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Visions d’avenir numérique Hiver/Printemps 2016 Au cœur d'une ville sécurisée grâce aux données Rencontre avec un DSI qui adopte la culture startup Bonjour Cobot, mon nouveau collègue Trusted Partner for your Digital Journey

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Page 1: Visions d’avenir numérique...journée à la plage ? La météo ! Les outils informatiques sont de plus en adarplus performants, ce qui permet d’obtenir des prévisions de plus

Visions d’avenir

numérique

Hiver/Printemps 2016

Au cœur d'une ville sécurisée grâce aux données

Rencontre avec un DSI qui adopte la culture startup

Bonjour Cobot, mon nouveau collègue

Trusted Partner for your Digital Journey

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23 L’Interview

Expérience client Réinventer l’entrepriseExcellence opérationnelleConfiance & Conformité

14

Le rôle du DSI est en pleine évolution, explication de Raphaël Hélion de PwC

Bienvenue dans ce nouveau numéro d’Ascent magazine, qui vous propose un voyage passionnant dans le futur, à un moment où

les technologies du numérique vont radicalement transformer le monde dans lequel nous vivons et travaillons.

Le numérique ne se limite pas aux outils technologiques et logiciels. Afin d’effectuer une réelle transition vers le numérique et d’en saisir toutes les opportunités, il est indispensable de « penser autrement », de s’y préparer, mais également de « penser le changement ».

Les nouvelles technologies sont désormais tellement intégrées à notre quotidien que nous n’y prêterons bientôt presque plus attention. D’ailleurs, les technologies dites de pointe vont peu à peu totalement disparaître.

Chez Atos, nous anticipons ces changements afin d’aider nos clients à s’y préparer et à en tirer le meilleur parti. Notre objectif, au travers de notre programme de Thought Leadership Ascent, vise à décrypter les tendances émergentes et à anticiper leur impact pour nos clients sur de nombreux secteurs.

Thierry Breton Président-Directeur Général, Atos

Avant-propos

Ascent magazine est issu d’un travail collaboratif. Il recueille les analyses et les points de vue de nos business technologists et les confronte à ceux d’experts issus de tous horizons, du monde universitaire comme de l’industrie.

Ce troisième numéro aborde les quatre enjeux majeurs auxquels sont confrontées les entreprises qui souhaitent prendre le tournant du numérique :• Comment enrichir l’expérience client à chaque étape du parcours client ;• Comment réinventer l’entreprise en améliorant son agilité et sa flexibilité, et ainsi reconnaître que les nouvelles technologies vont non seulement transformer notre façon de travailler, mais aussi notre cœur de métier ;• Comment optimiser l’excellence opérationnelle par le biais de solutions innovantes ; • Comment garantir la confiance et assurer la conformité en contrôlant l’utilisation des données et en éliminant les risques de fraude.

Le numérique a sans aucun doute conduit les entreprises à redéfinir leurs objectifs en tenant compte de l’impact

considérable des technologies mobiles, du Big Data et du Cloud ainsi que de l’utilisation massive des réseaux sociaux. Ces technologies sont en train de transformer aussi radicalement que rapidement notre manière de communiquer, de nous connecter et de consommer. Elles représentent par ailleurs un atout considérable en termes de croissance et d’avantage concurrentiel.

Nous vivons aujourd’hui dans un monde où tout, ou presque, peut être intégré sur le plan technologique. Le seul frein à ces possibilités, c’est notre imagination.

Dans ce nouveau numéro du magazine Ascent, nous avons exploré plusieurs perspectives d’avenir. J’espère que vous apprécierez d’explorer le futur avec nous.

Les nouvelles technologies sont désormais tellement intégrées à notre quotidien que nous n’y prêterons bientôt presque plus attention.

Sommaire

26Le numérique va intégrer et faciliter notre vie quotidienne

Quels seront les impacts du Smart Manufacturing sur l’emploi ?

Quel temps fera-t-il demain ?

Protection des données personnelles

2230

Les supercalculateurs n’empêcheront pas la pluie de tomber mais ils nous diront quand prendre un parapluie

Capteurisation, réseau maillé : quels sont les mots nouveaux qui résisteront à l’épreuve du temps ?

4

Où faut-il placer la limite en matière de réglementation sur l’utilisation de nos données ?

Sécuriser les villes du futur

Le mot de la fin…

12

AscentAscent

Ascent magazine | Atos 0302 ascent.atos.net

L’aventure numérique...Les entreprises de demain seront radicalement différentes de celles d’aujourd’hui. La transformation numérique vise à préparer les entreprises à exercer leurs activités avec le maximum d’efficacité, de performance et d’engagement dans un environnement économique et social en constante évolution.

Une question de vie ou de mortComment réduire le délai de mise sur le marché des médicaments ? Enquête d’Ascent sur cet enjeu vital

Le Big Data veille sur les habitants de la ville d’Eindhoven

28

9Le potentiel du web sémantique révélé dans deux nouvelles exclusives

Un monde de différencesLa technologie d’assis-

tance va permettre aux

personnes atteintes

d’un handicap de se

dépasser

Des ambitions dans le Cloud

L’expérience intérieureLa technologie comestible n’est qu’une des nombreuses applications d’avenir qui défient l’imagination

17Réalité ou fiction ?

6Révolution

20A quoi ressemblera le monde de demain pour les consommateurs connectés ?

Les prochains Jeux olympiques : passion et source d’inspiration pour les plus les jeunes, grâce à la technologie Cloud

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Excellence opérationnelle

Ascent magazine | Atos 0504 #AscentMagazine

Cette nouvelle configuration va avoir un impact majeur sur le futur des prévisions météorologiques et de la modélisation des climats. Nous serons en effet capables d’établir des prévisions à court terme plus précises pour des échéances allant de deux à quatre jours, et sur un secteur plus resserré. Nos prévisions pour la France étaient il y a encore peu basées sur un maillage de 2,5 km, qui a aujourd’hui été réduit à 1,3 km.

Cela présente des avantages significatifs pour nos clients spécialisés dans l’aéronautique, le transport, le tourisme et même les rencontres sportives, comme par exemple les Internationaux de France de tennis à Roland Garros. L’amélioration de la fiabilité des prévisions se traduit bien entendu par des retombées positives sur le plan économique. Il faut savoir qu’environ un quart de nos revenus provient de l’aéronautique, l’objectif est donc d’accompagner ce secteur en réduisant la taille de la maille à 500 m autour des grands aéroports français pour affiner la précision des données. Ajoutons que les prévisions qui étaient auparavant fournies huit fois par jour sont maintenant disponibles heure par heure.

La puissance de calcul sera encore supérieure lors de la prochaine phase du développement. Cela va notamment bénéficier au projet AROME : un système de modélisation atmosphérique conçu pour améliorer la prévision à court terme de certains épisodes climatiques sérieux, comme les pluies torrentielles dans les Cévennes ou les pics de chaleur en ville par exemple.

Grâce à la puissance de calcul supérieure offerte par la technologie Big Data, nos chercheurs en météorologie vont pouvoir tester de nouveaux scénarios plus vite et plus efficacement. Notre collaboration avec le Centre Européen de Prévision Météorologique à Moyen Terme sur le projet de surveillance atmosphérique Copernicus va par ailleurs fournir aux acteurs politiques et aux chefs d’entreprise des données plus précises sur l’atmosphère terrestre. À cela s’ajoutent les modèles climatiques que nous concevons pour le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Cette nouvelle configuration permet d’obtenir des résultats plus précis concernant l’impact du réchauffement climatique. Nous collectons en effet pour le GIEC des données issues de plusieurs pays pour analyser les effets à long terme du réchauffement climatique.

La France compte de nombreux territoires éparpillés sur l’ensemble du globe. En augmentant notre puissance de calcul, nous serons en mesure d’informer l’ensemble des populations grâce à des modèles haute-résolution adaptés à des zones spécifiques comme La Réunion, la Nouvelle Calédonie, etc. Cela marque pour moi le début d’une nouvelle aventure passionnante.

Faire la pluie et le beau temps Les prévisions, c’est l’avenirAlain Beuraud, chef de projet HPC chez Météo-France, nous explique en quoi le nouveau supercalculateur Bull va marquer le début d’une nouvelle ère dans le domaine des prévisions météo.

Données comparatives :Avant-2014

2015Quelle est la première information que nous consultons le matin au réveil ? Avec un intérêt d’autant plus grand, si nous avons prévu ce jour-là un barbecue ou une journée à la plage ? La météo !

Les outils informatiques sont de plus en plus performants, ce qui permet d’obtenir des prévisions de plus en plus précises. En 2013, Météo-France a fait appel à Bull (la marque d’expertise pour les technologies, les logiciels et les matériels d’Atos) pour renforcer les systèmes de calcul haute performance (HPC), qui s’inscrivent au cœur des prévisions météorologiques en France.

Le premier des deux nouveaux supercalculateurs qui seront installés, offre une puissance de calcul d’un billiard d’opérations en virgule flottante par seconde (FLOPS), soit douze fois plus que l’ancien système. Mais ce n’est pas tout : le principal atout de la solution Bull réside dans son mécanisme innovant de refroidissement par contact direct avec un liquide, ce qui permet d’effectuer jusqu’à cinq fois plus de simulations par jour.

Comme l’explique Damien Declat, Directeur avant-vente et performance HPC, Big Data et Cyber-sécurité : l’idée n’est pas simplement de suivre la loi de Moore relative à la croissance des performances informatiques. Les bénéfices se font également ressentir en termes d’optimisation de la production et de baisse des coûts d’opération.

« Fondamentalement, plus la puissance de calcul est importante et plus les prévisions sont précises, tant en termes de résolution que de qualité. En 2018, il sera possible d’obtenir un modèle prévisionnel pour la France en exactement 200 secondes. »

Pour nous, la question est la suivante : en quoi ce changement va-t-il impacter la qualité de nos prévisions météorologiques ? Certaines réponses sont illustrées dans le graphique (à droite) créé par Ascent.

Et après...La clé du succès : assurer la continuité des activités en tenant compte des révolutions technologiques et de l’émergence de nouveaux modèles commerciaux. Le DSI de demain devra concilier la mise en place d’objectifs opérationnels clairs (rapidité et efficacité à moindre coût) et l’adoption de technologies numériques qui vont favoriser l’agilité de l’entreprise, en vue d’exploiter les opportunités d’augmenter le chiffre d’affaires..

Pourcentage de la puissance de calcul totale pour des prévisions à court terme localisées en France continentale (%)

Résolution des prévisions météo pour la France (maille au km²)

Vitesse maximale de calcul (FLOPs)

Résolution des prévisions météo pour l’Europe (maille au km²)

Surface, te

rre et o

céan

1,4

1,1

Mai

lle a

u km

²

10

7,5

Mai

lle a

u km

²

%

Données scientifiques exploitées (France continentale)

20 Satellites embarquant un instrument de sondage

infrarouge multicanal

Détecti

on de

l’hum

idité

par r

adar

Données relevées par avion

Détection de l’humidité par gps

Détection du vent par radar

Ballons sondes météorologiques et radar ST

Satellites embarquant un dispositif d’imagerie et de

sondage par micro-ondes

75 00

0

26 00

0

146 000

46 000

66 000

60 000

12 000

6 000

43 000

59 000

17 000

118 000

5 00057 000

29 000

Avant-2014

2015

Ratio

+ de 25 % du PIB de l’Europe dépend du climat

22 m

de données scientifiques utilisées chaque jour

Billiardnombre cardinal représenté par 1 suivi de 15 zéros

Trillionnombre cardinal représenté par 1 suivi de 12 zéros

Loi de MooreLa loi de Moore indique que la puissance globale des ordinateurs double tous les deux ans. Cette observation a été faite dans les années 1970.

1,3

Exaflops1 trillion

Pétaflops1 billiard

60

100%

Puissance de calcul supérieure = prévisions météo plus précises

18 000

2,5

Énergie supplémentaire requise pour refroidir le système (% de l’énergie requise pour le fonctionnement du système)

Blocs de 3 zéros après 1 000 Nom Nombre de zéros3 Trillion 12 (1 000 000 000 000)4 Billiard 15 (1 000 000 000 000 000)

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Réinventer l’entreprise

Ascent magazine | Atos 9

opérations à effectuer : « Il me manque les roues, mais la station dédiée à la pose des pneumatiques est occupée, je vais donc commencer par les pare-chocs ». Un exemple parmi tant d’autres.

De plus, la diversification de l’offre et les attentes des clients en faveur de produits personnalisés participent à faire de chaque voiture un modèle qui varie légèrement des autres en termes d’accessoires, d’options, de couleur et même de conception. Cela va encore plus loin chez les constructeurs de poids lourds, car les possibilités infinies de variations rendent chaque camion « unique ». Les composants conçus sur-mesure sont commandés par un ordinateur recevant des instructions du bureau d'études, situé à 5 000 kilomètres de là, et lui-même informé par une banque de données collectées auprès d’utilisateurs du monde entier. Tout se passe de manière totalement fluide. La productivité est ainsi accrue, la qualité impeccable et la satisfaction client plus élevée que jamais.

Processus intégrésCette vision, un peu utopique, illustre ce à quoi ressemblera l’Industrie 4.0 et, dans une certaine mesure, ce qui est déjà en train de se passer. Dans l’usine de composants électroniques Siemens d’Amberg (qui produit les systèmes de contrôle de procédés Simatic), l’assemblage est contrôlé par les produits eux-mêmes. Tous les processus de la chaîne de valeur sont intégrés informatiquement pour que le flux de travail soit le plus efficace possible, ce qui permet d’adapter rapidement les changements de conception et de résoudre la moindre difficulté avant même qu’elle ne pose problème. C’est l’équivalent numérique des réunions d’équipe régulières. Depuis que l’entreprise a adopté ce modèle, la productivité a augmenté à hauteur

Avec l’essor de la technologie numérique, nous amorçons le virage vers une quatrième

révolution industrielle. Quelles en seront les répercussions sur la main d’œuvre et

l’emploi ? Allons-nous tous bientôt travailler avec des robots ? Enquête de Tim Glynne-Jones.

I, Cobot« Les composants conçus

sur-mesure sontcommandés par un

ordinateur recevant desinstructions du bureau

d'études, situé à 5 000kilomètres »

Personne n’a oublié ce moment de « 2001 : l’Odyssée de l’espace » où le comportement d’HAL devient

préoccupant : il illustre bien à quel point nous craignons

de devoir accorder trop de pouvoir aux robots. Pourtant,

c’est exactement ce que les industriels sont incités

à faire, au risque d’être amenés à disparaître dans un futur proche.

Smart Manufacturing désigne l’intégration de nouvelles technologies informatiques à différents processus de la chaîne de valeur. On

parle déjà d’Industrie 4.0 ou de « quatrième

révolution industrielle ». Pourquoi ? Parce que cela

va transformer les méthodes de production et les métiers associés.

Prenons les chaînes de montage entièrement automatisées dans les usines automobiles. Jusque-là rien de nouveau, si ce n’est qu’aujourd’hui ces machines

interagissent avec des humains. C’est ce qu’on appelle des Cobots :

des robots collaboratifs. Mais ce n’est pas tout. Ils sont également

capables de communiquer avec les voitures qu’ils

construisent, et semblent ainsi prendre des décisions intelligentes concernant l’ordre des

Ascent magazine | Atos 0706 ascent.atos.net

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Réinventer l’entreprise

d’un produit par seconde sur l’année, le taux d’échec est presque nul, et les coûts ont été réduits. Mais l’élément le plus notable, du moins pour tous ceux qui s’inquiètent de l’impact qu’une révolution industrielle pourrait avoir sur l’emploi, c’est que tout cela s’est mis en place sans presque rien changer en termes d’effectifs. Siemens ne s’est pas séparé de ses employés mais a tout simplement procédé à un redéploiement du personnel, intégrant des fonctions de contrôle au lieu du travail direct sur la chaîne de montage. Cette révolution industrielle va-t-elle vraiment améliorer le quotidien des travailleurs ?Selon Wolfgang Kowalsky, Conseiller à la Confédération Européenne des Syndicats, cela pourrait être le cas, à condition de bien gérer cette transition : « Il est courant de développer les compétences des collaborateurs pour qu’ils sachent utiliser les outils numériques. Dans les entreprises où les syndicats sont bien implantés et où le dialogue social fonctionne, tout indique que c’est même l’occasion d’enrichir le travail et de rétablir l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. On ne peut pas arrêter le progrès, mais il faut l’organiser de manière à éviter de creuser un fossé entre les générations. »Quels seront les emplois exercés dans le secteur de la production d’ici 10 ou 20 ans ? Selon Thilo Stieber (VP Portfolio & Innovation, Global Manufacturing, Retail and Transport chez Atos), Luca Benporath (VP Global PLM, Manufacturing) et Davide Criscione (Global Head of Discrete Manufacturing) on ne peut pas répondre à cette question tant que l’on n’a pas compris le contexte dans lequel cette révolution a lieu.

Des produits et des services intelligents« De nombreux paramètres entrent en jeu : la mondialisation, une concurrence accrue, des clients mieux informés, et une règlementation plus stricte », explique Thilo Stieber. « Les constructeurs ont de plus en plus de mal à différencier leurs produits aux yeux des clients. Or l’expérience client est primordiale. Il faut susciter l’enthousiasme en proposant des produits et des services intelligents. La manière de les proposer est d’ailleurs directement liée à la capacité des entreprises à se réinventer, et les amène à faire évoluer leur modèle économique vers le numérique. »

« Pour que cette révolution soit possible, il faut en premier lieu décentraliser la production. Les clients demandent toujours plus, et tout le monde veut des produits personnalisés. L’efficacité opérationnelle de ce qu’on appelle les technologies SMAC (social, mobility, analytics et Cloud) résulte de ce nouvel environnement, qui oblige les fabricants à repenser leur modèle économique et opérationnel. »

L’impression 3D (ou fabrication additive) représente l’aboutissement ultime en termes de décentralisation de la production. « Imaginez l’impact sur la chaîne

« Regardez comment s’est transformée l’industrie de la musique : on peut s’attendre à une évolution similaire. Il faut trouver un modèle économique radicalement nouveau. Pour cela, la main d’œuvre ne doit plus être concentrée sur l’assemblage mais plutôt sur l’usage de la technologie numérique, afin de faciliter la collecte des données utilisateur et la création de produits sur-mesure, livrés directement au lieu de leur utilisation.

Les emplois seront concentrés sur la conception, non pas dans le sens où nous l’entendons aujourd’hui, mais plutôt sur la conception des composants qui forment le produit et les fonctions associées. Peu importe la manière dont les roues sont fixées à la voiture, ce qui compte c’est la manière dont les pièces sont distribuées et l’ordre dans lequel elles sont assemblées. On passe alors à un niveau supérieur. »

Luca Benporath estime lui aussi que les concepteurs vont jouer un rôle de plus en plus important au fur et à mesure que la production sera décentralisée, mais il souligne également le rôle clé des professionnels de la vente et du service après-vente pour collecter et analyser les précieuses données clients, qui seront ensuite transmises à l’équipe de concepteurs et, par la suite, en vue d’améliorer les produits.

Plus proche des clients« Les entreprises B2B qui ne travaillent

donc pas directement avec les clients sont confrontées à un obstacle particulier : comment récupérer des données clients ? Lors d’une discussion avec des ingénieurs employés par un constructeur automobile, certains m’ont confié : « Ce qui est très frustrant aujourd’hui, c’est de devoir apporter des modifications à un modèle sans savoir réellement pourquoi. Est-ce une demande du client ? Un problème technique ? Une décision prise par la direction ? Si je savais d’où cela venait, j’accorderais sans doute davantage de valeur et de soin à mon travail. »

Grâce aux réseaux sociaux, aux applications mobiles et au Cloud, il est devenu beaucoup plus facile pour les entreprises d’entretenir une certaine proximité avec leurs clients, de collecter et de stocker les données dont elles ont besoin pour que leurs produits et leurs services restent compétitifs. Mais une intervention humaine reste indispensable pour donner de la valeur à ces données et les intégrer à la chaîne logistique.

Les clients sont aujourd’hui plus puissants et plus exigeants que jamais auparavant. L’Industrie 4.0 permet aux entreprises d’avoir une agilité maximale afin de pouvoir répondre à leurs attentes. C’est à ce niveau que la technologie intervient. L’idée n’est pas de remplacer l’homme par la machine, mais plutôt de les faire travailler intelligemment ensemble et de garantir une conception fluide sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

« On ne peut pas arrêter le progrès, mais il faut l’organiser de manière à éviter de creuser un fossé entre les générations. »d’approvisionnement s’il était possible d’acheter les pièces dont vous avez besoin et de les imprimer directement chez vous ou en magasin » s’exclame Thilo Stieber.

« Il n’est pas complètement irréaliste d’imaginer que dans vingt ans, les constructeurs automobiles imprimeront les voitures au lieu de les assembler. C'est l'avenir ! » affirme Luca Benporath. « Cette technologie n’existait pas il y a encore cinq ou dix ans. Cela ouvre de nouveaux horizons aux entreprises. »

La survie des entreprises va dépendre de la manière dont elles répondent à ces évolutions. Selon Davide Criscione, le secteur manufacturier doit anticiper les changements radicaux qui vont s’appliquer aux modèles économiques établis, bousculés par la possibilité de fabriquer ses biens non plus sur des sites de production mais directement chez les clients ou en magasin.

Changement radical« Cette révolution majeure aura lieu lorsque

les imprimantes 3D seront devenues assez abordables financièrement pour que les clients puissent y avoir facilement accès et soient en mesure d’imprimer eux-mêmes leurs produits. Le découplage sera alors total. Aujourd’hui, des entreprises comme Nike et Adidas reposent principalement sur le marketing et la conception produit. Cela va s’amplifier au point que les clients pourront un jour télécharger leurs chaussures. Imaginez le bouleversement que cela représente. Pour le secteur de la production, cela annonce une transition d’un savoir-faire technique vers une maîtrise de la conception, sans oublier la protection des produits, un peu comme ce qui se passe actuellement avec la musique sur YouTube.

08 #AscentMagazine

La vie rêvée des donnéesDonnées & sécurité dans la ville du futur

Confiance & Conformité

Ascent magazine | Atos 09

La sécurité des données personnelles et le respect de la vie privée ont largement dominé les débats

sur la révolution numérique.Mais en matière de protection

physique, le Big Data est en passe de jouer un rôle encore plus important pour le maintien de la sécurité dans nos rues.

Bien que paradoxale, cette vision d’avenir est au cœur du projet CityPulse d’Atos développé en partenariat avec la ville d’Eindhoven, aux Pays-Bas.

L’objectif de ce projet, actuellement en phase pilote, consiste à aider la ville d'Eindhoven à mieux gérer une rue de son centre-ville, la plus longue « rue de la soif » des Pays-

Bas – Stratumseind – qui attire jusqu'à 20 000 personnes chaque week-end dans sa cinquantaine de bars et de boîtes de nuit.

CityPulse collecte des données rendues anonymes venant du « terrain » et de diverses sources d’informations en ligne, et fournit ainsi de précieux indicateurs qui vont aider la police à traiter, désamorcer et anticiper les incidents.

Toute anomalie qui se démarque de ce qui est considéré comme un schéma de données « normal » est recoupée avec les autres sources de données grâce à des analyses Big Data. Les autorités sont ainsi mieux informées et en mesure de prendre les décisions nécessaires.

Paul Moore, Business Development Manager

pour Atos UK, a supervisé la mise en place du projet avec la Communauté Scientifique d’Atos. Selon lui : « Le plus intéressant, c’est l’association de différentes sources. Car même si elles sont utiles, les indications émanant d’une seule source ne permettent pas d’être sûr de la nature des événements en cours. »

« En revanche, quand on dispose d’indicateurs concordants, fournis par plusieurs sources, des gens qui courent par exemple, les réseaux sociaux qui font état de bagarres ou l’enregistrement de niveaux sonores anormalement élevés, on a alors une idée plus précise de ce qui se passe réellement. »

L’impact futur de CityPulse sur la criminalité et l’activité

économique d’Eindhoven reste encore à déterminer, mais les personnes impliquées dans ce projet sont convaincues de son potentiel à long terme.

« Il n’existe pas encore de système infaillible, mais au fil des mois et des années, le fonctionnement de ce système nous permettra de mieux comprendre quelles en sont les anomalies » affirme Albert Seubers, Directeur de la Stratégie Groupe et du Développement de l'activité SmartCity chez Atos.

Ascent a voulu en savoir plus sur CityPulse, notamment pour mieux comprendre comment ce projet assure la sécurité des habitants d’Eindhoven tout en garantissant la protection de leurs données personnelles.

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Capteurs audioLe niveau sonore fait partie des données les plus importantes fournies par le modèle CityPulse actuel. Des micros placés dans les bars et les clubs partenaires détectent les moindres variations du spectre sonore. Point important : on identifie non seulement les variations de volume, mais aussi le type de son (le verre brisé par exemple). Le niveau de stress exprimé par la voix humaine peut même être intégré au système, qui associe l’analyse du contexte sonore aux images de la foule se déplaçant dans la rue, permettant ainsi une représentation audiovisuelle en 3D.

« Il n’est pas question de vie privée, mais plutôt d’éthique. Aujourd’hui, tout le monde utilise des cartes de crédit, des cartes de fidélité et des téléphones portables : les seuls qui s’intéressent encore à ces informations sont les entreprises commerciales. »

« CityPulse n’est pas un outil d’identification. Il analyse les données personnelles partagées par certains et favorise la mise en place d’un environnement plus agréable et sécurisé. C’est une manière résolument éthique d’utiliser les données. »

L’analyse des réseaux sociauxLes réseaux sociaux sont une source d’information majeure pour les événements planifiés à l’avance. Néanmoins, leurs interprétations varieront fortement que l’on soit un dimanche après-midi à 14h ou à 20h un soir de grand match ou de fin de partiels.

Salle de contrôleLorsque les sources de données confirment qu'un incident s'est produit, le tableau de bord de CityPulse prévient la salle de contrôle de première intervention. L'équipe a la responsabilité de prendre des décisions et d’envisager la mise en place de mesures supplémentaires, comme par exemple d’augmenter le niveau des éclairages publics ou d’envoyer une patrouille sur place.

Ascent magazine | Atos 1110 ascent.atos.net

ConformitéDans le cadre d’un partenariat avec l’Université de Tilbourg, un juriste spécialiste de la protection de la vie privée analyse chaque mois la conformité du dispositif mis en place. En avril 2015, la ville d’Eindhoven avait également accueilli un colloque international sur les bonnes pratiques en matière d’utilisation des médias et des données collectées dans l’espace public.

Soutien des habitantsPour les résidents d’Eindhoven, les bénéfices du projet contrebalancent les risques relatifs au respect de la vie privée. Les équipes de CityPulse et les habitants de la ville se réunissent régulièrement. « Les voisins soutiennent ce projet car ils constatent que cela permet de contrôler vraiment ce qui se passe dans la rue », explique Paul Moore. « C’est parfois difficile pour les riverains. Imaginez si 15 000 personnes venaient faire la fête dans votre rue tous les weekends. Les résidents accueillent ainsi favorablement ce type de projets mis en place pour faciliter leur quotidien. »

Sécurité des donnéesSeules les métadonnées sont stockées pour une longue durée. Les données individuelles ne sont quant à elles conservées que pendant un délai très court, à des fins de vérification. Aucune infraction à la loi n’a été constatée à ce jour.

Absence de poursuites Les données fournies par CityPulse servent uniquement d’indicateurs à la police et ne sauraient faire l’objet de poursuites. L’objectif de ce projet est surtout de fournir aux autorités les informations dont elles ont besoin pour repérer la criminalité et rechercher des preuves.

Visages floutésLes données audiovisuelles qui alimentent ce projet empêchent toute reconnaissance faciale, les vidéos étant floutées à la source. Les seules données permettant d’identifier des personnes proviennent de comptes Twitter publics. Mais même ces informations sont rendues anonymes et stockées sur des serveurs sécurisés.

Risque de leurreMême si les améliorations prévues dans les années à venir permettront de détecter les actes individuels, les limitations des données visuelles actuelles fournies par CityPulse présentent un risque : la possibilité de simuler des événements pour faire diversion. Comme l’explique Albert Seubers : « Supposons qu’une personne se rende à Stratumseind et se mette à danser n’importe comment avec un groupe de gens, ou à courir dans tous les sens. La police va par conséquent intervenir à Stratumseind, or pendant ce temps là, un crime pourrait être commis plus facilement dans un autre quartier. »

CamérasDes caméras sont placées au niveau de cinq points stratégiques pour suivre la fréquentation et les mouvements de foule. L’objectif principal est de repérer les parcours habituels et donc de détecter les anomalies, comme par exemple les groupes se déplaçant en cercles. Les données sont transmises en temps réel au centre de commande et de contrôle de la police municipale.

Prendre la températureCityPulse détecte l’ambiance générale des rues et analyse également les émotions spécifiques exprimées sur les réseaux sociaux, relatives aux notions de stress et de dangerosité. Parmi toutes les données qui alimentent CityPulse, celles fournies par les réseaux sociaux sont celles à prendre avec le plus de précaution. Il faut donc en recueillir davantage pour obtenir l’analyse la plus représentative possible. Ce système repère par ailleurs des mots clés (comme « pickpocket ») qui permettent d’obtenir des informations utiles même à partir de sources modestes.

Albert Seubers, Directeur de la Stratégie Groupe et du Développement de l'activité SmartCity chez Atos.

Confiance & Conformité

CityPulse au service de la sécurité des rues de la ville d'Eindhoven

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2

Réinventer l’entreprise

Transformation digitale

Pourquoi devoir attendre les résultats des analyses médicales ? Grâce à un capteur pouvant être ingéré et connecté à un dispositif remis au patient, le médecin pourrait suivre le traitement et repérer toute infection en temps réel. Alors que le pacemaker était à l’époque le symbole ultime de l’intégration des technologies de pointe au corps humain, dans un futur proche, nous pourrions être amenés à avaler une pilule contenant un circuit et une caméra biodégradables alimentés par un électrolyte tel que les fluides gastro-intestinaux. Il ne manquerait plus que cette pilule soit composée de minéraux essentiels pour qu’elle en devienne en plus bénéfique pour la santé.

Technologie comestible

1 Avec l’évolution des appareils portables intelligents de plus en plus petits, les progrès technologiques tels que la détection de mouvement et la projection d’interfaces devront bientôt rendre les écrans et les claviers superflus. Il sera par exemple possible d’afficher directement sur le pare-brise des alertes importantes pour la conduite, gérées par des capteurs de mouvement directement connectés au pare-brise. Et qui sait : les jours du clavier - utilisé depuis 140 ans - pour taper nos messages sont peut-être comptés, maintenant que la reconnaissance vocale devient une technologie totalement intégrée.

Informatique invisible

3 5

On imagine généralement les majordomes en train de servir le thé vêtus d’un costume sombre et de gants blancs. Mais bientôt, certaines tâches seront effectuées par des assistants personnels virtuels dotés d’une intelligence artificielle. Ils seront capables d’anticiper vos besoins, mais aussi de recouper un certain nombre d’informations pour vous faciliter la vie. Vous devez prendre un rendez-vous ? Votre assistant virtuel s’en charge lui-même. Besoin d’une information urgente avant une réunion importante qui commence dans 10 minutes ? Demandez tout simplement à votre assistant virtuel ultra connecté.

Assistant virtuel ultra-connecté

4Accessibilité partout, tout le temps

Finis les problèmes dus à la verticalité des applications, à la fragmentation causée par les différents systèmes d’exploitation, et à la nécessité de sauvegarder les fichiers et les données sur plusieurs systèmes. Vous cherchez une photo prise l’année dernière ? Un moteur de recherche sémantique vous aidera à la retrouver. Vous voulez envoyer un message ? Plus besoin d’hésiter entre ordinateur et téléphone.

Cinq applications d’avenir qui défient l’imagination

Traduction instantanée

Ascent magazine | Atos 1312 #AscentMagazine

Les problèmes de communication que l’on rencontre parfois lors de vacances à l’étranger pourraient bientôt faire partie du passé. Des lunettes connectées associant un traitement de l’image et du son avec des outils de traduction automatique pourront traduire ce que disent vos interlocuteurs, même si vous parlez une langue différente ou que vous n’entendez pas bien.

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Réinventer l’entreprise

La mise sur le marché d’un nouveau médicament est un processus lent, coûteux et risqué. Il faut compter en général dix à douze ans, dont la moitié en essais cliniques, pour lancer un

médicament efficace et sûr.Les besoins sont pourtant colossaux : sur

quatre cent millions de personnes souffrant de diabète, seulement un quart d’entre elles bénéficie d’un traitement régulier. De plus, aucun marché n’est totalement couvert : l’Afrique qui abrite 11 % de la population mondiale, recense aujourd’hui un quart des pathologies dans le monde.

D’autres freins entravent également la mise au point de nouveaux médicaments. Seulement 6 % des essais cliniques sont réalisés dans les délais impartis, et 7 sur 10 accusent un retard supérieur à un mois, selon un rapport publié par eMedonline. On constate aussi un faible taux d’observance thérapeutique des patients traités pour des troubles chroniques qui acceptent de se livrer à des essais, d’où la difficulté de démontrer l’efficacité d’un médicament, alors même que les impacts financiers suite à des désistements de patients se chiffreront en millions. eMedonline affirme que les coûts liés à la prise en charge d’un patient pour un essai clinique représentent plus de 6 500 dollars, et qu’il faut tripler ce chiffre si ce dernier doit être remplacé en cas de désistement. Le sponsor peut perdre jusqu’à 8 millions de dollars par jour de retard dans le lancement d’un médicament.

Sur 10 000 molécules nécessaires au développement de nouveaux médicaments, seules cinq seront utilisées pour les essais cliniques, et une seule sera finalement approuvée, le tout représentant un coût moyen d’environ 1 milliard de dollars. « Il est évident qu’une rationalisation des essais cliniques présente bien des avantages aux yeux des entreprises cherchant à maximiser leur retour sur investissement et à être plus compétitives » explique Markus Fuchslocher, Directeur du secteur Pharmaceutique chez Atos. « L’industrie pharmaceutique a pourtant tardé à reconnaître les bénéfices des technologies numériques, qui permettent de développer de nouveaux médicaments plus rapidement et à moindre coût, à partir de données de meilleure qualité. »

Du concept au client

Une entreprise qui dépose un brevet dispose ensuite de vingt ans pour rentabiliser ses investissements et générer des profits avant l’arrivée des médicaments génériques sur le marché, qui entraînera alors une baisse des prix jusqu’à 80 %. La phase de recherche et développement dure en général dix à douze ans, ce qui réduit donc considérablement la période restante pour faire du profit. Il faut aussi prendre en compte le risque d’effets indésirables, qui peut se solder par le retrait du médicament.

La réalité virtuelle pourra-t-elle sauver des vies?Pourquoi faut-il aujourd’hui attendre parfois plus de dix ans pour qu’un nouveau médicament soit lancé sur le marché ? Les technologies numériques nous permettront-elles d’accélérer le processus, et de réagir plus rapidement en cas de crise majeure, comme lors de l’épidémie d’Ebola qui a frappé l’Afrique de l’Ouest en 2014 ? Enquête menée par notre journaliste, Andrew Shields.

Etapes de mise sur le marché d'un médicament

5 ANS

Ascent magazine | Atos 1514 ascent.atos.net

Phase 3 : c’est la phase la plus complexe. Le médicament est testé sur plusieurs milliers de patients afin de confirmer les premiers résultats, et de le comparer aux médicaments déjà sur le marché ou aux placebos. Risques élevés en termes de désistements et de retard.

Phase 2 : contrôle de l’efficacité auprès de patients atteints de la pathologie ciblée.

4 ANS

2 ANS

Évaluation pré-clinique : définition du protocole d’essai clinique.

Phase de découverte : identification de la cible.

« Les technologies HPC (High Performance Computing) et Big Data offrent un potentiel considérable pour faciliter l’identification de nouvelles populations cibles et accélérer le développement de médicaments efficaces et sans danger » indique Markus Fuchslocher. « Lors de la phase de découverte, on commence en principe par étudier les articles scientifiques déjà publiés sur une pathologie spécifique. On peut, grâce à ces technologies, identifier cinq à dix nouvelles populations cibles quelques semaines seulement après avoir analysé une dizaine de milliers d’articles, alors que cela nécessitait auparavant des mois, voire des années de recherche. »

Essai clinique - Phase 1 : vérification de l’innocuité du médicament sur un panel de 10 à 50 volontaires sains pendant plusieurs mois.

1 AN

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Réinventer l’entreprise

exhaustivité des données, par exemple. Il est donc primordial, surtout pour une entreprise du secteur pharmaceutique d’investir dans ce domaine. »

Mais que se passe-t-il lorsqu’un essai clinique ne se déroule pas comme prévu ? Markus Fuchslocher souligne les avantages offerts par l’analyse Big Data : « Les essais ne sont souvent interrompus que lors des phases finales. Le risque d’échec à un stade avancé est donc élevé. La phase trois pouvant représenter jusqu’à 50 % du coût total, il vaut mieux, par conséquent, arrêter un essai non concluant le plus tôt possible. Le Big Data permet justement d’obtenir des indicateurs très en amont. »

« L’analyse par Big Data va permettre aux entreprises pharmaceutiques de renforcer l’innovation et l’efficacité des procédures encadrant les essais cliniques. Elles peuvent s’inspirer des actions mises en place dans le secteur bancaire et la distribution, qui visent à renforcer les échanges numériques avec l’utilisateur final. Les laboratoires pourront s’appuyer sur la technologie pour mettre en place des essais cliniques virtuels, faire pression pour une meilleure disponibilité des données, et ainsi contribuer à débloquer certains projets au point mort. »

Les essais cliniques sont rigoureusement encadrés, et cela à juste titre, pour veiller à ce que seuls des médicaments efficaces et sans danger soient proposés aux patients. Certains régulateurs comme la FDA (l’agence de sécurité sanitaire américaine) sont prêts à reconnaître les avantages des technologies numériques qui, tout en respectant des processus très rigoureux, permettent de réduire potentiellement le délai de mise sur le marché. Janet Woodcock, Directrice du centre d'évaluation et de recherche sur les médicaments de la FDA le dit : « La modernisation des essais cliniques est au rang des priorités majeures de la FDA. »

L’industrie pharmaceutique pourra ainsi réaliser son objectif premier : sauver un plus grand nombre de vies, et ce plus rapidement, et aider plus de gens à vivre en bonne santé.

Ascent magazine | Atos 0716 #AscentMagazine

« Les essais ne sont souvent interrompus que lors des phases finales. Le risque d’échec à un stade avancé est donc élevé. Le Big Data permet justement d’obtenir des indicateurs très en amont . »

Et après...Les nouveaux modèles économiques qui intégreront des processus métiers avec des

technologies dynamiques, garantiront la mise en place de solutions plus flexibles, personnalisées et complètes. L’Internet des objets et le Big Data ne vont pas seulement

modifier notre façon de travailler, mais également réinventer l’entreprise.

Le recours à la technologie HPC, pour analyser le génome numérique au cours des différentes phases de l’essai clinique, permettrait de cibler des populations spécifiques et réduire leur ampleur, leur durée et leur coût, tout en améliorant leur efficacité. L’analyse Big Data de données rendues anonymes apportera des éléments d’éclairage et de comparaison entre le nouveau médicament et les traitements déjà sur le marché, permettant d’influencer la stratégie de prix.

Pour Markus Fuchslocher, les essais cliniques virtuels (pour lesquels des indicateurs de performances clés sont collectés sur le lieu de soin) constituent une solution alternative efficace pour accélérer la mise sur le marché et garantir la qualité

Le maître du polar technologique Finn Mack publie dans Ascent deux nouvelles exclusives, inspirées par le web sémantique.

Excellence opérationnelle

Ascent magazine | Atos 17

Un bug ?Anthologie du polar technologique par Ascent

Par Finn Mack – Auteur du best-seller américain Qubit

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En bonus De belles

éclaircies! Une

nouvelle inédite

Édition sémantique 2015

des données : « Des capteurs et des appareils médicaux assurent le suivi permanent et la transmission automatique des données en temps réel. C’est la fiabilité de ces données qui aura un impact majeur sur la durée et le coût des essais cliniques. »

« Les essais virtuels permettront également d’accélérer le processus de recrutement. Les médecins comme les patients seront en effet plus enclins à participer si le nombre d’interactions physiques est réduit, tout particulièrement dans les pays où il faut parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour voir un médecin. »

Données réelles

Selon Nadia Foskett, épidémiologiste et spécialiste des données réelles chez Roche, les données réelles collectées en dehors des essais cliniques jouent un rôle crucial pour accélérer la mise sur le marché des médicaments. Elles sont notamment recueillies dans les dossiers médicaux informatisés ou collectées lors d’études d’observation. Elles peuvent être utilisées pour définir le coût des maladies et les protocoles de soin, optimiser la conception des essais cliniques, recruter des patients pour des études aléatoires, ou pour apporter de plus amples informations sur le rapport bénéfices-risques des médicaments. La collecte de données relatives au protocole clinique des différents traitements est utile aux patients ainsi qu’à leur famille, aux professionnels de santé, aux agences de régulation et de remboursement, ainsi qu’aux responsables politiques pour résoudre les problématiques liées à l’accès aux soins.

Les données réelles sont collectées et stockées de diverses façons. Comment améliorer et systématiser leur utilisation lors des soins apportées au patient ? C'est l’une des principales difficultés à laquelle sont confrontés les chercheurs et les responsables politiques. Les obstacles sont en effet nombreux : respect de la vie privée, hétérogénéité des plateformes informatiques et des solutions logicielles, droits de propriété et sources de financement, qualité et

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autrement, mis des semaines voire des mois à analyser. »

« Et nous l’utilisons pour rechercher de nouveaux matériaux susceptibles de nous intéresser, c’est bien ça ? » demanda Jim.

« Tout à fait. J’ai émis une recommandation à ce sujet il y a six mois environ.

Les premières recherches portaient en fait sur les nanotechnologies. Rien à voir avec le solaire, et sans l’aide du web sémantique nous serions passés complètement à côté. Ce qui signifie que c’est sans doute le cas de nos concurrents. »

Josh vit Stuart Nance, un partenaire de Sand Hill, une société de capital-risque qui avait investi pas loin de cent millions de dollars sur ME, se redresser légèrement dans son fauteuil.

« Nous avons donc demandé à nos équipes de faire des tests. Selon les derniers calculs, le prix du kilowatt-heure, à grande échelle, s’élèverait à… »

Josh fit semblant de sortir son téléphone de sa poche pour vérifier le chiffre. Cela ne lui ressemblait pas vraiment, mais il se disait qu’il avait bien mérité de faire durer ce moment.

« … moins de quatre centimes. »Marty haussa lentement les

sourcils. « Quatre centimes le kilowatt-heure ? » répéta-t-il. « Vous êtes sûr ? »

« Oui, du moins selon nos indicateurs actuels, même si cela pourrait être moins. »

« Ce serait révolutionnaire » murmura Marty, presque pour lui-même.

« C’est exactement cela Marty : révolutionnaire » renchérit Jim, le regard perdu vers un horizon invisible de futurs profits. « Grâce à ces nouveaux panneaux, l’énergie solaire reviendrait dix fois moins cher que les énergies fossiles. Même sans compter les subventions, cela va sans dire. »

« Patrick Conner va être ravi » ajouta-t-il. « Au vu des coûts

dérisoires, les voitures électriques rouleront presque gratuitement ».

« Vous pouvez peut-être le convaincre d’investir alors » suggéra Josh, songeant à la publicité dont bénéficierait le pionnier de la voiture électrique.

Josh scruta Marty. À quoi pensait-il ?Le vieux scientifique grisonnant

leva enfin les yeux. « Il était temps » déclara-t-il. Venait-il d’esquisser un sourire ? Josh n’en était pas sûr.

« Mais soyons clairs » lança Stuart. « Vous êtes sûr que personne d’autre ne s’intéresse pour le moment à ce matériau ? »

« Non, à moins qu’ils n’utilisent une technologie KSL. À première vue, tout cela n’avait rien à voir avec la recherche. Notre requête portait sur des matériaux présentant certaines caractéristiques spécifiques. Nous avions intégré quatre critères d’efficacité quantique, juste pour voir, même si nous ne… »

« Je ne suis pas un spécialiste de ces questions » le coupa Stuart. « Tout ce que je veux savoir, c’est si oui ou non il est possible que quelqu’un d’autre ait fait la même découverte, ou combien de temps il va s’écouler avant que ce soit le cas. »

« Ce que je veux dire » répondit Josh, « c’est que sans les technologies du web sémantique, il n’y a aucune chance pour que quiconque ait fait le rapprochement. »

« Demandons à nos avocats de rédiger les brevets » déclara Jim. « Avec des tarifs pareils, tout le monde aura droit à une part du gâteau ! »

Marty se leva d’un coup. « C’est bien possible, Jim, mais j’ai travaillé toute ma vie dans l’attente de ce moment. Ce qui est en train de se passer en ce moment, tes petits enfants le raconteront aux leurs. Ils auront du mal à croire qu’à une époque, nous préférions brûler du pétrole et du charbon au lieu d’utiliser la lumière du soleil qui nous éclaire chaque jour. »

Marty se tourna vers Josh et lui tapa sur l’épaule. « Bravo gamin. Excuse-moi, mais maintenant il faut que j’appelle quelques vieux amis. »

Tout le monde connaît le « web des documents » : c’est tout simplement l’Internet tel que nous l’utilisons au quotidien. Notre prochain grand défi : aller vers un « web des données ». Le web sémantique désigne en effet un ensemble d’outils conçus pour combler le fossé entre l’information et le savoir. L’objectif est de donner du sens à la masse de données exponentielles qui nous entourent, d’apporter des réponses et non plus simplement des pistes. Ainsi, des données collectées dans un but précis pourront éventuellement être utilisées dans un contexte totalement différent.

Les avantages potentiels de ces « données cachées » sont considérables. Le fait d’enrichir les informations en automatisant le marquage et la catégorisation accroît en effet la valeur des données brutes comparativement à ce que l’on aurait obtenu par l’analyse humaine. Les résultats de ces analyses permettent par conséquent de prendre des décisions éclairées.

C’est dans ce contexte que se déroulent les deux fictions écrites par Finn Mack. L’action se passe en 2020. Le premier récit décrit une entreprise qui ne comprend pas comment elle s’est fait devancer par un concurrent, qui a fait appel à la technologie sémantique pour évaluer une décision commerciale avant d’agir le plus rapidement possible. Dans le second récit en revanche, une entreprise célèbre une idée révolutionnaire qui a vu le jour grâce au web sémantique. Ces scénarios pourraient très bien dépasser la fiction et se dérouler au siège de grandes entreprises d’ici cinq à dix ans.

Google a d’ailleurs déjà mis ce processus en place avec Knowledge Graph, un maillage d’associations concrètes basé sur les 500 millions de recherches les plus fréquentes portant sur des personnes, des lieux ou des objets. Pour que cela fonctionne, les données présentes sur le web doivent être intégrées dans un protocole permettant d’associer de manière exploitable de nombreux ensembles de données composés chacun de milliards d’informations. Le « web des données » désigne le système de publication visant à concevoir des ensembles de données pouvant être lus automatiquement par les ordinateurs.

Le Big Data, l’Internet des Objets et le Web-Scale Computing vont accroître la production de données, le nombre de connexions et la capacité de calcul des ordinateurs. Dans ce contexte, créer un web de données est indispensable si l’on veut que les applications et les plateformes puissent continuer à capter, communiquer, stocker, consulter et partager ces données tout en leur donnant du sens. C’est ce qu’ont très bien compris les personnages fictifs présents dans les bureaux de Material Energy Inc.

Comment le web sémantique permet de transformer des données brutes en connaissances exploitables, par Thierry Caminel et Guy Lidbetter, membres de la Communauté Scientifique d’Atos.

De la fiction à la réalité…

Réinventer l’entreprise

Ascent magazine | Atos 19

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Un bug ?19 février 2020, 7h45Bureaux d’Olarum Holdings plc, LondresHugh Roberts, PDG d’Olarum Holdings, ne passait pas une bonne journée. L’indice phare du fonds de placement du secteur de l’énergie, jusqu’alors leader du marché, avait chuté de 15 % en une semaine sans aucun motif particulier, et le cours des actions d’Olarum plongeait à son tour, au grand mécontentement du Conseil d’Administration et surtout de son président, Cam Lowell, un homme pas vraiment réputé pour sa patience.La large baie vitrée du bureau, laissant pénétrer le temps maussade qui régnait à Londres ce jour-là, semblait refléter l’humeur de Hugh. Il lança un regard à Monica Fraser, la DAF, puis se redressa et fit de son mieux pour parler calmement, craignant que la contrariété ne cède le pas malgré lui à la colère.« Que se passe-t-il exactement ? » lança-t-il au DSI, Seb Crane. Seb recula dans son fauteuil, comme pour éviter une gifle. « Vous serez content d’apprendre que je crois avoir compris ce qui se passe, c’est un début. »« J’aimerais partager votre optimisme » rétorqua Hugh. Lowell ne le lâchait pas une seconde, et ce n’était pas de gaîté de cœur qu’il avait réuni en urgence le Conseil d’Administration. « Bien. Seb, vous croyez gérer la situation. Qu’en est-il exactement ? »« Seb, je dois vous rappeler que si nous ne contrôlons pas la situation, il faudra sans doute émettre un avertissement sur résultats » ajouta Monica d’un ton lugubre.« Je comprends votre inquiétude » répondit Seb de la voix la plus apaisante possible. « Nous étudions cela depuis une

semaine. Nous avons repéré vraisemblablement d’importantes positions à court terme sur le fonds, mais cela n’était pas suffisant pour déclencher l’alerte. Nous avons tout de même commencé à poser des questions, et nous avons ainsi appris grâce à un contact chez IBB que tous les principaux investisseurs adoptaient des positions à court terme dans le secteur de l’énergie. Nous pensons que la liquidation des actifs a été initiée par une entreprise appelée Quilltron Energy Trading. »« Quilltron quoi ? » L’incrédulité de Hugh se fit entendre haut et fort. Était-il possible qu’ils se retrouvent dans cette situation à cause d’une société dont ils n’avaient jamais entendu parler ?« Je les connais. C’est une société spécialisée dans le trading haute-fréquence » expliqua Monica.« J’ai parlé à leur DSI ce matin » poursuivit Seb. « Ils pensent que c’est l’une des nouvelles fonctionnalités de leur logiciel qui pourrait être à l’origine du problème. »« Ce n’est peut-être qu’un bug » hasarda Monica, d’un ton optimiste. « Je n’appellerais pas ça un bug », répondit Seb. Hugh grimaça et secoua la tête. Seb continua, ne voyant aucune raison de cacher ce qui était en train de se passer. « Leur logiciel ne se contente pas d’analyser les données du marché comme la plupart des systèmes de THF. Il traite aussi ce qu’on pourrait appeler les « données cachées » présentes sur Internet. »Seb se tut un instant pour essayer de mettre de l’ordre dans ses pensées. « Ils utilisent le web sémantique et des techniques d’apprentissage automatique pour collecter des informations provenant d’études de marchés mais aussi de sites d’information, de réseaux sociaux, de forums de discussion,

enfin d’à peu près partout en réalité. Il est possible de récupérer une quantité de plus en plus importante de contenu Internet sous une forme structurée. »« Excusez-moi mais, qu’est-ce que vous appelez le web sémantique ? » demanda Hugh, avant de réaliser que ce n’était pas la bonne question et de reformuler. « Non, dites-moi plutôt ce qu’ils cherchent à obtenir avec ces nouvelles technologies. »« Imaginez que l’ensemble des données récupérées et triées en fonction de leur pertinence puissent être évaluées et traitées de manière structurée. Il devient alors possible d’identifier des schémas récurrents, de faire des recoupements et de tirer des conclusions à l’aide de logiciels établissant des connections qu’un humain serait incapable de repérer. Une rumeur concernant le cours des actions pourrait par exemple être liée à une analyse du sentiment négatif relevé sur Twitter et à la crainte de nouvelles régulations évoquées par des responsables politiques à la télévision, tout cela en temps réel ou presque. »Hugh aboya : « Est-ce que vous essayez de me dire que ces types peuvent avoir connaissance plusieurs jours avant nous de certains événements risquant d’affecter notre capital ? »Seb aurait aimé avoir une autre réponse à apporter. « Je crains que oui, Hugh. Du moins tant que nous n’aurons pas nous aussi mis en place un système de traitement sémantique des données web qui nous permette au moins de savoir quelles sont les informations dont ils disposent. »Hugh libéra la DAF et le DSI. Une fois seul, il consulta son répertoire et fit une courte pause avant d’appeler Lowell, qui était toujours « disponible » quand c’était Hugh qui appelait.Non, cela n’allait décidément pas être une bonne journée.

De belles éclaircies !29 août 2020, 14hBureaux de Material Energy Inc., Palo Alto, Californie

Josh Landon avait du mal à se contenir. Il était impatient d’annoncer la bonne nouvelle aux autres membres du Conseil d’Administration. Sa chemise blanche réfléchissait la lumière du soleil qui inondait les fenêtres.

« Ok, nous avons fait le point sur les flux de trésorerie, les opérations commerciales, le recrutement de nouveaux collaborateurs. Josh, comment ça se passe côté Recherche et Développement ? », demanda Jim Barnett, l’un des premiers investisseurs de ME. « Quels sont les chiffres du kilowatt-heure ? »

Josh balaya du regard la demi-douzaine de personnes installées autour de lui. Marty Lattimore, un des pionniers de l’énergie solaire, était assis tout au bout de la table. Josh avait eu du mal à croire qu’il avait accepté de siéger au Conseil d’Administration, où il ne prenait d’ailleurs que rarement, voire jamais, la parole. Josh inspira profondément.

« Comme vous vous en souvenez peut-être », commença Josh, « il y a environ deux ans, nous avons accordé une licence d'exploitation technologique à l’université de Stanford, pour nous aider à identifier des ressources intéressantes concernant l’énergie solaire. »

« Tu veux parler de l’outil de recherche sémantique ? » demanda Jim.

« Oui, c’est cela, celui conçu par le labo KSL. Ils ont mis au point un algorithme d’apprentissage automatique probabiliste, qu’ils ont associé à leurs techniques d’analyse sémantique pour former ce qu’ils appellent un moteur d’inférence web. La version que nous utilisons a été conçue pour répondre aux questions axées sur la recherche, à l’aide de données que nous aurions,

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Expérience client

Payer avec ses données personnelles« En réalité, on le fait déjà » explique Guy

Lidbetter, « A chaque fois que l’on indique notre adresse e-mail pour lire un article en ligne par exemple. Sera-t-il vraiment différent de payer un pull en transmettant ses données personnelles par bluetooth dans un point de vente ? Les seules barrières qui existent sont culturelles. On va vite se rendre compte que pour la génération Y, qui a grandi avec les technologies numériques, ce type de transaction est tout à fait naturel.« La création de valeur pour les distributeurs passe par des marchés multi-faces où plusieurs prestataires s’associent pour accroître la valeur des données. Ce type de système va sans doute devenir de plus en plus sophistiqué au fil du temps. Ce principe est déjà utilisé, notamment dans des secteurs comme l’automobile, la santé et le tourisme, avec des offres du type : Bénéficiez d’une

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A quoi ressemblera le monde de demain pour les consommateurs connectés ? Santi Ristol et Guy Lidbetter nous livrent ici leur vision.

réduction sur vos billets en réservant également un hôtel et une location de voiture chez nos partenaires. »

Avantages de la technologie BeaconBasée sur le protocole BLE (Bluetooth

Low Energy), la technologie des beacons (balises) est aujourd’hui en plein essor, surtout dans certains lieux comme les centres de conférence, les complexes sportifs et les centres commerciaux. « Le principal avantage de cette technologie » explique Santi Ristol, « c’est la proximité et la pertinence des services proposés. Pour l’heure, il faut télécharger une appli qui envoie une notification lorsqu’un périphérique est détecté, mais les balises connectées à une URL devraient se généraliser dans les années à venir. »

« Dans ce contexte, les clients vont généralement opter pour le numérique. Et pourquoi pas ? C’est un modèle gagnant-

gagnant : les clients ont accès à des offres plus intéressantes, et les distributeurs vendent plus ! »

Impression à domicileVotre lave-linge tombe en panne, et

vous découvrez que ce modèle n’est plus fabriqué. Le fabricant n’est pas en mesure de vous fournir la pièce de rechange pour la simple raison qu’il n’est pas rentable pour lui de produire de petites quantités. En 2015, c’est un problème. Mais en 2020, le fabricant pourra vous vendre un fichier CAO qui vous permettra d’imprimer la pièce chez vous avec votre imprimante 3D. « Et ce n’est pas tout » affirme Guy Lidbetter, « vous pourrez sans doute acheter la même pièce encore moins cher dans un thing store. Semblables aux app stores actuels, ces derniers seront basés sur une plateforme stylisée mise en place par une nouvelle vague de micro-entrepreneurs pour vendre directement aux consommateurs des

fichiers permettant d’obtenir de vrais objets.« D’après les prévisions, le coût des

imprimantes 3D et des matières premières requises devrait baisser de manière considérable au cours des prochaines années » ajoute Santi Ristol. « L’impression 3D à domicile deviendra tout à fait possible et sera plus intéressante pour le consommateur en termes de coûts, de gain de temps et de confort. »

Acheter une voitureComme pour beaucoup d’achats

émotionnels, la première chose que l’on fait avant d’acheter une voiture est de consulter son entourage. De même, le concept de « shopping collaboratif » va amener les clients à s’appuyer sur le ressenti d’autres clients pour orienter leur décision d’achat. Néanmoins, étant donné l’essor du marketing de contenu et le fléau que représentent les faux

commentaires, les clients peuvent-il vraiment faire confiance aux données disponibles ? La solution se trouve peut-être dans les nouveaux outils qui émergent actuellement, comme notre MyCommunity Analyser (fictif). Les consommateurs pourront ainsi compter sur leur réseau personnel (et personnaliser les sources utilisées pour la collecte des données) afin d’améliorer la fiabilité des résultats.

Hôtel connecté « Les clients des hôtels attendent

maintenant une prise en charge complète, depuis le choix de la chambre et jusqu’à la fin du séjour, par le biais d’une application par exemple » explique Santi Ristol. « Pour cela, vous devrez toutefois autoriser l’accès à vos données. Il deviendra par conséquent courant de stocker sur le cloud plusieurs profils utilisateur associés à des données spécifiques : un pour le travail et l’autre pour

les loisirs par exemple. »Cela pourrait alarmer les personnes les plus sensibles à la protection des données. Selon Guy Lidbetter, il n’y a pourtant pas lieu de s’inquiéter : « C’est là que le droit à l’oubli prend tout son sens. Il sera en effet possible de supprimer à la fin du séjour l’ensemble des données collectées par l’appli. Même s’il est probable qu’une réglementation rende cette option obligatoire, la loi du marché va naturellement s’imposer car les sites collaboratifs vont aider les clients à repérer les hôtels qui respectent la vie privée … et les autres. » Cela semble intéressant. Mais quels pourraient être les possibles inconvénients ? « Il existe bien entendu un risque d’être bombardé d’offres et d’avis non sollicités » reconnaît Guy Lidbetter. « Mais cela peut être limité en permettant aux utilisateurs de définir à l’avance le niveau d’interaction qui leur convient. »

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1,00 Identifiant de messagerie instantanée ou adresse e-mail

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Ascent magazine | Atos 2120 #AscentMagazine

LE SHOPPING À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE

Hôtel : Hôtel connecté

Ville : Partout

Commentaire : Août 2020

« Incroyablement attentif et efficace  »

Je recommande cet hôtel. Tout s’est très bien passé et nous avons pu choisir la chambre, et faire nos check-in et out depuis l’appli. Nous avons apprécié de ne pas avoir à faire la queue à la réception après une longue route avec les enfants épuisés !

Chambre géniale. Pas besoin de clé ni de code d’entrée, il suffisait de passer le pouce sur la poignée équipée d’un capteur biométrique. Réel sentiment de sécurité sans clé : aucun risque de la perdre ou que quelqu’un utilise un double.

J’avais synchronisé les informations de mon profil avant le voyage pour pouvoir faire le check-in sur mon smartphone. Comme nous étions en vacances, j’ai activé mon profil « touriste  » et toutes les notifications reçues sur ma smartwatch se sont avérées utiles et pratiques, surtout le jour où il a plu !

Nos enfants ont ADORÉ le système d’affichage intelligent de l’hôtel. Incroyable ! Il est capable de différencier les enfants des adultes, mais aussi les touristes des personnes venant pour le boulot. Nous avons ainsi obtenu des informations person-nalisées et parfaitement ciblées. Un seul regret : éviter d’indiquer aux enfants le fast food du coin de la rue. Pas super pour ma ligne !!!

Note globale Confort

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3 LE MARCHÉ MAISONPourquoi attendre que vos articles soient prêts quand vous pouvez les imprimer vous-mêmes !

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Confiance & Conformité

Ascent magazine | Atos 2722 ascent.atos.net

Karl Alles est directeur du Contrôle opérationnel pour Worldline, filiale d’Atos et leader européen des paiements et des services transactionnels. Worldline propose des services de traitement des données pour aider les institutions financières à réduire les risques de fraude.La loi en vigueur sur la protection des données stipule que si une banque souhaite utiliser les données d’un client pour lui proposer un nouveau service (une protection contre le risque de fraude par exemple), elle doit lui demander, au préalable, la permission. Ce qui participe à imposer certaines limitations aux entreprises, mais aussi aux clients.L’approche culturelle vis-à-vis de la vie privée est en train de changer. Les jeunes n’ont aucun problème à divulguer leurs données personnelles, or ce sont eux les clients de demain. La collecte de données permet de vendre davantage de biens adaptés à la bonne cible ; et, si elle est réalisée correctement, elle permettra alors à ces mêmes clients de trouver plus facilement les bonnes informations au bon moment. Comme les voitures connectées, par exemple, faciliteront nos déplacements, en nous permettant d’identifier notre position et de trouver les services disponibles autour de nous, cela représentera un gain considérable en termes de flexibilité et de confort.

Giovanni Buttarelli est contrôleur européen de la protection des données, une autorité indépendante dédiée à la protection des données personnelles et au respect de la vie privée, ainsi qu’à la promotion des bonnes pratiques au sein des institutions européennes.

La protection des données ne doit pas être perçue comme un obstacle ou un frein à l’innovation, ni comme une porte ouverte pour justifier une gestion, de plus en plus intrusive, de nos données personnelles. Les problématiques posées par la technologie Big Data peuvent, à mon sens, être résolues sans qu’il soit nécessaire de changer quoi que ce soit aux garanties déjà en place ; il suffit simplement de les appliquer de manière plus innovante.

Les notifications envoyées aux utilisateurs devraient par exemple être plus concises et rédigées clairement, pour que l’on puisse facilement comprendre les conséquences de nos choix. Les conditions d'utilisation sont aujourd’hui rédigées dans un jargon juridique si complexe que personne ne les lit. Quand vous cliquez sur « J’accepte », cela n’indique pas nécessairement que vous donnez votre accord, mais c’est plutôt pour dire : « Allez, j’ai d’autres choses à faire ! »

La mise en place d’un système de protection des données fiable ne se résume pas à limiter l’accès et la disponibilité des données personnelles, mais plutôt à adopter une approche résolument innovante. Si l’on s’y prend bien, le marché unique du numérique et les règles appliquées par défaut pour protéger la vie privée peuvent générer des opportunités d’emploi, et créer un nouveau marché ouvert à de nouveaux métiers.

Où faut-il fixer la limite ?Alors même que l’ensemble du secteur débat autour des enjeux liés à la protection des données et au respect de la vie privée, Ascent a recueilli les points de vue de trois experts sur la réglementation en vigueur et ses impacts sur les utilisateurs.

Mark Roberts est partenaire associé chez Atos Consulting, Responsable de la gouvernance des risques liés à l’information, et de la conformité au Royaume-Uni.

Récemment, au cours d’un salon consacré à la santé, j’ai été frappé par la masse d’appareils portables consacrés au bien-être. Tous génèrent une quantité phénoménale d’informations sur notre condition physique, mais y-a-t-il là vraiment de quoi nous réjouir ?

A mon avis, l’accès à cette richesse de données personnelles, mises à notre disposition, constitue une véritable avancée. Prenons le cas de mon dossier médical en ligne, celui-ci n’appartient qu’à moi et à moi seul. C’est à moi de le gérer et de décider qui pourrait y avoir accès. C’est à la personne la plus directement concernée, c’est-à-dire moi-même, qu’il incombe la responsabilité de gérer sa confidentialité, sa véracité et qui peut le consulter. A partir de ce constat, il est possible d’envisager une solution qui me permettrait d’accorder des autorisations pour que d’autres personnes, que j’aurais choisies, puissent y accéder. Ainsi que de pouvoir vérifier en un clin d’œil (sur mon smartphone par exemple) qui y a accès, et pour quels motifs.

L’annonce d’une nouvelle réglementation générale sur la protection des données (le GDPR, pour General Data Protection Regulation) constitue également une avancée importante dans la volonté de redonner aux utilisateurs le contrôle sur leurs données. Le projet de loi devrait leur garantir un certain nombre de droits, notamment le droit à l’oubli.

Toute organisation devra répondre aux questions suivantes : sait-on chiffrer la quantité de données disponibles sur un individu ? Et où ces données sont-elles stockées ? Est-on certain de pouvoir supprimer l’intégralité de ces données et d'en fournir la preuve ?

Le GDPR pourrait encourager les clients à poser d’autres questions relatives à la protection de leurs données. Tout cela devrait néanmoins susciter un intérêt plus grand pour ce sujet. Il se pourrait même que certains DSI se retrouvent confrontés à des questions auxquelles ils pourraient avoir un peu de mal à répondre.

Et après...Sécurité numérique, protection contre les cyberattaques, protection des données personnelles et respect

de la vie privée : toutes les entreprises, de nos jours, sont confrontées à ces problématiques. L’enjeu majeur consiste à mettre en place des mécanismes et des principes relatifs à la protection des données et au

respect de la vie privée au sein même de l’écosystème d’applications internet, et de gagner la confiance des utilisateurs en démontrant que l’utilisation de leurs données peut être contrôlée.

Le visage du changement

Luc Barbier et l’équipe d’Ascent ont rencontré Raphaël Hélion de PwC, avec qui ils ont pu

échanger sur l’évolution du rôle des DSI.

Longtemps cantonné au rôle de gardien, le DSI est en passe de devenir un pionnier. En effet, il ne se contente plus uniquement de garantir la fluidité et la sécurité des opérations

informatiques : il doit devenir le fer de lance de la transformation numérique, identifier les opportunités qui vont favoriser la croissance de l’entreprise, et assurer que la structure organisationnelle permette de tirer au maximum profit de ces opportunités. Ce poste n’a jamais été aussi important, et une nouvelle génération de DSI s’attache à comprendre les nouveaux défis qui les attendent.

Raphaël Hélion est le DSI de PwC France depuis 2012. Il est responsable de la France, de Monaco, du Maroc et de l’Algérie, et notons que la Tunisie, ainsi que dix autres territoires d’Afrique de l’Ouest feront aussi bientôt partie de ses attributions. En parallèle, il est chargé depuis février de mettre en place la stratégie de PwC en matière de systèmes d’information, afin d’en faire une entreprise davantage axée sur les données. Il compare la situation à laquelle lui-même et d’autres DSI font face aujourd’hui aux débuts d’Internet, alors qu’il était étudiant en ingénierie des réseaux à l’Université de Versailles.

Réinventer l’entreprise

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Ascent magazine | Atos 13

« C’était passionnant, car à l’époque Internet laissait présager des opportunités colossales, sans pour autant savoir exactement ce que nous allions pouvoir en faire. Le plus excitant, c’était de voir toutes les possibilités qui s’ouvraient à nous grâce au partage d’informations. Nous vivons une situation similaire aujourd’hui : nous disposons de tout un éventail de technologies et nous savons que le potentiel d’évolution est considérable. »

« J’ai très vite compris que ce n’est pas la technologie qui génère de la valeur, mais l’usage que l’on en fait, et ce qu’elle nous apporte. La technologie n’est pas une fin en soi mais tout simplement un des éléments qui permet à l’entreprise de fonctionner. »

Raphaël Hélion a d’abord occupé différents postes dans la gestion informatique, puis il a travaillé onze ans pour le cabinet d’avocats international Baker & McKenzie à Paris, en tant que directeur des systèmes d’information pour la France, le Luxembourg et le Maroc et Responsable informatique pour l’Europe de l’Ouest. Il a ensuite rejoint PwC, où il a, depuis son entrée en fonction, été témoin de l’évolution du rôle du DSI.

« Lorsque je suis arrivé chez PwC, la mission du DSI consistait à faire faire des économies à l’entreprise et à gérer les problèmes informatiques en interne. À présent, ce poste se concentre principalement sur ce qui se passe à l’extérieur, et sur la création de revenus. Cela représente une évolution majeure. Le DSI est devenu un partenaire économique, qui se concentre sur les opportunités commerciales et qui va cerner en quoi la technologie peut renforcer l’activité. Il est pour cela indispensable de bien comprendre quel est le fonctionnement de l’entreprise, non seulement à l’heure actuelle mais aussi sur deux ou trois ans. »

« On se demande parfois qui sont les clients des DSI. L’année dernière, j’aurais dit que mes clients étaient les collaborateurs de PwC. Demain, j’aimerais pouvoir dire que ce sont les clients de l’entreprise. Avant, les clients internes venaient surtout me demander du matériel : un ordinateur portable, un écran, un meilleur téléphone. Aujourd’hui, ils me demandent de les aider à concevoir de nouveaux services numériques pour leurs clients, ou encore à augmenter leur marge. »

« Cela fait partie de ce qui a changé. Autrefois, je devais faire appel au directeur juridique pour relire mes contrats ou bien veiller à ce que la gestion des risques soit correcte. Aujourd’hui, nos échanges portent davantage sur le changement de paradigme, notamment sur la gestion de la sécurité, les risques opérationnels et d’autres points juridiques, l’objectif étant de favoriser la création de nouvelles ressources commerciales. L’enjeu de la discussion s’est inversé. Maintenant, le challenge est mutuel. Ce qui résume le mieux ce changement de paradigme, c’est que l’on est passé du « risque associé à chaque action » au « risque associé à l’inaction ». »

La demande en termes d’innovation est plus forte que jamais car la concurrence s’est intensifiée. Il est d’ailleurs intéressant de noter que pour Raphaël Hélion, les principaux concurrents des entreprises traditionnelles bien établies sont aujourd’hui des startups nées avec le Web.

« Ces startups sont parties de zéro, mais elles ont bâti des solutions 100 % numériques, complètes et automatisées. Ce sont souvent de petites structures très attentives aux coûts et ultra-spécialisées dans un seul type de service. Les clients n’ont aucun problème à confier dix services différents à dix prestataires différents, si cela leur revient moins cher tout en étant mieux adapté à leur stratégie. Ces startups viennent donc réellement bousculer le marché. »

« En tant que DSI, on doit maintenant réfléchir à ce que nous pouvons faire pour offrir une expérience client similaire. Lorsqu’on rachète des startups, il faut faire très attention à respecter leur modèle économique, leur agilité et leur culture. C’est un problème nouveau car auparavant, une entreprise qui en rachetait une autre se disait : « Bon, dans deux mois elle aura intégré nos processus. » Or aujourd’hui, on veut au contraire empêcher les startups de se fondre dans l’entreprise qui la rachète. »

Raphaël Hélion a passé une semaine dans la Silicon Valley à la rencontre de dirigeants et de créateurs d’entreprises du web, afin de comprendre ce qui les rendait innovantes. Il est rentré avec la ferme intention de s’en inspirer en favorisant l’innovation chez PwC, de façon exponentielle. Il a pour cela une formule : « 10 fois plus d’innovation plutôt que 10 % d’innovation. » Cela ne dispense pas de continuer à veiller aux questions de sécurité. Néanmoins, comment faire pour équilibrer les demandes supposées à deux vitesses, qui relèvent tantôt des opérations et tantôt de l’innovation ? Raphaël Hélion est d’une sincérité désarmante à ce sujet.

« Je suis au bord de la schizophrénie » plaisante-t-il. « Mais je suis aujourd’hui convaincu que je dois partager mon équipe pour être sûr que les personnes en charge de l’innovation n’aient pas à se soucier des contraintes opérationnelles et qu’elles puissent se concentrer sur la création de nouvelles ressources commerciales. »

La solution qu’il a retenue consiste à externaliser une grande partie des systèmes opérationnels, confiés notamment à Atos. Il préfère cependant parler de partenariat plutôt que d’externalisation, car selon lui cela reflète mieux l’aspect collaboratif de cette relation. En parallèle, il met actuellement en place un « écosystème dédié à l’innovation » : un réseau collaboratif qui réunit des spécialistes de l’innovation (avec notamment des partenaires comme Atos, Google et Microsoft) pour proposer de nouvelles idées et développer l’activité de PwC en s’appuyant sur les nouvelles technologies.

« Tout le monde devrait s’intéresser à l’innovation » affirme-t-il. « C’est le genre de

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« Le message que je cherche à faire passer, c’est que le DSI doit faire partie du Comité Exécutif. Si ce n’est pas le cas, vous n’êtes pas une entreprise numérique. »

« On se demande parfois qui sont les clients des DSI. L’année dernière, j’aurais dit que mes clients étaient les collaborateurs de PwC. Demain, j’aimerais pouvoir dire que ce sont les clients de l’entreprise. »

Questions-réponsesOrdinateur portable ou smartphone ? Mon smartphone n’est jamais loin. Il m’aide à rester connecté même quand je suis en déplacement à ce qui compte le plus pour moi : ma famille. Il me permet aussi d’être joignable à tout moment, car l’entreprise ne s’arrête jamais.

Burger ou foie gras ? Burger au foie gras !

Week-end en ville ou vacances à la mer ? Week-ends à Londres et Rome avec ma femme le plus souvent possible. Vacances à la plage au moins une fois par an pour voir la mer.

Foot ou rugby ? Je ne regarde pas beaucoup de matchs et je ne pratique aucun des deux, mais ma préférence va sans hésiter au rugby, pour l’esprit d’équipe. C’est le seul sport où on fait des passes en arrière : même si on ne voit pas son coéquipier, on sait qu’il sera là.

Paris ou Provence ? Paris pour le travail, la Provence pour la retraite.

Livres ou films ?Les livres pour apprendre (ma dernière lecture : The Phoenix Project par Gene Kim, George Spafford et Kevin Behr) et les films pour se détendre (j’attends impatiemment la sortie du prochain Star Wars).

Maison ou bureau ? Le bureau pour rencontrer mes collaborateurs et mes clients, la maison pour passer du temps avec ma famille et travailler sans être interrompu.

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culture que nous cherchons à développer au sein de l’entreprise : ne pas avoir peur de partager ses idées. Il y a une volonté commune, à l’échelle mondiale, de mettre en place ce type de changement. »

Les critères de réussite ont évolué parallèlement à la transformation du rôle du DSI. Quand Raphaël Hélion a présenté son plan de transformation, il a choisi pour indicateur clé de sa performance le nombre de fois où les partners l’inviteraient à rencontrer les clients.

Comme il l’explique : « Le message que je cherche à faire passer, c’est que le DSI doit faire partie du Comité Exécutif. Si ce n’est pas le cas, vous n’êtes pas une entreprise numérique. »

Le profil LinkedIn de Raphaël Hélion nous renseigne sur ses loisirs favoris, à savoir la voile et la planche à voile. Une façon d’évacuer la pression constante sans doute, même si en y regardant de plus près certaines qualités requises pour ces sports correspondent à celles dont doit être doté le DSI aujourd’hui : curiosité, détermination, leadership et travail d’équipe.

« J’aime apprendre de nouvelles choses et j’aime les défis. J’ai pris des leçons de pilotage pendant deux ans, et maintenant que j’ai mon brevet de pilote je ne vole plus ! Je suis sans cesse à la recherche de nouvelles expériences. Je fais aussi énormément de bateau. J’ai passé mon diplôme de moniteur de voile à 16 ans et j’ai appris très vite à coacher et diriger des équipes dans des situations imprévisibles. J’adore cela. Je passe beaucoup de temps avec mon équipe, car je ne suis rien sans eux. Pour construire une cathédrale, il faut avant tout s’entourer d’une bonne équipe. Seul, on ne peut faire que rêver. »

Les choses évoluent à grande vitesse dans les bureaux de PwC à Neuilly-sur-Seine

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Expérience client

FingerReader est le fruit de vos recherches sur les interfaces utilisateur naturelles. Comment celles-ci vont-elles évoluer ?Le terme « interface utilisateur naturelle » (NUI) est assez vague. Pour moi, il s’agit d’une interface qui ne va ni gêner ni empêcher l’interaction naturelle que l’on peut avoir avec un objet. On pourrait par exemple imaginer une tasse qui saurait ce qu’elle contient, si elle doit être lavée, si c’est votre tasse ou celle de quelqu’un d’autre, etc.

Pas besoin de prendre son téléphone, de le diriger vers la tasse, de prendre une photo et de récupérer des données sur le téléphone. Une tasse est censée être tenue par son anse, c’est donc là que l’interface utilisateur sera située. L’idée est de s’en servir comme d’habitude, tout en sachant qu’il existe de nombreuses autres interactions possibles.

Je m’intéresse beaucoup à l’aspect auxiliaire des objets. Tout comme un enfant qui apprend à boire au verre, une personne qui a subi un traumatisme crânien doit réapprendre des gestes de base comme tenir un objet et le manipuler correctement. Pour en revenir à notre exemple, une tasse pourrait vous réapprendre à boire.

Quelles sont les dernières étapes à accomplir avant que le FingerReader puisse être mis sur le marché ?Nous travaillons actuellement sur la conception matérielle et logicielle en vue d’une production de masse. Les appareils mobiles incarnent le futur. Nous avons jusqu’à présent travaillé sur des appareils Android, mais nous aimerions étendre cette technologie au système iOS étant donné que la plupart des personnes malvoyantes ont un iPhone. Nous devons par ailleurs améliorer la stabilité de la caméra.

Il nous reste à finaliser l’aspect et l’ergonomie de l’appareil, c’est-à-dire sa taille et la manière dont il s’adapte sur le doigt. Et nous devons bien entendu effectuer des études complémentaires afin de déterminer plus précisément les besoins.

La mise en place de technologies d’assistance discrètes et intégrées aux outils les plus utilisés devrait être un axe majeur des entreprises en faveur de l’inclusion de tous leurs employés. Et rappelons que ce sont les réseaux sociaux qui ont permis d’échanger facilement des informations et des idées autour de l’accessibilité au travail, et d’ainsi aborder ces thèmes en toute transparence.

La plupart des innovations actuelles en matière de technologies d’assistance sont intégrées dans des appareils mobiles ou portables, ce qui constitue un réel avantage. En effet, le fait que ces technologies soient accessibles partout est vraiment libérateur pour les personnes qui en ont besoin. Nous avons participé au concours sur les dispositifs portables favorisant le développement de l’accessibilité organisé par Innovate UK, et avons décidé de collaborer avec le gagnant : dbGLOVE.

Bonnes vibrationsLe dbGLOVE fonctionne à l’aide de capteurs placés sur les doigts de personnes sourdes et aveugles qui vont utiliser l’alphabet Malossi en touchant différentes parties de leur main avec leur autre main. Le capteur Bluetooth intégré transmet alors les données à un téléphone portable qui établit une communication à double sens. Le dbGLOVE traduit ensuite la réponse en envoyant des vibrations correspondant aux points de contact de l’alphabet Malossi, et le porteur peut à son tour recevoir le message. Cette technologie permet ainsi aux sourds et aveugles de communiquer à distance, ce qui n’était pas possible jusqu’alors.

Nous travaillons sur différents projets destinés à améliorer les conditions de travail des personnes avec un handicap invisible, et notamment le projet mené par la BBC autour de la neuro-diversité, qui vise à développer des directives et des outils pour permettre aux managers d’accompagner les collaborateurs

atteints de diverses affections neurologiques du type troubles du spectre autistique, dyslexie, dyscalculie ou dyspraxie.

L’équipe contribue également au travail effectué par W3C en vue d’améliorer l’accessibilité pour les collaborateurs atteints de troubles cognitifs. Parmi les technologies proposées figure une extension ARIA (Accessible Rich Internet Applications), qui permet aux personnes souffrant de divers troubles neurologiques, comme la dyscalculie, d’afficher des informations qui vont faciliter la compréhension. Par exemple : si on vous dit que « 80 % des personnes possédant un animal affirment que leur chien adore les friandises », la fonction ARIA/Zéro chiffres va traduire « 80 % » par « presque tous ».

Soulignons également le potentiel des intergiciels qui permettent d’associer ces outils ou d’enregistrer des préférences et grâce auxquels les utilisateurs peuvent personnaliser les appareils et les logiciels en fonction de leurs besoins. Pour acheter des tickets de métro par exemple, il suffit de placer le dispositif NFC (communication en champ proche) contre la machine, qui va comprendre instantanément que vous êtes aveugle et avez besoin d’un descriptif audio.

La mise en pratique de ces idées permettra aux personnes atteintes d’un handicap de jouir des mêmes opportunités que les autres collaborateurs et d’exploiter au maximum leur potentiel, et cela ne peut être que bénéfique pour les employeurs.

Accès illimitéNeil Milliken, Directeur de l'accessibilité et de l'inclusion numérique chez Atos, revient sur les innovations les plus prometteuses en termes de technologie d’assistance au travail.

Le FingerReader est un outil qui se positionne sur l’index et permet à l’aide de gestes naturels (montrer du doigt et toucher) de générer un message audio à partir d’un

texte, par le biais d’un appareil mobile ou d’un ordinateur. Toujours en cours de développement en partenariat avec l’Université de Technologie et de Design de Singapour, le FingerReader pourrait donc aider les personnes aveugles ou malvoyantes à lire des documents.

Comment a évolué le projet FingerReader ?Je travaillais à l’époque sur l’EyeRing qui, comme le FingerReader, est une interface portable. Nous souhaitions nous concentrer davantage sur la lecture et moins sur les fonctionnalités globales de l’application. La principale différence entre ces deux dispositifs, c’est que l’EyeRing est équipé d’un appareil photo numérique ne pouvant donc prendre qu’un cliché à la fois, tandis que le FingerReader fonctionne avec une caméra.

Y a-t-il eu un tournant décisif ?La mise en ligne d’une vidéo de présentation du concept s’est révélée être une étape majeure. L’accueil a été très positif, et je crois que c’est parce que cela parlait aux gens. Nous utilisons naturellement nos doigts. Les enfants qui apprennent à lire s’en servent pour suivre leur texte. Nous avons tout simplement repris cette idée en y associant une technologie.

Les retours sont-ils positifs ?Nous avons fait différents constats, et notamment que cet outil ne convient pas à toutes les personnes malvoyantes. Certaines se l’approprient très facilement et sont capables de lire avec cette méthode en dix minutes, tandis que d’autres ne sont pas encore convaincues de son utilité. Cela varie.

Outre les personnes malvoyantes, à qui d’autre cette technologie pourrait-elle servir ?Nous nous intéressons à plusieurs groupes, notamment aux personnes atteintes de dyslexie. Nous avons également commencé à travailler avec des musiciens, qui s’en servent pour lire les partitions. Mais pas seulement des musiciens aveugles d’ailleurs, également ceux qui apprennent à jouer d’un instrument ou qui ont des difficultés avec le solfège. Nous retravaillons actuellement le logiciel sur la base de ces cas d’étude. Nous avons aussi été contactés par des professionnels de la rééducation.Cet outil pourrait en effet être utile aux personnes qui ont subi un traumatisme crânien ou souffrent d’un autre trouble neurologique et ont besoin de réapprendre à lire.

Ascent est allé à la rencontre du docteur Roy Shilkrot, chercheur à l’Institut de Technologie du Massachusetts et à la tête du projet FingerReader, avec qui nous avons pu discuter du fabuleux potentiel que ce dispositif portable apportera aux personnes malvoyantes.

Changer des vies grâce aux technologies d’assistance

« Les enfants qui apprennent à lire se servent de leur doigt pour suivre leur texte. Nous avons tout simplement repris cette idée en y associant une technologie. »

Et après...Afin d’enrichir leur expérience client, les entreprises doivent mettre en place des niveaux de personnalisation de plus en plus avancés, notamment en essayant de mieux comprendre quelle est l’utilisation du numérique et cela indépendamment de l’âge, de la culture, de la capacité et du handicap de chacun. Harmoniser les échanges B2C et B2B à tous les niveaux de l’organisation sera un élément majeur pour générer de la valeur supplémentaire.

Ascent magazine | Atos 2726 ascent.atos.net

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Les Jeux de Rio 2016 seront marqués par une série de premières technologiques. Pour la toute première fois, par exemple, les systèmes dédiés au recrutement des bénévoles, à

la gestion des équipes et au traitement des accréditations seront gérés dans le Cloud.

Les Jeux de Rio marqueront également la fin d’une ère technologique. L’Integration Testing Lab, un pilier essentiel des opérations informatiques qui permet de tester l’ensemble des systèmes, des applications et l’infrastructure informatique, sera déployé pour la dernière fois dans la ville hôte. À l’avenir, c’est à partir d’une installation désormais centralisée à Madrid que plusieurs milliers d’heures d’essais

Lancé en 2014 par Thomas Bach, le président du CIO, l’Agenda olympique 2020 a été élaboré sous la forme d’une consultation de grande ampleur visant à mettre en avant les défis et les opportunités qui vont définir le Mouvement olympique pour les années à venir. Les recommandations formulées au cours de ce processus s’articulent autour de trois grands thèmes : développement durable, crédibilité et jeunesse.

Aujourd’hui comme demain, tous ces thèmes seront concernés par la transformation numérique des Jeux, qui offre des occasions passionnantes d’échanger avec les athlètes, les spectateurs, les médias et les téléspectateurs, de manière plus personnalisée et plus authentique.

La technologie est indispensable au bon déroulement des Jeux : comment pourrait-on s’en passer lors du plus grand événement sportif mondial ? Les solutions Cloud sont maintenant assez matures pour accompagner en toute fiabilité les systèmes et les applications sans lesquels les Jeux ne pourraient pas avoir lieu, et elles permettent en outre d’assurer le niveau de service exigé. Le recours au Cloud dans l’organisation des Jeux se traduit également par des avantages supplémentaires en termes de rentabilité, d’agilité et de développement durable.

À l’avenir, les Jeux vont générer un volume croissant de données que nous pourrons utiliser de manière créative pour promouvoir nos valeurs et impliquer les jeunes. Les solutions basées sur le Cloud vont sans aucun doute constituer une étape importante de la préparation des Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang 2018 et des Jeux de Tokyo 2020. Nous serons en effet capables d’enrichir l’expérience de tous les participants, notamment à travers la diffusion de contenu adapté sur l’ensemble des canaux disponibles.

Les données pourront être interprétées et visualisées de manière nouvelle et originale. Grâce à cela, les victoires obtenues par les athlètes participant aux Jeux vont inspirer les jeunes et les inciter à faire du sport, donnant vie par la même occasion à l’un des grands thèmes de l’Agenda olympique 2020.

Selon Jean-Benoît Gauthier, directeur de la technologie du CIO, la transformation numérique renforce les liens entre les jeunes et le Mouvement olympique.

Excellence opérationnelle

virtuels seront effectués.Afin de faciliter encore davantage la

transformation numérique des Jeux, l’ensemble des systèmes et des applications seront transférés sur Canopy, le Cloud d’Atos développé en collaboration avec EMC. Ainsi, pour les Jeux de PyeongChang 2018, de Tokyo 2020, de Beijing 2022 et ceux organisés ensuite, les opérations informatiques seront entièrement effectuées à partir du Cloud.

Marta Sanfeliu, Directrice Générale Adjointe Jeux Olympiques chez Atos, a travaillé sur tous les Jeux depuis Sydney 2000. Elle nous explique l’impact positif des solutions Cloud pour l’ensemble des personnes impliquées dans les Jeux.

DÉVELOPPEMENT DURABLE« Les Jeux Olympiques sont organisés tous

les deux ans dans une ville différente. Ces événements nécessitent une infrastructure informatique massive et génèrent une quantité considérable de données. L’Agenda olympique 2020, feuille de route stratégique pour l’avenir du Mouvement olympique, rappelle à quel point il est important d’intégrer le développement durable dans tous les domaines des Jeux. »

« Jusqu’à présent, les Comités d’Organisation de chaque pays hôte devaient construire de nouveaux centres de données pour chaque nouvelle édition des Jeux, mais ce ne sera plus le cas dorénavant. La transition d’un modèle « pour chaque édition » à un modèle « unique »

ADAPTABILITÉ« Nous avons assisté à des évolutions incroyables en un temps très court. La perspective de l’après PyeongChang 2018 est enthousiasmante. Les smartphones occupent une place de plus en plus importante dans notre quotidien : pouvons-nous proposer davantage de services par le biais des appareils mobiles ou du Wi-Fi ? Le Cloud va aider nos équipes à réagir plus rapidement, mais aussi à anticiper les nouveaux défis et s’y adapter. »

« D’autres entreprises utilisent également les Jeux Olympiques comme référence pour des projets d’intégration de systèmes de grande ampleur. Nous démontrons ainsi que l’agilité des opérations dans le Cloud peut réellement changer la donne. »

« L’innovation et l’envie d’améliorer à chaque fois l’expérience des spectateurs sont dorénavant ancrées dans notre ADN »

Ascent magazine | Atos 2928 #AscentMagazine

signifie que nous allons réduire le nombre de serveurs, optimiser l’espace et réduire notre empreinte carbone. »

AGILITÉ« Au cours de mes premiers Jeux

Olympiques, je me souviens que l’approche adoptée consistait à reproduire ce qui avait fonctionné lors des éditions précédentes. Les systèmes conçus pour les Jeux de 1992 à 2008 étaient à peu de chose près identiques. Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Les progrès technologiques nous permettent d’être beaucoup plus agiles. L’innovation et l’envie d’améliorer à chaque fois l’expérience des spectateurs sont dorénavant ancrées dans notre ADN. »

« Les appareils portables et la collaboration sur les réseaux sociaux vont continuer à transformer l’expérience des Jeux pour tous les spectateurs présents sur place mais aussi pour les téléspectateurs ou les internautes. De fait, la demande de contenu OTT ne peut qu’augmenter. Avec le Comité International Olympique et ses partenaires technologiques, nous formons une communauté dédiée à l’innovation. L’objectif est de poursuivre le développement de technologies de pointe pour être en mesure de proposer une expérience encore plus immersive à toutes les personnes participant aux Jeux. »

RENTABILITÉ« À compter des Jeux de PyeongChang en 2018, tous les services seront déployés dans Canopy, la plateforme Cloud d’Atos qui sera de nouveau utilisée pour les Jeux de

Réaliser une prouesse technologique pour le plus grand événement sportif de la planète

Tokyo 2020, Beijing 2022, et pour la ville qui accueillera les Jeux de 2024. Nous conserverons certaines installations clés dans la ville de Rio, notamment un laboratoire d’intégration et un centre des opérations technologiques, mais un autre centre plus petit sera également implanté en dehors de la ville. Il servira ensuite de centre des opérations technologiques pour les Jeux de PyeongChang et de Tokyo. Au total, la centralisation de l’infrastructure et des équipes permettra de réaliser jusqu’à 15 % d’économies. »

ÉVOLUTIVITÉ« Les systèmes informatiques des Jeux n’ont pas besoin de tourner tout le temps à pleine capacité. À compter des Jeux de PyeongChang de 2018, l’infrastructure Cloud permettra de moduler la puissance des systèmes informatiques en fonction des besoins. »

« Ainsi, nous l’augmenterons afin de procéder aux essais techniques lors des premières étapes de préparation des Jeux, avant de revenir à un niveau moindre. La capacité ne sera de nouveau augmentée que deux ans avant l’organisation des Jeux suivants, afin de lancer le programme de bénévoles et pour répondre à la demande croissante qui augmentera progressivement jusqu’au début des Jeux où nous serons alors totalement opérationnels. »

Les jeux du futur

Les Jeux Olympiques sont en pleine transition. A l’origine ? Un colossal plan de refonte stratégique pensé et déployé par Thomas Bach, le nouveau président du Comité International Olympique. L’occasion pour Ascent d’expliquer comment les solutions Cloud s’intègrent dans l’Agenda olympique 2020.

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Et enfin…

De nouveaux mots et de nouvelles expressions relatifs à la technologie ne cessent d’apparaître, mais qui décide s’ils entreront ou non dans le langage courant ? Est-il possible de prédire quels seront les tech terms de demain ?

Parlons technologie

ascent magazineAscent : « Visions d’avenir numérique » a été conçu par Atos

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Comité de rédaction :Directeur de la rédaction, Communauté Scientifique d’Atos : Guy LidbetterDirectrice Communication, Ascent : Emilie Moreau Vice-président sénior, chargé de la Gestion du Portefeuille, de l’Innovation, Relations Analystes et Conseils Externes : Luc BarbierDirectrice Global Market Marketing : Maria BlainVice-président Global Communication : Marianne Hewlett

Pour Seven46 / Havas Sports & EntertainmentRédaction : Catherine Inkster, Andrew Shields, Tim Glynne-JonesResponsable de compte : Augustin PenicaudConception graphique : Lee Martin, Lee ThomasRemerciements à : Nick Varley, Lucien Boyer

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Atos SE (Société Européenne), est une entreprise leader de services numériques avec un chiffre d’affaires annuel de 11 milliards d’euros et 93 000 collaborateurs dans 72 pays. Atos fournit à ses clients du monde entier des services de conseil et d’intégration de systèmes, d’infogérance, de Big Data et de Sécurité, d’opérations Cloud et des services transactionnels par l’intermédiaire de Worldline, le leader européen et un acteur mondial dans les

services de paiement. Grâce à son expertise technologique et sa connaissance sectorielle pointue, Atos sert des clients dans différents secteurs : Industrie, Distribution, Transports, secteur Public, Santé, Services financiers, Télécoms, Défense et Sécurité, Médias et Services. Atos déploie les technologies qui accélèrent le développement de ses clients et les aident à réaliser leur vision de l’entreprise du futur. Atos est le partenaire informatique mondial des Jeux Olympiques et Paralympiques. Le Groupe est coté sur le marché Euronext Paris et exerce ses activités sous les marques Atos, Bull, Canopy, Worldline, Atos Consulting et Atos Worldgrid.Pour en savoir plus, rendez-vous sur : atos.net

Guillotine. Bolchevik. Bande des Quatre. Smartphone. Chaque révolution apporte son lot de mots

nouveaux dans le dictionnaire, et la révolution numérique n’y fait pas exception. À l’époque où Mao a écrit son petit livre rouge, il n’y avait pas d’Internet, pas de hackerspace, pas de communication NFC. Mais aujourd’hui, le nombre de termes associés aux nouvelles technologies est presque aussi volumineux que le flux de données fourni par les appareils qu’ils décrivent. Les éditeurs de dictionnaires ont donc intérêt à faire chauffer tous leurs systèmes d’indexation s’ils veulent rester à jour.

À l’heure même où l’Oxford English Dictionary (OED) planche sur ce qui sera sa troisième édition en 130 ans, essayer de coller au lexique actuel, où de nouveaux mots sont adoptés aussi vite qu’ils sont abandonnés, serait pure folie. L’enjeu est de déterminer quels sont les mots qui vont se faire une place dans la langue, et à l’inverse ceux qui seront vite oubliés.

pas et n’ont jamais eu de raison de parler de l’objet auquel il fait référence. »

« Précisons que certains de ces termes sont beaucoup plus anciens que ce qu’on imagine. Même si Internet des Objets, Cloud et impression 3D ne sont passés dans le langage courant que depuis peu, ils étaient déjà employés bien plus tôt qu’on ne le croit, à savoir, respectivement, dès 2001, 1996 et 1992. »

L’autre aspect intéressant concernant les termes techniques apparus ces 15 dernières années est que, pris collectivement, ils forment une trame narrative qui illustre l’impact de la technologie sur notre monde. « Que ce soit skype, le financement participatif, le détournement de clic ou encore le paywall, tous ces termes nous renseignent sur la manière dont Internet est aujourd’hui intégré dans notre quotidien, les opportunités qu’il représente, les craintes relatives à la fraude ou aux détournements qu’il peut entraîner et les éternelles questions qu’il suscite, qu'il suscite, comme la monétisation de contenu numérique par exemple. » indique Kelvin Corlett.

Prévoir quels sont parmi les termes entrés dans le langage courant aujourd’hui ceux dont l’usage va perdurer est loin d’être une science exacte. Pour certaines notions très pointues comme reconnaissance gestuelle ou réseau maillé, seul le temps nous le dira.

« Tous les termes faisant référence à quelque chose ayant un impact sur notre quotidien ont de bonnes chances de s’implanter dans la langue, surtout s’ils sont amenés à changer notre manière de faire les choses ou notre façon de voir le monde qui nous entoure ».

Vous vous creusez la tête pour trouver un nom à l’application que vous venez de créer, qui, vous l’espérez, entrera dans le langage courant d’ici quelques années ? Un conseil : optez pour un terme synonyme d’innovation, évocateur et en lien avec le quotidien. Et bien entendu, veillez à ce que votre produit soit intéressant. Ce serait dommage de finir en shelfware (logiciel relégué aux oubliettes).

Parmi les nouveaux mots apparus en 2015 dans la version en ligne de l’Oxford English Dictionary, on trouve cyberwarrior, cybercriminalité, fintech, bio-impression et data scientist. La question n’a pas encore été tranchée concernant d’autres termes comme par exemple velfie (selfie vidéo), capteurisation (pose de capteurs sur des objets) et mommy-save (le fait de cliquer sur « enregistrer » sans avoir défini au préalable l’emplacement où le document sera sauvegardé).

« Certains mots se sont retrouvés très rapidement dans la bouche d’un très grand nombre, comme par exemple le verbe skyper » explique Kelvin Corlett, rédacteur en chef adjoint de l’OED. Parmi les autres termes qui se sont banalisés au cours des dix dernières années, citons Cloud, Big Data, Internet des Objets et data mining. La validité de ces termes, tout comme la formation de verbes à partir des mots google, ping et tweet, peut s’expliquer par le fait qu’ils ont trouvé aujourd’hui leur place.

Un mot peut s’imposer plus particulièrement parce qu’il

est plus expressif, plus familier ou plus attractif que d’autres termes. Ainsi, compact disc ou CD se sont révélés beaucoup plus populaires qu’optical disc, qui était à la fois plus technique et moins spécifique. Au bureau, certains redoutent de bugger en cas de surcharge de travail ; à la maison ils regardent maintenant des reboots (des séries inspirées d’une ancienne, avec de nouveaux acteurs et un scénario différent).

« Autre facteur important pour déterminer la popularité ou la longévité d’un mot : en quoi est-il utile et pour combien de personnes ? » ajoute Kelvin Corlett. « On note ainsi que l’expression impression 3D est de plus en plus fréquente, car les gens commencent à envisager comment cette technologie pourrait révolutionner les méthodes de production. En revanche, on n’entend plus beaucoup parler des disques laser, tout simplement parce que la majorité des gens n’ont

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Principales contributions : Karl Alles (Chief Operational Control, Worldline), Luca Benporath (Communauté Scientifique Atos, ASC), Alain Beuraud (Chef de projet HPC, Météo-France), Giovanni Buttarelli (European Data Protection Supervisor), Thierry Caminel (ASC), Kelvin Corlett (Assistant Editor, Oxford English Dictionary), David Criscione (Global Head of Discrete Manufacturing, Atos), Damien Declat (Directeur avant-vente et performance HPC, BDS , Atos), Nadia Foskett (épidémiologiste et spécialiste des données réelles, Roche), Markus Fuchslocher (responsable du secteur Pharmacie, Atos), Jean-Benoît Gauthier (directeur de la technologie du CIO), Raphaël Hélion (DSI, PwC), Guy Lidbetter (ASC), Finn Mack (écrivain), Neil Milliken (Directeur de l'accessibilité et de l'inclusion numérique, Atos), Paul Moore (ASC), Santi Ristol (ASC), Mark Roberts (Atos Consulting), Marta Sanfeliu (Directrice Générale Adjointe Jeux Olympiques, Atos), Albert Seubers (directeur de la Stratégie internationale et du Développement de l'activité SmartCity, Atos), Roy Shilkrot (assistant de recherche, MIT), Thilo Stieber (VP Portfolio & Innovation, Global Manufacturing, Retail and Transport, Atos), Siemens (Service de communication)

Merci à tous les membres de la Communauté Scientifique d’Atos

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