toute incidence possible sur le profil toxicologique reacutesultant n de la taille des particules y compris les nanomateacuteriaux n des impureteacutes des substances et des matiegraveres premiegraveres utiliseacutees n de lrsquointeraction des substancesToute utilisation drsquoune approche par reacutefeacuterences croiseacutees est ducircment eacutetayeacutee et justifieacutee La source des informations est clairement indiqueacutee

9 Effets indeacutesirables et effets indeacutesirables gravesToutes les donneacutees disponibles sur les effets indeacutesirables et les effets indeacutesirables graves pour le produit cosmeacutetique ou le cas eacutecheacuteant pour drsquoautres produits cosmeacutetiques doivent ecirctre inteacutegreacutees Ceci inclut des donneacutees statistiques

10 Informations sur le produit cosmeacutetiqueAutres informations pertinentes par exemple eacutetudes existantes chez des volontaires humains ou reacutesultats ducircment confirmeacutes et justifieacutes drsquoeacutevaluations de risques qui ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans drsquoautres domaines pertinents

PARTIE B - Eacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetiqueCette partie comporte entre autre les conclusions sur lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute et les avertissements et instructions drsquoutilisation figurant sur lrsquoeacutetiquette

Deacuteclaration des laboratoires aupregraves de lrsquoANSM En France les laboratoires fabriquant conditionnant ou important des produits cosmeacutetiques sont deacuteclareacutes aupregraves de lrsquoANSM (article L5131-2 du Code de la Santeacute publique) La personne qui dirige un eacutetablissement deacutesigne une ou plusieurs personnes qualifieacutees responsables de la fabrication du conditionnement de lrsquoimportation des controcircles de qualiteacute de lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute pour la santeacute humaine de la deacutetention et de la surveillance des stocks de matiegravere premiegravere et de produits finis Ces personnes doivent posseacuteder des connaissances attesteacutees par des diplocircmes titres ou certificats

Information des consommateurs eacutetiquetage Les produits cosmeacutetiques ne sont mis agrave disposition sur le marcheacute que si le reacutecipient et lrsquoemballage des produits cosmeacutetiques portent en caractegraveres indeacuteleacutebiles facilement lisibles et visibles les mentions suivantes (seules sont signaleacutees les mentions pouvant inteacuteresser le preacuteventeur en milieu de travail) (article 19) n le nom ou la raison sociale et lrsquoadresse de la personne responsable n le contenu nominal au moment du conditionnement indiqueacute en poids ou en volume sauf pour les emballages contenant moins de cinq grammes ou moins de cinq millilitres les eacutechantillons gratuits et les unidoses

n n n

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n les preacutecautions particuliegraveres drsquoemploi et au minimum celles indiqueacutees dans les annexes III agrave VI ainsi que drsquoeacuteventuelles indications concernant des preacutecautions particuliegraveres agrave observer pour les produits cosmeacutetiques agrave usage professionnel n la liste des ingreacutedients Ces informations peuvent figurer uniquement sur lrsquoemballage La liste est preacuteceacutedeacutee du terme laquo ingreacutedients raquo Dans cet article est deacutefinie comme laquo ingreacutedient raquo toute substance ou meacutelange utiliseacute de faccedilon intentionnelle dans le produit cosmeacutetique au cours du processus de fabrication Toutefois ne sont pas consideacutereacutees comme ingreacutedients les impureteacutes contenues dans les matiegraveres premiegraveres utiliseacutees et les substances techniques subsidiaires utiliseacutees dans le meacutelange mais ne se retrouvant pas dans la composition du produit finiLes compositions parfumantes et aromatiques et leurs matiegraveres premiegraveres sont mentionneacutees par les termes laquoparfumraquo ou laquoaromaraquo En outre la preacutesence de substances dont la mention est exigeacutee en vertu de la colonne laquoautresraquo de lrsquoannexe III est indiqueacutee dans la liste des ingreacutedients en plus des termes laquoparfumraquo ou laquoaromaraquoLa liste des ingreacutedients est eacutetablie dans lrsquoordre deacutecroissant de leur importance pondeacuterale au moment de leur incorporation dans le produit cosmeacutetique Les ingreacutedients dont la concentration est infeacuterieure agrave 1 peuvent ecirctre mentionneacutes dans le deacutesordre apregraves ceux dont la concentration est supeacuterieure agrave 1 Tout ingreacutedient preacutesent sous la forme drsquoun nanomateacuteriau doit ecirctre clairement indiqueacute dans la liste des ingreacutedients Le nom de lrsquoingreacutedient est suivi du mot laquo nano raquo entre crochetsLes colorants autres que ceux destineacutes agrave colorer les cheveux ou le systegraveme pileux du visage agrave lrsquoexception des cils peuvent ecirctre mentionneacutes dans le deacutesordre apregraves les autres ingreacutedients cosmeacutetiques Pour les produits cosmeacutetiques deacutecoratifs commercialiseacutes en plusieurs nuances de couleurs tous les colorants utiliseacutes dans la gamme agrave lrsquoexception de ceux destineacutes agrave colorer les cheveux ou le systegraveme pileux du visage agrave lrsquoexception des cils peuvent ecirctre mentionneacutes agrave condition drsquoy ajouter les mots laquo peut contenir raquo ou le symbole laquo +- raquo La nomenclature CI (Colour Index) est utiliseacutee le cas eacutecheacuteant

Accegraves du public aux informations Sans preacutejudice de la protection notamment du secret commercial et des droits de proprieacuteteacute intellectuelle la personne responsable veille agrave ce que la formule qualitative et quantitative du produit cosmeacutetique et dans le cas de compositions parfumantes et aromatiques le nom et le numeacutero de code de la composition et lrsquoidentiteacute du fournisseur ainsi que les donneacutees existantes en matiegravere drsquoeffets

indeacutesirables et drsquoeffets indeacutesirables graves provoqueacutes par le produit cosmeacutetique suite agrave son utilisation soient rendus facilement accessibles au public par des moyens approprieacutes (article 21)Les informations quantitatives portant sur la composition du produit cosmeacutetique qui doivent ecirctre tenues agrave disposition du public ne concernent que les substances dangereuses telles que deacutefinies agrave lrsquoarticle 3 du regraveglement (CE) ndeg 12722008 [5]

Nomenclature des ingreacutedientsLa deacutecision 96335CE [6] eacutelabore une nomenclature commune des ingreacutedients qui permettra didentifier les substances par une mecircme deacutenomination dans tous les Eacutetats membres La nomenclature utiliseacutee est lrsquoINCI (International Nomenclature Cosmetic Ingredient) LrsquoINCI a eacuteteacute conccedilue en 1973 par la Cosmetic Toiletry and Fragrance Association (CTFA) association ameacutericaine regroupant des fabricants de cosmeacutetiques En Europe son utilisation est obligatoire pour les cosmeacutetiques depuis 1998 tous les cosmeacutetiques doivent donner sur leur emballage la liste complegravete des ingreacutedients dans lordre deacutecroissant de leur quantiteacute et sous leur deacutenomination INCI La nomenclature INCI est eacutecrite dans deux langues n les extraits de plantes sont donneacutes sous le nom latin de la plante n les noms de moleacutecules et les noms usuels sont donneacutes en anglais Par convention les ingreacutedients parfumeacutes sont regroupeacutes sous le nom laquo parfum raquo sans les deacutetailler Les colorants sont deacutesigneacutes par un Colour Index qui seacutecrit CI puis un nombre agrave 5 chiffres

Le controcircle des produits cosmeacutetiquesIl nrsquoy a pas de controcircle des produits cosmeacutetiques avant leur mise sur le marcheacute ni au niveau des Eacutetats membres ni au niveau de lrsquoUnion europeacuteenne Le controcircle des produits cosmeacutetiques dans lrsquoUnion europeacuteenne est assureacute agrave travers la responsabiliteacute de la personne qui place le produit sur le marcheacute par une simple notification du site de fabrication ou drsquoimportation et par une surveillance des produits preacutesents sur le marcheacuteLes Eacutetats membres prennent toutes les mesures neacutecessaires pour que ni les fabricants ni les importateurs eacutetablis dans la Communauteacute ne mettent sur le marcheacute des produits qui ne satisfont pas aux dispositions du regraveglement (CE) ndeg 12232009 du Parlement europeacuteen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmeacutetiques [4] LrsquoANSM reacutealise des controcircles en laboratoires (essais physicochimiques etou microbiologiqueshellip) ainsi que des inspections pour veacuterifier que la composition des produits reacutepond bien aux exigences reacuteglementaires et que leur

ANNEXE 1 hellip

n n n

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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fabrication est faite suivant les bonnes pratiques de laboratoire Ces controcircles et ces inspections sont motiveacutes par le signalement drsquoincidents lieacutes agrave un produit et peuvent ecirctre fortuitsSi un Eacutetat membre constate sur la base dune motivation circonstancieacutee quun produit cosmeacutetique bien que conforme aux prescriptions du regraveglement preacutesente un danger pour la santeacute il peut provisoirement interdire ou soumettre agrave des conditions particuliegraveres sur son territoire la mise sur le marcheacute de ce produit Il en informe immeacutediatement les autres Eacutetats membres et la Commission en preacutecisant les motifs justifiant sa deacutecision La Commission procegravede dans les deacutelais les plus brefs agrave la consultation des Eacutetats membres puis elle eacutemet sans tarder son avis et prend les mesures approprieacutees

Produits CMRAvant le 1er deacutecembre 2010 lrsquoarticle 4ter de la directive cosmeacutetique [3] stipule que les substances classeacutees CMR sont interdites drsquoutilisation dans les produits cosmeacutetiques Il est toutefois possible de proceacuteder agrave une deacuterogation drsquointerdiction pour les substances classeacutees CMR 2 (ou anciennement CMR 3 drsquoapregraves la directive 67548CEE [7]) qui peuvent ecirctre utiliseacutees dans les produits cosmeacutetiques agrave condition qursquoelles aient fait lrsquoobjet drsquoun avis favorable du Comiteacute scientifique pour la seacutecuriteacute des consommateurs (CSSC ou SCCS pour Scientific Committee on Consumer Safety) qui est en charge de lrsquoeacutevaluation des produits cosmeacutetiques au niveau europeacuteenA partir du 1er deacutecembre 2010 les dispositions preacutevues agrave lrsquoarticle 15 du regraveglement europeacuteen [4] sont entreacutees en application Cet article reprend drsquoune part le principe drsquointerdiction drsquoutilisation des substances classeacutees CMR de la directive cosmeacutetique [3] et drsquoautre part la possibiliteacute de deacuterogation drsquointerdiction pour les substances classeacutees CMR 2 sous reacuteserve drsquoun avis favorable du SCCS quant agrave leur utilisation dans les produits cosmeacutetiques De plus ce mecircme article 15 preacutevoit la possibiliteacute de proceacuteder agrave une deacuterogation drsquointerdiction des substances classeacutees CMR 1A et 1B agrave titre exceptionnel et sous reacuteserve que les conditions suivantes soient remplies n les substances doivent ecirctre conformes aux prescriptions relatives agrave la seacutecuriteacute des denreacutees alimentaires n aucune substitution nrsquoest possible apregraves une analyse des solutions de remplacement n la demande doit ecirctre faite pour un usage particulier de la cateacutegorie de produits et ce avec une exposition deacutetermineacutee n les substances doivent avoir fait lrsquoobjet drsquoun avis favorable du SCCS qui doit consideacuterer lrsquoexposition globale via drsquoautres sources que les produits cosmeacutetiques et ce en accordant une attention particuliegravere aux groupes de population vulneacuterables

Par ailleurs et dans ce contexte le paragraphe 4 de lrsquoarticle 15 dudit regraveglement stipule que lorsque des critegraveres convenus par la Communauteacute ou au niveau international pour lrsquoidentification des substances preacutesentant des proprieacuteteacutes perturbant le systegraveme endocrinien sont disponibles ou au plus tard le 11 janvier 2015 la CE reacutevise ledit regraveglement en ce qui concerne les substances preacutesentant des proprieacuteteacutes perturbant le systegraveme endocrinienEn vue drsquoeacuteviter tout meacutesusage du produit cosmeacutetique un eacutetiquetage speacutecifique est assureacute conformeacutement agrave lrsquoarticle 3 du regraveglement europeacuteen compte tenu des risques eacuteventuels lieacutes agrave la preacutesence de substances dangereuses et aux voies drsquoexposition [4]

Eacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique pour la santeacute humaineLe fabricant drsquoun produit ou son repreacutesentant ou la personne responsable de sa mise sur le marcheacute doit pour reacutepondre agrave un controcircle pouvoir mettre agrave la disposition de lrsquoautoriteacute compeacutetente une liste drsquoinformations dont lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute pour la santeacute humaine du produit cosmeacutetiqueLe SCCS [qui a remplaceacute en 2008 le Scientific committee on consumer products (SCCP) qui lui-mecircme avait remplaceacute le Scientific Comittee on Cosmetic Products and Non Food Products intended for consumers (SCCNFP) en 2004] a eacutediteacute un guide pour lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute des ingreacutedients des produits cosmeacutetiques mais celui-ci nrsquoest qursquoune recommandation La derniegravere version date du 11 deacutecembre 2012 (8e reacutevision) [8]

Guide pour lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetiqueLes donneacutees requises par le SCCS pour lrsquoeacutevaluation drsquoune substance entrant dans la composition du produit cosmeacutetique en vue de son inscription agrave une des annexes de la directive cosmeacutetique 76768CEE modifieacutee [3] (ou au regraveglement europeacuteen [4] agrave partir du 11 juillet 2013) sont les suivantes Donneacutees de caracteacuterisation des substances

1) Identiteacute chimique2) Forme physique3) Poids moleacuteculaire4) Caracteacuterisation et pureteacute de la substance5) Caracteacuterisation des impureteacutes ou contaminants associeacutes6) Solubiliteacute7) Coefficient de partage n-octanol (o) eau (w) (Log Pow)8) Speacutecifications physico-chimiques suppleacutementaires pertinentes9) Homogeacuteneacuteiteacute et stabiliteacute10) Spectre drsquoabsorption UV-VIS11) Composition en isomegraveres 12) Fonctions et usages

n n n

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Donneacutees de seacutecuriteacute1) Toxiciteacute aigueuml 2) Irritation et corrosiviteacute 3) Sensibilisation cutaneacutee 4) Absorption percutaneacutee 5) Toxiciteacute agrave dose reacutepeacuteteacutee 6) Geacutenotoxiciteacute 7) Carcinogeacuteniciteacute 8) Reprotoxiciteacute 9) Toxicocineacutetique 10) Phototoxiciteacute induite 11) Donneacutees chez lrsquohomme

Il est geacuteneacuteralement admis par le SCCS que les points 1 agrave 6 constituent les donneacutees de seacutecuriteacute minimales requises Les points 7 8 et 9 ainsi que des donneacutees compleacutementaires au point 6 (geacutenotoxiciteacute) peuvent devenir neacutecessaires degraves lors qursquoune peacuteneacutetration importante par voie orale est attendue ou si lrsquoabsorption percutaneacutee est importante en tenant compte du profil toxicologique de la substance et de sa structure chimique Toutes les donneacutees suppleacutementaires pertinentes disponibles sont verseacutees au dossier

Le guide du SCCS mentionne que les lignes directrices preacutesentent un inteacuterecirct aussi pour tous les ingreacutedients destineacutes agrave ecirctre incorporeacutes dans les produits cosmeacutetiques Il est eacutegalement indiqueacute que bien que ces lignes directrices ne soient pas reacutedigeacutees pour les ingreacutedients non reacuteglementeacutes elles peuvent en reacutealiteacute servir agrave la constitution du dossier preacutevu par la reacuteglementation [8]

Par ailleurs le SCCS considegravere que les tests requis par la directive 67548CEE modifieacutee [7] pour les substances produites entre une agrave dix tonnes sont le minimum en dessous duquel lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute drsquoun ingreacutedient devient quasiment impossible Les tests requis par cette directive pour les substances produites entre une agrave dix tonnes sont les suivants toxiciteacute aigueuml (orale cutaneacutee ou inhaleacutee) irritation cutaneacutee et oculaire essai de sensibilisation et donneacutees de mutageacuteniciteacute

Eacutevaluation du risque pour la santeacute humaine calcul des marges de seacutecuriteacuteLes eacutetapes drsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute drsquoun produit cosmeacutetique peuvent se reacutesumer de la faccedilon suivante n Eacutetape 1 identification du danger de lrsquoingreacutedient donneacutees de caracteacuterisation donneacutees de seacutecuriteacute n Eacutetape 2 eacutevaluation de lrsquoexposition du consommateur agrave lrsquoingreacutedient

n Eacutetape 3 eacutevaluation du risque de lrsquoingreacutedient et recevabiliteacute ou non de lrsquoingreacutedient pour lrsquoutilisation dans un produit cosmeacutetique n Eacutetape 4 acceptabiliteacute pour le produit cosmeacutetique

En termes drsquoeacutevaluation de risque la derniegravere phase de lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute drsquoun ingreacutedient cosmeacutetique passe par le calcul de marges de seacutecuriteacute effectueacute agrave partir drsquoune dose consideacutereacutee sans effet indeacutesirable observeacute (NOAEL) et sur la base drsquoun sceacutenario drsquoexposition maximalisant agrave lrsquoingreacutedient eacutetudieacute avec application de facteur drsquoincertitude Pour les ingreacutedients cosmeacutetiques ce facteur drsquoincertitude est appeleacute marge de seacutecuriteacute MoS

Le SCCS considegravere dans ses lignes directrices que la marge de seacutecuriteacute (Mos) doit ecirctre supeacuterieure agrave 100 pour deacuteclarer lrsquoinnocuiteacute pour la santeacute humaine de lrsquoingreacutedient consideacutereacute et recommande drsquoeffectuer ces calculs de marge de seacutecuriteacute selon le scheacutema reacutesumeacute suivant

MoS = NOAELSED

NOAEL No Observed Adverse Effect Level (Dose consideacutereacutee sans effet indeacutesirable observeacute)

SED Dose dexposition systeacutemique preacutevue pour lrsquoingreacutedient

La MoS gt 100 signifie que lrsquoexposition maximale attendue chez lrsquohomme via les produits cosmeacutetiques est 100 fois en dessous de la plus forte dose sans effet chez lrsquoanimal Le chiffre de 100 est calculeacute en prenant un facteur 10 pour les diffeacuterences interespegraveces et 10 pour la variabiliteacute individuelle

Pour les enfants un facteur suppleacutementaire est pris en compte et consideacuterant le ratio de la superficie par rapport agrave la masse

- 23 naissance- 18 jusqursquoagrave 6 mois- 16 jusqursquoagrave 12 mois- 15 jusqursquoagrave 5 ans- 13 jusqursquoagrave 10 ans

La dose drsquoexposition systeacutemique attendue est calculeacutee de la maniegravere suivante

SED = [DA(microgcm-2) x 10-3(mgmicrog-1) x SA(cm2) X F( j) x R] 60 kg

SED Dose drsquoexposition systeacutemique en mgkg-1 pcj-1

DA Dose absorbeacutee par voie cutaneacutee en quantiteacute par cm2

SA Surface drsquoapplication du produit dans les conditions normales drsquoutilisation en cm2

F Freacutequence drsquoapplication par jour

R Facteur de reacutetention (prise en compte du rinccedilage ou non et de la dilution du produit)

60 kg Poids corporel moyen

Ou

n n n

ANNEXE 1 hellip

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201444

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

SED = [QA (gj-1) x 1 000 mgg-1 x C ()100 x DA ()100 ] 60 kg

SED Dose drsquoexposition systeacutemique en mgkg-1 pcj-1

QA Quantiteacute de produit appliqueacutee par voie cutaneacutee en gj-1

C () Concentration de lrsquoingreacutedient dans le produit cosmeacutetique

DA () Dose absorbeacutee par voie cutaneacutee en de la dose appliqueacutee

60 kg Poids corporel moyen

CommentairesLa prise en compte de la femme enceinte nrsquoest pas citeacutee dans le regraveglement [4] elle est cependant signaleacutee dans le guide drsquoeacutevaluation des risques du SCCS [8]

Les colorants (annexe IV) ont fait lrsquoobjet drsquoune reacuteeacutevaluation complegravete depuis une dizaine drsquoanneacutees

Les filtres UV (annexe VI) peuvent ecirctre utiliseacutes comme protecteurs de formule agrave des concentrations plus faibles

Dans le cadre du dossier de seacutecuriteacute il est demandeacute de disposer de donneacutees sur la mutageacuteniciteacute la carcinogeacuteniciteacute la reprotoxiciteacute degraves lors qursquoune peacuteneacutetration importante par voie orale ou percutaneacutee sont attendues Il est agrave noter que la notion laquo drsquoimportance raquo nrsquoest deacutefinie nulle part Elle peut donc ecirctre essentiellement subjective Cette notion de peacuteneacutetration est eacutegalement deacutefinie uniquement pour un usage par le

consommateur Lrsquousage par des professionnels peut engendrer des niveaux drsquoexposition diffeacuterents et par lagrave-mecircme de peacuteneacutetration dans lrsquoorganisme plus importanteLa voie respiratoire nrsquoest pas prise en compte dans la reacuteglementation Le SCCS geacuteneacuteralement recommande la non-utilisation des produits cosmeacutetiques sous forme de spray si les donneacutees toxicologique par inhalation ne sont pas disponibles [8]Lors du calcul de lrsquoexposition les formules proposeacutees ne prennent en compte que les donneacutees concernant le consommateur dans des conditions normales et preacutevisibles La surface de contact la freacutequence drsquoapplication la quantiteacute de produit appliqueacutee sont notamment diffeacuterentes dans le cadre drsquoune exposition professionnelle Les marges de seacutecuriteacute (MoS) peuvent donc ecirctre tout agrave fait diffeacuterentes Des substances peuvent donc ecirctre consideacutereacutees sans risque du fait du calcul de la MoS pour un usage par un consommateur alors que ce mecircme calcul pour un usage professionnel rendrait son utilisation inacceptable en terme de seacutecuriteacute sanitaireIl convient de noter la situation reacuteglementaire difficile depuis lrsquointerdiction de lrsquoexpeacuterimentation animale qui rend impossible la reacutealisation des eacutetudes neacutecessaires agrave lrsquoeacutevaluation du risque dans un contexte drsquoexigences leacutegitimes pour atteindre un niveau eacuteleveacute de protection sanitaire

hellip ANNEXE 1

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 45

Objet Eacutevaluation du risque chimique pour les cosmeacutetiques

Madame Monsieur

Lrsquoarticle R 4624-4 du Code du travail preacutecise laquo qursquoafin deacuteviter toute alteacuteration de la santeacute des travailleurs du fait de leur travail le meacutedecin du travail ou dans les services de santeacute au travail interentreprises leacutequipe pluridisciplinaire est informeacute(e) 1deg de la nature et de la composition des produits utiliseacutes ainsi que de leurs modaliteacutes demploi Lemployeur transmet notamment au meacutedecin du travail les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute deacutelivreacutees par le fournisseur de ces produits 2deg des reacutesultats de toutes les mesures et analyses reacutealiseacutees dans les domaines mentionneacutes agrave larticle R 4623-1 raquo

Votre activiteacute fait que la majeure partie des produits utiliseacutes dans votre salon sont des cosmeacutetiques et que vous ne pouvez pas par conseacutequent transmettre les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) correspondantes (les cosmeacutetiques nrsquoeacutetant pas soumis agrave cette obligation de FDS) Neacuteanmoins ceci ne vous exonegravere pas en tant qursquoemployeur de votre obligation drsquoeacutevaluation du risque chimique de votre entreprise et de la transmission de cette eacutevaluation agrave votre meacutedecin du travail Crsquoest pourquoi nous vous proposons ci-joint un modegravele de lettre vous permettant de demander agrave vos fournisseurs de cosmeacutetiques certaines preacutecisions indispensables que vous voudrez bien nous retransmettre degraves reacuteception

Avec mes remerciements anticipeacutes et vous remerciant de votre collaboration veuillez agreacuteer Madame Monsieur mes salutations distingueacutees

Objet Eacutevaluation du risque chimique pour les cosmeacutetiques

Madame Monsieur

Lrsquoarticle R 4624-4 du Code du travail preacutecise laquo qursquoafin deacuteviter toute alteacuteration de la santeacute des travailleurs du fait de leur travail le meacutedecin du travail ou dans les services de santeacute au travail interentreprises leacutequipe pluridisciplinaire est informeacute(e) 1deg de la nature et de la composition des produits utiliseacutes ainsi que de leurs modaliteacutes demploi Lemployeur transmet notamment au meacutedecin du travail les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute deacutelivreacutees par le fournisseur de ces produits 2deg des reacutesultats de toutes les mesures et analyses reacutealiseacutees dans les domaines mentionneacutes agrave larticle R 4623-1 raquo

Mon activiteacute fait que la majeure partie des produits chimiques utiliseacutes dans mon salon sont des cosmeacutetiques et qursquoagrave ce titre ils ne sont pas concerneacutes par les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) Neacuteanmoins ceci ne mrsquoexonegravere pas en tant qursquoemployeur de mon obligation drsquoeacutevaluation du risque chimique et de la transmission de cette derniegravere agrave mon meacutedecin du travail Crsquoest pourquoi je vous serais reconnaissant pour les cosmeacutetiques que vous me fournissez et dont la liste suit

de me garantir dans leurs compositions la non-preacutesence de produits dits CMR (canceacuterogegravenes mutagegravenes et toxiques pour la reproduction) tels que deacutefinis par lrsquoarticle R 4412-60 du Code du travail Drsquoautre part puisque la composition des cosmeacutetiques varie souvent dans le temps alors que le nom commercial demeure identique je vous serais eacutegalement reconnaissant de me renouveler cette garantie annuellement

Avec mes remerciements anticipeacutes et vous remerciant de votre collaboration veuillez agreacuteer Madame Monsieur mes salutations distingueacutees

ANNEXE 2 Modegravele de lettre type pour les services de santeacute au travail afin drsquoeacutecrire aux salons de coiffure

ANNEXE 3 Modegravele de lettre type agrave transmettre aux salons de coiffure pour leurs fournisseurs

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REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL

REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAILEST AUSSI SUR I NTERN ET

47JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AUTEURS J Passeron 1 G Truchon 1 F Pilliegravere 2 P Hoet 3 M Berode 4 A Bijaoui 2 A Sager 4 A DeTorrenteacute 4 M Gagnon 1 G Vadnais 1 1 Institut de recherche Robert-Sauveacute en santeacute et en seacutecuriteacute au travail (IRSST) Queacutebec 2 Institut national de recherche et de Seacutecuriteacute (INRS) deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales 3 Universiteacute catholique de Louvain (UCL) Belgique 4 Institut universitaire romand de santeacute au travail (IST) Suisse

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lrsquoexposition aux produits chimiques au poste de travail Lrsquoexpeacuterience drsquoun reacuteseau francophone multidisciplinaire

TF 218VU DU TERRAIN

Depuis 2005 une veille bibliographique sur la surveillance biologique de lrsquoexposition aux produits chimiques en milieu de travail (SBEPC MT) a eacuteteacute mise en place par un reacuteseau francophone multidisciplinaire INRS (France) IRSST (Queacutebec) et UCL (Belgique)Cet article dresse le bilan de lrsquoinformation reacutecolteacutee durant quatre ans de 2009 agrave 2012 au travers des 435 articles seacutelectionneacutes puis analyseacutes par des chercheursexperts1 Plusieurs thegravemes drsquointeacuterecirct ou drsquoactualiteacute sont freacutequemment discuteacutes dans le domaine de la SBEPC MT et font lrsquoobjet drsquoune analyse plus approfondie notamment les pesticides les hydrocarbures aromatiques le benzegravene le manganegravese la variabiliteacute biologique les dosages cutaneacutes et frottis de surface les dosages dans lrsquoair expireacute ou encore la spectromeacutetrie de masse

MOTS CLEacuteSSurveillance biologique veille biomeacutetrologie

en reacutesumeacute

La surveillance biolo-gique de lrsquoexposition aux pro-duits chimiques en milieu de travail (SBEPC MT) est un des eacuteleacute-ments drsquoeacutevaluation de lrsquoexposi-tion des travailleurs aux produits chimiques Elle peut ecirctre deacutefinie comme lrsquoidentification et la me-sure des substances de lrsquoenviron-nement du poste de travail ou de leurs meacutetabolites dans les tissus les seacutecreacutetions ou lrsquoair expireacute des salarieacutes exposeacutes pour eacutevaluer lrsquoexposition et les risques pour la santeacute en comparant les valeurs mesureacutees agrave des valeurs de reacutefeacute-rence approprieacutees Elle participe donc agrave la deacutemarche drsquoeacutevaluation du risque chimique agrave la gestion et agrave la preacutevention de celui-ci mais aussi agrave la traccedilabiliteacute de lrsquoexposi-tion Elle est le plus souvent com-

pleacutementaire de la meacutetrologie atmospheacuterique pour eacutevaluer les niveaux drsquoexposition pro-fessionnels agrave certaines subs-tances La mesure des indicateurs bio-logiques drsquoexposition constitue la meacutethode de choix pour lrsquoesti-mation des risques sanitaires des populations profession-nellement exposeacutees En effet lrsquoun des principaux avantages de la SBEPC MT consiste agrave eacuteva-luer lrsquoexposition globale des travailleurs en inteacutegrant les diffeacuterentes voies drsquoexposition possibles (pulmonaire cuta-neacutee digestive) Cette approche permet eacutegalement lrsquointeacutegra-tion temporelle des expositions et tient compte de plusieurs facteurs relieacutes agrave la tacircche aux

1 Pour plus de faciliteacute les cher-cheurs et experts lisant et analysant les articles seront appeleacutes chercheurs dans la suite du texte

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201448

VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

conditions reacuteelles drsquoexposition ou agrave lrsquoindividu lui-mecircme lesquels peuvent influencer lrsquoabsorption le meacutetabolisme ou lrsquoexcreacutetion des xeacutenobiotiques Cependant certaines limites sappliquent agrave la SBEPC MT elle nest en effet pas adapteacutee agrave la surveillance des effets locaux De plus la forte va-riabiliteacute biologique affectant les indicateurs biologiques de courte demi-vie en limite lutilisation car la SBEPC MT pourrait lors de preacutelegravevements tardifs sous-esti-mer lexposition ou au contraire la surestimer en cas de hausses de concentrations en fin de journeacutee Il faut eacutegalement noter que peu de valeurs de reacutefeacuterence existent agrave ce jour et le nombre de substances pour lesquelles une biomeacutetrologie est disponible est encore limiteacuteDepuis 2005 une veille biblio-graphique sur la SBEPC MT a eacuteteacute mise en place par un reacuteseau fran-cophone multidisciplinaire Ce reacute-seau comptait initialement 4 ins-titutions du domaine de la santeacute au travail lrsquoINRS (France) lrsquoIRSST (Queacutebec) lrsquoIST (Suisse) et lrsquoUCL (Bel-gique) Aujourdrsquohui lrsquoINRS lrsquoIRSST et lrsquoUCL continuent drsquoœuvrer conjointement Lrsquoobjectif de cette collaboration est avant tout de favoriser la mise en commun de compeacutetences afin de suivre en continu et drsquoeacutechanger peacuteriodique-ment lrsquoinformation pertinente des publications reacutecentes dans le domaine de la SBEPC MTLes eacutetapes de deacuteveloppement de la strateacutegie de recherche de collecte des donneacutees et de commentaires des articles seacutelectionneacutes dans des bases Reference Managerreg pour un accegraves aiseacute aux chercheurs ont eacuteteacute deacutecrites en deacutetails dans une premiegravere publication [1] Il srsquoagit drsquoun processus de veille scientifique bibliographique ac-tive axeacutee sur le suivi des thegravemes de recherche propres agrave chaque

institution sur les tendances et les nouveauteacutes mais aussi drsquoune veille plus technique et meacutetho-dologique orienteacutee sur lrsquoeacutevolution des dosages biologiques et des meacutethodes analytiques disponibles ainsi que sur les reacutesultats drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques fournissant des valeurs de reacutefeacuterence et drsquoaide agrave lrsquointerpreacutetation des reacutesultats Ces donneacutees permettent ainsi de documenter ou diriger des pro-jets de recherche mais eacutegalement de maintenir agrave jour des guides de surveillance biologique de lrsquoINRS et de lrsquoIRSST et ainsi relayer lrsquoin-formation aupregraves des diffeacuterents acteurs de santeacute au travailLes acteurs de cette collaboration sont drsquoune part les documenta-listes qui collectent organisent et transmettent lrsquoinformation drsquoautre part les chercheurs (meacute-decins toxicologues et chimistes speacutecialiseacutes en santeacute au travail) qui seacutelectionnent analysent indexent et exploitent les donneacutees La mise en commun des forces des diffeacute-rentes institutions a abouti au deacute-veloppement et agrave la mise en place drsquoune strateacutegie qui livre au cher-cheur de maniegravere reacuteguliegravere une information cibleacutee en fonction de critegraveres preacuteeacutetablis Il reste alors au chercheur agrave eacutevaluer cette informa-tion et agrave assurer la diffusion au tra-vers du reacuteseau des reacutesultats qursquoil juge pertinentsLrsquoobjectif de cet article est de faire le bilan de lrsquoinformation reacutecolteacutee et analyseacutee pendant quatre ans de 2009 agrave 2012

ORGANISATION DE LA VEILLEBriegravevement cette veille consiste en lrsquointerrogation de bases de don-neacutees bibliographiques via le ser-veur ProQuest DialogTM (ancienne-ment Datastarreg) agrave lrsquoaide de mots

cleacutes testeacutes et jugeacutes pertinents par les acteurs de la veille Cette in-terrogation est reacutealiseacutee 3 fois par an Les nouvelles reacutefeacuterences sont seacutelectionneacutees sur leur pertinence On entend par laquo pertinents raquo les articles ayant reacutepondu agrave la requecircte eacutetablie par le groupe de travail et eacutetant bien en rapport avec le thegraveme de la SBEPC MT Ces reacutefeacute-rences sont ensuite analyseacutees par les chercheurs puis indexeacutees dans une base regroupant tous les ar-ticles issus des diffeacuterentes veilles reacutealiseacutees depuis 2006 et geacutereacutees par le logiciel Reference Managerreg Apregraves une peacuteriode de rodage plu-sieurs modifications ont eacuteteacute intro-duites dans lrsquoorganisation globale de la veille La principale modifi-cation concerne la suppression du libre choix des articles agrave analyser par les chercheurs En effet dans un premier temps afin de mettre agrave profit la diversiteacute des inteacuterecircts individuels qui fait lrsquoattrait de ce groupe pluridisciplinaire chaque chercheur avait le choix de seacutelec-tionner dans la base de donneacutees reacutesultant de la veille en cours les articles qursquoil deacutesirait analyser Le corollaire de ce libre choix a fait que ces critegraveres de seacutelection nrsquoeacutetaient pas neacutecessairement reproductibles dans le temps mais fortement deacutependants des laquo contextes raquo du moment de chacun des lecteurs (par exemple projets de recherche en cours mise agrave jour des guides de surveillance biologique de lrsquoINRS et de lrsquoIRSST) Par la suite il est appa-ru que cette option ne permettait pas drsquoavoir une vue drsquoensemble des eacutevolutions et des tendances sur la theacutematique de la SBEPC MT ce qui eacutetait lrsquoobjectif principal de cette veille bibliographique Il a donc eacuteteacute deacutecideacute drsquoanalyser tous les articles issus drsquoune veille et un tra-vail reacutetroactif a eacuteteacute reacutealiseacute sur les articles reacutepertorieacutes depuis 2009 qui ont eacuteteacute indexeacutes avec des mots

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 49

cleacutes speacutecifiques et compleacuteteacutes drsquoun eacuteventuel commentaireLrsquointroduction drsquoune indexation systeacutematique de mots cleacutes a eacuteteacute faite sur la base drsquoune dizaine de sous-groupes de termes de faccedilon agrave deacutefinir pour chaque article les prin-cipaux points abordeacutes agrave savoir l le type drsquoarticles (revue meacuteta-analysehellip)l le type de population eacutetudieacuteel la nature du toxique (famille chimique des substances)l le milieu analyseacute (air ou biolo-gique en preacutecisant sang urine air expireacute salive)l les voies drsquoabsorptionl le type de biomarqueur eacutetudieacutel le secteur drsquoactiviteacute profession-nelle meacutetier ou poste eacutetudieacutel les meacutethodes analytiques utili-seacuteesl lrsquoorgane ou systegraveme ciblel et enfin les usages ou caracteacuteris-tiques des substances eacutetudieacutees

Une seacuterie de mots cleacutes isoleacutes a permis drsquoajouter un eacuteleacutement de description pour lrsquoaide agrave lrsquointerpreacute-tation par exemple valeur de reacutefeacute-rence relation dose-effet variabili-teacute biologique geacutenotoxiciteacute dosage cutaneacute

REacuteSULTATS DESCRIPTIFS DE LA VEILLE ET PREMIEgraveRES INTERPREacuteTATIONSSeuls les mots cleacutes apparaissant avec une reacutecurrence importante (n ge 30) ou jugeacutes comme preacutesen-tant un inteacuterecirct particulier par les chercheurs sont preacutesenteacutes dans cette partie Au total 435 articles laquo pertinents raquo ont eacuteteacute retenus pour analyse pour la peacuteriode allant de janvier 2009 agrave deacutecembre 2012 Avec la strateacutegie mise en place la tregraves grande majoriteacute des reacutefeacute-rences issues de la recherche (plus de 95 ) correspond de maniegravere

preacutecise et cibleacutee agrave la theacutematiqueCompte tenu de la quantiteacute de mots cleacutes utiliseacutes les principaux reacutesultats seront discuteacutes La reacutepar-tition du nombre drsquoarticles publieacutes en fonction des diffeacuterents mots cleacutes est preacutesenteacutee aux annexes 1 et 2 Seuls les substances chimiques et leurs diffeacuterents meacutetabolites nrsquoont pas eacuteteacute traiteacutes en totaliteacute en raison de leur nombre trop impor-tant Les tableaux preacutesenteacutes re-censent le nombre total drsquoarticles par anneacutee au sein des diffeacuterents sous-groupes de mots cleacutes La reacutepartition du nombre drsquoar-ticles en fonction de leur anneacutee de publication est preacutesenteacutee agrave la figure 1

Parmi ces articles la grande majo-riteacute est composeacutee drsquoarticles ori-ginaux (70 soit 305435) Onze pour cent eacutetaient des revues geacuteneacuterales (46435) 8 (36435) correspondent agrave des communica-tions actes lettres revues systeacute-matiques eacuteditoriaux chapitres de livres meacuteta-analyses et commen-taires tandis que les 11 restants ne sont classeacutes dans aucune de ces cateacutegories (50435) (annexe 1)Consideacuterant les articles ayant eacuteteacute indexeacutes par type de population eacutetudieacutee (n = 386) 94 sont des

2012

200992

92

143

108

2011

22001100

Figure 1 Nombre drsquoarticles retenus par la veille par anneacutee de publication

(n = 435)

eacutetudes sur lrsquohumain (363386) et 57 (223386) concernent des eacutetudes sur les travailleurs Dans 49 cas (435-386) lrsquoarticle nrsquoa pas eacuteteacute indexeacute (non renseigneacute ou non pertinent) On peut toutefois noter une augmentation du nombre drsquoeacutetudes en population geacuteneacuterale indexeacutees entre 2009 et 2012 ainsi qursquoune diminution des eacutetudes sur les travailleurs en 2012 (45 soit 61136 des publications compara-tivement agrave une moyenne de 65 pour les autres anneacutees) (figure 2)

Figure 2 Type de population eacutetudieacutee pourcentage drsquoarticles par anneacutee (n = 386)

Il est inteacuteressant de noter que les grandes familles chimiques les plus freacutequemment indexeacutees restent des sujets assez classiques meacutetaux (97435) pesticides (67435) hydro-carbures aromatiques (50435) et hydrocarbures aromatiques poly-cycliques (HAPs) (43435) Pour ce dernier terme il est agrave noter une eacutevolution dans le temps puisque 20 (1677) des articles sont in-dexeacutes avec ce mot cleacute en 2009 et seulement 7 (11153) en 2012 Pour le bispheacutenol A aucune publication nrsquoeacutetait recenseacutee en 2009 pour 7 en 2012 en raison de son effet pertur-bateur endocrinien reacutecemment mis en avant et de son utilisation largement reacutepandue dans le grand

0

10

20

30

40

50

60

70

2010 2011 20122009

Eacutetudes de population geacuteneacuterale Eacutetudes sur travailleurs

Eacutetudes sur volontaires

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201450

VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

public Les pesticides sont princi-palement repreacutesenteacutes par les orga-nophosphoreacutes (2667) devant les organochloreacutes (1067) et les pyreacute-thrinoiumldes (967) Les meacutetaux les plus freacutequemment eacutetudieacutes sont preacutesenteacutes agrave la figure 3Pour les mots cleacutes ayant trait aux milieux biologiques les plus freacute-quemment retrouveacutes sont lrsquourine et le sang Agrave un niveau plus faible se trouvent les phanegraveres lrsquoair ex-pireacute et les condensats drsquoair expireacute ces deux derniers mots cleacutes seront eacutetudieacutes plus en deacutetail dans la dis-cussion Parmi les 487 reacutefeacuterences agrave un milieu biologique (plusieurs milieux sont souvent eacutetudieacutes dans le mecircme article) une leacutegegravere dimi-nution pour lrsquoeacutetude des urines et une augmentation pour lrsquoeacutetude du milieu sanguin sont observeacutees en 2012 (figure 4) Il srsquoagit peut-ecirctre simplement drsquoun eacuteleacutement ponc-tuel agrave suivre sur les futures veillesLes principales voies drsquoabsorp-tion restent lrsquoinhalation (53 soit 119224 publications) et lrsquoabsorp-tion cutaneacutee (23 52224) Dans de nombreux articles les voies dabsorption ne sont pas speacutecifieacutees et ne peuvent donc ecirctre indexeacuteesLrsquoeacutetude des biomarqueurs drsquoex-position semble en progression

2010 2011 201220090

3

6

9

12

15

Cadmium Plomb Chrome Arsenic Manganegravese Nickel Mercure Cobalt

Figure 3 Meacutetaux les plus eacutetudieacutes nombre drsquoarticles par anneacutee (n = 97)

2010 2011 201220090

10

20

30

40

50

60

70

Urine Sang Phanegraveres Air expireacute Condensat air expireacute

Figure 4 Milieux biologiques les plus eacutetudieacutes pourcentage drsquoarticles par anneacutee (n = 481)

Figure 5 Pourcentages drsquoarticles par anneacutee ayant trait aux diffeacuterents types de biomarqueurs (n = 375)

0

20

40

60

80

100

2010 2011 20122009

BM drsquoexposition BM drsquoeffet BM de susceptibiliteacute

agrave lrsquoinverse de celle des biomar-queurs drsquoeffet avec une tendance agrave la hausse sur les deux derniegraveres anneacutees (figure 5)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 51

Les diffeacuterents meacutetiers etou sec-teurs drsquoactiviteacutes les plus freacutequem-ment indexeacutes sont lrsquoagriculture (23 des eacutetudes soit 38164) les industries chimiques et pharma-ceutiques (13 21164) lrsquoindus-trie peacutetrochimique (8 13164) ainsi que le personnel soignant (8 13164) Mis agrave part les meacute-tiers du secteur de la santeacute (infir-miers pharmaciens laborantins) les pompistes et les peintres les autres meacutetiers preacutesentent tregraves peu drsquooccurrences en raison de leur tregraves grande diversiteacute (cf annexe 1)Les trois figures 6 7 et 8 preacutesentent des mots cleacutes laquo isoleacutes raquo intimement lieacutes au concept de la SBEPC MT soit les valeurs de reacutefeacuterence les rela-tions dose internedose externe et dose interneeffet Il a sembleacute inteacuteressant drsquoobserver la reacuteparti-tion de ces articles par rapport agrave ces thegravemes Cinquante-trois publi-cations sur 435 (12 ) srsquointeacuteressent agrave des valeurs de reacutefeacuterence (figure 6) reacuteparties entre des eacutetudes de population geacuteneacuterale et des eacutetudes sur travailleurs Les eacutetudes sur po-pulation geacuteneacuterale visent surtout agrave eacutetablir des niveaux drsquoimpreacutegna-tion des diffeacuterents indicateurs bio-logiques chez des sujets non pro-fessionnellement exposeacutes alors que les eacutetudes sur travailleurs pro-posent des valeurs de reacutefeacuterence chez les salarieacutes exposeacutes Ainsi de nouvelles valeurs de reacutefeacuterence sont proposeacutees pour lrsquoexposition professionnelle agrave lrsquoaluminium [2] et au di(2-eacutethylhexyl)phtalate [3]Le mot cleacute relation dose internedose externe est indexeacute dans 61 ar-ticles sur 435 (14 ) et concerne majoritairement les publications en rapport agrave des hydrocarbures aromatiques des HAPs et des meacutetaux (figure 7) familles les plus freacutequemment indexeacutees Par contre ce mecircme mot cleacute est peu associeacute

Figure 6 Reacutepartition en nombre des articles portant sur des valeurs de reacutefeacuterence

Figure 7 Reacutepartition en nombre des articles portant sur la relation dose interne et externe

Meacutetaux 15 (2012 10 2011 2 2010 3)

Pesticides 7 (2012 5 2011 1 2010 1)

Hydrocarbures 3 (2012) aromatiques

Isocyanates 3 (2012 1 2011 2)

Phtalates 3 (2012 1 2011 1 2010 1) HAP 1 (2012) Amine arom 1 (2012)

Pheacutenols 1 (2012)

Meacutetaux 3 (2012 2 2010 1)

Valeurs de reacutefeacuterence 53

Biomarqueurdrsquoexposition

Biomarqueurdrsquoeffet

Biomarqueurde susceptibiliteacute

39

3

0

Doseinterneext

Hydrocarbures 15aromatiques

HAP 12

Meacutetaux 12

Pesticides 5

Isocyanates 3

Amines 3aromatiques

Hydrocarbures 2aliphatiques

Hydrocarbures aliphatiques 1halogeacuteneacutes

Cytostatiques 2

Amides 3

Pheacutenols 1

Glycols et deacuteriveacutes 1

Opioides 1

Benzegravene 15

Toluegravene 7

Styregravene 2

Manganegravese 3

Plomb 1

Bore 1

Tungstegravene 1

Cobalt 1

Chrome 1

Aluminium 1

Arsenic 1

Nickel 1

61

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Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

agrave laquo pesticides raquo famille pourtant freacutequemment indexeacutee ceci peut srsquoexpliquer car ces derniers sont le plus souvent utiliseacutes en exteacuterieur sans qursquoune meacutetrologie atmos-pheacuterique soit alors possible Un in-teacuterecirct particulier peut ecirctre constateacute pour le benzegravene et le toluegravene par-mi les hydrocarbures aromatiques et pour le manganegravese parmi les meacutetauxEnfin la figure 8 repreacutesente la reacutepartition des 42 articles sur 435 (95 ) ayant examineacute la relation doseeffet Les principaux thegravemes eacutetudieacutes sont les effets geacuteno-toxiques des meacutetaux [4] des pes-ticides [5 agrave 8] ou du benzegravene [9 10] mais eacutegalement les effets reacutenaux [11] neurotoxiques [12 13] ou pul-monaires [14]Parmi les 435 publications analy-seacutees un nombre important aborde des sujets comme la toxicocineacute-tique (59) les facteurs confondants (46) lrsquoeacutevaluation du risque (44) la

Figure 8 Reacutepartition en nombre des articles portant sur la relation dose interne et effet

Relationdoseeffet

Meacutetaux 10

Pesticides 6

HAP 5

Hydrocarbures 4aromatiques

Amides 1

Hydrocarbures 1aliphatiques

Glycols et deacuteriveacutes 1

Acides 1

Benzegravene 3

Styregravene 142

Or 2

Cadmium 2

Plomb 1

Arsenic 1

Beryllium 1

Indium 1

contamination (37) la modeacutelisa-tion (35) ou encore la geacutenotoxiciteacute (32) Les facteurs confondants cor-respondent aux co-expositions aux diffeacuterences dues agrave lrsquoalimenta-tion la consommation drsquoalcool ou drsquoautres substances sauf le tabac

DISCUSSION

REMARQUES GEacuteNEacuteRALESEn analysant ces donneacutees plu-sieurs remarques et preacutecisions sont agrave apporter dans lrsquoappreacutecia-tion des reacutesultats eacutenumeacutereacutes No-tamment certaines lacunes sont agrave deacuteplorer au niveau de lrsquoindexation celle-ci nrsquoeacutetant pas systeacutematique dans le cas de certains mots cleacutes Par exemple 11 des reacutefeacuterences ne se trouvent dans aucune des cateacutegories drsquoarticles (article origi-nal revue hellip) et dans plusieurs cas des substances sont indexeacutees sans

que les familles chimiques corres-pondantes ne le soient Ce dernier chiffre srsquoexplique aiseacutement par le fait que lrsquoindexation de ce mot cleacute nrsquoest devenue systeacutematique qursquoagrave partir de fin 2010Concernant lrsquoindexation par type de population eacutetudieacutee (travail-leurs population geacuteneacuterale volon-taireshellip) seulement 386 des 435 reacutefeacuterences entrent dans lrsquoune ou lrsquoautre des cateacutegories et les chiffres preacutesenteacutes sont agrave inter-preacuteter avec prudence puisque la veille vise speacutecifiquement lrsquoexpo-sition professionnelle (la requecircte utiliseacutee sur Datastarreg comprenant notamment des mots relatifs au concept de laquo milieu de travail raquo) et que ce mot cleacute nrsquoeacutetait pas inscrit systeacutematiquement par les cher-cheurs avant qursquoun ajustement dans lrsquoindexation des articles soit proposeacute agrave partir de 2012 Par ail-leurs certains articles de revue ou deacuteveloppements de modegraveles ne srsquoappliquent pas neacutecessairement agrave un type de population Cette remarque srsquoapplique eacutega-lement pour le mot cleacute laquo biomar-queur drsquoexposition raquo En effet les articles ayant trait aux biomar-queurs drsquoeffet ou de susceptibi-liteacute sont plus rares Les chercheurs indexent plus systeacutematiquement ces derniers que ceux portant sur les biomarqueurs drsquoexposition qui repreacutesentent une grande majo-riteacute des reacutefeacuterences et un eacuteleacutement cleacute de la recherche initiale sur le serveur Ces eacuteleacutements pourraient expliquer la hausse de ce mot cleacute en 2012 (figure 5) les chercheurs ayant alors commenceacute agrave indexer ce mot cleacute plus systeacutematiquement agrave partir de cette date Pour ce qui est des secteurs drsquoacti-viteacute 67 reacutefeacuterences sont indexeacutees sur les pesticides et seulement 38 pour le secteur de lrsquoagriculture En regardant de faccedilon plus speacutecifique

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le secteur nrsquoest effectivement pas renseigneacute (lors de lrsquoindexation ou dans lrsquoarticle lui-mecircme) pour toutes les eacutetudes meneacutees dans cette branche professionnelle On peut eacutegalement srsquointerroger sur le fait que certains mots cleacutes isoleacutes comme laquo exposition mul-tiple raquo ou laquo polymorphisme geacuteneacute-tique raquo ne sont que rarement citeacutes car ces theacutematiques semblent ecirctre des preacuteoccupations importantes du terrain mais aussi des cher-cheurs Ceci pourrait lagrave aussi ecirctre ducirc agrave des oublis drsquoindexation de ces mots cleacutes dans le cadre de la veille ou agrave des publications plus rares du fait de theacutematiques complexes Concernant les expositions mul-tiples mecircme si cette probleacutema-tique est tregraves freacutequemment preacute-sente dans les publications ce mot cleacute nrsquoest indexeacute que lorsqursquoil fait reacuteellement lrsquoobjet principal drsquoune investigation

THEacuteMATIQUES LES PLUS FREacuteQUENTESLa veille a permis de mettre en eacutevi-dence certaines theacutematiques ou axes de recherches freacutequemment discuteacutes dans le domaine de la SBEPC MT depuis ces 4 derniegraveres anneacutees Seules les reacutefeacuterences les plus per-tinentes ou faisant le point sur le thegraveme drsquointeacuterecirct sont mentionneacutees

PESTICIDESCe thegraveme compte une soixan-taine drsquoarticles dont 12 articles geacuteneacuteraux ou revues de litteacutera-ture Certains font la synthegravese de la relation exposition-effet et re-portent les principales meacutethodes analytiques [6] ou sont centreacutes sur la proposition de valeurs de reacutefeacute-rence [15] Dix articles preacutesentent des mises au point analytiques pour le dosage de meacutetabolites de plusieurs pesticides Huit traitent

de modeacutelisation et plus particu-liegraverement de cineacutetique drsquoexcreacutetion de divers meacutetabolites notamment ceux du captan [16 17] du chlorpy-rifos [18 19] ou de la permeacutethrine [20] Six eacutetudes eacutevaluent les expo-sitions en population geacuteneacuterale et 21 en milieu de travail Parmi ces 21 la plupart porte sur les orga-nophosphoreacutes parmi lesquelles certaines eacutetudient la geacutenotoxiciteacute [8 21] ou proposent de nouveaux candidats biomarqueurs comme la becircta-glucuronidase plasma-tique [22] Les articles restants srsquoin-teacuteressent agrave plusieurs pesticides dont le paraquat [23] le glypho-sate [24] lrsquoeacutethion [25] le bromure de meacutethyle [26] ou la terbuthyla-zine [27] Un des sujets cleacute de cette theacutematique reste lrsquoexposition cutaneacutee Crsquoest en effet une voie de peacuteneacutetration non neacutegligeable pour les pesticides et la surveillance biologique preacutesente entre autres lrsquoavantage de prendre en compte toutes les voies dans lrsquoeacutevaluation de lrsquoimpreacutegnation Ainsi 15 articles integravegrent cette composante dans leur meacutethodologie Six de ces eacutetudes portent sur lrsquoutilisation de la SBEPC MT pour lrsquoeacutevaluation de lrsquoexposition professionnelle les patchs dermiques reacutevegravelent des ni-veaux eacuteleveacutes chez les applicateurs et techniciens exposeacutes au chlorpy-rifos significativement plus im-portants aux cuisses qursquoaux avant-bras [28] des combinaisons corps entier en coton sont eacutegalement utiliseacutees pour mesurer les doses absorbeacutees drsquoacide 24-dichloro-pheacutenoxyaceacutetique (24-D) et de tri-clopyr les reacutesultats suggegraverent une surestimation (facteur 2-3) de lrsquoex-position par dosimeacutetrie passive pour le 24-D et une sous-estima-tion (facteur 2-4) pour le triclopyr [29] Une autre meacutethode utiliseacutee est la mesure de contamination des gants (inteacuterieur et exteacuterieur)

lors de la fabrication de cypermeacute-thrine [30]Les pesticides repreacutesentent une theacutematique drsquointeacuterecirct croissante depuis ces derniegraveres anneacutees avec une mention particuliegravere pour les nouvelles meacutethodes analytiques les modegraveles toxicocineacutetiques les biomarqueurs de geacutenotoxiciteacute ainsi que lrsquointeacutegration de lrsquoexposi-tion et des dosages cutaneacutes

HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUESUn grand nombre de reacutefeacuterences ressort eacutegalement sur ce thegraveme parmi lesquels 4 articles traitent de geacuteneacuteraliteacutes et 3 sont des revues de litteacuterature sur des thegravemes comme les mesures de polluants organiques dans les phanegraveres ou les adduits aux proteacuteines du benzo[a]pyregravene [31 agrave 33] Neuf pro-posent des mises au point analy-tiques pour le dosage de meacutetabo-lites dans les urines ou les cheveux et 2 traitent de modeacutelisation sur la cineacutetique drsquoexcreacutetion de divers meacutetabolites [34] notamment ceux du pyregravene [35] Sept articles srsquointeacute-ressent aux niveaux drsquoexposition en milieu extraprofessionnel chez lrsquoadulte mais eacutegalement chez lrsquoenfant Douze autres articles eacutetu-dient lrsquoexposition et parfois les ef-fets des HAPs sur des travailleurs agrave diffeacuterents postes travailleurs de lrsquoasphalte [36 37] pompiers [38 39] carrossiers [40] infirmier(e)s [41] employeacutes de cokerie de lrsquoin-dustrie peacutetrochimique [42 agrave 45] de lrsquoindustrie du silicium [46] ou du caoutchouc [47] La deacutetermination de la dose interne est le plus freacute-quemment appreacutecieacutee par la me-sure des meacutetabolites hydroxyleacutes Bouchard et al proposent lrsquoutilisa-tion de nouveaux biomarqueurs les laquopyregravenes dionesraquo pour lrsquoeacuteva-luation de lrsquoexposition aux HAPs [48] une autre eacutequipe a reacutealiseacute

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une eacutetude sur les meacutetabolites di-hydroxyleacutes du naphtalegravene qui ap-paraissent comme plus sensibles que le dosage des naphtols [49] Les HAPs repreacutesentent un sujet classique mais toujours drsquoactua-liteacute avec notamment le deacutevelop-pement de nouvelles meacutethodes de quantification le plus souvent par chromatographie en phase gazeuse coupleacutee agrave la spectromeacute-trie de masse (GC-MS) permet-tant le dosage simultaneacute de plu-sieurs meacutetabolites hydroxyleacutes et drsquoHAPs dans les urines et les cheveux Les effets geacutenotoxiques et les dommages agrave lrsquoacide deacute-soxyribonucleacuteique (ADN) ont eacuteteacute eacutevalueacutes par les dosages urinaires de 8-hydroxydeoxyguanosine (8 OHdGuo) 8-hydroxyguanosine (8 OHGuo) ou 8-oxo-78-dihydro-2-deoxyguanosine (8 oxodGuo)

VARIABILITEacute BIOLOGIQUEEn faisant une recherche avec le mot cleacute laquo variabiliteacute biologique raquo 38 articles sont identifieacutes mais seuls 16 sont retenus comme per-tinents sur ce thegraveme Ceci srsquoex-plique par le fait que ce terme est utiliseacute pour caracteacuteriser des facteurs confondants ou des habi-tudes de vie comme la consom-mation de tabac ou drsquoalcool lors de lrsquoindexation Les 16 articles rete-nus concernent principalement des eacutetudes sur des travailleurs ou des modegraveles valideacutes sur le terrain ou sur des volontaires Dix drsquoentre eux sont en rapport avec des fac-teurs tels que lrsquoacircge le genre le polymorphisme geacuteneacutetique ou la ventilation pulmonaire Quatre srsquointeacuteressent agrave la quantification de la variabiliteacute toxicocineacutetique in-tra- et inter-individuelle [50 agrave 53] et deux articles comparent les va-riabiliteacutes biologique et environne-mentale [54 55] Il est ainsi consta-teacute que la variabiliteacute nrsquoest pas plus

importante en surveillance bio-logique qursquoen surveillance envi-ronnementale excepteacute pour les substances ayant une demi-vie courte Les indicateurs biologiques drsquoexposition reflegravetent eacutegalement les variations inter-individuelles Neacuteanmoins la surveillance envi-ronnementale est souvent la seule approche disponible pour leacutevalua-tion de la conformiteacute aux normes existantes Au total il est agrave noter que de plus en plus drsquoeacutetudes srsquointeacute-ressent agrave la variabiliteacute biologique via des modegraveles toxicocineacutetiques

BENZEgraveNEConcernant les articles publieacutes sur le benzegravene 5 portent sur des aspects analytiques 4 sur le deacuteve-loppementvalidation de modegraveles toxicocineacutetiques 7 sur des sujets divers et 20 sur lrsquoeacutetude de la rela-tion existant entre lrsquoexposition au benzegravene et la concentration de diffeacuterents bio-indicateurs drsquoexpo-sition ou les effets sur la santeacute Cinq de ces eacutetudes ont compareacute la sensibiliteacute et la speacutecificiteacute de diffeacute-rents biomarqueurs dans le cadre de faibles expositions au benzegravene Parmi les bio-indicateurs consi-deacutereacutes seuls le benzegravene et lrsquoacide S-pheacutenylmercapturique (SPMA) urinaires preacutesentent les critegraveres requis pour la SBEPC MT agrave de faibles niveaux drsquoexpositions au benzegravene [56 agrave 60] Certaines pu-blications comparent eacutegalement les niveaux urinaires et sanguins [56 60 agrave 63] Une eacutetude a mis en eacutevidence une correacutelation neacutega-tive entre les dommages agrave lADN et le SPMA urinaire une explica-tion possible de ce reacutesultat serait que les travailleurs preacutesentant des reacuteserves de glutathion ou une activiteacute de la glutathion-S-trans-feacuterase plus faibles produiraient moins drsquoacides mercapturiques [10] Quatre eacutetudes mettent en

eacutevidence un lien entre lrsquoexposition au benzegravene et des effets geacuteno-toxiques [9 61 64 65] Les popu-lations de travailleurs principale-ment viseacutees dans ces diffeacuterentes eacutetudes sont des policiers et des agents de circulation des pom-pistesciternistes et des travail-leurs de la peacutetrochimie

DOSAGE CUTANEacuteS ET FROTTIS DE SURFACESur ce thegraveme deux revues de la lit-teacuterature sur les pesticides une mise au point analytique pour le dosage drsquoantineacuteoplasiques et une modeacuteli-sation sur un fongicide le captan [16] ont eacuteteacute recenseacutees Lrsquoobjectif de la majoriteacute des articles autour de ce mot cleacute est drsquoeacutevaluer la coheacuterence entre les reacutesultats des mesures drsquoexpositions cutaneacutees avec les concentrations retrouveacutees dans le sang etou lrsquourine Neuf drsquoentre eux srsquointeacuteressent aux expositions des personnels de santeacute (infirmiegraveres pharmaciens) agrave des antineacuteopla-siques principalement repreacutesenteacutes par le cyclophosphamide [66 agrave 72] ou agrave des employeacutes de lrsquoindustrie pharmaceutique impliqueacutes dans la synthegravese drsquoanalgeacutesiques opioiumldes (fentanyl) [73] Trois eacutetudes portent sur des pesticides folpet et captan (identifiant des biomarqueurs po-tentiels pour ces substances) [74] chlopyrifos [28] et cypermeacutethrine [30] Enfin 5 concernent diffeacuterents domaines de lrsquoindustrie exposi-tion agrave la 44rsquo-meacutethylegravene bis (2-chlo-roaniline) (MBOCA) [75 76] au beacuteryllium [77] agrave lrsquoacrylamide [78] ou encore lrsquoexposition de pompiers aux HAPs [38] La voie cutaneacutee reste une voie drsquoex-position importante et ce malgreacute les mesures de protection recom-mandeacutees Cette analyse confirme quune surveillance biomeacutetrolo-gique des salarieacutes exposeacutes par voie cutaneacutee agrave des agents chimiques

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 55

comme les pesticides ou antineacuteo-plasiques est approprieacutee

AIR EXPIREacuteParmi les articles sur lrsquoair expireacute quatre concernent la mesure de composeacutes organiques volatils dont le benzegravene et le styregravene [79 agrave 82] Les autres articles portent princi-palement sur la mesure de meacutetaux ou de biomarqueurs drsquoeffet pul-monaire dans les condensats drsquoair expireacute [83 agrave 90] La mesure des condensats drsquoair expireacute semble une voie prometteuse pour la surveil-lance de lrsquoexposition ou des effets pulmonaires associeacutes agrave lexposition aux meacutetaux

MANGANEgraveSEUn inteacuterecirct particulier a eacuteteacute porteacute aux articles en rapport avec le manganegravese (Mn) parmi lesquels une mise au point analytique et un article rapportant les reacutesultats drsquoun controcircle qualiteacute Cinq articles portent sur des niveaux drsquoexposi-tion environnementale certains auteurs proposant des valeurs de reacutefeacuterence pour la mesure du Mn dans le sang le seacuterum ou lrsquourine [91 92] Cinq articles rapportent des niveaux drsquoexposition en mi-lieu de travail et trois ciblent plu-sieurs meacutetaux chez les teinturiers [93] dans lrsquoindustrie des deacutechets [94] ainsi que dans lrsquoindustrie des meacutetaux [95] Dans ce dernier cas le dosage du Mn dans les phanegraveres et la salive serait un compleacutement ou une alternative inteacuteressante aux preacutelegravevements urinaires ou san-guins Deux autres articles srsquointeacute-ressent plus speacutecifiquement au manganegravese dans des populations de soudeurs [96 97] Le dosage du Mn dans le plasma semble ecirctre un biomarqueur prometteur refleacute-tant lrsquoexposition des soudeurs agrave partir drsquoun certain seuil drsquoexposi-tion atmospheacuterique Il a eacuteteacute mon-

treacute dans une eacutetude pilote une grande sensibiliteacute et speacutecificiteacute pour des valeurs de Mn plasma-tique de 2 microgL-1 chez des soudeurs exposeacutes agrave plus de 20 microgm-3 mon-trant la pertinence de lintention de changement de la teneur limite moyenne pondeacutereacutee en fonction du temps (TLV-TWA) de 20 microgm-3 de la Confeacuterence ameacutericaine des hy-gieacutenistes industriels (ACGIH) pour le Mn respirable [96]

SPECTROMEacuteTRIE DE MASSEEn raison de sa grande speacutecificiteacute la spectromeacutetrie de masse (MS) repreacutesente une technique de choix pour la deacutetection des xeacutenobio-tiques dans les fluides biologiques Pour la peacuteriode couverte par cette veille 136 articles portant sur lrsquouti-lisation ou le deacuteveloppement de meacutethodes utilisant la MS ont eacuteteacute publieacutes Soixante-six articles concernent la GC-MS dont 21 portent speacutecifique-ment sur des mises au point ana-lytiques Les principales cateacutegories de substances analyseacutees par cette technique sont les composeacutes vola-tils organiques (COVs) et les sol-vants (16 articles) les pesticides (11) et les HAPs (10)Un total de 48 articles utilisant la chromatographie liquide cou-pleacutee agrave la MS a eacuteteacute publieacute dix-sept drsquoentre eux portent sur des deacuteve-loppements analytiques Les prin-cipales cateacutegories de substances analyseacutees par cette technique sont les solvants (11) les cytostatiques (ou meacutedicaments cytotoxiques) (7) et les pesticides (5) Un total de 22 articles dont 4 portent sur des deacuteveloppements analytiques concerne lrsquoutilisation de la technique spectromeacutetrie de masse agrave plasma induit par haute freacutequence (ICP-MS) pour la deacuteter-mination des meacutetaux neuf drsquoentre eux portent speacutecifiquement sur

la deacutetermination simultaneacutee de plusieurs meacutetaux et 4 meacutethodes portent sur le dosage de lrsquouranium

CONCLUSIONCette veille bibliographique mise en place depuis 2005 teacutemoigne de lrsquointeacuterecirct grandissant pour la SBEPC MT par le nombre drsquoarticles de la litteacuterature qursquoelle permet de pas-ser en revue reacuteguliegraverementLa pluridisciplinariteacute de lrsquoeacutequipe de lecture et drsquoanalyse (meacutedecins toxicologues et chimistes speacutecia-liseacutes en santeacute au travail) permet de reacuteunir des compeacutetences com-pleacutementaires afin de confronter les diffeacuterents avis sur un mecircme article et drsquoenrichir les eacutechanges et la reacuteflexion sur des concepts plus geacuteneacuteraux Ce premier bilan srsquointeacuteressant aux anneacutees 2009 agrave 2012 fait ressortir 435 reacutefeacuterences reacuteparties eacutequitable-ment par anneacutee Ainsi sont identi-fieacutes plusieurs thegravemes drsquointeacuterecirct ou drsquoactualiteacute comme les pesticides les hydrocarbures aromatiques le benzegravene le manganegravese la varia-biliteacute biologique les preacutelegravevements cutaneacutes et frottis de surfaces les dosages dans lrsquoair expireacute ou encore la spectromeacutetrie de masse qui ont fait lrsquoobjet drsquoune analyse deacutetailleacutee dans cet article La reacutealisation de ce bilan a eacutega-lement permis de mettre en eacutevi-dence des lacunes au niveau de lrsquoindexation ainsi que les limites de lrsquooutil utiliseacute avec notamment des difficulteacutes dans lrsquointerroga-tion de la base de donneacutee pour les recherches croiseacutees avec plusieurs mots cleacutes Il nrsquoest en effet pas pos-sible de hieacuterarchiser les mots cleacutes en mots cleacutes principaux et secon-daires ce qui rend le repeacuterage des articles assez fastidieux Le travail drsquoindexation demande eacutegalement

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une grande rigueur du fait de cette absence de hieacuterarchisation ainsi il est important de ne manquer aucun sous-groupe de mots cleacutes si lrsquoon veut ecirctre suffisamment systeacute-matique Ce fait eacutetait notamment remarquable pour lrsquoindexation des substances chimiques et des meacute-thodes analytiques Ainsi afin drsquoameacuteliorer la meacutethodo-logie et de faciliter les recherches lors de futurs bilans ont eacuteteacute creacuteeacutes 2 outils pour permettre une indexa-tion future plus systeacutematique des substances chimiques ainsi

POINTS Agrave RETENIR

Quatre cent trente-cinq articles ont eacuteteacute retenus pour la peacuteriode allant de janvier 2009 agrave deacutecembre 2012 sur le thegraveme de la surveillance biologique de lrsquoexposition aux produits chimiques en milieu de travail (SBEPC MT)

Plusieurs theacutematiques ou axes de recherches ont eacuteteacute freacutequemment discuteacutes depuis 4 ans pesticides hydrocarbures aromatiques benzegravene manganegravese variabiliteacute biologique dosages cutaneacutes et frottis de surfaces dosages dans lrsquoair expireacute spectromeacutetrie de masse

La SBEPC MT est une theacutematique eacutevolutive et croissante avec notamment lrsquoapparition de nouvelles meacutethodes analytiques de biomarqueurs de geacutenotoxiciteacute ou de voies prometteuses comme la mesure des condensats drsquoair expireacute

Ce premier bilan a permis de mettre en eacutevidence certaines lacunes au niveau de lrsquoindexation ainsi que des limites inheacuterentes agrave lrsquooutil utiliseacute Des propositions sont faites afin drsquoameacuteliorer la meacutethodologie et de faciliter les recherches

La veille sur la SBEPC MT est indispensable pour assurer une assistance aux acteurs de santeacute au travail dans le cadre de leurs missions respectives

que des techniques analytiquesmeacutethodes de deacutetection Pour les substances chimiques il srsquoagit drsquoun tableau ougrave chaque substance est classeacutee par ordre alphabeacutetique et ougrave lrsquoon peut lire sur la mecircme ligne le numeacutero CAS srsquoil srsquoagit drsquoune substance organique ou inorganique la grande famille ou regroupement auquel elle appar-tient (hydrocarbures aromatiques pesticideshellip) la famille chimique (amine organophosphoreacute ceacute-tone) ainsi que les meacutetabolites potentiellement associeacutes et leurs

numeacuteros CAS srsquoils existent Pour les techniques analytiques il srsquoagit drsquoun tableau agrave trois colonnes avec les meacutethodes drsquoanalyse (Spec-tromeacutetrie absorption atomique [AAS] chromatographie en phase gazeuse [GC]hellip) les meacutethodes de deacutetection (deacutetection en fluores-cence [FD] deacutetecteur agrave ionisation de flamme [FID]hellip) et les eacuteventuels preacutetraitements et injections asso-cieacutes (injection en espace de tecircte [HS] micro extraction en phase solide [SPME]hellip)

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25 | KONGTIP P CHANGFUANG S YOOSOOK W CHANTANAKUL S ET AL - Ethion exposure and biological monitoring in vegetable farmers J Med Assoc Thai 2011 94 (3) 286-9426 | YAMANO Y TOKUTAKE T ISHIZU S NAKADATE T - Occupational exposure in methyl bromide manufacturing workers 17-year follow-up study of urinary bromide ion concentration for biological monitoring Ind Health 2011 49 (1) 133-3827 | MERCADANTE R POLLEDRI E GIAVINI E MENEGOLA E ET AL - Terbuthylazine in hair as a biomarker of exposure Toxicol Lett 2012 210 (2) 169-7328 | FARAHAT FM FENSKE RA OLSON JR GALVIN K ET AL - Chlorpyrifos exposures in Egyptian cotton field workers Neurotoxicology 2010 31 (3) 297-30429 | ZHANG X ACEVEDO S CHAO Y CHEN Z ET AL - Concurrent 24-D and triclopyr biomonitoring of backpack applicators mixerloader and field supervisor in forestry J Environ Sci Health B 2011 46 (4) 281-9330 | BUCKLEY TJ GEER LA CONNOR TH ROBERTSON S ET AL - A pilot study of workplace dermal exposures to cypermethrin at a chemical manufacturing plant J Occup Environ Hyg 2011 8 (10) 600-0831 | HOPF NB CARREON T TALASKA G - Biological markers of carcinogenic exposure in the aluminum smelter industry - a systematic review J Occup Environ Hyg 2009 6 (9) 562-8132 | KAumlFFERLEIN HU MARCZYNSKI B MENSING T BRUumlNING T - Albumin and hemoglobin adducts of benzo(a)pyrene in humans-Analytical methods exposure assessment and recommendations for future directions Crit Rev Toxicol 2010 40 (2) 126-5033 | APPENZELLER BM TSATSAKIS AM - Hair analysis for biomonitoring of environmental

and occupational exposure to organic pollutants state of the art critical review and future needs Toxicol Lett 2012 210 (2) 119-4034 | LI Z ROMANOFF L BARTELL S PITTMAN EN ET AL - Excretion profiles and half-lives of ten urinary polycyclic aromatic hydrocarbon metabolites after dietary exposure Chem Res Toxicol 2012 25 (7) 1452-6135 | JONGENEELEN F TEN BERGE W - Simulation of urinary excretion of 1-hydroxypyrene in various scenarios of exposure to polycyclic aromatic hydrocarbons with a generic cross-chemical predictive PBTK-model Int Arch Occup Environ Health 2012 85 (6) 689-70236 | SOBUS JR MCCLEAN MD HERRICK RF WAIDYANATHA S ET AL - Investigation of PAH biomarkers in the urine of workers exposed to hot asphalt Ann Occup Hyg 2009 53 (6) 551-6037 | PESCH B SPICKENHEUER A KENDZIA B SCHINDLER BK ET AL - Urinary metabolites of polycyclic aromatic hydrocarbons in workers exposed to vapours and aerosols of bitumen Arch Toxicol 2011 85 (Suppl 1) S29-3938 | LAITINEN J MAumlKELAuml L MIKKOLA J HUTTU I - Fire fighting trainers exposure to carcinogenic agents in smoke diving simulators Toxicol Lett 2010 192 (1) 61-6539 | LAITINEN J MAumlKELAuml M MIKKOLA J HUTTU I - Firefighters multiple exposure assessments in practice Toxicol Lett 2012 213 (1) 129-3340 | KAMAL A QAYYUM M CHEEMA IU RASHID A - Biological monitoring of blood naphthalene levels as a marker of occupational exposure to PAHs among auto-mechanics and spray painters in Rawalpindi BMC Public Health 2011 11 46741 | SCHEEPERS PT VAN HOUTUM J ANZION RB CHAMPMARTIN C ET AL - The occupational exposure of dermatology nurses to polycyclic aromatic

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201458

VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

hydrocarbons - evaluating the effectiveness of better skin protection Scand J Work Environ Health 2009 35 (3) 212-2142| ROSSELLA F CAMPO L PAVANELLO S KAPKA L ET AL - Urinary polycyclic aromatic hydrocarbons and monohydroxy metabolites as biomarkers of exposure in coke oven workers Occup Environ Med 2009 66 (8) 509-1643 | MARCZYNSKI B PESCH B WILHELM M ROSSBACH B ET AL - Occupational exposure to polycyclic aromatic hydrocarbons and DNA damage by industry a nationwide study in Germany Arch Toxicol 2009 83 (10) 947-5744 | HOPF NB KIRKELEIT J KRAMER SL MOEN B ET AL - Urinary 1-hydroxypyrene levels in offshore workers Int Arch Occup Environ Health 2010 83 (1) 55-5945 | WEISS T KOCH H KAEFFERLEIN H HENRY J ET AL - Biological monitoring of aromatic amines benzene and benzo(a)pyrene in workers of a modern European coke oven plant Epidemiology 2011 22 (1 Suppl) S23546 | MARIE C RAVANAT JL BADOUARD C MARQUES M ET AL - Urinary levels of oxidative DNA and RNA damage among workers exposed to polycyclic aromatic hydrocarbons in silicon production comparison with 1-hydroxypyrene Environ Mol Mutagen 2009 50 (2) 88-9547 | TALASKA G GAULTNEY B PETERS S SUCCOP P ET AL - 2-Naphthol levels and genotoxicity in rubber workers Toxicol Lett 2012 213 (1) 45-4848 | BOUCHARD M NORMANDIN L GAGNON F VIAU C ET AL -

Repeated measures of validated and novel biomarkers of exposure to polycyclic aromatic hydrocarbons in individuals living near an aluminum plant in Quebec Canada J Toxicol Environ Health A 2009 72 (23) 1534-4949 | KLOTZ K SCHINDLER BK ANGERER J - 12-Dihydroxynaphthalene as biomarker for a naphthalene exposure in humans Int J Hyg Environ Health 2011 214 (2) 110-1450 | MARTIN A BOIS FY PIERRE F WILD P - Occupational exposure to cobalt a population toxicokinetic modeling approach validated by field results challenges the biological exposure index for urinary cobalt J Occup Environ Hyg 2010 7 (1) 54-6251 | BERTHET A DE BATZ A TARDIF R CHAREST-TARDIF G ET AL - Impact of biological and environmental variabilities on biological monitoring--an approach using toxicokinetic models J Occup Environ Hyg 2010 7 (3) 177-8452 | SPAAN S FRANSMAN W WARREN N COTTON R ET AL - Variability of biomarkers in volunteer studies the biological component Toxicol Lett 2010 198 (2) 144-5153 | HARRIS SA VILLENEUVE PJ CRAWLEY CD MAYS JE ET AL - National study of exposure to pesticides among professional applicators an investigation based on urinary biomarkers J Agric Food Chem 2010 58 (18) 10253-6154 | FUSTINONI S MANINI P CAMPO L DE PALMA G ET AL - Assessing variability and comparing short-term

biomarkers of styrene exposure using a repeated measurements approach Toxicol Lett 2010 192 (1) 40-4455 | TRUCHON G TARDIF R CHAREST-TARDIF G DE BATZ A ET AL - Evaluation of occupational exposure comparison of biological and environmental variabilities using physiologically based toxicokinetic modeling Int Arch Occup Environ Health 2013 86 (2) 157-6556 | HOET P DE SMEDT E FERRARI M IMBRIANI M ET AL - Evaluation of urinary biomarkers of exposure to benzene correlation with blood benzene and influence of confounding factors Int Arch Occup Environ Health 2009 82 (8) 985-9557 | LOVREGLIO P BARBIERI A CARRIERI M SABATINI L ET AL - Validity of new biomarkers of internal dose for use in the biological monitoring of occupational and environmental exposure to low concentrations of benzene and toluene Int Arch Occup Environ Health 2010 83 (3) 341-5658 | CARRIERI M TRANFO G PIGINI D PACI E ET AL - Correlation between environmental and biological monitoring of exposure to benzene in petrochemical industry operators Toxicol Lett 2010 192 (1) 17-2159 | LOVREGLIO P CARRIERI M BARBIERI A SABATINI L ET AL - Applicability of urinary benzene to biological monitoring of occupational and environmental exposure to very low benzene concentrations G Ital Med Lav Ergon 2011 33 (1) 41-46

60 | HOPF NB KIRKELEIT J BRAringTVEIT M SUCCOP P ET AL - Evaluation of exposure biomarkers in offshore workers exposed to low benzene and toluene concentrations Int Arch Occup Environ Health 2012 85 (3) 261-7161 | ARAYASIRI M MAHIDOL C NAVASUMRIT P AUTRUP H ET AL - Biomonitoring of benzene and 13-butadiene exposure and early biological effects in traffic policemen Sci Total Environ 2010 408 (20) 4855-6262| CIARROCCA M TOMEI F CACIARI T CAPOZZELLA A ET AL - Environmental and biological monitoring of benzene in traffic policemen police drivers and rural outdoor male workers J Environ Monit 2012 14 (6) 1542-5063 | CIARROCCA M TOMEI G FIASCHETTI M CACIARI T ET AL - Assessment of occupational exposure to benzene toluene and xylenes in urban and rural female workers Chemosphere 2012 87 (7) 813-1964 | GADHIA PK THUMBAR RP KEVADIYA B - Cytome assay of buccal epithelium for bio-monitoring genotoxic assessment of benzene exposure among petrol pump attendants Int J Hum Gen 2010 10 (4) 239-4565 | SEOW WJ PESATORI AC DIMONT E FARMER PB ET AL - Urinary benzene biomarkers and DNA methylation in Bulgarian petrochemical workers study findings and comparison of linear and beta regression models PLoS One 2012 7 (12) e5047166| YOSHIDA J TEI G MOCHIZUKI C MASU Y ET AL - Use of a closed system

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 59

device to reduce occupational contamination and exposure to antineoplastic drugs in the hospital work environment Ann Occup Hyg 2009 53 (2) 153-6067| SUGIURA S ASANO M KINOSHITA K TANIMURA M ET AL- Risks to health professionals from hazardous drugs in Japan a pilot study of environmental and biological monitoring of occupational exposure to cyclophosphamide J Oncol Pharm Pract 2011 17 (1) 14-1968 | SUGIURA S NAKANISHI H ASANO M HASHIDA T ET AL - Multicenter study for environmental and biological monitoring of occupational exposure to cyclophosphamide in Japan J Oncol Pharm Pract 2011 17 (1) 20-2869 | SOTTANI C PORRO B COMELLI M IMBRIANI M ET AL - An analysis to study trends in occupational exposure to antineoplastic drugs among health care workers J Chromatogr B Analyt Technol Biomed Life Sci 2010 878 (27) 2593-60570 | TURCI R MINOIA C SOTTANI C COGHI R ET AL - Occupational exposure to antineoplastic drugs in seven Italian hospitals the effect of quality assurance and adherence to guidelines J Oncol Pharm Pract 2011 17 (4) 320-3271 | MORETTI M BONFIGLIOLI R FERETTI D PAVANELLO S ET AL - A study protocol for the evaluation of occupational mutagenic carcinogenic risks in subjects exposed to antineoplastic drugs a multicentric project BMC Public Health 2011 11 19572 | SOTTANI C PORRO B IMBRIANI M MINOIA C - Occupational exposure to antineoplastic drugs in four Italian health care settings Toxicol Lett 2012 213 (1) 107-1573| VAN NIMMEN NF POELS KL SEVERI MJ GODDERIS L ET AL - Selecting an appropriate biomonitoring strategy to evaluate dermal exposure to

opioid narcotic analgesics in pharmaceutical production workers Occup Environ Med 2009 67 (7) 464-7074 | BERTHET A BOUCHARD M VERNEZ D - Toxicokinetics of captan and folpet biomarkers in dermally exposed volunteers J Appl Toxicol 2012 32 (3) 202-0975 | COCKER J CAIN JR BALDWIN P MCNALLY K ET AL - A survey of occupational exposure to 44-methylene-bis(2-chloroaniline) (MbOCA) in the UK Ann Occup Hyg 2009 53 (5) 499-50776 | KEEN C COLDWELL M MCNALLY K BALDWIN P ET AL - A follow-up study of occupational exposure to 44-methylene-bis(2-chloroaniline) (MbOCA) and isocyanates in polyurethane manufacture in the UK Toxicol Lett 2012 213 (1) 3-877 | THIN G MATRAT M DUCHEacute JC LAUZIER F ET AL - Suivi meacutedical de salarieacutes exposeacutes au beacuteryllium Arch Mal Prof Environ 2009 70 (4) 395-40478 | MOORMAN WJ REUTMAN SS SHAW PB BLADE LM ET AL - Occupational exposure to acrylamide in closed system production plants air levels and biomonitoring J Toxicol Environ Health A 2012 75 (2) 100-1179 | TRUCHON G BROCHU M TARDIF R - Effect of physical exertion on the biological monitoring of exposure to various solvents following exposure by inhalation in human volunteers III Styrene J Occup Environ Hyg 2009 6 (8) 460-6780 | MENEZES HC AMORIM LC CARDEAL ZL - Sampling of benzene in environmental and exhaled air by solid-phase microextraction and analysis by gas chromatography-mass spectrometry Anal Bioanal Chem 2009 395 (8) 2583-8981 | CARO J GALLEGO M - Environmental and biological monitoring of volatile organic compounds in the workplace Chemosphere 2009 77 (3) 426-3382 | VERNER MA MCDOUGALL R JOHANSON G - Using population

physiologically based pharmacokinetic modeling to determine optimal sampling times and to interpret biological exposure markers The example of occupational exposure to styrene Toxicol Lett 2012 213 (2) 299-30483 | BRODING HC MICHALKE B GOumlEN T DREXLER H - Comparison between exhaled breath condensate analysis as a marker for cobalt and tungsten exposure and biomonitoring in workers of a hard metal alloy processing plant Int Arch Occup Environ Health 2009 82 (5) 565-7384 | GOLDONI M CAGLIERI A DE PALMA G ACAMPA O ET AL - Chromium in exhaled breath condensate (EBC) erythrocytes plasma and urine in the biomonitoring of chrome-plating workers exposed to soluble Cr(VI) J Environ Monit 2010 12 (2) 442-4785 | CORRADI M GERGELOVA P MUTTI A - Use of exhaled breath condensate to investigate occupational lung diseases Curr Opin Allergy Clin Immunol2010 10 (2) 93-9886 | GUBE M EBEL J BRAND P GOumlEN T ET AL - Biological effect markers in exhaled breath condensate and biomonitoring in welders impact of smoking and protection equipment Int Arch Occup Environ Health 2010 83 (7) 803-1187 | BRAND P GUBE M GERARDS K BERTRAM J ET AL - Internal exposure effect monitoring and lung function in welders after acute short-term exposure to welding fumes from different welding processes J Occup Environ Med 2010 52 (9) 887-9288 | BERGAMASCHI E - Human biomonitoring of engineered nanoparticles an appraisal of critical issues and potential biomarkers J Nanomater 2012 2012 1-1289 | PINHEIRO T BARREIROS MA ALVES LC FELIX PM ET AL - Particulate matter in exhaled breath condensate A promising indicator of environmental conditions Nucl Instrum

Methods Phys Res B 2011 269 (20) 2404-0890 | MUTTI A - Basi e prospettive del monitoraggio biologico dallanalisi di singoli composti nel sangue o nelle urine alla caratterizzazione dellesposoma nellaria esalata G Ital Med Lav Ergon 2011 33 (3) 273-7591| BOCCA B MATTEI D PINO A ALIMONTI A - Italian network for human biomonitoring of metals preliminary results from two regions Ann Ist Super Sanita 2010 46 (3) 259-6592 | TUAKUILA J LISON D LANTIN AC MBUYI F ET AL - Worrying exposure to trace elements in the population of Kinshasa Democratic Republic of Congo (DRC) Int Arch Occup Environ Health 2012 85 (8) 927-3993 | BATOOL AI REHMAN FU NAVEED NH SHAHEEN A ET AL - Hairs as biomonitors of hazardous metals present in a work environment Afr J Biotechnol 2011 10 (18) 3602-0794 | MARI M SCHUHMACHER M DOMINGO JL - Levels of metals and organic substances in workers at a hazardous waste incinerator a follow-up study Int Arch Occup Environ Health 2009 82 (4) 519-2895 | GIL F HERNAacuteNDEZ AF MAacuteRQUEZ C FEMIA P ET AL- Biomonitorization of cadmium chromium manganese nickel and lead in whole blood urine axillary hair and saliva in an occupationally exposed population Sci Total Environ 2011 409 (6) 1172-8096 | HOET P VANMARCKE E GEENS T DEUMER G ET AL - Manganese in plasma A promising biomarker of exposure to Mn in welders A pilot study Toxicol Lett 2012 213 (1) 69-7497 | PESCH B WEISS T KENDZIA B HENRY J ET AL - Levels and predictors of airborne and internal exposure to manganese and iron among welders J Expo Sci Environ Epidemiol 2012 22 (3) 291-98

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201460

VU DU TERRAIN

ANNEXE 1

Type darticle Nb total 2012 2011 2010 2009Article original 303 117 69 66 51Revue geacuteneacuterale 46 9 12 15 10

Communication 13 5 6 2 0Acte 7 2 3 1 1Lettre 5 3 1 0 1Revue systeacutematique 3 2 0 0 1Eacuteditorial 4 4 0 0 0Chapitre de livre 2 1 0 1 0Meacuteta-analyse 1 0 0 0 1Commentaire 1 0 1 0 0Non classeacutes 50 0 0 23 27Total 435 143 92 108 92

Type de population Nb total 2012 2011 2010 2009Travailleurs 223 61 50 62 50Population geacuteneacuterale 121 56 25 23 17Volontaires 19 10 3 4 2Animaux 15 7 1 4 3Eacutetude de cas 7 1 2 3 1Eacutetude in vivo sur cellules 1 1 0 0 0Total 386 136 81 96 73

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Nombre drsquoarticles en fonction des principaux groupes de mots cleacutes

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 61

Familles chimiques Nb total 2012 2011 2010 2009Meacutetaux 97 33 24 25 15Pesticides 67 23 14 19 11Hydrocarbures aromatiques 50 19 8 14 9HAPs 43 11 8 8 16Solvants 34 9 5 14 6Cytostatiques 15 5 4 5 1Phtalates 15 11 3 1 0Isocyanates 11 3 3 2 3Pheacutenolspheacutenols et deacuteriveacutes 10 3 1 2 4Hydrocarbures aliphatiques 9 3 2 1 3Hydrocarbures aromatiques halogeacuteneacutes 7 4 1 0 2Hydrocarbures aliphatiques halogeacuteneacutes 6 1 3 2 0HAPs halogeacuteneacutes 8 4 2 1 1Amines aromatiques 8 1 3 4 0

Amides 6 2 1 3 0Acrylamide 6 3 0 3 0Dioxines 6 5 1 0 0Glycols et deacuteriveacutes 4 1 1 1 1Acides 4 2 0 1 1Brome et deacuteriveacutes 4 1 0 2 1Azote et deacuteriveacutes 3 0 1 1 1Composeacutes perfluoreacutes 3 3 0 0 0Furanes 2 2 0 0 0Aldeacutehydes 2 1 0 0 1Mycotoxines 2 0 1 1 0Alcools 1 1 0 0 0Opioiumldes 1 0 0 0 1Oxygegravene et deacuteriveacutes 1 1 0 0 0Phosphore et deacuteriveacutes 2 1 0 1 0Total 427 153 86 111 77

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201462

VU DU TERRAIN

Milieu biologique analyseacute Nb total 2012 2011 2010 2009Urine 273 81 65 67 60Sang 152 60 31 33 28Phanegraveres 19 6 5 6 2Air expireacute 10 3 1 1 5Condensat dair expireacute 8 2 2 4 0Salive 4 3 0 0 1Muqueuse buccale 3 1 0 1 1Lait 3 1 1 0 1Selles 3 2 0 1 0Tissu 1 0 1 0 0Sperme 2 1 1 0 0Expectoration 2 0 2 0 0Liquide broncho-alveacuteolaire 1 0 1 0 0Total 481 160 110 113 98

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Voie dabsorption Nb total 2012 2011 2010 2009Respiratoire 119 33 27 35 24Cutaneacutee 52 14 12 15 11Orale 37 14 8 12 3Exposition Multiple 16 4 5 4 3Total 224 65 52 66 41

Type de biomarqueur (BM)

Nb total 2012 2011 2010 2009

BM dexposition 304 134 80 64 26BM deffet 63 16 19 19 9

BM de susceptibiliteacute 8 1 4 2 1Total 375 151 103 85 36

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 63

Secteur dactiviteacute Nb total 2012 2011 2010 2009Agriculture 38 11 10 9 8Industrie chimiquepharmaceutique 21 8 2 3 8Personnel soignant 13 4 4 4 1Industrie peacutetrochimique 13 7 1 4 1Industrie des meacutetaux 11 1 4 2 4Industrie des plastiques 11 4 3 2 2Industrie automobile 10 3 2 2 3Fonderie 5 0 2 3 0Industrie des deacutechets 6 2 1 1 2Industrie miniegravere 4 0 0 2 2Armeacutee 4 0 2 1 1Nettoyage agrave sec 3 0 2 1 0Cokerie 3 1 1 1 0Autres 22 1 5 12 7Total 164 42 39 47 39

Meacutetier Nb total 2012 2011 2010 2009Pompiste 10 2 1 3 4Peintre 9 0 4 2 3Soudeur 7 4 0 2 1Infirmier 6 3 1 1 1Policier 6 3 0 3 0Fondeur 5 1 1 2 1Asphalteur 4 0 1 0 2Cultivateur 4 0 0 2 2Pharmacien 4 2 1 0 1Lamineur 3 1 0 0 2Laborantin 2 1 0 1 0Cantonnier 2 2 0 0 0Chromeur 2 0 0 2 0Autres 10 2 3 2 3Total 74 21 12 20 20

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201464

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Poste proceacutedeacute Nb total 2012 2011 2010 2009Chromage 0 0 0 0 0Fabrication daccumulateur 1 1 0 0 0Maintenance 4 0 0 3 1Nettoyage agrave sec 3 0 2 1 0Traitement de surface 0 0 0 0 0Usinage 1 0 0 0 1Vulcanisation 0 0 0 0 0Total 9 1 2 4 2

Meacutethodes analytiques Nb total 2012 2011 2010 2009Chromatographie liquide haute performance (HPLC) 89 22 17 28 22Chromatographie gazeuse (GC) 83 14 22 28 19

Plasma induite haute performance (ICP) 25 4 9 8 4Spectromeacutetrie drsquoabsorption atomique (AAS) 25 3 11 7 4Spectromeacutetrie de masse (MS) 140 32 37 43 28Autres 8 1 4 2 1Total 370 76 100 116 78

Organesystegraveme cible Nb total 2012 2011 2010 2009Systegraveme nerveux 14 6 1 3 4Appareil respiratoire 10 3 0 4 3

Appareil reproducteur 8 7 1 0 0Appareil urinaire 8 3 3 2 0Systegraveme endocrinien 5 3 1 0 1Appareil digestif 3 2 1 0 0Systegraveme sanguin 4 2 2 0 0Appareil locomoteur 2 1 1 0 0

Systegraveme immunitaire 2 1 1 0 0Total 56 28 11 9 8

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 65

Principaux usages Nb total 2012 2011 2010 2009Adheacutesifcolle 1 1 0 0 0Anestheacutesique 0 0 0 0 0Bois 4 1 0 2 1Carburant Diesel 6 0 0 4 2Composeacutes organiques volatils 9 5 1 1 2Creacuteosote 0 0 0 0 0Fibre 4 0 3 0 1Fibre de verre 1 0 0 1 0Fumeacutee 10 4 2 2 2Huile 0 0 0 0 0Nanoparticule 1 1 0 0 0Perturbateur endocrinien 1 1 0 0 0Plastique 9 1 6 2 0Poussiegravere 4 0 1 0 3Retardateur de flamme 4 2 1 0 1Solvant 34 9 5 14 6

Mots cleacutes isoleacutes (partie 1) Nb total 2012 2011 2010 2009

Dosage atmospheacuterique 92 22 17 24 29Dose interneexterne 61 21 10 12 18Mise au point analytique 61 15 10 20 16ADME 59 28 13 9 9Tabagisme 57 20 16 17 4Valeur de reacutefeacuterence 53 28 8 14 3Facteur confondant 46 9 9 13 15Eacutevaluation du risque 44 26 1 7 10Pollution environnementale 42 25 10 6 1Relation dose-effet 42 14 6 13 9Variabiliteacute biologique 38 7 6 15 10Contamination 37 9 14 7 7Modeacutelisation 35 20 3 9 3Geacutenotoxiciteacute 32 12 6 7 7

Adduits 26 9 4 9 4Exposition multiple 16 4 5 4 3Adduits-Heacutemoglobine 12 4 2 5 1Adduits-ADN 6 2 1 2 1Adduits-albumine 5 2 2 1 0 (partie 2 du tableau

page suivante)

(absorption distribution meacutetabolisme eacutelimination)

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201466

VU DU TERRAIN

Mots cleacutes isoleacutes (partie 2) Nb total 2012 2011 2010 2009

Adduits-proteacuteine 4 0 1 2 1Genre 21 11 9 1 0Pollution atmospheacuterique 19 6 2 6 5Surveillance meacutedicale 17 9 1 2 5Preacutevention 16 2 4 5 5Frottis de surface 15 3 6 3 3Dosage cutaneacute 14 4 4 2 4Eacutechantillonnage 13 3 1 7 2Controcircle de qualiteacute 12 3 2 6 1Canceacuterogeacuteniciteacute 11 6 2 1 2Test des comegravetes 11 4 5 1 1Polymorphisme geacuteneacutetique 11 4 3 2 2Acircge 9 7 2 0 0Speacuteciation 8 6 0 1 1Eacutepideacutemiologie 7 6 0 1 0Acides mercapturiques 7 1 1 5 0Test des micronoyaux 6 3 1 1 1Eacutequivalent biomonitoring (BE) 3 3 0 0 0Test de transformation lymphocytaire 3 0 1 0 2Conservation 2 1 0 1 0Eacutethique 2 1 0 1 0Stabiliteacute 2 1 0 0 1Drogue illeacutegale 1 1 0 0 0Interfeacuterence analytique 1 0 1 0 0Interfeacuterence cineacutetique 1 1 0 0 0Interfeacuterence deffet 1 0 0 1 0Matrice emploi-exposition 1 0 0 0 1Meacutethodologie 1 1 0 0 0Rayonnement ionisant 1 0 0 1 0Reacuteglementation 1 1 0 0 0Variabiliteacute geacuteneacutetique 1 0 0 1 0Proteacuteomique 0 0 0 0 0

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 67

ANNEXE 2Nombre drsquoarticles en fonction des principales familles chimiques

Meacutetaux Nb total 2012 2011 2010 2009

Cadmium 33 11 10 9 3Plomb 32 8 13 7 4Chrome 21 4 7 8 2Arsenic 20 6 4 7 3Nickel 17 4 4 6 3Manganegravese 17 4 7 3 3Mercure 15 5 4 5 1Cobalt 11 2 1 5 3Uranium 8 0 3 3 2Aluminium 8 2 0 2 4Cuivre 6 1 2 1 2Zinc 6 1 4 1 0Indium 6 3 1 2 0Vanadium 6 1 1 2 2Or 5 0 0 4 1Tungstegravene 5 0 1 2 2Beacuteryllium 4 0 1 1 2Fer 4 1 1 2 0Antimoine 3 1 0 1 1Molybdegravene 3 1 1 1 0Platine 3 1 1 1 0Seacuteleacutenium 3 1 1 0 1Baryum 3 1 0 1 1Bore 3 2 1 0 0Eacutetain 2 0 0 1 1Eacutethyl meacutethylmercure 2 2 0 0 0Thallium 2 1 0 1 0Samarium 1 1 0 0 0Palladium 1 0 0 1 0Rhodium 1 0 0 1 0Iridium 1 0 0 1 0Titane 1 0 1 0 0Chlore 0 0 0 0 0Total 253 64 69 79 41

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201468

VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

Pesticides Nb total 2012 2011 2010 2009Organophosphoreacutes 26 8 5 10 3Organochloreacutes 10 6 2 2 0Pyreacutethrinoiumldes 9 2 4 2 1CarbamatesDithiocarbamates 4 0 1 3 0Autres 18 7 2 3 6 Total 67 23 14 20 10

Solvants Nb total 2012 2011 2010 2009Benzegravene 38 14 6 10 8Toluegravene 25 9 5 3 8Styregravene 19 6 2 5 6Xylegravene 12 5 2 3 2Hexane 7 2 2 0 3Perchloroeacutethylegravene 6 3 2 1 0Trichloroeacutethylegravene 5 2 1 1 1Aceacutetone 4 2 1 0 1Eacutethers de glycols 4 1 1 1 1111-Trichloroeacutethane 3 1 1 1 0Dimeacutethylformamide 2 1 0 0 1Meacutethanol 1 1 0 0 0Eacutethanol 1 0 1 0 0Dichloromeacutethane 1 0 1 0 0Total 128 47 25 25 31

69JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AUTEURS B Guidez JM Bellec F Deacutesert C Monclus B Puygrenier-Auroy meacutedecins du Travail Air France Industries

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil drsquoanalyse des plannings horaires

TF 219VU DU TERRAIN

Dans le cadre drsquoun projet drsquoentreprise un eacutetablissement industriel du secteur aeacuteronautique a souhaiteacute revoir lrsquoensemble des plannings horaires en usage dans ses entiteacutes Les meacutedecins du travail ont saisi lrsquoopportuniteacute de ce changement pour proposer agrave la direction et aux partenaires sociaux lrsquointeacutegration de critegraveres meacutedicaux degraves lrsquoeacutelaboration des nouveaux plannings horaires Ils ont proposeacute une deacutemarche construite en plusieurs eacutetapes et eacutelaboreacute un outil simple permettant de deacuteterminer un score de conformiteacute aux recommandations meacutedicales Cet outil srsquoest aveacutereacute facile drsquoutilisation permettant de donner un avis meacutedical et technique argumenteacute comparatif homogegravene visant la protection de la santeacute des salarieacutes et a eacuteteacute tregraves bien accepteacute par la direction et les instances repreacutesentatives du personnel (CHSCT CE)

MOTS CLEacuteS Horaire de travail travail posteacute travail de nuit organisation du travail horaire atypique

en reacutesumeacute

Le travail en horaires deacutecaleacutes est agrave lrsquoorigine de risques sur la santeacute qui sont maintenant bien eacutetudieacutes et bien connus Ces risques ont eacuteteacute notamment rappe-leacutes dans les recommandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-professionnelle des travail-leurs posteacutes etou de nuit eacutelaboreacutees par la Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail (SFMT) [1] Ce sont entre autres une diminution du temps de sommeil total par 24 heures abou-tissant agrave une dette chronique de sommeil lrsquoaugmentation du risque de somnolence durant la peacuteriode drsquoeacuteveil avec un impact sur la seacutecuri-teacute du travail une augmentation du risque cardiovasculaire et du risque de deacutevelopper des troubles digestifs et anxio-deacutepressifsCrsquoest dans le but de preacutevenir ces ef-fets qursquoune deacutemarche concerteacutee sur lrsquoorganisation de ces horaires deacuteca-leacutes a eacuteteacute entreprise dans une indus-trie du secteur aeacuteronautique ougrave la notion de seacutecuriteacute des vols aeacuteriens est une valeur fondamentale

CONTEXTE DE LrsquoENTREPRISECet eacutetablissement drsquoun grand groupe aeacuteronautique est com-poseacutee drsquoentiteacutes reacuteparties sur cinq sites franccedilais diffeacuterents Ses missions consistent en la main-tenance et en lentretien des 256 avions de la flotte ainsi que ceux des compagnies tiersLrsquoeffectif preacutesent au 31 deacutecembre 2012 eacutetait 8 774 salarieacutes Parmi ceux-ci 4 103 travaillent en horaires deacutecaleacutes (3 x 8) dont 2 719 (soit 31 de lrsquoeffectif) sont des travailleurs de nuit Ce sont majoritairement des hommes (913 )de plus de 45 ans (56 de leffectif) [2] Le travail en horaires deacutecaleacutes y est organiseacute selon de multiples plannings preacutedeacutefinis (500 exis-tants au deacutepart) Ceux-ci sont constitueacutes de cycles drsquoune dureacutee variable (2 agrave 12 semaines en geacute-neacuteral) dans lesquels se succegravedent des vacations de type laquo matins

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201470

VU DU TERRAIN

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

soirs raquo ou laquo matinssoirsnuits raquo par seacuteries de 2 agrave 5 jours travailleacutes drsquoaffi-leacutee (week-ends compris) entrecou-peacutes par des jours de repos parfois isoleacutes (tableau I)Dans le cadre de son projet den-treprise des neacutegociations avec les organisations syndicales ont per-mis entre autres la reacutevision de la convention collective et des accords sur le temps de travail du personnel navigant et au sol Ainsi les plan-nings drsquohoraires deacutecaleacutes existants ont eacuteteacute revus et modifieacutes dans un objectif agrave la fois de gain de produc-tiviteacute et de simplificationPour le service de santeacute au travail ce contexte particulier est apparu comme une opportuniteacute agrave saisir

pour participer agrave la construction des nouveaux plannings horaires en sensibilisant les diffeacuterents acteurs concerneacutes aux risques pour la santeacute lieacutes au travail en horaires deacutecaleacutes

GRILLE DrsquoANALYSE DES HORAIRES DEacuteCALEacuteSDegraves 1999 un meacutedecin du travail de lrsquoentreprise avait initieacute avec les membres du Comiteacute drsquohygiegravene de seacutecuriteacute et des conditions de travail (CHSCT) de son entiteacute une reacuteflexion sur les principes geacuteneacute-raux de construction des plannings drsquohoraires Cet outil drsquoanalyse des rythmes de travail srsquoest enrichi pro-

gressivement durant 13 ans sur le principe de la deacutemarche continue drsquoameacuteliorationLa publication en mai 2012 des re-commandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-profes-sionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit par la SFMT [1] a ouvert de nouvelles perspectives en srsquoap-puyant sur les eacutetudes scientifiques et les recommandations organisa-tionnelles qui y sont deacutetailleacutees Elles ont permis notamment agrave partir des eacutechanges de pratiques et drsquoexpeacute-rience entre les meacutedecins du travail drsquoeacutelaborer 18 recommandations meacute-dicales speacutecifiques destineacutees agrave aider la construction ou lrsquoanalyse des plannings drsquohoraires (tableaux II et

Code Heure de prise de

service

Heure de fin de service

Coupures payeacutees

(en minutes)

Coupures non payeacutees

(en minutes)

Heures Heures effectives

1 M 6 h 00 14 h 27 30 15 8 h 12 7 h 422 M01 6 h 00 14 h 30 30 15 8 h 15 7 h 453 S 14 h 00 22 h 27 30 15 8 h 12 7 h 424 N 22 h 00 6 h 15 30 15 8 h 00 7 h 30

M matin S soir N nuit M01 autre poste du matin

Construction de la peacuteriode de reacutefeacuterence de travailHeures

Heures effectives

Heures nuit

Heures dimancheLu Ma Mer Je Ve Sam Dim

1 S S S R R M M 41 h 00 38 h 30 1 h 21 8 h 122 M M R R N N N 40 h 24 37 h 54 24 h 00 0 h 003 R R R S S S S 32 h 48 30 h 48 1 h 48 7 h 454 R M01 M M M R R 32 h 51 30 h 51 0 h 00 0 h 00

5 N N N N R R R 32 h 00 30 h 00 32 h 00 0 h 006 S S S R R M M 41 h 00 38 h 30 1 h 21 8 h 127 M M R N N N N 48 h 24 45 h 24 32 h 00 0 h 008 R R R S S S S 32 h 48 30 h 48 1 h 48 7 h 459 R R M M M R R 24 h 36 23 h 06 0 h 00 0 h 0010 N N N N R R R 32 h 00 30 h 00 32 h 00 0 h 00

M matin S soir N nuit M01 autre poste du matin

gt EXEMPLE DE PLANNING HORAIRE AVEC laquo DEacuteCOUPAGE raquo DES DIFFEacuteRENTS POSTES

Tableau I

gt REacuteSULTATS POUR UN MEacuteCANICIEN AVION EN 3 X 8 SUR 10 SEMAINES

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 71

R Grille horaire cotation Score Explications pour reacutepondre oui ou non agrave chaque recommandation

Horaire eacutetudieacute 00

Item de moindre peacutenibiliteacute ouinon R1 Pas trop de nuits dans le cycle 1 par semaine en moyenne comparer le nombre de nuits au nombre de semaines

travailleacutees reacutepondre oui si nombre de nuits travail-leacutees est infeacuterieur au nombre de semaines travailleacutees

R2 Rythmes reacuteguliers (52 -63 - 44 ) reacutegulariteacute agrave rechercher dans le nombre de jours successifs travailleacutes et le nombre de repos qui sen-

suivent - exemple 5 jours travailleacutes 2 repos ou 6 jours travailleacutes 3 repos ou 4 jours travailleacutes 4 repos

R3 Il nrsquoy a pas deux seacuteries de nuits de suite R4 4 nuits conseacutecutives au maximum

R5 4 matins conseacutecutifs au maximum R6 Au moins deux jours de repos apregraves la derniegravere nuit

travailleacutee dune seacuterie (la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie nrsquoest pas comptabiliseacutee en repos)

R7 Faire suivre les seacuteries de nuits par des seacuteries de soirsou

3 repos suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie avant une seacuterie de matins

R8 Il nrsquoy a pas de repos isoleacute (oui = 55 )ou

Si repos isoleacute positionneacute uniquement entre une vacation du matin et une vacation du soir ou bien entre une

vacation de matin et une vacation de nuit (oui = 2 )R9 Deacutebut des vacations du matin apregraves 6 heures si deacutebut de vacation agrave 6 heures on considegravere que

litem est respecteacute (reacuteponse oui) on reacutepond non si deacutebut de vacation agrave 5 h 59 ou avant

R10 Fin de vacation de soir avant minuit si fin de vacation agrave minuit on considegravere que litem est respecteacute (reacuteponse oui) on reacutepond non si fin de

vacation agrave 0 h 01 ou apregravesR11 Fin de vacation de nuit avant 6 heures 15 si fin de vacation agrave 6 h 15 on considegravere que litem est

respecteacute (reacuteponse oui) on reacutepond non si fin de vacation agrave 6 h 16 ou apregraves

R12 En moyenne un week-end sur deux travailleacute maximum R13 Pas plus de 2 week-ends travailleacutes de suite R14 Longueur du cycle la plus courte possible seuil retenu 4 semaines - si le nombre de semaines

travailleacutees est infeacuterieur ou eacutegal agrave 4 reacutepondre oui dans le cas contraire reacutepondre non

R15 Eacutequilibre des amplitudes entre les semaines seuil retenu 30 en plus ou moins par rapport agrave 35 h soit amplitude des semaines travailleacutees gt 23 h et

lt 43 h pour pouvoir reacutepondre oui

R16 Les vacations de mecircme type (M S ou N) sont identiques (horaires dureacutee)

NB item reste valideacute (=oui) sil existe une diffeacuterence de quelques minutes seulement (seuil retenu diffeacute-

rence de 5 mn maxi)

R17 Heures de prise de service identiques dans la mecircme seacuterie NB item reste valideacute (=oui) sil existe une diffeacuterence de quelques minutes seulement (seuil retenu diffeacute-

rence de 5 mn maxi)

R18 Pas de meacutelange de vacations dans une seacuterie entre deux repos (oui = 55 )

ouSrsquoil existe deux types successifs de vacations dans une

mecircme seacuterie il srsquoagit alors de matins puis de soirs (oui = 2 ) ou de matins puis de nuits (oui 2 )

gt GRILLE DE LECTURE DE LA PEacuteNIBILITEacute DES HORAIRES DEacuteCALEacuteS

Tableau II

Lrsquooutil original eacutetant un tableur Excelreg lrsquoentreacutee laquo oui raquo ou laquo non raquo est automatiquement codeacutee en pourcentage et le score final est directement calculeacute M = matin S = soir N = nuit

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201472

VU DU TERRAIN

R Grille horaire cotation Score Explications pour reacutepondre oui ou non agrave chaque recommandation

Horaire eacutetudieacute CHSCT ndeg 3 3x8 605

Item de moindre peacutenibiliteacute ouinon R1 Pas trop de nuits dans le cycle 1 par semaine en moyenne non 15 N10 semainesR2 Rythmes reacuteguliers (52 -63 - 44 ) non

R3 Il nrsquoy a pas deux seacuteries de nuits de suite oui R4 4 nuits conseacutecutives au maximum oui 3N4N4N4N

R5 4 matins conseacutecutifs au maximum oui 4 M4M4M3MR6 Au moins deux jours de repos apregraves la derniegravere nuit

travailleacutee dune seacuterie (la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie nrsquoest pas comptabiliseacutee en repos)

oui

R7 1Faire suivre les seacuteries de nuits par des seacuteries de soirsou

2 3 repos suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie avant une seacuterie de matins

oui

R8 Il nrsquoy a pas de repos isoleacute (oui = 55 )ou

Si repos isoleacute positionneacute uniquement entre une vacation du matin et une vacation du soir (oui = 2 )

non 0 2 repos isoleacutes SRM et MRN

R9 Deacutebut des vacations du matin apregraves 6 heures oui 6 h

R10 Fin de vacation de soir avant minuit oui 22 h 27

R11 Fin de vacation de nuit avant 6 heures 15 oui

R12 Y a-t-il en moyenne un week-end sur deux travailleacute maximum

non 6 week-ends travailleacutes sur 10

R13 Pas plus de 2 week-ends travailleacutes de suite non 2 fois 3 week-ends travailleacutes de suite

R14 Longueur du cycle la plus courte possible non 10 semaines

R15 Eacutequilibre des amplitudes entre les semaines non 23 h 06 agrave 45 h 24 (mais 30 mn de moins que le planning preacuteceacutedent)

R16 Les vacations de mecircme type (M S ou N) sont identiques (horaires dureacutee)

oui presque 6 h - 14 h 27 et 6 h - 14 h 30 (diffeacuterence non significative)

R17 Heures de prise de service identiques dans la mecircme seacuterie oui

R18 Pas de meacutelange de vacation dans une seacuterie entre deux repos (oui = 55 )

ouSrsquoil existe deux types successifs de vacations dans une

mecircme seacuterie il srsquoagit alors de matins puis de soirs (oui = 2 )

OUI 55

gt ANALYSE DU PLANNING DU MEacuteCANICIEN AVION EN 3 X 8 SUR 10 SEMAINES DU TABLEAU I

Tableau III

M matin S soir N nuit

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 73

III) Ces recommandations ont eacuteteacute valideacutees par lexpertise scientifique de leacutequipe de meacutedecine du som-meil du Pr Damien Leacuteger agrave lrsquoHocirctel Dieu (Paris) et ont eacuteteacute appeleacutees laquo grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutes raquoChacune de ces recommandations a fait lrsquoobjet drsquoun bref argumentaire l par exemple la recommandation ndeg 1 laquo Pas trop de nuits dans le cycle une par semaine en moyenne raquo a eacuteteacute eacutetablie en reacutefeacuterence aux recom-mandations de la SFMT qui preacute-cisent laquo les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigi-lance raquo [1] l autre exemple la recomman-dation ndeg 8 laquo Il nrsquoy a pas de repos isoleacute raquo a eacuteteacute eacutetablie en reacutefeacuterence au retour drsquoexpeacuterience des meacutedecins du travail de lrsquoeacutetablissement qui ont constateacute que le repos est alors insuf-fisant pour permettre une reacutecupeacutera-tion de qualiteacute

Chaque recommandation ainsi eacutela-boreacutee est consideacutereacutee comme indeacute-pendante de mecircme valeur (sauf celle comportant le nombre de nuits par semaine qui a eacuteteacute leacutegegraverement sureacutevalueacutee) et fait lrsquoobjet drsquoune cotation exprimeacutee en pourcentage Celle-ci est eacutegale agrave 55 si la recom-mandation est respecteacutee agrave 2 si son respect est partiel et 0 si elle nrsquoest pas respecteacuteeLe score total exprimeacute en pourcen-tage avec un maximum de 100 est le reflet du degreacute de prise en compte des recommandations meacutedicales dans la construction des plannings drsquohoraires Ainsi plus le score est eacuteleveacute plus on peut consideacute-rer que le planning eacutetudieacute respecte ces recommandations et moins les effets seront preacutejudiciables sur la santeacute

ANALYSES ET RETOURS DES laquo EXPEacuteRIMENTATIONS raquo DE TERRAINUne fois cette diffusion effectueacutee et les nouveaux plannings eacutelaboreacutes selon ces recommandations les meacute-decins du travail ont eacuteteacute consulteacutes conformeacutement agrave la reacuteglementation lors de reacuteunions des CHSCT et du Comiteacute drsquoeacutetablissement (CE) Leurs retours et leurs argumentations se sont construits agrave partir des reacutesultats objectifs obtenus par lrsquoanalyse des laquo grilles de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutes raquo

INFORMATION DES EacuteQUIPES Enfin des actions compleacutementaires dinformation sur la physiologie du sommeil lrsquohygiegravene alimentaire et de vie des salarieacutes ont eacuteteacute reacutealiseacutees soit sous forme individuelle (distri-bution de laquo Fiche conseil du meacutede-cin du travail raquo) soit sous forme col-lective lors danimation de reacuteunions deacutequipes ou lors de forums

ANALYSE DE LA DEacuteMARCHEConformeacutement aux objectifs fixeacutes la DRH a reacuteussi agrave diminuer le nombre de plannings horaires de 500 agrave 145 Les meacutedecins du travail de lrsquoentre-prise ont eacuteteacute solliciteacutes en tant qursquoex-perts pour eacutetudier la toleacuterance de ces 145 plannings horaires en utilisant la laquo grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutes raquo Un pourcentage de concordance aux recommanda-tions meacutedicales a eacuteteacute eacutetabli pour chacun des plannings analyseacutes Ces analyses ont conduit soit agrave la reacutefec-tion complegravete de certains plannings horaires dont les scores eacutetaient trop bas soit agrave la reacuteeacutevaluation drsquoautres agrave 6 mois soit laquo agrave une surveillance raquo apregraves leur analyseCette laquo grille de lecture de la peacuteni-biliteacute des horaires deacutecaleacutes raquo srsquoest aveacutereacutee tregraves utile et tregraves confortable dans lrsquoexercice meacutedical pour pouvoir

DEacuteMARCHE EN 4 EacuteTAPES

SENSIBILISATION DE LA DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINESLes horaires de travail sont eacutetablis ou valideacutes par la direction des res-sources humaines (DRH) en col-laboration avec lencadrement de proximiteacute La premiegravere eacutetape a donc consisteacute pour les meacutedecins du tra-vail agrave sensibiliser ces personnels aux risques pour la santeacute lieacutes au tra-vail en horaires deacutecaleacutes ou de nuit [3 4] lors de reacuteunions speacutecifiques

DIFFUSION DES RECOMMANDATIONSLrsquoeacutetape suivante a consisteacute en lrsquoeacutela-boration drsquoun document de syn-thegravese adresseacute agrave la DRH afin que celle-ci le diffuse agrave lrsquoensemble des salarieacutes participant aux discussions et agrave la preacuteparation des nouveaux horaires dans les services concerneacutes (annexe I)Ce document eacutecrit par les meacutedecins du travail comporte l un rappel sur la physiologie hu-maine et les conseacutequences neacutefastes sur la santeacute du travail en horaires deacutecaleacutes en insistant sur le fait que si le travail de nuit est incontour-nable comme dans le secteur aeacutero-nautique il faut essayer den mini-miser les conseacutequences l des conseils pratiques pour lrsquoor-ganisation des horaires de travail selon 3 thegravemes principaux - les rythmes de travail Ce thegraveme concerne lenchaicircnement des vaca-tions travailleacutees et des repos com-pensatoires et repose sur laquo la grille de lecture de la peacutenibiliteacute des ho-raires deacutecaleacutes raquo - lorganisation du travail Des conseils pratiques y sont donneacutes - la gestion des situations particu-liegraveres

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201474

VU DU TERRAIN

BIBLIOGRAPHIE

1 | Surveillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit Pratiques et meacutetiers TM 25 Reacutef Santeacute Trav2012 131 73-99 2 | Bilan social 2012 Air France Industries 54 p (non publieacute)3 | MARQUES K - Sommeil et rythme de travail Tours 29 janvier 2010 Notes de congregraves TD 168 Doc Meacuted Trav2010 122 199-2084 | KNAUTH P HORNBERGER S - Preventive and compensatory measures for shift workers Occup Med 2003 53 (2) 109-16

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

donner un avis eacuteclaireacute technique argumenteacute objectif homogegravene dun meacutedecin agrave un autre comparatif le cas eacutecheacuteant avec le planning preacuteceacute-dent De plus cet outil a eacuteteacute tregraves bien compris et perccedilu tant par la DRH que par les instances repreacutesentatives du personnel alors que les horaires deacutecaleacutes sont un sujet particuliegravere-ment sensible socialement et pour lequel le compromis est difficile agrave trouver entre les souhaits diffeacuterents des salarieacutes eux-mecircmes les impeacutera-tifs de production et le respect de la leacutegislationLes recommandations meacutedicales proposeacutees par le service de santeacute au travail de lrsquoentreprise ont aussi permis de faire passer certains messages de preacutevention tels que la pratique de la sieste pendant les temps de pause qui reste encore un

sujet relativement laquo tabou raquo dans lentreprise En revanche les heures de prise de repas qui sont trop anti-cipeacutees par rapport aux horaires ha-bituels de la vie quotidienne nrsquoont pas pu ecirctre modifieacutees malgreacute les suggestions faites en ce sens

CONCLUSIONLes meacutedecins du travail ont su avoir un rocircle proactif en profitant col-lectivement dune modification de lorganisation du travail pour faire passer des messages dinforma-tion et de preacutevention sur un risque professionnel qui paraissait insuf-fisamment pris en compte jusquagrave preacutesent dans lrsquoentrepriseLa publication des recommanda-tions de bonne pratique pour la sur-

veillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit eacutelaboreacutees par la Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail ont beau-coup aideacute lrsquoactiviteacute des meacutedecins du travail en donnant une dimension scientifique reconnue aux recom-mandations eacutemises notamment vis-agrave-vis de la direction de lentre-priseIl semblerait utile que ces travaux se poursuivent et que les meacutede-cins du travail puissent disposer de connaissances compleacutementaires notamment sur la mortaliteacute des travailleurs en horaires deacutecaleacutes sur linteacuterecirct et lapplicabiliteacute de la sur-veillance meacutedicale semestrielle et surtout de reacutefeacuterences et de conseils pratiques suppleacutementaires sur lor-ganisation du travail en horaires deacutecaleacutes

POINTS Agrave RETENIR Agir sur lrsquoorganisation des horaires deacutecaleacutes neacutecessite de sensibiliser

lrsquoemployeur sur les effets sur la santeacute et sur les risques drsquoaccidents du travail

Les recommandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit eacutelaboreacutees par la Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail ainsi que la leacutegislation sur la peacutenibiliteacute ont largement contribueacute agrave la sensibilisation dans lrsquoentreprise des risques lieacutes au travail en horaires deacutecaleacutes et agrave leur prise en compte

La refonte drsquoaccords sociaux sur le temps de travail dans les entreprises est une occasion particuliegravere agrave saisir par les meacutedecins du travail pour donner des regravegles simples de construction et drsquoanalyse des plannings horaires

Participer agrave lrsquoeacutelaboration des plannings horaires permet de prendre en compte de faccedilon collective des recommandations meacutedicales pour la protection de la santeacute des travailleurs

Une grille drsquoanalyse de la toleacuterance des horaires creacuteeacutee par les meacutedecins du travail a permis de donner un avis technique argumenteacute homogegravene comparatif sur la peacutenibiliteacute meacutedicale des plannings drsquohoraires deacutecaleacutes

La preacutevention collective du risque lieacute au travail en horaires deacutecaleacutes passe sur le terrain par une information des salarieacutes lors de forums ou de participations agrave des reacuteunions drsquoeacutequipe

Il serait souhaitable de deacutevelopper des travaux nationaux compleacutementaires sur lrsquoorganisation du travail en horaires deacutecaleacutes agrave lrsquousage des meacutedecins du travail

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 75

ANNEXE 1 Recommandations meacutedicales pour les grilles horaires et lrsquoorganisation du travail en horaires deacutecaleacutes agrave la direction de lrsquoentreprise

En preacuteambule les meacutedecins du travail de lrsquoentreprise rappellent 1 Physiologiquement lrsquoorganisme humain nrsquoest pas preacutevu pour travailler en horaires posteacutes etou de nuit les conseacutequences sur lrsquohorloge biologique sont une deacutesynchronisation des diffeacuterents rythmes biologiques dont celui de lrsquoalternance veillesommeil

2 Leacutegalement le travail de nuit ne doit ecirctre qursquoexceptionnel et justifieacute par des impeacuteratifs eacuteconomiques ou sociaux il doit prendre en compte les impeacuteratifs de protection de la santeacute et de la seacutecuriteacute des travailleurs (caractegravere deacuterogatoire du travail de nuit rappeleacute dans lrsquoarticle L 3122-32 et 33 du Code du travail)

3 Lrsquoactiviteacute professionnelle speacutecifique du transport aeacuterien neacutecessitant ineacutevitablement de travailler de nuit il faut tenter drsquoen minimiser les conseacutequences (le travail de nuit et le travail en eacutequipes alternantes successives constituant deux des dix facteurs de peacutenibiliteacute identifieacutes comme susceptibles de laisser des traces durables identifiables et irreacuteversibles sur la santeacute -art L 4121-3-1 du Code du Travail)

4 Lrsquoeacutetablissement drsquoune grille horaire est le reacutesultat drsquoun compromis entre les exigences de la production drsquoune part le respect de la reacuteglementation et les souhaits exprimeacutes par les salarieacutes drsquoautre partLes recommandations meacutedicales visent agrave limiter en particulier les troubles du sommeil et de la vigilance lieacutes au travail en horaires posteacutes etou de nuit

Les recommandations 2012 des meacutedecins du travail sont baseacutees sur l les travaux meneacutes en 1999 par un groupe de travail constitueacute par les membres du CHSCT le meacutedecin du travail (Dr XX) et lrsquoencadrement ceux-ci ont abouti notamment agrave lrsquoeacutelaboration drsquoune grille de lecture coteacutee de la peacutenibiliteacute des grilles horairesl les recommandations de la Haute autoriteacute de santeacute (HAS) concernant la surveillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes et de nuit (mai 2012)l lrsquoexpeacuterience acquise depuis de longues anneacutees par les meacutedecins du travail qui ont la connaissance reacuteguliegraverement actualiseacutee des milieux conditions et organisations de travail speacutecifiques aux meacutetiers industriels de lrsquoaeacuterien (activiteacute de tiers-temps visites meacutedicales)

Ces recommandations ont eacuteteacute soumises pour avis agrave lrsquoeacutequipe du Pr Damien Leacuteger (speacutecialiste du sommeil responsable du Centre du Sommeil et de la Vigilance de lrsquoHocirctel Dieu agrave Paris)

Ces recommandations concernent l Les rythmes de travail (enchaicircnement des vacations)l Lrsquoorganisation du travaill La gestion des situations particuliegraveres

1Conseils concernant les rythmes de travail Les meacutedecins du travail proposent lrsquoactualisation suivante de la grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutesPrincipe La grille comporte 18 critegraveres reacutepertorieacutes drsquoeacutevaluation de moindre peacutenibiliteacute qui sont indeacutependants et eacutequivalents au plan meacutedicalAgrave chacun est attribueacute un pourcentage selon que le critegravere est respecteacute en totaliteacute (55 ) ou en partie (2 ) dans la grille drsquohoraires analyseacutee agrave lrsquoexception du premier critegravere (nombre de nuits dans le cycle) qui est cocircteacute agrave 65 Le total doit se rapprocher le plus possible de 100 Plus le score exprimeacute en est bas plus les horaires de travail peuvent ecirctre consideacutereacutes comme peacutenibles eu eacutegard aux recommandations meacutedicales

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201476

VU DU TERRAIN

ndeg item Item de moindre peacutenibiliteacute Cotation

en Argumentaire

R1 Pas trop de nuits dans le cycle 1 par semaine en moyenne

6 50 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R2 Rythmes reacuteguliers (52 -63 - 44 ) 550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R3 Il nrsquoy a pas deux seacuteries de nuits de suite 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R4 4 nuits conseacutecutives au maximum 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R5 4 matins conseacutecutifs au maximum 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R6 Au moins deux jours de repos apregraves la derniegravere nuit

travailleacutee dune seacuterie (la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie nrsquoest pas comptabiliseacutee

en repos)

550 HAS Knauth et al 2003 [4]

R7 Faire suivre les seacuteries de nuits par des seacuteries de soirs

ou3 repos suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune

seacuterie avant une seacuterie de matins

550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail

R8 Il nrsquoy a pas de repos isoleacute (oui = 55 )ou

Si repos isoleacute positionneacute uniquement entre une vacation du matin et une vacation du soir ou bien

entre une vacation de matin et une vacation de nuit (oui = 2 )

550 ou2

Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail repos insuffisant pour permettre une reacutecupeacuteration de qualiteacute

Permet davoir 48 h de repos conseacutecutifs mais reacutepartis sur 3 jours au lieu de 2 (12 h24 h12 h)

R9 Deacutebut des vacations du matin apregraves 6 heures 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R10 Fin de vacation de soir avant minuit 550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail pour ne pas deacutecaler trop tardivement lheure de coucher apregraves une vacation du soir

R11 Fin de vacation de nuit avant 6 heures 15 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail en eacutevitant les em-bouteillages la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune

seacuterie on reacuteduit le risque daccidents du trajet classiquement augmenteacute ce jour-lagrave

R12 En moyenne un week-end sur deux travailleacute maxi-mum

550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail reacutepercussions sociales et familiales du travail en horaires deacutecaleacutes

R13 Pas plus de 2 week-ends travailleacutes de suite 550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail reacutepercussions sociales et familiales du travail en horaires deacutecaleacutes

R14 Longueur du cycle la plus courte possible 550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R15 Eacutequilibre des amplitudes entre les semaines 550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R16 Les vacations de mecircme type (M S ou N) sont identiques (horaires dureacutee)

550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R17 Heures de prise de service identiques dans la mecircme seacuterie

550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R18 Pas de meacutelange de vacations dans une seacuterie entre deux repos (oui = 55 )

ouSrsquoil existe deux types successifs de vacations dans une mecircme seacuterie il srsquoagit alors de matins puis de

soirs (oui = 2 ) ou de matins puis de nuits (oui 2 )

550

ou2

HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)ou

HAS les rotations en sens horaire semblent avoir moins deffets deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance que les rotations en sens

anti-horaire

TOTAL 100

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

M matin S soir N nuit

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 77

2Conseils concernant lrsquoorganisation du travail Les meacutedecins du travail preacuteconisent l de veiller agrave positionner les plages de repas les plus proches possibles de celles habituellement observeacutees par les travailleurs les jours non travailleacutes de faccedilon agrave pouvoir respecter le conseil alimentaire suivant laquo Prendre 3 repas varieacutes et eacutequilibreacutes par jour si possible agrave des plages horaires reacuteguliegraveres raquo (exemple la pause repas du soir est souvent en avance de phase par rapport aux heures franccedilaises traditionnelles de dicircner et fonction des horaires drsquoouverture du restaurant drsquoentreprise)l pour le travail de nuit o de planifier si possible les activiteacutes agrave charge mentale etou agrave impact important sur la seacutecuriteacute des vols de preacutefeacuterence avant la pause de nuit pour limiter le risque de troubles cognitifs (dont erreurs) lieacutes agrave la somnolence plus freacutequente en deuxiegraveme partie de nuito de planifier si possible les travaux aux intempeacuteries (froid) en premiegravere partie de nuit compte tenu de la baisse physiologique de tempeacuterature corporelle en deuxiegraveme partie de nuito drsquoaider agrave une meilleure reacutecupeacuteration

- par une facilitation du positionnement de RTT agrave la demande du salarieacute- par la possibiliteacute de faire une sieste courte pendant la pause de travail

3 Conseils concernant la gestion des situations particuliegraveres (deacuterogations ou changement drsquohoraires agrave la demande de lrsquoemployeur lieacutes au manque temporaire drsquoeffectifs ou agrave la surcharge temporaire drsquoactiviteacute)Les meacutedecins du travail preacuteconisent l de privileacutegier au maximum le recours au volontariat pour les deacuterogations etou les changements drsquohoraire agrave la demande de lrsquoemployeurl de comptabiliser et de limiter le nombre de deacuterogations etou changements drsquohoraires agrave la demande de lrsquoemployeur par travailleur notamment pour les horaires deacutecaleacutes irreacuteguliers car il srsquoagit drsquoune irreacutegulariteacute suppleacutementaire se rajoutant agrave un rythme lui-mecircme irreacutegulier source potentielle de perturbations physiologiques suppleacutementairesl enfin de prendre en compte le plus possible les eacuteleacutements de la grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires pour le positionnement des changements drsquohoraires dans la seacutequence travailleacuteeLes meacutedecins du travail sont agrave la disposition de tous pour preacutesenter et expliciter la deacutemarcheLes meacutedecins du travail preacutevoient de reacuteviser ces recommandations en cas drsquoeacutevolution des donneacutees officielles et des connaissances scientifiques

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201478

SUIVI POUR VOUS TD 208

Pratiques professionnelles en santeacute au travail27e congregraves de la Socieacuteteacute drsquohygiegravene et de meacutedecine du travail dans les armeacutees et industries drsquoarmement (SHMTAIA)Strasbourg 17 et 18 octobre 2013

en reacutesumeacute

AUTEURS S Fuentes A Peacutegorieacute M Dugonnet G Abou-Anoma L Geacuteraut F Entine F Meacuterat-Tagnard P Hache Praticiens du Service de santeacute des armeacutees Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

MOTS CLEacuteS Pluridisciplinariteacute santeacute au travail recherche documentaire infirmier qualiteacute de lair rayonnement ionisant addiction toxicomanie

QUALITEacute DE LrsquoAIR UN ENJEU POUR LA SANTEacute DES MILITAIRESA Gollion (Laboratoire drsquoanalyses de surveillance et drsquoexpertise de la marine Toulon) a preacutesenteacute les problegravemes de qualiteacute de lrsquoair ren-contreacutes par les militaires deacuteployeacutes agrave lrsquoeacutetranger En effet depuis lrsquouti-lisation drsquoarmes en uranium ap-pauvri et les incendies de puits de peacutetrole lors de la guerre du Golfe (1990-1991) lrsquoeacutetude des risques sanitaires environnementaux est devenue un enjeu systeacutematique lors des conflits armeacutes En Afghanistan les militaires fran-ccedilais deacuteployeacutes agrave Kaboul se sont inter-rogeacutes sur la qualiteacute de lrsquoair ambiant En effet des odeurs deacutesagreacuteables occasionnent une gecircne pour les personnels tandis que des rumeurs existent sur la preacutesence anormale de flore colique dans lrsquoair Aussi le La-boratoire drsquoanalyses de surveillance et drsquoexpertise de la marine (LASEM) de Toulon a effectueacute en septembre 2012 une campagne drsquoeacutevaluation

Les pratiques professionnelles des eacutequipes pluridisciplinaires en santeacute au travail ont eacuteteacute abordeacutees lors du 27e congregraves de la Socieacuteteacute drsquohygiegravene et de meacutedecine du travail dans les armeacutees et industries drsquoarmement (SHMTAIA) Les thegravemes eacutetaient tregraves varieacutes qualiteacute de lair entretiens infirmiers en santeacute au travail workaholisme recherche documentaire sur les rayonnements ionisantshellip Le congregraves srsquoest deacuterouleacute les 17 et 18 octobre 2013 agrave Strasbourg sous le haut patronage du ministre de la Deacutefense

de la qualiteacute de lrsquoair agrave Kaboul que ce soit en milieu exteacuterieur ou inteacuterieur Lrsquoobjectif eacutetait de disposer de don-neacutees objectives microbiologiques et physico-chimiques pour lrsquoeacutevalua-tion des risques sanitaires des mili-taires franccedilais Diffeacuterentes struc-tures du ministegravere de la Deacutefense ont eacuteteacute associeacutees agrave cette campagne de mesures Les analyses nrsquoont pas deacutetecteacute de preacutesence de bacteacuterie issue de la flore digestive (preacutelegravevements sur geacutelose) ni de radioeacuteleacutement dans lrsquoair Les preacutelegravevements atmospheacuteriques agrave la recherche drsquoendotoxines ont tous retrouveacute des valeurs tregraves basses que ce soit en exteacuterieur ou en inteacuterieurLes concentrations de poussiegraveres inhalables sont faibles au regard de la reacuteglementation en matiegravere drsquoen-vironnement Les concentrations en particules infeacuterieures agrave 25 microm de dia-megravetre (PM25) mesureacutees sur 3 preacutelegraveve-ments sont infeacuterieures aux limites de quantification (LQ) des appareils utiliseacutes cest-agrave-dire infeacuterieures agrave 105 microgm-3 Ces taux ne deacutepassent donc pas le seuil moyen sur 24 h

SUIVI POUR VOUS

79JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

de 250 microgm-3 susceptible de pro-voquer selon lrsquoEnvironmental pro-tection agency (US EPA Eacutetats-Unis) un effet laquo marginal raquo Les concen-trations en particules infeacuterieures agrave 10 microm de diamegravetre (PM10) releveacutees sur 8 preacutelegravevements varient de 135 agrave 509 microgm-3 deacutepassant ainsi le seuil eacutetabli par lrsquoUS EPA de 420 microgm-3 Le plomb le chrome le nickel et le cadmium ne sont pas retrouveacutes de maniegravere significative Le benzegravene et le toluegravene sont preacutesents dans lrsquoair exteacuterieur mais agrave des concentra-tions acceptables pour une exposi-tion annuelle Les concentrations journaliegraveres des autres composeacutes organiques volatils sont infeacuterieures aux limites de quantification (LQ) Quant agrave lrsquoH2S preacutesent celui-ci est directement responsable drsquoune irritation oculaire de la gorge et du tractus respiratoireCette campagne de mesures a per-mis de reacutecuser la rumeur de conta-mination feacutecale de lrsquoair ambiant et de mettre en eacutevidence des concen-trations importantes de particules fines dont lrsquoimpact sur la santeacute ne peut ecirctre neacutegligeacute Il semble judicieux de veacuterifier la repreacutesentativiteacute de ces reacutesultats agrave plus grande eacutechelle dans drsquoautres lieux et de maniegravere prolon-geacutee Il semble eacutegalement opportun de mener une campagne agrave lrsquoouver-ture de tout theacuteacirctre drsquoopeacuteration ex-teacuterieur afin drsquoavoir un eacutetat des lieux de reacutefeacuterence Enfin il est neacutecessaire de reacutefleacutechir agrave des valeurs limites adapteacutees aux militaires qui sont exposeacutes sur des theacuteacirctres drsquoopeacuteration en continu pendant plusieurs mois

F Entine (Service de protection radiologique des armeacutees Clamart)a preacutesenteacute les particulariteacutes de lrsquoat-mosphegravere agrave bord drsquoun sous-marin nucleacuteaire lanceur drsquoengins Agrave bord de ce type de navire semblable agrave un cylindre de 150 m de long 110 hommes vivent pendant plusieurs mois sans apport drsquoair exteacuterieur

Cette atmosphegravere confineacutee preacute-sente des contraintes inheacuterentes aux diffeacuterents polluants dont la source peut ecirctre humaine (respira-tion) domestique (gaz de cuisson des aliments vapeurs de produits drsquohygiegravene) et industriels (deacutesorp-tion des colles et peintures brouil-lards drsquohuile gaz de propulsion des armes) De plus une pollution peut survenir en dehors du fonction-nement normal des installations notamment dans le cas drsquoun incen-die La gestion de cette atmosphegravere neacutecessite la compreacutehension de pheacute-nomegravenes physiques et chimiques non preacutesents agrave lrsquoair libre (rocircle de la pression partielle et de la concen-tration des meacutelanges) ainsi que des choix de grandeurs ndash et donc drsquouniteacutes ndash particuliegraveres Ainsi en ce qui concerne lrsquoexposition profes-sionnelle des sous-mariniers un reacutefeacuterentiel militaire speacutecifique a eacuteteacute creacuteeacute tenant compte de lrsquoexposition permanente durant 90 jours conseacute-cutifs exposition reacutepeacuteteacutee quelques anneacutees pour des personnels seacutelec-tionneacutes et en bonne santeacuteLes nuisances deacutecrites plus haut im-pliquent des mesures de preacutevention qui entrent en jeu degraves la conception du sous-marin avec lrsquointeacutegration drsquousines de production drsquooxygegravene drsquoun systegraveme de ventilation drsquoun dispositif de traitement de lrsquoair vicieacute et de systegravemes de survie Des barriegraveres de confinement vis-agrave-vis du risque nucleacuteaire sont eacutegalement mises en placeLrsquoutilisation des substances chi-miques est reacuteglementeacutee agrave bord gracircce agrave une base de donneacutees qui reacutepertorie 3 cateacutegories de produits suivant qursquoils sont autoriseacutes agrave bord interdits ou autoriseacutes uniquement agrave quai Cette base est mise agrave jour en permanence gracircce aux toxicologues de la Direction geacuteneacuterale de lrsquoarme-ment (DGA) en fonction des nou-veaux produits approvisionneacutes par les services du commissariat qui de

ce fait doivent adapter leurs mar-cheacutes Agrave titre drsquoexemple les travaux de peinture sont reacutealiseacutes en deacutebut de peacuteriode drsquoentretien du sous-ma-rin afin drsquoobtenir une deacutesorption maximale des solvants durant la peacuteriode agrave quaiDes seacuteances drsquoinformation au pro-fit de lrsquoensemble de lrsquoeacutequipage sont reacutealiseacutees avant chaque mission insistant sur la responsabiliteacute de chacun vis-agrave-vis de lrsquoatmosphegravere du bord Par ailleurs le meacutedecin sous-marinier effectue une visite drsquoaptitude approfondie en amont de chaque patrouille Il cible son examen sur la recherche de toute pathologie pouvant srsquoaggraver en preacutesence drsquoun polluant (asthme insuffisance reacutenale ou heacutepatique)En mer lrsquoeacutequipe meacutedicale embar-queacutee (un meacutedecin deux infirmiers) assure la gestion en routine et accidentelle de cette atmosphegravere confineacutee Des systegravemes de controcircle de lrsquoatmosphegravere (exemple gaz sol-vantshellip) permettent des mesures en temps reacuteel (analyseurs fixes ou por-tables surveillance radiologique) ou des analyses diffeacutereacutees Pour ces derniegraveres des preacutelegravevements sur des tubes adsorbants sont reacutealiseacutes sys-teacutematiquement tous les deux jours Ceci permet un eacutechantillonnage de lrsquoair agrave bord du sous-marin en vue drsquoune analyse quantitative et qua-litative ulteacuterieure par chromatogra-phie en phase gazeuse

JF Ferrand (Centre de meacutedecine de preacutevention des armeacutees de ParisEHMP site de Saint-Mandeacute) a expo-seacute lrsquoanalyse drsquoun eacutepisode de pollu-tion environnementale auquel ont eacuteteacute exposeacutes les militaires drsquoun seacute-maphore implanteacute en zone indus-trielle Cet eacuteveacutenement srsquoest traduit par des retombeacutees de poussiegraveres seacutedimentables riches en charbon et en minerai de fer agrave lrsquointeacuterieur des locaux de travail JF Ferrand a abordeacute des outils participant agrave

NDLR Pour lOMS les valeurs pour les PM25 sont de 25 microgm-3 sur 24 h et 10 microgm-3

sur le long terme et pour les PM10 de 50 microgm-3 et 20 microgm-3 Par ailleurs les diffeacuterentes classes de toxiciteacute pour les PM25 ont eacuteteacute revues agrave la baisse par lEPA en septembre 2013

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201480

SUIVI POUR VOUS

Pratiques professionnelles en santeacute au travail 27e congregraves de la SHMTAIA

lrsquoeacutevaluation du risque sanitaire dont les rapports des associations agreacuteeacutees de surveillance de la quali-teacute de lrsquoair De mecircme un rappel de la reacuteglementation relative agrave la qualiteacute de lrsquoair a eacuteteacute effectueacute

MISE EN PLACE DES ENTRETIENS INFIRMIERS EN SANTEacute AU TRAVAILJF Schaller (Direction reacutegionale du service de santeacute des armeacutees Lyon) a preacutesenteacute la deacutemarche qualiteacute uti-liseacutee par un Centre de meacutedecine de preacutevention des armeacutees (CMPA) pour la mise en place des entretiens infirmiers en santeacute au travail (EIST) Lrsquoorateur a tout drsquoabord rappeleacute que ces entretiens sont baseacutes sur des actes professionnels infirmiers deacutejagrave existants et mis en œuvre dans drsquoautres secteurs dont lrsquoentretien drsquoaccueil la relation drsquoaide et lrsquoeacutedu-cation agrave la santeacute La mise en place de lrsquoEIST srsquoest ap-puyeacutee sur des meacutethodes et outils valideacutes de la qualiteacute en santeacute Le cadrage du pilotage srsquoest inspireacute de la roue de Deming dite laquo Plan-Do-Check-Act raquo (PDCA) Cette meacutethode comporte 4 eacutetapes planifier deacuteve-lopper veacuterifier et agir chacune en-traicircnant lautre et visant agrave eacutetablir un cercle vertueuxLrsquoanalyse du processus EIST a eacuteteacute reacutealiseacutee en groupe avec lrsquoensemble des eacutequipes pluridisciplinaires du CMPA et srsquoest appuyeacutee sur le dia-gramme drsquoIshikawa Crsquoest un dia-gramme de cause-effet qui consiste agrave classer par familles et sous-fa-milles toutes les causes identifieacutees drsquoun effet observeacute Son utilisation a permis de deacutefinir la meacutethode de travail (utilisation drsquoune proceacutedure qualiteacute organisation de seacuteminaires de travail collectif) le personnel im-pliqueacute (management participatif et colleacutegial deacutesignation drsquoun reacutefeacuterent) les entiteacutes concerneacutees (personnels

civils du ministegravere de la Deacutefense repreacutesentants du personnel chefs drsquoeacutetablissement) et les moyens (modes opeacuteratoires harmonisation documentairehellip)Ensuite le groupe de travail a reacutea-liseacute et formaliseacute un logigramme prenant en compte la deacutemarche associant agrave chaque eacutetape (convo-cation entretien orientation) les documents qualiteacutes requis (fiche de convocation document drsquoinfor-mation grille drsquoentretien et ques-tionnaires mode opeacuteratoire des examens compleacutementaires grille drsquoorientation) De mecircme la planifi-cation des tacircches a eacuteteacute mise en place tandis que le mode de reacutedaction de ces derniegraveres srsquoest appuyeacute sur le systegraveme Quintilien (QQOQCCP qui quoi ougrave quand comment combien pourquoi) Enfin lrsquoeacutetablissement de lrsquoensemble des documents a respec-teacute 4 eacutetapes reacutedaction veacuterification validation et approbationLa mise en place des EIST au CMPA srsquoest donc effectueacutee selon une deacute-marche manageacuteriale participative qui a conduit agrave une harmonisation des pratiques en lien avec les deacute-marches actuelles de la santeacute deacuteve-loppement professionnel continu eacutevaluationhellip Le reacutesultat sera appreacute-cieacute par une enquecircte de satisfaction des usagers ou utilisateurs

Les interventions de C Schultz (CMPA Toulon) et de M Lorenzo (Hospices civils de Lyon) ont eacuteteacute suivies drsquoeacutechanges avec lrsquoauditoire permettant ainsi drsquoeacutetablir un pre-mier retour drsquoexpeacuterience des EIST Dans plusieurs services de santeacute au travail un groupe de travail pluri-disciplinaire a accompagneacute la mise en place des EIST En fonction des ressources en infirmiers en santeacute au travail et des niveaux de formation de ces derniers certains services de santeacute au travail ont deacutecideacute une mise en place progressive de ces entretiens Ainsi certains postes de

travail ont eacuteteacute choisis afin de beacuteneacute-ficier des EIST ce peut ecirctre en lien soit avec le meacutetier (exemple infir-mier) soit avec un type de risque (exemple salarieacutes exposeacutes au travail sur eacutecran ou au travail de nuit) Les expeacuteriences rapporteacutees mon-trent que les EIST se deacuteroulent en srsquoappuyant sur un questionnaire et des examens classiques de bio-meacutetrie associeacutes agrave une grille drsquoorien-tation La dureacutee moyenne drsquoun EIST varie de 30 agrave 45 minutes en fonction de lrsquoexpeacuterience de lrsquoinfir-mier en santeacute au travail Lrsquoun des membres de lrsquoauditoire a exprimeacute la neacutecessiteacute drsquoeacutevaluer la crise sui-cidaire drsquoun travailleur preacutesentant une souffrance morale intense

LE WORKAHOLISME EacuteTAT DES CONNAISSANCEST Burcoveacuteanu (interne en meacutede-cine du travail INRS Paris) a syn-theacutetiseacute les reacutesultats drsquoune revue de la litteacuterature consacreacutee au worka-holisme Ce terme apparu agrave partir des anneacutees 70 deacutesigne le rapport excessif drsquoun individu agrave son travail Il est issu des travaux de William Oates en 1968 sur le lien contro-verseacute entre lrsquoalcoolodeacutependance et le travail Le workaholisme est une addiction comportementale mal connue non reacutepertorieacutee dans le DSM 5 Il est principalement obser-veacute chez les salarieacutes du secteur priveacute ainsi que certaines professions telles que les meacutedecins les journa-listes et les enseignants Le worka-holisme est responsable drsquoatteintes agrave la santeacute physique et mentale du salarieacute avec notamment lrsquoappari-tion de plaintes somatiques varieacutees de pathologies cardiovasculaires et la surconsommation de substances psychoactives Une eacutevolution vers le burnout peut exister Des conseacute-quences neacutegatives apparaissent

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eacutegalement sur lrsquoenvironnement familial et professionnel du tra-vailleur En effet la psychorigiditeacute des sujets workaholiques et leur absence de capaciteacute agrave deacuteleacuteguer des tacircches sont parfois responsables de difficulteacutes (stress conflitshellip) avec leurs collegravegues de travailCertains facteurs propres agrave lrsquoentre-prise sont de nature agrave deacutevelopper et faire perdurer un workaholisme chez un travailleur preacutedisposeacute Crsquoest le cas notamment dans les entreprises ougrave il existe une obli-gation de deacuteveloppement tregraves rapide des services et des pro-duits conseacutequences drsquoune socieacuteteacute consumeacuteriste Drsquoautres facteurs tels les risques psychosociaux les horaires de travail et les technolo-gies drsquoinformation et de commu-nication doivent ecirctre examineacutesCertains facteurs de risque indivi-duels sont identifieacutes tels lrsquoimpulsi-viteacute lrsquohyperactiviteacute lrsquoimpatience lrsquoeacutenervement facile le deacuteficit at-tentionnel et lrsquoanxieacuteteacute La prise en charge des travailleurs souffrant de workaholisme est pluridisciplinaire Elle neacutecessite eacutegalement le traite-ment des comorbiditeacutes somatiques ou psychiatriques pouvant exister Le service de santeacute au travail a un rocircle important dans la preacutevention collective et individuelle du wor-kaholisme tout drsquoabord en ayant connaissance de lrsquoorganisation de lrsquoentreprise des postes de travail et des contraintes La preacutevention des facteurs de risques organisationnels est capitale et lrsquoeacutequipe pluridiscipli-naire doit savoir repeacuterer les travail-leurs potentiellement concerneacutes en utilisant par exemple des ques-tionnaires de repeacuterage Parmi ces derniers peut ecirctre citeacute le Work ad-diction risk test qui est un autoques-tionnaire contenant 25 questions Toutefois lrsquoutilisation de ce type drsquooutil ne remplace pas lrsquoexamen clinique

En somme il apparaicirct que cette ad-diction comportementale constitue un problegraveme de santeacute au travail Des eacutetudes compleacutementaires sont neacute-cessaires pour mieux comprendre la diffusion et le retentissement du workaholisme afin drsquoen ameacuteliorer la preacutevention

RECHERCHE DOCUMENTAIRE SUR LES RISQUES LIEacuteS AUX RAYONNEMENTS IONISANTSG Abou-Anoma (CMPA Brest) ABijaoui et C Gauron (INRS Paris) ont preacutesenteacute une seacutelection de supports drsquoinformation relatifs aux rayonnements ionisants per-mettant drsquoorienter les actions de preacutevention Un article sur ce thegraveme a eacuteteacute publieacute dans le numeacutero 135 de la revue laquo Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail raquoLors drsquoune recherche documentaire la meacutethodologie agrave adopter peut ecirctre la suivante l caracteacuteriser lrsquoinformation recher-cheacutee type (meacutedicale juridique techniquehellip) public cible objectif drsquoutilisationhellip l privileacutegier les sources connues comme les organismes officiels (sites des agences sanitaires des instituts de recherchehellip) ou les bases de donneacutees bibliographiques (Pub-Med Toxline INRS Bibliohellip) l preacutefeacuterer des documents dateacutes beacuteneacuteficiant drsquoune mise agrave jour reacute-guliegravere En effet lrsquoabsence de date neacutecessite de veacuterifier systeacutematique-ment le contenu aupregraves drsquoautres sourcesSont citeacutes ci-dessous quelques-unes des sources drsquoinformation pour les acteurs de radioprotection en santeacute au travailLa Commission internationale de protection radiologique (CIPR) est une organisation indeacutependante qui est agrave lrsquoorigine du deacuteveloppement du

systegraveme international de protec-tion radiologique Elle eacutelabore des recommandations en matiegravere de radioprotection qui servent de base aux diffeacuterentes instances et auto-riteacutes pour lrsquoeacutelaboration de la reacutegle-mentation et des normes de radio-protection Ces recommandations se preacutesentent sous la forme de pu-blications qui sont disponibles sur le site de la CIPR (wwwicrporg) La plupart de ces publications sont en anglais cependant certaines drsquoentre elles ont eacuteteacute traduites en franccedilais et sont disponibles gratuitement LrsquoAutoriteacute de sucircreteacute nucleacuteaire (ASN) est une organisation nationale in-deacutependante en charge du controcircle de la radioprotection en France et de lrsquoeacutelaboration au niveau natio-nal de la reacuteglementation Son site (wwwasnfr) propose des dossiers consacreacutes agrave de nombreuses probleacute-matiques telles que les grands sec-teurs drsquoactiviteacutes concerneacutes par les risques radiologiques les situations drsquourgence radiologique ou encore les modaliteacutes de deacuteclaration des eacuteveacutenements significatifs LrsquoInstitut de radioprotection et de sucircreteacute nucleacuteaire (IRSN) constitue une des reacutefeacuterences nationales en matiegravere de recherche et drsquoexper-tise sur les risques nucleacuteaires et radiologiques Son site (wwwirsnfr) propose un accegraves gratuit agrave de nombreux dossiers dont les bilans annuels de surveillance des expo-sitions professionnelles en France ou des dossiers deacutedieacutes au retour drsquoexpeacuterience sur les incidents et ac-cidents radiologiques importants LrsquoIRSN a eacutegalement mis en place le Systegraveme drsquoinformation et de la sur-veillance de lrsquoexposition aux rayon-nements ionisants (SISERI) Ce sys-tegraveme permet la centralisation et la conservation de lensemble des reacutesultats des mesures individuelles de lexposition des travailleurs Les meacutedecins du travail ayant en charge des travailleurs exposeacutes ou

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Pratiques professionnelles en santeacute au travail 27e congregraves de la SHMTAIA

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des secteurs ont accegraves agrave ces reacutesul-tats sur internet (wwwsiserifr) se-lon la reacuteglementation en vigueur Il en est de mecircme pour les personnes compeacutetentes en radioprotection (PCR) ayant en charge des entre-prises concerneacuteesLrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) propose sur son site (wwwinrsfr) un dossier geacuteneacuteraliste consacreacute aux rayonnements ioni-sants en milieu professionnel Des fiches consacreacutees aux principaux radionucleacuteides utiliseacutes dans les diffeacuterents secteurs et reacutealiseacutees en collaboration avec lrsquoIRSN sont dis-ponibles gratuitement De mecircme drsquoautres documents relatifs agrave la radioprotection en secteur meacutedical ou de recherche sont eacutegalement accessibles sur le site de la revue laquo Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail raquo (wwwrst-sante-travailfr)LrsquoAgence nationale pour la gestion des deacutechets radioactifs (ANDRA) est chargeacutee de la gestion agrave long terme

des deacutechets radioactifs produits en France Son site (wwwandrafr) propose notamment des dossiers drsquoinformations sur lrsquoeacutelimination et la gestion des deacutechets radioactifs destineacutes aux producteurs etou deacute-tenteurs de ces deacutechets En matiegravere de radioprotection les PCR ont un rocircle essentiel Afin de faciliter la reacutealisation de leurs mis-sions une organisation en reacuteseaux reacutegionaux srsquoest progressivement mise en place Ces reacuteseaux ont pour but de mettre en commun lrsquoexpeacute-rience des PCR les connaissances ainsi que les deacuteveloppements reacutegle-mentaires et techniques en radio-protection Chacun de ces reacuteseaux dispose de son propre site internet Drsquoautre part lrsquoInstitut national des sciences et techniques nucleacuteaires (INSTN) a publieacute un certain nombre drsquoouvrages regroupeacutes dans une col-lection de 3 tomes et destineacutes agrave la formation des PCR

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83JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

TD 209

Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail 15e colloque de lrsquoAssociation pour le deacuteveloppement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) Paris 7-8 novembre 2013

en reacutesumeacute

AUTEURS E Bourgkard S Boini M Grzebyk G Heacutedelin JB Henrotin A Radauceanu deacutepartement Eacutepideacutemiologie en entreprise INRS

MOTS CLEacuteS Eacutepideacutemiologie trouble musculo-squelettique (TMS) lombalgie risque psychosocial

Organiseacute en partenariat avec lrsquoAssociation interprofession-nelle des centres meacutedicaux et so-ciaux de santeacute au travail de la reacutegion Icircle-de-France (ACMS) le deacuteparte-ment Santeacute-travail (DST) de lrsquoInstitut de veille sanitaire (InVS) et lrsquoUni-versiteacute de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines ce colloque eacutetait initieacute par lrsquoAssociation pour le deacutevelop-pement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) Il a rassembleacute pregraves de 150 meacutedecins du travail meacute-decins inspecteurs reacutegionaux cher-cheurs et preacuteventeurs pour eacutechan-ger sur lrsquoavanceacutee des connaissances dans le domaine de lrsquoeacutepideacutemiologie en santeacute au travail

CONFEacuteRENCES INVITEacuteES

EacuteCONOMIE DE LA PREacuteVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS P Askenazy Eacutecole drsquoeacuteconomie de Paris Prouver que lrsquoabsence de preacutevention coucircte nrsquoest pas si simple agrave deacutemon-

LrsquoAssociation pour le deacuteveloppement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) a organiseacute son 15e colloque autour de 3 confeacuterences inviteacutees Elles portent sur lrsquoeacuteconomie de la preacutevention des risques professionnels les secteurs et les meacutetiers en 2020 et les recommandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-professionnelle du risque lombaire pour les travailleurs exposeacutes agrave des manipulations de charges Diffeacuterentes eacutequipes travaillant dans le domaine de la santeacute au travail ont eacutegalement communiqueacute sur les theacutematiques suivantes deacutetermination drsquoindicateurs risques psychosociaux et travail eacutetudes eacutepideacutemiologiques et organes cibles eacutetudes eacutepideacutemiologiques et industries speacutecifiques troubles musculosquelettiques eacutevaluation des expositions et activiteacutes professionnelles

trer Cette question fut le sujet de la premiegravere confeacuterence theacutematique

Une premiegravere approche laquo comp-table raquo de la preacutevention agrave travers les analyses coucirctbeacuteneacutefices peut ecirctre proposeacutee Elle tient compte des mesures de preacutevention (eacutequi-pement formationhellip) de coucircts directs (perte drsquoexploitation due aux sinistres et aux arrecircts de tra-vail aux handicaps aux deacutecegraves des deacutepenses meacutedicales ou pensions drsquoinvaliditeacute) et de coucircts indirects induits multiples (reacuteforme des re-traites et soutenabiliteacute du travail) Mais globalement cette approche nrsquoarrive pas agrave deacutemontrer (causa-liteacute) qursquoil existe des beacuteneacutefices lieacutes agrave la preacutevention Pour lorateur elle concentre eacutegalement la preacuteven-tion sur les risques dont les coucircts financiers directs sont les plus ai-seacutes agrave reacuteduire et une fois lrsquoefficience eacuteconomique atteinte elle devient un obstacle agrave plus de preacutevention

Une deuxiegraveme approche compor-tementalestrateacutegique est une al-ternative srsquoappuyant par exemple sur un modegravele de neacutegociation

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Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

entre employeurs et salarieacutes (indi-viduellement ou collectivement) qui porte simultaneacutement sur les modes de reacutemuneacuteration et lrsquoeffort (conditions de travail risqueshellip) Elle souhaite tenir compte des comportements des acteurs de ter-rain (employeurs salarieacutes) Dans ce modegravele par exemple des salaires compensateurs sont verseacutes en fonction des risques Les travail-leurs ici sont souvent perdants par meacuteconnaissance des risques et par preacutefeacuterence pour les beacuteneacutefices financiers immeacutediats aux deacutepens de conseacutequences diffeacutereacutees sur leur santeacute (preacutefeacuterences hyperboliques) Un autre exemple est donneacute par les choix de politique de preacuteven-tion de lrsquoassurance ATMP (acci-dents du travail maladies profes-sionnelles) qui doit tenir compte de nombreux paramegravetres taille des entreprises niveau des presta-tions offertes aux victimes indivi-dualisation vs responsabilisation (bonus-malus) En fonction des choix effectueacutes les effets observeacutes peuvent ecirctre complexes (positifs ou neacutegatifs) sur la preacutevention avec parfois des effets pervers consta-teacutes Des exemples issus des Eacutetats-Unis et du Canada signalent des reacutesultats spectaculaires (baisse de 30 de la mortaliteacute) apregraves change-ment de politiques assurantielles Lrsquoargument eacuteconomique en ma-tiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute au tra-vail est de plus en plus avanceacute par les acteurs en entreprise pour mo-tiver les directions agrave se saisir de la question Toutefois son utilisation repose sur des bases complexes et pas toujours faciles agrave appreacute-hender Crsquoest un outil risqueacute Une reacuteflexion sur lrsquoeacutevaluation des poli-tiques publiques est encourageacutee pour permettre de bien valoriser les effets escompteacutes

LES SECTEURS ET LES MEacuteTIERS EN 2020C Jolly et F Laineacute Commissariat geacuteneacuteral agrave la strateacutegie et agrave la pros-pective ParisLes exercices de prospective des secteurs et des meacutetiers meneacutes par le Commissariat geacuteneacuteral agrave la strateacute-gie et agrave la prospective permettent drsquoexaminer les perspectives drsquoeacutevo-lution agrave moyen terme de lrsquoemploi par secteurs et par meacutetiers Fondeacutes sur un jeu drsquohypothegraveses macro-eacuteco-nomiques relativement prudentes ces projections laissent entrevoir les tendances suivantes Agrave lrsquohorizon 2020 trois groupes drsquoactiviteacute rassembleraient lrsquoessen-tiel des creacuteations drsquoemplois l Les services drsquoutiliteacute collective ou lieacutes agrave la personne repreacutesente-raient pregraves drsquoun tiers des creacuteations drsquoemplois Ils concernent les sec-teurs de lrsquoeacuteducation de la santeacute et de lrsquoaction sociale l Les secteurs de lrsquointermeacutediation (logistique financiegravere et commer-ciale) et le secteur de la construction regroupent les activiteacutes finance et assurances commerce de deacutetail transport commerce et reacuteparation automobile bacirctiment et travaux publicsl Les services aux entreprises concernent certains services opeacute-rationnels (travail temporaire) et le secteur conseils et assistance

Sur la peacuteriode 2010-2020 les destructions drsquoemplois seraient concentreacutees dans les industries (bois et papier produits mineacuteraux meacutetallurgie chimie caoutchouc plastiques automobile biens drsquoeacutequipement meacutecaniques tex-tile eacutequipements de foyer eacutequi-pements eacutelectriques et eacutelectro-niques) lrsquoagriculture le commerce de gros et les services geacuteneacuteraux de lrsquoadministration publique

Les projections agrave 2020 mettent en eacutevidence de gros volumes drsquoem-plois dans des secteurs connus pour avoir des conditions de tra-vail particuliegraveres Les salarieacutes de la fonction publique hospitaliegravere du commerce et des transports travaillent beaucoup selon des horaires atypiques Ces trois sec-teurs ont de fortes contraintes en termes de rythme et drsquointensiteacute du travail Les travailleurs preacutesents dans ces secteurs subissent eacutegale-ment de nombreuses agressions verbales en raison de leur contact avec le public Les contraintes phy-siques sont concentreacutees dans le secteur de la construction Quant aux expositions agrave des nuisances chimiques ou biologiques patho-gegravenes elles sont preacutesentes dans la construction lrsquoindustrie et la fonc-tion publique hospitaliegravere Certains meacutetiers hautement qualifieacutes devraient offrir plus de 200 000 emplois Ainsi parmi les cadres assurant des fonctions administratives et les managers les creacuteations drsquoemplois se conju-gueraient avec le remplacement de nombreux deacuteparts en fin de carriegravere Parmi les ingeacutenieurs de lrsquoinformatique le personnel drsquoeacutetude et de recherche les ingeacute-nieurs et cadres techniques de lrsquoindustrie les creacuteations drsquoemplois devraient ecirctre fortes mais avec un nombre de deacuteparts en fin de car-riegravere moins important En raison du vieillissement de la population du maintien agrave domicile des per-sonnes deacutependantes et de la dimi-nution des possibiliteacutes de prise en charge par les familles les meacutetiers de soins et drsquoaide aux personnes fragiles beacuteneacuteficieraient des plus importants volumes de creacuteations drsquoemplois entre 2010 et 2020 Une perspective de 350 000 emplois suppleacutementaires serait observeacutee

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pour les aides agrave domicile les aides soignants et les infirmiers Une hausse du nombre drsquoassistantes maternelles et de professionnels de lrsquoaction sociale devrait ecirctre eacutega-lement observeacutee Les meacutetiers qua-lifieacutes du bacirctiment et de la logis-tique devraient se deacutevelopper et beacuteneacuteficier de creacuteations drsquoemploi En effet il est envisageacute agrave lrsquohori-zon 2020 une augmentation du nombre de meacutenages de la reacutenova-tion et de lrsquoadaptation du parc de logements au vieillissement de la population et du deacuteveloppement des normes environnementales Certains meacutetiers du commerce et des services au particulier de-vraient creacuteer plus drsquoemplois que la moyenne vendeurs et attacheacutes commerciaux cuisiniers et em-ployeacutes de lrsquohocirctellerie-restauration coiffeurs et estheacuteticiens meacutetiers de lrsquoanimation culturelle et spor-tivehellip Ces meacutetiers preacutesenteraient peu de deacuteparts en fin de carriegravere mais un fort turn-over Dici 2020 des reacuteductions drsquoeffec-tifs devraient cependant ecirctre ob-serveacutees pour certains emplois Par-mi les employeacutes et les professions intermeacutediaires de la Fonction pu-blique une perte de 100 000 em-plois est estimeacutee Ceci devrait ecirctre le reacutesultat drsquoimportants deacuteparts en fin de carriegravere associeacutes agrave des reacuteductions drsquoeffectifs Les meacutetiers drsquoouvriers industriels devraient beacuteneacuteficier drsquoun nombre limiteacute de postes agrave pourvoir soit par le faible nombre de creacuteations drsquoemplois soit par la perte drsquoemplois Pour les postes qualifieacutes on devrait observer une proportion eacuteleveacutee de deacuteparts en fin de carriegravere Au cours de la peacuteriode 2010-2020 les femmes devraient continuer agrave investir les meacutetiers de cadres et des professions intermeacutediaires Elles pourraient constituer 488

des personnes en emploi en 2020 contre 475 en 2010 Cette perspective drsquoeacutevolution des meacutetiers pourrait avoir une in-fluence sur les conditions de tra-vail Le poids de certains meacutetiers caracteacuteriseacutes par un rythme sou-tenu et des marges de manœuvre faibles (ouvriers industriels cais-siers ouvriers de la manuten-tionhellip) devrait pouvoir baisser Cependant le maintien en activiteacute des seniors pourrait augmenter le nombre de deacuteparts en fin de carriegravere pour raisons de santeacute ou inaptitude Crsquoest le cas notam-ment pour les meacutetiers suivants conducteurs drsquoengins du bacirctiment et des travaux publics ouvriers non qualifieacutes du gros œuvre du bacirctiment des travaux publics du beacuteton et de lrsquoextraction aides agrave domicile et aides meacutenagegraveres ouvriers non qualifieacutes de la meacuteca-niquehellip Lrsquoeacutevolution des meacutetiers montre un gros volume drsquoemplois dans des meacutetiers caracteacuteriseacutes par leur peacutenibiliteacute physique (aides-soi-gnants aides agrave domicile ouvriers du bacirctimenthellip) ou par lrsquoexistence de risques psychosociaux (aides agrave domicile cadres et professions in-termeacutediaires dont enseignantshellip)

RECOMMANDATIONS DE BONNE PRATIQUE POUR LA SURVEILLANCE MEacuteDICO-PROFESSIONNELLE DU RISQUE LOMBAIRE POUR LES TRAVAILLEURS EXPOSEacuteS Agrave DES MANIPULATIONS DE CHARGESA Petit et Y Roquelaure Centre de consultation de pathologie profes-sionnelle AngersAgrave la demande de la Direction geacuteneacuterale du travail un groupe de travail multidisciplinaire a eacutelaboreacute des recommandations sur la sur-veillance meacutedico-professionnelle

du risque lombaire pour les tra-vailleurs exposeacutes agrave des manipu-lations de charges2 Le chargeacute de projet et le preacutesident du groupe de travail ont preacutesenteacute les reacutesultats du groupe de travail Lrsquoobjectif des recommandations est drsquoameacuteliorer la preacutevention et la prise en charge du risque lombaire chez les travail-leurs exposeacutes aux manipulations de charges (MMC) Elles ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees selon 4 axes l deacutefinir les paramegravetres de la situation de travail agrave prendre en compte l proposer des outils et meacutethodes de repeacuterage et drsquoeacutevaluation de lrsquoex-position aux MMC l deacutefinir la surveillance meacutedicale adapteacutee pour les travailleurs lom-balgiques et non lombalgiques l proposer des strateacutegies de preacute-vention collective et individuelle en milieu de travail

Les cibles des recommandations sont les professionnels interve-nant en santeacute au travail (meacutedecins du travail infirmiers intervenants en preacutevention des risques pro-fessionnels ndash IPRP ndash ergonomes employeurs membres de Comiteacute drsquohygiegravene de seacutecuriteacute et des condi-tions de travail deacuteleacutegueacutes du per-sonnel) les intervenants des soins de santeacute (meacutedecins traitants speacute-cialistes reacuteeacuteducateurshellip) ainsi que les travailleurs adultes exposeacutes agrave des activiteacutes de MMC dans le cadre professionnel qursquoils souffrent de lombalgie on non La meacutethodolo-gie employeacutee eacutetait baseacutee sur celle des laquo Recommandations pour la pratique clinique raquo proposeacutee par la Haute autoriteacute de santeacute (HAS) Elle srsquoappuie en particulier sur des revues systeacutematiques et exhaus-tives de la litteacuterature et sur le clas-sement des eacuteleacutements revus selon 4 niveaux de preuve (preuve scien-

2 Ces recommandations ont eacuteteacute publieacutees dans le ndeg 136 de la revue sous la reacutefeacuterence TM 30 (NDLR)

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Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

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tifique eacutetablie preacutesomption scien-tifique faible niveau de preuve et accord drsquoexperts) De mecircme les recommandations proposeacutees ont eacuteteacute classeacutees en 4 grades en fonction du niveau de preuve des eacutetudes ou de lrsquoaccord profession-nel sur lequel elles sont fondeacutees Concernant lrsquoeacutevaluation de lexpo-sition agrave des MMC pour le risque lombaire les recommandations preacuteconisent une strateacutegie drsquoeacuteva-luation hieacuterarchiseacutee qui prend en compte la globaliteacute des situations de travail et des risques en res-pectant les principes de lrsquoergono-mie Concernant la surveillance meacutedicale des travailleurs exposeacutes agrave des MMC les recommandations portent sur lrsquoinformation indivi-duelle agrave deacutelivrer agrave ces travailleurs qursquoils soient lombalgiques ou non sur lrsquoexamen meacutedical drsquoembauche la surveillance peacuteriodique ou agrave la demande du travailleur et sur lrsquoexamen de preacute-reprise ou de re-prise du travailleur lombalgique en arrecirct de travail Enfin des re-commandations ont eacuteteacute eacutemises concernant les mesures collec-tives et individuelles approprieacutees dans le milieu de travail pour la preacutevention du risque lombaire lieacute aux MMC et pour le maintien dans lrsquoemploi des travailleurs lom-balgiques Elles preacuteconisent en particulier de mettre en place une preacutevention inteacutegreacutee agrave lrsquoeacutechelle de lrsquoentreprise et de la branche pro-fessionnelle notamment pour les tregraves petites entreprises

COMMUNICATIONS THEacuteMATIQUES

INDICATEURSLrsquoexposition au plomb reste une preacuteoccupation encore bien preacute-sente en milieu professionnel au

regard des 115 000 salarieacutes exposeacutes agrave ce meacutetal lourd en France drsquoapregraves la derniegravere enquecircte SUMER Crsquoest la seule substance pour laquelle il existe en France une valeur limite biologique reacuteglementaire (VLBR) 400 microgL-1 de sang pour les hommes et 300 microgL-1 de sang pour les femmes Pour ecirctre conforme avec la reacuteglementation les meacutede-cins du travail doivent prescrire reacuteguliegraverement des plombeacutemies et surveiller lrsquoimpreacutegnation eacuteven-tuelle de tout travailleur exposeacute agrave cette substance Est-il possible de construire un systegraveme de surveil-lance des plombeacutemies profession-nelles agrave partir de la centralisation des reacutesultats de ces prescriptions et pouvoir ainsi documenter lrsquoim-preacutegnation au plomb des travail-leurs salarieacutes en France Cette question a eacuteteacute le premier sujet ex-ploreacute Les premiers reacutesultats drsquoune eacutetude de faisabiliteacute organiseacutee en Icircle-de-France et en Nord-Pas-de-Calais en 2012-2013 par lrsquoInVS ont eacuteteacute preacutesenteacutes Chaque meacutedecin du travail volontaire devait lors drsquoune prescription de plombeacutemie professionnelle eacutetablir une fiche de suivi avec un ensemble de renseignements sur le salarieacute le poste de travail occupeacute lrsquoactiviteacute de lrsquoentreprisehellip et la transmettre agrave lrsquoInVS accompagneacutee des reacutesul-tats drsquoanalyse de la plombeacutemie Des informations sur 1 532 sala-rieacutes ont pu ecirctre collecteacutees entre septembre 2012 et fin juillet 2013 La moyenne geacuteomeacutetrique des plombeacutemies est de 824 microgL-1 avec 13 hommes et 4 femmes qui preacutesentaient des valeurs supeacute-rieures agrave la VLBR Les reacutesultats obtenus ont pu eacutegalement ecirctre deacuteclineacutes par acircge sexe activiteacute meacutetier Lrsquoeacutetape ulteacuterieure serait de pouvoir eacutetendre ce systegraveme de surveillance agrave toute la France Pour cela un certain nombre de

limites dont certaines identi-fieacutees dans lrsquoeacutetude de faisabiliteacute devront ecirctre mieux cerneacutees pour ecirctre deacutepasseacutees Les effets sur la santeacute de substances ayant des proprieacuteteacutes de perturba-tions endocriniennes (PEs) est une question eacutemergente et preacuteoccu-pante pour la communauteacute scien-tifique LrsquoINRS a souhaiteacute mener une reacuteflexion sur le besoin drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques en milieu de tra-vail et lrsquoidentification des PEs priori-taires Agrave partir drsquoune revue de la lit-teacuterature (2008-2012) il a eacuteteacute extrait une liste de classes de substances potentiellement PE Chaque classe a fait lrsquoobjet drsquoun eacutetat des connais-sances utiliseacute pour construire une deacutemarche de priorisation Une liste de 9 critegraveres a eacuteteacute eacutetablie exis-tence drsquoeacutetudes in vivo in vitro chez lrsquohomme en milieu professionnel ancienneteacute de la premiegravere eacutetude eacutepideacutemiologique probleacutematique drsquoexposition concernant le milieu professionnel connaissances des meacutecanismes drsquoaction eacutetiquetage reacuteglementaire de la Communauteacute europeacuteenne (atteinte de la fertiliteacute reprotoxique) effectif de salarieacutes exposeacutes Agrave partir des reacuteponses co-teacutees agrave ces critegraveres (3 niveaux) des scores ont eacuteteacute construits et un clas-sement des PEs proposeacute Une liste de 14 classes de substances a eacuteteacute eacutetablie Une classe ressort comme prioritaire pour le deacuteveloppement drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques les phtalates (industrie des matiegraveres plastiques) suivie par des subs-tances utiliseacutees particuliegraverement dans le secteur des cosmeacutetiques (parabegravenes 4-nonylpheacutenol filtres UV phtalates) et le bispheacutenol A Agrave noter que le nombre de salarieacutes potentiellement exposeacutes dans ces secteurs industriels est estimeacute agrave en-viron 300 000 Cette revue confirme que les PEs ont eacuteteacute peu eacutetudieacutes dans le milieu professionnel 3

3 Les reacutesultats de cette eacutetude sont

publieacutes dans HENROTIN JB -

Besoins drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques

sur les effets de lrsquoexposition agrave de(s)

perturbateur(s) endocrinien(s) en entreprises Notes

scientifiques et techniques de lrsquoINRS NS 323

Paris INRS 2013 198 p

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La compleacutementariteacute du programme de surveillance des maladies agrave caractegravere professionnel (pMCP) et de lrsquoobservatoire des eacutevolutions et relations en santeacute au travail (oEVREST) a eacuteteacute illustreacutee agrave partir des donneacutees de la reacutegion Nord-Pas-de-Calais Ces deux outils ont la parti-culariteacute commune drsquoecirctre construits sur un reacuteseau de meacutedecins de santeacute au travail volontaires Mais drsquoun coteacute le pMCP srsquoappuie sur le dia-gnostic du meacutedecin pour identifier les cas de MCP (pathologies en lien avec le travail) et de lrsquoautre cocircteacute lrsquooEVREST srsquoappuie sur la santeacute per-ccedilue des salarieacutes et leurs conditions de travail (pathologies de toutes origines) ce qui peut expliquer les diffeacuterences de preacutevalence Ainsi en 2011-2012 dans la reacutegion Nord-Pas-de-Calais 2 180 salarieacutes ont eacuteteacute vus pour le pMCP et 9 488 salarieacutes pour oEVREST Les preacutevalences relatives aux pathologies osteacuteoarticulaires et agrave la souffrance psychique sont respectivement de 32 et 17 dans pMCP vs 389 et 91 dans oEVREST Pour les auteurs de ce travail discuter les similitudes et les diffeacuterences observeacutees dans les reacutesultats de ces deux outils de veille sanitaire permet de mieux approcher la santeacute des salarieacutes et ses liens avec le travail

RISQUES PSYCHOSOCIAUX ET TRAVAILQuatre communications ont eacuteteacute preacutesenteacutees agrave partir de donneacutees issues de programmes de surveil-lance ou de grandes eacutetudes natio-nales et europeacuteennes une com-munication portait sur leacutevaluation de la souffrance psychique lieacutee au travail et les facteurs qui y sont associeacutes (InVS) une autre sur leacuteva-luation de certains troubles de san-teacute mentale (deacutepression anxieacuteteacute) en fonction de la position sociale en population geacuteneacuterale et au travail

(Uniteacute 1018 de lrsquoInstitut national de la santeacute et de la recherche meacutedicale ndash INSERM ndash et Association preacuteven-tion et santeacute au travail de la reacutegion Centre ndash APST) une troisiegraveme sur lrsquoeacutevaluation des facteurs psychoso-ciaux au travail entre 2006 et 2010 (Uniteacute 1018 de lrsquoINSERM) tandis que la derniegravere srsquointeacuteressait aux liens entre les facteurs psychoso-ciaux et le bien-ecirctre (Uniteacute 1018 de lrsquoINSERM Eurofound)Depuis 2006 la preacutevalence de la souffrance psychique lieacutee au tra-vail peut ecirctre estimeacutee gracircce au pro-gramme de surveillance des MCP de lrsquoInVS qui permet eacutegalement de deacutecrire leurs facteurs dexposition deacuteclareacutes Pour la souffrance psy-chique ils sont sans surprise prin-cipalement de nature organisa-tionnelle relationnelle et eacutethique Selon la deacutefinition du collegravege drsquoex-pertise sur le suivi des risques psy-chosociaux au travail les facteurs psychosociaux sont lrsquoensemble des facteurs en relation avec les condi-tions drsquoemploi et les aspects organi-sationnels et relationnels au travail susceptibles de porter atteinte agrave la santeacute mentale physique ou sociale Ces facteurs peuvent ecirctre regrou-peacutes autour de six axes intensiteacute du travail et temps de travail exi-gences eacutemotionnelles autonomie insuffisante mauvaise qualiteacute des rapports sociaux au travail conflits de valeurs et inseacutecuriteacute de la situa-tion de travail Le rapport preacutecise que ces facteurs ne doivent pas ecirctre envisageacutes seacutepareacutement et que leurs effets deacutependent aussi de la dureacutee drsquoexpositionLes deux premiers travaux preacutesen-teacutes par lrsquoUniteacute 1018 de lrsquoINSERM sont baseacutes sur les donneacutees de leacutetude laquo Santeacute et itineacuteraire profession-nel raquo Malgreacute labsence deacutechelle de mesure universelle et ideacutealement valideacutee couvrant lensemble des facteurs psychosociaux les items

utiliseacutes permettent tout de mecircme une estimation de lexposition aux facteurs psychosociaux et de leur eacutevolution selon les axes deacutefinis par le collegravege dexpertise sus-citeacute De mecircme la derniegravere eacutetude meneacutee par lrsquoUniteacute 1018 de lrsquoINSERM et Eu-rofound a pu explorer les relations entre le bien-ecirctre (mesureacute par le questionnaire de santeacute mentale de lrsquoOrganisation mondiale de la santeacute WHO5 ndash Five Well-being Index) et un tregraves grand nombre de facteurs psy-chosociaux (25 au total) consideacutereacutes simultaneacutement aupregraves de plus de 30 000 salarieacutes europeacuteens Les diffeacuterents travaux qui ont eacuteteacute preacutesenteacutes lors de cette session contribuent ainsi agrave ameacuteliorer les connaissances sur leacutevaluation de lensemble des facteurs psychoso-ciaux au travail et leurs effets sur la santeacute

EacuteTUDES EacutePIDEacuteMIOLOGIQUES ET ORGANES CIBLES

CANCER DU LARYNX La premiegravere intervention de cette session a eacuteteacute reacutealiseacutee par lrsquoINSERM (U1085 Rennes et U1018 Villejuif) et a concerneacute lrsquoeacutetude de lrsquoeffet conjoint de lrsquoamiante du tabac et de lrsquoalcool sur la survenue du cancer du larynx Ce travail a eacuteteacute reacutealiseacute sur les don-neacutees de lrsquoeacutetude cas-teacutemoins ICARE restreinte aux hommes et portant sur 480 cas de cancers du larynx et 2 886 teacutemoins Le recueil de don-neacutees a eacuteteacute reacutealiseacute lors drsquoentretiens en face agrave face Chaque sujet a deacute-tailleacute sa consommation de tabac et drsquoalcool et a reacutepondu agrave un ensemble de questionnaires Les expositions professionnelles agrave lrsquoamiante ont eacuteteacute eacutevalueacutees agrave partir de lrsquohistoire profes-sionnelle laquo vie entiegravere raquo de chaque sujet et agrave lrsquoaide drsquoune matrice em-plois-expositions deacuteveloppeacutee dans le cadre du programme Matgeacuteneacute de lrsquoInVS Lrsquoassociation entre cancer

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SUIVI POUR VOUS

Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

du larynx et exposition profession-nelle agrave lrsquoamiante (exposeacutes ndash non exposeacutes classes de niveaux drsquoexpo-sition cumuleacutee) a eacuteteacute eacutetudieacutee selon diffeacuterentes cateacutegories de consom-mation drsquoalcool (le 2 verresjour gt 2 verresjour) drsquoune part et de tabac (lt 20 paquets-anneacutees ge 20 paquets-anneacutees) drsquoautre part La nature additive ou multiplicative de lrsquointeraction a eacuteteacute eacutevalueacutee Des odds-ratios (OR) ajusteacutes sur lrsquoacircge et leur intervalle de confiance agrave 95 (IC) ont eacuteteacute estimeacutes par des mo-degraveles de reacutegression logistique non conditionnelle Dans lrsquoanalyse des effets des expositions agrave lrsquoamiante et au tabac cette eacutetude confirme le rocircle de lrsquoamiante seul (OR = 202 IC 95 [121-337]) et du tabac seul (OR = 901 IC 95 [545-1488]) dans la survenue du cancer du la-rynx ainsi que celui de lrsquoexposition conjointe de lrsquoamiante et du tabac (OR = 1480 IC 95 [925-2366]) Cet effet conjoint est statistique-ment supeacuterieur agrave celui preacutedit par la somme de leurs effets individuels (interaction additive) Il en ressort que parmi les fumeurs exposeacutes agrave lrsquoamiante 32 des cas de can-cer du larynx sont attribuables agrave lrsquointeraction amiante ndash tabac Dans lrsquoanalyse des effets des expositions agrave lrsquoamiante et agrave lrsquoalcool cette eacutetude confirme eacutegalement le rocircle de lrsquoalcool seul (OR = 344 IC 95 [208-567]) Un effet statistiquement significatif de lrsquoexposition conjointe agrave lrsquoamiante et agrave lrsquoalcool (OR = 569 IC 95 [357-908]) est mis en eacutevi-dence dans la survenue du cancer du larynx Cet effet conjoint est su-peacuterieur agrave celui preacutedit par le modegravele additif et infeacuterieur agrave celui preacutedit par le modegravele multiplicatif mais dans les deux cas statistiquement non significatif ne permettant pas une discrimination formelle entre les deux modegraveles drsquointeraction

ASTHMES PROFESSIONNELSLrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) en collabo-ration avec le Centre de consulta-tion de pathologie professionnelle (CCPP) de Nancy a preacutesenteacute le protocole drsquoune eacutetude eacutepideacutemiolo-gique transversale portant sur les asthmes en relation avec le travail (ART) Cette eacutetude srsquoinscrit dans le cadre du projet ARPEIGE (allergies respiratoires professionnelles et in-teractions gegravenes-environnement) Son objectif est de deacutecrire et de ca-racteacuteriser le controcircle de lrsquoasthme et la qualiteacute de vie entre les diffeacuterents types drsquoasthme rencontreacutes en po-pulation active en tenant compte des expositions professionnelles Les diffeacuterents types drsquoasthme eacutetu-dieacutes sont les suivants l asthmes professionnels (AP) causeacutes par lrsquoenvironnement profes-sionnel l asthmes aggraveacutes par le travail (AAT) preacuteexistants et dont les symptocircmes sont exacerbeacutes par lrsquoenvironnement professionnel l asthmes sans relation avec le tra-vail (ASRT) Le recrutement des sujets srsquoeacutetendra sur 2 ans aupregraves de 10 CCPP volon-taires et de services de santeacute au travail volontaires identifieacutes par les CCPP et se deacuteroulera en 3 eacutetapes l Le repeacuterage dans les services de santeacute au travail des sujets preacutesen-tant un asthme actif probable Pour cela les meacutedecins du travail distri-bueront un autoquestionnaire agrave tous les salarieacutes vus en visite meacutedi-cale sur 15 jours l Les sujets potentiellement asth-matiques ainsi repeacutereacutes devront reacutepondre agrave drsquoautres autoques-tionnaires (meacutedical traitement et controcircle de lrsquoasthme qualiteacute de vie histoire professionnelle et tacircches actuelles) et reacutealiser le recueil de leurs deacutebits expiratoires de pointe pendant 2 semaines

l Apregraves analyse par un groupe drsquoexperts des reacutesultats obtenus les sujets identifieacutes comme preacutesentant une suspicion drsquoART se verront pro-poser des examens compleacutemen-taires Au terme de ces 3 eacutetapes les sujets seront classeacutes en 3 groupes selon leur type drsquoasthme AP AAT et ASRT Le nombre de sujets neacuteces-saire est de 400 ASRT et 400 ART Les auteurs concluent qursquoune meil-leure connaissance des facteurs drsquoexpositions professionnelles en relation avec les diffeacuterents types drsquoasthme devrait permettre de deacutepister plus preacutecocement ces affections et drsquoameacuteliorer leur preacute-vention

CANCER DE LA PROSTATE Le cancer de la prostate est tregraves freacutequent dans de nombreux pays notamment la France Son incidence est particuliegraverement eacuteleveacutee en Gua-deloupe Or les facteurs de risque professionnels sont mal connus Crsquoest pourquoi lrsquoUniteacute 1085 de lrsquoINSERM (Guadeloupe) en collaboration avec le service drsquourologie du Centre hos-pitalier universitaire de Guadeloupe a eacutetudieacute les associations entre pro-fession secteur drsquoactiviteacute et risque de cancer de la prostate dans le cadre de lrsquoeacutetude Karusprostate Cette eacutetude avait deacutejagrave mis en eacutevidence une as-sociation entre une exposition au chlordeacutecone pesticide utiliseacute dans le passeacute dans la culture bananiegravere et le risque de cancer de la prostate Karus-prostate est une eacutetude cas-teacutemoins meneacutee en Guadeloupe au cours de la peacuteriode 2004-2007 Elle concerne 707 cas incidents de cancer de la pros-tate confirmeacutes histologiquement et 722 teacutemoins indemnes de cette pathologie (Prostate specific antigen ndash PSA ndash et toucher rectal normaux) Lrsquohistoire professionnelle des sujets a eacuteteacute recueillie au cours drsquointerro-gatoires en face agrave face Sur la base

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des emplois les professions et les secteurs drsquoactiviteacute ont eacuteteacute codeacutes agrave lrsquoaveugle du statut cas ou teacutemoin en utilisant la CITP 1968 (Classification internationale type des professions) et la NAF 2000 (Nomenclature drsquoacti-viteacutes franccedilaise) respectivement Les odds-ratios (OR) et leur intervalle de confiance agrave 95 (IC) ont eacuteteacute estimeacutes agrave lrsquoaide de modegraveles de reacutegression logistique apregraves ajustement sur lrsquoacircge et lrsquoexistence de deacutepistages anteacuterieurs Lrsquoajustement sur drsquoautres facteurs de risque (niveau drsquoeacutetudes obeacutesiteacute anteacuteceacutedents familiaux de cancer reacutesidence en meacutetropole exposition au chlordeacutecone) nrsquoa pas modifieacute les reacutesultats Un sujet est consideacutereacute appartenir agrave un emploi ou agrave un secteur donneacute srsquoil y a tra-vailleacute au moins une fois dans sa vie Sa dureacutee drsquoemploi a eacutegalement eacuteteacute consideacutereacutee selon deux classes le 20 ans et gt 20 ans Des risques de cancer de la prostate statistiquement signi-ficatifs ont eacuteteacute mis en eacutevidence dans certaines professions facteurs (OR = 77 IC 95 [17-344]) pecirccheurs (OR = 20 IC 95 [10-40]) employeacutes drsquoap-provisionnement (OR = 27 IC 95 [10-72]) eacutelectriciens employeacutes plus de 20 ans (OR = 40 IC 95 [10-158]) et eacutegalement pour certains secteurs drsquoactiviteacute administration publique (OR = 18 IC 95 [12-29]) commerce de deacutetail et reacuteparation drsquoarticles do-mestiques (OR = 26 IC 95 [11-60]) fabrication de produits alimentaires (OR = 20 IC 95 [11-39]) particu-liegraverement fabrication de sucre (OR = 132 IC 95 [16-108]) Un risque de cancer de la prostate statistiquement non significatif est mis en eacutevidence pour les travailleurs agricoles (OR = 14 IC 95 [09-21]) les ouvriers agri-coles des cultures de plein champ et maraicircchegraveres (OR = 17 IC 95 [09-32]) et les ouvriers agricoles des cultures drsquoarbres et drsquoarbustes (OR = 21 IC 95 [07-67]) En revanche les exploitants agricoles preacutesentent un risque si-

gnificativement infeacuterieur agrave 1 (OR = 05 IC 95 [04-07]) Les auteurs suggegraverent que les associations ob-serveacutees pourraient srsquoexpliquer par la preacutesence de facteurs de risque suspecteacutes ou eacutevoqueacutes comme les pesticides la seacutedentariteacute les vibra-tions la pollution atmospheacuterique lieacutee au trafic routier ou certains solvants Lrsquoanalyse des associations selon lrsquoacircge de survenue du cancer de la prostate (avant ou apregraves 60 ans) le stade (avanceacute localiseacute) et les formes (agres-sives vs non agressives) est en cours

EacuteTUDES EacutePIDEacuteMIOLOGIQUES ET INDUSTRIES SPEacuteCIFIQUESDevant lrsquoaugmentation de lrsquoabsen-teacuteisme en France lrsquoopportuniteacute de disposer des donneacutees administra-tives (date de naissance sexe clas-sification des emplois en exeacutecutionmaicirctrisecadre reacutegion du lieu de tra-vail) et meacutedicales (arrecircts de travail causes meacutedicales type drsquoabsence) chez les salarieacutes statutaires de la branche des Industries eacutelectriques et gaziegraveres (IEG) a permis drsquoanaly-ser lrsquoeacutevolution de lrsquoabsenteacuteisme sur donneacutees agreacutegeacutees dans une cohorte de 215 550 salarieacutes entre 1995 et 2011 Agrave partir du nombre de salarieacutes ayant eu au moins un jour drsquoarrecirct dans lrsquoanneacutee et du nombre de per-sonne-anneacutees (PA) des indicateurs ont eacuteteacute calculeacutes (nombre drsquoabsenteacutes pour 100 PA taux drsquoabsenteacuteisme) de faccedilon globale et par type drsquoabsence dans diffeacuterentes classes (par acircge sexe classification des emplois reacute-gion) Sur la peacuteriode drsquoobservation la population vieillit se feacuteminise et se qualifie Agrave lrsquoorigine des jours drsquoar-recirct preacutedomine la maladie de courte dureacutee (672 ) alors que la longue maladie est moins freacutequente (284 ) Cet eacutecart est plus important pour les arrecircts suivis par une pro-longation pour le mecircme diagnostic 954 pour la maladie courte dureacutee et 26 pour la longue maladie

Le taux drsquoabsenteacuteisme augmente du fait de la croissance du taux drsquoabsenteacutes en longue maladie plus importante pour les femmes pour la classe drsquoacircge 50-70 ans et pour les emplois laquo exeacutecution raquo Les prin-cipales pathologies en cause sont les troubles mentaux les troubles musculosquelettiques (TMS) les tumeurs les maladies du systegraveme nerveux Apregraves ajustement sur sexe acircge et classification des emplois les taux drsquoabsenteacuteisme et drsquoabsenteacutes augmentent pour la longue mala-die dans la peacuteriode 1995-2011 Pour la maladie courte dureacutee il est agrave noter une augmentation de la preacutevalence des TMS dans la peacuteriode 2000-2004 en rapport probablement avec les reacuteorganisations lieacutees au contexte socio-eacuteconomique

Trois communications ont preacutesen-teacute les reacutesultats des eacutetudes meneacutees dans des cohortes franccedilaises des travailleurs du nucleacuteaire et des mineurs drsquouranium Une cohorte de 2 897 travailleurs de lrsquoeacutetablis-sement AREVA NC de Pierrelatte a eacuteteacute constitueacutee et suivie entre 1968 et 2006 afin drsquoanalyser les causes de deacutecegraves associeacutes agrave lrsquoexpo-sition interne agrave lrsquouranium Cette derniegravere a eacuteteacute reconstitueacutee via une matrice emplois-expositions (MEE) Ainsi 232 postes-peacuteriodes ont eacuteteacute eacutevalueacutes agrave lrsquoaide de 2 indi-cateurs drsquoexposition la freacutequence et la quantiteacute de chaque polluant manipuleacute classeacutees par des eacutevalua-teurs sur une eacutechelle relative de 4 niveaux La dureacutee de preacutesence du travailleur au poste a permis de cal-culer un score cumuleacute drsquoexposition Lrsquoestimation de lrsquoexposition a eacuteteacute reacutealiseacutee par une meacutethode mixte (MEE + biomonitoring) inteacutegrant eacutegalement les donneacutees dosimeacute-triques Dans la peacuteriode 1968-2006 la mortaliteacute toutes causes et celle tous cancers sont infeacuterieures aux

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SUIVI POUR VOUS

Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

niveaux de mortaliteacute correspon-dants de la population geacuteneacuterale Cependant la mortaliteacute cardiovas-culaire est significativement plus eacuteleveacutee dans les groupes fortement exposeacutes surtout agrave un type particu-lier drsquouranium ndash celui faiblement soluble issu du retraitement Un excegraves non significatif de mortaliteacute a eacuteteacute observeacute pour certains cancers (tissus lymphatiques et heacutemato-poiumleacutetiques poumon systegraveme ner-veux central) probablement en rapport avec une faible puissance statistique et avec la non-prise en compte des expositions chimiques chez ces travailleursCe dernier aspect a eacuteteacute abordeacute dans une autre communication concer-nant une eacutetude meneacutee sur la mecircme cohorte exposeacutee principalement agrave lrsquouranium mais aussi agrave des nui-sances chimiques comme lrsquoamiante les solvants aromatiques le chrome les ceacuteramiques techniques lrsquohy-drazine et drsquoautres carburants le trichloroeacutethylegravene les fumeacutees de soudage Lrsquoeacutevaluation de lrsquoexposi-tion a eacuteteacute reacutealiseacutee par une MEE Les organes cibles du cancer consideacutereacutes ont eacuteteacute le poumon les tissus lym-phatiques et heacutematopoiumleacutetiques le reinvessie le systegraveme nerveux cen-tral la prostate Apregraves ajustement sur les autres produits chimiques une augmentation du risque de cancer du systegraveme nerveux central a eacuteteacute montreacutee chez les travailleurs exposeacutes aux solvants aromatiques (hazard ratio HR = 653 IC 95 [114-3741]) Apregraves ajustement sur lrsquoexposition agrave lrsquouranium ce reacutesultat reste agrave la limite de la significativiteacute Le nombre limiteacute de cancers speacuteci-fiques dans cette cohorte a conduit agrave la mise en place drsquoune nouvelle eacutetude qui sera meneacutee dans une co-horte de 12 657 travailleurs exposeacutes agrave lrsquouranium pour analyser lrsquoimpact des produits chimiques sur la mor-taliteacute par cancer

La cohorte franccedilaise des mineurs drsquouranium a eacuteteacute mise en place en 1982 et se caracteacuterise par un suivi long et de qualiteacute entre 1946 et 2007 permettant la reacutealisation des eacutetudes de mortaliteacute Constitueacutee par des hommes ayant travailleacute en tant que mineurs dans le groupe CEA-COGEMA (Commissariat agrave lrsquoeacutenergie atomique - Compagnie geacuteneacuterale des matiegraveres atomiques) au moins un an entre 1945 et 1990 cette cohorte constitue une population pertinente pour lrsquoeacutetude des effets sanitaires agrave long terme lieacutes agrave lrsquoexposition aux rayonnements ionisants due au radon aux rayonnements gamma et aux poussiegraveres drsquouranium en suspension Les 5 086 travailleurs in-clus ont eacuteteacute suivis pendant 354 ans (min-max 01-61) ont travailleacute en moyenne 17 ans (min-max 1-433) et ont eu des estimations indivi-duelles de lrsquoexposition aux 3 sources de rayonnements ionisants permet-tant ainsi le calcul des expositions cumuleacutees par type de source (radon rayonnements gamma poussiegraveres drsquouranium) La mortaliteacute toute cause est comparable agrave celle de la popu-lation franccedilaise masculine Cepen-dant un excegraves de mortaliteacute tout cancer a eacuteteacute observeacute surtout pour le poumon (standardized mortality ratio SMR = 137 IC 95 [119-157]) et le rein (SMR = 164 IC 95 [105-245]) et agrave la limite de la significati-viteacute pour le cerveausystegraveme ner-veux central et les leuceacutemies hors leuceacutemie lymphoiumlde chronique Lrsquoexposition au radon a eacuteteacute associeacutee significativement agrave lrsquoexcegraves de risque de cancer du poumon et agrave lrsquoexcegraves de risque tout cancer Pour la morta-liteacute hors cancer un excegraves de risque significatif a eacuteteacute observeacute pour les maladies respiratoires dont la sili-cose associeacute agrave lrsquoexposition au radon Lrsquoassociation agrave lrsquoexposition cumu-leacutee au radon a eacuteteacute observeacutee pour la mortaliteacute par maladies de lrsquoappareil

circulatoire et pour la mortaliteacute ceacutereacute-brovasculaire Des analyses appro-fondies pour certaines pathologies speacutecifiques (cancer du rein mala-dies de lrsquoappareil circulatoire) seront reacutealiseacutees dans cette cohorte dont le suivi se poursuitLa mise en place drsquoun dispositif de surveillance des travailleurs poten-tiellement exposeacutes aux nanoma-teacuteriaux manufactureacutes (dispositif EpiNano) reacutepond au besoin de se mettre en position de veille vis-agrave-vis non drsquoun danger identifieacute mais drsquoun risque insuffisamment connu Baseacutee sur une eacutetude de faisabiliteacute reacutealiseacutee en 2010-2011 la premiegravere eacutetape du dispositif consiste en lrsquoenregistrement des travailleurs exposeacutes aux nanotubes de car-bone et dioxyde de titane nanomeacute-trique agrave partir de lrsquoidentification des entreprises des effectifs expo-seacutes des tacircchespostes exposants de lrsquoeacutevaluation qualitativesemi-quantitative de lrsquoexposition Lrsquoeacutela-boration en partenariat (InVS CEA INRS Institut national de lrsquoenviron-nement industriel et des risques [INERIS] Universiteacute de Bordeaux) drsquoun outil standardiseacute de caracteacute-risation de lrsquoexposition sera suivie par une validation lors des visites techniques communes en entre-prise Un questionnaire Entreprise et un autoquestionnaire individuel drsquoinclusion des travailleurs ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes et seront testeacutes apregraves lrsquoobtention des accords reacuteglemen-taires en attente Des partenariats avec des services de lrsquoEacutetat (Agence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail [ANSES] Direction geacute-neacuterale du travail [DGT]) pourraient faciliter lrsquoaccegraves aux entreprises et la constitution de la cohorte Dans une deuxiegraveme eacutetape une eacutevalua-tion quantitative de lrsquoexposition sera reacutealiseacutee ainsi qursquoun suivi pas-sif (autoquestionnaire de suivi des

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travailleurs eacutetudes de mortaliteacute interrogation des bases de donneacutees meacutedico-administratives) et si pos-sible la valorisation des donneacutees de santeacute collecteacutees en routine dans les services de santeacute au travail La constitution drsquoune biothegraveque et la reacutealisation dexamens de santeacute speacute-cifiques pourraient ecirctre discuteacutees ulteacuterieurement Des projets de re-cherche speacutecifiques articuleacutes sur la cohorte de veille sont envisageacutes Un partenariat international concer-nant lrsquoutilisation drsquoune base de don-neacutees meacutetrologiques europeacuteenne et une standardisation du recueil des donneacutees de santeacute permettra la reacutea-lisation deacutetudes eacutepideacutemiologiques avec une bonne puissance statis-tique pour produire de la connais-sance sur les risques professionnels lieacutes aux nanomateacuteriaux

TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES (TMS)Le syndrome du canal carpien (SCC) est la neuropathie la plus freacute-quente du membre supeacuterieur mais les opinions divergent sur lrsquoasso-ciation entre les SCC et le travail sur ordinateur Une meacuteta-analyse reacutea-liseacutee par lrsquoUniteacute 1018 de lrsquoINSERM a inclus 9 eacutetudes publieacutees depuis 1991 (dont 4 eacutetudes longitudinales) concernant le travail sur ordina-teur pendant plus de 4 heuresjour ou 20 heuressemaine avec utilisation de la souris Le meacuteta-odds-ratio est eacutevalueacute agrave 16 sans ecirctre statistiquement significatif Les auteurs soulignent que les eacutetudes sont tregraves heacuteteacuterogegravenes dans la deacutefi-nition de lrsquoexposition et des effets et que les deux eacutetudes jugeacutees les meilleures indiquent des reacutesul-tats opposeacutes Cette meacuteta-analyse conclut qursquoaucun lien nrsquoest mis en eacutevidence entre SCC et lrsquoutilisation drsquoordinateur sans exclure la possi-biliteacute que certains types de travail

intensif sur ordinateur puissent ecirctre associeacutes au SCCLes pathologies rachidiennes sont les premiegraveres causes de morbiditeacute osteacuteo-articulaire en milieu du tra-vail Dans le programme de sur-veillance eacutepideacutemiologique des TMS de lrsquoInVS la hernie discale opeacutereacutee (HDO) a eacuteteacute retenue comme tra-ceur de pathologies rachidiennes Lrsquoeacutetude preacutesenteacutee par lrsquoInVS a eacuteteacute reacutealiseacutee en population geacuteneacuterale en incluant les patients de la reacutegion des Pays-de-la-Loire identifieacutes par les donneacutees du Programme de meacutedica-lisation des systegravemes drsquoinformation (PMSI) opeacutereacutes drsquoune hernie discale en 2007-2008 Le secteur drsquoactiviteacute et la cateacutegorie professionnelle des sujets opeacutereacutes eacutetaient recueillis par questionnaire postal Lrsquoincidence annuelle de la HDO entre 20 et 64 ans qursquoelle soit ou non drsquoorigine professionnelle a eacuteteacute estimeacutee agrave 05 permil chez les hommes actifs et 04 permil chez les femmes actives alors qursquoelle est de 03 permil en cas drsquoinac-tiviteacute Chez les hommes le risque le plus eacuteleveacute est observeacute chez les ouvriers notamment ceux quali-fieacutes de type industriel ou artisanal et chez ceux de la manutention du magasinage et du transport La frac-tion de risque attribuable agrave lrsquoactiviteacute professionnelle des ouvriers dans la population est eacutevalueacutee agrave 15 Chez les femmes le risque le plus eacuteleveacute est observeacute parmi les employeacutees en particulier les employeacutees civiles 4 et agents de service de la Fonction pu-blique les employeacutees de commerce et les personnels des services directs aux particuliers En termes de sec-teur drsquoactiviteacute le risque le plus eacuteleveacute a eacuteteacute observeacute pour les hommes employeacutes dans la construction et pour les femmes employeacutees dans les secteurs du transport et de lrsquoen-treposage de lrsquoheacutebergement et de la restauration des arts et spectacles et des activiteacutes de meacutenage chez les

particuliers employeursAlors qursquohabituellement est eacutetu-dieacutee lrsquoinfluence des conditions de travail sur la santeacute la question de lrsquoadaptation des conditions de tra-vail en preacutesence de problegraveme de santeacute est rarement abordeacutee Ainsi une communication a souleveacute la question de la restriction des contraintes posturales pour des travailleurs deacuteclarant des douleurs osteacuteo-articulaires Lrsquoeacutetude preacutesen-teacutee utilise les donneacutees de lrsquoobserva-toire EVREST recueillies entre 2007 et 2011 sur des salarieacutes interrogeacutes 2 fois agrave plus de 18 mois drsquointervalle au moment drsquoune visite peacuteriodique de santeacute au travail Il ressort de lrsquoanalyse que aussi bien chez les hommes que chez les femmes la preacutesence de douleurs osteacuteo-articu-laires des membres supeacuterieurs ou rachis lombaire agrave la premiegravere visite nrsquoest suivie drsquoaucune reacuteduction des contraintes posturales apregraves 18 mois Cependant la comparai-son des salarieacutes vus 2 fois agrave ceux nrsquoayant pas eacuteteacute revus fournit des indices sur la possibiliteacute drsquoun pheacute-nomegravene drsquoexclusion chez les sala-rieacutes ayant des plaintes lombaires ou aux membres supeacuterieurs avec gecircne dans le travailMecircme si les TMS repreacutesentent la majoriteacute des maladies profession-nelles (MP) reconnues au reacutegime geacuteneacuteral leur sous-deacuteclaration reste freacutequente Une communication de lrsquoInVS a preacutesenteacute une analyse de ce pheacutenomegravene pour quatre localisa-tions de TMS (syndrome du canal carpien eacutepaule coude et rachis lom-baire) Elle srsquoappuie sur des donneacutees de 2009 dans 10 reacutegions de France distinguant les TMS reconnus en MP au reacutegime geacuteneacuteral et au reacutegime agricole et ceux signaleacutes dans le programme de surveillance de ma-ladies agrave caractegravere professionnel Les reacutesultats montrent que le taux de sous-deacuteclaration varie peu en fonc-

4 Cela correspond au code 52 de la nomenclature PCS crsquoest-agrave-dire les employeacutees de La Poste et de France Teacuteleacutecom les agents speacutecialiseacutes des impocircts du Treacutesor et des Douanes des adjoints administratifs de la Fonction publique des aides-soignants et professions assimileacutees de la Fonction publique ou du secteur priveacute

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Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

tion de lrsquoacircge et du sexe et se situe entre 59 et 73 pour les 4 loca-lisations eacutetudieacutees Il apparaicirct que parmi les raisons de la non-deacutecla-ration le refus du salarieacute est la plus freacutequente Le syndrome du canal carpien preacutesente le taux de sous-deacuteclaration et la freacutequence de refus de deacuteclaration par le salarieacute les plus faibles Les explications suggeacutereacutees sont lrsquoaccessibiliteacute agrave des traitements plus efficaces de ce syndrome et des conseacutequences plus limiteacutees sur lrsquoemploi du salarieacute drsquoune deacuteclaration en MP

EacuteVALUATION DES EXPOSITIONS ET ACTIVITEacuteS PROFESSIONNELLESTout drsquoabord lrsquoInVS a preacutesenteacute lrsquoap-plication e-COSMOP Le projet COS-MOP a pour objectif de produire de faccedilon systeacutematique et reacuteguliegravere des indicateurs de mortaliteacute par cause en relation avec lrsquoactiviteacute profes-sionnelle Lrsquoapplication e-COSMOP est un outil qui permettra agrave terme de mettre agrave disposition les reacutesultats du projet en fonction de critegraveres que lrsquoutilisateur seacutelectionnera en plusieurs eacutetapes sexe indicateur (risque relatif drsquoun secteur drsquoacti-viteacute par rapport agrave lrsquoensemble des secteurs taux de mortaliteacute) cause de mortaliteacute (toutes causes tu-meurs malignes pathologies non malignes causes externes de bles-sure et drsquoempoisonnement) critegravere drsquoexposition (exposition courante derniegravere exposition secteur occupeacute agrave un moment ou un autre de la car-riegravere) secteur drsquoactiviteacute (section de la NAF) Drsquoautres variables sont eacutega-lement disponibles telles que le sta-tut actif publicpriveacute par exemple Les reacutesultats preacutesenteacutes reposent sur un eacutechantillon constitueacute agrave partir de donneacutees professionnelles issues du panel des deacuteclarations annuelles des donneacutees sociales de lrsquoInstitut

national de la statistique et des eacutetudes eacuteconomiques (INSEE) des salarieacutes non agricoles au 125e appa-rieacutees aux causes meacutedicales de deacutecegraves Les donneacutees de lrsquoINSEE exploiteacutees agrave ce jour dans COSMOP couvrent la peacuteriode 1976-2002 des mises agrave jour et des analyses reacuteguliegraveres sont preacute-vues mais deacutependent surtout de la mise agrave disposition par lrsquoINSEE de ses donneacutees Lrsquoapplication est accessible en ligne agrave lrsquoadresse wwwinvssantefrapplicationscosmopindexasp ougrave elle peut drsquoores et deacutejagrave ecirctre testeacutee mecircme si tous les reacutesultats ne sont pas encore impleacutementeacutesLrsquoInVS a ensuite preacutesenteacute lrsquoeacutevolu-tion de la preacutevalence drsquoexposition agrave certains canceacuterogegravenes aveacutereacutes ou probables de la classification du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) Les preacutevalences ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir des MEE de Matgeacuteneacute appliqueacutees sur le recense-ment INSEE de 1999 et sur un eacutechan-tillon drsquohistoires professionnelles de 2007 disponible au deacutepartement santeacute-travail de lrsquoInVS Elles ont donc eacuteteacute calculeacutees pour les anneacutees 1999 et 2007 On note une baisse de lrsquoexposition entre ces deux dates pour la silice les poussiegraveres de cuir lrsquoamiante et les fibres ceacuteramiques reacutefractaires Il ne semble pas y avoir eu drsquoeacutevolution en ce qui concerne les solvants Les auteurs avancent une explication en relation avec une baisse de lrsquoexposition entre ces dates pour les fibres et avec une baisse des emplois concerneacutes par lrsquoexposition agrave la silice et aux poussiegraveres de cuir Les donneacutees SUMER bien que concer-nant une population plus restreinte permettent eacutegalement un calcul de preacutevalence Les conclusions sont similaires agrave celles de lrsquoeacutetude preacutesen-teacutee Les matrices sont consultables sur le site wwwexpprofr La derniegravere communication a preacute-senteacute la meacutethodologie drsquoeacutevaluation

des expositions professionnelles dans un cadre de polyvalence des salarieacutes dans lentreprise SOCATRI Initialement cette entreprise nicke-lait des piegraveces chaudronneacutees pour la construction du site du Tricastin agrave Pierrelatte En fin de construc-tion afin de maintenir les emplois lrsquousine srsquoest diversifieacutee vers la deacutecon-tamination et le traitement des deacute-chets uranifegraveres La reconstitution des histoires professionnelles indi-viduelles srsquoaveacuterant tregraves compliqueacutee la meacutethodologie srsquoest orienteacutee vers la creacuteation de matrices emplois-ex-positions speacutecifiques agrave SOCATRI agrave partir drsquoun comiteacute drsquoexperts auquel les employeacutes les plus anciens encore en activiteacute ont participeacute Le proces-sus a ainsi ameneacute agrave la creacuteation de 83 postes de travail geacuteneacuteriques inteacute-grant les expositions aux radioeacuteleacute-ments et aux substances canceacutero-gegravenes mutagegravenes et toxiques pour la reproduction (CMR)

Les actes du colloque ont eacuteteacute publieacutes dans les Archives des Maladies Profes-sionnelles et de lrsquoEnvironnement de deacutecembre 2013 Le prochain colloque de lrsquoADEREST se tiendra au printemps 2015 agrave Lyon (wwwaderestorg)

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93JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

TD 210

Co-intervenir en santeacute au travail Pourquoi Comment Journeacutee nationale 2013 de lrsquoAssociation franccedilaise des intervenants en preacutevention des risques professionnels de services interentreprises de santeacute au travail (AFISST)Paris 15 novembre 2013

en reacutesumeacute

AUTEURS S Darbeacuteda et S Gonzalez deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

MOTS CLEacuteS Pluridisciplinariteacute santeacute au travail intervenant en preacutevention des risques professionnels (IPRP)

ALLOCUTIONS DrsquoOUVERTUREF Lemire ingeacutenieur conseil reacutegio-nal adjoint Caisse reacutegionale drsquoas-surance maladie drsquoIcircle-de-France (CRAMIF) Lrsquoenjeu majeur de la loi de juin 2011 sur la meacutedecine du travail est la co-construction drsquoactes de preacutevention par le personnel des services de san-teacute au travail interentreprises (SSTI) via lrsquoeacutelaboration des contrats plu-riannuels drsquoobjectifs et de moyens (CPOM) entre tous les acteurs concer-neacutes par cette reacuteforme Le succegraves de la loi sera fonction de lrsquoinvestissement de chacun des acteurs administra-teurs membres des commissions de controcircle eacutequipes de direction Direc-tions reacutegionales des entreprises de la concurrence de la consommation du travail et de lrsquoemploi (DIRECCTE) Caisses drsquoassurance retraite et de la santeacute au travail (CARSAT) parte-naires sociaux et professionnels de santeacute au travailPour la CRAMIF 6 thegravemes priori-taires ont eacuteteacute retenus preacutevention de la deacutesinsertion du risque chimique des troubles musculosquelettiques

Dans le contexte de mutation que traversent les services de santeacute au travail les intervenants en preacutevention des risques professionnels (IPRP) sont ameneacutes agrave coordonner leurs actions avec davantage drsquoacteurs Les interventions neacutecessitent de plus en plus freacutequemment la mobilisation de plusieurs disciplines autour drsquoun mecircme projet de preacutevention ou plus globalement autour de questions de santeacute au travail crsquoest le cas par exemple des interventions en conception ougrave se mecirclent des besoins drsquoapports en meacutetrologie hygiegravene et seacutecuriteacute ergonomie toxicologie (voire ergo-toxicologie) et parfois psychologie

(TMS) des risques psychosociaux des accidents du travail et du risque routierLes objectifs des CPOM ont eacuteteacute deacutefi-nis entre la CRAMIF et la DIRECCTE Icircle-de-France puis preacutesenteacutes fin 2012 agrave lrsquoensemble des secreacutetaires de commission meacutedicotechnique des preacutesidents de conseils drsquoadmi-nistration et des commissions de controcircle des SSTI drsquoIcircle-de-France Durant lrsquoanneacutee 2013 des fiches pro-grammes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees avec le concours de tous les acteurs dans le but de disposer drsquoun socle commun pour les actions en entreprises au-tour des thegravemes retenus Des objec-tifs de suivi et de reacutesultats ont eacutegale-ment eacuteteacute eacutelaboreacutes En Icircle-de-France le premier CPOM devrait ecirctre signeacute en deacutecembre 2013 puis drsquoautres sui-vront courant 2014

M Brun directeur geacuteneacuteral du Centre interservices de santeacute et meacutedecine du travail en entreprise (CISME) Un premier bilan de la reacuteforme portant notamment sur la gouver-nance des services de santeacute au tra-

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201494

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Co-intervenir en santeacute au travail Pourquoi Comment Journeacutee nationale 2013 de lrsquoAFISST

vail et la pluridisciplinariteacute devrait ecirctre reacutealiseacute drsquoici fin 2013 par le mi-nistegravere du TravailLrsquoeacutetablissement de projets de service neacutecessite un diagnostic territorial et le consensus des diffeacuterents acteurs Au sein des SSTI crsquoest le preacutesident qui deacutetermine lors de lrsquoembauche qui est intervenant en preacutevention des risques professionnels (IPRP) Avec la reacuteforme la deacutesignation de ces derniers devrait ecirctre simplifieacutee et les meacutetiers mieux identifieacutesLe rocircle du meacutedecin du travail reste drsquoanimer et de coordonner lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire et de juger de la pertinence de faire appel eacuteventuel-lement agrave des compeacutetences exteacute-rieures

A Benedetto preacutesidente de lrsquoAFISSTLe socle commun entre les diffeacute-rents membres de lrsquoeacutequipe pluri-disciplinaire est lrsquointervention en entrepriseLe rocircle de lrsquoIPRP doit ecirctre clairement deacutefini notamment aupregraves des em-ployeurs afin de pouvoir porter un discours compreacutehensible par tous et contribuer agrave lrsquoameacutelioration des conditions de travail En 2014 lrsquoAFISST va reacutealiser une enquecircte en ligne sur le thegraveme laquo qui sont que font les IPRP Et avec qui travaillent-ils raquo Les reacutesultats de lrsquoenquecircte devraient ecirctre preacutesenteacutes agrave la prochaine journeacutee de lrsquoAFISST fin 2014

EXPEacuteRIENCES COOPEacuteRATIVES LORS DrsquoINTERVENTIONS EN SANTEacute AU TRAVAIL

JE VEUX UNE INTERVENTION ERGONOMIQUE N Lachambre ergonome Asso-ciation santeacute et meacutedecine inte-

rentreprises du deacutepartement de la Somme (ASMIS 80)Dans une entreprise de 78 salarieacutes du secteur industriel srsquooccupant de sous-traitance dans le domaine sanitaire le meacutedecin du travail constate de nombreux cas de TMS et des signes de souffrance psychique entraicircnant une augmentation des arrecircts de travail avec seacutequelles agrave la reprise et des avis drsquoaptitude avec restriction Devant ce constat il propose au directeur ingeacutenieur de formation en poste depuis 2010 lrsquointervention commune drsquoun ergo-nome et drsquoun psychologue du tra-vail Celle-ci est refuseacutee Le meacutedecin du travail se tourne alors vers la CARSAT et lrsquoinspection du travail qui confirment le non-respect de la reacuteglementation relative agrave la preacuteven-tion des risques professionnels et des niveaux drsquoarrecirct de travail deux fois plus eacuteleveacutes que la moyenne reacute-gionale du mecircme secteur Apregraves rap-pel agrave lrsquoemployeur de ses obligations de reacutesultats en termes notamment de preacutevention des risques psycho-sociaux (RPS) et suite agrave la preacutesence assidue au comiteacute drsquohygiegravene de seacutecuriteacute et des conditions de travail (CHSCT) du meacutedecin du travil de la CARSAT et de linspection du tra-vail lrsquoentreprise a fait appel agrave deux cabinets de consultants en ergono-mie et psychologie du travail Des actions de preacutevention en particulier sur les TMS et les RPS ont eacuteteacute mises en œuvreCette expeacuterience qui a redonneacute du sens au travail de chacun montre la neacutecessiteacute de pouvoir collaborer entre institutions et drsquoavoir un dis-cours commun pour accompagner lrsquoentreprise de faccedilon coheacuterente Par ailleurs cette situation a abouti agrave la reacutealisation au sein du service inter-entreprises de documents drsquoinfor-mation communs entre ergonomes et psychologues

SYNDROME COLLECTIF INEXPLIQUEacute (SCI) LES ATOUTS DrsquoUNE CO-INTER-VENTION PSYCHOLOGUE DU TRA-VAIL TOXICOLOGUE INDUSTRIEL A Becue toxicologue industriel et V Jullin psychologue du travail Annecy santeacute au travail (AST74)Ce service interentreprises compte 7 000 entreprises adheacuterentes dans tous les secteurs drsquoactiviteacute repreacute-sentant 65 000 salarieacutes Il est com-poseacute de 20 meacutedecins du travail et drsquoun pocircle technique constitueacute de 2 ergonomes drsquoun psychologue du travail drsquoun toxicologue industriel drsquoun eacutepideacutemiologiste de 2 techni-ciens HSE (hygiegravene et seacutecuriteacute en entreprise) et de 3 assistantes tech-niquesLe SCI eacutegalement connu sous le nom de syndrome des bacirctiments malsains peut ecirctre deacutefini selon 4 critegraveres une association de symp-tocircmes heacuteteacuterogegravenes et aspeacutecifiques une pathologie collective incluant plus de 20 des occupants un mecircme lieu et aucune eacutetiologie speacute-cifique et univoque retrouveacutee Le SCI peut impacter divers organes et fonctions (neuropsychique cutaneacute ORL sensorielhellip)Au printemps 2012 agrave lrsquoentreacutee dans les nouveaux locaux de lrsquoentreprise X du secteur tertiaire des symp-tocircmes divers sont ressentis par plu-sieurs salarieacutes Deacutebut juillet 2012 environ les trois quarts des salarieacutes preacutesentent des symptocircmes et le si-gnalent au directeur qui alerte le ser-vice de santeacute au travail Les salarieacutes concerneacutes sont alors vus en visite meacutedicale et le toxicologue analyse les compositions des produits utili-seacutes pour la reacutenovation du bacirctiment Courant 2012 les symptocircmes srsquoes-tompent peu agrave peu malgreacute la persis-tance drsquoune odeur deacutesagreacuteable attri-bueacutee aux travaux reacutecents En janvier 2013 de retour de congeacutes une sala-rieacutee ressent des symptocircmes plus

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francs la probleacutematique devient alors collective avec des plaintes multiples entraicircnant plusieurs ar-recircts maladie Face agrave cette propaga-tion afin de mieux comprendre les causes de cette laquo eacutepideacutemie raquo une investigation a eacuteteacute meneacutee en 3 vo-lets enquecircte descriptive aupregraves du meacutedecin du travail environnemen-tale puis psychosocialeLrsquoenquecircte environnementale effec-tueacutee par le toxicologue retrouve un taux drsquohumidification relative dans la zone de confort mais une venti-lation geacuteneacuterale deacutefaillante (ventila-tion meacutecanique forceacutee deacutebrancheacutee obturation des ouvrants naturels par les salarieacutes) Au niveau des fac-teurs chimiques lrsquoanalyse toxico-logique des composeacutes organiques volatils et les mesures des teneurs en oxyde de carbone et en ozone montrent des niveaux drsquoexposition comparables agrave ceux constateacutes dans le cadre des diffeacuterentes campagnes nationales de preacutelegravevements de lrsquoair inteacuterieur Les reacutesultats ont eacuteteacute resti-tueacutes agrave lrsquoensemble des salarieacutes et au directeur Ce rendu a eacuteteacute difficile-ment accepteacute par certains du fait de lrsquoattente drsquoune pollution zeacutero et de lrsquoincompreacutehension du pheacutenomegravene de pollution de fond preacutesente dans tous les bacirctiments de la chrono-logie de lrsquointervention avec un an entre les premiegraveres plaintes et les analyses reacutealiseacutees ndash ce retard ayant sans doute potentialiseacute les inquieacute-tudes ndash et de la lenteur de la mise en place des modifications techniques par la direction (modification de la ventilation geacuteneacuterale dans une co-proprieacuteteacute)Lrsquoenquecircte psychosociale meneacutee par une psychologue srsquoest deacuterouleacutee en 3 eacutetapes visite des locaux recueil du point de vue du CHSCT et de celui des salarieacutes Les entretiens ont eacuteteacute conduits sur la base du ques-tionnaire de lrsquoInstitut de veille sani-

taire (InVS) laquo Grille drsquoentretien pour recueillir les aspects psychosociaux raquo publieacute dans le guide technique laquo Diagnostic et prise en charge des syndromes collectifs inexpliqueacutes raquo Cette deacutemarche engageacutee apregraves la restitution collective de lrsquoenquecircte environnementale a eacuteteacute plutocirct bien accepteacutee Elle a permis lrsquoidentifica-tion de la source de lrsquoangoisse ques-tions resteacutees sans reacuteponses (Que se passe-t-il Pourquoi ) et besoin de sens devant des symptocircmes parfois violents qui ont pu impressionner Les entretiens ont mis en eacutevidence une mauvaise perception de la ges-tion de la crise la faccedilon dont le lieu de travail est perccedilu et lrsquoattachement agrave celui-ci les eacuteleacutements en lien avec drsquoeacuteventuelles pressions de collegravegues ou le besoin de ressentir des symp-tocircmes pour se sentir dans la laquo nor-maliteacute raquo et enfin les facteurs psy-chosociaux geacuteneacuteraux Cette phase de lrsquoenquecircte a eacutegalement permis de rendre compte des conseacutequences du SCI sur les rapports inter-individuels et sur le laquo travailler ensemble raquo Enfin elle a pu expliquer que la res-titution collective de lrsquoenquecircte envi-ronnementale ait eacuteteacute mise agrave mal du fait de la croyance du deacuteleacutegueacute du personnel en une cause toxiquePour conclure lrsquoexemple de ce SCI deacutemontre la neacutecessiteacute de tenir compte de lrsquoimbrication eacutetroite des facteurs environnementaux (physique chimique biologique) et psychosociaux et donc de faire participer plusieurs intervenants (toxicologue psychologue meacutedecin du travail) Reacutetrospectivement une intervention preacutecoce et conjointe du toxicologue industriel et du psycho-logue du travail aurait sans doute permis une reacuteduction de la souf-france au travail en limitant les ef-fets de contagion eacutemotionnelle et en reacuteduisant le risque de passer drsquoune opinion agrave une croyance

CO-INTERVENTION EN TOXICOLOGIE CARACTEacuteRISATION DrsquoUNE POLLUTION DUE Agrave LA DEacuteCOMPOSITION THER-MIQUE DrsquoUN PLASTIQUE T Barth IPRP Santeacute-Travail-Pro-vence B Oury deacutepartement Meacute-trologie des polluants INRSSanteacute-travail-Provence (STP) compte 9 800 entreprises adheacuterentes dans tous les secteurs drsquoactiviteacute repreacute-sentant 95 000 salarieacutes suivis sur 9 centres meacutedicaux reacutepartis autour drsquoAix-en-Provence Ce service est composeacute de 41 meacutedecins du travail 5 infirmiegraveres en santeacute au travail (IDEST) 4 IPRP 1 psychologue du tra-vail 6 assistantes en santeacute au travail (ASST) (+ 4 qui seront formeacutees en 2014) et 1 assistante socialeLrsquoexpeacuterience rapporteacutee concerne une entreprise de six salarieacutes speacutecialiseacutee dans la fabrication de panneaux luminescents agrave base drsquoeacuteclairage LED (diode eacutelectrolumi-nescente) et qui a deacuteposeacute 7 brevets internationaux concernant sa tech-nologie ses applications et sa ma-chine de production (machine laser CO2) La production est organiseacutee en 2 ateliers un local de deacutecoupe laser (deacutecoupe de guides optiques sur des plaques de polymeacutethacrylate de meacutethyle ndash PMMA ndash qui est un thermoplastique transparent) et une salle eacutelectronique (assemblage des piegraveces controcircle qualiteacute net-toyage des produits avec utilisation de quelques produits chimiques polish ndeg2 (produit de lustrage) colle alcool isopropylique)En juin 2012 lrsquoentreprise sollicite son meacutedecin du travail afin drsquoobtenir une aide dans la deacutemarche drsquoeacuteva-luation des risques professionnels en vue de la reacutedaction du document unique des risques professionnels La demande est transmise aux IPRP pour aboutir agrave une preacute-visite conjointe meacutedecin du travail-IPRP permettant de rencontrer la direc-

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tion et les salarieacutes de repeacuterer les locaux et les dangers (mise agrave jour de la fiche drsquoentreprise) de recueil-lir les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) et de deacutefinir les uniteacutes de tra-vail Lrsquointervention en entreprise a lieu en septembre 2012 pendant 1 journeacutee au cours de laquelle est effectueacutee lrsquoeacutetude des risques repeacutereacutes dans les diffeacuterentes uniteacutes de travail (conditions drsquoutilisation des pro-duits chimiques sonomeacutetries ponc-tuelles recensement des mesures preacuteventives deacutejagrave en place) lrsquoidenti-fication des situations dangereuses et lrsquoeacutevaluation des freacutequences drsquoex-position des salarieacutes En octobre 2012 un compte rendu des eacutevalua-tions des risques professionnels est preacutesenteacute agrave lrsquoemployeurUn risque particulier est repeacutereacute lrsquoinhalation des fumeacutees de deacutecom-position thermique due agrave la gravure laser de plaques de PMMA La FDS du film plastique ne donne aucune information sur la composition des fumeacutees de deacutecomposition Il existe une forte odeur de solvant dans le local et 2 personnes sont potentiel-lement exposeacutees Des preacutelegravevements drsquoatmosphegravere sont envisageacutes La premiegravere eacutetape consiste agrave identi-fier ce qui doit ecirctre mesureacute Il est alors fait appel agrave la CARSAT qui ne peut effectuer les analyses puis agrave lrsquoINRS Une intervention est plani-fieacutee en janvier 2013 en 2 phases une premiegravere dans lrsquoatelier pour lrsquoidentification et la semi quantifi-cation des polluants libeacutereacutes par les polymegraveres utiliseacutes au poste laser la seconde agrave lrsquoINRS consiste en la deacutegradation des polymegraveres et lrsquoana-lyse des effluents eacutemis pour compa-raison avec les polluants identifieacutes dans lrsquoentreprise La deacutegradation du PMMA produit majoritairement du meacutethacrylate de meacutethyle mais aussi du caprolactame du benzegravene et drsquoautres polluants en faibles concentrations Lrsquointervention de lrsquoINRS a permis drsquoidentifier les pol-

luants eacutemis pendant lrsquousinage laser et la deacutegradation thermique au laboratoire a deacutesigneacute un polymegravere comme principale source des eacutemis-sions Lrsquoidentification drsquoautres pol-luants a permis au preacuteventeur de construire sa strateacutegie drsquoeacutevaluation du risque avec une meilleure des-cription de lrsquoexposition des salarieacutesUne fois les polluants identifieacutes la CARSAT a pu proceacuteder aux preacutelegrave-vements atmospheacuteriques (drsquoam-biance et individuels) speacutecifiques et eacutelaborer des preacuteconisations rela-tives agrave lrsquoameacutelioration et lrsquoentretien de la ventilationEn conclusion la demande initiale de lrsquoemployeur drsquoaide agrave lrsquoeacutevalua-tion des risques et agrave la reacutedaction du document unique a eacuteteacute satisfaite Lrsquointervention technique de lrsquoINRS a permis de mettre agrave disposition des ressources dont ne disposaient ni le service de santeacute au travail ni le labo-ratoire de la CARSAT Les reacutesultats des mesures ont servi agrave lrsquoINRS dans le cadre drsquoune campagne nationale sur les polluants eacutemis lors de la deacutegradation thermique des plas-tiques Le partenariat STP ndash CARSAT a eacuteteacute constructif et est en coheacuterence avec la convention eacutetablie entre le service et le laboratoire De plus le lien eacutetroit entre la CARSAT et lrsquoINRS a permis de mettre en relation tous les acteurs de cette co-intervention reacuteussie

QUELLES SONT LES CONDITIONS DE LA CO-INTERVENTION Cette table ronde animeacutee par S Caroly (Universiteacute de Grenoble) srsquoest inteacuteresseacutee aux conditions de la co-intervention Pourquoi travailler ensemble Comment y parvenir Le pourquoi reacutepond au besoin de compeacutetences multiples pour intervenir en entreprises selon la probleacutematique identifieacutee

Le comment repose sur la connais-sance des compeacutetences de cha-cun ce qui neacutecessite une bonne communication des informations entre membres de lrsquoeacutequipe cha-cun doit savoir qui alerter en fonc-tion des besoins Il faut aussi que le meacutedecin du tra-vail soit motiveacute par lrsquointervention qursquoil y ait une envie de partager entre collegravegues de prendre le temps de deacutebattre Ce qui signifie aussi que lrsquoorganisation du service doit permettre de favoriser les eacutechanges autant sur un plan geacuteographique (faire en sorte que les bureaux des diffeacuterents membres de lrsquoeacutequipe ne soient pas trop eacuteloigneacutes les uns des autres) que sur un plan temporel (permettre des temps drsquoeacutechanges et drsquoorganisation)Il ressort des eacutechanges avec la salle les eacuteleacutements suivants l la neacutecessiteacute de bien deacutefinir les be-soins et les attentes de lrsquoentreprise ce qui implique lrsquoengagement de lrsquoemployeur qui peut se concreacutetiser par la signature drsquoune convention l lrsquoimportance de la preacute-visite avec lrsquoensemble de lrsquoeacutequipe pluridiscipli-naire qui facilitera par la suite lrsquoeacutela-boration drsquoun message coheacuterent l le besoin de formation du meacutede-cin agrave devenir manager drsquoune eacutequipe

TRAVAIL COLLECTIF ET COLLECTIFS DE TRAVAIL EN SERVICE DE SANTEacute AU TRAVAILS Caroly Universiteacute de GrenobleEn 2002 la loi de modernisation so-ciale instaure la pluridisciplinariteacute et creacutee les IPRP Cette fonction relegraveve drsquoune speacutecialisation technique que le meacutedecin du travail ne possegravede pas ou nrsquoa pas les moyens de mettre en œuvre dans son activiteacuteEn 2004 un deacutecret transforme les services meacutedicaux du travail ou de preacutevention en services de santeacute au

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travail qui deviennent ainsi des ser-vices pluridisciplinairesLa reacuteforme de 2011 mise en applica-tion depuis juillet 2012 a pour but de renforcer lrsquoeacutevaluation de lrsquoeffi-caciteacute des actions de preacutevention et drsquoenrichir lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire (assistantes en santeacute au travail formation en santeacute au travail des infirmiegraveres) Le meacutedecin prescrip-teur devient le reacutefeacuterent des actions des autres professionnels Les plans santeacute au travail PST1 puis PST2 ainsi que lrsquoeacutevaluation des pratiques pro-fessionnelles favorisent le travail collectif autour de prioriteacutes identi-fieacuteesPour les professionnels de la santeacute au travail les enjeux sont impor-tants En effet les meacutedecins du tra-vail dans leur activiteacute de coordina-tion vont devoir veiller agrave conserver leur identiteacute tout en inteacutegrant les points de vue des diffeacuterents autres intervenantsLe meacutedecin du travail doit ainsi srsquoadapter agrave un contexte sociopoli-tique en eacutevolution avec une aug-mentation des populations toucheacutees par les TMS lrsquoeacutevolution des reacuteformes en santeacute au travail et des entreprises en changement permanent Il doit aller vers plus de pluridisciplinariteacute avec une approche plus collective tout en conservant une activiteacute de consultation et de tiers temps en entrepris De plus dans la pratique reacuteelle les meacutedecins ont des styles drsquoexercices varieacutes en fonction du type drsquoentreprise ougrave ils exercentLes principales probleacutematiques du travail collectif sont drsquoune part les changements profonds des meacutetiers de la preacutevention qursquoil implique (tant pour le meacutedecin du travail que pour les ergonomes ingeacutenieurs en preacutevention des risques et psycholo-gues) et drsquoautre part lrsquoeacutemergence de professions dont les reacutefeacuterences de meacutetier demeurent agrave construire (IPRP IDEST) Lrsquoenjeu est dans le contexte actuel de bacirctir des modes

de coopeacuteration exigeacutes et attendus par les reacuteformes avec une diversiteacute importante des acteurs de preacuteven-tion et lrsquointeacutegration reacutealiseacutee des nouvelles logiques de travailAvant la reacuteforme les intervenants en santeacute au travail avaient parfois tendance agrave srsquoignorer ou agrave travailler ensemble seulement de maniegravere ponctuelle Ils devront apprendre agrave coopeacuterer dans une logique drsquointeacute-gration pour construire de lrsquoactiviteacute collectiveIl existe diffeacuterentes modaliteacutes de travail collectif co-activiteacute colla-boration coopeacuteration La fonction du travail collectif est de reacuteguler les contraintes car il permet de reacutepar-tir le travail drsquoeacutequilibrer les efforts et crsquoest eacutegalement un bon moyen drsquoapprentissage par le dialogue entre les membres du collectif Les conditions agrave remplir pour un travail collectif optimal sont de trouver des objectifs communs de conserver une certaine stabiliteacute et une mixiteacute au sein de lrsquoeacutequipe de construire des objets intermeacutediaires drsquoagir en concertation et en coordination Un collectif de travail est un ensemble de personnes qui prennent soin les uns des autres il sert agrave donner le pouvoir drsquoagir agrave chacun tout en eacutelaborant des regravegles communes Les conditions agrave remplir pour un bon fonctionnement du collectif sont de partager des regravegles de meacutetier de savoir reconnaicirctre les compeacute-tences des autres drsquoavoir des rela-tions drsquoeacutechanges de services drsquoavoir confiance en lrsquoautrePour le meacutedecin du travail la consul-tation est indissociable des actions en entreprise Lors drsquoactions collec-tives en partenariat avec drsquoautres institutions les meacutedecins du travail apportent leur expertise sur lrsquoentre-prise le travail et ses conseacutequences sur la santeacute La pluridisciplinariteacute se traduit par la construction de reacuteseaux Ecirctre IPRP est une fonction et non un meacutetier Chacun a un rocircle

speacutecifique lrsquoergonome est un laquo ex-pert des conditions de travail raquo qui permet laquo lrsquoaccompagnement drsquoun processus de changement raquo le psy-chologue du travail est un laquo expert de lrsquohomme au travail (perception comportement) raquo chargeacute de laquo com-prendre la relation entre le travail et le subjectif entre le corps et la san-teacute raquo lrsquoingeacutenieur en preacutevention des risques est un laquo expert de la seacutecuriteacute ou speacutecialiste des facteurs drsquoexposi-tion raquo dont le rocircle est le laquo manage-ment des risques et leur inteacutegration dans les logiques de lrsquoentreprise (en termes de production et de qualiteacute) raquoLe passage du travail collectif au collectif de travail inter-meacutetiers per-met de creacuteer de la connaissance sur le fonctionnement de lrsquoentreprise de partager des valeurs communes sur le travail bien fait drsquoeacutetablir une relation de confiance autorisant les initiatives dans le domaine de com-peacutetences de lrsquoautre et une relation drsquoaide quand lrsquoautre est soumis agrave des perturbations externes ou internes ainsi que reacuteeacutelaborer des regravegles dans lrsquoactionLa pluridisciplinariteacute implique lrsquoeacutela-boration de nouveaux repegraveres drsquoac-tion drsquointervention et des transfor-mations de compeacutetences laquo Un bon travail interdisciplinaire se fait avec des intervenants de disciplines diffeacute-rentes qui vont confronter leurs points de vue mais qui restent des gens com-peacutetents dans leur discipline raquoEn conclusion lrsquoactiviteacute collective inter-meacutetiers nrsquoest pas une eacutevi-dence Chacun doit drsquoabord ecirctre agrave lrsquoaise au sein de son propre meacutetier pour ensuite essayer de lrsquoecirctre avec les autres Il reste des formes de pluri-professionnaliteacute agrave construire pour une preacutevention efficace et du-rable des risques professionnels Les conditions drsquoune activiteacute de travail pluri-professionnelle peuvent ecirctre reacutesumeacutees de la faccedilon suivante l connaicirctre lrsquoautre et ses compeacute-tences

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SUIVI POUR VOUS

Co-intervenir en santeacute au travail Pourquoi Comment Journeacutee nationale 2013 de lrsquoAFISST

l construire des regravegles de meacutetier l aller ensemble sur le terrain l construire des objectifs communs l eacutelaborer un espace de deacutebats sur la qualiteacute du travail pluridiscipli-naire l construire des objets intermeacute-diaires l organiser la compleacutementariteacute des logiques (alerte-preacuteventionhellip) l imaginer des jeux drsquoacteurs situeacutes dans un contexte institutionnel et politique

REacuteFLEXION PARTAGEacuteE ET EacuteLABORATION DrsquoOUTILS INTERSERVICES

NETTOYONS EN BONNE SANTEacute COM-MENT TRAVAILLER ENSEMBLE Agrave 5 SSTI ET 3 COMPEacuteTENCES DE MEacuteTIER J Meli conseiller en preacutevention et en ergonomie Sud Loire santeacute au travail Saint-Etienne (SLST 42)Ce projet a fait intervenir les direc-teurs des services les IPRP et les meacutedecins du travail de 5 SSTI de Rhocircne-AlpesEn septembre 2008 il est deacutecideacute de construire un projet interser-vices pluridisciplinaire laquo Nettoyons bien ensemble raquo dont lrsquoobjectif est drsquoidentifier et de diffuser les bonnes pratiques de preacutevention dans les entreprises de propreteacute Lrsquoobjectif secondaire est drsquoextraire des ensei-gnements meacutethodologiques au beacuteneacutefice des acteurs de santeacute au travailLe projet srsquoest deacuterouleacute en 4 phases connaissance du secteur visites de terrain et synthegravese des obser-vations phase de mise en forme (livrables) et phase drsquoexploitation en direction des entreprises de propre-teacute et des services de santeacute au travailDeux livrables ont eacuteteacute reacutealiseacutes un guide de preacutevention des risques professionnels et une brochure drsquoin-formation agrave destination des salarieacutes

du secteur Ils ont pu ecirctre diffuseacutes aupregraves des entreprises de nettoyage et des acteurs de preacuteventionPour mener agrave bien ce projet il a fallu travailler ensemble Ce qui a neacuteces-siteacute l Des relations entre les acteurs la rencontre de plusieurs volonteacutes un projet devant ecirctre agrave la fois agrave la source et au carrefour de motivations individuelles des objectifs ayant un sens pour tous les acteurs une bonne visibiliteacute dans lrsquoapproche et dans les reacutesultats souhaiteacutes le deacuteve-loppement drsquoun savoir-ecirctre propice agrave lrsquoeacutemulation du groupel Une meacutethode collective et parta-geacutee de travail le partage drsquoobjectifs formels et informels la preacutecision des objectifs deacutefinis une meacutetho-dologie partageacutee lrsquoallocation des ressources une cineacutetique adeacutequate au projet le rythme et la reacutegula-riteacute des contacts lrsquoimportance de la coordination (et de sa leacutegitimiteacute) un fonctionnement organiseacute entre entiteacutes les eacutechanges favoriseacutes par des modes de travail diffeacuterents le maintien drsquoune coheacuterence au sein du groupe de travaill La concordance drsquoobjectifs pour aller tous dans la mecircme direction

PROJET COLLECTIF DES SSTI DES PAYS-DE-LA-LOIRE MISE Agrave DISPOSITION DrsquoOUTILS POUR LrsquoEacuteVALUATION ET LA PREacuteVENTION DU RISQUE CHIMIQUE EN ENTREPRISE C Barat Feacutedeacuteration des services de santeacute interentreprises (FRSSTI) Pays-de-la-Loire La Feacutedeacuteration des SSTI des Pays-de- la-Loire regroupe 14 SSTI et compte 80 000 adheacuterents dans tous les do-maines drsquoactiviteacute Elle suit 900 000 salarieacutes et dispose pour cela de 300 meacutedecins du travail 50 IDEST et drsquoun pocircle technique constitueacute de 60 IPRP et de 50 ASSTLes nombreuses questions pour la mise en œuvre drsquoune deacutemarche

drsquoeacutevaluation et de preacutevention du risque chimique sont agrave la base du projet Celui-ci a eacuteteacute reacutealiseacute en lien avec les CPOM dans un esprit de coheacuterence reacutegionale et srsquoest deacuterouleacute en 3 eacutetapes l deacuteveloppement des outils de feacute-vrier 2011 agrave feacutevrier 2013 au sein drsquoun groupe de travail composeacute drsquoun pi-lote de la feacutedeacuteration de 13 IPRP et de 9 meacutedecins du travail l diffusion des outils dans les SSTI agrave partir de feacutevrier 2013 avec formation des diffeacuterents acteurs de lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire l diffusion des outils aupregraves des en-treprises agrave partir de mars 2013 avec un accompagnement individuel et collectif

Le groupe de travail eacutetait composeacute de 4 sous-groupes avec des missions diffeacuterentes lrsquoidentification des dan-gers lrsquoeacutevaluation des risques la preacute-vention des risques et la traccedilabiliteacutePlusieurs outils ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes l un guide pratique meacutethodolo-gique drsquoeacutevaluation et de preacutevention du risque chimique en entreprise composeacute drsquoune fiche de diagnostic initial de 4 fiches laquo eacutetapesraquo et de 19 fiches laquo outils raquo l un outil informatique COLIBRISK coheacuterent avec la deacutemarche proposeacutee dans le guide pratique en lien avec les bases de donneacutees sur les subs-tances simple drsquoutilisation (classeur Excel) et disposant drsquoun mode drsquoem-ploi deacutetailleacute l enfin un module de formation agrave lrsquoutilisation de ces outils destineacutes aux entreprises

Le guide pratique et Colibrisk sont teacuteleacutechargeables gratuitement sur le site internet wwwrisquechimique-paysdelaloireorgLa deacutemarche de formation agrave lrsquoeacuteva-luation et la preacutevention du risque chimique se deacuteroule sur une anneacutee en 4 eacutetapes 1 lrsquoidentification des dangers 2 lrsquoeacutevaluation des risques

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3 la preacutevention 4 la traccedilabiliteacute Actuellement 61 entreprises (11 000 salarieacutes) sont accompagneacutees lors de sessions collectives Leurs activiteacutes sont diverses traitement de surface imprimerie seacuterigraphie plasturgie meacutetallurgie et agroalimentaireDu point de vue des entreprises ce projet apporte des outils structu-rants sur une question jugeacutee com-plexe et leur permet drsquoavancer dans leur deacutemarche drsquoeacutevaluationDu point de vue des SSTI la reacutealisa-tion de ce projet a eacuteteacute rendue pos-sible par la mise en reacuteseau des SSTI sur la question du risque chimique et le partage des compeacutetences reacutegionales En retour cela a permis une monteacutee en compeacutetence des dif-feacuterents acteurs des SSTI

LA PLURIDISCIPLINARITEacute EN SANTEacute AU TRAVAIL FREINS ET LEVIERS J Benoumeur sociologue uniteacute mixte de recherche CNRS 1 ndash EHESS 2ndash ENS 3 Dans le but drsquoidentifier les freins agrave la coopeacuteration des acteurs de la santeacute et de la seacutecuriteacute au travail une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Haute-Normandie Elle srsquoattache agrave comprendre les pos-tures et les logiques de chacun et pourra servir de support pour des comparaisons avec drsquoautres terri-toiresLa coopeacuteration interorganisation-nelle permet aux diffeacuterents par-tenaires la mise en commun des informations (indicateurs eacutetudes diagnostics) des interventions (in ex situ intervention ponctuelle ou suivi dans la dureacuteehellip) et du type de prestation (conseil controcircle preacute-vention)Les partenaires en santeacute au travail participent aux obligations de reacutesul-

tats en matiegravere de preacutevention mais sont soumis agrave des enjeux eacutecono-miques diffeacuterents selon qursquoils sont priveacutes ou institutionnelsLes contraintes opeacuterationnelles peuvent repreacutesenter un frein agrave la pluridisciplinariteacute En effet il y a souvent peu de disponibiliteacutes pour se rencontrerLes critegraveres et les valeurs drsquointerven-tion des diffeacuterents acteurs varient selon l que lrsquointervention est agrave la de-mande ou bien qursquoil existe un pou-voir de controcircle l que la participation des IPRP est solliciteacutee ou non l que lrsquoapproche est individuelle ou collective l qursquoil srsquoagit de certaines cibles par-ticuliegraveres l qursquoil faut fideacuteliser la clientegravele ou bien renforcer lrsquoautonomie des en-treprises

La coopeacuteration interprofession-nelle met en jeu la compleacutementa-riteacute des groupes professionnels qui apportent chacun leur expertise leur grille de lecture et leur meacutetho-dologie La reacutepartition des champs drsquoexpertise constitue un enjeu per-manent de luttes et de rapports de pouvoir Des strateacutegies de deacutefense corporatistes peuvent apparaicirctre et des pheacutenomegravenes de deacutepreacuteciation des compeacutetences se font jour Il faut passer au-delagrave des eacutecueils de la com-munication interprofessionnelle (jargon professionnel langages techniques retranchement derriegravere le secret professionnel) au-delagrave des deacutesaccords sur la meacutethodologie (re-preacutesentativiteacute drsquoeacutechantillon inter-preacutetation des non-reacuteponses dureacutee type des entretiens salarieacute consi-deacutereacute ou non comme expert de son travail) au-delagrave des deacutesaccords sur la finaliteacute (proteacuteger la santeacute etou ameacuteliorer la productiviteacute renforcer ou non lrsquoautonomie des acteurs)

Deux grands types de coopeacuteration peuvent ecirctre identifieacutes l Une coopeacuteration informelle drsquoindividu(s) agrave individu(s) motiveacutee par une volonteacute de mutualiser les ap-proches et les apports sur des theacutema-tiques geacuteneacuterales ou par lrsquourgence ou la complexiteacute de certaines situations preacutecises Elle repose sur la connais-sance individuelle des missions ou des prestations des organismes ou des fonctions (culture institution-nelle) puis sur le partage des affini-teacutes ou des valeurs via un reacuteseau de partenaires ou un carnet drsquoadresses Les relations informelles jouent un rocircle central dans la mise en place des coopeacuterations formaliseacutees et il ne faut pas neacutegliger le poids des divergences interpersonnelles et des fausses repreacutesentations dans lrsquoabsence de coopeacuteration entre organismesl Une coopeacuteration formelle de structure(s) agrave structure(s) mise en jeu dans plusieurs types de circons-tances par exemple

- La participation agrave des instances de consultation et drsquoeacutechanges peut par exemple avoir lieu dans le cadre de partage drsquoinforma-tions de preacutesentations drsquoactions ou de positionnements dans le but de mener des eacutetudes ou des actions de sensibilisation de pro-poser ou de rendre des avis ou drsquoeacutechafauder une strateacutegie com-mune Cela peut faire apparaicirctre des enjeux de pouvoir selon le nombre ou le type de participants (chefs de services et directeurs acteurs de terrain) et le nombre ou le type de voix (majoriteacute voix deacutelibeacuteratives ou consultatives)- Lrsquoeacutelaboration et la gestion de pro-jets et de dispositifs collectifs pour assurer la gestion partageacutee drsquoun dispositif public ou bien la prise en charge transversale de probleacute-matiques complexes fluidifier le passage de relais atteindre des cibles isoleacutees et mener de grandes actions de communication Il

1 Centre national de la recherche scientifique

2 Eacutecole des Hautes eacutetudes en sciences sociales

3 Eacutecole nationale supeacuterieure

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Co-intervenir en santeacute au travail Pourquoi Comment Journeacutee nationale 2013 de lrsquoAFISST

faut alors calculer les gains espeacute-reacutes car les investissements sont importants Les enjeux de pou-voir sont agrave plusieurs niveaux le degreacute drsquoimplication de chacun (financier temporel) le partage des responsabiliteacutes (consultation deacutelibeacuteration intervention) et des retombeacutees financiegraveres et meacutedia-tiques

Les leviers proposeacutes sont l la mise en place de coopeacuterations pour renforcer lrsquoaffichage et la visi-biliteacute des missions et des dispositifs des organismes l la conduite de projets avec le choix des partenaires la construction drsquoun reacutefeacuterentiel commun et le rocircle capital du chef de projet

PROJETS NATIONAUX EN COURS IMPLIQUANT DES IPRP DE SSTIRISQUE CHIMIQUE PROJET INTER-SSTI DrsquoANALYSE CRITIQUE DES FICHES DE DONNEacuteES ET DE SEacuteCURITEacuteA Karinthi Doyon Preacutevention san-teacute travail PST2A Rhocircne Alpes (69)Dans le contexte actuel de forte eacutevolution reacuteglementaire du risque chimique avec la mise en place depuis 2007 du systegraveme REACH et le changement drsquoeacutetiquetage la fiche de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) a eacuteteacute confirmeacutee dans son rocircle majeur de support pour la transmission des informations de la chaicircne drsquoappro-visionnementCependant trop souvent sur le ter-rain les FDS ne sont pas conformes aux attentes reacuteglementaires Ainsi une eacutetude de 2009 meneacutee conjoin-tement par plusieurs SSTI du Grand Lyon a retrouveacute 50 drsquoerreurs au niveau de la classification des subs-tances Et en 2012 une eacutetude de lrsquoEu-ropean Chimicals Agency (ECHA) a montreacute que 52 des FDS nrsquoeacutetaient pas conformes toutes rubriques

confondues Or sans une bonne identification des dangers il est difficile de faire une eacutevaluation des risques repreacutesentative de la reacutealiteacute Sans une lecture critique preacutealable des FDS lrsquoidentification des dangers est donc biaiseacuteeFort de ce constat des SSTI com-mencent agrave se feacutedeacuterer et plusieurs groupes de travail srsquoorganisent pour mieux aborder la probleacutematique du risque chimique par la creacuteation de bases de donneacutees de substances et de FDS et la mise agrave disposition drsquoou-tils drsquoaide agrave lrsquoeacutevaluation du risque chimique Les principaux enjeux sont drsquoeacutevaluer la qualiteacute des FDS par rapport aux exigences reacuteglemen-taires en menant un travail drsquoenver-gure nationale via la mutualisation des donneacutees traiteacutees par les SSTI de plusieurs reacutegions Les objectifs propres aux SSTI parti-cipants sont drsquoharmoniser les pra-tiques des IPRP sur lrsquoidentification des dangers de proposer un regard commun sur la qualiteacute des FDS (en particulier sur le repeacuterage des subs-tances canceacuterogegravenes mutagegravenes ou reprotoxiques ndash CMR) et drsquoameacuteliorer la qualiteacute des prestations dans les actions de conseil aupregraves des adheacute-rentsLes objectifs externes aux SSTI participants sont de creacuteer ou de poursuivre les eacutechanges avec les DIRECCTE et les CARSAT de four-nir agrave la Direction geacuteneacuterale du tra-vail (DGT) des eacuteleacutements pour une concertation de tous les acteurs des FDS (fabricants fournisseurs dis-tributeurs acteurs de la preacutevention et syndicats professionnels) et en-gager une reacuteflexion nationale pour faciliter laccegraves par les SSTI aux FDS Agrave lrsquoheure actuelle la reacutedaction de la meacutethodologie est finaliseacutee lrsquoinfor-mation drsquoun maximum de SSTI sur la deacutemarche et lrsquoanalyse critique des FDS dans le cadre des projets drsquointervention en entreprise sont en cours La mise en commun des

reacutesultats leur communication et leur exploitation restent agrave faire pour 2014

PROJET NATIONAL INRS ndash ANACT EacuteVALUATION DES INTERVENTIONS RPS-TMS A Benedetto IPRP Action santeacute au travail dans le Doubs (AST25)Lrsquoeacutevaluation des interventions reste une question centrale en santeacute au travail Suite agrave un appel agrave contri-bution pour une recherche action conjointe INRS-ANACT plusieurs groupes laquo meacutetier raquo se sont consti-tueacutes CARSAT ARACT consultants SSTI composeacute de meacutedecins du tra-vail et drsquoIPRP et un groupe mixte pi-loteacute par la DIRECCTE Midi-PyreacuteneacuteesLrsquoobjectif est la production drsquoun ouvrage didactique portant sur les modegraveles et deacutemarches theacuteoriques sur la question de lrsquoeacutevaluation et drsquoun guide pratique destineacute agrave per-mettre aux preacuteventeurs drsquoeacutevaluer leurs interventionsLes groupes meacutetiers apportent leur expeacuterience et leur reacuteflexion et expeacute-rimenteront les versions provisoires du guide Les premiers travaux ont porteacute sur le repeacuterage du peacuterimegravetre de lrsquoeacutevaluation drsquoune intervention la conceptualisation de typologies drsquointervention la compilation des pratiques drsquoeacutevaluation existantes et lrsquoidentification des besoins et at-tentes des preacuteventeurs Les travaux agrave venir devront deacutefinir le cadre du guide pratique en meacutetissant diffeacute-rents modegraveles en srsquoappuyant sur les pratiques existantes les besoins et les reacutealiteacutes du terrain La version deacutefinitive du guide est preacutevue pour 2016

RELIANCE ET TRAVAIL REacuteSEAU NATIO-NAL DES PSYCHOLOGUES ET PSYCHO-SOCIOLOGUES DU TRAVAIL EN SSTI V Jullin psychologue du travail AST74laquo Reliance et travail raquo est une asso-ciation neacutee le 30 novembre 2012 qui

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 101

compte actuellement 60 adheacuterents (sur 120 professionnels dont 107 en SSTI) Le reacuteseau a pour objectifs l de rassembler les psychologues et les psychosociologues exerccedilant en SSTI l de permettre les eacutechanges et faci-liter la formation continue entre les professionnels du reacuteseau l de contribuer agrave la construction de ces meacutetiers par la mise en deacutebat des diverses pratiques lrsquoeacutelaboration de repegraveres communs et la mutualisa-tion des connaissances et des meacute-thodes issues de la pratique l de promouvoir le travail des psy-chologues et psychosociologues en SSTI aupregraves des diffeacuterents interlocu-teurs l drsquoanimer diverses actions (col-loques journeacutees drsquoeacutetude articles formationshellip) en cherchant agrave pro-mouvoir les collaborations l de favoriser les liens avec les la-boratoires universitaires et autres organismes de recherche

Documents pour le Meacutedecin

du Travail Ndeg 127

3e trimestre 2011

404

Les reacutesultats des tableaux V et VI ne correspondentpas agrave des niveaux drsquoexposition stables dans le tempsmais reacutesultent drsquoune succession drsquoeacuteveacutenements detemps courts et de forte intensiteacute (figure 2) Lrsquoanalysedu geste professionnel associeacute aux pics montre quelrsquoutilisation de la soufflette est un facteur deacuteterminantde lrsquoexistence de ces pics de concentration

Ont eacuteteacute systeacutematiquement rechercheacutes - le nombre de pics supeacuterieurs agrave ce seuil- la dureacutee totale de tous les pics trouveacutes (en minutes

et secondes)- la dureacutee moyenne des pics trouveacutes (en secondes)- la moyenne des concentrations atteintes par les

pics trouveacutes (en ppm)

0

200

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3 500 3 700 3 900 4 100 4 300 4 500 4 700 4 900 5 100 5 300 5 500

mdashmdash Infirmiegravere collage

mdashmdash Infirmiegravere soufflage

mdashmdash Sujet MOYENNES DEXPOSITION (20 minutes)

vv

v

Fig 2 Expositions individuelles durant un collage (ppmv partie par million en volume)

0

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20

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Temps (s)0 2 5002 0001 5001 000500

Fig 3 Exposition drsquoambiance dans la piegravece

127 EEG ok_DMT 140911 1436 Page404

Documents pour le Meacutedecin du Travail Ndeg 1142e trimestre 2008253

Votre meacutedecin du travail le docteur que vous avez vu le

nous a dit que vous eacutetiez drsquoaccord pour participer agrave lrsquoeacutetude scientifique meneacutee par le ministegravere chargeacute du Travail et lrsquoInstitut universitaire de meacute-

decine du travail de la faculteacute de Lyon Crsquoest pourquoi je vous teacuteleacutephone aujourdrsquohui Auriez-vous un moment (environ 20 min) agrave me consacrer

maintenant

Si NON date du nouveau RV teacuteleacutephonique

Comme votre meacutedecin du travail vous lrsquoa expliqueacute cette eacutetude srsquointeacuteresse agrave un certain nombre de situations de travail et de produits auxquels

les travailleurs en France peuvent ecirctre ameneacutes agrave ecirctre exposeacutes je vais donc vous demander de bien vouloir me deacutecrire agrave nouveau ce que vous

avez fait agrave votre travail durant la mecircme semaine que celle que vous avez deacutejagrave deacutecrite agrave votre meacutedecinTOUT DrsquoABORD QUELQUES RENSEIGNEMENTS SUR VOTRE ENTREPRISE

1 Quelle est lrsquoactiviteacute exacte de votre entreprise (que produit-elle que vend-elle etc)

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

2 Combien votre entreprise a-t-elle environ drsquoemployeacutes dans le site ougrave vous travaillez

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

MAINTENANT VENONS EN Agrave VOTRE EMPLOI ET PLUS PARTICULIEgraveREMENT Agrave CE QUE VOUS AVEZ FAIT

PENDANT LA SEMAINE QUE VOUS AVEZ DEacuteCRITE Agrave VOTRE MEacuteDECIN

1 Quel est le nom exact de votre meacutetier mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

2 Combien drsquoheures avez-vous travailleacute durant cette semaine

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

3 Durant cette semaine quels ont eacuteteacute les divers lieux ougrave vous avez travailleacute et combien de temps y avez vous passeacute srsquoil y en a plusieurs

LIEUXOUI

NONDUREacuteE

LIEUXOUI

NONDUREacuteE

commerce

veacutehicule

atelier

quai de chargement

bureau

exteacuterieur

laboratoire

Autres lieux lesquels mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

4 Pouvez-vous me deacutecrire les diffeacuterentes tacircches que vous avez effectueacutees durant cette semaine et combien de temps vous y avez passeacute

Tacircche 1mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash Dureacutee

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Description mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Autre tacircche mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash Dureacutee mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Description mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Questionnaire ndegFai t le

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Annexe 1

113677 253-266009-022bullTM3 190608 1802 Page 253

DANS LE CADRE DE VOS MISSIONS DANS UN SERVICE DE SANTEacute AU TRAVAIL

l Vous avez reacutealiseacute une eacutetude meneacute une enquecircte de terrainhellipl Vous souhaitez publier vos reacutesultats faire partager votre expeacuterience ou solliciter drsquoautres eacutequipeshellip

La rubrique ldquoVU DU TERRAINrdquo vous est ouverte

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ldquoProposer un articlerdquo

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103JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

MISE AU POINT TP 19

Efficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes drsquoeacutevaluation disponibles personnelle et in situ et leur preacutecision

en reacutesumeacute

AUTEURS J Chatillon A Kusy N Trompette deacutepartement Ingeacutenierie et eacutequipements de travail INRS

MOTS CLEacuteS Bruit audition eacutequipement de protection individuelle (EPI) protection individuelle meacutethodologie

Les protecteurs individuels contre le bruit (PICB) peuvent ecirctre utiliseacutes en compleacutement des moyens de preacutevention collective contre les nuisances sonores Lrsquoatteacutenuation des bruits apporteacutee par ces eacutequipements est mesureacutee en laboratoire suivant certaines normes Des meacutethodes commerciales existent afin drsquoeacutevaluer lrsquoatteacutenuation fournie par les PICB sur le lieu de travail LrsquoINRS a eacutetudieacute la preacutecision de 4 systegravemes commerciaux par rapport aux meacutethodes de reacutefeacuterence normaliseacutees Les reacutesultats montrent que le niveau de protection peut ecirctre estimeacute pour une personne donneacutee et un PICB donneacute par certains de ces systegravemes commerciaux avec toutefois quelques incertitudes

La protection individuelle contre le bruit peut ecirctre requise en compleacutement des moyens de protec-tion collective Elle contribue agrave dimi-nuer lrsquoexposition sonore des salarieacutes jusqursquoagrave un niveau suffisamment faible - par exemple 80 dB(A) pour 8 heures de travail ndash afin drsquoeacuteviter les leacutesions auditives De plus conformeacutement aux articles R 4431-2 et R 4431-3 du Code du tra-vail les valeurs limites drsquoexposition (VLEP) sont celles obtenues dans le conduit auditif apregraves latteacutenuation assureacutee par le port du protecteur individuel contre le bruit (PICB) Lrsquoob-jectif sanitaire de supprimer lrsquoexpo-sition sonore leacutesionnelle et la dis-position reacuteglementaire (respecter la VLEP) ont conduit ces derniegraveres anneacutees agrave des deacutebats sur lrsquoefficaciteacute reacuteelle - personnelle et in situ - des PICB [1] En effet les valeurs drsquoatteacute-nuation afficheacutees par les fabricants

sur les emballages des PICB sont issues de mesures normaliseacutees reacutea-liseacutees en laboratoire et consideacutereacutees comme maximales [2]Aujourdrsquohui deux alternatives per-mettent drsquoobtenir une valeur plus reacutealiste de lrsquoatteacutenuation drsquoun pro-tecteur lrsquoestimation ou la mesure Lrsquoestimation [3] utilise les donneacutees afficheacutees par les fabricants et cal-cule par diffeacuterentes meacutethodes (deacute-cote eacutelargissement statistique) de nouvelles valeurs drsquoatteacutenuation sta-tistiquement plus proches de celles mesureacutees sur le terrain La mesure quant agrave elle consiste agrave utiliser aussi pregraves que possible du poste de tra-vail un systegraveme et un protocole afin drsquoobtenir pour un salarieacute donneacute eacutequipeacute drsquoun PICB donneacute une atteacute-nuation censeacutee ecirctre personnelle Depuis quelques anneacutees les fabri-cants de PICB proposent des eacutequipe-ments permettant cette mesure Le

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MISE AU POINT

Efficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes deacutevaluation personnelle et in situ disponibles et leur preacutecision

meacutedecin du travail ou le preacuteventeur drsquoentreprise peuvent se voir propo-ser ces meacutethodes qui sont souvent eacutelectro-acoustiques agrave base de tech-nologie miniaturiseacutee assisteacutees par ordinateur et supposeacutees donner une reacuteponse preacutecise et rapide sur la reacuteelle protection individuelle LrsquoINRS srsquoest inteacuteresseacute agrave quatre de ces meacute-thodes commercialiseacutees afin drsquoen eacutevaluer lrsquoefficaciteacute et leur limites

MEacuteTHODES DE REacuteFEacuteRENCE

MEacuteTHODE SUBJECTIVEAujourdrsquohui lrsquoatteacutenuation afficheacutee sur lrsquoemballage ou sur la notice drsquoun PICB reacutesulte de tests et de calculs speacutecifieacutes par des normes dont la NF EN 24869-1 [2] permettant drsquoabou-tir agrave la conformiteacute europeacuteenne et au marquage laquo CE raquo du produit Ces normes imposent en particu-lier de mesurer lrsquoatteacutenuation drsquoun PICB passif sur un panel de 16 per-sonnes reacutepondant agrave certains cri-tegraveres (audiogramme normalhellip) par une meacutethode subjective voisine de lrsquoaudiomeacutetrie tonale puisqursquoelle se nomme la meacutethode de laquo deacutepla-cement du seuil drsquoaudition raquo [2] ou REAT (real-ear attenuation at threshold) Le seuil drsquoaudition drsquoun sujet est estimeacute en le placcedilant dans un laboratoire tregraves calme et en lui demandant de deacutetecter des sons centreacutes sur diffeacuterentes freacutequences drsquooctave dont les niveaux sont proches du seuil drsquoaudition Eacutequipeacute dans un deuxiegraveme temps drsquoun PICB le sujet deacutetecte les mecircmes sons dont les niveaux sont augmenteacutes La diffeacuterence des niveaux de deacutetec-tion avec et sans PICB donne lrsquoatteacute-nuation du protecteur La moyenne des atteacutenuations sur 16 sujets et pour chaque freacutequence diminueacutee de lrsquoeacutecart-type permet de calculer la valeur supposeacutee de la protection

ou APV (assumed protection value) afficheacutee sur les emballages Ensuite drsquoautres calculs permettent drsquoobte-nir des atteacutenuations en fonction des freacutequences dominantes des bruits drsquoexposition (nommeacutees atteacutenua-tion H ou M ou L comme hautes ou moyennes ou basses freacutequences) ou une atteacutenuation moyenneacutee sur toutes les freacutequences (nommeacutee SNR pour single number rating indice global)La meacutethode REAT nrsquoest toutefois pas repreacutesentative de la reacutealiteacute du terrain car les conditions sont par-faites les sujets sont entraicircneacutes et ne sont pas en action de travail les protecteurs sont neufs les bruits drsquoexposition ne sont pas des bruits industrielshellip Toutefois REAT est la meacutethode de reacutefeacuterence internatio-nale pour obtenir les valeurs drsquoatteacute-nuation des protecteurs passifs qui constituent lrsquoimmense majoriteacute des PICB vendus aujourdrsquohui Elle per-met de comparer les PICB entre eux et drsquoeffectuer leur choix

MEacuteTHODES OBJECTIVESCes meacutethodes normaliseacutees peuvent ecirctre utiliseacutees soit pour eacutevaluer des PICB comportant de lrsquoeacutelectronique soit dans le domaine de la recherche comme alternative aux estimations subjectivesLa principale de ces meacutethodes objectives consiste agrave mesurer le champ acoustique dans le conduit auditif drsquoune personne exposeacutee agrave du bruit avec un microphone mi-niature Cette meacutethode nommeacutee MIRE (microphone in real-ear) [4] srsquoeffectue avec lrsquooreille ouverte puis avec lrsquooreille occluse par un PICB Diffeacuterents calculs permettent agrave partir de ces 2 mesures drsquoobtenir une atteacutenuation du protecteur de la mecircme maniegravere que celle donneacutee par REAT

SYSTEgraveMES COMMERCIAUX Les systegravemes distribueacutes aujourdrsquohui pour eacutevaluer lrsquoatteacutenuation ndash indivi-duelle et in situ - du PICB utilisent souvent des meacutethodes deacuteriveacutees des meacutethodes de reacutefeacuterence expliciteacutees ci-dessus

MEacuteTHODES SUBJECTIVESDes meacutethodes subjectives sont di-rectement inspireacutees de la meacutethode REAT En France crsquoest le cas du sys-tegraveme CAPA de la Socieacuteteacute COTRAL mis au point par ce fabricant de bouchons mouleacutes individualiseacutes (BMI) Il peut ecirctre acheteacute ou loueacute pour veacuterifier in situ lefficaciteacute indi-viduelle des BMI eacutequipant un sala-rieacute La meacutethode utiliseacutee preacutesente une diffeacuterence essentielle avec une meacutethode drsquoaudiomeacutetrie tonale les seuils daudition sont deacutetermineacutes par la deacutetection de signaux unique-ment croissants Le signal agrave deacutetecter est envoyeacute sous forme de pulsa-tions agrave niveaux croissants par pas de plus en plus fins et agrave des niveaux de deacutepart de plus en plus eacuteleveacutes au fur et agrave mesure que le sujet preacutecise sa reacuteponse Avec cette proceacutedure particuliegravere le seuil ainsi mesureacute est alors plus eacuteleveacute que le seuil dau-dition classique mesureacute avec des successions de fronts montants et descendants mais le reacutesultat reste valable car cest la diffeacuterence entre les seuils avec et sans protecteur qui importe Drsquoautres variations com-merciales de systegravemes inspireacutes de la meacutethode REAT sont disponibles sur le marcheacute tels INTEGRAfit de Work-place Integra ou Well-Fittrade du Natio-nal institute for occupational safety and health (NIOSH)Il existe eacutegalement une meacutethode subjective drsquoeacutegalisation nommeacutee VeriPROtrade deacuteveloppeacutee par la socieacuteteacute SPERIAN Celle-ci consiste agrave deman-der agrave des sujets deacutegaliser lintensiteacute de sons perccedilus alternativement par

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chacune de leurs deux oreilles sous un casque audio Cette meacutethode est limiteacutee aux bouchons Un premier test dit de reacutefeacuterence est effectueacute sans les protections auditives puis deux autres tests suivent lrsquoun avec mise en place drsquoun seul protec-teur lrsquoautre avec les deux Ces trois eacutetapes permettent theacuteoriquement de calculer lrsquoatteacutenuation de chacun des bouchons

MEacuteTHODES OBJECTIVESLes meacutethodes objectives sont deacuteri-veacutees de la technique MIRE et appe-leacutees F-MIRE pour microphone in real-ear in the field (MIRE laquo sur le terrain raquo) Dans cette variante les mesures sont effectueacutees simulta-neacutement dans le conduit auditif et agrave lexteacuterieur au plus pregraves de loreille Le niveau sonore dans le conduit auditif au plus pregraves du tympan est mesureacute par un microphone minia-ture ou par un microphone coupleacute agrave une sonde (qui est un tube tregraves fin traversant le PICB) Le bruit environ-nant est quant agrave lui mesureacute par un microphone similaire tourneacute vers lexteacuterieur de loreille du salarieacute ou fixeacute agrave son eacutepaule Des calculs por-tant sur les deux mesures donnent lrsquoatteacutenuation du protecteur [4] Trois outils commerciaux appliquant la meacutethode F-MIRE ont eacuteteacute recenseacutes l lexposimegravetre bi-voies SV102 de SVANTEK qui eacutequipeacute dune sonde SV25S permet la mesure du niveau sonore agrave lentreacutee de loreille simulta-neacutement avec celle du niveau sonore au niveau de leacutepaule Il est deacutedieacute aux serre-tecircte (casques anti-bruit) l le systegraveme E-A-Rfittrade de 3Mtrade constitueacute dun doublet micropho-nique permettant la mesure simul-taneacutee de la pression sonore au plus pregraves du tympan et de celle du champ incident au niveau du pavillon de loreille Il ne fonctionne qursquoavec des bouchons speacutecialement conccedilus pour les tests de marque 3Mtrade Il est

agrave noter que drsquoapregraves ce fabricant ces bouchons destineacutes aux tests sont acoustiquement identiques agrave ceux utiliseacutes en situation reacuteelle l le systegraveme SafetyMeter de PHO-NAK non testeacute dans cette eacutetude

La figure 1 montre une classification des meacutethodes de mesure de lrsquoatteacute-nuation drsquoun PICB

EacuteVALUATION DE LA PREacuteCISION DES PRINCIPAUX SYSTEgraveMES DISPONIBLESLrsquoINRS a eacutevalueacute la preacutecision de 4 systegravemes commerciaux (CAPA VeriPROtrade SVANTEK et E-A-Rfittrade) par rapport aux meacutethodes de reacutefeacute-rence REAT et MIRE

Dans ce cadre 20 sujets ont parti-cipeacute afin de tester 6 types de bou-chons 2 preacute-mouleacutes (3M Pushrsquointrade et 3M Ultrafittrade 20) 2 formables en mousse (3M E-A-R Classictrade et 3M Yellow Neonstrade) 2 BMI (COTRAL Micra et API Cristal) et 2 serre-tecircte (Abbey Silverline et Clarity C3 de SVANTEK) l Le systegraveme SVANTEK deacutedieacute aux serre-tecircte montre des atteacutenua-tions bien correacuteleacutees avec celles de la meacutethode MIRE En moyenne sur les 2 serre-tecircte les diffeacuterences entre SVANTEK et MIRE ou REAT vont de 25 agrave 35 dB Les reacutesultats sont donc tregraves satisfaisants Lrsquoatteacutenuation est geacuteneacuteralement sous-eacutevalueacutee par rapport aux meacutethodes de reacutefeacuterence ce qui va dans le sens de la preacuteven-

Fig 1 Meacutethodes de mesure de lrsquoatteacutenuation drsquoun PICB testeacutees dans lrsquoeacutetude

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MISE AU POINT

Efficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes deacutevaluation personnelle et in situ disponibles et leur preacutecision

tion pour les salarieacutes Le systegraveme SVANTEK constitue donc un moyen convenable de veacuterifier lrsquoefficaciteacute drsquoun serre-tecirctel Le systegraveme E-A-Rfittrade deacutedieacute agrave des bouchons speacutecifiques de marque 3Mtrade montre des valeurs moyennes bien correacuteleacutees aux mesures REAT Les reacutesultats sont assez similaires pour les 4 types de bouchons drsquooreille tes-teacutes et montrent des eacutecarts-types par rapport agrave REAT srsquoeacutelevant souvent agrave 5 ou 6 dB Agrave lrsquoeacutechelle drsquoune popula-tion ce systegraveme est donc utilisable En revanche agrave lrsquoeacutechelle individuelle lrsquoatteacutenuation eacutevalueacutee est entacheacutee drsquoune incertitude non neacutegligeable De ce fait ce reacutesultat doit ecirctre pris avec preacutecaution En effet une marge de 1 ou 2 eacutecarts-types soit 5 agrave 10 dB est agrave prendre en compte sur une mesure individuellel Le systegraveme CAPA deacutedieacute aux BMI donne des reacutesultats conformes agrave la

meacutethode REAT agrave partir de 500 Hz et les valeurs drsquoatteacutenuation indi-viduelles donnent un faible eacutecart moyen (lt 4 dB) En revanche lrsquoeacutecart-type varie comme pour E-A-Rfittrade de 5 agrave 6 dB Cette meacutethode subjec-tive est difficile agrave reacutealiser les sujets doivent reacuteagir rapidement puisque les seuils sont uniquement mon-tants or tous ne semblent pas aptes agrave le faire surtout aux basses freacutequences Comme pour le sys-tegraveme preacuteceacutedent (E-A-Rfittrade) il est neacutecessaire de consideacuterer qursquoune valeur individuelle est obtenue agrave 5 ou 10 dB pregravesl Le systegraveme VeriPROtrade deacutedieacute aux bouchons drsquooreille a donneacute des reacutesultats plus deacutecevants que les 3 premiers Les valeurs moyennes obtenues avec ce systegraveme ne sont pas suffisamment proches de la meacutethode REAT En effet lrsquoeacutecart agrave chaque freacutequence testeacutee peut

atteindre 11 dB et lrsquoeacutecart-type sur lrsquoensemble des sujets varie de 2 agrave 7 dB De plus chez pregraves de la moitieacute des sujets les courbes drsquoatteacutenuation preacutesentent des traceacutes croissants ou deacutecroissants de maniegravere aleacuteatoire lors du passage drsquoune freacutequence de test agrave la suivante Or normalement plus la freacutequence augmente plus le bouchon passif homogegravene (utiliseacute ici pour les tests) protegravege Il sem-blerait que lrsquoeacutequilibrage des sons ressentis entre les 2 oreilles soit dif-ficile agrave effectuer pour une partie de la population Le systegraveme nrsquoest donc pas utilisable en lrsquoeacutetat pour veacuteri-fier que lrsquoatteacutenuation afficheacutee par les fabricants est bien obtenue par nrsquoimporte quel porteur de bouchon drsquooreilleLa figure 2 syntheacutetise les valeurs moyennes et eacutecarts-types (pour les atteacutenuations globales) obtenus lors de lrsquoeacutetude

Fig 2 Comparaison des atteacutenuations mesureacutees (moyennes et eacutecarts-types) par la reacutefeacuterence et par les systegravemes commerciaux pour chaque protecteur testeacute

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 107

DISCUSSION DES REacuteSULTATS OBTENUSDans cette eacutetude 3 systegravemes commerciaux (CAPA E-A-Rfittrade et SVANTEK) preacutesentent des valeurs moyennes drsquoatteacutenuation accep-tables par rapport agrave celles obtenues avec les meacutethodes de reacutefeacuterence Les incertitudes constateacutees ici - moyen-nement importantes - peuvent ecirctre mises en balance avec la plus grande faciliteacute et la plus grande rapiditeacute de mise en œuvre de ces meacutethodes commercialesLes reacutesultats ont eacuteteacute obtenus dans des conditions expeacuterimentales controcircleacutees et avec des sujets entraicirc-neacutes agrave passer des tests de reacutefeacuterence REAT et MIRE Dans lrsquoentreprise le meacutedecin du travail ou le preacuteventeur peuvent ecirctre confronteacutes agrave des condi-tions parfois moins favorables mauvaise qualiteacute acoustique du lieu drsquoessai peu de temps passeacute agrave faire les essais Lrsquoutilisation des meacutethodes commercialiseacutees dans des conditions expeacuterimentales deacutegradeacutees risque alors de fournir des reacutesultats encore plus disperseacutes Aussi il peut ecirctre utile de reacutepeacuteter la mesure 1 ou 2 fois afin drsquoameacuteliorer la prise en main du systegraveme par le salarieacuteMecircme si elles paraissent impor-tantes les incertitudes pour une meacutethode donneacutee comme drsquoailleurs les variations drsquoune meacutethode agrave une autre sont intrinsegraveques agrave des mesures effectueacutees sur des ecirctres humains Elles peuvent avoir pour origine des facteurs subjectifs telle la capaciteacute variable drsquoun sujet agrave lrsquoautre agrave effectuer correctement un audiogramme Des facteurs objec-tifs peuvent intervenir variabi-liteacute du positionnement drsquoun micro-phone miniature dans un conduit auditif positionnement et reposi-tionnement drsquoun bouchon entre plusieurs essais

Les systegravemes CAPA E-A-Rfittrade et SVANTEK sont drsquoapregraves ces reacutesultats comparables avec des meacutethodes drsquoestimation sans mesure [3] Tou-tefois lrsquoutilisation de ces meacutethodes commerciales sur le poste de tra-vail donne lrsquoavantage de former le salarieacute agrave la bonne mise en place du PICB (surtout pour les bouchons) elles portent drsquoailleurs en anglais un nom geacuteneacuterique fit-check ou controcircle de la mise en place Elles peuvent eacutegalement contribuer agrave une meilleure motivation du laquo bon port raquo de ces protecteurs Il peut ecirctre tregraves utile que le travailleur se rende compte de la neacutecessiteacute de mesurer lrsquoatteacutenuation du PICB En effet le simple fait de le porter (surtout pour un bouchon) nrsquoest pas un gage de protection lrsquoatteacutenuation drsquoun PICB mal mis peut ecirctre nulle De mecircme le bouchon peut ne pas ecirctre appro-prieacute agrave la morphologie du salarieacute agrave sa tacircche ou agrave lrsquoexposition (risque de sous- ou de surprotection) Bonne adaptation peacutedagogie et motiva-tion ce triptyque reacutesume lrsquointeacuterecirct de ces meacutethodes pour le meacutedecin du travail

CONCLUSIONLorsque les actions de preacutevention collective ne permettent pas de reacuteduire suffisamment lrsquoexposition du travailleur au bruit le recours agrave des PICB est agrave eacutevaluer Lrsquoobjectif est drsquoobtenir une protection adeacutequate adapteacutee agrave lrsquohomme agrave sa tacircche et agrave son environnement (ambiance thermique risque chimiquehellip) com-prenant bien entendu le bruit drsquoex-position Le niveau de protection nrsquoest donc qursquoun des paramegravetres de choix du protecteur Lrsquoeacutetude montre que le niveau de protection peut ecirctre estimeacute pour une personne donneacutee et un pro-tecteur donneacute par certaines des

meacutethodes commerciales proposeacutees aujourdrsquohui par les fabricants de PICB Il convient de signaler que ce reacutesultat individuel est souvent enta-cheacute drsquoune incertitude de plusieurs dB

BIBLIOGRAPHIE

1 | KUSY A - Affaiblissement acoustique in situ des protecteurs individuels contre le bruit Eacutetude bibliographique Note documentaire ND 2295 Hyg Seacutecur Trav Cah Notes Doc 2008 212 43-592 | Acoustique Protecteurs individuels contre le bruit Partie 1 Meacutethode subjective de mesurage de lrsquoaffaiblissement acoustique Norme franccedilaise homologueacutee NF EN 24869-1 ISO 4869-1 Feacutevrier 1993 Indice de classement S 31-062-1 Paris-La Deacutefense AFNOR 1993 9 p

3 | KUSY A ARZ JP GOZZO J - Valeurs limites dexposition au bruit et port de protecteurs individuels Preacuteconisations de lINRS 2e eacutedition Fiche pratique de seacutecuriteacute ED 133 Paris INRS 2012 4 p4 | Acoustique Deacutetermination de lrsquoexposition sonore due agrave des sources sonores placeacutees agrave proximiteacute de lrsquooreille Partie 1 technique du microphone placeacute dans une oreille reacuteelle (technique MIRE) Norme franccedilaise homologueacutee NF EN ISO 11904-1 Aoucirct 2003 Indice de classement S 31-066-1 Paris-La Deacutefense AFNOR 2003 32 p

POUR EN SAVOIR + Bruit Petit agrave petit le bruit rend sourd INRS 2013

(wwwinrsfraccueilrisquesphenomene-physiquebruithtml) Protection individuelle contre le bruit Faire obstacle au

niveau de lrsquooreille ou obturer le conduit auditif INRS 2011 (wwwinrsfraccueildemarchesavoir-faireprotection-individuellebruithtml)

Bruit Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail (wwwrst-sante-travailfrrstheadersujets-az_parindexhtmlrechercheIndexAZ=bruit___BRUIT)

3OUTILSREPEgraveRES

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ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

VOS QUESTIONSNOS REacutePONSES

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Allergologie-pneumologie professionnelleAL

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MOTS CLEacuteS Affection respiratoire sulfite industrie agroalimentaire industrie pharmaceutique teinturerie industrie textile eau useacutee caoutchouc allergie asthme

AUTEUR E Penven praticien hospitalier Centre de consultation de pathologies professionnelles CHU de Nancy

Asthme professionnel aux sulfites

Les sulfites sels de lrsquoanhydride sulfureux (SO2) sont utiliseacutes dans de nombreux secteurs drsquoactiviteacute notamment pour leurs proprieacuteteacutes antiseptiques et anti-oxydantesSi lrsquointoleacuterance aux sulfites notamment chez les sujets asthmatiques est bien connue lors de lrsquoingestion drsquoaliments ou de boissons ou lors de lrsquoadministration de produits pharmaceutiques en contenant seuls quelques cas drsquoasthme induit par lrsquousage professionnel de sulfites ont eacuteteacute rapporteacutes dans la litteacuterature ces 25 derniegraveres anneacutees Drsquoun point de vue physiopathologique plusieurs hypothegraveses ont eacuteteacute proposeacutees pour expliquer la genegravese ou lrsquoaggravation drsquoun asthme par les sulfites mais aucune ne semble pouvoir expliquer agrave elle seule la diversiteacute des manifestations cliniques observeacutees ni leur variabiliteacute en terme de seacuteveacuteriteacute ou de sensibiliteacute individuelle Les eacuteleacutements anamnestiques plaident parfois pour une origine purement irritative lorsque la manipulation de solutions de sulfites provoque des deacutegagements importants de SO2 dans lrsquoenvironnement de travail Dans drsquoautres cas lrsquoasthme apparaicirct apregraves un long temps de latence et en dehors de toute exposition accidentelle ce qui serait plutocirct en faveur drsquoun meacutecanisme immuno-allergiqueLe diagnostic eacutetiologique repose sur lrsquohistoire meacutedicale la mise en eacutevidence drsquoune rythmiciteacute professionnelle et si possible sur un test drsquoexposition reacutealiste positifLa preacutevention doit en particulier srsquoattacher agrave eacuteviter la creacuteation de conditions favorables agrave la libeacuteration atmospheacuterique de fortes quantiteacutes de SO2Cette fiche annule et remplace la TR ndeg 17 du mecircme nom

TR 56

Fig 1 Chimie des sulfites il existe un eacutequilibre chimique entre les ionssulfite (SO3 2-) bisulfite (HSO3 -) meacutetabisulfite (S2O5 2-) et lrsquoacide sulfureux (H2SO3 = forme hydrosoluble de lrsquoanhydride sulfureux [SO2]) La nature des composeacutes formeacutes anhydride sulfureux bisulfites ou sulfites deacutepend de la tempeacuterature du pHhellip libeacuteration de SO2 en milieu acide de sulfites et bisulfites au pH physiologique

Le terme de sulfites deacute-signe lrsquoensemble des sels du dioxyde de soufre ou anhydride sulfureux (SO2) On distingue les

sulfites neutres (sulfite de sodium Na2SO3 de potassium K2SO3) les sulfites acides ou bisulfites (bisul-fite de sodium NaHSO3 de potas-sium KHSO3) et les meacutetabisulfites ou pyrosulfites (meacutetabisulfite de sodium Na2S2O5 de potassium K2S2O5)Le dioxyde de soufre et ses sels ont eacuteteacute utiliseacutes degraves lrsquoantiquiteacute notam-ment par les Grecs qui srsquoen ser-vaient en fumigation pour purifier lrsquointeacuterieur des maisons et par les Romains qui les utilisaient pour preacuteserver les tonneaux de vin des moisissures [1]Lorsqursquoils sont en solution les sul-fites partagent la chimie du SO2 et sont comme lui des agents reacuteduc-teurs puissants (figure 1)

K2S2O5

Na2SO3

SO2

H2O

OH-

OH-

H++

H+

H+

HSO3

H2SO3

radical sulfite

Meacutetabisulfite de potassium

Air

Milieu liquidien

Sulfite de sodium

Anhydride sulfureux

SO32-

-

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ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

Dans lrsquoindustrie agroalimentaire du fait de leurs proprieacuteteacutes antisep-tiques (antifongiques et antimi-crobiennes) et anti-oxydantes (ils srsquoopposent ainsi au brunissement des aliments) les sulfites sont au-jourdrsquohui des additifs tregraves reacutepan-dus appartenant agrave la seacuterie E220 agrave E228 On les retrouve notamment dans les boissons alcooliseacutees (biegravere cidre vin liqueurhellip) les jus de fruits les sirops les confi-tures et geleacutees les condiments (moutarde vinaigre cornichons) les fruits et leacutegumes secs ou en conserve les poissons seacutecheacutes les crustaceacutes certains plats preacutepareacutes (salades pommes de terre preacutepe-leacutees ou en flocons chipshellip) Depuis la directive 200013CE modifieacutee [2] concernant lrsquoeacutetiquetage des denreacutees alimentaires lrsquoanhydride sulfureux et les sulfites font par-tie de la liste des allergegravenes agrave deacuteclaration obligatoire et doivent ecirctre mentionneacutes dans la liste des ingreacutedients si leur teneur deacutepasse

10 mgkg-1 ou 10 mgL-1 (exprimeacutee en SO2)Dans lrsquoindustrie pharmaceutique des sulfites sont eacutegalement inclus en tant que conservateurs dans de nombreuses preacuteparations galeacuteniques tels que des collyres des antibiotiques des antideacute-presseurs des corticoiumldes des sympathomimeacutetiques des anes-theacutesiques locaux ou encore des poches drsquoalimentation parenteacute-rale Leur preacutesence est obligatoire-ment mentionneacutee dans la notice du meacutedicament La preacutesence de sulfites est noteacutee eacutegalement dans certains produits cosmeacutetiques tels que des preacutepara-tions pour coloration ou deacutecolora-tion capillaire des cregravemes de soin ou des parfums De nombreux autres domaines industriels emploient des sulfites comme la blanchisserie pour la neutralisation du chlore la fabri-cation de pacircte agrave papier pour hydro-lyser et dissoudre la lignine la tan-

gt SECTEURS INDUSTRIELS UTILISANT DES SULFITES (DrsquoAPREgraveS VALLY ET AL [ 3])

SECTEUR DrsquoACTIVITEacute USAGE DES SULFITES

Industrie agroalimentaire - agent conservateur et anti-oxydant- agent steacuterilisant au cours du processus de fermentation dans la production de vin biegravere et spiritueux

Industrie pharmaceutique agent conservateur

Teinturerie blanchisserie agent deacutecolorant et anti-chloreTannerie agent solubilisant des tannins et oxydant des solutions de chrome

Textile agent blanchissant deacutesulfurisant et anti-chlore

Extraction miniegravere agent de traitement du minerai

Industrie de la pacircte agrave papier agent de traitement de leau et blanchiment du bois

Traitement des eaux useacutees agent deacutesinfectant et reacuteducteur des sels de chrome

Industrie chimique agent de sulfonation et de sulfomeacutethylation

Industrie du caoutchouc agent anticoagulant

Deacuteveloppement photographique agent fixateur

Tableau I

DONNEacuteES DE LA LITTEacuteRATURELes premiers cas drsquointoleacuterance apregraves ingestion de boissons ali-ments ou meacutedicaments riches en sulfites ont eacuteteacute rapporteacutes au deacutebut des anneacutees 70 [4] De nombreux symptocircmes ont ainsi eacuteteacute rappor-teacutes parmi lesquels des eacuteruptions cutaneacutees urticariennes et eczeacutema-tiformes des troubles intestinaux (douleurs abdominales diarrheacutees) des pousseacutees hypotensives voire des chocs anaphylactiques Les manifestations cliniques les plus freacutequentes restent toutefois des crises bronchospastiques aigueumls survenant chez des sujets asthma-tiques [5] Lrsquointoleacuterance aux sulfites toucherait 3 agrave 10 drsquoentre eux [6

nerie pour preacuteparer les peaux la teinturerie pour eacuteliminer lrsquoexcegraves de colorant le deacuteveloppement photo-graphique pour conserver le reacuteveacutela-teurhellip (tableau I)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 111

7] et serait encore plus freacutequente chez les asthmatiques eacutegalement intoleacuterants agrave lrsquoaspirine et aux anti-inflammatoires non steacuteroiumldiens (AINS) [8]Les premiers cas drsquoasthme pro-fessionnel attribueacute agrave lrsquoinhalation de sulfites ont eacuteteacute rapporteacutes par Reygagne en 1990 dans le secteur de la blanchisserie [9] et depuis seule une vingtaine de cas a eacuteteacute publieacutee (tableau II pages 112 agrave 115) Sur le plan eacutepideacutemiologique un excegraves de risque drsquoasthme a eacuteteacute observeacute chez des ouvriers de lrsquoin-dustrie de la pacircte agrave papier mani-pulant des sulfites et ainsi exposeacutes au SO2 mais eacutegalement dans une moindre mesure agrave drsquoautres gaz irritants tels que lrsquoammoniac ou le chlore [19] En revanche il nrsquoy a pas de donneacutees eacutepideacutemiologiques concernant lrsquoasthme profession-nel induit speacutecifiquement par les sulfites Les circonstances drsquoexposition pro-fessionnelle aux sulfites associeacutees agrave lrsquoapparition ou lrsquoaggravation de ma-ladies asthmatiques sont varieacuteesDans le domaine de la blanchis-serie deux des cas rapporteacutes concernent des ouvriers preacuteparant eux-mecircmes des solutions agrave base de sulfites qursquoils introduisent ensuite dans les machines de lavage afin de neutraliser lrsquoaction du chlore [9 11] Le troisiegraveme est observeacute chez une ouvriegravere chargeacutee du pliage du linge en sortie de machine [9]Testud et al ont publieacute en 2000 six observations de rhinite et drsquoasthme en relation avec les acti-viteacutes de sulfitage du vin effectueacutees par des cavistes [14] Ces opeacuterations reacutealiseacutees peacuteriodiquement agrave diffeacute-rentes eacutetapes de la vinification afin de bloquer la fermentation malo-lactique conserver les arocircmes et preacuteserver la couleur du vin font appel agrave du SO2 liqueacutefieacute ou agrave des

solutions aqueuses de bisulfites de potassium ou drsquoammonium Elles exposent potentiellement les opeacuterateurs agrave des concentrations atmospheacuteriques transitoirement eacuteleveacutees de SO2 Lrsquoeacutequipe de Tes-tud a ainsi constateacute que 80 des mesures atmospheacuteriques de SO2 effectueacutees lors drsquoopeacuterations de sul-fitage deacutepassaient parfois tregraves nettement la valeur limite court terme (VLCT) de 5 ppm (des taux supeacuterieurs agrave 20 ppm sont mecircme enregistreacutes) Lrsquousage drsquoune solution de bisulfite drsquoammonium sel plus stable permettrait de reacuteduire la libeacuteration de SO2 [14]Trois des cas drsquoasthme profession-nel publieacutes concernent des marins pecirccheurs speacutecialiseacutes dans la pecircche de crustaceacutes et ameneacutes agrave saupou-drer leurs prises de sels de sulfites ou agrave les plonger dans un bac rem-pli drsquoune solution de sulfites afin drsquoen assurer la conservation [15 agrave 18] La preacuteparation approximative des solutions parfois tregraves concen-treacutees en sulfites et leur utilisation en milieu confineacute peuvent aboutir agrave drsquoimportants deacutegagements de SO2 Crsquoest ce que semble indiquer le taux de 40 ppm de SO2 qui a eacuteteacute mesureacute dans la cabine de test par lrsquoeacutequipe de Steiner apregraves seule-ment 15 min drsquoexposition agrave une so-lution de meacutetabisulfite de sodium preacutepareacutee dans les conditions habi-tuelles de travail lors drsquoun test de provocation bronchique reacutealiste Atkinson et al ont drsquoailleurs rap-porteacute le cas de deux marins pecirc-cheurs deacuteceacutedeacutes brutalement drsquoun œdegraveme pulmonaire aigu leacutesionnel survenu au cours drsquoune opeacuteration de sulfitage reacutealiseacutee agrave fond de cale et attribueacute agrave une intoxication mas-sive au SO2 [20]Drsquoautres cas ont eacuteteacute rapporteacutes entre autres chez des ouvriegraveres dans une conserverie de crevettes [17] un

employeacute dans lrsquoindustrie agroali-mentaire saupoudrant de sels de bisulfites des pommes de terre pe-leacutees [13] un photographe reacutealisant lui-mecircme le deacuteveloppement de ses clicheacutes argentiques [12] une mani-pulatrice en radiologie [16] ou un imprimeur manipulant du papier blanchi aux sulfites [12]Si le plus souvent le diagnostic drsquoasthme professionnel aux sul-fites est confirmeacute par un ou plu-sieurs tests de provocation bron-chique reacutealistes positifs [9 11 13 agrave 17] dans drsquoautres cas celui-ci repose uniquement sur lrsquoanamnegravese et la cineacutetique drsquoeacutevolution des symp-tocircmes par rapport agrave lrsquoexposition professionnelle aux sulfites [10 14 17 18] Dans les cas rapporteacutes par

Cuverie et stockage de vin dans le Bordelais

copy Gaeumll KerbaolINRS

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014112

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

gt DESCRIPTION DES CAS RAPPORTEacuteS DrsquoASTHME PROFESSIONNEL ATTRIBUEacute AUX SULFITES

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Reygagne et al 1990

[9]

Femme de 50 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 6 ans

Asthme Non Non Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 10

Chute de 30 du VEMS 2 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Chute de 30 du VEMS 4 h apregraves la fin de lrsquoexposition

Changement de poste et arrecirct de lrsquoexposition

professionnelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Femme de 43 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 10 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens

Non Eacutevaporation agrave chaud (60 degC) drsquoune solution de MBS

de sodium (dilution NR)

Chute de 30 du VEMS 20 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Non Poursuite du travail au mecircme poste

Aggravation progressive de lasthme

Valero et al 1993

[10]

Homme acircge NR

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

Rhinite et asthme

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non NR NR

Peacutelerin et al 1994

[11]

Homme de 28 ans

Ouvrier en blanchisserie depuis 2 ans

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes drsquoune solution de MBS

Bronchospasme aigu apregraves quelques minutes

drsquoexposition

2 eacutepisodes broncho- spastiques au cours des 24 h suivant la fin de lrsquoexposition

Licenciement pour inap-titude meacutedicale au poste

de travail et arrecirct de lexposition profession-

nelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Vallon et al 1995

[12]

Femme de 36 ans

Ingeacutenieur dans une entreprise

de fabrication de boissons (sirops liqueurshellip)

Rhinite Non Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme de 41 ans

Ouvrier drsquoimprimerie depuis 20 ans

Asthme et eczeacutema des

mains

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme acircge NR

Photographe de presse depuis plusieurs anneacutees

Asthme et urticaire

Non Non test drsquoactivation des baso-philes positif vis-agrave-vis drsquoun

conjugueacute sulfonyl-HSA

NR NR

Malo et al 1995

[13]

Homme de 27 ans

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

depuis 4 semaines

Rhino- conjonctivite

et asthme

Non Non prick-test au meacutetabisulfite de sodium

(01 1 et 10 mgmL-1) neacutegatifs

Plusieurs tests reacutealiseacutes aeacuterosolisation de MBS de

sodium agrave 1 et 10 neacutebuli-sation dune solution de MBS

de sodium agrave 62 mgmL-1

Chute gt 20 du VEMS apregraves 35 s (aeacuterosol agrave 10 ) et 4 min

(aeacuterosol agrave 1 ) chute de 42 du VEMS apregraves 90 s (solution agrave 62 mgmL-1 )

Pas de reacuteaction retardeacutee au cours des 24 h suivant la fin

de chaque test

Deacutepart de lentreprise au bout de quelques mois

du fait de la gecircne respira-toire et ORL

Agrave 6 mois de larrecirct de lexposition disparition des symptocircmes dasthme

Testud et al 2000

[14]

Homme de 54 ans

Caviste depuis 30 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais arrecirct des opeacuterations de sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 47 ans

Caviste depuis 23 ans

Rhinite et asthmel

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais ameacutelioration de la ventilation geacuteneacuterale et remplacement de la so-lution de MBS de sodium par du MBS dammonium

Agrave un an disparition des symptocircmes de rhinite et

dasthme

Homme de 57 ans

Caviste depuis 11 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Inaptitude meacutedicale au poste de caviste

NR

Homme de 34 ans

Caviste depuis quelques semaines

Asthme Sensibilisation aux acariens et

aux phanegraveres de chat et de chien

Oui (asthme de lenfance

disparu agrave ladolescence)

Poursuite de lactiviteacute de caviste mais remplace-ment du MBS de potas-

sium par du bisulfite dammonium et usage

dun masque agrave cartouche lors des opeacuterations de

sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 22 ans

Stagiaire dans le secteur viticole

Asthme Sensibilisation aux acariens aux plumes aux pol-lens de gramineacutee

et de plantain

Oui (asthme de lenfance

toujours actif)

Inaptitude meacutedicale aux travaux de vinification

NR

Homme de 48 ans

Caviste depuis 25 ans

Asthme Non Non Aeacuterosolisation de SO2 Chute gt 20 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR Inaptitude meacutedicale aux poste de caviste et

reclassement sur un poste de jardinier

Agrave 2 ans ameacutelioration du niveau dhyperreacuteactiviteacute bronchique mais persis-

tance de lasthme

Tableau II

VEMS volume expiratoire maximal par seconde MBS meacutetabisulfite NR non renseigneacute

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 113

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Reygagne et al 1990

[9]

Femme de 50 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 6 ans

Asthme Non Non Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 10

Chute de 30 du VEMS 2 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Chute de 30 du VEMS 4 h apregraves la fin de lrsquoexposition

Changement de poste et arrecirct de lrsquoexposition

professionnelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Femme de 43 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 10 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens

Non Eacutevaporation agrave chaud (60 degC) drsquoune solution de MBS

de sodium (dilution NR)

Chute de 30 du VEMS 20 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Non Poursuite du travail au mecircme poste

Aggravation progressive de lasthme

Valero et al 1993

[10]

Homme acircge NR

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

Rhinite et asthme

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non NR NR

Peacutelerin et al 1994

[11]

Homme de 28 ans

Ouvrier en blanchisserie depuis 2 ans

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes drsquoune solution de MBS

Bronchospasme aigu apregraves quelques minutes

drsquoexposition

2 eacutepisodes broncho- spastiques au cours des 24 h suivant la fin de lrsquoexposition

Licenciement pour inap-titude meacutedicale au poste

de travail et arrecirct de lexposition profession-

nelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Vallon et al 1995

[12]

Femme de 36 ans

Ingeacutenieur dans une entreprise

de fabrication de boissons (sirops liqueurshellip)

Rhinite Non Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme de 41 ans

Ouvrier drsquoimprimerie depuis 20 ans

Asthme et eczeacutema des

mains

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme acircge NR

Photographe de presse depuis plusieurs anneacutees

Asthme et urticaire

Non Non test drsquoactivation des baso-philes positif vis-agrave-vis drsquoun

conjugueacute sulfonyl-HSA

NR NR

Malo et al 1995

[13]

Homme de 27 ans

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

depuis 4 semaines

Rhino- conjonctivite

et asthme

Non Non prick-test au meacutetabisulfite de sodium

(01 1 et 10 mgmL-1) neacutegatifs

Plusieurs tests reacutealiseacutes aeacuterosolisation de MBS de

sodium agrave 1 et 10 neacutebuli-sation dune solution de MBS

de sodium agrave 62 mgmL-1

Chute gt 20 du VEMS apregraves 35 s (aeacuterosol agrave 10 ) et 4 min

(aeacuterosol agrave 1 ) chute de 42 du VEMS apregraves 90 s (solution agrave 62 mgmL-1 )

Pas de reacuteaction retardeacutee au cours des 24 h suivant la fin

de chaque test

Deacutepart de lentreprise au bout de quelques mois

du fait de la gecircne respira-toire et ORL

Agrave 6 mois de larrecirct de lexposition disparition des symptocircmes dasthme

Testud et al 2000

[14]

Homme de 54 ans

Caviste depuis 30 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais arrecirct des opeacuterations de sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 47 ans

Caviste depuis 23 ans

Rhinite et asthmel

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais ameacutelioration de la ventilation geacuteneacuterale et remplacement de la so-lution de MBS de sodium par du MBS dammonium

Agrave un an disparition des symptocircmes de rhinite et

dasthme

Homme de 57 ans

Caviste depuis 11 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Inaptitude meacutedicale au poste de caviste

NR

Homme de 34 ans

Caviste depuis quelques semaines

Asthme Sensibilisation aux acariens et

aux phanegraveres de chat et de chien

Oui (asthme de lenfance

disparu agrave ladolescence)

Poursuite de lactiviteacute de caviste mais remplace-ment du MBS de potas-

sium par du bisulfite dammonium et usage

dun masque agrave cartouche lors des opeacuterations de

sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 22 ans

Stagiaire dans le secteur viticole

Asthme Sensibilisation aux acariens aux plumes aux pol-lens de gramineacutee

et de plantain

Oui (asthme de lenfance

toujours actif)

Inaptitude meacutedicale aux travaux de vinification

NR

Homme de 48 ans

Caviste depuis 25 ans

Asthme Non Non Aeacuterosolisation de SO2 Chute gt 20 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR Inaptitude meacutedicale aux poste de caviste et

reclassement sur un poste de jardinier

Agrave 2 ans ameacutelioration du niveau dhyperreacuteactiviteacute bronchique mais persis-

tance de lasthme

SUITE DU TABLEAU II PAGES SUIVANTES

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014114

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Madsen et al 2004

[15]

Homme de 31 ans

Pecirccheur de homards Asthme Non Non Prick-test au MBS de sodium neacutegatif

Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 2

Chute de 21 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR NR NR

Merget et al 2005

[16]

Femme de 37 ans

Manipulatrice radio depuis 2 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens aux phanegraveres de chat et aux pollens de

gramineacutees

Rhinite depuis 5 ans

Plusieurs tests sont reacutealiseacutes transvasements reacutepeacuteteacutes

dune solution de fixation radiographique renfermant

du MBS de sodium neacutebulisation dune solution

de MBS de sodium

Chute significative du VEMS au bout de quelques

minutes dexposition agrave chaque test

NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 2 ans disparition des symptocircmes dasthme

Steiner et al 2008

[17]

Homme de 44 ans

Pecirccheur en mer Asthme et prurit

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes dune solution deau de mer

et de MBS de sodium (dilution non preacuteciseacutee mais

identique au poste de travail)

Chute de 30 du VEMS apregraves quelques minutes

dexposition

NR Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct

de la manipulation de solution de MBS

de sodium

Agrave 2 ans persistance de lasthme malgreacute

reacuteduction de la freacutequence des crises

Femme de 43 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis 16 ans

Asthme NR NR Poursuite de lactiviteacute mais substitution de la solution de MBS de

sodium

Apregraves quelques mois persistance de lasthme malgreacute reacuteduction de la

freacutequence des crises

Femme de 39 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis quelques jours

Asthme et dysphonie

NR NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 5 ans persistance dun asthme relativement

seacutevegravere

Pougnet et al 2010

[18]

Homme de 53 ans

Pecirccheur de langoustines Asthme Non Non Prick et patch tests au MBS de sodium neacutegatifs dosage

des IgE speacutecifiques du sulfite de sodium neacutegatif

Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct de la

manipulation de solution de MBS de sodium

Apregraves quelques mois disparition des

symptocircmes dasthme

Suite tableau II

Vallon le diagnostic repose sur la positiviteacute du test drsquoactivation des basophiles vis-agrave-vis drsquoun composeacute chimique constitueacute drsquoun groupe-ment sulfonyle conjugueacute agrave lrsquoalbu-mine seacuterique humaine (sulfonyl-HSA)Seules six observations concernent des sujets atopiques dont trois rap-portent un anteacuteceacutedent drsquoasthme ou de rhinite Aucun nrsquoeacutetait semble-t-il sujet agrave une intoleacuterance digestive aux sulfites ou aux AINS avant le deacutebut de lrsquoexposition profession-nelle aux sulfites Les asthmatiques ont vu leur maladie se reacuteactiver ou srsquoexacerber degraves le deacutebut de lrsquoexpo-sition ce qui souligne la sensibi-liteacute accrue de certains asthmatiques aux sulfites Les travailleurs sans anteacuteceacutedent drsquoasthme preacutealable peuvent eacutega-

lement ecirctre toucheacutes en particu-lier lors drsquoune exposition unique agrave forte concentration ou drsquoexpo-sition reacutepeacuteteacutee agrave des doses moins importantes favorisant respecti-vement le deacuteveloppement drsquoun asthme irritatif aigu (Reactive Airways Dysfunction Syndrome RADS) ou drsquoun low-dose RADS

PHYSIOPATHOLOGIESur le plan meacutecanistique certains auteurs mettent en avant des eacuteleacute-ments diagnostiques plutocirct en fa-veur drsquoune origine immunologique voire immuno-allergologique Crsquoest le cas de Reygagne et al [9] et de Pelerin et al [11] pour qui une reacuteac-tion purement irritative aux sulfites ou au SO2 qursquoils deacutegagent ne peut expliquer les reacuteactions bronchos-

pastiques retardeacutees observeacutees lors des tests de provocation bronchique reacutealistes reacutealiseacutes chez leurs patients Pour Vallon et al [12] lrsquoactivation des basophiles extraits du seacuterum de ses patients par un conjugueacute sulfonyl-HSA plaide en faveur drsquoune hyper-sensibiliteacute immuno-allergique aux sulfites meacutedieacutee par les IgE Toutefois depuis des eacutetudes expeacute-rimentales ont montreacute que les ions sulfites peuvent induire une acti-vation non IgE-meacutedieacutee de cellules granulomateuses pro-inflamma-toires ce qui pourrait remettre en question les conclusions de Vallon et al[12] Dautres cas ont eacuteteacute consideacutereacutes comme des asthmes par irritation (asthmes induits par les irritants) Un asthme irritatif aigu (syndrome dirritation bronchique aigu RADS)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 115

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Madsen et al 2004

[15]

Homme de 31 ans

Pecirccheur de homards Asthme Non Non Prick-test au MBS de sodium neacutegatif

Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 2

Chute de 21 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR NR NR

Merget et al 2005

[16]

Femme de 37 ans

Manipulatrice radio depuis 2 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens aux phanegraveres de chat et aux pollens de

gramineacutees

Rhinite depuis 5 ans

Plusieurs tests sont reacutealiseacutes transvasements reacutepeacuteteacutes

dune solution de fixation radiographique renfermant

du MBS de sodium neacutebulisation dune solution

de MBS de sodium

Chute significative du VEMS au bout de quelques

minutes dexposition agrave chaque test

NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 2 ans disparition des symptocircmes dasthme

Steiner et al 2008

[17]

Homme de 44 ans

Pecirccheur en mer Asthme et prurit

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes dune solution deau de mer

et de MBS de sodium (dilution non preacuteciseacutee mais

identique au poste de travail)

Chute de 30 du VEMS apregraves quelques minutes

dexposition

NR Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct

de la manipulation de solution de MBS

de sodium

Agrave 2 ans persistance de lasthme malgreacute

reacuteduction de la freacutequence des crises

Femme de 43 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis 16 ans

Asthme NR NR Poursuite de lactiviteacute mais substitution de la solution de MBS de

sodium

Apregraves quelques mois persistance de lasthme malgreacute reacuteduction de la

freacutequence des crises

Femme de 39 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis quelques jours

Asthme et dysphonie

NR NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 5 ans persistance dun asthme relativement

seacutevegravere

Pougnet et al 2010

[18]

Homme de 53 ans

Pecirccheur de langoustines Asthme Non Non Prick et patch tests au MBS de sodium neacutegatifs dosage

des IgE speacutecifiques du sulfite de sodium neacutegatif

Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct de la

manipulation de solution de MBS de sodium

Apregraves quelques mois disparition des

symptocircmes dasthme

peut survenir suite agrave un incident drsquoexposition agrave une concentration importante de SO2 Les premiers symptocircmes dasthme apparaissent de faccedilon concomitante agrave lexposi-tion ou rapidement apregraves [18] Un asthme irritatif de type low-dose RADS peut survenir du fait drsquoexposi-tions reacutepeacuteteacutees aveacutereacutees agrave des pics de concentrations de SO2 au cours des mois ou des anneacutees preacuteceacutedentes [14]Enfin diffeacuterents meacutecanismes im-munologiques impliquant le SO2 et les sulfites eux-mecircmes pourraient coexister et intervenir de faccedilon va-riable selon les individus et les cir-constances drsquoexposition aux sulfites

LIBEacuteRATION DE SO2Le SO2 est un gaz irritant puissant agrave lrsquoorigine drsquoirritation oculaire nasale et tracheacuteobronchique lors drsquoinhala-

tion de concentration supeacuterieure agrave 10 ppm Il a par ailleurs eacuteteacute deacutemontreacute expeacute-rimentalement qursquoil peut induire chez le sujet sain un broncho-spasme transitoire degraves 5 agrave 10 ppm [21] Chez le sujet asthmatique son effet bronchoconstricteur paraicirct encore plus preacutecoce degraves 1 ppm voire degraves 025 ppm en cas drsquoeffort physique modeacutereacute [22] Au-delagrave de 50 ppm il est possible de voir se deacutevelopper un veacuteritable asthme ir-ritatif aigu ou RADS quun asthme preacute-existant soit preacutesent ou non [23] Des cas de low-dose RADS ont eacutegalement eacuteteacute rapporteacutes chez des travailleurs exposeacutes de faccedilon reacutepeacute-teacutee agrave des pics de concentrations plus modeacutereacutes [14] Enfin une expo-sition massive (gt 100 ppm) peut provoquer une bronchiolite obli-

teacuterante ou un œdegraveme pulmonaire leacutesionnel pouvant ecirctre mortel [21] Les meacutecanismes agrave lrsquoorigine de lrsquoaction bronchoconstrictrice du SO2 agrave faible dose sont encore loin drsquoecirctre entiegraverement eacutelucideacutes Le fait que de nombreux agents theacutera-peutiques (β2-mimeacutetiques atropi-niques anti-leucotriegraveneshellip) agis-sant sur diffeacuterents meacutecanismes pro-inflammatoires et broncho-constricteurs sont susceptibles de bloquer en partie lrsquoeffet neacutefaste du SO2 sur lrsquoappareil bronchique plaide en faveur de la coexistence de plusieurs voies drsquoaction [24]Les hypothegraveses les mieux docu-menteacutees sont lrsquoinduction drsquoun reacute-flexe cholinergique par action sur la voie effeacuterente du systegraveme ner-veux parasympathique la stimula-tion des mastocytes avec libeacuteration

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014116

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

de meacutediateurs pro-inflammatoires et broncho-constricteurs ou encore un effet leacutesionnel direct sur les cel-lules de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique et les cellules musculaires lisses par peroxydation des lipides membra-naires [25 26] Lrsquoune des premiegraveres hypothegraveses avanceacutees pour expliquer le potentiel bronchoconstricteur des aliments riches en sulfites est la libeacuteration de SO2 favoriseacutee par la tempeacuterature relativement eacuteleveacutee et le taux drsquoaci-diteacute reacutegnant dans lrsquooropharynx et surtout lrsquoestomac En milieu profes-sionnel la manipulation de poudres ou de solutions concentreacutees de sul-fites peut eacutegalement engendrer la volatilisation de SO2 en quantiteacutes parfois importantes suivant les conditions hydriques thermiques et de ventilation des lieux [11 20 27] Toutefois Field et al [28] ont mon-treacute expeacuterimentalement que chez un sujet sensibiliseacute aux sulfites lrsquoinhalation drsquoun aeacuterosol de sulfites engendre une bronchoconstriction plus importante que lrsquoinhalation de SO2 seul agrave la mecircme concentration que celle de lrsquoaeacuterosol de sulfites Le SO2 libeacutereacute lors de lrsquoingestion ou de la manipulation de sulfites ne semble donc pas seul en cause dans les cas drsquoasthmes aux sulfites

REacuteACTION IMMUNO-ALLERGIQUE IGE-MEacuteDIEacuteEUne hypersensibiliteacute de type IgE a eacuteteacute eacutevoqueacutee dans certaines ob-servations de reacuteactions anaphy-lactiques ou asthmatiques apregraves ingestion de sulfites sur la positi-viteacute de tests cutaneacutes (prick-test ou intradermoreacuteaction) ou de tests drsquoactivation des basophiles [29 agrave 32] Toutefois la mise en eacutevidence drsquoIgE speacutecifiques des sulfites dans le seacuterum de sujets intoleacuterants srsquoest jusqursquoici reacuteveacuteleacute inconstante [33 34] Dans les rares cas publieacutes drsquoasthme professionnel attribueacutes agrave lrsquoinha-lation de sulfites ougrave des tests immuno-allergologiques ont eacuteteacute pratiqueacutes prick-tests et dosages drsquoIgE speacutecifiques se sont reacuteveacuteleacutes neacutegatifs Seule lrsquoeacutequipe de Vallon a observeacute des tests drsquoactivation des basophiles positifs vis-agrave-vis drsquoun composeacute chimique constitueacute drsquoun groupement sulfonyle conjugueacute agrave lrsquoalbumine seacuterique [12]

DEacuteFICIT EN SULFITE OXYDASEUne autre hypothegravese meacutecanis-tique a eacuteteacute avanceacutee pour expliquer pourquoi seul un petit nombre de sujets y compris parmi les asth-matiques seacutevegraveres deacuteveloppe une

intoleacuterance aux sulfites Un deacuteficit partiel en sulfite oxydase enzyme chargeacutee de lrsquooxydation des sulfites intracellulaires en sulfates inac-tifs a eacuteteacute observeacute chez des sujets intoleacuterants aux sulfites [35] Toute-fois il ne peut srsquoagir du seul meacuteca-nisme impliqueacute le deacuteficit complet en sulfite oxydase nrsquoeacutetant pas associeacute de faccedilon systeacutematique au deacuteveloppement drsquoun asthme aux sulfites

BLOCAGE DU MEacuteTABOLISME DE LrsquoACIDE ARACHIDONIQUELrsquointoleacuterance aux sulfites pourrait au moins partiellement srsquoexpli-quer par un meacutecanisme proche de celui impliqueacute dans lrsquointoleacuterance agrave lrsquoaspirine et aux AINS par le biais drsquoune interfeacuterence avec les voies meacutetaboliques de lrsquoacide arachido-nique aboutissant agrave un deacuteseacutequi-libre de production de prostaglan-dines pro-inflammatoires et agrave une surproduction de leucotriegravenes [36]

ACTION AGONISTE SUR LE REacuteCEPTEUR B2 DE LA BRADYKININELes sulfites pourraient eacutegalement avoir une action agoniste sur les reacute-cepteurs B2 pulmonaire de la bra-dykinine favorisant ainsi la bron-choconstriction et la production de mucus [37]

REacuteGULATION DE LA REacutePONSE IMMUNITAIRESur le long terme les sulfites semblent capables tout du moins in vitro drsquoinhiber la production de cytokines speacutecifiques de la reacuteponse immunitaire Th1 favo-risant ainsi lrsquoexpression drsquoune reacute-ponse Th2 connue pour jouer un rocircle preacutepondeacuterant dans lrsquoexpres-sion clinique des allergies IgE-meacute-dieacutees [38] Ceci pourrait expliquer le fait qursquoexpeacuterimentalement les sulfites peuvent favoriser la sensi-

Les lymphocytes Th1 produisent

des cytokines pro-inflammatoires qui activent les

macrophages et sont responsables

de limmuniteacute agrave meacutediation cellulaire

Les lymphocytes Th2 produisent des meacutediateurs

responsables de la production dimmu-

noglobulines Ig-E par les plasmocytes

et de lactivation des eacuteosinophiles

Deacutecoupe de tourteaux dans une usine de mareyage de crustaceacutes et coquillages

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bilisation aux acariens et le deacuteve-loppement de manifestations al-lergiques en rapport chez la souris [39] Ces constatations si elles se veacuterifiaient pourraient impliquer la consommation accrue de sul-fites via lrsquoalimentation essentiel-lement dans lrsquoaugmentation de la freacutequence des allergies dans la population geacuteneacuterale drsquoapregraves cer-tains auteurs [38]

DIAGNOSTIC EN MILIEU DE TRAVAIL

DIAGNOSTIC POSITIFLrsquointerrogatoire est la phase cleacute du diagnostic Lrsquoasthme peut ecirctre eacutevoqueacute en cas de toux de siffle-ments de sensation fluctuante drsquooppression thoracique ou drsquoes-soufflement Une rhinite (eacuteternue-ments reacutepeacuteteacutes rhinorrheacutee occlu-sion nasale fluctuante prurit) etou une conjonctivite (rougeur larmoiement prurit oculaire) peuvent parfois lrsquoavoir preacuteceacutedeacute de plusieurs mois voire de plusieurs anneacutees Les symptocircmes drsquoasthme surviennent de faccedilon progressive ou paroxystique au cours de la journeacutee de travail ou en particu-lier dans le cas de la toux et des sifflements apparaitre preacutefeacuteren-tiellement le soir La mesure reacutepeacuteteacutee du deacutebit expi-ratoire de pointe (DEP) de faccedilon pluriquotidienne sur plusieurs se-maines peut permettre de confor-ter lrsquohypothegravese drsquoun asthme en lien avec le travail qursquoil soit ag-graveacute ou directement induit par lrsquoactiviteacute professionnelle Reacutealiseacute par le patient lui-mecircme le journal de DEP srsquoeffectue ideacutealement sur 4 agrave 6 semaines dont au moins 2 semaines non travailleacutees et com-prend au minimum 4 mesures Le programme danalyse informa-tique OASYS-2 peut aider agrave son

interpreacutetation en appreacuteciant sa qualiteacute intrinsegraveque et en calculant des indices et des algorithmes speacute-cifiques capables de deacuteterminer la probabiliteacute dasthme profession-nel [40] Il est eacutegalement possible drsquoobjectiver une alteacuteration pro-gressive du VEMS au cours drsquoune journeacutee ou drsquoune semaine de tra-vail en reacutealisant un suivi spiro-meacutetrique rapprocheacute sur le lieu de travail

DIAGNOSTIC EacuteTIOLOGIQUELe diagnostic drsquoasthme aux sulfites doit ecirctre eacutevoqueacute en cas de surve-nue de symptocircmes bronchiques eacutevocateurs chez un sujet exposeacute professionnellement agrave ce type de substances Les sulfites sont em-ployeacutes dans de nombreux proceacutedeacutes industriels (cf tableau I p 110) et certaines conditions drsquoutilisation sont particuliegraverement propices au deacutegagement gazeux de SO2 (cf figure 1 p 109) Un asthme irritatif aigu (RADS)peut survenir apregraves une exposi-tion particuliegraverement intense au SO2 [18] Des expositions reacutepeacuteteacutees agrave des pics plus modeacutereacutes de SO2 peuvent eacutegalement engendrer un asthme par irritation qualifieacute de low-dose RADS Dans drsquoautres cas les symptocircmes bronchiques parfois preacuteceacutedeacutes de manifestations rhino-conjonc-tivales srsquoinstallent progressive-ment apregraves une peacuteriode de latence de plusieurs mois ou de plusieurs anneacutees apregraves le deacutebut de lrsquoexpo-sition aux sulfites sans qursquoune libeacuteration excessive habituelle ou transitoire de SO2 soit mise en eacutevidence Une fois apparus les symptocircmes rhino-conjonctivaux etou asthmatiques srsquointensifient lors des peacuteriodes drsquoexposition aux sulfites et srsquoamendent en dehors Dans tous les cas ils peuvent sur-

venir de novo ou apparaicirctre chez des sujets preacutesentant un asthme ancien devenu asymptomatique ou jusqursquoici bien controcircleacute par leur traitement de fond Lrsquoexistence en dehors du travail de manifestations drsquointoleacuterance lors de lrsquoingestion de certains aliments ou meacutedicaments contenant des sulfites (crise drsquoasthme troubles digestifs flush urticairehellip) nrsquoest pas systeacutematiquement associeacutee agrave lrsquoasthme professionnel aux sul-fites

DIAGNOSTIC EN MILIEU SPEacuteCIALISEacute

DIAGNOSTIC POSITIFFace agrave une suspicion de rhinite etou drsquoasthme en relation avec le travail le clinicien recherche un terrain atopique par lrsquointerroga-toire (notion de rhinite drsquoasthme ou de dermatite atopique dans lrsquoenfance) le dosage des IgE to-tales et la reacutealisation de prick-tests aux pneumallergegravenes courants de lrsquoenvironnement (acariens domes-tiques pollens phanegraveres de chat et chienhellip) En cas de discordance entre les donneacutees de lrsquointerroga-toire et le reacutesultat des prick-tests les investigations pourront ecirctre compleacuteteacutees par une recherche drsquoIgE speacutecifiques des pneumaller-gegravenes les plus courantsLrsquoexistence drsquoune rhinite est confirmeacutee par un examen nasal ideacutealement reacutealiseacute par endoscopie Cet examen permet de rechercher drsquoautres pathologies rhino-sinu-siennes pouvant ecirctre confondues avec ou accompagner la rhinite (polypose naso-sinusienne deacutevia-tion septale pathologie tumo-ralehellip) Bien qursquoil nrsquoexiste pas de signe speacutecifique drsquoexamen per-mettant drsquoaffirmer lrsquoorigine aller-gique de la rhinite une muqueuse

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ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

pacircle et œdeacutematieacutee ainsi qursquoun mucus clair sont des signes eacutevo-cateurs En lrsquoabsence de signe de complication sinusienne aucun examen drsquoimagerie nrsquoest recom-mandeacute Le diagnostic drsquoasthme repose sur la reacutealisation drsquoun bilan fonc-tionnel respiratoire de base agrave la recherche drsquoune obstruction bron-chique distale voire drsquoun trouble ventilatoire obstructif (TVO) glo-bal reacuteversible sous β2-mimeacutetiques Cependant dans certains cas les explorations fonctionnelles respi-ratoires (EFR) de base peuvent ecirctre normales ce qui ne permet pas drsquoeacuteliminer le diagnosticEn lrsquoabsence de TVO reacuteversible ob-jectivable agrave lrsquoeacutetat de base le seuil drsquohyperreacuteactiviteacute bronchique non speacutecifique (HRBNS) sera appreacute-cieacute par la pratique drsquoun test de provocation aspeacutecifique (meacuteta-choline histamine) Ce dernier est habituellement plus bas que dans la population geacuteneacuterale ce qui permet de conclure agrave la positi-viteacute du test Il peut cependant ecirctre normal au deacutebut de lrsquoeacutevolution de lrsquoasthme ou lorsque le test est pra-tiqueacute agrave distance de lrsquoexposition agrave lrsquoallergegravene responsable dans le cas drsquoun asthme allergique Si la fluctuation de la fonction res-piratoire en fonction du travail nrsquoa pas eacuteteacute eacutevalueacutee au preacutealable par le meacutedecin du travail le clinicien demandera au patient de tenir un journal de DEP suivant les mecircmes modaliteacutes que celles deacutecrites plus haut

DIAGNOSTIC EacuteTIOLOGIQUELes sulfites semblent capables dans certains cas drsquoengendrer des reacuteactions allergiques par un meacutecanisme drsquohypersensibiliteacute IgE-meacutedieacute Toutefois si des prick-tests des intradermoreacuteactions ou des dosages drsquoIgE speacutecifiques aux sul-fites de sodium ont deacutejagrave eacuteteacute mis en

eacutevidence lors drsquointoleacuterance alimen-taires ou meacutedicamenteuses aux sulfites cela nrsquoa jusqursquoagrave preacutesent jamais eacuteteacute le cas pour les asthmes professionnels aux sulfites rap-porteacutes dans la litteacuterature Seule lrsquoeacutequipe de Vallon [12] semble avoir mis en eacutevidence indirectement la preacutesence drsquoIgE speacutecifiques des sul-fites dans le seacuterum de ses patients par le biais de tests drsquoactivation des basophiles positifs vis-agrave-vis drsquoun deacuteriveacute soufreacute conjugueacute agrave lrsquoalbu-mine seacuterique humaine mais ce type drsquoexamen ne se pratique pas en routine Lorsqursquoune rhinite allergique aux sulfites est suspecteacutee un test de provocation nasale (TPN) speacuteci-fique peut ecirctre reacutealiseacute Il consiste agrave appliquer le produit incrimineacute sur la muqueuse nasale et agrave mesu-rer lrsquoobstruction nasale induite par rhinomanomeacutetrie Cet examen consideacutereacute comme la meacutethode de reacutefeacuterence pour le diagnostic des rhinites allergiques profession-nelles est particuliegraverement inteacute-ressant pour tester des substances pour lesquelles il nrsquoexiste pas de tests immunologiques ou que ceux-ci sont peu performants Un reacutesultat positif ne peut toutefois pas permettre de preacutejuger du meacute-canisme drsquoaction en cause Aucune expeacuterience de test de provocation nasale speacutecifique aux sulfites nrsquoa eacuteteacute rapporteacutee dans la litteacuterature consulteacuteeDans le cas drsquoun asthme un test de provocation bronchique reacutea-liste peut permettre de confirmer lrsquoidentiteacute de la substance res-ponsable Il doit ecirctre reacutealiseacute avec prudence en cabine aupregraves drsquoun opeacuterateur expeacuterimenteacute et dans le cadre drsquoune hospitalisation bregraveve Il peut consister agrave reproduire lorsque cela est possible le geste professionnel afin de recreacuteer les conditions habituelles drsquoexposi-tion agrave la substance suspecteacutee sur

le lieu de travail ou agrave faire inhaler des doses deacutetermineacutees de celle-ci de maniegravere standardiseacutee et controcircleacutee La positiviteacute du test est appreacutecieacutee par la chute du VEMS et lrsquoapparition eacuteventuelle de sibilants agrave lrsquoauscultation La reacuteponse peut ecirctre immeacutediate retardeacutee (de 6 agrave 8 heures) ou double (immeacutediate et retardeacutee) ce qui explique la neacuteces-siteacute drsquoune surveillance en milieu hospitalier Un test de provocation avec un placebo est recommandeacute au preacutealable afin de conforter la pertinence dun reacutesultat positif au test reacutealiste Comme pour le test de provocation nasale un reacutesultat positif permet de confirmer la res-ponsabiliteacute drsquoune substance mais pas de preacutejuger du mode drsquoaction

EacuteVOLUTIONLes asthmes professionnels lieacutes aux sulfites quels que soient les meacuteca-nismes physiopathologiques qui semblent impliqueacutes (irritatif pur immunologique allergique ou non allergique) paraissent drsquoeacutevolution variable en fonction de la dureacutee drsquoexposition du retard au diagnos-tic et du devenir du sujet une fois le diagnostic poseacute (eacuteviction complegravete reacuteduction du niveau drsquoexposition ou poursuite inchangeacutee de celle-ci) Certains auteurs ont suggeacutereacute que la peacuterennisation de lrsquoasthme malgreacute lrsquoarrecirct de lrsquoexposition profession-nelle aux sulfites pourrait ecirctre lieacutee agrave une reacuteexposition environnemen-tale (alimentation riche en sulfites pollution urbaine riche en SO2) [9]

PREacuteVENTION

PREacuteVENTION TECHNIQUEl Preacutevention collectiveElle a pour but de limiter voire si possible drsquoeacuteviter lrsquoinhalation de sulfites etou de SO2 qui peut ecirctre libeacutereacute dans lrsquoair par une solution

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de sulfites particuliegraverement en cas de tempeacuterature eacuteleveacutee et de pH acideEn cas de manipulation de sul-fites au poste de travail il est ainsi recommandeacute de travailler en vase clos degraves que le proceacutedeacute industriel le permet et dans le cas contraire de mettre en place des dispositifs drsquoaspiration agrave la source des va-peurs et des poudres et drsquoassurer une bonne ventilation des locaux Lorsque cela est possible tech-niquement il paraicirct judicieux comme cela a eacuteteacute eacutevoqueacute dans le domaine du sulfitage du vin de privileacutegier lrsquousage des sulfites les plus stables tels le bisulfite drsquoam-monium afin de limiter la forma-tion de SO2 [14]Lrsquoefficaciteacute de ces mesures doit par ailleurs ecirctre controcircleacutee par la pra-tique reacuteguliegravere de dosages atmos-pheacuteriques au poste de travail En France des valeurs limites drsquoexpo-sition professionnelles indicatives sont fixeacutees pour le bisulfite et le meacutetabisulfite de sodium (VLEP-8 heures de 5 mgm-3) et pour le SO2 (VLEP-8 heures de 2 ppm ou 5 mgm-3 et VLCT de 5 ppm ou 10 mgm-3) Les salarieacutes doivent ecirctre informeacutes des risques et des preacutecautions agrave observer et formeacutes agrave lrsquoutilisation des solutions sulfites

l Preacutevention individuelleLors de certaines opeacuterations de courte dureacuteee pouvant geacuteneacuterer un deacutegagement de SO2 le port drsquoun appareil de protection respiratoire adapteacute (filtre de type E) sera preacuteco-niseacute

l Preacutevention meacutedicaleAgrave lrsquoembauche on sera particuliegrave-rement attentif agrave rechercher un terrain atopique la preacuteexistence drsquoune rhino-conjonctivite etou drsquoun asthme ou drsquoune autre pa-thologie respiratoire chronique Il

ne srsquoagit pas drsquoexclure a priori les sujets concerneacutes drsquoun emploi dans ce type drsquoenvironnement mais de les identifier afin de suivre de ma-niegravere rapprocheacutee lrsquoeacutevolution de leur eacutetat de santeacute respiratoire afin de deacutepister preacutecocement la moindre alteacuteration Les salarieacutes seront infor-meacutes des risques lieacutes agrave la manipu-lation de solutions de sulfites et les moyens de preacutevention mis en place Lrsquoexamen clinique devra ecirctre compleacuteteacute drsquoEFR qui serviront drsquoexa-men de reacutefeacuterenceAu cours des visites peacuteriodiques lrsquointerrogatoire recherchera des signes eacutevocateurs de rhino-conjonc-tivite drsquoasthme ou drsquoexacerbation drsquoune maladie asthmatique preacute-existante qui serait rythmeacutee par le travail et appreacuteciera le contexte drsquoapparition de ces symptocircmes La

surveillance clinique doit ecirctre com-pleacuteteacutee par le suivi peacuteriodique de la fonction respiratoire par des EFR Chez le sujet asthmatique lrsquoeacutevalua-tion du controcircle de lrsquoasthme pourra se faire par questionnaire ideacuteale-ment par le biais drsquoun questionnaire standardiseacute tel que lrsquoACTtrade (Asthma Control Test encadreacute 1)

LrsquoACTtrade (ASTHMA CONTROL TEST)

LrsquoACTtrade (Asthma Control Test) est un autoquestionnaire destineacute aux personnes asthmatiques de plus de 12 ans il vise agrave appreacutecier le niveau de controcircle de leur maladie [41] Il permet de quantifier en 5 questions portant sur les 4 derniegraveres semaines agrave la fois les symptocircmes et lrsquoadaptation agrave la vie quotidienne Les reacuteponses sont coteacutees de 1 agrave 5 et un score infeacuterieur agrave 20 est consideacutereacute comme le reflet drsquoun mauvais controcircle de lrsquoasthme

1 Au cours des 4 derniegraveres semaines votre asthme vous a-t-il gecircneacute dans vos activiteacutes au travail agrave leacutecoleuniversiteacute ou chez vous (1 tout le temps 2 la plupart du temps 3 quelquefois 4 rarement 5 jamais)

2 Au cours des 4 derniegraveres semaines avez-vous eacuteteacute essouffleacute(e) (1 plus drsquoune fois par jour 2 1 fois par jour 3 3 agrave 6 fois par semaine 4 1 ou 2 fois par semaine 5 jamais)

3 Au cours des 4 derniegraveres semaines les symptocircmes de lasthme (sifflements dans la poitrine toux essoufflement oppression ou douleur dans la poitrine) vous ont-ils reacuteveilleacute pendant la nuit ou plus tocirct que dhabitude le matin (1 4 nuits ou plus par semaine 2 2 agrave 3 nuits par semaine 3 1 nuit par semaine 4 1 ou 2 fois en tout 5 jamais)

4 Au cours des 4 derniegraveres semaines avez-vous utiliseacute votre inhalateur de secours ou pris un traitement par neacutebulisation (par exemple salbutamol) (1 3 fois par jour ou plus 2 1 ou 2 fois par jour 3 2 ou 3 fois par semaine 4 1 fois par semaine ou moins 5 jamais)

5 Comment eacutevalueriez-vous votre asthme au cours des 4 derniegraveres semaines (1 pas controcircleacute du tout 2 tregraves peu controcircleacute 3 un peu controcircleacute 4 bien controcircleacute 5 totalement controcircleacute)

Encadreacute 1

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aeumll KerbaolINRS

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ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

REacutePARATIONLes rhinites et asthmes profession-nels en lien avec une exposition habituelle aux sulfites et bisulfites peuvent ecirctre reacutepareacutes au titre du tableau ndeg 66 du reacutegime geacuteneacuteral de la Seacutecuriteacute sociale avec un deacutelai de prise en charge de 7 jours si les symptocircmes reacutecidivent agrave chaque nouvelle exposition ou sont confir-meacutes par test de provocation reacutea-liste Lrsquoasthme doit par ailleurs ecirctre confirmeacute par des EFR Lorsque le diagnostic drsquoasthme aux sulfites est fait au stade drsquoinsuffisance res-piratoire chronique obstructive le deacutelai de prise en charge est alors drsquoun an Lorsque le deacutelai de prise en charge de ces affections est deacutepas-seacute la reconnaissance de leur carac-tegravere professionnel est du ressort du Comiteacute reacutegional de reconnais-

sance des maladies profession-nelles (CRRMP)Pour les salarieacutes relevant du reacutegime agricole la rhinite et lrsquoasthme pro-fessionnels aux sulfites peuvent ecirctre pris en charge au titre du ta-bleau ndeg 45 laquo Affections respiratoires professionnelles de meacutecanisme allergique raquo Le tableau mentionne une liste indicative de travaux sus-ceptibles de provoquer ces mala-dies incluant la manipulation ou lrsquoemploi habituel dans lrsquoexercice de la profession de tous produitsSi les manifestations de rhino-conjonctivite ou drsquoasthme sur-viennent de faccedilon aigueuml au deacute-cours drsquoun accident drsquoexposition agrave des vapeurs irritantes de SO2 une deacuteclaration drsquoaccident de travail doit ecirctre effectueacutee

POINTS Agrave RETENIR middot Les sulfites sont utiliseacutes dans divers secteurs industriels en particulier dans lrsquoindustrie agroalimentaire et pharmaceutique pour leur pouvoir anti-oxydant et antiseptique middot Lrsquousage professionnel des sulfites a eacuteteacute associeacute agrave lrsquoaggravation de pathologies asthmatiques preacuteexistantes ou agrave la genegravese de symptocircmes drsquoasthme Toutefois seule une vingtaine de cas cliniques drsquoasthme professionnel aux sulfites a jusqursquoici eacuteteacute publieacutee et la freacutequence de ces affections reste agrave ce jour inconnue middot Certains cas drsquoasthmes ont eacuteteacute associeacutes soit agrave une forte exposition au SO2 lors de la manipulation de solutions de sulfites soit agrave des expositions reacutepeacuteteacutees agrave des concentrations moins importantes au cours des mois ou des anneacutees preacuteceacutedentes Il srsquoagit dasthmes par irritation aigus (RADS) ou de type low-dose RADSmiddot Lrsquoaction irritative pure du SO2 ne permet pas drsquoexpliquer tous les cas drsquoasthme professionnel aux sulfites et diffeacuterents meacutecanismes immunologiques impliquant le SO2 et les sulfites eux-mecircmes pourraient coexister et intervenir de faccedilon variable selon les individus et les circonstances drsquoexposition aux sulfitesmiddot Le test de provocation bronchique reacutealiste reacutealiseacute en milieu hospitalier permet drsquoobjectiver le rocircle des sulfites dans la genegravese des symptocircmes drsquoasthme sans preacutejuger du ou des meacutecanisme(s) physiopathologique(s) impliqueacute(s)middot La preacutevention de lrsquoasthme aux sulfites repose sur la substitution lorsqursquoelle est techniquement possible ou agrave deacutefaut sur la reacuteduction de lrsquoexposition respiratoire aux sulfites et au SO2 qui peut ecirctre libeacutereacute lors de leur manipulation (travail en vase clos aspiration agrave la source ventilation des locauxhellip)

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of airway smooth muscle cells in culture Inhal Toxicol 2014 26 (3) 166-7427 | AGARD C NICOLET-AKHAVAN F BOUILLARD J SANDRON D - Asthme professionnel aux meacutetabisulfites Trois observations Rev Mal Respir 1998 15 (4) 537-4028 | FIELD PI MCCLEAN M SIMMUL R BEREND N - Comparison of sulphur dioxide and metabisulphite airway reactivity in subjects with asthma Thorax 1994 49 (3) 250-5629 | YANG WH PURCHASE EC RIVINGTON RN - Positive skin tests and Prausnitz-Kuumlstner reactions in metabisulfite-sensitive subjects J Allergy Clin Immunol 1986 78 (3 Pt 1) 443-4930 | PRENNER BM STEVENS JJ - Anaphylaxis after ingestion of sodium bisulfite Ann Allergy 1976 37 (3) 180-8231 | SOKOL WN HYDICK IB - Nasal congestion urticaria and angioedema caused by an IgE-mediated reaction to sodium metabisulfite Ann Allergy 1990 65 (3) 233-3832 | GARCIacuteA-ORTEGA P SCORZA E TENIENTE A - Basophil activation test in the diagnosis of sulphite-induced immediate urticaria Clin Exp Allergy 2010 40 (4) 688 author reply 689-9033 | BOXER MB BUSH RK HARRIS KE PATTERSON R ET AL - The laboratory evaluation of IgE antibody to metabisulfites in patients skin test positive to metabisulfites J Allergy Clin Immunol 1988 82(4) 622-2634 | SAINTE-LAUDY J VALLON C GUEacuteRIN JC - Mise en eacutevidence

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014122

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

BIBLIOGRAPHIE (suite)

des IgE speacutecifiques du groupe des sulfites chez les intoleacuterants agrave ces conservateurs Allerg Immunol 1994 26 (4) 132-34 137-3835 | GUNNISON AF JACOBSE DW - Sulfite hypersensitivity A critical review CRC Crit Rev Toxicol 1987 17 (3) 185-21436 | WILLIAMS WR PAWLOWICZ A DAVIES BH - Aspirin-like effects of selected food additives and industrial sensitizing agents

Clin Exp Allergy 1989 19 (5) 533-3737 | MANSOUR E AHMED A CORTES A CAPLAN J ET AL - Mechanisms of metabisulfite-induced bronchoconstriction evidence for bradykinin B2-receptor stimulation J Appl Physiol 1992 72(5) 1831-3738 | SCHROECKSNADEL S JENNY M FUCHS D - Sensitivity to sulphite additives Clin Exp Allergy 2010 40 (4) 688-89

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JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 123

Risques psychosociaux outils deacutevaluationRI

SQUE

S PSY

CHOS

OCIA

UX

Noms des auteursKristensen TS Borritz M Villadsen E Christensen KB

ObjectifsEacutevaluation du syndrome drsquoeacutepuise-ment professionnel (burnout)

Anneacutee de premiegravere publication2005

Cadre deacutefinition modegraveleSelon les auteurs du CBI au regard drsquoun certain nombre de limites que preacutesente le Maslach Burnout Inventory (MBI ndash cf fiche FRPS 26) outil de mesure le plus utiliseacute du burnout Kristensen et al [2005] ont souhaiteacute deacutevelopper un nouvel inventaire de burnout Ils veulent eacutevaluer la composante centrale du burnout agrave savoir le sentiment de fatigue et drsquoeacutepuisement mais eacutegalement les facteurs auxquels les individus attribuent cet eacutepui-sement en particulier le travail ou la relation drsquoaide La principale composante du burnout appeleacute par les auteurs le laquo burnout per-sonnel raquo (crsquoest-agrave-dire ressenti) est deacutefini comme laquo le degreacute de fatigue

et drsquoeacutepuisement physique et psy-chologique ressenti par la personne raquo Le laquo burnout lieacute au travail raquo est laquo le degreacute de fatigue et drsquoeacutepuisement physique et psychologique perccedilu par la personne comme eacutetant lieacute agrave son travail raquo Enfin le laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo est laquo le degreacute de fatigue et drsquoeacutepuisement physique et psychologique perccedilu par la per-sonne comme eacutetant lieacute agrave son travail en relation avec les autres raquo

Niveau dinvestigationDiagnostic

Langue dorigineDanois

TraductionLe CBI a eacuteteacute traduit entre autres en anglais sueacutedois japonais manda-rin cantonais finnois portugais slovaque Il existe eacutegalement une version franccedilaise partielle du CBI (deux des trois eacutechelles traduites [Doppia et al 2011])

VocabulairePas de difficulteacute particuliegravere

Versions existantesUne seule version agrave 19 items Tou-

tefois la formulation des items peut ecirctre adapteacutee au contexte par-ticulier des individus enquecircteacutes Par exemple Campos et al [2013] ont adapteacute le CBI pour une utilisation aupregraves drsquoeacutetudiants

Structuration de loutilTrois eacutechelles l Burnout personnel (ressenti) 6 itemsl Burnout lieacute au travail 7 itemsl Burnout lieacute agrave la relation drsquoaide 6 items

Modaliteacutes de reacuteponse et cotationLes reacuteponses sont donneacutees sur une eacutechelle de Likert en 5 points Selon la formulation de lrsquoitem les modaliteacutes de reacuteponse sont exprimeacutees en freacute-quence ou en intensiteacute Un seul item est inverseacute Les reacuteponses sont coteacutees 0 pour la reacuteponse laquo jamaispresque jamais raquo ou laquo tregraves faiblement raquo puis 25 (laquo rarement raquo ou laquo faiblement raquo) 50 (laquo parfois raquo ou laquo quelque peu raquo) 75 (laquo souvent raquo ou laquo fortement raquo) et 100 pour la reacuteponse laquo toujours raquo ou laquo tregraves fortement raquo Drsquoautres auteurs utilisent une cotation de 1 agrave 5 [Cam-pos et al 2013 Doppia et al 2011] Les reacuteponses au CBI donnent lieu

CATEacuteGORIE ATTEINTE DU RAPPORT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL

FRPS 38

Copenhagen Burnout Inventory (CBI) (Inventaire de burnout de Copenhague)

Ce document appartient agrave une seacuterie publieacutee reacuteguliegraverement dans la revue Elle analyse les questionnaires utiliseacutes dans les deacutemarches de diagnostic et de preacutevention du stress et des risques psychosociaux au travail Lrsquoarticle par les mecircmes auteurs laquo Les questionnaires dans la deacutemarche de preacutevention du stress au travail raquo (TC 134 Doc Meacuted Trav 2011 125 23-35) preacutesente cette seacuterie et propose au preacuteventeur une aide pour choisir lrsquooutil drsquoeacutevaluation le mieux adapteacute Depuis la publication de cet article il est apparu judicieux de mettre agrave disposition des fiches relatives agrave de nouveaux outils

REacuteDACTEURS Langevin V deacutepartement Expertise et conseil technique INRSBoini S deacutepartement Eacutepideacutemiologie en entreprise INRSFranccedilois M deacutepartement Homme au travail INRSRiou A deacutepartement Expertise et conseil technique INRS

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014124

CATEacuteGORIE ATTEINTE DU RAPPORT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

au calcul de trois scores en faisant la moyenne des reacuteponses aux items par eacutechelle Plus les scores sont eacutele-veacutes plus le niveau de burnout est important

Temps de passationEnviron 10-15 minutes

Disponibiliteacutes et conditions drsquoutilisationDomaine public [Kristensen et al 2005]Une traduction franccedilaise de la 1re et de la 3e eacutechelle a eacuteteacute publieacutee [Doppia et al 2011]

Qualiteacutes psychomeacutetriques

VALIDITEacutel Validiteacute apparenteLe taux de non-reacuteponse par item est bas et les retours que les auteurs ont eus vont eacutegalement dans le sens drsquoune acceptabiliteacute satisfaisante du questionnaire [Kristensen et al 2005 Borritz et al 2005] Lrsquoadap-tation transculturelle du CBI peut neacuteanmoins rencontrer quelques difficulteacutes [Yeh et al 2007]Campos et al [2013] mettent en eacutevi-dence une compreacutehension satisfai-sante de la version portugaise du CBI

l Validiteacute de contenuCampos et al [2013] ont reacutealiseacute une analyse de validiteacute de contenu des items du CBI en demandant agrave des psychologues de classer ces items entre trois cateacutegories laquo essentiel raquo laquo utile mais non essentiel raquo et laquo pas neacutecessaire raquo pour eacutevaluer le burn-out Seuls 9 items ont eacuteteacute classeacutes dans la 1re cateacutegorie

l Validiteacute criteacuterieacutee preacutedictiveLes reacuteponses aux trois eacutechelles du CBI sont relieacutees significativement agrave diffeacuterents indicateurs ou estima-tions de santeacute mesureacutes trois ans

plus tard freacutequence et dureacutee des ar-recircts maladie troubles du sommeil consommation drsquoanalgeacutesiques [Kristensen et al 2005] Par ailleurs un changement de niveau de burn-out (quelle que soit lrsquoeacutechelle du CBI) entre le point de deacutepart de lrsquoeacutetude et trois ans plus tard est associeacute agrave un changement dans la dureacutee des ar-recircts maladie une augmentation du niveau de burnout preacutedit une aug-mentation du nombre de jours drsquoar-recircts maladie (mecircme constat de fa-ccedilon symeacutetrique pour la diminution du niveau de burnout) [Borritz et al 2006 a] Lrsquoimpact du burnout lieacute au travail sur les absences de longue dureacutee (supeacuterieure agrave deux semaines) 18 mois plus tard apparaicirct plus im-portant que celui du burnout per-sonnel [Borritz et al 2010]La mecircme valeur preacutedictive des trois eacutechelles du CBI est observeacutee agrave pro-pos de lrsquointention de quitter son entreprise [Kristensen et al 2005]

l Validiteacute criteacuterieacutee concomitanteDes relations significatives sont observeacutees de maniegravere transversale entre les reacuteponses aux trois eacutechelles du CBI drsquoune part et la satisfaction au travail et lrsquoattachement au meacute-tier (choisir ou non le mecircme meacutetier si la personne avait le choix) drsquoautre part [Kristensen et al 2005 Yeh et al 2007]Des relations attendues sont eacutegale-ment observeacutees entre les reacuteponses au CBI et les reacuteponses agrave des eacutechelles de fatigue physique drsquoanxieacuteteacute de deacutepression de bien-ecirctre et de santeacute perccedilue [Campos et al 2013 Fong et al 2014 Milfont et al 2008]Les reacuteponses au CBI sont par ailleurs associeacutees agrave des mesures de facteurs de risques psychosociaux exi-gences quantitatives manque de controcircle manque de soutien social engagement dans le travail Une eacutetude longitudinale fait plus parti-culiegraverement ressortir des liens entre

les 3 eacutechelles du burnout et drsquoautres facteurs de risques psychosociaux moins souvent exploreacutes exigences eacutemotionnelles eacuteleveacutees obligation de cacher ses eacutemotions sens du tra-vail affaibli manque de clarteacute des missions conflits de rocircleshellip [Borritz et al 2005]Des eacuteleacutements de validiteacute concomi-tante sont eacutegalement retrouveacutes dans lrsquoutilisation franccedilaise du CBI Les deux eacutechelles laquo burnout personnel raquo et laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo sont lieacutees agrave lrsquointention drsquoabandon-ner la profession [Estryn-Behar et al 2009] La premiegravere eacutechelle du CBI (en franccedilais) est eacutegalement associeacutee agrave un certain nombre drsquoindicateurs de santeacute (santeacute perccedilue troubles psy-chologiques prise de somnifegraveres ou de tranquillisants sommeil) et de facteurs de risques psychosociaux (forte pression quantitative conflit travailfamille faible qualiteacute du tra-vail drsquoeacutequipe relations tendues dans lrsquoeacutequipe) [Doppia et al 2011]

l Validiteacute de structure interne Les auteurs du CBI nrsquoont pas sou-haiteacute effectuer drsquoanalyses facto-rielles sur lrsquoensemble des 19 items car ils estiment que les trois eacutechelles peuvent ecirctre utiliseacutees indeacutependam-ment les unes des autres selon le contexte professionnel eacutetudieacute et selon la probleacutematique poseacutee En revanche sur le plan de lrsquoorganisa-tion des donneacutees empiriques les reacuteponses aux trois eacutechelles ne sont pas indeacutependantes mais assez for-tement correacuteleacutees (entre 046 et 075) Les auteurs reconnaissent ainsi que drsquoun point de vue statistique lrsquoanalyse factorielle ne permettrait sans doute pas de retrouver les trois eacutechelles [Kristensen et al 2005]Toutefois drsquoautres eacutetudes ayant porteacute sur la validation psychomeacute-trique du CBI ont produit des ana-lyses factorielles confirmatoires Elles confirment lrsquoorganisation des

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 125

donneacutees en trois eacutechelles [Campos et al 2013 Fong et al 2014 Milfont et al 2008] Neacuteanmoins compte tenu de lrsquointerdeacutependance entre les eacutechelles du CBI les auteurs mettent eacutegalement en eacutevidence un facteur geacuteneacuteral de burnout [Campos et al 2013 Milfont et al 2008 Yeh et al 2007] justifiant alors la possibiliteacute de calculer un score global de burn-out

l Validiteacute de structure externe convergente et divergenteLes reacuteponses au CBI ont eacuteteacute com-pareacutees agrave celles obtenues sur des eacutechelles de santeacute perccedilue (SF-36) Conformeacutement aux hypothegraveses des auteurs les correacutelations les plus eacuteleveacutees sont observeacutees entre ces mesures de santeacute perccedilue et lrsquoeacutechelle laquo burnout personnel raquo (eacutechelle la plus geacuteneacuterique du CBI) les correacutela-tions les plus faibles eacutetant obser-veacutees entre ces mecircmes mesures de santeacute perccedilue et le laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo (eacutechelle la plus speacutecifique du CBI) [Kristensen et al 2005]De la mecircme maniegravere lrsquoeacutechelle laquo bunout personnel raquo est davantage correacuteleacutee agrave lrsquoeacutechelle laquo vitaliteacute raquo qursquoagrave lrsquoeacutechelle laquo santeacute geacuteneacuterale raquo du SF-36 la premiegravere eacutetant strictement lrsquoinverse de la fatigue alors que la seconde est une mesure beaucoup large de la santeacute incluant des deacutecla-rations de symptocircmes [Kristensen et al 2005]

l Validiteacute concouranteLa validiteacute concourante du CBI a eacuteteacute estimeacutee en analysant les relations avec les reacuteponses apporteacutees au MBI instrument le plus utiliseacute pour eacuteva-luer le burnout [Campos et al 2013]Comme attendu des correacutelations importantes sont observeacutees entre drsquoun cocircteacute les eacutechelles laquo burnout per-sonnel raquo et laquo burnout lieacute au travail raquo (plus preacuteciseacutement laquo lieacute aux eacutetudes raquo

dans le contexte de cette eacutetude) et de lrsquoautre cocircteacute lrsquoeacutechelle laquo eacutepuise-ment eacutemotionnel raquo du MBI Des cor-reacutelations moins importantes sont observeacutees entre les eacutechelles du CBI et lrsquoeacutechelle laquo cynisme raquo du MBI Les correacutelations les plus faibles sont ob-serveacutees avec lrsquoeacutechelle laquo accomplisse-ment personnel au travail raquo du MBI

l Validiteacute discriminanteLe CBI a eacuteteacute renseigneacute par des per-sonnes exerccedilant 15 professions diffeacute-rentes ayant une mission drsquoaide de soins parfois coupleacutee agrave une mission de controcircle La configuration des reacute-ponses aux trois eacutechelles de lrsquoinven-taire varie consideacuterablement selon les professions Certaines profes-sions ont un score moyen eacuteleveacute sur une eacutechelle et faible sur une autre Drsquoautres professions ont des rangs assez similaires sur les 3 eacutechelles Cette validiteacute discriminante laisse supposer des conditions de travail variables drsquoune profession agrave lrsquoautre

FIDEacuteLITEacutel Fideacuteliteacute test-retest Une eacutetude montre une fideacuteliteacute test-retest satisfaisante agrave 4 mois drsquointer-valle (coefficients de fideacuteliteacute entre 060 et 063) [Fong et al 2014]

l Consistance interneLa consistance interne des trois eacutechelles eacutevalueacutee par le biais du coefficient alpha de Cronbach est satisfaisante Dans lrsquoarticle prin-ceps cet indicateur prend respec-tivement pour les trois eacutechelles les valeurs eacutegales agrave 087 087 et 085 Drsquoautres eacutetudes rapportent eacutegalement des alpha de Cronbach supeacuterieurs agrave 070 [Campos et al 2013 Fong et al 2014 Milfont et al 2008 Yeh et al 2007] Les items de lrsquoensemble du CBI sont assez for-tement intercorreacuteleacutes [Milfont et al 2014 Yeh et al 2007]Dans la traduction franccedilaise [Dop-

pia et al 2011] lrsquoeacutechelle laquo burnout personnel raquo preacutesente un coefficient alpha de Cronbach eacutegal agrave 088 et celui de lrsquoeacutechelle laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo est eacutegal agrave 085

SENSIBILITEacutel Sensibiliteacute aux diffeacuterences inter-individuellesLes moyennes et eacutecart-types ainsi que les pourcentages de donneacutees manquantes par item et par eacutechelle sont indiqueacutes dans lrsquoarticle princeps [Kristensen et al 2005] Campos et al [2013] mettent en eacutevidence une distribution proche de la loi Nor-male pour lrsquoensemble des items (excepteacute 1)

l Sensibiliteacute au changementDans le cadre de lrsquoeacutetude longitudi-nale danoise quatre types drsquointer-ventions diffeacuterentes visant agrave ameacute-liorer la santeacute mentale au travail ont eacuteteacute effectueacutees dans 6 entreprises (18 eacutetablissements) Aucun change-ment significatif du niveau de burn-out nrsquoa eacuteteacute noteacute apregraves trois ou cinq ans drsquoexpeacuterimentation [Andersen et al 2010] Ces reacutesultats nrsquoindiquent probablement pas un deacutefaut de sen-sibiliteacute au changement du CBI mais plutocirct la difficulteacute drsquoeacutevaluer les effets drsquoune intervention laquo complexe raquo en milieu de travail

EacutetalonnageDans lrsquoeacutetude longitudinale danoise 1 914 personnes ont eacuteteacute impliqueacutees (en 1999-2000) Elles exercent dans diffeacuterentes institutions centreacutees sur lrsquoaide et les soins aux personnes parfois avec une dimension de controcircle Elles ont eacuteteacute suivies sur 3 ans (2002-2003) et 5 ans (2004-2005) [Borritz et al 2006 b]En France lrsquoutilisation du CBI est encore trop restreinte et reacutecente pour disposer drsquoun eacutetalonnage franccedilais Il a eacuteteacute utiliseacute dans une en-quecircte sur la santeacute et la satisfaction

Short Form 36 (SF-36) question-naire [Ware et al 1993 wwwsf-36org)]

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014126

de la distinction des trois eacutechelles ou au contraire le calcul drsquoun score global de burnout Lrsquoeacutetude de lrsquoeacutevo-lution des scores aux trois eacutechelles du CBI au cours du temps leurs associations diffeacuterencieacutees avec les facteurs de risques psychosociaux et des mesures de santeacute perccedilue la possibiliteacute drsquoune adaptation de lrsquooutil agrave des contextes profes-sionnels diffeacuterents plaident neacutean-moins pour le maintien de ces trois eacutechelles

au travail des meacutedecins et phar-maciens hospitaliers agrave laquelle ont participeacute 3 196 personnes [Doppia et al 2011]

Biais critiques limitesUn effet de halo possible est mis en eacutevidence dans plusieurs eacutetudes lors de la reacuteponse au seul item inverseacute (item 10 pour la version originale) [Campos et al 2013 Yeh et al 2007]La position des auteurs du CBI vis-agrave-vis de leur outil est par endroits ambigueuml Drsquoun cocircteacute ils disent que les trois eacutechelles du CBI peuvent ecirctre utiliseacutees indeacutependamment les unes des autres en fonction des contextes professionnels eacutetu-dieacutes ou de la probleacutematique de re-cherche poursuivie Toutefois drsquoun autre cocircteacute ils disent que le burnout ne se reacutesume pas agrave la fatigue ou agrave lrsquoeacutepuisement (mesureacute par la pre-miegravere eacutechelle du burnout) mais que ce qui fait du burnout un concept original crsquoest lrsquoattribution cau-sale que les individus font de cet eacutetat (eacutevalueacutee par les deux autres eacutechelles du burnout)La validation franccedilaise du CBI neacutecessite drsquoecirctre poursuivie sur drsquoautres populations et en y inteacute-grant la seconde eacutechelle

Observations particuliegraveresLe CBI a eacuteteacute deacuteveloppeacute initialement par les mecircmes chercheurs qui ont deacuteveloppeacute le COPSOQ (voir fiche FRPS 36)Lrsquoensemble des items du CBI sont assez fortement intercorreacuteleacutes de mecircme que les trois eacutechelles de cet outil Les eacutetudes de validiteacute interne montrent agrave la fois lrsquoexis-tence de trois facteurs et drsquoun fac-teur geacuteneacuteral de second ordre ce qui pose la question du maintien

CATEacuteGORIE ATTEINTE DU RAPPORT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

n ANDERSEN I BORRITZ M CHRISTENSEN KB DIDERICHSEN F - Changing job-related burnout after intervention A quasi-experimental study in six human service organizations J Occup Environ Med 2010 52 (3) 318-23n BORRITZ M BUumlLTMANN U RUGULIES R CHRISTENSEN KB ET AL - Psychosocial work characteristics as predictors for burnout findings from 3-year follow-up of the PUMA study J Occup Environ Med 2005 47 (10) 1015-25n BORRITZ M RUGULIES R CHRISTENSEN KB VILLADSEN E ET AL - Burnout as a predictor of self-reported sickness absence among human service workers prospective findings from three year follow up of the PUMA study J Occup Environ Med 2006 a 63 (2) 98-106n BORRITZ M RUGULIES R BJORNER JB VILLADSEN E ET AL - Burnout among employees in human service work design and baseline findings of the PUMA study Scand J Public Health 2006 b 34 (1) 49-58

n BORRITZ M CHRISTENSEN KB BUumlLTMANN U RUGULIES R ET AL - Impact of burnout and psychosocial work characteristics on future long-term sickness absence Prospective results of the Danish PUMA study among human service workersJ Occup Environ Med 2010 52 (10) 964-70n CAMPOS JA CARLOTTO MS MAROcircCO J - Copenhagen Burnout Inventory Student version adaptation ant transcultural validation for Portugal and Brazil Psicol Reflex Crit 2013 26 (1) 87-97n DOPPIA MA ESTRYN-BEHAR M FRY C GUETARNI K ET AL - Enquecircte comparative sur le syndrome drsquoeacutepuisement professionnel chez les anestheacutesistes reacuteanimateurs et les autres praticiens des hocircpitaux publics en France (enquecircte SESMAT) Ann Fr Anesth Reacutean 2011 30 (11) 782ndash94n ESTRYN-BEHAR M MUSTER D DOPPIA MA MACHET G ET AL - Influence du travail drsquoeacutequipe sur la satisfaction

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REacuteFEacuteRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

La reacuteponse de Steacutephane Malard Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

127JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

Travail en peacuteriode de forte chaleurQuelles actions de preacutevention des risques mettre en œuvre

S B

oule

t

Quelles sont les principales actions de preacutevention des risques lieacutes aux fortes chaleurs estivales

Le travail en peacuteriode de chaleur peut ecirctre agrave lrsquoorigine drsquoaccidents du travail parfois mortels comme lrsquoont illustreacute les peacuteriodes de canicule de 2003 et 2006 [1 2]Lrsquoecirctre humain est doteacute de meacutecanismes lui permettant de mieux toleacuterer une exposition reacutepeacuteteacutee ou prolon-geacutee agrave la chaleur [3] Toutefois cet acclimatement est limiteacute il ne srsquoobtient qursquoen 8 agrave 12 jours et disparaicirct to-talement 8 jours apregraves lrsquoarrecirct de lrsquoexposition Lorsque les capaciteacutes drsquoadaptation de lrsquoorganisme sont deacutepas-seacutees les pathologies suivantes peuvent survenir par ordre croissant de graviteacute crampes de chaleur eacutepui-sement ducirc agrave la chaleur insolation coup de chaleur [3 4] Aussi conformeacutement agrave lrsquoarticle L 4121-1 du Code du travail lrsquoemployeur doit prendre en compte les condi-tions de tempeacuterature lors de lrsquoeacutevaluation des risques et mettre en place des mesures de preacutevention appro-prieacutees

La conception des locaux de travail doit permettre laquo lrsquoadaptation de la tempeacuterature agrave lrsquoorganisme hu-main pendant le temps de travail raquo (article R 4213-7) Dans ce cadre le meacutedecin du travail est le conseiller de lrsquoemployeur des travailleurs et de leurs repreacute-sentants conformeacutement agrave lrsquoarticle R 4623-1 Un sys-tegraveme de ventilation ou de climatisation peut ecirctre mis en place En cas drsquoutilisation drsquoun systegraveme de ventilation celui-ci doit ecirctre arrecircteacute si la tempeacuterature ambiante deacutepasse une certaine valeur (de 32 agrave 35 degC) En effet au-delagrave la ventilation peut srsquoaccompagner drsquoune augmentation de la tempeacuterature ambiante Des dispositions speacutecifiques existent pour les tra-vailleurs dont lrsquoactiviteacute se situe agrave lrsquoexteacuterieur En effet conformeacutement agrave lrsquoarticle R 4225-1 lrsquoameacutenagement des postes de travail exteacuterieurs doit permettre de proteacute-ger les salarieacutes contre les conditions atmospheacuteriques

Dans le cas des chantiers du secteur du bacirctiment et des travaux publics lrsquoarticle R 4534-142-1 dispose que les travailleurs beacuteneacuteficient de locaux ou drsquoameacutenage-ment permettant de preacuteserver leur santeacute et leur seacutecu-riteacute en cas de conditions climatiques susceptibles drsquoy porter atteinte Ce peut ecirctre par exemple un abri de chantier installeacute agrave lrsquoombre et disposant drsquoeau fraicircche et drsquoune ventilation (voire climatisation) suffisante

Les actions de preacutevention portent eacutegalement sur lrsquoorganisation du travail Il est notamment conseil-leacute drsquoameacutenager les horaires afin de limiter les temps drsquoexposition agrave la chaleur drsquoaugmenter la freacutequence des pauses etou drsquoeffectuer une rotation des tacircches lorsque des postes moins exposeacutes en donnent la pos-sibiliteacute La mise en place drsquoaides meacutecaniques ou lrsquoautomati-sation des tacircches permet de diminuer la charge phy-sique des postes les plus sollicitants Ceux-ci sont agrave repeacuterer lors des eacutetudes de poste

Pour preacutevenir la deacuteshydratation lrsquoemployeur met agrave disposition des salarieacutes de lrsquoeau potable et fraicircche pour la boisson (article R 4225-2) Dans le secteur du bacirctiment et des travaux publics chaque travailleur beacuteneacuteficie drsquoau moins 3 litres drsquoeau par jour (article R 4534-143)

Des actions drsquoinformation sur les risques lieacutes agrave la chaleur sont agrave mener aupregraves des travailleurs Celles-ci peuvent entre autres se traduire par lrsquoeacutelaboration drsquoun document agrave afficher sur les lieux de travail (en-treprise chantierhellip) Des conseils sont agrave diffuser sur l lrsquohabillement porter des vecirctements leacutegers et de couleur claire qui absorbent lrsquohumiditeacute Se couvrir la tecircte en cas de travail en exteacuterieur l lrsquohydratation boire de lrsquoeau reacuteguliegraverement mecircme

QR 88

Vos questions nos reacuteponses

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014128

1 | BUISSON C - Impact sanitaire de la vague de chaleur de llsquoeacuteteacute 2006 en milieu de travail Reacutesultats dlsquoune eacutetude par questionnaire mise en place en meacutedecine du travail Saint-Maurice InVS 2009 20 p2 | LEDRANS M - Impact sanitaire de la vague de chaleur de lrsquoeacuteteacute 2003 synthegravese des eacutetudes disponibles en aoucirct 2005 Bull Eacutepideacutemiol Hebd 2006 19-20 130-37 3 | GANEM Y MEYER JP LUZEAUX N BRASSEUR G ET AL - Ambiances thermiques travail en peacuteriode de fortes chaleurs Dossier meacutedico-technique TC 97 Doc Meacuted Trav 2004 97 51-684 | Instruction interministeacuterielle ndeg DGS

DUSDGOSDGCSDGSCGCDGT2013152 du 10 avril 2013 relative au Plan National Canicule 2013 Ministegravere des Affaires sociales et de la Santeacute 2013 (wwwtravailler-mieuxgouvfrIMGpdfcir_36795_2013pdf)5 | Mise au point sur le bon usage des meacutedicaments en cas de vague de chaleur ANSM 2012 (httpansmsantefrvaransm_sitestorageoriginalapplication9abf7c28efe549641cf308640a90c13epdf))6 | Circulaire DGT ndeg9 du 4 Juillet 2013 relative agrave la mise en œuvre du plan national canicule Ministegravere du travail de lrsquoemploi de la formation professionnelle et du dialogue social 2013 (httpcirculaireslegifrancegouvfrpdf201307cir_37208pdf))

BIBLIOGRAPHIE

POUR EN SAVOIR + Chaleur Travailler dans des ambiances chaudes INRS 2011

(wwwinrsfraccueilrisquesphenomene-physiquechaleurhtml) Travail et chaleur drsquoeacuteteacute Eacutedition INRS ED 931 Paris INRS

2004 8 p

en lrsquoabsence de soif Eacuteviter les boissons alcooliseacutees l lrsquoalimentation faire des repas leacutegers et fractionneacutes l la compensation des pertes drsquoeacutelectrolytes lorsque celles-ci peuvent ecirctre importantes boire des jus de fruit ou de leacutegume ainsi que des eaux riches en sel Manger du pain des soupes froides des fruits secshellip

Les signes drsquoalerte sont agrave connaicirctre des salarieacutes crampes musculaires fatigue somnolence maux de tecircte nauseacutees troubles de lrsquoeacutequilibre propos incoheacute-rents malaise perte de connaissancehellip Face agrave cette situation la conduite agrave tenir respecte le protocole ins-taureacute par lrsquoemployeur dans le cadre de lrsquoorganisation des secours apregraves avis du meacutedecin du travail (alerte des services de secours speacutecialiseacutes et du sauveteur se-couriste du travail) Si ce nrsquoest deacutejagrave preacutevu il convient drsquoajouter aux premiers gestes de secours l amener la victime dans un endroit frais et bien aeacutereacute lorsqursquoelle peut ecirctre deacuteplaceacutee Agrave deacutefaut si cela est pos-sible mettre en place un eacutecran afin que la victime soit agrave lrsquoombre l la deacuteshabiller ou desserrer ses vecirctements l si la victime est consciente lui faire boire de lrsquoeau fraicircche par petites quantiteacutes l si la victime a perdu connaissance rester aupregraves drsquoelle en attendant les secours Le sauveteur secouriste du travail la place en position lateacuterale de seacutecuriteacute l se conformer aux prescriptions teacuteleacutephoniques du SAMU (ou drsquoun autre meacutedecin) lors de lrsquoalerte Celles-ci peuvent notamment comporter lrsquoapplication reacutegu-liegravere drsquoeau froide sur le corps

Une attention est agrave porter sur les salarieacutes particu-liegraverement sensibles agrave la chaleur [3] Les facteurs de risque sont de maniegravere non exhaustive l lrsquooccupation reacutecente drsquoun poste de travail et la meacute-connaissance de ses contraintes (inteacuterimaire travail-leur saisonnier) l un acircge supeacuterieur agrave 55 - 60 ans l une grossesse en cours l une obeacutesiteacute ou une deacutenutrition l certains anteacuteceacutedents meacutedicaux pathologie cardiovas-culaire etou respiratoire diabegravete insuffisance reacutenalehellipl une consommation excessive de cafeacute ou de theacute l une consommation drsquoalcool ou de drogues (ampheacute-tamines cocaiumlnehellip) l une prise de certains meacutedicaments [5] diureacutetiques anti-hypertenseurs anti-inflammatoires non steacute-roiumldiens biguanides sulfamides hypoglyceacutemiants neuroleptiques hypocholesteacuteroleacutemiants (statines et fibrates)hellip l un reacutegime sans sel

Outre la prise de conseils aupregraves de leur meacutedecin trai-tant ces travailleurs peuvent beacuteneacuteficier drsquoune visite agrave la demande (article R 4624-17) aupregraves du meacutedecin du travail Le cas eacutecheacuteant un ameacutenagement du poste de travail sera proposeacute

Enfin un plan national canicule est mis en place chaque anneacutee par le gouvernement [4] [NDLR] En 2013 ce plan a eacuteteacute accompagneacute drsquoune circulaire eacutemanant du ministegravere chargeacute du Travail [6] Celle-ci preacutevoit lrsquoorganisation drsquoune permanence au sein des services de santeacute au travail lors de lrsquoactivation des niveaux 2 agrave 4 du plan national canicule afin de reacutepondre rapidement aux demandes des employeurs des travailleurs et de leurs repreacutesentants

NDLR le Haut Comiteacute de Santeacute publique (HCSP) a publieacute le 15 mai 2014 les recom-mandations sanitaires du Plan national canicule 2014 (wwwhcspfrexplorecgiavisrapportsdomaineclefr=418)

129

Dans QuestionReacuteponse 01-Titre 24ptDans QuestionReacuteponse 01-Titre 14pt

Dans QuestionReacuteponse 04-Texte et pour le gras Dans style de caractegravere Ques-tionreacuteponse 04-Texte Bold

La reacuteponse de Steacutephane Malard Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

1 | EN STYLE DE CARACTEgraveRE DANS DOSSIER BIBLIOGRAPHIE ENCADREacute 01-TEXTE CAP ROUILLE Dans Bibliographie Encadreacute 01-Texte En syle de caractegravere Dans dossier Bibliographie Encadreacute 01-Texte Ital

1 | EN STYLE DE CARACTEgraveRE DANS DOSSIER BIBLIOGRAPHIE ENCADREacute 01-TEXTE CAP ROUILLE Dans Bibliographie Encadreacute 01-Texte En syle de caractegravere Dans dossier Bibliographie Encadreacute 01-Texte Ital

BIBLIOGRAPHIE

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

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Maladie charbonneuse et chantier de terrassementQuelles mesures mettre en place pour preacutevenir une contamination eacuteventuelle par Bacillus anthracis S

Bou

let

La reacuteponse de Veacuteronique Caron deacutepartement Eacutetudes et

assistance meacutedicales INRS

Lors drsquoun chantier de terrassement proche drsquoun centre drsquoeacutequarrissage il a eacuteteacute deacutecouvert une fosse contenant des ossements animaux La question de la contamination potentielle du terrain par des spores de Bacillus anthracis lieacutee agrave ces carcasses srsquoest poseacutee Quelles mesures de preacutevention techniques et meacutedi-cales doivent ecirctre mises en place Dans le monde dans la population geacuteneacuterale les cas rapporteacutes sont en grande majoriteacute des charbons cuta-neacutes chez des personnes au contact direct de carcasses infecteacutees notamment drsquoanimaux sauvages comme en Afrique ou dans les grands espaces naturels aux Eacutetats-Unis [1] Tregraves peu de cas de charbon drsquoinhalation sont recenseacutes Ils sont essentiellement le fait drsquoactes terroristes drsquoaccidents de laboratoire ou encore du travail de peaux et de laines importeacutees de pays ougrave la maladie charbonneuse est endeacutemique La forme di-gestive de la maladie ne concerne que les personnes ayant consommeacute de la viande ou des abats prove-nant drsquoanimaux infecteacutes Le nombre de cas humains est tregraves faible au regard du nombre drsquoanimaux sau-vages et de troupeaux potentiellement contamineacutes

En France des cas reacutecurrents de foyers animaux sont signaleacutes (deux agrave six foyers annuels entre 1999 et 2007 rapporteacutes par lrsquoInstitut de veille sanitaire - InVS) De-puis 2002 date de la mise en place de la deacuteclaration obligatoire de la maladie aupregraves de lrsquoAgence reacutegio-nale de santeacute seuls quatre cas de charbons cutaneacutes humains ont eacuteteacute deacuteclareacutes un chez une personne ma-nipulant de la laine provenant drsquoun pays eacutetranger en-deacutemique et trois chez des personnes ayant deacutepeceacute ou

eacutevisceacutereacute une mecircme vache charbonneuse (InVS) [2] En ce qui concerne le chantier eacutevoqueacute dans la ques-tion lrsquoeacutetude documentaire faite par un bureau drsquoeacutetudes des sols mentionne qursquoaucun eacuteleacutement ne permet de penser que des animaux contamineacutes par le bacille du charbon ont eacuteteacute enterreacutes sur le site ce qui rend le risque de contamination du terrain tregraves faibleAu vu de ces donneacutees les mesures de preacutevention vi-seront essentiellement agrave reacuteduire lrsquoexposition poten-tielle des salarieacutes par voie cutaneacutee

Au plan collectif la premiegravere mesure serait de ne pas deacuteplacer ces carcasses Srsquoil nrsquoy a pas drsquoautre solu-tion que de faire les fondations agrave lrsquoemplacement des fosses il est neacutecessaire de deacutelimiter les zones de creu-sement et drsquoenfouissement et de limiter le nombre de personnes y travaillant La pelleteuse sera nettoyeacutee au jet drsquoeau sans haute pression en fin de journeacutee

Sur le plan individuel le port de gants de protection et de vecirctements deacutedieacutes agrave cette activiteacute est indispen-sable En revanche il nrsquoest pas neacutecessaire de deman-der aux ouvriers de porter des combinaisons agrave usage unique et des masques Les gants et les bottes seront nettoyeacutees au jet drsquoeau en fin de poste et retireacutees avant drsquoentrer dans les baraques de chantier Lrsquoemployeur veille comme le preacutevoit le Code du travail dans le cas de travaux particuliegraverement salissants au maintien des vecirctements de travail dans un eacutetat hygieacutenique satisfaisant Le respect des mesures drsquohygiegravene habi-tuelles est fondamental lavage soigneux des mains et du visage agrave lrsquoeau et au savon avant chaque pause (repas cigarettehellip) et interdiction de manger boire ou fumer en travaillant

Une information sur la maladie sera dispenseacutee par le meacutedecin du travail afin de sensibiliser les ouvriers l en cas drsquoapparition drsquoune leacutesion suspecte (ulceacute-ration eacutevoluant vers une escarre noire non doulou-reuse) il est conseilleacute de consulter un meacutedecin en lui preacutecisant les conditions particuliegraveres du chantier de terrassement afin de mettre en place une antibiotheacute-rapie adapteacutee et drsquoeacuteviter une forme gravel en cas de plaie quelle qursquoen soit la nature il est impeacuteratif de deacutesinfecter soigneusement puis drsquoappli-quer un pansement eacutetanche

1 | WHO OIE FAO - Anthrax in human and animals 4th edition Genegraveve OMS 2008 208 p2 | MADANI N MENDY C MOUTOU F GARIN-BASTUJI B - La fiegravevre charbonneuse en France Eacutepisodes de lrsquoeacuteteacute 2009 et foyers enregistreacutes sur la derniegravere deacutecennie (1999-2009) Anses Bull Epideacutemiol Hebd Hors Seacuterie speacutecial zoonoses 2010 15-17

BIBLIOGRAPHIE

POUR EN SAVOIR + ABADIA G CAPEK I JOSSERAN L GOFFETTE R ET AL -

Recommandations pour la surveillance et la lutte contre le charbon animal et humain Guide meacutethodologique Saint- Maurice InVS 2005 35 p

CARON V - Charbon et milieu professionnel Assistance TP 6 Doc Meacuted Trav 2008 116 547-50

Charbon In Guide EFICATT INRS 2011 (wwwinrsfreficatt) Charbon bacteacuteridien Fiegravevre charbonneuse fiche

zoonose ZO4 INRS MSA ministegravere de lAgriculture 2005 (httpagriculturegouvfrIMGpdfcharbon_190905netpdf)

130 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 131

Travailleurs en espaces confineacutes Un avis drsquoaptitude speacutecifique est-il neacutecessaire Une attestation de suivi infirmier peut-elle suffire

LOI ndeg2008-1258 du 3 deacutecembre 2008 - art 24 (V)articles L 3231-6 et L 3231-10

article

livre VCode du travail - art L2241-9 (V) Code du travail - art L2241-9 (V)

arrecircteacuteLOI ndeg2008-1258 du 3 deacutecembre 2008 - art 24 (V)

L 3231-6

R 2261-1

L 3231-6

L 2241-9R 2261-1

deacutecret

Codedu

travail

santeacutetaau travailr

eacute

arrecircteacute loi L 2241-9

S B

oule

t

La reacuteponse de Sandy Basile deacutepartement Eacutetudes veille et assis-

tance documentaires et Michel Falcy deacutepartementt Eacutetudes et assis-

tance meacutedicales INRS

Un employeur peut-il solliciter le meacutedecin du travail pour remplir une fiche drsquoaptitude en lui demandant drsquoindiquer speacutecifiquement lrsquoaptitude drsquoun travail-leur agrave intervenir en espaces confineacutes avec le port de tel ou tel eacutequipement de protection individuelle Une attestation de suivi infirmier peut-elle se subs-tituer agrave cette demande

En preacutealable il convient de rappeler le rocircle du meacutede-cin du travail (art R 4623-1 du Code du travail) qui a pour mission de conseiller lemployeur les travail-leurs les repreacutesentants du personnel et les services sociaux notamment sur l lameacutelioration des conditions de vie et de travail dans lentreprise l ladaptation des postes des techniques et des rythmes de travail agrave la santeacute physique et mentale notamment en vue de preacuteserver le maintien dans lemploi des salarieacutes l la protection des travailleurs contre lensemble des nuisances et notamment contre les risques daccidents du travail ou dexposition agrave des agents chimiques dangereux l lhygiegravene geacuteneacuterale de leacutetablissement l les modifications apporteacutees aux eacutequipementshellip Concernant lrsquoaptitude reacutegie par le Code du travail (notamment aux articles L 4624-1 et R 4624-10 agrave R 4624-36) lrsquoune des missions du meacutedecin est de veacuteri-fier et lui seul que leacutetat de santeacute des travailleurs est compatible avec les contraintes de leur poste deacutetail-leacutees dans la fiche de poste Son avis quil transcrit sur la fiche daptitude concerne un poste de travail dans sa globaliteacute en tenant compte de toutes ses speacutecifi-citeacutes telles quelles sont indiqueacutees dans la fiche de poste

Lrsquoavis daptitude du meacutedecin du travail inclut de fait le travail en espace confineacute et le port de tel ou tel eacutequipement de protection individuelle (EPI) Par conseacutequent le meacutedecin ne peut pas scinder son avis daptitude en plusieurs parties concernant le travail en espace confineacute ou le port de masque ou dun har-nais de seacutecuriteacute alors que ces eacuteleacutements font partie dun seul et mecircme posteSrsquoil lrsquoestime utile le meacutedecin du travail et uniquement lui peut prescrire des examens compleacutementaires neacute-cessaires agrave la deacutetermination de lrsquoaptitude meacutedicale du salarieacute au poste de travail Bien souvent le recours agrave des examens compleacutementaires complexes nrsquoest pas neacutecessaire pour deacuteterminer si la santeacute drsquoun salarieacute est ou non compatible avec le travail en espaces confineacutes ou avec le port drsquoEPI En effet un examen clinique complet suivi drsquoune mise en situation peut suffire dans la majoriteacute des cas

En fonction de la situation le meacutedecin du travail indi-quera sur la fiche l soit laquo apte au poste raquo l soit laquo apte au poste avec restrictions sur les tacircches impliquant de travailler en espaces confineacutes et le port de masque respiratoire ou dun harnais de seacutecuriteacute raquo l soit laquo inapte au poste raquoLavis daptitude meacutedicale relegraveve de la compeacutetence exclusive du meacutedecin du travail Les dispositions du Code du travail preacuteciteacutees ne visent que le meacutedecin du travail dans le suivi individuel de leacutetat de santeacute du salarieacute et ce tant pour lexamen dembauche les exa-mens peacuteriodiques la surveillance meacutedicale renforceacutee les examens de preacute-reprise et de reprise du travail la prescription drsquoexamens compleacutementaires et la deacutecla-ration eacuteventuelle dinaptitude

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Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

VOS QUESTIONS NOS REacutePONSES

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La deacutelivrance du certificat drsquoaptitude comme preacute-requis CATEC (Certificat daptitude agrave travailler en espaces confineacutes) relegraveve donc de la seule compeacute-tence du meacutedecin du travail En aucune maniegravere une laquo attestation de suivi de santeacute raquo ne peut ecirctre donneacutee par un infirmier(e) de santeacute au travail en lieu et place de ce certificat daptitude ce qui serait contraire aux dispositions du Code du travailIl est eacutegalement utile de preacuteciser que lrsquoemployeur tenu drsquoune obligation de seacutecuriteacute de reacutesultat en ma-tiegravere de protection de la santeacute et de la seacutecuriteacute des travailleurs (Cour de cassation chambre sociale 28 feacutevrier 2002 pourvoi ndeg 99-18339) doit en assurer lrsquoef-fectiviteacute en prenant en consideacuteration les propositions de mesures individuelles proposeacutees par le meacutedecin du travail telles que mutations ou transformations de poste justifieacutees par des consideacuterations relatives agrave lrsquoacircge agrave la reacutesistance physique et mentale des tra-vailleurs En cas de refus lrsquoemployeur est tenu de faire connaicirctre les motifs qui srsquoopposent agrave ce qursquoil donne suite agrave ces recommandations Bien entendu en cas de difficulteacutes ou de deacutesaccord sur un avis drsquoaptitude lrsquoemployeur ou le salarieacute peut exercer un recours devant lrsquoinspecteur du travail Ce dernier prend sa deacutecision apregraves avis du meacutedecin ins-pecteur du travail (article R 4624-35 du Code du tra-vail)Enfin il est fondamental de garder agrave lrsquoesprit que les eacutequipements de protection individuelle tels les dis-positifs de protection des voies respiratoires et le har-nais de seacutecuriteacute pour le travail en espaces confineacutes ne sont des solutions que pour des activiteacutes ponctuelles et qursquoils viennent toujours en compleacutement des pro-tections collectives

POUR EN SAVOIR + Formateur en preacutevention des risques lieacutes aux

interventions en espaces confineacutes Preacutevenir les risques dans les reacuteseaux drsquoeau potable et drsquoassainissement INRS 2013 (wwwinrsfraccueilproduitsformationpublicsformateur-espace-confinehtml)

DUCHET M PETEGNIEF G GALTIER Y TERRIER C - Les espaces confineacutes Preacuteconisations en vue dassurer la seacutecuriteacute et la protection de la santeacute des personnels dexploitation Eacutedition INRS ED 967 Paris INRS 2006 28 p

Protection individuelle Un eacutequipement porteacute par le salarieacute en vue de le proteacuteger INRS 2012 (wwwinrsfraccueildemarchesavoir-faireprotection-individuellehtml)

4Agrave votreservice

agendaformations

agrave lire agrave voir

juridique

p 135

p 139

p 145

ndeg 138 mdash ReacutefeacuteRences en santeacute au tRavail mdash juin 2014

Ce seacuteminaire srsquoadresse aux acteurs de la preacutevention services de santeacute au travail foncti onnels de seacutecuriteacute partenaires sociaux CHSCThellip

Objecti fs de ce seacuteminaire Faire un point sur les dispositi fs drsquoalerte et de vigilance existants et sur les eacutetudes et acti ons reacutecentes Deacutegager des pistes drsquoacti on de veille et drsquoouti ls drsquoaccompagnement pour les entreprises

Inscripti on et appel agrave posters htt pcancersprosinrsweb-eventsnet Ouverture des inscripti ons en ligne feacutevrier 2014 Clocircture des inscripti ons 15 novembre 2014

Lrsquoappel agrave posters est ouvertDate limite de remise drsquoun reacutesumeacute de 20 lignes 15 juillet 2014

Tarifs 280 euro pour une inscripti on jusqursquoau 28 septembre 360 euro pour une inscripti on agrave parti r du 29 septembre

Organiseacute par

En partenariat avec

100 C40M 70 N100 C 45J

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 135

AGENDAFORMATIONS

26-29 AOUcircT 2014FLORENCE (Italie) XVIIIe Congregraves de lrsquoAssociation internationale de psychologie du travail de langue franccedilaise (AIPTLF)

Parmi les thegravemesw Quelles sont les eacutevolutions du travail et les nouvelles formes de travail qui se deacuteveloppent w Comment ces eacutevolutions du travail sont-elles appreacutehendeacutees par la psychologie du travail w Quelles sont les qualifications etou compeacutetences agrave construire dans des entreprises qui tendent agrave se transformer profondeacutement agrave se deacutelocaliser se relocaliser ou plus simplement agrave eacutechanger avec toutes les parties du monde w Dans quelle mesure les technologies de lrsquoinformation et de la communication reconfigurent-elles lrsquoactiviteacute professionnelle w Comment la theacutematique des laquo risques psychosociaux raquo est-elle le signe de la deacuteteacuterioration du sens du travail

RENSEIGNEMENTSaiptlf2014insight-outsidefrwwwaiptlf2014fr

24-27 AOUcircT 2014FRANCFORT (Allemagne)XXe Congregraves mondial sur la seacutecuriteacute et la santeacute au travail

ThegravemewUne vision agrave partager pour une preacutevention durable

RENSEIGNEMENTSOrganiseacute par lOrganisation internationale du travail (OIT) lAssociation internationale de la seacutecuriteacute sociale (AISS) lAssociation sociale allemande des accidents du travail et maladies professionnelles (DGUV)wwwsafety2014germanycom

25-27 AOUcircT 2014FRANCFORT (Allemagne)Symposium et session de formation les valeurs limites dans le monde

wDans le cadre du 20e congregraves mondial sur la seacutecuriteacute et la santeacute au travail le comiteacute Chimie de lrsquoAssociation internationale de la seacutecuriteacute sociale (AISS) organise deux manifestations sur les valeurs limites drsquoexposition professionnelle Un symposium sur le thegraveme laquo Les valeurs limites dans le monde raquo a lieu le 25 aoucirct 2014 Une session de formation est eacutegalement organiseacutee le 27 aoucirct 2014

RENSEIGNEMENTSraymondvincentinrsfr

wwwissaintfrwebevent-62602-threshold-limit-values-for-chemical-substances-and-nanomaterials-an-overview

17-19 SEPTEMBRE 2014ADELAIumlDE (Australie)Confeacuterence sur lrsquoorganisation du travail et les facteurs psychosociaux laquo Worker health A basic human right for all raquo (ICOH-WOPS 2014)

ThegravemeswFacteurs psychosociaux au travail et influence sur la productiviteacute et la santeacutewRecherche sur les risques psychosociaux (RPS) dans les pays en deacuteveloppementwApproches pluridisciplinaireswPreacutevention et interventions aupregraves des travailleurs exposeacutes aux RPSwEnjeux tels que lrsquointimidation et le harcegravelement au travail lrsquoabsenteacuteisme et le vieillissementwFacteurs organisationnels influant sur le bien-ecirctre au travailwGestion des troubles de santeacute chroniques et des problegravemes de santeacute mentale

RENSEIGNEMENTSUniversity of South Australia School of Psychology Social Work and Social Policy ICOH-WOPSunisaeduauhttpunisaeduauICOHcongress

12 SEPTEMBRE 2014TOURS (France)Colloque de lInstitut national de meacutedecine agricole (INMA) Santeacute - Seacutecuriteacute des professionnels hippiques

Parmi les thegravemeswLa typologie des professionnels de la filiegravere wUne eacutevolution la feacuteminisation des meacutetierswUne filiegravere avec des risques particuliers Regards croiseacutes issus des pratiques et des indicateurs de sinistraliteacute

wLa dimension psychosociale du meacutetier le deacuteni et les comportements agrave risquewInnovations techniques et ameacuteliorations des structures contributions agrave la seacutecuriteacutewEacutequipements de protection individuelle des normes des innovations des recommandations

RENSEIGNEMENTSINMA 14 rue Auguste Comte 37000 TOURSTeacutel 02 47 66 61 07Fax 02 47 66 08 28corinnelevyinmafrwwwinmafr

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014136

AGENDAFORMATIONS

29 SEPTEMBRE AU 1ER OCTOBRE 2014TORONTO (Canada) 3e Confeacuterence internationale sur la preacutevention du handicap au travail laquo Implementing work disability prevention knowledge raquo (WDPI 2014)

Thegravemew Eacutechange interdisciplinaire et international sur la mise en œuvre des connaissances sur la preacutevention de lincapaciteacute de travail

RENSEIGNEMENTShttpwdpi2014iwhonca

1er-3 OCTOBRE 2014LA ROCHELLE (France)49e congregraves de la Socieacuteteacute drsquoergonomie de langue franccedilaise (SELF) ergonomie et deacuteveloppement pour tous

Thegravemew Ergonomie et situations de handicap transformer pour contribuer au deacuteveloppement pour tous

RENSEIGNEMENTSself-2014ergonomie-selforgwwwergonomie-selforghttpgederfrself-2014

21-22 OCTOBRE 2014PARIS (France)51es Journeacutees Santeacute Travail du Centre interservices de santeacute et de meacutedecine du travail en entreprise (CISME) mise en œuvre opeacuterationnelle du projet de service

ThegravemeswLe projet de service comme outil de progregraveswImpact du projet de service sur la santeacute au travail dans les entrepriseswInteractions avec les programmes des autres organismes de preacuteventionwConseacutequences sur lorganisation des SSTI

RENSEIGNEMENTScletheuxcismeorgwwwcismeorg

3-5 DEacuteCEMBRE 2014LE MANS (France)31e congregraves de la Socieacuteteacute franccedilaise de psycho-oncologie (SFPO)

Thegravemew Entre eacutepuisement et satisfaction au travail soigner en canceacuterologie

Appel agrave communications jusquau 22 juillet

RENSEIGNEMENTSTeacutel 05 57 97 19 19infocomm-santecom wwwsfpofractionscongreshtml

2-4 OCTOBRE 2014LA BAULE (France)35e cours du Groupe deacutetude et de recherche en dermato-allergologie (GERDA) lrsquoeau la mer la peau et la profession

Parmi les thegravemeswMilieu marin eau et peau chemin de leau dans la peau allergies agrave leau et au froid agressions cutaneacutees par faune et flore des oceacuteans dermatoses des navigateurs solitaires dermatoses professionnelles des meacutetiers de la mer photoprotection en merhellip wDermatoses professionnelles la main acquisitions anatomo-cliniques leur impact sur leacutelucidation de nombreux eczeacutemas rocircle du stress dans les dermatoses professionnelles allergies de contact aux proteacuteines les dermatites de contact chez les musiciens quels gants pour quels meacutetiers hellipwQuoi de neuf en 2013-2014 en dermato-allergologie toxine botulique et allergie allergie agrave la meacutethylisothiazolinone hypersensibiliteacute aux meacutedicaments agrave base de fer pour injection intraveineusehellip

Un symposium de lrsquoINRS sur le thegraveme laquo Dermato-allergologie professionnelle de la recherche agrave la pratique raquo aura lieu le jeudi 2 octobre agrave 17 h 30

RENSEIGNEMENTSBeacuteneacutedicte Louis NUKLEacuteUS55 rue Bobillot 75013 ParisTeacutel 01 45 88 66 88blouisnukleusfrwwwgerda2014com

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 137

Organiseacutee par le museacutee du CNAM produite par

lINRS et Ferraille lexposition regroupe une

vingtaine drsquoaffiches marquantes reacutealiseacutees par lrsquoINRS

entre 1947 et 1985 Cette exposition est baseacutee sur un

livre reprenant 200 affiches de lrsquoInstitut eacutediteacute par

Les Requins marteaux

laquo Danger Treacutesors de lrsquoInstitut national de

recherche et de seacutecuriteacute raquo est lrsquooccasion de voir

eacutevoluer en images les notions de danger de risque

et de seacutecuriteacute au travail ainsi que les codes ou les

messages retenus pour veacutehiculer lrsquoinformation de

preacutevention

laquo DANGER TREacuteSORS DE LrsquoINSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SEacuteCURITEacute raquoUNE EXPOSITION AU MUSEacuteE DU CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MEacuteTIERS (CNAM)

jusquau 7 septembre 2014 60 rue Reacuteaumur Paris 3e

wwwarts-et-metiersnet

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014138

AGENDAFORMATIONS

Institut de meacutedecine du travail de LorraineFaculteacute de meacutedecine de Nancy

FORMATIONS

wLes nouvelles recommandations en santeacute au travail laquo Port de charges raquo (Haute Autoriteacute de santeacute) et laquo Addictions raquo (Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail Socieacuteteacute franccedilaise dalcoologie) (une journeacutee en septembre)

w Le travailleur isoleacute (12 journeacutee en octobre)

wMeacutemoire et travail dans le cadre de la semaine meacutedicale de Lorraine (12 journeacutee en novembre)

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONSInstitut de meacutedecine du travail de Lorraine (IMTL) Faculteacute de meacutedecine BP 1849 avenue de la Forecirct de Haye54505 Vandœuvre cedex

Teacutel 06 73 46 91 06infoimtlorrainefrwwwimtlorrainefr

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 139

Agrave lire agrave voirCHAUSSADE H CHOUTET P COURSAGET P DELZESCAUX D et alEacutetude de seacuteropreacutevalence de lheacutepatite E Professionnels forestiers et eacuteleveurs de porcs (donneacutees 2011 - 2012)Le virus de lheacutepatite E est un virus agrave tropisme heacutepatique dont la distribution est mondiale Ce virus a eacuteteacute isoleacute chez plusieurs espegraveces animales mais les porcs les sangliers et les cerfs sont consideacutereacutes comme de reacuteels reacuteservoirs qui peuvent ecirctre responsables de contaminations humaines Cette eacutetude a pour objectifs destimer la seacuteropreacutevalence de lheacutepatite E dans deux populations professionnelles potentiellement exposeacutees agrave ce virus (les professionnels forestiers et les eacuteleveurs de porcs) ainsi que de chercher les facteurs de risque de transmission et de confirmer lrsquoexistence en France de variations geacuteographiquesCaisse centrale de la Mutualiteacute sociale agricole (CCMSA) (Les Mercuriales 40 rue Jean Jauregraves 93547 Bagnolet Cedex) 2014 36 p (httpreferences-sante-securitemsafr)

Meacutemento viandes et charcuteriesCe recueil est constitueacute de cahiers illustreacutes de 8 agrave 20 pages visant agrave deacutecrire un sujet du secteur de la viande et de la charcuterie Il sera mis agrave jour annuellement Ce meacutemento a vocation agrave senrichir chaque anneacutee de nouveaux sujets afin de couvrir lensemble des secteurs de labattage de la deacutecoupe et de la transformation Il sadresse aux techniciens Au sommaire principes et connaissances fondamentales technologies et proceacutedeacutes

emballage et environnement eacutepideacutemiologie et microbiologie meacutethodes techniques et tables de reacutefeacuterencesInstitut du porc (IFIP) (5 rue Lespagnol 75020 Paris) 2014 1 classeur agrave mise agrave jour 136 p

Champs eacutelectromagneacutetiques drsquoextrecircmement basse freacutequence Les effets sur la santeacuteGuide pratiqueEn France le courant distribueacute est un courant alternatif de freacutequence 50 Hz (extrecircmement basse freacutequence) Un reacuteseau de lignes de transformateurs de postes eacutelectriques permet cet acheminement Les lignes agrave tregraves haute tension sont les premiers maillons de ce reacuteseau elles permettent de transporter lrsquoeacutelectriciteacute des principaux centres de production jusqursquoaux zones de consommation Au voisinage immeacutediat drsquoune ligne agrave haute tension aeacuterienne ou souterraine un champ eacutelectrique et un champ magneacutetique sont preacutesents Agrave distance de la ligne ces champs deacutecroissent rapidement Drsquoautres eacuteleacutements du reacuteseau de transport et de distribution de lrsquoeacutelectriciteacute comme les transformateurs sont eacutegalement agrave lrsquoorigine de champs eacutelectromagneacutetiques drsquoextrecircmement basse freacutequence Agrave lrsquointeacuterieur des habitations les sources de champs eacutelectromagneacutetiques drsquoextrecircmement basse freacutequence sont de deux types les reacuteseaux eacutelectriques et les appareils eacutelectromeacutenagers Afin de mieux mesurer les effets sur la santeacute des champs eacutelectromagneacutetiques geacuteneacutereacutes par ces installations la Direction geacuteneacuterale de la santeacute propose en teacuteleacutechargement un guide pratique Le document fait le

point sur les sources dexposition les effets sur la santeacute ou encore la reacuteglementation existant en la matiegravereMinistegravere des Affaires sociales et de la Santeacute (14 avenue Duquesne 75350 Paris 07 SP) 2014 21 p(wwwsantegouvfr)

BRISSON G GERVAIS MC MARTIN R BLACKBURN D et alEacuteoliennes et santeacute publique Synthegravese des connaissances ndash mise agrave jourPublication 1633Cette recension drsquoeacutecrits preacutesente une version remise agrave jour de la synthegravese des connaissances sur les liens entre les eacuteoliennes et la santeacute publique reacutealiseacutee initialement en 2009 Le premier document avait pour objectif de fournir une base de connaissances communes au reacuteseau de la santeacute publique queacutebeacutecois Le document avait permis de deacuteterminer les principales classes drsquoeffets de la santeacute environnementale associeacutes au dossier eacuteolien et de tracer lrsquoeacutetat des connaissances en matiegravere drsquoeffets psychologiques et sociaux de bruit et drsquoinfrasons drsquoombres mouvantes de seacutecuriteacute des travailleurs de seacutecuriteacute publique et de champs eacutelectromagneacutetiques Par ailleurs la recherche scientifique sur les eacuteoliennes est en constante eacutevolution et en 2012 il a donc sembleacute neacutecessaire de refaire le point sur lrsquoeacutetat des connaissances de ce secteur drsquoactiviteacute Le preacutesent document rassemble ainsi lrsquoinformation la plus reacutecente sur les preacuteoccupations pour la santeacute Les principaux reacutesultats sont preacutesenteacutes pour chaque classe drsquoeffets sanitaires et selon lrsquoeacutetat des connaissances actuelles du domaine acceptabiliteacute sociale des projets de

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014140

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deacuteveloppement eacuteolien impacts sociaux des projets eacuteoliens sur les communauteacutes nuisance sonore infrasons et basses freacutequences ombres mouvantes ou effet stroboscopique seacutecuriteacute des travailleurs et seacutecuriteacute publique champs eacutelectromagneacutetiquesInstitut national de santeacute publique du Queacutebec (INSPQ) (945 avenue Wolfe Queacutebec Queacutebec G1V 5B3 Canada) 2013 134 p (wwwinspqqcca)

CHAPERON AF LITZLER B ALOUF MELe harcegravelement moral au travail Comprendre et se deacutefendreCet ouvrage srsquointeacuteresse agrave la notion de harcegravelement moral au travail dans une double approche psychologique et juridique Il apporte un ensemble de reacuteponses pratiques illustreacutees par des teacutemoignages de victimes et des exemples drsquoaffaires jugeacutees Organiseacute en 2 grandes parties ce livre propose dans une premiegravere partie drsquoapprendre agrave repeacuterer et agrave comprendre les meacutecanismes du harcegravelement moral puis dans une seconde partie agrave se deacutefendre quand on est victime ou teacutemoin de harcegravelement moral au travailEacuteditions Odile Jacob (15 rue Soufflot 75005 Paris) 2014 262 p

Technostress et autres revers du travail nomadeWorking paper 201307De plus en plus drsquoentreprises europeacuteennes optent pour le travail nomade crsquoest-agrave-dire du travail reacuteputeacute sans contrainte de lieu ni de temps Lrsquoessor du travail nomade a notamment eacuteteacute favoriseacute par lrsquoarriveacutee sur le marcheacute de technologies et

moyens de communication mobiles en particulier les smartphones et les tablettes Le premier chapitre passe en revue les principaux deacuteveloppements survenus dans le domaine des technologies de linformation et de la communication (TIC) et les effets positifs que celles-ci peuvent geacuteneacuterer pour les entreprises et les travailleurs Toutefois ces eacutevolutions nrsquoont pas que des avantages Le document recense les risques lieacutes au travail nomade qui sont le technostress la technodeacutependance lrsquoestompement de la frontiegravere entre travail et vie priveacutee les heures suppleacutementaires lrsquoeacutepuisement et le burnout la seacutecuriteacute et la productiviteacute lrsquoexposition aux champs eacutelectromagneacutetiques les problegravemes ergonomiques Il fait eacutegalement le point sur la reacuteglementation en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute au travail et formule un certain nombre de recommandations agrave destination des travailleurs et de leurs repreacutesentants syndicaux afin de les alerter sur les effets neacutefastes du travail nomadeInstitut syndical europeacuteen (ETUI) (5 bd du Roi Albert II 1210 Bruxelles Belgique) 2013 49 p (wwwetuiorg)

MONTREUIL EPreacutevenir les risques psychosociaux Des outils pour agir sur la peacutenibiliteacute et preacuteserver la santeacute au travail2e eacutedition Fonctions de lentreprise Ressources humainesStress au travail violences harcegravelements conduites addictives les risques psychosociaux sont une grave menace pour la santeacute des salarieacutes et par conseacutequent pour la performance des entreprises La

croissance de ces risques au cours des derniegraveres anneacutees rend urgente la neacutecessiteacute de mettre en œuvre des dispositifs de preacutevention Cet ouvrage deacutetaille toutes les eacutetapes drsquoune action efficace de preacutevention en srsquoappuyant sur les bonnes pratiques eacuteprouveacutees en entreprise Il se fonde sur une approche collective lrsquoorganisation et le management Lrsquoauteur propose une meacutethode des outils des exemples et donne des cleacutes pour faire de la preacutevention un projet strateacutegique agrave mecircme de garantir la santeacute des salarieacutes et la performance de lrsquoentreprise Au sommaire comprendre les risques psychosociaux et lancer une deacutemarche de preacutevention eacutevaluer les risques psychosociaux leviers daction et eacutelaboration du plan de preacutevention mise en place dun systegraveme de veille et actions en cas de situations deacutegradeacutees Cette nouvelle version met agrave disposition un eacutetat actualiseacute des eacutevolutions reacuteglementaires des meacutethodologies existantes et ressources disponibles sur la question des risques psychosociauxEacuteditions Dunod (5 rue Laromiguiegravere 75005 Paris) 2014 204 p

ST-ARNAUD L PELLETIER M VEacuteZINA M BRIAND C et alSanteacute mentale au travail Projet-pilote pour passer drsquoune approche individuelle de reacuteadaptation agrave une approche organisationnelle de preacuteventionEacutetudes et recherches Rapport R-807Les problegravemes de santeacute mentale au travail repreacutesentent actuellement lrsquoune des plus importantes causes drsquoabsence au travail Les preacuteceacutedents travaux de lrsquoIRSST ont

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 141

reacuteveacuteleacute que la majoriteacute des salarieacutes qui se sont absenteacutes en raison drsquoun problegraveme de santeacute mentale font reacutefeacuterence aux difficulteacutes veacutecues dans le cadre de leur activiteacute professionnelle comme facteur ayant contribueacute agrave la deacuteteacuterioration de leur eacutetat de santeacute et de leur arrecirct de travail drsquoougrave lrsquoimportance drsquoorienter les pratiques de retour au travail vers la modification des facteurs de lrsquoorganisation du travail Lrsquoobjectif geacuteneacuteral de ce projet est de tracer le passage drsquoune deacutemarche individuelle de soutien au retour au travail et au maintien en emploi des salarieacutes qui se sont absenteacutes en raison drsquoun problegraveme de santeacute mentale agrave une deacutemarche organisationnelle visant la preacutevention des problegravemes de santeacute mentale dans le milieu de travail Speacutecifiquement le projet vise agrave identifier et caracteacuteriser les facteurs de lrsquoorganisation du travail reconnus par le salarieacute comme ayant contribueacute agrave la deacuteteacuterioration de son eacutetat de santeacute mentale et agrave son retrait du travail identifier et caracteacuteriser les facteurs de lrsquoorganisation du travail eacutetant une preacuteoccupation agrave lrsquoeacutegard du retour au travail du salarieacute identifier et caracteacuteriser les interventions organisationnelles sur le travail preacutevues en concertation par le salarieacute et son supeacuterieur dans un plan de retour au travail visant agrave soutenir le salarieacute lors de son retour deacuteterminer les eacutecarts entre les facteurs identifieacutes par le salarieacute les interventions preacutevues au plan drsquoaction et les interventions reacuteellement mises en place par lrsquoorganisation deacutegager agrave partir de lrsquoensemble des parcours des cibles drsquoaction en matiegravere de preacutevention Institut de recherche Robert-Sauveacute en santeacute et en seacutecuriteacute du travail (IRSST) (505 boulevard de Maisonneuve Ouest Montreacuteal

Queacutebec H3A 3C2 Canada) 2014 33 p (wwwirsstqcca)

Maintien dans lemploi en Europe et au Canada Politique de reacuteadaptation et de retour au travail Actes des deacutebats dEurogip du 19032013 (Paris) Eurogip-85FManifestation annuelle les laquo Deacutebats dEurogip raquo eacutetaient consacreacutes en 2013 au maintien dans lemploi en Europe et au Canada Au niveau communautaire la strateacutegie de santeacute et seacutecuriteacute au travail 2007-2012 encourageait les Eacutetats membres agrave inteacutegrer dans leur politique nationale des actions pour ameacuteliorer la reacutehabilitation et la reacuteinteacutegration des travailleurs exclus du marcheacute du travail suite agrave une maladie professionnelle ou un accident du travail Lun des objectifs de ces deacutebats eacutetait que chacun simpregravegne des expeacuteriences des autres pays afin de comprendre agrave la fois la logique dassurances sociales et les pratiques eacutetrangegraveres tout en prenant conscience des difficulteacutes de la gestion de la reacuteadaptation professionnelle Les pays preacutesents agrave ces deacutebats eacutetaient France Suisse Allemagne Islande Suegravede Danemark Canada Belgique Finlande et Grande-Bretagne Au programme les enjeux du maintien dans lemploi politiques nationales de gestion de lincapaciteacute maintien dans lemploi retour au travail projet europeacuteen laquo Travail sain pour les travailleurs souffrant dune maladie chronique raquo la mobilisation autour des entreprisesGroupement de lInstitution preacutevention de la Seacutecuriteacute sociale pour lEurope (EUROGIP) (55 rue de la Feacutedeacuteration 75015 Paris) 2013 31 p (wwweurogipfr)

Guide RPS agrave lrsquousage des CHSCTOn assiste depuis plusieurs anneacutees agrave un eacutelargissement du champ drsquoactions des CHSCT Ceci en lien avec les eacutevolutions reacuteglementaires mais eacutegalement avec lrsquoeacutemergence forte des probleacutematiques relatives agrave la santeacute au travail et en particulier celle des risques psychosociaux (RPS) (dont les systegravemes de veille montrent lrsquoimportance croissante) Les RPS constituent donc un champ drsquoaction privileacutegieacute des CHSCT Drsquoune part lrsquoinstance a toute leacutegitimiteacute pour intervenir drsquoautre part elle a la possibiliteacute de promouvoir des approches srsquoappuyant sur lrsquoanalyse du travail reacuteel des salarieacutes Le guide RPS agrave lrsquousage des CHSCT a pour objectif de donner des eacuteleacutements clairs aux repreacutesentants du personnel confronteacutes aux risques psychosociaux stress souffrance charge psychique usure professionnelle mal-ecirctre et violence au travailhellip Il srsquoagit drsquoune ressource meacutethodologique destineacutee aux eacutelus peu familiariseacutes avec ce domaine sous la forme de preacutesentations drsquoencarts et de fiches permettant aux IRP (institutions repreacutesentatives du personnel) de mieux jouer leur rocircle drsquoacteur de la preacutevention Il est apparu important de preacutesenter des eacuteleacutements saillants relatifs aux RPS mais eacutegalement de les restituer dans des contextes particuliers (problegravemes organisationnels situation de restructurationhellip) et de les remettre en perspective autour des questions relatives au dialogue social et aux conditions permettant le plein exercice de ses missions par le CHSCT Les aspects relatifs aux strateacutegies drsquoaction des CHSCT sont largement deacuteveloppeacutes Ministegravere du Travail de lEmploi de la Formation professionnelle et du Dialogue social (101 rue de Grenelle 75007 Paris 07) 2013 51 p (wwwsante-securite-pacaorg)

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014142

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VERKINDT PYLes CHSCT au milieu du gueacute Trente-trois propositions en faveur drsquoune instance de repreacutesentation du personnel deacutedieacutee agrave la protection de la santeacute au travailCe rapport a eacuteteacute demandeacute par le ministre du Travail de lrsquoEmploi de la Formation professionnelle et du Dialogue social comme preacutevu par la feuille de route issue de la derniegravere grande confeacuterence sociale de juin 2013 Il expose un eacutetat des lieux utile des forces et faiblesses de cette instance repreacutesentative du personnel qui existe depuis plus de trente ans et preacutesente trente-trois propositions destineacutees agrave la faire eacutevoluer Ce rapport constitue une excellente base de discussion pour alimenter la neacutegociation interprofessionnelle qui est envisageacutee dans les prochains mois sur la qualiteacute du dialogue social dans le cadre du Pacte de responsabiliteacute Il sera aussi tregraves utile pour enrichir les travaux preacuteparatifs du prochain Plan Santeacute au travail 2015-2017Ministegravere du Travail de lrsquoEmploi de la Formation professionnelle et du Dialogue social (101 rue de Grenelle 75007 Paris 07) 2014 173 p (httptravail-emploigouvfr)

KOUABENAN DR (Ed) DUBOIS M (Ed) BOBILLIER CHAUMON ME (Ed) SARNIN P (Ed) et alConditions de travail eacutevaluation des risques et management de la seacutecuriteacutePsychologie du travail et ressources humainesCet ouvrage propose un regard renouveleacute de la psychologie du travail sur les pratiques professionnelles visant agrave mieux cerner et maicirctriser les conseacutequences des conditions de travail sur la santeacute physique et

psychologique des travailleurs Au sommaire perception des risques implication et gestion de la seacutecuriteacute (gestion de lincertitude fatalisme perception du risque climat de seacutecuriteacutehellip) pratique professionnelle reacutesilience et santeacute au travail (pluridisciplinariteacute en santeacute au travail conditions de travail des enseignants du primaire activiteacute des techniciens en radiologie meacutedicale reacutesilience et bien-ecirctrehellip) eacutevaluer et preacutevenir les TMS (disposition au changement chez les maccedilons du bacirctiment sens du travail perception de la justice organisationnellehellip) organisationreacuteorganisation du travail satisfaction et performance (climat de groupe et engagement affectif satisfaction au travail conflits travailfamille travail en open space organisation des soins dans les eacutetablissements de santeacutehellip)Eacuteditions LHarmattan (5-7 rue de lEacutecole polytechnique 75005 Paris) 2013 284 p

Guide relatif agrave la protection sociale des fonctionnaires hospitaliers contre les risques maladies et accident de serviceLe guide relatif agrave la protection sociale des fonctionnaires hospitaliers contre les risques maladies et accident de service preacutesente sous forme de fiches les dispositions srsquoappliquant aux fonctionnaires hospitaliers concernant les diffeacuterents types de congeacutes de maladies Apregraves un rappel des dispositions communes agrave tous les types de congeacutes pour raisons de santeacute ce guide propose 8 fiches le congeacute maladie (ou congeacute maladie ordinaire ) le congeacute longue maladie (CLM) le congeacute de longue dureacutee (CLD) le cas des congeacutes pour raisons de santeacute reacutesultant des accidents de service

des maladies professionnelles et des maladies contracteacutees dans lrsquoexercice des fonctions le controcircle pendant le congeacute pour raisons de santeacute lrsquoaptitude du fonctionnaire apregraves une absence pour raisons de santeacute la disponibiliteacute drsquooffice pour raisons de santeacute les modaliteacutes de prise en compte de la maladie sur les droits agrave la retraite On y trouve eacutegalement les textes juridiques applicables Ce guide modifie le preacuteceacutedent guide figurant en annexe de lrsquoinstruction ndeg DGOSRH3DGCS4B201270 du 9 feacutevrier 2012 relative agrave la protection sociale des fonctionnaires hospitaliers contre les risques maladie et accident de serviceMinistegravere des Affaires sociales et de la Santeacute Direction geacuteneacuterale de loffre de soins Direction geacuteneacuterale de la coheacutesion sociale (14 rue Duquesne 75350 Paris 07 SP) 2014 54 p (wwwsantegouvfr)

Utilisateurs en aval Fiches de donneacutees de seacutecuriteacute Guide simplifieacuteLrsquoobjectif de ce document est drsquoexpliquer en des termes simples les obligations auxquelles les utilisateurs en aval doivent se soumettre afin de se conformer au regraveglement REACHAgence europeacuteenne des produits chimiques (ECHA) (Annankatu 18 PO BOX 400 FI-00121 Helsinki Finlande) 2013 10 p

Guide deacutelaboration des fiches de donneacutees de seacutecuriteacuteGuide Version 20Ce guide contient des informations sur les aspects agrave prendre en compte lors de leacutelaboration dune fiche de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) Il aide les fournisseurs agrave mieux appreacutehender leurs obligations et limpact des informations contenues

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 143

dans les FDS sur la protection des travailleurs Il deacutetaille des exigences dinformation agrave inclure dans chaque section de FDS et en particulier les deacutetails des modifications reacutesultant des diffeacuterentes reacutevisions de lannexe II de REACH ainsi que les peacuteriodes transitoires pour la mise en œuvre de ces modifications Il contient eacutegalement des informations geacuteneacuterales sur les substances et meacutelanges pour lesquels une FDS doit ecirctre fournie et preacutecise par qui celle-ci doit lecirctre Ce guide permet eacutegalement aux destinataires des FDS de savoir de quelles informations ils disposent et comment les traiterECHA (Annankatu 18 PO BOX 400 FI-00121 Helsinki Finlande) 2013 151 p

Guide daide Eacutecrire le document unique deacutevaluation des risquesLe document unique drsquoeacutevaluation des risques doit ecirctre preacutesent chez tous les agriculteurs qui emploient des salarieacutes accueillent des travailleurs exteacuterieurs ou font appel agrave des prestataires Son but est drsquoassurer leur seacutecuriteacute et leur protection Lrsquoabsence de ce document est passible drsquoune amende et entraicircne une responsabiliteacute plus grande pour lrsquoagriculteur en cas drsquoaccident Il nexiste pas de modegravele type de document unique deacutevaluation des risques Cest agrave chacun de reacutealiser son propre document correspondant agrave la reacutealiteacute de son exploitation Neacuteanmoins conscients de lenjeu mais aussi des difficulteacutes de reacutealisation de ce document les organismes professionnels agricoles (OPA) du deacutepartement de lrsquoIsegravere ont voulu eacutelaborer un support destineacute agrave faciliter la tacircche des agriculteurs Il leur permet de mieux comprendre

cette deacutemarche de preacutevention et gracircce aux sept fiches qursquoil contient (la meacutethode lrsquoexploitation lrsquoatelier le bilan les dangers la preacutevention et les ressources documentaires) de reacutealiser le document unique des risques professionnels Il leur apporte une meacutethodologie permettant drsquoidentifier les situations dangereuses et facilitant la mise en place drsquoune deacutemarche de preacuteventionMSA Alpes du Nord (106 rue Juiverie 73016 Chambeacutery Cedex) 2013 25 p (wwwmsaalpesdunordfr)

CHAMPY-REMOUSSENARD P (Ed) CLENET J DURAND M IMBERT P et alEn quecircte du travail cacheacute enjeux scientifiques sociaux peacutedagogiquesCollection Travail et activiteacute humaineLrsquoanalyse du travail se heurte agrave des difficulteacutes lieacutees au fait que certaines des facettes du travail reacutesistent aux investigations restent inaccessibles par la voie de lrsquoobservation etou de la verbalisation et geacutenegraverent par conseacutequent une difficulteacute agrave le formaliser Cet ouvrage reacuteunit des contributions autour des dimensions inapparentes du travail et montre ce que peut produire lrsquoaccegraves agrave ces dimensions cacheacutees de lrsquoactiviteacute en matiegravere de deacuteveloppement du pouvoir drsquoagir de deacuteveloppement professionnel de valorisation et de reconnaissance des activiteacutes des acteurs et des meacutetiers Au sommaire utilitarisme et anti-utilitarisme dans le travail pour une eacutethique en acte de lrsquoeacuteducation nature fonction et limites de la formalisation des dimensions cacheacutees etou clandestines du travail en recherche et en formation dimensions cacheacutees du

travail ressource et obstacle face aux eacutepreuves de la surprescription les ingeacuteniositeacutes partiellement clandestines des professionnels de lrsquoeacuteducation le flou et le travail du sujet en formation les deacutesordres de la reconnaissance rendre visible la part cacheacutee de lrsquoactiviteacute quelques motifs enjeux et fonctions rempliesOctaregraves Eacuteditions (24 rue Nazareth 31000 Toulouse) 2014 126 p

Mise au point drsquoindicateurs nationaux de surveillance des accidents de circulation lieacutes au travail Eacutetude exploratoire agrave partir des donneacutees de reacuteparation des accidents du travail issues des reacutegimes de seacutecuriteacute socialeLes accidents de circulation lieacutes au travail regroupent les accidents survenant au cours drsquoun deacuteplacement professionnel et les accidents de trajet domicile-travail Ils sont la premiegravere cause drsquoaccidents du travail mortels Les donneacutees de reacuteparation des accidents du travail par les reacutegimes de seacutecuriteacute sociale constituent la principale source de donneacutees nationale disponible de ce pheacutenomegravene mais elles preacutesentent un certain nombre de limites Les statistiques eacutetablies sont eacuteclateacutees elles reposent sur des nomenclatures heacuteteacuterogegravenes selon les reacutegimes et elles nrsquoisolent pas toujours les accidents de circulation Le rapport restitue un travail exploratoire qui avait pour objectif de mettre au point et de tester lrsquoeacutelaboration drsquoindicateurs nationaux pour la surveillance eacutepideacutemiologique des accidents de circulation lieacutes au travail Ceci a eacuteteacute reacutealiseacute agrave partir de donneacutees enregistreacutees par les deux principaux reacutegimes de seacutecuriteacute sociale (geacuteneacuteral et agricole) pour

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014144

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lrsquoanneacutee 2004 (portant sur plus de 100 000 victimes) fournies agrave lrsquoInstitut de veille sanitaire (InVS) preacuteceacutedemment Les indicateurs geacuteneacutereacutes offrent une vision diversifieacutee sur les accidents de circulation lieacutes au travail en France et des angles de vue ineacutedits sur ce pheacutenomegravene notamment la distinction entre hommes et femmes et des chiffres par secteur drsquoactiviteacute agrave un niveau tregraves deacutetailleacute Les reacutesultats obtenus montrent des dispariteacutes selon certains facteurs (notamment le secteur drsquoactiviteacutehellip) utiles agrave deacutecrire et prendre en compte dans une optique de preacutevention Lrsquoanneacutee 2004 peut ecirctre consideacutereacutee comme un premier point drsquoobservation pour la surveillance agrave venir Une synthegravese de cette eacutetude est eacutegalement disponible sur le site de lInVSInstitut de veille sanitaire (InVS) (12 rue du Val dOsne 94415 Saint-Maurice Cedex) 2014 188 p(wwwinvssantefr)

FALZON P (Ed) DELGOULET C VIDAL-GOMEL C CAROLY S et alErgonomie constructiveDepuis son origine lrsquoergonomie srsquoest donneacute pour objectif lrsquoadaptation du travail des environnements des machines agrave lrsquohomme Cet ouvrage propose une nouvelle vision constructive de lrsquoergonomie En effet celle-ci ne peut se satisfaire drsquoune vision ponctuelle statique de lrsquoadaptation qui reacuteduirait lrsquoobjectif de lrsquoergonomie agrave la conception de systegravemes adapteacutes au travail tel qursquoil est deacutefini agrave un moment donneacute aux opeacuterateurs tels qursquoils sont agrave un moment particulier aux organisations telles qursquoelles opegraverent lagrave et maintenant Lrsquoobjectif de lrsquoergonomie doit ecirctre le deacuteveloppement Deacuteveloppement des individus gracircce agrave la mise en place de situations drsquoaction qui favorisent la reacuteussite et

lrsquoacquisition ou la construction de savoir-faire de connaissances de compeacutetences Deacuteveloppement des organisations gracircce agrave lrsquointeacutegration dans les organisations elles-mecircmes de processus reacuteflexifs ouverts aux capaciteacutes drsquoinnovation des opeacuterateurs eux-mecircmes Presses universitaires de France (PUF) (6 avenue Reille 75014 Paris) 2013 249 p

La seacutecuriteacute et la santeacute dans lrsquoutilisation des produits chimiques au travailLe thegraveme de lrsquoeacutedition 2014 de la Journeacutee mondiale de la seacutecuriteacute et de la santeacute au travail de lrsquoOIT est laquo La seacutecuriteacute et la santeacute dans lrsquoutilisation des produits chimiques au travail raquo Le preacutesent rapport publieacute agrave lrsquooccasion de cette journeacutee montre que si les produits chimiques peuvent ecirctre utiles des mesures indispensables doivent ecirctre prises au niveau national et agrave lrsquoeacutechelon des entreprises pour preacutevenir ou controcircler leurs effets indeacutesirables sur les travailleurs les lieux de travail la population et lrsquoenvironnement Ce rapport est eacutegalement disponible sur le site de lrsquoOIT en anglais espagnol italien russeInternational Labour Office (ILO) (CH-1211 Genegraveve 22 Suisse) 2013 24 p (wwwiloorg)

Particules fines dont diesel et risque de cancerCollection Fiches repegravereCette fiche repegravere dresse un eacutetat des lieux des connaissances sur les caracteacuteristiques des particules atmospheacuteriques les sources drsquoeacutemission de particules fines en France et lrsquoexposition de la population franccedilaise agrave ces particules ainsi que lrsquoimpact de ces particules sur la santeacute avec en particulier le cas des eacutemissions de particules diesel

reacutecemment classeacutees canceacuterogegravenes pour lrsquohomme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) Cette fiche fait aussi le point sur les mesures visant agrave reacuteduire lrsquoeacutemission des particules aux niveaux national et europeacuteenInstitut national du cancer (INCa) (52 avenue Andreacute Morizet 92100 Boulogne-Billancourt) 2013 8 p (wwwe-cancerfr)

KONKOLEWSKY HHMaladies professionnelles deacutefis et perspectives pour la seacutecuriteacute socialePerspectives en politique sociale 28La Journeacutee mondiale de la seacutecuriteacute et de la santeacute au travail a pour but de promouvoir la preacutevention des risques professionnels et drsquoencourager le deacuteveloppement drsquoune culture de la preacutevention sur le lieu de travail En 2013 cette Journeacutee mondiale eacutetait consacreacutee agrave la preacutevention des maladies professionnelles (MP) Le Bureau international du travail (BIT) estime que plus de 23 millions de deacutecegraves lieacutes au travail surviennent chaque anneacutee dans le monde entier la tregraves grande majoriteacute drsquoentre eux (plus de 80 ) eacutetant causeacutee par des MP Bien qursquoau cours de ces derniegraveres deacutecennies les systegravemes drsquoassurance contre les risques professionnels aient contribueacute agrave la reacuteduction du nombre des accidents du travail le nombre de maladies professionnelles continue drsquoaugmenter et les organisations de seacutecuriteacute sociale doivent par conseacutequent deacuteployer des efforts accrus pour apporter leur concours agrave la reacuteduction de ces maladies en prenant des mesures de preacutevention cibleacutees Association internationale de la seacutecuriteacute sociale (AISS 4 route des Morillons Case postale 1 CH-1211 Genegraveve 22 Suisse) 2013 5 p (wwwissaint)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 145

JURIDIQUE

JuridiqueTextes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

PREacuteVENTION - GEacuteNEacuteRALITEacuteS

ACCIDENTS DU TRAVAIL MALADIES PROFESSIONNELLES

DEacuteCLARATIONl Arrecircteacute du 27 janvier 2014 fixant le modegravele du for-mulaire laquo certificat meacutedical accident du travail - ma-ladie professionnelle raquoMinistegravere chargeacute de la Santeacute Journal officiel du 4 feacutevrier 2014 - p 2019

REacutePARATIONl Circulaire CNAMTS ndeg 12014 du 27 janvier 2014 re-lative agrave la diffusion du Guide pour les CRRMP ndash Mise agrave jour janvier 2014Caisse nationale drsquoassurance maladie des travailleurs salarieacutes (wwwmediamextcnamtsfr 3 p annexe 45 p)Le guide a eacuteteacute publieacute inteacutegralement dans le ndeg 137 de la revue sous la reacutefeacuterence TM 31

SITUATIONS PARTICULIEgraveRES DE TRAVAIL

PEacuteNIBILITEacutel Loi ndeg 2014-288 du 5 mars 2014 relative agrave la forma-tion professionnelle agrave lrsquoemploi et agrave la deacutemocratie socialeParlement Journal officiel du 6 mars 2014 - pp 4848-4882Ce texte contient une seacuterie de dispositions relatives agrave la formation professionnelle continue qui viennent impac-ter le fonctionnement du compte personnel de preacuteven-tion de la peacutenibiliteacute creacuteeacute par la loi ndeg 2014-40 du 20 janvier 2014 portant reacuteforme du systegraveme des retraitesLe titre 1er deacutefinit le cadre juridique du compte personnel de formation (CPF) qui est preacutevu par lrsquoarticle L 6111-1 du Code du travail et qui doit ecirctre mis en place agrave compter du 1er janvier 2015 pour chaque personne en application de lrsquoarticle 5 de la loi du 14 juin 2013 relative agrave la seacutecurisation de lrsquoemploi Ce compte est creacuteeacute pour chaque individu acircgeacute drsquoau moins seize ans qursquoil soit en emploi agrave la recherche drsquoun emploi ou accompagneacute dans un projet drsquoorientation et drsquoinser-

tion professionnelle Le compte existe jusquagrave son deacutepart agrave la retraite et a pour objet de favoriser son accegraves agrave la for-mation professionnelle tout au long de la vieLes heures inscrites sur le compte permettent agrave son titu-laire de financer des formations qualifiantesLes formations eacuteligibles au CPF sont deacutetermineacutees notam-ment parmi les certifications inscrites au Reacutepertoire national des certifications professionnelles les certificats de qualification professionnelle les formations inscrites agrave lrsquoinventaire mentionneacute agrave lrsquoarticle L 335-6 du Code de lrsquoeacuteducation celles visant agrave acqueacuterir un socle de connais-sances et de compeacutetences deacutefinies par deacutecretPour les salarieacutes les formations eacuteligibles devront appar-tenir notamment agrave une liste eacutelaboreacutee par la commission paritaire nationale pour lrsquoemploi (CPNE) de la branche dont deacutepend lrsquoentreprise ou agrave deacutefaut par un accord des organisations repreacutesentatives drsquoemployeurs ou de salarieacutes de lrsquoOPCA concerneacute ou agrave une liste eacutelaboreacutee par le comiteacute paritaire national pour la formation profession-nelle et lrsquoemploi (CPNFPE) apregraves consultation du conseil national de lrsquoemploi de la formation et de lrsquoorientation professionnelles Le nouvel article L 6323-16 du Code du travail creacuteeacute par cette loi du 5 mars 2014 vient preacuteciser que ces listes devront notamment recenser les formations facilitant lrsquoeacutevolution professionnelle des salarieacutes exposeacutes agrave des fac-teurs de risques professionnels lieacutes agrave la peacutenibiliteacute et sus-ceptibles de mobiliser leur compte personnel de preacuteven-tion de la peacutenibiliteacute En outre lrsquoarticle L 4162-4 du Code du travail creacuteeacute par la loi du 20 janvier 2014 portant reacuteforme des retraites preacute-voit que les points accumuleacutes par le salarieacute exposeacute agrave des facteurs de peacutenibiliteacute au-delagrave de certains seuils peuvent servir agrave financer une formation lui permettant drsquoacceacute-der agrave un emploi exposant moins agrave la peacutenibiliteacute Dans ce cas les points inscrits sur son compte sont ajouteacutes agrave son compte personnel de formationLa preacutesente loi revient sur ce meacutecanisme et sur les mo-daliteacutes de transfert de points entre le compte personnel de preacutevention de la peacutenibiliteacute et le compte personnel de formation Ainsi lrsquoarticle L 6323-4 du Code du travail preacute-voit deacutesormais que le CPF pourra faire lrsquoobjet drsquoabonde-ments en heures compleacutementaires par la CARSAT char-geacutee de la gestion du compte personnel de preacutevention de

JURIDIQUE

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la peacutenibiliteacute (ou CNAV pour lrsquoIcircle-de-France) pour assurer le financement drsquoune formation eacuteligible dont la dureacutee deacutepasserait les heures acquises par le salarieacute sur son CPFEnfin lrsquoarticle 33 de la loi ouvre agrave titre expeacuterimental jusqursquoau 31 deacutecembre 2015 la possibiliteacute de preacutevoir par accord drsquoentreprise conclu pour 3 ans le regroupe-ment dans une neacutegociation unique sur la qualiteacute de vie au travail de tout ou partie des neacutegociations obli-gatoires relatives notamment agrave lrsquoeacutegaliteacute profession-nelle agrave la dureacutee du travail ou agrave la peacutenibiliteacute Dans le domaine de la peacutenibiliteacute est concerneacutee par cette pos-sibiliteacute de regroupement lrsquoobligation de neacutegocier un accord drsquoentreprise ou drsquoeacutetablir un plan drsquoaction pour preacutevenir la peacutenibiliteacute qui est preacutevue agrave lrsquoarticle L 4163-2 du Code du travail et qui concerne les entreprises drsquoau moins 50 salarieacutes ou appartenant agrave un groupe drsquoau moins 50 salarieacutes dont au moins 50 des salarieacutes sont exposeacutes agrave des risques professionnels lieacutes agrave la peacutenibiliteacute au-delagrave des seuils dexposition deacutefinis par deacutecret sous peine de lrsquoapplication drsquoune peacutenaliteacute financiegravere pou-vant atteindre 1 des reacutemuneacuterations ou gains verseacutes Degraves lors dans ce cadre pendant la dureacutee drsquoapplication de lrsquoaccord les neacutegociations en faveur de la preacutevention de la peacutenibiliteacute seront incluses dans la neacutegociation sur la qualiteacute de vie au travail

ORGANISATION - SANTEacute AU TRAVAIL

CHSCT

l Deacutecret ndeg 2014-324 du 11 mars 2014 relatif agrave lexercice du droit dalerte en matiegravere de santeacute publique et den-vironnement dans lentrepriseMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 13 mars 2014 - pp 5191-5192Lrsquoarticle L 4133-1 du Code du travail a creacuteeacute un droit drsquoalerte de leur employeur au profit des salarieacutes qui estiment de bonne foi que les produits ou proceacutedeacutes de fabrication uti-liseacutes ou mis en œuvre par lrsquoeacutetablissement font peser un risque grave sur la santeacute publique ou lrsquoenvironnement Le mecircme droit drsquoalerte a eacuteteacute creacuteeacute au profit des repreacutesentants du personnel au CHSCT par lrsquoarticle L4133-2 du Code du travail

Ce deacutecret deacutetermine les conditions de consignation par eacutecrit de ces alertes sur un registre speacutecial

INSPECTION DU TRAVAIL

l Deacutecret ndeg 2014-359 du 20 mars 2014 relatif agrave lorgani-sation du systegraveme dinspection du travailMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 21 mars 2014 - pp 5632-5633Ce deacutecret deacutefinit la nouvelle organisation interne de lrsquoins-pection du travail aux niveaux local reacutegional et natio-nal Lrsquouniteacute de controcircle deacutepartementale infradeacuteparte-mentale ou interdeacutepartementale composeacutee de sections devient lrsquoeacutechelon territorial drsquointervention de lrsquoinspection du travail dans lrsquoentreprise Elle est rattacheacutee agrave une DI-RECCTE Un arrecircteacute viendra deacuteterminer le nombre drsquouniteacutes cen-trales ainsi que leur rattachement

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

HARCEgraveLEMENTl Circulaire ndeg SE1 2014-1 du 4 mars 2014 relative agrave la lutte contre le harcegravelement dans la fonction publiqueMinistegravere chargeacute de la Fonction publique (httpcircu-laireslegifrancegouvfr 19 p)Cette circulaire rappelle les dispositions relatives aux deacutelits de harcegravelement sexuel et harcegravelement moral conte-nues dans la loi ndeg 2012-954 du 6 aoucirct 2012 et deacutecrit leur impact dans les trois fonctions publiques Elle vient preacuteciser et rappeler les obligations des em-ployeurs devoir de sanctionner les agissements de har-cegravelement mais eacutegalement mise en œuvre de mesures preacuteventives en amontConcernant la protection fonctionnelle de la victime de harcegravelement la circulaire preacutesente les ressources des employeurs publics changement drsquoaffectation ou eacuteloi-gnement de la victime proceacutedure disciplinaire contre lrsquoauteur du harcegravelement assistance apporteacutee agrave la vic-time reacuteparation par lrsquoadministration du preacutejudice subi par lrsquoagent du fait des attaqueshellip Elle expose eacutegalement les meacutecanismes de mise en jeu de la responsabiliteacute des

Textes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

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administrations lorsqursquoelles nrsquoont pris aucune mesure pour faire cesser des situations de harcegravelement qui lui ont eacuteteacute signaleacuteesConcernant la preacutevention du harcegravelement dans lrsquoAdmi-nistration la circulaire rappelle en premier lieu que tout agent public est de par ses fonctions soumis agrave un certain nombre de principes deacuteontologiques et de valeurs fonda-mentales qui lui interdisent de fait tout comportement reacutepreacutehensible de nature agrave discreacutediter lrsquoAdministration Elle preacutecise ensuite que la preacutevention du harcegravelement doit srsquoarticuler avec la deacutemarche globale de preacutevention de lrsquoensemble des risques auxquels sont exposeacutes les agents et que la politique de preacutevention doit ecirctre plani-fieacutee en y inteacutegrant dans un ensemble coheacuterent la tech-nique lorganisation du travail les conditions de travail les relations sociales et linfluence des facteurs ambiants notamment les risques lieacutes au harcegravelement moral et au harcegravelement sexuelLa circulaire insiste enfin sur lrsquoimportance de mettre en place des actions de formation speacutecifique agrave destination des acteurs de la preacutevention (CHSCT meacutedecins de preacute-vention assistants ou conseillers de preacutevention agents drsquoinspection) des nouveaux entrants dans la Fonction publique et des agents des services de ressources hu-maines et encadrants afin de mieux connaicirctre preacutevenir et traiter le harcegravelement

l Circulaire du 20 mars 2014 relative agrave la mise en œuvre du plan national daction pour la preacutevention des risques psychosociaux dans les trois fonctions publiquesPremier ministre (httpcirculaireslegifrancegouvfr 7 p)Cette circulaire vient rappeler lengagement pris par le Gouvernement depuis 2 ans drsquoune deacutemarche globale de modernisation du dialogue social et de la gestion des res-sources humaines dans la Fonction publique qui a abou-ti notamment agrave lrsquoaccord cadre du 22 octobre 2013 relatif agrave la preacutevention des risques psychosociaux (RPS) dans les 3 versants de la fonction publique Lrsquoaccord en question preacutevoit lrsquoeacutelaboration par chaque employeur public drsquoun plan drsquoeacutevaluation et de preacuteven-tion des RPS drsquoici lrsquoanneacutee 2015 La mise en œuvre de ces plans drsquoaction passe par diffeacuterentes eacutetapes la reacutealisa-

tion dans un premier temps de diagnostics locaux des facteurs de risques psychosociaux qui seront inteacutegreacutes aux documents drsquoeacutevaluation des risques professionnels et lrsquoeacutelaboration ensuite de plans locaux de preacutevention des RPS sur le fondement des diagnostics qui seront inteacute-greacutes aux programmes annuels de preacutevention des risques professionnels et drsquoameacutelioration des conditions de tra-vailLa circulaire insiste sur le rocircle primordial des chefs de service sur qui repose lrsquoobligation drsquoassurer la seacutecuriteacute et la santeacute des agents dans la mise en œuvre de ces plans drsquoaction Elle souligne la neacutecessiteacute de former les diffeacuterents acteurs de la preacutevention agrave la preacutevention des RPS et tout parti-culiegraverement les assistants et conseillers de preacutevention les encadrants les agents et les membres de CHSCT Pour les CHSCT qui seront eacutetroitement associeacutes agrave chaque eacutetape de lrsquoeacutelaboration des plans drsquoaction une formation speacute-cifique de deux jours deacutedieacutee agrave la preacutevention des risques psychosociaux est preacutevue par la circulaire avec au mini-mum une journeacutee de formation dispenseacutee au cours de lrsquoanneacutee 2014 Enfin le texte preacutevoit une eacutevaluation de la mise en œuvre de lrsquoaccord cadre par la formation speacutecialiseacutee laquo conditions de travail hygiegravene santeacute et seacutecuriteacute au travail raquo du Conseil commun de la Fonction publique Une seacuterie drsquoindicateurs (deacutetailleacutes en annexe) seront sui-vis dans ce cadre pour lrsquoeacutevaluation taux drsquoabsenteacuteisme pour raisons de santeacute taux de rotation des agents taux de visite sur demande du meacutedecin de preacutevention et taux drsquoactes de violence physique envers le personnel

SERVICES DE SANTEacute AU TRAVAIL

SURVEILLANCE MEacuteDICALEl Avis relatif agrave lextension dun accord national inter-professionnel relatif agrave la santeacute au travail des VRP et agrave son suivi par les services de santeacute au travailMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 20 mars 2014 - p 5589Lrsquoarticle L 4625-2 du Code du travail fournit la possibi-liteacute de preacutevoir par accord collectif de branche eacutetendu des deacuterogations aux regravegles relatives agrave lorganisation et

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JURIDIQUE

Textes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

au choix du service de santeacute au travail ainsi quaux modaliteacutes de surveillance de leacutetat de santeacute des tra-vailleurs degraves lors que ces deacuterogations nont pas pour effet de modifier la peacuteriodiciteacute des examens meacutedicaux deacutefinie par le mecircme Code Ces deacuterogations peuvent concerner notamment les voyageurs repreacutesentants et placiers (VRP) Cet avis signale que le ministegravere chargeacute du Travail envi-sage de prendre un arrecircteacute tendant agrave rendre obligatoires pour tous les employeurs et tous les salarieacutes entrant dans son champ drsquoapplication les dispositions de lrsquoac-cord national interprofessionnel du 10 deacutecembre 2013 relatif agrave la santeacute au travail des VRP et agrave son suivi par les services de santeacute au travail pris dans ce cadre Lrsquoaccord a pour objet sur le plan national drsquoorganiser le suivi de santeacute professionnel et individuel des VRP et drsquooptimiser les actions pluridisciplinaires de reacuteduction des risques meneacutees par les services de santeacute au travail assurant localement le suivi de ces populationsIl preacutevoit notamment la possibiliteacute pour les entreprises employant des VRP drsquoadheacuterer agrave un service de santeacute au travail interentreprises qui aurait compeacutetence sur lrsquoensemble du territoire Ce service de santeacute au travail reacutefeacuterent devra assurer lrsquoorganisation du suivi meacutedical des VRP Il pourra eacutetablir des fiches drsquoemploi sur la base des informations recueillies dans le cadre de leur suivi en santeacute travail (fiches drsquoaptitude types de suivis indi-viduels) deacutecrivant les risques speacutecifiques et deacutefinissant les mesures de preacutevention adapteacutees agrave ces risques

l Deacutecret ndeg 2014-423 du 24 avril 2014 relatif agrave lappli-cation des dispositions relatives agrave la santeacute au travail aux travailleurs eacuteloigneacutesMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 26 avril 2014 ndash pp 7301-7302Depuis la reacuteforme de la meacutedecine du travail engageacutee en 2011 lrsquoarticle L 4625-1 du Code du travail preacutevoit notamment qursquoun deacutecret deacutetermine les modaliteacutes de surveillance de leacutetat de santeacute des travailleurs eacuteloigneacutes exeacutecutant habituellement leur contrat de travail dans un deacutepartement diffeacuterent de celui ougrave se trouve leacuteta-blissement qui les emploieLe deacutecret ndeg 2014-423 du 24 avril 2014 vient donc adapter les dispositions de droit commun relatives agrave la surveil-

lance meacutedicale des salarieacutes aux particulariteacutes de ces tra-vailleurs eacuteloigneacutes qursquoils soient itineacuterants ou nonLrsquoemployeur peut bien entendu remplir ses obligations en faisant appel agrave un seul service de santeacute au travail (SST) en organisant le deacuteplacement des travailleurs eacuteloigneacutes ou du meacutedecin du travail que ce soit pour la reacutealisation de la surveillance meacutedicale individuelle ou de lrsquoaction sur le milieu de travail Toutefois cette solu-tion ne permettant pas toujours la reacutealisation de ces obligations lrsquoemployeur a la possibiliteacute de faire appel en plus de son adheacutesion agrave un SST principal agrave un ou plusieurs SST interentreprises de proximiteacute situeacutes dans le deacutepartement ougrave travaillent ses travailleurs eacuteloigneacutes Une section de la partie reacuteglementaire du Code du travail est doreacutenavant consacreacutee aux travailleurs eacuteloi-gneacutes (articles D 4625-23 agrave D 4625-34)Les hypothegraveses dans lesquelles lrsquoemployeur peut adheacute-rer agrave un SST de proximiteacute sont l les travailleurs eacuteloigneacutes sont affecteacutes durablement en dehors de lrsquoeacutetablissement qui les emploie l les travailleurs eacuteloigneacutes ne se rendent pas habituelle-ment au sein de lrsquoeacutetablissement qui les emploie Les informations devant circuler la reacutepartition des compeacutetences entre les SST ou en cas de contestation des avis rendus par le meacutedecin du SST de proximiteacute sont preacuteciseacutees par ces nouvelles dispositionsLe comiteacute drsquoentreprise doit ecirctre informeacute et consulteacute sur le recours au SST de proximiteacuteLors de lrsquoadheacutesion agrave celui-ci lrsquoemployeur communique au SST de proximiteacute diverses informations l liste des travailleurs concerneacutes dont ceux relevant drsquoune surveillance meacutedicale renforceacutee (SMR)l adresse du ou des sites agrave suivrel fiche drsquoentreprisel coordonneacutees du SST principal et des meacutedecins du tra-vail compeacutetentsLe SST principal doit lui aussi recevoir certaines infor-mations dans le mois suivant lrsquoadheacutesion au SST de proximiteacute l coordonneacutees du SST de proximiteacutel nom et coordonneacutees des meacutedecins du travail com-peacutetentsl liste des travailleurs concerneacutes dont ceux qui re-legravevent drsquoune SMR

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Si lrsquoemployeur adhegravere agrave diffeacuterents SST de proximiteacute ceux-ci ne sont pas compeacutetents sur le mecircme secteur geacuteographiqueLe meacutedecin du travail du SST principal et celui du SST de proximiteacute eacutechangent les renseignements neacutecessaires pour accomplir leurs missions Les informations ainsi communiqueacutees par les meacutedecins des SST de proximiteacute seront prises en compte par le meacutedecin du travail du SST principal lorsqursquoil reacutedigera le rapport annuel propre agrave lrsquoentreprise De mecircme la fiche drsquoentreprise sera com-pleacuteteacutee le cas eacutecheacuteant par les informations communi-queacutees par le meacutedecin du travail qui anime et coordonne lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire de chaque SST de proximiteacuteSrsquoagissant du suivi individuel de lrsquoeacutetat de santeacute des tra-vailleurs eacuteloigneacutes il appartient au meacutedecin du travail du SST de proximiteacute de compleacuteter et conserver le dos-sier meacutedicalEnfin les regravegles de contestation des avis meacutedicaux ren-dus par les meacutedecins des SST de proximiteacute sont preacuteci-seacutees Le recours est agrave adresser agrave lrsquoinspecteur du travail dont deacutepend lrsquoeacutetablissement qui emploie le salarieacute Lrsquoinspecteur prend sa deacutecision apregraves avis du meacutedecin inspecteur du travail dans le champ de compeacutetence geacuteographique duquel se situe le SST de proximiteacute

RISQUES CHIMIQUES

PHYTOSANITAIRESl Loi ndeg 2014-110 du 6 feacutevrier 2014 visant agrave mieux enca-drer lutilisation des produits phytosanitaires sur le ter-ritoire nationalParlement Journal officiel du 8 feacutevrier 2014 - p 2313Cette loi vise agrave encadrer lrsquoutilisation des produits phyto-sanitaires Elle modifie lrsquoarticle L 235-7 du Code rural qui preacutevoit deacutesormais lrsquointerdiction du recours aux produits phyto-pharmaceutiques par les collectiviteacutes publiques pour lrsquoentretien des espaces verts forecircts ou promenades acces-sibles ou ouverts au public et relevant de leur domaine public ou priveacute (prise drsquoeffet au 1er janvier 2020) La vente lutilisation et la deacutetention des produits phyto-pharmaceutiques pour un usage non professionnel est en outre interdite agrave compter du 1er janvier 2022

TOXICOVIGILANCEl Deacutecret ndeg 2014-128 du 14 feacutevrier 2014 relatif agrave la toxi-covigilanceMinistegravere chargeacute de la Santeacute Journal officiel du 16 feacutevrier 2014ndash pp 2716-2721Les articles L 1341-1 et L 1341-2 du Code de la santeacute pu-blique preacutevoient l la communication sur demande aux organismes chargeacutes de la toxicovigilance et agrave lorganisme mentionneacute agrave larticle L 4411-4 du Code du travail des informations neacutecessaires agrave la prescription de mesures preacuteventives et curatives en particulier en cas durgence sanitaire par les fabricants importateurs ou utilisateurs en aval de toute substance ou tout meacutelange l la deacuteclaration par les industriels et les professionnels de santeacute aux organismes chargeacutes de la toxicovigilance des cas dintoxication humaine induits par cette substance ou ce meacutelange dont ils ont connaissance et la conserva-tion des informations y affeacuterentes Dans ce contexte ce deacutecret deacutetermine les informations sur les substances ou meacutelanges qui doivent ecirctre deacutecla-reacutees par les fabricants importateurs ou utilisateurs en aval ainsi que les modaliteacutes de cette deacuteclaration Il preacutecise eacutegalement les modaliteacutes de deacuteclaration des cas dintoxication par les professionnels de santeacute et par les responsables de la mise sur le marcheacute de substances ou meacutelanges Il organise en outre le systegraveme de toxicovigilance en preacutecisant les missions deacutevolues agrave lInstitut de veille sanitaire et aux autres organismes ou eacutetablissements concerneacutes et intervenant dans ce systegraveme Enfin il preacutevoit les conditions de deacuteclaration agrave un orga-nisme unique des meacutelanges dangereux en application de lrsquoarticle L 1342-1 du Code de la santeacute publique

VALEURS LIMITESl Deacutecision de la Commission du 3 mars 2014 instituant un comiteacute scientifique en matiegravere de limites drsquoexposi-tion professionnelle agrave des agents chimiques et abro-geant la deacutecision 95320CECommission europeacuteenne Journal officiel de lrsquoUnion eu-ropeacuteenne ndeg L 62 du 4 mars 2014 - pp 18-22Ce texte abroge la deacutecision 95320CE et deacutefinit les nou-velles regravegles de mise en place et de fonctionnement du

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Textes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

comiteacute scientifique en matiegravere drsquoexposition profession-nelle agrave des agents chimiques qui a pour objet notam-ment de fournir agrave la Commission agrave la demande de celle-ci des recommandations et avis sur toute question ayant trait agrave lrsquoeacutevaluation des effets toxicologiques de substances chimiques sur la santeacute des travailleurs Il re-commande en particulier sur la base de donneacutees scienti-fiques des limites drsquoexposition professionnelle telles que deacutefinies dans les directives 9824CE et 200437CE qui comprennent notamment la moyenne pondeacutereacutee dans le temps sur huit heures (MPT) la limite drsquoexposition agrave court terme (LECT) la valeur limite biologiquevaleur de reacutefeacuterence biologique (VLBVRB)

RISQUES BIOLOGIQUES

VACCINATIONl Instruction ndeg DGSRI1RI2201421 du 21 janvier 2014 relative aux modaliteacutes drsquoapplication de lrsquoarrecircteacute du 2 aoucirct 2013 fixant les conditions drsquoimmunisation des personnes mentionneacutees agrave lrsquoarticle L3111-4 du Code de la santeacute publiqueMinistegravere chargeacute de la Santeacute (httpcirculaireslegi-francegouvfr 9 p)Cette instruction a eacuteteacute publieacutee inteacutegralement dans le ndeg 137 de la revue sous la reacutefeacuterence TO 17

RECOMMANDATIONSAUX AUTEURS

Ces recommandations aux auteurs srsquoinspirent des exigences uniformes eacutediteacutees par le groupe de Vancouver Ce groupe de reacutedacteurs de revues biomeacutedicales reacuteuni en 1978 afin drsquoeacutetablir des lignes directrices sur le format des manuscrits est devenu depuis le Comiteacute international des reacutedacteurs de revues meacutedicales (CIRRM) et a produit une cinquiegraveme eacutedition des exigences uniformes Le style Vancouver de ces exigences est inspireacute en grande partie drsquoune norme ANSI (American National Standards Institute) que la NLM (National Library of Medicine) a adopteacutee pour ses bases de donneacutees (ex Medline)Les eacutenonceacutes ont eacuteteacute publieacutes dans le numeacutero du 15 feacutevrier 1997 du JAMC Journal de lrsquoAssociation Meacutedicale CanadienneLes directives aux auteurs sont eacutegalement disponibles en franccedilais sur le site Internet de la CMA Canadian Medical Association agrave ladresse suivante wwwcmaca

LA REVUE La revue Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail a pour objet drsquoapporter aux eacutequipes des services de santeacute au travail des informations meacutedi-cales techniques et juridiques utiles agrave lrsquoaccomplissement de leurs missions Cette revue peacuteriodique trimestrielle est publieacutee par lrsquoINRS Institut national de recherche et de seacutecuriteacute La reacutedaction se reacuteserve le droit de soumettre lrsquoarticle au comiteacute de reacutedaction de la revue ou agrave un expert de son choix pour avis avant acceptation

LE TEXTE Le texte reacutedigeacute en franccedilais est adresseacute agrave la reacutedaction sous la forme drsquoun fichier Word envoyeacute par mail (ou fourni sur une cleacute USB) Les regravegles eacuteleacutementaires de frappe dactylographique sont respec-teacutees le formatage est le plus simple possible sur une colonne sans tabulation ni saut de pages La frappe ne se fait jamais en tout majuscules Titre intertitre ou noms drsquoauteurs sont saisis en minuscules La bibliographie est placeacutee en fin de texte par ordre alphabeacutetique de preacutefeacuterence suivie des tableaux et illustrations et enfin des annexes Tout sigle ou abreacuteviation est deacuteveloppeacute lors de sa premiegravere appa-rition dans le texte Les sous-titres de mecircme niveau sont signaleacutes de faccedilon identique tout au long du texte Un reacutesumeacute en franccedilais (maximum 10 lignes) accompagne lrsquoarticle ainsi que des points agrave retenir il srsquoagit en quelques phrases bregraveves de pointer les eacuteleacutements essentiels que le ou les auteurs souhaitent que lrsquoon retienne de leur article La liste des auteurs (noms initiales des preacutenoms) est suivie des reacutefeacuterences du service et de lrsquoorganisme ainsi que la ville ougrave ils exercent leur fonction Des remerciements aux diffeacuterents contributeurs autres que les auteurs peuvent ecirctre ajouteacutes

LES ILLUSTRATIONS ET LES TABLEAUX Les figures photos scheacutemas ou graphiqueshellip sont numeacuteroteacutes et appeleacutees dans le texteTous les eacuteleacutements visuels sont clairement identifieacutes et leacutegendeacutes Les photographies sont fournies sous format numeacuterique (PDF EPS TIFF OU JPGhellip) compresseacutes (zippeacutes) et envoyeacutes par mail Leur reacuteso-lution est obligatoirement de qualiteacute haute deacutefinition (300 dpi)

LES REacuteFEacuteRENCES BIBLIOGRAPHIQUESLes reacutefeacuterences bibliographiques sont destineacutees - agrave conforter la creacutedibiliteacute scientifique du texte- agrave permettre au lecteur de retrouver facilement le document citeacuteLa bibliographie placeacutee en fin drsquoarticle de preacutefeacuterence par ordre alphabeacutetique est toujours saisie en minusculesDans le texte les eacuteleacutements bibliographiques sont indiqueacutes entre crochets (auteurs anneacutee de publication et lettre alphabeacutetique lorsque plusieurs articles du ou des mecircmes auteurs ont eacuteteacute publieacutes la mecircme anneacutee) Si la bibliographie est numeacuteroteacutee elle suit lrsquoordre drsquoapparition des reacutefeacuterences dans le texteLorsqursquoil y a plus de quatre auteurs ajouter la mention laquo et al raquoLes titres des revues sont abreacutegeacutes selon la liste de lrsquoIndex Medicus wwwnlmnihgov

Forme geacuteneacuterale pour un article Nom(s) preacutenom(s) (initiales) ndash Titre de lrsquoarticle Titre de la revue abreacutegeacute anneacutee volume (numeacutero suppleacutement ou partie) premiegravere - derniegravere pages de lrsquoarticle Si donneacutees disponiblesPour les auteurs anonymes la reacutefeacuterence bibliographique commence par le titre de lrsquoarticle ou de lrsquoouvragePour un article ou un ouvrage non encore publieacute mais deacutejagrave accepteacute par lrsquoeacutediteur joindre la mention laquo agrave paraicirctre raquoSi volume avec suppleacutement 59 suppl 3 - Si numeacutero avec suppleacutement 59 (5 suppl 3) - Si volume et partie 59 (Pt 4)Exemple article de revue Souques M Magne I Lambrozo J - Implantable cardioverter defibrillator and 50-Hz electric and magnetic fields exposure in the workplace Int Arch Occup Environ Health 2011 84 (1) 1-6

Forme geacuteneacuterale pour un ouvrage Nom(s) preacutenom(s) (initiales) ndash Titre de lrsquoouvrage Numeacutero drsquoeacutedition Collection Ville drsquoeacutedition eacutediteur anneacutee nombre total de pages Si donneacutees disponiblesExemple ouvrage Gresy JE Perez Nuckel R Emont P - Geacuterer les risques psychosociaux Performance et bien-ecirctre au travail Entreprise Issy-les-Moulineaux ESF Editeur 2012 223 pExemple chapitre dans un ouvrage Coqueluche In Launay O Piroth L Yazdanpanah Y (Eds) - E Pilly 2012 Maladies infectieuses et tropicales ECN Pilly 2012 Maladies infectieuses et tropicales 23e eacutedition Paris Vivactis Plus 2011 288-90 607 p On entend ici par laquo Ed(s) raquo le ou les auteurs principaux drsquoun ouvrage qui coordonnent les contributions drsquoun en-semble drsquoauteurs agrave ne pas confondre avec la maison drsquoeacuteditionExemple extrait de congregraves Bayeux-Dunglas MC Abiteboul D Le Bacirccle C - Guide EFICATT exposition fortuite agrave un agent infectieux et conduite agrave tenir en milieu de travail Extrait de 31e Congregraves national de meacutedecine et santeacute au travail Toulouse 1-4 juin 2010 Arch Mal Prof Environ 2010 71 (3) 508-09Exemple thegravese Derock C ndash Eacutetude sur la capillaroscopie multiparameacutetrique sous ungueacuteale des expositions chro-niques professionnelles en radiologie interventionnelle Thegravese pour le doctorat en meacutedecine Bobigny Universiteacute Paris 13 Faculteacute de meacutedecine de Bobigny laquo Leacuteonard de Vinci raquo 177 p

Forme geacuteneacuterale pour un document eacutelectronique Auteur - Titre du document Organisme eacutemetteur date du document (adresse Internet)Exemple Meacutenard C Demortiegravere G Durand E Verger P (Eds) et al - Meacutedecins du travail meacutedecins geacuteneacuteralistes regards croiseacutes INPES 2011 (wwwinpessantefrCFESBasescataloguepdf1384pdf)

Forme geacuteneacuterale pour une base de donneacuteesNom de la base de donneacutees Organisme eacutemetteur anneacutee de mise agrave jour de la base (adresse Internet)Exemple BIOTOX Guide biotoxicologique pour les meacutedecins du travail Inventaire des dosages biologiques dis-ponibles pour la surveillance des sujets exposeacutes agrave des produits chimiques INRS 2012 (wwwinrsfrbiotox)

Forme geacuteneacuterale pour un CD-Rom ou un DVDAuteurs Nom(s) preacutenom(s) (initiales) ndash Titre du CD-Rom Numeacutero drsquoeacutedition Collection Ville drsquoeacutedition eacutediteur anneacutee 1 CD-ROMSi donneacutees disponiblesExemple TLVs and BEIs with 7th edition documentation CD-ROM 2011 Cincinnati ACGIH 2011 1 CD-Rom

La remise drsquoun texte pour publication dans Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail emporte cession du droit de reproduction de repreacutesentation de modification et drsquoadaptation

Page 4: 138 Avril/ Mai

sommaire

REacuteF PAGE PAGE

3

Agrave VOTRESERVICE

OUTILSREPEgraveRES

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AGENDA Aoucirct agrave octobre 2014

FORMATIONSEnseignement post-universitaire

Agrave LIRE Agrave VOIRSeacutelection douvrages

JURIDIQUETextes officiels relatifs agrave la santeacute et la seacutecuriteacute au travail parus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

Recommandations aux auteurs

P 135

P 138

P 139

P 145

P 151

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLEAsthme professionnel aux sulfites

RISQUES PSYCHOSOCIAUXCopenhagen Burnout Inventory (CBI) (Inventaire de burnout de Copenhague)

VOS QUESTIONSNOS REacutePONSESTravail en peacuteriode de forte chaleur quelles sont les principales actions de preacutevention des risques lieacutes aux fortes chaleurs estivales

Maladie charbonneuse et chantier de terrassement quelles mesures de preacutevention mettre en place pour preacutevenir une contamination eacuteventuelle par Bacillus anthracis

Travailleurs en espaces confineacutes Un avis drsquoaptitude speacutecifique est-il neacutecessaire Une attestation de suivi infirmier peut-elle suffire

TR 56 P 109

FRPS 38 P 123

QR 88 P 127

QR 89 P 129

QR 90 P 131

1ACTUALITEacuteS

INFOS Agrave RETENIR

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRS

PARTICIPEZ Agrave LA RECHERCHE

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

P 5

P 18

P 21

5

1 INFOS Agrave RETENIR

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AUTEUR MC Bayeux-Dunglas deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

Base de donneacutees EFICATT de lINRSBilan de lenquecircte de lectorat 2013

AC 66

LrsquoINRS a creacuteeacute un laquo Guide de conduites agrave tenir apregraves exposition fortuite agrave des agents infectieux en milieu de travail raquo appeleacute EFICATT consultable uni-quement sur Internet agrave lrsquoadresse suivante wwwinrsfreficatt Une premiegravere version du guide a eacuteteacute mise en ligne en 2006 sur le site de lrsquoINRS Elle a eacuteteacute reacutegu-liegraverement compleacuteteacutee et mise agrave jour Conccedilue initiale-ment pour les meacutedecins du travail mais utiliseacutee plus largement par drsquoautres publics la base de donneacutees EFICATT propose les eacuteleacutements utiles pour deacutefinir la conduite agrave tenir apregraves eacutevaluation de lrsquoexposition agrave un risque infectieux Agrave ce jour plus de trente fiches sont accessibles par le nom de lrsquoagent biologique ou le nom de la maladie agrave partir du site de lrsquoINRS

ObjectifsAfin de poursuivre le travail sur EFICATT et de reacutefleacute-chir aux pistes drsquoameacutelioration de lrsquooutil lrsquoINRS a souhaiteacute reacutealiser en 2013 une enquecircte de lectorat en ligne avec plusieurs objectifs l Preacuteciser la typologie du lectorat et les modes de consultation de la base de donneacutees profil des utilisa-teurs freacutequence drsquoutilisation chemin drsquoaccegraveshellipl Analyser les laquo retours raquo des utilisateurs

l Sur le fond rechercher leur avis sur la perti-nence des informations trouveacutees dans les fiches sur la faciliteacute drsquoaccegraves agrave la conduite agrave tenir et de sa mise en application sur leurs attentes en terme drsquoinformations pratiques sur certains agents bio-logiques ou maladies infectieuses sur leurs be-soins de nouvelles rubriques etou de nouvelles fiches l Sur la forme eacutevaluer leur satisfaction sur la forme actuelle des fiches explorer les modifica-tions agrave apporter (volume plan fiche plus com-plegravete fiche-reacutesumeacutehellip)

MeacutethodePremiegravere eacutetape La consultation en ligne srsquoest deacute-rouleacutee entre le 1er mars et le 30 novembre 2013 avec une invitation agrave participer agrave lrsquoenquecircte situeacutee sur la page drsquoaccueil du guide EFICATT du site INRS ainsi que sur chaque ficheSeconde eacutetape Suite agrave la reacuteponse au question-naire en ligne certaines personnes classeacutees selon leur profil ont eacuteteacute recontacteacutees par teacuteleacutephone entre le 30 septembre et le 18 octobre 2013 permettant une approche plus qualitative

ReacutesultatsTrois cent neuf personnes ont reacuteponduSoixante et onze personnes (soit 23 des reacutepondants) ont laisseacute leurs coordonneacutees Quinze entretiens semi-directifs ont ensuite eacuteteacute reacutealiseacutes permettant drsquoaffiner le ressenti et les attentes des professionnels les plus repreacutesenteacutes dans lrsquoenquecircte dans ce cadre 5 meacutede-cins du travail 5 infirmier(e)s du travail et 5 autres professionnels ont eacuteteacute intervieweacutes

6

INFOS Agrave RETENIR

Ndeg 137 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash MARS 2014

Les reacutesultats preacutesenteacutes ici sont une synthegravese des deux eacutetapes de lrsquoenquecircte (quantitative et qualitative)Quarante-cinq pour cent des reacutepondants sont des meacutedecins (meacutedecins du travail meacutedecins geacuteneacutera-listes infectiologueshellip) 33 des reacutepondants sont meacute-decins du travail 21 sont des infirmier(e)s en santeacute au travail (figure 1)Parmi les professionnels qui ont reacutepondu 58 ont une ancienneteacute dans la profession de 10 ans et plus et 56 ont entre 40 et 59 ansLa grande majoriteacute (87 ) travaille en FrancePregraves des deux tiers des reacutepondants (64 ) utilisaient pour la premiegravere fois les fiches EFICATT lorsquils ont reacutepondu au questionnaire en ligne et seulement 36 les avaient deacutejagrave utiliseacutees par le passeacute On note cepen-dant que les meacutedecins du travail ont davantage lha-bitude de consulter les fiches EFICATT que les autres populations puisque 7 sur 10 (70 ) les avaient deacutejagrave utiliseacutees De mecircme parmi les reacutepondants avec 10 ans ou plus dancienneteacute dans leur profession pregraves dun sur deux (45 ) les avait deacutejagrave utiliseacutees par le passeacute (vs 26 aupregraves de ceux ayant moins de 10 ans dancien-neteacute)

Les trois principales sources pour deacutecouvrir les fiches EFICATT sont l les moteurs de recherche (35 ) l le site INRS (29 ) l des confregraveres collegravegues (24 )

Aupregraves des reacutepondants ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches EFICATT par le passeacute laccegraves se fait pour 51 en se connectant sur le site INRS pour 30 via ladresse EFICATT enregistreacutee dans leurs favoris et 25 en pas-sant par un moteur de rechercheParmi les reacutepondants qui ont deacutejagrave utiliseacute les fiches EFICATT par le passeacute (n=106) 75 les consultent plu-sieurs fois par an (figure 2)

Pour la grande majoriteacute (71 ) la consultation des fiches EFICATT se fait agrave titre professionnel (jusquagrave 95 aupregraves des meacutedecins du travail)Que ce soit agrave titre professionnel ou personnel les fiches EFICATT sont avant tout consulteacutees (figure 3) l face agrave une exposition agrave un agent infectieux (43 et jusquagrave 53 pour les meacutedecins du travail) l pour la connaissance geacuteneacuterale (35 et jusquagrave 61 pour les infirmier(e)s)

Deux rubriques sur les fiches se deacutetachent en termes de pertinence (figure 4 p 8) l Que faire en cas dexposition (78 et jusquagrave 84 aupregraves des reacutepondants ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches par le passeacute)l Geacuteneacuteraliteacutes sur agent pathogegravene et pathologie (74 )

Ces deux rubriques sont en phase avec les deux pre-miers motifs de consultation des fiches EFICATT

Figure 1 Profil des reacutepondants par profession (n = 309)

Meacutedecins 45

Autres autres professionnels hors santeacute documentalistes eacutetudiantshellip

7MARS 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 137

INFOS Agrave RETENIR

La satisfaction globale agrave leacutegard des fiches EFICATT est eacuteleveacutee (figure 5 p 8) Pour 96 des reacutepondants les fiches reacutepondent glo-balement agrave leurs besoins et pour pregraves dun sur deux (47 ) elles reacutepondent tout agrave fait agrave leurs besoins Tous sont satisfaits aussi bien de la forme que du fond avec des scores de satisfaction eacutegaux ou supeacuterieurs agrave 96 sur lensemble des critegraveres eacutevalueacutes et des scores laquo oui tregraves satisfait raquo eacutegaux ou supeacuterieurs agrave 51 (jusquagrave 64 pour le critegravere Faciliteacute de compreacutehension et 63 pour le critegravere Qualiteacute des informations) (tableau p 9)Les fiches sont jugeacutees complegravetes par plus de 8 reacutepon-dants sur 10 (82 ) Lors des entretiens qualitatifs les intervieweacutes ont appreacutecieacute la simpliciteacute des fiches qursquoils trouvent syntheacutetiques mais complegravetes preacutecises et bien documenteacutees Drsquoapregraves eux les informations sont fiables permettant drsquoecirctre agrave jour rapidement face agrave une urgence Les meacutedecins du travail impriment davantage les fiches consulteacutees que les autres Mecircme constat pour les reacutepondants avec 10 ans ou plus dancienneteacute dans leur profession (41 ) et pour ceux ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches par le passeacute (60 )

Figure 2 Freacutequence de consultation parmi les reacutepondants ayant deacutejagrave utiliseacute les fiches (n = 106)

Figure 3 Principales circonstances ayant motiveacute la consultation des fiches (n = 291 une seule reacuteponse possible)

Deacutejagrave utiliseacute EFICATT par le

passeacute 54 Infirmier(e)s 61

Meacutedecins 46 (dont meacutedecins du travail 53 )

[n=25]- dans le cadre de lenquecircte EFICATT - pour preacuteparer un exposeacuteune forma-tionune preacutesentation aux salarieacutesun cours - pour un examenses eacutetudes (eacutetudiant) - pour une mise agrave jour de protocole de CAT face agrave une exposition au sang au sein dEHPAD - pour une indication de vaccination - pour reacutealiser des flyers agrave destination des salarieacutes - par curiositeacute - pour tester la base EFICATT - pour preacuteparer des fiches sur un agent pathogegravene et les analyses de laboratoire de premiegravere ligne

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 20148

INFOS Agrave RETENIR

Infirmier(e)s 100

Total OUI 96

Total NON 4

Figure 5 Reacuteponses aux besoins globalement (n = 294 une seule reacuteponse possible)

13

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

100

Figure 4 Pertinence des rubriques pour reacutepondre agrave la demande (n = 284 plusieurs reacuteponses possibles)

Deacutejagrave utiliseacute EFICATT par le passeacute 84

Moins de 10 ans dancienneteacute

profession 80

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 9

Pistes drsquoameacuteliorationSur le fond les lecteurs ont souligneacute lrsquointeacuterecirct qursquoil pourrait y avoir agrave inteacutegrer la preacutevention primaire (moyens de preacutevention notamment modaliteacutes drsquoiso-lementhellip) agrave chacune des fiches traiteacutees Ils souhaite-raient par ailleurs des actualisations encore plus reacute-guliegraveres notamment concernant la reacuteglementation voire la possibiliteacute de signaler une actualisation reacute-glementaire ou autre Des propositions concernant la creacuteation de nouvelles fiches ont eacuteteacute suggeacutereacutees telles que les bacteacuteries multi-reacutesistantes Certains surtout des infirmiegraver(e)s aimeraient voir apparaicirctre un cha-pitre relatif au diagnostic diffeacuterentiel Drsquoautres ont suggeacutereacute de creacuteer des fiches qui aborderaient des si-tuations professionnelles agrave risque drsquoexposition plutocirct que de traiter des expositions par agent biologique par exemple morsure de tique accident exposant au sanghellipSi la grande majoriteacute est satisfaite de la forme cer-taines remarques ont eacuteteacute faites lors des entretiens Les fiches sont consultables agrave lrsquoeacutecran mais pas adap-teacutees pour ecirctre diffuseacutees telles quelles Certains pleacutebis-citent une version imprimable afin de faciliter leur diffusion aupregraves des collegravegues voire pour les salarieacutes En effet lrsquoimpression reste difficile avec souvent des anomalies telles que des chevauchements de textehellipCertains regrettent le manque de couleurs drsquoillustra-tions drsquoencadreacutes et de tableaux qui permettraient de circuler plus rapidement dans la fiche et drsquoaller aux points essentiels Certains aimeraient avoir la possi-biliteacute drsquoavoir accegraves plus facilement aux documents ayant permis drsquoeacutetablir la fiche pour aller plus loin drsquoautres reacuteclament des fiches avec plusieurs niveaux de lecture des fiches plus syntheacutetiques pour infor-mer les salarieacutes etou les employeurs ou agrave lrsquoinverse des fiches plus deacutetailleacutees permettant drsquoaller plus loin si neacutecessaire

Enfin il paraicirct particuliegraverement important drsquoameacutelio-rer lrsquoaccegraves au guide EFICATT en particulier drsquoavoir une meilleure visibiliteacute sur le site de lrsquoINRS pour cela il est deacutejagrave preacutevu un meilleur reacutefeacuterencement des fiches sur le site notamment agrave partir de la page drsquoaccueil et par les moteurs de recherche Et enfin il semble essen-tiel de mieux communiquer sur lrsquoexistence du guide EFICATT puisque pregraves de deux tiers des reacutepondants (64 ) utilisaient pour la premiegravere fois les fiches EFICATT lorsquils ont reacutepondu au questionnaire en ligne

ConclusionEn conclusion 309 personnes ont reacutepondu agrave lrsquoenquecircte de lectorat en ligne concernant EFICATT Lrsquoanalyse des reacutesultats montre que les fiches sont en bonne adeacutequa-tion avec les attentes des lecteurs Il apparaicirct que ce guide nrsquoest pas assez connu aussi bien en milieu pro-fessionnel que par les meacutedecins en geacuteneacuteral Il convient donc de faire mieux connaicirctre ces fiches Par ailleurs une preacutesentation plus attractive ainsi qursquoune version imprimable est souhaiteacutee Quant au fond lrsquoajout de mesures de preacutevention primaire agrave la conduite agrave tenir pratique pourrait ecirctre pertinent

RemerciementsLrsquoauteur remercie Fatma Sinha-Dellagi et Luc Ronco du deacutepartement Informatique et systegraveme drsquoinformation Marion Kerblat et Fahima Lekhchine du deacutepartement Produits drsquoinformation et Annie Bijaoui du deacuteparte-ment Eacutetudes et assistance meacutedicales de lrsquoINRS ainsi que Steacutephanie Lafitte et Philippe Cristau de la socieacutete EPSY pour leurs contributions

Concernant la forme des fiches EFICATT ecirctes-vous satisfait dehellip Oui tregraves satisfait Oui plutocirct satisfait Total

Lorganisation geacuteneacuterale (plan) [n=289]

La quantiteacute dinformations [n=292]

La faciliteacute de navigation [n=285]

51

52

55

46

45

42

97

97

97

Concernant le contenu des fiches EFICATT ecirctes-vous satisfait dehellip Oui tregraves satisfait Oui plutocirct satisfait Total

La faciliteacute de compreacutehension [n=288]

La qualiteacute des informations [n=286]

La pertinence des informations [n=287]

Leur caractegravere pratique [n=283]

64

63

59

58

34

35

38

38

98

98

97

96

Tableau Satisfaction sur la forme et sur le fond

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201410

INFOS Agrave RETENIR AC 67

Les meacutedecins du travail sont freacutequemment solliciteacutes par les employeurs les salarieacutes ou les gyneacute-cologues sur les risques des substances chimiques vis-agrave-vis de la reproduction notamment en cas de gros-sesse Dans ce dernier cas la reacuteponse est urgente Or les donneacutees sur les risques toxicologiques des produits sont souvent partielles disseacutemineacutees difficiles agrave interpreacuteter Afin drsquoaider le meacutedecin dans cette recherche drsquoinfor-mation lrsquoINRS a creacuteeacute en 2006 les fiches DEMETER (Documents pour lrsquoeacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduction) Agrave ce jour plus de 150 fiches ont eacuteteacute publieacutees et sont disponibles agrave cette adresse wwwinrsfrdemeter Celles-ci consti-tuent une synthegravese des informations disponibles relatives aux dangers pour la reproduction lieacutes agrave une substance Elles sont eacutetablies agrave partir des donneacutees publieacutees dans des ouvrages scientifiques des peacuterio-

diques ou des bases de donneacutees speacutecialiseacutees et desti-neacutees agrave un public meacutedical La recherche peut se faire soit par le nom de la subs-tance soit par le numeacutero CAS

ReacutedactionCes fiches sont reacutedigeacutees par une eacutequipe de toxicologues et valideacutees par un groupe drsquoexperts constitueacute de Robert Garnier (Centre antipoison hocircpital Fernand Widal Paris) Michegravele Bisson (Institut national de lrsquoenvironne-ment industriel et des risques - INERIS) Claire Beausoleil (Agence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimenta-tion de lrsquoenvironnement et du travail - ANSES) Bernard Fontaine (Pocircle santeacute travail Lille) Eacutelisabeth Eleacutefant (Centre de renseignement sur les agents teacuteratogegravenes - CRAT) Jeanne Stadler (consultante en toxicologie) Michel Falcy (INRS)

AUTEURS D Lafon D Oberson P Gripon A Bijaoui C Jacquin-Brisbart Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS Toxibio consultant Consultant

DEMETERDocuments pour lrsquoeacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduction

wwwinrsfrdemeter

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 11

PreacutesentationCes fiches sont reacutedigeacutees en 3 grandes parties l une synthegravese des donneacutees par peacuteriodes drsquoexposition l un chapitre sur les dangers pour la reproduction l une conduite agrave tenir pour le meacutedecin du travail

Synthegravese des donneacutees par peacuteriodes drsquoexpositionCette synthegravese sous forme drsquoun tableau reprend de maniegravere tregraves reacutesumeacutee les donneacutees humaines et ani-males deacutecrites dans les pages suivantes en les orga-nisant selon la peacuteriode drsquoexposition avant la gros-sesse (fertiliteacute homme ou femme) 1er trimestre de la grossesse 2e et 3e trimestres allaitement ou exposition post-natale Il diffeacuterencie les donneacutees issues drsquoeacutetudes chez lrsquoecirctre humain de celles issues drsquoeacutetudes chez lrsquoani-malUn code couleur permet de deacuteterminer si pour chaque peacuteriode drsquoexposition il nrsquoexiste aucune donneacutee ou pas assez de donneacutees (laquo pas drsquoeacutevaluation possible raquo) le pro-duit nrsquoentraicircne pas drsquoeffet (laquo pas drsquoeffet raquo) des effets sont signaleacutes (laquo preuves limiteacutees drsquoun effet raquo) ou le pro-duit preacutesente des effets particuliegraverement importants (laquo preuves suffisantes drsquoun effet raquo)

Dangers pour la reproductionCe chapitre est reacuteserveacute aux lecteurs qui souhaitent approfondir lrsquoeacutevaluation des risques

Trois cateacutegories de donneacutees sont fourniesl Principales donneacutees humaines seules les eacutetudes humaines (eacutepideacutemiologiques rapports de cas) speacuteci-fiques agrave un produit sont rapporteacutees Les eacutetudes eacutepideacute-miologiques qui citent dans les expositions possibles un ensemble de produits sans que la responsabiliteacute de la substance objet de la fiche puisse ecirctre clairement eacutetablie ne sont pas retranscritesl Principales donneacutees animales trois possibiliteacutes existent

bull Soit il existe une eacutevaluation des risques europeacuteenne effectueacutee dans le cadre du regraveglement 79393 Dans ce cas une instance officielle a effectueacute reacutecemment une eacutevaluation complegravete des risques sur la substance regroupant des experts de haut niveau de diffeacuterents pays La fiche DEMETER se contente alors de repro-duire la conclusion de cette eacutevaluation sur les risques vis-agrave-vis de la reproduction bull Soit il nrsquoexiste pas drsquoeacutevaluation des risques euro-peacuteenne mais le CERHR (Center for the Evaluation of Risks to Human Reproduction) dans le cadre du Na-tional Toxicology Program (NTP) a publieacute des dos-siers Leurs conclusions sont eacutegalement traduites et

transcrites Si lrsquoATSDR (Agency for Toxic Substances and Disease Registry) a publieacute une synthegravese en ab-sence des deux dossiers preacuteceacutedents cette derniegravere peut ecirctre eacutegalement utiliseacuteebull Si aucune synthegravese preacuteceacutedente nrsquoa eacuteteacute publieacutee la fiche DEMETER rapportera un reacutesumeacute des eacutetudes publieacutees Pour chacune il srsquoagit drsquoun reacutesumeacute brut issu de la publication qui ne consiste pas en une analyse critique

Lorsque de tregraves nombreuses eacutetudes ont eacuteteacute reacutealiseacutees seule une seacutelection repreacutesentative est preacutesenteacutee

Conduite agrave tenir pour le meacutedecin du travailCette partie propose une conduite agrave tenir pour le meacute-decin du travail en fonction de la peacuteriode drsquoexposition et des donneacutees publieacutees sur le produitDans le cadre de son activiteacute professionnelle le meacutede-cin du travail eacutevalue les risques auxquels sont soumis les salarieacutes qursquoil est chargeacute de surveiller Cette eacutevalua-tion est compleacutementaire de celle qui est agrave la charge de lrsquoemployeur Pour les expositions aux produits chimiques il srsquointerroge sur lrsquoimpact potentiel de ces produits sur la reproduction Il srsquoagit de reacutepondre agrave deux questions l le produit est-il susceptible drsquoavoir un impact sur la fertiliteacute du salarieacute ou de la salarieacutee surveilleacute(e) l le produit est-il susceptible drsquoentraicircner un risque pour lrsquoenfant qui sera conccedilu par ce salarieacute ou cette salarieacutee Cette partie est reacutedigeacutee en prioriteacute agrave partir des donneacutees drsquoeacutetudes reacutealiseacutees chez lrsquohomme Ces derniegraveres sont ce-pendant tregraves rares et la plupart du temps la conduite agrave tenir est eacutelaboreacutee agrave partir des eacutetudes sur lrsquoanimal Ainsi celle proposeacutee au meacutedecin du travail est baseacutee sur la strateacutegie retenue par lrsquoUnion europeacuteenne [1] laquo Afin de pouvoir correctement eacutevaluer les proprieacuteteacutes dangereuses drsquoune substance vis-agrave-vis de la reproduc-tion il est neacutecessaire de disposer au minimum de trois eacutetudes - une eacutetude de toxiciteacute de la reproduction sur deux geacuteneacute-rations (EU annexe V B 35 [1] ou OCDE 416) [2] - deux eacutetudes de toxiciteacute sur le deacuteveloppement preacutenatal (teacuteratogeacuteniciteacute) effectueacutees sur 2 espegraveces diffeacuterentes (EU annexe V B 31 [1] ou OCDE 414) [3] raquoDans le cadre des fiches DEMETER il est important que lrsquoensemble du cycle de reproduction soit couvert drsquoougrave lrsquointeacuterecirct de disposer drsquoune eacutetude de toxiciteacute de la reproduction sur 2 geacuteneacuterations (directive OCDE 416 ou eacutequivalente)Vis-agrave-vis du risque malformatif le comiteacute de lecture des fiches DEMETER considegravere qursquoun produit pour ecirctre

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201412

INFOS Agrave RETENIR

bien testeacute doit lrsquoecirctre sur deux espegraveces rongeur et non rongeur (lapin) Ainsi une eacutetude de toxiciteacute pour le deacute-veloppement preacutenatal sur le lapin doit ecirctre disponible (directive OCDE 414) En revanche la mecircme eacutetude chez le rat peut ne pas ecirctre disponible srsquoil existe une eacutetude de toxiciteacute de la reproduction sur deux geacuteneacuterations (directive OCDE 416) chez cette espegraveceLrsquoobjectif de ces tests va donc ecirctre de trouver des effets ou signaux drsquoalerte Bien que cette absence de signaux ou drsquoeffets ne signifie pas une absence de risque chez lrsquohomme elle permet cependant drsquoenvisager cette hy-pothegravese avec une probabiliteacute assez forte Lrsquoabsence de risque chez lrsquohomme ne peut ecirctre eacutetablie agrave partir des seules donneacutees expeacuterimentales chez lrsquoanimal

Le but des fiches DEMETER est de rendre compte si pour une substance les tests de deacutepistages de signaux ont eacuteteacute correctement reacutealiseacutes et si en lrsquoeacutetat actuel des connaissances le produit a suffisamment eacuteteacute testeacute pour celaNeuf cateacutegories ont eacuteteacute deacutefinies par le comiteacute de reacutedac-tion des fiches DEMETER afin drsquoeacutelaborer des conduites agrave tenir speacutecifiques l A

- A1 signaux forts (eacutetudes eacutepideacutemiologiques posi-tives chez lrsquohomme) - A2 signaux forts (donneacutees positives chez lrsquoanimal dans des eacutetudes de bonne qualiteacute chez plusieurs espegraveces avec des effets similaires)

l B signaux notables (un reacutesultat positif dans au moins une eacutetude de qualiteacute) l C signaux douteux (donneacutees positives mais dans des eacutetudes qui ne sont pas de qualiteacute) l D pas de signaux drsquoalerte mais eacutetudes insuffisantes (pas drsquoeacutetudes de qualiteacute) l E pas drsquoeacutetudes expeacuterimentales et pas de donneacutees indiquant une absence de peacuteneacutetration ou un meacuteta-bolisme rapide en substance connue comme nrsquoentraicirc-nant pas drsquoeffet malformatif ou de deacutecegraves l F pas de signaux drsquoalerte mais eacutetudes leacutegegraverement insuffisantes (pas drsquoeffet mais eacutetude(s) de bonne quali-teacute sur le deacuteveloppement uniquement dans une espegravece ou pas drsquoeacutetude sur 2 geacuteneacuterations) l G pas drsquoeacutetudes expeacuterimentales mais donneacutees indi-quant une absence de peacuteneacutetration ou un meacutetabolisme rapide en substance connue comme nrsquoentraicircnant pas drsquoeffet malformatif ou de deacutecegraves l H pas de signaux drsquoalerte (pas drsquoeffets dans 2 eacutetudes de bonne qualiteacute chez 2 espegraveces ni dans une eacutetude de bonne qualiteacute sur 2 geacuteneacuterations) l W substances geacutenotoxiques

Exemple dune fiche DEMETER Phtalate de diisobutyle

1 | ECB (EUROPEAN CHEMICALS BUREAU) - Technical Guidance Document on Risk Assessment in support of Commission Directive 9367EEC on Risk Assessment for new notified substances Commission Regulation (EC) No 148894 on Risk Assessment for existing substances Directive 988EC of the European Parliament and of the Council concerning the placing of biocidal products on the market Part 1 EUR 20418 EN1 Luxembourg Office for Official Publications of the European Communities 2003 311 p2 | Ligne directrice de lrsquoOCDE pour les essais de produits chimiques ndeg 414 adopteacutee le 22 janvier

2001 Eacutetude de la toxiciteacute pour le deacuteveloppement preacutenatal OCDE 2001 (wwwoecd-ilibraryorgfrenvironmentlignes-directrices-de-l-ocde-pour-les-essais-de-produits-chimiques-section-4-effets-sur-la-sante_20745842)3 | Ligne directrice de lrsquoOCDE pour les essais de produits chimiques ndeg 416 adopteacutee le 22 janvier 2001 Eacutetude de toxiciteacute pour la reproduction sur deux geacuteneacuterations OCDE 2001 (wwwoecd-ilibraryorgfrenvironmentlignes-directrices-de-l-ocde-pour-les-essais-de-produits-chimiques-section-4-effets-sur-la-sante_20745842)

BIBLIOGRAPHIE

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Le traitement des donneacutees recueillies a fait lrsquoobjet drsquoune deacuteclaration agrave la CNIL (reacuteceacutepisseacute ndeg1677876 du 11 juin 2013) Elles sont conserveacutees dans un chier geacutereacute par le deacutepartement Produits drsquoinformation de lrsquoINRS Conformeacutement agrave lrsquoarticle 34 de la loi Informatique et liberteacutes du 6 janvier 1978 modieacutee en 2004 vous disposez drsquoun droit drsquoaccegraves de modication de rectication et de suppression des donneacutees qui vous concernent Pour lrsquoexercer adressez un courrier agrave INRS deacutepartement Produits drsquoinformation 65 boulevard Richard Lenoir 75011 Paris France ou par mail agrave revuehstinrsfr

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et plus diversifieacutees bull Des articles drsquoanalysebull Des outils et des meacutethodes

Au sommaire du ndeg235 (juin 2014) Deacutecryptage Champs eacutelectromagneacutetiques la nouvelle directive europeacuteenneDossier Eacutequipements de protection individuelle comment choisir les plus adapteacutes Notes techniques Rocircle et missions de la personne compeacutetente en radioprotection (PCR) - Accegraves aux donneacutees dosimeacutetriquesFiche HST Comment deacuteterminer le niveau dexposition quotidienne au bruit

Et dautres articles et infos dans les rubriques Actualiteacute juridique Focus Normalisation Notes techniques Etude de cas Congregraves Formation Seacutelection bibliographique Veille et prospective

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HYGIEgraveNE amp SEacuteCURITEacute DU TRAVAIL

LA REVUETRIMESTRIELLETECHNIQUEDE LrsquoINRS

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201414

INFOS Agrave RETENIR AC 68

LrsquoAssociation pour le deacuteveloppement de lrsquohygiegravene et de la seacutecuriteacute dans les eacutetablissements de recherche ou drsquoenseignement supeacuterieur (ADHYS) a organiseacute le 24 janvier 2014 agrave lrsquoInstitut Curie un colloque concernant les organismes geacuteneacutetiquement modifieacutes (OGM) en laboratoire de recherche Cette journeacutee a eacuteteacute lrsquooccasion drsquoapporter des rappels sur les OGM et le Haut Conseil des biotechnologies (HCB) et de revenir sur deux points importants le reacutecent cadrage reacuteglementaire concernant la manipulation drsquoOGM et le nouveau manuel du HCB

Dispositions reacuteglementaires reacutecentesElles sont issues du Grenelle de lrsquoenvironnement de 2008 de la directive europeacuteenne 200941CE du deacute-cret ndeg 2011-1177 du 23 septembre 2011 et de lrsquoarrecircteacute du 28 mars 2012

Le deacutecret ndeg 2011-1177 du 23 septembre 2011 [1] est relatif agrave lrsquoutilisation confineacutee drsquoOGM Il a pour objet laquo la proceacutedure de deacuteclaration et de demande drsquoagreacutement drsquoutilisation confineacutee drsquoOGM agrave des fins de recherche de deacuteveloppement drsquoenseignement et de production industrielle raquo Il deacutefinit lrsquoutilisation confineacutee comme laquo toute opeacuteration au cours de laquelle des organismes sont geacuteneacutetiquement modifieacutes ou au cours de laquelle ils sont cultiveacutes mis en œuvre stockeacutes transporteacutes deacutetruits eacutelimineacutes ou utiliseacutes raquo Il eacutelargit le champ de lrsquoutilisation confineacutee pour limiter le contact de ces OGM avec lrsquoenvironnement se placcedilant ainsi dans la logique du Grenelle de lrsquoenvironnement Le deacutecret comporte les mesures suivantes l le classement des OGM en fonction de leur dange-rositeacute l les critegraveres de classement des utilisations confineacutees

drsquoOGM en fonction du groupe drsquoOGM et des caracteacute-ristiques de lopeacuteration l les critegraveres deacutetablissement de linnocuiteacute des OGM pour lenvironnement et la santeacute publique l les conditions de deacutelivrance de lagreacutement agrave lexploi-tant de linstallation par lautoriteacute administrative l la mise agrave la disposition du public dun dossier din-formation par lexploitant lorsque lagreacutement pour lutilisation confineacutee drsquoOGM porte sur la premiegravere utilisation de tels organismes dans une installationIl introduit une obligation de deacuteclaration pour les OGM de classe de confinement 1 Lrsquoutilisation drsquoOGM de classes de confinement 2 agrave 4 reste soumise agrave agreacute-ment Les autoriteacutes compeacutetentes sont diffeacuterentes se-lon que lrsquoutilisation est agrave des fins de recherche et drsquoen-seignement (ministegravere de lrsquoEnseignement supeacuterieur et de la Recherche - MESR-) ou agrave des fins de produc-tion industrielle (Preacutefet) Dans tous les cas lrsquoautoriteacute compeacutetente prend avis aupregraves de comiteacute scientifique du HCB

Lrsquoarrecircteacute du 28 mars 2012 [2] cadre le dossier tech-nique pour les utilisations confineacutees drsquoOGM preacutevu aux articles R 532-6 R 532-14 et R 532-26 du Code de lenvironnementDe ces deux textes il faut retenir des obligations pour lrsquoexploitant l information du public respect des obligations de confinement et des prescriptions de lrsquoautoriteacute com-peacutetente l eacutetiquetage des produits lors de cessions drsquoOGM agrave des tiers pour utilisation confineacutee l mise en œuvre de plans drsquourgence lors drsquoutilisation drsquoOGM de niveau de confinement C3 et C4

AUTEURS V Caron deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRSM Courtois A Hon Conservatoire national des arts et meacutetiers (CNAM) Risque radioprotection santeacute seacutecuriteacute

Organismes geacuteneacutetiquement modifieacutes dispositions lieacutees agrave leur utilisation confineacutee Paris 24 janvier 2014

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 15

Le manuel du HCB pour lrsquoutilisation confineacutee des OGMCe manuel [3] est le reacutesultat du travail drsquoun collectif drsquoexperts du Comiteacute scientifique du HCB (encadreacute ci-contre) traitant des questions speacutecifiques aux bio-technologies destineacutees agrave un usage en milieu confineacute Ce manuel se preacutesente comme un document drsquoaide agrave la deacuteclaration drsquoutilisation drsquoOGM en milieu confineacute laquelle a connu des changements importants avec lrsquointroduction drsquoun mode de deacuteclaration en ligne et la modification de la logique de classement Il est utile aux chercheurs mais aussi aux meacutedecins du travail pour lrsquoeacutevaluation du risque biologique en laboratoire de recherche Il srsquoinspire de lrsquoouvrage Principes de clas-sement et guides officiels de la commission de geacutenie geacuteneacutetique paru en 1993 [5]Il rappelle les deacutefinitions retrouveacutees dans lrsquoarticle L 531-1 du Code de lrsquoenvironnement des termes laquo orga-nisme raquo laquo organisme geacuteneacutetiquement modifieacute raquo laquo utili-sation raquo Il reprend les classes de risque des OGM et les classes de confinement des opeacuterations comme deacutefinies dans le deacutecret du 23 septembre 2011 Il explique comment deacuteterminer la dangerositeacute drsquoun OGM agrave partir des trois eacuteleacutements qui le composent organisme donneur seacutequence cloneacutee vecteur Il explique eacutegalement que les risques lieacutes aux OGM deacutependent agrave la fois de leur danger propre et des mo-daliteacutes de leur mise en œuvre et que pour un OGM donneacute le confinement requis peut varier selon la nature de son utilisation effectiveLes classes de confinement lieacutes agrave la manipulation drsquoOGM vont de la classe C1 pour des opeacuterations met-tant en œuvre des OGM du groupe I et dont le risque pour la santeacute humaine et pour lrsquoenvironnement est nul ou neacutegligeable agrave la classe C4 pour des opeacuterations mettant en œuvre des OGM du groupe IV dont le risque pour la santeacute humaine ou pour lrsquoenvironne-ment est eacuteleveacuteLa majoriteacute des dossiers traiteacutes par le comiteacute scienti-fique du HCB concerne des confinements de niveau C1 Dans son annexe III le manuel deacutecrit les diffeacuterents confinements lieacutes agrave lrsquoutilisation drsquoOGM en labora-toires de recherche qui reprennent agrave la fois les me-sures de preacutevention cadreacutees par lrsquoarrecircteacute du 16 juillet 2007 (concernant les agents biologiques) et celles contenues dans lrsquoannexe IV de la directive euro-peacuteenne de 2009 (concernant les OGM) tout en tenant compte des risques particuliers lieacutes aux OGM Pour plus de preacutecisions le site du MESR met agrave dispo-sition dans la rubrique Recherche un site speacutecifique laquo OGM en milieu confineacute raquo [6]On y trouve des infor-mations sur les OGM la cellule de controcircle des OGM

en milieu confineacute le rocircle du MESR et du HCB le ma-nuel du HCB et un guide laquo OGM raquo en milieu confineacute qui reprend les principales mesures reacuteglementaires Crsquoest eacutegalement agrave partir de ce site que peuvent se faire les deacuteclarations et demandes drsquoagreacutement drsquouti-lisation confineacutee drsquoOGM

LE HAUT CONSEIL DES BIOTECHNOLOGIES (HCB)

Il a eacuteteacute creacuteeacute agrave la suite du Grenelle de lrsquoenvironnement de juin 2008 Il regroupe et remplace les fonctions de la Commission de geacutenie geacuteneacutetique (CGG) concernant une utilisation deacutelibeacutereacutee et confineacutee drsquoOGM et la commission de geacutenie biologique (CGB) concernant les OGM agrave disseacutemination deacutelibeacutereacutee Il est constitueacute drsquoun comiteacute scientifique et drsquoun comiteacute eacuteconomique eacutethique et social La composition du HCB avait deacutejagrave eacuteteacute preacutesenteacutee par Christian Bleux lors des journeacutees de lrsquoADHYS de 2011 [4]

1 | Deacutecret ndeg 2011-1177 du 23 septembre 2011 relatif agrave lutilisation confineacutee dorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes J Off Reacutepub Fr 2011 0223 25 septembre 2011 1 6243-512 | Arrecircteacute du 28 mars 2012 relatif au dossier technique demandeacute pour les utilisations confineacutees drsquoorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes preacutevu aux articles R 532-6 R 532-14 et R 532-26 du Code de lenvironnement J Off Reacutepub Fr 2012 0086 11 avril 2012 6 586-103 | Manuel du HCB pour lrsquoutilisation confineacutee drsquoorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes Haut Conseil des biotechnologies 2013 (wwwhautconseildesbiotechnologiesfrIMGpdfManuel_HCB_utilisation_confinee_OGMpdf)

4 | CARON V DAVID C MUNCH S - Les risques biologiques eacutevolution et preacutevention (Journeacutees de lADHYS (Association pour le deacuteveloppement de lhygiegravene et de la seacutecuriteacute dans les eacutetablissements de recherche ou denseignement supeacuterieur) Paris 31 mars et 1er avril 2011) TD 181 Doc Meacuted Trav 2011 127 445-485 | Principes de classement et guides officiels de la commission de geacutenie geacuteneacutetique 2e eacutedition Paris ministegravere de lrsquoAmeacutenagement du territoire et de lrsquoEnvironnement Direction de la preacutevention et des risques 2001 103 p6 | Site du MESR(wwwenseignementsup-recherchegouvfrpid28966encadrement-reglementaire-des-pratiques-de-recherchehtml)

BIBLIOGRAPHIE

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201416

INFOS Agrave RETENIR

Risques chimiques SEIRICH un outil informatique daide agrave leacutevaluation (disponible en juin 2015)

Les produits chimiques sont mis sur le mar-cheacute europeacuteen dans le cadre du regraveglement REACH Ils neacutecessitent que lrsquoutilisateur final quelle que soit son activiteacute procegravede agrave lrsquoeacutevaluation des risques en appli-cation des dispositions du Code du travail

Les meacutethodes drsquoeacutevaluation des risques chimiques en milieu professionnel prenant en compte les risques pour la santeacute lrsquoincendie-explosion voire lrsquoenvironne-ment sont multiples et neacutecessitent une harmonisa-tion afin drsquoassurer une coheacuterence des actions de preacute-vention en deacutecoulant

LrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) deacuteveloppe actuellement une application informa-tique nommeacutee SEIRICH qui vise agrave simplifier la deacute-marche drsquoeacutevaluation des risques chimiques et infor-mer les entreprises sur les deacutemarches de preacutevention et leurs obligations reacuteglementairesCe travail srsquoinscrit dans le cadre drsquoune convention na-tionale relative agrave la preacutevention du risque chimique et impliquant de nombreux partenaires notamment le ministegravere chargeacute du Travail la Direction des risques professionnels de lrsquoAssurance maladie et plusieurs organisations professionnelles 1 Ce futur outil inteacute-grera les eacutevolutions apporteacutees agrave la classification et agrave lrsquoeacutetiquetage des substances et des meacutelanges par le regraveglement CLP (regraveglement CE ndeg 12722008)SEIRICH est conccedilu pour ecirctre utiliseacute aussi bien par un neacuteophyte que par un expert du domaine de lrsquoeacutevalua-tion des risques chimiquesCet outil beacuteneacuteficiera de plusieurs fonctionnaliteacutes vi-sant agrave simplifier la deacutemarche drsquoeacutevaluation du risque chimique pour les entreprises l reacutealisation drsquoun inventaire des produits et des pro-ceacutedeacutes eacutemissifs en facilitant la saisie des informations neacutecessaires issues des fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) ou de lrsquoeacutetiquetage

l hieacuterarchisation des prioriteacutes parmi les produits et les proceacutedeacutes eacutemissifs selon leur niveau de risque l eacutevaluation des risques chimiques selon 3 proceacute-dures adapteacutees au degreacute drsquoexpertise de lrsquoutilisateur l conseils techniques et regraveglementaires adapteacutes au contexte l gestion des documents drsquoeacutevaluation de description des postes de travail l suivi des actions de preacuteventionhellip

Apregraves une phase de test impliquant des entreprises qui permettra drsquoadapter au mieux lrsquoapplication aux diffeacuterents publics concerneacutes (TPE-PME services Hygiegravene seacutecuriteacute environnement (HSE) services de santeacute au travailhellip) SEIRICH sera mis gratuitement agrave leur disposition en teacuteleacutechargement via un site deacutedieacute (wwwseirichfr) avant le 1er juin 2015

1 Union des industries chimiques Union des industries et meacutetiers de la meacutetallurgie Syndicat des industriels des peintures enduits et vernis Conseil national des professions de lrsquoautomobile

AC 69

17

La base de donneacutees laquo Solvants raquo deacutevelop-peacutee par lrsquoINRS rassemble toutes les informations neacutecessaires agrave la preacutevention des risques lieacutes agrave lrsquouti-lisation des solvants organiques Celle-ci vient de connaicirctre une profonde refonte Lrsquoinnovation principale porte sur lrsquointerface de consultation et lrsquointroduction du CLP (classification eacutetiquetage et emballage des substances chimiques) La base beacute-neacuteficie drsquoun nouveau moteur de recherche offrant la possibiliteacute drsquoeffectuer des requecirctes croiseacutees sur 11 critegraveres Cette modaliteacute de recherche permet drsquoexplorer toute la richesse de la base de donneacutees et de seacutelectionner avec plus de preacutecision les sol-vants posseacutedant des caracteacuteristiques particuliegraveres

La base offre une synthegravese des principales don-neacutees physicochimiques toxicologiques et reacutegle-mentaires disponibles sur plus de 100 solvants couramment utiliseacutes par les entreprises Pour chaque solvant sont preacutesenteacutes la nomencla-ture la classification et lrsquoeacutetiquetage conformes au regraveglement CLP la classification du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) les valeurs limites drsquoexposition professionnelle le type drsquoutilisation et les secteurs utilisateurs les proprieacuteteacutes physicochimiques les tableaux des maladies professionnelleshellip Des liens utiles existent eacutegalement vers les fiches toxicologiques et les fiches Biotox publieacutees par lrsquoINRS ou encore vers les fiches drsquoorganismes exteacuterieurs lorsqursquoelles existent La base Solvants constitue ainsi un guide preacutecieux pour bien choisir et utiliser ces produits potentiellement dangereux pour la santeacute et la seacute-curiteacute des salarieacutes

La nouvelle base de donneacutees laquo Solvants raquo de lrsquoINRSMieux connaicirctre les risques lieacutes aux solvants organiques

wwwinrsfraccueilproduitsbddsolvantshtml

Preacutesentation partielle de la fiche dun solvant le benzegravene

Page daccueil de la base sur le site de lINRS

18 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRS

Reacutef INRS ED 6034 48 p (2e eacutedition)

Les fiches toxicologiques de lINRS

Nouvelles ou refontesl FT 61 4-hydroxy-4-meacutethyl-2-pentanone l FT 63 12-dichloropropanel FT 206 pentanolsl FT 210 nitromeacutethanel FT 301 polyhexameacutethylegravene(PHMB)

Mises agrave jourl FT 30 acide sulfuriquel FT 36 1122 - teacutetrachloroeacutethane l FT 104 aceacutetonitrilel FT 131 aceacutetate de 2-meacutethoxyeacutethyle

Les risques biologiques en milieu professionnelCette brochure a pour objectif drsquoin-citer lrsquoensemble des preacuteventeurs agrave inteacutegrer de faccedilon systeacutematique lrsquoeacutevaluation des risques biolo-giques dans leur deacutemarche geacuteneacute-rale de preacutevention des risques en entreprise quel que soit le secteur drsquoactiviteacuteElle apporte en termes simples lrsquoessentiel des connaissances sur les risques biologiques en milieu de travail (risques de type infectieux allergique toxinique ou canceacutero-gegravene) et propose drsquoutiliser la chaicircne de transmission comme fil rouge pour lrsquoeacutevaluation des risques une chaicircne dont il faudra rompre au moins un des cinq maillons pour assurer la protection des travail-leurs

Les eacutequipements de chauffage industriels par micro-ondesChamps eacutelectromagneacutetiques

Cette fiche fait partie dune collec-tion consacreacutee aux risques lieacutes aux champs eacutelectromagneacutetiques Au sommaire l principe de fonctionnementl applicationsl risques pour lhommel valeurs deacuteclenchant lactionl mesurages et moyens de preacuteven-tion

Reacutef INRS ED 42131 4 p

Aide au repeacuterage des nanomateacuteriaux en entrepriseLrsquoimpact des nanomateacuteriaux ma-nufactureacutes sur lrsquoeacuteconomie est pro-metteur En effet les applications industrielles sont nombreuses et concernent des secteurs drsquoactiviteacute tregraves varieacutes De plus en plus de sala-rieacutes sont donc exposeacutes agrave ces produits chimiques dans les entreprises Or les nanomateacuteriaux manufactureacutes suscitent encore de nombreuses in-terrogations notamment en termes de dangers pour la santeacuteIl importe donc pour mener une gestion responsable des risques aux postes de travail dans les entre-prises drsquoidentifier systeacutematique-ment et rigoureusement toutes les situations de travail susceptibles drsquoexposer les salarieacutes aux nanoma-teacuteriaux manufactureacutesCet outil qui se deacutecline sous forme de fiches a donc eacuteteacute conccedilu comme une aide au repeacuterage des nanoma-teacuteriaux manufactureacutes manipuleacutes en entreprise et agrave la prise en compte des risques potentiels associeacutes Il vise plus preacuteciseacutement agrave renseigner sur les nanomateacuteriaux qui sont fa-briqueacutes ou utiliseacutes dans une dizaine de secteurs drsquoactiviteacute Il srsquoadresse agrave tous les preacuteventeurs de terrain qui sont ameneacutes agrave identifier des opeacutera-tions potentiellement exposantes aux nanomateacuteriaux en entreprise

Reacutef INRS ED 6174 36 p

19JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

Travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux enterreacutes et investigations compleacutementaires sans fouilleAide-meacutemoire techniqueLa nouvelle reacuteglementation enca-drant les travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux est entreacutee en vigueur le 1er juillet 2012 Elle introduit notam-ment lrsquoobligation de proceacuteder dans certains cas agrave des investigations compleacutementaires sans fouilleCette reacuteglementation preacutecise les relations entre les diffeacuterents ac-teurs intervenant dans les travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux enterreacutes et a une incidence directe sur les pra-tiques des entreprises de travaux publics et de geacutenie civil qui ont agrave effectuer des travaux drsquoexcavation de forages ou de fouillesParallegravelement les diffeacuterentes tech-niques disponibles pour proceacuteder agrave des investigations compleacutementaires sans fouille ont progresseacute et drsquoautres jusque-lagrave reacuteserveacutees agrave drsquoautres do-maines drsquoactiviteacute sont apparuesLrsquoobjectif de cette brochure est de preacutesenter les grandes lignes des der-niegraveres eacutevolutions reacuteglementaires et normatives concernant les travaux agrave proximiteacute des reacuteseaux ainsi que de faire le point sur les diffeacuterents localisateurs de reacuteseaux enterreacutes pouvant participer agrave la reacutealisation de sondages non destructifs preacutea-lables agrave lrsquoouverture de travaux

Reacutef INRS ED 6164 32 p

Les extincteurs dincendie portatifs mobiles et fixesPlusieurs milliers dincendies ont lieu chaque anneacutee dans les entre-prises ainsi que dans les habitations individuelles Lincendie est un fleacuteau qui atteint indistinctement les per-sonnes preacutesentes les bacirctiments et le mateacuterielLutilisation des extincteurs permet dans bien des cas deacuteteindre un deacute-but dincendie ou de limiter sa pro-pagation avant la mise en place de moyens de lutte plus puissantsCest pourquoi lobjectif de ce docu-ment est de se familiariser avec les extincteurs et les textes sy rappor-tantApregraves la description des diffeacuterents types dappareils cette brochure preacutesente les exigences reacuteglemen-taires relatives aux extincteurs Elle fournit eacutegalement des informations deacutetailleacutees sur leur entretien et leur veacuterification

Commander des mesures damiante dans lair agrave des organismes accreacutediteacutes Deacutecrypter un rapport dessai de mesures dempoussiegraverement en fibres damianteDeux deacutepliants conseilsLes employeurs dont les salarieacutes sont exposeacutes au risque amiante sont tenus de faire appel agrave des or-ganismes accreacutediteacutes pour eacutevaluer les niveaux dempoussiegraverement Le premier deacutepliant deacutecrit les ob-jectifs et la maniegravere de comman-der aupregraves de ces organismes les mesures individuelles sur les opeacuterateurs et les mesures environ-nementales que lentreprise doit faire reacutealiserLe second document accompagne les chefs dentreprises dans la com-preacutehension des rapports de preacutelegrave-vement et danalyse Il preacutecise les informations minimales devant y figurer Un rapport final comprend trois parties description de la stra-teacutegie rapport(s) de preacutelegravevement et rapport(s) danalyse

Reacutef INRS ED 6054 28 p (2e eacutedition)

Reacutef INRS ED 6171 deacutepliant

6 volets

Reacutef INRS ED 6172 deacutepliant 6 volets

20 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

NOUVEAUTEacuteS DE LrsquoINRS

Napo danshellip Le stress au travail Un nouveau film drsquoanimation de la seacuterie NapoStress harcegravelement violences eacutepuisement professionnelhellip Dans ses nouvelles aventures Napo la mascotte de la preacutevention est confronteacute aux risques psychoso-ciaux Ce film drsquoanimation des-tineacute agrave la sensibilisation met en lumiegravere les situations de travail qui favorisent lrsquoapparition des risques psychosociaux Le film dresse un rapide inven-taire des situations agrave risques et preacutesente leurs effets sur la santeacute des salarieacutes et leur impact sur le fonctionnement geacuteneacuteral de lrsquoen-treprise Le film met notamment en lumiegravere le rocircle majeur joueacute par lrsquoorganisation du travail

hellip un DVD

Reacutef INRS DVD 0401

Pour obtenir en precirct les audiovisuels et multimeacutedias et pour commander les brochures et les affiches de lINRS sadresser au service Preacutevention de la CARSAT CRAM ou CGSS

Deux fiches Radioprotection radionucleacuteidesRadium-226 et Ceacutesium-137Cette fiche fait partie drsquoune seacuterie qui se rapporte agrave lrsquoutilisation de radionucleacuteides essentiellement en sources non scelleacuteesLrsquoobjectif nrsquoest pas de se substituer agrave la reacuteglementation en vigueur mais drsquoen faciliter la mise en œuvre en reacuteunissant sur un support unique pour chaque radionucleacuteide les informations les plus pertinentes ainsi que les bonnes pratiques de preacutevention agrave mettre en œuvreChaque fiche est reacutealiseacutee agrave lrsquointen-tion des personnes en charge de la radioprotection utilisateurs per-sonnes compeacutetentes en radiopro-tection meacutedecins du travail

Reacutef INRS ED 4319 12 p

Reacutef INRS ED 4318 10 p

21JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

PARTICIPEZ Agrave LA RECHERCHE

Si lrsquoon sait que le bruit est nocif pour lrsquoaudi-tion des substances chimiques comme les solvants aromatiques peuvent eacutegalement avoir un impact sur le reacutecepteur auditif et les centres nerveux qui pilotent les reacuteflexes de lrsquooreille moyenne (stapeacute-dien) et interne (olivo-cochleacuteaire) LrsquoEchoScan Audio est un proceacutedeacute qui repose sur la mesure drsquootoeacutemis-sions (sons eacutemis par lrsquooreille) et plus particuliegravere-ment sur les produits de distorsion acoustique 2f1-f2 dans une oreille associeacutee agrave une stimulation contro-lateacuterale Destineacute aux meacutedecins du travail lrsquoappareil eacutemet f1 et f2 enregistre 2f1-f2 tout en mesurant les seuils de deacuteclenchement du reacuteflexe acoustique Le proceacutedeacute ne neacutecessite aucune participation active des sujets et peut ecirctre utiliseacute sans cabine audiomeacute-trique Les premiers reacutesultats montrent une grande sensibiliteacute de lrsquoappareil agrave la fatigue auditive Outil compleacutementaire agrave lrsquoaudiomeacutetrie tonale liminaire il devrait ameacuteliorer le deacutepistage preacutecoce des effets du bruit et des substances ototoxiques sur lrsquoaudition des salarieacutes multi-exposeacutes (bruit plus solvant)

Objectifs de lrsquoeacutetudel Tester des salarieacutes exposeacutes soit agrave des solvants aromatiques (toluegravene styregravene eacutethylbenzegravene ou xylegravenehellip) soit au cumul bruit et solvants aroma-tiques avec lrsquoEchoScan Audio pour en mesurer les performances et ses capaciteacutes agrave deacuteterminer la fatigue auditive et les effets sur les reacuteflexes acous-tiques

Secteurs concerneacutesl Fabrication de peintures de vernis mateacuteriaux composites constructions navales imprimerie car-rosserie Les secteurs bruyants sont vastes il faut eacutegalement une preacutesence de solvants aromatiques

Meacutethodologiel Apregraves un questionnaire relatif agrave lrsquoeacutetat de santeacute des volontaires un examen otoscopique sera reacutealiseacute pour veacuterifier lrsquoeacutetat du tympan et lrsquoabsence de bouchon de ceacuterumen dans le conduit auditif externe Cette approche sera assureacutee par les membres de lrsquoeacutequipe INRS avec la participation du meacutedecin du travail srsquoil est disponibleUn audiogramme sera reacutealiseacute en milieu calme (infir-merie ou bureau) Par ailleurs des mesures de pro-duits de distorsion et de seuils de deacuteclenchement du reacuteflexe seront eacutegalement reacutealiseacutees avec lrsquoEchoScan Audio Quarante-cinq minutes seront consacreacutees agrave cette phase drsquoinclusion des salarieacutes volontaires Le lendemain les salarieacutes seront testeacutes pendant 20 mi-nutes avant et apregraves leur prise de poste Durant leur travail les salarieacutes volontaires seront eacutequipeacutes drsquoexpo-simegravetres et de badges Gabie pour enregistrer le bruit et les solvants preacutesents sur les lieux de travail

Eacutevaluer la fatigue auditive au terme drsquoune journeacutee de travail le proceacutedeacute EchoScan Audio

Responsables drsquoeacutetude agrave contacter Pierre Campo ou Thomas VenetTeacutel 03 83 50 21 55 - Fax 03 83 50 20 96pierrecampoinrsfr thomasvenetinrsfrDeacutepartement Toxicologie et biomeacutetrologieINRS rue du Morvan CS 6002754519 Vandœuvre-les-Nancy Cedex

2CONNAISSANCES ET REacuteFEacuteRENCES

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GRAND ANGLE

VU DU TERRAIN

SUIVI POUR VOUS

MISE AU POINT

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TC 147

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Le secteur de la coiffure emploie de nombreuses femmes jeunes susceptibles decirctre enceintes Les conseacutequences des risques engendreacutes par les cosmeacutetiques en cas de grossesse soulegravevent de nombreuses questions Apregraves un bilan de lrsquoeacutetat des connaissances issues des eacutetudes eacutepideacutemiologiques cet article fait le point sur lrsquoidentification et lrsquoeacutevaluation des risques lieacutes aux cosmeacutetiques utiliseacutes dans les salons de coiffure Des conseils de preacutevention et des recommandations sont proposeacutes pour proteacuteger les coiffeuses et notamment les femmes enceintes

en reacutesumeacute

chimiques principalement les cosmeacutetiques font eacutegalement lrsquoob-jet drsquointerrogations de la part des preacuteventeurs (en particulier des meacutedecins du travail) des gyneacute-cologues et des salarieacutees quant agrave leurs effets sur la reproduction

Lrsquoobjectif de cet article est ain-si en se fondant sur lrsquoanalyse eacutepideacutemiologique et meacuteta-analy-tique conjointement meneacutee par

L e secteur de la coiffure emploie pregraves de 110 000 salarieacutes 22 500 apprentis en France dont plus des 45es sont des femmes (chiffres provisoires 2010) [1] La majoriteacute de ces derniegraveres est en acircge de procreacuteer Les facteurs de risque pour la reproduction dans ce milieu de travail sont nom-breux travail debout prolongeacute manipulation de charges horaires prolongeacutes stress Les produits

MOTS CLEacuteSCosmeacutetique grossesse coiffeur eacutevaluation des risques produit reprotoxique femme enceinte

copy R Escher pour lINRS

AUTEURS D Lafon1 G Abou-Anoma1 M Bouslama1 D Collot Fertey2 B Fontaine3 R Garnier4 MA Gautier1 A Guilleux1 M Ould Elhkim5 MT Labro6 C Picot5 A Radauceanu1 AC Roudot7 N Sater5

1 Institut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) 2 Objectif Santeacute Travail 3 Pocircle santeacute travail 4 Centre antipoison hocircpital Fernand Widal 5 Agence nationale de seacutecuriteacute du meacutedicament et des produits de santeacute 6 INSERM pocircle dexpertise collective hocircpital Paul Brousse Ograve 7 Universiteacute de Bretagne Occidentale UFR des Sciences et Techniques

Sur les aires de preacuteparation des produits des bouches daeacuteration tout en longueur aspirent les vapeurs qui se deacutegagent vers le tuyau vertical noir

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

l retard de croissance intra-uteacuterin (8 eacutetudes) l faible poids de naissance (lt 2 500 g) (11 eacutetudes) l malformations congeacutenitales (12 eacutetudes)

Les reacutesultats obtenus des meacuteta-analyses montrent drsquoune part lrsquoabsence de lien pour la plupart des troubles de la reproduction analyseacutes et drsquoautre part des excegraves de risque statistiquement signifi-catifs avec des forces drsquoassociation comprises entre 103 et 140 pour les troubles de la reproduction sui-vants l Le deacutelai neacutecessaire pour conce-voir (odds ratioglobal (ORglobal) = 111 IC 95 [103 - 119]) chez les pro-fessionnelles de la coiffure et des soins de beauteacute Srsquoagissant du lien avec les produits cosmeacutetiques seules deux eacutetudes ont estimeacute les expositions via des meacutethodes indirectes (questionnaire portant sur le nombre drsquoactes techniques) Lrsquoune drsquoentre elles tend agrave montrer une relation dose-effet pour les expositions aux colorations aux permanentes et aux laques tandis que la seconde de puissance sta-tistique laquo infeacuterieure raquo ne montre pas de relation dose-effet en se fondant sur le nombre de sham-pooings de produits de deacutefrisage de soins capillaires (les types de soins reacutealiseacutes ne sont pas preacuteciseacutes) et actes de manucurel La mortaliteacute embryonnaire et fœtale les analyses de sensibi-liteacute meneacutees dans le cadre de cette eacutetude [2] montrent lrsquoexistence drsquoun impact de la peacuteriode de reacutealisa-tion de lrsquoeacutetude sur les reacutesultats En effet lrsquoexcegraves de risque est stati-quement significatif pour les mor-taliteacutes embryonnaires survenant avant 24 SA ou 28 SA (ORavant 1990 = 127 IC 95 [106 - 153]) lorsque seules les eacutetudes meneacutees avant

lrsquoalitement lrsquoheacutemorragie post-par-tumhellip) l la mortaliteacute embryonnaire fœ-tale (agrave diffeacuterents acircges gestation-nels) et neacuteonatale l la preacutematuriteacute [correspondant agrave une naissance avant 37 semaines dameacutenorrheacutee (SA)] l la croissance intra-uteacuterine soit retard (correspondant agrave un fœtus de poids infeacuterieur au 10e percentile des fœtus de mecircme sexe et acircge gestationnel) soit lrsquoinverse excegraves l le faible poids de naissance (poids du nouveau-neacute infeacuterieur agrave 2 500 g) l les malformations congeacutenitales l le faible score Apgar (eacutevaluation de la vitaliteacute dun nouveau-neacute au moment de sa naissance) l le retard de deacuteveloppement psychomoteur de lrsquoenfant (eacutetu-dieacute au travers de diffeacuterents para-megravetres tels que le retard de lrsquoacircge des 1ers pas des 1ers mots des 1egraveres phraseshellip) l le deacuteveloppement des cancers de lrsquoenfant

Lrsquoanalyse des eacutetudes eacutepideacutemio-logiques retenues montre des reacutesultats discordants et souvent agrave la limite de la significativiteacute sta-tistique Dans une telle situation le recours agrave la meacuteta-analyse pour-rait pallier les difficulteacutes drsquointer-preacutetation des reacutesultats (reacuteelle absence de lien cause-effet etou manque de puissance statistique de lrsquoeacutetude)

Dans le cadre de ce travail des meacute-ta-analyses ont eacuteteacute meneacutees pour chacun des troubles de la repro-duction pour lesquels les donneacutees disponibles le permettaient l deacutelai neacutecessaire pour concevoir (gt 12 mois) (7 eacutetudes) l mortaliteacute fœtale (12 eacutetudes) l preacutematuriteacute [lt 37 semaines drsquoameacutenorrheacutee (SA)] (10 eacutetudes)

lrsquoAgence nationale de seacutecuriteacute du meacutedicament et des produits de santeacute (ANSM) et lrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) [2] de faire le point sur les connais-sances relatives aux troubles de la reproduction et de la grossesse lieacutes agrave lrsquoexposition aux produits cosmeacute-tiques utiliseacutes dans les salons de coiffure et de donner des conseils en termes de preacutevention

LES EacuteTUDES EacutePIDEacuteMIOLOGIQUES ET MEacuteTA-ANALYTIQUES

De nombreuses eacutetudes eacutepideacute-miologiques concernant le risque pour la reproduction des profes-sionnelles de la coiffure et des soins de beauteacute ont eacuteteacute publieacutees Dans le cadre drsquoun groupe de tra-vail conjoint ANSMINRS une re-cherche bibliographique reacutealiseacutee sur les bases de donneacutees Pubmed et ScienceDirect Elsevier a permis drsquoidentifier un total de 199 publi-cations scientifiques Parmi ces derniegraveres 57 concernant la toxi-citeacute pour la reproduction chez les professionnels de la coiffure et des soins de beauteacute ont eacuteteacute retenues en fonction des critegraveres de seacutelec-tion preacutecis deacutecrits dans la Note scientifique et technique 307 [2]Les eacutetudes eacutepideacutemiologiques re-censeacutees et retenues srsquointeacuteressent aux troubles de la reproduction suivants l le deacutelai neacutecessaire pour conce-voir (gt 12 mois) l les troubles menstruels (avec diffeacuterents paramegravetres tels que lrsquoirreacutegulariteacute des cycles mens-truels les douleurs lrsquoabondance des regravegleshellip) l les complications pendant la grossesse (avec diffeacuterents para-megravetres tels que la preacute-eacuteclampsie

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LrsquoUTILISATION DES PRODUITS CHIMIQUES EN SALON DE COIFFURE

LES PRODUITS UTILISEacuteSLes coiffeuses peuvent utiliser dif-feacuterents produits dont la majoriteacute est des cosmeacutetiques Il peut srsquoagir de shampooings de colorations deacutecolorations permanentes de produits de deacutefrisage ou de fixa-tion Chacun de ces produits contient geacuteneacuteralement entre 10 et 20 substances Constituer une liste complegravete est mission impossible pour les raisons suivantes l Le nombre important de subs-tances La base de donneacutees laquo Co-sIng raquo geacutereacutee par la Commission europeacuteenne qui regroupe la majo-riteacute des substances et ingreacutedients potentiellement utilisables en Europe par lrsquoindustrie dans les pro-duits cosmeacutetiques contient 20 370 substances parfums et ingreacutedients reacutepertorieacutes (httpeceuropaeuconsumerscosmeticscosing) la part utiliseacutee en salon de coiffure nrsquoest pas connuel La variation du contenu en subs-tances Il semble que la dureacutee de vie commerciale drsquoun produit cos-meacutetique soit tregraves variable De plus un certain nombre de produits cos-meacutetiques changent reacuteguliegraverement de composition tout en gardant le mecircme nom commercial sans pour autant que lrsquoinformation soit clai-rement indiqueacutee aux utilisateurs au moment du changement

REacuteGLEMENTATION DES PRODUITS COSMEacuteTIQUESAfin de mieux comprendre les risques lieacutes agrave lrsquoexposition aux pro-duits cosmeacutetiques il apparaicirct neacute-cessaire de preacutesenter ici la reacutegle-mentation affeacuterente ainsi que la deacutemarche retenue pour leur eacuteva-luation au niveau europeacuteen

augmentation du risque qui nrsquoest pas statistiquement significative l Enfin en ce qui concerne les mal-formations congeacutenitales deux dif-ficulteacutes majeures ont eacuteteacute rencon-treacutees le faible nombre de cas dans les eacutetudes retenues et la diversiteacute des malformations eacutetudieacutees De ce fait la part du risque attribuable au travail dans des salons de coif-fure etou agrave lrsquoexposition aux pro-duits cosmeacutetiques ne peut ecirctre eacutevalueacutee

En conclusion les reacutesultats des meacute-ta-analyses obtenus montrent des effets faibles sur la reproduction et le deacuteroulement de la grossesse chez les professionnelles de la coif-fure et des soins de beauteacute Neacutean-moins il convient de noter que les eacutetudes publieacutees ont eacuteteacute conduites dans des pays varieacutes nrsquoutilisant pas obligatoirement les mecircmes cosmeacutetiques que les peacuteriodes drsquoeacutetudes eacutetaient diverses sachant que les conditions en milieu de tra-vail ont eacutevolueacute dans le temps Bien que le marcheacute europeacuteen relatif aux produits cosmeacutetiques soit har-moniseacute et qursquoil soit plus aiseacute dans ce cas drsquoecirctre tenteacute drsquoextrapoler ces reacutesultats drsquoun pays agrave un autre il est difficile drsquoaffirmer agrave ce stade des connaissances scientifiques la preacutesence ou non drsquoun lien entre lrsquoexposition aux produits cosmeacute-tiques et les troubles de la repro-duction chez ces professionnelles en France Ces reacutesultats devraient en conseacutequence ecirctre consideacutereacutes comme des signaux drsquoalerte justi-fiant ainsi une veille speacutecifique au sein de la profession en France

1990 sont consideacutereacutees Par ailleurs deux eacutetudes seulement ont eacutevalueacute lrsquoexposition aux produits cosmeacute-tiques et ce par le biais du nombre drsquoactes techniques Lrsquoeacutetude consi-deacutereacutee comme laquo puissante raquo semble indiquer une tendance laquo dose- deacutependante raquo en fonction du nombre drsquoactes techniques neacuteces-sitant lrsquoutilisation des produits cos-meacutetiques Il convient de noter que cette eacutetude a eacuteteacute conduite avant 1990 Depuis les substances utili-seacutees ont eacutevolueacute par conseacutequent au vu de lrsquoimpact de la peacuteriode de la reacutealisation de lrsquoeacutetude ces reacutesultats sont agrave consideacuterer avec preacutecautionl Le faible poids de naissance (ORglobal = 121 IC 95 [106 ndash 139]) Il est geacuteneacuteralement admis que le choix de la population teacutemoin a un impact sur lrsquointerpreacutetation des reacutesultats obtenus Dans le cadre de cette analyse lrsquoaugmentation du risque est faible et statistique-ment non significative lorsque la population drsquointeacuterecirct a eacuteteacute compa-reacutee agrave la population geacuteneacuterale ou agrave la population active Par contre lrsquoaugmentation est statistique-ment significative lorsqursquoelle est compareacutee agrave une population speacute-cifique telle que les vendeuses les agents immobiliers ou les ensei-gnantes l Le retard de croissance intra-uteacuterin (ORglobal = 124 IC 95 [110 - 141]) Srsquoagissant des facteurs pouvant expliquer cette augmen-tation de risque chez ces pro-fessionnelles une seule eacutetude a examineacute le lien avec les actes tech-niques exposant agrave des substances chimiques utiliseacutees en salon de coiffure Les donneacutees disponibles dans cette derniegravere eacutetude ne per-mettent pas de conclure sur la part attribuable aux produits cosmeacute-tiques l Srsquoagissant de la preacutematuriteacute la meacuteta-analyse reacutealiseacutee reacutevegravele une

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

et son utilisation Les ingreacutedients sont classeacutes par ordre deacutecroissant de leur concentration pondeacuterale La nomenclature utiliseacutee est lrsquoINCI (International Nomenclature Cos-metic Ingredient) Agrave partir de ce numeacutero il est possible de retrou-ver le numeacutero CAS de la substance en consultant la base de donneacutees CosIng puis de le rechercher dans les listes de produits chimiques CMR Cette opeacuteration est cepen-dant longue en cas drsquoeacutetude de nombreuses substancesLe SCCS procegravede agrave lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute des substances pour le consommateur dans les condi-tions normales et preacutevisibles drsquouti-lisation du produit cosmeacutetique indiqueacutees par lrsquoindustrie mais en aucun cas cette eacutevaluation ne prend en compte les conditions drsquoexposition pour le professionnel De plus il nrsquoexiste pas drsquoinstance chargeacutee de lrsquoeacutevaluation de ces substances cosmeacutetiques pour les professionnels puisque le Comiteacute scientifique sur la seacutecuriteacute des consommateurs ne srsquointeacuteresse qursquoaux consommateurs comme son nom lrsquoindiqueLes substances classeacutees CMR (1A 1B et 2) sont interdites Cependant des deacuterogations agrave lrsquointerdiction sont preacutevues par lrsquoarticle 15 du regrave-glement [4] en cas drsquoavis favorable du SCCS et ce apregraves eacutevaluation de la seacutecuriteacute pour le consommateur uniquement

Dans la deacutemarche drsquoeacutevaluation des risques [8] pour le consom-mateur relative aux substances pouvant entrer dans la composi-tion des produits cosmeacutetiques les tests toxicologiques vis-agrave-vis de la reproduction ne sont exigeacutes que si une absorption importante par voie orale ou cutaneacutee est attendue Le terme laquo important raquo est vague et non preacuteciseacute ni dans le regravegle-

POINTS CLEacuteS Agrave RETENIR DE LA REacuteGLEMENTATION CONCERNANT LA SEacuteCURITEacute DES PROFESSIONNELSLrsquoeacutevaluation des produits cosmeacute-tiques deacutecrite dans les recomman-dations du Scientific committee on consumer safety (SCCS) instance europeacuteenne en charge de lrsquoeacuteva-luation scientifique de la seacutecuriteacute des substances et produits cos-meacutetiques [Comiteacute scientifique sur la seacutecuriteacute des consommateurs (CSSC)] (2011) [8] vise agrave proteacuteger la santeacute des consommateurs et ne prend pas en compte lrsquoexposition des professionnels ceci bien que le regraveglement CE ndeg12232009 [4]vise les utilisateurs finaux et par conseacutequent les coiffeursLes fabricants nrsquoont pas obligation de fournir des donneacutees de seacutecuriteacute aux professionnels afin qursquoils srsquoas-surent de lrsquoexistence drsquoune eacutevalua-tion adapteacutee dans les conditions drsquoutilisation en salon de coiffureLes fabricants sont tenus drsquoeacutevaluer les risques pour la santeacute de leur produit Aucun controcircle du conte-nu ni de la qualiteacute de cette eacutevalua-tion nrsquoest effectueacute avant la mise sur le marcheacute Elle nrsquoest pas sen-seacutee prendre en compte les profes-sionnels qui utilisent ces produits mais seulement les consomma-teurs Ces dossiers de seacutecuriteacute qui devraient ecirctre conformes aux exi-gences de lrsquoannexe I du regraveglement cosmeacutetique [4] depuis le 11 juillet 2013 peuvent ecirctre reacuteclameacutes par les autoriteacutes compeacutetentes [ANSM et Direction geacuteneacuterale de la concur-rence de la consommation et de la reacutepression des fraudes (DGC-CRF)] mais aucune disposition opposable nrsquoexiste concernant leur transmission au meacutedecin du travailLes fabricants ont lrsquoobligation drsquoin-diquer sur le conditionnement la composition qualitative du produit

En 1976 les Eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne se sont doteacutes drsquoune reacuteglementation harmoniseacutee pour permettre la libre circulation de ces produits (directive euro-peacuteenne 76768CEE modifieacutee [4])Cette reacuteglementation communau-taire harmoniseacutee a eacuteteacute transposeacutee en droit national dans le Code de la Santeacute publique (CSP) Reacutecemment la directive europeacuteenne 76768CEE [3] modifieacutee a fait lrsquoobjet drsquoune refonte en un texte unique le regraveglement (CE) ndeg 12232009 du Parlement europeacuteen et du Conseil du 30 novembre 2009 [4] qui est entreacute en application depuis le 11 juillet 2013 Certaines dispositions eacutetaient entreacutees en application avant cette date en particulier les dispositions preacutevues par lrsquoarticle 15 concernant les substances can-ceacuterogegravenes mutagegravenes et toxiques pour la reproduction (CMR) dans les produits cosmeacutetiques en appli-cation au 1er deacutecembre 2010

En France lANSM [ex-Agence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire des produits de santeacute (AFSSAPS)] dispose des compeacutetences de po-lice sanitaire applicables agrave tous les produits de santeacute destineacutes agrave lrsquohomme Elle est responsable de la seacutecuriteacute des produits de santeacute et des produits cosmeacutetiques

Le lecteur inteacuteresseacute pourra retrou-ver en annexe 1 des informations compleacutementaires sur la reacuteglemen-tation relative aux produits cos-meacutetiques Neacuteanmoins les points cleacutes en relation avec le sujet traiteacute sont rappeleacutes ci-dessous

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et quotidienne drsquoutilisation des produits de coloration a eacuteteacute esti-meacutee agrave six utilisations drsquoapregraves les donneacutees fournies par la Feacutedeacutera-tion nationale de la coiffure et en consideacuterant les ratios les plus forts Dans les eacutevaluations du SCCS les marges de seacutecuriteacute pour les colo-rants sont systeacutematiquement calculeacutees en consideacuterant une freacute-quence drsquoutilisation quotidienne de ces produits eacutegale agrave 1 Or cette freacutequence drsquoapplication est eacuteva-lueacutee par ce mecircme SCCS agrave une fois par semaine pour les colorations semi-permanentes et agrave une fois par mois pour les permanentes Cette discordance nrsquoest pas expli-citeacuteeLes reacutesultats sont les suivants l pour 9 substances il nrsquoa pas eacuteteacute possible de calculer la marge de seacutecuriteacute (MoS) du fait de manque de donneacutees l pour 21 colorants la MoS est supeacuterieure agrave 100 pour les exposi-tions des consommateurs mais infeacuterieure agrave 100 pour les profes-sionnelles l 7 colorants ont une MoS infeacute-rieure agrave 100 pour les consomma-teurs comme pour les profession-nelles l 19 colorants ont une MoS supeacute-rieure agrave 100 aussi bien pour les professionnelles que pour les consommateurs

En se fondant sur les critegraveres retenus dans le cadre de lrsquoeacutevalua-tion des risques des cosmeacutetiques pour les consommateurs par les autoriteacutes sanitaires plus de 37 de substances consideacutereacutees par le SCCS comme sans risque pour les consommateurs le deviendraient pour des professionnelles

agrave faibles doses et agrave long terme ne sont que rarement disponibles

En outre pour autoriser lrsquoutilisa-tion de la substance dans les pro-duits cosmeacutetiques le SCCS procegravede au calcul drsquoune marge de seacutecuriteacute (MoS) Il identifie une dose sans effet indeacutesirable observeacute (NOAEL = No Observed Adverse Effects Level) agrave partir des eacutetudes toxicologiques chez lrsquoanimal et deacutetermine une dose drsquoexposition systeacutemique (SED = Systemic Exposure Dose) dans les conditions drsquoutilisation de la subs-tance dans le produit cosmeacutetique Cette dose drsquoexposition est deacuteter-mineacutee selon des critegraveres standard la dose absorbeacutee par voie cutaneacutee la surface drsquoapplication du pro-duit la freacutequence drsquoapplication le facteur de reacutetention approprieacute le poids moyen drsquoune personne Pour que lrsquoutilisation drsquoune substance dans les produits cosmeacutetiques soit consideacutereacutee sans risque pour lrsquohomme cette dose SED doit ecirctre au moins cent fois infeacuterieure agrave la NOAEL (MoS ge 100)Dans tous les cas les MoS sont cal-culeacutees agrave partir de donneacutees drsquoexpo-sition non professionnelles Par exemple la freacutequence drsquoutilisation est diffeacuterente pour une coloration semi-permanente une fois par se-maine pour une non-profession-nelle plusieurs fois par jour pour une professionnelle

Afin drsquoobjectiver ces diffeacuterences un sondage sur 56 colorants (dont les dossiers ont eacuteteacute publieacutes par le SCCS) a eacuteteacute effectueacute en essayant de calculer une MoS pour une pro-fessionnelle et en la comparant agrave celle retenue pour les consomma-teurs Pour les calculs une surface de contact de 860 cm2 (surface cutaneacutee des deux mains issue des valeurs utiliseacutees par le SCCS) a eacuteteacute utiliseacutee [9] La freacutequence moyenne

ment ni dans les recommanda-tions du SCCS [8]

Agrave titre drsquoexemple un sondage a eacuteteacute reacutealiseacute sur les reacutecents avis du SCCS sur des colorants capillaires Sur 61 rapports drsquoeacutevaluation 52 ne comprenaient pas drsquoeacutetudes sur la fertiliteacute (85 ) Quasiment tous avaient rapporteacute lrsquoexistence drsquoune eacutetude sur la toxiciteacute du deacuteveloppe-ment preacutenatal chez le rat (meneacutee selon la ligne directrice OCDE 414) seulement neuf comportent une deuxiegraveme eacutetude explorant les mecircmes effets sur la reproduction mais geacuteneacuteralement dans la mecircme espegravece (rat) et selon des meacutethodes non standardiseacutees Une eacutetude sur une deuxiegraveme espegravece permet-trait drsquoaugmenter la fiabiliteacute du deacutepistage Pour 19 substances les eacutetudes meneacutees selon la ligne directrice OCDE 414 nrsquoexposent les animaux que jusqursquoau 15e jour de la gestation Pendant le troisiegraveme segment de la gestation les ani-maux ne reccediloivent pas les subs-tances testeacutees et par conseacutequent cette peacuteriode nrsquoest pas exploreacutee Ces eacutetudes ont eacuteteacute reacutealiseacutees selon la ligne directrice qui eacutetait en vigueur avant 2001 et qui ne per-mettait pas de mettre en eacutevidence certains effets survenant unique-ment lors drsquoexposition en fin de gestation crsquoest le cas notamment de lrsquoimpact sur le deacuteveloppement de lrsquoappareil reproducteur chez les macircles observeacute par exemple avec certains phtalates Pour 29 substances il est signaleacute des em-bryo- ou foetotoxiciteacutes souvent reacutecuseacutees par les auteurs mais qui neacutecessiteraient probablement des eacutetudes compleacutementaires qui nrsquoont pas eacuteteacute reacutealiseacutees pour la majoriteacute de ces substancesLes eacutetudes de multigeacuteneacuterations plus adapteacutees en termes drsquoeacuteva-luation du risque aux expositions

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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l le 2-eacutethylhexyl-2-eacutethylhexanoate (ndeg CAS 7425-14-1) utiliseacute en tant qursquoeacutemollient l le tert-butylhydroxyanisole (ndeg CAS 25013-16-5) utiliseacute en tant qursquoanti-oxydant et agent masquant est susceptible drsquoentrer dans la com-position de nombreux produits cosmeacutetiques tels que les produits de soin pour le visage le corps des produits pour les mains et pour les legravevres l lrsquoacide borique (ndeg CAS 10043-35-3) et les borates utiliseacutes dans di-vers produits cosmeacutetiques en tant qursquoagent antimicrobien deacutenatu-rant et tampon l lrsquoacide perborique (ndeg CAS 15120-21-5) utiliseacute notamment dans les produits capillaires et pour la peau en tant qursquoagent oxydant l lalcool teacutetrahydrofurfurylique (ndeg CAS 97-99-4) utiliseacute en tant qursquoagent masquant et solvant peut entrer dans la composition de produits de parfumerie alcoo-lique (parfums eaux de toilette) ainsi que dans drsquoautres produits cosmeacutetiques (tels que les produits de rasage de soin de la peau et ca-pillaire) Dans tous les cas la subs-tance provient de la composition parfumante l la tricapryline (ndeg CAS 538-23-8) utiliseacutee comme eacutemollient agent masquant entretien de la peau et solvant Les produits cosmeacutetiques concerneacutes sont principalement les cregravemes pour le visage les mains et le corps ainsi que les produits de maquillage

3) Les colorants capillaires aux-quels la population cible est sus-ceptible drsquoecirctre exposeacutee notam-ment via les teintures capillaires l lrsquoacide 2-hydroxyeacutethyl picra-mique (ndeg CAS 99610-72-7) colo-rant capillaire direct utiliseacute dans les teintures capillaires oxydantes et non-oxydantes

de la litteacuterature scientifique Parmi celles-ci peuvent ecirctre distingueacutes diffeacuterents cas ougrave selon la fonction de la substance son utilisation professionnelle est susceptible drsquoecirctre plus ou moins freacutequente

1) Les substances susceptibles drsquoecirctre preacutesentes dans lrsquoensemble des produits cosmeacutetiques utiliseacutes par la population cible puisqursquoen-trant dans leur composition en tant qursquoagents conservateurs l les parabegravenes (meacutethyl- eacutethyl propyl- et butyl) (ndeg CAS 99-76-3 120-47-8 94-13-3 94-26-8) l le chloroaceacutetamide (ndeg CAS 79-

07-2) l le quaternium 15 (ndeg CAS 51229-

78-8) l lrsquoortho-pheacutenylpheacutenol (ndeg CAS

90-43-7) l le pheacutenoxyeacutethanol (ndeg CAS 122-

99-6) l le climbazole (ndeg CAS 38083-17-9)

2) Les substances susceptibles drsquoentrer dans la composition de diffeacuterents produits utiliseacutes par la population cible l lrsquooctameacutethylcycloteacutetrasiloxane (ndeg CAS 556-67-2) utiliseacute en tant qursquoeacutemollient deacutemecirclant capillaire agent masquant et drsquoentretien de la peau et solvant dans de nom-breux produits cosmeacutetiques (pour les cheveux le visage et le corps) l la trioctanoiumlne (ndeg CAS 7360-38-5) utiliseacutee dans les produits cosmeacutetiques comme agent antis-tatique eacutemollient conditionneur capillaire agent masquant agent de restauration lipidique (des che-veux ou des couches supeacuterieures de la peau) agent drsquoentretien de la peau et solvant Ainsi elle est contenue dans les produits de soins capillaires les produits de soin et dentretien pour la cheve-lure et diffeacuterentes cregravemes et eacutemul-sions pour la peau

LES SUBSTANCES POTENTIELLEMENT REPROTOXIQUES

Parmi les substances actuelle-ment utiliseacutees en salon de coiffure existe-t-il des substances poten-tiellement reprotoxiques De telles substances peuvent ecirctre soit des substances CMR classeacutees par la reacuteglementation europeacuteenne soit des substances agissant par certains meacutecanismes de perturba-tion endocrinienne soit des subs-tances pour lesquelles des eacutetudes rapportent des effets sur la repro-duction mais non encore pris en compte par la reacuteglementation ou discuteacutees au niveau des instances drsquoexpertise Srsquoil est aiseacute de trouver les substances classeacutees CMR par lrsquoautoriteacute europeacuteenne (Agence eu-ropeacuteenne des produits chimiques [ECHA]) il est beaucoup plus deacutelicat de trouver les autres Dans le cadre drsquoune saisine ministeacuterielle lrsquoANSM a identifieacute cinquante substances potentiellement reprotoxiques etou perturbatrices endocriniennes entrant dans la composition de pro-duits cosmeacutetiques

Le travail de lrsquoANSM concernait les cosmeacutetiques en geacuteneacuteral et non uniquement ceux utiliseacutes par les coiffeuses Cette liste contient neacuteanmoins les substances poten-tiellement utiliseacutees en coiffure Les substances reprotoxiques utiliseacutees dans les cosmeacutetiques ont eacuteteacute iden-tifieacutees agrave partir de la classification harmoniseacutee europeacuteenne et la litteacute-rature scientifique Les substances potentiellement perturbatrices endocriniennes de cateacutegorie 1 et 2 ont eacuteteacute seacutelectionneacutees sur la base du rapport Water amp Environment du Danish Hydrolic Institute [10] commanditeacute par lrsquoUnion euro-peacuteenne et sur la base des donneacutees

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 29

le site internet de lrsquoagence (wwwansmfr) Il est inteacuteressant de constater que pour une quinzaine de ces substances lrsquoagence a eacutemis un avis deacutefavorable soit du fait drsquoun MoS insuffisant soit de lrsquoin-suffisance de donneacuteesPour un certain nombre de ces subs-tances le lecteur peut consulter les fiches DEMETER (Documents pour lrsquoeacutevaluation meacutedicale des produits toxiques vis-agrave-vis de la reproduc-tion) accessibles sur le site internet de lrsquoINRS (wwwinrsfr)

CONNAISSANCES SUR LrsquoEXPOSITION DES PROFESSIONNELLES AUX COSMEacuteTIQUES

Le niveau drsquoexposition aux pro-duits cosmeacutetiques avec peacuteneacutetra-tion aveacutereacutee des substances dans lrsquoorganisme deacutetermine le niveau du risqueLes donneacutees disponibles concer-nant le mode drsquoexposition la freacute-quence ainsi que le niveau drsquoexpo-sition des professionnelles sont preacutesenteacutees ci-dessous

MODE DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS COSMEacuteTIQUESLrsquoexposition aux produits se fait principalement par deux voies l cutaneacutee l respiratoire

Les shampooings sont des pro-duits peu volatils Lrsquoexposition peut se faire principalement par voie cutaneacutee lors du lavage en cas de non-utilisation de gants La zone de contact concerne dans ce cas les deux mains et les avant-bras Les coiffeurs ayant souvent les mains humides leur peau est fragiliseacutee et sujette agrave des dermatoses qui favo-risent la peacuteneacutetration de produits

5) Une substance agrave laquelle les professionnelles de la manucure sont susceptibles drsquoecirctre exposeacutees - le toluegravene (ndeg CAS 108-88-3) uti-liseacute speacutecifiquement dans les pro-duits pour les ongles

6) Les substances pouvant eacutegale-ment entrer dans la composition de certains produits cosmeacutetiques utiliseacutes par la population cible mais par le biais drsquoun nombre plus restreint de produits l le styregravene (ndeg CAS 100-42-5) substance qui nrsquoest pas utiliseacutee en tant que telle dans les pro-duits cosmeacutetiques mais qui peut ecirctre preacutesente dans ceux-ci drsquoune part en tant que monomegravere reacutesi-duel des copolymegraveres utiliseacutes (par exemple le styregraveneacrylate copo-lymegravere) et drsquoautre part apporteacutee par des matiegraveres premiegraveres drsquoori-gine naturelle utiliseacutees dans les compositions parfumantes l les muscs xylegravene et ceacutetone (ndeg CAS 81-15-2 et 81-14-1) pouvant ecirctre utiliseacutes en tant qursquoagents par-fumants dans diffeacuterents produits cosmeacutetiques et dans les parfums et eaux de toilette l le para-creacutesol utiliseacute en tant qursquoagent antimicrobien ou agent parfumant principalement dans les eaux de toilette les eaux de parfum et les parfums l la quassine (ndeg CAS 76-78-8) uti-liseacutee en tant qursquoagent deacutenaturant l la cyclohexylamine (ndeg CAS 108-91-8) utiliseacutee comme tampon et anticorrosif l lrsquoacide para-coumarique (ndeg CAS 7400-08-0) utiliseacute pour lrsquoentretien de la peau Lrsquoexposition se fait donc principalement au travers des produits pour le corps et pour le visage

Le lecteur inteacuteresseacute pourra consul-ter certaines eacutevaluations des risques reacutealiseacutees par lrsquoANSM sur

l le reacutesorcinol (ndeg CAS 108-46-3) colorant drsquooxydation et agent mas-quant entrant dans la composi-tion des teintures capillaires oxy-dantes mais eacutegalement dans des lotions capillaires et shampooings

4) Les substances protectrices de formulation Ces substances ont pour proprieacuteteacutes dabsorber les rayonnements ultra-violets (UV) et peuvent ainsi ecirctre utiliseacutees soit en tant que filtres UV soit comme absorbant UV (afin de proteacuteger la formulation des rayons UV) Ainsi la population cible nrsquoest probable-ment pas exposeacutee professionnel-lement agrave ces substances en tant que filtres UV (contenues dans les produits de protection solaire) mais est susceptible drsquoecirctre expo-seacutee via les produits cosmeacutetiques contenant ces substances pour proteacuteger leur formulation (en tant qursquoabsorbant UV) l la famille des benzopheacutenones (de la benzopheacutenone [BP] ndeg CAS 119-61-9 agrave la BP 12) l le 3-benzylidegravene camphre (ndeg CAS 15087-24-8) l l e 3 - 4 - m eacute t hyl b e n z yl i d egrave n e camphre (ndeg CAS 36861-47-9) l le 2-eacutethyl-hexyl-4-meacutethoxycin-namate (ndeg CAS 5466-77-3)

Il est agrave noter que lorsque la subs-tance est utiliseacutee en tant qursquoabsor-bant UV crsquoest-agrave-dire pour proteacuteger la formule du produit cosmeacutetique la concentration est plus faible que celle utiliseacutee en tant que filtre UV crsquoest-agrave-dire pour proteacuteger la peau Agrave titre drsquoexemple et drsquoapregraves les donneacutees fournies par les repreacute-sentants de lrsquoindustrie cosmeacutetique franccedilaise la benzopheacutenone-3 est utiliseacutee jusqursquoagrave 6 en tant que filtre UV et agrave des concentrations comprises entre 008 et 05 en tant qursquoabsorbant UV

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201430

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

regard de son activiteacute profession-nelle est plus exposeacutee aux pro-duits cosmeacutetiques que la popula-tion geacuteneacuterale puisque l le SCCS deacutefinit pour la popula-tion geacuteneacuterale une freacutequence drsquoex-position aux shampooings drsquoune fois par jour aux colorations per-manentes drsquoune fois par mois aux colorations semi-permanentes drsquoune fois par semaine et aux conditionneurs de 028 fois par jour l de plus aucune raison ne laisse agrave penser que lrsquoexposition person-nelle aux produits cosmeacutetiques de ces professionnelles soit infeacute-rieure agrave celle de la population geacute-neacuterale Ce qui implique donc une exposition additionnelle dans le cadre de lrsquoexercice de son meacutetier de coiffeuse l le profil drsquoexposition pour les salarieacutes est diffeacuterent agrave celui du consommateur exposition plus freacutequente par inhalation surface freacutequence et dureacutee drsquoexposition plus importantes

En conclusion ces donneacutees bien que limiteacutees montrent que les professionnelles de la coiffure sont plus exposeacutees aux produits cosmeacutetiques que la population geacuteneacuterale

NIVEAU DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS COSMEacuteTIQUESLes donneacutees de preacutelegravevements atmospheacuteriques agrave des fins de me-sures drsquoexposition des coiffeuses aux produits chimiques qursquoelles utilisent sont assez limiteacutees

Les mesures rapporteacutees dans la litteacuterature sont deacutetailleacutees dans le dossier paru en 2004 dans Docu-ments pour le Meacutedecin du Travail [11] Depuis la parution de ce dos-sier quelques publications ont compleacuteteacute les donneacutees existantes

l les megraveches qui correspondent agrave toutes techniques de megraveches mecircmes partielles degraves lors qursquoelles sont factureacutees seacutepareacutement de la coloration agrave la cliente l les permanentes qui com-prennent toutes les techniques factureacutees de permanente partielle ou totale de deacutefrisage ou de lis-sage l les soins qui correspondent agrave tous soins factureacutes qursquoils soient appliqueacutes au bac ou non avec ou sans temps de pause ainsi que tout fixateur conditionneur ou ampoule traitante

Ainsi selon les anneacutees les pour-centages drsquoactes techniques de coiffure (nombre de prestations sur 100 visites) ont oscilleacute entre l 707 agrave 769 pour la laquo coupe raquo et 736 pour lanneacutee 2011 l 333 agrave 394 pour la laquo colora-tion raquo et 394 pour lanneacutee 2011 l 103 agrave 160 pour les laquo megraveches raquo et 146 pour lanneacutee 2011 l 48 agrave 92 pour la laquo perma-nente raquo et 48 en 2011 l 40 agrave 56 pour les laquo soins raquo et 465 en 2011

En consideacuterant un temps moyen par cliente de 30 minutes et 8 heures de travail par jour il peut ecirctre estimeacute qursquoune coiffeuse prend en charge 16 clientes par jour Drsquoapregraves les donneacutees fournies par la Feacutedeacuteration nationale de la coif-fure et en consideacuterant (i) les ratios les plus forts et (ii) qursquoun sham-pooing est reacutealiseacute pour chaque cliente il peut ecirctre estimeacute qursquoune coiffeuse reacutealise quotidiennement en moyenne 16 shampooings 12 coupes 6 colorations 25 megraveches 15 permanentes et 9 soinsNonobstant le manque de preacuteci-sion et le caractegravere partiel de ces donneacutees il peut aiseacutement ecirctre constateacute que cette population au

chimiques de mecircme pour les gants inapproprieacutes ou troueacutesLrsquoexposition aux colorants peut se faire l lors de lrsquoeacutetape de preacuteparation des colorations par inhalation et voie cutaneacutee l lors de leurs applications par voie cutaneacutee et inhalation l lors de lrsquoeacutemulsion et du rinccedilage par voie cutaneacutee surtout

Lrsquoexposition par inhalation est peu probable en cas de non-utilisa-tion sous forme de spray compte tenu de la faible volatiliteacute de ces substances aux tempeacuteratures am-biantes habituellesCe mode drsquoexposition est similaire pour les produits utiliseacutes lors des deacutecolorations des permanentes ou des deacutefrisages

FREacuteQUENCE DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS COSMEacuteTIQUES Suite agrave une demande adresseacutee agrave la Feacutedeacuteration nationale de la coiffure des ratios techniques ont eacuteteacute obte-nus Ces ratios issus drsquoun panel constitueacute de salons ayant une acti-viteacute mixte (homme femme en-fant) permettent drsquoavoir un des-criptif des prestations vendues en salons Ces salons sont indeacutepen-dants agrave 90 et franchiseacutes pour 10 drsquoentre eux ils comprennent de 3 agrave 35 personnes actives (toute personne qui concourt au chiffre drsquoaffaires quel que soit son sta-tut salarieacute ou chef drsquoentreprise et travaillant 35 heures par semaine) Les donneacutees ont eacuteteacute recueillies de-puis 10 ans concernant les presta-tions suivantes l les coupes qui correspondent agrave toute coupe totale partielle ou entretien factureacute l les colorations qui corres-pondent agrave tout acte de coloration tenace ou fugace factureacute

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 31

peacuteneacutetration ou absorption ne sont envisageacutees que pour les consom-mateursl Dans le cadre de ce travail les reacutesultats drsquoun sondage reacutealiseacute sur les colorants capillaires mettent en eacutevidence une incompleacutetude des tests toxicologiques neacutecessaires agrave lrsquoeacutevaluation du risque pour la re-productionl Lrsquoeacutevaluation des risques meneacutee par le comiteacute scientifique euro-peacuteen (SCCS) et les marges de seacutecu-riteacute calculeacutees sont fondeacutees sur les expositions du consommateur Les deacutecisions drsquoacceptation ou drsquointer-diction drsquoune substance dans le produit cosmeacutetique sont prises en se fondant sur cette marge de seacute-curiteacute eacutetablie agrave partir de donneacutees toxicologiques chez les animaux de laboratoire et des eacutevaluations de lrsquoexposition dans les conditions drsquoutilisation par la population geacute-neacuterale Les modaliteacutes et conditions

reproduction chez les coiffeuses montrent une augmentation des risques vis-agrave-vis de certains effets (deacutelai neacutecessaire pour concevoir retard de croissance intra-uteacuterin mortaliteacute embryonnaire et fœtale faible poids agrave la naissance) Bien que certaines semblent montrer un lien avec lrsquoutilisation des pro-duits cosmeacutetiques leur conception meacutethodologique ne permet ce-pendant pas drsquoincriminer avec cer-titude les produits chimiques uti-liseacutes encore moins une substance preacutecise Ces eacutetudes ne permettent cependant pas non plus drsquoeacutecarter la survenue de tels risques l Les tests toxicologiques vis-agrave-vis de la reproduction ne sont exigeacutes que si une peacuteneacutetration laquo importante raquo par voie orale ou cutaneacutee est attendue Or le terme laquo importante raquo est vague et non preacuteciseacute par la reacuteglementation ou les recommandations du SCCS et

Elles concernent principalement des mesures drsquoexposition au for-maldeacutehyde lors des lissages breacutesi-liens et aux composeacutes organiques volatils (COV) [12 agrave 14] Une extrac-tion de la base Colchic de lrsquoINRS qui collige tous les preacutelegravevements atmospheacuteriques reacutealiseacutes par les Caisses dassurance retraite et de la santeacute au travail (CARSAT) ou lrsquoINRS a par ailleurs eacuteteacute effectueacutee Elle rapporte un peu plus drsquoune quinzaine de preacutelegravevements at-mospheacuteriques Les mesures drsquoexposition sont donc relativement rares concernent peu drsquoemployeacutees ou de salons ces reacutesultats ne peuvent donc ecirctre consideacutereacutes comme repreacutesentatifs des niveaux dexposition dans les salons de coiffure en France

Les composeacutes mesureacutes et les ni-veaux observeacutes sont reacutesumeacutes dans le tableau I Ces niveaux peuvent ecirctre compareacutes aux VLEP (valeur li-mite drsquoexposition professionnelle) ou aux VTR deacuteveloppement (va-leur toxicologique de reacutefeacuterence) [15] Les niveaux drsquoexposition mesureacutes srsquoavegraverent faibles pour les composeacutes rechercheacutes Ils ne tra-duisent cependant que les exposi-tions par inhalation Il manque des mesures drsquoindicateurs biologiques des expositions qui permettraient de prendre en compte toutes les voies drsquoexposition notamment la voie cutaneacutee

LES PRODUITS SONT-ILS SUcircRS VIS-Agrave-VIS DE LA REPRODUCTION

En se fondant sur les donneacutees dis-ponibles et reacutesumeacutees dans les cha-pitres preacuteceacutedents il ressort que l Les eacutetudes eacutepideacutemiologiques relatives aux risques pour la

gt MESURES DrsquoEXPOSITION AUX PRODUITS CHIMIQUES DANS LES SALONS DE COIFFURE

Concentrations mesureacutees (mgm-3)

VLEP - 8 heures (mgm-3)

VTR deacuteveloppement(mgm-3)

Eacutethanol 2 agrave 30 1 900

Ammoniac 0013 agrave 25 7 (14 pour 4 heures dexposition)

Isopropanol 56 agrave 9 492 (ACGIH)

Toluegravene 006 768 (384 pour 4 heures dexposition)

126

Persulfates 0003 agrave 008 01 (ACGIH)

Aceacutetate drsquoeacutethyle 016 1 400

Benzegravene 002 325

n-Hexane 002 72

Isobutane 373 agrave 1 935

Polyvinylpyrrolidone 0007 agrave 007

Valeur limite dexposition professionnelle Valeur toxicologique de reacutefeacuterence Seule une publication ancienne [12] rapporte une valeur maximale agrave 447 mgm-3 pour une moyenne arithmeacutetique agrave 429 mgm-3

ACGIH American Conference of Industrial Hygienists

Tableau I

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201432

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

chronophage en fonction du nombre de produits Aujourdrsquohui il nrsquoexiste pas drsquoautres moyens que de lire les eacutetiquettes des produits noter leurs compositions recher-cher leurs numeacuteros CAS et leurs deacutenominations chimiques et de veacuterifier srsquoils font partie de la liste des produits CMR Crsquoest un travail fastidieux

Lrsquoeacutetape suivante est plus complexe et difficilement reacutealisable en rou-tine par des services de santeacute au travail Le travail pourrait ecirctre faciliteacute si ceux-ci disposaient comme pour tous les autres produits chimiques utiliseacutes professionnellement de fiches de donneacutees de seacutecuriteacute En theacuteorie les produits cosmeacutetiques ne devraient pas contenir de subs-tances CMR sauf si lrsquoavis du comiteacute europeacuteen SCCS atteste de lrsquoabsence du risque pour le consommateur dans les conditions drsquoutilisation Il est agrave rappeler ici que lrsquoavis du SCCS ne prend pas en compte lrsquoeacutevalua-tion du risque pour les profession-nels Cependant lrsquoexpeacuterience de terrain montre que certains salons de coiffure utilisent des produits obtenus en dehors des circuits classiques de distribution qui sont susceptibles de contenir des subs-tances normalement interdites dont des CMREn pratique il est conseilleacute aux employeurs drsquoeacutecrire agrave leurs four-nisseurs afin que ces derniers certifient lrsquoabsence de substances CMR dans les produits qursquoils vendent Le lecteur pourra trou-ver en annexe un modegravele type de lettre pour proposer cette deacute-marche agrave lrsquoemployeur (annexe 2) ainsi qursquoun autre agrave transmettre agrave lrsquoemployeur pour qursquoil puisse reacutea-liser cette deacutemarche aupregraves de son fournisseur (annexe 3)En outre il serait justifieacute drsquoiden-

neacutecessaires pour eacutevaluer le risque pour la reproduction des salarieacutees des salons de coiffure qursquoils sur-veillent l les donneacutees eacutepideacutemiologiques publieacutees sur la profession et lrsquoab-sence de systegraveme organiseacute et fiable de surveillance du deacuteroulement des grossesses parmi la profession des coiffeurs ne permettent pas drsquoeacutecarter tout risque pour les pro-fessionnelles de ce secteur

COMMENT PROTEacuteGER LES SALARIEacuteS

Les moyens de preacutevention qui doivent ecirctre utiliseacutes afin de reacuteduire lrsquoexposition aux produits agrave risque pendant la grossesse et plus large-ment pour tous les employeacutes sont varieacutes On peut utiliser les prin-cipes de preacutevention STOP (substi-tution technique organisation-nelle et protection individuelle)

LE CHOIX DES PRODUITSSUBSTITUER LES SUBSTANCES DANGEREUSESLe moyen le plus efficace est de substituer le produit agrave risque vis-agrave-vis de la reproduction par un qui ne le serait pasLa premiegravere deacutemarche consiste agrave identifier les substances agrave risque pour la grossesseDeux eacutetapes l identifier les substances CMR (1A 1B et 2) l identifier les substances non encore classeacutees CMR par lrsquoUnion europeacuteenne mais pour lesquelles des doutes existent (incrimineacutees dans la litteacuterature scientifique etou mal ou non eacutevalueacutees vis-agrave-vis de la reproduction)

La premiegravere eacutetape est la plus simple bien que pouvant ecirctre

drsquoexposition professionnelle sont tregraves diffeacuterentes entraicircnant des marges de seacutecuriteacute probablement diffeacuterentesl De nouveaux cosmeacutetiques sont commercialiseacutes reacuteguliegraverement Les compositions sont suscep-tibles de changer pour un produit pouvant garder le mecircme nom De plus chaque salon de coiffure uti-lise des centaines de substances Les rapports de seacutecuriteacute reacutealiseacutes par les fabricants ne sont geacuteneacutera-lement pas accessibles Ils permet-traient de srsquoassurer de lrsquoexistence drsquoune eacutevaluation de la seacutecuriteacute speacutecifique pour les professionnels dans les conditions drsquoutilisation l Les dispositions reacuteglemen-taires en vigueur interdisent les substances CMR dans les cosmeacute-tiques quand elles sont classeacutees par lrsquoECHA En conseacutequence les produits cosmeacutetiques mis sur le marcheacute par des industriels compeacute-tents et responsables ne devraient pas contenir de telles substances Le risque provient surtout des pro-duits cosmeacutetiques introduisant des substances non testeacutees ou mal testeacutees et pour lesquelles on ne dispose pas des donneacutees scienti-fiques adeacutequates Crsquoest malheureu-sement le cas de tregraves nombreuses substances chimiques puisque lrsquoon considegravere que plus de 90 des substances mises sur le marcheacute ne beacuteneacuteficient drsquoaucun test vis-agrave-vis de la reproduction [16] La conduite agrave tenir dans ce cas deacutepasse donc la probleacutematique des coiffeuses et mecircme les preacuteventeurs

Finalement l pour une grande majoriteacute de substances lrsquoeacutevaluation des risques vis-agrave-vis de la reproduc-tion chez lrsquohomme ou la femme nrsquoest pas reacutealiseacutee l les meacutedecins du travail nrsquoont pas les outils ou les informations

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 33

tilation geacuteneacuterale compleacutementaire agrave cette aspiration localiseacutee srsquoavegravere souvent neacutecessaire pour eacuteliminer les polluants reacutesiduels non capteacutes agrave la source et pour assurer un re-nouvellement optimal de lrsquoair des locaux de travail Le Code du travail (article R 4222-6) prescrit un deacutebit minimal drsquoair neuf par occupant de 45 m3h-1 pour des locaux avec travail physique leacuteger mais il est agrave noter que lrsquoAllemagne recom-mande speacutecifiquement pour les salons de coiffure un apport mi-nimal drsquoair neuf de 100 m3h-1 par occupant [17] (figures 1 et 2) De plus lrsquoinstallation de ventila-tion devrait ecirctre dimensionneacutee de telle sorte que les locaux dans

risque drsquoexposition devraient ecirctre seacutepareacutees physiquement des autres activiteacutes Ainsi lrsquoorganisation opti-male drsquoun salon de coiffure devrait comporter 4 zones situeacutees dans des locaux distincts l la zone de coupe shampooing accueil l la zone de preacuteparation des tech-niques (le laboratoire) l une zone de techniques l une salle de pause

Principes de ventilationDans les locaux ougrave sont manipuleacutes des produits dangereux lrsquoinstalla-tion de dispositifs de captage agrave la source drsquoeacutemission des polluants est agrave privileacutegier Neacuteanmoins une ven-

tifier eacutegalement les substances pouvant entraicircner des effets de perturbation endocrinienne eacutetape eacutegalement difficile du fait drsquoune part de lrsquoabsence des outils approprieacutes pour lrsquoeacutevaluation par le meacutedecin de travail et drsquoautre part de lrsquoabsence de meacutethodologie et deacutefinition harmoniseacutees au niveau europeacuteen

PRIVILEacuteGIER LES FORMES PHYSICOCHIMIQUES LES MOINS DANGEREUSES EN TERMES DrsquoEXPOSITION Lrsquoexposition par inhalation est la voie de contact la plus difficile-ment maicirctrisable dans un certain nombre de salons de coiffure non eacutequipeacutes de dispositifs de captage et de ventilation adapteacutes et effi-cacesIl est donc neacutecessaire de l privileacutegier les produits non volatils et non dispersables dans lrsquoatmosphegravere et par conseacutequent li-miter dans la mesure du possible lrsquoemploi de produits sous forme de spray aeacuterosol l utiliser agrave chaque fois que crsquoest possible les produits sous forme de gel plutocirct que de poudre l eacuteviter les meacutelanges extempo-raneacutes dont au moins une partie est aeacuterosolisable (volatile ou sous forme de poudre)

MESURES TECHNIQUESLorsque la suppression ou la subs-titution des produits dangereux par drsquoautres qui ne le sont pas est impossible des mesures de pro-tection collective et individuelle doivent ecirctre mises en œuvre agrave titre preacuteventif

PROTECTION COLLECTIVESeacuteparation des activiteacutesAfin de limiter le nombre de per-sonnes exposeacutees aux produits dangereux les activiteacutes avec un

bFigure 1

Mise en deacutepression des locaux agrave pollution speacutecifique Cas de locaux seacutepareacutes

bFigure 2

Mise en deacutepression des locaux agrave pollution speacutecifique Cas dun salon de petite taille ougrave seul le laboratoire est seacutepareacute du reste des activiteacutes

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201434

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

Au niveau de la zone de coupe shampooing accueil Une disposition similaire agrave celle de la zone de techniques est recom-mandeacutee

DeacutechetsLrsquoeacutelimination reacuteguliegravere des deacute-chets speacutecifiques contamineacutes doit ecirctre effectueacutee avec un stockage intermeacutediaire dans des poubelles fermeacutees

PROTECTION INDIVIDUELLELrsquoexposition cutaneacutee doit ecirctre eacutevi-teacutee au maximum Pour cela il faut agir sur le port de gants et sur lrsquohy-giegravene geacuteneacuterale des mains

Le port de gantsLe port de gants devrait ecirctre systeacutematique lors de toutes les phases exposant agrave des produits chimiques La deacutetermination de la nature des gants adapteacutes aux produits utiliseacutes en coiffure srsquoavegravere tregraves deacutelicate La plupart nrsquoont pas eacuteteacute testeacutes vis-agrave-vis des produits pour la coiffure ou du moins si elles existent ces informations sont dif-

lrsquoenvironnement immeacutediat Cette enceinte ventileacutee peut prendre la forme drsquoun caisson couvrant largement la zone de preacuteparation et muni drsquoun dosseret aspirant (figures 3 et 4) Le stockage des reacuteactifs devrait ecirctre eacutegalement reacutealiseacute dans une armoire ventileacutee avec rejet de lrsquoair extrait agrave lrsquoexteacuterieur du bacirctiment apregraves filtration Le volume drsquoair extrait par ces dis-positifs doit ecirctre compenseacute par un apport drsquoair neuf au moins eacutequiva-lent

Au niveau de la zone de techniquesUne aspiration frontale de lrsquoair devrait ecirctre preacutevue sur chaque poste drsquoapplication avec introduc-tion de lrsquoair neuf de compensation par de larges diffuseurs situeacutes au plafond Cette disposition per-mettrait drsquoeacuteviter que les voies respiratoires du technicien ne se trouvent dans le flux drsquoair pollueacute entre les sources drsquoeacutemissions (reacuteci-pient drsquoapplication et chevelure du client) et lrsquoaspiration (figures 5 6 et 7 page suivante)

lesquels sont manipuleacutes des pro-duits dangereux (laboratoire et zone technique) soient toujours en deacutepression par rapport aux autres locaux pour eacuteviter la pollution de ces derniers La mise en deacutepression est alors assureacutee par les dispositifs drsquoaspiration agrave la source eacutequipant les postes geacuteneacuterant des polluants et par la ventilation geacuteneacuterale

Les installations de ventilation devront ecirctre controcircleacutees selon les prescriptions de lrsquoarrecircteacute du 8 oc-tobre 1987 relatif au controcircle peacuterio-dique des installations daeacuteration et dassainissement des locaux de travail [18]

Au niveau de la zone laboratoire Cette zone doit ecirctre exclusive-ment deacutedieacutee agrave la preacuteparation des techniques en aucun cas elle ne doit ecirctre utiliseacutee par le personnel pour se restaurer ou entreposer des effets personnels La preacuteparation des techniques doit avoir lieu dans une enceinte ventileacutee dont lrsquoair extrait est reje-teacute agrave lrsquoexteacuterieur du bacirctiment apregraves filtration afin de ne pas polluer

Figure 3

Exemple denceinte ventileacutee pour la preacuteparation des techniques sorbonne(extrait de ED795 [19])

Figure 4

Exemple denceinte ventileacutee pour la preacuteparation des techniques captage enveloppant par dosseret aspirant

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 35

Lrsquohygiegravene geacuteneacuterale des mainsPour se proteacuteger contre les agents chimiques il est neacutecessaire que la barriegravere cutaneacutee soit en bon eacutetat Toutes les preacutecautions preacuteconiseacutees dans ce but devront ecirctre rappeleacutees n lors du shampooing utiliser des meacutelangeurs drsquoeau agrave tempeacuterature preacutereacutegleacutee et de lrsquoeau tiegravede n ne pas utiliser le shampooing comme savon n tamponner systeacutematiquement les mains soigneusement sans frotter apregraves chaque shampooing avec un moyen non contamineacute par les produits (serviette jetable) Les appareils soufflants risquent drsquoecirctre trop longs agrave utiliser n utiliser pour le lavage un savon neutre type surgras n hydrater les mains avec une cregraveme reacutegeacuteneacuterante en fin de jour-neacutee n en dehors du lieu de travail pro-teacuteger ses mains du froid en hiver par exemple par des gants

Enfin il est eacutegalement demandeacute de ne pas porter de bijoux au ni-veau des mains et des poignets

FORMATION INFORMATION Les risques potentiels pour la gros-sesse devraient ecirctre inteacutegreacutes dans les formations initiales ou conti-nues des personnels de salons de coiffure Une information doit ecirctre reacutealiseacutee par les services de santeacute au travail aux responsables des salons de coiffure ainsi qursquoaux salarieacutes et ce de maniegravere reacuteguliegravere

PREacuteVENTION MEacuteDICALELa prise en compte du risque pour la reproduction et la grossesse est agrave envisager degraves leacutetablissement de la fiche dentreprise et agrave faire figurer par lemployeur dans le document unique deacutevaluation des risques

Il est conseilleacute drsquoutiliser des gants agrave manchettes longues en les retournant aux extreacutemiteacutes pour eacuteviter le contact de produits ou de lrsquoeau avec lrsquoavant-bras

ficilement accessibles Le meilleur compromis entre la seacutecuriteacute et la dexteacuteriteacute est de porter des gants agrave usage unique en nitrile Les gants doivent ecirctre absolument jeteacutes apregraves chaque opeacuteration

bFigure 5

Proposition ndeg 1 pour le poste dapplication des techniques captage enveloppant par dosseret aspirant

bFigure 7

Proposition ndeg 3 pour le poste dapplication des techniques bras articuleacute avec casque - anneau aspirant

bFigure 6

Proposition ndeg 2 pour le poste dapplication des techniques mur aspirant dans le local utiliseacute pour lapplication des techniques

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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pour tous les travaux impliquant un contact direct avec les produits devra ecirctre exigeacute Les gants sont agrave usage unique ils devront ecirctre je-teacutes apregraves chaque acte Le meilleur compromis en termes de protec-tion consiste agrave preacuteconiser des gants en nitrile agrave manchettes longues Ils devront eacutegalement ecirctre utiliseacutes lors des rinccedilages par exemple des colorations Le meacutedecin du travail devra srsquoassurer de la bonne com-preacutehension de ce messageEn cas de conditions optimales n laboratoire de preacuteparation des techniques avec ventilation effi-cace et controcircleacuteen ventilation geacuteneacuterale du salon adeacutequaten absence de produits CMR ou provenant de circuits non clas-siques de diffusionn port de gants systeacutematique jeteacutes apregraves chaque utilisation lors de tout acte techniquen non-utilisation de sprays ou produits sous forme de poudre (sauf si lrsquoinnocuiteacute vis-agrave-vis de la grossesse est prouveacutee)la poursuite du travail est alors possible En cas drsquoabsence drsquoune ou plusieurs de ces conditions la conduite agrave tenir sera deacutefinie par le meacutedecin du travail en tenant compte des facteurs interfeacuterents tels que lrsquoinquieacutetude de la sala-rieacutee le deacuteroulement drsquoautres gros-sesses anteacuterieures les possibili-teacutes drsquoameacuteliorer agrave court terme les conditions de travailDans tous les cas doivent ecirctre eacutega-lement pris en compte les autres facteurs de risque professionnels qui peuvent interfeacuterer avec le deacute-roulement de la grossesse Les points suivants seront eacutetudieacutes n Le travail debout prolongeacute il est rappeleacute que le travail debout pro-longeacute est susceptible drsquoentraicircner avortement preacutematuriteacute ou hypo-trophie [17] Bien qursquoil nrsquoexiste pas

salon de coiffure afin de veacuterifier les conditions reacuteelles de travail notamment en ce qui concerne la preacutesence effective drsquoune venti-lation et son efficaciteacute le port de gants agrave usage unique et les diffeacute-rents produits utiliseacutes les possibi-liteacutes drsquoameacutelioration du posteLe service de santeacute au travail de-vra veacuterifier les compositions de tous les produits manipuleacutes par les femmes enceintes et preacutevenir lrsquoemployeur et la salarieacutee de la neacute-cessiteacute de ne pas manipuler tous ceux pour lesquels au moins un des composants a des effets sur la grossesse etou le deacuteveloppement Ce travail drsquoeacutevaluation des risques pour la grossesse devrait avoir eacuteteacute fait en amont de la grossesse pour la reacutedaction du document unique ou de la fiche drsquoentreprise mais il est neacutecessaire de veacuterifier qursquoil est toujours valide agrave lrsquooccasion de chaque nouvelle grossesse et de deacuteterminer les expositions speacuteci-fiques de chaque salarieacutee enceinteAfin de srsquoassurer de lrsquoabsence de substances CMR dans les produits il peut ecirctre utile de demander au responsable du salon de trans-mettre une lettre type telle que celle proposeacutee dans cet article agrave son fournisseur de produits Cette deacutemarche devrait ecirctre reacutealiseacutee en amont de toute grossesse En cas drsquourgence (grossesse deacutemarreacutee) le service de santeacute au travail peut se charger de cette deacutemarcheDe mecircme il devra demander de supprimer les expositions directes agrave des produits sous forme drsquoaeacutero-sols (sprays poudreshellip) Si de tels produits devaient ecirctre utiliseacutes dans le salon de coiffure alors qursquoune des employeacutees est en-ceinte une recherche drsquoinforma-tions sur la toxiciteacute des substances contenues dans lrsquoaeacuterosol serait neacutecessaireLe port de gants systeacutematique

CONDUITE Agrave TENIR VIS-Agrave-VIS DrsquoUNE FEMME ENCEINTELes donneacutees preacuteceacutedentes ont mon-treacute les incertitudes actuelles en ce qui concerne lrsquoimpact des produits cosmeacutetiques utiliseacutes en salon de coiffure vis-agrave-vis de la grossesse Ces incertitudes reacutesultent prin-cipalement de lrsquoabsence ou de la pauvreteacute des donneacutees notam-ment en regard des risques pour les professionnellesNeacuteanmoins des moyens de preacute-vention existent et leur utilisation correcte devrait permettre agrave une salarieacutee enceinte de continuer agrave exercer son meacutetier durant sa gros-sesseDes preacutecautions sont cependant indispensables devant toute gros-sesse chez une coiffeuse

AVANT LE DEacuteBUT DE LA GROSSESSEInformer systeacutematiquement les femmes en acircge de procreacuteer sur la conduite agrave tenir en cas de gros-sesse Le service de santeacute au tra-vail doit rappeler agrave lrsquoemployeur drsquoeacutevaluer systeacutematiquement ce risque lors de la reacutedaction du do-cument unique Cette eacutevaluation des risques devrait ecirctre reacuteactuali-seacutee au deacutemarrage de chaque gros-sesse voire mieux lors de projet de grossesse eacutemis par la salarieacutee Une visite du salon de coiffure par le service de santeacute au travail doit ecirctre systeacutematique La fiche drsquoen-treprise doit eacutegalement comporter des informations sur ce pointPreacutevenir la salarieacutee qursquoen cas de grossesse il est neacutecessaire de la si-gnaler le plus rapidement possible agrave son service de santeacute au travail et que ce dernier est organiseacute pour la recevoir en urgence

PENDANT LA GROSSESSEDegraves lrsquoinformation du deacutemarrage drsquoune grossesse le service de santeacute au travail devra se rendre dans le

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tions en charge de la preacutevention des risques professionnels ou de leur surveillance Il pourrait srsquoagir drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques ou de veilles cibleacutees sectoriseacutees

la salarieacutee de la peacutenibiliteacute de son meacutetier du fait de sa grossesse

Enfin il est important n de garder une traccedilabiliteacute de ces conditions de travail et des solutions proposeacutees agrave lrsquoemployeur dans le dossier meacutedical de la sala-rieacutee n de collecter eacutegalement toutes les informations meacutedicales sur le deacuteroulement de la grossesse En cas drsquoanomalies et de doute sur un lien avec lutilisation de pro-duits cosmeacutetiques notifier ces in-formations aupregraves des organismes chargeacutes de la toxicovigilance etou de la cosmeacutetovigilance

RECOMMANDATIONS POUR LES POUVOIRS PUBLICS

Les fiches de donneacutees de seacutecu-riteacute des produits cosmeacutetiques devraient ideacutealement ecirctre four-nies par les industriels Elles pour-raient ecirctre inteacutegreacutees dans la base Synapse et mises agrave disposition des employeurs et des services de san-teacute au travailIl est souhaitable drsquoameacuteliorer les connaissances relatives aux effets sur la reproduction notamment pendant la grossesse chez les pro-fessionnelles exposeacutees aux pro-duits cosmeacutetiques il est justifieacute de penser qursquoun produit cosmeacutetique nrsquoest pas obligatoirement sucircr vis-agrave-vis de la grossesse La surveil-lance meacutedicale renforceacutee mise en place pour les salarieacutees enceintes et la visite de reprise apregraves retour de congeacute materniteacute pourraient ecirctre lrsquooccasion de recueillir des informations pertinentes sur le deacuteroulement de ces grossesses selon un protocole agrave bacirctir entre les services de meacutedecine du tra-vail interentreprises et les institu-

de deacutefinition officielle drsquoun travail debout prolongeacute on peut consi-deacuterer que les phases de travail de-bout ne devraient pas dans lrsquoideacuteal deacutepasser 1 heure sans pause assise quelle que soit la peacuteriode de la grossesse Une pause dau moins 5 minutes assise en position confortable devrait ecirctre possible De plus un siegravege devra ecirctre fourni pour le travail Pour preacutevenir les complications veineuses des bas de contention seront proposeacutesn Le port de charges il est asso-cieacute aux mecircmes risques que la sta-tion debout prolongeacutee Scheacutema-tiquement en se calquant sur la norme NF X 35-109 [20] le conseil de ne pas deacutepasser des charges unitaires supeacuterieures agrave 5 kg peut ecirctre raisonnablement fourni Ce seuil peut ecirctre adapteacute en fonction des contraintes suppleacutementaires (hauteur pose-deacutepose deacuteplace-ment environnementhellip) Penser notamment agrave ne pas faire reacutecep-tionner et ranger les commandes par une femme enceinte n Les postures difficiles au fur et agrave mesure que la grossesse avance et que le volume abdominal aug-mente certaines positions ou deacute-placements avec risques de deacuteseacute-quilibre et donc de chute peuvent geacuteneacuterer des difficulteacutes La configu-ration des locaux sera eacutetudieacutee (es-caliers eacutetroits deacutenivellementshellip)n Drsquoautres facteurs tels que les transports les sources de fatigue extra-professionnelles (enfants en bas acircgehellip) peuvent interfeacuterern La preacutesence de stress sera eacutega-lement eacutevalueacutee ambiance dans le magasin intensiteacute du travail journeacutees ininterrompues deacutepas-sant les 8 heures de travail inter-ruption des tacircches freacutequentes pour par exemple reacutepondre au teacuteleacutephonen De maniegravere geacuteneacuterale il faut tenir compte de la perception de

POINTS Agrave RETENIR

Les meacuteta-analyses montrent des effets sur la reproduction chez les coiffeuses Elles ne permettent cependant pas drsquoincriminer les produits cosmeacutetiques

Les risques des cosmeacutetiques pour la grossesse ne sont pas eacutevalueacutes par les industriels ou les pouvoirs publics pour les coiffeuses

Les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute ne sont pas obligatoires pour les cosmeacutetiques

Une eacutetude systeacutematique du risque pour la grossesse doit ecirctre inteacutegreacutee dans le document unique et la fiche drsquoentreprise Le service de santeacute au travail doit eacutevaluer ce risque systeacutematiquement et se rendre sur place

Une preacutevention efficace doit cependant permettre aux coiffeuses enceintes de continuer leur travail

Une reacuteflexion sur lrsquoutilisation des donneacutees des visites de reprise apregraves materniteacute est proposeacutee afin drsquoameacuteliorer lrsquoeacutetat des connaissances sur le deacuteroulement des grossesses des coiffeuses travaillant en salon

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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BIBLIOGRAPHIE

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ndeg19072006 (Texte preacutesen-tant de linteacuterecirct pour lEEE) J Off Union Eur 2008 L3531 31 deacutecembre 2008 1-13556 | 96335CE Deacutecision de la Commission du 8 mai 1996 portant eacutetablissement dun inventaire et dune nomen-clature commune des ingreacute-dients employeacutes dans les produits cosmeacutetiques (Texte preacutesentant de linteacuterecirct pour lEEE) J Off Communauteacute Eur 1996 L132 1er juin 1996 1-6847 | Directive 67548CEE du Conseil du 27 juin 1967 concer-nant le rapprochement des dispositions leacutegislatives reacutegle-mentaires et administratives relatives agrave la classification lemballage et leacutetiquetage des substances dangereuses J Off Communauteacute Eur 1967 196 16 aoucirct 1967 1-988 | The SCCSrsquoS notes of gui-dance for the testing of cosme-tic substances and their safety evaluation 8th revision Scien-tific Committee on Consumer Safety 2012 (httpeceuropaeuhealthscientific_commit-teesconsumer_safetydocssccs_s_006pdf)9 | BREMMER HJ PRUDrsquoHOMME DE LODDER LCH VAN ENGELEN JGM - RIVM report 3201040012006 Cosmetics fact sheet To assess the risks for the consumer Updated version for ConsExpo 4 National Institute for Public Health and the Environment in the Netherlands 2006 (wwwrivmnlenDocuments_

and_publicationsScientificReports2006augustusCosmetics_Fact_Sheet_To_as-sess_the_risks_for_the_consu-mer_Updated_version_for_ConsExpo_4)10 | Study on enhancing the endocrine disrupter priority list with a focus on low pro-duction volume chemicals ENVD4ETU20050028r Danish Hydrolic Institute (DHI) water and environ-ment 2007 (httpeceuropaeuenvironmentchemicals e n d o c r i n e p d f f i n a l _ report_2007pdf)11 | BRUNETEAU A BECHMANN L PICOT P JEGO S ET AL - Eacutevalua-tion et preacutevention des risques dans les salons de coiffure Dossier meacutedico-technique TC 99 Doc Meacuted Trav 2004 99 315-6612 | PIERCE JS ABELMANN A SPICER LJ ADAMS RE ET AL - Characteriza-tion of formaldehyde exposure resulting from the use of four professional hair straighte-ning products J Occup Environ Hyg 2011 8 (11) 686-9913 | MA CM LIN LY CHEN HW HUANG LC ET AL - Volatile orga-nic compounds exposure and cardiovascular effects in hair salons Occup Med (Lond) 2010 60 (8) 624-3014 | LABREgraveCHE F FOREST J TROTTIE M LALONDE M ET AL - Characteri-zation of chemical exposures in hairdressing salons Appl Occup Environ Hyg 2003 18 (12) 1014-21

15 | Valeurs toxicologiques de reacutefeacuterence (VTR) pour les subs-tances reprotoxiques Meacutethode de construction de VTR fondeacutee sur des effets toxiques pour la reproduction et le deacuteveloppe-ment Maisons-Alfort Agence franccedilaise de seacutecuriteacute sanitaire et du travail (AFSSET) 2007 171 p16 | LAFON D ABADIA G BASILE S BASTIDE JC ET AL - Grossesse et travail Quels sont les risques pour lenfant agrave naicirctre Avis dexperts Les Ulis EDP Sciences 2010 561 p17 | BAuA TRGS 530 ndash Friseu-rhandwerk TRGS530 Bun-desanstalt fuumlr Arbeitsschutz und Arbeitzmedizin 2007 (wwwbauadedeThemen-von-A-ZGefahrstoffeTRGSTRGS-530html)18 | FERREIRA M - Principales veacuterifications peacuteriodiques Eacutedi-tion INRS ED 828 Paris INRS 2011 145 p19 | Sorbonnes de laboratoire 2e eacutedition Guide pratique de ventilation 18 Eacutedition INRS ED 795 Paris INRS 2009 27 p20 | Norme NF X 35-109 Ergo-nomie Manutention ma-nuelle de charge pour soule-ver deacuteplacer et poussertirer Meacutethodologie drsquoanalyse et va-leurs seuils Norme franccedilaise homologueacutee NF X 35-109 Octobre 2011 La Plaine Saint-Denis AFNOR 2011 18 p

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Deacutefinition drsquoun cosmeacutetiqueLrsquoarticle L 5131-1 du Code de la Santeacute publique (modifieacute par la loi ndeg2011-12 du 5 janvier 2011- art 8) deacutefinit un produit cosmeacutetique comme laquo Toute substance ou meacutelange destineacute agrave ecirctre mis en contact avec les diverses parties superficielles du corps humain notamment leacutepiderme les systegravemes pileux et capillaire les ongles les legravevres et les organes geacutenitaux externes ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue exclusivement ou principalement de les nettoyer de les parfumer den modifier laspect de les proteacuteger de les maintenir en bon eacutetat ou de corriger les odeurs corporelles raquo

Seacutecuriteacute des cosmeacutetiquesLrsquoarticle 3 du regraveglement (CE) ndeg 12232009 du Parlement europeacuteen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmeacutetiques deacutefinit les regravegles relatives agrave la composition des produits cosmeacutetiques(1) preacutecise notamment qursquolaquo un produit cosmeacutetique mis agrave la disposition sur le marcheacute est sucircr pour la santeacute humaine lorsqursquoil est utiliseacute dans des conditions drsquoutilisation normales ou raisonnablement preacutevisibles raquo [4]

Diffeacuterentes listes drsquoingreacutedientsCinq listes de substances figurent dans les annexes du regraveglement europeacuteen Le principe geacuteneacuteral de la responsabiliteacute du fabricant ou de lrsquoimportateur en matiegravere de seacutecuriteacute du produit devrait srsquoappuyer sur les restrictions applicables agrave certaines substances preacutevues aux annexes II et III En outre les substances destineacutees agrave ecirctre utiliseacutees comme colorants agents conservateurs et filtres ultraviolets devraient figurer respectivement aux annexes IV V et VI afin drsquoecirctre autoriseacutees pour ces utilisations Ces listes concernent n Annexe II les substances qui ne peuvent entrer dans la composition des produits cosmeacutetiques n Annexe III les substances qui ne peuvent ecirctre utiliseacutees dans les produits cosmeacutetiques en dehors des restrictions et conditions fixeacutees par cette liste n Annexe IV les colorants que peuvent contenir les produits cosmeacutetiques n Annexe V les agents conservateurs que peuvent contenir les produits cosmeacutetiques n Annexe VI les filtres ultraviolets que peuvent contenir les produits cosmeacutetiques

Mise sur le marcheacute des produits cosmeacutetiques personne responsableSeuls les produits cosmeacutetiques pour lesquels une personne physique ou morale est deacutesigneacutee dans la Communauteacute

comme laquo personne responsable raquo sont mis sur le marcheacute (article 4- alineacutea 1)La personne responsable garantit pour chaque produit cosmeacutetique mis sur le marcheacute la conformiteacute aux obligations applicables eacutetablies par le regraveglement europeacuteen Lrsquoarticle 5 preacutecise que laquo si le produit cosmeacutetique preacutesente un risque pour la santeacute humaine les personnes responsables en informent immeacutediatement les autoriteacutes nationales compeacutetentes raquo

Eacutevaluation de la seacutecuriteacute Avant la mise sur le marcheacute drsquoun produit cosmeacutetique la personne responsable veille afin de deacutemontrer que ce produit est conforme agrave lrsquoarticle 3 agrave ce que sa seacutecuriteacute soit eacutevalueacutee sur la base des informations approprieacutees et agrave ce qursquoun rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique soit eacutetabli conformeacutement agrave lrsquoannexe I du dit regraveglement (article 10)La personne responsable srsquoassure que n lrsquousage auquel le produit cosmeacutetique est destineacute et lrsquoexposition systeacutemique attendue aux diffeacuterents ingreacutedients dans une formulation finale sont pris en compte dans lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute n une approche approprieacutee fondeacutee sur la laquo force probante raquo (weight of evidence) est utiliseacutee dans lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute pour passer en revue les donneacutees eacutemanant de toutes les sources existantes n le rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique est actualiseacute en tenant compte des informations pertinentes compleacutementaires apparues apregraves la mise sur le marcheacute du produit

Dossier drsquoinformation Lorsqursquoun produit cosmeacutetique est mis sur le marcheacute la personne responsable conserve un dossier drsquoinformation sur celui-ci (article 11) Le dossier drsquoinformation sur le produit est conserveacute pendant une peacuteriode de dix ans agrave partir de la date agrave laquelle le dernier lot du produit cosmeacutetique a eacuteteacute mis sur le marcheacuteLe dossier drsquoinformation sur le produit contient les informations et donneacutees suivantes actualiseacutees si neacutecessaire n une description du produit cosmeacutetique permettant lrsquoeacutetablissement drsquoun lien clair entre le dossier drsquoinformation et le produit cosmeacutetique concerneacute n le rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique viseacute agrave lrsquoarticle 10 paragraphe 1 n une description de la meacutethode de fabrication et une deacuteclaration de conformiteacute aux bonnes pratiques de fabrication viseacutees agrave lrsquoarticle 8

ANNEXE 1 Reacuteglementation des cosmeacutetiques

1 Dans le texte de cette annexe sauf mention contraire les articles et les annexes font reacutefeacuterence agrave ce regraveglement europeacuteen n n n

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Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

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n lorsque la nature ou lrsquoeffet du produit cosmeacutetique le justifie les preuves de lrsquoeffet revendiqueacute par le produit cosmeacutetique n les donneacutees relatives aux expeacuterimentations animales reacutealiseacutees par le fabricant ses agents ou fournisseurs et relatives au deacuteveloppement ou agrave lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique ou de ses ingreacutedients y compris toute expeacuterimentation animale reacutealiseacutee pour satisfaire aux exigences leacutegislatives ou reacuteglementaires de pays tiersLa personne responsable veille agrave ce que lrsquoautoriteacute compeacutetente de lrsquoEacutetat membre ougrave est conserveacute le dossier drsquoinformation sur le produit ait aiseacutement accegraves agrave ce dossier en format eacutelectronique ou sous un autre format agrave son adresse indiqueacutee sur lrsquoeacutetiquetage Ces exigences srsquoappliquent eacutegalement aux produits cosmeacutetiques qui ont eacuteteacute notifieacutes en vertu de la directive europeacuteenne 76768CEE modifieacutee [3]

Rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique Le rapport sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique conformeacutement agrave lrsquoannexe I du regraveglement comporte au minimum les eacuteleacutements suivants PARTIE A ndash Informations sur la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique1 Formule quantitative et qualitative du produit cosmeacutetique2 Caracteacuteristiques physiqueschimiques et stabiliteacute du produit

cosmeacutetique3 Qualiteacute microbiologique4 Impureteacutes traces informations concernant le mateacuteriau

drsquoemballage5 Utilisation normale et raisonnablement preacutevisible6 Exposition au produit cosmeacutetique dans les conditions

drsquoutilisation7 Exposition agrave chaque substance8 Profil toxicologique des substances dans le produit

cosmeacutetiqueSans preacutejudice de lrsquoarticle 18 (se rapportant agrave lrsquoexpeacuterimentation animale) le profil toxicologique concerne chaque substance contenue dans le produit cosmeacutetique pour tous les effets toxicologiques pertinents Un accent particulier est mis sur lrsquoeacutevaluation de la toxiciteacute locale (irritation de la peau des yeuxhellip) de la sensibilisation cutaneacutee et en cas drsquoabsorption (ultraviolet) de la toxiciteacute photo-induiteToutes les voies drsquoabsorption toxicologiques importantes sont examineacutees ainsi que les effets systeacutemiques et la marge de seacutecuriteacute baseacutee sur une dose sans effet neacutefaste observeacute ou NOAEL (no observed adverse effects level) est calculeacutee Lrsquoabsence de ces consideacuterations est ducircment justifieacutee

Une attention particuliegravere est accordeacutee agrave toute incidence possible sur le profil toxicologique reacutesultant n de la taille des particules y compris les nanomateacuteriaux n des impureteacutes des substances et des matiegraveres premiegraveres utiliseacutees n de lrsquointeraction des substancesToute utilisation drsquoune approche par reacutefeacuterences croiseacutees est ducircment eacutetayeacutee et justifieacutee La source des informations est clairement indiqueacutee

9 Effets indeacutesirables et effets indeacutesirables gravesToutes les donneacutees disponibles sur les effets indeacutesirables et les effets indeacutesirables graves pour le produit cosmeacutetique ou le cas eacutecheacuteant pour drsquoautres produits cosmeacutetiques doivent ecirctre inteacutegreacutees Ceci inclut des donneacutees statistiques

10 Informations sur le produit cosmeacutetiqueAutres informations pertinentes par exemple eacutetudes existantes chez des volontaires humains ou reacutesultats ducircment confirmeacutes et justifieacutes drsquoeacutevaluations de risques qui ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans drsquoautres domaines pertinents

PARTIE B - Eacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetiqueCette partie comporte entre autre les conclusions sur lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute et les avertissements et instructions drsquoutilisation figurant sur lrsquoeacutetiquette

Deacuteclaration des laboratoires aupregraves de lrsquoANSM En France les laboratoires fabriquant conditionnant ou important des produits cosmeacutetiques sont deacuteclareacutes aupregraves de lrsquoANSM (article L5131-2 du Code de la Santeacute publique) La personne qui dirige un eacutetablissement deacutesigne une ou plusieurs personnes qualifieacutees responsables de la fabrication du conditionnement de lrsquoimportation des controcircles de qualiteacute de lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute pour la santeacute humaine de la deacutetention et de la surveillance des stocks de matiegravere premiegravere et de produits finis Ces personnes doivent posseacuteder des connaissances attesteacutees par des diplocircmes titres ou certificats

Information des consommateurs eacutetiquetage Les produits cosmeacutetiques ne sont mis agrave disposition sur le marcheacute que si le reacutecipient et lrsquoemballage des produits cosmeacutetiques portent en caractegraveres indeacuteleacutebiles facilement lisibles et visibles les mentions suivantes (seules sont signaleacutees les mentions pouvant inteacuteresser le preacuteventeur en milieu de travail) (article 19) n le nom ou la raison sociale et lrsquoadresse de la personne responsable n le contenu nominal au moment du conditionnement indiqueacute en poids ou en volume sauf pour les emballages contenant moins de cinq grammes ou moins de cinq millilitres les eacutechantillons gratuits et les unidoses

n n n

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n les preacutecautions particuliegraveres drsquoemploi et au minimum celles indiqueacutees dans les annexes III agrave VI ainsi que drsquoeacuteventuelles indications concernant des preacutecautions particuliegraveres agrave observer pour les produits cosmeacutetiques agrave usage professionnel n la liste des ingreacutedients Ces informations peuvent figurer uniquement sur lrsquoemballage La liste est preacuteceacutedeacutee du terme laquo ingreacutedients raquo Dans cet article est deacutefinie comme laquo ingreacutedient raquo toute substance ou meacutelange utiliseacute de faccedilon intentionnelle dans le produit cosmeacutetique au cours du processus de fabrication Toutefois ne sont pas consideacutereacutees comme ingreacutedients les impureteacutes contenues dans les matiegraveres premiegraveres utiliseacutees et les substances techniques subsidiaires utiliseacutees dans le meacutelange mais ne se retrouvant pas dans la composition du produit finiLes compositions parfumantes et aromatiques et leurs matiegraveres premiegraveres sont mentionneacutees par les termes laquoparfumraquo ou laquoaromaraquo En outre la preacutesence de substances dont la mention est exigeacutee en vertu de la colonne laquoautresraquo de lrsquoannexe III est indiqueacutee dans la liste des ingreacutedients en plus des termes laquoparfumraquo ou laquoaromaraquoLa liste des ingreacutedients est eacutetablie dans lrsquoordre deacutecroissant de leur importance pondeacuterale au moment de leur incorporation dans le produit cosmeacutetique Les ingreacutedients dont la concentration est infeacuterieure agrave 1 peuvent ecirctre mentionneacutes dans le deacutesordre apregraves ceux dont la concentration est supeacuterieure agrave 1 Tout ingreacutedient preacutesent sous la forme drsquoun nanomateacuteriau doit ecirctre clairement indiqueacute dans la liste des ingreacutedients Le nom de lrsquoingreacutedient est suivi du mot laquo nano raquo entre crochetsLes colorants autres que ceux destineacutes agrave colorer les cheveux ou le systegraveme pileux du visage agrave lrsquoexception des cils peuvent ecirctre mentionneacutes dans le deacutesordre apregraves les autres ingreacutedients cosmeacutetiques Pour les produits cosmeacutetiques deacutecoratifs commercialiseacutes en plusieurs nuances de couleurs tous les colorants utiliseacutes dans la gamme agrave lrsquoexception de ceux destineacutes agrave colorer les cheveux ou le systegraveme pileux du visage agrave lrsquoexception des cils peuvent ecirctre mentionneacutes agrave condition drsquoy ajouter les mots laquo peut contenir raquo ou le symbole laquo +- raquo La nomenclature CI (Colour Index) est utiliseacutee le cas eacutecheacuteant

Accegraves du public aux informations Sans preacutejudice de la protection notamment du secret commercial et des droits de proprieacuteteacute intellectuelle la personne responsable veille agrave ce que la formule qualitative et quantitative du produit cosmeacutetique et dans le cas de compositions parfumantes et aromatiques le nom et le numeacutero de code de la composition et lrsquoidentiteacute du fournisseur ainsi que les donneacutees existantes en matiegravere drsquoeffets

indeacutesirables et drsquoeffets indeacutesirables graves provoqueacutes par le produit cosmeacutetique suite agrave son utilisation soient rendus facilement accessibles au public par des moyens approprieacutes (article 21)Les informations quantitatives portant sur la composition du produit cosmeacutetique qui doivent ecirctre tenues agrave disposition du public ne concernent que les substances dangereuses telles que deacutefinies agrave lrsquoarticle 3 du regraveglement (CE) ndeg 12722008 [5]

Nomenclature des ingreacutedientsLa deacutecision 96335CE [6] eacutelabore une nomenclature commune des ingreacutedients qui permettra didentifier les substances par une mecircme deacutenomination dans tous les Eacutetats membres La nomenclature utiliseacutee est lrsquoINCI (International Nomenclature Cosmetic Ingredient) LrsquoINCI a eacuteteacute conccedilue en 1973 par la Cosmetic Toiletry and Fragrance Association (CTFA) association ameacutericaine regroupant des fabricants de cosmeacutetiques En Europe son utilisation est obligatoire pour les cosmeacutetiques depuis 1998 tous les cosmeacutetiques doivent donner sur leur emballage la liste complegravete des ingreacutedients dans lordre deacutecroissant de leur quantiteacute et sous leur deacutenomination INCI La nomenclature INCI est eacutecrite dans deux langues n les extraits de plantes sont donneacutes sous le nom latin de la plante n les noms de moleacutecules et les noms usuels sont donneacutes en anglais Par convention les ingreacutedients parfumeacutes sont regroupeacutes sous le nom laquo parfum raquo sans les deacutetailler Les colorants sont deacutesigneacutes par un Colour Index qui seacutecrit CI puis un nombre agrave 5 chiffres

Le controcircle des produits cosmeacutetiquesIl nrsquoy a pas de controcircle des produits cosmeacutetiques avant leur mise sur le marcheacute ni au niveau des Eacutetats membres ni au niveau de lrsquoUnion europeacuteenne Le controcircle des produits cosmeacutetiques dans lrsquoUnion europeacuteenne est assureacute agrave travers la responsabiliteacute de la personne qui place le produit sur le marcheacute par une simple notification du site de fabrication ou drsquoimportation et par une surveillance des produits preacutesents sur le marcheacuteLes Eacutetats membres prennent toutes les mesures neacutecessaires pour que ni les fabricants ni les importateurs eacutetablis dans la Communauteacute ne mettent sur le marcheacute des produits qui ne satisfont pas aux dispositions du regraveglement (CE) ndeg 12232009 du Parlement europeacuteen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmeacutetiques [4] LrsquoANSM reacutealise des controcircles en laboratoires (essais physicochimiques etou microbiologiqueshellip) ainsi que des inspections pour veacuterifier que la composition des produits reacutepond bien aux exigences reacuteglementaires et que leur

ANNEXE 1 hellip

n n n

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201442

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

fabrication est faite suivant les bonnes pratiques de laboratoire Ces controcircles et ces inspections sont motiveacutes par le signalement drsquoincidents lieacutes agrave un produit et peuvent ecirctre fortuitsSi un Eacutetat membre constate sur la base dune motivation circonstancieacutee quun produit cosmeacutetique bien que conforme aux prescriptions du regraveglement preacutesente un danger pour la santeacute il peut provisoirement interdire ou soumettre agrave des conditions particuliegraveres sur son territoire la mise sur le marcheacute de ce produit Il en informe immeacutediatement les autres Eacutetats membres et la Commission en preacutecisant les motifs justifiant sa deacutecision La Commission procegravede dans les deacutelais les plus brefs agrave la consultation des Eacutetats membres puis elle eacutemet sans tarder son avis et prend les mesures approprieacutees

Produits CMRAvant le 1er deacutecembre 2010 lrsquoarticle 4ter de la directive cosmeacutetique [3] stipule que les substances classeacutees CMR sont interdites drsquoutilisation dans les produits cosmeacutetiques Il est toutefois possible de proceacuteder agrave une deacuterogation drsquointerdiction pour les substances classeacutees CMR 2 (ou anciennement CMR 3 drsquoapregraves la directive 67548CEE [7]) qui peuvent ecirctre utiliseacutees dans les produits cosmeacutetiques agrave condition qursquoelles aient fait lrsquoobjet drsquoun avis favorable du Comiteacute scientifique pour la seacutecuriteacute des consommateurs (CSSC ou SCCS pour Scientific Committee on Consumer Safety) qui est en charge de lrsquoeacutevaluation des produits cosmeacutetiques au niveau europeacuteenA partir du 1er deacutecembre 2010 les dispositions preacutevues agrave lrsquoarticle 15 du regraveglement europeacuteen [4] sont entreacutees en application Cet article reprend drsquoune part le principe drsquointerdiction drsquoutilisation des substances classeacutees CMR de la directive cosmeacutetique [3] et drsquoautre part la possibiliteacute de deacuterogation drsquointerdiction pour les substances classeacutees CMR 2 sous reacuteserve drsquoun avis favorable du SCCS quant agrave leur utilisation dans les produits cosmeacutetiques De plus ce mecircme article 15 preacutevoit la possibiliteacute de proceacuteder agrave une deacuterogation drsquointerdiction des substances classeacutees CMR 1A et 1B agrave titre exceptionnel et sous reacuteserve que les conditions suivantes soient remplies n les substances doivent ecirctre conformes aux prescriptions relatives agrave la seacutecuriteacute des denreacutees alimentaires n aucune substitution nrsquoest possible apregraves une analyse des solutions de remplacement n la demande doit ecirctre faite pour un usage particulier de la cateacutegorie de produits et ce avec une exposition deacutetermineacutee n les substances doivent avoir fait lrsquoobjet drsquoun avis favorable du SCCS qui doit consideacuterer lrsquoexposition globale via drsquoautres sources que les produits cosmeacutetiques et ce en accordant une attention particuliegravere aux groupes de population vulneacuterables

Par ailleurs et dans ce contexte le paragraphe 4 de lrsquoarticle 15 dudit regraveglement stipule que lorsque des critegraveres convenus par la Communauteacute ou au niveau international pour lrsquoidentification des substances preacutesentant des proprieacuteteacutes perturbant le systegraveme endocrinien sont disponibles ou au plus tard le 11 janvier 2015 la CE reacutevise ledit regraveglement en ce qui concerne les substances preacutesentant des proprieacuteteacutes perturbant le systegraveme endocrinienEn vue drsquoeacuteviter tout meacutesusage du produit cosmeacutetique un eacutetiquetage speacutecifique est assureacute conformeacutement agrave lrsquoarticle 3 du regraveglement europeacuteen compte tenu des risques eacuteventuels lieacutes agrave la preacutesence de substances dangereuses et aux voies drsquoexposition [4]

Eacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetique pour la santeacute humaineLe fabricant drsquoun produit ou son repreacutesentant ou la personne responsable de sa mise sur le marcheacute doit pour reacutepondre agrave un controcircle pouvoir mettre agrave la disposition de lrsquoautoriteacute compeacutetente une liste drsquoinformations dont lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute pour la santeacute humaine du produit cosmeacutetiqueLe SCCS [qui a remplaceacute en 2008 le Scientific committee on consumer products (SCCP) qui lui-mecircme avait remplaceacute le Scientific Comittee on Cosmetic Products and Non Food Products intended for consumers (SCCNFP) en 2004] a eacutediteacute un guide pour lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute des ingreacutedients des produits cosmeacutetiques mais celui-ci nrsquoest qursquoune recommandation La derniegravere version date du 11 deacutecembre 2012 (8e reacutevision) [8]

Guide pour lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute du produit cosmeacutetiqueLes donneacutees requises par le SCCS pour lrsquoeacutevaluation drsquoune substance entrant dans la composition du produit cosmeacutetique en vue de son inscription agrave une des annexes de la directive cosmeacutetique 76768CEE modifieacutee [3] (ou au regraveglement europeacuteen [4] agrave partir du 11 juillet 2013) sont les suivantes Donneacutees de caracteacuterisation des substances

1) Identiteacute chimique2) Forme physique3) Poids moleacuteculaire4) Caracteacuterisation et pureteacute de la substance5) Caracteacuterisation des impureteacutes ou contaminants associeacutes6) Solubiliteacute7) Coefficient de partage n-octanol (o) eau (w) (Log Pow)8) Speacutecifications physico-chimiques suppleacutementaires pertinentes9) Homogeacuteneacuteiteacute et stabiliteacute10) Spectre drsquoabsorption UV-VIS11) Composition en isomegraveres 12) Fonctions et usages

n n n

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 43

Donneacutees de seacutecuriteacute1) Toxiciteacute aigueuml 2) Irritation et corrosiviteacute 3) Sensibilisation cutaneacutee 4) Absorption percutaneacutee 5) Toxiciteacute agrave dose reacutepeacuteteacutee 6) Geacutenotoxiciteacute 7) Carcinogeacuteniciteacute 8) Reprotoxiciteacute 9) Toxicocineacutetique 10) Phototoxiciteacute induite 11) Donneacutees chez lrsquohomme

Il est geacuteneacuteralement admis par le SCCS que les points 1 agrave 6 constituent les donneacutees de seacutecuriteacute minimales requises Les points 7 8 et 9 ainsi que des donneacutees compleacutementaires au point 6 (geacutenotoxiciteacute) peuvent devenir neacutecessaires degraves lors qursquoune peacuteneacutetration importante par voie orale est attendue ou si lrsquoabsorption percutaneacutee est importante en tenant compte du profil toxicologique de la substance et de sa structure chimique Toutes les donneacutees suppleacutementaires pertinentes disponibles sont verseacutees au dossier

Le guide du SCCS mentionne que les lignes directrices preacutesentent un inteacuterecirct aussi pour tous les ingreacutedients destineacutes agrave ecirctre incorporeacutes dans les produits cosmeacutetiques Il est eacutegalement indiqueacute que bien que ces lignes directrices ne soient pas reacutedigeacutees pour les ingreacutedients non reacuteglementeacutes elles peuvent en reacutealiteacute servir agrave la constitution du dossier preacutevu par la reacuteglementation [8]

Par ailleurs le SCCS considegravere que les tests requis par la directive 67548CEE modifieacutee [7] pour les substances produites entre une agrave dix tonnes sont le minimum en dessous duquel lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute drsquoun ingreacutedient devient quasiment impossible Les tests requis par cette directive pour les substances produites entre une agrave dix tonnes sont les suivants toxiciteacute aigueuml (orale cutaneacutee ou inhaleacutee) irritation cutaneacutee et oculaire essai de sensibilisation et donneacutees de mutageacuteniciteacute

Eacutevaluation du risque pour la santeacute humaine calcul des marges de seacutecuriteacuteLes eacutetapes drsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute drsquoun produit cosmeacutetique peuvent se reacutesumer de la faccedilon suivante n Eacutetape 1 identification du danger de lrsquoingreacutedient donneacutees de caracteacuterisation donneacutees de seacutecuriteacute n Eacutetape 2 eacutevaluation de lrsquoexposition du consommateur agrave lrsquoingreacutedient

n Eacutetape 3 eacutevaluation du risque de lrsquoingreacutedient et recevabiliteacute ou non de lrsquoingreacutedient pour lrsquoutilisation dans un produit cosmeacutetique n Eacutetape 4 acceptabiliteacute pour le produit cosmeacutetique

En termes drsquoeacutevaluation de risque la derniegravere phase de lrsquoeacutevaluation de la seacutecuriteacute drsquoun ingreacutedient cosmeacutetique passe par le calcul de marges de seacutecuriteacute effectueacute agrave partir drsquoune dose consideacutereacutee sans effet indeacutesirable observeacute (NOAEL) et sur la base drsquoun sceacutenario drsquoexposition maximalisant agrave lrsquoingreacutedient eacutetudieacute avec application de facteur drsquoincertitude Pour les ingreacutedients cosmeacutetiques ce facteur drsquoincertitude est appeleacute marge de seacutecuriteacute MoS

Le SCCS considegravere dans ses lignes directrices que la marge de seacutecuriteacute (Mos) doit ecirctre supeacuterieure agrave 100 pour deacuteclarer lrsquoinnocuiteacute pour la santeacute humaine de lrsquoingreacutedient consideacutereacute et recommande drsquoeffectuer ces calculs de marge de seacutecuriteacute selon le scheacutema reacutesumeacute suivant

MoS = NOAELSED

NOAEL No Observed Adverse Effect Level (Dose consideacutereacutee sans effet indeacutesirable observeacute)

SED Dose dexposition systeacutemique preacutevue pour lrsquoingreacutedient

La MoS gt 100 signifie que lrsquoexposition maximale attendue chez lrsquohomme via les produits cosmeacutetiques est 100 fois en dessous de la plus forte dose sans effet chez lrsquoanimal Le chiffre de 100 est calculeacute en prenant un facteur 10 pour les diffeacuterences interespegraveces et 10 pour la variabiliteacute individuelle

Pour les enfants un facteur suppleacutementaire est pris en compte et consideacuterant le ratio de la superficie par rapport agrave la masse

- 23 naissance- 18 jusqursquoagrave 6 mois- 16 jusqursquoagrave 12 mois- 15 jusqursquoagrave 5 ans- 13 jusqursquoagrave 10 ans

La dose drsquoexposition systeacutemique attendue est calculeacutee de la maniegravere suivante

SED = [DA(microgcm-2) x 10-3(mgmicrog-1) x SA(cm2) X F( j) x R] 60 kg

SED Dose drsquoexposition systeacutemique en mgkg-1 pcj-1

DA Dose absorbeacutee par voie cutaneacutee en quantiteacute par cm2

SA Surface drsquoapplication du produit dans les conditions normales drsquoutilisation en cm2

F Freacutequence drsquoapplication par jour

R Facteur de reacutetention (prise en compte du rinccedilage ou non et de la dilution du produit)

60 kg Poids corporel moyen

Ou

n n n

ANNEXE 1 hellip

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201444

Exposition aux produits cosmeacutetiques et risques pour la grossesse chez les professionnelles de la coiffure

GRAND ANGLE

SED = [QA (gj-1) x 1 000 mgg-1 x C ()100 x DA ()100 ] 60 kg

SED Dose drsquoexposition systeacutemique en mgkg-1 pcj-1

QA Quantiteacute de produit appliqueacutee par voie cutaneacutee en gj-1

C () Concentration de lrsquoingreacutedient dans le produit cosmeacutetique

DA () Dose absorbeacutee par voie cutaneacutee en de la dose appliqueacutee

60 kg Poids corporel moyen

CommentairesLa prise en compte de la femme enceinte nrsquoest pas citeacutee dans le regraveglement [4] elle est cependant signaleacutee dans le guide drsquoeacutevaluation des risques du SCCS [8]

Les colorants (annexe IV) ont fait lrsquoobjet drsquoune reacuteeacutevaluation complegravete depuis une dizaine drsquoanneacutees

Les filtres UV (annexe VI) peuvent ecirctre utiliseacutes comme protecteurs de formule agrave des concentrations plus faibles

Dans le cadre du dossier de seacutecuriteacute il est demandeacute de disposer de donneacutees sur la mutageacuteniciteacute la carcinogeacuteniciteacute la reprotoxiciteacute degraves lors qursquoune peacuteneacutetration importante par voie orale ou percutaneacutee sont attendues Il est agrave noter que la notion laquo drsquoimportance raquo nrsquoest deacutefinie nulle part Elle peut donc ecirctre essentiellement subjective Cette notion de peacuteneacutetration est eacutegalement deacutefinie uniquement pour un usage par le

consommateur Lrsquousage par des professionnels peut engendrer des niveaux drsquoexposition diffeacuterents et par lagrave-mecircme de peacuteneacutetration dans lrsquoorganisme plus importanteLa voie respiratoire nrsquoest pas prise en compte dans la reacuteglementation Le SCCS geacuteneacuteralement recommande la non-utilisation des produits cosmeacutetiques sous forme de spray si les donneacutees toxicologique par inhalation ne sont pas disponibles [8]Lors du calcul de lrsquoexposition les formules proposeacutees ne prennent en compte que les donneacutees concernant le consommateur dans des conditions normales et preacutevisibles La surface de contact la freacutequence drsquoapplication la quantiteacute de produit appliqueacutee sont notamment diffeacuterentes dans le cadre drsquoune exposition professionnelle Les marges de seacutecuriteacute (MoS) peuvent donc ecirctre tout agrave fait diffeacuterentes Des substances peuvent donc ecirctre consideacutereacutees sans risque du fait du calcul de la MoS pour un usage par un consommateur alors que ce mecircme calcul pour un usage professionnel rendrait son utilisation inacceptable en terme de seacutecuriteacute sanitaireIl convient de noter la situation reacuteglementaire difficile depuis lrsquointerdiction de lrsquoexpeacuterimentation animale qui rend impossible la reacutealisation des eacutetudes neacutecessaires agrave lrsquoeacutevaluation du risque dans un contexte drsquoexigences leacutegitimes pour atteindre un niveau eacuteleveacute de protection sanitaire

hellip ANNEXE 1

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 45

Objet Eacutevaluation du risque chimique pour les cosmeacutetiques

Madame Monsieur

Lrsquoarticle R 4624-4 du Code du travail preacutecise laquo qursquoafin deacuteviter toute alteacuteration de la santeacute des travailleurs du fait de leur travail le meacutedecin du travail ou dans les services de santeacute au travail interentreprises leacutequipe pluridisciplinaire est informeacute(e) 1deg de la nature et de la composition des produits utiliseacutes ainsi que de leurs modaliteacutes demploi Lemployeur transmet notamment au meacutedecin du travail les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute deacutelivreacutees par le fournisseur de ces produits 2deg des reacutesultats de toutes les mesures et analyses reacutealiseacutees dans les domaines mentionneacutes agrave larticle R 4623-1 raquo

Votre activiteacute fait que la majeure partie des produits utiliseacutes dans votre salon sont des cosmeacutetiques et que vous ne pouvez pas par conseacutequent transmettre les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) correspondantes (les cosmeacutetiques nrsquoeacutetant pas soumis agrave cette obligation de FDS) Neacuteanmoins ceci ne vous exonegravere pas en tant qursquoemployeur de votre obligation drsquoeacutevaluation du risque chimique de votre entreprise et de la transmission de cette eacutevaluation agrave votre meacutedecin du travail Crsquoest pourquoi nous vous proposons ci-joint un modegravele de lettre vous permettant de demander agrave vos fournisseurs de cosmeacutetiques certaines preacutecisions indispensables que vous voudrez bien nous retransmettre degraves reacuteception

Avec mes remerciements anticipeacutes et vous remerciant de votre collaboration veuillez agreacuteer Madame Monsieur mes salutations distingueacutees

Objet Eacutevaluation du risque chimique pour les cosmeacutetiques

Madame Monsieur

Lrsquoarticle R 4624-4 du Code du travail preacutecise laquo qursquoafin deacuteviter toute alteacuteration de la santeacute des travailleurs du fait de leur travail le meacutedecin du travail ou dans les services de santeacute au travail interentreprises leacutequipe pluridisciplinaire est informeacute(e) 1deg de la nature et de la composition des produits utiliseacutes ainsi que de leurs modaliteacutes demploi Lemployeur transmet notamment au meacutedecin du travail les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute deacutelivreacutees par le fournisseur de ces produits 2deg des reacutesultats de toutes les mesures et analyses reacutealiseacutees dans les domaines mentionneacutes agrave larticle R 4623-1 raquo

Mon activiteacute fait que la majeure partie des produits chimiques utiliseacutes dans mon salon sont des cosmeacutetiques et qursquoagrave ce titre ils ne sont pas concerneacutes par les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) Neacuteanmoins ceci ne mrsquoexonegravere pas en tant qursquoemployeur de mon obligation drsquoeacutevaluation du risque chimique et de la transmission de cette derniegravere agrave mon meacutedecin du travail Crsquoest pourquoi je vous serais reconnaissant pour les cosmeacutetiques que vous me fournissez et dont la liste suit

de me garantir dans leurs compositions la non-preacutesence de produits dits CMR (canceacuterogegravenes mutagegravenes et toxiques pour la reproduction) tels que deacutefinis par lrsquoarticle R 4412-60 du Code du travail Drsquoautre part puisque la composition des cosmeacutetiques varie souvent dans le temps alors que le nom commercial demeure identique je vous serais eacutegalement reconnaissant de me renouveler cette garantie annuellement

Avec mes remerciements anticipeacutes et vous remerciant de votre collaboration veuillez agreacuteer Madame Monsieur mes salutations distingueacutees

ANNEXE 2 Modegravele de lettre type pour les services de santeacute au travail afin drsquoeacutecrire aux salons de coiffure

ANNEXE 3 Modegravele de lettre type agrave transmettre aux salons de coiffure pour leurs fournisseurs

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REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL

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47JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AUTEURS J Passeron 1 G Truchon 1 F Pilliegravere 2 P Hoet 3 M Berode 4 A Bijaoui 2 A Sager 4 A DeTorrenteacute 4 M Gagnon 1 G Vadnais 1 1 Institut de recherche Robert-Sauveacute en santeacute et en seacutecuriteacute au travail (IRSST) Queacutebec 2 Institut national de recherche et de Seacutecuriteacute (INRS) deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales 3 Universiteacute catholique de Louvain (UCL) Belgique 4 Institut universitaire romand de santeacute au travail (IST) Suisse

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lrsquoexposition aux produits chimiques au poste de travail Lrsquoexpeacuterience drsquoun reacuteseau francophone multidisciplinaire

TF 218VU DU TERRAIN

Depuis 2005 une veille bibliographique sur la surveillance biologique de lrsquoexposition aux produits chimiques en milieu de travail (SBEPC MT) a eacuteteacute mise en place par un reacuteseau francophone multidisciplinaire INRS (France) IRSST (Queacutebec) et UCL (Belgique)Cet article dresse le bilan de lrsquoinformation reacutecolteacutee durant quatre ans de 2009 agrave 2012 au travers des 435 articles seacutelectionneacutes puis analyseacutes par des chercheursexperts1 Plusieurs thegravemes drsquointeacuterecirct ou drsquoactualiteacute sont freacutequemment discuteacutes dans le domaine de la SBEPC MT et font lrsquoobjet drsquoune analyse plus approfondie notamment les pesticides les hydrocarbures aromatiques le benzegravene le manganegravese la variabiliteacute biologique les dosages cutaneacutes et frottis de surface les dosages dans lrsquoair expireacute ou encore la spectromeacutetrie de masse

MOTS CLEacuteSSurveillance biologique veille biomeacutetrologie

en reacutesumeacute

La surveillance biolo-gique de lrsquoexposition aux pro-duits chimiques en milieu de travail (SBEPC MT) est un des eacuteleacute-ments drsquoeacutevaluation de lrsquoexposi-tion des travailleurs aux produits chimiques Elle peut ecirctre deacutefinie comme lrsquoidentification et la me-sure des substances de lrsquoenviron-nement du poste de travail ou de leurs meacutetabolites dans les tissus les seacutecreacutetions ou lrsquoair expireacute des salarieacutes exposeacutes pour eacutevaluer lrsquoexposition et les risques pour la santeacute en comparant les valeurs mesureacutees agrave des valeurs de reacutefeacute-rence approprieacutees Elle participe donc agrave la deacutemarche drsquoeacutevaluation du risque chimique agrave la gestion et agrave la preacutevention de celui-ci mais aussi agrave la traccedilabiliteacute de lrsquoexposi-tion Elle est le plus souvent com-

pleacutementaire de la meacutetrologie atmospheacuterique pour eacutevaluer les niveaux drsquoexposition pro-fessionnels agrave certaines subs-tances La mesure des indicateurs bio-logiques drsquoexposition constitue la meacutethode de choix pour lrsquoesti-mation des risques sanitaires des populations profession-nellement exposeacutees En effet lrsquoun des principaux avantages de la SBEPC MT consiste agrave eacuteva-luer lrsquoexposition globale des travailleurs en inteacutegrant les diffeacuterentes voies drsquoexposition possibles (pulmonaire cuta-neacutee digestive) Cette approche permet eacutegalement lrsquointeacutegra-tion temporelle des expositions et tient compte de plusieurs facteurs relieacutes agrave la tacircche aux

1 Pour plus de faciliteacute les cher-cheurs et experts lisant et analysant les articles seront appeleacutes chercheurs dans la suite du texte

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201448

VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

conditions reacuteelles drsquoexposition ou agrave lrsquoindividu lui-mecircme lesquels peuvent influencer lrsquoabsorption le meacutetabolisme ou lrsquoexcreacutetion des xeacutenobiotiques Cependant certaines limites sappliquent agrave la SBEPC MT elle nest en effet pas adapteacutee agrave la surveillance des effets locaux De plus la forte va-riabiliteacute biologique affectant les indicateurs biologiques de courte demi-vie en limite lutilisation car la SBEPC MT pourrait lors de preacutelegravevements tardifs sous-esti-mer lexposition ou au contraire la surestimer en cas de hausses de concentrations en fin de journeacutee Il faut eacutegalement noter que peu de valeurs de reacutefeacuterence existent agrave ce jour et le nombre de substances pour lesquelles une biomeacutetrologie est disponible est encore limiteacuteDepuis 2005 une veille biblio-graphique sur la SBEPC MT a eacuteteacute mise en place par un reacuteseau fran-cophone multidisciplinaire Ce reacute-seau comptait initialement 4 ins-titutions du domaine de la santeacute au travail lrsquoINRS (France) lrsquoIRSST (Queacutebec) lrsquoIST (Suisse) et lrsquoUCL (Bel-gique) Aujourdrsquohui lrsquoINRS lrsquoIRSST et lrsquoUCL continuent drsquoœuvrer conjointement Lrsquoobjectif de cette collaboration est avant tout de favoriser la mise en commun de compeacutetences afin de suivre en continu et drsquoeacutechanger peacuteriodique-ment lrsquoinformation pertinente des publications reacutecentes dans le domaine de la SBEPC MTLes eacutetapes de deacuteveloppement de la strateacutegie de recherche de collecte des donneacutees et de commentaires des articles seacutelectionneacutes dans des bases Reference Managerreg pour un accegraves aiseacute aux chercheurs ont eacuteteacute deacutecrites en deacutetails dans une premiegravere publication [1] Il srsquoagit drsquoun processus de veille scientifique bibliographique ac-tive axeacutee sur le suivi des thegravemes de recherche propres agrave chaque

institution sur les tendances et les nouveauteacutes mais aussi drsquoune veille plus technique et meacutetho-dologique orienteacutee sur lrsquoeacutevolution des dosages biologiques et des meacutethodes analytiques disponibles ainsi que sur les reacutesultats drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques fournissant des valeurs de reacutefeacuterence et drsquoaide agrave lrsquointerpreacutetation des reacutesultats Ces donneacutees permettent ainsi de documenter ou diriger des pro-jets de recherche mais eacutegalement de maintenir agrave jour des guides de surveillance biologique de lrsquoINRS et de lrsquoIRSST et ainsi relayer lrsquoin-formation aupregraves des diffeacuterents acteurs de santeacute au travailLes acteurs de cette collaboration sont drsquoune part les documenta-listes qui collectent organisent et transmettent lrsquoinformation drsquoautre part les chercheurs (meacute-decins toxicologues et chimistes speacutecialiseacutes en santeacute au travail) qui seacutelectionnent analysent indexent et exploitent les donneacutees La mise en commun des forces des diffeacute-rentes institutions a abouti au deacute-veloppement et agrave la mise en place drsquoune strateacutegie qui livre au cher-cheur de maniegravere reacuteguliegravere une information cibleacutee en fonction de critegraveres preacuteeacutetablis Il reste alors au chercheur agrave eacutevaluer cette informa-tion et agrave assurer la diffusion au tra-vers du reacuteseau des reacutesultats qursquoil juge pertinentsLrsquoobjectif de cet article est de faire le bilan de lrsquoinformation reacutecolteacutee et analyseacutee pendant quatre ans de 2009 agrave 2012

ORGANISATION DE LA VEILLEBriegravevement cette veille consiste en lrsquointerrogation de bases de don-neacutees bibliographiques via le ser-veur ProQuest DialogTM (ancienne-ment Datastarreg) agrave lrsquoaide de mots

cleacutes testeacutes et jugeacutes pertinents par les acteurs de la veille Cette in-terrogation est reacutealiseacutee 3 fois par an Les nouvelles reacutefeacuterences sont seacutelectionneacutees sur leur pertinence On entend par laquo pertinents raquo les articles ayant reacutepondu agrave la requecircte eacutetablie par le groupe de travail et eacutetant bien en rapport avec le thegraveme de la SBEPC MT Ces reacutefeacute-rences sont ensuite analyseacutees par les chercheurs puis indexeacutees dans une base regroupant tous les ar-ticles issus des diffeacuterentes veilles reacutealiseacutees depuis 2006 et geacutereacutees par le logiciel Reference Managerreg Apregraves une peacuteriode de rodage plu-sieurs modifications ont eacuteteacute intro-duites dans lrsquoorganisation globale de la veille La principale modifi-cation concerne la suppression du libre choix des articles agrave analyser par les chercheurs En effet dans un premier temps afin de mettre agrave profit la diversiteacute des inteacuterecircts individuels qui fait lrsquoattrait de ce groupe pluridisciplinaire chaque chercheur avait le choix de seacutelec-tionner dans la base de donneacutees reacutesultant de la veille en cours les articles qursquoil deacutesirait analyser Le corollaire de ce libre choix a fait que ces critegraveres de seacutelection nrsquoeacutetaient pas neacutecessairement reproductibles dans le temps mais fortement deacutependants des laquo contextes raquo du moment de chacun des lecteurs (par exemple projets de recherche en cours mise agrave jour des guides de surveillance biologique de lrsquoINRS et de lrsquoIRSST) Par la suite il est appa-ru que cette option ne permettait pas drsquoavoir une vue drsquoensemble des eacutevolutions et des tendances sur la theacutematique de la SBEPC MT ce qui eacutetait lrsquoobjectif principal de cette veille bibliographique Il a donc eacuteteacute deacutecideacute drsquoanalyser tous les articles issus drsquoune veille et un tra-vail reacutetroactif a eacuteteacute reacutealiseacute sur les articles reacutepertorieacutes depuis 2009 qui ont eacuteteacute indexeacutes avec des mots

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 49

cleacutes speacutecifiques et compleacuteteacutes drsquoun eacuteventuel commentaireLrsquointroduction drsquoune indexation systeacutematique de mots cleacutes a eacuteteacute faite sur la base drsquoune dizaine de sous-groupes de termes de faccedilon agrave deacutefinir pour chaque article les prin-cipaux points abordeacutes agrave savoir l le type drsquoarticles (revue meacuteta-analysehellip)l le type de population eacutetudieacuteel la nature du toxique (famille chimique des substances)l le milieu analyseacute (air ou biolo-gique en preacutecisant sang urine air expireacute salive)l les voies drsquoabsorptionl le type de biomarqueur eacutetudieacutel le secteur drsquoactiviteacute profession-nelle meacutetier ou poste eacutetudieacutel les meacutethodes analytiques utili-seacuteesl lrsquoorgane ou systegraveme ciblel et enfin les usages ou caracteacuteris-tiques des substances eacutetudieacutees

Une seacuterie de mots cleacutes isoleacutes a permis drsquoajouter un eacuteleacutement de description pour lrsquoaide agrave lrsquointerpreacute-tation par exemple valeur de reacutefeacute-rence relation dose-effet variabili-teacute biologique geacutenotoxiciteacute dosage cutaneacute

REacuteSULTATS DESCRIPTIFS DE LA VEILLE ET PREMIEgraveRES INTERPREacuteTATIONSSeuls les mots cleacutes apparaissant avec une reacutecurrence importante (n ge 30) ou jugeacutes comme preacutesen-tant un inteacuterecirct particulier par les chercheurs sont preacutesenteacutes dans cette partie Au total 435 articles laquo pertinents raquo ont eacuteteacute retenus pour analyse pour la peacuteriode allant de janvier 2009 agrave deacutecembre 2012 Avec la strateacutegie mise en place la tregraves grande majoriteacute des reacutefeacute-rences issues de la recherche (plus de 95 ) correspond de maniegravere

preacutecise et cibleacutee agrave la theacutematiqueCompte tenu de la quantiteacute de mots cleacutes utiliseacutes les principaux reacutesultats seront discuteacutes La reacutepar-tition du nombre drsquoarticles publieacutes en fonction des diffeacuterents mots cleacutes est preacutesenteacutee aux annexes 1 et 2 Seuls les substances chimiques et leurs diffeacuterents meacutetabolites nrsquoont pas eacuteteacute traiteacutes en totaliteacute en raison de leur nombre trop impor-tant Les tableaux preacutesenteacutes re-censent le nombre total drsquoarticles par anneacutee au sein des diffeacuterents sous-groupes de mots cleacutes La reacutepartition du nombre drsquoar-ticles en fonction de leur anneacutee de publication est preacutesenteacutee agrave la figure 1

Parmi ces articles la grande majo-riteacute est composeacutee drsquoarticles ori-ginaux (70 soit 305435) Onze pour cent eacutetaient des revues geacuteneacuterales (46435) 8 (36435) correspondent agrave des communica-tions actes lettres revues systeacute-matiques eacuteditoriaux chapitres de livres meacuteta-analyses et commen-taires tandis que les 11 restants ne sont classeacutes dans aucune de ces cateacutegories (50435) (annexe 1)Consideacuterant les articles ayant eacuteteacute indexeacutes par type de population eacutetudieacutee (n = 386) 94 sont des

2012

200992

92

143

108

2011

22001100

Figure 1 Nombre drsquoarticles retenus par la veille par anneacutee de publication

(n = 435)

eacutetudes sur lrsquohumain (363386) et 57 (223386) concernent des eacutetudes sur les travailleurs Dans 49 cas (435-386) lrsquoarticle nrsquoa pas eacuteteacute indexeacute (non renseigneacute ou non pertinent) On peut toutefois noter une augmentation du nombre drsquoeacutetudes en population geacuteneacuterale indexeacutees entre 2009 et 2012 ainsi qursquoune diminution des eacutetudes sur les travailleurs en 2012 (45 soit 61136 des publications compara-tivement agrave une moyenne de 65 pour les autres anneacutees) (figure 2)

Figure 2 Type de population eacutetudieacutee pourcentage drsquoarticles par anneacutee (n = 386)

Il est inteacuteressant de noter que les grandes familles chimiques les plus freacutequemment indexeacutees restent des sujets assez classiques meacutetaux (97435) pesticides (67435) hydro-carbures aromatiques (50435) et hydrocarbures aromatiques poly-cycliques (HAPs) (43435) Pour ce dernier terme il est agrave noter une eacutevolution dans le temps puisque 20 (1677) des articles sont in-dexeacutes avec ce mot cleacute en 2009 et seulement 7 (11153) en 2012 Pour le bispheacutenol A aucune publication nrsquoeacutetait recenseacutee en 2009 pour 7 en 2012 en raison de son effet pertur-bateur endocrinien reacutecemment mis en avant et de son utilisation largement reacutepandue dans le grand

0

10

20

30

40

50

60

70

2010 2011 20122009

Eacutetudes de population geacuteneacuterale Eacutetudes sur travailleurs

Eacutetudes sur volontaires

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201450

VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

public Les pesticides sont princi-palement repreacutesenteacutes par les orga-nophosphoreacutes (2667) devant les organochloreacutes (1067) et les pyreacute-thrinoiumldes (967) Les meacutetaux les plus freacutequemment eacutetudieacutes sont preacutesenteacutes agrave la figure 3Pour les mots cleacutes ayant trait aux milieux biologiques les plus freacute-quemment retrouveacutes sont lrsquourine et le sang Agrave un niveau plus faible se trouvent les phanegraveres lrsquoair ex-pireacute et les condensats drsquoair expireacute ces deux derniers mots cleacutes seront eacutetudieacutes plus en deacutetail dans la dis-cussion Parmi les 487 reacutefeacuterences agrave un milieu biologique (plusieurs milieux sont souvent eacutetudieacutes dans le mecircme article) une leacutegegravere dimi-nution pour lrsquoeacutetude des urines et une augmentation pour lrsquoeacutetude du milieu sanguin sont observeacutees en 2012 (figure 4) Il srsquoagit peut-ecirctre simplement drsquoun eacuteleacutement ponc-tuel agrave suivre sur les futures veillesLes principales voies drsquoabsorp-tion restent lrsquoinhalation (53 soit 119224 publications) et lrsquoabsorp-tion cutaneacutee (23 52224) Dans de nombreux articles les voies dabsorption ne sont pas speacutecifieacutees et ne peuvent donc ecirctre indexeacuteesLrsquoeacutetude des biomarqueurs drsquoex-position semble en progression

2010 2011 201220090

3

6

9

12

15

Cadmium Plomb Chrome Arsenic Manganegravese Nickel Mercure Cobalt

Figure 3 Meacutetaux les plus eacutetudieacutes nombre drsquoarticles par anneacutee (n = 97)

2010 2011 201220090

10

20

30

40

50

60

70

Urine Sang Phanegraveres Air expireacute Condensat air expireacute

Figure 4 Milieux biologiques les plus eacutetudieacutes pourcentage drsquoarticles par anneacutee (n = 481)

Figure 5 Pourcentages drsquoarticles par anneacutee ayant trait aux diffeacuterents types de biomarqueurs (n = 375)

0

20

40

60

80

100

2010 2011 20122009

BM drsquoexposition BM drsquoeffet BM de susceptibiliteacute

agrave lrsquoinverse de celle des biomar-queurs drsquoeffet avec une tendance agrave la hausse sur les deux derniegraveres anneacutees (figure 5)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 51

Les diffeacuterents meacutetiers etou sec-teurs drsquoactiviteacutes les plus freacutequem-ment indexeacutes sont lrsquoagriculture (23 des eacutetudes soit 38164) les industries chimiques et pharma-ceutiques (13 21164) lrsquoindus-trie peacutetrochimique (8 13164) ainsi que le personnel soignant (8 13164) Mis agrave part les meacute-tiers du secteur de la santeacute (infir-miers pharmaciens laborantins) les pompistes et les peintres les autres meacutetiers preacutesentent tregraves peu drsquooccurrences en raison de leur tregraves grande diversiteacute (cf annexe 1)Les trois figures 6 7 et 8 preacutesentent des mots cleacutes laquo isoleacutes raquo intimement lieacutes au concept de la SBEPC MT soit les valeurs de reacutefeacuterence les rela-tions dose internedose externe et dose interneeffet Il a sembleacute inteacuteressant drsquoobserver la reacuteparti-tion de ces articles par rapport agrave ces thegravemes Cinquante-trois publi-cations sur 435 (12 ) srsquointeacuteressent agrave des valeurs de reacutefeacuterence (figure 6) reacuteparties entre des eacutetudes de population geacuteneacuterale et des eacutetudes sur travailleurs Les eacutetudes sur po-pulation geacuteneacuterale visent surtout agrave eacutetablir des niveaux drsquoimpreacutegna-tion des diffeacuterents indicateurs bio-logiques chez des sujets non pro-fessionnellement exposeacutes alors que les eacutetudes sur travailleurs pro-posent des valeurs de reacutefeacuterence chez les salarieacutes exposeacutes Ainsi de nouvelles valeurs de reacutefeacuterence sont proposeacutees pour lrsquoexposition professionnelle agrave lrsquoaluminium [2] et au di(2-eacutethylhexyl)phtalate [3]Le mot cleacute relation dose internedose externe est indexeacute dans 61 ar-ticles sur 435 (14 ) et concerne majoritairement les publications en rapport agrave des hydrocarbures aromatiques des HAPs et des meacutetaux (figure 7) familles les plus freacutequemment indexeacutees Par contre ce mecircme mot cleacute est peu associeacute

Figure 6 Reacutepartition en nombre des articles portant sur des valeurs de reacutefeacuterence

Figure 7 Reacutepartition en nombre des articles portant sur la relation dose interne et externe

Meacutetaux 15 (2012 10 2011 2 2010 3)

Pesticides 7 (2012 5 2011 1 2010 1)

Hydrocarbures 3 (2012) aromatiques

Isocyanates 3 (2012 1 2011 2)

Phtalates 3 (2012 1 2011 1 2010 1) HAP 1 (2012) Amine arom 1 (2012)

Pheacutenols 1 (2012)

Meacutetaux 3 (2012 2 2010 1)

Valeurs de reacutefeacuterence 53

Biomarqueurdrsquoexposition

Biomarqueurdrsquoeffet

Biomarqueurde susceptibiliteacute

39

3

0

Doseinterneext

Hydrocarbures 15aromatiques

HAP 12

Meacutetaux 12

Pesticides 5

Isocyanates 3

Amines 3aromatiques

Hydrocarbures 2aliphatiques

Hydrocarbures aliphatiques 1halogeacuteneacutes

Cytostatiques 2

Amides 3

Pheacutenols 1

Glycols et deacuteriveacutes 1

Opioides 1

Benzegravene 15

Toluegravene 7

Styregravene 2

Manganegravese 3

Plomb 1

Bore 1

Tungstegravene 1

Cobalt 1

Chrome 1

Aluminium 1

Arsenic 1

Nickel 1

61

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agrave laquo pesticides raquo famille pourtant freacutequemment indexeacutee ceci peut srsquoexpliquer car ces derniers sont le plus souvent utiliseacutes en exteacuterieur sans qursquoune meacutetrologie atmos-pheacuterique soit alors possible Un in-teacuterecirct particulier peut ecirctre constateacute pour le benzegravene et le toluegravene par-mi les hydrocarbures aromatiques et pour le manganegravese parmi les meacutetauxEnfin la figure 8 repreacutesente la reacutepartition des 42 articles sur 435 (95 ) ayant examineacute la relation doseeffet Les principaux thegravemes eacutetudieacutes sont les effets geacuteno-toxiques des meacutetaux [4] des pes-ticides [5 agrave 8] ou du benzegravene [9 10] mais eacutegalement les effets reacutenaux [11] neurotoxiques [12 13] ou pul-monaires [14]Parmi les 435 publications analy-seacutees un nombre important aborde des sujets comme la toxicocineacute-tique (59) les facteurs confondants (46) lrsquoeacutevaluation du risque (44) la

Figure 8 Reacutepartition en nombre des articles portant sur la relation dose interne et effet

Relationdoseeffet

Meacutetaux 10

Pesticides 6

HAP 5

Hydrocarbures 4aromatiques

Amides 1

Hydrocarbures 1aliphatiques

Glycols et deacuteriveacutes 1

Acides 1

Benzegravene 3

Styregravene 142

Or 2

Cadmium 2

Plomb 1

Arsenic 1

Beryllium 1

Indium 1

contamination (37) la modeacutelisa-tion (35) ou encore la geacutenotoxiciteacute (32) Les facteurs confondants cor-respondent aux co-expositions aux diffeacuterences dues agrave lrsquoalimenta-tion la consommation drsquoalcool ou drsquoautres substances sauf le tabac

DISCUSSION

REMARQUES GEacuteNEacuteRALESEn analysant ces donneacutees plu-sieurs remarques et preacutecisions sont agrave apporter dans lrsquoappreacutecia-tion des reacutesultats eacutenumeacutereacutes No-tamment certaines lacunes sont agrave deacuteplorer au niveau de lrsquoindexation celle-ci nrsquoeacutetant pas systeacutematique dans le cas de certains mots cleacutes Par exemple 11 des reacutefeacuterences ne se trouvent dans aucune des cateacutegories drsquoarticles (article origi-nal revue hellip) et dans plusieurs cas des substances sont indexeacutees sans

que les familles chimiques corres-pondantes ne le soient Ce dernier chiffre srsquoexplique aiseacutement par le fait que lrsquoindexation de ce mot cleacute nrsquoest devenue systeacutematique qursquoagrave partir de fin 2010Concernant lrsquoindexation par type de population eacutetudieacutee (travail-leurs population geacuteneacuterale volon-taireshellip) seulement 386 des 435 reacutefeacuterences entrent dans lrsquoune ou lrsquoautre des cateacutegories et les chiffres preacutesenteacutes sont agrave inter-preacuteter avec prudence puisque la veille vise speacutecifiquement lrsquoexpo-sition professionnelle (la requecircte utiliseacutee sur Datastarreg comprenant notamment des mots relatifs au concept de laquo milieu de travail raquo) et que ce mot cleacute nrsquoeacutetait pas inscrit systeacutematiquement par les cher-cheurs avant qursquoun ajustement dans lrsquoindexation des articles soit proposeacute agrave partir de 2012 Par ail-leurs certains articles de revue ou deacuteveloppements de modegraveles ne srsquoappliquent pas neacutecessairement agrave un type de population Cette remarque srsquoapplique eacutega-lement pour le mot cleacute laquo biomar-queur drsquoexposition raquo En effet les articles ayant trait aux biomar-queurs drsquoeffet ou de susceptibi-liteacute sont plus rares Les chercheurs indexent plus systeacutematiquement ces derniers que ceux portant sur les biomarqueurs drsquoexposition qui repreacutesentent une grande majo-riteacute des reacutefeacuterences et un eacuteleacutement cleacute de la recherche initiale sur le serveur Ces eacuteleacutements pourraient expliquer la hausse de ce mot cleacute en 2012 (figure 5) les chercheurs ayant alors commenceacute agrave indexer ce mot cleacute plus systeacutematiquement agrave partir de cette date Pour ce qui est des secteurs drsquoacti-viteacute 67 reacutefeacuterences sont indexeacutees sur les pesticides et seulement 38 pour le secteur de lrsquoagriculture En regardant de faccedilon plus speacutecifique

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 53

le secteur nrsquoest effectivement pas renseigneacute (lors de lrsquoindexation ou dans lrsquoarticle lui-mecircme) pour toutes les eacutetudes meneacutees dans cette branche professionnelle On peut eacutegalement srsquointerroger sur le fait que certains mots cleacutes isoleacutes comme laquo exposition mul-tiple raquo ou laquo polymorphisme geacuteneacute-tique raquo ne sont que rarement citeacutes car ces theacutematiques semblent ecirctre des preacuteoccupations importantes du terrain mais aussi des cher-cheurs Ceci pourrait lagrave aussi ecirctre ducirc agrave des oublis drsquoindexation de ces mots cleacutes dans le cadre de la veille ou agrave des publications plus rares du fait de theacutematiques complexes Concernant les expositions mul-tiples mecircme si cette probleacutema-tique est tregraves freacutequemment preacute-sente dans les publications ce mot cleacute nrsquoest indexeacute que lorsqursquoil fait reacuteellement lrsquoobjet principal drsquoune investigation

THEacuteMATIQUES LES PLUS FREacuteQUENTESLa veille a permis de mettre en eacutevi-dence certaines theacutematiques ou axes de recherches freacutequemment discuteacutes dans le domaine de la SBEPC MT depuis ces 4 derniegraveres anneacutees Seules les reacutefeacuterences les plus per-tinentes ou faisant le point sur le thegraveme drsquointeacuterecirct sont mentionneacutees

PESTICIDESCe thegraveme compte une soixan-taine drsquoarticles dont 12 articles geacuteneacuteraux ou revues de litteacutera-ture Certains font la synthegravese de la relation exposition-effet et re-portent les principales meacutethodes analytiques [6] ou sont centreacutes sur la proposition de valeurs de reacutefeacute-rence [15] Dix articles preacutesentent des mises au point analytiques pour le dosage de meacutetabolites de plusieurs pesticides Huit traitent

de modeacutelisation et plus particu-liegraverement de cineacutetique drsquoexcreacutetion de divers meacutetabolites notamment ceux du captan [16 17] du chlorpy-rifos [18 19] ou de la permeacutethrine [20] Six eacutetudes eacutevaluent les expo-sitions en population geacuteneacuterale et 21 en milieu de travail Parmi ces 21 la plupart porte sur les orga-nophosphoreacutes parmi lesquelles certaines eacutetudient la geacutenotoxiciteacute [8 21] ou proposent de nouveaux candidats biomarqueurs comme la becircta-glucuronidase plasma-tique [22] Les articles restants srsquoin-teacuteressent agrave plusieurs pesticides dont le paraquat [23] le glypho-sate [24] lrsquoeacutethion [25] le bromure de meacutethyle [26] ou la terbuthyla-zine [27] Un des sujets cleacute de cette theacutematique reste lrsquoexposition cutaneacutee Crsquoest en effet une voie de peacuteneacutetration non neacutegligeable pour les pesticides et la surveillance biologique preacutesente entre autres lrsquoavantage de prendre en compte toutes les voies dans lrsquoeacutevaluation de lrsquoimpreacutegnation Ainsi 15 articles integravegrent cette composante dans leur meacutethodologie Six de ces eacutetudes portent sur lrsquoutilisation de la SBEPC MT pour lrsquoeacutevaluation de lrsquoexposition professionnelle les patchs dermiques reacutevegravelent des ni-veaux eacuteleveacutes chez les applicateurs et techniciens exposeacutes au chlorpy-rifos significativement plus im-portants aux cuisses qursquoaux avant-bras [28] des combinaisons corps entier en coton sont eacutegalement utiliseacutees pour mesurer les doses absorbeacutees drsquoacide 24-dichloro-pheacutenoxyaceacutetique (24-D) et de tri-clopyr les reacutesultats suggegraverent une surestimation (facteur 2-3) de lrsquoex-position par dosimeacutetrie passive pour le 24-D et une sous-estima-tion (facteur 2-4) pour le triclopyr [29] Une autre meacutethode utiliseacutee est la mesure de contamination des gants (inteacuterieur et exteacuterieur)

lors de la fabrication de cypermeacute-thrine [30]Les pesticides repreacutesentent une theacutematique drsquointeacuterecirct croissante depuis ces derniegraveres anneacutees avec une mention particuliegravere pour les nouvelles meacutethodes analytiques les modegraveles toxicocineacutetiques les biomarqueurs de geacutenotoxiciteacute ainsi que lrsquointeacutegration de lrsquoexposi-tion et des dosages cutaneacutes

HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUESUn grand nombre de reacutefeacuterences ressort eacutegalement sur ce thegraveme parmi lesquels 4 articles traitent de geacuteneacuteraliteacutes et 3 sont des revues de litteacuterature sur des thegravemes comme les mesures de polluants organiques dans les phanegraveres ou les adduits aux proteacuteines du benzo[a]pyregravene [31 agrave 33] Neuf pro-posent des mises au point analy-tiques pour le dosage de meacutetabo-lites dans les urines ou les cheveux et 2 traitent de modeacutelisation sur la cineacutetique drsquoexcreacutetion de divers meacutetabolites [34] notamment ceux du pyregravene [35] Sept articles srsquointeacute-ressent aux niveaux drsquoexposition en milieu extraprofessionnel chez lrsquoadulte mais eacutegalement chez lrsquoenfant Douze autres articles eacutetu-dient lrsquoexposition et parfois les ef-fets des HAPs sur des travailleurs agrave diffeacuterents postes travailleurs de lrsquoasphalte [36 37] pompiers [38 39] carrossiers [40] infirmier(e)s [41] employeacutes de cokerie de lrsquoin-dustrie peacutetrochimique [42 agrave 45] de lrsquoindustrie du silicium [46] ou du caoutchouc [47] La deacutetermination de la dose interne est le plus freacute-quemment appreacutecieacutee par la me-sure des meacutetabolites hydroxyleacutes Bouchard et al proposent lrsquoutilisa-tion de nouveaux biomarqueurs les laquopyregravenes dionesraquo pour lrsquoeacuteva-luation de lrsquoexposition aux HAPs [48] une autre eacutequipe a reacutealiseacute

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une eacutetude sur les meacutetabolites di-hydroxyleacutes du naphtalegravene qui ap-paraissent comme plus sensibles que le dosage des naphtols [49] Les HAPs repreacutesentent un sujet classique mais toujours drsquoactua-liteacute avec notamment le deacutevelop-pement de nouvelles meacutethodes de quantification le plus souvent par chromatographie en phase gazeuse coupleacutee agrave la spectromeacute-trie de masse (GC-MS) permet-tant le dosage simultaneacute de plu-sieurs meacutetabolites hydroxyleacutes et drsquoHAPs dans les urines et les cheveux Les effets geacutenotoxiques et les dommages agrave lrsquoacide deacute-soxyribonucleacuteique (ADN) ont eacuteteacute eacutevalueacutes par les dosages urinaires de 8-hydroxydeoxyguanosine (8 OHdGuo) 8-hydroxyguanosine (8 OHGuo) ou 8-oxo-78-dihydro-2-deoxyguanosine (8 oxodGuo)

VARIABILITEacute BIOLOGIQUEEn faisant une recherche avec le mot cleacute laquo variabiliteacute biologique raquo 38 articles sont identifieacutes mais seuls 16 sont retenus comme per-tinents sur ce thegraveme Ceci srsquoex-plique par le fait que ce terme est utiliseacute pour caracteacuteriser des facteurs confondants ou des habi-tudes de vie comme la consom-mation de tabac ou drsquoalcool lors de lrsquoindexation Les 16 articles rete-nus concernent principalement des eacutetudes sur des travailleurs ou des modegraveles valideacutes sur le terrain ou sur des volontaires Dix drsquoentre eux sont en rapport avec des fac-teurs tels que lrsquoacircge le genre le polymorphisme geacuteneacutetique ou la ventilation pulmonaire Quatre srsquointeacuteressent agrave la quantification de la variabiliteacute toxicocineacutetique in-tra- et inter-individuelle [50 agrave 53] et deux articles comparent les va-riabiliteacutes biologique et environne-mentale [54 55] Il est ainsi consta-teacute que la variabiliteacute nrsquoest pas plus

importante en surveillance bio-logique qursquoen surveillance envi-ronnementale excepteacute pour les substances ayant une demi-vie courte Les indicateurs biologiques drsquoexposition reflegravetent eacutegalement les variations inter-individuelles Neacuteanmoins la surveillance envi-ronnementale est souvent la seule approche disponible pour leacutevalua-tion de la conformiteacute aux normes existantes Au total il est agrave noter que de plus en plus drsquoeacutetudes srsquointeacute-ressent agrave la variabiliteacute biologique via des modegraveles toxicocineacutetiques

BENZEgraveNEConcernant les articles publieacutes sur le benzegravene 5 portent sur des aspects analytiques 4 sur le deacuteve-loppementvalidation de modegraveles toxicocineacutetiques 7 sur des sujets divers et 20 sur lrsquoeacutetude de la rela-tion existant entre lrsquoexposition au benzegravene et la concentration de diffeacuterents bio-indicateurs drsquoexpo-sition ou les effets sur la santeacute Cinq de ces eacutetudes ont compareacute la sensibiliteacute et la speacutecificiteacute de diffeacute-rents biomarqueurs dans le cadre de faibles expositions au benzegravene Parmi les bio-indicateurs consi-deacutereacutes seuls le benzegravene et lrsquoacide S-pheacutenylmercapturique (SPMA) urinaires preacutesentent les critegraveres requis pour la SBEPC MT agrave de faibles niveaux drsquoexpositions au benzegravene [56 agrave 60] Certaines pu-blications comparent eacutegalement les niveaux urinaires et sanguins [56 60 agrave 63] Une eacutetude a mis en eacutevidence une correacutelation neacutega-tive entre les dommages agrave lADN et le SPMA urinaire une explica-tion possible de ce reacutesultat serait que les travailleurs preacutesentant des reacuteserves de glutathion ou une activiteacute de la glutathion-S-trans-feacuterase plus faibles produiraient moins drsquoacides mercapturiques [10] Quatre eacutetudes mettent en

eacutevidence un lien entre lrsquoexposition au benzegravene et des effets geacuteno-toxiques [9 61 64 65] Les popu-lations de travailleurs principale-ment viseacutees dans ces diffeacuterentes eacutetudes sont des policiers et des agents de circulation des pom-pistesciternistes et des travail-leurs de la peacutetrochimie

DOSAGE CUTANEacuteS ET FROTTIS DE SURFACESur ce thegraveme deux revues de la lit-teacuterature sur les pesticides une mise au point analytique pour le dosage drsquoantineacuteoplasiques et une modeacuteli-sation sur un fongicide le captan [16] ont eacuteteacute recenseacutees Lrsquoobjectif de la majoriteacute des articles autour de ce mot cleacute est drsquoeacutevaluer la coheacuterence entre les reacutesultats des mesures drsquoexpositions cutaneacutees avec les concentrations retrouveacutees dans le sang etou lrsquourine Neuf drsquoentre eux srsquointeacuteressent aux expositions des personnels de santeacute (infirmiegraveres pharmaciens) agrave des antineacuteopla-siques principalement repreacutesenteacutes par le cyclophosphamide [66 agrave 72] ou agrave des employeacutes de lrsquoindustrie pharmaceutique impliqueacutes dans la synthegravese drsquoanalgeacutesiques opioiumldes (fentanyl) [73] Trois eacutetudes portent sur des pesticides folpet et captan (identifiant des biomarqueurs po-tentiels pour ces substances) [74] chlopyrifos [28] et cypermeacutethrine [30] Enfin 5 concernent diffeacuterents domaines de lrsquoindustrie exposi-tion agrave la 44rsquo-meacutethylegravene bis (2-chlo-roaniline) (MBOCA) [75 76] au beacuteryllium [77] agrave lrsquoacrylamide [78] ou encore lrsquoexposition de pompiers aux HAPs [38] La voie cutaneacutee reste une voie drsquoex-position importante et ce malgreacute les mesures de protection recom-mandeacutees Cette analyse confirme quune surveillance biomeacutetrolo-gique des salarieacutes exposeacutes par voie cutaneacutee agrave des agents chimiques

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 55

comme les pesticides ou antineacuteo-plasiques est approprieacutee

AIR EXPIREacuteParmi les articles sur lrsquoair expireacute quatre concernent la mesure de composeacutes organiques volatils dont le benzegravene et le styregravene [79 agrave 82] Les autres articles portent princi-palement sur la mesure de meacutetaux ou de biomarqueurs drsquoeffet pul-monaire dans les condensats drsquoair expireacute [83 agrave 90] La mesure des condensats drsquoair expireacute semble une voie prometteuse pour la surveil-lance de lrsquoexposition ou des effets pulmonaires associeacutes agrave lexposition aux meacutetaux

MANGANEgraveSEUn inteacuterecirct particulier a eacuteteacute porteacute aux articles en rapport avec le manganegravese (Mn) parmi lesquels une mise au point analytique et un article rapportant les reacutesultats drsquoun controcircle qualiteacute Cinq articles portent sur des niveaux drsquoexposi-tion environnementale certains auteurs proposant des valeurs de reacutefeacuterence pour la mesure du Mn dans le sang le seacuterum ou lrsquourine [91 92] Cinq articles rapportent des niveaux drsquoexposition en mi-lieu de travail et trois ciblent plu-sieurs meacutetaux chez les teinturiers [93] dans lrsquoindustrie des deacutechets [94] ainsi que dans lrsquoindustrie des meacutetaux [95] Dans ce dernier cas le dosage du Mn dans les phanegraveres et la salive serait un compleacutement ou une alternative inteacuteressante aux preacutelegravevements urinaires ou san-guins Deux autres articles srsquointeacute-ressent plus speacutecifiquement au manganegravese dans des populations de soudeurs [96 97] Le dosage du Mn dans le plasma semble ecirctre un biomarqueur prometteur refleacute-tant lrsquoexposition des soudeurs agrave partir drsquoun certain seuil drsquoexposi-tion atmospheacuterique Il a eacuteteacute mon-

treacute dans une eacutetude pilote une grande sensibiliteacute et speacutecificiteacute pour des valeurs de Mn plasma-tique de 2 microgL-1 chez des soudeurs exposeacutes agrave plus de 20 microgm-3 mon-trant la pertinence de lintention de changement de la teneur limite moyenne pondeacutereacutee en fonction du temps (TLV-TWA) de 20 microgm-3 de la Confeacuterence ameacutericaine des hy-gieacutenistes industriels (ACGIH) pour le Mn respirable [96]

SPECTROMEacuteTRIE DE MASSEEn raison de sa grande speacutecificiteacute la spectromeacutetrie de masse (MS) repreacutesente une technique de choix pour la deacutetection des xeacutenobio-tiques dans les fluides biologiques Pour la peacuteriode couverte par cette veille 136 articles portant sur lrsquouti-lisation ou le deacuteveloppement de meacutethodes utilisant la MS ont eacuteteacute publieacutes Soixante-six articles concernent la GC-MS dont 21 portent speacutecifique-ment sur des mises au point ana-lytiques Les principales cateacutegories de substances analyseacutees par cette technique sont les composeacutes vola-tils organiques (COVs) et les sol-vants (16 articles) les pesticides (11) et les HAPs (10)Un total de 48 articles utilisant la chromatographie liquide cou-pleacutee agrave la MS a eacuteteacute publieacute dix-sept drsquoentre eux portent sur des deacuteve-loppements analytiques Les prin-cipales cateacutegories de substances analyseacutees par cette technique sont les solvants (11) les cytostatiques (ou meacutedicaments cytotoxiques) (7) et les pesticides (5) Un total de 22 articles dont 4 portent sur des deacuteveloppements analytiques concerne lrsquoutilisation de la technique spectromeacutetrie de masse agrave plasma induit par haute freacutequence (ICP-MS) pour la deacuteter-mination des meacutetaux neuf drsquoentre eux portent speacutecifiquement sur

la deacutetermination simultaneacutee de plusieurs meacutetaux et 4 meacutethodes portent sur le dosage de lrsquouranium

CONCLUSIONCette veille bibliographique mise en place depuis 2005 teacutemoigne de lrsquointeacuterecirct grandissant pour la SBEPC MT par le nombre drsquoarticles de la litteacuterature qursquoelle permet de pas-ser en revue reacuteguliegraverementLa pluridisciplinariteacute de lrsquoeacutequipe de lecture et drsquoanalyse (meacutedecins toxicologues et chimistes speacutecia-liseacutes en santeacute au travail) permet de reacuteunir des compeacutetences com-pleacutementaires afin de confronter les diffeacuterents avis sur un mecircme article et drsquoenrichir les eacutechanges et la reacuteflexion sur des concepts plus geacuteneacuteraux Ce premier bilan srsquointeacuteressant aux anneacutees 2009 agrave 2012 fait ressortir 435 reacutefeacuterences reacuteparties eacutequitable-ment par anneacutee Ainsi sont identi-fieacutes plusieurs thegravemes drsquointeacuterecirct ou drsquoactualiteacute comme les pesticides les hydrocarbures aromatiques le benzegravene le manganegravese la varia-biliteacute biologique les preacutelegravevements cutaneacutes et frottis de surfaces les dosages dans lrsquoair expireacute ou encore la spectromeacutetrie de masse qui ont fait lrsquoobjet drsquoune analyse deacutetailleacutee dans cet article La reacutealisation de ce bilan a eacutega-lement permis de mettre en eacutevi-dence des lacunes au niveau de lrsquoindexation ainsi que les limites de lrsquooutil utiliseacute avec notamment des difficulteacutes dans lrsquointerroga-tion de la base de donneacutee pour les recherches croiseacutees avec plusieurs mots cleacutes Il nrsquoest en effet pas pos-sible de hieacuterarchiser les mots cleacutes en mots cleacutes principaux et secon-daires ce qui rend le repeacuterage des articles assez fastidieux Le travail drsquoindexation demande eacutegalement

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VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

une grande rigueur du fait de cette absence de hieacuterarchisation ainsi il est important de ne manquer aucun sous-groupe de mots cleacutes si lrsquoon veut ecirctre suffisamment systeacute-matique Ce fait eacutetait notamment remarquable pour lrsquoindexation des substances chimiques et des meacute-thodes analytiques Ainsi afin drsquoameacuteliorer la meacutethodo-logie et de faciliter les recherches lors de futurs bilans ont eacuteteacute creacuteeacutes 2 outils pour permettre une indexa-tion future plus systeacutematique des substances chimiques ainsi

POINTS Agrave RETENIR

Quatre cent trente-cinq articles ont eacuteteacute retenus pour la peacuteriode allant de janvier 2009 agrave deacutecembre 2012 sur le thegraveme de la surveillance biologique de lrsquoexposition aux produits chimiques en milieu de travail (SBEPC MT)

Plusieurs theacutematiques ou axes de recherches ont eacuteteacute freacutequemment discuteacutes depuis 4 ans pesticides hydrocarbures aromatiques benzegravene manganegravese variabiliteacute biologique dosages cutaneacutes et frottis de surfaces dosages dans lrsquoair expireacute spectromeacutetrie de masse

La SBEPC MT est une theacutematique eacutevolutive et croissante avec notamment lrsquoapparition de nouvelles meacutethodes analytiques de biomarqueurs de geacutenotoxiciteacute ou de voies prometteuses comme la mesure des condensats drsquoair expireacute

Ce premier bilan a permis de mettre en eacutevidence certaines lacunes au niveau de lrsquoindexation ainsi que des limites inheacuterentes agrave lrsquooutil utiliseacute Des propositions sont faites afin drsquoameacuteliorer la meacutethodologie et de faciliter les recherches

La veille sur la SBEPC MT est indispensable pour assurer une assistance aux acteurs de santeacute au travail dans le cadre de leurs missions respectives

que des techniques analytiquesmeacutethodes de deacutetection Pour les substances chimiques il srsquoagit drsquoun tableau ougrave chaque substance est classeacutee par ordre alphabeacutetique et ougrave lrsquoon peut lire sur la mecircme ligne le numeacutero CAS srsquoil srsquoagit drsquoune substance organique ou inorganique la grande famille ou regroupement auquel elle appar-tient (hydrocarbures aromatiques pesticideshellip) la famille chimique (amine organophosphoreacute ceacute-tone) ainsi que les meacutetabolites potentiellement associeacutes et leurs

numeacuteros CAS srsquoils existent Pour les techniques analytiques il srsquoagit drsquoun tableau agrave trois colonnes avec les meacutethodes drsquoanalyse (Spec-tromeacutetrie absorption atomique [AAS] chromatographie en phase gazeuse [GC]hellip) les meacutethodes de deacutetection (deacutetection en fluores-cence [FD] deacutetecteur agrave ionisation de flamme [FID]hellip) et les eacuteventuels preacutetraitements et injections asso-cieacutes (injection en espace de tecircte [HS] micro extraction en phase solide [SPME]hellip)

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JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 57

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VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

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JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 59

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physiologically based pharmacokinetic modeling to determine optimal sampling times and to interpret biological exposure markers The example of occupational exposure to styrene Toxicol Lett 2012 213 (2) 299-30483 | BRODING HC MICHALKE B GOumlEN T DREXLER H - Comparison between exhaled breath condensate analysis as a marker for cobalt and tungsten exposure and biomonitoring in workers of a hard metal alloy processing plant Int Arch Occup Environ Health 2009 82 (5) 565-7384 | GOLDONI M CAGLIERI A DE PALMA G ACAMPA O ET AL - Chromium in exhaled breath condensate (EBC) erythrocytes plasma and urine in the biomonitoring of chrome-plating workers exposed to soluble Cr(VI) J Environ Monit 2010 12 (2) 442-4785 | CORRADI M GERGELOVA P MUTTI A - Use of exhaled breath condensate to investigate occupational lung diseases Curr Opin Allergy Clin Immunol2010 10 (2) 93-9886 | GUBE M EBEL J BRAND P GOumlEN T ET AL - Biological effect markers in exhaled breath condensate and biomonitoring in welders impact of smoking and protection equipment Int Arch Occup Environ Health 2010 83 (7) 803-1187 | BRAND P GUBE M GERARDS K BERTRAM J ET AL - Internal exposure effect monitoring and lung function in welders after acute short-term exposure to welding fumes from different welding processes J Occup Environ Med 2010 52 (9) 887-9288 | BERGAMASCHI E - Human biomonitoring of engineered nanoparticles an appraisal of critical issues and potential biomarkers J Nanomater 2012 2012 1-1289 | PINHEIRO T BARREIROS MA ALVES LC FELIX PM ET AL - Particulate matter in exhaled breath condensate A promising indicator of environmental conditions Nucl Instrum

Methods Phys Res B 2011 269 (20) 2404-0890 | MUTTI A - Basi e prospettive del monitoraggio biologico dallanalisi di singoli composti nel sangue o nelle urine alla caratterizzazione dellesposoma nellaria esalata G Ital Med Lav Ergon 2011 33 (3) 273-7591| BOCCA B MATTEI D PINO A ALIMONTI A - Italian network for human biomonitoring of metals preliminary results from two regions Ann Ist Super Sanita 2010 46 (3) 259-6592 | TUAKUILA J LISON D LANTIN AC MBUYI F ET AL - Worrying exposure to trace elements in the population of Kinshasa Democratic Republic of Congo (DRC) Int Arch Occup Environ Health 2012 85 (8) 927-3993 | BATOOL AI REHMAN FU NAVEED NH SHAHEEN A ET AL - Hairs as biomonitors of hazardous metals present in a work environment Afr J Biotechnol 2011 10 (18) 3602-0794 | MARI M SCHUHMACHER M DOMINGO JL - Levels of metals and organic substances in workers at a hazardous waste incinerator a follow-up study Int Arch Occup Environ Health 2009 82 (4) 519-2895 | GIL F HERNAacuteNDEZ AF MAacuteRQUEZ C FEMIA P ET AL- Biomonitorization of cadmium chromium manganese nickel and lead in whole blood urine axillary hair and saliva in an occupationally exposed population Sci Total Environ 2011 409 (6) 1172-8096 | HOET P VANMARCKE E GEENS T DEUMER G ET AL - Manganese in plasma A promising biomarker of exposure to Mn in welders A pilot study Toxicol Lett 2012 213 (1) 69-7497 | PESCH B WEISS T KENDZIA B HENRY J ET AL - Levels and predictors of airborne and internal exposure to manganese and iron among welders J Expo Sci Environ Epidemiol 2012 22 (3) 291-98

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201460

VU DU TERRAIN

ANNEXE 1

Type darticle Nb total 2012 2011 2010 2009Article original 303 117 69 66 51Revue geacuteneacuterale 46 9 12 15 10

Communication 13 5 6 2 0Acte 7 2 3 1 1Lettre 5 3 1 0 1Revue systeacutematique 3 2 0 0 1Eacuteditorial 4 4 0 0 0Chapitre de livre 2 1 0 1 0Meacuteta-analyse 1 0 0 0 1Commentaire 1 0 1 0 0Non classeacutes 50 0 0 23 27Total 435 143 92 108 92

Type de population Nb total 2012 2011 2010 2009Travailleurs 223 61 50 62 50Population geacuteneacuterale 121 56 25 23 17Volontaires 19 10 3 4 2Animaux 15 7 1 4 3Eacutetude de cas 7 1 2 3 1Eacutetude in vivo sur cellules 1 1 0 0 0Total 386 136 81 96 73

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

Nombre drsquoarticles en fonction des principaux groupes de mots cleacutes

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 61

Familles chimiques Nb total 2012 2011 2010 2009Meacutetaux 97 33 24 25 15Pesticides 67 23 14 19 11Hydrocarbures aromatiques 50 19 8 14 9HAPs 43 11 8 8 16Solvants 34 9 5 14 6Cytostatiques 15 5 4 5 1Phtalates 15 11 3 1 0Isocyanates 11 3 3 2 3Pheacutenolspheacutenols et deacuteriveacutes 10 3 1 2 4Hydrocarbures aliphatiques 9 3 2 1 3Hydrocarbures aromatiques halogeacuteneacutes 7 4 1 0 2Hydrocarbures aliphatiques halogeacuteneacutes 6 1 3 2 0HAPs halogeacuteneacutes 8 4 2 1 1Amines aromatiques 8 1 3 4 0

Amides 6 2 1 3 0Acrylamide 6 3 0 3 0Dioxines 6 5 1 0 0Glycols et deacuteriveacutes 4 1 1 1 1Acides 4 2 0 1 1Brome et deacuteriveacutes 4 1 0 2 1Azote et deacuteriveacutes 3 0 1 1 1Composeacutes perfluoreacutes 3 3 0 0 0Furanes 2 2 0 0 0Aldeacutehydes 2 1 0 0 1Mycotoxines 2 0 1 1 0Alcools 1 1 0 0 0Opioiumldes 1 0 0 0 1Oxygegravene et deacuteriveacutes 1 1 0 0 0Phosphore et deacuteriveacutes 2 1 0 1 0Total 427 153 86 111 77

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201462

VU DU TERRAIN

Milieu biologique analyseacute Nb total 2012 2011 2010 2009Urine 273 81 65 67 60Sang 152 60 31 33 28Phanegraveres 19 6 5 6 2Air expireacute 10 3 1 1 5Condensat dair expireacute 8 2 2 4 0Salive 4 3 0 0 1Muqueuse buccale 3 1 0 1 1Lait 3 1 1 0 1Selles 3 2 0 1 0Tissu 1 0 1 0 0Sperme 2 1 1 0 0Expectoration 2 0 2 0 0Liquide broncho-alveacuteolaire 1 0 1 0 0Total 481 160 110 113 98

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Voie dabsorption Nb total 2012 2011 2010 2009Respiratoire 119 33 27 35 24Cutaneacutee 52 14 12 15 11Orale 37 14 8 12 3Exposition Multiple 16 4 5 4 3Total 224 65 52 66 41

Type de biomarqueur (BM)

Nb total 2012 2011 2010 2009

BM dexposition 304 134 80 64 26BM deffet 63 16 19 19 9

BM de susceptibiliteacute 8 1 4 2 1Total 375 151 103 85 36

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 63

Secteur dactiviteacute Nb total 2012 2011 2010 2009Agriculture 38 11 10 9 8Industrie chimiquepharmaceutique 21 8 2 3 8Personnel soignant 13 4 4 4 1Industrie peacutetrochimique 13 7 1 4 1Industrie des meacutetaux 11 1 4 2 4Industrie des plastiques 11 4 3 2 2Industrie automobile 10 3 2 2 3Fonderie 5 0 2 3 0Industrie des deacutechets 6 2 1 1 2Industrie miniegravere 4 0 0 2 2Armeacutee 4 0 2 1 1Nettoyage agrave sec 3 0 2 1 0Cokerie 3 1 1 1 0Autres 22 1 5 12 7Total 164 42 39 47 39

Meacutetier Nb total 2012 2011 2010 2009Pompiste 10 2 1 3 4Peintre 9 0 4 2 3Soudeur 7 4 0 2 1Infirmier 6 3 1 1 1Policier 6 3 0 3 0Fondeur 5 1 1 2 1Asphalteur 4 0 1 0 2Cultivateur 4 0 0 2 2Pharmacien 4 2 1 0 1Lamineur 3 1 0 0 2Laborantin 2 1 0 1 0Cantonnier 2 2 0 0 0Chromeur 2 0 0 2 0Autres 10 2 3 2 3Total 74 21 12 20 20

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201464

VU DU TERRAIN

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Poste proceacutedeacute Nb total 2012 2011 2010 2009Chromage 0 0 0 0 0Fabrication daccumulateur 1 1 0 0 0Maintenance 4 0 0 3 1Nettoyage agrave sec 3 0 2 1 0Traitement de surface 0 0 0 0 0Usinage 1 0 0 0 1Vulcanisation 0 0 0 0 0Total 9 1 2 4 2

Meacutethodes analytiques Nb total 2012 2011 2010 2009Chromatographie liquide haute performance (HPLC) 89 22 17 28 22Chromatographie gazeuse (GC) 83 14 22 28 19

Plasma induite haute performance (ICP) 25 4 9 8 4Spectromeacutetrie drsquoabsorption atomique (AAS) 25 3 11 7 4Spectromeacutetrie de masse (MS) 140 32 37 43 28Autres 8 1 4 2 1Total 370 76 100 116 78

Organesystegraveme cible Nb total 2012 2011 2010 2009Systegraveme nerveux 14 6 1 3 4Appareil respiratoire 10 3 0 4 3

Appareil reproducteur 8 7 1 0 0Appareil urinaire 8 3 3 2 0Systegraveme endocrinien 5 3 1 0 1Appareil digestif 3 2 1 0 0Systegraveme sanguin 4 2 2 0 0Appareil locomoteur 2 1 1 0 0

Systegraveme immunitaire 2 1 1 0 0Total 56 28 11 9 8

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 65

Principaux usages Nb total 2012 2011 2010 2009Adheacutesifcolle 1 1 0 0 0Anestheacutesique 0 0 0 0 0Bois 4 1 0 2 1Carburant Diesel 6 0 0 4 2Composeacutes organiques volatils 9 5 1 1 2Creacuteosote 0 0 0 0 0Fibre 4 0 3 0 1Fibre de verre 1 0 0 1 0Fumeacutee 10 4 2 2 2Huile 0 0 0 0 0Nanoparticule 1 1 0 0 0Perturbateur endocrinien 1 1 0 0 0Plastique 9 1 6 2 0Poussiegravere 4 0 1 0 3Retardateur de flamme 4 2 1 0 1Solvant 34 9 5 14 6

Mots cleacutes isoleacutes (partie 1) Nb total 2012 2011 2010 2009

Dosage atmospheacuterique 92 22 17 24 29Dose interneexterne 61 21 10 12 18Mise au point analytique 61 15 10 20 16ADME 59 28 13 9 9Tabagisme 57 20 16 17 4Valeur de reacutefeacuterence 53 28 8 14 3Facteur confondant 46 9 9 13 15Eacutevaluation du risque 44 26 1 7 10Pollution environnementale 42 25 10 6 1Relation dose-effet 42 14 6 13 9Variabiliteacute biologique 38 7 6 15 10Contamination 37 9 14 7 7Modeacutelisation 35 20 3 9 3Geacutenotoxiciteacute 32 12 6 7 7

Adduits 26 9 4 9 4Exposition multiple 16 4 5 4 3Adduits-Heacutemoglobine 12 4 2 5 1Adduits-ADN 6 2 1 2 1Adduits-albumine 5 2 2 1 0 (partie 2 du tableau

page suivante)

(absorption distribution meacutetabolisme eacutelimination)

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201466

VU DU TERRAIN

Mots cleacutes isoleacutes (partie 2) Nb total 2012 2011 2010 2009

Adduits-proteacuteine 4 0 1 2 1Genre 21 11 9 1 0Pollution atmospheacuterique 19 6 2 6 5Surveillance meacutedicale 17 9 1 2 5Preacutevention 16 2 4 5 5Frottis de surface 15 3 6 3 3Dosage cutaneacute 14 4 4 2 4Eacutechantillonnage 13 3 1 7 2Controcircle de qualiteacute 12 3 2 6 1Canceacuterogeacuteniciteacute 11 6 2 1 2Test des comegravetes 11 4 5 1 1Polymorphisme geacuteneacutetique 11 4 3 2 2Acircge 9 7 2 0 0Speacuteciation 8 6 0 1 1Eacutepideacutemiologie 7 6 0 1 0Acides mercapturiques 7 1 1 5 0Test des micronoyaux 6 3 1 1 1Eacutequivalent biomonitoring (BE) 3 3 0 0 0Test de transformation lymphocytaire 3 0 1 0 2Conservation 2 1 0 1 0Eacutethique 2 1 0 1 0Stabiliteacute 2 1 0 0 1Drogue illeacutegale 1 1 0 0 0Interfeacuterence analytique 1 0 1 0 0Interfeacuterence cineacutetique 1 1 0 0 0Interfeacuterence deffet 1 0 0 1 0Matrice emploi-exposition 1 0 0 0 1Meacutethodologie 1 1 0 0 0Rayonnement ionisant 1 0 0 1 0Reacuteglementation 1 1 0 0 0Variabiliteacute geacuteneacutetique 1 0 0 1 0Proteacuteomique 0 0 0 0 0

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JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 67

ANNEXE 2Nombre drsquoarticles en fonction des principales familles chimiques

Meacutetaux Nb total 2012 2011 2010 2009

Cadmium 33 11 10 9 3Plomb 32 8 13 7 4Chrome 21 4 7 8 2Arsenic 20 6 4 7 3Nickel 17 4 4 6 3Manganegravese 17 4 7 3 3Mercure 15 5 4 5 1Cobalt 11 2 1 5 3Uranium 8 0 3 3 2Aluminium 8 2 0 2 4Cuivre 6 1 2 1 2Zinc 6 1 4 1 0Indium 6 3 1 2 0Vanadium 6 1 1 2 2Or 5 0 0 4 1Tungstegravene 5 0 1 2 2Beacuteryllium 4 0 1 1 2Fer 4 1 1 2 0Antimoine 3 1 0 1 1Molybdegravene 3 1 1 1 0Platine 3 1 1 1 0Seacuteleacutenium 3 1 1 0 1Baryum 3 1 0 1 1Bore 3 2 1 0 0Eacutetain 2 0 0 1 1Eacutethyl meacutethylmercure 2 2 0 0 0Thallium 2 1 0 1 0Samarium 1 1 0 0 0Palladium 1 0 0 1 0Rhodium 1 0 0 1 0Iridium 1 0 0 1 0Titane 1 0 1 0 0Chlore 0 0 0 0 0Total 253 64 69 79 41

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201468

VU DU TERRAIN

Veille bibliographique sur la surveillance biologique de lexposition aux produits chimiques au poste de travail Lexpeacuterience dun reacuteseau francophone multidisciplinaire

Pesticides Nb total 2012 2011 2010 2009Organophosphoreacutes 26 8 5 10 3Organochloreacutes 10 6 2 2 0Pyreacutethrinoiumldes 9 2 4 2 1CarbamatesDithiocarbamates 4 0 1 3 0Autres 18 7 2 3 6 Total 67 23 14 20 10

Solvants Nb total 2012 2011 2010 2009Benzegravene 38 14 6 10 8Toluegravene 25 9 5 3 8Styregravene 19 6 2 5 6Xylegravene 12 5 2 3 2Hexane 7 2 2 0 3Perchloroeacutethylegravene 6 3 2 1 0Trichloroeacutethylegravene 5 2 1 1 1Aceacutetone 4 2 1 0 1Eacutethers de glycols 4 1 1 1 1111-Trichloroeacutethane 3 1 1 1 0Dimeacutethylformamide 2 1 0 0 1Meacutethanol 1 1 0 0 0Eacutethanol 1 0 1 0 0Dichloromeacutethane 1 0 1 0 0Total 128 47 25 25 31

69JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

AUTEURS B Guidez JM Bellec F Deacutesert C Monclus B Puygrenier-Auroy meacutedecins du Travail Air France Industries

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil drsquoanalyse des plannings horaires

TF 219VU DU TERRAIN

Dans le cadre drsquoun projet drsquoentreprise un eacutetablissement industriel du secteur aeacuteronautique a souhaiteacute revoir lrsquoensemble des plannings horaires en usage dans ses entiteacutes Les meacutedecins du travail ont saisi lrsquoopportuniteacute de ce changement pour proposer agrave la direction et aux partenaires sociaux lrsquointeacutegration de critegraveres meacutedicaux degraves lrsquoeacutelaboration des nouveaux plannings horaires Ils ont proposeacute une deacutemarche construite en plusieurs eacutetapes et eacutelaboreacute un outil simple permettant de deacuteterminer un score de conformiteacute aux recommandations meacutedicales Cet outil srsquoest aveacutereacute facile drsquoutilisation permettant de donner un avis meacutedical et technique argumenteacute comparatif homogegravene visant la protection de la santeacute des salarieacutes et a eacuteteacute tregraves bien accepteacute par la direction et les instances repreacutesentatives du personnel (CHSCT CE)

MOTS CLEacuteS Horaire de travail travail posteacute travail de nuit organisation du travail horaire atypique

en reacutesumeacute

Le travail en horaires deacutecaleacutes est agrave lrsquoorigine de risques sur la santeacute qui sont maintenant bien eacutetudieacutes et bien connus Ces risques ont eacuteteacute notamment rappe-leacutes dans les recommandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-professionnelle des travail-leurs posteacutes etou de nuit eacutelaboreacutees par la Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail (SFMT) [1] Ce sont entre autres une diminution du temps de sommeil total par 24 heures abou-tissant agrave une dette chronique de sommeil lrsquoaugmentation du risque de somnolence durant la peacuteriode drsquoeacuteveil avec un impact sur la seacutecuri-teacute du travail une augmentation du risque cardiovasculaire et du risque de deacutevelopper des troubles digestifs et anxio-deacutepressifsCrsquoest dans le but de preacutevenir ces ef-fets qursquoune deacutemarche concerteacutee sur lrsquoorganisation de ces horaires deacuteca-leacutes a eacuteteacute entreprise dans une indus-trie du secteur aeacuteronautique ougrave la notion de seacutecuriteacute des vols aeacuteriens est une valeur fondamentale

CONTEXTE DE LrsquoENTREPRISECet eacutetablissement drsquoun grand groupe aeacuteronautique est com-poseacutee drsquoentiteacutes reacuteparties sur cinq sites franccedilais diffeacuterents Ses missions consistent en la main-tenance et en lentretien des 256 avions de la flotte ainsi que ceux des compagnies tiersLrsquoeffectif preacutesent au 31 deacutecembre 2012 eacutetait 8 774 salarieacutes Parmi ceux-ci 4 103 travaillent en horaires deacutecaleacutes (3 x 8) dont 2 719 (soit 31 de lrsquoeffectif) sont des travailleurs de nuit Ce sont majoritairement des hommes (913 )de plus de 45 ans (56 de leffectif) [2] Le travail en horaires deacutecaleacutes y est organiseacute selon de multiples plannings preacutedeacutefinis (500 exis-tants au deacutepart) Ceux-ci sont constitueacutes de cycles drsquoune dureacutee variable (2 agrave 12 semaines en geacute-neacuteral) dans lesquels se succegravedent des vacations de type laquo matins

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201470

VU DU TERRAIN

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

soirs raquo ou laquo matinssoirsnuits raquo par seacuteries de 2 agrave 5 jours travailleacutes drsquoaffi-leacutee (week-ends compris) entrecou-peacutes par des jours de repos parfois isoleacutes (tableau I)Dans le cadre de son projet den-treprise des neacutegociations avec les organisations syndicales ont per-mis entre autres la reacutevision de la convention collective et des accords sur le temps de travail du personnel navigant et au sol Ainsi les plan-nings drsquohoraires deacutecaleacutes existants ont eacuteteacute revus et modifieacutes dans un objectif agrave la fois de gain de produc-tiviteacute et de simplificationPour le service de santeacute au travail ce contexte particulier est apparu comme une opportuniteacute agrave saisir

pour participer agrave la construction des nouveaux plannings horaires en sensibilisant les diffeacuterents acteurs concerneacutes aux risques pour la santeacute lieacutes au travail en horaires deacutecaleacutes

GRILLE DrsquoANALYSE DES HORAIRES DEacuteCALEacuteSDegraves 1999 un meacutedecin du travail de lrsquoentreprise avait initieacute avec les membres du Comiteacute drsquohygiegravene de seacutecuriteacute et des conditions de travail (CHSCT) de son entiteacute une reacuteflexion sur les principes geacuteneacute-raux de construction des plannings drsquohoraires Cet outil drsquoanalyse des rythmes de travail srsquoest enrichi pro-

gressivement durant 13 ans sur le principe de la deacutemarche continue drsquoameacuteliorationLa publication en mai 2012 des re-commandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-profes-sionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit par la SFMT [1] a ouvert de nouvelles perspectives en srsquoap-puyant sur les eacutetudes scientifiques et les recommandations organisa-tionnelles qui y sont deacutetailleacutees Elles ont permis notamment agrave partir des eacutechanges de pratiques et drsquoexpeacute-rience entre les meacutedecins du travail drsquoeacutelaborer 18 recommandations meacute-dicales speacutecifiques destineacutees agrave aider la construction ou lrsquoanalyse des plannings drsquohoraires (tableaux II et

Code Heure de prise de

service

Heure de fin de service

Coupures payeacutees

(en minutes)

Coupures non payeacutees

(en minutes)

Heures Heures effectives

1 M 6 h 00 14 h 27 30 15 8 h 12 7 h 422 M01 6 h 00 14 h 30 30 15 8 h 15 7 h 453 S 14 h 00 22 h 27 30 15 8 h 12 7 h 424 N 22 h 00 6 h 15 30 15 8 h 00 7 h 30

M matin S soir N nuit M01 autre poste du matin

Construction de la peacuteriode de reacutefeacuterence de travailHeures

Heures effectives

Heures nuit

Heures dimancheLu Ma Mer Je Ve Sam Dim

1 S S S R R M M 41 h 00 38 h 30 1 h 21 8 h 122 M M R R N N N 40 h 24 37 h 54 24 h 00 0 h 003 R R R S S S S 32 h 48 30 h 48 1 h 48 7 h 454 R M01 M M M R R 32 h 51 30 h 51 0 h 00 0 h 00

5 N N N N R R R 32 h 00 30 h 00 32 h 00 0 h 006 S S S R R M M 41 h 00 38 h 30 1 h 21 8 h 127 M M R N N N N 48 h 24 45 h 24 32 h 00 0 h 008 R R R S S S S 32 h 48 30 h 48 1 h 48 7 h 459 R R M M M R R 24 h 36 23 h 06 0 h 00 0 h 0010 N N N N R R R 32 h 00 30 h 00 32 h 00 0 h 00

M matin S soir N nuit M01 autre poste du matin

gt EXEMPLE DE PLANNING HORAIRE AVEC laquo DEacuteCOUPAGE raquo DES DIFFEacuteRENTS POSTES

Tableau I

gt REacuteSULTATS POUR UN MEacuteCANICIEN AVION EN 3 X 8 SUR 10 SEMAINES

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 71

R Grille horaire cotation Score Explications pour reacutepondre oui ou non agrave chaque recommandation

Horaire eacutetudieacute 00

Item de moindre peacutenibiliteacute ouinon R1 Pas trop de nuits dans le cycle 1 par semaine en moyenne comparer le nombre de nuits au nombre de semaines

travailleacutees reacutepondre oui si nombre de nuits travail-leacutees est infeacuterieur au nombre de semaines travailleacutees

R2 Rythmes reacuteguliers (52 -63 - 44 ) reacutegulariteacute agrave rechercher dans le nombre de jours successifs travailleacutes et le nombre de repos qui sen-

suivent - exemple 5 jours travailleacutes 2 repos ou 6 jours travailleacutes 3 repos ou 4 jours travailleacutes 4 repos

R3 Il nrsquoy a pas deux seacuteries de nuits de suite R4 4 nuits conseacutecutives au maximum

R5 4 matins conseacutecutifs au maximum R6 Au moins deux jours de repos apregraves la derniegravere nuit

travailleacutee dune seacuterie (la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie nrsquoest pas comptabiliseacutee en repos)

R7 Faire suivre les seacuteries de nuits par des seacuteries de soirsou

3 repos suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie avant une seacuterie de matins

R8 Il nrsquoy a pas de repos isoleacute (oui = 55 )ou

Si repos isoleacute positionneacute uniquement entre une vacation du matin et une vacation du soir ou bien entre une

vacation de matin et une vacation de nuit (oui = 2 )R9 Deacutebut des vacations du matin apregraves 6 heures si deacutebut de vacation agrave 6 heures on considegravere que

litem est respecteacute (reacuteponse oui) on reacutepond non si deacutebut de vacation agrave 5 h 59 ou avant

R10 Fin de vacation de soir avant minuit si fin de vacation agrave minuit on considegravere que litem est respecteacute (reacuteponse oui) on reacutepond non si fin de

vacation agrave 0 h 01 ou apregravesR11 Fin de vacation de nuit avant 6 heures 15 si fin de vacation agrave 6 h 15 on considegravere que litem est

respecteacute (reacuteponse oui) on reacutepond non si fin de vacation agrave 6 h 16 ou apregraves

R12 En moyenne un week-end sur deux travailleacute maximum R13 Pas plus de 2 week-ends travailleacutes de suite R14 Longueur du cycle la plus courte possible seuil retenu 4 semaines - si le nombre de semaines

travailleacutees est infeacuterieur ou eacutegal agrave 4 reacutepondre oui dans le cas contraire reacutepondre non

R15 Eacutequilibre des amplitudes entre les semaines seuil retenu 30 en plus ou moins par rapport agrave 35 h soit amplitude des semaines travailleacutees gt 23 h et

lt 43 h pour pouvoir reacutepondre oui

R16 Les vacations de mecircme type (M S ou N) sont identiques (horaires dureacutee)

NB item reste valideacute (=oui) sil existe une diffeacuterence de quelques minutes seulement (seuil retenu diffeacute-

rence de 5 mn maxi)

R17 Heures de prise de service identiques dans la mecircme seacuterie NB item reste valideacute (=oui) sil existe une diffeacuterence de quelques minutes seulement (seuil retenu diffeacute-

rence de 5 mn maxi)

R18 Pas de meacutelange de vacations dans une seacuterie entre deux repos (oui = 55 )

ouSrsquoil existe deux types successifs de vacations dans une

mecircme seacuterie il srsquoagit alors de matins puis de soirs (oui = 2 ) ou de matins puis de nuits (oui 2 )

gt GRILLE DE LECTURE DE LA PEacuteNIBILITEacute DES HORAIRES DEacuteCALEacuteS

Tableau II

Lrsquooutil original eacutetant un tableur Excelreg lrsquoentreacutee laquo oui raquo ou laquo non raquo est automatiquement codeacutee en pourcentage et le score final est directement calculeacute M = matin S = soir N = nuit

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201472

VU DU TERRAIN

R Grille horaire cotation Score Explications pour reacutepondre oui ou non agrave chaque recommandation

Horaire eacutetudieacute CHSCT ndeg 3 3x8 605

Item de moindre peacutenibiliteacute ouinon R1 Pas trop de nuits dans le cycle 1 par semaine en moyenne non 15 N10 semainesR2 Rythmes reacuteguliers (52 -63 - 44 ) non

R3 Il nrsquoy a pas deux seacuteries de nuits de suite oui R4 4 nuits conseacutecutives au maximum oui 3N4N4N4N

R5 4 matins conseacutecutifs au maximum oui 4 M4M4M3MR6 Au moins deux jours de repos apregraves la derniegravere nuit

travailleacutee dune seacuterie (la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie nrsquoest pas comptabiliseacutee en repos)

oui

R7 1Faire suivre les seacuteries de nuits par des seacuteries de soirsou

2 3 repos suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie avant une seacuterie de matins

oui

R8 Il nrsquoy a pas de repos isoleacute (oui = 55 )ou

Si repos isoleacute positionneacute uniquement entre une vacation du matin et une vacation du soir (oui = 2 )

non 0 2 repos isoleacutes SRM et MRN

R9 Deacutebut des vacations du matin apregraves 6 heures oui 6 h

R10 Fin de vacation de soir avant minuit oui 22 h 27

R11 Fin de vacation de nuit avant 6 heures 15 oui

R12 Y a-t-il en moyenne un week-end sur deux travailleacute maximum

non 6 week-ends travailleacutes sur 10

R13 Pas plus de 2 week-ends travailleacutes de suite non 2 fois 3 week-ends travailleacutes de suite

R14 Longueur du cycle la plus courte possible non 10 semaines

R15 Eacutequilibre des amplitudes entre les semaines non 23 h 06 agrave 45 h 24 (mais 30 mn de moins que le planning preacuteceacutedent)

R16 Les vacations de mecircme type (M S ou N) sont identiques (horaires dureacutee)

oui presque 6 h - 14 h 27 et 6 h - 14 h 30 (diffeacuterence non significative)

R17 Heures de prise de service identiques dans la mecircme seacuterie oui

R18 Pas de meacutelange de vacation dans une seacuterie entre deux repos (oui = 55 )

ouSrsquoil existe deux types successifs de vacations dans une

mecircme seacuterie il srsquoagit alors de matins puis de soirs (oui = 2 )

OUI 55

gt ANALYSE DU PLANNING DU MEacuteCANICIEN AVION EN 3 X 8 SUR 10 SEMAINES DU TABLEAU I

Tableau III

M matin S soir N nuit

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 73

III) Ces recommandations ont eacuteteacute valideacutees par lexpertise scientifique de leacutequipe de meacutedecine du som-meil du Pr Damien Leacuteger agrave lrsquoHocirctel Dieu (Paris) et ont eacuteteacute appeleacutees laquo grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutes raquoChacune de ces recommandations a fait lrsquoobjet drsquoun bref argumentaire l par exemple la recommandation ndeg 1 laquo Pas trop de nuits dans le cycle une par semaine en moyenne raquo a eacuteteacute eacutetablie en reacutefeacuterence aux recom-mandations de la SFMT qui preacute-cisent laquo les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigi-lance raquo [1] l autre exemple la recomman-dation ndeg 8 laquo Il nrsquoy a pas de repos isoleacute raquo a eacuteteacute eacutetablie en reacutefeacuterence au retour drsquoexpeacuterience des meacutedecins du travail de lrsquoeacutetablissement qui ont constateacute que le repos est alors insuf-fisant pour permettre une reacutecupeacutera-tion de qualiteacute

Chaque recommandation ainsi eacutela-boreacutee est consideacutereacutee comme indeacute-pendante de mecircme valeur (sauf celle comportant le nombre de nuits par semaine qui a eacuteteacute leacutegegraverement sureacutevalueacutee) et fait lrsquoobjet drsquoune cotation exprimeacutee en pourcentage Celle-ci est eacutegale agrave 55 si la recom-mandation est respecteacutee agrave 2 si son respect est partiel et 0 si elle nrsquoest pas respecteacuteeLe score total exprimeacute en pourcen-tage avec un maximum de 100 est le reflet du degreacute de prise en compte des recommandations meacutedicales dans la construction des plannings drsquohoraires Ainsi plus le score est eacuteleveacute plus on peut consideacute-rer que le planning eacutetudieacute respecte ces recommandations et moins les effets seront preacutejudiciables sur la santeacute

ANALYSES ET RETOURS DES laquo EXPEacuteRIMENTATIONS raquo DE TERRAINUne fois cette diffusion effectueacutee et les nouveaux plannings eacutelaboreacutes selon ces recommandations les meacute-decins du travail ont eacuteteacute consulteacutes conformeacutement agrave la reacuteglementation lors de reacuteunions des CHSCT et du Comiteacute drsquoeacutetablissement (CE) Leurs retours et leurs argumentations se sont construits agrave partir des reacutesultats objectifs obtenus par lrsquoanalyse des laquo grilles de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutes raquo

INFORMATION DES EacuteQUIPES Enfin des actions compleacutementaires dinformation sur la physiologie du sommeil lrsquohygiegravene alimentaire et de vie des salarieacutes ont eacuteteacute reacutealiseacutees soit sous forme individuelle (distri-bution de laquo Fiche conseil du meacutede-cin du travail raquo) soit sous forme col-lective lors danimation de reacuteunions deacutequipes ou lors de forums

ANALYSE DE LA DEacuteMARCHEConformeacutement aux objectifs fixeacutes la DRH a reacuteussi agrave diminuer le nombre de plannings horaires de 500 agrave 145 Les meacutedecins du travail de lrsquoentre-prise ont eacuteteacute solliciteacutes en tant qursquoex-perts pour eacutetudier la toleacuterance de ces 145 plannings horaires en utilisant la laquo grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutes raquo Un pourcentage de concordance aux recommanda-tions meacutedicales a eacuteteacute eacutetabli pour chacun des plannings analyseacutes Ces analyses ont conduit soit agrave la reacutefec-tion complegravete de certains plannings horaires dont les scores eacutetaient trop bas soit agrave la reacuteeacutevaluation drsquoautres agrave 6 mois soit laquo agrave une surveillance raquo apregraves leur analyseCette laquo grille de lecture de la peacuteni-biliteacute des horaires deacutecaleacutes raquo srsquoest aveacutereacutee tregraves utile et tregraves confortable dans lrsquoexercice meacutedical pour pouvoir

DEacuteMARCHE EN 4 EacuteTAPES

SENSIBILISATION DE LA DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINESLes horaires de travail sont eacutetablis ou valideacutes par la direction des res-sources humaines (DRH) en col-laboration avec lencadrement de proximiteacute La premiegravere eacutetape a donc consisteacute pour les meacutedecins du tra-vail agrave sensibiliser ces personnels aux risques pour la santeacute lieacutes au tra-vail en horaires deacutecaleacutes ou de nuit [3 4] lors de reacuteunions speacutecifiques

DIFFUSION DES RECOMMANDATIONSLrsquoeacutetape suivante a consisteacute en lrsquoeacutela-boration drsquoun document de syn-thegravese adresseacute agrave la DRH afin que celle-ci le diffuse agrave lrsquoensemble des salarieacutes participant aux discussions et agrave la preacuteparation des nouveaux horaires dans les services concerneacutes (annexe I)Ce document eacutecrit par les meacutedecins du travail comporte l un rappel sur la physiologie hu-maine et les conseacutequences neacutefastes sur la santeacute du travail en horaires deacutecaleacutes en insistant sur le fait que si le travail de nuit est incontour-nable comme dans le secteur aeacutero-nautique il faut essayer den mini-miser les conseacutequences l des conseils pratiques pour lrsquoor-ganisation des horaires de travail selon 3 thegravemes principaux - les rythmes de travail Ce thegraveme concerne lenchaicircnement des vaca-tions travailleacutees et des repos com-pensatoires et repose sur laquo la grille de lecture de la peacutenibiliteacute des ho-raires deacutecaleacutes raquo - lorganisation du travail Des conseils pratiques y sont donneacutes - la gestion des situations particu-liegraveres

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdashJUIN 201474

VU DU TERRAIN

BIBLIOGRAPHIE

1 | Surveillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit Pratiques et meacutetiers TM 25 Reacutef Santeacute Trav2012 131 73-99 2 | Bilan social 2012 Air France Industries 54 p (non publieacute)3 | MARQUES K - Sommeil et rythme de travail Tours 29 janvier 2010 Notes de congregraves TD 168 Doc Meacuted Trav2010 122 199-2084 | KNAUTH P HORNBERGER S - Preventive and compensatory measures for shift workers Occup Med 2003 53 (2) 109-16

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

donner un avis eacuteclaireacute technique argumenteacute objectif homogegravene dun meacutedecin agrave un autre comparatif le cas eacutecheacuteant avec le planning preacuteceacute-dent De plus cet outil a eacuteteacute tregraves bien compris et perccedilu tant par la DRH que par les instances repreacutesentatives du personnel alors que les horaires deacutecaleacutes sont un sujet particuliegravere-ment sensible socialement et pour lequel le compromis est difficile agrave trouver entre les souhaits diffeacuterents des salarieacutes eux-mecircmes les impeacutera-tifs de production et le respect de la leacutegislationLes recommandations meacutedicales proposeacutees par le service de santeacute au travail de lrsquoentreprise ont aussi permis de faire passer certains messages de preacutevention tels que la pratique de la sieste pendant les temps de pause qui reste encore un

sujet relativement laquo tabou raquo dans lentreprise En revanche les heures de prise de repas qui sont trop anti-cipeacutees par rapport aux horaires ha-bituels de la vie quotidienne nrsquoont pas pu ecirctre modifieacutees malgreacute les suggestions faites en ce sens

CONCLUSIONLes meacutedecins du travail ont su avoir un rocircle proactif en profitant col-lectivement dune modification de lorganisation du travail pour faire passer des messages dinforma-tion et de preacutevention sur un risque professionnel qui paraissait insuf-fisamment pris en compte jusquagrave preacutesent dans lrsquoentrepriseLa publication des recommanda-tions de bonne pratique pour la sur-

veillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit eacutelaboreacutees par la Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail ont beau-coup aideacute lrsquoactiviteacute des meacutedecins du travail en donnant une dimension scientifique reconnue aux recom-mandations eacutemises notamment vis-agrave-vis de la direction de lentre-priseIl semblerait utile que ces travaux se poursuivent et que les meacutede-cins du travail puissent disposer de connaissances compleacutementaires notamment sur la mortaliteacute des travailleurs en horaires deacutecaleacutes sur linteacuterecirct et lapplicabiliteacute de la sur-veillance meacutedicale semestrielle et surtout de reacutefeacuterences et de conseils pratiques suppleacutementaires sur lor-ganisation du travail en horaires deacutecaleacutes

POINTS Agrave RETENIR Agir sur lrsquoorganisation des horaires deacutecaleacutes neacutecessite de sensibiliser

lrsquoemployeur sur les effets sur la santeacute et sur les risques drsquoaccidents du travail

Les recommandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes etou de nuit eacutelaboreacutees par la Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail ainsi que la leacutegislation sur la peacutenibiliteacute ont largement contribueacute agrave la sensibilisation dans lrsquoentreprise des risques lieacutes au travail en horaires deacutecaleacutes et agrave leur prise en compte

La refonte drsquoaccords sociaux sur le temps de travail dans les entreprises est une occasion particuliegravere agrave saisir par les meacutedecins du travail pour donner des regravegles simples de construction et drsquoanalyse des plannings horaires

Participer agrave lrsquoeacutelaboration des plannings horaires permet de prendre en compte de faccedilon collective des recommandations meacutedicales pour la protection de la santeacute des travailleurs

Une grille drsquoanalyse de la toleacuterance des horaires creacuteeacutee par les meacutedecins du travail a permis de donner un avis technique argumenteacute homogegravene comparatif sur la peacutenibiliteacute meacutedicale des plannings drsquohoraires deacutecaleacutes

La preacutevention collective du risque lieacute au travail en horaires deacutecaleacutes passe sur le terrain par une information des salarieacutes lors de forums ou de participations agrave des reacuteunions drsquoeacutequipe

Il serait souhaitable de deacutevelopper des travaux nationaux compleacutementaires sur lrsquoorganisation du travail en horaires deacutecaleacutes agrave lrsquousage des meacutedecins du travail

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 75

ANNEXE 1 Recommandations meacutedicales pour les grilles horaires et lrsquoorganisation du travail en horaires deacutecaleacutes agrave la direction de lrsquoentreprise

En preacuteambule les meacutedecins du travail de lrsquoentreprise rappellent 1 Physiologiquement lrsquoorganisme humain nrsquoest pas preacutevu pour travailler en horaires posteacutes etou de nuit les conseacutequences sur lrsquohorloge biologique sont une deacutesynchronisation des diffeacuterents rythmes biologiques dont celui de lrsquoalternance veillesommeil

2 Leacutegalement le travail de nuit ne doit ecirctre qursquoexceptionnel et justifieacute par des impeacuteratifs eacuteconomiques ou sociaux il doit prendre en compte les impeacuteratifs de protection de la santeacute et de la seacutecuriteacute des travailleurs (caractegravere deacuterogatoire du travail de nuit rappeleacute dans lrsquoarticle L 3122-32 et 33 du Code du travail)

3 Lrsquoactiviteacute professionnelle speacutecifique du transport aeacuterien neacutecessitant ineacutevitablement de travailler de nuit il faut tenter drsquoen minimiser les conseacutequences (le travail de nuit et le travail en eacutequipes alternantes successives constituant deux des dix facteurs de peacutenibiliteacute identifieacutes comme susceptibles de laisser des traces durables identifiables et irreacuteversibles sur la santeacute -art L 4121-3-1 du Code du Travail)

4 Lrsquoeacutetablissement drsquoune grille horaire est le reacutesultat drsquoun compromis entre les exigences de la production drsquoune part le respect de la reacuteglementation et les souhaits exprimeacutes par les salarieacutes drsquoautre partLes recommandations meacutedicales visent agrave limiter en particulier les troubles du sommeil et de la vigilance lieacutes au travail en horaires posteacutes etou de nuit

Les recommandations 2012 des meacutedecins du travail sont baseacutees sur l les travaux meneacutes en 1999 par un groupe de travail constitueacute par les membres du CHSCT le meacutedecin du travail (Dr XX) et lrsquoencadrement ceux-ci ont abouti notamment agrave lrsquoeacutelaboration drsquoune grille de lecture coteacutee de la peacutenibiliteacute des grilles horairesl les recommandations de la Haute autoriteacute de santeacute (HAS) concernant la surveillance meacutedico-professionnelle des travailleurs posteacutes et de nuit (mai 2012)l lrsquoexpeacuterience acquise depuis de longues anneacutees par les meacutedecins du travail qui ont la connaissance reacuteguliegraverement actualiseacutee des milieux conditions et organisations de travail speacutecifiques aux meacutetiers industriels de lrsquoaeacuterien (activiteacute de tiers-temps visites meacutedicales)

Ces recommandations ont eacuteteacute soumises pour avis agrave lrsquoeacutequipe du Pr Damien Leacuteger (speacutecialiste du sommeil responsable du Centre du Sommeil et de la Vigilance de lrsquoHocirctel Dieu agrave Paris)

Ces recommandations concernent l Les rythmes de travail (enchaicircnement des vacations)l Lrsquoorganisation du travaill La gestion des situations particuliegraveres

1Conseils concernant les rythmes de travail Les meacutedecins du travail proposent lrsquoactualisation suivante de la grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires deacutecaleacutesPrincipe La grille comporte 18 critegraveres reacutepertorieacutes drsquoeacutevaluation de moindre peacutenibiliteacute qui sont indeacutependants et eacutequivalents au plan meacutedicalAgrave chacun est attribueacute un pourcentage selon que le critegravere est respecteacute en totaliteacute (55 ) ou en partie (2 ) dans la grille drsquohoraires analyseacutee agrave lrsquoexception du premier critegravere (nombre de nuits dans le cycle) qui est cocircteacute agrave 65 Le total doit se rapprocher le plus possible de 100 Plus le score exprimeacute en est bas plus les horaires de travail peuvent ecirctre consideacutereacutes comme peacutenibles eu eacutegard aux recommandations meacutedicales

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VU DU TERRAIN

ndeg item Item de moindre peacutenibiliteacute Cotation

en Argumentaire

R1 Pas trop de nuits dans le cycle 1 par semaine en moyenne

6 50 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R2 Rythmes reacuteguliers (52 -63 - 44 ) 550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R3 Il nrsquoy a pas deux seacuteries de nuits de suite 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R4 4 nuits conseacutecutives au maximum 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R5 4 matins conseacutecutifs au maximum 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R6 Au moins deux jours de repos apregraves la derniegravere nuit

travailleacutee dune seacuterie (la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune seacuterie nrsquoest pas comptabiliseacutee

en repos)

550 HAS Knauth et al 2003 [4]

R7 Faire suivre les seacuteries de nuits par des seacuteries de soirs

ou3 repos suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune

seacuterie avant une seacuterie de matins

550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail

R8 Il nrsquoy a pas de repos isoleacute (oui = 55 )ou

Si repos isoleacute positionneacute uniquement entre une vacation du matin et une vacation du soir ou bien

entre une vacation de matin et une vacation de nuit (oui = 2 )

550 ou2

Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail repos insuffisant pour permettre une reacutecupeacuteration de qualiteacute

Permet davoir 48 h de repos conseacutecutifs mais reacutepartis sur 3 jours au lieu de 2 (12 h24 h12 h)

R9 Deacutebut des vacations du matin apregraves 6 heures 550 HAS les postes tregraves tocirct le matin et les postes de nuit semblent les plus deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance

R10 Fin de vacation de soir avant minuit 550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail pour ne pas deacutecaler trop tardivement lheure de coucher apregraves une vacation du soir

R11 Fin de vacation de nuit avant 6 heures 15 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail en eacutevitant les em-bouteillages la journeacutee suivant la derniegravere nuit travailleacutee dune

seacuterie on reacuteduit le risque daccidents du trajet classiquement augmenteacute ce jour-lagrave

R12 En moyenne un week-end sur deux travailleacute maxi-mum

550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail reacutepercussions sociales et familiales du travail en horaires deacutecaleacutes

R13 Pas plus de 2 week-ends travailleacutes de suite 550 Retour dexpeacuterience des meacutedecins du travail reacutepercussions sociales et familiales du travail en horaires deacutecaleacutes

R14 Longueur du cycle la plus courte possible 550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R15 Eacutequilibre des amplitudes entre les semaines 550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R16 Les vacations de mecircme type (M S ou N) sont identiques (horaires dureacutee)

550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R17 Heures de prise de service identiques dans la mecircme seacuterie

550 HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)

R18 Pas de meacutelange de vacations dans une seacuterie entre deux repos (oui = 55 )

ouSrsquoil existe deux types successifs de vacations dans une mecircme seacuterie il srsquoagit alors de matins puis de

soirs (oui = 2 ) ou de matins puis de nuits (oui 2 )

550

ou2

HAS dans lorganisation du travail lorsquune reacutegulariteacute des horaires et des rythmes de travail est possible elle doit ecirctre privi-

leacutegieacutee (avis dexperts)ou

HAS les rotations en sens horaire semblent avoir moins deffets deacuteleacutetegraveres sur le sommeil et la vigilance que les rotations en sens

anti-horaire

TOTAL 100

Organisation du travail en horaires deacutecaleacutes etou de nuit outil danalyse des plannings horaires

M matin S soir N nuit

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 77

2Conseils concernant lrsquoorganisation du travail Les meacutedecins du travail preacuteconisent l de veiller agrave positionner les plages de repas les plus proches possibles de celles habituellement observeacutees par les travailleurs les jours non travailleacutes de faccedilon agrave pouvoir respecter le conseil alimentaire suivant laquo Prendre 3 repas varieacutes et eacutequilibreacutes par jour si possible agrave des plages horaires reacuteguliegraveres raquo (exemple la pause repas du soir est souvent en avance de phase par rapport aux heures franccedilaises traditionnelles de dicircner et fonction des horaires drsquoouverture du restaurant drsquoentreprise)l pour le travail de nuit o de planifier si possible les activiteacutes agrave charge mentale etou agrave impact important sur la seacutecuriteacute des vols de preacutefeacuterence avant la pause de nuit pour limiter le risque de troubles cognitifs (dont erreurs) lieacutes agrave la somnolence plus freacutequente en deuxiegraveme partie de nuito de planifier si possible les travaux aux intempeacuteries (froid) en premiegravere partie de nuit compte tenu de la baisse physiologique de tempeacuterature corporelle en deuxiegraveme partie de nuito drsquoaider agrave une meilleure reacutecupeacuteration

- par une facilitation du positionnement de RTT agrave la demande du salarieacute- par la possibiliteacute de faire une sieste courte pendant la pause de travail

3 Conseils concernant la gestion des situations particuliegraveres (deacuterogations ou changement drsquohoraires agrave la demande de lrsquoemployeur lieacutes au manque temporaire drsquoeffectifs ou agrave la surcharge temporaire drsquoactiviteacute)Les meacutedecins du travail preacuteconisent l de privileacutegier au maximum le recours au volontariat pour les deacuterogations etou les changements drsquohoraire agrave la demande de lrsquoemployeurl de comptabiliser et de limiter le nombre de deacuterogations etou changements drsquohoraires agrave la demande de lrsquoemployeur par travailleur notamment pour les horaires deacutecaleacutes irreacuteguliers car il srsquoagit drsquoune irreacutegulariteacute suppleacutementaire se rajoutant agrave un rythme lui-mecircme irreacutegulier source potentielle de perturbations physiologiques suppleacutementairesl enfin de prendre en compte le plus possible les eacuteleacutements de la grille de lecture de la peacutenibiliteacute des horaires pour le positionnement des changements drsquohoraires dans la seacutequence travailleacuteeLes meacutedecins du travail sont agrave la disposition de tous pour preacutesenter et expliciter la deacutemarcheLes meacutedecins du travail preacutevoient de reacuteviser ces recommandations en cas drsquoeacutevolution des donneacutees officielles et des connaissances scientifiques

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 201478

SUIVI POUR VOUS TD 208

Pratiques professionnelles en santeacute au travail27e congregraves de la Socieacuteteacute drsquohygiegravene et de meacutedecine du travail dans les armeacutees et industries drsquoarmement (SHMTAIA)Strasbourg 17 et 18 octobre 2013

en reacutesumeacute

AUTEURS S Fuentes A Peacutegorieacute M Dugonnet G Abou-Anoma L Geacuteraut F Entine F Meacuterat-Tagnard P Hache Praticiens du Service de santeacute des armeacutees Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

MOTS CLEacuteS Pluridisciplinariteacute santeacute au travail recherche documentaire infirmier qualiteacute de lair rayonnement ionisant addiction toxicomanie

QUALITEacute DE LrsquoAIR UN ENJEU POUR LA SANTEacute DES MILITAIRESA Gollion (Laboratoire drsquoanalyses de surveillance et drsquoexpertise de la marine Toulon) a preacutesenteacute les problegravemes de qualiteacute de lrsquoair ren-contreacutes par les militaires deacuteployeacutes agrave lrsquoeacutetranger En effet depuis lrsquouti-lisation drsquoarmes en uranium ap-pauvri et les incendies de puits de peacutetrole lors de la guerre du Golfe (1990-1991) lrsquoeacutetude des risques sanitaires environnementaux est devenue un enjeu systeacutematique lors des conflits armeacutes En Afghanistan les militaires fran-ccedilais deacuteployeacutes agrave Kaboul se sont inter-rogeacutes sur la qualiteacute de lrsquoair ambiant En effet des odeurs deacutesagreacuteables occasionnent une gecircne pour les personnels tandis que des rumeurs existent sur la preacutesence anormale de flore colique dans lrsquoair Aussi le La-boratoire drsquoanalyses de surveillance et drsquoexpertise de la marine (LASEM) de Toulon a effectueacute en septembre 2012 une campagne drsquoeacutevaluation

Les pratiques professionnelles des eacutequipes pluridisciplinaires en santeacute au travail ont eacuteteacute abordeacutees lors du 27e congregraves de la Socieacuteteacute drsquohygiegravene et de meacutedecine du travail dans les armeacutees et industries drsquoarmement (SHMTAIA) Les thegravemes eacutetaient tregraves varieacutes qualiteacute de lair entretiens infirmiers en santeacute au travail workaholisme recherche documentaire sur les rayonnements ionisantshellip Le congregraves srsquoest deacuterouleacute les 17 et 18 octobre 2013 agrave Strasbourg sous le haut patronage du ministre de la Deacutefense

de la qualiteacute de lrsquoair agrave Kaboul que ce soit en milieu exteacuterieur ou inteacuterieur Lrsquoobjectif eacutetait de disposer de don-neacutees objectives microbiologiques et physico-chimiques pour lrsquoeacutevalua-tion des risques sanitaires des mili-taires franccedilais Diffeacuterentes struc-tures du ministegravere de la Deacutefense ont eacuteteacute associeacutees agrave cette campagne de mesures Les analyses nrsquoont pas deacutetecteacute de preacutesence de bacteacuterie issue de la flore digestive (preacutelegravevements sur geacutelose) ni de radioeacuteleacutement dans lrsquoair Les preacutelegravevements atmospheacuteriques agrave la recherche drsquoendotoxines ont tous retrouveacute des valeurs tregraves basses que ce soit en exteacuterieur ou en inteacuterieurLes concentrations de poussiegraveres inhalables sont faibles au regard de la reacuteglementation en matiegravere drsquoen-vironnement Les concentrations en particules infeacuterieures agrave 25 microm de dia-megravetre (PM25) mesureacutees sur 3 preacutelegraveve-ments sont infeacuterieures aux limites de quantification (LQ) des appareils utiliseacutes cest-agrave-dire infeacuterieures agrave 105 microgm-3 Ces taux ne deacutepassent donc pas le seuil moyen sur 24 h

SUIVI POUR VOUS

79JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

de 250 microgm-3 susceptible de pro-voquer selon lrsquoEnvironmental pro-tection agency (US EPA Eacutetats-Unis) un effet laquo marginal raquo Les concen-trations en particules infeacuterieures agrave 10 microm de diamegravetre (PM10) releveacutees sur 8 preacutelegravevements varient de 135 agrave 509 microgm-3 deacutepassant ainsi le seuil eacutetabli par lrsquoUS EPA de 420 microgm-3 Le plomb le chrome le nickel et le cadmium ne sont pas retrouveacutes de maniegravere significative Le benzegravene et le toluegravene sont preacutesents dans lrsquoair exteacuterieur mais agrave des concentra-tions acceptables pour une exposi-tion annuelle Les concentrations journaliegraveres des autres composeacutes organiques volatils sont infeacuterieures aux limites de quantification (LQ) Quant agrave lrsquoH2S preacutesent celui-ci est directement responsable drsquoune irritation oculaire de la gorge et du tractus respiratoireCette campagne de mesures a per-mis de reacutecuser la rumeur de conta-mination feacutecale de lrsquoair ambiant et de mettre en eacutevidence des concen-trations importantes de particules fines dont lrsquoimpact sur la santeacute ne peut ecirctre neacutegligeacute Il semble judicieux de veacuterifier la repreacutesentativiteacute de ces reacutesultats agrave plus grande eacutechelle dans drsquoautres lieux et de maniegravere prolon-geacutee Il semble eacutegalement opportun de mener une campagne agrave lrsquoouver-ture de tout theacuteacirctre drsquoopeacuteration ex-teacuterieur afin drsquoavoir un eacutetat des lieux de reacutefeacuterence Enfin il est neacutecessaire de reacutefleacutechir agrave des valeurs limites adapteacutees aux militaires qui sont exposeacutes sur des theacuteacirctres drsquoopeacuteration en continu pendant plusieurs mois

F Entine (Service de protection radiologique des armeacutees Clamart)a preacutesenteacute les particulariteacutes de lrsquoat-mosphegravere agrave bord drsquoun sous-marin nucleacuteaire lanceur drsquoengins Agrave bord de ce type de navire semblable agrave un cylindre de 150 m de long 110 hommes vivent pendant plusieurs mois sans apport drsquoair exteacuterieur

Cette atmosphegravere confineacutee preacute-sente des contraintes inheacuterentes aux diffeacuterents polluants dont la source peut ecirctre humaine (respira-tion) domestique (gaz de cuisson des aliments vapeurs de produits drsquohygiegravene) et industriels (deacutesorp-tion des colles et peintures brouil-lards drsquohuile gaz de propulsion des armes) De plus une pollution peut survenir en dehors du fonction-nement normal des installations notamment dans le cas drsquoun incen-die La gestion de cette atmosphegravere neacutecessite la compreacutehension de pheacute-nomegravenes physiques et chimiques non preacutesents agrave lrsquoair libre (rocircle de la pression partielle et de la concen-tration des meacutelanges) ainsi que des choix de grandeurs ndash et donc drsquouniteacutes ndash particuliegraveres Ainsi en ce qui concerne lrsquoexposition profes-sionnelle des sous-mariniers un reacutefeacuterentiel militaire speacutecifique a eacuteteacute creacuteeacute tenant compte de lrsquoexposition permanente durant 90 jours conseacute-cutifs exposition reacutepeacuteteacutee quelques anneacutees pour des personnels seacutelec-tionneacutes et en bonne santeacuteLes nuisances deacutecrites plus haut im-pliquent des mesures de preacutevention qui entrent en jeu degraves la conception du sous-marin avec lrsquointeacutegration drsquousines de production drsquooxygegravene drsquoun systegraveme de ventilation drsquoun dispositif de traitement de lrsquoair vicieacute et de systegravemes de survie Des barriegraveres de confinement vis-agrave-vis du risque nucleacuteaire sont eacutegalement mises en placeLrsquoutilisation des substances chi-miques est reacuteglementeacutee agrave bord gracircce agrave une base de donneacutees qui reacutepertorie 3 cateacutegories de produits suivant qursquoils sont autoriseacutes agrave bord interdits ou autoriseacutes uniquement agrave quai Cette base est mise agrave jour en permanence gracircce aux toxicologues de la Direction geacuteneacuterale de lrsquoarme-ment (DGA) en fonction des nou-veaux produits approvisionneacutes par les services du commissariat qui de

ce fait doivent adapter leurs mar-cheacutes Agrave titre drsquoexemple les travaux de peinture sont reacutealiseacutes en deacutebut de peacuteriode drsquoentretien du sous-ma-rin afin drsquoobtenir une deacutesorption maximale des solvants durant la peacuteriode agrave quaiDes seacuteances drsquoinformation au pro-fit de lrsquoensemble de lrsquoeacutequipage sont reacutealiseacutees avant chaque mission insistant sur la responsabiliteacute de chacun vis-agrave-vis de lrsquoatmosphegravere du bord Par ailleurs le meacutedecin sous-marinier effectue une visite drsquoaptitude approfondie en amont de chaque patrouille Il cible son examen sur la recherche de toute pathologie pouvant srsquoaggraver en preacutesence drsquoun polluant (asthme insuffisance reacutenale ou heacutepatique)En mer lrsquoeacutequipe meacutedicale embar-queacutee (un meacutedecin deux infirmiers) assure la gestion en routine et accidentelle de cette atmosphegravere confineacutee Des systegravemes de controcircle de lrsquoatmosphegravere (exemple gaz sol-vantshellip) permettent des mesures en temps reacuteel (analyseurs fixes ou por-tables surveillance radiologique) ou des analyses diffeacutereacutees Pour ces derniegraveres des preacutelegravevements sur des tubes adsorbants sont reacutealiseacutes sys-teacutematiquement tous les deux jours Ceci permet un eacutechantillonnage de lrsquoair agrave bord du sous-marin en vue drsquoune analyse quantitative et qua-litative ulteacuterieure par chromatogra-phie en phase gazeuse

JF Ferrand (Centre de meacutedecine de preacutevention des armeacutees de ParisEHMP site de Saint-Mandeacute) a expo-seacute lrsquoanalyse drsquoun eacutepisode de pollu-tion environnementale auquel ont eacuteteacute exposeacutes les militaires drsquoun seacute-maphore implanteacute en zone indus-trielle Cet eacuteveacutenement srsquoest traduit par des retombeacutees de poussiegraveres seacutedimentables riches en charbon et en minerai de fer agrave lrsquointeacuterieur des locaux de travail JF Ferrand a abordeacute des outils participant agrave

NDLR Pour lOMS les valeurs pour les PM25 sont de 25 microgm-3 sur 24 h et 10 microgm-3

sur le long terme et pour les PM10 de 50 microgm-3 et 20 microgm-3 Par ailleurs les diffeacuterentes classes de toxiciteacute pour les PM25 ont eacuteteacute revues agrave la baisse par lEPA en septembre 2013

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Pratiques professionnelles en santeacute au travail 27e congregraves de la SHMTAIA

lrsquoeacutevaluation du risque sanitaire dont les rapports des associations agreacuteeacutees de surveillance de la quali-teacute de lrsquoair De mecircme un rappel de la reacuteglementation relative agrave la qualiteacute de lrsquoair a eacuteteacute effectueacute

MISE EN PLACE DES ENTRETIENS INFIRMIERS EN SANTEacute AU TRAVAILJF Schaller (Direction reacutegionale du service de santeacute des armeacutees Lyon) a preacutesenteacute la deacutemarche qualiteacute uti-liseacutee par un Centre de meacutedecine de preacutevention des armeacutees (CMPA) pour la mise en place des entretiens infirmiers en santeacute au travail (EIST) Lrsquoorateur a tout drsquoabord rappeleacute que ces entretiens sont baseacutes sur des actes professionnels infirmiers deacutejagrave existants et mis en œuvre dans drsquoautres secteurs dont lrsquoentretien drsquoaccueil la relation drsquoaide et lrsquoeacutedu-cation agrave la santeacute La mise en place de lrsquoEIST srsquoest ap-puyeacutee sur des meacutethodes et outils valideacutes de la qualiteacute en santeacute Le cadrage du pilotage srsquoest inspireacute de la roue de Deming dite laquo Plan-Do-Check-Act raquo (PDCA) Cette meacutethode comporte 4 eacutetapes planifier deacuteve-lopper veacuterifier et agir chacune en-traicircnant lautre et visant agrave eacutetablir un cercle vertueuxLrsquoanalyse du processus EIST a eacuteteacute reacutealiseacutee en groupe avec lrsquoensemble des eacutequipes pluridisciplinaires du CMPA et srsquoest appuyeacutee sur le dia-gramme drsquoIshikawa Crsquoest un dia-gramme de cause-effet qui consiste agrave classer par familles et sous-fa-milles toutes les causes identifieacutees drsquoun effet observeacute Son utilisation a permis de deacutefinir la meacutethode de travail (utilisation drsquoune proceacutedure qualiteacute organisation de seacuteminaires de travail collectif) le personnel im-pliqueacute (management participatif et colleacutegial deacutesignation drsquoun reacutefeacuterent) les entiteacutes concerneacutees (personnels

civils du ministegravere de la Deacutefense repreacutesentants du personnel chefs drsquoeacutetablissement) et les moyens (modes opeacuteratoires harmonisation documentairehellip)Ensuite le groupe de travail a reacutea-liseacute et formaliseacute un logigramme prenant en compte la deacutemarche associant agrave chaque eacutetape (convo-cation entretien orientation) les documents qualiteacutes requis (fiche de convocation document drsquoinfor-mation grille drsquoentretien et ques-tionnaires mode opeacuteratoire des examens compleacutementaires grille drsquoorientation) De mecircme la planifi-cation des tacircches a eacuteteacute mise en place tandis que le mode de reacutedaction de ces derniegraveres srsquoest appuyeacute sur le systegraveme Quintilien (QQOQCCP qui quoi ougrave quand comment combien pourquoi) Enfin lrsquoeacutetablissement de lrsquoensemble des documents a respec-teacute 4 eacutetapes reacutedaction veacuterification validation et approbationLa mise en place des EIST au CMPA srsquoest donc effectueacutee selon une deacute-marche manageacuteriale participative qui a conduit agrave une harmonisation des pratiques en lien avec les deacute-marches actuelles de la santeacute deacuteve-loppement professionnel continu eacutevaluationhellip Le reacutesultat sera appreacute-cieacute par une enquecircte de satisfaction des usagers ou utilisateurs

Les interventions de C Schultz (CMPA Toulon) et de M Lorenzo (Hospices civils de Lyon) ont eacuteteacute suivies drsquoeacutechanges avec lrsquoauditoire permettant ainsi drsquoeacutetablir un pre-mier retour drsquoexpeacuterience des EIST Dans plusieurs services de santeacute au travail un groupe de travail pluri-disciplinaire a accompagneacute la mise en place des EIST En fonction des ressources en infirmiers en santeacute au travail et des niveaux de formation de ces derniers certains services de santeacute au travail ont deacutecideacute une mise en place progressive de ces entretiens Ainsi certains postes de

travail ont eacuteteacute choisis afin de beacuteneacute-ficier des EIST ce peut ecirctre en lien soit avec le meacutetier (exemple infir-mier) soit avec un type de risque (exemple salarieacutes exposeacutes au travail sur eacutecran ou au travail de nuit) Les expeacuteriences rapporteacutees mon-trent que les EIST se deacuteroulent en srsquoappuyant sur un questionnaire et des examens classiques de bio-meacutetrie associeacutes agrave une grille drsquoorien-tation La dureacutee moyenne drsquoun EIST varie de 30 agrave 45 minutes en fonction de lrsquoexpeacuterience de lrsquoinfir-mier en santeacute au travail Lrsquoun des membres de lrsquoauditoire a exprimeacute la neacutecessiteacute drsquoeacutevaluer la crise sui-cidaire drsquoun travailleur preacutesentant une souffrance morale intense

LE WORKAHOLISME EacuteTAT DES CONNAISSANCEST Burcoveacuteanu (interne en meacutede-cine du travail INRS Paris) a syn-theacutetiseacute les reacutesultats drsquoune revue de la litteacuterature consacreacutee au worka-holisme Ce terme apparu agrave partir des anneacutees 70 deacutesigne le rapport excessif drsquoun individu agrave son travail Il est issu des travaux de William Oates en 1968 sur le lien contro-verseacute entre lrsquoalcoolodeacutependance et le travail Le workaholisme est une addiction comportementale mal connue non reacutepertorieacutee dans le DSM 5 Il est principalement obser-veacute chez les salarieacutes du secteur priveacute ainsi que certaines professions telles que les meacutedecins les journa-listes et les enseignants Le worka-holisme est responsable drsquoatteintes agrave la santeacute physique et mentale du salarieacute avec notamment lrsquoappari-tion de plaintes somatiques varieacutees de pathologies cardiovasculaires et la surconsommation de substances psychoactives Une eacutevolution vers le burnout peut exister Des conseacute-quences neacutegatives apparaissent

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 81

eacutegalement sur lrsquoenvironnement familial et professionnel du tra-vailleur En effet la psychorigiditeacute des sujets workaholiques et leur absence de capaciteacute agrave deacuteleacuteguer des tacircches sont parfois responsables de difficulteacutes (stress conflitshellip) avec leurs collegravegues de travailCertains facteurs propres agrave lrsquoentre-prise sont de nature agrave deacutevelopper et faire perdurer un workaholisme chez un travailleur preacutedisposeacute Crsquoest le cas notamment dans les entreprises ougrave il existe une obli-gation de deacuteveloppement tregraves rapide des services et des pro-duits conseacutequences drsquoune socieacuteteacute consumeacuteriste Drsquoautres facteurs tels les risques psychosociaux les horaires de travail et les technolo-gies drsquoinformation et de commu-nication doivent ecirctre examineacutesCertains facteurs de risque indivi-duels sont identifieacutes tels lrsquoimpulsi-viteacute lrsquohyperactiviteacute lrsquoimpatience lrsquoeacutenervement facile le deacuteficit at-tentionnel et lrsquoanxieacuteteacute La prise en charge des travailleurs souffrant de workaholisme est pluridisciplinaire Elle neacutecessite eacutegalement le traite-ment des comorbiditeacutes somatiques ou psychiatriques pouvant exister Le service de santeacute au travail a un rocircle important dans la preacutevention collective et individuelle du wor-kaholisme tout drsquoabord en ayant connaissance de lrsquoorganisation de lrsquoentreprise des postes de travail et des contraintes La preacutevention des facteurs de risques organisationnels est capitale et lrsquoeacutequipe pluridiscipli-naire doit savoir repeacuterer les travail-leurs potentiellement concerneacutes en utilisant par exemple des ques-tionnaires de repeacuterage Parmi ces derniers peut ecirctre citeacute le Work ad-diction risk test qui est un autoques-tionnaire contenant 25 questions Toutefois lrsquoutilisation de ce type drsquooutil ne remplace pas lrsquoexamen clinique

En somme il apparaicirct que cette ad-diction comportementale constitue un problegraveme de santeacute au travail Des eacutetudes compleacutementaires sont neacute-cessaires pour mieux comprendre la diffusion et le retentissement du workaholisme afin drsquoen ameacuteliorer la preacutevention

RECHERCHE DOCUMENTAIRE SUR LES RISQUES LIEacuteS AUX RAYONNEMENTS IONISANTSG Abou-Anoma (CMPA Brest) ABijaoui et C Gauron (INRS Paris) ont preacutesenteacute une seacutelection de supports drsquoinformation relatifs aux rayonnements ionisants per-mettant drsquoorienter les actions de preacutevention Un article sur ce thegraveme a eacuteteacute publieacute dans le numeacutero 135 de la revue laquo Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail raquoLors drsquoune recherche documentaire la meacutethodologie agrave adopter peut ecirctre la suivante l caracteacuteriser lrsquoinformation recher-cheacutee type (meacutedicale juridique techniquehellip) public cible objectif drsquoutilisationhellip l privileacutegier les sources connues comme les organismes officiels (sites des agences sanitaires des instituts de recherchehellip) ou les bases de donneacutees bibliographiques (Pub-Med Toxline INRS Bibliohellip) l preacutefeacuterer des documents dateacutes beacuteneacuteficiant drsquoune mise agrave jour reacute-guliegravere En effet lrsquoabsence de date neacutecessite de veacuterifier systeacutematique-ment le contenu aupregraves drsquoautres sourcesSont citeacutes ci-dessous quelques-unes des sources drsquoinformation pour les acteurs de radioprotection en santeacute au travailLa Commission internationale de protection radiologique (CIPR) est une organisation indeacutependante qui est agrave lrsquoorigine du deacuteveloppement du

systegraveme international de protec-tion radiologique Elle eacutelabore des recommandations en matiegravere de radioprotection qui servent de base aux diffeacuterentes instances et auto-riteacutes pour lrsquoeacutelaboration de la reacutegle-mentation et des normes de radio-protection Ces recommandations se preacutesentent sous la forme de pu-blications qui sont disponibles sur le site de la CIPR (wwwicrporg) La plupart de ces publications sont en anglais cependant certaines drsquoentre elles ont eacuteteacute traduites en franccedilais et sont disponibles gratuitement LrsquoAutoriteacute de sucircreteacute nucleacuteaire (ASN) est une organisation nationale in-deacutependante en charge du controcircle de la radioprotection en France et de lrsquoeacutelaboration au niveau natio-nal de la reacuteglementation Son site (wwwasnfr) propose des dossiers consacreacutes agrave de nombreuses probleacute-matiques telles que les grands sec-teurs drsquoactiviteacutes concerneacutes par les risques radiologiques les situations drsquourgence radiologique ou encore les modaliteacutes de deacuteclaration des eacuteveacutenements significatifs LrsquoInstitut de radioprotection et de sucircreteacute nucleacuteaire (IRSN) constitue une des reacutefeacuterences nationales en matiegravere de recherche et drsquoexper-tise sur les risques nucleacuteaires et radiologiques Son site (wwwirsnfr) propose un accegraves gratuit agrave de nombreux dossiers dont les bilans annuels de surveillance des expo-sitions professionnelles en France ou des dossiers deacutedieacutes au retour drsquoexpeacuterience sur les incidents et ac-cidents radiologiques importants LrsquoIRSN a eacutegalement mis en place le Systegraveme drsquoinformation et de la sur-veillance de lrsquoexposition aux rayon-nements ionisants (SISERI) Ce sys-tegraveme permet la centralisation et la conservation de lensemble des reacutesultats des mesures individuelles de lexposition des travailleurs Les meacutedecins du travail ayant en charge des travailleurs exposeacutes ou

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des secteurs ont accegraves agrave ces reacutesul-tats sur internet (wwwsiserifr) se-lon la reacuteglementation en vigueur Il en est de mecircme pour les personnes compeacutetentes en radioprotection (PCR) ayant en charge des entre-prises concerneacuteesLrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) propose sur son site (wwwinrsfr) un dossier geacuteneacuteraliste consacreacute aux rayonnements ioni-sants en milieu professionnel Des fiches consacreacutees aux principaux radionucleacuteides utiliseacutes dans les diffeacuterents secteurs et reacutealiseacutees en collaboration avec lrsquoIRSN sont dis-ponibles gratuitement De mecircme drsquoautres documents relatifs agrave la radioprotection en secteur meacutedical ou de recherche sont eacutegalement accessibles sur le site de la revue laquo Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail raquo (wwwrst-sante-travailfr)LrsquoAgence nationale pour la gestion des deacutechets radioactifs (ANDRA) est chargeacutee de la gestion agrave long terme

des deacutechets radioactifs produits en France Son site (wwwandrafr) propose notamment des dossiers drsquoinformations sur lrsquoeacutelimination et la gestion des deacutechets radioactifs destineacutes aux producteurs etou deacute-tenteurs de ces deacutechets En matiegravere de radioprotection les PCR ont un rocircle essentiel Afin de faciliter la reacutealisation de leurs mis-sions une organisation en reacuteseaux reacutegionaux srsquoest progressivement mise en place Ces reacuteseaux ont pour but de mettre en commun lrsquoexpeacute-rience des PCR les connaissances ainsi que les deacuteveloppements reacutegle-mentaires et techniques en radio-protection Chacun de ces reacuteseaux dispose de son propre site internet Drsquoautre part lrsquoInstitut national des sciences et techniques nucleacuteaires (INSTN) a publieacute un certain nombre drsquoouvrages regroupeacutes dans une col-lection de 3 tomes et destineacutes agrave la formation des PCR

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83JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

TD 209

Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail 15e colloque de lrsquoAssociation pour le deacuteveloppement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) Paris 7-8 novembre 2013

en reacutesumeacute

AUTEURS E Bourgkard S Boini M Grzebyk G Heacutedelin JB Henrotin A Radauceanu deacutepartement Eacutepideacutemiologie en entreprise INRS

MOTS CLEacuteS Eacutepideacutemiologie trouble musculo-squelettique (TMS) lombalgie risque psychosocial

Organiseacute en partenariat avec lrsquoAssociation interprofession-nelle des centres meacutedicaux et so-ciaux de santeacute au travail de la reacutegion Icircle-de-France (ACMS) le deacuteparte-ment Santeacute-travail (DST) de lrsquoInstitut de veille sanitaire (InVS) et lrsquoUni-versiteacute de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines ce colloque eacutetait initieacute par lrsquoAssociation pour le deacutevelop-pement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) Il a rassembleacute pregraves de 150 meacutedecins du travail meacute-decins inspecteurs reacutegionaux cher-cheurs et preacuteventeurs pour eacutechan-ger sur lrsquoavanceacutee des connaissances dans le domaine de lrsquoeacutepideacutemiologie en santeacute au travail

CONFEacuteRENCES INVITEacuteES

EacuteCONOMIE DE LA PREacuteVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS P Askenazy Eacutecole drsquoeacuteconomie de Paris Prouver que lrsquoabsence de preacutevention coucircte nrsquoest pas si simple agrave deacutemon-

LrsquoAssociation pour le deacuteveloppement des eacutetudes et recherches eacutepideacutemiologiques sur la santeacute et le travail (ADEREST) a organiseacute son 15e colloque autour de 3 confeacuterences inviteacutees Elles portent sur lrsquoeacuteconomie de la preacutevention des risques professionnels les secteurs et les meacutetiers en 2020 et les recommandations de bonne pratique pour la surveillance meacutedico-professionnelle du risque lombaire pour les travailleurs exposeacutes agrave des manipulations de charges Diffeacuterentes eacutequipes travaillant dans le domaine de la santeacute au travail ont eacutegalement communiqueacute sur les theacutematiques suivantes deacutetermination drsquoindicateurs risques psychosociaux et travail eacutetudes eacutepideacutemiologiques et organes cibles eacutetudes eacutepideacutemiologiques et industries speacutecifiques troubles musculosquelettiques eacutevaluation des expositions et activiteacutes professionnelles

trer Cette question fut le sujet de la premiegravere confeacuterence theacutematique

Une premiegravere approche laquo comp-table raquo de la preacutevention agrave travers les analyses coucirctbeacuteneacutefices peut ecirctre proposeacutee Elle tient compte des mesures de preacutevention (eacutequi-pement formationhellip) de coucircts directs (perte drsquoexploitation due aux sinistres et aux arrecircts de tra-vail aux handicaps aux deacutecegraves des deacutepenses meacutedicales ou pensions drsquoinvaliditeacute) et de coucircts indirects induits multiples (reacuteforme des re-traites et soutenabiliteacute du travail) Mais globalement cette approche nrsquoarrive pas agrave deacutemontrer (causa-liteacute) qursquoil existe des beacuteneacutefices lieacutes agrave la preacutevention Pour lorateur elle concentre eacutegalement la preacuteven-tion sur les risques dont les coucircts financiers directs sont les plus ai-seacutes agrave reacuteduire et une fois lrsquoefficience eacuteconomique atteinte elle devient un obstacle agrave plus de preacutevention

Une deuxiegraveme approche compor-tementalestrateacutegique est une al-ternative srsquoappuyant par exemple sur un modegravele de neacutegociation

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Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

entre employeurs et salarieacutes (indi-viduellement ou collectivement) qui porte simultaneacutement sur les modes de reacutemuneacuteration et lrsquoeffort (conditions de travail risqueshellip) Elle souhaite tenir compte des comportements des acteurs de ter-rain (employeurs salarieacutes) Dans ce modegravele par exemple des salaires compensateurs sont verseacutes en fonction des risques Les travail-leurs ici sont souvent perdants par meacuteconnaissance des risques et par preacutefeacuterence pour les beacuteneacutefices financiers immeacutediats aux deacutepens de conseacutequences diffeacutereacutees sur leur santeacute (preacutefeacuterences hyperboliques) Un autre exemple est donneacute par les choix de politique de preacuteven-tion de lrsquoassurance ATMP (acci-dents du travail maladies profes-sionnelles) qui doit tenir compte de nombreux paramegravetres taille des entreprises niveau des presta-tions offertes aux victimes indivi-dualisation vs responsabilisation (bonus-malus) En fonction des choix effectueacutes les effets observeacutes peuvent ecirctre complexes (positifs ou neacutegatifs) sur la preacutevention avec parfois des effets pervers consta-teacutes Des exemples issus des Eacutetats-Unis et du Canada signalent des reacutesultats spectaculaires (baisse de 30 de la mortaliteacute) apregraves change-ment de politiques assurantielles Lrsquoargument eacuteconomique en ma-tiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute au tra-vail est de plus en plus avanceacute par les acteurs en entreprise pour mo-tiver les directions agrave se saisir de la question Toutefois son utilisation repose sur des bases complexes et pas toujours faciles agrave appreacute-hender Crsquoest un outil risqueacute Une reacuteflexion sur lrsquoeacutevaluation des poli-tiques publiques est encourageacutee pour permettre de bien valoriser les effets escompteacutes

LES SECTEURS ET LES MEacuteTIERS EN 2020C Jolly et F Laineacute Commissariat geacuteneacuteral agrave la strateacutegie et agrave la pros-pective ParisLes exercices de prospective des secteurs et des meacutetiers meneacutes par le Commissariat geacuteneacuteral agrave la strateacute-gie et agrave la prospective permettent drsquoexaminer les perspectives drsquoeacutevo-lution agrave moyen terme de lrsquoemploi par secteurs et par meacutetiers Fondeacutes sur un jeu drsquohypothegraveses macro-eacuteco-nomiques relativement prudentes ces projections laissent entrevoir les tendances suivantes Agrave lrsquohorizon 2020 trois groupes drsquoactiviteacute rassembleraient lrsquoessen-tiel des creacuteations drsquoemplois l Les services drsquoutiliteacute collective ou lieacutes agrave la personne repreacutesente-raient pregraves drsquoun tiers des creacuteations drsquoemplois Ils concernent les sec-teurs de lrsquoeacuteducation de la santeacute et de lrsquoaction sociale l Les secteurs de lrsquointermeacutediation (logistique financiegravere et commer-ciale) et le secteur de la construction regroupent les activiteacutes finance et assurances commerce de deacutetail transport commerce et reacuteparation automobile bacirctiment et travaux publicsl Les services aux entreprises concernent certains services opeacute-rationnels (travail temporaire) et le secteur conseils et assistance

Sur la peacuteriode 2010-2020 les destructions drsquoemplois seraient concentreacutees dans les industries (bois et papier produits mineacuteraux meacutetallurgie chimie caoutchouc plastiques automobile biens drsquoeacutequipement meacutecaniques tex-tile eacutequipements de foyer eacutequi-pements eacutelectriques et eacutelectro-niques) lrsquoagriculture le commerce de gros et les services geacuteneacuteraux de lrsquoadministration publique

Les projections agrave 2020 mettent en eacutevidence de gros volumes drsquoem-plois dans des secteurs connus pour avoir des conditions de tra-vail particuliegraveres Les salarieacutes de la fonction publique hospitaliegravere du commerce et des transports travaillent beaucoup selon des horaires atypiques Ces trois sec-teurs ont de fortes contraintes en termes de rythme et drsquointensiteacute du travail Les travailleurs preacutesents dans ces secteurs subissent eacutegale-ment de nombreuses agressions verbales en raison de leur contact avec le public Les contraintes phy-siques sont concentreacutees dans le secteur de la construction Quant aux expositions agrave des nuisances chimiques ou biologiques patho-gegravenes elles sont preacutesentes dans la construction lrsquoindustrie et la fonc-tion publique hospitaliegravere Certains meacutetiers hautement qualifieacutes devraient offrir plus de 200 000 emplois Ainsi parmi les cadres assurant des fonctions administratives et les managers les creacuteations drsquoemplois se conju-gueraient avec le remplacement de nombreux deacuteparts en fin de carriegravere Parmi les ingeacutenieurs de lrsquoinformatique le personnel drsquoeacutetude et de recherche les ingeacute-nieurs et cadres techniques de lrsquoindustrie les creacuteations drsquoemplois devraient ecirctre fortes mais avec un nombre de deacuteparts en fin de car-riegravere moins important En raison du vieillissement de la population du maintien agrave domicile des per-sonnes deacutependantes et de la dimi-nution des possibiliteacutes de prise en charge par les familles les meacutetiers de soins et drsquoaide aux personnes fragiles beacuteneacuteficieraient des plus importants volumes de creacuteations drsquoemplois entre 2010 et 2020 Une perspective de 350 000 emplois suppleacutementaires serait observeacutee

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pour les aides agrave domicile les aides soignants et les infirmiers Une hausse du nombre drsquoassistantes maternelles et de professionnels de lrsquoaction sociale devrait ecirctre eacutega-lement observeacutee Les meacutetiers qua-lifieacutes du bacirctiment et de la logis-tique devraient se deacutevelopper et beacuteneacuteficier de creacuteations drsquoemploi En effet il est envisageacute agrave lrsquohori-zon 2020 une augmentation du nombre de meacutenages de la reacutenova-tion et de lrsquoadaptation du parc de logements au vieillissement de la population et du deacuteveloppement des normes environnementales Certains meacutetiers du commerce et des services au particulier de-vraient creacuteer plus drsquoemplois que la moyenne vendeurs et attacheacutes commerciaux cuisiniers et em-ployeacutes de lrsquohocirctellerie-restauration coiffeurs et estheacuteticiens meacutetiers de lrsquoanimation culturelle et spor-tivehellip Ces meacutetiers preacutesenteraient peu de deacuteparts en fin de carriegravere mais un fort turn-over Dici 2020 des reacuteductions drsquoeffec-tifs devraient cependant ecirctre ob-serveacutees pour certains emplois Par-mi les employeacutes et les professions intermeacutediaires de la Fonction pu-blique une perte de 100 000 em-plois est estimeacutee Ceci devrait ecirctre le reacutesultat drsquoimportants deacuteparts en fin de carriegravere associeacutes agrave des reacuteductions drsquoeffectifs Les meacutetiers drsquoouvriers industriels devraient beacuteneacuteficier drsquoun nombre limiteacute de postes agrave pourvoir soit par le faible nombre de creacuteations drsquoemplois soit par la perte drsquoemplois Pour les postes qualifieacutes on devrait observer une proportion eacuteleveacutee de deacuteparts en fin de carriegravere Au cours de la peacuteriode 2010-2020 les femmes devraient continuer agrave investir les meacutetiers de cadres et des professions intermeacutediaires Elles pourraient constituer 488

des personnes en emploi en 2020 contre 475 en 2010 Cette perspective drsquoeacutevolution des meacutetiers pourrait avoir une in-fluence sur les conditions de tra-vail Le poids de certains meacutetiers caracteacuteriseacutes par un rythme sou-tenu et des marges de manœuvre faibles (ouvriers industriels cais-siers ouvriers de la manuten-tionhellip) devrait pouvoir baisser Cependant le maintien en activiteacute des seniors pourrait augmenter le nombre de deacuteparts en fin de carriegravere pour raisons de santeacute ou inaptitude Crsquoest le cas notam-ment pour les meacutetiers suivants conducteurs drsquoengins du bacirctiment et des travaux publics ouvriers non qualifieacutes du gros œuvre du bacirctiment des travaux publics du beacuteton et de lrsquoextraction aides agrave domicile et aides meacutenagegraveres ouvriers non qualifieacutes de la meacuteca-niquehellip Lrsquoeacutevolution des meacutetiers montre un gros volume drsquoemplois dans des meacutetiers caracteacuteriseacutes par leur peacutenibiliteacute physique (aides-soi-gnants aides agrave domicile ouvriers du bacirctimenthellip) ou par lrsquoexistence de risques psychosociaux (aides agrave domicile cadres et professions in-termeacutediaires dont enseignantshellip)

RECOMMANDATIONS DE BONNE PRATIQUE POUR LA SURVEILLANCE MEacuteDICO-PROFESSIONNELLE DU RISQUE LOMBAIRE POUR LES TRAVAILLEURS EXPOSEacuteS Agrave DES MANIPULATIONS DE CHARGESA Petit et Y Roquelaure Centre de consultation de pathologie profes-sionnelle AngersAgrave la demande de la Direction geacuteneacuterale du travail un groupe de travail multidisciplinaire a eacutelaboreacute des recommandations sur la sur-veillance meacutedico-professionnelle

du risque lombaire pour les tra-vailleurs exposeacutes agrave des manipu-lations de charges2 Le chargeacute de projet et le preacutesident du groupe de travail ont preacutesenteacute les reacutesultats du groupe de travail Lrsquoobjectif des recommandations est drsquoameacuteliorer la preacutevention et la prise en charge du risque lombaire chez les travail-leurs exposeacutes aux manipulations de charges (MMC) Elles ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees selon 4 axes l deacutefinir les paramegravetres de la situation de travail agrave prendre en compte l proposer des outils et meacutethodes de repeacuterage et drsquoeacutevaluation de lrsquoex-position aux MMC l deacutefinir la surveillance meacutedicale adapteacutee pour les travailleurs lom-balgiques et non lombalgiques l proposer des strateacutegies de preacute-vention collective et individuelle en milieu de travail

Les cibles des recommandations sont les professionnels interve-nant en santeacute au travail (meacutedecins du travail infirmiers intervenants en preacutevention des risques pro-fessionnels ndash IPRP ndash ergonomes employeurs membres de Comiteacute drsquohygiegravene de seacutecuriteacute et des condi-tions de travail deacuteleacutegueacutes du per-sonnel) les intervenants des soins de santeacute (meacutedecins traitants speacute-cialistes reacuteeacuteducateurshellip) ainsi que les travailleurs adultes exposeacutes agrave des activiteacutes de MMC dans le cadre professionnel qursquoils souffrent de lombalgie on non La meacutethodolo-gie employeacutee eacutetait baseacutee sur celle des laquo Recommandations pour la pratique clinique raquo proposeacutee par la Haute autoriteacute de santeacute (HAS) Elle srsquoappuie en particulier sur des revues systeacutematiques et exhaus-tives de la litteacuterature et sur le clas-sement des eacuteleacutements revus selon 4 niveaux de preuve (preuve scien-

2 Ces recommandations ont eacuteteacute publieacutees dans le ndeg 136 de la revue sous la reacutefeacuterence TM 30 (NDLR)

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Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

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tifique eacutetablie preacutesomption scien-tifique faible niveau de preuve et accord drsquoexperts) De mecircme les recommandations proposeacutees ont eacuteteacute classeacutees en 4 grades en fonction du niveau de preuve des eacutetudes ou de lrsquoaccord profession-nel sur lequel elles sont fondeacutees Concernant lrsquoeacutevaluation de lexpo-sition agrave des MMC pour le risque lombaire les recommandations preacuteconisent une strateacutegie drsquoeacuteva-luation hieacuterarchiseacutee qui prend en compte la globaliteacute des situations de travail et des risques en res-pectant les principes de lrsquoergono-mie Concernant la surveillance meacutedicale des travailleurs exposeacutes agrave des MMC les recommandations portent sur lrsquoinformation indivi-duelle agrave deacutelivrer agrave ces travailleurs qursquoils soient lombalgiques ou non sur lrsquoexamen meacutedical drsquoembauche la surveillance peacuteriodique ou agrave la demande du travailleur et sur lrsquoexamen de preacute-reprise ou de re-prise du travailleur lombalgique en arrecirct de travail Enfin des re-commandations ont eacuteteacute eacutemises concernant les mesures collec-tives et individuelles approprieacutees dans le milieu de travail pour la preacutevention du risque lombaire lieacute aux MMC et pour le maintien dans lrsquoemploi des travailleurs lom-balgiques Elles preacuteconisent en particulier de mettre en place une preacutevention inteacutegreacutee agrave lrsquoeacutechelle de lrsquoentreprise et de la branche pro-fessionnelle notamment pour les tregraves petites entreprises

COMMUNICATIONS THEacuteMATIQUES

INDICATEURSLrsquoexposition au plomb reste une preacuteoccupation encore bien preacute-sente en milieu professionnel au

regard des 115 000 salarieacutes exposeacutes agrave ce meacutetal lourd en France drsquoapregraves la derniegravere enquecircte SUMER Crsquoest la seule substance pour laquelle il existe en France une valeur limite biologique reacuteglementaire (VLBR) 400 microgL-1 de sang pour les hommes et 300 microgL-1 de sang pour les femmes Pour ecirctre conforme avec la reacuteglementation les meacutede-cins du travail doivent prescrire reacuteguliegraverement des plombeacutemies et surveiller lrsquoimpreacutegnation eacuteven-tuelle de tout travailleur exposeacute agrave cette substance Est-il possible de construire un systegraveme de surveil-lance des plombeacutemies profession-nelles agrave partir de la centralisation des reacutesultats de ces prescriptions et pouvoir ainsi documenter lrsquoim-preacutegnation au plomb des travail-leurs salarieacutes en France Cette question a eacuteteacute le premier sujet ex-ploreacute Les premiers reacutesultats drsquoune eacutetude de faisabiliteacute organiseacutee en Icircle-de-France et en Nord-Pas-de-Calais en 2012-2013 par lrsquoInVS ont eacuteteacute preacutesenteacutes Chaque meacutedecin du travail volontaire devait lors drsquoune prescription de plombeacutemie professionnelle eacutetablir une fiche de suivi avec un ensemble de renseignements sur le salarieacute le poste de travail occupeacute lrsquoactiviteacute de lrsquoentreprisehellip et la transmettre agrave lrsquoInVS accompagneacutee des reacutesul-tats drsquoanalyse de la plombeacutemie Des informations sur 1 532 sala-rieacutes ont pu ecirctre collecteacutees entre septembre 2012 et fin juillet 2013 La moyenne geacuteomeacutetrique des plombeacutemies est de 824 microgL-1 avec 13 hommes et 4 femmes qui preacutesentaient des valeurs supeacute-rieures agrave la VLBR Les reacutesultats obtenus ont pu eacutegalement ecirctre deacuteclineacutes par acircge sexe activiteacute meacutetier Lrsquoeacutetape ulteacuterieure serait de pouvoir eacutetendre ce systegraveme de surveillance agrave toute la France Pour cela un certain nombre de

limites dont certaines identi-fieacutees dans lrsquoeacutetude de faisabiliteacute devront ecirctre mieux cerneacutees pour ecirctre deacutepasseacutees Les effets sur la santeacute de substances ayant des proprieacuteteacutes de perturba-tions endocriniennes (PEs) est une question eacutemergente et preacuteoccu-pante pour la communauteacute scien-tifique LrsquoINRS a souhaiteacute mener une reacuteflexion sur le besoin drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques en milieu de tra-vail et lrsquoidentification des PEs priori-taires Agrave partir drsquoune revue de la lit-teacuterature (2008-2012) il a eacuteteacute extrait une liste de classes de substances potentiellement PE Chaque classe a fait lrsquoobjet drsquoun eacutetat des connais-sances utiliseacute pour construire une deacutemarche de priorisation Une liste de 9 critegraveres a eacuteteacute eacutetablie exis-tence drsquoeacutetudes in vivo in vitro chez lrsquohomme en milieu professionnel ancienneteacute de la premiegravere eacutetude eacutepideacutemiologique probleacutematique drsquoexposition concernant le milieu professionnel connaissances des meacutecanismes drsquoaction eacutetiquetage reacuteglementaire de la Communauteacute europeacuteenne (atteinte de la fertiliteacute reprotoxique) effectif de salarieacutes exposeacutes Agrave partir des reacuteponses co-teacutees agrave ces critegraveres (3 niveaux) des scores ont eacuteteacute construits et un clas-sement des PEs proposeacute Une liste de 14 classes de substances a eacuteteacute eacutetablie Une classe ressort comme prioritaire pour le deacuteveloppement drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques les phtalates (industrie des matiegraveres plastiques) suivie par des subs-tances utiliseacutees particuliegraverement dans le secteur des cosmeacutetiques (parabegravenes 4-nonylpheacutenol filtres UV phtalates) et le bispheacutenol A Agrave noter que le nombre de salarieacutes potentiellement exposeacutes dans ces secteurs industriels est estimeacute agrave en-viron 300 000 Cette revue confirme que les PEs ont eacuteteacute peu eacutetudieacutes dans le milieu professionnel 3

3 Les reacutesultats de cette eacutetude sont

publieacutes dans HENROTIN JB -

Besoins drsquoeacutetudes eacutepideacutemiologiques

sur les effets de lrsquoexposition agrave de(s)

perturbateur(s) endocrinien(s) en entreprises Notes

scientifiques et techniques de lrsquoINRS NS 323

Paris INRS 2013 198 p

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La compleacutementariteacute du programme de surveillance des maladies agrave caractegravere professionnel (pMCP) et de lrsquoobservatoire des eacutevolutions et relations en santeacute au travail (oEVREST) a eacuteteacute illustreacutee agrave partir des donneacutees de la reacutegion Nord-Pas-de-Calais Ces deux outils ont la parti-culariteacute commune drsquoecirctre construits sur un reacuteseau de meacutedecins de santeacute au travail volontaires Mais drsquoun coteacute le pMCP srsquoappuie sur le dia-gnostic du meacutedecin pour identifier les cas de MCP (pathologies en lien avec le travail) et de lrsquoautre cocircteacute lrsquooEVREST srsquoappuie sur la santeacute per-ccedilue des salarieacutes et leurs conditions de travail (pathologies de toutes origines) ce qui peut expliquer les diffeacuterences de preacutevalence Ainsi en 2011-2012 dans la reacutegion Nord-Pas-de-Calais 2 180 salarieacutes ont eacuteteacute vus pour le pMCP et 9 488 salarieacutes pour oEVREST Les preacutevalences relatives aux pathologies osteacuteoarticulaires et agrave la souffrance psychique sont respectivement de 32 et 17 dans pMCP vs 389 et 91 dans oEVREST Pour les auteurs de ce travail discuter les similitudes et les diffeacuterences observeacutees dans les reacutesultats de ces deux outils de veille sanitaire permet de mieux approcher la santeacute des salarieacutes et ses liens avec le travail

RISQUES PSYCHOSOCIAUX ET TRAVAILQuatre communications ont eacuteteacute preacutesenteacutees agrave partir de donneacutees issues de programmes de surveil-lance ou de grandes eacutetudes natio-nales et europeacuteennes une com-munication portait sur leacutevaluation de la souffrance psychique lieacutee au travail et les facteurs qui y sont associeacutes (InVS) une autre sur leacuteva-luation de certains troubles de san-teacute mentale (deacutepression anxieacuteteacute) en fonction de la position sociale en population geacuteneacuterale et au travail

(Uniteacute 1018 de lrsquoInstitut national de la santeacute et de la recherche meacutedicale ndash INSERM ndash et Association preacuteven-tion et santeacute au travail de la reacutegion Centre ndash APST) une troisiegraveme sur lrsquoeacutevaluation des facteurs psychoso-ciaux au travail entre 2006 et 2010 (Uniteacute 1018 de lrsquoINSERM) tandis que la derniegravere srsquointeacuteressait aux liens entre les facteurs psychoso-ciaux et le bien-ecirctre (Uniteacute 1018 de lrsquoINSERM Eurofound)Depuis 2006 la preacutevalence de la souffrance psychique lieacutee au tra-vail peut ecirctre estimeacutee gracircce au pro-gramme de surveillance des MCP de lrsquoInVS qui permet eacutegalement de deacutecrire leurs facteurs dexposition deacuteclareacutes Pour la souffrance psy-chique ils sont sans surprise prin-cipalement de nature organisa-tionnelle relationnelle et eacutethique Selon la deacutefinition du collegravege drsquoex-pertise sur le suivi des risques psy-chosociaux au travail les facteurs psychosociaux sont lrsquoensemble des facteurs en relation avec les condi-tions drsquoemploi et les aspects organi-sationnels et relationnels au travail susceptibles de porter atteinte agrave la santeacute mentale physique ou sociale Ces facteurs peuvent ecirctre regrou-peacutes autour de six axes intensiteacute du travail et temps de travail exi-gences eacutemotionnelles autonomie insuffisante mauvaise qualiteacute des rapports sociaux au travail conflits de valeurs et inseacutecuriteacute de la situa-tion de travail Le rapport preacutecise que ces facteurs ne doivent pas ecirctre envisageacutes seacutepareacutement et que leurs effets deacutependent aussi de la dureacutee drsquoexpositionLes deux premiers travaux preacutesen-teacutes par lrsquoUniteacute 1018 de lrsquoINSERM sont baseacutes sur les donneacutees de leacutetude laquo Santeacute et itineacuteraire profession-nel raquo Malgreacute labsence deacutechelle de mesure universelle et ideacutealement valideacutee couvrant lensemble des facteurs psychosociaux les items

utiliseacutes permettent tout de mecircme une estimation de lexposition aux facteurs psychosociaux et de leur eacutevolution selon les axes deacutefinis par le collegravege dexpertise sus-citeacute De mecircme la derniegravere eacutetude meneacutee par lrsquoUniteacute 1018 de lrsquoINSERM et Eu-rofound a pu explorer les relations entre le bien-ecirctre (mesureacute par le questionnaire de santeacute mentale de lrsquoOrganisation mondiale de la santeacute WHO5 ndash Five Well-being Index) et un tregraves grand nombre de facteurs psy-chosociaux (25 au total) consideacutereacutes simultaneacutement aupregraves de plus de 30 000 salarieacutes europeacuteens Les diffeacuterents travaux qui ont eacuteteacute preacutesenteacutes lors de cette session contribuent ainsi agrave ameacuteliorer les connaissances sur leacutevaluation de lensemble des facteurs psychoso-ciaux au travail et leurs effets sur la santeacute

EacuteTUDES EacutePIDEacuteMIOLOGIQUES ET ORGANES CIBLES

CANCER DU LARYNX La premiegravere intervention de cette session a eacuteteacute reacutealiseacutee par lrsquoINSERM (U1085 Rennes et U1018 Villejuif) et a concerneacute lrsquoeacutetude de lrsquoeffet conjoint de lrsquoamiante du tabac et de lrsquoalcool sur la survenue du cancer du larynx Ce travail a eacuteteacute reacutealiseacute sur les don-neacutees de lrsquoeacutetude cas-teacutemoins ICARE restreinte aux hommes et portant sur 480 cas de cancers du larynx et 2 886 teacutemoins Le recueil de don-neacutees a eacuteteacute reacutealiseacute lors drsquoentretiens en face agrave face Chaque sujet a deacute-tailleacute sa consommation de tabac et drsquoalcool et a reacutepondu agrave un ensemble de questionnaires Les expositions professionnelles agrave lrsquoamiante ont eacuteteacute eacutevalueacutees agrave partir de lrsquohistoire profes-sionnelle laquo vie entiegravere raquo de chaque sujet et agrave lrsquoaide drsquoune matrice em-plois-expositions deacuteveloppeacutee dans le cadre du programme Matgeacuteneacute de lrsquoInVS Lrsquoassociation entre cancer

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Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

du larynx et exposition profession-nelle agrave lrsquoamiante (exposeacutes ndash non exposeacutes classes de niveaux drsquoexpo-sition cumuleacutee) a eacuteteacute eacutetudieacutee selon diffeacuterentes cateacutegories de consom-mation drsquoalcool (le 2 verresjour gt 2 verresjour) drsquoune part et de tabac (lt 20 paquets-anneacutees ge 20 paquets-anneacutees) drsquoautre part La nature additive ou multiplicative de lrsquointeraction a eacuteteacute eacutevalueacutee Des odds-ratios (OR) ajusteacutes sur lrsquoacircge et leur intervalle de confiance agrave 95 (IC) ont eacuteteacute estimeacutes par des mo-degraveles de reacutegression logistique non conditionnelle Dans lrsquoanalyse des effets des expositions agrave lrsquoamiante et au tabac cette eacutetude confirme le rocircle de lrsquoamiante seul (OR = 202 IC 95 [121-337]) et du tabac seul (OR = 901 IC 95 [545-1488]) dans la survenue du cancer du la-rynx ainsi que celui de lrsquoexposition conjointe de lrsquoamiante et du tabac (OR = 1480 IC 95 [925-2366]) Cet effet conjoint est statistique-ment supeacuterieur agrave celui preacutedit par la somme de leurs effets individuels (interaction additive) Il en ressort que parmi les fumeurs exposeacutes agrave lrsquoamiante 32 des cas de can-cer du larynx sont attribuables agrave lrsquointeraction amiante ndash tabac Dans lrsquoanalyse des effets des expositions agrave lrsquoamiante et agrave lrsquoalcool cette eacutetude confirme eacutegalement le rocircle de lrsquoalcool seul (OR = 344 IC 95 [208-567]) Un effet statistiquement significatif de lrsquoexposition conjointe agrave lrsquoamiante et agrave lrsquoalcool (OR = 569 IC 95 [357-908]) est mis en eacutevi-dence dans la survenue du cancer du larynx Cet effet conjoint est su-peacuterieur agrave celui preacutedit par le modegravele additif et infeacuterieur agrave celui preacutedit par le modegravele multiplicatif mais dans les deux cas statistiquement non significatif ne permettant pas une discrimination formelle entre les deux modegraveles drsquointeraction

ASTHMES PROFESSIONNELSLrsquoInstitut national de recherche et de seacutecuriteacute (INRS) en collabo-ration avec le Centre de consulta-tion de pathologie professionnelle (CCPP) de Nancy a preacutesenteacute le protocole drsquoune eacutetude eacutepideacutemiolo-gique transversale portant sur les asthmes en relation avec le travail (ART) Cette eacutetude srsquoinscrit dans le cadre du projet ARPEIGE (allergies respiratoires professionnelles et in-teractions gegravenes-environnement) Son objectif est de deacutecrire et de ca-racteacuteriser le controcircle de lrsquoasthme et la qualiteacute de vie entre les diffeacuterents types drsquoasthme rencontreacutes en po-pulation active en tenant compte des expositions professionnelles Les diffeacuterents types drsquoasthme eacutetu-dieacutes sont les suivants l asthmes professionnels (AP) causeacutes par lrsquoenvironnement profes-sionnel l asthmes aggraveacutes par le travail (AAT) preacuteexistants et dont les symptocircmes sont exacerbeacutes par lrsquoenvironnement professionnel l asthmes sans relation avec le tra-vail (ASRT) Le recrutement des sujets srsquoeacutetendra sur 2 ans aupregraves de 10 CCPP volon-taires et de services de santeacute au travail volontaires identifieacutes par les CCPP et se deacuteroulera en 3 eacutetapes l Le repeacuterage dans les services de santeacute au travail des sujets preacutesen-tant un asthme actif probable Pour cela les meacutedecins du travail distri-bueront un autoquestionnaire agrave tous les salarieacutes vus en visite meacutedi-cale sur 15 jours l Les sujets potentiellement asth-matiques ainsi repeacutereacutes devront reacutepondre agrave drsquoautres autoques-tionnaires (meacutedical traitement et controcircle de lrsquoasthme qualiteacute de vie histoire professionnelle et tacircches actuelles) et reacutealiser le recueil de leurs deacutebits expiratoires de pointe pendant 2 semaines

l Apregraves analyse par un groupe drsquoexperts des reacutesultats obtenus les sujets identifieacutes comme preacutesentant une suspicion drsquoART se verront pro-poser des examens compleacutemen-taires Au terme de ces 3 eacutetapes les sujets seront classeacutes en 3 groupes selon leur type drsquoasthme AP AAT et ASRT Le nombre de sujets neacuteces-saire est de 400 ASRT et 400 ART Les auteurs concluent qursquoune meil-leure connaissance des facteurs drsquoexpositions professionnelles en relation avec les diffeacuterents types drsquoasthme devrait permettre de deacutepister plus preacutecocement ces affections et drsquoameacuteliorer leur preacute-vention

CANCER DE LA PROSTATE Le cancer de la prostate est tregraves freacutequent dans de nombreux pays notamment la France Son incidence est particuliegraverement eacuteleveacutee en Gua-deloupe Or les facteurs de risque professionnels sont mal connus Crsquoest pourquoi lrsquoUniteacute 1085 de lrsquoINSERM (Guadeloupe) en collaboration avec le service drsquourologie du Centre hos-pitalier universitaire de Guadeloupe a eacutetudieacute les associations entre pro-fession secteur drsquoactiviteacute et risque de cancer de la prostate dans le cadre de lrsquoeacutetude Karusprostate Cette eacutetude avait deacutejagrave mis en eacutevidence une as-sociation entre une exposition au chlordeacutecone pesticide utiliseacute dans le passeacute dans la culture bananiegravere et le risque de cancer de la prostate Karus-prostate est une eacutetude cas-teacutemoins meneacutee en Guadeloupe au cours de la peacuteriode 2004-2007 Elle concerne 707 cas incidents de cancer de la pros-tate confirmeacutes histologiquement et 722 teacutemoins indemnes de cette pathologie (Prostate specific antigen ndash PSA ndash et toucher rectal normaux) Lrsquohistoire professionnelle des sujets a eacuteteacute recueillie au cours drsquointerro-gatoires en face agrave face Sur la base

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des emplois les professions et les secteurs drsquoactiviteacute ont eacuteteacute codeacutes agrave lrsquoaveugle du statut cas ou teacutemoin en utilisant la CITP 1968 (Classification internationale type des professions) et la NAF 2000 (Nomenclature drsquoacti-viteacutes franccedilaise) respectivement Les odds-ratios (OR) et leur intervalle de confiance agrave 95 (IC) ont eacuteteacute estimeacutes agrave lrsquoaide de modegraveles de reacutegression logistique apregraves ajustement sur lrsquoacircge et lrsquoexistence de deacutepistages anteacuterieurs Lrsquoajustement sur drsquoautres facteurs de risque (niveau drsquoeacutetudes obeacutesiteacute anteacuteceacutedents familiaux de cancer reacutesidence en meacutetropole exposition au chlordeacutecone) nrsquoa pas modifieacute les reacutesultats Un sujet est consideacutereacute appartenir agrave un emploi ou agrave un secteur donneacute srsquoil y a tra-vailleacute au moins une fois dans sa vie Sa dureacutee drsquoemploi a eacutegalement eacuteteacute consideacutereacutee selon deux classes le 20 ans et gt 20 ans Des risques de cancer de la prostate statistiquement signi-ficatifs ont eacuteteacute mis en eacutevidence dans certaines professions facteurs (OR = 77 IC 95 [17-344]) pecirccheurs (OR = 20 IC 95 [10-40]) employeacutes drsquoap-provisionnement (OR = 27 IC 95 [10-72]) eacutelectriciens employeacutes plus de 20 ans (OR = 40 IC 95 [10-158]) et eacutegalement pour certains secteurs drsquoactiviteacute administration publique (OR = 18 IC 95 [12-29]) commerce de deacutetail et reacuteparation drsquoarticles do-mestiques (OR = 26 IC 95 [11-60]) fabrication de produits alimentaires (OR = 20 IC 95 [11-39]) particu-liegraverement fabrication de sucre (OR = 132 IC 95 [16-108]) Un risque de cancer de la prostate statistiquement non significatif est mis en eacutevidence pour les travailleurs agricoles (OR = 14 IC 95 [09-21]) les ouvriers agri-coles des cultures de plein champ et maraicircchegraveres (OR = 17 IC 95 [09-32]) et les ouvriers agricoles des cultures drsquoarbres et drsquoarbustes (OR = 21 IC 95 [07-67]) En revanche les exploitants agricoles preacutesentent un risque si-

gnificativement infeacuterieur agrave 1 (OR = 05 IC 95 [04-07]) Les auteurs suggegraverent que les associations ob-serveacutees pourraient srsquoexpliquer par la preacutesence de facteurs de risque suspecteacutes ou eacutevoqueacutes comme les pesticides la seacutedentariteacute les vibra-tions la pollution atmospheacuterique lieacutee au trafic routier ou certains solvants Lrsquoanalyse des associations selon lrsquoacircge de survenue du cancer de la prostate (avant ou apregraves 60 ans) le stade (avanceacute localiseacute) et les formes (agres-sives vs non agressives) est en cours

EacuteTUDES EacutePIDEacuteMIOLOGIQUES ET INDUSTRIES SPEacuteCIFIQUESDevant lrsquoaugmentation de lrsquoabsen-teacuteisme en France lrsquoopportuniteacute de disposer des donneacutees administra-tives (date de naissance sexe clas-sification des emplois en exeacutecutionmaicirctrisecadre reacutegion du lieu de tra-vail) et meacutedicales (arrecircts de travail causes meacutedicales type drsquoabsence) chez les salarieacutes statutaires de la branche des Industries eacutelectriques et gaziegraveres (IEG) a permis drsquoanaly-ser lrsquoeacutevolution de lrsquoabsenteacuteisme sur donneacutees agreacutegeacutees dans une cohorte de 215 550 salarieacutes entre 1995 et 2011 Agrave partir du nombre de salarieacutes ayant eu au moins un jour drsquoarrecirct dans lrsquoanneacutee et du nombre de per-sonne-anneacutees (PA) des indicateurs ont eacuteteacute calculeacutes (nombre drsquoabsenteacutes pour 100 PA taux drsquoabsenteacuteisme) de faccedilon globale et par type drsquoabsence dans diffeacuterentes classes (par acircge sexe classification des emplois reacute-gion) Sur la peacuteriode drsquoobservation la population vieillit se feacuteminise et se qualifie Agrave lrsquoorigine des jours drsquoar-recirct preacutedomine la maladie de courte dureacutee (672 ) alors que la longue maladie est moins freacutequente (284 ) Cet eacutecart est plus important pour les arrecircts suivis par une pro-longation pour le mecircme diagnostic 954 pour la maladie courte dureacutee et 26 pour la longue maladie

Le taux drsquoabsenteacuteisme augmente du fait de la croissance du taux drsquoabsenteacutes en longue maladie plus importante pour les femmes pour la classe drsquoacircge 50-70 ans et pour les emplois laquo exeacutecution raquo Les prin-cipales pathologies en cause sont les troubles mentaux les troubles musculosquelettiques (TMS) les tumeurs les maladies du systegraveme nerveux Apregraves ajustement sur sexe acircge et classification des emplois les taux drsquoabsenteacuteisme et drsquoabsenteacutes augmentent pour la longue mala-die dans la peacuteriode 1995-2011 Pour la maladie courte dureacutee il est agrave noter une augmentation de la preacutevalence des TMS dans la peacuteriode 2000-2004 en rapport probablement avec les reacuteorganisations lieacutees au contexte socio-eacuteconomique

Trois communications ont preacutesen-teacute les reacutesultats des eacutetudes meneacutees dans des cohortes franccedilaises des travailleurs du nucleacuteaire et des mineurs drsquouranium Une cohorte de 2 897 travailleurs de lrsquoeacutetablis-sement AREVA NC de Pierrelatte a eacuteteacute constitueacutee et suivie entre 1968 et 2006 afin drsquoanalyser les causes de deacutecegraves associeacutes agrave lrsquoexpo-sition interne agrave lrsquouranium Cette derniegravere a eacuteteacute reconstitueacutee via une matrice emplois-expositions (MEE) Ainsi 232 postes-peacuteriodes ont eacuteteacute eacutevalueacutes agrave lrsquoaide de 2 indi-cateurs drsquoexposition la freacutequence et la quantiteacute de chaque polluant manipuleacute classeacutees par des eacutevalua-teurs sur une eacutechelle relative de 4 niveaux La dureacutee de preacutesence du travailleur au poste a permis de cal-culer un score cumuleacute drsquoexposition Lrsquoestimation de lrsquoexposition a eacuteteacute reacutealiseacutee par une meacutethode mixte (MEE + biomonitoring) inteacutegrant eacutegalement les donneacutees dosimeacute-triques Dans la peacuteriode 1968-2006 la mortaliteacute toutes causes et celle tous cancers sont infeacuterieures aux

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niveaux de mortaliteacute correspon-dants de la population geacuteneacuterale Cependant la mortaliteacute cardiovas-culaire est significativement plus eacuteleveacutee dans les groupes fortement exposeacutes surtout agrave un type particu-lier drsquouranium ndash celui faiblement soluble issu du retraitement Un excegraves non significatif de mortaliteacute a eacuteteacute observeacute pour certains cancers (tissus lymphatiques et heacutemato-poiumleacutetiques poumon systegraveme ner-veux central) probablement en rapport avec une faible puissance statistique et avec la non-prise en compte des expositions chimiques chez ces travailleursCe dernier aspect a eacuteteacute abordeacute dans une autre communication concer-nant une eacutetude meneacutee sur la mecircme cohorte exposeacutee principalement agrave lrsquouranium mais aussi agrave des nui-sances chimiques comme lrsquoamiante les solvants aromatiques le chrome les ceacuteramiques techniques lrsquohy-drazine et drsquoautres carburants le trichloroeacutethylegravene les fumeacutees de soudage Lrsquoeacutevaluation de lrsquoexposi-tion a eacuteteacute reacutealiseacutee par une MEE Les organes cibles du cancer consideacutereacutes ont eacuteteacute le poumon les tissus lym-phatiques et heacutematopoiumleacutetiques le reinvessie le systegraveme nerveux cen-tral la prostate Apregraves ajustement sur les autres produits chimiques une augmentation du risque de cancer du systegraveme nerveux central a eacuteteacute montreacutee chez les travailleurs exposeacutes aux solvants aromatiques (hazard ratio HR = 653 IC 95 [114-3741]) Apregraves ajustement sur lrsquoexposition agrave lrsquouranium ce reacutesultat reste agrave la limite de la significativiteacute Le nombre limiteacute de cancers speacuteci-fiques dans cette cohorte a conduit agrave la mise en place drsquoune nouvelle eacutetude qui sera meneacutee dans une co-horte de 12 657 travailleurs exposeacutes agrave lrsquouranium pour analyser lrsquoimpact des produits chimiques sur la mor-taliteacute par cancer

La cohorte franccedilaise des mineurs drsquouranium a eacuteteacute mise en place en 1982 et se caracteacuterise par un suivi long et de qualiteacute entre 1946 et 2007 permettant la reacutealisation des eacutetudes de mortaliteacute Constitueacutee par des hommes ayant travailleacute en tant que mineurs dans le groupe CEA-COGEMA (Commissariat agrave lrsquoeacutenergie atomique - Compagnie geacuteneacuterale des matiegraveres atomiques) au moins un an entre 1945 et 1990 cette cohorte constitue une population pertinente pour lrsquoeacutetude des effets sanitaires agrave long terme lieacutes agrave lrsquoexposition aux rayonnements ionisants due au radon aux rayonnements gamma et aux poussiegraveres drsquouranium en suspension Les 5 086 travailleurs in-clus ont eacuteteacute suivis pendant 354 ans (min-max 01-61) ont travailleacute en moyenne 17 ans (min-max 1-433) et ont eu des estimations indivi-duelles de lrsquoexposition aux 3 sources de rayonnements ionisants permet-tant ainsi le calcul des expositions cumuleacutees par type de source (radon rayonnements gamma poussiegraveres drsquouranium) La mortaliteacute toute cause est comparable agrave celle de la popu-lation franccedilaise masculine Cepen-dant un excegraves de mortaliteacute tout cancer a eacuteteacute observeacute surtout pour le poumon (standardized mortality ratio SMR = 137 IC 95 [119-157]) et le rein (SMR = 164 IC 95 [105-245]) et agrave la limite de la significati-viteacute pour le cerveausystegraveme ner-veux central et les leuceacutemies hors leuceacutemie lymphoiumlde chronique Lrsquoexposition au radon a eacuteteacute associeacutee significativement agrave lrsquoexcegraves de risque de cancer du poumon et agrave lrsquoexcegraves de risque tout cancer Pour la morta-liteacute hors cancer un excegraves de risque significatif a eacuteteacute observeacute pour les maladies respiratoires dont la sili-cose associeacute agrave lrsquoexposition au radon Lrsquoassociation agrave lrsquoexposition cumu-leacutee au radon a eacuteteacute observeacutee pour la mortaliteacute par maladies de lrsquoappareil

circulatoire et pour la mortaliteacute ceacutereacute-brovasculaire Des analyses appro-fondies pour certaines pathologies speacutecifiques (cancer du rein mala-dies de lrsquoappareil circulatoire) seront reacutealiseacutees dans cette cohorte dont le suivi se poursuitLa mise en place drsquoun dispositif de surveillance des travailleurs poten-tiellement exposeacutes aux nanoma-teacuteriaux manufactureacutes (dispositif EpiNano) reacutepond au besoin de se mettre en position de veille vis-agrave-vis non drsquoun danger identifieacute mais drsquoun risque insuffisamment connu Baseacutee sur une eacutetude de faisabiliteacute reacutealiseacutee en 2010-2011 la premiegravere eacutetape du dispositif consiste en lrsquoenregistrement des travailleurs exposeacutes aux nanotubes de car-bone et dioxyde de titane nanomeacute-trique agrave partir de lrsquoidentification des entreprises des effectifs expo-seacutes des tacircchespostes exposants de lrsquoeacutevaluation qualitativesemi-quantitative de lrsquoexposition Lrsquoeacutela-boration en partenariat (InVS CEA INRS Institut national de lrsquoenviron-nement industriel et des risques [INERIS] Universiteacute de Bordeaux) drsquoun outil standardiseacute de caracteacute-risation de lrsquoexposition sera suivie par une validation lors des visites techniques communes en entre-prise Un questionnaire Entreprise et un autoquestionnaire individuel drsquoinclusion des travailleurs ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes et seront testeacutes apregraves lrsquoobtention des accords reacuteglemen-taires en attente Des partenariats avec des services de lrsquoEacutetat (Agence nationale de seacutecuriteacute sanitaire de lrsquoalimentation de lrsquoenvironnement et du travail [ANSES] Direction geacute-neacuterale du travail [DGT]) pourraient faciliter lrsquoaccegraves aux entreprises et la constitution de la cohorte Dans une deuxiegraveme eacutetape une eacutevalua-tion quantitative de lrsquoexposition sera reacutealiseacutee ainsi qursquoun suivi pas-sif (autoquestionnaire de suivi des

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 91

travailleurs eacutetudes de mortaliteacute interrogation des bases de donneacutees meacutedico-administratives) et si pos-sible la valorisation des donneacutees de santeacute collecteacutees en routine dans les services de santeacute au travail La constitution drsquoune biothegraveque et la reacutealisation dexamens de santeacute speacute-cifiques pourraient ecirctre discuteacutees ulteacuterieurement Des projets de re-cherche speacutecifiques articuleacutes sur la cohorte de veille sont envisageacutes Un partenariat international concer-nant lrsquoutilisation drsquoune base de don-neacutees meacutetrologiques europeacuteenne et une standardisation du recueil des donneacutees de santeacute permettra la reacutea-lisation deacutetudes eacutepideacutemiologiques avec une bonne puissance statis-tique pour produire de la connais-sance sur les risques professionnels lieacutes aux nanomateacuteriaux

TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES (TMS)Le syndrome du canal carpien (SCC) est la neuropathie la plus freacute-quente du membre supeacuterieur mais les opinions divergent sur lrsquoasso-ciation entre les SCC et le travail sur ordinateur Une meacuteta-analyse reacutea-liseacutee par lrsquoUniteacute 1018 de lrsquoINSERM a inclus 9 eacutetudes publieacutees depuis 1991 (dont 4 eacutetudes longitudinales) concernant le travail sur ordina-teur pendant plus de 4 heuresjour ou 20 heuressemaine avec utilisation de la souris Le meacuteta-odds-ratio est eacutevalueacute agrave 16 sans ecirctre statistiquement significatif Les auteurs soulignent que les eacutetudes sont tregraves heacuteteacuterogegravenes dans la deacutefi-nition de lrsquoexposition et des effets et que les deux eacutetudes jugeacutees les meilleures indiquent des reacutesul-tats opposeacutes Cette meacuteta-analyse conclut qursquoaucun lien nrsquoest mis en eacutevidence entre SCC et lrsquoutilisation drsquoordinateur sans exclure la possi-biliteacute que certains types de travail

intensif sur ordinateur puissent ecirctre associeacutes au SCCLes pathologies rachidiennes sont les premiegraveres causes de morbiditeacute osteacuteo-articulaire en milieu du tra-vail Dans le programme de sur-veillance eacutepideacutemiologique des TMS de lrsquoInVS la hernie discale opeacutereacutee (HDO) a eacuteteacute retenue comme tra-ceur de pathologies rachidiennes Lrsquoeacutetude preacutesenteacutee par lrsquoInVS a eacuteteacute reacutealiseacutee en population geacuteneacuterale en incluant les patients de la reacutegion des Pays-de-la-Loire identifieacutes par les donneacutees du Programme de meacutedica-lisation des systegravemes drsquoinformation (PMSI) opeacutereacutes drsquoune hernie discale en 2007-2008 Le secteur drsquoactiviteacute et la cateacutegorie professionnelle des sujets opeacutereacutes eacutetaient recueillis par questionnaire postal Lrsquoincidence annuelle de la HDO entre 20 et 64 ans qursquoelle soit ou non drsquoorigine professionnelle a eacuteteacute estimeacutee agrave 05 permil chez les hommes actifs et 04 permil chez les femmes actives alors qursquoelle est de 03 permil en cas drsquoinac-tiviteacute Chez les hommes le risque le plus eacuteleveacute est observeacute chez les ouvriers notamment ceux quali-fieacutes de type industriel ou artisanal et chez ceux de la manutention du magasinage et du transport La frac-tion de risque attribuable agrave lrsquoactiviteacute professionnelle des ouvriers dans la population est eacutevalueacutee agrave 15 Chez les femmes le risque le plus eacuteleveacute est observeacute parmi les employeacutees en particulier les employeacutees civiles 4 et agents de service de la Fonction pu-blique les employeacutees de commerce et les personnels des services directs aux particuliers En termes de sec-teur drsquoactiviteacute le risque le plus eacuteleveacute a eacuteteacute observeacute pour les hommes employeacutes dans la construction et pour les femmes employeacutees dans les secteurs du transport et de lrsquoen-treposage de lrsquoheacutebergement et de la restauration des arts et spectacles et des activiteacutes de meacutenage chez les

particuliers employeursAlors qursquohabituellement est eacutetu-dieacutee lrsquoinfluence des conditions de travail sur la santeacute la question de lrsquoadaptation des conditions de tra-vail en preacutesence de problegraveme de santeacute est rarement abordeacutee Ainsi une communication a souleveacute la question de la restriction des contraintes posturales pour des travailleurs deacuteclarant des douleurs osteacuteo-articulaires Lrsquoeacutetude preacutesen-teacutee utilise les donneacutees de lrsquoobserva-toire EVREST recueillies entre 2007 et 2011 sur des salarieacutes interrogeacutes 2 fois agrave plus de 18 mois drsquointervalle au moment drsquoune visite peacuteriodique de santeacute au travail Il ressort de lrsquoanalyse que aussi bien chez les hommes que chez les femmes la preacutesence de douleurs osteacuteo-articu-laires des membres supeacuterieurs ou rachis lombaire agrave la premiegravere visite nrsquoest suivie drsquoaucune reacuteduction des contraintes posturales apregraves 18 mois Cependant la comparai-son des salarieacutes vus 2 fois agrave ceux nrsquoayant pas eacuteteacute revus fournit des indices sur la possibiliteacute drsquoun pheacute-nomegravene drsquoexclusion chez les sala-rieacutes ayant des plaintes lombaires ou aux membres supeacuterieurs avec gecircne dans le travailMecircme si les TMS repreacutesentent la majoriteacute des maladies profession-nelles (MP) reconnues au reacutegime geacuteneacuteral leur sous-deacuteclaration reste freacutequente Une communication de lrsquoInVS a preacutesenteacute une analyse de ce pheacutenomegravene pour quatre localisa-tions de TMS (syndrome du canal carpien eacutepaule coude et rachis lom-baire) Elle srsquoappuie sur des donneacutees de 2009 dans 10 reacutegions de France distinguant les TMS reconnus en MP au reacutegime geacuteneacuteral et au reacutegime agricole et ceux signaleacutes dans le programme de surveillance de ma-ladies agrave caractegravere professionnel Les reacutesultats montrent que le taux de sous-deacuteclaration varie peu en fonc-

4 Cela correspond au code 52 de la nomenclature PCS crsquoest-agrave-dire les employeacutees de La Poste et de France Teacuteleacutecom les agents speacutecialiseacutes des impocircts du Treacutesor et des Douanes des adjoints administratifs de la Fonction publique des aides-soignants et professions assimileacutees de la Fonction publique ou du secteur priveacute

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Eacutepideacutemiologie en santeacute au travail15e colloque de lADEREST

tion de lrsquoacircge et du sexe et se situe entre 59 et 73 pour les 4 loca-lisations eacutetudieacutees Il apparaicirct que parmi les raisons de la non-deacutecla-ration le refus du salarieacute est la plus freacutequente Le syndrome du canal carpien preacutesente le taux de sous-deacuteclaration et la freacutequence de refus de deacuteclaration par le salarieacute les plus faibles Les explications suggeacutereacutees sont lrsquoaccessibiliteacute agrave des traitements plus efficaces de ce syndrome et des conseacutequences plus limiteacutees sur lrsquoemploi du salarieacute drsquoune deacuteclaration en MP

EacuteVALUATION DES EXPOSITIONS ET ACTIVITEacuteS PROFESSIONNELLESTout drsquoabord lrsquoInVS a preacutesenteacute lrsquoap-plication e-COSMOP Le projet COS-MOP a pour objectif de produire de faccedilon systeacutematique et reacuteguliegravere des indicateurs de mortaliteacute par cause en relation avec lrsquoactiviteacute profes-sionnelle Lrsquoapplication e-COSMOP est un outil qui permettra agrave terme de mettre agrave disposition les reacutesultats du projet en fonction de critegraveres que lrsquoutilisateur seacutelectionnera en plusieurs eacutetapes sexe indicateur (risque relatif drsquoun secteur drsquoacti-viteacute par rapport agrave lrsquoensemble des secteurs taux de mortaliteacute) cause de mortaliteacute (toutes causes tu-meurs malignes pathologies non malignes causes externes de bles-sure et drsquoempoisonnement) critegravere drsquoexposition (exposition courante derniegravere exposition secteur occupeacute agrave un moment ou un autre de la car-riegravere) secteur drsquoactiviteacute (section de la NAF) Drsquoautres variables sont eacutega-lement disponibles telles que le sta-tut actif publicpriveacute par exemple Les reacutesultats preacutesenteacutes reposent sur un eacutechantillon constitueacute agrave partir de donneacutees professionnelles issues du panel des deacuteclarations annuelles des donneacutees sociales de lrsquoInstitut

national de la statistique et des eacutetudes eacuteconomiques (INSEE) des salarieacutes non agricoles au 125e appa-rieacutees aux causes meacutedicales de deacutecegraves Les donneacutees de lrsquoINSEE exploiteacutees agrave ce jour dans COSMOP couvrent la peacuteriode 1976-2002 des mises agrave jour et des analyses reacuteguliegraveres sont preacute-vues mais deacutependent surtout de la mise agrave disposition par lrsquoINSEE de ses donneacutees Lrsquoapplication est accessible en ligne agrave lrsquoadresse wwwinvssantefrapplicationscosmopindexasp ougrave elle peut drsquoores et deacutejagrave ecirctre testeacutee mecircme si tous les reacutesultats ne sont pas encore impleacutementeacutesLrsquoInVS a ensuite preacutesenteacute lrsquoeacutevolu-tion de la preacutevalence drsquoexposition agrave certains canceacuterogegravenes aveacutereacutes ou probables de la classification du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) Les preacutevalences ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir des MEE de Matgeacuteneacute appliqueacutees sur le recense-ment INSEE de 1999 et sur un eacutechan-tillon drsquohistoires professionnelles de 2007 disponible au deacutepartement santeacute-travail de lrsquoInVS Elles ont donc eacuteteacute calculeacutees pour les anneacutees 1999 et 2007 On note une baisse de lrsquoexposition entre ces deux dates pour la silice les poussiegraveres de cuir lrsquoamiante et les fibres ceacuteramiques reacutefractaires Il ne semble pas y avoir eu drsquoeacutevolution en ce qui concerne les solvants Les auteurs avancent une explication en relation avec une baisse de lrsquoexposition entre ces dates pour les fibres et avec une baisse des emplois concerneacutes par lrsquoexposition agrave la silice et aux poussiegraveres de cuir Les donneacutees SUMER bien que concer-nant une population plus restreinte permettent eacutegalement un calcul de preacutevalence Les conclusions sont similaires agrave celles de lrsquoeacutetude preacutesen-teacutee Les matrices sont consultables sur le site wwwexpprofr La derniegravere communication a preacute-senteacute la meacutethodologie drsquoeacutevaluation

des expositions professionnelles dans un cadre de polyvalence des salarieacutes dans lentreprise SOCATRI Initialement cette entreprise nicke-lait des piegraveces chaudronneacutees pour la construction du site du Tricastin agrave Pierrelatte En fin de construc-tion afin de maintenir les emplois lrsquousine srsquoest diversifieacutee vers la deacutecon-tamination et le traitement des deacute-chets uranifegraveres La reconstitution des histoires professionnelles indi-viduelles srsquoaveacuterant tregraves compliqueacutee la meacutethodologie srsquoest orienteacutee vers la creacuteation de matrices emplois-ex-positions speacutecifiques agrave SOCATRI agrave partir drsquoun comiteacute drsquoexperts auquel les employeacutes les plus anciens encore en activiteacute ont participeacute Le proces-sus a ainsi ameneacute agrave la creacuteation de 83 postes de travail geacuteneacuteriques inteacute-grant les expositions aux radioeacuteleacute-ments et aux substances canceacutero-gegravenes mutagegravenes et toxiques pour la reproduction (CMR)

Les actes du colloque ont eacuteteacute publieacutes dans les Archives des Maladies Profes-sionnelles et de lrsquoEnvironnement de deacutecembre 2013 Le prochain colloque de lrsquoADEREST se tiendra au printemps 2015 agrave Lyon (wwwaderestorg)

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TD 210

Co-intervenir en santeacute au travail Pourquoi Comment Journeacutee nationale 2013 de lrsquoAssociation franccedilaise des intervenants en preacutevention des risques professionnels de services interentreprises de santeacute au travail (AFISST)Paris 15 novembre 2013

en reacutesumeacute

AUTEURS S Darbeacuteda et S Gonzalez deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

MOTS CLEacuteS Pluridisciplinariteacute santeacute au travail intervenant en preacutevention des risques professionnels (IPRP)

ALLOCUTIONS DrsquoOUVERTUREF Lemire ingeacutenieur conseil reacutegio-nal adjoint Caisse reacutegionale drsquoas-surance maladie drsquoIcircle-de-France (CRAMIF) Lrsquoenjeu majeur de la loi de juin 2011 sur la meacutedecine du travail est la co-construction drsquoactes de preacutevention par le personnel des services de san-teacute au travail interentreprises (SSTI) via lrsquoeacutelaboration des contrats plu-riannuels drsquoobjectifs et de moyens (CPOM) entre tous les acteurs concer-neacutes par cette reacuteforme Le succegraves de la loi sera fonction de lrsquoinvestissement de chacun des acteurs administra-teurs membres des commissions de controcircle eacutequipes de direction Direc-tions reacutegionales des entreprises de la concurrence de la consommation du travail et de lrsquoemploi (DIRECCTE) Caisses drsquoassurance retraite et de la santeacute au travail (CARSAT) parte-naires sociaux et professionnels de santeacute au travailPour la CRAMIF 6 thegravemes priori-taires ont eacuteteacute retenus preacutevention de la deacutesinsertion du risque chimique des troubles musculosquelettiques

Dans le contexte de mutation que traversent les services de santeacute au travail les intervenants en preacutevention des risques professionnels (IPRP) sont ameneacutes agrave coordonner leurs actions avec davantage drsquoacteurs Les interventions neacutecessitent de plus en plus freacutequemment la mobilisation de plusieurs disciplines autour drsquoun mecircme projet de preacutevention ou plus globalement autour de questions de santeacute au travail crsquoest le cas par exemple des interventions en conception ougrave se mecirclent des besoins drsquoapports en meacutetrologie hygiegravene et seacutecuriteacute ergonomie toxicologie (voire ergo-toxicologie) et parfois psychologie

(TMS) des risques psychosociaux des accidents du travail et du risque routierLes objectifs des CPOM ont eacuteteacute deacutefi-nis entre la CRAMIF et la DIRECCTE Icircle-de-France puis preacutesenteacutes fin 2012 agrave lrsquoensemble des secreacutetaires de commission meacutedicotechnique des preacutesidents de conseils drsquoadmi-nistration et des commissions de controcircle des SSTI drsquoIcircle-de-France Durant lrsquoanneacutee 2013 des fiches pro-grammes ont eacuteteacute eacutelaboreacutees avec le concours de tous les acteurs dans le but de disposer drsquoun socle commun pour les actions en entreprises au-tour des thegravemes retenus Des objec-tifs de suivi et de reacutesultats ont eacutegale-ment eacuteteacute eacutelaboreacutes En Icircle-de-France le premier CPOM devrait ecirctre signeacute en deacutecembre 2013 puis drsquoautres sui-vront courant 2014

M Brun directeur geacuteneacuteral du Centre interservices de santeacute et meacutedecine du travail en entreprise (CISME) Un premier bilan de la reacuteforme portant notamment sur la gouver-nance des services de santeacute au tra-

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Co-intervenir en santeacute au travail Pourquoi Comment Journeacutee nationale 2013 de lrsquoAFISST

vail et la pluridisciplinariteacute devrait ecirctre reacutealiseacute drsquoici fin 2013 par le mi-nistegravere du TravailLrsquoeacutetablissement de projets de service neacutecessite un diagnostic territorial et le consensus des diffeacuterents acteurs Au sein des SSTI crsquoest le preacutesident qui deacutetermine lors de lrsquoembauche qui est intervenant en preacutevention des risques professionnels (IPRP) Avec la reacuteforme la deacutesignation de ces derniers devrait ecirctre simplifieacutee et les meacutetiers mieux identifieacutesLe rocircle du meacutedecin du travail reste drsquoanimer et de coordonner lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire et de juger de la pertinence de faire appel eacuteventuel-lement agrave des compeacutetences exteacute-rieures

A Benedetto preacutesidente de lrsquoAFISSTLe socle commun entre les diffeacute-rents membres de lrsquoeacutequipe pluri-disciplinaire est lrsquointervention en entrepriseLe rocircle de lrsquoIPRP doit ecirctre clairement deacutefini notamment aupregraves des em-ployeurs afin de pouvoir porter un discours compreacutehensible par tous et contribuer agrave lrsquoameacutelioration des conditions de travail En 2014 lrsquoAFISST va reacutealiser une enquecircte en ligne sur le thegraveme laquo qui sont que font les IPRP Et avec qui travaillent-ils raquo Les reacutesultats de lrsquoenquecircte devraient ecirctre preacutesenteacutes agrave la prochaine journeacutee de lrsquoAFISST fin 2014

EXPEacuteRIENCES COOPEacuteRATIVES LORS DrsquoINTERVENTIONS EN SANTEacute AU TRAVAIL

JE VEUX UNE INTERVENTION ERGONOMIQUE N Lachambre ergonome Asso-ciation santeacute et meacutedecine inte-

rentreprises du deacutepartement de la Somme (ASMIS 80)Dans une entreprise de 78 salarieacutes du secteur industriel srsquooccupant de sous-traitance dans le domaine sanitaire le meacutedecin du travail constate de nombreux cas de TMS et des signes de souffrance psychique entraicircnant une augmentation des arrecircts de travail avec seacutequelles agrave la reprise et des avis drsquoaptitude avec restriction Devant ce constat il propose au directeur ingeacutenieur de formation en poste depuis 2010 lrsquointervention commune drsquoun ergo-nome et drsquoun psychologue du tra-vail Celle-ci est refuseacutee Le meacutedecin du travail se tourne alors vers la CARSAT et lrsquoinspection du travail qui confirment le non-respect de la reacuteglementation relative agrave la preacuteven-tion des risques professionnels et des niveaux drsquoarrecirct de travail deux fois plus eacuteleveacutes que la moyenne reacute-gionale du mecircme secteur Apregraves rap-pel agrave lrsquoemployeur de ses obligations de reacutesultats en termes notamment de preacutevention des risques psycho-sociaux (RPS) et suite agrave la preacutesence assidue au comiteacute drsquohygiegravene de seacutecuriteacute et des conditions de travail (CHSCT) du meacutedecin du travil de la CARSAT et de linspection du tra-vail lrsquoentreprise a fait appel agrave deux cabinets de consultants en ergono-mie et psychologie du travail Des actions de preacutevention en particulier sur les TMS et les RPS ont eacuteteacute mises en œuvreCette expeacuterience qui a redonneacute du sens au travail de chacun montre la neacutecessiteacute de pouvoir collaborer entre institutions et drsquoavoir un dis-cours commun pour accompagner lrsquoentreprise de faccedilon coheacuterente Par ailleurs cette situation a abouti agrave la reacutealisation au sein du service inter-entreprises de documents drsquoinfor-mation communs entre ergonomes et psychologues

SYNDROME COLLECTIF INEXPLIQUEacute (SCI) LES ATOUTS DrsquoUNE CO-INTER-VENTION PSYCHOLOGUE DU TRA-VAIL TOXICOLOGUE INDUSTRIEL A Becue toxicologue industriel et V Jullin psychologue du travail Annecy santeacute au travail (AST74)Ce service interentreprises compte 7 000 entreprises adheacuterentes dans tous les secteurs drsquoactiviteacute repreacute-sentant 65 000 salarieacutes Il est com-poseacute de 20 meacutedecins du travail et drsquoun pocircle technique constitueacute de 2 ergonomes drsquoun psychologue du travail drsquoun toxicologue industriel drsquoun eacutepideacutemiologiste de 2 techni-ciens HSE (hygiegravene et seacutecuriteacute en entreprise) et de 3 assistantes tech-niquesLe SCI eacutegalement connu sous le nom de syndrome des bacirctiments malsains peut ecirctre deacutefini selon 4 critegraveres une association de symp-tocircmes heacuteteacuterogegravenes et aspeacutecifiques une pathologie collective incluant plus de 20 des occupants un mecircme lieu et aucune eacutetiologie speacute-cifique et univoque retrouveacutee Le SCI peut impacter divers organes et fonctions (neuropsychique cutaneacute ORL sensorielhellip)Au printemps 2012 agrave lrsquoentreacutee dans les nouveaux locaux de lrsquoentreprise X du secteur tertiaire des symp-tocircmes divers sont ressentis par plu-sieurs salarieacutes Deacutebut juillet 2012 environ les trois quarts des salarieacutes preacutesentent des symptocircmes et le si-gnalent au directeur qui alerte le ser-vice de santeacute au travail Les salarieacutes concerneacutes sont alors vus en visite meacutedicale et le toxicologue analyse les compositions des produits utili-seacutes pour la reacutenovation du bacirctiment Courant 2012 les symptocircmes srsquoes-tompent peu agrave peu malgreacute la persis-tance drsquoune odeur deacutesagreacuteable attri-bueacutee aux travaux reacutecents En janvier 2013 de retour de congeacutes une sala-rieacutee ressent des symptocircmes plus

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francs la probleacutematique devient alors collective avec des plaintes multiples entraicircnant plusieurs ar-recircts maladie Face agrave cette propaga-tion afin de mieux comprendre les causes de cette laquo eacutepideacutemie raquo une investigation a eacuteteacute meneacutee en 3 vo-lets enquecircte descriptive aupregraves du meacutedecin du travail environnemen-tale puis psychosocialeLrsquoenquecircte environnementale effec-tueacutee par le toxicologue retrouve un taux drsquohumidification relative dans la zone de confort mais une venti-lation geacuteneacuterale deacutefaillante (ventila-tion meacutecanique forceacutee deacutebrancheacutee obturation des ouvrants naturels par les salarieacutes) Au niveau des fac-teurs chimiques lrsquoanalyse toxico-logique des composeacutes organiques volatils et les mesures des teneurs en oxyde de carbone et en ozone montrent des niveaux drsquoexposition comparables agrave ceux constateacutes dans le cadre des diffeacuterentes campagnes nationales de preacutelegravevements de lrsquoair inteacuterieur Les reacutesultats ont eacuteteacute resti-tueacutes agrave lrsquoensemble des salarieacutes et au directeur Ce rendu a eacuteteacute difficile-ment accepteacute par certains du fait de lrsquoattente drsquoune pollution zeacutero et de lrsquoincompreacutehension du pheacutenomegravene de pollution de fond preacutesente dans tous les bacirctiments de la chrono-logie de lrsquointervention avec un an entre les premiegraveres plaintes et les analyses reacutealiseacutees ndash ce retard ayant sans doute potentialiseacute les inquieacute-tudes ndash et de la lenteur de la mise en place des modifications techniques par la direction (modification de la ventilation geacuteneacuterale dans une co-proprieacuteteacute)Lrsquoenquecircte psychosociale meneacutee par une psychologue srsquoest deacuterouleacutee en 3 eacutetapes visite des locaux recueil du point de vue du CHSCT et de celui des salarieacutes Les entretiens ont eacuteteacute conduits sur la base du ques-tionnaire de lrsquoInstitut de veille sani-

taire (InVS) laquo Grille drsquoentretien pour recueillir les aspects psychosociaux raquo publieacute dans le guide technique laquo Diagnostic et prise en charge des syndromes collectifs inexpliqueacutes raquo Cette deacutemarche engageacutee apregraves la restitution collective de lrsquoenquecircte environnementale a eacuteteacute plutocirct bien accepteacutee Elle a permis lrsquoidentifica-tion de la source de lrsquoangoisse ques-tions resteacutees sans reacuteponses (Que se passe-t-il Pourquoi ) et besoin de sens devant des symptocircmes parfois violents qui ont pu impressionner Les entretiens ont mis en eacutevidence une mauvaise perception de la ges-tion de la crise la faccedilon dont le lieu de travail est perccedilu et lrsquoattachement agrave celui-ci les eacuteleacutements en lien avec drsquoeacuteventuelles pressions de collegravegues ou le besoin de ressentir des symp-tocircmes pour se sentir dans la laquo nor-maliteacute raquo et enfin les facteurs psy-chosociaux geacuteneacuteraux Cette phase de lrsquoenquecircte a eacutegalement permis de rendre compte des conseacutequences du SCI sur les rapports inter-individuels et sur le laquo travailler ensemble raquo Enfin elle a pu expliquer que la res-titution collective de lrsquoenquecircte envi-ronnementale ait eacuteteacute mise agrave mal du fait de la croyance du deacuteleacutegueacute du personnel en une cause toxiquePour conclure lrsquoexemple de ce SCI deacutemontre la neacutecessiteacute de tenir compte de lrsquoimbrication eacutetroite des facteurs environnementaux (physique chimique biologique) et psychosociaux et donc de faire participer plusieurs intervenants (toxicologue psychologue meacutedecin du travail) Reacutetrospectivement une intervention preacutecoce et conjointe du toxicologue industriel et du psycho-logue du travail aurait sans doute permis une reacuteduction de la souf-france au travail en limitant les ef-fets de contagion eacutemotionnelle et en reacuteduisant le risque de passer drsquoune opinion agrave une croyance

CO-INTERVENTION EN TOXICOLOGIE CARACTEacuteRISATION DrsquoUNE POLLUTION DUE Agrave LA DEacuteCOMPOSITION THER-MIQUE DrsquoUN PLASTIQUE T Barth IPRP Santeacute-Travail-Pro-vence B Oury deacutepartement Meacute-trologie des polluants INRSSanteacute-travail-Provence (STP) compte 9 800 entreprises adheacuterentes dans tous les secteurs drsquoactiviteacute repreacute-sentant 95 000 salarieacutes suivis sur 9 centres meacutedicaux reacutepartis autour drsquoAix-en-Provence Ce service est composeacute de 41 meacutedecins du travail 5 infirmiegraveres en santeacute au travail (IDEST) 4 IPRP 1 psychologue du tra-vail 6 assistantes en santeacute au travail (ASST) (+ 4 qui seront formeacutees en 2014) et 1 assistante socialeLrsquoexpeacuterience rapporteacutee concerne une entreprise de six salarieacutes speacutecialiseacutee dans la fabrication de panneaux luminescents agrave base drsquoeacuteclairage LED (diode eacutelectrolumi-nescente) et qui a deacuteposeacute 7 brevets internationaux concernant sa tech-nologie ses applications et sa ma-chine de production (machine laser CO2) La production est organiseacutee en 2 ateliers un local de deacutecoupe laser (deacutecoupe de guides optiques sur des plaques de polymeacutethacrylate de meacutethyle ndash PMMA ndash qui est un thermoplastique transparent) et une salle eacutelectronique (assemblage des piegraveces controcircle qualiteacute net-toyage des produits avec utilisation de quelques produits chimiques polish ndeg2 (produit de lustrage) colle alcool isopropylique)En juin 2012 lrsquoentreprise sollicite son meacutedecin du travail afin drsquoobtenir une aide dans la deacutemarche drsquoeacuteva-luation des risques professionnels en vue de la reacutedaction du document unique des risques professionnels La demande est transmise aux IPRP pour aboutir agrave une preacute-visite conjointe meacutedecin du travail-IPRP permettant de rencontrer la direc-

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tion et les salarieacutes de repeacuterer les locaux et les dangers (mise agrave jour de la fiche drsquoentreprise) de recueil-lir les fiches de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) et de deacutefinir les uniteacutes de tra-vail Lrsquointervention en entreprise a lieu en septembre 2012 pendant 1 journeacutee au cours de laquelle est effectueacutee lrsquoeacutetude des risques repeacutereacutes dans les diffeacuterentes uniteacutes de travail (conditions drsquoutilisation des pro-duits chimiques sonomeacutetries ponc-tuelles recensement des mesures preacuteventives deacutejagrave en place) lrsquoidenti-fication des situations dangereuses et lrsquoeacutevaluation des freacutequences drsquoex-position des salarieacutes En octobre 2012 un compte rendu des eacutevalua-tions des risques professionnels est preacutesenteacute agrave lrsquoemployeurUn risque particulier est repeacutereacute lrsquoinhalation des fumeacutees de deacutecom-position thermique due agrave la gravure laser de plaques de PMMA La FDS du film plastique ne donne aucune information sur la composition des fumeacutees de deacutecomposition Il existe une forte odeur de solvant dans le local et 2 personnes sont potentiel-lement exposeacutees Des preacutelegravevements drsquoatmosphegravere sont envisageacutes La premiegravere eacutetape consiste agrave identi-fier ce qui doit ecirctre mesureacute Il est alors fait appel agrave la CARSAT qui ne peut effectuer les analyses puis agrave lrsquoINRS Une intervention est plani-fieacutee en janvier 2013 en 2 phases une premiegravere dans lrsquoatelier pour lrsquoidentification et la semi quantifi-cation des polluants libeacutereacutes par les polymegraveres utiliseacutes au poste laser la seconde agrave lrsquoINRS consiste en la deacutegradation des polymegraveres et lrsquoana-lyse des effluents eacutemis pour compa-raison avec les polluants identifieacutes dans lrsquoentreprise La deacutegradation du PMMA produit majoritairement du meacutethacrylate de meacutethyle mais aussi du caprolactame du benzegravene et drsquoautres polluants en faibles concentrations Lrsquointervention de lrsquoINRS a permis drsquoidentifier les pol-

luants eacutemis pendant lrsquousinage laser et la deacutegradation thermique au laboratoire a deacutesigneacute un polymegravere comme principale source des eacutemis-sions Lrsquoidentification drsquoautres pol-luants a permis au preacuteventeur de construire sa strateacutegie drsquoeacutevaluation du risque avec une meilleure des-cription de lrsquoexposition des salarieacutesUne fois les polluants identifieacutes la CARSAT a pu proceacuteder aux preacutelegrave-vements atmospheacuteriques (drsquoam-biance et individuels) speacutecifiques et eacutelaborer des preacuteconisations rela-tives agrave lrsquoameacutelioration et lrsquoentretien de la ventilationEn conclusion la demande initiale de lrsquoemployeur drsquoaide agrave lrsquoeacutevalua-tion des risques et agrave la reacutedaction du document unique a eacuteteacute satisfaite Lrsquointervention technique de lrsquoINRS a permis de mettre agrave disposition des ressources dont ne disposaient ni le service de santeacute au travail ni le labo-ratoire de la CARSAT Les reacutesultats des mesures ont servi agrave lrsquoINRS dans le cadre drsquoune campagne nationale sur les polluants eacutemis lors de la deacutegradation thermique des plas-tiques Le partenariat STP ndash CARSAT a eacuteteacute constructif et est en coheacuterence avec la convention eacutetablie entre le service et le laboratoire De plus le lien eacutetroit entre la CARSAT et lrsquoINRS a permis de mettre en relation tous les acteurs de cette co-intervention reacuteussie

QUELLES SONT LES CONDITIONS DE LA CO-INTERVENTION Cette table ronde animeacutee par S Caroly (Universiteacute de Grenoble) srsquoest inteacuteresseacutee aux conditions de la co-intervention Pourquoi travailler ensemble Comment y parvenir Le pourquoi reacutepond au besoin de compeacutetences multiples pour intervenir en entreprises selon la probleacutematique identifieacutee

Le comment repose sur la connais-sance des compeacutetences de cha-cun ce qui neacutecessite une bonne communication des informations entre membres de lrsquoeacutequipe cha-cun doit savoir qui alerter en fonc-tion des besoins Il faut aussi que le meacutedecin du tra-vail soit motiveacute par lrsquointervention qursquoil y ait une envie de partager entre collegravegues de prendre le temps de deacutebattre Ce qui signifie aussi que lrsquoorganisation du service doit permettre de favoriser les eacutechanges autant sur un plan geacuteographique (faire en sorte que les bureaux des diffeacuterents membres de lrsquoeacutequipe ne soient pas trop eacuteloigneacutes les uns des autres) que sur un plan temporel (permettre des temps drsquoeacutechanges et drsquoorganisation)Il ressort des eacutechanges avec la salle les eacuteleacutements suivants l la neacutecessiteacute de bien deacutefinir les be-soins et les attentes de lrsquoentreprise ce qui implique lrsquoengagement de lrsquoemployeur qui peut se concreacutetiser par la signature drsquoune convention l lrsquoimportance de la preacute-visite avec lrsquoensemble de lrsquoeacutequipe pluridiscipli-naire qui facilitera par la suite lrsquoeacutela-boration drsquoun message coheacuterent l le besoin de formation du meacutede-cin agrave devenir manager drsquoune eacutequipe

TRAVAIL COLLECTIF ET COLLECTIFS DE TRAVAIL EN SERVICE DE SANTEacute AU TRAVAILS Caroly Universiteacute de GrenobleEn 2002 la loi de modernisation so-ciale instaure la pluridisciplinariteacute et creacutee les IPRP Cette fonction relegraveve drsquoune speacutecialisation technique que le meacutedecin du travail ne possegravede pas ou nrsquoa pas les moyens de mettre en œuvre dans son activiteacuteEn 2004 un deacutecret transforme les services meacutedicaux du travail ou de preacutevention en services de santeacute au

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travail qui deviennent ainsi des ser-vices pluridisciplinairesLa reacuteforme de 2011 mise en applica-tion depuis juillet 2012 a pour but de renforcer lrsquoeacutevaluation de lrsquoeffi-caciteacute des actions de preacutevention et drsquoenrichir lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire (assistantes en santeacute au travail formation en santeacute au travail des infirmiegraveres) Le meacutedecin prescrip-teur devient le reacutefeacuterent des actions des autres professionnels Les plans santeacute au travail PST1 puis PST2 ainsi que lrsquoeacutevaluation des pratiques pro-fessionnelles favorisent le travail collectif autour de prioriteacutes identi-fieacuteesPour les professionnels de la santeacute au travail les enjeux sont impor-tants En effet les meacutedecins du tra-vail dans leur activiteacute de coordina-tion vont devoir veiller agrave conserver leur identiteacute tout en inteacutegrant les points de vue des diffeacuterents autres intervenantsLe meacutedecin du travail doit ainsi srsquoadapter agrave un contexte sociopoli-tique en eacutevolution avec une aug-mentation des populations toucheacutees par les TMS lrsquoeacutevolution des reacuteformes en santeacute au travail et des entreprises en changement permanent Il doit aller vers plus de pluridisciplinariteacute avec une approche plus collective tout en conservant une activiteacute de consultation et de tiers temps en entrepris De plus dans la pratique reacuteelle les meacutedecins ont des styles drsquoexercices varieacutes en fonction du type drsquoentreprise ougrave ils exercentLes principales probleacutematiques du travail collectif sont drsquoune part les changements profonds des meacutetiers de la preacutevention qursquoil implique (tant pour le meacutedecin du travail que pour les ergonomes ingeacutenieurs en preacutevention des risques et psycholo-gues) et drsquoautre part lrsquoeacutemergence de professions dont les reacutefeacuterences de meacutetier demeurent agrave construire (IPRP IDEST) Lrsquoenjeu est dans le contexte actuel de bacirctir des modes

de coopeacuteration exigeacutes et attendus par les reacuteformes avec une diversiteacute importante des acteurs de preacuteven-tion et lrsquointeacutegration reacutealiseacutee des nouvelles logiques de travailAvant la reacuteforme les intervenants en santeacute au travail avaient parfois tendance agrave srsquoignorer ou agrave travailler ensemble seulement de maniegravere ponctuelle Ils devront apprendre agrave coopeacuterer dans une logique drsquointeacute-gration pour construire de lrsquoactiviteacute collectiveIl existe diffeacuterentes modaliteacutes de travail collectif co-activiteacute colla-boration coopeacuteration La fonction du travail collectif est de reacuteguler les contraintes car il permet de reacutepar-tir le travail drsquoeacutequilibrer les efforts et crsquoest eacutegalement un bon moyen drsquoapprentissage par le dialogue entre les membres du collectif Les conditions agrave remplir pour un travail collectif optimal sont de trouver des objectifs communs de conserver une certaine stabiliteacute et une mixiteacute au sein de lrsquoeacutequipe de construire des objets intermeacutediaires drsquoagir en concertation et en coordination Un collectif de travail est un ensemble de personnes qui prennent soin les uns des autres il sert agrave donner le pouvoir drsquoagir agrave chacun tout en eacutelaborant des regravegles communes Les conditions agrave remplir pour un bon fonctionnement du collectif sont de partager des regravegles de meacutetier de savoir reconnaicirctre les compeacute-tences des autres drsquoavoir des rela-tions drsquoeacutechanges de services drsquoavoir confiance en lrsquoautrePour le meacutedecin du travail la consul-tation est indissociable des actions en entreprise Lors drsquoactions collec-tives en partenariat avec drsquoautres institutions les meacutedecins du travail apportent leur expertise sur lrsquoentre-prise le travail et ses conseacutequences sur la santeacute La pluridisciplinariteacute se traduit par la construction de reacuteseaux Ecirctre IPRP est une fonction et non un meacutetier Chacun a un rocircle

speacutecifique lrsquoergonome est un laquo ex-pert des conditions de travail raquo qui permet laquo lrsquoaccompagnement drsquoun processus de changement raquo le psy-chologue du travail est un laquo expert de lrsquohomme au travail (perception comportement) raquo chargeacute de laquo com-prendre la relation entre le travail et le subjectif entre le corps et la san-teacute raquo lrsquoingeacutenieur en preacutevention des risques est un laquo expert de la seacutecuriteacute ou speacutecialiste des facteurs drsquoexposi-tion raquo dont le rocircle est le laquo manage-ment des risques et leur inteacutegration dans les logiques de lrsquoentreprise (en termes de production et de qualiteacute) raquoLe passage du travail collectif au collectif de travail inter-meacutetiers per-met de creacuteer de la connaissance sur le fonctionnement de lrsquoentreprise de partager des valeurs communes sur le travail bien fait drsquoeacutetablir une relation de confiance autorisant les initiatives dans le domaine de com-peacutetences de lrsquoautre et une relation drsquoaide quand lrsquoautre est soumis agrave des perturbations externes ou internes ainsi que reacuteeacutelaborer des regravegles dans lrsquoactionLa pluridisciplinariteacute implique lrsquoeacutela-boration de nouveaux repegraveres drsquoac-tion drsquointervention et des transfor-mations de compeacutetences laquo Un bon travail interdisciplinaire se fait avec des intervenants de disciplines diffeacute-rentes qui vont confronter leurs points de vue mais qui restent des gens com-peacutetents dans leur discipline raquoEn conclusion lrsquoactiviteacute collective inter-meacutetiers nrsquoest pas une eacutevi-dence Chacun doit drsquoabord ecirctre agrave lrsquoaise au sein de son propre meacutetier pour ensuite essayer de lrsquoecirctre avec les autres Il reste des formes de pluri-professionnaliteacute agrave construire pour une preacutevention efficace et du-rable des risques professionnels Les conditions drsquoune activiteacute de travail pluri-professionnelle peuvent ecirctre reacutesumeacutees de la faccedilon suivante l connaicirctre lrsquoautre et ses compeacute-tences

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l construire des regravegles de meacutetier l aller ensemble sur le terrain l construire des objectifs communs l eacutelaborer un espace de deacutebats sur la qualiteacute du travail pluridiscipli-naire l construire des objets intermeacute-diaires l organiser la compleacutementariteacute des logiques (alerte-preacuteventionhellip) l imaginer des jeux drsquoacteurs situeacutes dans un contexte institutionnel et politique

REacuteFLEXION PARTAGEacuteE ET EacuteLABORATION DrsquoOUTILS INTERSERVICES

NETTOYONS EN BONNE SANTEacute COM-MENT TRAVAILLER ENSEMBLE Agrave 5 SSTI ET 3 COMPEacuteTENCES DE MEacuteTIER J Meli conseiller en preacutevention et en ergonomie Sud Loire santeacute au travail Saint-Etienne (SLST 42)Ce projet a fait intervenir les direc-teurs des services les IPRP et les meacutedecins du travail de 5 SSTI de Rhocircne-AlpesEn septembre 2008 il est deacutecideacute de construire un projet interser-vices pluridisciplinaire laquo Nettoyons bien ensemble raquo dont lrsquoobjectif est drsquoidentifier et de diffuser les bonnes pratiques de preacutevention dans les entreprises de propreteacute Lrsquoobjectif secondaire est drsquoextraire des ensei-gnements meacutethodologiques au beacuteneacutefice des acteurs de santeacute au travailLe projet srsquoest deacuterouleacute en 4 phases connaissance du secteur visites de terrain et synthegravese des obser-vations phase de mise en forme (livrables) et phase drsquoexploitation en direction des entreprises de propre-teacute et des services de santeacute au travailDeux livrables ont eacuteteacute reacutealiseacutes un guide de preacutevention des risques professionnels et une brochure drsquoin-formation agrave destination des salarieacutes

du secteur Ils ont pu ecirctre diffuseacutes aupregraves des entreprises de nettoyage et des acteurs de preacuteventionPour mener agrave bien ce projet il a fallu travailler ensemble Ce qui a neacuteces-siteacute l Des relations entre les acteurs la rencontre de plusieurs volonteacutes un projet devant ecirctre agrave la fois agrave la source et au carrefour de motivations individuelles des objectifs ayant un sens pour tous les acteurs une bonne visibiliteacute dans lrsquoapproche et dans les reacutesultats souhaiteacutes le deacuteve-loppement drsquoun savoir-ecirctre propice agrave lrsquoeacutemulation du groupel Une meacutethode collective et parta-geacutee de travail le partage drsquoobjectifs formels et informels la preacutecision des objectifs deacutefinis une meacutetho-dologie partageacutee lrsquoallocation des ressources une cineacutetique adeacutequate au projet le rythme et la reacutegula-riteacute des contacts lrsquoimportance de la coordination (et de sa leacutegitimiteacute) un fonctionnement organiseacute entre entiteacutes les eacutechanges favoriseacutes par des modes de travail diffeacuterents le maintien drsquoune coheacuterence au sein du groupe de travaill La concordance drsquoobjectifs pour aller tous dans la mecircme direction

PROJET COLLECTIF DES SSTI DES PAYS-DE-LA-LOIRE MISE Agrave DISPOSITION DrsquoOUTILS POUR LrsquoEacuteVALUATION ET LA PREacuteVENTION DU RISQUE CHIMIQUE EN ENTREPRISE C Barat Feacutedeacuteration des services de santeacute interentreprises (FRSSTI) Pays-de-la-Loire La Feacutedeacuteration des SSTI des Pays-de- la-Loire regroupe 14 SSTI et compte 80 000 adheacuterents dans tous les do-maines drsquoactiviteacute Elle suit 900 000 salarieacutes et dispose pour cela de 300 meacutedecins du travail 50 IDEST et drsquoun pocircle technique constitueacute de 60 IPRP et de 50 ASSTLes nombreuses questions pour la mise en œuvre drsquoune deacutemarche

drsquoeacutevaluation et de preacutevention du risque chimique sont agrave la base du projet Celui-ci a eacuteteacute reacutealiseacute en lien avec les CPOM dans un esprit de coheacuterence reacutegionale et srsquoest deacuterouleacute en 3 eacutetapes l deacuteveloppement des outils de feacute-vrier 2011 agrave feacutevrier 2013 au sein drsquoun groupe de travail composeacute drsquoun pi-lote de la feacutedeacuteration de 13 IPRP et de 9 meacutedecins du travail l diffusion des outils dans les SSTI agrave partir de feacutevrier 2013 avec formation des diffeacuterents acteurs de lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire l diffusion des outils aupregraves des en-treprises agrave partir de mars 2013 avec un accompagnement individuel et collectif

Le groupe de travail eacutetait composeacute de 4 sous-groupes avec des missions diffeacuterentes lrsquoidentification des dan-gers lrsquoeacutevaluation des risques la preacute-vention des risques et la traccedilabiliteacutePlusieurs outils ont eacuteteacute deacuteveloppeacutes l un guide pratique meacutethodolo-gique drsquoeacutevaluation et de preacutevention du risque chimique en entreprise composeacute drsquoune fiche de diagnostic initial de 4 fiches laquo eacutetapesraquo et de 19 fiches laquo outils raquo l un outil informatique COLIBRISK coheacuterent avec la deacutemarche proposeacutee dans le guide pratique en lien avec les bases de donneacutees sur les subs-tances simple drsquoutilisation (classeur Excel) et disposant drsquoun mode drsquoem-ploi deacutetailleacute l enfin un module de formation agrave lrsquoutilisation de ces outils destineacutes aux entreprises

Le guide pratique et Colibrisk sont teacuteleacutechargeables gratuitement sur le site internet wwwrisquechimique-paysdelaloireorgLa deacutemarche de formation agrave lrsquoeacuteva-luation et la preacutevention du risque chimique se deacuteroule sur une anneacutee en 4 eacutetapes 1 lrsquoidentification des dangers 2 lrsquoeacutevaluation des risques

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3 la preacutevention 4 la traccedilabiliteacute Actuellement 61 entreprises (11 000 salarieacutes) sont accompagneacutees lors de sessions collectives Leurs activiteacutes sont diverses traitement de surface imprimerie seacuterigraphie plasturgie meacutetallurgie et agroalimentaireDu point de vue des entreprises ce projet apporte des outils structu-rants sur une question jugeacutee com-plexe et leur permet drsquoavancer dans leur deacutemarche drsquoeacutevaluationDu point de vue des SSTI la reacutealisa-tion de ce projet a eacuteteacute rendue pos-sible par la mise en reacuteseau des SSTI sur la question du risque chimique et le partage des compeacutetences reacutegionales En retour cela a permis une monteacutee en compeacutetence des dif-feacuterents acteurs des SSTI

LA PLURIDISCIPLINARITEacute EN SANTEacute AU TRAVAIL FREINS ET LEVIERS J Benoumeur sociologue uniteacute mixte de recherche CNRS 1 ndash EHESS 2ndash ENS 3 Dans le but drsquoidentifier les freins agrave la coopeacuteration des acteurs de la santeacute et de la seacutecuriteacute au travail une eacutetude a eacuteteacute meneacutee en Haute-Normandie Elle srsquoattache agrave comprendre les pos-tures et les logiques de chacun et pourra servir de support pour des comparaisons avec drsquoautres terri-toiresLa coopeacuteration interorganisation-nelle permet aux diffeacuterents par-tenaires la mise en commun des informations (indicateurs eacutetudes diagnostics) des interventions (in ex situ intervention ponctuelle ou suivi dans la dureacuteehellip) et du type de prestation (conseil controcircle preacute-vention)Les partenaires en santeacute au travail participent aux obligations de reacutesul-

tats en matiegravere de preacutevention mais sont soumis agrave des enjeux eacutecono-miques diffeacuterents selon qursquoils sont priveacutes ou institutionnelsLes contraintes opeacuterationnelles peuvent repreacutesenter un frein agrave la pluridisciplinariteacute En effet il y a souvent peu de disponibiliteacutes pour se rencontrerLes critegraveres et les valeurs drsquointerven-tion des diffeacuterents acteurs varient selon l que lrsquointervention est agrave la de-mande ou bien qursquoil existe un pou-voir de controcircle l que la participation des IPRP est solliciteacutee ou non l que lrsquoapproche est individuelle ou collective l qursquoil srsquoagit de certaines cibles par-ticuliegraveres l qursquoil faut fideacuteliser la clientegravele ou bien renforcer lrsquoautonomie des en-treprises

La coopeacuteration interprofession-nelle met en jeu la compleacutementa-riteacute des groupes professionnels qui apportent chacun leur expertise leur grille de lecture et leur meacutetho-dologie La reacutepartition des champs drsquoexpertise constitue un enjeu per-manent de luttes et de rapports de pouvoir Des strateacutegies de deacutefense corporatistes peuvent apparaicirctre et des pheacutenomegravenes de deacutepreacuteciation des compeacutetences se font jour Il faut passer au-delagrave des eacutecueils de la com-munication interprofessionnelle (jargon professionnel langages techniques retranchement derriegravere le secret professionnel) au-delagrave des deacutesaccords sur la meacutethodologie (re-preacutesentativiteacute drsquoeacutechantillon inter-preacutetation des non-reacuteponses dureacutee type des entretiens salarieacute consi-deacutereacute ou non comme expert de son travail) au-delagrave des deacutesaccords sur la finaliteacute (proteacuteger la santeacute etou ameacuteliorer la productiviteacute renforcer ou non lrsquoautonomie des acteurs)

Deux grands types de coopeacuteration peuvent ecirctre identifieacutes l Une coopeacuteration informelle drsquoindividu(s) agrave individu(s) motiveacutee par une volonteacute de mutualiser les ap-proches et les apports sur des theacutema-tiques geacuteneacuterales ou par lrsquourgence ou la complexiteacute de certaines situations preacutecises Elle repose sur la connais-sance individuelle des missions ou des prestations des organismes ou des fonctions (culture institution-nelle) puis sur le partage des affini-teacutes ou des valeurs via un reacuteseau de partenaires ou un carnet drsquoadresses Les relations informelles jouent un rocircle central dans la mise en place des coopeacuterations formaliseacutees et il ne faut pas neacutegliger le poids des divergences interpersonnelles et des fausses repreacutesentations dans lrsquoabsence de coopeacuteration entre organismesl Une coopeacuteration formelle de structure(s) agrave structure(s) mise en jeu dans plusieurs types de circons-tances par exemple

- La participation agrave des instances de consultation et drsquoeacutechanges peut par exemple avoir lieu dans le cadre de partage drsquoinforma-tions de preacutesentations drsquoactions ou de positionnements dans le but de mener des eacutetudes ou des actions de sensibilisation de pro-poser ou de rendre des avis ou drsquoeacutechafauder une strateacutegie com-mune Cela peut faire apparaicirctre des enjeux de pouvoir selon le nombre ou le type de participants (chefs de services et directeurs acteurs de terrain) et le nombre ou le type de voix (majoriteacute voix deacutelibeacuteratives ou consultatives)- Lrsquoeacutelaboration et la gestion de pro-jets et de dispositifs collectifs pour assurer la gestion partageacutee drsquoun dispositif public ou bien la prise en charge transversale de probleacute-matiques complexes fluidifier le passage de relais atteindre des cibles isoleacutees et mener de grandes actions de communication Il

1 Centre national de la recherche scientifique

2 Eacutecole des Hautes eacutetudes en sciences sociales

3 Eacutecole nationale supeacuterieure

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faut alors calculer les gains espeacute-reacutes car les investissements sont importants Les enjeux de pou-voir sont agrave plusieurs niveaux le degreacute drsquoimplication de chacun (financier temporel) le partage des responsabiliteacutes (consultation deacutelibeacuteration intervention) et des retombeacutees financiegraveres et meacutedia-tiques

Les leviers proposeacutes sont l la mise en place de coopeacuterations pour renforcer lrsquoaffichage et la visi-biliteacute des missions et des dispositifs des organismes l la conduite de projets avec le choix des partenaires la construction drsquoun reacutefeacuterentiel commun et le rocircle capital du chef de projet

PROJETS NATIONAUX EN COURS IMPLIQUANT DES IPRP DE SSTIRISQUE CHIMIQUE PROJET INTER-SSTI DrsquoANALYSE CRITIQUE DES FICHES DE DONNEacuteES ET DE SEacuteCURITEacuteA Karinthi Doyon Preacutevention san-teacute travail PST2A Rhocircne Alpes (69)Dans le contexte actuel de forte eacutevolution reacuteglementaire du risque chimique avec la mise en place depuis 2007 du systegraveme REACH et le changement drsquoeacutetiquetage la fiche de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) a eacuteteacute confirmeacutee dans son rocircle majeur de support pour la transmission des informations de la chaicircne drsquoappro-visionnementCependant trop souvent sur le ter-rain les FDS ne sont pas conformes aux attentes reacuteglementaires Ainsi une eacutetude de 2009 meneacutee conjoin-tement par plusieurs SSTI du Grand Lyon a retrouveacute 50 drsquoerreurs au niveau de la classification des subs-tances Et en 2012 une eacutetude de lrsquoEu-ropean Chimicals Agency (ECHA) a montreacute que 52 des FDS nrsquoeacutetaient pas conformes toutes rubriques

confondues Or sans une bonne identification des dangers il est difficile de faire une eacutevaluation des risques repreacutesentative de la reacutealiteacute Sans une lecture critique preacutealable des FDS lrsquoidentification des dangers est donc biaiseacuteeFort de ce constat des SSTI com-mencent agrave se feacutedeacuterer et plusieurs groupes de travail srsquoorganisent pour mieux aborder la probleacutematique du risque chimique par la creacuteation de bases de donneacutees de substances et de FDS et la mise agrave disposition drsquoou-tils drsquoaide agrave lrsquoeacutevaluation du risque chimique Les principaux enjeux sont drsquoeacutevaluer la qualiteacute des FDS par rapport aux exigences reacuteglemen-taires en menant un travail drsquoenver-gure nationale via la mutualisation des donneacutees traiteacutees par les SSTI de plusieurs reacutegions Les objectifs propres aux SSTI parti-cipants sont drsquoharmoniser les pra-tiques des IPRP sur lrsquoidentification des dangers de proposer un regard commun sur la qualiteacute des FDS (en particulier sur le repeacuterage des subs-tances canceacuterogegravenes mutagegravenes ou reprotoxiques ndash CMR) et drsquoameacuteliorer la qualiteacute des prestations dans les actions de conseil aupregraves des adheacute-rentsLes objectifs externes aux SSTI participants sont de creacuteer ou de poursuivre les eacutechanges avec les DIRECCTE et les CARSAT de four-nir agrave la Direction geacuteneacuterale du tra-vail (DGT) des eacuteleacutements pour une concertation de tous les acteurs des FDS (fabricants fournisseurs dis-tributeurs acteurs de la preacutevention et syndicats professionnels) et en-gager une reacuteflexion nationale pour faciliter laccegraves par les SSTI aux FDS Agrave lrsquoheure actuelle la reacutedaction de la meacutethodologie est finaliseacutee lrsquoinfor-mation drsquoun maximum de SSTI sur la deacutemarche et lrsquoanalyse critique des FDS dans le cadre des projets drsquointervention en entreprise sont en cours La mise en commun des

reacutesultats leur communication et leur exploitation restent agrave faire pour 2014

PROJET NATIONAL INRS ndash ANACT EacuteVALUATION DES INTERVENTIONS RPS-TMS A Benedetto IPRP Action santeacute au travail dans le Doubs (AST25)Lrsquoeacutevaluation des interventions reste une question centrale en santeacute au travail Suite agrave un appel agrave contri-bution pour une recherche action conjointe INRS-ANACT plusieurs groupes laquo meacutetier raquo se sont consti-tueacutes CARSAT ARACT consultants SSTI composeacute de meacutedecins du tra-vail et drsquoIPRP et un groupe mixte pi-loteacute par la DIRECCTE Midi-PyreacuteneacuteesLrsquoobjectif est la production drsquoun ouvrage didactique portant sur les modegraveles et deacutemarches theacuteoriques sur la question de lrsquoeacutevaluation et drsquoun guide pratique destineacute agrave per-mettre aux preacuteventeurs drsquoeacutevaluer leurs interventionsLes groupes meacutetiers apportent leur expeacuterience et leur reacuteflexion et expeacute-rimenteront les versions provisoires du guide Les premiers travaux ont porteacute sur le repeacuterage du peacuterimegravetre de lrsquoeacutevaluation drsquoune intervention la conceptualisation de typologies drsquointervention la compilation des pratiques drsquoeacutevaluation existantes et lrsquoidentification des besoins et at-tentes des preacuteventeurs Les travaux agrave venir devront deacutefinir le cadre du guide pratique en meacutetissant diffeacute-rents modegraveles en srsquoappuyant sur les pratiques existantes les besoins et les reacutealiteacutes du terrain La version deacutefinitive du guide est preacutevue pour 2016

RELIANCE ET TRAVAIL REacuteSEAU NATIO-NAL DES PSYCHOLOGUES ET PSYCHO-SOCIOLOGUES DU TRAVAIL EN SSTI V Jullin psychologue du travail AST74laquo Reliance et travail raquo est une asso-ciation neacutee le 30 novembre 2012 qui

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 101

compte actuellement 60 adheacuterents (sur 120 professionnels dont 107 en SSTI) Le reacuteseau a pour objectifs l de rassembler les psychologues et les psychosociologues exerccedilant en SSTI l de permettre les eacutechanges et faci-liter la formation continue entre les professionnels du reacuteseau l de contribuer agrave la construction de ces meacutetiers par la mise en deacutebat des diverses pratiques lrsquoeacutelaboration de repegraveres communs et la mutualisa-tion des connaissances et des meacute-thodes issues de la pratique l de promouvoir le travail des psy-chologues et psychosociologues en SSTI aupregraves des diffeacuterents interlocu-teurs l drsquoanimer diverses actions (col-loques journeacutees drsquoeacutetude articles formationshellip) en cherchant agrave pro-mouvoir les collaborations l de favoriser les liens avec les la-boratoires universitaires et autres organismes de recherche

Documents pour le Meacutedecin

du Travail Ndeg 127

3e trimestre 2011

404

Les reacutesultats des tableaux V et VI ne correspondentpas agrave des niveaux drsquoexposition stables dans le tempsmais reacutesultent drsquoune succession drsquoeacuteveacutenements detemps courts et de forte intensiteacute (figure 2) Lrsquoanalysedu geste professionnel associeacute aux pics montre quelrsquoutilisation de la soufflette est un facteur deacuteterminantde lrsquoexistence de ces pics de concentration

Ont eacuteteacute systeacutematiquement rechercheacutes - le nombre de pics supeacuterieurs agrave ce seuil- la dureacutee totale de tous les pics trouveacutes (en minutes

et secondes)- la dureacutee moyenne des pics trouveacutes (en secondes)- la moyenne des concentrations atteintes par les

pics trouveacutes (en ppm)

0

200

400

600

800

1000

900

700

500

300

100

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3 500 3 700 3 900 4 100 4 300 4 500 4 700 4 900 5 100 5 300 5 500

mdashmdash Infirmiegravere collage

mdashmdash Infirmiegravere soufflage

mdashmdash Sujet MOYENNES DEXPOSITION (20 minutes)

vv

v

Fig 2 Expositions individuelles durant un collage (ppmv partie par million en volume)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Con

cent

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n en

oxy

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e di

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ppm

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Temps (s)0 2 5002 0001 5001 000500

Fig 3 Exposition drsquoambiance dans la piegravece

127 EEG ok_DMT 140911 1436 Page404

Documents pour le Meacutedecin du Travail Ndeg 1142e trimestre 2008253

Votre meacutedecin du travail le docteur que vous avez vu le

nous a dit que vous eacutetiez drsquoaccord pour participer agrave lrsquoeacutetude scientifique meneacutee par le ministegravere chargeacute du Travail et lrsquoInstitut universitaire de meacute-

decine du travail de la faculteacute de Lyon Crsquoest pourquoi je vous teacuteleacutephone aujourdrsquohui Auriez-vous un moment (environ 20 min) agrave me consacrer

maintenant

Si NON date du nouveau RV teacuteleacutephonique

Comme votre meacutedecin du travail vous lrsquoa expliqueacute cette eacutetude srsquointeacuteresse agrave un certain nombre de situations de travail et de produits auxquels

les travailleurs en France peuvent ecirctre ameneacutes agrave ecirctre exposeacutes je vais donc vous demander de bien vouloir me deacutecrire agrave nouveau ce que vous

avez fait agrave votre travail durant la mecircme semaine que celle que vous avez deacutejagrave deacutecrite agrave votre meacutedecinTOUT DrsquoABORD QUELQUES RENSEIGNEMENTS SUR VOTRE ENTREPRISE

1 Quelle est lrsquoactiviteacute exacte de votre entreprise (que produit-elle que vend-elle etc)

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

2 Combien votre entreprise a-t-elle environ drsquoemployeacutes dans le site ougrave vous travaillez

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

MAINTENANT VENONS EN Agrave VOTRE EMPLOI ET PLUS PARTICULIEgraveREMENT Agrave CE QUE VOUS AVEZ FAIT

PENDANT LA SEMAINE QUE VOUS AVEZ DEacuteCRITE Agrave VOTRE MEacuteDECIN

1 Quel est le nom exact de votre meacutetier mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

2 Combien drsquoheures avez-vous travailleacute durant cette semaine

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

3 Durant cette semaine quels ont eacuteteacute les divers lieux ougrave vous avez travailleacute et combien de temps y avez vous passeacute srsquoil y en a plusieurs

LIEUXOUI

NONDUREacuteE

LIEUXOUI

NONDUREacuteE

commerce

veacutehicule

atelier

quai de chargement

bureau

exteacuterieur

laboratoire

Autres lieux lesquels mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

4 Pouvez-vous me deacutecrire les diffeacuterentes tacircches que vous avez effectueacutees durant cette semaine et combien de temps vous y avez passeacute

Tacircche 1mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash Dureacutee

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Description mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Autre tacircche mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash Dureacutee mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Description mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

mdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdashmdash

Questionnaire ndegFai t le

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Annexe 1

113677 253-266009-022bullTM3 190608 1802 Page 253

DANS LE CADRE DE VOS MISSIONS DANS UN SERVICE DE SANTEacute AU TRAVAIL

l Vous avez reacutealiseacute une eacutetude meneacute une enquecircte de terrainhellipl Vous souhaitez publier vos reacutesultats faire partager votre expeacuterience ou solliciter drsquoautres eacutequipeshellip

La rubrique ldquoVU DU TERRAINrdquo vous est ouverte

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ldquoProposer un articlerdquo

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103JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

MISE AU POINT TP 19

Efficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes drsquoeacutevaluation disponibles personnelle et in situ et leur preacutecision

en reacutesumeacute

AUTEURS J Chatillon A Kusy N Trompette deacutepartement Ingeacutenierie et eacutequipements de travail INRS

MOTS CLEacuteS Bruit audition eacutequipement de protection individuelle (EPI) protection individuelle meacutethodologie

Les protecteurs individuels contre le bruit (PICB) peuvent ecirctre utiliseacutes en compleacutement des moyens de preacutevention collective contre les nuisances sonores Lrsquoatteacutenuation des bruits apporteacutee par ces eacutequipements est mesureacutee en laboratoire suivant certaines normes Des meacutethodes commerciales existent afin drsquoeacutevaluer lrsquoatteacutenuation fournie par les PICB sur le lieu de travail LrsquoINRS a eacutetudieacute la preacutecision de 4 systegravemes commerciaux par rapport aux meacutethodes de reacutefeacuterence normaliseacutees Les reacutesultats montrent que le niveau de protection peut ecirctre estimeacute pour une personne donneacutee et un PICB donneacute par certains de ces systegravemes commerciaux avec toutefois quelques incertitudes

La protection individuelle contre le bruit peut ecirctre requise en compleacutement des moyens de protec-tion collective Elle contribue agrave dimi-nuer lrsquoexposition sonore des salarieacutes jusqursquoagrave un niveau suffisamment faible - par exemple 80 dB(A) pour 8 heures de travail ndash afin drsquoeacuteviter les leacutesions auditives De plus conformeacutement aux articles R 4431-2 et R 4431-3 du Code du tra-vail les valeurs limites drsquoexposition (VLEP) sont celles obtenues dans le conduit auditif apregraves latteacutenuation assureacutee par le port du protecteur individuel contre le bruit (PICB) Lrsquoob-jectif sanitaire de supprimer lrsquoexpo-sition sonore leacutesionnelle et la dis-position reacuteglementaire (respecter la VLEP) ont conduit ces derniegraveres anneacutees agrave des deacutebats sur lrsquoefficaciteacute reacuteelle - personnelle et in situ - des PICB [1] En effet les valeurs drsquoatteacute-nuation afficheacutees par les fabricants

sur les emballages des PICB sont issues de mesures normaliseacutees reacutea-liseacutees en laboratoire et consideacutereacutees comme maximales [2]Aujourdrsquohui deux alternatives per-mettent drsquoobtenir une valeur plus reacutealiste de lrsquoatteacutenuation drsquoun pro-tecteur lrsquoestimation ou la mesure Lrsquoestimation [3] utilise les donneacutees afficheacutees par les fabricants et cal-cule par diffeacuterentes meacutethodes (deacute-cote eacutelargissement statistique) de nouvelles valeurs drsquoatteacutenuation sta-tistiquement plus proches de celles mesureacutees sur le terrain La mesure quant agrave elle consiste agrave utiliser aussi pregraves que possible du poste de tra-vail un systegraveme et un protocole afin drsquoobtenir pour un salarieacute donneacute eacutequipeacute drsquoun PICB donneacute une atteacute-nuation censeacutee ecirctre personnelle Depuis quelques anneacutees les fabri-cants de PICB proposent des eacutequipe-ments permettant cette mesure Le

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014104

MISE AU POINT

Efficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes deacutevaluation personnelle et in situ disponibles et leur preacutecision

meacutedecin du travail ou le preacuteventeur drsquoentreprise peuvent se voir propo-ser ces meacutethodes qui sont souvent eacutelectro-acoustiques agrave base de tech-nologie miniaturiseacutee assisteacutees par ordinateur et supposeacutees donner une reacuteponse preacutecise et rapide sur la reacuteelle protection individuelle LrsquoINRS srsquoest inteacuteresseacute agrave quatre de ces meacute-thodes commercialiseacutees afin drsquoen eacutevaluer lrsquoefficaciteacute et leur limites

MEacuteTHODES DE REacuteFEacuteRENCE

MEacuteTHODE SUBJECTIVEAujourdrsquohui lrsquoatteacutenuation afficheacutee sur lrsquoemballage ou sur la notice drsquoun PICB reacutesulte de tests et de calculs speacutecifieacutes par des normes dont la NF EN 24869-1 [2] permettant drsquoabou-tir agrave la conformiteacute europeacuteenne et au marquage laquo CE raquo du produit Ces normes imposent en particu-lier de mesurer lrsquoatteacutenuation drsquoun PICB passif sur un panel de 16 per-sonnes reacutepondant agrave certains cri-tegraveres (audiogramme normalhellip) par une meacutethode subjective voisine de lrsquoaudiomeacutetrie tonale puisqursquoelle se nomme la meacutethode de laquo deacutepla-cement du seuil drsquoaudition raquo [2] ou REAT (real-ear attenuation at threshold) Le seuil drsquoaudition drsquoun sujet est estimeacute en le placcedilant dans un laboratoire tregraves calme et en lui demandant de deacutetecter des sons centreacutes sur diffeacuterentes freacutequences drsquooctave dont les niveaux sont proches du seuil drsquoaudition Eacutequipeacute dans un deuxiegraveme temps drsquoun PICB le sujet deacutetecte les mecircmes sons dont les niveaux sont augmenteacutes La diffeacuterence des niveaux de deacutetec-tion avec et sans PICB donne lrsquoatteacute-nuation du protecteur La moyenne des atteacutenuations sur 16 sujets et pour chaque freacutequence diminueacutee de lrsquoeacutecart-type permet de calculer la valeur supposeacutee de la protection

ou APV (assumed protection value) afficheacutee sur les emballages Ensuite drsquoautres calculs permettent drsquoobte-nir des atteacutenuations en fonction des freacutequences dominantes des bruits drsquoexposition (nommeacutees atteacutenua-tion H ou M ou L comme hautes ou moyennes ou basses freacutequences) ou une atteacutenuation moyenneacutee sur toutes les freacutequences (nommeacutee SNR pour single number rating indice global)La meacutethode REAT nrsquoest toutefois pas repreacutesentative de la reacutealiteacute du terrain car les conditions sont par-faites les sujets sont entraicircneacutes et ne sont pas en action de travail les protecteurs sont neufs les bruits drsquoexposition ne sont pas des bruits industrielshellip Toutefois REAT est la meacutethode de reacutefeacuterence internatio-nale pour obtenir les valeurs drsquoatteacute-nuation des protecteurs passifs qui constituent lrsquoimmense majoriteacute des PICB vendus aujourdrsquohui Elle per-met de comparer les PICB entre eux et drsquoeffectuer leur choix

MEacuteTHODES OBJECTIVESCes meacutethodes normaliseacutees peuvent ecirctre utiliseacutees soit pour eacutevaluer des PICB comportant de lrsquoeacutelectronique soit dans le domaine de la recherche comme alternative aux estimations subjectivesLa principale de ces meacutethodes objectives consiste agrave mesurer le champ acoustique dans le conduit auditif drsquoune personne exposeacutee agrave du bruit avec un microphone mi-niature Cette meacutethode nommeacutee MIRE (microphone in real-ear) [4] srsquoeffectue avec lrsquooreille ouverte puis avec lrsquooreille occluse par un PICB Diffeacuterents calculs permettent agrave partir de ces 2 mesures drsquoobtenir une atteacutenuation du protecteur de la mecircme maniegravere que celle donneacutee par REAT

SYSTEgraveMES COMMERCIAUX Les systegravemes distribueacutes aujourdrsquohui pour eacutevaluer lrsquoatteacutenuation ndash indivi-duelle et in situ - du PICB utilisent souvent des meacutethodes deacuteriveacutees des meacutethodes de reacutefeacuterence expliciteacutees ci-dessus

MEacuteTHODES SUBJECTIVESDes meacutethodes subjectives sont di-rectement inspireacutees de la meacutethode REAT En France crsquoest le cas du sys-tegraveme CAPA de la Socieacuteteacute COTRAL mis au point par ce fabricant de bouchons mouleacutes individualiseacutes (BMI) Il peut ecirctre acheteacute ou loueacute pour veacuterifier in situ lefficaciteacute indi-viduelle des BMI eacutequipant un sala-rieacute La meacutethode utiliseacutee preacutesente une diffeacuterence essentielle avec une meacutethode drsquoaudiomeacutetrie tonale les seuils daudition sont deacutetermineacutes par la deacutetection de signaux unique-ment croissants Le signal agrave deacutetecter est envoyeacute sous forme de pulsa-tions agrave niveaux croissants par pas de plus en plus fins et agrave des niveaux de deacutepart de plus en plus eacuteleveacutes au fur et agrave mesure que le sujet preacutecise sa reacuteponse Avec cette proceacutedure particuliegravere le seuil ainsi mesureacute est alors plus eacuteleveacute que le seuil dau-dition classique mesureacute avec des successions de fronts montants et descendants mais le reacutesultat reste valable car cest la diffeacuterence entre les seuils avec et sans protecteur qui importe Drsquoautres variations com-merciales de systegravemes inspireacutes de la meacutethode REAT sont disponibles sur le marcheacute tels INTEGRAfit de Work-place Integra ou Well-Fittrade du Natio-nal institute for occupational safety and health (NIOSH)Il existe eacutegalement une meacutethode subjective drsquoeacutegalisation nommeacutee VeriPROtrade deacuteveloppeacutee par la socieacuteteacute SPERIAN Celle-ci consiste agrave deman-der agrave des sujets deacutegaliser lintensiteacute de sons perccedilus alternativement par

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 105

chacune de leurs deux oreilles sous un casque audio Cette meacutethode est limiteacutee aux bouchons Un premier test dit de reacutefeacuterence est effectueacute sans les protections auditives puis deux autres tests suivent lrsquoun avec mise en place drsquoun seul protec-teur lrsquoautre avec les deux Ces trois eacutetapes permettent theacuteoriquement de calculer lrsquoatteacutenuation de chacun des bouchons

MEacuteTHODES OBJECTIVESLes meacutethodes objectives sont deacuteri-veacutees de la technique MIRE et appe-leacutees F-MIRE pour microphone in real-ear in the field (MIRE laquo sur le terrain raquo) Dans cette variante les mesures sont effectueacutees simulta-neacutement dans le conduit auditif et agrave lexteacuterieur au plus pregraves de loreille Le niveau sonore dans le conduit auditif au plus pregraves du tympan est mesureacute par un microphone minia-ture ou par un microphone coupleacute agrave une sonde (qui est un tube tregraves fin traversant le PICB) Le bruit environ-nant est quant agrave lui mesureacute par un microphone similaire tourneacute vers lexteacuterieur de loreille du salarieacute ou fixeacute agrave son eacutepaule Des calculs por-tant sur les deux mesures donnent lrsquoatteacutenuation du protecteur [4] Trois outils commerciaux appliquant la meacutethode F-MIRE ont eacuteteacute recenseacutes l lexposimegravetre bi-voies SV102 de SVANTEK qui eacutequipeacute dune sonde SV25S permet la mesure du niveau sonore agrave lentreacutee de loreille simulta-neacutement avec celle du niveau sonore au niveau de leacutepaule Il est deacutedieacute aux serre-tecircte (casques anti-bruit) l le systegraveme E-A-Rfittrade de 3Mtrade constitueacute dun doublet micropho-nique permettant la mesure simul-taneacutee de la pression sonore au plus pregraves du tympan et de celle du champ incident au niveau du pavillon de loreille Il ne fonctionne qursquoavec des bouchons speacutecialement conccedilus pour les tests de marque 3Mtrade Il est

agrave noter que drsquoapregraves ce fabricant ces bouchons destineacutes aux tests sont acoustiquement identiques agrave ceux utiliseacutes en situation reacuteelle l le systegraveme SafetyMeter de PHO-NAK non testeacute dans cette eacutetude

La figure 1 montre une classification des meacutethodes de mesure de lrsquoatteacute-nuation drsquoun PICB

EacuteVALUATION DE LA PREacuteCISION DES PRINCIPAUX SYSTEgraveMES DISPONIBLESLrsquoINRS a eacutevalueacute la preacutecision de 4 systegravemes commerciaux (CAPA VeriPROtrade SVANTEK et E-A-Rfittrade) par rapport aux meacutethodes de reacutefeacute-rence REAT et MIRE

Dans ce cadre 20 sujets ont parti-cipeacute afin de tester 6 types de bou-chons 2 preacute-mouleacutes (3M Pushrsquointrade et 3M Ultrafittrade 20) 2 formables en mousse (3M E-A-R Classictrade et 3M Yellow Neonstrade) 2 BMI (COTRAL Micra et API Cristal) et 2 serre-tecircte (Abbey Silverline et Clarity C3 de SVANTEK) l Le systegraveme SVANTEK deacutedieacute aux serre-tecircte montre des atteacutenua-tions bien correacuteleacutees avec celles de la meacutethode MIRE En moyenne sur les 2 serre-tecircte les diffeacuterences entre SVANTEK et MIRE ou REAT vont de 25 agrave 35 dB Les reacutesultats sont donc tregraves satisfaisants Lrsquoatteacutenuation est geacuteneacuteralement sous-eacutevalueacutee par rapport aux meacutethodes de reacutefeacuterence ce qui va dans le sens de la preacuteven-

Fig 1 Meacutethodes de mesure de lrsquoatteacutenuation drsquoun PICB testeacutees dans lrsquoeacutetude

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014106

MISE AU POINT

Efficaciteacute des protecteurs auditifs les principales meacutethodes deacutevaluation personnelle et in situ disponibles et leur preacutecision

tion pour les salarieacutes Le systegraveme SVANTEK constitue donc un moyen convenable de veacuterifier lrsquoefficaciteacute drsquoun serre-tecirctel Le systegraveme E-A-Rfittrade deacutedieacute agrave des bouchons speacutecifiques de marque 3Mtrade montre des valeurs moyennes bien correacuteleacutees aux mesures REAT Les reacutesultats sont assez similaires pour les 4 types de bouchons drsquooreille tes-teacutes et montrent des eacutecarts-types par rapport agrave REAT srsquoeacutelevant souvent agrave 5 ou 6 dB Agrave lrsquoeacutechelle drsquoune popula-tion ce systegraveme est donc utilisable En revanche agrave lrsquoeacutechelle individuelle lrsquoatteacutenuation eacutevalueacutee est entacheacutee drsquoune incertitude non neacutegligeable De ce fait ce reacutesultat doit ecirctre pris avec preacutecaution En effet une marge de 1 ou 2 eacutecarts-types soit 5 agrave 10 dB est agrave prendre en compte sur une mesure individuellel Le systegraveme CAPA deacutedieacute aux BMI donne des reacutesultats conformes agrave la

meacutethode REAT agrave partir de 500 Hz et les valeurs drsquoatteacutenuation indi-viduelles donnent un faible eacutecart moyen (lt 4 dB) En revanche lrsquoeacutecart-type varie comme pour E-A-Rfittrade de 5 agrave 6 dB Cette meacutethode subjec-tive est difficile agrave reacutealiser les sujets doivent reacuteagir rapidement puisque les seuils sont uniquement mon-tants or tous ne semblent pas aptes agrave le faire surtout aux basses freacutequences Comme pour le sys-tegraveme preacuteceacutedent (E-A-Rfittrade) il est neacutecessaire de consideacuterer qursquoune valeur individuelle est obtenue agrave 5 ou 10 dB pregravesl Le systegraveme VeriPROtrade deacutedieacute aux bouchons drsquooreille a donneacute des reacutesultats plus deacutecevants que les 3 premiers Les valeurs moyennes obtenues avec ce systegraveme ne sont pas suffisamment proches de la meacutethode REAT En effet lrsquoeacutecart agrave chaque freacutequence testeacutee peut

atteindre 11 dB et lrsquoeacutecart-type sur lrsquoensemble des sujets varie de 2 agrave 7 dB De plus chez pregraves de la moitieacute des sujets les courbes drsquoatteacutenuation preacutesentent des traceacutes croissants ou deacutecroissants de maniegravere aleacuteatoire lors du passage drsquoune freacutequence de test agrave la suivante Or normalement plus la freacutequence augmente plus le bouchon passif homogegravene (utiliseacute ici pour les tests) protegravege Il sem-blerait que lrsquoeacutequilibrage des sons ressentis entre les 2 oreilles soit dif-ficile agrave effectuer pour une partie de la population Le systegraveme nrsquoest donc pas utilisable en lrsquoeacutetat pour veacuteri-fier que lrsquoatteacutenuation afficheacutee par les fabricants est bien obtenue par nrsquoimporte quel porteur de bouchon drsquooreilleLa figure 2 syntheacutetise les valeurs moyennes et eacutecarts-types (pour les atteacutenuations globales) obtenus lors de lrsquoeacutetude

Fig 2 Comparaison des atteacutenuations mesureacutees (moyennes et eacutecarts-types) par la reacutefeacuterence et par les systegravemes commerciaux pour chaque protecteur testeacute

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 107

DISCUSSION DES REacuteSULTATS OBTENUSDans cette eacutetude 3 systegravemes commerciaux (CAPA E-A-Rfittrade et SVANTEK) preacutesentent des valeurs moyennes drsquoatteacutenuation accep-tables par rapport agrave celles obtenues avec les meacutethodes de reacutefeacuterence Les incertitudes constateacutees ici - moyen-nement importantes - peuvent ecirctre mises en balance avec la plus grande faciliteacute et la plus grande rapiditeacute de mise en œuvre de ces meacutethodes commercialesLes reacutesultats ont eacuteteacute obtenus dans des conditions expeacuterimentales controcircleacutees et avec des sujets entraicirc-neacutes agrave passer des tests de reacutefeacuterence REAT et MIRE Dans lrsquoentreprise le meacutedecin du travail ou le preacuteventeur peuvent ecirctre confronteacutes agrave des condi-tions parfois moins favorables mauvaise qualiteacute acoustique du lieu drsquoessai peu de temps passeacute agrave faire les essais Lrsquoutilisation des meacutethodes commercialiseacutees dans des conditions expeacuterimentales deacutegradeacutees risque alors de fournir des reacutesultats encore plus disperseacutes Aussi il peut ecirctre utile de reacutepeacuteter la mesure 1 ou 2 fois afin drsquoameacuteliorer la prise en main du systegraveme par le salarieacuteMecircme si elles paraissent impor-tantes les incertitudes pour une meacutethode donneacutee comme drsquoailleurs les variations drsquoune meacutethode agrave une autre sont intrinsegraveques agrave des mesures effectueacutees sur des ecirctres humains Elles peuvent avoir pour origine des facteurs subjectifs telle la capaciteacute variable drsquoun sujet agrave lrsquoautre agrave effectuer correctement un audiogramme Des facteurs objec-tifs peuvent intervenir variabi-liteacute du positionnement drsquoun micro-phone miniature dans un conduit auditif positionnement et reposi-tionnement drsquoun bouchon entre plusieurs essais

Les systegravemes CAPA E-A-Rfittrade et SVANTEK sont drsquoapregraves ces reacutesultats comparables avec des meacutethodes drsquoestimation sans mesure [3] Tou-tefois lrsquoutilisation de ces meacutethodes commerciales sur le poste de tra-vail donne lrsquoavantage de former le salarieacute agrave la bonne mise en place du PICB (surtout pour les bouchons) elles portent drsquoailleurs en anglais un nom geacuteneacuterique fit-check ou controcircle de la mise en place Elles peuvent eacutegalement contribuer agrave une meilleure motivation du laquo bon port raquo de ces protecteurs Il peut ecirctre tregraves utile que le travailleur se rende compte de la neacutecessiteacute de mesurer lrsquoatteacutenuation du PICB En effet le simple fait de le porter (surtout pour un bouchon) nrsquoest pas un gage de protection lrsquoatteacutenuation drsquoun PICB mal mis peut ecirctre nulle De mecircme le bouchon peut ne pas ecirctre appro-prieacute agrave la morphologie du salarieacute agrave sa tacircche ou agrave lrsquoexposition (risque de sous- ou de surprotection) Bonne adaptation peacutedagogie et motiva-tion ce triptyque reacutesume lrsquointeacuterecirct de ces meacutethodes pour le meacutedecin du travail

CONCLUSIONLorsque les actions de preacutevention collective ne permettent pas de reacuteduire suffisamment lrsquoexposition du travailleur au bruit le recours agrave des PICB est agrave eacutevaluer Lrsquoobjectif est drsquoobtenir une protection adeacutequate adapteacutee agrave lrsquohomme agrave sa tacircche et agrave son environnement (ambiance thermique risque chimiquehellip) com-prenant bien entendu le bruit drsquoex-position Le niveau de protection nrsquoest donc qursquoun des paramegravetres de choix du protecteur Lrsquoeacutetude montre que le niveau de protection peut ecirctre estimeacute pour une personne donneacutee et un pro-tecteur donneacute par certaines des

meacutethodes commerciales proposeacutees aujourdrsquohui par les fabricants de PICB Il convient de signaler que ce reacutesultat individuel est souvent enta-cheacute drsquoune incertitude de plusieurs dB

BIBLIOGRAPHIE

1 | KUSY A - Affaiblissement acoustique in situ des protecteurs individuels contre le bruit Eacutetude bibliographique Note documentaire ND 2295 Hyg Seacutecur Trav Cah Notes Doc 2008 212 43-592 | Acoustique Protecteurs individuels contre le bruit Partie 1 Meacutethode subjective de mesurage de lrsquoaffaiblissement acoustique Norme franccedilaise homologueacutee NF EN 24869-1 ISO 4869-1 Feacutevrier 1993 Indice de classement S 31-062-1 Paris-La Deacutefense AFNOR 1993 9 p

3 | KUSY A ARZ JP GOZZO J - Valeurs limites dexposition au bruit et port de protecteurs individuels Preacuteconisations de lINRS 2e eacutedition Fiche pratique de seacutecuriteacute ED 133 Paris INRS 2012 4 p4 | Acoustique Deacutetermination de lrsquoexposition sonore due agrave des sources sonores placeacutees agrave proximiteacute de lrsquooreille Partie 1 technique du microphone placeacute dans une oreille reacuteelle (technique MIRE) Norme franccedilaise homologueacutee NF EN ISO 11904-1 Aoucirct 2003 Indice de classement S 31-066-1 Paris-La Deacutefense AFNOR 2003 32 p

POUR EN SAVOIR + Bruit Petit agrave petit le bruit rend sourd INRS 2013

(wwwinrsfraccueilrisquesphenomene-physiquebruithtml) Protection individuelle contre le bruit Faire obstacle au

niveau de lrsquooreille ou obturer le conduit auditif INRS 2011 (wwwinrsfraccueildemarchesavoir-faireprotection-individuellebruithtml)

Bruit Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail (wwwrst-sante-travailfrrstheadersujets-az_parindexhtmlrechercheIndexAZ=bruit___BRUIT)

3OUTILSREPEgraveRES

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

VOS QUESTIONSNOS REacutePONSES

P 109

P 123

P 127

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

Allergologie-pneumologie professionnelleAL

LERG

OLO

GIE

PROF

ESSIO

NNEL

LE

109

MOTS CLEacuteS Affection respiratoire sulfite industrie agroalimentaire industrie pharmaceutique teinturerie industrie textile eau useacutee caoutchouc allergie asthme

AUTEUR E Penven praticien hospitalier Centre de consultation de pathologies professionnelles CHU de Nancy

Asthme professionnel aux sulfites

Les sulfites sels de lrsquoanhydride sulfureux (SO2) sont utiliseacutes dans de nombreux secteurs drsquoactiviteacute notamment pour leurs proprieacuteteacutes antiseptiques et anti-oxydantesSi lrsquointoleacuterance aux sulfites notamment chez les sujets asthmatiques est bien connue lors de lrsquoingestion drsquoaliments ou de boissons ou lors de lrsquoadministration de produits pharmaceutiques en contenant seuls quelques cas drsquoasthme induit par lrsquousage professionnel de sulfites ont eacuteteacute rapporteacutes dans la litteacuterature ces 25 derniegraveres anneacutees Drsquoun point de vue physiopathologique plusieurs hypothegraveses ont eacuteteacute proposeacutees pour expliquer la genegravese ou lrsquoaggravation drsquoun asthme par les sulfites mais aucune ne semble pouvoir expliquer agrave elle seule la diversiteacute des manifestations cliniques observeacutees ni leur variabiliteacute en terme de seacuteveacuteriteacute ou de sensibiliteacute individuelle Les eacuteleacutements anamnestiques plaident parfois pour une origine purement irritative lorsque la manipulation de solutions de sulfites provoque des deacutegagements importants de SO2 dans lrsquoenvironnement de travail Dans drsquoautres cas lrsquoasthme apparaicirct apregraves un long temps de latence et en dehors de toute exposition accidentelle ce qui serait plutocirct en faveur drsquoun meacutecanisme immuno-allergiqueLe diagnostic eacutetiologique repose sur lrsquohistoire meacutedicale la mise en eacutevidence drsquoune rythmiciteacute professionnelle et si possible sur un test drsquoexposition reacutealiste positifLa preacutevention doit en particulier srsquoattacher agrave eacuteviter la creacuteation de conditions favorables agrave la libeacuteration atmospheacuterique de fortes quantiteacutes de SO2Cette fiche annule et remplace la TR ndeg 17 du mecircme nom

TR 56

Fig 1 Chimie des sulfites il existe un eacutequilibre chimique entre les ionssulfite (SO3 2-) bisulfite (HSO3 -) meacutetabisulfite (S2O5 2-) et lrsquoacide sulfureux (H2SO3 = forme hydrosoluble de lrsquoanhydride sulfureux [SO2]) La nature des composeacutes formeacutes anhydride sulfureux bisulfites ou sulfites deacutepend de la tempeacuterature du pHhellip libeacuteration de SO2 en milieu acide de sulfites et bisulfites au pH physiologique

Le terme de sulfites deacute-signe lrsquoensemble des sels du dioxyde de soufre ou anhydride sulfureux (SO2) On distingue les

sulfites neutres (sulfite de sodium Na2SO3 de potassium K2SO3) les sulfites acides ou bisulfites (bisul-fite de sodium NaHSO3 de potas-sium KHSO3) et les meacutetabisulfites ou pyrosulfites (meacutetabisulfite de sodium Na2S2O5 de potassium K2S2O5)Le dioxyde de soufre et ses sels ont eacuteteacute utiliseacutes degraves lrsquoantiquiteacute notam-ment par les Grecs qui srsquoen ser-vaient en fumigation pour purifier lrsquointeacuterieur des maisons et par les Romains qui les utilisaient pour preacuteserver les tonneaux de vin des moisissures [1]Lorsqursquoils sont en solution les sul-fites partagent la chimie du SO2 et sont comme lui des agents reacuteduc-teurs puissants (figure 1)

K2S2O5

Na2SO3

SO2

H2O

OH-

OH-

H++

H+

H+

HSO3

H2SO3

radical sulfite

Meacutetabisulfite de potassium

Air

Milieu liquidien

Sulfite de sodium

Anhydride sulfureux

SO32-

-

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014110

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

Dans lrsquoindustrie agroalimentaire du fait de leurs proprieacuteteacutes antisep-tiques (antifongiques et antimi-crobiennes) et anti-oxydantes (ils srsquoopposent ainsi au brunissement des aliments) les sulfites sont au-jourdrsquohui des additifs tregraves reacutepan-dus appartenant agrave la seacuterie E220 agrave E228 On les retrouve notamment dans les boissons alcooliseacutees (biegravere cidre vin liqueurhellip) les jus de fruits les sirops les confi-tures et geleacutees les condiments (moutarde vinaigre cornichons) les fruits et leacutegumes secs ou en conserve les poissons seacutecheacutes les crustaceacutes certains plats preacutepareacutes (salades pommes de terre preacutepe-leacutees ou en flocons chipshellip) Depuis la directive 200013CE modifieacutee [2] concernant lrsquoeacutetiquetage des denreacutees alimentaires lrsquoanhydride sulfureux et les sulfites font par-tie de la liste des allergegravenes agrave deacuteclaration obligatoire et doivent ecirctre mentionneacutes dans la liste des ingreacutedients si leur teneur deacutepasse

10 mgkg-1 ou 10 mgL-1 (exprimeacutee en SO2)Dans lrsquoindustrie pharmaceutique des sulfites sont eacutegalement inclus en tant que conservateurs dans de nombreuses preacuteparations galeacuteniques tels que des collyres des antibiotiques des antideacute-presseurs des corticoiumldes des sympathomimeacutetiques des anes-theacutesiques locaux ou encore des poches drsquoalimentation parenteacute-rale Leur preacutesence est obligatoire-ment mentionneacutee dans la notice du meacutedicament La preacutesence de sulfites est noteacutee eacutegalement dans certains produits cosmeacutetiques tels que des preacutepara-tions pour coloration ou deacutecolora-tion capillaire des cregravemes de soin ou des parfums De nombreux autres domaines industriels emploient des sulfites comme la blanchisserie pour la neutralisation du chlore la fabri-cation de pacircte agrave papier pour hydro-lyser et dissoudre la lignine la tan-

gt SECTEURS INDUSTRIELS UTILISANT DES SULFITES (DrsquoAPREgraveS VALLY ET AL [ 3])

SECTEUR DrsquoACTIVITEacute USAGE DES SULFITES

Industrie agroalimentaire - agent conservateur et anti-oxydant- agent steacuterilisant au cours du processus de fermentation dans la production de vin biegravere et spiritueux

Industrie pharmaceutique agent conservateur

Teinturerie blanchisserie agent deacutecolorant et anti-chloreTannerie agent solubilisant des tannins et oxydant des solutions de chrome

Textile agent blanchissant deacutesulfurisant et anti-chlore

Extraction miniegravere agent de traitement du minerai

Industrie de la pacircte agrave papier agent de traitement de leau et blanchiment du bois

Traitement des eaux useacutees agent deacutesinfectant et reacuteducteur des sels de chrome

Industrie chimique agent de sulfonation et de sulfomeacutethylation

Industrie du caoutchouc agent anticoagulant

Deacuteveloppement photographique agent fixateur

Tableau I

DONNEacuteES DE LA LITTEacuteRATURELes premiers cas drsquointoleacuterance apregraves ingestion de boissons ali-ments ou meacutedicaments riches en sulfites ont eacuteteacute rapporteacutes au deacutebut des anneacutees 70 [4] De nombreux symptocircmes ont ainsi eacuteteacute rappor-teacutes parmi lesquels des eacuteruptions cutaneacutees urticariennes et eczeacutema-tiformes des troubles intestinaux (douleurs abdominales diarrheacutees) des pousseacutees hypotensives voire des chocs anaphylactiques Les manifestations cliniques les plus freacutequentes restent toutefois des crises bronchospastiques aigueumls survenant chez des sujets asthma-tiques [5] Lrsquointoleacuterance aux sulfites toucherait 3 agrave 10 drsquoentre eux [6

nerie pour preacuteparer les peaux la teinturerie pour eacuteliminer lrsquoexcegraves de colorant le deacuteveloppement photo-graphique pour conserver le reacuteveacutela-teurhellip (tableau I)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 111

7] et serait encore plus freacutequente chez les asthmatiques eacutegalement intoleacuterants agrave lrsquoaspirine et aux anti-inflammatoires non steacuteroiumldiens (AINS) [8]Les premiers cas drsquoasthme pro-fessionnel attribueacute agrave lrsquoinhalation de sulfites ont eacuteteacute rapporteacutes par Reygagne en 1990 dans le secteur de la blanchisserie [9] et depuis seule une vingtaine de cas a eacuteteacute publieacutee (tableau II pages 112 agrave 115) Sur le plan eacutepideacutemiologique un excegraves de risque drsquoasthme a eacuteteacute observeacute chez des ouvriers de lrsquoin-dustrie de la pacircte agrave papier mani-pulant des sulfites et ainsi exposeacutes au SO2 mais eacutegalement dans une moindre mesure agrave drsquoautres gaz irritants tels que lrsquoammoniac ou le chlore [19] En revanche il nrsquoy a pas de donneacutees eacutepideacutemiologiques concernant lrsquoasthme profession-nel induit speacutecifiquement par les sulfites Les circonstances drsquoexposition pro-fessionnelle aux sulfites associeacutees agrave lrsquoapparition ou lrsquoaggravation de ma-ladies asthmatiques sont varieacuteesDans le domaine de la blanchis-serie deux des cas rapporteacutes concernent des ouvriers preacuteparant eux-mecircmes des solutions agrave base de sulfites qursquoils introduisent ensuite dans les machines de lavage afin de neutraliser lrsquoaction du chlore [9 11] Le troisiegraveme est observeacute chez une ouvriegravere chargeacutee du pliage du linge en sortie de machine [9]Testud et al ont publieacute en 2000 six observations de rhinite et drsquoasthme en relation avec les acti-viteacutes de sulfitage du vin effectueacutees par des cavistes [14] Ces opeacuterations reacutealiseacutees peacuteriodiquement agrave diffeacute-rentes eacutetapes de la vinification afin de bloquer la fermentation malo-lactique conserver les arocircmes et preacuteserver la couleur du vin font appel agrave du SO2 liqueacutefieacute ou agrave des

solutions aqueuses de bisulfites de potassium ou drsquoammonium Elles exposent potentiellement les opeacuterateurs agrave des concentrations atmospheacuteriques transitoirement eacuteleveacutees de SO2 Lrsquoeacutequipe de Tes-tud a ainsi constateacute que 80 des mesures atmospheacuteriques de SO2 effectueacutees lors drsquoopeacuterations de sul-fitage deacutepassaient parfois tregraves nettement la valeur limite court terme (VLCT) de 5 ppm (des taux supeacuterieurs agrave 20 ppm sont mecircme enregistreacutes) Lrsquousage drsquoune solution de bisulfite drsquoammonium sel plus stable permettrait de reacuteduire la libeacuteration de SO2 [14]Trois des cas drsquoasthme profession-nel publieacutes concernent des marins pecirccheurs speacutecialiseacutes dans la pecircche de crustaceacutes et ameneacutes agrave saupou-drer leurs prises de sels de sulfites ou agrave les plonger dans un bac rem-pli drsquoune solution de sulfites afin drsquoen assurer la conservation [15 agrave 18] La preacuteparation approximative des solutions parfois tregraves concen-treacutees en sulfites et leur utilisation en milieu confineacute peuvent aboutir agrave drsquoimportants deacutegagements de SO2 Crsquoest ce que semble indiquer le taux de 40 ppm de SO2 qui a eacuteteacute mesureacute dans la cabine de test par lrsquoeacutequipe de Steiner apregraves seule-ment 15 min drsquoexposition agrave une so-lution de meacutetabisulfite de sodium preacutepareacutee dans les conditions habi-tuelles de travail lors drsquoun test de provocation bronchique reacutealiste Atkinson et al ont drsquoailleurs rap-porteacute le cas de deux marins pecirc-cheurs deacuteceacutedeacutes brutalement drsquoun œdegraveme pulmonaire aigu leacutesionnel survenu au cours drsquoune opeacuteration de sulfitage reacutealiseacutee agrave fond de cale et attribueacute agrave une intoxication mas-sive au SO2 [20]Drsquoautres cas ont eacuteteacute rapporteacutes entre autres chez des ouvriegraveres dans une conserverie de crevettes [17] un

employeacute dans lrsquoindustrie agroali-mentaire saupoudrant de sels de bisulfites des pommes de terre pe-leacutees [13] un photographe reacutealisant lui-mecircme le deacuteveloppement de ses clicheacutes argentiques [12] une mani-pulatrice en radiologie [16] ou un imprimeur manipulant du papier blanchi aux sulfites [12]Si le plus souvent le diagnostic drsquoasthme professionnel aux sul-fites est confirmeacute par un ou plu-sieurs tests de provocation bron-chique reacutealistes positifs [9 11 13 agrave 17] dans drsquoautres cas celui-ci repose uniquement sur lrsquoanamnegravese et la cineacutetique drsquoeacutevolution des symp-tocircmes par rapport agrave lrsquoexposition professionnelle aux sulfites [10 14 17 18] Dans les cas rapporteacutes par

Cuverie et stockage de vin dans le Bordelais

copy Gaeumll KerbaolINRS

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014112

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

gt DESCRIPTION DES CAS RAPPORTEacuteS DrsquoASTHME PROFESSIONNEL ATTRIBUEacute AUX SULFITES

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Reygagne et al 1990

[9]

Femme de 50 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 6 ans

Asthme Non Non Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 10

Chute de 30 du VEMS 2 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Chute de 30 du VEMS 4 h apregraves la fin de lrsquoexposition

Changement de poste et arrecirct de lrsquoexposition

professionnelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Femme de 43 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 10 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens

Non Eacutevaporation agrave chaud (60 degC) drsquoune solution de MBS

de sodium (dilution NR)

Chute de 30 du VEMS 20 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Non Poursuite du travail au mecircme poste

Aggravation progressive de lasthme

Valero et al 1993

[10]

Homme acircge NR

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

Rhinite et asthme

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non NR NR

Peacutelerin et al 1994

[11]

Homme de 28 ans

Ouvrier en blanchisserie depuis 2 ans

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes drsquoune solution de MBS

Bronchospasme aigu apregraves quelques minutes

drsquoexposition

2 eacutepisodes broncho- spastiques au cours des 24 h suivant la fin de lrsquoexposition

Licenciement pour inap-titude meacutedicale au poste

de travail et arrecirct de lexposition profession-

nelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Vallon et al 1995

[12]

Femme de 36 ans

Ingeacutenieur dans une entreprise

de fabrication de boissons (sirops liqueurshellip)

Rhinite Non Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme de 41 ans

Ouvrier drsquoimprimerie depuis 20 ans

Asthme et eczeacutema des

mains

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme acircge NR

Photographe de presse depuis plusieurs anneacutees

Asthme et urticaire

Non Non test drsquoactivation des baso-philes positif vis-agrave-vis drsquoun

conjugueacute sulfonyl-HSA

NR NR

Malo et al 1995

[13]

Homme de 27 ans

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

depuis 4 semaines

Rhino- conjonctivite

et asthme

Non Non prick-test au meacutetabisulfite de sodium

(01 1 et 10 mgmL-1) neacutegatifs

Plusieurs tests reacutealiseacutes aeacuterosolisation de MBS de

sodium agrave 1 et 10 neacutebuli-sation dune solution de MBS

de sodium agrave 62 mgmL-1

Chute gt 20 du VEMS apregraves 35 s (aeacuterosol agrave 10 ) et 4 min

(aeacuterosol agrave 1 ) chute de 42 du VEMS apregraves 90 s (solution agrave 62 mgmL-1 )

Pas de reacuteaction retardeacutee au cours des 24 h suivant la fin

de chaque test

Deacutepart de lentreprise au bout de quelques mois

du fait de la gecircne respira-toire et ORL

Agrave 6 mois de larrecirct de lexposition disparition des symptocircmes dasthme

Testud et al 2000

[14]

Homme de 54 ans

Caviste depuis 30 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais arrecirct des opeacuterations de sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 47 ans

Caviste depuis 23 ans

Rhinite et asthmel

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais ameacutelioration de la ventilation geacuteneacuterale et remplacement de la so-lution de MBS de sodium par du MBS dammonium

Agrave un an disparition des symptocircmes de rhinite et

dasthme

Homme de 57 ans

Caviste depuis 11 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Inaptitude meacutedicale au poste de caviste

NR

Homme de 34 ans

Caviste depuis quelques semaines

Asthme Sensibilisation aux acariens et

aux phanegraveres de chat et de chien

Oui (asthme de lenfance

disparu agrave ladolescence)

Poursuite de lactiviteacute de caviste mais remplace-ment du MBS de potas-

sium par du bisulfite dammonium et usage

dun masque agrave cartouche lors des opeacuterations de

sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 22 ans

Stagiaire dans le secteur viticole

Asthme Sensibilisation aux acariens aux plumes aux pol-lens de gramineacutee

et de plantain

Oui (asthme de lenfance

toujours actif)

Inaptitude meacutedicale aux travaux de vinification

NR

Homme de 48 ans

Caviste depuis 25 ans

Asthme Non Non Aeacuterosolisation de SO2 Chute gt 20 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR Inaptitude meacutedicale aux poste de caviste et

reclassement sur un poste de jardinier

Agrave 2 ans ameacutelioration du niveau dhyperreacuteactiviteacute bronchique mais persis-

tance de lasthme

Tableau II

VEMS volume expiratoire maximal par seconde MBS meacutetabisulfite NR non renseigneacute

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 113

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Reygagne et al 1990

[9]

Femme de 50 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 6 ans

Asthme Non Non Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 10

Chute de 30 du VEMS 2 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Chute de 30 du VEMS 4 h apregraves la fin de lrsquoexposition

Changement de poste et arrecirct de lrsquoexposition

professionnelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Femme de 43 ans

Ouvriegravere en blanchisserie depuis 10 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens

Non Eacutevaporation agrave chaud (60 degC) drsquoune solution de MBS

de sodium (dilution NR)

Chute de 30 du VEMS 20 min apregraves le deacutebut

de lrsquoexposition

Non Poursuite du travail au mecircme poste

Aggravation progressive de lasthme

Valero et al 1993

[10]

Homme acircge NR

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

Rhinite et asthme

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non NR NR

Peacutelerin et al 1994

[11]

Homme de 28 ans

Ouvrier en blanchisserie depuis 2 ans

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes drsquoune solution de MBS

Bronchospasme aigu apregraves quelques minutes

drsquoexposition

2 eacutepisodes broncho- spastiques au cours des 24 h suivant la fin de lrsquoexposition

Licenciement pour inap-titude meacutedicale au poste

de travail et arrecirct de lexposition profession-

nelle aux sulfites

Persistance de lrsquoasthme

Vallon et al 1995

[12]

Femme de 36 ans

Ingeacutenieur dans une entreprise

de fabrication de boissons (sirops liqueurshellip)

Rhinite Non Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme de 41 ans

Ouvrier drsquoimprimerie depuis 20 ans

Asthme et eczeacutema des

mains

Sensisbilisation aux gramineacutees et

aux acariens

Non Test drsquoactivation des basophiles positif

NR NR

Homme acircge NR

Photographe de presse depuis plusieurs anneacutees

Asthme et urticaire

Non Non test drsquoactivation des baso-philes positif vis-agrave-vis drsquoun

conjugueacute sulfonyl-HSA

NR NR

Malo et al 1995

[13]

Homme de 27 ans

Ouvrier dans lindustrie agroalimentaire

depuis 4 semaines

Rhino- conjonctivite

et asthme

Non Non prick-test au meacutetabisulfite de sodium

(01 1 et 10 mgmL-1) neacutegatifs

Plusieurs tests reacutealiseacutes aeacuterosolisation de MBS de

sodium agrave 1 et 10 neacutebuli-sation dune solution de MBS

de sodium agrave 62 mgmL-1

Chute gt 20 du VEMS apregraves 35 s (aeacuterosol agrave 10 ) et 4 min

(aeacuterosol agrave 1 ) chute de 42 du VEMS apregraves 90 s (solution agrave 62 mgmL-1 )

Pas de reacuteaction retardeacutee au cours des 24 h suivant la fin

de chaque test

Deacutepart de lentreprise au bout de quelques mois

du fait de la gecircne respira-toire et ORL

Agrave 6 mois de larrecirct de lexposition disparition des symptocircmes dasthme

Testud et al 2000

[14]

Homme de 54 ans

Caviste depuis 30 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais arrecirct des opeacuterations de sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 47 ans

Caviste depuis 23 ans

Rhinite et asthmel

Non Non Poursuite de lactiviteacute de caviste mais ameacutelioration de la ventilation geacuteneacuterale et remplacement de la so-lution de MBS de sodium par du MBS dammonium

Agrave un an disparition des symptocircmes de rhinite et

dasthme

Homme de 57 ans

Caviste depuis 11 ans

Toux eacutequivalent dasthme

Non Non Inaptitude meacutedicale au poste de caviste

NR

Homme de 34 ans

Caviste depuis quelques semaines

Asthme Sensibilisation aux acariens et

aux phanegraveres de chat et de chien

Oui (asthme de lenfance

disparu agrave ladolescence)

Poursuite de lactiviteacute de caviste mais remplace-ment du MBS de potas-

sium par du bisulfite dammonium et usage

dun masque agrave cartouche lors des opeacuterations de

sulfitage

Agrave un an disparition des symptocircmes dasthme

Homme de 22 ans

Stagiaire dans le secteur viticole

Asthme Sensibilisation aux acariens aux plumes aux pol-lens de gramineacutee

et de plantain

Oui (asthme de lenfance

toujours actif)

Inaptitude meacutedicale aux travaux de vinification

NR

Homme de 48 ans

Caviste depuis 25 ans

Asthme Non Non Aeacuterosolisation de SO2 Chute gt 20 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR Inaptitude meacutedicale aux poste de caviste et

reclassement sur un poste de jardinier

Agrave 2 ans ameacutelioration du niveau dhyperreacuteactiviteacute bronchique mais persis-

tance de lasthme

SUITE DU TABLEAU II PAGES SUIVANTES

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014114

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Madsen et al 2004

[15]

Homme de 31 ans

Pecirccheur de homards Asthme Non Non Prick-test au MBS de sodium neacutegatif

Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 2

Chute de 21 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR NR NR

Merget et al 2005

[16]

Femme de 37 ans

Manipulatrice radio depuis 2 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens aux phanegraveres de chat et aux pollens de

gramineacutees

Rhinite depuis 5 ans

Plusieurs tests sont reacutealiseacutes transvasements reacutepeacuteteacutes

dune solution de fixation radiographique renfermant

du MBS de sodium neacutebulisation dune solution

de MBS de sodium

Chute significative du VEMS au bout de quelques

minutes dexposition agrave chaque test

NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 2 ans disparition des symptocircmes dasthme

Steiner et al 2008

[17]

Homme de 44 ans

Pecirccheur en mer Asthme et prurit

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes dune solution deau de mer

et de MBS de sodium (dilution non preacuteciseacutee mais

identique au poste de travail)

Chute de 30 du VEMS apregraves quelques minutes

dexposition

NR Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct

de la manipulation de solution de MBS

de sodium

Agrave 2 ans persistance de lasthme malgreacute

reacuteduction de la freacutequence des crises

Femme de 43 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis 16 ans

Asthme NR NR Poursuite de lactiviteacute mais substitution de la solution de MBS de

sodium

Apregraves quelques mois persistance de lasthme malgreacute reacuteduction de la

freacutequence des crises

Femme de 39 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis quelques jours

Asthme et dysphonie

NR NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 5 ans persistance dun asthme relativement

seacutevegravere

Pougnet et al 2010

[18]

Homme de 53 ans

Pecirccheur de langoustines Asthme Non Non Prick et patch tests au MBS de sodium neacutegatifs dosage

des IgE speacutecifiques du sulfite de sodium neacutegatif

Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct de la

manipulation de solution de MBS de sodium

Apregraves quelques mois disparition des

symptocircmes dasthme

Suite tableau II

Vallon le diagnostic repose sur la positiviteacute du test drsquoactivation des basophiles vis-agrave-vis drsquoun composeacute chimique constitueacute drsquoun groupe-ment sulfonyle conjugueacute agrave lrsquoalbu-mine seacuterique humaine (sulfonyl-HSA)Seules six observations concernent des sujets atopiques dont trois rap-portent un anteacuteceacutedent drsquoasthme ou de rhinite Aucun nrsquoeacutetait semble-t-il sujet agrave une intoleacuterance digestive aux sulfites ou aux AINS avant le deacutebut de lrsquoexposition profession-nelle aux sulfites Les asthmatiques ont vu leur maladie se reacuteactiver ou srsquoexacerber degraves le deacutebut de lrsquoexpo-sition ce qui souligne la sensibi-liteacute accrue de certains asthmatiques aux sulfites Les travailleurs sans anteacuteceacutedent drsquoasthme preacutealable peuvent eacutega-

lement ecirctre toucheacutes en particu-lier lors drsquoune exposition unique agrave forte concentration ou drsquoexpo-sition reacutepeacuteteacutee agrave des doses moins importantes favorisant respecti-vement le deacuteveloppement drsquoun asthme irritatif aigu (Reactive Airways Dysfunction Syndrome RADS) ou drsquoun low-dose RADS

PHYSIOPATHOLOGIESur le plan meacutecanistique certains auteurs mettent en avant des eacuteleacute-ments diagnostiques plutocirct en fa-veur drsquoune origine immunologique voire immuno-allergologique Crsquoest le cas de Reygagne et al [9] et de Pelerin et al [11] pour qui une reacuteac-tion purement irritative aux sulfites ou au SO2 qursquoils deacutegagent ne peut expliquer les reacuteactions bronchos-

pastiques retardeacutees observeacutees lors des tests de provocation bronchique reacutealistes reacutealiseacutes chez leurs patients Pour Vallon et al [12] lrsquoactivation des basophiles extraits du seacuterum de ses patients par un conjugueacute sulfonyl-HSA plaide en faveur drsquoune hyper-sensibiliteacute immuno-allergique aux sulfites meacutedieacutee par les IgE Toutefois depuis des eacutetudes expeacute-rimentales ont montreacute que les ions sulfites peuvent induire une acti-vation non IgE-meacutedieacutee de cellules granulomateuses pro-inflamma-toires ce qui pourrait remettre en question les conclusions de Vallon et al[12] Dautres cas ont eacuteteacute consideacutereacutes comme des asthmes par irritation (asthmes induits par les irritants) Un asthme irritatif aigu (syndrome dirritation bronchique aigu RADS)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 115

Auteurs Sujet Profession

Symptocircmes en lien avec

le travail

Anteacuteceacutedents

Test allergologique aux sulfites

Test de provocation bronchique reacutealiste aux sulfites Devenir

AtopieRhiniteasthme Exposition Reacuteaction immeacutediate Reacuteaction retardeacutee Professionnel Meacutedical

Madsen et al 2004

[15]

Homme de 31 ans

Pecirccheur de homards Asthme Non Non Prick-test au MBS de sodium neacutegatif

Eacutevaporation agrave froid drsquoune solution de bisulfite

de sodium agrave 2

Chute de 21 du VEMS apregraves 10 min dexposition

NR NR NR

Merget et al 2005

[16]

Femme de 37 ans

Manipulatrice radio depuis 2 ans

Asthme Sensibilisation aux acariens aux phanegraveres de chat et aux pollens de

gramineacutees

Rhinite depuis 5 ans

Plusieurs tests sont reacutealiseacutes transvasements reacutepeacuteteacutes

dune solution de fixation radiographique renfermant

du MBS de sodium neacutebulisation dune solution

de MBS de sodium

Chute significative du VEMS au bout de quelques

minutes dexposition agrave chaque test

NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 2 ans disparition des symptocircmes dasthme

Steiner et al 2008

[17]

Homme de 44 ans

Pecirccheur en mer Asthme et prurit

Non Non Transvasements reacutepeacuteteacutes dune solution deau de mer

et de MBS de sodium (dilution non preacuteciseacutee mais

identique au poste de travail)

Chute de 30 du VEMS apregraves quelques minutes

dexposition

NR Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct

de la manipulation de solution de MBS

de sodium

Agrave 2 ans persistance de lasthme malgreacute

reacuteduction de la freacutequence des crises

Femme de 43 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis 16 ans

Asthme NR NR Poursuite de lactiviteacute mais substitution de la solution de MBS de

sodium

Apregraves quelques mois persistance de lasthme malgreacute reacuteduction de la

freacutequence des crises

Femme de 39 ans

Ouvriegravere dans une conserverie

de crevettes depuis quelques jours

Asthme et dysphonie

NR NR Changement dactiviteacute professionnelle du fait de la gecircne respiratoire

occasionneacutee

Agrave 5 ans persistance dun asthme relativement

seacutevegravere

Pougnet et al 2010

[18]

Homme de 53 ans

Pecirccheur de langoustines Asthme Non Non Prick et patch tests au MBS de sodium neacutegatifs dosage

des IgE speacutecifiques du sulfite de sodium neacutegatif

Poursuite de lactiviteacute de pecirccheur mais arrecirct de la

manipulation de solution de MBS de sodium

Apregraves quelques mois disparition des

symptocircmes dasthme

peut survenir suite agrave un incident drsquoexposition agrave une concentration importante de SO2 Les premiers symptocircmes dasthme apparaissent de faccedilon concomitante agrave lexposi-tion ou rapidement apregraves [18] Un asthme irritatif de type low-dose RADS peut survenir du fait drsquoexposi-tions reacutepeacuteteacutees aveacutereacutees agrave des pics de concentrations de SO2 au cours des mois ou des anneacutees preacuteceacutedentes [14]Enfin diffeacuterents meacutecanismes im-munologiques impliquant le SO2 et les sulfites eux-mecircmes pourraient coexister et intervenir de faccedilon va-riable selon les individus et les cir-constances drsquoexposition aux sulfites

LIBEacuteRATION DE SO2Le SO2 est un gaz irritant puissant agrave lrsquoorigine drsquoirritation oculaire nasale et tracheacuteobronchique lors drsquoinhala-

tion de concentration supeacuterieure agrave 10 ppm Il a par ailleurs eacuteteacute deacutemontreacute expeacute-rimentalement qursquoil peut induire chez le sujet sain un broncho-spasme transitoire degraves 5 agrave 10 ppm [21] Chez le sujet asthmatique son effet bronchoconstricteur paraicirct encore plus preacutecoce degraves 1 ppm voire degraves 025 ppm en cas drsquoeffort physique modeacutereacute [22] Au-delagrave de 50 ppm il est possible de voir se deacutevelopper un veacuteritable asthme ir-ritatif aigu ou RADS quun asthme preacute-existant soit preacutesent ou non [23] Des cas de low-dose RADS ont eacutegalement eacuteteacute rapporteacutes chez des travailleurs exposeacutes de faccedilon reacutepeacute-teacutee agrave des pics de concentrations plus modeacutereacutes [14] Enfin une expo-sition massive (gt 100 ppm) peut provoquer une bronchiolite obli-

teacuterante ou un œdegraveme pulmonaire leacutesionnel pouvant ecirctre mortel [21] Les meacutecanismes agrave lrsquoorigine de lrsquoaction bronchoconstrictrice du SO2 agrave faible dose sont encore loin drsquoecirctre entiegraverement eacutelucideacutes Le fait que de nombreux agents theacutera-peutiques (β2-mimeacutetiques atropi-niques anti-leucotriegraveneshellip) agis-sant sur diffeacuterents meacutecanismes pro-inflammatoires et broncho-constricteurs sont susceptibles de bloquer en partie lrsquoeffet neacutefaste du SO2 sur lrsquoappareil bronchique plaide en faveur de la coexistence de plusieurs voies drsquoaction [24]Les hypothegraveses les mieux docu-menteacutees sont lrsquoinduction drsquoun reacute-flexe cholinergique par action sur la voie effeacuterente du systegraveme ner-veux parasympathique la stimula-tion des mastocytes avec libeacuteration

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014116

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

de meacutediateurs pro-inflammatoires et broncho-constricteurs ou encore un effet leacutesionnel direct sur les cel-lules de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique et les cellules musculaires lisses par peroxydation des lipides membra-naires [25 26] Lrsquoune des premiegraveres hypothegraveses avanceacutees pour expliquer le potentiel bronchoconstricteur des aliments riches en sulfites est la libeacuteration de SO2 favoriseacutee par la tempeacuterature relativement eacuteleveacutee et le taux drsquoaci-diteacute reacutegnant dans lrsquooropharynx et surtout lrsquoestomac En milieu profes-sionnel la manipulation de poudres ou de solutions concentreacutees de sul-fites peut eacutegalement engendrer la volatilisation de SO2 en quantiteacutes parfois importantes suivant les conditions hydriques thermiques et de ventilation des lieux [11 20 27] Toutefois Field et al [28] ont mon-treacute expeacuterimentalement que chez un sujet sensibiliseacute aux sulfites lrsquoinhalation drsquoun aeacuterosol de sulfites engendre une bronchoconstriction plus importante que lrsquoinhalation de SO2 seul agrave la mecircme concentration que celle de lrsquoaeacuterosol de sulfites Le SO2 libeacutereacute lors de lrsquoingestion ou de la manipulation de sulfites ne semble donc pas seul en cause dans les cas drsquoasthmes aux sulfites

REacuteACTION IMMUNO-ALLERGIQUE IGE-MEacuteDIEacuteEUne hypersensibiliteacute de type IgE a eacuteteacute eacutevoqueacutee dans certaines ob-servations de reacuteactions anaphy-lactiques ou asthmatiques apregraves ingestion de sulfites sur la positi-viteacute de tests cutaneacutes (prick-test ou intradermoreacuteaction) ou de tests drsquoactivation des basophiles [29 agrave 32] Toutefois la mise en eacutevidence drsquoIgE speacutecifiques des sulfites dans le seacuterum de sujets intoleacuterants srsquoest jusqursquoici reacuteveacuteleacute inconstante [33 34] Dans les rares cas publieacutes drsquoasthme professionnel attribueacutes agrave lrsquoinha-lation de sulfites ougrave des tests immuno-allergologiques ont eacuteteacute pratiqueacutes prick-tests et dosages drsquoIgE speacutecifiques se sont reacuteveacuteleacutes neacutegatifs Seule lrsquoeacutequipe de Vallon a observeacute des tests drsquoactivation des basophiles positifs vis-agrave-vis drsquoun composeacute chimique constitueacute drsquoun groupement sulfonyle conjugueacute agrave lrsquoalbumine seacuterique [12]

DEacuteFICIT EN SULFITE OXYDASEUne autre hypothegravese meacutecanis-tique a eacuteteacute avanceacutee pour expliquer pourquoi seul un petit nombre de sujets y compris parmi les asth-matiques seacutevegraveres deacuteveloppe une

intoleacuterance aux sulfites Un deacuteficit partiel en sulfite oxydase enzyme chargeacutee de lrsquooxydation des sulfites intracellulaires en sulfates inac-tifs a eacuteteacute observeacute chez des sujets intoleacuterants aux sulfites [35] Toute-fois il ne peut srsquoagir du seul meacuteca-nisme impliqueacute le deacuteficit complet en sulfite oxydase nrsquoeacutetant pas associeacute de faccedilon systeacutematique au deacuteveloppement drsquoun asthme aux sulfites

BLOCAGE DU MEacuteTABOLISME DE LrsquoACIDE ARACHIDONIQUELrsquointoleacuterance aux sulfites pourrait au moins partiellement srsquoexpli-quer par un meacutecanisme proche de celui impliqueacute dans lrsquointoleacuterance agrave lrsquoaspirine et aux AINS par le biais drsquoune interfeacuterence avec les voies meacutetaboliques de lrsquoacide arachido-nique aboutissant agrave un deacuteseacutequi-libre de production de prostaglan-dines pro-inflammatoires et agrave une surproduction de leucotriegravenes [36]

ACTION AGONISTE SUR LE REacuteCEPTEUR B2 DE LA BRADYKININELes sulfites pourraient eacutegalement avoir une action agoniste sur les reacute-cepteurs B2 pulmonaire de la bra-dykinine favorisant ainsi la bron-choconstriction et la production de mucus [37]

REacuteGULATION DE LA REacutePONSE IMMUNITAIRESur le long terme les sulfites semblent capables tout du moins in vitro drsquoinhiber la production de cytokines speacutecifiques de la reacuteponse immunitaire Th1 favo-risant ainsi lrsquoexpression drsquoune reacute-ponse Th2 connue pour jouer un rocircle preacutepondeacuterant dans lrsquoexpres-sion clinique des allergies IgE-meacute-dieacutees [38] Ceci pourrait expliquer le fait qursquoexpeacuterimentalement les sulfites peuvent favoriser la sensi-

Les lymphocytes Th1 produisent

des cytokines pro-inflammatoires qui activent les

macrophages et sont responsables

de limmuniteacute agrave meacutediation cellulaire

Les lymphocytes Th2 produisent des meacutediateurs

responsables de la production dimmu-

noglobulines Ig-E par les plasmocytes

et de lactivation des eacuteosinophiles

Deacutecoupe de tourteaux dans une usine de mareyage de crustaceacutes et coquillages

copy G

aeumll K

erba

olI

NRS

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 117

bilisation aux acariens et le deacuteve-loppement de manifestations al-lergiques en rapport chez la souris [39] Ces constatations si elles se veacuterifiaient pourraient impliquer la consommation accrue de sul-fites via lrsquoalimentation essentiel-lement dans lrsquoaugmentation de la freacutequence des allergies dans la population geacuteneacuterale drsquoapregraves cer-tains auteurs [38]

DIAGNOSTIC EN MILIEU DE TRAVAIL

DIAGNOSTIC POSITIFLrsquointerrogatoire est la phase cleacute du diagnostic Lrsquoasthme peut ecirctre eacutevoqueacute en cas de toux de siffle-ments de sensation fluctuante drsquooppression thoracique ou drsquoes-soufflement Une rhinite (eacuteternue-ments reacutepeacuteteacutes rhinorrheacutee occlu-sion nasale fluctuante prurit) etou une conjonctivite (rougeur larmoiement prurit oculaire) peuvent parfois lrsquoavoir preacuteceacutedeacute de plusieurs mois voire de plusieurs anneacutees Les symptocircmes drsquoasthme surviennent de faccedilon progressive ou paroxystique au cours de la journeacutee de travail ou en particu-lier dans le cas de la toux et des sifflements apparaitre preacutefeacuteren-tiellement le soir La mesure reacutepeacuteteacutee du deacutebit expi-ratoire de pointe (DEP) de faccedilon pluriquotidienne sur plusieurs se-maines peut permettre de confor-ter lrsquohypothegravese drsquoun asthme en lien avec le travail qursquoil soit ag-graveacute ou directement induit par lrsquoactiviteacute professionnelle Reacutealiseacute par le patient lui-mecircme le journal de DEP srsquoeffectue ideacutealement sur 4 agrave 6 semaines dont au moins 2 semaines non travailleacutees et com-prend au minimum 4 mesures Le programme danalyse informa-tique OASYS-2 peut aider agrave son

interpreacutetation en appreacuteciant sa qualiteacute intrinsegraveque et en calculant des indices et des algorithmes speacute-cifiques capables de deacuteterminer la probabiliteacute dasthme profession-nel [40] Il est eacutegalement possible drsquoobjectiver une alteacuteration pro-gressive du VEMS au cours drsquoune journeacutee ou drsquoune semaine de tra-vail en reacutealisant un suivi spiro-meacutetrique rapprocheacute sur le lieu de travail

DIAGNOSTIC EacuteTIOLOGIQUELe diagnostic drsquoasthme aux sulfites doit ecirctre eacutevoqueacute en cas de surve-nue de symptocircmes bronchiques eacutevocateurs chez un sujet exposeacute professionnellement agrave ce type de substances Les sulfites sont em-ployeacutes dans de nombreux proceacutedeacutes industriels (cf tableau I p 110) et certaines conditions drsquoutilisation sont particuliegraverement propices au deacutegagement gazeux de SO2 (cf figure 1 p 109) Un asthme irritatif aigu (RADS)peut survenir apregraves une exposi-tion particuliegraverement intense au SO2 [18] Des expositions reacutepeacuteteacutees agrave des pics plus modeacutereacutes de SO2 peuvent eacutegalement engendrer un asthme par irritation qualifieacute de low-dose RADS Dans drsquoautres cas les symptocircmes bronchiques parfois preacuteceacutedeacutes de manifestations rhino-conjonc-tivales srsquoinstallent progressive-ment apregraves une peacuteriode de latence de plusieurs mois ou de plusieurs anneacutees apregraves le deacutebut de lrsquoexpo-sition aux sulfites sans qursquoune libeacuteration excessive habituelle ou transitoire de SO2 soit mise en eacutevidence Une fois apparus les symptocircmes rhino-conjonctivaux etou asthmatiques srsquointensifient lors des peacuteriodes drsquoexposition aux sulfites et srsquoamendent en dehors Dans tous les cas ils peuvent sur-

venir de novo ou apparaicirctre chez des sujets preacutesentant un asthme ancien devenu asymptomatique ou jusqursquoici bien controcircleacute par leur traitement de fond Lrsquoexistence en dehors du travail de manifestations drsquointoleacuterance lors de lrsquoingestion de certains aliments ou meacutedicaments contenant des sulfites (crise drsquoasthme troubles digestifs flush urticairehellip) nrsquoest pas systeacutematiquement associeacutee agrave lrsquoasthme professionnel aux sul-fites

DIAGNOSTIC EN MILIEU SPEacuteCIALISEacute

DIAGNOSTIC POSITIFFace agrave une suspicion de rhinite etou drsquoasthme en relation avec le travail le clinicien recherche un terrain atopique par lrsquointerroga-toire (notion de rhinite drsquoasthme ou de dermatite atopique dans lrsquoenfance) le dosage des IgE to-tales et la reacutealisation de prick-tests aux pneumallergegravenes courants de lrsquoenvironnement (acariens domes-tiques pollens phanegraveres de chat et chienhellip) En cas de discordance entre les donneacutees de lrsquointerroga-toire et le reacutesultat des prick-tests les investigations pourront ecirctre compleacuteteacutees par une recherche drsquoIgE speacutecifiques des pneumaller-gegravenes les plus courantsLrsquoexistence drsquoune rhinite est confirmeacutee par un examen nasal ideacutealement reacutealiseacute par endoscopie Cet examen permet de rechercher drsquoautres pathologies rhino-sinu-siennes pouvant ecirctre confondues avec ou accompagner la rhinite (polypose naso-sinusienne deacutevia-tion septale pathologie tumo-ralehellip) Bien qursquoil nrsquoexiste pas de signe speacutecifique drsquoexamen per-mettant drsquoaffirmer lrsquoorigine aller-gique de la rhinite une muqueuse

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014118

ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

pacircle et œdeacutematieacutee ainsi qursquoun mucus clair sont des signes eacutevo-cateurs En lrsquoabsence de signe de complication sinusienne aucun examen drsquoimagerie nrsquoest recom-mandeacute Le diagnostic drsquoasthme repose sur la reacutealisation drsquoun bilan fonc-tionnel respiratoire de base agrave la recherche drsquoune obstruction bron-chique distale voire drsquoun trouble ventilatoire obstructif (TVO) glo-bal reacuteversible sous β2-mimeacutetiques Cependant dans certains cas les explorations fonctionnelles respi-ratoires (EFR) de base peuvent ecirctre normales ce qui ne permet pas drsquoeacuteliminer le diagnosticEn lrsquoabsence de TVO reacuteversible ob-jectivable agrave lrsquoeacutetat de base le seuil drsquohyperreacuteactiviteacute bronchique non speacutecifique (HRBNS) sera appreacute-cieacute par la pratique drsquoun test de provocation aspeacutecifique (meacuteta-choline histamine) Ce dernier est habituellement plus bas que dans la population geacuteneacuterale ce qui permet de conclure agrave la positi-viteacute du test Il peut cependant ecirctre normal au deacutebut de lrsquoeacutevolution de lrsquoasthme ou lorsque le test est pra-tiqueacute agrave distance de lrsquoexposition agrave lrsquoallergegravene responsable dans le cas drsquoun asthme allergique Si la fluctuation de la fonction res-piratoire en fonction du travail nrsquoa pas eacuteteacute eacutevalueacutee au preacutealable par le meacutedecin du travail le clinicien demandera au patient de tenir un journal de DEP suivant les mecircmes modaliteacutes que celles deacutecrites plus haut

DIAGNOSTIC EacuteTIOLOGIQUELes sulfites semblent capables dans certains cas drsquoengendrer des reacuteactions allergiques par un meacutecanisme drsquohypersensibiliteacute IgE-meacutedieacute Toutefois si des prick-tests des intradermoreacuteactions ou des dosages drsquoIgE speacutecifiques aux sul-fites de sodium ont deacutejagrave eacuteteacute mis en

eacutevidence lors drsquointoleacuterance alimen-taires ou meacutedicamenteuses aux sulfites cela nrsquoa jusqursquoagrave preacutesent jamais eacuteteacute le cas pour les asthmes professionnels aux sulfites rap-porteacutes dans la litteacuterature Seule lrsquoeacutequipe de Vallon [12] semble avoir mis en eacutevidence indirectement la preacutesence drsquoIgE speacutecifiques des sul-fites dans le seacuterum de ses patients par le biais de tests drsquoactivation des basophiles positifs vis-agrave-vis drsquoun deacuteriveacute soufreacute conjugueacute agrave lrsquoalbu-mine seacuterique humaine mais ce type drsquoexamen ne se pratique pas en routine Lorsqursquoune rhinite allergique aux sulfites est suspecteacutee un test de provocation nasale (TPN) speacuteci-fique peut ecirctre reacutealiseacute Il consiste agrave appliquer le produit incrimineacute sur la muqueuse nasale et agrave mesu-rer lrsquoobstruction nasale induite par rhinomanomeacutetrie Cet examen consideacutereacute comme la meacutethode de reacutefeacuterence pour le diagnostic des rhinites allergiques profession-nelles est particuliegraverement inteacute-ressant pour tester des substances pour lesquelles il nrsquoexiste pas de tests immunologiques ou que ceux-ci sont peu performants Un reacutesultat positif ne peut toutefois pas permettre de preacutejuger du meacute-canisme drsquoaction en cause Aucune expeacuterience de test de provocation nasale speacutecifique aux sulfites nrsquoa eacuteteacute rapporteacutee dans la litteacuterature consulteacuteeDans le cas drsquoun asthme un test de provocation bronchique reacutea-liste peut permettre de confirmer lrsquoidentiteacute de la substance res-ponsable Il doit ecirctre reacutealiseacute avec prudence en cabine aupregraves drsquoun opeacuterateur expeacuterimenteacute et dans le cadre drsquoune hospitalisation bregraveve Il peut consister agrave reproduire lorsque cela est possible le geste professionnel afin de recreacuteer les conditions habituelles drsquoexposi-tion agrave la substance suspecteacutee sur

le lieu de travail ou agrave faire inhaler des doses deacutetermineacutees de celle-ci de maniegravere standardiseacutee et controcircleacutee La positiviteacute du test est appreacutecieacutee par la chute du VEMS et lrsquoapparition eacuteventuelle de sibilants agrave lrsquoauscultation La reacuteponse peut ecirctre immeacutediate retardeacutee (de 6 agrave 8 heures) ou double (immeacutediate et retardeacutee) ce qui explique la neacuteces-siteacute drsquoune surveillance en milieu hospitalier Un test de provocation avec un placebo est recommandeacute au preacutealable afin de conforter la pertinence dun reacutesultat positif au test reacutealiste Comme pour le test de provocation nasale un reacutesultat positif permet de confirmer la res-ponsabiliteacute drsquoune substance mais pas de preacutejuger du mode drsquoaction

EacuteVOLUTIONLes asthmes professionnels lieacutes aux sulfites quels que soient les meacuteca-nismes physiopathologiques qui semblent impliqueacutes (irritatif pur immunologique allergique ou non allergique) paraissent drsquoeacutevolution variable en fonction de la dureacutee drsquoexposition du retard au diagnos-tic et du devenir du sujet une fois le diagnostic poseacute (eacuteviction complegravete reacuteduction du niveau drsquoexposition ou poursuite inchangeacutee de celle-ci) Certains auteurs ont suggeacutereacute que la peacuterennisation de lrsquoasthme malgreacute lrsquoarrecirct de lrsquoexposition profession-nelle aux sulfites pourrait ecirctre lieacutee agrave une reacuteexposition environnemen-tale (alimentation riche en sulfites pollution urbaine riche en SO2) [9]

PREacuteVENTION

PREacuteVENTION TECHNIQUEl Preacutevention collectiveElle a pour but de limiter voire si possible drsquoeacuteviter lrsquoinhalation de sulfites etou de SO2 qui peut ecirctre libeacutereacute dans lrsquoair par une solution

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 119

de sulfites particuliegraverement en cas de tempeacuterature eacuteleveacutee et de pH acideEn cas de manipulation de sul-fites au poste de travail il est ainsi recommandeacute de travailler en vase clos degraves que le proceacutedeacute industriel le permet et dans le cas contraire de mettre en place des dispositifs drsquoaspiration agrave la source des va-peurs et des poudres et drsquoassurer une bonne ventilation des locaux Lorsque cela est possible tech-niquement il paraicirct judicieux comme cela a eacuteteacute eacutevoqueacute dans le domaine du sulfitage du vin de privileacutegier lrsquousage des sulfites les plus stables tels le bisulfite drsquoam-monium afin de limiter la forma-tion de SO2 [14]Lrsquoefficaciteacute de ces mesures doit par ailleurs ecirctre controcircleacutee par la pra-tique reacuteguliegravere de dosages atmos-pheacuteriques au poste de travail En France des valeurs limites drsquoexpo-sition professionnelles indicatives sont fixeacutees pour le bisulfite et le meacutetabisulfite de sodium (VLEP-8 heures de 5 mgm-3) et pour le SO2 (VLEP-8 heures de 2 ppm ou 5 mgm-3 et VLCT de 5 ppm ou 10 mgm-3) Les salarieacutes doivent ecirctre informeacutes des risques et des preacutecautions agrave observer et formeacutes agrave lrsquoutilisation des solutions sulfites

l Preacutevention individuelleLors de certaines opeacuterations de courte dureacuteee pouvant geacuteneacuterer un deacutegagement de SO2 le port drsquoun appareil de protection respiratoire adapteacute (filtre de type E) sera preacuteco-niseacute

l Preacutevention meacutedicaleAgrave lrsquoembauche on sera particuliegrave-rement attentif agrave rechercher un terrain atopique la preacuteexistence drsquoune rhino-conjonctivite etou drsquoun asthme ou drsquoune autre pa-thologie respiratoire chronique Il

ne srsquoagit pas drsquoexclure a priori les sujets concerneacutes drsquoun emploi dans ce type drsquoenvironnement mais de les identifier afin de suivre de ma-niegravere rapprocheacutee lrsquoeacutevolution de leur eacutetat de santeacute respiratoire afin de deacutepister preacutecocement la moindre alteacuteration Les salarieacutes seront infor-meacutes des risques lieacutes agrave la manipu-lation de solutions de sulfites et les moyens de preacutevention mis en place Lrsquoexamen clinique devra ecirctre compleacuteteacute drsquoEFR qui serviront drsquoexa-men de reacutefeacuterenceAu cours des visites peacuteriodiques lrsquointerrogatoire recherchera des signes eacutevocateurs de rhino-conjonc-tivite drsquoasthme ou drsquoexacerbation drsquoune maladie asthmatique preacute-existante qui serait rythmeacutee par le travail et appreacuteciera le contexte drsquoapparition de ces symptocircmes La

surveillance clinique doit ecirctre com-pleacuteteacutee par le suivi peacuteriodique de la fonction respiratoire par des EFR Chez le sujet asthmatique lrsquoeacutevalua-tion du controcircle de lrsquoasthme pourra se faire par questionnaire ideacuteale-ment par le biais drsquoun questionnaire standardiseacute tel que lrsquoACTtrade (Asthma Control Test encadreacute 1)

LrsquoACTtrade (ASTHMA CONTROL TEST)

LrsquoACTtrade (Asthma Control Test) est un autoquestionnaire destineacute aux personnes asthmatiques de plus de 12 ans il vise agrave appreacutecier le niveau de controcircle de leur maladie [41] Il permet de quantifier en 5 questions portant sur les 4 derniegraveres semaines agrave la fois les symptocircmes et lrsquoadaptation agrave la vie quotidienne Les reacuteponses sont coteacutees de 1 agrave 5 et un score infeacuterieur agrave 20 est consideacutereacute comme le reflet drsquoun mauvais controcircle de lrsquoasthme

1 Au cours des 4 derniegraveres semaines votre asthme vous a-t-il gecircneacute dans vos activiteacutes au travail agrave leacutecoleuniversiteacute ou chez vous (1 tout le temps 2 la plupart du temps 3 quelquefois 4 rarement 5 jamais)

2 Au cours des 4 derniegraveres semaines avez-vous eacuteteacute essouffleacute(e) (1 plus drsquoune fois par jour 2 1 fois par jour 3 3 agrave 6 fois par semaine 4 1 ou 2 fois par semaine 5 jamais)

3 Au cours des 4 derniegraveres semaines les symptocircmes de lasthme (sifflements dans la poitrine toux essoufflement oppression ou douleur dans la poitrine) vous ont-ils reacuteveilleacute pendant la nuit ou plus tocirct que dhabitude le matin (1 4 nuits ou plus par semaine 2 2 agrave 3 nuits par semaine 3 1 nuit par semaine 4 1 ou 2 fois en tout 5 jamais)

4 Au cours des 4 derniegraveres semaines avez-vous utiliseacute votre inhalateur de secours ou pris un traitement par neacutebulisation (par exemple salbutamol) (1 3 fois par jour ou plus 2 1 ou 2 fois par jour 3 2 ou 3 fois par semaine 4 1 fois par semaine ou moins 5 jamais)

5 Comment eacutevalueriez-vous votre asthme au cours des 4 derniegraveres semaines (1 pas controcircleacute du tout 2 tregraves peu controcircleacute 3 un peu controcircleacute 4 bien controcircleacute 5 totalement controcircleacute)

Encadreacute 1

copy G

aeumll KerbaolINRS

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ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

REacutePARATIONLes rhinites et asthmes profession-nels en lien avec une exposition habituelle aux sulfites et bisulfites peuvent ecirctre reacutepareacutes au titre du tableau ndeg 66 du reacutegime geacuteneacuteral de la Seacutecuriteacute sociale avec un deacutelai de prise en charge de 7 jours si les symptocircmes reacutecidivent agrave chaque nouvelle exposition ou sont confir-meacutes par test de provocation reacutea-liste Lrsquoasthme doit par ailleurs ecirctre confirmeacute par des EFR Lorsque le diagnostic drsquoasthme aux sulfites est fait au stade drsquoinsuffisance res-piratoire chronique obstructive le deacutelai de prise en charge est alors drsquoun an Lorsque le deacutelai de prise en charge de ces affections est deacutepas-seacute la reconnaissance de leur carac-tegravere professionnel est du ressort du Comiteacute reacutegional de reconnais-

sance des maladies profession-nelles (CRRMP)Pour les salarieacutes relevant du reacutegime agricole la rhinite et lrsquoasthme pro-fessionnels aux sulfites peuvent ecirctre pris en charge au titre du ta-bleau ndeg 45 laquo Affections respiratoires professionnelles de meacutecanisme allergique raquo Le tableau mentionne une liste indicative de travaux sus-ceptibles de provoquer ces mala-dies incluant la manipulation ou lrsquoemploi habituel dans lrsquoexercice de la profession de tous produitsSi les manifestations de rhino-conjonctivite ou drsquoasthme sur-viennent de faccedilon aigueuml au deacute-cours drsquoun accident drsquoexposition agrave des vapeurs irritantes de SO2 une deacuteclaration drsquoaccident de travail doit ecirctre effectueacutee

POINTS Agrave RETENIR middot Les sulfites sont utiliseacutes dans divers secteurs industriels en particulier dans lrsquoindustrie agroalimentaire et pharmaceutique pour leur pouvoir anti-oxydant et antiseptique middot Lrsquousage professionnel des sulfites a eacuteteacute associeacute agrave lrsquoaggravation de pathologies asthmatiques preacuteexistantes ou agrave la genegravese de symptocircmes drsquoasthme Toutefois seule une vingtaine de cas cliniques drsquoasthme professionnel aux sulfites a jusqursquoici eacuteteacute publieacutee et la freacutequence de ces affections reste agrave ce jour inconnue middot Certains cas drsquoasthmes ont eacuteteacute associeacutes soit agrave une forte exposition au SO2 lors de la manipulation de solutions de sulfites soit agrave des expositions reacutepeacuteteacutees agrave des concentrations moins importantes au cours des mois ou des anneacutees preacuteceacutedentes Il srsquoagit dasthmes par irritation aigus (RADS) ou de type low-dose RADSmiddot Lrsquoaction irritative pure du SO2 ne permet pas drsquoexpliquer tous les cas drsquoasthme professionnel aux sulfites et diffeacuterents meacutecanismes immunologiques impliquant le SO2 et les sulfites eux-mecircmes pourraient coexister et intervenir de faccedilon variable selon les individus et les circonstances drsquoexposition aux sulfitesmiddot Le test de provocation bronchique reacutealiste reacutealiseacute en milieu hospitalier permet drsquoobjectiver le rocircle des sulfites dans la genegravese des symptocircmes drsquoasthme sans preacutejuger du ou des meacutecanisme(s) physiopathologique(s) impliqueacute(s)middot La preacutevention de lrsquoasthme aux sulfites repose sur la substitution lorsqursquoelle est techniquement possible ou agrave deacutefaut sur la reacuteduction de lrsquoexposition respiratoire aux sulfites et au SO2 qui peut ecirctre libeacutereacute lors de leur manipulation (travail en vase clos aspiration agrave la source ventilation des locauxhellip)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 121

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ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE

BIBLIOGRAPHIE (suite)

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JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 123

Risques psychosociaux outils deacutevaluationRI

SQUE

S PSY

CHOS

OCIA

UX

Noms des auteursKristensen TS Borritz M Villadsen E Christensen KB

ObjectifsEacutevaluation du syndrome drsquoeacutepuise-ment professionnel (burnout)

Anneacutee de premiegravere publication2005

Cadre deacutefinition modegraveleSelon les auteurs du CBI au regard drsquoun certain nombre de limites que preacutesente le Maslach Burnout Inventory (MBI ndash cf fiche FRPS 26) outil de mesure le plus utiliseacute du burnout Kristensen et al [2005] ont souhaiteacute deacutevelopper un nouvel inventaire de burnout Ils veulent eacutevaluer la composante centrale du burnout agrave savoir le sentiment de fatigue et drsquoeacutepuisement mais eacutegalement les facteurs auxquels les individus attribuent cet eacutepui-sement en particulier le travail ou la relation drsquoaide La principale composante du burnout appeleacute par les auteurs le laquo burnout per-sonnel raquo (crsquoest-agrave-dire ressenti) est deacutefini comme laquo le degreacute de fatigue

et drsquoeacutepuisement physique et psy-chologique ressenti par la personne raquo Le laquo burnout lieacute au travail raquo est laquo le degreacute de fatigue et drsquoeacutepuisement physique et psychologique perccedilu par la personne comme eacutetant lieacute agrave son travail raquo Enfin le laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo est laquo le degreacute de fatigue et drsquoeacutepuisement physique et psychologique perccedilu par la per-sonne comme eacutetant lieacute agrave son travail en relation avec les autres raquo

Niveau dinvestigationDiagnostic

Langue dorigineDanois

TraductionLe CBI a eacuteteacute traduit entre autres en anglais sueacutedois japonais manda-rin cantonais finnois portugais slovaque Il existe eacutegalement une version franccedilaise partielle du CBI (deux des trois eacutechelles traduites [Doppia et al 2011])

VocabulairePas de difficulteacute particuliegravere

Versions existantesUne seule version agrave 19 items Tou-

tefois la formulation des items peut ecirctre adapteacutee au contexte par-ticulier des individus enquecircteacutes Par exemple Campos et al [2013] ont adapteacute le CBI pour une utilisation aupregraves drsquoeacutetudiants

Structuration de loutilTrois eacutechelles l Burnout personnel (ressenti) 6 itemsl Burnout lieacute au travail 7 itemsl Burnout lieacute agrave la relation drsquoaide 6 items

Modaliteacutes de reacuteponse et cotationLes reacuteponses sont donneacutees sur une eacutechelle de Likert en 5 points Selon la formulation de lrsquoitem les modaliteacutes de reacuteponse sont exprimeacutees en freacute-quence ou en intensiteacute Un seul item est inverseacute Les reacuteponses sont coteacutees 0 pour la reacuteponse laquo jamaispresque jamais raquo ou laquo tregraves faiblement raquo puis 25 (laquo rarement raquo ou laquo faiblement raquo) 50 (laquo parfois raquo ou laquo quelque peu raquo) 75 (laquo souvent raquo ou laquo fortement raquo) et 100 pour la reacuteponse laquo toujours raquo ou laquo tregraves fortement raquo Drsquoautres auteurs utilisent une cotation de 1 agrave 5 [Cam-pos et al 2013 Doppia et al 2011] Les reacuteponses au CBI donnent lieu

CATEacuteGORIE ATTEINTE DU RAPPORT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL

FRPS 38

Copenhagen Burnout Inventory (CBI) (Inventaire de burnout de Copenhague)

Ce document appartient agrave une seacuterie publieacutee reacuteguliegraverement dans la revue Elle analyse les questionnaires utiliseacutes dans les deacutemarches de diagnostic et de preacutevention du stress et des risques psychosociaux au travail Lrsquoarticle par les mecircmes auteurs laquo Les questionnaires dans la deacutemarche de preacutevention du stress au travail raquo (TC 134 Doc Meacuted Trav 2011 125 23-35) preacutesente cette seacuterie et propose au preacuteventeur une aide pour choisir lrsquooutil drsquoeacutevaluation le mieux adapteacute Depuis la publication de cet article il est apparu judicieux de mettre agrave disposition des fiches relatives agrave de nouveaux outils

REacuteDACTEURS Langevin V deacutepartement Expertise et conseil technique INRSBoini S deacutepartement Eacutepideacutemiologie en entreprise INRSFranccedilois M deacutepartement Homme au travail INRSRiou A deacutepartement Expertise et conseil technique INRS

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014124

CATEacuteGORIE ATTEINTE DU RAPPORT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

au calcul de trois scores en faisant la moyenne des reacuteponses aux items par eacutechelle Plus les scores sont eacutele-veacutes plus le niveau de burnout est important

Temps de passationEnviron 10-15 minutes

Disponibiliteacutes et conditions drsquoutilisationDomaine public [Kristensen et al 2005]Une traduction franccedilaise de la 1re et de la 3e eacutechelle a eacuteteacute publieacutee [Doppia et al 2011]

Qualiteacutes psychomeacutetriques

VALIDITEacutel Validiteacute apparenteLe taux de non-reacuteponse par item est bas et les retours que les auteurs ont eus vont eacutegalement dans le sens drsquoune acceptabiliteacute satisfaisante du questionnaire [Kristensen et al 2005 Borritz et al 2005] Lrsquoadap-tation transculturelle du CBI peut neacuteanmoins rencontrer quelques difficulteacutes [Yeh et al 2007]Campos et al [2013] mettent en eacutevi-dence une compreacutehension satisfai-sante de la version portugaise du CBI

l Validiteacute de contenuCampos et al [2013] ont reacutealiseacute une analyse de validiteacute de contenu des items du CBI en demandant agrave des psychologues de classer ces items entre trois cateacutegories laquo essentiel raquo laquo utile mais non essentiel raquo et laquo pas neacutecessaire raquo pour eacutevaluer le burn-out Seuls 9 items ont eacuteteacute classeacutes dans la 1re cateacutegorie

l Validiteacute criteacuterieacutee preacutedictiveLes reacuteponses aux trois eacutechelles du CBI sont relieacutees significativement agrave diffeacuterents indicateurs ou estima-tions de santeacute mesureacutes trois ans

plus tard freacutequence et dureacutee des ar-recircts maladie troubles du sommeil consommation drsquoanalgeacutesiques [Kristensen et al 2005] Par ailleurs un changement de niveau de burn-out (quelle que soit lrsquoeacutechelle du CBI) entre le point de deacutepart de lrsquoeacutetude et trois ans plus tard est associeacute agrave un changement dans la dureacutee des ar-recircts maladie une augmentation du niveau de burnout preacutedit une aug-mentation du nombre de jours drsquoar-recircts maladie (mecircme constat de fa-ccedilon symeacutetrique pour la diminution du niveau de burnout) [Borritz et al 2006 a] Lrsquoimpact du burnout lieacute au travail sur les absences de longue dureacutee (supeacuterieure agrave deux semaines) 18 mois plus tard apparaicirct plus im-portant que celui du burnout per-sonnel [Borritz et al 2010]La mecircme valeur preacutedictive des trois eacutechelles du CBI est observeacutee agrave pro-pos de lrsquointention de quitter son entreprise [Kristensen et al 2005]

l Validiteacute criteacuterieacutee concomitanteDes relations significatives sont observeacutees de maniegravere transversale entre les reacuteponses aux trois eacutechelles du CBI drsquoune part et la satisfaction au travail et lrsquoattachement au meacute-tier (choisir ou non le mecircme meacutetier si la personne avait le choix) drsquoautre part [Kristensen et al 2005 Yeh et al 2007]Des relations attendues sont eacutegale-ment observeacutees entre les reacuteponses au CBI et les reacuteponses agrave des eacutechelles de fatigue physique drsquoanxieacuteteacute de deacutepression de bien-ecirctre et de santeacute perccedilue [Campos et al 2013 Fong et al 2014 Milfont et al 2008]Les reacuteponses au CBI sont par ailleurs associeacutees agrave des mesures de facteurs de risques psychosociaux exi-gences quantitatives manque de controcircle manque de soutien social engagement dans le travail Une eacutetude longitudinale fait plus parti-culiegraverement ressortir des liens entre

les 3 eacutechelles du burnout et drsquoautres facteurs de risques psychosociaux moins souvent exploreacutes exigences eacutemotionnelles eacuteleveacutees obligation de cacher ses eacutemotions sens du tra-vail affaibli manque de clarteacute des missions conflits de rocircleshellip [Borritz et al 2005]Des eacuteleacutements de validiteacute concomi-tante sont eacutegalement retrouveacutes dans lrsquoutilisation franccedilaise du CBI Les deux eacutechelles laquo burnout personnel raquo et laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo sont lieacutees agrave lrsquointention drsquoabandon-ner la profession [Estryn-Behar et al 2009] La premiegravere eacutechelle du CBI (en franccedilais) est eacutegalement associeacutee agrave un certain nombre drsquoindicateurs de santeacute (santeacute perccedilue troubles psy-chologiques prise de somnifegraveres ou de tranquillisants sommeil) et de facteurs de risques psychosociaux (forte pression quantitative conflit travailfamille faible qualiteacute du tra-vail drsquoeacutequipe relations tendues dans lrsquoeacutequipe) [Doppia et al 2011]

l Validiteacute de structure interne Les auteurs du CBI nrsquoont pas sou-haiteacute effectuer drsquoanalyses facto-rielles sur lrsquoensemble des 19 items car ils estiment que les trois eacutechelles peuvent ecirctre utiliseacutees indeacutependam-ment les unes des autres selon le contexte professionnel eacutetudieacute et selon la probleacutematique poseacutee En revanche sur le plan de lrsquoorganisa-tion des donneacutees empiriques les reacuteponses aux trois eacutechelles ne sont pas indeacutependantes mais assez for-tement correacuteleacutees (entre 046 et 075) Les auteurs reconnaissent ainsi que drsquoun point de vue statistique lrsquoanalyse factorielle ne permettrait sans doute pas de retrouver les trois eacutechelles [Kristensen et al 2005]Toutefois drsquoautres eacutetudes ayant porteacute sur la validation psychomeacute-trique du CBI ont produit des ana-lyses factorielles confirmatoires Elles confirment lrsquoorganisation des

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 125

donneacutees en trois eacutechelles [Campos et al 2013 Fong et al 2014 Milfont et al 2008] Neacuteanmoins compte tenu de lrsquointerdeacutependance entre les eacutechelles du CBI les auteurs mettent eacutegalement en eacutevidence un facteur geacuteneacuteral de burnout [Campos et al 2013 Milfont et al 2008 Yeh et al 2007] justifiant alors la possibiliteacute de calculer un score global de burn-out

l Validiteacute de structure externe convergente et divergenteLes reacuteponses au CBI ont eacuteteacute com-pareacutees agrave celles obtenues sur des eacutechelles de santeacute perccedilue (SF-36) Conformeacutement aux hypothegraveses des auteurs les correacutelations les plus eacuteleveacutees sont observeacutees entre ces mesures de santeacute perccedilue et lrsquoeacutechelle laquo burnout personnel raquo (eacutechelle la plus geacuteneacuterique du CBI) les correacutela-tions les plus faibles eacutetant obser-veacutees entre ces mecircmes mesures de santeacute perccedilue et le laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo (eacutechelle la plus speacutecifique du CBI) [Kristensen et al 2005]De la mecircme maniegravere lrsquoeacutechelle laquo bunout personnel raquo est davantage correacuteleacutee agrave lrsquoeacutechelle laquo vitaliteacute raquo qursquoagrave lrsquoeacutechelle laquo santeacute geacuteneacuterale raquo du SF-36 la premiegravere eacutetant strictement lrsquoinverse de la fatigue alors que la seconde est une mesure beaucoup large de la santeacute incluant des deacutecla-rations de symptocircmes [Kristensen et al 2005]

l Validiteacute concouranteLa validiteacute concourante du CBI a eacuteteacute estimeacutee en analysant les relations avec les reacuteponses apporteacutees au MBI instrument le plus utiliseacute pour eacuteva-luer le burnout [Campos et al 2013]Comme attendu des correacutelations importantes sont observeacutees entre drsquoun cocircteacute les eacutechelles laquo burnout per-sonnel raquo et laquo burnout lieacute au travail raquo (plus preacuteciseacutement laquo lieacute aux eacutetudes raquo

dans le contexte de cette eacutetude) et de lrsquoautre cocircteacute lrsquoeacutechelle laquo eacutepuise-ment eacutemotionnel raquo du MBI Des cor-reacutelations moins importantes sont observeacutees entre les eacutechelles du CBI et lrsquoeacutechelle laquo cynisme raquo du MBI Les correacutelations les plus faibles sont ob-serveacutees avec lrsquoeacutechelle laquo accomplisse-ment personnel au travail raquo du MBI

l Validiteacute discriminanteLe CBI a eacuteteacute renseigneacute par des per-sonnes exerccedilant 15 professions diffeacute-rentes ayant une mission drsquoaide de soins parfois coupleacutee agrave une mission de controcircle La configuration des reacute-ponses aux trois eacutechelles de lrsquoinven-taire varie consideacuterablement selon les professions Certaines profes-sions ont un score moyen eacuteleveacute sur une eacutechelle et faible sur une autre Drsquoautres professions ont des rangs assez similaires sur les 3 eacutechelles Cette validiteacute discriminante laisse supposer des conditions de travail variables drsquoune profession agrave lrsquoautre

FIDEacuteLITEacutel Fideacuteliteacute test-retest Une eacutetude montre une fideacuteliteacute test-retest satisfaisante agrave 4 mois drsquointer-valle (coefficients de fideacuteliteacute entre 060 et 063) [Fong et al 2014]

l Consistance interneLa consistance interne des trois eacutechelles eacutevalueacutee par le biais du coefficient alpha de Cronbach est satisfaisante Dans lrsquoarticle prin-ceps cet indicateur prend respec-tivement pour les trois eacutechelles les valeurs eacutegales agrave 087 087 et 085 Drsquoautres eacutetudes rapportent eacutegalement des alpha de Cronbach supeacuterieurs agrave 070 [Campos et al 2013 Fong et al 2014 Milfont et al 2008 Yeh et al 2007] Les items de lrsquoensemble du CBI sont assez for-tement intercorreacuteleacutes [Milfont et al 2014 Yeh et al 2007]Dans la traduction franccedilaise [Dop-

pia et al 2011] lrsquoeacutechelle laquo burnout personnel raquo preacutesente un coefficient alpha de Cronbach eacutegal agrave 088 et celui de lrsquoeacutechelle laquo burnout lieacute agrave la relation drsquoaide raquo est eacutegal agrave 085

SENSIBILITEacutel Sensibiliteacute aux diffeacuterences inter-individuellesLes moyennes et eacutecart-types ainsi que les pourcentages de donneacutees manquantes par item et par eacutechelle sont indiqueacutes dans lrsquoarticle princeps [Kristensen et al 2005] Campos et al [2013] mettent en eacutevidence une distribution proche de la loi Nor-male pour lrsquoensemble des items (excepteacute 1)

l Sensibiliteacute au changementDans le cadre de lrsquoeacutetude longitudi-nale danoise quatre types drsquointer-ventions diffeacuterentes visant agrave ameacute-liorer la santeacute mentale au travail ont eacuteteacute effectueacutees dans 6 entreprises (18 eacutetablissements) Aucun change-ment significatif du niveau de burn-out nrsquoa eacuteteacute noteacute apregraves trois ou cinq ans drsquoexpeacuterimentation [Andersen et al 2010] Ces reacutesultats nrsquoindiquent probablement pas un deacutefaut de sen-sibiliteacute au changement du CBI mais plutocirct la difficulteacute drsquoeacutevaluer les effets drsquoune intervention laquo complexe raquo en milieu de travail

EacutetalonnageDans lrsquoeacutetude longitudinale danoise 1 914 personnes ont eacuteteacute impliqueacutees (en 1999-2000) Elles exercent dans diffeacuterentes institutions centreacutees sur lrsquoaide et les soins aux personnes parfois avec une dimension de controcircle Elles ont eacuteteacute suivies sur 3 ans (2002-2003) et 5 ans (2004-2005) [Borritz et al 2006 b]En France lrsquoutilisation du CBI est encore trop restreinte et reacutecente pour disposer drsquoun eacutetalonnage franccedilais Il a eacuteteacute utiliseacute dans une en-quecircte sur la santeacute et la satisfaction

Short Form 36 (SF-36) question-naire [Ware et al 1993 wwwsf-36org)]

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014126

de la distinction des trois eacutechelles ou au contraire le calcul drsquoun score global de burnout Lrsquoeacutetude de lrsquoeacutevo-lution des scores aux trois eacutechelles du CBI au cours du temps leurs associations diffeacuterencieacutees avec les facteurs de risques psychosociaux et des mesures de santeacute perccedilue la possibiliteacute drsquoune adaptation de lrsquooutil agrave des contextes profes-sionnels diffeacuterents plaident neacutean-moins pour le maintien de ces trois eacutechelles

au travail des meacutedecins et phar-maciens hospitaliers agrave laquelle ont participeacute 3 196 personnes [Doppia et al 2011]

Biais critiques limitesUn effet de halo possible est mis en eacutevidence dans plusieurs eacutetudes lors de la reacuteponse au seul item inverseacute (item 10 pour la version originale) [Campos et al 2013 Yeh et al 2007]La position des auteurs du CBI vis-agrave-vis de leur outil est par endroits ambigueuml Drsquoun cocircteacute ils disent que les trois eacutechelles du CBI peuvent ecirctre utiliseacutees indeacutependamment les unes des autres en fonction des contextes professionnels eacutetu-dieacutes ou de la probleacutematique de re-cherche poursuivie Toutefois drsquoun autre cocircteacute ils disent que le burnout ne se reacutesume pas agrave la fatigue ou agrave lrsquoeacutepuisement (mesureacute par la pre-miegravere eacutechelle du burnout) mais que ce qui fait du burnout un concept original crsquoest lrsquoattribution cau-sale que les individus font de cet eacutetat (eacutevalueacutee par les deux autres eacutechelles du burnout)La validation franccedilaise du CBI neacutecessite drsquoecirctre poursuivie sur drsquoautres populations et en y inteacute-grant la seconde eacutechelle

Observations particuliegraveresLe CBI a eacuteteacute deacuteveloppeacute initialement par les mecircmes chercheurs qui ont deacuteveloppeacute le COPSOQ (voir fiche FRPS 36)Lrsquoensemble des items du CBI sont assez fortement intercorreacuteleacutes de mecircme que les trois eacutechelles de cet outil Les eacutetudes de validiteacute interne montrent agrave la fois lrsquoexis-tence de trois facteurs et drsquoun fac-teur geacuteneacuteral de second ordre ce qui pose la question du maintien

CATEacuteGORIE ATTEINTE DU RAPPORT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

n ANDERSEN I BORRITZ M CHRISTENSEN KB DIDERICHSEN F - Changing job-related burnout after intervention A quasi-experimental study in six human service organizations J Occup Environ Med 2010 52 (3) 318-23n BORRITZ M BUumlLTMANN U RUGULIES R CHRISTENSEN KB ET AL - Psychosocial work characteristics as predictors for burnout findings from 3-year follow-up of the PUMA study J Occup Environ Med 2005 47 (10) 1015-25n BORRITZ M RUGULIES R CHRISTENSEN KB VILLADSEN E ET AL - Burnout as a predictor of self-reported sickness absence among human service workers prospective findings from three year follow up of the PUMA study J Occup Environ Med 2006 a 63 (2) 98-106n BORRITZ M RUGULIES R BJORNER JB VILLADSEN E ET AL - Burnout among employees in human service work design and baseline findings of the PUMA study Scand J Public Health 2006 b 34 (1) 49-58

n BORRITZ M CHRISTENSEN KB BUumlLTMANN U RUGULIES R ET AL - Impact of burnout and psychosocial work characteristics on future long-term sickness absence Prospective results of the Danish PUMA study among human service workersJ Occup Environ Med 2010 52 (10) 964-70n CAMPOS JA CARLOTTO MS MAROcircCO J - Copenhagen Burnout Inventory Student version adaptation ant transcultural validation for Portugal and Brazil Psicol Reflex Crit 2013 26 (1) 87-97n DOPPIA MA ESTRYN-BEHAR M FRY C GUETARNI K ET AL - Enquecircte comparative sur le syndrome drsquoeacutepuisement professionnel chez les anestheacutesistes reacuteanimateurs et les autres praticiens des hocircpitaux publics en France (enquecircte SESMAT) Ann Fr Anesth Reacutean 2011 30 (11) 782ndash94n ESTRYN-BEHAR M MUSTER D DOPPIA MA MACHET G ET AL - Influence du travail drsquoeacutequipe sur la satisfaction

professionnelle des meacutedecins Reacutesultats de lrsquoenquecircte SESMAT Concours Meacuted 2009 131 (1) 22-25n FONG TCT HO RTH NG SM - Psychometric properties of the Copenhagen Burnout Inventory Chinese version J Psychol 2014 148 (3) 255-66n KRISTENSEN TS BORRITZ M VILLADSEN E CHRISTENSEN KB - The Copenhagen Burnout Inventory a new tool for the assessment of burnout Work Stress 2005 19 (3) 192-207n MILFONT TL DENNY S AMERATUNGA S ROBINSON E ET AL - Burnout and wellbeing testing the Copenhagen Burnout Inventory in New Zealand teachers Soc Indic Res 2008 89 (1) 169-77n YEH WY CHENG Y CHEN CJ HU PY ET AL - Psychometric properties of the Chinese version of the Copenhagen burnout inventory among employees in two companies in Taiwan Int J Behav Med 2007 14 (3) 126-33

REacuteFEacuteRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

La reacuteponse de Steacutephane Malard Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

127JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

Travail en peacuteriode de forte chaleurQuelles actions de preacutevention des risques mettre en œuvre

S B

oule

t

Quelles sont les principales actions de preacutevention des risques lieacutes aux fortes chaleurs estivales

Le travail en peacuteriode de chaleur peut ecirctre agrave lrsquoorigine drsquoaccidents du travail parfois mortels comme lrsquoont illustreacute les peacuteriodes de canicule de 2003 et 2006 [1 2]Lrsquoecirctre humain est doteacute de meacutecanismes lui permettant de mieux toleacuterer une exposition reacutepeacuteteacutee ou prolon-geacutee agrave la chaleur [3] Toutefois cet acclimatement est limiteacute il ne srsquoobtient qursquoen 8 agrave 12 jours et disparaicirct to-talement 8 jours apregraves lrsquoarrecirct de lrsquoexposition Lorsque les capaciteacutes drsquoadaptation de lrsquoorganisme sont deacutepas-seacutees les pathologies suivantes peuvent survenir par ordre croissant de graviteacute crampes de chaleur eacutepui-sement ducirc agrave la chaleur insolation coup de chaleur [3 4] Aussi conformeacutement agrave lrsquoarticle L 4121-1 du Code du travail lrsquoemployeur doit prendre en compte les condi-tions de tempeacuterature lors de lrsquoeacutevaluation des risques et mettre en place des mesures de preacutevention appro-prieacutees

La conception des locaux de travail doit permettre laquo lrsquoadaptation de la tempeacuterature agrave lrsquoorganisme hu-main pendant le temps de travail raquo (article R 4213-7) Dans ce cadre le meacutedecin du travail est le conseiller de lrsquoemployeur des travailleurs et de leurs repreacute-sentants conformeacutement agrave lrsquoarticle R 4623-1 Un sys-tegraveme de ventilation ou de climatisation peut ecirctre mis en place En cas drsquoutilisation drsquoun systegraveme de ventilation celui-ci doit ecirctre arrecircteacute si la tempeacuterature ambiante deacutepasse une certaine valeur (de 32 agrave 35 degC) En effet au-delagrave la ventilation peut srsquoaccompagner drsquoune augmentation de la tempeacuterature ambiante Des dispositions speacutecifiques existent pour les tra-vailleurs dont lrsquoactiviteacute se situe agrave lrsquoexteacuterieur En effet conformeacutement agrave lrsquoarticle R 4225-1 lrsquoameacutenagement des postes de travail exteacuterieurs doit permettre de proteacute-ger les salarieacutes contre les conditions atmospheacuteriques

Dans le cas des chantiers du secteur du bacirctiment et des travaux publics lrsquoarticle R 4534-142-1 dispose que les travailleurs beacuteneacuteficient de locaux ou drsquoameacutenage-ment permettant de preacuteserver leur santeacute et leur seacutecu-riteacute en cas de conditions climatiques susceptibles drsquoy porter atteinte Ce peut ecirctre par exemple un abri de chantier installeacute agrave lrsquoombre et disposant drsquoeau fraicircche et drsquoune ventilation (voire climatisation) suffisante

Les actions de preacutevention portent eacutegalement sur lrsquoorganisation du travail Il est notamment conseil-leacute drsquoameacutenager les horaires afin de limiter les temps drsquoexposition agrave la chaleur drsquoaugmenter la freacutequence des pauses etou drsquoeffectuer une rotation des tacircches lorsque des postes moins exposeacutes en donnent la pos-sibiliteacute La mise en place drsquoaides meacutecaniques ou lrsquoautomati-sation des tacircches permet de diminuer la charge phy-sique des postes les plus sollicitants Ceux-ci sont agrave repeacuterer lors des eacutetudes de poste

Pour preacutevenir la deacuteshydratation lrsquoemployeur met agrave disposition des salarieacutes de lrsquoeau potable et fraicircche pour la boisson (article R 4225-2) Dans le secteur du bacirctiment et des travaux publics chaque travailleur beacuteneacuteficie drsquoau moins 3 litres drsquoeau par jour (article R 4534-143)

Des actions drsquoinformation sur les risques lieacutes agrave la chaleur sont agrave mener aupregraves des travailleurs Celles-ci peuvent entre autres se traduire par lrsquoeacutelaboration drsquoun document agrave afficher sur les lieux de travail (en-treprise chantierhellip) Des conseils sont agrave diffuser sur l lrsquohabillement porter des vecirctements leacutegers et de couleur claire qui absorbent lrsquohumiditeacute Se couvrir la tecircte en cas de travail en exteacuterieur l lrsquohydratation boire de lrsquoeau reacuteguliegraverement mecircme

QR 88

Vos questions nos reacuteponses

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014128

1 | BUISSON C - Impact sanitaire de la vague de chaleur de llsquoeacuteteacute 2006 en milieu de travail Reacutesultats dlsquoune eacutetude par questionnaire mise en place en meacutedecine du travail Saint-Maurice InVS 2009 20 p2 | LEDRANS M - Impact sanitaire de la vague de chaleur de lrsquoeacuteteacute 2003 synthegravese des eacutetudes disponibles en aoucirct 2005 Bull Eacutepideacutemiol Hebd 2006 19-20 130-37 3 | GANEM Y MEYER JP LUZEAUX N BRASSEUR G ET AL - Ambiances thermiques travail en peacuteriode de fortes chaleurs Dossier meacutedico-technique TC 97 Doc Meacuted Trav 2004 97 51-684 | Instruction interministeacuterielle ndeg DGS

DUSDGOSDGCSDGSCGCDGT2013152 du 10 avril 2013 relative au Plan National Canicule 2013 Ministegravere des Affaires sociales et de la Santeacute 2013 (wwwtravailler-mieuxgouvfrIMGpdfcir_36795_2013pdf)5 | Mise au point sur le bon usage des meacutedicaments en cas de vague de chaleur ANSM 2012 (httpansmsantefrvaransm_sitestorageoriginalapplication9abf7c28efe549641cf308640a90c13epdf))6 | Circulaire DGT ndeg9 du 4 Juillet 2013 relative agrave la mise en œuvre du plan national canicule Ministegravere du travail de lrsquoemploi de la formation professionnelle et du dialogue social 2013 (httpcirculaireslegifrancegouvfrpdf201307cir_37208pdf))

BIBLIOGRAPHIE

POUR EN SAVOIR + Chaleur Travailler dans des ambiances chaudes INRS 2011

(wwwinrsfraccueilrisquesphenomene-physiquechaleurhtml) Travail et chaleur drsquoeacuteteacute Eacutedition INRS ED 931 Paris INRS

2004 8 p

en lrsquoabsence de soif Eacuteviter les boissons alcooliseacutees l lrsquoalimentation faire des repas leacutegers et fractionneacutes l la compensation des pertes drsquoeacutelectrolytes lorsque celles-ci peuvent ecirctre importantes boire des jus de fruit ou de leacutegume ainsi que des eaux riches en sel Manger du pain des soupes froides des fruits secshellip

Les signes drsquoalerte sont agrave connaicirctre des salarieacutes crampes musculaires fatigue somnolence maux de tecircte nauseacutees troubles de lrsquoeacutequilibre propos incoheacute-rents malaise perte de connaissancehellip Face agrave cette situation la conduite agrave tenir respecte le protocole ins-taureacute par lrsquoemployeur dans le cadre de lrsquoorganisation des secours apregraves avis du meacutedecin du travail (alerte des services de secours speacutecialiseacutes et du sauveteur se-couriste du travail) Si ce nrsquoest deacutejagrave preacutevu il convient drsquoajouter aux premiers gestes de secours l amener la victime dans un endroit frais et bien aeacutereacute lorsqursquoelle peut ecirctre deacuteplaceacutee Agrave deacutefaut si cela est pos-sible mettre en place un eacutecran afin que la victime soit agrave lrsquoombre l la deacuteshabiller ou desserrer ses vecirctements l si la victime est consciente lui faire boire de lrsquoeau fraicircche par petites quantiteacutes l si la victime a perdu connaissance rester aupregraves drsquoelle en attendant les secours Le sauveteur secouriste du travail la place en position lateacuterale de seacutecuriteacute l se conformer aux prescriptions teacuteleacutephoniques du SAMU (ou drsquoun autre meacutedecin) lors de lrsquoalerte Celles-ci peuvent notamment comporter lrsquoapplication reacutegu-liegravere drsquoeau froide sur le corps

Une attention est agrave porter sur les salarieacutes particu-liegraverement sensibles agrave la chaleur [3] Les facteurs de risque sont de maniegravere non exhaustive l lrsquooccupation reacutecente drsquoun poste de travail et la meacute-connaissance de ses contraintes (inteacuterimaire travail-leur saisonnier) l un acircge supeacuterieur agrave 55 - 60 ans l une grossesse en cours l une obeacutesiteacute ou une deacutenutrition l certains anteacuteceacutedents meacutedicaux pathologie cardiovas-culaire etou respiratoire diabegravete insuffisance reacutenalehellipl une consommation excessive de cafeacute ou de theacute l une consommation drsquoalcool ou de drogues (ampheacute-tamines cocaiumlnehellip) l une prise de certains meacutedicaments [5] diureacutetiques anti-hypertenseurs anti-inflammatoires non steacute-roiumldiens biguanides sulfamides hypoglyceacutemiants neuroleptiques hypocholesteacuteroleacutemiants (statines et fibrates)hellip l un reacutegime sans sel

Outre la prise de conseils aupregraves de leur meacutedecin trai-tant ces travailleurs peuvent beacuteneacuteficier drsquoune visite agrave la demande (article R 4624-17) aupregraves du meacutedecin du travail Le cas eacutecheacuteant un ameacutenagement du poste de travail sera proposeacute

Enfin un plan national canicule est mis en place chaque anneacutee par le gouvernement [4] [NDLR] En 2013 ce plan a eacuteteacute accompagneacute drsquoune circulaire eacutemanant du ministegravere chargeacute du Travail [6] Celle-ci preacutevoit lrsquoorganisation drsquoune permanence au sein des services de santeacute au travail lors de lrsquoactivation des niveaux 2 agrave 4 du plan national canicule afin de reacutepondre rapidement aux demandes des employeurs des travailleurs et de leurs repreacutesentants

NDLR le Haut Comiteacute de Santeacute publique (HCSP) a publieacute le 15 mai 2014 les recom-mandations sanitaires du Plan national canicule 2014 (wwwhcspfrexplorecgiavisrapportsdomaineclefr=418)

129

Dans QuestionReacuteponse 01-Titre 24ptDans QuestionReacuteponse 01-Titre 14pt

Dans QuestionReacuteponse 04-Texte et pour le gras Dans style de caractegravere Ques-tionreacuteponse 04-Texte Bold

La reacuteponse de Steacutephane Malard Deacutepartement Eacutetudes et assistance meacutedicales INRS

1 | EN STYLE DE CARACTEgraveRE DANS DOSSIER BIBLIOGRAPHIE ENCADREacute 01-TEXTE CAP ROUILLE Dans Bibliographie Encadreacute 01-Texte En syle de caractegravere Dans dossier Bibliographie Encadreacute 01-Texte Ital

1 | EN STYLE DE CARACTEgraveRE DANS DOSSIER BIBLIOGRAPHIE ENCADREacute 01-TEXTE CAP ROUILLE Dans Bibliographie Encadreacute 01-Texte En syle de caractegravere Dans dossier Bibliographie Encadreacute 01-Texte Ital

BIBLIOGRAPHIE

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138

QR 89

Maladie charbonneuse et chantier de terrassementQuelles mesures mettre en place pour preacutevenir une contamination eacuteventuelle par Bacillus anthracis S

Bou

let

La reacuteponse de Veacuteronique Caron deacutepartement Eacutetudes et

assistance meacutedicales INRS

Lors drsquoun chantier de terrassement proche drsquoun centre drsquoeacutequarrissage il a eacuteteacute deacutecouvert une fosse contenant des ossements animaux La question de la contamination potentielle du terrain par des spores de Bacillus anthracis lieacutee agrave ces carcasses srsquoest poseacutee Quelles mesures de preacutevention techniques et meacutedi-cales doivent ecirctre mises en place Dans le monde dans la population geacuteneacuterale les cas rapporteacutes sont en grande majoriteacute des charbons cuta-neacutes chez des personnes au contact direct de carcasses infecteacutees notamment drsquoanimaux sauvages comme en Afrique ou dans les grands espaces naturels aux Eacutetats-Unis [1] Tregraves peu de cas de charbon drsquoinhalation sont recenseacutes Ils sont essentiellement le fait drsquoactes terroristes drsquoaccidents de laboratoire ou encore du travail de peaux et de laines importeacutees de pays ougrave la maladie charbonneuse est endeacutemique La forme di-gestive de la maladie ne concerne que les personnes ayant consommeacute de la viande ou des abats prove-nant drsquoanimaux infecteacutes Le nombre de cas humains est tregraves faible au regard du nombre drsquoanimaux sau-vages et de troupeaux potentiellement contamineacutes

En France des cas reacutecurrents de foyers animaux sont signaleacutes (deux agrave six foyers annuels entre 1999 et 2007 rapporteacutes par lrsquoInstitut de veille sanitaire - InVS) De-puis 2002 date de la mise en place de la deacuteclaration obligatoire de la maladie aupregraves de lrsquoAgence reacutegio-nale de santeacute seuls quatre cas de charbons cutaneacutes humains ont eacuteteacute deacuteclareacutes un chez une personne ma-nipulant de la laine provenant drsquoun pays eacutetranger en-deacutemique et trois chez des personnes ayant deacutepeceacute ou

eacutevisceacutereacute une mecircme vache charbonneuse (InVS) [2] En ce qui concerne le chantier eacutevoqueacute dans la ques-tion lrsquoeacutetude documentaire faite par un bureau drsquoeacutetudes des sols mentionne qursquoaucun eacuteleacutement ne permet de penser que des animaux contamineacutes par le bacille du charbon ont eacuteteacute enterreacutes sur le site ce qui rend le risque de contamination du terrain tregraves faibleAu vu de ces donneacutees les mesures de preacutevention vi-seront essentiellement agrave reacuteduire lrsquoexposition poten-tielle des salarieacutes par voie cutaneacutee

Au plan collectif la premiegravere mesure serait de ne pas deacuteplacer ces carcasses Srsquoil nrsquoy a pas drsquoautre solu-tion que de faire les fondations agrave lrsquoemplacement des fosses il est neacutecessaire de deacutelimiter les zones de creu-sement et drsquoenfouissement et de limiter le nombre de personnes y travaillant La pelleteuse sera nettoyeacutee au jet drsquoeau sans haute pression en fin de journeacutee

Sur le plan individuel le port de gants de protection et de vecirctements deacutedieacutes agrave cette activiteacute est indispen-sable En revanche il nrsquoest pas neacutecessaire de deman-der aux ouvriers de porter des combinaisons agrave usage unique et des masques Les gants et les bottes seront nettoyeacutees au jet drsquoeau en fin de poste et retireacutees avant drsquoentrer dans les baraques de chantier Lrsquoemployeur veille comme le preacutevoit le Code du travail dans le cas de travaux particuliegraverement salissants au maintien des vecirctements de travail dans un eacutetat hygieacutenique satisfaisant Le respect des mesures drsquohygiegravene habi-tuelles est fondamental lavage soigneux des mains et du visage agrave lrsquoeau et au savon avant chaque pause (repas cigarettehellip) et interdiction de manger boire ou fumer en travaillant

Une information sur la maladie sera dispenseacutee par le meacutedecin du travail afin de sensibiliser les ouvriers l en cas drsquoapparition drsquoune leacutesion suspecte (ulceacute-ration eacutevoluant vers une escarre noire non doulou-reuse) il est conseilleacute de consulter un meacutedecin en lui preacutecisant les conditions particuliegraveres du chantier de terrassement afin de mettre en place une antibiotheacute-rapie adapteacutee et drsquoeacuteviter une forme gravel en cas de plaie quelle qursquoen soit la nature il est impeacuteratif de deacutesinfecter soigneusement puis drsquoappli-quer un pansement eacutetanche

1 | WHO OIE FAO - Anthrax in human and animals 4th edition Genegraveve OMS 2008 208 p2 | MADANI N MENDY C MOUTOU F GARIN-BASTUJI B - La fiegravevre charbonneuse en France Eacutepisodes de lrsquoeacuteteacute 2009 et foyers enregistreacutes sur la derniegravere deacutecennie (1999-2009) Anses Bull Epideacutemiol Hebd Hors Seacuterie speacutecial zoonoses 2010 15-17

BIBLIOGRAPHIE

POUR EN SAVOIR + ABADIA G CAPEK I JOSSERAN L GOFFETTE R ET AL -

Recommandations pour la surveillance et la lutte contre le charbon animal et humain Guide meacutethodologique Saint- Maurice InVS 2005 35 p

CARON V - Charbon et milieu professionnel Assistance TP 6 Doc Meacuted Trav 2008 116 547-50

Charbon In Guide EFICATT INRS 2011 (wwwinrsfreficatt) Charbon bacteacuteridien Fiegravevre charbonneuse fiche

zoonose ZO4 INRS MSA ministegravere de lAgriculture 2005 (httpagriculturegouvfrIMGpdfcharbon_190905netpdf)

130 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 131

Travailleurs en espaces confineacutes Un avis drsquoaptitude speacutecifique est-il neacutecessaire Une attestation de suivi infirmier peut-elle suffire

LOI ndeg2008-1258 du 3 deacutecembre 2008 - art 24 (V)articles L 3231-6 et L 3231-10

article

livre VCode du travail - art L2241-9 (V) Code du travail - art L2241-9 (V)

arrecircteacuteLOI ndeg2008-1258 du 3 deacutecembre 2008 - art 24 (V)

L 3231-6

R 2261-1

L 3231-6

L 2241-9R 2261-1

deacutecret

Codedu

travail

santeacutetaau travailr

eacute

arrecircteacute loi L 2241-9

S B

oule

t

La reacuteponse de Sandy Basile deacutepartement Eacutetudes veille et assis-

tance documentaires et Michel Falcy deacutepartementt Eacutetudes et assis-

tance meacutedicales INRS

Un employeur peut-il solliciter le meacutedecin du travail pour remplir une fiche drsquoaptitude en lui demandant drsquoindiquer speacutecifiquement lrsquoaptitude drsquoun travail-leur agrave intervenir en espaces confineacutes avec le port de tel ou tel eacutequipement de protection individuelle Une attestation de suivi infirmier peut-elle se subs-tituer agrave cette demande

En preacutealable il convient de rappeler le rocircle du meacutede-cin du travail (art R 4623-1 du Code du travail) qui a pour mission de conseiller lemployeur les travail-leurs les repreacutesentants du personnel et les services sociaux notamment sur l lameacutelioration des conditions de vie et de travail dans lentreprise l ladaptation des postes des techniques et des rythmes de travail agrave la santeacute physique et mentale notamment en vue de preacuteserver le maintien dans lemploi des salarieacutes l la protection des travailleurs contre lensemble des nuisances et notamment contre les risques daccidents du travail ou dexposition agrave des agents chimiques dangereux l lhygiegravene geacuteneacuterale de leacutetablissement l les modifications apporteacutees aux eacutequipementshellip Concernant lrsquoaptitude reacutegie par le Code du travail (notamment aux articles L 4624-1 et R 4624-10 agrave R 4624-36) lrsquoune des missions du meacutedecin est de veacuteri-fier et lui seul que leacutetat de santeacute des travailleurs est compatible avec les contraintes de leur poste deacutetail-leacutees dans la fiche de poste Son avis quil transcrit sur la fiche daptitude concerne un poste de travail dans sa globaliteacute en tenant compte de toutes ses speacutecifi-citeacutes telles quelles sont indiqueacutees dans la fiche de poste

Lrsquoavis daptitude du meacutedecin du travail inclut de fait le travail en espace confineacute et le port de tel ou tel eacutequipement de protection individuelle (EPI) Par conseacutequent le meacutedecin ne peut pas scinder son avis daptitude en plusieurs parties concernant le travail en espace confineacute ou le port de masque ou dun har-nais de seacutecuriteacute alors que ces eacuteleacutements font partie dun seul et mecircme posteSrsquoil lrsquoestime utile le meacutedecin du travail et uniquement lui peut prescrire des examens compleacutementaires neacute-cessaires agrave la deacutetermination de lrsquoaptitude meacutedicale du salarieacute au poste de travail Bien souvent le recours agrave des examens compleacutementaires complexes nrsquoest pas neacutecessaire pour deacuteterminer si la santeacute drsquoun salarieacute est ou non compatible avec le travail en espaces confineacutes ou avec le port drsquoEPI En effet un examen clinique complet suivi drsquoune mise en situation peut suffire dans la majoriteacute des cas

En fonction de la situation le meacutedecin du travail indi-quera sur la fiche l soit laquo apte au poste raquo l soit laquo apte au poste avec restrictions sur les tacircches impliquant de travailler en espaces confineacutes et le port de masque respiratoire ou dun harnais de seacutecuriteacute raquo l soit laquo inapte au poste raquoLavis daptitude meacutedicale relegraveve de la compeacutetence exclusive du meacutedecin du travail Les dispositions du Code du travail preacuteciteacutees ne visent que le meacutedecin du travail dans le suivi individuel de leacutetat de santeacute du salarieacute et ce tant pour lexamen dembauche les exa-mens peacuteriodiques la surveillance meacutedicale renforceacutee les examens de preacute-reprise et de reprise du travail la prescription drsquoexamens compleacutementaires et la deacutecla-ration eacuteventuelle dinaptitude

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Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

VOS QUESTIONS NOS REacutePONSES

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La deacutelivrance du certificat drsquoaptitude comme preacute-requis CATEC (Certificat daptitude agrave travailler en espaces confineacutes) relegraveve donc de la seule compeacute-tence du meacutedecin du travail En aucune maniegravere une laquo attestation de suivi de santeacute raquo ne peut ecirctre donneacutee par un infirmier(e) de santeacute au travail en lieu et place de ce certificat daptitude ce qui serait contraire aux dispositions du Code du travailIl est eacutegalement utile de preacuteciser que lrsquoemployeur tenu drsquoune obligation de seacutecuriteacute de reacutesultat en ma-tiegravere de protection de la santeacute et de la seacutecuriteacute des travailleurs (Cour de cassation chambre sociale 28 feacutevrier 2002 pourvoi ndeg 99-18339) doit en assurer lrsquoef-fectiviteacute en prenant en consideacuteration les propositions de mesures individuelles proposeacutees par le meacutedecin du travail telles que mutations ou transformations de poste justifieacutees par des consideacuterations relatives agrave lrsquoacircge agrave la reacutesistance physique et mentale des tra-vailleurs En cas de refus lrsquoemployeur est tenu de faire connaicirctre les motifs qui srsquoopposent agrave ce qursquoil donne suite agrave ces recommandations Bien entendu en cas de difficulteacutes ou de deacutesaccord sur un avis drsquoaptitude lrsquoemployeur ou le salarieacute peut exercer un recours devant lrsquoinspecteur du travail Ce dernier prend sa deacutecision apregraves avis du meacutedecin ins-pecteur du travail (article R 4624-35 du Code du tra-vail)Enfin il est fondamental de garder agrave lrsquoesprit que les eacutequipements de protection individuelle tels les dis-positifs de protection des voies respiratoires et le har-nais de seacutecuriteacute pour le travail en espaces confineacutes ne sont des solutions que pour des activiteacutes ponctuelles et qursquoils viennent toujours en compleacutement des pro-tections collectives

POUR EN SAVOIR + Formateur en preacutevention des risques lieacutes aux

interventions en espaces confineacutes Preacutevenir les risques dans les reacuteseaux drsquoeau potable et drsquoassainissement INRS 2013 (wwwinrsfraccueilproduitsformationpublicsformateur-espace-confinehtml)

DUCHET M PETEGNIEF G GALTIER Y TERRIER C - Les espaces confineacutes Preacuteconisations en vue dassurer la seacutecuriteacute et la protection de la santeacute des personnels dexploitation Eacutedition INRS ED 967 Paris INRS 2006 28 p

Protection individuelle Un eacutequipement porteacute par le salarieacute en vue de le proteacuteger INRS 2012 (wwwinrsfraccueildemarchesavoir-faireprotection-individuellehtml)

4Agrave votreservice

agendaformations

agrave lire agrave voir

juridique

p 135

p 139

p 145

ndeg 138 mdash ReacutefeacuteRences en santeacute au tRavail mdash juin 2014

Ce seacuteminaire srsquoadresse aux acteurs de la preacutevention services de santeacute au travail foncti onnels de seacutecuriteacute partenaires sociaux CHSCThellip

Objecti fs de ce seacuteminaire Faire un point sur les dispositi fs drsquoalerte et de vigilance existants et sur les eacutetudes et acti ons reacutecentes Deacutegager des pistes drsquoacti on de veille et drsquoouti ls drsquoaccompagnement pour les entreprises

Inscripti on et appel agrave posters htt pcancersprosinrsweb-eventsnet Ouverture des inscripti ons en ligne feacutevrier 2014 Clocircture des inscripti ons 15 novembre 2014

Lrsquoappel agrave posters est ouvertDate limite de remise drsquoun reacutesumeacute de 20 lignes 15 juillet 2014

Tarifs 280 euro pour une inscripti on jusqursquoau 28 septembre 360 euro pour une inscripti on agrave parti r du 29 septembre

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JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 135

AGENDAFORMATIONS

26-29 AOUcircT 2014FLORENCE (Italie) XVIIIe Congregraves de lrsquoAssociation internationale de psychologie du travail de langue franccedilaise (AIPTLF)

Parmi les thegravemesw Quelles sont les eacutevolutions du travail et les nouvelles formes de travail qui se deacuteveloppent w Comment ces eacutevolutions du travail sont-elles appreacutehendeacutees par la psychologie du travail w Quelles sont les qualifications etou compeacutetences agrave construire dans des entreprises qui tendent agrave se transformer profondeacutement agrave se deacutelocaliser se relocaliser ou plus simplement agrave eacutechanger avec toutes les parties du monde w Dans quelle mesure les technologies de lrsquoinformation et de la communication reconfigurent-elles lrsquoactiviteacute professionnelle w Comment la theacutematique des laquo risques psychosociaux raquo est-elle le signe de la deacuteteacuterioration du sens du travail

RENSEIGNEMENTSaiptlf2014insight-outsidefrwwwaiptlf2014fr

24-27 AOUcircT 2014FRANCFORT (Allemagne)XXe Congregraves mondial sur la seacutecuriteacute et la santeacute au travail

ThegravemewUne vision agrave partager pour une preacutevention durable

RENSEIGNEMENTSOrganiseacute par lOrganisation internationale du travail (OIT) lAssociation internationale de la seacutecuriteacute sociale (AISS) lAssociation sociale allemande des accidents du travail et maladies professionnelles (DGUV)wwwsafety2014germanycom

25-27 AOUcircT 2014FRANCFORT (Allemagne)Symposium et session de formation les valeurs limites dans le monde

wDans le cadre du 20e congregraves mondial sur la seacutecuriteacute et la santeacute au travail le comiteacute Chimie de lrsquoAssociation internationale de la seacutecuriteacute sociale (AISS) organise deux manifestations sur les valeurs limites drsquoexposition professionnelle Un symposium sur le thegraveme laquo Les valeurs limites dans le monde raquo a lieu le 25 aoucirct 2014 Une session de formation est eacutegalement organiseacutee le 27 aoucirct 2014

RENSEIGNEMENTSraymondvincentinrsfr

wwwissaintfrwebevent-62602-threshold-limit-values-for-chemical-substances-and-nanomaterials-an-overview

17-19 SEPTEMBRE 2014ADELAIumlDE (Australie)Confeacuterence sur lrsquoorganisation du travail et les facteurs psychosociaux laquo Worker health A basic human right for all raquo (ICOH-WOPS 2014)

ThegravemeswFacteurs psychosociaux au travail et influence sur la productiviteacute et la santeacutewRecherche sur les risques psychosociaux (RPS) dans les pays en deacuteveloppementwApproches pluridisciplinaireswPreacutevention et interventions aupregraves des travailleurs exposeacutes aux RPSwEnjeux tels que lrsquointimidation et le harcegravelement au travail lrsquoabsenteacuteisme et le vieillissementwFacteurs organisationnels influant sur le bien-ecirctre au travailwGestion des troubles de santeacute chroniques et des problegravemes de santeacute mentale

RENSEIGNEMENTSUniversity of South Australia School of Psychology Social Work and Social Policy ICOH-WOPSunisaeduauhttpunisaeduauICOHcongress

12 SEPTEMBRE 2014TOURS (France)Colloque de lInstitut national de meacutedecine agricole (INMA) Santeacute - Seacutecuriteacute des professionnels hippiques

Parmi les thegravemeswLa typologie des professionnels de la filiegravere wUne eacutevolution la feacuteminisation des meacutetierswUne filiegravere avec des risques particuliers Regards croiseacutes issus des pratiques et des indicateurs de sinistraliteacute

wLa dimension psychosociale du meacutetier le deacuteni et les comportements agrave risquewInnovations techniques et ameacuteliorations des structures contributions agrave la seacutecuriteacutewEacutequipements de protection individuelle des normes des innovations des recommandations

RENSEIGNEMENTSINMA 14 rue Auguste Comte 37000 TOURSTeacutel 02 47 66 61 07Fax 02 47 66 08 28corinnelevyinmafrwwwinmafr

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014136

AGENDAFORMATIONS

29 SEPTEMBRE AU 1ER OCTOBRE 2014TORONTO (Canada) 3e Confeacuterence internationale sur la preacutevention du handicap au travail laquo Implementing work disability prevention knowledge raquo (WDPI 2014)

Thegravemew Eacutechange interdisciplinaire et international sur la mise en œuvre des connaissances sur la preacutevention de lincapaciteacute de travail

RENSEIGNEMENTShttpwdpi2014iwhonca

1er-3 OCTOBRE 2014LA ROCHELLE (France)49e congregraves de la Socieacuteteacute drsquoergonomie de langue franccedilaise (SELF) ergonomie et deacuteveloppement pour tous

Thegravemew Ergonomie et situations de handicap transformer pour contribuer au deacuteveloppement pour tous

RENSEIGNEMENTSself-2014ergonomie-selforgwwwergonomie-selforghttpgederfrself-2014

21-22 OCTOBRE 2014PARIS (France)51es Journeacutees Santeacute Travail du Centre interservices de santeacute et de meacutedecine du travail en entreprise (CISME) mise en œuvre opeacuterationnelle du projet de service

ThegravemeswLe projet de service comme outil de progregraveswImpact du projet de service sur la santeacute au travail dans les entrepriseswInteractions avec les programmes des autres organismes de preacuteventionwConseacutequences sur lorganisation des SSTI

RENSEIGNEMENTScletheuxcismeorgwwwcismeorg

3-5 DEacuteCEMBRE 2014LE MANS (France)31e congregraves de la Socieacuteteacute franccedilaise de psycho-oncologie (SFPO)

Thegravemew Entre eacutepuisement et satisfaction au travail soigner en canceacuterologie

Appel agrave communications jusquau 22 juillet

RENSEIGNEMENTSTeacutel 05 57 97 19 19infocomm-santecom wwwsfpofractionscongreshtml

2-4 OCTOBRE 2014LA BAULE (France)35e cours du Groupe deacutetude et de recherche en dermato-allergologie (GERDA) lrsquoeau la mer la peau et la profession

Parmi les thegravemeswMilieu marin eau et peau chemin de leau dans la peau allergies agrave leau et au froid agressions cutaneacutees par faune et flore des oceacuteans dermatoses des navigateurs solitaires dermatoses professionnelles des meacutetiers de la mer photoprotection en merhellip wDermatoses professionnelles la main acquisitions anatomo-cliniques leur impact sur leacutelucidation de nombreux eczeacutemas rocircle du stress dans les dermatoses professionnelles allergies de contact aux proteacuteines les dermatites de contact chez les musiciens quels gants pour quels meacutetiers hellipwQuoi de neuf en 2013-2014 en dermato-allergologie toxine botulique et allergie allergie agrave la meacutethylisothiazolinone hypersensibiliteacute aux meacutedicaments agrave base de fer pour injection intraveineusehellip

Un symposium de lrsquoINRS sur le thegraveme laquo Dermato-allergologie professionnelle de la recherche agrave la pratique raquo aura lieu le jeudi 2 octobre agrave 17 h 30

RENSEIGNEMENTSBeacuteneacutedicte Louis NUKLEacuteUS55 rue Bobillot 75013 ParisTeacutel 01 45 88 66 88blouisnukleusfrwwwgerda2014com

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 137

Organiseacutee par le museacutee du CNAM produite par

lINRS et Ferraille lexposition regroupe une

vingtaine drsquoaffiches marquantes reacutealiseacutees par lrsquoINRS

entre 1947 et 1985 Cette exposition est baseacutee sur un

livre reprenant 200 affiches de lrsquoInstitut eacutediteacute par

Les Requins marteaux

laquo Danger Treacutesors de lrsquoInstitut national de

recherche et de seacutecuriteacute raquo est lrsquooccasion de voir

eacutevoluer en images les notions de danger de risque

et de seacutecuriteacute au travail ainsi que les codes ou les

messages retenus pour veacutehiculer lrsquoinformation de

preacutevention

laquo DANGER TREacuteSORS DE LrsquoINSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SEacuteCURITEacute raquoUNE EXPOSITION AU MUSEacuteE DU CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MEacuteTIERS (CNAM)

jusquau 7 septembre 2014 60 rue Reacuteaumur Paris 3e

wwwarts-et-metiersnet

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014138

AGENDAFORMATIONS

Institut de meacutedecine du travail de LorraineFaculteacute de meacutedecine de Nancy

FORMATIONS

wLes nouvelles recommandations en santeacute au travail laquo Port de charges raquo (Haute Autoriteacute de santeacute) et laquo Addictions raquo (Socieacuteteacute franccedilaise de meacutedecine du travail Socieacuteteacute franccedilaise dalcoologie) (une journeacutee en septembre)

w Le travailleur isoleacute (12 journeacutee en octobre)

wMeacutemoire et travail dans le cadre de la semaine meacutedicale de Lorraine (12 journeacutee en novembre)

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONSInstitut de meacutedecine du travail de Lorraine (IMTL) Faculteacute de meacutedecine BP 1849 avenue de la Forecirct de Haye54505 Vandœuvre cedex

Teacutel 06 73 46 91 06infoimtlorrainefrwwwimtlorrainefr

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 139

Agrave lire agrave voirCHAUSSADE H CHOUTET P COURSAGET P DELZESCAUX D et alEacutetude de seacuteropreacutevalence de lheacutepatite E Professionnels forestiers et eacuteleveurs de porcs (donneacutees 2011 - 2012)Le virus de lheacutepatite E est un virus agrave tropisme heacutepatique dont la distribution est mondiale Ce virus a eacuteteacute isoleacute chez plusieurs espegraveces animales mais les porcs les sangliers et les cerfs sont consideacutereacutes comme de reacuteels reacuteservoirs qui peuvent ecirctre responsables de contaminations humaines Cette eacutetude a pour objectifs destimer la seacuteropreacutevalence de lheacutepatite E dans deux populations professionnelles potentiellement exposeacutees agrave ce virus (les professionnels forestiers et les eacuteleveurs de porcs) ainsi que de chercher les facteurs de risque de transmission et de confirmer lrsquoexistence en France de variations geacuteographiquesCaisse centrale de la Mutualiteacute sociale agricole (CCMSA) (Les Mercuriales 40 rue Jean Jauregraves 93547 Bagnolet Cedex) 2014 36 p (httpreferences-sante-securitemsafr)

Meacutemento viandes et charcuteriesCe recueil est constitueacute de cahiers illustreacutes de 8 agrave 20 pages visant agrave deacutecrire un sujet du secteur de la viande et de la charcuterie Il sera mis agrave jour annuellement Ce meacutemento a vocation agrave senrichir chaque anneacutee de nouveaux sujets afin de couvrir lensemble des secteurs de labattage de la deacutecoupe et de la transformation Il sadresse aux techniciens Au sommaire principes et connaissances fondamentales technologies et proceacutedeacutes

emballage et environnement eacutepideacutemiologie et microbiologie meacutethodes techniques et tables de reacutefeacuterencesInstitut du porc (IFIP) (5 rue Lespagnol 75020 Paris) 2014 1 classeur agrave mise agrave jour 136 p

Champs eacutelectromagneacutetiques drsquoextrecircmement basse freacutequence Les effets sur la santeacuteGuide pratiqueEn France le courant distribueacute est un courant alternatif de freacutequence 50 Hz (extrecircmement basse freacutequence) Un reacuteseau de lignes de transformateurs de postes eacutelectriques permet cet acheminement Les lignes agrave tregraves haute tension sont les premiers maillons de ce reacuteseau elles permettent de transporter lrsquoeacutelectriciteacute des principaux centres de production jusqursquoaux zones de consommation Au voisinage immeacutediat drsquoune ligne agrave haute tension aeacuterienne ou souterraine un champ eacutelectrique et un champ magneacutetique sont preacutesents Agrave distance de la ligne ces champs deacutecroissent rapidement Drsquoautres eacuteleacutements du reacuteseau de transport et de distribution de lrsquoeacutelectriciteacute comme les transformateurs sont eacutegalement agrave lrsquoorigine de champs eacutelectromagneacutetiques drsquoextrecircmement basse freacutequence Agrave lrsquointeacuterieur des habitations les sources de champs eacutelectromagneacutetiques drsquoextrecircmement basse freacutequence sont de deux types les reacuteseaux eacutelectriques et les appareils eacutelectromeacutenagers Afin de mieux mesurer les effets sur la santeacute des champs eacutelectromagneacutetiques geacuteneacutereacutes par ces installations la Direction geacuteneacuterale de la santeacute propose en teacuteleacutechargement un guide pratique Le document fait le

point sur les sources dexposition les effets sur la santeacute ou encore la reacuteglementation existant en la matiegravereMinistegravere des Affaires sociales et de la Santeacute (14 avenue Duquesne 75350 Paris 07 SP) 2014 21 p(wwwsantegouvfr)

BRISSON G GERVAIS MC MARTIN R BLACKBURN D et alEacuteoliennes et santeacute publique Synthegravese des connaissances ndash mise agrave jourPublication 1633Cette recension drsquoeacutecrits preacutesente une version remise agrave jour de la synthegravese des connaissances sur les liens entre les eacuteoliennes et la santeacute publique reacutealiseacutee initialement en 2009 Le premier document avait pour objectif de fournir une base de connaissances communes au reacuteseau de la santeacute publique queacutebeacutecois Le document avait permis de deacuteterminer les principales classes drsquoeffets de la santeacute environnementale associeacutes au dossier eacuteolien et de tracer lrsquoeacutetat des connaissances en matiegravere drsquoeffets psychologiques et sociaux de bruit et drsquoinfrasons drsquoombres mouvantes de seacutecuriteacute des travailleurs de seacutecuriteacute publique et de champs eacutelectromagneacutetiques Par ailleurs la recherche scientifique sur les eacuteoliennes est en constante eacutevolution et en 2012 il a donc sembleacute neacutecessaire de refaire le point sur lrsquoeacutetat des connaissances de ce secteur drsquoactiviteacute Le preacutesent document rassemble ainsi lrsquoinformation la plus reacutecente sur les preacuteoccupations pour la santeacute Les principaux reacutesultats sont preacutesenteacutes pour chaque classe drsquoeffets sanitaires et selon lrsquoeacutetat des connaissances actuelles du domaine acceptabiliteacute sociale des projets de

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014140

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deacuteveloppement eacuteolien impacts sociaux des projets eacuteoliens sur les communauteacutes nuisance sonore infrasons et basses freacutequences ombres mouvantes ou effet stroboscopique seacutecuriteacute des travailleurs et seacutecuriteacute publique champs eacutelectromagneacutetiquesInstitut national de santeacute publique du Queacutebec (INSPQ) (945 avenue Wolfe Queacutebec Queacutebec G1V 5B3 Canada) 2013 134 p (wwwinspqqcca)

CHAPERON AF LITZLER B ALOUF MELe harcegravelement moral au travail Comprendre et se deacutefendreCet ouvrage srsquointeacuteresse agrave la notion de harcegravelement moral au travail dans une double approche psychologique et juridique Il apporte un ensemble de reacuteponses pratiques illustreacutees par des teacutemoignages de victimes et des exemples drsquoaffaires jugeacutees Organiseacute en 2 grandes parties ce livre propose dans une premiegravere partie drsquoapprendre agrave repeacuterer et agrave comprendre les meacutecanismes du harcegravelement moral puis dans une seconde partie agrave se deacutefendre quand on est victime ou teacutemoin de harcegravelement moral au travailEacuteditions Odile Jacob (15 rue Soufflot 75005 Paris) 2014 262 p

Technostress et autres revers du travail nomadeWorking paper 201307De plus en plus drsquoentreprises europeacuteennes optent pour le travail nomade crsquoest-agrave-dire du travail reacuteputeacute sans contrainte de lieu ni de temps Lrsquoessor du travail nomade a notamment eacuteteacute favoriseacute par lrsquoarriveacutee sur le marcheacute de technologies et

moyens de communication mobiles en particulier les smartphones et les tablettes Le premier chapitre passe en revue les principaux deacuteveloppements survenus dans le domaine des technologies de linformation et de la communication (TIC) et les effets positifs que celles-ci peuvent geacuteneacuterer pour les entreprises et les travailleurs Toutefois ces eacutevolutions nrsquoont pas que des avantages Le document recense les risques lieacutes au travail nomade qui sont le technostress la technodeacutependance lrsquoestompement de la frontiegravere entre travail et vie priveacutee les heures suppleacutementaires lrsquoeacutepuisement et le burnout la seacutecuriteacute et la productiviteacute lrsquoexposition aux champs eacutelectromagneacutetiques les problegravemes ergonomiques Il fait eacutegalement le point sur la reacuteglementation en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute au travail et formule un certain nombre de recommandations agrave destination des travailleurs et de leurs repreacutesentants syndicaux afin de les alerter sur les effets neacutefastes du travail nomadeInstitut syndical europeacuteen (ETUI) (5 bd du Roi Albert II 1210 Bruxelles Belgique) 2013 49 p (wwwetuiorg)

MONTREUIL EPreacutevenir les risques psychosociaux Des outils pour agir sur la peacutenibiliteacute et preacuteserver la santeacute au travail2e eacutedition Fonctions de lentreprise Ressources humainesStress au travail violences harcegravelements conduites addictives les risques psychosociaux sont une grave menace pour la santeacute des salarieacutes et par conseacutequent pour la performance des entreprises La

croissance de ces risques au cours des derniegraveres anneacutees rend urgente la neacutecessiteacute de mettre en œuvre des dispositifs de preacutevention Cet ouvrage deacutetaille toutes les eacutetapes drsquoune action efficace de preacutevention en srsquoappuyant sur les bonnes pratiques eacuteprouveacutees en entreprise Il se fonde sur une approche collective lrsquoorganisation et le management Lrsquoauteur propose une meacutethode des outils des exemples et donne des cleacutes pour faire de la preacutevention un projet strateacutegique agrave mecircme de garantir la santeacute des salarieacutes et la performance de lrsquoentreprise Au sommaire comprendre les risques psychosociaux et lancer une deacutemarche de preacutevention eacutevaluer les risques psychosociaux leviers daction et eacutelaboration du plan de preacutevention mise en place dun systegraveme de veille et actions en cas de situations deacutegradeacutees Cette nouvelle version met agrave disposition un eacutetat actualiseacute des eacutevolutions reacuteglementaires des meacutethodologies existantes et ressources disponibles sur la question des risques psychosociauxEacuteditions Dunod (5 rue Laromiguiegravere 75005 Paris) 2014 204 p

ST-ARNAUD L PELLETIER M VEacuteZINA M BRIAND C et alSanteacute mentale au travail Projet-pilote pour passer drsquoune approche individuelle de reacuteadaptation agrave une approche organisationnelle de preacuteventionEacutetudes et recherches Rapport R-807Les problegravemes de santeacute mentale au travail repreacutesentent actuellement lrsquoune des plus importantes causes drsquoabsence au travail Les preacuteceacutedents travaux de lrsquoIRSST ont

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 141

reacuteveacuteleacute que la majoriteacute des salarieacutes qui se sont absenteacutes en raison drsquoun problegraveme de santeacute mentale font reacutefeacuterence aux difficulteacutes veacutecues dans le cadre de leur activiteacute professionnelle comme facteur ayant contribueacute agrave la deacuteteacuterioration de leur eacutetat de santeacute et de leur arrecirct de travail drsquoougrave lrsquoimportance drsquoorienter les pratiques de retour au travail vers la modification des facteurs de lrsquoorganisation du travail Lrsquoobjectif geacuteneacuteral de ce projet est de tracer le passage drsquoune deacutemarche individuelle de soutien au retour au travail et au maintien en emploi des salarieacutes qui se sont absenteacutes en raison drsquoun problegraveme de santeacute mentale agrave une deacutemarche organisationnelle visant la preacutevention des problegravemes de santeacute mentale dans le milieu de travail Speacutecifiquement le projet vise agrave identifier et caracteacuteriser les facteurs de lrsquoorganisation du travail reconnus par le salarieacute comme ayant contribueacute agrave la deacuteteacuterioration de son eacutetat de santeacute mentale et agrave son retrait du travail identifier et caracteacuteriser les facteurs de lrsquoorganisation du travail eacutetant une preacuteoccupation agrave lrsquoeacutegard du retour au travail du salarieacute identifier et caracteacuteriser les interventions organisationnelles sur le travail preacutevues en concertation par le salarieacute et son supeacuterieur dans un plan de retour au travail visant agrave soutenir le salarieacute lors de son retour deacuteterminer les eacutecarts entre les facteurs identifieacutes par le salarieacute les interventions preacutevues au plan drsquoaction et les interventions reacuteellement mises en place par lrsquoorganisation deacutegager agrave partir de lrsquoensemble des parcours des cibles drsquoaction en matiegravere de preacutevention Institut de recherche Robert-Sauveacute en santeacute et en seacutecuriteacute du travail (IRSST) (505 boulevard de Maisonneuve Ouest Montreacuteal

Queacutebec H3A 3C2 Canada) 2014 33 p (wwwirsstqcca)

Maintien dans lemploi en Europe et au Canada Politique de reacuteadaptation et de retour au travail Actes des deacutebats dEurogip du 19032013 (Paris) Eurogip-85FManifestation annuelle les laquo Deacutebats dEurogip raquo eacutetaient consacreacutes en 2013 au maintien dans lemploi en Europe et au Canada Au niveau communautaire la strateacutegie de santeacute et seacutecuriteacute au travail 2007-2012 encourageait les Eacutetats membres agrave inteacutegrer dans leur politique nationale des actions pour ameacuteliorer la reacutehabilitation et la reacuteinteacutegration des travailleurs exclus du marcheacute du travail suite agrave une maladie professionnelle ou un accident du travail Lun des objectifs de ces deacutebats eacutetait que chacun simpregravegne des expeacuteriences des autres pays afin de comprendre agrave la fois la logique dassurances sociales et les pratiques eacutetrangegraveres tout en prenant conscience des difficulteacutes de la gestion de la reacuteadaptation professionnelle Les pays preacutesents agrave ces deacutebats eacutetaient France Suisse Allemagne Islande Suegravede Danemark Canada Belgique Finlande et Grande-Bretagne Au programme les enjeux du maintien dans lemploi politiques nationales de gestion de lincapaciteacute maintien dans lemploi retour au travail projet europeacuteen laquo Travail sain pour les travailleurs souffrant dune maladie chronique raquo la mobilisation autour des entreprisesGroupement de lInstitution preacutevention de la Seacutecuriteacute sociale pour lEurope (EUROGIP) (55 rue de la Feacutedeacuteration 75015 Paris) 2013 31 p (wwweurogipfr)

Guide RPS agrave lrsquousage des CHSCTOn assiste depuis plusieurs anneacutees agrave un eacutelargissement du champ drsquoactions des CHSCT Ceci en lien avec les eacutevolutions reacuteglementaires mais eacutegalement avec lrsquoeacutemergence forte des probleacutematiques relatives agrave la santeacute au travail et en particulier celle des risques psychosociaux (RPS) (dont les systegravemes de veille montrent lrsquoimportance croissante) Les RPS constituent donc un champ drsquoaction privileacutegieacute des CHSCT Drsquoune part lrsquoinstance a toute leacutegitimiteacute pour intervenir drsquoautre part elle a la possibiliteacute de promouvoir des approches srsquoappuyant sur lrsquoanalyse du travail reacuteel des salarieacutes Le guide RPS agrave lrsquousage des CHSCT a pour objectif de donner des eacuteleacutements clairs aux repreacutesentants du personnel confronteacutes aux risques psychosociaux stress souffrance charge psychique usure professionnelle mal-ecirctre et violence au travailhellip Il srsquoagit drsquoune ressource meacutethodologique destineacutee aux eacutelus peu familiariseacutes avec ce domaine sous la forme de preacutesentations drsquoencarts et de fiches permettant aux IRP (institutions repreacutesentatives du personnel) de mieux jouer leur rocircle drsquoacteur de la preacutevention Il est apparu important de preacutesenter des eacuteleacutements saillants relatifs aux RPS mais eacutegalement de les restituer dans des contextes particuliers (problegravemes organisationnels situation de restructurationhellip) et de les remettre en perspective autour des questions relatives au dialogue social et aux conditions permettant le plein exercice de ses missions par le CHSCT Les aspects relatifs aux strateacutegies drsquoaction des CHSCT sont largement deacuteveloppeacutes Ministegravere du Travail de lEmploi de la Formation professionnelle et du Dialogue social (101 rue de Grenelle 75007 Paris 07) 2013 51 p (wwwsante-securite-pacaorg)

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014142

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VERKINDT PYLes CHSCT au milieu du gueacute Trente-trois propositions en faveur drsquoune instance de repreacutesentation du personnel deacutedieacutee agrave la protection de la santeacute au travailCe rapport a eacuteteacute demandeacute par le ministre du Travail de lrsquoEmploi de la Formation professionnelle et du Dialogue social comme preacutevu par la feuille de route issue de la derniegravere grande confeacuterence sociale de juin 2013 Il expose un eacutetat des lieux utile des forces et faiblesses de cette instance repreacutesentative du personnel qui existe depuis plus de trente ans et preacutesente trente-trois propositions destineacutees agrave la faire eacutevoluer Ce rapport constitue une excellente base de discussion pour alimenter la neacutegociation interprofessionnelle qui est envisageacutee dans les prochains mois sur la qualiteacute du dialogue social dans le cadre du Pacte de responsabiliteacute Il sera aussi tregraves utile pour enrichir les travaux preacuteparatifs du prochain Plan Santeacute au travail 2015-2017Ministegravere du Travail de lrsquoEmploi de la Formation professionnelle et du Dialogue social (101 rue de Grenelle 75007 Paris 07) 2014 173 p (httptravail-emploigouvfr)

KOUABENAN DR (Ed) DUBOIS M (Ed) BOBILLIER CHAUMON ME (Ed) SARNIN P (Ed) et alConditions de travail eacutevaluation des risques et management de la seacutecuriteacutePsychologie du travail et ressources humainesCet ouvrage propose un regard renouveleacute de la psychologie du travail sur les pratiques professionnelles visant agrave mieux cerner et maicirctriser les conseacutequences des conditions de travail sur la santeacute physique et

psychologique des travailleurs Au sommaire perception des risques implication et gestion de la seacutecuriteacute (gestion de lincertitude fatalisme perception du risque climat de seacutecuriteacutehellip) pratique professionnelle reacutesilience et santeacute au travail (pluridisciplinariteacute en santeacute au travail conditions de travail des enseignants du primaire activiteacute des techniciens en radiologie meacutedicale reacutesilience et bien-ecirctrehellip) eacutevaluer et preacutevenir les TMS (disposition au changement chez les maccedilons du bacirctiment sens du travail perception de la justice organisationnellehellip) organisationreacuteorganisation du travail satisfaction et performance (climat de groupe et engagement affectif satisfaction au travail conflits travailfamille travail en open space organisation des soins dans les eacutetablissements de santeacutehellip)Eacuteditions LHarmattan (5-7 rue de lEacutecole polytechnique 75005 Paris) 2013 284 p

Guide relatif agrave la protection sociale des fonctionnaires hospitaliers contre les risques maladies et accident de serviceLe guide relatif agrave la protection sociale des fonctionnaires hospitaliers contre les risques maladies et accident de service preacutesente sous forme de fiches les dispositions srsquoappliquant aux fonctionnaires hospitaliers concernant les diffeacuterents types de congeacutes de maladies Apregraves un rappel des dispositions communes agrave tous les types de congeacutes pour raisons de santeacute ce guide propose 8 fiches le congeacute maladie (ou congeacute maladie ordinaire ) le congeacute longue maladie (CLM) le congeacute de longue dureacutee (CLD) le cas des congeacutes pour raisons de santeacute reacutesultant des accidents de service

des maladies professionnelles et des maladies contracteacutees dans lrsquoexercice des fonctions le controcircle pendant le congeacute pour raisons de santeacute lrsquoaptitude du fonctionnaire apregraves une absence pour raisons de santeacute la disponibiliteacute drsquooffice pour raisons de santeacute les modaliteacutes de prise en compte de la maladie sur les droits agrave la retraite On y trouve eacutegalement les textes juridiques applicables Ce guide modifie le preacuteceacutedent guide figurant en annexe de lrsquoinstruction ndeg DGOSRH3DGCS4B201270 du 9 feacutevrier 2012 relative agrave la protection sociale des fonctionnaires hospitaliers contre les risques maladie et accident de serviceMinistegravere des Affaires sociales et de la Santeacute Direction geacuteneacuterale de loffre de soins Direction geacuteneacuterale de la coheacutesion sociale (14 rue Duquesne 75350 Paris 07 SP) 2014 54 p (wwwsantegouvfr)

Utilisateurs en aval Fiches de donneacutees de seacutecuriteacute Guide simplifieacuteLrsquoobjectif de ce document est drsquoexpliquer en des termes simples les obligations auxquelles les utilisateurs en aval doivent se soumettre afin de se conformer au regraveglement REACHAgence europeacuteenne des produits chimiques (ECHA) (Annankatu 18 PO BOX 400 FI-00121 Helsinki Finlande) 2013 10 p

Guide deacutelaboration des fiches de donneacutees de seacutecuriteacuteGuide Version 20Ce guide contient des informations sur les aspects agrave prendre en compte lors de leacutelaboration dune fiche de donneacutees de seacutecuriteacute (FDS) Il aide les fournisseurs agrave mieux appreacutehender leurs obligations et limpact des informations contenues

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 143

dans les FDS sur la protection des travailleurs Il deacutetaille des exigences dinformation agrave inclure dans chaque section de FDS et en particulier les deacutetails des modifications reacutesultant des diffeacuterentes reacutevisions de lannexe II de REACH ainsi que les peacuteriodes transitoires pour la mise en œuvre de ces modifications Il contient eacutegalement des informations geacuteneacuterales sur les substances et meacutelanges pour lesquels une FDS doit ecirctre fournie et preacutecise par qui celle-ci doit lecirctre Ce guide permet eacutegalement aux destinataires des FDS de savoir de quelles informations ils disposent et comment les traiterECHA (Annankatu 18 PO BOX 400 FI-00121 Helsinki Finlande) 2013 151 p

Guide daide Eacutecrire le document unique deacutevaluation des risquesLe document unique drsquoeacutevaluation des risques doit ecirctre preacutesent chez tous les agriculteurs qui emploient des salarieacutes accueillent des travailleurs exteacuterieurs ou font appel agrave des prestataires Son but est drsquoassurer leur seacutecuriteacute et leur protection Lrsquoabsence de ce document est passible drsquoune amende et entraicircne une responsabiliteacute plus grande pour lrsquoagriculteur en cas drsquoaccident Il nexiste pas de modegravele type de document unique deacutevaluation des risques Cest agrave chacun de reacutealiser son propre document correspondant agrave la reacutealiteacute de son exploitation Neacuteanmoins conscients de lenjeu mais aussi des difficulteacutes de reacutealisation de ce document les organismes professionnels agricoles (OPA) du deacutepartement de lrsquoIsegravere ont voulu eacutelaborer un support destineacute agrave faciliter la tacircche des agriculteurs Il leur permet de mieux comprendre

cette deacutemarche de preacutevention et gracircce aux sept fiches qursquoil contient (la meacutethode lrsquoexploitation lrsquoatelier le bilan les dangers la preacutevention et les ressources documentaires) de reacutealiser le document unique des risques professionnels Il leur apporte une meacutethodologie permettant drsquoidentifier les situations dangereuses et facilitant la mise en place drsquoune deacutemarche de preacuteventionMSA Alpes du Nord (106 rue Juiverie 73016 Chambeacutery Cedex) 2013 25 p (wwwmsaalpesdunordfr)

CHAMPY-REMOUSSENARD P (Ed) CLENET J DURAND M IMBERT P et alEn quecircte du travail cacheacute enjeux scientifiques sociaux peacutedagogiquesCollection Travail et activiteacute humaineLrsquoanalyse du travail se heurte agrave des difficulteacutes lieacutees au fait que certaines des facettes du travail reacutesistent aux investigations restent inaccessibles par la voie de lrsquoobservation etou de la verbalisation et geacutenegraverent par conseacutequent une difficulteacute agrave le formaliser Cet ouvrage reacuteunit des contributions autour des dimensions inapparentes du travail et montre ce que peut produire lrsquoaccegraves agrave ces dimensions cacheacutees de lrsquoactiviteacute en matiegravere de deacuteveloppement du pouvoir drsquoagir de deacuteveloppement professionnel de valorisation et de reconnaissance des activiteacutes des acteurs et des meacutetiers Au sommaire utilitarisme et anti-utilitarisme dans le travail pour une eacutethique en acte de lrsquoeacuteducation nature fonction et limites de la formalisation des dimensions cacheacutees etou clandestines du travail en recherche et en formation dimensions cacheacutees du

travail ressource et obstacle face aux eacutepreuves de la surprescription les ingeacuteniositeacutes partiellement clandestines des professionnels de lrsquoeacuteducation le flou et le travail du sujet en formation les deacutesordres de la reconnaissance rendre visible la part cacheacutee de lrsquoactiviteacute quelques motifs enjeux et fonctions rempliesOctaregraves Eacuteditions (24 rue Nazareth 31000 Toulouse) 2014 126 p

Mise au point drsquoindicateurs nationaux de surveillance des accidents de circulation lieacutes au travail Eacutetude exploratoire agrave partir des donneacutees de reacuteparation des accidents du travail issues des reacutegimes de seacutecuriteacute socialeLes accidents de circulation lieacutes au travail regroupent les accidents survenant au cours drsquoun deacuteplacement professionnel et les accidents de trajet domicile-travail Ils sont la premiegravere cause drsquoaccidents du travail mortels Les donneacutees de reacuteparation des accidents du travail par les reacutegimes de seacutecuriteacute sociale constituent la principale source de donneacutees nationale disponible de ce pheacutenomegravene mais elles preacutesentent un certain nombre de limites Les statistiques eacutetablies sont eacuteclateacutees elles reposent sur des nomenclatures heacuteteacuterogegravenes selon les reacutegimes et elles nrsquoisolent pas toujours les accidents de circulation Le rapport restitue un travail exploratoire qui avait pour objectif de mettre au point et de tester lrsquoeacutelaboration drsquoindicateurs nationaux pour la surveillance eacutepideacutemiologique des accidents de circulation lieacutes au travail Ceci a eacuteteacute reacutealiseacute agrave partir de donneacutees enregistreacutees par les deux principaux reacutegimes de seacutecuriteacute sociale (geacuteneacuteral et agricole) pour

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014144

Agrave LIRE Agrave VOIR

lrsquoanneacutee 2004 (portant sur plus de 100 000 victimes) fournies agrave lrsquoInstitut de veille sanitaire (InVS) preacuteceacutedemment Les indicateurs geacuteneacutereacutes offrent une vision diversifieacutee sur les accidents de circulation lieacutes au travail en France et des angles de vue ineacutedits sur ce pheacutenomegravene notamment la distinction entre hommes et femmes et des chiffres par secteur drsquoactiviteacute agrave un niveau tregraves deacutetailleacute Les reacutesultats obtenus montrent des dispariteacutes selon certains facteurs (notamment le secteur drsquoactiviteacutehellip) utiles agrave deacutecrire et prendre en compte dans une optique de preacutevention Lrsquoanneacutee 2004 peut ecirctre consideacutereacutee comme un premier point drsquoobservation pour la surveillance agrave venir Une synthegravese de cette eacutetude est eacutegalement disponible sur le site de lInVSInstitut de veille sanitaire (InVS) (12 rue du Val dOsne 94415 Saint-Maurice Cedex) 2014 188 p(wwwinvssantefr)

FALZON P (Ed) DELGOULET C VIDAL-GOMEL C CAROLY S et alErgonomie constructiveDepuis son origine lrsquoergonomie srsquoest donneacute pour objectif lrsquoadaptation du travail des environnements des machines agrave lrsquohomme Cet ouvrage propose une nouvelle vision constructive de lrsquoergonomie En effet celle-ci ne peut se satisfaire drsquoune vision ponctuelle statique de lrsquoadaptation qui reacuteduirait lrsquoobjectif de lrsquoergonomie agrave la conception de systegravemes adapteacutes au travail tel qursquoil est deacutefini agrave un moment donneacute aux opeacuterateurs tels qursquoils sont agrave un moment particulier aux organisations telles qursquoelles opegraverent lagrave et maintenant Lrsquoobjectif de lrsquoergonomie doit ecirctre le deacuteveloppement Deacuteveloppement des individus gracircce agrave la mise en place de situations drsquoaction qui favorisent la reacuteussite et

lrsquoacquisition ou la construction de savoir-faire de connaissances de compeacutetences Deacuteveloppement des organisations gracircce agrave lrsquointeacutegration dans les organisations elles-mecircmes de processus reacuteflexifs ouverts aux capaciteacutes drsquoinnovation des opeacuterateurs eux-mecircmes Presses universitaires de France (PUF) (6 avenue Reille 75014 Paris) 2013 249 p

La seacutecuriteacute et la santeacute dans lrsquoutilisation des produits chimiques au travailLe thegraveme de lrsquoeacutedition 2014 de la Journeacutee mondiale de la seacutecuriteacute et de la santeacute au travail de lrsquoOIT est laquo La seacutecuriteacute et la santeacute dans lrsquoutilisation des produits chimiques au travail raquo Le preacutesent rapport publieacute agrave lrsquooccasion de cette journeacutee montre que si les produits chimiques peuvent ecirctre utiles des mesures indispensables doivent ecirctre prises au niveau national et agrave lrsquoeacutechelon des entreprises pour preacutevenir ou controcircler leurs effets indeacutesirables sur les travailleurs les lieux de travail la population et lrsquoenvironnement Ce rapport est eacutegalement disponible sur le site de lrsquoOIT en anglais espagnol italien russeInternational Labour Office (ILO) (CH-1211 Genegraveve 22 Suisse) 2013 24 p (wwwiloorg)

Particules fines dont diesel et risque de cancerCollection Fiches repegravereCette fiche repegravere dresse un eacutetat des lieux des connaissances sur les caracteacuteristiques des particules atmospheacuteriques les sources drsquoeacutemission de particules fines en France et lrsquoexposition de la population franccedilaise agrave ces particules ainsi que lrsquoimpact de ces particules sur la santeacute avec en particulier le cas des eacutemissions de particules diesel

reacutecemment classeacutees canceacuterogegravenes pour lrsquohomme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) Cette fiche fait aussi le point sur les mesures visant agrave reacuteduire lrsquoeacutemission des particules aux niveaux national et europeacuteenInstitut national du cancer (INCa) (52 avenue Andreacute Morizet 92100 Boulogne-Billancourt) 2013 8 p (wwwe-cancerfr)

KONKOLEWSKY HHMaladies professionnelles deacutefis et perspectives pour la seacutecuriteacute socialePerspectives en politique sociale 28La Journeacutee mondiale de la seacutecuriteacute et de la santeacute au travail a pour but de promouvoir la preacutevention des risques professionnels et drsquoencourager le deacuteveloppement drsquoune culture de la preacutevention sur le lieu de travail En 2013 cette Journeacutee mondiale eacutetait consacreacutee agrave la preacutevention des maladies professionnelles (MP) Le Bureau international du travail (BIT) estime que plus de 23 millions de deacutecegraves lieacutes au travail surviennent chaque anneacutee dans le monde entier la tregraves grande majoriteacute drsquoentre eux (plus de 80 ) eacutetant causeacutee par des MP Bien qursquoau cours de ces derniegraveres deacutecennies les systegravemes drsquoassurance contre les risques professionnels aient contribueacute agrave la reacuteduction du nombre des accidents du travail le nombre de maladies professionnelles continue drsquoaugmenter et les organisations de seacutecuriteacute sociale doivent par conseacutequent deacuteployer des efforts accrus pour apporter leur concours agrave la reacuteduction de ces maladies en prenant des mesures de preacutevention cibleacutees Association internationale de la seacutecuriteacute sociale (AISS 4 route des Morillons Case postale 1 CH-1211 Genegraveve 22 Suisse) 2013 5 p (wwwissaint)

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 145

JURIDIQUE

JuridiqueTextes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

PREacuteVENTION - GEacuteNEacuteRALITEacuteS

ACCIDENTS DU TRAVAIL MALADIES PROFESSIONNELLES

DEacuteCLARATIONl Arrecircteacute du 27 janvier 2014 fixant le modegravele du for-mulaire laquo certificat meacutedical accident du travail - ma-ladie professionnelle raquoMinistegravere chargeacute de la Santeacute Journal officiel du 4 feacutevrier 2014 - p 2019

REacutePARATIONl Circulaire CNAMTS ndeg 12014 du 27 janvier 2014 re-lative agrave la diffusion du Guide pour les CRRMP ndash Mise agrave jour janvier 2014Caisse nationale drsquoassurance maladie des travailleurs salarieacutes (wwwmediamextcnamtsfr 3 p annexe 45 p)Le guide a eacuteteacute publieacute inteacutegralement dans le ndeg 137 de la revue sous la reacutefeacuterence TM 31

SITUATIONS PARTICULIEgraveRES DE TRAVAIL

PEacuteNIBILITEacutel Loi ndeg 2014-288 du 5 mars 2014 relative agrave la forma-tion professionnelle agrave lrsquoemploi et agrave la deacutemocratie socialeParlement Journal officiel du 6 mars 2014 - pp 4848-4882Ce texte contient une seacuterie de dispositions relatives agrave la formation professionnelle continue qui viennent impac-ter le fonctionnement du compte personnel de preacuteven-tion de la peacutenibiliteacute creacuteeacute par la loi ndeg 2014-40 du 20 janvier 2014 portant reacuteforme du systegraveme des retraitesLe titre 1er deacutefinit le cadre juridique du compte personnel de formation (CPF) qui est preacutevu par lrsquoarticle L 6111-1 du Code du travail et qui doit ecirctre mis en place agrave compter du 1er janvier 2015 pour chaque personne en application de lrsquoarticle 5 de la loi du 14 juin 2013 relative agrave la seacutecurisation de lrsquoemploi Ce compte est creacuteeacute pour chaque individu acircgeacute drsquoau moins seize ans qursquoil soit en emploi agrave la recherche drsquoun emploi ou accompagneacute dans un projet drsquoorientation et drsquoinser-

tion professionnelle Le compte existe jusquagrave son deacutepart agrave la retraite et a pour objet de favoriser son accegraves agrave la for-mation professionnelle tout au long de la vieLes heures inscrites sur le compte permettent agrave son titu-laire de financer des formations qualifiantesLes formations eacuteligibles au CPF sont deacutetermineacutees notam-ment parmi les certifications inscrites au Reacutepertoire national des certifications professionnelles les certificats de qualification professionnelle les formations inscrites agrave lrsquoinventaire mentionneacute agrave lrsquoarticle L 335-6 du Code de lrsquoeacuteducation celles visant agrave acqueacuterir un socle de connais-sances et de compeacutetences deacutefinies par deacutecretPour les salarieacutes les formations eacuteligibles devront appar-tenir notamment agrave une liste eacutelaboreacutee par la commission paritaire nationale pour lrsquoemploi (CPNE) de la branche dont deacutepend lrsquoentreprise ou agrave deacutefaut par un accord des organisations repreacutesentatives drsquoemployeurs ou de salarieacutes de lrsquoOPCA concerneacute ou agrave une liste eacutelaboreacutee par le comiteacute paritaire national pour la formation profession-nelle et lrsquoemploi (CPNFPE) apregraves consultation du conseil national de lrsquoemploi de la formation et de lrsquoorientation professionnelles Le nouvel article L 6323-16 du Code du travail creacuteeacute par cette loi du 5 mars 2014 vient preacuteciser que ces listes devront notamment recenser les formations facilitant lrsquoeacutevolution professionnelle des salarieacutes exposeacutes agrave des fac-teurs de risques professionnels lieacutes agrave la peacutenibiliteacute et sus-ceptibles de mobiliser leur compte personnel de preacuteven-tion de la peacutenibiliteacute En outre lrsquoarticle L 4162-4 du Code du travail creacuteeacute par la loi du 20 janvier 2014 portant reacuteforme des retraites preacute-voit que les points accumuleacutes par le salarieacute exposeacute agrave des facteurs de peacutenibiliteacute au-delagrave de certains seuils peuvent servir agrave financer une formation lui permettant drsquoacceacute-der agrave un emploi exposant moins agrave la peacutenibiliteacute Dans ce cas les points inscrits sur son compte sont ajouteacutes agrave son compte personnel de formationLa preacutesente loi revient sur ce meacutecanisme et sur les mo-daliteacutes de transfert de points entre le compte personnel de preacutevention de la peacutenibiliteacute et le compte personnel de formation Ainsi lrsquoarticle L 6323-4 du Code du travail preacute-voit deacutesormais que le CPF pourra faire lrsquoobjet drsquoabonde-ments en heures compleacutementaires par la CARSAT char-geacutee de la gestion du compte personnel de preacutevention de

JURIDIQUE

146 Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

la peacutenibiliteacute (ou CNAV pour lrsquoIcircle-de-France) pour assurer le financement drsquoune formation eacuteligible dont la dureacutee deacutepasserait les heures acquises par le salarieacute sur son CPFEnfin lrsquoarticle 33 de la loi ouvre agrave titre expeacuterimental jusqursquoau 31 deacutecembre 2015 la possibiliteacute de preacutevoir par accord drsquoentreprise conclu pour 3 ans le regroupe-ment dans une neacutegociation unique sur la qualiteacute de vie au travail de tout ou partie des neacutegociations obli-gatoires relatives notamment agrave lrsquoeacutegaliteacute profession-nelle agrave la dureacutee du travail ou agrave la peacutenibiliteacute Dans le domaine de la peacutenibiliteacute est concerneacutee par cette pos-sibiliteacute de regroupement lrsquoobligation de neacutegocier un accord drsquoentreprise ou drsquoeacutetablir un plan drsquoaction pour preacutevenir la peacutenibiliteacute qui est preacutevue agrave lrsquoarticle L 4163-2 du Code du travail et qui concerne les entreprises drsquoau moins 50 salarieacutes ou appartenant agrave un groupe drsquoau moins 50 salarieacutes dont au moins 50 des salarieacutes sont exposeacutes agrave des risques professionnels lieacutes agrave la peacutenibiliteacute au-delagrave des seuils dexposition deacutefinis par deacutecret sous peine de lrsquoapplication drsquoune peacutenaliteacute financiegravere pou-vant atteindre 1 des reacutemuneacuterations ou gains verseacutes Degraves lors dans ce cadre pendant la dureacutee drsquoapplication de lrsquoaccord les neacutegociations en faveur de la preacutevention de la peacutenibiliteacute seront incluses dans la neacutegociation sur la qualiteacute de vie au travail

ORGANISATION - SANTEacute AU TRAVAIL

CHSCT

l Deacutecret ndeg 2014-324 du 11 mars 2014 relatif agrave lexercice du droit dalerte en matiegravere de santeacute publique et den-vironnement dans lentrepriseMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 13 mars 2014 - pp 5191-5192Lrsquoarticle L 4133-1 du Code du travail a creacuteeacute un droit drsquoalerte de leur employeur au profit des salarieacutes qui estiment de bonne foi que les produits ou proceacutedeacutes de fabrication uti-liseacutes ou mis en œuvre par lrsquoeacutetablissement font peser un risque grave sur la santeacute publique ou lrsquoenvironnement Le mecircme droit drsquoalerte a eacuteteacute creacuteeacute au profit des repreacutesentants du personnel au CHSCT par lrsquoarticle L4133-2 du Code du travail

Ce deacutecret deacutetermine les conditions de consignation par eacutecrit de ces alertes sur un registre speacutecial

INSPECTION DU TRAVAIL

l Deacutecret ndeg 2014-359 du 20 mars 2014 relatif agrave lorgani-sation du systegraveme dinspection du travailMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 21 mars 2014 - pp 5632-5633Ce deacutecret deacutefinit la nouvelle organisation interne de lrsquoins-pection du travail aux niveaux local reacutegional et natio-nal Lrsquouniteacute de controcircle deacutepartementale infradeacuteparte-mentale ou interdeacutepartementale composeacutee de sections devient lrsquoeacutechelon territorial drsquointervention de lrsquoinspection du travail dans lrsquoentreprise Elle est rattacheacutee agrave une DI-RECCTE Un arrecircteacute viendra deacuteterminer le nombre drsquouniteacutes cen-trales ainsi que leur rattachement

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

HARCEgraveLEMENTl Circulaire ndeg SE1 2014-1 du 4 mars 2014 relative agrave la lutte contre le harcegravelement dans la fonction publiqueMinistegravere chargeacute de la Fonction publique (httpcircu-laireslegifrancegouvfr 19 p)Cette circulaire rappelle les dispositions relatives aux deacutelits de harcegravelement sexuel et harcegravelement moral conte-nues dans la loi ndeg 2012-954 du 6 aoucirct 2012 et deacutecrit leur impact dans les trois fonctions publiques Elle vient preacuteciser et rappeler les obligations des em-ployeurs devoir de sanctionner les agissements de har-cegravelement mais eacutegalement mise en œuvre de mesures preacuteventives en amontConcernant la protection fonctionnelle de la victime de harcegravelement la circulaire preacutesente les ressources des employeurs publics changement drsquoaffectation ou eacuteloi-gnement de la victime proceacutedure disciplinaire contre lrsquoauteur du harcegravelement assistance apporteacutee agrave la vic-time reacuteparation par lrsquoadministration du preacutejudice subi par lrsquoagent du fait des attaqueshellip Elle expose eacutegalement les meacutecanismes de mise en jeu de la responsabiliteacute des

Textes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 147

administrations lorsqursquoelles nrsquoont pris aucune mesure pour faire cesser des situations de harcegravelement qui lui ont eacuteteacute signaleacuteesConcernant la preacutevention du harcegravelement dans lrsquoAdmi-nistration la circulaire rappelle en premier lieu que tout agent public est de par ses fonctions soumis agrave un certain nombre de principes deacuteontologiques et de valeurs fonda-mentales qui lui interdisent de fait tout comportement reacutepreacutehensible de nature agrave discreacutediter lrsquoAdministration Elle preacutecise ensuite que la preacutevention du harcegravelement doit srsquoarticuler avec la deacutemarche globale de preacutevention de lrsquoensemble des risques auxquels sont exposeacutes les agents et que la politique de preacutevention doit ecirctre plani-fieacutee en y inteacutegrant dans un ensemble coheacuterent la tech-nique lorganisation du travail les conditions de travail les relations sociales et linfluence des facteurs ambiants notamment les risques lieacutes au harcegravelement moral et au harcegravelement sexuelLa circulaire insiste enfin sur lrsquoimportance de mettre en place des actions de formation speacutecifique agrave destination des acteurs de la preacutevention (CHSCT meacutedecins de preacute-vention assistants ou conseillers de preacutevention agents drsquoinspection) des nouveaux entrants dans la Fonction publique et des agents des services de ressources hu-maines et encadrants afin de mieux connaicirctre preacutevenir et traiter le harcegravelement

l Circulaire du 20 mars 2014 relative agrave la mise en œuvre du plan national daction pour la preacutevention des risques psychosociaux dans les trois fonctions publiquesPremier ministre (httpcirculaireslegifrancegouvfr 7 p)Cette circulaire vient rappeler lengagement pris par le Gouvernement depuis 2 ans drsquoune deacutemarche globale de modernisation du dialogue social et de la gestion des res-sources humaines dans la Fonction publique qui a abou-ti notamment agrave lrsquoaccord cadre du 22 octobre 2013 relatif agrave la preacutevention des risques psychosociaux (RPS) dans les 3 versants de la fonction publique Lrsquoaccord en question preacutevoit lrsquoeacutelaboration par chaque employeur public drsquoun plan drsquoeacutevaluation et de preacuteven-tion des RPS drsquoici lrsquoanneacutee 2015 La mise en œuvre de ces plans drsquoaction passe par diffeacuterentes eacutetapes la reacutealisa-

tion dans un premier temps de diagnostics locaux des facteurs de risques psychosociaux qui seront inteacutegreacutes aux documents drsquoeacutevaluation des risques professionnels et lrsquoeacutelaboration ensuite de plans locaux de preacutevention des RPS sur le fondement des diagnostics qui seront inteacute-greacutes aux programmes annuels de preacutevention des risques professionnels et drsquoameacutelioration des conditions de tra-vailLa circulaire insiste sur le rocircle primordial des chefs de service sur qui repose lrsquoobligation drsquoassurer la seacutecuriteacute et la santeacute des agents dans la mise en œuvre de ces plans drsquoaction Elle souligne la neacutecessiteacute de former les diffeacuterents acteurs de la preacutevention agrave la preacutevention des RPS et tout parti-culiegraverement les assistants et conseillers de preacutevention les encadrants les agents et les membres de CHSCT Pour les CHSCT qui seront eacutetroitement associeacutes agrave chaque eacutetape de lrsquoeacutelaboration des plans drsquoaction une formation speacute-cifique de deux jours deacutedieacutee agrave la preacutevention des risques psychosociaux est preacutevue par la circulaire avec au mini-mum une journeacutee de formation dispenseacutee au cours de lrsquoanneacutee 2014 Enfin le texte preacutevoit une eacutevaluation de la mise en œuvre de lrsquoaccord cadre par la formation speacutecialiseacutee laquo conditions de travail hygiegravene santeacute et seacutecuriteacute au travail raquo du Conseil commun de la Fonction publique Une seacuterie drsquoindicateurs (deacutetailleacutes en annexe) seront sui-vis dans ce cadre pour lrsquoeacutevaluation taux drsquoabsenteacuteisme pour raisons de santeacute taux de rotation des agents taux de visite sur demande du meacutedecin de preacutevention et taux drsquoactes de violence physique envers le personnel

SERVICES DE SANTEacute AU TRAVAIL

SURVEILLANCE MEacuteDICALEl Avis relatif agrave lextension dun accord national inter-professionnel relatif agrave la santeacute au travail des VRP et agrave son suivi par les services de santeacute au travailMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 20 mars 2014 - p 5589Lrsquoarticle L 4625-2 du Code du travail fournit la possibi-liteacute de preacutevoir par accord collectif de branche eacutetendu des deacuterogations aux regravegles relatives agrave lorganisation et

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JURIDIQUE

Textes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

au choix du service de santeacute au travail ainsi quaux modaliteacutes de surveillance de leacutetat de santeacute des tra-vailleurs degraves lors que ces deacuterogations nont pas pour effet de modifier la peacuteriodiciteacute des examens meacutedicaux deacutefinie par le mecircme Code Ces deacuterogations peuvent concerner notamment les voyageurs repreacutesentants et placiers (VRP) Cet avis signale que le ministegravere chargeacute du Travail envi-sage de prendre un arrecircteacute tendant agrave rendre obligatoires pour tous les employeurs et tous les salarieacutes entrant dans son champ drsquoapplication les dispositions de lrsquoac-cord national interprofessionnel du 10 deacutecembre 2013 relatif agrave la santeacute au travail des VRP et agrave son suivi par les services de santeacute au travail pris dans ce cadre Lrsquoaccord a pour objet sur le plan national drsquoorganiser le suivi de santeacute professionnel et individuel des VRP et drsquooptimiser les actions pluridisciplinaires de reacuteduction des risques meneacutees par les services de santeacute au travail assurant localement le suivi de ces populationsIl preacutevoit notamment la possibiliteacute pour les entreprises employant des VRP drsquoadheacuterer agrave un service de santeacute au travail interentreprises qui aurait compeacutetence sur lrsquoensemble du territoire Ce service de santeacute au travail reacutefeacuterent devra assurer lrsquoorganisation du suivi meacutedical des VRP Il pourra eacutetablir des fiches drsquoemploi sur la base des informations recueillies dans le cadre de leur suivi en santeacute travail (fiches drsquoaptitude types de suivis indi-viduels) deacutecrivant les risques speacutecifiques et deacutefinissant les mesures de preacutevention adapteacutees agrave ces risques

l Deacutecret ndeg 2014-423 du 24 avril 2014 relatif agrave lappli-cation des dispositions relatives agrave la santeacute au travail aux travailleurs eacuteloigneacutesMinistegravere chargeacute du Travail Journal officiel du 26 avril 2014 ndash pp 7301-7302Depuis la reacuteforme de la meacutedecine du travail engageacutee en 2011 lrsquoarticle L 4625-1 du Code du travail preacutevoit notamment qursquoun deacutecret deacutetermine les modaliteacutes de surveillance de leacutetat de santeacute des travailleurs eacuteloigneacutes exeacutecutant habituellement leur contrat de travail dans un deacutepartement diffeacuterent de celui ougrave se trouve leacuteta-blissement qui les emploieLe deacutecret ndeg 2014-423 du 24 avril 2014 vient donc adapter les dispositions de droit commun relatives agrave la surveil-

lance meacutedicale des salarieacutes aux particulariteacutes de ces tra-vailleurs eacuteloigneacutes qursquoils soient itineacuterants ou nonLrsquoemployeur peut bien entendu remplir ses obligations en faisant appel agrave un seul service de santeacute au travail (SST) en organisant le deacuteplacement des travailleurs eacuteloigneacutes ou du meacutedecin du travail que ce soit pour la reacutealisation de la surveillance meacutedicale individuelle ou de lrsquoaction sur le milieu de travail Toutefois cette solu-tion ne permettant pas toujours la reacutealisation de ces obligations lrsquoemployeur a la possibiliteacute de faire appel en plus de son adheacutesion agrave un SST principal agrave un ou plusieurs SST interentreprises de proximiteacute situeacutes dans le deacutepartement ougrave travaillent ses travailleurs eacuteloigneacutes Une section de la partie reacuteglementaire du Code du travail est doreacutenavant consacreacutee aux travailleurs eacuteloi-gneacutes (articles D 4625-23 agrave D 4625-34)Les hypothegraveses dans lesquelles lrsquoemployeur peut adheacute-rer agrave un SST de proximiteacute sont l les travailleurs eacuteloigneacutes sont affecteacutes durablement en dehors de lrsquoeacutetablissement qui les emploie l les travailleurs eacuteloigneacutes ne se rendent pas habituelle-ment au sein de lrsquoeacutetablissement qui les emploie Les informations devant circuler la reacutepartition des compeacutetences entre les SST ou en cas de contestation des avis rendus par le meacutedecin du SST de proximiteacute sont preacuteciseacutees par ces nouvelles dispositionsLe comiteacute drsquoentreprise doit ecirctre informeacute et consulteacute sur le recours au SST de proximiteacuteLors de lrsquoadheacutesion agrave celui-ci lrsquoemployeur communique au SST de proximiteacute diverses informations l liste des travailleurs concerneacutes dont ceux relevant drsquoune surveillance meacutedicale renforceacutee (SMR)l adresse du ou des sites agrave suivrel fiche drsquoentreprisel coordonneacutees du SST principal et des meacutedecins du tra-vail compeacutetentsLe SST principal doit lui aussi recevoir certaines infor-mations dans le mois suivant lrsquoadheacutesion au SST de proximiteacute l coordonneacutees du SST de proximiteacutel nom et coordonneacutees des meacutedecins du travail com-peacutetentsl liste des travailleurs concerneacutes dont ceux qui re-legravevent drsquoune SMR

JUIN 2014 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash Ndeg 138 149

Si lrsquoemployeur adhegravere agrave diffeacuterents SST de proximiteacute ceux-ci ne sont pas compeacutetents sur le mecircme secteur geacuteographiqueLe meacutedecin du travail du SST principal et celui du SST de proximiteacute eacutechangent les renseignements neacutecessaires pour accomplir leurs missions Les informations ainsi communiqueacutees par les meacutedecins des SST de proximiteacute seront prises en compte par le meacutedecin du travail du SST principal lorsqursquoil reacutedigera le rapport annuel propre agrave lrsquoentreprise De mecircme la fiche drsquoentreprise sera com-pleacuteteacutee le cas eacutecheacuteant par les informations communi-queacutees par le meacutedecin du travail qui anime et coordonne lrsquoeacutequipe pluridisciplinaire de chaque SST de proximiteacuteSrsquoagissant du suivi individuel de lrsquoeacutetat de santeacute des tra-vailleurs eacuteloigneacutes il appartient au meacutedecin du travail du SST de proximiteacute de compleacuteter et conserver le dos-sier meacutedicalEnfin les regravegles de contestation des avis meacutedicaux ren-dus par les meacutedecins des SST de proximiteacute sont preacuteci-seacutees Le recours est agrave adresser agrave lrsquoinspecteur du travail dont deacutepend lrsquoeacutetablissement qui emploie le salarieacute Lrsquoinspecteur prend sa deacutecision apregraves avis du meacutedecin inspecteur du travail dans le champ de compeacutetence geacuteographique duquel se situe le SST de proximiteacute

RISQUES CHIMIQUES

PHYTOSANITAIRESl Loi ndeg 2014-110 du 6 feacutevrier 2014 visant agrave mieux enca-drer lutilisation des produits phytosanitaires sur le ter-ritoire nationalParlement Journal officiel du 8 feacutevrier 2014 - p 2313Cette loi vise agrave encadrer lrsquoutilisation des produits phyto-sanitaires Elle modifie lrsquoarticle L 235-7 du Code rural qui preacutevoit deacutesormais lrsquointerdiction du recours aux produits phyto-pharmaceutiques par les collectiviteacutes publiques pour lrsquoentretien des espaces verts forecircts ou promenades acces-sibles ou ouverts au public et relevant de leur domaine public ou priveacute (prise drsquoeffet au 1er janvier 2020) La vente lutilisation et la deacutetention des produits phyto-pharmaceutiques pour un usage non professionnel est en outre interdite agrave compter du 1er janvier 2022

TOXICOVIGILANCEl Deacutecret ndeg 2014-128 du 14 feacutevrier 2014 relatif agrave la toxi-covigilanceMinistegravere chargeacute de la Santeacute Journal officiel du 16 feacutevrier 2014ndash pp 2716-2721Les articles L 1341-1 et L 1341-2 du Code de la santeacute pu-blique preacutevoient l la communication sur demande aux organismes chargeacutes de la toxicovigilance et agrave lorganisme mentionneacute agrave larticle L 4411-4 du Code du travail des informations neacutecessaires agrave la prescription de mesures preacuteventives et curatives en particulier en cas durgence sanitaire par les fabricants importateurs ou utilisateurs en aval de toute substance ou tout meacutelange l la deacuteclaration par les industriels et les professionnels de santeacute aux organismes chargeacutes de la toxicovigilance des cas dintoxication humaine induits par cette substance ou ce meacutelange dont ils ont connaissance et la conserva-tion des informations y affeacuterentes Dans ce contexte ce deacutecret deacutetermine les informations sur les substances ou meacutelanges qui doivent ecirctre deacutecla-reacutees par les fabricants importateurs ou utilisateurs en aval ainsi que les modaliteacutes de cette deacuteclaration Il preacutecise eacutegalement les modaliteacutes de deacuteclaration des cas dintoxication par les professionnels de santeacute et par les responsables de la mise sur le marcheacute de substances ou meacutelanges Il organise en outre le systegraveme de toxicovigilance en preacutecisant les missions deacutevolues agrave lInstitut de veille sanitaire et aux autres organismes ou eacutetablissements concerneacutes et intervenant dans ce systegraveme Enfin il preacutevoit les conditions de deacuteclaration agrave un orga-nisme unique des meacutelanges dangereux en application de lrsquoarticle L 1342-1 du Code de la santeacute publique

VALEURS LIMITESl Deacutecision de la Commission du 3 mars 2014 instituant un comiteacute scientifique en matiegravere de limites drsquoexposi-tion professionnelle agrave des agents chimiques et abro-geant la deacutecision 95320CECommission europeacuteenne Journal officiel de lrsquoUnion eu-ropeacuteenne ndeg L 62 du 4 mars 2014 - pp 18-22Ce texte abroge la deacutecision 95320CE et deacutefinit les nou-velles regravegles de mise en place et de fonctionnement du

Ndeg 138 mdash REacuteFEacuteRENCES EN SANTEacute AU TRAVAIL mdash JUIN 2014

JURIDIQUE

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Textes officiels relatifs agravela santeacute et la seacutecuriteacute au travailparus du 1er feacutevrier au 30 avril 2014

comiteacute scientifique en matiegravere drsquoexposition profession-nelle agrave des agents chimiques qui a pour objet notam-ment de fournir agrave la Commission agrave la demande de celle-ci des recommandations et avis sur toute question ayant trait agrave lrsquoeacutevaluation des effets toxicologiques de substances chimiques sur la santeacute des travailleurs Il re-commande en particulier sur la base de donneacutees scienti-fiques des limites drsquoexposition professionnelle telles que deacutefinies dans les directives 9824CE et 200437CE qui comprennent notamment la moyenne pondeacutereacutee dans le temps sur huit heures (MPT) la limite drsquoexposition agrave court terme (LECT) la valeur limite biologiquevaleur de reacutefeacuterence biologique (VLBVRB)

RISQUES BIOLOGIQUES

VACCINATIONl Instruction ndeg DGSRI1RI2201421 du 21 janvier 2014 relative aux modaliteacutes drsquoapplication de lrsquoarrecircteacute du 2 aoucirct 2013 fixant les conditions drsquoimmunisation des personnes mentionneacutees agrave lrsquoarticle L3111-4 du Code de la santeacute publiqueMinistegravere chargeacute de la Santeacute (httpcirculaireslegi-francegouvfr 9 p)Cette instruction a eacuteteacute publieacutee inteacutegralement dans le ndeg 137 de la revue sous la reacutefeacuterence TO 17

RECOMMANDATIONSAUX AUTEURS

Ces recommandations aux auteurs srsquoinspirent des exigences uniformes eacutediteacutees par le groupe de Vancouver Ce groupe de reacutedacteurs de revues biomeacutedicales reacuteuni en 1978 afin drsquoeacutetablir des lignes directrices sur le format des manuscrits est devenu depuis le Comiteacute international des reacutedacteurs de revues meacutedicales (CIRRM) et a produit une cinquiegraveme eacutedition des exigences uniformes Le style Vancouver de ces exigences est inspireacute en grande partie drsquoune norme ANSI (American National Standards Institute) que la NLM (National Library of Medicine) a adopteacutee pour ses bases de donneacutees (ex Medline)Les eacutenonceacutes ont eacuteteacute publieacutes dans le numeacutero du 15 feacutevrier 1997 du JAMC Journal de lrsquoAssociation Meacutedicale CanadienneLes directives aux auteurs sont eacutegalement disponibles en franccedilais sur le site Internet de la CMA Canadian Medical Association agrave ladresse suivante wwwcmaca

LA REVUE La revue Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail a pour objet drsquoapporter aux eacutequipes des services de santeacute au travail des informations meacutedi-cales techniques et juridiques utiles agrave lrsquoaccomplissement de leurs missions Cette revue peacuteriodique trimestrielle est publieacutee par lrsquoINRS Institut national de recherche et de seacutecuriteacute La reacutedaction se reacuteserve le droit de soumettre lrsquoarticle au comiteacute de reacutedaction de la revue ou agrave un expert de son choix pour avis avant acceptation

LE TEXTE Le texte reacutedigeacute en franccedilais est adresseacute agrave la reacutedaction sous la forme drsquoun fichier Word envoyeacute par mail (ou fourni sur une cleacute USB) Les regravegles eacuteleacutementaires de frappe dactylographique sont respec-teacutees le formatage est le plus simple possible sur une colonne sans tabulation ni saut de pages La frappe ne se fait jamais en tout majuscules Titre intertitre ou noms drsquoauteurs sont saisis en minuscules La bibliographie est placeacutee en fin de texte par ordre alphabeacutetique de preacutefeacuterence suivie des tableaux et illustrations et enfin des annexes Tout sigle ou abreacuteviation est deacuteveloppeacute lors de sa premiegravere appa-rition dans le texte Les sous-titres de mecircme niveau sont signaleacutes de faccedilon identique tout au long du texte Un reacutesumeacute en franccedilais (maximum 10 lignes) accompagne lrsquoarticle ainsi que des points agrave retenir il srsquoagit en quelques phrases bregraveves de pointer les eacuteleacutements essentiels que le ou les auteurs souhaitent que lrsquoon retienne de leur article La liste des auteurs (noms initiales des preacutenoms) est suivie des reacutefeacuterences du service et de lrsquoorganisme ainsi que la ville ougrave ils exercent leur fonction Des remerciements aux diffeacuterents contributeurs autres que les auteurs peuvent ecirctre ajouteacutes

LES ILLUSTRATIONS ET LES TABLEAUX Les figures photos scheacutemas ou graphiqueshellip sont numeacuteroteacutes et appeleacutees dans le texteTous les eacuteleacutements visuels sont clairement identifieacutes et leacutegendeacutes Les photographies sont fournies sous format numeacuterique (PDF EPS TIFF OU JPGhellip) compresseacutes (zippeacutes) et envoyeacutes par mail Leur reacuteso-lution est obligatoirement de qualiteacute haute deacutefinition (300 dpi)

LES REacuteFEacuteRENCES BIBLIOGRAPHIQUESLes reacutefeacuterences bibliographiques sont destineacutees - agrave conforter la creacutedibiliteacute scientifique du texte- agrave permettre au lecteur de retrouver facilement le document citeacuteLa bibliographie placeacutee en fin drsquoarticle de preacutefeacuterence par ordre alphabeacutetique est toujours saisie en minusculesDans le texte les eacuteleacutements bibliographiques sont indiqueacutes entre crochets (auteurs anneacutee de publication et lettre alphabeacutetique lorsque plusieurs articles du ou des mecircmes auteurs ont eacuteteacute publieacutes la mecircme anneacutee) Si la bibliographie est numeacuteroteacutee elle suit lrsquoordre drsquoapparition des reacutefeacuterences dans le texteLorsqursquoil y a plus de quatre auteurs ajouter la mention laquo et al raquoLes titres des revues sont abreacutegeacutes selon la liste de lrsquoIndex Medicus wwwnlmnihgov

Forme geacuteneacuterale pour un article Nom(s) preacutenom(s) (initiales) ndash Titre de lrsquoarticle Titre de la revue abreacutegeacute anneacutee volume (numeacutero suppleacutement ou partie) premiegravere - derniegravere pages de lrsquoarticle Si donneacutees disponiblesPour les auteurs anonymes la reacutefeacuterence bibliographique commence par le titre de lrsquoarticle ou de lrsquoouvragePour un article ou un ouvrage non encore publieacute mais deacutejagrave accepteacute par lrsquoeacutediteur joindre la mention laquo agrave paraicirctre raquoSi volume avec suppleacutement 59 suppl 3 - Si numeacutero avec suppleacutement 59 (5 suppl 3) - Si volume et partie 59 (Pt 4)Exemple article de revue Souques M Magne I Lambrozo J - Implantable cardioverter defibrillator and 50-Hz electric and magnetic fields exposure in the workplace Int Arch Occup Environ Health 2011 84 (1) 1-6

Forme geacuteneacuterale pour un ouvrage Nom(s) preacutenom(s) (initiales) ndash Titre de lrsquoouvrage Numeacutero drsquoeacutedition Collection Ville drsquoeacutedition eacutediteur anneacutee nombre total de pages Si donneacutees disponiblesExemple ouvrage Gresy JE Perez Nuckel R Emont P - Geacuterer les risques psychosociaux Performance et bien-ecirctre au travail Entreprise Issy-les-Moulineaux ESF Editeur 2012 223 pExemple chapitre dans un ouvrage Coqueluche In Launay O Piroth L Yazdanpanah Y (Eds) - E Pilly 2012 Maladies infectieuses et tropicales ECN Pilly 2012 Maladies infectieuses et tropicales 23e eacutedition Paris Vivactis Plus 2011 288-90 607 p On entend ici par laquo Ed(s) raquo le ou les auteurs principaux drsquoun ouvrage qui coordonnent les contributions drsquoun en-semble drsquoauteurs agrave ne pas confondre avec la maison drsquoeacuteditionExemple extrait de congregraves Bayeux-Dunglas MC Abiteboul D Le Bacirccle C - Guide EFICATT exposition fortuite agrave un agent infectieux et conduite agrave tenir en milieu de travail Extrait de 31e Congregraves national de meacutedecine et santeacute au travail Toulouse 1-4 juin 2010 Arch Mal Prof Environ 2010 71 (3) 508-09Exemple thegravese Derock C ndash Eacutetude sur la capillaroscopie multiparameacutetrique sous ungueacuteale des expositions chro-niques professionnelles en radiologie interventionnelle Thegravese pour le doctorat en meacutedecine Bobigny Universiteacute Paris 13 Faculteacute de meacutedecine de Bobigny laquo Leacuteonard de Vinci raquo 177 p

Forme geacuteneacuterale pour un document eacutelectronique Auteur - Titre du document Organisme eacutemetteur date du document (adresse Internet)Exemple Meacutenard C Demortiegravere G Durand E Verger P (Eds) et al - Meacutedecins du travail meacutedecins geacuteneacuteralistes regards croiseacutes INPES 2011 (wwwinpessantefrCFESBasescataloguepdf1384pdf)

Forme geacuteneacuterale pour une base de donneacuteesNom de la base de donneacutees Organisme eacutemetteur anneacutee de mise agrave jour de la base (adresse Internet)Exemple BIOTOX Guide biotoxicologique pour les meacutedecins du travail Inventaire des dosages biologiques dis-ponibles pour la surveillance des sujets exposeacutes agrave des produits chimiques INRS 2012 (wwwinrsfrbiotox)

Forme geacuteneacuterale pour un CD-Rom ou un DVDAuteurs Nom(s) preacutenom(s) (initiales) ndash Titre du CD-Rom Numeacutero drsquoeacutedition Collection Ville drsquoeacutedition eacutediteur anneacutee 1 CD-ROMSi donneacutees disponiblesExemple TLVs and BEIs with 7th edition documentation CD-ROM 2011 Cincinnati ACGIH 2011 1 CD-Rom

La remise drsquoun texte pour publication dans Reacutefeacuterences en Santeacute au Travail emporte cession du droit de reproduction de repreacutesentation de modification et drsquoadaptation

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