and - mars / avril / mai 2015
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Le journal du Tandem Douai-ArrasTRANSCRIPT
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Cher Public,
« L’art est une garantie de santé mentale et la définition du libre arbitre. » Louise Bourgeois
Dans les temps que nous connaissons, nous avons besoin de partager collectivement du sens et des émotions… Et que ceux-ci soient émancipateurs !
Allons dans les théâtres pour refuser la compromission et partager l’espoir !
Allons dans les théâtres pour tenter d’appréhender d’autres façons de penser !
Régler toute une vie sur le modèle social de la réussite « à tout prix », au détriment d‘une vie intérieure et d’un tra-vail sur soi, nous savons que cela ne fonctionnera jamais.
Les inégalités mondiales génèrent aujourd’hui des violences qui sont de plus en plus incontrôlables. Contre l’ignorance, contre les fondamentalismes, les extrémismes et les populismes, c’est sur la beauté de la création artistique, sur le souffle d’une liberté d’expression inaliénable que nous devons aussi miser.
Par le TANDEM, qui associe deux énergies, nous passons de rives en rives.
« En TANDEM » nous vous invitons à découvrir ce qui se passe de l’autre côté.
« En TANDEM » nous vous invitons à traverser cette nouvelle partie de saison.
Gilbert Langlois, directeur
04 RencontRe David Bobée – Béatrice Dalle Du théâtre comme au cinéma !
08 Buzz Ces artistes qui montent, qui montent…
10 entRetien Matthias Langhoff, le théâtre doit « organiser le scandale » !
17 PoRtfolio Les spectacles à ne (surtout) pas rater !
24 PoRtRait Pierre Rigal
26 DeRnièRe minute Tigran Hamasyan, Luys i Luso
28 couliSSeS Rendez-vous chez vous ! avec la Cie Sacékripa
30 RenDez-vouS
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Lucrèce Borgia
de Victor Hugo | Mise en scène David Bobée
UNE COPRODUCTION DU TANDEM DOUAI-ARRAS
DouaiHippodrome Du 24 au 27 mars – 20:00
Navette gratuite au départ d’Arras le 25 mars à 19h15 Tarifs : de 9 à 20 €
Rencontre avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation du 25 mars
La représentation du 25 mars est proposée en audiodescription
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David Bobée Béatrice Dalle Du théâtre comme au cinéma !Après le choc de Hamlet présenté à l’Hippodrome en 2010, David Bobée s’empare à nouveau d’une grande œuvre populaire au souffle littéraire indéniable et en confie le rôle central à Béatrice Dalle, incarnation parfaite de Lucrèce, à la fois mère blessée dans sa chair et femme impitoyable. Porté par une distribution tellurique, une esthétique aussi crépusculaire que percutante, David Bobée offre une cérémonie théâtrale pleine de démesure, et continue de marquer, de son empreinte si singulière, le théâtre d’aujourd’hui. Rencontre avec le metteur en scène de 36 ans, désormais directeur du CDN de Haute-Normandie.
reNcoNtre
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vous offrez à Béatrice Dalle son premier rôle sur les planches. comment l’avez-vous rencontrée et pourquoi avez-vous choisi de travailler avec elle ?Pour monter Lucrèce Borgia, il me fallait une actrice charisma-tique, avec un fort pouvoir de séduction et de fascination et avec une part de dangerosité, de monstruosité... Chaque fois que je rêvais d’une comédienne pour ce rôle, l’image de Béatrice s’imposait, alors j’ai décidé de la rencontrer. Je pensais sincère-ment qu’elle me dirait non et qu’elle dirait non à une année de tournée, sans cinéma, avec un salaire loin de ceux du cinéma. Et elle m’a dit oui ! Je choisis de travailler avec des personnes pour ce qu’elles sont, parce que je les aime et que j’ai envie d’offrir au public le regard que je porte sur elles. Je me moque de savoir si elles savent faire ci, si elles ont déjà fait ça. Béatrice, c’est une façon d’être au monde, une personnalité ultra spontanée, une irréductible, définitivement libre. Lucrèce et elle, ce sont deux icônes, deux monstres sacrés, et ce qu’on pense d’elles est dif-férent de ce qu’elles sont réellement.
face à Béatrice Dalle, le rôle du jeune Gennaro est tenu par un acrobate…J’aime collaborer avec des gens qui savent être plutôt que des gens qui savent faire. Leur fragilité, parfois, a plus de sens que ce qui est « bien fait ». Si je les aime dans la vie, je saurais alors les mettre en scène. De la même manière, j’aime travailler avec des personnes qui viennent de cultures différentes ou de disci-plines différentes comme le cirque, la danse, la musique… Pierre Cartonnet, qui joue Gennaro, n’est pas qu’un acrobate. C’est aussi et surtout un merveilleux interprète, donc un acteur à part entière. Cette façon d’étiqueter les gens vient sans doute d’un théâtre français un peu trop académique, avec trop souvent des acteurs blancs qui jouent pour des spectateurs blancs. Un théâtre qui se coupe complètement de la réalité de la société dans laquelle on vit.
À vos débuts, vous avez monté beaucoup de textes contem-porains, notamment en travaillant en binôme avec l’auteur Ronan chéneau. Depuis quelques années, vous adaptez des textes plus classiques. Pourquoi ce virage ? Je n’ai pas fait d’école de théâtre, j’adore le texte mais il ne doit pas tout écraser. Je suis amoureux de la langue – sinon je ne ferais pas du théâtre ! – mais elle n’est qu’une composante. Pour moi, ce n’est pas le théâtre contemporain ou de répertoire qui fait le théâtre d’aujourd’hui ou le théâtre d’hier. Le théâtre qui se fait aujourd’hui parle forcément de l’époque dans laquelle on est, qu’il s’agisse d’un texte contemporain s’adressant de manière très frontale à une situation politique, sociétale ou autre, ou d’un texte de répertoire. À mes débuts, j’avais besoin de me demander qui j’étais, dans quelle société je vivais, quels moyens étaient les plus à même de représenter l’époque. Aujourd’hui, il me semble que l’époque a changé. Nous y sommes plus atomisés et je crois qu’il faut désormais raconter une histoire qui peut être commune, fédératrice, fondamentalement populaire.
en quoi le texte de Hugo est-il si actuel ?Que ce soit Ovide, Shakespeare ou Hugo, chacun à leur manière, ils ont tenté de décrypter la condition humaine. Hamlet, par exemple, est un jeune homme qui ouvre les yeux et qui se sert de tous les outils à sa disposition – y compris le théâtre – pour remettre en question un certain ordre du monde. Ça rentre pleinement dans la démarche que je développe depuis quinze ans. Pareil pour Lucrèce Borgia. Elle fait partie de ces grands personnages de théâtre comme Hamlet ou Roméo. C’est une part de notre culture commune. J’essaie donc de voir comment ces figures-là peuvent nous arriver aujourd’hui, et j’y mêle de la danse, du cirque, de la musique, de la vidéo, parce que ça reflète la construction foisonnante et bordélique de notre époque. Il serait absurde de faire un théâtre du XXIe siècle en se privant des outils du XXIe siècle ! Et puis Hugo écrit Lucrèce Borgia après l’échec du Roi s’amuse ; il crée cette grande tragédie en prose au Théâtre de la Porte Saint-Martin, un théâtre destiné
Butch McKoy, folk mystiqueDans l’adaptation phénoménale de Lucrèce Borgia par David Bobée, Butch mcKoy signe et interprète en solo, sur scène, ses chansons. une musique violente et introspective qui agit sur l’auditeur comme un électrochoc. même s’il a pioché son nom dans une bande dessinée (McKoy & Brother), le leader du groupe arty psychédélique i love ufo (Wish, 2006) ne raconte pas d’histoires. il n’y a pas de narration forcée dans ses textes. Ses paroles sont des images, des ambiances dans lesquelles l’auditeur projette son imaginaire au fil des mots. Des chansons folk comme des peintures, sur des théma-tiques universelles : l’enfance, le divin et les anomalies de la vie. Butch mcKoy signe aujourd’hui un deuxième album solo intitulé Heart Ink Black, un disque intemporel qui mêle des influences telles que Syd Barrett, Johnny cash, nick cave, Josh t. Pearson… À découvrir d’urgence !
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au peuple. Il y met tellement de passion, de mouvement et de scènes spectaculaires, que c’est une vraie œuvre d’éducation populaire, pleine de générosité. L’enjeu est qu’aujourd’hui, avec ma mise en scène, les spectateurs se retrouvent pour applaudir ce grand texte français, parce que c’est Hugo, ou parce qu’il y a Béatrice Dalle, ou parce que toutes les disciplines sont réunies et que c’est du théâtre plus rock’n’roll que poussiéreux.
vous avez été artiste associé à l’Hippodrome de 2007 à 2011. aujourd’hui à 36 ans, vous êtes directeur du cDn de Haute-normandie. le chemin parcouru en si peu de temps est im-mense…L’association avec l’Hippodrome représente énormément pour moi. J’ai pu y présenter presque tous mes spectacles et la Scène nationale m’a apporté une assise essentielle à partir de laquelle j’ai ensuite pu rayonner. À chaque fois, j’ai une vraie émotion à retrouver le public de Douai. Quant au fait de diriger un CDN, c’est quelque chose que j’ai toujours désiré. Avant, j’avais un spectacle par an pour changer le monde. Aujourd’hui, ce sont 40 spectacles, des stages, des rencontres, des ateliers qui me permettent de me sentir utile, de travailler sur le long terme et de développer, grâce à des moyens humains et financiers im-portants, des outils capables de changer le monde. La saison prochaine, par exemple, nous programmerons le formidable Affabulazione (de Pasolini) mis en scène par Gilles Pastor où se côtoieront sur le plateau des comédiens et de jeunes amateurs d’un club de football.
Quels sont vos prochains projets ?Dias Povera, un spectacle que j’ai créé en Colombie l’été dernier, va tourner. C’est un mélange de cirque et de musique baroque. Avec Béatrice Dalle, nous présenterons à Montréal, au prin-temps 2016, une nouvelle création autour des Lettres d’amour d’Ovide, une sorte de concert-cirque-théâtre avec les Dear Criminals, un groupe de musique canadien. Et entre-temps, il y aura aussi Paris, un portrait de Paris vu à travers les yeux d’un Togolais, derrière le pare-brise de son camion-poubelles.
Carnassière, animale, belle et monstrueuse, blessée et douce, dévorante et dévorée,
voilà la Lucrèce Borgia de Béatrice Dalle. (…) David Bobée, comme à son habitude,
mêle dans sa distribution des acteurs venus d’horizons et de pays très divers. Blacks, Beurs et Latinos, les jeunes chevaliers de
Venise, compagnons de Gennaro, pour beaucoup venus du cirque ou de la danse,
composent un bataillon hyperphysique.
Fabienne Darge Le MoNDe
en 2012 au Théâtre d’Arras. Parallèlement scénariste pour la bande dessinée (Kirkenes, Les Enfants rouges), coréalisateur de documentaire (Les Réfugiés de la nuit polaire) et professeur d’études théâtrales à l’Université (UCL, Belgique), Jonathan Châtel diversifie ses approches afin de nourrir ses créations. Sa prochaine pièce, Till Damaskus, est une adaptation de la pre-mière partie du Chemin de Damas d’August Strindberg. Pour ce projet, Jonathan châtel entrera en résidence de création à l’Hippodrome, du 7 au 27 juin 2015, avant d’être programmé au festival d’avignon, au festival d’automne, puis à l’Hippo-drome en novembre.
Franco-norvégien, il tient peut-être du Nord une sensibilité accrue aux variations de lumière, à la puissance des éléments naturels et à leur influence sur les voix et sur les mouvements des corps. Peut-être aussi est-ce une passion première pour le dessin qui le conduit à chercher l’intensité du théâtre dans l’épure et la clarté des lignes. Formé comme acteur, diplômé en philosophie et en études théâtrales, Jonathan Châtel joue, écrit et met en scène avant de partir vivre durant trois ans à Oslo. À son retour, il fonde avec la dramaturge Sandrine Le Pors la compagnie ELK, implantée à Arras. Dans cet élan, il traduit, adapte et met en scène Petit Eyolf d’Henrik Ibsen, qu’il crée
Ces artistes qui montent,
JONATHAN CHÂTELAuteur-metteur en scène du Nord
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Jonathan Châtel . Cie ELK Création Festival d’Avignon 2015
PRENEZ DATE !DouaiHippodrome Du 3 au 6 novembre
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Cabaret Contemporain présentera à Arras son projet autour de la musique de Moondog sur lequel sont invitées les chanteuses suédoises Linda Olah et Isabel Sörling. Ce voyage astral sur les traces de l’immense Moondog fera aussi l’objet du premier album du groupe au printemps 2015. Très productif dans la création depuis ses débuts, le groupe tournera lors de l’année à venir en France et à l’étranger avec ses différents projets et notamment L’Homme Machine autour de la musique du groupe Kraftwerk.
Depuis 2011, le Cabaret contemporain, groupe de 5 musiciens issus du CNSMD de Paris, à l’origine de créations autour de John Cage, de Terry Riley et de crossovers techno-acoustiques, prend un malin plaisir à brouiller les frontières du son en dé-tournant ses instruments. Le Cabaret contemporain revendique l’influence de la musique répétitive américaine : il a travaillé en 2013 avec l’ensemble new-yorkais Bang on a Can (direction musicale : David Lang, Julia Wolfe), en allant aux États-Unis jouer dans le cadre de leur marathon musical et en les invitant à leur tour en tournée en France. Après avoir collaboré avec Chateau flight (Gilb’r et I :Cube) ou encore Étienne Jaumet, le
qui montent… qui montent…
LE CABARET CONTEMPORAIN Musiciens tout-terrain
HoMMage à MoonDog
Le Cabaret contemporain
arrasThéâtre Mardi 12 mai / 20:30
Navette gratuite au départ de Douai à 19:45
Tarifs : de 9 à 20 €
Stage musique / instruments détournés
ArrasThéâtre Les 11 et 12 avril
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Amour, héroïsme, mépris – au-delà de toutes traces imprimées dans la toile, de
tout reflet laissé dans l’ombre par ce retour fantomatique, il y a une autre inconnue qui dessine la pressante mélancolie de Cinéma Apollo. Sans doute, cette aura d’inachevé qui accompagne les héros à leur retour.
Une utopie non consommée. Un manque, qui nous gagne immanquablement lorsque nous évoquons les esprits libres qu’ont été
Pasolini, Moravia et Godard.
Andreas Kleaui Neue zÜrcHer zeItuNG
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Matthias Langhoff, le théâtre doit « organiser
le scandale » !Ses détracteurs estiment Matthias Langhoff scandaleux, provocateur, iconoclaste. Selon ses inconditionnels, il décape insolemment,
revivifie les œuvres, bouscule les idées reçues et ses spectacles sont jubilatoires. Avec
cinéma apollo, qu’il a coécrit avec Michel Deutsch et co-mis en scène avec son propre
fils, Caspar, le metteur en scène franco-allemand donne une suite au mépris de
Moravia et de Godard. Un extraordinaire texte sur le cinéma, sur une femme qui ne
s’intéresse pas du tout au théâtre, sur l’amour, sur les dangers que court une jeune femme lorsqu’elle prend place dans la voiture d’un étranger, sur Homère, sur la pornographie
et le caractère des hommes politiques, sur la solitude, sur le mépris, sur la mélancolie
des hommes de cinquante ans, sur la suspicion, et surtout sur la trahison.
Entretien.
Environ 500 kilomètres au nord de Rimini. Peu avant le deu-xième millénaire. Dans une salle d’un cinéma joue le vieux film de Hans Reinghold Le Retour d’Ulysse, un film qui est un clas-sique mais oublié. Dans le foyer de ce cinéma, une femme qui vend du pop-corn est assise derrière son comptoir et attend. C’est la dernière séance, elle attend la fin du film et commence à ranger. Un homme, qui semble désorienté, peut-être ivre, quitte la salle après le générique, commande une bière que la femme ne peut pas lui vendre faute de licence et s’installe dans le hall. Il attend la quarante-septième minute du film pour revoir la scène où Ulysse prend congé de sa maîtresse. Il commence à parler avec la femme au pop-corn, elle dit qu’elle peut l’écouter jusqu’à la fin du film. L’homme est un intellectuel qui vient de Rome, il est le scénariste du film Le Retour d’Ulysse. La femme, après avoir laissé tomber ses désirs d’études et exercé différents petits métiers, a trouvé cette place de vendeuse de pop-corn au bar du cinéma. Elle est née dans cette ville.Deux planètes qui se croisent…
comment êtes-vous arrivé à l’idée d’une réécriture théâtrale du roman de moravia, Le Mépris ?Cinéma Apollo s’est construit de manière particulière, par une première commande passée par un producteur qui voulait que je travaille avec l’acteur François Cluzet. J’ai alors demandé à Michel Deutsch, dont la première préoccupation est le cinéma, de concevoir avec moi un nouveau Mépris. Cette commande n’a pas abouti, mais nous avons continué à travailler, sans penser vraiment à la question de la production. J’ai beaucoup aimé le roman de Moravia et le film de Godard m’a énormément mar-qué. Nous écrivons ce projet à quatre mains, nous pensons et construisons ce travail ensemble. Mais au final, c’est Deutsch qui est l’auteur de Cinéma Apollo, puisque j’écris en allemand et qu’ensuite il traduit en français.
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Matthias & Caspar Langhoff PREMIèRE EN FRANCE
DouaiHippodrome Du mercredi 11 au vendredi 13 mars / 20:00
Navettes gratuites au départ d’Arras le 11 et le 13 mars à 19:15
Tarifs : de 9 à 20 €
Je suis Tignous
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lorsqu’on imagine que vous collaborez avec michel Deutsch, qui vient de publier une somme impressionnante sur Heiner müller et dont les plus récents travaux scéniques sont liés à la « Rote armee fraktion », on se plaît à vous voir au travail sur un sujet politique, sur l’allemagne, sur müller. et on vous trouve affairés sur une tragédie intime.Ah ! mais cette tragédie intime est tout à fait politique. Je pense, ironiquement, qu’elle concerne des artistes de gauche, comme Michel Deutsch et moi. Je travaille le risque. Je ne peux pas imaginer un théâtre qui ne pose pas problème, qui n’ébranle pas, qui ne soit pas engagé. Je viens d’une génération qui était pétrie de cela et qui n’en avait pas peur du tout. Mais je suis aujourd’hui un dinosaure. Mes compagnons les plus importants sont morts, Grüber, qui avait exactement mon âge, puis Pina, plus jeune, et Chéreau, beaucoup plus jeune. Leur disparition laisse un grand vide en moi, aussi bien au niveau personnel qu’artistique. Ce qui me conduit à continuer à travailler est l’idée que j’ai quelque chose à transmettre. J’ai eu la chance de m’entourer de nom-breuses personnalités et d’artistes du XXe siècle. Il faut donc continuer à être le facteur, le messager, continuer à faire passer des idées, des sensations.
[…] Dans votre réadaptation du Mépris, êtes-vous fidèle à moravia ? et à Godard ?Curieusement, je crois que Le Mépris de Moravia et celui de Godard n’ont pas grand chose à voir ensemble. Certes, c’est la même thématique, mais chaque œuvre est très liée à son temps. Je trouve même que Godard n’a pas vraiment adapté Moravia. Il y a un élément fort dans le film par rapport au roman, c’est la figure centrale. Bien sûr, il y a ce génial Piccoli jeune, bien sûr, il y a ce génial Fritz Lang âgé. Mais le rôle principal, c’est Brigitte Bardot. Et même plus, le rôle principal, c’est le derrière de Brigitte Bardot. Le derrière de BB comme thème de cinéma ! Prenez le roman, il n’y a rien d’autre qu’un homme qui parle, mais qui n’évoque que la femme qui l’a quitté. Chez Godard, le focus est essentiellement sur Ulysse et Pénélope. Nous allons plutôt prendre comme scène pivot de notre spectacle Circé et les cochons.
Qu’est-ce qu’un théâtre, selon vous ? Quelle en est sa fonction singulière ?Par principe, le théâtre est politique. C’est le lieu où il est possible de réfléchir sur l’humain et sur son environnement. Le scandale du monde est mon problème et c’est sur la scène que je peux le
transporter pour le triturer, l’examiner. Le théâtre n’existe que dans l’instant : il n’y a rien avant, rien après. C’est un moment que vit le public. Au plus haut temps de ma direction à Vidy, j’ai imposé de jouer cinq semaines un spectacle. Nous faisions quatre coproductions par année, tout était répété sur le lieu, ce qui faisait de ce théâtre une maison très vivante. L’idée était de jouer avec le public, de l’inviter, de provoquer des mélanges. Et on a vu arriver la jeunesse vaudoise, qui était en rupture de ban avec la bourgeoisie. Le Théâtre a organisé la rencontre. En fait, nous faisions simplement notre travail théâtral, très calmement, et cette rencontre s’est vraiment faite, dans la salle, pendant les représentations. Je pense que les grands théâtres allemands sont toujours très conscients de cette fonction-là. De ce rôle proprement politique : produire de la rencontre. Mais c’est aussi peut-être leur faiblesse : ils ne font pas des spectacles, ils font de l’institutionnel.
Propos recueillis par michèle Pralong, janvier 2014
eNtretIeN
Le théâtre est l’art d’organiser le scandale : il doit révéler le scandaleux et l’obscène que le monde
s’efforce de cacher, les inégalités, les brutalités, et tout notre système. Afin que tout cela ne demeure pas enseveli, oublié mais soit dénoncé. À tout le
moins, un spectacle doit déranger. Si tout allait bien, je ne vois pas pourquoi je ferais du théâtre.
matthias langhoff
Qui est matthias langhoff ?La plupart des mises en scène de Matthias Langhoff ont véritablement marqué l’histoire du théâtre euro-péen. Venu au théâtre par les lumières, il est un ex-traordinaire concepteur d’espaces, de scénographies, d’environnements. Son sens du montage de textes et de scènes dans une perspective toujours politique, son humour lucide, décapant, explosif, le jeu qu’il sait instaurer avec la salle, tout cela fonde son théâtre dans l’intelligence et la jubilation. Communiste al-lemand, son père est interné par les nazis dans un camp de concentration au début des années 30. À sa naissance, en 1941, sa famille est en exil à Zurich, avant de rentrer dans un Berlin en ruines, en 1945. Cette vision ne l’a jamais quitté, elle dicte ces mots : « Le théâtre qui n’est pas lié au fait politique perd son droit d’existence. Mais il n’est pas un acte poli-tique, sa fonction est ailleurs. Brecht avait pour ça une formule magnifique : “organiser le scandale”. Il savait qu’il tenait là ce qui caractérise nos socié-tés et il voulait réagir. Aujourd’hui, le théâtre perd cette fonction et il tend à disparaître. Je suis allé à Épidaure : à la vue de ce théâtre de pierres, j’ai réalisé à quel point cet art est vieux et doit se renou-veler… ». Grandi en Allemagne où son père dirige le Deutsches Theater, il commence à faire des mises en scène en 1963 en montant notamment Brecht et Müller. En 1989 il crée avec succès à Avignon La Mission de Müller et Au perroquet vert de Schnitzler, pièces qu’il présentera au Théâtre Vidy-Lausanne lorsqu’il en prendra la direction en 1989. Il le dirige durant deux ans avant de prendre la codirection du Berliner Ensemble de 1992 à 1993.
Je suis Honoré
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Un spectacle époustouflant, brassant le temps et l’histoire, les disciplines et les
genres – théâtre, cinéma, littérature –, à la suite d’Homère et d’ Ulysse, du Mépris
de Moravia et de Godard. Évelyne Didi, la « barmaid », et François Chattot, le
« scénariste », magnifiques de complicité, sont les aèdes flamboyants et généreux de
cette traversée prodigieuse du théâtre.
Didier Méreuze LA croIx
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Deux hommes mettent le public dans une transe de rire absolument irrépressible et libératrice. Deux clodos métaphysiques
et magnifiques, qui n’ont pas renoncé à s’accrocher à des lunes en carton-pâte.
Samuel Beckett aurait aimé. Mais point n’est besoin non plus de cette référence pour
être touché par la poésie aérienne de ces deux grands clowns.
Fabienne Darge Le MoNDe
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Je suis Bernard 14
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MARCELJos Houben, Marcello Magni
arrasThéâtreMardi 31 mars et mercredi 1 avril / 20:00
DouaiHippodromeJeudi 2 avril / 20:00
Tarifs : de 9 à 20 €
15 Je suis Mustapha
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KING SIZEchristoph Marthaler
DouaiHippodrome Jeudi 9 et vendredi 10 avril / 20:00
Tarifs : de 9 à 20 € Navette gratuite au départ d’Arras
le 09 avril à 19:15
Je suis Elsa 16
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Avec ses allures de comédie musicale
compassée et de théâtre de boulevard
contaminé par celui de l’absurde cher
à Beckett, Marthaler nous offre là une de
ses plus belles œuvres, dans un temps arrêté
que n’aurait pas renié Klaus Michael Grüber.
Un condensé de mélancolie qui déclenche
des saccades de rires incontrôlés.
Une heure vingt d’un bonheur hors pair.
Un absolu coup de maître.
Fabienne Arvers & Patrick Sourd
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17 Je suis Michel
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C’est comme si l’on entrait dans ces tableaux qui, de Bosch à Van der Weyden,
de Brueghel à Memling, ont façonné et reflété un paysage mental unique, truculent,
grinçant, inquiétant, où il ne reste plus qu’à partir d’un rire énorme face à la mort. C’est elle, la mort, qui court ici comme un
cavalier dans la nuit. Huis (« la maison », en néerlandais) serait sa demeure, bâtie par
Josse De Pauw, figure de la scène flamande depuis la fin des années 1970.
Fabienne Darge Le MoNDe
Je suis Frédéric 18
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huISMichel de Ghelderode . Josse de Pauw
DouaiHippodrome Mardi 14 et Mercredi 15 avril / 20:00
Tarifs : de 9 à 20 € Navette gratuite au départ d’Arras
le 15 avril à 19:15
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PLExuSKaori Ito . Aurélien Bory
arrasThéâtre Mardi 21 avril / 20:30
Mercredi 22 avril / 20:00
Tarifs : de 9 à 20 € Navette gratuite au départ de Douai
le 21 avril à 19:45
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La danseuse et interprète japonaise
Kaori Ito, a imaginé un contrat artistique
inédit avec le metteur en scène Aurélien
Bory. Elle lui a donné un scénario et
s’est proposée comme danseuse.
Bory a répondu en incrustant Kaori Ito
dans un rideau de fils pour raconter
la vie tiraillée de cette femme étonnante,
qui se sent toujours prisonnière des
fantasmes des hommes-metteurs en
scène avec lesquels elle collabore. Le
résultat, intitulé Plexus, est hypnotique
et beau comme un autoportrait glissé
telle une confidence.
rosita Boisseau
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Dada Masilo ne cherche pas à caricaturer le ballet classique ou les protagonistes du Lac. Elle offre cette matière aux danseurs de la Dance Factory de Johannesburg qui la transmuent : ils sont familiers des grandes fêtes et des rythmes zoulous, et bouillants d’énergie. Les pieds nus frappent le sol comme dans le gumboot, les hanches tournent, on crie des youyous pour rythmer la danse.Ariane Bavelier
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SwAN LAKEDada Masilo
DouaiHippodrome Mardi 19 mai / 20:00
Tarifs : de 9 à 20 €
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Pierre Rigal
arrasThéâtre Lundi 13 avril / 20:00
A voir en famille à partir de 9 ans Tarif unique : 8 €
Spectacle adapté en Langue des Signes Française
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Raconter l’air de rienSi l’interprète devient chorégraphe au début des années 2000, c’est d’abord pour continuer à danser lui-même. Premier essai, premier succès, avec Érection en 2003. Vient ensuite son solo Press, performance kafkaïenne et athlétique qui se joue dans une boîte en lente réduction de 3,20 m d’ouverture sur 2,20 m de hauteur et qui dépasse aujourd’hui les deux cents repré-sentations. Bataille, Standards, Asphalte, Micro, Arrêts de jeu, Théâtre des opérations… Le répertoire de Pierre Rigal raconte à sa manière, que son écriture simple et directe, immédiate-ment lisible, est plus proche d’une danse d’actions que d’une gestuelle savante.« Chez moi, le corps est un outil, pas un sujet, commente-t-il. C’est le thème traité qui va entraîner une réflexion sur le corps. » Et l’atout maître des spectacles de Pierre Rigal est de raconter l’air de rien des histoires et d’aborder, dans des spec-tacles où l’humour voisine avec la gravité, la vie d’aujourd’hui. Tandis qu’ Arrêts de jeu utilise un souvenir d’enfance (la défaite en demi-finale de l’équipe de France de football contre l’Alle-magne lors de la Coupe du monde en 1982), Asphalte, conçu avec cinq danseurs hip-hop, colorise l’image noire des banlieues, Standards (2012) s’attaque à l’identité nationale et Théâtre des opérations tente de proposer une vision SF de la guerre. Et pour servir ces motifs de travail, le Toulousain possède l’outillage d’un homme de son époque, celui des nouvelles technologies et des écrans en tout genre.
un chorégraphe nomadeLudique et élégante, la danse de Pierre Rigal l’emmène désor-mais du Joyce Theater de New York à Jérusalem Est et Ramallah. Entre-temps, le chevalier des Arts et Lettres (promotion 2012) a concocté son premier spectacle pour le jeune public : Paradis Lapsus. Avec Camille Régnault et Julien Saint-Maximin, déjà croisés sur le plateau d’Asphalte, il se joue des mouvements et des mots dans un rébus joyeusement absurde, où les repères chorégraphiques du pas de deux explosent. Raconter l’amour aux enfants ? Une jolie récréation pour cet artiste nomade qui ne s’arrête jamais de créer. Entre deux avions, Pierre Rigal se plaît aujourd’hui à rêver d’un nouveau projet : une comédie mu-sicale, Le Réflexe du complexe, dont la création est prévue pour novembre 2015.
un parcours atypiqueEn quelques spectacles seulement, dont plusieurs solos, Pierre Rigal s’est imposé parmi les chorégraphes à succès. Pourtant, rien ne le prédisposait à faire de la danse son métier. Né le 6 mai 1973 à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne, il a soif de mouve-ments, ballon au pied ou raquette en main. À 15 ans, il choisit l’athlétisme. À 19 ans, il participe au championnat de France junior de 400 mètres et de 400 mètres haies mais il se blesse et arrête le sport de haut niveau à 22 ans. L’année suivante, il pousse la porte du cours de danse de Heddy Maalem à Toulouse, cherchant un lieu où déverser son énergie. Parallèlement à des études d’économie mathématique et de cinéma, Rigal multiplie les apprentissages auprès de chorégraphes comme le Français Bernardo Montet, le Belge Wim Vandekeybus et le metteur en scène Mladen Materic. À peine six ans d’entraînement dans les mollets, Rigal décroche son premier contrat de danseur en 2002 avec le Suisse Gilles Jobin.
PortrAIt
Ceux qui ne le connaissaient pas encore ont pu récemment découvrir son travail à
l’Opéra Garnier, où était présentée sa dernière création, Salut. Une première
incursion dans le monde de la danse classique pour cet ancien athlète de haut niveau, que
rien ne prédisposait vraiment à devenir chorégraphe. Aujourd’hui, Pierre Rigal,
41 ans, est l’artiste contemporain qui danse le plus, dépassant la centaine de
représentations par an et ce, dans le monde entier. Lui qui se confronte régulièrement
à des profils et à des univers différents, revient nous présenter sa première pièce pour le
jeune public, Paradis lapsus, rafraîchissante variation mi-dansée mi-chantée sur le
sentiment amoureux. Portrait d’un artiste qui danse et qui aime ça !
Pierre Rigal Au pas de course !
Je suis Philippe
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Tigran & Yerevan Chamber Choir
Luys i Luso
DerNIère MINute
Habitué des projets transversaux, Tigran promène son jazz dé-complexé sur les scènes du monde, défendant une musique plu-rielle, entre influences actuelles et tradition d’Arménie, pays où il est né. C’est à cette culture originelle que le pianiste prodige rend hommage aujourd’hui, dans une tournée dédiée au 100e anniversaire du génocide. Inspiré des musiques arméniennes religieuses du Ve au XIXe siècle, Tigran réarrange pour piano et voix les œuvres de Mesrop Mashtots, Grigor Naregatsi et bien d’autres, s’entourant pour l’occasion d’un ensemble vocal. Un concert présentant un tout nouveau registre, composé de musiques et de chants sacrés interprétés par des membres du chœur de chambre mixte d’Erévan (4 hommes et 4 femmes) avec, en prime, un album Luys i Luso qui sera disponible à partir de septembre… Une interprétation unique, qu’il délivrera sym-boliquement dans une centaine d’églises de pays ayant servi de refuges pendant et après les tragiques événements de 1915, de la Russie aux États-Unis en passant par l’Europe, la Turquie et l’Arménie bien sûr. L’intégralité de ces concerts seront filmés et aboutiront à la réalisation d’un documentaire qui sortira en 2016.
La culture arménienne a toujours été une source inépuisable d’inspiration pour Tigran, et son amour profond pour
son pays d’origine se ressent dans chacune de ses notes. À l’occasion du centenaire
du génocide arménien, le pianiste virtuose donnera un concert saisissant en l’église
Saint-Nicolas en Cité d’Arras.
tigran Hamasyan en 5 dates1987 Naissance à Gyumri, en Arménie2006 Remporte le 1er prix de piano du
Theolonious Monk Institute of Jazz2011 Premier album solo, A Fable2014 Premier duo avec Brad Mehldau2015 Sortie à l’automne du disque Luys i Luso,
avec le Yerevan Chamber Choir
Je suis François-Michel
« De ma douce Arménie, j’aime la parole à saveur de soleil,De notre lyre aux sons de deuil, j’aime la corde aux sanglots,L’étincelant parfum de nos roses, — pareilles au soleil,Et des filles de Naïri, j’aime la danse pudique et gracieuse.
J’aime notre ciel obscur, les sources limpides, le lac de lumière,L’été torride, l’auguste tempête-dragon soufflant de l’hiver,Les murs noirs de misère de nos maisons perdues dans la nuit,Et, de nos millénaires cités antiques, — j’aime la pierre.
Où que je sois, je n’oublierai pas nos chants, voix endeuillées,De nos livres aux lettres forgées, je n’oublierai point la prière,Que des épées de nos plaies exsangues percent mon cœur,Orphelin, brûlé de sang, j’aime l’Arménie-ma-bien-aimée !
Pour mon cœur languissant, il n’y a d’autre conte de fées,Narek, Koutchak ; point d’autre front glorieux, auréolé,Parcours la Terre : point d’autre blanche cime que l’Ararat —Chemin d’inaccessible gloire, j’aime le Massis ma montagne. » Yéghiché Tcharents (1897-1937)
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Tigran & Yerevan cHaMBer cHoir
Tigran Hamasyan / piano Janny Nazaryan, Qristina Voskanyan / sopranos
Lilit Yedigaryan, Ruzanna Grigoryan / altos Aren Avetyan, Ruben Karaseferyan / tenors
Arno Zargaryan, Garik Hayrapetyan / basses
église Saint-nicolas en cité, arras Mercredi 27 mai / 20:30
navette gratuite au départ de Douai à 19:45
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Marée BaSSe
Benjamin de Mattéis et Mickaël Le Guen Cie Sacékripa
A voir en famille à partir de 8 ans Tarifs : de 2 à 5 €
arras Sud 10 Mars – 18:30
neuvireuil 12 mars – 14:30 et 20:00
Sains-lès-Marquion 14 mars – 16:30 et 20:00
Marcq-en-ostrevent 17 mars – 14:00 et 20:00
Monchecourt 19 mars – 13:45 et 20:00
Douai/Frais-Marais 21 mars – 16:00 et 20:00
Foncquevillers 24 mars – 14:00 et 19:00
Rendez-vous chez vous !Avec la Cie Sacékripa
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couLISSeS
Le Tandem Douai-Arras poursuit son action de décentralisation et
vous donne Rendez-vous chez vous, dans de nombreuses communes de l’Artois
et du Douaisis. Du 10 au 24 mars, Benjamin de Mattéis et Mickaël Le Guen de la Cie
Sacékripa vont se produire de Monchecourt à Fonquevillers, de Marcq-en-Ostrevent à
Neuvireuil, avec leur spectacle marée basse, un petit bijou de cirque sous chapiteau,
drôle et déjanté. Nous en avons profité pour leur poser quelques questions décalées.
Un autoportrait… Pas tout à fait comme les autres.
À qui ou à quoi aimeriez-vous ressembler ?Mika William WallaceBenj Un couteau suisse
Où aimeriez-vous être maintenant ?Mika Sur une île en ThaïlandeBenj N’importe où, en famille
Quelle est votre devise ?Mika Liberté !Benj Apéro !
En quoi excellez-vous ?Mika Je peux supporter des trucs insupportablesBenj En hibernation
Que détestez-vous plus que tout ?Mika La violenceBenj L’égoïsme
Quel est votre mot favori ?Mika Yer mat !Benj « Après vous ! »
Que faites-vous pour vous détendre ?Mika Je bois une bièreBenj Je vais à la pêche
En qui ou en quoi croyez-vous ?Mika En une bonne bouffeBenj En l’amitié
Quelle chanson, livre, film a changé votre vie ?Mika BraveheartBenj La fée carabine
Quel est le dernier spectacle que vous avez vu ?Mika Ludor Citrik, Qui sommes-je ?Benj Le cirque poussière
Quel rêve ou cauchemar récurrent faites-vous ?Mika Le rêve de volerBenj Le cauchemar d’un spectacle catastrophe
Quel tatouage aimeriez-vous porter ?Mika Une caisse de vin sur un tracteurBenj S’il y en avait un, il serait fait
Quel défaut pouvez-vous pardonner ?Mika La beautéBenj La bêtise des incultes
Celui que vous ne pardonnez pas ?Mika Le poivre aux 5 baies dans un platBenj La bêtise des érudits
De quoi êtes-vous gourmand ?Mika De câlinsBenj De lasagnes bolognaise
Quelle est votre passion honteuse ?Mika Me sentir les doigtsBenj Sentir les doigts des autres
Vous gagnez au loto et vous… ?Mika Je paye les crédits de ma familleBenj Je disparais
Comment gérez-vous le trac, les soirs de première ?M & B En dédramatisant et en disant pas mal de bêtises sur tout et n’importe quoi
Enfant, qui était votre héros ?Mika SongokuBenj Tom Sawyer
Et maintenant ?Mika BenjBenj Mika
Votre jour préféré ?Mika Le 2 janvierBenj Le lendemain de mon anniversaire
Celui que vous détestez ?Mika Le 1 janvierBenj Le jour de mon anniversaire
Faites un vœu…Mika Arrêtons de nous foutre sur la troncheBenj Que la culture ne soit plus la dernière roue du carrosse !
Je suis Dan
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Stages de pratique artistiqueLes stages ont lieu le samedi (14h30-18h30) et le dimanche (10h30-13h + 14h-17h30). Ils sont ouverts à tous, à partir de 15 ans (sauf indication contraire). Tarifs : 22 € / 18 €, pour les adhérents ayant une place pour le spectacle en lien avec le stage. Inscription obligatoire, à Arras : auprès de [email protected] ou au 03 21 60 61 01 – à Douai : auprès de [email protected] ou au 03 27 99 66 60
Autour de Cœur CousuStage de théâtre/masque Intervenante : Claire DancoisneArrasThéâtre Les 14 et 15 mars
Autour d’Hommage à MoondogStage musique / instruments détournésIntervenants : les musiciens du Cabaret contemporain. Pour les adolescents de + 15 ans et les adultes, ayant déjà une pratique de la musiqueArrasThéâtre Le 11 avril (de 14:00 à 18:30) et le 12 avril (de 10:30 à 12:30 et de 14:00 à 16:30)
Ateliers Autour de Lucrèce BorgiaAtelier lumieres du spectacle vivant En présence de Stéphane Babi Aubert, éclairagiste de David BobéeDouaihippodrome Le lundi 23 mars de 19:30 à 21:00Gratuit / Ouvert à tous Inscription obligatoire auprès de [email protected] ou au 03 27 99 66 60
Avec le Balagan Système et le metteur en scène Grégoire IngoldAtelier lecture à voix haute ArrasThéâtre Samedi 4 avril de 10:00 à 18:00Gratuit / effectif limité à 12 participants Inscription obligatoire auprès de [email protected] ou au 03 21 60 61 01
Atelier Radio #2Vous avez vu un spectacle ou un film et vous souhaitez en parler ? Guidé par les animateurs de Radio Scarpe Sensée, faites-en une critique, sans les angoisses du direct. Une fois montée, votre chronique sera diffusée sur les ondes. En partenariat avec Radio Scarpe Sensée.Douaihippodrome jeudi 21 mai à 18:30Gratuit / Durée : 2h / Inscription obligatoire auprès de [email protected] ou au 03 27 99 66 60
Avec la Protection Judiciaire de la JeunesseDans le cadre d’un partenariat avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse du Nord et du Pas-de-Calais et le Club de prévention La Vie Active à Arras, L’Hippodrome de Douai et le Théâtre d’Arras organisent cette saison deux ateliers de pratique artistique à destination de jeunes douaisiens et arrageois. À partir de matériaux sonores, de vidéos et d’autoportraits, Mohamed El Khatib proposera à l’Hippodrome de Douai un travail autour de l’intime. À Arras, la metteur en scène Estelle Savasta, accompagnée par le comédien Matthias Dou, animera un atelier d’écriture du mouvement en lien avec le spectacle Le Préambule des étourdis. Une restitution commune aura lieu le samedi 9 mai de 17h à 19h au Théâtre d’Arras. L’entrée sera libre sur réservation auprès de [email protected] ou au 03 21 71 76 35
reNDez-vouS
Autour des spectacles
Directeur de la publication Gilbert Langlois
Responsable de la publication Amandine Haegelin
Graphisme Altstudio.be
Impression Imprimerie VincentTirage 20 000 ex.
© Photo couverture : Claude Gassian
Je suis Finn
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Répétition publique Gratuit / inscription obligatoire auprès de [email protected] ou au 03 21 60 61 01
Autour du concert de Marie-Joséphe Jude et des élèves du CNSMD de Lyon À la veille de leur concert, les élèves du Conservatoire de Lyon qui accompagnent Marie-Josèphe Jude proposent un mini-concert commenté : ils jouent, explicitent les morceaux choisis, en profitent pour raconter ce qui les a amenés à devenir musiciens.ArrasThéâtreSamedi 16 mai à 16:00
ConférencesAnimées par Yannic Mancel, conseiller artistique, enseignant et dramaturge.Gratuit sur réservation pour les adhérents du Tandem Douai-ArrasPour les conférences à Arras :Rens. / Rés. : Johanne Peyras ou au 03 21 71 76 35Pour les conférences à Douai :Rens. / Rés. : Anne Pichard ou au 03 27 99 66 60
Autour de Lucrèce BorgiaVictor Hugo et Lucrèce BorgiaDouaihippodromeMardi 17 mars de 20:00 à 21:30
La décentralisation théâtrale dans le Nord-Pas-de-Calais Histoire progressive d’un maillage complexe. En partenariat avec l’Université Pour Tous de l’Artois.ArrasThéâtreLe vendredi 03 avril de 14:30 à 16:30
Autour de King SizeChristoph MarthalerDouaihippodromeLundi 06 avril 2015 de 20:00 à 21:30
Ciné goûterÀ l’issue de la projection du film Le Garçon et le monde, les enfants sont invités à échanger autour d’un goûter. Mercredi 18 mars à 14:30 Tarif unique : 4,10 € En partenariat avec Plan Séquence.
Printemps du cinéma 2015Du dimanche 22 au mardi 24 mars inclusTarif unique : 3,50 € / Le tarif réduit est applicable à tous et à toutes les séances. Il est non cumulable avec d’autres offres tarifaires.
Ciné droitLa projection d’Amour de Michael Haneke est suivie d’un débat avec Fanny Vasseur, Maître de conférence en droit privé. Jeudi 19 mars à 20:30 Tarif unique : 4,40 € En partenariat avec Plan Séquence et l’Université d’Artois
Ciné rencontreEn présence de la réalisatrice Kaouther Ben Hania Le Challat de Tunis sera diffusé en avant-première. Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes. En partenariat avec la CMCAS - Caisse Mutuelle Complémentaire et d’Action Sociale du personnel des industries électrique et gazière du Nord-Pas-de-Calais.Jeudi 12 mars à 14:15 Tarifs habituels / Entrée libre dans la limite des places disponibles
Carte blanche à Marc Olry Directeur de la société Lost Films, distributeur de films de patrimoine et accessoiriste pour le cinéma. En sa présence. En partenariat avec le lycée Arthur Rimbaud de Sin-le-NobleDimanche 15 mars à partir de 11:00Petit-déjeuner offert entre 10:30 et 11:00 Repas « auberge espagnole » : apportez un plat à partager, l’Hippodrome vous offre les boissons ! Possibilité d’assister à une, deux ou trois projections (tarif préférentiel 8,70 € les 3 films).
reNDez-vouS
Au cinéma de l’Hippodrome
INFORMATIONS PRATIQUES
RéSERVATIonS SuR PlACE ET PAR TéléPHonEArrasTheatre 7, place du Théâtre 62000 ArrasRens. / Rés. : 03 21 71 66 16 Du mardi au vendredi de 13h30 à 18h30 et le samedi de 11h à 12h30 et de 13h30 à 18h30
DouaiHippodrome Place du Barlet BP 10079 59502 Douai CedexRens. / Rés. : 03 27 99 66 66 Du mardi au vendredi de 13h30 à 18h45 et le samedi de 14h à 18h45
ou PAR InTERnET www.tandem-arrasdouai.eu
MarsDans l’Artois et le Douaisis
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Lucrèce Borgia
cinéma apollo
Marcel
cinéma apollo
Lucrèce Borgia
Lucrèce Borgia
Du 10 au 24 mars
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Cirque
Musique
Théâtre / Cinéma
Concert Club #4
Théâtre
Théâtre / Cinéma
Théâtre
Théâtre / Cinéma
Théâtre
Théâtre
Théâtre
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Mayra andrade
Matthias Langhoff
guillaume perret
David Bobée
Matthias Langhoff
Jos Houben
Matthias Langhoff
David Bobée
David Bobée
David Bobée
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Marcel
Hommage à Moondog
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King Size
Le préambule des étourdis
paradis lapsus
Luys i Luso
Huis
Huis
Marcel
chopin, ravel
palimpseste
Histoire de J.
King Size
Swan Lake
plexus
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Ven 10
Mer 20
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Ven 24
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Avril
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Théâtre
Musique
Danse / Arts visuels
Théâtre musical
Théâtre
Danse
Musique
Théâtre musical
Théâtre
Musique
Danse / Cinéma
Musique
Théâtre musical
Danse
Théâtre musical
Danse / Arts visuels
Jos Houben
cabaret contemporain
aurélien Bory
christoph Marthaler
estelle Savasta
pierre rigal
Tigran
Josse de pauw
Jos Houben
Marie-Josèphe Jude
Michèle noiret
Jeanne cherhal
christoph Marthaler
Dada Masilo
Josse de pauw
aurélien Bory
www.tandem-arrasdouai.euLe théâtre d’Arras et l’Hippodrome de Douai sont subventionnés par la ville d’Arras, la ville de Douai, le Ministère de la culture et de la communication,
le conseil régional du Nord-Pas-de-calais, le conseil général du Nord et le conseil général du Pas-de-calais.