« nouveaux horizons pour les aînés» · d’être « parent parfait ». il n’y avait ni...

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BULLETIN COMMUNAUTAIRE N o : 2 « EXTRAIT DE SAGESSE » : LES AÎNÉS PARLENT AUX JEUNES… « Nouveaux Horizons pour les aînés» Un bulletin captivant, rempli de faits vécus, de témoignages, d’anecdotes et de sagesse. Enfin ! Un porte-parole où les aînés peuvent s’exprimer en toute liberté; imaginé et créé par eux. Un mot de remerciement à tous nos participants et lecteurs. Nous remercions tout particulièrement les aînés qui ont bien voulu donner de leur temps pour nous faire partager une parcelle de leur vécu et qui ont participés à l’élaboration de ce journal afin de le rendre positif et captivant. Vos richesses s’étendront à la future génération et nous sommes fiers de partager ces expériences de vies avec elle. C’est avec plaisir que nous vous présentons notre deuxième bulletin communautaire. Nous espérons que vous passerez un agréable moment de lecture en notre compagnie et nous aimerions vous compter parmi nos participants pour la mise en page du prochain bulletin. Nous aimerions également recueillir les témoignages de notre jeune génération. Que pensez-vous des personnes âgées ? Quelles sont vos relations avec elles ? Que dire de mes grands-parents ? Quels liens ou bien que m’apporte-il dans mon entourage et dans mes expériences de vie ? Autant de questions et de réponses que vous êtes invités à partager avec la population. Nous serions heureux de recevoir vos témoignages et vos commentaires. Rose-Aline Martin, présidente

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  • BULLETIN COMMUNAUTAIRE

    No : 2 « EXTRAIT DE SAGESSE » :

    LES AÎNÉS PARLENT AUX JEUNES…

    « Nouveaux Horizons pour les aînés»

    Un bulletin captivant, rempli de faits vécus, de témoignages, d’anecdotes et de sagesse. Enfin ! Un porte-parole où les aînés peuvent s’exprimer en toute liberté; imaginé et créé par eux.

    Un mot de remerciement à tous nos participants et lecteurs. Nous remercions tout particulièrement les aînés qui ont bien voulu donner de leur temps pour nous faire partager une parcelle de leur vécu et qui ont participés à l’élaboration de ce journal afin de le rendre positif et captivant. Vos richesses s’étendront à la future génération et nous sommes fiers de partager ces expériences de vies avec elle. C’est avec plaisir que nous vous présentons notre deuxième bulletin communautaire. Nous espérons que vous passerez un agréable moment de lecture en notre compagnie et nous aimerions vous compter parmi nos participants pour la mise en page du prochain bulletin. Nous aimerions également recueillir les témoignages de notre jeune génération. Que pensez-vous des personnes âgées ? Quelles sont vos relations avec elles ? Que dire de mes grands-parents ? Quels liens ou bien que m’apporte-il dans mon entourage et dans mes expériences de vie ? Autant de questions et de réponses que vous êtes invités à partager avec la population. Nous serions heureux de recevoir vos témoignages et vos commentaires. Rose-Aline Martin, présidente

    http://www.ooga.org/images/The-Bulletin-326.jpg

  • Table des matières Mot de bienvenue de la présidente de l’AQDR………………………………….Introduction Conseil d’administration de l’AQDR ………………………………………………2 Le rôle brisé des Grands-Parents……………….………………………………...3 à 5 Association des Grands-Parents (information)…………………………………..6

    Les secrets de Marie-Ange…………………………………………………………7 & 8

    Pour ceux qui se questionnent sur le bien-être social………..…………………9 à 11 Une leçon de courage………..…………………………………………………….12 La chronique des « petits trucs »………………………………….………………13 & 14 L’arbre à soucis……………………………………………………………………..15 La colonisation………………….…………………………………………………..16 à 18 Comment sont les gens……………………………………………………………19 Votre participation et nos coordonnées………………………………………….20 & 21 Le mot de la fin avec « Un discours, court »…………………………………….22 A.Q.D.R. – Conseil d’administration Madame Rose-Aline Martin, présidente Monsieur Gaston Charette, 1er vice-président Monsieur Cyrille Montour, 2e vice-président Madame Rachel Jean, trésorière Monsieur Jean-Marie Martin, administrateur Madame Anora Lanteigne, administratrice Madame Léona Brousseau, administratrice Monsieur Henri Beaulieu, administrateur Madame Yolande Larabé, administratrice Monsieur Yvon Jean, administrateur Madame Jeanne-d’Arc Danjou, administratrice Madame Alida Bourgeois, administratrice Diane Michaud, secrétaire, recherchiste & rédactrice Pour commentaires : AQDR – Section Val d’Or – Bureau : Tel. : (819) 824-4397

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  • Les grands-parents sont des valeurs sûres en ce qui concerne le bien-être des leurs enfants et des liens de sang directs avec leurs descendances. Que faire lorsque cette chaîne se brise ? Que nous arrive-t-il en tant que grands-parents et notre rôle qui nous tient tant à cœur ? Comment peut-on transmettre nos vécus réels et nos valeurs ? Autant de questions laissées sans réponse ! Ne sommes-nous pas les liens perpétuant la nouvelle génération ? Qui que nous soyons en tant que grands-parents, ne sommes-nous pas des êtres humains ayant nos joies, nos peines et surtout nos épreuves ? Nous n’avons pas reçu le don d’être « parent parfait ». Il n’y avait ni instruction, ni livres de recettes concernant la façon dont nous devrions élever nos enfants, hélas ! Nous espérions les voir heureux, qu’ils grandissent, qu’ils soient biens établis et surtout en bonne santé physique et mentale. Que pouvons-nous faire, nous les grands-parents devant tous ces foyers reconstitués dont nos petits-enfants, se ramassent avec 4 ou 5 grands-mamans et grands-papas et qui ne veulent plus de nous, le grand parent direct ? Devons-nous aller devant la loi et exiger nos droits ? Ou devons-nous avec nos valeurs de coeur, laissez faire, selon le désir de nos enfants et notre respect envers eux ? Si nous allons chercher nos droits, nous partons en guerre d’émotions et si nous souffrons la situation, nous n’avons pas de cœur ! Beaucoup de questions, mais très peu de réponses ! Je parle au nom de tous les grands-parents qui souffrent, qui n’ont plus de larmes dans le cœur, ces grands-parents qui ont les yeux sèchent et l’âme meurtrie à force de croire aux changements positifs et qui ont épuisés toutes les formes de prières. Je parle pour ces grands-parents, qui justement ont appris avec leurs enfants comment jouer le rôle d’un grand parent car ils ont pu grâce à eux écrire leur livre de recettes et maintenant qu’ils sauraient comment s’en servir et donner tant d’amour à leurs petits-enfants, ils ne le peuvent plus. Ces grands-parents, possèdent maintenant leur livre d’instruction, ils ont acquis de la sagesse, ils ont compris que la première règle d’or, est : « L’Amour inconditionnel », car si l’amour oblige des conditions, cela n’est pas, de l’amour véritable…

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  • La seconde règle d’or, est: « La compréhension », mais ces grands-parents n’ont pas le droit de les appliquer ces règles de vies ; viennent également toutes les autres règles d’or, qu’ils doivent mettre de côté étant dans l’impuissance de jouer leur rôle de grands-parents. Ne suis-je pas digne de voir mes petits-enfants ? Je les aime, mais le droit m’est refusé de les voir grandir. Qu’aies-je fait de si impardonnable ? La compréhension est la clef de l’amour. Je crois que certains enfants ne l’ont pas compris et que par leur évolution personnelle, ils ne sont pas encore rendus à ce stade de leur vie. Est-ce qu’en tant que grand-mère, je me suis interposée dans leur vie de couple ? Est-ce que j’ai maltraité mes petits-enfants ? Est-ce que je suis une personne méchante, pas intelligente et sans allure ? Est-ce que je leur fais du tort dans leurs projets et leurs chemins de vie, ou bien… Ou bien quoi encore ? Servons-nous de notre cœur et nous obtiendrons toutes les réponses. Laissons là l’orgueil des ignorants qui ne peuvent reculer devant leur rancune personnelle ; il n’y a aucune raison sur terre pour empêcher une grand-mère ou un grand-père de voir ses petits-enfants, à moins que ceux-ci, en ait pris la décision, ce qui serait très étonnant ! Que celui qui possède un cœur s’éveille aux douleurs profondes des autres ; pas question de toujours rejeter la faute sur autrui… Nous avons toutes et tous, des responsabilités dans la vie. Mais le cœur, lui, ne doit jamais se durcir contre la mère qui t’a porté dans son sein et mené ta vie à terme. L’amour d’une mère ou d’un père ne meurt pas et il faut devenir des grands-parents pour comprendre les erreurs que nous avons commises avec nos enfants, mais ce qu’ils n’ont pas découverts, c’est qu’en tant que grands-parents, nous aurions pu nous rattraper avec nos petits-enfants. Les enfants, de grâce ! N’attendez pas à 50 ans pour découvrir que la vie est un boomerang, qu’elle est réellement courte et que ces malheurs et ces souffrances sont bien souvent inutiles et injustifiés… Pourquoi ne pas partager et surtout respecter les choix de ceux que vous dites aimez… Est-ce si difficile de laisser vivre l’autre, selon ses choix et son chemin de vie ? Qui sommes-nous pour juger de l’authenticité d’une autre personne ? Tous, autant que nous sommes, n’avons qu’une vie à vivre ; pourtant certaines personnes veulent placer notre vie sous leur joug, s’en emparer, la diriger et surtout que nous soyons à leur disposition, selon leur bon désir. Nous n’avons pas le droit de diriger et encore moins de juger de la vie d’une autre personne, cela est contraire au respect de l’être humain, aux droits de la personne, à la dignité et surtout à l’amour de ceux que nous prétendons aimer…

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  • Malheureusement, les valeurs d’autrefois s’effritent et se brisent comme de la porcelaine au profit de fausses valeurs. Les gens amassent de faux trésors, se complaisent dans de fausses richesses. Ils ne s’arrêtent plus à connaître le for intérieur d’une personne droite et franche. Ils vivent en courant, de gauche à droite, pour finalement se rendre compte qu’ils tournent en rond et que leur vie se consume. Nous sommes sur terre pour apprendre, acquérir des connaissances, avoir de la compassion, de la compréhension et non pour se détruire les uns et les autres. Nous sommes surtout ici pour aimer et non détester car : « La colère durcit les artères, la jalousie embrouille l’esprit et la haine détruit ta propre vie ». Voilà ! Nous devons faire attention à tous ces virus de négativité qui égarent et qui détruisent l’être humain. Au nom de tous les grands-parents, nous enlaçons chacun de nos petits-enfants et nous profitons de l’occasion pour leur témoigner combien nous les aimons et sommes désolés de manquer toutes leurs finesses et le rayonnement au fond de leurs yeux à la vue de l’un de leur grand-parent qui aurait tant d’amour à partager. Avons-nous le droit de priver ces petits-enfants de l’amour profond d’un grand-parent, est-ce cela, aimer nos parents ? Une anecdote : Un jour, je faisais la lecture, à l’un de mes petits-fils âgé de 5 ans. Il était assis dans son lit, soudainement, il se jette sur le dos et je vois qu’il a les yeux remplis de larmes, pourtant l’histoire n’était pas triste, me dis-je ? Je lui demande : « Qu’est-ce qu’il y a ? Est-ce que quelqu’un t’a fait de la peine »? Il me dit comme ça : « Je m’ennuie de Jésus». Imaginez ma surprise ! Eh bien, moi aujourd’hui ! Ce n’est pas de Jésus dont je m’ennuie, même s’Il m’aide à supporter ces peines, mais ce sont de mes petits-enfants dont je m’ennuie… Faire le deuil d’une personne décédée, c’est très difficile mais n’étant plus de ce monde, nous devons nous faire une raison. Faire le deuil, de nos enfants et petits-enfants, bien vivants et que nous aimons par-dessus tout, il faut le vivre pour le comprendre… Si par ce témoignage, j’ai touché le cœur d’une mère ou d’un père, j’aurai accompli de grandes choses au nom de tous les grands-parents qui souffrent de l’absence de leurs petits-enfants. Nous ne devrions pas oublier que nous ne nous sommes pas créés tout seul et lorsque la chaîne se brise, un grand vide s’installe et nous n’avons pas le droit de priver qui que ce soit, de l’amour inconditionnel que chaque grand parent est en droit de recevoir et de donner. Que nous ayons une heure de vie ou cent ans accomplis, personne n’a le droit de nous priver de ce qui nous revient. - Avec tout notre amour et notre loyauté -

    Diane, au nom de tous les grands-parents. 5

  • LES SECRETS DE MARIE-ANGE, ÂGÉE DE 87 ANS. Ce qui suit est une très belle histoire…à lire jusqu’au bout car elle donne à réfléchir… C’était le premier jour de la rentrée à l’université, et notre professeur s’était présenté nous enjoignant de faire connaissance avec quelqu’un que nous ne connaissions pas encore.

    En me levant pour regarder autour de moi, je sentis une main se poser doucement sur mon épaule. En me retournant, je vis une petite vieille qui me regardait avec un sourire radieux irradiant de tout son être. « Bonjour, ma jolie », me dit-elle. « Je m’appelle Marie-Ange. J’ai quatre-vingt-sept ans. Me permets-tu de te donner l’accolade ? ». En riant, je lui répondis avec enthousiasme, « Bien sûr que vous le pouvez ! ». Et elle me gratifia alors d’une formidable étreinte. Pour quelle raison une personne si jeune et si candide comme vous est-elle à l’université, lui demandai-je ? Avec malice, elle répondit : « Je suis là pour rencontrer un riche époux, me marier, faire deux enfants, et ensuite je profiterai de ma retraite pour voyager ». Non, sérieusement ! lui demandai-je ? J’étais curieuse de savoir ce qui avait pu la motiver à relever ce défi à son âge ? « J’ai toujours rêvé d’avoir une formation universitaire, et aujourd’hui, j’en reçois une, me dit-elle ! Le cours terminé, nous allâmes au foyer des étudiants siroter ensemble un milk-shake au chocolat. Nous étions devenues amies tout de suite. Ces trois premiers mois, nous partions chaque jour après les cours dans d’interminables discussions ! J’étais inlassablement fascinée à l’écoute de cette « machine à remonter le temps » qui partageait avec moi sa sagesse et son expérience. Après quelques temps, Marie-Ange était devenue la coqueluche du campus et elle n’avait aucun mal à se faire des amis partout où elle allait. Elle adorait se faire élégante et se réjouissait de l’attention que lui portaient les autres étudiants. Elle s’y prêtait de bonne grâce.

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  • À la fin du second trimestre, nous avons invité Marie-Ange à prendre la parole au banquet de notre équipe de foot. Jamais, je n’oublierai les mots qu’elle nous y a dit alors. Après avoir été présentée, elle est montée sur le podium. Alors qu’elle commençait le discours qu’elle avait préparé, elle a fait tomber par terre une partie de ses notes. Frustrée et légèrement embarrassée, elle s’est alors penché sur le micro en disant simplement : « Excusez ma nervosité. Je ne bois plus de bière depuis le Carême, et ce whisky m’assomme » Je ne vais jamais retrouver l’ordre de mes notes, alors permettez-moi juste de vous dire ce que je sais ». Tandis que tout le monde s’esclaffait, elle s’est éclairci la voix et a commencé : « Nous ne cessons pas de jouer parce que nous sommes vieux; nous devenons vieux parce que nous cessons de jouer ». Il n’y a que quatre secrets pour rester jeune, être heureux et connaître le succès. 1.- Il vous faut rire et faire preuve d’humour chaque jour. 2.- Il vous faut avoir un rêve. Lorsque vous perdez vos rêves, vous mourez. Vous avez tant de gens autour de vous qui sont morts et qui ne le savent même pas ! 3.- Il y a une énorme différence entre vieillir et grandir. Si à dix-neuf ans vous restez dans votre lit une année entière sans rien faire d’utile, vous atteindrez vos vingt ans. J’ai quatre-vingt-sept ans, et si je reste au lit une année sans faire quoi que ce soit, j’atteindrai mes quatre-vingt-huit ans. Tout le monde sait vieillir. Cela ne nécessite ni compétence ni disposition particulières. L’idée est de grandir en trouvant toujours l’opportunité pour le changement. 4.- N’ayez aucun regret. Les personnes âgées n’ont habituellement pas de regrets pour ce qu’elles ont fait, mais bien plutôt pour ce qu’elles n’ont pas fait. Les seules à avoir peur de la mort sont celles qui ont des regrets. Elle a terminé son discours en chantant bravement « La Marie-Ange ». À la fin de l’année, Marie-Ange a terminé la licence qu’elle avait entreprise durant toutes ces années. Une semaine après avoir obtenu son diplôme, Marie-Ange est morte paisiblement pendant son sommeil. Plus de deux mille étudiants ont assisté à ses funérailles en hommage à la femme merveilleuse qui prêchait par l’exemple : « Qu’il n’est jamais trop tard pour devenir tout ce qu’il vous est possible d’être » !

    - Leçon de détermination –

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  • Pour ceux qui se questionnent sur le « Bien-être… social »

    de : Madame Pauline Ballard

    Une citoyenne compatissante.

    Les jeunes, instruisez-vous et ne revêtez pas les habits du bien-être… social ! Je suis âgée de 80 ans et savez-vous ce que peut vivre une personne comme on dit un « BS ». Eh bien ! Sachez que beaucoup de personnes n’en font pas « un choix », mais que bien souvent, c’est la fatalité qui les ont conduits au-dessous du seuil de la pauvreté. Dans ce mot ironique de « bien-être », vous venez d’oublier quelques petites choses bien banales pour certains. Alors, dans ce bien-être… supposément social, oubliez ces choses simples que tout le monde apparemment peut s’offrir, par exemple :

    - Aller au théâtre, c’est un super luxe ; - Un souper au restaurant, c’est se priver de l’essentiel dans le réfrigérateur ; - T’acheter un T-shirt dans un magasin, eh bien non ! via l’entraide familiale et 2 $,

    il faut encore y penser… ; - Avoir un véhicule, comment faire pour se payer du gaz ? Peut pas ! ; - Essayer d’aller manger ailleurs pour économiser, nous avons aussi notre fierté,

    même si nous sommes pauvres ; - Un café au restaurant, c’est une belle sortie socialement parlant, que nous ne

    pouvons nous permettre ; en couple c’est 4 $, donc nous privons les enfants de 2 à 3 morceaux de linge au comptoir familial ;

    - Les vacances, nous y rêvons tous, peut-être, un jour…; - Le seul bien être que nous ayons c’est lorsque nous dormons, à moins que les

    soucis ne nous réveillent en pleine nuit afin de s’imaginer, à quel endroit où à quelle porte, n’avons-nous pas encore frappée pour dégotter un emploi, et cela même, au salaire minimum ;

    - Sans parler des employeurs qui te colle une étiquette, tu as un très bon C.V., nous allons vous téléphoner ou mieux : « Des C.V., nous en avons des tonnes de copies ». Penses-tu, que j’suis pas tanné de rencontrer des « tonnes de copies » d’employeurs ? Cela, en prends juste un, pour me faire travailler et retrouver mon estime en tant qu’être humain.

    Certaines gens bien nantis, ne leurs viennent même pas à l’idée de remercier le ciel pour l’abondance qu’ils possèdent ; ils ne s’arrêtent pas aux choses simples de la vie, donc pour les détails, on repassera…Ces personnes, ne s’imaginent même pas qu’ils côtoient des gens désespérés dans la rue, que ces démunis ont faim et qu’ils sont tristes de ne pas donner l’essentiel à leurs enfants ; qu’ils se creusent la tête à chaque jour pour trouver de la nourriture. Ils viennent nous arracher le cœur, par des propos comme : « C’est nous autres qui payons pour çà, ou encore, ils ont juste à travailler, etc. ».

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    http://www.alteredpages.com/prepped with Lumiere.jpg

  • Je suis d’accord, certains peuvent abuser du système; mais, je vous parle ici de personnes honnêtes et éprouvées par ledit système ; cette fatalité et cette pauvreté, qu’ils n’ont pas choisies de vivre. Je trouve également déplorable que certains employeurs font faire des heures supplémentaires exagérées aux mêmes employés, jusqu’à les épuiser, au lieu de créer un autre emploi et de faire travailler quelqu’un qui s’acharne à vouloir travailler. L’employeur ne devrait pas oublier non plus que même si son employé a eu la malchance de faire affaire avec le « BS », cela ne fait pas de lui un sans cœur et un innocent. Nous ne perdons pas notre intelligence, notre potentiel, notre honnêteté et les expériences acquises par le passé ne sont pas oubliées. N’oubliez pas que lorsqu’une personne est un certain temps sans emploi, elle donnera son 200% pour faire son nom, car elle a comprit que sans travail, nous nous privons de l’essentiel et que le travail est valorisant et obligatoire pour juste vivre normalement… Les personnes défavorisées et sur le bien-être…social, ils y ont pensées, croyez-moi ! Je suis certaine que vous n’avez pas à vous préoccuper de ceci, si vous n’avez jamais été sur le bien-être…social :

    - Des fruits et des légumes, trop cher, on repassera pour la santé ! - Des lunettes, on sait que nos yeux s’affaiblissent et que nos dents nous lâchent,

    il faut endurer et prier ! - Des pilules, des vitamines ou sirop pour la grippe, ça passera tout seul ; - Des jouets pour les enfants, si l’été peut arriver, via les ventes de garage ; - Un manteau d’hiver - maudit hiver -, ça coûte encore plus cher. Attention, à la

    dépense ! un manteau court est moins cher qu’un long à l’entraide familiale ; - Le pire, c’est le maudit papier de toilette, ça coûte cher et ça ne se mange pas ; - Acheter des chiffons jetables, oubliez cela ! ça ne se mange pas n’ont plus ; - Les dépenses pour aller rencontrer des employeurs, il faut piler sur notre orgueil

    et faire du pouce (j’espère que personne ne me reconnaît, c’est gênant, mais je dois réussir).

    De toute façon, le chèque entre le premier du mois et lorsque l’on fait la file d’attente à la Caisse, il nous semble que tout le monde nous regarde et qu’ils le savent que nous sommes des « BS ». Nous sommes gênés et malheureux parce qu’une fois le loyer, le chauffage, le téléphone et peut-être le câble de télévision (un luxe), payés ; nous n’avons presque plus rien pour l’épicerie. Un couple, sans enfant reçoit moins de 800 $ par mois – calculez par vous-même et faites l’exercice de leur faire un budget. Alors est-il vrai de dire qu’une personne sur le bien-être…..social se sent bien ? Je ne le crois absolument pas ! Je parle ici d’un couple qui fait tout pour s’en sortir et que la vie et surtout, ceux qui le pourraient ne font rien pour au moins leur donner un emploi au même titre que les autres. Ce n’est pas parce qu’ils ont eu une malchance dans la vie que beaucoup d’entre eux n’ont pas le cœur au travail. Ce n’est pas n’ont plus de les prendre en pitié mais de les considérer avec le même potentiel et intelligence que ceux qui sont mieux nantis et même parfois à force de débrouillardise et d’acharnement pour s’en sortir, ces « BS », développent quelque chose de plus, qui est de ne pas se

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  • plaindre lorsqu’ils viennent à bout d’obtenir un emploi, mais ils apprécient le peu qu’ils ont, et ce, sans gémir. Je suis certaine que vous ne vous faites pas encore assez d’idées, du manque qu’ils ont à vivre quotidiennement, alors je vous en dirai un peu plus : - Dans l’armoire à nettoyage, un gallon de javex, du savon à vaisselle et du savon à laver le linge, les moins chers possibles, nous nous passeront d’la broue ; - Dans le garde-manger, des maudites pâtes ; des hot-dogs ; soupe aux tomates (on peut mettre ça à toutes les sauces…), farine, margarine, oubliez les marques connues, comme le « heinz », on s’en passera…; - Dans le congélateur, de la super viande hachée mi-maigre, y’en as-tu de l’eau et du gras là-dedans ? Si je pouvais maigrir à vue d’œil comme la boulette rapetisse dans le poêlon, ce serait au moins, un point positif. Comme on dit aujourd’hui, je n’ai rien à manger ; et demain, je ferai réchauffer les restes…C’est cela, la belle vie pour les gens honnêtes qui porte l’étiquette du bien-être…social ! Et là, je ne vous mentionne que quelques petits désagréments de ce bien-être socialement vécu avec impuissance et rejet. Vous marchez dans la rue et vous trouvez que tout le monde a de la chance, sauf vous ! Vous rêvez de tenir entre vos mains votre premier chèque de paye. Une chose est certaine que même en utilisant le « système D », ce n’est pas suffisant. Faire un gâteau avec un œuf, cela se fait, mais c’est plus sec. À chaque jour en te levant, tu dois te dire : « Tu marches, ou tu crèves – Tu fonces ou tu dépéris ». Mais, c’est sûrement aujourd’hui le bon jour, où je me trouverai un emploi ! Je n’ai parlé que des adultes, il ne faut toutefois pas oublier, ces couples qui se battent constamment pour donner l’essentiel à leurs enfants ; il faut voir la tristesse et le désespoir dans les yeux de ces enfants qui partent le matin pour l’école sans déjeuner. Je n’oublierai jamais les yeux de cette petite fille qui regarde une poupée ou encore ce petit garçon qui joue avec un camion dans un magasin, en rêvant. Oui ! Ces enfants rêvent car ils apprennent à ne jamais rien demander.

    C’est cela, en gros, vivre sur le bien-être… social ; c’est se passer de l’essentiel et vivre sous la barre de la société. C’est perdre ton identité et ton estime, c’est te prendre pour un moins que rien parce que c’est ce que la société te rejette en pleine figure. Il faut voir le courage de certains d’entre eux pour comprendre que cela prend de la détermination et de l’acceptance pour avoir été obligé de passer par là !

    Pour le bien-être, c’est l’enfer ; et pour le social, c’est nul. Mon mot d’encouragement, à tous ceux qui ont compris ce témoignage, est de ne jamais désespérer et de tenir le coup en toutes circonstances, car :

    Un jour, le soleil brillera aussi pour vous. 11

  • Je me présente, Yolande Larabé. Je demeure à Val d’Or, et j’ai été préposée aux stationnements de la Ville de Val d’Or, pendant 20 ans. Je suis maintenant une heureuse retraitée. J’ai eu 4 enfants et je suis 3 fois grand-maman, et 2 fois arrière grand-maman. Ce qui m’apporte beaucoup de bonheur. Après le décès de mon conjoint Léo, j’ai dû me trouver d’urgence un emploi. L’emploi que j’ai trouvé n’était pas de tout repos. Je me suis armée de patience et detolérance. Comme proposée au stationnement, je me devais de donner descontraventions, car cela faisait partie de mon emploi. Les six premiers mois, ce n’était pas évident de « faire le trottoir ». J’ai dû apprivoiserce nouveau rôle de ma vie. Laissez-moi vous raconter ceci : Je faisais un billet de contravention, un monsieurarrive, il me dit : « Il ne sera pas content, tu lui donnes un billet » ; je rétorque : « Je donne des billets, seulement à ceux qui en veulent ». Il me regarde l’air de dire, personne ne veut de billet ! Alors, j’ai ajouté : « Les autres déposent 0,25 cents dans le parcomètre ». Il répond : « tu as bien raison ». Une autre anecdote. Une dame à qui j’avais donné un billet me dit : « Tu dois te faire engueuler continuellement ? ». Je lui répondis : « Toi, m’as-tu engueuler en recevant ton billet ? Non ! Eh bien, les autres non plus ! Même si les gens sont différents, ils se ressemblent beaucoup. J’ai constaté tout aulong de ma vie que : La solidarité, l’entraide, l’amitié et l’échange de bons procédés, nous ont permis d’apprécier nos ressemblances et de tolérer nos différences. Pour terminer, un beau texte trouvé dans une épître aux Romains :

    « Nous sommes unis les uns aux autres. Chacun a sa place avec ses propres talents, comme les parties d’un même corps ».

    Amicalement, Yolande Une belle leçon de courage

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  • Cirage à chaussures : Pour le ramollir. Délayez-le avec un peu de lait ou quelques gouttes de citron. Ciseaux : Pour les aiguiser. Coupez plusieurs fois une feuille de papier émeri ou du papier de verre No 00. Renouvelez l’opération jusqu’à ce que les ciseaux redeviennent coupants. Pour les dérouiller : Frottez-les avec un oignon coupé en 2. S’ils sont vraiment rouillés, laissez-les tremper une nuit dans du pétrole. Pour chasser les fourmis : Disposez des morceaux de citrons sur le passage des fourmis. Même déjà utilisés, desséchés ou moisis, ils les feront fuir. Vis aimantés : Placez un aimant dans la boîte contenant ces vis. Après quelques temps, ces vis seront magnétisés et tiendront d’elles-mêmes au bout du tournevis. Pour visser : La vis s’enfoncera facilement, si au préalable, vous la « vissez » dans du savon. Genévrier : Les baies en infusion sont diurétiques, 5 à 8 baies pour ½ litre d’eau, sucrée ou non. Cette tisane calme les inflammations de la vessie, les rhumatismes, l’aérophagie, elle est également conseillée pour éliminer les calculs rénaux. Plantes : Le thé et le café, comme pour nous leur donne un petit « coup de fouet ». Et pourquoi pas un sucre par mois. L’eau de cuisson des légumes et des œufs contient beaucoup de minéraux, qui conviennent parfaitement aux plantes d’intérieurs. Eucalyptus : Pour les rhumes, mettez 1 à 2 gouttes d’huile essentielle sur un coton, et respirez. Les narines seront débouchées et la respiration plus facile. Froid : À la campagne, lors de très grands froids, protégez les enfants, les chasseurs, les cyclistes ou vous-même avec des feuilles de journaux pliées sous les pulls. Ou utilisez un grand sac de plastique long, dans lequel vous aurez fait des ouvertures pour passer la tête et les bras. Feuilles de laurier : Pour lutter contre les insectes divers. Installez des feuilles de laurier sèches dans un contenant de métal, puis brûlez-les dans la pièce envahie d’insectes, toutes fenêtres fermées. Santé : Pour dormir rapidement et atténuer les douleurs rhumatismales, faites infuser pendant 10 minutes, 15 gr. de feuilles de laurier sèches dans 30 gr. d’eau. Buvez 1 tasse au coucher. Attention ! N’utilisez jamais les feuilles de laurier fraîches, elles peuvent être nocives.

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  • Lingerie en soie : Pour redonner un bain de jeunesse à votre lingerie en soie, laissez-la tremper 30 minutes environ dans un bain de lait écrémé. Puis lavez-la dans une eau savonneuse tiède. Rincez plusieurs fois sans tordre le linge. Gain de place : Installez sous le lit des coffres sous lesquels vous fixerez des roulettes, avec des poignées pour les tirer. Ces tiroirs vous permettront de ranger les draps, les couvertures, des livres, etc. Taches brunes : Elles apparaissent vers la cinquantaine. Le jus de citron ou le suc des tiges de persil retardent et atténuent la venue de ces taches. Le citron blanchit les ongles et la peau. Médicaments : Ne les rangez pas à la portée des enfants. Ils les confondent avec des bonbons. Rapportez-les chez le pharmacien lorsqu’ils sont périmés. Ne les jetez pas dans les poubelles, encore moins dans les toilettes ou l’évier, ils empoisonnent l’eau. Conservez et classez les ordonnances, les résultats des radios, les comptes-rendus des examens, les carnets médicaux. Œil de perdrix (cor) : Traitez-le comme le cors, ou utilisez une méthode très ancienne, en intercalant entre l’œil de perdrix et le doigt de pied une feuille de papier de soie. Œuf, pour en connaître la fraîcheur : Plongez l’œuf dans l’eau froide salée : il tombera au fond du récipient s’il est frais ; il nagera entre deux eaux, s’il a une semaine; il flottera, s’il est plus vieux. Œuf cassé : Lorsqu’il s’écrase tout frais sur le sol de la cuisine, recouvrez-le de sel fin ou d’une poignée de farine. Attendez ¼ d’heure avant de le ramasser avec une serpillière (grosse toile) ou du papier absorbant. Pour écaler les œufs : Ajoutez à l’eau de cuisson une pincée de sel et la coquille se détachera sans abîmer les œufs. Œufs pochés : Pour les réussir, vous devez glisser délicatement dans une grande casserole d’eau bouillante non salée, à laquelle vous aurez ajouté le jus d’un ½ citron. Jaune d’œuf : Délayez un jaune d’œuf dans un peu de potage froid. Incorporez au reste du potage, faites chauffer doucement sans cesser de remuer. Le potage sera plus savoureux. Pour les cadres dorés : Mélangez un blanc d’œuf battu en neige avec une cuillerée à soupe de vinaigre blanc. Imbibez un morceau de coton de ce mélange et frottez délicatement les cadres en bois doré. Ils retrouveront leur éclat. Merci à tous nos participants(es).

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  • Un jour, j’ai retenu les services d’un menuisier pour m’aider à restaurer ma vieille grange. Après avoir terminé une dure journée au cours delaquelle une crevaison lui avait fait perdre une heure de travail, sa scie électrique avait rendu l’âme, et pour finir, au moment de rentrer chez lui, sont vieux pick-up refusait de démarrer. Je le reconduisis chez lui et il demeura froid e

    t silencieux tout au long du trajet. Arrivé chez lui, il m’invita à rencontrer sa famille. Comme nous marchions le long de l’allée qui conduisait à la maison, il s’arrêta brièvement à un petitarbre, touchant le bout des branches de celui-ci de ses mains. Lorsqu’il ouvrit la porte pour entrer chez lui, une étonnante transformation se produisit.Son visage devint rayonnant, il caressa ses deux enfants et embrassa sa femme. Lorsqu’il me raccompagna à ma voiture, en passant près de l’arbre, la curiosités’empara de moi et je lui demandai pourquoi il avait touché le bout des branches de cetarbre un peu plus tôt. « C’est mon arbre à soucis », me répondit-il. « Je sais que je ne peut éviter les problèmes, les soucis et les embûches qui traversent mes journées, mais il y a unechose dont je suis certain, ceux-ci n’ont aucune place dans la maison avec ma femmeet mes enfants. Alors, je les accroche à mon arbre à soucis tous les soirs lorsque jerentre à la maison. Et puis, je les reprends le matin ». « Ce qu’il y a de plus drôle », il sourit, « c’est que lorsque je sors de la maison le matinpour les reprendre, il y en a beaucoup moins que la veille lorsque je les avaisaccrochés. Hector M.

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  • Ma mère, Alice Mon père, Donat

    Après la vente de la ferme, Donat possédait encore une terre à bois au nord-est du rang 11 de Princeville. Afin d’en exploiter la valeur marchande, il s’affilia à un marchand de bois. Malheureusement, le prix du bois chuta. Mon père perdit une partie de ses biens qui lui restaient de la vente de sa ferme. Nous étions une famille de huit enfants et nous n’avions plus de maison à nous. Nous demeurions dans un appartement loué et il ne nous restait que peu de ressources. Il y avait, bien sûr, le Secours direct qui donnait un peu d’argent, juste assez pour ne pas mourir de faim. J’ai connu des familles qui se nourrissaient presque uniquement de pain et de graisse. Mon père était un homme vaillant et fier. Sa famille lui tenait à cœur. Il souffrait de voir sa progéniture dans le besoin. Une porte de sortie s’offrait à lui : l’Abitibi. La Crise économique, déclenchée par le Crash boursier de New York, le 24 octobre 1929, sévissait encore partout au Canada. Les faillites s’accumulaient, pas de travail, pas d’argent, pas de vivres ; c’était la misère. Monsieur Vautrin, Ministre de la Colonisation, préconisa le développement des terres disponibles en Abitibi. Il établit un plan d’établissement pour des colons. Ce plan portera son nom : « Le plan Vautrin ». Le recrutement des familles et des célibataires, pour peupler ces terres, se fit par des agents du gouvernement. Le ministre se servit aussi de l’influence des curés pour inciter leurs paroissiens à venir s’établir en Abitibi. Le plan Vautrin accordait à chaque recrue une terre en « bois debout », de l’aide pour bâtir sa maison et trente-deux (32$) dollars par mois à un père de famille et seize (16$) dollars à un célibataire.

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  • Le logement et la nourriture étaient aux frais du gouvernement. Des graines de semence étaient aussi prévues dans le plan Vautrin. Le transport des colons, de leur famille et de leurs biens était gratuit. Le ministre avait aussi prévu un dispensaire et une garde-malade, pour desservir la colonie naissante. À l’automne 1935, environ quarante hommes, provenant surtout du diocèse de Nicolet, sont venus ouvrir une terre dans le canton de Vassan. Mon père, Donat, faisant partie du groupe. Il avait quarante-trois ans bien bâti, bien droit et les cheveux tout blancs. Les colons sont arrivés, plus précisément, au Creek de La Corne, situé à mi-chemin entre Amos et Val d’Or. Les nouveaux arrivants ont été logés dans des camps qui n’étaient pas prêts à les recevoir. Ensemble, ils ont bâti leur « bed » avec des « grumes » (billots) et en guise de matelas, l’ont garni de branches de sapin. Leurs couvertures, en grosse laine grise, étaient prêtées par le propriétaires des camps : Monsieur Paré. Ils étaient presque tous catholiques pratiquants. Avant de se coucher, ils s’agenouillaient près de leur lit pour dire le chapelet. Ils puisaient, dans leur foi, le courage dont ils avaient besoin et, peut-être aussi, une certaine sécurité. Avec ardeur et ténacité, ces pionniers érigèrent leur maison en pleine forêt, abattirent les arbres et commencèrent à défricher leur terre. Cette terre qu’ils rêvaient aussi belle, aussi grande que celle qu’ils avaient laissée derrière eux. Retour de mon père. Fin décembre, de la même année, mon père, Donat, est revenu chercher sa famille au village de Princeville. J’étais à l’école, occupée à effacer les tableaux noirs de la classe quand j’ai vu passer la valise de mon père, portée par deux hommes. Tout énervée, j’ai crié : - Mon père est revenu ! La joie me portait. Je crois que j’ai volé jusqu’à la maison, tant j’étais contente. Ma mère avait fait dévêtir mon père et mis ses vêtements dans le hangar, en arrière de la maison. « Au cas où », il y aurait des poux. Ben non, dit mon père. On appelle ça, des « graines de sapin ». La maison était en liesse. C’était aussi le temps des Fêtes et des cadeaux. Ce Noël-là, j’ai reçu des mocassins en cuir brut, lacés en avant du pied, mais ne possédant pas de semelles définies. Je les appelais mes « peureux ». Peureux parce qu’ils étaient très glissants sur la neige. Ils partaient plus vite que moi et je tombais sur les fesses. En Abitibi, je les ai bien appréciés, mes peureux, surtout en raquettes.

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  • Le grand déménagement En janvier 1936, c’est le grand déménagement. Les caisses de vêtements, de vaisselle et de couvertures, trônaient au milieu de la cuisine. Je ne trouvais plus mes mitaines et toutes mes choses avaient disparues. Personne ne s’y retrouvait, dans ce méli-mélo.

    La Maison à Vassan

    Notre maison n’était pas grande à comparer celle que nous avions sur notre ferme à Princeville. Elle mesurait 22’ pieds de largeur par 24’ pieds de longueur et un étage et demi de hauteur. Au premier plancher, une grande cuisine occupait la moitié de la maison. Deux chambres à coucher et un escalier se partageaient la superficie restante du rez-de-chaussée.

    Dans la cuisine, chose rare, il y avait un évier en bois où trônait, en plein milieu, un « plat à main » en granit blanc. Un tuyau déversait l’eau sale directement dehors (pas de problème d’égout). Pas de chambre de bain, pas de cabinet d’aisances non plus. Dehors, pas loin de la maison, une petite cabane, appelée la « chiotte », servait aux besoins naturels. Un billot, posé horizontalement, faisait office de siège de toilette. On s’y agrippait des deux mains. « Attention de basculer ». À l’hiver, pour les femmes, un pot de chambre se cachait sous le lit. Les hommes, eux, allaient à « la belle étoile » ou à l’étable. Le puits n’était pas encore creusé, nous n’avions pas d’eau courante. À tous les jours, Monsieur Lainesse puisait de l’eau dans le petit « creek » près de chez-nous, la versait dans un grand tonneau posé sur une « sleid » tirée par deux bœufs. La distribution de l’eau se faisait de maison en maison. Bien à vous, chers lecteurs et lectrices.

    De la fille à Donat, Madeleine Baril-Bérubé Reproduction permise par l’auteure.

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  • À tous nos lecteurs : Dans le but de toujours plaire à nos lecteurs, vos commentaires sont très importants pour le fonctionnement de nos prochains « bulletins communautaires. » De plus, si vous avez des faits vécus, des témoignages, des anecdotes ou tous autres sujets dont vous aimeriez nous parler, vous pouvez communiquer avec l’agente de programme, Diane Michaud, qui se fera un plaisir de vous guider dans vos démarches. N’oubliez pas que ces bulletins communautaires sont conçus par vous et pour vous ! AQDR et cartes de membre : Vous pouvez devenir membre de l’AQDR, à un coût très minime annuellement. Cette petite somme nous aide à : vous défendre, vous aider, vous faire entendre, vous sortir de l’isolement, protéger vos acquis et vos droits, etc.

    C.P. 1814, Val d’Or (Qué.) J9P 6C5 Bur.: (819) 824-4397 Rés. : (819) 824-3710 Fax : (819) 824-6617 Courriel : [email protected] Internet : www.aqdr.org

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    AQDR Association Québecoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées

    L’AQDR, s’est donnée pour mission officielle la défense des droits. Les activités socio-politiques constituent les démarches fondamentales de l’Association. En considération de sa vision du vieillissement, les prises de position de l’AQDR s’inscrivent dans toutes les problématiques qui concernent les personnes de 50 ans et + : régimes de pension, revenu, logement, sécurité, violence, âgisme, exclusion sociale, santé, vie quotidienne, vie sociale. L’Association adhère à une vision dynamique du vieillissement qui reconnaît que les aînés vivent la plénitude de leur existence avec la capacité de maîtriser leur vie suivant leurs propres choix. En croissance continuelle, les aînés sont ouverts aux changements, capables d’évolution et d’engagement dans le monde actuel, dans leur environnement et dans une société qui doit leur assurer la paix et la sérénité.

    N’oubliez pas notre site internet : www.aqdr.org

    Chers lectrices et lecteurs, Dans le but de relater les témoignages et les faits le plus fidèlement possibles, prenez note que la transcription ainsi faite est à l’image du conteur. Les générations changent mais nous pensons que tous et chacun comprendront les récits de chacune et chacun, selon la génération passée ou actuelle. Si vous avez des remarques, n’hésitez pas à communiquer avec nous. Il nous fera plaisir de partager votre opinion. Vous pouvez vous procurer ces publications à nos bureaux. Vos commentaires sont très importants !

  • AQDR DE LA VALLÉE DE L’OR

    Un programme de 4 bulletins communautaires, "Nouveaux Horizons pour les aînés", fait et créé par les aînés, intitulé:

    "EXTRAIT DE SAGESSE, les aînés parlent aux jeunes..." Premièrement, nos bulletins sont un succès. Pour mettre en page notre 3ième bulletin communautaire et pour mener à bien ce projet, nous avons besoin de votre collaboration. Nous incitons les personnes âgées de 50 ans et plus à participer à cette belle activité et spécialement nous aimerions recevoir les commentaires des plus jeunes. L'AQDR, produira son TROISIÈME bulletin, sous peu. Nous avons besoin de vous pour: Relater des faits vécus, des témoignages, des anecdotes, par ex.: Votre arrivée à Val d'Or (vos labeurs et vos joies), ou touts autres sujets. Nous désirons que ces bulletins soient captivants, motivants et qu'ils soient lus autant par les aînés que par les jeunes. Vous avez beaucoup à dire..., nous en sommes convaincus ! De plus, vous aurez un souvenir de votre témoignage, vous pourriez en faire bénéficier votre famille et vos petits-enfants. C'est l'occasion idéale ! Vous avez l'opportunité de passer par l'AQDR et de contacter notre recherchiste et agente de programme, au bureau de l’AQDR - Madame Diane Michaud - au numéro de téléphone: 819-824-4397, qui se fera un plaisir de vous écouter et de vous aider à déposer sur papier ce que vous avez à partager avec la population et les environs. Nous acceptons les écrits postaux au: 782, 3e Avenue, suite 100 à Val d'Or, J9P 1S9 ; ou par courriel: [email protected] ; ou encore nous pouvons vous donner un rendez-vous pour vous faciliter la tâche et il nous fera plaisir de l'écrire pour vous. Nous aimerions vous compter parmi nos participants(es). BIENVENUE À TOUTES ET À TOUS. AQDR de la Vallée-de-l'Or Rose-Aline Martin, fondatrice et présidente

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