université hassan ii, faculté des sciences,...
TRANSCRIPT
INTRODUCTION
L'eau est un élément indispensable au maintien de la vie sur terre. L'eau est source de
vie… Mais encore faut-il qu'elle soit disponible et potable ! Les énormes quantités d'eau
présentes sur notre planète nous donnent l'impression que cette richesse est inépuisable.
Pourtant, dans de nombreux pays du monde, l'eau est devenue une ressource de plus en plus
rare. Chez nous aussi, derrière l’apparente abondance de l'eau, il n'y en a qu'une infime partie
qui est utilisable pour nos activités. En plus, ce capital est directement menacé par les
différents types de pollutions. Le principale problème de l’accès à l’eau potable est dû a une
mauvaise répartition dans le monde mais aussi a une pollution continue des ressources en eau
par l’industrie, l’agriculture et les rejets textiles. [1]
Les rejets de l’industrie du textile constituent d’énormes nuisances pour la santé
humaine et l’environnement. En fait, les différents colorants utilisés causent de sérieux
problèmes en raison de leur stabilité et de leur faible biodégradabilité. Ainsi, il est nécessaire
de traiter ces rejets avant qu’ils soient déversés dans le réseau d’assainissement Actuellement,
les rejets d’eaux industrielles contenant des quantités relativement importantes de substances
colorantes, constituent un problème de plus en plus préoccupant. Leur présence dans les
effluents est une menace pour tout organisme biologique. En effet, le secteur de l’eau
demeure caractérisé par l’acuité de certains problèmes notamment la dégradation qualitative
et quantitative des ressources en eau, auxquels s’ajoutent ceux causés par les conditions
climatiques et la prolifération des foyers de pollution. L’eau devient ainsi un vecteur de
pollution. [2]
L’objet de ce travail est d’appliquer une technique électrochimique à savoir
l’électrocoagulation, pour traiter les rejets liquides de textile. Ce travail est décliné en deux
grandes parties :
La première partie comprend deux chapitres : tout d’abord le chapitre 1, débutera par les
généralités sur les colorants textiles. Le chapitre 2 expose les détails de traitement des eaux
du textile.
Mémoire de fin d’études Page 1
Dans la deuxième partie nous présenterons dans le chapitre 1 les matériels utilisés en
électrocoagulation (EC). Le chapitre 2 consistera les principaux effets qui influencent sur
l’EC.
Chapitre 1 : Les colorants textile 1. Généralités sur les colorants
Un colorant doit posséder, outre sa couleur propre, la propriété de teindre. Cette propriété résultant d’une affinité particulière entre le colorant et la fibre, est à l’origine des principales difficultés rencontrées lors des traitements. En effet, selon le type d’application et d’utilisation, les colorants synthétiques doivent répondre à un certain nombre de critères afin de prolonger la durée de vie des produits textiles sur lesquels ils sont appliqués : résistance à l’abrasion, stabilité photo lytique des couleurs, résistance à l’oxydation chimique (notamment par les détergents) et aux attaques microbiennes. L’affinité du colorant pour la fibre est particulièrement développée pour les colorants qui possèdent un caractère acide ou basique accentué. Ces caractéristiques propres aux colorants organiques accroissent leur persistance
dans l’environnement et les rendent peu disposés à la biodégradation. [3]
Les matières colorantes se caractérisent par leur capacité à absorber les rayonnements lumineux dans le spectre visible (de 380 à 750 nm). La transformation de la lumière blanche en lumière colorée par réflexion sur un corps, ou par transmission ou diffusion, résulte de l’absorption sélective d’énergie par certains groupes d’atomes appelés groupes chromophores. La molécule colorante est un chromogène. Plus le groupement chromophore donne facilement un électron, plus la couleur est intense.
De manière générale, les colorants consistent en un assemblage de groupes chromophores, autochromes et de structures aromatique conjuguées (cycles benzéniques, anthracène, térylène, etc.). Lorsque le nombre de noyaux aromatiques augmente, la conjugaison des doubles liaisons s’accroit, l’énergie des liaisons p diminue tandis que l’activité des électrons π ou n augmente et produit un déplacement vers les grandes longueurs d’onde. De même, lorsqu’un groupe autochrome donneur d’électrons (aïno, hydrox, aloya …) est placé sur un système aromatique conjugué, ce groupe se joint à la conjugaison du système p, il peut y avoir hyper conjugaison et la molécule absorbe dans les grandes longueurs d’onde
et donne des couleurs plus foncées. [4]
2- Utilisation des colorants
L’industrie des colorants constitue un marché économique considérable car de nombreux produits industriels peuvent être colorés, principalement : [5]
Pigment (industrie des matières plastique) Encre, papier (imprimerie) Colorants alimentaires (industrie agro-alimentaire)
Mémoire de fin d’études Page 2
Colorants capillaires (industrie des cosmétiques) Colorants et conservateurs (industrie pharmaceutique) Carburants et huiles (industrie automobile etc.….)
3- Classification des colorants :
Les colorants sont classés selon leur structure chimique et leur méthode d’application sur différents substrats (textiles, papier, cuir, matières plastiques, etc.…..). Ce qui amène à distinguer les principales classifications suivantes : [6]
3.1-Classification chimique
Le classement des colorants selon leur structure chimique repose sur la nature du groupe
chromophore. Les classes chimiques les plus utilisées dans les colorants textiles
principalement sont :
Les colorants azoïques,
Les colorants anthraquinoniques
Les phtalocyanines.
3.2- Classification tinctoriale
Si la classification chimique présente un intérêt pour le fabricant de matières colorantes, le
teinturier préfère le classement par domaines d’application. Ainsi, il est renseigné sur la
solubilité du colorant dans le bain de teinture, son affinité pour les diverses fibres et sur la
nature de la fixation. Celle-ci est de force variable selon que la liaison colorant/substrat est du
type ionique, hydrogène, de Van der Waals ou covalente. On distingue différentes catégories
tinctoriales définies cette fois par les auxochromes.
Les colorants au soufre.
Les colorants de cuve.
Les colorants réactifs.
Les colorants directs.
Les colorants à mordants.
Les colorants dispersés.
Mémoire de fin d’études Page 3
Chapitre 2 : traitement des eaux du textile
A. Le procédé de l’électrocoagulation1. Définition :
Le procédé électrochimique d’oxydation indirect dans lequel un réactif redox dissous
existe ou est généré à partir de l’électrolyte ou a partir de l’électrode dans le but de participer
à la réaction de coagulation. Durant le phénomène de coagulation : le coagulant est ajouté
sous forme de substance chimique. Lors d’électrocoagulation ; le coagulant est généré par
oxydation électrolytique d’une anode solide appropriée. [7]
L’électrocoagulation est une technologie qui résulte de l’interaction de trois
technologies qui sont : l’électrochimie, la coagulation et flottation. [8]
Elle a été développée pour minimiser les inconvénients des technologies
conventionnelles de traitement des eaux usées industrielles.
Elle se réfère à la production électrochimique d’agents déstabilisants qui provoquent la
neutralisation de la charge en vue de la réduction des polluants. [9]
2. Théorie de l’électrocoagulation :
L’électrocoagulation est un procédé complexe impliquant plusieurs phénomènes
physiques et chimiques qui utilisent des électrodes consommables pour fournir des ions dans
l’effluent d’eau. Trois étapes principales sont appliquées durant l’électrocoagulation :
Formation des coagulants par oxydation électrolytique de l’électrode sacrificielle.
Déstabilisation des contaminants
Agrégation des phases déstabilisées pour former des flocs
Le mécanisme de déstabilisation des contaminants peut être résumé comme suit :
Compression de la couche diffuse autour des espèces chargées par les interactions
aves les ions générés par l’oxydation de l’anode.
Mémoire de fin d’études Page 4
Neutralisation de la charge des espèces ioniques présentes dans les rejets aqueux à
l’encontre des ions produits par dissolution électrochimique de l’anode. Ces ions
réduisent la répulsion électrostatique entre les particules jusqu'à les forces
d’attraction de Van Der Waals prédominent ; causant ainsi la coagulation.
Formation des flocs : le floc formé suite à la coagulation crée les boues piègent et
relient les particules colloïdales restant dans le milieu aqueux. [10]
3. Principe du procédé :
Le procédé d’électrocoagulation est basé sur le principe des anodes solubles. Il s’agit,
d’imposer un courant (ou potentiel) entre deux électrodes (fer ou aluminium) immergées dans
un électrolyte contenu dans un réacteur pour générer, in situ, des ions (Fe2+, Fe3+, Al3+)
susceptibles de produire un coagulant en solution en solution et de provoquer une
coagulation-floculation des polluants que l’on souhaite éliminer. L’électrolyse peut également
coaguler les composés solubles oxydables ou réductibles contenus dans l’effluent. le champ
électrique crée un mouvement d’ions et de particules chargée/ cette action permet de
rassembler les matières suspension sous forme de flocs qu’on élimine ensuite par un procédé
physique classique.
Les anodes et les cathodes utilisées peuvent avoir différentes configurations. Elles
peuvent se présenter sous forme de plaques, de boules. De sphères à lit fluidisé ; de fil. De
tige ou tube. Ces électrodes peuvent êtres constituées de divers métaux qui sont choisis sont le
fer et l’aluminium. [11]
Les principales réactions qui se déroulent avec les électrodes (cas des électrodes en
aluminium) sont :
A l’anode :
L’oxydation du métal : Al Al3+ + 3e-
A la cathode :
La réduction de l’eau : H2O + e- 1/2H2+OH-
Il est aussi possible d’utiliser d’autres métaux comme anode soluble. Néanmoins,
l’aluminium et le fer restent les plus utilisés grâce a leur prix abordable et à leur forme
ionique qui présente une valeur élevée.
Mémoire de fin d’études Page 5
Figure 1 : Schéma du principe d’électrocoagulation [12]
4. Avantages et inconvénients de l’EC a- Les avantages de l’électrocoagulation
Parmi les avantages de l’électrocoagulation par rapport à l’autre technique
alternative on peut citer les suivants :
Rendement pratiquement qualitatif
Equipement compact et simple
Importance du champ électrique entre les électrodes qui conduit à la
destruction de Certaines bactéries
Temps de traitements réduit : ce procédé permet un grand gain en
compacité des installations et une possibilité d’automatisation.
Efficace pour les pollutions colloïdes et très fines.
b- Les inconvénients de l’électrocoagulation
Le procédé d’électrocoagulation est basé sur des réactions
électrochimiques. L’effluent à traiter doit donc être un électrolyte, ce qui
impose un ajout de sel (généralement NaCl) pour les effluents à faible
conductivité.
Mémoire de fin d’études Page 6
La présence des ions calcium et hydrogénocarbonates provoquent la
formation de dépôts de carbonate de calcium sur la cathode, ce qui
augmente la résistance électrique de la cellule. Les solutions à ce problème
augmentent le coût de fonctionnement.
L’électrocoagulation est sans effet sur certains types de pollution tel que
ceux dus à des fluides parfaitement miscibles à l’eau (exemple le benzène
ou les solvants oxygénés). [13]
B. Chimie de l’Aluminium
Les métaux les plus couramment utilisés en électrocoagulation, puisqu’ils possèdent des
formes ioniques trivalentes, sont aluminium et le fer. Afin de maitriser le procédé
d’électrocoagulation, il est nécessaire de mieux connaitre le comportement et les
caractéristiques chimiques et électrochimiques de ce métal. [14]
L’aluminium
L’aluminium est utilisé le plus souvent sous forme d’alliage dont les propriétés et les
caractéristiques dépendent globalement des éléments ajoutés, on trouve sept familles
d’alliages d’aluminium.
L’aluminium réagit avec l’air pour former un oxyde Al2O3 protecteur. L’aluminium
pur ne réagit pas avec l’eau mais les alliages pourraient réagir avec l’eau si l’oxyde
d’aluminium protecteur ne se formait pas.
L’aluminium peut être attaqué par les acides minéraux. Plus l’acide est concentré,
plus la dissolution est rapide. Il se dissout aussi dans la soude 0.5N.
Dans l’eau l’ion trivalent Al3+ se présente sous la forme hydratée Al(H2O)63+ mais on
l’écrit Al3+ pour simplifier l’écriture. L’ion Al3+ réagit avec l’eau en attirant les ions OH-
pour former des complexes anioniques, cationiques ou neutres selon la réaction suivante :
Al3+ + n OH- Al(OH)n(3-n)
Les ions hydroxyles proviennent de l’électrolyse de l’eau ou de l’ajout d’une solution
basique à l’effluent.
En ne considérant que les espèces mononucléaires, les réactions de l’Al3+ sont résumées
dans le tableau suivant :
Mémoire de fin d’études Page 7
Reactions
Al3+ + H2O Al(OH)2+ +H+
Al(OH)2+ + H2O Al(OH)2+ + H+
Al(OH)2+ + H2O Al(OH)3 + H+
Al(OH)3 + H2O Al(OH)4- + H+
Tableau 1 : Réactions de réduction deAl3+
En considérant ces réactions, on peut établir la prédominance des espèces d’aluminium
en fonction du pH.
Les diagrammes potentiel-pH de nombreux métaux en déterminant leur réactivité en fonction du pH et du potentiel E pour les réactions électrochimiques à l’équilibre thermodynamique. [15]
Mémoire de fin d’études Page 8
C. Principales lois d’électrolyse 1. L’électrolyse
On désignera par électrolyse la réaction au cours de la quelle on applique un courant
électrique continu à une solution aqueuse contenant un électrolyte.
Deux plaques conductrices, nommées électrodes, permettent d’amener le courant
électrique continu fourni par un générateur.
Pour un électrolyte donné, dés que la tension aux bornes atteint une certaine valeur, on
observe l’apparition de phénomènes d’oxydation et de réduction à la surface des électrodes
ainsi que l’apparition dans le circuit d’un courant électrique d’intensité variable non nulle.
L’électrode positive est aussi nommée anode, car elle est le siège d’un phénomène
d’oxydation.
L’électrode négative est aussi nommée cathode, car elle est le siège d’un phénomène
de réduction.
2. Lois de Faraday
Si l’on considère que les seules réactions chimiques qui se déroulent dans le réacteur
d’électrocoagulation sont :
A l’anode, l’oxydation du métal
A la cathode, la réduction de l’eau
Il est possible de déterminer la masse de métal dissoute et d’hydrogène formé pendant une
durée t d’électrolyse à un courant I, en utilisant la loi de Faraday :
m = i. ∆t .M/ n. F Avec :
m : masse du métal dissous ou de gaz formé (g).
i : intensité du courant imposé (A).
t : durée d’électrolyse (s).
M : poids moléculaire de l’élément considéré ( g.mol-1).
F : constante de faraday (96500 C.mol-1).
Mémoire de fin d’études Page 9
n : nombre d’électrons mis en jeu dans la réaction considérée. [17]
D. Les colloïdes
1. Définition
Les colloïdes sont des particules organiques ou minérales dont la taille est comprise
entre quelques nanomètres et un micromètre environ. Dans les effluents liquides, ils sont
notamment, responsables de la couleur et de la turbidité de l’eau de surface.
2. Les particules mises en jeu
Les matières existantes dans l’eau peuvent se présenter sous les trois états suivants :
Etat de suspension qui regroupe les plus grosses particules
Etat colloïdal
Etat dissous de sels minéraux et de molécule organique
Cette classification résulte de la taille des particules. Les colloïdes présentent un
diamètre compris entre 1µm et 1 nm. Ils possèdent deux autres caractéristiques très
importantes. Leur rapport surface/volume leur confère des propriétés d’adsorption des ions
présents dans l’eau.
Ce phénomène explique en partie l’existence de charges électrique à leur surface. Ces
charges, souvent négatives, engendrent des forces de répulsion inter colloïdales. L’origine des
colloïdaux est très divers. On peut citer l’érosion des sols, la dissolution des substances
minérales, la décomposition des matières organique, le déversement des eaux résiduaires
urbaines et industrielles ainsi que les déchets agricoles. Le tableau 2 représente le temps de
décantation de différentes particules en fonction de leur dimension. [18]
Mémoire de fin d’études Page 10
Tableau 2: Temps de décantation de diverses particules [19]
3. Classement et formation des colloïdes
Il existe deux types de particules colloïdales hydrophiles ou hydrophobes :
Les particules hydrophiles déshydratées se dispersent spontanément dans l’eau et sont
entourées de molécules d’eau qui empêchent le contact entre ces particules.
Les particules hydrophobes ne sont pas entourées de molécules d’eau : leur dispersion
dans l’eau n’étant pas spontanée, on peut la faciliter à l’aide de moyens chimiques
(stabilisant) ou physiques (agitation).
Mémoire de fin d’études Page 11
Chapitre 1 : Matériels et méthode d’analyse
A. Matériels 1. Orange II
L'orange II est une des teintures le plus largement utilisées dans l'industrie textile. De formule
HOC10H6N=NC6H4SO3Na de longueur d’onde maximal est égale 485 nm.
Figure 3 : Formule moléculaire de l’orange II [19]
2. Générateur de courant
Un générateur est un dipôle qui peut faire circuler un courant électrique dans un circuit.
Pour qu’un circuit électrique soit complet il doit nécessairement comporter au moins un
générateur. (Figure 4 Voir Annexe)
3. Conductimètre
Un conductimètre est un ohmmètre alimenté en courant alternatif. On cherche à
mesurer la résistance de la solution piégée dans la cellule de mesure. Celle-ci constituée d’un
corps en verre ou en plastique supportant deux plaques de platine platiné (c'est-à-dire
recouvert de platine finement divisé) parallèles. Ces plaques de surface S distantes de l
délimitent le volume (V) de solution à étudier. (Figure 5 Voir Annexe)
4. Spectrophotomètre
Un spectrophotomètre mesure l’absorbance d’une solution à une longueur d’onde donnée. Un dispositif monochromateur permet de générer, à partir d’une source de lumière visible ou ultraviolette, une lumière monochromatique, dont la longueur d’onde est choisie par l’utilisateur. La lumière monochromatique incidente d’intensité I0 traverse alors une cuve
Mémoire de fin d’études Page 12
contenant la solution étudiée, et l’appareil mesure l’intensité I de la lumière transmise. La valeur affichée par le spectrophotomètre est l’absorbance à la longueur d’onde étudiée. Le spectrophotomètre peut être utilisé pour mesurer de manière instantanée une absorbance à une longueur d’onde donnée, ou pour produire un spectre d’absorbance (spectrophotomètre à balayage). Dans ce dernier cas, le dispositif monochromateur décrit en un temps court l’ensemble des longueurs d’onde comprises entre deux valeurs choisies par l’opérateur. (Figure 6 Voir Annexe)
Loi d’absorption de la lumière : loi de Beer-Lambert :
Lorsqu’un faisceau d’intensité I0 traverse une solution de molécule absorbante, le faisceau
transmit (émergent) présente une intensité I inférieure à I0. Il y a eu absorption énergétique
(=photons) par les molécules en solutions.
A= C.l.ɛAvec : C : concentration (g/l) L : épaisseur de la cuve (cm)
Ɛ : coefficient d’extinction (l/g.cm)
B. Méthode d’analyse
1. Module de Box-Behnken
Avant de penser à mettre en marche les essais, nous sommes confrontés au problème
difficile de l’organisation optimale de ces expérimentations. Et dans le but d’éviter les
méthodes empiriques classiques de réalisation des expériences qui nécessitent un très grand
nombre d’essais, de temps et de coût; et qui consistent à faire modifier un seul paramètre en
gardant les autres constants, alors la question qui s’est posée c’est comment obtenir les bonnes
informations dans le plus optimal des délais et pour le moindre coût ?. Et c’est pour cela
qu’on a pensé au plan d’expériences, qui consiste à faire modifier tous les paramètres à la fois
mais de manière prédéfinie de façon à pouvoir déterminer tous les effets de ces paramètres, de
leurs interactions ainsi que l’impact des paramètres non contrôlables et qui représente ainsi
une application potentielle dans tous les domaines. En particulier, la chimie analytique qui
offre un vaste champ d’applications. Là ou on peut utiliser notre plan expérimental pour
découvrir les facteurs influant sur le procédé.
Mémoire de fin d’études Page 13
Le principe c’est que lorsque l’on étudie un facteur Xi, par exemple une conductivité, on
définit selon une connaissance antérieure du procédé un domaine de variation pour chaque
facteur ayant un niveau bas, une valeur centrale et un niveau haut.
Le plan de Box-Behnken est l’un des plans rotatifs du deuxième ordre qui répond à un critère
d’optimisation particulier, le plus connu des plans de Box-Behnken est celui qui permet
d’étudier trois facteurs (notre cas). Les points expérimentaux sont au milieu des arêtes de
chacun des côtés du cube (figure 7 Voir Annexe). Ce plan comporte douze essais auxquels
on peut ajouter un (ou plusieurs) point(s) central (aux). La matrice du tableau 16 indique ces
douze essais accompagnés d’un seul point central.
Dans cette étude le Box–Behnken design était choisi dans le but de trouver la relation entre la
réponse (Y) et les variables qui interviennent de (conductivité, intensité de courant et le temps
d’électrocoagulation).
Tous les essais sont réalisés en réacteur fermé de volume égal à 250 ml qui a été
équipé de deux plaques parallèles en aluminium de forme rectangulaire (L=5cm, l=5cm et
e=0.1cm), utilisé comme anode et cathode. Avant chaque essai, les deux électrodes sont
nettoyées, rincées abondement à l’eau distillé, séchées à l’air et tarées avant utilisation.
Pendant l’électrocoagulation, une alimentation stabilisée permettant de générer un courant
continu a été utilisé dans le mode intensiostatique ; une tension de cellule (U) a été mesurée à
l’aide d’un voltmètre. On définit la densité de court j (A/m2) comme le rapport entre le
courant (A) et la surface des électrodes (m2) : j= I / S
Le tableau ci-dessous représente les différentes valeurs de chaque paramètre :
L’installation expérimentale est schématisée dans (figure 8 Voir Annexe) la conductivité
est mesurée par un conductimètre et l’ajustement se fait par l’ajout de NaCl.
Les électrodes sont reliées par un circuit électrique extérieur comprenant un générateur de
courant.
Mémoire de fin d’études Page 14
L’absorbance est mesurée dans un appareil d’UV-visible.
Les deux tableaux 4 et 5 regroupent les différents résultats dans les 15 essais. (Voir Annexe)
L’expérience commence, à la fin de l’électrocoagulation on laisse décanter pendant 20
min puis on mesure l’absorbance final dans l’appareil d’UV-visible.
Après chaque essai on mesure l’absorbance final, puis en déduit l’efficacité de
décoloration qu’on peut la calculer par la formule suivante :
Yexp= ((Ci - Cf )/Ci).100 = ((Ai- Af )/Ai).100
Avec : Ci : la concentration initiale de la solution à traitée (de volume 250ml).
Cf : la concentration finale de la solution traitée par l’EC.
Ai : l’absorbance initiale de la solution à traiter.
Af : l’absorbance finale de la solution traitée par l’EC.
Le rendement théorique ( Y th ) :
Avec : β0 = Σ Y exp / 15
Et βi = Σ XiY(i)exp/15 βij = ΣXi Xj Yiexp /15 (i= 1,2,3,4….15) ( j=1,2,3,4 …15)
Perte anodique en Aluminium : ∆m = mi – mf
Mémoire de fin d’études Page 15
Chapitre 2 : Etudes des effets sur l’électrocoagulation
A. Résultats et discussions 1. Etude selon Digramme de Pareto
Standardized Pareto Chart for Var_1
0 1 2 3 4 5Standardized effect
CC
AC
C:Factor_C
BC
AA
BB
AB
B:Factor_B
A:Factor_A +-
Figure 9 : Digramme de Pareto
Le diagramme de Pareto est une présentation graphique qui nous permet d’interpréter et
d’analyser les effets qui interviennent dans le phénomène étudié.
D’après ce diagramme on remarque que l’intensité de courant (A) donne un rendement très
important de décoloration, ensuite, on observe que le temps d’électrolyse (B) donne un
rendement de décoloration moins important par rapport à celle de (A), puis on peut
généraliser que les interactions entre eux donnent un faible rendement de décoloration.
Mémoire de fin d’études Page 16
2. Effets de la variation des paramètres
-1.0
Factor_B
1.0 1.0
Main Effects Plot for Var_1
78
82
86
90
94
98
Var_
1
Factor_A
1.0 -1.0
Factor_C
-1.0
Figure 10 : Effets de la variation des paramètres sur l’EC
Effet de courant :
L’intensité de courant est jugée comme un paramètre essentiel en électrocoagulation.
Lorsque la densité de courant augmente, le temps de traitement diminue en raison de la forte
dissolution des électrodes. [22] Il en résulte donc davantage de déstabilisation des particules
du polluant ; par ailleurs le taux de production des bulles d’hydrogène augmente et leur taille
diminue lorsque l’intensité de courant augmente. Tous ces effets sont bénéfiques pour une
élimination efficace du polluant par flottation. [23]
D’après la courbe ci-dessus on remarque que la variation de la densité de courant
donnent trois rendements d’électrocoagulation distincts, lorsqu’on traite une eau textile, il
faut choisir des conditions opératoires correspondantes au grand rendement de décoloration,
ce dernier en atteignant une valeur dans notre cas correspond à une valeur maximale de
l’intensité de courant. Donc on peut conclure que la valeur optimale est de 1,5 A.
Effet du temps d’électrolyse :
Le temps d’électrolyse joue un rôle très important dans le calcul du montant du procédé
d’électrocoagulation. Il agit surtout sur la quantité d’énergie consommée et sur la qualité
d’aluminium libéré dans le milieu. Le temps optimal est le temps qui donne le meilleur
Mémoire de fin d’études Page 17
rendement avec une consommation énergétique modérée et moins de kg d’Al par unité de
colorant éliminé.
Les résultats représentés sur la figure 10 concernant le temps d’électrolyse montrent
que le rendement d’électrocoagulation aboutit une valeur maximale de 90%, cette dernière
correspond à la valeur maximale de temps d’électrolyse. Donc on peut dire que le temps
optimal est de 8 min.
Effet de la conductivité :
L’augmentation de la conductivité par l’ajout de chlorure de sodium est connue
pour réduire la tension U entre les électrodes à une densité de courant constante, en raison de
la diminution de la résistance de l’eau polluée. [20] La consommation énergétique, qui est
proportionnelle à la tension appliquée entre électrodes, devrait donc diminuer. Le choix du
chlorure de sodium découle du fait que les ions chlorures réduisent de manière significative
les effets indésirables d’autres anions tels que HCO3- et SO4
2-, par exemple, en évitant la
précipitation du carbonate de calcium contenu dans une eau calcaire, qui pourrait former une
couche d’isolant sur la surface des électrodes et augmenter ainsi la résistance de la cellule
électrochimique. [21]
D’après la figure 10 on constate que le rendement de l’électrocoagulation reste
constant avec la conductivité, mais on observe que l’efficacité de décoloration atteint une
valeur maximale correspondante à une valeur minimale de conductivité. Donc on peut
conclure que la conductivité optimale est de 4 ms/cm.
3. Etude selon droite de Henry
Mémoire de fin d’études Page 18
La figure 11 registre un ensemble de points presque linéaires, constituant une droite ;
cette dernière est notée Droite de Henry.
Les points qui sont proches à la droite indiquent que les effets ont une faible influence
sur le rendement. D’autre part, les points qui sont loin de la droite montrent que les
paramètres ont un impact très efficace sur le rendement de décoloration.
4. Etude de la réponse de surface 5. Classification tinctoriale 6.
Mémoire de fin d’études Page 19
La figure ci-dessus sous forme de graphe 3-D de la surface de réponse. La figure montre
l’effet d’intensité de courant (A) et le temps d’électrolyse (B) sur l’efficacité de la
décoloration. Une plus grande efficacité de décoloration peut être obtenue en fixant une
intensité de courant élevée et en augmentant le temps d’électrolyse avec une valeur moyenne
de conductivité (C). En effet, selon la loi de Faraday, la quantité d’aluminium qui peut passer
en solution est directement tributaire du produit de cette intensité de courant et du temps
d’électrolyse. Cependant ces deux paramètres ne sont pas tout à fait similaire sur le rendement
de décoloration comme s’est suggéré sur le diagramme de Pareto ou le courant (A) engendre
une performance en décoloration légèrement plus élevée que temps d’électrolyse.
Le procédé d’électrocoagulation a montré son efficacité dans les applications
d’élimination dans des colorants textile de solution aqueuse.
Dans un premier temps nous avons étudié l’effet des paramètres opératoires sur le procédé
d’électrocoagulation dans le système discontinu pour une solution de 100 mg/l de colorant
orange II.
Nous avons trouvé les paramètres opératoires optimaux avec le modèle de BOX-BEHNKEN
à savoir les principaux effets « la conductivité ; l’intensité du courant et le temps
d’électrolyse ».
Nous avons donc déterminé les paramètres optimaux pour le procédé d’électrocoagulation,
soit une conductivité de l’ordre 4 mS/cm une intensité de 1,5 A, et le temps d’électrolyse
correspondant à 8 minutes dans un milieu de PH constant « PH=8 » .Dans ces conditions
nous avons pu obtenir un rendement de l’ordre 96%.
En perspective, et afin de compléter nos résultats qui sont à l’échelle laboratoire, un travail
similaire pourrait être entrepris à l’échelle pilote pour pouvoir faire, par la suite, une
extrapolation valable à l’échelle industrielle.
Mémoire de fin d’études Page 20
Conclusion