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Page 1: VISIONS DE FRANCE
Page 2: VISIONS DE FRANCE

VISIONS DE FRANCE

ARLES ET LA CAMARGUE

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Il existe une édition spéciale en langue anglaise.

Ce volume complète et développe celui déjà paru sur les Baux de Provence.

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VISIONS DE FRANCE

A R L E S ET LA CAMARGUE

Texte et Légendes par ANDRÉ CHAGNY

(io illustrations en héliogravure d après les clichés originaux de G. L. ARLAUD

2 me Edition

ÉDITIONS

G. L. ARLAUD 3, PLACE MEISSONIER

LYON

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MEMENTO BIBLIOGRAPHIQUE. — Nous ne pouvons que faire allusion aux pages des écrivains plus ou moins célèbres: les Félibres et surtout Mistral (Mireille, 1859), CALENOAL, 1867, les' Iles d'Or, 1875, Le Poème du Rhône, 1897, Mémoires, 1907) ; Alphonse Daudet (Lettres de mon Moulin) ; Paul Arène, Barrès, René Bazin, Jean Aicard (le Roi de Camargue) ; Valère Bernard (Les Bohémiens) ; Marius Girard (La Crau) ; Baroncelli-Javon (Blé de Lune), J.-Ch. Roux, Jeanne de Flandreysy, etc... — De Mme de Flandreysy et d'E. Melier, Le Li<vre d'Or de la Camargue (Paris 1916) ; Iconographie provençale : Arles et l'Abbaye de Montmajour (Marseille 1922). Au point de vue historique et archéologique, on peut citer : P. Dumont, Description des anciens monuments d'Arles (Arles, 1789, inachevé) ; Le Blant, Etudes sur les sarcophages chrétiens de la ville d'Arles (Paris, 1878); Paul Fournier, Le Rqyaume d'Arles et de Vienne (Paris, 1891) ; L.-H. de Lala, Etude sur Saint-Trophime (Extrait du Bulletin Monumental, 1903-1904) ; Mgr Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, t. I (Paris 1907, 2e édit.); G. de Manteyer, La Provence du Ier au XIIe siècle (Paris 1908) et Les origines chrétiennes de la IIe Narbonnaise (Gap. 1924) ; enfin Congrès archéologique de France, 43e session, Arles, 1876 ; 76e session, Avignon, 1909. Outre les périodiques, tels que le Musée (1868-1883), le Bulletin de la Société des Amis du Vieil Arles (1903- 1927), nous signalerons spécialement L.-A. Constans, Arles antique Paris (1921) ; R. Peyre, Nimes, Arles, Orange (Paris, 1922, collect. des Villes d'Art) ; F. Benoît, Arles (Lyon, 1927) ; J. Sautel et L. Imbert, la Pro- vence romaine (Avignon, 1929) ; E. Ripert, La Provence (Paris, 1929).

Tous droits de reproduction, d'adaptation et d'exécution réservés pour tous pays Copyright I936 by G. L. ARLAUD, LTON

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ARLES — LE QUAI DU RHONE

ARLES ET LA CAMARGUE

« Arles, à cette heure tu es moissonneuse et couchée sur ton aire, tu rêves avec amour à tes gloires anciennes, mais tu étais reine alors et mère d'un si beau peuple de rameurs que le vent mugissant ne pouvait traverser l'immense flotte de ton port. Rome t'avait vêtue à neuf de pierres blanches bien assemblées. Elle avait mis à ton front les cent vingt portes de tes grandes arènes ; tu avais ton cirque ; tu avais, princesse de l'empire, pour distraire tes caprices, les pompeux aqueducs, le théâtre et l'hippodrome ».

Ainsi chantait naguère Frédéric Mistral. Or cet éloge d'Arles n'est pas seulement d'un poète; il est d'un historien. Il y a peu de

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villes, en effet qui se recommandent par de plus nobles souvenirs et de plus beaux monuments que la vieille cité aux pierres bleues et grises, qui dort, accroupie au bord du Rhône et comme accablée sous le poids de sa gloire.

Suivant C. Jullian, avant l'année 535 de l'ère antique, Arles faisait partie de l'empire phocéen de la Méditerranée. Elle portait un nom dérivé du grec: Théliné, qui signifie «mamelon». De fait, elle occupait un plateau rocheux, véritable promontoire de la Crau, au-dessus du Rhône et des lagunes de l'ancien delta. Le nom celtique Ar-lath, « la station devant le marais», s'explique lui-même par cette notation géographique.

Une gracieuse légende nous a conservé le souvenir des premiers rapports d'Arles avec Marseille. Des Grecs, venus de Phocée sous la conduite d'un jeune chef, Eumène, abordent la côte voisine ; ils im- plorent l'amitié du roi d'Arles dont la fille, séduite par la bonne grâce du chef étranger, le choisit pour époux en lui tendant la coupe du festin. Gyptis, la blonde, devint la fée bienfaisante de la colonie nouvelle.

Au IVe siècle avant le Christ, les Rhodiens, qui donnèrent peut- être leur nom au Rhône, créèrent un port commercial sur la rive droite du fleuve, à Trinquetaille, où il est resté.

A la fin du IIe siècle, Marseille ayant appelé les Romains à son secours, Marius accourut avec ses légions. Il fit creuser par ses soldats le célèbre canal, qui, en maintenant libres ses communications avec la mer, lui permit d'attendre, sur le champ de bataille de son choix, la formidable cohue des Cimbres et des Teutons. En 49, César, brouillé avec Marseille, fit construire, en trente jours, dans les arsenaux d'Arles, douze longs navires de guerre pour réduire la cité rebelle. Trois ans plus tard, des vétérans de la sixième Légion s'installaient sur le fameux mamelon. Telles furent les origines de la colonie d'Arles (Colovia Julia Paterna Arelate Sextanorum), bientôt dotée, sous le principat d'Auguste, de magnifiques monuments.

« Arles la double » du poète Ausone mena durant trois siècles un «long triomphe*. Grâce à son port et à sa situation sur un plateau dominant la plaine submersible au passage des routes d'Italie en Espagne, elle exerça une véritable suprématie militaire, politique, économique sur toute la Provence; elle devint « l éducatrice et la courtière » des Gaules, une Rome celtique (Gallula Roma)., En 418 de notre ère, cette prospérité était encore si grande qu'un édit d'Honorius la célébrait sur un mode lyrique, imprévu dans un texte officiel : d'après ce document, c'était l'un des principaux marchés du monde; aussi l'empereur y fixait-il l'assemblée des sept provinces gauloises. Et ce-

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pendant Arles avait terriblement souffert de l'invasion des Alamans. Par bonheur, Constantin en fit quelque temps sa capitale et la décora de somptueux édifices. Constantin II naquit ici de l'impératrice Fausta; Constantin III fut, au ve siècle, le restaurateur de la cité. Sidoine Apollinaire a chanté le luxe « d'Arles éternelle ». Voilà pourquoi on y trouve aujourd'hui, après des monuments construits par Auguste, ceux qui furent élevés à l'époque de Constantin et de ses successeurs, c'est- à-dire en un temps où l'antique civilisation romaine évoluait rapidement sous l'influence des idées chrétiennes. Le pape élève alors l'église d'Arles à la primatie des Gaules, hommage rendu à l'action de ces grands évêques, Patrocle, saint Honorat, saint Césaire.

Des édifices qui firent l'orgueil d'Arles antique, beaucoup n'ont laissé que des vestiges enfouis sous les constructions du Moyen âge et des temps modernes. Car le vieux dicton n'est que trop exact : « Arles ensevelie est plus riche qu'Arles vivante 1. Les archéologues ont recherché dans ce « musée vivant » les débris des remparts, des aqueducs, du pont du Rhône, du forum, les restes de deux ou trois arcs de triomphes, de temples, de thermes, d'un cirque dont l'obélisque, érigé en 1676 devant l'Hôtel de Ville, aurait décoré la spina.

Celtique d'origine, grecque de goût et de mœurs, Arles modifia sensiblement son caractère après la conquête romaine ; mais elle ne laissa jamais évaporer complètement ce parfum d'hellénisme qui la distingue encore parmi les villes de la vallée du Rhône.

L'influence grecque est déjà sensible sur son amphithéâtre, le plus ancien après celui de Pompeï. Vingt-six mille spectateurs pouvaient y assister à des combats d'hommes et d'animaux et en sortir, en moins de cinq minutes, grâce aux ingénieuses dispositions des escaliers et des vomitoires. Sous le règne de Dioclétien, le martyr saint Genès y périt par la dent des fauves. Les pirates sarrasins en firent plus tard une forteresse. Depuis qu'on a expulsé, voici une centaine d'années, le peuple de miséreux qui y avait élu domicile, les arènes ont repris leur aspect d'autrefois : joyeusement elles s'animent les jours où l'on y donne ces spectacles dont les gens du Midi sont si friands.

Plus encore que sur les arènes, le sourire de la Grèce flotte sur le théâtre, qui date de l'époque d'Auguste. Il dut être d'une prodigieuse richesse, ce frère jumeau du théâtre d'Orange, si l'on en juge par le nombre et la qualité des trouvailles faites dans ses ruines et qui ont enrichi le Louvre et le Musée lapidaire, installé dans l'église Sainte-Anne : buste de Divinité, danseuses, statue d'Auguste, autel d'Apollon, etc. Rien ne peut traduire la noblesse eurythmique de ces ruines qui meurent

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ÉDITIONS G. L. ARLAUD

LYON

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